G20 de Londres - Pays d'Afrique, des Caraïbes, du Pacifique - Mesures pour une Politique du Développement.
Par Thomas, le Cimbre le 26. mars 2009, - Catégorie : Economie de bulles, crises systémiques, subprime - Lien permanent
Le 25 septembre 2008, le Secrétaire général des Nations Unies et le Président de l'Assemblée générale ont convoqué une réunion de haut niveau sur la réalisation des 8 Objectifs du Millénium pour le Développement au Siège des Nations Unies, afin de renouveler leurs engagements pour atteindre les OMD d’ici 2015, mettre en oeuvre des plans d’action concrets et prendre des mesures pratiques. Les Pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique n'ont pas le temps de s'offrir le luxe de lancer une Commission d'enquête pour savoir si l'Organisation patronale saura régler avant l'automne 2009 la question des boni, des golden hello, des golden handshake, des golden parachute, des stock option, des "salaires complémentaires" que les entreprises aient provoquée ou non leur insolvabilité et leur faillite par des comportements nécro-économiques dans leur Système des Risques et des Profits.
Les Chefs d'État africains demandent à Gordon Brown
de s'engager au G20 pour les peuples.
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Oxfam - London Summit: Put People First
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Communiqué du site
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La Communauté internationale doit s'unir au G20 de Londres pour aider massivement les Pays en Développement et les Pays ACP afin qu'ils cessent de vendre aux groupes spéculatifs des millions d'hectares de leurs meilleures terres arables pour réduire leurs déficits budgétaires qui se creusent de manière catastrophique depuis la cessation du commerce international qui remonte à juin 2008.
Le 10 octobre 2008, les Ministres du Groupe intergouvernemental des 24 pour les questions monétaires internationales et le développement avaient tenu leur 80ème réunion à Washington. Cette réunion du G24, le Groupe des pauvres, était passée inaperçue. Les Plans Paulson-Bernanke-Bush de soutiens (TARP) suite aux écroulements de Lehman Brothers, Fannie Mae, Fredie Mac... étaient plus pittoresques pour les médias. Je vous invite à reprendre connaissance des demandes du G24 adressées sous forme de Lettre ouverte aux Membres Invités de la Réunion préparatoire du G20 pour un "Bretton Woods II". Le communiqué est rédigé en 29 points et en 5 chapitre: I. Situation économique et financière mondiale, II. Réforme des institutions de Bretton Woods, III. Développement et changement climatique, IV. Le financement du développement, V. Autres questions. Je restitue certains des points de ce communiqué en gardant leurs chiffres d'ordre et leur chronologie. Je n'avait découvert ce Communiqué du G24 qu'à un stade très avancé de la rédaction de cet article en question et j'avais constaté que je suis totalement en phase avec le G24, ce qui est conforme au programme de la bannière de mon site: "Pour les solidarités locales, régionales et globales".
Le 21 mars 2009, le Comité des Ministres des Finances Africains et des Gouverneurs des
Banques Centrales a présenté au 1er Ministre
britannique, Gordon Brown le "Rapport établi pour le suivi de la crise: PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS DE L'AFRIQUE AU G20
- Impact de la Crise sur les Économies Africaines - Maintenir la Croissance et Poursuivre la Réduction de la Pauvreté".
Résumé du Rapport du Comité des Ministres africains pour le G20 de Londres >>>
"L'explosion de la crise est totale en Afrique. Elle emporte avec elle les entreprises, mines, emplois, revenus et moyens d’existence. Pour la première fois depuis une décennie, la croissance par tête sera nulle en Afrique, alors qu'elle a été en moyenne de 6%. Ce rapport établi par le Comité des Ministres africains démontre les effets de la crise, et suggère les actions qui doivent être entreprises. Le commerce, qui était le principal facteur des fortes performances de croissance enregistrées récemment en Afrique a enregistré un déficit des recettes d’exportations de l’ordre de 251 milliards de dollars EU ($) en 2009 et atteindra 277 milliards de dollars EU en 2010 pour l’ensemble du continent, les pays exportateurs de pétrole enregistrant les plus grandes pertes. Le continent africain devrait afficher un déficit global de 4,3 pourcent du PIB en 2009. (ndr: récession)
Les flux de capitaux sont également en train de baisser, tout comme les transferts de fonds des travailleurs immigrés et les recettes tirées du tourisme. Le stock des réserves en devises diminue dangereusement, et certains pays (par exemple, la République démocratique du Congo) disposent de réserves correspondant à quelques semaines d’importations seulement, ce qui remet sérieusement en cause leur capacité à importer même des marchandises de première nécessité telles que les denrées alimentaires, les fournitures médicales et les intrants agricoles. Les pauvres sont les plus durement touchés. Le secteur privé a été affecté par la pénurie de liquidités sur les marchés internationaux, avec un impact négatif sur le commerce et l’investissement. Les banques internationales ne sont pas souvent en mesure d’octroyer des lignes de crédit ni même de confirmer celles qui avaient déjà été promises. Des projets ont d’ores et déjà été différés, et certains ont même été annulés.
