Victoire des Lobbies financiers: Directive MiFID 2 - Marchés d’instruments financiers - Analphabétisation de l'information
Par Thomas, le Cimbre le 16. février 2012, - Catégorie : Economie de bulles, crises systémiques, subprime - Lien permanent
"Dette publique" fait partie de ce que j'appelle la phénoménologie de confort. La phénoménologie est la description philosophique des phénomènes par rapport à l'esprit qui les perçoit. Dans notre société il est confortable pour des esprits dominants de prétendre mieux percevoir et décrire les phénomènes pour jouir d'une adhésion générale de ceux qu'ils perçoivent comme des éléments dominables qu'ils estiment situer en dessous d'eux et qui se confortent à ne plus avoir de pensée indépendante pour analyser ce qu'ils n'ont pas envie de comprendre. Dans une manie de confort, ces derniers ont mis le rêve de vivre le bien-être de l'état providence au même niveau que le jeu au loto pour empocher du gain. Les descripteurs de l'évènement économique se permettent depuis 2008 de s'offrir la rédaction d'une Constitution comportementale qui va règlementer le rapport des gens dans la "Règle d'or" du "Pacte fiscal" de l’État, qui se rappelle subitement à nous avec ladite dette publique alors qu'il nous avait été enseigné avec le Traité de Lisbonne que la concurrence-libre-et-non-faussée se substituait à cet État pour garantir le "bien-être" et l'équilibre du marché. Cette Constitution se passe de débat parlementaire, de référendum, de OUI comme de NON, grille toute procédure démocratique et viole en flux continu les accords et traités européens depuis 2008. Nous sommes tellement couverts de bavardages sur la crise, les sommets compulsifs de Bruxelles et les mesures que nous ne remarquons pas qu'une mutation se fait dans les fondements. Les déçus du processus performatif de la libre-circulation qui pensaient empocher-comme-tout-le-monde dans une croissance qu'ils croyaient enrichissante, ne parviennent pas encore à s'extraire des pores du pressoir individualiste par lequel ils avaient décidé de passer en abandonnant en toute connaissance de cause l’État à la privatisation des marchés. Chacun ou collectivement, ils n'ont pas de place pour être indignés de soi-même, puisque politiquement ils ont tout laissé passer. On ne peut avoir l'indignation et l'argent de l'indignation. Ils acceptent la dette publique comme la pénitence réconfortante, sinon ils se mettraient à se détester en personne. Ils carmagnolent sur le tarmac le 1er mai et le reste de l'année courent au Aldi parce qu'ils ont conscience des prix.
"Dette publique" est une école philosophique qui décrit depuis l'année-Lehman 2008 la structure et l'ordre de
- la politique économique
- l’État Providence Bancaire
- la nouvelle partition internationale
- la signification de la monnaie et de la valeur
- la compréhension désirée des évènements économiques
- le rendez-vous démocratique de la campagne présidentielle des partis dominants UMP et PS
- l'Europe de demain, fiscale, sans dimension sociale, économique, écologique et sans solidarité avec les pays ACP et PED
- l'accélération de la dénaturation du Travail, du Travailleur, du Citoyen et de l'Humain
- le vivre / non-vivre ensemble.
Le bavardage de la chasse-au-furet-2012 se choisit comme force centrifuge les mots "dette publique", ce qui n'étonne pas dans une société industrialisée qui vit de la croissance appauvrissante
où 1% des américains a raflé 90% de la croissance des richesses depuis
30 ans et où 2% des français cumulent 58% des richesses privées. La
campagne présidentielle 2012 en France sera vile, vénale et ratée.
Dans le paragraphe de mon dernier billet "Balkanisation
de la Zone Euro - 2ème Carry Trade de la Bad Bank BCE, Ex-voto européen
du Quantitative Easing, Cartel de l'Euribor" j'ai écrit
que les prolétaires pillés par la finance que nous sommes, ont
été heureux d'avoir sous eux des sous-prolétaires et de les voir pillés
de leurs denrées alimentaires et de leurs matières premières dans les
Pays ACP - Afrique Caraïbes Pacifique et dans les
PED - Pays En Développement pour assurer le confort du Nord. Je critique les produits dérivés financiers depuis 1993 et depuis 2006
sur le web. Tout le monde critique en ce moment la finance parce que ça
se vend bien et parce que ça donne un panache agréablement volé. Mais
leur critique sert de sous-porteuse pour faire revenir le replis
protectionniste nationaliste comme "remède à la France" parce qu'ils veulent "aider".
C'est flashy de critiquer la finance et ceci permet pour la plupart de
s'aligner sur le président français encore en poste qui vocifère depuis
10 ans: Sarkozy qui nous a volé le Référendum pour le NON au Traité
Constitutionnel Européen va imposer un référendum contre les chômeurs.
Dans
les critiques sur la finance il y en a peu qui sont à gauche, il y en a
encore moins qui veulent savoir de quoi ils parlent et presque tous
n'arrivent pas à venir à l'idée que depuis 30 ans la Lutte des Classes a été faite par dessus nos têtes et sans nous.
