G20 de Londres - Le Découplage n'a pas lieu. Crise et Pays en Développement. Protectionnisme galopant

Le Club de défaisance, qui va se réunir à Londres le 2 avril 2009, organise pour son propre confort et celui des banques & assurances des actions qu'il a baptisées "Sauvetage", "bail out", "paquets conjoncturels", "quantitative easing", "creative easing", "bad bank , TARP, TALF, PPIP, pour éliminer les contributions négatives, les assets pourris, les dettes irrécoiuvrables",... Ces actions sont aussi destinées à préserver des soulèvements sociaux les États démocratiquement construits et les pays industriellement constitués.

Selon l'art méthodique du "double thinking" décrit par George Orwell dans son roman 1984, les gouvernementaux multiplient les discours, comme Gordon Brown devant le Congrès américain, dans lesquels ils feignent d'en appeler à la responsabilité des États pour qu'ils ne lancent pas un grand cycle de protectionnisme et pour qu'ils maintiennent en vigueur l'esprit de libre échange de l'accord multilatéral de l'OMC, qu'ils ont de toute façon totalement violé et détourné avec leurs milliers d'accords bilatéraux d'échange depuis 2001 après l'échec du Cycle de négociations de Doha au Qatar.

Oxfam
- London Summit: Put People First


Le Club de défaisance est entrain de créer des fusions miraculeuses entre des banques, la Caisse d'Épargne avec la Banque Populaire d'une part, la BNP Paribas avec la Fortis d'autre part, etc... et vous fait croire qu'il a créé "la plus grande banque d'Europe" et vous vend ce prédicat comme un gage de félicité globale et indicible comme le nom du Tout Puissant et qui tend de manière libre et non faussée vers le Graal du plein emploi et du bien-être en vous racontant que leurs dettes vont être publiées ultérieurement bien que l'État en devient actionnaire. Le bilan de chacune des banques a été maquillé, la part de la bulle des CDS / CDO détenue par chacune de ces banques n'a pas été évaluée parce qu'il est autorisé actuellement "d'assouplir" légalement les normes comptables IFRS et des Recommandations de Bâle 2, afin d'enjoliver la valeur au jour le jour du bilan (Zeitwertbilanzierung en allemand, mark to market en anglais). Le Club de défaisance du G20, qui dispose de sa flottille d'avisos-escorteurs comme les petits Lyons'Club, Rotary, Kiwanis, Merkel, Sarkozy..., est entrain d'organiser une pyramide de la falsification bilanaire à la Madoff-Ponzi, du détournement des actifs encore sains, de la redirection secrète des dettes vers le Trésor public qui les rachète pour refinancer ces banques déjà trop pleines et qui confisquent les liquidités pour se refaire une santé agréée par leurs actionnaires et les agences de notations. Les banques & assurances, purgées plusieurs fois depuis 1 an brillent en faisant croire à des profits pour le 1er trimestre (Q1) 2009, quand elles publient et si elles publient leurs bilans. Mais avec cette vague de fusions et restructurations du système financier, Timothy Geithner, Secrétaire américain au Trésor, a transformé les troubled assets, actifs toxiques, en legacy assets, actifs légués, dans son x-ième plan appellé PPIP. En sachant que la bulle des CDS / CDO est estimée à 62.000 milliards pour la planète entière, ont s'eperçoit qu'il est facile pour la complexion américano-brownienne de piper les dés. Il suffit de mentir aujourd'hui, de mater les soulèvements sociaux demain, puis de faire payer les générations futures. En 1989, lors des Montagsdemonstrationen, des manifestations du lundi, les allemands portaient des bandrolles autour de la Sankt Paulus Kirche sur lesquelles étaient écrit: "Wir sind das Volk" (Nous sommes le peuple). Allez votez aux Election Européennes 2009, une offre de gauche existe pour un Green New Deal et une croissance prudentielle sociale et durable.

