Le Royaume-Uni, le plus mauvais et le plus arriéré des pays occidentaux, parasite de l'Europe à forte nuisance
Par Thomas, le Cimbre le 20. avril 2009, - Catégorie : Economie de bulles, crises systémiques, subprime - Lien permanent
L'Europe : 1914 et Nous.
Thomas,ces quelques réflexions, qui valent ce qu'elles valent, me sont inspirées par tes écrits du Cimbre et par mes 4 ans de fac d'Histoire.
D'abord, le monde de 2009 a quelques similitudes frappantes avec celui d'avant la Grande Guerre. Il est dirigé par une élite peu soucieuse de ses peuples. Notre monde semble être sur la voie de la mondialisation, le commerce et la finance étant à l'avant-poste de ce phénomène, malheureusement. Parmi les États de 2009, certains sont surarmés et belliqueux (les États-Unis, la Chine), d'autres sont mal armés et belliqueux (l'Iran, la Libye, la Corée du Nord), et d'autres enfin aimeraient bien être tranquilles (l'UE, le Japon), sans se donner complètement les moyens d'y parvenir. La même chose aurait pu être dite à propos des principaux États de la planète en 1914.
En 1914, les élites dominant le monde étaient nationalistes. Cela
signifie qu'elles préféraient leur pays à celui des autres, d'une
manière agressive. De ce fait, elles étaient disposées à envoyer leurs
populations se faire trucider à la guerre, dans le but de massacrer
encore plus ceux d'en face, ou d'à côté. Aujourd'hui, nos élites ne
sont pas très nationalistes. Cela signifie qu'elles ne sont guère
portées à faire la guerre. En revanche, la plupart du temps, elles
méprisent totalement le petit peuple qui travaille et souffre pour
leurs richesses. L'attitude de cet élite est comme celle de quelqu'un
qui en plus d'exploiter autrui pour son propre intérêt quasi-exclusif,
en viendrait à considérer les besoins de celui qu'il exploite
uniquement comme une source d'ennui, un inconvénient à gérer. (Photo: Potatoe famine, Dublin)
Attention, je ne veux surtout pas dire qu'en 1914 personne n'était
exploité, et que personne aujourd'hui ne rechignerait devant une bonne
guerre. C'est seulement une affaire d'état d'esprit.
Le fait est qu'en 1914, l'Europe était incroyablement riche et
prospère. Elle était largement créditrice du reste du monde, les
États-Unis la Russie, la Chine, tout le monde. Nous Européens nous nous
sommes correctement suicidés en 2 temps. En 1914-18 nous avons
transformé le cœur économique de la France en un vaste champs de
bataille, puis de ruines, et détruit à jamais la possibilité que ce
pays devienne une puissance économique quelconque. Ensuite est venu le
tour de l'Allemagne en 1939-45.
Il aura fallu cette horreur pour que les petites nations européennes
décident de s'empêcher de se battre entre elles, et de créer des
systèmes sociaux et politiques providentiels, capables d'assurer un
certain bien être et une dignité à la grande majorité de leurs
populations.
Un seul pays n'a jamais adhéré à cela, et pour cause, la guerre n'est
pas vraiment parvenue sur son sol, je veux dire le Royaume-Uni. Le RU
est resté un pays à l'ancienne, nationaliste et xénophobe a la mode du
début du XXe siècle. Il a abandonné dès les années 70 l'idée que le but
de la politique était le bonheur du plus grand nombre. Quant à
l'Europe, il n 'a jamais eu d'autre objectif que celui de l'empêcher
d'exister politiquement. C'est normal, la politique anglaise consistait
depuis très longtemps a monter les Continentaux les uns contre les
autres. On ne change pas facilement ce genre de choses, c'est devenu un
quasi-schéma mental. En fait, le RU était déjà le pays le moins
dynamique de l'Europe il y a un siècle, mais les guerres ont bien plus
affecté et détruit sur le Continent. Le RU est aujourd'hui le plus
mauvais et le plus arriéré des pays occidentaux. Ses enfants sont les
plus malheureux des pays développés, ses systèmes de santé et
d'éducation sont les pires. Les riches y sont les plus riches et les
misérables les plus misérables, et les plus nombreux. Thatcher est la
seule dirigeante européenne qui ait engagé son pays dans une guerre
avec un autre pays développé depuis 1945. Une guerre à l'ancienne :
pour souder le peuple par le nationalisme derrière un mauvais
dirigeant, et récupérer un morceau de territoire (les Iles Malouines)
aussi ridicule que le Sandjak de Novi-Pasar, qui avait été un enjeu des
guerres balkaniques de 1912-13. On connait la suite...
Il semble quasi-impossible aujourd'hui de construire l'Europe politique
et sociale avec ce parasite qu'est la GB à l'intérieur. Il faudra
malheureusement attendre que ce pays soit à genoux, et que l'Écosse
devienne indépendante, pour que sa capacité de nuisance diminue au
point de devenir négligeable.
La France est elle en passe de devenir le problème N°1 de l'Europe.
Elle est dirigée depuis presque 20 ans par des politiciens presque tous
corrompus et incompétents. Elle copie en un peu moins pire les
politiques britanniques les plus mauvaises en matière d'économie. En
revanche, les français ne semblent guère enclins a construire chez eux
un système parlementaire aussi développé qu'en GB, et préfèrent leur
parodie de démocratie ridicule. La France a été un vaincu et un
vainqueur des deux Grandes Guerres, et n'a pas connu d'occupation
soviétique, ce qui lui confère maintenant une identité et une mémoire
complexes. La France a compris en partie l'intérêt de l'Europe mais pas
complètement, pas suffisamment. Elle ne collabore pas assez, et ne
comprend pas l'intérêt et le pouvoir des Institutions Européennes. En
plus, la France commet de très nombreuses atteintes aux droits de
l'homme avec ses prisons et son traitement des immigrés, et elle est
carrément nulle en matière d'écologie. La France est une catastrophe
qui peut peut-être s'améliorer par elle-même.
Le pays qui a le mieux su tirer des leçons des guerres au XXe siècle,
et du stalinisme, est l'Allemagne. C'est le champion de l'UE, qu'il
s'agisse des politiques concernant la construction de l'Europe, ou des
politiques sociales, écologiques et du respect des droits de l'homme en
Allemagne même. L'Allemagne est la véritable victime de la crise
actuelle, car son économie et sa société sont saines, mais elle pâtit
lourdement des erreurs (un euphémisme) des autres pays.
D'ailleurs, et pour conclure, les pays qui n'ont pas participé, ou
alors bien malgré eux, aux deux guerres mondiales, sont également
réticents à faire l'Europe. Il s'agit des pays Scandinaves. Ils sont
tellement meilleurs économiquement, politiquement et socialement que
nous qu'on les comprend. Ils devraient être notre modèle.