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29. mai 2017

Selon le CNCDH les accords de libre échange 'de nouvelle génération' CETA TTIP JEFTA EU-Mercosur sont une violation des Droits de l’Homme et du Droit du Travail

La CNCDH - la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme est l’Institution Nationale des Droits de l’Homme française créée en 1947.

Assimilée à une Autorité Administrative Indépendante (AAI), elle est une structure de l’État qui assure en toute indépendance, auprès du gouvernement et du parlement un rôle de conseil et de proposition dans le domaine des droits de l’homme, du droit et de l’action humanitaire et du respect des garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice des libertés publiques.

La CNCDH, conformément aux Principes de Paris,  fonde son action sur trois grands principes :

L’indépendance: L’indépendance de la CNCDH est inscrite dans la loi n°2007-292 du 5 mars 2007. La CNCDH  est saisie ou se saisit de projets de loi ou de  propositions relatifs aux droits de l’homme et au droit international humanitaire.

Le pluralisme: La CNCDH est composée de 64 personnalités et représentants d’organisations issues de la société civile. Elle est le reflet de la diversité des opinions s’exprimant en France sur les questions liées aux droits de l’homme et du droit international humanitaire.

La vigilance: La CNCDH se consacre au respect et à la mise en œuvre des droits de l’homme et du droit international humanitaire en France. Elle combat les atteintes aux libertés publiques et aux droits fondamentaux. La CNCDH occupe ainsi une position unique dans le paysage institutionnel français.

 

 

Pour connaître pays par pays quel euro-député a voté pour le CETA cliquez ci-dessous sur "Ceta Check"
Aucun euro-député de gauche ou vert n'a voté pour ou s'est abstenu.

 

 

Mon travail critique sur ces accords dits de "libre-échange" se fait depuis 10 ans sur le net.
En fait, un Insoumis de plus, qui est aussi raisonnable que le CNCDH, n'est qu'un raisonnable de plus.
Si vous cherchez sur Google "CNCDH accord libre échange nouvelle génération" mon site est en A2 et en A3 sur 17000 résultats.

Le nouveau Président français, Macron, est le seul candidat aux Présidentielles à s'être ouvertement prononcé en faveur du CETA. Admettre la main-mise des accords de libre échange sur la souveraineté européenne et sur l'Etat de Droits des États-Membres de l'Union Européenne, c'est se ranger ou rester dans le clan des néo-conservateurs ultralibéraux comme les think-tanks Bruegel ou Terra Nova autoproclamés "Progressistes", pro-CETA/TTIP, et qui sont l'engrais mental de Macron. Macron avait déclaré à l'automne 2016 lors des Journées de Bruxelles, que ce traité « améliore objectivement les choses dans notre relation commerciale avec le Canada". Tout en jugeant « pertinentes » les questions posées par le Parlement Wallon lors de son veto contre le TTIP/CETA, en octobre 2016, Macron avait estimé que "le traité devrait être exclusivement ratifié au niveau européen et non devant les vingt-sept parlements nationaux. La politique communautaire commerciale, c’est la souveraineté de l'Europe".

Pour sauver la ratification du CETA, retardée de 15 jours in-extremis par le Ministre-Président de la Wallonie, Paul Magnette, une propagande globale a été lancée contre les indignés et les insoumis avec la Commissaire Européenne au Commerce, Cécilia Malmström, selon laquelle "le CETA est un accord très progressiste, qui va modeler la mondialisation selon les principes du commerce équitable" et selon le Ministre allemand aux Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, SPD, "le CETA respecte les intérêts des Travailleurs". Pour le Président du Conseil Européen, Donald Tusk, les détracteurs du CETA "sont des voyous du commerce vivant dans une réalité post-factuelle". Pour le Président de la Commission du Commerce international au Parlement européen, Bernd Lange, SPD, "l'appel de la Wallonie à la Renégociation du CETA est un pas de plus vers la destruction de l'Union Européenne".

Depuis juin 2006, date de la mise en ligne de mon site RzM67, je traite particulièrement des accords de libre-échange d'ancienne génération comme l'OMC accompagné de ses 14 accords connexes AGCS, AGCS+, ADPIC, ADPIC+, etc et aussi des Directives Européennes comme par exemple Solvency, Solvency 2, MiFID, MiFID2, ou la Directive des Travailleurs Détachés. Et je suis heureux aujourd'hui d'avoir trouvé sur le net une institution officielle de l’État français qui critique de manière très sévère ces accords de libre-échange 'de nouvelle génération' comme le CETA, le JEFTA, le TTIP, l'ALEUES et des 28 autres accords du même type qui sont en cours de négociations.

La réglementation des secteurs du service public les plus sensibles comme l'éducation, l'eau, la santé, la sécurité sociale et les retraites sont mis en danger par les menaces de plaintes coûteuses qui seront déposées par les investisseurs. Et ici nous rejoignons l'AGCS, l'Accord Général sur la Commercialisation des Services de l'OMC avec lequel mon site RzM67 a commencé à prendre vie le 6 juin 2016 sur le net. Mon bottom banner le prouve aussi. A la différence du CETA, c'était les États souverains dans la cadre de l'AGCS de l'OMC qui proposaient d'eux-mêmes de mettre dans le secteur privé tel ou tel service public. J'avais écrit 20 articles sur les accords connexes à l'OMC dont ADPIC et AGCS, vous excuserez ceux du début encore gamin dans le style. En France c'était le 1er ministre Lionel Jospin, PS... , qui avait offert à la privatisation, volontairement sans aucun débat sociétal et parlementaire 17 services publics. L'Education Nationale avait aussi été proposée par Jospin aux investisseurs privés, mais sachant qu'il y aurait en France un soulèvement généralisé si l'on touchait à l'enseignement public, les gouvernements successifs le pourrissent avec détermination et démolissent en profondeur le système jusqu'à ce qu'un investisseur privé vienne et sera considéré comme le sauveur ni de gauche ni de droite, fer de lance du renouvellement et de la recomposition, pour le progrès de la France. Avec le CETA, les investisseurs n'ont plus besoin de prendre des gants ou d'attendre la déliquescence avancée d'un service public par la faute du désengagement de l'Etat qui préfère racheter les dettes des banques à hauteur de milliers de milliards.

Particulièrement depuis 2014, je suis l'Initiative Citoyenne Européenne "Stop TTIP/CETA" qui a rassemblé 3,3 millions de signatures sur le 1 million nécessaire et qui - en toute violation du Traité de Lisbonne et du Traité sur le fonctionnement de l'Union - a simplement été rejetée par Juncker, le Président de la Commission Européenne. Pour sa décision arbitraire il a pris le 17 mai 2017 une sale raclée qui lui a été infligée par la CJUE - la Cour de Justice de l'Union Européenne. Le rejet de Juncker de la proposition du Comité Citoyen "Stop TTIP/CETA" est illégal.

Mais que ce soit Juncker, ou Cécilia Malmström - Commissaire Européenne au Commerce, ou la majorité du Parlement Européen qui entend avec beaucoup de réticence cet Arrêt du 17 mai 2017 de la CJUE, il existe des ONG comme Lobby Control, Corporate Europe Observatory, Integrity Watch, Transparency International... qui assurent la veille. Tout ceci ne suffit pas pour autant pour faire monter au niveau sociétal et parlementaire ces débats substantiels sur les accords de libre échange 'de nouvelle génération' pour l'avenir de notre Europe, et les médias et beaucoup de crétins en politique préfèrent dire que les réticences exprimées par nous sont à cataloguer dans du "conspirationnisme".

Heureusement le CNCDH français, l'association allemande et l'association européenne des magistrats ont exprimé leur désapprobation relativement à l'indépendance des tribunaux privés d'arbitrage qui serviront au règlement des différends entre États et investisseurs transnationaux. Selon ces associations "le CETA institue des tribunaux d'arbitrage indépendants et impartiaux, et elles ont formulé à l'attention des membres de ces tribunaux des règles éthiques strictes afin de garantir leur indépendance et leur impartialité ainsi que l'absence de conflits d'intérêt, de partis pris ou d'apparence de partis pris".

Si après 5 années de négociations et 2 années de vérification juridique, l'instrument interprétatif du CETA n'a pas permis de garantir une indépendance et une impartialité des ces tribunaux d'arbitrage, c'est que la volonté commune des négociateurs était de ne pas le faire, pour festonner le privilège de l'investisseur étranger placé par le CETA au-dessus de l’État de Droit. Il n'y a pas eu de "Dialogue avec la Société Civile" pour finaliser le CETA, le TTIP, le ALEUES, le JEFTA, et pour les 28 futurs accords 'de nouvelle génération' il n'y en aura non plus, même si la Commission Européenne fait semblant d'avoir lancé un abonnement pour le Dialogue avec la Société Civile, qui n'est que le salon de l'autopromotion du lobbying. Tous ces accords 'de nouvelle génération' n'ont qu'un but, celui de garantir par-dessus tout le privilège exclusif de l'investisseur et de communiquer aux gouvernements la liste de tout ce qu'ils n'ont plus le droit de faire.

Avant de lire ci-dessous les 40 recommandations faites par le CNCDH je vous prie de lire mes trois derniers articles à ce sujet. Ils sont rédigés pour les besoins d'un blog en ligne, c'est à dire que je fais souvent des redites pour éviter au lecteur de scroller le texte pour revenir plus haut vers une idée directrice. Pour le net il faut rédiger avec des refrains. Les 3 articles seraient en réalité tous à lire même avec la chronologie qui s'est imposée à moi lors de leur rédaction au cours de ce mois de mai 2017. Il y a une évolution de la pensée et - entre certaines formules pour donner des coups de griffes -, il y a surtout un rapport que je rédige sur faits et chronologie et non pas sur des resucées de coupures de presse de sales petits galopins. Je vais chercher l'information et je la conduis selon ma ligne. Je ne suis pas encarté, mais je suis ouvertement à gauche. J'ai mis sous ma bannière de mon site RzM67 à gauche deux liens politiques pour éviter que des trolls qui sont faschos et qui se font passer pour être de gauche, ne viennent polluer. Il y en a plein, mais je ne donne pas les noms, pour éviter que les algorithmes de Google ne me jettent dans leur catégorie. I want my Europe back !

Mes trois articles que vous devriez lire avant les 40 recommandations du CNCDH sont:
- 1) Renégociation des Traités Européens contre Excit, l'Exclusion des Citoyens Européens? Programme de L'Avenir en Commun des Insoumis

- 2) Renégociation des Traités Européens impossible comme la Renégociation des accords de libre-échange TTIP, CETA, JEFTA et ALEUES

- 3) Renégociations des Traités Européens / Dialogue avec la Société Civile... des lobbies / Accords de libre-échange JEFTA, CETA, TiSA, TTIP

Mais je vous conseille aussi - 4) TTIP - CETA, la Lutte des Classes voulue et guidée par la Commision Européenne se fait sans nous et par-dessus nos têtes

Les 40 Recommandations du CNCDH sont limpides, mais vous comprendriez mieux leurs tenants et aboutissants si vous lisiez mes trois articles donnés en lien ci-dessus.

Ce qui est rageant est que notre État de Droit dispose d'un outil formidable d'auto-vigilance, mais que nos politiciens crétins préfèrent se lancer derrière le nouveau Président français Macron dans la démarche de l'annulation du clivage gauche-droite de leur ère post-démocratique, au lieu de faire monter au niveau du débat sociétal et parlementaire ces questions primordiales.

Aujourd'hui, 1er juin 2017, les USA annoncent le retrait des USA de l'Accord climatique de Paris "pour préserver son économie, son emploi".
L'Europe pourrait annoncer son retrait des accords CETA/TTIP pour préserver les Droits de l'Homme, l'Etat de Droit, le Droit du Travail, les Droits sociaux...

Tous les accords de libre-échange 'de nouvelle génération' sont des longues listes de ce que les Etats et Gouvernements n'ont plus le droit de faire. Dans les 40 Recommandations du CNCDH, tout ce qui est en vert représente la correction de ces accords en vue de les rendre compatibles avec l'Etat de Droit, le Code du Travail, les Conventions et Principes Fondamentaux de l'Organisation Internationale du Travail - OIT, l'Accord Climatique de Paris COP21, les normes sociales et environnementales et de procédure juridiques, etc. A l'intérieur des textes en vert, les hypertextes en rouge restent cliquables. Mais comme écrit plus haut, pour vraiment saisir tenants et aboutissants il faudrait au moins chercher mon article N°3 sus-cité.

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CNCDH •   Avis sur les accords internationaux commerciaux et financiers et les droits de l’homme

Annexe I   Recommandations de la CNCDH

Recommandation préalable: La CNCDH recommande très vivement une réouverture des négociations pour prendre en compte les recommandations qui suivent. Cette réouverture des négociations pourrait permettre de clarifier le statut juridique des déclarations interprétatives accompagnant le CETA.

En tout état de cause, il est impératif que le gouvernement français saisisse la CJUE aux fins de vérifier la compatibilité de l’accord tel qu’il existe aujourd’hui au droit de l’Union Européenne.

 

Recommandation n°1: Compte tenu du fait que les nouveaux accords de commerce vont désormais bien au-delà des simples questions commerciales, la CNCDH invite la France à inciter à faire en sorte que les négociateurs commerciaux soient accompagnés par une équipe pluridisciplinaire spécialisée notamment en matière sociale, de droit du travail, de lutte contre le changement climatique, et plus largement en matière de Droits de l’Homme, afin de porter une vision globale des enjeux en présence.

Recommandation n°2: Bien que le Comité sur le commerce et le développement durable ne soit doté d’aucun pouvoir de sanction, la CNCDH préconise, à tout le moins, que les représentants de haut niveau de chacune des parties qui le composeront soient dotées de compétences certaines dans les domaines couverts et, plus largement, en droit international des droits de l’homme. Cela permettra en effet a minima que les questions soulevées soient appréhendées avec la meilleure expertise possible et conformément aux droits de l’homme.

Recommandation n°3: La CNCDH recommande que la mise en œuvre et le respect de l’ensemble des dispositions notamment en matière de droits sociaux et de protection de l’environnement dans les accords internationaux de commerce et d’investissement relèvent du mécanisme général de règlement des différends entre Etats qui vaut pour l’ensemble des accords.

Recommandation n°4: Dès lors qu’un traité de commerce et d’investissement prévoit un mécanisme de coopération, la CNCDH recommande que les droits de l’homme en soient une partie intégrante, en posant leur respect comme objectif principal dudit mécanisme.

Recommandation n°5: La CNCDH encourage les Parties à réviser le chapitre sur la coopération réglementaire afin de garantir effectivement le droit des Etats à réguler, ou tout du moins, envisager fortement de le faire dans les accords à venir, de manière à protéger les réglementations prises dans l’intérêt public, et à s’assurer que les intérêts privés ne priment pas sur le bien commun. À défaut de révision, il apparait indispensable d’exclure les chapitres 22, 23 et 24 de la coopération réglementaire. Une façon d’assurer le respect de la volonté collective pourrait être l’introduction d’un certain contrôle démocratique, par le biais des parlements nationaux, au cours du processus de coopération réglementaire.

Recommandation n°6: La CNCDH salue la possibilité de refuser ou de faire cesser la coopération réglementaire lorsque les intérêts de l’Etat sont tels qu’ils ne peuvent être discutés; cependant, elle souhaite qu’on ne puisse pas déroger à cette faculté et qu’elle ne soit assortie d’aucune obligation de motiver le refus, ou incitation à le faire.

Recommandation n°7: La CNCDH recommande que la coopération réglementaire soit soumise au contrôle démocratique et aux exigences de transparence avec l’introduction d’un rôle défini au Parlement européen, et si possible, aux parlements nationaux lorsque leur législation est concernée.

Recommandation n°8: La CNCDH demande que soient définies avec précision les modalités de composition, de saisine, de décision et de contrôle du Forum de coopération en matière réglementaire.

Recommandation n°9: Constatant un vide préjudiciable en matière d’études d’impact des accords de libre-échange sur les droits sociaux, la CNCDH recommande vivement que de telles études soient systématiquement conduites, et ce, de manière globale et reposant sur des données fiables et attestées. Compte tenu du temps de négociations que nécessite la conclusion de tels accords, la CNCDH recommande que les études d’impact ainsi menées soient actualisées au moment de la signature dudit accord, et fassent la démonstration qu’une véritable consultation des parties prenantes a bien été diligentée.

Recommandation n°10: La CNCDH encourage l’inclusion dans les accords de libre-échange futurs de l’ensemble des dispositions pertinentes de la Convention des Nations unies sur la protection de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles. À cet égard, la CNCDH réitère sa recommandation à la France de ratifier cette Convention.

Recommandation n°11: La CNCDH salue la référence, certes partielle, faite dans le CETA à l’Agenda pour le travail décent de l’OIT; cependant, elle recommande à la France, dans les prochains accords du même type, de plaider pour une prise en compte de cet Agenda plus extensive, voire exhaustive.

Recommandation n°12: Eu égard aux risques engendrés par la libéralisation du commerce et de l’investissement (plans de restructuration, délocalisations, etc.), la CNCDH recommande que le CETA et les accords futurs contiennent des dispositions protectrices des salariés ne se limitant pas aux frontières nationales.

L’inclusion de dispositions concernant l’investissement doit aller de pair avec le renforcement des droits des travailleurs vis-à-vis des groupes transnationaux. Pour atteindre ce but, la CNCDH considère que le droit à l’information et à la consultation des travailleurs, ainsi que la possibilité d’organiser des réunions de coordination et de coopération, doivent être garantis sur tout le périmètre de l’entreprise et ne pas se limiter aux périmètres national ou européen.

Recommandation n°13: La CNCDH recommande que le respect des normes internationales en matière de droits sociaux soit une condition sine qua none de la mise en application des accords internationaux de commerce et d’investissement.

Il conviendrait de poser comme obligation de résultat la mise en œuvre et le respect des conventions et autres textes internationaux par lesquels les Etats sont déjà liés en matière de droits de l’homme.

Recommandation n°14: La CNCDH préconise que, dans un accord de nouvelle génération de type CETA, les Parties posent comme condition préalable à l’entrée en vigueur de l’accord la ratification de l’ensemble des ( huit ) Conventions fondamentales de l’OIT.

Recommandation n°15: Pour la CNCDH, il est impératif de rendre les clauses de non-abaissement effectives et opérationnelles dans les accords internationaux de commerce et d’investissement. Pour ce faire, elle recommande que la possibilité offerte aux Etats de saisir cette clause pour dénoncer un abaissement des standards soit facilitée, et que la charge de la preuve soit inversée, la faisant peser sur l’Etat suspecté d’avoir abaissé ses standards sociaux pour stimuler le commerce ou l’investissement.

Recommandation n°16: La CNCDH souhaite que la France initie une réflexion afin de faciliter l’inclusion des aspects sociaux des accords internationaux de commerce et d’investissement qui seront négociés par l’UE dans le règlement des différends. La CNCDH propose d’inclure l’OIT en tant qu’expert dans la surveillance de la mise en œuvre des dispositions sur le droit social, en lui permettant d’être consultée lors du règlement des différends et de rendre cet avis contraignant.
 
Recommandation n°17: La CNCDH encourage la France à veiller, lors des négociations d’accords internationaux de commerce et d’investissement, à ce que soient incorporés des mécanismes de sanction lorsqu’un Etat partie viendrait à violer une obligation internationale relative au droit du travail.

Recommandation n°18: La CNCDH préconise l’inclusion dans tous les accords internationaux de commerce et d’investissement négociés par l’UE d’une clause des droits de l’homme, forte, obligatoire et cohérente avec les valeurs communes qu’elle promeut, et que celle-ci soit accompagnée d’un mécanisme de suivi et de sanction.

Recommandation n°19: La CNCDH recommande que l’institutionnalisation des réunions de la société civile et des organisations syndicales soit accompagnée de la mise à disposition des moyens humains et financiers nécessaires, tel qu’un Secrétariat dédié au Forum de la société civile et des ressources propres, afin que cet organe puisse mener à bien son rôle de surveillance dans l’application des accords de libre-échange.

Recommandation n°20: La CNCDH préconise que le domaine de l’énergie fasse l’objet d’un chapitre spécifique, permettant d’inscrire dans l’accord des engagements en matière de réduction d’émission de gaz à effet de serre, et autorisant explicitement les Parties à promouvoir les investissements dans le secteur des énergies propres, et à bannir progressivement ceux orientés vers les énergies fossiles.

Recommandation n°21: La CNCDH encourage la France, qui a présidé la COP21, à encourager l’inclusion, dans chaque accord, d’une mention explicite et expresse à l’Accord de Paris sur le climat, ou tout le moins à son objectif visant à limiter la hausse du réchauffement climatique.

Recommandation n°22: La CNCDH préconise une reconnaissance expresse du principe de précaution dans les textes ou tout au moins que la portée et l’invocation du principe de précaution inscrit à l’article 191 du TFUE ne puissent pas être remises en cause par les dispositions de l’accord.

Recommandation n°23: Afin de permettre aux Etats d’engager des politiques et des lois efficaces pour enrayer durablement les dérèglements climatiques la CNCDH recommande d’admettre une certaine hiérarchie des urgences et des légitimités et de soumettre les droits du commerce et des investisseurs au droit international des droits de l’homme et de l’environnement.

Recommandation n°24: Dans le cadre du CETA, et des autres accords, la CNCDH encourage les Etats à contrôler le respect des Principes directeurs des Nations-Unies par toutes les sociétés transnationales qui ont leur siège sur leur territoire en rendant ces principes contraignants dans leur ordre juridique interne.

Recommandation n°25: Toute disposition offrant des garanties aux investisseurs étrangers doit être assortie d’obligations symétriques (obligation d’appliquer les droits à l’information-consultation des travailleurs, les normes sur la responsabilité sociale des entreprises, les directives de l’ONU et de l’OCDE pour les firmes multinationales, etc...). Ces obligations doivent dûment tenir compte des conséquences sociales d’une instauration d’un régime d’investissement international notamment en matière des droits individuels et collectifs du travail.
Recommandation n°26: La CNCDH tient à saluer l’initiative de la Commission Européenne de lancer une consultation publique sur un tel sujet. Néanmoins, elle recommande que ces consultations publiques soient plus ouvertes et faciles d’accès et de compréhension aux citoyens avertis ou non. De plus, la CNCDH tient à ce que les questions posées dans ce cadre soient le plus neutres possibles et qu’elles ne reflètent pas une approche biaisée du sujet.

Recommandation n°27: La CNCDH recommande d’ouvrir les critères de compétences requises des arbitres au droit international des droits de l’homme dans les accords internationaux de commerce et d’investissement prévoyant un Tribunal permanent d’arbitrage.
 
Recommandation n°28: La CNCDH recommande que soient précisées, avant toute ratification, les modalités d’application du mécanisme d’appel et que soit vérifiée sa compatibilité avec la Convention de Washington, inscrite dans les dispositions du CETA, ainsi qu’avec les traités européens, au moyen d’une saisine de la CJUE par le gouvernement français.

Recommandation n°29: La CNCDH recommande d’attendre que ce code de conduite soit rédigé avant de soumettre le texte à la représentation nationale.

Recommandation n°30: Consciente que les arbitres prévus dans le système d’ICS (tribunaux privés d'arbitrage) ne seront pas des juges, et donc que leur indépendance et leur impartialité ne seront nullement assurés, la CNCDH recommande à tout le moins de rendre le code de conduite contraignant en instaurant un mécanisme de contrôle et de filtre avant chaque nomination au Tribunal, et que ce contrôle soit renouvelé avant chaque nomination pour une affaire.

Recommandation n°31: La CNCDH préconise la mise en place d’une réflexion sur l’opportunité d’élargir le mécanisme de RDIE à la saisine des deux parties au différend, à savoir tant l’investisseur que l’Etat concerné, ou sur l’ouverture d’une voie parallèle qui permettrait de mettre en avant les manquements imputables aux investisseurs en matière de droits de l’homme.

Recommandation n°32: La CNCDH recommande d’harmoniser les voies de recours prévues dans les accords commerciaux, dont le CETA, et de prévoir un seul et unique mécanisme de règlement des différends entre Etats, applicable à l’ensemble des dispositions de l’accord.

Recommandation n°33: Afin de répondre aux critiques constantes adressées RDIE, la CNCDH recommande qu’une réflexion soit tenue, à l’initiative de la France, pour instaurer un recours exclusif aux juridictions nationales dans le cadre des accords internationaux de commerce et d’investissement. Ce basculement ne pourra se faire sans que l’accord prévoie lui-même son applicabilité directe dans les droits internes et dans le droit de l’UE.

Recommandation n°34: La CNCDH préconise d’imposer aux investisseurs, avant toute saisine d’un tribunal arbitral, l’épuisement des voies de recours internes, comme l’a demandé la France.

Recommandation n°35: Pour assurer au « droit de réguler » tout son sens et toute sa force, la CNCDH recommande d’introduire un article liminaire aux dispositions relatives à la protection des investissements, posant comme base d’interprétation pour l’ensemble du traité le droit de réglementer des Etats afin que ce principe lie les arbitres dans leurs décisions à venir.

Recommandation n°36: Afin d’éviter le phénomène de « gel réglementaire » dans les domaines dits sensibles comme la protection de l’environnement ou les droits sociaux, la CNCDH préconise l’exclusion du champ du RDIE des secteurs sensibles où les Etats seront amenés à engager des politiques ambitieuses et susceptibles de perturber les investissements pour des raisons impérieuses d’intérêt public.

Recommandation n°37: Il est prévu dans le CETA que l’ensemble du chapitre 8 sur les investissements et l’arbitrage reste en vigueur pendant 20 ans après sa dénonciation éventuelle. La CNCDH propose que ce délai soit raccourci à une durée d’un an.

Recommandation n°38: La CNCDH propose d’inscrire au chapitre I, §5 du CETA :
« Les investisseurs visés doivent réaliser leurs opérations d’investissement dans le respect des lois et réglementations de la Partie sur le territoire de laquelle ils investissent et doivent se conformer, avec toute la diligence requise, à ces lois et réglementations dans le cadre de l’établissement, de l’acquisition, de l’expansion, de la conduite, de la gestion, du maintien, de l’utilisation, du bénéfice et de la vente ou de la disposition de leurs investissements sur son territoire ».
 
Recommandation n°39: La CNCDH recommande à la Commission Européenne d’être plus transparente lors des négociations commerciales. Si elle salue les efforts réalisés actuellement dans le cadre des négociations du TTIP en publiant notamment les documents de positions de l’Union Européenne, elle regrette que ce dispositif n’ait pas été appliqué aux autres accords en cours de négociations. Par ailleurs, la CNCDH invite la Commission Européenne à aller plus loin en publiant les textes consolidés de toutes les négociations en cours et en autorisant des représentants de la société civile à participer aux négociations en tant qu’observateur sur le modèle des négociations climatiques qui se déroulent dans le cadre de la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Recommandation n°40: Dans le CETA comme dans les futurs accords en cours de négociation, la CNCDH recommande de revenir à une négociation par liste positive. (Cherchez "liste négatives" ici.)

27. mai 2017

Renégociations des Traités Européens / Dialogue avec la Société Civile... des lobbies / Accords de libre-échange JEFTA, CETA, TiSA, TTIP, EU-Mercosur

 

Pour pallier la dématérialisation de l’État, l'Europe doit devenir une République.
Pour pallier la dématérialisation de l’État, Macron ou la Commission de Bruxelles inventent la "Société Civile" qui doit être garante de quelque chose de plus. Le CSD - Civil Society Dialogue - "Dialogue sur la politique commerciale de l'Union Européenne" - du 29 mai 2017 n'est qu'une opération promotionnelle des lobbies et des investisseurs et poursuit le contournement de la vie démocratique en Europe. "L'ère post-démocratique" est de nos jours un concept communément acquis et il se vend comme une excuse désolée sans explications ni fondements. "L'ère post-démocratique... sans clivage gauche-droite", ce qui veut dire la même chose, est un système de société qui nous vient d'en haut depuis les investisseurs et les commerçants qui se confondent avec la Commission Européenne et une partie du Parlement Européen qui leur vouent une loyauté féodale. Cette "ère post-démocratique" ne relève pas de la désaffection des citoyens de la chose publique. Pour les investisseurs et la Commission Européenne avec Juncker en tête, Juncker le président du dumping fiscal en Europe (Lux-Leaks), il n'y a qu'une Europe, celle de la machine à cash. Si l'on désire une autre Europe, ou une Renégociation des Traités Européens, on est au mieux traité de "romantique", ou de "Astérix" comme le Ministre-Président Paul Magnette de Wallonie qui a tenté de dire non au CETA, et au pire de toutes les insultes que le parler actuel véhicule envers les indignés et les insoumis. Le "il n'y a plus de clivage gauche-droite" de Macron et le "renouvellement et la recomposition" organisent du rien autour de cette unique idée de l'Europe des marchés en marche. Tous ces ordo-libéraux conservateurs organisent le protectionnisme du profit de l'investisseur et estiment organiser pour leur seul compte leur protection contre les Citoyens et les Travailleurs qui leur font peur ou qui risquent d'entraver leur espoir de faire du profit. Le Citoyen et le Travailleur sont pour les ordo-libéraux la plus grande entrave de leur vie. Les ordo-libéraux comme Macron vont contraindre avec "le gouverner par ordonnance" et le 49-3 les Citoyens et les Travailleurs à nourrir avec assiduité l'espoir de l'investisseur de générer son propre profit. A la croissance appauvrissante s'ajoute la croissance dégradante. (Tableaux: Anders Zorn, peintre suédois)

Vous avez constaté que je continue à classer dans ma catégorie "Économies de bulles, Crises systémiques, Subprimes" depuis le 14 avril 2017 mes 6 derniers articles et que je ne les mets pas dans mes catégories sur l'Europe, alors que je ne traite en ce moment que de l'Abrogation du Code de Travail de Macron, et que des Accords de Libre-Echange TTIP, CETA, ALEUES, JEFTA, etc qui garantissent le privilège absolu de l'investisseur et le contournement de l’État de Droit avec le tribunal privé d'arbitrage des différends financiers entre investisseurs et États qui est domicilié à Washington. J'estime que notre monde se trouve dans une révolution fondamentale qui n'est ni moderne, ni progressiste, mais qui est un grave retour en arrière vers ce "capitalisme fossile" et qui ne doit surtout pas être accompagné par cette prétendue fusion gauche-droite à la Macron. Contre ce capitalisme fossile doivent s'opposer tout Citoyen et tout Travailleur par l’acquisition critique de ce nouveau langage de ladite "ère post-démocratique" et au besoin par des ICE - Initiatives Citoyennes Européennes telles qu'elles sont prévues par le Traité de Lisbonne et si la voie parlementaire est insuffisante comme en ce moment.

Depuis un an et demi avec les Primaires, les Présidentielles et maintenant les Législatives, le discours politique est un rien organisé autour d'un non langage destiné à ne pas vous entretenir des questions déterminantes pour notre société et notre modèle de société, pour notre État et notre modèle d’État, pour notre Europe et notre modèle d'Europe, pour l'économie et la grande récession dans laquelle nous sommes depuis l'année Lehman-2008, pour la Crise et le système de gestion de crise conduit par cet esprit libéral-conservateur et protectionniste des profits de l'investisseur et du financier avec la collectivisation gigantesque des dettes privées des systèmes Ponzi et spéculatifs des banques et avec le casse sur le Code du Travail, le désengagement des États de leurs devoirs régaliens et des investissements et services publics.

Les négociations sur les accords de libre-échange TTIP, CETA, ALEUES, JEFTA et des 28 prochains accords similaires, sont toutes menées dans le secret le plus absolu. Je ne peux rien d'autre que de vous le répéter. Non seulement la politique commerciale de l'Union Européenne est l'affaire exclusive de la Commission Européenne selon les Traités, mais en plus toutes les négociations se font à huis-clos. Quelques rares euro-députés ont été jusqu'à présent choisis pour consulter dans une salle fermée spécialement aménagée quelques documents que la Commission Européenne veut bien divulguer. Les euro-députés n'ont droit qu'à un crayon, et tout moyen de reproduction, de photographie leur sont interdits. C'est un cauchemar démocratique. Ces euro-députés sont obligés de donner leur smartphone à l'entrée de cette salle de consultation des documents. C'est orwellien, ceci fait tellement "fake news", mais je ne peux rien d'autre que de vous en informer.

C'est pourquoi s'était constituée l'Initiative Citoyenne Européenne "Stop TTIP/CETA", puisque tout débat sociétal et parlementaire est refusé à tout citoyen européen comme aux citoyens américains (TTIP), canadiens (CETA), japonais (JEFTA), de Singapour (ALEUES) et aux autres citoyens concernés par les 28 futurs autres accords et qui ignorent que les négociations sont en cours sans eux et par-dessus leurs têtes. Tous ces accords ont trois points communs: garantir le privilège absolu de l'investisseur, créer un tribunal privé d'arbitrage pour les différends entre investisseurs et États, imposer aux États signataires les systèmes de normes et de Lois qui conviennent aux investisseurs. Juncker, Président de la Commission Européenne, était obligé d'accepter les propositions de l'ICE "Stop TTIP/CETA" qui avait rassemblé 3,3 millions de signatures alors que 1 million suffit selon le Traité de Lisbonne. Mais Juncker avait refusé d'accepter cette ICE et de présenter au Parlement Européen les propositions de ce Comité Citoyen "Stop TTIP/CETA". L'Arrêt du 17 mai 2017 de la CJUE - Cour de Justice de l'Union Européenne a non seulement donné tort sans ambiguïté à Juncker, mais a aussi précisé que de tels accords de libre-échange 'de nouvelle génération', qui impactent à ce point en profondeur la vie des citoyens, relèvent de la compétence partagée de la Commission Européenne, du Parlement Européen et de tous les Parlements nationaux et régionaux des États-Membres de l'Union Européenne.

Bien que Juncker, Président de la Commission Européenne ne reconnaisse que du bout des lèvres cet Arrêt de la CJUE pour le CETA du 17 mai 2017, comme l'Arrêt de décembre 2016 pour le ALEUES qui est identique, la Commissaire au Commerce, Cécilia Malmström, organise un meeting de 2 heures (seulement !!!) pour informer au sujet du prochain accord JEFTA. Ce meeting s'appelle CSD - Civil Society Dialogue. L'Excit - l'Exclusion des Citoyens européens prend avec ce meeting un aspect encore plus gravement caricatural et dramatique, parce que ladite "société civile" est constituée à 73% de lobbies. Voici ci-dessous dans mon commentaire N°1 la liste des participants de cette prétendue "société civile" qui participera le 29 mai 2017 au CSD - Civil Society Dialogue, à ce "Dialogue sur la politique commerciale de l'Union Européenne" avec la Commissaire au Commerce. La liste est close. Comptez les intervenants qui ne sont pas représentants des lobbies. Ce meeting de 2 heures aura lieu de 14:30 à 16:30 et sera web-streamed.

Ce que la Commission de Bruxelles entend par „Société Civile“, c’est comme le nouveau président français Macron. Son 1er Ministre Philippe a été précédemment 3 ans chez Areva, la multinationale française de l’énergie atomique. Un autre de ses directeurs de cabinet, Antoine Foucher, avait était directeur aux affaires sociales du MEDEF qui lui-même a annoncé après l'élection de Macron "qu'il est aux anges". "Société Civile" devrait laisser à penser que les intérêts des Citoyens seront débattus. Ce ne sera pas le cas. 73% des participants à ce CSD ou 128 sur les 175 défendront les intérêts des investisseurs et du patronat.

Il est donc déloyal d’utiliser "Dialogue et Société Civile" pour de tels meetings. Il ne s’agit que d’une rencontre de ces lobbies qui dominent la place de Bruxelles à proximité ou en face des institutions européennes. Bruxelles est le deuxième pôle du lobbying mondial avec 2500 structures de lobbying, 15.000 lobbyistes. Les "achats d'euro-députés" pour présenter et défendre des amendements, les désignations de représentants d'intérêts industriels comme experts auprès de la Commission européenne sont monnaie courante selon l’ONG Transparency International. Ces Dialogues de la "Société Civile" n’augmentent pas l’influence des citoyens européens, mais la dégradent ou l’excluent. Ce n’est pas ainsi que la Commissaire au Commerce, Cécilia Malmström, garantira la représentativité, l’intérêt et l’implication des Citoyens Européens. En réalité la Commissaire au Commerce s’imagine qu’avec quelques retouches cosmétiques elle va écarter ces deux Arrêts de la CJUE et les Initiatives Citoyennes Européens comme "Stop TTIP/CETA". Son offensive de transparence est une manœuvre dolosive, mais comme la Commission Européenne et le Conseil Européen ne peuvent pas se faire renverser comme un gouvernement dans un État-Membre de l’UE, la Commissaire au Commerce s’imagine calmer les Citoyens Européens en leur distribuant des sucettes. La Commissaire suédoise libérale ne cherche surtout pas à organiser un hearing des critiques des Européens et de leurs Comités Citoyens, ni faire passer leurs propositions au Parlement Européen comme le Traité de Lisbonne le prévoit. La Commissaire suédoise au Commerce ne veut surtout pas initier un débat avec les Citoyens Européens, même si elle en avait annoncé le contraire lors de sa prise de fonction en 2014. Ce meeting de 2 heures, appelé Civil Society Dialogue est une insulte aux petites gens de notre Europe et toutes les négociations de ce JEFTA et des 28 futurs autres accords de libre-échange ‘de nouvelle génération’ se font toujours totalement à huis clos. Rien ne change. Il faut donc organiser la Renégociation des Traités Européens. Et j'en connais qui me traitent de "bolchevik" quand je tiens ces propos qui ne relèvent que du bon sens démocratique.

Heureusement l’ONG "Lobby Control" sera cette fois-ci un participant à ce CSD de ce 29 mai 2017. Presque toujours les représentants de ces ONG d’indignés et d’insoumis ne sont pas admis sous divers prétextes opaques de "mixité", "d’intérêts premiers", "de représentativité", etc. Lobby Control va donc porter devant cet aréopage de lobbies la critique des Citoyens Européens et exiger un meilleur équilibre et une meilleure transparence au sujet de la politique commerciale de l’Europe qui est le domaine exclusif de la Commission Européenne selon les Traités Européens qui sont aussi à renégocier sur ce point. Il est évident que des rencontres unilatérales de lobbies ne favorisent que des décisions unilatérales au profit des investisseurs et des commerçants. Les lobbyistes, comme les spécialistes en marketing et les attachés de presse le savent tout autant. Ceux qui portent continuellement la parole au profit d’un même groupement d’intérêt et qui les inondent de manière unilatérale d’informations et de montages de rapports "exhaustifs", obtiennent toujours l’effet attendu et nourrissent pour les investisseurs l’espoir de générer un maximum de profit sur le dos des Citoyens et des Travailleurs Européens et des autres pays signataires de ces accords.

Pour comprendre les conflits d'intérêts, que par exemple le nouveau Président français Macron veut éliminer en France sans pour autant réclamer une Renégociation de Traités ou une nouvelle Directive, je vous livre ci-dessous quelques commentaires sur un rapport, à l'origine en allemand et en anglais, au sujet des meetings des Commissaires Européens avec des lobbies qui sont dans leurs listes de favoris. Ce rapport est co-rédigé par Lobby Control et Transparency International. Vous apprécierez que sur mon site RzM67 je ne donne jamais la moindre des sources douteuses, conspirationnistes, xénophobes, etc. C'est trop facile de tomber dans le sensationnalisme avec des sources douteuses et de faire semblant de conduire une critique construite reposant sur faits et chronologie. Nous sommes tellement entourés de fake news ou de "vérités alternatives" et de si peu de médias redresseurs de vérité, qu'il nous faut aujourd'hui à chaque fois montrer langue blanche pour assurer de notre bonne foi. Notre infocratie est lamentable, et tout ce travail de journalisme, que je fais aussi à mon niveau, relève normalement des médias et de la Presse. Il existait un excellent site "Lobby Plag" dont le travail était de divulguer les textes des Traités Européens et des Directives qui sur des pages et des pages ne sont que des copiés-collés serviles et sans créativité de textes dictés par les lobbies. Mais ce site n'émet plus. Leurs responsables ont peut-être ingurgité avec leur repas du polonium dans une chambre d'hôtel à Bruxelles. Je vous invite à signer la Déclaration contre la Corruption des élus qui vient d'être mise en ligne par Transparency International.

Juncker, le Président de la Commission Européenne avait lors de sa prise de fonction exigé de tous les commissaires européens "plus d'équilibre dans leurs rencontres avec les lobbies". Comme Juncker n'est pas crédible (Lux Leaks), sauf auprès des médias, puisqu'il avait organisé pendant 20 ans comme ministre des finances et premier ministre un dumping fiscal encore plus massif que celui du "Tigre Celtique", l'Irlande, les Commissaires Européens continuent à n'obéir qu'à leurs propres intérêts. Je vous présente maintenant les collusions et conflits d'intérêts auxquels s'adonnent ces Commissaires.

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Le précédent Président de la Commission Européenne, Juan Manuel Barroso, avait "pantouflé" et avait quitté en octobre 2014 après 10 ans sa fonction européenne pour immédiatement devenir consultant auprès de la banque Goldman Sachs qui est l'inventeur des produits financiers dérivés titrisés CDS/CDO par lesquelles et venue ladite Crise des Subprimes. Manuel Barroso avait personnellement et en cachette préparé la Coopération étroite entre les banques américaines et la Commission de Bruxelles depuis 2013 avec le CEO de la Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, directement à son siège à New York. Puis à la fin de son mandat, Barroso a été recruté par la Goldman Sachs. Ceci est un scandale qui revêt le conflit d'intérêt. Avec CETA/TTIP, il n'y aura plus de scandale et plus de Code d’Éthique à respecter, s'il existe. Avant même d'être recrutés par le privé, les grands fonctionnaires nationaux et européens pourront montrer leurs compétences et briller directement auprès du secteur privé lors des rencontres tout à fait formelles entre bureaucrates et décideurs privés. Barroso qui avait pour fonction de diriger l’institution en charge de défendre l’intérêt général européen, est devenu l’employé d’une banque d’investissement américaine qui se joue des lacunes européennes pour accroître son profit. Avec CETA/TTIP cette hypocrisie disparait et la Commission européenne et les gouvernements nationaux deviennent des bureaux et des représentations locales du secteur privé tous et toutes soumis à la Loi de l'investisseur. Pour voir quels sont les élus européens qui vont à l'industrie ou qui en viennent, cliquez ci-contre sur "Revolving Door Watch".

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Si vous cherchez sur Google "GEBI banques experts" mon site est en A5 et en A6 sur 148.000 résultats. Pour faire des recherches sur mon site, je passe souvent par Google, je suis souvent en page N°1. Notre infocratie est lamentable, car je ne suis rien. Les lobbies organisent l'Europe directement à Bxl avec le Traité de Lisbonne et y sont officiellement invités par la Commission. Pour sortir de la "Crise", la Commission de Bruxelles avait créé et convoqué un groupe d'experts en août 2010 qui est consulté par elle dans le cadre de la régulation des marchés financiers. La Commission avait nommé à 93% des représentants du secteur financier, et cette pratique est courante et fait partie de son business-plan depuis plus de 60 ans. Le lobby des banques pouvait fêter un nouveau succès contre l'Europe de la Société Civile. Le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux services, Michel Barnier, UMP, avait créé ce Groupe d'Experts en Affaires Bancaires, le GEBI (Group of Experts in Banking Issues). Parmi ses 40 experts qui le composent il n'y a qu'un syndicaliste et deux représentants d'associations de consommateurs. Le reste est composé de banques privées américaines, dont la Goldman Sachs, de consultants financiers américains, et de banques européennes. Il y avait comme candidat à siéger dans le GEBI, Jörg Reinbrecht, qui n'est pas employé par les banques mais qui est représentant du syndicat allemand des services Ver.di dans le Conseil de surveillance du groupe Allianz. Ver.di est le deuxième plus grand syndicat du monde après IG-Metall avec 2,6 millions d'adhérents. Jörg Reinbrecht n'avait pas postulé en son nom propre mais comme candidat commun de la Confédération Européenne des Syndicats et de l'UNI Global Union, l'organisation syndicale internationale. Malgré le soutien unanime qu'avait obtenu Jörg Reinbrecht pour cette candidature, il avait été écarté par Michel Barnier avec l'argument "qu'avec 120 candidatures il lui fallait réduire le groupe d'experts à une taille opérationnelle". Face aux 6000 experts chargés de pipeauter le stress-test 2014 des banques, on ne peut que pleurer au sujet de la duplicité de Michel Barnier. Comme pour tout poste aux Communautés européennes, au départ, l'appel à candidatures était public et ouvert à tous. L'appel à candidatures destiné aux lobbies était intitulé "appel à manifestation d'intérêt à participer au groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI)". Vous devez voir la liste des membres du GEBI. Officiellement la mission du GEBI était la suivante: "Afin de faciliter la communication directe entre le secteur bancaire, les consommateurs et la Commission européenne, la Direction générale du Marché intérieur a créé un groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI). Le groupe aura deux tâches principales. Premièrement, il conseillera la Commission sur les politiques et les propositions législatives concernant la réglementation bancaire. Deuxièmement, il fournira des analyses quant à l'impact de ces politiques bancaires et propositions législatives éventuelles sur les acteurs du secteur." Goldman_Sachs_et_BCE.jpgDans les faits cette Europe de la lobbycratie qui alimente directement ses propres groupes d'experts est faite pour ignorer le Parlement Européen de Strasbourg et pour contourner sans putsch l'expression des urnes, qui elles-mêmes offrent toujours une confortable majorité de droite étayée de petits lutins d'une gauche européenne nivelée dans le "Manifesto" qui est adossé sur le Traité de Lisbonne. Dans le cas présent le Groupe d'experts en affaires bancaires GEBI a été mis en place pour faire oublier le vote du Parlement Européen qui avait offert une majorité de 536 voix Pour et de 80 voix Contre qui appelait la Commission à mettre en œuvre une étude sur la faisabilité de la Taxe Tobin-Spahn et son impact pour préparer le G20 de Toronto de 2010.

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Le Mécanisme Unique de Supervision Bancaire est basé sur les recommandations du Rapport du "Larosière Group" présidé par le français Jacques de Larosière avec la collaboration de l'allemand Otmar Issing, conseiller international de Goldman Sachs depuis 2006 (Cliquez à droite sur l'image, Source: The Independent). Ce Rapport de Jacques de Larosière a été élaboré à la Conférence Bilderberg d'Athènes de 2009. Jacques de Larosière, ancien directeur du FMI, conseiller auprès du Président de BNP Paribas, est Membre du lobby financier G30 et Co-Président d'EUROFI qui est l'un des plus puissants lobbies financiers actifs à Bruxelles. Dans le G 30 il y a toujours comme membre Mario Draghi et il y a surtout Lawrence Summers (Larry) qui est l'architecte aux USA de toute la déréglementation du système financier de Clinton à Obama. Y est aussi membre Kenneth Rogoff, le maquilleur de statistiques. EUROFI est un think tank dont l'objectif de ses membres est "d'aider à construire un marché financier fluide, efficace et sûr". EUROFI et le G30 ont aussi inspiré les Directives européennes MiFID et MiFID2. Est étroitement mêlée à ce consulting pour la stabilisation des finances une autre ONG appelée EPFSF, le Forum Parlementaire Européen pour les Services Financiers dont l'objectif est de "faciliter et de renforcer l'échange d'informations sur les services financiers et les marchés financiers européens entre l'industrie financière et les Membres du Parlement Européen". Dans les Dialogues Monétaires de la BCE auprès de la Commission économique et monétaire intervient l'euro-députée Sylvie Goulard qui est aussi membre du EPFSF. Sylvie Goulard (Modem / ALDE) avait été chargée pour le compte du CERS - Comité Européen du Risque Systémique de chapeauter et de faire adhérer le Parlement Européen à la nouvelle organisation de surveillance et de stabilité financière. Le Projet de Rapport de Sylvie Goulard appelé "six-pack" reposait encore sur les recommandations du TPN - Transatlantic Policy Network, une autre ONG qui est un réseau de réseaux présidé pour l'Europe par le Président-Europe de la Commission Trilatérale en la personne de l'irlandais Peter Sutherland. L'objectif du TPN est "d'instaurer un marché unique transatlantique". Le Goulard Report est soutenu par Bruegel, le think tank transatlantique où intervient régulièrement Sylvie Goulard. Bruegel se donne comme l'un de ses objectifs d'installer un "fédéralisme assurantiel". Le fondateur du lobby Bruegel, membre de la Trilatérale et de la Conférence Bilderberg et conseiller pour Goldman Sachs, était Mario Monti, le remplaçant de Berlusconi. J'avais écrit ces deux § ci-dessus le 3 novembre 2014 dans mon article "La BCE maquille le nouveau stress-test 2014 des banques en Europe / Blanchiment des faillites en vue du TTIP / TAFTA".

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Dans l'aréopage des Commissaires de la Commission Juncker, c'est l'allemand Oettinger qui est depuis 2014 en tête du ranking établi par les deux ONG "Lobby Control" et "Transparency International". Tous les ans le Commissaire Günther Oettinger organise en avril un genre de Davos, dans le paradis des sports d'hiver à Lech dans l'Arlberg, et il illustre avec la plus forte des magnitudes ce que j'appelle depuis deux mois l'Excit, cette Exclusion des Citoyens européens. Ce sommet de Lerch symbolise cette Europe étrangère aux Citoyens Européens et l'attitude altière et féodale de la Commission Européenne. Il va de soi qu'un responsable politique ait des contacts permanents avec les représentants des intérêts économiques, mais il est abominable qu'il n'en ait pas avec les représentants de la Société Civile. Tout le Projet Européen est démoli par cette méthode de travail des Institutions Européennes. L'Europe n'interdit pas le Camembert, mais elle interdit l’État de Droit, car ces accointances libérales et conservatrices n'ont rien à voir avec l'Europe d'aujourd'hui et de demain. Celui qui croit que l'Europe n'est qu'un marché commun à gérer nous vole notre Europe au profit exclusif de l'investisseur. I want my Europe back!

Pour la 6ème fois était organisé en avril dans ce milieux mondain autrichien ce mini-Davos annuel qui porte le nom de "Europaforum Lech". Ce mini-Davos n'a rien d'officiel dans le rang des activités organisées par les Institutions Européennes, il n'est qu'un sommet organisé à titre personnel. Le site Europaforum Lech n'est pas accessible, il faut obtenir la validation de sa candidature pour y accéder. Officiellement ce n'est que la ville Lech Zürs am Arlberg qui organise ce salon exclusif du lobbying européen.

Oettinger s'est rendu à Lech avec 11 très hauts fonctionnaires de la Commission Européenne et a rencontré des dirigeants de multinationales triés sur le volet. A l'abri de discours et des podiums ceux-ci jouissent d'un accès personnel auprès de ces échappés de la Commission Européenne, que ce soit au Welcome-Dinner, autour du cocktail du soir, au sauna, ou au bar d'hiver avec une boisson chaude à la main. Il n'y a pas de programme, tout est formel dans l'informel.

Cet année les représentants de Uber, SAP, Deutsche Telekom, Google, Facebook et le géant Digitaleurope. Il n'y a jamais de programme, mais chaque Europaforum Lech porte un sous-titre. Cette année c'était "L'Europe pendant des périodes difficiles – comment l'industrie des données informatique peut-elle générer de la croissance et créer des emplois?". C'est bien sûr un projet porteur, mais le Commissaire Oettinger avait changé de fauteuil le 31 décembre 2016. Il avait quitté la Commission à l’Économie et à la Société numérique pour aller à la Commission au budget et aux Ressources humaines.

Ce n'est pas un problème. Des acteurs économique comme Daimler ou VW ont rencontré le Commissaire au Budget en février pour débattre du „connected and automated driving“, et le groupe des médias Axel Springer SE a débattu des questions de droit d'auteur. La Lufthansa et la Deutsche Bahn ont débattu de la politique des transports et de la mobilité. Toutes ces questions n'ont plus rien à voir depuis le 31 décembre avec le portefeuille du Commissaire au Budget Oettinger. Les entreprises allemandes vont à lui en sachant que l'économie allemande lui tient à cœur et qu'il est toujours très réactif pour traiter de leurs problèmes auprès de la Commission Européenne. Les entreprises d'autres pays apprécient son immense réseau et son énorme influence auprès de la Commission Européenne. C'est pourquoi les lobbies se rendent au Europaforum Lech où Oettinger peut briller avec son énorme force d'attraction. La Société Civile n'a aucune place dans ce milieu libéral conservateur orienté sur le protectionnisme du profit. La Société Civile ne pourrait qu'émettre des ondes négatives aux yeux des lobbies et de la Commission.

Dans le ranking des Commissaires Européens qui ont organisé depuis décembre 2014 le plus de meetings avec les lobbies se trouve Günther Oettinger en seconde position. Il en a organisé 542 en 2 ans et demi. Vous pouvez voir en reality-time la progression de ces meetings sur EU Integrity Watch. Parmi ses favoris il y a les grands de la téléphonie comme Vodafone Belgium, Deutsche Telekom et Telefónica, DigitalEurope. 83,2% de ses meetings ont été organisés avec des lobbies de l’économie. 4 mois après son passage de la Commission à l’Économie et à la Société numérique pour aller à la Commission au budget et aux Ressources humaines, Oettinger avait déjà organisé autant de meetings que sa devancière pendant 2 ans. Il devrait plutôt s'occuper des Travailleurs Détachés (le "plombier polonais" de la Directive Bolkenstein).

Nous savons que personne autant que Oettinger n'a autant de rencontres avec les lobbies de l'économie et si peu de rencontres avec la Société Civile, parce que le Président de la Commission Juncker a imposé depuis son entrée en fonction en 2014 aux Commissaires et à leurs cabinets de faire une liste de leurs rencontres avec les lobbies. Il est primordial que la Société Civile participe à l'élaboration des Directives Européennes et des Traités Européens pour les questions de la protection des données et de droit d'auteur. Le Europaforum Lech doit donc pouvoir offrir à la Société Civile des podiums et la possibilité de s'exprimer et de négocier. Ce n'est pas le cas: 66 des 99 participants du Europaforum sont envoyés par les lobbies de l'industrie. C'est Oettinger en personne qui invite les participants comme Telekom, Google, Digitaleurope qui font partie des 10 groupes qui ont eu le plus de rencontres avec lui depuis 2014. Le reste des participants est représenté par des députés allemands CDU et des personnalités scientifiques acquis à la cause de la Commission Oettinger.

Ce salon de l'auto-promotion du lobbying au travers de ce Europaforum Lech sous le haut patronage de la Commission Européenne n’a rien d’exceptionnel et tous les Traités Européens, toutes les Directives Européennes, tous les accords de libre-échange avec l’Europe aboutissent avec la participation influente des lobbies ou sont simplement dictés par eux. Il en va de même pour le TTIP, le CETA, le JEFTA qui ont aménagé des droits spéciaux (Sonderrechte) pour les groupes industriels. Ces droits spéciaux sont la revendication principale des lobbies de l’économie qui ont pu faire passer leur droit d’accès exclusif et anticipé à toute proposition de Loi faite par les Parlements. Les Parlements ne sont plus que des chambres d’enregistrement des normes et des Lois que leur soumettent les lobbies qui coopèrent directement au sommet avec les autorités des États. Il n’y a même plus besoin de s’offusquer au sujet d’un Europaforum Lech où la Commission Européenne se pavane, ou d’un Civil Society Dialogue squatté par les lobbies. En amont de tout ceci, au plus haut niveau de l’État, le lobbying dicte ses Lois. Cette procédure porte un nom officiellement : "Échanges d’informations le plus tôt possible au sujet de réglementations et de mesures envisagées, ou au sujet de compléments à ces réglementations et mesures pouvant être mis à l’ordre du jour". On ne peut plus parler d'ingérence, et le nouveau Président français, Macron, a été le seul candidat aux Présidentielles à s'être ouvertement prononcé en faveur du CETA. Avec le CETA, le TTIP, le JEFTA... etc, et avec la Commission Européenne, il n'y a pas d'ingérence de la puissance économique dans les affaires de l'Etat, puisqu'il n'y a plus de clivage... Parlement/Gouvernement. Vous comprenez maintenant que ce que l'on vous fait passer pour une dévotion électorale pour "l'abolition du clivage gauche-droite pour permettre à l’État de se moderniser, de se recomposer, de se renouveler pour le progrès", n'est que l'abrogation du clivage des trois pouvoirs: le Législatif, l'Exécutif, le Judiciaire. Le lobby est devenu le seul et véritable acteur public qui réunit les 3 pouvoirs pour garantir le privilège et le profit de l'investisseur. Le temps est arrivé pour la Renégociation des Traités Européens.

La Commission Européenne a devancé l'appétit démocratique des Citoyens Européens et a tout de même évolué dans le bon sens et publie maintenant la liste des participants de ce Europaforum Lech. Elle reste muette au sujet des sponsors, mais Lobby Control a trouvé leurs noms: le fournisseur d’énergie Vorarlberger Kraftwerke VKW, la Commune de Lech, Bank of America, la banque d’investissement Merril Lynch, Mercedes Benz. La présence des sponsors qui sont les grands acteurs américains de la spéculation financière sur produits financiers dérivés devrait vous inquiéter pour un Forum Européen.

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Après ce tour d'horizon en direction de l'Europe perpétuellement "négociée" et "renégociée" à leur stricte avantage unilatéral par les lobbies des investisseurs, revenons en à ces accords de libre échange dits de "nouvelle génération" comme le JEFTA, le CETA/TTIP/TAFTA. Pourquoi donc avoir peur de la Renégociation des Traités Européens, puisque depuis Jean Monnet aucun d'entre eux n'a été l'expression de la démocratie en Europe, mais de la Commission européenne, des Commissaires européens soumis par avance aux lobbies. On ne peut même pas dire que "ce qui a été négocié peut se défaire" puisque rien n'est issu de l'expression démocratique, mais que tout est issu des marchands et des investisseurs. Pensez au tableau de Magritte et écrivez dessus "Ceci n'est pas l'Europe". Nous vivons en plein dans la trahison de l'image, et après 70 ans de pratique assidue de s'en défaire serait inconfortable, car au final nous avons tous été crédules, donc coupables, sauf ceux qui avaient voté en 2005 pour le NON, le NEJ, le NO au référendum sur le TCE instituant une Constitution européenne.

Pour les ONG comme CEO - Corporate Europe Observatory et AITEC - Association Internationale de Techniciens, Experts et Chercheurs " le CETA - Comprehensive Economic and Trade Agreement / Accord économique et commercial global "est un assaut contre la démocratie, contre les Travailleurs et contre l'environnement". L'Initiative Citoyenne Européenne "Stop TTIP/CETA" avait rassemblé 3,3 millions de signatures et est le record absolu en Europe des ICE - Initiatives Citoyennes Européennes telles qu'elles sont prévues par le Traité de Lisbonne. Les négociateurs du Traité de Lisbonne ne s'imaginaient même pas une telle réussite, quand ils ont passé des années à négocier ces accords de libre-échange 'de nouvelle génération' TTIP, CETA, JEFTA, ALEUES, etc. Pourtant les alertes émanant de la Société Civile depuis les syndicats européens et canadiens, les associations de consommateurs et les groupes actifs dans les domaines de la santé et de l'environnement et même... les petites et moyennes entreprises (PME) n'ont pas permis de modifier ou de rejeter cet accord.

Pour sauver la ratification du CETA une propagande globale a été lancée contre les indignés et les insoumis avec la Commissaire Européenne au Commerce, Cécilia Malmström, selon laquelle "le CETA est un accord très progressiste, qui va modeler la mondialisation selon les principes du commerce équitable" et selon le Ministre allemand aux Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, SPD, "le CETA respecte les intérêts des Travailleurs". Pour le Président du Conseil Européen, Donald Tusk, les détracteurs du CETA "sont des voyous du commerce vivant dans une réalité post-factuelle". Pour le Président de la Commission du Commerce international au Parlement européen, Bernd Lange, SPD, "l'appel de la Wallonie à la Renégociation du CETA est un pas de plus vers la destruction de l'Union Européenne".

De temps en temps, les détenteurs du pouvoir politique s'adressent à la Société Civile. Mais la Wallonie a été muselée avec un Communiqué de la Belgique, de la Commission Européenne et du Conseil Européen relatif à ce privilège de l'investisseur. Mais le texte de ce communiqué ne fournit pas une interprétation contraignante du CETA et n'a aucune valeur juridique. Par contre "l'Instrument interprétatif commun" proposé par Bruxelles et Ottawa est un instrument juridique contraignant qui servira de manuel d'interprétation en cas de litiges relatifs au CETA.

Pour museler toute Société Civile l'instrument interprétatif commun du CETA propose un principe libellé en une belle et longue phrase aménageant aux deux parties, Canada et à l'UE, le droit, la capacité et la possibilité de réglementer, mais elles doivent "le faire conformément aux obligations et aux engagements figurant dans le CETA". Cette phrase est caoutchouteuse à souhait et inonde de boniments la Société Civile: "l'Instrument interprétatif commun préserve la capacité de l'Union Européenne et de ses Etats-Membres ainsi que du Canada à adopter et à appliquer leurs propres dispositions législatives et réglementaires destinées à réglementer les activités économiques dans l'intérêt du public, à réaliser des objectifs légitimes de politique publique tels que la protection et la promotion de la santé publique, des services sociaux, de l'éducation publique, de la sécurité, de l'environnement et de la moralité publique, la protection sociale ou des consommateurs". Ces deux paragraphes de l'instrument interprétatif ne se contredisent pas pour autant. Les parties signataires sont toujours libres de légiférer comme elles l'entendent, mais elles pourront par la suite être redevables de millions ou de milliards en dommages et intérêts si le Tribunal privé d'arbitrage domicilié à Washington estimait qu'elles violent les obligations envers les investisseurs étrangers telles que le définit le CETA.

Vous avez saisi maintenant pourquoi cette "Société Civile" est subitement devenue si "moderne" aux Primaires, aux Présidentielles et Législatives 2017. Vous comprenez la mise en avant forcée de cette "Société Civile" par le nouveau Président français, Macron, et par la Commission Européenne. Vous comprenez pourquoi cette "Société Civile" est intégrée aux rouages décisionnels des systèmes démocratiques. Les gouvernements sont contraints de "travailler" directement dans les ministères avec les lobbyistes qui leur dicteront ce qu'il est bon pour eux de faire. Les gouvernements sont des soumis avec le CETA, le TTIP, l'ALEUES, le JEFTA et avec les 28 autres accords de libre-échange 'de nouvelle génération' qui sont dans la phase de négociations à huis-clos.

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Je vous invite à lire ci-dessous un résumé en sept parties d'une analyse cosignée par CEO - Corporate Europe Observatory et aitec - Association Internationale de Techniciens, Experts et Chercheurs que j'ai commentée.
Cette analyse est intitulée "La monumentale arnaque du CETA". Sur mon site, ma réflexion personnelle va dans le même sens depuis 10 ans, depuis les échecs des rounds de Doha, Seattle, Cancun de l'OMC, et depuis les accords connexes AGCS, AGCS+, ADPIC, ADPIC+

Le Droit des Travailleurs dans ces accords de libre-échange 'de nouvelle génération': une violation des droits du Travail figurant dans le CETA ne débouchera que sur un processus non-contraignant de discussions et de recommandations des Etats envers l'investisseur étranger. Selon l'instrument interprétatif du CETA aucune sanction n'est prévue si l'investisseur viole les dispositions du CETA relatives au Droit du Travail. Ici aussi le manuel d'interprétation du CETA est rédigé par un homme de lettres: "Une Partie n'omet pas d'appliquer effectivement son Droit et ses normes en matière de Travail dans le but de stimuler le commerce et l'investissement". Vous lisez ici ce que dit Macron, le nouveau Président français, avec son "Libérer le Travail" scandé en boucle en guise de prélude à sa Loi Macron-Travail-bis qui va abroger le Code du Travail français. Macron prépare la France aux nouveaux faits de la mondialisation modelée par le CETA, le JEFTA, etc. Macron évitera même l'hypocrisie d'un processus non-contraignant de discussion avec la Société Civile et avec les Travailleurs en faisant passer sa deuxième Loi Travail-Macron avec son "gouverner-par-ordonnances" et de nouveau des 49-3. "Le Droit des investisseurs étrangers, le respect des règles en matière du Travail ne peuvent pas être imposés par des sanctions commerciales ou financières". L'instrument interprétatif du CETA contient au total 39 recommandations en matière du Code du Travail, mais aucune n'est contraignante et n'a de valeur juridique. De très graves conflits sociaux sont donc inscrits en sous-texte dans le CETA... C'est ceci le "nouveau fait de la mondialisation", pousser à bout la Société Civile et l'inviter de temps en temps à un Welcome Dinner. La Commission Européenne a toujours montré dans le passé avec les accords de l'OMC son assourdissante léthargie si les chapitres relatifs aux droits du Travail dans les accords commerciaux de l'UE n'étaient pas applicables parce qu'ils figurent toujours dans des parties non-contraignantes des textes. Nous pensons au travail des enfants, des prisonniers et au non-respect des normes environnementales les plus élémentaires dans des pays qui exportent de produits manufacturés, des produits textiles vers l'Europe. Nous pensons aux Travailleurs Détachés pour lesquels l'UE fait des Directives elles-mêmes inapliquables à cause des multiples exemptions. Nous pensons à la Directive sur le temps du Travail, qui par contre a gravement élevé la limite du temps hebdomadaire à 72 heures en Europe. Pour consolider ces "nouveaux faits de la globalisation", il a été en même temps proposé par le CETA aux syndicats un réexamen et un suivi d'un côté, mais du côté de l'investisseur il a été offert un "accès spécial aux tribunaux" leur ouvrant la porte de manière illimitée aux dommages et intérêts. Les négociateurs du CETA martèlent le fait qu'aucun Etat-Membre de l'UE n'a soulevé la question des droits du Travail pendant les 5 années de négociations ( faites à huis clos...) et les 2 années de vérification juridique de l'instrument interprétatif. Selon le Congrès du Travail canadien, "l'instrument est un florilège d'arrogance et de condescendance si on le juge à l'aulne des amendements très spécifiques proposés par les Travailleurs". 

Le CETA n'aura pas besoin d'attendre l'Abrogation du Code de Travail que va imposer le nouveau président français Macron dans sa deuxième phase après que son gouvernement Hollande-Valls avait fait passer la phase 1 avec le 49-3: la baisse de salaires, la réduction des avantages sociaux, le dépassement des maximas de service, la réduction du taux d'occupation des Travailleurs par postes et par tâche, la précarisation, l'aggravation de la pénibilité et de la dangerosité et du non-respect des normes d'hygiène et de sécurité, la généralisation des volontariats et des CDD extensibles et reconductibles d'année en année, la multiplication des emplois destinés à des stagiaires à la place de Travailleurs permanents, l'aggravation des inégalités, et toutes mesures qui permettent la réduction des coûts de production, donc aussi la réduction des taxes sociales, des cotisations chômage et l'évacuation des charges patronales relatives à la retraite, la compression de l'impôt sur les sociétés, etc, s'imposeront partout dans le monde du Travail en rendant impuissants, inutiles et finalement obsolètes les syndicats... jusqu'au moment où ça pétera. Le CETA va défragmenter la société en rendant le clivage droite-gauche absent. Il y aura une déflagration. L'adjudication des marchés publics sera aussi remodelée et le CETA, le JEFTA, etc, bénéficieront aux détenteurs de capitaux au détriment des Travailleurs. Ces négociateurs libéraux-conservateurs et protectionnistes du profit de l'investisseur vont dégrader à maxima la société à un stade qui était celui au 19ème siècle et des surexploitations des Travailleurs comme Zola avait pu les décrire dans ses fresques sociales dans les pays miniers. Macron soutient ouvertement le CETA et lui prépare le terrain avec son second casse sur le Code du Travail. Et en plus avec "son gouverner par ordonnances" et le 49-3. Pour reprendre une terminologie de gauchiste, le CETA soutient la richesse et le pouvoir d'une infime minorité aux dépens des Travailleurs, selon les ONG AITEC et CEO. Mais vous préférez ou détestez quoi? Les paroles de gauchiste ou la description des faits et des chronologies?

Le Respect de l'environnement dans ces accords de libre-échange 'de nouvelle génération': comme pour l'irrespect du Droit du Travail, il n'y a pas de respect de l'environnement ni du développement durable. On s'ébouriffe quand Donald Trump renie la Conférence Climatique de Paris, et les médias diffusent le mp4 de son hand-shake de mec, mais les accords de libre-échange 'de nouvelle génération' entrent en cachette, pour toujours, sans débat avec la Société Civile, de manière élégante dans un instrument interprétatif contraignant. Des phrases d'homme de lettres sont partout incluses dans et entre les lignes: "le commerce soutenant le développement durable", "le commerce favorisant la protection de l'environnement", mais comme pour le Travail toute violation des dispositions du CETA en matière d'environnement ne peut être punie par des sanctions commerciales ou des pénalités financières. Comme pour le Travail, les victimes d'atteintes à l'environnement ne peuvent pas avoir recours à la justice. Le CETA ne prévoit pas non plus, comme pour le Travail, de dispositions autorisant des politiques environnementales et climatiques à passer au-dessus ou à être exclues des règles du CETA qui peuvent les compromettre.

Le privilège absolu de l'investisseur du CETA permet aux sociétés qui polluent d'intenter d'onéreuses actions en justice si les gouvernements interdisent ou restreignent des exploitations minières comme par exemple l'exploitation du gaz de schistes, ou s'ils édictent des règlements contre la pollution ou contre l'utilisation des carburants fossiles, du diesel. La production alimentaire saine, équitable et durable, qui ne détruit pas la planète, sera impossible dans la libéralisation du secteur agricole. L'Europe sera obligée d'importer des USA ou du Canada des poulets nettoyés à l'eau de Javel, du mais transgénique, du boeuf élevé aux hormones, des céréales imprégnées de glyphosate (Roundup, Monsanto Papers). Il n'y aura plus de règles de passation des marchés et les critères environnementaux seront supprimés dans les procédures d'achat des pouvoirs publics. Les émissions de gaz à effet de serre vont augmenter avec l'abrogation des normes. Donc Trump joue au pantin, les médias jubilent et divulguent, mais l'Abrogation des règles et normes environnementales lancée par le CETA ratifié, le JFTA, le TTIP, l'ALEUES, etc est passée sous silence. Il est plus agréable de filmer un butor global pour amuser le peuple et un Macron qui ne lui lâche plus la louche. Ca c'est un mec! Trump s'assied sur les engagements internationaux sur la limitation du réchauffement climatique en-dessous de 2°C.

Les recommandations de l'instrument interprétatif du CETA pour le Travail, pour l'Environnement, etc n'ont aucune valeur juridique parce qu'elles n'ont aucune force exécutoire. Le principe de précaution pour la consommation des aliments qui permet normalement d'interdire des produits est lui aussi abrogé, de manière entrelacée avec des textes rédigés par les hommes des belles lettres. Dans le CETA, comme toujours, existe la partie juridiquement contraignante qui, elle, n'est jamais caoutchouteuse et qui stipule "qu'un produit ne peut être interdit que s'il a été soumis à des examens scientifiquement fondés, que si le risque est prouvé sans le moindre doute". Pour le glyphosate cancérogène, cela fait presque 20 ans que le lobbying chimique et de l'agroalimentaire parvient à ramollir les Commissions Européennes et le Parlement Européen, et vident de sens le principe de précaution. Et pour les nano-particules qui sont dans les aliments, le dentifrice... ? Mais c'est plus drôle de parler du mistigri, du Schwarzpeter, Donald Trump, ça fait vendre de l'image et du papier. Le journalisme est simplement devenu crétin. Le CETA ne va donc qu'accélérer la catastrophe climatique de la planète et est en ce sens tellement plus efficace et rapide que le nouveau président américain qui aboit et pète.

Le Droit de l'investisseur lui garantit le droit à réglementer afin de protéger l'environnement, la santé et d'autres domaines d'intérêt public: Ce qui est bien pour moi, rédacteur de mon site RzM67, est que tous les accords de libre-échange 'de nouvelle génération' ont tous le même modèle. Selon Friedrich Dürrenmatt, "Was einmal gedacht wurde, kann nie mehr zurückgenommen werden" (Ce qui a été pensé, ne peut plus jamais être retiré). Dans une vie antérieure j'étais "metteur en scène", j'ai monté tout Dürrenmatt en VO allemande, et j'ai même fait deux premières dans notre pays. Ce qui est bien avec ces accords de libre-échange 'de nouvelle génération', est que l'on n'a plus besoin de s'écheveler pour les 28 nouveaux accords du même type à venir, car ils procèdent tous du même ordre: oui, à la Société Civile, mais il faut laisser manger l'investisseur. Vous avez des textes rédigés toujours de la même manière circulaire, mais dont la centrifugation mène toujours de manière juridiquement contraignante à la règle selon laquelle personne ne peut intenter des actions contre les investisseurs, mais les investisseurs peuvent faire des procès à tout le monde. Tout accord de libre-échange 'de nouvelle génération' n'est qu'un abécédaire raisonné, ample, vaste et complet de tout ce qu'un gouvernement n'a plus jamais le droit de faire contre un investisseur.

Selon la Commission Européenne, "le CETA assure la protection des investissements tout en affirmant le droit des gouvernements à réglementer dans l'intérêt public, y compris lorsque de telles réglementations peuvent interférer avec un investissement étranger". On se fait une petite Hymne à la Joie? Freude, schöner Götterfunken, Tochter aus Elysium!    Non: "Les parties ont le droit de légiférer... [mais] leurs réglementations doivent se conformer aux obligations et aux engagement du CETA". L'investisseur peut attaquer tous azimuts les Etats. Le CETA ne prévoit pas que le tribunal privé d'arbitrage de Washington contraigne les pouvoirs publics à modifier les dispositions d'un texte de loi, à le réécrire, ou ne contraigne l'Union Européenne à la Renégociation d'un Traité, mais il garantit à l'investisseur le droit de réclamer des sommes pouvant facilement être potentiellement très élevées et à hauteur de quelques milliards d'€ en guise d'indemnité. Le privilège absolu du CETA va dissuader les hommes politiques de promulguer de meilleures Lois. Le CETA rend donc la voie législative et réglementaire trop risquée et "l'ère post-démocratique" nécessaire pour un bon fonctionnement de l'Etat "qui doit se gouverner en dehors des anecdotes...   et par ordonnances ". Le CETA aménage à l'investisseur transnational le droit et le pouvoir de négociation particulier pour saper la démocratie et l'Etat de Droit. Le schéma de pensée est simple, ladite "ère post-démocratique" est en marche, la séparation des Trois Pouvoirs de Locque et de Montesquieu est du passé. Il n'y a pas de putsch, il n'y a aucune menace d'internement au goulag, nous sommes tous soumis au Money Rule de l'investisseur par la volonté de nos hommes politiques.

La dialectique avec la synthèse qui tombe toujours du même côté, le plus fructueux et efficace, celui de l'investisseur, se poursuit >>> "Le CETA ne conduira pas à accorder un traitement plus favorable aux investisseurs étrangers qu'aux investisseurs nationaux". Mais le Ceta n'accorde qu'aux investisseurs étrangers le droit de contourner les tribunaux nationaux et de poursuivre directement les Etats devant des tribunaux parallèles. Les entreprises nationales et les citoyens ne disposent pas de ce privilège. >>> "Le CETA établit des normes clairement définies relatives à la protection des investissements et fournit aux tribunal chargé du règlement des différends des orientations claires quant à la manière dont il convient d'appliquer ces normes". Mais, toujours selon CEO - Corporate Europe Observatory, beaucoup de dispositions du CETA relatives aux investissements sont ambigües et offrent une telle marge d'interprétation que les futures décisions des tribunaux sont impossibles à prédire. >>> "Le CETA précise que toute indemnité due à un investisseur sera fondée sur une détermination objective effectuée par le Tribunal et qu'elle ne sera pas supérieure à la perte subie par l'investisseur". Mais ne seront pas que compensés les investissements réellement réalisés pour un projet. Les bénéfices attendus, les bénéfices futurs escomptés, l'espoir de la réalisation d'un profit sont considérés comme partie intégrante de la "perte subie" par l'investisseur. Si seulement les personnes mise au chômage pouvaient espérer autant! Par exemple la Lybie avait été contrainte à payer 900 millions de $ dans le cadre d'un projet touristique alors que l'investissement déboursé n'était que de 5 millions de $. Pourquoi je vous entretiens subitement de la Lybie? C'est parce que le CETA s'appuie sur la jurisprudence internationale et sur les procédures et les droits internationaux supplémentaires en la matière existant dans les accords de libe-échange 'd'ancienne génération' comme l'OMC ou des accords bilatéraux. Le CETA ment. Au lieu de "garantir aux pays signataires le droit à réglementer", il oblige les gouvernements à payer au lieu de réglementer et de légiférer.

Le CETA protège les services publics comme la santé et l'eau: La Commissaire Européenne au Commerce, Cécilia Malmström, a voulu rassurer les Parlements autrichien et belge avec ces propos: "Qu'en est il des services publics, que vous désignez sous le nom de 'Daseinvorsorge', tels que la santé? Le CETA les protège. Sans l'ombre d'un doute. Les pouvoirs publics, qu'ils soient locaux, régionaux ou nationaux, conserveront toute la latitude pour organiser les services publics comme bon leur semblera. Il n'y a là aucune obligation à privatiser quoi que ce soit et si ces services sont déjà privatisés, ils pourront être de nouveau nationalisés". Cécilia Malmström ne ment pas, et prend à son compte les centaines de jolies phrases caoutchouteuses du texte du CETA. Les réserves et exemptions relatives au service public ne s'appliquent pas au coeur de l'accord du CETA, aux dispositions des règlements des litiges entre Etats et investisseurs. Elles ne s'appliquent pas non plus aux normes les plus dangereuses relatives à la protection des investisseurs comme celles sur l'expropriation et le traitement juste et équitable.

Plus clairement, les services publics déjà privatisés ne peuvent plus être renationalisés, Cécilia Malmström ment quand elle s'adresse à la Société Civile. La réglementation des secteurs du service public les plus sensibles comme l'éducation, l'eau, la santé, la sécurité sociale et les retraites sont mis en danger par les menaces de plaintes coûteuses qui seront déposées par les investisseurs. Et ici nous rejoignons l'AGCS, l'Accord Général sur la Commercialisation des Services de l'OMC avec lequel mon site RzM67 a commencé à prendre vie le 6 juin 2016 sur le net. Mon bottom banner le prouve aussi. A la différence du CETA, c'était dans la cadre de l'AGCS de l'OMC les Etats souverains qui proposaient de mettre dans le secteur privé tel ou tel service public. J'avais écrit 20 articles sur les accords connexes à l'OMC dont ADPIC et AGCS, vous excuserez ceux du début encore gamin dans le style. En France c'était le 1er ministre Lionel Jospin, PS... , qui avait offert à la privatisation, volontairement sans aucun débat sociétal et parlementaire 14 services publics. L'éducation Nationale avait aussi été proposée par Jospin aux investisseurs privés, mais sachant qu'il y aurait en France un soulèvement généralisé si l'on touchait à l'enseignement public, les gouvernements successifs le pourrissent avec détermination et démolissent en profondeur le système jusqu'à ce qu'un investisseur privé vienne et sera considéré comme le sauveur ni de gauche ni de droite, fer de lance du renouvellement et de la recomposition, pour le progrès de la France. Avec le CETA, les investisseurs n'ont plus besoin de prendre des gants ou d'attendre la déliquescence avancée d'un service public par la faute du désengagement de l'Etat qui préfère racheter les dettes des banques à hauteur de milliers de milliards.

Avec le CETA, les investisseurs feront un procès pour voler aux peuples leurs services publics. Et dans cet ère post-démocratique, les Etats seront si faibles ou affectés qu'ils céderont. Les hommes politiques n'auront plus besoin de dire "qu'ils ont manqué de pédagogie" pour excuser leurs décisions, les juges du tribunal privé d'arbitrage domicilié à Washington nous diront comment il faut penser. Combien de temps la Société Civile va-t-elle encore se laisser museler? La réglementation des services publics est depuis l'AGCS au coeur d'affaires opposant Etats et investisseurs. L'Estonie doit actuellement payer 90 millions d'€ suite à son refus d'augmenter le prix de l'eau. La Slovaquie a dû payer 22 millions d'€ parce que le gouvernement actuel a refusé de mettre en place la politique de privatisation de la santé décidée par le gouvernement précédent. La Commissaire au Commerce, Cécilia Malmström ment, un retour vers le secteur public est impossible. Les gouvernements sont déjà potentiellement menacés de verser des milliards de dommages et intérêts pour "pertes subies" qui englobent l'investissement déjà réalisé et surtout le bénéfice escompté par l'investisseur. Le retour à la municipalisation de l'eau est donc impossible, comme le retour au secteur public de la privatisation totalement ratée du NHS, le secteur de la santé publique britannique. Les Etats ne pourront pas tenter de donner plus de poids aux fournisseurs de soins ayant une approche non-lucrative, car l'investisseur prétextera que l'Etat se lance dans une... Concurrence déloyale.

Comme pour les accords AGCS et AGCS+, ADPIC et ADPIC+, il y a dans le CETA une approche de liste négative favorisant la libéralisation des services publics. Tous les services qui ne sont pas explicitement exclus par le CETA y sont automatiquement soumis. Puis suivent toujours plus loin ou ailleurs dans le texte les formules qui aménagent à l'investisseur le droit et le pouvoir de poursuivre les Etats. Mais les règles du CETA d'accès au marché peuvent par exemple balayer les efforts déployés pour établir des niveaux adaptés de personnel hospitalier. Le CETA limite drastiquement la capacité des gouvernements à créer, étendre, restaurer et réglementer les services publics. Le CETA menace ou élimine les droits des Citoyens à avoir accès aux services publics. Le CETA menace ou élimine les droits à de bonnes conditions de travail dans ces secteurs de l'eau, de la santé, de l'énergie, de la retraite, etc.

Le CETA protège l'investisseur et dégrade les populations et les Etats: Non seulement le privilège de l'investisseur est placé au-dessus de tout avec le CETA, mais il est le seul qui a le droit et le pouvoir de poursuivre les Etats et non l'inverse. Le tribunal arbitral privé pour le règlement des différends entre investisseur est Etat est composé de trois arbitres payés à la commission pour chaque affaire traitée et à hauteur de 3000 $ par jour. Les arbitres privés pourront mener avec beaucoup d'assiduité et d'efficacité leur propre dialogue avec la société civile du lobby et des multinationales et auront tout intérêt a aussi faire durer et rebondir les affaires. Le tribunal n'aura qu'une approche partiale. Les arbitres pourront en même temps continuer à proposer sur le marché leurs services juridiques et ne sont pas tenus à des délais. Ils seront intégrés au club fermé des juristes spécialisés dans les investissements et seront mécaniquement poussés à faire proliférer le nombre des affaires. Ces arbitres sont pour ainsi dire juges et parties parce le CETA exclue toute expertise en dehors de cette corporation. L'association allemande et l'association européenne des magistrats ont exprimé leur désapprobation relativement à l'indépendance de ces tribunaux privés d'arbitrage. Selon ces associations "le CETA institue des tribunaux d'arbitrage indépendants et impartiaux, et elles ont formulé à l'attention des membres de ces tribunaux des règles éthiques strictes afin de garantir leur indépendance et leur impartialité ainsi que l'absence de conflits d'intérêt, de partis pris ou d'apparence de partis pris". Si après 5 années de négociations et 2 années de vérification juridique, l'instrument interprétatif du CETA n'a pas permis de garantir une indépendance et une impartialité des ces tribunaux d'arbitrage, c'est que la volonté commune des négociateurs était de ne pas le faire, pour festonner le privilège de l'investisseur étranger. Il n'y a pas eu ce Dialogue Social pour finaliser le CETA, le TTIP, le ALEUES, le JEFTA, et pour les 28 futurs accords 'de nouvelle génération' non plus.

Le CETA respecte les normes protégeant les personnes et l'environnement: selon Cécilia Malmström, Commissaire Européenne au Commerce, "le CETA va respecter totalement les normes et réglementations concernant la sécurité alimentaire, la sécurité des produits, la protection des consommateurs, la santé, l'environnement, les normes dans le domaine social et du travail, qui resteront inchangées". Mais, selon le CETA, "le Canada, l'EU et ses Etats Membres ainsi que les pouvoirs locaux et régionaux s'engagent à adopter ou à conserver... des procédures de licenciement et de qualification qui soient aussi simples que possibles pour les entreprises". Il faut penser ici le mot "licenciement" comme octroyer une licence à faire quelque chose. Les futures normes seront modelées à l'avance par l'engagement à ce que les procédures de validation d'une centrale atomique, d'un pipeline, d'une usine agro-alimentaire ou chimique soient "aussi simples que possibles".

Comme je vous l'ai écrit le 3 novembre 2014 dans mon billet "La BCE maquille le nouveau stress-test 2014 des banques en Europe / Blanchiment des faillites en vue du TTIP / TAFTA" le TTIP/CETA considérera que les Recommandations "Bâle III" du Comité de Bâle de la Banque des Règlements Internationaux BRI/BIS et que les réformes pour contrôler et réglementer l'industrie financière et les banques seront des violations du droit de l'investisseur. Les Directives Européennes, déjà si lacunaires et amendées par tellement d'exemptions, comme Solvency, Solvency 2, MiFID et MiFID2 ne connaitront pas la Renégociation des Traités Européens, elles seront simplement attaquées par l'investisseur. J'avais même écrit que par le CETA l'investisseur pourra forcer les Etats à racheter leurs dettes pourries, toxiques et irrécouvrables sous le prétexte qu'il revient à l'Etat de mettre tout en oeuvre pour que l'investisseur puisse accéder au profit maximum de manière simple et rapide. Les critère de "simplicité" ne sont jamais relativisés ou différenciés dans le CETA au profit d'autres valeurs propres à la société et à l'Europe de se modeler comme sa population l'entend. La Société Civile de la population est soumise au besoin de l'urgence, de l'efficacité et de rapidité exigées par l'investisseur. C'est ceci la disparition du clivage gauche-droite. Tout est mis en oeuvre pour la réalisation du profit. What else?.

Le CETA accélère les processus réglementaire pour les entreprises, mais freine les actions gouvernementales: selon Ellen Gould du Centre canadien des politiques alternatives "le CETA exerce une pression colossale sur les gouvernements afin qu'ils ne prennent jamais d'initiatives importantes". L'ère post-démocratique sans clivage gauche-droite doit permettre l'émergence d'une société simple, efficace et qui propulse l'investisseur vers son profit. Pour ceci il n'y a pas besoin d'un programme, comme pour le parti sans programme du nouveau Président français, Macron. Il suffit de se rassembler autour de lui et de ne pas penser. Grâce aux dispositions en matière de Coopération l'industrie de l'amiante du Canada aurait pu, si le CETA avait déjà été entré en vigueur, éviter l'interdiction de l'amiante faite par la France en 1997 avec des menaces de réclamer des milliards d'indemnité et des réunions à huis clos bien avant que la vraie société civile n'aurait été avertie. Les entreprises auraient pu arguer que l'interdiction de l'amiante n'avait pas été établie avant l'obtention de leur licence d'exploitation minière. In fine nos Etats souverains, nos Etats de Droit, sont dégradés de manière irréversible en zones de non-droit, avec le seul ilot émergé du droit de l'investisseur. L'ère post-démocratique est installée, il n'y a plus de clivage gauche-droite puisque de se parler n'entrainera strictement rien, tout est décidé à l'avance pour l'investisseur. Pour Juncker "le CETA et notre meilleur accord commercial et le plus progressiste".

Mais, même si le Parlement Européen a donné son oui au CETA, l'accord doit encore passer par tous les parlements nationaux des 28 (ne pas confondre avec les autres 28 accords 'de nouvelle génération' en cours de négociation) Etats Membres de l'Union Européenne. Voici pourquoi il faudra voter pour les Insoumis aux Législatives du 11 et 18 juin 2017. Astérix dira non, Macron dira ce que le Parlement français lui demandera de dire.

Pour parvenir à une simplicité universelle, le CETA met en place des Dialogues, des consultations et un "Forum de Coopération en matière de réglementation". Mais, des dialogues "volontaires" comme ce CSD - Civil Society Dialogue de Cécilia Malmström Commissaire Européenne au Commerce, dans lesquels le lobbying est toujours extrêmement majoritaire et omniprésent, ont déjà été organisés pour d'autres accords commerciaux entre l'UE et les USA et ont toujours entrainé, à cause de ces représentants des lobbies, à dégrader les normes

Hier soir, le 29 mai 2017, ce meeting avec la "société civile... des lobbies" de 2 heures sur l'accord de libre-échange JEFTA entre le Japon et l'Europe a eu lieu. Je pense que Lobby Control publiera assez vite son commentaire en allemand que je veillerai à vous traduire ici dans la nuit.

Si vous cherchez sur Google "Civil Society Dialogue Jefta" mon site est en A5 sur 1060 résultats. Oui, il n'y a plus de clivage droite/gauche.

11. mai 2017

Renégociation des Traités Européens contre Excit, l'Exclusion des Citoyens Européens? Programme de L'Avenir en Commun des Insoumis

Avec le CETA tout comme avec le TTIP, c'est un tribunal privé d'arbitrage à Washington le Cirdi/ICSID - Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux Investissements, qui va décider des Lois des États-Membres de l'Union Européenne et de toutes les Directives européennes pour les mettre en conformité avec la liberté de l'investisseur. Il n'y a ni exemption ni contournement possible. C'est un cadeau d'Obama. Ne pas reconnaitre ce fait, est commettre le déni de réalité, comme Macron le nouveau Président Français. Admettre la main-mise de Washington sur la souveraineté européenne c'est se ranger ou rester dans le clan des néo-conservateurs ultralibéraux comme le think-tank Terra Nova autoproclamé "Progressiste", pro-CETA/TTIP, et qui est l'engrais mental de Macron. Macron avait été le seul candidat des Présidentielles à s'être ouvertement prononcé en faveur du CETA et avait déclaré à l'automne 2016 lors des Journées de Bruxelles, que ce traité « améliore objectivement les choses dans notre relation commerciale avec le Canada". Tout en jugeant « pertinentes » les questions posées par le Parlement Wallon lors de son veto contre le TTIP/CETA, en octobre 2016, Macron avait estimé que "le traité devrait être exclusivement ratifié au niveau européen et non devant les vingt-sept parlements nationaux. La politique communautaire commerciale, c’est la souveraineté de l'Europe". Macron est donc tout autant un acteur de l'Excit, l'Exclusion des Citoyens Européens au profit des technocrates libéro-conservateurs de la Commission Européenne. RzM67 avait bien sûr régulièrement informé depuis quelques années au sujet de ce TTIP/CETA et du Comité Citoyens "Stop TTIP". Si vous cherchez sur Google "Renégociation des Traités Européens" mon site est en 2ème page sur 199.000 résultats. Notre infocratie est malade, car je ne suis rien. D'habitude mon site RzM67 est en... 1ère page.