François Hollande n'a rien compris non plus, bien sûr, et les premières
pages de sa brochure de campagne qui est distribuée ne parlent que de
ladite dette publique.
Ce candidat, comme l'autre pensent qu'une culpabilisation de l'électeur
les font passer pour des personnes raisonnables. Un curé fait pareil
pour avoir son respect.
Certains font semblant de ramener le débat sur le non-fonctionnement des
organes prévus par les Constitutions de nos États en montrant du doigt
le Tout Monétaire. Placer le tout monétaire comme le 4ème pouvoir dans
le catalogue du Partage des Pouvoirs de Montesquieu est subtil et rend
au problème un aspect de concréssion d'un mal tout en le contenançant
dans une abstraction voilante, volatile et insoluble. Ceci justement pour ne pas désigner le mal exactement là où il réside,
sur le spéculatif, pour ne pas en arriver à débattre sur la nécessité
d'instaurer la règlementation et le contrôle de la finance, des flux
financiers, des réserves fragmentaires, du shadow banking, des dark
pools, des produits financiers OTC et CDS, de la délocalisation vers les
paradis fiscaux des valeurs et richesses créées par un pays. Il n'y a pas de crise de l'Euro, il y a la crise des banques. Il n'y a pas le Tout-par-la Monnaie, ce que j'appelle le Money-Drive,
mais une immersion spontanée des États dans leur vassalisation au petit bonheur des banques. Le spéculatif s'est autorisé à s'assujettir le monétisant. Ce qu'a fait Jean Claude Trichet et ce que fait Mario Draghi - membre de Bilderbeg et de la Trinationale, ancien directeur de la Goldman Sachs Europe qui avait aidé pendant 10 ans la Grèce à tricher - n'est pas une politique monétaire mais un bricolage bancaire de providence. Le principe de l'Indépendance des Banques Centrales n'est appliqué que directement face au pouvoir politique pour avoir une photo dans le mensuel Gala ou Figaro Madame. Les gouvernements se sont mis unilatéralement et pour leurs propres bons offices en service pour le spéculatif bancaire qu'ils estiment devoir faire sauver par la monnaie, par la facilitation quantitative - Quantitative Easing c'est à dire la planche à billets, par le Qualitative Easing c'est à dire le rachat des actifs toxiques, pourris et illiquides des banques. Les gouvernements dévoient les injections keynésiennes pour prendre en possession les actifs pourris des banques qu'ils remisent ensuite dans la dette publique qu'ils surgonflent à satiété. Un SMS à Mario Draghi, Directeur de la BCE, suffit.
On sait d'où provient le SMS. De la Deutsche Bank de toute façon, et de banques qui ont une position dominante pour faire du chantage sur les gouvernements. La première arme de chantage est le CDS. Les agences de notation ont déclaré la Grèce en faillite et pourtant il ne se passe encore rien sur les marchés financiers, personne ne réclame le remboursement de la perte par rapport à la valeur nominale du CDS pour lequel ce contrat d'assurance a été pris. Le CDS - Credit Default Swap, appelé en français "couverture de défaillance" ou "dérivé sur événement de crédit" ou "permutation de l'impayé", est un contrat de protection financière entre acheteurs et vendeurs, qui fut inventé par la banque JP Morgan pour décupler à l'infini l'offre de crédits et pour détacher le risque de ce crédit en le multimutualisant. Le vendeur de protection, la banque universelle et/ou l'assurance, promet de compenser les pertes de l'actif de référence en cas d'événement de crédit précisé dans le contrat. Mais c'est la banque elle-même qui a vendu le CDS qui décide quand un évènement de crédit a lieu. Souvent les banques se sont associées pour mettre sur le marché tel ou tel CDS, et comme le CDS est une opération extra-bilancielle, le marché est entièrement opaque, et les banques peuvent confortablement faire du chantage sur les gouvernements pour qu'ils organisent à souhait des sauvetages répétés et infinis de plusieurs centaines de milliards d'euros ou de $. Comme le marché des CDS repose sur des opérations extrabilancielles totalement opaques faites dans les banques et les assurances, c'est l'International Swaps and Derivatives Association (ISDA - Association Internationale des Swaps et Dérivés) qui est la seule à pouvoir concrètement décider qu'un pays est à considérer comme étant en défaut de paiement. L'ISDA se tâte encore un peu pour déclarer que la banqueroute d’État de la Grèce est un évènement de crédit. ISDA est une association d'opérateurs de marchés, une organisation professionnelle qui regroupe des intervenants majeurs sur les marchés financiers dérivés. Les 15 membres de son Determination Comittee sont essentiellement des acteurs dans le négoce des produits titrisés sur des crédits: Deutsche Bank, les suisses UBS et Credit Suisse, BNP Paribas et la Société Générale, le britannique Barclays et les américains Bank of America, Goldman Sachs, JP Morgan Chase et Morgan Stanley. S'ajoute aussi PIMCO le plus grand négociant de produits financiers du monde. Le slogan publicitaire du darkpool de UBS est "100% Dark". La Directive MiFID2 ne va toujours rien contrôler ni réguler. Joe Ackermann de la Deutsche Bank est consulté personnellement avec ses centaines de lobbyistes par la Commission de Bruxelles pour toutes les questions financières et monétaires. La Deutsche Bank est la banque par laquelle passe la plus grande partie du négoce des CDS et autres OTC. La Commission de Bruxelles abandonne à la Deutsche Bank la liberté de profiter de son monopole sur la concurrence-libre-et-non-faussée.