Le club de défaisance avec ses petits gonfaloniers néo-libéraux privés et nationalisés est entrain de relocaliser vers les dettes cumulées publiques l'aspic venimeux de la bulle planétaire des CDS / CDO et va faire peser le remboursement des dettes, dont la publication est maintenue dans le niveau glauque et sous-marin d'un avenir non daté, jusqu'en 2029 au moins sur les impôts et les déficits budgétaires de deux prochaines générations à venir à moins d'organiser une hyperinflation qui aura le même effet, c'est à dire faire payer par les habitants des pays le vol pyramidal des entreprises privées soutenues par l'État en quête de continuité avec en tête pinocchio d'un côté et Obi, le roi du bricolage, de l'autre. L'État préfère transférer la bulle planétaire des dettes et assets pourris du secteur privé, avant son éclatement, à une bulle publique pour organiser un deleveraging, une atténuation de l'effet de levier, en se prenant pour un apprenti sorcier et en ne se rendant pas compte qu'il organise un Weimar II au lieu de lancer au travers de la représentation démocratique de l'ONU un Bretton Woods II qui n'organise pas un trickle up effect (cherchez trickle down effect et effet de percolation) pour le compte d'une puissance dominante gérée par le club de défaisance d'un G20+. Vous connaissez le G24, le vrai, celui des pauvres et son "Groupe Intergovernmental des 24 pour les questions monétaires internationales et le développement"? Et la Déclaration de la 7ème édition du Forum des Peuples de Koulikoro au Mali en juillet 2008?

Ceux qui croient voir un retour subit de l'amour de l'État pour la Chose Publique doivent tout aussi violemment se détromper. Le "State is bad" initié par "The road of serfdom" de von Hayek, puis de l'École de Chicago, le Consensus de Washington, Ronald Reagan, Margaret Thatcher, Tony Blair, Gerhard Schröder, Lionel Jospin qui a vendu les services publiques au secteur privatisé en respect personnel et de gauche à l'AGCS, l'accord parallèle à l'OMC,... tout ceci n'empêchera pas la consolidation du retour du Titre III du TCE, rejeté par le NON français au référendum européen, bétonné dans le transfert copié-collé du Traité de Lisbonne imposé par la gauche abstentionniste au Congrès de Versailles de février 2008. Car l'État, empressé de sauver les tricheurs systémiques, spéculateurs et escrocs conserve toujours une certaine idée de l'État, et va légitimer sa gauche-attitude passagère de nationalisation, par les caisses vides d'un budget en faillite qui ne permettra plus de maintenir les services publics et qui forcera des coupes violentes et de très fortes augmentations d'impôt comme en Irlande. Pour contenancer préventivement les futurs millions de déçus du bail out de Sarkozy face à la gestion versatile de crise et au chômage de masse, l'État fait appel à sa conscience supérieure déléguée, celle de l'OCDE qui continue à dérouler son bréviaire sur ses masses incultes et vénales. Si la rétention de l'espoir pour un État Nouveau et la contention des renouveaux de la conscience civique et politique ne devaient pas fonctionner, l'État saura organiser ses minériades roumaines privées pour conserver son Régime, à l'image de son laboratoire doom-toom d'Outre-mer où il s'essaye, pour garder en haleine son liberal fighting spirit, à se faire peur pour voir où se trouverait le point de sécession et pour étouffer dans l'œuf une éventuelle résilience créative des peuples. Les petites-gens sont toutes des nano-bonsaï qui vont ouvrir grand la bouche affamée et le porte-monnaie pour payer les frasques des flambeurs du casino et les croupiers du gouvernement.

Dans un rapport du 3 mars 2009 intitulé "Going for Growth" et rédigé par l'OCDE, cette organisation lance tous azimuts un cycle de vives recommandations destinées à entrainer les pays dans l'intensification de la libéralisation du commerce alors que tellement de voix de la société civile, de gouvernementaux, du secteur bancaire, du réseau industriel conjurent en même temps l'État d'intervenir à leurs côtés pour leur offrir sans contre-partie une aide financière, fiscale et conjoncturelle. La libre concurrence mondiale se ferait encore mieux pour eux si la politique de subvention du secteur agricole s'étendait à tous les secteurs industriels et commerciaux pour renforcer leur position concurrentielle dans le grand commerce libre, international et non faussé. Le club de défaisance du G20 montre une fois de plus son vrai visage. Il n'a pas l'intention de se soumettre aux lois de la libre concurrence quand il se sent lui-même menacé par elles, et il s'affère à prendre sur les concurrents des parts de marché par tous les moyens. Les plus faibles comme les PED (Pays en Développement) et les Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), mais aussi les Pays de l'Europe de l'Est, n'ont qu'à bien se tenir et s'en retourner à sarcler la terre, la rizière ou le dvor, et à importer un maximum de produits manufacturés provenant des pays industrialisés.

