G20 de Londres - En Afrique les fonds spéculatifs raflent des millions d'hectares cultivables

Au début de la "crise", en septembre 2008, les dulcinées du néo-libéralisme vous disaient: "... oui, mais la Chine, l'Inde ne s'écroulent pas". Ils voulaient vous dire par là que l'économie ne fait que de connaître une crise "passagère" dans les pays industrialisés, peut-être une crise de surproduction, "un accident". En février 09 nous savons qu'à l'écroulement des pays industrialisés correspond un genre de "soft landing" des pays émergents, vu de l'Europe. Une augmentation de 26 millions de chômeurs en Chine, un exode urbain, c'est à dire un retour massif à la campagne des ouvriers qualifiés ou non. Entre temps, l'Afrique s'écroule de nouveau, mais les objectifs du Millénium, les G8 de Gleneagles ou le G8 de Heiligendam, le G4 de Potsdam sont de nouveau oubliés, la réduction de moitié de la pauvreté pour 2015 aussi. Le G20+ n'invite pas le continent africain. Dans cette crise mondiale, les capitaux étrangers délaissent les pays africains, là où il n'y a pas de pétrole, de diamants, de la bauxite, du minerai d'uranium... à piller. Les pays africains vendent en ce moment le dernier bien qu'il leur reste: le sol.
(Photo: Union des coopératives et maraîchers du Burkina _ UCOBAM).

J'ai lu sur le faso.net que sur ce continent, où meurent des millions de personnes de faim, de grands groupes industriels ou d'investisseurs veulent produire à très grande échelle des produits agricoles à très bon marché pour le compte des pays industrialisés et de pays riches dont l'alimentation dépend de leurs importations alimentaires.

Avant de sombrer de nouveau dans les perspectives sinistres de l'effondrement en dominos des pays les plus fragiles ou impactables, je vous prie de visiter le site de la Plate-Forme Multifonctionnelle du Burkina-Faso et de lire les paragraphes "impacts économiques" et "impacts sociaux" . Le programme d’Appui aux Initiatives Communautaires de Base pour la Lutte Contre la Pauvreté (PAICB/LCP) est une initiative du Gouvernement du Burkina Faso financée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et exécutée par le Bureau des Services d’Appui aux projets des Nations Unies. Il a été lancé en 1998 et couvre 19 provinces parmi les plus pauvres du pays, dans les régions de l’Est, du Centre, du Centre Est, du Centre–Nord et du Sahel. Le site SEDELAN d'une coopérative agricole du Burkina Faso est aussi très instructif est replace l'économie dans la réalité: là où l'Homme n'est pas une volatilité et une variable d'ajustement.

Au niveau mondial, la faim est la principale cause de mortalité et elle est liée principalement aux difficultés d’accès à la terre. Mi-septembre 2008, le directeur général de la FAO, le Sénégalais Jacques Diouf a annoncé que 920 millions de personnes souffraient de la faim contre 850 millions avant la flambée des prix due à la spéculation sur les denrées alimentaire par les fonds spéculatifs qui se retiraient des subprimes et d'autres investissements à risque. 70% sont des paysans. A la fin de l'année 2008, l’aide alimentaire internationale est tombée en 2008 à son niveau le plus bas depuis 40 ans.

L'espoir du "découplage" entre l'échec du commerce global joyeux et spéculatif des pays industrialisés et les activités laborieuses des bons pays travailleurs qui émergent et qui accèdent à la félicité... que l'ouest leur offre.., se ternit de jours en jours pour les aficionados du néo-libéralisme. L'Afrique? Puisqu'elle est maintenue artificiellement par l'ouest dans sa situation simple de gisement de matières minérales et bananières, elle n'a été touchée qu'un tout petit peu plus tardivement de l'effondrement du jeu systémique de l'économie de la planète. Le peu de croissance qu'avait aussi connu l'Afrique s'arrête de progresser, le retour à la pauvreté y est accéléré.

Les régions les "plus riches" d'Afrique ressentent la crise depuis quelques mois. De manière très empressée, les gouvernements africains s'enquièrent de nouvelles sources de financement et ils viennent de découvrir la dernière des ressources convoitées qu'il leur est loisible de vendre: le sol arable offert à l'agro-business des multinationales de l'agro-génétique, des fonds spéculatifs, des gouvernements étrangers. Les cours des minerais et du pétrole se sont effondrés, les investisseurs internationaux, qui pourraient contribuer à une intégration économique et industrielle régionale, quittent le continent africain encore plus rapidement qu'il y sont arrivés. Les touristes ne reviennent plus. Les travailleurs immigrés éparpillés en Europe transfèrent de moins en moins d'argent de l'étranger au village et dans leurs familles.

Une nouvelle menace plane sur l'Afrique et les paysans africains. Les crises alimentaires et financières aidant, on voit des pays riches soucieux de leur sécurité alimentaire et de l'enrichissement de leur appareil spéculatif qui achètent sur le continent africain et en Amérique latine principalement de vastes domaines agricoles. Tous ces investisseurs veulent se découpler des variations et fluctuations mondiales des cours des denrées alimentaires et ils veulent produire directement pour couvrir leurs besoins en contournant la capacité des agriculteurs autochtones du continent africain. La sécurité et la souveraineté alimentaires se découplent de la lutte contre la faim pour devenir un système de trickle up, de percolation ascendante, pour acheminer les aliments vers les populations riches de la planète et de l'hémisphère nord et ouest. Face aux trillions d'assets pourris (bulle des CDS / CDO, 1000 fois supérieure à la bulle des subprimes, la bulle des cartes de crédit, etc...) qui hantent les comptes bancaires des pays industrialisés et des groupes spéculatifs, l'investissement dans la terre à très grande échelle sur le continent africain passe pour devenir un placement sûr pour se soustraire du risque systémique qui entraîne l'effondrement inexorable de l'appareil économique mondial. Depuis que mon site web existe j'essaye de vous montrer que le jeu économique planétaire consiste en un système de croissance appauvrissante des pays qui ne sont pas capables d'affronter la "concurrence libre et non faussée" de l'OMC, puis des milliers de contrats bilatéraux (APE / ALE) qui la supplantent depuis 2001 après l'échec du cycle de Doha. La ventes par millions d'hectare des terres arables fait partie de l'esprit de la libre concurrence. Aucun frein ne doit être appliqué à la volonté commerçante de celui qui veut commercer. Ce n'est en d'autres termes que le contenu de l'accord de l'OMC, tout comme du Titre III du TCE rejeté par le Non et qui se retrouve en totalité dans le Traité de Lisbonne.

Le plus souvent, les accaparements des territoires arables sont organisés par des sociétés agro-alimentaires et des investisseurs privés ou souverains (gouvernementaux) qui voient dans les investissements dans des terres agricoles à l’étranger une source de revenus importante, nouvelle et stable. Les paysans des pays qui bradent ainsi leur terre se retrouvent sans terre. Les prix alimentaires sont élevés et les prix des terres sont faibles. L'enrichissement spéculatif sur le servage agricole des agriculteurs dépossédés et expropriés et des pays soumis avec leurs dirigeants corrompus est permis avec la prise de contrôle des meilleurs sols, facilement irrigables et proches des ressources en eau, la richesse du IIIème millénaire. Les retours sur investissements sont évalués entre 10 et 40 % par an pour les fermes situées en Europe et atteignent 400 % en Afrique. Les accords de cession foncière portent le non "d'Accord de coopération". Site officiel du 5ème Forum Mondial sur l'Eau et Site officiel du Conseil Mondial de l'Eau.

J'ai lu sur le site "Food Crisis and Global Land Grab": "cette évolution spéculative date de quelques mois, lorsque les marchés financiers se sont effondrés. La Deutsche Bank et Goldman Sachs possèdent des fermes et des usines de viande en Chine. La banque d’investissement Morgan Stanley est propriétaire de 40 000 hectares en Ukraine, grenier à blé de l’Europe. Le fonds spéculatif russe Renaissance Capital possède 300 000 hectares, toujours en Ukraine. L’entreprise lituanienne Agrowill, les Suédois Alpcot Agro et Black Earth Farming investissent massivement en Russie. Le fonds d’investissement américain Black Rock vient d’annoncer la constitution d’un fonds spéculatif agricole de 300 millions de dollars, dont 30 millions sont dédiés à des acquisitions de terre. Le britannique Dexio Capital souhaite acheter 1,2 million d’hectares de steppes russes. La société française Louis Dreyfus Commodities qui possède 60 000 hectare au Brésil est actuellement intéressée par l’achat ou la location de terres au Nigeria et en Afrique subsaharienne. [...] La terre est devenue une ressource rare. Le changement climatique entraîne une désertification à un rythme accéléré. Des centaines de milliers d’hectares de terres arables vont disparaître dans les prochaines années, expliquait au quotidien en ligne Mediapart, Olivier de Schutter, rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation. D’autre part, la terre cultivée est épuisée, conséquence d’une agriculture intensive et d’un recours systématique aux engrais chimiques. Parallèlement, la demande de matières premières agricoles progresse, en raison de l’accroissement de la population mondiale, mais aussi de la modification des habitudes alimentaires. Ce qui est rare étant cher, cela se traduit pour les prévisionnistes des marchés par une augmentation des prix des denrées, par un fructueux placement et par une pression accentuée pour obtenir plus de terres agricoles."