Lors de la période dorée de la croyance aux forces miraculeuses du capitalisme financier, la Commission de Bruxelles mandatée par les pays membres de l’Union Européenne et par les pays adhérents de la Zone-Euro avait totalement dérégulé et libéralisé à partir du 1er novembre 2007 le commerce des produits financiers avec la Directive MiFID de 2004 sur les Marchés d'instruments financiers et services d'investissement (Markets in Financial Instruments Directive). C'était sous l'impulsion du Commissaire Européen au Marché Intérieur et aux Services dans la Commission Barosso 1 qu'a été rédigée et imposée la Directive MiFID ou MIF - Marché d'Intermédiaires Financiers. Le Commissaire à la Concurrence est le seul Commissaire qui ne doit pas rendre de compte, c'est un Super-Commissaire, un archevêque du marché intérieur européen. McCreevy a été Commissaire à la Concurrence de 2004 à 2010, et n'avait pas une interprétation toute personnelle de la circulation des biens et des services et des capitaux et des Travailleurs dans la Région Europe, ni de la Concurrence-libre-et-non-faussée, il appliquait avec le zèle atlantiste les commandements néo-libéraux de l’École de Chicago et du Consensus de Washington. McCreevy a été choisi par Barosso pour son savoir faire dans le Tout-par-le-marché. Depuis 1992, il avait occupé différents postes en Irlande dans les gouvernements comme ceux de ministre des Affaires sociales, ministre du Tourisme et du Commerce et ministre des Finances. McCreevy avait déjà comme ministre irlandais organisé la concurrence déloyale avec sa politique de dumping social, de déréglementation et de dumping fiscal en abaissant le taux d'imposition des bénéfices des sociétés de 50% à 12% pour forcer les délocalisations vers son pays. L'Irlande s'était érigée comme le "Tigre celtique" avec sa politique de concurrence déloyale dirigée contre les autres pays européens alors que c'était son pays qui avait le plus bénéficié des largesses de la Commission Européenne par rapport au nombre d'habitants. La Commission de Bruxelles avait voulu mettre en avant le modèle irlandais pour qu'il soit une source intarissable d'inspiration pour les autres pays de l'Europe. L'Irlande a été le premier Pays membres de l'Union Européenne qui a été en banqueroute d’État et qui a été sauvé par l'Europe avec des centaines de milliards d'euro. L'Irlande a touché bien plus d'aides de sauvetage que la Grèce mais tous les non-repentis de la Concurrence-libre-et-non-faussée continuent à mettre en avant l'Irlande qui est subitement devenu le néo-modèle européen qui sait réduire la dette publique. La réalité est que l'Irlande a sombré dans une très grave récession et qu'elle a déjà fait passer 8 (HUIT) plans d'austérité en projetant dans la précarité et la pauvreté financière et structurelle toute sa population.
Avant que n'entre en vigueur en 2007 la Directive MiFID, le commerce des produits financiers se faisait dans les Bourses de valeurs de manière ordonnée et sous le contrôle et la surveillance des pouvoirs publics. Historiquement les Bourses avaient été créées pour être un instrument de régulation. Le rôle des bourses nationales était de mettre acheteurs et vendeurs sur un pied d'égalité, d'établir
une concurrence règlementée et une information ouverte sur les transactions
qui doivent se dérouler sous le contrôle d'un organe national ayant
siège dans chacun des États respectifs. La première bourse du monde a été ouverte en 1406 dans la ville hanséatique de Bruges par la famille de commerçants Van der Buerse pour le commerce de produits, de reconnaissances de dettes et de devises.
