Du moment Minsky 2008 au moment Minsky 2023 - 15 ans de Sponsoring d'Etat de la criminalité spéculative financière
Par Thomas, le Cimbre le 9. mai 2023, - Catégorie : Economie de bulles, crises systémiques, subprime - Lien permanent
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Dans mon mémoire précédent de 87 pages >>> Il faut rendre au langage ce qui est à l'humain >>> 2008-2023 crise financière permanente - CDS-CDO, CoCos-AT1, CumEx-CumCum, marchés de dérivés de crédits - Criminalité financière, shadow banking, je vous ai proposé une analyse herméneutique pour vous démontrer que depuis le krach de l'année Lehman 2008, appelé au début Crise des Subprimes, et même par la suite Crise financière puis Crise des liquidités et encore Crise de l'Euro, ou même Crise de la dette souveraine ou Crise de la Grèce... que personne sur la planète n'a voulu en tirer enseignements et conséquences. La psalmodie est l’État Providence Bancaire et l'Europe Providence Bancaire.
J'ai souligné avec des faits dans mon mémoire précédent que tous les gouvernements de la planète n'imposent toujours pas aux banques systémiques, ni aux autres, au moins le cadre prudentiel comptable des 9% de Fonds propres réglementaires Bâle III. Ce n'est pas du snacking linguistique si je vous expose depuis 2008 que tous les gouvernements de la planète sponsorisent les marchés financiers spéculatifs des banques, du shadow banking et du dark pool avec le mirage du "ruissellement vers le bas", le trickle down effect, l'effet de percolation. En plus de 1) ce laxisme institutionnel, 2) tous les gouvernements avec leur fiscalité arrangeante et aides directes aux "zinzins" sans contrepartie ni conditionnalité et 3) toutes les banques centrales ont depuis l'année Lehman 2008 sponsorisé ce spéculatisme criminel en ayant racheté en continu de 2008 à 2022 aux entités bancaires, financières et du shadow banking à hauteur de plusieurs dizaines de milliers de Milliards les dettes toxiques pourries irrécouvrables ( + de 17.000 Milliards par la BCE avec plus d'une 20aine d'opérations QE - Quantitative Easing nommées Boîte à outils, Bazooka, Grosse Bertha, LTRO, OMT, Emergency Liquidity Assistance, etc), et 4) en ayant massivement laissé se délocaliser ce spéculatisme depuis les systèmes bancaires à ciel ouvert vers le shadow banking en ne voulant sciemment surtout imposer à ce dernier strictement aucun Fonds propre réglementaire. Dès 2009 je rendais furieux mes étudiants en Master Grande École de l'EM-Strasbourg en les prévenant de l'arrivée imminente de la bulle échoïque qui suivra la récession imposée par le krach mondial de 2008. Mes étudiants, qui militaient avec leur "be distinctive" pour leur business, avaient raison d'être furieux envers moi, je ne pouvais même pas m'imaginer, en tant que germaniste et linguiste atterré, l'ampleur du sponsoring d’État en faveur de la criminalité financière et encore moins de sa longévité de plus de 15 ans et qui perdure. Ce sponsoring économicide, qui dispose des fonds publics et privés à allouer à la Construction, avait encore été prolongé par les milliers de milliards d'aides anti-Covid 19 du "what-ever-it-takes / quoi-qu'il-en-coûte", toujours sans contrepartie ni conditionnalité, qui ont principalement été redirigés eux aussi vers la captation des biens et d'héritage par les marchés spéculatifs. Ceci s'appelle détournement et abus de biens sociaux. Du bien social, de son acception, et du discours autour du PIB furtif, fictif et d'initiés. Dans ce dark pool tout officiel et institutionnel, du côté des investisseurs institutionnalisés, les zinzins, comme du côté du sponsoring institutionnel d’État, on peut aussi parler de blanchiment de fraude. La spéculation financière hors sol qui n'a aucune connexion avec l'économie réelle n'est qu'une fraude. Le FMI ne cesse de répéter que 90% des flux financiers de la planète ne sont que dus à la spéculation financière (dans mon mémoire précédent cherchez square). Il m'étonne que cette partie en essence qui prime sur toute autre porte ouvertement sans complexe le nom de shadow banking, c'est à peu près comme si je récitais le Pater Noster en prononçant le nom du diable comme artiste en résidence.