Les chartes graphiques des sites web de ces fonds spéculatifs respirent bon le développement durable. Le site lituanien Agrowill n'hésite même pas à mettre en page d'accueil à côté de magnifiques champs de blés la courbe actualisée en temps réel de sa côte en bourse.

Dans quelques semaines, le groupe saoudien Hadco (Hail Agricultural Development Co) va rentrer ses premières récoltes sur ses champs au Soudan. 10.000 hectares cultivés doivent contribuer a fournir des légumes, des céréales et du fourrage à bestiaux en vert et en grains pour l'Arabie Saoudite dont les besoins en produits alimentaires doivent trouver de nouvelles sources d'approvisionnement. Hadco a payé $95 millions pour jouir de ces terres sur les berges du Nil. Le gouvernement soudanais a déjà attribué une emphytéose de 99 ans aux États du Golfe pour 900.000 hectares de ses meilleures terres cultivables, grasses et riches en alluvions. Khartoum dément officiellement parce que la vente de terres arables à des investisseurs étrangers n'est pas appréciée des africains et des agriculteurs qui sont de petits exploitants qui n'ont pas les moyens financiers et techniques pour augmenter leur productivité, pour mécaniser, pour conduire les recherches agronomiques. D'autre part, les agro-investisseurs supplantent les espèces variétales locales par des espèces génétiquement manipulées (OGM). La mise à disposition des terres agricoles à ces fonds spéculatifs a engendré pauvreté et destruction de l’environnement et a exacerbé la perte de la biodiversité, la pollution par les produits chimiques agricoles et une contamination des cultures par les organismes génétiquement modifiés.

Selon allAfrica.com, le cas le plus inquiétant d'invasion, de colonisation et de dépossession de territoires sans guerre visible est celui du groupe coréen Daewoo qui veut cultiver à Madagascar du maïs de fourrage et des palmiers à huile. Le gouvernement de ce pays, qui est déjà dans une situation de mendicité internationale et de famine ou de malnutrition, a mis à disposition à Daewoo Logistics Corp. une étendue pharaonique de 1.3 million d'hectares. 1.300.000 hectares correspondent à la moitié de la surface cultivable de ce pays. A défaut de guerre de conquête territoriale, le Madagascar connaît actuellement un climat insurrectionnel et de guerre civile pour "traiter" ce problème exogène. À Madagascar, 600 000 personnes dépendent de l’aide alimentaire. Les récentes émeutes qui ont embrasé l’île ont été déclenchées par l’annonce de la location de 1,3 million d’hectares. Comment un gouvernement peut-il hypothéquer ainsi l'avenir de sa population? Il faut savoir qu’avec un taux de croissance de la population de plus de 3%, la population de Madagascar double en moins de 25 ans. Où iront les enfants des paysans d’aujourd’hui si la moitié des terres cultivables de leur pays est ainsi bradée?

Selon La tribune de Genève, la Corée du Sud n’est de loin pas le seul pays riche à se ruer sur l’Afrique. Selon la FAO, ils seraient de plus en plus nombreux à mettre la main sur les immenses terres du continent noir pour assurer leur approvisionnement alimentaire ou fournir le marché croissant des biocarburants. Espérant des retombées économiques, la plupart des gouvernements africains sont prêts à accorder des concessions à des investisseurs étrangers. Même si cela doit se faire au détriment de leur propre population affamée. Ainsi l’Angola est en négociation avec des investisseurs brésiliens, canadiens et américains. Le Soudan cherche preneur pour ses 900 000 hectares. L’Ethiopie courtise les Saoudiens et la Tanzanie suscite l’intérêt des Occidentaux pour la production de biocarburants. L’agence onusienne a beau tirer la sonnette d’alarme et mettre en garde contre les risques de néocolonialisme, le phénomène ne cesse de s’étendre. Dans le delta du fleuve Tana au Kenya 40.000 hectares ont été attribués au Qatar pour produire des fruits et des légumes. Le ministère corrompu de l'environnement du Cameroun offre des ponts en or à ces agro-investisseurs. Vous avez au bas de cet article d'autres exemples de colonisation par les fonds spéculatifs que vous pouvez trouver sur le site de  l'ONG Grain (Genetic Resources Action International): il y a les pays cibles, les pays d'origine qu'ils soient russes, européens, scandinaves, du Moyen-Orient...

Selon le quotidien burkinabé, Le Pays du 2 décembre 2008: au Burkina, on n’en est pas encore là, mais il y a déjà de quoi s’inquiéter et donc de rester vigilant. Même si ce n’est pas encore massif, plusieurs sociétés privées ont obtenu des terres pour y faire pousser du Jatropha en vue de produire des agrocarburants. Mais il y a aussi un phénomène interne. Les proches du pouvoir et les gens riches du pays sont en train de s'accaparer les meilleures terres. C’est ainsi qu’au cours de l’Assemblée générale annuelle de l’ONG SOS Sahel international Burkina Faso, Alfred Sawadogo s’est exprimé sur les exploitations agricoles de certains membres du gouvernement. Il a fustigé le rachat des bonnes terres par ceux-ci en ces termes : "Au cours de l’exercice de ses fonctions, il n’est pas souhaitable qu’un ministre rachète des terres d’une certaine étendue. La mission des membres du gouvernement, c’est de prendre des mesures énergiques pour impulser les producteurs, les paysans qui vivent directement du travail de la terre, à devenir des producteurs modernes dans des exploitations modernes. Il ne convient pas que ce soit les membres du gouvernement qui rachètent les bonnes terres et deviennent des producteurs modèles… ". Aussi a-t-il émis la crainte d’une expropriation, "dans une vingtaine d’année, de toutes les bonnes terres de notre pays" qui seront, selon lui, entre les mains de gens riches, laissant les fils des paysans dans un dénuement total.

Grâce à ce nouveau colonialisme qui se dispense de conflits armés venant de l'étranger, tous ces agro-investisseurs et fonds spéculatifs attendent une réduction d'1/4 des coûts de production agricole par rapport au cours mondiaux et un rendement opérationnel de 400% de leurs investissements. Les armes de ce colonialisme sont les avocats, le chéquier pour exproprier des populations entières et des pays qui ne voient pas au travers de cette privatisation une violation de leur intégrité territoriale. L'ouest et ses affiliés veulent à tous les prix se prémunir contre la crise alimentaire au détriment des agriculteurs indigènes. L'échec du cycle de Doha de 2001 provient déjà justement du refus de l'ouest d'abaisser, puis d'éliminer, ses subventions agricoles.

Au niveau mondial, 4% des propriétaires fonciers sont à la tête de la moitié des terres cultivées. Pourtant, la FAO a prouvé par ces centaines d'études dans le domaine agricole que les petites exploitations sont plus rentables que les grandes exploitations industrielles. Une étude a démontré qu’en Turquie, les fermes familiales de moins d’un hectare produisent proportionnellement vingt fois plus que les exploitations de plus de 10 hectares.

La solution proposée par les Pays africains est le protectionnisme intelligent.