Les principaux partenaires des hedge funds sont les dark pools comme les prime brokers dépendants des banques d'investissements, ou sont les crossing networks ou autres plateformes alternatives. Les prime brokers offrent aux hedge fonds un soutien opérationnel substantiel et leur fournissent du levier financier via les marchés dérivés moyennant des commissions élevées. Le risque de contrepartie sur ces hedge fonds est assumé par les prime brokers. L’intérêt des banques est double: 1) d’une part, elles peuvent cacher les risques de crédit en retirant de leurs bilans les actifs et 2) d’autre part, elles peuvent améliorer la liquidité des marchés pour leurs opérations de titrisation. Le prime brokerage est un marché très concentré. Les deux banques d’investissement JP Morgan Stanley et Goldman Sachs contrôlent plus de 40 % du total des actifs. Le prime broker de la Deutsche Bank concentre le reste et est le plus grand prime broker du monde, ce qui n'est pas étonnant puisque la Chiffre d'Affaire de la Deutsche Bank est le plus grand du monde. Il en va de même pour leurs revenus. Les hedge funds représentent 20 à 30 % des profits des banques d’investissement dont sont issus les prime brokers. La caractéristique essentielle des hedge funds est l’opacité liée à la structure privée et le risque lié au levier via les marchés dérivés dont le montant notionnel a explosé avec une croissance annuelle moyenne entre 1996-2006 de 60 %, pour atteindre 594.223 milliards en juin 2009 et presque 707.569 milliards en juin 2011 (Source BIS/BRI - Banques des Règlements Internationaux), ce qui prouve qu'aucun enseignement n'est tiré de ladite crise des banques et que tout pousse à aller encore plus profondément dans l'erreur spéculative des produits dérivés titrisé comme les CDS/CDO,etc. La dépendance des revenus des prime brokers vis-à-vis des hedge funds est essentielle et leur vulnérabilité en cas de faillites d’un gros hedge funds ou de plusieurs de taille moyenne est immédiate et irréversible. L'abus de position dominante de la Deutsche Bank, de JP Morgan et de Goldman Stanley. L'un des banquiers américains les plus connus est John Pierpont Morgan qui avait commencé sa carrière en achetant par l'intermédiation d'hommes de paille à l'armée américaine des fusils défectueux à 3,5 $ et qui les avait revendus à cette même armée par d'autres dark dealers pour 22 $ en les faisant passer pour neufs.
Les dark pools, les prime brokers et les crossing networks, qui sont la quasi unique composante de la discipline de marché et de la régulation indirecte espérée par MiFID, n’ont pas d’incitations à maîtriser les risques des hedge funds, tout comme les parties prenantes n’ont guère de contraintes en matière de divulgations d’informations. Les conditions d’une discipline de marché efficace ne sont pas réunies. MiFID a encadré comme un sémaphore son manque d’incitations à exercer la discipline de marché des prime brokers, des darks pools et des crossing networks et le manque d’informations pour exercer un monitoring digne de ce nom des investisseurs institutionnels qui sont devenus les principaux clients des hedge funds. Ceci traduit l’incohérence des incitations des prime brokers envers les hedge funds, étant donné la dépendance des revenus des prime brokers vis-à-vis de ces derniers et l’absence de capital de réserve pour les prêts par dérivés. Les produits financiers négociés dans les darks pools sont essentiellement la titrisation, qui est une transformation de crédits en titres financiers, qui altère les profils de risque de manière à disséminer le risque sur une plus vaste gamme de porteurs. Elle s’opère par la mise en pool de crédits rachetés à leurs initiateurs par des banques d’investissement. Celles-ci sortent les portefeuilles de crédits de leurs bilans pour les loger dans des structures spéciales non régulées, appelées conduits ou SIV (special investment vehicles). Les structures sont très complexes et requièrent de nombreux acteurs parce que la titrisation est à plusieurs étages. Dans ces structures, les pools de crédits sont découpés en tranches. Les tranches supérieures sont protégées des pertes émanant des tranches inférieures du pool selon les points d’attachement et l’épaisseur des tranches. Il s’ensuit un changement considérable dans le profil de risques. Afin d’extraire des commissions maximales, les intermédiaires et parties prenantes à ce processus comptent sur un empilement de couches de titrisation qui rend ainsi l’évaluation du risque inextricable. Le dark pool, le crossing network, le prime broker, la titrisation de crédits sont la palette du grimoire des risques. Il n'en fallait pas moins pour mettre en œuvre ladite concurrence libre et non faussée fondée sur l'information pure et parfaite des Directives et Traités européens et du Traité de Lisbonne. Le FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière et le MES - Mécanisme Européen de Solidarités ne sont rien d'autres que des dark pools, mais qui n'ont qu'une seule finalité, celle d'être un fonds de défaisance destiné à léguer à la dette publique les actifs pourris, toxiques et illiquides. Si vous cherches sur Google concurrence libre et non faussée europe mon site est en A1 sur 2.270.000 résultats.
