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10. avril 2023

Il faut rendre au langage ce qui est à l'humain >>> 2008-2023 crise financière permanente - CDS-CDO, CoCos-AT1, CumEx-CumCum, marchés de dérivés de crédits - Criminalité financière, shadow banking

Cette analyse linguistique est sous Word l'équivalent d'un mémoire de 88 pages avec une police de caractères de 12
Je vous ai évidemment écrit ce mémoire de 34.938 mots comme un linguiste atterré et non pas comme un conseiller en placements financiers

Finalisation du 5 mai 2023  -  Ce post contient 171 liens documentaires internes, externes, et officiels + 8 annexes   -   Optimisé écran 21/9 et affichage taille réelle sans zoom sous Firefox

L'Alsace a transmis le 20 avril 2023 au département de l'Hérault la Casserole Olympique, mais par Arrêté Préfectoral du 19 avril 2023 N°2023.04DS.0187, Article 3, alinéa 1 >>> 
  "Aux usagers de la voie publique est interdit l'usage de dispositifs sonores portatifs".    En clair... l'usage de casseroles. Si Macron était Dada ce serait drôle.

Il faut rendre au langage ce qui est à l'humain.     
Dans ce mémoire je vous propose de nouveau mon travail herméneutique que je glisse cette fois
sur les narrations à lire et à entendre au sujet de " l'événement de crédit " qui secoue en même temps les USA, la Suisse et l'Europe.

Hans-Werner Sinn vom ifo-Institut scherzt über "Potentate" in "Zombie-Staaten" und verschweigt Shadow Banking und den massiven EZB bailout der too-big-to-fail Pleite-Banken seit 2008.
<<< Le 26 janvier 2021, j'avais écrit en allemand cette analyse dans l'esprit de mes cours en Master Grande École à l'EM-S / École de Management de Strasbourg.

Key Takeaway = 100% write-down of the AT1 hybrid instruments, the Swiss pattern   |   Les grandes banques, les plus petites banques, les BFI - Banques de Financement et d'Investissement, les assurances émettent des titres et obligations de dettes subordonnées, structurées, convertibles, conditionnelles, hybrides CoCos-AT1 pour donner une image renforcée de la structure de leur bilan, pour améliorer leur profil de crédit notamment vis-à-vis des agences de notation et des cotations boursières. Ces émissions laissent supposer une certaine grandeur de leurs Fonds propres réglementaires. Cette ingénierie financière, comptable et fiscale fait aussi partie du management des fonds d'investissements, spéculatifs et de pension, des entreprise de private equity, de capital-risque, des hedge fonds, des multinationales, des entreprises, des ETI - Entreprises de Taille Intermédiaire et des PME.

Crédit Suisse, la 2ème banque de la Suisse après UBS, avait émis 23 fois depuis 2016 des titres de dettes subordonnées Additional Tier 1 (AT1) encore appelés CoCos - Capital Convertible Contingent, pour rembourser à chaque fois par anticipation ses autres dettes hybrides. Ce genre de "Risk Management", qui n'a malheureusement rien d'entrepreneurial ni de soutien à l'économie ou de "stimulation des synergies" n'a qu'un seul objectif. Il faut forcer les États et les autorités publiques à convertir en dette publique les toxiques à risque des banques juste avant leur agonie ou après leur faillite. Et les marchés et autres observateurs, les régulateurs des marchés financiers, les superviseurs, le fisc ne cessaient de répéter depuis 2008 que "les subordonnées bancaires AT1-CoCos conservent un bon rapport rendement-risque". Pour propager le mensonge collectif, notre société n'a pas besoin de ChatGPT, son intelligence élémentaire est suffisante. Vous savez ce que signifie, pour un consommateur surendetté, le rachat et le regroupement de ses anciens crédits avec un nouveau rééchelonnement de remboursements: chute dans l'extrême pauvreté, faillite privée, violence sur ses proches, alcool. Les titres de dette AT1-CoCos, qui ont été créés dans le sillage de la crise financière de 2008 après l'effondrement des CDS/CDO, entrent dans le calcul des fonds propres d’une banque en visant à renforcer l'illusion d'un niveau de solvabilité préconisé par les nouvelles normes prudentielles Bâle III. Les CDS/CDO, les CoCos-AT1 sont des titres financiers négociables, interchangeables, fongibles et cotés en bourse. La faillite des AT1-CoCos de mars 2023 montre que les systèmes bancaires sont inventeurs-créateurs-émetteurs de ces titres structurés subordonnés et toxiques, puis ils en deviennent les dealers, et les fonds d'investissement et les particuliers achètent du AT1-CoCos comme le toxico va derrière la gare pour son fix. Cette illusion de la résilience sur la solvabilité n'a rien à voir avec l'illusion suprématiste du carré blanc sur fond blanc de Malévitch.    |    Assurantiel, prudentiel, to justify my greed !

Je pense que nous avons d'abord besoin d'une personne comme Manès Nadel, 15 ans, pour nous parler
   et pour nous rappeler qui nous sommes, et avant de commencer mon analyse je vous invite à vivre ces magnétos >>>
      
"C'est vous qui organisez le chaos": le coup de gueule au gouvernement de Manès Nadel et "La mobilisation chez les jeunes"

mises à jour du 6 et du 16 avril 2023: De nouvelles plaintes collectives sont déposées contre la Suisse et contre Crédit Suisse aux USA ou en Europe par des détenteurs d'obligations à risques et par des investisseurs qui accusent la banque de faux dans les titres, ses responsables ayant présenté de manière mensongère des données sur l’activité, l’exploitation et les perspectives du groupe. Mi-mars, plusieurs médias avaient déjà rapporté que Crédit Suisse est visé par une plainte d’un groupe d’actionnaires aux États-Unis pour les mêmes griefs. Le contrat de reprise de Crédit Suisse par UBS n'a pas encore été conclu et la fusion n'a pas encore été approuvée partout. La date de reprise officielle serait fixée au 30 juin 2023.

Le 06 VI 06, il y a bientôt 17 ans, j'ai mis mon site online avec ma ligne éditoriale de dénoncer la prédation sur nos économies nationales, régionales et globales opérée par la financiarisation passant uniquement et impérativement au haut de la pyramide par la titrisation et l'algorithme unique et universel du bricolage sur le marché des crédits qui se prétend "assurantiel prudentiel" dans la méga-bassine du risque, mais qui n'est que spéculation. Elle n'a qu'un objectif, l'enrichissement avec effet de levier de ceux qui ont la capacité d'investir à l'aveugle en misant sur des rendements à deux chiffres - voire jusqu'à 25% comme en 2008 avec la Deutsche Bank du plus grand criminel financier de tous les temps, Joe Ackermann - au détriment complet des circuits économiques de création de valeurs par le travail, la cohésion sociale, l'investissement productif et durable. Dans ma catégorie Économie de bulles, crises systémiques, subprime j'ai écrit 209 analyses. Vous en avez la liste au bas de chaque billet. Ceci est mon billet n° 701.

De 2008 à 2022, les sauvetages/bail-out/buyout sont toujours réalisés en affectant le plus possible le contribuable et l'économie réelle. Les gouvernants imposent sans en référer au Parlement, ni avec des salves de 49-3, le transfert sur la dette publique de milliers de milliards d'€ des pertes et dettes spéculatives des banques, des fonds spéculatifs, des gestionnaires d'actifs et des gestionnaires de fortune. La réforme des retraites Macron-BlackRock de 2019-2023, représentant soi-disant € 10 Milliards d'économies dans un système de cotisations excédentaire, est la continuité de cette politique de la haine de nos gouvernants face aux Petites Gens et aux "moins que rien, sans dents" pour citer Macron-Hollande. Depuis 2008, je n'ai jamais cessé de montrer que toutes les banques systémiques, universelles, les too-big-to-fail, sont restées sans discontinuité en faillite technique malgré plus de € 17.000 milliards de liquidités offerts gratuitement par la BCE aux banques, assurances et investisseurs institutionnels (les zin-zin) pour leurs racheter leurs toxiques pourris et irrécouvrables sans contrepartie, sans imposer contrôle et régulation des marchés financiers, sans imposer leur démantèlement et en prorogeant les normes prudentielles Bâle III depuis 2008 et les règles de résolution internationales des systèmes bancaires, financiers spéculatifs et d'investissement en faillite, tout en faisant raconter le contraire. Ce que les médias adorent répéter pour satisfaire à leurs donneurs d'ordre et à leurs actionnaires. Les règles internationales adoptées depuis 2008 ne sont que des parodies, et n'ont jamais donné aux États les moyens d'être en capacité d'assurer la stabilité du système. Depuis 2008, le moral hazard - l’aléa moral reste le principe dominant dans le secteur bancaire. Pour les médias français, le savoir est la chose à le moins partager, il leur faut le brouiller, et monter les groupes de gens les uns contre les autres, pour continuer à spéculer tranquille en les regardant depuis tout là haut tous se quereller, et bientôt se battre entre eux, accompagnés de l'orchestre des tirs de LBD et bientôt, après la dissolution du Parlement, avec une majorité élue de députés fascistes, canal historique + nouvelle tendance + imitateurs autorisés.

C'est le fascisme élégant just-in-time à la française. Au-dessus de la bagarre, il y a l'homme. Avec Macron, tout le monde est devenu conscient que le mensonge est sa matraque courante. Nous ne nous devons pas seulement de faire l'herméneutique des parlers de notre société mais nous nous devons aussi de faire une anthropologie de notre modèle d'existence. La méthode herméneutique consiste à mettre au jour le sens latent présent dans le récit en avançant par paliers successifs dans l'interprétation. Il s'agit de s'interroger sur la cohérence interne du texte, sur l'articulation entre les diverses expressions de manière à éclairer la logique interne du texte. L'anthropologie est une discipline, située à l'articulation entre les différentes sciences humaines et naturelles, qui étudie l'être humain et les groupes humains sous tous leurs aspects, à la fois physiques, anatomiques, biologiques, morphologiques, physiologiques, évolutifs, économiques, etc. L'anthropologue invite le lecteur à comprendre comment une recherche est imaginée, mise en place, suivie événement de crédit après événement de crédit, cela en se penchant sur les discussions et négociations engagées avec ses différents acteurs: financiers, bancaires, politiques, sociétaux, économiques, médiatiques, décideurs, dépositaires de l'autorité publique, détenteurs du "monopole légitime de la violence" financiariste et de l'Etat. Partant de là, sont alors progressivement interrogées des préoccupations qui sont finalement au cœur de la pratique de toute anthropologie: 1) la collaboration avec d'autres disciplines, 2) la négociation de sa place dans le " monde de l'intervention " - ici la Banque Centrale, le gouvernement, la Commission Européenne, la Finma, la BCE -, 3) la dimension scientifique de sa démarche, soucieuse de comprendre l'existant mais aussi d'agir sur lui. La spéculation, la cupidité, la disqualification du Travail, la destruction des Etats par les marchés, l'autocratie électorale, l'illibéralisme, l'étouffement de la démocratie, la tuberculose, le paludisme, tout comme les rapports à la maladie et les pratiques des soignants qui sont au cœur des recherches décryptées, permettent alors de dessiner une anthropologie critique des projets de recherche qui rend indissociable le regard sur l'autre (qu'il soit médecin, malade, décideur ou chercheur) et une attention à ses propres choix de chercheur (en matière de méthode, de cadrage, de fonds, d'objet et de terrain). C'est à cette tentation-là - difficile à atteindre, jamais définitivement acquise - que l'anthropologie d'un linguiste atterré est invitée à céder. Ici, j'ai parodié sans éroder Wikipedia.

Dès 2009, les législateurs avaient déjà préparé, l'afterwork, le beforework et l'après-crise et organisé encore mieux avec Solvency 2 la manière de cacher les risques pour que le cyclone spéculatif reprenne encore plus fort avec la garantie de la libre circulation des capitaux. Le short selling, la spéculation à la baisse de la vente à découvert, avait aussi été de nouveau autorisé après un court moment de suspension. Ces législateurs étaient poussés par le think-tank qui reprend les affaires du monde en main: ce think-tank inspiré par l'école autrichienne de Ludwig von Mises, professeur de Augustus von Hayek, qui explique que "nous ne pouvons plus garder nos acquis sociaux" et nos services publics, et qu'il faut encore plus réduire l'État. En 2023, Macron retarde d'un monde en étant le sous-produit zélé libertarien national-souverainiste de Ludwig von Mises et de Augustus von Hayek, et de l’École de Fribourg, de l’École de Chicago et du Consensus de Washington. Pourtant, de toute l'Histoire de l'Humanité, c'est l'État qui réalise depuis 2008 le plus grand transfert de la dette privée vers la dette publique avec l'argent magique de tous ses bail-out, ses plans de "sauvetage" des banques, des assurances et des autres départements financiers des groupes industriels comme par exemple PSA, Renault, GM, Chrysler, et Cerberus. Le think-tank néo-libertarien est alimenté par l'Internationale Goldman Sachs.

Avec plus de € 17.000 milliards de QE - Quantitative Easing, de Helicopter Money, catapultés de 2008 à 2021 avec plus d'une vingtaines de plans "Grosse Bertha" et "Bazooka", OMT, LTRO, Emergency Liquidity Assistance... par la BCE en cadeaux pour sales et déloyaux services à tous ces zin-zin, se sont ajoutés au niveau de chaque État de l'UE les milliers de milliards d'€ offerts tout aussi criminellement à ces zin-zin par les banques nationales, et les gouvernements eux-mêmes, en contrepartie d'un désengagement universel des États dans leurs devoirs régaliens, donc en vidant, asséchant, détruisant tous les services publics et en les privatisant, une fois bien démolis, à un prix de vente voisin de zéro. Mais aussi en offrant aux entreprises des milliers de milliards de cadeaux fiscaux ( par exemple 1,3 milliard de crédit d'impôt pour Amazon), d'aides fiscales comme par exemple le stérile CICE - Crédit Impôt Compétitivité Emploi, et des abaissements ou des annulations des cotisations sociales pour les entreprises, des destructions des systèmes sociaux, des systèmes de retraite, des normes sociales, du Code du Travail comme avec Sarkozy-Hollande et les pires d'entre eux, Macron1 et Macron2, élus deux fois avec seulement 17% des voix des électeurs inscrits et par l'armée d'abstentionnistes. Comme pour Amazon qui a bénéficié d'un crédit d'impôts de 1,3 Milliards avec un Chiffre d'Affaire de + de 53 Milliards en Europe, il y a 1) l'optimisation financière dans laquelle le CFO - Chief Financial Officer crée artificiellement des pertes et des dépenses exceptionnelles, puis arrive 2) l'optimisation comptable dans laquelle on "maquille le bilan", et le tout est placé sous 3) l'optimisation fiscale/l'évasion fiscale institutionnelle. Des centaines de milliards échappent au fisc, des centaines de milliards de crédits d'impôts sortent du budget des Etats.

Mais bien sûr nous assistons à la nouvelle séquence de Macron-2 qui lance le 17 avril 2023 avec ses "100 jours" son x-ième "changement de méthode" accompagné cette fois de sa nouvelle devise ternaire "Travail, Ordre, Progrès"... pour flatter l'alma mater fasciste de Vichy "Travail, Famille, Patrie" cher à Maurras, Pétain en conformité avec l'appel au putsch du 21 avril 2021 des 21 généraux et des 1500 militaires. Le site officiel Public Sénat vient de publier une très impressionnante photo !!! Mais Bruno Le Maire, minsitre de l'économie et des finances de Macron, vient de faire une allocution pour canaliser sa haine contre les habitants de notre pays qui viennent de l'autre côté de la Méditerranée. Bruno Le Maire a parlé "des aides sociales qui partent au Maghreb" et son Darmanin, ministre de l'intérieur, toujours à l'affut de mettre en convergence les racismes franco-français, martèle que "la délinquance et la criminalité sont issues de l'immigration". Bien sûr tous les fascistes racistes (+de 42% d'électeurs votants dans notre pays au 2ème tour des P-2022) applaudissent. L'étude du CEPII - Centre d’Études Prospectives et d’Informations Internationales (CEPII) du 19 avril 2023 vient de prouver que les étrangers ne sont pas plus délinquants que nos indigènes de nationalité française. Le CEPII, dépendant directement de Matignon et de la 1ère ministre Borne, assure que « les immigrés ne sont pas à l’origine d’une augmentation des taux d’infraction dans les pays d’accueil ». Pour étayer ses propos, le CEPII dresse un état des lieux des travaux de la recherche sur le sujet, dans plusieurs pays. Le CEPII constate qu’« aucune étude ne trouve d’effet de l’immigration sur la délinquance » et que « le nombre de délits commis dans un pays n’augmente pas à la suite d’une vague migratoire ». Macron et ses boys ouvrent tout grand la fenêtre d'Overton pour le plus grand bonheur des fascistes français, canal historique, nouvelle tendance et imitateurs autorisés >>> La fenêtre d'Overton - Secteurs linguistiques en tension - Présentielles 2022 - Confirmation de l'Extrême resserrement à droite après 11 scrutins depuis 2017.

Revenons aux milliers de milliards de crédits d'impôts, d'aides fiscales perçus depuis 2008 par les multinationales, les entreprises et les banques. Prenons 2 exemples de zin-zin, mais du secteur industriel. En 2008, Peugeot ou Renault étaient des Hedge Fonds adossés sur de la construction automobile qui n'était plus qu'un alibis économique, comme pour DWS adossé sur Deutsche Bank. Les banques captives de PSA (Peugeot-Citroën, PSA) et de Renault avaient titrisé les actifs de leurs groupes dans leurs filiales PSA Financial Service et Banque PSA Finance et Renault RCI Banque. Renault ou Peugeot-Citroën (PSA) avaient exercé un autre métier au travers de leurs départements Financial Products. Peugeot Société Anonyme (PSA) s'était aussi  bien amusée avec les mortgages (crédits hypothécaires et subprimes) et avait détourné dans la spéculation de CDS/CDO, de produits titrisés dérivés de crédits, les actifs gagnés avec la vente des automobiles, tout en délocalisant et en payant au rabais son personnel ouvrier et employé. Il en était de même pour Renault. PSA et Renault, qui avaient perdu des centaines de millions d'euros avec les opérations de titrisation spéculative financières avaient reçu 9 milliards d'euros comme "aide" financière de l'État français. C'est monstrueux, on a de la peine à le croire. Ces groupes automobiles avaient déjà obtenu 5 milliards d'euros de la SFEF, la Société de Financement de l'Économie en France, qui avait été inventée par l'état français suite à la grande crise de la finance mondiale de 2008. Cette mégalomanie spéculative financière du côté du secteur privé et cette mégalomanie des gouvernements de la soutenir quoi qu'il en coûte, et de transférer par la suite les pertes et les dettes privées vers la dette publique, est abominable. Le président français en poste avait annoncé qu'il donnait 9 milliards d'euros à Peugeot-Citroën et à Renault "à condition qu'ils ne délocalisent pas à l'Est". Deux jours après ces constructeurs automobiles annonçaient 7000 réductions de postes et la production de la Clio était délocalisée hors de notre pays.        |        Pix: cheminée inox, Presqu'île Malraux, Strasbourg.

Vous comprenez que je décris le monde comme un linguiste atterré qui s'attelle à faire de la phénoménologie active. Cet hystérique "ruissellement vers le bas" de "l'argent magique", ce déluge de ces dizaines de milliers d'€ de liquidités de la BCE, des banques centrales, des budgets de l’État, se fait évidemment sous la contrainte des critères de Maastricht, à savoir de la conditionnalité de la démonétisation salariale globale, de la désindexation globale des salaires du privé comme du public, de la Casse du Code du Travail, de la disqualification du Travailleur, de la structuration par ubérisation systémique du marché du travail, de la morcélisation du travail en petites tâches pour microworkers hébétés et tâcherons déconnectés et dépossédés du cognitif social; sans appartenance à un corps de Travailleurs (terminologie officielle des Communautés Européennes), pas de revendication syndicale. Mais, de l'autre côté, le corps constitué des actionnaires enregistre bien sûr les records historiques battus d'années en années du versement des dividendes. La France est championne d'Europe du versement des dividendes aux actionnaires, et de la défiscalisation des grandes entreprises et de celles du CAC-40. De 2019 à 2023 chaque record historique est plus élevé que le précédent, malgré le ralentissement et le lock-down du Covid et le retour de l'inflation galopante. Selon l'INSEE, 37% de l'inflation galopante actuelle depuis 2 ans sont dus à l'augmentation de la marge bénéficiaire et non pas à l'augmentation des coûts. Les PME et TPE sont taxées à 24%, les grandes entreprises et les multinationales sont taxées à 4%... ou à 0%, tout en touchant aides et subventions de l’État comme par exemple le CICE. Les grandes banques, fonds, zin-zin ne payent de toute façon plus d'impôt depuis 2008 et ont perçu plus de 17.000 milliards de l'UE, de la BCE, sans compter l'équivalent des QE - Quantitative Easings mais à chaque niveau des États nationaux. D'après la DARES - Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques, dépendant directement du Ministère du Travail, après 40 ans d'automatisation, de robotisation, de numérisation de l'économie, de l'industrie et des services, la pénibilité et les contraintes physiques au travail est passée de 12% à 34% des salariés et les contraintes psychiques sont passées de 6% à 35%. En France, 9 millions de personnes vivent en 2023 sous le seuil de grande pauvreté, dont  +1 million depuis le Covid-19. Et les salaires et leur indexation sont bloqués depuis 20 ans (moins 25% pour les profs / un prof commence à 125 € de plus que le Smic après 5 ans d'études).

Je vous invite à relire mon analyse du 3 mars 2012 >>> TSCG - Pacte Fiscal européen: la Règle d'Or pour tuer le Travailleur, casser le Code du Travail et organiser le dumping social. Ce déluge de liquidités orientés sur ces rachats des pertes et de dettes privées par les pouvoirs publics, la BCE, les Banques Centrales Nationales, s'est déversé sans contrepartie au niveau des banques, des assurances, des grands comptes, des investisseurs institutionnels publics et privés et sans contrôle et réglementation des marchés financiers, même si la Commission Européenne, le Conseil Européen, les gouvernements des États-Membres de l'UE et tous les médias ont raconté de manière sempiternelle exactement le contraire depuis 2008. Même la Commission Européenne s'est dispensée très officiellement le 24 octobre 2017 de réformer le système bancaire et financier >>> La Commission Européenne a enterré les propositions pour une Directive sur la Réforme de la Structure des Banques et du "too-big-to-fail" avec l'argument selon lequel "il n'est plus nécessaire de séparer les activités bancaires parce que les autres mesures ont régulé les marchés". Par contre, juste un mois plus tard, en novembre 2017, nos chefs de gouvernement, dont Macron bien sûr, ont poursuivi à leur manière avec une série de 49-3 la "réforme" du marché du travail et de l'emploi >>> Le dumping humain européen est renforcé avec le 1er Sommet social européen tenu depuis 20 ans. En août 2019, Macron avait tenté d'imposer Sylvie Goulard comme Commissaire Européen au Marché Intérieur, chargée de l'industrie et de la défense >>> Sylvie Goulard, Commissaire Européen de Macron, néo-libérale membre du lobby Bruegel, de EPFSF, du TPN, du G30, de EUROFI, du "fédéralisme assurantiel".

Ce déluge de liquidités orienté à sens unique par les pouvoirs publics, la BCE, les Banques Centrales Nationales, n'a donc engendré depuis 2008 qu'une nouvelle surmultiplication des investissements financiers strictement spéculatifs, une surchauffe continue sur les marchés boursiers, sur les marchés obligataires et financiers, et en plus grande partie sur les marchés OTC - Over The Counter, qui sont des marchés opaques de l'ombre du shadow banking, du dark pool, qui fonctionnent de gré à gré, de main à la main, entre inventeurs-émetteurs de ces produits financiers titrisés subordonnés qui finissent toujours par (re)devenir toxiques, pourris et irrécouvrables.

Pour ces marchés financiers, ce n'est pas grave depuis 2008, puisqu'en parallèle à ce déluge de rachats des pertes privées par les pouvoirs publics, les banques ne cessent pas de délocaliser régulièrement une partie de leurs cadavres dans leurs "entités de défaisance", leur bad bank, leurs "actifs cantonnés" dans les Paradis fiscaux, les Îles Caïmans, ou tout simplement dans la Tour de la Défense à Paris pour la Société Générale. Strictement chaque grande banque a une ou plusieurs bad banks depuis 2008.

Ce système de criminalité financière en bandes organisées et à ciel ouvert, et à découvert, plonge régulièrement les économies nationales dans un krach, une crise monétaire, une crise de crédits, une crise de l'Euro, en plus d'avoir organisé en amont une déprédation massive et collective des États, des Travailleurs, des populations, des services publics avec l'appui des gouvernants, et en France massivement avec Sarkozy-Hollande-Macron1-Macron2. Les électeurs inscrits de notre pays sont fan de continuité. Le taux directeur de la BCE ayant été pendant 10 ans à 0% ou inférieur à 0%, la spéculation avec emprunts à 0% a été surmultipliée pour tous les acteurs, même surendettés et/ou de mauvaise foi et sans fonds propres réglementaires. La hausse rapide du taux directeur depuis 2 ans, pour contrer l'inflation galopante, les poussent maintenant encore plus vite à la faillite dure ou simplement à la faillite technique.

Pour s'en dédouaner, les gouvernants, les médias, le mainstream, les influenceurs, les streamers font leur entourloupe en lançant contre les générations plus âgées le slogan "mais vous, vous les papy-boomers vous avez tout eu". Mes étudiants en Master Grande École de EM-Strasbourg, il y a déjà plus de 10 ans, me renvoyaient en cours ce slogan, et j'observe aujourd'hui dans mon entourage que les jeunes et les tous jeunes avalisent ce slogan dans le charme de leurs visibilités. Mais bien sûr ces générations vous lancent tout aussi vindicativement des "ah, moi, je suis apolitique", et d'autres sont même fiers de chaque fois dire "tous pourris, je ne vais pas voter", et bien-sûr aucun de ceux-ci n'est syndiqué du lycée à l'université et jusqu'au monde du travail.

J'ai même un voisin qui fait un M2 dans une école d'assurances et le sujet de son mémoire qu'il va présenter est... "Le risque assurantiel depuis les bolcheviks". Avec une telle fanfare il sera reconnu par ses pairs qui lui décerneront la plus haute des distinctions universitaires, le Summa Cum Laude. Son urgence à lui, c'est la critique des bolchéviks, il est jeune, poli, respectueux des gens qui l'entourent, mais son pacte existentiel est indemne d'autocritique; il veut bien sûr aller résider en Suisse faire sa carrière. Cette 2ème, mais définitive défaillance de Crédit Suisse du 15 mars 2023, après celle de la crise financière des crédits de 2008 ne passe pas dans sa contemplation conquérante et la contemporanéité du monde dans lequel il se projette et il veut s'investir à donfe. Le pauvre ne sait pas que même ToblerOne se délocalise en Slovaquie. Son hyperloop hell-vétique se passe de Cervin et de lumière. Que ce too-big-to-fail qu'est le Crédit Suisse, l'une des 30 plus grandes banques de la planète, les G-SIBs - Global Systemically Important Banks, ait été jeté dans les bras d'un autre encore plus too-big-to-fail suisse, la UBS, avec en mars 2023 le soutien de la BNS - Banque Nationale Suisse et les garanties financières publiques de CHF 200 milliards de l’État helvétique ne l'effleure pas. Ce n'est pas une onde de choc, il faut casser du bolchévik, c'est juteux pour un mémoire d'études d'Investment Banking assurantiel. Ça crache son cash. UBS était tout autant en faillite après l'année 2008. En mars 2023, UBS est moins en faillite technique que Crédit Suisse qui a disparu en moins d'une semaine. Pour rappel, toutes les banques systémiques de la planète - qui sont toujours en faillite technique depuis 2008 - sont des banques "universelles" qui mixent activité bancaire, investissement, gestion de l'épargne, assurance, banque commerciale et de détail et avec un levier d'endettement à 4 ou 5 chiffres! Vive le high yield! Ce n'est pas un hasard si Macron tente depuis 2017 d'imposer, en trichant avec les Articles de la Constitution à l'image de Viktor Orbán, sa réforme des retraites en voulant en plus transformer le système par répartition en un système par capitalisation afin d'offrir les 330 milliards de liquidités financières des caisses publiques des cotisations de retraites à des fonds de pensions et des gestionnaires d'actifs comme BlackRock. BlackRock est le plus grand gestionnaire d'actifs, de fortune et de patrimoine du monde. Macron veut privatiser les Caisses de retraite, la Sécurité Sociale, les Caisses d'Allocation chômage, l’État pour dégager le max de cash, de ressources financières, au profit des marchés financiers. En Allemagne les fonds de pension allemands sont actuellement dans un grave état, l'Allemagne ayant choisi il y a quelques années la retraite par capitalisation. En France, Macron court après ses donneurs d'ordre, les aspirateurs et foudroyeurs des biens sociaux privés et publics comme BlackRock, Uber, McKinsey etc, qui sont tous des gates que traine Macron, avec les Egypt Papers, etc.

Selon le FMI, 90% des flux financiers de la planète sont dus à la stricte spéculation financière. Make-the-money-move est la tarentelle des grands, de ceux qui savent. Par exemple, la masse capitalisée de Crédit Suisse représentait il y a une semaine en mars 2023 plus de 30% du PIB de la Suisse. En 2017 ce n'était que 11,9 %. Depuis 2008 je vous explique ce qu'est une bulle échoïque. Aujourd'hui nous en avons les chiffres. Ceci rappelle les faillites du Tigre Celtique, l'Irlande, et du Tigre de l'Atlantique, l'Islande, après l'année-Lehman 2008. Crédit Suisse court après sa faillite de 2008 à 2023 en triplant quasiment sa masse capitalisée pourrie. Toutes les banques systémiques ont fait pareil ou pire: Deutsche Bank, Société Générale, BNP Paribas, BPCE - Banque Populaire Caisse d’Épargne, JP Morgan Chanse, Citi - Citigroup, Wells Fargo, Bank of America, etc. Le 2ème krach du millénaire se rapproche, je le surveille depuis le 06 VI 06. La bulle spéculative échoïque a simplement été retravaillée en bulle structurelle grâce aux suffrages et à l'armée des abstentionnistes qui mettent en place les gouvernements qui réinventent les cadres législatifs et réglementaires pour encore plus cajoler la téléologie de la finance, qui prétend investir dans l'économie réelle.

Les too-big-to-fail, ce sont les Netflix de la spécule et les dealers de la propagande impitoyable des néolibéralisés. Abonne, consomme ou crève. Liberté, Égalité, Mortalité.

90% des flux financiers de la planète sont dus à la stricte spéculation financière. Mais le FMI - Fonds Monétaire International rappelle aussi que 50%, tendance gravement ascendante, de tous ces produits financiers sont en circulation dans le shadow banking des non-banques, des assurances, des fonds de pension, d'investissement, des hedge fonds, etc. Une concurrence déloyale, muselée et faussée est consubstantielle à nos économies globalisées et interconnectées. En effet, les banques sont soumises - en principe, sur le papier - aux normes prudentielles Bâle III et aux impératifs des autres règlementations et supervisions, et doivent détenir des fonds propres réglementaires pour déterminer leur solvabilité et leur résilience. Les non-banques ne sont pas soumises à Bâle III et à l'obligation de détenir des fonds propres réglementaires, tout en faisant commerce de la même pourriture que les banques et des mêmes régiments de cadavres exposés à différents degrés de putréfaction. Dans le shadow banking et les dark pools, la sauvagerie est x-fois plus violente que dans les systèmes bancaires déjà eux-mêmes fourvoyés dans leur casus belli permanent sur les marchés financiers mais sous le protectorat public et indéfectible des États. La Governance des non-banques est encore plus furieuse que celle des banques, mais comme pour les banques, leurs Senior Managers ne sont jamais poursuivis par la justice - sauf en Islande après 2008 - en cas de défaillance de leurs systèmes et pour les "événements de stress systémique" dont ils sont seuls responsables et en-dehors desquels ils ont incapables de ressortir. Ils reçoivent en plus une retraite "chapeau". Une retraite-chapeau est une retraite financée intégralement par l'entreprise qui est exonérée, actuellement en France, de cotisations sociales et de la CSG - Contribution Sociale Généralisée. Regardez ci-dessous le banner actuel du FMI et situez les bonhommes. Ce ne sont pas des chatbots. Il faut rendre au Travail ce qui est à l'humain.
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Revenons à la faillite de la banque systémique Crédit Suisse du 15 mars 2023. Il semble que la Finma - l'Autorité helvétique fédérale de surveillance des marchés financiers veuille tout de même de nouveau engager des poursuites contre Crédit Suisse comme en 2012. Elle promet de rendre ses conclusions... dans 1 an. La Finma supervise les activités des institutions financières et assure la protection des investisseurs, la stabilité du système financier suisse et la prévention de la criminalité financière.

Dans les trois § suivants je vous donne deux extraits d'une de mes analyses du 5 février 2012 qui mettent en lumière le fait que les pratiques criminelles financières et de fraudes fiscales qui constituent la majorité de l'activité des banques too-big-to-fail, n'ont jamais cessé depuis 2008 et se sont même gravement amplifiées, bulle échoïque oblige.      >>>     Le 5 février 2012 je vous avais exposé dans >>> Balkanisation de la Zone Euro - 2ème Carry Trade de la Bad Bank BCE, Ex-voto européen du Quantitative Easing, Cartel de l'Euribor comment la Finma allait poursuivre Crédit Suisse pour son activité criminelle de manipulation des cours du Libor au sein de ce qui avait été appelé "l'entente cartellaire entre les banques" >>> Le Libor, l’Euribor et le Tibor déterminent à quelle condition sont couplés des crédits à taux variable, des produits de taux, comme les swaps de taux d’intérêt, les opérations à terme sur taux d’intérêt, les comptes d’épargne et les emprunts hypothécaires, des contrats à terme, des options, des produits financiers dérivés. Le Libor - London Interbank Offered Rate détermine à lui seul $ 272.000 milliards de produits financiers, le PIB de l'EU étant de ~~ 14.5000 milliards. Le Libor sert aussi de référence pour le marché interbancaire japonais. L’Euribor est son équivalent dans la Zone Euro et la BCE l’utilise comme taux de référence. Le Libor, le Tibor et l’Euribor sont définis chaque jour pour des crédits à maturité d’un jour, d’une semaine à 12 mois. Le Libor est la référence pour des crédits libellés en $, en Yen, en £, en Franc Suisse, Couronne Suédoise, Couronne Danoise, en Dollar Canadien, en Dollar Australien, en Dollar Néozélandais. Ce sont les associations bancaires comme la Fédération Européenne des Banques - FEB/EBF, la British Banker's Association qui fixent les taux Tibor, Libor et Euribor. Pour l’Euribor la FEB fait quotidiennement un sondage auprès de 44 banques qui donnent leur sentiment au sujet du taux d’intérêt qu’une Primebank offre à une autre banque qu’elle place au niveau maximal de confiance. Le Libor est une moyenne réelle des taux d’intérêt pour lesquels 19 banques ont réussi à prêter des sommes à des banques jouissant des meilleures bonités et qui ne sont pas obligées de donner en garantie des actifs sous forme d’actions ou d’obligations. Ce sont donc des instituts privés, des traders, qui organisent le fixing d'un taux qui devient une référence officielle sur laquelle s'appuient les marchés et les Banques Centrales comme la BCE, la Fed' et les banques centrales nationales. Ce fixing intéresse tous types de professions, c'est pourquoi l'Union Européenne leur a créé dans toutes les langues de l'Union un site, euribor-rates.eu qui est une mine d'informations utiles. D'après ce fixing sont traités des maturités pouvant aller jusqu'à 50 ans.

Ceci démontre ici aussi que la monnaie n'est pas un service public même si par exemple les consommateurs croient que l'Euro appartient aux européens parce qu'ils voient en lui une charge pondérale et affective à caractère national. En Suisse, la Finma - l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers, mène aussi de son côté son investigation.

Comme Macron avec sa seule casquette, le Conseil fédéral de la Suisse sait tout autant manipuler la Constitution Suisse selon le souhait des marchés financiers. Le rachat par UBS de Crédit Suisse n’a été possible que grâce à certaines innovations législatives, lesquelles ont été décidées et formalisées très rapidement en une petite semaine par voie d’Ordonnance du Conseil fédéral. Crédit Suisse fait partie des banques actives sur le plan international considérées comme étant d’importance systémique au sens de la Loi suisse sur les banques. Leur défaillance porterait gravement atteinte à l’économie et au système financier suisses. Pour cette raison, on dit que de telles banques sont « too big to fail ». Le Conseil fédéral suisse a donc agi en se fondant sur les articles 184 et 185 de la Constitution Suisse concernant la sauvegarde des intérêts du pays ainsi que la sécurité intérieure et extérieure du pays, dispositions qui l’autorisent à adopter des Ordonnances et à prendre les « décisions nécessaires » incontestables. En se basant sur la norme fondamentale du pays – la Constitution étant hiérarchiquement au-dessus des lois – ainsi que sur les législations sur les banques et les fusions, le gouvernement suisse a adopté avec le Droit d'Urgence une Ordonnance du 16 mars 2023 sur les prêts et garanties qui peuvent être accordés par la Confédération et la BNS - Banque Nationale Suisse à des banques d’importance systémique. Le 19 mars 2023, cette Ordonnance a été modifiée par le Conseil fédéral et un Article 10a a été introduit qui permet, pour les banques d’importance systémique, l’exécution de transactions relevant de la loi sur les fusions sans consultation ni décision de la part des Assemblées Générales des actionnaires des sociétés concernées, à condition que ces transactions s’effectuent avec l’accord de la Finma. Le Parlement suisse n'a pas non plus été consulté. Les Suisses qui adorent donc faire des votations pour tout et n'importe quoi, comme par exemple pour construire des tunnels matelassés à escargots sous les routes cantonales avant le prés de Madame Karl. Face à cette guillotine suisse de nature à inquiéter les investisseurs obligataires, les régulateurs de la Zone euro, de Grande-Bretagne, du Canada et de Singapour ont réaffirmé le maintien du mécanisme de cascade de pertes selon la hiérarchie de subordination en cas de Résolution, sans omettre de rappeler "le caractère essentiel des AT1 pour la structure de financement et des fonds propres réglementaires."

Crédit Suisse + UBS est maintenant un géant corrompu encore plus grand du too-big-to-fail avec une somme bilanaire de CHF 1500 milliards, ou bien € 1500 milliards. Soit 224 % supérieure au PIB de la Suisse qui est de 675 milliards. On se rapproche du ratio de l'Irlande et de l'Islande, en situation de banqueroute d'Etat en 2008. En Islande les Seniors Managers de ces banques sont en prison, c'est inédit et unique sur la planète. Pour le reste de la planète, les grandes banques, les moyennes et les petites sont toutes too-big-to-jail, trop grandes pour être jetées en prison. Collusion et prévarication, abus d'autorité, détournements de fonds publics, concussion sont les graves manquements des fonctionnaires, des hommes d'État aux devoirs de leur charge d'astreindre les autorités publiques et leurs administrations au contrôle et à la réglementation des marchés financiers et des systèmes bancaires. Le sauvetage public, lui-même criminel, vient donc de nouveau de se produire en Suisse la semaine dernière en mars 2023 avec Crédit Suisse ou aux USA avec la SVB - Silicon Valley Bank. Au lieu de laisser Crédit Suisse faire banqueroute ou de l'étatiser, les autorités gouvernementales helvétiques et la BNS - Banque Nationale Suisse la maintiennent au stade d'une faillite technique dissimulée et ont poussé Crédit Suisse dans les bras de UBS - Union des Banques Suisses avec les garanties financières publiques de CHF 109 milliards et en dépit de la très grande incertitude sur la future restructuration du groupe UBS avec dedans des vrais morceaux pourris de Crédit Suisse. Les énormes coûts de restructuration viendront, eux aussi, minorer la rentabilité du nouveau groupe UBS.      |     Pix ci-contre et plus bas: Grégory Orekhov, Парк Малевича - Parc Malévitch, Moscou    |    

Je ne cesse de scruter - depuis le jour de l'annonciation de cette nouvelle mort bancaire - la presse française, allemande, anglaise et suédoise. Tout le monde y pousse ses cris d'indignation et manifeste son étonnement circonspect, mais jamais au sujet de ces CHF 109 milliards de fonds de garantie mis à la disposition de UBS par la BNS - Banque Nationale Suisse (100 Mia) et par l'Etat Suisse (9 Mia), et dont une partie a déjà été utilisée par UBS pour couvrir ses frais engagés par le rachat de Crédit Suisse, tout simplement parce que UBS est elle-même un grand corps malade avec pronostic vital engagé en urgence absolue depuis 2008. Àwer, pschüttt, nix sàwe !

Si les plaintes collectives (Sammelklage - class action - actions de groupe) annoncées le 6 et le 16 avril 2023 parviennent à une condamnation, la Confédération suisse pourrait se voir forcée de sortir, en plus de ses CHF 9 Milliards déjà puisés dans son budget, environ CHF 8 milliards (valeur au 17 mars 2023) pour les verser en dédommagement aux détenteurs de ces CHF 16 Milliards en obligations CoCos-AT1 (valeur nominale) qu'elle a ordonné avec l'accord de la Finma à ramener à zéro (valeur de résolution). En ordonnant l'annulation des CoCos-AT1 de Crédit Suisse, la Confédération a surtout voulu 1) éviter l'effondrement de la Suisse comme place financière mondiale, et 2) forcer la main de UBS, elle même en faillite technique depuis 2008. La Confédération a voulu offrir à UBS le cadeau empoisonné à encore moins cher, ce qui s'était ajouté à la dépréciation vertigineuse du cours des actions de Crédit Suisse. Pour UBS c'était un deal quasiment gratuit... du moins tant que la comptabilité réelle, celle du jour, alourdie de la comptabilité-bis des bad-banks, des mauvais encours et du management frauduleux des seniors investment bankers ne sont pas connues. Par contre tout ce monde des commentateurs autorisés crie au scandale de voir tués ces 16 milliards d'obligations CoCos-AT1. Les CoCos-AT1 sont des dettes perpétuelles sans échéance jusqu'à l'échéance de la mort organisée avec le rituel totémique du grand sacrifié. La Finma a favorisé les actionnaires de Crédit Suisse au détriment des créanciers détenteurs de ses obligations CoCos-AT1. Une obligation est une dette de la banque, elle est pour la banque une obligation à la rembourser à celui qui lui a prêté des sous en échange d'un pourcentage annuel ou lors du remboursement. Une action est un titre de propriété de l'actionnaire qui la détient sur la banque. Un CoCo-AT1 est un hybride, une obligation que la banque va une fois, sans savoir quand ni à quelle hauteur, avec ou sans %, rembourser ou transformer en action.

Le coupon des obligations CoCos-AT1qui devait être plus cher a été réduit à zéro et la "carence de capital" de Crédit Suisse a été encore plus violemment remise au grand jour. C'est élégant de parler de "carence en capital" pour une société dont le passif dur ajouté au passif de ses bad banks dépasse l'actif depuis 2008. Cela fait croire qu'une carence alimentaire se compense avec une gélule. Uniquement dans des publications anglophones de JP Morgan Chase ou de Rothschild  Co j'ai trouvé des secteurs linguistiques en tension comme "shotgun wedding" et "insane UBS takeover" qui sont de violentes accusations tout autant contre UBS mais aussi contre la Finma - l'autorité fédérale de surveillance des marchés financiers, contre le Conseil fédéral - le gouvernement suisse, et contre le Conseil National - la chambre basse suisse. Ces trois autorités étatiques ont forcé à modifier pour la circonstance avec des Ordonnances la Constitution fédérale de la Confédération suisse, mais aussi à modifier, sur injonction, le statut juridique des CoCos-AT1 en ne respectant pas la hiérarchie de la subordination "Obligation > Action", ce qui correspond sur le papier à une énorme destruction de valeurs. Dans ce § j'ai tenté de capter tour à tour les champs émotionnels qui parcourent le langage des commentateurs au sujet de la destruction par voie d'autorité étatique des produits hybrides CoCos-AT1 qui étaient sensés témoigner de la garantie du niveau de résilience et de solvabilité de Crédit Suisse. Il a fallu que je me rende directement sur le site de la BRI - BIS / Banques des Règlements Internationaux et que je lise "Bâle III – définition des fonds propres : questions fréquemment posées" mis en ligne par le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire: "la possibilité d'imposer des pertes aux investisseurs AT1 sur la base de la continuité de l'exploitation est un élément clé de l'approche réglementaire de Bâle mise en œuvre après la crise financière mondiale de 2008". Mettre en circulation des CoCos-AT1 est pour les banques comme se lancer en automobile sans utiliser le volant. A vélo on peut rouler sans tenir le guidon, mais nous actualisons toujours l'équilibre en temps réel et en toutes circonstances lors de la progression au milieu du décor.

Mon site RzM67 ne dépendant d'aucun donneur d'ordre, ni de donate, ni de suppléments au niveau social, convivial, ni de mimétisme comportemental, j'ai amplifié selon mon tempérament des panneaux d'analyse que j'ai trouvés sur le site S & P - Global Ratings, le site de Sandard & Poor's qui est l'une des quatre principales sociétés de notation financière de la planète. Les spéculateurs étaient de toute façon avertis du write down possible à 100% des CoCos-AT1 puisque les émetteurs de ces produits hybrides sont soumis à l'obligation de publication de leurs statuts juridiques (voir annexe n°5 ci-dessous). Il n'y a donc pas lieu de s'apitoyer sur le sort ni des investisseurs spéculateurs ni de la banque Crédit Suisse. Leur monde de la criminalité financière déprédatrice se célèbre maintenant avec leur lancement d'un nouveau paradigme mutualisé en guise de couverture synergièle: "Hybrides AT1 des banques européennes dans un monde post-Crédit Suisse". C'est imbécile, pour les AT1-CoCos, il n'y a pas une simagrée "post-Crédit Suisse", il suffisait de se conformer aux Recommandations Bâle III et aux processus législatifs et réglementaires nationaux et européens. Mais tous les systèmes étatiques nationaux, européens et américains développaient parallèlement leur énergie à les contourner, les ramollir, les édulcorer, les maquiller, les falsifier. Il faut rendre au langage ce qui est à l'humanité: sa pérennité durable non-conflictuelle. Cette illusion suprématiste [1] des marchés intouchables, dans le cadre du credo de la concurrence libre et non faussée dans une information pure et parfaite, était contreplaquée, pour la forme, par de nombreuses autorités de régulation et de résolution qui ont mis en place depuis 2018 des processus réglementaires et législatifs qui leur donnent une latitude considérable lorsqu'il s'agit d'imposer des pertes aux investisseurs CoCos-AT1 et qui permettent aux autorités d'agir rapidement lors d'une "crise émergente". Il n'y a donc pas lieu de s'émouvoir de la subite modification du 15 mars 2023 de la Constitution Suisse et de la décision de la Finma de casser les CoCos-AT1 de Crédit Suisse 24 heures avant sa faillite et sa cessation d'activités. Bon nombre de ces pouvoirs exigent qu'une autorité désigne une banque comme non viable ou comme approchant le Point de Non-Viabilité (PONV), ce qui déclenche un processus formel de résolution. Bien que la solution du Crédit Suisse, imposée 24 heures avant sa faillite, ne fasse pas partie d'une "résolution formelle", le Crédit Suisse est l'une des très nombreuses banques qui ont émis des AT1-CoCos dans le cadre de contrats qui permettent la conversion du capital ou qui ont des déclencheurs de dépréciation qui pourraient être déclenchés pendant que la banque est en activité. Les instruments AT1-CoCos de Crédit Suisse contenaient avec tous les éléments de langage appropriés un libellé légal qui indiquait clairement qu'un tel événement signifierait une dépréciation complète et permanente à zéro, et qu'aucune dépréciation partielle ou temporaire n'était possible. Avec les faillites simultanées en mars 2023 de SVB - Silicon Valley Bank, de First Republic Bank, de LTCM - Long Term Capital Management, de Signature Bank, de Silvergate Bank, de Crédit Suisse, les investisseurs drogués avec des AT1-CoCos se sont vus rappeler leur extrême vulnérabilité en cas de difficultés d'une banque et leur dépendance à l'égard des décisions prises par les régulateurs et les gouvernements. Greed, greed, greed.

Les deux agences de notation Moodys et S&P's - Standard & Poors qui ont leur siège aux USA se partagent 80% du chiffre d'affaire des services de notation autour de la planète et appartiennent en réalité au même groupe d'investisseurs: The Capital Group, et BlackRock, et Vanguard Group et une douzaine de hedge fonds et de groupes financiers dont Warren Buffet est aussi actionnaire. La notation des États souverains et des entreprises de la planète dépend donc d'un oligopole américain, pays dit de la libre-entreprise dont l'activité principale est de la museler au maximum et de la livrer à quelques spéculateurs initiés.

Les CoCos-AT1 sont des obligations mises sur le marché par les banques avec la conditionnalité de les convertir en actions dans un avenir sans en définir de date de maturité. Ceci est normal, puisque les CoCos-AT1 font partie des Fonds propres réglementaires des banques qui identifient et matérialisent, jusqu'à nouveau désordre, jusqu'à un nouveau viability-event, leur solvabilité et leur résilience. En cas de défaillance d'une banque, les CoCos-AT1 ne sont déclarées comme des pertes qu'après la dépréciation des actions, l'érosion du capital social. C'est toujours lors d'évènements fatals que l'on s'aperçoit que le capital social d'une banque n'a rien a voir avec sa capitalisation boursière. L'érosion de la capitalisation boursière des banques est un indicateur naturel anticipant le comportement des AT1-CoCos. Le capital social d'une banque n'est qu'un bout de papier avec une grosse signature dessus. Rien à voir avec l'emballage du fromage Munster qui a une signature AOC - Appellation d'Origine Contrôlée! L'émission de CoCos-AT1, pour satisfaire aux impératifs de Fonds propres réglementaires de Bâle III, n'est que de la diégétique, un processus de narratologie qui désigne quelque chose et/ou quelqu'un qui fait partie intégrante de l'action du récit: le senior manager et le mensonge qu'il émet pour assoir, assouvir et entretenir sa gloutonnerie face au yield, au rendement.      |       Assurantiel, prudentiel, synergiel, to justify my greed !     |      Sur le papier contractuel, les encours de dettes subordonnées AT1-CoCos auraient dus être essentiels pour protéger les dettes “seniors” de Crédit Suisse en cas de carence de capital. Les CoCos-AT1 ne sont que l'insigne du problème endémique récurrent du système bancaire basé sur la déprédation. Le buyout de Crédit Suisse par UBS a résolu - pour la 1ère fois sur la planète -  l'inverse du libellé contractuel accompagnant l'émission des CoCos-AT1. Le buyout a transformé la narratologie de l'illusion suprématiste des CoCos-AT1 en carré noir sur fond noir, ce qui a semé la panique au niveau mondial et entrainé une dépréciation maximale de ces produits financiers. Les 16 milliards des CoCos-AT1 de Crédit Suisse ont été transformés en 0 CHF. Les obligations CoCos-AT1 ont subitement rappelé à la face du monde qu'elles ne sont que des dettes à vocation de se muter en perte sèche tout en arborant l'illusion suprématiste du carré blanc sur fond blanc, de la virginité à ciel ouvert et à toute épreuve. L'invention-création et la mise sur les marchés financiers de myriades de nouveaux produits financiers dérivés titrisés structurés conditionnels convertibles avec des interminables hiérarchies de risques, de fraudes, de dissimulations sous d'infinies formes et désignations comme les CDS, CDO, CoCos-AT1, ou CumEx, CumCum, etc, constituent l'abus monopolistique des activités des banques too-big-to-fail, vivant sous le régime du proxénétisme aggravé des autorités publiques, étatiques, européennes et de la BCE. Pour consolider l'entêtement spéculatif des systèmes bancaires, le discours spontané qui a surgi depuis ce 15 mars 2023 est "qu'il est actuellement impossible de trouver un substitut aux AT1-CoCos qui permette d’améliorer la solvabilité des banques sans hypothéquer leur faculté à distribuer du crédit à l’économie réelle." C'est idiot, il suffit 1) de commencer à être conforme aux recommandations Bâle III qui exigent au minimum 9% de Fonds propres réglementaires pour les banques systémiques et pour les plus petites, et 2) de stopper la déprédation de l'économie réelle par la spéculation financière hors sol. C'est aussi simple que cela. Ceci ne nous dirigera pas du tout vers la "décroissance", mais nous mènera vers la croissance raisonnée et ordonnée. Vous l'avez compris, les néolibéralisés font selon leurs affinités électives du mot "décroissance" une boîte de Pandore et vous plaque votre nez dedans pour vous étouffer. Le long terme n'existe pas dans leur atmosphère. Sur un site d'investissement conseil j'ai lu >>> "Si les régulateurs ou les investisseurs devaient exiger des banques qu'elles renoncent à cette partie de leur structure de capital, elles devraient alors la remplacer par des fonds propres ordinaires (actions ordinaires qualifiées de Common Equity Tier 1), dont le coût du capital est actuellement estimé à environ 15 à 16%. Cela ne serait ni efficace ni rentable." C'est vrai, le vol à l'échelle humaine par le Greed, greed, greed perdrait en rentabilité et nous pourrions investir dans le durable, l'éco- et le socio-compatible.

Sur le site BCE - Banque Centrale Européenne / Supervision Bancaire, j'ai trouvé le Communiqué de Presse du 8 février 2023 intitulé "La BCE maintient les exigences de fonds propres à un niveau stable en 2023, alors que les banques restent résilientes". Le titre du long Communiqué de la BCE affiche une réjouissance quasi-pascale qui expose des pourcentages pondérés du taux des fonds propres réglementaires des banques, mais il tente, avec deux petits paragraphes, de reléguer à l'épiphénomène la gouvernance dévoyée des banques: "Les constats relatifs à la gouvernance interne font apparaître des préoccupations concernant l’efficacité et la composition des organes de gestion, leur aptitude collective et leur rôle de surveillance. Les principales inquiétudes dans le domaine de la gestion des risques ont trait au manque de clarté des banques au sujet de leur appétence pour le risque et à l’inadéquation de leurs pratiques d’évaluation et de gestion des risques liés au climat et à l’environnement. La BCE a aussi observé que de nombreuses banques allouent des ressources insuffisantes à leurs fonctions de contrôle (gestion des risques, conformité et audit interne). Dans le même temps, de nombreuses banques ne sont pas parvenues à améliorer suffisamment leurs capacités d’agrégation des données sur les risques et de déclaration. Cela a eu un effet négatif sur la qualité des données et la capacité des banques à produire des rapports non standardisés. De nombreux paysages informatiques demeurent fragmentés et non harmonisés, ce qui entrave l’agrégation des données et la déclaration." En un mot, les banques ne font toujours pas en 2023 leur job de gestion et de contrôle de leur solvabilité 15 ans après le krach de 2008, ne savent pas ce qui bouillonne dans leur inferno comptable, mais elles "restent" résilientes en 2023, et, à l'appui de ces amalgames non standardisés de données tronquées et faussées, de maquillages de bilans et de falsifications comptables elles "rassurent" les marchés. La crise généralisé des CoCos-AT1, le 1er des 3 piliers des fonds propres réglementraitres, surtout en Europe avec Deutsche Bank, Société Générale, Natixis, etc vient juste de prouver début mars 2023 le contraire de ladite "résilience" même pas 1 mois après ce Communiqué psychotrope de BCE - Supervision Bancaire. L'illusion informatiste, managériste, fiscaliste et comptable de l'évaluation des fonds propres ne dépasse pas le degré zéro de la réglementation bancaire. Les banques ne font pas leur job de gestion et de contrôle, d'analyse prévisionnelle et communiquent depuis le 15 mars 2023 sur le fait qu'il "est actuellement impossible de trouver un substitut aux AT1 qui permette d’améliorer la solvabilité des banques sans hypothéquer leur faculté à distribuer du crédit à l’économie réelle." En plus simple, les banques ne veulent toujours pas augmenter leurs fonds propres réglementaires conformément aux recommandations Bâle III et travailler pour l'économie réelle. Elles gâchent 90% de leurs moyens dans les flux financiers spéculatifs hors-sol. Si ces 90% étaient investis pour notre planète et l'humain qui l'habite, Greta Thunberg ne serait jamais arrivée sur terre, ni Manès Nadel. Assurantiel, prudentiel, synergiel, to justify my greed, greed, greed. Regarder pas plus loin que le bout de son nez tue la vision d'ensemble. La moitié des Terriens sera myope en 2050. Les occulistes s'accordent sur le fait que la myopie est favorisée par l'augmentation du temps passé en intérieur, le manque d'exposition à la lumière naturelle ou encore une sollicitation excessive de la vision de près.

Les fonds réglementaires propres des banques sont composés de CoCos-AT1. Avec la mise en bière de Crédit Suisse et une liturgie mortuaire passe-partout nous comprenons qu'ils ont vocation à être "incontournables". Mais, pour rappel, chaque banque doit disposer d’un stock de dettes AT1 égal à 1,5 % de ses actifs pondérés par les risques. Les Risk-Weighted Assets - RWAs, ou actifs à risques pondérés, correspondent au montant minimum de capital requis au sein d'une banque ou d'autres institutions financières en fonction de leur niveau de risque. Ce montant se calcule sur la base d'un pourcentage des actifs, pondérés par le risque. La force de la pondération semble être incommensurable chez les Seniors Managers des banques. Il faut pondérer, pondérer, pondérer et s'en fichtre des 9% recommandés par Bâle III. Plus bas je vous dresse l'inventaire complet des prises de risque frauduleuses et criminelles de Crédit Suisse et l'historique de ses scandales depuis 2008. Il semblerait que seule HSBC la dépasse sur la planète (HSBC, groupe britannique: Hong Kong & Shanghai Banking Corporation; chinois traditionnel: 香港上海滙豐銀行 ; chinois simplifié: 香港上海汇丰银行 ). HSBC venait chercher mes étudiants à l'EM-Strasbourg jusque dans les WC avec le PQ sur un plateau d'argent. Dans l'oeil du typhon bancaire, il est superfétatoire d'évoquer la hiérarchie du risque, parce qu'un système assurantiel prudentiel de toute couverture de risque coûte de l'argent et réduit le rendement financier des banques. Dans une rationalité moralisatrice, durable, de développement humain - on voit plus haut que j'ai participé à vélo en novembre 2019 à Stockholm à une manifestation de FFF - Fridays For Future devant le Sveriges Riksdag / Parlement suédois - tout le monde est capable de comprendre que les coûts des couvertures du risque ne sont pas une charge, pas une une cotisation, pas un prélèvement, mais un investissement pour l'équilibre, la santé, la pérennité des systèmes qui mettent à disposition des liquidités et des forces pour le développement humain et sa conservation. Vous l'avez compris, les banques détestent leur job initial de financer au mieux l'économie réelle pour le bien, le bien durable de tous. La scansion spéculative des banques correspond à la jubilescence du make-the-money-move... and let the people die. A ceci j'opposerai toujours - till mitt sista andetag - jusqu'à mon dernier souffle comme le dit la Nobel française de littérature, Annie Ernaux - que de 54 à 71% des électeurs inscrits ont snobé 15 fois les urnes aux P&L 2017, le 26 mai 2019, en 2020, en 2021, aux P&L 2022. La responsabilité originelle du fracas humain revient aux électeurs inscrits. Les élécteurs inscrits sont les 1ers responsables. C'est facile de rester en capacité de se débriefer soi-même, les alternatives démocratiques et parlementaires et pour une VIème République existent. C'est drôle, j'ai cherché RWAS sur Wiki et j'ai trouvé: "RWAS, Reducing Wild-Animal Suffering. La souffrance des animaux sauvages est la souffrance vécue par les animaux non humains dans la nature par des causes telles que les maladies, les parasites, les blessures, la famine, les catastrophes naturelles, et la prédation. Certains penseurs se sont demandés si nous devrions accepter les torts subis par les animaux sauvages ou tenter d'agir pour les prévenir. Le fondement moral pour les interventions visant à réduire la souffrance des animaux sauvages peut être basé sur le concept de droits ou sur celui de bien-être. Du point de vue de la théorie des droits, si les animaux ont un droit à la vie ou à l'intégrité physique, l'intervention pourrait être nécessaire pour empêcher que ces droits soient violés par d'autres animaux. Du point de vue de la théorie du bien-être, un devoir d'intervenir peut être établi s'il est possible de prévenir une portion de la souffrance sans en causer davantage. Les défenseurs de l'intervention dans la nature soutiennent que la non-intervention est incohérente avec chacune de ces approches."

L'intervention de la Finma, de la Banque Nationale Suisse et de l'Etat suisse pour organiser un sauvetage factice de Crédit Suisse, de l'animal sauvage non humain, ne convainc pas les marchés financiers. Le cours de l'action de UBS a aussi gravement chuté depuis une semaine... comme pour la Deutsche Bank avec moins 35%, bien sûr. L'exemple d'UBS reste instructif. Si les cours des CoCos-AT1 baissent, la résilience des banques baisse. Avant la crise financière des années 2007 à 2009, l'UBS était considérée dans le secteur comme l'une des meilleures banques du monde, sa réputation étant juste surpassée par celle de JP Morgan Chase ou de Goldman Sachs. Peu de temps après, l'UBS était au bord de l'effondrement et son sauvetage avait nécessité une aide gigantesque de l'État suisse. UBS s'est depuis effectivement mieux relevée que Crédit Suisse, sans connaitre le bilan des deux banques.

Après ce naufrage définitif en un éclair de Crédit Suisse en mars 2023, les langues se délient: "pour toute personne un tant soit peu avertie, les faiblesses flagrantes d'un Crédit Suisse tout simplement mal géré étaient visibles depuis longtemps, même si les chiffres clés pertinents et du bilan comptable pour l'évaluation par les autorités de surveillance, Finma et Comco, semblaient acceptables sur le papier." Je vous l'ai exprimé plus haut, il ne faut pas confondre capital social, les actions émises et détenues, et capitalisation boursière, la valeur à un temps-x de ces actions. La volatilité peut devenir effrayante et mettre à jour des comorbidités structurelles à caractère létal, mais mises sous le boisseau par les seniors managers des deux banques UBS et CR. La réalité est pire. Crédit Suisse passait il y a encore 2 semaines pour être une banque surcapitalisée alors qu'elle s'enfonçait depuis 2008 de plus en plus dans sa faillite technique, même en sortant de sa comptabilité la génération spontanée de ses cadavres pour les cantonner, les défaire dans sa bad bank. Crédit Suisse et Deutsche Bank laissaient même entendre une possible fusion entre elles, ce qui n'avait jamais empêché l'évolution des cours des actions à long terme vers un déclin simultané. J'ai aussi lu aujourd'hui dans La Tribune de Genève des propos plus énervés: "En se déclarant prêt à mettre sur la table plus de 200 milliards pour sauver la fusion Crédit Suisse-UBS, que davantage de vigilance de la part de la FINMA, depuis des mois et même des années, aurait sans doute permis d'éviter, mais il aurait fallu pour cela qu'elle joue son rôle régulateur, au lieu de céder devant des lobbies prédateurs, repus d'incompétence et d'arrogance. On constate que de telles instances, plutôt que d'œuvrer en vue du bien public, cherchent prioritairement à satisfaire la cupidité de quelques-uns, à se mettre au service d'une minorité privilégiée trop influente grâce à ses puissants lobbies." La Tribune de Genève n'est pas non plus bolchévik.

Le 31 décembre 2009 je vous avais traduit le rapport de Ralph Nader: "Sold Out: How Wall Street and Washington Betrayed AmericaLiquidation totale: Comment Wall Street et Washington ont trahi l'Amérique". Observons le comportement de la Finma suisse, l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers, au regard des 12 décisions majeures qui avaient conduit aux USA au cataclysme financier de l'année-Lehman 2008 et rappelons-nous que la "monnaie politique" du secteur financier et les 3000 lobbyistes avaient dicté la politique financière de Washington >>>

>>>  La dérégulation financière a conduit directement à l'effondrement économique actuel. Pendant les trois dernières décennies, les régulateurs gouvernementaux, le Congrès et l'Exécutif sur la base du bipartisme, ont continuellement érodé le système de régulation dont l'activité est de restreindre le secteur de la finance afin qu'il ne tende pas à agir de manière discrétionnaire en fonction de visions propres les plus excessives. Ces douze points suivants révèlent comment l'industrie a exercé une pression qui a conduit à la dérégulation et à ses conséquences:

  1. Le Congrès a révoqué en 1999 la loi Glass-Steagall passée en 1933 pendant la Grande dépression pour interdire les banques de fusionner les activités (banque de dépôt, banque d’investissement, assurances), une fusion qui est à l’origine de la grande crise financière 2008-2009.
  2. L'administration Clinton avait empêché la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés, ce qui est devenu le fondement des spéculations massives
  3. La règle de régulation qui autorisait l'imputation hors bilan, une passade qui permet aux banques de cacher leurs dettes.
  4. Le Congrès a interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act.
  5. La Securities and Exchange Commission (SEC) a adopté un principe d'auto-régulation pour les banques d'investissement ce qui leur permet de s'engager dans un niveau d'endettement bien plus élevé
  6. Les règles adoptées par les régulateurs généraux sur la demande de l'industrie de la finance permettent aux banques d'investissement de déterminer elles-mêmes leurs exigences de réserve de fonds propres, qui est calculée sur leurs propres 'modélisations de l'évaluation et du management' du risque [ ndtr: conformément aux recommandations de Bâle 2 et de IFRS ]
  7. Au début des années 2000, les régulateurs fédéraux ont refusé de bloquer les pratiques de l'octroi des crédits généralisés et déprédateurs, en ne publiant pas des régulations appropriées ou en ne renforçant pas des régulations existantes.
  8. Les régulateurs de la Fed' avait revendiqué le pouvoir de supplanter la législation fédérale sur la protection du consommateur qui aurait pu avoir réduit l'effet de prédation des crédits et des autres pratiques abusives.
  9. Les règles fédérales de prévention des victimes de crédits abusifs contre des entreprises de contentieux qui rachetaient aux banques leurs crédits qu'elles ont octroyés à l'origine.
  10. La Fannie Mae et la Freddie Mac se sont agrandies au-delà de leur activités managériales et sont entrées dans le marché des subprimes, ce qui a coûté in fine aux contribuables des centaines de milliards de $.
  11. L'abandon des principes de régulation anti-trust a permis la création de méga-banques qui sont too-big-to-fail et qui se sont engagées dans des pratiques bien plus risquées que des banques de plus petite taille.
  12. Engluées dans des conflits d'intérêts, les agences de notation privées ont évalué de manière erronée la qualité des titrisations basées sur les subprimes et autres crédits hypothécaires; en 2006 une loi avait privé du pouvoir la SEC et empêché la régulation des entreprises. <<<

La "monnaie politique" du secteur financier, les 3000 lobbyistes, Goldman Sachs avaient dicté la politique de Washington en matière d'industrie financière: le 25 février 2010, Christopher Dodd a réussi à pousser le Sénat US à bloquer la Volcker Rule, la réforme d'Obama, qui devait interdire les banques de dépôts d'avoir des activités de spéculation sur les fonds propres. Obama avait en vain tenté de ramener la Loi Glass Steagall, abrogée par Clinton pour interdire à nouveau, avec la Volcker Rule, les banques universelles en leur imposant à nouveau le démantèlement des activités bancaires, à savoir dépôt, investissement, assurance. Dodd fanfaronnait dans tous les médias en déclarant que  "le travail de lobby pour garantir la concurrence libre et non faussée auprès des 'Nouveaux Démocrates' a été couronné de succès". Clinton est à l'origine de la totale libéralisation des marchés financiers.

La faillite spontanée en mars 2023 de la banque régionale SVB - Silicon Valley Bank n'étonne pas au regard de l’allègement des mesures de régulation pour les banques moyennes américaines mises en place par Trump, imité sur toute la planète.

Les petites banques ne sont plus non plus soumises aux stress tests qui auraient pourtant révélé leurs problèmes structurels. Plus bas nous verrons pour la banque systémique Crédit Suisse que le régulateur suisse ne soumet plus ses banques des plus petites aux plus grandes au stress test et qu'il publie des papiers de plaisance très arrangeants qui sont des falsifications publiques de connivence. Juste avant sa faillite ultime Crédit Suisse ou Silicon Valley Bank satisfaisait à tous les critères les plus actuels des ratios prudentiels et assurantiels de résilience, mais... Mais les États-Unis et l’UE avaient adopté sous Trump des exemptions substantielles au dispositif Bâle III convenu au niveau international en 2019. 1) Aux États-Unis, Bâle III ne s’applique pas aux banques de petite et moyenne taille, la loi votée en 2018 par le Congrès relève le seuil prudentiel des banques de $ 50 à $ 250 milliards. 2) L’UE a adopté en 2021 le "Paquet Bancaire" qui s’applique à la fois aux grandes et petites banques, mais les exigences de fonds propres sont même significativement inférieures à celles envisagées par le dispositif de Bâle III !

La Commission Européenne de Ursula von der Leyen affirme: "Le Paquet bancaire vise à finaliser la mise en œuvre du dispositif de Bâle III, et à renforcer la supervision du système bancaire" mais les retards dans la mise en œuvre de certaines mesures fondamentales "to bolster big banks taken after the 2008 crisis", en particulier le “Plancher de capital” (Output floor), risquent de nuire à la concurrence entre petites et grandes banques et à la stabilité financière au sein de l’UE. Mais la Commission Européenne a décidé de ne pas adopter d’exigences de fonds propres au titre du “Premier pilier - Pilier 1 - Tier 1  - T1” pour s’attaquer aux risques systémiques. La Commission Européenne a insisté pour que les autorités de surveillance et les banques effectuent régulièrement des tests de résistance/résilience et elle a en même temps affirmé que "les limites méthodologiques pouvaient nuire à l’utilité de comprendre la nécessité d’adopter des politiques prudentielles ciblées et, par conséquent, de calibrer les éventuels instruments prudentiels". La Commission Européenne se fixe ainsi l’objectif contradictoire de "renforcer la résilience", sans augmenter de manière significative les exigences de Fonds Propres.

Nous sommes tous témoins, au moins depuis la révocation du NON-NO-NEJ en 2005 contre le TCE -Traité Constitutionnel Européen, de la mise en scène démocratique hallucinogène de la "concurrence libre et non-faussée dans un système d'information pure et parfaite". Voir mon analyse du 29 juin 2006: Putsch UMP/UDF à Strasbourg: les eurodéputés français annulent le NON du Référendum du 29 mai 2005. Les produits financiers titrisés, structurés, subordonnés CoCos-AT1, encore appelés Obligations Convertibles Conditionnelles assorties d’un seuil de déclenchement Contractuel lié au ratio d’adéquation des fonds propres de l’émetteur, sont des injections d'héroïne pure dans la comptabilité des banques et des systèmes financiers destinés à établir le Pilier 1 - Tier 1, c'est à dire le 1er étage des Fonds propres réglementaires qui devraient donner une illusoire idée de la capacité de résilience des banques. Les CoCos-AT1 sont sur les marchés financiers les obligations les plus risquées qui existent et dont la volatilité dépend tout autant de facteurs exogènes de l'économie. Et c'est à ces produits financiers que l'on affecte la fonction d'épaissir le coussin des Fonds propres réglementaires d'une banque pour lui donner une image de sa haute résilience. CoCos-AT1 est le nouvel insigne apophantique des organisateurs de notre société moderne, enfin jusqu'à la faillite le 15 mars 2023 de Crédit Suisse adossée au nouveau game changer de l'afterwork post-Crédit Suisse. Des CDS/CDO aux CoCos-AT1, le seul art à même de rendre manifeste la société moderne et de faire que pour nous, hommes, il y a un monde auquel la pratique artistique de l'ingénierie financière est l'origine même de l'humanité.

En cas de défaillance, les banques doivent d'abord puiser dans ce Pilier 1. Autrement dit les CoCos-AT1 sont des produits financiers à vocation d'être non-remboursables. Ceci prouve qu'au lieu de garder un fonds d'actifs réels pour renforcer le bilan, les banques ont, comme pour les CDS/CDO, externalisé leur propre risque sur les marchés financiers en inventant-créant-émettant de nouveaux produits financiers. Et en fin de vie, les banques re-externalisent encore une fois ces CoCos-AT1 en en faisant des mix de CDS, si elles en ont encore le temps. Crédit Suisse n'a plus eu le temps de se refinancer avec des CDS - Crédit Default Swap, ces instruments financiers censés "vraiment" protéger en cas de faillite. Leur coût était poches du stade de détresse; à plus de 870 points le risque de défaut était à plus de 60 %. À 1 000 points, le monde financier considère que c’est fini. Klappe zu, Affe tot. Shut the lid, monkey dead. Cette subite contagion baissière s’est étendue à toutes les grandes banques européennes. Toutes ont dévissé en quelques heures, l'événement a fait couler les actions et plus de 60 milliards d’euros se sont volatilisés. L’action BNP Paribas, a dû être suspendue à un moment tant les ventes étaient fortes et a perdu 9,7 %. Le cours de la Société Générale a plongé de 11,8 %, celui du Crédit Agricole de 5,8 %. La Deutsche Bank a chuté de 9,3 %, UniCredit de 9 %, Santander de 6,2 %. L’indice des valeurs bancaires européennes était en chute de plus de 16 % par rapport à la semaine précédent la faillite de la SVB. La crise traversée depuis mars 2023 par le secteur bancaire avec les CoCos-AT1, qui sont des dettes super-subordonnées dans la structure du passif d'une banque, a fortement ébranlé la confiance des investisseurs vis-à-vis de cette classe de produits financiers pourtant créée pour aider les banques à faire face à des problématiques de solvabilité ou de liquidité avec la prestidigitation du gonflement des Fonds propres réglementaires. Il y a 2 ans le gestionnaire de portefeuille senior de Crédit Suisse publiait sur la page du Support Marketing du site de sa banque: "Les CoCo se sont depuis imposées comme une composante à  part entière des réformes réglementaires successives qui ont permis d’améliorer significativement le profil de risque des banques en renforçant considérablement leurs ratios d’adéquation des fonds propres et en réduisant la volatilité inhérente de leur capital. Le marché des CoCo pèse actuellement 200 mia EUR". Sois apophantique ou casse-toi, ce n'était qu'une "hémorragie boursière". Un petite perfusion? A emporter ou à consommer sur place?

L’accord international de 2019 sur la finalisation du dispositif de Bâle III prévoyait une mise en œuvre complète pour 2028, donc... 20 ans après 2008, après le début de la crise financière mondiale. La Commission Européenne propose depuis 2021 d’accorder aux banques européennes un délai supplémentaire de 2 à 4 ans pour mettre en œuvre la mesure du Plancher de fonds propres réglementaires, indispensable pour garantir la stabilité financière et les conditions de concurrence équitable entre les petites et les grandes banques.

Avec les lock-down du Covid 19, la guerre en Ukraine, et bientôt à Taïwan [2] , l'inflation galopante, les incertitudes macroéconomiques croissantes, la planète qui éclate, ces retards sont un marathon collectif vers la mort, un dead run, en reportant les risques bancaires, spéculatifs sur les citoyens et en encourageant les instances de contrôle et de régulation des marchés financiers à également abaisser leurs exigences.

Il y a encore pire à vous annoncer. La Commission Européenne propose effectivement d’introduire le Plancher de capital à partir de 2025... mais en accordant une période de transition jusqu'en 2030. Cela est totalement contraire au dispositif de Bâle III, qui prévoit l’adoption complète du plancher de capital d’ici à 2028. Pour certaines catégories de risques, la proposition de la Commission Européenne prévoit des périodes de mise en œuvre progressive encore plus longues, allant jusqu'en 2032.

Dans un monde en pleine mutation climatique et géopolitique, où les risques macroéconomiques exogènes ne cessent de se multiplier et de s'amplifier, cela est criminel. La "monnaie politique" des dispositions du texte du Paquet Bancaire de la Commission Européenne veut, quoi qu'il nous en coûte, à nous, rassurer les banques en fermant l'oeil sur leur risque endogène de leur management boostant à outrance leur course au rendement immédiat à très court terme plutôt que d’améliorer leur surveillance en limitant le pouvoir discrétionnaire des autorités de surveillance d’imposer des Exigences de fonds propres, de Plancher de capital et des amortisseurs de choc pour les risques systémiques exogènes.

Le Paquet Bancaire européen impose à toutes les banques européennes, de la plus petite à la banque systémique, des normes et des exigences prudentielles face aux réserves réglementaires sur fonds propres. Les Recommandations Bâle III ne visent que les banques systémiques en les suppliant d'avoir des fonds propres réglementaires à hauteur. de 9%... qui ne sont de toute façon pas, et de très loin, atteints. En 2023, On tourne autour de 4 à 5%, ce qui est un progrès considérables puisque Bâle II recommandait 1 à 2%. Mais malheureusement pour la résilience et la solvabilité des banques européennes, le Paquet Bancaire européen n'attend qu'un niveau global de capitalisation, ou bien le output floor, ou encore le plancher de fonds propres réglementaires, le ratio de solvabilité sur fonds propres de base, qui est largement en dessous des 9% des Recommandations Bâle III. En effet, la Commission de Bruxelles argumente qu'il est nécessaire de répondre "aux spécificités de l'économie de l'UE". Il existe depuis l'année-Lehman 2008 d'énormes débats, dictés et pilotés par les lobbys bien sûr, au sujet de ce qui est à entendre par "fonds propres de base", par la méthode de pondération des actifs, par l'empilement des piliers des types d'actifs de réserves, et par ces "spécificités européennes". Toute cette glossolalie pour noyer le poisson et toujours et encore pour sponsoriser depuis les autorités publiques la spéculation financière, et donc le banking, le shadow banking et le dark pool.

Chaque système bancaire a son secret de fabrique, son ingénierie financière avec laquelle il échafaude ses pondérations pour évaluer-cacher son risque et répandre son information occultée et imparfaite dans le régime de la concurrence canalisée et dévoyée. Si vous vous souvenez, dans les années qui suivirent 2008, n'importe qui dans la rue et dans les chaumières connaissait la signification du terme "stress test" qui était dans toutes les bouches et sous toutes les plumes des médias. La bolomancie Bolloré-Lagardère-Niels-Kretinsky n'y faisait pas des tirs de barrage, bien au contraire. Il leur fallait canaliser les inspirations des gens, isolés ou en foule. Même en amitié ou dans les familles, tout le monde soumettait ses proches, ses conjoints, sa meuf, son mec, au stress test. Les rituels sociétaux et médiatiques de l'engagement de la réalisation du stress-test à venir, de la réalisation du stress-test en cours, de l'annonciation d'un constat amiable à présomption d'innocence, du soulagement de la déclaration lumineuse de la bonne santé dénuée de toute comorbidité, permettaient de manière cyclique d'assourdir vigilance et conscience. Les fanfares du stress test étaient comme un téléthon à répétition. Pour UBS + Crédit Suisse, il y a une absence totale de résilience, et il ne vous étonnera pas qu'un stress-test récent n'existe pas pour UBS ou Crédit Suisse, et qu'il n'y aura pas à attendre de stress test de UBS + Crédit Suisse fusionnés, comme par exemple pour Société Générale, BNP Paribas, Deutsche Bank etc.

Les derniers stress-test remontent à... plus ou moins 10 ans. Autant que je me souvienne, les derniers stress-tests, bien sûr publiés sans signalements particuliers, sont de 2014. Par contre les médias ont agité la planète encore longtemps après avec les noms de Madoff et de sa "pyramide Ponzi", mais aussi d'employés de banques choisis au doigt mouillé comme Abodoli ou Kerviel qui avaient joué en fin de compte un rôle mineur par rapport à la criminalité financière planétaire de toutes ces banques universelles too-big-to-fail et même plus petites. La Société Générale avait préféré faire des procès contre son employé Kerviel, UBS avait préféré faire des procès contre son employé Abodoli, en faisant croire que la direction de la banque, les Senior Managers, n'étaient pas au courant. Oups! Aujourd'hui, le 2 avril 2023, la Tribune de Genève publie de nouveau un article racoleur titré >>> "La saga de l’arnaque Madoff ressurgit en Suisse." Mon analyse très documentée du 3 novembre 2014 >>> La BCE maquille le nouveau stress-test 2014 des banques en Europe / Blanchiment des faillites en vue du TTIP / TAFTA.

Il y a 10 ans, le 25 janvier 2013, je vous avais écrit >>> Deutsche Bank crée des milliards de nouveaux produits financiers titrisés / Concours Internet des actifs les plus toxiques - Finance Watch - Weed - Share. L'action de la Deutsche Bank avait perdu en 2008 presque 100%, de 150 € à moins de 8 €, et avait parfois pu remonter ces 15 dernières années à ~~ 14 € et est retombée ce WE à 8 €. Du point de vue de la somme bilanaire, la Deutsche Bank était jusqu'à 2008 la plus grande banque du monde avec € 2000 Mia. N'oublions bien sûr par Société Générale, BNP Paribas, etc. Ces banques ne présentent plus tout à fait en 1er les produits financiers titrisés en vogue avant la crise de l'année-Lehman 2008 comme les macédoines de bundles de CDS/CDO, CDS^2, CDS^3, CDS Square/CDO Square, CDS Cube/CDO Cube etc, donc des produits titrisés sur des produits titrisés sur des produits titrisés dont on ne peut plus suivre la chaine du froid cadavérique, pas même les banques elles-mêmes. Des aliens créés et génétiquement manipulés par la concupiscence des financiaristes bancaires. Dans la narratologie de l'ingénierie financière un CDS est encore appelé "dérivé de crédit assurantiel" parce qu'il est sensé être une "assurance contre le risque de crédit", un "instrument de couverture contre un défaut de crédit". Et comme un crédit est vendu comme étant moins risqué, d'après les modèles internes du calcul et de pondération du risque des banques, les banques s'autorisent à avoir moins de fonds propres réglementaires, d'économiser des fonds propres réglementaires, et de mettre encore plus d'instruments financiers spéculatifs en circulation centrifuge et multipliée avec un énorme effet de levier.  Pix: stress-test, Paris, 14 avril 2023 |  

Les CDS/CDO sont des produits financiers titrisés adossés sur des crédits et de la dette: des couvertures de défaillance, des dérivés sur un événement de crédit - credit crunch, des permutations de l'impayé, inventés par JP Morgan qui avait fait faillite en 2008. L'intérêt pour le vendeur de CDS est que la maison soit le plus proche du brasier avec une forte probabilité de prendre feu pour vendre une protection dont le spread, la prime, est élevé. L'intérêt pour l'acheteur de CDS est que la maison parte en fumée, qu'il y ait l'événement de crédit, le défaut de paiement, la faillite. L'acheteur touche après la réduction en cendres une forte compensation. Plus le risque de défaut, de mise à feu, augmente, plus la prime augmente. Acheteurs et vendeurs ont tout intérêt à miser sur les incendiaires et à jouer avec le feu. Le jeu est d'inciter le pyromane. Les CDS qui profèrent l'idée d'une protection de risque et même de risque systémique et qui pondèrent à la hausse la valeur que l'on s'imagine des fonds propres réglementaires des banques, ne sont donc que des instruments de haute et violente spéculation; le dérivé est la dérive vers l'écueil. Le CDS est la liturgie avec le diable dans la communion qui vous enfonce l’hostie en bouche en léchant les babines. A côté des CDS, les ABS, les MBS, les RMBS sont tout autant des titres négociables dérivés de la titrisation adossés sur un pool de crédits. Personne ne sait où est le swimming pool, ne connait ses bords, ne sait localiser, définir et évaluer le risque visé par les CDS devenus des produits indépendants du risque. Mais tout le monde spécule furieusement sur du risque. Greed, greed, greed. Tous les acteurs, acheteurs et vendeurs, sont bonimenteurs, il n'y a plus place pour un autre dictionnaire. Le langage est mort. Les CDS étaient la cause de la chute, le 15 septembre 2008, de AIG - American International Group, l'un des leaders mondiaux de l’assurance et des services financiers. AIG avait été l'une des sources de la diffusion incontrôlée des risques de crédit, les CDS. Le marché des CDS était passé de $ 903 milliards en 2000, à  6 396 milliards de dollars à fin 2004 à 57 894 milliards à fin 2007, prenant le caractère d'une bulle financière. La banque Lehman Brothers était le premier acteur sur ce marché jusqu'à sa faillite qui est à l'origine du krach financier de 2008 appelé aussi "année-Lehman 2008". AIG étant too-big-to-fail avait été sauvée avec la helicopter money, le QE - Quantitative Easing de la Fed', mais la banque Lehman avait été lâchée. AIG est l'un des plus grands assureurs en assurance commerciale et industrielle et propose des assurances dommages, assurances-vie, assurances retraites, assurance prêt hypothécaire et d’autres services financiers et Black-Rock est l'un de ses actionnaires. L'illusion suprématiste du ciel ouvert à toutes les potentialités jusqu'au trou noir. Seule la mort n'est pas une volatilité.

En résumé, le vendeur de protection vend une protection pour un produit qu'il ne possède pas, et l'acheteur de protection achète une protection pour un produit qu'il ne possède pas. Leur job dating est leur moment privilégié adossé sur le mensonge à l'appui duquel vendeur et acheteur échangent autour d'un risque proposé et des compétences recherchées pour le déclencher. Greed, greed, greed.

"CDS" est un épitre dédicatoire voué au rendement maximal capturé avec la cupidité adossée sur la déprédation de l'économie réelle. Les CDS ne font pas partie intégrante des fonds propres réglementaires, ils n'en transforment que le visage en embellissant leur contours comme par télékinésie de magnétiseur. La crise financière de 2008 a été la célébration infernale du krach des CDS au niveau mondial. Mais à la suite de 2008, vendeurs et acheteurs de produits financiers mettent en avant leur game changer, une nouvelle classe de produits structurés comme par exemple les CoCos-AT1 qui sont voués au rendement et, plutôt en fin de vie quand cela commence à sniffer la mort, ils sont rattrapés par des CDS. Rendez-vous compte, les AT1, appelés produits "structurés", sont des produits financiers... sans échéance que les banques peuvent "suicider" quand cela les arrange, surtout dans une trappe climatique allant de la faillite technique, comme depuis 2008, jusqu'à la banqueroute ultime comme de nouveau à partir de 2023. Les AT1, des produits hybrides entre obligations et actions, en tant que "Pilier 1 - Tier 1", des produits "subordonnés", comme le sont les CDS/CDO. Mais subordonnés à quoi? Certes, ici actions et obligations sont hybridés génétiquement, mais ces produits sont subordonnés au calcul hypothétique des banques de prévoir de se délester le plus rapidement possible de leurs activités à risque pour minimiser au maximum leurs pertes et dettes à imputer dans leur comptabilité en cas d'impact direct ou collatéral, par drone ou par missile transcontinental à combustible solide, et même par arbalète. Ce qui ne fonctionne jamais depuis 2006, depuis 2008, depuis mars 2023, mais on appelle ceci une gestion assurantielle prudentielle.

Au lieu de s'équiper d'outils pour se préparer à être capable d'absorber ses pertes financières, le système financier et bancaire entasse ses modélisations d'ingénierie financière pour phagocyter les marchés financiers. Cette collectivisation privée bancaire est boostée par les Etats Providence Bancaires et l'Europe Providence Bancaire. Comme en France avec la Loi Sapin 2 du 10 décembre 2016, les législations européennes ou américaines autorisent l’émission par les banques de nouveaux titres représentatifs de dette, Tier 3, AT1, CoCos, etc pouvant absorber des pertes éventuelles. Les banqueroutes simultanées de 2023 de Crédit Suisse, de Silicon Valley Bank, de LTCM - Long Term Capital Management, de Signature Bank, de Silvergate Bank viennent de prouver que même avec des instruments d'ingénierie financière de dernier cri - ce qu'étaient les CDS/CDO en 2008 -  les banques sont incapables d'absorber leurs pertes. Les CDS/CDO étaient partis en fumée en 2008, les AT1-CoCos partent en fumée à partir de 2023.

Les AT1-CoCos, subordonnés, structurés etc, dont les cours sont définis par l'Euribor et le Libor, sont toujours des instruments de crédits, vendus sous forme OTC - Over The Counter de gré à gré sous la table entre privés et loin du regard du régulateur des marchés et dans le shadow banking et le dark pool.

Le modèle économique de la Deutsche Bank était et est juste fondé sur les produits financiers titrisés, CDS/CDO/LBO/OTC/RMBS et les CoCos-AT1, etc... Mais... la filiale DWS - Deutsche Asset Management, un gestionnaire d'actifs à la BlackRock et détenue à 100% par Deutsche Bank, n'est qu'un hedge-fond réalisant, dans le cadre du shadow banking, 94% des opérations de la Deutsche Bank. Bien sûr la Deutsche Bank était dans cette comorbidité contaminée en tête du cartel qui avait triché en manipulant le Libor et l'Euribor et de la fraude fiscale aux dividendes des CumEx/CumCum. La DWS est la façade pour la Deutsche Bank, une société-écran au même titre que les sociétés-boîte aux lettres des Îles Caïmans. La Deutsche Bank octroie des crédits et en externalise les risques dans sa filiale DWS pour en imprimer en 3D des produits structurés, titrisés, adossés sur ces crédits à la dérive.

Dans les revues financières, qui tentent un simulacre de transparence intime, le "shadow banking est un système opaque où l’information n’est pas transparente et où s’affirme la non-traçabilité des risques". Les néolibéraux qui nous remplissent le cerveau avec "l'information 1) pure et 2) parfaite de la concurrence 3) libre et 4) non faussée" ont tout faux. Comme je vous l'ai expliqué plus haut, même les banques et les acteurs financiers ne sont plus capables de retracer et de remonter à la source de leurs produits dérivés des crédits, qui sont des macédoines de produits titrisés et structurés les uns sur les autres une fois, deux fois (Square), trois fois (Cube) etc.

Selon la revue Capital, "le shadow banking (banque de l’ombre) désigne les activités d’entités participant au financement de l’économie, sans appartenir au circuit bancaire traditionnel régulé." Les secteurs linguistiques en tension, "participant au financement de l'économie" et "circuit bancaire traditionnel régulé" sont des enfumages apophantiques. Comme nous l'avons vu ci-dessus, selon le FMI, 90% des flux financiers ne correspondent qu'à de la spéculation financière hors-sol, et comme nous le reverrons ci-dessous, tous les systèmes de régulation, de contrôle et de réglementation des marchés financiers ne sont que des instruments de papiers édulcorés dans les faits et les pratiques pour satisfaire aux lobbies et à la monnaie politique. Le shadow banking est constitué par la myriade d’intermédiaires financiers (hedge funds, fonds de titrisation, fonds monétaires, capital-investissement, trusts, gestionnaires d'actifs comme BlackRock - le modèle existentiel cher à Macron - collectant et gérant des fonds sans appartenir aux établissements de crédit contrôlés par les superviseurs. Une fois des capitaux levés sur les marchés financiers ou par emprunt, ces entités fournissent des capitaux à des demandeurs de fonds. Proche de l’intermédiation d’une banque classique, cette activité de financement palliatif s’en distingue dans la mesure où, n’étant pas régulée, aucun filet de sécurité n’est tendu en cas de problème, de faillite, de liquidité, etc. Le shadow banking est apparu dans les années 1980 avec la titrisation et la structuration de dérivés de crédits. Il s’agit d’une technique consistant à sortir les actifs les plus risqués (crédits, etc.) du bilan d’une banque, puis à les revendre à d’autres investisseurs via un fonds de créances spécialisé.

Depuis, le shadow banking n’a pas cessé de s’étoffer. En réalité, personne sur la planète, n'est capable d'évaluer le montant des encours des actifs qui sont en orbite autour de la planète. On parle de 100.000 à 150.000 milliards de $. Cette suramplification des encours est aussi principalement due à l'inflation de la (dés)Intelligence Artificielle qui met en interaction automatisée et robotisée tout et n'importe quoi et... les... forces de ce mal. Le PIB de l'EU est de € 14.500 milliards. En 2013, l'estimation des encours du shadow banking s’élevait à $ 75.000 milliards, soit un montant légèrement supérieur au PIB mondial de $ 72.000 milliards, en 2002 il était estimé à 21.000 milliards de dollars.

En se basant sur l'affirmation du FMI, selon laquelle 90% des flux financiers de la planète ne relèvent que de la spéculation financière hors sol sans lien avec l'économie réelle, nous pouvons facilement penser que ces 100.000 à 150.000 milliards véhiculés dans le shadow banking sont une base tangible de réflexion. Pschuuut, surtout ne dites pas que c'est une Pyramide Ponzi. Depuis la crise de 2008, il y a d'abord eu une récession mondiale, mais le rattrapage économique n'a pas été une croissance économique, puis il y a eu le lock-down et le freinage du Covid 19 et maintenant la guerre en Ukraine. Il n'y a pas eu de croissance économique, il n'y a eu qu'un PIB fictif et furtif dédié aux initiés. Avez-vous connu, vous-mêmes, de 2002 à 2023 une croissance du niveau de vie de 500 à 700% parallèle à la croissance du niveau des encours du shadow banking? Non. Nous n'avons connu qu'une démonétisation de notre travail et de nos salaires, de nos services publics, de nos infrastructures, des hôpitaux, du rail, de EDF, de notre indépendance énergétique, et l'accroissement monstrueux du nombre des personnes vivants en dessous du seuil de pauvreté: 9 millions en France, dont + 1 million depuis le Covid-19.

En France, c’est le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) créé en 2013, qui s'intéresse au shadow banking. L'unique cause des faillites de Crédit Suisse, de Silicon Valley Bank, de LTCM - Long Term Capital Management, de Signature Bank, de Silvergate Bank se trouve dans l'absence de régulation du shadow banking. Crédit Suisse, UBS, Santander, Deutsche Bank/DWS, Société Générale, BNP Paribas, HSBC, Natixis, BlackRock etc, ont le même modèle managérial. Les compagnies d’assurance détiennent une partie importante d’actifs non régulés avec leurs produits d’assurance vie, leurs crédits assurantiels, etc relevant du shadow banking. Les assurances et fonds n'étant pas des banques, ils ne sont pas soumis aux normes prudentielles Bâle III, au Paquet Bancaire européen, etc. Ne me parlez plus du risque du système assurantiel depuis les bolchéviks. C'est oufe, comme des djeun's en cycle universitaire sont encore capables de se faire croire à eux-mêmes en 2023 comme ils sont dans le bon côté du bien.

Il n'existe pas de tribunaux ou un genre de "Parquet de Paris" qui souligne que les gouvernements et les autorités publiques politiques - en prorogeant de manière chronique depuis 2008 l'élaboration et l'application de règles et de normes prudentielles - imposent un préjudice moral subi par l’État sous la forme d’une atteinte à la crédibilité et à l’efficacité de l’action de l’État. Mains dans la main avec les financiaristes, ils imposent à l’État un préjudice, ils portent atteinte à l'État, tout en se comportant en coach de développement personnel pour conserver la martingale et la matraque. La régulation des activités du shadow banking, n'a pas non plus été mise en place depuis la Crise des Subprimes de 2008, et même les Banques Centrales n'ont pas instauré une régulation directe qui consiste à élargir leur champ d’intervention de banque centrale en tant que prêteur en dernier ressort auprès du shadow banking. Le déluge des € 17.000 milliards de la BCE - Banque Centrale Européenne et le déluge du QE - Quantitative Easing offerts conjointement par les Banques Centrales nationales ont surmultiplié leur imposture de prêteur en dernier ressort et subjugué les financiaristes et leurs télégraphistes du dark pool. La BCE, en totale violation de ses statuts définis par le Traité de Maastricht, le Traité de Lisbonne et le Pacte de Dublin, a offert gratuitement en une 20aine de plans cumulés (opérations "Grosse Bertha" et "Bazooka", OMT, LTRO, Emergency Liquidity Assitance...) jusqu'à 2022 plus de 17.000 milliards d'€ aux banques privées, même aux banques du Royaume-Uni qui ne fait pas partie de la zone-Euro. Le PIB de l'EU est de € 14.500 milliards.

Toutes ces banques centrales n'ont pas élargi leur périmètre d’intervention vers le shadow banking alors que la gestion du risque systémique les y obligerait de manière incontournable. Pourtant le secteur linguistique "réforme incontournable" est le socle cérébral et téléologique de Macron. Le duo explosif Macron-Darmanin se donne le moyen d'introduire et de légaliser les systèmes de vidéosurveillance algorithmique à reconnaissance faciale et de données biométriques et comportementales même avec badges socio-métriques pour les JO de Paris de 2024, mais ne se donne pas les moyens d'élargir sur le shadow banking le périmètre de contrôle des autorités de surveillance et de la Banque Centrale. Leur techno-solutionnisme de leur (dés)intelligence artificielle n'est pas dirigé vers le shadow banking qui est une prédation contre l'économie nationale, régionale et globale, le travail, et contre nous tous. Macron-Darmanin sont donc si efficaces pour faire passer dans le extrême droit commun leur système de traquage des "factieux et des factions" qu'ils assimilent aux "assaillants du Capitole et brésiliens de Bolsonaro" (je cite Macron qui parlait des 10 premières méga-manifestations contre sa réforme BlackRock-Macron des retraites depuis le 16 janvier 2023). Darmanin, ministre de l'Intérieur de Macron, veut supprimer les subventions à la LDH - Ligue des Droits de l'Homme qui existe depuis... 160 ans. En France on se passe de putsch, on a un président.
      "autocratie électorale"      "dumping humain"      "extrême resserrement à droite"    composent son hymne ternaire.         
                       Il faut rendre au langage ce qui est à l'humain.

Les outils du shadow banking, de la finance non bancaire, spéculative et dérégulée: la finance de l’ombre utilise plusieurs instruments financiers pour employer les capitaux qu’elle manage. Les principaux sont:

  1. Les hedge funds: ces fonds recourent à des techniques de gestion non traditionnelles afin de générer une performance absolue grâce à des stratégies agressives.
       Ils ont une vocation spéculative et recourent à l'effet de levier pour doper la rentabilité des capitaux investis.
  2. Les fonds de titrisation: cette technique de transfert des créances ou actifs détenus par une banque ou un établissement financier à un fonds commun de titrisation
        qui la revendra ensuite à des investisseurs fait toujours florès.
  3. Les fonds monétaires: sont investis en créances à court terme, en titres d’états et d’entreprises (bons du Trésor, certificats de dépôt bancaire, billets de trésorerie).
  4. Les fonds obligataires principalement investis sur des obligations privées ou publiques.
  5. Le capital-investissement: les fonds de shadow banking injectent des capitaux propres ou sous gestion dans le capital d’une entreprise
       ayant des besoins de croissance, de transmission ou de redressement.

La revue Capital écrit elle-même élégamment dans son aubade au rendement: "...la raison pour laquelle les régulateurs, sans interdire la banque de l’ombre qui offre parfois un financement alternatif favorable à l’innovation et à la croissance, surveillent étroitement les coulisses de cette activité financière."

Revenons à la réalité en la contextualisant avec les 5 faillites de ce mois de mars 2023, de Silicon Valley Bank, de LTCM - Long Term Capital Management, des banques Silvergate et Signature, de la banque systémique Crédit Suisse. Comme toujours, les banques n'ont qu'un seul but, celui d'externaliser le risque du crédit tout en faisant une énorme marge opérationnelle, donc en externalisant en dehors d'elles-mêmes et de leur comptabilité tous les risques des activités de crédit et d'investissement. Externaliser le risque de crédit - en langage bancaire "hiérarchiser le risque" - évite aux banques de faire leur job naturel et légal de contrôle des bonités bancaires des emprunteurs, évite des études et des prospectives de marchés, et leur permet en même temps de vendre du produit spéculatif financier dérivé adossé sur la masse de leurs crédits accordés et de leurs investissements. Mais pour 1 crédit accordé il existe 9 produits financiers, autrement dit 90% des flux financiers correspondent à de la stricte spéculation financière qui n'a qu'un seul but, celui d'avoir la best short term solution, le rendement financier maximal dépassant les deux chiffres. Avec Deutsche Bank c'était... du 25% jusqu'au krach de 2008. Attention! Pour 1 crédit accordé il existe 9 produits financiers, mais il ne sont pas mutualisés en 9 parts égales parallèles, ils dansent séparémeennt et sans liens entre eux sur la crête de l'écueil de la conurrence guerrière où il n'y a que des agresseurs sur la ligne de front et des charniers humains de part et d'autre. Il n'y aura même plus de Tupperware en promo pour les mettre en morceaux au frigo. Dans le monde productif de biens et de services, une entreprise qui a atteint une marge opérationnelle dépassant les 5% est considérée comme étant excellente, voire exceptionnelle. C'est donc plus facile et tellement moins fatigant de créer des produits financiers dérivés en dérive sur les marchés des crédits et des titres d'investissements. Là-dessus, tous ces acteurs criminels organisent avec le soutien des autorités publiques, de nos gouvernements, de Sarkozy-Hollande-Macron1-Macron2, de la Commission Européenne >>>"La (très) grande évasion" fiscale - Film de Kergoat et Rue 89-Strasbourg / Qatar Gate & corruption-captation de la Commission Européenne et des institutions EU comme je vous l'ai de nouveau une x-ième fois ré-écrit le 16 décembre 2022.

– Vem är du?

– Jag är döden.

– Kommer du för att hämta mig?

– Jag har redan länge gått vid din sida.

Le 15 avril 2021, en tant que linguiste atterré, j'avais écrit un énorme mémoire opposant le Rapport Arthuis et l'auteur François Boulo. J'avais lu en entier le Rapport Arthuis intitulé "Nos finances publiques post-Covid-19 : pour de nouvelles règles du jeu" et je l'avais confronté au livre que j'avais aussi lu en entier du Gilet Jaune, François Boulo, intitulé "Reprendre le Pouvoir" >>> Plans d'austérité 2022-2030 - Rapport Arthuis, "Avenir des Finances Publiques, nouvelles règles du jeu post-Covid" ➳ François Boulo, Gilet Jaune, "Reprendre le Pouvoir" (voir aussi Annexe n°6). Mon mémoire du 15 avril 2021 commence ainsi... >>> D'une façon ou d'une autre nous ressortirons de la pandémie du Covid qui a permis à Macron de performer ses synergies autoritaristes de sa Vème République et ses chroniques violations de l’État de Droit...   Non, ce n'était pas de la prémonition ce que j'annonçais, ce n'était que de l'observation, et mon site RzM67 ne dépend d'aucun donneur d'ordre, ni de donate, ni de suppléments au niveau social, convivial, ni de mimétisme comportemental. Et de votre côté, vous me traitez d'abord de gauchiste islamo-bolchéwokiste, et quand les événements annoncés bien à l'avance se passent effectivement comme annoncés, vous me traitez de plagiateur de ceux qui, subitement se mettent aussi et bien après, à les commenter dans les médias mainstream. Votre contenance apophantique est sauve, il faut rester dans le beau monde. Dans mon mémoire de ce 15 avril 2021, j'avais auissi rédigé une réflexion philosophique et sociologique de mon cru sur le langage, le parler, le parl'être, le confort de la connivence, la paresse du comportementalisme de la dilution de soi dans le décorum. Au jeune universitaire cité plus haut, je dis qu'avec sa soif de dynamisme il est dans sa tête un vieux. Il est moderne, occidental, cannibale et pérénnise la destruction. Il a soif de l'être, il ne se rend pas compte, sa manière de respirer est dogmatique. Dans le Rapport Arthuis, il s'agit de la gestion des flux financiers mais avec le focus sur la dette publique. Vous n'y trouverez rien sur le contrôle et la réglementation des systèmes bancaires et financiers qui dérivent à 90% les moyens et les flux financiers vers l'acharnement spéculatif et qui sont chroniquement renfloués par les autorités publiques. L'exigence des Fonds propres réglementaires des banques n'y figura pas et elle est remplacée par l'exigence des plans d'austérité de 2022 à 2030 imposés au pays, à ses services publics, à ses habitants en les culpabilisant un maximum. Macron gave de sa matraque dogmatique les voiceless du pays. Ce cycle des échauffourées dogmatiques de Macron prend fin depuis le 16 janvier 2023 et la 1ère manifestation contre lui. Au 14 avril nous en sommes à 12. Le 1er mai 2023 sera la n°13.

Revenons maintenant à mars 2023 et à la faillite et la disparition simultanée de Crédit Suisse, fondée en 1856. Après 167 ans d'existence, cette expertise du système bancaire suisse passe sous terre à jamais. Le "modèle de réussite suisse" n'étonne personne. La Suisse est le 2ème paradis fiscal de la planète juste derrière les Pays Bas et suivie par les Bermudes. 85% du pétrole russe sont négociés à Genève dans le "milieu pétrolier genevois" opaque, douteux et mafieux. La Suisse "lave plus blanc" mais est le black swan de l'Europe. Plus d'1/3 des recettes de l'impôt sur les bénéfices de la Suisse ont été générés à l'étranger. La Suisse est la plateforme mondiale de l'évasion fiscale. Plus d'1/4 de la fortune qui est investie au-delà des frontières dans le monde entier est déposé en Suisse. Même les cantons suisses se font la guerre entre eux pour rabaisser au maximum le taux minimum d'imposition. Pour faire encore mieux, depuis plusieurs années, Crédit Suisse enchaînait les scandales, les fautes et les errements, les manipulations sur certains marchés, les investissements dans des fonds douteux, les relations avec des clients peu recommandables, les bonus délirants pour ses dirigeants. Crédit Suisse était souvent mise en accusation pour ses pratiques sulfureuses et condamnée par la justice et les autorités de régulation. La confiance avait fini par disparaître, chez les actionnaires et chez les clients de la banque. Au dernier trimestre de 2022, alors que des doutes montent sur sa solidité financière, ces derniers ont retiré plus de 100 milliards de dollars de fonds, placés notamment dans Wealth Management l'une de ses divisions phares, la gestion de fortune avec CHF 793 milliards  ( # 2400 Milliards pour UBS). En février 2023, Crédit Suisse présente les pires résultats de son histoire avec des pertes de CHF 7,3 milliards.

La faillite de Crédit Suisse doit interpeler. La Suisse, berceau de l'or des nazis, des narco-dollars, des capitaux des oligarques russes, des évasions fiscales de toute l'Europe, est capable de montrer à la planète, à Augustus von Hayek, à l’École de Fribourg, que l’État, dans sa souveraineté, est toujours bon à prendre pour mettre en œuvre - avec son soutien, ses liquidités à hauteur de CHF 109 Milliards, ses fonds de garantie, la richesse économique produite par ses habitants - une faillite organisée par les marchés, sans imposer une nationalisation de cette banque. "Nationalisation" étant un terme corrélatif à "bolchévik" et contre lequel seul un pacte existentiel d'envergure néo-libérale se doit d'être légitime. (Sur les comptes de nazis de CRédit Suisse et sur la spoliation, lire le rapport du SWC - Simon Wiesenthal Center)

Il n'y a donc pas de "risque assurantiel" pour les banques too-big-to-fail, leur perpétuation morbide est stabilisée par les gouvernants, "quoi qu'il en coûte - what ever it takes" et merde pour "les moins que rien" comme dit Macron dans une allocution publique. Pour rappel, le premier actionnaire du Crédit Suisse était la société de gestion américaine Harris Associates, qui détenait plus de 10 % du capital-action, soit l’équivalent de CHF 1,2 milliard de francs au cours du jour. Mais Harris Associates... est elle-même contrôlée par le groupe bancaire français Natixis. En aviez-vous entendu parler?

