Le FESF - Fonds Européen de Stabilité Financière est un SPV - Special Purpose Vehicle comme ceux qui ont fait chuter Lehman Brothers

Bors_Helsinki.jpgTraité sur le fonctionnement de l'Union européenne /  Version consolidée en vigueur depuis le 1er décembre 2009 (Traité de Lisbonne)
Article 123, (ex-article 101 TCE)
1. Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées "banques centrales nationales", d'accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l'Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres; l'acquisition directe, auprès d'eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite.
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La BCE monétise la dette des adhérents de la Zone-Euro en rachetant depuis un an pour 180 milliards d'euros les Bons du Trésor de la Grèce, de l'Italie et du Portugal.

Personne n'informe dans les médias du danger de l'entité ad hoc qu'est le FESF. Le FESF, société anonyme luxembourgeoise de droit privé, dérégulé avant même qu'il n'ait une réelle existence n'est rien d'autre qu'une entité ad hoc, un  SPV - Special Purpose Vehicle selon le Sénat dans son Projet de loi de finances rectificative pour 2010. Le FESF est un outil systémique pyramidal Madoff-Ponzi qui prétend garantir des produits financiers toxiques et pourris et auquel le président français actuellement en poste voudrait offrir en octobre 2011 un effet de levier, une force de feu / un mur de protection de 2000 milliards au lieu des 440 momentanément actuels pour blanchir de manière cachée les dettes cachées des banques françaises. Selon la FAO, il "ne" faut que 30 milliards par an pour éradiquer la faim dans le monde. Le FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière, le "parapluie européen" qui n'arrête pas de s'élargir avant même de s'ouvrir, est entrain de supplanter la BCE dans ses activités illégitimes de rachat sur le marché secondaire des obligations d’État de pays adhérents de la Zone-Euro en crise de crédit comme la Grèce, le Portugal, l'Espagne, l'Italie. Ceci n'est pas inscrit dans les statuts de la BCE, et un tel changement de statut est une violation des traités européens. Si les CDS permettent de multimutualiser les risques, le FESF permet d'astreindre les citoyens européens à la multimutualisation des dettes des banques. Il n'y a pas de crise de l'euro. Si l'on peut éventuellement comprendre que la Grèce s'en est laissée à violer les Critères de convergences et les critères de Maastricht avec l'aide il y a dix ans de la Goldman Sachs et de Mario Draghi, actuellement le nouveau directeur de la BCE, il est plus difficile d'admettre qu'un "grand" pays européen comme la France, membre européen historique, veuille faire porter le poids de son endettement bancaire aux autres pays européens. L'idée de l'Europe est totalement dévoyée. (Photo: la Bourse à Helsinki, juillet 2011)

màj du 7 XII 2011: Le FESF provisoire aurait dû être remplacé le 1er janvier par le MES - Mécanisme Européen de Stabilité Financière, MESF. Mais le lancement du MES sera avancé dès l'année 2012 et ne remplacera pas le FESF. Le MES sera un FESF-bis dont le mode opératoire sera le même que celui du FESF.

Ce qui est d'autant plus méprisable, est que le FESF se voit attribuer le rôle de ce qui a été critiqué en 2008 par nos gouvernants tout effrayés par l'effondrement provoqué par le lâchage de la Lehman Brothers. Le président français en poste vociférait sur son tabouret avec plaisir des "Je ne tolèrerai pas que...", "Ce capitalisme fou...", "Je claquerai la porte du G20...", "les paradis fiscaux c'est fini". Pourtant aujourd'hui c'est lui qui bloque le sommet à sursaut européen en voulant transformer le FESF en un SPV avec un levier surmultiplié. Le FESF n'est rien d'autre qu'un SPV - Special Purpose Vehicle, un Fonds Commun de Créances (FCC), qui est mis en œuvre dans une opération ad hoc de déconsolidation via des techniques de titrisation de bundles de certains actifs des bilans des sociétés. Le FESF est créé pour vendre des produits financiers titrisés dérivés des dettes des États adhérents à la Zone-Euro et bientôt directement de leurs banques. Déconsolider signifie enlever les charges d'un investissement lourd qui pèsent dans un bilan comptable d'une entreprise. Le FESF applique aux finances de l’État une technique managériale de Project Finance - Financement de Projet. Un entrepreneur a recours au Project Finance parce qu'il se projette dans l'avenir avec un énorme projet industriel et commercial à faire financer de manière structurée. Mais le FESF qui dispose actuellement d'une capacité d'intervention de 440 milliards d'euros applique rétroactivement la technique du Project Finance pour subtiliser des bilans des comptabilités nationales le poids des investissements passés, ici les Bons du Trésor émis précédemment qui sont des dettes publiques. Depuis 2008 ces dettes publiques sont créées pour renflouer les banques en faillite technique ce qui crée un transfert de la dette privée vers la dette publique dont la courbe monte verticalement. Sur ces 440 milliards, 200 milliards sont déjà promis pour paiement par tranche à l'Irlande, au Portugal et à la Grèce.