Oui, il n'est pas besoin d'être un Gilet Jaune pour savoir que par exemple depuis 2019 les "métiers de la Première Ligne", honnis par Macron qui mal y pense, n'ont toujours pas connu d'augmentation de salaire, que le marché de l'emploi avait encore été plus violemment précarisé, que la microworkerisation du travail et l'uberisation ont cassé les dernières velléités de remise en Dignité des Travailleurs détachés en entier ou par morceau pour cacher les chiffres du chômage, qu'en France nous sommes passés de 8 à 9 millions de personnes vivant sous le seuil de la très grande pauvreté. La bulle échoïque spéculative est soutenue par le sponsoring d’État qui a mis et continue de mettre en orbite plusieurs boosters du crime spoliatif du duo État-investisseur financier qui gouverne nos sociétés et nos existences. Nous savons qu'après les records des versements de dividendes boursiers encore plus battus d'années en années depuis le début du Covid-19, l'inflation galopante qui a surgi depuis deux ans est due pour 50% uniquement à l'augmentation des marges bénéficiaires et pas à l'augmentation des coûts. Et l'augmentation des profits, de la marge opérationnelle par ablation chirurgicale, se précipite de nouveau dans la spéculation financière. La dilection pour le greed, greed, greed des 1ers de cordée.
Ceux qui affichent leur érudition avec leur tunique de capital risqueur, vous affirment droit dans les oreilles que les "cadres réglementaires sont toujours pour les crises passées, mais jamais pour les crises futures", et ainsi ils s'autorisent de se dédouaner déjà eux-mêmes par avance de la non application des Recommandations Bâle III et du Paquet Bancaire européen, sans même à avoir à s'en donner la peine, puisque leurs lobbys ont imposé aux gouvernants leur prorogation jusqu'à 2028 voire 2035. Je vous ai expliqué ceci avec tous les détails dans mon mémoire herméneutique ligné ci-dessus.
Le Paquet Bancaire européen impose à toutes les banques européennes, de la plus petite à la banque systémique, des normes et des exigences prudentielles face aux réserves réglementaires sur fonds propres. Les Recommandations Bâle III ne visent que les banques systémiques en les suppliant d'avoir des fonds propres réglementaires à hauteur. de 9%... qui ne sont de toute façon pas, et de très loin, atteints. En 2023, On tourne autour de 4 à 5%, ce qui est un progrès considérables puisque Bâle II recommandait 1 à 2%. Mais malheureusement pour la résilience et la solvabilité des banques européennes, le Paquet Bancaire européen n'attend qu'un niveau global de capitalisation, ou bien le output floor, ou encore le plancher de fonds propres réglementaires, le ratio de solvabilité sur fonds propres de base, qui est largement en dessous des 9% des Recommandations Bâle III. En effet, la Commission de Bruxelles argumente qu'il est nécessaire de répondre "aux spécificités de l'économie de l'UE". Il existe depuis l'année-Lehman 2008 d'énormes débats, dictés et pilotés par les lobbys bien sûr, au sujet de ce qui est à entendre par "fonds propres de base", par la méthode de pondération des actifs, par l'empilement des piliers des types d'actifs de réserves, et par ces "spécificités européennes". Toute cette glossolalie pour noyer le poisson et toujours et encore pour sponsoriser depuis les autorités publiques la spéculation financière, et donc le banking, le shadow banking et le dark pool. Greed, greed, greed.
Nous nous trouvons depuis le début de cette année 2023 au point de rebroussement vertical, après le pic spéculatif de la bulle échoïque, que j'ai perçue comme telle depuis 2009, et nous sommes déjà dans l'effondrement financier et bientôt dans le nouveau krach économique, qui, celui-ci, n'a cette fois-ci que comme seul responsable l'institution, les gouvernements, les États sponsorisateurs, alors qu'ils étaient tous depuis 2008 prévenus et qu'ils avaient tous vociféré, en solo, en choeur, en bandes organisées "la crise de l'économie de marché, la crise de la dictature des marchés qui sont devenus fous et que je ne tolèrerai pas..." Ce point de rebroussement vertical, ce renversement brutal de tendance est appelé dans les sciences économiques fashion style le "Moment Minsky". C'est drôle ce gargarisme glossolalique au sujet d'une chose que tout le monde connait au moins depuis 1637 avec la Crise des Tulipes en Hollande où un simple bulbe avait été coté... plus de 87.000 euros en valeur pondérée. Avec ce crush envers ce nouveau secteur linguistique en tension, le Moment Minsky, il faut faire croire à une fatalité tout en montrant que nous avons les moyens intellectuels de l'aborder, d'y palier et d'y remédier. C'est le shoot que les gouvernants, détenteurs du savoir endogène, administrent à la population comme un vaccin BionTech ou Astra-Guernica. L'essentiel est que nous nous fermions notre gueule, que l'on se bégaye de ce Type de langage, et qu'en haut ça spécule.