La presse économique allemande, anglaise, américaine parlent avec étonnement du "Découplage entre les Pays industrialisés et les Pays en développement" qui ne fonctionne pas, cette fois-ci et pour la première fois, dans cette première crise globale de l'histoire économique de la planète qui atteint tous les pays du globe en même temps. Par exemple l'Allemagne championne du monde à l'export depuis 14 ans prévoit en 2009 la chute la plus grande de son exportation de toute son histoire économique. Le "partage international du travail" tant adulé et qui a fait la force de l'industrie allemande ne fonctionne plus comme elle l'avait entendu. "Es ist kein Pfusch, es ist deutsche Wertarbeit - Ce n'est pas de la bidouille, c'est du travail allemand de qualité" ne va plus sonner pendant longtemps, pour la simple raison que le commerce international s'est effondré depuis juin 2008. L'exportation japonaise s'est effondrée de 49% depuis juin 2008. Début juin 2008 le tarif moyen journalier du fret maritime international était encore de $370.000, dès le début octobre il a été de $3700, les bateaux et les super-tankers restent à quai (c'est du laying). Ce bavardage sur le "Découplage" est surtout destiné à se rassurer soi-même, résident d'un pays industrialisé, et à cacher la réalité des propres agissements protectionnistes de son pays industrialisé. Le commerce international est féjà effondré et c'est ici que réside la crise. Le système monétaire international est déjà effondré depuis juin 2008. Avant l'été 2009 il s'effondrera officiellement sur le papier et des trillions de $ autont été dilapidés dans les banques et assurances parce que l'on avait feint de soigner une crise, dite de confiance du système financier, et que l'on avait feint de prévenir contre la déflation, alors que l'on a préparé Weimar 2.

Dans cette crise internationale, les capitaux étrangers, ceux de l'Europe de l'Ouest, principalement de l'Autriche, de l'Italie et de la Suède, se retirent aussi des pays de l'Europe de l'Est dont les monnaies nationales se déprécient très violemment. Ces pays de l'Europe de l'Est ne sont plus capables de rembourser leurs emprunts en euros devenus beaucoup trop chers pour eux ou non-remboursables. Les banques de ces Pays de l'Europe de l'Est sont toutes des filiales de banques autrichiennes, italiennes ou suédoises. Ces filiales avaient vendu massivement des crédits libellés en euros. La crise en Europe de l'Est a mis sous pression l'Autriche. Les créances des banques autrichiennes (comme la Erste Bank ou Raiffeisen International) envers l'Europe de l'Est s'élèvent en ce moment à 278 milliards de $. Cette somme est à peu près équivalente au PIB autrichien. Toute l'Europe de l'Est est devenue un "subprime to stomach" (un subprime à avaler d'un trait). Un bail out sera-t-il organisé pour eux et financé par qui? Ou leur retour au nationalisme sera encore plus grossier et arrogant que le retour au nationalisme protectionniste comme en France. Le président français en poste a annoncé qu'il donne 9 milliards d'euros à Peugeot-Citroën et à Renault "à condition qu'ils ne délocalisent pas à l'Est". Deux jours après ces constructeurs automobiles annoncent 7000 réductions de postes et la production de l'ancienne Clio est relocalisée en France.