Par la Directive européenne MiFID, l'économie a donc été totalement abandonnée aux marchés à partir d'un accord multilatéral européen rédigé par des représentants des États. Je suis donc d'accord avec ceux qui disent "qu'il faut moins d’État", mais vous m'avez compris, il faut moins d’État qui impose par lois, décrets, règlements et Directives l'abandon des pouvoirs et devoirs régaliens au profit des marchés. Ce sont des fonctionnaires d’État et des grands élus qui sont payés pour casser l’État et j'en connais plein qui ont une prime à la casse quand ils réduisent coûts et investissements en cassant les services publics. Pour que ces dark pools puissent s'amuser en paix, MiFID a donc permis la création des crossing networks, c'est à dire la mise en réseau de ces dark pools, ou l'implantation virale d'un état de fait dans un État de droits. Depuis MiFID 1, il existe en Europe plus d'une centaine de systèmes multilatéraux de commerce de produits financiers. Ce sont les MTF - Multilateral Trading Facilities / SMN - Système Multilatéral de Négociations; il y en a 143 en Europe. Aux USA ces plateformes s'appellent ATS - Alternative Trading Systems. En 2010 moins de la moitié des produits financiers ont été échangés dans les bourses. Dans ce nuage opaque et informatique le CAC 40 et les autres cotations boursières ne veulent plus rien dire, puisque plus de 50% des valeurs sont négociés en dehors de la bourse. Vous pouvez vous imaginer que l'AMF - Autorité des Marchés Financiers devient impuissante. Parmi ces plates-formes il y a Chi-X, ou BATS Chi-X Europe, ou Instinet, une filliale de la holding japonaise Nomura, ou Goldman Sachs, UBS, Crédit Suisse, BNP Paribas, la Société Générale, ou Citadel et Optiver. Je vous invite à aller sur leurs sites pour que vous éprouviez le charme discret de votre médiocrité cachée. Le réseau Turquoise, réunit BNP Paribas, Citigroup, Credit Suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, Merrill Lynch, Morgan Stanley, Société générale et UBS, que des banques qui ont fait faillite en 2008/09 et qui ont été pour l'instant sauvées. Le mouvement Occupy Wall Street aurait dû s’appeler Occupy the Dark Pools. Mais l'ubiquité de l'élite mondiale mise en réseau ne lui est pas encore donnée. Quoique.
Avec ce négoce à l'aveugle des produits financiers dans ces centaines de plates-formes alternatives, plus aucune information sérieuse n'est possible sur la qualité des actions cotées en bourse qui devraient refléter la confiance des actionnaires qui investissent dans des projets industriels, à caractère financier, social, écologique ou dans des entreprises. Nous sommes en face de la fragmentation totale de l'information, et ici il n'y a même plus de dislocation possible du langage mais une analphabétisation des marchés. Les ordres d'achat et de vente se font de manière fragmentée en petites parties sur des centaines de plates-formes et plus ou moins en même temps. C'est comme si pour entendre prononcer la lettre O, quelqu'un sur la planète commence la respiration pour lancer la labialisation du son O, puis quelqu'un d'autre on ne sait où poursuit, etc, et qu'un autre dise la fin du son, et qu'en même temps ailleurs encore un autre soutient le son de ce O quand il est arrivé à sa moitié, et qu'un système informatique neuronal quelque part, peut-être en Laponie, procède à une analyse recombinatoire pour donner un sens à ce son "O" et pour le diriger vers celui à qui il est adressé. L'entité et la plénitude du son "O" majuscule ne sont décodables que pour quelqu'un qui dispose de toute la logistique informatique et du transport de la décision, de l'analyse et du sens qu'il est capable de donner à une action et à une situation du marché au milieu d'un nuage de volatilités. L'objectif de MiFID 1 a donc été volontairement de soustraire l'information des marchés règlementés et contrôlés de la Bourse pour la laisser à des initiés qui ont les moyens et la puissance de la traiter sous sa nouvelle forme fragmentée. Dans le milieu on parle avec fierté de "la puissance de feu" de ces plates-formes alternatives quand elles traitent l'information. Mais cette "puissance de feu" est un gâchis total d'énergie parce que le traitement de l'information se faisait tout seul dans les places boursières avant l'introduction de MiFID.
Ce modèle de dissection et de recombinaison de l'information constitue ce que j'appelle sur mon site depuis 2006 le modèle de privation de richesses, de savoirs et de droits. Le système de la classe externe des négociants alternatifs en produits financiers a été instauré parce qu'avec les autoroutes de l'information à haute fréquence, la simple annonce à la bourse de l'intention d'un achat ou d'une vente influençait déjà massivement les cours des actions avant même que cette opération d'achat ou de vente n'ait vraiment démarré. La fragmentation d'un ordre n'éveille pas la vigilance du marché des investissements financiers. MiFID a donc volontairement analphabétisé les marchés et rompu une fois de plus avec l'économie des marchés. Le marché, comme dans une économie soviétique ou maoïste planifiée est totalement manipulé, mais dans les pays dits libres sans goulag, sans pendaison et sans internement, mais bien au contraire avec l'exacerbation de la liberté d'aller courir après l'information pour la sentir transparente. Comme dans un avenir assez proche, on ne pourra plus, comme je le fais depuis 2006, cliquer en ligne par jour sur une trentaine de quotidiens online ou sur des sources d'informations publicisées, il faudra à chaque fois payer un service que l'on vous fera passer pour être le service crossing network ad hoc de proximité dont vous avez besoin. C'est ceci l'esprit de MiFID 1 ou 2: se faire une place unique dans les esprits en leur démontrant qu'ils n'ont pas la capacité de discernement et que la réalité ne peut être établie que dans un rapport de dépendance face à un portail multilatéral de négociation pour en faire baisser les coûts.