CJUE - Cour de Justice de l'Union Européenne, ARRÊT DU TRIBUNAL du 10 mai 2017:
"La décision C(2014) 6501 final de la Commission, du 10 septembre 2014, rejetant la demande est annulée."

 

Les attaques internes sur notre démocratie française sont si violentes que je me dois pour une fois d'accompagner ma description des faits d'un peu de polémique qui restera ciblée sur Juncker, Président de la Commission Européenne, et sur Macron, le nouveau Président français qui n'a pas de légitimité avec une assiette de départ de 18% du corps électoral, donc même pas un quart. Macron et Juncker sont des sosies sans légitimté électorale; le second n'a jamais été élu pour ses fonctions européennes et le premier a une assiette initiale de légitimité électorale de 18% et veut tout autant que le premier gouverner par ordonnance.

Avez-vous succombé depuis plus de 8 mois avec le début des Primaires à la mise en tarentelle généralisée, médiatique et politique des Présidentielles, et déjà des Législatives du 11 et du 18 juin, qui consiste à vous faire entendre qu'il y avait plus d'un parti qui revendiquaient dans leur programme la sortie de l'Europe? Certains, les xénophobes et racistes, le revendiquaient en tête de programme. D'autres revendiquaient la Renégociation des Traités Européens. Mais pour mettre en tête le parti de la finance internationale et des marchés du nouveau Président Français, il avait fallu, en fonction d'une loi non écrite ou d'une bienséance apprivoisée, mettre les volontaristes et optimistes européens dans le même sac que les xénophobes et fascistes. Les volontaristes optimistes européens ne résidant bien sûr pas dans ce chœur dudit "Marché libre et non faussé de la Concurrence pure et parfaite", donc de cette Europe catallactique et financière des banques. Et qu'il était alors agréable pour beaucoup de cacher sa peur et sa honte déléguées que de se dire que "non, il faut rester dans l'Europe, je dois voter pour lui pour mon pays, le progrès et les réformes". Cette démarche irréfléchie confortait cette grégarité de clan politique qui déployait cette tunique de l'infamie qui se donnait l'aspect sacré et mystique de la citoyenneté vendue comme un produit politique dérivé par ce nouveau Président Français. RzM67 a voté blanc au 2ème tour. (Tableaux: Akseli Gallen-Kallela, Finlande)

Mais vous avez accepté sans bouger que l'on vous a entièrement démoli votre Europe depuis au moins 2008, ou 2006, et encore plus récemment avec les accords sur le CETA/TTIP malgré l'Initiative Citoyenne Européenne de 3,3 millions de signatures? Et on vous fait peur avec un "Frexit" qui n'est pas dans le programme de l'Avenir en Commun des Insoumis. Le Traité sur le Fonctionnement de l'Union prévoit qu'une ICE - Initiative Citoyenne Européenne signée par 1 million d'européens permet de participer directement à l'élaboration des politiques européennes en invitant la Commission Européenne de présenter une proposition législative. Et Jean Claude Juncker avait adressé personnellement une fin de non-recevoir à ce Comité de Citoyens avec son ICE de 3,3 millions de signatures. Juncker a donc "gouverné par ordonnance" et réalisé de nouveau une Excit, une Exclusion des Citoyens européens, comme il le fait depuis plus d'une vingtaine d'années. Une Excit avait déjà eu lieu le 14 juin 2006 pour le NON au TCE - Traité Constitutionnel Européen.

Cette Initiative Citoyenne Européenne "Stop TTIP", que RzM67 avait signée, appelait les institutions européennes et les États membres à arrêter les négociations avec les États-Unis sur le partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement (TTIP) et à ne pas ratifier l’accord économique et commercial global (CETA) avec le Canada – qui a entre temps été ratifié. C'est pourquoi j'ai déposé dès 2011 sur le net mon cri >>> I want my Europe back! Saviez-vous que les Européens sont exclus de l'Europe? Vous, moi. Si vous cherchez sur Google "CJUE Arrêt 10 mai 2017 Stop TTIP" mon site est en B2 sur 21200 résultats. Pour les médias, totalement silencieux, cet Arrêt est un non-évènement.

A cause de la Crise du turbo-capitalisme et des roués de la spéculation financière globale sur des produits financiers dérivés comme les CDS/CDO nous sommes depuis 10 ans dans la grande dépression et il aurait été pensable que les gouvernants, comme ils l'avaient tous juré la main sur le coeur à l'image de Sarkozy ou de Hollande (" je ne tolèrerais pas que..."), apportent les outils de Contrôle et de Réglementation de cette industrie financière. Depuis 2008 sont en effet passées les Recommandations Bâle III du Comité de Bâle de la Banque des Règlements Internationaux, les Directives Solvency et Solvency II, MiFID et MiFID II, Anfa, les Directives sur le Secret des Affaires, toutes destinées à instaurer une séparation des Banques Universelles, une Règlementation, un Contrôle et une moralisation de l'industrie de la finance. Mais elles avaient été au préalable toutes vidées du périmètre et de la portée des réformes qu'elles prétendaient instaurer. Bien sûr Sarkozy, Valls, Hollande, Macron en tant que Ministre sous Hollande, ont été tout autant efficaces et persuasifs que les lobbies financiers de Bruxelles pour pousser à vider de leur contenu ces Directives et ces Recommandations qu'ils ne voulaient pas afin de rester au service des marchés, qu'ils jugeaient menacés par elles. Pour trouver de l'information et les faits à ce sujet, je vous invite à vous rendre à mon billet précédent sur les néo-libéraux conservateurs Sylvie Goulard, Pisani, Macron, etc et à cliquer sur les liens internes. Sylvie Goulard a bien sûr voté pour le CETA au Parlement Européen. Sylvie Goulard est pressentie comme Ministres des Affaires Européennes, c'est tout dire.

Ah oui, certains d'entre vous, par confort de ne pas avoir à réfléchir sur les faits, car "c'est compliqué", cataloguent mon site RzM67 dans une catégorie anti-républicaine ou même "rouge-brune" ou conspirationniste. C'est sûr, les news dominants ont pour eux la puissance de faire croire qu'ils ne sont pas des fakes, et les voix différentes ont le désavantage de ne pas jouir de l'apanage des premiers. Le travail de l'information n'est pas fait et notre infocratie préfère faire croire qu'il y a la fin de l'histoire, que nous sommes dans une ère post-démocratique, que le clivage gauche-droite est un style de vie réservé aux arriérés mentaux, que nous sommes dans une ère post-capitaliste, et qu'il faut se rassembler. Se rassembler sans parler. Mais rassembler autour de quoi? Autour de cette "Europe du marché libre et non faussé de la concurrence pure et parfaite", peut leur importe si ladite Crise Lehman 2008 des Subprimes a démoli les économies nationales et que la BCE a arrosé depuis 2008 les banques de 17.000 milliards de Helikopter Money pour tenter de racheter les dettes privées pourries aux banques qui ont spéculé de manière criminelle mais "légale". Et depuis 2008 tout le système bancaire reste en situation de faillite technique sans avoir constitué ce Fonds Propre Réglementaire pourtant indiqué dans les Recommandations et Directives.

CJUE - Cour de Justice de l'Union Européenne, ARRÊT DU TRIBUNAL du 10 mai 2017:
"La décision C(2014) 6501 final de la Commission, du 10 septembre 2014, rejetant la demande est annulée."

En juillet 2014, un Comité de Citoyens, dont M. Michael Efler (Die Linke/La Gauche et député à Berlin) fait partie, a demandé à la Commission Européenne d’enregistrer la proposition d’Initiative Citoyenne Européenne intitulée "Stop TTIP". En substance, cette proposition invitait la Commission à recommander au Conseil Européen d’annuler le mandat qu’il lui a délivré pour négocier le TTIP et, au final, de s’abstenir de conclure le CETA. Aujourd'hui la Cour de Justice Européenne s'est prononcée dans l'affaire T-754/14 et donne totalement tort à Juncker, Président de la Commission Européenne, et totalement raison à ces européens, volontaristes et optimistes, qui revendiquent cette Europe des peuples, des populations, des Travailleurs ( <<< terminologie officielle des Communautés Européennes). Mais soyez rassurés, ceci n'apparaitra pas dans la presse française, et encore moins dans cette période de manipulation et de tergiversation électorale de 2017. A cause de ces conservateurs pour qui l'Europe, les Travailleurs, les marchés, l'environnement, les banques, les entreprises, la monnaie, l'éducation, la santé, nos enfants sont une marchandise, donc pour ce parti de ce nouveau Président Français qui veut gouverner, encore avant juillet, par ordonnance pour faire passer sa Loi Macron/Travail bis et aggravée (la Loi El Khomri est le deuxième nom de la Loi Macron/Travail).

Selon le Communiqué de Presse du Tribunal de l'Union Européenne "la proposition du Comité de Citoyens Européens "Stop TTIP" entendait ainsi:
– faire obstacle au TTIP et au CETA du fait que les projets d’accord contiendraient plusieurs points critiques (procédures de règlement des différends entre investisseurs et États, dispositions sur la coopération en matière de réglementation menaçant la démocratie et l’État de droit)
– éviter que des négociations opaques n’entraînent un affaiblissement des règles relatives à la protection du travail, à la protection sociale, à la protection environnementale, à la protection de la vie privée et à la protection des consommateurs et que des services publics (comme l’approvisionnement en eau) et la culture ne soient déréglementés et
– soutenir «une politique commerciale et d’investissement différente dans l’Union européenne».
"

Juncker avait refusé par sa décision du 10 septembre 2014 de faire enregistrer cette proposition de cette Initiative Citoyenne Européenne. Mais rassurez-vous. Juncker n'est pas inquiété par le Tribunal de Justice de l'Union Européenne depuis fin 2014, parce qu'il est aussi directement impliqué et responsable dans l'affaire Lux-Leaks, ce scandale financier concernant des centaines d'accords fiscaux très avantageux conclus par des multinationales avec le fisc luxembourgeois afin d'échapper aux impôts des autres pays européens et afin d'élaborer un dumping fiscal déprédateur pour les autres États Membres de l'Union Européenne. Vous avez dit Marché libre et non faussé de la Concurrence pure et parfaite? Juncker est depuis plus de 20 ans l'un des acteurs centraux de la falsification des marchés en Europe. Au sujet du dumping fiscal, le Luxembourg était encore pire que le Tigre celtique, l'Irlande. Aucun gouvernement européen d'ailleurs n'a manifesté le moindre des prémices de chagrin face à cette activité que Juncker a exercé pendant 20 ans au Luxembourg. On morigène peut-être au Fouquets ou à la Rotonde entre copains lors de la happy hour, mais ceci n'en reste que là, car il faut bien préserver cette lutte des classes de la finance durablement gagnée par elle et faite sans nous et par-dessus nos têtes. Les néo-conservateurs ultralibéraux de la finance et de la spéculation considèrent les États et le fisc comme une autre de leurs marchandises et ici la tunique de l'infamie s'appelle "optimisation fiscale". Depuis plus de 20 ans, d'année en année, par la main de Juncker, sont volés aux États Membres de l'Union Européenne des centaines de milliards d'€ dans ce grand dumping fiscal servant les intérêts premiers du Luxembourg et de ceux des banques, des groupes industriels, comme de PME européennes mais enregistrées dans ce pays.

Pour rappel: Jean-Claude Juncker, Président de la Commission Européenne et ancien Président de l'Euro-Groupe, avait organisé pendant 20 ans au Luxembourg comme Ministre des Finances et Premier Ministre l'évasion fiscale des grandes entreprises vers son pays. Selon la terminologie officielle des Communautés Européennes on parle "d'optimisation fiscale agressive". Les groupes et filiales ne payent qu'entre 0 et 2% d'impôt au Luxembourg au lieu de 29% ou en sont quasiment exonérés. Ce n'est pas l'hypocrisie qui étouffe Juncker puisque 3 jours après les divulgations des "Panama Papers" il feint de s'émouvoir et de réclamer un contrôle des paradis fiscaux. Le technocrate ultralibéral Juncker qui n'a jamais été un élu pour des fonctions européennes est maître d’œuvre de l'évasion fiscale massive des sociétés et des groupes qui est connue sous le nom "Lux-Leaks" quand elle a été révélée par le whistleblower Antoine Deltour ancien collaborateur du cabinet d'audit PwC - Pricewaterhouse Coopers.

Juncker, l'Européen engagé et convaincu, le glauque de cette oligarchie technocrate européenne, a organisé à très grande échelle comme l'Irlande la concurrence déloyale entre les États-membres de la Communauté Européenne en aménageant pour le Luxembourg un domicile fiscal privilégié, un paradis fiscal égal à celui des Iles Caïman ou du Panama par exemple, mais au cœur de notre Europe, de cette Europe qui est défendue par les partis dominants en France, et principalement par ce parti de ce nouveau Président Français fraichement nominé dans son ilot de 18%. Sous la direction de Juncker, 548 arrangements fiscaux déloyaux et de complaisance ont été conclus entre l’administration du Luxembourg et plus de 300 entreprises multinationales. Juncker, qui est donc un criminel à la vue de ce qu'il feint de dénoncer lui-même ou de dénoncer pour les Panama-Papers, a été assez habile et le Parlement Européen a été assez lâche et inconditionnellement soumis à Juncker, pour que l'affaire "Lux-Leaks" soit étouffée. Suite à un vote du 12 février 2015 au Parlement Européen et selon la demande de Juncker et de Schulz, il n'a pas été créé pour ce scandale Lux Leaks au Parlement européen une Commission d'Enquête qui dispose des droits d'investigation illimités, mais seulement une Commission spéciale aux attributions restreintes qui n'a accès qu'à très peu de documents. Martin Schulz, SPD et Président du Parlement Européen, s'était débrouillé pour laisser Juncker, PPE, l'homologue du panaméen Mossack Fonseca des Panama Papers, dans une immunité de fait et les euro-députés avaient suivi. Il n'y a pas de clivage gauche-droite... nous martèlent tous ces aficionados du nouveau Président Français accompagné de son amalgame de trolls. 503 oui, 131 non, 18 abstentions. Les avocats du cabinet d'audit PwC - Pricewaterhouse Coopers avancent comme défense que leurs pratiques sont "conformes aux lois du Luxembourg". Les lois du Luxembourg étant une totale violation des Traités Européens et des Directives, la Commission européenne de Bruxelles se doit de décider d'envoyer le Luxembourg devant la Cour de Justice de l’Union Européenne comme elle l'a fait par exemple le 28 avril 2016 avec la Pologne pour manquements de sa législation en matière d’études d’impact environnemental concernant la fracturation hydraulique pour l'extraction du gaz de schistes. La Commission Européenne ne le fera pas contre le Luxembourg et Juncker. La Cour de Justice de l'Union Européenne se doit de juger Juncker pour son Lux-Leaks tout comme elle l'a fait le 10 mai 2017 pour avoir rejeté l’Initiative Citoyenne Européenne contre le TTIP/CETA. La Lutte des Classes se fait sans nous et par-dessus nos têtes, et sans fusils, et maintenant avec le jeune Macron.

Vous voyez, uniquement à l'appui des faits, ceux qui mettent en tête dans leur programme des Présidentielles et des Législatives qu'ils veulent renégocier les Traités Européens, sont unanimement considérés par les médias et mystiquement par les candidats et leurs électeurs comme des personnes à reléguer au bagne, mais Juncker reste un homme immune et son rejet de l'ICE vient 2 ans trop tard et le jugement de la CJUE n'a aucun effet. L'Excit - l'Exclusion des Citoyens Européens est le cœur du business-plan de l'Union Européenne. Les lobbies financiers se servent des Citoyens Européens comme de marchandises et l'oligarchie technocrate européenne libéro-conservatrice fourbit les armes des lobbies. S'accaparer les richesses, casser le Droit du Travail n'ont rien de "progressiste". Si je me mettais maintenant à crier "Dégagez !" on refermerait le capot de son ordinateur pliant, rassuré de trouver en face de soi un con. C'est si bon, c'est si bon de ne pas en être un. Et maintenant, on a donc Macron, ça va aller mieux... A la différence des Insoumis je n'ai jamais crié et je ne crierai jamais "Résitance", mais "Get up, stand up for your mind". A partir du moment où une chose est conceptualisée, négociations et renégociations sont des choses normales et plus personne ne gouverne avec des 49-3, des Ordonnances et des Excit.

 

LE TRIBUNAL (première chambre de la Cour de Justice de l'Union Européenne) déclare et arrête :

1)      La décision C(2014) 6501 final de la Commission, du 10 septembre 2014, rejetant la demande d’enregistrement de la proposition d’Initiative Citoyenne Européenne intitulée « Stop TTIP » est annulée.
2)      La Commission européenne supportera ses propres dépens ainsi que ceux exposés par M. Michael Efler et les autres parties requérantes dont les noms figurent en annexe, y compris les dépens afférents à la procédure en référé.

Autrement dit: la Décision de Juncker de rejeter l'Initiative Citoyenne Européenne contre l'instauration de l'accord transatlantique de libre échange du TTIP/CETA qui avait recueilli 3,3 millions de signatures a été illégale. Le TTIP/CETA sont les deux aspects du même problème. Après la ronde de négociations ratée de Doha sous l'égide de l'OMC - l'Organisation Mondiale du Commerce - portant sur la libéralisation du commerce international et qui s'est terminée en 2006 sur un échec qui n'avait jamais plus pu être corrigé, les protagonistes de la libre circulation de tout, de n'importe quoi et de plus encore, avaient immédiatement lancé de nouvelles négociations dans un festival-off en parallèle au festival-in de l'OMC. Ces négociations sur le libre échange entre les USA et l'EU, et entre le Canada et l'EU ne conduisent pas, comme leurs noms l'indiquent, à établir un Marché Libre et non-faussé et une Concurrence Pure et Parfaite, mais à un musèlement de ces marchés et à un Excit des citoyens de l'Europe et de leur décision souveraine. En effet TTIP/CETA garantissent la Liberté de l'Investisseur et ils instaurent une Cour d'arbitrage Internationale privée située à Washington, à l'image de la Cour Internationale d'Arbitrage de l'OMC de Genève. La cour arbitrale n’aura pas de siège propre et pas non plus de propres services administratifs, mais utilisera les services du CIRDI / ICSID - International Center for Settlement of Investment Disputes / Centre International pour le Règlement des Différends Relatifs aux Investissements, qui est un organisme d’arbitrage établi à Washington. Le fait à décrier ici est la confusion des intérêts et la soumission de l'Europe aux USA dans un cabinet à Washington. C'est un cabinet à Washington qui va donc décider des Lois des États-Membres européens et de toutes les Directives européennes pour les mettre en conformité avec la liberté de l'investisseur. Ne pas admettre ceci, est commettre le déni de réalité, comme Macron le nouveau Président Français. Admettre la main-mise de Washington sur la souveraineté européenne c'est se ranger ou rester dans le clan des néo-conservateurs ultralibéraux comme Terra Nova l'usine à penser de Macron.

La Lutte des Classes gagnée par la finance se perpétue et se fait toujours sans nous et par-dessus nos têtes parce que toute norme environnementale, sociale, fiscale, d'hygiène et de santé, de l'interdiction du travail des enfants, du Droit du Travail peut être librement attaquée par les Investisseurs qui estiment qu'elle porte atteinte à leur liberté d'investir ou la viole. Comme exemple nous avons les grands groupes du nucléaire qui attaquent en justice l’État allemand qui organise depuis 4 ans sa sortie du nucléaire. Vous comprenez donc aussi pourquoi le nouveau Président Macron veut gouverner par ordonnance et encore plus casser le Droit du Travail avec sa Loi-Macron/Travail-bis. Les investisseurs seront encore plus libres de mobiliser leurs investissements comme ils l'entendent, sur le dos des Travailleurs (terminologie officielle des Communautés Européennes), des citoyens et des populations.

Selon le Communiqué de Presse du Tribunal de l'Union Européenne "le Tribunal de l'Union Européenne a rejeté par son Arrêt la thèse défendue par la Commission selon laquelle la décision visant à lui retirer l’autorisation d’ouvrir des négociations en vue de la conclusion du TTIP ne pourrait faire l’objet d’une Initiative Citoyenne Européenne. Selon la Commission, une telle décision ne relève pas de la notion d’«acte juridique», car l’autorisation elle-même ne relèvait pas de cette notion en raison de son caractère préparatoire et de l’absence d’effets à l’égard des tiers. À cet égard, le Tribunal observe notamment que le principe de démocratie, qui figure parmi les valeurs fondamentales sur lesquelles l’Union repose, ainsi que l’objectif sous-tendant les initiatives citoyennes européennes (à savoir à améliorer le fonctionnement démocratique de l’Union en conférant à tout citoyen un droit général de participer à la vie démocratique) commandent de retenir une interprétation de la notion d’acte juridique qui inclut des actes juridiques tels qu’une décision d’ouverture de négociations en vue de la conclusion d’un accord international qui (comme le TTIP et le CETA) vise incontestablement à modifier l’ordre juridique de l’Union. Le Tribunal constate en outre que rien ne justifie d’exclure de ce débat démocratique les actes juridiques visant au retrait d’une décision autorisant l’ouverture de négociations en vue de la conclusion d’un accord international ainsi que les actes ayant pour objet d’empêcher la signature et la conclusion d’un tel accord."

Selon le Communiqué de Presse du Tribunal de l'Union Européenne "Le Tribunal rejette l’argument de la Commission selon lequel les actes envisagés par la proposition en cause aboutiraient à une immixtion inadmissible dans le déroulement d’une procédure législative en cours. En effet, le but poursuivi par l’initiative citoyenne européenne est de permettre aux citoyens de l’Union de participer davantage à la vie démocratique de l’Union, notamment en exposant dans le détail à la Commission les questions soulevées par l’initiative citoyenne européenne, en invitant cette institution à soumettre une proposition d’acte juridique de l’Union après avoir, le cas échéant, présenté l’initiative lors d’une audition publique organisée au Parlement, et partant, en suscitant un débat démocratique sans avoir à attendre l’adoption de l’acte juridique dont la modification ou l’abandon est en définitive souhaité.
Admettre pareille possibilité ne porte pas non plus atteinte au principe de l’équilibre institutionnel, dans la mesure où il revient à la Commission de décider si elle donne ou non une suite favorable à une Initiative Citoyenne Européenne enregistrée et dotée des signatures requises en présentant, au moyen d’une communication, ses conclusions juridiques et politiques sur l’initiative, l’action qu’elle compte éventuellement entreprendre ainsi que les raisons qu’elle a d’entreprendre ou de ne pas entreprendre cette action. Selon le Tribunal, aucun motif ne s’oppose à ce que l’action que la Commission compte éventuellement entreprendre puisse consister à proposer au Conseil d’adopter les actes envisagés par la proposition en cause. Contrairement aux allégations de la Commission, rien n’empêcherait, le cas échéant, les institutions de l’Union de négocier et de conclure de nouveaux projets d’accords transatlantiques de libre-échange à la suite de l’adoption par le Conseil des actes qui font l’objet de cette proposition.
"

Cet Arrêt du Tribunal de l'Union Européenne n'a strictement rien d'étonnant et n'est que le reflet de l'évidence et du droit conféré aux Citoyens Européens. Juncker avait pour ainsi dire gouverné par ordonnance en rejetant la proposition du Comité de Citoyens "Stop TTIP" de stopper les négociations transatlantiques pour un soi-disant "libre-échange". Macron n'est rien d'autre qu'un sosie de Juncker dans son entêtement à piétiner les citoyens en les menaçant de gouverner lui-même par ordonnance pour faire passer son aggravation de sa Loi Travail. Macron est un sosie de Juncker et avait été le seul candidat des Présidentielles à s'être ouvertement prononcé en faveur du CETA et avait déclaré à l'automne 2016 lors des Journées de Bruxelles, que ce traité « améliore objectivement les choses dans notre relation commerciale avec le Canada". Tout en jugeant « pertinentes » les questions posées par le Parlement Wallon lors de son veto, en octobre 2016, Macron avait estimé que "le traité devrait être exclusivement ratifié au niveau européen et non devant les vingt-sept parlements nationaux. La politique communautaire commerciale, c’est la souveraineté de l'Europe". Macron est donc tout comme Juncker un acteur de l'Excit, l'Exclusion des Citoyens Européens au profit des technocrates conservateurs de la Commission Européenne qui ne jurent que par un marché qu'il font semblant de rendre "libre et non faussé avec une concurrence pure et parfaite" tout en affaiblissant au maximum les Travailleurs qui agissent sur leur marché et qui les emmerdent.

Malgré cet Arrêt de la CJUE, Juncker et la Commission Européenne ne voient pas de raison de s'excuser pour l'interdiction illégale de l'ICE – l'Initiative Citoyenne Européenne, parce que, selon eux des "rencontres avec les négociateurs des Accords de Libre Échange comme le TTIP et le CETA ont été organisées et rendues plus transparentes." Je rappelle que les très rares euro-députés qui sont admis à consulter des (pas les) documents de ces négociations doivent déposer à l'entrée d'une pièce hermétique spécialement aménagée à cet effet, tous moyens de copies et de reproduction ou de photographie, donc les smartphones. Les documents des négociations sont secrets.

Les organisateurs de l'ICE ne se satisfont pas de cet Arrêt de la CJUE du 10 mai 2017 et réclament une réforme en profondeur de l'Initiative Citoyenne Européenne, qui doit permettre d'élargir aux Citoyens Européens leur Capacité à faire des Propositions légiférantes qui seront reprises par le Parlement Européen et reconnues et admises par la Commission Européenne: si les Citoyens Européens sont en mesure de rassembler un million de signatures dans un quart des États-Membres de l'Union Européenne, la Commission doit être dans l'obligation de traiter leur Initiative Citoyenne Européenne. C'est déjà ce qui est prévu dans l'Article 24 du Traité sur le Fonctionnement de l'Union Européenne. Mais jusqu'à présent la Commission décide seule si cette ICE est recevable. Il y a deux ans, la Commission avait rejeté l'ICE contre le TTIP/CETA tout simplement parce que, selon elle, "elle intervenait dans des négociations en cours". Les motifs de l'Excit, de l'Exclusion des Citoyens européens se régénèrent avec la même amplitude que cette oligarchie de technocrates européens et de lobbies qui font passer leurs réformes de leur marché en réalité non-libre et faussé avec une concurrence totalement impure, imparfaite et déloyale.

"La décision   [de Juncker, Président de la Commission Européenne]  de rejeter cette ICE était donc illégale selon la Première Chambre de la Cour de Justice de l'Union Européenne. L'engagement des Citoyens Européens ne représente en aucune manière une ingérence irrecevable. Les juges ont considéré bien au contraire que cette ICE avait déclenché de manière opportune et juste à propos un débat démocratique légitime", selon la CJUE.

Selon Michael Efler de Stop TTIP, "le rejet de notre Initiative était arbitraire et politiquement motivé". Pour Karl Bär membre du Comité Citoyen "Stop TTIP" et ancien porte-parole des Jeunes Verts allemands, "une audience devant le Parlement Européen doit être pour le moins organisée".

Cette fois-ci, le Parlement Européen se sentant libéré de son Président Martin Schulz, SPD, qui a démissionné il y a quelques mois pour être candidat à l'élection du nouveau Chancelier allemand, a fait savoir que "cet Arrêt de la CJUE était une gifle pour Jean-Claude Juncker", selon l'euro-député Sven Giegold qui est aussi co-fondateur de Finance Watch. "Le Président de la Commission avait personnellement stoppé cette ICE qui ne lui convenait pas". L'euro-député EELV Sven Giegold a aussi dit que Juncker, "le Président de la Commission doit à présent faire de l'ICE un instrument de la démocratie directe totalement opérationnel". Mais un porte-parole de la Commission tergiverse en disant "que les travaux de réforme de l'ICE ont été lancés le 11 avril 2017 et qu'une audience publique devra suivre, et que la Commission pratique déjà plus de transparence pour la libéralisation du commerce."

Je rappelle qu'en effet ont été inscrits dans des documents annexes du TTIP et du CETA une bonne collection d'amendements. Mais justement ils figurent dans des documents annexes et n'ont aucune valeur juridique. Avec le CETA/TTIP les multinationales participent à l’écriture des nouvelles lois. Pour attendrir le Parlement de la Wallonie en Belgique qui avait par exemple émis des réserves, les négociateurs lui ont concédé quelques aménagements. Mais comme les autres aménagements obtenus par quelques rares autres États courageux (pas la France de Valls/Macron...), ils sont classés sous la rubrique "explications complémentaires" - supplemental submission ou additional declaration ou joint interpretative declaration.

Notez bien ce qui suit, c'est capital: toutes déclarations supplémentaires ne font pas partie du corps du texte légal du CETA qui prévaut. Donc le Parlement et le Gouvernement de la Wallonie, comme quelques autres parlements locaux téméraires se sont tous faits et laissés berner par les négociateurs. Les victimes des agissements des investisseurs ne pourront plus jamais agir devant la cour arbitrale privée malgré des formulations doucereuses comme celles des Chapitres 8, 9, 22 ou 23 “trade supporting sustainable development”, “trade favouring environmental protection” et qui n'ont aucune valeur juridique parce qu'elles restent des formules vides et sans dispositif réglementaire. Le CETA est même extrêmement dangereux pour les services qui sont encore publics et ne permet pas le retour dans le domaine du service public ce qui a déjà été précédemment privatisé avant son entrée en vigueur. Le CETA est rédigé du début à la fin selon ce modèle rhétorique de formules douces qui restent caoutchouteuses et juridiquement non applicables dès qu'un domaine de la vie de la société et des Travailleurs est évoqué. Macron avait ouvertement critiqué le Veto de la Wallonie contre le TTIP/CETA.

Le CETA du libre-échange est principalement dans le fond et dans la forme un long inventaire de ce que les gouvernements et les parlements n'ont plus jamais le droit de faire. Le CETA/TTIP fixe dans les textes la Regulatory Cooperation - la Politique de Coopération qui permettra aux multinationales du duo EU-USA des deux parties de l’Atlantique de se réunir en groupes d’experts avec des bureaucrates et des technocrates, afin d’influencer les projets de lois avant même qu’ils ne soient débattus dans les parlements. Avec le CETA/TTIP les banques systémiques pourront définitivement interdire aux États de contrôler et de réguler les marchés financiers ou d'introduire la taxe Tobin sur les transactions financières ou d'imposer le démantèlement des banques universelles. Elles le font déjà de manière insidieuse ou brutale depuis l'année Lehman 2008, mais avec CETA il n'y aura plus d'offuscation, ce sera la norme, à laquelle Macron s'est mis au service depuis quelques années dans sa fonction de ministre sous Hollande. L’État ne pourra pas interdire aux banques et hedge fonds les manipulations du Libor/Euribor et de créer des produits financiers dérivés toxiques et douteux, comme l'a fait par exemple à l'échelle planétaire la Deutsche Bank, et les banques pourront poursuivre l’État en justice s'il ne leur rachète pas leurs cadavres pourris. L’entrepreneur ne sera plus ce héros de l'entrepreneurship, mais quelqu'un qui saura démanteler ce qui s'oppose selon lui à ses capacités à faire du profit. Les multinationales dictent leur Loi, et les entreprises plus petites s’appuieront sur elles. Avec CETA/TTIP, l'entrepreneur a fait sauter toutes les barrières pour organiser sa seule protection. Dans la hiérarchie des normes le financier est souverain et le citoyen est une marchandise. La Loi Travail/Macron a aussi inversé en France la hiérarchie des normes et ce n'est plus la Convention Collective qui prévaut mais "l'accord" par entreprise. Les investisseurs essayent aussi depuis quelques années à attaquer le système syndical allemand extrêmement puissant dans ses négociations salariales d'automne connues sous le nom de Tarifverhandlung. Rendez-vous s'il vous plait sur le fil de mes billets à ce sujet et scrollez vers la bas. Macron a transformé dans son discours d'investiture le 14 mai 2017 en "libérer le Travail" sa Loi Macron/Travail/El Khomri qui Casse le Code du Travail et jette encore plus dans la précarité les Travailleurs.

Selon les juges européens, "les arguments juridiques de la Commission ne tiennent pas face à l’objectif général de l’ICE, qui vise  à améliorer le fonctionnement démocratique de l’Union en conférant à tout citoyen un droit général de participer à la vie démocratique. Contrairement aux allégations de la Commission, rien n’empêcherait […] les institutions de l’Union de négocier et de conclure de nouveaux projets d’accords transatlantiques de libre-échange à la suite de l’adoption par le Conseil des actes qui font l’objet de cette proposition précise le communiqué de presse du tribunal. Le verdict a mis en évidence le fait que l’utilisation d’arguments d’ordre juridique était une violation des droits démocratiques des citoyens. Nous espérons que [la Commission] respectera le jugement de la Cour."  L’eurodéputé écologiste Josep Maria Terricabras a également réagi: "Nous le devons aux plus de 3 millions de citoyens qui ont signé l’ICE pour faire de cette initiative un instrument de démocratie directe pleinement fonctionnel en Europe."

Macron avait feint de découvrir cette Initiative Citoyenne Européenne et avait conclu en pleine hypocrisie lors des Journées de Bruxelles du 19 octobre 2016 en ces mots: "Le débat doit avoir lieu au début des négociations, pas à la fin. C’est trop facile de suivre les opinions publiques qui se réveillent à la fin. Il faut que les gouvernements assument leur choix". Le mouvement Stop TTIP qui avait rassemblé 3,3 millions de signatures avait démarré sa campagne contre l'accord de libre-échange transatlantique suffisamment tôt. Stop TTIP and CETA, contre les accords de libre échange entre l'Union européenne, les États-Unis et le Canada, est une initiative déposée par un collectif de citoyens représentant 230 autres organisations (148 organisations au lancement de l'initiative) de 21 pays au Parlement Européen le 15 juillet 2014.. Macron a transformé dans son discours d'investiture le 14 mai 2017 ce mépris des Citoyens Européens et des Parlements régionaux en un "relancer l'Europe qui protège. L'Europe est le meilleur rempart contre les désordres de la globalisation."

L'euro-député EELV Yannick JADOT, qui n'est pas allé à la soupe présidentielle de Macron est le porte-parole sur la transparence et démocratie pour Europe Ecologie au Parlement Européen de Strasbourg: "Au moment où l’Union européenne souffre d’un tel déficit démocratique, où les opinions publiques sont de plus en plus inquiètes de ces négociations, et où nombre d’experts, d’acteurs de la société civile et d’élus ont produit des analyses très critiques sur les accords CETA et TAFTA (TTIP), enterrer cette initiative était une erreur politique majeure. La Commission et le Conseil ne peuvent pas exclure les citoyens des discussions sur un accord qui impactera leur environnement, leur santé et leur capacité à décider de choix de société et de modes de vie. Nous demandons au Président de la Commission européenne, Monsieur Juncker, d’ouvrir immédiatement un débat large sur le CETA. Le groupe des Verts au Parlement européen continuera d’œuvrer, comme il le fait depuis des années, pour un maximum de transparence sur cette négociation dont les enjeux sont déterminants pour la survie du modèle européen." Yannick Jadot avait voté contre le CETA au Parlement Européen.

Pascal Durand, euro-député vert n'est pas non plus allé à la soupe Macron: "La Cour européenne de justice marque un coup d’arrêt à la dérive bureaucratique de la Commission qui avait refusé d’enregistrer l’initiative citoyenne « Stop TTIP » sous des prétextes purement techniques, alors que 3,3 millions de citoyens avaient déjà signé la pétition demandant l’arrêt des négociations. La Commission, qui s’est engagée à réviser la législation sur l’initiative citoyenne européenne, doit tenir compte de cette décision et comprendre que son rôle n’est pas de censurer, ni de porter atteinte aux demandes citoyennes mais au contraire d’en tenir compte dans les futures législations. L’initiative citoyenne européenne, véritable avancée démocratique prévue par la Traité de Lisbonne, doit devenir un outil réellement fonctionnel, si l’on veut rapprocher les institutions européennes des citoyens." Pascal Durand avait voté contre le CETA au Parlement Européen.

Manuel Barroso, le précédent Président de la Commission Européenne, avait personnellement et en cachette, préparé la Coopération étroite entre les banques américaines et la Commission de Bruxelles depuis 2013 avec le CEO de la Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, directement à son siège à New York. Puis à la fin de son mandat, Barroso a été recruté par la Goldman Sachs. Ceci est un scandale qui revêt le conflit d'intérêt. Avec CETA/TTIP, il n'y aura plus de scandale et plus de Code d’Éthique à respecter, s'il existe. Avant même d'être recrutés par le privé, les grands fonctionnaires nationaux et européens pourront montrer leurs compétences et briller directement auprès du secteur privé lors des rencontres tout à fait formelles entre bureaucrates et décideurs privés. Barroso qui avait pour fonction de diriger l’institution en charge de défendre l’intérêt général européen, est devenu l’employé d’une banque d’investissement américaine qui se joue des lacunes européennes pour accroître son profit. Pour les banques, l'Europe est une marchandise. Avec CETA/TTIP cette hypocrisie disparait et la Commission européenne et les gouvernements nationaux deviennent des bureaux et des représentations locales du secteur privé tous et toutes soumis à la Loi de l'investisseur.

Pour le TTIP, comme pour le CETA, cet Arrêt du 10 mai 2017 de la Cour Européenne de Justice est un genre de coming-out qui n'a plus d'effet, qui arrive deux ans trop tard, et qui n'intéresse plus personne et qui fait rire les néo-conservateurs libéraux de cette Europe catallactique et de la finance à laquelle appartient le nouveau Président Français Macron. Pour Ernst-Christoph Stolper de BUND (Friends of the Earth), les Initiatives Citoyennes Européennes doivent aussi être recevables pour les questions… de politique commerciale de l'Union Européenne. Et vous le voyez, ce n'est justement pas un hasard si justement la politique commerciale de l'Europe a été exclue de l'ICE car les citoyens de l'Europe sont exclus de cette question fondamentale qui concerne le cadre de leur vie et de leur épanouissement.

Donc, cet ARRÊT de la CJUE est comme péter dans un violon, pour la nouvelle politique européenne nous sommes passés au régime totalement déprédateur, et le nouveau Président Français, Macron, veut réformer l'Europe, mais juste pour la rendre encore plus commerciale et financière en poursuivant l'Excit, l'exclusion des citoyens européens, pour les laisser au stade de marchandise à vendre et à acheter.

On vous a fait chanter aux Présidentielles 2017 avec cette menace d'oprobre à jeter sur tout ce qui bouge dans une critique envers l'Europe, mais dès la visite à Berlin de Macron à Merkel, le duo M&M fait titrer dans tous les médias cette nouvelle mantra: "Merkel et Macron prêts à un changement de traité pour réformer l’Europe." Vous pouvez donc lire mon billet en boucle pour essayer de comprendre le sens de cette mise en abîme. Vous pouvez aussi lire dans le texte l'ARRÊT du 10 mai 2017 de la CJUE, de la Première Chambre de la Cour de Justice de l'Union Européenne.

Si en Europe ou en France nous en sommes à un tel stade de chien-en-lit, c'est que les Organes Constitutionnels ne permettent pas la vie démocratique ou que ceux-ci sont détournés et confisqués par des libéro-conservateurs pour que la vie démocratique ne puisse se réaliser et pour que la place soit laissée aux marchés. C'est ceci la "fin de l'ère démocratique". Ce concept nous vient d'en haut par effet de percolation justement pour encore amplifier le non-usage de la démocratie en faisant de nos Organes du Droit Constitutionnel un parc d'attraction. Le Parlement Européen n'est pas un Parlement en ce sens que de sa majorité n'est pas issu le Conseil Européen qui est formé des chefs d'Etats des 27. Ce Conseil Européen ne peut être renversé comme un gouvernement, il est intouchable. En France cette ère post-démocratique s'est manifestée avec les Primaires des Présidentielles que j'ai toujours violemment qualifiées d'anti-constitutionnelles et que j'ai contestées sur mon site RzM67, parce que les partis politiques n'ayant plus le courage ou l'envie de définir une politique immédiatement lisible gauche-droite se sont défaussés sur des gens du pays pour se faire tirer au sort comme candidat aux Présidentielles à partir de boites ressemblant à des urnes. J'en connais tellement qui ont cru faire un "acte citoyen".

 

 

 

MAIS. Mais l'Avenir en Commun de la France Insoumise a un Programme en 40 livrets que vous pouvez consulter. Il suffit de donner une majorité au Parlement Français, et ce Président Français, tiré à un sort et illégitime avec ses 18%, sera tout simplement obligé de se soumettre au Premier Ministre qui sera nommé sur la Majorité au Parlement conformément à l'Article 8 de la Constitution. Vive Nous, et Vive l'Europe. Cet été je vais faire ma 7ème expédition arctique à vélo depuis 2011 et reconquérir pour la 3ème fois à partir de Trelleborg ou de Helsiniki le Nordkapp, à presque 64 ans. Je vous souhaite un bon voyage démocratique.

 

 

 

 

 

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8. mai 2017

Premier Ministre du nouveau Président Macron ? Sylvie Goulard, néo-libérale membre du lobby Bruegel, de EPFSF, du TPN, du G30, de EUROFI, du "fédéralisme assurantiel"

J'ai écrit de manière préventive ce post d'aujourdhui sous forme de comment N°2 à mon post du 1er mai d'entre les 2 tours des Présidentielles. Mais revenez aussi à mon comment N°1 écrit hier soir à 20:01, car il est bien complété depuis ce matin. On en ressent dans mes 2 comments suite à l'issue du Deuxième Tour des Présidentielles 2017 la ligne directrice de l'un de mes posts futurs quand Macron va tenter de vouloir mépriser et contourner le Parlement qui commencera sa Législature fin juin 2017 en voulant "gouverner par ordonnance" avec sa Loi Travail-bis.

Je ne comprends pas qu'il n'y ait pas de médias qui traitent au quotidien de ces questions pour aider à la formation de l'opinion et que ceci reste dévolu à Médiapart, Rue 89, des blogs modestes d'analyse comme le mien, et malheureusement aussi à plein de blogs conspirationnistes qui se trompent de ton en y incluant de l'exclusion, de l'isolationnisme "patriotique" ou simplement de la violence et du fake.

Mais, comme dit, pour qu'il n'y ait aucune confusion entre éventuellement votre support de critiques et le mien, toute l'énergie investie dans mon site RzM67 est dans ma formule ci-contre et dont j'ai la paternité sur le web >>> I want my Europe back / Give me my Europe back. Donc mon énergie est pour une ouverture concertée et surtout pas un repli. Nous aussi, nous voulons l'Europe.

La nouvelle palinodie qui n'a pas attendu de s'installer une dizaine d'heures après l'issue du 2ème tour est la suivante: "Pas de violence verbale, il faut s'écouter, il faut s'aimer". Ce qui veut dire >>> Il faut se taire derrière Macron aux Législatives du 11 et du 18 Juin et celui qui porte une autre voix ou qui pense autre chose est donc un ennemi de la République. Il y a bien dans ces 4 tours d'élections un intégrisme dominant et voué à anéantir et à punir, avec astuce. Celui qui n'est pas comme l'on raconte que tu es, doit simplement s'arrêter de respirer. Pour ma part, comme vous le voyez je poursuis mon Voyage au trou du langage commencé le 14 juillet 1990 à 14h30 et sur le Net le 6 juin 2006. (Images: tableaux du peintre Otto Dix)

Je vous livre pour l'instant en vrac ce que j'ai écrit sur mon site RzM67 au sujet de Pisani, Sylvie Goulard, Macron et des think-tanks néo-libéraux, qui au fond n'ont rien de progressistes, car il sont des conservateurs de ce qu'ils considèrent comme étant leurs biens exclusifs: la marge opérationnelle, l'enrichissement et leurs marchandises comme le Travail et les entreprises et l'environnement et le futur de nos enfants et la monnaie. >>>

Sylvie Goulard, qui a rejoint Macron en mars 2017, est pressentie comme 1er Ministre de Macron.

Voici ci-dessous ce que j'ai écrit au sujet de Sylvie Goulard le 3 novembre 2014 >>>

Cinquièmement, le Mécanisme Unique de Supervision Bancaire est basé sur les recommandations du Rapport du "Larosière Group" présidé par le français Jacques de Larosière avec la collaboration de l'allemand Otmar Issing, conseiller international de Goldman Sachs depuis 2006 (Cliquez à droite sur l'image, Source: The Independent). Ce Rapport de Jacques de Larosière a été élaboré à la Conférence Bilderberg d'Athènes de 2009. Jacques de Larosière, ancien directeur du FMI, conseiller auprès du Président de BNP Paribas, est Membre du lobby financier G30 et Co-Président d'EUROFI qui est l'un des plus puissants lobbies financiers actifs à Bruxelles. Dans le G 30 il y a toujours actuellement (!!!) comme membre Mario Draghi et il y a surtout Lawrence Summers (Larry) qui est l'architecte aux USA de toute la déréglementation du système financier de Clinton à Obama. Y est aussi membre Kenneth Rogoff, le maquilleur de statistiques. EUROFI est un think tank dont l'objectif de ses membres est "d'aider à construire un marché financier fluide, efficace et sûr". EUROFI et le G30 ont aussi inspiré les Directives européennes MiFID et MiFID2. Est étroitement mêlée à ce consulting pour la stabilisation des finances une autre ONG appelée EPFSF, le Forum Parlementaire Européen pour les Services Financiers dont l'objectif est de "faciliter et de renforcer l'échange d'informations sur les services financiers et les marchés financiers européens entre l'industrie financière et les Membres du Parlement Européen". Dans les Dialogues Monétaires de la BCE auprès de la Commission économique et monétaire intervient l'euro-députée Sylvie Goulard qui est aussi membre du EPFSF. Sylvie Goulard (Modem / ALDE) avait été chargée pour le compte du CERS - Comité Européen du Risque Systémique de chapeauter et de faire adhérer le Parlement Européen à la nouvelle organisation de surveillance et de stabilité financière. Le Projet de Rapport de Sylvie Goulard appelé "six-pack" reposait encore sur les recommandations du TPN - Transatlantic Policy Network, une autre ONG qui est un réseau de réseaux présidé pour l'Europe par le Président-Europe de la Commission Trilatérale en la personne de l'irlandais Peter Sutherland. L'objectif du TPN est "d'instaurer un marché unique transatlantique". Le Goulard Report est soutenu par Bruegel, le think tank transatlantique où intervient régulièrement Sylvie Goulard. Bruegel se donne comme l'un de ses objectifs d'installer un "fédéralisme assurantiel". Le fondateur du lobby Bruegel, membre de la Trilatérale et de la Conférence Bilderberg et conseiller pour Goldman Sachs, était Mario Monti, le remplaçant de Berlusconi.

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Voici ci-dessous ce que j'ai éccrit de Sylvie Goulard le 27 juin 2012

Euro-Bills? Project Bonds? Euro-Bonds? De toute façon il faudra inventer quelque chose parce qu'il est mathématiquement impossible que les banques remboursent leurs dettes. Et dans notre économie non libre de marchés financiers, l'esprit du Traité de Lisbonne ne pourra pas accepter une faillite déclarée de sa conception du monde. Deux générations futures les rembourseront. Ce compromis des 4 Présidents est un résumé du Projet de Rapport suivi du "Goulard Report - six pack" de l'euro-députée Sylvie Goulard sur la Faisabilité de l'introduction de Bonds de Stabilité, appelés de nos jours Eurobonds par le nouveau président français, François Hollande, et d'ici quelques semaines ils seront devenus des Euro-Bills ou des Bonds-Bills, des Bills-Bonds. Sylvie Goulard est membre du groupe parlementaire de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ALDE) au Parlement Européen et membre de la Commission des affaires économiques et monétaires, où elle assure les fonctions de coordinatrice pour le groupe ALDE.

Otto_Dix_4.jpgLa nouvelle organisation financière de l'Europe d'austérité et de recapitalisation des banques en faillite s'appuie sur les recommandations du Rapport Larosière de 2009 débattu à la Conférence Bilderberg d'Athènes. Jacques de Larosière, ancien directeur du FMI, est Membre du lobby financier G30 et Co-Président d'EUROFI qui est l'un des plus puissants lobbies financiers actifs à Bruxelles. Dans le G 30 il y a encore comme membres Mario Draghi et surtout Lawrence Summers (Larry) qui est l'architecte aux USA de toute la déréglementation du système financier de Clinton à Obama. EUROFI est in think tank, qui arbore sur son site les couleurs officielles de l'Union Européenne (!!!) et dont l'objectif de ses membres est "d'aider à construire un marché financier fluide, efficace et sûr". EUROFI et le G30 ont aussi inspiré les Directives européennes MiFID et MiFID2. Est étroitement mêlée à ce consulting pour la stabilisation des finances une autre ONG appelée EPFSF, le Forum Parlementaire Européen pour les Services Financiers dont l'objectif est de "faciliter et de renforcer l'échange d'informations sur les services financiers et les marchés financiers européens entre l'industrie financière et les Membres du Parlement Européen". Sylvie Goulard est membre du EPFSF. Sylvie Goulard (Modem / ALDE) est chargée pour le compte du CERS - Comité Européen du Risque Systémique de chapeauter et de faire adhérer le Parlement Européen à la nouvelle organisation de surveillance et de stabilité financière. Le Projet de Rapport de Sylvie Goulard repose encore sur les recommandations du TPN - Transatlantic Policy Network, une autre ONG qui est un réseau de réseaux présidé pour l'Europe par le Président-Europe de la Commission Trilatérale en la personne de Peter Sutherland. L'objectif du TPN est "d'instaurer un marché unique transatlantique". 59 Euro-Députés en sont membres à côté de grandes banques systémiques, des agences de notation et de grands groupes industriels, pharmaceutiques, agroalimentaires, biogénétiques. L'un de ces membres du TPN est Jo Leinen qui a fait voter en 2006 au Parlement Européen de Strasbourg les deux résolutions qui ont demandé de contourner le NON et le NEJ au Référendum du Traité Constitutionnel Européen du 29 mai. Le rapport de Sylvie Goulard s'appuie aussi bien évidemment sur les recommandations du Rapport Larosière (chercher "Larosière" ici et ici) qui s'appuie sur les recommandations de la Conférence  Bilderberg d’Athènes 2009. Le Goulard Report est soutenu par Bruegel, le think tank transatlantique où intervient régulièrement Sylvie Goulard. Bruegel se donne comme l'un de ses objectifs d'installer un "fédéralisme assurantiel". Sylvie Goulard a dirigé le mouvement France des Jeunes Européens Fédéralistes... C'est un mouvement "fédéraliste" que j'observe depuis 2006... qui vit sur l'anagramme de UE et bien sûr Jo Leinen est l'un des supporters officiels. Le fondateur du lobby Bruegel, membre de la Trilatérale et de la Conférence Bilderberg et conseiller pour Goldman Sachs, est Mario Monti, le remplaçant de Berlusconi.

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Voici ci-dessous ce que j'ai écrit de Jean Pisani le 3 novembre 2014 >>>

Jean Pisani-Ferry a été nommé par le président Hollande en 2013 Commissaire général à la stratégie et à la prospective, un salon de conseillers directement rattaché au 1er ministre, et président du Comité de suivi du Crédit d'Impôt pour la Compétitivité et l'Emploi - CICE. Ceci n'empêche pas le 24 décembre 2014 la France d'annoncer de nouveau un record historique du taux du chômage. De trimestre en trimestre la France surfe de record en record, malgré les cadeaux qu'elle fait aux entreprises qui les prennent en crachant sur les contreparties souhaitées par le gouvernement actuel libéral-socialiste français Valls-Macron. Pisani a été chargé avec son collègue allemand Henrik Enderlein par les gouvernements français et allemand de proposer des réformes économiques. En réalité ces "réformes" sont comme les autres citées ci-dessus destinées à ce que le monde du travail abandonne ses acquis pour que le coût moindre du travail permette de dégager plus de marge pour financer des dettes issues de la spéculation et éviter l'éclatement de la bulle des LBO. Pisani a été chargé par Hollande, président français, de préparer l'abandon des 35 heures et un gel des salaires pour trois ans. Le principe d'une négociation salariale tous les trois ans a aussi été retenu. Pisani a été directeur de 2005 à 2013 du lobby transatlantique Bruegel de Bruxelles. Bruegel est financé par les multinationales Areva, Deutsche Bank, Deutsche Telekom, EDF, Ernst & Young, Erste Bank Group, GDF Suez, Goldman Sachs, Google, Microsoft, Novartis, Pfizer, Qualcomm, UBS, Renault, Samsung Electronics, Syngenta et UniCredit. Vous sentez le bouchon? L'élite globale œuvre pour nous. Le premier conseiller économique du président et du 1er ministre français est de Bruegel. Selon UNICEF la crise financière a fait basculer 2,6 millions d'enfants dans la très grande pauvreté. Notre devoir est de s'approprier ce langage de crise, pour que les mots deviennent des faits de conscience et que la démocratie se remette à parler. En attendant, soyez convaincus, le lobbying bruxellois fera passer le TTIP/TAFTA avec la bienveillance des gouvernements.

J'alerte régulièrement au sujet de Bruegel sur mon site depuis que je l'ai mis en ligne. J'ai mis dans la colonne de gauche de mon site le lien sur le Corporate Europe Obesvatory qui surveille le lobbying à Bruxelles auprès des instances européennes et de la Commission. Corporate Europe Observatory dénonce les activités de lobbying de Goldman Sachs à Bruxelles. Comme bel exemple du "conflit d'intérêt" vous avez ce lobby financier Bruegel, qui se fait passer pour être un think-tank. Mais quand vous consultez la liste de ses membres vous êtes édifiés. Vous y trouvez Ernst & Young pour le consulting financier à Bruxelles et membre du Groupe GEBI... En général ces lobbies financiers ne cachent pas qu'ils travaillent en étroite collaboration avec des lobbies américains. Ainsi le lobby Bruegel est lié par un partenariat avec GMF (the German Marshall Fund) dans l'objectif d'unir les points de vue de Washington et de l'Europe: "This strategic partnership will leverage Bruegel's intellectual expertise, GMF's convening capabilities and networks in Washington and across Europe". Il ne faut pas avoir peur d'utiliser les mots qui ont disparu depuis la fin de la guerre froide. Avec le maillage planétaire de la Goldman Sachs, ces lobbies financiers, qui siègent à Bruxelles, poursuivent l'impérialisme américain auquel s'est soumis le Commissaire français Michel Barnier, UMP, en intégrant les banques américaines dans son Groupe européen d'Experts, le GEBI.

[...] Le FESF/MES et la BCE sont devenus un Bail-out-Fonds financés par "Bon à payer", en fait des Merkel-Bonds, des Sarkozy-Bonds et des ... Hollande-Bonds qui sont des Euro-Bonds ou des Euro-Bills qui ne portent pas leur nom. En France les Chambres ne sont pas invitées à baisser le pantalon et le journal du Monde du 29 juin 2012 n'a comme grands titres à la une que des faits divers. C'est ahurissant. François Hollande, nouveau président parvenu a accepté le Pacte Fiscal alors "qu'il voulait renégocier les Traités européens" dans sa première promesse de campagne présidentielle, mais les instituts financiers sont satisfaits et les bourses ont enregistré dès la fin de ce sommet européen la plus forte hausse de l'année 2012. Le plan Larosiète-Lagarde-Goulard est simple: il faut contraindre les États à l'austérité pour qu'il leur reste des moyens financiers et budgétaires pour leur offrir leur sauvetage.

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Voilà ce que j'ai éccrit de Jean Pisani le 12 novembre 2011

La Commission est habituée de pratiquer unilatéralement le choix des experts. Ceci est démontré par l'étude "The role of the financial industry in shaping the European Policy" qui a été publiée en Novembre 2009 par le réseau Alter-EU. Il existe 19 groupes d'experts qui sont consultés par l'Europe dans les affaires financières. Pour chacun de ces groupes, la distribution des membres n'est pas équilibrée, alors que le Communiqué Européen du 11 décembre 2002 intitulé "Améliorer la base de connaissances pour de meilleures politiques" (52002DC0713) stipule que la Commission doit fonder une expertise et une évaluation scientifique à partir de diverses sources et qu'elle doit en tenir compte. Comme le recense Alter-EU, la proportion entre les experts financiers et les scientifiques, les associations de consommateurs, les représentants de la société civile ou des syndicats est de 1 pour 4. Il y a 229 représentants de l'industrie financière dans les 19 groupes d'experts. Les lobbies des banques disposent d'une suprématie absolue face aux 150 fonctionnaires européens qui sont employés par Bruxelles dans le cadre de la régulation des marchés financiers et des questions monétaires. Les syndicats peuvent encore moins y prendre part. Le bureau bruxellois de UNI Global Union n'emploie à temps plein qu'une seule personne qui ne s'occupe que partiellement des marchés financiers. Bruegel est bien sûr présent aux Conférences Bilderberg. On voit aussi régulièrement à la TV l'économiste Pisani-Ferry, directeur de Bruegel, qui parle élégamment de la monétisation de la dette par la BCE qu'il souhaite voir venir en nous faisant comprendre que nous sommes des attardés parce que l'on ne la pratique pas, mais il ne parle jamais des centaines de milliards d'actifs toxiques rachetés aux banques par la BCE et qui croupissent dans leurs coffres. Pour dégommer la conscience publique, le "on ne peut pas accueillir toute la pauvreté du monde" a été transformé en la certitude applicative du "on ne peut pas vivre au-dessus de ses moyens". Il n'existe pas pour Bruegel d'actifs toxiques pourris illiquides issus de la spéculation compulsive, mais il existe pour Bruegel la dette publique à compresser. Si vous regardez en entier la liste du GEBI vous comprenez d'où vient l'idée de la monétisation de la dette par la BCE, ou de sa "souveraineté monétaire". Toutes les banques américaines y sont représentées, au GEBI et dans les lobbies! Elles disposent d'un siège permanent à la Commission de Bruxelles. Vous comprenez que Bruxelles aimerait élargir "l'Indépendance de la BCE" pour lui permettre le mariage avec les banques en faillite. Le parapluie européen, FESF - ESM/MES n'est qu'une société anonyme de droit privé luxembourgeois, dont la mission est de monétiser la dette, bien sûr léguée par les banques. Depuis un an la BCE monétise déjà à grande échelle directement plus de 200 milliards de dettes souveraines, de Bons du Trésor des pays GIPS, en totale violation de ses statuts.

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Voilà ce que j'ai écrit de Jean Pisani le 24 mai 2010 et le 23 mai 2009

Les participants français à la Conférence Bilderberg d'Athènes de 2009 sont:

1- Baverez Nicolas, chroniqueur à l’hebdomadaire Le Point, éditorialiste aux quotidiens Le Monde et Les Echos, associé au cabinet Gibson, Dunn & Crutcher LLP
2- Bompard Alexandre, patron d’Europe 1
3- Henri de Castries, patron d’AXA
4- Lagarde Christine, ministre de l’Economie du Gouvernement Sarkozy (UMP)
5- Lamy Pascal, patron de l’OMC (Parti Socialiste)
6- Thierry de Montbrial, patron de l’Institut Français des Relations Internationales
7- Olivennes Denis, patron du Nouvel Observateur (Parti Socialiste)
8- Oudéa Frédéric, patron de la Société Générale
9- Pisani-Ferry, Jean, Co-fondateur et Directeur du cercle de réflexion Bruegel
10- Trichet Jean-Claude, Directeur de la Banque Centrale Européenne

14. avril 2017

Programme "L'Avenir en Commun" de "La France Insoumise" pour les Présidentielles de 2017

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Jaques Généreux, Professeur à Sciences Po Paris est le Secrétaire national à l’Économie du Parti de Gauche, et a coordonné en 2016 "L'Avenir en Commun", le programme du mouvement La France Insoumise en vue de l'élection  présidentielle de 2017. Vous avez dit "Peur des Communistes" ou "Extrême Gauche"? Mais vous avez accepté que l'on vous a entièrement démoli votre Europe depuis 2008 et encore plus récemment avec les accords sur le CETA/TTIP malgré l'Initiative Citoyenne Européenne de plus de 3,5 millions de signatures, et on vous fait peur avec un "Frexit" qui n'est pas dans le programme. Le Traité sur le Fonctionnement de l'Union prévoit qu'une ICE - Initiative Citoyenne Européenne signée par 1 million d'européens permet de participer directement à l'élaboration des politiques européennes en invitant la Commission européenne de présenter une proposition législative. Et Jean Claude Juncker avait adressé une fin de non-recevoir à cette ICE de 3,5 millions de signatures. Juncker a donc réalisé une Excit, une exclusion des citoyens européens. Une Excit avait déjà eu lieu le 14 juin 2006 pour le NON au TCE - Traité Constitutionnel Européen. C'est pourquoi j'ai déposé sur le net mon cri >>> I want my Europe back! Saviez-vous que les Européens sont exclus de l'Europe?

Mon site affiche depuis 2006 sous sa bannière "VIème République - 1ère République d'Europe".

Mon site RzM67 - Rénovez Maintenant 67 est en ligne depuis juin 2006 et a pris sa ligne à partir de l'année Lehman 2008 / la Crise des Subprimes que les grands argentiers de ce monde, accompagnés des ministres français Manuel Valls (Bilderberg) et Emmanuel Macron (Rothschild), ont décidé avec la Conférence Bilderberg d'Athènes de 2009 de liquider en la faisant payer par les populations - et non pas par les spéculateurs - selon la doctrine de la "Faillite ordonnée". Jean Pisani-Ferry, conseiller économique de Macron, était bien sûr à cette Conférence Bilderberg d'Athènes de 2009, comme membre du think-tank libertarien Bruegel et de la Commission Trilatérale. Mario Draghi, qui a été pendant 10 ans Président de la Goldman Sachs Europe, qui a aidé la Grèce à tricher pour son adhésion à l'€ avec le soutien de Eurostat, et qui a pantouflé dans sa fonction de Directeur de la BCE, a violemment contribué à l'enracinement de cette doctrine de la "Faillite ordonnée" en offrant 17.000 milliards d'€ gratuitement en liquidités à tous les systèmes financiers, bancaires et spéculatifs tout comme à ses grands comptes de l'industrie, les groupes PSA ou Renault qui ont tout autant spéculé sur des produits financiers titrisés au lieu de produire. Défendez-vous toujours le principe de l'Indépendance de la BCE alors qu'elle rachète depuis 9 ans les pertes et dettes pourries des banques qui se sont toutes fourvoyées dans la spéculation financière à haute dose criminelle?

Pour en savoir plus sur le think-tank libertarien Bruegel
et sur l'illégitimité de la BCE
c'est ici >>> http://www.renovezmaintenant67.eu/i...

Ces facilitations quantitatives sous forme d'injections de liquidités de cette décade perdue leurs ont été offertes sans discernement et sans contre-partie à taux zéro en reprenant leurs dettes pourries, toxiques et irrécouvrables issues de leurs activités financières à seul but spéculatif. Vous avez accepté que la BCE soit entièrement sortie de son cadre légal depuis 2008 avec cette Helikopter Money qui aurait dû être destinée à réaliser un bail-out des ces banques, mais vous avez peur d'un Frexit? Il faut d'abord commencer à revendiquer notre Europe. I want my Europe back! (Sur le net j'ai l'antériorité de cette formule). Selon la BRI - la Banque des Règlements Internationaux de Bâle 90% des flux financiers de la planète ne sont que des flux financiers spéculatifs. Ces liquidités de la BCE qui représentent plus que le PIB européen qui est de 14.000 milliards d'€ n'ont pas été réinvestis dans l'économie réelle mais encore plus dans de nouveaux produits financiers dérivés titrisés. Pour rappel, la Deutsche Bank, la Société Générale, etc... sont toujours comme depuis 2008 en faillite technique et n'ont même pas constitué un Fonds Propre Réglementaire réellement prudentiel comme le préconisent les Recommandations Bâle III du Comité de Bâle de la Banque des Règlements Internationaux - BRI / BIS. Les banques systémiques ont même dégradé depuis 2008 leur situation face au seuil du risque en définissant et appliquant elles mêmes toutes à leurs manières leurs propres évaluations de leur risque et du calcul de l'effet de levier. C'est comme si j'avais un grave diabète mais que je définissais moi-même une nouvelle méthode d'analyse du seuil glycémique pour faire oublier aux assurances que j'en ai un. Il n'y a pas non plus eu une réelle Directive Européenne sur le Contrôle et la Réglementation des Banques et des Assurances, les Directives Européennes Solvency II et MiFID2 étant de fait annulées même si elles partaient d'une bonne intention.

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Pour mettre un packaging d'invisibilité à cette Faillite ordonnée décidée à Athènes sur le dos des peuples en 2009, les médias et des candidats à ces Présidentielles 2017 invoquent la "Peur des Communistes", la "Peur du Frexit", la critique des "populistes" mais n'évoquent même pas cette destruction massive des économies réelles par les finances qui a été dès 2012 tout autant violente économiquement que les destructions économiques de la Seconde guerre mondiale. La Deutsche Bank, la Société Générale, etc... nous ont expulsés de l'Europe et l'ont modelée à leur propre usage. Pourquoi craindre un Frexit, puisque la sortie de l'Europe a été prise depuis 2008 par les banques, les assurances et les spéculateurs? Avant un "Frexit", devons-nous demander le droit de rentrer dans cette Europe? La beauté de cette violence néo-libérale financière de destruction est qu'elle s'est faite sans morts, sans guerre et sans goulag mais par un appauvrissement général des masses et des États dits souverains. Cette Lutte des Classes a été gagnée par la Finance, par la BCE et s'est faite sans nous et par-dessus nos têtes. Y aura-t-il la Révolution de 2017, 100 ans après, la Révolution qui entérinera sans fracas cette fin de la Lutte des Classes gagnée par la finance? D'un simple point de vue des valeurs et des actifs, ladite Crise des Subprimes qui dure depuis 2008 a détruit x-fois plus des biens que la Seconde Guerre mondiale. Cette destruction a entrainé la destruction des États souverains qui se sont massivement démis de leurs devoirs régaliens, des services publics, de l'éducation, de la santé, etc. Mais cette destruction a entrainé en premier et avant tout un appauvrissement général des Travailleurs ( <<< terminologie officielle des Communautés européennes)  en en rendant une grande partie pauvre et précaire. Pour mettre du bolduc, au lieu du bolchevik, autour de ce packaging de l'invisibilité, la doctrine de "l'ère post-démocratique" a été imposée aux peuples qui en restent à mimer une révolution sur le tarmac le 14 juillet ou lors des Nuits Debout et à courir ensuite au Aldi pour comparer les prix. Chez les nazis ou en RDA on disait "die Partei hat immer recht / le parti a toujours raison"; maintenant il n'y a plus besoin qu'il y ait quelque part de raison, la lutte des classes est gagnée, par la finance. Pour nous priver de la liberté de remettre cette victoire de la finance en cause, pardon, pour éviter que l'on se mette à prendre conscience que la Lutte des Classes est gagnée par la finance, on nous matraque dans le cerveau "qu'il n'y a plus de clivage gauche-droite", on attend juste encore de nous que nous vivions dans ce tas. Et ça devrait suffir? Donc il faut aller voter en faisant un choix positif. Attention, l'élection Présidentielle se fait en 4 tours avec les législatives.

Sur le site www.laec.fr - L'Avenir en Commun vous pouvez lire en entier le programme de la Gauche "La France Insoumise". Je vous mets ci-dessous en ligne du Chapitre "L'Urgence Sociale" / Protéger et Partager" les points 19 et 20. Ils sont strictement identiques à ce que j'écris dans mon apart' sur mon site depuis 10 ans.

J'ai aussi copié le point 24 "Abroger la loi El Khomri". Pour une compréhension générale et actuelle du grand-public et parce que les médias ne font pas leur travail, cette loi sur le Travail qui a inversé l'échelle des normes a toujours été la Loi Macron sur le Travail. Mais Macron l'avait refilée entre les mains de Madame El Khomri pour que personne ne se souvienne lors des ces Présidentielles 2017 que c'est bien lui, Emmanuel Macron, qui est l'auteur de cette Loi sur le Travail et qui l'a élaborée de toute pièce et point par point sans impliquer dans les débats le Parlement. La réalité est encore plus sinistre, Macron à élaboré sa Loi Travail sur un rapport de... Jean Pisani-Ferry.  Avant ce leg à Madame El Khomri, la Loi Travail s'appelait bien Loi Macron. Il n'y a plus personne, sauf mon site web, pour le rappeler et il n'y a surtout plus personne pour vouloir s'en souvenir.  Et c'est Manuel Valls qui l'a fait passer par le 49-3 à la barbe du Parlement français et au nez de tout débat sociétal et parlementaire. J'ai beaucoup traité de ces sujets sur mon site. Autrement je ne suis ni encarté, ni militant et je ne peux vous offrir des phrases de gauchiste classifiable et de rue. Je n'ai écrit sur mon site que ce pour quoi j'ai quelques compétences et ce avec quoi j'ai effrayé et fâché tant d'étudiants en Master Grande École à Strasbourg.

 

L'urgence sociale

19  Mettre au pas la finance

La finance a mis par terre l'économie réelle en 2008. Elle devait être « l'adversaire » du président sortant. Elle ne s'est jamais aussi bien portée et les revenus des actionnaires n'ont jamais été aussi élevés en France. Notre pays a le record d'Europe du versement de dividendes ! De nouvelles bulles se forment et menacent d'une déflagration encore plus terrible. Il est plus que temps d'agir !

Nous proposons de réaliser les mesures suivantes :

  • Séparer les banques d'affaires et de détail

  • Contrôler les mouvements de capitaux

  • Instaurer une taxe réelle sur les transactions financières

  • Interdire les ventes de gré à gré et la titrisation, plafonner les effets de levier et les rendements actionnariaux exorbitants

  • Identifier et interdire les produits dérivés toxiques et inutiles au financement ou à la couverture des flux économiques réels

  • Engager les procédures de recouvrement des 2,2 milliards d'euros d'argent public accordés sans preuve à la Société générale suite à l'affaire Kerviel, évaluer les actes comparables et poursuivre les coupables de ces abus


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L'urgence sociale

20 Définanciariser l'économie réelle

Les financiers étranglent chaque jour les PME et les ménages. Les actionnaires exigent des taux de rendement intenables, obtenus au détriment des droits sociaux et de l'appareil de production. Ils imposent la tyrannie du temps court sur le temps long de l'activité humaine et de l'impératif écologique. Il faut leur reprendre le pouvoir.

Nous proposons de réaliser les mesures suivantes :

  • Mettre fin à la cotation continue des entreprises en Bourse

  • Moduler les droits de vote des actionnaires selon la durée d'engagement dans l'entreprise en réservant le droit de vote aux actionnaires acceptant de s'engager sur une durée de présence

  • Moduler l'impôt sur les sociétés selon l'usage des bénéfices pour encourager l'investissement en France : un taux réduit pour les bénéfices réinvestis en France, un taux plein pour les bénéfices distribués aux actionnaires

  • Augmenter la mise en réserve légale (aujourd'hui à seulement 5 % des bénéfices) qui oblige l'entreprise à conserver une part de son résultat plutôt que de le distribuer entièrement en dividendes

  • Interdire aux entreprises de distribuer un montant de dividendes supérieur à leur bénéfice et donc d'emprunter pour distribuer des dividendes

  • Limiter les LBO aux seules procédures de reprise des entreprises par les salariés (Leveraged Buy Out, mécanisme financier permettant aujourd'hui à quelques actionnaires de faire main basse sur une entreprise)


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L'urgence sociale

  24 Abroger la loi El Khomri

Le mouvement social contre la loi El Khomri a montré combien les luttes sociale et républicaine sont liées. La loi El Khomri a mis fin à la hiérarchie des normes sociales. Désormais, un accord d'entreprise peut s'imposer même si un accord de branche ou la loi sont plus favorables aux salariés. Cela devra être supprimé. C'est la porte ouverte au dumping à l'intérieur d'une même branche entre entreprises et à la régression de tous les droits des salariés. L'accord d'entreprise ne doit primer que s'il est plus favorable aux salariés. Il en va de l'égalité des salariés et de la justice entre les entreprises. Nous rétablirons la hiérarchie des normes sociales et le principe de faveur.
 

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Pour aller plus loin…

Livret thématique

Présentation du livret thématique sur le droit du travail

Préparé par un groupe de travail animé par Guillaume Etiévant, économiste et Amandine Langlois, docteure en droit du travail, le livret thématique sur le droit du travail détaille les propositions de la France insoumise pour un code du travail protecteur et émancipateur en rétablissant ce qui a été détruit et en construisant de nouveaux droits.

 

30. octobre 2016

TTIP - CETA, la Lutte des Classes voulue et guidée par la Commission Européenne se fait sans nous et par-dessus nos têtes

La Lutte des Classes est dépassée puisqu'elle est gagnée. Le PS vit donc tranquille et l'a éradiquée de son discours.

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J'ai peint en 1986 et en 1987 une série de tableaux que j'avais exposés dans la galerie L'Estampe à Strasbourg sous le titre "Vom Gesichte verweht - La Chute du Mur de Berlin" (Autant en emporte le visage - La Chute du Mur de Berlin). Mon tableau rouge ci-contre s'appelle "Du communisme au fascisme". Naïvement je m'étais inscrit dans la continuité d'un débat et d'une lutte politique, en croyant que ledit retour-de-balancier apparaissant dès 1986 à mes yeux sous la forme du fascisme, pourra être combattu par les mots. Je me réjouissais même d'une réactivation du débat vraiment politique. Un fascisme financier (* note de bas de page), muet derrière des formules et un fascisme classique s'installent en Europe, en Bavière avec Seehofer, en Hongrie avec Orbán, en Allemagne avec AfD, en GB avec un genre de Brexit, en Pologne avec une majorité consentante pour PIS, aux USA avec un cinglé, en Finlande avec le parti des " Perussuomalaiset / Vrais Finlandais", en France en mai 2017. Depuis 1986 mon espoir était de toujours pouvoir disposer des forces politiques pour évincer ces totalitarismes et ramener par le langage les peuples à la démocratie. Je me dois de refaire, en 2016, 30 ans après, un second tableau rouge, il s’appellera "De la démocratie populaire à la démocratie financière".

Lénine a eu droit aux multiplications de maquettes en bronze. L'investisseur du CETA/TTIP s'affranchit de visage, de moustache et de corps. Il a appris de la leçon de ces 100 dernières années à exister de manière dématérialisée et sans voix. L'art médial est d'organiser la domination et d'éteindre l’offuscation. A la différence des systèmes totalitaires qui n'avaient su exister qu'en organisant un engouement dans des solutions finales, avec le CETA/TTIP il n'y aura plus besoin d'idéologie fasciste, communiste, nationaliste, pour laisser faire et laisser-aller la classe des investisseurs et des profiteurs. La démocratie financière ne donne pas prise et n'a pas besoin de survaloriser certains égos, ni de déporter et de concentrer des affaiblis. Elle n'a pas besoin d'ego pour être, ni de cogito pour exister, il n'y aura plus besoin de l'Information Pure et Parfaite ni de la Concurrence Libre et Non Faussée comme garantes des marchés. Ce sont les multinationales qui définiront la loi. Toute symbolique, toute iconographie, tout statuaire, tout manifeste, toute déclaration universelle de droits, tout parti politique, tout syndicat, toute ONG, toute administration, tout ministère n'auront plus besoin d'être, l'investisseur est là pour eux et est seul garant de sa propre loi.

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Ce n'est pas la fin de l'histoire, c'est la fin de l'idéologique, le CETA pratique est arrivé. La philosophie économique libertarienne enseignée dans "The Road to serfdom - La Route de la servitude" par Friedrich von Hayek n'a plus à être lue dans son livre, elle est déclinée dans chacune des 1500 pages du texte légal du CETA - Comprehensive Economic and Trade Agreement et dans celles du TTIP - Transatlantic Trade and Investment Partnership. Après Hayek, la Banque de Suède va décerner au CETA le Prix Nobel du repos étatique. Il n'y a plus à distinguer une quelconque pensée libertarienne, nous entrons tous dans le périmètre global du CETA/TTIP. Nous assistons à l'acmé de la Lutte des Classes, l'investisseur et le spéculateur ont évidé l’État et se sont promus, aujourd'hui le dimanche 30 octobre 2016 et après une parodie symphonique de décision démocratique, à la fonction de guide suprême ou de petit-père-des-peuples. Cette victoire n'a d'équivalent que la révolution d'octobre de 1917. 100 ans. Sans sang, c'est plus moderne d'éteindre de suite le cerveau. 100 ans pour passer de la démocratie populaire à la démocratie financière. En utilisant les appareils de la décision démocratique, l'investisseur s'est autoproclamé guide des peuples en festonnant sa politique de planification financière avec un système para-étatique travaillant contre les peuples, à l'image du Kremlin sous la phase soviétique. Pour éviter une érosion par des masses populaires, le CETA n'a pas besoin d'ériger un Rideau ou un Mur, il établit une juridiction privée avec un tribunal arbitral, une juridiction parallèle à la juridiction publique de chaque État signataire qui, elle, sera démise immédiatement et irrémédiablement de la compétence en cas de litige entre un investisseur et un État. Ces juridictions privées étaient d'abord dénommées ISDS ou RDIE - mécanisme de Règlement des Différends entre les Investisseurs et les États, mais après les éternuements de l'Allemagne elles se sont pérennisées sous la nouvelle dénomination ICS ou SJI - Système Juridictionnel des Investissements. Le pendant du CETA et du TTIP est le JEFTA - Japan-EU-Free-Trade-Agreement pour lequel il y a déjà eu 17 accords de conclus et qui sont bien sûr tout autant secrets. Non, mon site n'est pas indéxé ni indexable par Décodex.  

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Aujourd'hui est un nouveau jour triste et très grave pour la démocratie en Europe. 7 années de négociations secrètes aboutissent à la signature de l'accord sur la mise au ban des peuples européens dans le cadre du "libre-échange". Le CETA, l'accord de libre échange avec le Canada va être signé aujourd'hui à Bruxelles le 30 octobre 2016. Les peuples européens sont définitivement exclus de la démocratie, de la liberté, de leur autodétermination et de leur droit à disposer d'eux-mêmes. Mon site a commencé à vivre il y a 10 ans, le 6 juin 2006, en analysant "l'échec" des Cycles de négociations de Doha et de Seattle, les derniers rounds de l'OMC, qui avaient relégué à sine-die toute négociation globale sur le commerce international. Ceci n'a pas été grave puisque des milliers d'accord bilatéraux ont été signés à la place. Mon site avait commencé à analyser et à critiquer les 14 accords connexes à l'OMC, accords connus mais dont les contenus étaient restés secrets dans les détails. Je m'étais particulièrement attaché - à cause de mes compétences et parce que ceci faisait partie des domaines que j'enseignais aux DESS/M2 et Master Grande École pendant plus de 25 ans - à dépouiller les Accords ADPIC - Accords sur les questions du Droit de la Propriété Intellectuelle qui touchent au Commerce et ADPIC+, et l'AGCS - l'Accord Général sur la Commercialisation des Services, et AGCS+. J'ai gardé depuis le 6 juin 2006 en bas de page de mon site la bannière contre l'AGCS. Remontez tout mon fil ADPIC/AGCS en déroulant vers le bas, et faites de même pour les Accords bilatéraux et l'OMC.

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Aujourd'hui, les peuples et la démocratie sont placés en détention et mis sous camisole et muselière. Cet accord CETA avec le Canada, ou TTIP avec les USA, n'est pas un accord sur la libéralisation du commerce mais un accord sur la liberté inconditionnelle des investisseurs. L’inconditionnalité de la liberté des investisseurs dépasse la Constitution de chaque État de Droit et signataire, dépasse toute norme du droit du travail, sociale, fiscale, écologique, climatique, de santé et de bien commun. Le CETA / TTIP garantit la liberté des investisseurs d'attaquer tout État qui permettrait qu'une norme ou une Loi nationale soit à leurs yeux de manière directe ou collatérale discriminante et une "enfreinte" à leur liberté d'investir, de spéculer, ...de dilapider les systèmes sociaux, fiscaux, les économies, le paysage et les ressources, les peuples, le fonctionnement décisionnel politique, législatif, parlementaire, légal. L’inversement de la hiérarchie des normes est la nouvelle donne à l'orée de cette ère post-démocratique. En France, avec la Loi Macron du Travail, ce n'est plus la Convention Collective qui prévaut pour une branche, mais "l'accord" le moins disant établi dans une entreprise. Avec CETA même un accord à minima sera un barrage à la liberté de l'investisseur. Ce n'est plus l’État qui est au-dessus de l'investisseur, mais l'investisseur qui le domine. Il y a avec le CETA/TTIP inversement de la charge de la preuve. Ce sera L’État qui devra prouver devant la cour arbitrale privée qu'il ne réduit pas avec le SMIC ou une politique écologique... le profit de l'investisseur. Un chantage à la création/destruction de l'emploi sera alors exercé sur l’État qui laissera faire et aller l'investisseur. L'Homme et le Travailleur sont mis sous cape, et ils trouvent que ça sent bon. On a réfléchi pour lui.

La cour arbitrale n’aura pas de siège propre et pas non plus de propres services administratifs, mais utilisera les services du CIRDI / ICSID - International Center for Settlement of Investment Disputes / Centre International pour le Règlement des Différends Relatifs aux Investissements, qui est un organisme d’arbitrage établi à Washington. La Commission de Bruxelles organise elle même depuis des décennies avec des Directives et le Traité de Lisbonne la dilution de ce qui n'est pas conforme à sa Libre Circulation. De la crise financière et spéculative de l'année Lehman-2008 qui a résulté de la libre circulation des produits financiers toxiques, elle ne veut rien apprendre. Cela fait plus de 10 ans qu'elle essaye aussi sans voiler son langage de contraindre l'Allemagne à abandonner sa Tarifautonomie - les négociations automnales des conventions collectives - qui selon elle est un frein manifeste et avéré à la liberté de l'investisseur. La force des syndicats allemands ne plait pas à la Commission Européenne. Elle est la Lutte des Classes de grand-papa, pas la sienne.

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Lénine, renversé à Nowa Huta, Cracovie

Pour CETA/TTIP l’État est un nuisible à éliminer. L’État pour le CETA/TTIP est réduit à une surface sur laquelle l'investisseur est librement en action. L'accord du "libre" échange CETA/TTIP n'a que comme objectif de garantir que les États ne nuiront jamais aux investissements et ne réduiront jamais les profits attendus par l'investisseur. Le CETA/TTIP a une vue hypertrophiée des barrières au libre-échange: les taxes et droits de douane - qui sont en fait presque partout très largement ou complètement éliminés - et les "barrières non-tarifaires". Ce concept de "barrières non-tarifaires" est caoutchouteux et englobe tout le reste comme les coûts des standards du Code du Travail, les coûts des cotisations patronales, les coûts sociaux, de santé de retraite, ceux relevant de la sécurité et de la protection sur le lieu de travail, les coûts relevants du retraitements des eaux et déchets d'un site de production, le coût du travail, les cotisations sociales et de retraite, les Conventions Collectives qui défendent acquis sociaux et droits des Travailleurs... et vous pouvez en ajouter même plus que votre imagination ne vous le permet. Et tous les services publics allant même jusqu'à la protection contre l'incendie, contre les catastrophes sont inclus dans le périmètre de CETA/TTIP si une multinationale décidait d'investir dans ce secteur. On ne pourra pas interdire l'exploitation du gaz de schiste, le rejet du mercure dans les eaux et nappes phréatiques, l'enfouissement sous-terrain des déchets radioactifs sans retraitement et l'abandon au domaine public des centrales nucléaires éteintes, l'utilisation du glyphosate, des OGM, des nanoparticules dans l'agriculture et l'alimentaire, car il y aurait autrement des "surcoûts" qui réduiront le profit de l'investisseur. Par exemple déjà en ce moment McDonalds intente un procès contre la ville de Florence parce qu'elle interdit d'installer sur sa place du Dôme Santa Maria del Fiore un point de vente. Le groupe énergétique suédois Vattenfall demande à l'Allemagne le versement d'un dédommagement de 4,7 milliards d'euros, pour avoir décidé en 2011 de fermer deux centrales nucléaires dont il est exploitant et co-actionnaire. Avec le CETA/TTIP la sortie du nucléaire sera balayée. Avec le CETA/TTIP nous aurons un nouveau mode de vie et d'organisation sociale et de l'Etat entre les procès continuels des entrepreneurs contre les pouvoirs publics. Dans la démocratie financière l'homme ne sera plus un Travailleur, sa seule tâche est de contribuer à la réalisation du Plan qui est de pourvoir au profit de l'investisseur. La capillarité de CETA/TTIP n'a plus aucune limite et cette démocratie financière est omnipotente et transforme l’État en un entonnoir à profit pour l'investisseur. Chaque domaine de la vie est commercialisé au profit de l'investisseur, le CETA n'a donc plus rien à voir avec un accord commercial, il transforme l'Homme dans son essence et le transforme en outil subalterne au profit de l'investisseur. Les 1500 pages du texte légal du CETA sont aussi pointues que le décryptage du génome humain. L’État Providence Bancaire est devenu encore plus protecteur pour devenir en plus un État de la Providence financière pour l'investisseur.

Avec le CETA/TTIP les multinationales participeront à l’écriture des nouvelles lois. Pour faire chuter la Wallonie qui avait par exemple émis des réserves, les négociateurs lui ont concédé quelques aménagements. Mais comme les autres aménagements obtenus par quelques rares autres États courageux (pas la France...), ils sont classés sous la rubrique "explications complémentaires" - supplemental submission ou additional declaration ou joint interpretative declaration. Notez bien ce qui suit, c'est capital: toutes déclarations supplémentaires ne font pas partie du corps du texte légal du CETA qui prévaut. Donc la Wallonie, comme quelques autres parlements locaux téméraires se sont tous faits et laissés berner par les négociateurs et les victimes des agissements des investisseurs ne pourront plus jamais agir devant la cour arbitrale malgré des formulations doucereuses comme celles des Chapitres 8, 9, 22 ou 23 “trade supporting sustainable development”, “trade favouring environmental protection” et qui n'ont aucune valeur juridique parce qu'elles restent des formules vides et sans dispositif réglementaire. Le CETA est même extrêmement dangereux pour les services qui sont encore publics et ne permet pas le retour dans le domaine du service public ce qui a déjà été précédemment privatisé avant son entrée en vigueur. Le CETA est rédigé du début à la fin selon ce modèle rhétorique de formules douces qui restent caoutchouteuses et juridiquement non applicables dès qu'un domaine de la vie de la société et des Travailleurs est évoqué. Le CETA du libre-échange est principalement dans le fond et dans la forme un long inventaire de ce que les gouvernements et les parlements n'ont plus le droit de faire. Le CETA/TTIP fixe dans les textes la Regulatory Cooperation - la Politique de Coopération qui permettra aux multinationales du duo EU-US des deux parties de l’Atlantique de se réunir en groupes d’experts avec des bureaucrates, afin d’influencer les projets de lois avant même qu’ils ne soient débattus dans les parlements. Avec le CETA/TTIP les banques systémiques pourront définitivement interdire aux États de contrôler et de réguler les marchés financiers ou d'introduire la taxe Tobin sur les transactions financières ou d'imposer le démantèlement des banques universelles. Elles le font déjà de manière insidieuse ou brutale depuis l'année Lehman 2008, mais avec CETA il n'y aura plus d'offuscation, ce sera normal. L’État ne pourra pas interdire aux banques et hedge fonds les manipulations du Libor/Euribor et de créer des produits financiers dérivés toxiques et douteux, comme l'a fait par exemple à l'échelle planétaire la Deutsche Bank, et les banques pourront poursuivre L’État en justice s'il ne leur rachète pas leurs cadavres pourris. L’entrepreneur ne sera plus ce héros de l'entrepreneurship, mais quelqu'un qui saura démanteler ce qui s'oppose selon lui à ses capacités à faire du profit. Les multinationales dictent leur Loi, et les entreprises plus petites s’appuieront sur elles. Avec CETA/TTIP, l'entrepreneur a fait sauter toutes les barrières pour organiser sa seule protection.

Manuel Barroso, le précédent Président de la Commission européenne, avait personnellement et en cachette, préparé la Coopération étroite entre les banques américaines et la Commission de Bruxelles depuis 2013 avec le CEO de la Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, directement à son siège à New York. Puis à la fin de son mandat, Barroso a été recruté par la Goldman Sachs. Ceci est un scandale qui revêt le conflit d'intérêt. Avec CETA/TTIP, il n'y aura plus de scandale et plus de Code d’Éthique à respecter, s'il existe. Avant même d'être recrutés par le privé, les grands fonctionnaires nationaux et européens pourront montrer leurs compétences et briller directement auprès du secteur privé lors des rencontres tout à fait formelles entre bureaucrates et décideurs privés. Barroso qui avait pour fonction de diriger l’institution en charge de défendre l’intérêt général européen, est devenu l’employé d’une banque d’investissement américaine qui se joue des lacunes européennes pour accroître son profit. Avec CETA/TTIP cette hypocrisie disparait et la Commission européenne et les gouvernements nationaux deviennent avec CETA/TTIP des bureaux et des représentations locales du secteur privé tous et toutes soumis à la Loi de l'investisseur.

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Le CETA/TTIP a vidé de son sens l'expression "conflit d'intérêt", et l’État doit dépenser le meilleur de son énergie à se mettre au service de l'intérêt de l'investisseur. Le devoir régalien a été privatisé. Tous les milliers de cabinets de lobbying qui siègent à deux pas de la Commission et des ministères nationaux transforment leur métier qui passe du consultant incitatif au donneur d'ordre du nouvel esprit des Lois. Les coûts du loobying vont considérablement se réduire et se rationaliser. Vous vous offusquez de la facilitation du lobbying? Vous vous demandez combien de temps une de ces anciennes démocraties parlementaires pourra subsister sans avoir un soulèvement du cœur? Ce n'est pas la peine de s'en offusquer, parce que...

...pour rédiger les 1500 pages du CETA et celles du TTIP, les multinationales et les banques, assurances et hedge fonds ont exercé déjà depuis 7 ans et exercent une influence prépondérante sur les négociations secrètes de ces accords. La coopération a été mise en place de manière officiellement secrète pour instaurer la Coopération ouverte, sans gène et décomplexée du CETA/TTIP. Selon Stop TTIP, les représentants des multinationales ont été les seuls entendus lors de 92% des rencontres des intervenants, tenues par la Commission européenne. Les formulations figurant dans les ébauches des textes qui ont pu être rendues publiques, proviennent directement des directives des lobbyistes industriels et financiers. Les négociations ont été conduites dans le secret et les représentants des pouvoirs publics ne savent rien de leurs déroulements. Aucun document officiel concernant les accords n’est consultable par les citoyens de l’UE avant la fin des négociations. Seuls certains rares parlementaires triés sur le volet et acquis au nouveau régime ont la possibilité de lire des extraits des longs dossiers dits "légaux" dans des salles spécifiques sans l’aide d’expert, et ont pour consigne de ne rien dévoiler au public. Une fois les négociations terminées, ils ne peuvent seulement qu’accepter ou refuser les accords, sans être consultés à propos d’éventuelles modifications.