Au G20 de Londres du 2 avril 2009, le club de défaisance des riches en déconfiture va vaguement feindre, avec la menace de la mise à l'index d'une "liste noire", de barrer la route aux biotopes de l'argent sale (tax havens - paradis fiscaux) et va se chamailler pour augmenter positivement le "stimulus to focus on boosting global demand" par le Quantitative Easing (planche à billets) ou le Creative Easing (rachat direct par le banque centrale des assets pourris) comme le veut Obama ou, comme feint de le vouloir l'Europe, pour réduire les dépenses insensées juste pour que l'appareil systémique bancaire puisse maquiller et sortir de ses bilans ses trillions d'assets négatifs, et manipuler légalement à cet effet les normes "prudentielles" comptables de Bâle 2 et de IFRS... La réunion préparatoire du G20 de ce week-end n'a rien apporté de nouveau depuis les G20 de septembre 2008, un bricolage qui se prétend être basé sur une action concertée mais qui permet à chaque État de faire n'importe quoi en fonction du sens du vent. L'Agence France Presse a écrit le 15 mars 2009 au sujet de la réunion préparatoire du G20 qui a eu lieu à Horsham: "Finance officials from rich and developing countries pledged Saturday to do 'whatever is necessary' to fix the global economy, including supervision of freewheeling hedge funds and restoring bank lending by dealing with the shaky securities burdening their finances - Les grands argentiers des pays riches et en voie de développement se sont engagés à faire 'tout ce qui est nécessaire' pour réparer le système économique global, ce qui inclue une supervision des hedge fonds soumis à aucune règlementation et à restaurer la volonté des banques à prêter en leur rachetant les titres qui handicapent leurs finances".) L'Europe s'était déjà laissée soufflé cette programmatique protéiforme avec son Plan-s Européen-s à Boîtes à Outils qui n'était comme tout le reste qu'un déni d'Europe, qu'une violation du Traité de Lisbonne et des critères de Maastricht. La seule chose qui ne sera jamais volé, c'est la poursuite de la privatisation des services publiques en Europe et le désengagement de l'État dans ses devoirs régaliens. Dans le communiqué final de cette réunion préparatoire, aucune mention n'a été faite sur le rôle de la Fed' sous le règne de 15 ans d'Alan Greenspan, sur le rôle des banques centrales en général, sur les réserves bancaires fractionnaires (voir tableau dans 3] Le système traditionnel des banques), sur les dettes abyssales et le déficit budgétaire des USA, du Royaume-Uni et de tous les autres pays), et de toutes les autres procédures nécro-économiques. L'opinion publique mondiale a été acheté avec le petit scénario de l'assouplissement du secret bancaire des paradis fiscaux comme le Royaume-Uni, le Luxembourg, la Suisse, Andorre, le Liechtenstein, Monaco, les iles off-shore. Rien n'a été dit sur les bulles des CDS / CDO qui laissent en réalité en faillite la Citigroup, la Deutsche Bank, la Hypo Real Estate, etc... Et tous ces pays font comme si l'Irlande, le Royaume-Uni, les USA et plein d'autres ne seront pas en banqueroute d'Etat avant l'été 2009 et qu'une énorme crise de surliquidité ne va pas préparer une hyper-inflation à la Weimar. Pink Floyd: "Money is a Hit". L'Europe devrait être très courageuse de ne pas accepter la relance immédiate et criminogène contre les générations futures due au Quantitative Easing (planche à billet - helicopter money) et de se laisser distancer artificiellement et temporairement dans un "désavantage concurrentiel" face aux USA en laissant les pays d'europe s'effondrer commercialement sur le marché mondial et monter le climat insurrectionnel. La fuite en avant sera choisie à toute autre décision. L'europe fait juste semblant de jouer son intellectuelle.

Le G20 veut sortir du chapeau-claque de la monnaie (helicopter money) et pénaliser les générations futures pour payer le vol des générations antérieures. "Actions to achieve this may include where necessary:
  • providing liquidity support, including through government guarantees to financial institutions’ liabilities;
  • injecting capital into financial institutions;
  • protecting savings and deposits;
  • strengthening banks’ balance sheets, including through dealing with impaired assets."
Pour le Time "the program intended to kick-start consumer lending, may wind up generating mounds of new toxic junk on the books of big financial institutions" (Le programme qui a pour but de relancer rapidement l'octroi de prêts au consommateur va générer la création d'amoncellements de nouvelles saloperies toxiques dans les livres de compte des grandes institutions financières).

La holding de défaisance du G20 poursuit son œuvre de destruction des pays et des populations, en engrossant les banques et en leur payant leurs dettes. Le G20 renforce les banques qui injectent de l'argent frais dans les fonds spéculatifs qui accaparent en Afrique les richesses agricoles des petits agriculteurs africains et qui menacent gravement leur sécurité, leur diversité et leur indépendance alimentaire. Le G20, feint de s'inventer avec la publication d'une "black list" une mauvaise humeur contre les paradis fiscaux mais ne parlera pas de ce nouveau risque systémique en Afrique coloniale.

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D'autres exemples de colonisation par les fonds spéculatifs