Bruxelles a réussi avec les marchés ce que l’Éducation Nationale réussit avec les élèves: assoir les élèves sur un socle de rien sur lequel ne sera plus jamais bâti une analyse, une critique, un appétit vers l'information et son tri, un choix et une technique quantitative, qualitative ou empirique de décision. Le citoyen sera réduit à une glu filaire et les plus petits actionnaires ne disposant pas de systèmes informatiques sophistiqués et de réseaux d'information seront réduits à ne pas réussir les grands coups que réussissent les grands fonds d'investissements et autres investisseurs institutionnels. Même au niveau de l'actionnariat, la Lutte des Classe existe, et elle se fait sans les petits et au-dessus de leurs têtes pour les bons offices des grands comptes et des banques. Ainsi un grand compte qui dispose d'un paquet d'actions dont lui seul connait "vraiment" la raison de les revendre va manipuler sa vente. Il va demander à son SMN - Système Multilatéral de Négociations d'émettre au rythme à hautes fréquences de la nanoseconde des offres d'achat sur son titre, et quand il aura suffisamment fait grimper le cours de ses actions, il va retirer subitement son offre d'achat et va les laisser acheter par les petits suiveurs ne disposant pas de l'information. Ces suiveurs vont payer un prix fort et indu et la concurrence a été totalement déloyale et faussée. La Directive MiFID voulant libéraliser le marché des produits financiers a monopolisé l'information réelle en quelques mains et a fragmenté du multi-buzz pour occuper les esprits des plus petits acteurs et pour les conduire fatalement dans les mauvaises décisions d'investissement, le sur-coût de l'information lacunaire et les pertes financières. Tous ces agissements financiers détournent d'autant plus des investissements dans de vrais projet industriels ayant un caractère social et écologique. Les grands investisseurs disposent grâce à la Directive européenne MiFID d'une liberté totale et non faussée, pure et parfaite. Avec un marché fragmenté, avec les négociations anonymes des dark pools et des crossing networks une taxe sur les transactions financières ne sera pas possible. Il faut interdire les ventes à l'aveugle, les produits vendus de gré à gré, les OTC extrabilanciels et il faut imposer la publication des informations ante et post-trade, avant et après le négoce.
La critique de la finance se vend bien depuis l'année-Lehman 2008 et tout le monde parle de réformer l'Europe tout en la renforçant dans son plan néo-libéral. En dehors de Bâle III qui comme Bâle II profite à la spéculation financière au lieu de la "sécuriser", les réelles réformes promises ne sont jamais arrivées parce que tous nos politiciens sont au service des lobbies financiers. Aux USA la "Volcker-Rule" s'est liquéfiée en Dodd-Bill du nom de Christopher Dodd qui a été depuis 20 ans l'acteur principal de la dérégulation des marchés financiers. En Europe les lobbies financiers travaillent à Bruxelles et quand ils ne réalisent pas leurs propres avancées ce sont les Commissaires Européens, dont Michel Barnier, qui vont à eux pour leur offrir ce qu'ils attendent et même ce qu'ils n'ont pas encore demandé. Pour rassurer le secteur financier et des banques, le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux Services, Michel Barnier, UMP et successeur de McCreevy, a créé en 2010 un Groupe d'experts en affaires bancaires, le GEBI - Group of Experts in Banking Issues dont il a offert la gouvernance aux banques et dont la fonction est de réguler les activités des banques. Vous avez la liste des membres du GEBI ici. La société européenne s'américanise encore plus avec cette décision du Commissaire français Michel Barnier et la Commission de Bruxelles se soumet avec méthode et détermination de plus en plus aux banques, comme le Congrès et le Sénat américains sont soumis réglementairement à Wall Street et à ses lobbies. La dernière preuve en date est la réforme Obama qui s'appelle Volcker Rule, mais qui est vite passée dans l'opinion publique américaine comme la Dodd Bill, du nom du Sénateur américain démocrate qui est le Président de la Commission Banque et qui est officiellement rémunéré et au service des lobbies financiers.
Tous les lobbies financiers et bancaires se sont regroupés sous la bannière de International Institute of Finance
- IIF dont le président est Josef Ackermann le directeur de la Deutsche
bank qui reste depuis 2008 la most leveraged bank, la banque qui a le
moins de fonds propres et le plus d'actifs pourris illiquides comme les CDS et autres
produits financiers dérivés. Si les banques ne participent pas à leur
propre bail-out, elles le doivent à ce réseau de lobbies. C'est le IIF
et la City de Londres qui ont fait passer le FESF / MES et Solvency 2.
La Commission de Bruxelles qui élabore les projets de Directive
Européenne ne travaille que sur la base d'un groupe d'experts qui ne
sont que des lobbyistes financiers délégués par les banques. La toute
nouvelle ONG Finance Watch
créée il y a quelques mois est opérationnelle. Ces lobbies
n'ont pas seulement une influence totale sur la Commission mais aussi
sur les euro-Députés. Même Sven Giegold, euro-député vert et fondateur
de Finance Watch est bombardé par des projets de textes et des
amendements qui émanent directement du IIF ou de Josef Ackermann qui
négocie directement avec Angela Merkel, chancelière allemande. Il y a à
Bruxelles 700 lobbyistes financiers qui construisent à leur manière
l'Europe. Ce ne sont pas des élus, mais ils sont en contact permanent
avec les politiciens qui perdent en même temps le contact avec leurs
électeurs. C'est pourtant l'électeur qui va payer pendant 20 ans à venir
les dégâts causés par l'industrie de la finance. La démocratie est
contournée.
