Europe de Maastricht: Organisme de privation et de transfert de richesses, de savoirs, de pouvoirs et de droits

Jean Monnet, Père-fondateur de l'Europe, disait: "Nous ne coalisons pas les États, nous unissons les hommes". Est-ce une révision de l'histoire ou de ce que nous nous plaisons à penser d'elle, que de se demander si Jean Monnet avait le sens de l'État, ou s'il l'avait oublié pendant les guerres nationalistes au profit de ce que ne savent pas non plus faire les hommes, soit la non-faussée libre concurrence? J'affirme que l'Europe vit depuis son origine soit sur un mensonge, soit sur une manipulation, soit sur la déserrance de son entendement.

L'art du politique est l'art du réel: il s'agit de détourner à son compte, par la révolution ou de manière raffinée, les richesses, les savoirs, les pouvoirs et les droits en pérennisant le système dans une ochlocratie et dans un vide conceptuel sous-tendu, pourquoi pas par des critères de convergence et de stabilité et par une  constitution en matière synthétique, autant qu'une constitution n'ait jamais pu être le livre broché qui unisse des gens qui ne se savent pas vivre ensemble.

Je vous expose en six billets pourquoi l'euro-électeur doit s'investir pour les élections européennes de 2009:

  1. Europe de Maastricht, Organisme de privation et de Transferts de richesses, de savoirs, de pouvoirs et de droits
  2. L'Europe et ses Boîtes à Outils, les États Membres, relancent l'erreur du Traité de Lisbonne
  3. Europe - Paléontologie de la rationalité de la Concurrence libre et non faussée
  4. Traité de Lisbonne: "concurrence libre et non faussée", retour du Titre 3 du TCE
  5. Élections Européennes 2009 - Traité de Lisbonne et "libre circulation des capitaux...", retour du Titre III du TCE
  6. Élections Européennes 2009 - Traité de Lisbonne et "les services...", retour du Titre III du TCE et de Bolkenstein

Pour automatiser le système de privation et de transfert, il est naturel, en Europe, de le confier à la circulation libre et non faussée du message et à l'autorégulation des frictions, accompagnant nécessairement toute mutation, par la main vibrante. Cette main vibrante est un hybride qui combine la main de votre maman, quand vous pleuriez étant encore bébé, et la main de dieu. Les européens sont alors unis dans la plénitude de la chaîne des plaisirs. (ci-dessus: Huile de Georg Scholz)

Dans la plus grande crise de l'histoire, les fondamentaux nous sont rappelés par ceux qui les détiennent. Il n'y a pas de déterminisme, il n'y a que ses serviteurs. (image ci-contre: huile de Crommelynck)

Le système du profit s'était déjà effondré en 2002/03 avec la crise Enron, Worldcom. Officiellement cette crise est passée dans l'histoire comme "La Crise du système des Profits" et a été oubliée par l'histoire comme telle. En réalité il y a eu volonté de l'oublier comme telle. Rassurez-vous, je ne pense pas à "quelqu'un qui tire les ficelles", ou à la "Théorie du Complot". Non, il a eu l'application simple, méthodique et systémique d'un Business-Plan qui s'est poursuivi depuis 2007 avec le système de titrisation de dettes, de produits financiers dérivés et des subprimes qui a donné tout ce qu'il a pu et qui a fini par conduire à l'effondrement général de l'économie, activé par le management financier déconnecté de l'économie travaillée et du management d'entrepreneur.

Si le mot "systémique" est passé récemment dans le vocabulaire, car l'Homme a besoin de donner un nom quand il veut transposer dans une autre dimension ses actes et leur résultat, que ce soit en bonne part comme en mauvaise part, le systémisme s'est déclenché sous forme de business-plan bien avant la Crise Enron-Worldcom, mais après la Chute du Mur de Berlin qui a laissé penser aux commerçants et à leurs serviteurs, les hommes politiques, que l'heure était venue de "Récolter les Dividendes de la Paix". Cette expression m'avait révolté en 1990, et avait laissé dans l'euphorie mon entourage. Je sentais bien que la force qui était engagée dans le martèlement de cette expression avait comme dessein d'expliquer que toute "mise en commun" ou toute situation de "globalité de groupe ou d'État" était à faire oublier et même à marque de son urine comme un chien son territoire, pour brûler définitivement les derniers germes ou greffons. Ce Business-Plan systémique appliqué depuis 1990 s'est implanté à tous les niveaux de la société, de l'arc-en-ciel politique, de l'esprit. Devant la Globalisation qui mettait à genoux, l'individu a fini par se mettre de soi-même à genoux.