  • Pays d'origine: Bahreïn.
    Acteurs de l'accaparement: TRAFCO, General Trading and Food Processing Company
    Pays cibles:  Australie, Inde, Pakistan, Philippines, Soudan
    Stratégie de sécurité alimentaire: TRAFCO, une société de commerce international publique, étudie des "projets d’investissement dans l’alimentation" dans ces pays pour développer l’approvisionnement du marché barhreïni. On ne sait pas encore très bien si ces projets comprendront des acquisitions de terres. En 2007, TRAFCO a mis en place une joint-venture de 2,7 millions de dollars US pour des activités de transformation alimentaire au Qatar avec la Qatar Company for Meat and Livestock Trading (Mawashi), qui développe actuellement des activités agricoles à l’étranger.
  • Acteurs de l'accaparement: gouvernement bahreïni
    Pays cibles: Égypte, Irak, Soudan
    Stratégie de sécurité alimentaire: Le gouvernement bahreïni cherche à louer des terres agricoles dans ces pays et à sous-traiter sa production alimentaire.
  • Acteurs de l'accaparement: MAP
    Pays cibles: Géorgie, Égypte, Pakistan
    Stratégie de l'accaparement: Le Groupe de services MAP (Market Access Promotion), une société internationale d’investissement, s’est joint à d’autres partenaires du Golfe pour former un Fonds alimentaire du Moyen-Orient qui investira collectivement dans la production alimentaire dans des pays voisins du marché des pays du Golfe.
  • Acteurs de l'accaparement: MAP
    Pays cibles: Pakistan
    Stratégie de l'accaparement: MAP va aussi mettre en exploitation 10 fermes laitières et d’élevage modèles au Pakistan, grâce à du capital investissement, par le développement de petites entreprises et des facilités apportées par des bailleurs de fonds en 2008-10. Une fois la période développement terminée, les actions des exploitations agricoles seront introduites en bourse sur le Karachi Stock Exchange et le Dubai International Financial Exchange.
  • Acteurs de l'accaparement: gouvernement & secteur privé bahreïnis
    Pays cibles: Philippines
    Stratégie de l'accaparement: En mai 2008, le ministre du commerce du Bahreïn, Hassan Fakhro, est allé aux Philippines pour essayer d'obtenir un accès à de grandes surfaces de terres pour cultiver du riz basmati pour la consommation du Bahreïn. D’après certaines informations, un accord aurait été conclu le mois suivant entre les ministres de l’agriculture des deux pays, mais aucun détail n’a été révélé. H. Fakhro a toutefois déclaré à des journalistes que plusieurs entreprises bahreïnies devrait venir et investir dans la transformation du riz et de la viande. Selon certaines sources, le projet ne vise pas seulement à assurer la sécurité alimentaire de Bahreïn mais aussi à apporter des emplois et du riz aux communautés locales situées dans la zone du projet.Acteurs de l'accaparement: Chine, gouvernement & secteur privé
  • Acteur de l'accaparement: Chine, gouvernement
    Pays cibles: Afrique, Amérique du Sud
    Stratégie de l'accaparement: Au premier trimestre 2008, il est apparu que le ministère chinois de l’agriculture était en train d’élaborer une politique du gouvernement central pour encourager les entreprises nationales à acquérir (louer ou acheter) des terres à l’étranger pour un usage agricole, en particulier pour assurer un approvisionnement à long terme de la Chine en soja. Cinq entreprises publiques auraient été envisagées pour l’application du plan.
  • Acteurs de l'accaparement: secteur privé chinois
    Pays cibles: Cameroun
    Stratégie de l'accaparement: En mai 2008, l'homme d'affaires chinois Jianjun Wang a acquis des droits sur 10 000 ha de terres au Cameroun pour produire du riz. Les travailleurs agricoles locaux engagés pour travailler dans les rizières pensent que le projet est destiné à exporter le riz en Chine
  • Acteurs de l'accaparement: gouvernement chinois
    Pays cibles: Mozambique
    Stratégie de l'accaparement: Selon une étude réalisée par Loro Horta, le fils du président du Timor oriental Ramos Horta, le gouvernement chinois investit depuis 2006 dans le développement des infrastructures, la réforme des politiques, la recherche, la vulgarisation et la formation afin de développer la production de riz au Mozambique pour une exportation en Chine. Eximbank a déjà fourni un prêt de 2 milliards de dollars et s’est engagée sur 800 millions de plus pour ces travaux, toutefois on s’attend à une somme supérieure. Quelque 10 000 colons chinois participeront à l’opération. Néanmoins les contrats de gouvernement à gouvernement et les baux pour les terres sont toujours en négociation. Au Mozambique, la terre ne peut appartenir à des étrangers. Il pourrait donc s’avérer nécessaire de conclure des partenariats avec des entités mozambicaines "dormantes".
  • Acteurs de l'accaparement: Groupe à capital majoritaire chinois Blackstone
    Pays cibles: Afrique subsaharienne
    Stratégie de l'accaparement: Selon l’Economic Observer chinois, le Groupe Blackstone, l’une des plus grandes sociétés mondiales de capital investissement dans lequel la Chine a récemment pris une participation, a déjà investi plusieurs centaines de millions de dollars dans le secteur agricole, principalement en achetant des terres agricoles dans des zones comme le Sahara.
  • Acteurs de l'accaparement: secteur privé chinois
    Pays cibles: Ouganda
    Stratégie de l'accaparement: Le président Yoweri Museveni a fourni à des investisseurs chinois 4 046 hectares de terres en Ouganda qui sont exploités par 400 agriculteurs chinois utilisant des semences importées de Chine. Le projet est supervisé par Liu Jianjun, un ancien responsable gouvernemental chinois maintenant à la tête du China-Africa Business Council, qui a également des contrats pour la construction d’une meunerie pour de la farine de maïs et un projet d’exploitation agricole en Côte d’Ivoire.
  • Acteurs de l'accaparement: Pays du Golfe, AgriCapital
    Pays cibles: Afrique du Nord, Afrique subsaharienne
    Stratégie de l'accaparement: En août 2008, trois entreprises du Golfe (Abu Dhabi Investment House, Ithmaar Bank et Gulf Finance House) ont annoncé la création d'AgriCapital, un nouveau fonds d'investissement islamique. Ce nouveau véhicule d’investissement d’un milliards de dollars va se lancer dans des achats de terres à l’étranger pour produire des denrées alimentaires pour la région, par l’intermédiaire d’une banque d’investissement distincte créée spécialement à cet effet, et pour financer la recherche sur les biotechnologies.
  • Acteurs de l'accaparement: Pays du Golfe
    Pays cibles: Somalie
    Stratégie de l'accaparement: Des sources indiquent que certains pays du Golfe ont eu des discussions avec le gouvernement de
    Somalie sur l’affectation de terres pour une production alimentaire à destination du Golfe.
  • Acteurs de l'accaparement: Jordanie gouvernement & secteur privé
    Pays cibles: Soudan
    Stratégie de l'accaparement: En mars 2008, le premier ministre jordanien a annoncé que son pays allait cultiver des terres qui lui ont été attribuées par le gouvernement soudanais pour produire des aliments pour les Jordaniens, et a appelé le secteur privé à y participer. Quatre mois plus tard, le ministère de l’agriculture d’Amman a indiqué qu'il procédait à la nomination d’une société privée pour gérer les investissements agricoles du gouvernement à l’étranger dans le cadre de la lutte contre l’insécurité alimentaire du pays et l’inflation.
  • Acteurs de l'accaparement: Koweït, gouvernement à gouvernement
    Pays cibles: Soudan
    Stratégie de l'accaparement: Le 7 septembre 2008, le ministre des finances du Koweït a signé ce que son homologue soudanais a appelé un accord de partenariat stratégique « géant » avec le gouvernement de Khartoum. Dans le cadre de l’accord, les deux pays feront des investissements communs dans la production alimentaire,probablement au Soudan, notamment en matière de bovins. L'accord devait entrer en vigueur la semaine suivante, les projets de sécurité alimentaire devant être développés rapidement.
  • Acteurs de l'accaparement: Koweït, gouvernement
    Pays cibles: Ouganda
    Stratégie de l'accaparement: En avril 2008, au cours du Forum économique islamique mondial (WIEF), le gouvernement du Koweït à lancé un nouveau fonds de 100 millions de dollars US appelé "Dignity Living - Vivre dans la dignité"). Les fonds seront investis dans la production alimentaire et le développement agroalimentaire en Ouganda, entre autres pays (non révélés), pour approvisionner le marché du Moyen-Orient. La priorité du fonds est résolument la mise en place d'infrastructures et de moyens pour des exportations alimentaire.
  • Acteurs de l'accaparement: Qatar, Gouvernement à gouvernement et secteur privé
    Pays cibles: Soudan
    Stratégie de l'accaparement: En juillet 2008, le Qatar et le Soudan ont annoncé la constitution d’une holding commune qui va investir dans la production alimentaire pour exporter sur les marchés arabes. Zad Holding Company (anciennement Qatar Flour Mills), une entreprise publique, et QIA, le fonds souverain de l’émirat, sont toutes deux impliquées.
  • Acteurs de l'accaparement: Arabie Saoudite, secteur privé
    Pays cibles: Égypte, Philippines, Sénégal, Turquie, Ouganda
    Stratégie de l'accaparement: Différentes sources indiquent que des investisseurs saoudiens explorent les possibilités d'acquérir des terres pour produire des denrées alimentaires pour l'Arabie saoudite en Égypte, aux Philippines, au Sénégal, en Turquie, en Ouganda et en Ukraine. Certaines informations indiquent également que des entreprises saoudiennes sont à la recherche de partenaires thaïlandais pour se lancer dans la riziculture en Ouganda et au Soudan.
  • Acteurs de l'accaparement: Arabie Saoudite, secteur privé
    Pays cibles: Éthiopie
    Stratégie de l'accaparement: En août 2008, le premier ministre éthiopien a déclaré au Financial Times qu’il offrirait volontiers à des investisseurs saoudiens l’accès à des centaines de milliers d’hectares de terres agricoles dans un but d’investissement et de développement.
  • Acteurs de l'accaparement: Corée du Sud, secteur privé
    Pays cibles: Soudan
    Stratégie de l'accaparement: En mai 2008, le gouvernement soudanais a réservé 690 000 ha de terres pour que des Coréens puissent cultiver du blé pour exportation en Corée. La production va démarrer avant la fin de l’année (par le biais d’une joint-venture entre des entreprises coréennes, soudanaises et arabes) sur une exploitation agricole de 84 000 ha.
  • Acteurs de l'accaparement: États Arabes Unis, Gouvernement à gouvernement
    Pays cibles: Soudan
    Stratégie de l'accaparement: Le gouvernement des EAU investit dans la production alimentaire au Soudan pour couvrir les besoins de son propre marché. En août 2008, on estime que les EAU ont investi dans un total de 378 000 ha de terres agricoles dans différents États soudanais, notamment dans une plantation de 16 000 ha pour la production de maïs et de blé. Selon certaines sources, Khartoum fournit gratuitement ces terres. Il a aussi été rapporté que le Fonds d’Abu Dhabi pour le développement espère constituer une entreprise commune avec un autre partenaire arabe pour mettre en valeur au moins 28 329 ha dans l’État du Nil, dans le nord du Soudan, pour une somme s’élevant à plusieurs centaines de millions de dirhams, pour la production de blé, de maïs, d’alfalfa et éventuellement de pommes de terre. Des études initiales sur ce projet seront finalisées en novembre 2008
  • Acteurs de l'accaparement: Royaume-Uni, groupe Lonrho
    Pays cibles: Angola et le reste de l'Afrique
    Stratégie de l'accaparement:  En octobre 2008, le Financial Times a rapporté que Lonrho, une société panafricaine basée à Londres, réunissait des fonds pour acquérir 20 000 ha de terres agricoles productives en Angola et faire des profits avec du commerce international de denrées alimentaires en cette période de prix élevés. Cette tentative fait partie d’une stratégie agressive pour acquérir dix fois ce chiffre (200 000 ha) dans le même but dans toute l’Afrique. Le gouvernement angolais serait en train d’essayer d’attirer l’équivalent de 6 milliards de dollars US de nouveaux investissements agricoles et est engagé dans des discussions avec des grandes sociétés brésiliennes, espagnoles, portugaises, argentines, canadiennes et américaines.
  • Acteurs de l'accaparement: Royaume-Uni, groupe Trans4mation Agric-Tech Ltd
    Pays cibles
    : Nigeria
    Stratégie de l'accaparement:  Cette société d'investissement britannique participe à une joint-venture avec une entreprise vietnamienne qui amènera des travailleurs, des chercheurs et des technologies vietnamiennes à des villages du Delta du Niger pour produire des denrées alimentaires pour le marché local et le marché mondial. T4M, comme on l’appelle parfois, aurait reçu un financement par prêt de 36 millions de dollars US du gouvernement britannique, et les villages du Delta fournissent les infrastructures, notamment les terres. Un minimum de 10 000 ha de terres fertiles a été affecté au projet pour 25 ans par des responsables gouvernementaux du Delta. Stephen Liney, le directeur du projet, a actuellement des discussions similaires avec les gouvernements des États de Rivers, d’Abia et d’Ebonyi.