Dans ce projet de finance du FESF, il n'y a aucun projet d'avenir, mais seulement un mode d'emploi pour l'utilisation aveugle, sourde et inodore du papier d'aisance dans les toilettes publiques. Le Project Finance est aussi appelé financement sans recours. Dans ce système du Project Finance il y a trois acteurs: l'industriel ambitieux, le prêteur, et les investisseurs. Les investisseurs sont sponsors du projet ou actionnaires du projet. Entre l'industriel ambitieux qui a un énorme projet à réaliser et les investisseurs financiers il y a le prêteur, une société ad hoc, une SPV, conçue pour mettre ces synergies en commun et pour accélérer la réalisation et la finalisation dudit projet. Les actionnaires du projet sont des acheteurs de produits financiers émis par le SPV qui permettent de financer l'énorme projet industriel. Les actionnaires sponsors ne sont rémunérés que sur la cash flow généré par le projet une fois mis sur pieds. Le prêteur ne peut se retourner contre les sponsors du projet si le cash flow se transforme en perte. Le prêteur devra rembourser lui-même car le surdimensionnement des garanties étatiques est prévu dans les statuts du FESF. Le FESF est dans notre cas le prêteur qui rachète des parts du projet ou qui les garantit en partie. Dans cette ingénierie financière du FESF, l'investissement de grande envergure est constitué par les Bons du Trésor des États ou des possibles Euro-Bonds, Bons du Trésor Européens quand ils seront officiellement créés et émis, ou même par des obligations émises directement par le FESF qui ne seront qu'un nouveau produit financier dérivé... mais toxique dès son émission. Ces obligations émises par le FESF ne sont en réalité rien d'autre que des CDS, des Credit Default Swap émis pour soi-disant assurer contre la défaillances des Bons du Trésor de certains pays adhérents de l'Euro-Zone et bientôt contre la défaillance de certaines de leurs banques. Pour arranger au mieux la combine, le président français en poste aimerait donner au FESF une licence bancaire qui lui permettrait d'agir comme une virulente banque d'investissement comme la Lehman Brothers et de s'en remettre à la BCE quand elle sera en faillite technique après avoir "racheté" des trillions de Bons du Trésor pourris et d'actifs toxiques des banques. Si le prochain sommet européen de la fin du mois d'octobre 2011 n'ira pas jusque là, il y aura un nouveau tressautement de sommet européen à la mi-décembre 2011 quand on révélera que ça ne suffit toujours pas. En effet les banques doivent publier la valeur au marché de leurs actifs pour le 30 novembre 2011. Elles lèveront un petit bout du voile et des sommets européens à rebonds seront de nouveau dans les airs. Si vous cherchez sur Google fonds de stabilité européen special purpose vehicle mon site est déjà 22 heures après publication en A1 pour 253.000 résultats; pour l'entrée SPV FESF mon site est en A2 pour 27.100.000 résultats; pour levier financier fonds européen stabilité mon site est en A1 sur 69.700 résultats. Pour beaucoup d'entrées mon site est en page N°1 de Google (<<< je suis donc maintenant à un stade où la voix de mon incompétence dépasse en ranking Google celle des influenceurs institutionnels dont c'est le métier d'informer. Mais y a-t-il une vie après Google?).

1_dettes_grecque_France.jpg(Graphique de droite, Source: Financial Times Deutschland: Bons du Trésor grec dans banques et assurances françaises, 15,464 milliards divisés par 2 à cause des 50% de décote acceptée par les banques, le "haircut" = 7,732 milliards, ce qui est équivalent à 3 fois ce que Kerviel avait fait perdre à la Société Générale.) Dans ce SPV turfiste des Arcades de Bruxelles du Sommet Européen, le prêteur est le FESF qui rachète ou garantit ces Bons du Trésor. Les sponsors sont des investisseurs issus des marchés financiers internationaux, s'il y en a encore qui veulent investir dans des Bons du Trésor qui ne sont plus les ultimes safe haven, havre de sécurité. Je rappelle que 100% des Bons du Trésor américains sont rachetés directement par la Fed', la banque centrale américaine. La Fed' ne se sert plus comme en 2009/10 de ses Primary Dealers du PPT - Plunge Protection Team dont faisait partie la Société Générale, elle soutient directement le cours des T-Bonds US avec la planche à billets. C'est la première fois depuis la première guerre civile américaine, la Guerre de Sécession en 1861, que le rendement des Bons du Trésor américain dépasse aux USA celui des actions. Mais comme la Fed' rachète 100% des T-Bonds et autres Treasuries émis, le marché n'est pas libre mais faussé et cette Outperformance crée de l'événement et de l'euphorie, mais les USA sont en récession pour longtemps et le $ va bientôt s'effondrer. La bulle des actions n'est qu'une bulle échoïque.

Ces Bons du Trésor de certains États européens, qui sont actuellement pourris et leurs nouveaux Bons du Trésor ayant une fausse valeur dès l'émission sur le marché, un faux market value parce qu'ils sont garantis par le FESF, sont censés rapporter des intérêts aux investisseurs. Mais la faillite des banques et des assurances des pays qui émettent ces Bons du Trésor va entrainer la banqueroute de ces États qui dilapident leurs finances pour les sauver. Le FESF ne sera pas en mesure de garantir ou de rembourser et se trouvera en faillite comme la Bear Stearns, la Northern Rock, la Lehman Brothers parce qu'il a trop utilisé l'effet de levier. Le FESF prêtera aux États comme les banques ont prêté aux particuliers avec des Subprime. Comme pour les subprimes, la faillite est prévue dans un certain horizon temporel avec l'espoir qu'elle ne soit pas trop systémique. Et le FESF sera le saint des saints parmi les empires bancaires des too big to fail. Le pire est que le FESF va garantir seulement 20% des nouveaux Bons du Trésor émis par ces États en difficulté de crédit. Le FESF attend donc avec l'euphorie créée par son allocation-perte-de-capital que 5 bons du trésor soient achetés pour 1 garanti par lui. Un effondrement des Bons du Trésor, c'est à dire la simple révélation que ces Bons du Trésor n'ont pas de valeur au marché, va faire effondrer en entier la valeur de ces Bons du Trésor et l'effet de levier va venir en arrière frapper le prêteur qui doit tout rembourser, le FESF. L'horizon temporel sur lequel compte l'actionnaire-sponsor-investisseur ne sera pas de 10, 20 ou 30 ans, mais seulement de 1, 6, 12 mois à cause de la "précoce" banqueroute d’État des pays qui ont émis ces Bons du Trésor. Tous les 15 jours sont révélés en ce moment que les fonds propres du FESF ne sont pas suffisants. La raison d’État de la Zone-Euro conduit directement au saignement des peuples qui se noient dans les plans d'austérité et qui vont encore payer pendant 20 années futures la politique de la terre brûlée européenne et de la zone-euro. Le président français en poste milite en ce moment violemment pour faire du FESF un méga-SPV. Le FESF n'est donc rien d'autre qu'une société ad hoc, une société-projet, un SPV. Du schméksch d'bouchon? Le FESF est un trader comme Madoff, Kerviel ou Kweku Adoboli qui agit selon le système pyramidal Ponzi.