Élégamment dit, le moment Minsky est un phénomène macroéconomique par lequel des investisseurs surendettés - ils le sont tous - sont contraints de vendre en masse leurs actifs pour faire face à leur besoin de liquidité, déclenchant une spirale de baisse auto-entretenue du prix de ces actifs et un assèchement de la liquidité. Le moment Minsky a lieu dans le cadre d'une économie dont les agents sont très endettés. L'accumulation de dette, lorsqu'elle devient insoutenable, contraint les agents économiques à vendre massivement des actifs financiers afin d'obtenir en échange de la liquidité qui leur permettra de rembourser leur dette. Toutefois, les ventes en masse causent, du fait de l'offre et de la demande, une baisse brutale du prix des actifs. Un moment Minsky ne peut avoir lieu que lorsque trois critères essentiels sont réunis: un excès de crédit; une concentration du crédit; une inadéquation entre les actifs et les passifs des agents économiques. La chute est d'autant plus grande que les achats d'actifs dans les années qui ont précédé se sont massivement fondés sur un endettement avec un énorme effet de levier allant jusqu'à 4 chiffres. La chute est accentuée lorsque les créditeurs, se rendant compte que les actifs sont surévalués, augmentent leurs exigences en termes de collatéraux. Ainsi, la crise économique mondiale de 2008 trouve son origine dans un moment Minsky. Lorsqu'il est devenu évident aux yeux des marchés financiers que les subprimes ne pourraient être remboursés, ces actifs ont été massivement vendus, ce qui les a dévalués.
Vous l'avez compris, mais je le répète tout de même, toute cette spéculation criminelle se fait par les spéculateurs au moyen de dettes, au moyen d'un surendettement avec effet de levier. Et la boucle est bouclée, ces multiples dizaines de milliers de milliards de dettes ne sont pas des sources de croissance économique avec investissement en dur pour le futur de nos jeunes, du climat, mais ne sont que des dettes toxiques pourries irrécouvrables que nous allons payer. Heureusement le krach financier vient toujours plus tôt que le krach climatique. Un asthmatique peut toujours un peu continuer à vivre.
En réalité, personne sur la planète, n'est capable d'évaluer le montant des encours des "actifs" qui sont en orbite autour de la planète. On parle de 100.000 à 150.000 milliards de $. Cette suramplification des encours est aussi principalement due à l'inflation de la (dés)Intelligence Artificielle qui met en interaction automatisée et robotisée tout et n'importe quoi et... les... forces de ce mal. Le PIB de l'EU est de € 14.500 milliards. En 2013, l'estimation des encours du shadow banking s’élevait à $ 75.000 milliards, soit un montant légèrement supérieur au PIB mondial de $ 72.000 milliards, en 2002 il était estimé à 21.000 milliards de dollars. En se basant sur l'affirmation du FMI, selon laquelle 90% des flux financiers de la planète ne relèvent que de la spéculation financière hors sol sans lien avec l'économie réelle, nous pouvons facilement penser que ces 100.000 à 150.000 milliards véhiculés dans le shadow banking sont une base tangible de réflexion. Pschuuut, surtout ne dites pas que c'est une Pyramide Ponzi. Le moment Minsky le dira pour nous. On n'aura besoin ni de casserole ni de gauchiste pour vous le dire. 2023 >>> SVB - Silicon Valley Bank, faillite. Signature Bank, faillite. Silvergate Bank, faillite. First Republic Bank, faillite. LTCM - Long Term Capital Management, faillite. Crédit Suisse, faillite...