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Voir aussi en ligne ma série d'articles: Bretton Woods 2, Green New Deal

Commentaires

1. Le 7. janvier 2010, par Doucouré

Bonjour,
Nous demandons comment faire pour travailler avec vous.
Nous sommes une association apolitique dénommée: collectif des cadres de la communauté rurale de Malicounda(CRM) qui a pour objectif de participer au développement de notre communauté rurale dans tous les domaines.L'exécution des conclusions de nos travaux de réflexion dépend de la volonté politique de nos autorités car les moyens de notre association sont très limités
Je vous joinds certains de nos documents pour voir.

Boubacar Doucouré,
Secrétaire général du CRM.

Etat des lieux, problèmes et perspectives
DE LA COMMUNAUTE RURALE DE MALICOUNDA

La Communauté rurale de Malicounda est une des trois Communautés rurales que compte l’arrondissement de Sindia. Elle est située à moins d’une centaine de kilomètres de Dakar,
la capitale du Sénégal et enveloppe la commune de Mbour avec qui, elle entretient des liens multiformes.
Communauté rurale à la fois continentale et maritime, elle occupe une position avantageuse
dans le Sénégal central atlantique qui lui confère beaucoup d’opportunités. Elle recèle d’énormes potentialités économiques. Elle est cependant confrontée à de nombreuses difficultés.

A. - ETAT DES LIEUX

1. - Le territoire

La Communauté rurale de Malicounda, comme les 320 communautés rurales que
compte le Sénégal, est née de La loi n° 72.25 du 25 avril 1972 étendant la décentralisation
au monde rural. La communauté rurale est limitée au Nord par la communauté rurale de Sindia, au Sud par la communauté rurale de Nguéniène et la commune de Joal-Fadiouth, à l’Est par la communauté rurale de Sandiara, à l’Ouest par l’Océan Atlantique. Elle ceinture la commune de Mbour et possède une façade maritime de 30 km environ
La communauté rurale est composée de 22 villages et sa population est estimée à 40.000 habitants. Elle couvre une superficie de110 km². Ce territoire comprend un domaine continental et un domaine maritime. L’occupation de cet espace par la population fait apparaître une série de pôles centrés sur de gros villages.

2. - L’occupation de l’espace communautaire

La population de la communauté rurale est composée des ethnies suivantes : 70 % de
Sérères, 15 % de Bambara, 10 % de Wolofs, 4 % de Peuls et autres 1%.
Les rapports entre les villages de la communauté rurale et la ville de Mbour que la communauté rurale enveloppe sont multiformes. Mbour exerce une forte attraction
sur le pôle Nord Est, le Pôle Nord Ouest et dans une moindre mesure sur le Pôle Nianing.

L’agriculture, l’élevage, la pêche et le tourisme constituent les principales activités économiques de la communauté rurale.

3. - Les activités économiques

* L’agriculture : elle est la principale activité économique. C’est une agriculture pluviale

dominée par la culture de l’arachide et du mil. Le maraîchage et l’arboriculture sont faiblement développés.

Des projets ont vu certes le jour dans quelques villages mais certains de ces projets n’existent plus, d’autres connaissent des difficultés
de fonctionnement.

* L’élevage : c’est un élevage surtout extensif. Son impact économique est limité.

* La pêche : elle est pratiquée le long de la côte de Saly à Pointe Sarène. Elle est surtout
artisanale et donne lieu à des activités de transformation des produits de la mer (Kétiakh
ou poisson fumé), guedj ou poisson séché, Yett, Touffa).

* Le tourisme : il connaît un grand essor dans la zone maritime particulièrement à Nianing et Warang. La Société Aménagement de la Petite Côte (SAPCO) dont la direction se trouve à Dakar est compétente en matière d’aménagement touristique.

. - Les infrastructures
Les infrastructures hydrauliques
La communauté rurale compte 10 forages (Fandane, Keur Massyla, Takhoum,
Malicounda Bambara, Mboulème, Pointe Sarène, Keur Meïssa, Nianing, Soussane, Roff) dont certains sont en panne.
Un réseau d’adduction d’eau potable de la Société des Eaux (S.D.E) dessert
Nianing, Pointe Sarène, Warang, Mballing
.

Les infrastructures Sanitaires

Il existe 6 postes de Santé et 6 maternités rurales localisés à, Keur Meïssa, Nianing,
Takhoum, Malicounda Bambara, Warang, Pointe Sarène.
1 pharmacie privée à Nianing, de nombreuses cases de santé.

Les infrastructures scolaires
Il y a dans la communauté rurale des écoles maternelles dont 1 privée, des écoles
communautaires pour l’éveil de la petite enfance, des collèges de proximité , des écoles
primaires dont 2 privées . Le taux brut de scolarisation est de 75,79 %

Les infrastructures routières
L’espace communautaire est connecté à un réseau de routes et de pistes dont 53 km de
routes bitumées et 36 km de routes latéritiques. La plupart des axes reliant Mbour au reste de
la communauté rurale sont sablonneuses.

Les infrastructures de télécommunication
Il faut d’abord noter la faible couverture en réseau électrique de la communauté rurale.
La communauté rurale dispose d’un réseau Téléphonique.
Il y a donc un déséquilibre notoire d’un espace à un autre de la communauté rurale en ce qui
concerne le téléphone ; les villages les plus proches de Mbour étant les mieux dotés.
L’alternative à cette situation devrait être l’apport du téléphone cellulaire.
Mais cette nouvelle opportunité a ses contraintes : coût des appareils et des
communications très élevés pour le monde rural. Il est important de faire remarquer que la
couverture radiophonique et télévisuelle est t proximité avec Dakar ( moins de
100 km).

CADRE INSTITUTIONNEL

Le Conseil rural règle par ses délibérations les affaires de la collectivité et donne son avis sur tout ce qui la concerne. Il vote le budget, prend des décisions en matière d’investissement, veille au développement et à la promotion des activités des populations, contribue à l’éducation et à la protection de l’enfant et de la famille, affecte et désaffecte les terres du domaine national situées dans la communauté rurale.
La loi 90-37 du 8 octobre 1990 a transféré tous les pouvoirs de gestion au Président du Conseil rural. Le Président du Conseil rural est l’autorité
morale du Conseil rural et assure à côté des missions de développement des prérogatives
en matière d’état civil, de police et d’administration de la collectivité locale conformément aux dispositions des lois et règlements en vigueur.

Ce cadre institutionnel qu’est le Conseil rural est complété par des chefs de village,
nommés par le Ministre de l’intérieur sur proposition du sous préfet. Ils représentent
les autorités administratives et locales dans leurs localités.

B. LES PROBLEMES

La communauté rurale est confrontée à de nombreux problèmes dont les plus importants
sont des problèmes de maîtrise et de gestion de l’espace, des problèmes économiques et infrastructurels, des problèmes d’administration.

1/ - Les problèmes de maîtrise et de gestion de l’espace communautaire

La commune de Mbour entourée par la communauté rurale se développe à un rythme
très rapide. C’est la ville qui enregistre la plus forte croissance démographique au Sénégal,
après Dakar et Touba. Devant la passivité des précédents conseils ruraux, la commune de
Mbour a empiété souvent sur les terres de la communauté rurale.
La maîtrise et la gestion de l’espace sont rendues plus complexes par la non maîtrise des
limites de la communauté rurale. Les communautés rurales sont définies non pas par
des limites géographiques mais plutôt par le nombre de villages qui les composent.
Les décrets de création des communautés rurales se contentent seulement de fixer la liste
des villages inclus dans les communautés rurales, ce qui implique que chacune d’elles est
constituée de terroirs traditionnellement affectés aux villages la composant.
Aujourd’hui, beaucoup de terres échappent au contrôle de la communauté rurale et deviennent
des zones inaccessibles aux populations. Le nouveau conseil rural est décidé à lutter
contre cet état de fait ; les résultats encourageants sont notés au bonheur des populations.