Le FESF est officiellement une Société Anonyme de droit privé, domiciliée au Luxembourg dans les locaux de la Banque Européenne d'Investissement (BEI). Le FESF est cogéré par les États membres de l’Eurogroupe, le FMI, la BCE mais aussi par la BEI. Le FESF est approuvé par les 27 États Membres de l'Union Européenne, mais nous voyons bien qu'il va servir aux pays PIIGS mais aussi à la France d'ici peu de temps. Pour démarrer son exercice, le FESF n'obtiendra jamais la note AAA. Le FESF est garanti par les 27 États membres de l'UE, et dès que l'un d'entre eux demandera ses services il sera exclu du groupe des garants du FESF (le prêteur de la SPV). Si un grand pays comme l'Italie, l'Espagne ou la France lui demande ses services, le FESF est en faillite technique parce que le poids des prêteurs sera inférieur aux sommes prêtées et payées par les actionnaires-sponsors de projet. L'Allemagne ne fera pas appel au FESF car elle a géré elle-même depuis deux ans ses graves problèmes de faillites de ses banques, ce que n'a pas fait la France. Le FESF, garanti par les États qui eux-mêmes n'ont plus de liquidités, ne peut jamais obtenir le AAA dès sa création.

1_dettes_grecque_Allemagne.jpgLe Parlement Européen utilise officiellement le terme de titrisation pour le FESF. Le FESF n'est rien d'autre qu'un véhicule de titrisation pour des États souverains en faillite de la Zone-Euro, mais bientôt aussi pour leurs banques et leurs assurances en faillite. Comme les banques des pays européens, qui se sont exposées au risque des produits dérivés financiers à des amplitudes variées, sont sauvées à des régimes très variés, il n'y a plus de concurrence libre et non faussée dans et hors de la zone euro. Le FESF est la dérégulation de la dérégulation des marchés. Le Travailleur et les services restent toujours soumis au marché "libre et non faussé" et en souffrent gravement. Pour les banques en crise, l'euro est muté en euro-drachme, euro-mark, euro-franc, et même ...euro-pound par le FESF. La récente colère de Cameron, chancelier de l'échiquier britannique, contre les bricolages de l'euro le prouve bien, même si sa colère est populiste. (Graphique de gauche: Bons du Trésor grec dans banques et assurances allemandes: 9,642 milliards divisés par 2 = 4,821 milliards.)

Les dettes irrécouvrables et autres positions toxiques des banques allemandes sont connues, et le gouvernement allemand a déjà recapitalisé sur ses propres moyens les banques allemandes avec la SoFFin à hauteur de plusieurs centaines de milliards d'euros. Le président français en poste voudrait faire recapitaliser les banques françaises par le fonds de solidarité / de facilité / de stabilité / de soutien / de sauvetage européen, le parapluie européen. L'Europe n'a plus d'objectif légateur et les différentes appellations contrôlées du FESF en témoignent. Selon la Banque des Règlements Internationaux BRI / BIS, l'Allemagne détient 118 milliards de Bons du Trésor des PIIGS et de la Belgique (Portugal, Italie, Irlande, Grèce, Espagne). La France en détient 214 milliards, avec Italie 105, Espagne  32,5 ,  Grèce  13,9 ,  Portugal  8,6  ,  2,8 Irlande ,  51,5 Belgique. Le président français voudrait obtenir gratuitement du FESF comme la Grèce des centaines de milliards d'euros, mais ne veut pas que la réalité comptable des banques françaises en faillite technique soit révélée. C'est pourquoi la crise des banques et la crise de crédit sont transformées politiquement par ces gens europicides en "crise de l'euro". Chaque pays membre de la Zone-Euro fait ce qu'il veut des critères de convergence et de Maastricht, chaque pays membre de la Zone-Euro comprend ce qu'il a envie du FESF / ESM.

Le Traité Simplifié Européen - Traité de Lisbonne a été imposé en déni du Référendum sur le NON au TCE. Aujourd'hui, les gouvernements européens et Bruxelles ne passent même plus par un semblant de consultation des européens, ou des deux chambres nationales de chaque pays européen, pour faire payer par les européens la faillite des banques due à leurs activités systémiques de la spéculation ratée. C'est ceci l'Eurogouvernance, une suite en dominos de putsch quotidiens. Il n'y a pas de crise de l'Euro. L'Europe n'a jamais été aussi utile pour les gouvernements européens. Ah si! L'avis de la Commission Finance du Bundestag ne suffit pas pour la chancelière Angela Merkel. Le Bundestag de Berlin est de nouveau consulté mercredi sur le rallongement du levier de la queue du caméléon du FESF. Le Parlement allemand est le seul parlement en Europe qui est consulté. Récemment la Cour Constitutionnelle allemande n'a pas autorisé le gouvernement allemand d'engager l'Allemagne au niveau financier et monétaire sans obtenir l'aval du Bundestag. Mardi soir, Bruxelles donne aux députés allemands les documents sur lesquels ils doivent se prononcer le lendemain, mercredi 26 octobre 2011. Les députés allemands ont eu la chance de consulter un folio de trois pages sur la levier financier du FESF rédigé... en anglais technique. L'Europe est polyglotte mais le président de la fraction SPD du Bundestag, Steinmeier, a dit publiquement lors des débat qu'il ne "sait pas à la lecture de ce document comment le levier devrait fonctionner". Les experts financiers de la commission d'experts du Bundestag ont aussi dit ne pas savoir.