Pour faire diversion le gouvernement de notre pays agite une haine raciale bien française contre les immigrants ou les chômeurs, ou fait passer uniquement avec le 49-3 comme d'habitude des Lois Laïcité et des Lois Sécurité Globale de Macron qui ne cesse de dire "Il faut repenser l'Etat". Là aussi, à cause de sa Loi Sécurité Globale, la France avait été rappelée à l'ordre le 12 novembre 2020 par l'ONU. Mais avec Macron notre pays est abonné aux blâmes et condamnations adressés et prononcés par les grands organismes internationaux publics à cause de son "usage disproportionné de la force par la police et la justice". La LDH - Ligue des Droits de l’Homme ne dénonce strictement que la même chose.

Après la crise financière de 2008, les règles bancaires et des marchés financiers ont été renforcées sur le papier, mais ni Bâle III, ni Solvency II, ni MiFID 2 ont vraiment été mises en application et ils ont été immédiatement détournés en amont. Le caractère opaque et complexe du bilan des banques n'a jamais été écarté depuis 2008 mais a été renforcé. Le législateur européen n’a pas pris le soin de préciser s’il fallait tenir compte de la valeur comptable des banques ou de la valeur de marché pour le calcul des fonds propres durs. La crise des systèmes bancaires et financiers est simplement de retour en 2023. L'exemple du Crédit Suisse montre que les leçons tirées de la faillite de la banque d'investissement américaine Lehman en 2008 n'ont pratiquement pas été appliquées. Ainsi, il n'y a pas de loi qui réduise la taille des banques universelles (dépôt, investissement, assurance) et les désintègre par appartements, alors qu'il a été rappelé au niveau planétaire en 2008 que les grandes banques sont avant tout le grand danger avec le réchauffement climatique.

Au lieu des 9% de Fonds Propres Réglementaires préconisés par Bâle III : dispositif réglementaire international pour les banques du Comité de Bâle de la BRI - Banque des Règlements Internationaux, toutes les banques utilisent certes depuis l'année-Lehman 2008 davantage de Fonds propres réglementaires pour se couvrir elles-mêmes en cas de déchéance d'un créancier, de défaillance, d'un risque de défaut ou d'illiquidité. Mais ce ne sont en réalité en 2023, 15 ans après cette crise dite des subprimes, que 3% de l'activité pour les banques, et que 4 à 5% pour les grandes banques universelles et systémiques. Ceci constitue, avec l'aval des gouvernements, de la Commission Européenne, du Conseil Européen, une permanente mise en danger collective de la vie d'autrui. 95% des activités économiques sont toujours financées par la dette. Bâle III a effectivement multiplié par 3 ou 4 le total des Fonds propres réglementaires, les institutions bancaires ont donc effectivement amélioré de manière minimale leurs Ratios de liquidité, mais ils étaient sous Bâle II si criminellement bas et souvent inférieurs à 1 %. Depuis l'année 2008, le pronostic vital des banques reste toujours gravement engagé et même en plus renforcé par le fait que Bâle III ne considère les banques que comme des entités distinctes, mais jamais en relation les unes avec les autres. C'est absurde de ne pas tenir compte de la totale interconnexion du système bancaire. Il faut aussi se souvenir que les interconnections avec le sysème bancaire américain sont une guillotine en stand by parce que pour l'instant la Fed' ne s'est pas encore décidée à imposer aux banques le retour des exigences de réserves propres obligatoires dont elle s’était défaite en 2020 dans le contexte de craintes liées au Covid. Les faillites simultanées de SVB - Silicon Valley Bank, Silvergate Bank, Signature Bank du fonds spéculatif américain LTCM - Long Term Capital Management vont bien pousser la Fed' à revenir aux exigences de fonds propres réglementaires, mais l'inflation galopante, les tensions économiques dues au contexte géopolitique et la forte hause du taux directeur et du taux des crédits vont pousser un grand nombre d'acteurs économiques, bancaires et financiers vers la faillite.

Le montant des Fonds propres réglementaires, pour constituer un réel système assurantiel/prudentiel du risque, devrait au moins être de 9% selon Bâle III. Ceci reste toujours massivement inférieur aux exigences de l'économie réelle, où environ 30% en moyenne sont financés par des capitaux propres. Le secteur bancaire n'est de 2008 à 2023 toujours pas en position sûre. C'est tout juste le contraire, parce que les déluges des liquidités et des garanties et des bail-out organisés en cavalcades de 2008 jusqu'à 2022 en plus d'une 20aine de plans de QE - Quantitative Easing, de facilitation quantitative, et de nouveau depuis 2023 par les pouvoirs publics et nos gouvernements ont encore plus euphorisé les marchés financiers et boosté l'invention-création de produits financiers titrisés et structurés adossés sur des crédits. Et tout cela ne perdure et ne se multiplie que parce les grandes banques comptent, en cas de crise, sur l'imbécilité de l'Etat pour les sauver en raison de leur taille et de leur importance, comme c'est de nouveau le cas actuellement en Suisse avec Crédit Suisse et UBS. Ce problème avait été largement abordé lors de la crise financière de 2008 il y a 15 ans, et nos présidents criaient devant tous les micros des médias leur "je ne tolèrerais pas que la finance..."

A cause de la Crise du turbo-capitalisme et des roués de la spéculation financière globale sur des produits financiers dérivés comme les CDS/CDO nous sommes depuis 15 ans dans la grande dépression et il aurait été pensable que les gouvernants, comme ils l'avaient tous juré la main sur le coeur à l'image de Sarkozy ou de Hollande (" je ne tolèrerais pas que..."), apportent les outils de Contrôle et de Réglementation de cette industrie financière. Depuis 2008 sont en effet passées les Recommandations Bâle III du Comité de Bâle de la BRI - Banque des Règlements Internationaux, les Directives Solvency et Solvency II, MiFID et MiFID II, Anfa, les Directives sur le Secret des Affaires, toutes destinées à instaurer une séparation des Banques Universelles, une Règlementation, un Contrôle et une moralisation de l'industrie de la finance.

Mais elles avaient été au préalable toutes vidées du périmètre et de la portée des réformes qu'elles prétendaient instaurer. Bien sûr Sarkozy, Hollande, son ministre Valls - devenu fasciste par la suite avec Vox à Barcelone -, Macron-1 et Macron-2 ont tout autant été efficaces et persuasifs que les lobbies financiers de Bruxelles ou de Washington pour pousser à vider de leur contenu ces Directives et ces Recommandations qu'ils ne veulent pas, afin de rester au service de la "libre concurrence pure et parfaite" des marchés, et qu'ils jugent menacés par elles. Pour trouver de l'information et les faits à ce sujet, je vous invite à vous rendre à mon billet antérieur sur les néo-libéraux conservateurs Sylvie Goulard, Pisani, Macron, etc et à cliquer sur les liens internes. Sylvie Goulard a bien sûr voté pour le CETA au Parlement Européen. Sylvie Goulard était pressentie par Macron comme Ministre des Affaires Européennes, c'est tout dire.

Suite à l'effondrement en queue de dominos initié le 15 septembre 2008 par le lâchage de la Lehman Brothers, la peur et l'effroi avaient fait vivre - comme une ou deux fois dans un siècle - une communauté de pensée du sommet à la base et vis-transversa. Plus un langage commun d'aversion était diffusé en boucle, plus cette communauté de pensée éloignait en réalité les dirigeants politiques des citoyens. Mais l'illusion suprématiste du lien inter-classe sociales était le véhicule politique du moment, sans pour autant que les partis de gauche ne fouillent dans les sens des mots utilisés et ne construisent un programme de conversion de la société et de ses habitudes. Plus ou moins inconsciemment les phrases et philippiques contre les banques universelles et agences de notation étaient basées sur une interrogation donnée à la globalisation, la souveraineté nationale et accessoirement à la démocratie. Il n'y avait pas de place pour un Green New Deal >>> G20 de Londres - Green Bail out et croissance prudentielle durable ou holding de défaisance et révolte sociale?...

La crise était décrite avec les mots de scène et des tirades sans contours et les hommes politiques déshabillaient leurs tuniques de paillasse pour endosser celle de grand commandeur et guide des peuples: "la crise de l'économie de marché, la crise de la dictature des marchés qui sont devenus fous et que je ne tolèrerai pas...", comme jouissait à se le dire si élégamment Karcher-chairman-prince-président, Sarkozy. Souvenez-vous de notre pinocchio qui parlait des "marchés financiers fous", et qui vociférait à hue et à dia avec des "je ne tolèrerais pas que..." ou qui menaçait encore à la veille du G20 de Londres de "claquer la porte avant la fin, si...". Depuis que les peuples ont repris conscience que la crise de la dette des banques passe à la crise de la dette publique par le procédé classique de la nationalisation des pertes, les dirigeants de ce monde de droite et de gauche vous assurent "qu’ils ne tolèreront plus que…". Cette intolérance subite face à la liberté de l’hégémonie des banques avait été mise à jour à l’occasion de la dette souveraine grecque. Vous pouvez lire >>> I want my Europe back - L'Europe catallactique, le Dumping Humain et le pishing intégral en bande organisée - "Adults in the room" de Costa-Gavras... Mais les décideurs nationaux et les euros-décideurs s'étaient laissés attendrir par le monde de la finance et le Week-End du 8-9 mai 2010 ils avaient conclu avec lui le pacte qui est aussi dénommé par les financiers comme la "nuclear option". A partir de là, il y a eu une course entre les spéculateurs pour rafler la mise de la pyramide Ponzi qui venait d'obtenir sa coiffe européenne. Cette course à la bulle de la spéculation allait s'accélérer jusqu'à ce que l'on tombe dans l'hyperinflation - que je pressentais dès 2010 et qui est réelle depuis 2 ans -  qui annoncera la Grande Dépression 2. Le chairman prince-président Sarkozy avait dit le 25 avril 2008 que les "agences de notations n'avaient pas fait leur travail", pourtant ce Sommet européen qu'il affirmait avoir inspiré, convoqué, dirigé et influencé, ne proposait que des réponses évasives aux agences de notations qui dégradent du triple AAA un à un les pays européens et de la Zone Euro. Le Président français consolidait tout autant la victoire de la Lutte de la classe financière. La politique est l'art du transfert des richesses, des savoirs et des pouvoirs, vers le haut.

La reprise en urgence de Crédit Suisse en mars 2023 par sa concurrente UBS est donc une erreur, parce que séparément pour Crédit Suisse et pour UBS il y avait déjà avant la fusion une absence totale de résilience, et que cette absence totale de résilience n'a été que surmultipliée avec leur fusion forcée et sous la tutelle des autorités suisses. Cette reprise crée à partir de deux banques comorbides too-big-to-fail une banque too-big-to-fail encore plus grande, un colosse bancaire en péril, qui sera encore plus dangereuse pour le système, alors que les recommandations de Bâle III, de Solvency, de Solvency II, de MiFID, de MiFID 2 allaient dans le sens d'un démantèlement des banques universelles. Une liquidation aurait été la bonne solution. Une plateforme étatique aurait pu reprendre le Crédit Suisse à la place d'UBS et en organiser la vente des secteurs d'activités par appartements. Officiellement cette fusion est destinée "à éviter une faillite désordonnée" de la deuxième plus grande banque de la Suisse. Ce secteur linguistique "éviter une faillite désordonnée" fait, à mon avis écho à la "destruction par les marchés" qui avait été décidée en 2009 à Athènes par le groupe hybride investisseurs-décideurs institutionnels politique à la Conférence Bilderberg. Je rappelle que cette "destruction par les marchés" est réalisée avec... le rachat par dizaines de milliards d'€ des dettes pourries toxiques irrécouvrables des banques par la BCE, les banques cerntrales et les Etats qui héberegent ces banques et leurs filliales à ciel ouvert et du dark pool du shadow banking. Cette "destruction par les marchés" évite le tsunami et dilue dans le temps la destruction au détriment des économies nationales, réelles et des gens qui s'y affairent et qui subissent. C'est comme la destruction climatique mais en plus court. La lutte finale se trouve toujours au cimetière, les plus pauvres en 1er. Les décideurs hybridés en sont responsables à 100%. Vous avez au bas de mon analyse sur Bilderberg 2009, au sujet de la destruction par les marchés, la liste des décideurs politiques français... Bilderberg, c'est du Davos x 1000.

Depuis la crise financière de 2008, il existe effectivement un mécanisme permettant de liquider-liquéfier les banques en cas de crise, mais ce MRU - Mécanisme de Résolution Unique n'a pas été utilisé pour Crédit Suisse, en réalité par crainte qu'il ne fonctionne pas. Car les grandes banques ont des centaines de filiales à l'étranger dans différentes juridictions, de vastes livres remplis de placements complexes, structurés, titrisés, dérivés, déviés dans lesquels elles-mêmes ne s'y retrouvent plus.

Et il existe une grande proximité entre la politique et les autorités de surveillance d'une part, et les établissements de crédit d'autre part. Ce sentiment collectif du "nous", de "nos banques", de "nos caisses d'épargne", cette approche infantile prédomine et est destinée à se prémunir contre une fuite massive de ses dépôts, le "bank run", et les banques centrales et les établissements de crédit sont également très proches et agissent dans un cadre de confusion d'intérêts. Tous les bank runs montrent à chaque fois que les banques ne sont pas en mesure de rembourser les dépôts de leurs clients, et une aide massive et démesurée des banques centrales est à chaque fois déclenchée en urgence, bien que les antiennes rythmées soient à chaque fois récitées par voie d'autorité et rediffusées en boucles comme sur le site du Conseil Européen où nous lisons en effet: "Le mécanisme de résolution unique (MRU) a pour objectif de permettre une résolution ordonnée des défaillances des banques en affectant le moins possible le contribuable et l'économie réelle."

Les antiennes sont des refrains liturgiques repris par le chœur entre chaque verset d'un psaume. Le 29 décembre 2020, en plein lockdown n°2 du Covid 19, j'avais écrit une analyse avec un ton bien plus acariâtre au sujet de ces grandes banques universelles, toutes too-big-to-fail et toutes toujours en faillite technique >>> Brexit: mutisme de Bruxelles sur la fintech et les zombie-banques too big-to-fail de la City et de l'Europe - Comment a été vidé l'accord de libre-échange EUUK sur le Brexit ? Vous ne me croyez pas? Je radote? Toutes ces grandes banques sont des zombie-banques >>>  Il y a autant de Dark Vaders que de grandes banques too-big-to-fail et de lobbies réunis. Par exemple, la Deutsche Bank est toujours en faillite technique depuis 2008 et a toujours délocalisés dans sa bad-bank 532 milliards d'€ de produits financiers et titrisés toxiques, pourris et irrécouvrables, malgré le millier de milliards qu'elle a reçus sans contrepartie de la BCE, de la banque centrale allemande et de l’État allemand mais aussi de la... Fed' américaine comme la Société Générale, BNP-Paribas, Dexia, etc. Pour maintenir retentissante la fiction de liquidité et de stabilité des marchés salvateurs qui viennent à notre secours, la Deutsche Bank a encore créé le 9 décembre 2020 une bad bank supplémentaire qu'elle appelle "Capital Release Unit" qui continue à faire de la défaisance en avalant ses excréments anciens, actuels et futurs. Ceci est un hyperloop qui part du shadow banking et arrive aux chiottes opaques. Pour la Société Générale, sa bad-bank se trouve à Paris à la Tour de la Défense et s'appelle "Structure de cantonnement", pour BPCE - Banque Populaire Caisse d’Épargne ou Natixis elle s'appelle GAPC - Gestion Active de Portefeuilles Cantonnés... C'est fabuleux d'avoir le droit conféré par les autorités publiques et l'ABE - l'Autorité Bancaire Européenne d'avoir une existence dystopique dédoublée.

Avec le Covid-19 on a le droit de mourir qu'une seule fois, avec le shadow banking on a le droit de mourir sur le dos des citoyens autant de fois que le lobby financier le décide et toi, si toi, tu ne payes pas ton loyer, tu es à la rue. Mais les dirigeants et les investment-bankers, les Senior Managers touchent des bonis gallactiques et des dividendes tous les ans depuis 2008 alors qu'ils ne créent pas de valeur ajoutée depuis 2008. Ils détruisent de la valeur, le capital social est à l'opposé de leur "valeur" boursière. Tous ces groupes transnationaux détruisent en masse de la valeur et de l'emploi, directement et en collatéral, et organisent le trickle-up effect, l'effet de percolation ou de ruissellement vers le haut, la transfiltration des richesses vers les "1ers de cordée". (En langage marxiste on appelle ceci la spoliation, mais pschutt, la cancel culture va s'abattre sur moi). Et grâce à l'aubaine du Covid-19 les massifs programmes de défaisance de la BCE sont poursuivis depuis 2008 et amplifiés, et les banques sont "aidées" par les 27 États Membres, par le nouveau Budget Européen pluriannuel 2021-2027, et par le Plan européen Post-Covid financé avec des emprunts européens et des Euro-Bonds et... les bonis et dividendes sont toujours versés aux banksters fiers de leur mission de salut public.

Instances européennes, euro-députés et hauts-fonctionnaires européens adorent être guidés par voice picking dans leur itinéraire mental et leur process décisionnel pour les préparations des commandes des lobbys des banques et des marchés financiers. Et, l'aubaine, en télétravail la rentabilité et le cash additionnel sont nettement améliorés. J'espère qu'il n'y aura pas bientôt un Pfizer-Leaks, mais sachez que comme pour les négociations des accords de libre échange de nouvelle générations TTIP-TAFTA-JEFTA-CETA, etc... les documents de négociations de la Commission Européenne avec les géants pharmaceutiques sur le vaccin contre le Covid-19 ont été gardés totalement secrets. <<<

La Deutsche Bank est considérée en mars 2023 comme " la banque la plus dangereuse du monde " et avec ses bad banks, elle doit avoir plus de 1000 milliards de toxiques pourris irrécouvrables, de la valeur détruite, dans le bilan de la comptabilité-bis de ses bad banks, malgré le déluge de QE - Quantitative Easing, de facilitations quantitatives européennes et nationales et américaines qui lui ont été offerts sans la moindre des exigences en contrepartie (PIB de l'Allemagne € 4260 Mia, de la France 2700). En fait, le gouvernement, l'autorité de surveillance des banques, la BCE, la Banque Centrale ne cessent d'invisibiliser la déprédation du système de la collectivisation financière privée vers le haut et de la privation des liquidités par la spéculation financière hors sol au détriment de l'économie réelle, de nous tous, en répétant à quel point le secteur bancaire est sûr. Ils doivent rassurer, créer de la confiance pré- et post-euphorique. Mais, en principe, ce qui tourmente les établissements bancaires et financiers aux Etats-Unis, en Suisse, en Allemagne, touche aussi la France.

Les banques centrales ont rapidement augmenté depuis 2 ans, depuis 2021, les taux directeurs en raison de l'inflation. Le taux directeur des banques centrales voisin de 0% ou négatif avait prévalu depuis plus de 10 ans suite à la crise financière de 2008. Depuis 2 ans les instituts de crédit ne répercutent pas entièrement la hausse des taux sur les épargnants tout en imposant des taux de crédit plus élevés et des taux d'usure allant jusqu'à 5% et qui leurs sont favorables en leur permettant d'augmenter leurs marges bénéficiaires. Mais les obligations à long terme et à faible taux d'intérêt ont vu leur valeur baisser. Cela devient un problème pour les établissements qui en ont beaucoup.

De plus, la politique de la BCE - Banque Centrale Européenne, de la Ferd', de la BNS - Banque Nationale Suisse de maintenir le taux directeur à 0% pendant 10 ans n'a fait que de pourrir le marché des crédits accordés aux entreprises. A côté du shadow banking totalement hystérique, les banques ont accordé des crédits à l'aveugle en se bouchant le nez, et aujourd'hui on évalue pour l'Europe à plus de € 3000 milliards les crédits pourris accordés aux entreprises qui seront toxiques et irrécouvrables avec le ralentissement économique: Covid + guerre en Ukraine + inflation galopante + augmentation par la BCE-Fed'-BNS du taux directeur nous rapprochent du day of reckoning dont je parle régulièrement sur mon site et qui va recommencer comme en 2008 avec un effondremen des cours, avec des défaillances, des faillites en queue de dominos et avec un credit crunch. Le credit crunch est un resserrement du crédit, une limitation ou une raréfaction du crédit offert aux entreprises et aux particuliers, ou une forte hausse des coûts liés à l’endettement.

A tout ce blow up s'ajoute une baisse massive de la consommation due à l'inflation galopante. Selon l'Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques - INSEE, en France, 37% de cette inflation galopante ne correspondent pas à une augmentation des coûts mais à une augmentation de la marge bénéficiaire des entrepirses. Paul Donovan, le Chief Economist de UBS GWM - Global Wealth Management, a une analyse lucide sur son compte LinkedIn au sujet de la subite inflation galopante: "une grande partie de l'inflation actuelle est due au « profit-led inflation ». En règle générale, on s'attend à environ 15% d'inflation due à l'expansion des marges, alors qu’aujourd'hui, ce chiffre avoisine les 50%. L'un des signaux les plus révélateurs est celui de la baisse des coûts réels de la main-d'œuvre grâce à l'automatisation qui a augmenté la productivité et qui permet aux entreprises de maintenir une croissance des salaires nominaux relativement modérée. Et c’est bien là où le bât blesse. Le consommateur – pilier de l’économie des pays développés – a subi plusieurs trimestres consécutifs de baisse du salaire réel alors que les entreprises continuent d’augmenter leurs prix. Cette dichotomie devrait avoir des répercussions sur la demande et donc la profitabilité à venir des entreprises. L’inégalité des revenus et des richesses est une méga-tendance que nous avions identifiée il y a déjà quelque temps. Les événements de ces dernières années semblent avoir amplifié ce phénomène, au risque de provoquer des crises sociales." Vous voyez, mon alpage herméneutique mène à tout, mais observez bien que dans un même exposé le Chief Economist de UBS GWM alterne en anglais sur quelques lignes entre des secteurs linguistisues opposés 1) "plusieurs trimestres consécutifs", 2) "il y a quelques temps", 3) "ces dernières années" pour souligner 4) "une croissance des salaires nominaux relativement modérée" et 5) "une baisse de salaire réel" et 6) "l'inégalité des revenus et des richesses est une méga-tendance".

Ce chef économiste de UBS Wealth Management se présente ainsi en ligne: " I am the Chief Economist of UBS Global Wealth Management. I believe passionately that economics is something everyone can and should understand. We all make economic decisions all of the time. The problem is that economists tend to wrap economics in jargon and equations. We do not need to do that. It is my job to help people realise what they probably already know – by developing and explaining the UBS economic view in a clear way. To do this, I publish research (most of which you can find here), make short videos, and appear in various print and broadcast media. I tend to think of myself as a political economist, not a mathematical economist. I get very excited about lots of things in economics. Diversity, inflation, education, trade, inequality, sustainability and social change are some of the topics I am very enthusiastic about (to the point of writing books about them). As Chief Economist I sit on the Global Investment Committee. I am a UBS Opinion Leader, a member of UBS Pride, [...] and a small scale farmer with apples, pears, and sheep. " Je ne savais pas que UBS entretenait un sacristain pour astiquer les burettes et faire luster les objets du culte. Mais depuis le 19 mars 2023 la fusion UBS-CS a créé une méga banque too-big-to-fail sur la voie de la défaisance.

Quand je fais sur Google une recherche sur "CoCos AT1 Deutsche Bank" apparaissent des inquiétudes sur le devenir de la Deutsche Bank. Bien que la Deutsche Bank ne fasse pas de bénéfices, au regard de sa somme bilanaire et surtout de sa comptabilité officielle mais déconnectée de ses bad banks, tout en licenciant plus de 20.000 employés, elle a tout de même versé ces dernières années plus de € 19 milliards de boni à ses investment bankers. Ne vous faites pas d'illusion, pour toutes les autres banques too-big-to-fail le pronostic vital est engagé. En jonglant joyeusement avec le secteur linguistique en tension "too-big-to-fail", on se fait une ligne, on se fait un rail, on se prend un shoot, en se disant que les plus petites banques, elles, sont indemnes de spéculose. En Belgique "somme bilanaire" se dit "total bilantaire".

La réalité est que maintenant, toute les banques, même les petites, seront à repêcher, à renflouer en affectant le contribuable, la dette publique et l'économie réelle. De la réforme "incontournable" du système bancaire et des marchés financiers, des gens comme Macron n'en parlent pas. Le Conseil fédéral suisse vient maintenant de charger un professeur économiste de l'université de Saint-Gall d'évaluer après coup, avec le Carbone 14, les dernières traces de résilience de Crédit Suisse, mais... le Crédit Suisse... sponsorise son institut universitaire. La "monnaie politique" où que l'on soit et quoi qu'il en coûte.

Nous affichons notre effroi, quand nous entendons Trump, le truand financier, fraudeur fiscal et sécessionniste fasciste du Capitole, attaquer de ses paroles incendiaires la justice, mais nous gobons tout sans mot dire, quand la "monnaie politique" et les organes de contrôle des marchés financiers, la BCE, etc soutiennent les systèmes monopolistiques de truands bancaires depuis 2008. Tel est le monde dans lequel nous vivons, nous nous laissons nous éteindre par voie isolée ou en groupe; je n'ose même plus dire par classe sociale. Et entre 54 à 71% des électeurs inscrits ont snobé 15 fois les urnes aux P&L 2017, le 26 mai 2019, en 2020, en 2021, aux P&L 2022 alors que des alternatives démocratiques et parlementaires respectant l'État de Droit et la Charte Européenne des Droits Fondamentaux et Sociaux et exigeant une VIème République existent.

Dans la zone euro, la surveillance des banques est maintenant effectivement désormais centralisée, mais il manque une garantie des dépôts et une liquidation bancaire européennes centralisées avec les pouvoirs correspondants, comme la FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation) aux Etats-Unis. En cas de crise, ce ne sont que les autorités et les politiques nationaux qui sont compétents dans l'UE, alors que tous les systèmes financiers sont interconnectés. L'EU a imposé à l'aveuglette avec le Traité de Lisbonne la libre circulations des capitaux, mais elle vit dans sont monde théorique dans lequel l'interconnection des systèmes financiers et bancaires ne rentre pas dans sa modélisation et dans ses Directives.

Nous devons donc maintenant achever l'Union Bancaire Européenne en léthargie depuis 2008. Les ministres des finances européens et la Commission Européenne et le Conseil Européens doivent aller jusqu'au bout. Mais les associations et lobbies bancaires s'y opposent. Rien ne montre à ce jour que la nouvelle crise bancaire de 2023 aux Etats-Unis avec la Silicon Valley Bank ou que les problèmes en Suisse avec Crédit Suisse et UBS permettront de résoudre leur opposition. L'expérience montre que les changements dans le secteur bancaire ne sont possibles qu'en temps de crise et sous la pression de l'opinion publique.

Le risque de contamination d’une crise du shadow banking au secteur bancaire traditionnel, le "systemic credit event" des années 2006-2009, qui avait fait en 2008 son taking-off avec la faillite de la banque Lehman Brothers, est revenu en 2023 au sommet de la pyramide de la hiérarchie des risques extrêmes possibles. La SVB - Silicon Valley Bank, une banque régionale américaine des start-up de la Tech vient de faire faillite. Mais aussi par ailleurs le fonds spéculatif américain LTCM - Long Term Capital Management. Tous deux ont été balayés hors du marché en un éclair avec les rachats des pertes aidés par les pouvoirs publics par exemple en direction de la... HSBC qui a repris pour 1 $ ou 1 € symbolique les filiales interconnectées autour de la planète ou en Europe.

La faillite de SVB a entrainé avec l'effet papillon, l'effet domino, quelques jours plus tard par contagion, contamination, les faillites des banques américaines Signature et Silvergate. Ces 3 petites banques étaient actives dans le "chaos créatif de pépinières d’innovation" du tissus des start-ups californien cher à Macron. Joe Biden et le Conseil fédéral helvétique n'ont pas tergiversé comme c'était le cas en 2008, ils ont agi subitement en moins d'une semaine pour éviter un "accident systémique" où tous les acteurs sortent du marché en même temps par la force du destin, par des faillites techniques dissimulées pendant des années et qui se transforment en faillite extrême, par des fusions dilatoires entre systèmes malades et destinées à maquiller le management spéculatif outrancier qui est toujours en capacité de s'imposer dans les pratiques et dans les consciences comme l'ultima ratio, le seul modèle économique incontournable, légitimé par le discours sociétal, gouvernemental et parlementaire du "ruissellement depuis le bas vers le haut". Mon néologisme de 2008 avait été le trickle-up effect.

Il en va de même pour Crédit Suisse repris subitement pour une somme dérisoire par UBS avec les garanties et soutiens financiers immédiats et spontanés de l'Etat Suisse. Le Crédit Suisse n'est pas et ne sera pas un cas isolé. La crise financière de 2008 d'il y a 15 ans s'est déroulée par à-coups. Les premiers hedge funds ont eu des problèmes en 2006, les premières banques en 2007, le public n'a vraiment pris conscience de la crise qu'avec la faillite de Lehman en 2008. On ne sait pas, on n'est pas capable, on ne veut pas estimer, on ne veut pas se donner les moyens techniques d'évaluer quand et où cela déclenchera la chaine des faillites bancaires, des fonds de gestions d'actifs, des fonds de pension (de retraites chers à Macron) et comment cela va continuer cette fois-ci après mars 2023. Les officiels nationaux et européens, les gouvernements, les influenceurs, les médias, les streamers, les analystes, les érudits, les intellectuels autorisés racontent en continu que "le risque n'existe pas". Mais le système n'est pas plus stable qu'en 2008, il est tout autant, non, il est beaucoup plus corrompu qu'en 2008. Voilà, ça part en fumée. Et vous? Avez-vous manifesté? Avez-vous participé depuis le 16 janvier 2009 ne serait-ce qu'à 1 seule manifestation contre la réforme Macron-BlackRock des retraites? Voilà, vous partez avec en fumée.

Tout boulanger gère sa boulangerie d'une manière comptable saine, assurantielle, prudentielle, en pensant au lendemain, et aux années qui suivent et en se rappelant que telle ou telle sorte de brioche avait été boudée par les consommateurs et avait entrainé des pertes financières. Les banques font l'inverse du boulanger. Elles pétrissent la perte qu'elles génèrent en continu et l'externalisent en fin de cuisson sur le syndic public de faillite, et entre temps elles dévorent en entier le levain de chaque jour. Le dispositif final de Bâle III de 2019 exigeait des banques qu’elles se conforment à la “Nouvelle Approche Normalisée” pour la notation des Risques Opérationnels. La Nouvelle approche normalisée est un indicateur qui tient compte du profil de risque inhérent à un secteur d’activité donné et qui combine une composante "Indicateur de Conjoncture " et une composante "Pertes", qui tient compte des pertes passées subies par la banque dans ce secteur d’activité. Quelle révolution sémantique! Nous passons, en un slap de sacristain, du Vendredi Saint à Pâques. Passe-moi les burettes, on va pondérer.

L’usage de la Nouvelle Approche Normalisée est recommandé par le Comité de Bâle pour toutes les grandes unités bancaires (dont la valeur nette comptable dépasse 1 milliard d’euros) mais ne figure pourtant pas dans la proposition de la Commission Européenne. Mais... selon le Paquet Bancaire de la Commission Européenne, les grandes banques de l’UE devraient être contraintes uniquement de recenser et de déclarer les pertes opérationnelles, mais n’auront pas à satisfaire à des exigences de fonds propres supplémentaires pour tenir compte des lacunes dans leur gestion des risques opérationnels qui ont contribué à ces pertes. Le curé défripe sa chasuble et présente les instruments du culte canonique. La Commission Européenne soutient, garantit et renforce la criminalité bancaire et financière. Amen. C'est comme "l'indice Senior" de la réforme Macron-BlackRock des retraites. Liberté, Égalité, Mortalité. On se prend une mousse? Mais seulement dans un verre en verre, à cause de l'environnement. Joh, moi je suis écon-responsable.

Pourtant, dans les publications financières nous pouvions et pouvons toujours lire que "les obligations structurées subordonnées AT1-CoCos permettant souvent d’optimiser le ratio risque / rendement". Pourtant, les autorités publiques officielles mettaient en garde dès 2015, mais toutes ces mises en gardes ont été contournées comme toujours pour mépriser la croissance durable et pour satisfaire au make-the-money-moove, au back-to-business, au investing-together, à un autre millenium-track-record, etc. En Europe c'est Crédit Suisse qui a fait définitivement défaillance début mars 2023 à cause de ses CHF 16 milliards de CoCos-AT1 perdus. A présent c'est UBS qui est "première de cordée" vers l'enfer. Société Générale, Deutsche Bank suivent dans ce prochain krach. UBS, Deutsche Bank, Société Générale, etc sont tout autant sous respiration artificielle depuis 2008.

J'avais lu dans le Rapport Annuel de juin 2015 du HCSF - Haut Conseil de Stabilité Financière publié par le Ministre de Finances Michel Sapin et par le Gouverneur de la Banque de France, le Président de l'Autorité des Marchés Financiers, le Président de l'Autorité des Normes Comptables >>> "L’engouement pour les CoCos-AT1 est un autre exemple de développement rapide d’un produit complexe répondant aux exigences de rendement des investisseurs. Les montants émis ont été multipliés par 3 entre 2011 et 2013. Le lancement en janvier 2014 d’un indice Merrill Lynch, premier indice dédié à la performance des CoCos, participe à la transformation de ce marché de niche en une classe d’actifs à part entière, alors que la complexité du profil de risque de ces produits fait largement consensus au sein des experts. La plupart du temps, les CoCos semblent se comporter comme des obligations high yield [haut rendement] tandis qu’ils présentent un risque de pertes substantielles en cas d’atteinte du seuil de conversion. À cet égard, la compréhension des CoCos par les investisseurs reste incertaine. La complexité du produit combiné à l’intérêt marqué des investisseurs a incité plusieurs autorités (la Banque d’Angleterre et l’AMF) à mettre en garde contre le risque de sous-estimation par les souscripteurs des risques associés à ces titres (par exemple, la probabilité d’absorption des pertes bancaires par ces instruments). L’AMF a mis en avant également la diversité du type de clauses utilisées (clause automatique ou discrétionnaire; déclenchement à l’initiative de la banque ou du superviseur) et du mécanisme d’absorption des pertes (conversion en actions ou application d’une décote et/ou report ou annulation du versement du coupon). Le 31 juillet 2014, les trois régulateurs européens du secteur financier (ESMA, EBA, EIOPA) ont alerté dans un communiqué commun sur la nécessité d’une évaluation adéquate des risques que présentent les CoCos et ont souligné la difficulté qu’une telle analyse pouvait représenter pour des retail investors [investisseurs individuels, particuliers]. Le régulateur anglais est allé plus loin encore en interdisant pour un an à compter du 1er octobre 2014 la vente de CoCos aux investisseurs particuliers."

Avril 2023 >>> Le Tigre Alpin, la Suisse, après le Tigre Celtique, l'Irlande, et le Tigre de l'Atlantique, l'Islande.
UBS:   du too-bog-to-fail     au     too-big-to-survive

UBS s'est mutée en trou noir bancaire à la tête de 5.000 milliards d’actifs investis une fois la fusion scellée avec Crédit Suisse, soit 740% du PIB de la Suisse. En 2008, UBS avait déjà été ramenée à la vie, extraite du coma de la faillite ultime, avec les facilitations quantitatives, les criminalisations quantitatives de l'Etat Suisse, de la Banque Centrale Suisse et de la BCE. UBS est tellement grande avec le "rachat" de Crédit Suisse qu’elle « ne pourra plus être sauvée » en cas de choc, « elle va être trop grosse pour survivre », a-t-on déclaré à l’Assemblée Générale des actionnaires le 5 avril 2023: « On achète une banque sans faire de diligence raisonnable », sans savoir « ce qu’il y a dans les placards ». Comme Deutsche Bank, Société Générale, etc, UBS n'est pas à la tête de "5000 milliards d'actifs", mais est une cellule vide commerciale avec ses milliers de milliards de toxiques qu'elle a dans ses placards et qu'elle a mis dans une fosse commune avec les milliards de toxiques pourris et irrécouvrables de Crédit Suisse. Vous voyez que l'Assemblée Générale des actionnaires de UBS a communiqué le 5 avril 2023 sur son montant de 5000 milliards qui sont à comparer à la somme bilanaire de 1500 milliards communiquée couramment dans la Tribune de Genève et que je vous ai rappelée plus haut dans mon analyse. UBS, ne sera pas non plus en capacité d'absorber ses pertes toxiques avec les CoCos-AT1 et, comme toutes les autres banques too-big-to-fail, UBS est une bombe à retardement doublée d'une bombe à fragmentation qui va entrainer les banques plus petites et les fonds d'investissement, de pension, de placement, en obligeant de nouveau les banques centrales, la BCE, les pouvoirs publics et les Etats de faire, après 2008, le deuxième transfert le plus massif de toute l'histoire de l'humanité des dettes et pertes privées vers la dette publique. Privatisation des bénéfices, nationalisation des pertes. Assurantiel, prudentiel, to justify the greed.

Les CoCos-AT1 n'étaient que des quasi-fonds propres, « going concern capital », qui donnaient - avec les soutiens des autorités publiques de surveillance, de contrôle et de réglementation - l'illusion suprématiste d'être des parts du capital des banques constituées en société par actions ( # à la différence des banques mutualistes). Maquiller le bilan comptable en le renforçant avec du vent, ces CoCos-AT1, permet d'améliorer le profil de la banque vis-à-vis des agences de notations et des cotations boursières.

Comme je vous l'ai exposé plus haut, le législateur européen n’a pas voulu préciser s’il fallait tenir compte de la valeur comptable des banques ou de la valeur de marché pour le calcul des fonds propres durs. Les réglementations indulgentes sur l'obligation pour les banques d'avoir un Coussin, un matelas, un Pilier, un Plancher de fonds propres réglementaires ont poussé les banques à cultiver leur illusion suprématiste en inventant les AT1-CoCos qui ne sont conçus que comme des bouées de sauvetage pour les périodes de crise, c'est à dire quand c'est déjà trop tard comme nous l'a prouvé la faillite éclair de Crédit Suisse. Depuis 2008, depuis les vociférations de nos gouvernants politiques du "je ne tolèrerai pas que... que de la dictature des marchés qui sont devenus fous...", le calcul des fonds propres réglementaires ne se fait toujours pas, 16 ans après, en suivant la règle de la juste valeur - Fair Value - qui permet d’avoir une image réelle de la situation de l’établissement bancaire sur le marché.

Je me demande comment on peut s'investir toute une carrière dans un risk-management sans ne jamais intégrer la Fair Value dans sa modélisation. C'est pactiser avec le diable. J'ai pas mal d'anciens étudiants de Master Grande Ecole, option banque-finances, hyper-talentueux et que j'appréciais, qui font le job. J'en ai même un qui est mort du Covid à 32 ans. Certains rentrent de leur campagne de Chine pour aller en Suisse ou au Luxembourg, à ce que j'ai vu sur LinkedIn. Ils me supportaient en cours parce que j'étais drôle, sérieux, je connaissais en allemand mes sujets, mais surtout parce j'étais pour eux un bon sparring partner avec lequel ils intellectualisaient leur métalangage contre le gauchisme, parce qu'il faut être synergiel et occidental. En tant que tel, je ne fais pas partie de la taxonomie catallactique.

J'avais lu sur le site Actu-Juridique.fr une analyse du 23 mai 2017: "Au-delà du caractère perfectible de la conception européenne des CoCos-AT1, au cours d’une crise financière, le déclenchement des opérations de conversion de ces obligations en capital [ en actions ], peut projeter une image négative de la banque en difficulté sur le marché et saper la confiance dans le système bancaire. Cette destruction de confiance peut se traduire non seulement par des « fire sales », entraînant une baisse du prix des CoCos, et de la capitalisation boursière des établissements bancaires, mais aussi des scènes de « bankruns » de la part des investisseurs institutionnels et non institutionnels. Une telle situation peut simplement conduire au collapsus du système bancaire et financier en l’absence d’intervention des autorités publiques. Les CoCos-AT1 se révèlent ainsi être des instruments potentiellement dangereux pour le système financier et pour les investisseurs. Par conséquent la détention de CoCos devrait être interdite aux établissements bancaires en vue de limiter les interconnexions et éviter ainsi l’effet boule de neige en cas de crise. Quant au sort des investisseurs non institutionnels, il conviendrait d’écarter entièrement le principe caveat emptor [ l'acheteur de ces obligations convertibles, subordonnées structurées conditionnelles, est seul responsable de sa propre vigilance au sujet de la bonne foi ou de la mauvaise foi du vendeur ] et de renforcer l’obligation de mise en garde à la charge des intermédiaires financiers" Et encore "les CoCos ont été positivement accueillis par l’industrie bancaire et par les investisseurs. Largement appréciés par les banques, les CoCos permettent à celles-ci de se financer et de satisfaire les exigences de fonds propres réglementaires à moindre coût par rapport à l’émission d’actions sur le marché". Les faillites simultanées de mars 2023 de Crédit Suisse et de SVB - Silicon Valley Bank, de Signature Bank, de Silvergate Bank, de First Republic Bank ont prouvé que cette analyse de Actu-Juridique.fr, n'était pas une prémonition mais une honnête mise en garde et un appel aux autorités de contrôle, de réglementation et de surveillance des marchés financiers et de crédits. Depuis la faillite éclair de Crédit Suisse, toutes les banques systémiques communiquent en affirmant ne pas avoir de CoCos-AT1, mais le tableau ci-dessus de Bloomberg "Funding Exposure of European Banks to the AT1 market" ne trompe pas.

L'interconnexion entre les G-SIBs - Global Systemically Important Banks, et les O-SIIs, Other Systemically Important Institutions - Entités systémiques du secteur bancaire est visibilisée avec ce graphique publié par Journal of financial stability en février 2022. Vous y reconnaissez en vert les 31 G-SIBs de la planète. Rappel du Communiqué de Presse du 8 février 2023 de BCE - Banque Centrale Européenne / Supervision Bancaire >>> "Les constats relatifs à la gouvernance interne font apparaître des préoccupations concernant l’efficacité et la composition des organes de gestion, leur aptitude collective et leur rôle de surveillance. Les principales inquiétudes dans le domaine de la gestion des risques ont trait au manque de clarté des banques au sujet de leur appétence pour le risque et à l’inadéquation de leurs pratiques d’évaluation et de gestion des risques liés au climat et à l’environnement. La BCE a aussi observé que de nombreuses banques allouent des ressources insuffisantes à leurs fonctions de contrôle (gestion des risques, conformité et audit interne). Dans le même temps, de nombreuses banques ne sont pas parvenues à améliorer suffisamment leurs capacités d’agrégation des données sur les risques et de déclaration. Cela a eu un effet négatif sur la qualité des données et la capacité des banques à produire des rapports non standardisés. De nombreux paysages informatiques demeurent fragmentés et non harmonisés, ce qui entrave l’agrégation des données et la déclaration." La standardisation et la clarification des normes sont attendues depuis le G20 de Pittsburgh de septembre 2009. Sur le site français ACPR / Banque de France - Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution, 9 décembre 2022, nous lisons: "La question des institutions systémiques a été mise à l'agenda des autorités de supervision financière par le G20 lors du sommet de Pittsburgh, en septembre 2009, préconisant la mise en place de normes spécifiques et proportionnées au coût d'un éventuel défaut, afin d'encadrer l'activité des plus grandes institutions financières internationales. L'objectif affiché est de mettre un terme à la situation d'aléa moral lié à l'existence d'institutions trop grandes (" too big to fail ") ou trop interconnectées pour faire faillite compte tenu des risques qu'elles font courir au secteur financier et à l'économie réelle. En effet, de telles institutions pouvaient espérer un soutien public en cas de difficulté et, de ce fait, être tentées de prendre davantage de risque. Dès 2009, ces institutions qualifiées d'institutions financières d'importance systémique (SIFIs - Systemically Important Financial Institutions) ont été définies comme celles dont la faillite désordonnée, en raison de leur taille, complexité et de leur interconnexion systémique, causerait des troubles importants au système financier dans son ensemble et à l'activité économique ".

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Pour compléter votre réflexion, voici mon analyse du 16 mai 2010: La théâtralité Globalisation-Démocratie-Souveraineté nationale est un kit universel pour tuer de l'OMC à l'Europe. Je vous donne aussi in extenso la Chronique Economique de La Tribune de Genève du 27 mars 2023 qui prouve, si besoin en était, la justesse de ma ligne éditoriale depuis le 06 VI 06, et plus précisément la justesse du ton et du contenu de mon billet que je viens de vous écrire ci-dessus.    Il ne fallait pas être grand économiste pour savoir que depuis la fusion de Crédit Suisse avec UBS du 15 mars 2023, la Suisse se trouve sur le même chemin que l'Irlande, le Tigre Celtique, et que l'Islande, le Tigre de l'Atlantique qui ont explosé en mer après 2008. Je ne suis qu'un linguiste germaniste atterré ayant enseigné ceci en allemand appliqué entre autre en Master Grande Ecole à l'EM-S, Ecole de Management de Strasbourg, et ayant été pendant plus de 20 ans jury des Concours HEC des candidats aux Grandes Ecoles à la sortie des CPGE. Je m'étonne de n'avoir pas été une Fiche S, un Gefährder, pendant toute ma carrière dans ces milieux proactifs pasteurisés dès la naissance dans les meilleures couveuses. Le 26 janvier 2021, j'avais écrit en allemand cette analyse: Hans-Werner Sinn vom ifo-Institut scherzt über "Potentate" in "Zombie-Staaten" und verschweigt Shadow Banking und den massiven EZB bailout der too-big-to-fail Pleite-Banken seit 2008.

Chronique Economique,

 La Tribune de Genève, 27 III 2023 >>>

La Suisse face à un monstre

UBS fait peser un nouveau risque énorme sur le pays

C’est le jour d’après qui est le plus difficile. La Suisse se retrouve « avec le plus grand risque bancaire au monde », pour citer l’économiste Charles Wyplosz, l’un des plus brillants observateurs de la place financière suisse. La taille du bilan d’UBS équivaut à près de deux fois le produit intérieur brut du pays (PIB). Par comparaison, la plus grande banque des États-Unis atteint 14% du PIB du pays! C’est dire qu’une défaillance de la nouvelle UBS, si rien n’est fait, mettrait notre pays à genoux, comme ce fut le cas de l’Islande en 2008 ou de la Grèce lors de la crise des dettes souveraines. John Micklethwait et Adrian Wooldridge, respectivement rédacteur en chef et chroniqueur à l’agence de presse financière Bloomberg, le résument ainsi: « L’histoire de la régulation financière est fondamentalement une histoire de la gestion des crises. » La Réserve fédérale américaine, l’équivalent de la Banque nationale suisse (BNS), a été fondée après que le banquier John Pierpont Morgan a enfermé ses collègues dans une pièce pour trouver une solution à la crise financière de 1907. Les lois dites Glass-Steagall, séparant en des unités distinctes les banques d’investissement et les banques commerciales, sont le fait de Franklin Roosevelt au lendemain de la crise de 1929. Allégées par l’administration Clinton, elles furent en partie réintroduites en 2010 dans le Dodd-Frank Act, après l’effondrement de Lehman Brothers.

En Suisse, comme partout dans le monde, on a renforcé les exigences de fonds propres et ajusté les ratios financiers (les réserves de capital à détenir). Les graves crises de plusieurs banques cantonales des années 80, 90 et… 2000 ont amené les instituts financiers à modifier leurs pratiques dans l’octroi des prêts hypothécaires, etc. Et on a même prévu une loi spéciale pour les banques dites systémiques, « trop grandes pour faire faillite », prévoyant l’isolement, le rachat ou le démantèlement des établissements devenus insolvables. Une semaine plus tard, on est face à un monstre bancaire qui est toujours « trop grand pour faire faillite » et probablement « trop grand pour pouvoir être sauvé » par la… petite Confédération. Alors que faire?

« L’autorité de régulation doit être redoutée par les acteurs et bénéficier d’une vraie indépendance, comparable au statut de la Banque Nationale Suisse ou de l’autorité chargée de la sécurité nucléaire. » Des idées sont sur la table. Les dépôts à vue, l’épargne pour l’essentiel, doivent être protégés des activités spéculatives à hauts risques. La banque universelle, si elle subsiste, ne doit pas être exposée à des engagements commerciaux qui puissent la rendre vulnérable à des fluctuations brutales des marchés financiers. Enfin, il faut veiller à ce que l’économie bancaire soit soumise à une forte concurrence. La colère passée, la Suisse sera contrainte d’innover sur le plan régulatoire et dans les techniques financières permettant d’instaurer des coupe-feu en cas de surchauffe ou de dysfonctionnement des marchés financiers. Et surtout, l’autorité de régulation doit être redoutée par les acteurs et bénéficier d’une vraie indépendance, comparable au statut de la Banque Nationale Suisse ou de l’autorité chargée de la sécurité nucléaire.

Il est beaucoup trop tôt pour juger de la solidité de la nouvelle UBS, mais préparons-nous à une nouvelle crise financière. L’explosion de la bulle immobilière que redoute la BNS depuis plusieurs années ou l’effondrement du secteur financier non régulé [ le shadowbanking] pourraient être les prochains tremblements de terre. Seule, la Suisse ne pourra pas tout régler. Elle doit déterminer le niveau de risque auquel elle s’expose et non imaginer qu’il pourrait être nul. Elle pourrait, rêvons un peu, être à l’avant-garde afin d’éviter un nouveau dimanche noir, indigne d’un pays réputé pour son savoir-faire bancaire. <<<     

Vous voyez, cette Chronique Économique de la Tribune de Genève du 27 mars 2023 n'a rien apporté de plus que ce que je vous ai écrit ici, ou sur ce que j'avais exposé de nombreuses fois sur mon site en détail sur les lois américaines Glass Steagall obligeant la séparation des banques d'investissement, des banques commerciales et des assurances et sur le Dodd-Franck Act imposé par Bill Clinton qui avait abrogé les lois Glass Steagall et de nouveau introduit la fusion morbide de toutes les activités bancaires pour en faire des banques universelles et pour néolibéraliser à 360° à la ronde et en 3D, tout, n'importe quoi et plus encore. Dans le cadre de l'amnésie dissociative de notre société moderne évoluée, tous les textes européens se sont inspirés après le 21 juillet 2010 de l’adoption aux États-Unis du Dodd-Frank Act pour opérer l'impératif greed reset de la spéculation financière en affichant avoir le better mindset pour "déprioriser l'option de la faillite accompagnée de l'étatisation provisoire des banques concernées qui ne serait que le droit d’outrepasser les aspects concurrentiels"... des marchés "libres et non faussés fonctionnant sur l'axiome de l'information pure et parfaite". Une étatisation provisoire ferait bolchévique et violerait le modèle assurantiel prudentiel synergiel.

De toute son histoire, la Suisse n'a utilisé que CINQ fois le "Droit d'Urgence", l'équivalent du 49-3 en France. J'ai commencé la rédaction de ce nouveau mémoire lingustique sur Crédit Suisse il y a 4 semaines, après le 18 mars 2023. Seulement autour du 12 avril 2023, la Suisse se réveille, et nous trouvons dans la presse helvétique de fortes colères - il était temps - mais des colères pas pour les mêmes raisons que celles de JP Morgan Chase que je vous ai exposées plus haut. Ces éditoriaux n'expriment pas autre chose que ce que je vous ai exposé. Vous voyez, avant vous me preniez pour un sale gauchiste, maintenant vous pouvez vous raconter que je suis un plagiateur.   Greed, greed, greed.

màj du 12 avril 2023 à 16h57 -

Débâcle de Crédit Suisse >>>

La Tribune de Genève: "Le Parlement gifle le Gouvernement. La session spéciale laissera des traces sur le recours au droit d'urgence. Il y aura un avant et un après cette session sur Crédit Suisse. Désaveu cinglant, le National refuse les garanties de la Confédération. Le Conseil National [ Parlement ] a de nouveau rejeté mercredi les garanties de la Confédération pour sauver Crédit Suisse. Ce deuxième refus est définitif. Il sonne comme un désaveu cinglant de la gestion de la crise par le Conseil fédéral [ le gouvernement ]. Le vote est tombé par 103 voix contre 71 et 8 abstentions. L’alliance de la gauche avec l’UDC - Union Démocratique du Centre a coulé le projet. L’UDC a persisté jusqu’au bout dans son rejet. Le PS a dit n’avoir pas confiance dans les promesses faites en matière de fonds propre et de bonus." En Suisse, l'avis du Législatif est contraignant, ce n'est pas comme en France, surtout sous Macron-1 et Macron-2. Mais le gouvernement suisse, le Conseil fédéral, a confirmé le 19 avril 2023 "la valeur symbolique du vote du Parlement", le Conseil national. Que va-t-il arriver maintenant de Crédit Suisse en faillite placé sous respirateur artificiel? Bankrun? Bankrun = moins 63 Milliards pour 1er trimstre 2023, après... moins 111 Milliards au 4ème trimestre 2022. Crise financière helvétique? Décrochage des banques interconnectées? Reload de l'année-Lehman 2008 qui va devenir l'année-Crédit Suisse 2023 ?  Je ne me fais pas d'illusion. Maintenant encore plus qu'avant le 15 mars 2023, le risque d'une crise systémique est encore plus grand, et le gouvernement suisse agira par Ordonnance et garantira pour un montant encore plus élevé, qui servira à la méga banque UBS + la momie de Crédit Suisse.

màj du 12 avril 2023 à 18h >>> Une enquête s’impose sur Crédit Suisse >>>

"Après avoir désavoué le Conseil fédéral, le parlement doit faire toute la lumière sur cette débâcle. Il en va de son devoir de haute surveillance. «Le Droit d’Urgence, c’est devenu le 49.3 du Conseil fédéral.» La déclaration est signée du Conseiller national Yves Nidegger (UDC/GE) et en dit long sur le ressenti des élus à Berne après la gestion du fiasco de Credit Suisse. En forçant le rachat de la banque par UBS, le gouvernement a mis sur la touche le parlement. Mercredi ce dernier s’est vengé en refusant de lui donner son blanc-seing. À lui désormais de reprendre la main.
C’est pour cela qu’une commission d’enquête parlementaire (CEP) est nécessaire. La CEP, c’est l’arme la plus puissante du Législatif. Elle n’a été utilisée qu’à cinq reprises dans l’histoire. Et le tollé provoqué par la chute du numéro deux bancaire helvétique mérite qu’elle soit dégainée une nouvelle fois. Et que les partis tiennent parole.
Car après les annonces fracassantes du début, on sent poindre ici ou là des doutes sur la nécessité de sa mise sur pied. Alors que la décision aurait pu être prise durant cette session extraordinaire, voilà que le Conseil des États a préféré la reporter au début de l’été. Comme pour mieux calmer les ardeurs des plus frondeurs du parlement.
Soyons clairs: si le gouvernement a le droit d’utiliser le Droit d’Urgence, le parlement a le devoir de s’assurer que tout a été fait dans les règles. L’Assemblée fédérale exerce en effet la haute surveillance sur les finances de la Confédération, mais aussi sur la gestion du Conseil fédéral. Face à un scandale au retentissement international où des centaines de milliards de francs ont été engagés, refuser une CEP signifierait que le parlement se défausse de ses responsabilités. Pire, cela augmenterait la colère de la population en l’alimentant d’un sentiment malsain: plutôt que de faire toute la lumière sur l’affaire, on préfère cacher la poussière sous le tapis.
"

màj du 28 avril 2023 >>>  Faillite de SVB - Silicon Valley Bank  /  La Fed' admet des ratés dans la supervision

Je pensais avoir terminé la rédaction de mon mémoire de 82 pages commencé vers le 15 mars 2023, mais La Tribune de Genève vient de publier un article que je vous donne in extenso. L'autocritique, le coming out de la Fed', la Banque Centrale des USA, mais surtout le coming out en calque des médias, enfin, de La Tribune de Genève, ne m'étonne pas dans le fond, mais il m'étonne dans la forme. L'une des épines dorsales de mon site depuis le 06 VI 06 est d'observer le (non)-contrôle, la (non)-réglementation, la (non)-supervision bancaire, des marchés et des flux financiers, qui détruisent le Travail et l'énergie des humains qui vivent sur notre planète. Plus haut je vous ai plusieurs fois répété que depuis l'année-Lehman 2008 tout est fait pour ne pas appliquer les nouvelles normes prudentielles comptables recommandées par le Comité de Bâle de la BRI-Banque des Règlements Internationaux dans le cadre de Bâle III. Ttout est fait pour progroger jusqu'à 2035 ou encore plus tard les normes du Paquet Bancaire européen de la Commission Européenne et du Conseil Européen. Il est presque drôle de lire comment la Fed' esssaye de se disculper en faisant amende honorable. Non. C'est à hurler. Non, ce n'est pas de l'amateurisme de la part de la Fed', c'est greed, greed, greed. C'est criminel. Alors que la faillite de Crédit Suisse est tellement plus énorme que celle de la SVB - Silicon Valley Bank, il n'y a pas d'autocritique de la BNS - Banque Nationale Suisse, ni de la Finma et de la ComCo suisses, ni de la BCE - Banque Centrale Européenne, ni des autorités de supervision bancaire européennes.  Voici l'article de la Tribune de Genève, je vous ai juste mis quelques passages en caractères gras: >>>

La Réserve fédérale a souligné l’incapacité de la direction de SVB,
             mais reconnaît aussi des lacunes dans sa supervision de la banque.

La Réserve fédérale (Fed) a reconnu vendredi, dans un rapport concernant la faillite de la banque américaine SVB, une série de ratés de la part de son organisme de supervision qui ne lui ont pas permis d’agir à temps pour éviter la chute de l’établissement. Certes, la Fed souligne en premier lieu l’incapacité de la direction de Silicon Valley Bank (SVB) à « gérer leurs risques » mais elle reconnaît également ne pas avoir pris les décisions appropriées une fois les risques connus. Mais elle admet aussi avoir sa part de responsabilité dans cette faillite qui a fait trembler pendant plusieurs semaines le système bancaire américain et continue d’avoir des répercussions. En premier lieu, les « superviseurs n’ont pas pleinement apprécié l’étendue des vulnérabilités » de la banque, estime le rapport, à mesure que cette dernière gagnait « en taille et en complexité ».

Décisions nécessaires  -  Mais plus encore, quand bien même « les vulnérabilités ont été identifiées », son organisme de supervision n’a pas « réagi suffisamment pour s’assurer que SVB avait réglé suffisamment rapidement les problèmes » soulevés. « La Réserve fédérale n’a pas su prendre les décisions suffisamment fortes qui étaient nécessaires », a reconnu le vice-président de la Fed, en charge de la supervision, Michael Barr, dans un courrier accompagnant le rapport. « Je salue ce rapport approfondi et autocritique, et je suis d’accord et soutiens les recommandations visant à renforcer nos règles et nos pratiques de supervision », a de son côté déclaré le président de la Fed, Jerome Powell, cité dans un communiqué. Le rapport propose en effet une série d’actions à mettre en place par la Banque centrale américaine, notamment en imposant un renforcement des réserves concernant les banques de taille moyenne. Jusqu’ici les États-Unis imposaient l’application des règles dites de « Bâle III » uniquement à ses plus gros établissements, une quinzaine au total.
« Bâle III »  -  « Bâle III », vaste éventail de réformes internationales du secteur bancaire, a été engagé après la crise financière de 2008-2009 afin de renforcer la solidité des banques. De nombreuses mesures ont été prises mais certaines réformes doivent encore être finalisées, tout particulièrement aux États-Unis. Mais la faillite de plusieurs banques régionales, dans la foulée de la chute de SVB, et les difficultés que traversent une autre, First Republic Bank, l’incitent désormais à « renforcer la résilience du système financier et ne pas se concentrer uniquement sur des risques spécifiques ». « Après la faillite de Silicon Valley Bank, nous devons renforcer la supervision et la régulation de la Réserve fédérale en nous basant sur ce que nous avons appris », a souligné Michael Barr, ajoutant que ce rapport était « la première étape de ce processus ».  
[ mon commentaire: ..."la 1ère étape du processus" 15 ans après la krach planétaire financier de 2008 !  Pour moi, la direction de la Fed' doit passer devant les tribunaux. ]

Les propositions en ce sens sont prévues dans un second temps  -  Plus largement, le rapport rappelle néanmoins que le système financier américain reste « solide et résilient, avec un niveau de capital et de liquidité élevé », ajoutant que SVB était « une exception du fait de son modèle commercial très concentré ».    <<<

màj du 5 mai 2023: La préservation des Îles Galápagos et Crédit Suisse

Suisse, le Tigre Alpin en mort cérébrale - UBS: too-big-to-fail, too-big-to-survive, too-big-to-jail

Et la Taxe Tobin?

Ne vous inquiétez pas, vous pouvez vous dispenser de me traiter de bolchéwokiste d'extrême-gauche ultra, ce secteur linguistique "Taxe Tobin" n'est même pas un indice factoriel chez ChatGPT, il ne reste que mon analyse que j'avais rédigée le 15 novembre 2008 pour l'évoquer >>> Le G20 oublie la Taxe Tobin Spahn contre les spéculations systémiques et la Taxe Tobin . ChatGPT non plus, n'est pas capable de s'imaginer les sons et les signes du langage de l'Homme de Neanderthal. Pourtant à chaque nanoseconde les banques et le dark pool opèrent des transactions systémiques financières intercontinentales qui elles aussi ne disposent pas de sons ni de signes humains les identifiant à une activité économique réelle. Le Neanderthalien et l'hybride Etat-Spéculateur ont un problème commun, ils ne foulent pas le sol disposé exactement entre sous-sol et hors-sol.

Du moment Minsky 2008 au moment Minsky 2023 - 15 ans de Sponsoring d'Etat de la criminalité spéculative financière

Tous les gouvernements de la planète n'imposent toujours pas au moins les 9% de Fonds propres réglementaires Bâle III. Ce n'est pas du snacking linguistique si je vous expose donc depuis 2008 que tous les gouvernements de la planète sponsorisent les marchés financiers spéculatifs des banques, du shadow banking et du dark pool. En plus du laxisme institutionnel... je vous invite à lire la suite dans mon nouveau billet.

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Ci-dessous je vous ouvre quelques fenêtres sur quelques uns des... 1000 procès actuels et de ceux à venir contre Crédit Suisse et contre UBS. Mais je pense qu'il faudrait créer pour le système bancaire et financier mondial un genre de Cour Internationale de Justice de La Haye. On ne peut pas se contenter de chercher des noises à un minus de Kerviel ou d'Abodoli ou comme en France avec Macron de casser la gueule aux chômeurs, aux migrants, aux retraités. Mais bon, Jean Monnet, le "père de l'Europe" qui a monétisé l'Europe, avait lui-même entrainé trois fois, en tant que directeur de banque, des banques dans la faillite, avant qu'il ne devienne un bandit politique à un niveau supérieur plus élégant.

màj du 18 avril 2023 >>> A&M décroche un mandat de la Confédération pour la fusion UBS-CS

Voici le direct de La Tribune de Genève d'aujourd'hui >>> "Le cabinet de conseil Alvarez & Marsal (A&M) a décroché un mandat de la Confédération dans le cadre de l’absorption annoncée le 19 mars dernier de Credit Suisse (CS) par son rival UBS. Dans ses considérants, le mandataire a souligné la nécessité de « conseils et de soutien économique à court terme » pour la mise en oeuvre contractuelle de l’octroi des garanties financières de plus de 200 milliards de francs dans le cadre de l’opération. La Confédération s’était par ailleurs engagée à couvrir des pertes à hauteur de 9 milliards, après les 5 premiers milliards déboursés par UBS." Nous voilà au point de départ de mon analyse que j'ai commencée vers le 18 mars 2023. Entre le 15 et le 19 mars, les médias communiquaient effectivement sur un montant de CHF 200 Milliards de garanties publiques et de la BNS - Banque Nationale Suisse, mais rapidement le chiffre de 109 Milliard tournait partout dans toutes les langues.   209   Milliards   de   garanties   publiques   pour   UBS-CS   représentent...   43%   du   PIB   de   la   Suisse.    Nous verrons le pourcentage de garanties publiques accordées pour les banques en faillite-fusion en France ou en Allemagne quand ce sera le tour de Société Générale, BNP Paribas, BP-CE - Banque Populaire Craisse d'Epargne ou Deutsche Bank, évidemment, et Commerzbank, etc.

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màj du 28 mars 2023  >>>

Vous voyez les "à coups" précurseurs d'une nouvelle crise financière majeure s'accumulent. C'est de nouveau autour de Société Générale, BNP Paribas, en fait autour de plus de 85 instituts bancaires. La passivité de connivence des régulateurs financiers publics est à nouveau mise en avant et à dénoncer. Notre modèle de société détruit la planète. J'ai honte pour les jeunes qui nous suivent.

Article des DNA de ce mardi 28 mars 2023   >>>  "C'est « la plus grosse opération de l'histoire du PNF » : le parquet national financier a mené mardi matin, à Paris et à La Défense, des perquisitions massives visant cinq banques majeures en France, soupçonnées de fraude fiscale aggravée. Les établissements en question sont la BNP Paribas, Exane (gestionnaire de fonds, filiale de la BNP), Société Générale, Natixis et HSBC."   <<<     

Ce gigantesque hold-up fiscal des CumEx/CumCum est estimé pour la France à € 100 milliards. Pour compléter ce tableau des soutiens politiques à la criminalité financière des banques et à la fraude fiscale des systèmes bancaires, je vous mets un extrait de ce que j'avais écrit le 13 août 2020 dans I want my Europe back - L'Europe catallactique, le Dumping Humain et le pishing intégral en bande organisée - "Adults in the room" de Costa-Gavras au sujet du plus grand scandale financier de toute l'Allemagne depuis 1945 et dans lequel le chancelier actuel Olaf Scholz et la chancelière Angela Merkel avaient trempé.

Je me cite:     >>> Après Schulz vient Scholz. Aujourd'hui, c'est au tour de Olaf Scholz, SPD, Ministre des Finances de la Große Koalition Merkel en Allemagne. Il était au courant dans l'affaire Wirecard déjà depuis quelques années des "fraudes, des falsifications des bilans comptables, des manipulations de marché et des fraudes commerciales en bande organisée" de cette entreprise [ <<< libellé officiel des griefs sans erreurs de traduction depuis l'allemand, j'ai été traducteur juridique dans ma carrière pour l'OEB - Office Européen des Brevets ]. Olaf Scholz n'avait pas retransmis plus de 1000 signalements qui lui avaient été officiellement confiés. Wirecard AG est une fintech, une entreprise de technologies et services financiers dont le siège est en Allemagne. Elle propose des services de risk management, de production de cartes de crédit et de traitement des transactions. Wirecard a falsifié ses bilans au moins ces 6 dernières années mais a toujours publié une croissance parfaitement linéaire grâce au cabinet d'audit EY.  Ernst & Young - EY est l'un des plus importants cabinets d'audit financier et de conseil au monde. Membre du Big Four, il est le troisième plus important réseau mondial en termes de chiffre d'affaires en 2017, et est sur terre l'incarnation la plus absolue de T.I.N.A. - There Is No Alternative. [note du 30 mars 2023: l'équivalent du "réforme incontournable" de Macron ]. La faillite de Wirecard est pour l'instant le "plus grand scandale financier de l'histoire de l'Allemagne depuis 1945". J'ai mis entre guillemets le "plus grand scandale financier de l'histoire de l'Allemagne depuis 1945" parce que les influenceurs et la bande du pishing organisé font passer dans tous les médias cette qualification de la réalité sans l'ombre d'un atermoiement convulsif. Mais les pouvoirs publics allemands ont racheté pour 700 milliards d'€ la Hypo Real Estate après sa faillite en 2008 pour ensuite juste la liquider et pour tout perdre sur le dos des contribuables. La Hypo Real Estate était la 8ème banque allemande, la Deutsche Bank est la première. L'Allemagne présentée mondialement comme Le Pays Vertueux de la planète n'est qu'un mythe, dont nous n'aurons même pas à nous débarrasser sous cette forme de son réel, car elle s'effondrera d'elle-même, ce qu'elle a commencé à faire 6 mois avant le 4 septembre 2019. Son plan de relance suite à la Crise du Covid-19 est de 1000 milliards et tellement "disproportionné" face au plan français, ce n'est pas juste de la prévoyance, c'est de la panique à tombeau ouvert. [ En mars 2023 le Parlement allemand vient de rouvrir une enquête à charge contre Olaf Scholz dans l'affaire de Wirecard ]

Il vient tout récemment d'être révélé en septembre 2020 que Olaf Scholz a aussi été directement impliqué avec la banque hambourgeoise Warburg Bank en sa qualité de maire de Hambourg dans le scandale des CumEx en 2016 qui a coûté des milliards au fisc. Après ses interventions auprès de l'autorité financière de la ville-état de Hambourg, cette autorité avait subitement cessé ses poursuites contre la Warburg Bank. L'ex-co-dirigeant de Wirecard en fuite est recherché par Interpol depuis 2 mois. Depuis une semaine, Olaf Scholz est désigné par son parti le SPD comme le prochain candidat à la chancellerie allemande dont l'élection aura lieu dans un an. Le pantouflage public-privé et privé-public est le toc naturel et génétique de tous nos gouvernements. Alors que l'étau se refermait sur Wirecard, son co-dirigeant Markus Braun avait obtenu en septembre 2019 une audience auprès du... Secrétaire d'État aux Finances Jörg Kukies... et ancien vice-président de Goldman Sachs Deutschland und Österreich de 2000 à 2018 où il était responsable des... produits financiers dérivés CDS/CDO, etc. L'ancien ministre allemand de l'économie Karl-Theodor zu Guttenberg, qui travaille pour différents lobbies financiers et pour Wirecard comme consultant, après avoir dû quitter le gouvernement à cause d'un scandale au faux CV, avait plusieurs fois téléphoné personnellement à la chancelière allemande Angela Merkel pour lui demander son soutien en faveur de l'introduction en Chine de Wirecard. Lors de son voyage en Chine fin septembre 2019, Angela Merkel avait alors fait officiellement auprès du dirigeant chinois 习近平, Xi Jinping, du lobbying en faveur de Wirecard alors que le Financial Times avait largement révélé les faits dès janvier 2019. Suite aux révélations du Financial Times, la réaction de l'autorité allemande de supervision financière, la BaFin, avait été d'appuyer une plainte de Wirecard contre... les deux lanceurs d'alertes. L'ancien Chef des services secrets allemands et responsable à la chancellerie pour les questions de sécurité, Klaus-Dieter Fritsche, avait obtenu en août 2019 une audience au département des finances du ministère de l'économie. A cette époque il était déjà retraité mais travaillait pour un lobby financier dont il a perçu des honoraires pour cet entretien.

La faillite de Wirecard coûte aussi plusieurs milliards d'€ et 5000 employés ont perdu leur travail. Il est aujourd'hui démontré que Wirecard était déjà insolvable en 2008, ce qui ne l'avait pas empêchée d'entrer en 2018 dans le DAX - Deutscher AktienindeX qui est le principal indice boursier allemand. La valeur du DAX est fondée sur le cours des actions des 30 plus importantes entreprises cotées à la Bourse de Francfort. Wirecard est insolvable depuis 2008... et il en est de même pour la Deutsche Bank. L'action de Wirecard est passée de 200 € à 2 €... il en est de même pour la Deutsche Bank. Le prochain scandale historique de l'Allemagne sera la déclaration officielle de la faillite de la Deutsche Bank - anciennement dirigée par Joe Ackermann - qui est en faillite technique depuis 2008 et dont l'action a aussi perdu ~~ 100% de sa valeur de 2008. [ En mars 2023 le Parlement allemand vient de réouvrir une enquête à charge contre Olaf Scholz dans l'affaire des Cum-Ex ]   <<<  

màj du 14 juin 2023: Le procureur général de Cologne vient de lancer une grande razzia avec plus de 60 enquêteurs contre le siège allemand de la filiale de Natixis, la banque d'investissement française en rapport avec le blanchiment d'argent et les scandales CumEx et Cumcum, la fraude fiscale à très grande échelle mise en œuvre par les banques.

màj du 10 juillet 2023: Credit Suisse dissimulait les bonus. Un document de la Finma - l'Autorité helvétique fédérale de surveillance des marchés financiers montre comment Credit Suisse distribuait des bonus sans les déclarer... mais... les plus élevés ne devront pas être remboursés. Payés en cash, le conseil d’administration de Crédit Suisse s’en tire bien, sa fraude fiscale gigantesque n'encourt aucune mesure de "rétorsion", le gouvernement suisse, les deux chambres helvétiques ferment les yeux, business as usual. Je n'ai qu'un commentaire à faire: Cosi fan tutte, dans la plus pure tradition opératique bancaire.

màj du 8 août 2023: La Réserve fédérale a notamment constaté que Crédit Suisse n'avait pas un modèles de gestion des risques adéquat et manquait de collaborateurs expérimentés. L'autorité de surveillance britannique a critiqué le fait que le Crédit Suisse n'avait pas suffisamment appris des cas précédents et n'avait pas remédié aux lacunes déjà évoquées.

Aux États-Unis, la Fed' a infligé à UBS une amendé de $ 268,5 millions / € 242,3 millions d'euros. En GB, la Prudential Regulation Authority a infligé une amende record de 87 millions de livres / € 101 millions

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Je vous invite à lire quelques une de mes analyses passées qui n'ont pas vieilli

  1. du 17. janvier 2010: Road to serfdom: Shadow Finances, nostalgies de l'Association de Libre Echange et de l'épiphane Dictature du Prolétariat
  2. du 31 décembre 2009:   Obama confisque la Fed', la création monétaire au profit des banques - McCain veut rétablir le Glass-Steagall Act
  3. du 29 mars 2009: G20 - L'effondrement du système ordolibéral a commencé en 2006 - Ce n'est pas la Crise des subprimes, des banques...
  4. du 24 mai 2010:   Destruction par les Marchés - Les Réformes vides des marchés financiers de l'Allemagne, de l'Europe, des USA
  5. du 22. juin 2010:   Parlement Européen: Révolte des Euro-Députés contre le lobby financier qui siège à la Commission de Bruxelles
  6. du 5 juillet 2010:   Le Commissaire Européen au Marché Intérieur offre au lobby financier le Groupe d'Experts en affaires bancaires
  7. du 28. décembre 2010De l'illusion suprématiste de la concurrence libre non-faussée et de la pure information parfaite à l'Europe des lobbies
  8. du 30. août 2011:   Christine Lagarde, FMI, et l'Autorité Bancaire Européenne, ABE, préparent la nationalisation des dettes des banques européennes en faillite
  9. du 23 mai 2009:   Nouvelle Monnaie de référence: G20 illégitime, G192 de l'ONU inutile, BRI parasecrète, Conférence Bilderberg secrète
  10. du 24 octobre 2009:   IASB, IFRS, Solvency II, Bâle II: Victoire de la Lutte des classes financières - Droit de cacher les risques
  11. du 15. novembre 2008:   Le G20 oublie la Taxe Tobin Spahn contre les spéculations systémiques et la Taxe Tobin
  12. du 29. octobre 2008Développement prudentiel durable - Mythologie de Bretton Woods 2 - Banqeroute d'État des USA
  13. du 11 septembre 2012:   Deutsche Bank, la plus grande banque du monde et le modèle ultralibéral, crée sa bad bank / First Day of reckoning
  14. du19 septembre 2020: De l'année-Lehman 2008 à l'aubaine du Covid-19 jusqu'aux Quick Fix - l'Europe poursuit sa politique proactive pour le shadow banking et la spéculation financière

ntNote(s)

  1. ^ KASIMIR MALÉVITCH    (1878-1935, artiste peintre)   Le suprématisme, telle est l'affirmation magistrale de la quasi totalité des œuvres exposées à   0,10   (dix exposants à l'origine, dont Tatline avec ses « Contre-reliefs », chacun s'attachant à découvrir le degré zéro de leur art), et surtout du Carré noir sur fond blanc, disposé, comme une icône, à un coin de la pièce. Ce tableau clé de l'art moderne articule en quelque sorte toutes les questions qui ont intéressé Malévitch depuis sa découverte du cubisme, déclarant à la fois toutes les conditions essentielles de la peinture. La tableau est un déictique, ou, pour parler comme les linguistes, un index (à savoir un signe dont la signification dépend de sa co-présence avec son référent ou le contexte physique de son énonciation – tel « ici » ou « toi ») : la figure du carré est un index du cadre (carré et cadre ont la même source étymologique), mais c'est aussi un index du support lui-même (le tableau est lui-même carré), à savoir de la surface physique du tableau. Plus encore que dans le décor d'opéra, parce que cette fois-ci de manière délibérée, il y a adéquation totale entre « image » et champ, et donc suppression de l'opposition figure/fond sur laquelle se fonde l'esthétique occidentale depuis la Grèce antique. Du même coup, toute idée de composition traditionnelle est abolie : la figure est donnée en même temps que sa surface d'inscription, elle en est comme le produit logique, et, par voie de conséquence, toute illusion est abolie, la surface du tableau ne se creuse pas optiquement parce que l'œil du spectateur est constamment rappelé à la surface par la simple déclaration de cette surface que constitue le carré noir inscrit dans le carré blanc. Malévitch devance avec son Carré noir ce qu'on nommera la logique « déductiviste » dans la peinture américaine des années 1960.
  2. ^ Quelqu'un se souvient que la France de Napoléon III et de Jules Ferry avait fait la guerre à la Chine, alors qu'elle n'était même pas capable de récupérer l'Alsace et la Lorraine perdues en 1870? La guerre franco-chinoise oppose la France de la IIIème République à la Chine de la dynastie Qing entre septembre 1881 et juin 1885. Elle résulte des efforts français en vue de prendre le contrôle du fleuve Rouge qui relie Hanoï à la province du Yunnan en Chine. Cette guerre avait créé l'Indochine française.

5. mai 2020

Après le Covid-19, c'est au tour de la Deutsche Bank de mourir - Chaos économique et financier 2020-21

La Deutsche Bank est à l'économie mondiale ce que Covid-19 est à l'humanité.

Je traite sur mon site en ligne depuis le 06 VI 06 principalement les questions économiques, financières, européennes et mondiales, mais aussi les questions sociales et du Travail, et écologiques comme celles de la biodiversité ou des ethnocides biotechnologiques, de la mutagénèse et des nécrotechnologies.

Depuis ladite Crise-des-Subprimes de l'année-Lehman 2008, je suis aussi de près les GSIBs, les banques systémiques allemandes, françaises, suédoises qui ont avec la complicité de l'Euro-Groupe et Mario Draghi - à cette époque PDG de Goldman Sachs Europe - poussé à la banqueroute d’État la Grèce, l'Espagne, le Portugal et l'Italie, ou les 3 Républiques Baltes pour les banques suédoises. En remerciement de toutes ses actions financières criminelles, Mario Draghi a été promu Directeur de la BCE. C'était le plus sûr moyen pour occulter la criminalité généralisée de tout le système financier spéculatif mis en place par les spéculateurs globaux et les grands influenceurs des Communautés Européennes dirigés par nos gouvernants des États-Membres de l'UE guidés intellectuellement par une phénoménologie de confort.

En 2008 la Deutsche Bank était la plus grande banque du monde pour sa Bilanz-Summe et promettait un rendement opérationnel de... 25% avec à sa tête le plus grand criminel financier de tous les temps, Joe Ackermann. En économie une excellente entreprise fait une marge opérationnelle après impôts de 3 à 4%.

Son modèle économique était juste fondé sur les produits financiers titrisés, CDS/CDO/LBO/OTC/RMBS... La filiale DWS détenue à 100% par Deutsche Bank n'est qu'un hedge-fond réalisant 94% des opérations de la Deutsche Bank.

Bien sûr la Deutsche Bank était dans cette comorbidité contaminée en tête du cartel qui a triché en manipulant le Libor et l'Euribor et de la fraude fiscale aux dividendes, dite des CumEx. La DWS est la façade pour la Deutsche Bank, une société-écran au même titre que les sociétés-boîte aux lettres des Îles Caïmans. La Deutsche Bank risque aux USA une amende de $ 200 milliards. L'action de la Deutsche Bank a perdu 100% en 10 ans et ne vaut plus rien depuis quelques années. La valeur boursière de la Deutsche Bank est égale au 1/4 de la valeur boursière de Adidas. Pour augmenter la réalité de ce bilan macabre, une action de la Deutsche Bank vaut 5,83 € alors qu'une action de Adidas vaut 188,55 € au 4 avril 2020.

Quand la Deutsche Bank, en faillite technique depuis 2008, va, suite à la crise économique et financière induite par la crise du Covid-19, définitivement capituler, elle va entrainer toutes ces autres banques systémiques avec elle, qui elles-mêmes sont, comme par exemple la Société Générale ou BNP Paribas, tout autant en faillite technique depuis 2008. La Deutsche Bank a de nouveau enregistré 5 années consécutives de pertes et € 5,73 milliards pour l'année 2019 et sa filiale DWS a enregistré € 6,93 milliards de pertes pour 2019. La bad bank, la "structure de défaisance", de la Deutsche Bank essaye de masquer depuis 2008 de plus en plus des centaines de milliards de ses cadavres toxiques, pourris et irrécouvrables. Il y a eu trois décades perdues et un PIB furtif, fictif et d'initié profitant exclusivement aux GSIBs = Global Systemically Important Banks. Pour la Société Générale, sa bad bank Inter Conseil Europe masque ses "actifs cantonnés" à La Tour de la Défense à Paris.

Il n'y a de toutes façons pas eu de reprise économique depuis 2008 et la France a cultivé son ultime excellence, son économie de guerre.
Si vous cherchez sur google pas de reprise économique mon site est en page 2 ligne 2 depuis 2014, il a été en page 1 de 2008 à 2014.
Le day of reckoning approche. Et celui du worst case scenario aussi. Plus personne ne pourra masquer ses aérosols. Santé.
En Europe il y a quelques milliers de milliards de cadavres masqués dans les bad banks qui devront être vidés.
La stratégie Bilderberg de 2009, la "faillite par les marchés", était un passe-temps
pour se renflouer en pillant les États avec leurs plans d'austérité.
57% des français ont boudé les urnes en 2017 et 2019.
100% évaluent leur plasticité devant la mort.
 

A gauche le graphique publié par le FMI. A droite, une image du Corona Virus Covid-19.

 

8. juillet 2018

Deutsche Bank - de la faillite de la plus grande banque du monde à la Renégociation des Traités Européens

Depuis l'année Lehman-2008, l'année de ladite Crise des Subprimes, la France a 1,5 million de plus de chômeurs. Lehman Brothers est le nom de la banque américaine qui a fait faillite en 1er en 2008 et qui n'a pas été "sauvée". En 2012 le bail-out des banques, leur "sauvetage", avait déjà coûté en Europe 37% du PIB européen selon le Communiqué de Michel Barnier, UMP, Commissaire Européen au marché intérieur. Le bail-out ne représente que des fonds perdus à jamais. Aujourd'hui le PIB européen est de 14.000 milliards et aucune banque n'est sauvée.

Et ce ne sont pas les versements de presque 17.000 milliards de Quantitative Easing - Facilitations Quantitatives de la BCE directement aux banques, aux assurances, aux investisseurs institutionnels qui ont initié le moindre des "ruissellements" vers de l'économie réelle. Les banques ont fait de la trésorerie et ont mis sur le marché encore plus de produits financiers titrisés dérivés.  Depuis 2008 tout le monde raconte que "la croissance est de retour". La BCE a simplement racheté par milliers de milliards par paquets (opérations "Grosse Bertha" et "Bazooka", OMT, LTRO, Emergency Liquidity Assitance... etc) et à hauteur de 100 milliards d'€ par mois depuis 10 ans aux banques leurs toxiques, leurs cadavres pourris et irrécouvrables. Selon la FAO il faut 10 milliards pour éradiquer la faim dans le monde. Et plus la BCE en rachetait plus les banques remettaient au grand jour de nouveaux cadavres en fonction des maturités de ces produits financiers titrisés dérivés et de leurs échéances en en faisant aussi transiter dans leurs bad banks domiciliées sur le territoire national, à la Tour de la Défense à Paris pour les "actifs cantonnés" de la Société Générale, ou tout officiellement et légalement dans des espaces off-shore.

L'Europe, en violation de ses statuts, attributions, fonctions dévolus par les Traités et Directives Européenne est devenue sur le dos des Européens une Europe Providence Bancaire. Il n'est donc pas étonnant que des gens comme Macron et ses centaines de têtards de la finance sont des destructeurs affines de l’État Providence, du Welfare State, car "tous ces pauvres coûtent un fric de dingue" selon Macron en personne. Il faut bien financer ces dettes et pertes des banques et la BCE Bad Bank. Du Traité de Lisbonne à la Bad Bank de la BCE, l'Européen libre et non faussé va payer pendant 80 ans pour rembourser cette criminalité spéculative des marchés financiers dérivés qui a rendu totalement serviles les États et la société. Je pense que vous ne vous êtes pas non plus laissés duper par la théorie du "ruissellement" chère à Macron selon laquelle 1 € offert aux riches va créer de l'activité économique, de l'emploi, de la richesse, du bonheur.

L'effet "Macron" dit de percolation, du trickle-down-effect, du ruissellement vers le bas, selon lequel les liquidités financières et fiscales, qu'elles soient issues de la BCE ou des cadeaux fiscaux comme le CICE - Crédit d'Impôt Croissance Emploi, ou des cadeaux donnés directement aux riches comme la suppression de l'ISF par Macron n'ont jamais inversé la tendance. Il n'y a premièrement pas de croissance depuis 2008 et deuxièmement les banques, les assurances et les investisseurs institutionnels ont inventé, créé et déversé sur les marchés financiers encore x-fois plus de produits dérivés financiers titrisés à l'image des Subprimes qui ont fait tomber les économies nationales, régionales et mondiale dans ce qui a déjà été la plus grosse crise économique de toute l'histoire de l'humanité. A cette plus grande crise économique de l'histoire de l'humanité s'est ajouté le plus grand transfert de l'histoire de l'humanité de la dette privée vers la dette publique qui dure aussi maintenant depuis 10 ans et qui n'est toujours pas achevé. Dès 2012, cette dite Crise des Subprimes avait déjà détruit plus d'actifs que la Seconde Guerre mondiale. C'est à dire que c'est nous, ce sont nous les 99%, qui payons pour racheter les pertes privées, les cadavres des banques. Nous le payons directement et en laissant dépecer (par l'abstentionnisme des 57% aux élections par exemple) de tous leurs moyens les services publics et les fonctions régaliennes des États.

Vous comprenez ainsi l'empressement du Président Macron à privatiser tout ce qu'il a envie et à vider d'abord par avance les services publics en les conduisant vers un pourrissement forcé parce qu'on les prive de leurs moyens pour fonctionner. Il est plus drôle pour ces gens là, les sous-élus à majorité électorale congrue, d'organiser le dumping humain comme nouveau modèle social européen qu'ils proposent comme une victoire européenne, puisque ça ne leur coûte rien et qu'ils peuvent encore x-fois plus laisser faire et laisser gagner, qu'ils soient spéculateurs ou investisseurs. Ces Macrons et leurs sosies chantent les bien-faits de toute privatisation, mais vous cachent qu'elles servent à financer la nationalisation historique des pertes des banques. Ils chantent les vertus de la libre circulation et de la concurrence libre et non faussée introduites et garanties par les Traités et Directives Européennes, mais vous cachent qu'ils sont eux-mêmes les plus grands acteurs de la falsification des marchés et qu'ils obligent les pouvoirs publics et européens à racheter depuis 10 ans les dettes et pertes des banques. Ils détournent comme ils le veulent les Traités et Directives Européennes, mais vous prennent pour un bolchevik si vous pensez à Renégocier les Traités Européens. Leur humanisme automatique providentiel des marchés et du ruissellement sont des fakes. Ces sont des illusions suprématistes. Le rédacteur en chef de ce journal mortuaire, Macron, doit donc être entendu et doit en répondre devant la population française et européenne en vertu de la Loi sur les fake news. Je suis un Insoumis actif depuis au moins 1992. Ils organisent depuis 10 ans la destruction par les marchés et cette Europe Providence Bancaire, ce communisme monétaire sélectif, engraisse la spéculation et la libre circulation des capitaux sur le dos des contribuables.

Pour rendre plus crédibles ces excavations systémiques exécutées par les pouvoirs publics et européens dans l’État, dans le fonctionnement de l’État, dans le tissus social, dans la population, les gouvernements comme celui de Macron se débrouillent pour rendre responsables de cette situation pourrie des morceaux choisis parmi des groupes sociaux comme par exemple les cheminots en France. Car ces facilitations quantitatives, ces liquidités financières sont données aux banques en leur rachetant directement ou sur le Second Marché une partie, qui n'en finit jamais de croitre, de leurs produits financiers toxiques et irrécouvrables et qui ne sont que des pertes. Ces pertes surplombent de très haut, surtout pour les banques systémiques, leurs actifs. C'est pourquoi l'on doit simplement s'avouer que depuis 2008 toutes ces banques systémiques, mais bien d'autres aussi, sont en faillite technique. En fait on soutient avec un poumon artificiel un mort et personne ne sait exactement à quel degré il est mort, car personne, ni les banques elles-mêmes maintenant, ne sait vraiment quantifier les toxiques "dormants" dans la masse des porte-feuilles des produits financiers dérivés titrisés. Ces produits financiers dérivés sont des macédoines de la mort, avec un peu du cadavre d'ici, un peu du cadavre d'en face, un peu du cadavre de là-bas, le tout bien mixé avec une valeur positive par ici et une valeur positive par là.

Et comme de tout mort, on n'attend pas qu'il ressuscite ou tout au moins qu'il bouge, on ne lui demande aucune contre-partie pour cet oxygène des facilitations quantitatives, on n'impose aux banques aucune régulation et aucun contrôle règlementaire, même si on a inventé les normes prudentielles Bâle III. Ces normes prudentielles Bâle III avaient voulu imposer un dispositif règlementaire international pour les banques et un fonds propre règlementaire pouvant aller jusqu'à 9% pour les banques systémiques, mais elles ont été petit à petit amendées et totalement vidées de leur substance par la force des lobbies de la finance et avec la collusion directe des gouvernements nationaux et in fine directement de la Commission Européenne le 24 octobre 2017.

Donc, personne n'a à s'insurger contre un programme politique de Renégociations des Traités Européens, puisque il fait partie des habitudes de la Commission Européenne, de la BCE, des gouvernements nationaux d'outrepasser ou d'aliéner les Traités et Directives Européennes ou de s'arroger des fonctions qui ne sont pas prévues dans ces Traités et Directives. Ceci fera cet été l'objet d'un article de ma part dans le quel je vais dresser un catalogue significatif, avec lequel le citoyen pourra construire son indignation et son exigence en direction de la Renégociations des Traités et Directives, puisque ceux-ci sont élastiques en fonction de la Commission de Bruxelles et de ses donneurs d'ordre, les lobbies et les gouvernements nationaux. Agiter le drapeau de la peur d'un Frexit, c'est créer un parler pour cacher la réalité. Avec ces déversements ininterrompus et massifs de facilitation quantitative en direction unique vers les banques, assurances et investisseurs financiers, la BCE s'est octroyée toute seule et en toute illégalité le droit de "renégocier" sans débat en cachette pour elle-même le Traité sur le Fonctionnement de l'Union Européenne de 1992 et le Traité de Lisbonne de 2007, qui remplaçait le TCE - Traité Constitutionnel Européen pour lequel il y a eu le NON, le NEJ et le No aux référendums de 2005. La BCE a changé avec Mario Draghi d'elle même ses statuts en toute illégalité pour sauver un marché et un modèle financier insauvable et insolvable en appauvrissant tous les européens. I want my Europe back / Occupy the WordS. (Photos: mine de cuivre de Falun, Suède)

Dans ce cadre économique, l'Allemagne, celle dont parlent les médias, s'en sort mieux pour plusieurs raisons. Ses constructeurs automobiles, son réseau industriel des PME réparties sur tout le territoire, son arrière-pays industriel de l'Europe de l'Est qui lui produit à bas coût ce qu'elle veut et qui lui fournit une main d’œuvre à bon marché en allant jusqu'aux Travailleurs Détachés, son triple-A qui lui vaut une confiance exceptionnelle et qui lui octroie un "Target-2" excédentaire de 1000 milliards d'€ par rapport au reste des pays de l'UE et de la Zone Euro, ses 7 millions de Travailleurs pauvres à contrat de travail-zéro, càd sans heures de travail indiquées, son Smic d'abord inexistant puis légalement imposé mais bien inférieur à celui de la France, font que l'Allemagne semble être dans une situation enviable. A ceci s'ajoute le fait que l'Allemagne, à la différence de la France, continue depuis 2008 à s'enrichir sur la dette grecque, espagnole et italienne à hauteur de plusieurs milliards par an.

Mais l'Allemagne n'est qu'un gâteau de cerises qui est posé au-dessus d'un trou comme un simple couvercle d'égout. Cet égout est la Deutsche Bank, comme la Commerzbank. La Commerzbank, qui est l'une des fondatrices du Dax, va être virée du DAX dans les tous prochains jours. La période dorée pour les banques allemandes est aussi finie.

Ne développons, s'il vous plait, aucune animosité banale ou nauséabonde envers l'Allemagne, les égouts français portent le nom de Société Générale, de BNP-Paribas. Pour notre seul égo, et comme nous sommes tous dans l'hécatombe, il est juste à souhaiter que la Deutsche Bank s'écroule avant la Société Générale ou BNP-Paribas. L'Allemagne est déjà très bien engagée vers sa chute avec ses 93 députés AfD d'extrême droite au Bundestag, le Parlement fédéral de Berlin, qui est une réaction fasciste en réponse à sa générosité d'avoir accueilli ces dernières années 1,5 million de migrants qui ont juste essayé de courir ou de nager plus vite que la mort. En France c'est juste notre président Macron qui pose sur nous tous le voile de la mort, ce qui lui permet de masquer encore pour un temps la situation économique de ce plus grand transfert de l'histoire de la dette privée issue de la criminalité spéculative financière à la dette publique. Là, tout sera sacrifié, le chômeur, le cheminot, l'infirmière, le personnel judiciaire, le Travailleur (terminologie officielle des Communautés Européennes), l'élève, l'étudiant, le professeur, le retraité, le bébé, le nombre des Députés et des Sénateurs, en nous privant nous tous de nos moyens. Macron, et non pas madame El Khomri, casse le Code du Travail, il casse notre État pour mettre en place le dumping humain, car c'est in d'être maigre. Et tout ceci en n'ayant eu que 15% des voies des électeurs inscrits aux Présidentielles et que 18% aux Législatives de mai 2017. Une extrême minorité en France plonge notre pays dans un programme de la mort. En Allemagne, c'est la Deutsche Bank qui se charge de ce sale boulot. C'est surréaliste? Chacun se choisit sa voie en fonction de ses compétences et de ses moyens et de son histoire. De part et d'autre du Rhin, il faudra rester modeste quand la crise sera venue. Et il faudra enfin se parler, il serait temps, 73 ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Car on a laissé parler à notre place, pour construire une Europe catallactique, les ordo-libéraux de l'Ecole de Fribourg de la Société du Mont-Pélerin, les maîtres de l’École de Chicago, les libertariens Friedrich Augustus von Hayek, Ludwig von Mises, Bertrand de Jouvenel, Karl Popper, Milton Friedman, Walter Eucken et bien sûr l'homme aux multiples banqueroutes bancaires en la personne de Jean Monnet, appelé "père de l'Europe". Depuis 1947 l'objectif des ordo-libéraux appuyés sur l’École de Chicago, sur le Consensus de Washington, sur le Marché Commun européen, est de libérer les share-holders (détenteurs de capital) et les stake-holders (décideurs d'entreprises) de toute intervention, de tout contrôle et de toute réglementation étatiques pour faire multiplier leurs richesses. L'idée de la croissance appauvrissante leur est inexistante, c'est un no-word pour eux. La déferlante des accords de libre échange "de nouvelle génération" comme le TTIP, le CETA, le JEFTA, etc... est l'aboutissement de ce travail sur les consciences commencé en 1947 et qui élimine l’État de Droit et élimine les Codes du Travail, les Réglementations Sociales, Écologiques, Sanitaires et d'Hygiène à partir du moment où ils limitent la liberté et le droit absolu de l'Investisseur. Pour installer ce dumping humain, ne coule dans le pipeline mental des ordo-libéraux que "l'effet de percolation - le trickle down effect", ou "l'effet de ruissellement" des richesses du haut vers là bas quand tout le pays et l’État sont mis au service de l'enrichissement des plus hauts placés. La réforme fiscale de Macron profite 18 fois de plus aux riches, le capital en actions est sorti de l'Impôt Sur la Fortune - ISF, la déréglementation du paiement des heures supplémentaires du nouveau Code du Travail, etc. J'ai baptisé il y a plus de 10 ans ce "ruissellement" du trickle-down-effect "humanisme automatique" des affairistes globaux ou "État Providence Bancaire" ou "Europe Providence Bancaire". Ce modèle normatif européen est fondé sur la "main vibrante invisible" d'Adam Smith qui est sensée faire fonctionner harmonieusement et réguler automatiquement les marchés, mais depuis l'année-Lehman 2008, la Lutte des Classes s'est faite sans nous et par-dessus nos têtes. La sociologue Monique Pinço-Charlot appelle ceci la Guerre des Classes, mais il n'y a plus que ces milliers de têtards de la diaspora financière globale, dont Macron est le 1er de cordée, qui nous plaquent dans leur flaque. Le Code du Travail n'a en fait pas été cassé par les Lois sur le Travail "Macron1" et "Macron 2", les pouvoirs publics français avec une Majorité des députés n'ayant en réalité remporté que 18% des électeurs inscrits aux Législatives de juin 2017 n'ont fait que de décliner dans la législation française le Traité Européens appelé TSCG - Traité sur la Stabilité, la Convergence et la Gouvernance de 1997 qui a été renforcé en 2012. Ce pacte TSCG est aussi appelé Pacte Fiscal ou Règle d'Or. Le TSCG organise en sous-main au niveau européen une ingérence dans le Contrat de Travail et dans les Rapports sociaux dans les États-Membres, en totale violation de tous Traités Européens. Le TSCG est donc une renégociation factuelle des Traités précédents et fondateurs de l'Europe. Tous ces pactes, tous ces Traités, toutes ces Directives ne sont destinés qu'à rendre la société européenne bon marché au profit unique des investisseurs, des spéculateurs, des banques et des marchés.

Voici donc le cadre dans lequel je vous propose de vous préparer à la faillite de la Deutsche Bank. La Deutsche Bank était la banque avec la plus grande somme bilanaire du monde, mais dont l’action en bourse a encore battu un record historique dans les abysses la semaine dernière. Ça fait longtemps que l’action de la Deutsche Bank est au plus bas de toute son histoire depuis sa fondation en 1870, il y a 148 ans. La Deutsche Bank était le modèle mondial du capitalisme financier bien avant la Goldman Sachs et avec ses rendements à 2 chiffres et son criminel de patron Joe Ackermann. Mais ce n’était que de la pyramide Ponzi sur des produits financiers dérivés et titrisés. Car vous le saviez ou non, mais la Deutsche Bank - en fait comme tellement d’autres banques voire comme toutes les banques systémiques - est en faillite technique depuis l’année Lehman-2008, malgré les délocalisations de quelques centaines de milliards de ses toxiques dans une Bad Bank et malgré les DIZAINES de MILLIERS de MILLIARDS de facilitations quantitatives de la Fed’ comme de la BCE. Il est à souhaiter que la Deutsche Bank fasse faillite en entier avant la Société Générale, BNP-Paribas tout autant en faillite technique. Le passif avoué composé de cadavres toxiques dépasse toujours de très loin depuis 10 ans les actifs et aucune mesure d'assainissement n'y a rien changé et n'y changera rien, et elle(s) émet(ent) encore plus qu'en 2008 de nouveaux produits financiers dérivés titrisés et pourris, pourris d'avance.

N'étant ni un spéculateur, ni un investisseur, ni un homme de droite, je ne saurais vous entretenir au sujet de la magie de l'enrichissement personnel ni au sujet des bonités d'une banque même si j'ai par exemple enseigné pendant 25 ans par exemple l'allemand appliqué aussi dans notre Grande École de Management de Strasbourg, l'EM-Strasbourg et anciennement l'IECS. Je vous invite à remonter plus haut dans mon post et de cliquer sur "Je suis un Insoumis actif depuis au moins 1992". J'ai mis en garde mes étudiants comme j'ai pu contre l'usurpation de ce capitalisme financier, appelé turbo-capitalisme quand c'était encore chic de le pratiquer, et contre le dévoiement du keynésianisme, quand il s'était agi depuis 2008 d'organiser sur le dos du contribuable et des populations le sauvetage des ces criminels bancaires. J'apportais des documents "irréprochables" du Frankfurter Allgemeine Zeitung, le journal allemand de centre-droit des banques de Francfort, j'étais pris pour un imbécile, mais mes débats que j'organisais passionnaient mes étudiants qui étaient si heureux de se faire les dents avec un "gauchiste". Ils aimaient à répéter à la ronde, "c'est un gauchiste, mais avec lui on peut parler". Aujourd'hui ils occupent des postes prestigieux chez Deloitte & Touche, PWC, USB, HSBC et travaillent avec ardeur toujours autant pour la privatisation de la création monétaire en épluchant le catalogues de leurs bonis que leur versent leurs employeurs.

Pour vous montrer l'état de faillite de la Deutsche Bank je m'appuie sur deux sites en particulier:
1) https://www.finanzen100.de/ le portail boursier de Focus online et 2) https://finanzmarktwelt.de/ qui est tout autant un site "sérieux" destiné aux têtards de la finance de cette élite globale. Évidemment si ces sites étalent les chiffres sur la faillite imminente de la Deutsche Bank, c'est que cette élite sait aussi qu'elle va perdre et qu'elle se demande quand Angela Merkel va intervenir pour racheter les pertes abyssales de la Deutsche Bank, et continuer comme l'Europe toute entière à ne pas faire payer les actionnaires des banques ni leurs dirigeants pour leurs activités spéculatives à la Ponzi et totalement criminelles. L'Islande a été plus courageuse, et ce "Tigre de l'Atlantique" a mis les dirigeants de ses banques en prison.

 

 

La valeur de l'action de la Deutsche Bank n'a jamais été aussi basse depuis sa fondation en 1870 et a perdu de 2006 à 2016 plus de 90% de sa valeur. Voici donc à gauche un premier graphique qui compare la banque Lehman avec la Deutsche Bank. La Lehman a fait faillite et a été liquidée en 2008, la Deutsche Bank végète et continue à faire des pertes depuis 2008 après une très légère embellie. Ce graphique à gauche s'arrête en 2008, et l'action de la Deutsche Bank a continué à s'effondrer en s'accélérant ces deux dernières années. Avec une somme bilanaire de 1600 milliards d'€, la valeur boursière de la Deutsche Bank n'est plus que de 16 Milliards, soit autant que le cimentier HeidelbergCement. En 2008 sa somme bilanaire était de 2282 milliards. On peut dire en fait que l'action de la Deutsche Bank est voisine de zéro. Une entreprise industrielle, commerciale ou de service aurait depuis longtemps été mise en liquidation. Le titre de cet article du site finanzmarktwelt.de est sans ambages: "Kapitalfehler: Wie unser Wohlstand vernichtet wird und warum wir ein neues Wirtschaftsdenken brauchen / Erreur capitale: comment notre bien-être est démoli et pourquoi avons-nous besoin d'un nouveau mode de pensée économique". Le CEO actuel de la Deutsche Bank, John Cryan, s'agite en racontant tous azimuts que la banque n'a pas besoin d'une aide de l’État. Angela Merkel s'était sentie aussi obligée en février 2018 de déclarer qu'une aide de l’État allemand était catégoriquement exclue. Les amendes que réclame le Département de la Justice US atteignent ou dépassent en volume la valeur boursière de la Deutsche Bank. Car la Deutsche Bank n'a pas que fait de la création de produits financiers dérivés titrisés adossés sur du vent ou des créances toxiques, elle a aussi triché en manipulant dans un Cartel avec les autres banques systémique le cours du Libor ou de l'Euribor, ces taux directeurs d'après lesquels sont ensuite fixés les taux d'intérêt des prêts. Elle a aussi triché avec les prêts hypothécaires et rien qu'aux USA elle fait face à plus de 8000 actions collectives. Les jugements qui en découleront et les exigences de dommages et intérêts et de remboursement dépassent aussi de très loin la valeur boursière de la Deutsche Bank. A chaque fois la Deutsche Bank, qui est actuellement en faillite technique, parce que tout simplement non reconnue publiquement ni par elle ni par les autorités de régulation bancaire, ni par le stress-test américain ou européen, s'enfonce encore plus profondément dans les catacombes de la faillite. Pourtant le FMI a déclaré lui-même que la Deutsche Bank est l'institut financier de la planète qui se trouve dans la situation systémique la plus dangereuse.

La Deutsche Bank est aussi et surtout une bombe à produits financiers dérivés titrisés. Sur ce graphique de 2012 à droite nous voyons que le porte-feuille de produits dérivés est de 46.000 milliards d'€, alors ses capitaux propres ne sont que de 61 milliards d'€. Les produits financiers dérivés sont OTC - Over-the-counter, ne figurent donc pas dans la comptabilité de la Deutsche Bank et son totalement opaques et sont du shadow banking. 94% des activités de la Deutsche Bank se font dans sa filiale, la DWS, qui n'est que son propre Hedge Fonds. L'enseigne Deutsche Bank n'est elle-même qu'une façade, ou une boîte aux lettres. Personne ne sait, ne sait plus ou n'a jamais su quelle a été la qualité des produits financiers dérivés titrisés de la Deutsche Bank, comme des autres banques souvenez-vous en. Rappelez-vous: un produit financier dérivé titrisés CDS/CDO, etc, n'est qu'une macédoine avec des vrais morceaux de cadavre dedans. Cette bombe de dérivés de la Deutsche Bank est donc estimée à 17 fois le PIB de l'Allemagne.

N'étant ni un spéculateur, ni un investisseur, ni un homme de droite ces chiffres m'apparaissent déjà comme très élevés. Mais si l'on s'intéresse à son leverage - levier bancaire, on comprend pourquoi il faut avoir très peur. Le levier de la Lehman était de 32 juste avant sa faillite, mais la somme bilanaire de la Lehman n'avait strictement rien de comparable avec celle de la Deutsche Bank, ot l'on se souvient de la catastrophe économique qui a suivi et qui n'est toujours pas en passe d'être réparée. Le levier bancaire de la Deutsche Bank est de 40. Quand une banque a un encours de crédit de 100, elle a en moyenne 10 de réserve en capital. Avec 10, elle a levé 100 sur les marchés qu’elle a donc redistribués sous forme de crédits. Pour la Deutsche Bank, ce levier est de 40. Avec le même montant de 10 milliards, la DB distribuerait 400 milliards, et avec l'écrasante majorité pour des emprunts destinés à financer l'achat de produits financiers dérivés qui est son unique coeur de cible. C'est l'apocalypse et la Deutsche Bank ne dispose plus depuis 2006 d'aucun amortisseur. Elle est morte, mais personne ne veut le reconnaitre pour l'instant. Le reconnaitre, serait simplement reconnaitre que le système capitaliste est en ruine comme l'a été le système communiste sovjétique. Et plus la Deutsche Bank fait de pertes, plus elle augmente les bonis de ses cadres dirigeants.

Aucun concurrent ne voudra fusionner avec la Deutsche Bank. Ce qu'à fait la Deutsche Bank n'est rien de moins que l'action de piraterie économique la plus grande de toute l'histoire de l'humanité. Angela Merkel n'a jamais évoqué ce sujet lors des dernières élections législatives et de la chancellerie. Seul le crash de la Deutsche Bank sera la solution. Et là, personne ne reparlera plus de Renégociation des Traités Européens. Nous passerons à autre chose. Il vaudrait mieux passer à autre chose avec les Elections Européennes de mai 2019.