2/ - Les problèmes économiques et infrastructurels

Les activités agricoles qui font vivre l’essentiel de la population connaissent de nombreuses difficultés. En dehors de la dégradation des conditions climatiques, la baisse considérable de la fertilité des sols, l’agriculture est handicapée par la libéralisation, le dépérissement des sociétés d’encadrement, la cherté des intrants agricoles, la vétusté des équipements, le manque de semences de qualité, les difficultés d’accès au crédit agricole.

Le rétrécissement des zones de parcours du bétail au profit de l’agriculture et de l’habitat,
l’insuffisance des pâturages, les vols de bétail constituent les principaux facteurs qui entravent le développement de l’élevage. La faiblesse des revenus générés par les activités
agricoles fait que les bras les plus valides de la zone agricole émigrent vers d’autres horizons
hypothéquant ainsi le développement de la communauté rurale. Aussi, beaucoup de familles ne vivent que grâce à leurs fils qui ont émigrés en ville sur la façade maritime, une bonne partie de la côte est réservée aux aménagements touristiques. Le secteur touristique à qui la communauté rurale a octroyé de vastes superficies a peu d’impact en retour sur le développement de la communauté rurale.
Malgré les nombreux hôtels, campements et résidences, le secteur touristique offre très peu
de travail aux habitants de la communauté rurale. IL profite plus aux populations de Mbour.
Cette situation peut s’expliquer en partie par le manque de qualification des ruraux dans le
domaine. Les infrastructures et équipements collectifs sont insuffisants et mal répartis dans l’espace. Ils suivent une logique de répartition qui obéit surtout à la résidence des leaders religieux ou politiques influents

Il n’existe pas dans la Communauté rurale ni centre de formation artisanale, ni centre de formation agricole, ni centre de formation dans le domaine de la pêche. 24 % des enfants ne sont pas scolarisés et 55 % des écoles existantes n’atteignent pas le cycle complet, c’est à dire 6 classes. L’absence de
ces infrastructures est un obstacle à l’amélioration de la qualité des ressources humaines, condition première du développement. Dans le domaine de la santé la communauté
rurale est éloignée des normes de l’O. M. S., les infrastructures existantes manquent de moyens, (moyens logistiques et matériel médical). Le personnel médical communautaire (matrones, responsables de case de santé) ne bénéficie pas de recyclage régulier pour améliorer ses compétences et n’est pas suffisamment motivé financièrement.
. L’inexistence d’eau courante et d’électricité dans certains postes de santé restreint les
possibilités d’investissement des structures, le tout nuisant à la qualité des soins en terme
d’hygiène et d’ asepsie. Le mauvais état des routes rend difficile les évacuations sanitaires vers le centre de santé de Mbour.
L’état des routes de la communauté rurale et leur insuffisance ne facilitent pas la mobilité des
personnes, des biens et des services. Malgré les efforts faits dans le domaine de l’hydraulique,
beaucoup de villages ne sont pas branchés sur les forages et continuent de boire l’eau des puits. Mais c’est surtout au niveau de l’électrification et de la téléphonie que d’importants efforts doivent être faits. La communauté rurale ne possède que deux terrains de football de compétition qui n’a même pas de gradins. Il n’existe aucune infrastructure pour les autres sports comme le basket, le handball, le volley-ball, l’athlétisme.

3/ - Les problèmes environnementaux

Des efforts notables sont entrain d’être faits dans le domaine de la protection de l’environnement. Il s’agit non seulement de mener des actions contre les feux de brousse, de régénérescence des aires de culture, de protection des arbres mais également des actions de salubrité dans les villages et surtout dans les zones touristiques. Si la volonté de répondre aux
attentes des populations existe, l’équation des moyens matériels subsiste toujours.

4/ - Les problèmes administratifs

L’institution des communautés rurales transfère les pouvoirs de décision en milieu rural et permet aux populations de participer à la gestion de leurs affaires.

C. BESOINS ET PERSPECTIVES

Les cadres inscrits sur les listes électorales ont désormais la possibilité d’apporter leur contribution à la bonne marche de la communauté rurale à condition d’être élus par les populations. La communauté rurale, à partir des élections locales de 2002, a eu l’opportunité de bénéficier de l’expertise de ses fils qui le désirent. En effet, des cadres de l’administration, investis sur les différentes listes électorales par les populations, ont fait leur entrée dans le conseil rural. Le nouveau conseil rural de Malicounda entend mobiliser toutes les compétences de la communauté rurale et les mettre au service de son développement
économique, social et culturel. Des tâches immenses attendent aussi le nouveau conseil rural installé tout récemment (au lendemain des élections du 22 mars 2009).
Ce conseil devra s’atteler entre autres à :

* Réorganiser et moderniser le siège de la communauté rurale ;

* Arrêter l’empiétement de la commune de Mbour sur l’espace communautaire ;

* Faciliter l’accès de la zone Sud aux documents administratifs ;

* Multiplier les forages et les périmètres irrigués, remettre en marche les différents
projets maraîchers et arboricoles

* Maîtriser les rapports entre la communauté rurale et les hôtels pour optimiser les profits que la communauté rurale pourrait tirer du tourisme

* Réfléchir sur la nécessité d’instaurer un tourisme intégré au profit des populations
.

* Maîtriser les différentes sources de recettes de la communauté rurale surtout en matière de
fiscalité.

* Créer des lycées de proximités

* Programmer un centre de formation artisanal, un centre de formation
agricole, un centre de formation en pêche,un centre de formation touristique, etc.

D Besoins spécifiques :
La promotion des Nouvelles Technologies de l’Information et de la communication (NTIC)

Elles sont quasiment inexistantes dans la communauté rurale de Malicounda. A part
Nianing, et dans une moindre mesure Warang, l’ordinateur n’est pas bien connu.
En outre, dans ces zones l’informatique n’est utilisée que par les hôtels et autres réceptifs.

C’est dire que les besoins sont immenses. Leur satisfaction passe nécessairement par :
L’extension du réseau électrique (on pourrait penser à recourir à une centrale d’énergie
solaire) ; extension du réseau téléphonique ; la dotation des villages en micro-ordinateurs ;
la connexion Internet ; l’installation d’une radio communautaire pour
la sensibilisation des populations. Elle faciliterait la communication entre villages pour la résolution des locaux de développement. Ainsi, la radio communautaire prendrait en charge
les aspirations des populations à plus de démocratie locale et de décentralisation.
La formation de cadres intermédiaires pour une diffusion culturelle de l’outil informatique et des TIC serait nécessaire. Cela contribuerait à familiariser cet outil aux élus
locaux, aux enseignants, aux fonctionnaires de cet espace communautaire. En effet, ces catégories de personnes, résidant dans la communauté rurale, sont peu informées des
TIC.

Conclusion

La communauté rurale est riche de sa diversité ethnique, sa position avantageuse, ses énormes potentialités économiques.
Néanmoins ces atouts ne sont pas encore bien exploités raison pour laquelle elle veut s’ouvrir aux bonnes volontés pour voir ensemble ce qu’ils pourront faire pour apporter des solutions aux problèmes posés.

Collectif des cadres de la communauté
Rurale de Malicounda (CRM)
Crm_malicounda@yahoo.fr
77-413-57-86 / 77-545-65-13 / 77-651-43-67

L'APPEL


Ressortissants de Malicounda (de naissance ou d'adoption), nous avons acquis à travers

diverses filières de formation une expertise dont la mise en oeuvre au service des populations

est plusqu'une nécessité; par conséquent le devoir commande notre implication dans le

développement de notre terroir. En portant le CRM sur les fonds baptismaux, nous nous

inscrivons dans cette perspective. Originaires des vingt deux (22) villages de la CR, nous

appartenons certes à des sensibilités différentes; mais ces différences, au lieu d'être des

sources de divisions, constituent pour nous des facteurs déterminants dans le développement

de notre terroir. Aussi le collectif regroupe-t-il l'ensemble des cadres de la CR sans distinction

de village d'origine, d’ethnie, de croyance, de genre ou d'appartenance partisane. Il est

apolitique au sens où il n'est ni intégré ni affilié à aucun parti politique, syndicat ou autre

groupe de pression. Cependant le collectif se veut un cadre de concertation et d'action. C'est

pour cette raison qu'il se réserve le droit de prendre position sur toutes les questions touchant

aux intérêts de la CR ou à ceux de ses composantes (villages, individus, etc.) Le CRM ayant

pour credo la transparence, la démocratie et l'équité, notre idéal est d'adopter le maximum de

nous-mêmes au service de notre CR pour le bien de notre pays, le Sénégal.