Donc au management activiste financier de share-holder, de détenteur de part, il ne pouvait plus s'opposer le management d'entrepreneur, de stake-holder, de détenteur de tâche qui se donne pour saine perspective le... durable, le responsable, le citoyen, l'environnement naturel et social, et la répartition comme dans le système paritaire rhénan ou scandinave. J'espère que mes lecteurs seront d'accord avec ceci au lieu de mobber pour mettre de leur côté des Indulgences utiles à leur épanouissement personnel ou à leur carrière. Il est vrai que depuis que le Président de la République a dénoncé la "Dictature des Marchés", le référentiel est brouillé et il ne reste que les allégeances directes de forces aux forces. De la déontologie animalière.

L'Europe a réimplosé dans ses États Nations, et la cellule sociale a réimplosé dans son agglomérat barbare.


L'OCDE a prévu une augmentation de 700.000 chômeurs pour l'Allemagne avant la fin de 2009. La Deutsche Bahn (équivalent du réseau ferroviaire français) accuse déjà une baisse de 40% de son trafic. Les équipementiers automobiles passe de 18 équipes postées par semaine à 7. Le Gouvernement allemand d'Angela Merkel vient d'annoncer qu'à la suite des "Fêtes de Fin d'année", toutes les entreprises automobiles allemandes, mais aussi BASF, MAN, Arcelor Mittal, Bosch, Continental, les entreprises de la machine-outil... prévoient d'instaurer le chômage technique partiel pour une durée de janvier à avril et pouvant s'étendre au moins sur les 18 prochains mois. Le coût moyen journalier du fret maritime est passé en juin de 375.000 $ à 3700$ (il ne manque pas de zéro au second chiffre). Les économistes estiment qu'il y aura une baisse du PIB à deux chiffres. Il semble que le Royaume-Uni et que les USA seraient en cessation de paiement, respectivement au printemps 09 et en été 09.

Il semble qu'à la crise des dettes "privées", dite des subprimes et des valeurs toxiques, s'ajoute maintenant, dans l'économie travaillée, la crise des dettes des entreprises. Les entreprises sont coincées entre une demande qui n'existe plus et les banques qui ne font plus de crédit. A l'effondrement du systémisme les États se souviennent de leur Puissance et lancent de plans. Encore plus violente sera la Crise des Dettes d'entreprise appelées CDS.

Les 4 critères de Maastricht de convergence et les principes européens de libre circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux, ainsi que les principe ordo-libéraux du Traité de Lisbonne et des Directives européennes, qui nous ont coûté cher en sacrifices sont effacés d'un trait de plume avec le brouillard des Plans européens de Sauvetage, de Restitution de la Confiance et de Relance, tous déclinés aux niveaux nationaux avec la "Boîte à Outils".

Comme première mesure destinée à réaliser les transferts de pertes des sociétés privés, des investisseurs et des spéculateurs vers l'État, les pays européens ont créé des "Fonds de défaisance", comme on dit en Suisse, destinés à devenir des bad-banks, c'est à dire à racheter à prix fort les actifs toxiques, pourris, irrécouvrables et sans valeur et de les faire oublier dans le temps jusqu'à les mettre à l'incinérateur. Bien sûr il faut édulcorer le petit noir en annonçant que les titres pourris "seront revendus plus tard, peut-être même avec bénéfice".