Avec le CETA / TTIP nous n'avons plus la possibilité de laisser vivre et s'exprimer la décision publique, car le CETA/TTIP se plaque sur les États avec le drone tueur de sa juridiction privée de Washington et sans clause crépusculaire: CETA/TTIP n'aménagent pas aux États signataires la possibilité d'en ressortir. Pour se garantir l'adhésion inconditionnelle des États, les négociateurs ont imposé le secret absolu des négociations, et seulement depuis juillet 2014, seuls quelques élus des parlements nationaux étaient autorisés à consulter pendant de très courtes périodes dans un cagibi aménagé à l'écart et à cet effet des documents de travail de ces négociations. Mais ils n'avaient même pas le droit de photographier ou de copier ces documents, ils devaient laisser toutes leurs affaires à l'entrée. Ceci est la stricte vérité, Netfix devrait s'arroger les droits pour tourner le film "De la démocratie populaire à la démocratie financière". Les rares élus qui pouvaient consulter ces documents étaient désignés par les gouvernements, et personne dans la société politique ou civile n'avait ni le droit de proposer des noms ni le droit de recours. Les investisseurs se sont attribués et partagés des paquets d'États avec des peuples dedans comme au XIXème siècle quand les colons se sont partagés l'Afrique pour en profiter.

Avec CETA/TTIP, et seulement à partir d'eux, nous pouvons parler de "l'ère post-démocratique". L'Initiative Citoyenne Européenne contre le TTIP avait dépassé de 2,4 millions le nombre requis de signatures par le Traité européen sur le Fonctionnement de l'Union, mais la Commission de Bruxelles, lors de l'un de ses putschs familiers, l'avait rejetée sans commentaire. Je suis le premier à crier "I want my Europe back". Un dictateur était arrivé de l'autre côté du Rhin au pouvoir avec 38 millions de voix sur 44 millions de votes valides. Le CETA/TTIP arrive tout seul sur le pouvoir au pouvoir en contournant les appareils démocratiques du débat parlementaire et sociétal.

Sur 743 millions d’Européens, il n'y a pas d'offuscation. Les élus avaient la possibilité de s'opposer aux gouvernements. Ils ne l'ont pas fait ou se sont laissés dominer par eux. Ils sont les fautifs de l'avènement de "l'ère post-démocratique". La facture populaire sera chère, mais elle sera payée, il n'existe pas d'empire de 1000 ans. Payée par les urnes et autrement. L'Europe providence bancaire et des investisseurs a gagné sa lutte des classes sans nous et par-dessus nos têtes. Les européens sont devenus tous mutuellement les victimes de leur propre politique catallactique. Les européens ont voulu une Europe des marchés et vont encore plus violemment subir eux-mêmes ce qu'ils imposent eux-mêmes aux Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et aux PED (Pays en Développement) avec les APE et avec les ALE qui sont bien plus violents que les clauses de l'OMC. Si vous cliquez ces liens précédents vous verrez que l'Europe s'était équipée elle-même de kits externes pour tuer, et s'équipe depuis CETA/TTIP d'un kit de bureau interne: le CETA/TTIP va commencer par tuer les services publics, les devoirs régaliens, les Conventions Collectives, l'Accord climatique, l'Accord Antarctique, etc.

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L'initiative européenne Stop TTIP avait rassemblé dès novembre 2014 en seulement 2 mois plus d'un million de signatures de citoyens demandant à la Commission Européenne de mettre fin aux négociations du TTIP et de ne pas faire entrer en vigueur l'accord similaire CETA avec le Canada. Les Communautés Européennes prévoient pour une Initiative Citoyenne Européenne - ICE la collecte d'un million de signatures en un an. Il y avait donc urgence, dès novembre 2014, de donner à l'Europe ce visage de démocratie qu'elle n'a toujours pas et qu'elle méprise de plus en plus de manière ouverte et publique. Jean-Claude Juncker n'avait eu aucun mal à révéler son visage et la Commission Européenne avait refusé de mettre en place cette Initiative Citoyenne Européenne et avait donc aussi refusé de reconnaitre la légalité de cette initiative citoyenne européenne auto-organisée par le collectif Stop TTIP suite à ce refus. Il avait été toujours temps pour vous de la signer ici >>> Stop TTIP. Mais l'avez-vous fait? Dans la liste des ONG contre le TTIP/CETA qui soutiennent cette ICE vous en retrouverez sur mon site dans la colonne de gauche et sous la bannière.

De toute manière la Commission Européenne s'est arrangée pour qu'une ICE n'ait pas d'effet. La Commission est uniquement tenue de donner son avis, mais n'est pas obligée de la suivre, car de toute façon elle ne risque rien en dehors d'une disgrâce supplémentaire des Euro-Députés, ce qui l'arrange au demeurant pour cultiver son petit marigot d'offuscation. Stopp_TTIP.pngLe Parlement Européen ne peut dissoudre la Commission Européenne et il n'y aura jamais de grève générale en Europe par exemple. Tous les euro-députés n'ont pas accès aux documents de négociations du TTIP/CETA. Mais évidemment nous avons l'Europe que nous méritons, il suffisait d'aller voter aux Élections Européennes pour donner un autre visage à notre Europe. Les alternatives parlementaires de bonne foi existaient pour avoir plus d'Europe. A partir d'aujourd'hui nous vivons l'Eurxit sans le savoir, la noyade de l'Europe. Les allemands ont défilé par millions depuis 2 ans contre le TTIP/CETA. Les français? N'ont pas défilé, quelques uns ont pété devant des bistrots quelques samedis. Il y a eu plus de 3,2 millions de signatures contre le TTIP (au 24 avril 2016 >>> 0,36 million pour la France, 1,57 million pour l'Allemagne. Il y a eu en fait encore plus de signatures dans des pétitions "sauvages" qui deviennent sur le web un effet de mode, et qui n'ont pas pris la peine de se fédérer à Stop TTIP. Je viens encore avant-hier d'avoir été sollicité par des endormis de la région lyonnaise pour une x-ième pétition. Ne restez pas la nuit debout (pas celle des flics) et agissez le jour. Les Nuits Debout, c'était du bof bisounours, et ça leur faisait croire qu'ils faisaient la révolution sans en payer le prix. Aux urnes, s'ils y vont, ils ne choisissent tout de même pas les alternatives démocratiques et parlementaires qui existent. Ça carmagnole sur le tarmac et ça court au Aldi pour comparer les prix. Les Nuits Debout, ça leur faisait croire qu'ils font de la démocratie sans en payer le prix. A ne pas vouloir s'unir politiquement ils ont renforcé les politiques qui abandonnent leur devoir aux entreprises et qui profitent d'eux. Ils croient que s'unir politiquement, c'est idéologique. Ils ont peur d'eux-mêmes ces enfants soumis à eux-mêmes et qui se croient rester purs ainsi. Ils jouissent de la liberté de ne rien faire pour la société. Mais la conscience est bonne et le steak ne refroidit pas dans l'assiette. Le libre-échange, c'est moderne, et ça ne sent pas mauvais comme la politique. La démocratie est un danger pour le libre-échange, ces enfants ont peur d'être insoumis. On n'attend plus rien de la démocratie puisque le steak arrive à point.

* Note de bas de page: en cherchant sur Google je vois que le terme "fascisme financier" est utilisé part une extrême droite internationale qui fait semblant d'être à gauche pour le "social". Je n'ai rien à voir avec ces crétins.

28. juin 2016

Le Brexit sera contourné comme le NON, le NEJ et le NO irlandais du référendum sur le TCE - Traité Constitutionnel Européen

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Initiative Européenne
Accord sur le Droit des Investisseurs
contre le Droit des Peuples

 

 

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Comme vous avez pu le voir sur Google je suis le seul à avoir écrit "I want my Europe back ! " et ceci plusieurs fois depuis 2 ans. Mon "I want my Europe back !" est si impensable pour le très magnétique Google qu'il ne montre en 1ère et 2ème page que la répartie de Margaret Thatcher. Depuis sa mise en ligne le 6 juin 2006 tout mon site est pro-européen mais avec une analyse critique et acerbe depuis la manipulation du NO irlandais, du NEJ et du NON au référendum du 29 mai 2006 sur le TCE - Traité Constitutionnel Européen avec la Résolution de Jo Leinen, SPD, du 14 juin 2006 et avec le Congrès français de Versailles du 4 février 2008. A ce Congrès le PS s'est abstenu pour laisser passer ce déni de ce référendum du TCE. Ce qui sort par la porte comme le TCE rentre de nouveau par la fenêtre, comme ce Traité de Lisbonne appelé aussi "Traité Simplifié Européen" ou "Traité modificatif" ou "Mini-Traité" ou "Nouveau Traité Institutionnel" qui avait intégré dans ses dispositions tout ce qui était dans l'Article III dudit TCE qui avait été rejeté par 3 pays. Le NON, le NEJ et le NO irlandais ne rejetaient d'ailleurs pas la même chose.

A mon avis ce Brexit va être contourné d'une façon ou d'une autre pour laisser dans un bain d'huile cette Europe de la finance dont le siège n'est pas à Francfort avec la BCE comme on le pense mais à la City de Londres. L'Europe des 27 restants ne sera pas prise en "otage" par les Anglais mais elle aménagera elle-même l'exercice de rattrapage à la Grande-Bretagne. Le déni de démocratie fait partie du business-plan habituel de l'Europe, le TTIP que la Commission va faire passer en est un modèle.

Ladite activation de l'Article 50 réglant la sortie d'un membre de l'Union Européenne trainera pour pouvoir expliquer pédagogiquement aux continentaux, mais aussi aux insulaires, que l'Europe a besoin de la Petite Bretagne. L’Écosse nous est déjà acquise. Quant à la Grande Irlande, elle a tellement plus truandé l'Europe que la Grande Bretagne avec un éventail bien plus élargi d'opting-out financier et du dumping fiscal (les 13 milliards de cadeau fiscal à Apple par exemple) et social, et avec son Commissaire Européen au Marché intérieur l'irlandais McCreevy, qu'elle va servir de cheval de Troie pour continuer à noyauter l'Europe et la réduire à ce que la Grande Bretagne a toujours gardé sous le coude, à savoir son AELE/EFTA élargie, l'Association Européenne de Libre Échange qui existe toujours. Tous ces opting-out, toutes ces exemptions, ont été accordés par l'Europe dont l'objectif était d'imposer sur le continent le modèle britannique et du "tigre celtique" avec cette libre circulation catallactique dans un prétendu "marché libre et non-faussé avec une concurrence pure et parfaite".

Donc je ne vais pas aboyer avec les meutes - je ne me reconnais en aucune -  et je pense que ce que j'écris ici à ce sujet sort déjà des sentiers battus. En tous cas, vu les réactions tous azimuts et les urticaires subits qui se font jour, on voit bien que personne n'a réfléchi à un Plan B et que les élites, avec Jean Claude Juncker en tête, croient pouvoir encore une fois et en parallèle avec le TTIP / TAFTA / CETA nous rouler. Oui, on aurait joué à virer la Grèce de l'UE, mais la GB doit être maintenue comme le porte-gonfalon de la finance. D'ailleurs, une semaine après le Brexit Juncker s'applique de nouveau à contourner la démocratie et a annoncé que la ratification du TTIP et du CETA canadien ne se ferait pas par les 27 parlements nationaux, car "c'est une question européenne".

Je suis donc très pessimiste quant à cette Europe Providence Bancaire que l'on nous impose comme un contrat-bâillon avec cette Autorité Bancaire londonienne (européenne) qui ne quittera jamais Londres. Saviez-vous au moins que Londres gère la destinée de l'€? Mais si vous cherchez sur mon site, de Jean Monnet à Jean-Claude Juncker et Mario Draghi on a malheureusement des criminels financiers à la tête de l'UE. J'ai sur mon site de nombreux posts très documentés à leur sujet. Et dans cette catégorie de posts >>> "Constitution, Europe solidaire" vous avez encore des analyses documentées.

Comme conséquence directe du Brexit la Goldman Sachs, qui avait inventé les produits financiers dérivés titrisés CDS/CDO,
vient d'embaucher José Manuel Barroso qui était président de la Commission européenne de 2004 à 2014.

Mon site a eu presque 8 millions de visites en 10 ans, ce qui n'est pas beaucoup au regard du net. Dans le réel, il ne m'a apporté rien d'autre que des emmerdes.
Relisez donc Largo Desolato de Václav Havel et Minetti de Thomas Bernhard, vous comprendrez.
(Photo: un bronze à Helsinki)

15. avril 2016

Directive Européenne Secret des Affaires / Illégalité des Panama Papers, de Lux Leaks, du journalisme d'investigation, des lanceurs d'alerte

Antoine Deltour, à l'origine le LuxLeaks, encourt 1,25 million d'€ d'amende et 10 ans de prison (signez la pétition pour soutenir Antoine Deltour).
Jean Claude Juncker, organisateur de la fraude fiscale massive pendant 20 ans au bénéfice de son pays et gérant du paradis fiscal du Luxembourg, n'encourt rien.

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Le Parlement Européen a adopté avec 503 oui, 131 non et 18 abstentions avec le soutien du PS 10 jours après les révélations des Panama Papers la Directive sur le Secret des Affaires le 14 avril 2016 en suscitant la colère de syndicalistes, de 800.000 euro-citoyens qui ont signé les pétitions contre, de certains élus, de journalistes, d'avocats, de lanceurs d’alerte, d'influenceurs, de 67 ONG, du syndicat FO, du DGB Confédération syndicale allemande, de l'Association Européenne des Droits de l'Homme, de Julian Assange fondateur de Wikileaks, de RzM67. Pour la répartition des votes au Parlement Européen consulter votewatch.eu. Le PS avec la droite LR et l'extrême droite FN ont voté pour, les verts EELV et le Front de Gauche ont voté contre. Le "secret des affaires" est trop vague et ne précise justement pas expressément que les journalistes, les whistleblowers - lanceurs d'alerte ne peuvent pas être condamnés pour leurs révélations issues de l'obtention, de l'utilisation et de la divulgation illicites d'informations internes aux entreprises. (Photos: bronzes à Cracovie)

Monsanto, à qui l'on doit les bombes atomiques de Hiroshima et de Nagasaki, peut donc continuer à empoisonner au sol les populations avec le Round Up et le rapport d'experts européens sur le glyphosate financé par les lobbies peut donc rester éternellement caché. Sur la base de ce rapport le Parlement Européen s'est prononcé la semaine dernière en faveur d'une prolongation de 7 ans de l'autorisation du glyphosate réputé cancérigène.

Avec cette Directive les lanceurs d'alerte et les journalistes d'investigation n'ont plus aucune chance de détecter les pratiques illégales. Les révélations comme celles des Panama Papers ou du Lux-Leaks sur les scandales des paradis fiscaux off-shore ou du Luxembourg constitueront une violation de la loi, seront condamnées par les tribunaux et passibles d'une lourde sanction pénale.

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Greenpeace
TTIP-Leaks.org

 

 

 

Cette Directive prépare aussi l'entrée en vigueur du TTIP/TAFTA/CETA qui rend exclusif le droit des investisseurs au détriment de la démocratie et des normes sociales, sanitaires et écologiques, fiscales, bancaires. Seuls les lobbies industriels ont été consultés en toute opacité pour rédiger cette Directive. 

Plus de 3,4 millions de signatures contre le TTIP (au 24 avril 2016 >>> 0,38 million pour la France, 1,63 million pour l'Allemagne, même pour ceci la France reste arriérée). Ne restez pas la nuit debout et agissez le jour. Les Nuits Debout, c'est du bof bisounours, et ça leur fait croire qu'ils font la révolution sans en payer le prix. Aux urnes, s'ils y vont, ils ne choisissent tout de même pas les alternatives démocratiques et parlementaires qui existent. Ça carmagnole sur le tarmac et ça court au Aldi pour comparer les prix. Les Nuits Debout, ça leur fait croire qu'ils font la démocratie sans en payer le prix. Et la conscience est bonne, oh, oh, oh.

Antoine Deltour, le lanceur d'alerte du scandale Lux Leaks dont Jean-Claude Juncker a été le chef et l'organisateur pendant 20 ans, n'est donc pas protégé par cette Directive et doit justement comparaitre le 26 avril 2016 devant le Tribunal de Luxembourg. Antoine Deltour avait divulgué les documents concernant l'opacité des dispositifs des rescrits fiscaux / tax rulings de complaisance accordés aux entreprises par le gouvernement Juncker, les ministères et le fisc luxembourgeois. Cet exil fiscal vers le Luxembourg et ce dumping fiscal luxembourgeois avaient été négociés par le cabinet d'audit PwC - Pricewaterhouse Coopers de manière très avantageuse et en totale violation du sacro-saint principe européen de la Concurrence libre et non-faussée. La Directive Européenne Secret des Affaires institutionnalise la violation de la concurrence libre et non faussée comme mode de fonctionnement habituel. Les entreprises pourront contrevenir aux normes sociales, de santé, environnementales, fiscales pour s'accaparer de manière illicite des parts de marché au détriment des autres entreprises ou de l'intérêt public. La distorsion de la concurrence entre les entreprises et les États-Membres devient la règle en Europe et est strictement à l'opposé de l'esprit fondateur de l'Union Européenne. Le Parlement Européen a commis à nouveau le 14 avril 2016 un déni d'Europe comme il l'avait par exemple fait le 14 juin 2006 en contournant le NON au référendum sur le TCE - Traité Constitutionnel Européen avec la Résolution Leinen, proposée par un euro-député SPD. Depuis 2006, tout le § III du TCE qui avait été l'objet du NON a été fractionné et réintégré bouts par bouts en de multiples Directives votées au Parlement Européen. Depuis 10 ans j'ai rédigé de très nombreux posts à ce sujet sur mon site RzM67, Journal d'un Cimbre.

Bien que cette Directive ne concerne en priorité que les PME, le lobbying auprès des Euro-Députés en faveur de cette Directive a été mené par des grands groupes comme Michelin, Alsthom, General Electric et ne ciblait au départ que la défense de la Propriété Intellectuelle des brevets, des modèles et dessins déposés et du know-how industriel. Pour étouffer les lanceurs d'alerte, le journalisme d'investigation et directement le scandale Lux Leaks, cette Directive a été taillée à la mesure de Jean-Claude Juncker et a été élargie et détournée de son objectif sous la direction de Michel Barnier, UMP, Commissaire Européen à la Concurrence et aux Services.

La proposition de Loi Macron sur le secret des affaires avait été retirée en mai 2015 en France suite au tollé général, mais la Directive Européenne qui a été adoptée hier sera déclinée dans le droit national de chaque État-Membre de l'Union Européenne. Macron est un technocrate non élu qui s'achète (vient de créer) un nouveau parti pour les présidentielles de 2017 comme on achète des chaussettes, il lui suffit d'enfiler et de dire qu'on est contre le clivage. Le consortium international des journalistes ICIJ, qui avait publié le Lux Leaks et qui divulgue les Panama Papers, encourt sur le sol européen des centaines de procès, et son site internet pourrait même être censuré suite à l'application de cette Directive sur les Secrets des Affaires. Ayant enseigné en allemand le Droit de la Propriété Intellectuelle, le système allemand et le système européen, pendant 15 ans en DESS/Master 2 au CEIPI à Strasbourg et ayant été traducteur juridique pour l'Office Européen des Brevets de Munich et pour plusieurs maisons d'édition, je peux vous garantir que ce domaine de le propriété des biens immatériels est extrêmement bien réglementé et contrôlé. La protection des biens immatériels a été le premier domaine juridique qui a été harmonisé dès 1883 au niveau international et pour toute l'Europe avec la CUP - Convention d'Union pour la Propriété Intellectuelle de Paris. La CUP a été renforcée par l'Institut International des Brevets fondé le 6 juin 1947 à La Haye, donc avant le Congrès de La Haye du 10 mai 1948 qui a jeté les bases de l'Europe politique. Le Système des Brevets Européens a fondé l'Office Européen des Brevets - OEB à Munich le 5 octobre 1973. L'Accord TRIPS / ADPIC - Accord sur les Aspects des Droits de la Propriété Intellectuelle liés au Commerce du 1er janvier 1995 a intégré le Droit de la Propriété Industrielle dans l'OMC - Organisation Mondiale du Commerce. A chaque round et cycle de négociations commerciales multilatérales du GATT à l'OMC, Uruguay puis Marrakech, Singapour, Seattle, Doha etc, les Dispositions de l'Accord sur les ADPIC ont été réexaminées et consolidées. Il n'y avait donc nullement besoin d'inventer une nouvelle Directive, ce qui explique que le seul intérêt de la Directive Européenne sur le Secret des Affaires est justement que le protection juridique de la propriété industrielle soit détournée afin de rendre illicite toute révélation au nom de l'intérêt général de malversations commises dans le monde économique. Toute forme d'information sur les entreprises devient la propriété exclusive des entreprises petites et moyenne et des groupes. Les Euro-Députés PS français qui ont argumenté leur soutien à la Directive Secret des Affaires avec "leur sens des responsabilités face à un texte juridique qui permet de fortifier l'innovation, de garantir la création d'emploi, de renforcer la compétitivité de nos entreprises européennes et la protection des consommateurs" est tout simplement fallacieux, car tout l'arsenal juridique aménagé par le Droit de la Propriété Industrielle est efficace et suffisant. Ce sont les entreprises qui doivent prendre en amont les mesures internes de protection contre l'espionnage industriel qui était l'objectif initial de la Directive. On ne prend pas non plus une voiture aux pneus lisses et on demande l'incarcération de la limace qui passait devant. Avec la censure introduite par la Directive les libertés fondamentales sont éliminées. I want Europe back!

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La Directive offre aussi aux entreprises des moyens juridiques supplémentaires pour entraver la liberté syndicale. La définition du secret des affaires retenue dans la Directive est si vague que presque toutes les informations internes d’une entreprise sont concernées. Dans le cadre d'un nouveau système où le secret des affaires est la règle et où l'information est l'exception, la Directive fait porter la charge de la preuve non plus sur l'entreprise, mais sur le lanceur d'alerte, le Travailleur, le syndicaliste, le journaliste pour lesquels aucune exception n’est prévue pour protéger leur travail d’investigation et de divulgation citoyenne. Des sanctions pénales, des amendes de plusieurs centaines de milliers d'€ et des peines d'emprisonnement de 10 ans peuvent être prononcées contre lui. Il faut bien sûr une fois de plus ne jamais tomber dans l'euro-scepticisme, mais il faut s'orienter vers les réelles alternatives démocratiques et parlementaires qui existent et en attendant il faut signer la Pétition "Sanctionner les Banques" des Euro-Députés Verts Eva Joly et Sven Giegold.

Pour rappel: Jean-Claude Juncker, Président de la Commission Européenne et ancien Président de l'Euro-Groupe, avait organisé pendant 20 ans au Luxembourg comme Ministre des Finances et Premier Ministre l'évasion fiscale des grandes entreprises vers son pays. Selon la terminologie officielle des Communautés Européennes on parle "d'optimisation fiscale agressive". Les groupes et filiales ne payent qu'entre 0 et 2% d'impôt au Luxembourg au lieu de 29% ou en sont quasiment exonérés. Ce n'est pas l'hypocrisie qui étouffe Juncker puisque 3 jours après les divulgations des "Panama Papers" il feint de s'émouvoir et de réclamer un contrôle des paradis fiscaux. Le technocrate Juncker qui n'a jamais été un élu pour des fonctions européennes est maître d’œuvre de l'évasion fiscale massive des sociétés et des groupes qui est connue sous le nom "Lux-Leaks" quand elle a été révélée par le whistleblower Antoine Deltour ancien collaborateur du cabinet d'audit PwC - Pricewaterhouse Coopers.

De plus Juncker, l'Européen, a organisé à très grande échelle comme l'Irlande la concurrence déloyale entre les États-membres de la Communauté Européenne en aménageant pour le Luxembourg un domicile fiscal privilégié, un paradis fiscal égal à celui des Iles Caïman ou du Panama par exemple. Sous la direction de Juncker 548 arrangements fiscaux déloyaux et de complaisance ont été conclus entre l’administration du Luxembourg et plus de 300 entreprises multinationales. Juncker, qui est donc un criminel à la vue de ce qu'il feint de dénoncer lui-même, a été assez habile et le Parlement Européen a été assez lâche pour que l'affaire "Lux-Leaks" soit étouffée. Suite à un vote du 12 février 2015 au Parlement Européen et selon la demande de Juncker et de Schulz il n'a pas été créé pour ce scandale Lux Leaks au Parlement européen une Commission d'Enquête qui dispose des droits d'investigation illimités, mais seulement une Commission spéciale aux attributions restreintes qui n'a accès qu'à très peu de documents. Martin Schulz, SPD et Président du Parlement européen, s'était débrouillé pour laisser Juncker, PPE, l'homologue du panaméen Mossack Fonseca des Panama Papers, dans une immunité de fait et les euro-députés avaient suivi. Il n'y a pas de clivage gauche-droite... 503 oui, 131 non, 18 abstentions. Les avocats du cabinet d'audit PwC - Pricewaterhouse Coopers avancent comme défense que leurs pratiques sont "conformes aux lois du Luxembourg". Les lois du Luxembourg étant une totale violation des Traités Européens et des Directives, la Commission européenne de Bruxelles se doit de décider d'envoyer le Luxembourg devant la Cour de justice de l’Union européenne comme elle l'a fait par exemple le 28 avril 2016 avec la Pologne pour manquements de sa législation en matière d’études d’impact environnemental concernant la fracturation hydraulique pour l'extraction du gaz de schistes. La Commission européenne ne le fera pas contre le Luxembourg et Juncker. La Lutte des Classes se fait sans nous et par-dessus nos têtes, et sans fusils.

4. avril 2016

Accord ANFA sur les Actifs Financiers Nets - Les Planches à Billets nationales de l'Eurosystème pour engraisser la bourse

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Signez la pétition "Sanctionner les banques" d'Eva Joly, de Sven Giegold, Députés Européens. D'un côté les banques ont organisé leurs activités autour de l'évasion fiscale et du shadow banking, et d'un autre côté elles lèguent aux États souverains et aux Banques Centrales leurs pertes issues de la spéculation financière et leurs titres pourris, toxiques et irrécouvrables. Jusqu'à la fin 2017, la BCE aura donc créé presque 10000 milliards d'€ ou 72% du PIB européen depuis 2008 dans diverses opérations (Boîte-à-Outils, Bazooka, Grosse Bertha, OMT, LTRO, Emergency Liquidity Assistance...) pour le sauvetage public des banques et pour relancer l'économie. Ces diverses Facilitations Quantitatives (QE - Quantitative Easing) n'ont servi à rien d'autre qu'à relocaliser, consolider et concentrer encore plus les richesses dans le milieu financier qui détruit l'économie et les pays en spéculant financièrement au lieu de les réinjecter dans l'économie réelle. Avec ces Facilitations Quantitatives il est plus juteux depuis 2008 de spéculer que de nourrir des projets économiques. Je vous entretiens depuis 10 ans (mon site a été mis online le 6 juin 2006) de cette question du dévoiement du keynésianisme qui est la seule réponse que nos gouvernants veuillent bien apporter à la Crise des Subprimes qui a été déclarée contre le grand public lors de l'année Lehman 2008. Par mois la BCE rachète sans exiger de contrepartie depuis 6 mois et en principe seulement jusque fin 2017 pour 90 milliards en € de titres pourris aux États et aux investisseurs institutionnels, aux banques et aux assurances, ou aux grands groupes industriels et commerciaux. 93% des activités bancaires de la planète sont réalisés à seul but financier spéculatif avec les produits dérivés de gré à gré OTC comme les CDS/CDO, ces instruments de paris financiers qui représentent 12 fois le PIB mondial ou $ 899940 milliards. L'augmentation de 200000 milliards depuis 2008 est simple à expliquer: les banques sont incitées à prendre encore plus de risques excessifs sachant qu'elles seront sauvées sur fonds publics et par les contribuables. 7% des activités bancaires servent à l’économie réelle selon l'ONG Finance Watch.

(Voir toutes les Sculptures de Mitoraj, Cracovie)

Les banques sont noyées sous les liquidités offertes gratuitement par la BCE, les BCN et les États souverains mais il n'y a pas de reprise économique depuis 2008 et les gouvernements, qui offrent des gigantesques garanties publiques au banques en plus de leur sauvetage public, imposent en cascade aux populations des plans d'austérité d'ampleurs inégalées et modifient le Code du Travail pour jouer avec les Travailleurs comme les financiers jouent avec les produits financiers. Les Travailleurs sont des maquettes jetables.

Pourquoi s'égosiller contre les criminels débusqués par les "Panama Papers", puisque l'ampleur criminelle des gouvernements et de la BCE mise en oeuvre pour blanchir dans les banques ces dizaines de milliers de milliards d'€ de CDS/CDO, de titres pourris, toxiques et irrécouvrables réalisés uniquement dans des opérations de spéculations financières les dépassent de très loin? Mais le peuple est nourri goulument avec l'imbécilité d'un Platini au lieu d'être informé sur l'état réel de l'économie qui n'est plus qu'à quelques minutes du global meltdown et du hard landing. Ces gouvernements se remboursent sur le dos des économies nationales, des peuples et des Travailleurs (terminologie officielle des Communautés Européennes) de leurs aides directes et avantages fiscaux comme le Crédit d'Impôts pour la Compétitivité et l'Emploi - CICE aux entreprises sans contrepartie par exemple, et qui est un échec total, et indirectes qu'ils offrent encore sans contreparties aux spéculateurs qui leur lèguent leurs titres pourris, toxiques et irrécouvrables. Les États créent même des Obligations d’État qui sont rachetées sur les marchés secondaires par la BCE ou par les Banques Centrales Nationales, peu importe si elles sont vraiment "de bonne foi". La BCE, qui a été transformée plus grand créanciers des 19 pays de la Zone Euro en violation de ses statuts, détient en ce moment 25% de leurs Obligations d’État, ce qui est encore une preuve de la monétisation de la dette, ici de la dette publique pour sauver les banques. Et on s'émeut périodiquement au sujet des paradis fiscaux offshore et les "sociétés-écran"... mais on continue à ne pas contrôler et réglementer le shadow banking. 96% des activités de la Deutsche Bank se font dans le shadow banking de sa filiale la DWS qui n'est qu'un Hedge Fond. Toutes les banques font de même.

Si vous cherchez sur Google Accord Anfa Europe mon site est déjà en page 1 sur Google 3 jours après l'édition de ce billet, peut-être il va aussi passer en page 1 pour cette entrée (màj du 26 mars 2021>>>  et encore aujourd'hui, 5 ans après sa rédaction !!! ) . Si vous cherchez sur Google ANFA - Agreement on Net Financial Assets vous n’aurez à ce jour qu’une minuscule ébauche sur Wikipeadia d’un article pédagogique en allemand ou en anglais sur cette question. Le manque de publications sur l'ANFA prouve que cette question pourtant vitale dans le fonctionnement du Système Monétaire Européen de l'Euro-Zone n'intéresse personne. Ce dont on ne parle pas n'existe pas. Et ce que vous avez dans le porte-monnaie n'est qu'un artefact. C'est normal, l'ANFA était un accord secret, officiellement non divulgué, sur la politique monétaire européenne. Mais suite à la soutenance d'une thèse de doctorat à la Technische Universität Berlin en décembre 2015 et à deux articles du journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung du 7 et du 9 décembre 2015, la BCE a publié contre son gré une explication sur l'ANFA destinée au grand public. Cet accord conclu entre les 19 Banques Centrales Nationales (BCN) de la Zone Euro et la BCE fixe les règles relatives au portefeuille d'actifs financiers des BCN et interdit le financement monétaire. Mais puisque la BCE s'est transformée de facto depuis 2008 en bad bank européenne ou en institution de défaisance en rachetant les titres pourris, toxiques et irrécouvrables, les Banques Centrales Nationales en ont fait de même sur le marché secondaire selon ledit principe de l'Indépendance des Banques Centrales, enfin Indépendance face aux pouvoirs politiques. Les BCN ont créé de la monnaie, ont injecté dans le système économique des centaines de milliards de liquidités et elles aussi, comme la BCE, n'ont pas réussi à créer de la croissance. Comme plusieurs dizaines de milliers d'€ ont été injectés dans "l'économie" depuis 2008 en ne produisant qu'une croissance nulle officiellement, nous pouvons donc ici aussi affirmer que l'Europe vit une grave récession. La bulle échoïque de la Bourse engendrée et surmultipliée depuis 2010 par les facilitations quantitatives ne doit pas servir de base pour le calcul du PIB réel issu des activités industrielles et marchandes qui sont en chute vertigineuse. 18 Banques Centrales Nationales peuvent imprimer des billets ou ont imprimé des billets dans la cave en cachète, mais il a été interdit à la Grèce de les imiter. Les rachats-ANFA n'engendrent qu'une distorsion des prix des produits financiers et qu'une bulle financière de plus. Il y a pire. Au fur et à mesure que ces produits financiers dérivés sont retirés du marché par les banques centrales, les banques en remettent encore plus massivement sur le marché puisqu'elles savent que le prêteur en dernier ressort (lender of last resort) sera toujours directement et indirectement le fonds public qui en répercute les coûts sur les populations et les contribuables et en abandonnant et privatisant les devoirs régaliens d’État souverain. Les banques, qui ne font plus que de prendre des risques avec les déversements astronomiques de liquidités gratuites des BCN et de la BCE qu'elles ne sont plus jamais capables de couvrir, ne seront jamais punies par la faillite et continuent à fusionner entre elles pour être encore plus des banques universelles systémiques too-big-to-fail.

Ce n'est qu'à la mi-décembre 2015 qu'ont commencé à circuler les révélations sur les BCN qui ont elles-mêmes racheté à côté de la BCE des centaines de milliards de titres. Ne sont connues pour l'instant que les activités des BCN de France, de l'Italie et de l'Irlande, mais à elles seules elles cumulent 724 milliards d'actifs qu'elles ont rachetés avec l'intention de pomper dans l'économie l'équivalent en liquidités fraiches. L'Irlande a pratiquement financé tout le sauvetage de son système bancaire par les rachats-ANFA. Tout ceci n'est que monétisation de la dette privée ou publique, ce qui est illégal. Il est aussi nécessaire de constamment rappeler que toutes les banques sont toujours en faillite technique depuis 2008 à cause de leurs cadavres qui restent dans leurs coffres ou qu'elles ont partiellement "cantonnés" dans leur bad bank comme la Société Générale. Le montant de ces cadavres dépasse de très loin la valeur boursière des banques. A l'heure actuelle on sait que € 360 milliards de cadavres attendent leur sauvetage dans les banques italiennes. On sait que la valeur boursière de la plus grande banque du monde, la Deutsche Bank, s'est effondrée à € 21 milliards en février 2016 en perdant 80% en moins d'un an et qu'elle ne vaut pas plus qu'Adidas, ce qui prouve qu'elle est en faillite tout simplement. Sa somme bilanaire est de 2230 milliards et son fonds propre réglementaire de moins de 3% ne pourra rien éponger du tout. La Deutsche Bank devra compter sur le sauvetage public organisé par la BCE, la Banques Centrale Allemande Bundesbank, et l’État souverain. Elle ou la Société Générale, etc. c'est du pareil au même et tellement plus démesuré face à l'évasion fiscale qu'elles génèrent, stimulent et couvrent.

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C'est dans une Conférence de Presse donnée par Mario Draghi, Directeur de la BCE, que ce journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung a diffusé les révélations sur les rachats-ANFA des Banques Centrales Nationales. Mario Draghi avait réagi de manière très irritée et agressive aux questions des journalistes "en excluant que les BCN pratiquent un financement monétaire". La BCE doit pourtant être informée des activités des BCN de la Zone-Euro pour être sûre que celles-ci ne se répercutent pas sur la politique monétaire européenne. Mais d'un autre côté il a aussi été dit que la BCE ne sait pas elle-même jusqu'à quel point les BCN de la Zone-Euro utilisent leur marge de manœuvre ou la dépassent. La limite supérieure de la marge de manœuvre reste toujours secrète malgré la récente divulgation de la BCE sur l'Accord-ANFA. A mon avis la BCE incite les BCN à amplifier sa propre action de rachat des actifs et Mario Draghi dissimule les faits et la réalité. L'enchevêtrement entre la politique budgétaire et la politique monétaire au niveau de la BCE et des BCN fait partie de l'enjeu que s'est fixé Mario Draghi. L'ANFA-Agreement est tenu secret, seuls quelques rares cadres très hauts placés de la BCE et des BCN ont accès au document complet de l'Accord-ANFA. Il est pourtant sûr que toutes les BCN ont racheté des actifs pourris privés ou même des obligations souveraines, mais elles les font figurer et les mélangent dans leurs comptabilités sous le poste "divers". Ces positions, qui représentent en moyenne 21% de la somme bilanaire des BCN, avaient explosé de manière exponentielle depuis la déclaration de la Crise des Subprimes, ce qui ne laisse aucun doute sur leur finalité. Il ne s'agissait pas de simples "ajustements techniques" mais d'un financement monétaire des dettes et des pertes. Et à un rachat autonome de titres par les BCN correspond une création et une expansion monétaire non fondée sur une activité économique et qui gonfle la masse monétaire de la Zone-Euro et modifie la portée et l'étendue de la politique monétaire de la BCE. Et ce que vous avez dans le porte-monnaie n'est qu'un artefact.

Avec une majorité aux 2/3 le Conseil de la BCE est habilité à stopper les achats d'actifs par les BCN s'ils ont des répercussions sur la politique monétaire européenne. Mais quand il a été demandé aux gouverneurs des BCN de réduire leur porte-feuille obligataire, ils ont tous répondu de manière évasive en renforçant l'opacité de l'Accord-ANFA. Pour maintenir un semblant de croissance, ou plutôt pour cacher la réalité de la récession économique quasi décennale, la BCE et les BCN sont devenues des acteurs majeurs dans le système économique qui supplantent tout système démocratique. Quand on parle de "l'ère post-démocratique" c'est bien de celle-ci et seulement de celle-ci qu'il faut parler. Toutes les Banques Centrales ne sont soumises à aucun contrôle démocratique. Elles devraient alors au minimum être "plus" transparentes. Il n'y a pourtant que 5 ou 6 politiciens de l'ombre en Europe qui la réclament. De l'ombre. Et bien sûr le journal Le Monde n'a rien publié du tout sur la question, sauf sur Anfa une ville au Maroc. Le Journal "Le Monde" est devenue une poubelle au service du Huffington Post dont AOL - Amercica On Line est le propriétaire. Si vous cherchez "ANFA" sur Google, vous n'avez rien. A la Conférence de Presse Mario Draghi avait dit "que c'était très difficile de comprendre ce que font les BCN". Mario Draghi décrédibilise une fois de plus le Système Monétaire Européen. Toutes les gigantesques mesures de facilitation quantitative n'ont jamais été discutées dans les Parlements nationaux ni au Parlement Européen puisqu'elles relèvent du principe de "l'Indépendance de la Banque Centrale". Mais Indépendance filtrée, car la BCE tente avant tout de sauver le capitalisme fossile des banques et des assurances tout en faisant croire à une politique monétaire européenne de stabilité des prix. Toutes les cartouches ont été tirées, même celles de l'introduction des taux d'intérêts négatifs. Il arrivera un jour où tous ces porte-feuilles de la BCE et des BCN ne seront plus que des pertes nettes, des passifs financiers, à côté des milliers de milliards de cadavres qui dorment dans les banques et dans leurs bad banks. Les banques comme la Deutsche Bank et les autres sont en faillite technique et aucune réforme réelle de contrôle, de réglementation et de séparations des activités des banques universelles n'a été prise depuis 2008. Bâle III sur l'augmentation des Fonds Propres Réglementaires entrera peut-être en vigueur en 2019, mais déjà tellement d'exemptions sont aménagées que cette réforme sera inopérante.

Les "Panama Papers" auraient dû rappeler que Mario Draghi, Directeur de la BCE, avait aidé pendant 10 ans la Grèce à tricher avec sa comptabilité nationale en tant que Directeur Europe de la Goldman Sachs, ou que Jean-Claude Juncker, Président de la Commission Européenne et ancien Président de l'Euro-Groupe, qui a organisé pendant 20 ans au Luxembourg comme Ministre des Finances et Premier Ministre l'évasion fiscale des grandes entreprises vers son pays. Les groupes ne payent que 2% d'impôt au Luxembourg. Ce n'est pas l'hypocrisie qui étouffe Juncker puisque 3 jours après les divulgations des "panama papers" il feint de s'émouvoir et de réclamer un contrôle des paradis fiscaux. Le technocrate Juncker qui n'a jamais été un élu pour des fonctions européennes est maître d’œuvre de l'évasion fiscale massive des sociétés et des groupes qui est connue sous le nom "Lux-Leak" quand elle a été révélée par les whistleblowers. De plus Juncker, l'Européen, a organisé à très grande échelle comme l'Irlande la concurrence déloyale entre les États-membres de la Communauté Européenne en aménageant pour le Luxembourg un domicile fiscal privilégié, un paradis fiscal égal à celui des Iles Caïman ou du Panama par exemple. Juncker, qui est donc un criminel à la vue de ce quil feint de dénoncer lui-même, a été assez habile et le Parlement Européen a été assez lâche pour que l'affaire "Lux-Leaks" soit étouffée. Il n'y a pas au Parlement européen de Commission spéciale qui dispose des droits d'investigation illimités, mais seulement une Commission d'enquête aux attributions restreintes qui n'a accès qu'à très peu de documents. Martin Schulz, Président du Parlement européen, s'est débrouillé pour laisser Juncker dans une immunité de fait et les euro-députés ont suivi. Ceci est la concrétisation de la nouvelle politique du "il-n'y-a-pas-de-clivage-gauche-droite" que prône Macron qui n'est pas un élu mais qui se crée à son échelle un Parti politique "En marche" taillé à sa dimension néo-libérale étiquetée PS. Que doit-il arriver pour déjà déloger ces trois sinistres personnages Draghi/Schulz/Juncker des commandes de l'Europe? Dans ce capitalisme financier la helicopter money de la planche à billets réduit gravement la valeur de l'euro sur le dos des contribuables, toujours pour sauver les banques qui sont de toute façon en faillite technique. Et les évasions fiscales offshore et inshore dépècent les États qui pourtant viennent au secours des banques, des groupes industriels qui spéculent et des spéculateurs financiers institutionnels. Cette interminable politique de désintégration du système économique qui a pour but le "sauvetage des banques" porte le nom de "faillite organisée" ou de "destruction par les marchés" et a été décidée à la Conférence Bilderberg d'Athènes en mai 2009 où a participé Manuel Valls par exemple. Si pour votre confort mental il vous faut crier au complotisme, faites-le. Le hard landing et le day of reckoning sont pour bientôt, et là il n'y aura pas de complot mais un constat.

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L'opacité des opérations hors bilan OTC - Over-The-Counter du shadow banking sur les produits financiers dérivés détruit les économies nationales depuis les faillites de la Bear Stearns et de la Northern Rock en 2006 et surtout depuis ladite Crise-des-Subprimes et l'année Lehman 2008. Le pouvoir de destruction massive des OTC est tellement plus énorme que celui de l'évasion fiscale dans les sociétés écrans offshore. Mais il n'émeut pas les politiciens. Ceux-ci réclament pourtant depuis les divulgations des "panama papers" il y a 3 jours un "plus" de transparence, mais ce sont les mêmes qui ont voté au Parlement français le 16 décembre 2015 contre la Loi sur le Reporting Public contre laquelle le gouvernement néo-libéral Valls-Macron étiqueté PS était strictement et farouchement opposé. Pour Macron il faut que rien ne ne soit "En marche" quand il s'agit de contrôler et de réglementer le monde de la finance. Ce dont on s'occupe pas n'existe pas. Et on n'y pense pas, même dans les "Nuits Debout".

Le semblant d’économisme de la sauvegarde des banques s’entête depuis 10 ans avec une alacrité affreusement démesurée et imaginative à nous plaquer dans une réalité phénoménale qui nous offre malgré un léger début d’aversion le confort et l’illusion de la métastabilité. Il nous importe peu de savoir dans notre individuation que cette stabilité est la base du donné que nous avons eu le luxe de laisser inventer tout comme de nos structures mentales. Il nous importe peu de constater éventuellement que nous nous délectons dans la persévérance de l’illusion de réalité sans écarquiller les yeux sur le paysage qui a muté, c’est-à-dire qui ne nous a plus acceptés comme nous voulions nous imposer en restant aveugles devant notre propre décalage prométhéen: la cybernétique de la financiarisation à la Ponzi de l'économie aurait dû tout payer, le bonheur, le plein-emploi, l'humanisme automatique du trickle-down-effect, les études de vos enfants, les assurances-vie, les retraites et aurait dû rendre obsolètes en les faisant disparaître le travail, le clivage politique, les syndicats, la démocratie et la responsabilité d'avoir tout détruit. Nous avons voulu être des Hybris, nous sommes tous des ratés.

Ce que vous avez dans le porte-monnaie n’est qu’un artefact. Et ce que vous avez dans la tête est un credo que vous avez adopté, sans avoir à le réciter, pour vivre tranquille et hors de portée de la conscience et de la connaissance, ce qui est votre raison d’être jusqu’au moment où vous ressentirez comme un accident l’instabilité qui nous cloisonne. Là, il sera trop tard pour garder la tête haute et pour rester noble et l’on cèdera à la tentation du dénuement de toute humanité. Avec les "Nuits debout à Paris" il existe un effort pour ne pas se laisser s'endormir et en premier lieu le cerveau. Les Nuits Debout c'est du bof bisounours, et ça leur fait croire qu'ils font la révolution sans en payer le prix. Aux urnes ils ne choisissent tout de même pas les alternatives démocratiques et parlementaires qui existent. Ça carmagnole sur le tarmac et ça court au Aldi pour comparer les prix. Les Nuits Debout ça leur fait croire qu'ils font la démocratie sans en payer le prix. Et la conscience est bonne, oh, oh, oh.

21. novembre 2015

Pas de Reprise Economique / Chute Historique du Baltic Dry Index - BDI, 10 ans de Récession

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Initiative Européenne
Accord sur le Droit des Investisseurs
contre le Droit des Peuples

 

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Evolution du BDI de 2010 au 27 janvier 2016
Avant la crise de l'année Lehman-2008 il était à 11783.
Une journée d'un cargo de 335 mètres ne coûte plus que 5600$

 

Il est plus facile de voir et de s'avouer que l'Europe de Schengen est morte, car l'arrivée massive des migrants nous a isolés dans notre peur animale, contre laquelle nous n'avons pas le besoin de répondre par la réflexion. Des hurlements suffisent. L'Europe s'est prise pour un estomac sans paroi. Il n'est toujours pas facile de voir depuis 2008 et de s'avouer que le projet européen de la libre circulation des capitaux, des biens et des services sans organisation sociale, politique, fiscale et économique est mort, car le glissement massif vers la dérégulation, la pauvreté et l'affaiblissement de l'Etat ne fait appel ni à une peur animale, ni à une peur intellectuelle, idéologique ou raisonnée, mais fait appel à des bricolages réguliers avec la Facilitation Quantitative qui permettent de proroger l'effondrement total, le hard landing, et le chamboulement rehausseur, déviant ou dérivatif qui engage une reconnexion des éléments éparpillés de la société. L’excipient actuel de la France face à cette croissance appauvrissante est de chanter "aux armes citoyens" pour toujours abreuver des imaginaires sillons. C'est plus aisé, pratique et élégant d'égorger que de se corriger. Et pourtant l'Europe est un modèle qui invite par les bricolages des Directives ces cohortes étrangères de financiers faire la loi dans nos foyers et devenir maîtres de nos destinées. L'avantage du bricolage, du muddling through (en alsacien faire du pfüsch) est qu'il est un outil technique qui permet de raconter que ceux qui ne sont pas d'accord avec lui "sont incapables de se réformer et de sortir de leur idéologie". Nous sommes en récession depuis l'année-Lehman 2008.

Même au plus profond de la crise des subprimes de 2008, le BDI n'est pas descendu en dessous de 566.

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BDI  -  Baltic Dry Index du 10 février 2016
Fret des matières premières sèches et des commodités.
Le BDI est si bas qu'il n'est plus rentable pour les cargos de naviguer.
D'ici quelques temps ils resteront à quai pour gonfler le ghost fleet avant le hard landing
 

Le BDI est à 290 le 10 février 2016. Avec un indice de 498 points le Baltic Dry Index est passé le 21 novembre 2015 sous la barre des 500 et n'a jamais été aussi bas depuis 30 ans. Le BDI a perdu 62,39% en un an. L'exportation avec la Chine est pour la premère fois en baisse depuis 18 ans et s'est effondrée à un pire niveau jamais atteint. Les exportations chinoises depuis l'Afrique ont chuté de 43% en un an. On peut affirmer que la Chine a ralenti dans une même proportion sa production de biens manufacturés. Le BDI, le CCFI, le SCFI se sont effondrés à un pire niveau jamais atteint alors que la gigantesque baisse du prix du pétrole aurait pu inciter les armateurs à promener de la marchandise même avec des soutes à moitié pleines.

Avant ladite crise de "2008", le BDI était à 11783. Le BDI n'est pas un indice spéculatif mais un taux d'affrètement global qui ne résulte que de l'offre et de la demande du service de fret maritime intercontinental des matières premières sèches et des commodités sur les 26 grandes routes maritimes autour de la planète. Le BDI indique 6 mois à l'avance avec la circulation des commodités semi-finies et des matières premières et depuis 2008 l'évolution de la récession des produits finis industrialisés. Il annonce donc le futur niveau du PIB. Depuis 2008 le BDI évolue sur une pente baissière grave et régulière.

 

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SCFI  -  Fret des produits manufacturés avec la Chine
400 au 24 mars 2016

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CCFI  -  Fret des produits manufacturés avec la Chine
632 au 29 avril 2016

(Graphique à gauche: BDI - Baltic Dry Index  |  Graphiques à droite: CCFI - China Containerized Freight Index et SCFI - Shanghai Containerized Freight Index)       Pour en apprendre plus sur le BDI je vous invite à suivre ce lien ou sur l'un des mes articles moins récents. Entre 2008 et 2012 le "sauvetage / bail-out" des banques a coûté 37% du PIB européen au contribuable ou € 4500 milliards plus 1000 milliards avec les opération OLTR "Bazooka" et "Grosse Bertha" et de janvier 2015 à septembre 2016 plus 1200 milliards avec les opérations OMT. Les 6700 milliards d'€ créés sur la planche à billets de la BCE - Banque Centrale Européenne ne servent toujours pas à créer une relance économique mais continuent à alimenter la spéculatiuon financière, à collectiviser les produits toxiques des banques, des assurances et des investisseurs financiers. La politique économicide de la BCE crée avec cet helicopter money un transfert massif des richesses vers les investisseurs financiers, les détenteurs d'actions et d'obligation parallèlement à un appauvrissement des masses et des Etats. L'Europe et la BCE organisent une transfiltration des richesses du bas vers le haut. La BCE a été instituée par la Traité de Lisbonne qui a instauré l'€ de l'Europe Providence Bancaire du communisme sélectif monétaire. La responsabilité de ce dévoiement des forces économiques revient aux hommes politiques qui sont mis en place par des euro-citoyens qui ne vont pas voter aux élections législatives européennes. Et mutés en euro-sceptiques ces euro-citoyens se permettent en plus de jouer le rôle du citoyen meurtri, du citoyen bafoué.

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                            Malevitch, Suprématisme 1915
 

Un vote important a eu lieu le vendredi 4 décembre 2015 à l’Assemblée nationale, dans le cadre du projet de loi de finances rectificative. Les députés se sont prononcés sur un amendement qui introduit un reporting public pays par pays pour les entreprises multinationales. Il s’agissait de rendre public un certain nombre d’informations sur les activités des multinationales dans les différents pays où elles opèrent: chiffre d’affaire, effectifs employés, masse salariale, profits réalisés, montant des impôts payés ou pas, etc. Le Gouvernement français, PS, farouchement opposé à cet amendement et soumis aux lobbies financiers, n'a pas pu obtenir cette fois-ci une majorité contre cet amendement malgré tout le travail des libéraux du gouvernement, dont le 1er Ministre Valls et le technocrate non-élu Macron. Le Sénat doit se prononcer dans une semaine. Et bien comme tout le monde pouvait se l'imaginer, le Parlement, soumis au Gouvernement Vals/Macron et aux lobbies financiers, vient lui-même de se dédire et de voter définitivement contre l'amendement du "reporting public" le 16 décembre 2015. Rien n'a été compris du message envoyé lors des élections régionales. "La guerre civile" comme dit le 1er Ministre? Elle viendra mais c'est du côté du PS qu'elle arrivera et une telle inspiration sémantique ne peut émaner que de quelqu'un qui la prépare.

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Quantitative Easing should be used
in a way that helps everyday people
and contributes to a sustainable recovery
 

Mais personne n'avait même pas effleuré l'idée que dans ce reporting public doit aussi figurer le montant des toxiques rachetés massivement par la BCE à leur valeur nominale alors qu'ils ne valent plus rien et qu'ils sont issus de la spéculation financière de ces investisseurs institutionnels. Un investisseur institutionnel qui jouit régulièrement depuis 2008 de bail-out se trouve dans une situation de distorsion comptable, de maquillage de bilan et d'envasement fiscal. Une banque, une assurance, un investisseur institutionnel qui évacue ses toxiques vers la BCE est aussi trouble que de la vase, et l'aspect qu'elle ou il devrait avoir au niveau économique, comptable, financier, managérial n'est qu'un architectone qui s'impose et se pérennise comme un fondement idéologique sans connexion avec le réel. Le reporting public des grandes entreprises devrait révéler que ces architectones sont bercés par l'illusion suprématiste de la concurrence libre non faussée et de la pure information parfaite qui sont l'échine cardinale de l'Europe. L'Allemagne de l'Est s'était effondrée après que le pays entier avait constaté et s'était avoué que l'illusion suprématiste du "socialisme réellement existant" n'était qu'un architectone qui avait mené le pays à la faillite et à la banqueroute d'Etat. L'entreprise, comme l'Etat, s'est réduite à un stade d'architectone, de proto-entreprise qui a oublié qu'elle doit être entreprise parce plus aucun programme ne lui est imparti et parce qu'elle n'est plus habitée.

Cet envasement fiscal initié par les Quantitative Easings, les facilitations quantitatives, qui n'excèdent pas les frontières de la Zone-Euro (plus la Grande-Bretagne qui en profite aussi, mais on ne le dit pas) transforme le pays comme la France ou comme tout État-Membre de l'EU en paradis fiscal et financier au même titre criminel que celui des paradis fiscaux des lagons bleus. Il arrivera un moment où le pays tout entier constatera et s'avouera qu'il s'est éconduit lui-même et qu'il a abusé de lui-même. Mais les petites-gens qui tenteront d'établir de nouvelles connexions (voir les élections régionales du 6 décembre 2015) pour se donner une nouvelle illusion d'Etat seront celles qui souffriront en premier. Les petites-gens souffrent déjà mais préfèrent l'illusion à la responsabilisation. Ils rejetteront toujours toute forme de responsabilisation et préfèreront faire, comme ils en ont l'habitude, un genre de révolution. La France en est friande. Elle est friande de fiente. De fientes en couches. Le gouvernement se veut être depuis les attentats de Paris le parangon de la transparence pour la sécurité publique, mais protège toute cette criminalité institutionnelle qui vide et détruit financièrement l'Etat, l'économie et les peuples. Les valeurs de la République ne lui sont utiles que lorsqu'il s'en sert. Il faudrait aussi qu'une Directive européenne institue un reporting public et complet sur toutes ces mesures de rachat des toxiques sans contre-partie, sur cette collectivisation des pertes et des dettes pourries, toxiques et irrécouvrables. L'Europe Providence Bancaire du communisme sélectif monétaire consent dans un esprit de collusion et en harmonie avec la Directive sur l'indépendance de la banque centrale (face au pouvoir politique), que la BCE rachète dans le cadre de la Facilitation Quantitative même aux entreprises sans la moindre des conditions les produits toxiques qui sont issus de leur criminalité financière. Le "sauvetage des banques" est une amphibologie dans laquelle il n'y a plus que le sublime qui apparait à la place du grotesque et de l'économicide. L'Islande s'est, elle, ménagé un espace critique et a laissé aller à la faillite les systèmes financiers, a mis les spéculateurs en prison, a créé une nouvelle Constitution. L'Islande n'a pas appliqué de Plan d'austérité pour financer indirectement tous ces organismes financiers, tous financièrement criminels. Les Islandais ne sont pas des "gauchistes". Ni des architectones. Ils habitent leur monde et leur vision du monde. Mais si dans nos pays cette amphibologie est fortifiée et perdure, c'est que les citoyens ont la paresse d'habiter toute vision du monde. La faute n'est jamais à rejeter sur les politiciens. Des alternatives démocratiques et parlementaires sont proposées à chaque élection. Et l'explication de cette paresse est que le citoyen n’accueille plus que dans ses représentations mentales ce monde émondé dans lequel les branches latérales sont supprimées. Le citoyen accepte sans ambivalence sa suppression dans cet ère dite "post-démocratique". Le citoyen est seul responsable. Les espagnols et les grecs ont voté en 2015 pour une révision de leur monde. Les français ont voté pour ou contre le fascisme. La France est le pays des lumières noires.

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                        Malevitch, Théière 1923
 
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Ceci n'est
pas un tournevis
 

La BCE a annoncé en plus le prolongement de 6 mois du rachat des toxiques. En mars 2017 la BCE en aura encore racheté 500 millions d'€ supplémentaires. Ce "Bazooka monétaire", qui pourrait être prolongé de 6 mois après mars 2017 selon le Directeur de la BCE Mario Draghi, fera passer ce rachat des toxiques (bail-out) à 7200 milliards depuis 2008 et surmultipliera le gonflement de la bulle échoïque des placements en produits financiers sans ne jamais initier la moindre des relances économiques. Une campagne de signature qe4people.eu vient d'être mise en ligne et milite pour un Quantitative Easing pour le peuple.

Le cours des actions et des placements financiers est stimulé avec cet argent gratuit offert aux riches et aux investisseurs financiers. L'appréciation de ces valeurs boursières ne correspond à rien de réel dans une économie en récession depuis 2008. En mars 2017, le sauvetage des banques, assurances et investisseurs institutionnels par le rachat de leurs toxiques aura coûté 60% du PIB européen. Ces 60% ne servent pas à de la relance économique mais à la dissimulation des poubelles de la criminalité financière générée par la libre circulation des capitaux qui prend sa source dans les banques centrales indépendantes. La lâcheté de l'Europe et des Etats-Membres devant les lobbies financiers devient abyssale.

Depuis des années je compare le modèle économique à un architectone et à l'illusion suprématiste. Je pense à Malevitch quand j'analyse les faits. Mais on aurait aussi pu prendre les monades de Leibniz. Ce qui est fou est que des sociétés et des pays peuvent vivre des décennies dans l'illusion de leur narratif réduit la plupart du temps à un concept comme Dieu, le Libre échange, L'Egalité, La Fraternité, la Main vibrante d'Adam Smith, la Concurrence Libre et non Faussée, l'Information Pure et Parfaite, le Stress-Test des banques. Société, pays, peuples peuvent vivre des décennies dans l'illusion de leur narratif autour de l'accord social. Accord n'est pas consensus. La réalité est secondaire, voire inutile. C'est l’extravagant l'important. Pas la souffrance, mais la conception. Le TTIP est entrain de devenir le nouveau modèle de connexion et de connivence. Personne ne se rend compte que le TTIP n'est qu'une OMC encore plus ficelée alors que l'OMC est officiellement morte depuis les accords inaboutis de Doha il y a 10 ans. Pour que le Consensus de Washington ébranlé après Doha et l'année-Lehman 2008 puisse à nouveau faire la loi dans nos foyers et redevenir maîtres de nos destinées, il faut qu'il se vende à nous tous comme un suprématisme qui atteint dans l'idée de "Libre Echange" et avec son acronyme TTIP le degré suprême de la simplicité et de la pureté. C'est pourquoi toutes interférences ne sont pas admises dans les négociations qui se font à huis-clos depuis quelques années. Une sélection très serrée de députés et d'euro-députés n'est qu'admise à consulter quelques documents de travail expurgés, sous le contrôle d'officiers et sans moyen de reproduction, ni même de stylo et de papier. Plus c'est opaque, plus c'est simple. Il faut s'arrêter de raisonner, seul l'oeil doit se concentrer sur le papier du TTIP comme devant la théière de Malévitch qui est l'architectone du nouveau fonctionnalisme. L'idée pure et suprême de libre échange ne doit pas être altérée et doit s'admettre telle quelle sans se penser. Le libre échange du TTIP est chargé de s'imiscer dans nos foyers et nos destinées pour prendre un rôle heuristique et pour optimiser les existences altérées par l'ère démocratique. La notion "libre échange" devient le nouvel art de gouvernance des peuples du XXIème siècle en dessous et au-dessus de tout élément de démocratie. De l'existence nous passons à l'existranse. La démocratie devient désuète dans l'ère post-démocratique et pour renforcer l'idée pure, simple et suprême du libre échange, une "fin de l'histoire" est glissée sous la semelle. Cette idée de libre échange est si simplement universelle qu'il va être mis fin au regard et à l'intervention des peuples sur cette matière. Les tribunaux privés garantiront la liberté de l'investisseur en contournant toute norme sociale, fiscale, syndicale, environnementale, culturelle et politique. Le libre échange est dégagé d'une quelconque histoire, anecdote, mais comme la musique, produit son sens fédérateur sans besoin de consensus, sa réception intellectuelle et émotive par ses moyens spécifiques, par ses formes et ses couleurs et ses saveurs de la liberté et de l'échange. Le Consensus de Washington et l'Ecole de Chicago voulaient déjà initier et entretenir le "trickle down effect - l'effet du percolateur" pendant 2 décennies en annonçant l'enrichissement généralisé des masses que j'appelle l'humanisme automatique. Ce libre échange de l'OMC, de Washington, de Chicago et de l'Ecole de Friboug ont mené directement à la saving and loan crisis, à la Crise des DotCom et à la Crise des Subprimes et au prochain éclatement de la bulle des CDS/CDO/LBO et de la Quantitative Easing, de la facilitation quantitative. Dans le mot facilitation vous avez le suprématisme qui s'est détaché de tout élément de la démocratie pour devenir le bricolage technique qui doit apporter croissance, emploi et développement en un simple tour de vis.

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Mais la "Crise des Subprimes" a commencé en juillet 2006, cela fera donc 10 ans maintenant que les richesses réelles sont détruites à cause de la spéculation financière sur les produits financiers dérivés qui n'ont aucun lien avec un projet économique, social et écologique. Pire, entre 2008 à 2012 la bulle des produits financiers dérivés est passée de 600.000 milliards à $ 800.000 milliards à cause des bricolages réalisés dans le dévoiement du keynésianisme. Depuis 2013 son taux de croissance annuel est de 20% selon le rapport de la Banque des Règlements Internationaux - BRI/BIS et 90% de cette nouvelle bulle financière sont des produits financiers dérivés. Parallèlement à ceci, des plans d'austérité sont appliqués à la chaîne depuis 2008 et vident de leur sens les Etats en projetant les populations dans l'indigence, la pauvreté, la grande pauvreté et la désertification des services publics et des infrastructures. Dès 2010 on savait que la crise des subprimes avait détruit plus de "richesses" que la Seconde Guerre mondiale. Certains pays sont au bord de la guerre civile ou sont entrés dans un régime totalitaire soft plébiscité à 91%. Depuis janvier les 7,5 millions de "Je suis Charlie" ont fait pschittt comme je l'avais prévu. Ils ne réclament pas "un Plan Marshall des quartiers" dont il avait été question en janvier. Il faudra aussi bien vérifier à l'avenir pour regarder d'où vient "l'assaillant". On ne pourra sans doute plus dire avec ce soulagement déterminant qu'il "a une double-nationalité", il sera un produit du pays avec l'ADN du pays, et les nouveaux organisateurs de l'ordre auront le même ADN et la même culture. Une guerre civile sera transformée en prêt-à-porter propre sur soi. Pour la Conférence Climatique COP 21, toutes les manifestations sont interdites, toutes les ONG sont refoulées et ne peuvent organiser des forums ou participer aux débats, et même des paysans de l'agriculture biologique sont assignés à résidence en Dordogne. La France est unie avec du scotch.

En 1986/87 j'avais peint de manière prémonitoire la Chute du Mur de Berlin. Voici un tableau de cette série. Son titre est: "Chute mur de Berlin, du communisme au fascisme". On peut rallonger la phase intermédiaire en développant sa conscience politique. Personne ne crie "Je suis Citoyen", mais tout le monde crie "Aux armes Citoyens". Les élections régionales du 5 décembre 2015 le souligneront.

Il est grand temps que nous retrouvions la lutte politique en énonçant un projet de société. C'était agréable pendant ces deux dernières décennies de lire et d'entendre partout "qu'il n'y a plus de clivage droite-gauche", "que nous sommes tous unis face au défi", ainsi tout le monde s'est glissé dans une douce déresponsabilisation face à la chose politique. Il est grand temps que nous vivions tous en disharmonie pour que renaisse le débat politique et pour que chaque citoyen apprenne à définir des choix de société et à les exprimer et à agir conformément à ceux-ci. Le slogan du "nous sommes tous unis" n'est qu'une agrégation réactionnaire pour se faire croire que l'on a chaud ensemble avec une bougie, mais en-semble contre. La mièvrerie qui s'installe depuis ces deux attentats majeurs de Paris pour cette année 2015, n'est que l'image de la mièvrerie citoyenne qui n'attend plus qu'une seule tunique... qui sera une tunique d'infamie (cherchez la référence littéraire, mais ce n'est pas nécessaire). La France est unie avec du scotch à deux faces et le citoyen est lui-même l'acteur de sa propre disruption, avant même que d'autres soient frappés de la déchéance de nationalité chère à l'extrême droite comme au gouvernement néo-libéral Hollande/Valls/Macron.

3. juillet 2015

I want my Europe back - Rendez-moi mon Europe / La Grèce dit NON à la Troïka et OUI à l'Europe

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"OXI" n'est pas un simple mot en Grèce. Chaque année depuis 1940 la Grèce fête le 28 Octobre " l'Anniversaire du NON ", le "Epétios tou «Ókhi»".
Epétios tou «Ókhi» est un jour férié pendant lequel l'honneur et la dignité nationale sont fêtés et tous les bâtiments pavoisent.
Le 28 ocobre 1940, la Grèce avait dit OXI et rejeté l'Ultimatum de Mussolini de laisser rentrer dans ce pays ses armées.
Suite à ce rejet, les troupes de Mussolini ont déclaré la guerre à la Grèce et ont envahi le pays.
Tous les ans la Grèce fête le NON à toute domination étrangère.
 

europe_et_zeus.jpgLe 1er Ministre Grec, Alexis Tsipras, a appelé à rejeter l'ultimatum de la Troïka par Référendum le 5 juillet 2015. Martin Schulz, SPD et l'actuel Président du Parlement Européen, s'est prononcé officiellement pour un renversement du régime en Grèce. Il saluerait un "gouvernement technique" ou plutôt de technocrates et "espère en finir avec l'ère Syriza". Pour Martin Schulz, 6 mois de gouvernance est une "ère", et à ce choix sémantique se mesure l'arrogance et l'effronterie de Schulz tout autant que son ingérence dans les affaires politiques intérieures d'un Etat. Par tous les moyens les technocrates et les politiciens extérieurs à la Grèce font de l'agit-prop pour leur "Gremain". Putin avait aussi été dérangé en Ukraine par un gouvernement qui ne lui convenait pas et l'avait fait savoir. Mon ton vous semble "extrémiste"? Martin Schulz, Jean Claude Juncker, Mario Draghi, Christine Lagarde au nom des USA, Jeroen Dijsselbloem, Moscovici sont en pourparler avec les députés grecs modérés de Syriza et avec l'opposition pour voir comment un renversement du régime serait possible. On se croirait revenu au 9 XI 1973 au temps de Pinochet où la CIA, les généraux du Pentagone et ICC ont bombardé le Parlement Chilien et renversé Salvatore Allende. Le maréchal Sissi en Egypte ou les dictateurs de certains pays encore sous-développés sur d'autres continents jouissent de plus de considération.

Tsipras a cassé le jouet de ces européens du nord, une certaine idée de l'Europe catallactique et chrématistique de l'illusioniste et banquerouteur Jean Monnet jusqu'au Traité de Lisbonne et aux affairements financiers de l'Europe Providence Bancaire qui a collectivisé massivement les dettes des banques, des assurances et de ce monde financier à cheval sur le principe de la libre-circulation des capitaux. Schulz et les autres "institutions" telle que la Troika se sont donnés les moyens d'implémenter une démocratie à géométrie variable dans les pays de leur choix. Les euros-citoyens ne sont que leur play-mobiles. Les européens argentés font croire qu'après le Référendum grec du 5 juillet 2015 commencera l'AN 1, sans doute même une ère nouvelle d'euros et thanatos où les choses se construisent et se déconstruisent naturellement comme ils l'ont prévu. Mais la balkanisation de l'Euro n'a pas attendu le Référendum du 5 juillet 2015. Comme en novembre 2008, le Sommet de Bruxelles du 8 décembre 2011 avait déjà créé avec ladite "boîte-à-outils" l'euro-lire, l'euro-franc, l'euro-mark... Un euro n'est qu'une mise en abyme des devises nationales et qu'une anastylose systématique de tout nationalisme étatique. Il y a des nationalismes étatiques qui prévalent sur d'autres dans cette Europe restée tribale.  (Photos: la déesse Europe et Zeus)

Quoiqu'il arrive après le Référendum grec du 5 juillet 2015, on ne se parlera plus de la même manière en Europe, mais aussi le reste de la planète ne va plus nous considérer de la même manière. De loin, tout ceci ressemble à un putsch intra-communautaire sur ordonnance. Mais depuis l'année-Lehman 2008 et de manière plus précipitée depuis l'élection de Tsipras à Athènes le 25 janvier 2015, l'Europe s'est crue intelligente à se bavarder d'elle-même, ou tout au moins de ce qu'elle croit avoir réussi à insérer dans les consciences des citoyens européens. Un hard landing est à prévoir et il se fera entendre dans de graves crises politiques ces prochains mois. Quand on s'entête à étouffer ce que l'on identifie comme étant des cafards, on stimule leur prolifération. Syriza, Podemos, Juntos Podemos, les européens sont entrain de redessiner à main levée leur dignité et leur démocratie.

Ce coming-out de Schulz sur le gouvernement grec incorpore sans caricature la nature profonde de ces haut-fonctionnaires européens. Ils aiment à disposer de votre destin et de votre avenir comme il leur semble bon, ils aiment à grenouiller à huis-clos ou plutôt seccrètement dans les affaires européennes. En ce moment les technocrates européens négocient de la même manière dans l'ombre le TTIP / TAFTA et la gestion de la déconfiture de la Grèce qui est pliée par les dettes privées des banques qu'elles lui ont léguées sur invitations des gouvernements précédents, conformément à ce qui a été fait dans toute l'Europe. Aucun euro-député n'a accès aux documents de négociations et de l'Euro-Groupe. Pour le TTIP, seuls quelques euro-députés triés ont le droit à un accès limité dans une salle où sont mis à disposition quelques documents de négociations, mais ils doivent se soumettre à une fouille au corps, car ils ne doivent pas avoir d'appareil de photo ou d'autres moyens technique de divulgation. Je ne plaisante pas, c'est officiel. Officiellement le Parlement Européen n'est pas appelé à suivre les négociations du TTIP, mais devra approuver le Traité finalisé. Ceci est le mode habituel de fonctionnement de l'Europe.

Le 25 janvier 2015, je me doutais bien que ce putsch des élégants serait tenté depuis Bruxelles et j'avais écrit dans mon billet "I want my Europe back". Depuis 6 mois avec Tsipras et depuis 7 ans avec la Grèce, la Troïka fait semblant de négocier avec le gouvernement grec, mais exige sans doutes et discontinuité un excédent primaire de 4%, ce qui n'est pas faisable depuis une bonne dizaine d'années même pour l'Allemagne ou la France. Avec l'intervention de la Troïka, qui n'a aucune base légale, la dette grecque est passée de 109% à 175% et le peuple grec a été renversé. Vous pouvez lire et voir sur EurActiv ou sur europarl.europa.eu et sur europarltv.europa.eu que le Parlement Européen a dénoncé l'illégitimité démocratique, l'inefficacité et la cécité de la Troïka, mais quand la Troïka avait été assemblée, il fallait pour l'Euro-Groupe sauver à n'importe quel prix les banques, comme décidé à la Conférence Bilderbeg d'Athènes en 2009, et il ne fallait pas sauver la Grèce ou un pays en particulier. La Troïka n'est que le pompier en dernier ressort de la libre circulation des capitaux mise en oeuvre par le Traité de Lisbonne et les Directives européennes qui ont dévoyé l'économie réelle. Le puzzle idéologique de la Troïka est composé de la BCE, de la Commission Européenne et du FMI. A ce Triumvirat s'ajoute l'Euro-Groupe, auquel il a été permis de se profiler comme le guide suprême en Europe. Comme je l'avais prévu dans le titre de mon billet que j'ai écrit le 25 janvier 2015, une idée du fondement de l'Europe, de la légitimité de cette Europe, d'une Europe pour les peuples, et non pas d'un Tout-par-la-finance, par le Finance Drive, a tout de même pu transfiltrer depuis 6 mois jusque dans les médias de tout bord malgré les vociférations de Schäuble, et de ces technocrates comme Christine Lagarde (FMI, non élue), Mario Draghi (BCE, non élu), Klaus Regling (FESF/MES, non élu), Jeroen Dijsselbloem (Euro-Groupe, non élu), Juncker (Pdt de la Commission, non-élu). Si vous cherchez sur Google "I want my Europe back", je suis en A1 et je n'ai aucun imitateur. Je suis l'inventeur de cette formule.

europe_et_zeus_2.jpgLes "propositions" de la Troïka imposées à la Grèce n'ont jamais contenu un programme de croissance. La Troïka s'est comportée comme un Hedge Fonds qui a extrait au profit des banques et au plus vite les actifs de la Grèce avant de l'externaliser de son business-plan. D'ailleurs Schäuble avait demandé le Grexit dès 2012, une fois que les banques allemandes avaient été renflouées par les "aides" de la Troïka. Depuis 5 ans, les gouvernements grecs précédents n'ont rien fait d'autre que d'avaler ces 8 plans d'austérité imposés par la Troïka depuis 2009. Mais ce que tous nos partis, tous nos médias, tous nos influenceurs, tous nos politiciens n'ont pas réussi à faire, Tsipras, Varoufakis, Tsakalatos ont réussi à le faire. Faire parler de l'Europe, mais pas de celle du TCE, de la chrématistique et de la catallactique, du Traité de Lisbonne, du Traité modificatif, du TSE, ou de toute autre Directive. Le débat sociétal et parlementaire ne sont pas pour autant lancés en Europe, l'Euro-Groupe s'applique à l'étouffer en faisant ping-pong contre Tsipras. L'Europe ne dispose pas de bonnes institutions pour écouter les démocraties et les faire vivre, mais aux élections européennes les citoyens boudent à chaque fois les urnes alors que des alternatives parlementaires existent. Ni är ansvariga som individer!

Si vous ne l'aviez toujours pas compris, la démocratie est encore une fois volée en Europe, et la Troïka demande aux Grecs de sacrifier leur démocratie pour sauver l'euro. J'ai suivi en life-stream pendant 72 heures sur la Frankfurter Allgemeine Zeitung du vendredi 26 juin au mercredi 1er juillet 2015 tous les communiqués officiels, les débats au Parlement grec, etc et j'ai été témoin, comme tout le monde pouvait l'être, du fait que la Troïka a posé encore une fois le samedi 28 juin un ultimatum à la Grèce, appelé "Memorandum" ou "Comprehensive Proposal". In fine l'Euro-Groupe a refusé de son propre chef de poursuivre les négociations avec Tsipras et Varoufakis. A la suite de ce refus de la Troïka, Tsipras annonce un référendum pour le 5 Juillet 2015.

Suite à cette annonce de référendum, Schäuble, Dijsselbloem et les 18 membres restants de l'Euro-Groupe (Varoufakis en est exclu de fait) dénoncent la Grèce, qui selon eux "a mis fin aux négociations". Cette Europe des "forts" s'est unie dans le mensonge collectif et la manipulation et parle déjà de l'avenir très incertain qu'aurait à ses yeux le Gouvernement grec. Dijsselbloem, ce technocrate non élu faut-il le rappeler, a traité le gouvernement grec de "totalement incapable". C'est une insulte contre la démocratie. Dans la nuit du samedi 28 juin à dimanche, le Parlement grec a adopté massivement dans un vote nominatif avec 178 "Oui" contre 120 "Non" l'organisation du référendum du 5 juillet. Tsipras a demandé de voter massivement pour "Oxi", soit Non a cet ultimatum de l’Eurogroupe. Dijsselbloem et le haut-phalenstère européen avaient pourtant lancé dès samedi après midi une acerbe propagande contre Tsipras et Varoufakis en prétendant que le vote de confiance serait organisé au Parlement grec à Athènes contre leur gouvernement dont les heures étaient comptées, selon lui. Toujours portés par leur arrogance effrénée qui se sent être consolidée d'heure en heure, Disjsselbloem et l'Eurogroupe ont annoncé que "même avec un Oui à ce référendum ils ne négocieront pas avec le gouvernement grec actuel". Ce déni de démocratie est en plus une ingérence politique, et pourquoi pas un coup-d'état téléguidé allant de la dose oméopatique à la dose létale. Nous apprécions le raffinement de la méthodologie prédative. A ce moment-ci on sentait bien que l'Euro-Groupe est le maître d'oeuvre de l'évènement. Si L'Eurogroupe pouvait organiser un putsch en Grèce, il le ferait au lieu de s'atteler à cette guerre froide intra-communautaire. En réalité les tentatives européennes de renversement du régime en Grèce sont déjà engagées et le français Moscovici, PS d'origine et Commissaire européen, et Merkel ont rencontré samedi les représentants de l'opposition conservatrice grecque. Heureusement que Tsipras et ce petit peuple grec courageux tiennent tête à ces genres d'européens huppés et de technocrates chrématistiques et catallactiques. En créant mon billet du 25 janvier 2015, j'avais écrit que Tsipras nous enseignerait L'Europe des peuples. La Troïka est une association de suicidaires. Pour les lecteurs, il faut toujours garder en tête la question suivante: on aide quoi, au juste? Ces grands technocrates et Schäuble ne veulent rien comprendre et annoncent le 29 juin avec une mine de même-pas-peur que "le Non de la Grèce équivaut à un Non à l'Europe et à une sortie de l'Euro". Frank-Walter Steinmeier, SPD et ministre allemand des affaires étrangères a "mis en garde contre le Grexit" et critiqué le gouvernement Tsipras en lui reprochant "son manque d'expérience, son idéologie et sa rhétorique radicale". Personne dans cette Europe des argentés ne considère le peuple grec et ne pense qu'il est capable lui aussi d'exprimer une opinion politique. Les gouvernements allemands s'exprimaient à mots veloutés quand ils s'adressaient aux dignitaire de la RDA et de son régime de dictature. Schäuble a même dit il y a deux jours qu'à Athènes il y a les "Bolcheviks". Dans le Référendum il n'est pas posé la question du Grexit, mais l'enjeu est de clarifier la situation politique et de revenir à Bruxelles à une demande forte du peuple grec.

europe_et_zeus_3.jpgPour rappel, l'Eurogroupe n'a rien de démocratique. L'Euro-Groupe est la réunion mensuelle informelle des ministres des Finances des États membres de la Zone Euro, en vue d’y coordonner leur politique économique. Pour le substituer au contrôle du Parlement Européen, l'Eurogroupe avait été créé par le Conseil européen en 1997, et avait donc immédiatement de facto vidé de sa substance le Conseil des ministres des Finances européens qui se tient le lendemain de la réunion de l’Eurogroupe, dont il n'entérine que les décisions. L'Eurogroupe ne peut pas être saisi par le Parlement Européen. L'Eurogroupe se permet d'ordonner ce que bon lui semble au simple regard de ce qu'il veut entendre de la finance et des finances publiques. Depuis quelques semaines, l'Eurogroupe ne se réunit plus une fois par mois, mais est en réunion permanente, comme si c'était à lui de "gouverner" l'Europe avec le FMI et la BCE à la place des institutions démocratiques européennes. C'est une démission politique de l'Europe. Nous avons une Europe de lâches, ou plutôt une Europe euro-centrée, comme si l'Euro était le liant européen, alors qu'une harmonisation sociale, fiscale, politique et économique n'est toujours pas discutée. Nous n'avons qu'un Marché Commun 2.0, sans plus. Depuis que cette Europe est travaillée au corps, on ne se rend même plus compte qu'elle est un architectone comme un autre dont les fondements idéologiques sont imposés. On parvient parfois à le décerner dans des situations où certains de ses acteurs martèlent la différence qu'ils rencontrent face à leur projet.

 La Troïka conduite par Draghi et Juncker exige de la Grèce de "lutter contre la fraude fiscale" alors qu'eux-mêmes ont établi leur prospérité sur cette activité: 1) Le Président de la BCE, Mario Draghi, ancien vice-président de Goldman Sachs Europe International, est tout autant responsable de la banqueroute d’État de la Grèce. Draghi avait couvert et amplifié l'accompagnement technique et financier de la Grèce dans la falsification de sa comptabilité nationale pour entrer dans l'Euro. De 2002 à 2005, la mission de Mario Draghi était de vendre, de gérer et de renouveler les produits financiers "swap" qui permettent de dissimuler une partie de la dette souveraine des pays, dont celle de la Grèce, en la délocalisant dans une zone hors-bilan. La mission de Mario Draghi était d'organiser la fraude fiscale, le blanchiement des dettes budgétaires et de dissimuler au contrôle démocratique des Pays européens et de Bruxelles la réalité de la comptabilité publique des Etats en Europe. Toutes ces manoeuvres étaient pourtant couvertes par le regard bienveillant des technocrates d'Eurostat, car toute circulation des capitaux les rend effervescents, peu importe dans quels sens ils tournent et se retournent. Aujourd'hui, Mario Draghi exige de la Grèce comme Directeur de la BCE et comme membre de la Troïka de ne rien cacher de sa comptabilité publique. Mario Draghi, qui se montre aujourd'hui comme le parangon de la stricte observance des principes de la Banque Centrale, avait pourtant justifié sa mission auprès de Europe-Goldman Sachs International en signant un article avec le Nobel d'économie Robert C. Merton, dans lequel il affirmait que le recours à ces pratiques légales de dissimulation des créances, d'habillage des comptes, était nécessaire "pour stabiliser les revenus de l'impôt et éviter la soudaine accumulation de dette". Merton avait surtout inventé des produits financiers dérivés complexes, des produits swap et cette maneuvre de dissumulation de dettes, pour retarder le plus longtemps possible la faillite de son propre hedge fonds LTCM qu'il avait fondé et qui avait en portefeuille $ 1 milliard de produits toxiques. La liquidation de LTCM avait été organisée par un groupe de banques, dont Goldman Sachs. Quelle est la différence entre le blanchiement fiscal "Swissleaks" organisé par HSBC Swiss et le blanchiement des dettes budgétaires organisé par Mario Daghi de Goldman Sachs Europe? 2) A côté de Mario Draghi, nous avons Jean-Claude Juncker, ancien Président de l'Euro-Groupe, qui a organisé pendant 20 ans au Luxembourg comme Ministre des Finances et Premier Ministre l'évasion fiscale des grandes entreprises vers son pays. Les groupes ne payent que 2% d'impôt au Luxembourg. Le technocrate Juncker est donc maître d'oeuvre de l'évasion fiscale mais admoneste Tsipras, fait du chantage à la Grèce et le menace d'un ultimatum. Il a été assez habile et le Parlement Européen a été assez lâche pour que l'affaire "Lux-Leaks" soit étouffée. Il n'y aura pas au Parlement européen de commission spéciale qui dispose des droits d'investigation illimités, mais seulement une commssion d'enquête au attributions restreintes. Martin Schulz, Président du Parlement européen, s'est débrouillé pour le laisser tranquille et les euro-députés ont suivi. Pourtant Juncker est avec Dijsselbloem de l'Euro-Groupe l'acteur majeur de l'expression des intransigeances face à la Grèce.

europe_et_zeus_4_piece_deux_euros.jpgMario Draghi avait cru acheter en janvier 2015 le silence des Grecs et empêcher le débat en Europe en lançant début janvier 2015 la plus grande manipulation de la planche à billet de l'histoire de la BCE en annonçant le rachat de la Dette Publique des Etats Européens avec 1200 Milliards d'€ jusqu'en septembre 2016 dans une opération OMT. Cette opération est directement destinée à lutter contre la déflation. Et pourtant, le technocrate Mario Draghi avait falsifié le Stress-Test des Banques publié le 26 octobre 2014 et qui ne prévoyait justement pas le worst case scénario de la déflation. A la Conférence Bilderberg d'Athènes de 2009, Mario Draghi et les autres influenceurs avaient décidé d'imposer "la destruction par les marchés" et de faire payer aux peuples les dettes et les pertes des banques et de lancer les plans d'austérités appelés "réformes", MES, Règle d'Or, le TSCG, le Pacte Fiscal de Compétitivité. La Grèce est un simple Travail Pratique pour ces technocrates. Par contre, Mario Draghi avait accordé avec le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, au Sommet de l'Euro à Chypre en février 2013, à l'Irlande le remboursement de sa dette entre 2038 et 2053. Mais la Grèce n'a que les indésirables Tsipras et Varoufakis et n'a pas le lobbyiste irlandais Peter Sutherland pour s'offrir tous les opting-outs qu'elle désire et elle ne profitera pas de ce rachat massif par la BCE des Bons du Trésor. Nous observons ici l'intention délibérée de nuire à la Grèce ou à son représentant de la gauche dite "radicale". A gauche de quoi est donc Tsipras? Etre à distance des ces technocrates est-il être à gauche?

Il y a de quoi se fâcher en continuant à observer l'inégalité de traitement des technocrates face à ce qui sont aujourd'hui la nation européenne et l'économie nationale les plus défavorisées de la Grèce. De l'année Lehman 2008 à la fin de l'année 2016, la BCE aura donné aux banques € 6700 milliards avec lesquels elles ont surmultiplié leurs spéculations sur des produits financiers toxiques et pourris et sans réaliser la moindre des réformes de leur business plan et en maintenant leur taux de fonds propres règlementaires à moins de 4%. Ce taux minimum de capitaux propres n'assure toujours pas la solidité financière des banques européennes et permet encore moins une croissance économique pour laquelle les banques devraient avoir un intérêt. En réalité, les banques sont toujours en faillite technique car leurs actifs pourris qu'elles détiennent dans leurs comptes ou leur bad-bank délocalisées à Paris-La Défense ( voir les "actifs cantonnés" de la Société Générale) ou dans des paradis fiscaux dépasssent de très loin et avec un effet de levier ce seuil de 4% qui prévalait pour Bâle II. Le seuil de 7 à 9% de la réforme des Règles Prudentielles Bâle III du 16 décembre 2010 n'est de loin pas respecté par les banques européennes. Toutes ces banques, qui sont de toute façon depuis 2008 en faillite technique tout en étant noyées de liquidités gratuites à hauteur de € 6700 milliards par la BCE, font de la trésorie et aussi de la rétention de ces liquidités qui devraient servir à "l'économie réelle" dans des projets économiques, sociaux et écologiques. Ce comportement criminel soutenu par la BCE et Bruxelles n'empêche pas l'Europe par son bras armé financier à laisser la Grèce courrir vers la banqueroute d'Etat, parce qu'elle n'accepte pas d'appliquer les réformes du marché du travail imposées par le FMI, etc.. en échange de quelques milliards d'€ d'aide. La BCE donne aux banques ces € 6700 milliards soit à un taux à 0%, soit en leur reprenant leurs titres toxiques, pourris et irrécouvrables. Dans le même temps les Etats souverains doivent obtenir leurs liquidités auprès des banques et au taux des marchés financiers. Les banques gagnent donc 3 fois: une fois avec le taux directeur de la BCE à 0%, une fois en lèguant aux Etats souverains leurs titres pourris contre des Obligations d'Etat, et une fois en refilant leurs Titres pourris et les Obligations d'Etat à la BCE. Ceci est le juteux carry-trade intra-communautaire par lequel les banques jouissent d'un taux réel annuel de 25% tout en étouffant les Etats qui surmltiplient leurs dettes pour renflouer ces banques. Mais malgré leur intensification de leurs activités de spéculation sur les produits financiers titrisés, dont la bulle est passée au niveau de la planète entre 2008 à 2015 de $ 600.000 milliards à $ 800.000 milliards en valeur notionnelle, les banques ne parviennent pas à compenser la dépréciation de leurs actifs pourrissants. Vous voyez, la restauration de la croissance n'est pas non plus l'objectif des technocrates, du FESF/MES, de l'Euro-Groupe, de la BCE qui croient toujours impétueusement à cet humanisme automatique (effet de percolation) de l'enrichissement sans cause et sans labeur du Consensus de Washington et de Bruxelles et du Droit de cacher et blanchir leur risque.