11. mai 2017

Renégociation des Traités Européens contre Excit, l'Exclusion des Citoyens Européens? Programme de L'Avenir en Commun des Insoumis

Avec le CETA tout comme avec le TTIP, c'est un tribunal privé d'arbitrage à Washington le Cirdi/ICSID - Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux Investissements, qui va décider des Lois des États-Membres de l'Union Européenne et de toutes les Directives européennes pour les mettre en conformité avec la liberté de l'investisseur. Il n'y a ni exemption ni contournement possible. C'est un cadeau d'Obama. Ne pas reconnaitre ce fait, est commettre le déni de réalité, comme Macron le nouveau Président Français. Admettre la main-mise de Washington sur la souveraineté européenne c'est se ranger ou rester dans le clan des néo-conservateurs ultralibéraux comme le think-tank Terra Nova autoproclamé "Progressiste", pro-CETA/TTIP, et qui est l'engrais mental de Macron. Macron avait été le seul candidat des Présidentielles à s'être ouvertement prononcé en faveur du CETA et avait déclaré à l'automne 2016 lors des Journées de Bruxelles, que ce traité « améliore objectivement les choses dans notre relation commerciale avec le Canada". Tout en jugeant « pertinentes » les questions posées par le Parlement Wallon lors de son veto contre le TTIP/CETA, en octobre 2016, Macron avait estimé que "le traité devrait être exclusivement ratifié au niveau européen et non devant les vingt-sept parlements nationaux. La politique communautaire commerciale, c’est la souveraineté de l'Europe". Macron est donc tout autant un acteur de l'Excit, l'Exclusion des Citoyens Européens au profit des technocrates libéro-conservateurs de la Commission Européenne. RzM67 avait bien sûr régulièrement informé depuis quelques années au sujet de ce TTIP/CETA et du Comité Citoyens "Stop TTIP". Si vous cherchez sur Google "Renégociation des Traités Européens" mon site est en 2ème page sur 199.000 résultats. Notre infocratie est malade, car je ne suis rien. D'habitude mon site RzM67 est en... 1ère page.

CJUE - Cour de Justice de l'Union Européenne, ARRÊT DU TRIBUNAL du 10 mai 2017:
"La décision C(2014) 6501 final de la Commission, du 10 septembre 2014, rejetant la demande est annulée."

 

Les attaques internes sur notre démocratie française sont si violentes que je me dois pour une fois d'accompagner ma description des faits d'un peu de polémique qui restera ciblée sur Juncker, Président de la Commission Européenne, et sur Macron, le nouveau Président français qui n'a pas de légitimité avec une assiette de départ de 18% du corps électoral, donc même pas un quart. Macron et Juncker sont des sosies sans légitimté électorale; le second n'a jamais été élu pour ses fonctions européennes et le premier a une assiette initiale de légitimité électorale de 18% et veut tout autant que le premier gouverner par ordonnance.

Avez-vous succombé depuis plus de 8 mois avec le début des Primaires à la mise en tarentelle généralisée, médiatique et politique des Présidentielles, et déjà des Législatives du 11 et du 18 juin, qui consiste à vous faire entendre qu'il y avait plus d'un parti qui revendiquaient dans leur programme la sortie de l'Europe? Certains, les xénophobes et racistes, le revendiquaient en tête de programme. D'autres revendiquaient la Renégociation des Traités Européens. Mais pour mettre en tête le parti de la finance internationale et des marchés du nouveau Président Français, il avait fallu, en fonction d'une loi non écrite ou d'une bienséance apprivoisée, mettre les volontaristes et optimistes européens dans le même sac que les xénophobes et fascistes. Les volontaristes optimistes européens ne résidant bien sûr pas dans ce chœur dudit "Marché libre et non faussé de la Concurrence pure et parfaite", donc de cette Europe catallactique et financière des banques. Et qu'il était alors agréable pour beaucoup de cacher sa peur et sa honte déléguées que de se dire que "non, il faut rester dans l'Europe, je dois voter pour lui pour mon pays, le progrès et les réformes". Cette démarche irréfléchie confortait cette grégarité de clan politique qui déployait cette tunique de l'infamie qui se donnait l'aspect sacré et mystique de la citoyenneté vendue comme un produit politique dérivé par ce nouveau Président Français. RzM67 a voté blanc au 2ème tour. (Tableaux: Akseli Gallen-Kallela, Finlande)

Mais vous avez accepté sans bouger que l'on vous a entièrement démoli votre Europe depuis au moins 2008, ou 2006, et encore plus récemment avec les accords sur le CETA/TTIP malgré l'Initiative Citoyenne Européenne de 3,3 millions de signatures? Et on vous fait peur avec un "Frexit" qui n'est pas dans le programme de l'Avenir en Commun des Insoumis. Le Traité sur le Fonctionnement de l'Union prévoit qu'une ICE - Initiative Citoyenne Européenne signée par 1 million d'européens permet de participer directement à l'élaboration des politiques européennes en invitant la Commission Européenne de présenter une proposition législative. Et Jean Claude Juncker avait adressé personnellement une fin de non-recevoir à ce Comité de Citoyens avec son ICE de 3,3 millions de signatures. Juncker a donc "gouverné par ordonnance" et réalisé de nouveau une Excit, une Exclusion des Citoyens européens, comme il le fait depuis plus d'une vingtaine d'années. Une Excit avait déjà eu lieu le 14 juin 2006 pour le NON au TCE - Traité Constitutionnel Européen.

Cette Initiative Citoyenne Européenne "Stop TTIP", que RzM67 avait signée, appelait les institutions européennes et les États membres à arrêter les négociations avec les États-Unis sur le partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement (TTIP) et à ne pas ratifier l’accord économique et commercial global (CETA) avec le Canada – qui a entre temps été ratifié. C'est pourquoi j'ai déposé dès 2011 sur le net mon cri >>> I want my Europe back! Saviez-vous que les Européens sont exclus de l'Europe? Vous, moi. Si vous cherchez sur Google "CJUE Arrêt 10 mai 2017 Stop TTIP" mon site est en B2 sur 21200 résultats. Pour les médias, totalement silencieux, cet Arrêt est un non-évènement.

A cause de la Crise du turbo-capitalisme et des roués de la spéculation financière globale sur des produits financiers dérivés comme les CDS/CDO nous sommes depuis 10 ans dans la grande dépression et il aurait été pensable que les gouvernants, comme ils l'avaient tous juré la main sur le coeur à l'image de Sarkozy ou de Hollande (" je ne tolèrerais pas que..."), apportent les outils de Contrôle et de Réglementation de cette industrie financière. Depuis 2008 sont en effet passées les Recommandations Bâle III du Comité de Bâle de la Banque des Règlements Internationaux, les Directives Solvency et Solvency II, MiFID et MiFID II, Anfa, les Directives sur le Secret des Affaires, toutes destinées à instaurer une séparation des Banques Universelles, une Règlementation, un Contrôle et une moralisation de l'industrie de la finance. Mais elles avaient été au préalable toutes vidées du périmètre et de la portée des réformes qu'elles prétendaient instaurer. Bien sûr Sarkozy, Valls, Hollande, Macron en tant que Ministre sous Hollande, ont été tout autant efficaces et persuasifs que les lobbies financiers de Bruxelles pour pousser à vider de leur contenu ces Directives et ces Recommandations qu'ils ne voulaient pas afin de rester au service des marchés, qu'ils jugeaient menacés par elles. Pour trouver de l'information et les faits à ce sujet, je vous invite à vous rendre à mon billet précédent sur les néo-libéraux conservateurs Sylvie Goulard, Pisani, Macron, etc et à cliquer sur les liens internes. Sylvie Goulard a bien sûr voté pour le CETA au Parlement Européen. Sylvie Goulard est pressentie comme Ministres des Affaires Européennes, c'est tout dire.

Ah oui, certains d'entre vous, par confort de ne pas avoir à réfléchir sur les faits, car "c'est compliqué", cataloguent mon site RzM67 dans une catégorie anti-républicaine ou même "rouge-brune" ou conspirationniste. C'est sûr, les news dominants ont pour eux la puissance de faire croire qu'ils ne sont pas des fakes, et les voix différentes ont le désavantage de ne pas jouir de l'apanage des premiers. Le travail de l'information n'est pas fait et notre infocratie préfère faire croire qu'il y a la fin de l'histoire, que nous sommes dans une ère post-démocratique, que le clivage gauche-droite est un style de vie réservé aux arriérés mentaux, que nous sommes dans une ère post-capitaliste, et qu'il faut se rassembler. Se rassembler sans parler. Mais rassembler autour de quoi? Autour de cette "Europe du marché libre et non faussé de la concurrence pure et parfaite", peut leur importe si ladite Crise Lehman 2008 des Subprimes a démoli les économies nationales et que la BCE a arrosé depuis 2008 les banques de 17.000 milliards de Helikopter Money pour tenter de racheter les dettes privées pourries aux banques qui ont spéculé de manière criminelle mais "légale". Et depuis 2008 tout le système bancaire reste en situation de faillite technique sans avoir constitué ce Fonds Propre Réglementaire pourtant indiqué dans les Recommandations et Directives.

CJUE - Cour de Justice de l'Union Européenne, ARRÊT DU TRIBUNAL du 10 mai 2017:
"La décision C(2014) 6501 final de la Commission, du 10 septembre 2014, rejetant la demande est annulée."

En juillet 2014, un Comité de Citoyens, dont M. Michael Efler (Die Linke/La Gauche et député à Berlin) fait partie, a demandé à la Commission Européenne d’enregistrer la proposition d’Initiative Citoyenne Européenne intitulée "Stop TTIP". En substance, cette proposition invitait la Commission à recommander au Conseil Européen d’annuler le mandat qu’il lui a délivré pour négocier le TTIP et, au final, de s’abstenir de conclure le CETA. Aujourd'hui la Cour de Justice Européenne s'est prononcée dans l'affaire T-754/14 et donne totalement tort à Juncker, Président de la Commission Européenne, et totalement raison à ces européens, volontaristes et optimistes, qui revendiquent cette Europe des peuples, des populations, des Travailleurs ( <<< terminologie officielle des Communautés Européennes). Mais soyez rassurés, ceci n'apparaitra pas dans la presse française, et encore moins dans cette période de manipulation et de tergiversation électorale de 2017. A cause de ces conservateurs pour qui l'Europe, les Travailleurs, les marchés, l'environnement, les banques, les entreprises, la monnaie, l'éducation, la santé, nos enfants sont une marchandise, donc pour ce parti de ce nouveau Président Français qui veut gouverner, encore avant juillet, par ordonnance pour faire passer sa Loi Macron/Travail bis et aggravée (la Loi El Khomri est le deuxième nom de la Loi Macron/Travail).

Selon le Communiqué de Presse du Tribunal de l'Union Européenne "la proposition du Comité de Citoyens Européens "Stop TTIP" entendait ainsi:
– faire obstacle au TTIP et au CETA du fait que les projets d’accord contiendraient plusieurs points critiques (procédures de règlement des différends entre investisseurs et États, dispositions sur la coopération en matière de réglementation menaçant la démocratie et l’État de droit)
– éviter que des négociations opaques n’entraînent un affaiblissement des règles relatives à la protection du travail, à la protection sociale, à la protection environnementale, à la protection de la vie privée et à la protection des consommateurs et que des services publics (comme l’approvisionnement en eau) et la culture ne soient déréglementés et
– soutenir «une politique commerciale et d’investissement différente dans l’Union européenne».
"

Juncker avait refusé par sa décision du 10 septembre 2014 de faire enregistrer cette proposition de cette Initiative Citoyenne Européenne. Mais rassurez-vous. Juncker n'est pas inquiété par le Tribunal de Justice de l'Union Européenne depuis fin 2014, parce qu'il est aussi directement impliqué et responsable dans l'affaire Lux-Leaks, ce scandale financier concernant des centaines d'accords fiscaux très avantageux conclus par des multinationales avec le fisc luxembourgeois afin d'échapper aux impôts des autres pays européens et afin d'élaborer un dumping fiscal déprédateur pour les autres États Membres de l'Union Européenne. Vous avez dit Marché libre et non faussé de la Concurrence pure et parfaite? Juncker est depuis plus de 20 ans l'un des acteurs centraux de la falsification des marchés en Europe. Au sujet du dumping fiscal, le Luxembourg était encore pire que le Tigre celtique, l'Irlande. Aucun gouvernement européen d'ailleurs n'a manifesté le moindre des prémices de chagrin face à cette activité que Juncker a exercé pendant 20 ans au Luxembourg. On morigène peut-être au Fouquets ou à la Rotonde entre copains lors de la happy hour, mais ceci n'en reste que là, car il faut bien préserver cette lutte des classes de la finance durablement gagnée par elle et faite sans nous et par-dessus nos têtes. Les néo-conservateurs ultralibéraux de la finance et de la spéculation considèrent les États et le fisc comme une autre de leurs marchandises et ici la tunique de l'infamie s'appelle "optimisation fiscale". Depuis plus de 20 ans, d'année en année, par la main de Juncker, sont volés aux États Membres de l'Union Européenne des centaines de milliards d'€ dans ce grand dumping fiscal servant les intérêts premiers du Luxembourg et de ceux des banques, des groupes industriels, comme de PME européennes mais enregistrées dans ce pays.

Pour rappel: Jean-Claude Juncker, Président de la Commission Européenne et ancien Président de l'Euro-Groupe, avait organisé pendant 20 ans au Luxembourg comme Ministre des Finances et Premier Ministre l'évasion fiscale des grandes entreprises vers son pays. Selon la terminologie officielle des Communautés Européennes on parle "d'optimisation fiscale agressive". Les groupes et filiales ne payent qu'entre 0 et 2% d'impôt au Luxembourg au lieu de 29% ou en sont quasiment exonérés. Ce n'est pas l'hypocrisie qui étouffe Juncker puisque 3 jours après les divulgations des "Panama Papers" il feint de s'émouvoir et de réclamer un contrôle des paradis fiscaux. Le technocrate ultralibéral Juncker qui n'a jamais été un élu pour des fonctions européennes est maître d’œuvre de l'évasion fiscale massive des sociétés et des groupes qui est connue sous le nom "Lux-Leaks" quand elle a été révélée par le whistleblower Antoine Deltour ancien collaborateur du cabinet d'audit PwC - Pricewaterhouse Coopers.

Juncker, l'Européen engagé et convaincu, le glauque de cette oligarchie technocrate européenne, a organisé à très grande échelle comme l'Irlande la concurrence déloyale entre les États-membres de la Communauté Européenne en aménageant pour le Luxembourg un domicile fiscal privilégié, un paradis fiscal égal à celui des Iles Caïman ou du Panama par exemple, mais au cœur de notre Europe, de cette Europe qui est défendue par les partis dominants en France, et principalement par ce parti de ce nouveau Président Français fraichement nominé dans son ilot de 18%. Sous la direction de Juncker, 548 arrangements fiscaux déloyaux et de complaisance ont été conclus entre l’administration du Luxembourg et plus de 300 entreprises multinationales. Juncker, qui est donc un criminel à la vue de ce qu'il feint de dénoncer lui-même ou de dénoncer pour les Panama-Papers, a été assez habile et le Parlement Européen a été assez lâche et inconditionnellement soumis à Juncker, pour que l'affaire "Lux-Leaks" soit étouffée. Suite à un vote du 12 février 2015 au Parlement Européen et selon la demande de Juncker et de Schulz, il n'a pas été créé pour ce scandale Lux Leaks au Parlement européen une Commission d'Enquête qui dispose des droits d'investigation illimités, mais seulement une Commission spéciale aux attributions restreintes qui n'a accès qu'à très peu de documents. Martin Schulz, SPD et Président du Parlement Européen, s'était débrouillé pour laisser Juncker, PPE, l'homologue du panaméen Mossack Fonseca des Panama Papers, dans une immunité de fait et les euro-députés avaient suivi. Il n'y a pas de clivage gauche-droite... nous martèlent tous ces aficionados du nouveau Président Français accompagné de son amalgame de trolls. 503 oui, 131 non, 18 abstentions. Les avocats du cabinet d'audit PwC - Pricewaterhouse Coopers avancent comme défense que leurs pratiques sont "conformes aux lois du Luxembourg". Les lois du Luxembourg étant une totale violation des Traités Européens et des Directives, la Commission européenne de Bruxelles se doit de décider d'envoyer le Luxembourg devant la Cour de Justice de l’Union Européenne comme elle l'a fait par exemple le 28 avril 2016 avec la Pologne pour manquements de sa législation en matière d’études d’impact environnemental concernant la fracturation hydraulique pour l'extraction du gaz de schistes. La Commission Européenne ne le fera pas contre le Luxembourg et Juncker. La Cour de Justice de l'Union Européenne se doit de juger Juncker pour son Lux-Leaks tout comme elle l'a fait le 10 mai 2017 pour avoir rejeté l’Initiative Citoyenne Européenne contre le TTIP/CETA. La Lutte des Classes se fait sans nous et par-dessus nos têtes, et sans fusils, et maintenant avec le jeune Macron.

Vous voyez, uniquement à l'appui des faits, ceux qui mettent en tête dans leur programme des Présidentielles et des Législatives qu'ils veulent renégocier les Traités Européens, sont unanimement considérés par les médias et mystiquement par les candidats et leurs électeurs comme des personnes à reléguer au bagne, mais Juncker reste un homme immune et son rejet de l'ICE vient 2 ans trop tard et le jugement de la CJUE n'a aucun effet. L'Excit - l'Exclusion des Citoyens Européens est le cœur du business-plan de l'Union Européenne. Les lobbies financiers se servent des Citoyens Européens comme de marchandises et l'oligarchie technocrate européenne libéro-conservatrice fourbit les armes des lobbies. S'accaparer les richesses, casser le Droit du Travail n'ont rien de "progressiste". Si je me mettais maintenant à crier "Dégagez !" on refermerait le capot de son ordinateur pliant, rassuré de trouver en face de soi un con. C'est si bon, c'est si bon de ne pas en être un. Et maintenant, on a donc Macron, ça va aller mieux... A la différence des Insoumis je n'ai jamais crié et je ne crierai jamais "Résitance", mais "Get up, stand up for your mind". A partir du moment où une chose est conceptualisée, négociations et renégociations sont des choses normales et plus personne ne gouverne avec des 49-3, des Ordonnances et des Excit.

 

LE TRIBUNAL (première chambre de la Cour de Justice de l'Union Européenne) déclare et arrête :

1)      La décision C(2014) 6501 final de la Commission, du 10 septembre 2014, rejetant la demande d’enregistrement de la proposition d’Initiative Citoyenne Européenne intitulée « Stop TTIP » est annulée.
2)      La Commission européenne supportera ses propres dépens ainsi que ceux exposés par M. Michael Efler et les autres parties requérantes dont les noms figurent en annexe, y compris les dépens afférents à la procédure en référé.

Autrement dit: la Décision de Juncker de rejeter l'Initiative Citoyenne Européenne contre l'instauration de l'accord transatlantique de libre échange du TTIP/CETA qui avait recueilli 3,3 millions de signatures a été illégale. Le TTIP/CETA sont les deux aspects du même problème. Après la ronde de négociations ratée de Doha sous l'égide de l'OMC - l'Organisation Mondiale du Commerce - portant sur la libéralisation du commerce international et qui s'est terminée en 2006 sur un échec qui n'avait jamais plus pu être corrigé, les protagonistes de la libre circulation de tout, de n'importe quoi et de plus encore, avaient immédiatement lancé de nouvelles négociations dans un festival-off en parallèle au festival-in de l'OMC. Ces négociations sur le libre échange entre les USA et l'EU, et entre le Canada et l'EU ne conduisent pas, comme leurs noms l'indiquent, à établir un Marché Libre et non-faussé et une Concurrence Pure et Parfaite, mais à un musèlement de ces marchés et à un Excit des citoyens de l'Europe et de leur décision souveraine. En effet TTIP/CETA garantissent la Liberté de l'Investisseur et ils instaurent une Cour d'arbitrage Internationale privée située à Washington, à l'image de la Cour Internationale d'Arbitrage de l'OMC de Genève. La cour arbitrale n’aura pas de siège propre et pas non plus de propres services administratifs, mais utilisera les services du CIRDI / ICSID - International Center for Settlement of Investment Disputes / Centre International pour le Règlement des Différends Relatifs aux Investissements, qui est un organisme d’arbitrage établi à Washington. Le fait à décrier ici est la confusion des intérêts et la soumission de l'Europe aux USA dans un cabinet à Washington. C'est un cabinet à Washington qui va donc décider des Lois des États-Membres européens et de toutes les Directives européennes pour les mettre en conformité avec la liberté de l'investisseur. Ne pas admettre ceci, est commettre le déni de réalité, comme Macron le nouveau Président Français. Admettre la main-mise de Washington sur la souveraineté européenne c'est se ranger ou rester dans le clan des néo-conservateurs ultralibéraux comme Terra Nova l'usine à penser de Macron.

La Lutte des Classes gagnée par la finance se perpétue et se fait toujours sans nous et par-dessus nos têtes parce que toute norme environnementale, sociale, fiscale, d'hygiène et de santé, de l'interdiction du travail des enfants, du Droit du Travail peut être librement attaquée par les Investisseurs qui estiment qu'elle porte atteinte à leur liberté d'investir ou la viole. Comme exemple nous avons les grands groupes du nucléaire qui attaquent en justice l’État allemand qui organise depuis 4 ans sa sortie du nucléaire. Vous comprenez donc aussi pourquoi le nouveau Président Macron veut gouverner par ordonnance et encore plus casser le Droit du Travail avec sa Loi-Macron/Travail-bis. Les investisseurs seront encore plus libres de mobiliser leurs investissements comme ils l'entendent, sur le dos des Travailleurs (terminologie officielle des Communautés Européennes), des citoyens et des populations.

Selon le Communiqué de Presse du Tribunal de l'Union Européenne "le Tribunal de l'Union Européenne a rejeté par son Arrêt la thèse défendue par la Commission selon laquelle la décision visant à lui retirer l’autorisation d’ouvrir des négociations en vue de la conclusion du TTIP ne pourrait faire l’objet d’une Initiative Citoyenne Européenne. Selon la Commission, une telle décision ne relève pas de la notion d’«acte juridique», car l’autorisation elle-même ne relèvait pas de cette notion en raison de son caractère préparatoire et de l’absence d’effets à l’égard des tiers. À cet égard, le Tribunal observe notamment que le principe de démocratie, qui figure parmi les valeurs fondamentales sur lesquelles l’Union repose, ainsi que l’objectif sous-tendant les initiatives citoyennes européennes (à savoir à améliorer le fonctionnement démocratique de l’Union en conférant à tout citoyen un droit général de participer à la vie démocratique) commandent de retenir une interprétation de la notion d’acte juridique qui inclut des actes juridiques tels qu’une décision d’ouverture de négociations en vue de la conclusion d’un accord international qui (comme le TTIP et le CETA) vise incontestablement à modifier l’ordre juridique de l’Union. Le Tribunal constate en outre que rien ne justifie d’exclure de ce débat démocratique les actes juridiques visant au retrait d’une décision autorisant l’ouverture de négociations en vue de la conclusion d’un accord international ainsi que les actes ayant pour objet d’empêcher la signature et la conclusion d’un tel accord."

Selon le Communiqué de Presse du Tribunal de l'Union Européenne "Le Tribunal rejette l’argument de la Commission selon lequel les actes envisagés par la proposition en cause aboutiraient à une immixtion inadmissible dans le déroulement d’une procédure législative en cours. En effet, le but poursuivi par l’initiative citoyenne européenne est de permettre aux citoyens de l’Union de participer davantage à la vie démocratique de l’Union, notamment en exposant dans le détail à la Commission les questions soulevées par l’initiative citoyenne européenne, en invitant cette institution à soumettre une proposition d’acte juridique de l’Union après avoir, le cas échéant, présenté l’initiative lors d’une audition publique organisée au Parlement, et partant, en suscitant un débat démocratique sans avoir à attendre l’adoption de l’acte juridique dont la modification ou l’abandon est en définitive souhaité.
Admettre pareille possibilité ne porte pas non plus atteinte au principe de l’équilibre institutionnel, dans la mesure où il revient à la Commission de décider si elle donne ou non une suite favorable à une Initiative Citoyenne Européenne enregistrée et dotée des signatures requises en présentant, au moyen d’une communication, ses conclusions juridiques et politiques sur l’initiative, l’action qu’elle compte éventuellement entreprendre ainsi que les raisons qu’elle a d’entreprendre ou de ne pas entreprendre cette action. Selon le Tribunal, aucun motif ne s’oppose à ce que l’action que la Commission compte éventuellement entreprendre puisse consister à proposer au Conseil d’adopter les actes envisagés par la proposition en cause. Contrairement aux allégations de la Commission, rien n’empêcherait, le cas échéant, les institutions de l’Union de négocier et de conclure de nouveaux projets d’accords transatlantiques de libre-échange à la suite de l’adoption par le Conseil des actes qui font l’objet de cette proposition.
"

Cet Arrêt du Tribunal de l'Union Européenne n'a strictement rien d'étonnant et n'est que le reflet de l'évidence et du droit conféré aux Citoyens Européens. Juncker avait pour ainsi dire gouverné par ordonnance en rejetant la proposition du Comité de Citoyens "Stop TTIP" de stopper les négociations transatlantiques pour un soi-disant "libre-échange". Macron n'est rien d'autre qu'un sosie de Juncker dans son entêtement à piétiner les citoyens en les menaçant de gouverner lui-même par ordonnance pour faire passer son aggravation de sa Loi Travail. Macron est un sosie de Juncker et avait été le seul candidat des Présidentielles à s'être ouvertement prononcé en faveur du CETA et avait déclaré à l'automne 2016 lors des Journées de Bruxelles, que ce traité « améliore objectivement les choses dans notre relation commerciale avec le Canada". Tout en jugeant « pertinentes » les questions posées par le Parlement Wallon lors de son veto, en octobre 2016, Macron avait estimé que "le traité devrait être exclusivement ratifié au niveau européen et non devant les vingt-sept parlements nationaux. La politique communautaire commerciale, c’est la souveraineté de l'Europe". Macron est donc tout comme Juncker un acteur de l'Excit, l'Exclusion des Citoyens Européens au profit des technocrates conservateurs de la Commission Européenne qui ne jurent que par un marché qu'il font semblant de rendre "libre et non faussé avec une concurrence pure et parfaite" tout en affaiblissant au maximum les Travailleurs qui agissent sur leur marché et qui les emmerdent.

Malgré cet Arrêt de la CJUE, Juncker et la Commission Européenne ne voient pas de raison de s'excuser pour l'interdiction illégale de l'ICE – l'Initiative Citoyenne Européenne, parce que, selon eux des "rencontres avec les négociateurs des Accords de Libre Échange comme le TTIP et le CETA ont été organisées et rendues plus transparentes." Je rappelle que les très rares euro-députés qui sont admis à consulter des (pas les) documents de ces négociations doivent déposer à l'entrée d'une pièce hermétique spécialement aménagée à cet effet, tous moyens de copies et de reproduction ou de photographie, donc les smartphones. Les documents des négociations sont secrets.

Les organisateurs de l'ICE ne se satisfont pas de cet Arrêt de la CJUE du 10 mai 2017 et réclament une réforme en profondeur de l'Initiative Citoyenne Européenne, qui doit permettre d'élargir aux Citoyens Européens leur Capacité à faire des Propositions légiférantes qui seront reprises par le Parlement Européen et reconnues et admises par la Commission Européenne: si les Citoyens Européens sont en mesure de rassembler un million de signatures dans un quart des États-Membres de l'Union Européenne, la Commission doit être dans l'obligation de traiter leur Initiative Citoyenne Européenne. C'est déjà ce qui est prévu dans l'Article 24 du Traité sur le Fonctionnement de l'Union Européenne. Mais jusqu'à présent la Commission décide seule si cette ICE est recevable. Il y a deux ans, la Commission avait rejeté l'ICE contre le TTIP/CETA tout simplement parce que, selon elle, "elle intervenait dans des négociations en cours". Les motifs de l'Excit, de l'Exclusion des Citoyens européens se régénèrent avec la même amplitude que cette oligarchie de technocrates européens et de lobbies qui font passer leurs réformes de leur marché en réalité non-libre et faussé avec une concurrence totalement impure, imparfaite et déloyale.

"La décision   [de Juncker, Président de la Commission Européenne]  de rejeter cette ICE était donc illégale selon la Première Chambre de la Cour de Justice de l'Union Européenne. L'engagement des Citoyens Européens ne représente en aucune manière une ingérence irrecevable. Les juges ont considéré bien au contraire que cette ICE avait déclenché de manière opportune et juste à propos un débat démocratique légitime", selon la CJUE.

Selon Michael Efler de Stop TTIP, "le rejet de notre Initiative était arbitraire et politiquement motivé". Pour Karl Bär membre du Comité Citoyen "Stop TTIP" et ancien porte-parole des Jeunes Verts allemands, "une audience devant le Parlement Européen doit être pour le moins organisée".

Cette fois-ci, le Parlement Européen se sentant libéré de son Président Martin Schulz, SPD, qui a démissionné il y a quelques mois pour être candidat à l'élection du nouveau Chancelier allemand, a fait savoir que "cet Arrêt de la CJUE était une gifle pour Jean-Claude Juncker", selon l'euro-député Sven Giegold qui est aussi co-fondateur de Finance Watch. "Le Président de la Commission avait personnellement stoppé cette ICE qui ne lui convenait pas". L'euro-député EELV Sven Giegold a aussi dit que Juncker, "le Président de la Commission doit à présent faire de l'ICE un instrument de la démocratie directe totalement opérationnel". Mais un porte-parole de la Commission tergiverse en disant "que les travaux de réforme de l'ICE ont été lancés le 11 avril 2017 et qu'une audience publique devra suivre, et que la Commission pratique déjà plus de transparence pour la libéralisation du commerce."

Je rappelle qu'en effet ont été inscrits dans des documents annexes du TTIP et du CETA une bonne collection d'amendements. Mais justement ils figurent dans des documents annexes et n'ont aucune valeur juridique. Avec le CETA/TTIP les multinationales participent à l’écriture des nouvelles lois. Pour attendrir le Parlement de la Wallonie en Belgique qui avait par exemple émis des réserves, les négociateurs lui ont concédé quelques aménagements. Mais comme les autres aménagements obtenus par quelques rares autres États courageux (pas la France de Valls/Macron...), ils sont classés sous la rubrique "explications complémentaires" - supplemental submission ou additional declaration ou joint interpretative declaration.

Notez bien ce qui suit, c'est capital: toutes déclarations supplémentaires ne font pas partie du corps du texte légal du CETA qui prévaut. Donc le Parlement et le Gouvernement de la Wallonie, comme quelques autres parlements locaux téméraires se sont tous faits et laissés berner par les négociateurs. Les victimes des agissements des investisseurs ne pourront plus jamais agir devant la cour arbitrale privée malgré des formulations doucereuses comme celles des Chapitres 8, 9, 22 ou 23 “trade supporting sustainable development”, “trade favouring environmental protection” et qui n'ont aucune valeur juridique parce qu'elles restent des formules vides et sans dispositif réglementaire. Le CETA est même extrêmement dangereux pour les services qui sont encore publics et ne permet pas le retour dans le domaine du service public ce qui a déjà été précédemment privatisé avant son entrée en vigueur. Le CETA est rédigé du début à la fin selon ce modèle rhétorique de formules douces qui restent caoutchouteuses et juridiquement non applicables dès qu'un domaine de la vie de la société et des Travailleurs est évoqué. Macron avait ouvertement critiqué le Veto de la Wallonie contre le TTIP/CETA.

Le CETA du libre-échange est principalement dans le fond et dans la forme un long inventaire de ce que les gouvernements et les parlements n'ont plus jamais le droit de faire. Le CETA/TTIP fixe dans les textes la Regulatory Cooperation - la Politique de Coopération qui permettra aux multinationales du duo EU-USA des deux parties de l’Atlantique de se réunir en groupes d’experts avec des bureaucrates et des technocrates, afin d’influencer les projets de lois avant même qu’ils ne soient débattus dans les parlements. Avec le CETA/TTIP les banques systémiques pourront définitivement interdire aux États de contrôler et de réguler les marchés financiers ou d'introduire la taxe Tobin sur les transactions financières ou d'imposer le démantèlement des banques universelles. Elles le font déjà de manière insidieuse ou brutale depuis l'année Lehman 2008, mais avec CETA il n'y aura plus d'offuscation, ce sera la norme, à laquelle Macron s'est mis au service depuis quelques années dans sa fonction de ministre sous Hollande. L’État ne pourra pas interdire aux banques et hedge fonds les manipulations du Libor/Euribor et de créer des produits financiers dérivés toxiques et douteux, comme l'a fait par exemple à l'échelle planétaire la Deutsche Bank, et les banques pourront poursuivre l’État en justice s'il ne leur rachète pas leurs cadavres pourris. L’entrepreneur ne sera plus ce héros de l'entrepreneurship, mais quelqu'un qui saura démanteler ce qui s'oppose selon lui à ses capacités à faire du profit. Les multinationales dictent leur Loi, et les entreprises plus petites s’appuieront sur elles. Avec CETA/TTIP, l'entrepreneur a fait sauter toutes les barrières pour organiser sa seule protection. Dans la hiérarchie des normes le financier est souverain et le citoyen est une marchandise. La Loi Travail/Macron a aussi inversé en France la hiérarchie des normes et ce n'est plus la Convention Collective qui prévaut mais "l'accord" par entreprise. Les investisseurs essayent aussi depuis quelques années à attaquer le système syndical allemand extrêmement puissant dans ses négociations salariales d'automne connues sous le nom de Tarifverhandlung. Rendez-vous s'il vous plait sur le fil de mes billets à ce sujet et scrollez vers la bas. Macron a transformé dans son discours d'investiture le 14 mai 2017 en "libérer le Travail" sa Loi Macron/Travail/El Khomri qui Casse le Code du Travail et jette encore plus dans la précarité les Travailleurs.

Selon les juges européens, "les arguments juridiques de la Commission ne tiennent pas face à l’objectif général de l’ICE, qui vise  à améliorer le fonctionnement démocratique de l’Union en conférant à tout citoyen un droit général de participer à la vie démocratique. Contrairement aux allégations de la Commission, rien n’empêcherait […] les institutions de l’Union de négocier et de conclure de nouveaux projets d’accords transatlantiques de libre-échange à la suite de l’adoption par le Conseil des actes qui font l’objet de cette proposition précise le communiqué de presse du tribunal. Le verdict a mis en évidence le fait que l’utilisation d’arguments d’ordre juridique était une violation des droits démocratiques des citoyens. Nous espérons que [la Commission] respectera le jugement de la Cour."  L’eurodéputé écologiste Josep Maria Terricabras a également réagi: "Nous le devons aux plus de 3 millions de citoyens qui ont signé l’ICE pour faire de cette initiative un instrument de démocratie directe pleinement fonctionnel en Europe."

Macron avait feint de découvrir cette Initiative Citoyenne Européenne et avait conclu en pleine hypocrisie lors des Journées de Bruxelles du 19 octobre 2016 en ces mots: "Le débat doit avoir lieu au début des négociations, pas à la fin. C’est trop facile de suivre les opinions publiques qui se réveillent à la fin. Il faut que les gouvernements assument leur choix". Le mouvement Stop TTIP qui avait rassemblé 3,3 millions de signatures avait démarré sa campagne contre l'accord de libre-échange transatlantique suffisamment tôt. Stop TTIP and CETA, contre les accords de libre échange entre l'Union européenne, les États-Unis et le Canada, est une initiative déposée par un collectif de citoyens représentant 230 autres organisations (148 organisations au lancement de l'initiative) de 21 pays au Parlement Européen le 15 juillet 2014.. Macron a transformé dans son discours d'investiture le 14 mai 2017 ce mépris des Citoyens Européens et des Parlements régionaux en un "relancer l'Europe qui protège. L'Europe est le meilleur rempart contre les désordres de la globalisation."

L'euro-député EELV Yannick JADOT, qui n'est pas allé à la soupe présidentielle de Macron est le porte-parole sur la transparence et démocratie pour Europe Ecologie au Parlement Européen de Strasbourg: "Au moment où l’Union européenne souffre d’un tel déficit démocratique, où les opinions publiques sont de plus en plus inquiètes de ces négociations, et où nombre d’experts, d’acteurs de la société civile et d’élus ont produit des analyses très critiques sur les accords CETA et TAFTA (TTIP), enterrer cette initiative était une erreur politique majeure. La Commission et le Conseil ne peuvent pas exclure les citoyens des discussions sur un accord qui impactera leur environnement, leur santé et leur capacité à décider de choix de société et de modes de vie. Nous demandons au Président de la Commission européenne, Monsieur Juncker, d’ouvrir immédiatement un débat large sur le CETA. Le groupe des Verts au Parlement européen continuera d’œuvrer, comme il le fait depuis des années, pour un maximum de transparence sur cette négociation dont les enjeux sont déterminants pour la survie du modèle européen." Yannick Jadot avait voté contre le CETA au Parlement Européen.

Pascal Durand, euro-député vert n'est pas non plus allé à la soupe Macron: "La Cour européenne de justice marque un coup d’arrêt à la dérive bureaucratique de la Commission qui avait refusé d’enregistrer l’initiative citoyenne « Stop TTIP » sous des prétextes purement techniques, alors que 3,3 millions de citoyens avaient déjà signé la pétition demandant l’arrêt des négociations. La Commission, qui s’est engagée à réviser la législation sur l’initiative citoyenne européenne, doit tenir compte de cette décision et comprendre que son rôle n’est pas de censurer, ni de porter atteinte aux demandes citoyennes mais au contraire d’en tenir compte dans les futures législations. L’initiative citoyenne européenne, véritable avancée démocratique prévue par la Traité de Lisbonne, doit devenir un outil réellement fonctionnel, si l’on veut rapprocher les institutions européennes des citoyens." Pascal Durand avait voté contre le CETA au Parlement Européen.

Manuel Barroso, le précédent Président de la Commission Européenne, avait personnellement et en cachette, préparé la Coopération étroite entre les banques américaines et la Commission de Bruxelles depuis 2013 avec le CEO de la Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, directement à son siège à New York. Puis à la fin de son mandat, Barroso a été recruté par la Goldman Sachs. Ceci est un scandale qui revêt le conflit d'intérêt. Avec CETA/TTIP, il n'y aura plus de scandale et plus de Code d’Éthique à respecter, s'il existe. Avant même d'être recrutés par le privé, les grands fonctionnaires nationaux et européens pourront montrer leurs compétences et briller directement auprès du secteur privé lors des rencontres tout à fait formelles entre bureaucrates et décideurs privés. Barroso qui avait pour fonction de diriger l’institution en charge de défendre l’intérêt général européen, est devenu l’employé d’une banque d’investissement américaine qui se joue des lacunes européennes pour accroître son profit. Pour les banques, l'Europe est une marchandise. Avec CETA/TTIP cette hypocrisie disparait et la Commission européenne et les gouvernements nationaux deviennent des bureaux et des représentations locales du secteur privé tous et toutes soumis à la Loi de l'investisseur.

Pour le TTIP, comme pour le CETA, cet Arrêt du 10 mai 2017 de la Cour Européenne de Justice est un genre de coming-out qui n'a plus d'effet, qui arrive deux ans trop tard, et qui n'intéresse plus personne et qui fait rire les néo-conservateurs libéraux de cette Europe catallactique et de la finance à laquelle appartient le nouveau Président Français Macron. Pour Ernst-Christoph Stolper de BUND (Friends of the Earth), les Initiatives Citoyennes Européennes doivent aussi être recevables pour les questions… de politique commerciale de l'Union Européenne. Et vous le voyez, ce n'est justement pas un hasard si justement la politique commerciale de l'Europe a été exclue de l'ICE car les citoyens de l'Europe sont exclus de cette question fondamentale qui concerne le cadre de leur vie et de leur épanouissement.

Donc, cet ARRÊT de la CJUE est comme péter dans un violon, pour la nouvelle politique européenne nous sommes passés au régime totalement déprédateur, et le nouveau Président Français, Macron, veut réformer l'Europe, mais juste pour la rendre encore plus commerciale et financière en poursuivant l'Excit, l'exclusion des citoyens européens, pour les laisser au stade de marchandise à vendre et à acheter.

On vous a fait chanter aux Présidentielles 2017 avec cette menace d'oprobre à jeter sur tout ce qui bouge dans une critique envers l'Europe, mais dès la visite à Berlin de Macron à Merkel, le duo M&M fait titrer dans tous les médias cette nouvelle mantra: "Merkel et Macron prêts à un changement de traité pour réformer l’Europe." Vous pouvez donc lire mon billet en boucle pour essayer de comprendre le sens de cette mise en abîme. Vous pouvez aussi lire dans le texte l'ARRÊT du 10 mai 2017 de la CJUE, de la Première Chambre de la Cour de Justice de l'Union Européenne.

Si en Europe ou en France nous en sommes à un tel stade de chien-en-lit, c'est que les Organes Constitutionnels ne permettent pas la vie démocratique ou que ceux-ci sont détournés et confisqués par des libéro-conservateurs pour que la vie démocratique ne puisse se réaliser et pour que la place soit laissée aux marchés. C'est ceci la "fin de l'ère démocratique". Ce concept nous vient d'en haut par effet de percolation justement pour encore amplifier le non-usage de la démocratie en faisant de nos Organes du Droit Constitutionnel un parc d'attraction. Le Parlement Européen n'est pas un Parlement en ce sens que de sa majorité n'est pas issu le Conseil Européen qui est formé des chefs d'Etats des 27. Ce Conseil Européen ne peut être renversé comme un gouvernement, il est intouchable. En France cette ère post-démocratique s'est manifestée avec les Primaires des Présidentielles que j'ai toujours violemment qualifiées d'anti-constitutionnelles et que j'ai contestées sur mon site RzM67, parce que les partis politiques n'ayant plus le courage ou l'envie de définir une politique immédiatement lisible gauche-droite se sont défaussés sur des gens du pays pour se faire tirer au sort comme candidat aux Présidentielles à partir de boites ressemblant à des urnes. J'en connais tellement qui ont cru faire un "acte citoyen".

 

 

 

MAIS. Mais l'Avenir en Commun de la France Insoumise a un Programme en 40 livrets que vous pouvez consulter. Il suffit de donner une majorité au Parlement Français, et ce Président Français, tiré à un sort et illégitime avec ses 18%, sera tout simplement obligé de se soumettre au Premier Ministre qui sera nommé sur la Majorité au Parlement conformément à l'Article 8 de la Constitution. Vive Nous, et Vive l'Europe. Cet été je vais faire ma 7ème expédition arctique à vélo depuis 2011 et reconquérir pour la 3ème fois à partir de Trelleborg ou de Helsiniki le Nordkapp, à presque 64 ans. Je vous souhaite un bon voyage démocratique.

 

 

 

 

 

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30. octobre 2016

TTIP - CETA, la Lutte des Classes voulue et guidée par la Commission Européenne se fait sans nous et par-dessus nos têtes

La Lutte des Classes est dépassée puisqu'elle est gagnée. Le PS vit donc tranquille et l'a éradiquée de son discours.

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J'ai peint en 1986 et en 1987 une série de tableaux que j'avais exposés dans la galerie L'Estampe à Strasbourg sous le titre "Vom Gesichte verweht - La Chute du Mur de Berlin" (Autant en emporte le visage - La Chute du Mur de Berlin). Mon tableau rouge ci-contre s'appelle "Du communisme au fascisme". Naïvement je m'étais inscrit dans la continuité d'un débat et d'une lutte politique, en croyant que ledit retour-de-balancier apparaissant dès 1986 à mes yeux sous la forme du fascisme, pourra être combattu par les mots. Je me réjouissais même d'une réactivation du débat vraiment politique. Un fascisme financier (* note de bas de page), muet derrière des formules et un fascisme classique s'installent en Europe, en Bavière avec Seehofer, en Hongrie avec Orbán, en Allemagne avec AfD, en GB avec un genre de Brexit, en Pologne avec une majorité consentante pour PIS, aux USA avec un cinglé, en Finlande avec le parti des " Perussuomalaiset / Vrais Finlandais", en France en mai 2017. Depuis 1986 mon espoir était de toujours pouvoir disposer des forces politiques pour évincer ces totalitarismes et ramener par le langage les peuples à la démocratie. Je me dois de refaire, en 2016, 30 ans après, un second tableau rouge, il s’appellera "De la démocratie populaire à la démocratie financière".

Lénine a eu droit aux multiplications de maquettes en bronze. L'investisseur du CETA/TTIP s'affranchit de visage, de moustache et de corps. Il a appris de la leçon de ces 100 dernières années à exister de manière dématérialisée et sans voix. L'art médial est d'organiser la domination et d'éteindre l’offuscation. A la différence des systèmes totalitaires qui n'avaient su exister qu'en organisant un engouement dans des solutions finales, avec le CETA/TTIP il n'y aura plus besoin d'idéologie fasciste, communiste, nationaliste, pour laisser faire et laisser-aller la classe des investisseurs et des profiteurs. La démocratie financière ne donne pas prise et n'a pas besoin de survaloriser certains égos, ni de déporter et de concentrer des affaiblis. Elle n'a pas besoin d'ego pour être, ni de cogito pour exister, il n'y aura plus besoin de l'Information Pure et Parfaite ni de la Concurrence Libre et Non Faussée comme garantes des marchés. Ce sont les multinationales qui définiront la loi. Toute symbolique, toute iconographie, tout statuaire, tout manifeste, toute déclaration universelle de droits, tout parti politique, tout syndicat, toute ONG, toute administration, tout ministère n'auront plus besoin d'être, l'investisseur est là pour eux et est seul garant de sa propre loi.

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Ce n'est pas la fin de l'histoire, c'est la fin de l'idéologique, le CETA pratique est arrivé. La philosophie économique libertarienne enseignée dans "The Road to serfdom - La Route de la servitude" par Friedrich von Hayek n'a plus à être lue dans son livre, elle est déclinée dans chacune des 1500 pages du texte légal du CETA - Comprehensive Economic and Trade Agreement et dans celles du TTIP - Transatlantic Trade and Investment Partnership. Après Hayek, la Banque de Suède va décerner au CETA le Prix Nobel du repos étatique. Il n'y a plus à distinguer une quelconque pensée libertarienne, nous entrons tous dans le périmètre global du CETA/TTIP. Nous assistons à l'acmé de la Lutte des Classes, l'investisseur et le spéculateur ont évidé l’État et se sont promus, aujourd'hui le dimanche 30 octobre 2016 et après une parodie symphonique de décision démocratique, à la fonction de guide suprême ou de petit-père-des-peuples. Cette victoire n'a d'équivalent que la révolution d'octobre de 1917. 100 ans. Sans sang, c'est plus moderne d'éteindre de suite le cerveau. 100 ans pour passer de la démocratie populaire à la démocratie financière. En utilisant les appareils de la décision démocratique, l'investisseur s'est autoproclamé guide des peuples en festonnant sa politique de planification financière avec un système para-étatique travaillant contre les peuples, à l'image du Kremlin sous la phase soviétique. Pour éviter une érosion par des masses populaires, le CETA n'a pas besoin d'ériger un Rideau ou un Mur, il établit une juridiction privée avec un tribunal arbitral, une juridiction parallèle à la juridiction publique de chaque État signataire qui, elle, sera démise immédiatement et irrémédiablement de la compétence en cas de litige entre un investisseur et un État. Ces juridictions privées étaient d'abord dénommées ISDS ou RDIE - mécanisme de Règlement des Différends entre les Investisseurs et les États, mais après les éternuements de l'Allemagne elles se sont pérennisées sous la nouvelle dénomination ICS ou SJI - Système Juridictionnel des Investissements. Le pendant du CETA et du TTIP est le JEFTA - Japan-EU-Free-Trade-Agreement pour lequel il y a déjà eu 17 accords de conclus et qui sont bien sûr tout autant secrets. Non, mon site n'est pas indéxé ni indexable par Décodex.  

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Aujourd'hui est un nouveau jour triste et très grave pour la démocratie en Europe. 7 années de négociations secrètes aboutissent à la signature de l'accord sur la mise au ban des peuples européens dans le cadre du "libre-échange". Le CETA, l'accord de libre échange avec le Canada va être signé aujourd'hui à Bruxelles le 30 octobre 2016. Les peuples européens sont définitivement exclus de la démocratie, de la liberté, de leur autodétermination et de leur droit à disposer d'eux-mêmes. Mon site a commencé à vivre il y a 10 ans, le 6 juin 2006, en analysant "l'échec" des Cycles de négociations de Doha et de Seattle, les derniers rounds de l'OMC, qui avaient relégué à sine-die toute négociation globale sur le commerce international. Ceci n'a pas été grave puisque des milliers d'accord bilatéraux ont été signés à la place. Mon site avait commencé à analyser et à critiquer les 14 accords connexes à l'OMC, accords connus mais dont les contenus étaient restés secrets dans les détails. Je m'étais particulièrement attaché - à cause de mes compétences et parce que ceci faisait partie des domaines que j'enseignais aux DESS/M2 et Master Grande École pendant plus de 25 ans - à dépouiller les Accords ADPIC - Accords sur les questions du Droit de la Propriété Intellectuelle qui touchent au Commerce et ADPIC+, et l'AGCS - l'Accord Général sur la Commercialisation des Services, et AGCS+. J'ai gardé depuis le 6 juin 2006 en bas de page de mon site la bannière contre l'AGCS. Remontez tout mon fil ADPIC/AGCS en déroulant vers le bas, et faites de même pour les Accords bilatéraux et l'OMC.

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Aujourd'hui, les peuples et la démocratie sont placés en détention et mis sous camisole et muselière. Cet accord CETA avec le Canada, ou TTIP avec les USA, n'est pas un accord sur la libéralisation du commerce mais un accord sur la liberté inconditionnelle des investisseurs. L’inconditionnalité de la liberté des investisseurs dépasse la Constitution de chaque État de Droit et signataire, dépasse toute norme du droit du travail, sociale, fiscale, écologique, climatique, de santé et de bien commun. Le CETA / TTIP garantit la liberté des investisseurs d'attaquer tout État qui permettrait qu'une norme ou une Loi nationale soit à leurs yeux de manière directe ou collatérale discriminante et une "enfreinte" à leur liberté d'investir, de spéculer, ...de dilapider les systèmes sociaux, fiscaux, les économies, le paysage et les ressources, les peuples, le fonctionnement décisionnel politique, législatif, parlementaire, légal. L’inversement de la hiérarchie des normes est la nouvelle donne à l'orée de cette ère post-démocratique. En France, avec la Loi Macron du Travail, ce n'est plus la Convention Collective qui prévaut pour une branche, mais "l'accord" le moins disant établi dans une entreprise. Avec CETA même un accord à minima sera un barrage à la liberté de l'investisseur. Ce n'est plus l’État qui est au-dessus de l'investisseur, mais l'investisseur qui le domine. Il y a avec le CETA/TTIP inversement de la charge de la preuve. Ce sera L’État qui devra prouver devant la cour arbitrale privée qu'il ne réduit pas avec le SMIC ou une politique écologique... le profit de l'investisseur. Un chantage à la création/destruction de l'emploi sera alors exercé sur l’État qui laissera faire et aller l'investisseur. L'Homme et le Travailleur sont mis sous cape, et ils trouvent que ça sent bon. On a réfléchi pour lui.

La cour arbitrale n’aura pas de siège propre et pas non plus de propres services administratifs, mais utilisera les services du CIRDI / ICSID - International Center for Settlement of Investment Disputes / Centre International pour le Règlement des Différends Relatifs aux Investissements, qui est un organisme d’arbitrage établi à Washington. La Commission de Bruxelles organise elle même depuis des décennies avec des Directives et le Traité de Lisbonne la dilution de ce qui n'est pas conforme à sa Libre Circulation. De la crise financière et spéculative de l'année Lehman-2008 qui a résulté de la libre circulation des produits financiers toxiques, elle ne veut rien apprendre. Cela fait plus de 10 ans qu'elle essaye aussi sans voiler son langage de contraindre l'Allemagne à abandonner sa Tarifautonomie - les négociations automnales des conventions collectives - qui selon elle est un frein manifeste et avéré à la liberté de l'investisseur. La force des syndicats allemands ne plait pas à la Commission Européenne. Elle est la Lutte des Classes de grand-papa, pas la sienne.

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Lénine, renversé à Nowa Huta, Cracovie

Pour CETA/TTIP l’État est un nuisible à éliminer. L’État pour le CETA/TTIP est réduit à une surface sur laquelle l'investisseur est librement en action. L'accord du "libre" échange CETA/TTIP n'a que comme objectif de garantir que les États ne nuiront jamais aux investissements et ne réduiront jamais les profits attendus par l'investisseur. Le CETA/TTIP a une vue hypertrophiée des barrières au libre-échange: les taxes et droits de douane - qui sont en fait presque partout très largement ou complètement éliminés - et les "barrières non-tarifaires". Ce concept de "barrières non-tarifaires" est caoutchouteux et englobe tout le reste comme les coûts des standards du Code du Travail, les coûts des cotisations patronales, les coûts sociaux, de santé de retraite, ceux relevant de la sécurité et de la protection sur le lieu de travail, les coûts relevants du retraitements des eaux et déchets d'un site de production, le coût du travail, les cotisations sociales et de retraite, les Conventions Collectives qui défendent acquis sociaux et droits des Travailleurs... et vous pouvez en ajouter même plus que votre imagination ne vous le permet. Et tous les services publics allant même jusqu'à la protection contre l'incendie, contre les catastrophes sont inclus dans le périmètre de CETA/TTIP si une multinationale décidait d'investir dans ce secteur. On ne pourra pas interdire l'exploitation du gaz de schiste, le rejet du mercure dans les eaux et nappes phréatiques, l'enfouissement sous-terrain des déchets radioactifs sans retraitement et l'abandon au domaine public des centrales nucléaires éteintes, l'utilisation du glyphosate, des OGM, des nanoparticules dans l'agriculture et l'alimentaire, car il y aurait autrement des "surcoûts" qui réduiront le profit de l'investisseur. Par exemple déjà en ce moment McDonalds intente un procès contre la ville de Florence parce qu'elle interdit d'installer sur sa place du Dôme Santa Maria del Fiore un point de vente. Le groupe énergétique suédois Vattenfall demande à l'Allemagne le versement d'un dédommagement de 4,7 milliards d'euros, pour avoir décidé en 2011 de fermer deux centrales nucléaires dont il est exploitant et co-actionnaire. Avec le CETA/TTIP la sortie du nucléaire sera balayée. Avec le CETA/TTIP nous aurons un nouveau mode de vie et d'organisation sociale et de l'Etat entre les procès continuels des entrepreneurs contre les pouvoirs publics. Dans la démocratie financière l'homme ne sera plus un Travailleur, sa seule tâche est de contribuer à la réalisation du Plan qui est de pourvoir au profit de l'investisseur. La capillarité de CETA/TTIP n'a plus aucune limite et cette démocratie financière est omnipotente et transforme l’État en un entonnoir à profit pour l'investisseur. Chaque domaine de la vie est commercialisé au profit de l'investisseur, le CETA n'a donc plus rien à voir avec un accord commercial, il transforme l'Homme dans son essence et le transforme en outil subalterne au profit de l'investisseur. Les 1500 pages du texte légal du CETA sont aussi pointues que le décryptage du génome humain. L’État Providence Bancaire est devenu encore plus protecteur pour devenir en plus un État de la Providence financière pour l'investisseur.

Avec le CETA/TTIP les multinationales participeront à l’écriture des nouvelles lois. Pour faire chuter la Wallonie qui avait par exemple émis des réserves, les négociateurs lui ont concédé quelques aménagements. Mais comme les autres aménagements obtenus par quelques rares autres États courageux (pas la France...), ils sont classés sous la rubrique "explications complémentaires" - supplemental submission ou additional declaration ou joint interpretative declaration. Notez bien ce qui suit, c'est capital: toutes déclarations supplémentaires ne font pas partie du corps du texte légal du CETA qui prévaut. Donc la Wallonie, comme quelques autres parlements locaux téméraires se sont tous faits et laissés berner par les négociateurs et les victimes des agissements des investisseurs ne pourront plus jamais agir devant la cour arbitrale malgré des formulations doucereuses comme celles des Chapitres 8, 9, 22 ou 23 “trade supporting sustainable development”, “trade favouring environmental protection” et qui n'ont aucune valeur juridique parce qu'elles restent des formules vides et sans dispositif réglementaire. Le CETA est même extrêmement dangereux pour les services qui sont encore publics et ne permet pas le retour dans le domaine du service public ce qui a déjà été précédemment privatisé avant son entrée en vigueur. Le CETA est rédigé du début à la fin selon ce modèle rhétorique de formules douces qui restent caoutchouteuses et juridiquement non applicables dès qu'un domaine de la vie de la société et des Travailleurs est évoqué. Le CETA du libre-échange est principalement dans le fond et dans la forme un long inventaire de ce que les gouvernements et les parlements n'ont plus le droit de faire. Le CETA/TTIP fixe dans les textes la Regulatory Cooperation - la Politique de Coopération qui permettra aux multinationales du duo EU-US des deux parties de l’Atlantique de se réunir en groupes d’experts avec des bureaucrates, afin d’influencer les projets de lois avant même qu’ils ne soient débattus dans les parlements. Avec le CETA/TTIP les banques systémiques pourront définitivement interdire aux États de contrôler et de réguler les marchés financiers ou d'introduire la taxe Tobin sur les transactions financières ou d'imposer le démantèlement des banques universelles. Elles le font déjà de manière insidieuse ou brutale depuis l'année Lehman 2008, mais avec CETA il n'y aura plus d'offuscation, ce sera normal. L’État ne pourra pas interdire aux banques et hedge fonds les manipulations du Libor/Euribor et de créer des produits financiers dérivés toxiques et douteux, comme l'a fait par exemple à l'échelle planétaire la Deutsche Bank, et les banques pourront poursuivre L’État en justice s'il ne leur rachète pas leurs cadavres pourris. L’entrepreneur ne sera plus ce héros de l'entrepreneurship, mais quelqu'un qui saura démanteler ce qui s'oppose selon lui à ses capacités à faire du profit. Les multinationales dictent leur Loi, et les entreprises plus petites s’appuieront sur elles. Avec CETA/TTIP, l'entrepreneur a fait sauter toutes les barrières pour organiser sa seule protection.

Manuel Barroso, le précédent Président de la Commission européenne, avait personnellement et en cachette, préparé la Coopération étroite entre les banques américaines et la Commission de Bruxelles depuis 2013 avec le CEO de la Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, directement à son siège à New York. Puis à la fin de son mandat, Barroso a été recruté par la Goldman Sachs. Ceci est un scandale qui revêt le conflit d'intérêt. Avec CETA/TTIP, il n'y aura plus de scandale et plus de Code d’Éthique à respecter, s'il existe. Avant même d'être recrutés par le privé, les grands fonctionnaires nationaux et européens pourront montrer leurs compétences et briller directement auprès du secteur privé lors des rencontres tout à fait formelles entre bureaucrates et décideurs privés. Barroso qui avait pour fonction de diriger l’institution en charge de défendre l’intérêt général européen, est devenu l’employé d’une banque d’investissement américaine qui se joue des lacunes européennes pour accroître son profit. Avec CETA/TTIP cette hypocrisie disparait et la Commission européenne et les gouvernements nationaux deviennent avec CETA/TTIP des bureaux et des représentations locales du secteur privé tous et toutes soumis à la Loi de l'investisseur.

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Le CETA/TTIP a vidé de son sens l'expression "conflit d'intérêt", et l’État doit dépenser le meilleur de son énergie à se mettre au service de l'intérêt de l'investisseur. Le devoir régalien a été privatisé. Tous les milliers de cabinets de lobbying qui siègent à deux pas de la Commission et des ministères nationaux transforment leur métier qui passe du consultant incitatif au donneur d'ordre du nouvel esprit des Lois. Les coûts du loobying vont considérablement se réduire et se rationaliser. Vous vous offusquez de la facilitation du lobbying? Vous vous demandez combien de temps une de ces anciennes démocraties parlementaires pourra subsister sans avoir un soulèvement du cœur? Ce n'est pas la peine de s'en offusquer, parce que...

...pour rédiger les 1500 pages du CETA et celles du TTIP, les multinationales et les banques, assurances et hedge fonds ont exercé déjà depuis 7 ans et exercent une influence prépondérante sur les négociations secrètes de ces accords. La coopération a été mise en place de manière officiellement secrète pour instaurer la Coopération ouverte, sans gène et décomplexée du CETA/TTIP. Selon Stop TTIP, les représentants des multinationales ont été les seuls entendus lors de 92% des rencontres des intervenants, tenues par la Commission européenne. Les formulations figurant dans les ébauches des textes qui ont pu être rendues publiques, proviennent directement des directives des lobbyistes industriels et financiers. Les négociations ont été conduites dans le secret et les représentants des pouvoirs publics ne savent rien de leurs déroulements. Aucun document officiel concernant les accords n’est consultable par les citoyens de l’UE avant la fin des négociations. Seuls certains rares parlementaires triés sur le volet et acquis au nouveau régime ont la possibilité de lire des extraits des longs dossiers dits "légaux" dans des salles spécifiques sans l’aide d’expert, et ont pour consigne de ne rien dévoiler au public. Une fois les négociations terminées, ils ne peuvent seulement qu’accepter ou refuser les accords, sans être consultés à propos d’éventuelles modifications.

Avec le CETA / TTIP nous n'avons plus la possibilité de laisser vivre et s'exprimer la décision publique, car le CETA/TTIP se plaque sur les États avec le drone tueur de sa juridiction privée de Washington et sans clause crépusculaire: CETA/TTIP n'aménagent pas aux États signataires la possibilité d'en ressortir. Pour se garantir l'adhésion inconditionnelle des États, les négociateurs ont imposé le secret absolu des négociations, et seulement depuis juillet 2014, seuls quelques élus des parlements nationaux étaient autorisés à consulter pendant de très courtes périodes dans un cagibi aménagé à l'écart et à cet effet des documents de travail de ces négociations. Mais ils n'avaient même pas le droit de photographier ou de copier ces documents, ils devaient laisser toutes leurs affaires à l'entrée. Ceci est la stricte vérité, Netfix devrait s'arroger les droits pour tourner le film "De la démocratie populaire à la démocratie financière". Les rares élus qui pouvaient consulter ces documents étaient désignés par les gouvernements, et personne dans la société politique ou civile n'avait ni le droit de proposer des noms ni le droit de recours. Les investisseurs se sont attribués et partagés des paquets d'États avec des peuples dedans comme au XIXème siècle quand les colons se sont partagés l'Afrique pour en profiter.

Avec CETA/TTIP, et seulement à partir d'eux, nous pouvons parler de "l'ère post-démocratique". L'Initiative Citoyenne Européenne contre le TTIP avait dépassé de 2,4 millions le nombre requis de signatures par le Traité européen sur le Fonctionnement de l'Union, mais la Commission de Bruxelles, lors de l'un de ses putschs familiers, l'avait rejetée sans commentaire. Je suis le premier à crier "I want my Europe back". Un dictateur était arrivé de l'autre côté du Rhin au pouvoir avec 38 millions de voix sur 44 millions de votes valides. Le CETA/TTIP arrive tout seul sur le pouvoir au pouvoir en contournant les appareils démocratiques du débat parlementaire et sociétal.

Sur 743 millions d’Européens, il n'y a pas d'offuscation. Les élus avaient la possibilité de s'opposer aux gouvernements. Ils ne l'ont pas fait ou se sont laissés dominer par eux. Ils sont les fautifs de l'avènement de "l'ère post-démocratique". La facture populaire sera chère, mais elle sera payée, il n'existe pas d'empire de 1000 ans. Payée par les urnes et autrement. L'Europe providence bancaire et des investisseurs a gagné sa lutte des classes sans nous et par-dessus nos têtes. Les européens sont devenus tous mutuellement les victimes de leur propre politique catallactique. Les européens ont voulu une Europe des marchés et vont encore plus violemment subir eux-mêmes ce qu'ils imposent eux-mêmes aux Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et aux PED (Pays en Développement) avec les APE et avec les ALE qui sont bien plus violents que les clauses de l'OMC. Si vous cliquez ces liens précédents vous verrez que l'Europe s'était équipée elle-même de kits externes pour tuer, et s'équipe depuis CETA/TTIP d'un kit de bureau interne: le CETA/TTIP va commencer par tuer les services publics, les devoirs régaliens, les Conventions Collectives, l'Accord climatique, l'Accord Antarctique, etc.

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L'initiative européenne Stop TTIP avait rassemblé dès novembre 2014 en seulement 2 mois plus d'un million de signatures de citoyens demandant à la Commission Européenne de mettre fin aux négociations du TTIP et de ne pas faire entrer en vigueur l'accord similaire CETA avec le Canada. Les Communautés Européennes prévoient pour une Initiative Citoyenne Européenne - ICE la collecte d'un million de signatures en un an. Il y avait donc urgence, dès novembre 2014, de donner à l'Europe ce visage de démocratie qu'elle n'a toujours pas et qu'elle méprise de plus en plus de manière ouverte et publique. Jean-Claude Juncker n'avait eu aucun mal à révéler son visage et la Commission Européenne avait refusé de mettre en place cette Initiative Citoyenne Européenne et avait donc aussi refusé de reconnaitre la légalité de cette initiative citoyenne européenne auto-organisée par le collectif Stop TTIP suite à ce refus. Il avait été toujours temps pour vous de la signer ici >>> Stop TTIP. Mais l'avez-vous fait? Dans la liste des ONG contre le TTIP/CETA qui soutiennent cette ICE vous en retrouverez sur mon site dans la colonne de gauche et sous la bannière.

De toute manière la Commission Européenne s'est arrangée pour qu'une ICE n'ait pas d'effet. La Commission est uniquement tenue de donner son avis, mais n'est pas obligée de la suivre, car de toute façon elle ne risque rien en dehors d'une disgrâce supplémentaire des Euro-Députés, ce qui l'arrange au demeurant pour cultiver son petit marigot d'offuscation. Stopp_TTIP.pngLe Parlement Européen ne peut dissoudre la Commission Européenne et il n'y aura jamais de grève générale en Europe par exemple. Tous les euro-députés n'ont pas accès aux documents de négociations du TTIP/CETA. Mais évidemment nous avons l'Europe que nous méritons, il suffisait d'aller voter aux Élections Européennes pour donner un autre visage à notre Europe. Les alternatives parlementaires de bonne foi existaient pour avoir plus d'Europe. A partir d'aujourd'hui nous vivons l'Eurxit sans le savoir, la noyade de l'Europe. Les allemands ont défilé par millions depuis 2 ans contre le TTIP/CETA. Les français? N'ont pas défilé, quelques uns ont pété devant des bistrots quelques samedis. Il y a eu plus de 3,2 millions de signatures contre le TTIP (au 24 avril 2016 >>> 0,36 million pour la France, 1,57 million pour l'Allemagne. Il y a eu en fait encore plus de signatures dans des pétitions "sauvages" qui deviennent sur le web un effet de mode, et qui n'ont pas pris la peine de se fédérer à Stop TTIP. Je viens encore avant-hier d'avoir été sollicité par des endormis de la région lyonnaise pour une x-ième pétition. Ne restez pas la nuit debout (pas celle des flics) et agissez le jour. Les Nuits Debout, c'était du bof bisounours, et ça leur faisait croire qu'ils faisaient la révolution sans en payer le prix. Aux urnes, s'ils y vont, ils ne choisissent tout de même pas les alternatives démocratiques et parlementaires qui existent. Ça carmagnole sur le tarmac et ça court au Aldi pour comparer les prix. Les Nuits Debout, ça leur faisait croire qu'ils font de la démocratie sans en payer le prix. A ne pas vouloir s'unir politiquement ils ont renforcé les politiques qui abandonnent leur devoir aux entreprises et qui profitent d'eux. Ils croient que s'unir politiquement, c'est idéologique. Ils ont peur d'eux-mêmes ces enfants soumis à eux-mêmes et qui se croient rester purs ainsi. Ils jouissent de la liberté de ne rien faire pour la société. Mais la conscience est bonne et le steak ne refroidit pas dans l'assiette. Le libre-échange, c'est moderne, et ça ne sent pas mauvais comme la politique. La démocratie est un danger pour le libre-échange, ces enfants ont peur d'être insoumis. On n'attend plus rien de la démocratie puisque le steak arrive à point.

* Note de bas de page: en cherchant sur Google je vois que le terme "fascisme financier" est utilisé part une extrême droite internationale qui fait semblant d'être à gauche pour le "social". Je n'ai rien à voir avec ces crétins.

31. janvier 2013

La Société Générale bafouille: du 'Worst Case Debt Scenario', aux 'actifs cantonnés' et à la Loi de séparation et de régulation des activités bancaires

1_Rostock.jpgHier, le PDG de la Société Générale, Monsieur Oudéa, a été auditionné en compagnie de ses homologues du Crédit Agricole et de BNP Paribas. Il a bafouillé dans la salle 6350 de l'Assemblée Nationale devant les Députés de la Commission des Finances et le Rapporteur de la Loi de la séparation et de la régulation des activités bancaires. A la stupeur générale Monsieur Oudéa a révélé une partie de la réelle situation des banques et a démontré sans le vouloir et en bafouillant la futilité de cette micro-loi sur les activités bancaires qui ne le touche pas le moins du monde. Oudéa s'est moqué de son auditoire comme Lloyd Blankfein de Goldmann Sachs dans un entretien analogue avec la SEC. Et oui, comme toujours le Cimbre était bien informé et bien seul sur la toile à parler de la badbank de la Société Générale, membre du Cartel du Libor, Euribor et Tibor, et de ses "actifs cantonnés"
dès le 24 novembre 2010 >>> http://www.renovezmaintenant67.eu/i...
ou dès le 17 avril 2010
>>> http://www.renovezmaintenant67.eu/i...
ou dès le 20 novembre 2009
>> http://www.renovezmaintenant67.eu/i...

Personne ne dit ou écrit que la Société Générale avait reçu 124 milliards de $ (cent vingt-quatre) de la Fed en 2010 pour son sauvetage. Et au sujet de la mini-réforme de l'augmentation des fonds propres réglementaires qui ne touche que 0,5% du chiffre d'affaire des banques je suis prolixe et je l'ai encore rappelé dans le billet précédent.

Si vous cherchez sur Google société générale bad bank mon site est en A2 et A3.
Si vous cherchez sur Google société générale actifs cantonnés mon site est en A3

Toutes ces infos ne sont pas issues de l'Huma ni du Parti de Gauche, mais il faut aller chercher l'info sur le web. C'est pourquoi le Cimbre l’agrège sur son site et écrit souvent: la Lutte des Classes s'est faite sans nous et par-dessus nos têtes.

Pour en savoir plus sur la situation comptable et commerciale de la Société Générale, de BNP Paribas, du Crédit Agricole vous pouvez relire mon billet du 3 novembre 2012: Les plus grandes banques systémiques du monde en faillite technique en 2012: Deutsche Bank, BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale....

Le day of reckoning, la fin du running on empty et du race to the bottom, la fin du keeping up with the joneses s'approchent.

25. janvier 2013

Deutsche Bank crée des milliards de nouveaux produits financiers titrisés / Concours Internet des actifs les plus toxiques - Finance Watch - Weed - Share

finance_watch_2013.jpgSi vous cherchez sur Google produits financiers titrisés mon site est en A2 sur 64.300 résultats (màj du 31/03/2021: ... page 1 de Google depuis le 25 janvier 2013 !!! ). Mais si vous cherchez sur Google michel barnier banques 4500 milliards mon site est en A1 et en A2 sur seulement 12800 résultats. 12800 résultats, c'est un non-évènement, donc ça n'a pas existé. Mais le nouveau  budget européen "effectif" pour la période allant de 2014 à 2020, de 908 milliards d'euros, a été voté avec une baisse de 3%, et une baisse du budget est interdite par les statuts de l'UE; c'est un budget de déficit et d'austérité. Le budget de l'UE sert à l’investissement structurel, mais racheter les dettes pourries du Cartel du Libor, Euribor et Tibor et des banques issues de leur spéculation ratée passe avant tout pour l'Europe Providence Bancaire. Lors de ce nouveau débat sur le budget européen il n'y a pas eu de débat sur la réindustrialisation de l'Europe. En 15 ans il n'y a jamais eu au Parlement Européen de débat sur l'industrie en Europe. Par contre, la libre circulation des marchés est le seul pilier de cette Europe.

Le marché des produits financiers titrisés s’était effondré après la Déclaration de la Crise des Subprimes de l’Année-Lehman 2008. Dans la crise financière permanente, dans laquelle il n'y a pas eu de "crise de l'euro", il y a eu depuis 2008 les rebonds des bulles échoïques alimentées artificiellement par le fait que les banques faillitaires échangent avec les banques centrales et les gouvernements leurs actifs toxiques pourris et irrécouvrables contre des liquidités à taux zéro comme dans les opérations "Bazooka" et "Grosse Bertha" de la BCE en 2011/12. Cette bulle échoïque, qui est la plus longue depuis 1928, a restitué aux USA 11.000 milliards d'actifs aux 10% d'américains les plus riches

Les banques lèguent aux États dits souverains leurs dettes privées issues de leur spéculations ratées et qui plongent sans rémission les peuples et les économies nationales dans la Grande Dépression 2.0. Les États soumis aux banques gonflent leurs dettes publiques pour sauver les banques en faillite technique tous les jours un peu pour retarder leur dépôt de bilan et le day of reckoning. Les États et leur organe délégué, la BCE, n’exprimant aucune volonté réelle de contrôler et de réglementer les flux financiers et le shadow banking, sont en réalité depuis les premiers bail-out de 2008 physiquement, juridiquement et moralement coresponsables des pratiques spéculatives des banques puisqu’en rachetant avec les fonds publics leurs actifs toxiques, ils en deviennent actionnaires. Les États, donc les peuples deviennent actionnaires des banques en faillite et qui multiplient depuis 2008 leurs activités spéculatives à haut risque au lieu de les arrêter. L’État qui a plus ou moins directement nationalisé les pertes des banques, ne fait pas usage de son droit d'actionnaire à décider du destin des banques dont il détient des parts, et le peuple est de toute façon privé de son droit d'actionnaire, il n'est pas l’État, il est l'électeur.

Declaration_Berne_2013.jpgLes entreprises ne travaillent plus, le PIB réel issu de l'activité économique de production de biens et de services ne se crée plus, et les banques et assurances ne transforment pas les liquidités offertes gracieusement par la BCE ou la Fed' en crédits aux entreprises destinés à soutenir des projets économiques à caractère social ou écologique. Par exemple, les banques et assurances ont fait passer la bulle des produits financiers dérivés tellement toxiques comme les CDO et les CDS - Credit Default Swap de 60.000 milliards de $ à 70.000 milliards de $ de 2008 à 2012 et toutes les banques systémiques dites "too-big-to-fail" ont encore fusionné entre elles "pour être prêtes quand viendra la sortie de crise", en réalité pour devenir un fait de chantage imparable face aux États dits souverains qui viendront toujours vers elles pour organiser leur bail-out / sauvetage avec des "Eurobonds" et autres facilitations quantitatives qui ne sont que de la monétisation de la dette privée, de la recapitalisation de la dette des banques. Tous ces ersatz de crédits publics sont émis par le système européen. Pour monétiser la dette privée des banques ou publique des Etats qui s'endettent pour sauver les banques il a fallu violer la Clause du no-bailout du Pacte de Dublin constitutif de l'Euro. La BCE, réinterprète/viole  l'Article 103A du Traité de Maastricht. Cette monétisation de la dette fait tellement partie du nouveau business-plan de la BCE que le viol est devenu une activité sociétale bénie par le Législateur. Législateur? Enfin le Parlement EU et les parlements régionaux sont aussi violés avec consentement par les gouvernements. Cette trappe de la monétisation des dettes est financée par ces crédits publics qui ne sont mathématiquement pas remboursables et qui ont été alloués en échange des actifs pourris légués par les banques et les assurances. Ce sont les budgets des États et les contribuables qui financent ces crédits publics du système européen. J'appelle ceci de la Répression financière.

La Deutsche Bank est la plus grande banque du monde. La Deutsche Bank est la plus dangereuse banque du monde en étant au moins depuis 2008 en faillite technique avec seulement 2,6% de couverture en fonds propres. La Deutsche Bank a pourtant émis en janvier 2013 de nouveaux produits financiers titrisés à hauteur 7,7 milliards de $. Il s’agit de nouveau de CDO - Collateralized Debt Obligations, qui se fondent sur d’autres produits financiers titrisés particulièrement risqués parce qu’ils contiennent les risques de milliers d’autres crédits particuliers. Ce principe de « multi-mutualisation » de la dette permet aux banques de sortir de leurs bilans financiers les emprunts qu’elles jugent elles-mêmes irrécouvrables en en faisant un produit financier, une macédoine packagée de produits toxiques, qui reste très prisée des investisseurs. Je vous invite à relire mon article du 2 mai 2009 >>> Faillite de la "Croissance" financée par la bulle des dettes, des titrisations, des CDS / CDO, des LBO. (image à droite: ONG, DB - Déclaration de Berne, Association Suisse pour le Développement Solidaire)

Public-eye-2013.jpgLa Deutsche Bank n'est en réalité qu'une banque de façade qui est la filiale de son propre hedge-fonds DWS qu'elle a propulsé et qui vit essentiellement du shadow banking, donc des opérations extra-bilancielles OTC - Over-The-Counter, des CDO, des CDS que le législateur, les régulateurs et les Directives Européennes MiFID et MiFID2 ont aménagées spécialement. Seulement 4% des opérations de la Deutsche Bank sont des opérations bancaires "traditionnelles", 96% passent par son hedge fonds pour alimenter la spéculation financière sans objet économique et industriel.

Selon le FMI de 70 à 90% des activités bancaires relèvent de la spéculation sur les produits financiers comme les CDS/CDO qui constituent la majorité des produits dérivés. Il ne reste plus grand-chose pour les activités de l'économie réelle des PME. Depuis 2008 les banques ne prêtent plus à l'industrie. On oublie que les CDO / CDS - Credit Default Swap sont des assurances contre la défaillance souscrites par n'importe qui, sur n'importe quoi, de préférences sur des actifs que l'on ne possède pas ou dont on n'est pas propriétaire. Les banques sont impactées par le risque systémique parce qu'elles ont des trillions de CDO/CDS dans leurs comptes. Les banques universelles qui ont des activités d'assurance sont impactées.
Les assurances elles-mêmes sont impactées parce qu'elles sont émettrices de CDO/CDS ou parce qu'elles ont placé leurs actifs auprès des banques ou qu'elles sont actionnaires des banques. Les CDS sont tous des bundles, des fagots qui ont dedans des vrais morceaux de divers actifs allant jusqu'aux Bons du Trésor. L'acheteur d'un CDO ou d'une assurance CDS achète un bundle qui a un nom de code comme Zotoïd635, etc... et il ne peut porter à sa connaissance le contenu exact de son CDO/CDS. Seules les banques-assurances ou les assurances pourraient établir la traçabilité de leur bundles. Mais souvent elles feignent de ne plus savoir. Un bundle est composé avec des macédoines d'actifs variés ayant un risque plus ou moins élevé pour cacher dedans l'actif extrêmement toxique. Ce bundle est la titrisation comme pour les Subprimes. La titrisation n'a pas subitement disparu depuis l'année Lehman - 2008, elle git massivement et même de manière prépondérante dans tous les comptes des banques et des assurances. Comme AIG, la Wachovia ou la WaMut ont fait faillite aux USA, les assurances européennes, dont AXA, Allianz sont en situation précaire sur le chemin de la faillite et ladite Crise est tout autant une crise des assurances que des banques. Les assurances aussi doivent être recapitalisées, c'est à dire que pour elles aussi les gouvernements, et le FESF / MES qui sera une x-ième fois détourné de ses attributions d'origine, rachèteront des positions toxiques des assurances.

Le secteur du shadow banking et des hedge-fonds sont les principaux acquéreurs de ces nouveaux produits financiers titrisés dérivés émis par la Deutsche Bank qui brillait déjà avant 2008 avec une garantie de rendement de... 10, 20 et même 25%. Dans ce secteur les acteurs promettent des rendements spéculatifs à deux chiffres, mais intenables parce qu'ils ne sont qu'une pyramide Ponzi. Les velléités de Bâle III, Solvency 2 et MifID2 de contrôle et de régulation du secteur bancaire et des assurances ne concernent que les banques et les assurances, et même si les minuscules mesures sont prorogées avant même d’entrer en vigueur, elles poussent encore plus les flux financiers dans le domaine opaque et incontrôlable du shadow banking. Bâle III ne sera appliqué qu'en 2019... après l'effondrement total qui est imminent car toutes les mesures de quantitative et qualitative easing, les facilitations quantitatives, mises en œuvre depuis 2008 sont épuisées à présent. share_2013.jpgLe projet Erkki Liikanen sur la scission des banques universelles qui détiennent les activités de crédit, d'assurance et de placement en nom propre reste au stade du bavardage depuis 2008. Hier, 30 janvier 2013, Michel Barnier, UMP, Uper-Commissaire au Marché Intérieur et à la Concurrence s'est formellement opposé à la scission des banques demandée dans la proposition de Erkki Likkanen, Gouverneur de la Banque Centrale Finlandaise. Michel Barnier prouve régulièrement sa fidélité aux lobbies financiers. Les nouvelles obligations de fonds propres réglementaires ne concernent des produits financiers qui ne représentent que 0,5% de leur chiffre d'affaire. Chaque stress-test déclare les banques comme immunes et 15 jours plus tard avec "une opération vérité sur ses comptes" une quasi-faillite de banque se révèle à chaque fois par ci et par là. Cette semaine c'est au tour su Crédit Agricole de déclarer une perte historique et aujourd'hui le gouvernement hollandais nationalise la 4ème banque systémique du pays, la SNS Reaal.

Hier le Commerzbank a annoncé une perte et aujourd'hui UBS a avoué une perte de 2,5 milliards. Aujourd'hui, en février 2013, le Groupe PSA - Peugeot Citroën est aussi au bord de la faillite et comme le Crédit Agricole pour des raisons de "dépréciations d'actifs". Je vous rappelle depuis 2008 que PSA Finance de PSA ou RCI de Renault, les banques internes de ces constructeurs automobiles, trainent aussi dans leurs bilans des toxiques depuis 2008 et qu'elles ne peuvent pas créer comme les banques une bad bank, une entité de défaisance pour "cantonner" des actifs pourris, toxiques et irrécouvrables. Il faut simplement avouer et annoncer que cet "ajustement comptable" de ces actifs de PSA, tout de même 4,7 à 6 milliards d'euros, montrent qu'ils ne valent plus rien depuis 2008. "Ce n'est qu'un ajustement comptable, cela n'affecte en rien l'opérationnel", dit-on chez Peugeot. Les banques captives de PSA (Peugeot-Citroën, PSA) et de Renault avaient titrisé les actifs de leurs groupes dans leurs filiales PSA Financial Service et Banque PSA Finance et Renault RCI Banque. Renault ou Peugeot-Citroën (PSA) avaient exercé un autre métier au travers de leurs départements Financial Products. Peugeot Société Anonyme (PSA) s'était aussi  bien amusée avec les mortgages (crédits hypothécaires et subprimes) et avait détourné dans la spéculation de titres comme les CDS/CDO les actifs gagnés avec les ventes des automobiles, tout en délocalisant et en payant au rabais son personnel ouvrier et employé. Il en va de même pour Renault. PSA et Renault, qui avaient perdu des milliards d'euros avec les opérations de titrisation avaient déjà reçu 9 milliards d'euros en 2009 comme "aide" financière de l'État français. C'est tellement monstrueux que l'on a de la peine à le croire. Ces groupes automobiles avaient déjà obtenu 5 milliards d'euros de la SFEF qui est la Société de Financement de l'Économie en France qui avait été inventée par l'état français suite à la grande crise de la finance mondiale de l'année-Lehman 2008. L'État a accordé une garantie de 7 milliards d'euros à la Banque PSA Finance, la division bancaire du groupe, en octobre 2013 dernier en échange d'un droit de regard sur "toute opération affectant le contrôle ou le périmètre du groupe". Dans le mot "périmètre" il faut entendre ce qui dépasse la production automobile de Peugeot Citroën. Le gouvernement français annonce en février 2013 qu'il a l'intention de rentrer dans le capital de PSA, donc de nationaliser ses pertes spéculatives pour éviter la faillite. ...et de disposer de son droit d'actionnaire? Nous nous trouvons bien dans le schéma de la "destruction par les marchés" définie par la Conférence Bilderberg d’Athènes en 2009. Cette faillite organisée permet de sauver les banques et leurs actionnaires et de déverser sur les pouvoirs publics et sur ladite Dette Publique, sur les contribuables et sur toute la société leurs trillions de pertes spéculatives. Une faillite immédiate, comme dans une normale économie de marché, aurait été surtout supportée par les banques et leurs actionnaires et les coupables auraient été facilement identifiés et désignés. Nos pouvoirs publics préfèrent culpabiliser chacun des citoyens en son for intérieur pour l'ankyloser et pour ne pas lui donner le droit de réclamer le contrôle démocratique de la société dans laquelle il vit.

weed-2013.jpgPour créer ses nouveaux produits titrisés CDO, la Deutsche Bank a mixé des actifs toxiques qu'elle a localisés dans sa propre bad bank interne qu'elle a créée le 10 septembre 2012. C'est comme si vous vendiez une automobile neuve avec un moteur cassé, récupéré à la casse automobile, sablé et repeint avec soin. Le Hedge Fonds qui achète cette automobile aura pour seule activité de la revendre au plus vite avec un fort bénéfice. La Deutsche Bank avait mis dans sa bad bank interne une première tranche de 135 milliards d'euros de papiers pourris. Elle les passe au shredder, fait des collages et les revends comme de nouveaux produits financiers prometteurs d'un rendement à deux chiffres. Les co-successeurs de Jo Ackermann, Jain et Jürgen Fitschen ont décidé de réduire cette bad bank interne à 90 milliards d'euros.
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Comme tous les ans en marge du Forum Économique Mondial - World Economic Forum de Davos, l'ONG Déclaration de Berne en partenariat avec Greenpeace Suisse a décerné le 24 janvier 2013 dans le cadre de Public Eye Awards le prix de la pire entreprise de l'année pour les délits sociaux et environnementaux. Les sinistres lauréats sont Shell et Goldman Sachs. Goldman Sachs avec en tête Mario Draghi, aujourd'hui directeur de la BCE, a aidé, en échange d'honoraires exorbitants, la Grèce à camoufler et à tricher avec sa comptabilité nationale et à cacher 50% de ses dettes. Mario Draghi était Directeur de Goldman Sachs Europe, quand celle-ci avait racheté en masse les Bons du Trésor grec, les avait revendus en produits packagés et avait ainsi caché pendant plus de 10 ans le surendettement de la Grèce en toute connaissance de cause. Goldman Sachs est coresponsable de la quasi-faillite de la Grèce, mais Eurostat le savait, mais rien n'était trop beau pour renforcer l'euphorie du mythe du marché "libre et non faussé". Si vous cherchez sur Google concurrence libre et non faussée mon site est en A5 sur 157000 résultats.

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weed-2013-b.jpgSven Giegold, Euro-Député vert et co-fondateur de Finance Watch, a lancé avec les ONG Share et WEED un Concours sur internet - Europa sucht das gefährlichste Finanzprodukt / Europe seeks the most dangerous financial product -  pour désigner les produits financiers les plus dangereux. Il y a un débat revenant depuis ladite « Crise de l’euro » pour déterminer quels produits financiers pourraient bien être interdits. Mais ce débat est resté sans suite bien que l’agitation et les vociférations de nos dirigeants et de nos élus ne se fassent pas à huis-clos. Il existerait plus de 500.000 produits financiers, dont une majorité est à gros risque comme les CDS/CDO. L'Union Européenne n'a fait semblant d'interdire que le short selling, le "pari baissier à règlement différé" ou la "vente à découvert spéculative", qui permet de violentes attaques spéculatives comme il y a un an sur la dette grecque, mais en vérité le short selling ou short n'est toujours pas réglementé ni contrôlé. Les short selling poussent prématurément et dans un scénario catastrophe accéléré à la faillite des entreprises, mais aussi des pays entiers comme la Grèce, l'Irlande, le Portugal. Le short selling permet sans le moindre coût de spéculer massivement et de manière illimitée, ce qui influence les cours.

L'Union Européenne s'est inventé trois organes de contrôle et de réglementation, ESMA pour les marchés financiers, boursiers et les fonds d'investissement, EBA/ABE pour les banques et EIOPA pour les assurances, mais ces organes n'agissent pas. Et les trois réformes Bâle III / Solvency 2/ MiFID2 sont prorogées ou tellement light qu'elles sont sans portée. Il en va de même pour le Trading à Haute Fréquence - THF pour lequel les propositions de réforme allemandes et françaises pour la Loi de séparation et de régulation des activités bancaires demandent l'interdiction, mais uniquement lorsque le THF est utilisé pour le compte propre de la banque. Or, l'essentiel du THF est conduit dans le cadre de l'activité de tenue de marché. Ce THF se réalise à la nanoseconde des milliers de fois pour tester et influencer les marchés. Tous les traders des banques et des hedge fonds sont domiciliés le plus à proximité des bourses pour avoir une connection en fibre optique la plus courte possible, parce que même si les ordres d'achat et de vente se réalisent à très haute fréquence, une distance entre le PC du trader et le serveur de la bourse rallonge le temps et réduit l'avantage concurrentiel! La "concurrence libre et non faussée" et "l'information pure et parfaite" ne sont technologiquement plus possibles. C'est le législateur et Bruxelles en particulier avec MiFID1 qui ont aménagé les conditions du marché qui ne sont qu'à l'avantage unique et privé des traders qui jouissent de l'Europe Providence Bancaire. Le THF n'est pas une simple évolution technologique mais bien une dérégulation entre les micro- et les macrostructure du marché voulues par le législateur et même par... le Traité de Lisbonne une fois de plus que l'on nous a vendu comme un Traité (Constitutionnel) Simplifié Européen.

L'Autorité européenne des marchés financiers (ESMA - European Securities and Markets Authority) est une autorité de surveillance européenne indépendante, installée à Paris. Elle a remplacé, à compter du 1er janvier 2011, le Comité européen des régulateurs de marchés de valeurs mobilières (CESR - Committee of European Securities Regulators). Elle constitue une des trois nouvelles autorités de supervision européennes instaurées pour constituer le Système européen de supervision financière, les deux autres étant l'Autorité bancaire européenne (EBA - European Banking Authority) et l'Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (EIOPA - European Insurance and Occupational Pensions Authority). Un arsenal de bavardage est créé à grande échelle, il ne conduit pas à des actes politiques et réglementaires mais fait croire à la bonne volonté de faire le bond quantique qui devrait permettre aux États de sortir de l'orbite des lobbies financiers du G30 - Group of G30 dont Mario Draghi de la BCE est toujours membre! Le G30 est un lobby qui fait semblant d'être un think-tank et qui est à l'origine de la dérégulation des marchés financiers depuis 20 ans et de l'aménagement du cadre législatif et des Directives Européennes pour mettre en place le shadow banking et les opération OTC - Over the Counter, les "just-between-us". Mario Draghi surfe d'un conflit d'intérêt à un autre conflit d'intérêt. Dans ce conflit d'intérêt actuel, Mario Draghi démontre comme il s'assied avec son club privé de la finance, le G30, sur le principe de "L'indépendance de la Banque Centrale Européenne".  Dans ce conflit d'intérêt Mario Draghi est tout autant dangereux que Lloyd Blankfein de la Goldman Sachs ou que Joe Ackermann, ancien CEO de la Deutsche Bank. Blanklfein prétend toujours de lui "We are doing God's Work - Nous faisons le job de dieu". Le G30 a été l'instigateur de l'autorégulation par les marchés de toutes les nouvelles activités financières et spéculatives qui ont vu et voient le jour depuis 20 ans. Cette autorégulation par les marchés n'a pas conduit à "La crise de l'euro", mais à la Crise des subprimes puis à la Crise de tout le système financier. Si vous consultez la liste des membres du Group of Thirty vous retrouvez aussi Larry Summers le plus grand dérégulateur en chef de la planète et qui a été dans le Conseil Économique de la Maison Blanche sous Obama 1er. Le G30 tient ses sessions à huis-clos et ce n'est que de temps en temps que sont publiées les recommandations de leurs membres qui vont toujours dans une et même direction, celle de la libéralisation totale des marchés et de la concurrence pure et parfaite, libre et non faussée. Dans une concurrence dite "pure et parfaite, libre et non faussée" il faut que l'accès complet et total à l'information soit garanti, mais pour les produits financiers dérivés titrisés et packagés CDO/CDS/OTC, même les banques ne peuvent plus dire elles-mêmes de quoi ils sont vraiment composés. Sur les marchés financiers du shadow banking incapables de s'autoréguler, la concurrence est parfaitement et librement faussée mais à un tel point que les banques ne se font même plus confiance entre elles-mêmes et à un tel point que, depuis peu, même les banques centrales ne se font plus confiance entre elles. La Banque Centrale Japonaise a commencé la guerre des cours des devises en s'aménageant une dévaluation relative et un avantage concurrentiel réel avec une monnaie faible. La Banque Centrale Allemande rapatrie ses stocks d'or qui étaient stockés à Paris ou au Bullion Depository du Fort Knox et de la Fed' aux USA...  François Hollande a réclamé au Parlement Européen à Strasbourg la dévaluation de l'euro. Le day of reckoning s'approche!

Il est urgent que le débat sociétal et parlementaire et politique sorte des impensés les problèmes du turbo-capitalisme avant que la démocratie n'en soit très violemment meurtrie.

berikwald_2a.jpgChaque citoyen souffre de la Crise, mais pas de celle que vous croyez ou voulez faire croire. Le citoyen le ressent bien mais il ne sait y mettre dessus des mots, tellement les influenceurs usent de mots pour parler de la chose. Les influenceurs font effectivement de la bande passante avec ces termes de la "Crise", mais par leurs répétitions sans action, ils concourent à encore plus emmurer ces termes dans l'impensé collectivisé. En France par exemple, 2012 est la deuxième pire année de l’histoire sur le front du chômage aussi loin que les statistiques remontent. Cette information a été diffusée hier mais l'émotion collective est dirigée sur "le mariage pour tous". On a oublié de dire que la crise va aussi marier des morts.

Penser et dire les choses seul dans son coin nuit gravement à la santé. Les influenceurs, Mario Draghi, la Deutsche Bank, les lobbies financiers domiciliés à Bxl, les commentateurs de crise comme les gouvernements et leurs médias associés essayent de créer chez les peuples des nouveaux contenus de conscience axés sur le "pacte de compétitivité", la crise, la dette publique, la crise, etc. Ceci dépasse une idéologie intoxicative, car à la différence d'une idéologie de scansion comme une idéologie nazie ou stalinienne elle permet une adoption par les peuples de la vision de la nécessité de faire disparaitre l’État Providence et elle permet l'émergence et l'ancrage de la soumission à la perception d'un "État en faillite" comme le répètent Michel Sapin, Ministre PS du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social ou comme Fillion, 1er ministre UMP sous le gouvernement précédent. Ce sont les banques qui sont en faillite. Comme je l'explique depuis 2006 où j'ai mis en ligne mon site, l'homme est devenu la quintessence de l'homme idéal pour les États car en lui habitent les frères bessons, le dominateur et le faible, et il n'y a plus besoin de camp de concentration, d'extermination et de rééducation pour que ceci soit. Il n'y a plus besoin de sniper ou de soulèvement, car ceci signifierait automatiquement l'autodestruction de l'homme en lui-même par lui-même qui s'en prendrait à sa propre moitié qui le constitue. Se soulever ou se révolter contre soi-même ne conduit qu'à de la disparition en silence et en cachette ce qui constitue pour les États la plus compétitive des éliminations de la contestation ou simplement de la critique de la conscience publique. Le peuple est d'accord et en accord pour perdre son État Providence bien que les États sont devenus les États Providences Bancaires en sauvant toutes les banques dans leurs spéculations létales au lieu de les contrôler et de les règlementer et en engraissant leurs nouvelles spéculations financières. L'homme, cet aggloméré de frères bessons qui l'habitent, accepte la recapitalisation permanente et en flux tendus des banques spéculantes en faillite et est d'accord pour endosser l'austérité qui sert à financer cette recapitalisation. Un énorme consensus, qui ne délaisse aucun espace de la vie privée et grégaire, s'est fait dans le for intérieur de l'homme-besson pour faire de la Crise un contenu de conscience qui est si fort qu'il est immune face à la moindre des velléités de contestation et qui n'a pas besoin d'être renforcé par des mantras, un Credo ou une invocation permanente de la Foi pour rallier les derniers des infidèles et des incroyants. Face à ce contenu de conscience le Cimbre propose une phénoménologie active dans laquelle chaque parcelle de ce contenu de conscience est observée avec vigilance pour en dénoncer et décerner les mots. L'appropriation des mots est un devoir de citoyen. L'appropriation de tous ces mots de ladite crise permet de les ramener dans la sphère de la pensée, de la pensée de tous. Ce qui n'appartient pas à la sphère du pensé n'a pas d'existence et ne peut créer une dynamique. Des partis politiques responsables doivent rapporter ces mots à leur sens et développer la phénoménologie active, cette phénoménologie de la vigilance qui concentre le citoyen sur son analyse personnelle et collective de son expérience et des contenus de sa conscience et de la conscience collective. Donc il faut Occupy the WordS, il faut occuper les mots et le reste suivra tout naturellement par voie démocratique. Rien ne sert de lancer des "Printemps arabe" ou bientôt le "Printemps de l'Europe" si c'est pour qu'une classe se profile sur une autre et délocalise la violence d'un endroit à un autre. La Lutte des classes qui s'est faite sans nous et par-dessus nos têtes prend sa source dans le bavarder et le vocabulaire initiés par les lobbies financiers et repris en choeur par les influenceurs élus et sociétaux. En disant "nous ne tolèrerons pas que les marchés financiers fous..." ou "la dette publique, la dette publique" en corrélation avec "le pacte de compétitivité" nous sommes, nous les petits, victimes de ce que j'appelle une phénoménologie de l'envahissement et de l'appropriation des petites consciences. C'est pourquoi le Cimbre apporte un décodeur avec sa phénoménologie active en Occupant the WordS pour remettre bien à leur place nos contenus de conscience partagés. Il ne faut bien sûr plus entendre la société comme une contention d'un affront de groupes opposés, il ne faut bien sûr plus entendre la société comme une chorégraphie de la Lutte des Classes, mais en attendant nous, les petits, nous sommes les victimes appauvries et plongées dans l'analphabétisation avec des contenus de conscience privés et partagés dans la norme de ladite concurrence libre et non faussée, l'équilibre des marchés et l'informamtion pure et parfaite, qui n'ont pas été depuis Adam Smith la main vibrante qui régit et régule mais le doigt qui.... Oups! ...qui se fourre dans les ventricules et qui stoppe la circulation de notre sang. Vous ne pouvez tout de même pas affirmer que la destruction de la planète et la crise des banques engendrent des générations futures qui seront le sang de notre sang. Elles seront la mort de notre sang. Savez-vous au moins que ce n'est pas le pétrole qui va disparaître en premier, mais les phosphates. Et sans engrais il n'y a plus de culture.

(image à droite: mon recumbent trike qui va me permettre ma 3ème expédition polaire arctique de cyclo-camping jusqu'aux Lofoten et aux Vesterålen, mais seulement à partir de Helsinki)

27. juin 2012

Euro-Groupe: la BCE et le MES unies en bad bank, en bail-out-Fonds, en pool de défaisance avec des Euro-Bonds / Euro-Bills à la clef

Otto_Dix_3.jpgLes journalistes, qui vivent de leur capacité de nuisance en vendant du mensonge étiré en long comme de la saucisse toute blanche, ont imité la nouvelle formule de certains politiciens qui ont une volonté subite de pentito, de repenti: "nous avons appris depuis 2008, nous avons évolué". Non. Il était possible de rester libre, mais il fallait vouloir en payer le prix. Depuis 2006 sur le web et depuis 1933 devant mes étudiants, j'ai critiqué de manière véhémente les produits financiers dérivés. Il ne faut pas non plus répéter comme tout  le monde après la curie de la City que "l'effondrement de la Lehman Brothers avait failli entrainer en 2008 l'effondrement total de tout le système financier". Il faut dire que depuis "l'année-Lehman" 2008 les États ont endossé la tunique Madoff-Ponzi et se sont mutés en un gros État Providence Bancaire dont le seul objectif est de réaliser le transfert massif et définitif dans la dette publique des pertes de tout le système bancaire en faillite depuis 2006 (deux mille six). Quand le day of reckoning arrivera à l'hiver 2012 vous ferez votre burn-out collectif et personnel, et moi je serai soulagé car je le prévoie depuis 1990. Vous irez dans la rue, et moi j'irai au lit. Trois mois plus tard j'étendrai mon site en ayant le sentiment d'avoir accompli mon devoir dans la mesure de mes moyens. J'ai toujours en mémoire mon père répéter sans cesse avec effarement qu'après la guerre tout le monde disait: "Wir haben es nicht gewusst". J'ai contribué à faire savoir, et jusqu'à il y n'y a même pas deux ans, mes propos n'avaient presque pas de similaires. Si vous cherchez sur Google "il n'y a pas de crise de l'euro" mon site est en A3 et en B9 pour 5.660.000 résultats. Depuis 2008 mon site est en première page de Google pour cette recherche comme pour plein d'autres. Il n'y a pas de crise de l'Euro, mais une crise des banques et des institutions européennes (<<< Lire le Communiqué de Michel Barnier, Commissaire européen au Marché Intérieur et à la Concurrence).

Dans le ferry de Helsinki à Rostock qui m'a ramené du 7 au 9 août 2012 de ma seconde expédition polaire arctique à vélo, il y avait au moins deux cent retraités allemands, auxquels je me demande comment je pourrais une fois m'identifier, qui sont venus avec de chics motorhomes mais avec des habits C&A car on a conscience des prix. C'est la fin d'une époque, nos jeunes qui nous suivent n'auront plus les moyens pour s'habiller de tôles précieuses et de s'imaginer jouir du monde et de la planète. After the next winter we have to wait for the oncoming of a new era in which we shall have to enjoy life in another way. The backlash against the rich has now gone global. The economical system is not able to acquire a second political legitimacy. We have witnessed the sad flavours of gread and speculation, crony capitalism is out, sustainable green welfarestate will be in. Are you ready? Wir gehen kaputt, kommst Du mit? Il n'y aura rien dans les magasins pour les fêtes de fin d'année jusqu'au printemps 2013 pour commencer. Des spéculateurs comme Georges Sorros ou John Paulson ont récemment converti en or une grosse partie de leur portefeuille d'actions. Idem pour les banques et les banques centrales. Il semble que les banques centrales prépareraient quelque chose d'énorme pour cet automne. Are you ready? Wir gehen kaputt, kommst Du mit? Nos p'tits jeunes n'y peuvent rien, c'est ce qu'ils croient être leur culture cardinale que de croître et de s'enrichir, et dès 1993 (je m'en souviens à cause de Windows 92 qui m'a permis d'informatiser les polycopiés de mes cours) j'ai fait en allemand pour mes étudiants de Bac +2 à Bac +5 des cours d'économie et de management et de Droit de la Propriété Intellectuelle en allemand pour critiquer les Financial Derivative Produces, kurz "die Derivaten, um effizient und sicher das Vermögen zu vermehren" (les dérivés pour multiplier de manière efficace et sûre le patrimoine) en IUT, dans les DESS, en Master 2, en Master Grande École et pour enseigner un management raisonné qui se donne un objectif social et écologique dans la création de biens et de services. Je n'étais pas visionnaire, j'avais juste raison. Il en était de même quand j'ai fait des cours pour critiquer la brevetabilité du vivant, pour critiquer le pillage systémique de la biopiraterie organisée par BASF, Bayer, Spitzer, Ricetech, Cyngenta, Monsanto... pour ce dernier qui avait aussi été le sponsor de la R&D nucléaire américaine et directement des bombes atomiques de Hiroshima et de Nagasaki. J'avais aussi donc enseigné pendant 11 ans en allemand au CEIPI, Strasbourg, en DESS du Droit de la Propriété Intellectuelle, le Privilège de l'agriculteur à réensemencer ses propres semences, ce qui lui est interdit avec les OGM que Bruxelles et l'Office Européen des Brevets de Munich laissent entrer en force sur nos terres et dans nos bouches. Et quand j'avais quitté le CEIPI pour aller dans l'IECS / EM-Strasbourg, la Grande École de Management, le Directeur du CEIPI m'avait dit: "allez donc vendre des saucisses". J'ai donc lutté pendant 25 ans dans ma carrière universitaire parallèle pour sensibiliser des ingénieurs-conseils en brevets d'invention et des décideurs économiques dans l'esprit de Sico Mansholt et du Club de Rome de la "Croissance Zéro". Évidemment j'ai perdu contre cette foison de jeunes néolibéraux qui vendent père et mère, qui font uniquement de leur vie une captation d'héritage et qui en profitent pour faire déshériter leurs semblables pour maximiser leur propre profit.

J'ai ajouté cette introduction ci-dessus, en juillet quand je faisais à vélo les îles Lofoten, étant parti de Helsinki. Début de l'article >>> Comme je vous l’avais sans ambages annoncé le 18 avril 2010 nous avons assisté à la 2ème crise des banques et aujourd’hui nous assistons à une 3ème crise des banques. Restons raisonnables, il n’y a qu’une seule crise des banques depuis Juillet 2006, mais des tentatives de dissimulation au niveau planétaire ont essayé de faire croire de temps en temps à la Recovery, au retour de la croissance. Chacun se mentait à haute voix comme il l’aimait le plus à se le faire, et dans une Grande École de Management que je connais bien on disait "il y a un retour des commandes dans le cartonnage, c'est bon signe". Si vous êtes fidèles lecteurs de mon site vous savez qu’au travers du Baltic Dry Index – BDI nous voyons que le commerce maritime international de toute la planète est effondré depuis juillet 2006 en étant passé de 12000 à une valeur oscillant autour de 1000. Si rien n'est produit maintenant, c'est qu'il n'y aura rien à vendre pour les fêtes de fin d'année. On se fera des gastroscopies en attendant une assiette meilleure. Le BDI reflète six mois à l'avance la vitalité du commerce et des échanges des produits finis ou semi-ouvrés. Le BDI n’est pas un indice spéculatif mais un indice réel de l’offre et de la demande du tonnage de matières premières à transporter. Très gravement nous voyons que le BDI est dans une phase létale depuis janvier 2012 avec encore une baisse de 77,30% ces six derniers mois et les commentateurs les plus mensongers avaient tenté de dire en début d’année 2012 que "c’est à cause du Nouvel An chinois". L’autre argument pour cacher l’anéantissement du commerce maritime international est qu’il y a une suroffre de cargos qui ont été mis à flot et qui avaient été commandés avant la crise de l’année-Lehman 2008. La Grande Dépression 2.0 a commencé en juin 2011. Comme je vais faire ma seconde expédition arctique polaire à vélo , ~~3000 km sont envisagés, à partir de Helsinki après une traversée en ferry de 41 heures depuis Rostock, je vous tiendrai au courant du slow steaming et des ghost-fleets avec des photos.