Les capitaux quittent massivement ces "petits" pays de l'Europe de l'Est. J'ai moi-même utilisé quelques fois ce terme de "petit" en croyant sincèrement qu'ils étaient plus vulnérables simplement à cause de la taille qui ne permet plus d'avoir une devise propre. C'était un manque de discernement de ma part d'avoir aussi oublié le coup de George Soros, l'homme qui avait fait sauter la banque d'Angleterre, qui avait gagné avec son short selling (vente à découvert que l'on appelle aujourd'hui carry trade) sur la Livre un montant de 10 milliards de £ le 16 septembre 1992 en la faisant sévèrement chuter. La Banque centrale anglaise avait alors dû sortir sa monnaie du système Monétaire Européen. Je lis aujourd'hui dans le journal online The Independent qu'il y a eu un "Run on Britain" (un run est une course panique vers la banque pour prélever ce qui reste en dépôt) mené par les investisseurs étrangers et qui n'a été révélé que hier, vendredi 6 mars 2009 par le service des statistique de la Bank of England, la banque centrale. Les dépôts monétaires placés dans les banques du Royaume Uni par les investisseurs étrangers ont diminué de £700 billions entre le printemps 2008 et la fin de l'année 2008 à cause de l'énorme chute de la crédibilité de la City comme place financière internationale. Suite à la publication, une réelle peur panique pourrait faire suite à la Banqueroute de l'Islande de septembre 2008, le Tigre de l'Atlantique nord, et pourrait transformer la City de Londres en Reykjavik on Thames. La £, qui a perdu plus de 30% de sa valeur en 6 mois, et le Royaume-Uni souffrent de la crise comme certains marchés émergents des Pays en Développement et sont marqués par une fuite des capitaux comme en Lettonie, en Hongrie, en République tchèque... Mesuré à la taille du PIB, le Royaume-Uni est 1ère du monde pour la taille de ses bail-outs du système bancaire. C'est aussi le prix qu'il faut payer aujourd'hui pour avoir élevé Londres au niveau de La City et pour avoir offert aux banques internationales des ponts fiscaux pour s'y implanter. Ce biotope fiscal brtitannique n'est rien d'autre qu'un paradis fiscal.

Les Pays industrialisés qui misaient massivement sur les Pays en développement pour accroitre considérablement leur marge opérationnelle dans les cadres douillets et avantageux pour eux de l'OMC puis des APE / ALE, ont cru pouvoir continuer à compter sur les Pays en Développement pour maintenir leurs business plan dans cette période de cricession (crise + récession). Le mensonge global des JO de Pékin a augmenté passagèrement le prix mondial de l'acier et des profilés à la tonne, a fait s'effondrer le cours des 1,6 millions de tibétains assassinés par les chinois en 50 ans d'occupation et de génocide, et s'est fait oublier dans une crise mutualisée dans ce ying-yang autour du Pacifique entre des consommateurs pauvres, qui ne produisent plus rien depuis longtemps (USA) et perdent leurs emplois, et des travailleurs pauvres qui ne produisent plus, qui ne consomment pas encore et qui perdent aussi leurs emplois (Chine, Inde). L'équation de l'Homme s'effondre. Elle n'était déjà pas élevée. Publicité non mensongère: "On ne change pas le monde avec une lessive, mais on peut y contribuer". L'homme lessivé est laminé.

La déglobalisation financière internationale connait un mouvement très percutant et exceptionnel par sa soudaineté. Gordon Brown, qui ne se souvient pas que le Royaume Uni a pris en otage l'Europe avec ses opt outs, mais aussi le reste de la planète, pour une vache à traire, a même prévenu des dangers de ce "protectionnisme financier", mais les banques britanniques ne font elles-mêmes pas autrement et relocalisent au Royaume-Uni leurs avoirs monétaires précédemment déposés à l'étranger, afin de tenter de rééquilibrer leurs comptes et leurs "fonds propres" qui n'existent de toute façon plus. Les systèmes bancaires américain, irlandais, écossais, britannique sont insolvables. Ils n'ont plus de "fonds propres". Les investissements étrangers provenant des Pays de l'ouest et placés dans les Pays En Développement se sont eux-mêmes effondrés d'1 trillion de $. Comme l'Islande, le Royaume-Uni avait un secteur anormalement développé et qui représentait 4 fois son PIB (Islande = 11 fois, Suisse = 10 fois...). Le contribuable britannique est incapable de financer une telle dette. C'est pourquoi il existe une Pétition mondiale à signer avant le G20 de Londres du 2 avril 2009. Trafalgar on Thames?

Le G20+ n'invite pas le continent africain. Dans cette crise mondiale, les capitaux étrangers délaissent les pays africains, là où il n'y a pas de pétrole, des diamants, de la bauxite, du minerai d'uranium... à piller. Les pays africains vendent en ce moment le dernier bien qu'il leur reste: le sol. Sur ce continent, où meurent des millions de personnes de faim, de grands groupes veulent produire à très grande échelle des produits agricoles à très bon marché.

Merci de m'avoir lu. Que faut-il revendiquer au G20 de Londres du 2 avril?  >>> 2ème Partie

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Voir aussi en ligne ma série d'articles: Bretton Woods 2, Green New Deal

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