Après l'année-Lehman 2008, la Grèce a collectivisé les dettes des banques et des spéculateurs. Rappelons que de 2010 à 2012, plus de 77% des crédits octroyés par la Troïka à la Grèce ont servi à rembourser ses principaux créanciers, les hedge fonds, les banques privées européennes et surtout les banques françaises et allemandes qui avaient massivement spéculé sur les subprimes, sur les produits financiers titrisés grecs et sur ceux adossés sur la dette grecque. Des 23% qui restaient des "enveloppes de sauvetages" de la Grèce et qui auraient dû être affectés au budget de l'Etat, 65% ont servi au paiement des intérêts sur des Bons du Trésor grec, et 35% au budget de la défense grecque pour ne pas annuler les commandes d'armements auprès des fournisseurs français et allemands. Rappelons que la Grèce consacre 4% des dépenses militaires par rapport au PIB, et la France 2,4%. Comme 77% des crédits octroyés par la Troïka ont été versés directement aux assurances et aux banques allemandes et françaises principalement, les Grecs payent pour des prêts qui ne leur ont jamais été versés. Comble du cynisme, 2/3 de ces aides ne sont  même jamais arrivés en Grèce mais directement en France et en Allemagne qui ont spéculé sur la dette grecque. L'intransigeance de Schäuble est donc à vomir.  De ces 100% des enveloppes de sauvetage pour le Grèce, il ne restait rien pour le peuple grec, son économie, ses services publics. Dès 2012, l'UE et les banques avaient torpillé la Grèce. Pour le sauvetage des banques, leur bail-out, il ne leur a été demandé aucune contrepartie sous forme de règlementation et de contrôle de leurs activités. Par contre tout est demandé au peuple grec et la Troïka exige à présent que la Grèce privatise tous ses biens publics, ses aéroports, ses ports maritimes, ses transports publics, ses hôpitaux, ses écoles, ses îles dans le Dodécanèse, les Cyclades et la Mer Egée. Les caisses des allocations chômage, de retraite, de la Sécurité Sociale, des universités sont vidées pour rembourser la dette. On dirait que la Bruxelles irresponsable pilotée par le "Nein" de Schäuble veut pousser la Grèce à un putsch ou à une révolution sociale. Que l'Islande vient d'annoncer en février 2015 qu'elle abandonnait sa demande de devenir membre de l'Union Européenne et de l'€, ne sera qu'une petite inversion de bise pour les Communautés, mais que la Grèce s'enfonce, provoquera une implosion du paradigme catallactique de la Libre Circulation et de la Concurrence Libre et Non-faussée qui s'était voulu être l'échine de l'Europe. Ce ne sera qu'un essouflement pour les choéphores de l'Europe qui poursuivront leur scansion européenne jusqu'à l'Ukraine sans n'avoir jamais l'impression de s'époumonner, mais ce sera un effondrement dans les âmes des Européens qui va profondément changer le cours de la Politique et amener une révision de la Démocratie.

europe_et_zeus_6.jpgLe NON, le NEJ, le NO au TCE - Traité Constitutionnel Européen avaient aussi fait l'objet de cette succession de putsch des élégants avec la Résolution Leinen du 16 juin 2006 et avaient été remballés par les euro-députés eux-mêmes et les technocrates européens. L'europe organise à répétition ses dénis de démocratie avec des contre referendii et des choses comme un TSE - Traité Simplifié Européen ou comme des résolutions Leinen du 14 juin 2006 du Parlement Européen de Strasbourg qui rationalisent le fait qu'il faut se substituer aux "gens" d'Europe et que l'idée de l'Europe doive s'imposer et se faire passer "d'une manière ou d'une autre". Cette résolution Leinen avait d'emblée connu son écho suite au NO irlandais. Le OXI grec à la Troïka du Référendum du 5 juillet 2015 est un objet de vocifération de ces technocrates européens et de tellement de politiciens élus qui se sentent démocrates. En 2006 j'écrivais sur mon site ceci: "Quand je vois avec quelle violence l'Europe impose les APE aux Pays ACP et PED, détruit la biodiversité et la sécurité alimentaire des pays du Sud, et tout ceci sans le moindre sens des responsabilités planétaires, ou qu'elle impose l'AGCS et les Accords sur les ADPIC, je me dis que la planification du bon fonctionnement de la concurrence libre et non faussée du marché qui s'autorégule (la main vibrante de dieu n'est plus loin) a fait en sorte que l'Europe se dispense du pouvoir et du devoir politique, et qu'elle laisse planer au dessus de sa tête ce politicien "impensé", cet "impsensé" qui n'est plus nécessaire de rendre pensable. Pour moi il n'y a pas de "déterminisme", il n'y a que des serviteurs. Je ne vois l'Homme que comme troubleur de fautes. Ca ne veut pas dire que je ne nous aime pas, nous les grouillants de la Terre. Donc Monnet a monétisé l'Europe, à la grande joie des gens européens, et l'Europe a fait semblant de faire allégeance aux USA dont l'idéologie lui semblait porteuse pour son propre dessein de soustraction de "gens". Mais l'Europe est allée encore plus loin que les USA, elle en est devenue le parangon de son libéralisme pour se forcer à oublier qu'elle est un rassemblement de gens." Vous voyez, depuis 2006 je radote, ma pensée n'évolue pas.

Epétios tou «Ókhi»

(Dernière photo ci-dessus: Déesse Gefion, København, Danmark)

 

 

 

 

 

30. janvier 2015

Le Baltic Dry Index est plus bas qu'après la déclaration de la Crise des Subprimes de l'année Lehman 2008

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STOP_TTIP.jpgLe 19 février 2015 le BDI est à 509. Je traite régulièrement la question du Baltic Dry Index depuis 2008. A la "Crise des Subprimes" de l'année Lehman 2008 le BDI n'était pas tombé plus bas que 663. De janvier 2015 au 5 juin 2015, le BDI est resté en dessous de 600, ce qui constitue encore un record historique. A la date du 30 janvier 2015 le BDI avait encore perdu plus de 400% en un an. En juin 2008 le BDI était à 11783. 90% du commerce international passent par la voie maritime. Je me demande quand les médias vont s'occuper de cette catastrophe. Encore 3 années et ladite Crise aura 10 ans. 10 ans d'appauvrissement des masses et du budget national au profit des banques et de leurs actionnaires. En France, la Loi Macron impose par exemple le Travail du Dimanche en contournant le Parlement et en appliquant le 49-3, mais elle ne s'attaque pas à la criminalité bancaire. Travailler le dimanche, casser le contrat de travail, mais pour quoi faire? Le chômage et le travail partiel imposé augmentent et nous sommes en récession.

Le BDI n'est pas un indice spéculatif, comme le DAX ou le Dow Jones, mais un indice réel qui reflète le transport des matières sèches (dry) entrant dans la production des produits. Le BDI reflète donc la logistique sur les 24 grandes routes maritimes internationales et indique 8 à 12 mois à l'avance le niveau de la production de biens. L'indice que vous voyez ici annonce depuis 2008, toujours avec au moins 6 mois à l'avance, la récession qui s'installe et qui dépasse de très loin la récession de 1930 à 1932. Cette récession continue de s'installer, et l'entourage continue de nous parler de "retour de la croissance". Les dizaines de milliers de milliards de création monétaire par les banques centrales ne parviennent plus à cacher la récession, la déflation, malgré l'explosion de la bulle échoïque des actions, des obligations et des produits financiers dérivés à la quelle cette création monétaire est au seul service dans le cadre du dévoiement du Keynésianisme mis en oeuvre par l'Europe Providence Bancaire. Vos petits-enfants parleront encore de la crise de 2008/15 et répéteront comme nous avions joué à nous faire peur avec la crise de 29 sans prendre les mesures qui s'imposent, à savoir rendre sains, contrôler et réglementer les flux financiers pour les rediriger vers l'économie réellement réelle de bien et de service au lieu de renfocer l'illusion financière et spéculante et de consolider l'architectone issu du 1% de la population mondiale qui possède 50% des richesses. Toutes les mesures de facilitation quantitative ou qualitative de la BCE n'ont fait que de gonfler la position des possesseurs de pactoles financiers et d'appauvrir les peuples. Constatez par vous-mêmes que la Taxation sur les Transactions Financières est retombée dans la terminologie inusuelle et les impensés collectifs parce qu'il "ne faut pas freiner les investisseurs et la création de l'emploi", et vous le savez donc, "la croissance frémit"

Explications sur les ghost fleets, les flottes fantômes qui sont à vide au mouillage le long des côtes maritimes. Cliquez sur le graphique et choisissez la période. Malheureusement, 2008 ne peut plus être rappelée. Ladite Crise a déjà duré plus longtemps que la "Crise de 29" ou la 2ème Guerre Mondiale et a déjà détruit plus de valeurs que celle-ci.
Cette fois-ci, nous ne sommes juste pas amputés, tués, ypérités, énucléés ou avec une gueule cassée.
C'est le progrès de la civilisation moderne que d'organiser la transfiltration des richesses sans versement de sang dans les pays industrialisés.

Le 28 août 2009 je vous ai annoncé pour 2014/15 l'éclatement de la 3ème bulle des Subprimes, la bulle des Alt-A ou bulle Obama.

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Depuis le 1er juin 2006 jusqu'au 23 II 2015 mon site a eu 6.007.247 visiteurs.

3. novembre 2014

La BCE maquille le nouveau stress-test 2014 des banques en Europe / Blanchiment des faillites en vue du TTIP / TAFTA

MS_Lofoten.jpgSTOP_TTIP.jpgLa BCE, le Régulateur Européen, est depuis l'année Lehman 2008 l'organe européen le plus puissant qui fonctionne sans nous et par-dessus nos têtes dans ce capitalisme fossile. La BCE s'est arrogé une extension de ses compétences sur la gouvernance économique et sociale des pays européens. Dans les statuts, la BCE n'est toujours pas en droit de contraindre les politiques budgétaires et réglementaires, la flexibilisation du travail, les réformes socio-économiques des États européens sur aucune desquelles elle n’a un mandat. La BCE s'est émancipée de ses compétences monétaires initiales restreintes de la stabilité des prix (et du NAIRU, et du carry-trade européen) et impose des politiques strictes d'austérité en altérant de manière très profonde le fonctionnement démocratique des pays européens. A cause du principe de l'Indépendance des banques centrales, la BCE n'est invitée qu'à rendre compte de ses activités que lors d'un "Dialogue monétaire" trimestriel devant la Commission économique et monétaire, dans lequel sont exposées les "mesures d'orientation non-traditionnelles". Le Parlement Européen ni aucun autre organe européen ou national n'est investi d'aucun pouvoir de contrôle a posteriori et ne peut donner d'instruction à la BCE. La légalité de ses actes n'est pas une question existentielle pour Mario Draghi. Dans son discours clôturant l'année 2014 Mario Draghi a dit: "Croyez-vous que nous irions perdre notre temps à discuter de choses qui sont illégales?".

Le 28 août 2009 je vous ai annoncé pour 2014/15 l'éclatement de la 3ème bulle des Subprimes, la bulle des Alt-A ou bulle Obama.

Demain le 4 novembre 2014, la BCE sera dotée d'un nouvel organe de contrôle de 120 établissements systémiques et d'assurbanquiers. Dans ce Mécanisme Unique de Supervision Bancaire il y a confusion d'intérêt. La BCE sera tentée d'infléchir dans cette "Union Bancaire" encore plus immédiatement sa politique monétaire en fonction des gros investisseurs institutionnels dont elle ne pourra de toute façon pas surveiller leur shadow banking qui est hors-bilan. La BCE sera organiquement connectée à la libre circulation des capitaux de cette Europe qui ne se connaît pas d'autres objectifs fondateurs plus centraux. Le principe de la réelle "Indépendance des banques centrales" est encore plus violé. En fait cette Indépendance ne doit être, dans un esprit totalement ordolibéral, qu'une Indépendance par rapport aux pouvoirs publics. De toute manière ce système unique de Règlementation, de Supervision et de liquidation de faillite appelé Résolution, ne sera opérationnel qu'en 2024. D'ici là, la 3ème crise hypothécaire des subprimes, la crise de la bulle spéculative échoïque et la crise des LBO auront tout laminé, vous pouvez préparer le baume après-rasage. Le fonds européen de garantie des dépôts couverts jusqu'à une hauteur de 100.000 € et alimenté par les banques pour parer à une faillite systémique ne sera complètement abondé qu'à partir de 2024. Le stress-test de 2014 n'a rien de sérieux lui non plus.

Le dimanche 26 octobre 2014, la BCE a publié les résultats du dernier stress-test, le test de résistance des 120 banques systémiques, ces TBTF - Too-Big-To-Fail. Tout va bien, il n'y a que 1/5ème des banques, soit 25 banques, qui sont sous-capitalisées en cas de crise. Il ne leur manque que 9,47 milliards d'euros. Ces banques ne disposent pas d'un volume suffisant de réserves de fonds propres réglementaires et sont donc en faillite technique jusqu'au moment où la BCE et les États souverains les sauvent publiquement en réactivant le bail-out permanent, le renflouement externe immanent que nous payons tous. Et par chance... ce ne sont quasiment que des banques des pays européens du sud qui sont en faillite technique. La principale Europe des fondateurs est donc sauvée. Après le stress-test de 2009 qui déclarait que tout allait bien, les banques irlandaises gratifiées du triple AAA ont fait faillite. Après le stress-test de 2011 d'autres banques comme Dexia et Bankia avaient fait faillite contre toute attente. Il ne manquait alors que 2,5 milliards aux banques systémiques. Ces 9,47 milliards qui leur manquent aujourd'hui font penser qu'une réforme structurelle du secteur banquier européen est inutile. Le Président de la BCE, Mario Draghi, ancien vice-président de Goldman Sachs International a été directement responsable de la banqueroute d’État de la Grèce. Et pourquoi leur manque-t-il 380% de plus de fonds propres règlementaire au stress-test de 2014 qu'à celui de 2011 alors que la "discipline des marchés" aurait été instaurée sous la haute surveillance des gouvernements et de Bruxelles depuis l'éclatement de ladite crise en 2008 ?

Si vous cherchez sur Google "stress test 2014 BCE" mon site est déjà en A7 sur 475000 résultats après 1 mois pour cet article. Si vous cherchez sur Google "bulle des cds cdo produits financiers dérivés" mon site est en A1 sur 29800 résultats, ça n'intéresse personne et c'est pourtant ce qui a déclenché la crise de 2008 qui n'est que la première d'une série à venir. Pour "bulle des produits financiers dérivés" mon site est en A2 sur Google sur 161000 résultats. Cette bulle de la dérégulation financière atteint actuellement un taux de croissance de 20% annuel suite aux interventions directes de la BCE. Au niveau de la planète elle est passée de 600.000 milliards à 700.000 milliards de 2008 à 2012 et à presque 2 millions de milliards de $ en valeur notionnelle en 2014 selon le rapport de la Banque des règlements internationaux - BRI/BIS et 90% de cette nouvelle bulle financière sont des produits financiers dérivés. Officiellement on parle toujours de "risque exotique" et de "risque vanille" pour le risque encouru avec les produits dérivés financiers conventionnels (CDS/CDO) ou cube ou square, etc. Aucune leçon n'a été retenue depuis l'année Lehman 2008 et à cause des réticences de la France, le Conseil pour les affaires économiques et financières - ECOFIN a décidé à Bruxelles le 8 décembre 2014 de ne pas mettre en œuvre la Taxe sur les Transactions Financières -TTF. Dans cette bulle OTC - Over The Counter, hors-bilan, se cachent les cadavres des actifs pourris et irrécouvrables du shadow banking qui ne sont pas référencés dans les stress-tests car ignorés des systèmes de collecte de l'information et des données. Les prises de position sur les marchés financiers échappent à tout contrôle. Ces données, ces valeurs, ces non-perfomances étant impossibles à référencer dans un système homogène de statistiques, le simple calcul du PIB d'un pays ne veut strictement rien dire puisqu'une énorme partie de l'activité économisante (économique) reste non renseignable. Pour disserter, la science économique actuelle n'éprouve aucun malaise intellectuel d'omettre la seule réalité qui nous gouverne, le PIB d'initié, furtif et fictif. A l'heure où même les activités de "l'économie souterraine", de la criminalité, du commerce de la drogue et de la prostitution doivent être prises en compte dans le calcul du PIB, ces activités de spéculation sur des produits financiers dérivés exotiques constitutives de richesses momentanées pour l'élite globale des initiés ou profondément destructrices de valeurs et du tissus social ne sont pas prises en compte. Elles font souvent 90% des activités des banques, 96% pour la Deutsche Bank. D'après le PIB sont définies une politique économique, fiscale, sociale, de revenus de transferts, d'investissements structuraux, etc. Nos États souverains ne sont même plus capables de s'élever au niveau de "maisons de tolérances". Ces Etats souverains n'ont pas non plus à faire semblant d'être désemparés et sans réponse devant cette "innovation" financière, comme ils le font depuis 2008. Tous ces produits financiers existent depuis le Moyen-Âge avec les commerçants hanséatiques et les crises qu'ils ont provoquées. Il ne s'agit que d'innovations de tradition. La crise a déjà duré plus longtemps que la seconde guerre mondiale, mais nous n'en percevons pas encore le malheur.

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Ce stress-test de 2014 n'a rien de sérieux lui aussi et pour dix raisons

  1. La première raison est que les banques n'ont été examinées que pour voir si à la date du 31 décembre 2013, à l'arrêté des comptes... la qualité de leurs actifs détenus en portefeuille (Asset Quality Review - AQR)  et si l'évaluation prudentielle des risques leur permettaient de résister en cas de crise économique "normale". Nous ne sommes pas dans une crise normale depuis 2008, aujourd'hui, et nous ne le serons encore moins demain et depuis le 31 décembre 2013 la situation s'est encore aggravée. La qualité des emprunteurs n'est donc évaluée qu'à l'aune de la situation "normale" d'il y a un an dans cette démarche de revue qualitative qui prévoit une reprise économique d'au moins 1% faisant suite à une crise. Nous n'atteignons pas le 1% car il n'y a pas de reprise économique depuis 2008 (ou ici >>> pas de reprise économique) et le BDI - Baltic Dry Index est au plus bas et la Grande Dépression 2.0 a commencé en juin 2011. Des commentateurs élégants se demandent même pourquoi "la reprise économique n'aide pas encore l'économie". Le test de résilience de 2014 n'intègre même pas un scénario macroéconomique noir identique à celui de 2008, alors que la masse des produits dérivés financiers a presque quadruplé depuis cette année Lehman 2008, sans qu'il n'y ait eu une croissance économique. Le scénario noir de la déflation n'est pas envisagé: les "anticipations du ralentissent de l'inflation", "l'inflation inférieure à zéro", "l'inflation négative", "les anticipations supplémentaires du recul de l'inflation", "l'inflation faible" que Mario Draghi évoque par une voie indirecte à la BCE, et qui lui vaut actuellement la fronde des gouverneurs des banques centrales des pays de la Zone Euro. Comme la famine ou Ebola, la déflation est ressentie comme l'Apocalypse, mais n'a pas été retenue pour le stress-tests 2014 de la BCE.
  2. La deuxième raison est que la BCE a racheté aux banques encore une semaine avant son stress-test pour 1,704 milliards d'actifs bancaires non performants, d'obligations et de créances pourries, et qu'elle va poursuivre cette opération au moins jusqu'à la fin de l'année. Mario Draghi a annoncé vouloir racheter pour € 3000 milliards de titres pourris. La BCE s'enfonce encore plus dans sa fonction illégale de holding de défaisance. Avec ces QE - Quantitative Easing, ces facilitations quantitatives, la BCE continue, sans exiger des banques la moindre des contreparties ou de gestion réellement prudentielle, à délivrer ces banques de leurs propres risques encourus d'une manière voisine de la criminalité financière de bureau dans des opérations Ponzi en cascades. La BCE pratique une politique de planche à billets ultra-expansive qui tôt ou tard mènera à l'hyperinflation. Pour l'instant cette Helikopter Money ne parvient même pas à cacher les dépréciations de ces "valeurs". Dès 2015 la BCE n'achètera plus les dettes souveraines, les obligations d’États ou Bons du Trésor, en cachette sur le second marché, mais directement auprès des ministres des finances Sapin et Schäuble. Et le feu de la bulle échoïque se renforce toujours, mais personne n'a chaud. Et Draghi passe la pommade à marchés. Déjà sur le second marché, la BCE outrepasse ses compétences définies dans ses statuts. Au lieu de trouver une voie européenne, la BCE joue à la guerre des facilitations quantitatives avec la Fed', la banque centrale américaine, dans un running on empty et un race to the bottom dont tous sortiront perdants. Si vous cherchez sur Scholar Google "Quantitative easing" mon site est encore en première page.
  3. La troisième raison qui explique la supercherie du stress-test de 2014 est que la BCE ne cesse de racheter plusieurs fois aux banques la masse critique de leurs assets pourris et irrécouvrables, de ces "Expositions Non Performantes - NPE". Mais à chaque semaine sont révélés et expulsés les nouveaux cadavres qui reviennent des opérations hors-bilan OTC du shadow banking pour être relocalisés dans la comptabilité et cantonnés dans un département visuel destiné à exercer juste la dose suffisante de chantage pour que les États-Souverains les renflouent et que la BCE les rachètent en dernier ressort. La BCE viole ses statuts depuis 2008, mais ceci n'a pas fait l'objet des débats lors des dernières élections européennes. Avec ce stress-test 2014 maquillé, la BCE s'autorise à ne pas avouer qu'elle soutient depuis 2008 les zombie-banques qui ne sont plus sorties de la faillite depuis 2008, soit tout le système financier. Les peuples et les économies nationales ont-elles pour devoir de soutenir le système financier qui les parasite et hypothèque l'avenir immédiat et plus lointain de nos enfants?
  4. La quatrième raison pour laquelle le "stress-test" de 2014 n'a absolument rien de sérieux, est qu'en 2014 la plus grande banque du monde, la Deutsche Bank a toujours moins de fonds propres que la Lehman Brothers lors de sa faillite. C'est même pire, la Deutsche Bank n'a que 2,4% de fonds propres, ce qui est inférieur aux 7% du seuil prudentiel décidé pour les banques systémiques avec les nouvelles normes Bâle III du 16 décembre 2010, la Réforme sur la Régularisation des banques en réponse à la crise des Subprimes de 2007 [4,5 % au titre du capital de base, Core Tier One / Common Equity Tier 1 / CET1, auxquels s'ajoute un coussin dit "de conservation" de 2,5 %, soit 7 % au total]. Selon Bâle III, qui définit le ratio de solvabilité, presque toutes les banques n'auraient jamais réussi le stress-test européen. Pour Bâle III, le CET1 des actifs détenus en portefeuille doit être de 7% minimum selon le scénario de base, baseline scénario, et de 5,5% selon le scénario défavorable, adverse scénario. Avec 2,4% et une somme bilanaire de plus de € 2000 milliards, la Deutsche Bank, qui est la plus grande banque du monde, reste the most leveraged bank of the world. Quand cette banque implosera, l'Allemagne va voler en éclats. De toute façon, pour permettre au système financier de jouer le premier rôle dans la "faillite organisée" décidée à Athènes en 2009 à la Conférence Bilderberg, les nouvelles normes prudentielles Bâle III n'entreront en vigueur qu'en 2019. En attendant, dans un système de vase communicant à sens unique, dans cette planification de la rupture des symétries, les systèmes financiers amplifient et lèguent par toutes les vannes possibles leurs dettes aux banques centrales et en dernier ressort aux États, et in fine aux contribuables et aux peuples décatis par les Plans d'austérité. La faillite organisée accompagnée docilement par la BCE est destinée à ne pas responsabiliser les actionnaires et à mutualiser par les peuples les faillites et dettes galactiques de la finance. C'est plus facile d'appauvrir un pays, il n'y aura pas de guerre civile pour rétablir la justice, car "l'élite globale" n'a pas de corps discernable, palpable et défini. Elle n'est constituée que d'énergies égoïstes d'une part et appauvrissantes et destructrices d'autre part. La "Lutte des Classes" s'est administré d'autres périmètres que les périmètres classiques. On ne peut même pas juger l'absence de volonté des médias et de la politique de ne pas répondre à leur devoir d'information, il n'y a pas de désir d'information et il y a une lâcheté globale d'une génération de citoyens qui vit sans avoir honte de laisser à ses enfants et petits-enfants une planète et une économie cassées. Je connais même des demeurés de tous milieux qui me répondent "que je suis dans la lune, que le problème des banques ne nous concerne pas, qu'il faut les soutenir sinon on a une guerre civile".
  5. La cinquième raison pour laquelle le stress-test de 2014 est une supercherie, est qu'à cause d'une méthodologie accommodatrice la BCE n'a même pas examiné le ratio de liquidité ou ratio d'effet de levier, le leverage, le rapport entre le total des actifs et les fonds propres. La BCE certifie l'Europe Providence Bancaire et les actionnaires des systèmes financiers sont comblés. Les actionnaires sautent d'une victoire à l'autre dans la Lutte des Classes, et comme ils ont tout intérêt à ce que les banques accroissent leur endettement pour financer des actifs rentables plutôt que d'augmenter leur capital, leurs dividendes sont plus élevés (+30% en France pour les 7 premiers mois de 2014) car il n'y a pas d'effet de dilution des bénéfices par action. Les banques tout comme les investisseurs accroissent leur endettement pour faire massivement de la spéculation sur les produits financiers dérivés qui rapportent plus en ce moment au niveau du bilan comptable que l'activité économique réelle mais qui ne vaudront plus rien tôt ou tard. Les risques de l'aléa moral, moral hazard, se trouvant sur-amplifiés, ces objets de spéculation se déprécieront de nouveau massivement avec l'éclatement de la bulle échoïque, ce qui empêchera les investisseurs spéculateurs de rembourser leurs emprunts qui deviendront des Expositions Non Performantes - NPE ou des actifs pourris. Une augmentation du capital des banques entrainerait une répartition des bénéfices sur une plus grande part de détenteurs d'action. La Société Générale a en 2014 un ratio de levier de 3,4% avec € 42 milliards de fonds propres contre € 1235 milliards d'actifs, mais on ne compte pas ses € 19800 milliards de produits financiers dérivés hors bilan. La BNP Paribas a un effet de levier de 4% avec 72 milliards de fonds propres contre € 1800 milliards d'actifs, mais on ne compte pas ses € 41400 milliards de produits financiers dérivés hors bilan. La somme bilanaire de BNP Paribas est supérieure à celles de Goldman Sachs et Morgan Stanley réunies. Toutes les banques "systémiques" sont toxiques, sont des bombes à retardement, renforcées dans leur nature de bombe par le Régulateur, la BCE. Le PIB de la France est de € 2097 milliards. Les banques systémiques sont en situation de quasi-faillite. Historiquement l'effet de levier des banques était de 12, celui de la BNP est passé à 25 depuis 2008.
  6. La sixième raison pour laquelle le stress-test de 2014 n'est que du bavardage communicationnel, est que si des banques systémiques font faillite, elles entraineront les autres banques. Mais comme les stress-tests de 2014, de 2011, de 2009 ne sont pas réalisés sérieusement par les 6000 experts employés à cet effet, un effondrement total du système financier, le global meltdown, n'est pas évitable. Et de toute façon la modélisation du risque est hasardeuse car il n'y a pas de comptabilité bancaire homogène en Europe ni de système homogène de collecte des informations et des données, si bien que ces tests ressemblent aussi à de la lecture dans le marc de café. D'autre part la pondération et même la définition du "risque" est différemment accommodante d'un pays à l'autre et même d'une banque à l'autre. Dans le système financier et bancaire actuel, les banques évaluent elles-mêmes le niveau de risque et de performance de leurs positions, mais en réalité les banques ne savent pas elles-mêmes à quel degré de risque elles s'exposent avec leurs propres produits financiers dérivés qu'elles ont acquis ou qu'elles ont inventés et mis sur le marché. 765 modèles d'évaluation du risque ont été acceptés pour le stress-test 2014. Les banques universelles sont juges et parties et c'est pourquoi il faut séparer les professions bancaires. L'Europe catallactique qui continue à faire croire comme Adam Smith que les marchés remplissent leur rôle dans un univers d'information pure et parfaite et de concurrence loyale et non-non faussée, a aussi oublié en plus d'établir un référentiel commun pour mesurer le taux de chômage, le prix de l'immobilier, etc, tellement elle était pressée de faire librement circuler sur les marchés tout ce qui n'a pas racine.
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  7. La septième raison pour laquelle le stress test de 2014 n'est organisé que pour gagner du temps (pour qui ?), est que le "Régulateur", la BCE, ne demande pas de réglementation et de contrôle des banques: à savoir la séparation des banques universelles et la compartimentation de leurs activités et des métiers bancaires: 1) dépôt, commerce/investissement, spéculation, assurance, et 2) l'interdiction du shadow banking qui a été instauré pour s'éloigner de la clarté de l'information des places boursières et pour réussir légalement une évasion fiscale métropolitaine, et 3) diminuer la taille des banques. Depuis 2008, c'est le contraire qui s'est produit, les banques sont devenues plus grosses. Le nouvel accord transatlantique TTIP / TAFTA, le Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement / Trans-Atlantic Free Trade Agreement / Traité de libre-échange transatlantique, va justement rédiger dans le marbre de manière constitutionnelle et sans Clause Crépusculaire, donc pour au moins les 20 années à venir, le droit à l'investisseur de poursuivre un État qui freinerait par des mesures règlementaires son aptitude à réaliser des bénéfices. Donc toute norme écologique, sociale, financière, etc... sera une violation du droit d'entreprise et de propriété. C'est comme si on limitait le pouvoir régalien au respect du Code de la Route. Nous n'avons pas besoin de parier une Flamkuchen que les lobbies bancaires se débrouilleront pour éduquer et rééduquer les politiciens réfractaire au TTIP. Le TTIP prévoie l’instauration d’une justice privée au service des multinationales, via le mécanisme de Règlement des Différents Investisseurs-États (RDIE / ISDS). "TTIP" est un abus de langage, ce n'est qu'un accord sur le droit des investisseurs opposable aux normes sociales et de santé, aux normes environnementales, fiscales, de choix de politique économique des Etats souverains. Ce n'est donc pas un accord de liberté, mais un accord d'enfreinte aux choix démocratiques des pays souverains dans la droite ligne de l'Ecole de Chicago et de Fribourg, et des libertariens Luwig von Mises et Friedrich von Hayek. Il ne s'agira plus du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, mais du droit des multinationales à disposer des peuples. D'ailleurs le suédois Vattenfall a annoncé réclamer € 3,5 Milliards à l'Etat allemand à cause de sa sortie du nucléaire, quand l'accord TTIP sera signé. Le TTIP prévoie un chapitre consacré à la "coopération réglementaire" qui organise le contournement des circuits démocratiques indispensables à la protection de l’intérêt général. Pour le CETA, l'accord similaire avec le Canada, c'est plié, il est déjà signé, sans consultation parlementaire et sans soumission au débat sociétal. Les investisseurs pourront trainer devant la justice privée les États qui imposeront n'importe quelle norme qui ne leur conviendront pas et demanderont "le traitement juste et équitable de l'investisseur" en réclamant aux États au nom d'un "droit à un cadre régulateur stable" des millions en dommages et intérêt, que ce soit pour des questions bancaires, financières, prudentielles, sociales, écologiques, du droit du travail ou d'interdiction de l'exploitation du gaz de schiste. CETA/TTIP/TAFTA vont autoriser les hedge fonds et autres vautours à déclarer comme investissements les produits financiers dérivés, donc 90% de ce qui circule autour de la planète dans le seul but de la spéculation financière du shadow banking. Il existait entre le Président Français, François Hollande, PS, et le Gouvernement allemand de la Grande Coalition avec son Ministre de l'Economie, Sigmar Gabriel, SPD, une coalition franco-allemande contre le chapitre ISDS - Investor-State Dispute Settlement du TTIP/TAFTA. Mais le Président français a laissé tomber le Ministre allemand qui ne pouvait que s'incliner le 21 octobre 2014 et laisser avaliser l'Union Européenne ces tribunaux privés internationaux de l'ISDS. Parmi les 28 Etats Européens, 14 étaient pour. Ce sont les anciens pays de l'AELE avec l'Espagne et la Grande Bretagne en tête. Pour ceux qui n'ont pas compris que la base de l'Etat de Droit, le principe de Montesqieu du partage des 3 pouvoirs, le Législatif, le Judiciaire et l'Exécutif ne fait plus partie du IIIème millénaire, il faut affirmer qu'un 4ème pouvoir est invité constitutionnellement à chapeauter les 3 autres: il s'agit du pouvoir financier, et pour l'affirmer point n'est besoin de faire partie de "la Gauche de la Gauche", des sectes d'extrêmes droites qui font semblant d'être à gauche ou des "conspirationnistes". François Hollande restera dans l'Histoire comme la personne qui par sa lâcheté a fait passer l'asservissement des peuples en Europe au pouvoir financier, le veto franco-allemand aurait été suffisant pour que l'Europe prenne enfin sa dimension européenne réclamée par les citoyens européens eux-mêmes.

    L'initiative européenne Stopp TTIP a rassemblé en seulement 2 mois plus d'un million de signatures de citoyens demandant à la Commission Européenne de mettre fin aux négociations du TTIP/TAFTA et de ne pas faire entrer en vigueur l'accord similaire CETA avec le Canada. Les Communautés Européennes prévoient pour une Initiative Citoyenne Européenne - ICE la collecte d'un million de signatures en un an. Il y a donc urgence de donner à l'Europe ce visage qu'elle n'a pas. Mais Jean-Claude Juncker n'a aucun mal à révéler le sien et la Commission Européenne avait refusé de mettre en place cette Initiative Citoyenne Européenne et a donc aussi refusé de reconnaitre la légalité de cette initiative citoyenne européenne auto-organisée par le collectif Stopp TTIP suite à ce refus. Il est toujours temps pour vous de la signer ici >>> Stopp TTIP. Dans la liste des ONG contre le TTIP/TAFTA/CETA qui soutiennent cette ICE vous en retrouverez sur mon site dans la colonne de gauche et sous la bannière. De toute manière la Commission Européenne s'est arrangée pour qu'une ICE n'ait pas d'effet. La Commission est uniquement tenue de donner son avis, mais n'est pas obligée de la suivre, car de toute façon elle ne risque rien en dehors d'une disgrâce supplémentaire des Euro-Députés, ce qui l'arrange au demeurant. Stopp_TTIP.pngLe Parlement Européen ne peut dissoudre la Commission Européenne et il n'y aura jamais de grève générale en Europe par exemple. Tous les euro-députés n'ont pas accès aux documents de négotiations du TTIP/TAFTA/CETA. Mais évidemment nous avons l'Europe que nous méritons, il suffisait d'aller voter aux Elections Européennes pour donner un autre visage à notre Europe. Les alternatives parlementaires de bonne foi existaient pour avoir plus d'Europe.
  8. La huitième raison pour laquelle le stress-test de 2014 n'est qu'une manipulation est qu'il est conçu et supervisé conjointement par les watchdogs américains du cabinet privé newyorkais Oliver Wyman et par ceux de l’EBA, l’Autorité Bancaire Européenne, basée à Londres et créée en 2010. Vous pouvez consulter le rapport de l'EBA. Le Régulateur européen, la BCE, a confié à Oliver Wyman et à l'EBA la mission d'organiser et de réaliser ce stress-test et se soumet à la volonté de New York et de la City dont le seul objectif est de détruire l'Europe et de préserver la zone $. L'ABE et Oliver Wyman n'ont jamais disposé d'une base légale et du mandat nécessaire pour garantir la fiabilité de cette opération selon le Rapport de la Cour des Comptes européenne de Bruxelles de juillet 2014. L'entrée en fonction le 4 novembre 2014 de l'Union Bancaire et du Mécanisme Unique de Supervision Bancaire ne change rien à l'ABE londonienne. L'ABE "continuera d'être chargée de la mise en place de normes et de pratiques communes dans le domaine de la réglementation et de la surveillance ainsi que de l’application cohérente des mesures européennes sur le marché unique européen". C'est incroyable, pour les naïfs, que l'Europe ait confié et confie toujours à Londres et New York de telles compétences. Nous savons pourtant que parallèlement à l'audit du stress-test, Oliver Wyman est à la tête du lobby londonien qui a exhorté le gouvernement britannique d'adopter de toute urgence une "défense plus musclée du secteur financier de la Grande-Bretagne contre l'architecture de régulation de l'Euro Zone". (Lire >>> The Financial Times du 18 mars 2014 et Offshore Corporate News Source ). Le cabinet privé Oliver Wyman est une filiale de Marsh&McLennan Companies - MMC sise à New York. La BCE a délégué une partie de sa responsabilité sur les banques au moment même où cette compétence lui revenait, elle a privatisé une compétence d'intérêt public. La collusion ambigüe entre le secteur financier et Oliver Wyman est pourtant connue. C'était Oliver Wyman qui avait désigné l'Anglo Irish Bank comme la meilleure banque du monde en 2006, trois mois avant qu'elle ne fasse faillite. C'est Oliver Wyman, mandaté par l'Espagne en 2012, qui avait évalué le besoin de recapitalisation du secteur bancaire national à 60 milliards d'euros, alors que ce chiffre avait été sous-évalué de 40 milliards d'euros. Oliver Wyman est soutenu par Nicolas Véron du lobby Bruegel dont je vous entretiens ci-dessous dans ma conclusion. Jean-Claude Juncker n'avait rien à redire à cette privatisation de la compétence publique de la BCE. Jean-Claude Juncker, qui pendant 20 ans a organisé pour le profit de son pays et en faveur des multinationales à grande échelle la concurrence fiscale déloyale, était le Président de l’Eurogroupe qui est la réunion mensuelle informelle des ministres des Finances des États membres de la Zone Euro, en vue d’y coordonner leur politique économique. Créé par le Conseil européen en 1997, l’Eurogroupe avait immédiatement de facto vidé de sa substance le Conseil des ministres des Finances européens qui se tient le lendemain de la réunion de l’Eurogroupe, dont il n'entérine que les décisions. L'Eurogroupe ne peut pas être saisi par le Parlement Européen.
  9. La neuvième raison pour laquelle le stress-test n'est qu'un exercice virtuel de valorisation des bilans bancaires, est que, trois jours après avoir publié le test de résilience 2014 des 120 banques qui constituent un danger majeur de destruction sociale, la BCE a révélé la hauteur (connue) des Expositions Non Performantes - NPE qui attendent dans les placards des banques. Ce sont € 880 milliards, soit 4% de leur masse bilanaire qu'il faut mettre en parallèle avec les 4% des Fonds Propres Règlementaires détenus actuellement par les banques. La BCE a donc révélé que le système bancaire européen est en l'état en faillite technique. Souvenons-nous que Mario Draghi, président de la BCE, a récemment annoncé qu'il va racheter pour € 3000 milliards d'actifs pourris, ce qui révèle que le système européen des banques est gravement en faillite. Au regard de cette moyenne prudentielle de 4% qui de toute façon ne respecte pas les nouvelles normes prudentielles des banques de Bâle III, le système bancaire européen est alors à 10% dans le rouge au stade actuel des cadavres bancaires révélés de manière implicite par Mario Draghi. De toute façon, Bâle III, décliné dans le droit européen, n'entrera en vigueur en Europe qu'en 2019. Les banques n'ont plus aucune utilité sociale et le stress-test 2014 de la BCE fait croire que la régulation des banques n'exige qu'une petite corbeille supplémentaire de fonds propres règlementaires, soit 9,47 milliards d'euros, au lieu d'interdire de continuer à autoriser les banques de concentrer 90% de leurs activités dans la spéculation financière sur les produits financiers dérivés réalisée dans le shadow banking et hors-bilan. 96% des activités de la Deutsche Bank passent dans son hedge fond DWS pour alimenter les marchés des produits financiers dérivés. Dans les faits la Deutsche Bank est une filliale du hedge fond DWS. 4% des activités de la Deutsche Bank concernent les opérations bancaires traditionnelles. Deutsche Bank est la banque la plus nuisible du monde, suivie de près par la Société Générale. Les banques systémiques à fort pouvoir de destruction sociale bénéficient aussi de la garantie implicite, des soutiens indirects des États souverains qui se portent garants pour elles quand elles contractent sur le marché interbancaire des emprunts à des taux plus accommodants. Les banques de deuxième catégorie, les banques non-systémiques, ne bénéficient pas de ces subsides indirects, si bien que les pouvoirs publics des États induisent avec leur garantie publique une concurrence déloyale entre les deux niveaux bancaires, mais ici la Commission de Bruxelles si vigilante n'a rien à redire à cette entrave à la libre circulation des capitaux. La garantie publique à ces banques systémiques laisse exploser sans limite la mise sur le marché et la spéculation des produits financiers dérivés qui n'ont strictement aucun lien avec un projet économique à caractère industriel, commercial, social et écologique. Avant même que les banques ne fassent faillite ( avant qu'elles ne déclarent au jour le jour des milliers de milliards de pertes comme depuis 2008), les contribuables cotisent donc pour qu'elles poursuivent et amplifient leur détournement de la force des pouvoirs publics vers leurs activités strictement privées de spéculation, à moyen terme toujours appauvrissantes et destructrices. Sur la planète entière 93% des flux financiers sont strictement des prises de positions spéculatives de gré à gré, OTC - hors-bilan, sur les produits dérivés toxiques, les 7% restants sont pour l'économie réelle où interviennent des Travailleurs. Avec un grand T comme dans la terminologie officielle des Communautés Européennes.
  10. La dixième raison pour laquelle le stress-test de la BCE n'est pas crédible, est que la Banque d'Angleterre avait obtenu que les banques britanniques soient supervisées uniquement par l'EBA londonienne et selon ses propres normes et critères. Quand nous savons que plus de 70% du marché financier européen se font à la City, nous comprenons mieux pourquoi une fois de plus la Grande-Bretagne a demandé et obtenu un opting-out de la lâche et servile Europe. Bruxelles est trop contente de nourrir et d'engraisser son loup dans la bergerie en vertu de son principe non dérogatoire de la libre-circulation des biens matériels et immatériels en souvenir de Jean Monnet, banquerouteur multi-récidiviste et négociant raté en Cognac.

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Umbukta_3b.jpgRevenons maintenant aux circonstances qui induisent l'illégitimité de la BCE, de l'Union Bancaire,
de son Mécanisme Unique de Supervision Bancaire et du G20 de Brisbane.

  • Premièrement, les normes comptables en usage en Europe s’appuient sur le Bureau des standards comptables internationaux, plus connu sous son nom anglais de International Accounting Standards Board (IASB - Site officiel), qui est l'organisme international chargé de l'élaboration des normes comptables internationales IAS et de leur déclinaison européenne IFRS. L'homologue normalisateur américain est le FASB (Comité des normes comptables et financières - Financial Accounting Standards Board, Site officiel). L’IASB est un organisme privé dont le siège est à la City de Londres. Mais l'IASB est sous la tutelle de l’IASCF (International Accounting Standards Committee Foundation) créé en février 2001 sous la forme d'une entité à but non lucratif non gouvernementale enregistrée dans l'État du Delaware aux États-Unis. Nous pouvons donc affirmer que les normes comptables européennes IFRS (Règlement CE n°. 1606/2002 dit "I.F.R.S. 2005") sont mises sous la tutelle d'une entité à but non lucratif domiciliée dans le Delaware aux USA. Les International Financial Reporting Standards (IFRS), sont plutôt considérés comme des normes européennes, bien que le processus de développement soit dominé par des experts anglo-saxons. La culture comptable anglo-saxonne est surreprésentée au sein du IASB c'est pourquoi, il est difficile de reconnaître le caractère européen des normes IFRS. Cette culture comptable anglo-saxonne constitue aussi le corpus du Traité de Lisbonne et de la Partie III du TCE qui y a été reprise in extenso mais avec d'autres numérotations d'articles et sans être regroupés sous un grand titre. Le Delaware est aux USA ce que le Luxembourg est à l'Europe: un paradis fiscal.
  • Deuxièmement, la confusion d'intérêt et des périmètres de compétences font partie du business-plan habituel de l'Europe, de la banque centrale, de ses différents organes dont elle a la tutelle, et des institutions financières privées. Le Parlement Européen n'a pas le pouvoir de s'opposer à cet amalgame qui ne s'intéresse pas au bien du peuple européen, mais lors des élections européennes tout ceci n'est pas évoqué parce que l'on se contente de faire dire que "c'est compliqué" et tellement de concitoyens européens sont contents de ne pas avoir à prendre leurs responsabilités d'électeur. Ils sont co-responsables impardonnables de cet amalgame. Que de vociférer seulement maintenant dans l'affaire du Lux-Leak contre Jean-Claude Juncker qui a ravi à Genève la paradisation fiscale et qui l'a consolidée depuis plus de 20 ans, est un combat ridicule. Le système démocratique n'a pas fait son travail depuis l’Électeur jusqu'au Parlement. Des alternatives démocratiques et parlementaires se sont toujours manifestées, mais c'était plus confortable pour tous de se voiler la face en les marginalisant au lieu de se soumettre au minimum au débat sociétal. Juncker-Draghi à la tête de l'Europe, nous n'avons que la Démocratie que l'on mérite! Les européens boudent les élections des euro-députés, ils laissent l'Europe aux médiocres. On oublie Madoff, Abodoli, Kerviel, Joe Ackermann, on fait joujou avec la réputation de Juncker, mais on n'a toujours pas soif de Démocratie.
  • Troisièmement, porosité et lobbying supplantent le travail de l'appareil démocratique et dictent par chapitres et paragraphes entiers les Directives et Règlements européens. L'ONG Lobbyplag vous révèle les copiés-collés des lobbies jusqu'aux Commissions ou au Parlement Européen. La sous-démocratie que nous méritons de par notre lâcheté, a laissé travailler les lobbies financiers à la porosité entre le système bancaire et les différents organes de la BCE. Par exemple l'ONG Corporate Europe Observatory a dénoncé le fait que Edgar Meister qui a été membre du Conseil d'Administration du hedge fonds DWS / Deutsche Bank est membre du tout nouveau Mécanisme Unique de Supervision Bancaire de l'Union Bancaire entré en fonction le 4 novembre 2014. La confusion d'intérêt est pérenne pour toutes les formes du système bancaire et financier. Edgar Meister, 74 ans, a encore été il y a 6 mois membre du Conseil d'Administration de la méga-banque Kommerzbank. L'allemand Siegbert Alber, le président du lobby Alber&Geiger, le lobby le plus important qui intervient au sujet de la législation sur les entreprises et des affaires financières et bancaires, a été euro-député et avocat général près la Cour de justice des Communautés européennes. Alber&Geiger est extrêmement sûr de son pouvoir capillaire de son lobbying juridique et son portail projette dans le banner "We get it done". L'Europe commerciale de la libre-circulation des biens ne s'est jamais doté d'un collège d'experts conséquent et à la hauteur de ses ambitions et préfère privatiser ses devoirs et ses compétences publiques. Siegbert Alber, comme beaucoup d'autre eurodéputés ou des Commissaires européens, ont donc joué du "revolving door", c'est à dire ils sont passés dans le lobbying avec leurs compétences, leur entre-gens et leur carnet d'adresses. Vos représentants politiques nationaux et européens vous diront que la loi sur la séparation des activités bancaire est passée, mais ils oublient de vous dire que grâce aux lobbies les activités visées ne représentent pas plus de 1% - un pour-cent - du chiffre d’affaire des banques. De plus, les fonds de garantie des dépôts des épargnants a fusionné avec le fonds de résolution bancaire (résolution = faillite). Dans ce cadre aussi, la cotisation directe des citoyens et contribuables au sauvetage des banques en faillite est organiquement mise en œuvre pour le day of reckoning.
  • Quatrièmement, les lobbies organisent l'Europe directement à Bxl avec le Traité de Lisbonne et y sont officiellement invités par la Commission. Pour sortir de la "Crise", la Commission de Bruxelles avait créé et convoqué un groupe d'experts qui est consulté par elle dans le cadre de la régulation des marchés financiers. La Commission a nommé à 93% des représentants du secteur financier, et cette pratique est courante et fait partie de son business-plan depuis plus de 60 ans. Le lobby des banques pouvait fêter un nouveau succès contre l'Europe de la société civile. Le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux services, Michel Barnier, UMP, avait créé ce Groupe d'Experts en Affaires Bancaires, le GEBI (Group of Experts in Banking Issues). Parmi ses 40 experts qui le composent il n'y a qu'un syndicaliste et deux représentants d'associations de consommateurs. Le reste est composé de banques privées américaines, dont la Goldman Sachs, de consultants financiers américains, et de banques européennes. Il y avait comme candidat à siéger dans le GEBI, Jörg Reinbrecht, qui n'est pas employé par les banques mais qui est représentant du syndicat allemand des services Ver.di dans le Conseil de surveillance du groupe Allianz. Ver.di est le deuxième plus grand syndicat du monde après IG-Metall avec 2,6 millions d'adhérents. Jörg Reinbrecht n'avait pas postulé en son nom propre mais comme candidat commun de la Confédération Européenne des Syndicats et de l'UNI Global Union, l'organisation syndicale internationale. Malgré le soutien unanime qu'avait obtenu Jörg Reinbrecht pour cette candidature, il avait été écarté par Michel Barnier avec l'argument "qu'avec 120 candidatures il lui fallait réduire le groupe d'experts à une taille opérationnelle". Face aux 6000 experts chargés de pipeauter le stress-test 2014 des banques, on ne peut que pleurer au sujet de la duplicité de Michel Barnier. Comme pour tout poste aux Communautés européennes, au départ, l'appel à candidatures est public et ouvert à tous. L'appel à candidatures destiné aux lobbies est appelé "appel à manifestation d'intérêt à participer au groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI)". Vous devez voir la liste des membres du GEBI. Officiellement la mission du GEBI est la suivante: "Afin de faciliter la communication directe entre le secteur bancaire, les consommateurs et la Commission européenne, la Direction générale du Marché intérieur a créé un groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI). Le groupe aura deux tâches principales. Premièrement, il conseillera la Commission sur les politiques et les propositions législatives concernant la réglementation bancaire. Deuxièmement, il fournira des analyses quant à l'impact de ces politiques bancaires et propositions législatives éventuelles sur les acteurs du secteur." Goldman_Sachs_et_BCE.jpgDans les faits cette Europe de la lobbycratie qui alimente directement ses propres groupes d'experts est faite pour ignorer le Parlement Européen de Strasbourg et pour contourner sans putsch l'expression des urnes, qui elles-mêmes offrent toujours une confortable majorité de droite étayée de petits lutins d'une gauche européenne nivelée dans le "Manifesto" qui est adossé sur le Traité de Lisbonne. Dans le cas présent le Groupe d'experts en affaires bancaires GEBI a été mis en place pour faire oublier le vote du Parlement Européen qui avait offert une majorité de 536 voix Pour et de 80 voix Contre qui appelait la Commission à mettre en œuvre une étude sur la faisabilité de la Taxe Tobin-Spahn et son impact pour préparer le G20 de Toronto de 2010.
  • Cinquièmement, le Mécanisme Unique de Supervision Bancaire est basé sur les recommandations du Rapport du "Larosière Group" présidé le français Jacques de Larosière avec la collaboration de l'allemand Otmar Issing, conseiller international de Goldman Sachs depuis 2006 (Cliquez à droite sur l'image, Source: The Independent). Ce Rapport de Jacques de Larosière a été élaboré à la Conférence Bilderberg d'Athènes de 2009. Jacques de Larosière, ancien directeur du FMI, conseiller auprès du Président de BNP Paribas, est Membre du lobby financier G30 et Co-Président d'EUROFI qui est l'un des plus puissants lobbies financiers actifs à Bruxelles. Dans le G 30 il y a toujours actuellement (!!!) comme membre Mario Draghi et il y a surtout Lawrence Summers (Larry) qui est l'architecte aux USA de toute la déréglementation du système financier de Clinton à Obama. Y est aussi membre Kenneth Rogoff, le maquilleur de statistiques. EUROFI est un think tank dont l'objectif de ses membres est "d'aider à construire un marché financier fluide, efficace et sûr". EUROFI et le G30 ont aussi inspiré les Directives européennes MiFID et MiFID2. Est étroitement mêlée à ce consulting pour la stabilisation des finances une autre ONG appelée EPFSF, le Forum Parlementaire Européen pour les Services Financiers dont l'objectif est de "faciliter et de renforcer l'échange d'informations sur les services financiers et les marchés financiers européens entre l'industrie financière et les Membres du Parlement Européen". Dans les Dialogues Monétaires de la BCE auprès de la Commission économique et monétaire intervient l'euro-députée Sylvie Goulard qui est aussi membre du EPFSF. Sylvie Goulard (Modem / ALDE) avait été chargée pour le compte du CERS - Comité Européen du Risque Systémique de chapeauter et de faire adhérer le Parlement Européen à la nouvelle organisation de surveillance et de stabilité financière. Le Projet de Rapport de Sylvie Goulard appelé "six-pack" reposait encore sur les recommandations du TPN - Transatlantic Policy Network, une autre ONG qui est un réseau de réseaux présidé pour l'Europe par le Président-Europe de la Commission Trilatérale en la personne de l'irlandais Peter Sutherland. L'objectif du TPN est "d'instaurer un marché unique transatlantique". Le Goulard Report est soutenu par Bruegel, le think tank transatlantique où intervient régulièrement Sylvie Goulard. Bruegel se donne comme l'un de ses objectifs d'installer un "fédéralisme assurantiel". Le fondateur du lobby Bruegel, membre de la Trilatérale et de la Conférence Bilderberg et conseiller pour Goldman Sachs, était Mario Monti, le remplaçant de Berlusconi.
  • Sixièmement, le G20 de Brisbane du 16 novembre 2014 est déjà une nouvelle victoire du lobbying bancaire car il n'a même pas évoqué les 95% des activités du système bancaire mondial composés du shadow banking, des fonds monétaires, des hedge fonds, des transactions intraday, des 5000 milliards quotidiens mis en jeu dans les opérations de mise en pension (Repo) tout en faisant semblant de parler de régulation bancaire et des nouvelles normes prudentielles comptables Bâle III que les américains ont déclaré ne pas vouloir appliquer comme ils l'ont fait avec Bâle II. Le non-respect de Bâle II avait été la raison essentielle de la crise appelée avec le terme générique "Crise des Subprimes".


L'Irlande nous est toujours montrée comme le parangon azimutal de la réussite avant, pendant, après la Crise, mais on ne rappelle pas que la BCE a autorisé le gouvernement irlandais de ne rembourser sa dette issue du sauvetage public de la Anglo-Irish Bank qu'à partir de 2038 jusqu'à 2053. D'ici là, nous serons presque tous morts, sauf nos enfants qui trinqueront pour nos crimes et délabrements. La faillite de la Anglo-Irish-Bank a été la plus grosse faillite de toute l'histoire de l'Irlande. Il faut prendre en exemple l'Islande qui a laissé aller à la faillite les banques insolvables, qui a garanti les dépôts, qui a poursuivi les responsables en justice, les a mis en prison et qui a fait supporter les pertes par les créanciers et les actionnaires. Peter Sutherland est irlandais. Ici aussi, la BCE et Bruxelles imposent une concurrence déloyale et faussée. Au nom de l'europe, au nom des marchés, je ne sais pas. Dans le reste de l'Europe ce sont les États qui nationalisent les dettes que les banques leur ont léguées. Les États augmentent leur bulle obligataire pour pouvoir racheter ces dettes privées issues de la criminalité bancaire. Les États augmentent massivement depuis 2008 leur déficit budgétaire et hypothèquent encore plus l'avenir en s'endettant avec des Bons du Trésor émis pour cela. Les États tentent au péril du bon fonctionnement de leur démocratie de se rembourser sur les peuples en leur imposant des plans d'austérité et des "réformes" tellement prisées par le FMI et le MEDEF. On tente de résorber la dette financière des banques en surmultipliant la dette sociale et en culpabilisant parallèlement le citoyen auquel on raconte que l'on ne peut plus vivre au-dessus de ses moyens. Les banques transfèrent aux États leur faillite et les poussent à la banqueroute d’État collective que l'on appellera Crise Obligataire, à défaut de ne pas avoir réussi à transformer la crise financière en Crise de l'Euro.

Pour fournir une norme apaisante, l'Irlande avait été privilégiée pendant 10 ans par Bruxelles, les Commissaires européens et les Fonds structurels européens pour mettre en œuvre la politique libérale de la privatisation de tout et de plus encore. L'Irlande avait été adorée dans les années 2000 comme le "Tigre Celtique". Proportionnellement au nombre d'habitants et grâce à ses lobbies surdoués, et grâce aux lobbies financiers l'Irlande a été le pays qui a touché le plus de Fonds structurels européens, ce qui s'était encore renforcé pour lui faire adopter le "Yes" au référendum repetita pour adopter le Traité de Lisbonne, le Traité Simplifié modificatif (TSE / TCE). Depuis l'automne 2008, l'Irlande avait été encensée par Bxl, les marchés financiers et les agences de notation pour avoir été le premier pays à mettre en œuvre les plans d'austérité, les réductions de salaires, etc. Tous les modèles irlandais ont échoué, ceux de la croissance, de la concurrence déloyale face au continent européen et avec ses multiples opting-out et autres exemptions, et avec sa très lourde politique d'austérité et du pacte de compétitivité qui plonge encore plus toute la population dans la récession et la misère. L'Irlande est en banqueroute d'État et redevient depuis 2010 un pays d'émigration comme lors de la Potatoe Famine au XIXème siècle.

i_tunnelen.jpgLa BCE contribue au maquillage des bilans avant et après ses stress-tests répétitifs. La BCE crée un évènement, communique et fait communiquer sur cet évènement, et la réalité est oubliée. Les États et les ménages sont obligés de tenir une comptabilité saine et de respecter des critères. Les banques sont libres de transfiltrer hors-bilan les valeurs vers le shadow banking et les pertes dans la comptabilité. Bâle III ignore le hors bilan du shadow banking... En 2012, Michel Barnier, Commissaire européen avait annoncé dans un communiqué que le sauvetage des banques avait déjà coûté 37% du PIB européen au contribuable ou 4500 milliards. Cette franchise de Michel Barnier reste dans les annales, même si la réalité est un peu plus grave. En fait ce sont bien € 5500 milliards avec les opérations "Bazooka" et "Grosse Bertha" qui ont servi à financer le sauvetage transitoire des banques de 2008 à 2012. Les États souverains s'endettent pour sauver publiquement les banques de manière permanente depuis 7 ans et on s'étonne que l'Europe soit en récession en 2014. Le bail-out permanent est en œuvre depuis 2008, mais le mot bail-out est repassé dans les impensés collectifs, et quand il n'y a pas de mot, il n'y a pas de phénomène. Pour préserver la foi libérale en la libre circulation des capitaux, la BCE a renforcé le principe de l'Indépendance des banques centrales en se mettant au service exclusif des flux financiers privés et en demandant aux européens d'accepter la punition d'avoir espéré une extension de l’État Providence à l'échelle européenne. La BCE de l'Europe Providence Bancaire n'abolit pas les privilèges des banques, mais les consolide en demandant par l'intermédiaire de la Commission de Bruxelles aux États dits souverains de respecter les critères de Maastricht et de faire payer plusieurs fois l'austérité par les citoyens dans le cadre de "plans de responsabilité, de stabilité et de croissance", et de "réformes structurelles", du tarissement des subventions pour les milieux associatifs, de l'éducation et de la culture, du délabrement des infrastructures. Au menu il n'y a que la réduction du pouvoir d’achat pour les salariés, les protections sociale et anti-chômage limitées, la refonte du contrat de travail qui autorise la précarité universelle, le basculement des retraités dans la pauvreté, le dépècement et la privatisation des services publics. Par rapport aux 5500 milliards donnés aux banques gratuitement et sans contre-partie entre 2008 et 2012, les € 21 milliards débloqués le 26 novembre 2014 par Jean-Claude Juncker pour relancer l'économie avec un effet de levier espéré mais non gagné de 350 milliards, ne sont qu'un truc de demeuré. Il parait que ces € 21 mini-milliards permettraient de créer 1 million d'emplois selon Juncker. Qu'auraient alors créé 5500 milliards? Réponse: 261 millions d'emplois... Les conséquences sociales de ladite Crise mettront une vingtaine d'années à être digérées.

Jean Pisani-Ferry a été nommé par le président Hollande en 2013 Commissaire général à la stratégie et à la prospective, un salon de conseillers directement rattaché au 1er ministre, et président du Comité de suivi du Crédit d'Impôt pour la Compétitivité et l'Emploi - CICE. Ceci n'empêche pas le 24 décembre 2014 la France d'annoncer de nouveau un record historique du taux du chômage. De trimestre en trimestre la France surfe de record en record, malgré les cadeaux qu'elle fait aux entreprises qui les prennent en crachant sur les contreparties souhaitées par le gouvernement actuel libéral-socialiste français Valls-Macron. Pisani a été chargé avec son collègue allemand Henrik Enderlein par les gouvernements français et allemand de proposer des réformes économiques. En réalité ces "réformes" sont comme les autres citées ci-dessus destinées à ce que le monde du travail abandonne ses acquis pour que le coût moindre du travail permette de dégager plus de marge pour financer des dettes issues de la spéculation et éviter l'éclatement de la bulle des LBO. Pisani a été chargé par Hollande, président français, de préparer l'abandon des 35 heures et un gel des salaires pour trois ans. Le principe d'une négociation salariale tous les trois ans a aussi été retenu. Pisani a été directeur de 2005 à 2013 du lobby transatlantique Bruegel de Bruxelles. Bruegel est financé par les multinationales Areva, Deutsche Bank, Deutsche Telekom, EDF, Ernst & Young, Erste Bank Group, GDF Suez, Goldman Sachs, Google, Microsoft, Novartis, Pfizer, Qualcomm, UBS, Renault, Samsung Electronics, Syngenta et UniCredit. Vous sentez le bouchon? L'élite globale œuvre pour nous. Le premier conseiller économique du président et du 1er ministre français est de Bruegel. Selon UNICEF la crise financière a fait basculer 2,6 millions d'enfants dans la très grande pauvreté. Notre devoir est de s'approprier ce langage de crise, pour que les mots deviennent des faits de conscience et que la démocratie se remette à parler. En attendant, soyez convaincus, le lobbying bruxellois fera passer le TTIP/TAFTA avec la bienveillance des gouvernements.

Si vous cherchez su Google OGM technique Terminator mon site est en B1 sur 213000 résultats depuis 2008 et OGM terminator en B8 sur 80500 résultats. Dans le domaine des nécrotechnologies il existe depuis 2008 un domaine de la torture et de l'empowerment global de l'individu que même Snowden n'a pas révélé. Il s'agit de la torture du langage et de l'extinction du dictionnaire qui rendent les mots inaudibles. L'élite globale s'imagine avoir tué le langage avec le psittacisme de la croissance toujours revenante et croit avoir certifié sa place en prononçant une damnatio memoriæ contre le petit peuple qui accepte pour l'instant d'être endolori, mais en Grèce pointe Alexis Tsipras de la coalition de gauche Syriza qui épouvante Bruxelles, Junckers, Merkel, Moscovici avec sa menace d'annulation de la dette et avec le "Grexit", la sortie de l'€ et le rejet de la Troïka. Rappelons que de 2010 à 2012, les crédits octroyés par la Troïka à la Grèce ont servi à rembourser ses principaux créanciers, les banques privées européennes et surtout les banques françaises et allemandes. Avec l'intervention de la Troïka, la dette grecque est passée de 109% à 175%. Les débats en Grèce sur l'annulation de la dette seront très intéressants, mais comme pour faire passer en Irlande le référendum repetita pour faire exprimer le "Yes", Bruxelles va envoyer à Athènes une série de cadeaux jusqu'aux législatives anticipées du 25 janvier 2015. Plus les cadeaux seront gros, plus la volonté d'étouffer le débat démocratique dans toute l'Europe sera patent. Les banques du nord ont été téléguidées pendant 10 ans directement par Mario Draghi de la Goldman Sachs pour spéculer sur la dette grecque tout en la sachant pourrie et irrécouvrable. Par un jeu comptable de Mario Draghi la dette grecque avait été maquillée. Cette information était toujours connue de tous, mais il fallait forcer la libre circulation des capitaux. Avez-vous remarqué que depuis deux mois un nouveau débat s'installe à l'image du débat de "La fin de l'histoire" de Hegel, remise en vibrations par Francis Fukuyama en 1989 en s'imaginant que toute dictature étant tombée, la démocratie ne serait plus jugulée. 53544965Le nouveau débat rotatif actuel semble ne pas porter de signature de quelconques extincteurs à langage, mais il est tout autant vide. Il s'agit de "L'ère post-démocratique". On voudrait faire croire que la démocratie a tout donné, ou qu'elle est impuissante et qu'il faut passer à autre chose. Il faut reformuler ce débat ainsi: "La fin du citoyen". Si la BCE est depuis 2008 l'organe européen le plus puissant qui agit sans nous et par-dessus nos têtes, c'est que les citoyens ne se sont pas emparés du débat sociétal et ne sont pas allés voter aux élections européennes. Le citoyen, premier responsable, se laisse endolorir par paresse, lâcheté et complaisance par les médias agissant comme médiateurs de la finance. Il faut maintenant nourrir le feu de la parole et, disposant de signifiants communément partagés, les citoyens sauront laisser entendre la démocratie et redemander du sens. La brisure des symétries n'existe pas, en face du citoyen il y a la démocratie, en face de la démocratie il y a le citoyen. Celui qui admet une brisure des symétries accueille la dictature. J'espère que les 4,5 millions de Manifestants sont des Indignés comme nous a rappelé Stéphane Hessel. 4,5 millions de personnes ont manifesté le 11 janvier 2015 pour la Liberté de le Presse. 7 millions de Charlie vendus. 7 millions, ça fait un parti. Un parti pour quoi faire? Manifesteront-ils aussi pour l'Indépendance de la presse? J'ai toujours souffert de ce que la société n'occupe pas les mots. Les mots sont à nous, il faut en parler. Chaque citoyen doit réaliser son voyage au trou du langage pour s'approprier les mots qui lui sont volés, la démocratie fera le reste. Au IIIème millénaire on devient adulte >>>  Occupy the WordS !

7. novembre 2013

Mario Draghi rabaisse le taux directeur de la BCE à 0,25%, augmente l'argent facile, surgonfle le carry trade européen et la bulle échoïque boursière

fordson.jpgIl y a 6 ans, j'ai déjà disserté le 28 décembre 2008 sur ce point, et je m'étonne toujours de cet aspect pionnier (prédicateur?) de mon analyse. Les banques font de la rétention de crédit au détriment de l'économie réelle et, sur le modèle Ponzi, augmentent toujours massivement la création de produits financiers titrisés dérivés. La BCE, la Fed' ou toute autre banque centrale, les banques commerciales et d'investissement, contribuent toutes à gonfler et amplifier la bulle échoïque dont la masse de produits financiers titrisés est passée de 60.000 milliards à 70.000 milliards de 2008 à 2012. Ces produits sont totalement inutiles pour l'économie réelle. Pire, ils la tuent. La masse monétaire est devenue une arme de destruction massive.

Par exemple, la Fed' injecte 1020 milliards par an de Helikopter-Money issue de la planche à billets, ce qui équivaut à ce qui a été injecté de 1933 à 1940 pendant le New-Deal, mais avec toute forme de reprise et de croissance en moins au profit unique du gonflement de la bulle spéculative des produits financiers titrisés. Le 28 août 2009, j'ai apparemment été le seul - et je le suis toujours - à synthétiser l'idée que la 3ème crise des subprimes éclatera à partir de janvier 2014. J'avais appelé cette 3ème crise, la Crise des Sub-sub-Primes. Il s'agit de la bulle Obama construite avec la FHA - Federal Housing Administration et Ginnie Mae - Government National Mortgage Association, un autre institut hypothécaire comme Freddie Mac et Fannie Mae. Obama a fait un copié-collé avec son "Obama Mortgage Refinancing Program" (Crédit hypothécaire Obama) de l'outil financier qui a mené à la bulle des Subprimes lancée par Alan Greenspan, gouverneur de la Fed'. Les Obama Mortgage ne sont que des produits financiers titrisés sur des titrisations antérieures, des titrisations-square ou des titrisations-cube. Les produits financiers titrisés sont encore plus d'actualité, mais tout le monde a oublié ces mots. Produits financiers titrisés est une amnésie phénoménologique. Si vous cherchez sur Google produits financiers titrisés mon site est toujours Page N°1 sur 33.000 résultats. Nous sommes si habitués à surfer sous la crise depuis 2006/08 que nous ne sommes plus capables d'identifier les mots et les formes, les causes et les conséquences des crises que l'on ajoute sur la 1ère crise issue de la Déclaration de la Crise des Subprimes de 2008. Avec le Obama Mortgage, les instituts de crédits hypothécaires, la FHA et Ginnie Mae accordent aux débiteurs NINJA (no income no job no asset, sans revenus sans emploi et sans garanties bancaires) des crédits... pour construire des maisons individuelles ou pour refinancer leur dette immobilière antérieure, tout ceci pour éviter un climat insurrectionnel et une seconde guerre civile sur le sol américain. Les banques sont aussi des "débiteurs NINJA" en faillite.

L'Europe, incapable de déclarer son Indépendance face aux USA, préfère manifester sa présence dans cette guerre monétaire américaine. Les USA n'ont pas d'amis, et nous le savions avant Snowden et depuis l'abandon unilatéral par les américains à Bretton-Woods de l'étalon-or et par l'exportation américaine de sa pauvreté payée à crédit avec le $ comme unité de compte dans les échanges internationaux. L'Europe n'a pas la volonté de s'affranchir des USA et croit exister en étant en guerre monétaire contre les USA et en accélérant leur Race to the Bottom. L'Europe a aussi plus que doublé le volume des liquidités depuis 2008, l'année de la Déclaration de la Crise des Subprimes. Ce n'est pas un hasard si le Commissaire Européen Barroso ressort du chapeau les "négociations" de la Zone de Libre-Échange avec les USA. Il veut freiner par tous les moyens les vélléités européennes de régulation des flux financiers qui pourraient être revendiquées lors de la campagne pour les Élections Européennes du 25 mai 2014. En attendant, en Europe aussi, les banques commerciales exploitent toujours et encore plus pour leur compte propre les liquidités offertes par la Banque Centrale Européenne pour masquer sa lutte contre la dépréciation massive de leurs positions toxiques, pourries et irrécouvrables qui font d'elles des banques en faillite technique depuis juillet 2006. La BCE, indépendante mais gouvernée par les lobbies financiers, pratique le communisme sélectif monétaire dans cette Europe Providence Bancaire et la Lutte des Classes se fait sans nous et par-dessus nos têtes. Je pense que depuis le temps que vous me suivez sur mon site, vous n'êtes plus effarouché par mes formule! On peut le dire plus simplement: la masse monétaire a plus que doublé depuis 2008 alors que nous sommes en récession depuis cette année et que des plans d'austérité successifs sont appliqués et que des millions de travailleurs sont jetés dans le chômage dans ce Chemin vers la servitude appelé croissance. Ssi vous cliquez dans l'un de mes hyper-textes en rouge vous aurez mon explication de The Road of Serfdom.

Si vous cherchez sur Google bulle échoïque mon site est en A1, A2, A3, A4, A5, A6... A10, enfin toute la page N°1 sur 596 résultats. Bulle échoïque relève donc du tabou informatique et d'une absence phénoménologique, alors que la Crise de 29 nous avait pourtant apporté les bonnes explications. Mario Draghi, ancien de la Goldman Sachs, poursuit son lobbyisme financier et son œuvre de la "Destruction par les marchés" en abaissant à la surprise générale le 7 novembre 2013 le taux directeur de la BCE au record historique de 0,25%. La BCE a aussi annoncé que les banques peuvent venir chercher à volonté et sans limite les liquidités qu'elles désirent jusqu'en juillet 2015. Les banques ne sont donc même plus obligées d'échanger - comme pour les deux opérations de refinancement à plus long terme (LTRO : long term refinancing operation) appelées Bazooka et Grosse Bertha - ces liquidités contre des titres pourris déposés en garantie, ou même contre des titres tout autant pourris créés ad hoc pour cette occasion et qui n'ont jamais été mis sur les marchés. Ceci correspond à la financiarisation de la dette, dette des banques qui est relocalisée (cantonnée) dans les déficits budgétaires des États. Il y a totale confusion entre la comptabilité des États et celle des banques. La BCE conforte son rôle de Bad Bank, de Fonds de défaisance, et il n'y a même plus besoin de débattre sur les Euro-Bons puisqu'ils sont contournés par la BCE en violation de ses statuts.

Quand je relis mes articles d'il y a deux ans ou plus je m'étonne de ma clairvoyance et de la force de mon expression. A l'époque tout le monde parlait de reprise, de recovery. Je me demande d'où je tire mon esprit indépendant. Il n'était pourtant pas difficile de prévoir les deux décisions d'aujourd'hui de Mario Draghi de la BCE. Ces deux décisions de Mario Draghi de la BCE ne constituent pas une opération Bazooka ou une Grosse Bertha en réduction. Elles permettent d'amplifier le carry trade européen et rendent pour les banques en réalité le taux d'intérêt de l'argent négatif à -25% (moins 25%) sur un bilan annuel. Les banques empruntent gratuitement des fonds à la BCE et prêtent aux États ces mêmes fonds à de forts taux d'intérêt ou leur achètent leurs Bons du Trésor que les États doivent rembourser avec un fort taux d'intérêt, etc. Cette politique de l'argent facile avait été massivement mise en route et exploitée par Alan Greenspan et avait conduit à la Crise des Subprimes, à l'année-Lehman 2008 et à tout l'effondrement que nous vivons en accéléré et de manière intense depuis cette année 2008. Toutes ces manœuvres de la BCE sont des contre-feux destinés à masquer la réalité de l'effondrement financier et à reporter cet effondrement sur l'économie et les peuples selon le programme de la "Destruction par les marchés" décidé à la Conférence Bilderberg d'Athènes en 2009. Mario Draghi avait participé à la Conférence Bilderberg.

En attendant, cette bulle échoïque, qui est la plus longue depuis 1928, a par exemple restitué aux USA 11.000 milliards d'actifs aux 10% d'américains les plus riches. Une troisième opération Bazooka/Grosse Bertha aura de toute façon encore lieu. La BCE va de nouveau jeter par hélicoptère des centaines et des centaines de milliards d'euro en échange de positions pourries données par des banques... et bientôt par des entreprises. Cette année 2013 a connu un record historique de faillites d'entreprises depuis 2008, depuis 20 ans.

La "fronde fiscale" en France est soutenue par le FMI, l'OCDE, le Président de la Commission Européenne et les Agences de Notations qui attendent de la France la privatisation des services publics pour satisfaire aux marchés financiers. Cette privatisation libèrerait le budget de l’État qui pourrait encore plus soutenir directement ou indirectement le bail-out permanent des banques en faillite. skotter.jpgIl est intéressant de voir que l'hétéroclisme de la "fronde fiscale" supplante les "Indignés" de OWS - Occupy Wall Street qui se faisait entendre devant les banques. Cette "fronde fiscale" est noyautée par l'UMP, les patrons, l'extrême droite pour faire de l'agitation. A force de faire croire que ladite Crise, c'est coooooompliqué, on en arrive à un peuple sous-informé dans une infocratie qui le prend pour débile, et le peuple ne se lancera pas dans un débat politique et sociétal, mais dans une action. Notre gouvernement "laisse tout passer face à la haine" jour après jour. Face à la bulle des CDS, des CDO, des LBO et du shadow banking, le gouvernement laisse sombrer le peuple dans une culpabilisation puante, dans laquelle il ne se réalisera que dans une auto-destruction. Moi aussi j'ai très peur sur "le climat actuel" dans notre pays, mais je ne l'ai pas découvert hier le 11 novembre 2013. La seule solution est le débat politique et Occupy the WordS <<< Il faut s'emparer de toute cette terminologie et notre démocratie se verra grandie. Il n'y a rien de plus sain que de croire en les forces de la démocratie et le débat politique parlementaire. Dans cette "fronde fiscale" nous sentons bien que les décideurs économiques veulent contraindre les petites gens à s'éliminer mutuellement dans l'agitation sur le tarmac, ceci détournera les regards de la Destruction par les marchés pour délayer la faillite des banques et du système financier. Cette manière de jeter le peuple contre l’État amuserait Clausewitz, et avec un bonnet phrygien sur la tête, c'est encore plus drôle. Les victimes deviennent leurs marionnettes, et pendant ce temps elles ne pensent pas et son matables. Occupy the WordS. Au 3ème millénaire doit se passer de révolution. Elles ont donc toute raté? Non? Il faut cesser de reprendre la route avec des neurones rouillés. C'est quand qu'on se parle?

Pour éviter de donner naissance à de nouveaux monstres et de traverser des enfers,
le devoir de mémoire commence avec la mise en conscience de tous les jours.

Je reprends dans les trois § suivants ce que j'avais écrit le 17 avril 2011 >>> Ce qui est décrit comme la "reprise aux États-Unis", la "baisse du chômage aux États-Unis", la "croissance encore fragile" ne correspond d’une part qu'à la bulle échoïque et d’autre part qu'à un travail mental de sortie de crise imposé aux peuples. Les libertariens de ce Poker Menteur et Dénonceur ont d’énormes longueurs d’avance sur les peuples maintenus dans la léthargie de la non-information par les médias et les politiciens. Ces free-markets anti-government-intervention guys, Obama et Hollande et Moscovici et Valls en tête, appliquent méthodiquement la stratégie inspirée "Des principes de la guerre" de l’officier théoricien militaire prussien Carl von Clausewitz en élaborant depuis octobre 2008 la construction de la voie de sortie de guerre pour la faire pencher du côté de leur Gestalt, de leur conception du monde hollocinétique et catallactique de leur just-in-my-time. Il faudra pourtant rallonger les cycles de vie économique en général et des produits en particulier et ramener tout à l’échelle de la Solidarité Locale, Régionale et Globale, ce qui demandera de dégager une part beaucoup plus importante de la marge opérationnelle pour couvrir les coûts de la convivialité.

L’appauvrissement des peuples, l’extinction de l’État-Providence, de l’État social pour combler les banques ne sont qu’une guerre civile librement consentie et subie par les peuples. L’Europe de Bruxelles/Francfort est tout autant active que Capitol Hill/la Fed’ dans ce Quantitative Easing en ayant encore créé en plus des sauvetages des banques le FESF – Fonds Européen de Solidarité Financière et le MES qui soutiennent directement les pays de la Zone-Euro qui sont en banqueroute d’État, mais sur lesquels les banques du nord de l'Europe détiennent les créances. Le Royaume-Uni ne fait pas partie de la Zone-Euro, ne cotise pas à ce "parapluie européen" mais Bruxelles saura organiser d’ici peu de temps une parade pour réaliser le sauvetage du Royaume-Uni quand il sera en banqueroute d’État pour la seconde fois depuis 1973. Les banques centrales qui rachètent les positions toxiques des banques et des États se sont donc mutées en système pyramidal Ponzi et dès lors on ne parle plus que de Quantitative Easing sans ne plus faire de nuance avec la Qualitative Easing – QE. A partir de ce moment là, la Quantitative Easing décrit depuis 2008 le cycle complet de recyclage et de blanchiment comptable et fiscal des actifs pourris des banques et des États par création monétaire des banques centrales qui permet l’achat des Bons du Trésor émis par les gouvernements qui avaient besoin de liquidités pour sauver les banques en banqueroute. La Fed’ rachètent par mois 100 milliards $ de Bons du Trésor. Ces Bons du Trésor étaient achetés par les banques avec du crédit à taux zéro obtenu auprès de la banque centrale. En anglais on parle du "central-bank-run free lunch program for Wall Street and speculators". Avec ces trappes à liquidités, les pays vont organiser une hyperinflation pour détruire massivement par les marchés les dettes publiques avec une inflation qui va devenir galopante. Les épargnes des ménages seront tout autant détruites, si bien que ce sont les peuples et les contribuables qui vont payer dettes et pertes des banques, de leurs actionnaires et des spéculateurs. S’il n’y avait pas la bulle échoïque boursière, les banques seraient déjà en banqueroute. J'ai appelé ce flux 'la transfiltration de richesses' il y a très longtemps déjà. Les décideurs font semblant d’agir contre une crise de liquidités et savent pertinemment qu’ils agissent avec leurs assouplissements quantitatifs contre une crise d’insolvabilité et pour faire pencher la providence d’État du côté des banques, des actionnaires et des spéculateurs. C'est la transfiltration publique. Dans la presse américaine on peut lire QEternity ou QE Cocaine à la place de QE. Les opérations de refinancement à plus long terme (LTRO : long term refinancing operation)  comme ces QE, Bazooka, Grosse Bertha, etc ne sont rien d’autre que de la monétisation de la dette que la Fed’ et la BCE ont lancée à partir de novembre 2008. Il y a eu QE1 et QE2 et il semble que sans un QE3 l’effondrement global des USA avec une dévaluation massive du $ soit imminente. La double décision de Mario Draghi de la BCE, d'abaisser à son plus bas historique le taux directeur à 0,25% et d'offrir aux banques des liquidités sans limites et sans dépôt de garantie, est tout autant destinée à proroger le day-of-reckoning. Ces dernières années, le rachat avec de la Helikopter Money par la Fed’ des Bons du Trésor américain a totalement financé la dette américaine. C’est comme si votre conjoint avait créé vos billets de banque "out of the thin air" pour payer votre crédit immobilier.

Comme ces banques tentent de se refaire une trésorerie sur les biens publics et par-dessus nos têtes, que nous rembourserons tous de toute manière et que nous remboursons déjà avec tous ces plans d'austérité et fiscaux, les entreprises ne disposent plus de moyens pour soutenir ou lancer des projets économiques à caractères écologiques ou sociaux. La BCE et les décideurs européens pensent lancer maintenant un troisième LTRO - long term refinancing opération du type Bazooka/Grosse Bertha en direction des banques, si elles s'engagent elles-mêmes à ouvrir des lignes de crédit privilégiées en direction des PME, de l'artisanat. Les entreprises pourront alors elles-aussi donner en garantie leurs créances douteuses et leurs positions toxiques pourries et irrécouvrables issues de leur management financier avec des LBO, CDS, RMBS, CDO, etc. En Islande le gouvernement rachète pour chaque islandais les dettes personnelles à hauteur maximum de 25.000 euros. Les banques financeront en partie ce rachat.

skotter_2.jpgLes USA organisent avec le reste de la planète une guerre monétaire en injectant des trillions de $ de fausse monnaie dans son économie et dans le monde et en émettant des trillions de Bons du Trésor pour essayer de faire payer leur dette par le reste de la planète (transfiltration des richesses). Il existe aussi de la part des marchés financiers, ce que j’ai constamment qualifié dès 2008 comme le Poker Menteur et Dénonceur contre l’Europe. L’objectif de ce poker menteur et dénonceur est de détourner l’attention des médias mondiaux de la réalité de la banqueroute d’État des USA et du fait que le $ est surévalué de plus de 30 fois. Le second objectif de ce poker menteur et dénonceur contre l’Europe et d’exciter les agences de notations et les marchés financiers, le FMI et l'OCDE contre les pays européens. Les agences de notations espèrent les faire couler avant les USA en leur interdisant l’accès aux marchés financiers internationaux en provoquant une surenchères des CDS émis sur leurs emprunts et en faisant augmenter la méfiance contre eux et donc le taux d’intérêt des Bons du Trésor à des niveaux impossibles à tenir (25% pour les Bons du Trésor grecs à 2 ans). La banqueroute d’État de l’Islande, de l’Irlande, de la Grèce et du Portugal en sont aussi le résultat. Si les USA s’effondreront après l’Europe, les USA et les amateurs du système capitaliste pourront affirmer que la faute de l’effondrement revient à l’Europe et non pas au modèle de ladite concurrence libre et non faussée des marchés financiers et de la circulation des capitaux libre, non contrôlée et non réglementée. Si les USA font banqueroute avant l’Europe, la guerre monétaire américaine va directement se déchainer contre les USA eux-mêmes.

24. octobre 2013

Transactions Intraday écartées de la Taxe sur les Transactions Financières - Victoire des lobbies financiers

Rostock_juillet_2013.jpgLe gouvernement Hollande/Ayrault qui est qualifiée de "bricolage et cabotage", s'il semble si veule et pusillanime jusqu'à retirer à chaque fois ses projets de loi, décrets et amendements, garde pourtant comme le gouvernement Sarkozy/Fillion une ligne de conduite droite en faveur des lobbies financiers. Ce gouvernement Hollande est épris de son envie "d'éviter l'engrenage de la violence", mais sème lui-même tous les germes de la violence qui tôt ou tard explosera de la part des millions de déçus de l'économisme.

Le day-trading signifie "opérations en journée" ou "opérations en séance". Les québécois sont plus réalistes et l'appellent "spéculation en séance". Les opérations intraday sont des aller-retour spéculatifs uniquement en séance boursière dans lesquelles les opérateurs de marché misent sur des grandes quantités et font leurs commissions sur l'écart des prix des biens dans la même journée. Ils s'inspirent de l'image qu'ils se font de la liquidité et de la volatilité et passent un ordre de bourse. À chaque fin de séance, toutes les positions prises dans la journée sont clôturées. D'un jour sur l'autre cette classe financière en lutte perpétuelle contre la pauvreté ne possède aucun engagement et son capital de jeux reste complètement disponible pour la nouvelle partie du lendemain. Les opérations intraday ne sont jamais connectées à un projet d'entreprise ou managérial et ne sont guidées que par l'avidité. Le trading intraday entre dans le THF, le Trading à Haute Fréquence ou algorithmique, qui représente 37% du volume des transactions boursières.

Le député PS, Christian Eckert, a retiré son article additionnel à l'Amendement 240 voté le 8 Octobre 2013 par la Commission des Finances. Le périmètre de la Taxation sur les Transactions Financières - TTF diminue encore. Elle aurait dû être élargie aux transactions "intraday" qui sont bouclées dans la journée et qui représentent 40% des transactions sur les titres des entreprises françaises. Les Ministres français délégué au budget, Bernard Cazeneuve (PS) et de l'économie, Pierre Moscovici (PS), ont demandé au député Eckert d'écarter cette proposition d'élargissement parce que "l'attractivité d'une place financière se mesure au volume de transactions et parce que le retour dans le giron français de la Bourse Euronext est espéré". Même Pascal Canfin (LVEE), ministre délégué au Développement, adopte la position du gouvernement français PS contre la taxation des intraday, bien qu'il soit co-fondateur de Finance Watch. Pour les ministres français, la "tenue de marché" est une activité utile à différencier des activités spéculatives et cette taxation "amputerait de 40% la liquidité de la place financière française". Et selon eux, moins de circulation de crédit entraine une augmentation du coût du crédit pour les PME et induit un frein à la croissance. En septembre 2014 entrera en vigueur une TTF qui ne portera plus que son propre nom, alors que Tobin-Spahn ont été écartés de l'inconscient individuel et collectif. Ça fait trop gauchiste.

Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, a expliqué le 27 octobre 2013 dans le Financial Times qu'il était contre la Taxation sur les Transactions Financières. Selon lui "les banques centrales craignent un assèchement du marché des prises en pension du fait de cette initiative. Cela veut dire que la diffusion de notre politique monétaire serait gravement entravée et le risque en termes de stabilité financière ne serait pas négligeable. Je ne pense pas que cela ait été à un quelconque moment l'intention du gouvernement français de faire quelque chose qui déclencherait la destruction de pans entiers de l'industrie financière française, provoquerait une délocalisation massive d'emplois et porterait atteinte globalement à la reprise". Comment peut-on mentir si ouvertement? Selon le FMI et la BRI/BIS - Banque des Règlements Internationaux, 70% des flux financiers ne servent qu'à la spéculation financière et non pas à des projets économiques, écologiques et sociaux. Depuis l'année Lehman-2008, l'industrie de la finance soutenue par des politiques gouvernementales monétaires et financières et fiscales ne détruit pas des "pans" mais l'économie mondiale et des centaines de millions de foyers.

En septembre 2014 le monde aura changé et tout ce main-street acceptant depuis 2008 sa décérabration vous dira "je l'avais donc toujours dit". Ces aller-retour spéculatifs quotidiens ou à haute fréquence sont appelés "circulation de crédit". Circulation de crédit, telle qu'elle est entendue dans ce cadre est un architectone. L'Europe et sa fondation, la concurrence libre et non faussée, le libre échange sur les marchés, l'information pure et parfaite, la croissance et la création d'emplois sont des architectones, des constructions abstraites données à habiter pour ne pas discerner que nous vivons tous dans un monde parallèle et que les lobbies, dont la fondation est la réelle circulation libre des capitaux, ont pris la place de la société civile dans nos "démocraties". Ces architectones sont élaborés pour être appréhendés et habités par l'énergie restante du débat sociétal afin de laisser pendant ce temps à l'État Providence monétaire bancaire toute la liberté de nous cerner.

En septembre 2014 il y aura autre chose à discerner que la TTF après ce dévoiement du keynésianisme que les forces gouvernementales cultivent sur notre dos depuis 2008. Si vous cherchez sur Google dévoiement du keynésianisme mon site est en A4, A5, A6 et A7 sur 124.000 résultats. Il semble que j'aie l'antériorité, du moins pour définir ainsi l'inondation de liquidités destinée au bail-out systémique des banques que l'on appelle "facilitations". Ce niveau de conscience n'est pas partagé, au moins par le main-street, et les autres résultats de Google ne développent pas cette idée du nouveau mode de gouvernance des États dans lesquels tous les moyens publics actuels et à venir sont détournés vers les banques en faillite et dans lesquels tous les services régaliens sont vidés et accompagnés de cascades de hausses d'impôt et de plans d'austérité. La majorité de la classe populaire a du mal à boucler son mois. Zut, mon mobile ne fait pas partie comme celui d'Angela Merkel du réseau de surveillance du NSA, mon seul risque est d'être un lambda. Libre. Tour à tour, toutes les réformes de contrôle et de règlementation des marchés financiers sont étouffées suite aux pressions des lobbies. Les ministres français préfèrent "attendre l'harmonisation européenne de la TTF". Ces ministres ne savent sans doute pas que depuis l'année-Lehman 2008 le volume des liquidités, donc la masse monétaire, a été doublé par la planche à billets des banques centrales et par les mécanismes de facilitations quantitatives comme QE - Quantitative Easing, Grosse Bertha et Bazooka. Rostock_juillet_2013_b.jpgLa Commission et la BCE prévoient d'ailleurs le lancement imminent d'une troisième opération de rachat massif des positions pourries des banques contre des liquidités. Aux USA 85 milliards de $ par mois sont créés par la planche à billets pour racheter au prix fort les produits toxiques aux banques.  En Europe ce sont des tranches de 500 milliards d'€ qui sont ainsi jetés par hélicoptère environ tous les 11 mois. Si vous cherchez sur Google taxation des transactions intraday mon site est en A4 sur 504.000 résultats déjà 8 heures après la publication de ce billet. Si vous cherchez sur Google transactions intraday mon site est en A4 sur 3.030.000 résultats.

Ce volume du crédit va donc plus que doubler depuis 2008 et pourtant les banques gardent pour leur compte propre les liquidités pour masquer la dépréciation massive de leurs positions toxiques, pourries et irrécouvrables qui font d'elles des banques en faillite technique depuis juillet 2006. Ces banques font de la rétention de crédit au détriment de l'économie réelle et, sur le modèle Ponzi, augmentent encore la création de produits financiers dérivés. La BCE ou toute autre banque centrale, les banques commerciales et d'investissement, contribuent toutes à gonfler et amplifier la bulle échoïque. Si vous cherchez sur Google bulle échoïque mon site est en A1, A2, A3, A4, A5, A6 et A7 sur 596 résultats. Bulle échoïque relève donc du tabou, alors que la Crise de 29 nous avait pourtant apporté les bonnes explications. Mario Draghi, ancien de la Goldman Sachs, poursuit son lobbyisme financier en abaissant à la surprise générale à 0,25% le taux directeur de la BCE le 7 novembre 2013. Ce n'est pas un petit bazooka en modèle réduit. Ceci permet d'amplifier le carry trade européen et rend en réalité le taux d'intérêt de l'argent négatif à -25% (moins 25%) sur un bilan annuel.

Le volume des liquidités créées et disséminées à l'aveuglette par les banques centrales ne fait que d'augmenter et par exemple elles se découvrent régulièrement des mécanismes qui permettent aux banques de ne pas les rembourser. Les grandes entreprises et les PME sont aussi au bord de la faillite et leur bulle spéculative des LBO est entrain d'imploser, et les liquidités conservées des intraday ne les en préserveront pas. Pour cacher la dépréciation généralisée, donc le retour à la valeur réelle comme s'il n'y avait pas eu de croissance depuis ces trois dernières décades perdues, il y aura bientôt une réforme monétaire, c'est à dire le Nouvel-Euro, comme il y a eu le Nouveau Franc. Adieu Peugeot, vaches, cochons, couvées, et on aura bossé pour rien. Par exemple, PSA Peugeot à Mulhouse a augmenté de 30% sa production cette année, tout en licenciant 350 employés, mais à cause des milliards d'actifs pourris de PSA Financial Service depuis 2008, ce groupe est aussi entrain de faire faillite. Comme après une guerre mondiale, les mutilés seront des millions. Ils le sont déjà, mais ne savent pas d'où ça vient.