Trois ans après l’entrée en vigueur de MiFID 1 et sa déclinaison dans les États membres de l’UE, le Commissaire européen au Marché Intérieur, aux services et à la Concurrence, Michel Barnier, UMP, annonce faire marche arrière toute. Sans la moindre des ambiguïtés la Commission annonce dans MiFID 2 ceci : "Le principe précédent selon lequel une transparence minimale, un contrôle minimal et une protection minimale de l’investisseur garantissent l'efficacité des marchés n’est plus valable." Cette déclaration officielle de la faillite d’une Directive Européenne ne peut que réjouir les Indignatos, les Anonymus, les petits gauchistes comme moi et les gens qui ont vu démolir leurs emplois en rafale par la déviation des fonds des entreprises dans le management financier. Ne vous réjouissez pas, je vous invite à de nouveau être témoin de la dislocation du langage que j'ai dénoncée formellement dans mon billet précédent.
Comme toujours la bonne intention affichée de la Commission de Bruxelles était que les banques informent leurs clients au sujet des risques des produits financiers, mais imparablement le contenu de la Révision de la Directive MiFID de 2004/07 qui résulte des bonnes intentions de la Commission est à l’extrême opposé grâce au lobby financier de Bruxelles. C'est le Commissaire à la Concurrence, Michel Barnier qui a consulté le GEBI et IIF qui ont proposé tous les amendements qui vident de sa substance la révision de MiFID 1. Pour la Commission il n’y a pas de vie en-dehors de la libre-circulation, enfin pour ce qu’elle prend pour telle. Le Parlement Européen débat en ce moment de la Directive MiFID 2 mais le niveau d’exigences opposables aux banques sera bien inférieur à ce que les associations de consommateurs et certains euro-députés réclament. Pour Sven Giegold, porte-parole vert de la commission finance du Parlement Européen et fondateur de Finance Watch, la première ONG Finance qui s’oppose aux lobbies financiers à Bruxelles, la Commission de Bruxelles a laissé passer sa chance d’ancrer dans la Directive une réelle protection des investisseurs.
Pour moi, ce qui m’importe est que si une protection de l‘investisseur n’est toujours pas possible avec MiFID 2, c’est que tout le reste est possible. La spéculation, la création et la mise sur le marché de produits financiers inventés, de produits dont la traçabilité n’est pas possible. Le mise en orbite de produits comme les OTC, CDS, CDO, RMBS se fait toujours comme avant la crise de l’année-Lehman 2008, la création de bulles spéculatives à levier est toujours favorisée et même accélérée par un cadre laxiste dans lequel il n’y a pas de contrôle et de règlementation. La Directive MiFID 2 aurait dû garantir que les banques ne vendent à leurs clients que des produits qui sont adaptés à leurs besoins et qui ne doivent pas être conçu dans le seul objectif de garantir aux banques le bénéfice le plus important possible. Pour l’association européenne des consommateurs Beuc, le salaire des conseillers en investissements financiers des banques ne doit dépendre que du service rendu à la clientèle en tenant en compte de manière prépondérante ses intérêts. C’est ce qui était prévu dans l'avant-projet de modification de MiFID 1, mais sous la pression des lobbies financiers, seule disparaît la provision pour les conseillers indépendants. Toutes les autres plates-formes pourront toujours négocier comme elles le veulent et de manière opaque. Le lobby financier de Bruxelles a réussi à faire inscrire dans la Directive un dispositif d'exemptions pour tous les autres conseillers en investissements financiers. Les banques peuvent toujours rémunérer leurs employés comme elles l’entendent. Ces employés pourront toujours vendre des produits financiers à très haut risque sans en informer vraiment leurs clients. Pour les courtiers indépendants dont le rôle est l'intermédiation, la parade est simple. Il leur suffira de supprimer le mot "indépendant" de leur carte de visite et ils pourront toucher des commissions des gestionnaires de fonds ce qui continuera à nuire gravement à la qualité de leurs conseils qu'ils fournissent à leurs clients.
Dans MiFID 2, les ordres d'achat de vente à hautes fréquences seront toujours autorisés bien qu'ils permettent toutes les manipulations, qu'ils échappent aux Autorités de Contrôle des Marchés et bien qu'ils soient par exemple responsable du Flash Crash de mai 2010 où le Dow Jones avait perdu 6% en quelques minutes. Toutes les opérations resteront toujours opaques. Il aurait aussi dû être interdit aux banques de ne vendre que des produits financiers, qu’elles n’ont pas inventés elles-mêmes et mises elles-mêmes sur le marché. Ce ne sera pas le cas.