La préoccupation majeure est la décélération de la croissance, qui affectera de manière disproportionnée les pauvres. Il est crucial de préserver les fondements de la croissance en approfondissant les réformes et en améliorant le climat d’investissement, afin de permettre au continent de reprendre la croissance après la crise. Pour ce faire, il importe de maintenir des niveaux d’investissement suffisants, en particulier dans le secteur de l’infrastructure. Selon nos estimations, pour atteindre les taux d’investissement requis pour juste maintenir la croissance d’avant-crise en Afrique, il faudrait mobiliser des ressources additionnelles de l’ordre de 50 milliards de dollars EU en 2009 et de 56 milliards de dollars EU en 2010.
Pour accroître l’investissement de façon à le porter au niveau requis pour accélérer la croissance et garantir la réalisation des OMD, il faudrait des ressources additionnelles de l’ordre de 117 milliards de dollars EU en 2009 et de 130 milliards de dollars EU en 2010. Les engagements précédents et répétés d’accroître l’aide apportée à l’Afrique doivent être réalisées rapidement : la rapidité de l'accès à cette aide est vitale. Cependant, seule, elle ne suffira pas à permettre à l’Afrique de restaurer un niveau de croissance suffisant pour réduire les niveaux de pauvreté. De nouvelles ressources additionnelles doivent être débloquées. L’Afrique doit être une partie intégrante de la réponse mondiale à la crise.
La gravité de la crise requiert des réponses rapides, dans un contexte d’urgence, du même type que les plans de renflouement de banques et d’entreprises qui ont été élaborés et mis en œuvre rapidement dans les pays développés.
Faire preuve de volonté politique et prendre des mesures dès à présent
- La gravité de la crise requiert le même type de réponses d’urgence que celles mises en oeuvre par les pays développés comme en témoignent les plans de sauvetage des banques et d’entreprises.
- La réalisation rapide des promesses existantes est indispensable pour maintenir la crédibilité des bailleurs de fonds en tant que partenaires au développement engagés en faveur du continent.
- Protéger les pauvres et les groupes vulnérables, notamment en assurant que les programmes d’investissement publics clefs consacrés à la santé, à l’éducation, à la nutrition et à l’assainissement puissent être maintenus. Il est crucial de préserver les modestes acquis en matière de réduction de la pauvreté et d’accès aux services sociaux de base, obtenus avant la crise. À cet égard, les bailleurs de fonds et les gouvernements sont invités à:
- Maintenir à des niveaux suffisants les dépenses publiques consacrées à la santé, à l’éducation (y compris les programmes spéciaux tels que les programmes de cantines scolaires) ainsi qu’à la nutrition et à l’assainissement.
- Veiller à la mobilisation de financements suffisants et stables auprès d’initiatives mondiales telles que le Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose, évitant ainsi un grand nombre de décès évitables.
- Fournir un appui financier aux filets de sécurité sociale pour protéger les pauvres, les chômeurs et les personnes socialement marginalisées. De tels filets de sécurité sociale doivent être conçus de manière à faciliter des ajustements contracycliques pour protéger les pauvres contre l’impact des chocs.
- Appuyer les programmes de sécurité sociale pour protéger les pauvres, les chômeurs et les personnes socialement marginalisées.