Après avoir recommandé, sur les calculs faux de Rogoff, d'imposer des cascades de plans d'austérité économicides et peuplicides,
le FMI recommande depuis quelques jours aussi aux États de prélever une taxe de 10% unique sur les avoirs de chacun, sur ses économies,
sur la valeur de son appartement, pour renflouer leur déficit budgétaire.
Ce déficit budgétaire résulte du bail-out direct et indirect des banques et des système financiers.

13. mai 2013

Explosion imminente de la bulle des LBO - Le LBO est à l'entreprise ce que les Subprimes sont à l'immobilier

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Le 2 mai 2009 je vous entretenais au sujet de la faillite de la croissance financée par la bulle des CDS, des CDO, des LBO. Il est temps d'approfondir la question de la titrisation des LBO, les "fonds de la terreur", qui sont tout autant devenus depuis l’inversement de la croissance de 2008 des toxiques qui seront épongés entre 2013 et 2016 par le contribuable à qui il advient de dégraisser le mammouth de la financiarisation.

Comme je l'écris depuis 5 ans nous subissons le dévoiement du keynésianisme avec la recapitalisation directe de la faillite collective d'un modèle de société et d'un modèle d'entreprise issu de la criminalité en banques organisées, de la libre circulation des capitaux, de la finance sans visage, du shadow banking, des financements extra-bilanciels et des produits financiers dérivés titrisés. Ce dévoiement keynésien est du Ponzi sur la bulle Ponzi des années 90',  2000  et 2010. Obama et ses homologues européens sont des chefs du gang Ponzi qui ont aggravé la crise en se gonflant leur bulle échoïque pour accroitre leur égo. A contrario le Baltic Dry Index est effondré à son plus bas en continu depuis janvier 2012 en ayant perdu 75% et 98% depuis 2008. Depuis Bartholomäus Welser ou depuis la Crise des Tulipes une crise spéculative reste une crise spéculative, comme pour la Loan & Saving Crisis des années 90, la Crise Asiatique du 2YK, la Crise dot.com, la crise de la New-Economy, la Crise des Subprimes. Les financiers titrinogènes et les petits rats qui croient à l'humanisme automatique de l'enrichissement sans cause et sans labeur du Consensus de Washington et de Bruxelles n'ont qu'en tête leur Droit de cacher et blanchir leur risque, leurs toxiques et leur toxicité qu'ils font même passer pour de "l'esprit d'entreprise", leur moral hazard, ces incertitudes sur la corrélation des défauts des débiteurs.

0_Brennkessel_2.jpgDans le contexte de l'enrichissement sans labeur et sans cause par les flux spéculatifs, les entreprises elles-mêmes se sont données les moyens de ne pas rendre pérennes leurs activités industrielles, commerciales et de service en ne pratiquant plus que leur propre optimisation financière. On a même fait passer depuis 2008 le moral hazard, l’aléa moral, pour une séquence normale de notre ADN sans quoi la vie même est impensable et impossible. Au nom de cet "esprit d'entreprise", la planète subit en plus de la crise de l'insolvabilité des banques une crise de l'insolvabilité des entreprises créée de toute pièce par elles-mêmes et pas uniquement parce que les banques leur ont fermé le robinet des liquidités depuis 2008. Nous sommes en face de la Bulle des LBO - Leveraged Buy Out, ces Opérations de rachat d’une société avec fort effet de levier grâce à l'emprunt et un montage financier organisé par les banques arrangeuses. Le LBO permet aux spéculateurs de se faire passer pour "des entrepreneurs qui ont une idée à faire valoir" et de se sentir sur-calibrés pour accomplir une mission supérieure de faire valoriser l'entreprise qu'ils ont ciblée. L'opération de financement par LBO promet aux capital-investisseurs appelés les mezzanines, les seniors ou les juniors, une valorisation financière de l'entreprise en portefeuille avec un rendement attendu de 25%. L'entreprise est devenue une saucisse à vendre qui ne cesse de se rallonger, mais pas à cause de son contenu, mais à cause du bavardage autour de sa valeur qu'elle prétend avoir. Une entreprise n'est plus une entreprise, mais un syndrome ou une maladie contagieuse. Le but est de spéculer sur une augmentation de la valeur de l'entreprise-cible au terme du LBO pour rembourser la dette d'acquisition et faire une énorme plus-value lors de la revente de cette entreprise en portefeuille. Le LBO offre d'abord aux capital-investisseurs l'accès instantané à leur profit avec une fraction minimale de mise de fonds propres et avec le rachat ultérieur de leur dette d'acquisition à effet de levier avec les moyens dégagés par le non-respect des conventions collectives, la mise au chômage massif pour réduire les coûts de fonctionnement, par l'appauvrissement des salariés et des populations dans des Pactes de Compétitivité imposés par chantage.

Et en dernier ressort les dettes irrécouvrables et pourries des LBO seront recapitalisées par les contribuables et les budgets nationaux qui nationalisent d'une manière ou d'une autre ces toxiques alors que ces dettes d'acquisition des LBO étaient déjà défiscalisées cumulativement à hauteur de l'intérêt de l'emprunt et avec l'exonération de l'impôt sur les sociétés et sur la distribution des dividendes. La fiscalité française sur les LBO - un héritage de la période Sarkozy que Hollande ne dénigre pas et avalise même - est la plus avantageuse au niveau européen. En plus de tous ces cadeaux fiscaux il y a exonération des impôts sur les plus-values réalisées lors de la revente de ces entreprises-cibles, si un délai de deux ans est respecté après la maturité du LBO dont le débouclage est programmé dans les 3 à 5 ans après leur acquisition permise avec l'emprunt. Le levier fiscal est le pilier de la rentabilité des LBO et la "libre entreprise" est donc largement payée par les contribuables avant et après les faillites. L'industrie du LBO est un paradis fiscal et une niche fiscale institués dans le périmètre du pays par le législateur au seul bénéfice des capital-investisseurs. Cette décomposition du signifiant "esprit d'entreprise" se fait de manière tout autant violente, mais au nom de la "création d'emploi", du "maintien de l'emploi" qui sont de nos jours des signifiants sans contenus. C'est la sublimation de l'esprit d'entreprise.

Plus il y a de décroissance ou de récession, plus les acquisitions d'entreprises ou le financement des extensions d'entreprises par LBO mènent inéluctablement à la faillite. Les entrepreneurs ont même créé tout naturellement une holding qui a racheté par LBO leur propre entreprise pour accéder encore plus instantanément au profit et détourner ses actifs. Le LBO est une opération financière à haut risque même en période de croissance et en plus le LBO relègue obligatoirement au second plan les primes et les salaires, la formation des salariés, la Recherche & Développement et les investissements et réduit gravement les possibilités d'autofinancement de l'entreprise... qui doit alors avoir recours à... l'emprunt auprès des banques qui profitent déjà de leur situation privée d'avenir. Pour les entreprises, les banques agissent au travers des LBO comme des Vulture Funds - fonds vautour. Le LBO, aussi appelés "fonds de la terreur", est comme une acquisition par un hedge fond, mais à domicile. Le LBO offre à l'acquéreur-spéculateur le levier juridique par lequel il s'assure le contrôle d’une entreprise sans avoir besoin de répondre à l’obligation d'en détenir la majorité du capital tout en limitant son engagement financier et en exigeant le maximum du retour sur son investissement. En passant, le capital-investisseur peut même avoir radicalisé son intervention en dépeçant le département R&D de l'entreprise ainsi acquise et avoir organisé le transfert de technologie et l'accaparement de son portefeuille de brevets d'invention et de ses contrats au profit d'une autre entreprise dans laquelle il est lui-même acteur. Les fonds LBO s'intéressent surtout aux PME, mais Picard, Afflelou, DELL ont aussi été des entreprises ciblées par les LBO. Le LBO, qui a accéléré la désertification et la désindustrialisation du pays, sert à faire remonter un maximum et au plus vite du cash comme une sangsue sur un mammifère. L'objectif pour le repreneur d'une entreprise, quand il ne s'agit pas d'une reprise par le management ou les salariés, étant de céder cette entreprise dès qu'une occasion de plus-value se présente. Or ces occasions ne se présentent plus depuis 2008 où nous sommes entrés en récession. Le scandale des Bolognaises à la viande de cheval est arrivé chez Spanghero, une LBO qui a vendu son âme et sa culture d'entreprise aux spéculateurs.

0_Brennkessel_3.jpgLe LBO est à l'entreprise ce que le Subprime est à l'immobilier, et il semble que 1/4 des émetteurs de LBO feraient faillite en Europe d'ici à 2014/15 où les LBO montés depuis 2006, 2007 et encore 2008 arriveront à maturité et quand les emprunts faits pour les acquérir arriveront à échéance et qu'il faudra les renouveler et les rééchelonner. Il semble même que 50% des LBO soient en risque de défaillance, ce qui est réaliste quand on apprécie l'ampleur de la récession à l'aide du Baltic Dry Index. Le LBO est l'égal du financement pyramidal à la Ponzi. Pour 1 euro apporté en fonds propres pour 6 à 9 euros empruntés, le capital-investisseur s'assurait encore en 2008 la propriété d'une entreprise qu'il espérait essorer. Dans les opérations d’une certaine importance la dette des LBO, qui peut atteindre un ratio astronomique, n’est pas portée dans sa totalité par le banquier ou le mezzaneur (capital-investisseur) qui l’a mise en place. Le risque de la dette des LBO est syndiqué, multi-mutualisé, est transformé et blanchi au travers de paquets de créances en produits financiers titrisés mis sur le marché, soit dans le cadre d’opérations de gré à gré OTC - Over The Counter extra-bilancielles, soit à travers la constitution de véhicules ad hoc, les SPV ou des CDO. Comme le débouclage des LBO ne pourra se faire comme prévu dans cette période de récession, la BEI - Banque Européenne d'Investissement pense devoir lancer avant 2015 une opération similaire aux deux opérations bancaires "Grosse Bertha" et "Bazooka" en direction de ces entreprises pour leur racheter leur m****, leurs produits financiers titrisés sur les LBO. Autrement dit, la BEI va procéder au bail-out des entreprises qui ont détourné leurs actifs sociaux dans ces opérations de financiarisation par LBO sur le dos de leurs salariés et des recettes publiques du fisc. La BEI va donc aussi dévoyer le keynésianisme bien que sur son portail elle affiche ceci: "La BEI accroît son soutien à l'innovation et au renforcement des compétences, des domaines cruciaux pour la croissance à long terme dans l'UE."

A cause du financement extrabilanciel des LBO, le législateur et les instruments de statistique nationale ne peuvent pas évaluer la situation réelle des multiples d'endettement des entreprises par rapport à leur résultat et le PIB d'un État est ici aussi un PIB fictif, furtif et d'initié qui ne permet pas au gouvernement d'avoir une politique économique réaliste et sérieuse ni une politique fiscale d'impôt sur les sociétés. PIB ne veut pas dire PIB. En un mot, on ne sait pas ce qui se trafique dans une économie nationale, mais ce genre d'entrepreneurs vous traiterons de communiste si vous réclamez un contrôle et une réglementation. Le signifiant "communiste" est toujours aussi bon-marché et soulage celui qui s'en sert comme réprimande. Pourtant, le LBO n'a rien à voir avec un management durable de l'entreprise mais est une manœuvre d’optimisation financière sans logique industrielle qui passe par la spéculation à court terme, de 5 ans environ, et les banques et les fonds d'investissement ont poussé à ce système d'endettement et ont obtenu des banques centrales les liquidités pour permettre aux fonds-LBO et aux spéculateurs d'assouvir leur haut risque spéculatif. Les fonds-LBO sont devenus eux-mêmes des banquiers sans visage et sans siège qui n'ont même pas été concernés par le périmètres des normes prudentielles comptables Bâle II, qui pourtant étaient tellement laxistes puisqu'elles aménageaient pour les banques et les entreprises et les assurances la possibilité d'interpréter elles-mêmes leur exposition au risque et leur ratio d'endettement qu'elles ont toutes criminellement minimisées pour conserver le minimum de fonds propres règlementaires et engager un maximum d'opérations d'investissement-endettement à fort effet de levier.

A tous les niveaux, les banques centrales n'ont pas exercé de contrôle ou de réglementation sur les banques qui ont volontairement négligé leur fonction d'analyste pour devenir broker, et actuellement les dettes d'acquisition des LBO ne sont plus recapitalisées par les banques dont le seul motif d'existence depuis 2008 et de se recapitaliser elles-mêmes avec les liquidités gratuites de la BCE et des États "souverains". Les banques sont coupables de n'avoir pas voulu constater les insuffisances d'actifs des entreprises rachetées par LBO et de leur avoir accordé un soutien abusif qui les a conduites à la faillite. Le Législateur et les Pouvoirs Publics de notre "État de Droit" sont coupables d'avoir accordé en métropole aux capital-spéculateurs le privilège de la niche fiscale des quatre défiscalisations sur les LBO. Un État de Droit n'est pas un État de Droit. L'objectif de la création des LBO n'a souvent pas été de développer l'entreprise, mais de détourner ses actifs. Le LBO permet au travers de la rotation de la propriété du capital de l'entreprise de la laisser nue avec ses dettes augmentées par effet de levier. Et comme pour les CDS-square, les CDS sur des CDS, le milieu financier a amplifié la financiarisation de l'entreprise avec des LBO sur des LBO appelés LBO-secondaires. Bien sûr il y a aussi des LBO tertiaires et des LBO quaternaires et la traçabilité est d'autant plus anéantie. Le LBO est le détournement de la quasi-totalité de la création de valeur économique de l'entreprise vers les apporteurs de fonds propres qui la mettent en pression de façon disproportionnée et abusive face à son résultat. Le LBO est une diminution et même une destruction de fonds propres de l’entreprise qui sont remplacés par des prêts, qui deviennent des toxiques en période de décroissance ou de récession. En réalité les hedge fonds ou les LBO ont généré la décroissance économique en rendant les groupes industriels, les PME et les TPE incapables de résister sur les marchés et à la concurrence internationale. Avec l'appui des austérologues de la Commission de Bruxelles et des gouvernements, les capital-investisseurs comptent aussi se refaire une santé sur les dos des Travailleurs en leur imposant des Accords de Compétitivité, le TSCG et la Règle d'Or. Vous avez vu comme les médias français et le gouvernement affilié font de la lèche au Travailleur pendant ce mois de mai 2013 avec tous les ponts en nous affirmant que "non, ce ne sont pas les jours fériés qui vont mener à la baisse de la croissance, ils ne coûteront que 0,1% du PIB, et c'est très bien de faire du tourisme, c'est bon pour l'économie". Un tel ton démontre que l'implosion est imminente.

Mais comme ces accords du Pacte de Compétitivité et la Règle d'Or ne suffisent pas à ramener la santé aux entreprises qui se sont rendues elles-mêmes malades, le gouvernement français a par exemple mis en place les mini-injections keynésiennes du plan CICE - Crédit d'Impôt Compétitivité Emploi du gouvernement français pour soutenir "la culture du risque" des entrepreneurs selon Jean-Marc Ayrault, 1er Ministre PS du Gouvernement Hollande épris du corpus libéral. Ces mini-injections keynésiennes sont plus destinées à recapitaliser et rééchelonner les dettes des entreprises plutôt que de lancer de nouveaux projets économiques à caractère social et environnemental. 0_Brennkessel_4.jpgLe gouvernement et l'État français se substituent aux banques pour faire un bail-out des entreprises qui sont les premières avec le "Mouvement des Pigeons" de Jean-David Chamborédon à critiquer les contributions patronales et les allocations chômage, alors que le taux d'impôt sur les sociétés est passé en 20 ans de 50% à 33% et même jusqu'à 15% pour les PME, ou même à 0% pour les groupes internationaux, sans reparler de la défiscalisation des LBO. En ce moment on entend aussi que "le management français est très prisé à l'international". On oublie de préciser que les français sont N°1 des LBO en Europe, ce qui n'a rien à voir avec une politique d'entreprise mais avec leur financiarisation et avec l'optimisation fiscale.

Si vous cherchez sur Google Déclaration de la Crise des Subprime mon site est en A1 sur 1.070.000 résultats. Il est aussi le seul car j'ai inventé ce signifiant; personne n'a compris que ladite crise est une guerre civile planétaire, ne parlons même plus d'une lutte des classes. C'est pareil pour titrinogène, alors que c'est la maladie du siècle de l'économie issue des Dividendes de la Paix de 1989: externaliser le risque de la dette, mutualiser la dette, titriser la dette, blanchir la dette en un objet financier, et comme l'économie réelle n'est pas prévue pour rapporter ce retour sur investissement, multi-mutualiser la dette devenue des toxiques, titriser les toxiques, blanchir les toxiques en un objet financier et faire racheter les toxiques par le contribuable, blanchir les toxiques devenus des Bons du Trésor et faire rembourser les toxiques d’État par deux générations futures. Autrefois on disait "privatiser les bénéfices et nationaliser les dettes", mais à la fin des années 80' et avec les Autoroutes de l'Information il manquait la dimension séculaire et ubuesque. Pour parvenir au pouvoir ou pour y demeurer avec assurance, il fallait décomposer ce signifiant, et mettre en avant l'audace économique de celui à qui tout est permis librement parce qu'on voulait bien lui reconnaitre, à lui l'acteur global libéré du temps, la force de faire du futur et de la croissance sa créature. Si vous cherchez sur Google la bulle des LBO, mon site est déjà en A2 sur 421.000 résultats un jour après la publication de mon billet sur le net. Ceci aussi n'est pas non plu un contenu de conscience et un vécu collectif.
Si vous cherchez sur Google aifm spv cdo mon site est en A2, A3, A4, A5

18. avril 2013

La décomposition institutionnalisée des signifiants se poursuit: les 90% d'endettement et la politique d'austérité de Kenneth Rogoff

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PIB ne signifie pas PIB. Entreprise ne signifie pas entreprise. Crise ne signifie pas Crise.

Le dérapage des signes et la décomposition des signifiants est un art de la prise d'un pouvoir ou de son maintien. Depuis l'année-Lehman 2008 les mots sont martelés, émis et renversés. L'essentiel n'est pas leur signification, mais l'emprunte psychique de la confusion qui résonne en nous. C'est la sublimation de la démocratie. Le mot crise est dans notre bouche et nous ne savons plus depuis 6 ans à quel mot d'accompagnement nous vouer. La décomposition des signifiants veut progressivement nous plier en deux avec leur fond sonore et nous enlever l'idée que l'on peut se lever, conduit par notre entendement. C'est un mauvais calcul parce que le défaut d'élévation appellera un soulèvement. Il y a quelques semaines on nous avait fait croire que le FMI "s'était trompé dans ses calculs". Aujourd'hui on nous apprend que l’économiste américain Kenneth Rogoff, qui a été économiste en chef du FMI de 2001 à 2003, avait fait une erreur dans son tableau Excel et avait maquillé son analyse sur le seuil des 90% de l'endettement d'un État comme barrière à la croissance. Le refrain de Rogoff est la moelle du FMI, de la Commission de Bruxelles et de la Troïka et le fondement de leur politique d'austérité, de "réformes" et de privatisation. A partir de ce seuil des 90%, les États endettés doivent mettre en œuvre tous les mécanismes de réduction de la dette selon Rogoff. Aujourd'hui ce sont de nouveau des économistes américains qui ont désavoué Rogoff. Le calendrier de cette annonce n'est pas un hasard parce que la Constitution américaine interdit aux USA de dépasser le plafond d'endettement de 100% du PIB et que le Congrès, le Sénat et Obama sont paralysés dans le débat du "Fiscal Cliff" de la rallonge budgétaire. Le consensus politique n'ayant pas de voix on fait craquer le signifiant des 90%, dix-pour-cent, dix-pour-cent, même si en réalité les USA se trouvent en banqueroute d’État depuis quelques années déjà au même titre que l'Irlande, la Grèce ou Chypre. Et comme des pays de la Région Europe comme la France sont entrain de dépasser le seuil des 90% d'endettement par rapport au PIB, la bande sonore des médias va un peu quitter le thème divertissant attisé par l'extrême droite catho contre le Mariage pour tous, et la gauche croyant que ses principes sont reconnus va amplifier le son du mot, car cela porte plus d'écho que de s'engager dans une certaine idée de croissance au lieu de combattre les éléments de défaisance sociale et environnementale. La gauche adore positiver et croit que dénoncer n'est pas un engagement positivement sonore. Dénoncer ne lui accorde pas de redondance, mais pour moi dénoncer est construire l'avenir. Avec ceci on ne peut pas briller aux alentours et on me prend pour un Störtebeker, un "rouge", un "communiste". Cet entourage est l'homme du passé qui s'accroche à des signifiants qu'il croit avoir entendus. L'insulte envoutante et presque sympathique du "gauche de la gauche" est retombée comme un soufflé dans une caverne et on prononce "rouge" ou "communiste" comme si soulagé on s'explosait son comédon devant sa glace. Vous vous êtes déjà observé comme vous reteniez votre respiration avant de le faire sauter? Et comme le retour d'air et du bruit de votre corps vous parle et vous rassure? On nous raconte aussi depuis la Déclaration de la Crise des Subprime qui remonte à 2007 mais dont on voit le démarrage dès juillet 2006, que "This Time is Different" pour vous faire entendre que "cette fois-ci la crise ne ressemble à aucune autre", ce qui permet aux gouvernants et aux G4, G8, G20 et à la Commission de Bxl de faire semblant de faire la narration d'une autre stratégie de remédiation en rachetant par milliers de milliards les actifs pourris des banques et en vous racontant que le keynésianisme du New Deal qui a versé des milliers de milliards dans la relève des USA après 29 avait été une fausse politique.

Depuis Bartholomäus Welser ou depuis la Crise des Tulipes une crise spéculative reste une crise spéculative, comme pour la Crise dot.com, la crise de la New-Economy, la Crise des Subprimes. Les financiers titrinogènes et les petits rats qui croient à l'humanisme automatique de l'enrichissement sans cause et sans labeur du Consensus de Washington et de Bruxelles n'ont qu'une bille en tête, celle de se donner le Droit de cacher et blanchir leur risque, leur moral hazard, leurs toxiques et leur toxicité qu'ils font même passer pour de "l'esprit d'entreprise".

Dans le contexte de l'enrichissement sans labeur et sans cause par les flux spéculatifs, les entreprises elles-mêmes se sont données les moyens de ne pas rendre pérennes leurs activités industrielles, commerciales et de service en ne pratiquant plus que leur propre optimisation financière. On a même fait passer depuis 2008 le moral hazard, l’aléa moral, pour une séquence normale de notre ADN sans quoi la vie même est impensable et impossible. Au nom de cet "esprit d'entreprise", la planète subit en plus de la crise de l'insolvabilité des banques une crise de l'insolvabilité des entreprises créée de toute pièce par elles-mêmes et pas uniquement parce que les banques leur ont fermé le robinet des liquidités depuis 2008. Nous sommes en face de la Bulle des LBO - Leveraged Buy Out, ces Opérations de rachat d’une société avec effet de levier grâce à l'emprunt et un montage financier. Le LBO permet aux spéculateurs de se faire passer pour "des entrepreneurs qui ont une idée à faire valoir" et de se sentir sur-calibrés pour accomplir une mission supérieure de faire valoriser  l'entreprise qu'ils ont ciblées. L'opération de financement par LBO promet aux capital-investisseurs appelés les mezzanines, les seniors ou les juniors, une valorisation financière de l'entreprise avec un rendement attendu de 25%. L'entreprise est devenue une saucisse à vendre qui ne cesse de se rallonger, mais pas à cause de son contenu, mais à cause du bavardage autour de sa valeur qu'elle prétend avoir. Une entreprise n'est plus une entreprise. Le LBO offre d'abord aux capital-investisseurs l'accès instantané à leur profit avec une fraction minimale de mise de fonds propres et avec le rachat ultérieur de leur dette d'acquisition à effet de levier avec les moyens dégagés par la mise au chômage massif pour réduire les coûts de fonctionnement, par l'appauvrissement des salariés et des populations dans des Pactes de Compétitivité imposés par chantage. Et en dernier ressort les dettes des LBO seront recapitalisées par les contribuables et les budgets nationaux qui nationalisent d'une manière ou d'une autre les toxiques alors que les dettes des LBO étaient déjà défiscalisées cumulativement à hauteur de l'impôt sur les sociétés, de l'intérêt de l'emprunt et de la distribution de dividendes sans imposition.

Lofoten-09.jpgLe levier fiscal est le pilier de la rentabilité des LBO et la "libre entreprise" est donc largement payée par les contribuables avant et après les faillites. L'industrie du LBO est un paradis fiscal et une niche fiscale institués dans le périmètre du pays par le législateur au seul bénéfice des capital-investisseurs. Cette décomposition du signifiant "esprit d'entreprise" se fait de manière tout autant violente, mais au nom de la "création d'emploi", du "maintien de l'emploi" qui sont de nos jours des signifiants sans contenus. C'est la sublimation de l'esprit d'entreprise. Plus il y a de décroissance ou de récession, plus les acquisitions d'entreprises ou le financement des extensions d'entreprises par LBO mènent inéluctablement à la faillite. Les entrepreneurs ont même créé tout naturellement une holding qui a racheté par LBO leur propre entreprise pour accéder encore plus instantanément au profit et détourner ses actifs. Le LBO est une opération financière à haut risque même en période de croissance et en plus le LBO relègue obligatoirement au second plan les primes et les salaires, la formation des salariés, la Recherche & Développement et les investissements et réduit gravement les possibilités d'autofinancement de l'entreprise... qui doit alors avoir recours à... l'emprunt. Le LBO est comme une acquisition par un hedge fond, mais à domicile. Le LBO offre à l'acquéreur-spéculateur le levier juridique par lequel il s'assure le contrôle d’une entreprise sans avoir besoin de répondre à l’obligation d'en détenir la majorité du capital tout en limitant son engagement financier et en exigeant le maximum du retour sur son investissement. En passant, le capital-investisseur peut même avoir radicalisé son intervention en dépeçant le département R&D de l'entreprise ainsi acquise et avoir organisé le transfert de technologie et l'accaparement de son portefeuille de brevets d'invention et de ses contrats au profit d'une autre entreprise dans laquelle il est lui-même acteur. Le LBO sert à faire remonter un maximum et au plus vite du cash comme une sangsue sur un mammifère. L'objectif pour le repreneur d'une entreprise, quand il ne s'agit pas d'une reprise par le management ou les salariés, étant de céder cette entreprise dès qu'une occasion de plus-value se présente. Or ces occasions ne se présentent plus depuis 2008.

Le LBO est à l'entreprise ce que le Subprime est à l'immobilier, et il semble que 1/4 des émetteurs de LBO feraient faillite en Europe d'ici à 2014/15 où les LBO montés depuis 2008 arriveront à maturité et quand les emprunts faits pour les acquérir arriveront à échéance et qu'il faudra les renouveler. Le LBO est l'égal du financement pyramidal à la Ponzi. Dans les opérations d’une certaine importance la dette des LBO n’est pas portée dans sa totalité par le banquier ou le mezzaneur (capital-investisseur) qui l’a mise en place. Le risque de la dette des LBO est mutualisé, est transformé et blanchi en produit financier titrisé mis sur le marché, soit dans le cadre d’opérations de gré à gré OTC - Over The Counter extra-bilancielles, soit à travers la constitution de véhicules ad hoc, les SPV. A cause du financement extrabilanciel des LBO, le législateur et les instruments de statistique nationale ne peuvent pas évaluer la situation réelle de l'endettement des entreprises par rapport à leur résultat et le PIB d'un État est ici aussi un PIB fictif, furtif et d'initié qui ne permet pas au gouvernement d'avoir une politique économique réaliste et sérieuse ni une politique fiscale d'impôt sur les sociétés. PIB ne veut pas dire PIB. En un mot, on ne sait pas ce qui se trafique dans une économie nationale, mais ce genre d'entrepreneurs vous traiterons de communiste si vous réclamez un contrôle et une réglementation. Le signifiant "communiste" est toujours aussi bon-marché et soulage celui qui s'en sert comme réprimande. Pourtant, le LBO n'a rien à voir avec un management durable de l'entreprise mais est une manœuvre d’optimisation financière sans logique industrielle qui passe par la spéculation à court terme, de 5 ans environ, et les banques et les fonds d'investissement ont poussé à ce système d'endettement et ont obtenu des banques centrales les liquidités pour permettre aux spéculateurs d'assouvir leur haut risque spéculatif. A tous les niveaux, les banques centrales n'ont pas exercé de contrôle ou de réglementation sur les banques et actuellement les dettes d'acquisition des LBO ne sont plus recapitalisées par les banques dont le seul motif d'existence depuis 2008 et de se recapitaliser elles-mêmes. Les banques sont coupables de n'avoir pas voulu constater les insuffisances d'actifs des entreprises rachetées par LBO et de leur avoir accordé un soutien abusif qui les a conduites à la faillite. Le Législateur et les Pouvoirs Publics de notre "État de Droit" sont coupables d'avoir accordé en métropole aux capital-spéculateurs le privilège de la niche fiscale de la défiscalisations sur les LBO. Un État de Droit n'est pas un État de Droit. L'objectif de la création des LBO n'a souvent pas été de développer l'entreprise, mais de détourner ses actifs. Et comme pour les CDS-square, les CDS sur des CDS, le milieu financier a amplifié la financiarisation de l'entreprise avec des LBO sur des LBO appelés LBO-secondaires. Le LBO est le détournement de la quasi-totalité de la création de valeur économique de l'entreprise vers les apporteurs de fonds propres qui la mettent en pression de façon disproportionnée et abusive face à son résultat. Le LBO est une diminution et même une destruction de fonds propres de l’entreprise qui sont remplacés par des prêts, qui deviennent des toxiques en période de décroissance ou de récession. En réalité les hedge fonds ou les LBO ont généré la décroissance économique en rendant les groupes industriels, les PME et les TPE incapables de résister sur les marchés et à la concurrence internationale. La BEI - Banque Européenne d'Investissement se pose à haute voix la question, si elle va lancer avant 2015 une opération similaire aux opérations "Grosse Bertha" et "Bazooka" en direction de ces entreprises pour leur racheter leur m****, leurs produits financiers titrisés sur les LBO, autrement dit, si elle va procéder au bail-out des entreprises qui ont détourné leurs actifs sociaux dans ces opérations de financiarisation par LBO. La BEI va donc aussi dévoyer le keynésianisme bien que sur son portail elle affiche ceci: "La BEI accroît son soutien à l'innovation et au renforcement des compétences, des domaines cruciaux pour la croissance à long terme dans l'UE." Avec l'appui des austérologues de la Commission de Bruxelles et des gouvernements, les capital-investisseurs comptent aussi se refaire une santé sur les dos des Travailleurs en leur imposant des Accords de Compétitivité, le TSCG et la Règle d'Or. Vous avez vu comme les médias français et le gouvernement affilié font de la lèche au Travailleur pendant ce mois de mai 2013 avec tous les ponts en nous affirmant que "non, ce ne sont pas les jours fériés qui vont mener à la baisse de la croissance, ils ne coûteront que 0,1% du PIB, et c'est très bien de faire du tourisme, c'est bon pour l'économie". Un tel ton démontre que l'implosion est imminente.

Mais comme ces accords du Pacte de Compétitivité et la Règle d'Or ne suffisent pas à ramener la santé aux entreprises qui se sont rendues elles-mêmes malades, le gouvernement français a par exemple mis en place les mini-injections keynésiennes du plan CICE - Crédit d'Impôt Compétitivité Emploi du gouvernement français pour soutenir "la culture du risque" des entrepreneurs selon Jean-Marc Ayrault, 1er Ministre PS du Gouvernement Hollande épris du corpus libéral. Ces mini-injections keynésiennes sont plus destinées à recapitaliser et rééchelonner les dettes des entreprises plutôt que de lancer de nouveaux projets économiques à caractère social et environnemental. Le gouvernement et l'État français se substituent aux banques pour faire un bail-out des entreprises qui sont les premières à critiquer les contributions patronales et les allocations chômage, alors que le taux d'impôt sur les sociétés est passé en 20 ans de 50% à 33% et même jusqu'à 15% pour les PME, ou même à 0% pour les groupes internationaux, sans reparler de la défiscalisation des LBO. En ce moment on entend aussi que "le management français est très prisé à l'international". On oublie de préciser que les français sont N°1 des LBO en Europe, ce qui n'a rien à voir avec une politique d'entreprise mais avec leur financiarisation.

Lofoten-08.jpgL'actuel dévoiement du keynésianisme pour recapitaliser les banques a permis le plus grand transfert de l'histoire de l'humanité de la dette privée vers la dette publique. Les révisionnistes de Bruxelles font passer les "injections keynésiennes" à l'image des "Grands Travaux" de la Tennessee Valley pour des objets de la risée et du mépris médiatique. Les "Grands Travaux" annoncés en 2009 par le président français alors en poste pour relancer l'économie sont oubliés au profit de ce qui est appelé le sauvetage des banques. Ce néo-keynésianisme est du communisme sélectif monétaire de l’État Providence Bancaire. A cause de la création d'une bulle sur la bulle, j'ai été le seul et dès août 2009 à avoir identifié la 3ème crise des subprimes, celle que j'ai appelée la Bulle Obama-FHA et la 2ème vague de faillite des banques. Ce qui est chic, comme nous sommes dans un état permanent de crise depuis 2006 et demi, la crise des banques peut toujours se permettre de se faire oublier son nom, il reste en nous un malaise collectif que nous associons avec notre cancer éventuel que nous redoutons tous ou avec notre péché originel que nous contournons tous de manière active ou passive. Nous vivons tous depuis l'année-Lehman 2008 avec notre i-ration de sommeil et nous nous dirigeons tous vers une fatigue jusqu'à l'effondrement sociétal. Vous pouvez approfondir votre compréhension de ma phénoménologie active dans mon billet précédent.

Si vous cherchez sur Google Déclaration de la Crise des Subprime mon site est en A1 sur 1.070.000 résultats. Il est aussi le seul car j'ai inventé ce signifiant; personne n'a compris que ladite crise est une guerre civile planétaire, ne parlons même plus d'une lutte des classes. C'est pareil pour titrinogène, alors que c'est la maladie du siècle de l'économie issue des Dividendes de la Paix de 1989: externaliser le risque de la dette, mutualiser la dette, titriser la dette, blanchir la dette en un objet financier, et comme l'économie réelle n'est pas prévue pour rapporter ce retour sur investissement, multi-mutualiser la dette devenue des toxiques, titriser les toxiques, blanchir les toxiques en un objet financier et faire racheter les toxiques par le contribuable, blanchir les toxiques devenus des Bons du Trésor et faire rembourser les toxiques d’État par deux générations futures. Les toxiques ont été rachetés depuis 2008 et jusqu'à présent directement par les gouvernements, ou par le FESF - Fonds Européen de Stabilité Financière conjointement avec le MES - Mécanisme Européen de Stabilité dans le cadre du Pacte budgétaire européen. Le nouveau MES - Mécanisme Européen de Sécurité pourra bientôt même renflouer rétroactivement et directement les banques (retroactive bailout), mais le renflouement avec les moyens publics n'est toujours pas exclu... Autrefois on disait "privatiser les bénéfices et nationaliser les dettes", mais à la fin des années 80' et avec les Autoroutes de l'Information il manquait la dimension séculaire. Pour parvenir au pouvoir ou pour y demeurer avec assurance, il fallait décomposer ce signifiant, et mettre en avant l'audace économique de celui à qui tout est permis librement parce qu'on voulait bien lui reconnaitre, à lui l'acteur global libéré du temps, la force de faire du futur et de la croissance sa créature. De toute façon, la Réforme Européenne tonitruante sur la Structure des Banques n'entrera en vigueur qu'en 2018, soit 10 ans après l'année-Lehman 2008 et une décade perdue pendant laquelle aucune réforme sur le contrôle et la règlementation des banques n'a été appliquée.

Revenons au désaveu du principe de Kenneth Rogoff. Quelle est la lecture qu'il faut avoir de la contre-analyse économique face au principe de Rogoff du plafond de 90% de la dette publique à ne pas dépasser? Que la dette publique c'est chic et qu'il faut en faire davantage. Mais ce ne sera toujours pas pour lancer de grands travaux structurels dans l'économie réelle pour faire un tremplin à la relance économique naturelle. Les banques étant encore plus en faillite technique qu'en 2008 à cause de la politique dite de sauvetage des banques, le bail-out, il faudra encore plus leur racheter leurs toxiques d'avant 2008 et ceux qu'elles ont créés et vendus sur les marchés financiers depuis 2008 au lieu de soutenir l'industrie et les PME, donc le Travail et les activités. Avec ce transfert sélectif et massif des liquidités au profit des banques depuis 2008, nous vivons une période extrêmement violente, mais ce n'est pas un contenu de conscience ni un vécu collectif. C'est la sublimation de la démocratie. Pour sortir de leur comptabilité et donc "multimutualiser" leurs dettes, les banques ont blanchi leurs anciens CDS/CDO toxiques et ont inventé et vendu des CDS-square ou même des CDS-cube, c'est à dire des CDS sur des CDS, ou des CDS sur des CDS sur des CDS. La première fois que je vous ai exposé les CDS-square est le 10 janvier 2009. Pour plus d'amples explications faites la recherche interne sur mon site en cliquant square qui apparaitra en surbrillance dans tous les billets qui contiennent ce mot et faites défiler un à un tous les billets apparus. La dette publique a donc explosé à partir de 2008 très précisément, et lors de cette année-Lehman 2008 les économies ne se trouvaient pas encore en récession, il n'y avait donc pas un effondrement des recettes fiscales. L'explosion de la dette publique est due au grand bail out des banques too big to fail au détriment de chacun d'entre nous et de nos enfants qui dans un vrai Welfare State, un vrai État Providence, étions des too little to fail. L'explosion de la dette publique est due à la défiscalisation des LBO qui est pour l’État une privations des recettes fiscales. L’État se rend volontairement pauvre au bénéfice des spéculateurs. Par notre attitude irresponsable lors de tous les rdvz électoraux depuis 2008 nous avons accepté la faillite personnelle de nous tous, les petits. Dans le bruitage des signifiants, "récession" n'a pas le droit d'être prononcé, pourtant il n'y a pas de reprise économique. Pour donner l'illusion de la croissance tentée de revenir il y a la facilitation quantitative, la planche à billets qui permet de remplacer dans les banques les toxiques par des liquidités payées et avancées par les contribuables. Il ne fait pas non plus partie du vécu collectif et du contenu de conscience, que nous vivons depuis 2008 une Guerre des facilitations quantitatives, mais vous pouvez chercher sur Google les compléments d'information. Ladite Crise a déjà duré plus longtemps que la 2ème guerre mondiale.

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Comme les chinois qui ont éliminé pour leurs résidents quelques mots embarrassants des recherches sur Google, les américains poursuivent le glissement des signes et la décomposition des signifiants en ayant changé hier, le 22 avril 2013, la méthode de calcul du PIB. Il s'agit pour les USA de faire croire que la relance économique naturelle est de retour et en plus vigoureuse, que les USA disposent encore d'une bonne marge de manœuvre face à leur plafond d'endettement, et surtout que le pays est loin d'être en récession ou en déclin. Les normes utilisées depuis des décennies dans la comptabilité nationale américaine ont été modifiées hier et les USA intègrent dans le calcul du PIB depuis hier comme actifs les dépenses Recherche & Développement. En une nuit les USA ont gagné 3% de croissance du PIB. En ajoutant ces 3% au désaveu de la barrière ultime de l'augmentation de l'endettement de Kenneth Rogoff, les USA ont éliminé le blocage du bavardage entre le Sénat, le Congrès et Obama au sujet du fiscal cliff. Depuis 2008 je vous entretiens au sujet du cow-boy de papier. Cow-boy de papier aussi n'est pas encore un vécu de conscience collectif, parce qu'il n'est pas encore devenu un signifiant qui vous aura signifié que les USA sont en faillite. Les USA pensent toujours maintenir leur pouvoir dominant sur la scène des États et dictent le contenu du dictionnaire, et l'Europe atlantiste de Bruxelles est trop heureuse de ne pas avoir à être inventive, elle a tellement peur d'exister. Pour installer son autorité pédagogique, Rogoff avait oublié dans son tableau Excel les 5 pays au début de l'alphabet. Avec le nouveau paramètre comptable, les USA vont chercher leur grandeur dans le passé et recalculer leur PIB jusqu'à 1929. PIB ne veut plus dire PIB. Mais une crise spéculative reste une crise spéculative et toute décomposition de signifiants depuis Bartholomäus Welser, financier et escroc des Habsbourg, 1484-1561, n'y changera jamais rien.

Dette publique ne signifie pas dette publique.


(Photos: été 2012, à vélo de Helsinki aux Îles Lofoten)

13. février 2013

Comble de la défaisance: la BCE autorise l'Irlande à rembourser sa dette de l'Anglo Irish Bank de 2038 jusqu'à 2053

cantillon_musee_bruxellois_biere_028.JPGSi vous cherchez sur Google histoire ou historique de la privatisation mon site est en A1 sur 1.760.000 résultats depuis 2009. Si vous cherchez sur Google pas de reprise économique mon site est en A1 sur 17.9000 résultats depuis 2009.

Dans ce nouvel article je refais de la paléontologie financière et je montre comme toujours que même un spectateur dolent est un citoyen responsable de son environnement. Seul Robinson n'est responsable que de son assiette. Dans ladite Crise, il n'y a ni victimes, ni tyran, mais il y a un tissu sans trous de co-responsables, tous citoyens. Ma paléontologie financière n'est pas issue d'une fascination de la chute, mais du langage par lequel nous nous sommes conduits à cette chute et avec lequel nous bavardons maintenant sur sa remédiation sans pour autant observer que ce langage relève du passé et qu'en ayant Occupied the WordS nous pourrions inventer maintenant. Le bavardage sur la crise est destiné à amplifier le glissement de signes et la décomposition des signifiants. Bavarder permet de ne pas savoir mais en ce moment de cultiver son animal spirit. Le langage n'est pas une barrière à l'humanité mais dans la narration de la Globalisation nous nous sommes crus être devenus des hommes augmentés et finalement des finorgs, des couplages entre organisme et finance qui ne peuvent que s'enrichir dans des packages all inclusive, d'où la chute en désuétude des syndicats puisqu'on a voulu croire que sans eux on s'enrichit mieux et que l'on surpasse les "acquis" sans lutte, ce qui est classe. Dans la narration de la Crise nous ne nous rendons pas compte que nous devenons en plus des hommes simplifiés et appauvris. Pendant que nous sommes massivement appauvris et que la dette publique a explosé depuis 2008 au milieu de ce bavardage sur ladite Crise, nous ne savons pas que la bulle échoïque à la bourse, alimentée par la guerre des facilitations quantitatives comme la Grosse Bertha ou le Bazooka en Europe et TARP, TALF, PPIP, QE1, QE2 et QE3 aux USA, a par exemple restitué aux USA 11.000 milliards d'actifs aux 10% d'américains les plus riches. Cette bulle échoïque boursière est la plus longue depuis 1928. L'addiction aux facilitations quantitatives prendra fin et le meltdown sera d'autant plus douloureux que les économies sont en récession depuis 2008 pendant que dans le même temps les banques se sont encore plus enfoncées dans la faillite technique tout en multipliant les produits financiers dérivés. Depuis 2008 j'écris sur mon site que toute l'économie mondiale est une économie pyramidale Ponzi. Suis-je de gauche en affirmant ceci? Les crétins le pensent, surtout s'ils sont diplômés.

Le dérapage des signes et la décomposition des signifiants est un art humain de la prise ou du maintien du pouvoir. Il y a quelques semaines on nous avait fait croire que le FMI "s'était trompé dans ses calculs". Aujourd'hui on nous apprend que l’économiste américain Kenneth Rogoff avait fait une erreur dans son tableau Excel et avait maquillé son analyse sur le seuil des 90% de l'endettement d'un État comme barrière à la croissance. Le principe de Rogoff est la moelle du FMI et de sa politique d'austérité et de privatisation. Aujourd'hui ce sont de nouveau des économistes américains qui dénoncent l'analyse de Rogoff. On les traite déjà "d'économistes de gauche" aux USA. Le calendrier de cette annonce n'est pas un hasard pour la simple raison que la Constitution américaine interdit aux USA de dépasser ce seuil d'endettement et que le Congrès, le Sénat et Obama sont paralysés dans le débat du "Fiscal Cliff" de la rallonge budgétaire. Le consensus politique faisant défaut on fait craquer le signifiant des 90%. Et comme des pays de la Région Europe comme la France sont entrain de dépasser le seuil des 90% d'endettement par rapport au PIB, la bande passante des médias va un peu quitter le thème divertissant du Mariage pour tous, et la gauche croyant que ses principes sont reconnus va amplifier le son, car il est plus facile de s'engager dans une certaine idée de croissance que de combattre les éléments de décroissance. La gauche adore positiver et croit que dénoncer n'est pas un acte d'engagement positif. Dénoncer n'est pas flatteur, mais comme pour moi dénoncer est une manifestation énorme de foi en l'avenir. L'entourage me traite de "rouge" ou de "communiste" quand je dénonce. Cet entourage est l'homme du passé qui s'accroche à des signifiants qu'il croit avoir compris. On nous raconte aussi depuis la Déclaration de la Crise des Subprime qui remonte à 2007 mais dont on voit le démarrage dès juillet 2006, que "The Time is Different" pour vous expliquer que "cette fois-ci ladite crise ne ressemble à aucune autre", ce qui permet aux gouvernants et aux G4, G8, G20 et à la Commission de Bxl de faire semblant d'imaginer une autre stratégie de remédiation en rachetant par milliers de milliards les actifs pourris des banques et en vous racontant que le keynésianisme du New Deal qui a versé des milliers de milliards dans la relève des USA avec le New Deal avait été une fausse politique. Comme je l'écris depuis 5 ans nous subissons le dévoiement du keynésianisme avec la recapitalisation directe de la faillite collective d'un modèle de société issu de la criminalité en banques organisées, de la libre circulation des capitaux, du shadow banking et des produits financiers dérivés. Depuis Bartholomäus Welser ou depuis la Crise des Tulipes une crise spéculative reste une crise spéculative. Les financiers et les petits rats qui croient à l'humanisme automatique de l'enrichissement sans cause et sans labeur n'ont qu'une bille en tête, celle de se donner le Droit de cacher leur risque, leur moral hazard, leurs toxiques et leur toxicité qu'ils font même passer pour de "l'esprit d'entreprise". On a même fait passer depuis 2008 le moral hazard comme une séquence normale de notre ADN sans quoi la vie même est impensable et impossible Ce dévoiement du keynésianisme a permis le plus grand transfert de l'histoire de l'humanité de la dette privée vers la dette publique. Les révisionnistes de Bruxelles font passer les "injections keynésiennes" à l'image des "Grands Travaux" de la Tennessee Valley pour des objets de la risée et du mépris médiatique. Les "Grands Travaux" annoncés en 2009 par le président français alors en poste pour relancer l'économie sont oubliés au profit de ce qui est appelé le sauvetage des banques. Ce néo-keynésianisme est du communisme sélectif monétaire de l’État Providence Bancaire. A cause de la création d'une bulle sur la bulle, j'ai été le seul et dès août 2009 à avoir identifié la 3ème crise des subprime celle que j'ai appelée la Bulle Obama-FHA. et la 2ème vague de faillite des banques. Ce qui est chic, comme nous sommes dans un état permanent de crise depuis 2006 et demi, la crise des banques peut toujours se permettre de se faire oublier son nom, il reste en nous un malaise collectif que nous associons avec notre cancer éventuel que nous redoutons tous ou avec notre péché originel que nous contournons tous de manière active ou passive. Nous vivons tous depuis l'année-Lehman 2008 avec notre i-ration de sommeil et nous nous dirigeons tous vers une fatigue jusqu'à l'effondrement sociétal.

cantillon_musee_bruxellois_biere_029.JPGNous devons devenir conscients que nous faisons l'Histoire et que nous pouvons savoir quelle Histoire nous faisons. Avec le regard sur les mots il faut passer par cette prise de conscience et par la description au cathéter de ce qui nous arrive pour construire autre chose, sinon nous ne refaisons qu'une anastylose de notre ruine commune. Les économies nationales occidentales sont devenues des portefeuilles de dettes à effet de levier (LBO / Ponzi) et ce ne seront que le budget national et les contribuables nationaux et européens, comme pour Chypre le Tigre olympique, qui vont financer la défaisance de ces dettes "en souffrance" des banques en les capitalisant toutes sans avoir le moindre retour sur investissement et en léguant ces dettes à deux générations futures. Si vous cherchez sur Google europe providence bancaire mon site est en A1, A2, A3, A4 et A5 sur 13.000.000 de résultats. J'ai inventé ce signifiant. "Europe providence Bancaire" reste un impensé collectif qui n'a pas d'existence topographique mais qui est une lacune dans le contenu de conscience des peuples, un grave vécu collectif situé quelque part sous la semelle. Un ami qui a peur du rouge, m'a encore traité de rouge récemment. Suis-je rouge, parce que je pense "europe providence bancaire"? Pour "état providence bancaire" c'est la même chose. Un de mes anciens étudiants de Bruxelles, diplômé d'une Grande École de Management, m'a dit que je suis "idéaliste et qu'il ne faut pas vouloir espérer faire avancer à grands pas les choses, sinon c'est du communisme. Il faut s'inscrire dans les partis et faire petit à petit bouger les choses de l'intérieur". Cet ami ne se rend pas compte qu'à très grands pas les choses ont évolué depuis l'année-Lehman 2008 très gravement au détriment des populations, des contribuables et des vraies économies productives avec tous ces milliers de milliards qui ont été déversés sur les banques pour leur racheter leurs toxic assets issus de leur spéculation et de la circulation toute libre des capitaux. Avec l'aide des banques centrales la bulle des dérivés financiers est passée de 60.000 milliards à 70.000 milliards de 2008 à 2012. A grand pas cette extrême violence est déversée sur les pays par nos gouvernants, le G4, le G8, le G20, le FMI/ESM qui ne réforment pas les banques universelles, le shadow banking, les oasis fiscaux de blanchiment et d'évitement des lois et règlements. Par nos gouvernements?

Vous pouvez passer ce §-ci, le Cimbre va partir en vrille dans les 3 prochaines phrases avec son idée des frères-bessons. Il n'y a plus besoin de sniper ni de soulèvement des peuples parce que chaque personne incarne sans clivage maître et esclave. Cette socialisation sédative de l'individu est passée par l'assimilation de la norme du contenu de conscience et du comportement. Un énervement contre cette norme est l'extinction de cette noire gémellité qui nous habite et personne ne veut administrer sa propre disparition. Dominique Roth parle de la tyrannie de la norme de l'ordre marchand. Cette vision est naïve, un tyran appelle toujours le soulèvement. Le blocage par le tyran n'est que provisoire, mais la gémellité ne s'efface pas. La norme du progrès apporté par la science, l'industrie et la "libre circulation des marchés" de l'ordolibéralisme n'est pas une information tyrannique. J'en veux pour preuve l'absence de soulèvement qui a accompagné la mise en place du Traité de Lisbonne et depuis 2008 du sauvetage des banques avec les violations permanentes des statuts de la BCE et des Directives Européennes. Comme si l’État Providence et l'homme n'étaient pas à sauver. Mais nous laissons aussi passer "la Règle d'or du Pacte de compétitivité du TSCG" et les plans d'austérité. Une autre offre politique, inventive, parlementaire et démocratique existe clairement depuis les débats sur le TCE - Traité Constitutionnel Européen mais les frères-bessons ne l'intègrent pas et n'en font pas un nouveau contenu de conscience et un retour à la solidarité. Il n'y a pas de tyrannie de la norme mais une énorme lâcheté qui nous habite. L'homme est responsable de son destin sous Hitler, sous Staline comme avec la Déclaration de la Crise des Subprimes qui marque l'enracinement de la sédation létale avec laquelle nous avons perdu plus de deux décades. Quand nous avons cassé notre jouet nous sommes plus faible qu'un enfant et pour ne pas expurger notre noire gémellité qui nous habite, nous nous exprimons avec le kicking the can down the road et donnons le coup de pieds dans la dose de soda pour la faire rouler le long de notre route qui plonge. Reconnaître d'avoir été dans l'erreur est perçu comme passer du paraître au disparaître.

Rien ne peut abroger la responsabilité, il suffit d'utiliser la démocratie qui est à libre disposition du citoyen. Être au faîte de notre conscience et de notre civisme ne nuit pas à la santé et nous détournerait du keeping up with the joneses. Reconnaître d'avoir été dans l'erreur, c'est comme le joueur de loto qui avoue avoir dépensé son énergie à se déproduire depuis des décennies. Au Sommet de l'Euro à Chypre, Wolfgang Schäuble, Ministre des finances allemand et CDU, n'a pas non plus reconnu avec son homologue irlandais avoir été dans l'erreur. Il a donné le kick décisif au comble de la défaisance qui est l'appoggiature de "la destruction par les marchés" et de la faillite en banques organisées léguée à la dette publique conformément aux décisions d'Athènes de 2009. La Crise n'est pas un spectacle de Sprechgesang, elle est un envasement social dans l'oubli collectif de la démocratie. L'assimilation de la norme, ce pacte de sédativité, prend corps depuis la globalisation des années 80.

Pour fournir une norme apaisante, l'Irlande avait été privilégiée pendant 10 ans par Bruxelles, les Commissions et les Fonds structurels européens pour mettre en œuvre la politique libérale de la privatisation de tout et de plus encore. L'Irlande avait été adorée dans les années 2000 comme le "Tigre Celtique". Proportionnellement au nombre d'habitants et grâce à ses lobbies surdoués, et grâce aux lobbies financiers l'Irlande a été le pays qui a touché le plus de Fonds structurels européens, ce qui s'était encore renforcé pour lui faire adopter le "Yes" au référendum repetita pour adopter le Traité de Lisbonne, le Traité Simplifié modificatif (TSE / TCE). Depuis l'automne 2008, l'Irlande avait été encensée par Bxl, les marchés financiers et les agences de notation pour avoir été le premier pays à mettre en œuvre les plans d'austérité, les réductions de salaires, etc. Tous les modèles irlandais ont échoué, ceux de la croissance, de la concurrence déloyale face au continent européen et avec ses multiples opting-out et autres exemptions, et maintenant avec sa très lourde politique d'austérité et du pacte de compétitivité qui plonge encore plus toute la population dans la récession et la misère. L'Irlande est en banqueroute d'État et redevient depuis 2010 un pays d'émigration comme lors de la Potatoe Famine au XIXème siècle. Pour l'Irlande, il existe l'assurance-vie du Fonds Européen de Stabilité Financière - FESF pour sauver les banques, et une fois de plus c'est l'Europe, les européens et les budgets nationaux qui paieront les dettes, que l'on n'appelle pas "dette publique" mais avec lesquelles on puni le citoyen et le Travailleur.

Anglo Irish Bank, la troisième banque de l'Irlande déjà entièrement nationalisée en janvier 2009, avait annoncé en mars 2010 la plus grande perte d'une entreprise de toute l'histoire du pays. Nous passions d'un superlatif à l'autre depuis le 15 IX 2009 avec la faillite de la Lehman Brothers. AIG a été la plus grosse faillite des USA et de l'histoire de l'humanité. La faillite de la Bank of Scotland a été la plus grande faillite de l'histoire du Royaume-Uni. Il était passé totalement inaperçu, le 30 mars 2010, que l'Irlande ne parvenait toujours pas à sortir de sa banqueroute d'État dans laquelle elle se trouve depuis 2008. Le Ministre des Finances irlandais, Brian Lenihan, avait créé pour l'Irlande la Bad Bank, un fonds de défaisance pour nettoyer les bilans, et avait racheté 81 milliards d'euros d'actifs en souffrance aux banques Allied Irish Banks Plc, puis Bank of Ireland Plc et à Anglo Irish Bank Corp. Ces actifs pourris étaient déposés dans la bad bank irlandaise Nama - National Asset Management Agency (en irlandais: Gníomhaireacht Náisiúnta um Bainistíocht Sócmhainní).

cantillon_musee_bruxellois_biere_030.JPGLe bail-out irlandais de 2010 avait doublé le déficit budgétaire de l'Irlande. En 2010 j'écrivais que ces rachats des créances pourries en Irlande, appelé swapping asset for cash sont à présent une pratique grossière, courante et répétée... aussi longtemps que la population est d'accord que l'État Providence bancaire éponge les dettes issues de la criminalité financière du système Ponzi généralisé (voir mon article du 6 mars 2009). Nous avons tellement l'habitude de ces signes intérieurs et extérieurs de faillite des banques et des États que la décision du gouvernement irlandais passe inaperçue. Elle est cachée des grands médias parce que nous en sommes toujours au schéma habituel de la socialisation des dettes et de la privatisation des bénéfices. Les obligations souveraines irlandaises et les CDS (swaps sur la défaillance des crédits) émis sur ces obligations ne sont pourtant pas la proie des spéculateurs internationaux qui épargnent pour l'instant les têtes de files du modèle anglo-saxon comme l'Irlande, le Royaume-Uni et les USA. A leur chute, le modèle capitaliste et Ponzi aura vécu. Le parti gouvernemental irlandais, Fianna Fáil ("Soldats du destin") avait travaillé en étroite collaboration avec la branche immobilière et est l'un des grands responsables de l'éclatement de la bulle des crédits hypothécaires pourris en Irlande. De nombreux politiciens du Fianna Fáil ont touché pendant la période du miracle économique du "Tigre Celtique" des pots-de-vin pour qu'ils transforment les terrains agricoles, les vases, les marécages et les zones inondables en terrains à bâtir. Le contrôle démocratique n'a pas fait son travail et a fermé l’œil. Nous disposerons toujours de noms, de noms de personnes actives dans la compromission locale ou universelle, de noms comme Bernie Madoff, mais il faudrait révéler la banque de données comportant le nom de tous ces électeurs actifs et passifs qui se sont tout autant baignés et abreuvés de compromission universelle en cautionnant ou en ne s'opposant pas à un modèle de société défini dans le Grand Livre du Traité Modificatif Européen, du Traité de Lisbonne, ou du Consensus de Bruxelles et du Consensus de Washington. Pour ma part je suis nonniste pro-européen, et tout ce qui nous arrive je l'avais prévu, dit, publié sur internet depuis 2006 et enseigné depuis 1989, 1993 avec l'arrivée de Windows 92 en DUT, DESS, Master 2 et Master Grande École. Le franc-parler exige alors de soi d'être professionnellement quasi excellent et nuit toujours gravement à ce que l'on appelle "carrière". Être soi nuit gravement à la santé et je ne le souhaite à personne pour rien au monde car c'est un état qui ne se partage pas. Le franc-parlé argumenté exige une énorme dépense d'énergie quand on "prêche dans le vide", mais au moins je ne serais pas un de ces chypriotes ou irlandais ulcérés qui avaient adhéré à un modèle d'économie et de société en s'imaginant que l'humanisme automatique allait arroser tout le monde de richesses gratuitement, sans cause et sans efforts. L'activité bancaire du Tigre olympique, Chypre, représentait 720% de son activité industrielle, commerciale et de service avec la pratique totale de la concurrence déloyale du dumping fiscal. Tous les chypriotes ont profité de ce modèle de société de la finance et de l'immobilier macrocéphales, comme les Irlandais, les Islandais, etc. L'activité bancaire de l'Allemagne dépasse de 310% son activité industrielle, commerciale et de service, donc son PIB. Dans la Deutsche Bank, il n'y a que 4% des flux qui ne sont pas à but spéculatif. La Deutsche Bank n'est en réalité qu'une banque de façade qui est la filiale de son propre hedge-fonds DWS qu'elle a propulsé et qui vit essentiellement du shadow banking, donc des opérations extra-bilancielles OTC - Over-The-Counter, des CDO, des CDS que le législateur, les régulateurs et les Directives Européennes MiFID et MiFID2 ont aménagées spécialement. Seulement 4% des opérations de la Deutsche Bank sont des opérations bancaires "traditionnelles", 96% passent par son hedge fonds pour alimenter la spéculation financière sans objet économique et industriel. Il faudrait expulser de la Zone-Euro les oasis fiscaux qui ont blanchi l'argent sale et triché comme Chypre, bien sûr comme le Luxembourg, la Deutsche Bank, le Crédit Agrcicole, BNP CE, la Société Générale, etc. La Grèce avait triché et falsifié ses comptes avant l'adhésion à l'Euro, et c'était connu de tous. Le modèle économique du blanchiment de l'argent sale de Chypre était connu de tous avant son adhésion à l'Euro, mais la liberté de circulation des capitaux était tellement fascinante. Pour le Luxembourg la proportion des activités financières est de ... 2100% par rapport au PIB du pays, pour le Royaume-Uni c'est 600%. Tous ces pays se sont imaginés s'enrichir en passant le peigne à brimbelles sur les pays voisins.

Lors de la période dorée de la croyance aux forces miraculeuses du capitalisme financier, la Commission de Bruxelles mandatée par les pays membres de l'Union Européenne et par les pays adhérents de la Zone-Euro avait totalement dérégulé et libéralisé à partir du 1er novembre 2007 le commerce des produits financiers avec la Directive MiFID de 2004 sur les Marchés d'instruments financiers et services d'investissement (Markets in Financial Instruments Directive). C'était sous l'impulsion du Commissaire Européen à la Concurrence, au Marché Intérieur et aux Services dans la Commission Barosso 1 qu'a été rédigée et imposée la Directive MiFID ou MIF - Marché d'Intermédiaires Financiers. Le Commissaire à la Concurrence est le seul Commissaire qui ne doit pas rendre des comptes, c'est un Super-Commissaire, un archevêque du marché intérieur européen. McCreevy a été Commissaire à la Concurrence de 2004 à 2010, et n'avait pas une interprétation toute personnelle de la circulation des biens et des services et des capitaux et des Travailleurs dans la Région Europe, ni de la Concurrence-libre-et-non-faussée, il appliquait avec le zèle atlantiste les commandements néo-libéraux de l'École de Chicago et du Consensus de Washington. McCreevy a été choisi par Barosso pour son savoir faire dans le Tout-par-le-marché, le market drive. Depuis 1992, il avait occupé différents postes en Irlande dans les gouvernements comme ceux de ministre des Affaires sociales, ministre du Tourisme et du Commerce et ministre des Finances. McCreevy avait déjà comme ministre irlandais organisé la concurrence déloyale avec sa politique de dumping social, de déréglementation et de dumping fiscal en abaissant le taux d'imposition des bénéfices des sociétés de 50% à 12% pour forcer les délocalisations vers son pays. L'Irlande s'était érigée comme le "Tigre celtique" avec sa politique de concurrence déloyale dirigée contre les autres pays européens alors que c'était son pays qui avait le plus bénéficié des largesses de la Commission Européenne par rapport au nombre d'habitants. La Commission de Bruxelles avait voulu mettre en avant le modèle irlandais pour qu'il soit une source intarissable d'inspiration pour les autres pays de l'Europe. L'Irlande a été le premier Pays membres de l'Union Européenne qui a été en banqueroute d'État et qui a été sauvé par l'Europe avec des centaines de milliards d'euro. L'Irlande a touché bien plus d'aides de sauvetage que la Grèce mais tous les non-repentis de la Concurrence-libre-et-non-faussée continuent à mettre en avant l'Irlande qui était subitement devenue le néo-modèle européen qui avait si rapidement appris à réduire la dette publique. La réalité est que l'Irlande a sombré dans une très grave récession et qu'elle a déjà fait passer 8 (HUIT) plans d'austérité en février 2012 en projetant dans la précarité et la pauvreté financière et structurelle toute sa population. Mais répétons-le, il n'y a pas de tyrannie de la norme ordolibérale, tout le peuple irlandais était fier de se lancer dans des projets immobiliers. Ayant beaucoup voyagé en Irlande en 2006, 2007 et 2008 je me souviens que les continentaux étaient pris pour des bureaucrates européens et demeurés like french socialists. Dans le plus petit des villages j'étais étonné à quel point des bâtisses traditionnelles étaient rasées pour y mettre des parkings en silo, des supérettes en béton, des immeubles à étages. Il existe aujourd'hui 2800 villes fantômes en Irlande qui ne sont que des quartiers entiers faits de ruines immobilières, de maisons inachevées ou inhabitées.

Le Président américain Obama 1, Nobel sans cause de la Paix, est le mariole de Wall Street qui avait dans son Conseil économique à la Maison Blanche des personnes comme Larry Summers qui est celui qui a entrainé tout le Congrès américain à déréglementer tout le système économique et financier américain avec l'abolition de la Loi Glass-Steagall pour laisser librement commercer Wall Street, les banques, les fonds spéculatifs comme ils l'entendent au préjudice de l'équilibre global et des intérêts des populations. En Europe nous avions un homologue à Larry Summers, tout autant envoyé des lobbies, en la personne de McCreevy. Grâce à l'ancien Commissaire Européen au Marché Intérieur, l'irlandais McCreevy, l'Irlande et la Grande-Bretagne jouissent totalement de la liberté de fausser la concurrence et de la rendre déloyale avec les opting out au détriment de tout le continent européen. Deux mois après la tenue du G20 de Washington de novembre 2008, ledit Bretton Woods 2, le Commissaire européen irlandais McCreevy chargé du marché et des services, n'avait pas tenu compte des appels du Parlement européen pour la mise en place d'une régulation couvrant tous les acteurs financiers. L'attitude de McCreevy était contraire aux conclusions du G20 de Washington où l'Europe s'était "engagée à renforcer le régime de réglementation, le régime du contrôle prudentiel, le management du risque et avait assuré de contrôler et de réglementer de la manière la plus appropriée les marchés financiers, les produits financiers, les acteurs du marché financier". McCreevy s'était même accordé l'appui du secteur industriel pour éviter toute réglementation. McCreevy s'était aussi permis, devant l'Association Britannique de Capital Risque, de critiquer violemment, sans la nommer, l'Union Européenne avec ses "régulateurs zélés" et ses "règles aveugles"  ("trigger happy regulators" et "indiscriminate regulations"). Les propos tenus en novembre 2010 par le Commissaire irlandais McCreevy n'avaient rien d'étonnant quand nous connaissons l'attitude naturellement arrogante de l'Irlande et de la Grande-Bretagne qui se sont octroyés en échange de l'adhésion à l'Union Européenne cette panoplie d'opt outs au niveau fiscal et social, avec la complaisance servile des autres États membres adulés de libre circulation de tout et de plus encore. L'Europe a accordé en décembre 2008 un marchandage avec McCreevy en lui demandant de refaire passer en Irlande le référendum en échange d'un octroi d'une série supplémentaire d'opt-outs, comme toujours dans le domaine de la souveraineté fiscale, sociale et du droit du travail. Ces opt-out consacrent la concurrence déloyale et faussée en permettant à l'Irlande, comme à l'Angleterre des avantages concurrentiels déloyaux attirant d'une manière artificielle l'établissement des entreprises du continent européen ou de pays tiers.

cantillon_musee_bruxellois_biere_031.JPGL'Europe n'a pas besoin de craindre le putsch permanent de la finance, elle pressent avec finesse les besoins des banques et du commerce, puisqu'elle n'est qu'une construction catallactique qui se fixe comme objectif la Liberté de circulation des personnes, des biens, des services et la Libre circulation des capitaux. On ne peut parler comme Dominique Roth de la "tyrannie de la norme" et on ne peut reprocher à l'Europe, à McCreevy, à Michel Barnier son successeur, ce qu'ils sont, puisqu'ils sont adossés aux élections européennes, à un Parlement européen élu. Et s'il devait y avoir des NON, NEJ et NO, l'Europe est adossée à des référendums constitutionnels, l'Europe est adossée à la volonté des gouvernements élus dont l'objectif clair et affiché avait été de faire passer par tous les moyens le Traité Européen Simplifié modificatif (TSE / Traité de Lisbonne) à la place du TCE. Les Gouvernements, dont le gouvernement Sarkozy, qui ont fait passer le TSE se sont fondés sur les résolutions du Parlement Européen. Le Parlement Européen est édifié lui-même sur l'activité principale d'organiser des putschs et des dénis de démocratie au profit de ses frères de sang du secteur commercial et financier. Les eurodéputés, UMP et UDF français avaient rejeté avec la Résolution Leinen le résultat du référendum sur la Constitution Européenne (TCE) lors d'un vote le 14 juin 2006 au Parlement de Strasbourg. Les eurodéputés avaient annulé le NON français et le NEJ hollandais par deux votes au Parlement européen avec l'injonction donnée "de faire revoter d'une manière ou d'une autre" le TCE. Le 14 juin 2006, ces euro-députés avaient voté pour une résolution exigeant que la France remette la Constitution européenne "telle quelle sur les rails de la ratification"  dès 2007. De plus, est c'est bien plus arrogant et incroyable encore, ils ont voté "contre" un amendement rappelant la règle de l'unanimité pour la ratification et du respect pour les votes français et néerlandais: Texte officiel du Parlement Européen. Il est d'autant plus grave, qu'au milieu de ladite Crise déclenchée avec la crise des Subprimes de 2008, les euro-électeurs avaient boudé les élections européennes le 7 juin 2009 et avaient offert une majorité écrasante aux partis de droite. C'était le choix seul des électeurs européens d'avoir donné le Parlement Européen à des médiocres, il n'y a toujours pas de "tyrannie de la norme marchande" comme il n'y a pas de victimes du système. L'occasion était de nouveau délibérément perdue par les électeurs que l'Europe fasse autre chose que d'organiser sa normalité d'usage, un marché qui n'est ni libre, ni non faussé et qui détruit l'emploi et les acquis sociaux.

L'Irlande de la rue radicalise régulièrement ses wildcat strikes pour démontrer qu'elle n'accepte pas d'être sauvée par l'Europe et Begg, le Secrétaire général irlandais de la confédération syndicale, compare les conditions liées à l'aide de sauvetage aux conditions du Traité de Versailles imposées à l'Allemagne. Des dizaines de manifestants irlandais se massent devant les bâtiments de la poste à Dublin où "l'Insurrection du lundi de Pâques" avait démarré en 1916 pour parvenir à l'indépendance de la République d'Irlande. La différence avec la guerre civile anglo-irlandaise et qu'à l'époque l'Irlande était rendue exsangue par la Grande Bretagne, alors que ces dernières 20 années, l'Irlande a pompé l'Europe avec ses opting out fiscaux et sociaux. L'Irlande avait importé 1 million de travailleurs pauvres issus des Pays Baltes et de Pologne pour parvenir comme Tigre Celtique à sa prospérité passagère des années 90 et 2000. Pourtant c'est officiel, Bruxelles continue toujours à renoncer à demander à l'Irlande d'aligner son taux d'imposition aux bénéfices des sociétés sur la moyenne européenne et laisse ce pays poursuivre sa concurrence déloyale et faussée avec ses opting-out. En aménageant les opting out pour l'Irlande, le Traité de Lisbonne organise donc toujours la concurrence déloyale et faussée à partir de la violence du dumping social et fiscal britannique et irlandais. Pour les irlandais ces opting-out sont une manière de préserver leur indépendance. Grâce à l'ancien Commissaire Européen au Marché Intérieur, l'irlandais McCreevy, l'Irlande et la Grande-Bretagne jouissent totalement de la liberté de fausser la concurrence et de la rendre déloyale au détriment de tout le continent européen. Ces pays ne sont pas responsables en soi, c'est l'Europe toute entière qui autorise ces opting-out à ses propres Traités et Directives qui est seule responsable. L'Europe n'est pas lâche face à la Grande-Bretagne et à l'Irlande, elle veut adopter délibérément le modèle britannique appelé "Consensus de Bruxelles" sur le continent. 

Le gouvernement irlandais est coupable de la banqueroute frauduleuse. Le numéro de mars 2008 du magazine Vanity Fair avait annoncé l’effondrement des banques irlandaises parce qu’elles ne cessaient d’approvisionner massivement en liquidités les entrepreneurs immobiliers. Ce numéro de Vanity Fair avait été sorti des kiosques à journaux le même jour de sa parution parce que les banques irlandaises avaient menacé de rompre leurs relations d’affaire avec Merill Lynch, la banque d’investissement américaine dont le siège est à Manhattan. Dans la foulée Merill Lynch avait publié un rapport selon lequel „toutes les banques irlandaises enregistraient des profits confortables et étaient bien capitalisées“. Pour ce rapport de 7 pages Merill Lynch avait touché 7 millions d’euros. La banque d’investissement Merill Lynch avait tout intérêt à dresser un bilan élogieux des banques irlandaises puisqu’elle était la banque qui détenait le plus d’obligations irlandaises. Le ministre irlandais des finances, Brian Lenihan, qui connaissait la publication de Vanity Fair, avait offert la garantie de son gouvernement à toutes les banques irlandaises. Le parti du ministre irlandais des finances, Fianna Fáil, était entre cul et chemise avec les banques et l’immobilier. cantillon_musee_bruxellois_biere_034.JPGTout juste avant la garantie offerte aux banques par le gouvernement, Brian Cowen avait joué une partie de golf avec son ami Seán FitzPatrick et avait diné le soir même avec les grands banquiers irlandais au Clubhouse. Seán FitzPatrick, qui était le Ditrecteur de la Anglo Irish Bank, est convaincu de fraude, a été arrêté déjà trois fois et encourt jusqu'à 5 ans de prison ferme. Les investisseurs privés qui avaient acquis des obligations et des titres des banques irlandaises ne s’attendaient pas que le gouvernement irlandais allait sauver totalement leur argent. Ce sauvetage avait été totalement financé par le contribuable irlandais. Mais très vite la garantie du gouvernement irlandais en faveur des banques s’est révélée être un tonneau sans fond. Les banques distillaient jour par jour les annonces typiques du day of reckoning et la garantie gouvernementale augmentait de jour en jour au gré des révélations des chiffres par les banques. Le chiffre de 106 milliards de déficit avait fini par être avoué et il était clair que mathématiquement l’Irlande ne pouvait jamais les rembourser. L’Irlande était bien en banqueroute d’Etat, mais les médias mondiaux préféraient ne pas en parler et faire de la bande passante avec la crise de la Grèce et la Crise de l'Euro qui étaient des victimes aisées et convenables à leurs yeux. L'Irlande qui faisait partie des pays les plus riches du monde était reléguée au rang des pays du tiers monde et sa crédibilité sur les marchés financiers se trouvait même derrière celle de l'Irak. Il était impossible d'annoncer que la réussite de ce Tigre Celtique n'était qu'une chimère et que son PIB n'était qu'un PIB fictif, furtif, un PIB d'initié. Le fleuron de la libre circulation des marchés et des capitaux est bien en banqueroute d’État. Le gouvernement irlandais avait fini par nationaliser la Anglo Irish Bank et l'avait transformée en un pool de défaisance, une bad bank appellée IBRC - Irish Bank Resolution Corporation.

Quel est le destin d'un bad bank sinon de se faire oublier du public au moyen de diverses procédures de techniques comptables toutes frauduleuses. Pour Peugeot - PSA il suffit d'annoncer des "dépréciations d'actifs" de 5 milliards pour cacher que son département finance, PSA Finance a coulé le fabricant d'automobiles. Pour la Société Générale, qui a relocalisé en France à partir de ses 49 filiales off-shore (paradis fiscaux) 100 milliards de produits toxiques, il suffit de concentrer ses pertes dans une filiale domiciliée à Paris - Inter Conseil Europe - IEC - à La Défense qui agrège les "actifs cantonnés". IEC n'a pas de site web... Pour la Deutsche Bank il suffit de resservir les plats en packageant les pertes de sa bad bank en nouveaux produits financiers titrisés CDS/CDO. Pour Dexia qui fait faillite tous les six mois il suffit de se faire recapitaliser par le gouvernement français et les contribuables. En juillet 2011 les banques et Dexia avaient réussi le "Stress-test" européen qui leur attestait une bonne santé financière avec un excellent fonds propre réglementaire. Avec la seconde chute de Dexia, les médias redécouvraient le 3 octobre 2011 "les produits toxiques pourris qui sont toujours cachés dans les banques depuis la crise des subprimes à hauteur de plusieurs centaines de milliards". Et pourtant la banque centrale américaine, la Fed', avait déjà sauvé les banques européennes et françaises à hauteur de plus d'un millier de milliards de $, dont 124 milliards pour la Société Générale, 175 milliards pour BNP Paribas, 105 milliards pour Dexia. Ce n'était pas à cause de l'Euro ni de la Grèce mais à cause de leur trillions d'actifs pourris que les banques cachent dans leurs comptes. Il n'y a pas de crise de l'Euro, il y a la crise des banques. Les banques françaises sont avec la Deutsche Bank les leaders en produits financiers dérivés et donc en produits poubelles (actifs pourris dérivés / CDS/CDO, etc). Pour la Suisse, le fonds de défaisance de UBS a été officiellement et légalement délocalisé en 2008 dans le paradis fiscal des Iles Caïmans. Mais que faire de IBRC, la bad bank, le fonds de défaisance de l'Anglo Irish Bank? L'Irlande veut donc tricher comme la Grèce l'a fait il y a dix ans, et maquiller son déficit budgétaire sous le regard bienveillant de l'Euro-Groupe et de Eurostat. Avec l'affaire Cahuzac, la France des médias et des gaulois se fait plaisir à s'insurger contre les petites frappes et les banques qui transfèrent leurs bénéfices dans les paradis offshore, mais on a oublié que ce sont nos gouvernements au G4 de Berlin de 2009 qui ont organisé la relocalisation dans nos pays des milliers de milliards de produits toxiques et des dettes des banques et des entreprises. Nos gouvernements ont transformé à pas de géant nos propres pays en paradis fiscaux pour les dettes des spéculateurs.

Même narrative, la démocratie européenne n'est pas une dictature; c'est pourtant dans un processus démocratique de la représentation parlementaire et de l'expression du vote des européens que l’Europe accorde aux banques des droits d'exception et un pouvoir absolu. Depuis 2008 les banques criminelles, toutes selon le schéma de spéculations financières Ponzi Madoff Kerviel Abodoli, ont été subventionnées par l'État Providence Bancaire et aussi par l'Europe Providence Bancaire pour les sauver momentanément de leur faillite réelle et pour les aider à fusionner entre elles pour "qu'elles puissent immédiatement rebondir quand la crise sera passée". Le successeur de Mc Creevy, Michel Barnier, UMP, Commissaire Européen à la Concurrence et au Marché Intérieur a rappelé dans son Communiqué du 6 juin 2012 que les contribuables des États de la Zone Euro ont déjà donné 4500 milliards d'euros d'octobre 2008 à octobre 2011. C'est un hold-up. A ces 4500 milliards s'ajoutent plus de 1000 milliards donnés en deux opérations de facilitations quantitatives et de carry-trade lancées par la BCE en échange de plus d'un millier de milliards d'actifs pourris déposés chez elle "en garantie", ce qui est une violation de ses statuts. La BCE s'est donc transformée en fonds de défaisance pour toute banque européenne qui en fait la simple demande sur papier libre. La France adore s'insurger "avec la plus grande sévérité" contre une petite frappe de ministre du budget qui s'est blanchi tout seul sa fraude fiscale dans un mensonge esthétique, mais elle ne veut pas voir que médias et gouvernement lui cachent qu'en Europe 4500 + 1000 milliards d'euros ont été déjà payés par les contribuables depuis 2008 pour racheter les toxiques aux banques en faillite et qu'à cause de ceci les budgets sociaux sont vidés. La France se sent forte quand elle peut lyncher son petit martyre domestique identifiable comme un rouleau de PQ portant un nom ressemblant à Kerviel, Abodoli, Cahuzac alors qu'il faut réclamer de réglementer et contrôler les flux financiers, le shadow banking et les chimères financières.

Mais que faire de IBRC, la bad bank, le fonds de défaisance de l'Anglo Irish Bank? C'est alors qu'en février 2013, le Ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble entre en action pour réapprovisionner d'arguments le principe ordolibéral de la circulation libre et non faussée des capitaux. Il n'y a toujours pas lieu de hurler à "la tyrannie de la norme marchande" puisque depuis 2008 il y a eu des élections européennes, des législatives, des présidentielles partout en Europe et le même personnel de bureau a été reconduit avec parfois comme seule alternance celle de l'étiquette. Les politiciens ne veulent pas changer le monde qui leur finance leurs campagnes électorales, et les électeurs, qui courent au Aldi pour comparer les prix, n'ont pas le temps de réinventer le monde. Tout électeur laisse cohabiter en son for intérieur le politicien qui le démolit et l'esclave qui en redemande. Si c'était le contraire ça se saurait. Après chaque tournée électorale on ne change pas l'équipe qui perd et on conforte l'Europe comme holding de défaisance. Dans ce genre de coming-out c'est Wolfgang Schäuble qui s'est réaffirmé comme le plus fervent admirateur du modèle offert par le Tigre Celtique qui est selon lui le modèle du pays qui a été l'un des plus riches de la planète et qui a réussi à se sortir de la crise en appliquant avec âpreté et conviction les recommandations du FMI, à savoir la discipline budgétaire, les plans de redressement de l'économie, la compression et la privatisation des services publics, l'adéquation avec le pacte de compétitivité. Au Sommet de Chypre, le Tigre Olympique, les chantres de l'Euro se sont autoproclamés "Sauveurs de l'Euro" en affirmant que les réformes portent leurs fruits, que les efforts n'ont pas été vains. Pourtant dans la foulée du Sommet de Chypre, la banqueroute d’État dans laquelle se trouve toujours l'Irlande a été délocalisée dans le temps jusqu'à 2038 et de nouveau soustraite de la conscience publique. La banqueroute d'Etat de l'Irlande ne doit pas devenir un contenu de conscience. Ce qui n'existe pas n'engendre pas de dynamique comportementale et d'énervement.

cantillon_musee_bruxellois_biere_035.JPGLe gouvernement irlandais avait fini par financer les pertes de la Anglo Irish Bank avec 64 milliards d'euros offerts gratuitement par la BCE en échange du dépôt chez elle des actifs pourris, toxiques et irrécouvrables dans les deux opérations "Bazooka" et "Grosse Bertha". Ces deux opérations de facilitation quantitative représentent les 1000 milliards d'euros offerts aux banques systémiques européennes et même anglaises (!!!) par la BCE en décembre 2011 et février 2012. Mais l'Irlande devait commencer à rembourser cette semaine de ce mois de février 2013 une première tranche de cette facilitation quantitative. L'Irlande, en banqueroute d’État et malgré la dizaine de plans d'austérité et de réforme, n'en est pas capable et l'annonciation de la fin définitive du modèle de Tigre Celtique aurait été le renversement définitif du paradigme ordolibéral. Le paradigme n'est pas un fait issu de l'idéologie, d'une dictature, d'un régime nazi ou stalinien. C'est le paradigme de la réussite personnelle et collective par la libre circulation du consommateur, c'est le paradigme du Keeping up with the Joneses ou du "Kaufen" de Helmut Kohl, réunificateur des Allemagnes. Ce paradigme serait tombé. C'est ce qui arrivera avec l'effondrement de la Grande-Bretagne et des USA qui ne saurait tarder.

Wolfgang Schäuble, gourou de l'Europe Providence Bancaire, CDU et ministre des finances allemand, a donc présenté au Sommet de Chypre à son homologue irlandais, Michael Noonan, son ancien secrétaire de cabinet ministériel, Jörg Asmussen, SPD. Jörg Asmussen siège au Comité directeur de la SoFFin (fonds de sauvegarde et de défaisance des bad bank allemandes), au Conseil de la Bafin (autorité de surveillance financière) et du „Wirtschaftsfonds Deutschland“ (Fonds économique allemand), qui attribue des garanties aux entreprises, sans contrôle parlementaire. Le 9 septembre 2011, la BCE annonce que Jörg Asmussen remplace Jurgen Stark au conseil de la BCE. Suite à l’entrevue avec Asmussen, Noonan a affirmé que "le Directeur de la BCE, Mario Draghi, s’est montré très coopératif". Une  année et demi de négociations avec la BCE ont pu s’achever et en une nuit le Parlement Irlandais avait déclaré l’insolvabilité du fonds de défaisance de la Anglo Irish Bank. Nous avons dépassé, avec cette décision politique de déclarer l’insolvabilité des banques, le plan Bilderberg de la Destruction et la restructuration par les marchés décidé à Athènes en 2009. Ce ne sont pas les marchés qui ont désigné l’insolvabilité de la banque, sa sédation terminale, mais les politiciens irlandais élus et sur la demande du gouvernement irlandais. La BCE a donc autorisé la banque Centrale Irlandaise a échanger toutes ses reconnaissances de dettes envers la BCE contre des Bons du Trésor à maturité longue. Le Day of reckoning irlandais, la déclaration publique de la banqueroute d’Etat de l’Irlande a donc été reportée à 25 ans plus tard en 2038. Le 2 avril 2010 j'écrivais "Du Traité de Lisbonne à la Bad Bank - L'Européen libre et non faussé va payer pendant 80 ans". Personne sur le Net n'avançait une telle date et je n'étais pas loin de la vérité puisque l'Irlande n'aura remboursé sa dette publique des banques qu'en 2053. Il ne s’agit bien sûr de rien d’autre que de la monétisation de la dette bancaire ce qui est interdit par le Traité de Maastricht et le Pacte de Dublin (clause du no-bail-out). Mais ce n'est pas tout. Le Ministre des Finances irlandais, Michael Noonan, du Fine Gael (le Clan des Celtes), s'est senti pousser des ailes depuis le Sommet de Chypre et a annoncé le 4 mars 2013 aux ministres des finances de l'Euro-Groupe que l'Irlande ne commencera à rembourser que dans 15 ans les 65 milliards d'euros avancés par le FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière pour le sauvetage des banques irlandaises et les 85 milliards d'euros avancés par le FMI. Ces fonds avancés proviennent des cotisations des États membres et ont été levés grâce à la dette publique et aux contribuables. Le 26 octobre 2011 je vous écrivais que le FESF n'est qu'un SPV - Special Purpose Vehicle, un portefeuille de dettes à effet de levier (LBO), un fonds comme ceux qui ont fait tomber la Lehman Brothers ou les autres banques. L'Irlande se voit donc autorisée par les gouvernements européens et Bxl à poursuivre ses manœuvres de criminalité financière pour pérenniser l'illusion du Tigre Celtique auquel les marchés doivent sourire. Noonan est de l'avis que la défaisance des banques irlandaises ne doit rien coûter à l'Irlande. Le Tigre de l'Atlantique Nord, l'Islande, avait montré la voie en refusant de payer la totalité de ses dettes. Autrefois, des comportements gouvernementaux comme ceux de l'Irlande ou de l'Islande auraient été un casus-belli et un motif de déclaration de guerre. La guerre est déclarée depuis la Déclaration de la Crise des Subprimes, mais les peuples préfèrent qu'elle soit déclarée contre eux-mêmes dans une internationale des endettés publics. Il ne s'agit plus d'une guerre nationale mais d'une guerre que des peuples lèguent à deux générations futures qui vont payer pour l'égoïsme des papy-boomers et des quadras encore plus dangereux qu'eux. L’Irlande et l'Islande ont fait un putsch financier adoubé par les gouvernements européens émanant des Parlements élus et par Bxl. Aucun Parlement en Europe ne lance une Motion de Défiance contre leurs gouvernements. Il n'y a ni tyran ni victime mais le choix partagé de société de l'humanisme automatique du Consensus de Washington, même 6 ans après la Déclaration de la Crise des Subprimes et après l'année Lehman 2008. Il n'y a ni tyran ni victime mais un choix partagé de société, le contraire se saurait. Si vous cherchez sur Google engraisser les banquiers mon site est en A6 sur 424.000 résultats, ou engraisser les banques.

L'Irlande est toujours perçu comme le modèle de l'esprit d'entreprise. Al Capone a-t-il été le modèle de l'esprit d'entreprise? La défaisance irlandaise va donc être bientôt imitée par la Grèce qui n'a pas l'intention de sombrer dans le Chaos et la guerre civile. Le 21 mai 2009 je vous écrivais que les USA sont prêts pour une guerre civile sur leur sol: "si les USA font banqueroute avant l'Europe, la guerre monétaire américaine va directement se retourner contre les USA eux-mêmes et la guerre civile américaine se mettra en place comme elle est prévue dans USA, guerre civile - HR 645, Loi du 22 janvier 2009 sur Camps d'internement dans les bases militaires." Mais une défaisance actuellement gratuite et qui sera remboursée par nos enfants est tellement plus agréable à intégrer par le citoyen comme contenu de conscience et comme norme de comportement. Mais la sédation létale réelle, n'est pas celle de la Anglo Irish Bank, mais bien du "citoyen", on se demande encore citoyen de quoi donc au juste. Le citoyen administre non seulement la fin de sa propre existence mais commet en plus l'infanticide sur ses enfants. Il n'y a rien de plus drôle que de mourir ensemble et sans descendance pour arrêter la farce. Les frères bessons qui nous habitent ont à ce point réalisé leur fusion moléculaire qu'ils ont étouffé entre eux-deux leurs enfants. Il n'y a pas de tyrannie de la norme marchande comme l'affirme Dominique Roth, mais bel et bien dans le comble de la défaisance de l'humanité une extermination que l'on voudrait déléguer sur de la répression financière afin de délocaliser hors de soi la faute. Mais comme le remboursement à partir de 2038 ne sera toujours pas possible, il faudra organiser de l'hyperinflation qui détruira tout tout de suite et avant les premières échéances. Pour l'homme, il n'y a rien de plus réconfortant qu'une bonne ruine pour qu'il s'octroie l'idée de sa grandeur de bâtisseur. Dans n'importe quel plan, nos enfants restent toujours packagés dans cette sédation létale. Le devoir de mémoire, de conscience, ne doit pas commencer 60 ans après les Rafles du Vel d'Hiv, mais avant et au moment de celles-ci. La co-responsabilité est le bien le plus à partager et doit s'installer au quotidien comme contenu de conscience. Rien ne peut abroger la co-responsabilité, il suffit d'utiliser la démocratie qui est à libre disposition du citoyen. Il n'y a ni Conspiration, ni Tyrannie de la norme marchande, il y a l'Homme.

cantillon_musee_bruxellois_biere_036.JPGLe Cimbre est-il pessimiste?

Le site du Cimbre, nonniste pro-européen, s'appelle "Rénovez Maintenant". Le Cimbre propose comme Michel Serres dans Petites poucettes d'inventer maintenant. Le Cimbre écrit souvent que le politique est l'art du réel, celui de privatiser savoirs, pouvoirs, droits et richesses. Le minimanifeste de Stépahne Hessel, Indignez-vous, est vide. Avec le brouillard du Net et des gouvernements et médias google-affiliés, la transmission des savoirs n'est pas faite comme le dit benoîtement Serres, mais le contenu des consciences a été bourré avec une phénoménologie envahissante qui s'approprie toute vision d'autodétermination de soi et des peuples. Je suis pessimisto-optimiste mais je sais que le haut phalanstère de l'hémisphère riche ne prendra sa décision de modifier ses contenus de conscience et de comportement qu'après être tombé dans le trou et après avoir compris cet évènement comme tel.