La Lutte des Classes s'est faite sans nous et au-dessus de nos têtes. Ceux qui "chez nous" se sentent encore à l’aise ne savent pas qu’ils sont déjà pauvres, mais ce seront leurs enfants qui vont pleurer. Nos politiciens ont encore fait du mal au citoyen européen et ont écouté
à Bruxelles les lobbies financiers pour rédiger la Directive MiFID 2 sur
les MIF - Marchés d’instruments financiers et services d’investissement qui
autorise les banques à tricher. Tout le monde critique la finance en ce
moment, ça se vend bien, ça prédispose des esprits. J'ai un lien en
rouge sous le banner en haut à gauche de mon site, justement pour éviter
toute confusion. Pour rappel, comme le montre mon banner, je suis un
Nonniste pro-Européen bien sûr avec une monnaie commune. Les Traités vont tous être renégociés. De cette crise sortira vainqueur le citoyen d'europe. Une offre gauche/verte démocratique et parlementaire existe. Il suffit de la trouver, ça ne fait pas mal. Les politiciens sont en retard sur le peuple et font tout pour l'attarder. Nous on sait rêver. On nous entendra déjà, surtout dans les ruines, mais on nous entendra.
La Partie 2 à venir: L'autre dérive de la Directive MiFID 1 est qu'elle a permis le négoce sur les plate-formes alternatives de produits financiers qui y étaient interdits avant son entrée en
vigueur en 2007.
Commentaires
Bonsoir Monsieur.
Loin de moi la prétention de pouvoir saisir et mettre en perspective l'ensemble des tenants et des aboutissants inhérents à la sphère de la dite hyperclasse en général et du prisme financier en particulier, mais la lecture de vos écrits et d'autres, ont conduit mon petit cerveau à une conclusion glaciale et redondante, mais aussi porteuse d'un hypothétique germe d'espoir.
Les "acteurs" des processus ayant conduit à la "crise" constituent un méta-organisme vivant, une "bête" (celle des Ecrits?), qui ne dit pas son nom et qui agit dans l'ombre.
Ses agissements sont guère louables (pour ne pas dire abjects) d'un point de vue moral mais compréhensibles à l'entendement purement prosaïque, car animée par un faisceau de velléités toutes aussi bassement cupides les unes que les autres.
Ce faisceau de velléités est pour l'heure convergeant, et c'est ce qui amène, à mon sens, sa terrible efficience. La Bête corrompt petit à petit l'ensemble des pans de notre réalité (la politique, la connaissance, le vivant, ...) tout en asservissant des armées de serfs consommateurs, qui lui offrent leur Substance en pâture.
Mais, l'ensemble du processus exige un gâchis terrible d'énergie, et ne peut-être maintenu dans l'état à (court, moyen, long?) terme. La cohésion des vilains ne durera donc pas et la bête finira nécessairement par s’autodétruire, comme tout système non isolé soumis à sa propre entropie.
Le feu d'artifice sera amer, cruel, et marquera sans doute l'esprit des peuples au fer rouge.
Puisse ensuite l'Homme retrouvé se souvenir pour des siècles de cette folie qu'aura été le changement de millénaire, et construire un édifice sociétal moins mauvais.
Deux choses:
- Ce ne sont pas des "velléités".
_ Il y a un moyen simple de stopper la "bête" c'est d'aller voter. Qui ne s'oppose pas consent.
Bonjour Monsieur.
Voter?
N'avions-nous pas voté, nous-mêmes, les hollandais ainsi que les irlandais, et plus récemment d'autres encore? Avons-nous été entendus? Écoutés? Respectés?
Des articles comme l'article 123 nous prive de facto de toute souveraineté, puisqu'il annihile notre contrôle républicain de création monétaire.
Et l'individu moyen, que les processus économiques broie chaque jour. Celui-là même qui devient ce qu'il achète à crédit, a-t-il le temps, l'espace cérébral suffisants, la structure mentale nécessaire à la compréhension des enjeux qui se trament malgré nous?
Il votera, comme on jette un mouchoir jetable (un morceau souillé d'arbre) dans une poubelle et paiera la facture pour la déchetterie morale ainsi que pour la viabilité de son écosystème.
L'amertume, Monsieur, est grande.
Vous avez raison, mais ce n'est pas une raison pour devenir plus médiocre que notre démocratie l'est.
Hollande ne fait pas son boulot, et il se permet juste le luxe de ne pas être plus médiocre que NS pour la chasse-au-furet-2012. Dès 2007 j'ai écrit ceci. Et alors?
C'est pourquoi j'explique de mon côté comme je le peux. Si mon site est en page N°1 de Google pour tous ces thèmes >>> http://www.renovezmaintenant67.eu/i...
c'est que la place a été laissée vacante par les influenceurs, les syndicats, les politiques, les intellectuels, écrivains, philosophes, et les ouvriers
Le principe de l'économie qui nous broie est simple, les process pour contourner la démocratie ne sont pas si subtils que ça.
L'introduction de ce billet ci-dessus est simple. Mais c'est le bond quantique que ne font pas les politiciens de "gauche" qui pourraient obtenir une majorité parlementaire.
Une offre gauche/verte démocratique et parlementaire existe. Il suffit de la trouver, ça ne fait pas mal.
Les politiciens sont en retard sur le peuple et font tout pour l'attarder.
Nous on sait rêver. On nous entendra déjà, surtout dans les ruines, mais on nous entendra évidemment dans les urnes.