En juin 2011 le FESF était limité à 250 milliards, en septembre il est passé à 440 milliards (211 financés par l'Allemagne, 111 financés par la France), en novembre il passera à 1000 milliards ou à 2000 milliards d'euros. La panique s'installe et l'ordre décisionnel démocratique est de plus en plus contourné au fur et à mesure que le day of reckoning approche. Il faudra déjà s'habiller chaudement cet hiver. Il paraît que Obama a négocié avec les partis américains et les banques et assurances de procéder au déballage le 1er janvier 2013, ce qui leur laissera un an pour s'adapter. L'outre-atlantique croit encore avoir la main sur l'événementiel. Les dernières élections des euro-députés ont eu lieu le 7 juin 2009 alors que la première vague de ladite Crise faisait rage. Les européens et surtout les français n'ont pas décidé de prendre la main et ne sont pas allés voter. Il y avait pourtant des alternatives politiques crédibles qui disaient la même chose que moi mais les français préféraient se moquer d'elles en ayant en tête un truc comme "la gauche de la gauche", c'est à dire une haine nécessaire et suffisante pour se croire exister et aller à la pêche, ce qui était chic, fashion et drôle. Nous aurions eu aujourd'hui un autre Parlement Européen pour gérer la crise.

Bors_Helsinki_2.jpgLes projets industriels n'intéressent plus les banques. Par exemple, sur tous les crédits accordés par la Deutsche Bank, il ne reste plus que 4% qui sont accordés aux industriels et commerçants pour monter un projet dans l'économie réelle, les 96 premiers % sont accordés pour faire de la spéculation financière. La Deutsche Bank n'a que 2% de fonds propres réglementaires et ne pourra pas faire face à une petite faillite révélée. La Deutsche Bank est donc aussi en faillite technique depuis 2008. Les SPV avaient conduit à la crise du crédit et au premier éclatement de la bulle des produits financiers dérivés de l'année-Lehman 2008, parce que les banques en faillite devaient rappeler qu'avec ces opérations d'ingénierie managériale et comptable elles avaient transféré légalement (shadow banking) dans un périmètre extrabilanciel leurs activités de spéculation à haut risque afin de les cacher pour que les spéculateurs présents et potentiellement avides n'aient pas peur et poursuivent leur hystérique et criminelle spéculation dans le schéma pyramidal Ponzi-Madoff toujours renouvelé. Le FESF permet légalement de cacher européennement aux yeux de tous ces opérations extrabilancielles à haut risque qui sont aujourd'hui des actifs pourris, toxiques, irrécouvrables qui seront rachetés par le contribuable pour les déposer proprement et de manière organisée à la poubelle des peuples. On appelle ceci la faillite organisée, je l'appelle la politique de la terre brûlée. Normalement un SPV est conçu opérationnellement pour mettre en œuvre un projet industriel pour l'entrepreneur et pour l'investisseur un effet de levier (leverage) pour que le retour sur investissement, ici la spéculation, soit maximum. Mais le SPV européen, le FESF, est un machin gouvernemental et politique qui peut se permettre d'avoir l'arrogance de ne pas prévoir le levier d'enrichissement, parce que le seul objectif est de racheter, de cacher et de laisser pourrir les actifs toxiques comme des Bons du Trésor d'États adhérents de la zone euro qui ont subitement besoin de liquidités et qui n'en trouvent plus sur les marchés financiers internationaux à un taux d'intérêt acceptable. Le levier de tout SPV décuple le risque en cas de défaillance, des États en banqueroute et bientôt des banques en faillite. Le FESF est donc une officine de blanchiment de la dette publique des banques privées et des assurances tout autant en faillite que certains États "du sud" de l'Europe. Le FESF commence comme un SPV qui dispose d'une couverture financière suffisante pour garantir ou payer des actifs grâce à la ritournelle de la pyramide Ponzi-Madoff, mais devient une bad bank parce que ces actifs rachetés ou garantis ne valent rien et sont des junk bonds qui ne pourront plus jamais être remis sur les marchés. La pyramide Madoff-Ponzi européenne n'est qu'une pyramide à 1 tour, tout le monde le sait, tout le monde va payer, tout le monde va tout perdre et tout le monde s'en fout. Tout ceci pour garantir le renouvellement de la libre circulation des capitaux garantie par les Traités européens et le Traité de Lisbonne. Goethe: "Nul n'est plus esclave que celui qui se croit libre sans l'être".