Cette liste des banques systémique et régionales sera d'ici quelques semaines non exhaustive et croissante, l'effet de levier devient toujours un effet de massue accompagné de l'effet domino. L'étude américaine du Social Science Reseach Network >>> "Monetary Tightening and U.S. Bank Fragility in 2023: Mark-to-Market Losses and Uninsured Depositor Runs?" vient de révéler que 190 banques régionales américaines ont été fragilisées par la faillite de la SVB - Silicon Valley Bank et courent un risque potentiel de dépréciation pour les déposants assurés, avec potentiellement 300 milliards de dollars de dépôts assurés à risque. Les auteurs de l'étude ont par ailleurs constaté une perte estimée à 2.000 milliards de dollars de la valeur marchande de ces banques. Pudiquement il n'y a pas d'étude sur les 30 banques systémiques de la planète, leurs stress-tests, de toute façon parfaits avant même d'avoir été commencés, ne sont plus faits depuis 10 ans. Que ce soit des banques systémiques, ou des petites, moyennes ou régionales, aucune ne réalise le fondamental de toute comptabilité, un "appariement des actifs et des passifs", on pondère, on phase, on globalise, on invente chacun à sa façon des ratios de solvabilité, on pratique et inculque son savoir endogène et, depuis mars 2023, ploums >>> sont aussi victimes du premier effet effet domino du Moment Minsky plusieurs banques européennes qui se sont effondrées de plus de 10 % comme Société Générale, BNP Paribas, Deutsche Bank, Commerzbank, Rabobank, Banco Sabadell et Banca Monte dei Paschi, qui ne sont de toute façon jamais sorties depuis 2008 de la faillite technique. Leurs passifs, qui sont délocalisés dans leurs bad banks aux Bermudes ou cantonnés dans la Tour de la Défense un étage plus bas et qui sont renommés dans leur comptabilité, dépassent leurs actifs, ne sont pas appariés aux actifs. Le Moment Minsky 2.0 révélera demain de nouveau l'abîme entre face value et pourriture consolidée, le différentiel endogène entre actif et passif.
Le-dit ruissellement vers le bas, auquel le duo institutionnel étatique gouvernant-spéculateur veut conférer le caractère dual de savoir endogène universellement applicable à tous, est et reste une insularisation de la dominance flottant au-dessus de l'ensemble des gens que nous sommes, on est là, et que nous serons par l'intermédiaire de nos enfants et petits-enfants et auxquels il a été plaqué le devoir d'être occidental et occidental et occidental.
Au bout du processus revient toujours l'effondrement, la banqueroute, la guerre et les pleurs comme valeur commune.
Commentaires
En France l'inflation est nettement > à 5%, et pour les aliments > à 15%.
En France plus de 50% de l'inflation ne sont pas dus à la hausse des coûts, mais à la hausse des marges bénéficiaires,
donc du super-bénéfice sans cause, du vol.
En France les salaires ne sont plus indexés sur les prix depuis 1983.
En Belgique les salaires sont toujours indexés sur les prix.
En Allemagne, les négociations tarifaires annuelles de la Tarifautonomie, avec cette fois-ci même,
ce qui est exceptionnel pour l'Allemagne, une grève générale vient d'aboutir, aussi pour les cheminots:
1) un versement unique de 2850,- € pour tous, non imposable et sans déductions
2) une augmentation de... 900,- € par mois ou... 30% pour le personnel roulant
3) une augmentation de... 860, € par mois ou.. 24% pour le personnel non embarqué.
En France on regarde les syndicats de haut
Il y a 10 ans notre pays produisait 80% de tous ses médicaments.Aujourd'hui notre pays importe 80% de tous ses médicaments.
Notre pays qui a soutenu des grands groupes pharmaceutiques français avec des 100aines de milliards,
les a d'abord laissés se délocaliser hors de notre territoire,
puis ensuite les a laissés, comme Sanofi par exemple, se faire racheter pour des clopinettes avec leurs portfolios de brevets d'invention.
Maintenant ç'est trop tard, c'est foutu.
On n'a plus de médicaments, on n'a plus de brevets et notre R&D est morte.
Au nom de quoi?
Le tout pour assouvir l'addiction sans limites à la financiarisation de tout et de n'importe quoi, sur le dos de notre pays et de ses habitants.