Les entreprises ne travaillent plus, le PIB réel issu de l’activité économique de production de biens et de services ne se crée plus, et les banques et assurances ne transforment pas les liquidités offertes gracieusement par la BCE ou la Fed’ en crédits aux entreprises destinés à soutenir des projets économiques à caractère social ou écologique. Par exemple, les banques et assurances ont fait passer la bulle des produits financiers dérivés tellement toxiques comme les CDS – Credit Default Swap de 60.000 milliards de $ à 70.000 milliards de $ de 2008 à 2012 et toutes les banques systémiques dites "too-big-to-fail" ont encore fusionné entre elles "pour être prêtes quand viendra la sortie de crise", en réalité pour devenir un fait de chantage imparable face aux États dits souverains qui viendront toujours vers elles pour organiser leur bail-out / sauvetage avec des "Eurobonds" qui ne sont que de la monétisation de la dette privée, la recapitalisation de la dette des banques. Les eurobonds ne sont qu’une autre facette de la "Helikopter Money" qui est de la monnaie de contrefaçon imprimée aux USA à Paper Mill on the Potomak ou en Europe à Francfort. Et quand ceci ne suffira plus, l'Europe se transforme en fonds de défaisance (bad bank) par ses enfants illégitimes le MES - Mécanisme Européen de Stabilité et la BCE. Sur l'infamie ont été mis une tunique et le parapluie européen permanent. L'Europe est un organisme de privation et de transfert de richesses, de savoirs, de pouvoirs et de droits.

Jeudi 28 juin et vendredi 29 juin 2012 il sera fait usage d'un bazooka sémantique. Une révolution des mots aura lieu avec ce "big push" attendu. D'après le compromis des 4 Présidents, le Président du Conseil européen Herman Van Rompuy, le Président de la Commission européenne José Manuel Barroso, et Mario Draghi le Président de la BCE et ancien Président de Goldman Sachs Europe qui a aidé la Grèce à tricher pendant 10 ans et qui est membre de Bilderberg et de la Trinationale, le Président de l'Euro-Groupe Jean-Claude Juncker, l'Europe va se donner une solution à court terme pour réduire le différentiel du taux d'intérêt sur les marchés financiers entre le nord et le sud de l'Europe. Cette solution passera par des instruments comme des Euro-Bonds mais qui ne porteront pas ce nom trop irritant pour Angela Merkel. Pour venir directement en aide aux banques, le sommet des 27 et des 17 ouvrira la voie à des Euro-Bills. Les "Eurobills" seront une mutualisation des dettes à court terme de maturité inférieure à 1 an. Ces Euro-Bills permettraient de créer un marché financier très liquide ce qui prouve que l'annulation d'il y a 4 jours de Bâle III ne suffit pas et que les banques se trouvent en faillite.  ...et je parie que bientôt la BCE va faire comme la Fed il y a trois jours, une Opération Twist en troquant les dettes à court terme en échange d'obligations à un peu plus long terme émises par une agence dédiée, une SPV comme le FESF, et finalement par un troc avec des obligations à long terme pour essayer de faire baisser leur taux d'intérêt qui est la référence pour le crédit. Je rappelle que le FESF n'est qu'un Special Purpose Vehicle et une société anonyme de droit privée domiciliée dans le paradis fiscal du Luxembourg.

Euro-Bills? Project Bonds? Euro-Bonds? De toute façon il faudra inventer quelque chose parce qu'il est mathématiquement impossible que les banques remboursent leurs dettes. Et dans notre économie non libre de marchés financiers, l'esprit du Traité de Lisbonne ne pourra pas accepter une faillite déclarée de sa conception du monde. Deux générations futures les rembourseront. Ce compromis des 4 Présidents est un résumé du Projet de Rapport suivi du "Goulard Report - six pack" de l'euro-députée Sylvie Goulard sur la Faisabilité de l'introduction de Bonds de Stabilité, appelés de nos jours Eurobonds par le nouveau président français, François Hollande, et d'ici quelques semaines ils seront devenus des Euro-Bills ou des Bonds-Bills, des Bills-Bonds. Sylvie Goulard est membre du groupe parlementaire de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ADLE) au Parlement Européen et membre de la Commission des affaires économiques et monétaires, où elle assure les fonctions de coordinatrice pour le groupe ADLE.

Otto_Dix_4.jpgLa nouvelle organisation financière de l'Europe d'austérité et de recapitalisation des banques en faillite s'appuie sur les recommandations du Rapport Larosière de 2009 débattu à la Conférence Bilderberg d'Athènes. Jacques de Larosière, ancien directeur du FMI, est Membre du lobby financier G30 et Co-Président d'EUROFI qui est l'un des plus puissants lobbies financiers actifs à Bruxelles. Dans le G 30 il y a encore comme membres Mario Draghi et surtout Lawrence Summers (Larry) qui est l'architecte aux USA de toute la déréglementation du système financier de Clinton à Obama. EUROFI est in think tank, qui arbore sur son site les couleurs officielles de l'Union Européenne (!!!) et dont l'objectif de ses membres est "d'aider à construire un marché financier fluide, efficace et sûr". EUROFI et le G30 ont aussi inspiré les Directives européennes MiFID et MiFID2. Est étroitement mêlée à ce consulting pour la stabilisation des finances une autre ONG appellée EPFSF, le Forum Parlementaire Européen pour les Services Financiers dont l'objectif est de "faciliter et de renforcer l'échange d'informations sur les services financiers et les marchés financiers européens entre l'industrie financière et les Membres du Parlement Européen". Sylvie Goulard est membre du EPFSF. Sylvie Goulard (Modem / ALDE) est chargée pour le compte du CERS - Comité Européen du Risque Systémique de chapeauter et de faire adhérer le Parlement Européen à la nouvelle organisation de surveillance et de stabilité financière. Le Projet de Rapport de Sylvie Goulard repose encore sur les recommandations du TPN - Transatlantic Policy Network, une autre ONG qui est un réseau de réseaux présidé pour l'Europe par le Président-Europe de la Commission Trilatérale en la personne de Peter Sutherland. L'objectif du TPN est "d'instaurer un marché unique transatlantique". 59 Euro-Députés en sont membres à côté de grandes banques systémiques, des agences de notation et de grands groupes industriels, pharmaceutiques, agroalimentaires, biogénétiques. L'un de ces membres du TPN est Jo Leinen qui a fait voter en 2006 au Parlement Européen de Strasbourg les deux résolutions qui ont demandé de contourner le NON et le NEJ au Référendum du Traité Constitutionnel Européen du 29 mai. Le rapport de Sylvie Goulard s'appuie aussi bien évidemment sur les recommandations du Rapport Larosière (chercher "Larosière" ici et ici) qui s'appuie sur les recommandations de la Conférence  Bilderberg d’Athènes 2009. Le Goulard Report est soutenu par Bruegel, le think tank transatlantique où intervient régulièrement Sylvie Goulard. Bruegel se donne comme l'un de ses objectifs d'installer un "fédéralisme assurantiel". Sylvie Goulard a dirigé le mouvement France des Jeunes Européens Fédéralistes... C'est un mouvement "fédéraliste" que j'observe depuis 2006... qui vit sur l'anagramme de UE et bien sûr Jo Leinen est l'un des supporters officiels. Le fondateur du lobby Bruegel, membre de la Trilatérale et de la Conférence Bilderberg et conseiller pour Goldman Sachs, est Mario Monti, le remplaçant de Berlusconi. Si vous cherchez sur Google lobby banque bruxelles mon site est en A4 sur 10.100.000 résultats.

J'alerte régulièrement au sujet de Bruegel sur mon site depuis que je l'ai mis en ligne. J'ai mis dans la colonne de gauche de mon site le lien sur le Corporate Europe Obesvatory qui surveille le lobbying à Bruxelles auprès des instances européennes et de la Commission. Corporate Europe Observatory dénonce les activités de lobbying de Goldman Sachs à Bruxelles. Comme bel exemple du "conflit d'intérêt" vous avez ce lobby financier Bruegel, qui se fait passer pour être un think-tank. Mais quand vous consultez la liste de ses membres vous êtes édifiés. Vous y trouvez Ernst & Young pour le consulting financier à Bruxelles et membre du Groupe GEBI... En général ces lobbies financiers ne cachent pas qu'ils travaillent en étroite collaboration avec des lobbies américains. Ainsi le lobby Bruegel est lié par un partenariat avec GMF (the German Marshall Fund) dans l'objectif d'unir les points de vue de Washington et de l'Europe: "This strategic partnership will leverage Bruegel's intellectual expertise, GMF's convening capabilities and networks in Washington and across Europe". Il ne faut pas avoir peur d'utiliser les mots qui ont disparu depuis la fin de la guerre froide. Avec le maillage planétaire de la Goldman Sachs, ces lobbies financiers, qui siègent à Bruxelles, poursuivent l'impérialisme américain auquel s'est soumis le Commissaire français Michel Barnier, UMP, en intégrant les banques américaines dans son Groupe européen d'Experts, le GEBI.

Depuis les années 1980, la politique du FMI a toujours été sous la direction de Jacques de Larosière (1978-1987), de Michel Camdessus (1987-2000), de Christine Lagarde actuellement celle de forcer les pays à élaborer des plans d'ajustement structurel qui ont tous conduit à la ruine des pays d'Amérique latine, d'Afrique ou d'Asie (chercher Lagarde ici). Par la suite la plupart des pays émergents ou en développement ont refusé de recourir à l'aide du FMI ou de la Banque mondiale. Avec la crise financière, que le FMI n'avait pas vu venir, ce sont maintenant des pays européens qui s'adonnent à leur plaisir libertarien d'imposer à leurs peuples des plans d'austérité tout aussi draconiens que ceux des PED - Pays En Développement ou des Pays ACP - Afrique, Caraïbes, Pacifique. La Hongrie, l'Ukraine, la Lettonie, l'Irlande, la Grèce, le Portugal, l'Espagne, l'Italie sont les dernières victimes de programmes d'austérité d'une extrême violence sociale pour satisfaire aux exigences des marchés financiers.

Évidemment il faut sortir au plus vite les pays européens de l'austérité et de la grave récession dans lesquelles ils se sont fourvoyés en n'étant pas capables d'assumer la dévastation causée par le tout-spéculatif du turbo-capitalisme organisé par leurs banques et les nôtres du nord dans le cadre du Traité de Lisbonne, et avec MiFID et MiFID2, Solvency et Solvency 2, la Directive CRD sur les Fonds Propres Règlementaires et Bâle II et Bâle III. Mais monétiser la dette privée léguée par les banques aux budgets nationaux et à la BCE et mettre ces dettes dans un "Pool" de défaisance, ce n'est toujours rien d'autre que de faire de la BCE et de l'Europe une bad bank au profit incontesté des instituts financiers. Une cabale est orchestrée contre Angela Merkel par les lobbies financiers qui la traite "d'impératrice". Les "eurobons" ne sont pas une victoire de ladite "gauche française" et du président nouvellement parvenu, ce sont une victoire des marchés financiers qui continuent à exercer un chantage implacable sur les États dit souverains pour qu'ils mettent en œuvre un abonnement durable au bail-out. Dans ce compromis de 4 pages adressé aux 27 et aux 17 il n'y a que 7 lignes sur l'exercice du pouvoir démocratique en Europe. Bien sûr je critique sur mon site depuis 2006 cette union monétaire autour de l'euro qui n'a jamais été conçue en prévoyant son corollaire, une politique sociale, économique et fiscale en Europe. Mais le "treasury office" du compromis des 4 Présidents qui est un embryon de ministère européen de l'économie et des finances, ne sert qu'à donner une présidence à la bad bank européenne et à son fonds de défaisance des dettes des banques. Otto_Dix_6.jpgEt la supervision intégrée des banques de la Zone Euro par la BCE n'aura pas non plus d'autre fonction, et elle permettra de la dédémocratiser en la soustrayant du contrôle du parlement européen. Le compromis des 4 Présidents et la décision des 27 qui sortira vendredi 29 juin 2012 n'abordera pas le contrôle et la règlementation des systèmes bancaires et financiers et éloignera encore plus l'Europe des peuples et des Travailleurs cassés avec le Pacte Fiscal Budgétaire Européen. Et tout ceci ne sera qu'une n-ième violation des statuts de la BCE, des Traités Européens et du Fonctionnement de l'Europe, puisque ces délégations des pouvoirs nationaux des États-Membres de la Région Europe ne seront pas accordées suite à un débat parlementaire et sociétal. La succession de petits putsch européens se poursuit au nom de l'urgence à laquelle l'Europe ne répond pas depuis l'année-Lehman 2008. La chancelière allemande n'étant pas prête pour les Euro-Bonds/Euro-Bills elle accepte que le sommet des 27 et des 17 permette au MES et au FESF - Fonds Européen de Stabilité Financière de recapitaliser directement les banques d'Italie et de Grèce sans condition et sur simple demande et aussi en leur rachetant sur le marché secondaire leurs Bons du Trésors, ce qui produit le même effet financier que d'émettre des Euro-Bonds/Euro-Bills. C'est encore pire que le veto de la chancelière allemande et ceci reste de la monétisation de la dette privée léguée aux États qui sauvent les banques en faillite en créant de la dette publique. L'Europe est devenue un distributeur à monnaie avec un simple bouton d'activation, pour les banques représentée par des États dits souverains. L'Europe est devenue l'union des dettes des banques. Je viens de voir sur mon logiciel d'audition de mes visiteurs que l'un d'entre eux a cherché "quelles sont les pires banques en france" et que mon site est en A1 sur 884.000 résultats. Le 5 février 2012 j'ai expliqué que les banques ont aussi manipulé le taux interbancaire LIBOR, TIBOR, EURIBOR. Le taux IBOR est le taux des taux qui détermine le niveau de tous les autres crédits. En réalité ce ne sont qu'une 15aine de banques qui ont le pouvoir de le déterminer. Le taux IBOR ne résulte que d'un simple sondage sur les déclarations de ces banques et n'a rien de scientifique ou de rationnel. Il est donc facile que ces banques s'installent en cartel et le manipulent. Enfin le scandale vient d'éclater hier à la City de Londres. Hier, c'était un placebo de day-of-reckoning avant le Big One attendu pour l'automne 2012. Le scandale du LIBOR doit servir de pétard comme Madoff ou Kerviel pour détourner l'attention du gros. On traduit maintenant FESF par "fonds de secours". Un "Pacte de Croissance" de 120 milliards d'€, 1% du budget européen à comparer aux 37% pour les banques..., a été aussi lancé devant les caméras, mais pour moitié il n'est qu'un réaffectation des fonds structurels européens non utilisés. Les fonds de croissance seront distribués mais sans condition.

3 heures après la clôture de ce sommet des 27 et des 17 du 28 et 29 juin 2012, Angela Merkel est à Berlin parce que les modifications des missions du MES, du FESF, du Pacte Fiscal budgétaire européen appelé officiellement TSCG - Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance sont soumises aujourd'hui au vote des représentants du peuple allemand du Bundestag, le parlement, et du Bundesrat, la Chambre Haute. Ce vote avait déjà été demandé il y a trois mois par le Bundestag. Le Président allemand ne pourra pas signer la loi de modification avant que le Tribunal Constitutionnel Fédéral de Karlsruhe ne donne son avis. Le parti "Die Linke" équivalent au "Parti de Gauche", mais aussi des députés de tous les partis ont déposé plainte devant ce Bundesverfassungsgericht de Karlsruhe. La modification de la mission du FESF/MES n'est pas moins d'autre qu'une nouvelle énorme délégation des pouvoirs démocratiques d'un État souverain à une société anonyme de droit privé domiciliée au Luxembourg (FESF) et à une organisation intergouvernementale selon le droit international public dont le siège est aussi à Luxembourg. Les employés et les fonctionnaires du FESF/MES jouissent de l'impunité totale et ne pourront être soumis à un contrôle parlementaire contrairement aux autres institutions européennes. Le FESF/MES n'est intégré dans aucun système de contre-pouvoir, ses travaux ne sont ni publics ni transparents et ne peuvent être soumis à l'examen de la part de la Cour des comptes européenne.

Le FESF/MES et la BCE sont devenus un Bail-out-Fonds financés par "Bon à payer", en fait des Merkel-Bonds, des Sarkozy-Bonds et des ... Hollande-Bonds qui sont des Euro-Bonds ou des Euro-Bills qui ne portent pas leur nom. En France les Chambres ne sont pas invitées à baisser le pantalon et le journal du Monde du 29 juin 2012 n'a comme grands titres à la une que des faits divers. C'est ahurissant. François Hollande, nouveau président parvenu a accepté le Pacte Fiscal alors "qu'il voulait renégocier les Traités européens" dans sa première promesse de campagne présidentielle, mais les instituts financiers sont satisfaits et les bourses ont enregistré dès la fin de ce sommet européen la plus forte hausse de l'année 2012. Le plan Larosiète-Lagarde-Goulard est simple: il faut contraindre les États à l'austérité pour qu'il leur reste des moyens financiers et budgétaires pour leur offrir leur sauvetage.

Il n'y a pas de crise de l'euro. La Grèce, l'Espagne, l'Irlande, etc concentrent en eux-mêmes les errements néolibéraux du Traité de Lisbonne et des Traités européens qui leur ont permis de violer les Critères de convergences et les critères de Maastricht avec, pour la Grèce, l'aide pendant dix ans de la Goldman Sachs et de Mario Draghi, actuellement le nouveau directeur de la BCE. Les simulations de sauvetage de la Grèce ne sont que des voies détournées pour renflouer les banques allemandes, françaises qui ont spéculé sur les dettes publiques et privées grecques, espagnoles, etc. Les banques du nord de l'Europe ont tout autant incité et stimulé à l'endettement les banques d'Espagne, du Portugal, etc et gagné en spéculant sur leurs dettes pour terminer en restant assises sur des centaines de milliards d'actifs toxiques irrécouvrables que la BCE va aussi éponger sur le dos des contribuables et des habitants d'Europe. La monétisation de la dette léguée des banques est une socialisation de leur pertes dont le remboursement sera réparti sur deux générations futures. Le sommet du 28/29 juin 2012 était annoncé comme le sommet qui remettrait l'accent sur la "croissance", et comme depuis 2008 c'était un sommet qui a débloqué des centaines de milliards d'€ pour les banques en faillite. Le day of reckoning fera de plus en plus mal. Ce serait pour la fin de l'été 2012.

bundesverfassungsgericht.jpgDepuis 2008 je vous informe que nous subissons le plus grand transfert de toute l’humanité de la dette privée vers la dette publique, et que la destruction de valeurs est tellement plus ample que celle qui avait eu lieu sous le régime nazi ou stalinien. Le pire est que cette destruction de valeurs se déroule actuellement dans des systèmes représentatifs et démocratiques d’Etats qui ont la prétention d’être souverains, mais qui agissent selon la Directive Bilderberg de la "Destruction par les marchés" définie à Athènes en 2009. Pour les grands financiers de la planète et pour leurs think-tanks et lobbies affiliés, il était meilleur d’imposer un appauvrissement généralisé de la population de la planète plutôt que de laisser tomber brutalement les banques, les assurances et les filiales financières de grandes entreprises comme Chrysler, Peugeot-Citroën, Renault, etc… Dans la foulée opératoire, le Dow Jones, le CAC, le DAX et les autres indices boursiers ont refait de très belles ascensions, mais comme je l’écris depuis 2008 ce ne sont que des bulles échoïques du sucker-rally du système pyramidal Madoff-Ponzi qui ne sont en aucun cas fondées sur une maintenance ou une croissance économiques. La population mondiale est bernée et la Campagne Présidentielle 2012 en France n’a été qu’une châsse-au-furet dans laquelle une réelle offre démocratique de gauche avait exposé les tenants et aboutissants de la crise. La Kasperle-Theater organisé par-dessus les têtes de Hollande et Merkel, mais avec leur bon-vouloir et leur soumission active, est une n-ième manière de mettre une tunique sur l’infamie. Il faudra être bien plus volontaire pour venir à bout de la crise des banques et du modèle de notre société qu’appellent de leurs vœux, les grands, les petits, les Cameron, les abstentionnistes ou les ouvriers ou employés qui donnent leur voix aux partis populaires de droite qui sont assis sur les valeurs humanistes tout en en ayant beaucoup parlé ces derniers temps. (photos: Otto Dix; dernière photo: Tribunal Constitutionnel Fédéral de Karlsruhe)

5. février 2012

Balkanisation de la Zone Euro - 2ème Carry Trade de la Bad Bank BCE, Ex-voto européen du Quantitative Easing, Cartel de l'Euribor

Robert-Dandarov_5.jpg
màj du 23 avril 2015: la Deutsche Bank a été condamnée à verser $ 2,5 milliards d'amende au Régulateur américain.
C'est la plus grande amende que doit verser une banque. Ceci ne réparera jamais ce que le système financier avec en tête la Deutsche Bank ont détruit.

Ladite Crise est fondamentale pour la destruction des valeurs et des vraies richesses sociales des pays et pour la propulsion vers la pauvreté partagée et elle est fondatrice au niveau culturel. Elle nous a fait passer de l'illusion suprématiste de la Concurrence-libre-et-non-faussée à l'architectone des green shoots et de la recovery et enfin à la dislocation du langage avec le sampler de la "dette publique"

Le ligament de ces trois phases est la confiscation de la Lutte des Classes qui se fait au-dessus de nos têtes et sans nous avec l'aide des rédacteurs des Accords de l'OMC et de leur déclinaison dans les Traités européens et le Traité de Lisbonne. La Région Europe ou toute autre zone de libre échange ne met en œuvre que la privation des savoirs, des pouvoirs, des richesses et des droits dans un réseau pyramidal de transfiltration de plus en plus vers le canal étroit du haut. L'analyse critique du texte constitué depuis 30 ans par les dirigeants de la pseudo gauche à la droite fière d'elle-même est possible. Mais en France aussi on carmagnole sur le tarmac un jour par an et on court vite tous les soirs au Aldi parce que l'on a conscience des prix.

Vous pouvez sauter ce §, mais ce sera moins drôle pour moi. A la vue de la richesse des trouvailles littéraires, des formules, de la prolixité du verbiage qui détonne depuis 1989, je peux affirmer que ces trois phases 1) illusion suprématiste, 2) architectone, 3) dislocation du langage ont créé trois écoles littéraires successives avec dans chacune d'elles des protagonistes et des détracteurs de droite à gauche qui se correspondent et qui s'entendent à ne pas prononcer ce qui à leurs oreilles serait une dégradation de leur ordre ochlocratique qu'ils défendent: la Lutte des Classes qui se fait sans nous et par dessus nos têtes. Les complices qui se bavardent d'eux-mêmes sans ne jamais être en service au public qui les élit, vivent de leur seul exercice de vendre de la bande passante, du tract, du bruit, de l'occupation d'esprit pour dématérialiser la réalité qui prend disposition des êtres, de leur dignité, de leurs droits et savoirs, de leur travail et du progrès qu'ils ont permis d'accomplir. L'attitude critique face au texte est possible, est facile et ne nécessite pas d'être atteint d'hypercalculie ou au moins d'être disposé à une écoute synesthésique. Dans l'exacerbation d'une dyslexie collective acquise dans la scolarité et l'environnement médiatique, la place s'est faite à un ordonnancement par la dislocation du langage où la dualité essentielle entre signifiant et signifié a été éliminée. Cette dualité a pourtant été le fondement de la communication. marx_engels.jpgAu 3ème millénaire le signifiant et le signifié ne sont plus les complémentaires nécessaires pour faire évoluer l'esprit et l'entendement entre appréhension, compréhension, choix, décision et action. Jusqu'à présent la générescence du langage s'est faite en chacun de nous sur une dialectique active pour chacun des mots que nous utilisons. Aujourd'hui, avec un enseignement qui a détourné impérativement l'apprentissage dans "l'Actionnel" au lieu de le soigner dans l'affirmation de soi et de l'entourage dans le concevoir, le langage est surdimensionné mais plane au-dessus de nos têtes avec l'intention de nous déconcerner et de faire de nous des crétins processionnaires. Le langage est disloqué et ces kilomètres de prières imprimées dans les journaux, dans les microphones et dans les objectifs n'ont pas de lien avec la chose en marche qui se meut d'elle-même. Cette chose est l'exposition téléologique de l'holoéchange et de la catallaxie. Pourtant, il suffit de se dire que la vie n'est pas du commerce mais un voyage au trou du langage, que des mots sont des flocules qui ne nous appartiennent pas et que nous n'avons jamais le droit de les agglomérer en manifeste mais que nous avons un devoir constant et modeste de les interroger à chaque fois qu'on les respire. Oui, il y a des civilisations qui valent plus que d'autres, je pense faire partie de celle qui interroge au lieu d'affirmer. L'interrogation n'est pourtant pas une immobilisation de l'acte qui le rendrait indécis. Interroger plus pour savoir plus n'est pas le fort du président français encore en poste dont le métier est de poser la division, ni de son challenger dans la chasse-au-furet-2012 dont le métier est de rendre cette division plus juste. Rassurez-vous, je vais reprendre ces notions et vous expliquer les agissements de notre Eurogouvernance, car nous sommes gouvernés de manière dégoutante.

Vous n'avez rien compris à ce que je radote? Ce n'est pas grave. Ce que je vais vous écrire maintenant est tout autant fantasmagorique et devrait être mis dans vos indésirables si ce n'était vrai. Du côté des petites gens que nous sommes, les droits sociaux fondamentaux sont cassés avec la permission du peuple dépolitisé qui croit maintenant que la "France doit se réformer et qu'elle ne l'a pas fait depuis 30 ans" et que "l'on ne peut plus vivre à crédit" et "qu'il faut réduire la dette publique". Mais la dette publique qui respectait les critères de Maastricht jusqu'en 2008 a grimpé verticalement depuis cette année-Lehman pour racheter aux banques des centaines de milliards d'actifs pourris et pour leur éviter de mois en mois de les laisser passer de la faillite technique à la banqueroute avouée. L'illusion suprématiste a bercé les ouvriers qui se sont tués au travail sans contrepartie en croyant que la globalisation et la concurrence-libre-et-non-faussée crée de la richesse et garantit le plein-emploi. Comme les banques vont bien tout en allant très mal, ou plutôt tout en étant en faillite technique, et comme l'Europe Providence Bancaire et la BCE ne parviennent pas à trop bien cacher cet architectone qui veut enseigner que les banques sont le socle et le nerf de l'économie ouverte et joyeuse, la Fed', la banque centrale américaine a aussi mis sous perfusion les banques, dont les banques européennes du 1er décembre 2007 au 21 juillet 2010 à hauteur de plusieurs centaines de milliards offerts sans obligation de remboursement. Sinon elles auraient été un peu plus proches de la banqueroute qu'avant.

Depuis 2008 il y a beaucoup d'avants mais pas un seul après. Les avants sont profilés avec un chapelet pédagogique de mots simples à comprendre comme "Crise des Subprimes" jusqu'à "la dette publique", mais l'avant de tous les avants est mis sous la couverture de l'holo-Bible en lui donnant la dimension du mystère indiscernable qui crée le monde et qu'il faut vénérer coûte que coûte et dont Tu ne prononceras pas son Nom à faux, car Il ne laisse pas impuni celui qui prononce son nom à faux (Exode 20, 2-17; Deutéronome 5, 6-21; Formule catéchétique). Le président français encore en poste fait tout pour commettre toutes les bourdes pour rater sa campagne électorale et pour laisser la présumée victoire à Hollande. C'est comme quand Bilderberg avait organisé la victoire de Obama, parce qu'il fallait bien quelqu'un pour sortir les poubelles. C'était en juin 2008 à l'hôtel Westfields Marriott à Chantilly en Virginie du Nord que Obama avait été convoqué par la Conférence Bilderberg qui était organisé dans cette ville, pour abandonner son combat contre Clinton Hilary. L'année 2012 sera l'année de troubles graves suite à l'effondrement des banques que plus personne ne sera capable de cacher. Hollande sera le victorieux des élections présidentielles, mais n'aura pas pensé l'après. Hollande pense à maintenant, c'est à dire à hier avec un monde de retard. 

La promesse du Green New Deal? Foutue. Du bannissement des paradis fiscaux des "civilisations qui valent plus que d'autres". Foutue. Foutue, sinon Luxembourg serait aussi foutue et l'Europe a besoin du Luxembourg pour se donner un pôle de libre circulation des capitaux et concurrencer Genève et la City de Londres. De la régulation et de la règlementation des banques. Foutue. Vous voyez, c'est ceci la dislocation du langage. "La crise de l'économie de marché, la crise de la dictature des marchés qui sont devenus fous et que je ne tolèrerai pas.... Je ne tolèrerai pas que le capitalisme fou... Je claquerai la porte du G20 si... Le marché tout puissant qui a toujours raison, c'est fini..." En repensant à ses phrases mémorables, le Kapellmeister de la dislocation du langage c'est Nicolas Sarkozy. Comme cette espèce déprédatrice des banques est entrain de faire avec un impitoyable succès du chantage sur les gouvernements pour qu'ils leur rachètent leurs positions toxiques et pourries en faisant transiter les richesses publiques des citoyens dans le labyrinthe rectiligne qui mène directement de la Commission de Bruxelles à la BCE, il faut encore mieux aménager la chambre d'écho pour que résonne les matines de la dislocation du langage dans laquelle il est parlé du renforcement des normes prudentielles comptables Bâle 2 pour qu'elles deviennent Bâle 3 tout en aménageant aux banques la liberté de violer au niveau planétaire la loi anti-cartel. Après tout, si le Code du Travail est cassé en France pour priver les Travailleurs de 130 années de succès et d'acquis sociaux fondamentaux, pourquoi ne pas casser la loi anti-cartel pour accélérer la transfiltration vers le haut des just-do-it, les banques qui vous veulent votre bien?

Marx_se_casse_1.jpgL’Office suisse anti-cartel, la Comco, mène depuis le 3 février 2012 une enquête contre douze instituts bancaires à la suite d’une auto-dénonciation du suisse UBS qui alléguait que les taux IBOR - Interbank Offered Rate / cours de référence interbancaire - comme le Libor, le Tibor sont manipulés par une entente cartellaire des banques. Le Commissaire à la concurrence européen mène de son côté depuis des mois la même enquête au sujet de manipulations de l’Euribor. Les équivalents de l'autorité de régulation des marchés et de la concurrence en Grande-Bretagne, au Japon et aux USA travaillent dans le même sens. Le taux interbancaire Libor, Tibor ou Euribor est le taux interbancaire dont le niveau influence directement les coûts de crédits aux entreprises et aux particuliers. L’Office suisse anti-cartel a ordonné à Londres des perquisitions dans les bureaux de l’UBS, du Crédit Suisse, de la Deutsche Bank. Sont aussi impliqués les instituts bancaires britanniques Barclays-Bank, la HSBC, la Royal Bank of Scotland qui avait été en 2008 la plus grande faillite de toute l’histoire de la Grande-Bretagne, les américains Citigroup, qui a été la plus grande faillite de toute son histoire des USA, JP Morgan Chase, une énorme autre faillite américaine, bien sûr la Société Générale, le hollandais Rabobank, les japonais Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ, Mizuho Financial Group et Sumitomo Mitsui Banking Corporation. Selon les Commissaires à la concurrence d’autres banques d’autres pays et des intermédiaires financiers sont tout autant impliqués. L'un de ces intermédiaires est ICAP le plus grand négociant au monde de produits dérivés, CDS, OTC, etc. Les gardiens suisse et américain à la concurrence ont garanti à UBS de ne pas être poursuivi s'il continuait à coopérer avec eux.

Le Libor, l’Euribor et le Tibor déterminent à quelle condition sont couplés des crédits à taux variable, des produits de taux, comme les swaps de taux d’intérêt, les opérations à terme sur taux d’intérêt, les comptes d’épargne et les emprunts hypothécaires, des contrats à terme, des options, des produits financiers dérivés. Le Libor - London Interbank Offered Rate détermine à lui seul 272.000 milliards de produits financiers (Le PIB de l'Europe est de ~~ 16.000 milliards). Le Libor sert aussi de référence pour le marché interbancaire japonais. L’Euribor est son équivalent de la Zone Euro et la BCE l’utilise comme taux de référence. Le Libor, le Tibor et l’Euribor sont définis chaque jour pour des crédits à maturité d’un jour, d’une semaine à 12 mois. Le Libor est la référence pour des crédits libellés en $, en Yen, en £, en Franc Suisse, Couronne Suédoise, Couronne Danoise, en Dollar Canadien, en Dollar Australien, en Dollar Néozélandais. Ce sont les associations bancaires comme la Fédération Européenne des Banques - FEB/EBF, la British Banker's Association qui fixent les taux Tibor, Libor et Euribor. Pour l’Euribor la FEB fait quotidiennement un sondage auprès de 44 banques qui donnent leur sentiment au sujet du taux d’intérêt qu’une Primebank offre à une autre banque qu’elle place au niveau maximal de confiance. Le Libor est une moyenne réelle des taux d’intérêt pour lesquels 19 banques ont réussi à prêter des sommes à des banques jouissant des meilleures bonités et qui ne sont pas obligées de donner en garantie des actifs sous forme d’actions ou d’obligations. Le Tibor - Tokyo Interbank Offered Rate est fixé de la même manière à partir de 18 banques. Ce sont donc des instituts privés, des traders, qui organisent le fixing d'un taux qui devient une référence officielle sur laquelle s'appuient les marchés et Banques Centrales comme la BCE, la Fed' et les banques centrales nationales. Ce fixing intéresse tous types de professions, c'est pourquoi l'Union Européenne leur a créé dans toutes les langues de l'Union un site, euribor-rates.eu qui est une mine d'informations utiles. D'après ce fixing sont traités des maturités pouvant aller jusqu'à 50 ans. Ceci démontre ici aussi que la monnaie n'est pas un service public même si par exemple les consommateurs croient que l'Euro appartient aux européens parce qu'ils voient en lui une charge pondérale et affective à caractère national. En Suisse, la Finma - l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers, mène aussi de son côté son investigation, mais l'enquête durera de toute manière au moins deux ans.

Marx_se_casse_2.jpgQuand les Prime Banks manipulent vers le haut ce taux d’intérêt, leurs clients doivent payer des crédits ou des produits financiers avec des taux d’intérêt plus élevés, et la différence devient un bénéfice net pour les grandes banques. Quand ces grandes banques manipulent vers le bas le Libor, l’Euribor ou le Tibor elles donnent l’impression qu’elles peuvent facilement se refinancer sur les marchés financiers, et donc qu’elles sont de bonne foi et qu’elles ne sont pas comme depuis 2008 en faillite technique. C'est la situation actuelle en 2011 et 2012. Le Libor, le Tibor et l’Euribor ne sont fixés que sur de simples déclarations des grandes banques et ces déclarations ne sont pas encadrées par un appareil règlementaire et ne sont jamais contrôlées. Donc la politique monétaire de la BCE est elle-même fixée sur des manipulations des grandes banques systémiques et des autres qui font croire qu'elles disposent du fonds propre réglementaire de sécurité et qu'elles sont solides, qu'elles n'ont pas besoin de se recapitaliser spontanément sur les marchés financiers ou qu'elles n'ont pas à redouter que les pouvoirs publics et les gouvernements les obligeraient à accepter des liquidités de sauvetage. Hier, jeudi 9 février 2012 Mario Draghi, le nouveau directeur de la BCE a violemment critiqué Joe Ackermann de la Deutsche Bank, la banque qui a le plus haut niveau de levier - the most leveraged bank of the world, en disant que c'est un gros macho qui a besoin de se prouver la capacité de ses attributs en refusant l'aide de la BCE, parce qu'il craint que la Deutsche Bank ne soit stigmatisée. Ce sont une fois de plus les banques qui détiennent l'encyclopédie sur l'échelle descendante de laquelle les moins en moins érudits extraient les définitions qui donnent du sens au réel qu'ils ne sont capables de percevoir qu'avec cette moyenne bancaire. Les politiciens et les gouvernants ne veulent pas se documenter par eux-mêmes et savoir, ils veulent bavarder, occuper de la bande passante et posséder les esprits. C'est ceci la dislocation du langage et nous sommes, dans cette crise, au milieu d'un phénomène culturel qui est un combat asymétrique face au langage dans une école de non-pensée. Pourtant la critique du texte est accessible à tous. Dans ce combat asymétrique face à la dislocation du langage nous connaissons le traumatisme social de l'accession des peuples à la pauvreté. Quel sera le traumatisme intellectuel de notre "civilisation supérieure à d'autres" en phase d'effondrement? Un retour au protectionnisme et à une nouvelle déclinaison du fascisme de Vichy? En France ministres et président encore en poste révisent à haute voix ce catalogue en en épousant ses contours et son fond.

Il existe une quinzaine d'applications de l'Euribor en fonction des maturités à 1 semaine, 15 jours, 12 mois. Pour une maturité à 1 jour, le overnight rate, ce taux s'appelle Eonia. Mais bien que les banques n'aient plus confiance entre elles-mêmes puisqu'elles savent toutes que toutes sont en faillite technique ou en voie d'extinction, le taux Libor, Tibor ou Euribor sont anormalement très bas. Il est dans l'intérêt des banques qu'un taux IBOR soit en ce moment très bas, ce qui voudrait laisser transmettre comme message qu'elles sont toutes solides. Dans ce plus beau des mondes où les banques sont en faillite, mais où le message subliminal est celui de leurs bénéfices réellement réalisées, la BCE vient aussi jouer sa partie dans cette fête foraine. Pour la simple année 2011 la BCE  a racheté sur le marché secondaire en totale illégalité (Article 123) et en violation des Traités européens 211,5 milliards de Bons du Trésor aux Pays GIIPS. A la différence de la Fed', la banque centrale américaine, les Traités interdisent à la BCE de racheter directement aux États adhérents de la Zone Euro leurs Bons du Trésor. Ceci reviendrait à faire financer par la BCE la dette des États. Ceci n'est pas grave puisque, malgré la clause du no-bail-out, la BCE s'est arrogée le droit de monnayer la dette de ces États sur le marché secondaire.

rallarros__1266_.jpgPour être juste il faudrait que Finma, Comco et toute autre forme d'autorité de contrôle des marchés s'intéressent au cadre législatif, juridique et règlementaire qui aménage aux banques la capacité de frauder, tricher, manipuler, de dissimuler les faillites et de falsifier les livres comptables. Qu'elles aient manipulé l'Euribor, le Tibor ou le Libor n'est que minime délit face au reste. 70 banques européennes ont réalisé un gain contre intuitif de 107 milliards en 2011 en interprétant avantageusement leurs positions toxiques en toute conformité avec les normes "prudentielles" comptables Bâle 2. Les banques européennes auraient dû être obligées de se recapitaliser au début de l'automne 2011 et trouver dans les mois qui suivirent sur les marchés financiers 300 milliards d'euros. Les normes "prudentielles" comptables Bâle II, mais aussi Bâle III, IASB et FASB autorisent les banques à "interpréter les signaux du marché" (<<< Sources: Mazars, page N°8, Bank News Octobre 2010), à donner à leurs dettes l'aspect de bénéfices, c'est à dire à tricher réellement ou à tricher virtuellement pour réduire leurs dettes. Dans la première voie les banques émettent des obligations, appelées "obligation corporate". Par exemple elles émettent sur les marchés financiers 1000 obligations et reçoivent 1000 en cash. Puis les investisseurs doutent de la solvabilité de ces banques et les obligations chutent à une valeur de 400. La banque rachète ses propres obligations décotées à 400 et son bénéfice net est de 600. Les normes prudentielles comptables ont pensé à la pénibilité du travail des banquiers, et leurs recommandent de simplement déclarer une augmentation de bénéfice de 600, un "gain contre intuitif", sans réaliser la moindre des opérations quand elles doivent se recapitaliser. Les banques procèdent massivement à ce jeu depuis 2008, mais les trillions d'actifs pourris et en pourrissement sont toujours cachés dans les banques. En réalité, la banque n'a même plus les moyens de sortir 400 pour se recapitaliser et couvrir sa dette. Ici aussi l'effet de levier entre en jeu, et plus une banque perd, plus elle annonce des bénéfices. 70 banques européennes ont réalisé ainsi un gain contre intuitif de 107 milliards en 2011 en interprétant les normes "prudentielles" comptables Bâle 2. Avec les bénéfices contre-intuitifs les banques savent organiser avec intelligence et duplicité les tableaux d'une exposition de leur bonne santé présumée et de leur flexibilité conquérante face à l'aléa moral.

Les législateurs aménagent aux banques la capacité de jouir pleinement de leur nature mafieuse pour dissimuler leur situation de faillite technique. Mais comme le niveau des positions toxiques, pourries et irrécouvrables est encore de très loin supérieur, les gouvernements accompagnés des législateurs et des parlementaires qui avalisent leurs décisions les gavent à l'entonnoir de Mon Chéri financiers. L'euphorie bancaire du Père Noël a été très communicative mercredi 21 décembre 2011, et 523 banques européennes ont cherché à la BCE une première tranche de cadeaux (une adjudication / tender en anglais) de 489 milliards d'euros. Ce Quantitative Easing, cette facilitation quantitative, a été la plus grande somme déversée par la BCE en une seule fois et comme le commerce international est mort et que l'Europe est en récession (voir le Baltic Dry Index), nous avons par ce Quantitative Easing un gros plan serré sur la situation faillitaire des banques. Elles ne rentrent pas de l'argent avec l'activité économique morte. Avec la sortie des normes prudentielles comptables Bâle II que je décris immédiatement dans le § ci-dessous, la puissance de feu des banques s'est accrue de 489 milliards d'euros en une seule nuit le 21 décembre et de 489 + 107 + 221,5 milliards pour l'année 2011 sans faire de bénéfices. Pour cette première tranche de Quantitative Easing, de facilitation quantitative, du 21 décembre 2011 l'Europe Providence Bancaire demande aux banques par l'intermédiaire de la BCE indépendante politiquement dans les Traités un taux directeur de 1%. Ce taux de 1% demandé par la BCE est en réalité un taux négatif, parce que l'inflation est officiellement d'au moins 3%, sinon de 6 à 10% quand les données ne sont pas "corrigées". Les banques gagnent entre 2 à 10% en faisant une visite à la BCE. Le Sommet de Bruxelles du 7-8 décembre 2011 a encore une fois consacré la violation des critères de Maastricht qui se fait officiellement depuis 2008 et a culpabilisé l'Européen-payeur avec la dette publique des actifs bancaires pourris légués et il lui a fait encaisser de plein fouet l'inflation et l'assèchement de l'économie par le perpetuum mobilae de la privatisation de la création monétaire.

Comme cette violation durable des normes et traités ne suffit pas pour maintenir chez les banques en faillite un climat forain festif d'euphorie, le sommet européen du 7 et du 8 décembre 20011 a pris comme mesure d'inciter la BCE a catapulté 489 milliards d'euros sur 523 banques européennes à des conditions qui sont d'un point de vue culturel une cristallisation visible de la dislocation du langage. Cette mesure de la BCE est appellée LTRO - Long-Term Refinancing Operation. Selon Ferrero les plus fins gourmets vous le diront: "Mon Chéri détient une recette unique et voluptueuse, qui procure des sensations gustatives multiples et intenses. En effet, grâce à l’alliance de son chocolat noir craquant, de sa liqueur chaude et puissante et de sa cerise tendre et fondante, Mon Chéri provoque des sensations et des émotions intenses… comme l’Amour!" Bien que le président français encore en poste Nicolas Sarkozy parle d'introduire la régulation financière et d'être prêt à appliquer les Normes Prudentielles comptables Bâle 3, le sommet de Bruxelles du 7-8 décembre 2011 a décidé que la BCE demande aux banques européennes de faire en bande organisée pendant ces trois prochaines années un viol préventif des nouvelles normes prudentielles comptables Bâle III qui auraient dû entrer en vigueur au plus tard en 2013 et selon lesquelles les banques doivent remonter leur Fonds Propre Réglementaire jusqu'à 7%, voire 9% pour les banques systémiques. La BCE n'exige plus des banques que 1% de Fonds Propre Réglementaire. Le Sommet de Bruxelles du 7 et du 8 décembre a révisé l'Encyclopédie Universelle et rayé le terminus "bonne foi" et "mauvaise foi". Les banques qui étaient officiellement sous-capitalisées il y a deux mois, et donc en faillite technique, voient magiquement leur force de feu augmenter de 100 milliards d'euros en rabaissant leur fonds propres réglementaire. Au total, depuis janvier 2011 la puissance de feu des banques européennes a augmenté de 221,5 + 107 + 489 + 100 milliards sans prendre la moindre des mesures de régulation financière. La BCE demande aux banques de falsifier leur comptabilité en violant même les laxistes normes prudentielles comptables Bâle II et la Directive Européenne CRD par lesquelles le système financier a commencé en 2007 son global meltdown irréversible. Mario Draghi, nouveau Directeur de la BCE et ancien Directeur de Goldman Sachs Europe, fait pire que le "Maestro gourou" Alan Greenspan. Si vous cherchez sur Google transfert dette privée vers dette publique ou carry trade européen ou carry trade mon site est en A1 sur 554.000 résultats, c'est pourtant ça le noyau atomique de la crise. Occupy the WordS. L'ouragan monétaire de cet assouplissement quantitatif provoque un carry-trade qui a pris le nom de Sarko-Trade. Il est tout autant un Merko-Trade, une Dicke-Bertha, et il est le signifié du signifiant qui s'appelle bulle-Draghi. Ni Sarko-Trade, ni Dicke-Bertha, mais le Bazooka de Cameron.

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Le Sommet de Bruxelles du 7 et 8 décembre 2011 a aussi fait comprendre à la BCE indépendante qu'elle doit offrir pendant les 3 prochaines années aux banques des crédits illimités à un taux directeur de 1%. Mais le Sommet de Bruxelles impose en même temps aux États adhérents de la Zone-Euro d'emprunter sur les marchés financiers internationaux à un taux voisin ou supérieur à 6% selon les cours ou les disgrâces des agences de notation. La BCE doit offrir aux banques de manière illimitée pendant 3 ans des liquidités sans demander aux banques de garanties sérieuses. Je peux vous l'expliquer autrement: officiellement la BCE a annoncé qu'elle est disposée à devenir la Bad Bank Européenne et à violer en grande pompe le traité en monétisant directement à tout-va et à sauve-qui-peut tous les actifs pourris, toxiques et irrécouvrables des banques qui lui sont présentés. Et comme les banques ont aussi dans leurs coffres des Bons du Trésor des États, la BCE leur rachète aussi sur les marchés secondaires la dette publique des États adhérents de la Zone Euro. Les prêts de la BCE sont limités à 3 mois en temps normal et au maximum à 1 an en cas de crise.

Pour les centaines de milliards qu'elles reçoivent, les banques doivent déposer à la BCE une contre-valeur en actifs dont le degré de pourrissement n'est plus expertisé. J'espère que vous avez compris que c'est une technique supplémentaire directe de socialiser les pertes des banques criminelles financièrement. Les banques peuvent même émettre des obligations ad hoc qui sont garanties par l’État complaisant dans lequel elles ont leur siège social. Par exemple 14 banques de l'Italie, qui est un des états GIIPS au bord de la banqueroute, ont créé sur la photocopieuse le mercredi 21 décembre 2011 pour 40 milliards d'euros d'obligations garanties par le gouvernement italien, elles les ont déposées à la BCE et ont obtenu de celle-ci 40 milliards d'euros en liquidités. L’Italie a donc réinventé la planche à billets italienne et recréé de facto l'euro-lire. Comme en novembre 2008, le dernier Sommet de Bruxelles a créé l'euro-lire, l'euro-franc, l'euro-mark... Un euro n'est qu'une mise en abyme des devises nationales et qu'une anastylose systématique de tout nationalisme étatique. Un jour plus tard l'Italie a pu créer/recevoir 116 milliards en euros de liquidités primeures. En mars 2012 la Grande-Bretagne sera intéressée par une fraude légale similaire qui équivaudrait à créer l'euro-livre. Les banques britanniques qui vont créer de l'euro-livre sont la Lloyds, la Royal Bank of Scotland qui a été la plus grande faillite du Royaume-Uni depuis sa création, la Barclays, la HSBC. Mais il y aura aussi de peugeot-euro, du daimler-euro, du volkswagen-euro, du bmw-euro, du siemens-euro et autant d'espèces variétales d'euro qu'il y a d'entreprises privées qui ont une licence bancaire. Des liquidités à 1% leur permettront à toutes de racheter les pertes spéculatives qu'elles avaient faites massivement avant 2008 et qu'elles cachent dans leurs bilans. Le mercredi 29 février 2012 ce sont 800 banques qui ont emprunté à la BCE 529,5 milliards d'euros à ces conditions optimales pour entretenir et relancer la spéculation financière.

Peugeot ou Renault sont des Hedge Fonds adossés sur de la construction automobile qui n'est plus qu'un alibis économique. Les banques captives de PSA (Peugeot-Citroën, PSA) et de Renault ont titrisé les actifs de leurs groupes dans leurs filiales PSA Financial Service et Banque PSA Finance et Renault RCI Banque. Renault ou Peugeot-Citroën (PSA) ont exercé un autre métier au travers de leurs départements Financial Products. Peugeot Société Anonyme (PSA) s'est aussi  bien amusée avec les mortgages (crédits hypothécaires et subprimes) et a détourné dans la spéculation de CDS les actifs gagnés avec les ventes des automobiles, tout en délocalisant et en payant au rabais son personnel ouvrier et employé. Il en va de même pour Renault. PSA et Renault, qui ont perdu des centaines de millions d'euros avec les opérations de titrisation ont reçu 9 milliards d'euros comme "aide" financière de l'État français. C'est tellement monstrueux que l'on a de la peine à le croire. Ces groupes automobiles avaient déjà obtenu 5 milliards d'euros de la SFEF qui est la Société de Financement de l'Économie en France qui a été inventée par l'état français suite à la grande crise de la finance mondiale. Il n'y a rien d'étonnant que Peugeot s'associe avec la filiale en faillite de GM qui est Opel.

Plus personne ne s'inquiète de la solvabilité des États et de la situation comptable et de la capitalisation des banques, et les agences de notation pourront répéter les notes de solvabilité qu'elles veulent ou retirer le triple-A comme elles le veulent, notre président français en poste n'aura même pas peur. La BCE n'a légalement pas le droit d'accepter des garanties émises par les banques elles-mêmes qui empruntent auprès d'elle. La Commission de Bruxelles va élargir à tous les États cette pratique de faussaire. Nous ne sommes plus à une violation de routine près, la BCE est devenue une officine mafieuse de blanchiment d'argent inexistant ou d'actifs perdus et détruits depuis 2007/2008 dans la spéculation financière. Le pari reste le même: quel est l'investisseur-sponsor de la région europe ou du reste de la planète qui investira dans des Euro-Bons / Euro-Obligations et dans des produits provenant de banques européennes en sachant que ces banques sont des bad banks, des banques de mauvaise foi? Les banques peuvent donc à présent déposer à la BCE de manière illimitée tous leurs CDS et autres actifs morts. C'est ce que l'on appelle le Qualitative Easing, la monétisation de la dette, la souveraineté de la création monétaire à l'image des plans américains QE1, QE2, TARP, TALF, PPIP. Le day of reckoning approche avec le 1er Quantitative Easing européen de la planche à billets en euros pour monétiser la dette. La BCE est officiellement devenue la Bad Bank de l'Europe. D'un côté le sommet de Bruxelles du 7 et 8 décembre 2011 autorise aux banques des actions qui vont du laxisme fiscal jusqu'à la falsification comptable généralisée des bilans et d'un autre côté il y aura une union fiscale, une eurogouvernance financière, qui va imposer aux États d'inscrire dans leur Constitution ladite Règle d'Or de la discipline et de l'austérité budgétaire. Le Sommet de Bruxelles et la BCE ont pérennisé le plus grand transfert de la dette privée vers la dette publique. La Lutte de la Classe est gagnée, sans nous et par-dessus nos têtes. Depuis 2008, la BCE a mis à la disposition des banques, instituts hypothécaires et hedges fonds européens 4600 milliards d'euros. Mais la Fed', la banque centrale américaine, a mis, sans en informer le Congrès américain, à la disposition des instituts financiers dans la même période 16.000 milliards de $.

Comme les banques vont tellement bien en Europe, la Bad Bank BCE va encore leur offrir avant la fin du mois de février 2012 environ 1000 milliards en liquidités réellement transmissibles en pratiquant son 2ème Quantitative Easing. Le premier tender de 489 milliards que la BCE a jeté le 21 décembre 2011 à la figure des banques européennes qui respirent la bonne santé a déjà représenté la plus grande somme jamais offerte en une seule fois par la BCE. Ces 489 milliards sont une surmultiplication à la Ponzi-Madoff orchestrée légalement par Mario Draghi, ancien de Goldmann Sachs, membre de Bilderberg et de la Trinationale et accessoirement Directeur de la BCE, avec ses déclinaisons vassales sous la forme de Nicolas Sarkozy, d'Angela Merkel et d'un aréopage non identifié à 24 têtes. Nous serons en février 2012 à plus du double du premier tender. Pourquoi changer une équipe qui perd? Si l'on en changeait on avouerait que les Traités européens et la BCE ne sont que du bricolage insensé, contreproductif et nuisible mais dont l'objectif est d'être au service de l'illusion suprématiste de la libre circulation des capitaux. Et quand les capitaux ne circulent plus dans le monde réel pour servir des projets économiques à caractère industriel, social et écologique, parce que les banques sont en faillite technique, la BCE va lâcher d'ici 10 jours la charge de son bazooka la plus grande de toute son histoire: 1000 milliards d'euros imprimés sur la planche à billets. Dans le milieu on se tape sur le dos mutuellement et on se dit de manière convenue "All central banks are printing". Tu veux un oinj?

Si les banques ne se font plus confiance entre elles, elles seules peuvent réellement évaluer la hauteur de leur suspicion. Comme elles sont en bonne santé, elles se sont concertées pour déclencher le réflexe pavlovien de la BCE qui va combler leur soif de liquidités qu’elles vont continuer à détourner du désiré "deficit spending" des injections keynésiennes de relance. Elles génèrent en ce moment tous azimuts le buzz qu’elles en prendraient trois fois plus que le 21 décembre, soit entre 1000 et 1500 milliards d’euros, voire plus si la "situation sur les marchés devait se dégrader". La BCE et les gouvernants européens qui ont peur d'exister leur ont confectionné en série des Ex-voto pour exprimer leur vœux: "Tu ne souilleras point la semence qui t'es confiée".

Les banques italiennes, grecques, portugaises, irlandaises et espagnoles se font passer pour suspectes par les banques du nord, de la France, de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Belgique, de la Suède qui ont pourtant investi dès le début, il y a 10 ans en toute connaissance de cause dans des obligations pourries. Les banques préfèrent se refinancer avec des maturités à trois ans, au lieu de renouveler des maturités à 7 jours ou trois mois, parce qu’elles disposent ainsi « d’une sécurité de planification ». Dans ce jeu les banques seraient assises sur un surplus de liquidités, et elles les bunkerisent de nouveau à la BCE pour un taux d’intérêt de 0,25%. Officiellement on parle d’un surplus de liquidités des banques, pour ne pas dire que les banques n’investissent pas dans des projets d’intérêt économique, mais s’assurent d’un crédit revolving auprès de la BCE en lui demandant de garder soigneusement une partie de ce qu’elle leur a donné le 21 décembre 2011. (màj du 2 mars 2012 >>> Suite au 2ème Quantitative easing de la BCE du 29 février de 529,5 milliards d'euros, les banques ont vite bunkerisé à la BCE 776,9 milliards d'euros. Cette "caisse de la peur" a atteint un record historique.)

trelleborgen.jpgLe prochain déversement de 1000 milliards de liquidités sur les banques se fera avec un nouveau rabaissement de la qualité et du niveau de leurs dépôts de garantie qu’elles doivent faire en contre-partie. Le Conseil de la BCE a fixé (manipulé dans une entente cartellaire...) de nouveaux standards minimums. Les banques emprunteuses seront autorisées à plonger les mains encore plus profondément que le 21 décembre 2011 dans leurs poubelles des actifs pourris illiquides. Le traité instituant la BCE est à présent gravement violé toutes les 4 semaines. La BCE annonce même qu’elle ne respectera pas ses nouveaux standards minimums et qu’elle décidera au cas par cas de ce qu’elle acceptera comme dépôts de garantie et de la proportion de liquidités qu’elle donnera en échange. Cette incitation à la débauche continue à créer des euros parallèles, des euros-drachme, euros-francs, euros-mark, etc… puisqu’il n’y a plus de règle commune. L'Euro sans politique économique, sociale et fiscale commune a créé des aggravations substancielles des écarts de croissance entre le nord et le sud au lieu de les gommer, et le bricolage de la dislocation de l'euro européen en euros italien, français, allemand, belge... est un abject bricolage de rattrapage. La monétisation de la dette par la BCE devient une affaire de clans, chaque banque centrale nationale peut accepter comme elle l'entend les dépôts de garantie, elle doit juste en informer la BCE. Ce retour à un euro-franc, un euro-mark, un euro-bidule, que je dénonce depuis le 28 novembre 2008 avec la "boîte à outils", est une balkanisation de la zone euro. La Région Euro devient un truc encore plus différencié qu’il ne l’a été avec l’acceptation du non-respect des critères de convergence pour y rentrer, et avec l’aggravation des différentiels sociaux, économiques et de croissance qu’elle induit de par nature. Ce différentiel de croissance Nord-Sud qui semble subitement être compris en Europe comme un déséquilibre déprédateur et dont le nord riche est fautif parce qu'il rapine au sud, est pourtant 100 fois plus important entre l'Europe riche, qui en a copieusement profité en imposant des régimes corrompus et dictatoriaux dans les pays pauvres ACP - Afrique Caraïbes Pacifiques et les PED - Pays en Développement. Ce retour luxueux à la conscience de soi et d'un entourage identifié n'a rien de généreux en Europe et au nord en Europe, il provient d'un repli protectionniste du petit garçon qui a abusé d'un jeu mielleux et qui est tombé parterre et qui a en plus reçu une grasse gifle de maman et un coup de poing de papa au visage  pour le punir de sa vilaine audace asociale. Les politiciens qui entonnent ce repli protectionniste ou qui le pense à voix haute ne sont rien d'autre que de sales garnements sans conscience ni gratitude face au sud pillé par eux et qui veulent entrainer dans leur médiocrité et leur effondrement leurs concitoyens qui étaient d'accord parce. Tous ont été d'accord parce qu'ils se sont sentis membres d'une civilisation meilleure qui a le droit de piller les pays ACP et PED.Tant que nous acceptons en dessous de nous un sous-prolétaire nous ne valons pas mieux que nos spéculateurs qui nous tuent. Nous sommes comme les africains un maillon faible du trickle up effect, de l'effet de percolation vers le haut, de la transfiltration des richesses vers le haut, qui se résument en la croissance appauvrissante pour tous. Le replis protectionnisme et nationaliste c'est comme se mettre un suppositoire dans les yeux et les oreilles et se croire fort à propos dans sa remédiation au mal. 1% de la population US rafle 99% de la croissance de revenus depuis 30 ans, et en France 2% de la population est propriétaire de 58% des richesses. On prend l'épée quand?

Comme j’en avais la forte intuition il y a un mois, l’euro n’est qu’une anastylose systématique de tout nationalisme étatique. Que reste-t-il de notre euro? La BCE qui n'avait de toute façon jamais voulu fédérer les peuples a tout de même réussi à asseoir une constitution fédérale très forte et idéalement reconnue à une très forte unanimité: elle s'est érigée en bad bank des dettes léguées des banques européennes en faillite. Les banques en faillite technique ne disposent de toute façon plus d'assez d’actifs de première qualité pour couvrir les mises en gage requises par la BCE en échange de nouvelles liquidités. Avec le 2ème Quantitative Easing, la BCE acceptera une probabilité de défaillance de 0,4% ce qui équivaut à la notation BBB dans les agences de notation, et même de 1,5% ce qui n'est plus qu'un BB. Pour affronter les prochaines semaines, la BCE apprête son plus beau sourire, qu'elle met en avant comme un cloaque de poulet. Avec BB on est un junk-bond. Sarkozy, Merkel et Mario Draghi ont donc décidé au Sommet européen de Bruxelles de coiffer chaque européen du bonnet d'âne en lui faisant avaler les dettes des banques issues de leur spéculations criminelles. L'Européen se voit décerner une identité nationale d'une civilisation qui se dévalorise sans intrusion étrangère et sans à avoir à se comparer à une autre. Combien de temps pouvez-vous rester assis sur le cabinet? Quel est votre point de rupture? Vous faut-il des cisailles pour vous séparer du Traité de Lisbonne? C'est donc ceci que vous vouliez mettre dans le panier commun européen? Et pour à nouveau illustrer ce que j'entends pas dislocation du langage, avec cet énorme mais pas encore ultime effondrement du plafond des exigences face aux garanties bancaires devant être déposées à la BCE contre des liquidités joyeuses et immaculées, nos gouvernants scandent des couplets sur les "énormes progrès" réalisés par l'introduction à venir des normes prudentielles comptables à 7 ou 9% au lieu des 2% plus ou moins exigées par Bâle 2. Avec le nouveau standard minimal de friandises à la réglisse de pourriture, la BCE évalue à 14.000 milliards d'euros ce qui pourrait lui être déposé en alibi de garantie contre des fraiches liquidités. La BCE aime la pourriture à en perdre la raison mais affiche sous forme d'ex voto son plan de relancer l'économie avec des liquidités fraiches. Nous assistons, comme je vous l'écris depuis 2008 au plus grand transfert de toute l'humanité de la dette privée vers cette dette publique que Sarkozy et Merkel, Draghi et le FMI font passer pour La dette publique. Il n'y a pas crise de l'euro, il y a la crise des banques. La BCE s'est mutée en bergerie des banques européennes qui n'ont pas de fonds propres puisqu'elles sont en faillite, et la BCE ne dispose elle-même que d'un fonds propre de 2%, ce qui est vaguement requis par les normes prudentielles comptables Bâle 2, et de 5 à 7% en dessous des futurs prérequis de Bâle 3 qui auraient dû entrer en vigueur en 2013.

Avec ce 2ème Quantitative Easing, une dislocation du langage existe aussi dans l'expression "lender of last resort" / prêteur en dernier recours. Ce que pratique en ce moment la BCE n'a plus rien à voir avec ceci, son action dévotionnelle n'a rien à voir avec l'objectif annoncé d'inciter les banques à prêter pour permettre des projets industriels d'utilité sociale, économique et écologique. Le dernier ne devient pas pour autant premier. Ni le dernier ni le premier entrent en ligne de compte. Le premier payeur seront le contribuable européen et tous les disgraciés de la république qui vivront une dégradation et une déqualification pro-intuitives de leur niveau social, de leur niveau salarial réel, de leur épargne. Pour illustrer une autre dislocation du langage, les banques n'utilisent pas toutes ces nouvelles augmentations artificielles de liquidités virtuelles ou transmissibles pour consolider leur "puissance de feu", mais pour retarder l'aveu de leur banqueroute réelle et qui est avérée depuis 2008. Autrefois on disait que les banques se refont une trésorerie. Quand on est prêteur en dernier recours, c'est qu'un après est prévu. Mais on a fait tout dire aux Traités Européens, et même si le Sommet Européen crée en violation des anciens traités et sans discussion ni vote parlementaire un traité-plugin avec le "Pacte" qui pourrait s'appeler pacte fiscal, le langage est dans un stade de non-retour, et il faudra trouver un nouveau vocabulaire. La chasse-au-furet-2012 des présidentielles ne servira pas de laboratoire de langue. La BCE, Sarkozy et Merkel agissent conformément à la Conférence Bilderberg d'Athènes de 2009 qui avait décidé la "destruction par les marchés" organisée et accompagnée par les appareils politiques comme les G20, G8 et les Sommets Européens. Cette destruction par les marchés n'a qu'un seul objectif: la socialisation des pertes des banques, des hedge fonds et des spéculateurs. Pour les Bilderberg, une alternance à des élections législatives est un "incident parlementaire" qu'il faut contrer. C'est d'ailleurs pourquoi ils ont placé derrière Hollande dans les plans serrés de la caméra Valls qui était en 2008 à Chantilly en Virginie à la Conférence Bilderberg.

Vous voyez? Certains crétins se réclament de civilisations qui valent plus que d'autres, certains montrent du doigt la Grèce qui ne fait pourtant que 2% du PIB européen, certains vous racontent que la dette publique c'est à cause de la dette publique qui est à cause de la dette publique et que la France ne s'est pas réformée depuis 30 ans, quand nos gouvernants se violent entre eux en entrainant dans la chute chacun des européens au nom des banques qu'il faut sauver. En France on parle de ladite Vague du Froid. C'est l'alerte orange.

bluetooth.jpgAvec ce plus grand transfert de toute l'histoire de l'humanité de la dette privée vers la dette publique, et avec la démonstration catastrophique et enveloppante que la croissance est appauvrissante globalement, je suis extrêmement fasciné par la mise en langage de ladite crise, qui suit la partition Bilderberg jouée sur la destruction par les marchés. Bilderberg et Sarkozy, Merkel, Jean-Claude Juncker, Mario Draghi, la Banque des Règlements Internationaux et le FMI, Tim Geithner n'ont qu'un objectif en tête: que la dépréciation des valeurs créées par la spéculation des produits financiers dérivés soit totalement absorbée par les pouvoirs publics qui viennent au secours des banques par la BCE dite indépendante. Bilderberg appelle ceci la "faillite organisée". Ce qui pour Bilderberg et leurs collaborateurs informels (informeller Mitarbeiter = terminologie de la Stasi de la RDA) serait une "faillite non organisée", est que les banques soient lâchées dans leur propre banqueroute et qu'elles payent totalement les pertes et méfaits de leur criminelle cupidité. Nous constatons ici aussi la dislocation du langage. Bien sûr nos politiciens et ministres connaissent le problème, mais font bavarder comme Bilderberg le demande, et le peuple bavarde en croyant avoir compris. Les politiciens sont dans ce phénomène culturel et religieux acteurs d'un élancement de dogme jusqu'à en faire une croyance dévote. Ils sont des pervers qui sentent qu'ils peuvent surfer eux-mêmes en réécoutant de manière existentiellement populiste la pelure première de l'oignon du langage. Et le peuple croit qu'il a cultivé lui-même et de lui-même cet oignon qu'il prononce. Le peuple est cultivateur et prend part.
Le politicien est satisfait de lui.

25. juin 2011

Libre circulation des capitaux: Wall Street, Goldman Sachs, JP Morgan et Mario Draghi, nouveau Directeur de la BCE, ont aidé 10 ans la Grèce à tricher - II

(Je remets ici sans modification mon article publié le 14 février 2010. Mon article n'avait rien de prémonitoire, mais à la vue de l'accélération de l'histoire il était en avance sur le main stream piloté par les médias. Tout a déjà été écrit nous assistons à la politique commune de la destruction par les marchés dans laquelle les banques sont sauvées par les États et les contribuables sans prendre au moins une partie à leur compte pour "restructurer" leurs dettes. Les plans d'austérité, les désinvestissements dans les services publics et les infrastructures des pays constituent la seconde manière pour les peuples de payer pour les banques.)
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Le premier-ministre du paradis fiscal du Luxembourg, Jean-Claude Juncker a sévèrement sommé les pays européens de la périphérie de se discipliner pour ne pas mettre en péril ce que les fondateurs de l'Europe ont créé. Juncker ne dit pas que ces nouveaux entrants ne sont pas venus dans la même Europe que celle des fondateurs qui commerçaient librement seuls entre eux. Entre temps étaient entrées en vigueur les Directives sur la libre circulation des capitaux et le libre établissement des entreprises de services, ce qui inclue les services financiers. Il a toujours été de notoriété publique depuis 2001 que la Grèce avait délibérément triché avec sa comptabilité nationale pour faire croire qu'elle était compatible avec les critères de convergence du Pacte de Dublin de Stabilité et de Croissance afin d'introduire l'euro sur son territoire. Mais même si elle avait respecté les critères de Maastricht, elle était incapable comme les pays baltes de résister aux pénétrations abusives des groupes financiers des pays européens fondateurs. Une fois de plus la foi en l'automaticité des marchés qui fonde le Consensus de Bruxelles n'a pas fonctionné de manière harmonieuse mais déprédatrice. Que faut-il le plus blâmer: les tricheries comptables de la Grèce, ou les opting-out (exemptions légales face aux obligations communautaires) de l'Irlande, mais aussi du Royaume-Uni, ou l'impréparation habituelle de Bruxelles, ou la volonté de toujours tout passer avec les légumes de la "concurrence libre et non-faussée"?

Il passe totalement inaperçu, le 30 mars 2010, que l'Irlande ne parvient toujours pas à sortir de sa banqueroute d'État. Le Ministre des Finances irlandais, Brian Lenihan, vient donc de créer pour l'Irlande la Band Bank et a racheté 81 milliards d'euros d'actifs pourris aux banques Allied Irish Banks Plc, puis Bank of Ireland Plc et à Anglo Irish Bank Corp. Ces actifs pourris seront déposés dans la bad bank irlandaise qui vient d'être créée et qui s'appelle Nama - National Asset Management Agency. Après ce X-ème bail out irlandais, ces trois banques devront encore lever 43 milliards sur les marchés financiers pour se recapitaliser et pour prêter de nouveau de l'argent aux emprunteurs... si dieu le veut. Ce dernier bail-out irlandais a doublé le déficit budgétaire du pays. Ce nouveau rachat des créances pourries en Irlande, appelé swapping asset for cash est à présent une pratique grossière, courante et répétée... aussi longtemps que la population est d'accord que l'État Providence bancaire éponge les dettes issues de la criminalité financière du système Ponzi généralisé (voir mon article du 6 mars 2009). Nous avons tellement l'habitude de ces signes intérieurs et extérieurs de faillite des États que la décision du gouvernement irlandais passe inaperçue. Elle est cachée des grands médias parce que nous en sommes toujours au schéma habituel de la socialisation des dettes. Les obligations souveraines irlandaises et les CDS (swaps sur la défaillance des crédits) émis sur ces obligations ne sont pourtant pas la proie des spéculateurs internationaux qui épargnent pour l'instant les têtes de files du modèle anglo-saxon comme l'Irlande, le Royaume-Uni et les USA. A leur chute, le modèle capitaliste et Ponzi aura vécu. La parti gouvernemental irlandais, Fianna Fáil ("Soldats du destin") avait travaillé en étroite collaboration avec la branche immobilière et est l'un des grands responsables de l'éclatement de la bulle des crédits hypothécaires pourris en Irlande. De nombreux politiciens du Fianna Fáil ont touché pendant des années des pots-de-vin pour qu'ils transforment les terrains agricoles en terrains à bâtir.

Il est temps que l'Europe servile de l'idéologie dominante américaine s'en distancie et annule le Consensus de Bruxelles qui est le calque amplifié et décuplé du Consensus de Washington. Le 8 février 2010, les plus grands Hedge-Fonds du monde ont décidé de déclarer la guerre à l'Europe et l'Euro lors d'un buffet dinatoire à Manhattan. Ils sont très inspirés des méthodes de la Conférence Bilderberg. Ici, il n'y a plus lieu de s'associer aux "Thèses conspirationnistes" et de rationnellement se défendre de humer le fiel de l'interdit de penser des choses décalées, et vous savez que mon site met régulièrement sans ambages en garde. La guerre est déclarée et les grands fonds américains et mondiaux ont décidé de s'en donner les moyens coordonnés, d'attaquer l'euro, de spéculer à sa baisse, de déployer le carry trade, d'entacher l'euro de mauvaise réputation pour que l'Europe tombe avant les USA. Ce club dirigé par George Sorros, l'homme qui avait réussit le Coup sur la £ en la faisant plonger et en gagnant des milliards en une seule nuit, pense à l'après Weimar II et Grande Dépression 2 qui passera par l'Éclatement de la Bulle des CDS après le premier éclatement de la bulle des produits financiers dérivés de l'année-Lehman 2008, comme je vous l'avais écrit le 10 janvier 2009: si l'Europe tombe avant les USA, l'idéologie catallactique exacerbée dans le néo-libéralisme des USA pourra renaître de ses cendres pour consolider les places de la Classe financière. Parmi les hedge-fonds de cette réunion du 8 février de Manhattan étaient présents: SAC Capital, Soros Fund Management, Brigade Capital, et Moness, Crespi, Hardt & Co. Leur objectif est de manipuler les cours des devises et de ramener la parité entre le $ et l'euro, d'empêcher que l'euro se renforce comme monnaie de référence et de réserve.


Gardez en mémoire le père de tous les short sellers, George Sorosl'homme qui avait fait sauter la banque d'Angleterre, qui avait gagné avec son short (vente à découvert que l'on appelle aujourd'hui carry trade) sur la Livre un montant de 10 milliards de £ le 16 septembre 1992 en la faisant sévèrement chuter. Toutes ces agitations démontrent qu'il n'existe pas d'information pure et parfaite, mais que seuls mensonges, désinformations, manipulations, triches, guerres sont les moteurs prédominants de la concurrence qui n'est que déloyale et faussée, qui détruit les richesses (des masses) et qui éteint le plein emploi.

Le Pacte de Stabilité et de Croissance ne peut fonctionner parce qu'il n'a pas été pensé jusqu'au bout avec une politique commune macro-économique, budgétaire et fiscale. Pour les Constituants de Rome à Bruxelles il s'agissait de créer en Europe toutes les conditions de concurrence déloyale exerçant une pression ultime sur les coûts entre les pays européens et de ne pas les harmoniser entre eux. Le Pacte de Stabilité et de Croissance qui fonde l'Euro est encore moins applicable en période de crise, puisque 12 des 16 Pays européens membres de la Zone Euro violent gravement les critères de Maastricht avec un déficit qui est en moyenne de 7,5% du PIB au lieu des 3% prévus. La Commission Européenne a lancé une procédure d'avertissement pour déficit budgétaire contre 20 des 27 pays européens membre de l'UE. Dès le début de l'euro, c'était l'Allemagne qui a été la première à ne pas respecter le critère de 3% du PIB pour le déficit budgétaire et de 60% du PIB pour la dette cumulée. La France avait rapidement suivi l'Allemagne mais avait retardé en même temps avec arrogance l'entrée de nouveaux pays dans la zone Euro parce qu'ils ne respectaient pas encore tout à fait les critères. Comparativement les grands pays membres de la zone euro qui ne respectent pas les critères pèsent beaucoup plus gravement sur l'avenir de l'euro que la Grèce avec 2,2% du PIB européen et ses 11 millions d'habitants. Tous ces graves ratés n'empêchent pas Bruxelles de préparer le conscient collectif à intégrer l'Islande et la Grande-Bretagne dans la Zone Euro. Quand ces pays seront définitivement en banqueroute d'État, Bruxelles espère être en position dominante face à eux en leur offrant - gratuitement pour eux - une zone de bail-out.

La Commission de Bruxelles soufre aussi d'inconséquence en lançant contre les États membres de l'Union une procédure pour déficit budgétaire alors qu'elle les avait enjoint à stimuler la "relance" avec les stimulus fiscaux du European Recovery Program. Pour contresigner son comportement absurde, la Commission avait demandé aux États Membres d'opérer un bail-out de toutes les banques qui ont une dimension systémique, mais la Grèce a elle-même une dimension systémique et ne bénéficie que de critiques et d'atermoiements de la part de la Commission. La Commission prouve par toutes ses absurdités que cohésion et solidarité ne font pas partie de son idée de l'Europe dépourvue volontairement de gouvernance économique pour préserver les intérêts particuliers de chaque État Membre jusqu'à leur octroyer des opting-out. J'ai souvent déploré sur mon site l'aspect libéral des critères de Maastricht qui ne sont qu'un jeu d'ordre financier et dans lesquels manquent par exemple le taux de chômage et le niveau salarial médian (pas moyen). Car le problème européen n'est pas le déficit public, mais le chômage et l'appauvrissement de la population active, pas encore active, au chômage et à la retraite. Le TCE, le Traité de Lisbonne, les Directives sont tous adossés sur la "concurrence libre et non faussée qui crée des richesses et tend au plein emploi". C'est tout aussi illusoire que la "main vibrante" d'Adam Smith qui régule les marchés. La critique de l'Europe telle quelle est le constituant de mon site, le contenu de mes analyses, et est annoncée sous mon banner, car je suis un nonniste et européen convaincu. Mais pour aider les États Membres de l'Europe et de la Zone Euro, l'Europe doit devenir une autorité fiscale et budgétaire, doit pouvoir émettre des Bons du Trésor Européens et dépasser l'article 103a du Traité de Maastricht (voir en note de bas de page) qui prévoit une assistance possible des États Membres en difficulté.

J'ai rappelé dans mon article du 6 mars 2009, intitulé Banqueroute de la Zone Euro: Irlande, Italie, Grèce, Autriche - Éclatement de la bulle des CDS et des Obligations d'État qu'il était de notoriété publique que la Grèce courait à la faillite, mais l'Euro-Groupe et Bruxelles n'avaient pas agi pour demander à la Grèce de prendre des mesures. La Grèce avait continué à refinancer sa dette auprès de la Goldman Sachs.

Le 7 février 2010 j'étais ~~ le seul ~~ à titrer sans ambages: La Grèce, victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives EU, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN. Maintenant, à partir du 16 février, on commence à lire partout quelque chose d'analogue ou au moins une gène face aux autorités de Bruxelles, et l'on entend même que "la tricherie de la Grèce n'était pas illégale". Ceci a aussi été dit à l'instant dans les commentaires du JT de France-Musique. Pour l'instant la presse n'est pas aussi claire que moi, elle emboîte le pas sur Jean-Claude Juncker, 1er ministre du paradis fiscal du Luxembourg et Président de l'Euro-Groupe, qui a dit que "comme Président de l'Eurogroupe il aurait dû voir venir les choses". Ce n'était pourtant pas difficile de voir venir les choses, il ne fallait même pas être Pdt de l'Euro-Groupe, il suffisait de relire les Traités de Lisbonne, de Maastricht, et le Pacte de Dublin et les Directives de Bruxelles sur la libre circulation des capitaux et des services financiers. En réalité les médias jouent la sapho vexée car ils ont été bernés par la Grèce a postériori qui n'a pas demandé à Bruxelles l'autorisation de tricher. La presse ne joue pas encore sa sapho vexée en se sentant bernée a priori et ne commente pas les opting-out de l'Irlande ou du Royaume-Uni qui consistent à obtenir de Bruxelles légalement l'autorisation de tricher et à installer au sein de l'Europe et de la Zone-Europe une pression concurrentielle déloyale qui pousse à la baisse générale des coûts qui est du dumping économique et social pour pouvoir caracoler dans la globalisation. Ceci synthétise parfaitement le Consensus de Bruxelles. Bien, je suis toujours en avance dans ma réflexion face au mainstreet, mais je travaille la question depuis 2006 sur mon site web et depuis plus longtemps par ailleurs. Certains lecteurs m'écrivent en MP "que je suis excessivement imbu de ma personne". Oui, il faut rester clairvoyant pour ne pas simplement faire du saute-mouton d'un paradigme offert par les admissions historiques à un paradigme offert comme golden-parachute à chaque mauvais élève sans se poser la question du qui-sommes-nous. Les nouveaux "Pays entrants" mais aussi les anciens pays fondateurs de l'Europe n'ont pas non plus résisté aux attaques ou pénétrations abusives des grands groupes financiers américains. Les banques américaines comme Goldman Sachs, JP Morgan, qui ont été en faillite et sauvées par les bail-out Bush-Obama, ont aidé pendant des années le gouvernement grec à dissimuler l’endettement croissant de la Grèce. Selon une dépêche du New York Times des crédits ont été accordés à la Grèce dans des accords swap de devise.

L'Italie avait prélevé un impôt spécial avant son entrée dans la Zone Euro pour apurer les finances publiques et mettre le pays en adéquation avec les critères de convergence de Maastricht. Pendant une dizaine d’années, la Grèce avait violé les critères de stabilité de Maastricht avec l’aide de 15 instituts financiers américains comme Goldman Sachs, Morgan Stanley, Citigroup, ou l'anglais Barclays... mais aussi bien évidemment la Deutsche Bank qui est l'un des leaders mondiaux dans ce secteur et qui s'était plutôt occupée du Portugal de 1998 à 2001 pour l'aider à cacher sa dette publique et à être euro-compatible. Mais après avoir bien spéculé et même réalisé des opérations de spéculation à la baisse, le 26 février 2010 les banques allemandes comme Eurohypo, Hypo Real Estate, la Postbank, la Deutsche Bank et des banques régionales de Stuttgart et de Bavière annoncent qu'elles vont se retirer de ce secteur des Bons du Trésor grec.

Peu de temps après l’intégration de la Grèce dans la zone euro, la banque américaine Goldman Sachs avait ouvert en 2001 à la Grèce une 10ème ligne de crédit de plusieurs milliards de $. La Goldman Sachs avait accordé 9 autres fois depuis 1998 un crédit à la Grèce dans des accords swap. Les crédits offerts aux grecs par la Goldman Sachs n’avaient jamais figuré dans la comptabilité nationale grecque dans le poste des crédits et donc de dettes, mais comme un accord swap de devises. Le trader de la Goldman Sachs était à cette époque Mario Draghi, le vice-président pour Goldman Sachs International. Mario Draghi était aussi le supérieur de l'actuel Secrétaire d'État américain au Trésor, Tim Geithner. Mario Draghi est actuellement président de la Banque Centrale d'Italie et candidat à la succession de Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque Centrale Européenne. Il n'est pas certain que Mario Draghi serve les intérêts européens comme Président de la BCE. Mario Draghi est soutenu par... Jean-Claude Juncker contre le candidat allemand Axel Weber, Président de la banque centrale allemande, la BuBa (Bundesbank). Axel Weber passe pour être dans la stricte observance des critères de Maastricht pour sa partie sur la stabilité (et donc... du NAIRU), mais l'Allemagne n'est pas non plus plus vertueuse, mais en Allemagne ça se sait, contrairement à la France: la chancelière allemande Angela Merkel, avait annoncé le 18 février 2009 la nationalisation de la Hypo Real Estate, qui est en Europe de par sa taille le second institut de crédit hypothécaire. Ce que l'on oublie toujours de dire, est que la HRE a boosté dans les Länder à l'Est de l'Allemagne les activités spéculatives sur les subprimes et les CDS sur des prêts hypothécaires de particuliers, commerciaux et industriels (RMBS) comme en Espagne, en Irlande ou aux USA. Cette institut de crédits hypothécaires HRE est insolvable ou en faillite technique malgré les 100 milliards d'euros d'aide que le Gouvernement allemand lui a donnés en automne 2008. Donc Draghi ou Axel Weber se débrouilleront pour transformer la BCE en safe haven pour domicilier les bad banks des systèmes financiers européens. Mais, ils vous le jureront: l'indépendance de la BCE soulignée dans le Traité de Lisbonne et les directives européennes est un principe sacré.

Il serait très grave que Draghi devienne le nouveau Directeur de la Banque Centrale Européenne. Le carnet d'adresse entre La Goldman Sachs et les décideurs publics en Europe est bien rempli. Petros Christodoulou a été nommé le 19 février 2010 à la tête de l'organisme de la gestion de la dette publique grecque. Petros Christodoulou est l'ancien responsable des marchés de la National Bank of Greece (NBG) et avait négocié les contrats relatifs à la dette grecque liant la banque d'affaires américaine Goldman Sachs, et d'autres sociétés privées, semi-publiques et publiques au gouvernement d'Athènes. Petros Christodoulou avait supervisé au début de l'année 2009 la création, aux côtés de Goldman Sachs, de la société londonienne Titlos pour transférer la dette du bilan de la Grèce à celui de la NBG. Avant de rejoindre la NBG, il a été banquier à la Goldman Sachs. Maintenant, ne me repoussez pas d'un revers en pensant que je suis encore l'un de ces gauchistes qui continue à dénoncer "l'influence du grand capital dans le monde politique". Petros Christodoulou est bien entouré. La Goldman Sachs a recruté depuis plus de 20 ans des collaborateurs et des informateurs informels qui agissent dans chaque gouvernement national en Europe tout autant que dans les Communautés Européennes, la Commission Européenne, à Bruxelles. Le réseau Goldman Sachs est une fourmilière plus ou moins opaque, mais efficace pour œuvrer dans les intérêts de la Goldman Sachs. C'est Peter Sutherland, président de Goldman Sachs International, la filiale européenne basée à Londres, qui organise le réseau Goldman Sachs dans l'Europe des Vingt-Sept. Il est président de l'European Policy Centre, de Goldman Sachs International, de BP (British Petroleum), et aussi de la section Europe de la Commission Trilatérale. Il est également membre du comité de direction du groupe Bilderberg. Il est aussi directeur non exécutif de la Royal Bank of Scotland. De 1985 à 1989, il a été en poste à Bruxelles comme Commissaire responsable de la politique de Concurrence. Entre 1989 et 1993, M. Sutherland a été président de Allied Irish Banks. Il fut directeur général du GATT et de l'OMC de 1993 à 1995. En France, Charles de Croisset est depuis mars 2004 conseiller international de la Goldman Sachs et vice-président de Goldman Sachs Europe. Charles de Croisset est ex-chef du Crédit commercial de France (CCF). Au Royaume-Uni, Goldman compte sur Lord Griffiths, qui conseilla l'ancien premier ministre Margaret Thatcher et en Allemagne, sur Otmar Issing, ancien membre du directoire de la Bundesbank et ex-économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE). Ainsi, dans le Financial Times du 15 février 2010 et dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 20 février 2010, Otmar Issing a signé un texte hostile à l'opération de sauvetage de la Grèce par l'Union européenne. Comme conseiller international de Goldman Sachs depuis 2006 il ne peut travailler contre le Département négoce de sa banque, qui a spéculé contre la monnaie unique et qui a tout à perdre d'une intervention européenne qui permettrait aussi à la Grèce d'émettre des Bons du Trésor avec un bien plus faible rendement pour l'investisseur, ce qui coûte moins cher au contribuable grec. Je le rappelle, l'investisseur a tout intérêt à entacher gravement la bonne foi de l'État grec pour qu'il ne parviennent à écouler ses Bons du Trésor que s'il promet un très fort taux d'intérêt.

En novembre 2009 une estafette de la Goldman Sachs avait été envoyée à Athènes alors que la crise du déficit budgétaire et la crise obligataire de la Grèce tendait à devenir irréversible. Les traders de la Goldman Sachs avaient proposé au gouvernement grec des instruments financiers adossés à des CDS destinés à permettre de refinancer la dette grecque et à reporter son remboursement à une date ultérieure, ce qu'ils proposèrent encore il y a 3 semaines. L’objectif de la Goldman Sachs était double: éviter de rendre public les problèmes budgétaires de la Grèce et éviter une attaque spéculative avec des short selling sur la Goldman Sachs, partenaire de la Grèce et qui avait prétendu renouer avec les bénéfices, grâce au fallacieux Stress Test de Tim Geithner de mars 2009, grâce à l’adoucissement légal autorisé par Obama des normes comptables "prudentielles" et grâce à ses activités de consulting financier et de négoces sur les CDS émis sur les dettes obligataires des États en récession et en dépression économique.

Même si la Grèce continue à se refinancer auprès de la Goldman Sachs, le gouvernement d'Athènes n’avait pas donné cette fois-ci son accord aux propositions de l'estafette de la Goldman Sachs. Partout en Europe, la Goldman Sachs, les banques sauvées et fusionnées JPMorgan Chase et d’autres banques américaines avaient développé et vendu des instruments financiers (donc agrandi la Pyramide Ponzi) qui ont aussi conduit à l’effondrement du marché hypothécaire américain et finalement à la crise financière mondiale. Les politiciens italiens et grecs ont réussi avec ces produits dérivés à dissimuler de plus en plus la crise budgétaire de leurs pays. Actuellement, le haut fonctionnaire du ministère grec des finances chargé de gérer la dette grecque est Petros Christodoulou. Christodoulou est un ancien manager de la Goldman Sachs comme expliqué plus haut dans cet article.

Que retenir de ces divulgations subites du NYT? Depuis la fin 2008, je vous écris au sujet du poker menteur et dénonceur qui est joué depuis les USA, dont Nouriel Roubini et Paul Krugman se sont fait délicieusement échos et promoteurs. Paul Krugman commence pourtant sur son blog domicilié au New York Times à vanter les bienfaits de la social-démocratie européenne: "But what European experience actually demonstrates is the opposite: social justice and progress can go hand in hand. Mais l'expérience européenne démontre actuellement le contraire: justice sociale et progrès peuvent fonctionner main dans la main)". Paul Krugman est un pentito du libéralisme, mais il se souvient de temps en temps que son directeur de thèse était Jagdish Bhagwati.

Nous allons voir comment Jean-Claude Juncker va poursuivre son coming-out commencé hier et comment il va expliquer son laxisme comme Président de l'Euro-Groupe. Bruxelles est de tout façon un machin qui ne délivrera pas d'explications. Pourtant l'Euro-Groupe, la BCE et Bruxelles étaient très actifs pour décerner des avertissements à la France, à l'Allemagne quand le déficit budgétaire passait de 3% à 3,2%...

En parlant de lui-même, le Chairman et CEO de la Goldman Sachs avait dit récemment, "qu'il n'est qu'un banquier qui accomplit l'œuvre de Dieu" ("I'm doing God's work"). Pourtant, les voix du regret se font entendre aussi aux USA. Un vent de panique a soufflé à Wall Street, quand l'autorité de surveillance des opérations boursières, la SEC, a annoncé le 16 avril 2010 qu'elle allait traduire en justice les dirigeants de la Goldman Sachs à cause de leurs manœuvres dolosives et falsifications en rapport avec les produits financiers dérivés complexes, des CDO empaquetés avec des CDS. Goldman Sachs et l'un de ses responsables, le vice-président français Fabrice Tourre, sont accusés d'avoir fait "des déclarations trompeuses et passé sous silence des faits essentiels sur certains produits financiers liés aux prêts subprimes au moment où le marché de l'immobilier résidentiel américain commençait à chuter". Des terroristes financiers fantômes et corrompus ont fait couler des spéculateurs fantômes au profit d'autres spéculateurs fantômes. La SEC poursuit ses investigations et a annoncé vouloir porter plainte contre d'autres banques. Quand la SEC s'occupera de la Fed' ce sera la guerre civile ou sur un pays étranger. Parce que la Fed' est l'un... des principaux acheteurs des... Bons du Trésor américain pour inonder les USA de liquidités en billets de contrefaçon avec l'espoir infondé de créer la relance économique. C'est le dévoiement total du keynésianisme.



Les USA ont autant de mal que la Grèce à écouler leurs Bons du Trésor. Sur le graphique à gauche vous voyez que depuis 2006 la Chine réduit ses achats de Bons du Trésor américain, et en décembre 2009 elle en a revendu 34 milliards de $. Dans trois semaines, la Grèce devra émettre 5 Mia en euros de Bons du Trésor... mais d'ici 6 mois les USA devront émettre 1500 (mille cinq cent) Mia de $ de Bons du Trésor (T-Bonds). Reste à savoir qui va les acheter, si ce n'est la Fed avec la planche à Billets, Quantitative easing, Helicopter Money de Paper Mill of the Potomac. 60% de la dette américaine sont détenus par les investisseurs étrangers, comme la Chine, la Russie, les pays de l'OPEC.




Cette fois-ci les USA se dirigent droit vers l'effondrement obligataire de leurs Bons du Trésor. Il y a quelques jours le Trésor américain a essuyé un très grave échec - dont personne ne parle (graphique à droite) - en tentant en vain de mettre aux enchères pour 25 milliards de Bons du Trésor à 10 ans et pour 16 milliards de Bons du Trésor à 30 ans. Il parait que de mémoire de trader on n'avait jamais connu un tel échec.

Cette fois-ci les marchés financiers, qui se réfugient toujours en dernier ressort dans les obligations d'État, agissent conformément à ce qu'ils perçoivent des USA ou ce qu'ils essayent de faire percevoir des USA: leur insolvabilité qui présage de la banqueroute d'État. Pour pimenter voici le graphique ci-dessus à droite qui montre la situation des dettes obligataires des USA pour les Bons du Trésor arrivant à maturité à 30 ans. Je vous ai déjà exposé que Wall Street dispose d'un club d'aficionados qui arrange les cours des actions et d'un autre club qui manipule les cours de l'or. La Fed' manipule le prix de l'or pour permettre au $ de ne pas plonger et de rester une monnaie de référence et d'échange. Le club de ces aficionados est appelé Plunge Protection Team - PPT. Voici le chart qui montre qui achète les 30Y T-Bonds US. Le Direct Bidder visible avec la courbe jaune et la barre rouge est la Fed. La Fed achète à hauteur de 28% ses propres Bons du Trésor pour manipuler les cours et pour éviter que les CDS qui sont émis sur eux ne soient pas trop chers. Des Bons du Trésor qui trouvent preneur sur le marché financier auront un rendement plus faible pour l'investisseur parce qu'ils ne seront pas émis à un taux d'intérêt élevé qui serait un surcoût pour le budget de l'État et le contribuable lors du remboursement à la date de maturité dans 30 ans. Et des Bons du Trésor qui trouvent preneur ne seront pas couverts pas des CDS (assurances sur défaillance) qui ont des coûts prohibitifs comme pour la dette souveraine grecque actuellement. La Grèce ne dispose pas de cet outil de manipulation des CDS, elle n'a pas de banque centrale, l'euro a remplacé le drachme depuis 2001. Le marché financier est lui-même capable de manipuler les cours des CDS en chargeant d'une mauvaise réputation l'émetteur des Bons du Trésor comme de tout autre émetteur privé d'une obligation. En une seule semaine le nombre de contrat CDS sur la dette souveraine grecque avait triplé, ce qui est exceptionnel et n'avait pas trouvé son corollaire pour l'Islande, l'Irlande, le Royaume-Uni, les USA, Abu Dabi.

Les CDS sont une spéculation sur la défaillance et l'objectif du spéculateur est d'attendre ou de provoquer la faillite de l'émetteur des obligations. N'importe qui peut contracter une assurance sur les défaillances de remboursement de n'importe qui, sans qu'il n'y ait la moindre des relations entre eux. Le marché des CDS est hautement spéculatif et volatile. Il reste malheureusement dans les pratiques comme une référence sur la bonne foi des emprunteurs, mais il se comporte aussi totalement indépendamment de la situation des titulaires des obligations publiques comme les Bons du Trésor, les Obligations d'État, ou privées, comme des CDO par exemple.

Les CDS sont des yogourts pourris avec des vrais morceaux de fruits dedans. Pour vendre de la pourriture - l'inventeur du CDS qui jouit du charisme nécessaire sur les marchés financiers - empaquète de la pourriture représentant des titrisations sur des créanciers qui ne jouissent pas de bonités bancaires ou qui sont des junk-bonds. L'inventeur ajoute dans ce yoghourt pourri un infime pourcentage de morceaux de fruits, c'est à dire d'une assurance sur des créanciers de bonne foi, puis fait une bonne publicité, et vend le CDS. La traçabilité finissait même par être impossible à réaliser pour l'inventeur de ces CDS. Il y a aussi eu des CDS-Square (au carré) ou des CDS-Cube (au cube). Et quand un CDS perdait de la notoriété, on l'atomisait et on recollait les morceaux avec d'autres CDS pour faire un nouveau CDS. Ce n'est toujours rien d'autre que le schéma Ponzi. Au 28 février 2010 il y a un peu moins de 700 banques aux USA qui sont au bord de la faillite, sauf si elles sont capables de se recapitaliser sur les marchés financiers...

Je vous invite à aller aussi loin que moi dans le raisonnement. Excusez-moi si je me référence moi-même comme intellectual tipping point & milestone, mais comme je n’ai à 1000% jamais lu ceci ailleurs que dans ma tête, il faut bien que je vous invite à prendre du recul face à ce que j’avance. Puisque ces négoces de ces "Conduits", ces Over The Counter / OTC, ces CDS, ces "just-between-us", ces CDO sont des opérations de gré à gré extrabilancielles, les bénéfices (comme les pertes) aussi sont hors bilan et donc impalpables par la moindre des comptabilités nationales, par le moindre des Instituts nationaux de statistiques, par la moindre des administrations fiscales. Ce marché des opérations extrabilancielles est "officiellement" de 605.000 milliards de $. La "crise" a 4 ans, aucune réforme n'est entrée en vigueur malgré les G4/G20/G7/G8, et les projets US et EU de Réforme des Normes Comptables sont déjà tellement amendés qu'ils seront sans effets en aménageant des exemptions aux entreprises qui portent le nom de "Balance Sheet Risk". Il y a donc un PIB des pauvres celui qui sert à faire payer les dettes publiques par exemple, et le PIB fictif, furtif et d’initié de la Classe en Lutte gagnante, l’élite financière qui jouit d’elle-même. Il est donc en réalité, à la vue des sommes colossales qui circulent dans le marchés des produits dérivés, impossible de réaliser la moindre des politiques macro-économiques et budgétaires puisque les assets effectifs issus de l’économie industrieuse, travaillée, commerciale et des services sont détournés dans le monde opaque des CDS, etc... et ces tutti derivatii ne sont que des détournements de fonds organisés dans toute économie nationale qui est sui generis un paradis fiscal in-board voulu par le législateur, par le régulateur, et spécifiquement par Bruxelles en ce qui concerne l’Europe. Et comme les banques centrales émettent des trillions de liquidités (graphique à gauche pour la Fed') pour permettre achats, ventes et paiements des annuités de ces assurances sur défaillances et de ces autres produits dérivés extrabilanciels, les banques centrales sont maîtresses d’œuvre de la privatisation et de la confiscation de la création monétaire et de son détournements vers la criminalité financière planétaire des investisseurs institutionnels.

Les réunions actuelles de l'Euro-Groupe ne prennent pas de décision concrète de soutien de la Grèce et sont destinées à contre-bluffer les investisseurs qui noircissent la réputation de la Grèce et des CDS sur sa dette obligataire. Sur le graphique ci-dessus, les Primary Dealers visibles avec la colonne orange sont des intermédiaires inconnus, des instituts bancaires ou des holding de groupes bancaires qui achètent pour le compte de la Fed dans des conditions glauques pour la transparency tout comme pour le PPT. Ce sont aussi un groupe qui manipulent l'information qui n'est jamais "pure et parfaite" dans un monde ou jamais "toute chose est égale par ailleurs" et où il n'y a pas de "concurrence libre et non faussée".

L'idéal d'Adam Smith n'existe pas et n'a jamais existé, mais ça fait 234 années que l'on vous fait croire que ça marche son humanisme automatique. Le marché des CDS sort institutionnellement et légalement du cadre idyllique décrit par Adam Smith: il n'est pas réglementé, est extrabilanciel et n'est qu'un contrat de gré à gré, alors qu'il draine plus de 68 trillions (milliers de milliards). Il constitue un enrichissement qui ne peut être saisi par la comptabilité nationale et est donc un PIB fictif, un PIB d'initié. Il est le paradis fiscal domicilié dans toute économie nationale et permet la liberté totale de circulation des liquidités. 9/10ème des transactions financières se font hors bilan et sur les produits financiers dérivés sur les marchés non régulés. La pitrerie des G20 voulant éliminer les paradis fiscaux ne peut jamais cacher que chaque État est un État Providence pour les Liquidités véhiculées par les CDS, les MBS, les RMBS, les CDO, les OTC. Cet État Providence est un État Providence pour les Liquidités et Liquidataire en accordant aux systèmes bancaires et financiers un octroi illimité dans le temps de droit de tirage illimité sur les contribuables. Pour sauver leurs instituts financiers et de fiducie, les États s'endettent en réalisant le plus grand transfert de toute l'histoire de la dette privée vers la dette publique. Les rentrées fiscales diminuant encore plus vites avec la Grande Dépression 2, les États liquidataires brûlent leurs moyens financiers pour sauver les peuples atteints par le chômage et la misère et pour rétablir effectivement les bases d'une croissance du PIB réel et pas du PIB d'initié. La prise de conscience du peuple va commencer à se faire dans le mainstreem, car les ayants droits au indemnités chômage seront en fin de droits. Le peuple ne prend conscience que quand l'estomac est vide, entre temps il s'arrange avec sa compromission universelle, s'abstient aux élections et pousse son caddie.

Pour sauver la Grèce, il se pourrait que les pays européens achètent officiellement des Bons du Trésor grec par l'intermédiaire de leurs banques publiques ou nationales qui seront officiellement les Primary Dealers de la BCE et de Bruxelles. En attendant le marché de la caisse enregistreuse fait un bond exponentiel en Grèce, parce que chaque vente n'était pas saisie et l'État grec offre une remise de 12.000 euros à tout commerçant qui gardera ses tickets de caisse. On ne peut donc pas reprocher aux commerçants grecs d'opérer les transactions hors bilan puisque 9/10ème des transactions financières mondiales se font hors bilan et sur les produits financiers dérivés sur les marchés non régulés.

La Fed' continue à légitimer par le marché l'abaissement du taux d’intérêt directeur et son maintien à une valeur voisine de 0% avec des Opérations d'Open Market pour pulvériser sur les USA et la planète de helicopter money libellée en $. Les Open Market Operations consistent dans le cas du trio mafieux Obama-Geithner-Bernanke (Obi, le roi du bricolage + Secrétaire d'État au Trésor + Président de la Fed') en l'achat ferme et définitif de titres souverains, de Bons du Trésor US par la banque centrale (la Fed' et la banque centrale anglaise) sur le marché interbancaire à travers d'acteurs plus ou moins masqués, les Primary Dealers. En procédant ainsi, la Fed' élargit la liquidité bancaire pour le bonheur surmultiplié des spéculateurs financiers et des autres. Au 27 juillet 2009 la liste des Primary Dealers serait selon la Fed': Banc of America Securities LLC,  Barclays Capital Inc., BNP Paribas Securities Corp., Cantor Fitzgerald & Co., Citigroup Global Markets Inc., Credit Suisse Securities (USA) LLC, Daiwa Securities America Inc., Deutsche Bank Securities Inc., Goldman, Sachs & Co., HSBC Securities (USA) Inc., J. P. Morgan Securities Inc., Jefferies & Company Inc., Mizuho Securities USA Inc., Morgan Stanley & Co. Incorporated, Nomura Securities International Inc., RBC Capital Markets, RBS Securities Inc., UBS Securities LLC. Cette liste est donc celle des truands systémiques qui écoulent de la fausse monnaie américaine imprimée à Paper Mill of the Potomac. Les Open Market peuvent aussi fonctionner en sens inverse pour restreindre les liquidités.

Pour soutenir les marchés mondiaux et abaisser le taux interbancaire, le Libor, la Fed' avait offert depuis la fin de l'année 2008 à un taux zéro des liquidités en $ à la BCE, la Bank of England et à la Banque Nationale Suisse dans des accords swap auxquels elle a mis fin au 1er février 2010 parce que les banques centrales elle-mêmes ne s'en sont servies que pour surexciter la spéculation et le carry trade au lieu de prêter pour des projets industriels. A partir du 1er février 2010 les banques centrales sus-citées n'ont plus un accès illimité à ces liquidités en $. La Fed' teste déjà depuis la mi-décembre 2009 le ralentissement de la planche à billets juste pour voir les premières réactions des marchés en espérant avoir restitué la solvabilité du système bancaire, car, il faut le rappeler, le système bancaire américain est insolvable. La Fed a annoncé en décembre 09 vouloir tester à partir du 1er février 2010 plus sérieusement les marchés, c'est pourquoi les banques et les marchés financiers sont entrain de paniquer, leur drogue va leur manquer et un drogué en manque se jette sur la Grèce... Les premières réactions du marché ont déjà prouvé que personne dans le secteur privé ne croit en une reprise économique possible. La demande intérieure américaine a baissé de 11,4 % aux USA en 2009, ce qui ne s'est pas vu depuis 1947. La Fed' va tomber dans sa propre trappe à liquidités de la planche à billet. Dans 2 mois s'accélère le doom loop. 7 millions d'américains ont perdu leur emploi depuis le début de la "Crise".

Il est à noter que le tir groupé actuel pour mettre en tort l'Europe et ses gouvernements européens est plus nourri ces dernières semaines. Il y a une semaine, le Chef du Département des Sciences Économiques du MIT, Ricardo Caballero, avait exposé dans une analyse publiée par CNN que les "responsables et fautifs du désastre financier et économique américains étaient les investisseurs étrangers". Le poker dénonceur américain s'amplifie pour faire diversion comme toujours et pour que "les alliés" se querellent en attendant que les USA renouvèlent leur abonnement pour sauver le monde avec le laser à haute énergie. Dans le même jeu du poker, la Suisse menace de dévoiler les noms des politiciens et hauts fonctionnaires allemands (ou européens) qui ont des comptes dissimulés en Suisse si l'Allemagne achète des CD avec les données sur les comptes bancaires. Le poker dénonceur s'amplifie parce que le "day of reckoning" s'approche pour les américains. A ce moment là je vous conseille de vite faire vos kilos de petits gâteaux de Noël et de vérifier vos stocks de morue séchée. Le growth national happiness sera pour dans trois générations, avant il faudra payer.

Qui sera le premier prochain dans l'assommoir du day of reckoning: la Grèce ou la Californie? Qui saura le plus gagner du temps? Les USA ou l'Europe? Concurrence libre et non faussée entre hard discounters sur le dos des peuples. Qui ont aussi élu leurs représentants politiques qui se sont prononcés pour le Traité de Lisbonne. Tout au moins en Europe existaient des alternatives politiques, démocratiques, parlementaires et respectueuses de la Constitution. Les européens ont voulu une Europe des marchés et subissent eux-mêmes ce qu'ils imposent eux-mêmes avec les APE et avec les ALE qui sont bien plus violents que les clauses de l'OMC. Photo à droite: Athènes, European Workers Unite... C'était plus simple d'aller voter aux élections européennes au lieu d'aller pêcher la truite ou le thon. L'alternative parlementaire pour une autre Europe existe.

Depuis l'automne 2008, les G20, le G4, Bruxelles ont tergiversé, n'ont rien entrepris pour bannir les paradis fiscaux off-shore et intra-communautaires et pour introduire contrôle et régulation des marchés financiers. En Europe, les gouvernants communautaires ont même fait le contraire en jetant les bases de Solvency 2 qui continue à garantir aux assurances, vendant des CDS..., le droit de cacher les risques. Il était égal aux gouvernants de traiter la question des CDS, parce que le peuple n'était de toute façon pas capable de joindre mentalement les CDS avec leur situation individuelle de mise au chômage, de restriction salariale, d'augmentation des taxes et impôts, de réduction de la qualité des services publics sociaux, de santé, d'éducation, de retraite, etc... Aujourd'hui les peuples comprennent avec la crise obligataire grecque que l'État est un État Providence Liquidataire qui offre aux systèmes financiers des droits de tirage sur le contribuable et sur sa petite aisance matérielle. Les peuples européens comprennent que l'Europe est une Union liquidataire d'États au profit de la concurrence muselée et faussée qui détruit les richesses, qui tend au chômage et à la dépréciation du travail. Bruxelles, le club privé des commerçants de la City et de Wall Street, devra se mettre à réfléchir. Le Parlement de Strasbourg aussi malgré sa majorité conservatrice issue de la médiocrité des élections européennes et des abstentionnistes du 7 juin 2009 et des mandatures précédentes. La Lutte des classes est toujours victorieuse: les conservateurs vont toujours voter et la finance réussit toujours à dominer.

Le 16 février 2010, l'inflation a dépassé 3,5% au Royaume-Uni, de 9,5% aux USA (shadowstats.com) ...en période de Dépression,
et ne cesse de croitre depuis 16 mois comme je le souligne régulièrement. Pour l'instant ceci s'appelle récessflation.