La violation des attributions de la BCE prévues par les Traités Européens, le FESF créé sans traité européen mais qui est une violation du Pacte de Dublin de Stabilité et de Croissance et du Traité de Maastricht, la violation du Traité de Lisbonne se font depuis 2008 par une douzaine de personnes europicides à Bruxelles sans réelle consultation des parlements ou avec une consultation erratique. Les médias se débrouillent pour être gré à leur donneurs d'ordre et pour libérer des opiacés savoureux dans le cerveau humain, ils réorientent le débat sur le côté "ringard" des institutions européennes "incapables d'être flexibles et réactives". Je parie que ces 6 prochains mois on ne parlera plus que de cela au lieu de lancer le débat sur la régulation et le contrôle des banques, l'interdiction du shadow banking et des CDS / CDO, l'instauration d'une taxe sur les transactions financières. Il faudra arriver à l'idée que la monnaie est un service public. Le gouvernement Sarkozy-Fillion l'a compris à sa manière et va encore augmenter la TVA payée par les pauvres. En attendant, et c'est ceci le plus réjouissant pour les banques, le sommet à sursaut de Bruxelles va décider de recapitaliser immédiatement pour quelques semaines 60 banques avec un Paquet Bancaire de 108 milliards d'euros. Ensuite la Grèce sera autorisée à se mettre en faillite et à faire passer son taux d'endettement de 160% à 120% en 2020. Il n'y a pas besoin d'être expert en neuro-économie pour savoir que la Grande Dépression 2.0 se fera bien avant. La seconde direction du débat médiatique qui suscitera la libération d'opiacés dans le cerveau des européens sera de dire que l'Europe "ne peut plus se permettre d'accepter qu'il y a un déséquilibre de croissance entre son nord et son sud". Ce débat défoulant sera si libératoire que personne ne se rendra compte qu'implicitement les médias avec les politiciens en tête sont entrain de reconnaître que la circulation libre et non faussée et la concurrence "pure et parfaite" qui auraient dû offrir à tous les européens "croissance, bien-être et plein-emploi" n'a pas marché. Ce Sinneswandel est extrêmement profond et l'esprit de Rome est entrain de s'effondrer. Ira-t-on vers un repli protectionniste nationaliste ou une Europe fédérale qui imposera une gouvernance économique et fiscale qui nivellera tout et tous vers le bas au lieu d'imposer un standard européen plus en harmonie avec l'IDH - l'Indice du Développement Humain? La réponse est déjà trouvée et c'est pourquoi est lancé ce débat pour que les européens acceptent du nord au sud de se restreindre pour payer sur deux générations futures les dettes des banques et des assurances, qui en réalité sont mathématiquement non remboursables tellement cette bulle des produits OTC - Over The Counter, cette bulle des CDS / CDO est énorme. L'autre débat qui s'empare de la citoyenne ménagère est "réformer, réformer, réformer, moi aussi je ne peux pas vivre au-dessus de mes moyens et je ne fait pas de dettes que je ne peux pas rembourser". Les europicides culpabilisent la ménagère. Depuis 2008 la dette publique, qui était conforme aux critères de "bonne santé" de Maastricht, est montée verticalement à cause du sauvetage des banques qui n'est qu'une nationalisation de la dette privée.

Pour voler la primeur de l'annonce du plan européen du FESF, les USA annoncent que leur croissance est tous comptes faits de 2,5%.

Pour que le plan européen FESF fonctionne il faut que des sponsors actionnaires du financement du SPV de l'EFSF se manifestent. Le Brésil, l'Inde, la Russie viennent de signifier à l'Europe qu'il n'achèteront pas des Bons du Trésor d’États Européens ou garantis par le FESF. Le sommet européen sursauté est peut être aussi efficace que si j'avais pété dans un violon car il faudra voir si le "levier" du FESF n'est pas une canne à pêche, si les sponsors-actionnaires du projet de financement du FESF ne viennent pas déverser leurs liquidités. Indirectement ce serait une saine vengeance des pays émergents qui sont à la tête du G21 représentant les Pays ACP et PED qui avaient dû subir les APE européens, Accords de Partenariat Économique qui sont encore plus violents que les accords de l'OMC. L'accord auquel est parvenu le sommet européen en succussion prévoit de créer autant d'entités adhoc, de SPV qu'il y aura de projets de financements, de mendicités souveraines annoncées par des États en crise de liquidité. Si les sponsors ne viennent pas au FESF, il est envisagé de "vendre l'argenterie" et de dépecer les banques nationales des 27 membres du FESF d'une partie de leurs réserves d'or et de devises, pour les mettre dans un sous-SPV, un Co-Investmentfonds CIF, domicilié dans le FESF domicilié à la BEI. Comme il n'y a pas de crise de l'euro, mais une crise des banques et des assurances, dont le sauvetage est financé par de nouvelles dettes publiques concrétisées en obligations d’État et en Bons du Trésor, chaque sous-SPV pourra créer la structure de financement ad hoc, ce qui promet encore de beaux sommets européens à répétition pour occuper le terrain des émotions publiques excitées par le chantage des banques. Aussitôt ce premier sommet des mises aux enchères terminé, les banques annoncent fièrement que tous comptes faits, elles n'auront pas besoin d'être recapitalisées par les gouvernements. En de hors de la crainte d'être nationalisées partiellement, alors que les derniers plans de sauvetage ne leur ont imposé aucune contrepartie, les banques craignent pour leur image face aux agences de notation et que cette opération ne jette un doute sur leur solvabilité. Si les banques qui ont geint depuis presque deux ans, pour ne pas assumer elles-mêmes une décote de leurs créances publiques grecques, sont subitement capables d'assumer seules leurs dettes, c'est qu'un compromis majeur est intervenu dans la nuit de mercredi à jeudi. Je pense qu'il leur a de nouveau été accordé une nouvelle possibilité d'assouplir les normes comptables, donc de maquiller leurs bilans, conformément aux recommandations officielles des autorités comptables internationales IAS et IFRS. Il n'y a pas que la Grèce qui a manipulé sa comptabilité nationale. Hier le ministre allemand des finances Wolfgang Schäuble, CDU, a cavé la truffe en annonçant qu'il s'est trompé il y a deux ans et que la faillite de la HRE a englouti 55,5 milliards de moins. Les auditeurs KPMG et PwC sont de mèche. Le 2 novembre 2011 l'Irlande annonce qu'elle aussi a comptabilisé en trop 3,6 milliards d'euros. Sa dette baisse d'autant et.. d'exactement du montant qui était exigé par l'EU, le FMI pour l'année 2012 pour verser une autre tranche de sauvetage.