Fournir des ressources additionnelles
- Engager 0.7 pourcent des paquets de mesures incitatives mis en œuvre par les pays développés pour aider les pays les pauvres, en assurant que les nouvelles initiatives sont véritablement additionnelles aux programmes d’aide existants.
- Augmenter les ressources concessionnelles dont dispose le FMI et faciliter leur accès. Les premières initiatives visant à faire face à l’impact de la crise consistaient habituellement à réaffecter les ressources existantes. Cette approche est dans une large mesure inadéquate pour faire face à l’impact de la crise. En conséquence, les mesures suivantes sont recommandées:
- Les nouvelles initiatives doivent garantir l’additionnalité de l’aide et porter celle-ci à des niveaux supérieurs aux niveaux promis avant la crise. Les bailleurs de fonds devraient s’engager à allouer 0,7 pourcent de leurs paquets nationaux de mesures incitatives pour venir en aide aux pays les plus pauvres, en utilisant les canaux multilatéraux existants.
- Les bailleurs de fonds doivent convenir d’augmenter les enveloppes des ressources des institutions de Bretton Woods et des principales banques régionales de développement, afin d’intensifier l’appui aux pays. Les ressources dont le FMI dispose, en particulier via la facilité de protection contre les chocs exogènes (PCE) et la facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance (FRPC), devraient être accrues.
- Les IFI ont accepté le fait qu’elles doivent jouer un rôle contracyclique. Elles auront néanmoins besoin de disposer des ressources nécessaires pour le faire. Les actionnaires doivent agir rapidement pour augmenter le capital des principales banques régionales, afin de leur permettre d’aider à combler les déficits de financement croissants auxquels sont confrontés les États Membres. En particulier, nous souhaiterions voir une revue anticipée de l’adéquation du capital de la Banque Africaine de Développement.
- Les actionnaires et les bailleurs de fonds doivent convenir rapidement de la rationalisation des processus d’acheminement de l’aide, au sein des institutions de Bretton Woods et des principales banques régionales, afin d’accroître la cadence et l’efficacité des initiatives de réponse à la crise.
- Le cadre d’analyse de soutenabilité de la dette devrait être revu à la lumière de la crise et du rétrécissement de l’accès au crédit. Les pays en mesure d’honorer leur remboursements devraient se voir autoriser l’accès à des ressources moins ou nonconcessionnelles.
- Accroître et maintenir l’investissement dans l’infrastructure au niveau national et régional ; des mesures incitatives doivent cibler en premier lieu les projets dans l’infrastructure.
- Accroître l’enveloppe des ressources allouées aux banques régionales de développement ; en particulier s’accorder sur une revue anticipée de l’adéquation du capital de la Banque Africaine de Développement.
- Augmenter le financement du commerce en injectant de nouvelles ressources pour les facilités spécialisées, y compris par le biais des banques régionales de développement.
Accroître la marge de manœuvre et la flexibilité sur le plan des politiques économiques, et réduire la conditionnalité
- Se concentrer sur les résultats au lieu de prescrire des politiques et des actions strictes, en accordant aux pays une plus grande marge de manœuvre pour répondre en fonction de leurs conditions propres et de leurs besoins.
- Apporter des flux d’aide plus prévisibles, ainsi qu’une aide qui soit débloquée plus rapidement et qu’une grande partie de l’aide soit versée en début de période, en cohérence avec les priorités des pays africains.
- Introduire une plus grande flexibilité dans les cadres macroéconomiques pour accroître les chances de stabilité macroéconomique et stimuler la demande intérieure.
- Revoir les critères de soutenabilité de la dette pour permettre l’accès au crédit pour les pays dont le potentiel d’emprunt est adéquat.
- Réformer les procédures pour promouvoir une fourniture de l’aide qui soit plus rapide et moins conditionnelle.
Promouvoir le commerce
- Conclure un cycle de Doha ambitieux et centré sur le développement, fournir de l’aide au commerce et de l’assistance technique.
- Le financement du commerce et la facilitation du commerce doivent être au centre du plan d’action à court et à long termes. En particulier, les mesures suivantes sont nécessaires:
- Le G20 devrait s’efforcer de ne pas adopter de mesures protectionnistes en réponse à la crise, et celles qui sont mises en mesures doivent être strictement limitées dans le temps.