Oui, nous sommes des millions de lucioles cavernicoles qui émettent dans le noir. Et comme pour le Salon des Indépendants qui a pris son élan dans l'Ecole de Barbizon, il va s'avérer que les artistes de la vie vont s'agréger naturellement dans un mouvement impressionniste où les vibrations de la lumière vont nous unir. En fait, je suis beaucoup plus optimiste que toi, et mon voyage au bout du langage m'a préparé au monde meilleur depuis beaucoup plus longtemps, depuis 1989, 1957... Mais j’exècre les révolutions et les indignations qui ne font que de relocaliser d'un côté la violence et de l'autre la réaction. Par le travail de Télésphore et du Cimbre, j'en appelle à la maîtrise du mot. Il faut s'occuper du mot, il n'y a pas besoin de sortir du lot, le savoir est à nous et dans nos tête. Le pensé existe et bouge. Quand le mot devient un contenu de conscience choisi, le comportement inventif et novateur suivra en toute dignité, sans heurts, sans violence, sans mort. La planète ne se donnera à nos enfants que comme cela. Rénovez maintenant.

25. janvier 2013

Deutsche Bank crée des milliards de nouveaux produits financiers titrisés / Concours Internet des actifs les plus toxiques - Finance Watch - Weed - Share

finance_watch_2013.jpgSi vous cherchez sur Google produits financiers titrisés mon site est en A2 sur 64.300 résultats (màj du 31/03/2021: ... page 1 de Google depuis le 25 janvier 2013 !!! ). Mais si vous cherchez sur Google michel barnier banques 4500 milliards mon site est en A1 et en A2 sur seulement 12800 résultats. 12800 résultats, c'est un non-évènement, donc ça n'a pas existé. Mais le nouveau  budget européen "effectif" pour la période allant de 2014 à 2020, de 908 milliards d'euros, a été voté avec une baisse de 3%, et une baisse du budget est interdite par les statuts de l'UE; c'est un budget de déficit et d'austérité. Le budget de l'UE sert à l’investissement structurel, mais racheter les dettes pourries du Cartel du Libor, Euribor et Tibor et des banques issues de leur spéculation ratée passe avant tout pour l'Europe Providence Bancaire. Lors de ce nouveau débat sur le budget européen il n'y a pas eu de débat sur la réindustrialisation de l'Europe. En 15 ans il n'y a jamais eu au Parlement Européen de débat sur l'industrie en Europe. Par contre, la libre circulation des marchés est le seul pilier de cette Europe.

Le marché des produits financiers titrisés s’était effondré après la Déclaration de la Crise des Subprimes de l’Année-Lehman 2008. Dans la crise financière permanente, dans laquelle il n'y a pas eu de "crise de l'euro", il y a eu depuis 2008 les rebonds des bulles échoïques alimentées artificiellement par le fait que les banques faillitaires échangent avec les banques centrales et les gouvernements leurs actifs toxiques pourris et irrécouvrables contre des liquidités à taux zéro comme dans les opérations "Bazooka" et "Grosse Bertha" de la BCE en 2011/12. Cette bulle échoïque, qui est la plus longue depuis 1928, a restitué aux USA 11.000 milliards d'actifs aux 10% d'américains les plus riches

Les banques lèguent aux États dits souverains leurs dettes privées issues de leur spéculations ratées et qui plongent sans rémission les peuples et les économies nationales dans la Grande Dépression 2.0. Les États soumis aux banques gonflent leurs dettes publiques pour sauver les banques en faillite technique tous les jours un peu pour retarder leur dépôt de bilan et le day of reckoning. Les États et leur organe délégué, la BCE, n’exprimant aucune volonté réelle de contrôler et de réglementer les flux financiers et le shadow banking, sont en réalité depuis les premiers bail-out de 2008 physiquement, juridiquement et moralement coresponsables des pratiques spéculatives des banques puisqu’en rachetant avec les fonds publics leurs actifs toxiques, ils en deviennent actionnaires. Les États, donc les peuples deviennent actionnaires des banques en faillite et qui multiplient depuis 2008 leurs activités spéculatives à haut risque au lieu de les arrêter. L’État qui a plus ou moins directement nationalisé les pertes des banques, ne fait pas usage de son droit d'actionnaire à décider du destin des banques dont il détient des parts, et le peuple est de toute façon privé de son droit d'actionnaire, il n'est pas l’État, il est l'électeur.

Declaration_Berne_2013.jpgLes entreprises ne travaillent plus, le PIB réel issu de l'activité économique de production de biens et de services ne se crée plus, et les banques et assurances ne transforment pas les liquidités offertes gracieusement par la BCE ou la Fed' en crédits aux entreprises destinés à soutenir des projets économiques à caractère social ou écologique. Par exemple, les banques et assurances ont fait passer la bulle des produits financiers dérivés tellement toxiques comme les CDO et les CDS - Credit Default Swap de 60.000 milliards de $ à 70.000 milliards de $ de 2008 à 2012 et toutes les banques systémiques dites "too-big-to-fail" ont encore fusionné entre elles "pour être prêtes quand viendra la sortie de crise", en réalité pour devenir un fait de chantage imparable face aux États dits souverains qui viendront toujours vers elles pour organiser leur bail-out / sauvetage avec des "Eurobonds" et autres facilitations quantitatives qui ne sont que de la monétisation de la dette privée, de la recapitalisation de la dette des banques. Tous ces ersatz de crédits publics sont émis par le système européen. Pour monétiser la dette privée des banques ou publique des Etats qui s'endettent pour sauver les banques il a fallu violer la Clause du no-bailout du Pacte de Dublin constitutif de l'Euro. La BCE, réinterprète/viole  l'Article 103A du Traité de Maastricht. Cette monétisation de la dette fait tellement partie du nouveau business-plan de la BCE que le viol est devenu une activité sociétale bénie par le Législateur. Législateur? Enfin le Parlement EU et les parlements régionaux sont aussi violés avec consentement par les gouvernements. Cette trappe de la monétisation des dettes est financée par ces crédits publics qui ne sont mathématiquement pas remboursables et qui ont été alloués en échange des actifs pourris légués par les banques et les assurances. Ce sont les budgets des États et les contribuables qui financent ces crédits publics du système européen. J'appelle ceci de la Répression financière.

La Deutsche Bank est la plus grande banque du monde. La Deutsche Bank est la plus dangereuse banque du monde en étant au moins depuis 2008 en faillite technique avec seulement 2,6% de couverture en fonds propres. La Deutsche Bank a pourtant émis en janvier 2013 de nouveaux produits financiers titrisés à hauteur 7,7 milliards de $. Il s’agit de nouveau de CDO - Collateralized Debt Obligations, qui se fondent sur d’autres produits financiers titrisés particulièrement risqués parce qu’ils contiennent les risques de milliers d’autres crédits particuliers. Ce principe de « multi-mutualisation » de la dette permet aux banques de sortir de leurs bilans financiers les emprunts qu’elles jugent elles-mêmes irrécouvrables en en faisant un produit financier, une macédoine packagée de produits toxiques, qui reste très prisée des investisseurs. Je vous invite à relire mon article du 2 mai 2009 >>> Faillite de la "Croissance" financée par la bulle des dettes, des titrisations, des CDS / CDO, des LBO. (image à droite: ONG, DB - Déclaration de Berne, Association Suisse pour le Développement Solidaire)

Public-eye-2013.jpgLa Deutsche Bank n'est en réalité qu'une banque de façade qui est la filiale de son propre hedge-fonds DWS qu'elle a propulsé et qui vit essentiellement du shadow banking, donc des opérations extra-bilancielles OTC - Over-The-Counter, des CDO, des CDS que le législateur, les régulateurs et les Directives Européennes MiFID et MiFID2 ont aménagées spécialement. Seulement 4% des opérations de la Deutsche Bank sont des opérations bancaires "traditionnelles", 96% passent par son hedge fonds pour alimenter la spéculation financière sans objet économique et industriel.

Selon le FMI de 70 à 90% des activités bancaires relèvent de la spéculation sur les produits financiers comme les CDS/CDO qui constituent la majorité des produits dérivés. Il ne reste plus grand-chose pour les activités de l'économie réelle des PME. Depuis 2008 les banques ne prêtent plus à l'industrie. On oublie que les CDO / CDS - Credit Default Swap sont des assurances contre la défaillance souscrites par n'importe qui, sur n'importe quoi, de préférences sur des actifs que l'on ne possède pas ou dont on n'est pas propriétaire. Les banques sont impactées par le risque systémique parce qu'elles ont des trillions de CDO/CDS dans leurs comptes. Les banques universelles qui ont des activités d'assurance sont impactées.
Les assurances elles-mêmes sont impactées parce qu'elles sont émettrices de CDO/CDS ou parce qu'elles ont placé leurs actifs auprès des banques ou qu'elles sont actionnaires des banques. Les CDS sont tous des bundles, des fagots qui ont dedans des vrais morceaux de divers actifs allant jusqu'aux Bons du Trésor. L'acheteur d'un CDO ou d'une assurance CDS achète un bundle qui a un nom de code comme Zotoïd635, etc... et il ne peut porter à sa connaissance le contenu exact de son CDO/CDS. Seules les banques-assurances ou les assurances pourraient établir la traçabilité de leur bundles. Mais souvent elles feignent de ne plus savoir. Un bundle est composé avec des macédoines d'actifs variés ayant un risque plus ou moins élevé pour cacher dedans l'actif extrêmement toxique. Ce bundle est la titrisation comme pour les Subprimes. La titrisation n'a pas subitement disparu depuis l'année Lehman - 2008, elle git massivement et même de manière prépondérante dans tous les comptes des banques et des assurances. Comme AIG, la Wachovia ou la WaMut ont fait faillite aux USA, les assurances européennes, dont AXA, Allianz sont en situation précaire sur le chemin de la faillite et ladite Crise est tout autant une crise des assurances que des banques. Les assurances aussi doivent être recapitalisées, c'est à dire que pour elles aussi les gouvernements, et le FESF / MES qui sera une x-ième fois détourné de ses attributions d'origine, rachèteront des positions toxiques des assurances.

Le secteur du shadow banking et des hedge-fonds sont les principaux acquéreurs de ces nouveaux produits financiers titrisés dérivés émis par la Deutsche Bank qui brillait déjà avant 2008 avec une garantie de rendement de... 10, 20 et même 25%. Dans ce secteur les acteurs promettent des rendements spéculatifs à deux chiffres, mais intenables parce qu'ils ne sont qu'une pyramide Ponzi. Les velléités de Bâle III, Solvency 2 et MifID2 de contrôle et de régulation du secteur bancaire et des assurances ne concernent que les banques et les assurances, et même si les minuscules mesures sont prorogées avant même d’entrer en vigueur, elles poussent encore plus les flux financiers dans le domaine opaque et incontrôlable du shadow banking. Bâle III ne sera appliqué qu'en 2019... après l'effondrement total qui est imminent car toutes les mesures de quantitative et qualitative easing, les facilitations quantitatives, mises en œuvre depuis 2008 sont épuisées à présent. share_2013.jpgLe projet Erkki Liikanen sur la scission des banques universelles qui détiennent les activités de crédit, d'assurance et de placement en nom propre reste au stade du bavardage depuis 2008. Hier, 30 janvier 2013, Michel Barnier, UMP, Uper-Commissaire au Marché Intérieur et à la Concurrence s'est formellement opposé à la scission des banques demandée dans la proposition de Erkki Likkanen, Gouverneur de la Banque Centrale Finlandaise. Michel Barnier prouve régulièrement sa fidélité aux lobbies financiers. Les nouvelles obligations de fonds propres réglementaires ne concernent des produits financiers qui ne représentent que 0,5% de leur chiffre d'affaire. Chaque stress-test déclare les banques comme immunes et 15 jours plus tard avec "une opération vérité sur ses comptes" une quasi-faillite de banque se révèle à chaque fois par ci et par là. Cette semaine c'est au tour su Crédit Agricole de déclarer une perte historique et aujourd'hui le gouvernement hollandais nationalise la 4ème banque systémique du pays, la SNS Reaal.

Hier le Commerzbank a annoncé une perte et aujourd'hui UBS a avoué une perte de 2,5 milliards. Aujourd'hui, en février 2013, le Groupe PSA - Peugeot Citroën est aussi au bord de la faillite et comme le Crédit Agricole pour des raisons de "dépréciations d'actifs". Je vous rappelle depuis 2008 que PSA Finance de PSA ou RCI de Renault, les banques internes de ces constructeurs automobiles, trainent aussi dans leurs bilans des toxiques depuis 2008 et qu'elles ne peuvent pas créer comme les banques une bad bank, une entité de défaisance pour "cantonner" des actifs pourris, toxiques et irrécouvrables. Il faut simplement avouer et annoncer que cet "ajustement comptable" de ces actifs de PSA, tout de même 4,7 à 6 milliards d'euros, montrent qu'ils ne valent plus rien depuis 2008. "Ce n'est qu'un ajustement comptable, cela n'affecte en rien l'opérationnel", dit-on chez Peugeot. Les banques captives de PSA (Peugeot-Citroën, PSA) et de Renault avaient titrisé les actifs de leurs groupes dans leurs filiales PSA Financial Service et Banque PSA Finance et Renault RCI Banque. Renault ou Peugeot-Citroën (PSA) avaient exercé un autre métier au travers de leurs départements Financial Products. Peugeot Société Anonyme (PSA) s'était aussi  bien amusée avec les mortgages (crédits hypothécaires et subprimes) et avait détourné dans la spéculation de titres comme les CDS/CDO les actifs gagnés avec les ventes des automobiles, tout en délocalisant et en payant au rabais son personnel ouvrier et employé. Il en va de même pour Renault. PSA et Renault, qui avaient perdu des milliards d'euros avec les opérations de titrisation avaient déjà reçu 9 milliards d'euros en 2009 comme "aide" financière de l'État français. C'est tellement monstrueux que l'on a de la peine à le croire. Ces groupes automobiles avaient déjà obtenu 5 milliards d'euros de la SFEF qui est la Société de Financement de l'Économie en France qui avait été inventée par l'état français suite à la grande crise de la finance mondiale de l'année-Lehman 2008. L'État a accordé une garantie de 7 milliards d'euros à la Banque PSA Finance, la division bancaire du groupe, en octobre 2013 dernier en échange d'un droit de regard sur "toute opération affectant le contrôle ou le périmètre du groupe". Dans le mot "périmètre" il faut entendre ce qui dépasse la production automobile de Peugeot Citroën. Le gouvernement français annonce en février 2013 qu'il a l'intention de rentrer dans le capital de PSA, donc de nationaliser ses pertes spéculatives pour éviter la faillite. ...et de disposer de son droit d'actionnaire? Nous nous trouvons bien dans le schéma de la "destruction par les marchés" définie par la Conférence Bilderberg d’Athènes en 2009. Cette faillite organisée permet de sauver les banques et leurs actionnaires et de déverser sur les pouvoirs publics et sur ladite Dette Publique, sur les contribuables et sur toute la société leurs trillions de pertes spéculatives. Une faillite immédiate, comme dans une normale économie de marché, aurait été surtout supportée par les banques et leurs actionnaires et les coupables auraient été facilement identifiés et désignés. Nos pouvoirs publics préfèrent culpabiliser chacun des citoyens en son for intérieur pour l'ankyloser et pour ne pas lui donner le droit de réclamer le contrôle démocratique de la société dans laquelle il vit.

weed-2013.jpgPour créer ses nouveaux produits titrisés CDO, la Deutsche Bank a mixé des actifs toxiques qu'elle a localisés dans sa propre bad bank interne qu'elle a créée le 10 septembre 2012. C'est comme si vous vendiez une automobile neuve avec un moteur cassé, récupéré à la casse automobile, sablé et repeint avec soin. Le Hedge Fonds qui achète cette automobile aura pour seule activité de la revendre au plus vite avec un fort bénéfice. La Deutsche Bank avait mis dans sa bad bank interne une première tranche de 135 milliards d'euros de papiers pourris. Elle les passe au shredder, fait des collages et les revends comme de nouveaux produits financiers prometteurs d'un rendement à deux chiffres. Les co-successeurs de Jo Ackermann, Jain et Jürgen Fitschen ont décidé de réduire cette bad bank interne à 90 milliards d'euros.
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Comme tous les ans en marge du Forum Économique Mondial - World Economic Forum de Davos, l'ONG Déclaration de Berne en partenariat avec Greenpeace Suisse a décerné le 24 janvier 2013 dans le cadre de Public Eye Awards le prix de la pire entreprise de l'année pour les délits sociaux et environnementaux. Les sinistres lauréats sont Shell et Goldman Sachs. Goldman Sachs avec en tête Mario Draghi, aujourd'hui directeur de la BCE, a aidé, en échange d'honoraires exorbitants, la Grèce à camoufler et à tricher avec sa comptabilité nationale et à cacher 50% de ses dettes. Mario Draghi était Directeur de Goldman Sachs Europe, quand celle-ci avait racheté en masse les Bons du Trésor grec, les avait revendus en produits packagés et avait ainsi caché pendant plus de 10 ans le surendettement de la Grèce en toute connaissance de cause. Goldman Sachs est coresponsable de la quasi-faillite de la Grèce, mais Eurostat le savait, mais rien n'était trop beau pour renforcer l'euphorie du mythe du marché "libre et non faussé". Si vous cherchez sur Google concurrence libre et non faussée mon site est en A5 sur 157000 résultats.

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weed-2013-b.jpgSven Giegold, Euro-Député vert et co-fondateur de Finance Watch, a lancé avec les ONG Share et WEED un Concours sur internet - Europa sucht das gefährlichste Finanzprodukt / Europe seeks the most dangerous financial product -  pour désigner les produits financiers les plus dangereux. Il y a un débat revenant depuis ladite « Crise de l’euro » pour déterminer quels produits financiers pourraient bien être interdits. Mais ce débat est resté sans suite bien que l’agitation et les vociférations de nos dirigeants et de nos élus ne se fassent pas à huis-clos. Il existerait plus de 500.000 produits financiers, dont une majorité est à gros risque comme les CDS/CDO. L'Union Européenne n'a fait semblant d'interdire que le short selling, le "pari baissier à règlement différé" ou la "vente à découvert spéculative", qui permet de violentes attaques spéculatives comme il y a un an sur la dette grecque, mais en vérité le short selling ou short n'est toujours pas réglementé ni contrôlé. Les short selling poussent prématurément et dans un scénario catastrophe accéléré à la faillite des entreprises, mais aussi des pays entiers comme la Grèce, l'Irlande, le Portugal. Le short selling permet sans le moindre coût de spéculer massivement et de manière illimitée, ce qui influence les cours.

L'Union Européenne s'est inventé trois organes de contrôle et de réglementation, ESMA pour les marchés financiers, boursiers et les fonds d'investissement, EBA/ABE pour les banques et EIOPA pour les assurances, mais ces organes n'agissent pas. Et les trois réformes Bâle III / Solvency 2/ MiFID2 sont prorogées ou tellement light qu'elles sont sans portée. Il en va de même pour le Trading à Haute Fréquence - THF pour lequel les propositions de réforme allemandes et françaises pour la Loi de séparation et de régulation des activités bancaires demandent l'interdiction, mais uniquement lorsque le THF est utilisé pour le compte propre de la banque. Or, l'essentiel du THF est conduit dans le cadre de l'activité de tenue de marché. Ce THF se réalise à la nanoseconde des milliers de fois pour tester et influencer les marchés. Tous les traders des banques et des hedge fonds sont domiciliés le plus à proximité des bourses pour avoir une connection en fibre optique la plus courte possible, parce que même si les ordres d'achat et de vente se réalisent à très haute fréquence, une distance entre le PC du trader et le serveur de la bourse rallonge le temps et réduit l'avantage concurrentiel! La "concurrence libre et non faussée" et "l'information pure et parfaite" ne sont technologiquement plus possibles. C'est le législateur et Bruxelles en particulier avec MiFID1 qui ont aménagé les conditions du marché qui ne sont qu'à l'avantage unique et privé des traders qui jouissent de l'Europe Providence Bancaire. Le THF n'est pas une simple évolution technologique mais bien une dérégulation entre les micro- et les macrostructure du marché voulues par le législateur et même par... le Traité de Lisbonne une fois de plus que l'on nous a vendu comme un Traité (Constitutionnel) Simplifié Européen.

L'Autorité européenne des marchés financiers (ESMA - European Securities and Markets Authority) est une autorité de surveillance européenne indépendante, installée à Paris. Elle a remplacé, à compter du 1er janvier 2011, le Comité européen des régulateurs de marchés de valeurs mobilières (CESR - Committee of European Securities Regulators). Elle constitue une des trois nouvelles autorités de supervision européennes instaurées pour constituer le Système européen de supervision financière, les deux autres étant l'Autorité bancaire européenne (EBA - European Banking Authority) et l'Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (EIOPA - European Insurance and Occupational Pensions Authority). Un arsenal de bavardage est créé à grande échelle, il ne conduit pas à des actes politiques et réglementaires mais fait croire à la bonne volonté de faire le bond quantique qui devrait permettre aux États de sortir de l'orbite des lobbies financiers du G30 - Group of G30 dont Mario Draghi de la BCE est toujours membre! Le G30 est un lobby qui fait semblant d'être un think-tank et qui est à l'origine de la dérégulation des marchés financiers depuis 20 ans et de l'aménagement du cadre législatif et des Directives Européennes pour mettre en place le shadow banking et les opération OTC - Over the Counter, les "just-between-us". Mario Draghi surfe d'un conflit d'intérêt à un autre conflit d'intérêt. Dans ce conflit d'intérêt actuel, Mario Draghi démontre comme il s'assied avec son club privé de la finance, le G30, sur le principe de "L'indépendance de la Banque Centrale Européenne".  Dans ce conflit d'intérêt Mario Draghi est tout autant dangereux que Lloyd Blankfein de la Goldman Sachs ou que Joe Ackermann, ancien CEO de la Deutsche Bank. Blanklfein prétend toujours de lui "We are doing God's Work - Nous faisons le job de dieu". Le G30 a été l'instigateur de l'autorégulation par les marchés de toutes les nouvelles activités financières et spéculatives qui ont vu et voient le jour depuis 20 ans. Cette autorégulation par les marchés n'a pas conduit à "La crise de l'euro", mais à la Crise des subprimes puis à la Crise de tout le système financier. Si vous consultez la liste des membres du Group of Thirty vous retrouvez aussi Larry Summers le plus grand dérégulateur en chef de la planète et qui a été dans le Conseil Économique de la Maison Blanche sous Obama 1er. Le G30 tient ses sessions à huis-clos et ce n'est que de temps en temps que sont publiées les recommandations de leurs membres qui vont toujours dans une et même direction, celle de la libéralisation totale des marchés et de la concurrence pure et parfaite, libre et non faussée. Dans une concurrence dite "pure et parfaite, libre et non faussée" il faut que l'accès complet et total à l'information soit garanti, mais pour les produits financiers dérivés titrisés et packagés CDO/CDS/OTC, même les banques ne peuvent plus dire elles-mêmes de quoi ils sont vraiment composés. Sur les marchés financiers du shadow banking incapables de s'autoréguler, la concurrence est parfaitement et librement faussée mais à un tel point que les banques ne se font même plus confiance entre elles-mêmes et à un tel point que, depuis peu, même les banques centrales ne se font plus confiance entre elles. La Banque Centrale Japonaise a commencé la guerre des cours des devises en s'aménageant une dévaluation relative et un avantage concurrentiel réel avec une monnaie faible. La Banque Centrale Allemande rapatrie ses stocks d'or qui étaient stockés à Paris ou au Bullion Depository du Fort Knox et de la Fed' aux USA...  François Hollande a réclamé au Parlement Européen à Strasbourg la dévaluation de l'euro. Le day of reckoning s'approche!

Il est urgent que le débat sociétal et parlementaire et politique sorte des impensés les problèmes du turbo-capitalisme avant que la démocratie n'en soit très violemment meurtrie.

berikwald_2a.jpgChaque citoyen souffre de la Crise, mais pas de celle que vous croyez ou voulez faire croire. Le citoyen le ressent bien mais il ne sait y mettre dessus des mots, tellement les influenceurs usent de mots pour parler de la chose. Les influenceurs font effectivement de la bande passante avec ces termes de la "Crise", mais par leurs répétitions sans action, ils concourent à encore plus emmurer ces termes dans l'impensé collectivisé. En France par exemple, 2012 est la deuxième pire année de l’histoire sur le front du chômage aussi loin que les statistiques remontent. Cette information a été diffusée hier mais l'émotion collective est dirigée sur "le mariage pour tous". On a oublié de dire que la crise va aussi marier des morts.

Penser et dire les choses seul dans son coin nuit gravement à la santé. Les influenceurs, Mario Draghi, la Deutsche Bank, les lobbies financiers domiciliés à Bxl, les commentateurs de crise comme les gouvernements et leurs médias associés essayent de créer chez les peuples des nouveaux contenus de conscience axés sur le "pacte de compétitivité", la crise, la dette publique, la crise, etc. Ceci dépasse une idéologie intoxicative, car à la différence d'une idéologie de scansion comme une idéologie nazie ou stalinienne elle permet une adoption par les peuples de la vision de la nécessité de faire disparaitre l’État Providence et elle permet l'émergence et l'ancrage de la soumission à la perception d'un "État en faillite" comme le répètent Michel Sapin, Ministre PS du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social ou comme Fillion, 1er ministre UMP sous le gouvernement précédent. Ce sont les banques qui sont en faillite. Comme je l'explique depuis 2006 où j'ai mis en ligne mon site, l'homme est devenu la quintessence de l'homme idéal pour les États car en lui habitent les frères bessons, le dominateur et le faible, et il n'y a plus besoin de camp de concentration, d'extermination et de rééducation pour que ceci soit. Il n'y a plus besoin de sniper ou de soulèvement, car ceci signifierait automatiquement l'autodestruction de l'homme en lui-même par lui-même qui s'en prendrait à sa propre moitié qui le constitue. Se soulever ou se révolter contre soi-même ne conduit qu'à de la disparition en silence et en cachette ce qui constitue pour les États la plus compétitive des éliminations de la contestation ou simplement de la critique de la conscience publique. Le peuple est d'accord et en accord pour perdre son État Providence bien que les États sont devenus les États Providences Bancaires en sauvant toutes les banques dans leurs spéculations létales au lieu de les contrôler et de les règlementer et en engraissant leurs nouvelles spéculations financières. L'homme, cet aggloméré de frères bessons qui l'habitent, accepte la recapitalisation permanente et en flux tendus des banques spéculantes en faillite et est d'accord pour endosser l'austérité qui sert à financer cette recapitalisation. Un énorme consensus, qui ne délaisse aucun espace de la vie privée et grégaire, s'est fait dans le for intérieur de l'homme-besson pour faire de la Crise un contenu de conscience qui est si fort qu'il est immune face à la moindre des velléités de contestation et qui n'a pas besoin d'être renforcé par des mantras, un Credo ou une invocation permanente de la Foi pour rallier les derniers des infidèles et des incroyants. Face à ce contenu de conscience le Cimbre propose une phénoménologie active dans laquelle chaque parcelle de ce contenu de conscience est observée avec vigilance pour en dénoncer et décerner les mots. L'appropriation des mots est un devoir de citoyen. L'appropriation de tous ces mots de ladite crise permet de les ramener dans la sphère de la pensée, de la pensée de tous. Ce qui n'appartient pas à la sphère du pensé n'a pas d'existence et ne peut créer une dynamique. Des partis politiques responsables doivent rapporter ces mots à leur sens et développer la phénoménologie active, cette phénoménologie de la vigilance qui concentre le citoyen sur son analyse personnelle et collective de son expérience et des contenus de sa conscience et de la conscience collective. Donc il faut Occupy the WordS, il faut occuper les mots et le reste suivra tout naturellement par voie démocratique. Rien ne sert de lancer des "Printemps arabe" ou bientôt le "Printemps de l'Europe" si c'est pour qu'une classe se profile sur une autre et délocalise la violence d'un endroit à un autre. La Lutte des classes qui s'est faite sans nous et par-dessus nos têtes prend sa source dans le bavarder et le vocabulaire initiés par les lobbies financiers et repris en choeur par les influenceurs élus et sociétaux. En disant "nous ne tolèrerons pas que les marchés financiers fous..." ou "la dette publique, la dette publique" en corrélation avec "le pacte de compétitivité" nous sommes, nous les petits, victimes de ce que j'appelle une phénoménologie de l'envahissement et de l'appropriation des petites consciences. C'est pourquoi le Cimbre apporte un décodeur avec sa phénoménologie active en Occupant the WordS pour remettre bien à leur place nos contenus de conscience partagés. Il ne faut bien sûr plus entendre la société comme une contention d'un affront de groupes opposés, il ne faut bien sûr plus entendre la société comme une chorégraphie de la Lutte des Classes, mais en attendant nous, les petits, nous sommes les victimes appauvries et plongées dans l'analphabétisation avec des contenus de conscience privés et partagés dans la norme de ladite concurrence libre et non faussée, l'équilibre des marchés et l'informamtion pure et parfaite, qui n'ont pas été depuis Adam Smith la main vibrante qui régit et régule mais le doigt qui.... Oups! ...qui se fourre dans les ventricules et qui stoppe la circulation de notre sang. Vous ne pouvez tout de même pas affirmer que la destruction de la planète et la crise des banques engendrent des générations futures qui seront le sang de notre sang. Elles seront la mort de notre sang. Savez-vous au moins que ce n'est pas le pétrole qui va disparaître en premier, mais les phosphates. Et sans engrais il n'y a plus de culture.

(image à droite: mon recumbent trike qui va me permettre ma 3ème expédition polaire arctique de cyclo-camping jusqu'aux Lofoten et aux Vesterålen, mais seulement à partir de Helsinki)

3. novembre 2012

Les plus grandes banques systémiques du monde en faillite technique en 2012: Deutsche Bank, BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale...

Banques_systemiques_2012_a.jpg

Musee__americain_de_la_finance.jpgDepuis 2008 les lobbies financiers ont réussi à museler les velléités politiques de certains hommes d’État veules et pusillanimes comme Sarkozy, Hollande, Obama, de contrôler et de règlementer les banques et les assurances.

Depuis 2008 les banques criminelles, toutes selon le schéma de spéculations financières Ponzi Madoff Kerviel Abodoli, ont été subventionnées par l'État Providence Bancaire et aussi par l'Europe Providence Bancaire pour les sauver momentanément de leur faillite réelle et pour les aider à fusionner entre elles pour "qu'elles puissent immédiatement rebondir quand la crise sera passée". Michel Barnier, UMP, Commissaire Européen à la Concurrence et au Marché Intérieur a rappelé dans son Communiqué du 6 juin 2012 que les contribuables des États de la Zone Euro ont déjà donné 4500 milliards d'euros d'octobre 2008 à octobre 2011. C'est un hold-up. A ceux-ci s'ajoutent plus de 1000 milliards donnés en deux opérations de facilitations quantitatives et de carry-trade lancées par la BCE en échange de plus d'un millier de milliards d'actifs pourris déposés chez elle "en garantie", ce qui est une violation de ses statuts. Il ne faut pas non plus oublier entre autre les 124 billions de $ offerts à la Société Générale ou les 175 billions de $ offerts à BNP Paribas par la Fed', la Banque Centrale américaine entre décembre 2007 et juillet 2010 pour les renflouer (one billion = un milliard en français. Un billion ou eine Billion = 1000 milliards en français ou en allemand).

Depuis 2008 j'écris: Il n'y a pas de Crise de l'Euro mais la Crise des Banques ...et mon site est sur Google en A2 sur 7.760.000 résultats pour cette entrée. Ces taux de couverture, qui sont toujours en dessous des Recommandations de Bâle 2 du Comité de Bâle, et qui n'atteignent pas le seuil de 9% de Bâle 3 pour les banques systémiques, montrent simplement que ces banques sont en faillite technique, bien qu'elles aient toutes créé leur badbank pour falsifier légalement leurs bilans en évacuant des pertes souvent à hauteur de plus de 100 milliards d'euros pour chacune d'elles (Bad Bank de la Deutsche Bank et bad bank de la Société Générale). Je rappelle que les lobbies financiers ont réussi à faire annuler "momentanément" Bâle 3, Solvency 2 pour les assurances, MiFID2 qui auraient dû introduire un contrôle et une règlementation des banques. Par contre le "parapluie européen", le FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière et le MES - Mécanisme Européen de Solidarité sont bien entrés en vigueur pour transférer massivement et toujours illégalement la dette privée des banques vers la dette publique des États Européens.

Banques_systemiques_2012_b.jpgSi vous cherchez sur Google "croissance appauvrissante" mon site est depuis 2008 en B2 et en B3 sur 5320 résultats. Un si petit nombre de résultats prouve que "croissance appauvrissante" n'existe pas. La doctrine du résultat de ce bullshit castle bancaire est si forte que "croissance appauvrissante" n'a même pas la dimension et l'existence du concept, alors que c'est une réalité existentielle dans les pays développés, émergents et en voie de développement. D'habitude il y a au moins 1 million de résultats pour n'importe quelle recherche sur les moteurs de recherche. Pourtant François Hollande et son Premier Ministre Jean-Marc Ayrault ont commandé à Gallois un rapport qui s'attache à culpabiliser les petites gens en diffusant massivement le programme de Nicolas Sarkozy et de Angela Merkel sur la "Compétitivité des Entreprises" destinée à faire avaler que le coût du travail est trop élevé et que les salaires touchés par les Travailleurs sont largement immérités. Mais que veulent donc les entreprises? En 20 ans l'impôt sur les sociétés est passé de 40 à 7% pour augmenter le bénéfice des actionnaires. Les entreprises transnationales ou qui ont des filiales à l'étranger se débrouillent pour ne pas payer d'impôt du tout. A cause des lobbies industriels les Droits fondamentaux et Sociaux n'ont pas de place dans le TCE, puis le Traité de Lisbonne. Parallèlement la France a diminué de la même ampleur les charges sociales des entreprises. La Lutte des Classes se fait toujours selon la logique du "à-tous les coups-ont-gagne" sans nous et par-dessus nos têtes, mais elle s'accélère et elle s'amplifie pour le profit des systèmes financiers avec l'appui massif du PS français. Bâle 3, Solvency 2 et MiFID2 sont annulés, mais le Pacte Fiscal Européen, le TSCG - Traité sur la Stabilité, la Convergence et la Gouvernance sera appliqué à la lettre comme un vomi rampant et intarissable qui nous inonde et nous noie. Il est la Règle d'Or pour tuer le Travailleur et le Code du Travail, pour casser le Travail, pour organiser le dumping social et pour supprimer les acquis sociaux et faire passer au niveau européen le temps légal du Travail à 48 heures. Ce TSCG est un "Pacte de Stabilité et de Croissance" renforcé, mais seulement renforcé pour les banques, les assurances et les systèmes financiers. Les entreprises qui n'obtiennent plus de vrais crédits pour de vraies activités à caractère économique, écologique et social se rabattent sur les Travailleurs pour se financer leur compétitivité financière si elles ne détiennent pas elles-mêmes comme Peugeot PSA ou Renault des fonds spéculatifs en faillite.  De toute façon la France n'aime pas le travail, n'aime pas les ingénieurs, n'aime pas la machine-outil contrairement à l'Allemagne.

François Hollande, qui n'est pas un homme du peuple, a choisi la trappe de la monétisation des dettes des banques et des assurances.  La chose est tellement réelle, et tellement cachée par un consensus mondial, que même mes amis me demandent "d'arrêter de radoter" quand j'expose une nouvelle échelle dans l'effondrement dans la crise et dans les attaques quotidiennes par les gouvernements et Bruxelles pour la finance bancaire et contre les démocraties en leur imposant de rembourser pour les 20 années à venir les dettes des banques à la place de leurs actionnaires. D'autres me disent que "oui, mais, toi tu vois les choses à une autre échelle, à une échelle internationale. Il faut regarder le concret de l'économie, des entreprises et de leurs banques." C'est vrai qu'avec mes publications qui ne sont pas des révélations, car l'information est disponible sur des sources "officielles" du net, je ne me fais pas d'amis. Comme je ne suis pas un "Influenceur", je suis un emmerdeur. Je ne suis qu'un linguiste, dans cette dite "Crise", il faut être linguiste pour ne pas se laisser berner par les mots et pour se lancer dans une phénoménologie active et en reality-time.

Pourtant avec un système financier et bancaire mort, il n'y a pas un système de banque capable de soutenir des projets industriels à dimension sociale, écologique et économique. Il est hallucinant de voir comment se glissent dans la tunique de l'infamie et du mensonge collectif mes congénères et la planète, celle de l'hémisphère riche. Quand la Crise éclatera, je resterai pour ces gens une personne à éviter. J'observe avec torpeur le confort du mensonge collectif qui dépasse de très loin tout Credo et qui a une force apostolique intarissable. A mon avis se préparent des bûchers. Jag är jättesur, det är inte kul! Jag är på dåligt humör! 

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Ce classement des banques systémiques, en cessation de paiements si elles n'étaient sauvées en flux tendus depuis 2008, a été établi par le Conseil de stabilité financière (Financial Stability Board - FSB), qui est un groupe économique informel créé lors du G20 de Londres en avril 2009 et qui est domicilié à la BRI/BIS - Banque Internationale des Règlements à laquelle nous devons les Normes prudentielles comptables Bâle 2 qui ont permis aux établissements financiers d'interpréter elles-mêmes leurs dettes et leurs actifs pourris comme elles l'entendent sans devoir à quiconque des comptes (voir Comment N°2). Si vous comparez le classement du 4 novembre 2011, vous voyez par exemple qu'en 1 an la situation n'a strictement pas changé par exemple pour la Société Générale, BNP Paribas, la Deutsche Bank..., alors qu'elles ont été arrosées sans contrepartie par la Fed', par la BCE et "sauvées" par les contribuables qui doivent payer pendant 20 ans pour le déficit public des États créé à cet effet. Pendant ce temps les médias font gloser sur "le Déficit de la Sécurité Sociale" et initient les peuples à l'abandon définitif par l’État de ses devoirs régaliens: santé, culture, le social, l'éducation. Les médias nous apprennent aujourd'hui qu'il est chic que l’État ne paye plus pour la santé, le social, la culture, l'éducation et le peuple qui se glisse par paresse et par auto-contemplation dans le Syndrome de Stockholm entonne en cœur ce "De toute façon, on ne peut plus se le payer". La France est le 5ème pays le plus riche du monde. Ce sera ce même peuple qui dira après "Wir haben es nicht gewusst - Nous ne l'avions pas su" après avoir organisé un bashing contre ceux qu'il perçoit comme plus faibles que lui, les étrangers, les gauchistes des gauchistes. Ce n'est pas un hasard si depuis juin 2006, où j'ai ouvert mon site, j'ai laissé en bas de page la bannière sur l'AGCS - l'Accord Général sur la Privatisation des Services pour lesquels Lionel Jospin, PS et 1er Ministre, avait offert au secteur financier tous les services publics français. Il y a un mois l'Etat a transféré aux Régions le programme du "Socle commun des Connaissances et des Compétences", et les Régions sont entrain de le transférer à des entreprises d'éducation privées. Plus personne ne parle de ces accords connexes comme AGCS, AGCS+, ADPIC, ADPIC+, qui ont été effectivement secrets et n'ont pas été soumis à un débat parlementaire et sociétal. La Lutte des Classes est une victoire quotidienne pour le secteur financier et la gauche est encore plus finaude pour privatiser la solidarité nationale.

L'Europe n'est pas non plus pressée de suivre le projet de Erkki Liikanen, le gouverneur de la banque centrale finlandaise. Ce projet Liikanen n'a rien de doctrinal ou de révolutionnaire. Il consiste à un simple retour aux équilibres qui ont été mise en place avec le Glass-Steagall Act par lequel les banques universelles, qui mixent la gestion des comptes de dépôt avec l'investment banking et l'assurance, ont été toutes démantelées (voir mon comment en N°2 ci-dessous). Le Glass-Steagall Act avait été mis en place en 1933 après la Crise de 1929 et a volé en éclats sous le régime Clinton le 12 novembre 1999 pour permettre à la City Group de devenir banque universelle.

27. juin 2012

Euro-Groupe: la BCE et le MES unies en bad bank, en bail-out-Fonds, en pool de défaisance avec des Euro-Bonds / Euro-Bills à la clef

Otto_Dix_3.jpgLes journalistes, qui vivent de leur capacité de nuisance en vendant du mensonge étiré en long comme de la saucisse toute blanche, ont imité la nouvelle formule de certains politiciens qui ont une volonté subite de pentito, de repenti: "nous avons appris depuis 2008, nous avons évolué". Non. Il était possible de rester libre, mais il fallait vouloir en payer le prix. Depuis 2006 sur le web et depuis 1933 devant mes étudiants, j'ai critiqué de manière véhémente les produits financiers dérivés. Il ne faut pas non plus répéter comme tout  le monde après la curie de la City que "l'effondrement de la Lehman Brothers avait failli entrainer en 2008 l'effondrement total de tout le système financier". Il faut dire que depuis "l'année-Lehman" 2008 les États ont endossé la tunique Madoff-Ponzi et se sont mutés en un gros État Providence Bancaire dont le seul objectif est de réaliser le transfert massif et définitif dans la dette publique des pertes de tout le système bancaire en faillite depuis 2006 (deux mille six). Quand le day of reckoning arrivera à l'hiver 2012 vous ferez votre burn-out collectif et personnel, et moi je serai soulagé car je le prévoie depuis 1990. Vous irez dans la rue, et moi j'irai au lit. Trois mois plus tard j'étendrai mon site en ayant le sentiment d'avoir accompli mon devoir dans la mesure de mes moyens. J'ai toujours en mémoire mon père répéter sans cesse avec effarement qu'après la guerre tout le monde disait: "Wir haben es nicht gewusst". J'ai contribué à faire savoir, et jusqu'à il y n'y a même pas deux ans, mes propos n'avaient presque pas de similaires. Si vous cherchez sur Google "il n'y a pas de crise de l'euro" mon site est en A3 et en B9 pour 5.660.000 résultats. Depuis 2008 mon site est en première page de Google pour cette recherche comme pour plein d'autres. Il n'y a pas de crise de l'Euro, mais une crise des banques et des institutions européennes (<<< Lire le Communiqué de Michel Barnier, Commissaire européen au Marché Intérieur et à la Concurrence).

Dans le ferry de Helsinki à Rostock qui m'a ramené du 7 au 9 août 2012 de ma seconde expédition polaire arctique à vélo, il y avait au moins deux cent retraités allemands, auxquels je me demande comment je pourrais une fois m'identifier, qui sont venus avec de chics motorhomes mais avec des habits C&A car on a conscience des prix. C'est la fin d'une époque, nos jeunes qui nous suivent n'auront plus les moyens pour s'habiller de tôles précieuses et de s'imaginer jouir du monde et de la planète. After the next winter we have to wait for the oncoming of a new era in which we shall have to enjoy life in another way. The backlash against the rich has now gone global. The economical system is not able to acquire a second political legitimacy. We have witnessed the sad flavours of gread and speculation, crony capitalism is out, sustainable green welfarestate will be in. Are you ready? Wir gehen kaputt, kommst Du mit? Il n'y aura rien dans les magasins pour les fêtes de fin d'année jusqu'au printemps 2013 pour commencer. Des spéculateurs comme Georges Sorros ou John Paulson ont récemment converti en or une grosse partie de leur portefeuille d'actions. Idem pour les banques et les banques centrales. Il semble que les banques centrales prépareraient quelque chose d'énorme pour cet automne. Are you ready? Wir gehen kaputt, kommst Du mit? Nos p'tits jeunes n'y peuvent rien, c'est ce qu'ils croient être leur culture cardinale que de croître et de s'enrichir, et dès 1993 (je m'en souviens à cause de Windows 92 qui m'a permis d'informatiser les polycopiés de mes cours) j'ai fait en allemand pour mes étudiants de Bac +2 à Bac +5 des cours d'économie et de management et de Droit de la Propriété Intellectuelle en allemand pour critiquer les Financial Derivative Produces, kurz "die Derivaten, um effizient und sicher das Vermögen zu vermehren" (les dérivés pour multiplier de manière efficace et sûre le patrimoine) en IUT, dans les DESS, en Master 2, en Master Grande École et pour enseigner un management raisonné qui se donne un objectif social et écologique dans la création de biens et de services. Je n'étais pas visionnaire, j'avais juste raison. Il en était de même quand j'ai fait des cours pour critiquer la brevetabilité du vivant, pour critiquer le pillage systémique de la biopiraterie organisée par BASF, Bayer, Spitzer, Ricetech, Cyngenta, Monsanto... pour ce dernier qui avait aussi été le sponsor de la R&D nucléaire américaine et directement des bombes atomiques de Hiroshima et de Nagasaki. J'avais aussi donc enseigné pendant 11 ans en allemand au CEIPI, Strasbourg, en DESS du Droit de la Propriété Intellectuelle, le Privilège de l'agriculteur à réensemencer ses propres semences, ce qui lui est interdit avec les OGM que Bruxelles et l'Office Européen des Brevets de Munich laissent entrer en force sur nos terres et dans nos bouches. Et quand j'avais quitté le CEIPI pour aller dans l'IECS / EM-Strasbourg, la Grande École de Management, le Directeur du CEIPI m'avait dit: "allez donc vendre des saucisses". J'ai donc lutté pendant 25 ans dans ma carrière universitaire parallèle pour sensibiliser des ingénieurs-conseils en brevets d'invention et des décideurs économiques dans l'esprit de Sico Mansholt et du Club de Rome de la "Croissance Zéro". Évidemment j'ai perdu contre cette foison de jeunes néolibéraux qui vendent père et mère, qui font uniquement de leur vie une captation d'héritage et qui en profitent pour faire déshériter leurs semblables pour maximiser leur propre profit.

J'ai ajouté cette introduction ci-dessus, en juillet quand je faisais à vélo les îles Lofoten, étant parti de Helsinki. Début de l'article >>> Comme je vous l’avais sans ambages annoncé le 18 avril 2010 nous avons assisté à la 2ème crise des banques et aujourd’hui nous assistons à une 3ème crise des banques. Restons raisonnables, il n’y a qu’une seule crise des banques depuis Juillet 2006, mais des tentatives de dissimulation au niveau planétaire ont essayé de faire croire de temps en temps à la Recovery, au retour de la croissance. Chacun se mentait à haute voix comme il l’aimait le plus à se le faire, et dans une Grande École de Management que je connais bien on disait "il y a un retour des commandes dans le cartonnage, c'est bon signe". Si vous êtes fidèles lecteurs de mon site vous savez qu’au travers du Baltic Dry Index – BDI nous voyons que le commerce maritime international de toute la planète est effondré depuis juillet 2006 en étant passé de 12000 à une valeur oscillant autour de 1000. Si rien n'est produit maintenant, c'est qu'il n'y aura rien à vendre pour les fêtes de fin d'année. On se fera des gastroscopies en attendant une assiette meilleure. Le BDI reflète six mois à l'avance la vitalité du commerce et des échanges des produits finis ou semi-ouvrés. Le BDI n’est pas un indice spéculatif mais un indice réel de l’offre et de la demande du tonnage de matières premières à transporter. Très gravement nous voyons que le BDI est dans une phase létale depuis janvier 2012 avec encore une baisse de 77,30% ces six derniers mois et les commentateurs les plus mensongers avaient tenté de dire en début d’année 2012 que "c’est à cause du Nouvel An chinois". L’autre argument pour cacher l’anéantissement du commerce maritime international est qu’il y a une suroffre de cargos qui ont été mis à flot et qui avaient été commandés avant la crise de l’année-Lehman 2008. La Grande Dépression 2.0 a commencé en juin 2011. Comme je vais faire ma seconde expédition arctique polaire à vélo , ~~3000 km sont envisagés, à partir de Helsinki après une traversée en ferry de 41 heures depuis Rostock, je vous tiendrai au courant du slow steaming et des ghost-fleets avec des photos.

Les entreprises ne travaillent plus, le PIB réel issu de l’activité économique de production de biens et de services ne se crée plus, et les banques et assurances ne transforment pas les liquidités offertes gracieusement par la BCE ou la Fed’ en crédits aux entreprises destinés à soutenir des projets économiques à caractère social ou écologique. Par exemple, les banques et assurances ont fait passer la bulle des produits financiers dérivés tellement toxiques comme les CDS – Credit Default Swap de 60.000 milliards de $ à 70.000 milliards de $ de 2008 à 2012 et toutes les banques systémiques dites "too-big-to-fail" ont encore fusionné entre elles "pour être prêtes quand viendra la sortie de crise", en réalité pour devenir un fait de chantage imparable face aux États dits souverains qui viendront toujours vers elles pour organiser leur bail-out / sauvetage avec des "Eurobonds" qui ne sont que de la monétisation de la dette privée, la recapitalisation de la dette des banques. Les eurobonds ne sont qu’une autre facette de la "Helikopter Money" qui est de la monnaie de contrefaçon imprimée aux USA à Paper Mill on the Potomak ou en Europe à Francfort. Et quand ceci ne suffira plus, l'Europe se transforme en fonds de défaisance (bad bank) par ses enfants illégitimes le MES - Mécanisme Européen de Stabilité et la BCE. Sur l'infamie ont été mis une tunique et le parapluie européen permanent. L'Europe est un organisme de privation et de transfert de richesses, de savoirs, de pouvoirs et de droits.

Jeudi 28 juin et vendredi 29 juin 2012 il sera fait usage d'un bazooka sémantique. Une révolution des mots aura lieu avec ce "big push" attendu. D'après le compromis des 4 Présidents, le Président du Conseil européen Herman Van Rompuy, le Président de la Commission européenne José Manuel Barroso, et Mario Draghi le Président de la BCE et ancien Président de Goldman Sachs Europe qui a aidé la Grèce à tricher pendant 10 ans et qui est membre de Bilderberg et de la Trinationale, le Président de l'Euro-Groupe Jean-Claude Juncker, l'Europe va se donner une solution à court terme pour réduire le différentiel du taux d'intérêt sur les marchés financiers entre le nord et le sud de l'Europe. Cette solution passera par des instruments comme des Euro-Bonds mais qui ne porteront pas ce nom trop irritant pour Angela Merkel. Pour venir directement en aide aux banques, le sommet des 27 et des 17 ouvrira la voie à des Euro-Bills. Les "Eurobills" seront une mutualisation des dettes à court terme de maturité inférieure à 1 an. Ces Euro-Bills permettraient de créer un marché financier très liquide ce qui prouve que l'annulation d'il y a 4 jours de Bâle III ne suffit pas et que les banques se trouvent en faillite.  ...et je parie que bientôt la BCE va faire comme la Fed il y a trois jours, une Opération Twist en troquant les dettes à court terme en échange d'obligations à un peu plus long terme émises par une agence dédiée, une SPV comme le FESF, et finalement par un troc avec des obligations à long terme pour essayer de faire baisser leur taux d'intérêt qui est la référence pour le crédit. Je rappelle que le FESF n'est qu'un Special Purpose Vehicle et une société anonyme de droit privée domiciliée dans le paradis fiscal du Luxembourg.

Euro-Bills? Project Bonds? Euro-Bonds? De toute façon il faudra inventer quelque chose parce qu'il est mathématiquement impossible que les banques remboursent leurs dettes. Et dans notre économie non libre de marchés financiers, l'esprit du Traité de Lisbonne ne pourra pas accepter une faillite déclarée de sa conception du monde. Deux générations futures les rembourseront. Ce compromis des 4 Présidents est un résumé du Projet de Rapport suivi du "Goulard Report - six pack" de l'euro-députée Sylvie Goulard sur la Faisabilité de l'introduction de Bonds de Stabilité, appelés de nos jours Eurobonds par le nouveau président français, François Hollande, et d'ici quelques semaines ils seront devenus des Euro-Bills ou des Bonds-Bills, des Bills-Bonds. Sylvie Goulard est membre du groupe parlementaire de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ADLE) au Parlement Européen et membre de la Commission des affaires économiques et monétaires, où elle assure les fonctions de coordinatrice pour le groupe ADLE.

Otto_Dix_4.jpgLa nouvelle organisation financière de l'Europe d'austérité et de recapitalisation des banques en faillite s'appuie sur les recommandations du Rapport Larosière de 2009 débattu à la Conférence Bilderberg d'Athènes. Jacques de Larosière, ancien directeur du FMI, est Membre du lobby financier G30 et Co-Président d'EUROFI qui est l'un des plus puissants lobbies financiers actifs à Bruxelles. Dans le G 30 il y a encore comme membres Mario Draghi et surtout Lawrence Summers (Larry) qui est l'architecte aux USA de toute la déréglementation du système financier de Clinton à Obama. EUROFI est in think tank, qui arbore sur son site les couleurs officielles de l'Union Européenne (!!!) et dont l'objectif de ses membres est "d'aider à construire un marché financier fluide, efficace et sûr". EUROFI et le G30 ont aussi inspiré les Directives européennes MiFID et MiFID2. Est étroitement mêlée à ce consulting pour la stabilisation des finances une autre ONG appellée EPFSF, le Forum Parlementaire Européen pour les Services Financiers dont l'objectif est de "faciliter et de renforcer l'échange d'informations sur les services financiers et les marchés financiers européens entre l'industrie financière et les Membres du Parlement Européen". Sylvie Goulard est membre du EPFSF. Sylvie Goulard (Modem / ALDE) est chargée pour le compte du CERS - Comité Européen du Risque Systémique de chapeauter et de faire adhérer le Parlement Européen à la nouvelle organisation de surveillance et de stabilité financière. Le Projet de Rapport de Sylvie Goulard repose encore sur les recommandations du TPN - Transatlantic Policy Network, une autre ONG qui est un réseau de réseaux présidé pour l'Europe par le Président-Europe de la Commission Trilatérale en la personne de Peter Sutherland. L'objectif du TPN est "d'instaurer un marché unique transatlantique". 59 Euro-Députés en sont membres à côté de grandes banques systémiques, des agences de notation et de grands groupes industriels, pharmaceutiques, agroalimentaires, biogénétiques. L'un de ces membres du TPN est Jo Leinen qui a fait voter en 2006 au Parlement Européen de Strasbourg les deux résolutions qui ont demandé de contourner le NON et le NEJ au Référendum du Traité Constitutionnel Européen du 29 mai. Le rapport de Sylvie Goulard s'appuie aussi bien évidemment sur les recommandations du Rapport Larosière (chercher "Larosière" ici et ici) qui s'appuie sur les recommandations de la Conférence  Bilderberg d’Athènes 2009. Le Goulard Report est soutenu par Bruegel, le think tank transatlantique où intervient régulièrement Sylvie Goulard. Bruegel se donne comme l'un de ses objectifs d'installer un "fédéralisme assurantiel". Sylvie Goulard a dirigé le mouvement France des Jeunes Européens Fédéralistes... C'est un mouvement "fédéraliste" que j'observe depuis 2006... qui vit sur l'anagramme de UE et bien sûr Jo Leinen est l'un des supporters officiels. Le fondateur du lobby Bruegel, membre de la Trilatérale et de la Conférence Bilderberg et conseiller pour Goldman Sachs, est Mario Monti, le remplaçant de Berlusconi. Si vous cherchez sur Google lobby banque bruxelles mon site est en A4 sur 10.100.000 résultats.

J'alerte régulièrement au sujet de Bruegel sur mon site depuis que je l'ai mis en ligne. J'ai mis dans la colonne de gauche de mon site le lien sur le Corporate Europe Obesvatory qui surveille le lobbying à Bruxelles auprès des instances européennes et de la Commission. Corporate Europe Observatory dénonce les activités de lobbying de Goldman Sachs à Bruxelles. Comme bel exemple du "conflit d'intérêt" vous avez ce lobby financier Bruegel, qui se fait passer pour être un think-tank. Mais quand vous consultez la liste de ses membres vous êtes édifiés. Vous y trouvez Ernst & Young pour le consulting financier à Bruxelles et membre du Groupe GEBI... En général ces lobbies financiers ne cachent pas qu'ils travaillent en étroite collaboration avec des lobbies américains. Ainsi le lobby Bruegel est lié par un partenariat avec GMF (the German Marshall Fund) dans l'objectif d'unir les points de vue de Washington et de l'Europe: "This strategic partnership will leverage Bruegel's intellectual expertise, GMF's convening capabilities and networks in Washington and across Europe". Il ne faut pas avoir peur d'utiliser les mots qui ont disparu depuis la fin de la guerre froide. Avec le maillage planétaire de la Goldman Sachs, ces lobbies financiers, qui siègent à Bruxelles, poursuivent l'impérialisme américain auquel s'est soumis le Commissaire français Michel Barnier, UMP, en intégrant les banques américaines dans son Groupe européen d'Experts, le GEBI.

Depuis les années 1980, la politique du FMI a toujours été sous la direction de Jacques de Larosière (1978-1987), de Michel Camdessus (1987-2000), de Christine Lagarde actuellement celle de forcer les pays à élaborer des plans d'ajustement structurel qui ont tous conduit à la ruine des pays d'Amérique latine, d'Afrique ou d'Asie (chercher Lagarde ici). Par la suite la plupart des pays émergents ou en développement ont refusé de recourir à l'aide du FMI ou de la Banque mondiale. Avec la crise financière, que le FMI n'avait pas vu venir, ce sont maintenant des pays européens qui s'adonnent à leur plaisir libertarien d'imposer à leurs peuples des plans d'austérité tout aussi draconiens que ceux des PED - Pays En Développement ou des Pays ACP - Afrique, Caraïbes, Pacifique. La Hongrie, l'Ukraine, la Lettonie, l'Irlande, la Grèce, le Portugal, l'Espagne, l'Italie sont les dernières victimes de programmes d'austérité d'une extrême violence sociale pour satisfaire aux exigences des marchés financiers.

Évidemment il faut sortir au plus vite les pays européens de l'austérité et de la grave récession dans lesquelles ils se sont fourvoyés en n'étant pas capables d'assumer la dévastation causée par le tout-spéculatif du turbo-capitalisme organisé par leurs banques et les nôtres du nord dans le cadre du Traité de Lisbonne, et avec MiFID et MiFID2, Solvency et Solvency 2, la Directive CRD sur les Fonds Propres Règlementaires et Bâle II et Bâle III. Mais monétiser la dette privée léguée par les banques aux budgets nationaux et à la BCE et mettre ces dettes dans un "Pool" de défaisance, ce n'est toujours rien d'autre que de faire de la BCE et de l'Europe une bad bank au profit incontesté des instituts financiers. Une cabale est orchestrée contre Angela Merkel par les lobbies financiers qui la traite "d'impératrice". Les "eurobons" ne sont pas une victoire de ladite "gauche française" et du président nouvellement parvenu, ce sont une victoire des marchés financiers qui continuent à exercer un chantage implacable sur les États dit souverains pour qu'ils mettent en œuvre un abonnement durable au bail-out. Dans ce compromis de 4 pages adressé aux 27 et aux 17 il n'y a que 7 lignes sur l'exercice du pouvoir démocratique en Europe. Bien sûr je critique sur mon site depuis 2006 cette union monétaire autour de l'euro qui n'a jamais été conçue en prévoyant son corollaire, une politique sociale, économique et fiscale en Europe. Mais le "treasury office" du compromis des 4 Présidents qui est un embryon de ministère européen de l'économie et des finances, ne sert qu'à donner une présidence à la bad bank européenne et à son fonds de défaisance des dettes des banques. Otto_Dix_6.jpgEt la supervision intégrée des banques de la Zone Euro par la BCE n'aura pas non plus d'autre fonction, et elle permettra de la dédémocratiser en la soustrayant du contrôle du parlement européen. Le compromis des 4 Présidents et la décision des 27 qui sortira vendredi 29 juin 2012 n'abordera pas le contrôle et la règlementation des systèmes bancaires et financiers et éloignera encore plus l'Europe des peuples et des Travailleurs cassés avec le Pacte Fiscal Budgétaire Européen. Et tout ceci ne sera qu'une n-ième violation des statuts de la BCE, des Traités Européens et du Fonctionnement de l'Europe, puisque ces délégations des pouvoirs nationaux des États-Membres de la Région Europe ne seront pas accordées suite à un débat parlementaire et sociétal. La succession de petits putsch européens se poursuit au nom de l'urgence à laquelle l'Europe ne répond pas depuis l'année-Lehman 2008. La chancelière allemande n'étant pas prête pour les Euro-Bonds/Euro-Bills elle accepte que le sommet des 27 et des 17 permette au MES et au FESF - Fonds Européen de Stabilité Financière de recapitaliser directement les banques d'Italie et de Grèce sans condition et sur simple demande et aussi en leur rachetant sur le marché secondaire leurs Bons du Trésors, ce qui produit le même effet financier que d'émettre des Euro-Bonds/Euro-Bills. C'est encore pire que le veto de la chancelière allemande et ceci reste de la monétisation de la dette privée léguée aux États qui sauvent les banques en faillite en créant de la dette publique. L'Europe est devenue un distributeur à monnaie avec un simple bouton d'activation, pour les banques représentée par des États dits souverains. L'Europe est devenue l'union des dettes des banques. Je viens de voir sur mon logiciel d'audition de mes visiteurs que l'un d'entre eux a cherché "quelles sont les pires banques en france" et que mon site est en A1 sur 884.000 résultats. Le 5 février 2012 j'ai expliqué que les banques ont aussi manipulé le taux interbancaire LIBOR, TIBOR, EURIBOR. Le taux IBOR est le taux des taux qui détermine le niveau de tous les autres crédits. En réalité ce ne sont qu'une 15aine de banques qui ont le pouvoir de le déterminer. Le taux IBOR ne résulte que d'un simple sondage sur les déclarations de ces banques et n'a rien de scientifique ou de rationnel. Il est donc facile que ces banques s'installent en cartel et le manipulent. Enfin le scandale vient d'éclater hier à la City de Londres. Hier, c'était un placebo de day-of-reckoning avant le Big One attendu pour l'automne 2012. Le scandale du LIBOR doit servir de pétard comme Madoff ou Kerviel pour détourner l'attention du gros. On traduit maintenant FESF par "fonds de secours". Un "Pacte de Croissance" de 120 milliards d'€, 1% du budget européen à comparer aux 37% pour les banques..., a été aussi lancé devant les caméras, mais pour moitié il n'est qu'un réaffectation des fonds structurels européens non utilisés. Les fonds de croissance seront distribués mais sans condition.

3 heures après la clôture de ce sommet des 27 et des 17 du 28 et 29 juin 2012, Angela Merkel est à Berlin parce que les modifications des missions du MES, du FESF, du Pacte Fiscal budgétaire européen appelé officiellement TSCG - Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance sont soumises aujourd'hui au vote des représentants du peuple allemand du Bundestag, le parlement, et du Bundesrat, la Chambre Haute. Ce vote avait déjà été demandé il y a trois mois par le Bundestag. Le Président allemand ne pourra pas signer la loi de modification avant que le Tribunal Constitutionnel Fédéral de Karlsruhe ne donne son avis. Le parti "Die Linke" équivalent au "Parti de Gauche", mais aussi des députés de tous les partis ont déposé plainte devant ce Bundesverfassungsgericht de Karlsruhe. La modification de la mission du FESF/MES n'est pas moins d'autre qu'une nouvelle énorme délégation des pouvoirs démocratiques d'un État souverain à une société anonyme de droit privé domiciliée au Luxembourg (FESF) et à une organisation intergouvernementale selon le droit international public dont le siège est aussi à Luxembourg. Les employés et les fonctionnaires du FESF/MES jouissent de l'impunité totale et ne pourront être soumis à un contrôle parlementaire contrairement aux autres institutions européennes. Le FESF/MES n'est intégré dans aucun système de contre-pouvoir, ses travaux ne sont ni publics ni transparents et ne peuvent être soumis à l'examen de la part de la Cour des comptes européenne.

Le FESF/MES et la BCE sont devenus un Bail-out-Fonds financés par "Bon à payer", en fait des Merkel-Bonds, des Sarkozy-Bonds et des ... Hollande-Bonds qui sont des Euro-Bonds ou des Euro-Bills qui ne portent pas leur nom. En France les Chambres ne sont pas invitées à baisser le pantalon et le journal du Monde du 29 juin 2012 n'a comme grands titres à la une que des faits divers. C'est ahurissant. François Hollande, nouveau président parvenu a accepté le Pacte Fiscal alors "qu'il voulait renégocier les Traités européens" dans sa première promesse de campagne présidentielle, mais les instituts financiers sont satisfaits et les bourses ont enregistré dès la fin de ce sommet européen la plus forte hausse de l'année 2012. Le plan Larosiète-Lagarde-Goulard est simple: il faut contraindre les États à l'austérité pour qu'il leur reste des moyens financiers et budgétaires pour leur offrir leur sauvetage.

Il n'y a pas de crise de l'euro. La Grèce, l'Espagne, l'Irlande, etc concentrent en eux-mêmes les errements néolibéraux du Traité de Lisbonne et des Traités européens qui leur ont permis de violer les Critères de convergences et les critères de Maastricht avec, pour la Grèce, l'aide pendant dix ans de la Goldman Sachs et de Mario Draghi, actuellement le nouveau directeur de la BCE. Les simulations de sauvetage de la Grèce ne sont que des voies détournées pour renflouer les banques allemandes, françaises qui ont spéculé sur les dettes publiques et privées grecques, espagnoles, etc. Les banques du nord de l'Europe ont tout autant incité et stimulé à l'endettement les banques d'Espagne, du Portugal, etc et gagné en spéculant sur leurs dettes pour terminer en restant assises sur des centaines de milliards d'actifs toxiques irrécouvrables que la BCE va aussi éponger sur le dos des contribuables et des habitants d'Europe. La monétisation de la dette léguée des banques est une socialisation de leur pertes dont le remboursement sera réparti sur deux générations futures. Le sommet du 28/29 juin 2012 était annoncé comme le sommet qui remettrait l'accent sur la "croissance", et comme depuis 2008 c'était un sommet qui a débloqué des centaines de milliards d'€ pour les banques en faillite. Le day of reckoning fera de plus en plus mal. Ce serait pour la fin de l'été 2012.

bundesverfassungsgericht.jpgDepuis 2008 je vous informe que nous subissons le plus grand transfert de toute l’humanité de la dette privée vers la dette publique, et que la destruction de valeurs est tellement plus ample que celle qui avait eu lieu sous le régime nazi ou stalinien. Le pire est que cette destruction de valeurs se déroule actuellement dans des systèmes représentatifs et démocratiques d’Etats qui ont la prétention d’être souverains, mais qui agissent selon la Directive Bilderberg de la "Destruction par les marchés" définie à Athènes en 2009. Pour les grands financiers de la planète et pour leurs think-tanks et lobbies affiliés, il était meilleur d’imposer un appauvrissement généralisé de la population de la planète plutôt que de laisser tomber brutalement les banques, les assurances et les filiales financières de grandes entreprises comme Chrysler, Peugeot-Citroën, Renault, etc… Dans la foulée opératoire, le Dow Jones, le CAC, le DAX et les autres indices boursiers ont refait de très belles ascensions, mais comme je l’écris depuis 2008 ce ne sont que des bulles échoïques du sucker-rally du système pyramidal Madoff-Ponzi qui ne sont en aucun cas fondées sur une maintenance ou une croissance économiques. La population mondiale est bernée et la Campagne Présidentielle 2012 en France n’a été qu’une châsse-au-furet dans laquelle une réelle offre démocratique de gauche avait exposé les tenants et aboutissants de la crise. La Kasperle-Theater organisé par-dessus les têtes de Hollande et Merkel, mais avec leur bon-vouloir et leur soumission active, est une n-ième manière de mettre une tunique sur l’infamie. Il faudra être bien plus volontaire pour venir à bout de la crise des banques et du modèle de notre société qu’appellent de leurs vœux, les grands, les petits, les Cameron, les abstentionnistes ou les ouvriers ou employés qui donnent leur voix aux partis populaires de droite qui sont assis sur les valeurs humanistes tout en en ayant beaucoup parlé ces derniers temps. (photos: Otto Dix; dernière photo: Tribunal Constitutionnel Fédéral de Karlsruhe)

21. juin 2012

Il n’y a pas la "Crise de l’euro" mais la Crise des banques en faillite depuis 2008 / Solvency 2, Bâle III et MiFID2 annulés

Washington_Dix_Otto_Marx.jpg Les financiers spéculateurs ont réussi cette semaine un coup, qui n’est qu'un coup de maître pour les observateurs étourdis. Ce coup n’est qu'une simple étape technique dans un programme et une politique éprouvés. Les banques et assurances se font en effet massivement adoucir depuis 2008 par les États dits souverains la charge de leurs positions toxiques illiquides et irrécouvrables. Elles transfèrent massivement une grosse part de leurs dettes pourries sur la dette publique des États. Ces États mettent à la disposition des banques par l’intermédiaire de leur enfant illégitime, la BCE "indépendante", des liquidités à un taux voisin de zéro ou en réalité à un taux très négatif (jusqu'à -25% en taux annuel), et ces banques prêtent aux mêmes États des liquidités à des taux excessifs voisins de 7% ou supérieurs. Ces États junkies et veules se sont mis en situation de dépendance face à ces banques et ils craignent de manquer de subventions provenant des marchés financiers arrosés par la BCE pour acheter leurs Bons du Trésor qu'ils émettent pour financer les dettes privées qui leurs sont léguées par les banques sans modération depuis 2008. Les États laissent imaginer que leur propre survie dépend de la survie des banques qui s'enfoncent dans leur faillite due à leur propre cupidité criminelle, si bien qu’ils assouplissent à satiété les nouvelles normes comptables MiFID 2, Solvency 2 et Bâle III, déjà tellement perméables avant et après leurs réformes. Pourquoi ce Kuddel-Muddel? Pour préserver une certaine idée du monde libéral dans lequel la Banque Centrale ne peut être mise sous pression politique pour monétiser la... dette.

màj du 10 octobre 2012
: Le Royaume-Uni a annoncé que non seulement il ne va pas appliquer Bâle III, mais qu'il va encore baisser le niveau de fonds propres règlementaires des systèmes financiers, des banques et des assurances. Ainsi ils auront un matelas de couverture encore plus bas que celui déjà criminellement bas de Bâle 2 et qui a conduit à ladite crise.

Otto_Dix.jpgDepuis 2008 je rappelle régulièrement avec ce titre de ce billet qu'il y a la Crise des banques, parce qu'il n'y a pas de crise de l'euro. Le récent coming-out de Michel Barnier du 9 juin 2012 sur le coût réel pour les contribuables européens de 4500 milliards d’euros et de 37% du PIB européen pour ledit "sauvetage" des banques n’a pas fait de vague en France. Il aurait pu pourtant être un argument décisif pour faire du Parlement français un Parlement de Gauche. Il faut donc réformer les marchés financiers, mais les financiers et spéculateurs ont réussi cette semaine un coup. Ils ont réussi à faire vider les trois projets européens de réforme Solvency 2, Bâle III et MiFID 2. Si vous cherchez sur Google "il n'y a pas de crise de l'euro", mon site est en B2 mais repassera bientôt en page N°1. Comme prévu!!! Au 17 août 2012, si vous cherchez sur Google "il n'y a pas de crise de l'euro" mon site est en A3 et en C10 pour 5.660.000 résultats. .  (Images: Otto Dix. 1ère image: ma création sous photoshop: GW, OD, KM)

Bâle III: Les régulateurs vont donc de nouveau assouplir pour les instituts financiers les nouvelles normes prudentielles comptables concernant l'obligation de respecter des ratios de liquidités. Il s’agit d’un point central de Bâle III selon lequel une banque doit détenir suffisamment d’actifs qu’elle peut écouler rapidement sur les marchés afin de résister à une crise de liquidité aigüe systémique ou spécifique à la banque sur une durée de 30 jours. Vous voyez la perversité ou la clairvoyance de Bâle III qui élève comme référence une crise financière de 30 jours, alors que les banques sont en faillite technique depuis 2008. Jusqu’à présent il était prévu dans le projet de réforme Bâle III que les banques conservent dans leurs réserves de liquidités du cash, des titres d'État liquides sur le marché et éligibles au refinancement en Banque Centrale... Suite aux recours de la branche, les régulateurs vont à présent permettre aux banques d’y associer jusqu’à une certaine hauteur de l’or et des actions. Les banques ont en effet des graves difficultés à constituer des réserves en cash et en obligations d’Etats. Selon une étude du Comité de Bâle il manquerait aux instituts financiers européens 1760 milliards d’Euro si la directive sur les liquidités devait être en vigueur aujourd’hui. Pour l’instant il est prévu que 60% en Bons du Trésor constituent ce coussin de solvabilité, mais la situation des Bons du Trésor en Europe ne permet plus de les considérer comme un safe haven pour les investisseurs, les spéculateurs et pour les épargnants, mais plutôt comme un prélude à des banqueroutes d’Etat. Et de toute façon la BCE rachète par centaines de milliards d'euros, en violation de ses statuts, des Bons du Trésor pourris (Grèce, Portugal, Espagne) ou les acceptent en dépôt de garantie (Italie), ce qui ne garantit pas non plus la solvabilité des banques. La BCE a démarré depuis aujourd'hui le 22 juin 2012, en totale violation de ses statuts, une nouvelle opération massive de facilitation quantitative en acceptant des banques comme corollaires (dépôts de garantie) des actifs totalement pourris et non éligibles en temps normaux. La BCE devient elle-même une bad-bank à la place de ses créanciers "de mauvaise foi" qui sont en faillite depuis 2008. Une crise des organes européens de décision s'ajoute à la crise des banques, mais ce n'est toujours pas une crise de l'euro. L'euro se porte bien.

Mervin King, chef de la banque centrale anglaise avait été l’un des plus forts protagonistes d’un renforcement des normes de réglementation bancaire Bâle III, mais il est aujourd’hui le plus fervent protagoniste de leur assouplissement, alors même qu’elles ne sont pas encore entrées en vigueur. Elles auraient dû l’être à partir du 31 décembre 2012. De toute façon ces nouvelles normes prudentielles ne concernent que les activités bancaires internes au bilan. Leurs activités hors bilan, le négoce des produits financiers dérivés, CDS/CDO, OTC et celles de leurs filiales dark pools ne sont pas prévues par Bâle III car il n'existe pas d'outils pour cerner le shadow banking.

Il en est de même pour la Fed‘ pour laquelle les nouvelles normes comptables de Bâle III aggraveraient la situation de stress dans laquelle se trouvent les banques. Je rappelle que la Fed’ comme la BCE publient régulièrement des stress-tests des banques qui pourtant attestent qu’elles ne se trouvent pas du tout dans une situation critique. Je me demande aussi pourquoi les banques manquent de liquidités puisque la Fed’ et la BCE les arrosent régulièrement de milliers de milliards de $ ou d’euros et qu’elles leur rachètent massivement leurs positions toxiques. Ceci s’explique par le simple fait que nous vivons en parallèle une gigantesque destruction de valeurs qui atteindra encore un montant de plus de 15.000 milliards de $ avant l’automne 2012. La directive sur les liquidités de Bâle III avait été fixée en 2010 suite à la faillite Lehman et après de très longues négociations qui n'avaient en réalité comme seul objectif que de gagner du temps et de laisser s'opérer la Destruction par les marchés décidée à la Conférence Bilderberg d'Athènes de 2009. Ce LCR - Liquidity Coverage Ratio devrait permettre d'éviter aux instituts financiers une crise de fuites de liquidités en cas de turbulences des marchés comme pour les faillites de la Lehman Brothers, de la WaMut - Washington Mutual aux USA ou de la Northern Rock en GB.

Otto_Dix_05.jpgSolvency 2: Je vous ai alerté le 24 octobre 2009 dans mon billet "IASB, IFRS, Solvency II, Bâle II: Victoire de la Lutte des classes financières - Droit de cacher les risques" au sujet des nouvelles normes comptables qui auraient dû aider à réglementer les activités des banques et des assurances. Pour les assurances la nouvelle directive européenne porte le nom de Solvency 2 / Solvabilité 2. Je pense que si vous avez pu lire les newsletters de votre mutuelle d’assurance maladie et de votre mutuelle complémentaire, vous avez vu que les chargés de la communication évoquent "Solvency 2" en anglais pour décrire sans rentrer dans les détails la nouvelle situation comptable à laquelle elles devront se préparer. Il aurait dû s’agir d’imposer aux assurances de conserver une plus grande part de fonds propres réglementaires au cas où une couverture devienne nécessaire en cas de défaillance de l’un de leurs créanciers. Les mutuelles aussi ont communiqué dans ce sens pour annoncer une augmentation des cotisations et une diminution des prestations. Il en va de même pour Bâle 2, Bâle 2+ qui entre temps s’appelle Bâle III qui s’est donné, officiellement et comme pour Solvency 2, comme objectif de rendre les normes prudentielles comptables plus contraignantes pour les banques en les contraignant à avoir un seuil de solvabilité plus élevé. Suite aux recours du lobby des assurances, la Commission Européenne va considérablement assouplir la directive sur les provisions techniques imposées aux assurances. La Commission va exempter de Solvency 2 pour les sept années à venir tous les contrats existants, qui auraient dû être concernés à partir de 2014. Les assurances ne seront tenues de respecter Solvency 2 pour les anciens contrats uniquement pour le management risque et pour la publication des rapports d'activité. Ainsi la réforme pour les assurances-vie est diluée. Selon une étude de la branche cette directive aurait mis en difficulté 40% des assurances ou les auraient rapprochées de la faillite. Solvency 2 est l'équivalent de la Directive CRD sur les Fonds Propres Règlementaires qui est la déclinaison en Europe de Bâle II.

MiFID2: Depuis 2008 il n'existe pas de proposition de réforme concernant les activités hors-bilan des instituts financiers, du shadow banking, des dark pools. Les banques ne vivent pratiquement plus que de leurs activités hors bilan qui n'ont rien à voir avec l'économie réelle de production de biens et de prestation de services. Par exemple la Deutsche Bank n'est qu'un hedge fond, un prime broker, auquel est accolée une banque. Dans mon article du 2 février 2012 "Victoire des Lobbies financiers: Directive MiFID 2 - Marchés d’instruments financiers - Analphabétisation de l'information" je vous ai annoncé que le 3ème volet des réformes annoncées par le G8, le G20, le G4, Ecofin, l'Euro-Groupe, le Sommet européen des 27 serait tout autant édulcoré et caduc avant même son entrée en vigueur. Sur les deux décades perdues depuis 1989 du PIB furtif, fictif et d'initié s'ajoutent 5 années perdues depuis 2008 pour ne pas appliquer les réformes du contrôle et de la règlementation des marchés financiers, du shadow banking, des réserves fractionnaires et des paradis fiscaux. Nos responsables politiques en ont profité pour organiser sur le dos des européens la balkanisation de l'euro pour maintenir les banques sous perfusion et dans un pneumothorax et ils ont rebaptisé la crise des banques "Crise de l'Euro" au lieu d'avouer que c'est la crise du Traité de Lisbonne et du modèle européen qui n'est qu'une déclinaison de la croissance appauvrissante induite par le Consensus de Washington et de l’École de Chicago.

Je vous avais annoncé le 16 février 2012 que MiFID2 voulait réformer MiFID. Lors de la période dorée de la croyance aux forces miraculeuses de l’humanisme automatique du capitalisme financier et de l’effet de percolation du trickle-down-effect du Consensus de Washington, la Commission de Bruxelles mandatée par les pays membres de l’Union Européenne et par les pays adhérents de la Zone-Euro avait totalement dérégulé et libéralisé à partir du 1er novembre 2007 le commerce des produits financiers avec la Directive MiFID de 2004 sur les Marchés d'instruments financiers et services d'investissement (Markets in Financial Instruments Directive). Avant que n'entre en vigueur en 2007 la Directive MiFID, le commerce des produits financiers se faisait dans les Bourses de valeurs de manière ordonnée et sous le contrôle et la surveillance des pouvoirs publics. Historiquement les Bourses avaient été créées pour être un instrument de régulation permettant de mettre acheteurs et vendeurs sur un pied d'égalité, d'établir une concurrence règlementée et une information ouverte sur les transactions qui doivent se dérouler sous le contrôle d'un organe national ayant siège dans chacun des États respectifs.

Par la Directive européenne MiFID, l'économie a été totalement abandonnée sur les marchés au travers de dark pools en opposition aux bourses. Pour que ces dark pools puissent s'amuser en paix, MiFID a permis la création des crossing networks, c'est à dire la mise en réseau de ces dark pools. C’était ouvrir le portail à l'implantation virale d'un état de fait dans un État de droits. Depuis MiFID, il existe en Europe plus d'une centaine de systèmes multilatéraux de commerce de produits financiers. Ce sont les MTF - Multilateral Trading Facilities / SMN - Système Multilatéral de Négociations; il y en a 143 en Europe. Aux USA ces plateformes s'appellent ATS - Alternative Trading Systems. En 2010 moins de la moitié des produits financiers ont été échangés dans les bourses. Dans ce nuage opaque et informatique le CAC 40 et les autres cotations boursières ne veulent plus rien dire, puisque plus de 50% des valeurs sont négociés en dehors de la bourse. Vous pouvez vous imaginer que l'AMF - Autorité des Marchés Financiers devient impuissante. Parmi ces plates-formes il y a Chi-X, ou BATS Chi-X Europe, ou Instinet, une filiale de la holding japonaise Nomura, ou Goldman Sachs, UBS, Crédit Suisse, BNP Paribas, la Société Générale, ou Citadel et Optiver. Le réseau Turquoise, réunit BNP Paribas, Citigroup, Crédit Suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, Merrill Lynch, Morgan Stanley, Société générale et UBS, que des banques qui ont fait faillite en 2008/09 et qui ont été pour l'instant sauvées compulsivement en apparence, du moins on ne parle pas de leur faillite puisque l’on n’a pas envie de croire qu’elles sont en faillite. Ce n’est pas un hasard si l’agence de notation Moody’s a rabaissé aujourd’hui le 22 juin 2012 la note de 15 grandes banques dont toutes celles-ci-dessus.

Avec ce négoce à l'aveugle des produits financiers dans ces centaines de plates-formes alternatives, plus aucune information sérieuse n'est possible sur la qualité des actions cotées en bourse qui devraient refléter la confiance des actionnaires qui investissent dans des projets industriels, à caractère financier, social, écologique ou dans des entreprises. Nous sommes en face de la fragmentation totale de l'information, et ici il n'y a même plus de dislocation du langage mais une analphabétisation des marchés. Les ordres d'achat et de vente se font de manière fragmentée en petites parties sur des centaines de plates-formes et plus ou moins en même temps. Une analyse recombinatoire est réalisée par ces networks pour donner un sens à un ordre d’achat ou de vente et pour le diriger vers celui à qui il est adressé. L'entité et la plénitude de l’ordre d’achat ou de vente ne sont décodables que pour quelqu'un qui dispose de toute la logistique informatique et du transport de la décision, de l'analyse et du sens qu'il est capable de donner à une action et à une situation du marché au milieu d'un nuage de volatilités. L’information n’est plus pure, n’est plus parfaite et n’est accessible qu’à une élite qui dispose de l’accès au savoir. L'objectif de MiFID1 a été volontairement de soustraire l'information des marchés règlementés et contrôlés de la Bourse pour la laisser à des initiés qui ont les moyens et la puissance de la traiter sous sa nouvelle forme fragmentée. Dans le milieu on parle avec fierté de "la puissance de feu" de ces plates-formes alternatives quand elles traitent l'information. Mais cette "puissance de feu" est un gâchis total d'énergie parce que le traitement de l'information se faisait tout seul dans les places boursières avant l'introduction de MiFID.

SCA0120964Ce modèle de dissection et de recombinaison de l'information constitue ce que j'appelle sur mon site depuis 2006 le modèle de privation de richesses, de savoirs et de droits. La fragmentation d'un ordre n'éveille pas la vigilance du marché des investissements financiers. MiFID a donc volontairement analphabétisé les marchés et rompu une fois de plus avec l'économie des marchés. Le marché, comme dans une économie soviétique ou maoïste planifiée est totalement manipulé. Un grand compte qui dispose d'un paquet d'actions dont lui seul connait "vraiment" la raison de les revendre va manipuler sa vente. Il va demander à son SMN - Système Multilatéral de Négociations d'émettre au rythme à hautes fréquences de la nanoseconde des offres d'achat sur son titre, et quand il aura suffisamment fait grimper le cours de ses actions, il va retirer subitement son offre d'achat et va les laisser acheter par les petits suiveurs ne disposant pas de l'information. Ces suiveurs vont payer un prix fort et indu et la concurrence a été totalement déloyale et faussée. Aux USA l'algo-trading qui utilise la moindre des variations de cours représente 70% des ordres, en Allemagne 40%.

La Directive MiFID voulant libéraliser le marché des produits financiers a monopolisé l'information réelle en quelques acteurs initiés sans qu'ils n'aient eu à commettre le moindre des délits. La loi, la Directive MiFID leur offre le délit sur un plateau. Avec un marché fragmenté, avec les négociations anonymes des dark pools et des crossing networks une taxe sur les transactions financières ne sera pas possible. Il faut interdire les ventes à l'aveugle, les produits vendus de gré à gré, les OTC extrabilanciels et il faut imposer la publication des informations ante et post-trade, avant et après le négoce.

La Commission de Bruxelles qui élabore les projets de Directive Européenne ne travaille que sur la base d'un groupe d'experts qui ne sont que des lobbyistes financiers délégués par les banques. Il y a à Bruxelles 700 lobbyistes financiers qui construisent à leur manière l'Europe. Ce ne sont pas des élus, mais ils sont en contact permanent avec les politiciens qui perdent en même temps le contact avec leurs électeurs. C'est pourtant l'électeur qui va payer pendant 20 ans à venir les dégâts causés par l'industrie de la finance. La démocratie est contournée avec la collaboration des politiciens élus et des euro-députés.

Trois ans après l’entrée en vigueur de MiFID et sa déclinaison dans les États membres de l’UE, le Commissaire européen au Marché Intérieur, aux services et à la Concurrence, Michel Barnier, UMP, annonce faire marche arrière toute. Sans la moindre des ambiguïtés la Commission annonce dans MiFID 2 ceci : "Le principe précédent selon lequel une transparence minimale, un contrôle minimal et une protection minimale de l’investisseur garantissent l'efficacité des marchés n’est plus valable." Comme toujours la bonne intention affichée de la Commission de Bruxelles était que les banques informent leurs clients au sujet des risques des produits financiers, mais imparablement le contenu de la Révision de la Directive MiFID de 2004/07 qui résulte des bonnes intentions de la Commission est à l’extrême opposé grâce au lobby financier de Bruxelles. C'est le Commissaire à la Concurrence, Michel Barnier qui a consulté le GEBI et IIF qui ont proposé tous les amendements qui vident de sa substance la révision de MiFID 1.

Dans MiFID2 le niveau d’exigences opposables aux banques sera bien inférieur à ce que les associations de consommateurs et certains euro-députés réclament. Pour Sven Giegold, porte-parole vert de la commission finance du Parlement Européen et fondateur de Finance Watch, la première ONG Finance qui s’oppose aux lobbies financiers à Bruxelles, la Commission de Bruxelles a laissé passer sa chance d’ancrer dans la Directive MiFID2 une réelle protection des investisseurs. Pour moi, ce qui m’importe est que si une protection de l‘investisseur n’est toujours pas possible avec MiFID2, c’est que tout le reste est possible. La spéculation, la création et la mise sur le marché de produits financiers inventés, de produits dont la traçabilité n’est pas possible. Les banques et assurances ont créé des génomes financiers qu'elles ne sont plus capables elles-mêmes de décrypter par une méthode de séquençage. Le mise en orbite de produits comme les OTC, CDS, CDO, RMBS se fait toujours comme avant la crise de l’année-Lehman 2008, la création de bulles spéculatives à levier est toujours favorisée et même accélérée par un cadre laxiste dans lequel il n’y a pas de contrôle et de règlementation.

La Directive MiFID2 aurait dû garantir que les banques ne vendent à leurs clients que des produits qui sont adaptés à leurs besoins et qui ne doivent pas être conçus dans le seul objectif de garantir aux banques le bénéfice le plus important possible. Pour l’association européenne des consommateurs Beuc, le salaire des conseillers en investissements financiers des banques ne doit dépendre que du service rendu à la clientèle en tenant en compte de manière prépondérante ses intérêts. C’est ce qui était prévu dans l'avant-projet de modification de MiFID, mais sous la pression des lobbies financiers, seule disparaît la provision pour les conseillers indépendants. Toutes les autres plates-formes pourront toujours négocier comme elles le veulent et de manière opaque. Le lobby financier de Bruxelles a réussi à faire inscrire dans la Directive MiFID2 un dispositif d'exemptions pour tous les autres conseillers en investissements financiers. Les banques peuvent toujours rémunérer leurs employés comme elles l’entendent. Ces employés pourront toujours vendre des produits financiers à très haut risque sans en informer vraiment leurs clients. Pour les courtiers indépendants dont le rôle est l'intermédiation, la parade est simple. Il leur suffira de supprimer le mot "indépendant" de leur carte de visite et ils pourront toucher des commissions des gestionnaires de fonds ce qui continuera à nuire gravement à la qualité de leurs conseils qu'ils fournissent à leurs clients. Dans MiFID2, les ordres d'achat de vente à hautes fréquences seront toujours autorisés bien qu'ils permettent toutes les manipulations, qu'ils échappent aux Autorités de Contrôle des Marchés et bien qu'ils soient par exemple responsables du Flash Crash de mai 2010 où le Dow Jones avait perdu 6% en quelques minutes. Toutes les opérations resteront toujours opaques. Il aurait aussi dû être interdit aux banques de ne vendre que des produits financiers, qu’elles n’ont pas inventés elles-mêmes et mises elles-mêmes sur le marché. Ce ne sera pas le cas. La Directive MiFID2 sur les MIF - Marchés d’instruments financiers et services d’investissement autorise de fait toujours autant les banques à tricher.