parlamagrittarium-29.jpgL'Europe dite Unie, dont l'une des monnaies régionales l'euro n'est pas en crise, ne s'expose plus que comme un trou à la face du monde, en plus elle se réduit à des gesticulations de l'Euro-Zone. Aujourd'hui, jeudi 27 octobre 2011, le directeur du FESF Klaus Regling est allé à Pékin pour faire le 叩頭 Kowtow devant le Saint-Nicolas Hu Jintao qui se charge déjà régulièrement du bail-out de l'Euro. La Chine est priée de devenir sponsor-actionnaire du FESF et de ses sous-fonds SPV ad hoc. Ceci révèle toute l'estime que les gouvernements influents de l'Europe dite Unie ont pour l'Europe. En effet le Président du Conseil européen Herman van Rompuy et le Commissaire européen José Manuel Barroso ont été obligés à renoncer à leur visite qu'ils avait prévue de faire à Pékin. La Chine a dans ses réserves de devises 2300 milliards d'euros et 1/4 est déjà investi dans des Bons du Trésor de pays européens et des PIGS. La Chine pourra offrir des liquidités et demander après chantage d'être un partenaire à part entière de l'OMC et obtenir la reconnaissance de son économie comme une économie de marché sans barrières douanières. La Chine exigera le transfert des brevets d'invention de ce qu'elle produit déjà sur son sol pour le compte d'entreprises européennes, qui se croyaient modernes en ne gardant en Europe que leur centre de Recherche & Développement. Nous aurons alors un communisme florissant de marché en face d'un collectivisme des dettes d'une région sous-industrialisée, paupérisée avec un fort taux de chômage. Le gouvernement français toujours en avance se prépare déjà à sous-éduquer ses enfants en compressant son éducation nationale après avoir calculé qu'un bon prolétaire est meilleur et syndicalement transparent quand il n'a pas de bonne formation, et un bon citoyen est meilleur quand il est mal-soigné et acculturé. Il n'y a jamais eu une crise de l'euro, il y a la crise des banques qui se sert des États dits souverains pour jeter les peuples dans la crise.


repartition_richesses_Der_Spiegel_USA_BRD.gifmàj du 1er Novembre 2011: Le Premier-Ministre Giorgos Papandreou a décidé de laisser le peuple grec s'exprimer par référendum en janvier 2012 sur le nouveau "paquet grec" qui est accompagné comme depuis deux ans d'une obligation d'austérité budgétaire qui a accéléré la chute de la Grèce dans une très grave récession économique. Ce référendum est une chance d'interroger d'hommes à homme les arrogants du nord européen qui gèrent leur propre sottise en abusant du destin des petits. Les gouvernants français et allemands qui se sont célébrés eux-mêmes à l'issue du sommet chaotique de Bruxelles doivent réfléchir au sens de leur dévotion européenne soumise à cette société anonyme de droit privé qui a son siège à Luxembourg: le FESF. Justement l'Europe doit revenir à la δημοκρατία ...enfin tant que Bxl ne s'en mêle pas, car la Commission va acheter l'adhésion comme elle l'a fait en Irlande avec le YES. Comment acheter? C'est facile, le Plan-B est en action depuis longtemps et la BCE rachètera encore plus de Bons du Trésor grec comme elle fait justement massivement pour l'Italie en ce moment. La BCE sera encore plus une bad bank que les contribuables européens vont financer sans émotion. Le système financier international a créé une tunique d'infamie que les gouvernants se sont empressés de mettre sur le dos de la Grèce. A trop vouloir trouver le fautif là où il n'est pas, on finit par payer un multiple de ce que l'on doit. Cette première semaine de novembre les banques et assurances vont publier leurs mauvais résultats trimestriels, mais on parlera de crise de l'euro. Il n'y a pas de crise de l'euro. Cette Europe tombe avec plaisir dans le piège américain pour ne pas avouer que les banques et assurances européennes sont, comme les banques et assurances américaines, en faillite à cause de la bulle toxique des CDS / CDO et autres produits financiers dérivés pourris. Le FESF est à ce point un plan de mauvaise foi qu'il a décidé aujourd'hui le 2 Novembre 2011 de geler une émission d'emprunts de 3 milliards pour payer sa tranche irlandaise qu'il lui avait promise. Comme nous le savons depuis cet été 2011 le FESF n'aura pas une bonne note de solvabilité dès qu'il se mettra vraiment en action. Et toute cette faillite des banques et assurances est imposée aux pauvres pendant que la croissance était enrichissante pour le 1% de riches: voir ce tableau publié par le magazine allemand Der Spiegel.

29_banques_systemiques_G20.jpgmàj du 4 novembre 2010 après le G20 de Cannes: voilà comme je l'écris depuis 2008 - parce que je suis bien informé - la Deutsche Bank est la most leveraged bank of the world donc la banque la plus impactée par les positions toxiques. Sous la DB il y a la Dexia. Voici un instantané du graphique interactif publié par le Financial Times Deutschland et Bloomberg. Eigenkapital = Fonds Propre. Ceci est la liste des 29 banques systémiques too-big-to-fail qui doivent agrandir leur fonds propres réglementaire et qui a été publiée par le G20 de Cannes. Depuis 2008 on dit que la Deutsche Bank est une bombe. Son bilan de 2283 milliards d'euros dépasse le PIB de la Grèce qui est de 343 milliards d'euros. En réalité le pays le plus en danger de la Zone-Euro est UNIQUEMENT l'Allemagne. Depuis 2008 la DB se maintient car c'est principalement à travers elle que sont négociés tous les Bons du Trésor de tous les pays de la planète. Mais depuis 2008 la Deutsche Bank n'a pas profité, pour consolider son bilan, du carry trade international et européen et des trillions qui lui sont prêtés par les banques centrales à un taux voisin de zéro et qu'elle reprête à un taux énormément plus élevé. A elle seule, la Deutsche Bank détient au moins la moitié des dettes des PIIGS détenues par les banques allemandes, ce qui veut dire que sa value to market est négative et qu'elle est déjà rien que pour ceci en faillite technique. Avec la bulle des CDS / CDO et autres actifs pourris et en pourrissement, elle est de toute façon en faillite. Il n'y a pas de crise de l'euro.

