Valeur Travail - Economie Réelle - Socialiser
Par Thomas, le Cimbre le 3. octobre 2008, - Catégorie : Economie de bulles, crises systémiques, subprime - Lien permanent

Depuis la première vague de la Crise des subprimes qui s'est déclenchée il y a presque deux ans le langage s'est enrichi de trois nouveaux paradigmes qui veulent cacher leurs contraires. C'est d'ailleurs le rôle du paradigme, l'occultation.
Si l'on s'étonne de l'apparition ces derniers jours du terme de "économie réelle" au lieu de simplement parler de travail, de valeur travail, de créations de biens et de services, nous comprenons ici tout le sens de l'économie non réelle. Car, vous l'avez remarqué comme moi, le terme "d'économie virtuelle" ne passe pas dans les médias. On oppose toujours "spéculations financières" ou "marchés financiers" à "économie réelle". Si l'on donnait la place dans la sémantique quotidienne à "économie virtuelle" on avouerait qu' "économie réelle", et donc travail et valeur travail, est subalterne à "économie virtuelle" et donc que l'économie toute entière est basée sur un artefact, pour les érudits, et sur un mensonge, pour les démunis. Et donner la place au "travail", ceci risque de nous faire rappeler le "à chacun selon son travail", cette valeur communiste mais aussi de "l'économie sociale de marché" selon son acception allemande mais pas selon l'acception du TCE et du TSE (Traité Simplifié Européen - Traité de Lisbonne), cette valeur qui est détournée dans les mentalités "modernes" par "mon travail, mon salaire, ma carrière, ma pension". Ne confondons pas les discours de NS et de son 1er ministre Fillion, qui parlent de valeur travail dans le sens de la pressurisation des travailleurs, mais pas du juste salaire du travail.
Comme d'habitude, on privatise les bénéfices, mais on nationalise les pertes, sur le dos du contribuable. En ce moment les médias français réintroduisent dans leur sémantique du quotidien petit à petit, mais en mauvaise part, le mot "socialiser": "on privatise les bénéfices, mais on socialise les dettes". Ces médiateurs de l'imposture n'osent même pas réapprendre ce verbe "socialiser" et n'osent pas le conjuguer proprement, ils ont peur d'être pris pour des communistes. Il est intéressant de voir réapparaître dans les médias et les salons et en prime-time ce verbe "socialiser". D'abord son emploi ici, subitement communément admis par le nouveau mainstream est débile. Réfléchissez vous-mêmes au sens de ce verbe "socialiser" , je ne vous demande même pas d'avoir une connaissance historique du socialisme ou de jongler avec des "historicités" pour flatter le savant qui est en vous. Les médiateurs ont trouvé la parade contre les régularisationnistes historiques ou néo-générés depuis la première vague de la crise des subprimes: pour les médiateurs il faut rendre puant le verbe "socialiser" et l'associer à du trash, du déchet, de la poubelle, à la merde produite par les activités toxiques des banques et des spéculateurs afin de ne pas rendre ses lettres de noblesse à ce verbe "socialiser". On ne peut pas non plus envisager que ce choix sémantique du verbe "socialiser" est un simple racourci de langage du terme communément utilisé de "capital social" dans les SA, Sociétés Anonymes ou par Actions. Je vous invite à relire le Wiki. Jamais on utilise le verbe "socialiser" pour parler de l'émission des actions ou de recapitalisation d'une entreprise. Dans son utilisation nouvelle pour le domaine de la nationalisation des actifs toxiques et de dettes irrécouvrables des instituts financiers et de spéculation, ce verbe "socialiser" est donc un néologisme de propagande pour le tout-laisser-faire et la toute-autorégulation-par-les-marchés. Ceci aussi, comme d'autres choses que j'écris, vous ne le trouverez pas sur le web.
Lire aussi mes analyses dans ce fil "Économies de bulles, crises systémiques, subprime".
Commentaires
La valeur travail disparait dans la ronde des plus-values. En fait, tout vient des investissements qui, s'ils sont faits dans l'entreprise, ne donnent un retour qu'après un temps de travail plus ou moins long, souvent moyen et long terme. Alors que les investissements dans l'argent peuvent tourner à une vitesse incontrôlable.