Otto_Dix_04.jpg"Dette publique" fait partie de ce que j'appelle la phénoménologie de confort. La phénoménologie est la description philosophique des phénomènes par rapport à l'esprit qui les perçoit. Dans notre société il est confortable pour des esprits dominants de prétendre mieux percevoir et décrire les phénomènes pour jouir d'une adhésion générale de ceux qu'ils perçoivent comme des éléments dominables qu'ils estiment situer en dessous d'eux et qui se confortent à ne plus avoir de pensée indépendante pour analyser ce qu'ils n'ont pas envie de comprendre. Dans une manie de confort, ces derniers ont mis le rêve de vivre le bien-être de l'état providence au même niveau que le jeu au loto pour empocher du gain. Les descripteurs de l'évènement économique se permettent depuis 2008 de s'offrir la rédaction d'une Constitution comportementale qui va règlementer le rapport des gens dans la "Règle d'or" du "Pacte fiscal" de l’État, qui se rappelle subitement à nous avec ladite dette publique alors qu'il nous avait enseigné avec le Traité de Lisbonne que la concurrence-libre-et-non-faussée se substituait à cet État pour garantir le "bien-être" et l'équilibre du marché. Cette Constitution se passe de débat parlementaire, de référendum, de OUI comme de NON, grille toute procédure démocratique et viole en flux continu les accords et traités européens depuis 2008. Nous sommes tellement couverts de bavardages sur la crise, les sommets compulsifs de Bruxelles et les mesures que nous ne remarquons pas qu'une mutation se fait dans les fondements. Les déçus du processus performatif de la libre-circulation qui pensaient empocher-comme-tout-le-monde dans une croissance qu'ils croyaient enrichissante, ne parviennent pas encore à s'extraire des pores du pressoir individualiste par lequel ils avaient décidé de passer en abandonnant en toute connaissance de cause l’État à la privatisation des marchés. Chacun ou collectivement, ils n'ont pas de place pour être indignés de soi-même, puisque politiquement ils ont tout laissé passer. On ne peut avoir l'indignation et l'argent de l'indignation. Ils acceptent la dette publique comme la pénitence réconfortante, sinon ils se mettraient à se détester en personne. Ils carmagnolent sur le tarmac le 1er mai et le reste de l'année courent au Aldi parce qu'ils ont conscience des prix, et offrent au Parlement en France une majorité qu’ils pensent être de gauche.

En juin 2009 le commerce des produits financiers dérivés avait atteint 594.223 milliards et presque 707.569 milliards en juin 2011 (Source BIS/BRI - Banques des Règlements Internationaux), ce qui prouve qu'aucun enseignement n'est tiré de ladite crise des banques depuis l'année-Lehman 2008 et que tout pousse à aller encore plus profondément dans l'erreur criminelle et spéculative des produits dérivés titrisés. Arrivera le moment du day-of-reckoning où il faudra révéler que cet accroissement des richesses n’a jamais réussi et de très loin à cacher la destruction massive de richesses qui s’opère sur les marchés depuis 2008. Non seulement nous avons un PIB fictif, furtif et d’initié, mais en plus nous avons une décroissance appauvrissante massive aggravée par les plans d’austérité qui sont télécommandés par les lobbies financiers.

Ladite crise, devenue aussi pour Cameron, Obama, pour les PED - Pays en développement au Sommet de Rio et pour les Pays ACP – Afrique Caraïbes Pacifiques la "Crise de l’Euro", est tellement entrée dans le quotidien des mœurs endolories, que le drift sémantique du bavardage sur la crise est passé, même dans la bouche du nouveau Président français, François Hollande, aux "Eurobonds" qui vont permettre "une Dose de croissance" et de desserrer l’austérité. Voilà que les Eurobons vont passer pour être une mesure de gauche. Dans mon article "Occupy the Words" je vous permets d’être témoins des mouvances sémantiques de la langue et du conversationnel international sur ce qui est une mutation historique encore sans conflit armé du système de société et d’économie construits de manière systémique depuis Adam Smith. 

Les Eurobonds ne sont rien d’autre que de la monétisation de la dette, la monétisation de la dette privée des banques et des assurances léguées avec bienveillances et complaisances gouvernementales au "déficit public". Michel Barnier lui-même, Commissaire européen à la Concurrence et au Marché Intérieur, a déclaré dans un communiqué officiel que le "sauvetage » des banques en Europe a coûté au contribuable 4500 milliards d’euros, soit 37% du PIB" de l'Europe. Michel Barnier ne parle pas de l’assèchement des services publics organisé pour la même période "pour combler le déficit". Pour "sauver" les banques et les assurances, le déficit public, qui était jusqu'en 2008 dans les normes des critères de Maastricht, a augmenté verticalement. Otto_Dix_06.jpgEt ce n’est pas fini, ou plutôt la crise va vraiment commencer en Europe comme en Grande-Bretagne et aux USA. Non seulement les banques et assurances sont techniquement en faillite depuis 2008, en réalité depuis le déclenchement de la chute de la Bear Stearns aux USA et de la Northern Rock en Grande-Bretagne, mais en plus elles ont gâché et dilapidé toutes les dizaines de milliers de milliards de liquidités mises à leur disposition depuis 2008 sous formes de plans TARP, TALF, PPIP, QE1, QE2, sous forme de twists entre Bons du Trésor à long terme contre des Bons du Trésor à court terme, et encore avec les 1000 milliards d’euros jetés par la BCE aux banques et assurances en décembre 2011 et en février 2012 (le bazooka) à des conditions totalement en infraction avec les cours habituels des marchés financiers et contre des garanties pourries sous formes d’actifs toxiques déposés à la BCE ou encore contre des Bons du Trésor fantômes créés pour l’occasion par divers États européens. La Fed', la banque centrale américaine, a mis, sans en informer le Congrès américain, à la disposition des instituts financiers dans la même période 16.000 milliards de $. Les USA sont en faillite comme la Grèce.

Je vous ai aussi exposé la situation comptables des 29 banques systémiques de la planète, dont celle de la Deutsche Bank, qui est la plus grande banque du monde de par son chiffre d’affaire et qui est aussi la most leveraged bank of the world, avec un fonds propre règlementaire de 2,27%, soit en dessous des Normes Prudentielles Comptables Bâle II et encore plus en dessous de celles prévues pour Bâle III qui avaient annoncé un niveau de couverture pouvant en théorie aller jusqu’à 9%. De l’ancien président français en poste au nouveau président français parvenu, rien n’est imposé dans les sommets européens et les G20 pour casser les banques universelles qui ont confondu et fusionné leurs activités de l’épargne, leurs activités commerciales, leurs activités d’investissement, leurs activités de spéculation et leurs activités d’assurance (Loi Steagall Act). La promesse des campagnes présidentielle et législatives 2012 est "la dose de croissance", mais pas non plus de "renégocier" le Pacte Fiscal Budgétaire Européen qui impose l'austérité pour aider les banques et qui assujettit par exemple les négociations syndicales des conventions collectives aux critères de Maastricht sur la "santé" de l’euro, et qui impose de fait une casse sociale et un dumping salarial.

31. mars 2012

Victoire syndicale: + 6,3% dans la fonction publique en Allemagne / + 19,88% depuis 2008

verdi_2012.jpgLe syndicat des employés des services publics fédéraux et communaux, ver.di, Vereinte Dienstleistungsgewerkschaft vient d'obtenir pour les 2,1 millions de fonctionnaires fédéraux, régionaux et communaux une augmentation de + 6,3%. Il y a en premier lieu une augmentation de 3,5% rétroactivement à partir du 1er mars 2012, puis une augmentation de 1,4% le 1er janvier 2013 et une autre de 1,4% le 1er août 2013. Après 10 mois les fonctionnaires obtiennent donc + 4,9% pour culminer à + 6,3% après 18 mois. Souvenez-vous d'une augmentation "gagnée" de haute lutte en France pour les fonctionnaires, ne serait-ce que de 1%? Non. Souvenez-vous du mobbing diffamatoire de tous les médias français et de tous les partis et syndicats français qui prétendent que l'Allemagne pratique le dumping social? Oui.

Le 4 octobre 2010, verd.di avait obtenu pour les fonctionnaires allemands + 4,88%. Le 29 mars 2008 verd.di avait obtenu pour les fonctionnaires allemands + 5,1 % d'augmentation en moyenne pour 2008 pour culminer à + 8,7% d'augmentation à partir de janvier 2009 sans prolongement du temps de travail. Les salaires des Länder de l'ancienne RDA ont été définitivement alignés sur ceux de l'ancienne RFA. Les fonctionnaires allemands auront donc obtenu 8,7% + 4,88 + 6,3% = + 19,88% de 2008 à août 2013. En France, par exemple, les professeurs ont perdu 30% de salaire réel en 25 ans. Je n'aime pas mon pays, je me casse?

IG_Metall_2012.jpgEn mars 2012 les constructeurs automobiles allemands, sauf Opel qui est en quasi faillite et avec lequel Peugeot s'est associé avec une participation croisée, ont versé des primes à leurs employés. Tous les 90.000 employés de Volkswagen ont touché une prime de 7500 euros cette année, soit le double de l'année dernière, de la dame de la cantine jusqu'au cadre dirigeant. Il ne s'agit pas d'une moyenne. En ce moment IG Metall, le plus grand syndicat du monde avec 3,6 millions d'adhérents, est entrain de mener sa Tarifrunde, sa négociation pour la nouvelle convention collective. IG Metall réclame 6,5% d'augmentation, car la prime pour le secteur automobile et leurs sous-traitants n'a rien à voir et ne freine pas le mouvement syndical. Vous pouvez voir sur flickr les photos actuelles des 6,5% revendiqués par IG Metall. La prime au résultat n'est qu'une partie de l'augmentation salariale mais ne remplace pas ce que la nouvelle convention collective va rapporter aux employés. Audi a versé à chacun de ses 44.800 employés 8521 euros qui représentent deux mois de salaire d'un ouvrier non qualifié. L'année dernière Audi n'avait versé que entre 5000 et 6000 euros par employé. Porsche a versé 7600 euros par employé, Mercedes seulement 4100 euros par employé, soit 33% de plus que l'année dernière. La prime de BMW n'est pas encore connue mais sera voisine de celle de VW. BMW avait versé l'année dernière une prime de résultat de 6000 euros par employé.

Pour vous tenir au courant au sujet des salaires en Allemagne vous pouvez suivre ce fil qui extrait tous mes articles que j'ai écrits depuis 2006 sur mon site. En Allemagne les syndicats sont des syndicats de branche et ils sont donc des syndicats qui défendent les intérêts des employés. En Allemagne on est un "employé" (der Angestellte) de l'ouvrier non qualifié au cadre dirigeant (der leitende Angestellte). En France on carmagnole sur le tarmac le 14 juillet et tous les jours on court au Aldi parce que l'on a conscience des prix. "Prenez le Pouvoir", comme le dit le Parti de Gauche / Front de Gauche pour les élections présidentielles, pour les élections législatives, mais aussi révolutionnez la démocratie d'entreprise à l'image du modèle allemand. Les syndicats français devraient donc procéder immédiatement à leur auto-dissolution pour se reformer en syndicats de branche. Revenez d'ici quelques jours, j'aurai plaisir de vous annoncer la victoire syndicale pour l'industrie métallique, électronique et électrotechnique allemande.

3. mars 2012

TSCG - Pacte Fiscal européen: la Règle d'Or pour tuer le Travailleur, casser le Code du Travail et organiser le dumping social

Kuhapparat_2.jpgFrançois Hollande bavarde pour la chasse-au-furet-2012 et laisse passer maintenant et à jamais les traités européens comme il l'a fait pour le Traité de Lisbonne lors du Congrès de Versailles du 4 février 2008. Il y a quelque jours il a dit au sujet du traité-plugin du Pacte Fiscal Budgétaire Européen de la Règle d'Or "qu'il laisse passer et qu'il renégociera quand il sera président". C'est vrai, il sera président, car, comme je l'ai écrit dès 2007 sur mon site, il lui suffira d'être juste assez moins médiocre que le président français actuellement en poste. François Hollande a laissé passer le 2 mars 2012 le carnage règlementaire du droit du travail en Europe avec le Pacte Fiscal. Il est prévu que le TSCG soit de nouveau renégocié dans 5 ans. (Photos: machine à contraindre les vaches pour leur administrer des soins; Kork, Pays de Bade).

Les Travailleurs ont aussi laissé passer le 29 février 2012 la journée européenne de manifestation contre le Pacte Fiscal Budgétaire parce qu'ils adhèrent à la chimère de la Dette Publique qui leur est enseignée, administrée, inoculée avec soin. Il n'y a pas de Crise de l'Euro, comme il n'y a pas de Crise de la Dette Publique. Il y a la Crise des banques. La Dette Publique rejoignait en 2008 dans toute l'Europe les Critères de Maastricht de santé financière. Mais depuis l'année-Lehman 2008, la courbe de la dette publique a monté verticalement à cause des centaines de milliards dépensés pour les mesures de sauvetage des banques comme la Société Générale, des assurances ou des entreprises comme Peugeot-Citroën ou Renault qui ont des licences bancaires. Depuis 2008 il y a eu un transfert massif de la dette privée vers la dette publique qui a été accéléré avec deux Quantitative Easing européens du 21 décembre 2011 (Carry Trade européen) et du 29 février 2012 (Sarko-Trade ou grosse Bertha / "die Dicke Bertha"). Il y a une monétisation de la dette publique issue des actifs bancaires pourris légués. Si vous cherchez sur Google pacte fiscal européen mon site est en A6 sur 1.060.000 résultats 24 heures après publication.

Les Travailleurs n'ont pas manifesté le 29 février 2012, par contre ils montrent du doigt "la Grèce qui..." en ne comprenant pas qu'après avoir livré l’État aux entreprises privées, le processus performatif de la libre-circulation a opéré règlementairement la main-mise sur le Code du travail, sur le droit syndical, sur les négociations salariales et sur l'assouplissement des conditions de licenciement. Officiellement les relations sociales dans l'entreprise ne relevaient pas de la Compétence européenne, à présent le Pacte Fiscal de la Règle d'Or offre le droit de veto à des administratifs européens non élus et pas vraiment identifiés. Toutes les mesures européennes destinées au sauvetage des banques sont du bricolage au coup par coup mais demeurent des violations en flux tendu des traités européens depuis 2008. Les Travailleurs européens étaient appelés le 29 février 2012 à manifester pour l’emploi et la justice sociale. Ils ne sont pas allés dans la rue comme ils ne sont pas allés voter aux élections européennes. A l’avenir la Commission de Bruxelles est habilitée à intervenir directement dans les négociations salariales.

Kuhapparat_3.jpgLe PSC - Pacte de Stabilité et de Croissance adopté en juin 1997 qui est fondateur de la Zone Euro, s’est ajouté sous sa semelle un plugin en octobre 2011 et l'adjectif "renforcé". On appelle officiellement TSCG - Traité sur la Stabilité, la Convergence et la Gouvernance ce Pacte de Stabilité et de Croissance renforcé. Le TSCG est entré en vigueur le 1 mars 2012. On l’appelle aussi "six-pack" parce qu’il est composé d’un ensemble de 5 Règlements et d’une Directive. Les Règlements Communautaires s'appliquent immédiatement, totalement et directement et la Directive donne des objectifs à atteindre par les pays membres, avec un délai. Le Six Pack instaure un système de gouvernance économique mais dont le seul objectif est de réduire le déficit budgétaire sans réformer et règlementer ce qui a projeté dans la crise les économies nationales en Europe. D’un côté l’Europe surgonfle son déficit public en rachetant aux banques leurs centaines de milliards d’actifs pourris, toxiques, illiquides et irrécouvrables, et de l’autre côté l’Europe fait semblant de se doter d’une Euro-Gouvernance dont le seul but est de "resserrer la discipline budgétaire" des pays.

Par une manœuvre dolosive d'une extrême gravité les gouvernants européens ont utilisé la procédure simplifiée de réforme des traités conformément à l'Article 48, paragraphe 6, du Traité de Lisbonne qui est réservé aux modifications "qui n'accroissent pas les compétences de l'Union" et qui sont réservées aux décisions mineures. L'article 48-6 du Traité de Lisbonne prévoit une procédure accélérée de révision, permettant de contourner le Parlement européen et d'éviter ainsi un long processus. Ceci n'est pas un viol, ceci est un mécanisme de putsch permanent de Bruxelles que les 27 ont mis en place le 28-29 octobre 2010. Ce traité-plugin de l'ancien Pacte de Stabilité et de Croissance met les pays européen sous tutelle d'institutions européennes élues ou non, connues ou plus ou moins identifiées, en feignant d'entériner une mesure de détail ne nécessitant pas l'accord des citoyens.

Ce Pacte, ou Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance au sein de l'Union économique et monétaire, oblige les États signataires à introduire dans leur droit national le principe d'équilibre budgétaire (Règle d'or) et les soumet encore davantage aux recommandations de la Commission européenne. Le Six Pack prévoit d’éliminer les déséquilibres économiques entre les pays signataires avec un "ajustement de l’évolution salariale". L'ajustement de niveau salarial n'est pensé dans le Pacte Fiscal Budgétaire Européen que comme un nivellement vers le bas, mais jamais comme le veut le principe de ladite concurrence-libre-et-non-faussée qui crée des richesses, apporte le bien-être et tend au plein emploi. Tout pays déficitaire devra réaliser des économies et rabaisser le niveau salarial. En Grèce les salaires de la fonction publique ont été diminués de 20%, le salaire minimum a été diminué et les salaires dans les entreprises ont été diminués de 20 à 30%. Le Six-Pack accouplé à la Directive sur la Libre Circulation des Travailleurs organise le dumping social. Souvenez-vous de l’entreprise française Air Méditerranée qui vient de se délocaliser en Grèce pour rabaisser tous les salaires en imposant aux salariés français de signer un contrat de travail grec. Pourtant des affaires similaires à celle du "plombier polonais Bolkenstein" et des affaires Viking, Laval, Rüffert, Vaxholm, Partneri ont été traitées à la par la CEJ en niant le droit syndical des Travailleurs. Toutes ces ingérences de l'Union ne sont pas des "mesures de détails qui ne nécessitent pas l'accord des citoyens".

Après l'ingérence de la CEJ - Cour Européenne de Justice dans les relations sociales dans l'entreprise, la Commission se dote elle-même de ce pouvoir. Il n 'y a plus besoin d'une longue procédure judiciaire avec la CEJ, c'est immédiat pour la Commission. L'Europe se dote d'un Six Pack pour se grandir dans sa vision d'Europe Providence Bancaire et profite de ladite Crise pour écarter encore plus l'idée de l'Europe de la Charte des Droits Fondamentaux et Sociaux. Le Travailleur n'est pas allé manifester le 29 février, parce qu'il est allé courir au Aldi car il a conscience des prix. Le PS n'était pas non plus allé manifester dans la rue parce qu'il fait un Week-End prolongé à la campagne. En cas de manquement au Pacte fiscal signé par les 25 pays européens sans la Grande-Bretagne ni la République Tchèque, c'est la CEJ - Cour Européenne de Justice qui interviendra et tranchera. Ce qui n'a pas été réglé politiquement avec la violation des critères de Maastricht, ce sera par le droit arrangé communautaire que ce sera réglé. Le plugin du PSC garantira le non viol des critères de Maastricht avec le viol du Droit du Travail et syndical. Violer les droits et traités est le mode opératoire habituel de la Commission de Bruxelles guidée par les lobbies, et en attendant l'OCDE, qui dévie l'attention du mainstreet en dénonçant le putsch Putin, n'ira pas plus loin car la Russie fait partie du BRICS et l'Europe attend que le BRICS co-finance le parapluie européen, FESF - Fonds de Solidarité Financière.

Comme avec le PSC de 1997, le bidouillage complémentaire du TSCG - Traité sur la Stabilité, la Convergence et la Gouvernance ne permettra pas d'imposer des sanctions pécuniaires automatiques à l'un de ces 25 pays signataires en cas de déficit dû à un effondrement cyclique, si bien que la tondeuse silencieuse sur coussin d'air va étêter les revenus de transferts comme les prestations sociales et donc imposer à privatiser ce qui ne l'est pas encore en entier comme les assurances maladie, vieillesse, chômage. Le pionnier de la privatisation est la Grande-Bretagne qui va même bientôt privatiser les services de police de quartier et d'enquête criminelle. Le schéma de Augustus von Hayek de la phobie de l’État avec le "Road to Serfdom - La Route de la Servitude" a définitivement réussi à se faire sa place cardinale dans la sphère la plus proche de l'individu en contournant la consultation du citoyen grâce à l'Article 48-6 du Traité de Lisbonne. Voilà donc tout le contenu de ce qui se veut être un Traité sur la Convergence et la Gouvernance budgétaire et qui n'est qu'une cape de contention et de bâillonnement des Travailleurs et des peuples européens. L’inexistence de l'euro-gouvernance qui aurait dû centraliser les impôts de la Région Europe et compenser des déséquilibres structuraux avec des incitations macro-économiques pour permettre une croissance similaire sur l'ensemble européen va donc être couronnée par la réintroduction d'une espèce qui n'a jamais été en voie de disparition depuis l'année-Lehman 2008. Cette espèce qui va conduire la tondeuse sur coussin d'air est les marchés financiers qui exigent une "compétitivité" permettant des rendements de 20%. C'est ceci la Croissance appauvrissante. La Crise n'est pas morte, vive la crise, et la "Règle d'Or" va être intégrée dans la Constitution de chaque État signataire. L'Article 48-6 du Traité de Lisbonne est réservé aux modifications "qui n'accroissent pas les compétences de l'Union" et qui sont réservées aux décisions mineures... La Constitution est encore plus "mineure" qu'il y a cinq ans avec le déni du NON au Référendum sur le Traité Constitutionnel Européen (Putsch UMP/UDF de la Résolution Leinen du 14 juin 2006). Avec ses plans d’austérité uniquement imposés aux peuples et avec ses plans de facilitation quantitative (Carry-Trade + Sarko-Trade), son FESF – Fonds Européen de Solidarité Financière, son MES – Mécanisme Européen de Stabilité tous en faveur des banques pour éponger leurs dettes qui sont mathématiquement irrécouvrables, la Commission de Bruxelles enfonce les pays européens en déficit. L’Europe ne fait que de copier la politique du FMI et de la Banque Mondiale qui enfoncent de la même manière avec leurs clauses libérales les Pays ACP – Afrique Caraïbes Pacifique et les PED – Pays en Développement. Un grec ou un irlandais sur 4 vivent en dessous du seuil de pauvreté. Alors que les salaires ont baissé, les prix n’ont pas baissé dans ces pays et sont même plus élevés qu’en France ou en Allemagne. 

Kuhapparat_4.jpgTous ces milliers de milliards d’euros donnés aux banques pour qu’elles fassent disparaître leurs positions toxiques sans qu’une crise de système et de régime ne se fasse jour, ne seront plus jamais rendus aux peuples, qui eux devront rembourser les milliers d’euros de Bons du Trésor émis par les États pour sauver les banques qui les rachètent en échange de leurs positions toxiques. Les émissions de Bons du Trésor ne servent principalement plus que pour faire disparaître les dettes de banques.

Nonniste pro-européen je veux l’Europe des peuples unis. Depuis 2008 la démocratie européenne quasi inexistante est gravement violée avec des plugin de traités et d’accords européens. Il faut créer une Union européenne solidaire et une réelle politique européenne sociale, économique et fiscale qui a un projet à caractère social, économique et écologique. En 2008/09 la chance du Green New Deal a aussi été laissée passer. Au lieu de garder les banques en faillite sous perfusion et d’étrangler la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l'Irlande et même de leur proposer de leur envoyer des experts et commissaires fiscaux, il faudrait lancer un énorme plan d’investissement européen. Une vue politique d’avenir serait soutenue par les européens. Pourquoi la BCE a-t-elle aussi injecté gratuitement mercredi dernier des milliards d’euros dans les banques de la Grande-Bretagne qui n'est pas adhérente de la zone euro, alors que le seul objectif de la City est de vivre sur la spéculation financière? Il faut éliminer les paradis fiscaux off-shore et in-shore du shadow banking, il faut relocaliser dans la transparence les activités bancaires, il faut leur interdire toute opération extrabilancielle, il faut contrôler, règlementer et taxer toutes transactions financière à caractère spéculatif. Il faut augmenter les fonds propres règlementaires des banques pour que ce ne soit plus le contribuable et les deux prochaines générations qui doivent payer leurs sauvetages. Sur le marché du travail tout a été organisé pour la rentabilité financière des spéculateurs, des hedge fonds et des banques. Le paysage ergo-social a totalement été façonné et dévoyé au profit des spéculateurs. Il faut abolir la dérégulation et la précarisation du marché et du monde du travail. A quoi ça sert une candidature Hollande? Il existe une offre de gauche démocratique et parlementaire.

16. février 2012

Victoire des Lobbies financiers: Directive MiFID 2 - Marchés d’instruments financiers - Analphabétisation de l'information

Rostock_bouteille_sachet_plastique.jpg"Dette publique" fait partie de ce que j'appelle la phénoménologie de confort. La phénoménologie est la description philosophique des phénomènes par rapport à l'esprit qui les perçoit. Dans notre société il est confortable pour des esprits dominants de prétendre mieux percevoir et décrire les phénomènes pour jouir d'une adhésion générale de ceux qu'ils perçoivent comme des éléments dominables qu'ils estiment situer en dessous d'eux et qui se confortent à ne plus avoir de pensée indépendante pour analyser ce qu'ils n'ont pas envie de comprendre. Dans une manie de confort, ces derniers ont mis le rêve de vivre le bien-être de l'état providence au même niveau que le jeu au loto pour empocher du gain. Les descripteurs de l'évènement économique se permettent depuis 2008 de s'offrir la rédaction d'une Constitution comportementale qui va règlementer le rapport des gens dans la "Règle d'or" du "Pacte fiscal" de l’État, qui se rappelle subitement à nous avec ladite dette publique alors qu'il nous avait été enseigné avec le Traité de Lisbonne que la concurrence-libre-et-non-faussée se substituait à cet État pour garantir le "bien-être" et l'équilibre du marché. Cette Constitution se passe de débat parlementaire, de référendum, de OUI comme de NON, grille toute procédure démocratique et viole en flux continu les accords et traités européens depuis 2008. Nous sommes tellement couverts de bavardages sur la crise, les sommets compulsifs de Bruxelles et les mesures que nous ne remarquons pas qu'une mutation se fait dans les fondements. Les déçus du processus performatif de la libre-circulation qui pensaient empocher-comme-tout-le-monde dans une croissance qu'ils croyaient enrichissante, ne parviennent pas encore à s'extraire des pores du pressoir individualiste par lequel ils avaient décidé de passer en abandonnant en toute connaissance de cause l’État à la privatisation des marchés. Chacun ou collectivement, ils n'ont pas de place pour être indignés de soi-même, puisque politiquement ils ont tout laissé passer. On ne peut avoir l'indignation et l'argent de l'indignation. Ils acceptent la dette publique comme la pénitence réconfortante, sinon ils se mettraient à se détester en personne. Ils carmagnolent sur le tarmac le 1er mai et le reste de l'année courent au Aldi parce qu'ils ont conscience des prix.

"Dette publique" est une école philosophique qui décrit depuis l'année-Lehman 2008 la structure et l'ordre de

  1. la politique économique
  2. l’État Providence Bancaire
  3. la nouvelle partition internationale
  4. la signification de la monnaie et de la valeur
  5. la compréhension désirée des évènements économiques
  6. le rendez-vous démocratique de la campagne présidentielle des partis dominants UMP et PS
  7. l'Europe de demain, fiscale, sans dimension sociale, économique, écologique et sans solidarité avec les pays ACP et PED
  8. l'accélération de la dénaturation du Travail, du Travailleur, du Citoyen et de l'Humain
  9. le vivre / non-vivre ensemble.

Le bavardage de la chasse-au-furet-2012 se choisit comme force centrifuge les mots "dette publique", ce qui n'étonne pas dans une société industrialisée qui vit de la croissance appauvrissante où 1% des américains a raflé 90% de la croissance des richesses depuis 30 ans et où 2% des français cumulent 58% des richesses privées. La campagne présidentielle 2012 en France sera vile, vénale et ratée.

Dans le paragraphe de mon dernier billet "Balkanisation de la Zone Euro - 2ème Carry Trade de la Bad Bank BCE, Ex-voto européen du Quantitative Easing, Cartel de l'Euribor" j'ai écrit que les prolétaires pillés par la finance que nous sommes, ont été heureux d'avoir sous eux des sous-prolétaires et de les voir pillés de leurs denrées alimentaires et de leurs matières premières dans les Pays ACP - Afrique Caraïbes Pacifique et dans les PED - Pays En Développement pour assurer le confort du Nord.  Je critique les produits dérivés financiers depuis 1993 et depuis 2006 sur le web. Tout le monde critique en ce moment la finance parce que ça se vend bien et parce que ça donne un panache agréablement volé. Mais leur critique sert de sous-porteuse pour faire revenir le replis protectionniste nationaliste comme "remède à la France" parce qu'ils veulent "aider". C'est flashy de critiquer la finance et ceci permet pour la plupart de s'aligner sur le président français encore en poste qui vocifère depuis 10 ans: Sarkozy qui nous a volé le Référendum pour le NON au Traité Constitutionnel Européen va imposer un référendum contre les chômeurs.

Dans les critiques sur la finance il y en a peu qui sont à gauche, il y en a encore moins qui veulent savoir de quoi ils parlent et presque tous n'arrivent pas à venir à l'idée que depuis 30 ans la Lutte des Classes a été faite par dessus nos têtes et sans nous. François Hollande n'a rien compris non plus, bien sûr, et les premières pages de sa brochure de campagne qui est distribuée ne parlent que de ladite dette publique. Ce candidat, comme l'autre pensent qu'une culpabilisation de l'électeur les font passer pour des personnes raisonnables. Un curé fait pareil pour avoir son respect.

Certains font semblant de ramener le débat sur le non-fonctionnement des organes prévus par les Constitutions de nos États en montrant du doigt le Tout Monétaire. Placer le tout monétaire comme le 4ème pouvoir dans le catalogue du Partage des Pouvoirs de Montesquieu est subtil et rend au problème un aspect de concréssion d'un mal tout en le contenançant dans une abstraction voilante, volatile et insoluble. Ceci justement pour ne pas désigner le mal exactement là où il réside, sur le spéculatif, pour ne pas en arriver à débattre sur la nécessité d'instaurer la règlementation et le contrôle de la finance, des flux financiers, des réserves fragmentaires, du shadow banking, des dark pools, des produits financiers OTC et CDS, de la délocalisation vers les paradis fiscaux des valeurs et richesses créées par un pays. Il n'y a pas de crise de l'Euro, il y a la crise des banques. Il n'y a pas le Tout-par-la Monnaie, ce que j'appelle le Money-Drive, mais une immersion spontanée des États dans leur vassalisation au petit bonheur des banques. Le spéculatif s'est autorisé à s'assujettir le monétisant. Ce qu'a fait Jean Claude Trichet et ce que fait Mario Draghi - membre de Bilderbeg et de la Trinationale, ancien directeur de la Goldman Sachs Europe qui avait aidé pendant 10 ans la Grèce à tricher - n'est pas une politique monétaire mais un bricolage bancaire de providence. Le principe de l'Indépendance des Banques Centrales n'est appliqué que directement face au pouvoir politique pour avoir une photo dans le mensuel Gala ou Figaro Madame. Les gouvernements se sont mis unilatéralement et pour leurs propres bons offices en service pour le spéculatif bancaire qu'ils estiment devoir faire sauver par la monnaie, par la facilitation quantitative - Quantitative Easing c'est à dire la planche à billets, par le Qualitative Easing c'est à dire le rachat des actifs toxiques, pourris et illiquides des banques. Les gouvernements dévoient les injections keynésiennes pour prendre en possession les actifs pourris des banques qu'ils remisent ensuite dans la dette publique qu'ils surgonflent à satiété. Un SMS à Mario Draghi, Directeur de la BCE, suffit.

Rostock_3_bouteilles.jpgOn sait d'où provient le SMS. De la Deutsche Bank de toute façon, et de banques qui ont une position dominante pour faire du chantage sur les gouvernements. La première arme de chantage est le CDS. Les agences de notation ont déclaré la Grèce en faillite et pourtant il ne se passe encore rien sur les marchés financiers, personne ne réclame le remboursement de la perte par rapport à la valeur nominale du CDS pour lequel ce contrat d'assurance a été pris. Le CDS - Credit Default Swap, appelé en français "couverture de défaillance" ou "dérivé sur événement de crédit" ou "permutation de l'impayé", est un contrat de protection financière entre acheteurs et vendeurs, qui fut inventé par la banque JP Morgan pour décupler à l'infini l'offre de crédits et pour détacher le risque de ce crédit en le multimutualisant. Le vendeur de protection, la banque universelle et/ou l'assurance, promet de compenser les pertes de l'actif de référence en cas d'événement de crédit précisé dans le contrat. Mais c'est la banque elle-même qui a vendu le CDS qui décide quand un évènement de crédit a lieu. Souvent les banques se sont associées pour mettre sur le marché tel ou tel CDS, et comme le CDS est une opération extra-bilancielle, le marché est entièrement opaque, et les banques peuvent confortablement faire du chantage sur les gouvernements pour qu'ils organisent à souhait des sauvetages répétés et infinis de plusieurs centaines de milliards d'euros ou de $. Comme le marché des CDS repose sur des opérations extrabilancielles totalement opaques faites dans les banques et les assurances, c'est l'International Swaps and Derivatives Association (ISDA - Association Internationale des Swaps et Dérivés) qui est la seule à pouvoir concrètement décider qu'un pays est à considérer comme étant en défaut de paiement. L'ISDA se tâte encore un peu pour déclarer que la banqueroute d’État de la Grèce est un évènement de crédit. ISDA est une association d'opérateurs de marchés, une organisation professionnelle qui regroupe des intervenants majeurs sur les marchés financiers dérivés. Les 15 membres de son Determination Comittee sont essentiellement des acteurs dans le négoce des produits titrisés sur des crédits: Deutsche Bank, les suisses UBS et Credit Suisse, BNP Paribas et la Société Générale, le britannique Barclays et les américains Bank of America, Goldman Sachs, JP Morgan Chase et Morgan Stanley. S'ajoute aussi PIMCO le plus grand négociant de produits financiers du monde. Le slogan publicitaire du darkpool de UBS est "100% Dark". La Directive MiFID2 ne va toujours rien contrôler ni réguler. Joe Ackermann de la Deutsche Bank est consulté personnellement avec ses centaines de lobbyistes par la Commission de Bruxelles pour toutes les questions financières et monétaires. La Deutsche Bank est la banque par laquelle passe la plus grande partie du négoce des CDS et autres OTC. La Commission de Bruxelles abandonne à la Deutsche Bank la liberté de profiter de son monopole sur la concurrence-libre-et-non-faussée.

Pour moi la monnaie qui doit être un bien commun à tous est un service public. Le taux directeur d'une monnaie prêtée par la banque centrale ne peut se fonder sur un taux IBOR fixé par la manipulation d'un club privé d'une vingtaine de banques. Le tout spéculatif n'est pas que l'affaire des banksters et traders et des patrons qui se sont offert en 2010 30% d'augmentation de salaire. La responsabilité est partagée. La coresponsabilité maligne est une affaire de tous. Comme nous avons laissé faire nos multinationales et laissé les fonds d'investissement piller les Pays ACP et PED, nous avons adhéré par omission citoyenne à la rapine du voisin et de sa grand-mère et par négligence d’électeur nous avons laissé s'installer les 10 commandements du Consensus de Washington décliné dans le Consensus de Bruxelles par le Traité de Lisbonne et les Directives Européennes sur la libre circulation. Nous tolérons le Land Grab, l’accaparement des terres, pour assurer dans l'hémisphère nord la sécurité alimentaire et pour reporter la propension à spéculer sur les denrées et les matières que nous n'avons pas. C'est un momentané éloignement de la spéculation sur des produits financiers inventés, mais ça transforme les denrées et les matières en des lubies et des chimères avant qu'elles ne viennent dans notre estomac dans les pays industrialisés. Je ne vois une issue que dans une démocratisation des démocraties pour commencer, puis des autres pays que nous qualifions de non démocratiques. Celui qui montre du doigt est à l'orée de la révolution de carnage, à l'orée du protectionnisme égoïste, ou à l'orée de la "révolution nationale" fasciste. 

Lors de la période dorée de la croyance aux forces miraculeuses du capitalisme financier, la Commission de Bruxelles mandatée par les pays membres de l’Union Européenne et par les pays adhérents de la Zone-Euro avait totalement dérégulé et libéralisé à partir du 1er novembre 2007 le commerce des produits financiers avec la Directive MiFID de 2004 sur les Marchés d'instruments financiers et services d'investissement (Markets in Financial Instruments Directive). C'était sous l'impulsion du Commissaire Européen au Marché Intérieur et aux Services dans la Commission Barosso 1 qu'a été rédigée et imposée la Directive MiFID ou MIF - Marché d'Intermédiaires Financiers. Le Commissaire à la Concurrence est le seul Commissaire qui ne doit pas rendre de compte, c'est un Super-Commissaire, un archevêque du marché intérieur européen. McCreevy a été Commissaire à la Concurrence de 2004 à 2010, et n'avait pas une interprétation toute personnelle de la circulation des biens et des services et des capitaux et des Travailleurs dans la Région Europe, ni de la Concurrence-libre-et-non-faussée, il appliquait avec le zèle atlantiste les commandements néo-libéraux de l’École de Chicago et du Consensus de Washington. McCreevy a été choisi par Barosso pour son savoir faire dans le Tout-par-le-marché. Depuis 1992, il avait occupé différents postes en Irlande dans les gouvernements comme ceux de ministre des Affaires sociales, ministre du Tourisme et du Commerce et ministre des Finances. McCreevy avait déjà comme ministre irlandais organisé la concurrence déloyale avec sa politique de dumping social, de déréglementation et de dumping fiscal en abaissant le taux d'imposition des bénéfices des sociétés de 50% à 12% pour forcer les délocalisations vers son pays. L'Irlande s'était érigée comme le "Tigre celtique" avec sa politique de concurrence déloyale dirigée contre les autres pays européens alors que c'était son pays qui avait le plus bénéficié des largesses de la Commission Européenne par rapport au nombre d'habitants. La Commission de Bruxelles avait voulu mettre en avant le modèle irlandais pour qu'il soit une source intarissable d'inspiration pour les autres pays de l'Europe. L'Irlande a été le premier Pays membres de l'Union Européenne qui a été en banqueroute d’État et qui a été sauvé par l'Europe avec des centaines de milliards d'euro. L'Irlande a touché bien plus d'aides de sauvetage que la Grèce mais tous les non-repentis de la Concurrence-libre-et-non-faussée continuent à mettre en avant l'Irlande qui est subitement devenu le néo-modèle européen qui sait réduire la dette publique. La réalité est que l'Irlande a sombré dans une très grave récession et qu'elle a déjà fait passer 8 (HUIT) plans d'austérité en projetant dans la précarité et la pauvreté financière et structurelle toute sa population.

Avant que n'entre en vigueur en 2007 la Directive MiFID, le commerce des produits financiers se faisait dans les Bourses de valeurs de manière ordonnée et sous le contrôle et la surveillance des pouvoirs publics. Historiquement les Bourses avaient été créées pour être un instrument de régulation. Le rôle des bourses nationales était de mettre acheteurs et vendeurs sur un pied d'égalité, d'établir une concurrence règlementée et une information ouverte sur les transactions qui doivent se dérouler sous le contrôle d'un organe national ayant siège dans chacun des États respectifs. La première bourse du monde a été ouverte en 1406 dans la ville hanséatique de Bruges par la famille de commerçants Van der Buerse pour le commerce de produits, de reconnaissances de dettes et de devises.

La pulsion dérégulatrice de la Commission de Bruxelles avec MiFID en 2007 répondait comme depuis l’accord CECA – Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier et ensuite depuis le Traité de Rome sur une idée simple: la Concurrence-libre-et-non-faussée qui crée des richesses, garantit le plein emploi et fait baisser les prix. Cette croyance qui n’était pas naïve voulait imposer un modèle de croissance sur l’enrichissement débraillé au détriment du travail et des hommes et des Travailleurs. Pour Bruxelles plus d'offre équivaut nécessairement à plus de choix et à une nécessaire baisse des coûts et à une augmentation de la transparence. A l’époque, la mise en langage de la crise sociale due à cette libéralisation qui commençait à faire le démontage des entreprises trouvait son ancrage dans "les fonds de pension". L’écoulement des produits financiers avait donc en très grande partie échappé des bourses et de la réelle concurrence libre et non faussée pour aller bouillonner dans des plateformes alternatives sans transparence et pour métamorphoser les produits financiers en "just-between-us" (juste entre nous), c’est-à-dire en produits négociés de gré à gré entre investisseurs et inventeurs de ces macédoines financières sans harmonie et sans structure. Ces just-between-us sont par exemple les fameux CDS – Credit Default Swaps qui ont encore aggravé en 2012 la situation de faillite technique des banques. D’autres produits financiers dérivés sont les OTC – Over The Counter qui sont tous extrabilanciels donc hors bilan. A l’ombre des Bourses traditionnelles, qui étaient déjà toutes en 2007 des entreprises privées elles-mêmes cotées en bourse, ont alors poussé comme des champignons des mini-bourses, des plates-formes électroniques algorithmiques à hautes fréquences et d’autres places de négoce privées qui avaient toute une chose en commun: elles appartenaient toutes aux grandes banques ou aux banques d’investissement. Toutes ces plates-formes alternatives sont les dark pools dans lesquelles bulle et pullule le shadow banking. Il faut par exemple savoir que la Deutsche Bank, qui est la most leveraged bank of the world, la banque qui a le plus grand effet de levier au monde, a délocalisé 96% de son négoce dans cette activité bancaire de l’ombre dans sa filiale qui est son prime broker Global Prime Finance. rostock_2_blizzard.jpgLa Deutsche Bank n'est en réalité pas une banque, mais un hedge fonds qui a une banque comme filiale. Et au final, les produits financiers n’ont pas été seulement opaques, incompréhensibles et plus chers que dans le système transparent surveillé à la bourse par les autorités de surveillance des marchés, mais en plus les inventeurs de ces macédoines de produits financiers ont vendu du papier qui ne reposait plus sur rien qui aurait mérité une notation triple AAA. Mais les agences de notation accordaient toujours la notation maximale à ces produits, parce que leur service de notation était rémunéré par les fonds d’investissement, les hedge fonds pour répandre sur la planète une bonne opinion et attester une bonne réputation à ces produits financiers. De plus les dark pools permettent à l'aveugle les transactions anonymes pour les quelles quantité et prix sont inconnus. Le principe de l'Information Pure et Parfaite avait donc été effacé par la première Directive MiFID. La "main vibrante" qui régule les marchés comme l'avait prévu Adam Smith et en conformité duquel voulaient fonctionner les économies capitalistes a donc aussi été effacée par MiFID, ce qui prouve bien que Bruxelles n'a jamais voulu donner une place à la "Concurrence pure et parfaite" mais aux lobbies qui la courtisent. Les dark pools permettent une anonymité totale si bien que l'on ne peut même plus parler de délit d'initié, puisque que sans traçabilité des opérations il n'est plus possible de remonter les filières. Mais il n'est plus possible non plus de connaître la situation comptable des banques, ce qui leur permet aujourd'hui et comme depuis 2008 de cacher qu'elles sont en faillite technique avec leur ballast d'actifs toxiques, pourris, illiquides.

Les principaux partenaires des hedge funds sont les dark pools comme les prime brokers dépendants des banques d'investissements, ou sont les crossing networks ou autres plateformes alternatives. Les prime brokers offrent aux hedge fonds un soutien opérationnel substantiel et leur fournissent du levier financier via les marchés dérivés moyennant des commissions élevées. Le risque de contrepartie sur ces hedge fonds est assumé par les prime brokers. L’intérêt des banques est double: 1) d’une part, elles peuvent cacher les risques de crédit en retirant de leurs bilans les actifs et 2) d’autre part, elles peuvent améliorer la liquidité des marchés pour leurs opérations de titrisation. Le prime brokerage est un marché très concentré. Les deux banques d’investissement JP Morgan Stanley et Goldman Sachs contrôlent plus de 40 % du total des actifs. Le prime broker de la Deutsche Bank concentre le reste et est le plus grand prime broker du monde, ce qui n'est pas étonnant puisque la Chiffre d'Affaire de la Deutsche Bank est le plus grand du monde. Il en va de même pour leurs revenus. Les hedge funds représentent 20 à 30 % des profits des banques d’investissement dont sont issus les prime brokers. La caractéristique essentielle des hedge funds est l’opacité liée à la structure privée et le risque lié au levier via les marchés dérivés dont le montant notionnel a explosé avec une croissance annuelle moyenne entre 1996-2006 de 60 %, pour atteindre 594.223 milliards en juin 2009 et presque 707.569 milliards en juin 2011 (Source BIS/BRI - Banques des Règlements Internationaux), ce qui prouve qu'aucun enseignement n'est tiré de ladite crise des banques et que tout pousse à aller encore plus profondément dans l'erreur spéculative des produits dérivés titrisé comme les CDS/CDO,etc. La dépendance des revenus des prime brokers vis-à-vis des hedge funds est essentielle et leur vulnérabilité en cas de faillites d’un gros hedge funds ou de plusieurs de taille moyenne est immédiate et irréversible. L'abus de position dominante de la Deutsche Bank, de JP Morgan et de Goldman Stanley. L'un des banquiers américains les plus connus est John Pierpont Morgan qui avait commencé sa carrière en achetant par l'intermédiation d'hommes de paille à l'armée américaine des fusils défectueux à 3,5 $ et qui les avait revendus à cette même armée par d'autres dark dealers pour 22 $ en les faisant passer pour neufs.

Les dark pools, les prime brokers et les crossing networks, qui sont la quasi unique composante de la discipline de marché et de la régulation indirecte espérée par MiFID, n’ont pas d’incitations à maîtriser les risques des hedge funds, tout comme les parties prenantes n’ont guère de contraintes en matière de divulgations d’informations. Les conditions d’une discipline de marché efficace ne sont pas réunies. MiFID a encadré comme un sémaphore son manque d’incitations à exercer la discipline de marché des prime brokers, des darks pools et des crossing networks et le manque d’informations pour exercer un monitoring digne de ce nom des investisseurs institutionnels qui sont devenus les principaux clients des hedge funds. Ceci traduit l’incohérence des incitations des prime brokers envers les hedge funds, étant donné la dépendance des revenus des prime brokers vis-à-vis de ces derniers et l’absence de capital de réserve pour les prêts par dérivés. Les produits financiers négociés dans les darks pools sont essentiellement la titrisation, qui est une transformation de crédits en titres financiers, qui altère les profils de risque de manière à disséminer le risque sur une plus vaste gamme de porteurs. Elle s’opère par la mise en pool de crédits rachetés à leurs initiateurs par des banques d’investissement. Celles-ci sortent les portefeuilles de crédits de leurs bilans pour les loger dans des structures spéciales non régulées, appelées conduits ou SIV (special investment vehicles). Les structures sont très complexes et requièrent de nombreux acteurs parce que la titrisation est à plusieurs étages. Dans ces structures, les pools de crédits sont découpés en tranches. Les tranches supérieures sont protégées des pertes émanant des tranches inférieures du pool selon les points d’attachement et l’épaisseur des tranches. Il s’ensuit un changement considérable dans le profil de risques. Afin d’extraire des commissions maximales, les intermédiaires et parties prenantes à ce processus comptent sur un empilement de couches de titrisation qui rend ainsi l’évaluation du risque inextricable. Le dark pool, le crossing network, le prime broker, la titrisation de crédits sont la palette du grimoire des risques. Il n'en fallait pas moins pour mettre en œuvre ladite concurrence libre et non faussée fondée sur l'information pure et parfaite des Directives et  Traités européens et du Traité de Lisbonne. Le FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière et le MES - Mécanisme Européen de Solidarités ne sont rien d'autres que des dark pools, mais qui n'ont qu'une seule finalité, celle d'être un fonds de défaisance destiné à léguer à la dette publique les actifs pourris, toxiques et illiquides. Si vous cherches sur Google concurrence libre et non faussée europe mon site est en A1 sur 2.270.000 résultats.

Par la Directive européenne MiFID, l'économie a donc été totalement abandonnée aux marchés à partir d'un accord multilatéral européen rédigé par des représentants des États. Je suis donc d'accord avec ceux qui disent "qu'il faut moins d’État", mais vous m'avez compris, il faut moins d’État qui impose par lois, décrets, règlements et Directives l'abandon des pouvoirs et devoirs régaliens au profit des marchés. Ce sont des fonctionnaires d’État et des grands élus qui sont payés pour casser l’État et j'en connais plein qui ont une prime à la casse quand ils réduisent coûts et investissements en cassant les services publics. Pour que ces dark pools puissent s'amuser en paix, MiFID a donc permis la création des crossing networks, c'est à dire la mise en réseau de ces dark pools, ou l'implantation virale d'un état de fait dans un État de droits. Depuis MiFID 1, il existe en Europe plus d'une centaine de systèmes multilatéraux de commerce de produits financiers. Ce sont les MTF - Multilateral Trading Facilities / SMN - Système Multilatéral de Négociations; il y en a 143 en Europe. Aux USA ces plateformes s'appellent ATS - Alternative Trading Systems. En 2010 moins de la moitié des produits financiers ont été échangés dans les bourses. Dans ce nuage opaque et informatique le CAC 40 et les autres cotations boursières ne veulent plus rien dire, puisque plus de 50% des valeurs sont négociés en dehors de la bourse. Vous pouvez vous imaginer que l'AMF - Autorité des Marchés Financiers devient impuissante. Parmi ces plates-formes il y a Chi-X, ou BATS Chi-X Europe, ou Instinet, une filliale de la holding japonaise Nomura, ou Goldman Sachs, UBS, Crédit Suisse, BNP Paribas, la Société Générale, ou Citadel et Optiver. Je vous invite à aller sur leurs sites pour que vous éprouviez le charme discret de votre médiocrité cachée. Le réseau Turquoise, réunit BNP Paribas, Citigroup, Credit Suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, Merrill Lynch, Morgan Stanley, Société générale et UBS, que des banques qui ont fait faillite en 2008/09 et qui ont été pour l'instant sauvées. Le mouvement Occupy Wall Street aurait dû s’appeler Occupy the Dark Pools. Mais l'ubiquité de l'élite mondiale mise en réseau ne lui est pas encore donnée. Quoique.

Avec ce négoce à l'aveugle des produits financiers dans ces centaines de plates-formes alternatives, plus aucune information sérieuse n'est possible sur la qualité des actions cotées en bourse qui devraient refléter la confiance des actionnaires qui investissent dans des projets industriels, à caractère financier, social, écologique ou dans des entreprises. Nous sommes en face de la fragmentation totale de l'information, et ici il n'y a même plus de dislocation possible du langage mais une analphabétisation des marchés. Les ordres d'achat et de vente se font de manière fragmentée en petites parties sur des centaines de plates-formes et plus ou moins en même temps. C'est comme si pour entendre prononcer la lettre O, quelqu'un sur la planète commence la respiration pour lancer la labialisation du son O, puis quelqu'un d'autre on ne sait où poursuit, etc, et qu'un autre dise la fin du son, et qu'en même temps ailleurs encore un autre soutient le son de ce O quand il est arrivé à sa moitié, et qu'un système informatique neuronal quelque part, peut-être en Laponie, procède à une analyse recombinatoire pour donner un sens à ce son "O" et pour le diriger vers celui à qui il est adressé. L'entité et la plénitude du son "O" majuscule ne sont décodables que pour quelqu'un qui dispose de toute la logistique informatique et du transport de la décision, de l'analyse et du sens qu'il est capable de donner à une action et à une situation du marché au milieu d'un nuage de volatilités. rostock_six_pack_Bier.jpgL'objectif de MiFID 1 a donc été volontairement de soustraire l'information des marchés règlementés et contrôlés de la Bourse pour la laisser à des initiés qui ont les moyens et la puissance de la traiter sous sa nouvelle forme fragmentée. Dans le milieu on parle avec fierté de "la puissance de feu" de ces plates-formes alternatives quand elles traitent l'information. Mais cette "puissance de feu" est un gâchis total d'énergie parce que le traitement de l'information se faisait tout seul dans les places boursières avant l'introduction de MiFID.

Ce modèle de dissection et de recombinaison de l'information constitue ce que j'appelle sur mon site depuis 2006 le modèle de privation de richesses, de savoirs et de droits. Le système de la classe externe des négociants alternatifs en produits financiers a été instauré parce qu'avec les autoroutes de l'information à haute fréquence, la simple annonce à la bourse de l'intention d'un achat ou d'une vente influençait déjà massivement les cours des actions avant même que cette opération d'achat ou de vente n'ait vraiment démarré. La fragmentation d'un ordre n'éveille pas la vigilance du marché des investissements financiers. MiFID a donc volontairement analphabétisé les marchés et rompu une fois de plus avec l'économie des marchés. Le marché, comme dans une économie soviétique ou maoïste planifiée est totalement manipulé, mais dans les pays dits libres sans goulag, sans pendaison et sans internement, mais bien au contraire avec l'exacerbation de la liberté d'aller courir après l'information pour la sentir transparente. Comme dans un avenir assez proche, on ne pourra plus, comme je le fais depuis 2006, cliquer en ligne par jour sur une trentaine de quotidiens online ou sur des sources d'informations publicisées, il faudra à chaque fois payer un service que l'on vous fera passer pour être le service crossing network ad hoc de proximité dont vous avez besoin. C'est ceci l'esprit de MiFID 1 ou 2: se faire une place unique dans les esprits en leur démontrant qu'ils n'ont pas la capacité de discernement et que la réalité ne peut être établie que dans un rapport de dépendance face à un portail multilatéral de négociation pour en faire baisser les coûts.

Bruxelles a réussi avec les marchés ce que l’Éducation Nationale réussit avec les élèves: assoir les élèves sur un socle de rien sur lequel ne sera plus jamais bâti une analyse, une critique, un appétit vers l'information et son tri, un choix et une technique quantitative, qualitative ou empirique de décision. Le citoyen sera réduit à une glu filaire et les plus petits actionnaires ne disposant pas de systèmes informatiques sophistiqués et de réseaux d'information seront réduits à ne pas réussir les grands coups que réussissent les grands fonds d'investissements et autres investisseurs institutionnels. Même au niveau de l'actionnariat, la Lutte des Classe existe, et elle se fait sans les petits et au-dessus de leurs têtes pour les bons offices des grands comptes et des banques. Ainsi un grand compte qui dispose d'un paquet d'actions dont lui seul connait "vraiment" la raison de les revendre va manipuler sa vente. Il va demander à son SMN - Système Multilatéral de Négociations d'émettre au rythme à hautes fréquences de la nanoseconde des offres d'achat sur son titre, et quand il aura suffisamment fait grimper le cours de ses actions, il va retirer subitement son offre d'achat et va les laisser acheter par les petits suiveurs ne disposant pas de l'information. Ces suiveurs vont payer un prix fort et indu et la concurrence a été totalement déloyale et faussée. La Directive MiFID voulant libéraliser le marché des produits financiers a monopolisé l'information réelle en quelques mains et a fragmenté du multi-buzz pour occuper les esprits des plus petits acteurs et pour les conduire fatalement dans les mauvaises décisions d'investissement, le sur-coût de l'information lacunaire et les pertes financières. Tous ces agissements financiers détournent d'autant plus des investissements dans de vrais projet industriels ayant un caractère social et écologique. Les grands investisseurs disposent grâce à la Directive européenne MiFID d'une liberté totale et non faussée, pure et parfaite. Avec un marché fragmenté, avec les négociations anonymes des dark pools et des crossing networks une taxe sur les transactions financières ne sera pas possible. Il faut interdire les ventes à l'aveugle, les produits vendus de gré à gré, les OTC extrabilanciels et il faut imposer la publication des informations ante et post-trade, avant et après le négoce.

La critique de la finance se vend bien depuis l'année-Lehman 2008 et tout le monde parle de réformer l'Europe tout en la renforçant dans son plan néo-libéral. En dehors de Bâle III qui comme Bâle II profite à la spéculation financière au lieu de la "sécuriser", les réelles réformes promises ne sont jamais arrivées parce que tous nos politiciens sont au service des lobbies financiers. Aux USA la "Volcker-Rule" s'est liquéfiée en Dodd-Bill du nom de Christopher Dodd qui a été depuis 20 ans l'acteur principal de la dérégulation des marchés financiers. En Europe les lobbies financiers travaillent à Bruxelles et quand ils ne réalisent pas leurs propres avancées ce sont les Commissaires Européens, dont Michel Barnier, qui vont à eux pour leur offrir ce qu'ils attendent et même ce qu'ils n'ont pas encore demandé. Pour rassurer le secteur financier et des banques, le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux Services, Michel Barnier, UMP et successeur de McCreevy, a créé en 2010 un Groupe d'experts en affaires bancaires, le GEBI - Group of Experts in Banking Issues dont il a offert la gouvernance aux banques et dont la fonction est de réguler les activités des banques. Vous avez la liste des membres du GEBI ici. La société européenne s'américanise encore plus avec cette décision du Commissaire français Michel Barnier et la Commission de Bruxelles se soumet avec méthode et détermination de plus en plus aux banques, comme le Congrès et le Sénat américains sont soumis réglementairement à Wall Street et à ses lobbies. La dernière preuve en date est la réforme Obama qui s'appelle Volcker Rule, mais qui est vite passée dans l'opinion publique américaine comme la Dodd Bill, du nom du Sénateur américain démocrate qui est le Président de la Commission Banque et qui est officiellement rémunéré et au service des lobbies financiers.

Tous les lobbies financiers et bancaires se sont regroupés sous la bannière de International Institute of Finance - IIF dont le président est Josef Ackermann le directeur de la Deutsche bank qui reste depuis 2008 la most leveraged bank, la banque qui a le moins de fonds propres et le plus d'actifs pourris illiquides comme les CDS et autres produits financiers dérivés. Si les banques ne participent pas à leur propre bail-out, elles le doivent à ce réseau de lobbies. C'est le IIF et la City de Londres qui ont fait passer le FESF / MES et Solvency 2. La Commission de Bruxelles qui élabore les projets de Directive Européenne ne travaille que sur la base d'un groupe d'experts qui ne sont que des lobbyistes financiers délégués par les banques. La toute nouvelle ONG Finance Watch créée il y a quelques mois est opérationnelle. Ces lobbies n'ont pas seulement une influence totale sur la Commission mais aussi sur les euro-Députés. Même Sven Giegold, euro-député vert et fondateur de Finance Watch est bombardé par des projets de textes et des amendements qui émanent directement du IIF ou de Josef Ackermann qui négocie directement avec Angela Merkel, chancelière allemande. Il y a à Bruxelles 700 lobbyistes financiers qui construisent à leur manière l'Europe. Ce ne sont pas des élus, mais ils sont en contact permanent avec les politiciens qui perdent en même temps le contact avec leurs électeurs. C'est pourtant l'électeur qui va payer pendant 20 ans à venir les dégâts causés par l'industrie de la finance. La démocratie est contournée.

Trois ans après l’entrée en vigueur de MiFID 1 et sa déclinaison dans les États membres de l’UE, le Commissaire européen au Marché Intérieur, aux services et à la Concurrence, Michel Barnier, UMP, annonce faire marche arrière toute. Sans la moindre des ambiguïtés la Commission annonce dans MiFID 2 ceci : "Le principe précédent selon lequel une transparence minimale, un contrôle minimal et une protection minimale de l’investisseur garantissent l'efficacité des marchés n’est plus valable." Cette déclaration officielle de la faillite d’une Directive Européenne ne peut que réjouir les Indignatos, les Anonymus, les petits gauchistes comme moi et les gens qui ont vu démolir leurs emplois en rafale par la déviation des fonds des entreprises dans le management financier. Ne vous réjouissez pas, je vous invite à de nouveau être témoin de la dislocation du langage que j'ai dénoncée formellement dans mon billet précédent.

Rostock_blech.jpgComme toujours la bonne intention affichée de la Commission de Bruxelles était que les banques informent leurs clients au sujet des risques des produits financiers, mais imparablement le contenu de la Révision de la Directive MiFID de 2004/07 qui résulte des bonnes intentions de la Commission est à l’extrême opposé grâce au lobby financier de Bruxelles. C'est le Commissaire à la Concurrence, Michel Barnier qui a consulté le GEBI et IIF qui ont proposé tous les amendements qui vident de sa substance la révision de MiFID 1. Pour la Commission il n’y a pas de vie en-dehors de la libre-circulation, enfin pour ce qu’elle prend pour telle. Le Parlement Européen débat en ce moment de la Directive MiFID 2 mais le niveau d’exigences opposables aux banques sera bien inférieur à ce que les associations de consommateurs et certains euro-députés réclament. Pour Sven Giegold, porte-parole vert de la commission finance du Parlement Européen et fondateur de Finance Watch, la première ONG Finance qui s’oppose aux lobbies financiers à Bruxelles, la Commission de Bruxelles a laissé passer sa chance d’ancrer dans la Directive une réelle protection des investisseurs.

Pour moi, ce qui m’importe est que si une protection de l‘investisseur n’est toujours pas possible avec MiFID 2, c’est que tout le reste est possible. La spéculation, la création et la mise sur le marché de produits financiers inventés, de produits dont la traçabilité n’est pas possible. Le mise en orbite de produits comme les OTC, CDS, CDO, RMBS se fait toujours comme avant la crise de l’année-Lehman 2008, la création de bulles spéculatives à levier est toujours favorisée et même accélérée par un cadre laxiste dans lequel il n’y a pas de contrôle et de règlementation. La Directive MiFID 2 aurait dû garantir que les banques ne vendent à leurs clients que des produits qui sont adaptés à leurs besoins et qui ne doivent pas être conçu dans le seul objectif de garantir aux banques le bénéfice le plus important possible. Pour l’association européenne des consommateurs Beuc, le salaire des conseillers en investissements financiers des banques ne doit dépendre que du service rendu à la clientèle en tenant en compte de manière prépondérante ses intérêts. C’est ce qui était prévu dans l'avant-projet de modification de MiFID 1, mais sous la pression des lobbies financiers, seule disparaît la provision pour les conseillers indépendants. Toutes les autres plates-formes pourront toujours négocier comme elles le veulent et de manière opaque. Le lobby financier de Bruxelles a réussi à faire inscrire dans la Directive un dispositif d'exemptions pour tous les autres conseillers en investissements financiers. Les banques peuvent toujours rémunérer leurs employés comme elles l’entendent. Ces employés pourront toujours vendre des produits financiers à très haut risque sans en informer vraiment leurs clients. Pour les courtiers indépendants dont le rôle est l'intermédiation, la parade est simple. Il leur suffira de supprimer le mot "indépendant" de leur carte de visite et ils pourront toucher des commissions des gestionnaires de fonds ce qui continuera à nuire gravement à la qualité de leurs conseils qu'ils fournissent à leurs clients.

Dans MiFID 2, les ordres d'achat de vente à hautes fréquences seront toujours autorisés bien qu'ils permettent toutes les manipulations, qu'ils échappent aux Autorités de Contrôle des Marchés et bien qu'ils soient par exemple responsable du Flash Crash de mai 2010 où le Dow Jones avait perdu 6% en quelques minutes. Toutes les opérations resteront toujours opaques. Il aurait aussi dû être interdit aux banques de ne vendre que des produits financiers, qu’elles n’ont pas inventés elles-mêmes et mises elles-mêmes sur le marché. Ce ne sera pas le cas.

La Lutte des Classes s'est faite sans nous et au-dessus de nos têtes. Ceux qui "chez nous" se sentent encore à l’aise ne savent pas qu’ils sont déjà pauvres, mais ce seront leurs enfants qui vont pleurer. Nos politiciens ont encore fait du mal au citoyen européen et ont écouté à Bruxelles les lobbies financiers pour rédiger la Directive MiFID 2 sur les MIF - Marchés d’instruments financiers et services d’investissement qui autorise les banques à tricher. Tout le monde critique la finance en ce moment, ça se vend bien, ça prédispose des esprits. J'ai un lien en rouge sous le banner en haut à gauche de mon site, justement pour éviter toute confusion. Pour rappel, comme le montre mon banner, je suis un Nonniste pro-Européen bien sûr avec une monnaie commune. Les Traités vont tous être renégociés. De cette crise sortira vainqueur le citoyen d'europe. Une offre gauche/verte démocratique et parlementaire existe. Il suffit de la trouver, ça ne fait pas mal. Les politiciens sont en retard sur le peuple et font tout pour l'attarder. Nous on sait rêver. On nous entendra déjà, surtout dans les ruines, mais on nous entendra.

La Partie 2 à venir: L'autre dérive de la Directive MiFID 1 est qu'elle a permis le négoce sur les plate-formes alternatives de produits financiers qui y étaient interdits avant son entrée en vigueur en 2007.

22. novembre 2011

Europe - Le Consensus de Washington m'a tuer

parlamentarium_bxl_7.jpgSous la bannière de mon site "Rénovez Maintenant, journal d'un Cimbre" j'ai comme manifeste depuis sa création en 2006: Solidarités locales, régionales et globales et j'ai toujours eu et travaillé la vision liée des choses de la terre et celle de notre responsabilité dans notre dominance.

Car pour moi, le Consensus de Washington qui devrait mener au trickle-down effect, à l'effet de percolation, que je nomme l'humanisme automatique de la libre circulation est tout aussi dévastateur dans les pays de l'hémisphère nord que dans les Pays ACP (Afrique Caraïbes Pacifique) et dans les PED - Pays en Développement, en nous offrant la croissance d'un PIB fictif, furtif et d'initié et la  croissance appauvrissante pour tous. 1% de la population US rafle 99% de la croissance de revenus depuis 30 ans, et en France 2% de la population est propriétaire de 58% des richesses. Ceux qui se sentent encore à l'aise ne savent pas qu'ils sont déjà pauvres, mais ce seront leurs enfants qui vont pleurer.

Nous, les industrialisés du haut-phalanstère, nous avons imposé aux ACP et aux PED des règles de gérance et de gouvernance à nous dédiées qui nous permettent principalement leur dépeçage et l'ingestion de leurs richesses produites sur leurs sols. Le G21, le G192 et l'échec du Cycle de Doha, Seattle, Cancún ont permis l'émergence du groupe des autres et du groupe des pauvres qui refusent l’ingérence libérale unilatérale à 1 tour par les pays déjà pourvus. Le Pakistan a refusé cette semaine l'aide du FMI, ça n'a rien de bizarre. La privation de la souveraineté économique par les agences de notation et par la spéculation internationale sur l'euro n'a d'égal que celle de la France sur le Franc CFA en Afrique.

En 2008 j'écrivais: La dérégulation à l'européenne est plus élégante que celle, toute "pragmatique", des USA et jouit d'un parfum constituant d'État. Elle est imposée par des... Directives et le Traité de Lisbonne (Traité Simplifié Européen) qui imposent la Libre Circulation des biens, des services, des travailleurs et des capitaux et qui consacrent l'autorégulation par les marchés. L'objectif unique et central de la Commission de Bruxelles est depuis le Traité de Rome, dans la réalité puis dans les textes, la "concurrence libre et non faussée", la non entrave à la concurrence. La libre circulation a concentré les richesses vers un lot d'initiés à l'intérieur des économies nationales, à l'intérieur de la région Europe, entre les pays industrialisés ou émergents et les autres. Attention, je ne fais pas appel au repli protectionniste. I want my Europe back! Rendez-moi mon Europe.

Maintenant, le nouveau bavardage qui fait pop est que le Consensus de Washington peut être nocif pour nous-mêmes, les dicteurs de leçon. J'ai toujours dénoncé le Consensus de Washington et sa déclinaison dans les us et traités communautaires et européens, qui en font une application encore plus violente contre les européens, le Traité de Lisbonne aidant. Si vous cherchez sur google consensus de washington europe, mon site est en A1 et en A2 sur 15.500.000 résultats.

parlamentarium_bxl_8.jpgMaintenant dans la presse, qui ne sait pas en découdre comme le journal Le Monde qui n'est pas un journal d'information, on voit en gros titre cette question: "la Zone-Euro victime du consensus de Washington?" . Le journal Le Monde est maintenant en A4, mais il ne restera pas longtemps devant mon site, car il traite de cette question comme d'un épiphane fashion au lieu d'Occupy the WordS. Je ne croyais pas si bien dire et 20 minutes après publication de ce billet, mon site est passé en A4 et devant le journal de plaisance, appelé Le Monde. (Photos: Parlamentarium, Bruxelles, octobre 2011)

Dans mes derniers billets sur le FESF, parapluie européen, j'écrivais que c'est bien-fait que les pays émergents n'investissent pas dans les obligations européennes, succédanés des Euro-Bonds qui n'existent pas encore, en nous renvoyant comme arguments ce que nous leurs dictons depuis une trentaine d'années au travers du FMI et de la Banque Mondiale, et violemment depuis 1989 avec les AGCS, AGCS+, les Accords sur les ADPIC et les ADPIC+, les APE et les ALE. Dans mes cours en langue allemande de Master Grande École ou en M2 et même déjà en IUT dès 1993 je faisais des polycopiés entiers sur "Die neue Unordnung der Weltwirtschaft" et j'y mettais en garde contre les produits financiers dérivés, etc

Le premier "sauvetage" massif des banques qui a eu lieu à la fin de l'année 2008 n'a été qu'une refondation du Consensus de Washington et une manière de cacher que l'automatisme automatique des Traités Européens ne permet pas non plus d'harmoniser les rythmes conjoncturels et la "croissance" des pays européens de l'Union Européenne et des pays européens adhérents de la Zone-Euro. Le Traité de Lisbonne a permis une concentration des richesses et un appauvrissement général. La "libre circulation des biens et des services, des personnes et des capitaux" n'a pas apporté la croissance, le bien-être et le plein-emploi. Il faut une harmonisation des politiques sociales, économique et fiscale européenne, mais pas une eurogouvernance financière telle que le proposent la chancelière allemande, Angela Merkel, et le Président français en poste, qui font main-basse sur l'Europe pour protéger leurs propres intérêts qui ne sont même pas ceux des peuples qu'ils sont censés représenter. Cet euro-janus n'est rien d'autre qu'un morceau de viande dénué de volonté et qui est entre les mains des financiers qui lui dictent leur volonté tout en le méprisant. L'euro-janus franco-allemand détourne et viole les Traités Européens, et le Parlement Européen, élu-non-élu par les européens qui ont boudé les élections européennes, n'a pas les moyens ni la volonté de leur adresser un empeachment ou de faire voter une motion de censure. Le pompage commun et massif en dollar organisé par les banques centrales du monde entier le 30 novembre 2011 prouve que les banques, qui ne se font plus confiance entre elles-mêmes et qui se méprisent elles-mêmes, sont en faillite technique qu'il est de moins en moins facile de cacher. Les valeurs boursières des banques en ont profité, et une fois de plus, les banques centrales qui ne sont pas autonomes, ont offert des liquidités aux banques pour qu'elles continuent à spéculer en simulant une consolidation fictive et furtive de leurs comptes ce qui fait croire qu'elles n'ont pas si besoin d'être recapitalisées. Mais elles restent en situation de faillite technique avec leurs trillions d'actifs pourris.

Une fois de plus j'avais raison, et depuis des lustres je parle des deux décades perdues, quand la Lagarde du FMI parle subitement depuis 10 jours de la "décennie perdue", comme si elle masquait encore la responsabilité des dégâts causés par les européens. Si la Lagarde en parle, c'est juste qu'elle veut préparer les gens à payer pour ladite dette publique, qui est, au dessus du critère normatif et normal des 60% du PIB, la dette léguée des banques privées, car il n'y a pas une crise de l'euro, mais la crise des banques qui jouissent périodiquement d'un sauvetage bail-out payé par les fonds publics ou la planche à billet, la souveraineté de la création monétaire européenne et la monétisation de la dette par la BCE, ce qui revient au même. J'ai été classé il y a quelques années dans mes propos comme un "gauche de la gauche", maintenant la presse maïzéna, toujours prête à lier toutes sauces, et l'extrême-droite française parlent aussi de ceci comme de certitudes séculaires, et le peuple espagnol a déjà pris de l'avance sur nous en donnant la majorité absolue aux partis de la droite dure, alors que nous sommes dans la crise des banques que les gouvernants veulent faire payer aux peuples et dans le plus grand transfert de l'histoire de l'humanité de la dette privée vers la dette publique.

12. novembre 2011

BCE - Souveraineté de la Création monétaire / Monétisation de la dette publique des actifs bancaires légués

Bonsoir chers visiteurs, la BCE n'a pas le droit de créer de la monnaie et n'est donc pas une banque centrale comme les autres... Comme ça va bientôt faire pop de parler d'autoriser la BCE à faire de la planche à billets en masse pour racheter les Legacy Assets des banques en faillite, j'ai pris les devants et si vous cliquez sur Google souveraineté création monétaire mon site est en A1 sur 3.550.000 résultats 29 minutes après publication de ce post. Pareil pour BCE souveraineté création monétaire. Pour BCE monétisation dette publique mon site n'est que en A4 sur Google. Pour croissance appauvrissante mon site est en A8 sur 6500 résultats. Je vous donne RDVZ l'année prochaine, le résultat aura gonflé. 1% de la population US rafle 99% de la croissance de revenus depuis 30 ans, et en France 2% de la population est propriétaire de 58% des richesses.

parlamentarium_bxl_3.jpgUne politique européennement gouvernée réclame une politique sociale commune, économique et fiscale commune, et une réflexion sur la création monétaire. Je vais plus loin, après la chute du "communisme" et la chute du "capitalisme", il est temps de se représenter que la monnaie doit être un service public.

Aux USA la Fed' est une société privée dont les activités sont divisées en 12 districts regroupant les 52 états fédéraux et ayant comme actionnaires les banques privées. Tim Geithner, actuel Secrétaire d'Etat aux Finances, était Président de la Fed' de NY avant 2008, l'année-Lehman. Non seulement il n'y a pas d’indépendance de la Banque centrale américaine, même si en Europe on fait semblant de décalquer sur la Fed' une indépendance de banque centrale pour allouer à la BCE une fortitude, mais en plus la privatisation monétaire a atteint aux USA son extrême en soumettant à elle le Congrès, le Sénat et le levier du Salon Ovale. J'ai écrit en 2009 un historique de la privatisation de la création monétaire aux USA. Dans le nouveau débat actuel apparemment intuitif qui court sur les Thermopyles qui conduisent de Francfort à Bruxelles, on utilise "souveraineté de la création monétaire" pour masquer "monétiser la dette, la dette pourrie léguée des banques et des assurances" et plus trivialement pour "activer la planche à billets". Pour ceci le prochain insubmersible à la mode est de faire passer les allemands pour des demeurés parce qu'ils se souviennent encore de l'hyperinflation sous la République de Weimar.

parlamentarium_bxl_4.jpgEn Europe aussi sous le régime de la BCE, la création monétaire est souverainement privatisée et réalisée totalement sans contrôle et sans réglementation dans le shadow banking. La BCE souveraine offre aux banques toutes les liquidités qu'elles veulent pour qu'elles les soustraient immédiatement de l'économie réelle, canal historique, c'est à dire de l'économie de production de biens et de services. Ces liquidités déversées en toute souveraineté par la BCE sont délocalisées dans l'économie réelle, new age, celle de la spéculation financière dévolue aux produits financiers à haut risque. Le shadow banking sert aux banques réelles de délocaliser la quasi totalité de leurs activités dans des hedge fonds, des Special Purpose Vehicles, des monoliners (rehausseurs de crédits) et ainsi de contourner l'obligation de détenir des fonds propres. L'obligation qui a été relevée à 9% pour les 29 banques systémiques n'aura donc aucun effet. Les banques, comme Deutsche Bank, Société Générale, BNP Paribas utilisent 94% de leurs moyens pour de la spéculation financière. Ensuite les produits financiers sont principalement des produits qui n'apparaissent pas dans les bilans des banques ou des entreprises, comme les CDS, et tous les produits OTC - Over The Counter (extrabilanciels). Tous ces produits sont extrabilanciels et donc incontrôlables. Je ne vois pas pourquoi la BCE offre des liquidités pour les laisser se faire détourner dans les flux parallèles, qui n'ont rien d'occultes mais qui sont permis et prévus par le législateur et par les Traités Européens, le Traité de Lisbonne dont le support est la libre circulation, ici des capitaux.

Depuis 10 jours nous avons Mario Draghi comme nouveau Directeur de la BCE. Mario Draghi était le supérieur hiérarchique de Tim Geithner à la Goldman Sachs, et comme Directeur de Goldman Sachs Europe il avait aidé la Grèce pendant 10 ans à tricher avec les critères de convergence de Maastricht. A côté de l'internationale Goldman Sachs qui a placé un de ses anciens collaborateurs dans tous les gouvernements européens, des centaines de lobbies financiers sont enregistrés à Bruxelles auprès des Communautés Européennes, dont le "think-tank" Bruegel. Leur Lutte de Classe s'inquiète en ce moment de la "souveraineté" monétaire de la BCE. Ces lobbies ont toujours les mêmes donneurs d'ordre. Au sujet de Bruegel, je vois d'un très mauvais œil qu'il soit un lobby enregistré à Bruxelles et qui y impose son influence en faisant avancer son "fédéralisme assurantiel". On devrait interdire à ce genre de club l'accès à la Commission, mais ceci arrange tellement nos Commissaires qui sont fiers de décliner avec encore plus de fièvre le Consensus de Washington et de l'appliquer dans la région européenne dans leur Consensus de Bruxelles. Le fondateur du lobby Bruegel, membre de la Trilatérale et de la Conférence Bilderberg et conseiller pour Goldman Sachs, est Mario Monti, le remplaçant de Berlusconi. Papademos le nouveau Premier Ministre grec est aussi membre de la Trilatérale. Mario Draghi est membre de la Conférence Bilderberg et de la Trilatérale. (Mise an garde: Attention, quand on commence à écrire sur Bilderberg et la Trilatérale, sachons garder la distance absolue face à des sectes qui s'emparent du sujet de la conspiration. Souvent les chartes graphiques de tels sites sont déjà révélatrices. Méfiez-vous aussi de mouvements qui se présentent sous des aspects de solidarité, de progrès et qui sont des sectes >>> voir infosecte)

La Goldman Sachs a recruté depuis plus de 20 ans des collaborateurs et des informateurs informels qui agissent dans chaque gouvernement national en Europe tout autant que dans les Communautés Européennes, la Commission Européenne, à Bruxelles. Le réseau Goldman Sachs est une fourmilière plus ou moins opaque, mais efficace pour œuvrer dans les intérêts de la Goldman Sachs. C'est Peter Sutherland, président de Goldman Sachs International, la filiale européenne basée à Londres, qui organise le réseau Goldman Sachs dans l'Europe des Vingt-Sept. Il est président de l'European Policy Centre, de Goldman Sachs International, de BP (British Petroleum), et aussi de la section Europe de la Commission Trilatérale. Il est également membre du comité de direction du groupe Bilderberg. Il est aussi directeur non exécutif de la Royal Bank of Scotland. De 1985 à 1989, il a été en poste à Bruxelles comme Commissaire responsable de la politique de Concurrence. Entre 1989 et 1993, M. Sutherland a été président de Allied Irish Banks. Il fut directeur général du GATT et de l'OMC de 1993 à 1995. En France, Charles de Croisset est depuis mars 2004 conseiller international de la Goldman Sachs et vice-président de Goldman Sachs Europe. Charles de Croisset est ex-chef du Crédit commercial de France (CCF). Au Royaume-Uni, Goldman compte sur Lord Griffiths, qui conseilla l'ancien premier ministre Margaret Thatcher et en Allemagne, sur Otmar Issing, ancien membre du directoire de la Bundesbank et ex-économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE). Ainsi, dans le Financial Times du 15 février 2010 et dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 20 février 2010, Otmar Issing a signé un texte hostile à l'opération de sauvetage de la Grèce par l'Union européenne. Comme conseiller international de Goldman Sachs depuis 2006 il ne peut travailler contre le Département négoce de sa banque, qui a spéculé contre la monnaie unique et qui a tout à perdre d'une intervention européenne qui permettrait aussi à la Grèce d'émettre des Bons du Trésor avec un bien plus faible rendement pour l'investisseur, ce qui coûte moins cher au contribuable grec. Je le rappelle, l'investisseur a tout intérêt à entacher gravement la bonne foi de l'État grec pour qu'il ne parviennent à écouler ses Bons du Trésor que s'il promet un très fort taux d'intérêt.

Je travaille les capillarités de Goldman Sachs depuis 2008, et je m'amuse que tous les médias font depuis deux jours tapants maintenant, jusqu'à ARTE qui reste sainement critique, le démenti que toute association mentale entre GS et les néo-gouvernants des pays GIIPS adhérents de la Zone-Euro ne peut être que purement fortuite, et que non, il n'y a pas de conspiration. Ceci me rappelle le film Viktor und Viktoria ou Georges et Georgette de Reinhold Schünzel de 1933 où une femme se fait passer pour un homme travesti en femme qui finit par éconduire un homme qui croit in fine qu'elle est un homme et qui est soulagé qu'elle est quand même une femme. Mais en 2011, le mariage qui en résulte est un carnage et il n'y aura pas d'enfants. Les Goldman Sachs qui sont à l'origine de la crise vont accélérer directement le renflouage des Goldman Sachs et de leurs clones en mettant aux pouvoirs des états leurs anciens collaborateurs. Le journal Le Monde titre même ce soir, 17 novembre 2011, un billet "L'Union Européenne contre la démocratie". Mais depuis la résolution Leinen du 14 juin 2006, le putsch en flux tendu se réalise contre la démocratie et le Congrès de Versailles du 4 février 2008 est un des sommets de la non-démocratie française qui a offert le Traité de Lisbonne, le Traité Constitutionnel Européen de remplacement, au pdt français en poste en s'assoyant sur le NON de 2005.

Les gouvernements n'ont même plus besoin de s'exercer à la pédagogie de masse pour expliquer la nécessité de plans d'austérité pour être capables de rembourser. Pour y parvenir, la Conférence Bilderberg et la Trilatérale utilisent aujourd'hui officiellement les communiqués du gouvernement irlandais et du Parti irlandais Fianna Fail. En France il n'existe pas d'information sur la Conférence Bilderberg (mon article du 23 mai 2009), mais le site officiel de Trilataral.org précisait en novembre 2008 que le gouvernement et le Parlement français étaient présents et actifs: Éric Besson, Jean François Copé, Président de l'UMP; Michel Camdessus, Chairman, Société de Financement de l'Économie Française (SFEF); Nicolas Beytout, Chairman and Chief Executive Officer, D.I. Group; Former Editor of Le Figaro and Les Échos, Paris; Olivier Pastré, Professor of Economics at the University of Paris VIII-Vincennes St. Denis; Edmond Alphandéry, Chairman, CNP Assurances, Paris; former Chairman, Électricité de France (EDF); former Minister of the Economy and Finance; Jean-Pierre Jouyet, Minister for Foreign Affairs, France; Elisabeth Guigou, Member of the French National Assembly; former Minister for European Affairs, Paris,.... Manuel Valls du PS était à la Conférence Bilderberg de Chantilly en Virginie en 2008. AmericanFreePress.net relate encore l'aspect secret des Conférences de la Trilatérale.

J'alerte régulièrement au sujet de Bruegel sur mon site depuis que je l'ai mis en ligne. J'ai mis dans la colonne de gauche de mon site le lien sur le Corporate Europe Obesvatory qui surveille le lobbying à Bruxelles auprès des instances européennes et de la Commission. Corporate Europe Observatory dénonce les activités de lobbying de Goldman Sachs à Bruxelles. Comme bel exemple du "conflit d'intérêt" vous avez ce lobby financier Bruegel, qui se fait passer pour être un think-tank. Mais quand vous consultez la liste de ses membres vous êtes édifiés. Vous y trouvez la Goldman Sachs américaine, membre du Groupe GEBI, Syngenta le groupe inventeur des OGM, Qualcomm des solutions informatiques, Pfizer pour le secteur pharmaceutique, Ernst & Young pour le consulting financier à Bruxelles et membre du Groupe GEBI... En général ces lobbies financiers ne cachent pas qu'ils travaillent en étroite collaboration avec des lobbies américains. Ainsi le lobby Bruegel est lié par un partenariat avec GMF (the German Marshall Fund) dans l'objectif d'unir les points de vue de Washington et de l'Europe: "This strategic partnership will leverage Bruegel's intellectual expertise, GMF's convening capabilities and networks in Washington and across Europe". Il ne faut pas avoir peur d'utiliser les mots qui ont disparu depuis la fin de la guerre froide. Avec le maillage planétaire de la Goldman Sachs, ces lobbies financiers, qui siègent à Bruxelles, poursuivent l'impérialisme américain auquel se soumet de nouveau le Commissaire français Michel Barnier, UMP, en intégrant les banques américaines dans son Groupe européen d'Experts, le GEBI. Michel Barnier est un commissaire à l'écoute des intérêts financiers, et il a déjà retiré le 15 XI 2011 son interdiction aux agences de notation de publier la note de solvabilité des pays impactés GIPS qu'il venait d'annoncer il y a un mois. France 3 appelle pourtant Barnier le "chevalier blanc de la remise au pas". Il est temps d'avoir un service public paritaire et indépendant d'information. Tout le monde ne peut pas passer son temps d'aller chercher son information directement là où elle se trouve. Si vous cherchez sur Google commissaire européen marché intérieur mon site est en A8 sur 2.990.000 résultats.

parlamentarium_bxl_5.jpgLa Commission est habituée de pratiquer unilatéralement le choix des experts. Ceci est démontré par l'étude "The role of the financial industry in shaping the European Policy" qui a été publiée en Novembre 2009 par le réseau Alter-EU. Il existe 19 groupes d'experts qui sont consultés par l'Europe dans les affaires financières. Pour chacun de ces groupes, la distribution des membres n'est pas équilibrée, alors que le Communiqué Européen du 11 décembre 2002 intitulé "Améliorer la base de connaissances pour de meilleures politiques" (52002DC0713) stipule que la Commission doit fonder une expertise et une évaluation scientifique à partir de diverses sources et qu'elle doit en tenir compte. Comme le recense Alter-EU, la proportion entre les experts financiers et les scientifiques, les associations de consommateurs, les représentants de la société civile ou des syndicats est de 1 pour 4. Il y a 229 représentants de l'industrie financière dans les 19 groupes d'experts. Les lobbies des banques disposent d'une suprématie absolue face aux 150 fonctionnaires européens qui sont employés par Bruxelles dans le cadre de la régulation des marchés financiers et des questions monétaires. Les syndicats peuvent encore moins y prendre part. Le bureau bruxellois de UNI Global Union n'emploie à temps plein qu'une seule personne qui ne s'occupe que partiellement des marchés financiers. Bruegel est bien sûr présent aux Conférences Bilderberg. On voit aussi régulièrement à la TV l'économiste Pisani-Ferry, directeur de Bruegel, qui parle élégamment de la monétisation de la dette par la BCE qu'il souhaite voir venir en nous faisant comprendre que nous sommes des attardés parce que l'on ne la pratique pas, mais il ne parle jamais des centaines de milliards d'actifs toxiques rachetés aux banques par la BCE et qui croupissent dans leurs coffres. Pour dégommer la conscience publique, le "on ne peut pas accueillir toute la pauvreté du monde" a été transformé en la certitude applicative du "on ne peut pas vivre au-dessus de ses moyens". Il n'existe pas pour Bruegel d'actifs toxiques pourris illiquides issus de la spéculation compulsive, mais il existe pour Bruegel la dette publique à compresser. Si vous regardez en entier la liste du GEBI vous comprenez d'où vient l'idée de la monétisation de la dette par la BCE, ou de sa "souveraineté monétaire". Toutes les banques américaines y sont représentées, au GEBI et dans les lobbies! Elles disposent d'un siège permanent à la Commission de Bruxelles. Vous comprenez que Bruxelles aimerait élargir "l'Indépendance de la BCE" pour lui permettre le mariage avec les banques en faillite. Le parapluie européen, FESF - ESM/MES n'est qu'une société anonyme de droit privé luxembourgeois, dont la mission est de monétiser la dette, bien sûr léguée par les banques. Depuis un an la BCE monétise déjà à grande échelle directement plus de 200 milliards de dettes souveraines, de Bons du Trésor des pays GIPS, en totale violation de ses statuts.

Le Consensus de Bruxelles, qui ne porte pas officiellement son nom, est une imitation du Consensus de Washington. Bruegel voudrait faire de la BCE une imitation de la Fed' qui a créé de la Helikopter Money imprimée à Paper Mill on the Potomak, à hauteur de plusieurs trillions de $ pour monétiser les dettes de banques dans des plans de facilitation monétaire comme QE1, QE2, TARP, TALF, PPIP, etc. L'harmonisation atlantique de Bruegel est une manière de pousser l'Europe dans ce que j'appelle le poker menteur et dénonceur joué par les USA, qui sont en réalité depuis 2008 en banqueroute d’État et qui parviennent avec les agences de notation, et les intellectuels européens, et le président français en poste, à faire croire qu'il y a une crise de l'euro et que la BCE doit monétiser la dette des euro-états, qui a été réalisée depuis 2008 en renflouant les banques. Ce poker menteur et dénonceur est parfois évoqué dans les médias comme le "race to bottom", la course vers le fond. Quand les T-Bonds américains, Bons du Trésor US, seront réputés être autant dégradés que les Bons du Trésor grec, personne n'aura la capacité de se demander si l'on autorise les banques à faire perdre le contribuable plutôt que leurs actionnaires et clients. En attendant Bruegel aimerait tellement que l'Europe monétise de manière aussi gigantesque que les USA, pour que l'hyperinflation naturelle s'installe en même temps de part et d'autre de l'Atlantique, de préférence pour Bruegel en Europe. Une hyperinflation entraine la dépréciation vertigineuse de la monnaie, et pour Bruegel et les amis d'Amérique l'euro monétisé devrait s'écrouler avant le $. Quand il s'écroulera avant le $ les financiers seront soulagés et les USA seront autorisés à s'écrouler à cause de l'Europe. Christine Lagarde, du FMI, toujours en adulation devant l'amérique, joue à culpabiliser l'Europe en racontant aujourd'hui à l'APEC que la Crise de l'Euro se propage en Asie. Elle oublie de dire qu'il y a la crise du commerce international qui est mort depuis 2008. Il suffit de consulter le Baltic Dry Index. Depuis deux ans le fret international sur les 27 grandes routes maritimes mondiales a chuté de 62%, et ce n'est pas à cause de l'euro. L'influence politique néo-libérale de Christine Lagarde avait été renforcée au contact de Brzezinski. Dans son livre, The Great Chessboard - Le Grand Echiquier, Brzezinski, membre du Groupe Bilderberg et co-fondateur avec David Rockefeller de la Commission Trilatérale centrée sur l'empire global américain, salue "une Europe Occidentale qui reste dans une large mesure un protectorat américain". Pour Brzezinski "l'Europe doit résoudre le problème causé par son système de redistribution sociale qui freine l'initiative européenne". Ces néo-libéraux sont pour la libre circulation des capitaux mais ne renoncent pas au bail-out des États quand les banques sont en faillite, même parce qu'elles ont détourné leurs activités dans la spéculation aveugle. La situation réelle des banques reste connue, surtout de Christine Lagarde ou de l'Autorité Bancaire Européenne, bien que toutes les positions toxiques, illiquides, irrécouvrables soient encore cachées dans les banques qui ont obtenu le droit de falsifier leurs bilans avec l'assouplissement des normes comptables IASB/IFRS et de ne pas les révéler ou de les mettre petit à petit au grand jour. Mais bientôt approche le day of reckoning.