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Note: Article 103 A du Traité de Maastricht

  1. Sans préjudice des autres procédures prévues par le présent traité, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut décider des mesures appropriées à la situation économique, notamment si de graves difficultés surviennent dans l'approvisionnement en certains produits.
  2. Lorsqu'un État membre connaît des difficultés ou une menace sérieuse de graves difficultés, en raison d'événements exceptionnels échappant à son contrôle, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut accorder, sous certaines conditions, une assistance financière communautaire à l'État membre concerné. Lorsque les graves difficultés sont causées par des catastrophes naturelles, le Conseil statue à la majorité qualifiée. Le président du Conseil informe le Parlement européen de la décision prise.
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Lire la 1ère partie >>  La Grèce, victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives EU, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN

Lire mon article du 6 mars 2009 >>>
Banqueroute de la Zone Euro: Irlande, Italie, Grèce, Autriche - Éclatement de la bulle des CDS et des Obligations d'État

28. décembre 2010

De l'illusion suprématiste de la concurrence libre non-faussée et de la pure information parfaite à l'Europe des lobbies

Malevitch-Carre_blanc-1918.jpgL'Europe et sa fondation, la concurrence libre et non faussée, le libre échange sur les marchés et sa fondation, l'information pure et parfaite, sont des architectones, des constructions abstraites données à habiter pour ne pas discerner que nous vivons tous dans un monde parallèle et que les lobbies, dont la fondation est la réelle circulation libre des capitaux, ont pris la place de la société civile dans nos "démocraties". Ces architectones sont élaborés pour être appréhendés et habités par l'énergie restante du débat sociétal afin de laisser pendant ce temps à l'État Providence monétaire toute la liberté de nous cerner dans un dumping humain irrémédiable.

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Définition du Wiki: Le suprématisme. En 1913, le peintre, sculpteur et théoricien Kazimir Malevitch peignit les trois éléments fondateurs du suprématisme: le Carré noir, la Croix noire et le Cercle noir. Maniant des formes simples à caractère géométrique et unicolores disposées sur la toile ou érigées dans le réel (architectones), le suprématisme montre le caractère infini de l'espace, et la relation d'attraction et de rejet des formes. Pour Kazimir Malevitch, l'art est un processus amenant la sensation (c’est-à-dire le rapport de l'artiste au monde) à se concrétiser en œuvre grâce à un module formateur étranger au support, "l'élément additionnel", qui structure la masse picturale ou les matériaux. Suivant son appellation, le suprématisme se pose comme modèle supérieur de la finalité artistique d'art pur, dominant et formant dans son sillage l'art appliqué. En 1918 Kazimir Malevitch peignit "Carré blanc sur fond blanc", qui est considéré comme le premier monochrome de la peinture contemporaine. En 1927, Kazimir Malevitch partit en voyage en Allemagne, il y laissa 70 tableaux et un manuscrit Le Suprématisme ou le Monde sans objet, publié par le Bauhaus. (Photos: huiles de Казимир Малевич)

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Ce n'est donc pas parce qu'un monde est exposé et occupe notre perception et notre conscience, qu'il existe et que nous l'habitons. Ce n'est pas parce qu'un monde existe que l'on est en état de le percevoir ou d'en prendre conscience. Au-delà du visible, le suprématisme de l'État Providence bancaire a rendu l'Homme sans objet dans un monde départagé. Madoff était un architectone. Un architectone est une formule qui peut devenir architecture pourvu qu’un programme lui soit imparti, et qu’elle devienne habitée. Pendant un an au début de ladite "Crise", les médias ont fait habiter par la planète entière, sachant subitement pourquoi elle se devait d'être effarouchée, la formule "Bernie Madoff" alors qu'au-delà l'économie mondiale privée et publique n'est qu'une pyramide Ponzi qui n'effraye personne. Madoff et Ponzi sont pourtant des synonymes idéaux et dans les faits. Mon article pourrait s'arrêter ici et je pourrais fermer mon site, tout a été dit. Vous avez remarqué que j'écris sur mon site toujours ce -  ladite "Crise"   - parce que la crise que l'on vous vend pour mieux vous taxer n'est pas celle qui existe. (Mon site est à lire avec un écran de 17' )

Pour rétablir la parallélité avec l'existant, et dégager l'architectone du réellement existant,
ladite Crise n'a pas commencé le 15 IX 2008 avec la chute de la Lehman Brothers, mais en juin 2006.

Ensuite ce n'est pas une Crise des Subprimes, mais une crise globale financière du système dont la fondation est la pratique du double-gain des banques et de l'abandon par elles des réserves réglementaires de celles-ci. Les Fonds Réglementaires sont normalement destinés à maintenir dans les réserves des banques une couverture en cas de défaillance d'un emprunteur ou d'un spéculateur particulier ou systémique. Au-delà de ces "réserves" mises en circulation sur les marchés financiers, les banques gagnaient en vendant des crédits ou d'autres produits financiers, et gagnaient une seconde fois en vendant des assurances sur ces crédits ou ces autres produits financiers. Ce sont les titrisations. Et les banques sont devenues des banques "universelles" en confondant et en mixant au sein de leurs activités propres le rôle de banque d'affaires, de banque commerciale et d'assurance. En jouant avec les différentes interprétations aménagées volontairement dans lesdites "Normes Prudentielles comptables" Bâle 2, les banques et autres fonds d'investissement ont réduit à quasiment zéro les fonds réglementaires qui auraient dû servir à couvrir des défaillances que l'on appelle "moral hazard".

Ensuite ce n'est pas une Crise des liquidités, mais une crise de confiance. Une Crise des liquidités est appelée comme telle quand il y a une carence de liquidités. Ladite Crise a été provoquée par une surliquidité organisée volontairement à Bruxelles / Washington et  par les banques centrales qui ont offert sur les marchés financiers de l'argent facile à un taux très bas, et ces surliquidités se sont jetées sur les produits spéculatifs promettant de fortes marges à court terme. C'est une crise de confiance car les banques ne prêtent plus et ne se prêtent plus entre elles comme le montre le taux interbancaire élevé Libor et Euribor. A cette surliquidité passée, les banques centrales ajoutent une nouvelle surliquidité en rabaissant encore le taux d'intérêt directeur voisin de zéro, et en le maintenant de manière irresponsable et économicide à ce niveau, ce qui permet aux banques commerciales et universelles de spéculer avec les trillions de nouvelles liquidités offertes, et ce qui rabaisse en réalité le taux d'intérêt annuel de l'argent frais à moins 25%. Au lieu d'assainir leur trésorerie, les banques créent avec ces fraiches liquidités une nouvelle bulle des "assets" encore plus grosse que la précédente. L'État Providence Bancaire a tué l'État Providence, le Welfare State, mais les médias font débattre sur "la dette" pour faire habiter l'idée que l'État ne peut plus subvenir aux besoins de ses citoyens en assumant ce qui était jusqu'à lors ses devoirs régaliens: santé, chômage, éducation, infrastructures, etc. Il devient aujourd'hui chic pour un gouvernement de parler de rabaisser le niveau des prestations de services de la sécurité sociale, de lancer des plans d'austérité, etc. Ceci est destiné à créer une douleur insoutenable de l'être pour cacher l'énormité de la mère de toutes les bulles financières qui n'arrête pas de s'effondrer et d'engager la responsabilité illimitée de deux générations futures.

Ensuite ce n'est pas une Crise économique due à la fatalité, mais une crise financière due à la nouvelle norme de société qui a mis en avant le primat sur l'enrichissement réalisé sur la circulation des capitaux spéculatifs en les retirant de l'économie travailleuse productrice de biens et de services. La crise est l'Effondrement du Régime Systémique Autoritaire.

Ensuite il n'y a pas eu depuis 20 ans une croissance du PIB, donc des richesses réelles, mais une croissance du PIB fictif d'initié qui n'est qu'une bulle spéculative qui a commencé d'éclater depuis juin 2006. Les USA, juste un peu plus "en avance" sur le temps par rapport à l'Europe, avaient cru pouvoir devenir un pays consommateur qui ne compensait plus ses importations avec ses exportations, puis les USA ont délocalisé en Chine ou au Mexique leur outil de production. 71% du PIB américain provient de la consommation. Pour faire croire que les USA avaient encore les moyens de se payer toutes leurs importations, ils ont vendu des titrisations au reste de la planète à la place des dindons farcis, des costumes pour le Halloween ou de produits manufacturés, jusqu'au moment où la planète avait compris qu'il n'y a rien derrière cette pyramide Ponzi. Cette pyramide Ponzi globale était / est attisée par ces produits titrisés comme les CDO, CDS, MBS, RMBS, LBO, etc.

Il faudra aussi parler des plateformes alternatives d'échanges des fonds qui sont les darkpools du shadow marketing system. Déjà que tous les CDS, CDO, LBO, MBS, RMBS, ...   sont tous des OTC - Over the Counter, et donc extrabilanciels, des opérations financières réalisées de gré-à-gré et qui sont intransparentes car officiellement elles n'ont pas de vie comptable. Les dark pools sont aménagés officiellement par... la Directive Européenne sur les Marchés des Instruments Financiers - MIF / MiFID. Une autre preuve que l'EU autorise l'opaque, stimule l'opaque et que le socle épistémique de la concurrence libre et non faussée est ici aussi un architectone, en réalité la procédure normale de transfiltration des richesses.

Ensuite il n'y a pas eu de green-shoots, de relance, de recovery de l'été 2009 au printemps 2010, mais une poursuite de la récession. La recovery était un hoax et les USA sont en récession depuis 37 mois à ce jour, celle de 1929 a duré 43 mois. Le marché immobilier est complètement mort, la crise des Subprimes est terminée, la 2ème crise immobilières des Alt-A n'est pas à son pic, et en 2013 va commencer la 3ème crise immobilière Obama/Federal Housing Administration. De cette 3ème crise immobilière vous ne trouvez rien sur le web, elle n'est pas encore identifiée et un architectone n'a même pas encore été inventé pour détourner de sa réalité le bavardage sociétal.

Ensuite Obama et Tim Geithner, son Secrétaire d'État aux finances, ancien Directeur de la Fed' de New York, avaient organisé un "stress-test" des banques suivi du stress-test des banques en Europe qui n'avaient tous deux rien signalé de grave, mais tout le système bancaire est en situation de faillite et n'est maintenu en vie que grâce à la planche à billets des banques centrales et grâce au rachat par ces banques centrales des Bons du Trésor ou des positions toxiques pourries des banques en échange de liquidités fraiches et d'une autorisation à assouplir "momentanément" les normes comptables IASB / IFRS pour leur permettre de dissimuler leur faillite technique. La Fed' s'oppose elle-même à un audit de ses comptes, ou si vous voulez au stress-test. A son 100ème anniversaire, la Fed' est en réalité en faillite avec sa monnaie de contrefaçon issue de ses Quantitative Easing I, QE II, QE III de Helikopter Ben de Paper mill on the Potomak. Il y a eu un grand événement sémantique aux USA mardi dernier: Tim Geithner a évoqué une possible cessation de paiement des USA.

Ensuite les banques "too big to fail" ou "too interwoven to fail" ont été accusées d'être les responsables de la crise, mais avec l'aide des gouvernements, avec la recapitalisation des gouvernements, les grandes banques ont fusionné pour devenir encore plus too big to fail et officiellement pour "être prêtes" dès que la reprise est de retour. JP Morgan Chase, Bank of America, Citigroup, Wells Fargo, Goldman Sachs, et  Morgan Stanley sont encore plus en janvier 2011 les 6 grandes banques les plus dangereuses des USA. Comme elles sont "too big to fail", leurs créanciers savent qu'ils seront toujours protégés à 100% par le gouvernement américain. Ces banques peuvent abuser librement de leur position dominante, les marchés financiers le savent et leur prêtent volontiers des fonds à des conditions nettement plus avantageuses qu'à leurs concurrents plus petits. Au lieu de casser cet oligopole bancaire, le gouvernement américain les incite à s'agrandir: au 4ème trimestre 2010, les actifs de ces 6 banques représentaient 64% du PIB américain contre 55% à la fin de l'année 2006 où ladite crise était déjà âgée de 6 mois. En 1995 ces banques ne représentaient que 17% du PIB américain.

Ensuite il n'y a pas de crise budgétaire des États ("la dette"), mais le plus grand transfert de toute l'humanité de la dette privée des systèmes bancaires en faillite vers la providence de la dette publique. Depuis 2008 tous les gouvernements offrent des bail-out aux systèmes bancaires, qui s'étaient appelés au début "Plan de Sauvetage et de Relance" ou "Plan européen avec les boîtes à outils". Pour financer ces "sauvetages" impossibles de ces banques, les gouvernements montent des Plans d'austérité, émettent des Bons du Trésor qui ne sont que des dettes budgétaires futures pour deux prochaines générations, réduisent les services publics, de santé, d'éducation, et assèchent les caisses d'assurance-maladie et de chômage avec des nouveaux règlements défavorables aux bénéficiaires.

Ensuite il n'existe pas d'Organisation Mondiale du Commerce qui garantit le libre échange entre partenaires égaux, mais une OMC accompagnée de 14 accords connexes, dont l'AGCS - l'AGCS+ - les ADPIC - les ADPIC+, etc, négociés secrètement qui pulsent et filtrent le commerce au profit des pays industrialisés ou des entreprises transnationales. De plus l'OMC est morte au Cycle de Doha en 2001 - il y a 10 ans, mais le PS n'est pas encore au courant - et a été contournée par des milliers d'accords bilatéraux, les APE et les ALE, qui sont encore plus violents et déprédateurs pour les Pays ACP - Afrique Caraïbes Pacifique et pour les PED - Pays en Développement. Je vous invite à aller sur mon billet au sujet de la Françafrique et ensuite de visionner le documentaire dont j'ai mis le lien dans le comment N°1.

Ensuite il n'existe pas de "concurrence libre et non faussée" comme dans les Traités de Rome à Lisbonne, mais une concurrence déloyale libre et non faussée.

Ensuite il n'existe pas "d'information pure et parfaite" qui régit l'échange économique, mais un système de pulsations et de filtrages des informations qui  favorise des corporations représentées par des agences de notation, par des lobbies ou par tout autre système de compagnons et de confréries prêts à la compromission universelle.

Vous voilà plus prêts à comprendre ce que sont des architectones. Ce sont des formes carrées, rondes ou en croix disposées sur la toile du monde ou érigées dans un réel et le suprématisme montre le caractère infini de l'espace, et la relation d'attraction et de rejet des formes. Malevitch-Croix_noire-1913.jpgMais les créateurs de ces formes ont calculé et concentré attractions et rejets dans un débat unique pour ou contre Madoff, pour ou contre l'OMC, pour ou contre la crise des liquidités, pour ou contre la dette budgétaire des États, pour ou contre la concurrence libre et non faussée, pour ou contre la Société Générale ou la Deutsche Bank, pour ou contre les paradis fiscaux, pour ou contre les tartines beurrées. (à droite: Kazimir Malevitch: Croix noire, 1913)

Madoff, l'OMC, la dette budgétaire, le PIB, les paradis fiscaux, la concurrence libre et non faussée sont les formes suprêmes structurantes de la société, de l'Homme et de l'État. Madoff, l'OMC, la dette budgétaire, le PIB, etc... sont des vides conceptuels tous créés pour masquer la seule réalité, celle du système de la circulation spéculative internationale des marchés financiers qui n'a que l'objectif de tourner en rond, en lui-même et sur lui-même pour créer une croissance fictive de valeur et pour filtrer en direction de lui-même toutes les richesses effectivement existantes. C'est la Lutte de la Classe financière victorieuse. Car quand il y aura dans 6 mois ou un an, l'effondrement effectif monétaire, financier et économique, le gâteau final sera départagé de la masse pour rester dans un groupe excessivement restreint d'initiés de l'hyperbourgeoisie globale qui a détourné vers elle depuis plus de vingt ans, et depuis 1989 en particulier, toutes les valeurs. Juste dans les tréfonds de ce débat calculé et orchestré on entend le PS français qui se prépare à la Chasse au furet - 2012.

Il n'y a donc pas besoin d'évoquer Bilderberg, la Trinationale, la Banque Internationale des Règlements, les Conspirationnistes, les complotistes, Manuel Valls ou DSK, et même reopen 9/XI, il suffit d'un petit coup de phénoménologie sur le parl'être des médias et des hommes politiques pour comprendre de quel côté se trouve la parallélité. Le "tout-ceci-est-bien-complexe" est lui-même un architectone qui détourne du réellement existant pour laisser occuper le terrain à un débat qui est d'office impossible mais qui aime se bavarder de lui-même. La taxe Tobin est possible, mais l'architectone correspondant est le "c'est trop complexe pour l'instaurer et il faut que tous les pays soient d'accord". Ça n'empêche pas le Brésil de l'avoir instaurée en janvier 2009, mais il ne faut pas en parler. Architectone oblige.

L’Europe, dont la complexion atlantiste est le mode naturel existant, regarde avec envie les USA qui se sont pourtant exemptés de la liberté des marchés. Si les corporations ont été abolies en France par la loi Le Chapelier du 14 juin 1791, elles ont été réinstaurées par Pétain et à l’étranger par ses amis contemporains italien, allemand, espagnol. Dans le droit fil des principes de la physiocratie, la Loi Le Chapelier avait visé à garantir la liberté d'entreprise et d'établissement, conçue sur les principes de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen comme le moyen d'assurer l’enrichissement de la nation et le progrès social. Rassurez-vous, je ne me laisse pas non plus aveugler par la déclaration des droits de l’homme qui est à ce point de vue antécédent de l’humanisme automatique du trickle-down-effect du Consensus de Washington qui voit en l'économie son effet de percolation et une capacité à enrichir en bas les plus pauvres quand les plus riches s'activent librement dans leur commerce.

Mais le Consensus de Washington est lui-même un architectone destiné à ouvrir un faux front dans la tranchée des derniers débats médiatiques d'érudits et donc à faire perdre du temps aux velléités de justice pendant que les riches d'en haut puissent continuer à faire librement leur commerce. Aux USA presque tous les secteurs de l’économie se sont exemptés du marché librement organisé. Ils ont installé avec l'aide du gouvernement leurs opting-outs comme le Royaume-Uni ou l'Irlande ont installé leurs exemptions avec l'aide réglementaire des Traités et des Directives européennes. Il semble que le dernier secteur aux USA où fonctionne la concurrence intensive libre sur le marché soit le secteur de la technologie.

L’autre architectone communément admis sur la planète entière est que les USA sont le père du capitalisme moderne, l’initiateur du système financier, et de l’économie du marché la plus flexible et la plus capable de s’adapter. Quand on observe en particulier chaque secteur de l’économie américaine on se rend compte que l’on ne peut parler d’un marché qui fonctionne, de concurrence, d’égalité des chances et d’un État qui protège les consommateurs comme instance neutre de régulation. Ensuite le marché n’existe pas aux USA, mais grouillent et s'affairent des corporations surpuissantes de lobbies dont les membres changent régulièrement de camps entre l’industrie et les autorités administratives qui sont censées les surveiller et les réglementer. La concurrence libre et non faussée est remplacée par une oligopolisation entre des groupes de l’économie et l’Etat. L'un des meilleurs exemples est le plus grand fonds spéculatif du monde, le moloch américain PIMCO, dirigé par Bill Gross qui gère un portefeuille planétaire de placements de plus de 1000 milliards. PIMCO est la Global Investment Authority qui est crainte sur les marchés financiers comme par tous les gouvernements de la planète. PIMCO a la capacité d'entrainer les marchés financiers là où il le veut. Si PIMCO investit une position, il est imité par les "concurrents" et les cours montent, si PIMCO délaisse cette position, PIMCO est imité et les cours tombent encore plus vite. Un mot suffit, PIMCO a dans son siège à Newport Beach le studio de télévision pour le diffuser. On ne peut parler de "la main vibrante du marché", mais de PIMCO qui fait "winke-wunke", comme on dit en alsacien pour faire un au-revoir de la main quand le train part avec des voyageurs qui ne savent pas s'ils doivent être médusés par les raies du regret ou du désir. L'un de ses experts, Neel Kashkari, était Secrétaire d'État américain et responsable du 1er Plan de Sauvetage TARP de 700 milliards de $ lancé par Bush/Paulson au début de ladite Crise. Henry Paulson était Président de la banque Goldman Sachs, puis nommé le 30 mai 2006 (deux mille six) par le président des États-Unis George W. Bush au poste de Secrétaire au Trésor des États-Unis. Un autre expert de PIMCO avait lancé le programme Obama/Geithner de rachat des actifs pourris appelé PPIP par le gouvernement US. PIMCO avait organisé la nationalisation des faillitaires Fannie Mae et Freddie Mac en 2008 sur la demande de Obama. 

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màj du 10 mars 2010: Depuis le 9 mars 2010, Pimco, le plus gros investisseur de la planète, ne détient plus aucun Bons du Trésor américain ou aucune obligation derrière laquelle se cache l'État américain ou un État fédéral américain. Pour Pimco, les cours des obligations d'État américaines vont s'effondrer au début de l'été 2011. La Fed', la banque centrale américaine, avait annoncé depuis 6 mois vouloir arrêter le rachat des bons du Trésor à la fin du mois de juin 2011. Les cours vont donc s'effondrer. Les Bons du Trésor sont considérés par les spéculateurs comme une assurance-vie gratuite et qui rapporte tout de suite et très gros. La Fed' avait racheté auprès des banques d'affaire depuis novembre 2010 plus de 70% des Bons du Trésor américain dans son programme appelé Q2 - Quantitative Easing 2. Les banques d'affaires américaines elles-mêmes ont profité comme en Europe d'un taux de l'argent voisin de zéro, voire négatif et en réalité à un taux d'intérêt relatif annuel négatif de 25%. Ce QE est une facilitation monétaire soutenue par l'impression de fausse monnaie sur la planche à billets de Paper Mill of the Potomak. Le rachat auprès des banques d'affaire de la dette publique est un moyen simple et fluide d'organiser le transfert de la dette privée vers la dette publique. La pyramide Ponzi-Madoff est alors réduite à sa plus simple expression. La Fed' émet elle-même le chèque et il n'est plus nécessaire de trouver un intermédiaire naïf pour racheter des Bons sans valeur, ces junk bonds. Ce centralisme keynésien autoritaire du Régime Systémique Bancaire dévoie la "Relance par l'investissement et par les injections keynésiennes" voulue par Maynard Keynes et prive l'économie réelle des moyens pour investir et pour produire. Investir dans les Bons du Trésor a été jusqu'à maintenant depuis 2008 plus attractif pour les banques et elles se sont refait (momentanément) une trésorerie sur le dos de l'État consentant et des populations et des contribuables, en attendant de révéler l'ampleur réelle de leurs positions toxiques, pourries, illiquides qui sont dans leurs caisses. L'effet des QE a encore été plusieurs fois pervers, parce que les banques ont encore plus gonflé la bulle spéculative au lieu d'assainir leur comptes. On parle pourtant d'un QE3 pour juillet 2010 sans pour autant réformer et réguler le système financier.

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Un autre architectone est le Président américain Obama, Nobel sans cause de la Paix. Obama est le mariole de Wall Street qui a dans son Conseil économique à la Maison Blanche des personnes comme Larry Summers qui est celui qui a entrainé tout le Congrès américain à déréglementer tout le système économique et financier américain avec l'abolition de la Loi Glass-Steagall pour laisser librement commercer Wall Street, les banques, les fonds spéculatifs comme ils l'entendent au préjudice de l'équilibre global et des intérêts des populations. En Europe nous avions un genre de Larry Summers, un envoyé des lobbies, en la personne de McCreevy. Grâce à l'ancien Commissaire Européen au Marché Intérieur, l'irlandais McCreevy, l'Irlande et la Grande-Bretagne jouissent totalement de la liberté de fausser la concurrence et de la rendre déloyale avec les opting out au détriment de tout le continent européen. Deux mois après la tenue du G20 de Washington de novembre 2008, ledit Bretton Woods 2, le Commissaire européen irlandais McCreevy chargé du marché et des services, n'avait pas tenu compte des appels du Parlement européen pour la mise en place d'une régulation couvrant tous les acteurs financiers. L'attitude de McCreevy était contraire aux conclusions du G20 de Washington où l'Europe s'était "engagée à renforcer le régime de réglementation, le régime du contrôle prudentiel, le management du risque et avait assuré de contrôler et de réglementer de la manière la plus appropriée les marchés financiers, les produits financiers, les acteurs du marché financier". McCreevy s'était même accordé l'appui du secteur industriel pour éviter toute réglementation. McCreevy s'était aussi permis, devant l'Association Britannique de Capital Risque, de critiquer violemment, sans la nommer, l'Union Européenne avec ses "régulateurs zélés" et ses "règles aveugles"  ("trigger happy regulators" et "indiscriminate regulations"). Les récents propos tenus en novembre par le Commissaire irlandais McCreevy n'avaient rien d'étonnant quand nous connaissons l'attitude naturellement arrogante de l'Irlande et de la Grande-Bretagne qui se sont octroyés en échange de l'adhésion à l'Union Européenne une panoplie d'opt outs au niveau fiscal et social, avec la complaisance servile des autres États membres adulés de libre circulation de tout et de plus encore. L'Europe a accordé en décembre 2008 un marchandage avec McCreevy en lui demandant de refaire passer en Irlande le référendum en échange d'un octroi d'une série d'opt-outs, comme toujours dans le domaine de la souveraineté fiscale, sociale et du droit du travail. Ces opt-out consacrent la concurrence déloyale et faussée en permettant à l'Irlande, comme à l'Angleterre des avantages concurrentiels déloyaux attirant d'une manière artificielle l'établissement des entreprises du continent européen ou de pays tiers.

Obama est justement entrain de remplacer dans son Conseil Économique, qui est logé à la Maison Blanche, Larry Summers par William Daley, qui était président de la banque JP Morgan.

Toutes ces distorsions du marché ne pèsent pas que sur les consommateurs du marché intérieur, mais concernent aussi dans la concurrence internationale les mesures par lesquelles les entreprises transnationales américaines parviennent à s’aménager des avantages concurrentiels. Non seulement ces entreprises transnationales sont protégées et subventionnées par le gouvernement et le budget gouvernemental, mais en plus elles sont devenues des experts en matière d'évasion fiscale. Selon l'agence gouvernementale américaine de statistiques (USGAO) 75% de ces entreprises ne payent pas d'impôts, ceci aussi à cause des prix de transferts manipulés. Il en est de même pour les groupes européens dont la Société Générale qui rapatrie en France 100 milliards de pertes à partir des paradis fiscaux pour réclamer de l'État Providence bancaire français un bail-out sur mesure. Les pays industrialisés organisent leur propre désintégration en favorisant le corporatisme et le lobbyisme du monde des affaires et en sabordant les droits fondamentaux et sociaux, le droit syndical comme par exemple en Europe avec les Directives sur le Libre Établissement, sur la Libre Circulation des Travailleurs, ou avec les jugements de la Cour Européenne de Justice - CEJ dans les affaires Laval, Vaxholm, Partneri, Viking.

L’autre architectone à faire sauter est que les USA sont le fer de lance du libéralisme économique et qu’ils sont donc formellement et pratiquement opposés à toute forme de protectionnismes. Malevitch-Carre_Noir.jpgNon seulement toutes les entreprises transnationales américaines (FSC – Foreign Sales Corporations) sont subventionnées par l’Etat américain, mais les USA ont des taxes à l’importation, interdisent certaines prises de participations étrangères dans le capital des entreprises américaines comme les entreprises minières par exemple ou les absorptions par des entreprises étrangères. Ou les USA protègent les entreprises nationales avec un système de normes sur-mesure qui sont taillées au cas par cas. Dans tous les cas, tout ce système est destiné à protéger l’industrie américaine et non pas le consommateur américain. Pourtant ces 20 dernières années les "libre-échangistes" nous avaient fait croire à l'exemplarité du taux de productivité américain par rapport à celui de l'Europe, ou de la France. (à gauche: Kazimir Malevitch, Carré noir, 1915)

Il n’existe plus de secteur où le marché agisse purement librement. La distorsion imposée par des lobbies et des corporations est partout. Le marché hypothécaire américain est contrôlé par deux moloch aujourd’hui complètement nationalisés, parce qu’ils étaient en faillite en 2008 et ils le sont toujours malgré les bails out gouvernementaux de quelques trillions de $ (plusieurs milliers de milliards). Ce sont Fannie Mae et Freddie Mac. Les banques américaines offraient des crédits hypothécaires aveuglément sans contrôler les bonités et garanties des emprunteurs en distribuant lesdits "Subprimes" à des emprunteurs NINJA (No Income, No Job, No Assets), mais aussi les "primes", les "Alt-A" à des emprunteurs un peu mieux situés mais qui s’effondrent en ce moment massivement avec l’ensemble de la classe moyenne. Les banques américaines purent propulser les investissements immobiliers des particuliers, des commerces et des entreprises parce qu’elles savaient que tous les crédits hypothécaires étaient garantis jusqu’à 100 % par les instituts de crédits hypothécaires semi-publics comme Fannie-Mae, Freddie Mac, ou Ginnie Mae. Auparavant, les systèmes bancaires américains avaient su demander au Congrès américain, avec l’aide de Larry Summers et d’Alan Greenspan, Directeur de la Banque Centrale Fed’, d’aménager le marché pour que chaque américain jusqu’au plus pauvre, puisse manager son projet immobilier personnel. Ceci devait être le rêve américain. Mais ce modèle a été largement le modèle de celui qui part du garage, qui s'enrichit fictivement en hypothéquant la maison pour contracter d'autres dettes, et qui retombe dans la cave. D'un point de vue économique c'est une erreur d'écolier d'avoir fait croire qu'une frénésie immobilière et des alignements de maisons dans le paysage pouvaient être la base d'une économie nationale et remplacer des usines et les investissements sur la recherche et le développement. Et PIMCO a été depuis 2008 le plus grand repreneur de ruines immobilières non terminées, de maisons saisies et de portefeuilles de crédits hypothécaires irrécouvrables, pour les revendre à la Fannie Mae. Plus bas dans mon texte vous comprendrez la stratégie de PIMCO...

Les pays en développement souffrent énormément des subventions gouvernementales américaines ou européennes directes faites aux agriculteurs américains ou européens. Les manipulateurs génétiques Monsanto, RiceTech, Syngenta ont obtenu aux USA que les aliments qui contiennent des OGM ne portent pas d’indication sur l’étiquette. Les grands groupes agro-alimentaires ont obtenu aux USA un système de réglementations sur mesure qui leur permet aussi de faire taire toute critique provenant de journalistes, d’associations de consommateurs. Les groupes militaro-industriels se félicitent du penchant nationaliste et protectionniste du gouvernement américain qui investit dans des matériels de guerre surpayés. Dans l’industrie automobile, GM et Chrysler qui ont été en faillite en 2008 à cause de détournements spéculatifs du groupe Cerberus, l’un de leurs principaux actionnaires, jouissent avec la recapitalisation gouvernementale d’une position de concurrence déloyale face au groupe Ford. Et enfin nous avons les agences de notation Ficht, Moody’s et Standard & Poors dont la position oligopolistique est légalement ancrée par le gouvernement américain.

De manière plus caricaturale, abandonner l'information aux agences de notations qui n'examinent pas leurs sources mais qui laissent les fonds spéculatifs seuls responsables des informations qu'ils avancent, constitue une violation du principe de l’information pure et parfaite qui devrait régir les marchés. Cette corporation établie par la loi américaine entre les spéculateurs et les agences de notation sensées apprécier la bonne foi des produits spéculatifs, que les banques et assurances mettent sur le marché et garantissent, a conduit à la bulle spéculative des "assets" qui a commencé à éclater en portant le nom de "Crise des Subprimes". La Loi américaine avait créée de toute pièce la distorsion des marchés financiers intérieurs et internationaux avec l’entente entre les agences de notations qui donnaient une note, le triple-A, le AAA, aux banques, aux assurances et aux fonds spéculatifs sur la base des bilans comptables et des rapports d'activité que voulaient bien leur produire leurs donneurs d'ordre comme les banques, les assurances, etc... elles-mêmes.

Sous la couverture de la chimère (architectone) d’un marché fonctionnant sur le principe de la concurrence libre et non faussée, nous avons en réalité une corporation financière qui filtre les richesses à son seul profit en organisant une croissance appauvrissante pour le reste des populations. Le système économique moderne est librement, purement et parfaitement déloyal. 1/4 des richesses nationales annuelles produites va sur les comptes de 1% de la population des USA, le 1% le plus riche.

Le lobby américain des groupes pharmaceutiques peut se réjouir que son plus grand client, l’Etat n’est pas autorisé à négocier les prix. Le lobby financier du secteur de l’immobilier conserve depuis 1998 le record des dépenses de lobbying aux USA avec 4,3 milliards de $, dans lesquels n'est pas compris le sponsoring pour les campagnes électorales. (voir plus bas les dépenses de lobbying de Wall Street). Le premier sponsor d'Obama est GS, la Goldman Sachs.

Il est étonnant que l'on n'entende plus du tout parler de la loi anti-cartel, anti-trust qui avait pourtant fait les beaux jours de Hollywood et du cinéma noir & blanc. Ledit "Protectionnisme", sur lequel les débats médiatiques sont sensés disserter pour forcer les pays à ne pas le réintroduire dans cet Armageddon économique, est l’architectone qui me sert ici à vous révéler qu’il existe une universalité du protectionnisme corporatiste dans chaque marché intérieur d’une économie nationale, ou de la région européenne, qui est organisé par les lobbies pour tirer tous les avantages d’une concurrence déloyale destinée à filtrer les richesses réelles restantes du pays ou de la région (voir la faillite grecque) vers un seul et même groupe, celui de l’hyperbourgeoisie transnationale dont l’éthique de la création de richesse avec la production par le travail a été remplacée par le détournement des liquidités vers l’enrichissement immédiat dans la circulation frénétique et le nomadisme des capitaux marodeurs. Pour cette hyperbourgeoisie production of goods is trash, what else.

La dysfonction du marché a été permise par la disparition de la démocratie. L'achitectone pour détourner le regard de la mort de la démocratie dans l'Hémisphère riche, et pour concentrer la Weltanschauung / vision du monde dans le beau que nous vivons et l'indicible critiquable que vivent les autres, se retrouve dans l'étalage de la situation en Côte d'Ivoire où le Président nouvellement élu ne peut pas siéger à la place du Président anciennement élu qui ne veut pas partir, ou par le dernier jugement de Moscou dans l'affaire Michail Chodorkowskij qui prouve simplement que l'ancien Président élu, Vladimir Putin, n'est pas parti pour laisser la place au dernier président en date élu, Medwedew, ou en France par le débat dérivatif lancé par Hortefeux/Sarkozy sur les Roms. Nous sommes toujours dans la lutte entre deux blocs, les indiens contre les cow-boys, le bloc de Varsovie contre l'Otan, mais l'antagonie se trouve au sein même du pays, sans être la Lutte des classes, mais en étant une lutte plus secrète, en le for intérieur de tout un chacun qui laisse habiter en lui les deux frères bessons, dont l'un est pour la jouissance personnelle et l'autre pour l'assassinat organisé de l'autre, dont l'un est maître et l'autre esclave. L'antagonie fonctionne parce que le tout un chacun est prêt à manager seul son marché intérieur qu'il a conclu avec lui-même, de toute façon aussi parce qu'il est conscient des prix et qu'il n'a pas le temps de faire une étude de pensée, il faut encore vite aller au Aldi. Puis on va vite au CitéCiné pour voir tous les dix ans le dernier Moore sur le Capitalism, a love story, qui "est un documentaire édifiant, as usual avec Moore" comme un journaliste critique avait bien compris. Nous sommes arrivés à un tel point du superlatif et la dénonciation de la plus grosse escroquerie de tous les temps est elle-même un architectone, mais cette fois-ci ce n'est plus une image simple plaquée sur une masse picturale identifiable simplement par tout un chacun. Cette fois-ci, l'espace infini que l'architectone est sensé ne pas révéler tout en montrant "la plus grosse escroquerie de tous les temps", est quelque chose qui n'a plus de nom, plus de représentation matérielle: il reste un mouvement qui pour certains peut être perçu comme une chute et pour d'autres, moins nombreux, comme un renforcement de leur existant. Cette force de mouvement dispose de la force de l'art, soit de celle de transformer Moore en architectone dans le perçu mondial, en truc à montrer pour divertir. Comme on l'a fait avec Bernie Madoff, un truc pour la diversion.

Malevitch-Cercle_noir.jpg(à droite: Kazimir Malevitch, Cercle noir, 1913) Ni le PS français, ni DSK, ni les instances internationales, ni l'ONU, la Banque Mondiale, le FMI ne dénoncent cette mouvance qui plaque à terre Moore et nous. Puis,  WikiLeaks est venu. D'emblée le nouvel architectone a été créé par le FBI qui a fait de Julian Assange le Bin Ladin blanc. Julian Assange est encore sur Wiki et sur Google. Son site WikiLeaks lanceur d'alerte / whistleblower se trouve toujours sur le Wiki et le lien officiel n'est pas encore brouillé. Si la démocratie n'était pas morte, nous aurions un système pluraliste et complet d'information, et nous n'aurions pas besoin de Julian Assange. Julian Assange a promis pour janvier les révélations sur les banques. Moore a été transformé en architectone parce qu'il n'a pas la capacité de passer dans l'au-delà avec sa caméra. Aujourd'hui, l'au-delà est le réel. Mais Julian Assange, même assassiné, est passé dans l'au-delà pour révéler que cet au-delà n'est pas de l'autre côté d'un rubicond, mais que nous avons tous, nous tous tout un chacun, été télétransportés dans un au-delà où nous n'avons plus la capacité de discerner la mouvance de la corporation des spéculateurs assistés de leurs concierges, les gouvernements, pour lesquels nous les citoyens sommes des collatéraux.
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(Huiles de Robert Dandarov sur Malevitch)






Moore n'a pas la capacité d'aller dans l'au-delà, car il n'est pas génétiquement prévu pour le faire et ce n'est pas son job. Quand il fera une film sur les salamandres tigrées on dira toujours avec raison que son film est "un documentaire édifiant, as usual avec Moore". Ne nous embarquons pas dans des pensées fielleuses sur des forces obscures à la Illuminati. Je n'ai parlé que de la mouvance de la corporation des spéculateurs. C'est pourtant très clair. Julian Assange a réussi à passer dans l'au-delà parce que la vocation de Julian Assange n'est pas d'être un Assange comme Moore veut être Moore. Julian Assange a créé la parallélité à cette mouvance et s'adresse à elle avec les mêmes moyens, la même amplitude et la même fréquence. Il n'est pas important de connaître le nom du président de PIMCO. PIMCO veut, PIMCO ordonne, PIMCO agit, PIMCO grossit. Face à PIMCO il y a WikiLeaks. Au nomadisme du capital spéculatif, WikiLeaks réussi à opposer la fluidité et la chirugicalité de la frappe de l'information. A l'information fluide, nomade, acérée qui coure dans les salles des traders, WikiLeaks oppose la vigilance magnétique et révélatrice de l'information avec toute la finesse de la posologie pour que le malade examiné crache son mal.

Ces 20 dernières années, des révolutions phénoménales économiques et techniques avaient entrainé avec elles un doping des thèses ultralibérales comme celles du "Laissez-faire, Laissez aller". La Chute du Mur de Berlin, la disparition de l'empire soviétique et l'effondrement du régime communiste ont encore renforcé cette Weltanschauung du "Laisser faire pour s'enrichir". La révolution numérique avait provoqué un big-bang au niveau de la bourse et des réseaux informatiques et avait mis l'ordre du monde par dessus tête. Le monde de la finance a été le secteur qui a le plus bénéficié de ce bing-bang parce que se réunissent dans celui-ci 4 caractéristiques pour former un modèle parfaitement adapté aux nouvelles technologies informatiques: le manque de consistance matérielle, la permutabilité, l'immédiateté et l'ubiquité. Ce sont des attributs divins qui conduisent irrévocablement à un nouveau culte, une nouvelle religion: la religion du marché. Toutes les bourses du monde sont interconnectées et fonctionnent comme une queue de comète. Non stop. Au même moment sont assis derrière leurs écrans des milliers de jeunes gens hautement diplômés et qui sont accrochés toute la journée au téléphone. Se sont les prélats ecclésiastiques du marché. Ils jettent les bases de la nouvelle raison économique qui a toujours raison et devant laquelle doivent se soumettre tous arguments d'ordre social ou humanitaire. La plupart du temps les marchés fonctionnent de manière aveugle en intégrant des paramètres qui pourraient provenir de la sorcellerie ou d'une psychologie vulgaire: l'économie qui fonctionne sur des bruits qui courent, sur l'analyse du comportement moutonnier et sur l'examen de la contagion par effet d'imitation. Sur ces nouvelles caractéristiques le marché spéculatif a aussi inventé des produits nouveaux, éphémères comme des complexes produits dérivés financiers. WikiLeaks surfe comme PIMCO sur ces 4 caractéristiques divines: le manque de consistance matérielle, la permutabilité, l'immédiateté et l'ubiquité. Ce sont des attributs d'un au-delà d'apparence divine qui vont ramener irrévocablement l'Homme à sa juste dimension, à son éthique démocratique par l'intermédiaire de l'information. Au poker menteur et dénonceur opéré par les agences américaines de notation Ficht, Standard & Poors, Moody's, opéré par les hedge fonds, les fonds alternatifs, les fonds vautours, seul un réseau neuronal numérisé de whistleblowers à la WikiLeaks, à la AVAAZ.org, ou comme Transparency International, ou comme Robinhoodtax, ou comme Global Witness, ou comme Indymedia.org ((( i ))) Independent Media Center, ou Indymédia Paris , ou comme Corporate Europe Observatory, etc pourra répondre (lire Goldman Sachs Attacks).

Les autoroutes de l'information sont devenues à double-sens grâce aux whistleblowers et l'information, si elle ne pourra toujours pas devenir "pure et parfaite", aura son répondant entre alter ego de même taille internationale et de même pénétrance. La Lutte peut reprendre et la démocratie peut reprendre sa vie parce qu'elle l'a décidé. Donc les jérémiades du "on-nous-cache-tout" sont parfaitement imbéciles, l'information existe. Pour ma part je trouve déjà ce qu'il me faut dans le... Financial Times Deutschland qui a la qualité du Monde Diplomatique dans ses beaux jours. Une grande partie de mes informations "de gauche" provient de ce journal qui n'est pas de gauche. Évidemment ce n'est pas avec la Chasse au furet - 2012 que nous allons relever le niveau. La Chasse au furet - 2012 témoigne aussi du niveau de mépris que les politiciens ont pour leurs électeurs, car si leurs électeurs se mettaient à s'informer, puis à leur poser des questions sur le régime de société aux politiciens, ceux-ci seraient très emmerdés, car ils devraient aussi s'intéresser à la question.

malevitch_autoportrait_1915.jpg(Graphique à droite: Kazimir Malevitch, Aéroplane, 1915) Comme les marchés financier harcèlent les pays souverains pour opérer sur eux un poker menteur et dénonceur et pour les forcer à émettre des Bons du Trésor avec des taux d'% qui ne font plaisir qu'aux flux nomades de capitaux, il faut que les whistleblowers harcèlent les détenteurs de ces fonds jusque dans les paradis fiscaux, dont fait partie le Vatican, et il faut qu'ils harcèlent tous les politiciens qui confondent leur mission avec le lobbying.

Les whistleblowers ne remplacent pas les travaux d'enquête et d'investigation réalisés par exemple par Ralph Nader: je vous redonne ci-dessous ma traduction de l'anglais du résumé dans mon article "Le G20 de Londres dénonce les paradis fiscaux mais couvre la confiscation de la banque centrale par Wall Street" du 18 mars 2009 d'un rapport de 253 pages publié par Essential Information de Ralph Nader au sujet de la livraison à Wall Street de la Fed' et de l'activité de la création monétaire par les hauts fonctionnaires de l'État américain, par le Sénat, par le Congrès. Ces fonctionnaires avaient organisé de manière planifiée la révocation de la Loi Glass-Steagall que le Républicain McCain, challenger d'Obama aux Présidentielles de 2008, veut remettre en vigueur. Vous comprenez sûrement que je ne suis pas non plus un admirateur de McCain. Obama est au service du lobby financier de Wall Street, il est leur électron captif et n'a strictement rien d'exotique. Un récent rapport a prouvé que les banques et assurances qui ont été le plus gravement en faillite avant leur bail-out fictif d'Obama-Geithner, sont aussi celles qui ont le plus investi dans le lobbyisme auprès du Congrès américain. Obama, raté global, n'a pas la force de s'en extraire et n'a pas été élu pour ceci mais pour faire nettoyer les poubelles. Vous comprendrez mieux au service de qui doit être maintenu en l'état le dogme de "l'indépendance de la Banque Centrale" tout autant cher à la BCE et au Traité de Lisbonne.

Rapport de Ralph Nader >>>
"Sod Out: How Wall Street and Washington Betrayed America 
Liquidation totale: Comment Wall Street et Washington ont trahi l'Amérique".

"5 milliards de dollars versés dans des "taxes politiques" pour acheter la liberté de Wall Street face à la régulation, pour acheter le contrôle et les rapports des commissions d'enquêtes.  Les marches qui mènent au cataclysme financier sont pavées des Dollars de l'industrie.

Le secteur de la finance a investi plus de 5 milliards dans l'influence politique pour acheter Washington depuis plus de 10 ans avec plus de 3000 lobbyistes qui ont gagné des décisions politiques concernant la dérégulation et d'autres orientations politiques qui ont conduit directement à l'effondrement financier actuel.

De 1998 à 2008, les sociétés d'investissements cotées à Wall Street, les banques d'investissement, les hedge fonds, les promoteurs immobiliers, les groupes d'assurance on versé 1,725 milliards de $ dans le milieu politique et dépensé 3,4 milliards de $ pour les lobbyistes, un mastodonte financier destiné à dépouiller la régulation fédérale. Pas loin de 3000 lobbyistes officiellement enregistrés au niveau fédéral ont travaillé pour l'industrie en 2007. Une douzaine de vagues de dérégulations a conduit au meltdown financier. Ceci inclut: l'interdiction de réguler financièrement les produits dérivés; la révocation des barrières de régulations entre les banques de dépôt et les banques d'investissement; un système d'auto-régulation pour les grandes banques d'investissement; une volonté fédérale d'agir pour mettre fin au système prédateur des prêts et des subprimes.

Selon Harvey Rosenfield, Président à la Consumer Education Foundation, une organisation à but non lucratif qui siège en Californie, Washington s'est systématiquement vidée au profit de Wall Street. Des programmes déflationnistes, qui auraient dû empêcher le meltdown financier qui a commencé l'année dernière, ont été démantelés et les avertissements de ceux qui ont prévu le désastre ont été noyés dans des océans de 'monnaie politique'.  Les américains ont été trahis et nous payons un prix en trillions de $ pour cette trahison.

Selon Robert Weissman de Essential Information, le Congrès et l'Exécutif ont répondu à des pot-de-vin légaux provenant du secteur financier et ont dénié les critères du bon sens, ont barré la route à d'honnêtes personnes responsables de la régulation afin qu'elles ne produisent pas des règlements pour résoudre les nouveaux problèmes. Elles ont simplement mis au rebut leurs efforts de prendre des décisions. L'érosion progressive du cadre règlementaire restrictif a conduit à une immersion par des crédits pourris et à un tsunami de mauvaises spéculations adossées à ces crédits pourris. Il y a à présent un naufrage globalisé à travers tout le monde de la finance.

Les 12 décisions majeures qui ont conduit au cataclysme financier

La dérégulation financière a conduit directement à l'effondrement économique actuel. Pendant les trois dernières décennies, les régulateurs gouvernementaux, le Congrès et l'Exécutif sur la base du bipartisme, ont continuellement érodé le système de régulation dont l'activité est de  restreindre le secteur de la finance afin qu'il ne tende pas à agir de manière discrétionnaire en fonction de visions propres les plus excessives. Ces douze points suivants révèlent comment l'industrie a exercé une pression qui a conduit à la dérégulation et à ses conséquences:

  1. Le Congrès a révoqué en 1999 la loi Glass-Steagall passée en 1933 pendant la Grande dépression pour interdire les banques de fusionner les activités (banque de dépôt, banque d’investissement, assurances), une fusion qui est à l’origine de la grande crise financière 2008-2009.
  2. La règle de régulation qui autorisait l'imputation hors bilan, une passade qui permet aux banques de cacher leurs dettes.
  3. L'administration Clinton avait empêché la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés, ce qui est devenu le fondement des spéculations massives
  4. La Congrès a interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act.
  5. La Securities and Exchange Commission (SEC) a adopté un principe d'autorégulation pour les banques d'investissement ce qui leur permet de s'engager dans un niveau d'endettement bien plus élevé
  6. Les règles adoptées par les régulateurs généraux sur la demande de l'industrie de la finance permettent aux banques d'investissement de déterminer elles-mêmes leurs exigences de réserve de fonds propres, qui est calculée sur leurs propres 'modélisations de l'évaluation et du management' du risque (ndtr: conformément aux recommandations de Bâle 2 et de IFRS)
  7. Au début des années 2000, les régulateurs fédéraux ont refusé de bloquer les pratiques de l'octroi des crédits généralisés et déprédateurs, en ne publiant pas des régulations appropriées ou en ne renforçant pas des régulations existantes.
  8. Les régulateurs de la Fed' avait revendiqué le pouvoir de supplanter la législation fédérale sur la protection du consommateur qui aurait pu avoir réduit l'effet de prédation des crédits et des autres pratiques abusives.
  9. Les règles fédérales de prévention des victimes de crédits abusifs contre des entreprises de contentieux qui rachetaient aux banques leurs crédits qu'elles ont octroyés à l'origine.
  10. La Fannie Mae et la Freddie Mac se sont agrandies au-delà de leur activités managériales et sont entrées dans le marché des subprimes, ce qui a coûté in fine aux contribuables des centaines de milliards de $.
  11. L'abandon des principes de régulation anti-trust a permis la création de méga-banques qui sont too-big-to-fail et qui se sont engagées dans des pratiques bien plus risquées que des banques de plus petite taille.
  12. Engluées dans des conflits d'intérêts, les agences de notation privées ont évalué de manière erronée la qualité des titrisations basées sur les subprimes et autres crédits hypothécaires; en 2006 une loi avait privé du pouvoir la SEC et empêché la régulation des entreprises.

La 'monnaie politique' du secteur financier et les 3000 lobbyistes ont dicté la politique de Washington

Entre 1998 et 2008:

  • les banques d'investissement ont dépensé plus de 154 millions de $ dans des campagnes de dons et elles ont investi $363 millions dans des lobbies officiellement enregistrés
  • les entreprises d'audit ont dépensé 68 millions de $ dans des campagnes de dons et 115 millions de $ dans le lobbyisme
  • les compagnies d'assurances ont fait des dons de plus de 218 millions de $ et dépensé 1,1 milliard de $ dans le lobbyisme
  • des gestionnaires de titres et de valeurs mobilières ont investi plus de 504 millions de $ dans des campagnes de dons et 576 millions de $ dans le lobbyisme.
  • Des sociétés d'investissement et de participation ont fait 56 millions de $ en dons à des candidats fédéraux et dépensé 33 millions de $ dans le lobbyisme.
  • les hedge funds ont dépensé 32 millions de $ en dons, dont la moitié aux dernières élections présidentielles de 2008

La trahison a été commise par les partis Républicain et Démocrate: 55% des dons sont allés aux Républicains et 45% aux Démocrates, ce qui représentait l'équilibre politique entre les pouvoirs de la dernière décennie. Les Démocrates ont touché un peu plus de la moitié des dons faits par le secteur financier pour les élections de 2008.

Le secteur financier a consolidé sa force politique en débauchant des agents à Wall Street pour les placer à des postes clefs des régulateurs, ce qui inclue le Secrétaire au Trésor (ministre des finances) issus de la direction de la Goldman Sachs, Robert Rubin et Henry Paulson.

Les entreprises fiduciaires ont employé une légion de lobbyistes, jusqu'à 3000 en 2007. Ces entreprises ont puisé lourdement dans le gouvernement pour le choix de leurs lobbyistes. Essential Information qui a surveillé 20 entreprises leader de la finance a découvert que 142 lobbyistes, que celles-ci employaient de 1998 à 2008, avaient été précédemment employés par les plus grandes agences de notation ou par le Congrès ou l'Exécutif.      

<<< Fin du Rapport de Ralph Nader

Si vous allez sur la page du site de Ralph Nader "Campain Against the IMF, World Bank, the Structural Adjustment" vous avez l'impression que Essentail Action est un site altermondialiste.

Malevitch-Carre_rouge_1915.jpg(à gauche: Kazimir Malevitch, Carré rouge, 1915) Aux USA le sponsoring politique fait officiellement partie de la culture politique et du système dit démocratique, comme les élections avaient tout autant été garanties en Union Soviétique. Aux USA on vote pour des envoyés des lobbies, en URSS on votait pour des envoyés du parti unique. L’Europe est un système hypocrite où les euro-députés sont approchés et fluidifiés par la suite par les groupements d’intérêt et où les Commissaires non élus mais déposés temporairement à Bruxelles - Bxl par les gouvernements nationaux ont toute latitude de choisir leur donneurs d’ordre issus de l'industrie, de la confrérie des horloges francomtoises, de la terrine Cévennole aux châtainges ou du foie gras AOC alsacien.

WikiLeaks vient de révéler comment un secrétaire d’Etat espagnol et socialiste à l’agriculture a demandé à l’ambassade des USA d’apporter son appui et d’exercer une pression à Bruxelles en faveur du maïs transgénique inventé par Monsanto. Quand les protagonistes des implants génétiques se sentent acculés dans les coins par leurs opposants, ils sont prêts à tirer de leur sac un joker d’un genre très particulier. Ils demandent simplement au puissant gouvernement américain d’exercer une pression sur cette opposition qui s’exprime à Bruxelles. WikiLeaks met en ligne en ce moment le document qui le prouve.

Les amoureux de la manipulation génétique s’étaient par exemple sentis poussés dans leurs derniers retranchements quand la ministre allemande à l’agriculture, Ilse Aigner, CSU, avait interdit en Allemagne la plantation du maïs transgénique MON810 du designer Monsanto. Peu de temps avant les ministres européens de l’environnement avaient décidé de tolérer les interdits autrichiens et hongrois sur des plantes génétiques manipulées. En ce moment deux parlements régionaux espagnols discutent d’une loi qui devrait rendre la vie dure aux cultivateurs Monsanto. Ces deux parlements régionaux espagnols passent pour être des aficionados de l’anti-OGM. Vous comprenez qu'interdire dans un pays membre de l'UE un produit est pour la Commission au marché intérieur et à la concurrence une violation de la libre circulation des produits en Europe commerciale.

Le secrétaire d’Etat espagnol à l’agriculture, Josep Puxeu, s’était tourné vers l’ambassade américaine de Madrid en lui exprimant son inquiétude relative aux pressions de plus en plus grandes exercées sur le gouvernement espagnol pour le pousser à interdire MON810 comme le révèle la dépêche diplomatique envoyée le 19 mai 2009 à différentes adresses dont le ministère américain au commerce extérieur à Washington. MON810 est à côté de la pomme-de-terre Amflora de BASF Plant Science la seule plante génétiquement manipulée qui a obtenu l’agrément de l’Union Européenne. MON810 produit naturellement une toxine insecticide. L’Espagne est devant  le Portugal et la République Tchèque le plus grand producteur de maïs MON810. Josep Puxeu a textuellement demandé au diplomate US de Madrid que le gouvernement américain fasse pression sur la Commission de Bruxelles. Suite à cette demande de Josep Puxeu, un responsable de Monsanto a pris directement contact avec l’administration américaine. Monsanto est le plus grand groupe agro-industriel du monde et le plus grand lobby de ce secteur représenté à Washington et à Capitol Hill. L'Espagne n'a finalement pas interdit la culture de MON810 et Josep Puxeu a avoué au quotidien espagnol El País sa démarche suite à la révélation de WikiLeaks (Voir le site "Combat Monsanto").

Le mélange des intérêts, le conflit d'intérêts, fait partie de la culture d'entreprise des administrations européennes dont l'objectif premier officiel est de favoriser la "concurrence libre et non faussée". La plus haute autorité européenne responsable de la surveillance de la manipulation génétique des espèces variétales, la  European Food Safety Authority - EFSA est dirigée par Diána Bánáti qui est aussi salariée du lobby International Life Sciences Institut - ILSI qui défend auprès des instances européennes la manipulation génétique pour le compte de Monsanto, Syngenta, BASF, Bayer, etc. La EFSA et Bánáti ont fait savoir qu’il n’existe pas de conflit d‘intérêt parce que sa directrice n’intervient pas ni dans l’expertise scientifique sur les risques des plantes génétiquement manipulée et ni dans les avis.

Mais le plus grand des experts scientifique de la EFSA, Harry Kuiper, est en même temps employé et salarié par cet institut scientifique ILSI qui est principalement financé par l’industrie. Harry Kuiper est président de la commission de l’EFSA responsable de l’examen sur la sécurité des espèces variétales et des races animales génétiquement manipulées (voir le site Farm Wars). Selon ses propres informations, Harry Kuiper, rédige aussi des rapports pour le lobby International Life Sciences Institute – ILSI. Selon l’ONG Testbiotech, de tels rapports sont rédigés pour faciliter l’autorisation de cultiver des plantes génétiques en Europe (voir la page EFSA GMO Watch). Comme les agences américaines de notations qui s'appuient sur les rapports produits par les banques, les hedges fonds, les assurances pour donner leur évaluation, la EFSA s'appuie sur les rapports produits par l'ILSI, Monsanto, Syngenta, BASF, Bayer, etc.

Juste avant que Kuiper n’entre à l’EFSA en 2003, il travaillait à l’ILSI avec l’industrie biotechnologique à élaborer des critères d’évaluation des risques des plantes génétiques qui ont été publiés dans une étude cosignée par des scientifiques de Monsanto et de Bayer. Il est manifeste que les autorités européennes se sont laissé influencer en 2004 par cette étude pour définir une ligne conductrice calquée sur l’examen des risques des plantes génétiques réalisé par l’ILSI et sur son évaluation de l’apport alimentaire de ces plantes génétiques dans la santé. Aux côtés de Kuiper il y a aussi le contrôleur scientifique Gijs Kleter à l’EFSA qui est son ancien collaborateur de l’ILSI de 2002 à 2007. C’est seulement quand les médias se sont emparés de l’affaire après WikiLeaks que Banati a démissionné de ILSI Europe en octobre 2010. La directrice du département Technique génétique, Suzy Renckens, est passée, elle, directement de l’EFSA à l’ILSI

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(Infographie à gauche: Kazimir Malevitch, Autoportrait 1915)

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour boucler la boucle, je vous remets ci-dessous un résumé de mon article du 5 juillet 2010: Le Commissaire Européen au Marché Intérieur offre au lobby financier le Groupe d'Experts en affaires bancaires

Le Commission de Bruxelles est un organisme de privatisation de droits et de transfert des richesses et des pouvoirs vers une élite financièrement consanguine. Le 22 juin 2010, un groupe transcourant d'Euro-Députés avait lancé un Appel "Call for a finance Watch" au Parlement Européen et avait de ce fait créé un "Greenpeace de la Finance".

Pour rassurer le secteur financier et des banques, le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux Services, Michel Barnier, UMP, a créé un Groupe d'experts dont il a offert la gouvernance aux banques et dont la fonction est de réguler les activités des banques.

La société européenne s'américanise encore plus avec cette décision du Commissaire français Michel Barnier et la Commission de Bruxelles se soumet avec méthode et détermination de plus en plus aux banques, comme le Congrès et le Sénat américains sont soumis réglementairement à Wall Street et à ses lobbies. La dernière preuve en date est la réforme Obama qui s'appelle Volcker Rule, mais qui est vite passée dans l'opinion publique américaine comme la Dodd Bill, du nom du Sénateur américain démocrate qui est le Président de la Commission Banque et qui est officiellement rémunéré et au service des lobbies financiers. Comme le centralisme démocratique soviétique ou le totalitarisme nazi, ce Régime systémique bancaire a une apparence constitutionnelle et s'exerce au travers d'Organes d'État souverain. La Fed’, la Banque Centrale américaine, fait ce que le Congrès US lui demande de faire. Et le Congrès US fait ce que Wall Street lui demande de faire. Et Obama a été placé à la Présidence par les lobbies financiers et par Christopher Dodd.

Le Congrès US avait révoqué sous Bush la Glass Steagall Act en janvier 1999. Clinton avait empêché la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés, ce qui est devenu la fondation des spéculations massives. Le Congrès a interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act. L'Europe n'a pas besoin de craindre le putsch de la finance, elle pressent avec finesse les besoins des banques et du commerce, puisqu'elle n'est qu'une construction catallactique qui se fixe comme objectif la Liberté de circulation des personnes, des biens, des services et la Libre circulation des capitaux. On ne peut reprocher à l'Europe ce qu'elle est, puisqu'elle est adossée sur les élections européennes, sur un Parlement européen élu, et, s'il devait y avoir des NON, NEJ et NO à des référendums constitutionnels, l'Europe est adossée sur la volonté des gouvernements élus dont l'objectif clair et affiché avait été de faire passer par tous les moyens le Traité Européen Simplifié modificatif (TSE) à la place du TCE. Les Gouvernements, dont le gouvernement Sarkozy, qui ont fait passer le TSE se sont fondés sur les résolutions du Parlement Européen.

Le Parlement Européen est édifié lui-même sur l'activité principale d'organiser des putschs et des dénis de démocratie au profit de ses frères de sang du secteur commercial et financier. Les eurodéputés, UMP et UDF français avaient rejeté avec la Résolution Leinen le résultat du référendum sur la Constitution Européenne (TCE) lors d'un vote le 14 juin 2006 au Parlement de Strasbourg. Les eurodéputés avaient annulé le NON français et le NEJ hollandais par deux votes au Parlement européen avec l'injonction donnée "de faire revoter d'une manière ou d'une autre" le TCE. Strasbourg, symbole de l'unité trouvée entre l'Allemagne et la France, la capitale européenne, si désavouée au demeurant par Paris, était devenue la ville siège de la trahison et de l'annulation des résultats du Référendum sur le TCE du 29 mai 2005. Le 14 juin 2006, ces euro-députés avaient voté pour une résolution exigeant que la France remette la Constitution européenne "telle quelle sur les rails de la ratification"  dès 2007. De plus, est c'est bien plus arrogant et incroyable encore, ils ont voté "contre" un amendement rappelant la règle de l'unanimité pour la ratification et du respect pour les votes français et néerlandais: Texte officiel du Parlement Européen. Il est d'autant plus grave, qu'au milieu de ladite Crise déclenchée avec la crise des Subprimes, les euro-électeurs avaient boudé les élections européennes le 7 juin 2009 et avaient offert une majorité écrasante aux partis de droite. L'occasion était de nouveau perdue que l'Europe fasse autre chose que d'organiser un marché qui n'est ni libre, ni non faussé et qui détruit l'emploi.

malevitch_suprematism_1915.jpg(à doite: Kazimir Malevitch, Suprématisme, 1915) Les lobbies organisent l'Europe directement à Bxl avec le Traité de Lisbonne et y sont officiellement invités par la Commission. La Commission de Bruxelles crée et convoque un groupe d’experts qui sera consulté par elle dans le cadre de la régulation des marchés financiers. La Commission a nommé à 93% des représentants du secteur financier, et cette pratique est courante et fait partie de son business-plan depuis plus de 60 ans. Le lobby des banques fête donc un nouveau succès contre l’Europe de la société civile. Le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux services, Michel Barnier, UMP, a créé ce Groupe d’Experts en Affaires Bancaires, le Gebi (Group of Experts in Banking Issues). Parmi ses 40 experts qui le composent il n’y a qu’un syndicaliste et deux représentants d’associations de consommateurs. Le reste est composé de banques privées… américaines, dont la Goldman Sachs, de consultants financiers américains, et de banques européennes.

Il y avait comme candidat à siéger dans le Gebi, Jörg Reinbrecht, qui n’est pas employé par les banques mais qui est représentant du syndicat allemand des services Ver.di dans le Conseil de surveillance du groupe Allianz. Ver.di est le plus grand syndicat du monde avec 2,6 millions d'adhérents. Il n'est pas étonnant que ce soit un syndicat allemand qui détienne ce record du nombre d'adhérents après IG Metall qui est le second syndicat du monde. Jörg Reinbrecht n’avait pas postulé en son nom propre mais comme candidat commun de la Confédération Européenne des Syndicats et de l’UNI Global Union, l’organisation syndicale internationale. Malgré le soutien unanime qu’avait obtenu Jörg Reinbrecht pour cette candidature, il avait été écarté par Michel Barnier avec l'argument "qu’avec 120 candidatures il lui fallait réduire le groupe d’experts à une taille opérationnelle". Comme pour tout poste aux Communautés européennes, au départ, l'appel à candidatures est public et ouvert à tous. L'appel à candidatures destiné aux lobbies est appelé "appel à manifestation d'intérêt à participer au groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI)". Vous pouvez voir la liste des membres du GEBI ici.

Officiellement la mission du Gebi est la suivante: "Afin de faciliter la communication directe entre le secteur bancaire, les consommateurs et la Commission européenne, la Direction générale du Marché intérieur a créé un groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI). Le groupe aura deux tâches principales. Premièrement, il conseillera la Commission sur les politiques et les propositions législatives concernant la réglementation bancaire. Deuxièmement, il fournira des analyses quant à l'impact de ces politiques bancaires et propositions législatives éventuelles sur les acteurs du secteur."

Dans les faits cette Europe de la lobbocracie qui alimente directement ses propres groupes d'experts est faite pour ignorer le Parlement Européen de Strasbourg et pour contourner sans putsch l'expression des urnes, qui elles-mêmes offrent toujours une confortable majorité de droite étayée de petits lutins d'une gauche européenne nivelée dans le "Manifesto" qui est adossé sur le Traité de Lisbonne. Dans le cas présent le Groupe d'experts en affaires bancaires Gebi a été mis en place pour faire oublier le vote du Parlement Européen qui avait offert une majorité de 536 voix Pour et de 80 voix Contre qui appelait la Commission à mettre en œuvre une étude sur la faisabilité de la Taxe Tobin-Spahn et son impact pour préparer le G20 de Toronto.

Depuis que mon site existe, j'ai mis dans la colonne de gauche le lien sur le Corporate Europe Obesvatory qui surveille le lobbying à Bruxelles auprès des instances européennes et de la Commission. Corporate Europe Observatory dénonce les activités de lobbying de Goldman Sachs à Bruxelles. Comme bel exemple du "conflit d'intérêt" vous avez le lobby financier Bruegel, qui se fait passer pour être un think-tank. Mais quand vous consultez la liste de ses membres vous êtes édifiés. Vous y trouvez la Goldman Sachs américaine, membre du Groupe Gebi, Syngenta le groupe inventeur des OGM, Qualcomm des solutions informatiques, Pfizer pour le secteur pharmaceutique, Ernst & Young pour le consulting financier à Bruxelles et membre du Groupe Gebi... En général ces lobbies financiers ne cachent pas qu'ils travaillent en étroite collaboration avec des lobbies américains. Ainsi le lobby Bruegel est lié par un partenariat avec GMF (the German Marshall Fund) dans l'objectif d'unir les points de vue de Washington et de l'Europe: "This strategic partnership will leverage Bruegel‘s intellectual expertise, GMF‘s convening capabilities and networks in Washington and across Europe". Il ne faut pas avoir peur d'utiliser les mots qui ont disparu depuis la fin de la guerre froide. Avec le maillage planétaire de la Goldman Sachs, ces lobbies financiers, qui siègent à Bruxelles, poursuivent l'impérialisme américain auquel se soumet de nouveau le Commissaire français Michel Barnier, UMP, en intégrant les banques américaines dans son Groupe européen d'Experts, le Gebi.

malevitch_homme_chemise_jaune.jpgLa Commission est habituée de pratiquer unilatéralement le choix des experts. Ceci est démontré par l'étude "The role of the financial industry in shaping the European Policy" qui a été publiée en Novembre 2009 par le réseau Alter-EU. Il existe 19 groupes d’experts qui sont consultés par l’Europe dans les affaires financières. Pour chacun de ces groupes, la distribution des membres n’est pas équilibrée, alors que le Communiqué Européen du 11 décembre 2002 intitulé "Améliorer la base de connaissances pour de meilleures politiques" (52002DC0713)  stipule que la Commission doit fonder une expertise et une évaluation scientifique à partir de diverses sources et qu’elle doit en tenir compte.

Comme le recense Alter-EU, la proportion entre les experts financiers et les scientifiques, les associations de consommateurs, les représentants de la société civile ou des syndicats est de 1 pour 4. Il y a 229 représentants de l’industrie financière dans les 19 groupes d’experts. Les lobbies des banques disposent d’une suprématie absolue face aux 150 fonctionnaires européens qui sont employés par Bruxelles dans le cadre de la régulation des marchés financiers. Les syndicats peuvent encore moins y prendre part. Le bureau bruxellois de UNI Global Union n’emploie à temps plein qu’une seule personne qui ne s’occupe que partiellement des marchés financiers.

Tout est mis en scène et en oeuvre pour organiser le dumping humain à tous les étages et pourtant il reste un mystère: pourquoi nous préférons l'architectone au réel? A cause de l'énormité du détournement de ce réel par des organisateurs plus zélés que nous? Par peur de devenir responsable? Parce que nous n'avons pas vu la dérive de visionnaires qui matérialisent avant nous, avant que l'on ne se fasse l'idée? Grâce au talent de notre meilleur potentiel, la compromission universelle?

(à gauche: Kazimir Malevitch, L'homme à la chemise jaune, 1930) L’Euro-Député vert, Sven Giegold, déplore que la Commission de Bruxelles ne s’oblige même pas à respecter la transparence à laquelle elle s’était engagée dans son Communiqué de 2002 et qu’elle ne publie pas les rapports des groupes d’experts qu’elle a commandités.

Ledit système "néo-libéral" est un architectone. Depuis 20 ans, on nous a fait habiter mentalement ce système et on nous a fait bavarder sur lui. Le nouveau système n'a pas été identifié par nous, car il a transposé le monde du réel dans un au-delà où il a pu se transformer librement en un Régime systémique autoritaire dans lequel les gouvernements ont adopté le rôle de concierge lobbiste. Cet au-delà est l'holocinétisme des capitaux. La démocratie est remise en selle grâce à la vigilance numérique des whistleblowers et c'est tant mieux que ce ne soit ni une révolution, ni le terrorisme, ni un après-guerre qui le fasse. Il est temps que le citoyen devienne adulte.

L'information n'est pas pure et parfaite, la concurrence n'est pas libre et non faussée, et l'électeur va vite au Aldi parce qu'il a conscience des prix.

14. février 2010

Libre circulation des capitaux: Wall Street, Goldman Sachs, JP Morgan ont aidé 10 ans la Grèce à tricher

Le premier-ministre du paradis fiscal du Luxembourg, Jean-Claude Juncker a sévèrement sommé les pays européens de la périphérie de se discipliner pour ne pas mettre en péril ce que les fondateurs de l'Europe ont créé. Juncker ne dit pas que ces nouveaux entrants ne sont pas venus dans la même Europe que celle des fondateurs qui commerçaient librement seuls entre eux. Entre temps étaient entrées en vigueur les Directives sur la libre circulation des capitaux et le libre établissement des entreprises de services, ce qui inclue les services financiers. Il a toujours été de notoriété publique depuis 2001 que la Grèce avait délibérément triché avec sa comptabilité nationale pour faire croire qu'elle était compatible avec les critères de convergence du Pacte de Dublin de Stabilité et de Croissance afin d'introduire l'euro sur son territoire. Mais même si elle avait respecté les critères de Maastricht, elle était incapable comme les pays baltes de résister aux pénétrations abusives des groupes financiers des pays européens fondateurs. Une fois de plus la foi en l'automaticité des marchés qui fonde le Consensus de Bruxelles n'a pas fonctionné de manière harmonieuse mais déprédatrice. Que faut-il le plus blâmer: les tricheries comptables de la Grèce, ou les opting-out (exemptions légales face aux obligations communautaires) de l'Irlande, mais aussi du Royaume-Uni, ou l'impréparation habituelle de Bruxelles, ou la volonté de toujours tout passer avec les légumes de la "concurrence libre et non-faussée"?

Il passe totalement inaperçu, le 30 mars 2010, que l'Irlande ne parvient toujours pas à sortir de sa banqueroute d'État. Le Ministre des Finances irlandais, Brian Lenihan, vient donc de créer pour l'Irlande la Band Bank et a racheté 81 milliards d'euros d'actifs pourris aux banques Allied Irish Banks Plc, puis Bank of Ireland Plc et à Anglo Irish Bank Corp. Ces actifs pourris seront déposés dans la bad bank irlandaise qui vient d'être créée et qui s'appelle Nama - National Asset Management Agency. Après ce X-ème bail out irlandais, ces trois banques devront encore lever 43 milliards sur les marchés financiers pour se recapitaliser et pour prêter de nouveau de l'argent aux emprunteurs... si dieu le veut. Ce dernier bail-out irlandais a doublé le déficit budgétaire du pays. Ce nouveau rachat des créances pourries en Irlande, appelé swapping asset for cash est à présent une pratique grossière, courante et répétée... aussi longtemps que la population est d'accord que l'État Providence bancaire éponge les dettes issues de la criminalité financière du système Ponzi généralisé (voir mon article du 6 mars 2009). Nous avons tellement l'habitude de ces signes intérieurs et extérieurs de faillite des États que la décision du gouvernement irlandais passe inaperçue. Elle est cachée des grands médias parce que nous en sommes toujours au schéma habituel de la socialisation des dettes. Les obligations souveraines irlandaises et les CDS (swaps sur la défaillance des crédits) émis sur ces obligations ne sont pourtant pas la proie des spéculateurs internationaux qui épargnent pour l'instant les têtes de files du modèle anglo-saxon comme l'Irlande, le Royaume-Uni et les USA. A leur chute, le modèle capitaliste et Ponzi aura vécu. La parti gouvernemental irlandais, Fianna Fáil ("Soldats du destin") avait travaillé en étroite collaboration avec la branche immobilière et est l'un des grands responsables de l'éclatement de la bulle des crédits hypothécaires pourris en Irlande. De nombreux politiciens du Fianna Fáil ont touché pendant des années des pots-de-vin pour qu'ils transforment les terrains agricoles en terrains à bâtir.

Il est temps que l'Europe servile de l'idéologie dominante américaine s'en distancie et annule le Consensus de Bruxelles qui est le calque amplifié et décuplé du Consensus de Washington. Le 8 février 2010, les plus grands Hedge-Fonds du monde ont décidé de déclarer la guerre à l'Europe et l'Euro lors d'un buffet dinatoire à Manhattan. Ils sont très inspirés des méthodes de la Conférence Bilderberg. Ici, il n'y a plus lieu de s'associer aux "Thèses conspirationnistes" et de rationnellement se défendre de humer le fiel de l'interdit de penser des choses décalées, et vous savez que mon site met régulièrement sans ambages en garde. La guerre est déclarée et les grands fonds américains et mondiaux ont décidé de s'en donner les moyens coordonnés, d'attaquer l'euro, de spéculer à sa baisse, de déployer le carry trade, d'entacher l'euro de mauvaise réputation pour que l'Europe tombe avant les USA. Ce club dirigé par George Sorros, l'homme qui avait réussit le Coup sur la £ en la faisant plonger et en gagnant des milliards en une seule nuit, pense à l'après Weimar II et Grande Dépression 2 qui passera par l'Éclatement de la Bulle des CDS comme je vous l'avais écrit le 10 janvier 2009: si l'Europe tombe avant les USA, l'idéologie catallactique exacerbée dans le néo-libéralisme des USA pourra renaître de ses cendres pour consolider les places de la Classe financière. Parmi les hedge-fonds de cette réunion du 8 février de Manhattan étaient présents: SAC Capital, Soros Fund Management, Brigade Capital, et Moness, Crespi, Hardt & Co. Leur objectif est de manipuler les cours des devises et de ramener la parité entre le $ et l'euro, d'empêcher que l'euro se renforce comme monnaie de référence et de réserve.


Gardez en mémoire le père de tous les short sellers, George Sorosl'homme qui avait fait sauter la banque d'Angleterre, qui avait gagné avec son short (vente à découvert que l'on appelle aujourd'hui carry trade) sur la Livre un montant de 10 milliards de £ le 16 septembre 1992 en la faisant sévèrement chuter. Toutes ces agitations démontrent qu'il n'existe pas d'information pure et parfaite, mais que seuls mensonges, désinformations, manipulations, triches, guerres sont les moteurs prédominants de la concurrence qui n'est que déloyale et faussée, qui détruit les richesses (des masses) et qui éteint le plein emploi.

Le Pacte de Stabilité et de Croissance ne peut fonctionner parce qu'il n'a pas été pensé jusqu'au bout avec une politique commune macro-économique, budgétaire et fiscale. Pour les Constituants de Rome à Bruxelles il s'agissait de créer en Europe toutes les conditions de concurrence déloyale exerçant une pression ultime sur les coûts entre les pays européens et de ne pas les harmoniser entre eux. Le Pacte de Stabilité et de Croissance qui fonde l'Euro est encore moins applicable en période de crise, puisque 12 des 16 Pays européens membres de la Zone Euro violent gravement les critères de Maastricht avec un déficit qui est en moyenne de 7,5% du PIB au lieu des 3% prévus. La Commission Européenne a lancé une procédure d'avertissement pour déficit budgétaire contre 20 des 27 pays européens membre de l'UE. Dès le début de l'euro, c'était l'Allemagne qui a été la première à ne pas respecter le critère de 3% du PIB pour le déficit budgétaire et de 60% du PIB pour la dette cumulée. La France avait rapidement suivi l'Allemagne mais avait retardé en même temps avec arrogance l'entrée de nouveaux pays dans la zone Euro parce qu'ils ne respectaient pas encore tout à fait les critères. Comparativement les grands pays membres de la zone euro qui ne respectent pas les critères pèsent beaucoup plus gravement sur l'avenir de l'euro que la Grèce avec 2,2% du PIB européen et ses 11 millions d'habitants. Tous ces graves ratés n'empêchent pas Bruxelles de préparer le conscient collectif à intégrer l'Islande et la Grande-Bretagne dans la Zone Euro. Quand ces pays seront définitivement en banqueroute d'État, Bruxelles espère être en position dominante face à eux en leur offrant - gratuitement pour eux - une zone de bail-out.

La Commission de Bruxelles soufre aussi d'inconséquence en lançant contre les États membres de l'Union une procédure pour déficit budgétaire alors qu'elle les avait enjoint à stimuler la "relance" avec les stimulus fiscaux du European Recovery Program. Pour contresigner son comportement absurde, la Commission avait demandé aux États Membres d'opérer un bail-out de toutes les banques qui ont une dimension systémique, mais la Grèce a elle-même une dimension systémique et ne bénéficie que de critiques et d'atermoiements de la part de la Commission. La Commission prouve par toutes ses absurdités que cohésion et solidarité ne font pas partie de son idée de l'Europe dépourvue volontairement de gouvernance économique pour préserver les intérêts particuliers de chaque État Membre jusqu'à leur octroyer des opting-out. J'ai souvent déploré sur mon site l'aspect libéral des critères de Maastricht qui ne sont qu'un jeu d'ordre financier et dans lesquels manquent par exemple le taux de chômage et le niveau salarial médian (pas moyen). Car le problème européen n'est pas le déficit public, mais le chômage et l'appauvrissement de la population active, pas encore active, au chômage et à la retraite. Le TCE, le Traité de Lisbonne, les Directives sont tous adossés sur la "concurrence libre et non faussée qui crée des richesses et tend au plein emploi". C'est tout aussi illusoire que la "main vibrante" d'Adam Smith qui régule les marchés. La critique de l'Europe telle quelle est le constituant de mon site, le contenu de mes analyses, et est annoncée sous mon banner, car je suis un nonniste et européen convaincu. Mais pour aider les États Membres de l'Europe et de la Zone Euro, l'Europe doit devenir une autorité fiscale et budgétaire, doit pouvoir émettre des Bons du Trésor Européens et dépasser l'article 103a du Traité de Maastricht (voir en note de bas de page) qui prévoit une assistance possible des États Membres en difficulté.

J'ai rappelé dans mon article du 6 mars 2009, intitulé Banqueroute de la Zone Euro: Irlande, Italie, Grèce, Autriche - Éclatement de la bulle des CDS et des Obligations d'État qu'il était de notoriété publique que la Grèce courait à la faillite, mais l'Euro-Groupe et Bruxelles n'avaient pas agi pour demander à la Grèce de prendre des mesures. La Grèce avait continué à refinancer sa dette auprès de la Goldman Sachs.

Le 7 février 2010 j'étais ~~ le seul ~~ à titrer sans ambages: La Grèce, victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives EU, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN. Maintenant, à partir du 16 février, on commence à lire partout quelque chose d'analogue ou au moins une gène face aux autorités de Bruxelles, et l'on entend même que "la tricherie de la Grèce n'était pas illégale". Ceci a aussi été dit à l'instant dans les commentaires du JT de France-Musique. Pour l'instant la presse n'est pas aussi claire que moi, elle emboîte le pas sur Jean-Claude Juncker, 1er ministre du paradis fiscal du Luxembourg et Président de l'Euro-Groupe, qui a dit que "comme Président de l'Eurogroupe il aurait dû voir venir les choses". Ce n'était pourtant pas difficile de voir venir les choses, il ne fallait même pas être Pdt de l'Euro-Groupe, il suffisait de relire les Traités de Lisbonne, de Maastricht, et le Pacte de Dublin et les Directives de Bruxelles sur la libre circulation des capitaux et des services financiers. En réalité les médias jouent la sapho vexée car ils ont été bernés par la Grèce a postériori qui n'a pas demandé à Bruxelles l'autorisation de tricher. La presse ne joue pas encore sa sapho vexée en se sentant bernée a priori et ne commente pas les opting-out de l'Irlande ou du Royaume-Uni qui consistent à obtenir de Bruxelles légalement l'autorisation de tricher et à installer au sein de l'Europe et de la Zone-Europe une pression concurrentielle déloyale qui pousse à la baisse générale des coûts qui est du dumping économique et social pour pouvoir caracoler dans la globalisation. Ceci synthétise parfaitement le Consensus de Bruxelles. Bien, je suis toujours en avance dans ma réflexion face au mainstreet, mais je travaille la question depuis 2006 sur mon site web et depuis plus longtemps par ailleurs. Certains lecteurs m'écrivent en MP "que je suis excessivement imbu de ma personne". Oui, il faut rester clairvoyant pour ne pas simplement faire du saute-mouton d'un paradigme offert par les admissions historiques à un paradigme offert comme golden-parachute à chaque mauvais élève sans se poser la question du qui-sommes-nous. Les nouveaux "Pays entrants" mais aussi les anciens pays fondateurs de l'Europe n'ont pas non plus résisté aux attaques ou pénétrations abusives des grands groupes financiers américains. Les banques américaines comme Goldman Sachs, JP Morgan, qui ont été en faillite et sauvées par les bail-out Bush-Obama, ont aidé pendant des années le gouvernement grec à dissimuler l’endettement croissant de la Grèce. Selon une dépêche du New York Times des crédits ont été accordés à la Grèce dans des accords swap de devise.

L'Italie avait prélevé un impôt spécial avant son entrée dans la Zone Euro pour apurer les finances publiques et mettre le pays en adéquation avec les critères de convergence de Maastricht. Pendant une dizaine d’années, la Grèce avait violé les critères de stabilité de Maastricht avec l’aide de 15 instituts financiers américains comme Goldman Sachs, Morgan Stanley, Citigroup, ou l'anglais Barclays... mais aussi bien évidemment la Deutsche Bank qui est l'un des leaders mondiaux dans ce secteur et qui s'était plutôt occupée du Portugal de 1998 à 2001 pour l'aider à cacher sa dette publique et à être euro-compatible. Mais après avoir bien spéculé et même réalisé des opérations de spéculation à la baisse, le 26 février 2010 les banques allemandes comme Eurohypo, Hypo Real Estate, la Postbank, la Deutsche Bank et des banques régionales de Stuttgart et de Bavière annoncent qu'elles vont se retirer de ce secteur des Bons du Trésor grec.

Peu de temps après l’intégration de la Grèce dans la zone euro, la banque américaine Goldman Sachs avait ouvert en 2001 à la Grèce une 10ème ligne de crédit de plusieurs milliards de $. La Goldman Sachs avait accordé 9 autres fois depuis 1998 un crédit à la Grèce dans des accords swap. Les crédits offerts aux grecs par la Goldman Sachs n’avaient jamais figuré dans la comptabilité nationale grecque dans le poste des crédits et donc de dettes, mais comme un accord swap de devises. Le trader de la Goldman Sachs était à cette époque Mario Draghi, le vice-président pour Goldman Sachs International. Mario Draghi était aussi le supérieur de l'actuel Secrétaire d'État américain au Trésor, Tim Geithner. Mario Draghi est actuellement président de la Banque Centrale d'Italie et candidat à la succession de Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque Centrale Européenne. Il n'est pas certain que Mario Draghi serve les intérêts européens comme Président de la BCE. Mario Draghi est soutenu par... Jean-Claude Juncker contre le candidat allemand Axel Weber, Président de la banque centrale allemande, la BuBa (Bundesbank). Axel Weber passe pour être dans la stricte observance des critères de Maastricht pour sa partie sur la stabilité (et donc... du NAIRU), mais l'Allemagne n'est pas non plus plus vertueuse, mais en Allemagne ça se sait, contrairement à la France: la chancelière allemande Angela Merkel, avait annoncé le 18 février 2009 la nationalisation de la Hypo Real Estate, qui est en Europe de par sa taille le second institut de crédit hypothécaire. Ce que l'on oublie toujours de dire, est que la HRE a boosté dans les Länder à l'Est de l'Allemagne les activités spéculatives sur les subprimes et les CDS sur des prêts hypothécaires de particuliers, commerciaux et industriels (RMBS) comme en Espagne, en Irlande ou aux USA. Cette institut de crédits hypothécaires HRE est insolvable ou en faillite technique malgré les 100 milliards d'euros d'aide que le Gouvernement allemand lui a donnés en automne 2008. Donc Draghi ou Axel Weber se débrouilleront pour transformer la BCE en safe haven pour domicilier les band banks des systèmes financiers européens. Mais, ils vous le jureront: l'indépendance de la BCE soulignée dans le Traité de Lisbonne et les directives européennes est un principe sacré.

Il serait très grave que Draghi devienne le nouveau Directeur de la Banque Centrale Européenne. Le carnet d'adresse entre La Goldman Sachs et les décideurs publics en Europe est bien rempli. Petros Christodoulou a été nommé le 19 février 2010 à la tête de l'organisme de la gestion de la dette publique grecque. Petros Christodoulou est l'ancien responsable des marchés de la National Bank of Greece (NBG) est avait négocié les contrats relatifs à la dette grecque liant la banque d'affaires américaine Goldman Sachs, et d'autres sociétés privées, semi-publiques et publiques au gouvernement d'Athènes. Petros Christodoulou avait supervisé au début de l'année 2009 la création, aux côtés de Goldman Sachs, de la société londonienne Titlos pour transférer la dette du bilan de la Grèce à celui de la NBG. Avant de rejoindre la NBG, il a été banquier à la Goldman Sachs. Maintenant, ne me repoussez pas d'un revers en pensant que je suis encore l'un de ces gauchistes qui continue à dénoncer "l'influence du grand capital dans le monde politique". Petros Christodoulou est bien entouré. La Goldman Sachs a recruté depuis plus de 20 ans des collaborateurs et des informateurs informels qui agissent dans chaque gouvernement national en Europe tout autant que dans les Communautés Européennes, la Commission Européenne, à Bruxelles. Le réseau Goldman Sachs est une fourmilière plus ou moins opaque, mais efficace pour œuvrer dans les intérêts de la Goldman Sachs. C'est Peter Sutherland, président de Goldman Sachs International, la filiale européenne basée à Londres, qui organise le réseau Goldman Sachs dans l'Europe des Vingt-Sept. Il est président de l'European Policy Centre, de Goldman Sachs International, de BP (British Petroleum), et aussi de la section Europe de la Commission Trilatérale. Il est également membre du comité de direction du groupe Bilderberg. Il est aussi directeur non exécutif de la Royal Bank of Scotland. De 1985 à 1989, il a été en poste à Bruxelles comme Commissaire responsable de la politique de Concurrence. Entre 1989 et 1993, M. Sutherland a été président de Allied Irish Banks. Il fut directeur général du GATT et de l'OMC de 1993 à 1995. En France, Charles de Croisset est depuis mars 2004 conseiller international de la Goldman Sachs et vice-président de Goldman Sachs Europe. Charles de Croisset est ex-chef du Crédit commercial de France (CCF). Au Royaume-Uni, Goldman compte sur Lord Griffiths, qui conseilla l'ancien premier ministre Margaret Thatcher et en Allemagne, sur Otmar Issing, ancien membre du directoire de la Bundesbank et ex-économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE). Ainsi, dans le Financial Times du 15 février 2010 et dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 20 février 2010, Otmar Issing a signé un texte hostile à l'opération de sauvetage de la Grèce par l'Union européenne. Comme conseiller international de Goldman Sachs depuis 2006 il ne peut travailler contre le Département négoce de sa banque, qui a spéculé contre la monnaie unique et qui a tout à perdre d'une intervention européenne qui permettrait aussi à la Grèce d'émettre des Bons du Trésor avec un bien plus faible rendement pour l'investisseur, ce qui coûte moins cher au contribuable grec. Je le rappelle, l'investisseur a tout intérêt à entacher gravement la bonne foi de l'État grec pour qu'il ne parviennent à écouler ses Bons du Trésor que s'il promet un très fort taux d'intérêt.

En novembre 2009 une estafette de la Goldman Sachs avait été envoyée à Athènes alors que la crise du déficit budgétaire et la crise obligataire de la Grèce tendait à devenir irréversible. Les traders de la Goldman Sachs avaient proposé au gouvernement grec des instruments financiers adossés à des CDS destinés à permettre de refinancer la dette grecque et à reporter son remboursement à une date ultérieure, ce qu'ils proposèrent encore il y a 3 semaines. L’objectif de la Goldman Sachs était double: éviter de rendre public les problèmes budgétaires de la Grèce et éviter une attaque spéculative avec des short selling sur la Goldman Sachs, partenaire de la Grèce et qui avait prétendu renouer avec les bénéfices, grâce au fallacieux Stress Test de Tim Geithner de mars 2009, grâce à l’adoucissement légal autorisé par Obama des normes comptables "prudentielles" et grâce à ses activités de consulting financier et de négoces sur les CDS émis sur les dettes obligataires des États en récession et en dépression économique.

Même si la Grèce continue à se refinancer auprès de la Goldman Sachs, le gouvernement d'Athènes n’avait pas donné cette fois-ci son accord aux propositions de l'estafette de la Goldman Sachs. Partout en Europe, la Goldman Sachs, les banques sauvées et fusionnées JPMorgan Chase et d’autres banques américaines avaient développé et vendu des instruments financiers (donc agrandi la Pyramide Ponzi) qui ont aussi conduit à l’effondrement du marché hypothécaire américain et finalement à la crise financière mondiale. Les politiciens italiens et grecs ont réussi avec ces produits dérivés à dissimuler de plus en plus la crise budgétaire de leurs pays. Actuellement, le haut fonctionnaire du ministère grec des finances chargé de gérer la dette grecque est Petros Christodoulou. Christodoulou est un ancien manager de la Goldman Sachs comme expliqué plus haut dans cet article.

Que retenir de ces divulgations subites du NYT? Depuis la fin 2008, je vous écris au sujet du poker menteur et dénonceur qui est joué depuis les USA, dont Nouriel Roubini et Paul Krugman se sont fait délicieusement échos et promoteurs. Paul Krugman commence pourtant sur son blog domicilié au New York Times à vanter les bienfaits de la social-démocratie européenne: "But what European experience actually demonstrates is the opposite: social justice and progress can go hand in hand. Mais l'expérience européenne démontre actuellement le contraire: justice sociale et progrès peuvent fonctionner main dans la main)". Paul Krugman est un pentito du libéralisme, mais il se souvient de temps en temps que son directeur de thèse était Jagdish Bhagwati.

Nous allons voir comment Jean-Claude Juncker va poursuivre son coming-out commencé hier et comment il va expliquer son laxisme comme Président de l'Euro-Groupe. Bruxelles est de tout façon un machin qui ne délivrera pas d'explications. Pourtant l'Euro-Groupe, la BCE et Bruxelles étaient très actifs pour décerner des avertissements à la France, à l'Allemagne quand le déficit budgétaire passait de 3% à 3,2%...

En parlant de lui-même, le Chairman et CEO de la Goldman Sachs avait dit récemment, "qu'il n'est qu'un banquier qui accomplit l'œuvre de Dieu" ("I'm doing God's work"). Pourtant, les voix du regret se font entendre aussi aux USA. Un vent de panique a soufflé à Wall Street, quand l'autorité de surveillance des opérations boursières, la SEC, a annoncé le 16 avril 2010 qu'elle allait traduire en justice les dirigeants de la Goldman Sachs à cause de leurs manœuvres dolosives et falsifications en rapport avec les produits financiers dérivés complexes, des CDO empaquetés avec des CDS. Goldman Sachs et l'un de ses responsables, le vice-président français Fabrice Tourre, sont accusés d'avoir fait "des déclarations trompeuses et passé sous silence des faits essentiels sur certains produits financiers liés aux prêts subprimes au moment où le marché de l'immobilier résidentiel américain commençait à chuter". Des terroristes financiers fantômes et corrompus ont fait couler des spéculateurs fantômes au profit d'autres spéculateurs fantômes. La SEC poursuit ses investigations et a annoncé vouloir porter plainte contre d'autres banques. Quand la SEC s'occupera de la Fed' ce sera la guerre civile ou sur un pays étranger. Parce que la Fed' est l'un... des principaux acheteurs des... Bons du Trésor américain pour inonder les USA de liquidités en billets de contrefaçon avec l'espoir infondé de créer la relance économique. C'est le dévoiement total du keynésianisme.



Les USA ont autant de mal que la Grèce à écouler leurs Bons du Trésor. Sur le graphique à gauche vous voyez que depuis 2006 la Chine réduit ses achats de Bons du Trésor américain, et en décembre 2009 elle en a revendu 34 milliards de $. Dans trois semaines, la Grèce devra émettre 5 Mia en euros de Bons du Trésor... mais d'ici 6 mois les USA devront émettre 1500 (mille cinq cent) Mia de $ de Bons du Trésor (T-Bonds). Reste à savoir qui va les acheter, si ce n'est la Fed avec la planche à Billets, Quantitative easing, Helicopter Money de Paper Mill of the Potomac. 60% de la dette américaine sont détenus par les investisseurs étrangers, comme la Chine, la Russie, les pays de l'OPEC.




Cette fois-ci les USA se dirigent droit vers l'effondrement obligataire de leurs Bons du Trésor. Il y a quelques jours le Trésor américain a essuyé un très grave échec - dont personne ne parle (graphique à droite) - en tentant en vain de mettre aux enchères pour 25 milliards de Bons du Trésor à 10 ans et pour 16 milliards de Bons du Trésor à 30 ans. Il parait que de mémoire de trader on n'avait jamais connu un tel échec.

Cette fois-ci les marchés financiers, qui se réfugient toujours en dernier ressort dans les obligations d'État, agissent conformément à ce qu'ils perçoivent des USA ou ce qu'ils essayent de faire percevoir des USA: leur insolvabilité qui présage de la banqueroute d'État. Pour pimenter voici le graphique ci-dessus à droite qui montre la situation des dettes obligataires des USA pour les Bons du Trésor arrivant à maturité à 30 ans. Je vous ai déjà exposé que Wall Street dispose d'un club d'aficionados qui arrange les cours des actions et d'un autre club qui manipule les cours de l'or. La Fed' manipule le prix de l'or pour permettre au $ de ne pas plonger et de rester une monnaie de référence et d'échange. Le club de ces aficionados est appelé Plunge Protection Team - PPT. Voici le chart qui montre qui achète les 30Y T-Bonds US. Le Direct Bidder visible avec la courbe jaune et la barre rouge est la Fed. La Fed achète à hauteur de 28% ses propres Bons du Trésor pour manipuler les cours et pour éviter que les CDS qui sont émis sur eux ne soient pas trop chers. Des Bons du Trésor qui trouvent preneur sur le marché financier auront un rendement plus faible pour l'investisseur parce qu'ils ne seront pas émis à un taux d'intérêt élevé qui serait un surcoût pour le budget de l'État et le contribuable lors du remboursement à la date de maturité dans 30 ans. Et des Bons du Trésor qui trouvent preneur ne seront pas couverts pas des CDS (assurances sur défaillance) qui ont des coûts prohibitifs comme pour la dette souveraine grecque actuellement. La Grèce ne dispose pas de cet outil de manipulation des CDS, elle n'a pas de banque centrale, l'euro a remplacé le drachme depuis 2001. Le marché financier est lui-même capable de manipuler les cours des CDS en chargeant d'une mauvaise réputation l'émetteur des Bons du Trésor comme de tout autre émetteur privé d'une obligation. En une seule semaine le nombre de contrat CDS sur la dette souveraine grecque avait triplé, ce qui est exceptionnel et n'avait pas trouvé son corollaire pour l'Islande, l'Irlande, le Royaume-Uni, les USA, Abu Dabi.

Les CDS sont une spéculation sur la défaillance et l'objectif du spéculateur est d'attendre ou de provoquer la faillite de l'émetteur des obligations. N'importe qui peut contracter une assurance sur les défaillances de remboursement de n'importe qui, sans qu'il n'y ait la moindre des relations entre eux. Le marché des CDS est hautement spéculatif et volatile. Il reste malheureusement dans les pratiques comme une référence sur la bonne foi des emprunteurs, mais il se comporte aussi totalement indépendamment de la situation des titulaires des obligations publiques comme les Bons du Trésor, les Obligations d'État, ou privées, comme des CDO par exemple.

Les CDS sont des yogourts pourris avec des vrais morceaux de fruits dedans. Pour vendre de la pourriture - l'inventeur du CDS qui jouit du charisme nécessaire sur les marchés financiers - empaquète de la pourriture représentant des titrisations sur des créanciers qui ne jouissent pas de bonités bancaires ou qui sont des junk-bonds. L'inventeur ajoute dans ce yoghourt pourri un infime pourcentage de morceaux de fruits, c'est à dire d'une assurance sur des créanciers de bonne foi, puis fait une bonne publicité, et vend le CDS. La traçabilité finissait même par être impossible à réaliser pour l'inventeur de ces CDS. Il y a aussi eu des CDS-Square (au carré) ou des CDS-Cube (au cube). Et quand un CDS perdait de la notoriété, on l'atomisait et on recollait les morceaux avec d'autres CDS pour faire un nouveau CDS. Ce n'est toujours rien d'autre que le schéma Ponzi. Au 28 février 2010 il y a un peu moins de 700 banques aux USA qui sont au bord de la faillite, sauf si elles sont capables de se recapitaliser sur les marchés financiers...

Je vous invite à aller aussi loin que moi dans le raisonnement. Excusez-moi si je me référence moi-même comme intellectual tipping point & milestone, mais comme je n’ai à 1000% jamais lu ceci ailleurs que dans ma tête, il faut bien que je vous invite à prendre du recul face à ce que j’avance. Puisque ces négoces de ces "Conduits", ces Over The Counter / OTC, ces CDS, ces "just-between-us", ces CDO sont des opérations de gré à gré extrabilancielles, les bénéfices (comme les pertes) aussi sont hors bilan et donc impalpables par la moindre des comptabilités nationales, par le moindre des Instituts nationaux de statistiques, par la moindre des administrations fiscales. Ce marché des opérations extrabilancielles est "officiellement" de 605.000 milliards de $. La "crise" a 4 ans, aucune réforme n'est entrée en vigueur malgré les G4/G20/G7/G8, et les projets US et EU de Réforme des Normes Comptables sont déjà tellement amendés qu'ils seront sans effets en aménageant des exemptions aux entreprises qui portent le nom de "Balance Sheet Risk". Il y a donc un PIB des pauvres celui qui sert à faire payer les dettes publiques par exemple, et le PIB fictif, furtif et d’initié de la Classe en Lutte gagnante, l’élite financière qui jouit d’elle-même. Il est donc en réalité, à la vue des sommes colossales qui circulent dans le marchés des produits dérivés, impossible de réaliser la moindre des politiques macro-économiques et budgétaires puisque les assets effectifs issus de l’économie industrieuse, travaillée, commerciale et des services sont détournés dans le monde opaque des CDS, etc... et ces tutti derivatii ne sont que des détournements de fonds organisés dans toute économie nationale qui est sui generis un paradis fiscal in-board voulu par le législateur, par le régulateur, et spécifiquement par Bruxelles en ce qui concerne l’Europe. Et comme les banques centrales émettent des trillions de liquidités (graphique à gauche pour la Fed') pour permettre achats, ventes et paiements des annuités de ces assurances sur défaillances et de ces autres produits dérivés extrabilanciels, les banques centrales sont maîtresses d’œuvre de la privatisation et de la confiscation de la création monétaire et de son détournements vers la criminalité financière planétaire des investisseurs institutionnels.

Les réunions actuelles de l'Euro-Groupe ne prennent pas de décision concrète de soutien de la Grèce et sont destinées à contre-bluffer les investisseurs qui noircissent la réputation de la Grèce et des CDS sur sa dette obligataire. Sur le graphique ci-dessus, les Primary Dealers visibles avec la colonne orange sont des intermédiaires inconnus, des instituts bancaires ou des holding de groupes bancaires qui achètent pour le compte de la Fed dans des conditions glauques pour la transparency tout comme pour le PPT. Ce sont aussi un groupe qui manipulent l'information qui n'est jamais "pure et parfaite" dans un monde ou jamais "toute chose est égale par ailleurs" et où il n'y a pas de "concurrence libre et non faussée".

L'idéal d'Adam Smith n'existe pas et n'a jamais existé, mais ça fait 234 années que l'on vous fait croire que ça marche son humanisme automatique. Le marché des CDS sort institutionnellement et légalement du cadre idyllique décrit par Adam Smith: il n'est pas réglementé, est extrabilanciel et n'est qu'un contrat de gré à gré, alors qu'il draine plus de 68 trillions (milliers de milliards). Il constitue un enrichissement qui ne peut être saisi par la comptabilité nationale et est donc un PIB fictif, un PIB d'initié. Il est le paradis fiscal domicilié dans toute économie nationale et permet la liberté totale de circulation des liquidités. 9/10ème des transactions financières se font hors bilan et sur les produits financiers dérivés sur les marchés non régulés. La pitrerie des G20 voulant éliminer les paradis fiscaux ne peut jamais cacher que chaque État est un État Providence pour les Liquidités véhiculées par les CDS, les MBS, les RMBS, les CDO, les OTC. Cet État Providence est un État Providence pour les Liquidités et Liquidataire en accordant aux systèmes bancaires et financiers un octroi illimité dans le temps de droit de tirage illimité sur les contribuables. Pour sauver leurs instituts financiers et de fiducie, les États s'endettent en réalisant le plus grand transfert de toute l'histoire de la dette privée vers la dette publique. Les rentrées fiscales diminuant encore plus vites avec la Grande Dépression 2, les États liquidataires brûlent leurs moyens financiers pour sauver les peuples atteints par le chômage et la misère et pour rétablir effectivement les bases d'une croissance du PIB réel et pas du PIB d'initié. La prise de conscience du peuple va commencer à se faire dans le mainstreem, car les ayants droits au indemnités chômage seront en fin de droits. Le peuple ne prend conscience que quand l'estomac est vide, entre temps il s'arrange avec sa compromission universelle, s'abstient aux élections et pousse son caddie.

Pour sauver la Grèce, il se pourrait que les pays européens achètent officiellement des Bons du Trésor grec par l'intermédiaire de leurs banques publiques ou nationales qui seront officiellement les Primary Dealers de la BCE et de Bruxelles. En attendant le marché de la caisse enregistreuse fait un bond exponentiel en Grèce, parce que chaque vente n'était pas saisie et l'État grec offre une remise de 12.000 euros à tout commerçant qui gardera ses tickets de caisse. On ne peut donc pas reprocher aux commerçants grecs d'opérer les transactions hors bilan puisque 9/10ème des transactions financières mondiales se font hors bilan et sur les produits financiers dérivés sur les marchés non régulés.

La Fed' continue à légitimer par le marché l'abaissement du taux d’intérêt directeur et son maintien à une valeur voisine de 0% avec des Opérations d'Open Market pour pulvériser sur les USA et la planète de helicopter money libellée en $. Les Open Market Operations consistent dans le cas du trio mafieux Obama-Geithner-Bernanke (Obi, le roi du bricolage + Secrétaire d'État au Trésor + Président de la Fed') en l'achat ferme et définitif de titres souverains, de Bons du Trésor US par la banque centrale (la Fed' et la banque centrale anglaise) sur le marché interbancaire à travers d'acteurs plus ou moins masqués, les Primary Dealers. En procédant ainsi, la Fed' élargit la liquidité bancaire pour le bonheur surmultiplié des spéculateurs financiers et des autres. Au 27 juillet 2009 la liste des Primary Dealers serait selon la Fed': Banc of America Securities LLC,  Barclays Capital Inc., BNP Paribas Securities Corp., Cantor Fitzgerald & Co., Citigroup Global Markets Inc., Credit Suisse Securities (USA) LLC, Daiwa Securities America Inc., Deutsche Bank Securities Inc., Goldman, Sachs & Co., HSBC Securities (USA) Inc., J. P. Morgan Securities Inc., Jefferies & Company Inc., Mizuho Securities USA Inc., Morgan Stanley & Co. Incorporated, Nomura Securities International Inc., RBC Capital Markets, RBS Securities Inc., UBS Securities LLC. Cette liste est donc celle des truands systémiques qui écoulent de la fausse monnaie américaine imprimée à Paper Mill of the Potomac. Les Open Market peuvent aussi fonctionner en sens inverse pour restreindre les liquidités.

Pour soutenir les marchés mondiaux et abaisser le taux interbancaire, le Libor, la Fed' avait offert depuis la fin de l'année 2008 à un taux zéro des liquidités en $ à la BCE, la Bank of England et à la Banque Nationale Suisse dans des accords swap auxquels elle a mis fin au 1er février 2010 parce que les banques centrales elle-mêmes ne s'en sont servies que pour surexciter la spéculation et le carry trade au lieu de prêter pour des projets industriels. A partir du 1er février 2010 les banques centrales sus-citées n'ont plus un accès illimité à ces liquidités en $. La Fed' teste déjà depuis la mi-décembre 2009 le ralentissement de la planche à billets juste pour voir les premières réactions des marchés en espérant avoir restitué la solvabilité du système bancaire, car, il faut le rappeler, le système bancaire américain est insolvable. La Fed a annoncé en décembre 09 vouloir tester à partir du 1er février 2010 plus sérieusement les marchés, c'est pourquoi les banques et les marchés financiers sont entrain de paniquer, leur drogue va leur manquer et un drogué en manque se jette sur la Grèce... Les premières réactions du marché ont déjà prouvé que personne dans le secteur privé ne croit en une reprise économique possible. La demande intérieure américaine a baissé de 11,4 % aux USA en 2009, ce qui ne s'est pas vu depuis 1947. La Fed' va tomber dans sa propre trappe à liquidités de la planche à billet. Dans 2 mois s'accélère le doom loop. 7 millions d'américains ont perdu leur emploi depuis le début de la "Crise".