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Communiqué >>>

Alter-Forum face au G20 en novembre

La Coalition française G8G20 2011 prépare l’Alter-Forum « Les peuples d’abord, pas la finance », du 1er au 4 novembre, en parallèle avec la Réunion du G20, qui est prévu les 3 et 4 novembre à Cannes, en France. Plusieurs activités sont prévues : le 1er novembre, manifestation internationale, suivi par une réunion publique, un concert (si la collecte de financements le permet !) une conférence de presse le 4 novembre à la fin de l’Alter-Forum et du Sommet du G20 et une manifestation symbolique, qui reste à définir, au cours de la protestation ou de la réunion publique. >>> Plus d'information << Fin du communiqué
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Commentaires

1. Le 27. octobre 2011, par redrock

Indépendamment d'un débat et d'un contrôle citoyen sur les budgets des états et des institutions ne serait-il pas nécessaire de (re)donner aux états et donc à l'eurozone la souveraineté monétaire. Le rôle de la BCE et son interdiction de financer les déficits d'états membres a été l'une des causes du rejet du TCE. Il est totalement absurde que la BCE prête à des banques à 1,5% pour qu'elles prêtent ensuite à 10% à la Grèce ou à 5% à l'Espagne.
En ce sens, à défaut de redéfinir formellement le rôle de la BCE,et donc de retoquer le traité de Lisbone, l'idée de faire du FESF une banque me parait être une solution possible sous réserve qu'il ne serve qu'à acheter des bons du trésor d'états membres et non des créances pourries des bilans des banques. Car tant que ce financement restera entre les mains des banques l'Europe n'aura de solutions que dans la rigueur et la régression souhaitées par la Finance, seul auteur de ce coup d'état financier en cours, amorcé déjà par le traité furtif MES adopté discrètement en juillet par le conseil européen et qui se complètera par les normes de convergence budgétaires appelées par les ultralibéraux orthodoxes de tout bord.

2. Le 27. octobre 2011, par Thomas, le Cimbre,

Pour sauver ses banques en faillite technique depuis 2007, l'Europe organise le plus grand transfert de la dette privée vers la dette publique.

Toutes les méthodes employées par la BCE, par ECOFIN avec son invention le FESF qui s’appellera ESMA / MES à partir de 2013, par les nouvelles Directives européennes ESMA / AIFM sur les hedge fonds et Solvency II pour les fonds propres réglementaires des assurances, etc... ont toutes le même objectif: aider financièrement les grands spéculateurs à se refaire une trésorerie pour faire oublier qu'ils sont en faillite technique. ESMA / FESF est une invention d'ECOFIN mais est imposé par Londres.

La BCE prête à un taux d'intérêt voisin de zéro aux banques pour officiellement stimuler la relance et faire revenir la croissance. Les banques font de la trésorerie avec ces fonds publics européens et prêtent à un taux d'intérêt plus élevé aux gouvernements européens en crise de liquidités qui émettent des Bons du Trésor pour sauver leurs banques. La BCE emprunte elle-même sur les marchés financiers internationaux ces fonds à un taux plus élevé. La BCE se saigne pour perdre de l'argent en prêtant aux banques à un taux inférieur qu'elle n'a elle-même obtenu. Les banques prêtent à un taux supérieur qu'elles n'obtiennent de la BCE. C'est ce que j'ai appelé le carry-trade intracommunautaire que j'avais remarqué fin 2009 en observant le Worst-Case-Scenario de la Société Générale et début 2010. La BCE jette de l'argent à la tête des banques qui elles-mêmes sont en faillite technique à cause de leur bulles de CDS pourris qu'elles cachent dans leurs coffres. Normalement le carry-trade est la spéculation sur le différentiel entre deux devises. La BCE et Ecofin ont créé deux euros. L'euro-BCE et l'euro-banque entre lesquels existe politiquement un différentiel. Ce différentiel ne relève pas du loyer normal de l'argent ou de la libre circulation des capitaux.

Ladite crise de l'euro est une mise en scène montée par les marchés financiers, les agences de notation pour dévaluer la note de solvabilité de certains pays européens en crise de liquidités depuis 2008 où ils ont commencé à sauver leurs banques par centaines de milliards d'euros. Ce sauvetage européen se révèle être régulièrement insuffisant alors que la Fed' elle-même, la banque centrale américaine, avait mis en œuvre un plan avec plus d'un millier de milliards de $ pour sauver les banques européennes de leur faillite technique.

Le "Chaos-Gipfel" (sommet du chaos en allemand), le sommet européen a "exigé" des banques qu'elles abandonnent 50% de leurs créances publiques grecques en leur offrant auparavant 108 milliards d'euros pour les recapitaliser pour qu'elles puissent faire front. Nous sommes toujours en face du transfert de la dette privée vers la dette publique. Au début de l'été 2011 l'Europe se croyait forte en ayant accepté que les banques renoncent à 21% de leurs créances grecques. Depuis cette nuit les banques acceptent de renoncer à 50% et Merkel et Sarkozy se pavanent en racontant que c'était un ultimatum qu'ils sont su imposer aux banques. Avec le cadeau de 108 milliards de "pré"-capitalisation des banques pour faire front, c'est une opération blanche pour les banques.

Les dettes irrécouvrables et autres positions toxiques des banques allemandes sont connues, et le gouvernement allemand a déjà recapitalisé sur ses propres moyens les banques allemandes avec la SoFFin à hauteur de plusieurs centaines de milliards d'euros. A cause des trillions qui sont mis sur les marchés européens, 4600 milliards d'euros depuis 2008 pour sauver les banques, les allemands craignent comme sous la République de Weimar l'arrivée de l'hyperinflation. Un autre débat franco-français existe en ce moment pour libérer dans le cerveau des français les opiacés naturels: "L'Allemagne a une peur historique face à l'hyperinflation, mais rassurez-vous, nous les français, nous ne sommes pas si coincés". En passant nous voyons que les haines nationalistes françaises ne sont pas mortes. Et si l'on se sent trop con à tenir ces discours, on parle des sous-salaires allemands. Nous les frontaliers nous savons que l'ouvrier allemand gagne le double de l'ouvrier français et que l'égalité des salaires des Travailleurs intérimaires est actuellement le plan d'action de tous les syndicats allemands. Avec le foutoire français on se croit drôle.