CR = Communauté Rurale

Collectif des Cadres de la Communauté rurale de Malicounda
(CRM)
CRM_malicounda@yahoo.fr
Tél : 77.413.57.86, 77.545.65.13, 77.651.43.67, 77.551.70.84

Journée de l’économie de Malicounda
Du Dimanche 13 juillet 2008 à Malicounda Keur Meïssa Faye, siège du Conseil Rural

SYNTHESE DES TRAVAUX

Juillet 2008

Allocution du Président

Monsieur le président de la délégation spéciale, messieurs les chefs de service et leurs représentants, honorables invités, chers cadres

Recevez par ma voix, au nom du Collectif des Cadres de Malicounda (CRM) nos remerciements sincères pour avoir accepté notre invitation à la journée de l’économie de Malicounda. Socle de l’épanouissement humain, l’économie de Malicounda est immense du point de vue de ses potentialités mais demeure inexplorée surtout du point de vue des ayant-droits, la communauté autochtone. Ce qui justifie la rencontre aujourd’hui de différents spécialistes de tous secteurs pour faire la situation, identifier les difficultés, et émettre des solutions durables qui rationnalisent davantage l’économie malicoundoise.
En effet des ateliers sur le tourisme et l’artisanat, l’agriculture et l’élevage se pencheront sur les véritables problèmes qui gangrènent ces secteurs de l’économie de notre communauté.
Pour chaque domaine il conviendra ensuite de formuler des solutions et de prioriser celle-ci. Osons espérer avec la présence d’imminent cadres et spécialistes, de techniciens un débat de haut niveau qui suscitera un développement durable avec au centre la communauté toute entière.
Nous espérons ainsi éradiquer le contraste entre l’immensité économique de notre localité et la souffrance ambiante de la population.

Plein succès à la journée

Longue vie au CRM

Le président

Abdoulaye Diallo

INTRODUCTION

Suivant son plan d’activités, le collectif des cadres de la Communauté rurale de Malicounda (CRM) a organisé le 13 juillet 2008 une journée d’étude sur l’économie à Keur Maïssa, siège de la Communauté Rurale (CR).
Après les journées de l’éducation, de la santé et de l’environnement, le CRM s’est lancé sur la question de l’économie. Le développement de notre communauté rurale passera impérativement par la bonne gestion du tourisme, de l’agriculture, de l’artisanat, de l’élevage, de la pêche, de l’industrie, des transformations, du commerce, de la micro-finance, des infrastructures et du transport.
Mais pour aujourd’hui, le CRM s’est focalisé sur la question de l’agriculture et de l’élevage, avec la participation de Mr Aly Mbaye et son adjoint du service de l’agriculture départemental de Mbour, de l’ANCAR (Agence nationale pour le conseil agricole et rural), avec Waly Ndour et de beaucoup d’autres experts. Sur la question du tourisme et l’artisanat, le CRM a pu bénéficier de l’expertise de Mr Samba Khouma et de Mr Sadibou Dabo, directeur de l’office communal du tourisme de Mbour.

Sous la présidence de Mr Samba Khouma, le CRM, les invités et les experts se sont exprimés très largement et ont énuméré des propositions pertinentes pour le bon développement de Malicounda.

1. AGRICULTURE ET ELEVAGE

a) Potentialités agricoles

La communauté rurale de Malicounda a des potentialités agricoles non-négligeables. Elle dispose pour l’eau de deux bassins de rétention, des forages en suffisance, de la terre arable de Takhoum, Fandane, Keur Balla Lô, Sinthiou Mbandane, Mboulème, Gagniabougou, Roff à Pointe Sarène.
Ainsi Malicounda a des possibilités d’arboriculture, d’aviculture, d’horticulture, de maraîchage, des cultures vivrières, et de grandes cultures. Mais aussi avec des tendances d’intensification agricole et des capacités d’embouche, d’élevage intensif comme extensif (avec les bovins dans la zone de Roff et les poulaillers).
Au niveau de l’organisation des producteurs, beaucoup de structures d’appui sont présentes dans la collectivité comme COOPAM (Coopérative agricole d’appui de Malicounda), le CALDL (Centre d’appui au développement local), l’ANCAR (Agence nationale pour le conseil agricole et rural), PADER (Projet d’appui au développement rural, formation et financement des activités rurales), le SDDR (Service départemental de développement rural), le regroupement des producteurs

b) Problèmes

Malgré les potentialités existantes, des problèmes persistent et font obstacle au bon développement du secteur :

- les sols de la Communauté Rurale sont pauvres
- sous équipement du monde rural
- vieillissement de la main d’œuvre agricole
- problème de maîtrise de l’eau dans les bassins
- problème de protection des cultures -> 30% des récoltes sont perdu chaque année
- la CR fait face à un problème d’occupation des terres anarchique de l’espace, surtout avec la rurbanisation et l’augmentation rapide de la population
- problèmes multiples entre paysans et éleveurs avec le manque de zone de parcours et de zones de pâturages.
- Manque d’organisation des producteurs de l’agriculture et de l’élevage. Aucun cadre de concertation n’est mis à disposition des paysans ce qui ralentit fortement l’appropriation des initiatives agricoles.
- Lacune au niveau du partage d’information entre les techniciens agricoles et les paysans. Ce qui entraîne un manque de capitalisation des expériences positives ou négatives. Difficulté de s’approprier des initiatives novatrices d’élevage (insémination artificielle, etc.)
- Les petits paysans n’éprouvent pas la nécessité/l’utilité de demander une délibération de parcelles
- Insuffisance d’appui de la communauté rurale aux paysans
- Difficultés d’organisation autour du bassin de rétention de Pointe Sarène coimme bouffée d’oxygène
- La question s’est posée de savoir comment sécuriser le petit producteur face à l’agro-business industriel
- Vols de bétails constatés
- Problème de la disponibilité des intrants et des produits de traitement pour le maraichage.
- Faible maîtrise des techniques de production par les maraîchers et coûts élevés de production.
- Problèmes d’écoulement et de transformation des produits agricoles.
- Lotissement abusif des terres cultivables

c) Solutions envisagées

L’agriculture repose essentiellement sur les facteurs
o Semences
o Engrais
o Terre
o Eau
o Main d’œuvre
o Matériel agricole

- les sols doivent être fertilisés pour une augmentation de la production
- les discussions sincères et franches entre paysans et éleveurs doivent se tenir pour surmonter les conflits
- les paysans et les éleveurs doivent être encadrés par des techniciens de l’agriculture dans le cadre d’organisations paysannes.
- Promouvoir l’utilisation de semences certifiées
- Identifier des producteurs pour multiplier les semences
- Fertilisation des terres par le fumier/jachère, matière organique, compost (relation eleveur-agriculteur) + utilisation des engrais
- Utilisation des semences sélectionnées augmentant de 30% les rendements
- Il faut des producteurs de semences en se rapprochant de l’agriculture et de l’ANCAR (arachide, mil, sorgho)
- Renforcer l’équipement du monde rural en matériel agricole
- Renforcer l’organisation des producteurs par la dynamisation des structures déjà existantes
- Augmenter le montant destiné à la protection des cultures par la Communauté Rurale
- Encourager les jeunes à retourner vers l’agriculture
- Mener une conférence sur le métier de l’agriculture dans les villages par le CRM, le Conseil Rural, les ASP
- Valorisation et gestion des ressources naturelles. Se diriger vers l’utilisation d’engrais BIO. (écueilles de poisson, compost, algues maritimes, etc.)
- Sécuriser le bétail pour éviter les vols
- Création de zones de parcours et zones de pâturages en liaison avec les points d’eau
- Initier des cadres de concertation entre éleveurs et cultivateurs
- Sensibilisation des éleveurs par les éleveurs
- Initier des poulaillers villageois (coqs racés) avec introduction de coqs gérés par les groupements de femmes, GIE, GPF, ASC
- Promouvoir l’insémination artificielle
- Organiser les paysans pour faire des achats regroupés d’intrants
- Equiper les maraîchers par la recherche et la diffusion de nouvelles technologies dans le domaine du maraîchage
- Utilisation de la méthode de la goutte à goutte pour une meilleure maîtrise de l’eau

d) Recommandations du CRM

- trouver des semences sélectionnées et de l’engrais de qualité
- initier des rencontres populaires d’informations entre techniciens et producteurs
- aménagement de zones de parcours et de pâturages en liaison avec les points d’eau

TOURISME ET ARTISANAT

a) Introduction

Le Sénégal est aujourd'hui la première destination touristique en Afrique noire francophone. Grâce à sa teranga mondialement reconnue, et à son ensoleillement quasi permanent, le Sénégal constitue une des zones privilégiées pour les européens en quête de « soleil d’hiver ».
.
Le tourisme, qui a rapporté en 2001 près de 103 milliards de FCFA (+ 6.2 % par rapport à l'année précédente), est aujourd'hui la seconde source de devises du Sénégal après la pêche. Après une période de stagnation de trois ans à cause du contexte international, l'activité rebondit depuis 2003.