La Suisse se pose encore aujourd'hui la question si elle doit domicilier aux Iles Caïmans ces Fonds de défaisance. Ce n'est pas une blague, croyez-moi. C'est mettre au bagne le paria, et la "Suisse lave toujours plus blanc" (Jean Ziegler, sera au meeting inaugural du Parti de Gauche le 29 novembre 2008). C'est un compte à Jersey qui a été finalement choisi le 8 XII 2008 pour recevoir une première tranche de 6 milliards de francs suisses pour racheter pour une valeur-papier de "60 milliards" d'actifs pourris et recapitaliser l'UBS. Le versement de ce crédit n'a pas été assorti de conditions sur la gouvernance ou de la moindre des contreparties pour cette plus grande banque de la Suisse. Le choix de Jersey "relève de questions techniques et permet d'accélérer les procédures", selon la "Chambre du peuple" suisse.

A la privation et aux sacrifices préalables exigés par la "rigueur budgétaire" expliquée comme nécessaire pour permettre l'accession à la Zone Euro et pour respecter les 4 critères de convergences de Maastricht et les principes énoncés dans le "Pacte de Stabilité et de Croissance", s'ajoute a posteriori des déficits budgétaires de 1700 milliards d'euros nécessaires à renflouer les caisses des entreprises agissant dans l'économie spéculative et dans l'économie travaillée qui a aussi détourné sa trésorerie pour jouer dans ce système spéculatif de profit. Ceci est une assistance des États et de Bruxelles à "l'assainissement par les marchés" et réinstaure l'État Providence en le transférant aux seuls bénéficiaires de la période précédentes et de la période suivante préparée par ces Plans de Défaisance et de Bienfaisance filtrée.

Quelque part existent, entre cette période bénéficiaire précédente et cette période bénéficiaire suivante, l'ouvrier ou l'employé qui n'a même pas droit à sa représentation Vaudou accompagnée de l'avertissement "qu'il est porté atteinte à sa personne s'il lui est piqué des aiguilles". L'ouvrier, l'employé, le citoyen n'ont pas droit au recours devant les Tribunaux, parce que les politiciens et influenceurs les ont pris pour des poupées Vaudou dans lesquelles ils ont planté depuis 1990 leurs aiguilles. Il n'y avait plus personne depuis 1990 pour freiner le Business-Plan des planteurs d'aiguilles. Les philosophes, les influenceurs, le syndicats, Fukuyama se sont tous soumis à eux. "Le clivage droite-gauche est démodé", "il n'y a plus de clivage", "la grève est une méthode du siècle dernier", "il faut se mettre au niveau de la globalisation", "si nous ne délocalisons pas, c'est toute l'entreprise qui disparait", "il faut être conforme aux Directives de Bruxelles", "il faut dégraisser le mammouth", "il faut réduire la dette", "il ne faut pas transmettre la dette aux générations futures"... disaient-ils, autant de phrases, autant d'aiguilles.

L'État s'est désengagé, le citoyen a été privé des services publics et de santé, le chômeur est poursuivi comme un malfaiteur, le salarié a été privé de salaire, la durée de temps hebdomadaire de travail a été allongée alors que le gain de productivité a été de plus de 350% en 20 ans, le Code du Travail a été dérèglementé et cassé par la France comme par l'Europe, l'âge de l'accession à la retraite a été retardé, la réglementation sur la durée du temps de travail a été "assouplie", les caisses de retraites par répartitions ont été dépouillées des cotisations au profit de Fonds de Pension qui ont perdu des billions sur les marchés financiers systémiques, les fonds de pension ont dépouillé les entreprises, qu'ils possédaient, de leur vitalité pour accéder au profit immédiat ou à court terme dans les opérations de rachat-rejet.

Nous déambulons de la privation, pilotée par et pour le Désengagement de l'État pour favoriser le "Système de Profit" en conformité avec les Directives de Bruxelles au transfert des richesses organisé à partir des caisses des États pour le compte de ces entreprises spéculantes agissant dans le "Système des profits" et qui sont dans  la Crise en situation de faillite.

Aujourd'hui, 1700 milliards d'euros sont distribués directement dans les banques pour racheter leurs "valeurs toxiques", pour aplanir leur positions négatives, ou pour éponger les dettes de trésorerie des industries clefs qui ont investi dans cette spéculation financière anéantissante de l'économie travaillée en détournant en premier temps les ressources dont elle a besoin pour évoluer et en la privant maintenant entièrement de ces ressources pour survivre.