Il est à noter que le tir groupé actuel pour mettre en tort l'Europe et ses gouvernements européens est plus nourri ces dernières semaines. Il y a une semaine, le Chef du Département des Sciences Économiques du MIT, Ricardo Caballero, avait exposé dans une analyse publiée par CNN que les "responsables et fautifs du désastre financier et économique américains étaient les investisseurs étrangers". Le poker dénonceur américain s'amplifie pour faire diversion comme toujours et pour que "les alliés" se querellent en attendant que les USA renouvèlent leur abonnement pour sauver le monde avec le laser à haute énergie. Dans le même jeu du poker, la Suisse menace de dévoiler les noms des politiciens et hauts fonctionnaires allemands (ou européens) qui ont des comptes dissimulés en Suisse si l'Allemagne achète des CD avec les données sur les comptes bancaires. Le poker dénonceur s'amplifie parce que le "day of reckoning" s'approche pour les américains. A ce moment là je vous conseille de vite faire vos kilos de petits gâteaux de Noël et de vérifier vos stocks de morue séchée. Le growth national happiness sera pour dans trois générations, avant il faudra payer.

Qui sera le premier prochain dans l'assommoir du day of reckoning: la Grèce ou la Californie? Qui saura le plus gagner du temps? Les USA ou l'Europe? Concurrence libre et non faussée entre hard discounters sur le dos des peuples. Qui ont aussi élu leurs représentants politiques qui se sont prononcés pour le Traité de Lisbonne. Tout au moins en Europe existaient des alternatives politiques, démocratiques, parlementaires et respectueuses de la Constitution. Les européens ont voulu une Europe des marchés et subissent eux-mêmes ce qu'ils imposent eux-mêmes avec les APE et avec les ALE qui sont bien plus violents que les clauses de l'OMC. Photo à droite: Athènes, European Workers Unite... C'était plus simple d'aller voter aux élections européennes au lieu d'aller pêcher la truite ou le thon. L'alternative parlementaire pour une autre Europe existe.

Depuis l'automne 2008, les G20, le G4, Bruxelles ont tergiversé, n'ont rien entrepris pour bannir les paradis fiscaux off-shore et intra-communautaires et pour introduire contrôle et régulation des marchés financiers. En Europe, les gouvernants communautaires ont même fait le contraire en jetant les bases de Solvency 2 qui continue à garantir aux assurances, vendant des CDS..., le droit de cacher les risques. Il était égal aux gouvernants de traiter la question des CDS, parce que le peuple n'était de toute façon pas capable de joindre mentalement les CDS avec leur situation individuelle de mise au chômage, de restriction salariale, d'augmentation des taxes et impôts, de réduction de la qualité des services publics sociaux, de santé, d'éducation, de retraite, etc... Aujourd'hui les peuples comprennent avec la crise obligataire grecque que l'État est un État Providence Liquidataire qui offre aux systèmes financiers des droits de tirage sur le contribuable et sur sa petite aisance matérielle. Les peuples européens comprennent que l'Europe est une Union liquidataire d'États au profit de la concurrence muselée et faussée qui détruit les richesses, qui tend au chômage et à la dépréciation du travail. Bruxelles, le club privé des commerçants de la City et de Wall Street, devra se mettre à réfléchir. Le Parlement de Strasbourg aussi malgré sa majorité conservatrice issue de la médiocrité des élections européennes et des abstentionnistes du 7 juin 2009 et des mandatures précédentes. La Lutte des classes est toujours victorieuse: les conservateurs vont toujours voter et la finance réussit toujours à dominer.

Le 16 février 2010, l'inflation a dépassé 3,5% au Royaume-Uni, de 9,5% aux USA (shadowstats.com) ...en période de Dépression,
et ne cesse de croitre depuis 16 mois comme je le souligne régulièrement. Pour l'instant ceci s'appelle récessflation.

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Note: Article 103 A du Traité de Maastricht

  1. Sans préjudice des autres procédures prévues par le présent traité, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut décider des mesures appropriées à la situation économique, notamment si de graves difficultés surviennent dans l'approvisionnement en certains produits.
  2. Lorsqu'un État membre connaît des difficultés ou une menace sérieuse de graves difficultés, en raison d'événements exceptionnels échappant à son contrôle, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut accorder, sous certaines conditions, une assistance financière communautaire à l'État membre concerné. Lorsque les graves difficultés sont causées par des catastrophes naturelles, le Conseil statue à la majorité qualifiée. Le président du Conseil informe le Parlement européen de la décision prise.
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Lire la 1ère partie >>  La Grèce, victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives EU, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN

Lire mon article du 6 mars 2009 >>>
Banqueroute de la Zone Euro: Irlande, Italie, Grèce, Autriche - Éclatement de la bulle des CDS et des Obligations d'État

20. janvier 2010

Obama a été entreposé à la Présidence par les lobbies financiers de Wall Street - Le mariole de la Maison Blanche

Obama n'a pas échoué face à ses promesses. Obama n'a jamais gagné la Présidence, il y a été entreposé par les lobbies de l'ersatz capitalisme et de la botox economy. Obama est un raté global et n'a été élu que pour nettoyer les poubelles. Obama, Bush III, a fait passer le budget militaire annuel de $ 525 milliards à 635 milliards. Le discours donné par Obama à Strasbourg au Sommet de l'Otan le 4 avril 09 à son town-hall meeting était lamentable mais avait ravi un parterre filtré de jeunes UMP et d'étudiants ébaubis de Grandes Écoles de Commerce. Sous leurs applaudissements, il avait demandé dès la 10ème minute le soutien pour envoyer des GIs contre les terroristes. La jeunesse et les papy-boomers de Strasbourg avaient adoré dans le hall du Rhénus. Et il était tellement plein d'humilité avec sa bouteille d'eau minérale en plastique. Un homme, comme toi et moi, un magnifique raté.

(Bronze ci dessus: Plateau de Californie à Craonne)

Dans cette société de chuchoteurs, de menteurs et de dénonceurs, la réalité n'est plus partagée. Nous sommes comme au temps de Lénine où le langage est usurpé pour couvrir des actes de terrassement. "The U.S. government has a technology, called a printing press, which allows it to produce as many U.S. dollars as it wishes at essentially no cost." - Benjamin S. Bernanke, Président de la Fed'

Le système bancaire américain a testé en 2008 et 2009 le club de Wall Street présidé par l'administration Obama-Bernanke-Geithner, et est sûr que les futures positions toxiques seront épongées par les pouvoirs publics, le contribuable, les générations futures, et les investisseurs étrangers qui achètent les T-Bonds, les Bons du Trésor américain. Le gouvernement américain a déjà absorbé 80% des positions toxiques et des crédits pourris. Le gouvernement américain a pris a son compte le rôle de bad bank sans l'officialiser.

AIG appartient à 80% au gouvernement américain sans avoir été nationalisé. Ceci s'appelle le qualitative easing et est censé fluidifier les liquidités et en injecter des nouvelles comme le quantitative easing (planche à billets). Mais les banques ne font que de nourrir et d'amplifier la nouvelle bulle spéculative avec ces moyens mis à disposition par le gouvernement Obama. Helicopter Ben Bernanke, "ex officio lobbyist for high finance", est le Président de la Fed' qui a le plus amplement et le plus rapidement injecté des liquidités de toute l'histoire des USA. La Fed' annonce qu'elle voudra arrêter le Quantitative Easing en mars...


Pour financer sa campagne présidentielle Obama a touché entre autre 994795 $ de la Goldman Sachs (le deuxième contributeur), 701290 $ de la Citigroup, 695132 $ de JPMorgan Chase, 543219 de la UBS, 514881 de la Morgan Stanley, ceci juste pour les banques les plus importantes.

Pour soutenir les marchés mondiaux et abaisser le taux interbancaire, le Libor, la Fed' avait offert depuis la fin de l'année 2008 à un taux zéro des $ à la BCE, la Bank of England et à la Banque Nationale Suisse dans des accords swap auxquels elle va mettre fin au 1er février 2010 parce que les banques centrales elle-mêmes ne s'en sont servies que pour surexciter la spéculation et le carry trade au lieu de prêter pour des projets industriels. A partir du 1er février 2010 les banques centrales sus-citées n'auront plus un accés illimité à des liquidités en $. La Fed' teste déjà depuis la mi-décembre 2009 le ralentissement de la planche à billets juste pour voir les premières réactions des marchés en espérant avoir restitué la solvabilité du système bancaire, car, il faut le rappeler, le système bancaire américain est insolvable. La Fed a annoncé en décembre 09 vouloir tester à partir du 1er février 2010 plus sérieusement les marchés. Il se dit que les banques sont entrain de paniquer, leur drogue va leur manquer et un drogué en manque... Les premières réactions du marché ont déjà prouvé que personne dans le secteur privé ne croit en une reprise économique possible. La demande intérieure a baissé de 11,4 % aux USA en 2009, ce qui ne s'est pas vu depuis 1947. La Fed' va tomber dans sa propre trappe à liquidités de la planche à billet. Dans 2 mois s'accélère le doom loop. 7 millions d'américains ont perdu leur emploi depuis le début de la "Crise".

Le Sénat a reconduit le 28 janvier 2010 Bernanke pour son second mandat à la Fed'. Bernanke est le protégé d'Obama. Pour être à nouveau reconduit dans ses fonctions de Président de la Fed', Bernanke a rencontré 24 Sénateurs de la Commission Banque du Sénat pendant le mois de janvier 2010, ce qui est du jamais vu selon bloomberg.com. Il est étonnant que les USA s'offrent un simulacre d'élection par les représentants du peuple du Président de cette entreprise financière privée, la Fed', qui frappe la monnaie. Bernanke a dit: "I will be strictly independent of all political influences." La presse américaine le traite de menteur (a liar as well as a hypocrite), sans remarquer qu'il ne ment pas. Les sénateurs eux-mêmes ne sont pas indépendants de leurs sponsors. Ils servent les intérêts privés et sont eux-mêmes entreposés dans un lieu qui devrait servir les intérêts publics. Ils sont un architectone. Le Wall Street Journal divulgue même des preuves selon lesquelles des sénateurs se font acheter leur vote pour Bernanke.

Stiglitz avait été pressenti pour succéder à Bernanke à la Fed' auquel Obama avait déjà renouvelé sa confiance pour un second mandat. Le Times a fait de Bernanke la "Person of the Year 2009". Vu de Strasbourg et avec ma sensibilité, un Stiglitz comme Chef de la Fed' aurait été une "révolution", d'autant plus que Stiglitz avait depuis toujours décrié le leveraging comme outil de croissance qui ne repose que sur de l'information asymétrique, donc sur de l'information qui n'est pas disponible pour tous pour toutes choses devant être "égales par ailleurs", ce qui étouffe en même temps les protagonistes de la concurrence libre et non faussée qui tend au plein-emploi en créant automatiquement des richesses pour tous. Stiglitz ne croyait jamais au "moral hazard", à l'aléa moral, parce que pour lui il n'existe pas de "main vibrante" qui équilibre joyeusement les marchés. Mais Obama ne s'était pas rendu au G192 présidé par Stiglitz. Il est vrai que Stiglitz prône l'abandon du $ sous sa forme actuelle: "Il est clair, qu'une devise de réserve ne doive pas être adossée à une monnaie nationale, parce que ceci ne peut que conduire à l'abandon de la discipline financière avec des conséquences désastreuses pour le pays émetteur de cette monnaie de réserve et pour l'économie mondiale." Donc Stiglitz n'est pas Fed'-compatible pour les Républicains, les Néo-Cons, les Nouveaux Démocrates. On avait aussi parlé de Paul Krugman comme sucesseur de Bernanke à la Fed', mais c'est un pentito du libéralisme, même s'il a fait sa thèse en 1977 sous la direction de Jagdish Bhagwati. Krugman, reste dans son rôle d'américain et nourrit depuis un an le poker dénonceur en voyant de manière compulsive l'effondrement du système monétaire international à partir de la Grèce et des Pays Baltes, mais jamais à partir des USA, de la Californie, du Kansas, et du Royaume-Uni. Krugman qui dispose en lui de la double terminologie, celle du libéralisme et celle d'un développement à potentialité durable, pourrait avoir une vision phénoménologique du parl'être américain et devenir l'interface manquante pour lier la spéculation américaine à une certaine idée du développement.

Obama disposait jusqu'en janvier 2010 de la majorité qualifiée au Sénat et aurait pu utiliser cette période pour installer les réformes. Il a aggravé en un an de mandature toutes les causes qui ont mené à la Crise. Aujourd'hui Obama a perdu sa majorité qualifiée au Sénat avec l'élection surprise dans le Massachusetts d'un Sénateur Républicain, dans ce bastion démocrate de la dynastie Kennedy. Il ne reste que 6 mois à Obama pour agir, en automne 2010 la totalité de la Chambre des Représentants est changée comme 1/3 du Sénat. La paralysie des réformes se trouve en réalité dans l'administration nommée directement par Obama. Obama a enfoncé les USA dans le doom loop en détournant la pensée de Keynes pour injecter des liquidités au profit des intérêt privés et spéculatifs des banques. Quoiqu'il arrive, la Chine ne sera plus disposée à prêter à son premier débiteur, les USA abandonnés par la planète, mais elle achète des bons du trésor grecs par l'intermédiaire de... la Goldman Sachs. D'habitude c'est la Deutsche Bank qui s'enrichit sur le commerce des sovereign bonds, des obligations d'État. La Chine devient une Banque Mondiale ter et contourne en même temps le FMI qui n'est qu'un outil de domination comme l'OMC, la Banque Mondiale et la Banque Mondiale bis (BRI / BIS). Il faudra savoir composer avec.

La pensée de Keynes a été violée par tous les monétaristes quantitatifs des USA, dont Obama, qui ont versé 13 trillions de $ (13.000 milliards, et 27 trillions pour les pays du G20) ou presque une année de PIB pour ne pas relancer l'économie, mais pour sauver le système du Shadow Financial Banking. Aucun New Deal n'a été lancé, encore moins de Green New Deal. On a donné de la drogue à un drogué. L'Europe a imité les USA et le Royaume-Uni, parce qu'elle n'avait pas le courage d'avoir un taux d'intérêt directeur supérieur à celui de la Fed' et une politique monétariste quantitative plus restrictive qu'elle. C'était pour l'Europe la seule possibilité d'éviter une concurrence par la devise. L'Australie, le Canada, la Norvège agissent pourtant à l'opposé.

L'intérêt de la plus grande assurance du monde, AIG, comme de tout partenaire dans un contrat d'assurance reposant sur la vente à découvert de CDS négocié entre banque et assurances, est de spéculer sur la solidité (fragilité) financière d'un emprunteur et d'espérer qu'il soit défaillant, ou de spéculer sur les faillites et les CDO ou même de provoquer les faillites. Donc il fallait vendre des crédits et encore plus de CDS destinés à assurer les crédits, les CDO. Un sous-paiement de plus en plus intensif des salariés dans le pays, un inversement de tendance et de conjoncture mettent en œuvre automatiquement ce qui est appelé le moral hazard, l'aléa moral, le risque avéré qui opère le grand balayage. Même un tout petit pourcentage de défaillance du remboursement des crédits (subprimes, primes, alt-A, etc...) se retourne très vite et encore plus rapidement contre les partenaires qui ont échangés des CDS. Aux USA, la plus grande assurance du monde, AIG, qui est aussi la plus grande faillite d'une entreprise privée de l'histoire de l'humanité, a été "sauvée" avec 182 milliards de $ par l'État américain, mais elle a elle-même remboursé aux banques comme Goldman Sachs ou la Deutsche Bank 62 milliards de $. Ces banques étaient pour AIG les partenaires des produits dérivés CDS qui sont des titrisations adossées sur des crédits. AIG assurait les crédits contre des défaillances de l'emprunteur en multimutualisant les risques avec les CDS, qui ont conduit AIG à la faillite. L'assurance AIG et les banques avaient créé ensemble des centaines de millions de CDS pour s'enrichir ensemble en filtrant vers elles les richesses.

AIG a remis elle-même sur le marché spéculatif les 122 milliards restants du bail-out gouvernemental de 182 milliards de $. AIG avait caché au public la swap-transaction de 62 milliards avec les banques et l'utilisation de ces 122 milliards restants sur la demande et avec l'appui de la Fed' de New York, dont Timothy Geithner, Treasury apparatchik, était à l'époque président avant de devenir Secrétaire d'État au Trésor du gouvernement Obama. Avec les fonds publics AIG adosse sur ses activités spéculatives une nouvelle criminalité financière en s'indemnisant elle-même des dommages et des ravages causés par sa propre criminalité financière précédente. Ses banques partenaires elles-mêmes ont fait de même avec les liquidités obtenues d'AIG ou directement de l'État sous forme d'aide de sauvetage, parce que leur objectif est de ne pas sortir dernier et trop perdant de leur pyramide Ponzi-Madoff. Ceux qui ne sortent pas premiers de la pyramide Ponzi, ou du système boule-de-neige ne peuvent être que perdants. Le système économique et les programmes dits d'aide et de relance aident les banques à devenir le gagnant des derniers jours. Le gouvernement Obama ne fait que d'engraisser les banques et à émis pour ceci 2 trillions de $ (2000 milliards) en fausse monnaie issue de la planche à billets de Paper Mill on the Potomac et avec l'émission de Bons du Trésor qui ne sont que de la dette émise sur deux générations futures.

95% des crédits hypothécaires pour des maisons individuelles ont été placés sous la garantie du gouvernement depuis 2008 par l'intermédiaire de Fannie Mae, Freddie Mac et la FHA. 8 millions de crédits hypothécaires de maisons individuelles sont délinquants et repris par la Fed' à hauteur de 1,42 trillion de $. Photo à gauche, banner FHA "Un autre rêve américain devient réalité"; Photo à droite: banner de Ginnie Mae qui vante le soutien et la totale confiance du Gouvernement américain. Le parc immobilier ne vaut plus que 75% de sa "valeur" d'avant la crise et quand le gouvernement n'a plus les moyens d'aider aux remboursements des mensualités, ce sera l'effondrement total. Cette menace de ce "moral hazard" créé de toute pièce par l'administration Obama ne donne pas de leçon. 44% des prêts hypothécaires sont défaillants et la FHA n'a en réalité déjà plus les moyens d'aider les emprunteurs aux remboursements, ce qui amène à des expulsions par millions des maisons construites à crédit. Je vous ai écrit en août 2009 que c'est de nouveau par milliers de milliards de $ que les instituts de crédits hypothécaires, la Federal Housing Administration (FHA) et la Ginnie Mae (Government National Mortgage Association), accordent aux débiteurs NINJA (no income no job no asset, sans revenus sans emploi et sans garanties bancaires) des crédits... pour construire des maisons individuelles sur un marché saturé et en dépression.

Pour provoquer l'illusion d'une croissance, Obama a décidé de créer le Obama Mortgage, qui est un crédit hypothécaire accordé pour l'accession à la propriété mais à des conditions encore plus pourries et désastreuses que les subprimes précédemment attribués par Bush et soutenus par l'argent à taux d'intérêt excessivement bas de l'ancien directeur de la Fed' Alan Greenspan. Greenspan était appelé "le maestro" parce qu'il permettait l'enrichissement fictif des masses avec de la merde en leur permettant de s'endetter jusqu'au dessus de la tête. La politique économique de relance et de croissance de Bush trouve une prolongation décuplée dans la politique économique d'Obama qui est soumis aux lobbies financiers qui cherchent par tous les moyens à garantir leurs fonds propres contre la dévalorisation. Les banques se jettent sur les Obama Mortages, les titrisent en RMBS avec les partenaires assureurs comme AIG, parce qu'elles sont sûres que les défaillances de remboursement des emprunteurs sont garantis à 100% par l'intermédiaire de la Ginnie Mae et de la FAH: "The only mortgage-backed security that enjoys the full faith and credit of the United States Government". Même Bush n'était pas allé aussi loin dans la garantie gouvernementale du crédit et de la "valeur" de l'immobilier. Le gouvernement Obama a réussi aussi ce à quoi Bush n'est pas parvenu: à créer la symbiose totale de la banque universelle avec le Trésor Public américain. Souvenez-vous de la Freddie Mac et de la Fannie Mae, qui ont fait faillite en octobre 2008, et qui sont régulièrement recapitalisées par les différents plans gouvernementaux américains du nom de TARP, TALF, PPIP, etc... Graphique ci-dessus et à droite: La crise hypothécaire a la forme d'un dromadaire à 3 bosses, nous venons juste d'avoir quitté la première bosse, celle des subprimes. A présent commence celle des alt-A et des Primes, vers janvier 2014 commencera celle des Obama Mortgages de la Ginnie Mae et de la FAH. Ginnie Mae et FHA émettent de nouveau par centaines de milliards des titrisations  adossées sur des paquets de crédits hypothécaires (CDS et CDO, MBS > mortgage backed securities).


Le bilan pour les crédits hypothécaires du parc immobilier industriel et commercial (real estate) est tout aussi catastrophique. Graphique à droite: Situation inédite de l'immobilier industriel et commercial, real estate, aux USA, qui vous prouve la Grande Dépression 2. Selon Stiglitz a rappelé qu'il y a eu 2 millions de faillite de PME aux USA en 2009, et selon les analyses il y aura entre 2,5 et 3 millions qui seront en faillite en 2010.

C'est le greed, cette cupidité de l'ersatz capitalisme qui a amené la-dite Crise qui est payée par les peuples aujourd'hui, demain et par deux générations futures. Obama n'a aucun pouvoir pour réguler et imposer au système bancaire une augmentation conséquente des fonds propres qui les rend plus sûrs en cas de défaillance en chaine des emprunteurs. D'un côté des millions d'américains sont jetés à la rue et des millions de maisons individuelles sont saisies par les huissiers, voire immédiatement détruites - car ceci revient moins cher aux banques que d'entretenir un parc immobilier dont personne ne veut - et d'un autre côté on recrée la même bulle immobilière à crédit et au-dessus des moyens des emprunteurs. Obama n'est qu'une marionnette qui a été élue pour faire éponger les dettes et les positions toxiques par le Trésor Public et par la monnaie de contrefaçon de la planche à billet (Helicopter Money, quantitative easing). Depuis 20 ans the banksters use the sovereign debt of the US as the reserve basis for their rentier plunder, les banksters utilisent la dette publique comme une base de réserve pour leur pillage de rentier. Obama a accéléré le pillage par les banques. C'est un faible qui n'a pas su leur résister. Saura-t-il, au moment d'un soulèvement social généralisé, résister à la tentation totalitaire, ou sera-t-il le 1er dictateur noir américain? Cette question je la pose depuis plus d'un an sur mon site. Saura-t-il résister aux militaires ou va-t-il s'éliminer lui-même proprement pour ne pas avoir à assumer un régime totalisé? Il vient d'obtenir le Prix Nobel de la Paix, le "Du-bist-nicht-Bush-Preis" (le "Prix-Tu-n'es-pas-Bush") comme le titre le Financial Times Deutschland. Le tout  premier acte présidentiel d'Obama a été de gonfler le nombre de GI's en Afghanistan.

Obama, chef de gang et raté global, a annoncé hier vouloir taxer les 50 instituts financiers qui ont été "sauvés" avec les 700 milliards de $ du premier Plan de Sauvetage appelé TARP. Il prévoie un remboursement sur 12 ans si ces instituts ne versent pas de boni les 4 prochaines années. C'est facile de demander à un patient, pour lequel le pronostic vital est engagé, de rembourser ses soins. C'est d'autant plus drôle que les banques américaines communiquent depuis 3 mois sur le fait qu'elles ont déjà remboursé cette première aide ou qu'elles sont entrain de le faire après avoir levé des fonds sur les marchés financiers. AIG, la plus grande faillite de toute l'histoire des USA d'une entreprise privée, Fannie Mae, Freddie Mac, GM, Chrysler seront exemptés de cette taxe. La Deutsche Bank devra payer. La condition des boni est un leurre, car les salaires des banques ont augmenté de 30% en 2009 pour contourner les boni. Obama, comme Gordon Brown ou le prince-président français est un populiste qui vit depuis plus d'un an sur ses effets d'annonce.

Le système de banques universelles a causé l'effondrement et la faillite du système bancaire. Le système de confusion des genres et de recoupement des intérêts des banques universelles a été interdit sous Roosevelt en 1933 avec la Glass-Steagall Act. Le Glass-Stegall-Act avait été complété en 1956 avec le Bank Holding Company Act qui interdisait aux banques d'être partenaires des assurances dans des polices d'assurances pour leurs activités propres de placements, d'investissement et de spéculation. Toutes ces dispositions ont été révoquées avec le Gramm-Leach-Bliley-Act par l'administration du précédent président américain, Bill Clinton. Obama n'a introduit aucune mesure pour les remettre en vigueur. Ce sont les sénateurs McCain et Cantwell qui veulent réinstaurer la Glass-Steagall Act pour casser les banques universelles qui mêlent les activités de banques d'investissement aux activités de banques traditionnelles et aux assurances. McCain et Cantwell se sentent poussés et soutenus par l’énorme gène de l’opinion publique face aux instituts bancaires qui rentrent des bénéfices spéculatifs au sommet de la crise et qui déversent des milliards de boni alors que la population souffre massivement du chômage et est expulsée de ses domiciles par les huissiers. Obama, le "démocrate", a permis le 8 XII 2009 à AIG, qui a pourtant été la plus grande faillite de l'humanité et de l'histoire des USA, d'augmenter massivement les salaires et boni de ses traders. Obama avait le pouvoir de s'y opposer car AIG appartient à 80% au gouvernement à cause des sommes publiques investies pour la sauver. On comprend mieux la vague de remboursement à l'État américain par les banques. Elles veulent éviter une potentielle surveillance de l'État au plus vite, même si elles annoncent depuis le début de la semaine de nouvelles pertes et positions toxiques. Elles annoncent des bénéfices, mais c'est Obama et son Secrétaire au Trésor Geithner qui leur ont imposé de transformer les normes comptables pour éloigner des yeux et du cœur les positions toxiques, sur ordre des lobbies financiers.


Le graphique à gauche prouve que la "recovery" n'est que le résultat de maquillages comptables: la planche à billets (quantitative easing), le rachats par la Fed' d'actifs toxiques (swap) et de manipulations des normes comptables (FASB reversal ou "Stress-Test", FASB deferral, mortgage accounting treatment, etc). Avec toutes ces manipulations comptables faites légalement mais chacun à sa manière, aucune comptabilité nationale n'est possible, puisqu'il existe autant de normes comptables que de bilans d'entreprises, de banques, de petits commerces. Les cours du Nasdaq ne veulent encore moins refléter quelque chose en rapport avec la réalité ou l'irréalité d'une bulle spéculative. On est juste sûr que toutes les positions toxiques et tous les crédits pourris ressortiront quelque part sous forme de dette publique. Dans mes articles je vous ai déjà suffisamment exposé avec des faits concrets comment Wall Street gouverne le Sénat et le Congrès américains, et comment Tim Geithner, Secrétaire d'État au Trésor du gouvernement Obama avait réalisé le Stress-Test des 19 banques systémiques et imposé les manipulations des bilans des entreprises en ordonnant les "assouplissements" des normes comptables Bâle 2 et de la FASB. Dans cette société de chuchoteurs, de menteurs et de dénonceurs, la réalité n'est plus partagée. Nous sommes comme au temps de Lénine où le langage est usurpé pour couvrir des actes de terrassement. Quelle est la différence entre le Мир Мирoy - Mir Mirou (Paix au Monde) des sovjets et les mensonges de pillard de l'empire américain? La langue russe n'est pas plus pacifique qu'une autre. Le mal a de nouveau une adresse. Depuis la Chute du Mur de Berlin nous étions orphelins du mal. L'homme est de nouveau structuré. Ouf!

Encore en mai 2009, les plus naïfs pouvaient se dire que Wall Street était toujours aux commandes, le temps que Obama s'installe dans sa Présidence. Après tout il avait encore plus promis que le prince-président français et avait aussi dit "qu'il ne tolèrerait pas le capitalisme fou". Mon article du 8 mai 2009 "Stress Test des Banques - Y a-t-il un Eliot Ness pour arrêter Obama" vous a sûrement semblé comme un acte pyromane contre l'édifice du phalanstère, voire simplement des propos racistes. Je vais donc vous exposer à présent méticuleusement point par point et personne par personne comment Wall Street a entreposé Obama à la Présidence pour nettoyer les poubelles, c'est à dire pour les faire récurer par le peuple.

Obama est depuis un an chef de la Maison Blanche et il n’y a toujours pas de réforme du contrôle et de la surveillance financière aux USA parce que le Président Obama est entouré de consultants et d’amis du parti qui sont proches de Wall Street. Il n'apporterait rien à la vérité historique de préciser que le rapprochement Obama / Hillary Clinton s'était fait en juin 2008 à l'hôtel Westfields Marriott à Chantilly en Virginie du Nord où Henry Kissinger, David Rockfeller et le reste des mondialistes du groupe Bilderberg ont été convoqués. Mon site n'est pas affilié à ces conspirationnistes qui hantent le web dès que l'on expose des idées allant contre le mainstream. D'après mon logiciel d'audience qui compte les visites sur mon site et range leurs provenances, je vois bien qu'ils sont à l'affut et arrivent comme la marée pour voir si je fais partie de leur zone de chalandise, voire de leur secte internationale. Il existe même un ou des partis qui feignent d'être à gauche avec la terminologie adéquate, mais je n'écris pas leurs noms pour que google ne me range pas dans cette boîte à ordures-ci du ranking et du référencement qui les réunissent. A la réunion de Westfields Marriott étaient encore convoqués 125 influenceurs du monde réunis à huis clos pour discuter de l'avenir de la planète sur le sol des États-Unis. Nous avons vu comment Obama, très passionné par l'avenir de la planète, s'était ensuite fait tirer l'oreille jusqu'à la veille du sommet climatique COP 15 de Copenhagen, pour y faire ses discours tellement pleins d'humilité. Comme Bilderberg parvient à étouffer depuis presque 60 ans l'objet des rencontres des capitaines d'industrie, de la finances, et des politiciens de gauche "qui comprennent quelque chose à l'économie", comme Manuel Valls par exemple, nous avons un mal énorme à récolter de l'information en dehors de sites web gore et qui ont souvent une charte graphique à fond noir et avec des lettrages gothiques... Bill Clinton avait assisté à la Conférence Bilderberg de 1991 en Allemagne juste avant de devenir président des États-Unis, puis de nouveau en 1999, à Sintra, au Portugal malgré ses véhéments démentis. Hillary Clinton, actuellement Vice-Présidente d'Obama, aurait assisté à la réunion de 2006 à Ottawa, au Canada. Bill Clinton est l'acteur principal de l'abolition du Glass Steagall Act et c'est avec lui que le monde des finances à commencé son Shadow Financial Banking System qui a conduit à l'effondrement économique actuel. Obama agit dans la lignée Clinton et n'a jamais voulu ni évoqué l'intention de faire de nouveau éclater la banque universelle qui réunit en une association mafieuse les banques d'investissement, les banques traditionnelles et les assurances. Et dire que Bill Clinton se passait pour un gauchiste parce qu'il faisait semblant d'écouter Stiglitz. La suite de mon exposé vous permettra de vous éloigner de cette envie de croire à la conspiration Bilderberg ou de la Trinationale. Nous n'avons pas besoin de l'attrait du fiel pour regarder la vérité en face ni de se faire jalousement croire avec plaisir que nous abordons la troisième dimension du raisonnement intellectuel. Les informations plus simples sur les réalités historiques sont disponibles. Je vous livre ici un travail d'investigation journalistique que j'ai réalisé en parallèle au reste de la rédaction de mes billets depuis plus d'un an.

John Dugan est un dérégulateur de la première heure et avait révélé en 1991 dans son livre „Modernizing the Financial System“ qui fait autant référence que les pensées de Augustus von Hayek et les publications de l’Ecole de Chicago et du Consensus de Washington. John Dugan ne voyait dans toute autorité de surveillance financière pas moins qu’un instrument de satan. John Dugan s’était amplement vanté de son travail de lobby quand le Glass Steagall Act avait été aboli en 1999. Pourtant nous savons que cette loi était parvenue à minimiser depuis 1933 le risque pour le système financier. Aujourd’hui, John Dugan est employé dans l’administration Obama. Vous savez qu’aux USA, quand un président est élu, c’est toute l’administration qui change du haut en bas jusqu’à madame pipi. John Dugan est actuellement "Comptroller of the Currency" au ministère des finances, c'est à dire contrôleur de la monnaie, du $. La personne qui avait poussé à octroyer les pleines libertés aux banques est directement sous les ordres du Secrétaire d’Etat au Trésor, Tim Geithner, qui devrait officiellement prouver sa capacité à juguler les spéculateurs financiers qui sont de nouveau déchaînés et qui annoncent des milliards de bénéfices et des versements de milliards de boni. Quand Obama mimait la semaine dernière un courroux et menaçait de taxer les banques aidées par l'État et qui reversent des boni et qui font des bénéfices, John Dugan annonçait au même moment officiellement au Conseil d’Administration de la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) qu’il était fermement opposé à ce nouvel impôt. John Dugan n’a pas changé de terminologie comme lobbyiste et contre le gouvernement Obama et son ami le plus proche est Tim Geithner, qui a toujours été extrêmement proche de Wall Street et du monde de la finance, tout comme beaucoup de Représentants démocrates du Congrès qui font partie du 1er cercle d’Obama. La Réforme de la Surveillance des opérations financières, qui était l'une des promesses électorales d'Obama, est régulièrement torpillée par eux dès qu’il en reparle. Aucune loi n'a été promulguée à ce sujet depuis une année de mandature d'Obama... parce qu'il n'existe pas la moindre des propositions de loi. Ce sont les sénateurs McCain et Cantwell qui ont déposé la proposition de loi de réinstaurer le Glass-Steagall Act. L'un est démocrate, l'autre républicain. Après 8 mois de débats, le Sénat a écarté les propositions de régulation avec une centaine d’amendements, d’exceptions et d'exemptions juste avant Noël 09 et le lobby bancaire a communiqué amplement sur son succès pour rassurer les "investisseurs" et les marchés financiers.

L’une des autres propositions d’Obama était de créer une autorité de défense du consommateur pour lui éviter d‘être trompé lors de l’attribution de crédits à la consommation, revolving, hypothécaires, automobiles, pour faire des études… Depuis un an l’industrie financière à rabâché aux oreilles des politiciens et par les médias qu’il serait préférable de laisser tomber ce projet qui nuirait à la croissance et à l’emploi. Le CEO de JP Morgan Chase, Jamie Dimon, a donné le coup de grâce à ce projet en octobre 2009 par un discours à New York largement retransmis. Un tel discours semble avoir la force d’un veto, le projet est abandonné. Christopher Dodd, Président démocrate de la Commission Banque du Sénat américain vient récemment d’abandonner les négociations. Les lobbies des agents et promoteurs immobiliers, des vendeurs d’automobiles et d’autres distributeurs ont officiellement annoncé s’être sortis des griffes des autorités avec la promesse de maintenir l’emploi… Ce sont justement les voix opposées des amis politiques d’Obama qui ont été déterminantes. Selon Dodd, le travail de lobby pour "garantir la concurrence libre et non faussée" auprès des "Nouveaux Démocrates" a été couronné de succès.

Pour contourner la démocratie on fait couler dessus un nappage de lobbying. A Bruxelles même combat. Le jugement de la Court Suprême des USA du 21 janvier 2010 autorise un financement illimité des campagnes électorales, ce qui va encore plus fluidifier les contacts entre les lobbyistes, les sponsors, les Sénateurs, les Représentants. Toute interdiction est soulevée et les entreprises peuvent faire des publicités pour des campagnes électorales. Les Républicains jubilent parce que les entreprises sont plus disposées à financer les candidats républicains.

Le groupe des „Nouveaux Démocrates“ est proche des entrepreneurs et parvient régulièrement à combattre des directives et résolutions plus sévères. Les Nouveaux Démocrates ont bénéficié de dons lors de leurs campagnes électorales. La tête de file est le député Mike McMahon… de souche allemande. A lui seul il a encaissé un demi million de dollars que la banque d’investissement Goldman Sachs lui avait versé. Il avait dit au magazine Capital que "la Goldman Sachs était absolument fiable dans le combat contre la crise et qu’il s’opposerait violemment à une imposition plus élevée des banques qui ferait fuir la Goldman Sachs de la ville de New York, parce que New York a besoin de la Goldman Sachs". Quand Obama avait annoncé vouloir surtaxer les banques, McMahon s’était révélé comme étant l’un des plus virulents opposants: "je ne pense pas que l’industrie financière doive être la tire-lire que le gouvernement doit briser à chaque fois quand il a des problèmes budgétaires à résoudre". Kenneth Thomas du Wharton Business School avait dit que "les politiciens devraient porter sur leur veston le badge de leurs sponsors, comme ceci on saurait au moins à quoi s’en tenir".

Souvenez-vous du comportement de la Ministre Française, Christine Lagarde, qui s'était opposée en France en octobre 2009 à la loi du Parlement français qui a été votée pour instaurer une surtaxe spéciale et temporaire sur les bénéfices des banques, justement de ces banques qui empruntent à taux zéro (Zero Interest Rate Policy) auprès de la banque centrale ou de la BCE pour l'Europe pour faire des affaires financières juteuses sans pour autant distribuer des crédits aux particuliers et aux entreprises qui en demandent pour réaliser leurs projets industriels et commerciaux. L'État français a aussi été trop lâche, a offert un 1/2 trillion aux banques pour réaliser leur bail-out (sauvetage) sans pour autant rentrer dans leur capital ou émettre des exigences de gouvernance. La Loi imposant une surtaxe temporaire aux banques française avait été votée au Parlement français le vendredi 23 Octobre 2009, mais avait de suite été annoncée comme relevant d'une "erreur technique" et avait été de nouveau soumise au vote et annulée. L'État français aussi engraisse les banques avec l'argent public ou les dettes publiques avec l'appui des ministres et de la majorité des Députés du Parlement (ou du Congrès américain aux USA). L'État orchestre la Lutte des Classes au grand bonheur du monde financier et organise le plus grand transfert de toute l'histoire des richesses à partir du budget de l'État et de l'endettement, de la défiscalisation des entreprises (abolition de la Taxe Professionnelle): l'unique groupe bénéficiaire du transfert est celui des traders, des banques, des assurances, des instituts financiers. Vous allez voir, pour imiter Obama, Christine Lagarde va faire voter une Loi qui va annuler la Loi qui a annulé la Loi qui avait instauré pour environ 30 minutes en octobre 2009 dans la vie républicaine française une surtaxation temporaire sur les bénéfices exceptionnels des banques qui ont bénéficié en France des aides gouvernementales replacées sur les marchés spéculatifs. Revenons à l'Administration Obama.

La députée des Nouveaux Démocrates de l’Illinois, Melissa Bean, passe pour être leur porte-parole. Elle a touché 1,4 million de $ du secteur financier depuis sa campagne électorale de 2008 et sa mission est de modifier des passages du texte de loi régissant la protection du consommateur. McMahon se trouvait dans l’assistance quand Obama avait tenu l'un de ses habituels discours incendiaires au 1er anniversaire de la faillite de la banque d’investissement Lehman Brothers. McMahon avait répondu que "les plans d’Obama de réguler les marchés de produits dérivés financiers nuisent aux entreprises partenaires et mettent en danger les emplois." Deux semaines après ce discours d'Obama les représentants des Nouveaux Démocrates se réunissent avec Geithner et la réforme du marché des produits dérivés est reportée à plus tard sans agenda. Il ne sera plus question d’obliger les instituts financiers d’établir des chambres de compensation destinées à intervenir et soutenir un partenaire comme la Lehman Brothers lors de sa défaillance et des grands groupes comme des compagnies de transport aérien, des distributeurs d’énergie et d’autres grands distributeurs de biens et services sont subitement écartés de la réforme.

Le Secrétaire d’Etat au Trésor, Tim Geithner lui-même, se révèle de plus en plus comme un pourfendeur de la régulation et intensifie ses contacts avec Wall Street. Quand il était directeur de la Fed’ de New York il était en contact permanent avec les CEO de la Citigroup, de Goldman Sachs, Morgan Stanley. Ceci n’a rien d’étonnant puisque la Fed’ américaine est divisées en 12 zones dans lesquelles les banques sont simplement actionnaires. Il n’y a pas d’indépendance de la banque centrale, puisque les banques d’investissement et les banques traditionnelles en sont les actionnaires et ont leur droit de vote dans les décisions de la Fed’. L’indépendance de la banque centrale américaine n’est qu’une dépendance absolue du secteur privé. La BCE européenne est construite sur le même principe de l’indépendance de la banque centrale. Geithner est aussi reçu dans les domiciles privés de ces CEO et Dimon, le Président de la JP Morgan, passe pour être le candidat le mieux placé qui succéderait à Geithner si Obama devait le laisser tomber.

La BCE a d'ailleurs rappelé le 29 janvier 2010, qu'elle trouve essentiel pour la future directive européenne sur la transparence financière d'autoriser les banques centrales à garder le secret sur des plans de sauvetage bancaire lancés en urgence. Vous pouvez comprendre que la stabilité du droit est nécessaire pour garantir l'existence d'un État de Droit. En économie ce sont la stabilité des normes comptables et "l'information pure et parfaite". Je ne vois pas pourquoi une banque qui a commis de la spéculation criminelle dans son shadow banking system des "just-between-us" mériterait une exemption, un opting out généralisé. C'est de la ploutocratie... conforme au Traité de Lisbonne.

Le jour où Geithner a été nommé par Obama comme Secrétaire d’Etat au Trésor la bourse a honoré la décision du Président et le Dow Jones a monté de 400 points. Mais sitôt nommé, Geithner avait dû se défendre face à la presse qui avait divulgué ses "irrégularités" sur ses déclarations d’impôts. Ses anciens amis de Wall Street le surnomment à présent Turbo-Tax-Tim alors qu’il aurait dû leur intimer crainte et respect. Et nous revenons au reproche qui lui est toujours fait d’avoir accordé des concessions extraordinaires à l’assureur AIG lors de sa faillite de l’automne 2008. Parmi ces concession il lui est reproché d’avoir fermé les yeux sur des dissimulations de positions toxiques de plusieurs centaines de millions de $.

A présent, le milieu financier spécule sur le fait que Obama, lui-même en chute libre dans les sondages de popularité, puisse laisser tomber Geithner aux prochaines élections du Congrès US en novembre 2010. Mais Obama devrait changer toute son administration qui n’est qu’un nid d’opposants à la régulation. Souvenez-vous que Obama avait "pris un temps bien plus long que la normale" quand il avait formé son administration parce qu’il multipliait les consultations. Obama est "un homme de consultation et du consensus". Pourra-t-il revenir en arrière et nommer enfin cette administration qui devrait correspondre à son programme politique pour lequel il a été élu en façade par le peuple et les Grands Électeurs? Un revirement ne sera qu’un aveu de son erreur politique d’appréciation sur les dispositions réelles de son personnel, et il ne sera encore que plus attaqué par les milieux financiers. On parle déjà de "mutinerie au Congrès". Une telle labilité politique ne pourra que faire perdre la confiance dans cette situation où le chaos économique et financier encore apparemment maîtrisé va se déchaîner dans un effondrement général. Obama devrait alors faire des crises d’autorité, mais jusqu’où le pourra-t-il sans craindre… pour sa personne dans des combats qui rappelleront l'assaut de Fort Cochise. Mais à ce moment là des millions d'américains au chômage seront aussi dans la rue avec des millions d'américains expulsés par les huissiers de leurs millions de maisons impayées (Graphique ci-dessus: courbes du chômage sur 47 mois depuis 1945. En rouge la courbe actuelle. En brun chômage de la crise Enron dot-com de 2001).

Michael Froman, un ami d’études de Harvard d’Obama a joué un rôle prépondérant dans le choix du Président relativement à son administration. Quand Froman avait prêté serment devant la Constitution américaine lors de sa propre nomination il touchait encore en plus de son salaire un bonus de la Citigroup de 2,25 millions de $ qui était elle-même à quelques jours de sa faillite sauvée avec les milliards de l’Etat américain. Aujourd’hui Froman travaille directement à la Maison Blanche, à la différence de Austan Goolsbee, qui est un critique de Wall Street mais qui a été le premier confident d’Obama lors de sa campagne présidentielle. Goolsbee n’a plus qu’un poste de consultant sans lettre de mission.

Le Chef de cabinet de Geithner, Mark Patterson a travaillé comme lobbyiste auprès de la Goldman Sachs, le Chef de cabinet d’Obama, Rahm Emanuel, a travaillé comme lobbyiste pour plusieurs enseignes financières à Wall Street.

Larry Summers , Lawrence H. Summers, deregulator, a été promu à la Maison Blanche par Obama comme la toute première personne auprès de laquelle il faut s'enquérir des conseils. Il est Président du Conseil Économique de la Maison Blanche (White House Economic Council ou encore appelé NEC - National Economic Council). Larry Summers avait touché comme simple invité en avril 2008 des honoraires de 135000$ pour avoir tenu une conférence à la Goldman Sachs. Larry Summers est comme Geithner un protégé de Robert Rubin qui a été Secrétaire du Trésor sous Clinton et top-manager de la Goldman Sachs et de la Citigroup. Larry Summers est directement le responsable de l’effondrement actuel financier et économique des États-Unis.

Quand Larry Summers était à la tête d'Harvard dans les années 70' il avait forcé de manière brutale l'hégémonie de l'économie comme discipline d'enseignement, de recherche universitaire et doctorale. Mais il avait consacré la suprématie des modèles mathématiques de l'économie sur les sciences humaines. Selon Larry Summers "les économistes étaient simplement plus intelligents que les politiciens et que les sociologues". Comme Conseiller économique de Ronald Reagan, Larry Summers avait fortement appuyé les allègements fiscaux pour les entreprises et les plus-values parce qu'il jugeait qu'ils permettaient le plus efficacement de stimuler la croissance économique. Larry Summers avait aussi demandé à Reagan de réduire l’assurance-chômage et les allocations sociales qui amplifiaient selon lui le chômage.

Comme Secrétaire d’Etat au Trésor de Bill Clinton de 1999 à janvier 2001, c’est Larry Summers qui a donné forme à la dérégulation qui a mené à la crise actuelle. C’est lui qui a joué le rôle prépondérant de conseiller de Clinton qui a révoqué le Glass-Steagall Act qui était en vigueur depuis 1933. En 2000 Larry Summers a aussi signé avec Bill Clinton le Commodity Futures Modernization Act qui a catapulté sur les marchés financiers des trillions de produits financiers dérivés qui peuvent être négociés entre les institutions financières complètement en dehors de toute surveillance du gouvernement et qui sous soustraits de l'impôt. Il s’agit des produits OTC (Over the Counter) et des CDS qui sont des contrats négociés de gré-à-gré appelés justement des "just-between-us", en dehors de tout marché régulé et qui ne figurent jamais dans le bilan comptable des partenaires de cet échange. AIG aussi a fait faillite à cause des CDS. La valeur nominale des CDS / CDO / OTC a été de plus de 62 trillions de $, mais personne n'est capable de vraiment évaluer le montant réel de ces produits dérivés en circulation ou cachés dans les institutions financières sous forme de positions toxiques, puisqu'ils sont négociés de gré-à-gré dans le Shadow Financial Banking System, le Système bancaire fantôme. Larry Summers qui est l'un des ingénieurs financiers qui a échafaudé et installé avec Alan Greenspan, Directeur de la Fed', et avec Robert Rubin la colossale fraude et criminalité financière de ce système bancaire fantôme, se trouve aujourd'hui dans le Conseil Économique de la Maison Blanche où il fait diversion auprès d'Obama pour le faire disserter sur la justice et la transparence dans le versement des bonus au lieu d'interdire simplement ces négoces "just-between-us", ce qui serait une mesure simple et radicale pour rétablir la confiance des marchés. Larry Summers siège à la Maison Blanche où il garantit la continuité des liens entre l'oligarchie financière, les décideurs politiques et l'administration américaine. Larry Summers est l'instigateur des tous les plans de bail-out des banques qui n'a fait que d'engraisser les banques et d'aggraver considérablement la crise en précipitant l'arrivé de l'effondrement total. Le premier objectif de Larry Summers est de sauver les banques d'investissement et leurs partenaires financiers, les assurances.

Obama avait nommé Paul Volcker l'ancien Président de la Fed' à la tête de son Conseil Présidentiel pour la Reconstruction Économique (Economic Recovery Advisory Board) en le chargeant de réformer le Code des impôts et de lutter contre la fraude. Mais suite aux différents répétés avec Larry Summers, Obama a mis Volcker à l'écart en ne lui confiant aucun agenda. Paul Volcker tient à cœur le "separating commercial banking from casino derivatives gambling" qui passera par le rétablissement du Glass-Steagall-Act. Il a pour ceci le soutien de Stiglitz. 

Pourquoi Obama attend-t-il de mettre en œuvre les réformes? A cause des engagements en Irak ou à cause de son travail a élaborer une sécurité sociale managée par les assurances privées qui toucheront de l'État les subventions correspondantes? Obama a enseigné pendant des années à la Chicago Law School et avait dit "qu'il n'y a pas aux USA une université qui soit plus pour la dérégularisation que celle de Chicago". Obama a de nouveau poussé le 21 janvier 2010 une colère et a menacé de démanteler les banques systémiques universelles et de ramener leur taille en dessous du "too-big-to-fail". Les marchés financiers lui ont donné la piqure pour lui rappeler ce qu'ils sont capables de faire: le Nasdac a perdu -0,93% le premier jour et -3.1% le second jour et le Dow Jones a perdu -2,1% le premier jour et -2,9% le second jour... et l'Euro a monté ces deux jours. A fake fight, avec Don Quichotte qui fait semblant d'attaquer les moulins, qui ont eux-mêmes planifié l'acte avec Sancho Geithner et font semblant d'être touchés? On a même lu dans la "bonne" presse que "Obama castre Wall Street", mais Tim Geithner avait aussitôt exprimé publiquement que de telles mesures seraient contre-cycliques, nuiraient à l'emploi et que les banques ne sont pas responsables de la crise. Obama compte donc ses jours. Mais lesquels? Il semble être le mariole du salon ovale et il avale les couleuvres qui lui glissent en masse sur son bureau. Mais c'est trop tard, le pronostic vital de "l'économie" américaine est engagé. Les trillions de $ ont été claqués pour de la nouvelles bulle spéculative et les trillions de Bons du Trésor ont servi aussi pour celle-ci. L'Amérique n'a plus de moyens pour éviter l'effondrement.

Quand Obama avait annoncé il y a deux jours la réforme des marchés financiers "la plus importante depuis 60 ans", se tenait derrière lui Barney Franck, Président de la Commission Finances de la Chambre des Représentants. Barney Franck est chargé d'obtenir des majorités au Congrès... mais trois heures après les philippiques d'Obama contre les dérives financières des banques, Barney Franck avait dit sur CNBC "qu'il trouvait la proposition justifiée, mais qu'elle ne devrai entrer dans les faits que dans 3 ou 5 ans. On ne doit pas semer le trouble pendant que l'économie est entrain de renouer avec la croissance. Ce serait une grave erreur de forcer en ce moment les banques de vendre leurs participations". Quoi que fasse Obama, il récolte dans les heures qui suivent un coup d'épée en face ou dans le dos de la part de ses ennemis républicains, de ses amis démocrates, des Nouveaux Démocrates et de l'administration qu'il a mise en place avec une lettre de mission. Dans les 3 ou 5 ans, disent aussi les Présidents des banques au Forum Économique Mondial de Davos pour gagner du temps pour les banques en faisant perdre du temps pour les pays qui hébergent leurs sièges et leurs activités. Plus on attend, plus les banques sont sûres que les États paieront pour elles et leurs actionnaires.

Christopher Dodd, Président démocrate de la Commission Banque du Sénat, se tenait aussi derrière Obama quand il avait annoncé la Réforme des banques. Dodd avait déclaré immédiatement après et en présence d'Obama qu'il allait scrupuleusement examiner sa proposition, ce qui n'est pas vraiment une garantie de confiance et de fidélité politique mais plutôt un outrage public. Obama se campe à présent dans une attitude de pré-martyre: "si ces gens cherchent le combat, je suis prêt", disait-il des banques. Le proposition vient du Conservateur Paul Volcker et la future loi, déjà appelée officieusement "The Volcker Rule", devrait porter son nom selon Obama. Ceci implique implicitement un désaveu de Geithner, mais cela suffira-t-il de ressortir Volcker de sa gibecière? Volcker passe pour être une personne de conviction et d'une absolue intégrité et Obama passe encore plus pour un Président instable à la recherche constante d'une majorité absente et qui s'éloigne définitivement de lui depuis la récente sénatoriale partielle du Massachusetts qui a cassé sa majorité qualifiée au Sénat.

En fait, je ne comprends pas Obama, quand il a dit dans sa dernière philippique contre les banques, que "le contribuable ne doit pas être l'otage des instituts financiers". A la dernière conférence Bilderberg de mars 2009 en Grèce, il avait été décidé de mettre en œuvre "une faillite planétaire organisée" et même... de "penser" à une pandémie planétaire (Times Online, 14 mai 2009). Dans ses philippiques du 21 janvier 2010, Obama ne parle pas de la taxe Tobin-Spahn et ne s'attaque pas aux agences de notations financées par les notés eux-mêmes qui produisent eux-mêmes leurs chiffres d'analyse. Obama n'a pas fait le 21 janvier le mental adjustment from Alice in Wonderland to reality. Depuis un an Obama a aggravé la situation de servitude du contribuable et de deux générations futures au profit des instituts financiers. C'est Obama qui a aidé les instituts financiers too-big-to-fail avec les fonds publics et qui les a poussés à se concentrer encore plus. L'Europe est plus élégante, personne ne porte cette question dans le débat public. Obama expose des idées que l'on n'entend en Europe qu'à "la gauche de la gauche", oui, mais... nous avons le Traité de Lisbonne qui règle la vie commune. Le Traité de Lisbonne offre une capsule dans laquelle il n'est pas nécessaire de penser. L'Européen ne va pas voter, les financiers agitent pour lui à Bruxelles, les nations sont leurs sous-traitants. Le Traité de Lisbonne est une assurance vie pour le spectre politique de "gauche" à droite, nous n'avons pas besoin de lobby nationalement en poste. Comme ils sont à Bruxelles, ils sont partout et nulle part, mais en tous cas jamais décryptés dans les médias. En France on est classé dans l'ultra-gauche quand on utilise la terminologie d'Obama au sujet des marchés financiers.

Selon Husserl, la phénoménologie prend pour point de départ l'expérience en tant qu'intuition sensible des phénomènes afin d'essayer d'en extraire les dispositions essentielles des expériences ainsi que l'essence de ce dont on fait l'expérience. L'Européen a la chance de se passer d'extraire les dispositions essentielles des expériences ainsi que l'essence de ce dont il fait l'expérience, car il n'apparait pas à ses yeux comme européen, mais seulement comme un national qui a perdu son chapeau pendant les vacances entre Rome et Bruxelles. Il n'accède pas à la porte de l'expérience en tant qu'intuition sensible puisqu'il n'existe pas à ses yeux sous la forme d'européen. Au sommet de l'Otan de Strasbourg, Obama est venu dire à l'européen sous quoi il doit apparaître  <<< Photo: 4 avril 2009, Strasbourg.

A partir du second trimestre 2010, le Département américain du Trésor, la Fed', la FHA et la FDIC ne pourront plus avoir d'influence sur la rapidité de l'effondrement du système. La FDIC prévoie jusqu'à 2000 nouvelles faillites de banques et la création d'une nouvelle agence de garantie des dépôts pour seconder la FDIC, elle-même en faillite. Ceci ne pourra plus rien changer. A ce moment là, l'Amérique entrera dans une phase qui sera le point de départ d'une nouvelle expérience, celle de l'intuition sensible de la dépréciation du "soi" que les américains auraient dû faire au plus tard en 1973 au moment du retrait unilatéral des accords de Bretton Woods et de l'abandon par les USA du Gold Standard. Dans cette société de chuchoteurs, de menteurs et de dénonceurs, la réalité n'est plus partagée. Nous sommes comme au temps de Lénine où le langage est usurpé pour couvrir des actes de terrassement. Plus aucun politicien n'aura de parole pour guider les consciences, les événements se chargeront de piloter le drone du monde.

En attendant, Franz Fehrenbach, Président de Bosch, le quatrième équipementier automobile du monde, met en action la pédale janissaire de son bureau en mahagoni et a rompu toutes relations avec l'une de ses banques qui verse à ses agents des boni. Bosch annonce que d'autres de ses banques partenaires sont sur la liste. Allianz s'est joint à Bosch dans ses exigences face aux banques. Un nouveau sport est né dans la Master Class: celui d'un match entre un capitalisme de Robin Hood et un capitalisme de flibustier. Le pendant de ce nouveau sport est audible à Davos, où les banksters, pour gagner leur temps en faisant perdre temps et argent aux Etats, disent que les "gouvernants ne doivent pas tomber dans le populisme en imposant une régulation plus prégnante que nécessaire". J'ai plus confiance en le plus grand syndicat du monde, IG Metall, qui menace de lancer des actions contre ce système financier. En Allemagne il ne faut jamais se moquer des syndicats. Le Master Class de Davos se prépare à sensibiliser les populations de la planète sur les responsables de l'effondrement économique: pour eux, c'est la faute à l'État qui a ouvert les vannes des liquidités... pour sauver les banques. Un tel argument montre que l'effondrement sera inéluctable, les banques connaissent le nombre de cadavres qu'elles stockent dans leurs placards.

Dodd-Frank-Bill.jpgCe qui est agréable pour moi dans ce Leichenschmauß 2009-10 est que nous sommes unis dans le haut-phalanstère riche pour signaliser notre Wertschätzung commune par laquelle nous partageons ensemble le repas des morts dans l'empathie et la congruence. Ce qui est doux pour moi est que je ne crains plus d'avoir à la maison ou sur le lieu de travail la visite de la future police politique que le gouvernement en place est entrain de former. J'entonne en choeur suite aux philippiques asthmatiques du prince-président français, mais aussi de gentils conservateurs ou de devins comme Nouriel Roubini, de pentito du libéralisme comme Paul Krugman, de critique de notre modèle de croissance comme Joseph Stiglitz mes couplets contre le casino-capitalisme, l'ersatz capitalisme, les banksters de la botox economy sans que l'on ne me prenne pour un militant de "l'ultra-gauche" qui n'existe que dans les rêves et abaques de MAM, Ministre de l'Intérieur française. Il existe de nouveau, depuis 1989, une symbiose des justes face au mal qui a de nouveau une adresse où il est joignable et nommable. Nous évoquons son nom et cela suffit pour se sentir structurés et agrégés dans le modèle de société que nous appelons toujours de nos vœux. L'essentiel est de prier son nom et de crever joliment. Au moins sous Napoléon 3, Clémenceau, Pétain, on savait d'où allaient venir les pruneaux.
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Mise à jour du 25 février 2010: Christopher Dodd a réussi à entraîner le Sénat US et à bloquer la Volcker Rule, le réforme d'Obama qui devait interdire les banques de dépôts d'avoir des activités de spéculation sur les fonds propres.

24. août 2009

Il n'y a pas de reprise économique - Chute continue du Baltic Dry Index - La crise et l'Etat engraissent les banques



Partout vous pouvez lire et entendre, que ce soit venant de la bouche du club de Wall Street avec à sa tête Obama Geithner Bernanke, ou de la bouche du prince président français, des fadaises de ce genre: "green shoots are sprouting up all over the road, ways and side walks"

Le graphique de gauche montre que le commerce international est entrain de diminuer de moitié en un an malgré les trillions (1 trillion = 1000 milliards offerts aux banques). Ces trillions ne sont pas des mesures néo-keynésiennes, ils engraissent les systèmes bancaires et assimilés à la finance.

Il n'y a pas de Reprise économique. Il n'y a rien à attendre du G20 de Pittsburgh.







Vous avez sur le graphique de droite, mesurées en mois sur une base d'indice 100, les variations de la consommation aux USA lors des récessions depuis 1969. En pointillé vous avez la récession actuelle. Les USA continuent à perdre depuis  l'été 2008 entre 600.000 et 1.000.000 d'emplois par mois. La courbe rouge est celle de la crise DotCom Enron Worldcom qui avait donné lieu au krach boursier et à la récession les plus graves depuis 1929.





J'ai télécharge du Wall Street Journal ce second graphique à gauche qui montre que la réelle récession a commencé aux USA dès 2007. Nous avons la chute du nombre de créations d'entreprises la plus importante et la plus longue depuis 1990. Les années 2009 et 2010 seront encore pires malgré un léger rebond au dernier trimestre 2008. En réalité on voit que les problèmes d'instabilité commencent en 2006 pour mener à la chute. En 2006 commence à être révélée au public l'imminence de l'explosion de la bulle des subprimes.

Le Baltic Dry Index à droite est l'indice du coût du fret maritime. Les échanges maritimes transcontinentaux sont morts depuis un an ce qui veut dire que l'activité industrielle de la planète a vécu au ralenti, produit du stock, créé du chômage partiel, licencié en masse et généré des faillites en chaine d'entreprises. Dans le même temps les banques, elles-mêmes en faillite, se sont occupées d'elles-mêmes, de leurs actionnaires et à utiliser les aides publiques destinées à éponger leurs dettes et à les sortir du gouffre où elles se sont projetées avec leur management financier irresponsable, cupide et calqué sur le schéma généralisé Ponzi Madoff. L'effondrement du système ordolibéral a commencé en 2006. Le Baltic Dry Index avait connu une petite reprise au printemps 09, mais ceci était dû aux achats massifs par les chinois de matières premières, de minerais, etc.. mais pas de machines-outils... destinés au stockage pour les années futures. Les chinois ont aussi reconverti en zinc, en cuivre, en fer... une partie de leurs avoirs en dollar. On dit même que s'il y avait une nouvelle monnaie internationale, comme le Yuan Renminbi, elle pourrait être indexée sur un panier de matières premières. Ce stockage de la part des chinois est terminé et depuis juin 09 le BDI a de nouveau perdu 40%.







Le Baltic Dry Index continue à s'écrouler en Octobre 2009 (courbe en bleu) et le cours du pétrole augmente (courbe en rouge) ce qui force encore plus les cargos à rester au mouillage.











Le Baltic Dry Index (BDI, les 2 graphiques ci-dessus), qui avait perdu presque toute sa valeur, soit plus de 90%, rechute et a la forme inversée de dromadaire des bulles des dettes et leur explosion aux USA (graphique à gauche). Des centaines de milliers de navires restent à quai. Le coût du fret maritime ne couvre plus les coûts fixes. Quand les insolvabilités américaines (et britanniques) augmentent, le BDI chute. Les USA, mais aussi les pays industrialisés ne consomment plus et ne produisent plus, et les banques n'offrent plus de crédits aux particuliers et aux entreprises.





A l'est de Singapour le nombre de cargos ancrés dépasse toute la flotte des USA et du Royaume Uni réunis. Il s'agit de la plus grande concentration maritime de tous les temps. La photo satellite cliquable de cette région est stupéfiante. On parle de la ghost fleet of the recession, de la flotte fantôme. Ces cargos n'ont plus d'équipage ni de destination. Vous pouvez cliquer ensuite sur la carte marine de positionnement de tous les vaisseaux. A n'importe quel moment la position de chaque navire est connue. Ces deux photos de positionnement ne montrent qu'une toute petite partie de cette flotte fantôme. Vous pouvez comparer ces photos avec une image ancienne de la cote de Singapour de Google Maps. Vous y distinguez aisément la petite poignée de navires au mouillage en temps normal.

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Voici un autre tableau à droite publié par l'Institut allemand de Brème du Fret maritime et de logistique (ISL - Institut für Seeverkehrswirtschaft und Logistik). Il vous montre que l'indice du coût du fret maritime est toujours de 80% inférieur à sa valeur de janvier 2008 et continue à descendre. Ici il ne s'agit plus du Baltic Dry Index qui mesure le fret en général et plus particulièrement des matières premières, mais le fret des produits manufacturés. Ceci veut dire que non seulement le commerce international est mort depuis un an, mais que la production industrielle suit le même chemin. Les économistes qui ont le plus le sens de l'humour parlent de "reprise sans consommation". En réalité cette année a été mise à profit par les banques pour effectuer leur reprise en main de leurs propres affaires et des trillions d'aides gouvernementales issues de l'argent du contribuable passé, présent et futur. C'est aussi "une reprise sans emplois" (jobless recovery). 












Sur ce graphique à gauche vous voyez que la chute du commerce international est pire qu'en 1929. Base 100, évolution en mois.









Sur ce graphique à droite publié par la Fed' (banque centrale US) vous voyez l'indice du taux d'utilisation de l'appareil de production aux USA. Les commentaires sont inutiles. Obama a "sauvé" temporairement les banques; content de lui, il a renouvelé hier le mandat de Ben Bernanke de la Fed', mais l'économie américaine ne produit plus. Une telle reconduction est pathologique et témoigne de l'organisation suicidaire systémique compulsive des USA. Les américains préfèrent entrainer dans leur propre suicide la planète entière avec la Helikopter-Money. L'économie américaine est insolvable et ne peut assurer les commandes qui restent ou réorganiser la production et obtenir des crédits qui ne sont de toute façon plus offerts par les banques. Les clients, les fournisseurs, les banques sont insolvables. L'État américain est insolvable et crée la plus grande bulle Ponzi Madoff de tous les temps en fabriquant de la contrefaçon de monnaie sur la planche à billets de Paper Mill on the Potomak (Helikopter-Money, monnaie jetée du ciel par hélicoptère, créée par Helikopter-Ben dans la pure lignée d'Alan Greenspan). Pourtant Bernanke, comme Tim Geithner le Secrétaire d'État aux finances ancien Gouverneur de la Fed' de New York, a contribué à privatiser la création de la monnaie dans le seul intérêt de Wall Street et des Banques. Y a-til un Eliot Ness pour arrêter Obama? Obama ne s'est entouré que de ces grands acteurs prédateurs: lisez les faits et l'historique complet. Sachez aussi que la Fed', la banque centrale américaine est composée de 18 Fed' régionales dans lesquelles les banques sont actionnaires. Donc ce qui est vendu comme le paradigme de l'Indépendance de la Banque Centrale est une indépendance face aux représentants politiques élus. Cette réflexion est à poursuivre quand on analyse l'Indépendance de la BCE. Indépendance au nom de quoi? Au nom du G20 de Londres où les banques sont sorties victorieuses. Et au nom de Wall Street.


J'ai téléchargé ce matin, 21 Septembre 2009, deux tableaux de la Fed', la Banque Centrale américaine.



La Fed a beau jeter par hélicoptère des trillions de liquidités subites en $ dans le système bancaire (tableau de gauche, et de droite appréciez la pente verticale)...

 




...les banques ne prêtent plus et n'ont jamais constitué de toute leur histoire de telles réserves pour soigner leurs actionnaires avec la tax payer money (tableau à droite). Obama, Geithner, Bernanke, le club de Wall Street avec sous leurs ordres le Trésor US et la Federal Reserve sont dénommés sur des sites américains plus virulents des "partners in crime with the “TOO BIG TO FAIL” institutions". Les réserves des banques sont passées d'un montant voisin de "zéro" à presque 900 milliards de $. De 1960 à 2009 ces réserves étaient "voisines de zéro" ou de quelques %. Les banques sont, elles, le mieux placées pour être au courant du Global Meltdown à venir et font par avance les provisions avec l'argent du contribuable qu'elles ne rembourseront jamais.




N'attendez rien de "l'embellie boursière" des ces derniers mois que l'on appelle aussi couramment les "green shoots". Vous avez sur le graphique à gauche la courbe du Dow Jones, son point culminant supérieur, le krach boursier de 1929, l'augmentation de 61% qui a suivi en 1930 à cause du remixage des cartes des entreprises, et finalement le gouffre de 1933. Le Dow Jones n'avait retrouvé son niveau qu'en 1953.

La-dite reprise des activités des banques est due à un remixage des cartes des entreprises qui font faillite, dont certains actifs pas trop pourris ou sains sont absorbés par d'autres entreprises. Le casino mondial est encore plus féroce et juteux qu'avant le 15 IX 2008 dans ces activités de réorganisation du capitalisme planétaire et les banques font des bénéfices sur ces transactions d'investmentbanking, dont la Deutsche Bank.

Depuis septembre 2008, 18000 milliards de $ d'argent public ont été injectés dans le système bancaire, soit 30% du PIB mondial, pour rembourser ses dettes et éponger ses "positions toxiques". Grâce au plus énorme réservoir de liquidités, celui des contribuables et de deux générations futures, destiné à "recapitaliser" le système bancaire, les banques ont décuplé leurs bénéfices, bien qu'elles soient globalement en faillite si l'on avait conservé les normes comptables "prudentielles" d'avant septembre 2008 (IAS, IFRS, Bâle II) alors que les dettes, les positions toxiques, les CDS et les CDO n'étaient pas "retirés" des bilans comme l'autorisent les législateurs américains et européens depuis 11 mois. Le Législateur autorise donc la criminalité financière, la falsification des bilans... avant la découverte de la réalité par les médias et les peuples.

Vous avez à gauche le graphique de l'historique de la dette américaine qui atteint son record absolu en 2009 avec 370% du PIB. Cette ne sera jamais remboursable, même une croissance annuelle du PIB à deux chiffres n'y parviendrait pas. Vous pouvez consulter en temps réel l'Horloge de la dette américaine.

Pour délester le système bancaire de ses dettes, les gouvernements ont fait exploser leur déficit budgétaire et doivent émettre des Titres, des  Bons du Trésors, des T Bonds, des Gilts ou... le "Grand Emprunt" de NS qui sont mis sur le marché financier et négociés par... les banques qui s'enrichissent par cette activité qui est devenue leur activité centrale. Le serpent mortel se suce la queue et s'enrichit grâce à ses dettes. En Europe, on abandonne, sans vision à long terme et sans contrepartie, les critères de Maastricht dont la stricte observance a coûté depuis 10 ans des millions d'emplois en ne mettant en œuvre qu'une politique de "Stabilité" et en oubliant la "Croissance" (voir Nairu sur mon site), bien que le Pacte de Stabilité et de Croissance (Maastricht) comporte ces deux objectifs. Comme la Sovereign debt, la dette publique augmente, les agences de notation dégradent la bonne-foi de ces États de la Providence bancaire en rétrogradant ou en menaçant de rétrograder leur ratio de solvabilité. Du AAA ils passent à AA, etc... Les gouvernements de ces États salvateurs de l'élite financière doivent alors augmenter les taux d'intérêts qu'ils promettent sur les Bons du Trésor (voir "spreads" sur mon site) et qu'ils devront payer aux banques quand ces Bons seront à maturité (à leur échéance: 3 mois, 1 ans, 3 ans, 5 ans, 10 ans, 30 ans, etc...). C'est une situation de win-win-win offerte aux banques par le peuple... oppressé. Boums. La politique, c'est l'art du réel à savoir, celui de faire passer d'une classe à une autre savoirs, pouvoirs et richesses. Les ouvriers et employés ne sont pas représentés en politique. Et les partis de gauche ne s'en intéressent pas, car alors il faudrait se battre pour des campagnes électorales. La mièvrerie leur suffit, rappelons-nous de la campagne absente des européennes de juin 09, regardons la campagne actuelle des législatives en Allemagne, souvenons-nous de la campagne de Jospin sur la sécurité. En politique, une croquette bien choisie suffit.

Comme l'émission des Bons du Trésor destiné à financer la dette publique, l'émission des obligations a explosé pour financer les emprunts des entreprises qui ne trouvent plus de fonds dans cette situation de "credit crunch", la raréfaction du crédit. Pour les seules entreprises non financières la vente de nouvelles obligations a dépassé en Europe 318 milliards de $ pour les six premiers mois de l'année 2009, ce qui est une augmentation de 50% par rapport à la moyenne de ces trois dernières années. En effet "dans le contexte actuel", les banques refusent les crédits aux entreprises, qui doivent alors émettre des obligations (titres de créance représentatif d'un emprunt) à des taux plus élevés, qu'ils devront aussi payer le jour de la maturité de ces obligations. Ces obligations sont mises sur le marché financier et négociés par... les banques qui s'enrichissent par cette activité. La crise apporte une situation de win-win-win-win aux banques qui sont grondées par le prince-président français qui se prépare déjà à s'agenouiller devant le britannique Gordon Brown qui est contre toute forme de régulation bancaire. Ce win-win-win-win est tellement juteux que les banques promettent de nouveau des taux de rendements très élevés ou à deux chiffres. Les banques islandaises promettent de nouveau des rendements de 25% comme la Deutsche Bank dirigée par Joseph Ackermann qui vient même de fêter son 60ème anniversaire... dans la chancellerie d'Angela Merckel, alors que cette banque est la most leveraged d'Europe, soit celle qui a le moins de fonds propres et qui représente un risque systémique majeur le plus élevé. L'État islandais a contracté un emprunt... auprès du Royaume-Uni et des Pays-Bas... pour rembourser les pertes des déposants britanniques et néerlandais. Ces deux États remboursent directement à leurs ressortissants leur argent perdu dans les banques islandaises, déposé pourtant par pure cupidité en sans la moindre observation des réalités du management d'entreprise et de l'économie de marché.

L'État de la Providence bancaire, l'État sous sa forme actuelle, est devenu un danger systémique pour les peuples.
La Raison d'État appartient à qui?

Quand les agences de notation auront le courage de retirer le triple AAA aux USA et au Royaume Uni, nous seront très proches de la vérité. Il faudra prendre des calmants ou lancer une peur planétaire comme celle de la pandémie de la fièvre du cochon H1N1 pour occuper le cerveau reptilien, qui sera afféré à assurer la survie de l'individu et de l'espèce. Un zeste de taxe carbone là-dessus et hop, la France se bavardera d'elle-même. Les banques ne se laisseront pas vacciner et "iront voir ailleurs"... c'est à dire se délocaliser dans des paradis irlandais ou londonien. Telle est leur menace publique. Le trader a besoin de son bonus, comme le citoyen a besoin de sa piqure. Le premier ne peut pas vivre sans, le second ne peut pas mourir sans. Telle est la raison d'État.

C'est une belle conclusion, mais elle est inutile. Depuis janvier 09 les grandes banques ont directement augmenté les salaires des élites de la finance. En 2009 les salaires de tout le système bancaire ont augmenté de... 20 à 30%, en sachant que la madone des cabinets reste en situation précaire et que le guichetier ne voit pas verser son 14ème mois. Le bavardage sur les bonus est un acte de mauvaise foi qui va occuper le cerveau reptilien du prince-président et de ses sujets. Parce que l'État est réellement plombé pour soutenir le système financier, le désengagement de l'État des services publics et la privatisation des systèmes de sécurité sociale et de retraite, conformément à l'AGCS, sont fortement appuyés, poursuivis, réactivés par les gouvernements et soutenus par les partis politique, voire les syndicats qui grommellent.

Le G20 de Londres de 2008 n'a jamais été suivi dans les faits des mesures annoncées, autrement que par du bavardage et quelques coup de patte cosmétique. Au lieu de réduire la taille des banques devenues des risques systémiques devant être recapitalisés par l'État, les gouvernement poussent et aident les banques à se concentrer (Graphique animé à gauche). Au USA les mêmes erreurs qui ont généré la bulle immobilière sont reconduites avec les plans gouvernementaux et la moindre des velléités de régulation est déniée. Ainsi c'est de nouveau par centaines de milliards de $ que les instituts de crédits hypothécaires, la Federal Housing Administration (FHA) et la Ginnie Mae, accordent aux débiteurs NINJA (no income no job no asset, sans revenus sans emploi et sans garanties bancaires) des crédits... pour construire des maisons individuelles. Souvenez-vous de la Freddie Mac et de la Fannie Mae, qui ont fait faillite en octobre 2008, et qui sont régulièrement recapitalisées par les différents plans gouvernementaux américains du nom de TARP, TALF, PPIP, etc... Ginnie Mae et FHA émettent des titrisations  adossées sur des paquets de crédits hypothécaires (CDS et CDO). C'est ce greed, cette cupidité, cette pratique qui a pourtant amené la-dite Crise qui est payée par les peuples. Obama n'a aucun pouvoir pour réguler et imposer au système bancaire une augmentation conséquente des fonds propres qui les rendent plus sûre en cas de défaillance de leurs emprunteurs. D'un côté des millions d'américains sont jetés à la rue et des millions de maisons individuelles sont saisies par les huissiers, voire immédiatement détruites - car ceci revient moins cher aux banques que d'entretenir un parc immobilier dont personne ne veut - et d'un autre côté on recrée la même bulle immobilière à crédit et au-dessus des moyens des emprunteurs. Obama n'est qu'une marionnette qui a été élue pour faire éponger les dettes et les positions toxiques par le Trésor Public et la monnaie de contrefaçon de la planche à billet (quantitative easing ou helikopter-money). C'est un faible. Saura-t-il, au moment d'un soulèvement social généralisé, résister à la tentation totalitaire, ou sera-t-il le 1er dictateur noir américain? Cette question je la pose depuis plus d'un an sur mon site. Saura-t-il résister aux militaires ou va-til s'éliminer lui-même proprement pour ne pas avoir à assumer un régime totalisé? Avez-vous remarqué, en haut de ce billet, sur le 2ème graphique intitulé "Crise du Système des risques - Crise des insolvabilités" que le dromadaire a 3 bosses? Cette petite bosse à droite est entrain de gonfler abruptement et aura la même taille que les autres.

Le gouvernement américain soutient et garantit directement ou indirectement les 19 grandes banques américaines avec des trillions de $ (1000 = 1 trillion) ou avec la falsification de bilan accordée par le-dit Stress-Test. La Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) est l'administration fédérale américaine qui garantit les autres banques faillitaires et qui administre leur liquidation. La FDIC est aussi une administration qui collecte des données sur la situation économique des USA et qui établit des statistiques et des prospectives. Pour l'année 2009, 98 banques ont déjà fait faillite. Entre 900 et 2000 vont encore faire faillite avant la fin de l'année 2010. Vous avez ci-dessus à droite un tableau cliquable édité par la FDIC et qui montre la situation de ces autres banques. Les banques cotées F dans la colonne rouge à droite vont disparaitre. Les banques dans la colonnes B à D sont en difficulté. Le nombre des banques cotées A+ diminue. Vous pouvez trouver la liste des banques américaines qui ont fait faillite depuis 2000, mais comparez les années 2009/08 avec les années précédentes. Tout le tableau est quasiment occupé par les années 2009-08. Vous avez un tout petit pic pour la crise DotCom Enron Worldcom des années 2000-01. La crise DotCom était déjà passée dans l'histoire comme le crash le plus important depuis 1929. Les superlatifs s'accumulent: le déficit budgétaire américain est maintenant le plus important de toute l'Histoire des USA, et tout ceci pour renflouer les banques, les fiducies, les assurances, les filiales financières des 3 constructeurs d'automobiles Chrysler, Ford, GM, etc.

Les pertes à venir des banques faillitaires ou qui seront fusionnées avec d'autres en apportant avec elles des positions toxiques, sont estimées à plus de 1000 milliards de $. Pour couvrir ces pertes supplémentaires le club de Wall Street, avec à sa tête Obama Geithner Bernanke, devra encore inventer de la monnaie de contrefaçon imprimée à Paper Mill on the Potomak. La FDIC est déjà elle-même en situation de faillite technique. Pour assurer les pertes des déposants des banques en faillite, elle fait payer à tout le système bancaire une taxe. Elle peut emprunter en cas d'urgence 100 milliards de $ et sera autorisée à emprunter sur les marchés financiers 500 milliards en 2010. Mais les banques ne prêtent plus entre elles-mêmes, ce que l'on peut vérifier avec le taux LIBOR très élevé (voir dans mon site LIBOR et EURIBOR). La Loi américaine et tout simplement la loi du marché imposent à la FDIC de rembourser les fonds empruntés. Rappelons-nous que la FDIC avait à emprunter 15 milliards de $ il y a 20 ans lors de la Crise de l'épargne et des crédits (saving and loan crisis). La FDIC est toujours entrain de rembourser sur 30 ans ces fonds empruntés. Ne trouvant plus assez de fonds sur les marchés financiers, la FDIC touche des Bons du Trésor américain (T-Bonds) qu'elle revend. Ces Bons du Trésor US sont de la monnaie de contrefaçon imprimée par le Secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, et Bernanke, Gouverneur de la Fed', Banque Centrale américaine. Geithner, Obama, Bernanke sont synonymes de Madoff Ponzi. Les dernières crises économiques américaines sont toutes des Crises de l'Épargne et des Crédits d'un peuple qui vit au-dessus de ses moyens et qui fait financer sa pauvreté avec des outils préhistoriques comme les Bons du Trésor américains, ou des outils modernes comme les produits financiers dérivés comme les CDS, les CDO, les BMS, les OTC, qui ne sont que des véhicules destinés à reporter à plus tard le paiement des emprunts contractés dans le réseau bancaire ou le réseau du shadow banking.

Obama, Geithner, Bernanke, le club de Wall Street avec sous leurs ordres le Trésor US et la Federal Reserve sont dénommés sur des sites américains plus virulents des "partners in crime with the “TOO BIG TO FAIL” institutions". Mais pour ces sites, l'objectif est de critiquer l'administration Obama qui est en collusion avec des "RADICAL socialist and communist party affiliations and backgrounds". Ces sites en profitent pour discréditer toute régulation, tout contrôle de l'État, pour torpiller la Réforme d'Obama sur une Sécurité Sociale, et pour promouvoir la libre entreprise. Leur critique sur ce club de Wall Street ne rejoignent donc pas les miennes. Il sera intéressant de voir si leur idéologie exacerbée de la libre entreprise, malgré la Crise économique la plus grave de toute l'humanité, traversera l'Atlantique. Depuis avril 2008 j'écris sur mon site que nous avons déjà dépassé en gravité la crise de 1929.

D'ici quelques mois on parlera des 200 ans des USA comme d'une expérience ratée du libéralisme inspiré de la "Conquête de l'Ouest" du "Nouveau Monde" et qui a suivi avec un billet aller-retour la route du rêve américain: du plongeur au millionnaire avec en fin de processus incarcération en prison, protectionnisme et guerre. Y a-t-il un Eliot Ness pour arrêter Obama, Geithner, Bernanke, conspirateurs du Stress test des 19 plus grandes banques américaines? Vous avez un site américain qui s'appelle Bank-Implode-o-Meter où vous pouvez suivre au jour le jour les faillites des banques. Le banner de ce site montre par le dessus un champignon atomique à la place de la lettre O.

Pour vous démontrer d'une autre manière qu'il n'y a pas de reprise économique, voici le graphique de la contraction des crédits bancaires aux USA. En Europe la situation est la même. L'administration Obama a catapulté 3 trillions de $ (3000 milliards $) dans le système bancaire, mais les banques ne prêtent plus. Ces 3000 milliards de $ sont allés à Wall Street, mais pas à Main Street c'est à dire dans l'économie réelle. Obama a été élu pour préserver la libre entreprise et non pas pour réformer la société américaine. Il est donc un Président totalement à la hauteur des espérances de ses électeurs, il injecte de l'argent dans le capital même pourri. Obama est un bon américain, un excellent cow-boy, nothing else. Il n'y a rien à attendre du G20 de Pittsburgh.




Je viens de télécharger de la Fed de Philadelphie la situation de "recovery" présumée à la fin du mois d'août 2009. Il s'agit des State Coincident Indexes publiés chaque mois et qui montrent à chaque fois l'évolution sur 3 mois. Plus la couleur des États américains vire au rouge foncé, plus ils sont en récession. 40 États fédéraux américains sur 50 sont en récession. Vous ne mettrez pas en doute les statistiques officielles de la Fed?

Obama a dit sur CNN: "We can't go back to an era where the Chinese or the Germans or other countries just are selling everything to us, we're taking out a bunch of credit card debt or home equity loans, but we're not selling them anything." Obama et Gordon Brown veulent faire du déséquilibre de la balance commerciale de leurs pays le point central du G20 de Pittsburgh. Selon Obama: "Nous ne pouvons retourner dans l'ère où les chinois et les allemands nous vendent tout alors que de notre côté nous accumulons des montagnes de dettes au travers des cartes de crédit et des crédits hypothécaires et nous ne vendons rien.Vous voyez la duplicité d'Obama: d'un côté il a créé la plus grosse bulle de dettes de toute l'histoire des USA avec la helikopter-money de Paper Mill on the Potomak, avec les émissions massives de T-Bonds (Bons du Trésor) et avec les successions de Plans TARP, TALF, PPIP et d'un autre côté il aspire de tous ses vœux au protectionnisme en montrant du doigt deux pays. Si la Chine créé du PIB avec du dumping social et écologique face aux critères internationaux, les ouvriers allemands gagnent le double des ouvriers français et ont des conventions collectives très intéressantes face aux critères internationaux. Selon les anglais le FMI doit prescrire des règles aux pays trop fortement exportateurs afin qu'ils éliminent le déséquilibre. Obama voudrait créer l'Axe du Bien contre les pays qui travaillent, produisent du réel et exportent (voilà le nouvel ennemi qui remplace Ben Laden), les américains se cherchent une nouvelle guerre pour renforcer le $. Obama a été élu pour maintenir le fantasme américain et non pas pour faire des réformes. Tant que les américains ont pu tirer profit de l'Organisation Mondiale du (libre) Commerce (OMC), tout en le contournant eux-mêmes, ils ont imposé leur vision du monde. L'OMC, à la méthode américaine, ne fonctionne plus, ils trouveront en face d'eux cette fois-ci les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) et l'Europe si cacahuète Barroso le décide. Mais il ne le décidera pas, car les APE (Accords de Partenariat Économique) sont encore plus violents contre les Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et les PED (Pays en Développement).

En septembre 2009, après les élections législatives allemandes, il y aura la fin du moratoire patronal, un pacte avec le gouvernement de la Chancelière Merkel, et les chômages partiels se transformeront en licenciements. Ce pacte est soutenu par un programme gouvernemental qui finance le travail partiel. La récession allemande du PIB est de 6%. Les chiffres français ne sont pas connus à cause de la censure impériale.

14. juin 2009

G192: effondrement du $ ou consécration de la nouvelle idéologie du G8 de Lecce: Relance des Green Shoots ?

Entre des mascarades organisées aux G20 de Washington et de Londres, au G8 de Lecce et au G192 de New York à l'ONU, qui ne sert à rien, il faut continuer à former son esprit politique. Avant que vous ne partiez en vacance, les médias et les politiques vous disent que la relance est arrivée, le fond est atteint, que vous pouvez aller sur la plage une sucette rafraichissante à la main. On vous a administré le suppositoire permanent. On à eu chaud depuis le 15 IX 08. L'été 09 sera radieux. Sans le sou, mais radieux.

Nous nous attendons en réalité à l'effondrement du système monétaire international, que toutes les manipulations légales des normes comptables ne pourront plus cacher.

Avant de commencer cet article je porte votre attention sur la propagande de plus en plus appuyée sur le "il faut continuer le rythme des réformes" du Président français en poste. Par ces discours répétés, pinocchio essaye de vous faire penser que la crise financières actuelle du système ordolibéral provient des dépenses des services publics, du "Public Sector black hole" (Trou noir du secteur public). Dans la même phrase pinocchio annonce par exemple la suppression de 16.000 postes dans l'enseignement, dont les Assistants de Vie, qui sont des aides aux élèves handicapés scolarisés. Souvenez-vous l'année dernière, le PM Fillion avait dit "l'État français est en faillite", avait refusé des dépenses supplémentaires sociales, mais un plan de sauvetage des banques faillitaires de 500 milliards a été accordé à l'automne 2008. Avec Jospin qui a privatisé les services publics dans le cadre de l'AGCS, le Président NS, va entrer dans l'histoire comme celui qui a cassé l'État au profit de l'État Providence bancaire.





Graphique à droite
:
De la Grande Dépression des années 30'
à la Seconde Dépression des années 10'









Officiellement la crise de 2008 à 2019...  a commencé avec les subprime, les crédits hypothécaires risqués accordés au ménages NINJA, No Income No Job No Assets (sans revenus, sans emplois et sans bonités bancaires). La crise va à présent connaître son effet de levier avec la catégorie de prêts intitulée Alt-A. Cette catégorie est située entre le subprime risqué et le prime sûr, accordé au demandeur qui n'a pas connu des incidents de paiement par le passé. Aux USA l’emprunteur n’a pas à donner d'informations sur ses revenus. Avec la récession économique et la chute du marché immobilier, ces emprunteurs ont aussi des problèmes pour rembourser leurs prêts. Selon l'agence de notation S&P, le taux de défaut sur les prêts Alt-A titrisés, c’est-à-dire les crédits Alt-A revendus sous forme de titres financiers Residential Mortgage Backed-Securities (RMBS) à d’autres investisseurs, a atteint 10% en février 2009, en hausse de 14% par rapport à janvier. Selon Ben Bernanke, Gouverneur de la Fed' "le niveau élevé des défauts de remboursement et des saisies immobilières n'est pas limité au subprime". Les prêts Alt-A vont engendrer le même désastre que les subprimes. Le scénario est rodé: dégradation de la notation de ces prêts et de leurs titrisations RMBS, dévalorisation de ces titres, dépréciation des portefeuilles détenus par les banques, et nouvelles pertes gigantesques des établissements financiers, faillites des banques et des assurances, bail out à répétitions et TARP-2, TALF-2, PPIP-2, etc... Sur les 2 graphiques cliquables vous voyez 1) la fin de l'éclatement de la bulle des subprimes, 2) le début de l'éclatement de la bulle des Alt-A. La crise a bien mérité son nom: Crise du système du risque. L'objectif de la politique économique a donc bien été de compresser les salaires vers le bas pour réduire les coûts de production et d'augmenter les crédits pour continuer à vendre et à vendre encore plus. Il parait que l'on appelle ceci le capitalisme.


Nous ne sommes pas dans une "crise de liquidités" mais dans une crise d'insolvabilité. Les USA, le Royaume-Uni, l'Irlande sont insolvables en tant qu'État, mais à l'intérieur de ces États le système bancaire et d'assurance est insolvable, les entreprises automobiles et leurs fournisseurs sont insolvables (pour les USA), les ménages endettés par des investissements immobiliers sont insolvables, etc... A la banqueroute d'État s'ajoutent toutes autres formes de banqueroute. Graphique à gauche: toutes les bulles de crédits irrécouvrables qui sont entrain d'éclater, éhelles en trillion = 1000 milliards.

Entourés en rouge
, ce sont les subprimes. Au-dessus vous avez les autres défauts sur les prêts: commerce et industrie, les Alt-A, l'immobilier industriel, les prêts hypothécaires Prime qui étaient réputés encore plus solvables que les Alt-A qui étaient réputés être encore plus solvables que les subprimes.







La plus grosse bulle de ce graphique ci-dessus est celle des prêts hypothécaires classés "Prime" parce que les emprunteurs étaient réputés être solvables avant le début de la crise. Cette bulle des futurs défaut de remboursement s'élève à 4500 milliards de §. Le déficit budgétaire des USA s'élève en réalité avec les différents plans de sauvetage (TARP, TALF, PPIP, etc...)  à 15000 milliards et sera de 30000 milliards à la fin de 2009. Cette déficit est irrécouvrable (Graphique à droite). L'automne 2009 sera chaotique. Les prévisions pour les années 2010 et suivantes sont fantaisistes.

Les faillites de la Bank of Scotland, de AIG et de GM sont en 6 mois les plus grandes faillites de toute l'histoire de l'économie mondiale.

Ce système du risque a cassé l'économie réelle. Il parait que l'on veuille réparer. Mais réparer quoi? Réparer ou cacher?


Les autorités comme la FASB (Financial Accounting Standards Board, autorité américaine) et IASB (Bureau des standards comptables internationaux et qui contrôle les normes IFRS) autorisent depuis septembre 2008 "d'assouplir", pour les USA et le reste du monde, les normes bilanaires pour que les créances illiquides et les positions toxiques et pourries n'agissent plus tellement comme un effet de levier sur les pertes. L'objectif est encore plus qu'avant de faire croire que la Valeur a encore de la valeur, que les actions et les assets des institutions bancaires systémiques de spéculation et de placement ont encore de la valeur, et qu'elle va en reprendre.

Le débat ne se pose même pas en terme voilés, et l'on se pose la question "si le mark to market, la valeur au jour le jour des actions par rapport au marché, n'a pas induit un effet multiplicateur qui a précipité la chute" qui a commencé avec sa partie vue par les médias, par la chute des subprimes en 2007. Avec une telle affirmation sur la norme comptable prudentielle définie par le Comité de Bâle dans Bâle 2, on occulte en même temps que l'activité économique décline fortement à partir de 2006 (tableaux ci-dessus et à droite), et que de 2007 à 2008 nous sommes déjà dans une situation de stagflation avec chute de l'activité économique et une très forte inflation des matières premières. Pour une fois les médias étaient aussi très clairs à l'époque, lors de la crise du pain et de la faim: ils disaient "que les spéculateurs n'avaient plus confiance en leurs subprimes ou autres d'objets de spéculation", ils se sont alors jetés sur les immédiatetés très sensibles à la spéculation: les futures, qui sont des contrats à terme touchant le produit dérivé financier comme le soja ou la tonne de blé, etc...


Les G20, G8 qui ne sont pas des organes internationaux et qui ne relèvent pas du droit international, ne sont pas des lieux où l'on réfléchit sur le système économique et monétaire, encore moins sur les systèmes socio-économiques tant qu'ils ne sont pas des freins à la maximisation de la Valeur des banques, le G20 de Londres du 2 avril est l'exemple type de la Victoire des banques au milieu d'un club de décideurs centré sur le Club de Paris (G7).

Personne ne vous dit que la crise a commencé en 2006. Je vous l'écris depuis septembre 2008, mais aussi depuis avril 2008, qu'avec tous ces Plans, un faux médicament est administré au faux malade suite à un faux diagnostique. Pire, vous verrez dans un § suivant de cet article, la crise est amplifiée avec les mêmes mesures perverses et économicides qui l'ont déclenchée.

Il n'y a pas de green shoot, de bull market (marché haussier à la bourse), pas de relance. Après le krach de 29, les actions avaient aussi augmenté de 150% avant la Grande Dépression des années 30' (Graphique à droite). Les premiers indices d'une relance, dont a parlé le G8 de Lecce ne se basent que sur la hausse à la bourse de ces 13 dernières semaines qui fait suite au krach de l'automne et de l'hiver 2008. Dans l'économie réelle, celle où il y a un travail humain réalisé, il n'y a rien à signaler d'autre que du chômage en très forte hausse ( de 500000 à 600000 emplois par mois sur les 10 derniers mois aux USA) et de la baisse des commandes, des activités et des prêts octroyés aux entreprises comme aux consommateurs.

Il n'y a pas de green shoot aux USA. La capacité industrielle a retrouvé le niveau de 2002, le taux d'utilisation de ces capacités a retrouvé le niveau de 1967, le taux d'endettement des entreprises américaines non-financières a atteint un record depuis 1952, date à laquelle cette dernière donnée statistique a été collectée pour la 1ère fois. Les investissements privés ont retrouvé le niveau de 1947. Depuis septembre 08 nous savons que les deux prochaines générations sont sacrifiées et vont payer et que les papy boomers devront travailler... jusqu'à 75 ans.

Si vous avez toujours envie de croire que les USA sont sur la voie de la relance, vous pouvez consulter online le rapport de la FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation, définition sur Wiki) qui est une agence indépendante dont la mission est de préserver et de favoriser la confiance populaire dans le système financier des États-Unis en assurant les dépôts des particuliers dans les banques et les institutions d'épargne et en limitant l'effet de la faillite d'une institution financière sur l'économie et le système financier. Suite à la crise financière de 2008, son rôle s'est substantiellement modifié: elle a décidé d'assurer en partie les dettes des institutions financières américaines. Le rapport "Summer 2009" (Été 2009) révèle que 13900 milliards de $ en argent ou en dettes publics servent à soutenir les instituts bancaires pour qu'ils absorbent leurs propres pertes plus facilement.

Je vous entretiens régulièrement sur mon site depuis septembre 08 au sujet de l'assouplissement des Normes prudentielles comptables IFRS et Bâle 2. On vous raconte que les 19 grandes banques américaines malades et testées par le Stress Test du duo mafieux Obama/Geithner remboursent déjà les aides de sauvetage dites Bail Out accordées par le Trésor US dans les Plans TARP. C'est vrai, 10 des 19 plus grandes banques américaines ont rendu 68 milliards de $ sur les 199 milliards versés dans le cadre du Plan TARP d'octobre 08 à 600 banques des USA. Les comptabilités sont manipulées, les pertes n'apparaissent plus trop... en ce moment. Et la partie du TARP qui est remboursée d'un côté est redonnée aux banques avec le plan PPIP qui permet à la Fed' de racheter les créances pourries des banques.

On fait croire que la Valeur a de nouveau de la valeur. Les banques n'accordent pourtant toujours pas de prêts et se refont une santé de leur "balance sheet" avec la taxpayer money et le rachat par la Fed des créances pourries. Pour cette année 2009, 52 banques américaines ont déjà fait faillite (voir en temps réel les nouvelles banques qui font faillite). Le Los Angeles Times ne s'y trompe pas: "Just because 10 banks are repaying TARP and appear to be off government oversight doesn't mean the financial system is cured. [...] Simon Johnson, a professor at MIT Sloan School of Management, said the move by the 10 banks seeking to repay federal bailout money does signal 'a restoration of their ability to raise capital,' which is a crucially important development in the financial recovery." Ces banques estiment surtout qu'il leur coûterait moins cher de rendre au Trésor US cet argent du TARP plutôt que de se soumettre à des exigences de régulation et de réduction du salaire de leurs top managers. Pour ces banques le bail out, même en contrepartie d'exigences non obligatoires de la part des autorités publiques est "une ingérence de l'État dans la concurrence libre et non faussée des marchés".

Pour ces banques, il est aussi plus avantageux d'emprunter à taux zéro des liquidités auprès de la Fed' et d'appliquer entre elles le taux d'% Libor interbancaire élevé. Ces 10 banques ont obtenu l'autorisation de rembourser les aides TARP de la Fed'. Pour donner cette autorisation la Fed' a étudié si ces banques pourraient accorder des crédits après leurs remboursements... ce qui pour l'instant n'est pas le cas. Ces banques font leur chiffre d'affaire en ce moment en négociant les Bons du Trésor américain (T-Bonds) qui sont le dernier refuge des spéculateurs. Ces banques ne font pas de bénéfice, et encore moins dans le cadre de l'économie dite réelle. Elles contribuent à assécher les marchés des liquidités.

Le Plan d'Obama de reprise en main du contrôle des marchés financiers consiste en... un renforcement des pouvoirs de la Fed' qui est responsable de la crise avec son lobbying conduit auprès du Congrès. La Fed' et la création monétaire ont été privatisées en portant à son paroxysme le principe de "l'Indépendance de la Banque Centrale" américaine... mais qui est asservie à Wall Street. La Réforme de la Supervision et du Contrôle des marchés financiers annoncée hier par Obama ne revient pas sur cette confiscation de la banque centrale américaine par Wall Street. Obama-ci, Obama-là, Obama n'a pas de pouvoir face aux banques et à Wall Street. Obama ne sert qu'à réaliser le transfert de richesses (argent public, impression de monnaie, monétisation de la dette des banques compensée par l'émission de Bons du Trésor) en direction des banques et au détriment des contribuables, des générations futures et de l'État.

Ces 68 milliards remboursés par des grandes banques américaines ne sont qu'une goutte d'eau. Les plans de sauvetage ou de rachat des assets pourris ont déjà coûté aux USA 13900 milliards de $ et coûteront 30000 milliards de $ à la fin de 2009. Jusqu'à présent aucun effet de relance économique n'a été enregistré en dehors d'un regain de spéculation sur 13 semaines consécutives à la bourse de Wall Street. On parle du jobless recovery, de la relance sans l'emploi, même de la recoveryless recovery. Le seul green-shoot a été enregistré aux USA à Wall Street, mais il est un prétexte pour une euphorie mondiale orchestrée. Une telle irresponsabilité fiscale des USA va entraîner l'hyperinflation, un Weimar 2.


Le Baltic Dry Index s'était un peu envolé ces dernières semaines à cause des importations massives par les chinois qui convertissent leurs $ en minerai de tout genre. Le Baltic Dry Index, qui représente le fret maritime, avait chuté de 90% de juin à décembre 2008 (graphiques cliquables ci-dessus à gauche et à droite). Il est l'indice précurseur qui indique quelques mois à l'avance la reprise ou la récession. Il l'indique à l'avance à cause de l'élasticité ou de l'inertie des stocks. Il est plus sûr que le Dow Jones ou le Nasdaq. Le 3 juin 09 le Baltic Dry Index s'est totalement effondré et a perdu en plus 20% par rapport à son niveau existant avant le run chinois sur les minerais de la planète.

Hier la Britsh Airways a demandé à tous son personnel naviguant et à terre de renoncer à être payé une semaine chaque mois, ou d'abandonner immédiatement un mois de salaire cet été 2009. Par exemple, la moitié nord du Royaume-Uni était reliée à l'Islande, les Iles Féroé, la Norvège, la Suède et le Danemark par 15 lignes régulières de ferry en 2008. Depuis janvier 09, il n'y avait plus qu'une seule ligne entre Newcastle et Stavanger en Norvège. Depuis la semaine dernière (11 juin 09) cette ligne n'est plus desservie. Le Royaume-Uni n'a jamais été aussi isolé des voies maritimes que cette année. Même les cargos de fret ne partent de Scrabster-Thurso ou de Bergen que s'ils sont pleins après avoir attendu à quai quelques semaines. D'après Bloomberg le Baltic Dry Index run aground (s'est échoué). Il est voisin de Zéro. Pour les plus vigilants, les origines de la récession remontent à... 2006.

Contre cette lutte idéologique de la relance (green-shoot), même le G192 n'y pourra rien. Il faudra continuer à observer le BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) qui lance d'autres opérations destinées à contourner la Dollar Addiction et le FMI, et à fonder le Nouveau Système Monétaire International. Il n'y a donc pas lieu de parler du G8 de Lecce qui veut "un retour rapide au Status quo ante", la situation d'avant. Je ne comprends pas le sens d'un tel Communiqué, puisque les membres du G8 ont déclenché la plus grosse des bulles de l'histoire avec leurs dizaines de milliers de milliards injectés en monnaie de contrefaçon (planche à billet, quantitative easing) ou en creative easing (rachat de dettes pourries et dissimulation ultérieure de celles-ci). Le déclencheur de la bulle des subprimes, CDS, CDO a été le duo Bush/Greenspan en tête. Si leur bulle avait officiellement comme objectif de permettre à tous l'achat d'une maison, la bulle Obama/Geithner/Bernanke n'a comme but que le sauvetage des banques par la collectivisation de leurs pertes. Rarement il n'a été procédé dans l'histoire à un tel transfert de richesses (l'argent public) en direction d'intérêts privés (les banques et leurs actionnaires). Il reste toujours les 68000 milliards de la bulle des CDS/CDO dont l'éclatement est retardé par les manipulations comptables légales qui cachent les pertes. Les CDS/CDO sont des produits dérivés financiers négociés en de hors de la bourse par des entreprises avec l'intermédiaire des banques. Mais les banques ne sont pas tenues de les faire figurer dans leurs bilans, puisque ces CDS/CDO sont des contrats de gré à gré. Nous avons donc un shadow banking qui a contourné le système bancaire légal, transparent et pouvant être surveillé et contrôlé par les administrations régulatrices.

Depuis septembre 08 je vous ai offert 103 articles de fond souvent très longs qui font partie de mon travail de recherche et d'investigation. Je consacre au moins deux heures par jour à consulter une trentaine de sites en allemand, anglais britannique et américain et en français métropolitain et suisse ou international. La rédaction et la traduction dans les trois langues font partie de mon travail qui ressort en enseignement sous forme de polycopiés en Master 2 et Master Grande École. Autant dire que je suis assis sur une chaise musicale et on se charge bien de me le prouver. Je m'évertue à dire que "si Stiglitz le dit, je peux aussi le dire". Ceci ne suffit pas comme argument, et l'idéologie est beaucoup plus puissante maintenant qu'avant le 15 IX et que lors de ces deux décades perdues qui ont suivi la chute du Mur. Depuis 1990 je suis passé au IIIème millénaire, dans la Gauche décomplexée qui n'a pas besoin de Marx ou de "Révolutions" pour être. C'est simple d'être à Gauche et ça ne donne pas des boutons. Mais ceci demande énormément d'énergie, surtout depuis le 15 IX où l'idéologie est devenue tribale et fait des bonds entre des allégeances utiles et adhoc à des dominants détenteurs de pouvoirs. Depuis Largo Desolato de Václav Havel et Minetti de Thomas Bernhard, sont apparus à l'ouest à partir du 15 IX 08 des bassidjis de la bonne morale politique économique; ces voltigeurs sont là, veillent et nuisent. Pas qu'à Téhéran. En prévision de ce qui allait nous arriver, j'avais mis en scène et combiné ces deux pièces de théâtre en un spectacle unique en 1990 à Pôle-Sud à Strasbourg. Je voulais prouver que devant ou derrière le Mur il y avait la censure des autres et des intellectuels. Je ne pensais pas être à ce point en avance. La banqueroute d'État du 6ème pays du monde nécessite une idéologie bestiale, brachiale et chthonienne pour être cachée par les médias de la planète de l'Ouest... Dans le grand poker menteur et dénonceur, les yeux sont rivés sur la Lituanie avec à leurs têtes les ayatollahs de l'économie Paul Krugman et Nouriel Roubini.

Dans le proche immédiat Terminator 2 fera faillite et a expliqué que "les services publics de la Californie risquaient de fermer si les législateurs ne réussissaient pas à se mettre d'accord sur la façon de combler un déficit budgétaire estimé à 24 milliards de dollars." Aujourd'hui, 16 juin 09, la phrase fatidique est tombée dans le Washington Post: "Federal officials are worried that a bailout of California would set off a cascade of demands from other states" (De hauts fonctionnaires fédéraux sont consternés par le fait que le sauvetage (bail out) de la Californie déclencherait une cascade de requêtes émanant d'autres États). Ce tableau ci-dessous date d'octobre 08.


L'aide demandée par la Californie a été rejetée par Washington. Je rappelle que depuis octobre 08 nous savons que 44 autres États des USA sont dans la même situation que la Californie. Le Minnesota est à deux doigts de la banqueroute d’État. Cet État vient de réduire de 2,7 milliards de $ les financements des services de santé et liés à la personne, de l'éducation et des écoles. Selon le Gouverneur du Minnesota "The alternative would be to dramatically raise taxes on residents and businesses, which would limit possibilities for the state's future growth" (L'alternative serait d'augmenter considérablement les impôts sur les revenus des personnes et sur les bénéfices des entreprises ce qui limiterait énormément les possibilités en vue d'une croissance future de l'État). Le Gouverneur a donc émis pour 1 milliards en Bons du Trésor du Minnesota. Aux dettes et obligations de l'Union américaine s'ajoutent dettes et obligations de chaque État fédéral. En réalité ces 44 États sont déjà en situation d’insolvabilité.

Aujourd'hui le Président russe Dmitri Medwedew, la Chine et la BCE ont officiellement émis chacun de leur côté des doutes face au Dollar et à la capacité des USA à conserver le triple AAA accordé par l'agence de notation Standard & Poor's.

