Valeur Travail - Economie Réelle - Socialiser



Depuis la première vague de la Crise des subprimes qui s'est déclenchée il y a presque deux ans le langage s'est enrichi de trois nouveaux paradigmes qui veulent cacher leurs contraires. C'est d'ailleurs le rôle du paradigme, l'occultation.

Avec le Plan Paulson qui consacre le Naufrage du mort américain les grands médiateurs de l'imposture et du monde financier jubilent avec de nouveaux groupes de mots. La dernière grande créativité sémantique remonte à 2002 avec les affaires Enron et Andersen.

Si l'on s'étonne de l'apparition ces derniers jours du terme de "économie réelle" au lieu de simplement parler de travail, de valeur travail, de créations de biens et de services, nous comprenons ici tout le sens de l'économie non réelle. Car, vous l'avez remarqué comme moi, le terme "d'économie virtuelle" ne passe pas dans les médias. On oppose toujours "spéculations financières" ou "marchés financiers" à "économie réelle". Si l'on donnait la place dans la sémantique quotidienne à "économie virtuelle" on avouerait qu' "économie réelle", et donc travail et valeur travail, est subalterne à "économie virtuelle" et donc que l'économie toute entière est basée sur un artefact, pour les érudits, et sur un mensonge, pour les démunis. Et donner la place au "travail", ceci risque de nous faire rappeler le "à chacun selon son travail", cette valeur communiste mais aussi de "l'économie sociale de marché" selon son acception allemande mais pas selon l'acception du TCE et du TSE (Traité Simplifié Européen - Traité de Lisbonne), cette valeur qui est détournée dans les mentalités "modernes" par "mon travail, mon salaire, ma carrière, ma pension". Ne confondons pas les discours de NS et de son 1er ministre Fillion, qui parlent de valeur travail dans le sens de la pressurisation des travailleurs, mais pas du juste salaire du travail.

Comme d'habitude, on privatise les bénéfices, mais on nationalise les pertes, sur le dos du contribuable. En ce moment les médias français réintroduisent dans leur sémantique du quotidien petit à petit, mais en mauvaise part, le mot "socialiser": "on privatise les bénéfices, mais on socialise les dettes". Ces médiateurs de l'imposture n'osent même pas réapprendre ce verbe "socialiser" et n'osent pas le conjuguer proprement, ils ont peur d'être pris pour des communistes. Il est intéressant de voir réapparaître dans les médias et les salons et en prime-time ce verbe "socialiser". D'abord son emploi ici, subitement communément admis par le nouveau mainstream est débile. Réfléchissez vous-mêmes au sens de ce verbe "socialiser" , je ne vous demande même pas d'avoir une connaissance historique du socialisme ou de jongler avec des "historicités" pour flatter le savant qui est en vous. Les médiateurs ont trouvé la parade contre les régularisationnistes historiques ou néo-générés depuis la première vague de la crise des subprimes: pour les médiateurs il faut rendre puant le verbe "socialiser" et l'associer à du trash, du déchet, de la poubelle, à la merde produite par les activités toxiques des banques et des spéculateurs afin de ne pas rendre ses lettres de noblesse à ce verbe "socialiser". On ne peut pas non plus envisager que ce choix sémantique du verbe "socialiser" est un simple racourci de langage du terme communément utilisé de "capital social" dans les SA, Sociétés Anonymes ou par Actions. Je vous invite à relire le Wiki. Jamais on utilise le verbe "socialiser" pour parler de l'émission des actions ou de recapitalisation d'une entreprise. Dans son utilisation nouvelle pour le domaine de la nationalisation des actifs toxiques et de dettes irrécouvrables des instituts financiers et de spéculation, ce verbe "socialiser" est donc un néologisme de propagande pour le tout-laisser-faire et la toute-autorégulation-par-les-marchés. Ceci aussi, comme d'autres choses que j'écris, vous ne le trouverez pas sur le web.

Les médias vous assènent maintenant depuis une semaine que les mesures du Gouvernement américain décidées avec la FED, la Banque Centrale, et le Congrès (le Parlement américain) sont "incompréhensibles", "surprennent totalement". En émettant toujours ces idées, les médiateurs continuent à propager la mantra que les décideurs et leurs influenceurs ont voulue salvatrice et jubilatoire pour les économies et pour les peuples: la foi cardinale en le tout-laisser-faire et l'autorégulation des marchés. Ces-dits intellectuels ne sont pas capables de se regarder en toute humilité et de dire que contrôle, régulation, règlementation et organisations des grands consensus entre les partenaires économiques et sociaux font partie du devoir régalien d'un État. Tous ces bonimenteurs jouent encore la peur du communisme pour conserver leurs grosses parts majoritaires de savoirs, de richesses et de pouvoirs qu'ils ont volées sur la masse de la population et sur les richesses réelles des économies nationales et mondiales. La pensée, la pensée économique, l'organisation politique, l'organisation de la société et de l'État se sont mis en parenthèses depuis octobre 1989 à la Chute du Mur de Berlin. Pour ma part je n'ai jamais été dupe et j'ai vécu seul ma longue tristesse face à cette anesthésie importée et imposée. Étant aussi artiste-peintre, j'avais peint dès 1987 la Chute du Mur de Berlin. Mes tableaux, aussi, valent ce qu'ils valent, mais ils sont là et ici dans ce post.

Lire aussi mes analyses dans ce fil "Économies de bulles, crises systémiques, subprime".

Commentaires

1. Le 31. mars 2009, par Peretz

La valeur travail disparait dans la ronde des plus-values. En fait, tout vient des investissements qui, s'ils sont faits dans l'entreprise, ne donnent un retour qu'après un temps de travail plus ou moins long, souvent moyen et long terme. Alors que les investissements dans l'argent peuvent tourner à une vitesse incontrôlable.

N'abandonnez plus notre démocratie, notre État de Droit, notre Code du Travail ! Allez voter ! (pour la VIème République)
Le Parlement Européen de Strasbourg a été abandonné à des médiocres le 7 juin aux Élections Européennes 2009.
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