L'exonération des responsabilités est en ces temps de crise historique l'une de valeurs les moins volatiles qui puisse exister. Il est aussi curieux de voir avec quelle force d'acharnement et de chantage le troupeau des banques discute avec leurs États Providences qui vont leur donner les fonds nécessaires à racheter leurs créances toxiques ou à les recapitaliser pour les extraire de la faillite latente. La collusion entre banques et gouvernements à Bruxelles me laisse pantois. Avant la rencontre, mardi matin 2 décembre 2008, les ministres des finances allemand et suédois ont ouvertement mis en cause la "bureaucratie" de la Commission de Bruxelles. Ils reprochent notamment à Bruxelles d'imposer le paiement de taux d'intérêt trop élevés aux banques qui bénéficient de l'aide d'un État, ou de leur demander de supprimer le versement de dividendes à leurs actionnaires.

Le petit peuple va perdre son emploi, être contraint à un chômage partiel, mais les actionnaires de ces banques sont autorisés à s'enrichir, avec les fonds d'aide des États Providence et de la BCE.

Ces contraintes préalables au versement des aides de sauvetage risquent, aux yeux de plusieurs gouvernements, de pousser les banques à renoncer aux propositions d'aides publiques et ainsi de contribuer à tarir l'approvisionnement de l'économie en nouveaux crédits, alors qu'elle en a grand besoin au moment où la récession a gagné l'Europe. Les gouvernements souhaitent aussi que les banques en bonne santé puissent bénéficier de soutiens, pour aider la croissance à repartir, et pas seulement celles en situation difficile. Les États se font les supporters des banques qui ont triché avec cette spéculation pyramidale et économicide. Le business-plan de la privatisation et du transfert des richesses ne connaît aucune lacune dans son organisation. Le système continue de nourrir son autogestion, il n'y a même plus de dilution des responsabilités, mais un acte magique qui les efface toutes. Et si l'État s'en mêle, l'État organise deux choses en une seule fois: le maintien de la cannibalité d'un système des profits et des risques, et son propre maintien en tant qu'État sous forme d'un régime politique, offert comme le seul qui soit valable. Une Europe peut en cacher une autre. Une Europe peut en tuer une autre, au nom du rétablissement de la confiance. Voici encore une raison pour aller voter aux Européennes de 2009.

En Allemagne, Merckle Ratiopharm, le groupe pharmaceutique allemand, vient de perdre en novembre 08, deux mois après le début de la catastrophe financière mondiale, 1 milliard d 'euros en spéculant sur les actions VW qui avaient récemment atteint pendant trois jours des sommets maladifs de plus de 1000 euros par action. Merckle demande au Gouvernement Régional de l'État fédéral allemand Baden-Württemberg de profiter du Plan de Sauvetage. Les truands sont à l'œuvre et vont encore mettre du monde au chômage. Les banques qui ont soutenu la "créativité" financière de Merckle, comme de tous les autres, sont tout autant criminelles que Merckle et devraient être poursuivies et punies au civil et au pénal pour avoir transformé et aidé à transformer en dettes les actifs du groupe Merckle, l'argent gagné grâce aux Travailleurs et à l'activité industrielle. Pour renflouer les caisses Merckle va licencier 1000 employés de Ratiopharm sur les 2850 en Allemagne. Adolf Merckle vient de se suicider le 6 janvier 2009. Encore un qui n'assume. Cette génération née avant la guerre a imposé un système économique et de société, en a profité et, arrivée en fin de vie, a tout volé aux générations futures, celles du 3ème millénaire commençant. Cette génération est aussi entrain de perdre ses propres fonds de pension qui s'écroulent massivement autour de la planète, ont dilapidé les actifs des entreprises de l'économie "réelle", ont rationalisé, ont mis au chôgae des millions de personnes pour des raisons dites de modernité et de globalisation.

L'Europe ne se freine pas dans sa lancée de privation de droits, de droits sociaux et syndicaux.