Cette lancée suffira t-elle pour atteindre l'objectif ambitieux de 1.5 million de touristes en 2010 ? Pour cela, le pays devra surmonter un certain nombre d'obstacles qui entravent l'expansion du secteur et l'empêche de devenir une véritable industrie touristique. C'est surtout le conflit en Casamance qui décourage fortement l’afflux de touristes.

Le tourisme mobilise une masse financière colossale et la population pourrait s’attendre à profiter de la création d’emploi liée à ces activités ou au moins à devenir producteurs attitrés de ces hôtels. Or, ce n’est pas le cas, et les seuls emplois générés au niveau local sont des postes à faibles revenus, certainement pas dans des postes à responsabilités.

C’est la zone de Saly qui constitue la zone de prédilection du développement du tourisme, avec comme principal promoteur ou gérant institutionnel, la SAPCO. Des zones comme Nianing, Warrang et Pointe Sarène sont également des zones privilégiées du secteur.

Il faut tenir compte du fait que 80% du budget de la CR émane des patentes des hôtels mais le constat est que la CR n’a jamais réinvesti ce montant dans le secteur.

Lié intimement au tourisme, l’artisanat rencontre également des difficultés. Dominé par l’informel, ce secteur ne bénéficie d’aucun cadre de concertation. La désorganisation prime et il est difficile de pouvoir identifier un interlocuteur lorsque l’on tente de recueillir le sentiment de ces acteurs clefs du tourisme. Les produits proposés sont en général fort éloignés des spécificités du terroir local. Les vrais artistes se font rares et les « œuvres » sont en général vendus par des intermédiaires.

Actuellement ce sont environ 1.120.000 touristes par an qui visitent le pays. Les achats artisanaux représentent quelque 15% des bénéfices touristiques.

b) Atouts du secteur dans la CR:

 Diversité et particularités des zones dont certaines présentent des plages dont la composante est difficile à trouver ailleurs au Sénégal ;
 Zones balnéaires par excellence – l’appellation Petite côte n’est point usurpée ;
 Situation géographique par rapport à la capitale ; proximité de l’aéroport
 Accès facile aux nouvelles technologies (eau, électricité, Internet, etc.)
 Création de partenariats au développement avec les européens
 Salaires versés aux travailleurs du tourisme (résidents et non résidents)
 Développement des infrastructures immobilières et surtout hôtelières – avec comme corollaire, la forte demande de parcelles d’habitation
 Les possibilités de développement des activités annexes liées à l’avènement du tourisme (transport, artisanat, pêche, etc.), mais aussi et surtout, l’exploitation d’éventuelles potentialités économiques de la CRM

c) Problèmes rencontrés :

 Le tourisme pénalise le secteur paysan. On construit des structures touristiques sur des zones potentiellement agricoles.
 Il existe un problème majeur de formation du secteur. Professionnaliser le secteur est désormais devenu une nécessité.
 Les modes de vies ont fort évolués avec l’apparition du tourisme. Tout le monde n’était pas prêt à ces bouleversements
 L’insécurité a augmenté de manière significative dans toute la zone
 La forte demande des parcelles d’habitation entraînant le développement d’une forte spéculation foncière qui va à l’encontre du développement agricole
 Effets pervers sur la jeunesse : drogue, délinquance, prostitution, tourisme sexuel
 L’occupation anarchique de la zone et en particulier du domaine maritime ;
 La non implication du conseil rural dans la gestion des activités ou des zones touristiques _ la SAPCO étant une société anonyme à participation publique majoritaire implantée dans la Communauté rurale de Malicounda pour gérer les activités touristiques ;
 Dislocation de l’harmonie et des bonnes relations qui existaient entre les habitants et réorganisation du classement par ordre d’importance, des villages composants la Communauté Rurale de Malicounda.
 Le niveau des salaires versés aux résidents est très faible.
 L’office du tourisme de Mbour ne cible principalement que Mbour-commune et la périphérie est souvent laissée pour compte
 Le prix du transport aérien en partance de l’Europe, de moins en moins concurrentiel

d) Solutions/perspectives

- encourager la formation hôtelière et/ou créer des structures appropriées de manière à professionnaliser le secteur tant du tourisme que de l’artisanat.
- revaloriser le tourisme à l’intérieur de la CR, notamment en encourageant le développement d’un tourisme intégré. Les potentialités à ce sujet sont énormes : pêche, chasse, écotourisme, découverte de la culture (musique, danse, art culinaire, etc.) constituent une activité alternative à ce qui est proposé sur la côte dans les stations balnéaires. La création de campement et l’encadrement d’excursion en groupe seraient des solutions à envisager rapidement.. Il convient de détecter les sites qui pourraient convenir à ce nouveau type de tourisme.
- valoriser la période hors saison s’étalant de juin à octobre en proposant des circuits intégrés (voir point ci-dessus).
- Création d’un répondant de l’office du tourisme au sein de la CRM afin que l’office s’implique en zone rurale également.
- réinvestir un pourcentage du bénéfice engendré par le tourisme dans des réalisations concrètes à caractère social
- rencontrer les responsables d’hôtels pour envisager un partenariat
- Action de lobbying pour assurer le respect du droit des employés
- Le syndicat d’initiative intègre théoriquement les membres de la société civile. Il n’y a donc pas de raison pour le CRM n’y soit pas représenté.
- En ce qui concerne l’artisanat, créer un cadre de concertation, à l’initiative de l’office du tourisme afin de professionnaliser le secteur

Dans l’expectative de la scission de Malicounda, et avec un éventuel apaisement du conflit en Casamance, le tourisme de la zone se trouverait bouleversé et il conviendra de trouver des alternatives durables si ces deux changements voyaient le jour. Il est maintenant primordial que la Communauté Rurale et surtout ses habitants trouvent leur place dans le domaine du tourisme et qu’ils n’assistent pas à un enrichissement du secteur en en voyant que les côtés pervers, sans profiter aucunement des bénéfices qui y sont liés.

e) Recommandations

- Création d’une école de formation aux métiers de l’hôtellerie et de l’artisanat
- Création d’un office du tourisme propre à Malicounda pour la promotion d’un tourisme
- Création d’un cadre de concertation entre artisans de la Communauté Rurale

CONCLUSION GENERALE

De ce qui précède, l’on peut constater que l’agriculture et l’élevage ainsi que le tourisme et l’artisanat constituent des facteurs clefs du développement de la Communauté Rurale. Il devient urgent maintenant que ces potentialités soient mieux exploitées, que le Conseil Rural mette en valeur les richesses existantes qui ont été soulignées tout au long de ce document.
Le CRM veillera au bon suivi et à l’application stricte des recommandations de cette synthèse qui sera soumise dans les plus brefs délais aux autorités compétentes.

Le CRM tient à remercier tout particulièrement :

- La délégation spéciale du Conseil Rural de Malicounda
- Le service agriculture de Mbour
- L’office communal du tourisme de Mbour
- Les cadres
- Les invités
- La convention des cadres de Malème-Hodar
- Et tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réussite de la journée

2. Le 7. janvier 2010, par Thomas, le Cimbre

Communauté Rurale de Malicounda

http://www.sipsenegal.org/malicound...

3. Le 9. juin 2011, par Thomas, le cimbre

Quand les universités américaines comme Harvard financent des Hedge Funds
pour organiser le Land Grab / la dépossession des africains de leur propres terres
pour y planter du transgénique
et démolir la biodiversité et la sécurité alimentaire

http://www.guardian.co.uk/world/201...

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