- Les membres du G20 devraient s’engager à conclure rapidement un cycle de Doha ambitieux et centré sur le développement.
- Les actionnaires doivent convenir du renforcement des capacités de financement des institutions de Bretton Woods et des banques régionales de développement, afin d’offrir des facilités de crédit commercial.
- Le G20 doit fournir un appui technique, financier et politique à l’Initiative pour l’aide au commerce.
- La communauté des bailleurs de fonds doit créer un fonds spécial pour la formation à la facilitation du commerce (TFTF) pour fournir une assistance technique aux pays africains, afin de leur permettre d’améliorer leur préparation aux négociations commerciales.
- Faire entendre suffisamment la voix des pays africains et assurer qu’ils disposent de droits de vote adéquats au sein des institutions financières internationales (IFI) et des principaux organes directeurs mondiaux. La crise offre la possibilité d’améliorer la gouvernance mondiale pour accroître la transparence et la responsabilité et pour garantir une représentation équitable. En
particulier: - L’Afrique et les autres régions en développement doivent faire entendre suffisamment leur voix et être adéquatement représentées pour défendre leurs intérêts en matière de développement.
- Le part des droits de vote au sein des IFI, qui dépendent actuellement de la détention d’actions, doivent être réexaminés pour éliminer le parti pris en faveur des pays nantis et pour reconnaître l’importance des IFI dans la réalisation des plans de développements de leurs membres.
- Reconnaître le rôle des institutions régionales comme représentants de leurs pays membres.
- Lutter contre les paradis fiscaux et aider à la récupération des richesses volées à l’Afrique ; faire preuve de transparence dans les transactions financières des systèmes bancaires des pays développés pour décourager les transferts illicites de fonds à partir des pays africains. Les milliards de dollars EU représentant la valeur des richesses volées au continent, y compris les fonds des emprunts
détournés et sortis frauduleusement, sont placés en banque dans des institutions financières occidentales et dans les paradis fiscaux. La capacité des pays pauvres à développer une base de revenus solide et à fournir des services élémentaires est par conséquent compromise. En complément d’une action approfondie pour lutter contre la corruption en Afrique, nous recommandons: - Les gouvernements des pays développés doivent veiller à la transparence dans les transactions financières de leurs systèmes bancaires, afin d’éliminer les transferts illicites de fonds à partir du continent.
- La communauté internationale investit dans le renseignement financier coordonné et à faire preuve d’une ferme volonté politique, comme elle l’a fait dans le cas de la lutte contre le terrorisme, dans les efforts visant à prévenir la sortie frauduleuse des actifs africains hors du continent, aider à repérer et à récupérer les richesses volées.
- À cet égard, le G20 est instamment invité à appuyer l’initiative des Nations Unies pour le recouvrement des avoirs volés et les autres initiatives similaires visant à prévenir le blanchiment d’argent, la fraude fiscale et la fuite des capitaux.
- La crise financière actuelle s’ajoute à la charge croissante qui pèse sur l’Afrique pour faire face aux changements générés par le
réchauffement climatique ; un autre choc externe qui n’est pas une création de l’Afrique. Elle diminue les ressources destinées aux programmes d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets dans les pays africains. Il est nécessaire de mettre
à disposition de nouvelles ressources pour soutenir l’adaptation, et que ces ressources soient additionnelles à celles allouées aux programmes de développement existants.
- La volonté politique des partenaires au développement de l’Afriquesera mise à rude épreuve en ces moments de crise économique. Les économies des pays développés ont pu mobiliser des fonds substantiels au titre d’incitations fiscales et d’opérations de renflouement pour le sauvetage de banques et sociétés dans le sillage de la crise. Avec des ressources bien moindres que celles qui sont mobilisées pour ces opérations de sauvetage, la communauté des bailleurs de fonds peut préserver sa crédibilité en tant que partenaire engagé au développement de l’Afrique.