Le 16 décembre, l'Europe saura expliquer au Parlement Européen à Strasbourg "qu'en cette période de crise historique, il faudra être solidaire", il faudra se serrer la ceinture, comme elle nous avait expliqué en période de croissance "qu'il fallait avoir une attitude réservée face aux revendications salariales pour ne pas engendrer des désavantages concurrentiels dans les échanges internationaux de la globalisation". Le 16 Décembre 2008 il y aura une manifestation européenne des Travailleurs (terminologie des Directives européennes) devant le Parlement européen de Strasbourg parce que va être adopté en seconde lecture par les Euro-Députés l'allongement du temps de Travail jusqu'à un maximum possible de 78 heures hebdomadaires "pour ceux qui le veulent et en libre concertation entre l'entreprise et le Travailleur". La semaine dernière le Parlement et le Sénat français, dont Monsieur Bayrou, ont adopté pour la France l'allongement possible de l'âge limite de travail à 70 ans, "pour ceux qui le veulent et en libre concertation entre l'entreprise et le Travailleur". Il nous était expliqué qu'il n'y avait plus de sous ni dans les caisses des entreprises ni dans les caisses publiques pendant la période de croissance, il nous l'est expliqué aujourd'hui pour la période à venir. Mais on creuse un déficit budgétaire au niveau des États et au niveau de l'Europe de 1700 milliards d'Euros qui ne seront de toute manière jamais remboursés (le Remboursement de la Dette) et qui sera transféré sur les générations futures. Par contre les moyens financiers mis en œuvre sont directement transférés aux entreprises récessives ou en situation de quasi faillite ou de faillite à cause de la crise, donc de leurs spéculations compulsives et toxiques.

Le 26 novembre la Commission de Bruxelles vient d'autoriser officiellement les États membres de la Zone Euro de dépasser la limite supérieure des 3% de déficit du budget annuel pour une période "temporaire" et suspend toutes ses procédures d'avertissement qui étaient pendantes contre les États qui avaient de toute façon dépassé ce seuil depuis deux ans comme la France. Vous pouvez bien sûr vous imaginer comme cette "Boîte à Outils" du-dit Plan Européen va être mise à contribution par les chefs d'États qui soignent leur Poste à profil pour "sauver", "rétablir", "relancer" et transférer afin de "préserver l'emploi".

Le sommet entre la chancelière allemande, Angela Merkel, et le Président français n'a servi qu'à parler de sauver, de rétablir, de relancer. Il n'a pas parlé de transposer dans la réalité les normes comptables prudentielles comme Basel 2 (Bâle 2) d'une manière sérieuse et contrôlée par des autorités administratives dans la comptabilité de toutes les entreprises. Les découvertes seraient catastrophique. Il ne vous a pas échappé que les entreprises ont lancé un système d'aveu répétitif pour annoncer en plusieurs phases des découvertes de "positions toxiques qui étaient restées précédemment inaperçues auparavant"... Je m'étonne qu'en France nous n'ayons eu que l'affaire Kerviel de la Société Générale et celle de la perte du Crédit Mutuel et de la Caisse d'Epargne. L'Europe s'écroule autour de nous, les opinions sont préparées à la catastrophe, et la Chaman impose "le respect des libertés individuelles et le secours de l'État" après le 6ième SDF qui vient de mourir dans la rue. L'État Providence existe aussi pour le petit, je vous ai menti plus haut: "Je propose que cette personne-là, on lui donne à manger, on lui propose de la soigner, on lui permette de prendre une douche ou un bain, on lui montre la chambre ou le lit qu'on lui propose. Si elle n'en veut pas, elle s'en va, elle reprend la rue, c'est le respect de la dignité de la personne, de son autonomie et de sa liberté", a-t-il dit.

Je m'étonne aussi que ce sommet Merkel/Sarkozy n'a pas permis d'évoquer tout ce qui n'a pas été évoqué lors du G20 de Washington de novembre 2008 qui avait feint d'installer un Bretton Woods 2 alors que la crise est connue et clairement définie depuis janvier 2007.