Le vote du Bundestag de Berlin est régulièrement sollicité pour ces questions du sauvetage des banques comme ce mercredi 26 octobre 2011 sur le rallongement du FESF. Le Parlement allemand est le seul parlement en Europe qui est consulté. Récemment la Cour Constitutionnelle allemande n'a pas autorisé le gouvernement allemand d'engager l'Allemagne sans obtenir l'aval du Bundestag. Les dernières élections des euro-députés ont eu lieu le 7 juin 2009 alors que la première vague de ladite Crise faisait rage. Les européens et surtout les français ne sont pas allés voter. Il y avait pourtant des alternatives politiques crédibles. Nous aurions eu aujourd'hui un autre Parlement Européen pour gérer la crise, et surtout pour dire de quelle crise il s'agit.

3. Le 27. octobre 2011, par redrock

Le modèle allemand en a pris aussi un sérieux coup dans l'aile depuis la coalition libérale, et s'il est vrai que les accords de branche dans les gros secteurs industriels préservent des temps de travail et des salaires plus avantageux qu'en France, il est non moins vrai que le salaire minimum n'existe pas de façon universelle et que les salaires dans des secteurs comme le batiment, l'agriculture, la restauration ... connaissent des montants à 800 € voire moins et sont occupés par des étrangers ou des chômeurs en fin de droit astreints à les prendre.
Que Sarkozy nous propose maintenant de suivre le modèle allemand, aprés ceux des USA, de l'Angleterre et de l'Espagne, tous pays au bord de la faillite, nous permet d'ailleurs de mesurer la dégradation sociale en cours en Allemagne.Les réformes sociales Hartz IV ont d'ailleurs été recalées par les juges de la Cour de Karlsruhe comme étant non compatibles avec une existence digne.
L’équivalent de l’Insee en France, le bureau Destatis, rend compte de l’augmentation de la précarité et des formes qu’elle recouvre: entre 1999 et 2009, toutes les formes de travail atypiques se sont accrues d’au moins 20%.

""Les mini-jobs tiennent le haut du pavé, avec une augmentation de 47,7%, simplement devancés par le boom de l’intérim (+134%). Ces formes de contrats sont également très répandus chez les retraités: 660 000 d’entre eux combinent leurs pensions à un Minijobs" D'aprés l'étude de http://fr.myeurop.info/2011/10/05/l...
On nous annonce aujourd'hui la rédaction de traités de bonne gouvernance. Le hold up financier que j'annonçais hier soir est sur le point d'être bouclé sous les applaudissements de la foule soulagée car- n'est-il point vrai-l'euro est sauvé, et l'Europe s'en est remis encore plus à la Finance internationale.

4. Le 27. octobre 2011, par Thomas, le Cimbre

Il n'y a pas de hold-up. Depuis le début de ladite Crise j'entretiens au sujet du plus grand transfert de l'humanité de la dette privée vers la dette publique qui sera encore à payer par les deux générations futures.

Oui, après avoir payé pour la Réunification, les syndicats allemands se sont lancés depuis 2006 dans la Historische Korrektur aussi dans le bâtiment >> http://www.renovezmaintenant67.eu/i...
ou dans IG Metall où les intérimaires gagnent la même somme que les CDI >>> ici

En Allemagne ce qui est le minimum vital est le Smic en France.

Pour comparer les réussites du syndicalisme allemand au syndicalisme français vous avez tout ce fil à lire >>> http://www.renovezmaintenant67.eu/i...

salaires_minimums_europe_et_allemagne.jpgEt voici un tableau qui montre les pays qui ont un salaire minimum légal et ceux qui n'en ont pas en bleu.

Le tableau publié par le FAZ le 31 octobre 2011 montre à droite le salaire minimum constaté par branche à l'Ouest de l'Allemagne et à l'Est de l'Allemagne. Le salaire minimum constaté est inférieur au salaire négocié par branche (Flächentarif).

Dès que le Travailleur a un CDI ou se trouve dans la zone d'influence de syndicats il touche le salaire obtenu pour la branche par les syndicats dans la Tarifautonomie. Le salaire le plus inférieur payé en Allemagne à l'Est n'a rien à voir à celui payé en Belgique et en Hollande, dans les Républiques baltes, la Pologne, les Républiques tchèque et slovaque, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie. La chancelière allemande à repris hier le 30 octobre 2011 à son compte la demande des syndicats allemands, du SPD, de Die Linke et des Verts d'imposer un Smic.

En moyenne le salaire minimum constaté est de 9,8 euros à l'Ouest de l'Allemagne et de 8,9 euros à l'est. Pour toute l'Allemagne il est de 9,35. Je ne peux avec ces données calculer un salaire médian en fonction du nombres de Travailleurs dans chaque branche, et dans les branches industrielles.

Mais attention le tableau de droite ne montre que les branches non-industrielles où les syndicats ont moins, peu ou pas d'influence. Dans tous les secteurs de l'industrie allemande les salaires sont nettement supérieurs à ce salaire minimum constaté grâce aux luttes syndicales organisées dans la Tarifautonomie.

Quand les économistes et politiciens français parlent des salaires inférieurs pratiqués en Allemagne, ils parlent de ce qu'ils ne connaissent pas. Ils font à tort allusion aux secteurs industriels dont l'exportation concurrence les produits français des mêmes branches. Ils se plaignent des "salaires allemands qui sont inférieurs", ce qui est faux pour tout les produits d'exportation. Il font donc une très imbécile propagande contre l'Allemagne pour cacher la misère française. Cette propagande dure depuis des années. Le salaire réel en Allemagne est bien plus élevé qu'en France. Avec l'euro, les coûts de la vie sont les mêmes. 20 ans après la Réunification, les allemands payent encore le Soli, le Solidarpakt qui est l'impôt sur la solidarité pour harmoniser économiquement l'est de l'Allemagne avec l'ouest.

Mais, sur ce billet, restons-en au FESF.

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