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[...] La crise financière a amplifié les effets de la crise alimentaire. La dépréciation des monnaies nationales, par rapport aux grandes monnaies des réserves, a entraîné une augmentation du coût des importations alimentaires. L’impact sera particulièrement plus marqué sur les économies affichant d’importants déficits dans le commerce des produits alimentaires. Les populations urbaines sont particulièrement touchées, à mesure que s’effritent les possibilités d’emploi. Les tentatives visant à subventionner les prix des produits alimentaires et pétroliers ne sont guère durables, compte tenu du faible niveau des recettes publiques et de la diminution des réserves en devises. L’Éthiopie, par exemple, enregistre une diminution progressive de ses réserves ces derniers mois. À son tour, le crédit au secteur privé baisse considérablement depuis le troisième trimestre de 2008, à mesure que le gouvernement augmente ses emprunts intérieurs pour financer la facture des produits pétroliers subventionnés. En six mois seulement (d’août 2008 à février 2009), les réserves disponibles totales du Kenya (avoirs officiels et avoirs des banques commerciales) sont tombées de 5 287 millions de dollars EU à 4 726 millions de dollars EU. Au cours de la même période, les réserves de la Banque centrale du Kenya ont été ramenées d’un niveau de 4,1 mois d’importations à 3,1 mois (en deçà du seuil requis de quatre mois). À la fin de février 2009, le shilling kenyan (KES) s’était déprécié de 15,7 pourcent par rapport à la valeur du dollar EU en septembre 2008.
[...] Les gouvernements des pays africains ont mis en œuvre diverses mesures visant à atténuer l’impact des chocs financiers et commerciaux. Toutefois, leurs ressources limitées sont inadéquates face à l’ampleur de cet impact. Bon nombre de gouvernements ont créé des unités spéciales de surveillance, chargées d’identifier les tendances de la crise et d’élaborer des réponses ciblées. En outre, les gouvernements ont mis en place tout un éventail de mesures politiques, incluant des mesures fiscales d’incitation, une aide ciblée aux secteurs, le contrôle de capitaux et de change, une nouvelle réglementation du secteur bancaire, et des politiques monétaires expansionnistes.
[...] En dépit de toutes ces initiatives louables, il est clair que les gouvernements africains n’ont pas de capacités de financement suffisantes pour protéger les populations de l’impact de la crise et préserver les acquis de ces dernières années en termes de croissance et de réduction de la pauvreté. Les ressources nécessaires sont immenses, mais l’épargne est limitée. Les estimations prudentes montrent que même la fourniture intégrale de l’aide extérieure promise ne suffira pas pour combler le déficit de financement croissant en Afrique. Le risque le plus important est que la pénurie de financement entraîne une réduction de l’investissement, avec des effets négatifs sur la croissance, entamant ainsi sérieusement la capacité du continent à atteindre les OMD. Les pays africains enregistraient certes une croissance plus rapide avant la crise, mais les taux de croissance n’étaient pas encore d’un niveau garantissant la réalisation des OMD. Toutefois, à l’heure actuelle, même le maintien des taux de croissance d’avant la crise semble être hypothéqué dans bon nombre de pays, en raison de la pénurie de financement.
[...] Nos estimations du déficit de financement se situent dans la même fourchette que celles des institutions sœurs, mais elles sont bien supérieures aux montants promis par la communauté de l’aide au développement avant la crise (graphique cliquable). Le Sommet G8 de Gleneagles, tenu en 2005, s’est engagé à augmenter l’aide à l’Afrique de 25 milliards de dollars EU par an jusqu’en 2010. Cet engagement représente pratiquement la moitié de l’enveloppe nécessaire rien que pour permettre aux pays africains de maintenir leurs taux de croissance d’avant la crise, ce qui est assurément insuffisant pour que le continent atteigne les OMD. En conséquence, de nouvelles initiatives d’aide sont nécessaires pour mobiliser des ressources additionnelles. La fourniture de l’aide promise avant la crise ne permettra guère de faire face aux problèmes auxquels est confronté le continent, du fait de la crise. Un montant d’au moins 117 milliards de dollars EU est nécessaire pour propulser le continent sur la voie de l’accélération de la croissance et lui donner ainsi une chance d’atteindre les OMD.
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<<< Fin du Résumé du Rapport du Comité des Ministres africains pour le G20 de Londres
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Voir aussi en ligne ma série d'articles: Bretton Woods 2, Green New Deal