Le $ est peu à peu remis en question dans les discours et les actes:

  1. Le 1er janvier 2010 les Pays du Golfe lancent la monnaie internationale Khaleedji et le pétrole sera vendu dans cette devise.
  2. La Banque du Sud créée il y a 6 semaines relie tous les pays andins et contourne le $ et le FMI
  3. Le Fonds asiatique de Crise relie ASEAN + 3 et contourne le $ et le FMI
  4. Le G192 va siéger le 24-26 juin 09 contourne le $
  5. Le BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) siège le 15-16 juin à Jekateringburg (Swerdlowsk) en Russie et veut contourner le $.
  6. Les Swap de Devises nationales entre la Chine d’un côté et de l’autre côté l’Argentine, le Brésil, le Biélorussie, l’Ukraine, ASEAN-plus-3, et bientôt avec la Banque du Sud.
  7. La surévaluation du $ qui était de 15 fois en septembre 08, sera de 27 fois à la fin 2009 avec tous les Plans TARP, TALF, PPIP, de monétisation par la Fed’ des RMBS/CDS/CDO, etc... et avec la création de la monnaie de contrefaçon. (TARP, sera effectivement peut-être remboursé par quelques grandes banques du Stress Test, mais il sera redéployé autrement dans l’économie américaine)
  8. La Chine ralentit considérablement et en continu depuis le second trimestre 08 l’achat des T-Bonds (Bonds du Trésor US)
  9. La Chine achète en masse de l'or et envisage de garantir le Yuan Renminbi avec.
  10. La Chine a acheté en masse en $ des minerais de tout genre pour être prête quand il y aura la reprise. Ceci avait augmenté artificiellement le Baltic Dry Index, mais la Chine vient d’arrêter ses importations de minerais et le BDI s’est échoué (run aground) le 3 juin, a encore perdu 20% par rapport à sa valeur la plus basse de décembre qui était déjà de 90% inférieure à sa valeur de juin 2008 qui était le pic historique.
  11. Vous avez sûrement constaté que le $ fait des violents yo-yo depuis 10 jours. Il descend face à l’Euro, et la Fed’ imprime alors des milliards de monnaie de contrefaçon ou fait du creative easing pour euphoriser les marchés, et il remonte

Je m’étonne que parmi tous les commentateurs du $ personne ne fonde son raisonnement sur le Dollar surévalué de 15 fois en septembre 2008, et de 27 fois en décembre 2009. Ils articulent leurs propos sur ce qui est pour eux une Valeur, mais qui est en réalité une Valeur qui n’a plus de valeur.

Si Geithner-Obama peuvent légalement manipuler les normes "prudentielles" comptables privées (IAS, IFRS) ainsi que celles de la comptabilité publique, les marchés financiers du reste du monde sont plus libres que les gouvernements, face aux T-Bonds. Les Bons du Trésor US sont une nouvelle bulle de dette publique qui s’ajoute sur le double déficit américain (balance commerciale + budget) et sur la bulle de dette Greenspan-Bush qui a conduit à la croissance non-croissante par l'endettement généralisé pour de la sur-consommation à crédit, de la spéculation à crédit en direction des actions, mais surtout des produits financiers dérivés dérivés comme les CDS, CDO, RMBS, etc... et d'autres produits. Le meltdown 2008 va s’avérer n’avoir été qu’un petit creux avant la Global Meltdwon 2009 et la Grande Dépression qui s’en suivra jusque vers les années... 2019, à moins que l'hyperinflation ne vienne encore plus rapidement.

Je pense que la question n’est plus de savoir si "la fin du $ est pour demain" mais de savoir quand on reconnaîtra que la dollar n’est plus une finalité depuis longtemps et qu’il n’est plus une Valeur depuis encore plus longtemps.

Toujours selon les analystes indépendants, le green shoot est déjà oublié et le bear rally (marché haussier à Wall Street inscrit dans une tendance à la baisse à long terme) s’est terminé il y a deux jours, le 14 juin 09 selon les analystes financiers qui ne nagent pas dans le mainstream. A présent nous allons, selon eux, nous enfoncer encore plus lourdement dans la récession. Les régions du monde n’auront plus le choix du $ ou non, elles devront s’organiser régionalement entre elles. Les commentateurs du mainstream font, eux, comme si le Système Monétaire International n’allait pas s’effondrer quelque part cet été ou juste après à l'automne 2009.

Je vous souligne régulièrement depuis septembre 08 qu'un énorme poker menteur est dénonceur s’est organisé depuis le 15 IX entre les différentes régions du monde pour montrer du doigt celui qui est plus pieds et tête dans la fosse. Paul Krugman, ce bon produit de marketing et pentito du libéralisme, mais aussi Nouriel Roubini, adorent dire "que la situation européenne est tellement plus grave que celle des USA à cause de ses pays en périphérie, surtout à l’Est". D’accord, mais leur PIB n’a rien à voir avec celui du Royaume-Uni ou des USA. Aujourd’hui le site anglais MoneyWeek titre un article comme suit : "The next big shock for markets could come from Europe" (Le prochain grand choc pour les marchés pourrait venir de l’Europe).

Tout l’hiver 08 et tout le printemps 09 existait une telle propagande atlantique qui annonçait l’effondrement des pays de l’Est. Et on ne trouvait sur le net que les spreads des Bons du Trésor de ces pays, ou de la Grèce, ou de l’Autriche, ainsi que l’écart de leurs CDS, ces produits dérivés qui sont des formes d'assurance qui couvrent ces titres. Pendant des mois on ne trouvait rien pour l'Irlande, la Grande-Bretagne, les USA. Tout simplement parce que les agences de notation ne publiaient pas les chiffres pour ces pays. Maintenant, Standard & Poor's, ou Fitch, ou Moody's les publient et annoncent leur dégradation probable face à leur AAA dont ces pays jouissent sans raison. Car ces 3 pays atlantiques sont des non-Valeurs.

Saviez-vous aussi que la BCE soutient... la £ en achetant des Gilts (Obligations d’État du Royaume-Uni) libellés en £.

Je vous donne ici une liste de bonnes adresses au sujet de G192:


Sur le Web :


   http://www.un.org/fr/ga/econcrisissummit/
Portail de la Conférence - " L’Organisation des Nations Unies réunit à son Siège du 24 au 26 juin 2009 les responsables politiques du monde entier afin qu’ils puissent prendre la mesure de la plus grave récession économique qu’ait connue le monde depuis la grande crise des années 30. Ils auront à définir leur réaction immédiate, à trouver les mesures à long terme qui atténueront les effets qu’exerce la crise, notamment sur les populations vulnérables, et à procéder à l’échange de vues que cela suppose, en vue de transformer l’architecture financière internationale au regard des besoins et des préoccupations de tous les États Membres. "


   http://www.france.attac.org/spip.php?article9909
Les gouvernements des pays les plus puissants du monde sont-ils prêts à prendre en compte réellement la gravité de la crise, l’urgence des problèmes sociaux et écologiques à résoudre, c’est-à-dire l’intérêt général de toute l’humanité ?


   http://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/63/838&referer=http://www.un.org/ga/president/63/interactive/uneconference.shtml&Lang=F
Les recommandations de la Commission Stiglitz.


Conf ONU 24-26 juin : Déclaration commune des ONG sur les négociations pour le document final de la Conférence:
   http://www.choike.org/nuevo_eng/informes/7515.html#fr

La société civile demande de la substance, et non des arguments procéduraux à la Conférence des Nations Unies sur la crise

Signez la déclaration du 15 mai 2009 à propos des négociations sur les aboutissements de la Conférence des Nations Unies sur la crise économique et financière mondiale et son impact sur le développement



   http://www.cetri.be/spip.php?article1154&lang=fr
Le 16 avril dernier l’Assemblée générale des Nations unies adoptait les modalités de réalisation de l’initiative de son président, Miguel d’Escoto, l’ancien ministre des Affaires étrangères du Nicaragua, convoquant pour les 1,2 et 3 juin prochains, une Conférence des Chefs d’Etat des 192 pays de l’ONU sur la crise mondiale. Cette dernière, dont l’origine se situe au Nord, affecte gravement la périphérie. La Banque mondiale estime que les 129 pays les plus pauvres affronteront en 2009, un déficit de 700 mille millions de dollars. Le dysfonctionnement financier atteint aujourd’hui l’économie réelle. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), plus de 50 millions de travailleurs perdront leur emploi en moins d’un an.


   http://www.france.attac.org/spip.php?article9819
Dans sa rubrique Altermondialisme La Lettre 22 signalait la création, par l’Assemblée Générale des Nations Unies, de « La Commission sur la Réforme du Système monétaire et financier de l’Assemblée générale des Nations Unies » placée sous la présidence de Joseph Stiglitz. Ladite commission vient de publier, en anglais, l’inventaire des 79 recommandations qu’elle fait à Miguel d’Escoto, président de l’Assemblée Générale des Nations Unies qu’elle a pris soin de regrouper sous 10 rubriques :


   http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=18789&Cr=crise&Cr1=d%E9veloppement
Le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz a recommandé jeudi à l’Assemblée générale de l’ONU un ensemble de mesures de réforme du système économique mondial, dont l’allocation de 1% des mesures de relance mondiales aux pays en développement, à la lutte contre la pauvreté et au renforcement de la demande mondiale.


   http://www.un-ngls.org/spip.php?article596
The impact of the financial crisis is affecting the whole world and is threatening long term objectives like the achievement of the Millennium Development Goals (MDGs). Not only the developed countries, but increasingly emerging economies and least developed countries are suffering the effects of this global financial crisis. Financial markets have collapsed, lending and investments opportunities are declining and exports are falling as demand decreases. In addition, developing countries, facing already higher food and energy prices, lack the means and resources to protect their financial institutions or banks from bankruptcy. The results are falling stock markets, rising interest rates, and less government resources for socio-economic investments that benefit the poor.


   http://www.socialwatch.org/en/noticias/noticia_352.htm
The event to take place on 30 May in New York will bring together people from the South and the North, from the US and abroad, women and men, workers and unemployed on the eve of the UN Summit Conference on the Economic and Financial Crisis.


   http://www.eurodad.org/whatsnew/articles.aspx?id=3622
But there is a problem. While many developing country governments are proposing to send their heads of state, many other developing and developed countries (in particular G-20 countries) aren’t. We need you to help try and change so that this meeting has the political weight it needs to challenge the status quo - send a letter to your head of state (below the English and Spanish versions of a template letter for Heads of State and Government).


   http://www.whiteband.org/Action/take-action/gcap-mobilisation-2009/unhlc-june-2009/un-high-level-conference-on-the-global-financial-and-economic-crisis-and-its-impacts-on-development
The initiative to hold a UN High Level Conference can be seen as an attempt by member states, especially developing countries, to provide the UN with a more prominent role in discussing and contributing to solutions to the global financial and economic crisis, and especially in giving focus to development concerns and the interests of developing countries
   http://www.franceonu.org/spip.php?article3953

En quatre points : * 1. Présentation * 2. Position de la France à l’ONU * 3. Textes de référence * 4. Liens utiles

Extrait " Il y a pour la France complémentarité des approches du G20 et des Nations Unies dans les actions à entreprendre pour améliorer de façon pragmatique la gouvernance économique et financière mondiale, accroître la cohérence des objectifs et la coordination des programmes."

Les liens vers notamment le texte des interventions de Sarkozy les 29 novembre 2008 - Doha - et 22 Septembre 2008 - 63e Assemblée générale des Nations Unies -




Sites de référence :


   http://aitec.reseau-ipam.org/spip.php?rubrique203
Un réseau de professionnels, de chercheurs et de citoyens engagés dans le mouvement social. Une expertise citoyenne et des propositions alternatives sur l’urbain, les services publics et le financement du développement.


   http://www.reseau-ipam.org/spip.php?article1566
Retrouvez dans ce dossier :
- le dossier d’articles et de textes ;
- une liste de sites de référence.


   http://www.ritimo.org/dossiers_thematiques/actualite/crise_2008.html
L’histoire datera sans doute le début de la crise financière internationale au printemps 2007, à partir du moment où la crise des subprimes du marché immobilier aux Etats-Unis a commencé à produire des défauts de paiement en cascade dans la plupart des marchés financiers.
L’étude des causes de la crise est un premier débat qui mérite qu’on s’y attarde...


   http://www.reseau-ipam.org/spip.php?rubrique406
Ils prétendent gouverner le monde et même l’avoir sauvé !
Des éléments pour se faire un avis.


   http://alternatives-international.net/
Alternatives International est un réseau d’organisations établies au Niger, en Afrique du Sud, en Inde, au Brésil, au Maroc, en Israël, en Palestine, en France et au Canada.


   http://crisesmagazine.org/
Crises is a quarterly magazine published by Alternatives International Federation to inform about and analyze the Rainbow of Crisis and popular alternatives to the global military crisis and the creation of new solidarities. The magazine explores the military and political realities created worldwide by the Bush administration in the post-Bush era.


   http://www.france.attac.org/spip.php?rubrique1061
La crise financière est le résultat de logique de trente années de politiques néolibérales.
Nous ne pourrons en sortir sans mettre fin à l’emprise de la finance sur l’ensemble de la société.


   http://speculand.com
Pourquoi cette pétition ? Une crise de plus, une crise de trop ! (Jean-Marie Harribey, Politis, n° 995, 27 mars 2008) La crise financière confirme les analyses et les pronostics les plus pessimistes. C’est la plus grave crise depuis la seconde guerre mondiale, dixit Alan Greenspan, ancien président de la FED ! Est-ce étonnant ? Elle est l’aboutissement de l’évolution du capitalisme vers sa logique la plus pure et en même temps la plus sauvage : rendre de la valeur aux actionnaires, finalité suprême de la libéralisation du mouvement des capitaux, de la déréglementation, de la prolifération des produits financiers, de la titrisation et de la dépolitisation des banques centrales pour qu’elles servent mieux les marchés financiers.


   http://www.bastamag.net/spip.php?mot46
Basta ! est un projet de nouveau média axé sur les enjeux sociaux et environnementaux. Il est porté par l’association Alter-médias et un réseau d’associations de solidarités locales et internationales (voir nos partenaires). Alter-médias a été fondée en 2004 par une équipe de journalistes, travaillant dans la presse engagée ou eux-mêmes investis au sein de mouvements sociaux, convaincus de la nécessité de renouveler la presse d’opinion. L’association a pour objet le développement et la promotion de nouveaux outils d’information indépendants sur les questions sociales, économiques, environnementales et de politique internationale.


   http://www.mouvements.info/
Chercheurs, journalistes et militants peuvent-ils s’essayer, ensemble, à décrire le monde social et contribuer au débat d’idées ? C’est le pari lancé par la revue Mouvements : se constituer en espace d’information critique, d’enquêtes sociales, de travaux théoriques et d’interpellation politique afin d’intensifier les échanges entre travaux de recherche, espaces de résistance et de proposition politique.


   http://www.argentsale.org/
Dans le prolongement de la coalition « 2005, plus d’excuses ! », les représentants de plusieurs ONG réunis à Paris le 2 février 2006 ont lancé une plate-forme Paradis fiscaux et judiciaires.


   http://www.whiteband.org
L’Appel Mondial contre la Pauvreté (AMCP) est une alliance qui ne cesse de prendre de l’ampleur de syndicats, de groupes communautaires, de groupes religieux, de mouvements de femmes, d’organisations de jeunesse, d’ONG et de militants qui travaillent ensemble dans plus de 100 plate-formes nationales. L’AMCP appelle les leaders mondiaux à passer à l’acte et à honorer leurs promesses de mettre fin à la pauvreté et aux inégalités.


   http://www.globenet.org/ifi/
Le réseau pour la réforme des institutions financières internationales regroupe une trentaine d’associations françaises. Il est coordonné par Agir ici, l’AITEC et le CRID et travaille en partenariat avec de nombreuses associations du Sud et du Nord.


   http://www.s2bnetwork.org
The S2B network aims at challenging the corporate-driven agenda of the European Union and other European governments for continued global trade and investment liberalisation. The S2B network is the European part of the global ’Our World Is Not For Sale’ network (OWINFS). It includes more than 60 organizations : development, environment, human rights, women and farmers organisations, trade unions, social movements as well as research institutes.


   http://www.europe-solidaire.org/spip.php?rubrique589


   http://www.alternatives-economiques.fr
Alternatives économiques, mensuel sur l’actualité économique, l’emploi, la mondialisation, la société, revenus, les inégalités, l’économie française, protection sociale, croissance, développement durable


   http://web.mac.com/fmorintlse/La_finance_globale/Bienvenue.html
Ce site est dédié à la finance globale, et à sa crise actuelle. On y trouvera des analyses relatives à :
- l’émergence récente de la finance globale,
- ses logiques d’expansion, ses bulles, et son hypertrophie.
Il s’interroge également sur les questions
- du “que faire ?”, des formes de régulation à promouvoir
- et des scénarios de sortie de crise.


   http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/dossiers/2008/regards-crise/report_fiche.php?report_id=270010078&pg=3


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28. mars 2009

G20 de Londres - Planche à Billets et Croissance toxique durable - Hypothèque sur 2 générations





La chancelière allemande répète le 28 mars 2009 dans le Financial Time: "This crisis did not come about because we issued too little money but because we created economic growth with too much money, and it was not sustainable growth. If we want to learn from that, the answer is not to repeat the mistakes of the past. We are talking about building a new global financial market architecture.” >>> "Cette crise ne provient pas du fait que nous avons émis trop peu de monnaie mais du fait que nous avons créé de la croissance économique avec trop de monnaie, et ce n'était pas une croissance durable, disait Angela Merkel. Si nous voulons en tirer des leçons, la réponse est de ne pas répéter les erreurs du passé. Nous parlons de la création d'une nouvelle architecture du marché financier global."

Le commerce international est arrêté depuis juin 2008, et depuis le 26 mars 2009, les chiffres commencent à en être publiés. Le Japon à enregistré une chute du commerce extérieur de 49%, l’Allemagne aussi. Ce sont les champions mondiaux de l’export en valeur depuis des années. 

Explication de la "croissance adossée à trop de monnaie" comme l'a dit ce matin Angela Merkel au Financial Times:

Graphique à droite: Il existe une corrélation sur le long terme entre le marché financier (Dow Jones Index Average Earnings, DJIA) et la Currency in Circulation - CinC, la masse monétaire en circulation. Les initiés connaissent cette corrélation qui est à attendre de la Quantitative Easing, la planche à billet qui est mise en place actuellement très massivement par les USA, le Royaume-Uni et la Suisse. Au plus, ils peuvent s'attendre à une croissance basée uniquement sur l'effet technique de la finance.

Il n'y a pas de croissance prudentielle durable à attendre de la création hystérique de monnaie (Quantitative Easing) ou du gonflement systémique de la masse monétaire selon le schéma généralisé à toute l'économie calqué sur le Madoff-Ponzi. La périodicité de la création de bulles et de l'éclatement de bulles, ne peut plus être l'espoir de la croissance économique qui "est de toute façon appuyée sur des bulles" innovantes et qui amènent le bien-être économique et qui fait tendre au plein-emploi d'une concurrence loyale, libre et non faussée.

Le G20 n'aura pas l'intention de se donner les bases d'une croissance prudentielle, sociale, écologique et durable. Le développement prudentiel dans un Bretton-Woods II, un système cohérent et démocratiquement choisi au niveau de la planète avec des instances internationales démocratiques représentatives reste une mythologie. Le déni du paquet climat/énergie commis par la holding de défaisance du G20 est la réalité tangible.



Revenons de nouveau au diaporama du journal Guardian pour vous expliquer le gonflement systémique de la masse monétaire de ces vingt dernières années. La création monétaire courante, on va dire naturelle ou habituelle, n'a été qu'un gonflement systémique qui avait l'effronterie de composer avec le risque systémique, et ceci intelligemment et de manière sûre selon les experts financiers et les agences de notation. Je vous ai déjà expliqué sur mon site l'histoire contemporaine de la privatisation de la création monétaire, ou encore la confiscation de la banque centrale par Wall Street.

Ce diaporama vous montre que tout le système bancaire n'est de toute façon qu'un système pyramidal fantasmagorique, ce qui n'a rien de nouveau, surtout depuis l'annulation par Richard Nixon, Président des USA, en 1971 de la convertibilité or du système de Bretton-Woods qui représentait une couverture en or comme garantie des monnaies. Puis l'obligation des fonds propres imposée aux banques s'est aussi légalement considérablement réduite pour approcher d'une valeur de 5 à 7%, voire de 0% pour les banques d'investissement, pour les instituts financiers dont les activités sont hautement spéculatives et à hauts risques.

Tous les chiffres que je donne à côté de ces 7 graphiques sont recopiés tel quels du diaporama publié par Dan Roberts du journal online Guardian. Billions, trillions, etc... l'essentiel est de connaître le rapport de proportion existant au niveau de cette pyramide.

En français: pour convertir les billions, et pour traduire en langue française etc...
veuillez lire la page non moins ambigüe l'anglais pratique.
- un milliard = 10 puissance 9, soit mille millions
- un billion = 10 puissance 12, soit mille milliards ou un million de millions
- un trillion = 10 puissance 18, soit un milliard de milliards ou un million de billion

1] Réserves en or de la banque centrale: (ce graphique est cliquable, pour mieux lire les chiffres)
Depuis que les banques centrales ont cessé de coupler les devises au prix de l'or, la monnaie est devenue un concept nébuleux: c'est une promesse de payer le porteur plus qu'une provision permanente de richesse. Ce n'est pas pour autant que les banques centrales ne détiennent pas de substantielles réserves d'or et de devises étrangères pour palier aux turbulences financières. Le montant de ces réserves en or est le trésor des banques centrales qui équivaut actuellement à $845 billion exprimé en anglais, soit 845 milliards traduit en français ( ou = 0,845 trillion). C'est le point bleu foncé sur le graphique qui est un rappel discret de combien la valeur de la monnaie peut être l'expression de la confiance ou peut-être plutôt d'une illusion de confiance. Il n'est pas nécessaire pour les banques centrales de détenir une plus grande réserve d'or par ce que l'ultime réponse qu'elles donnent à une crise sévère peut être l'impression de monnaie sur la planche à billet. C'est effectivement ce qui est entrain de se produire au Royaume-Uni et aux USA avec l'intervention qui porte le nom de "quantitative easing" ou "money printing" ou "turning on the printing press" (facilitation quantitative).

Note: selon le groupe de veille, le Gold Anti-Trust Committee - GATA la moitié de la quantité d'or aurait disparu. La Réserve Fédérale et le Trésor américain manipulent subrepticement les réserves d’or pour cacher la mauvaise gestion du dollar américain afin qu’il conserve sa fonction de monnaie de réserve du monde. Lire la suite.

  
2] Le cash en circulation: la mesure la plus étroite de la monnaie est connue par les économistes sous le nom de M0 et comprend tous les billets de banque et les pièces en circulation ainsi que les réserves réglementaires que les banques commerciales sont tenue de garder avec les banques centrales. Du fait du procédé de la formation du crédit décrit dans le tableau suivant, cette manière de décrire la monnaie peut donner un chiffre bien plus petit que le montant théorique du cash qui circule effectivement de manière électronique dans l'économie mondiale. Le montant global de M0 était à peu près de 3.9 trillions de $ en octobre 2008 (le cercle bleu extérieur). Ce montant s'était aussi agrandi en particulier à la suite de l'augmentation de la distribution de monnaie aux USA et en Chine. Cette augmentation avait été induite au début des années 2000 par la baisse par les banques centrales du taux d'intérêt à un niveau historiquement bas pour éviter une récession due au dernier éclatement de la bulle des investissements (crise dot-com, Enron/Worldcom). Depuis que le taux d'intérêt mesure effectivement le "prix" de la monnaie, l'action corrective des banques centrales pour éviter un effondrement économique avait contribué à l'explosion de l'endettement à bon marché, ce qui a fini par conduire à l'effondrement actuel. Certains analystes pessimistes estiment que nous sommes entrain de vivre un super-effondrement économique (super-slump) parce que les banques centrales avaient failli dans leur manière d'apporter les mesures correctrices aux problèmes qui avaient provoqué le précédent effondrement économique.

3] Le système traditionnel des banques: les populations se sont lentement mises à percevoir que toutes les banques sont par nature instables depuis qu'il y avait eu le "run" sur la 5ième banque britannique faillitaire, la Northern Rock. Conformément à un système appelé "réserves bancaires fractionnaires", les banques sont autorisées à prêter plusieurs fois le montant qu'elles ont en dépôt, parce qu'il est supposé que tous les déposants ne sont pas censé réclamer en même temps leurs dépôts. En contrepartie les banques commerciales sont obligées de garder avec la banque centrale un noyau de réserves (exemple: 1 euro pour 4 euros prêtés). Si vous déposez 100 euros, la banque peut prêter 80 euros pour un emprunteur qui achète une automobile. Le constructeur automobile dépose lui-même 80 euros à sa banque qui peut prêter 64 euros, etc... C'est ainsi que sont créés au maximum 360 nouveaux euros. Comme les banques inventent toujours des manières de plus en plus sophistiquées d'encourager à emprunter et comme les taux d'intérêts avaient été maintenus à un niveau historiquement bas, ce mouvement avait dépecé les actifs (ou les emprunts devant être remboursées) à la bulle mondiale de 39 trillions de $ détenus par l'ensemble des banques commerciales selon la Banque des Règlements Internationaux (BRI ou définition Wiki).

4] Le système bancaire fantôme: le système de régulation bancaire a été sévèrement critiqué lors du crash, mais les règlements gouvernant les activités de prêts des banques commerciales étaient strictes en comparaison au système bancaire fantôme. Ce système fantôme avait été mené par les banques d'investissement, les fonds de spéculation (hedge funds), les trader funds et des canaux de plus en plus exotiques destinés à échapper aux limites qui leur permettent de prêter de plus en plus tout en obtenant de plus en plus un bénéfice immédiat. L'instrument le plus répandu est le produit dérivé d'une créance, la titrisation, qui s'est développé pour réduire à l'état de nain la valeur de la dette sur laquelle elle est adossée. C'est ainsi que ce ballonnement s'est élevé à 62 trillions de $ selon la ISDA (International Swaps and Derivatives Association). Les CDS (Credit Default Swaps) et les Collateralised Debt Obligations (CDO) avaient permis en apparence aux prêteurs de s'assurer tout autant eux-mêmes contre les risques de chaque emprunter qui pourrait faillir, que de prêter des montants encore plus importants de manière sûre. Nous ne sommes plus qu'à quelques semaines de l'éclatement de cette bulle des CDS et des CDO. La valeur théorique de 863 trillions de $ de cette ingénierie financière a conduit la finance dans un monde de phantasme. Cette valeur dépasse de plusieurs fois le PIB de la planète.

5] La grande bulle des actifs (actions, immobiliers, titres, CDS, CDO: l'argent facile avait fait gonfler une série de bulles gigantesques dans le prix d'actifs clefs comme l'immobilier. Ces bulles sont entrain de s'effondrer avec une extrêmes violence. Il est quasi illusoire d'évaluer la valeur du monde, mais les économistes ont déterminé une valeur de 115 trillions qui équivaut à la valeur des économies développées en 2002 incluant l'immobilier, les placements spéculatifs en action et les obligations. Dans le boom précédent, la valeur globale des actions avait atteint un pic de 51 trillions de $. La bulle de tous les assets (actifs) des économies développées avait atteint un pic de 290 trillions, alors que le PIB de ces économies était de 55 trillions. Depuis lors le prix de l'immobilier s'était effondré d'1/5 et la valeur globale des actions n'est plus que de 81% de sa valeur d'avant l'éclatement de la crise. Le prix de ces assets est plus sensible que d'autres parce que les conditions précédentes d'accès facile au crédit signifiaient que le consommateur était plus capable d'emprunter de l'argent en hypothéquant la valeur de son bien immobilier ou de son porte-feuille d'actions, et il dépensait alors plus d'argent. Celui qui se sent plus riche, dépense plus.

6] Une pyramide instable?: vue du bas vers le haut, l'explosion de la dette et du prix des assets paraît instable et excessivement lourde vers le haut. Elle est similaire à une pyramide, ou à "Ponzi", ce schéma pratiqué par Bernard Madoff: tous les acteurs ont cru tout le temps à l'inexorable croissance de l'économie, et l'augmentation du niveau des dettes était durable. A l'extinction de la musique, tout le système se mit à chanceler.







7] Pourquoi les bail outs sont sans effets (recapitalisations, nationalisations, bad banks): En ayant comme objectif le sauvetage (bail en anglais) et la restauration de la stabilité, l'injection publique de liquidités a eu quelques effets, mais leur somme est maigre comparativement au problème. La valeur totale du BIG BANG BANK RESCUE, de ces aides d'État au système bancaire - que ce soit au travers de dépenses directes ou de garanties - est estimée à 1,9 trillion de $. Le prochaine étape consiste pour les banques centrale en un regonflement de la bulle en injectant de la nouvelle monnaie dans le système par la méthode du quantitative easing, la planche à liquidités.

Le Secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, du Gouvernement Obama vient d'admettre le 14 février 2009 que "dans le système financier américain, 40% des crédits à la consommation avaient été rendus possibles parce que des personnes achètent des emprunts, les mettent ensemble et les revendent. Parce que cette source vitale de crédit s'est gelée, aucun plan ne connaitra le succès tant qu'il n'aidera pas à relancer le marché des titrisations des créances pour des emprunts sains contractés pour la consommation ou pour les affaires des PME comme de grands groupes". 40% est un chiffre exorbitant. Près de la moitié des crédits proviennent de la titrisation. Vous avez bien lu, Geithner souhaite simplement lancer la prochaine bulle des crédits et du Système de risques. Il rejoint en ce sens Alan Greenspan qui avait entretenu le crédit avec sa politique d'argent facile et à l'aide de deux entreprises de crédit hypothécaire parabubliques, la Fannie Mae et la Freddie Mac.

8] La vélocité de la monnaie, mv = pq: Si les banquiers sont entrain de dépoussiérer leurs manuels d'économie, une équation est entrain de jouir d'une renaissance parmi eux qui essayent de comprendre la raison de la puissance du credit crunch, la raréfaction des liquidités (les banques ne prêtent plus ni entre elles, ni aux particuliers ou aux entreprises). La théorie quantitative de la monnaie peut s'exprimer simplement en quatre lettres qui permettent d'expliquer une grande partie de ce qui se passe actuellement dans le monde: m, v, p et q.

La théorie quantitative de la monnaie est nécessairement fondée sur un contexte que l'on nommera "présupposés", c'est-à-dire que si le contexte décrit dedans n'est pas vérifié, la théorie ne marchera pas de la manière décrite.

  1. C'est la variation de la masse monétaire qui provoque la variation des prix nominaux, donc le contrôle de la masse monétaire permet de contrôler l'inflation. (C'est pourquoi je vous ai écrit il y a quelques semaines que tous ces Plans dit de Sauvetage, de Restitution de la confiance, TARP (Trouble Assets Relief Programme) et Plan-s européen-s avec leurs "Boîtes à outils" vont mener directement à une hyperinflation, c'est à dire à Weimar 2. L'offre de monnaie est exogène.)
  2. Les agents économiques sont rationnels. Ils ne sont pas victimes de l'illusion monétaire, c'est à dire qu'il sont parfaitement conscients des prix relatifs (prix d'un bien par rapport à un autre) et ne regardent pas les prix nominaux (prix noté sur l'étiquette).
Si on travaille dans le long terme, on rajoutera que:
  1. Les prix nominaux sont parfaitement flexibles, à la hausse comme à la baisse.
  2. La production effective est égale à la production de plein emploi (la production ne peut pas être supérieure).

La première formulation de la théorie quantitative de la monnaie remonte au travaux Jean Bodin en 1568. Ses travaux portaient sur les effets inflationnistes de l'arrivée de l'or en provenance du Nouveau Monde.

Les classiques ont formalisé la théorie quantitative suivante: M * V = P * Q

Q est la production d'une économie pendant une période donnée,
P est le niveau des prix,
donc P * Q représente la quantité d'argent échangée.
M est la quantité de monnaie en circulation dans une économie pendant cette même période.
V est la vitesse de circulation de la monnaie, c'est à dire le nombre de fois qu'une même unité de monnaie permet de régler des transactions pendant la période considérée.

Pendant le boom, les inventions de nouveaux produits financiers dérivés ou titrisés ont accéléré le flux de monnaie au travers du système financier. 1 euro mis en circulation était réutilisé 360 fois en temps normaux sur le marché; dans le monde de la finance on disait que le long terme commence après 10 minutes. Maintenant que les banques cessent de prêter de l'argent entre elles (voir le taux Libor et Euribor qui sont l'indice de confiance interbancaire) et que les consommateurs nerveux cessent de consommer, la vélocité de la circulation de monnaie s'écroule. Et en ce moment justement la masse monétaire est gonflée par les banques centrales. Mais ce n'est pas suffisant pour prévenir en un premier temps l'effondrement des prix, de la production, du PIB et de l'économie mondiale. Nous sommes en ce moment dans un schéma en U, avec une décélération fracassante (hard landing), avec une situation de récession et de très grave crise sociale voire de climat insurrectionnel au bas du U, puis dans environ 4 ans à une hyper-accélération quand ces masses monétaires seront remises en mouvement dans l'économie. Cette hyper-accélération tendra vers l'hyper-inflation. 

Il faut se souvenir que les USA ont presque triplé la masse monétaire pendant l'année 2008, alors qu'elle avait simplement augmenté sur les 200 dernières années précédentes. Le 1er tableau à gauche vient d'être publié par la Fed', la Banque Centrale américaine et par le site DollarDaze, et montre la masse monétaire américaine jusqu'au 12février 2009; le 2ème tableau ci-dessous à droite montre l'évolution de la masse monétaire américaine de 1914 à 2008. De 2000 à 2008 la masse monétaire de l'Eurozone a augmenté de 91%, et celle du Royaume-Uni de 136%.

Pour le Royaume-Uni aussi, la Golden Decade de la "croissance" de 1998 à 2008 était une aberration.

Les politiciens, les économistes, les ministres des finances, les gouverneurs des banques centrales sont populistes, administrent le faux médicament au faux malade en faisant en faux constat, celui du credit crunch, de la raréfaction des liquidités, qu'il faut compenser de manière la plus amorale qui soit, c'est à dire en plombant pour des générations la dette publique, en faisant racheter par le Trésor Public des trillions de créances toxiques détenues par les banques suite à leurs spéculations compulsives d'escrocs cupides et irresponsables à la Madoff. Plus tard, une fois que nous serons au fond de la récession, au fond du U, les mêmes acteurs vont payer les dettes publiques en les faisant fondre avec une hyper-inflation comme après les années 30, et les banques pourront continuer impunément leurs activités de bulle et leurs enrichissements compulsifs et maladifs. Car l'objectif de tous les économistes est la croissance vaille que vaille, aucune réflexion n'est faite sur une croissance qualifiée, voire une "décroissance conviviale", une croissance durable ou un green new deal.

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Voir aussi en ligne ma série d'articles: Bretton Woods 2, Green New Deal

27. février 2009

Chaos monétaire, bancaire, géopolitique: CDS, CDO, bail out, bad bank, sauvetage, protectionnisme, nationalisation

Le néolibéralisme a plongé le monde dans le plus grand désastre depuis Hitler et Staline. Le 1er Plan de "Sauvetage" (bail out), depuis l'effondrement de la Lehman Brothers du 15 IX 08 a été le plus grand Plan d'intervention d'État depuis Wladimir Iljitsch Uljanow dit "Lenin" et n'a que permis, pour l'instant, au capitalisme de ne pas s'effondrer en une fois. Je vous ai écrit dès le jour de la révélation au grand public mon indignation contre ceux (tous) qui font semblant de trouver en Bernie Madoff le responsable en titre de la crise bancaire qui a fait suite à la crise des subprimes et qui précède l'éclatement de la bulle des Credit Default Swaps (CDS) et des Collateralised Debt Obligations (CDO). Pour moi tout le système de titrisation sur de la titrisation de produits dérivés adossés à des créances n'est que du Madoff à l'échelle planétaire. Ne vivant pas dans une dictature ni généralisée, ni partielle, ce système n'a pas été imposé par une infime partie de la population, mais a été voulu par tous dans une oraison interminable récitée en boucle sur les bienfaits de la globalisation. 

Le principe du trickle down effect, du dégoulinement vers la bas des richesses accumulées par le sommet, cet humanisme automatique, ici de la Classe Globale, tant voulu par l'Ecole de Chicago et le Consensus de Washington n'a pas conduit à l'enrichissement global des populations de la planète, mais à une croissance appauvrissante des Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), des PED (Pays en Développement), et dans les pays industrialisés d'une couche de plus en plus importante des populations allant jusqu'aux classes moyennes. Ce n'est pas parce que les banques "apologise" (cartoon à gauche: Sorry...) , demandent pardon publiquement dans des retransmissions télédiffusées de 3 heures par jour comme au Royaume-Uni du 10 au 11 février 2009, que les saints-sièges gouvernementaux, des partis, des syndicats et des cuisines domestiques vont se mettre à canoniser ces banques et par cet énorme geste de miséricorde se grandir eux-mêmes à leurs propres yeux grâce aux rôle de grandeur de l'homme qui sait accorder le pardon à ceux qui ont commis la faute et grâce à la peine juste que le tribunal de l'homme sait leur infliger.

Sur le tableau à droite provenant de l'Insee et publié par l'Observatoire des Inégalités, vous pouvez voir que le trickle down effect, l'enrichissement automatique des masses ne s'est pas fait. 0,9% d'augmentation salariale pour 90% de la population française, ceux qui ont en dessous de 1254 euros par mois, correspond à un appauvrissement du salaire de 20% si nous comptons une inflation de 2%. En même temps la productivité horaire française avait augmenté de + de 350%. Les Pays ACP et PED se sont aussi appauvris. Ne gardez pas dans votre mire la côte est de la Chine comme légitimation de la globalisation apportant de la croissance. Aux USA, pour la même période, 1% de la population avait accaparé 75% de la croissance. Pour connaître tout sur le productivité des Travailleurs français, le taux des jours de grève en France, la répartition des richesses... je vous prie de surfer dans un ancien article. La part des cotisations sociales de salariés est passée de 12,8 % à 21, 36 % entre 1980 et 2005, pendant cette même période, la part des cotisations patronales est passée de 40,2 % à 10,5 %.

Pour l'Insee le revenu salarial n'a pas augmenté depuis le début des années 80. L'Insee a publié ce rapport suivant intitulé "Le revenu salarial et ses composantes, évolution et inégalités de 1978 à 2005": "Le concept de revenu salarial se situe à mi-chemin entre prix du travail et niveau de vie des personnes. Il correspond à l'ensemble des revenus perçus au cours d'une année donnée provenant directement d'une activité salariée et intègre une partie du risque lié au non-emploi. Une nouvelle base de données, comportant à la fois les secteurs public et privé, permet de donner pour la première fois des résultats sur le revenu salarial pour l'ensemble des salariés. Bien que le salaire horaire ait progressé depuis le début des années 80, et malgré les nombreuses revalorisations du Smic, le revenu salarial annuel n'a, dans le même temps, pas évolué en euros constants. Cette stagnation provient, essentiellement, du développement de situations plus précaires, caractérisées par du travail à temps partiel et un nombre moyen de jours rémunérés dans l'année plus faible. Les jeunes et les salariés qui ne travaillent pas à temps complet, sont ceux qui ont vu leur revenu salarial réel diminuer le plus, subissant ainsi, pour les premiers, la baisse du nombre de jours rémunérés, et pour les seconds, celle du salaire journalier moyen." Photo, manifestation du PS Suisse: la UBS a reçu de la Confédération 8 milliards d'aide en octobre 08, mais a versé par la suite 2 milliards de boni aux cadres dirigeants. C'est bien un trickle up, la base de cette pyramide est le contribuable. Les dividendes sont aussi versés dans les banques faillitaires aux USA, en GB, en France.

Je vais vous donner ci-dessous une suite de diapositives que j'ai récupérées du Guardian qui vous explique simplement l'euphorie monétaire et financière du système pyramidal de la crise systémique et du fonctionnement systémique des banques d'investissement, des banques commerciales et des instituts financiers, des société ad hoc hors bilan soumis ou non à l'obligation réglementaire des fonds propres voulue par le système dit prudentiel de Bâle 2 et de la Directive CRD. Ce système prudentiel n'a opéré qu'un effet de levier toxique sur la stratégie d'entreprise, en un premier temps, puis sur la situation comptable des entreprises impliquées et impactées dans la finance spéculative en un second temps. 

La Bulle du Système des Risques et l'éclatement de cette bulle ne sont pas des accidents, des imprévus, mais des montages qui avaient été voulus et consciemment et méticuleusement préparés et multipliés pour mettre en œuvre avec le plus d'efficacité les effets de levier admirés par les agences de notation et les marchés boursiers et financiers. A la perversion du système prudentiel des Recommandations de Bâle 2 s'est liée l'euphorie de la création monétaire qui s'était tout autant donnée les instruments à l'égale mesure de ses ambitions d'enrichissements en sortant des bilans des sociétés les opérations de financement des investissements et en annulant dès le départ les voies de recours en cas de perte. Dans les montages financiers l'ingénierie financière fait un très large usage de la création ad hoc de sociétés, désignées souvent par le vocable de "Special Purpose Vehicles" (SPV et Zweckgesellschaft en allemand). Ces sociétés ad hoc sont le pivot de financement sans recours, par voie de financement de projet ou de financement d'actifs. L'utilisation de sociétés ad hoc facilite l'utilisation dominante de l'effet de levier (leverage) en limitant les risques du recours à l'endettement qui apparaissent négativement dans les bilans comptables. Les sociétés ad hoc sont généralement situées dans des paradis fiscaux et places "off shore". Ces sociétés jouent le rôle d'émetteurs de titres dans le cadre d'opérations de titrisation. Les actions de ces sociétés, qui sont des sociétés coquilles, sont souvent détenues par des charitable trusts. La valeur résiduelle de ces sociétés est en effet nulle puisqu'elles émettent des titres pour une valeur équivalente aux actifs qui leur sont transférés. (Le Tableau clicquable à droite provient de France Titrisation)

Les sociétés ad hoc sont au cœur des montages destinés  à permettre la déconsolidation comptable, ou la non consolidation. Les techniques de déconsolidation ont été développées pour sortir du bilan l'endettement des entreprises en sortant les actifs qui sont transférés à des sociétés ad hoc avec l'endettement corrélatif. C'est ainsi en particulier que les investissements lourds font l'objet de montages déconsolidants pour présenter une vision plus favorable du bilan en particulier aux analystes financiers. Les actifs des entreprises disparaissent car le passif associé est trop important: vente des usines ou outils de production, vente de la flotte de navires d'un transporteur maritime ou de camions d'un transporteur routier, etc. Par ailleurs l'acquisition de ces outils peut être faite dès le départ dans des montages non consolidés, transposant des techniques développées dans les financements de projet. 

Le règlement français n° 99-02 du 29 avril 1999 du Comité de la Réglementation Comptable relatif aux Comptes consolidés des sociétés commerciales et des entreprises publiques définit l'entité ad hoc comme  "... une structure juridique distincte, créée spécifiquement pour gérer une opération ou un groupe d'opérations similaires pour le compte d'une entreprise. L'entité ad hoc est structurée ou organisée de manière telle que son activité n'est en fait exercée que pour le compte de cette entreprise, par mise à disposition d'actifs ou fourniture de biens, de services ou de capitaux".

Venons maintenant à ce diaporama du journal Guardian qui vous montre que tout le système bancaire n'est de toute façon qu'un système pyramidal fantasmagorique, ce qui n'a rien de nouveau, surtout depuis l'annulation par Richard Nixon, Président des USA, en 1971 de la convertibilité or qui représentait une couverture en or comme garantie des monnaies. Puis l'obligation des fonds propres imposée aux banques s'est aussi légalement considérablement réduite pour approcher d'une valeur de 5 à 7%, voire de 0% pour les banques d'investissement, pour les instituts financiers dont les activités sont hautement spéculatives et à hauts risques.

Les chiffres que je donne à côté de ces 7 graphiques sont recopiés tel quels.

En unité française; dans cet article je donne la conversion directement après les billions ou les trillions. Depuis 2006 le langage international semble s'être stabilisé dans les médias et la notion de trillion est partagée sur toute la planète:
- un billion = 1 milliard
- un trillion = 1000 milliards

1] Réserves en or de la banque centrale: depuis que les banques centrales ont cessé de coupler les devises au prix de l'or, la monnaie est devenue un concept nébuleux: c'est une promesse de payer le porteur plus qu'une provision permanente de richesse. Ce n'est pas pour autant que les banques centrales ne détiennent pas de substantielles réserves d'or et de devises étrangères pour palier aux turbulences financières. Le montant de ces réserves en or (le trésor des banques centrales en or équivaut actuellement à $845 billions (845 milliards en unité française), le point bleu foncé sur le graphique) est un rappel discret de combien la valeur de la monnaie peut être l'expression de la confiance ou peut-être plutôt d'une illusion de confiance. Il n'est pas nécessaire pour les banques centrales de détenir une plus grande réserve d'or par ce que l'ultime réponse qu'elles donnent à une crise sévère peut être l'impression de monnaie sur la planche à billet. C'est effectivement ce qui est entrain de se produire au Royaume-Uni et aux USA avec l'intervention qui porte le nom de "quantitative easing" ou "money printing" ou "turning on the printing press" (facilitation quantitative).

2] Le cash en circulation: la mesure la plus étroite de la monnaie est connue par les économistes sous le nom de M0 et comprend tous les billets de banque et les pièces en circulation ainsi que les réserves réglementaires que les banques commerciales sont tenue de garder avec les banques centrales. Du fait du procédé de la formation du crédit décrit dans le tableau suivant, cette manière de décrire la monnaie peut donner un chiffre bien plus petit que le montant théorique du cash qui circule effectivement de manière électronique dans l'économie mondiale. Le montant global de M0 était à peu près de 3.9 trillions de $ en octobre 2008 (le cercle bleu extérieur, soit 3900 milliards). Ce montant s'était aussi agrandi en particulier à la suite de l'augmentation de la distribution de monnaie aux USA et en Chine. Cette augmentation avait été induite au début des années 2000 par la baisse par les banques centrales du taux d'intérêt à un niveau historiquement bas pour éviter une récession due au dernier éclatement de la bulle des investissements (crise dot-com, Enron/Worldcom). Depuis que le taux d'intérêt mesure effectivement le "prix" de la monnaie, l'action corrective des banques centrales pour éviter un effondrement économique avait contribué à l'explosion de l'endettement à bon marché, ce qui a fini par conduire à l'effondrement actuel. Certains analystes pessimistes estiment que nous sommes entrain de vivre un super-effondrement économique (super-slump) parce que les banques centrales avaient failli dans leur manière d'apporter les mesures correctrices aux problèmes qui avaient provoqué le précédent effondrement économique.

3] Le système traditionnel des banques: les populations se sont lentement mises à percevoir que toutes les banques sont par nature instables depuis qu'il y avait eu le "run" sur la 5ième banque britannique faillitaire, la Northern Rock. Conformément à un système appelé "réserves bancaires fractionnaires", les banques sont autorisées à prêter plusieurs fois le montant qu'elles ont en dépôt, parce qu'il est supposé que tous les déposants ne sont pas censé réclamer en même temps leurs dépôts. En contrepartie les banques commerciales sont obligées de garder avec la banque centrale un noyau de réserves (exemple: 1 euro pour 4 euros prêtés). Si vous déposez 100 euros, la banque peut prêter 80 euros pour un emprunteur qui achète une automobile. Le constructeur automobile dépose lui-même 80 euros à sa banque qui peut prêter 64 euros, etc... C'est ainsi que sont créés au maximum 360 nouveaux euros. Comme les banques inventent toujours des manières de plus en plus sophistiquées d'encourager à emprunter et comme les taux d'intérêts avaient été maintenus à un niveau historiquement bas, ce mouvement avait dépecé les actifs (ou les emprunts devant être remboursées) à la bulle mondiale de 39 trillions de $ (39000 milliards) détenus par l'ensemble des banques commerciales selon la Banque des Règlements Internationaux (BRI ou définition Wiki).

4] Le système bancaire fantôme: le système de régulation bancaire a été sévèrement critiqué lors du crash, mais les règlements gouvernant les activités de prêts des banques commerciales étaient strictes en comparaison au système bancaire fantôme. Ce système fantôme avait été mené par les banques d'investissement, les fonds de spéculation (hedge funds), les trader funds et des canaux de plus en plus exotiques destinés à échapper aux limites qui leur permettent de prêter de plus en plus tout en obtenant de plus en plus un bénéfice immédiat. L'instrument le plus répandu est le produit dérivé d'une créance, la titrisation, qui s'est développé pour réduire à l'état de nain la valeur de la dette sur laquelle elle est adossée. C'est ainsi que ce ballonnement s'est élevé à 62 trillions de $ - 62000 milliards - selon la ISDA (International Swaps and Derivatives Association). Les CDS (Credit Default Swaps) et les Collateralised Debt Obligations (CDO) avaient permis en apparence aux prêteurs de s'assurer tout autant eux-mêmes contre les risques de chaque emprunter qui pourrait faillir, que de prêter des montants encore plus importants de manière sûre. Nous ne sommes plus qu'à quelques semaines de l'éclatement de cette bulle des CDS et des CDO. La valeur théorique de 863 trillions de $ - 863000 milliards - de cette ingénierie financière a conduit la finance dans un monde de phantasme. Cette valeur dépasse de plusieurs fois le PIB de la planète.

5] La grande bulle des actifs (actions, immobiliers, titres, CDS, CDO: l'argent facile avait fait gonfler une série de bulles gigantesques dans le prix d'actifs clefs comme l'immobilier. Ces bulles sont entrain de s'effondrer avec une extrêmes violence. Il est quasi illusoire d'évaluer la valeur du monde, mais les économistes ont déterminé une valeur de 115 trillions - 115000 milliards - qui équivaut à la valeur des économies développées en 2002 incluant l'immobilier, les placements spéculatifs en action et les obligations. Dans le boom précédent, la valeur globale des actions avait atteint un pic de 51 trillions de $ ( 51000 milliards). La bulle de tous les assets (actifs) des économies développées avait atteint un pic de 290 trillions ( 290000 milliards), alors que le PIB de ces économies était de 55 trillions (55000 milliards). Depuis lors le prix de l'immobilier s'était effondré d'1/5 et la valeur globale des actions n'est plus que de 81% de sa valeur d'avant l'éclatement de la crise. Le prix de ces assets est plus sensible que d'autres parce que les conditions précédentes d'accès facile au crédit signifiaient que le consommateur était plus capable d'emprunter de l'argent en hypothéquant la valeur de son bien immobilier ou de son porte-feuille d'actions, et il dépensait alors plus d'argent. Celui qui se sent plus riche, dépense plus.

6] Une pyramide instable?: vue du bas vers le haut, l'explosion de la dette et du prix des assets paraît instable et excessivement lourde vers le haut. Elle est similaire à une pyramide, ou à "Ponzi", ce schéma pratiqué par Bernard Madoff: tous les acteurs ont cru tout le temps à l'inexorable croissance de l'économie, et l'augmentation du niveau des dettes était durable. A l'extinction de la musique, tout le système se mit à chanceler.







7] Pourquoi les bail outs sont sans effets (recapitalisations, nationalisations, bad banks): En ayant comme objectif le sauvetage (bail en anglais) et la restauration de la stabilité, l'injection publique de liquidités a eu quelques effets, mais leur somme est maigre comparativement au problème. La valeur totale du BIG BANG BANK RESCUE, de ces aides d'État au système bancaire - que ce soit au travers de dépenses directes ou de garanties - est estimée à 1,9 trillion de $ (1900 milliards). Le prochaine étape consiste pour les banques centrale en un regonflement de la bulle en injectant de la nouvelle monnaie dans le système par la méthode du quantitative easing, la planche à liquidités.

Le Secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, du Gouvernement Obama vient d'admettre le 14 février 2009 que "dans le système financier américain, 40% des crédits à la consommation avaient été rendus possibles parce que des personnes achètent des emprunts, les mettent ensemble et les revendent. Parce que cette source vitale de crédit s'est gelée, aucun plan ne connaitra le succès tant qu'il n'aidera pas à relancer le marché des titrisations des créances pour des emprunts sains contractés pour la consommation ou pour les affaires des PME comme de grands groupes". 40% est un chiffre exorbitant. Près de la moitié des crédits proviennent de la titrisation. Vous avez bien lu, Geithner souhaite simplement lancer la prochaine bulle des crédits et du Système de risques. Il rejoint en ce sens Alan Greenspan qui avait entretenu le crédit avec sa politique d'argent facile et à l'aide de deux entreprises de crédit hypothécaire parabubliques, la Fannie Mae et la Freddie Mac.

8] La vélocité de la monnaie, mv = pq: Si les banquiers sont entrain de dépoussiérer leurs manuels d'économie, une équation est entrain de jouir d'une renaissance parmi eux qui essayent de comprendre la raison de la puissance du credit crunch, la raréfaction des liquidités (les banques ne prêtent plus ni entre elles, ni aux particuliers ou aux entreprises). La théorie quantitative de la monnaie peut s'exprimer simplement en quatre lettres qui permettent d'expliquer une grande partie de ce qui se passe actuellement dans le monde: m, v, p et q.

La théorie quantitative de la monnaie est nécessairement fondée sur un contexte que l'on nommera "présupposés", c'est-à-dire que si le contexte décrit dedans n'est pas vérifié, la théorie ne marchera pas de la manière décrite.

  1. C'est la variation de la masse monétaire qui provoque la variation des prix nominaux, donc le contrôle de la masse monétaire permet de contrôler l'inflation. (C'est pourquoi je vous ai écrit il y a quelques semaines que tous ces Plans dit de Sauvetage, de Restitution de la confiance, TARP (Trouble Assets Relief Programme) et Plan-s européen-s avec leurs "Boîtes à outils" vont mener directement à une hyperinflation, c'est à dire à Weimar 2. L'offre de monnaie est exogène.)
  2. Les agents économiques sont rationnels. Ils ne sont pas victimes de l'illusion monétaire, c'est à dire qu'il sont parfaitement conscients des prix relatifs (prix d'un bien par rapport à un autre) et ne regardent pas les prix nominaux (prix noté sur l'étiquette).
Si on travaille dans le long terme, on rajoutera que:
  1. Les prix nominaux sont parfaitement flexibles, à la hausse comme à la baisse.
  2. La production effective est égale à la production de plein emploi (la production ne peut pas être supérieure).

La première formulation de la théorie quantitative de la monnaie remonte au travaux Jean Bodin en 1568. Ses travaux portaient sur les effets inflationnistes de l'arrivée de l'or en provenance du Nouveau Monde.

Les classiques ont formalisé la théorie quantitative suivante: M * V = P * Q

Q est la production d'une économie pendant une période donnée,
P est le niveau des prix,
donc P * Q représente la quantité d'argent échangée.
M est la quantité de monnaie en circulation dans une économie pendant cette même période.
V est la vitesse de circulation de la monnaie, c'est à dire le nombre de fois qu'une même unité de monnaie permet de régler des transactions pendant la période considérée.

Pendant le boom, les inventions de nouveaux produits financiers dérivés ou titrisés ont accéléré le flux de monnaie au travers du système financier. 1 euro mis en circulation était réutilisé 360 fois en temps normaux sur le marché; dans le monde de la finance on disait que le long terme commence après 10 minutes. Maintenant que les banques cessent de prêter de l'argent entre elles (voir le taux Libor et Euribor qui sont l'indice de confiance interbancaire) et que les consommateurs nerveux cessent de consommer, la vélocité de la circulation de monnaie s'écroule. Et en ce moment justement la masse monétaire est gonflée par les banques centrales. Mais ce n'est pas suffisant pour prévenir en un premier temps l'effondrement des prix, de la production, du PIB et de l'économie mondiale. Nous sommes en ce moment dans un schéma en U, avec une décélération fracassante (hard landing), avec une situation de récession et de très grave crise sociale voire de climat insurrectionnel au bas du U, puis dans environ 4 ans à une hyper-accélération quand ces masses monétaires seront remises en mouvement dans l'économie. Cette hyper-accélération tendra vers l'hyper-inflation. 

Il faut se souvenir que les USA ont presque triplé la masse monétaire pendant l'année 2008, alors qu'elle avait simplement augmenté sur les 200 dernières années précédentes. Le 1er tableau à gauche vient d'être publié par la Fed', la Banque Centrale américaine et par le site DollarDaze, et montre la masse monétaire américaine jusqu'au 12février 2009; le 2ème tableau ci-dessous à droite montre l'évolution de la masse monétaire américaine de 1914 à 2008. De 2000 à 2008 la masse monétaire de l'Eurozone a augmenté de 91%, et celle du Royaume-Uni de 136%.

Pour le Royaume-Uni aussi, la Golden Decade de la "croissance" de 1998 à 2008 était une aberration.

Les politiciens, les économistes, les ministres des finances, les gouverneurs des banques centrales sont populistes, administrent le faux médicament au faux malade en faisant en faux constat, celui du credit crunch, de la raréfaction des liquidités, qu'il faut compenser de manière la plus amorale qui soit, c'est à dire en plombant pour des générations la dette publique, en faisant racheter par le Trésor Public des trillions (milliers de milliards) de créances toxiques détenues par les banques suite à leurs spéculations compulsives d'escrocs cupides et irresponsables à la Madoff. Plus tard, une fois que nous serons au fond de la récession, au fond du U, les mêmes acteurs vont payer les dettes publiques en les faisant fondre avec une hyper-inflation comme après les années 30, et les banques pourront continuer impunément leurs activités de bulle et leurs enrichissements compulsifs et maladifs. Car l'objectif de tous les économistes est la croissance vaille que vaille, aucune réflexion n'est faite sur une croissance qualifiée, voire une "décroissance conviviale", une croissance durable ou un green new deal

On peut aussi se dire qu'il n'y aura pas d'hyper-inflation car la trappe à liquidités (création de monnaie) ne prendra pas forme, elle va juste racheter les créances toxiques des systèmes bancaires à ciel ouvert ou fantômes, leur permettre de les faire disparaitre de leurs bilans, les mettre dans une zombie banque, les faire oublier et disparaître après une dizaine d'années, si bien qu'il n'y aura pas eu de création de monnaie au final. Mais comme expliqué plus haut la pyramide est sans commune mesure avec les trillions publics injectés (milliers de milliards). Et plus que les créances toxiques, il y a ce chapeau d'actifs fantômes, qui ne sont rien que du vent. A vous de voir si nous aurons une très grave récession dont les effets se feront ressentir jusqu'en 2029 ou une hyper-inflation qui va déranger puis euphoriser les foules qui paissent dans la croissance.

Selon les monétaristes, la vitesse de circulation de la monnaie (V) est constante. De même pour le niveau de production (Q) qui est supposé constant du fait de la situation de plein-emploi des facteurs de production dans l'économie. Selon ces deux hypothèses, toute augmentation de la quantité de monnaie (M) entraîne une augmentation des prix (P). Cela amène les monétaristes à penser que l'inflation n'est qu'un phénomène purement monétaire. S'il y a de l'inflation dans une économie, elle ne peut être due qu'à une création monétaire excessive par rapport au niveau de production du pays. Selon la théorie de Jean-Baptiste Say, la monnaie ne serait qu'un voile, c'est-à-dire que la sphère réelle de l'économie serait séparée de la sphère monétaire. La monnaie n'aurait aucun effet sur le niveau de production d'une économie (dichotomie classique). De nos jours, la théorie quantitative de la monnaie est communément admise à long terme.

Nous voyons avec l'éclatement de la dernière bulle de 2007-2009, dite "Bulle du système des risques", que des présupposés de la théorie classique de la circulation de la monnaie ont été démentis. Avec la création des nouveaux produits financiers (Dérivés, Titres, CDS, CDO, Futures...) le capitalisme s'est affranchi après 1990 de l'attraction et de la pesanteur terrestre et a donné à ce voile de la monnaie quatre valeurs supplémentaires, quasi divines, permises avec la mondialisation et les autoroutes de l'information des systèmes multimédias, des interconnexions internet de toutes les places boursières mondiales et de tous les instituts financiers et bancaires, d'analystes financiers, d'agences de notations, d'associations de défenses des droits et des intérêts des spéculateurs, des agences de consommations et de défense des consommateurs... A cause de ces quatre valeurs nouvelles de la monnaie, je pense que les économistes devront reconsidérer toute leur compréhension de la chose économique en un nouveau modèle. Je pense que ce modèle agrègera ces quatre valeurs autour de l'immatérialité, de la transmutation, de l'immédiateté et de l'ubiquité de la monnaie (J'extrais cette réflexion de mes cours que je donne en DESS/Master, datant de 1995 et inspirés du Monde Diplomatique du 12 mai de cette même année). Je pense aussi qu'à ce modèle seront combinées les réflexions sur le Théorie des Jeux non coopératifs des trois Nobel de l'économie Nash, Selten et Harsany.

Le prix Nobel de l'Economie, Joseph Stiglitz vient de dire le 14 février 2009 dans une Interview à la Deutsche Welle, que "les banques sont dans une très mauvaise situation. Le gouvernement US a versé des milliards de $ pour obtenir un effet minime. Il est absolument indéniable que les banques ont failli à leur tâche. Les citoyens américains sont devenus actionnaires majoritaires dans la plupart des grandes banques. Mais ils n'en ont pas le contrôle. Tout système dans lequel il y a la séparation de la propriété et du contrôle ne peut conduire qu'au désastre. La nationalisation est la seule réponse. Ces banques sont effectivement en faillite."

L'économiste James Galbraith a dit dans une interview le 14 février 2009 à Democracy Now, "qu'il pense qu'il est décent de conclure que les grandes banques que le Trésor américain essaye par tous ses moyens de protéger, ne peuvent pas être protégées en réalité, parce qu'elles sont effectivement insolvables, et que la seule approche est que la Federal Deposit Insurance Corporation  (L'agence fédérale qui assure les dépôts des banque) rentre au siège de ces banques et fasse ce qu'elle a à faire normalement quand elle s'occupe de banques insolvables. Et le plus tôt on remplace la direction et le management, le plus tôt on fait payer les pertes au capital risque, le plus tôt on réorganise ces institutions, on garantit les dépôts pour qu'il n'y ait pas un run des déposants qui veulent retirer leur argent, le plus tôt on ouvre de nouveau ces banques avec une nouvelle administration, alors elles peuvent de nouveau commencer à fonctionner comme elles le doivent et comme des banques normales. Le plus vite ceci est réalisé, le plus vite vous sortirez de la crise. Le bon fonctionnement du marché des crédits est vital pour permettre le succès des plans de stimulation et de relance de l'économie". (Voir liste des banques qui ont fait faillite aux USA. Cette liste devrait s'actualiser en continu, sauf cette administration FDIC décidait le contraire...)



Nous pouvons lire entre les lignes de ces commentaires qu'il est plus souhaitable d'assainir au plus vite le système bancaire, de faire payer les pertes au capital risque, au lieu de transformer l'État en un État Providence bancaire qui rachète des trillions de créances toxiques (milliers de milliards), qui nationalise ces pertes à une hauteur jusqu'à présent inégalée et que deux générations à venir vont devoir rembourser. Il n'y a pas de raison que ces systèmes bancaires se fassent payer leurs pertes par les contribuables et le Trésor public et les banques centrales et qu'en même temps les gouvernements continuent à privatiser les services publics, parce que ces gouvernements n'ont plus d'argent dans leurs caisses. Le 19 mars 2009 il y aura de nouveau dans les rue de France une énorme manifestation contre la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP).

Nouriel Roubini vient de déclarer dans le Washington Post le 15 février 2009: "The U.S. banking system is close to being insolvent, and unless we want to become like Japan in the 1990s -- or the United States in the 1930s -- the only way to save it is to nationalize it." [...] "But the U.S. financial system has reached such a dangerous tipping point that little choice remains. And while Treasury Secretary Timothy Geithner's recent plan to save it has many of the right elements, it's basically too late." (Le système bancaire US est tout prêt de l'insolvabilité et si nous ne voulons pas devenir comme le Japon dans les années 1990 -- ou les USA dans les années 1930 -- la seule manière de le sauver est de le nationaliser. Le système financier US s'est rapproché à un tel point du danger qu'il ne reste que peu de choix. Et bien que le récent plan du Secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, contient beaucoup de points qui sont justes, il est trop tard.)

J'ai écrit le 17 octobre 2008 un article sur la Banqueroute d'État des USA, puis des autres articles sur l'effondrement du système monétaire international et de la bulle des CDS  et du Global Meltdown 2009.

Selon Nouriel Roubini, le Plan de Geithner appelé "stress testing", qui consiste à séparer la good bank de la bad bank, constitue une étape nécessaire en direction d'un système financier sain, mais il ne sauvera pas le système US parce qu'il présuppose qu'il est solvable...

La chancelière allemande Angela Merkel, va annoncer mercredi 18 février 2009 la nationalisation de la Hypo Real Estate, qui est en Europe de par sa taille le second institut de crédit hypothécaire. Ce que l'on oublie toujours de dire, est que la HRE a boosté dans les Länder à l'Est de l'Allemagne les subprimes comme en Espagne, en Irlande ou aux USA. Cette banque est insolvable ou en faillite technique malgré les 100 milliards d'euros d'aide que le Gouvernement allemand lui a donnés en automne 2008. Et la Deutsche Bank?

Peugeot Société Anonyme (PSA) s'est aussi  bien amusée avec les mortgages (subprimes) et a détourné dans la spéculation de titres les actifs gagnés avec les ventes des automobiles, tout en délocalisant et en payant au rabais son personnel ouvrier et employé. Peugeot-Citroën (PSA) a titrisé les actifs de son groupe dans ses filiales PSA Financial Service ou Banque PSA Finance. Il en va de même pour Renault RCI Banque. PSA et Renault, qui ont perdu des centaines de millions d'euros avec les opérations de titrisation viennent de recevoir 9 milliards d'euros comme "aide" financière de l'État. C'est tellement monstrueux que l'on a de la peine à le croire. Ces groupes automobiles avaient déjà obtenu 500 millions d'euros de la SFEF qui est la Société de Financement de l'Economie en France qui a été inventée par l'état français suite à la grande crise de la finance mondiale.

En attendant certains commentateurs économiques sont déjà capables de se lancer dans une nouvelle création sémantique, celle de "la monnaie électronique", les banques sont déjà capables d'avoir un service qui n'est rien d'autre qu'un "centre monétique" dont l'activité a encore du mal à dépasser la simple gestion des flux monétaires ou une analyse quantitative de gestion. Cette incapacité des économistes et des acteurs bancaires et financiers est aussi due à d'autres présupposés de la théorie classique, à savoir que le "décision d'un agent économique est rationnelle", puis que "toute chose étant égale par ailleurs" et enfin que "l'information est pure et parfaite" et que "la concurrence doit être libre et non faussée". Déjà il y a plus de 30 ans, je m'étais fâché dans les cours de mon professeur de micro- et de macro-économie, Jean-Paul Fitoussi, en affirmant que le consommateur n'a rien de rationnel dans son acte d'achat ou de rétention de sa bourse, que strictement rien n'est égal par ailleurs et qu'il n'y a qu'inégalités plaquées sur les populations pour les maintenir dans une situation obligatoire ou voulue de servilité, et qu'il ne peut y avoir que mensonges et manipulations de l'information, et que la-dite concurrence libre et non faussée n'est qu'une manière de construire certains canaux de dérivations des flux au profit d'un ensemble d'acteurs plus capables de marquer leur volonté sur d'autres acteurs passifs ou plongés dans une létalité de fait (voir en début de cet article le tableau de l'Insee sur les inégalités et la "croissance" qui a été appauvrissante pour des centaines de millions de personnes). D'ailleurs certains psychologues, neuro-psychiatres ne s'y trompent pas et parlent déjà d'irrationalité du consommateur et de l'agent économique, ou de behavioral economics, de finance comportementale, d'économie comportementaliste. En ce début du IIIème millénaire, nous nous apercevons combien est vaste la distance qui nous sépare de la compréhension de l'homme et de ses agissements, et que l'objectif de l'homme n'est pas guidé par l'altérité, mais par sa volonté animale ou tribale de ne pas permettre à son voisin de s'épanouir, et s'il s'épanouissait de le laisser nous dépasser et nous faire de l'ombre. Mon métier est de construire le dépassement de moi par les apprenants, mais c'est une maladie professionnelle chez moi, I apologise.

La bulle du Système des risques s'était donnée l'apanage d'une très haute rationalité prévoyant et prévenant du moindre des risques, et légalement le cadre comptable, Bâle II et IFRS de normes "prudentielles", fixé intentionnellement avec des lacunes pour permettre aux banques de tirer toutes les ficelles des spéculations et de l'enrichissement sans se soucier de la moindre légitimité de tels raisonnements mathématiques et de la résilience en cas de crise ou de crise majeure. Les banques avaient débauché du CERN, de la Max Planck Gesellschaft, de la Fraunhofer Gesellschaft des milliers de chercheurs et docteurs en mathématiques, en physique nucléaire, en physique des particules élémentaires... pour composer le clergé qui leur a apporté l'échafaudage à leur dogme du zéro risque et du gain maximal durable. Les banques avaient organisé un simple détournement planétaire de fonds, comme Bernie Madoff. Le slump actuel, l'effondrement de ce Global Meltdown 2009, est aussi dû en grande partie à ces systèmes et normes comptables, leur ratio Cook du calcul du risque, les effets leviers sur les actifs, les obligations de publication trimestrielle des comptes, la valeur des entreprises au jour du marché, qui ont annulé le moindre des longs et moyens termes et qui ont perverti l'esprit d'entreprise en un management financier appelant des résultats immédiats dans la seconde à venir.

Il semble que le G7 de Rome du 14 février 09 et le G20 de Londres d'avril 2009 (dit Bretton Woods 2) veuillent créer, selon le ministre de l'économie italien, Giulio Tremonti, de "nouvelles règles afin qu'un nouvel ordre économique mondial" voit le jour. "Cette réglementation ne se limitera pas aux marchés financiers", a-t-il précisé, expliquant que ces règles se traduiront par un corpus baptisé "étalon légal", en référence à l'"étalon-or" (ce que j'ai écrit sur mon site le 4 octobre 08). Il sera soumis lors du prochain G20 de Londres, début avril, et sera également présenté lors du G8 des chefs d'État et de gouvernement, en juillet. Un tel vide conceptuel me sidère, alors que dès le G8 de Heiligendamm de juin 2007, des demandes très clairement formulées en ce sens avaient été faites par la chancelière allemande Angela Merkel, mais rejetées par George Bush. Le temps a aussi été perdu depuis le G20 de Washington de l'automne 2008.

Vous voyez à ce G7 de Rome du 14 février 09, comment les féodalités essayent de se recentrer entre elles et autour de ce par quoi elles estiment être unies. Par le débat sur le "non retour au protectionnisme". Ces féodalités ne se rendent pas compte que le monde dans lequel elles vivent, n'existe plus depuis quelques années, qu'il n'a en fait jamais existé en tant que tel, nous le voyons puisque son atout central s'est effondré. Cet atout-joker est celui de la croissance et de l'enrichissement global. Les économistes sont déjà aujourd'hui d'accord à dire que le monde est plus pauvre aujourd'hui qu'il y a 10 ans. Le monde avait été dirigé par la conscience une, sainte et apostolique de la marge opérationnelle (15% ou la honte...), et les humains avaient été transmutés en agents de volatilité et en consommateurs pour lesquels le bail out n'existe pas puisqu'ils ont été transformés avant et après la crise en Robin des Bois du système capital. (Photo: manifestation du 21 février à Dublin, officiellement contre le gouvernement Cowen. Nous pouvons plutôt parler de "Manifestation de la faim".)

Pour rétablir la confiance interbancaire et dans les marchés financiers, il faudrait au plus vite lancer officiellement Bâle III, l'établissement de nouvelles normes comptables prudentielles. Mais il ne faudra surtout pas laisser un club de banques s'arranger entre lui pour définir ces recommandations de Bâle III comme ceci a été le cas avec Bâle II. Bâle II sont des directives qui avaient été préparées par le Comité de Bâle, sous l'égide de la Banque centrale des banques centrales, la Banque des Règlements Internationaux et qui ont abouti en Europe à la publication de la Directive Fonds Propres Réglementaire de 2007.

Les études d'un Bâle III, d'une contention des hedge fonds, d'une obligation de domiciliation des fonds sur le lieu de leurs activités pour les soumettre au contrôle par les autorités seraient plus à même d'instaurer la confiance. Le Royaume-Uni et les banques s'opposent à tout ceci au nom de la liberté de commercer et d'entreprendre. Il y a 16 paradis fiscaux en Europe, comme Jersey, Andorre, Monaco, le Luxembourg, la Suisse, le Liechtenstein et même l'Autriche qui pratique très bien le secret bancaire. Les anglais disposent dans le Pacifique d'autres paradis fiscaux (Image cliquable à droite).

La vélocité de la monnaie actuelle a pris une dimension qui n'a plus rien a voir avec même le "voile" de Jean-Baptiste Say mais avec la cape d'une Classe Globale, d'une élite qui sait utiliser le monde et son monde. Car si vous ne l'avez pas compris, l'Homo œconomicus est mort. Depuis la Chute du Mur de Berlin, depuis 1990, il est remplacé par une entité d'apparence humaine habitée en son for-intérieur de frères bessons, maitre et esclave, et cette schizophrénie, au lieu de la pousser dans un acte de replis, de réclusion, peut-être même de révolution ou de destruction de soi ou d'éléments de son entourage, la pousse à un acte d'achat entre le Centre Leclerc ou le Centre Auchan "Lieu de vie", à moins qu'elle ne se décide à donner la mort dans une xénophobie de circonstance et de casus-belli. Bien, sur ce, je monte dans les Hautes-Vosges respirer l'air sous un voile de nuages.

10. janvier 2009

Etat Providence bancaire: privatisation de la création de monnaie, du Trésor Public - Eclatement de la bulle des CDS

En automne 2008 un "Bretton Woods 2", n'a même pas été esquissé à la réunion du G20 de Washington. Bretton Woods 2 n'est pas venu, c'est Weimar 2 qui arrivera en 2010. 

Le journal en ligne Foreign Policy Magazine a publié sous le titre "The worst is yet to come - Le pire est à venir" le 10 janvier 2009 une série d'articles d'économistes dits "pessismistes" en comparaison à tous les autres économistes qui appartenaient au mainstream hystériquement positif du "American is back" engendré par Ronald Reagan et soutenu par la dynastie des warlords Bush et Greenspan.




"There is no creative evolution if you don't have dramatic moments like this. Bling is over. Red carpetry covered with rhine-stones is out. I call it 'the new modesty'.
This whole crisis is like a big spring house-cleaning - both moral and physical
". (Karl Lagerfeld in the Telegraph.co.uk)


L'éclatement   de   la   bulle   des   CDS   entraînera   en   2009
l'effondrement   du   système   financier   mondial   actuel


Plan de cet article (ce billet est réactualisé toutes les 1/2 journées jusqu'à mention contraire)

Prologue

Partie 1:
1] Droits souverains et historiques de l'État: la création de monnaie et la politique monétaire
2] Abandon de la souveraineté de la Banque Centrale par les Produits Dérivés, les CDS, les normes prudentielles IAS, IFRS, Basel 2
3] Éclatement de la bulle des CDS, faillite des systèmes bancaires, effondrement du système financier mondial actuel

Partie 2:
4] Historique de la Privatisation de la Création de monnaie et du Trésor Public:
Greenspan de la Fed', JC Trichet de la BCE

5] Devoir d'information du citoyen: extraits de mes cours de1993 à 2009 en niveau DESS, Master 2, Master Grande École

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Le président du Financial Services Authority (FSA), l'autorité britannique de contrôle des marchés financiers, Lord Turner of Ecchinswell, a dit que "le système actuel de régulation et de contrôle des banques et de toutes les autres institutions financières avait très sérieusement failli à sa tâche". Lord Turner, aussi appelé le 'watchdog', le cerbère, a encore dit hier dans une interview au journal the Independent:  "Le plus grand échec - partagé par les banquiers, les régulateurs, les banques centrales, les ministres des finances et les universitaires à travers le monde - a été de loin l'incapacité d'identifier que l'ensemble du système a été mis sous la lourde chape du risque systémique sur la totale étendue du marché". [..] Le problème central n'est pas que le contrôle de Northern Rock a été insuffisant, mais que nous n'avons pas réussi à rassembler le puzzle de l'énorme déficit des comptes courants du Royaume-Uni, de l'extension rapide du crédit et des augmentations des prix de l'immobilier, de commerce de titres britanniques adossés à des prêts hypothécaires fait par des institutions financières américaines et du potentiel de l'exubérance irrationnelle des prix du marché du crédit. [...] Nous ne sommes pas parvenus à réaliser qu'il y avait un développement de l'ensemble du système du risque et que les autorités de régulation financière, les banques centrales et les administrations fiscales auraient dû réguler."

Vous avez sur la page d'accueil de ce site FSA le lien sur les Recommandations de Bâle 2 et sur la Directive Fonds Propres Réglementaires (CRD) dont j'ai aussi écrit un article sur mon site en préparation au G20, dit Bretton Woods 2, de Washington de l'automne 2008 et en prévision des Élections Européennes du 7 juin 2009. A vous de forger votre exigence politique, de choisir le ou les partis qui traitent de problèmes et de savoir quel genre d'Europe vous voulez. Vous savez sûrement que je suis nonniste absolument pro-européens.
 
Parmi les économistes "pessimistes", Nouriel Roubini, le "Doctor Doom" (le docteur catastrophe) l'un des grands économistes new-yorkais qui avait décrit dès 2006 l'effondrement économique des USA, a rappelé aujourd'hui dans Foreign Policy Magazine le mode de fonctionnement du consumérisme ostentatoire qui a conduit aux excès et à la création de différentes bulles de crédits: "This crisis is not merely the result of the U.S. housing bubble’s bursting or the collapse of the United States’ subprime mortgage sector. The credit excesses that created this disaster were global. There were many bubbles, and they extended beyond housing in many countries to commercial real estate mortgages and loans, to credit cards, auto loans, and student loans. There were bubbles for the securitized products that converted these loans and mortgages into complex, toxic, and destructive financial instruments. And there were still more bubbles for local government borrowing, leveraged buyouts, hedge funds, commercial and industrial loans, corporate bonds, commodities, and credit-default swaps (CDS)... [...] Taken together, these amounted to the biggest asset and credit bubble in human history".  Ceci représente la plus grande bulle d'actifs et de crédit de toute l'histoire de l'humanité.

Aujourd'hui un étudiant de Master Grande École m'a dit en cours que ce n'est qu'une toute petite partie, même pas 1%, qui a détourné le système économique de sa fonction. Je ne voulais pas l'effaroucher de suite lors de cette rentrée semestrielle et lui dire que nous ne sommes pas dans une dictature ou un système de népotisme et que le dysfonctionnement fatal a été bien partagé et répandu.

Dans un ancien billet sur mon site je vous ai expliqué le 29 octobre 2008 qu'il ne faut pas regarder la Crise de ce Global Meltdown 2009 simplement comme un phénomène venu depuis les USA par la bulle immobilière stimulée par la politique accommodante, laxiste et irresponsable de la création de monnaie provenant de l'octroi massif des crédits hypothécaires sans contrôle des bonités et de la solvabilité des emprunteurs Ninja (no income, no job, no asset), des emprunteurs particuliers et industriels. Le principe de responsabilité relaxé, les banques avaient pu se constituer de larges portefeuilles de créances immobilières sur des ménages insolvables. Les banques qui en revanche n'auraient pas compté sur l'intervention monétaire dans leur stratégie financière et auraient refusé ces produits dérivés "toxiques" auraient perdu de précieuses parts de marchés.

Mais il faut avoir une vision synesthésique de l'économie et comprendre chaque phénomène particulier, ici chaque bulle, dans un ensemble fonctionnant dans le dysfonctionnement et voulu par un débridement du regard, de la surveillance et du contrôle de l'État. Ce n'est pas simplement dû à la frayeur inculquée par Augustus Friedrich von Hayek, par son livre "The road of serfdom" et par les dix recommandations du consensus de Washington qui avaient laissé le mogul de la finance se relaxer lui même de sa propre responsabilité et occuper la plus petite parcelle de votre sphère privée, de vos angoisses et éventails, de vos espoirs avalisés par vos mantrà que vous récitez depuis 1989, sans savoir pourquoi. (Graphique ci-dessus: Pertes à la bourse en 2008)

La globalisation a permis aux USA d’aspirer l'épargne du reste du monde, en partie aussi en vendant des milliers de milliards de Bons du Trésor américains (tableau cliquablle à gauche) , et de consommer plus qu'ils n'ont produit. Il faut comprendre la Crise comme l'accident de l'économie réelle du Pays des trois flux: les USA ont été débiteur-consommateur et ont  délocalisé leur production et leur konw-how en Chine ou en Inde. Aujourd'hui, dans ce Foreign Policy Magazine, Stephen S. Roach de Morgan Stanley Asia a rappelé: "A second megaforce at work is globalization—the cross-border linkages that during the past decade have increasingly taken the form of trade flows, capital flows, information flows, and labor flows. The credit crisis itself is essentially a powerful cross-product contagion—a virus that began with subprime mortgages but then quickly spread to asset-backed commercial paper, mortgage-backed and auction-rate securities, and other instruments throughout the credit markets. But because financial engineers were so adept at distributing the complex products they created, there is a critical cross-border dimension to this crisis as well. Little wonder this is the worst financial crisis in 75 years." Ceci représente la pire des crises financières depuis 75 ans.

Mais avant de remonter dans le temps je vous expose pourquoi cette crise est le fruit d'une conception ordolibérale de la société et de l'économie qui ne concède à l'État que du bout des lèvres un reste de pouvoir de régulation, de contrôle ou d'incitation ou de mesures de correction monétaire et macroéconomique et qui abandonne à l'artefact de la main vibrante la "concurrence libre et non faussée qui s'autorégule et qui tend au plein emploi et au bien-être" (Traité de Lisbonne).

  • 1] Droits souverains et historiques de l'État: la création de monnaie et la politique monétaire
En principe, parmi les droits souverains d'un État figurent la création de monnaie par le système bancaire, la conduite de la politique monétaire mais aussi du bon fonctionnement des banques au niveau de leur solvabilité et du respect des réglementations.

Concernant la politique monétaire, il s’agit dans la plupart des cas de la vision la plus simpliste, la plus erronée, parce que la plus servile à la conception ordolibérale d'une économie d'un pays: il n'y a plus de citoyens à administrer mais des consommateurs à faire bouger en flux de la meilleure façon possible, avec le plus de réactivité et le moins d'inhibition pour accomplir l'acte d'achat. (Photos: Athènes, décembre 2008)

Pour ceci, les argentiers se sont cantonnés dans le ciblage d'inflation. C'est pourquoi, les banques centrales des pays se donnent comme tâche cardinale la lutte contre l’inflation afin de garantir la valeur de la monnaie et de préférence en fonction du NAIRU afin de conserver un volant conséquent et obligatoire de chômeurs pour permettre à l'appareil économique la réalisation d'une confortable marge opérationnelle globale, ou si vous voulez un niveau de dividendes comme les attendent les acteurs compulsifs des hedge funds, les fonds spéculatifs ou fonds alternatifs. Le NAIRU est le Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment, littéralement le "Taux de chômage qui n'accélère pas (n'augmente pas) l'inflation". Pour mieux comprendre le NAIRU vous pouvez lire les différents articles très pédagogiques du rédacteur que j'avais invité en 2006 sur mon site ou vous pouvez allez consulter l'Observatoire du Nairu, "Au nom de la Ruse". A la vue de la Crise 2006-2018, ce site sentira peut-être moins le souffre qui repousse les mondains et les bienséants.

Pour cela, parvenir à la symbiose de la politique monétaire et du NAIRU qui doit s'exprimer en cette équation, toujours positive pour les investisseurs - car la banque centrale d'un pays est au service des investisseurs, et non pas de l'emploi et de la population -, la banque centrale dispose de plusieurs instruments lui permettant de faire varier la masse monétaire en circulation dans le pays et le coût des crédits accordés aux particuliers et aux entreprises. Le principal instrument depuis les années 80' est la fixation des taux directeurs. Ces taux déterminent le coût pour les banques commerciales à se refinancer auprès de la banque centrale.

Les banques centrales n'ont plus qu'un seul objectif dans leur politique pro-cyclique ou anti-cyclique: combattre l'inflation ou empêcher les prémices de la récession ou de la déflation. Très rapidement des affirmations hystériques se font jour auprès des gouverneurs de la banque centrale et encore plus de leurs commentateurs dès que l'on parle de déflation.

Mais la Fed' s'est volontairement dépossédée de son autorité dans la création de la monnaie. Dans l'esprit des enseignements de l'Ecole de Chicago et du Consensus de Washington, elle a conduit à la privatisation de la création de la monnaie. Elle l'a abandonnée au système bancaire et systémique des banques commerciales, des banques d'investissement ou des inventeurs et des intermédiaires de la distribution de produits titrisés adossés sur les crédits hypothécaires ou sur les CDS (Credit Default Swaps).

Nous avons vu dans un article précédent ( < cherchez "modèle américain") et nous verrons aussi dans un prochain article sur mon site que l'inégalité galopante de la répartition des richesses entre les classes sociales, que ce soit aux USA comme en Europe, est une autre origine de la crise des subprimes ou du sur-crédit. La consommation ostentatoire n'est pas non plus la seule cause de cette crise de bulles compilées et gigognes. La politique laxiste accommodante de la Fed' pour lâcher dans l'économie de l'argent facile à bon marché est la cause dont on parle le plus. Car il est plus spectaculaire pour les médias et pour les consciences des habitants d'un pays de ne pas parler de défaut de la répartition des richesses. Nous ne sommes qu'à 20 ans de la Chute du Mur de Berlin, et donc pas encore capables de parler d'une économie de la solidarité et des solidarités locales, régionales et globales ou de développement durable ou de planification écologique... à la différence d'Obama que l'on a aussi pu voir à la TV monter sur une échelle pour décrocher des rideaux.

Mais notre guide adoré l'a aussi dit hier: "le capitalisme financier a perverti le capitalisme d'entreprise". Vous remarquez que le président français NS, ne parle toujours pas d'entrepreneuriat social, enseigné par exemple en Master Grande École à l'ESSEC de Cergy Pontoise, ou du Développement Durable, enseigné en Master 2 et en Master Grande École de Management de Strasbourg (EM-S, seule ESC publique de France) comme la Banque et la Finance Islamique : "La finance islamique n’investit pas sur la virtualité, il faut qu’il y ait une corrélation avec l’économie réelle. La crise financière mondiale pourrait presque être une bonne nouvelle" pour Ibrahim Zeyyad Ceciki, coordinateur des enseignements du nouveau Diplôme d’Université en finance islamique que l’Ecole de Management de Strasbourg a inauguré le 21 janvier 2009. La finance islamique est fondée sur le respect des principes de la charia – la loi islamique – comme le refus de l’intérêt et l’investissement dans certains secteurs industriels...  EM-Strasbourg est entrain de réorienter son programme dans la Diversité, le Durable et la réintroduction des valeurs morales dans la management. Pour ma part ma réflexion se fait dans ce sens depuis que j'ai 14 ans et je n'en ai jamais dérogé pour faire plaisir à des supérieurs ou pour me faire une carrière plus facilement. Ma vie est un parcours de conflits d'idées qui ne m'ont heureusement encore jamais mené à des déflagrations réelles ou irréversibles. C'est une chance que j'ai pu rencontrer pendant 3 décennies professionnelles une ouverture au débat, même si mes supérieurs me présentent dans les amphis toujours comme "l'indiscipliné".

  • 2] Abandon de la souveraineté de la Banque Centrale par les Produits Dérivés,
    les CDS, les normes prudentielles IAS, IFRS, Basel 2
L'intervention publique des banques centrales et du législateur ont orchestré depuis les années 80' la déresponsabilisation des banques. La Crise actuelle résulte des innovations financières et des dérèglementations irréfléchies opérées depuis les années 1980. La libération financière, les banques commerciales et d'investissements, les groupes d'assurances et les fonds impliqués dans la titrisation ont transformé l'ordre économique en un capitalisme de casino à l'image de ces champs élysées berlinois, le Kurfürstendamm, sur lesquels, suite à l'ouverture du Mur de Berlin, les lunetiers, les bijoutiers, les boutiques de mode, les pralinetteries de Bruges, avaient monté sur les trottoirs pendant des semaines des étalages de bananes et de fruits, qu'ils rachetaient eux-mêmes chez les hard-discounters comme Aldi et Lidl, et qu'ils revendaient aux allemands de l'est éberlués et dégoulinants du jus du marché libre et non faussé. Leurs yeux se convulsaient dans leurs orbites, mais le monde de l'ouest n'avait pas fait mieux et avait cru en les promesses des taux de rendement des placements financiers dépassant les 8, 9, 10, 15, 20%. Le management financiers de share-holders,  avait supplanté le management de stake-holders et je vous invite à lire mes articles du 16 juin 2006, ou sur le Fonds de Pension Cerberus qui n'avaient rien de prémonitoire, et qui n'étaient que descriptifs. Les actifs des entreprises étaient détournés pour faire de la spéculation, mais ces entreprises appartenaient aussi en totalité ou en partie aux fonds de pensions qui ont piloté pendant ces 20 dernières années l'économie mondiale pour réaliser un matelas de retraite aux générations d'avant-guerre et d'après-guerre. Évidemment je passais pour un "gauchiste rouge-brun social nationaliste" et j'en passe, quand je m'insurgeais continuellement contre ceci. D'ailleurs, on me regarde encore maintenant de la même façon, la société préfère continuer à se mentir et chercher un mini-madoff à côté de ses pompes, pour se sentir bien. Vous rendez-vous compte? Si elle se mettaient à avouer, elle se trouverait dans la même situation que le joueur de Loto, qui après 20 années de militantisme compulsif chez le buraliste, se mettait à reconnaître, puis à avouer publiquement qu'il avait tord, et qu'il a conduit son entourage à la perte avec lui. Le jour de la prise de conscience globale, il y aura un petit autodafé. Pour ma part je suis soulagé aujourd'hui, comme un criminel qui a avoué sa faute 20 ans après. Et je suis fier d'avoir été d'une constance intellectuelle sans faille. Je n'étais pas génial, j'étais juste dans la raison.

Les allemands de l'est me paraissaient misérables, à l'automne 1989, et je prenais pendant cette période simplement de l'autre côté du Rhin les autoroutes du Pays de Bade pour voir les allemands de l'Est débarouler en Trabant ou en Wartburg. Je roulais moi-même en Panhard PL17 ou en DKW F12 à moteur deux temps et trois cylindres des années soixante, et ils étaient étonnés de trouver encore plus pauvre qu'eux, et me montraient du doigt, me prenaient pour un demeuré et par leurs mimiques me le faisaient savoir. Il n'est peut-être pas du tout étonnant que justement ces pays de l'Est, de l'Europe Centrale, ces "Pays entrants" dans l'Union Européenne, les Pays Baltes, mais aussi les "Nouveaux Länder" fédérés de l'ancienne RDA, soient aussi gravement "impactés" par les produits à risque éparpillés comme sur un champ d'épandage à purin ou comme aux USA, au Royaume-Uni, en Irlande et en Islande. Il semble que les pays fondateurs de la tant moquée "old Europe" se soient un peu moins adonnés à ce plaisir holistique qui relit pourtant encore plus les gens ensemble qu'une Constitution européenne parachutée et urticante ou qu'un Traité de Lisbonne. Le International Herald Tribune décrit l'Irlande en ces termes: "Ireland, once the high-growth darling of the European Union" (l'Irlande qui a été le chéri européen de la forte croissance).

La dernière bulle de 2006-2008 est le résultat direct de la politique monétaire de la Fed'. Suite à l'éclatement de la bulle spéculative "dot-com" des valeurs de l'Internet en 2000, pour contrer les effets dépressifs sur l'économie et de ceux du 9 XI, l'attentat sur les Twin Towers de Manhattan, Alan Greenspan, gouverneur de la Fed', avait baissé le taux directeur à 0,75% et l'avait maintenu très longtemps à ce niveau. Les liquidités se sont transférées massivement sur le marché de l'immobilier. Derrière la crise des subprimes se trouve le gigantesque programme socio-politique intitulé "A chaque citoyen sa maison" et qui a été propagé par... Alan Greenspan. Les banques américaines et mondiales ont gagné énormément, l'État américain a énormément stimulé et encouragé le sur-boom immobilier avec de l'argent facile et à bon marché et avec les cautions implicites de Fannie Mae et de Freddie Mac, les organismes parapubliques qui se partageaient plus de 50% des prêts hypothécaires sur le sol américain.

Selon l'Observatoire des Politiques Économiques en Europe du Pôle Européen de Gestion et d'Economie de Strasbourg, la hausse du prix de l'immobilier stimulait l'égo et le sentiment de richesse qui encourageait la consommation, car le bien immobilier a été considéré par les ménages comme un distributeur à billets de banques. Aux USA les banques prêtaient plus aux ménages en contrepartie de la hausse de la valeur de leur habitat. Grâce au taux d'intérêt maintenu très bas, les entreprises avaient puissamment augmenté leurs investissements. Un effet de levier très puissant avait été appliqué sur cette spirale ascendante grâce aux innovations financières qui rivalisaient de créativité.

Nous allons vivre dans les tous prochains jours la banqueroute des émetteurs de cartes de crédit comme J.P. Morgan Chase, Bank of Amerika, la Citigroup... qui n'ont pas du tout de dépôt de garantie pour ces activités et qui re-"poussent" de mois en mois plus de 1100 milliards de $ d'encours irrécouvrables de leurs clients. Ces émetteurs permettaient un report de mois en mois et n'envoyaient aux détenteurs de cartes de crédit qu'une facture les invitant à rembourser 10% des en-cours. Ces émetteurs de carte de crédit avaient aussi titrisé les en-cours des détenteurs et les avaient revendus dans des actions commerciales similaires à la titrisation des subprimes. 1/3 des ménages américains a un encours de 10000 $ reporté de mois en mois.

Dans ce système euphorisant et cette modernité incantatoire du "capital risque", les banques avaient joué un rôle pivot dans la création de liquidités à côté de la banque centrale. Dans un système bancaire classique, les banques récoltent les dépôts et octroient les crédits. Le marché des crédits a été totalement bouleversé par les innovations financières. Les entreprises pouvaient maintenant accéder facilement au marché financier via les émissions directes de titres. Ceci avait poussé les banquiers à inventer de nouveaux instruments financiers qui leur permettaient de diminuer l'utilisation de leurs fonds propres et d'augmenter la rentabilité du capital.

Dans le métier de crédit où la marge avait été considérablement réduite par le développement des marchés financiers, les banques avaient pu augmenter leur rentabilité en opérant avec leur doigt une mutation darwinienne: de leurs créances elles ont fait des titres qu'elles revendaient à d'autres organismes financiers et investisseurs en brouillant à chaque étape la traçabilité de leurs produits. Cette titrisation avait éveillé, chez les émetteurs de titres et chez leurs revendeurs intermédiaires, des talents de mosaïste qui se sont ingéniés à élaborer des macédoines composées de créances diverses. Ces titrisations de titrisations existent, elles sont les "Collateralised Debt Obligations" (CDO). Ceci sont les titrisations au carré: 'CDO-squared' [a credit derivative manufactured out of other derivatives]. Il en existe au cube: des titrisations de titrisations de titrisations. Donc nous sommes dans la parfaite similitude avec les schémas de Ponzi de Bernie Madoff. Je lis dans le Guardian: "...in the years running up to 2007, too much of the developed world's intellectual talent was devoted to ever more complex financial innovations, whose maximum possible benefit was at best marginal, and which in their complexity and opacity created large financial stability risks."

Grâce à ces titres, les banques avaient "refilé" à d'autres, des investisseurs croyant s'enrichir encore plus rapidement, le risque de leurs créances dans un système de grande mutuelle fédérative. Les banques avaient aussi racheté elles-mêmes à d'autres banques ou systèmes financiers des prêts de logement par titrisation. Elles voulaient donc s'enrichir deux fois, une fois avec les intérêts que les emprunteurs payent sur les crédits qu'elles avaient accordés, et une seconde fois avec les titres adossés à ces crédits. Ces titres qui en soit, n'était rien qu'un papier et qu'une promesse de rendement financier.

Le plus élégant, pour ces émetteurs de titres, est que l'externalisation de leurs paquets de créances leur permettait d'inscrire hors-bilan leurs engagements. La valeur en bourse de ces organismes de crédit s'en trouvait réévaluée d'autant. Les banques d'investissement, puis toutes banques classiques commerciales se sont engouffrées dans ce marché financier. Par exemple la filiale financière de Chrysler appartenant au fonds de pension Cerberus ou de GM, ou la Mercedes-Benz-Bank, ou la Volkswagen-Bank se sont aussi bien amusées à détourner dans la spéculation de titres les actifs gagnés avec les ventes des automobiles. Il en va de même pour Peugeot-Citroën Société Anonyme (PSA) qui a titrisé les actifs de son groupe dans sa filiale PSA Financial Serviceou Banque PSA Finance. Ils réclament en ce moment une "aide" financière de l'État, ou plus simplement un rachat-élimination (bail out) de leurs créances toxiques. C'est tellement monstrueux que l'on a de la peine à le croire. Au début du mois de janvier 2009, la Citigroup, la JPMorgan Chase, la Bank of America sont les prochains candidats à de nouvelles mesures de bail out et font un chantage sur Bernanke, Chairman de la Fed', pour qu'il rachète et fasse disparaître leurs créances pourries. Le chiffre officiel des créances pourries à racheter des banques en Allemagne par l'État oscille entre 300 et 800 milliards d'euros selon le taux de toxicité et de l'exposition au très haut risque. Ces créances doivent être évacuées d'une manière ou d'une autre avant que les banques ne veuillent bien arrêter leur chantage et accorder de nouveaux crédits. Connaissez-vous le chiffre français?

Comme dans une pyramide de Ponzi à la Bernie Madoff, ce n'est pas le fond de tarte qui détermine la tenue de la pâtisserie sur l'assiette. La titrisation améliore le fonctionnement des marchés financiers si les créances initiales sont saines. Les crédits hypothécaires ont été distribués en masse aux débiteurs Ninja (no income, no job, no asset), sans revenu, sans emploi et sans garantie. Aux USA, mais aussi au Royaume-Uni, en Irlande et en Allemagne dans sa partie Est s'étaient ouverts par milliers des Credit-Shops, à côté des Mac'do, des boutiques à crédit qui n'avaient pas d'activité bancaire et dont la seule activité était de dire "oui".

Nous sommes face au schéma pyramidal de Madoff, mais aussi à des pyramides entrecroisées avec des filiales par-ci et par-là qui se rachetaient entre elles, encore à crédit, en entier ou par appartements. Vous pouvez alors comprendre que le processus d'épandage sur les marchés de ces macédoines et salades composées de titres est exposé à l'aléa moral (moral hazard) qui n'a pas été pris au sérieux par les commissions de contrôle des marchés financiers (SEC aux USA, où siégeait le gendre de Madoff...) et des régulateurs nationaux. La banque qui titrise les créances n'est pas non plus obligatoirement celle qui les a distribuées. Ceci est encore plus élégant et agréable pour les banques qui ont titrisé, parce qu'elles ne sont plus responsables des risques de défaut une fois les titres vendus. Et les intermédiaires avaient aussi amélioré eux-mêmes leurs macédoines de titres en les découpant et en les mélangeant à d'autres avec la salive du bonimenteur comme compost à dividendes. Repensez aux allemands de l'Est qui se sont rués sur les bananes vendues sur le Kurfürstendamm à Berlin par des allemands de l'ouest goguenards qui se croyaient au zoo entrain de nourrir les singes. Qui a été le plus grotesque? Le spéculateur ou l'encapsulé?

Comme dans une macédoine, les morceaux multicolores sont agglutinés entre eux et sont adossés à la coupelle, à la fourchette, au bord de l'assiette, à la miette de pain, et encore à la boîte de conserve qui a servi pour l'intermédiation entre le Aldi et votre salle à manger. Ah bon! Vous achetez plutôt chez Félix Potin? Les titres sont tout aussi complexes et les agences de notation, auxquelles les investisseurs avaient fait une confiance aveugle, ne pouvaient pas les évaluer correctement. Par exemple avant l'effondrement des Lehman Brothers elles les classaient encore en AAA au lieu de junk bond (obligation à haut risque, ou si vous préférez valeur poubelle). Je vous mets encore 100 grammes de carottes? Ou je les emballe à part?

En augmentant les intermédiaires dans le processus aléatoire, guidé ou semi-guidé d'intermédiation entre les emprunteurs finaux et les agents à capacité de financement, l'illusion est créée que le risque correctement dilué et mutualisé devient source de profits considérables. A côté, un alchimiste est un gagne-petit, et le bouffeur de banane un crétin. Encore plus, celui qui l'a vendue sur le Ku'damm.

La relation avec le réel est chez les agents de l'intermédiation au minimum apocryphe. Je dirais même mieux, "l'information pure et parfaite", qui régit chez les classiques le marché, est devenue le mensonge et la duperie dans une concurrence déloyale et faussée. Vous observez en ce moment comme les banques traînent pour exposer le bilan trimestriel et vous voyez à chaque fois comme les désastres annoncés sont encore plus énormes avec de subites "nouvelles découvertes de positions négatives". Les intermédiaires de cette soupe populaire composée à la macédoine, motivés uniquement par les bonus liés aux profits astronomiques générés par cette formidable machine à catapulter des crédits et non tenus responsables par leurs pertes éventuelles au cas où la conjoncture sectorielle ou macroéconomique se retourne, ne se sont pas souciés des aléas moraux des emprunteurs et des autres intermédiaires. Les investisseurs, qui étaient eux-mêmes des intermédiaires et à la recherche des surplus de gain par rapport aux actifs sans risques tels que les obligations d'État des pays industrialisés, se sont précipités sur l'occasion pour acquérir des titres réputés comme peu risqués et bien notés par les agences de notation. La pression a été grande de participer à un marché où le profit paraissait infini et qui leur rapportait un gain immédiat important sans qu'ils ne soient personnellement exposés aux risques de perte. On avait juste oublié que gagner de l'argent se fait avec du travail.

Dans mon article précédent je vous prouve que Bernie Madoff est un enfant de chœur et que tout le système systémique qui a conduit à la Crise du système de risque a été construit sur le schéma pyramidal de Ponzi. Il est tout à fait normal que la société globale veuille le porter, lui, au gibet, c'est une façon de tirer la chasse morale sur son organisation criminelle et économicide. Mes propos sont trop violents? Déplacés? De gauche? Saperlotte!

Voyez la suite. Le crédit immobilier est particulièrement adapté à la titrisation en macédoine distribuée par épandage. L'actif réel, le bien immobilier, a de la valeur qui ne cesse d'augmenter dans le temps sur le long terme. L'emprunteur peut hypothéquer son actif, ce qui rassure le prêteur. La politique monétaire d'Alan Greenspan, gouverneur de la Fed', du faible taux d'intérêt maintenu bas très longtemps en dépit de la pression inflationniste, avait stimulé les achats dans l'immobilier. Une hausse régulière et forte de l'immobilier s'en était suivie, et la hausse des prix avait alimenté la spéculation, puis la hausse des prix. Comme la valeur de l'actif augmentait, les distributeurs de crédits avaient pu accorder des crédits encore plus importants. Les ménages avaient emprunté pour investir afin de profiter de la hausse future ou par crainte d'une augmentation future encore plus grande.

Les ménages à faible revenus ou les ménages Ninja (no income, no job, no assets) étaient poussés par les distributeurs à crédit d'investir dans l'immobilier. Pour être appâtés sans rémission, les distributeurs à crédit leur avaient aménagé de faibles mensualités la première année, et avaient compté sur la hausse des prix de l'immobilier pour leur prêter davantage les années suivantes. Vous voyez, ici, nous sommes dans le schéma de Ponzi de Bernie Madoff. A l'ouest, rien de nouveau.

Les crédits de mauvaise qualité étaient principalement accordés en fin de cycle haussier du prix de l'immobilier à partir de 2005-06. L'expansion exubérante du marché du crédit et de titrisation avait connu la fin de la gloire lorsque, aveuglées par le succès passé ou rencontrant des difficultés à vendre des titres de long terme (un genre de macédoine UHT comme le lait de longue conservation) adossés aux crédits immobiliers, les banques avaient vendu de plus en plus de titres de court terme pour financer les créances immobilières de long terme, ce qui limitait en principe le transfert de risque. Vous voyez, c'est le système du pont de Ponzi à la Bernie Madoff où les nouveaux entrants payent à chaque fois pour les anciens. Mais souvenez-vous, le système de titrisation peut fonctionner si les créances initiales sont saines. De par la nature holistique du système bancaire, une défaillance vénielle dans un endroit du marché avait entrainé le cataclysme financier de la planète.

La faute n'est pas à chercher chez l'escroc, le Madoff du coin, mais dans l'environnement politique et sociétal qui s'accommodait parfaitement de vivre dans un système non régulé et non contrôlé. L'idéologie des warlords Bush du "we won the cold war" (nous avons gagné la guerre froide) avait flatté l'égo de millions et de millions d'imbéciles qui s'attendaient à "récolter les dividendes de la paix" de "la grande maison commune". Pour ma part, la Chute du Mur de Berlin m'avait rendu malade, parce que j'avais compris que notre imaginaire et notre champ sémantique ne permettaient pas de conceptualiser que le Mur était tombé des deux côtés, et qu'il fallait se mettre à la table ronde pour se demander quelle société nous voulions construire au lieu d'imposer à l'Allemagne de l'Est une simple fusion-acquisition par l'Ouest à la conférence des 4 + 1 de 1989.

Pour en arriver à la faillite actuelle du système bancaire et monétaire mondial, il faut rappeler que les banques avaient prêté de manière excessive en regard de leur fonds propres et se sont mises elle-mêmes en péril à cause de l'effet de levier (leverage) dont elle ont fait usage en toute connaissance de cause et de manière de plus en plus prégnante et irresponsable, d'autant plus que les salaires des dirigeants, des traders mais aussi des employés de banques étaient en étroite et automatique corrélation avec les croissances des bénéfices. Selon le ministre à la ville de Gordon Brown, Lord Myners, “the golden days of huge bonuses in the investment banking arms are gone”. L'intéressement, les stock options, les golden hello ont été dans ce système le meilleur moyen de corrompre des populations entières et de ne plus regarder en face la déconnection totale entre cette hystérie financière et l'activité économique, la production de richesses industrielles et commerciales.

L'effet de levier n'a pas fait des banques des victimes d'elle-mêmes ou de la conjoncture. La réserve, la couverture de fonds propres imposées à une banque est inférieure à 10%. Une banque peut aussi prêter un peu plus de 10 fois ses fonds propres. Quand les prix (de l'immobilier pour notre bulle de 2000 à 2009) montent, les règlements actuels, conformes aux normes américaines internationales de comptabilité (IFRS) et aux recommandations de Bâle 2, permettent de revaloriser vers le haut (marking-to-market) les fonds propres, ce qui permet aux banques de prêter plus, ce qui fait augmenter les prix, ce qui fait prêter encore plus, jusque ce que la bulle éclate. La bulle ayant éclaté, les prix baissent, les banque prêtent moins, les liquidités font défaut aux banques et au marché, ce qui tire les prix vers la bas et pousse les banques à prêter encore moins. Les règles dites "marking to market" ou "mark to market" sont issues de IFRS et des recommandations de Bâle 2 et avaient été formulées et propagées après 1992/93 avec l'euphorie grandissante de l'illusion de la victoire de la guerre froide par la pensée ouest suite à la Chute du Mur de Berlin. Ces normes, "marking to market", sont des règles systémiques, créent et amplifient les cyclicités. Le G20 de Washington de l'automne 2008 n'a pas évoqué ce sujet de nouvelle rédaction des normes comptables internationales. Bruxelles et Strasbourg n'évoquent pas non plus de rédiger différemment les Directives Fonds Règlementaires (CRD) qui sont la déclinaison européenne des normes américaines internationales comptables IFRS et des recommandations de Bâle 2.

