Eurobons? François Hollande choisit la trappe de la monétisation des dettes des banques et des assurances
Par Thomas, le Cimbre le 29. mai 2012, - Catégorie : Economie de bulles, crises systémiques, subprime - Lien permanent
Si le nouveau Président en poste actuellement en France joue des franches coudées pour imposer par les Eurobons le financement de la dette, qui n'est que la dette des banques privées léguée au budget public, sans imposer le démantèlement des banques universelles qui confondent épargne, activités commerciales, placements spéculatifs et d'investissement et assurance, il aura déjà raté le virage à gauche, si toute fois il avait eu l'intention de le réaliser. Nous sommes bien sûr soulagés de ne plus avoir la bestiole atlantiste, partout dans la rue, sur le lieu du travail on sent une décomplexion un peu comme à Berlin à l'automne de l'année 1989. On rigole, on sourit même à des gens que l'on ne connaît pas.
On entend depuis le lendemain de l'élection du nouveau Président que "maintenant c'est possible", en entendant qu'à présent la BCE pourra venir au secours de... mais on ne parvient pas à entendre dans le nouveau battage médiatique le nom des futurs bénéficiaires. Le nouveau penser-correct, c'est les Eurobons. Je vous invite donc à relire mes billets "BCE - Souveraineté de la Création monétaire / Monétisation de la dette publique des actifs bancaires légués" et "Bons Européens - Euro-Gouvernance financière - Bad Bank Européenne - Fonds de Défaisance des dettes dépassant 60% du PIB".
Non. Rien n'a changé avec l'élection de François Hollande et son cabinet provisoire Ayrault. Il n'y a toujours pas de "Crise de l'Euro", mais il y a toujours la Crise de la dette des banques et des assurances. J'espère que François Hollande, nouveau Président français va le comprendre et que les candidats aux élections législatives vont axer leur campagne là-dessus. S'ils ne le font pas, le boomerang ouvrier va leur revenir directement à la figure. Il faudra imposer le contrôle et la réglementation des activités bancaires, interdire les produits financiers dérivés spéculatifs et qui n'ont aucun caractère économique pour un projet social et écologique. Les banques, et même les banques anglaises, ont reçu à un taux ridicule de 1% et à des conditions innommables 1000 milliards d'euros fabriqués sur la planche à billets de la BCE en décembre 2011 et en février 2012. Elles en ont spéculé sur les CDS et autres produits financiers dérivés une grande partie de ces 1000 euros, elles en ont prêté aux États à un fort taux d'intérêt. Ce vomissement de 1000 milliards d'euros sur les banques et assurances n'a été qu'une "balkanisation de la Zone Euro - 2ème Carry Trade de la Bad Bank BCE, Ex-voto européen du Quantitative Easing, Cartel de l'Euribor". François Hollande ne semble pas du tout vouloir porter le débat dans cette direction, en fait, ne pas vouloir porter ce débat à nos oreilles. Au contraire, avec les Eurobons sans conditions, François Hollande épouse servilement "Europe Providence Bancaire - Carry Trade européen de la BCE - Transfert massif de la dette privée vers la dette publique depuis 2008". Bien sûr au 4ème tour on soutiendra son parti d'origine, mais je suis sûr que cette fois-ci les fidèles ou spontanés électeurs ne resteront plus cocus 5 ans, 10 ans, 17 ans. Les banques systémiques qui ont des milliers de milliards de positions toxiques, pourries et irrécouvrables dictent leur volonté aux gouvernants faibles. Il n'y a pas de crise de l'euro. Le Grèce concentre en elle-même les errements néolibéraux du Traité de Lisbonne et des Traités européens qui lui ont permis de violer les Critères de convergences et les critères de Maastricht avec l'aide pendant dix ans de la Goldman Sachs et de Mario Draghi, actuellement le nouveau directeur de la BCE. Les simulations de sauvetage de la Grèce ne sont que des voie détournées pour renflouer les banques allemandes, françaises qui ont spéculé sur la dette grecque publique et privée. Les banques du nord de l'Europe ont tout autant incité et stimulé les banques d'Espagne, du Portugal, etc et gagné en spéculant sur leurs dettes pour terminer en restant assis sur des centaines de milliards d'actifs toxiques irrécouvrables que la BCE va aussi éponger sur le dos des contribuables et des habitants d'Europe. Depuis 2008 les banques n'arrêtent pas d'être "sauvées" et elles utilisent les liquidités publiques de "sauvetage - bail-out" pour amplifier la spéculation financière, se concentrer encore plus pour forcer les états dits souverains à leur racheter leurs positions toxiques. Selon Michel Barnier, UMP et Commissaire au Marché Intérieur, "entre octobre 2008 et octobre 2011, la Commission européenne a approuvé environ 4 500 milliards d'euros d'aides d'État en faveur des établissements financiers, ce qui équivaut à 37 % du PIB de l'UE1.Si elles ont permis d'éviter des faillites bancaires et une désorganisation économique à grande échelle, ces mesures ont pesé sur le contribuable et grevé lourdement les finances publiques." (Source Commission Européenne). Et le plus gros est à venir avant la fin de l'année 2012. La bulle des CDS est aussi passée de 60 trillions de $ à 70 trillions de $ depuis 2008. La Société Générale a rapatrié en France des paradis off-shore 100 milliards de positions toxiques qui seront épongés par les contribuables, les habitants du pays et par le fisc français en aggravant le déficit public légué par les banques. Devons-nous attendre la catastrophe financières globale pour démanteler, contrôler et règlementer les banques. Ce qui vous paraît être dans tous mes billets une politique "de gauche", ne sera qu'une politique appliquée par tous les pays dans l'urgence, la douleur et les échauffourées, voire plus d'ici quelques mois. En para-réponse à tout ceci, François Hollande veut apporter "une dose de croissance" au Pacte Fiscal Budgétaire européen, mais la Règle d'Or va toujours tuer le Travailleur, casser le Code du Travail et organiser le dumping social. En Irlande, le Pacte Budgétaire Fiscal européen a été adopté avec 60% de OUI par référendum, mais moins de 50% d'électeurs sont allé voter. Il faudra donc que chaque électeur veille en France à ce qu'il ait "une majorité pour le changement". C'est la couleur du nouveau Parlement qui va déterminer le nouveau gouvernement qui sera formé après les législatives du 6 juin 2012, qui ne sont qu'un quatrième tour. L'Islande a emprisonné ses banquiers criminels et a fait une révolution démocratique. En France on va mettre une "dose de croissance" sur le musèlement de deux générations futures.