Je m'étonne aussi que certains commentateurs semblent apprécier la légitimité de l'Euro comme sanctuaire face à la crise et semblent voir en la demande subite de l'Islande en banqueroute d'État et soutenue par le FMI, ou du Danemark, ou de la Hongrie, en banqueroute d'État et soutenue par le FMI. Ces pays veulent nous revendre leur pauvreté. L'Islande a spolié 30.000 épargnants allemands qui avaient déposé 500 millions d'euros à la banque Kaupthing, et 300.000 épargnants britanniques et hollandais qui avaient déposé dans la Internetbank Icesave 3 milliards d'euros. L'Allemagne vient d'accorder une aide à l'Islande égale à la somme des dépôts des 30.000 spéculateurs allemands, qui étaient en parfaite connaissance de cause quant aux activités des banques islandaises. Un rendement exceptionnel promis aurait au moins dû éveiller les soupçons depuis le début janvier 2007, puis de la faillite et de la privatisation de la cinquième banque anglaise Northern Rock, puis de la Bear Stearns. L'État organise donc le transfert de fonds publics vers les pertes dues à la spéculation toxique et maladive de déposant tellement plus malins que les autres. Ceux-ci ont gagnés avant, ils ne perdent rien après, grâce à l'État Providence qui récompense leur cupidité et leurs dépôts réalisés à l'étranger pour fuir la fiscalité de leur pays d'origine.

Je m'étonne encore plus que le Président de la Commission de Bruxelles, Barroso, se soit laissé transporter depuis l'éclatement mondial de la crise, le 15 IX 2008, comme une cacahuète dans la valise de Gordon Brown et d'Alistair Darling, d'Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy, à Washington, Paris, Berlin sans dire autre chose de ce que les États nationaux lui soufflent dans l'oreille. Barroso n'a encore parlé aujourd'hui, deux mois après le début planétaire de la crise, que comme le greffier qui a enregistré le actes du procès de l'Europe, de l'Eurogroupe, de l'Eurozone. Je m'étonne aussi que le polyglotte et l'excellent PDG de l'oasis fiscale, bancaire et grande-ducale du Luxembourg, et Président de l'Eurogroupe, et très susceptible Monsieur Juncker aligne ses paroles sur celles de Gordon Brown, "Travailliste", qui poursuit fidèlement la politique du "Travailliste", Tony Blair qui avait poursuivi la politique de Margaret Thatcher: la constitution d'un avantage concurrentiel déloyal dirigé contre l'EU et l'Eurozone en pratiquant le dumping fiscal, le dumping social, la dérégulation totale du droit du travail, le tout ficelé par une somme de dérogations connues sous le nom de opt out ou opting out qui aboutissent au couronnement des dérogations par les nationalisations des canards morts, les prises de participations de l'Etat, les subventions des industries clefs...

Juncker, Barroso, les autres et les Constituants européens (TCE, TSE ou Traité de Lisbonne) n'ont eu qu'un seul souci: celui de fondre l'UE dans l'AELE, l'Association Européenne de Libre Échange, qui est une contre-Europe marchande, une réplique dont les britanniques sont les inventeurs. La duplicité des européens continentaux est exemplaire: face à l'Angleterre dont le continent feignait de se distancier, car trop atlantiste, l'Europe a présenté son cul en un premier temps. En un second temps, depuis le G4 faisant suite à l'écroulement continental initié depuis le 15 IX 08, à la "concurrence libre et non faussée du marché qui s'autorégule" pour le meilleur du côté des spéculateurs, Gordon Brown et Alistair Darling ajoutent le rachat par l'Etat des dettes toxiques, les nationalisations des spéculateurs en faillite, etc...

L'Europe et ses boîtes à outils, les États-Membres, sont un organisme de privation et de transfert des richesses, des savoirs, des pouvoirs et des droits au profit d'un club restreint. Il faudra y repenser au moment des élections européennes de 2009.

Je vous invite à suivre la suite:
L'Europe sans Qualités et ses Boîtes à Outils relancent l'erreur du Traité de Lisbonne.

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