Le risque du marché systémique avait donc volontairement été négligé et les lacunes des recommandations sur les fonds propres de Bâle 2 avaient été soigneusement conservées pour laisser faire ce laisser-faire. Les implications de l'application des nouvelles normes comptables internationales (IAS, IFRS et Bâle 2) qui imposent l'évaluation des actifs et des passifs au prix du marché (marking-to-market) avaient été tout autant négligées. Ce système de normes comptables américain avait été généralisé au niveau mondial depuis 15 ans pour "répondre au défi de la globalisation". Si le fond de tarte s'effondre les fruits qui sont couchés dessus n'ont plus de tenue et ils melt down, ils s'effondrent en une gadoue. Si les prix de l'immobilier s'effondrent, le marché des titres s'effondre, les dérivés titritsés s'effondrent, et il n'y a même pas besoin de s'émouvoir de l'aspect holistique du système bancaire.

  • 3] Éclatement de la bulle des CDS, faillite des systèmes bancaires, effondrement du système financier mondial actuel

L'éclatement   de   la   bulle   des   CDS   entraînera   en   2009
l'effondrement   du   système   financier   mondial   actuel

Les pertes révélées par l'application des règles comptables déséquilibrent le bilan des banques impliquées et impactées dans et par ce type de transactions et entrainent l'effondrement de la confiance des ménages épargnants et des investisseurs.

Le risque des défaillances des créances hypothécaires des particuliers avait été titrisé et donc mutualisé et revendu comme un produit financier à fort rendement. Le risque des défaillances des crédits octroyés aux industriels avait aussi été titrisé, découpé en confettis, mixés et revendus sous forme de CDS, les Credit Default Swap, les contrats d’échange sur défaillance de crédit. Un marché financier tout aussi hystérique que celui des titres adossés sur des créances hypothécaires s'était développé avec les CDS. Ce marché d'échanges sur les défaillances de crédit, offrant des garanties en cas de défaillance des débiteurs, avait accompagné l'expansion du marché de crédits titrisés et de dettes obligataires traditionnelles. Ce marché mondial est estimé à 47 trillions pour les USA et à 60 trillions (60.000 milliards) pour l'ensemble de la planète. Les CDS étaient conçus comme une sorte de police d'assurance de risque de crédit, et étaient devenus à ce point des objets de spéculation, qu'ils sont devenus une arme de destruction financière massive, un trou noir de la finance. Progressivement un nombre croissant d'opérateurs du marché des CDS ne pourront plus honorer leurs primes, du fait des pertes subies dans les autres secteurs en crise, ou parce qu'ils devront faire face à trop de pertes simultanées sur le marché. C'est l'ensemble de ce méga-marché financier qui connaîtra le sort du marché hypothécaire américain, sachant que les implications globales seront encore plus importantes car c'est là un marché réellement mondialisé à la différence des marchés immobiliers. Les CDS sont l'une des causes de la chute d'American International Group (AIG). (Photo: marché global des Dérivés. Source : British Bankers Association)

Les CDS s’échangent uniquement de gré à gré, c’est-à-dire qu’il n’existe aucun marché organisé qui puisse assumer une quelconque responsabilité pour cette énorme masse de contrats financiers, contrairement aux actions et obligations. Comme les SIV (véhicules d’investissement structurés), les contrats bilatéraux assurant le risque sont des opérations spéculatives hautement rentables qui n’apparaissent jamais dans les bilans des banques et hedge funds qui en tirent profit, jusqu’au moment où ils s’évaporent, provoquant des centaines de milliards de dollars de pertes. Les swaps sur défaillance sont des moyens de spéculer massivement sur la capacité d’une société à rembourser ses dettes et obligations. Les hedge funds et les banques ayant vendu une "assurance" aux sociétés détentrices d’obligations d’entreprise encaissent des primes de la part de ces sociétés. Ensuite, ces primes sont titrisées - c’est-à-dire vendues comme titres financiers à d’autres banques et hedge funds, de la même manière que les crédits hypothécaires subprime avaient été regroupés dans toutes sortes de titres qui ont récemment perdu toute valeur (source: boursier.com)
Selon ISDA (International Swap and Derivatives Association inc.)  ce sera probablement un nouveau point d'inflexion de la phase d'impact de la crise systémique globale, celui qui entraînera l'effondrement du système financier mondial actuel. Il ne reste que 3 mois au grand maximum aux dirigeants mondiaux pour tenter de limiter la casse. Mais avec quoi?

Laquelle est la vraie bulle? - Source StockMarketJungle
(en vert, l'évolution du prix de l'immobilier aux États-Unis;
en noir l'évolution du Nikkei;
en rouge l'évolution du Nasdaq;
la grande colonne l'évolution du montant global des CDSs).

Les entreprises et les banques sont interconnectées entre elles par ce système généralisé et mondial des CDS. Comme le montre le tableau à droite, l'explosion de la bulle des CDSs promet d'être d'une magnitude sans comparaison avec ce que la planète financière a connu jusqu'ici depuis le 15 septembre 2008. Et avec l'effondrement intercontinental et local du commerce (25% du commerce du détail vont faire faillite en 2009 aux USA) et des échanges depuis juin 2008, les entreprises seront à cours de liquidités, et défaillantes. Le système d'assurance risque des CDS peut fonctionner, mais n'avait jamais été expérimenté dans un cas de récession globale, et aucune mise en garde n'avait été faite. Pourquoi donc? C'était la croissance. Personne ne parlait de surproduction, d'hystérie spéculative, et les analystes des banques centrales non plus. Personne ne parlait d'imbalance dans le flux production-échange-consommation entre les USA et les pays émergeants comme Chine et Inde. L'Europe avait été moins hystérique et 70% des échanges extérieurs se font entre les pays de l'Union européenne. J'ai été très vigilant sur les relocalisations depuis plus de dix ans (Veuillez consulter ce graphique cliquable à gauche).

Nous avons ici aussi, avec cet hypermarché des CDS, la preuve de l'abandon au profit du secteur privé par Alan Greenspan, gouverneur de la Fed', de la politique de création de la monnaie et du devoir de contrôle et de régulation du marché financier et bancaire par la Banque centrale. A ce sujet, Alan Greenspan avait dit à Péking en juin 2005 à la Conférence mondiale du FMI: "I am not particularly concerned that this may have a negative impact on financial stability, as long as banks and other lenders are managing their credit risks effectively”. (Je ne suis pas particulièrement concerné si cela peut avoir un impact négatif sur la stabilité financière, aussi longtemps que les banques et les prêteurs managent effectivement le risque du crédit.)

Alan Greenspan avait été l'un des fervents défenseurs des produits dérivés. Je vous invite à lire directement son discours à la Conférence annuelle de la Fed' en 2005 au sujet du "Transferts du Risque et Stabilité financière". En 1999, Alan Greenspan avait dit: “By far the most significant event in finance during the past decade has been the extraordinary development and expansion of financial derivatives. … These instruments enhance the ability to differentiate risk and allocate it to those investors most able and willing to take it … a process that has undoubtedly improved national productivity growth and standards of living." (L'extraordinaire développement des dérivés financiers a été de loin l'évènement le plus significatif durant la dernière décade au niveau de la finance. ...Ces instruments augmentent la capacité à différencier le risque et opère une réallocation de celui-ci vers les investisseurs qui veulent et qui sont le plus capables de le supporter... un processus qui a augmenté sans contestation la productivité nationale et le niveau de vie...)

La BCE avait suivi la Fed' dans sa politique accommodante et laxiste de création de monnaie et d'argent facile. Le seul objectif de la BCE était, tout comme à la Fed', le ciblage d'inflation, qui délaisse l'évaluation de l'accroissement du crédit et de la hausse des actifs. Les bulles immobilières se sont développées dans de nombreux pays développés et émergents, à l'exception du Japon (qui venait de sortir de la bulle immobilière des années 90') et des anciens Länder fédérés de l'Allemagne, c'est à dire de l'ancienne Allemagne de l'ouest.

Ces bulles avaient stimulé une croissance effective, mais avaient aussi donné l'illusion d'une croissance durable, forte, tirée par la demande américaine. Une richesse virtuelle euphorisante avait été vendue comme la réussite du modèle de société du "America is back" et du "we won the cold war". Un moment donné, tout le monde avait fait partie des alliés qui avaient gagné la guerre froide. L'illusion avait aussi été entretenue que les pays émergents du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) pouvaient soutenir durablement la croissance et donc des actifs des entreprises et du parc immobilier privé, industriel et de bureau.

Il y avait aussi eu entre les différents pays une concurrence sur la devise par le taux d'intérêt le plus bas. Il y avait donc eu des opérations de carry trade, c'est à dire des emprunts dans une devise pour investir dans les monnaies qui offraient un taux d'intérêt plus élevé.

En résumé: la politique monétaire accommodante et laxiste qui avait permis de produire de la surliquidité par l'abandon au secteur privé de la création monétaire surdimensionnée et destinée à générer une demande insatiable et solvable a conduit au Global Meltdown 2009, au sacrifice de millions d'emplois, à la faillite de centaines de milliers d'entreprises, à la faillite de fonds de pensions et donc à la disparition de fonds pour retraités, à la dépréciation d'actifs par milliers de milliards (60.000 milliards d'euros), à des misères personnelles et à la détresse collective.

La course au profit avait encouragé les banques à s'engager dans des opérations de plus en plus médiocres, mais de manière ostentatoire, pour bénéficier des notations favorables des agences de notation et donc pour maintenir élevée leur réputation et le cours de leurs actions. De par la nature holistique du système bancaire, tout le système bancaire avait été intoxiqué et la moindre des défaillances avait été immédiatement très sévèrement punie par le marché des actions en bourse. Les banques qui avaient gardé dans leur bilan ou hors bilan des positions négatives, des créances douteuses, des produits toxiques, des produits exposés, des produits impactés... ont connu et vont connaître un retournement de tendance fatal. Les recommandations de Bâle 2 et IFRS ne sont-elles pas tout simplement une manière légale à apparence prudentielle de détourner des fonds ou de maquiller les bilans? En réalité tout le système bancaire a de forts aspects de létalité. D'après les analystes les USA et le Royaume-Uni ne renoueront avec la "croissance" qu'à partir de 2018.

Entre temps les USA et le Royaume-Uni seront en banqueroute d'État à partir du 15 février pour la Californie, puis en mars 2009 et en juin 2009. D'après le classement du World Economic Forum du FMI publié en octobre 2008, les banques britanniques se situent, en termes de solvabilité, au 44e rang mondial derrière le Botswana. Le Commonwealth se termine dans le chaos et Weimar 2. Le Royaume-Uni va bientôt demander la protection de la zone euro, de l'Europe il n'a de toute façon rien à faire. Il dispose donc de son AELE et de son extension jardinière et privée scellée dans le Traité de Lisbonne. L'Europe, Bruxelles, va accepter très rapidemment, non pas par générosité envers un peuple en déserrance mais pour accroitre sa conception ordolibérale et la pression sur les Travailleurs, soumis au dumping social anglais dans la "concurrence libre et non faussée du marché qui tend au plein emploi et qui apporte le bien-être" (Traité de Lisbonne).

Je lis le 25 janvier dans the Independent que le Royaume-Uni pense déjà au même plan appliqué dans les années 70' et 80' avec Edward Heath puis Margaret Thatcher: la semaine de travail de 3 jours avec compensation salariale payée par l'État, ce qui reviendrait moins cher que le chômage total. Edward Heath avait même ordonné la rupture en courant électrique des entreprises au delà de 3 jours. J'aimerai que des économistes fassent effectivement pour les années 90' et 2000' un bilan des gains réels de croissance, de richesses, de bien-être avec une simulation du Welfare State avec ses services publics en comparaison de la situation actuelle du tout-privatisé. Je suis sûr que nous arriverions aussi ici à la conclusion de la croissance appauvrissante. Mettez aussi dans le bilan le déclassement social par rétrogradation sociale de la qualité de l'emploi en entreprise, le basculement vers le flex-time sauvage, les petits boulots, les travailleurs pauvres, et la retraite par capitalisation au travers des fonds de pensions qui viennent de perdre quasiment tout.

Je connais des jeunes fédéralistes européens, qui n'ont, eux aussi, toujours rien compris et qui continuent à vouloir de cette Europe comme s'il avaient arrêté de penser après avoir dit son nom. Dans cette période de transition séculaire nous sommes aussi témoins de la manière dont les idéologies se cristallisent pour devenir des cultes tellement quotidiens que plus personne ne remarque que ce mainstream du paradigme est un mensonge consubstantiel qui a quitté même le cerveau pour devenir quelque chose de behavioral, de comportementaliste. Ceci doit sûrement faire plaisir à Adam Smith, la poursuite des égoïsmes particuliers.

Je peux lire aujourd'hui, 14 janvier 2009, dans le Irish Times et dans le Financial Times que le débat est lancé au sujet de l'aide de l'Irlande par le FMI. Voici la teneur d'un avertissement: "the State's borrowing figures are unsustainable and could possibly lead to the International Monetary Fund ordering mass dismissals of public sector workers in the future" (la situation n'est plus tenable avec un tel niveau d'emprunt de l'État ...). Et "The Irish government has told that without agreement on public sector pay cuts, it may have to go to the International Monetary Fund for help" (sans accords dans le secteur public, le gouvernement irlandais sera obligé de demander l'aide monétaire au FMI).

Les banques demandent d'être secourues par le Trésor Public, si le Trésor Public ne décide pas lui-même de les secourir. Le Trésor Public et la création de monnaie massive des Plans américains TARP, Paulson et Paulson/Obama, des Plans Gordon Brown et des Plans européens de Sauvetage, de Relance sont destinés en premier lieu à réaliser le bail out, c'est à dire de recapitaliser ou de nationaliser entièrement ou partiellement les parties négatives des banques. Le système suédois du bail out des années 90' est souvent évoqué. Mais ce n'est pas comparable. A l'époque le gouvernement suédois avait effectivement pris a sa charge un parc immobilier fortement déprécié, mais qui pouvait au moins recouvrer sa valeur. Une revente de ce parc avait effectivement permis au gouvernement suédois de faire un bénéfice minime. Mais la crise actuelle du système de risque, trouve son origine en partie dans la bulle immobilière. Mais ce sont bien des titres pourris, de la macédoine en décomposition, en putréfaction qui est reprise par le Trésor Public et les banques centrales. Ce bail out se fait aussi par création d'une bad bank qui rachète les poubelles et leur contenu et le fait disparaitre, ou par des fonds de défaisance domiciliés officiellement dans le paradis fiscal des Iles Vierges comme pour la Suisse avec l'assainissement de la UBS. La sémantique des mauvaises banques est intéressante: "toxic bank to buy toxic assets" ou "aggregator bank to deal with illiquid assets" ou "...to acquire troubled assets", vous pouvez panacher ces expressions comme mauvais vous semble avec "zombie bank". (Voici trois bandeaux publicitaires de la banque anglaise Barclays qui vient de s'inventer le concept de banque durable et de citoyen global responsable).

Je lis ceci dans le Guardian du 21 janvier 2009: "Mervyn King, governor of the Bank of England, has tonight cleared the way for 'quantitative easing' – radical measures to combat deflation and unblock frozen credit markets – by promising to start buying billions of dollars of corporate bonds and other assets within 'weeks, not months'. The move is intended to pump cash into the banking system and restart the flow of lending to families and businesses." [Mervyn King, gouverneur de la Banque centrale du Royaume uni, a expliqué cette nuit ce qu'il entend par 'quantitative easing' (facilitation quantitative). C'est une mesure radicale pour combattre la déflation et pour débloquer le gel des crédits en promettant le lancement d'une campagne d'achat de milliards d'obligations d'entreprises et d'autres actifs en l'espace de quelques semaines et non de quelques mois. L'intention est de pomper des liquidités dans le système bancaire et de redémarrer le flux de crédits octroyés aux familles et dans les affaires]. Je peux aussi lire le "creative easing" dans d'autres articles de journeaux anglophone, quand il s'agit d'expliquer que la Banque centrale agit comme si elle était une bad bank.

J'espère que vous êtes conscients que tous ces "plans" de sauvetage d'un commerce d'escrocs rend caduc le Traité de Lisbonne et fait de la zone Euro une fiction, et encore plus des critères de Maastricht, dits de "convergence et de croissance". Ils l'étaient déjà avant, ils le sont encore plus maintenant. Il faudra donc aller invectiver vos politiciens qui se présentent aux Élections Européennes de 2009 et il faudra encore plus aller voter.

Peer Steinbrück, Ministre allemand des Finances, SPD de la Grande Coalition du Gouvernement d'Angela Merkel, a dit aujourd'hui le 17 janvier 2008 dans une interview de la FAZ, Frankfurter Allegemeine Zeitung: "Genau jene, die die Bad Bank fordern, haben gleichzeitig kundgetan, dass sie den Rettungsschirm nicht in Anspruch nehmen wollen. Sie versuchen lieber, über eine globale „Bad Bank“ ihre Bilanzen zu entlasten." (Justement ceux qui exigent la Bad Bank ont annoncé qu'ils ne se mettront pas sous la protection du Plan de Sauvetage. Ils préfèrent plutôt essayer d'alléger leurs bilans à l'aide d'une Bad Bank globale.)

Selon le Crédit Suisse les banques anglaises Lloyds TSB, HBOS, Royal Bank of Scotland (RBS) et Barclays sont techniquement en faillite et traînent dans leurs bilans encore 60 milliards de £ d'actifs pourris. 80% des prêts de toutes les banques du Royaume-Uni étaient accordés à des emprunteurs étrangers pour des investissements à l'étranger. Le PIB de ce pays était essentiellement réalisé avec le service de la dette (les intérêts). La RBS a commis avec 30,5 milliards d'euros la plus grande perte par une entreprise de toute l'histoire britannique. De plus, les charges pour les créances douteuses impactées dans le schéma de Ponzi de Bernie Madoff, le tycoon escroc de la criminalité financière parmi les criminels financiers, sont de 740 millions de £ pour HSBC et de 450 millions de £ pour RBS. Lundi 19 janvier 2009 Gordon Brown et son ministre des finances Alistair Darling (dit Alastair) vont annoncer officiellement la création de la Bad Bank anglaise qui reprendra en réalité 254 milliards d'euros de positions à risque de ces 4 banques anglaises et écossaises. Dans le premier Plan de "Sauvetage" de Gordon Brown et d'Alistair Darling, ces banques avaient déjà obtenu en automne 37 milliards de £ pour se recapitaliser avec la "taxpayer money" sur le dos des contribuables. Quand vous regardez le graphique cliquable ci-dessous vous comprendrez aussi pourquoi. Vous pouvez vous imaginer un cercle encore plus petit à l'intérieur des deux autres qui représente les fonds propres encore réellement détenus qui sont voisins de zéro ou "négatifs".

En effet, pour apprécier la situation de banqueroute des banques britanniques, mais aussi pour apprécier la situations des banques françaises... vous disposez du graphique cliquable à gauche pour voir en bleu la "valeur" des banques au second trimestre de l'année 2007, puis en vert en janvier 2009. On appelle ceci le "leverage in reverse" ou le "deleverage". La situation de la Deutsche Bank, dont le PDG Ackermann boude avec arrogance le parapluie de Sauvetage de l'État fédéral allemand, est particulièrement préoccupante et fera bientôt parler d'elle. Nous pouvons dire que ces banques étaient en très grande partie des actifs fantômes. Autrement dit, il y a eu illusion de valeur. Les économistes disent même que le monde économique est plus pauvre qu'il y a dix ans. La croissance a été un artefact, voire tout simplement un mensonge de propagande politique. Ce graphique en cercle est destiné à avoir une impression visuelle. Pour avoir une vision non faussée par le problème de la représentation de données en surfaces de cercles, veuillez cliquer sur le graphique à droite.

Ben Bernanke (Fed'), Barack Obama, Gordon Brown, Jean Claude Trichet (BCE) répondent au comportement décrit par Milton Friedman quand il parle d'injecter massivement des liquidités dans l'économie: "larguer du cash depuis des hélicoptères" au risque de voir renaître bientôt la terrible inflation de Weimar qui s'est terminée dans le régime nazi. Avec cette politique du "Throw the kitchen sink" (jetter la vaisselle par la fenêtre), Ben Bernanke a gagné le sobriquet de Helikopter-Ben. Le "deleveraging" actuel opéré par la Fed', et les banques centrales comme la Bank of England, la Bank of Scotland, la Bank of Ireland, la Bundesbank allemande, la Bank of Japan, la Banque de France... pour racheter par la méthode du bail out les actifs toxiques et créances douteuses et pourries, est un désendettement, un débouclage, destiné à améliorer le rapport actif / fonds propres dans les bilans des banques, pour les rendre de nouveau solvables et pour qu'elles accordent de nouveau des crédits aux particuliers, aux entreprises et sur le marché interbancaire. Le deleveraging est financé au travers des Banques centrales par les fonds publics. Dans une bad bank officielle ou une banque centrale qui agit comme une bad bank, sont déposés les mauvais crédits des banques commerciales qui, elles, relaxées de toute responsabilité délictuelle et morale, conservent les bons crédits pour refaire des bénéfices et arroser leurs actionnaires de dividendes.

Subitement le grand combat des années 80' et 90' destiné à soustraire les banques centrales de l'influence du politique s'est effondré avec ces programme de nationalisation des pertes et des dilapidations des secteurs bancaires et des entreprises de spéculateurs compulsifs et irresponsables. Souvenez-vous comme "l'Indépendance de la BCE" était récitée comme une mantrà salvatrice dans les discours européens, les Directives européennes, le TCE, le TSE, le Taité Simplifié Modifié, le Traité de Lisbonne. Nonniste pro-européen convaincu et passionné, je faisais partie de ceux qui réclamaient le contrôle politique des activités de la BCE, comme instrument régulateur non simplement dans une obsession du ciblage de l'inflation, mais aussi dans une politique macroéconomique. Le Référendum européen n° 2 a été volé au Peuple français par le Président français Sarkozy et ses serviteurs du PS au Congrès de Versailles du 4 février 2008.

Paul Krugman (prix Nobel d‘économie 2008) confirme dans le New York Times du 9 janvier 2009 que le plan Obama / Bernanke ne pourra pas combler "l’output gap", l’écart entre le potentiel productif de l’économie et son niveau d’activité réel. Krugman chiffre ce gap à 2100 milliards de $, les économistes "pessimistes" le situent à 3500 milliards de $. Cette crise s'ajoute à l'effondrement de la bulle des CDS. La seule issue sera les dévaluations de la £, qui a déjà perdu 30% depuis juillet 2008, et du $. La guerre économique par la dévaluation compétitive a commencé. Obama a répété encore récemment ce que nous savons depuis au moins une décennie: la Chine maintient artificiellement bas le cours du Renmimbi (Yuan). Selon l'administration Bush, puis Obama, le Renmimbi avait été réévalué ces 10 dernières années de 20% par rapport au $, ce qui semble totalement insuffisant. Mais la Chine ne garantit pas la totale liberté des changes. Veuillez revoir le graphique cliquable à gauche. Pour suivre les cours des devises voici un site. Selon Obama "la Chine manipule le Renmimbi pour pouvoir continuer à exporter facilement et à meilleur prix". Voici la première erreur du gouvernement Obama: les USA ne peuvent se plaindre de la sous-évaluation concurrentielle de la devise chinoise et continuer à penser comme depuis la rupture unilatérale par les USA des accords de Bretton Woods il y a 30 ans, que "le Dollar est la devise américaine, mais n'est pas le problème américain".

Au soir du lundi 19 janvier 2009, le Plan n° 2 du bail out n'a pas marché, la RBS continue à s'effondrer. (Laissez-moi vous confier une pensée totalement délirante, personne n'a encore écrit ceci: la RBS est l'équivalent de la banque centrale d'Angleterre, du Pays de Galles et de l'Irlande du nord. La RBS frappe les £ à son effigie écossaise. Je pense que cet effondrement va accélérer le processus de déclaration d'indépendance de l'Écosse, qui était déjà à 2 doigts de réussir l'année dernière à une poignée de voix près. Et dans ma fiction délirante, l'Écosse va demander séparément l'accession à l'EU. Fin de la parenthèse et oubliez ceci).

Pour être plus sérieux: les grandes banques britanniques sont trop grandes comparativement à l'économie britannique et à son PIB, elles sont trop interconnectées, et elles sont "too big to fail" / trop grandes pour faire faillite. Nous pouvons simplement dire que les banques britanniques sont aussi trop grande pour être sauvées et que ni le gouvernement britannique ni la Banque centrale d'Angleterre n'ont les moyens de les sauver et que l'aide du FMI ne servira qu'à sauver très légèrement les crises sociales et apporter une assistance lors de la banqueroute d'Etat du Royaume-Uni.

Le porte-parole au Trésor, Vince Cable, libéral démocrate, vient de dire à l'annonce de ce second bail out, que le premier bail out, le premier plan de sauvetage des banques "avait échoué par ce que le gouvernement n'avait pas forcé les banques à augmenter les prêts qu'elles devaient accorder en échange des injections de capital." Au sujet du second bail out de Gordon Brown et d'Alistair Darling: "Je n'aime pas parler de chèque en blanc, mais je crains que c'est exactement la situation dans laquelle nous sommes." Lord Myners, le ministre à la ville du cabinet Gordon Brown, vient de dire dans le Times, que le 10 octobre 2008, avant que le premier bailout ne fut annoncé, il y avait une période de 2 à 3 heures où le système bancaire britannique avait déjà failli faire banqueroute: “We were very close on Friday, October 10. There were two or three hours when things felt very bad, nervous and fragile. The banking system was close to collapse before the first bailout was announced". Selon Lord Myners, les deux bailouts n'empêcheront pas le Royaume-Uni de sombrer comme en 1976, dans la faillite totale de son système bancaire. Le Royaume-Uni était aussi déjà passé en 1976 par la banqueroute d'Etat pour être de nouveau soutenu financièrement par le FMI. Ces propos ne sont pas seulement tenus par le conservateur Cameron, le leader de l'opposition.

L'ancien système ordoliébaral essaye de garder ses restes de cohésion. Jusqu'à présent les assemblées de gueux, tous plus innocents les uns que les autres, se berçaient au moins dans la douceur de croire que l'Histoire juge les leaders, les dirigeants et le Président, sans juger les peuples qui les avaient mis en place et qui se complaisent dans leur identité de victime. A présent l'Histoire fait payer aux peuples par les déficits budgétaires et la planche à billet, par une déflation-récession, le chômage de masse et bientôt par l'hyperinflation, la privatisation des pertes abyssales d'un système systémique de ces “masters of the universe” accepté par tous par pensée, action ou abnégation de soi syndicale et politique. Le système systémique n'a pas été instauré dans une dictature, la Directive européenne Fonds Propres Réglementaires (CRD) est l'un des éléments de l'acceptation démocratique de ce système. Ce laisser-faire a été laissé faire par le peuple électeur. Aura-t-il appris à mettre quelque chose dans l'Urne le 7 juin aux Élections Européennes de 2009 ?

Une hyperinflation comme sous la République de Weimar aura bien lieu. Tous les analystes qui prétendent que la baisse de l'immobilier et de actions révèlent une forte tendance déflationniste ont tort. Ce serait le cas s'il y avait une contraction des liquidités. C'est le contraire avec tous ces Plans dit de Sauvetage qui ne sont que des Plans de Naufrage qui ont fait passer l'augmentation de la masse monétaire américaine de 800 milliards de $ à 1600 milliards de $ du début à la fin de l'année 2008 alors qu'elle était passée de 0 à 800 $ les 200 années précédentes. Les injections de liquidités sont donc le faux médicament administré au faux malade après une fausse analyse de la situation. Les surliquidités déversées par les banques centrales sont sequestrées pour l'instant dans les banques commerciales qui regonflent ainsi leurs fonds propres et leur notoriété pour faire plaisir aux agences de notation boursière et aux actionnaires et aux déposants pour éviter qu'ils ne se lancent dans un "run" pour retirer leurs fonds.

Le 28 décembre je vous avais écrit une longue étude sur les surliquidités offertes en cadeau aux banques commerciales par la BCE et les autres banques centrales. Je vous avais exposé et décrit le taux Libor ou Euribor pour l'Eurozone, le taux interbancaire qui est aussi, voire surtout en ce moment, un outil de mesure de la confiance entre banques. Je vous avais aussi exposé le fait que toutes les banques commerciales séquestrent simplement les liquidités injectées par les banques centrales et par le Trésor Public, pour se rembourser de leurs dettes volontairement encourue par un management financier hystérique et irresponsable et criminel. C'est un crime économique et financier. En Italie existe la Brigade financière. Suite à mon article, on m'a aussi invectivé de vive voix, en me disant que je fais de "l'intoxe" et que je suis... un gauchiste. Heureusement que Vince Cable, d'un autre bord politique, pense comme moi.

Selon le Times Online au sujet du premier Plan Gordon qui a échoué: "That prompt action saved the banking system from collapse but it was not enough, primarily because the banks have used the initial support to shore up their capital positions, especially in the face of further big losses on earlier lending." (Je ne vous traduis pas, le contenu est le même.)

En réalité, le système bancaire anglais est un tonneau sans fond, un trou noir. En bon français, on appelle ceci le krach de toutes les banques anglaises qui seront toutes nationalisées en totalité ou partiellement. Je n'aimerai pas me sentir dans la peau du peuple anglais, qui avait cru depuis 1945 en sa toute puissance et qui avait toujours toisé l'Europe avec ces centaines d'opt outs, ses dérogations qu'il avait imposées à l'Europe en contre-partie de son adhésion. Un jeune professeur anglais m'avait dit cet été dans un camping à Dunvegan of Macleod, Isle of Skye: "You, Strasburg and the palace of bureaucracy, must pay for intelligence". Les actifs pourris et les positions à risques ne sont pas le résultat de la fatalité ou de la mauvaise conjoncture, mais le résultat de leurs spéculations sur ces produits structurés financiers adossés sur des créances, que ce soit les subprimes ou les CDS. Subitement la Barclays fait une campagne publicitaire sur la sustainable bank, la banque durable et sur le citoyen global responsable.

La Fed' agit de toute manière déjà comme Bad Bank depuis mars 2008 quand elle avait repris les créances douteuses de Bear Stearns, la banque d'investissement faillitaire, pour faciliter son acquisition par la JP Morgan. La Fed' avait déjà promis en novembre 2008 de racheter le portefeuille de créances toxiques de la Citigroup pour un montant de 300 milliards de $. Il en va de même pour les garanties de l'État qu'a réussi à obtenir la Bank of Amerika pour un montant de 118 milliard de $. Ainsi les USA n'ont même plus besoin de créer une Bad Bank avec un cadre juridique spécifique. La Fed' a donc inventé, pour réaliser ces bail outs psychédéliques, ce nouvel instrument qui fera partie du TARP 2 de Obama (Troubled Asset Relief Programme): "bank regulators and Federal Reserve officials consulted by the incoming administration have made it clear they think a further push to deal with toxic assets is essential". (Les régulateurs bancaires et les responsables de la Fed', qui ont été consultés par la nouvelle administration qui se mettra en place, ont expliqué ouvertement qu'ils pensent qu'il est essentiel de plus développer l'achat des actifs toxiques.) Une preuve supplémentaire que la création de la monnaie a été privatisée et que la Fed' n'est qu'au service des intérêts privés d'une fédération de la classe globale d'escrocs madoffés.

Sur le site america.gov vous pouvez voir l'une des propositions du G20 de Washington de novembre 2008 sur laquelle le G20 de Londres d'avril 2009, un genre de Bretton Woods 2, devrait prendre une décision: "l'adoption de nouvelles obligations en matière d'information: les autorités nationales doivent exiger que les établissements financiers communiquent des informations sur leur situation financière et sur les produits financiers complexes qu'ils négocient ou qu'ils possèdent, tels que les dérivés et les contrats d'échange sur défaillance de crédit (CDS), de sorte que les organismes de réglementation nationaux, et peut-être internationaux, soient au courant de l'ampleur des achats et ventes de ces produits et puissent juger si elle risque de créer des risques pour le système financier". Risque de créer des risques...

Voilà, je vous ai décrit les deux étapes de l'abandon de souveraineté de la banque centrale relativement à son droit et devoir de créer de la monnaie, de réguler les flux, de règlementer et de contrôler le marché financier et le système bancaire. Cet aspect de la Commercialisation des Services, n'avait même pas été réclamé par l'accord AGCS, connexe à l'accord instaurant l'OMC. L'AGCS est l'Accord Général sur la Commercialisation des Services. Cet abandon de la souveraineté de la banque centrale, de la Fed' ou de la BCE, constitue bien une privatisation de la création de la monnaie et une privatisation du Trésor Public. Le prix sera payé par la Global Meltdown 2009 et par deux générations à venir et les millions de chômeurs: plus 25 millions sont prévus en Europe avant 2010 par l'OCDE.

Dans le même temps, et principalement en France, la privatisation des services publics ne sera pas ajournée; ceci pour rester en conformité avec l'AGCS et sa déclinaison européenne de la Directive Services Publics. Les arrêts de la CEJ / CJCE Laval, Rüffert, Viking, Partneri ne seront pas non plus annulés. Les escrocs du système systémique bancaire sont soulagés de leur pertes pyramidales, mais le Travailleur doit rester de la volatilité pure, parfaite et non faussée "pour permettre à l'Europe de relever le défi de la mondialisation". Je vous conseille donc d'aller bien voter aux Élections Européennes 2009, et de ne pas vous jeter dans les bras d'un régime totalisé qui s'installera avec le Global Meltdown 2009. Le capitalisme d'État rentre dans le capital des banques (Commerzbank, Desdnerbank, Postbank, IKB, LWF, Real Hypo Estate, Volkswagen Bank, Mercedes Benz Bank, Citygroup, IAG, et dans les entreprise GM, Chrysler, Ford, Opel...) mais le Travailleur trinque. Les apparatchiki (аппара́тчики) restent au même endroit où ils ont toujours été, aujourd'hui l'Intelligenzija (интеллигенция) s'appelle Classe Globale. Comme Ulrich dans "Muž bez vlastností" ("L'homme sans qualités - Der Mann ohne Eigenschaften") de Musil, je suis en vacance de la vie et du langage, mais pas pour une seule année, mais depuis toujours. On se parle, on se parle, par la barbichette. ПЕРЕСТРОЙКИ ?   Pražské jaro ?   Koľko jazykov vieš, toľkokrát si človekom !

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Pour lire la Partie 2 veuillez vous rendre sur l'article suivant dans le site:
4] Historique de la Privatisation de la Création de monnaie et du Trésor Public:
Greenspan de la Fed', JC Trichet de la BCE

5] Devoir d'information du citoyen: extraits de mes cours de1993 à 2009 en niveau DESS, Master 2, Master Grande École


28. décembre 2008

2ème Crise des surliquidités, mensonge et escroquerie planétaires de la Fed' et de la BCE - Global Meltdown 2009

Je vous ai déjà expliqué que Madoff est un enfant de chœur face au système systémique des marchés financiers. Aujourd'hui je vais vous raconter que Madoff est un enfant de chœur comparé à Alan Greenspan, Ben Bernanke, JC Trichet.

"Ce que nous savons avec certitude, c'est que les épisodes spéculatifs ne se terminent jamais en douceur. Il est sage de prédire le pire, même s'il est, selon la plupart des gens, peu probable."  Les travailleurs intérimaires, puis les autres, puis tous ceux qui possèdent des actions et de l'épargne payent cher aujourd'hui la confirmation du jugement formulé par l'économiste américain John Kenneth Galbraith. (Photo: Alan Greenspan, ancien Gouverneur de la Fed' et Bartholomäus Welser, financier et escroc des Habsbourg, 1484-1561)
Mon article est composé de 5 paragraphes.

Vous prendrez conscience de l'ampleur millénaire de la crise économique de 2009.

  • 1] La spéculation des Tulipes de 1636: effondrement de la bulle spéculative
  • 2] Bartholomäus Welser (1484-1561), la Fédération Française des Sociétés d’Assurances (2005):
          effondrement du système financier des risques cumulés
  • 3] De la crise des sur-liquidités au Global Meltdown 2009
  • 4] Crise de sur-liquidités, mensonge et escroquerie planétaires:
          le coût de l'argent n'est pas défini par la Fed' ou la BCE, mais par le LIBOR ou l'EURIBOR !!!
  • 5] Et l'Europe, l'Euro?
    Obama ne pourra pas empêcher la Banqueroute d'État des USA en 2009

La létalité de l'économie mondiale semble encore n'être qu'une lubie des pessimistes qui avaient critiqué l'ère du "turbo-capitalisme" transformé dès la Chute du Mur de Berlin en économie de vaudou et d'analystes financiers sur lesquels toute décision politique n'avait plus de prise ou de volonté de définir des mesures de régulation et de contrôle, de peur de voir venir s'abattre la vengeance des marchés. Il était aussi agréable pour les politiciens de n'avoir plus à gérer ce pour quoi ils n'avaient de toute façon plus été élus, à savoir la cohabitation économique des peuples, voire la prospérité pour les plus éblouis par le "progrès". Il avait été agréable pour les décideurs politiques de se déresponsabiliser de la chose publique, tout en feignant d'avoir le ton grave.

Tout le monde fait encore aujourd'hui comme si la crise dite "des subprimes", puis du "credit crunch", puis de l'économie mondiale ne va pas mener a l'effondrement globalisé et du système monétaire et de l'échange international. C'est Noël, c'est les fêtes de fin d'année, et à présent un épisode tellement télégénique, l'invasion de la bande de Gaza ravit les yeux. Pourquoi s'imaginer que nous sommes assis sur une chaise qui tombe? On ne sent rien. C'est même euphorisant toutes ces chutes et faillites autour de nous. Le Kassler de la St Etienne frémit donc dans son eau pendant encore 40 minutes.

Un faux médicament est administré à une crise non identifiée et les Plans de Sauvetage des banques spéculatives (bail out), de Restitution de la Confiance sur les Marchés financiers, de Relance économique ne font qu'exercer un effet démultiplié de levier sur la crise à venir que j'appelle le Global Meltdown 2009. Le G20 de Washington (dit Bretton Woods 2), le G4, les Plan-s "Européen-s" avec les "Boîtes à Outils" amplifient la chute au lieu d'y remédier. Le déni d'Europe est aussi fort que le retour tonitruant des mesures nationalistes. Quel genre de guerre va étouffer cette fois-ci réflexes et instincts destructeurs? Même le Conseil fédéral suisse planche sur un projet d'envoi de soldats

qui participeraient à un contingent de l'ONU chargé de protéger les navires contre les pirates dans le golfe d'Aden.

Pour être informé sur la crise, il ne faut surtout pas lire la presse française comme le Monde. J'ai mis dans mes favoris le Financial Times, le International Herald Tribune, the Independent, the Guardian, die Frankfurter Allgemeine Zeitung (centre-droit Francfort), die Tageszeitung (gauche alternative de Berlin), la Tribune de Genève, la Board of Governors of the Federal Reserve System, la Economic Research de la Federal Reserve Bank of St Louis, la Federal Reserve Bank of St Louis, le Financial Crisis Website de la St Louis Fed', la Federal Reserve Bank of New York, le Market Watch (Wall Street Journal.digital), le MarketOracle.eu (le Free Financial Markets Forecasting & Analysis web-site), le Economist.com, le Irish Times, le Scotsman..., comme les vents d'ouest ils amènent la pollution à nos oreilles.


  • 1] La spéculation des Tulipes: effondrement de la bulle spéculative

Graphique ci-dessus: crise de la Tulipe de 1637. L'une des premières crises modernes de surproduction s'est jouée autour de la production et de la commercialisation des bulbes de tulipes. Introduits en Europe un siècle plus tôt, ils font florès en 1630. Ils proviennent, pour la plupart, de la Méditerranée orientale et transitent par Amsterdam. Les tulipes sont très prisées par une population enthousiasmée par la nouveauté et, pour les monarques, elles sont un signe de leurs statuts. Entre 1634 et 1637, la demande augmente si vite que les prix grimpent de manière exponentielle. Les gains furent tels qu'ils incitèrent les fournisseurs à produire eux-mêmes de nouvelles variétés de tulipes (vendues encore plus chers) par sélection et modification des espèces variétales d'origine. En 1637, les prix atteignent des niveaux si élevés que la demande s'essouffle. Un bulbe se négocie autour d'une somme qui correspondrait aujourd'hui à 45 000 euros courants. Les prix s'effondrent, entraînant la faillite de nombreux fournisseurs de tulipes et d'obtenteurs. Les bulbes de tulipes ne purent plus qu'être plantés dans leur jardin après 1637. Celui qui est à la fin de la pyramide, qui n'a pas placé ses bénéfices et qui ne s'est pas retiré assez vite du marché, est le perdant. Quelle est la différence avec le système de John Law ou les schémas ou chaînes de Ponzi, remis au goût du jour par Bernie Madoff; ou avec le système des titrisations des subprimes et des autres "créances douteuses et toxiques", ou le financement de la dette par la dette? (Photo: Hendrick Pot, „Floras Mallewagen”, 1640).

Ce n'est pas la peine de se faire des gorges chaudes sur la collusion entre Madoff et l'autorité américaine de surveillance des activités boursières, la SEC. Madoff, n'est qu'un épiphénomène du système systémique américain d'épandage du risque avec simulation d'accroissement d'actifs fantômes. La Securities and Exchange Commission (SEC) est l'organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers. C'est le "gendarme de Wall Street".

  • 2] Bartholomäus Welser (1484-1561) et la Fédération Française des Sociétés d’Assurances (2005):
    effondrement du système financier des risques cumulés
Bartholomäus Welser peut être compris comme un archétype du manager bancaire moderne pour lequel Alan Greenspan, gouverneur de la Fed', Wim Duisenberg en Jean-Claude Trichet (gouverneurs de la BCE) ont lâché toutes les brides du crédit facile. Ce marchand, armateur, assureur maritime et financier avait fondamentalement violé le principe selon lequel il ne faut pas accumuler le risque en un seul endroit. Welser avait prêté la plus grande partie de l'argent de sa banque à un client unique qui fit faillite par la suite. Welser avait aussi violé fondamentalement le principe de l'entreprise: comme Administrateur du Venezuela (Petite-Venise, Klein-Venedig, Welser-Kolonie) sous Charles Quint, il ne s'était pas employé à multiplier la richesse de cette colonie et la sienne par conséquent, il avait envoyé ses gens à la recherche d'un nébuleux Dorado.

L'histoire de Bartholomäus Welser est à comparer à celle des Fugger, l'autre dynastie financière d'Augsburg. Pour être élu Empereur du Saint Empire Romain Germanique après avoir acheté la voix des Princes Électeurs (Kurfürsten), le roi d'Espagne Charles 1er (plus tard Charles Quint) avait pris un énorme crédit de 158.000 Gulden auprès des grands commerçants d'Augsburg, les Welser et les Fugger. Charles V ne put jamais rembourser ce crédit et donna en échange à Welser pour trente années le droit d'exploiter une partie du Nouveau Monde, le Vénézuela. Welser était à la tête d'un commerce de textiles, de la soie, des épices et colorants dont les activités s'étendaient de la Hanse, au Portugal, à l'Italie et à l'Inde.

La base des activités des Habsbourg se trouvait dans une soif insatiable de mener de nombreuses guerres très couteuses et dans l'entretien d'une cour impériale somptueuse. Welser avait encore "prêté" à Charles Quint 4,2 millions de ducats, soit 15% du besoin de financement de la Cour des Habsbourg. Welser, ne se voyant pas rembourser, avait alors réorienté toute l'activité de son commerce des îles, en un groupe financier, qui comme Bernie Madoff ou les banques d'investissement comme Lehman Brothers, Goldman Sachs, etc..., se refinançait avec des apports de capitaux extérieurs nouveaux moyennant une promesse de profiter des dividendes du Dorado prétendument exploité au Vénézuela. Welser n'a rien fait d'autre que de vendre des produits financiers dérivés, de titriser son risque encouru auprès de la famille des Habsbourg, de mutualiser le risque sous sa houlette comme les spéculateurs escrocs Madoff, Lehman Brothers, Northern Rock, Bears Stearns, Fannie Mae, Freddie Mac, Washington Mutual, Société Générale, Natixis, Real Hypo Estate, Fortis, Crédit Mutuel... La titrisation des dettes des clients permettait aux banques de les sortir de leur bilan ce qui était salué par les agences de notations et permettait de faire monter le cours des actions de ces banques émettrices.

Bartholomäus Welser n'a pas pensé autre chose que
ce qu'on dit en 2005 Henri de Castries, président du directoire du groupe Axa ou Thierry Derez, président-directeur général d’Azur GMF–Maaf à la Séance plénière de la Fédération Française des Sociétés d’Assurances (FFSA) en 2005: "La prise de risque conditionne la croissance: le monde est dominé par un modèle d’économie marchande issu de la révolution de 1989 permettant d’apporter la démocratie, par la circulation du capital, de la technologie et de l’éducation. Mais, alors que le monde s’enrichit vite, l’Europe paraît un peu en retard. Cet univers est favorable à la prise de risque, et il n’est pas de progrès ni de croissance sans prise de risque. .../...
Depuis la chute du mur de Berlin, il n’y a plus de risque sur le système lui-même: le triomphe de l’économie de marché est irréversible. Mais les défis de l’intérieur (affaire Enron…) sont parfois plus difficiles à relever. Les mesures réglementaires peuvent définir les nouvelles règles (note du webmestre: les recommandations de Bâle2), mais en partie seulement: une part d’autorégulation est nécessaire afin de renouer avec la confiance. Par exemple, la subjectivité introduite dans les normes comptables crée un espace de risque à gérer.  .../...
L’Europe, en particulier la France, est à la traîne, notamment par manque d’entrepreneurs « schumpeteriens », liant le capitalisme au risque et au profit. Cela est-il dû à un problème de valeurs? .../...
Au cours de la récente crise financière (note du webmestre: affaire Enron/Worldcom de 2002/03), contrairement aux prévisions concernant les dérivés de crédit, la transformation des marchés financiers a éclaté le risque, créant une multimutualisation et améliorant la sécurité du système. Cette capacité de transfert des risques constitue une opportunité pour l’assurance, c’est plus une source de progrès que d’opacité. Les régulateurs n’ont cependant pas les moyens de suivre ces évolutions. Christian de Boissieu, président délégué du Conseil d’analyse économique, estime à ce propos qu’il faut affiner la réglementation prudentielle et se demande si une accumulation de risques entre les mains d’agents non régulés est source de risque et affecte la transparence. .../..."

Vous pouvez lire ci-dessus des mises en garde de Christian de Boissieu dans ces "Entretiens de l’assurance – 2005" à côté du credo du risque; mais ces mises en garde n'auront jamais été écoutées. Il en a été de même pour Bartholomäus Welser, de profiter de la mondialisation du Nouveau Monde, du commerce des épices, de l'or, des esclaves. Welser avait été autorisé à transporter 4000 esclaves noirs vers le Vénézuela. Le titre de la séance plénière de la FFSA était "Quelles protections pour quel dynamisme économique?" Il relève des écrits de Bartholomäus Welser qu'il était parfaitement conscient des risques de son modèle d'entreprise, mais son plus grand débiteur était l'homme le plus puissant du monde sur l'empire duquel le soleil ne se couche jamais. Après Ötzi, Cybernatus, qui est le 1er crime avéré de la globalisation, le Nouveau Monde a donc déclenché dès 1519 la crise des subprimes et le Global Meltdown 2009. Au dessus de l'homme le plus puissant du monde, il y avait encore plus puissant depuis 1989: la globalisation de la "concurrence libre et non faussée qui autorégule les marchés, apporte démocratie et bien être". Vous voyez dans ces Entretiens de la FFSA qu'il n'était pas ridicule d'affirmer que "le monde est dominé par un modèle d’économie marchande issu de la révolution de 1989 permettant d’apporter la démocratie, par la circulation du capital, de la technologie et de l’éducation". Il est étonnant que l'on avait réussi à faire passer pour d'ingrats demeurés les altermondialistes qui prétendaient le contraire. (Photo: Klaus Kinski dans Aguirre ou la Colère de Dieu de Werner Herzog)

Pour avoir accordé des crédits supplémentaires à Charles Quint, Bartholomäus Welser était autorisé à élargir ses activités financières à l'Espagne. Après que Cortès avait apporté à Charles Quint l'argent des aztèques et que Pizarro avait apporté l'or des incas, Welser prétendait ramener l'or de l'El Dorado, mais les espagnols étaient déjà passés. Welser fut cependant encore assez convainquant et avait réussi à lever des capitaux et à rediriger ces nouvelles liquidités d'autres financiers et investisseurs vers son entreprise à l'image de Ben Bernanke et de Jean-Claude Trichet qui avaient injecté des milliards de $ et d'euro à trois reprise en 2007 et avant septembre 2008  pour permettre de "rétablir la confiance des marchés". Ben Bernanke et Jean-Claude Trichet avaient réalisé, sous la pression du lobby financier et bancaire, un mauvais diagnostic et avaient administré un faux médicament qui n'avait effectué qu'un effet de levier, rassuré les spéculateurs compulsifs qui se croyaient encore plus libérés que jamais de tout risque et qui attendaient encore plus l'État Providence pour les soulager de leurs pertes.

La puissance de Charles Quint finit par se briser, et la famille des Habsbourg, noyée dans les dettes, avait encore réussi à sommer les financiers d'Augsbourg et Welser de la "refinancer". Les troubles économiques provoqués par le tarissement des promesses d'enrichissement issu du  Nouveau Monde, les cours impériales et royales surendettées et la montée du protestantisme et des affrontements religieux nourrissaient depuis deux décennies un climat très instable qui réduisait à néant le climat de confiance dans les affaires. Welser, qui ne voulait pas financer de guerre de religion entre les catholiques et les protestants, avait aussi ouvert une ligne de crédit à François 1er, l'ennemi juré de Charles Quint. Petit à petit, Bartholomäus Welser s'était retiré des affaires avec un gros patrimoine après avoir cédé son commerce et sa banque qui se sont dirigés vers la faillite inéluctable avec la banqueroute d'État de l'Espagne en 1557. C'est à ce stade d'effondrement global que Ben Bernanke, Jean Claude Trichet, Barack Obama, Nicolas Sarkozy, Gordon Brown continuent à agir en lançant la plus grande vague de tous les temps du refinancement de la dette des instituts financiers, des banques et des entreprises à coup de plusieurs milliers de milliards d'euros et de $. Le mauvais médicament est de nouveau appliqué au faux diagnostic.

  • 3] De la crise des sur-liquidités au Global Meltdown 2009:
Derrière la-dite Crise de la Bulle des Subprimes, il y a d'autres bulles cachées qui ont éclaté. Le responsabilité de l'une est portée par Alan Greenspan, Gouverneur de la Fed' de 1987 à 2006, appelé  "l'économiste des économistes", ou le "Maestro", qui a commis sur toute la période de son mandat une seule et même erreur. Alan Greenspan a été gravement mis en cause en 2006 pour avoir laissé fortement augmenter la masse monétaire par une politique de taux d'intérêts très bas (de l'argent facile), qui est un des facteurs de l’émergence de la crise dite des subprimes qui s'est déclenchée au second semestre 2006. La masse monétaire est devenue une arme de destruction massive.
 
Revenons, comme pour Bartholomäus Welser, un peu en arrière. Alan Greenspan n'est rien d'autre que l'un des ces paradigmes, ce genre de valeurs communément acquises autrement que par la raison et par la réflexion, auxquelles tout le monde se soumet de manière servile et contre lesquelles tout mode de réflexion achoppe sans rémission. Pendant les 15 ans de son règne, Alan Greenspan avait passé pour le sorcier des chefs des banques centrales jusqu'au jour où il fut contraint à la démission au regard de la crise financière américaine au début de l'année 2006. La Fed' qui pourvoyait les banques en liquidité à bon marché avec un taux d'intérêt très bas avait conduit ces banques à négliger le risque sur le marché hypothécaire. De l'argent à bon marché avait été déversé en milliards de $ sur le marché américain par la Fed' à la suite de l'éclatement de la bulle de la Nouvelle Économie (Enron/Worldcom...) et des attentats du 9 XI sur les Twin Towers de Manhattan (Ironie: le Projet Manhattan était le nom du projet scientifique qui avait permis l'élaboration de la bombe atomique aux USA pendant la seconde guerre mondiale). C'est justement à partir de ce moment que les banques abandonnèrent toutes mesures de précaution et allouèrent des crédits immobiliers à risque aussi à des emprunteurs dénués de la moindre des garanties. Tout semblait correct tant que les prix de l'immobilier accusaient une hausse constante. L'inflation des valeurs immobilières finançait une grande consommation, payée elle-même par crédit.

A partir du moment où la bulle des prix de l'immobilier commence à éclater, des millions de crédits pourris menacent le système financier mondial parce que les banques américaines avaient externalisé et mutualisé le risque, comme Bartolomäus Welser, en inventant de nouveaux produits financiers en opérant une titrisation de leurs prêts hypothécaires. Ces prêts hypothécaires douteux ont été transformés en actifs fantômes déversés en fleuves sur les marchés par la (re)-génération spontanée en titres financiers adossés à ces créances hypothécaires douteuses. Les placements et spéculations nationales et internationales se sont jetés avidement sur ces titres garantis par les agences de notations très accommodantes et laxistes qui ne menaient pas elles-mêmes les contrôle prudentiels mais qui faisaient aveuglément confiance aux allégations de leurs émetteurs. La spéculation avide et aveugle ne voulait pas se donner le temps d'étudier la traçabilité de ces produits dérivés. Quand vous achetez un paquet de Mousseline, demandez-vous si le sel contenu provient des Salines de Guérande? L'intermédiation des distributeurs de ces titres (nous pourrions dire de ces receleurs) se doit normalement être de bonne foi et garantir l'origine des biens revendus.

Alan Greenspan, sorcier déchu, n'avait pourtant qu'à étudier le modèle d'école fourni au Japon dans les années 80' par l'effondrement de la bulle spéculative de l'immobilier qui était alimentée par la politique de l'argent à bon marché conduite par la BoJ (Bank of Japan, banque centrale) et qui avait poussé vers le haut la croissance des cours de l'immobilier. La BoJ avait fini par réaliser que cet investissement de masse des banques dans l'immobilier n'avait pas été suivi par le reste de l'économie productive ("réelle"). La BoJ avait alors restreint les liquidités, la masse monétaire, en augmentant le taux d'intérêt directeur et l'éclatement de la bulle immobilière avait conduit à la faillite de plusieurs très grandes banques japonaises et avait jeté tout le pays dans une récession et une déflation qui avaient duré 10 ans.

Alan Greenspan, sorcier déchu, avait lui-même fait sa propre expérience infructueuse de la même manière sur son propre terrain de jeu. C'était l'époque de la crise Enron, ce fonds de pension en faillite (comme Cerberus, propriétaire de Chrysler...) qui avait plumé de toutes leurs économies des millions de retraités en vidant définitivement des fonds de pension. Alan Greenspan avait débloqué en 1998 de l'argent à bon marché aux banques américaines qui ont racheté le Fonds de pensions LTCM pour le sortir de la faillite. Cette action et cette mesure d'urgence de la Fed' avait donné un signal fatal aux marchés financiers dont les acteurs à très forte tendance spéculative ne se sont plus sentis jugulés dans leur course effrénée à encourir de hauts risques. Cette politique de la banque centrale de l'argent à bon marché avec des taux d'intérêts très bas n'a été qu'une stimulation aux comportements déviants ("moral hazard") sur les marchés et les marchés financiers. En conduisant cette politique de l'argent facile avec un taux d'intérêt très bas, la Fed', la banque centrale américaine avait délégué une part de son monopole, soit celui de l'émission de la monnaie et du contrôle de la masse monétaire. En effet, les banques commerciales n'opérant plus elles-mêmes les contrôles préalables à l'octroi des prêts, ouvraient elles-mêmes le robinet de l'argent, alors que la banque centrale feignait de croire que la rigueur de ces banques ne pouvait que garantir un bon emploi de cet argent dans des investissements de consommation ou des investissements productifs. La banque centrale n'avait dans les faits uniquement dans son champs de compétences et d'attributions que l'outil du taux d'intérêt comme seul instrument de contrôle de régulation de la masse monétaire. La spéculation boursière avait été elle-même amplifiée très rapidement par l'effet de levier, car les achats de produits dérivés ou d'actions se sont faits massivement à crédit sans contrôle des garanties de l'emprunteur, qu'il ait été particulier ou investisseur institutionnel. (Photo: John Law de Lauriston)

La leçon japonaise ou de la faillite du fond de pension américain LTCM n'a pas été apprise par le successeur d'Alan Greenspan, Ben Bernanke, chef de la Fed' depuis 2006. Il poursuit la politique agressive de la baisse des taux d'intérêts (de 5,25 % à 2,25 % en septembre 07, ....puis à l'heure où je vous écris de 0% à 0,25% en décembre 2008) et de l'inondation du marché par la masse monétaire en espérant maintenir la croissance, ou tout au moins l'activité économique, ou l'évitement de la récession-déflation. Mais, paraît-il, l'heure n'est plus à la créativité et il parait qu'hypothéquer l'avenir de deux générations à venir avec la trappe à liquidités et les déficits budgétaires abyssaux coûtera moins cher qu'une récession-déflation aux générations actuelles... En une action similaire à celle de 1998, Alan Greenspan avait "aidé" avec un crédit de 30 milliards de $ en février 2008 la banque JP Morgan à racheter la banque faillitaire Bear Stearns et il a donné de nouveau le même signal fatal aux spéculateurs dont le métier se réduit à engranger des bénéfices et à faire payer les pertes par la banque centrale, donc l'État, puisqu'en cas de crise il y a un rachat aidé du faillitaire (comme aux USA) ou une nationalisation du faillitaire comme la Northern Rock en Grande-Bretagne, ou de la IKB ou de la West LB comme en Allemagne, ou de Fortis et de Natixis comme en France et en Belgique...

Avant la nouvelle réunion du G20 de Londres d'avril 2009, le-dit Bretton Woods 2, Nicolas Sarkozy et Tony Blair vont se réunir la semaine prochaine pour refonder le "nouveau capitalisme"... Il ne manquait plus que Tony Blair... Cliquez sur la mention inutile.

Derrière la crise des subprimes se trouve le gigantesque programme socio-politique intitulé "A chaque citoyen sa maison" et qui a été propagé par... Alan Greenspan, Gouverneur de la Fed'. Les banques américaines et mondiales ont gagné énormément, l'État américain a énormément stimulé et encouragé le sur-boom immobilier avec de l'argent facile et à bon marché et avec les cautions implicites de Fannie Mae et de Freddie Mac, les organismes de prêts hypothécaires.
 
Le gourou des gourous de cette époque, Alan Greenspan, gouverneur de la Fed', la Banque Centrale américaine, avait encore démultiplié l'accès facile à l'argent en baissant toujours un peu plus le taux directeur, ce qui permettait aux banques de dépôts, de crédit et d'affaires, mais aussi aux banques d'investissement et aux fonds de spéculation, aux banques systémiques (les spéculateurs fous, ces maîtres d'œuvre des ventes à découvert des actions, le short selling) d'accéder à de l'argent facile à bon marché pour financer tout et n'importe quoi, et aussi l'achat à crédit de millions et de millions d'actions et de ces titres que l'on appelle "valeurs toxiques", "positions négatives", "créances douteuses", "créances pourries".
 
Les deux instituts para-publics de crédit hypothécaire, la Fannie Mae et la Freddie Mac, qui couvraient plus de 50% des crédits hypothécaires aux USA faisaient partie des leviers de la politique de l'argent facile d'Alan Greenspan. Ces deux sociétés avaient toujours joui d'un statut spécial soutenu et garanti financièrement par l'État. Elles rachetaient les prêts hypothécaires, procédaient à la mutualisation du risque, à leur titrisation (comme pour les subprimes) et revendaient des titres (obligations) garantis par l'État fédéral. Grâce à leur situation privilégiée, ces deux sociétés, à faibles coûts financiers et de fonctionnement et aux rendements opérationnels très élevés, avaient très rapidement conquis plus de 50% du marché des prêts hypothécaires, à ce point qu'Alan Greenspan lui-même finit par prendre peur et qu'il parlait d'elles en ces termes: "the big, fat gap" (la grosse et grasse faille). A partir de 1991 elles ont aussi financé des emprunts "douteux" (non recouvrables). Elles ont signalé en 2007 des pertes de plusieurs milliards et le Congrès et Henry Paulson ont décidé de les nationaliser en septembre 2008 parce qu'elles étaient trop grosses pour risquer une faillite: "Too big to fail".

Avec la consommation soutenue en masse avec un taux directeur de la banque centrale américaine (Fed') de plus en plus bas depuis 9 XI, depuis la crise Enron/Worldcom de la New Economy, avec un chèque de 600 $ envoyé à chaque ménage américain en septembre 2008 par le Gouvernement fédéral, avec des injections en centaines de milliards de $ dans les banques, avec les épongeages publics (bail out) des dettes privées et des positions toxiques des instituts financiers, nous assistons à une augmentation des liquidités qui ne connaît pas d'équivalent dans l'histoire... depuis 2000 ans. L'évènement est donc multimillénaire.

Cette longue période de crédit " facile" de 20 ans (depuis 1989) et de liquidité abondante a encouragé l’endettement à outrance depuis 9 XI, non seulement des emprunteurs finaux, mais surtout des intermédiaires et des fonds d’investissements, qui ont maximisé les effets de levier en finançant des portefeuilles d’actifs par de la dette bancaire ou des émissions de commercial paper. C’est le cas des "monoliners", des Hedge Funds, des Investment Banks, voire des banques commerciales elles-mêmes. Ces déséquilibres bilanaires majeurs n’ont pas posé de problème jusqu’au moment où la crise de confiance et l’incapacité de renouveler les financements a provoqué soit des défaillances (et dès lors, l’intervention des États), soit des ventes forcées d’actifs, qui ont largement contribué à enfoncer les valeurs boursières et financières.

Pour retrouver des positions bilanaires plus saines, les banques exposées au produits à risque ont alors aussi été contrainte de vendre des actifs qui étaient sains au départ, mais la mise sur le marché de ces actifs sains en avait entrainé une baisse massive des cours, d'où la baisse de 40% du Dow Jones, du CAC40, du Dax... de plus de 40% en 3 mois. Du coup les bonités des entreprises détentrices de portefeuilles se sont aussi réduites et ont abaissé leur valeur en dessous de leurs encours, autrement dit, les ont poussé à la faillite et au licenciement de masse calculé en millions de Travailleurs (Travailleurs, terminologie des Communautés européennes et du Traité de Lisbonne).

La responsabilité de la Fed' qui a maintenu une politique monétaire très accommodante alors que la bulle du crédit s’enflait au point de nourrir une inflation des prix immobiliers est également déplorable et a fini par renvoyer Alan Greenspan de son poste. Ben Bernanke avait simulé une volonté de reprise, et même s'il avait voulu, le Meltdown était déclenché (voir mon article du 11 avril 2008).

Vous avez donc compris qu'il y a au moins une crise cachée derrière cette crise des subprimes qui ne suffit pas à expliquer à elle seule l’ampleur de l’onde de choc sur le système financier mondial. Regardons quelques chiffres: le montant total des crédits hypothécaires non-prime aux États-Unis est estimé à 1,1 trillion de dollars (1.100 milliards) et les baisses de valeurs sur l’immobilier américain sont de l’ordre de 30%. Elles continueront d'ailleurs à baisser pendant toute l'année 2009 et plus de 5 millions de "propriétaires" vont être mis à la rue aux USA par les huissiers avant 2010 parce qu'ils ne peuvent plus rembourser leur dette et leurs crédits. Cela donne des pertes très en deçà des 1,7 trillions de dollars estimés par le FMI comme étant le montant total des pertes engendrées par la crise. Nous sommes totalement en dessous de la réalité, telle qu'elle est évaluée par le FMI, à la fin de mon exposé vous avez les chiffres réels publiés par la Fed'... Ce montant lui-même est (relativement) peu de choses à l’échelle des actifs financiers mondiaux, ou à celle des pertes de valeurs causées par la chute des cours boursiers sur l’ensemble des places mondiales. Je vous l'ai expliqué dans ce paragraphe ci-dessus et je vous livre à présent les graphiques et les chiffres que j'ai téléchargés directement sur le site de la Federal Reserve.

  • 4] Crise de sur-liquidités, mensonge et escroquerie planétaires:
    le coût de l'argent n'est pas défini par la Fed' ou la BCE, mais par le LIBOR ou l'EURIBOR !!!
J'ai récupéré directement les graphiques sur le Site de la Fed', de MarketOracle.eu et de ProAT.com. Il vont vous exposer que les analyses de Ben Bernanke, Gouverneur de la Fed', de Jan Claude Trichet, Gouverneur de la BCE, mais aussi de Gordon Brown et d'Alistair Darling, d'Angela Merkel, de Nicolas Sarkozy sont fausses et administrent un faux médicament d'après un faux diagnostic. Si vous êtes lecteur fidèle de mon site, vous saurez aussi lire mes analyses personnelles et de gauche, que je ne manque jamais de faire, même si les plus étourdis d'entre vous ne savent plus faire la différence entre gauche et droite.
 
Selon ces sources il semble que nous nous dirigions vers un évènement économique qui n'a pas d'égal dans toute l'histoire que ce soit dans la "Manie des Tulipes" de 1637, dans l'effondrement du système de l'écossais John Law  de Lauriston (1719, inventeur du papier-monnaie, compagnie du Mississipi), ou dans la bulle technologique dot-com de 1999.

Il semble aussi que l'hyperinflation de la République de Weimar de 1923 ou de la Grande Dépression ne puissent même pas être les avant-goûts adventices d'un petit déjeuner sur l'herbe. Il y aura un gigantesque transfert de valeur qui va écraser la plupart d'entre nous et qui va favoriser certains, les survivants de la Classe globale de la Globalisation. Le graphique à gauche vous expose la courbe de la panique qui est élaborée à partir du taux Libor, le taux interbancaire à 1 mois. Ce taux d'intérêt est basé sur le taux interbancaire offert à Londres (LIBOR) à 3 mois dans la monnaie dans laquelle est libellé le prêt, augmenté d'une marge au titre des coûts (qui comprend la marge moyenne pondérée que prélève la BID, Banque Interaméricaine de Développement) au titre des coûts, hors frais et/ou gains au titre de l'atténuation des risques), augmenté aussi de la marge normale de la BID sur les prêts. La Banque révise trimestriellement son taux basé sur le LIBOR qui est aussi un instrument de mesure de la confiance. Cet instrument financier permet de déterminer clairement l'impact des évènements qui provoquent la défiance sur les marchés financiers. Le nom de ce taux été formé par la contraction des mots anglais London interbank offered rate ("taux interbancaire offert à Londres"). Il existe un équivalent pour la Zone Euro, l'EURIBOR ou  TIBEUR. Le graphique ci-dessus vous montre le taux LIBOR, son niveau normal et son pic suite à la faillite de la 5ème banque britannique, la Northern Rock en juillet 2007, puis les pics des faillites de la banque d'investissement Bear Stearns américaine, puis des deux instituts de crédit hypothécaire, la Freddie Mac et la Fannie Mae, puis la faillite non repêchée de la banque d'investissement Lehman Brothers, qui est au jour du 15 septembre 2008 le réel déclenchement du cataclysme monétaire international et qui n'a plus rien à voir avec la-dite crise des subprimes.

Revenons au scénario de l'hyperinflation qui préfigurera le Global Meltdown 2009. Selon mes recoupements que je fais entre ce que je lis des analystes de mes sources sus-citées, il semble que ce n'est pas la déflation qui marquera notre futur immédiat, mais l'hyperinflation appelée par les masses colossales de liquidités injectées depuis un an en particulier et dont vous pouvez voir les graphiques de la Fed' plus bas. L'hyperflation démarrera quand les personnes vont se mettre à constater que leur argent qu'elles ont sur leur compte bancaire ne va permettre que d'acheter la moitié le mois prochain que ce qu'il permet d'acheter le mois en cours.

Une panique en résultera comme à Weimar. Le graphique à gauche montre le taux réel de l'inflation en noir, et le taux de l'inflation en rouge selon le nouveau mode de calcul entré en vigueur dans les années 80'. Il semble d'ailleurs que l'inflation aux USA est déjà de 12% pour les biens manufacturés depuis quelques mois (le graphique à gauche ci-dessus). En Islande elle est de 18% en décembre 2008. L'Islande n'a fait que de précéder les Royaume-Uni et les USA dans la banqueroute d'État. Ce n'est pas non plus un hasard si la Fed' a cessé de publier en 2006 (début de la crise des subprimes) l'indicateur de la masse monétaire M3. M3 est égale à M1 (billets, pièces et dépôts à vue) + M2 (dépôts à termes inférieurs ou égaux à deux ans et les dépôts assortis d'un préavis de remboursement inférieur ou égal à trois mois) + les instruments négociables sur le marché monétaire émis par les institutions financières monétaires (IFM), et qui représentent des avoirs dont le degré de liquidité est élevé avec peu de risque de perte de capital en cas de liquidation... Quand une banque centrale ne publie plus M3, c'est qu'elle veut tenter de dissimuler la création de monnaie. Et aux USA elle est galopante depuis la politique d'Alan Greenspan et surtout depuis 2006, et maintenant avec les Plans Paulson, TARP, etc... Pour les analystes, il se pourrait bien qu'un prix de l'or à plus de 800 $ signale en réalité une inflation, et non une déflation, pour 2010 et après. L'or est passé du 1er au 26 janvier 2009 de 876 $ à 913 $ l'once

Un rush hyper-consumériste va pousser les gens à acheter tout et n'importe quoi d'utile et d'inutile. Les entreprises de transformation ne seront plus disposées à vendre leurs biens produits, parce que le prix obtenu ne leur permettra pas de payer les salaires, les charges et les matières premières ou semi-finies pour poursuivre la production de nouveaux lots. Chacun qui vendra quelque chose sera un perdant, parce qu'avec la même somme il ne sera plus capable d'acheter le même objet. La monnaie, créée électroniquement à la Bourse et pour la Bourse, et avec l'achat à crédit d'actions et de produits dérivés, depuis la politique de l'argent facile d'Alan Greenspan lors de la phase des spéculations sur les dérivés titrisés, qui a conduit à la crise des subprimes et à la crise financière, a procuré des bénéfices colossaux aux initiateurs de pyramides spéculantes qui remettaient en circulation sous d'autres formes très créatives de nouveaux dérivés titrisés en mixant d'anciens produits dérivés. Mais ces bénéfices colossaux se sont réalisés sur la masse des populations au travers de l'effondrement de leurs relatifs standard et niveau de vie. Voilà, comme je vous l'expliquais ici le 6 octobre 2008, nous avons la preuve de la croissance appauvrissante, que ce soit pour les pays pauvres comme le prouve depuis 1954 Jagdish Bhagwati, mais aussi pour des classes de plus en plus élargies dans les pays industrialisés. Tant que cette équation ne sera pas intégrée dans le mental des gouvernants et des hommes politiques, des Plans américains TARP ou des débiles Plan-s Européen-s des "Boîtes à Outils" de nationalisations-recapitalisations (bail out) des systèmes bancaires systémiques qui créent de la dette (déficits budgétaires colossaux) pour payer de la dette, ne vont que créer la bulle de l'après-bulle.

La consommation ostentatoire fait partie du modèle américain, il n'est pas étonnant que la politique monétaire de l'argent facile d'Alan Greenspan ait à ce point pu faire mouche et faire passer le taux d'endettement des ménages américains à 140% et son taux d'épargne à 0,2%. Aux USA, consommer permet aux ménages de garder leur rang social et d'en remontrer aux voisins et à la paroisse avec une apparence éblouissante de réussite, en réalité basée sur des actifs fantômes, puisque financés à partir de rien, ou si vous voulez de crédits pourris impossibles à rembourser, surtout lorsque l'on est un débiteur Ninja (no income, no job, no asset). Il faut aussi rappeler que pendant cette période de l'argent facile, et surtout depuis 2000, il y a eu aux USA une répartition de plus en plus inégalitaire des richesses réelles; les 1% les plus riches des américains se sont accaparés 75% de la croissance économique. La part la plus importante des richesses, des revenus a aussi migré vers une proportion de plus en plus faible de la population. Les 1% d'américains les plus riches détiennent plus du 1/3 des richesses, et les 10% des plus riches détiennent les 75% des richesses. Voici encore la preuve de ce que Jagdish Baghwati n'avait pas imaginé, à savoir la croissance appauvrissante à l'intérieur même des pays industrialisés. Nous pouvons aussi exprimer la situation avec le point de vue des pauvres et de la classe moyenne: le revenu réel avait baissé. L'addiction à la consommation des américains sera difficile à freiner et Barack Obama ne s'y trompe pas non plus. Il va faire passer volontairement le déficit budgétaire américain à 1200 milliards de $ avec les soi-disants Plans de Sauvetage, de défaisance, de création d'une bad bank, de bail out... Il a aussi été élu pour ceci, pour sortir les poubelles et pour tuer une seconde fois, une troisième fois le veau d'or. Il va injecter dans l'économie encore plus de liquidités que le Plan TARP, le Plan Paulson, Bush... Il prend en main le foen à billets, et il souffle sur la frustration du consommateur américain impossible à sevrer qui souffle sur sa braise et son incendie qu'il propage. Quand la "confiance" des consommateurs reviendra, les océans de liquidités séquestrées dans les banques vont déferler sur les marchés. Il faudra subvenir à ce "Keeping up with the Jonese", cette "Consommation ostentatoire" qui avait déjà été décrite par l'économiste et sociologue américain Thorstein Veblen (photo) dans sa Théorie de la classe de loisir (1899).

Par rapport aux informations alarmistes sur l'hyperinflation, nous pouvons aussi penser à l'envers (wir könnten auch als Querdenker meinen, dass.../ je suis au moins trilingue en Alsace vous savez) que les analystes plus avertis que d'autres vous font une propagande contre l'hyperinflation parce qu'ils savent que nous arrivons dans une phase réelle de désinflation. Ils vous alors semblant de penser, qu'il n'est pas légitime de se dire qu'il y a une phase d'inflation galopante qui commence bien que la baisse actuelle des matières premières comme du pétrole entraine une baisse relative des prix. Si bien que par cette propagande ces experts de l'analyse et de la contre-information incitent les consommateurs à aller consommer en masse pour que la relance passe par les voies naturelles, c'est à dire par une augmentation de la demande, plutôt que par une augmentation de l'offre, qui doit elle-même passer par une phase de relance de la production et des échanges internationaux. De l'épargne il y en a dans les ménages. Mais pas de la confiance. Cette contre-expertise en volutes est donc une manière de faire du chantage sur les "réformateurs du capitalisme" pour qu'ils aient un plan de mesures de dégrèvements fiscaux. A ce stade de la réflexion, c'est comme avec la foi, t'y crois ou t'y crois pas. Et comme nous sommes dans un système d'information impure et imparfaite, il y a de quoi cravacher le baudet. Enfin, les athées ont aussi une vie, ne l'oublions pas. Et une pensée. Et une capacité de réflexion. Et les ménages ont peur pour leur avenir et leurs enfants. C'est encore plus simple.

En réalité il semble que les deux tendances seront combinées. Leap2020, un site qui fait aussi référence au Pôle de Gestion Économique de Strasbourg, parle de recessflation, de récession combinée à une inflation. Pour Nouriel Roubini, les deux tendances seront combinées dans une stag-déflation, une stagflation combinée à une récession et une déflation. C'est selon le degré de pessimisme que vous choisirez le modèle en "U", avec un hard landing, un atterrissage dur, et une remontée vertigineuse de l'inflation, ou en "L" sans remontée immédiate. Pour Nouriel Roubini la récession américaine va dépasser les 5%. Des sites plus pessimistes parlent de récession à deux chiffres.

Je vous ai entretenu plus haut du taux LIBOR interbancaire aux USA qui indique le taux pratiqué par les banques entre elles quand elles se prêtent de l'argent. Ce taux est surtout un indicateur de confiance. Sur le graphique de droite vous voyez le taux interbancaire de la Zone Euro, EURIBOR, et vous appréciez l'éloignement strictement opposé des inflexions de courbes entre le taux directeur de la BCE, qui ne cesse de baisser, et l'augmentation du taux interbancaire. Deux conclusions sont à tirer: 1) ce n'est pas le taux directeur des banques centrales qui tire vers le haut ou vers le bas le coût de l'argent, mais le taux interbancaire; 2) malgré la circulation de liquidités amplifiée due à la baisse du taux d'intérêt directeur, le coût de l'argent augmente en réalité. Mon explication personnelle est encore plus simple: les marchés financiers jugent insuffisante l'autonomie des banques centrales qui ne doivent pas rendre des comptes aux gouvernements et à la politique; les marchés financiers se sont créé à leur propre mesure l'instrument qui leur convient pour conduire la politique monétaire. Mon autre conclusion est que les banques font un bénéfice entre l'argent prêté à bas coût, voire à taux 0% (le dernier abaissement du taux directeur de la Fed' de décembre 2008) et l'argent qu'elles prêtent à un taux plus élevé qui n'a plus rien à voir avec une marge commerciale bénéficiaire. L'argent des contribuables, créé par les banques centrales sert donc directement à l'enrichissement des banques privées et aujourd'hui à se refaire une santé comptable en compensant les dettes toxiques irrécouvrables ou la chute de la valeur des actifs sains qui existent encore dans le bilan! Le LIBOR et l'EURIBOR sont donc les indicateurs de l'État Providence du marché financier. Vous avez déjà pu voir dans le § précédent que la Fed' avait en réalité délégué à la Fannie Mae, à la Freddie Mac, mais aussi aux banques d'investissement et commerciales la capacité à créer de la monnaie. Cette capacité avait été utilisée sans discernement et sans analyse réelle des bonités (situation de solvabilité) des emprunteurs. Les prêts ont été accordés aux "débiteurs-Ninja", no income, no job, no assets (sans revenus, sans emploi et sans garanties).

Ceci n'avait pas été un manquement des prêteurs ou une brèche du système prudentiel du calcul du risque et du taux de couverture (Basel 2, IFRS, et IAS), mais une volonté affichée du gouvernement Bush et d'Alan Greespan de faire de la croissance et de la financer sur des dettes publiques couvertes avec des ventes de Bons du Trésor américain et de la titrisation à répétitions de produits financiers dérivés.

La vision ordolibérale des gouvernants laisse aux marchés financiers les moyens de créer leur propre mesure d'auto-régulation et l'instrument qui leur convient pour conduire la politique monétaire. J'espère bien que vous comprenez que le législateur s'est créé l'instrument de sa dépossession de son pouvoir régalien et que ceux qui critiquent, en particulier les gauches et les souverainistes, l'autonomie de la BCE, sont à quelques mondes de retard. Le taux directeur de la BCE constitue le seuil plancher au-dessus duquel les banques vont gagner de l'argent en re-prêtant les fonds injectés par la banque centrale, ou en faisant de la rétention de ces fonds pour ajuster leur propre trésorerie, ce qui est le cas actuellement depuis l'été 2007 comme vous pouvez l'observer sur le graphique de l'EURIBOR.

Le taux LIBOR ou EURIBOR, s'il est un instrument financier, il reste un instrument de mesure de la confiance. Les banques, ne pensant pas que les nouveaux emprunteurs seront en mesure d'investir pour gagner de l'argent, elles préfèrent faire payer à l'avance le coût du risque à l'emprunteur, voire ne pas octroyer de crédit. Vous vous souvenez, comme on avait essayé de faire passer pendant presque 20 ans pour des arriérés les européens, les français, parce qu'ils n'avaient pas en eux la culture du "capital-risque"? Le serpent se mord la queue, et apparemment il aime ça. JC Trichet, Ben Bernanke ne savent plus comment faire pour soudoyer les banques, afin qu'elles s'ouvrent aux demandes de prêt. Les banques jouent aussi un jeu douteux en n'allant pas chercher en masse les centaines de milliards qui leurs sont offerts pour être recapitalisées (bail out). Elles agissent ainsi, car si elles avouent le montant de leur positions toxiques et de leur situation labile ou devant mener à une quasi faillite, elles seraient immédiatement sanctionnées par le marché et leurs actions en bourse perdraient trop de valeur. Elles exercent un chantage sur les gouvernements, car elles aimeraient que la recapitalisation se fasse sans contre-partie, sans conditions et car elle redoutent une chute de leurs propres actions à la bourse, car elle dévoileraient ainsi le bilan toxique. En Allemagne la Deutsche Bank, qui est de loin "most-leveraged" en Europe, semble jouer le plus avec le feu ou la dynamite. Les banques jouent un dangereux poker menteur pour gagner du temps et faire ramollir la BCE et les gouvernements. Tôt ou tard, les banques seront obligées de révéler "en entier" leur bilan et devront avoir l'honnêteté des dirigeants de la Lehman Brothers, qui n'avaient caché aucune position toxique. Les banques poursuivent leur chantage qu'elles exercent sur le gouvernement et exigent à présent la création d'une Bad Bank, une mauvaise banque qui prend à sa charge toutes les positions négatives des banques commerciales et d'investissement et qui les fasse disparaître, quand on y pense plus. Gordon Brown et Angela Merkel sont sur le point d'accepter. Les Suisses délocalisent le Fonds de défaisance simplement aux Iles Vierges, dans ce paradis fiscal.

D'un côté nous redoutons une nouvelle hausse des liquidités, totalement déconnectée avec toute réalité économique et qui va pousser à l'hyperinflation, d'un autre côté on pense que c'est la seule manière de corriger la crise. Dans les deux cas, c'est l'impasse et l'erreur.

Le International Herald Tribune de New York du 31 décembre 2008 reste lui aussi dans l'expectative et ne voit pas de renversement de tendance au niveau de l'économie tant que les banques, qui ont été arrosées copieusement par le Trésor public et les banques centrales, n'octroient pas de nouveaux crédits. Des pans entiers de l'économie et des industries clefs se sont arrêtés de fonctionner. Les investisseurs attendent eux aussi de connaître le "nouveau code de la route", d'autant plus que dans ces 18 derniers mois celui-ci a été réécrit tellement de fois, que personne n'est sûr si le gouvernement va intervenir ou non. De plus les analystes ne voient pas venir un rebond de l'économie tant que les dépenses ne réaniment pas le marché de l'emploi et le prix de l'immobilier:

.../... "Even after receiving millions, in some cases billions, of dollars from the government, banks are reluctant to lend money. Crucial parts of the financial system have stopped functioning. The exuberance of the boom, which led bankers to make loans to people who could not repay them, has given way to a seemingly intractable fear of making any loans at all.

.../... Despite the government interventions, and indeed even because of them, many investors are reluctant to act until they are sure of Washington's next step.  'Investors will regain their confidence when they are sure they understand the rules of the road,' said Jaret Seiberg, a financial policy analyst at the Stanford Group, a research and consulting firm in Washington. In the past 18 months, those rules have been rewritten so many times that nobody is sure when the government will intervene and when it won't." .../...

"The troubles in the economy, of course, only add to the anxiety. Investors and bankers will be reluctant to extend credit until home prices stop falling and until more people are finding jobs than losing them. All of that spending will not revive the job market and lift housing values overnight."

Il est déplorable que toutes ces liquidités ont mené en premier lieu à la bulle qui cache d'autres bulles et qui a éclaté. Il est encore plus déplorable que les nouvelles liquidités injectées par les gouvernements et les banques centrales comme la Fed' ou la BCE soient mis sous séquestre par les banques commerciales ou les banques d'investissement. Le graphique n°1 vous montre pour les USA toute la masse monétaire. Cette masse monétaire a mis 200 années pour passer de 0$ à 800 milliards de $, ... mais ces derniers trois mois depuis l'été 2008... elle est passée de 800 milliards de $ à 1600 milliards de $. Regardez la courbe!



Le graphique n°2 vous montre aux USA le cash en circulation de novembre 1919 à novembre 2008. En réalité une toute petite partie de cette masse monétaire est sortie des banques pour circuler dans l'économie. A l'avenir les prix vont devoir augmenter pour absorber comme une éponge le surplus de la masse monétaire.






Le graphique n°3 vous vous montre le montant en $ empruntés par les banques à la Fed' depuis 1925 jusqu'à la fin de l'année 2008. Le minuscule pic que vous pouvez apercevoir avec grandes difficultés vers 2002 représente l'éclatement de la bulle dot-com des Nouvelles Technologies qui n'était que la bulle visible de la crise du système des profits avec les affaires Enron/Worldcom. Ce cliff, cette falaise, indique que pour les banques, la crise financière faisant suite à la crise des subprimes est 100 fois plus grave que le krach de 2002/03 qui avait déjà considérablement perturbé les esprits et mis des millions de travailleurs à la rue et poussé à la faillite des centaines de milliers d'entreprises.


Le graphique n°4 vous montre le montant des crédits alloués aux banques par la Fed'. Ce graphique inclue aussi le bail out, le renflouement des créances douteuses toxiques détenues par les instituts bancaires conformément au Plan Paulson, appelé TARP (Troubled Assets Relief Program). De la fin de l'année 2007 à novembre 2008, le montant est passé de 800 milliards de $ à 2200 milliards de $. Vous avez bien lu!
"It is climbing skyward like a homesick angel - Ceci monte vers le ciel comme un ange qui a le mal du pays."




Le graphique n° 5 représente les réserves en excès des banques. Au cours d’une journée ordinaire, le système bancaire américain se contente de 12 milliards de dollars de réserves pour réaliser 4000 milliards de dollars de transactions. En moyenne, un dollar de réserve est utilisé 300 fois par jour. Ceci est la preuve que les banques séquestrent des réserves, et bloquent le système. Vous voyez trois autres pics sur ce graphique: en 1929, en 1940 et en 2001 avec le 9 XI, l'attentat sur les Twin Towers de Manhattan. Les banques ont réduit leur tolérance au risque, ce qui nécessite une augmentation des comptes de réserves. Elles désirent avoir un matelas plus important pour se prémunir en cas de pertes. Les banquiers estiment qu'ils ont besoin de plus de réserves est deviennent réticents à prêter aux autres banques. Vous pouvez comparer le pic de 1940 au début de la Seconde Guerre Mondiale et le pic de 2008. Les banques perçoivent 50 fois plus élevée la gravité de la crise financière de 2008 par rapport à la Seconde Guerre Mondiale.

J'ai téléchargé directement sur le site de la Fed' ces graphiques. A la vue des courbes nous allons être témoins et victimes d'évènements extraordinaires qui vont s'articuler autour de la valeur du $ qui est de toute manière déjà en ce moment estimé par les analystes à 12 fois au-dessus de sa valeur réelle. Les acteurs de l'économie, les banques et sûrement les politiciens, les gouvernants sont en mesure d'évaluer la létalité de l'économie américaine et de la Banqueroute d'État qui va marquer l'Histoire des USA et du Royaume-Uni. Il semble qu'avant juin 2009 s'effondrera le système monétaire international et qu'il n'y aura plus pendant quelques semaines de monnaie d'échange entre les continents.

D'après les analystes les USA et le Royaume-Uni ne renoueront avec la "croissance" qu'à partir de 2018. D'après le classement du World Economic Forum du FMI publié en octobre 2008, les banques britanniques se situent, en termes de solvabilité, au 44e rang mondial derrière le Botswana.

  • 5] Et l'Europe, l'Euro?
    Obama ne pourra pas empêcher la Banqueroute d'État des USA en 2009.
Aujourd'hui, 30 décembre 2008, JC Trichet, Gouverneur de la BCE, annonce qu'il est très inquiet parce que les banques n'accordent toujours pas suffisamment de crédits, bien au contraire, elles organisent une rétention du crédit. Les Plan-s "Européen-s" avec les "Boîtes à outils" de Sauvetage, de Restitution de la confiance et de Relance ainsi que les différentes baisses du taux directeur de la BCE n'ont toujours pas provoqué le moindre des frémissements deux mois après, même pas au niveau de l'indice de confiance des ménages ou des entrepreneurs. JC Trichet a annoncé pour le début janvier une nouvelle baisse du taux directeur en dessous de 2,5%. Nous pourrions croire que les banques commerciales européennes font pression sur la BCE pour obtenir comme de l'autre côté de l'Atlantique les mêmes conditions de refinancement à un taux situé entre 0 et 0,25%. Mais si nous observons le LIBOR et l'EURIBOR (revenir au §4) nous voyons que la différence avec le taux directeur américain ou européen est sensiblement la même. La baisse coordonnée du taux directeur de toutes les banques centrales ne provoque aucun effet depuis septembre 2008.

Sur le graphique n°6 vous voyez à la date du 9 ocobre 2008 le montant des prêts octroyés aux banques commerciales par la BCE.













Sur le graphique n°7 vous pouvez mesurer l'ampleur des dépôts que les banques mettent à la BCE contre rémunération. Ceci est la preuve qu'il n'y a pas de problème de liquidité mais un problème de confiance entre les banques, comme le déplore JC TRichet, hier le 30 décembre 2008, dans son discours qui doit marquer le 10ème anniversaire de l'Euro. Les banques retirent les liquidités du marché, les séquestrent ou les replacent en lieu encore plus sûr que sur leurs comptes, soit à la BCE.

L'éclatement de la Bulle des subprimes qui a des répercussions sur "l'économie réelle" comme le disent les médias depuis octobre 2008 est à formuler différemment: les sur-liquidités faciles et les politiques accommodantes et sans contrôle des banques centrales et des recommandations de Bâle 2, les déficits budgétaires des États ont exercé, de manière démultipliée et sans commune mesure avec la réalité économique, un levier sur la dette pour financer la dette. Puis l'effondrement des prix de l'immobilier aux USA, en Espagne, en Irlande, et dans les nouveaux Länder de l'Allemagne a provoqué la crise du crédit. Puis une baisse de la consommation. Puis une récession. Puis une accélération de la crise du crédit (credit crunch). Puis une crise financière mondiale. Puis le Global Meltdown 2009 avec une déflation. Puis une crise sociale géopolitique, puis une hyperinflation... C'est Weimar en plus.

La création de monnaie a été abandonnée aux marchés comme nous l'avons vu plus haut. L'intervention publique ordolibérale a orchestré la déresponsabilisation et le malinvestissement dans des produits financiers dérivés et titrisés à très haut risque. Depuis longtemps le monopole sur la création monétaire n'est plus détenu par les banques centrales. La politique monétaire d'argent facile réclamée par les banques leur a permis d'être terriblement moins précautionneux avec leurs investissements, d'autant plus qu'elles pouvaient anticiper que les banques centrales et les gouvernements viendraient à leur secours en cas de défaillance.

Ces sauvetages, ces bail outs et ces différents plans de Sauvetage et de Restitution de la Confiance des Marchés sont devenus la réponse privilégiée à toutes les crises financières depuis 1929. La dilution de la responsabilité et le système de mutualisation du risque ont permis aux banques de se constituer de larges portefeuilles de créances immobilières sur les ménages insolvables.

Les banques moins irresponsables et cupides qui n'avaient pas compté sur l'intervention monétaire et les recapitalisations dans leur stratégie financière avaient refusé ces produits dérivés toxiques, mais aussi perdu des parts de marchés face à leur concurrents déloyaux. Les politiques monétaires et les Plans Paulson, Gordon Brown, JC Trichet et les Plan-s Européen-s avec leur Boîtes à Outils créent un État Providence pour les systèmes systémiques des banques, détournent le Trésor Public et donnent une prime aux escrocs qui récompense les comportements kamikazes et pénalise les choix prudents.

Sur le tableau ci-dessus publié aujourd'hui, 1er janvier 2009 par le Frankfurter Allgemeine Zeitung, vous voyez en rouge les pertes du marché des actions en 2008 pour un montant investi de 100.000 euros. Vous voyez que l'Islande a tout perdu et est passée de 100.000 à 3000 euros. L'Islande est en banqueroute d'Etat et a été soutenue par le FMI. Ne poussez pas des "oufs" de soulagement, ce sera la situation du Royaume-Uni en mars 2009 et des USA en juin 2009. En bleu vous avez les "Anleihen", les autres formes de placements comme les Bons du Trésor, l'or... Regardez biens quels sont les pays en bas du tableau. Le Royaume Uni reste le prochain candidat à la Banqueroute d'État en raison de la constitution toxique de tout son PIB. Sur ce tableau vous n'avez pas la chute du cours des actions en Irlande: 91.4% en 2008, contre 56.8% pour le Royaume-Uni, 47.8% pour les USA. Vous voyez que l'Irlande (République), le Tigre Celtique est morte financièrement, suivra les pas de l'Islande et va sans doute demander le soutien du FMI, comme la Grande Bretagne en 1976 et bientôt à nouveau.

Je peux lire aujourd'hui, 14 janvier 2009, dans le Irish Times et dans le Financial Times que le débat est lancé au sujet de l'aide de l'Irlande par le FMI. Voici la teneur d'un avertissement fait par le gouvernement irlandais: "the State's borrowing figures are unsustainable and could possibly lead to the International Monetary Fund ordering mass dismissals of public sector workers in the future"; Et "The Irish government has told trade unions that without agreement on public sector pay cuts, it may have to go to the International Monetary Fund for help" (sans accords dans le secteur public, le gouvernement irlandais sera obligé d'aller demander de l'aide au FMI).

Les profits issus du secteur de la finance représentaient aux USA 14% du total des profits des entreprises américaines en 1960, mais ils se montaient à 39% de ce même total en 2007. C'est sur la base globale des richesses produites que les économistes français avaient comparé pendant des années le productivité horaire ou annuelle par employé dans les économies américaine et française. L'objectif de ces économistes et de ces politiciens était d'exercer une pression sur les revendications salariales en France et d'inculquer une mauvaise conscience et un complexe dans la tête du Travailleur.

La dette des ménages américains passe de 46% du PIB en 1979 à 98% en 2007... ce qui fait que le tiers de ces mêmes ménages supportent une dette continue de 10000 dollars sur leurs cartes de crédits avec des taux allant de 11 à 15% ...et jusqu’à 30% en cas de retard de paiement. Les ménages avaient pris leur maison ou leur appartement pour un distributeur à billets de banques, puisque ce bien immobilier était leur garantie pour les autres crédits de consommation. Tant que l'immobilier augmentait, les "propriétaires" prélevaient l'argent au distribanque ou demandaient un nouveau crédit hypothécaire. Des centaines de milliers de "propriétaires" totalement insolvables n'avaient pas attendu les huissiers et avaient simplement renvoyé sous enveloppe timbrée à la banque la clef de leur maison ou de leur appartement, à charge à elle de se rembourser sur un "actif" devenu fantôme et sans prix sur le marché. Une défaillance sur marché immobilier américain a amplifié la nature holistique du système financier qui fait qu’un dépôt de bilan de la Lehman Brothers du 15 septembre 2008 et de l'assurance AIG qui s'était impliquée par ses filiales dans les crédits adossés (titrisation), peut entrainer une catastrophe planétaire en un délai extrêmement court.

Les politiques monétaires mal avisées d'Alan Greenspan avaient provoqué cette crise avec l'aide de ces deux entreprises parapubliques américaines, ces Instituts de crédit hypothécaire, la Fannie Mae et la Freddie Mac. En se portant garantes d'acquéreurs de logements insolvables, elles ont prôné l'irresponsabilité financière de ménages surendettés. Elles ont étalé, mutualisé, dilué ces crédits dans des systèmes pyramidaux à la Ponzi-Madoff sous forme de titres financiers dérivés complexes revendus à l'ensemble de l'industrie bancaire, qui les a retransformés elle-même en  produits dérivés toxiques et ayant la capacité d'une propagation virale envers l'ensemble des marchés nationaux et internationaux.

Il ne faut donc pas se tromper de diagnostic dans ce désastre financier, et ne pas administrer le remède du déficit budgétaire massif qui ne va que préparer la nouvelle crise après le Global Meldown 2009. Débloquer des liquidités pour secourir les banquiers ne peut qu'encourager ces derniers à continuer leur gestion malsaine, irresponsable et économicide qui va propulser des millions de Travailleurs au chômage, rompre des familles, briser des destins et engendrer des conflits de plus grand envergure. Ces récentes interventions des États et des banques centrales préparent par conséquent les désastres moraux de demain, les détresses personnelles et les misères collectives.

Après le Global Meltdown 2009, il faudra sortir du cycle infernal des éclatements de bulles qui se répètent de manière de plus en plus rapprochée et violente. Il faudra avoir le courage de se demander quel modèle de société nous voulons, quel genre de croissance nous voulons, "une croissance durable ou une décroissance conviviale". Il faudra organiser la réallocation des ressources vers des actifs sains et qui garantissent aussi l'existence des générations futures. La génération qui a fait la Seconde Guerre Mondiale, si elle a libéré le monde du nazisme, elle a aussi volé à ses petits enfants une certaine aisance matérielle et de vie, elle a détruit deux générations à venir et, de par sa faute, le monde et l'économie mettront vingt ans à se remettre du Global Meltdown 2009.

Le graphique ci-dessus montre l'Evolution de la base monétaire des USA et les indications des crises corrélées de 1910 à 2008.


<<< Mode de lecture: 1 trillion = 1000 milliards, 1 billion = 1 milliard
77000 milliards de destructions d'actifs les 11 derniers mois  / 
Mode de lecture >>>
incapacité du gouvernement à inverser la tendance de la destruction d'actifs, malgré le programme de bail out, le TARP = 700 billions de $ (Plan Paulson) + les milliards offerts à Ford, GM, Chrysler.





<<< Incapacité du Gouvernement à contrecarrer la déflation

Les banques séquestrent les aides du Plan Paulson et ont des réserves excessives.
La force déflationniste est 100 fois supérieure à la capacité à avoir une mesure anti-cyclique. C'est pourquoi le gouvernement américain n'a pas été capable d'éviter la déflation des années 30, et le gouvernement japonais la déflation des années 90.







Les deux tableaux suivants
: Le prétendu "Credit Crunch" n'est qu'un refus des banques commerciales ou d'investissement d'octroyer des crédits. Depuis 80 ans, il n'y a eu qu'une augmentation continue des crédits. Mortgage = emprunt immobilier des particuliers, Corporate Bond = obligations des sociétés / emprunt des sociétés.
















A chaque fois que je ferme le fichier de ce site et que je crois que mon article est fini, je clique sur mes sources favorites d'informations que je vous ai citées en début de cet article.

Aujourd'hui, le 1er janvier 2009, la Fed' vient de racheter 500 milliards de créances douteuses. C'est unique dans l'histoire des banques centrales, qu'une banque centrale rachète des papiers commerciaux, et à fortiori des papiers hypothécaires pourris. A ceci se mesure le désarroi de la Fed', de Hank Paulson et de Ben Bernanke. En réalité le Fed' va racheter toutes les créances toxiques de la Fannie Mae et de la Freddie Mac, qui représentent plus de 50% du marché hypothécaires des USA. Comme la Fed' ne peut plus baisser le taux directeur, elle se sent obligée d'utiliser d'autres outils, ou, comme ici, d'en inventer. Les autres Hedge Fonds ont déjà prévenu Bernanke que la Fed' devra acheter ces 6 prochains mois "tout ce qui lui tombera sous les doigts". Les banquiers et les hedgers poursuivent leur chantage auprès du gouvernement américain pour qu'il endosse leur comportement de kamikaze systémique et pour laisser payer le bail out et sans doute plus encore par le Trésor public. Un chantage au chômage et à la crise sociale majeure leur facilitera la tâche. L'État américain ou européen consolide sa nouvelle qualité d'État Providence pour le système systémique bancaire et du financement de la dette par la dette. Ce n'est pas tout, la Fed' va aussi tititriser elle-même ces pourritures virales toxiques qu'elle rachète et va les transformer en Bons du Trésor ou autres produits financiers. Ce tour de magie noire peut encore fonctionner un peu car il y a en ce moment un rush vers la Fed' et les déposants préfèrent payer un intérêt négatif plutôt que de laisser l'argent dans les autres instituts bancaires. Les banques se transforment en feeder funds comme elle l'ont fait elles-mêmes ou auprès d'escrocs systémiques comme Bernie Madoff. Cette fois, la Fed' se conduit officiellement comme un Bernie Madoff. Oui, mais le $ est surévalué de 12 fois, et en été 2009 nous aurons le nouveau dollar. Il n'y a donc plus que les américains eux-mêmes à s'agenouiller devant des Madoff privés et des Madoff d'État. Nous sommes en face d'un lemming run. Ce n'est pas le tsunami qui vient aux lemmings, ce sont les lemmings qui viennent au tsunami. A l'ultime instant de grâce surgira la guerre avant la mise en redressement judiciaire. (Photo: Gaza, 1er janvier 09)

Au sujet de la déresponsabilisation des instituts bancaires garantie par la Fed', nous pouvons lire ceci sur son site: "As previously announced, over the next few quarters the Federal Reserve will purchase large quantities of agency debt and mortgage-backed securities to provide support to the mortgage and housing markets, and it stands ready to expand its purchases of agency debt and mortgage-backed securities as conditions warrant."         "Comme précédemment annoncé, la Réserve fédérale achètera au cours des prochains trimestres de grandes quantités de dettes d'agences et de titres adossés pour soutenir les marchés immobiliers et hypothécaires, et elle est prête à étendre ses achats de dettes d'agences et de titres adossés si les conditions le justifiaient."

Le gouvernement américain d'Alan Greenspan à Bernanke en passant pas Henry Paulson se comporte de plus en plus comme cet État Providence et récompense les instituts bancaires qui ont tous lâché leur cœur de métier pour profiter massivement de spéculation et de la "concurrence libre et non faussée qui permet l'autorégulation du marché et qui apporte le bien-être". Obama ne pourra jamais inverser cette comédie d'escrocs privés et d'État, les sommes mises en jeu sont trop colossales et la spirale tourne depuis 2006.

Selon John Kenneth Galbraith dans son essai "Anatomie d'une catastrophe financière", nous lisons "Euphorie, spéculation, réductions d’impôts, innovations hasardeuses dans la finance d’entreprise sont les causes de la crise économique de 1929".

J'ai trouvé ce commentaire sur le site the Market Oracle: au sujet de l'autonomie de la Fed' et de son action:

"The last 85 years of allowing our currency to be manipulated by a private bank has been a series of crisis, failure, and mismanagement. Ron Paul clearly articulates why the Federal Reserve has helped destroy the American Dream and needs to be abolished:

Abolishing the Federal Reserve will allow Congress to reassert its constitutional authority over monetary policy. Though the Federal Reserve policy harms the average American, it benefits those in a position to take advantage of the cycles in monetary policy. The main beneficiaries are those who receive access to artificially inflated money and/or credit before the inflationary effects of the policy impact the entire economy. Federal Reserve policies also benefit big spending politicians who use the inflated currency created by the Fed to hide the true costs of the welfare-warfare state. It is time for Congress to put the interests of the American people ahead of the special interests and their own appetite for big government." Le tableau à gauche vous montre la dette des USA: elle était de 356,7% du PIB en septembre 2008. Avec le Plan Paulson, le TARP, le Plan GM/Ford/Chrysler et le futur Plan Obama, elle va continuer à monter skywards comme ce homesick angel... Hier, le 1er janvier 2009, l'industrie américaine de l'acier réclame aussi une aide de 1000 milliards de $... Depuis des années nous savons (cherchez dans mon site) que les USA sont économiquement arriérés, que leur productivité horaire et annuelle sont très mauvaises, mais les néolibéraux et les ordolibéraux nous ont pris pour des demeurés quand nous l'expliquions. Le PIB des USA a été calculé sur de la dette et de la production de "richesses" spéculatives, c'est à dire sur du vent et sur des lubies virales. Les USA ne disposent même pas du socle industriel pour organiser leur relance. Pour rappel, le critère de Maastricht impose une dette cumulée de 60% maximum du PIB. Les pays européens étaient de 2 à 3% au-dessus des 60% en septembre 2008.

Sur le graphique ci-dessus à droite vous voyez le déficit budgétaire allemand actuel qui doit de nouveau retomber en dessous de 3% avec les plans de "Sauvetage" et de Relance. Il était à 0% en 2008. Comparez avec le déficit français sur le graphique ci-dessous pour 2009/10... Nous n'avons aucune marge de manœuvre, notre déficit avait déjà dépassé les 3% et depuis le Président Chirac. Même si j'estime que les 4 critères de Maastricht ne sont que des critères ordolibéraux, un déficit qui n'est fait que pour financer des choses comme le "Paquet Fiscal" est une pénalité pour la France et sa population. Le déficit budgétaire du Royaume-Uni est déjà de plus de 8%, en sachant qu'au Plan Brown/Darlington il faudra ajouter plusieurs super-Plans. Le montant des dettes cumulées du Royaume-Uni dépassera les 100% du PIB (Critère de Maastricht = 60%). La dette cumulée des USA était de 356,7% du PIB en septembre 2008.

La Californie sera en Banqueroute d'État vers le 15 février 2009. 44 États fédéraux des USA sont en très grave déficit budgétaire. Le déficit de la balance commerciale US était à la même époque de 700 milliards de $. Les USA sont en faillite et toute mesure de "relance" va encore plus plomber la situation. Nous ne pouvons compter sur les USA que comme une créance toxique. Mais il n'y aura personne pour racheter cette dette, et un pays ne peut pas faire un bail out de lui-même autrement qu'en quittant cette galaxie ou qu'en édulcorant sa propre douleur par une guerre ou une guerre civile. C'est fini. Je l'avais prévu et prédit dès 1990.

Nouriel Roubini, appelé Doctor Doom (Docteur  catastrophe), avait tout décrit dès 2006: "La Fed ne peut venir en aide au « système financier bis ». [..] Les risques sont bien sûr élevés, et la capacité des autorités à y faire face bien moindre que ce que la plupart espèrent. Il ne s’agit pas de dire que n’existe aucun moyen de s’en sortir. Mais malheureusement il s’agit de moyens toxiques. En dernier ressort, les gouvernements résolvent les crises financières. C’est là une loi d’airain. Les sauvetages peuvent exister, lorsque le gouvernement choisit ouvertement d’assumer la dette douteuse ou l’inflation, ou même les deux. Le Japon a choisi la première solution, au grand regret de son ministre des finances. Mais le Japon est un pays créditeur, où les épargnants ont une confiance totale dans la solvabilité de leur gouvernement. Les USA, au contraire, sont un pays débiteur. Il doit garder la confiance de l’étranger. S’il y échoue, la solution inflationniste devient probable. [..] Les États-Unis sortiront certainement de la crise, mais ils dépendront de la gentillesse des étrangers », ce sera le début de la fin de l’empire américain ."

Au même moment Alan Greenspan avait dit: "Je dirais à mes auditoires que nous ne sommes pas face à une bulle mais à une mousse - de nombreuses petites bulles locales qui ne grandissent jamais à un point pouvant menacer la santé de l’économie dans son ensemble".

Conjuguée à la récession des pays industrialisés de "l'Hémisphère Nord" sera la récession de la Chine et de l'Inde où l'exportation a chuté de 12,5%. De juin 2008 à octobre 2008 le coût moyen journalier du fret maritime est passé de 370.000 $ à... 3700 $. La demande intérieure de ces deux pays est quasi inexistante face à la masse de biens produits. Ces pays, principalement fournisseurs des USA, vont imploser. Selon le ADP National Employment Report le site officiel américain des statistiques sur le marché de l'emploi, et selon le site d'analyse économique, Mish's Global Economic Trend Analysis, qui est pris comme référence aux USA pour les investisseurs qui fuient la volatilité, les USA ont déjà perdu 2,8 millions d'emplois en 2008, 1.9 million d'emplois le dernier trimestre de l'année 2008 et 693.000 simplement en décembre 2008. Le rythme s'accélère de mois en mois. Le site Mish's vient d'être classé par le Times comme l'un des 25 blogs mandiaux du monde qui traite des questions de la finance.

Nous avons les Élections Européennes 2009. La politique de Jean Monnet de la "concurrence libre et non faussée du marché qui s'autorégule, qui apporte le plein-emploi et le bien-être" (Traité de Lisbonne) doit être révisée. "L'ordre spontané" de von Hayek doit être combattu, il est pourtant partout dans le Traité de Lisbonne et dans les Directives européennes. Mobilisez-vous, politiquement.