La crise des banques et des assurances provient des failles aménagées par les normes comptables prudentielles IAS/IFRS, Bâle2 qui laissent les entreprises libres d'apprécier leur quantification des risques réels supportés au niveau global et qui construisent une industrialisation des processus de comptabilisation de la valeur recouvrable. Les Tier ou Pilier sont des moments identifiants par lesquels les banques, assurances, entreprises se présentent au marché des investisseurs pour signifier au spéculateur leur solvabilité. Pour attirer et garder le spéculateur en mettant en avant des rendements opérationnels élevés non impactés par des hauts risques et des pertes, les banques et assurances articulent les normes IAS-IFRS, Bâle 2 et construisent un dispositif global de comptabilité de gestion des risques et d’industrialisation de reprise de la perte de valeur. Les atlanto-européens ont réussi à faire en sorte que Bruxelles ait mis les normes comptables validées en Europe par la Commission et le Parlement Européen sous la tutelle de la transparence d'un bureau domicilié aux USA dans le Delaware.

Qui se charge de la tâche de faire rentrer le vol et les détournements de fonds financiers et monétaires dans un cadre légal? Le Janus Obama-Madoff? Le doublon G8-20? Le G8-20, qui décide pourtant depuis 2008 de la monétisation de la dette des banques et assurances, est un appareil de parade qui n'a aucune valeur juridique au niveau du droit international mais qui prend des décisions normatives qui engagent ou affectent les peuples de toute la planète. Nous ne pouvons dire "moi je m'intéresse à l'Europe de la culture et des échanges et je ne m'intéresse pas aux finances" parce que la qualité de notre société est violemment impactée au quotidien et dans le long terme par les normes comptables qui n'ont en face d'elles aucune autorité régulatrice et de contrôle et qui laissent un paysage de désolation économique et de trillions de dettes léguées par les banques et que deux générations à venir vont payer. Il existe un plan allemand d'utiliser la BCE comme une supra-bad-bank, un fonds de défaisance européen, qui monétisera surtout la dette de la France, de l'Allemagne et de l'Italie en instaurant l'eurogouvernance financière. Si vous cherchez sur Google eurogouvernance mon site est en A6 sur 16.200 résultats. Monétiser la dette privée léguée des banques n'est pas une opération blanche, c'est faire de la BCE une bad bank et étaler sur 25 ans le remboursement. Pour faire payer aux peuples le grand vol spéculatif à hauts risques multimutualisés et non couverts des années 90' à 2010', il faut donc s'appuyer sur le Bureau des standards comptables internationaux, plus connu sous son nom anglais de International Accounting Standards Board (IASB - Site officiel), qui est l'organisme international chargé de l'élaboration des normes comptables internationales IAS et leur déclinaison européenne IFRS. parlamentarium_bxl_6.jpgL'homologue normalisateur américain est le FASB (Comité des normes comptables et financières - Financial Accounting Standards Board, Site officiel). L'IASB est un organisme privé dont le siège est à la City de Londres. Mais l'IASB est sous la tutelle de l'IASCF (International Accounting Standards Committee Foundation) créé en février 2001 sous la forme d'une entité à but non lucratif non gouvernementale enregistrée dans l'État du Delaware aux États-Unis. Nous pouvons donc affirmer que les normes comptables européennes IFRS (Règlement CE n°. 1606/2002 dit "I.F.R.S. 2005") sont mises sous la tutelle d'une entité à but non lucratif domiciliée dans le Delaware aux USA.

Les International Financial Reporting Standards (IFRS), sont plutôt considérés comme des normes européennes, bien que le processus de développement soit dominé par des experts anglo-saxons. La culture comptable anglo-saxonne est surreprésentée au sein du IASB c'est pourquoi, il est difficile de reconnaître le caractère européen des normes IFRS. Cette culture comptable anglo-saxonne constitue aussi le corpus du Traité de Lisbonne et de la Partie III du TCE qui y a été reprise in extenso mais avec d'autres numérotations d'articles et sans être regroupés sous un grand titre. IFRS obéissait au double objectif d'harmoniser les différentes législations nationales et de les rapprocher du modèle américain: US GAAP. L'Europe, quoiqu'elle prétende d'elle-même, a toujours voulu être conforme aux États-Unis et s'en est toujours donnée les moyens et les cadres juridiques communautaires, quitte à faire du zèle (conf. OMC vs APE/ALE). Le législateur européen a vu d'un bon œil que les banques utilisent un levier de 450 fois les fonds propres, donc d'être dans une situation de faillite permanente. Si vous cherchez sur Google IAS IFRS Bâle II mon site est en A3 sur 63500 résultats. Occupy Wall Street c'est bien, mais Occupy the WordS c'est mieux, et tout le monde peut le faire, il est facile de comprendre qu'il faut contrôler et réguler ladite Libre Circulation des Capitaux prévue par le Traité de Lisbonne et qu'il faut taxer les flux spéculatifs. Il n'y a pas de circulation libre mais une circulation kidnappée des capitaux. (Photos: Parlamentarium, Bruxelles, octobre 2011)

Donc il est débile de monétiser la dette des banques, de permettre à la BCE de lancer la création monétaire pour organiser le plus grand transfert de l'humanité de la dette privée vers la dette publique, pour imiter les USA, sans doutes encore en exprimant face à eux que l'on ne peut pas accepter dans le cadre de l'OMC l'avantage concurrentiel américain déloyal que les USA ont en imprimant plus de monnaie que l'Europe de la Zone-Euro. Les financiers poussent leurs lanciers, les agences de notation, contre les Etats adhérents de la Zone-Euro, et menacent de retirer le AAA pour faire peur et pour que la BCE lance la planche à billets pour monétiser la dette dite publique et racheter 100% des positions toxiques aux 29 banques systémiques qui sont toutes en faillite technique.

Pour toutes ces raisons je n'accepte pas que l'on mette en avant la question de la création monétaire par la BCE et de la souveraineté monétaire avant d'avoir posé la question pour quoi faire?. Et tous ceux qui entonnent en ce moment ce débat sont des instruments qui viennent au sauvetage des banques et des assurances, car il n'y a pas de crise de l'euro mais il y a crise des banques. Monétiser les dettes des banques c'est priver les peuples de leur souveraineté en les engluant dans le jus de cadavre de l’État Providence en déliquescence et en putréfaction organisées par le "plan de rigueur le plus important depuis 1945", les plans de précarisation, de désengagement de l'état dans la lignée des libertariens Friedrich Augustus von Hayek et Ludwig von Mises. Les Bruegel et autres lobbies assoiffés de ce genre de souveraineté et du droit des peuples à disposer de leur monnaie, mettent en avant ce pilier évident de toute économie politique et de politique économique, mais leur objectif n'est que de se servir d'abord soi-même dans la tire-lire pour payer leurs dettes spéculatives des banques et des assurances. Ils sont des révisionnistes qui veulent réécrire l'histoire du road of serfdom, c'est à dire éliminer l’État, mais juste s'en servir une dernière fois sous forme d'Etat Providence bancaire et monétisant. J'avais compris ceci dès janvier 2009 et dès le 28 novembre 2008 quand l'Europe avait inventé la "Boîte à Outils" au lieu de lancer une politique commune de contrôle et de réglementation des banques. Donc je ne suis pas non plus d'accord avec audit-citoyen.org, car il n'y a pas de crise de l'euro, ni de crise de la dette publique, mais une crise des banques et des actifs pourris bancaires légués dans les budgets des États dits souverains. Il faudrait faire un audit des banques et des assurances, des banques avec leurs filiales dans lesquelles elles délocalisent leur shadow banking, et de leurs filiales au travers desquelles elles ne sont à 96% que des hedge fonds. Le débat sur la Souveraineté de la Création monétaire sera le nouveau burn-out collectif après lequel les européens vont implorer la Monétisation d'une dette publique afin de rester bien raisonnables. Depuis 2008 il y a eu beaucoup de barbecues. Je me demande quand ce sera assez le feu.

9. novembre 2011

Bons Européens - Euro-Gouvernance financière - Bad Bank Européenne - Fonds de Défaisance des dettes dépassant 60% du PIB

parlamentarium_bxl_2.jpgL'euro est fort et stable contre le $ depuis 2007 avec 1,34 $ pour 1 euro. Il n'y a pas de crise de l'euro et les "bons" critères (libéraux) de Maastricht prévoyaient que les dettes cumulées des États adhérents de l'Euro-Zone ne dépassent pas 60% du PIB, ce qui était respecté jusqu'en 2008, avant que les budgets nationaux ne servent directement à renflouer les banques et les assurances en faillite. Le Conseil allemand des experts économiques vient de donner à la chancelière allemande Angela Merkel son rapport annuel intitulé "Prendre conscience des responsabilités pour l'Europe" dans lequel figure la proposition de la création au niveau européen d'un Fonds de défaisance dans lequel sont délocalisées toutes les dettes des pays adhérents de l'Euro-Zone qui se situent au-dessus du seuil des 60% des critères de Maastricht. Il s'agit de collectiviser partiellement les dettes publiques, dans lesquelles ont été transférées les dettes privées des banques depuis 2008. Angela Merkel rejette pour l'instant cette proposition "qui nécessiterait de modifier les Traités européens". Ce Fonds, qui n'est rien d'autre qu'une Europe Bad Bank, rachèterait toutes les dettes des États de l'Euro-Zone et les rembourserait dans une période allant de 20 à 25 ans. Ce serait, comme pour le FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière qui s'appellera ESM/ESM au 1er janvier 2013, une manière de monétiser les dettes des États souverains. Pour permettre au Fonds de Défaisance Européen le rachat des dettes nationales, les États adhérents de la Zone-Euro devraient lui remettre leurs réserves d'or et de devises, qui sont la propriété des peuples qui repose dans leurs banques centrales nationales. Pour compléter sa force de feu, ce Fonds européen de défaisance serait aussi alimenté par un impôt spécial européen et une augmentation obligatoire de la TVA et de l'impôt sur le revenu des personnes physiques. Le Fonds de Défaisance Européen émettrait, lui aussi comme le FESF/ESM, des Obligations Européennes de "Solidarité" (avec les banques en faillite), des Euro-Bons, des "crisis weapons" ou le "bazooka" du Chancelier de l'échiquier britannique Cameron. Mais comme pour le FESF/ESM, il faudrait encore être sûr que les marchés financiers internationaux veuillent bien acheter de la titrisation de dette européenne issue officiellement de la pourriture rachetée aux banques. En échange du "rachat" des dettes européennes régionales, le Fonds de Défaisance Européen imposerait un code de bonne conduite aux pays de la zone-euro qui lèguent leurs actifs toxiques ou en pourrissement. Ce Fonds serait comme le FESF/ESM une entité ad hoc totalement indépendante de la Commission européenne, et n'aurait pas de compte à rendre au Parlement européen. Ce Fonds de Défaisance européenne de 2300 milliards d'euros remplacera très rapidement - dès que l'Italie, l'Autriche... la Suède, la Société Générale, BNP Paribas et Deutsche Bank seront torpillées - le FESF qui n'aura jamais pu exister, et son successeur l'ESM / MES qui sera mort dès 2011/12 avant d'avoir pu naître officiellement en janvier 2013 comme il était prévu. Principalement aux profits des grands impactés, l'Italie, la France et l'Allemagne, l'Euro-Gouvernance serait de facto imposée aux européens sans consultation démocratique ou sans modification des Traités par une seule entité financière ad hoc, sans doute de droit privé luxembourgeois comme le FESF. Ce Fonds de Défaisance ne serait pas en conflit avec le droit constitutionnel allemand s'il est garanti qu'il ne soit pas une institution permanente destinée à refinancer en flux-tendus les dettes des États de l'Euro-Zone. Il semble qu'un horizon temporel de 20 à 25 ans ne confèrerait pas au Fonds de défaisance Européen cet aspect d'entité permanente. Le Fonds Européen de Défaisance imposerait conformément au Consensus de Washington une stricte discipline fiscale répondant à de seuls critères financiers. Il imposerait les plans d'austérité, de privatisation généralisée, de désengagement élargi de l’État régalien au lieu d'instaurer une politique économique, sociale et fiscale européenne. Pour donner au Fonds Européen de Défaisance une tunique démocratique il pourrait dépendre d'un Super-Commissaire, égal au Commissaire à la Concurrence et au Marché Intérieur qui est le seul Commissaire européen qui ne doit pas rendre de compte au Parlement Européen. Une telle créativité est nécessaire pour contourner et violer légalement le Traité de Lisbonne et les statuts de la BCE. Il est fascinant comme les gouvernants europicides et leurs conseillers sont ingénieux pour sauver les banques et assurances au lieu de contribuer au développement de l'IDH - Indice du Développement Humain. Depuis 2006 je parle des deux décades perdues et du PIB furtif et fictif d'initié. Le drift sémantique s'est fait jour après le mini sommet Monti/Merkel/Sarkozy à Strasbourg le 24 novembre 2011: "il faudrait transformer la BCE sur le modèle de la banque centrale américaine." L'Europe reste donc fidèle à ses lunes américaines et Goldman Sachs. (Photo: Parlamentarium, Bruxelles, octobre 2011)

1. octobre 2011

La Fed a payé le bail-out de la Société Générale avec 124 milliards et de BNP-Parisbas avec 175 milliards, et pourtant elles sont toujours "sous-capitalisées"

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Selon la FAO, il "ne" faut que 30 milliards par an pour éradiquer la faim dans le monde.

L'euro se porte bien en valant 1,38 $, depuis quelques années. Il n'y a pas de crise de l'euro.
Il y a depuis juillet 2006 la crise des banques.

OHADA - Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires et la CEDEAO - Communauté Économique Des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont mis depuis longtemps en ligne mon billet du 18 avril 2010 intitulé "2ème vague des grandes faillites des banques - 2ème et 3ème Krach immobilier commercial et industriel". Aujourd'hui il ne reste plus que quelques semaines avant le global meltdown du système monétaire international, avant Weimar 2.0 et l'hyperinflation qui suivra la Grande Dépression 2.0 . En l'attendant, la guerre monétaire oscille entre la politique de la terre brûlée, les petites phrases du poker menteur et dénonceur de Obama-Geithner-Bernanke et les semonces journalières ou répétées toutes les 6 heures par les agences de notation, par Warren Buffet, George Sorros, Roubini. Pour éprouver l'imminence de l'effondrement final, en Allemagne les banques vont abaisser vraisemblablement à partir du 17 octobre 2011 de 75% les garanties pour les comptes des épargnants. La Directive Européenne l'avait prévu pour 2025, mais elles veulent prendre de l'avance. Ça ne concerne que les gros comptes qui dépassent les 100.000 euros garantis par l’Allemagne. Les banques sentent le collapse total venir, et ce ne sera pas à cause de la Grèce mais des subprimes, des produits financiers titrisés CDS, CDO et autres OTC. Elles font du chantage sur les États "souverains" pour des bail-out à répétition, mais elles ne rembourseront pas les épargnants institutionnels. Les banques annoncent donc officiellement qu'elles vont voler leurs clients déposants avec l'Europe-Assistance de Bruxelles qui leur est essentiellement dédiée.

rallarros__224_.jpgLes nouveaux lecteurs de Rénovez Maintenant 67, journal d'un Cimbre peuvent avoir le sentiment que l'auteur radote sur des choses qu'ils entendent eux-mêmes partout. Depuis l'été 2011 les médias mettent effectivement en public ces thèmes avec une vision plus acerbe et moins prête-à-penser qui est similaire à la mienne. Le site RzM67 a encore quelques longueurs d'avance et pour beaucoup d'entrées il est en première page des moteurs de recherche.

Il n'est pas prévu dans les statuts de la BCE qu'elle rachète les Bons du Trésor des Pays Membres de la Zone Euro. Elle le fait pourtant depuis août 2011. La BCE n'est pas démocratiquement légitimée quand elle envoie avec la signature de Mario Draghi, son prochain Directeur, aux chefs de gouvernements européens un courrier demandant de réduire les retraites, les salaires et le nombre de fonctionnaires et d'imposer des plans d'austérité. Le 9 octobre 2011, la Troïka composée de la BCE, de l'UE et du FMI, qui négocie avec le gouvernement grec, a commis une irréparable ingérence dans les affaires intérieures de la Grèce en demandant au gouvernement d'abolir l'autonomie tarifaire. Comme en Allemagne, l'autonomie tarifaire est garantie aux syndicats dans les négociations salariales. Cette très grave ingérence dans le droit du travail et syndical est un avant-goût de ce que sera la gouvernance économique européenne: le nivellement par le bas du bas pour satisfaire aux exigences des banques et des marchés financiers. La soumission à ces ingérences des financiers est un mode habituel de fonctionnement des États. Il est à présent officiellement connu que la réforme des retraites en France avait été imposée par une agence de notation qui avait soumis au chantage le gouvernement et les syndicats français qui avaient directement négocié avec cette agence de notation. La Commission de Bruxelles n'est qu'un clone des agences de notations. La volonté de la Troïka est de transformer les européens en travailleurs immigrés intérieurs dans leurs propres pays, pour en faire des travailleurs précaires sous-payés. La Troïka demande à ce que les salaires grecs et le salaire minimal grec baissent pour les rendre concurrentiels. Il va être difficile pour les européens d'avaler encore une fois la "Concurrence libre et non faussée qui garantit le plein emploi et apporte le bien-être" sur laquelle sont rédigés tous les Traités européens et le Traité de Lisbonne. Il faut rappeler que la Grèce est d'abord victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives Européennes, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN mais aussi de Mario Draghi et de Goldman Sachs,

Le FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière, le "parapluie européen" qui n'arrête pas de s'élargir, est entrain de supplanter la BCE dans ces activités illégitimes. Ce qui est d'autant plus méprisable, est que le FESF se voit attribuer le rôle de ce qui a pourtant été critiqué en 2008 par nos gouvernants tout effrayés par l'effondrement provoqué par le lâchage de la Lehman Brothers. Le FESF n'est rien d'autre qu'un SPV - Special Purpose Vehicle, un Fonds Commun de Créances (FCC), qui est mis en œuvre dans une opération ad hoc de déconsolidation via des techniques de titrisation de certains actifs des bilans des sociétés. Le FESF n'est rien d'autre qu'un véhicule de titrisation pour des États souverains en faillite de la Zone-Euro et bientôt pour leurs banques en faillite. Les SPV avaient conduit à au premier éclatement de la bulle des produits financiers dérivés de l'année-Lehman 2008, parce que les banques en faillite devaient rappeler qu'avec ces opérations managériales et comptables elles avaient transféré légalement (shadow banking) dans un périmètre extrabilanciel leurs activités de spéculation à haut risque afin de les cacher pour que les spéculateurs présents et potentiellement avides n'aient pas peur et poursuivent leur hystérique et criminelle spéculation dans le schéma pyramidal Ponzi-Madoff toujours renouvelé. Le FESF permet légalement de cacher européennement aux yeux de tous ces opérations extrabilancielles à haut risque qui sont aujourd'hui des actifs pourris, toxiques, irrécouvrables qui seront rachetés par le contribuable pour les déposer proprement et de manière organisée à la poubelle des peuples. On appelle ceci la faillite organisée, je l'appelle la politique de la terre brûlée. Normalement un SPV est conçu opérationnellement pour mettre en œuvre un effet de levier (leverage) pour que le retour sur investissement, ici la spéculation, soit maximum. Mais le SPV européen, le FESF, est un machin gouvernemental qui peut se permettre d'avoir l'arrogance de ne pas prévoir le levier d'enrichissement, parce que le seul objectif est de racheter, de cacher et de laisser pourrir en paix les actifs toxiques comme des Bons du Trésor d’États Membres de la zone euro qui ont subitement besoin de liquidités et qui n'en trouvent plus sur les marchés financiers internationaux à un taux d'% acceptable. Le FESF est donc une officine de blanchiment de la dette, et bientôt des dettes des banques privées tout autant en faillite que certains États "du sud". Le FESF commence comme un SPV qui a les moyens financiers de se payer des actifs grâce à la ritournelle de la pyramide Ponzi-Madoff, mais devient une bad bank parce que ces actifs rachetés ne valent rien et sont des junk bonds. La pyramide Madoff-Ponzi européenne n'est qu'une pyramide à 1 tour, tout le monde le sait, tout le monde va payer, tout le monde va tout perdre et tout le monde s'en fout. Tout ceci pour garantir le renouvellement de la libre circulation des capitaux garantie par les Traités européens et le Traité de Lisbonne. Goethe: "Nul n'est plus esclave que celui qui se croit libre sans l'être". Si vous cherchez sur Google fonds européen de stabilité financière et spéculation mon site est en page A ligne 10 sur 67900 résultats. Ceci signifie que ce machin qui est entrain de violer jour après jour un peu plus les Traités Européens n'intéresse personne. Si vous cherchez sur Google chute système monétaire mon site est en A4 de Google sur 549000 résultats. Suis-je un con ranké? Par contre je connais encore des demeurés hystériques qui ne jurent que par cette Europe et qui m'écrivent que des partis de gauche veulent démolir le capitalisme. Ils ne voient pas que ce communisme sectoriel de riches démolit les Travailleurs, les peuples et même leur "capitalisme".

rallarros__251_.jpgDepuis 2008, la BCE a mis à la disposition des banques, instituts hypothécaires et hedges fonds européens 4600 milliards d'euros. Mais la Fed', la banque centrale américaine, a mis, sans en informer le Congrès américain, à la disposition des instituts financiers dans la même période 16.000 milliards de $. Nous pouvons le voir ci-dessus dans le tableau 8, page 144 du Rapport d'audit officiel GAO- United States Government Accountability Office qui est soumis à la Commission Finances du Congrès américain. Vous pouvez télécharger vous-même le rapport GAO-11-696, Jul 21, 2011 complet directement sur le site fédéral américain de GAO, le Service Gouvernemental de la Comptabilité des USA. J'ai conservé cet audit sur mon site en format pdf. Vous pouvez voir que des banques européennes ont profité de ce bailout financé par la Fed', dont 124 milliards pour la Société Générale, 175 milliards pour BNP Paribas, 105 milliards pour Dexia. Les programmes américains de bailout similaires au parapluie européen, le FESF / ESMA, contiennent le mot "Facility". Pour comprendre le tableau voici la légende: TAF = Term Auction Facility; PDCF = Primary Dealer Credit Facility; TSLF = Term Securities Lending Facility; CPFF = Commercial Paper Funding Facility; AMLF =  Asset-Backed Commercial Paper Money Market Mutual Fund Liquidity Facility; TALF = Term Asset-Backed Securities Loan Facility. Les "banques partenaires" européennes ont échangé ces facilités offertes par la Fed' avec des actifs pourris, des junk bonds, ce qui signifie que la Fed' s'attendait à ne pas être remboursée et qu'elle n'a pas une grande opinion de ses dollars de contrefaçon qu'elle imprime sur la planche à billets. La Fed' a jeté 4000 milliards de $ de Helikopter Money sur les banques partenaires étrangères pour les sauver de la faillite, mais aussi pour organiser elle-même à son heure venue son day of reckoning qui révélera que les banques européennes ont choisi la solution de se laisser corrompre par la Fed'. Quand rien n'ira plus aux USA, la Fed' jettera sur les écrans les informations comptables de ces banques européennes en faillite et agira comme un Wikileaks de mauvaise augure, délinquant et prédateur. Pour cela elle passe un coup de fil aux agences de notation Standard & Poor's, Fitch, Moody's toutes les 6 heures pour faire son whistleblowing et rendre tout affairés nos gouvernants européens.

rallarros__267_.jpgVous voyez, la Société Générale, BNP Paribas ou Dexia par exemple ploient sous leurs propres positions toxiques depuis 2008 et ceci n'est pas dû à la dette grecque. Le tableau ci-dessus montre les bail-out qui ont principalement été réalisés du 1er décembre 2007 au 21 juillet 2010. 2007 ? Oui, dès 2008 je vous explique que ladite Crise a commencé exactement en juin/juillet 2006. Ceci n'empêche pas la Société Générale de relocaliser en France 100 milliards de positions pourries irrécouvrables ("38 milliards hors produits dérivés") dans sa "structure de défaisance", sa bad bank Inter Conseil Europe dans son propre immeuble à Paris La Défense. Depuis plus d'un an mon site est en Page A, ligne 2 de Google sur 302000 résultats pour l'entrée société générale bad bank. Pour crise financière et création monétaire mon site est en Page 1, Ligne 8 sur 2.100.000 résultats, ce qui prouve que personne ne comprend la crise, sinon je serai relégué en page 3.000.000. Pour l'entrée privatisation création monétaire mon site est en A3 de Google sur 791000 résultats. Si vous cherchez sur Google lobby financier mon site est en A3 sur 5.120.000 résultats.

Ces actifs pourris irrécouvrables portent le nom de "actifs cantonnés", de "porte-feuille cantonné" ou "activités arrêtées" ou "les actifs gérés en extinction". En clair, la Société Générale va défalquer en France les pertes liées aux actifs toxiques de son bénéfice imposable. Les banques découvrent subitement le patriotisme et elle déversent leur ypérite sur les petits citoyens qu'elles relèguent dans les tranchées. Les 10 dernières années précédant la "Crise", les 5 milliards de bénéfice annuel de la Société Générale étaient délocalisés dans les filiales off-shore pour échapper à l'impôt français. Dans les rapports d'activité de la banque on évoque les actifs pourris de la manière suivante: "les actifs encore portés". Bientôt ces actifs pourris seront mis dans un fonds de défaisance public et seront portés par l’État français, c'est à dire nationalisés, et gonfleront ladite dette publique et renforceront le plan d'austérité budgétaire. En juillet 2011 Dexia et les autres banques avaient réussi avec brio le "Stress-test" européen qui leur attestait une bonne santé financière avec un excellent fonds propre réglementaire. Dans notre monde, seuls les puissants sont autorisés à mentir. Avec la seconde chute de Dexia et avec sa fin, les médias redécouvrent depuis le 3 octobre 2011 "les produits toxiques pourris qui sont toujours cachés dans les banques depuis la crise des subprimes à hauteur de plusieurs centaines de milliards".

Il est drôle de voir qu'en deux jours, ce n'est plus la faute à la Grèce, mais aux actifs pourris. dettes_grecques_banques_EU_2011.jpgSur ce graphique à droite en millions apparaissent les deux prochaines banques françaises qui vont être recapitalisées gratuitement. Devinez qui. Vous voyez sur le graphique que les "actifs encore portés" par les banques représentant la dette grecque sont environ égaux à 2% des actifs en pourrissement des banques. Comme les banques vont bientôt être recapitalisées en plusieurs tranches par les gouvernements, deux fois 50 milliards d'actifs en pourrissement passeront inaperçus à côté de 100 milliards et les citoyens seront soulagés et payeront joyeusement pour elles et appelleront d'eux-mêmes de leurs vœux les plans d'austérité. C'est pourquoi l'ABE - l'Autorité Bancaire Européenne flaire l'opportunité de réaliser un nouveau Stress-Test, un Blitz-Stress-Test, en prétendant augmenter les seuils d'exposition au risque, qui de toute façon resteront bien avantageux pour les tricheurs systémiciens. Il est reconnu depuis une semaine que la Dexia porte 100 milliards d'actifs toxiques. Sur ce graphique n'apparaît même pas la Dexia qui est bien plus petite que BNP Paribas. Vous voyez. Je suis content de ne jamais succomber au politiquement correct, qui s'est réduit depuis 2008, à avaler l'ostie de travers sans la lécher. Depuis 2008, je travaille la bulle des CDS/CDO et des autres produits opaques négociés de gré à gré dans le système du shadow banking. Des milliers de cons m'ont pris pour un gauchiste. 80% des produits financiers titrisés dérivés sont négociés de gré à gré dans le système du shadow banking qui n'est soumis à aucun contrôle ni aucune règlementation. Aujourd'hui on avoue que Dexia a 100 milliards d'actifs pourris dans ses comptes bancaires. Si Dexia a 100 milliards d'actifs pourris, la Société Générale en a donc encore plus, car son modèle managérial était encore plus risqué que celui de Dexia qui était, comme pour toutes les banques, d'emprunter à court terme pour financer des "actifs" à long terme offrant des taux plus élevés et de vendre des produits financiers dérivés titrisés dans la pyramide Madoff-Ponzi. Vous pouvez voir sur le site www.eFinancial Careers.fr que de belles opportunités de carrières s'offrent dans les banques poubelles. Par exemple la Hypo Real Estate allemande est devenue la 8ième banque allemande.


Les rallarros__300_.jpggouvernements français et allemands ne reculent pas devant la pire des perversités qui est d'annoncer publiquement qu'ils forceront en novembre 2011 après le G20 de Cannes les banques à accepter les centaines de milliards d'euros de recapitalisation. Les banques en faillite technique ne peuvent pas faire autrement que d'accepter ces aides et ne disposent d'aucune liberté d'action. Le Président de la Commission Européenne et l'Autorité Bancaire Européenne annoncent le 12 octobre 2011 que la cagnotte du FESF, le parapluie européen ou fonds de sauvetage européen ou fonds de stabilité européen, sera versée directement aux banques qui sont touchées par la crise de la dette souveraine. Voilà, le FESF qui est déjà une violation du Pacte de Dublin (création de l'euro, clause du no-bail-out) et du Traité de Lisbonne est déjà violé quelques mois après avoir été créé. Le FESF ne devait servir qu'à éponger les dettes des États en faillite de la Zone-Euro. Cette violation bis indique la réalité du problème qui est dans les banques du nord à cause de leurs actifs toxiques en pourrissement. L'Union Européenne est devenue un simple organisme de transfert automatisé des richesses payées par les euro-citoyens contribuables. En réalité le tour est plus élégant que ceci. La Commission de Bruxelles demandent aux banques d'appliquer au plus vite ce que recommandent sans obligation les nouvelles normes comptables prudentielles Bâle III: augmenter le pourcentage des Fonds Propres Réglementaires jusqu'à 9% des actifs à risque et bien avant l'éventuelle date butoir de 2019. A défaut de ceci, la Commission se voit contrainte de faire un gros cadeau aux banques pour les recapitaliser. Les banques viennent d'écrire une violente lettre incendiaire de protestation au ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, CDU, parce qu'elles ont peur que l'une ou l'autre banque qui ne parvient pas à lever des fonds propres se dénonce d'elle même et révèle que les marchés financiers internationaux lui font moins confiance qu'à ses voisines. Tôt ou tard, d'une manière comme d'une autre, le day of reckoning arrive.

L'activité principale des banques consiste actuellement à brûler la terre qu'elles foulent et à faire détourner l'attention du feu en faisant bavarder la planète sur un épouvantable palimpseste qu'elles recouvrent à chaque fois: y apparaissent et disparaissent des mots comme Espagne, Portugal, Grèce, Société Générale, Dexia, BNP Paribas, AXA, parfois, mais c'est plus rare en raison d'un choix esthétique, Bank of Amerika, puis de nouveau Grèce, ou Belgique, Espagne. Les faces variables du palimpseste imposées par les marchés financiers, les agences de notation, IIF - International Institute of Finance, le syndicat des banques dont le Président est Josef Ackermann de la Deutsche Bank, permettent de faire du chantage sur les gouvernements qui reculent à chaque fois leur décision d'imposer, ne serait ce que les nouvelles normes comptables prudentielles Bâle III. Selon ces normes prudentielles comptables Bâle III, 1) les banques devraient détenir d'ici 2015 suffisamment d'actifs fongibles qu'elles peuvent mettre rapidement sur les marchés financiers pour résister pendant 30 jours à une crise de liquidité. Puis, 2) les banques devraient constituer des fonds propres à hauteur de 7,5% de leurs actifs à risque avant 2019 au lieu des 2% imposés actuellement par Bâle II. Les banques devraient ainsi pouvoir couvrir totalement leurs pertes. Dans Bâle III comme déjà dans Bâle II qui a provoqué ladite crise au lieu de permettre de l'éviter, ce sont les banques qui évaluent elles-mêmes leur exposition au risque, et comme les produits dérivés titrisés et financiers sont négociés de gré à gré dans le shadow banking, elles pourront toujours publier ce qu'elles ont envie et cacher la réalité. Finalement 3) les banques ne devraient s'endetter qu'avec un levier (leverage) de 33 fois par rapport à leur capital au lieu des 60 fois qui sont aujourd'hui très courant. IIF prétend que les normes du Comité de Bâle coûteraient 7,5 millions d'emplois et 3,2% de points de croissance en moins, donc une récession de nos jours. En Europe et aux USA rien n'avance, Cameron de la Grande-Bretagne a repoussé l'application de toutes les recommandations Bâle III à 2019. Aux USA les recommandations Bâle III passent pour être antiaméricaines, et les recommandations Bâle II n'y étaient de toute façon pas appliquées. En gros c'est comme pour la taxe Tobin, "elle pourrait être bien mais il faut attendre que tout le monde l'applique, car nous ne vivons plus seuls dans notre beau pays". En octobre 2011, aucune leçon n'a été tirée de la chute de la Lehman Brothers en 2008. En fait si. Une énorme leçon a été tirée de la faillite de Lehman Brothers: dans les mémoires populaires des médias, Lehman Brothers, est imposé comme le premier mot inscrit sur le palimpseste bancaire d'épouvante. Le palimpseste épouvantable dit que c'est la faute à Lehman Brothers, et qu'on se dirige en octobre 2011 sur un Lehman Brothers 2.0, mais restent dans le périmètre impensé le shadow banking, la bulle des produits titrisés financiers dérivés, et pour être encore plus grossier la libre circulation des capitaux. Les banques s'occupent à diriger leur feu sur leur terre qu'elles brûlent. Pour perdre le moins, les banques ne spéculent plus à la hausse, elles font des opérations twist qui leur permettent de déplacer et de sauvegarder en un portefeuille de catastrophe leur bulle de richesses qui se dévalorise et pourrit depuis 2006. Pendant que les gouvernements jettent les peuples dans l'austérité et la précarisation, les banques ont le temps de consolider leur porte-feuille de catastrophe grâce aux indemnités maladie provenant des trillions de liquidités offertes par la Fed', la BCE, FESF / ESMA, les gouvernements européens et Bruxelles.

Le grand tableau du GAO en début d'article est en "billion" et mon texte est en "milliard". Pour que vous soyez sûrs que je traduis bien, voici le lien sur anglaispratique.fr. Aux 16.000 milliards de $ de bail out, il ne faut pas oublier d'ajouter les 2300 milliards de Helikopter money, la planche à billet de Paper Mill on the Potomak, et le plan PPIP par lequel la Fed a racheté aux entreprises industrielles et commerciales américaines 4700 milliards de $ de positions toxiques comme des MBS, des RMBS, des CDS/CDO, etc. Il ne faut pas non plus oublier les 3100 milliards de $-Swap-Lines par lesquels la Fed' a offert à 14 banques centrales de la planète des liquidités en dollar pour entretenir les échanges commerciaux en dollar. Il ne faut pas oublier les nationalisations totales des instituts hypothécaires américains comme Fanny Mae, Freddie Mac, Ginnie Mae qui ont aussi englouti 5000 milliards de $. Avec ces 5000 milliards de $ Obama avec ses "Obama Mortgage" et la FAH - Federal Housing Administration et la Ginnie Mae ont créé la troisième bulle des crédits hypothécaires que j'appelle la bulle des sub-subprimes. Personne n'en parle, vous pouvez vous reporter sur mon article du 29 août 2009. alt_A_US_2009_to_2015.jpgVous voyez sur le graphique de gauche que avant la crise des Sub-Subprimes, la deuxième crise des Subprime et des Alt-A, la bulle Bush Paulson, va continuer à s'amplifier jusqu'en juillet 2013. Oui, les USA sont depuis longtemps en banqueroute d’État et bien plus gravement que l'Islande, l'Irlande, la Grèce. Cela fait 45 mois que la Fed injecte des liquidités et les USA ne sortent pas de la banqueroute d’État, pauvre Obama, le nobel sans cause qui donne des conseils à l'Europe. Malgré tous ces bail-out, les instituts financiers sont toujours "sous-capitalisés" à l'automne 2011, c'est à dire en faillite à cause de la bulle des CDS de 600.000 milliards qui implose en continu depuis l'automne 2008. Ceci n'a pas empêché par exemple la Morgan Stanley d'augmenter de 14.000 milliards sa bulle des CDS de décembre 2010 à juin 2011. Les USA sont le plus grand ennemi du monde de l'ouest, des peuples et... du capitalisme. Si nous faisons la somme des dépenses de la Fed pour administrer son communisme monétaire sélectif et son simili-keynésianisme, nous voyons que les USA sont endettés à 250% du PIB, ce qui dépasse de très loin le 80% de la Grèce, ou de l'Islande avant sa banqueroute d’État. (Photos: été 2011, mon expédition polaire arctique à vélo, 2355 km)

Rien n'a été appris depuis l'année-Lehman, les banques et assurances systémiques ont fusionné entre elles avec l'appui et les recapitalisations des gouvernements. Les 28 banques systémiques devraient constituer des fonds propres réglementaires à hauteur de 9,5% par rapport à la masse de leurs actifs à risque, soit 2,5% de plus que les autres banques. Les banques universelles devraient séparer leurs activités d'investissement de l'activité traditionnelle de banques et de dépôt. Mais d'après les recommandations du FSB, Financial Stability Board - Conseil de Stabilité Financière, la séparation peut se faire dans une simple délocalisation dans une filiale, donc dans la porte à côté au même étage que les banques. L'universel n'est séparé que par une porte ouverte. Rien n'a été appris depuis l'année-Lehman et la bulle extra-bilancielle de 600.000 milliards des transactions financières des produits dérivés et titrisés a été indirectement entretenue et nourrie avec les aides publiques que les banques ont utilisées pour leur jeux de trésorerie au lieu d’innerver l'économie réelle. La Deutsche Bank est le plus grand négociant de la planète en bons du trésor et produits financiers dérivés. La bulle de 600.000 milliards de ces produits financiers négociés en dehors des bourses et de manière totalement opaque représente 6,5 fois le PIB de tous les pays de la planète. Rien n'a été appris depuis l'année-Lehman 2008, 4 ans après ladite crise, et le short selling, le "pari baissier à règlement différé" ou la "vente à découvert spéculative" n'est pas réglementé ni contrôlé. Si Josef Ackermann, président de la Deutsche Bank et de l'IIF - International Institute of Finance, le syndicat des banques et de la Lutte finale de la Classe, refuse d'abandonner les créances sur la dette publique grecque, c'est qu'elle ne veut pas que le dernier rempart tombe devant ses trillions d'actifs pourris privés qui seront alors quasiment révélés. Josef Ackermann, dont la Deutsche Bank reste la most leveraged bank of the world, poursuit sa politique de la terre brûlée en déviant publiquement le vrai débat aussi longtemps que possible tout en réalisant ses opérations twist pour remélanger son portefeuille et se préparer à perdre le moins possible tandis que les peuples, les 99%, les États perdront tout avec les 2 générations futures qui payeront aussi.

rallarros__312_.jpgLe 18 octobre la Commission de Bruxelles, le Président du Conseil européen et le Parlement européen ont annoncé qu'ils autoriseront les Pays-Membres de l'UE d'interdire les CDS sur les Bons du Trésor. Les CDS sont des produits dérivés financiers titrisés qui sont des assurances sur tout et n'importe quoi, mais il n'est pas nécessaire d'être propriétaire ou de posséder ce tout et ce n'importe quoi pour investir dans des CDS. Seuls les CDS sur la mort d'une personne humaine sont interdits. Pour obtenir l'autorisation d'interdire les CDS sur les Bons du Trésor, les Pays-Membres devront demander à l'Autorité Européenne des Marchés Financiers/European Securities and Markets Authority - ESMA son avis qui n'est qu'un avis consultatif. Parfois une conscience publique supérieure des appareils d’État ose s'imposer contre le pouvoir absolu et prédateur des marchés. Cette conscience ne s'affirme pas pour interdire les CDS sur les denrées alimentaires qui entrainent une inflation galopante de leur prix et qui poussent des régions du globe dans la famine avec la bulle du maïs et de blé, comme les CDS sur les Bons du Trésor poussent la Grèce à la banqueroute d’État parce qu'elle ne peut plus acheter du crédit sur les marchés financiers internationaux. L'interdiction des CDS sur les Bons du Trésor n'aura de toute façon pas d'effet parce que les CDS sont surtout négociés à la City, à Londres. Michel Barnier, UMP et Commissaire à la Concurrence et au Marché Intérieur, amuse la galerie en proposant d'interdire aux agences de notation (américaines) de publier la note de solvabilité des États Membres de la Zone-Euro et l'UE. Avec l’accès aux informations sur internet, c'est comme interdire à un ivrogne de vomir.

Nous allons bientôt nous rendre compte que ce Régime Systémique Autoritaire qui s'est sanctuarisé derrière tous les pare-feu inimaginables a détruit autant l'économie que le régime de Hitler ou de Staline. Deux générations futures vont payer ce que les pappy-boomers, les anciens hippies de 68, ont commis. Nous sommes bien en face du plus grand transfert de l'histoire de l'humanité de la dette privée vers la dette publique comme je vous l'écris depuis 2008. Pendant ce temps-ci, le PS français fait semblant de faire des primaires pour la Chasse-au-furet-2012 parce qu'il n'ose pas s'assumer et s'imposer comme un parti de gauche qui éclaire et informe les citoyens en leur proposant un programme pour les gens et pour les deux générations suivantes qui vont éponger cette dette privée nationalisée. Il faut arrêter de dire "c'est compliqué". Ces 16.000 milliards de $, ces 4600 milliards d'euro sont le Lutte finale de la Classe.

Dans cette économie de marché financière, il n'existe plus qu'une seule classe qui a réussi à organiser légalement pour elle même le défi d'initié en rendant asymétrique "l'information pure et parfaite" qui est la main vibrante qui régule le marché. En soustrayant le marché financier global du marché de l'économie avec le shadow banking et la délocalisation des opérations financières dans le périmètre extrabilanciel non régulé du gré-à-gré des produits OTC - Over-The-Counter, l'information sur la santé financière des banques reste sur le seul côté des banques. Le régime financier systémique asymétrique autoritaire a réalisé ces 20 dernières années son plus grand rêve, celui de se soustraire d'une croyance vieille de 235 années à laquelle Adam Smith, qui n'était pas africain, avait donné naissance dans son "La Richesse des Nations": l'information pure et parfaite qui régit les grands équilibres du marché en postulant que l'équilibre efficace est la règle et que la faillite est l'exception. La puissance du marché et la défaillance du marché constituent intimement la réalité du marché et pour rendre asymétrique la réalité du marché, les banques se concentrent pour atteindre le seuil systémique où elle sont too big to fail et jouissent de l'assurance-vie gratuite des États dans lesquelles elles siègent comme le FESF. Les systémiciens se sont aussi rendus, avec le cadre légal des États et de leurs normes comptables "prudentielles", auto-immunes contre la volatilité dont le risque sera toujours couvert en dernier ressort par les gouvernements initiés à la voltige financière et désinhibés des peuples qui les portent par votation. La discussion n'a plus à s'aligner sur les joujoux de la pensée, capitalisme vs. communisme, mais elle doit en venir à la reconnaissance que la terre n'est pas plate à l'image de la planche à billets des systémiciens. Les systémiciens se sont créé depuis 1989 une bulle de vie dans laquelle n'est pas entré le conflit entre efficacité lucrative individuelle et enrichissement de la nation. Les systémiciens ont activé à outrance la volatilité parce qu'ils disposent de l'information asymétrique qui leur permet à tout moment de remélanger leur portefeuille individuel en dirigeant à chaque fois la marge opérationnelle vers eux-mêmes. La volatilité de la main vibrante des marchés n'est pas "l'expression de la rationalité des marchés", mais de l'initiation monolithique de la Classe heureuse toujours en lutte et qui est jusqu’au-boutiste en s'offrant, en avant-dernier recours et juste avant le bail-out de l’État Providence bancaire, le short selling et le pari mutuel des initiés gagnant sur les actifs en pourrissement: spéculation à la baisse. Le management asymétrique de l'information par les agences de notations, dont les avis coordonnés sont financés par leurs donneurs d'ordre initiés de la finance, permet de conduire la volatilité des marchés vers l'entonnoir qui déverse les richesses du même côté. Les procès contre les minus personnages épisodiques Kerviel, Madoff, Kweku Adoboli sont les jeux-du-roi pour divertir l'éventuelle prise de conscience des peuples. Kerviel, Madoff, Adoboli permettent d'entretenir le registre épique ou picaresque de la légende de celui qui a fait perdre 2 milliards à la SocGen ou à UBS. L'asymétrie informative de ces 2 milliards passe mieux dans les esprits que les 16.000 milliards dépensés par la FEd ou les 4600 milliards mis à la disposition de la BCE pour sauver les banques en faillite. On croit encore croire que l'agissement égoïste individuel laisse surgir le bien-être macroéconomique de tous. Les systémiciens surfent sur la réinitialisation de La Richesse des Nations d'Adam Smith avec l'humanisme automatique du trickle-down-effect, l'effet de percolation, du Consensus de Washington de l’École de Chicago (voir mon article du 6 octobre 2008). L’émergence de dissidents - qui ne sont pas des Indignés - comme les pays émergents et le BRICS, ne se démarque pas du comportement asymétrique des systémiciens initiés, elle va seulement aiguiller la volatilité enrichissante vers eux, les nouveaux, en laissant toujours de côté l'Afrique bonne à piller. De Adam Smith en passant par Augustus von Hayek (Road to Serfdom) et Ludwig von Mises pour aller jusqu'à Milton Friedmann, Ronald Raegan, Margaret Thatcher et le Traité de Lisbonne, l’État a été présenté comme l'ennemi du marché et la souveraineté nationale comme quelque chose de nuisible. C'est pourtant en composant avec leur partie intime et refoulée de leur psychologie que les libre-échangistes et les libertariens ont joui sans entrave: l’État dans ce monde païen de la religion du capitalisme libre a toujours été gardé dans l'infra-conscient comme le bon-sauveur des grandes faillites systémiques. Sur le long terme la croissance est appauvrissante pour tous. Les "modernes" instruments financiers n'apportent pas de la valeur ajoutée mais de la destruction, c'est que j'ai enseigné depuis 1991 à mon retour de Jéna en Thüringe quand j'y avais été envoyé par le Ministère et le Goethe Institut dans un voyage d'étude pour observer la "Aufschwung Ost " (Croissance à l'Est). 1% de la population US rafle 99% de la croissance de revenus depuis 30 ans, et en France 2% de la population est propriétaire de 58% des richesses.

Ces mêmes libertariens promeuvent la libre-circulation des biens, des services, des travailleurs et des capitaux dans leurs modèles conjugués du Consensus de Washington/Bruxelles et de l'OMC - l'Organisation Mondiale du Commerce mais s’accommodent très bien du fait que le plus grand partenaire des échanges commerciaux réels est la Chine. Après avoir massivement investi dans la technologie et la formation, l'essor économique chinois s'est fait grâce à la violation totale de tous les principes de base du libre échange: la Chine a subventionné massivement comme les USA (avec les FSC, Foreign Sales Corporations) l'exportation; le gouvernement chinois est massivement intervenu pour planifier l'évolution de l'économie, pour contrôler les changes, pour compresser les prix sur le marché intérieur, pour subventionner directement et indirectement les entreprises pour les protéger de la concurrence internationale. Les holoéchangistes financiers supranationaux adorent l'Etat quand il est leur État Providence, leur organisme privé de transfert de richesses, de pouvoirs et de droits. Dans la globalisation, le monde n'est plus qu'une Maison Commune pour les holoéchangistes et une niche pour les 99% restants. La concurrence libre non-faussée et l'information pure et parfaite ne sont qu'une illusion suprématiste. Il n'y a pas de crise de liquidité, il n'y a pas de crise de la dette souveraine, il n'y a pas de crise bancaire, il y a crise de l'idée que l'homme se fait de lui-même. L'homme ne s'habite pas, il surfe sur son illusion. L'homme n'est que l'architectone de lui-même qu'il se construit avec toute la complaisance qu'il aime à s'administrer.

Entre le 1% et les 99% existe un démarche collaborative qui est très légèrement assombrie par le mouvement planétaire Occupy Wall Street que les médias tentent d'ignorer, de discréditer et d'associer avec le mouvement d'extrême droite américain Tea Party de Ron Paul. Dans cette démarche collaborative, l'homme pauvre et riche se répartissent les rôles d'agents et distribuent leurs activités autour du transfert des savoirs et des pouvoirs en le réduisant à une simple transfiltration des richesses d'en bas vers le groupe des dégourdis au sommet. Cette transfiltration a été rendue possible à partir du socle épistémique du Régime Systémique Autoritaire. Le Régime Systémique Autoritaire est une proposition d'organisation de la société qui a transformé le paradigme simple de la main vibrante et régulante d'Adam Smith et du "croissez & multipliez-vous" en un état des connaissances qui se stabilise depuis septembre 2008 dans l'État Providence Bancaire et actuellement dans le Fonds Européen de Stabilité Financière qui est une hiérarchie supérieure au Traité de Lisbonne qu'il supplante de fait. L'Europe Unie est sur la planète la proposition la plus élaborée de régime qui met en place le trickle-up effect, l'effet de percolation inversé vers le sommet, en distribuant à ses agents, les États Membres, les missions et fonctions qui permettent de réaliser transfiltration et privation. Cette Europe Unie, londonienne et irlandaise dans les faits directeurs, représente le système le plus abouti de cette transfiltration des richesses et de cette privation des droits. Mais de Berlin au Caire nous voyons que des socles épistémiques ont eux-mêmes une durée de vie relative, alors que la proposition de la réalité augmentée de l'individualité bourgeoise demeure depuis 1789. L'homme n'est pas fait pour l'homme, mais pour accaparer. Le PS redemandera "plus de justice" pour la Chasse-au-Furet 2012 et son comparatif, qui a pour image une vue en-dehors de lui-même et des petites-gens, est appuyé sur le socle épistémique communément admis de l'enrichissement adam-smithien agréable.

rallarros__318_.jpgComme après la fin du IIIème Reich, de l'Union Soviétique, de la RDA, les anciens nazis, les anciens Politbonzen, les Papon et Barbie, les anciens de la Stasi sont restés dans la haute administration ou sont devenus les oligarques des régimes nouveaux. Après l'effondrement de ce Régime Systémique Autoritaire, les anciens banquiers, traders et leurs gonfaloniers, les politiciens, resteront dans la haute administration et deviendront la nouvelle élite des oligarques. Ils auront transféré d'un ancien régime au nouveau régime leur aisance matérielle volée, et nous les petites gens devront recommencer à zéro, car nous aurons faim, nous voudrons de nouveau aller vers en haut pour ressortir de notre précarité procréée par ces systémiciens financiers qui nous regardent d'un œil compatissant.

A chaque fois j'écris mes billets comme si je me sentais encore juste vite obligé de livrer un dernier testament avant l'explosion. Mon père m'avait tellement impressionné quand il parlait de adolf et de tous ces gens qui disaient "wir haben es nicht gewusst" ("nous ne l'avions pas su"). Avec un début de recul je me rends compte aussi que par mes écritures je lutte contre cette énergie qui pourrait s'installer chez tout un chacun et qui les poussera (tous) à dire par après qu'ils ont connu des gens, plein de gens, qui disent "wir haben es nicht gewusst". Et avec cette aura de celui qui dit qu'il a connu des gens qui disaient, il se fera voir sous sa singularité et se fera reluire une durable notoriété et prouvera qu'il est profondément démocrate, lui.



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Alter-Forum face au G20 en novembre 
La Coalition française G8G20 2011 prépare l’Alter-Forum « Les peuples d’abord, pas la finance », du 1er au 4 novembre, en parallèle avec la Réunion du G20, qui est prévu les 3 et 4 novembre à Cannes, en France. Plusieurs activités sont prévues : le 1er novembre, manifestation internationale, suivi par une réunion publique, un concert (si la collecte de financements le permet !) une conférence de presse le 4 novembre à la fin de l’Alter-Forum et du Sommet du G20 et une manifestation symbolique, qui reste à définir, au cours de la protestation ou de la réunion publique. << Fin du communiqué



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25. juin 2011

Libre circulation des capitaux: Wall Street, Goldman Sachs, JP Morgan et Mario Draghi, nouveau Directeur de la BCE, ont aidé 10 ans la Grèce à tricher - II

(Je remets ici sans modification mon article publié le 14 février 2010. Mon article n'avait rien de prémonitoire, mais à la vue de l'accélération de l'histoire il était en avance sur le main stream piloté par les médias. Tout a déjà été écrit nous assistons à la politique commune de la destruction par les marchés dans laquelle les banques sont sauvées par les États et les contribuables sans prendre au moins une partie à leur compte pour "restructurer" leurs dettes. Les plans d'austérité, les désinvestissements dans les services publics et les infrastructures des pays constituent la seconde manière pour les peuples de payer pour les banques.)
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Le premier-ministre du paradis fiscal du Luxembourg, Jean-Claude Juncker a sévèrement sommé les pays européens de la périphérie de se discipliner pour ne pas mettre en péril ce que les fondateurs de l'Europe ont créé. Juncker ne dit pas que ces nouveaux entrants ne sont pas venus dans la même Europe que celle des fondateurs qui commerçaient librement seuls entre eux. Entre temps étaient entrées en vigueur les Directives sur la libre circulation des capitaux et le libre établissement des entreprises de services, ce qui inclue les services financiers. Il a toujours été de notoriété publique depuis 2001 que la Grèce avait délibérément triché avec sa comptabilité nationale pour faire croire qu'elle était compatible avec les critères de convergence du Pacte de Dublin de Stabilité et de Croissance afin d'introduire l'euro sur son territoire. Mais même si elle avait respecté les critères de Maastricht, elle était incapable comme les pays baltes de résister aux pénétrations abusives des groupes financiers des pays européens fondateurs. Une fois de plus la foi en l'automaticité des marchés qui fonde le Consensus de Bruxelles n'a pas fonctionné de manière harmonieuse mais déprédatrice. Que faut-il le plus blâmer: les tricheries comptables de la Grèce, ou les opting-out (exemptions légales face aux obligations communautaires) de l'Irlande, mais aussi du Royaume-Uni, ou l'impréparation habituelle de Bruxelles, ou la volonté de toujours tout passer avec les légumes de la "concurrence libre et non-faussée"?

Il passe totalement inaperçu, le 30 mars 2010, que l'Irlande ne parvient toujours pas à sortir de sa banqueroute d'État. Le Ministre des Finances irlandais, Brian Lenihan, vient donc de créer pour l'Irlande la Band Bank et a racheté 81 milliards d'euros d'actifs pourris aux banques Allied Irish Banks Plc, puis Bank of Ireland Plc et à Anglo Irish Bank Corp. Ces actifs pourris seront déposés dans la bad bank irlandaise qui vient d'être créée et qui s'appelle Nama - National Asset Management Agency. Après ce X-ème bail out irlandais, ces trois banques devront encore lever 43 milliards sur les marchés financiers pour se recapitaliser et pour prêter de nouveau de l'argent aux emprunteurs... si dieu le veut. Ce dernier bail-out irlandais a doublé le déficit budgétaire du pays. Ce nouveau rachat des créances pourries en Irlande, appelé swapping asset for cash est à présent une pratique grossière, courante et répétée... aussi longtemps que la population est d'accord que l'État Providence bancaire éponge les dettes issues de la criminalité financière du système Ponzi généralisé (voir mon article du 6 mars 2009). Nous avons tellement l'habitude de ces signes intérieurs et extérieurs de faillite des États que la décision du gouvernement irlandais passe inaperçue. Elle est cachée des grands médias parce que nous en sommes toujours au schéma habituel de la socialisation des dettes. Les obligations souveraines irlandaises et les CDS (swaps sur la défaillance des crédits) émis sur ces obligations ne sont pourtant pas la proie des spéculateurs internationaux qui épargnent pour l'instant les têtes de files du modèle anglo-saxon comme l'Irlande, le Royaume-Uni et les USA. A leur chute, le modèle capitaliste et Ponzi aura vécu. La parti gouvernemental irlandais, Fianna Fáil ("Soldats du destin") avait travaillé en étroite collaboration avec la branche immobilière et est l'un des grands responsables de l'éclatement de la bulle des crédits hypothécaires pourris en Irlande. De nombreux politiciens du Fianna Fáil ont touché pendant des années des pots-de-vin pour qu'ils transforment les terrains agricoles en terrains à bâtir.

Il est temps que l'Europe servile de l'idéologie dominante américaine s'en distancie et annule le Consensus de Bruxelles qui est le calque amplifié et décuplé du Consensus de Washington. Le 8 février 2010, les plus grands Hedge-Fonds du monde ont décidé de déclarer la guerre à l'Europe et l'Euro lors d'un buffet dinatoire à Manhattan. Ils sont très inspirés des méthodes de la Conférence Bilderberg. Ici, il n'y a plus lieu de s'associer aux "Thèses conspirationnistes" et de rationnellement se défendre de humer le fiel de l'interdit de penser des choses décalées, et vous savez que mon site met régulièrement sans ambages en garde. La guerre est déclarée et les grands fonds américains et mondiaux ont décidé de s'en donner les moyens coordonnés, d'attaquer l'euro, de spéculer à sa baisse, de déployer le carry trade, d'entacher l'euro de mauvaise réputation pour que l'Europe tombe avant les USA. Ce club dirigé par George Sorros, l'homme qui avait réussit le Coup sur la £ en la faisant plonger et en gagnant des milliards en une seule nuit, pense à l'après Weimar II et Grande Dépression 2 qui passera par l'Éclatement de la Bulle des CDS après le premier éclatement de la bulle des produits financiers dérivés de l'année-Lehman 2008, comme je vous l'avais écrit le 10 janvier 2009: si l'Europe tombe avant les USA, l'idéologie catallactique exacerbée dans le néo-libéralisme des USA pourra renaître de ses cendres pour consolider les places de la Classe financière. Parmi les hedge-fonds de cette réunion du 8 février de Manhattan étaient présents: SAC Capital, Soros Fund Management, Brigade Capital, et Moness, Crespi, Hardt & Co. Leur objectif est de manipuler les cours des devises et de ramener la parité entre le $ et l'euro, d'empêcher que l'euro se renforce comme monnaie de référence et de réserve.


Gardez en mémoire le père de tous les short sellers, George Sorosl'homme qui avait fait sauter la banque d'Angleterre, qui avait gagné avec son short (vente à découvert que l'on appelle aujourd'hui carry trade) sur la Livre un montant de 10 milliards de £ le 16 septembre 1992 en la faisant sévèrement chuter. Toutes ces agitations démontrent qu'il n'existe pas d'information pure et parfaite, mais que seuls mensonges, désinformations, manipulations, triches, guerres sont les moteurs prédominants de la concurrence qui n'est que déloyale et faussée, qui détruit les richesses (des masses) et qui éteint le plein emploi.

Le Pacte de Stabilité et de Croissance ne peut fonctionner parce qu'il n'a pas été pensé jusqu'au bout avec une politique commune macro-économique, budgétaire et fiscale. Pour les Constituants de Rome à Bruxelles il s'agissait de créer en Europe toutes les conditions de concurrence déloyale exerçant une pression ultime sur les coûts entre les pays européens et de ne pas les harmoniser entre eux. Le Pacte de Stabilité et de Croissance qui fonde l'Euro est encore moins applicable en période de crise, puisque 12 des 16 Pays européens membres de la Zone Euro violent gravement les critères de Maastricht avec un déficit qui est en moyenne de 7,5% du PIB au lieu des 3% prévus. La Commission Européenne a lancé une procédure d'avertissement pour déficit budgétaire contre 20 des 27 pays européens membre de l'UE. Dès le début de l'euro, c'était l'Allemagne qui a été la première à ne pas respecter le critère de 3% du PIB pour le déficit budgétaire et de 60% du PIB pour la dette cumulée. La France avait rapidement suivi l'Allemagne mais avait retardé en même temps avec arrogance l'entrée de nouveaux pays dans la zone Euro parce qu'ils ne respectaient pas encore tout à fait les critères. Comparativement les grands pays membres de la zone euro qui ne respectent pas les critères pèsent beaucoup plus gravement sur l'avenir de l'euro que la Grèce avec 2,2% du PIB européen et ses 11 millions d'habitants. Tous ces graves ratés n'empêchent pas Bruxelles de préparer le conscient collectif à intégrer l'Islande et la Grande-Bretagne dans la Zone Euro. Quand ces pays seront définitivement en banqueroute d'État, Bruxelles espère être en position dominante face à eux en leur offrant - gratuitement pour eux - une zone de bail-out.

La Commission de Bruxelles soufre aussi d'inconséquence en lançant contre les États membres de l'Union une procédure pour déficit budgétaire alors qu'elle les avait enjoint à stimuler la "relance" avec les stimulus fiscaux du European Recovery Program. Pour contresigner son comportement absurde, la Commission avait demandé aux États Membres d'opérer un bail-out de toutes les banques qui ont une dimension systémique, mais la Grèce a elle-même une dimension systémique et ne bénéficie que de critiques et d'atermoiements de la part de la Commission. La Commission prouve par toutes ses absurdités que cohésion et solidarité ne font pas partie de son idée de l'Europe dépourvue volontairement de gouvernance économique pour préserver les intérêts particuliers de chaque État Membre jusqu'à leur octroyer des opting-out. J'ai souvent déploré sur mon site l'aspect libéral des critères de Maastricht qui ne sont qu'un jeu d'ordre financier et dans lesquels manquent par exemple le taux de chômage et le niveau salarial médian (pas moyen). Car le problème européen n'est pas le déficit public, mais le chômage et l'appauvrissement de la population active, pas encore active, au chômage et à la retraite. Le TCE, le Traité de Lisbonne, les Directives sont tous adossés sur la "concurrence libre et non faussée qui crée des richesses et tend au plein emploi". C'est tout aussi illusoire que la "main vibrante" d'Adam Smith qui régule les marchés. La critique de l'Europe telle quelle est le constituant de mon site, le contenu de mes analyses, et est annoncée sous mon banner, car je suis un nonniste et européen convaincu. Mais pour aider les États Membres de l'Europe et de la Zone Euro, l'Europe doit devenir une autorité fiscale et budgétaire, doit pouvoir émettre des Bons du Trésor Européens et dépasser l'article 103a du Traité de Maastricht (voir en note de bas de page) qui prévoit une assistance possible des États Membres en difficulté.

J'ai rappelé dans mon article du 6 mars 2009, intitulé Banqueroute de la Zone Euro: Irlande, Italie, Grèce, Autriche - Éclatement de la bulle des CDS et des Obligations d'État qu'il était de notoriété publique que la Grèce courait à la faillite, mais l'Euro-Groupe et Bruxelles n'avaient pas agi pour demander à la Grèce de prendre des mesures. La Grèce avait continué à refinancer sa dette auprès de la Goldman Sachs.

Le 7 février 2010 j'étais ~~ le seul ~~ à titrer sans ambages: La Grèce, victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives EU, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN. Maintenant, à partir du 16 février, on commence à lire partout quelque chose d'analogue ou au moins une gène face aux autorités de Bruxelles, et l'on entend même que "la tricherie de la Grèce n'était pas illégale". Ceci a aussi été dit à l'instant dans les commentaires du JT de France-Musique. Pour l'instant la presse n'est pas aussi claire que moi, elle emboîte le pas sur Jean-Claude Juncker, 1er ministre du paradis fiscal du Luxembourg et Président de l'Euro-Groupe, qui a dit que "comme Président de l'Eurogroupe il aurait dû voir venir les choses". Ce n'était pourtant pas difficile de voir venir les choses, il ne fallait même pas être Pdt de l'Euro-Groupe, il suffisait de relire les Traités de Lisbonne, de Maastricht, et le Pacte de Dublin et les Directives de Bruxelles sur la libre circulation des capitaux et des services financiers. En réalité les médias jouent la sapho vexée car ils ont été bernés par la Grèce a postériori qui n'a pas demandé à Bruxelles l'autorisation de tricher. La presse ne joue pas encore sa sapho vexée en se sentant bernée a priori et ne commente pas les opting-out de l'Irlande ou du Royaume-Uni qui consistent à obtenir de Bruxelles légalement l'autorisation de tricher et à installer au sein de l'Europe et de la Zone-Europe une pression concurrentielle déloyale qui pousse à la baisse générale des coûts qui est du dumping économique et social pour pouvoir caracoler dans la globalisation. Ceci synthétise parfaitement le Consensus de Bruxelles. Bien, je suis toujours en avance dans ma réflexion face au mainstreet, mais je travaille la question depuis 2006 sur mon site web et depuis plus longtemps par ailleurs. Certains lecteurs m'écrivent en MP "que je suis excessivement imbu de ma personne". Oui, il faut rester clairvoyant pour ne pas simplement faire du saute-mouton d'un paradigme offert par les admissions historiques à un paradigme offert comme golden-parachute à chaque mauvais élève sans se poser la question du qui-sommes-nous. Les nouveaux "Pays entrants" mais aussi les anciens pays fondateurs de l'Europe n'ont pas non plus résisté aux attaques ou pénétrations abusives des grands groupes financiers américains. Les banques américaines comme Goldman Sachs, JP Morgan, qui ont été en faillite et sauvées par les bail-out Bush-Obama, ont aidé pendant des années le gouvernement grec à dissimuler l’endettement croissant de la Grèce. Selon une dépêche du New York Times des crédits ont été accordés à la Grèce dans des accords swap de devise.

L'Italie avait prélevé un impôt spécial avant son entrée dans la Zone Euro pour apurer les finances publiques et mettre le pays en adéquation avec les critères de convergence de Maastricht. Pendant une dizaine d’années, la Grèce avait violé les critères de stabilité de Maastricht avec l’aide de 15 instituts financiers américains comme Goldman Sachs, Morgan Stanley, Citigroup, ou l'anglais Barclays... mais aussi bien évidemment la Deutsche Bank qui est l'un des leaders mondiaux dans ce secteur et qui s'était plutôt occupée du Portugal de 1998 à 2001 pour l'aider à cacher sa dette publique et à être euro-compatible. Mais après avoir bien spéculé et même réalisé des opérations de spéculation à la baisse, le 26 février 2010 les banques allemandes comme Eurohypo, Hypo Real Estate, la Postbank, la Deutsche Bank et des banques régionales de Stuttgart et de Bavière annoncent qu'elles vont se retirer de ce secteur des Bons du Trésor grec.

Peu de temps après l’intégration de la Grèce dans la zone euro, la banque américaine Goldman Sachs avait ouvert en 2001 à la Grèce une 10ème ligne de crédit de plusieurs milliards de $. La Goldman Sachs avait accordé 9 autres fois depuis 1998 un crédit à la Grèce dans des accords swap. Les crédits offerts aux grecs par la Goldman Sachs n’avaient jamais figuré dans la comptabilité nationale grecque dans le poste des crédits et donc de dettes, mais comme un accord swap de devises. Le trader de la Goldman Sachs était à cette époque Mario Draghi, le vice-président pour Goldman Sachs International. Mario Draghi était aussi le supérieur de l'actuel Secrétaire d'État américain au Trésor, Tim Geithner. Mario Draghi est actuellement président de la Banque Centrale d'Italie et candidat à la succession de Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque Centrale Européenne. Il n'est pas certain que Mario Draghi serve les intérêts européens comme Président de la BCE. Mario Draghi est soutenu par... Jean-Claude Juncker contre le candidat allemand Axel Weber, Président de la banque centrale allemande, la BuBa (Bundesbank). Axel Weber passe pour être dans la stricte observance des critères de Maastricht pour sa partie sur la stabilité (et donc... du NAIRU), mais l'Allemagne n'est pas non plus plus vertueuse, mais en Allemagne ça se sait, contrairement à la France: la chancelière allemande Angela Merkel, avait annoncé le 18 février 2009 la nationalisation de la Hypo Real Estate, qui est en Europe de par sa taille le second institut de crédit hypothécaire. Ce que l'on oublie toujours de dire, est que la HRE a boosté dans les Länder à l'Est de l'Allemagne les activités spéculatives sur les subprimes et les CDS sur des prêts hypothécaires de particuliers, commerciaux et industriels (RMBS) comme en Espagne, en Irlande ou aux USA. Cette institut de crédits hypothécaires HRE est insolvable ou en faillite technique malgré les 100 milliards d'euros d'aide que le Gouvernement allemand lui a donnés en automne 2008. Donc Draghi ou Axel Weber se débrouilleront pour transformer la BCE en safe haven pour domicilier les bad banks des systèmes financiers européens. Mais, ils vous le jureront: l'indépendance de la BCE soulignée dans le Traité de Lisbonne et les directives européennes est un principe sacré.

Il serait très grave que Draghi devienne le nouveau Directeur de la Banque Centrale Européenne. Le carnet d'adresse entre La Goldman Sachs et les décideurs publics en Europe est bien rempli. Petros Christodoulou a été nommé le 19 février 2010 à la tête de l'organisme de la gestion de la dette publique grecque. Petros Christodoulou est l'ancien responsable des marchés de la National Bank of Greece (NBG) et avait négocié les contrats relatifs à la dette grecque liant la banque d'affaires américaine Goldman Sachs, et d'autres sociétés privées, semi-publiques et publiques au gouvernement d'Athènes. Petros Christodoulou avait supervisé au début de l'année 2009 la création, aux côtés de Goldman Sachs, de la société londonienne Titlos pour transférer la dette du bilan de la Grèce à celui de la NBG. Avant de rejoindre la NBG, il a été banquier à la Goldman Sachs. Maintenant, ne me repoussez pas d'un revers en pensant que je suis encore l'un de ces gauchistes qui continue à dénoncer "l'influence du grand capital dans le monde politique". Petros Christodoulou est bien entouré. La Goldman Sachs a recruté depuis plus de 20 ans des collaborateurs et des informateurs informels qui agissent dans chaque gouvernement national en Europe tout autant que dans les Communautés Européennes, la Commission Européenne, à Bruxelles. Le réseau Goldman Sachs est une fourmilière plus ou moins opaque, mais efficace pour œuvrer dans les intérêts de la Goldman Sachs. C'est Peter Sutherland, président de Goldman Sachs International, la filiale européenne basée à Londres, qui organise le réseau Goldman Sachs dans l'Europe des Vingt-Sept. Il est président de l'European Policy Centre, de Goldman Sachs International, de BP (British Petroleum), et aussi de la section Europe de la Commission Trilatérale. Il est également membre du comité de direction du groupe Bilderberg. Il est aussi directeur non exécutif de la Royal Bank of Scotland. De 1985 à 1989, il a été en poste à Bruxelles comme Commissaire responsable de la politique de Concurrence. Entre 1989 et 1993, M. Sutherland a été président de Allied Irish Banks. Il fut directeur général du GATT et de l'OMC de 1993 à 1995. En France, Charles de Croisset est depuis mars 2004 conseiller international de la Goldman Sachs et vice-président de Goldman Sachs Europe. Charles de Croisset est ex-chef du Crédit commercial de France (CCF). Au Royaume-Uni, Goldman compte sur Lord Griffiths, qui conseilla l'ancien premier ministre Margaret Thatcher et en Allemagne, sur Otmar Issing, ancien membre du directoire de la Bundesbank et ex-économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE). Ainsi, dans le Financial Times du 15 février 2010 et dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 20 février 2010, Otmar Issing a signé un texte hostile à l'opération de sauvetage de la Grèce par l'Union européenne. Comme conseiller international de Goldman Sachs depuis 2006 il ne peut travailler contre le Département négoce de sa banque, qui a spéculé contre la monnaie unique et qui a tout à perdre d'une intervention européenne qui permettrait aussi à la Grèce d'émettre des Bons du Trésor avec un bien plus faible rendement pour l'investisseur, ce qui coûte moins cher au contribuable grec. Je le rappelle, l'investisseur a tout intérêt à entacher gravement la bonne foi de l'État grec pour qu'il ne parviennent à écouler ses Bons du Trésor que s'il promet un très fort taux d'intérêt.

En novembre 2009 une estafette de la Goldman Sachs avait été envoyée à Athènes alors que la crise du déficit budgétaire et la crise obligataire de la Grèce tendait à devenir irréversible. Les traders de la Goldman Sachs avaient proposé au gouvernement grec des instruments financiers adossés à des CDS destinés à permettre de refinancer la dette grecque et à reporter son remboursement à une date ultérieure, ce qu'ils proposèrent encore il y a 3 semaines. L’objectif de la Goldman Sachs était double: éviter de rendre public les problèmes budgétaires de la Grèce et éviter une attaque spéculative avec des short selling sur la Goldman Sachs, partenaire de la Grèce et qui avait prétendu renouer avec les bénéfices, grâce au fallacieux Stress Test de Tim Geithner de mars 2009, grâce à l’adoucissement légal autorisé par Obama des normes comptables "prudentielles" et grâce à ses activités de consulting financier et de négoces sur les CDS émis sur les dettes obligataires des États en récession et en dépression économique.

Même si la Grèce continue à se refinancer auprès de la Goldman Sachs, le gouvernement d'Athènes n’avait pas donné cette fois-ci son accord aux propositions de l'estafette de la Goldman Sachs. Partout en Europe, la Goldman Sachs, les banques sauvées et fusionnées JPMorgan Chase et d’autres banques américaines avaient développé et vendu des instruments financiers (donc agrandi la Pyramide Ponzi) qui ont aussi conduit à l’effondrement du marché hypothécaire américain et finalement à la crise financière mondiale. Les politiciens italiens et grecs ont réussi avec ces produits dérivés à dissimuler de plus en plus la crise budgétaire de leurs pays. Actuellement, le haut fonctionnaire du ministère grec des finances chargé de gérer la dette grecque est Petros Christodoulou. Christodoulou est un ancien manager de la Goldman Sachs comme expliqué plus haut dans cet article.

Que retenir de ces divulgations subites du NYT? Depuis la fin 2008, je vous écris au sujet du poker menteur et dénonceur qui est joué depuis les USA, dont Nouriel Roubini et Paul Krugman se sont fait délicieusement échos et promoteurs. Paul Krugman commence pourtant sur son blog domicilié au New York Times à vanter les bienfaits de la social-démocratie européenne: "But what European experience actually demonstrates is the opposite: social justice and progress can go hand in hand. Mais l'expérience européenne démontre actuellement le contraire: justice sociale et progrès peuvent fonctionner main dans la main)". Paul Krugman est un pentito du libéralisme, mais il se souvient de temps en temps que son directeur de thèse était Jagdish Bhagwati.

Nous allons voir comment Jean-Claude Juncker va poursuivre son coming-out commencé hier et comment il va expliquer son laxisme comme Président de l'Euro-Groupe. Bruxelles est de tout façon un machin qui ne délivrera pas d'explications. Pourtant l'Euro-Groupe, la BCE et Bruxelles étaient très actifs pour décerner des avertissements à la France, à l'Allemagne quand le déficit budgétaire passait de 3% à 3,2%...

En parlant de lui-même, le Chairman et CEO de la Goldman Sachs avait dit récemment, "qu'il n'est qu'un banquier qui accomplit l'œuvre de Dieu" ("I'm doing God's work"). Pourtant, les voix du regret se font entendre aussi aux USA. Un vent de panique a soufflé à Wall Street, quand l'autorité de surveillance des opérations boursières, la SEC, a annoncé le 16 avril 2010 qu'elle allait traduire en justice les dirigeants de la Goldman Sachs à cause de leurs manœuvres dolosives et falsifications en rapport avec les produits financiers dérivés complexes, des CDO empaquetés avec des CDS. Goldman Sachs et l'un de ses responsables, le vice-président français Fabrice Tourre, sont accusés d'avoir fait "des déclarations trompeuses et passé sous silence des faits essentiels sur certains produits financiers liés aux prêts subprimes au moment où le marché de l'immobilier résidentiel américain commençait à chuter". Des terroristes financiers fantômes et corrompus ont fait couler des spéculateurs fantômes au profit d'autres spéculateurs fantômes. La SEC poursuit ses investigations et a annoncé vouloir porter plainte contre d'autres banques. Quand la SEC s'occupera de la Fed' ce sera la guerre civile ou sur un pays étranger. Parce que la Fed' est l'un... des principaux acheteurs des... Bons du Trésor américain pour inonder les USA de liquidités en billets de contrefaçon avec l'espoir infondé de créer la relance économique. C'est le dévoiement total du keynésianisme.



Les USA ont autant de mal que la Grèce à écouler leurs Bons du Trésor. Sur le graphique à gauche vous voyez que depuis 2006 la Chine réduit ses achats de Bons du Trésor américain, et en décembre 2009 elle en a revendu 34 milliards de $. Dans trois semaines, la Grèce devra émettre 5 Mia en euros de Bons du Trésor... mais d'ici 6 mois les USA devront émettre 1500 (mille cinq cent) Mia de $ de Bons du Trésor (T-Bonds). Reste à savoir qui va les acheter, si ce n'est la Fed avec la planche à Billets, Quantitative easing, Helicopter Money de Paper Mill of the Potomac. 60% de la dette américaine sont détenus par les investisseurs étrangers, comme la Chine, la Russie, les pays de l'OPEC.




Cette fois-ci les USA se dirigent droit vers l'effondrement obligataire de leurs Bons du Trésor. Il y a quelques jours le Trésor américain a essuyé un très grave échec - dont personne ne parle (graphique à droite) - en tentant en vain de mettre aux enchères pour 25 milliards de Bons du Trésor à 10 ans et pour 16 milliards de Bons du Trésor à 30 ans. Il parait que de mémoire de trader on n'avait jamais connu un tel échec.

Cette fois-ci les marchés financiers, qui se réfugient toujours en dernier ressort dans les obligations d'État, agissent conformément à ce qu'ils perçoivent des USA ou ce qu'ils essayent de faire percevoir des USA: leur insolvabilité qui présage de la banqueroute d'État. Pour pimenter voici le graphique ci-dessus à droite qui montre la situation des dettes obligataires des USA pour les Bons du Trésor arrivant à maturité à 30 ans. Je vous ai déjà exposé que Wall Street dispose d'un club d'aficionados qui arrange les cours des actions et d'un autre club qui manipule les cours de l'or. La Fed' manipule le prix de l'or pour permettre au $ de ne pas plonger et de rester une monnaie de référence et d'échange. Le club de ces aficionados est appelé Plunge Protection Team - PPT. Voici le chart qui montre qui achète les 30Y T-Bonds US. Le Direct Bidder visible avec la courbe jaune et la barre rouge est la Fed. La Fed achète à hauteur de 28% ses propres Bons du Trésor pour manipuler les cours et pour éviter que les CDS qui sont émis sur eux ne soient pas trop chers. Des Bons du Trésor qui trouvent preneur sur le marché financier auront un rendement plus faible pour l'investisseur parce qu'ils ne seront pas émis à un taux d'intérêt élevé qui serait un surcoût pour le budget de l'État et le contribuable lors du remboursement à la date de maturité dans 30 ans. Et des Bons du Trésor qui trouvent preneur ne seront pas couverts pas des CDS (assurances sur défaillance) qui ont des coûts prohibitifs comme pour la dette souveraine grecque actuellement. La Grèce ne dispose pas de cet outil de manipulation des CDS, elle n'a pas de banque centrale, l'euro a remplacé le drachme depuis 2001. Le marché financier est lui-même capable de manipuler les cours des CDS en chargeant d'une mauvaise réputation l'émetteur des Bons du Trésor comme de tout autre émetteur privé d'une obligation. En une seule semaine le nombre de contrat CDS sur la dette souveraine grecque avait triplé, ce qui est exceptionnel et n'avait pas trouvé son corollaire pour l'Islande, l'Irlande, le Royaume-Uni, les USA, Abu Dabi.

Les CDS sont une spéculation sur la défaillance et l'objectif du spéculateur est d'attendre ou de provoquer la faillite de l'émetteur des obligations. N'importe qui peut contracter une assurance sur les défaillances de remboursement de n'importe qui, sans qu'il n'y ait la moindre des relations entre eux. Le marché des CDS est hautement spéculatif et volatile. Il reste malheureusement dans les pratiques comme une référence sur la bonne foi des emprunteurs, mais il se comporte aussi totalement indépendamment de la situation des titulaires des obligations publiques comme les Bons du Trésor, les Obligations d'État, ou privées, comme des CDO par exemple.

Les CDS sont des yogourts pourris avec des vrais morceaux de fruits dedans. Pour vendre de la pourriture - l'inventeur du CDS qui jouit du charisme nécessaire sur les marchés financiers - empaquète de la pourriture représentant des titrisations sur des créanciers qui ne jouissent pas de bonités bancaires ou qui sont des junk-bonds. L'inventeur ajoute dans ce yoghourt pourri un infime pourcentage de morceaux de fruits, c'est à dire d'une assurance sur des créanciers de bonne foi, puis fait une bonne publicité, et vend le CDS. La traçabilité finissait même par être impossible à réaliser pour l'inventeur de ces CDS. Il y a aussi eu des CDS-Square (au carré) ou des CDS-Cube (au cube). Et quand un CDS perdait de la notoriété, on l'atomisait et on recollait les morceaux avec d'autres CDS pour faire un nouveau CDS. Ce n'est toujours rien d'autre que le schéma Ponzi. Au 28 février 2010 il y a un peu moins de 700 banques aux USA qui sont au bord de la faillite, sauf si elles sont capables de se recapitaliser sur les marchés financiers...

Je vous invite à aller aussi loin que moi dans le raisonnement. Excusez-moi si je me référence moi-même comme intellectual tipping point & milestone, mais comme je n’ai à 1000% jamais lu ceci ailleurs que dans ma tête, il faut bien que je vous invite à prendre du recul face à ce que j’avance. Puisque ces négoces de ces "Conduits", ces Over The Counter / OTC, ces CDS, ces "just-between-us", ces CDO sont des opérations de gré à gré extrabilancielles, les bénéfices (comme les pertes) aussi sont hors bilan et donc impalpables par la moindre des comptabilités nationales, par le moindre des Instituts nationaux de statistiques, par la moindre des administrations fiscales. Ce marché des opérations extrabilancielles est "officiellement" de 605.000 milliards de $. La "crise" a 4 ans, aucune réforme n'est entrée en vigueur malgré les G4/G20/G7/G8, et les projets US et EU de Réforme des Normes Comptables sont déjà tellement amendés qu'ils seront sans effets en aménageant des exemptions aux entreprises qui portent le nom de "Balance Sheet Risk". Il y a donc un PIB des pauvres celui qui sert à faire payer les dettes publiques par exemple, et le PIB fictif, furtif et d’initié de la Classe en Lutte gagnante, l’élite financière qui jouit d’elle-même. Il est donc en réalité, à la vue des sommes colossales qui circulent dans le marchés des produits dérivés, impossible de réaliser la moindre des politiques macro-économiques et budgétaires puisque les assets effectifs issus de l’économie industrieuse, travaillée, commerciale et des services sont détournés dans le monde opaque des CDS, etc... et ces tutti derivatii ne sont que des détournements de fonds organisés dans toute économie nationale qui est sui generis un paradis fiscal in-board voulu par le législateur, par le régulateur, et spécifiquement par Bruxelles en ce qui concerne l’Europe. Et comme les banques centrales émettent des trillions de liquidités (graphique à gauche pour la Fed') pour permettre achats, ventes et paiements des annuités de ces assurances sur défaillances et de ces autres produits dérivés extrabilanciels, les banques centrales sont maîtresses d’œuvre de la privatisation et de la confiscation de la création monétaire et de son détournements vers la criminalité financière planétaire des investisseurs institutionnels.

Les réunions actuelles de l'Euro-Groupe ne prennent pas de décision concrète de soutien de la Grèce et sont destinées à contre-bluffer les investisseurs qui noircissent la réputation de la Grèce et des CDS sur sa dette obligataire. Sur le graphique ci-dessus, les Primary Dealers visibles avec la colonne orange sont des intermédiaires inconnus, des instituts bancaires ou des holding de groupes bancaires qui achètent pour le compte de la Fed dans des conditions glauques pour la transparency tout comme pour le PPT. Ce sont aussi un groupe qui manipulent l'information qui n'est jamais "pure et parfaite" dans un monde ou jamais "toute chose est égale par ailleurs" et où il n'y a pas de "concurrence libre et non faussée".

L'idéal d'Adam Smith n'existe pas et n'a jamais existé, mais ça fait 234 années que l'on vous fait croire que ça marche son humanisme automatique. Le marché des CDS sort institutionnellement et légalement du cadre idyllique décrit par Adam Smith: il n'est pas réglementé, est extrabilanciel et n'est qu'un contrat de gré à gré, alors qu'il draine plus de 68 trillions (milliers de milliards). Il constitue un enrichissement qui ne peut être saisi par la comptabilité nationale et est donc un PIB fictif, un PIB d'initié. Il est le paradis fiscal domicilié dans toute économie nationale et permet la liberté totale de circulation des liquidités. 9/10ème des transactions financières se font hors bilan et sur les produits financiers dérivés sur les marchés non régulés. La pitrerie des G20 voulant éliminer les paradis fiscaux ne peut jamais cacher que chaque État est un État Providence pour les Liquidités véhiculées par les CDS, les MBS, les RMBS, les CDO, les OTC. Cet État Providence est un État Providence pour les Liquidités et Liquidataire en accordant aux systèmes bancaires et financiers un octroi illimité dans le temps de droit de tirage illimité sur les contribuables. Pour sauver leurs instituts financiers et de fiducie, les États s'endettent en réalisant le plus grand transfert de toute l'histoire de la dette privée vers la dette publique. Les rentrées fiscales diminuant encore plus vites avec la Grande Dépression 2, les États liquidataires brûlent leurs moyens financiers pour sauver les peuples atteints par le chômage et la misère et pour rétablir effectivement les bases d'une croissance du PIB réel et pas du PIB d'initié. La prise de conscience du peuple va commencer à se faire dans le mainstreem, car les ayants droits au indemnités chômage seront en fin de droits. Le peuple ne prend conscience que quand l'estomac est vide, entre temps il s'arrange avec sa compromission universelle, s'abstient aux élections et pousse son caddie.

Pour sauver la Grèce, il se pourrait que les pays européens achètent officiellement des Bons du Trésor grec par l'intermédiaire de leurs banques publiques ou nationales qui seront officiellement les Primary Dealers de la BCE et de Bruxelles. En attendant le marché de la caisse enregistreuse fait un bond exponentiel en Grèce, parce que chaque vente n'était pas saisie et l'État grec offre une remise de 12.000 euros à tout commerçant qui gardera ses tickets de caisse. On ne peut donc pas reprocher aux commerçants grecs d'opérer les transactions hors bilan puisque 9/10ème des transactions financières mondiales se font hors bilan et sur les produits financiers dérivés sur les marchés non régulés.

La Fed' continue à légitimer par le marché l'abaissement du taux d’intérêt directeur et son maintien à une valeur voisine de 0% avec des Opérations d'Open Market pour pulvériser sur les USA et la planète de helicopter money libellée en $. Les Open Market Operations consistent dans le cas du trio mafieux Obama-Geithner-Bernanke (Obi, le roi du bricolage + Secrétaire d'État au Trésor + Président de la Fed') en l'achat ferme et définitif de titres souverains, de Bons du Trésor US par la banque centrale (la Fed' et la banque centrale anglaise) sur le marché interbancaire à travers d'acteurs plus ou moins masqués, les Primary Dealers. En procédant ainsi, la Fed' élargit la liquidité bancaire pour le bonheur surmultiplié des spéculateurs financiers et des autres. Au 27 juillet 2009 la liste des Primary Dealers serait selon la Fed': Banc of America Securities LLC,  Barclays Capital Inc., BNP Paribas Securities Corp., Cantor Fitzgerald & Co., Citigroup Global Markets Inc., Credit Suisse Securities (USA) LLC, Daiwa Securities America Inc., Deutsche Bank Securities Inc., Goldman, Sachs & Co., HSBC Securities (USA) Inc., J. P. Morgan Securities Inc., Jefferies & Company Inc., Mizuho Securities USA Inc., Morgan Stanley & Co. Incorporated, Nomura Securities International Inc., RBC Capital Markets, RBS Securities Inc., UBS Securities LLC. Cette liste est donc celle des truands systémiques qui écoulent de la fausse monnaie américaine imprimée à Paper Mill of the Potomac. Les Open Market peuvent aussi fonctionner en sens inverse pour restreindre les liquidités.

Pour soutenir les marchés mondiaux et abaisser le taux interbancaire, le Libor, la Fed' avait offert depuis la fin de l'année 2008 à un taux zéro des liquidités en $ à la BCE, la Bank of England et à la Banque Nationale Suisse dans des accords swap auxquels elle a mis fin au 1er février 2010 parce que les banques centrales elle-mêmes ne s'en sont servies que pour surexciter la spéculation et le carry trade au lieu de prêter pour des projets industriels. A partir du 1er février 2010 les banques centrales sus-citées n'ont plus un accès illimité à ces liquidités en $. La Fed' teste déjà depuis la mi-décembre 2009 le ralentissement de la planche à billets juste pour voir les premières réactions des marchés en espérant avoir restitué la solvabilité du système bancaire, car, il faut le rappeler, le système bancaire américain est insolvable. La Fed a annoncé en décembre 09 vouloir tester à partir du 1er février 2010 plus sérieusement les marchés, c'est pourquoi les banques et les marchés financiers sont entrain de paniquer, leur drogue va leur manquer et un drogué en manque se jette sur la Grèce... Les premières réactions du marché ont déjà prouvé que personne dans le secteur privé ne croit en une reprise économique possible. La demande intérieure américaine a baissé de 11,4 % aux USA en 2009, ce qui ne s'est pas vu depuis 1947. La Fed' va tomber dans sa propre trappe à liquidités de la planche à billet. Dans 2 mois s'accélère le doom loop. 7 millions d'américains ont perdu leur emploi depuis le début de la "Crise".

Il est à noter que le tir groupé actuel pour mettre en tort l'Europe et ses gouvernements européens est plus nourri ces dernières semaines. Il y a une semaine, le Chef du Département des Sciences Économiques du MIT, Ricardo Caballero, avait exposé dans une analyse publiée par CNN que les "responsables et fautifs du désastre financier et économique américains étaient les investisseurs étrangers". Le poker dénonceur américain s'amplifie pour faire diversion comme toujours et pour que "les alliés" se querellent en attendant que les USA renouvèlent leur abonnement pour sauver le monde avec le laser à haute énergie. Dans le même jeu du poker, la Suisse menace de dévoiler les noms des politiciens et hauts fonctionnaires allemands (ou européens) qui ont des comptes dissimulés en Suisse si l'Allemagne achète des CD avec les données sur les comptes bancaires. Le poker dénonceur s'amplifie parce que le "day of reckoning" s'approche pour les américains. A ce moment là je vous conseille de vite faire vos kilos de petits gâteaux de Noël et de vérifier vos stocks de morue séchée. Le growth national happiness sera pour dans trois générations, avant il faudra payer.

Qui sera le premier prochain dans l'assommoir du day of reckoning: la Grèce ou la Californie? Qui saura le plus gagner du temps? Les USA ou l'Europe? Concurrence libre et non faussée entre hard discounters sur le dos des peuples. Qui ont aussi élu leurs représentants politiques qui se sont prononcés pour le Traité de Lisbonne. Tout au moins en Europe existaient des alternatives politiques, démocratiques, parlementaires et respectueuses de la Constitution. Les européens ont voulu une Europe des marchés et subissent eux-mêmes ce qu'ils imposent eux-mêmes avec les APE et avec les ALE qui sont bien plus violents que les clauses de l'OMC. Photo à droite: Athènes, European Workers Unite... C'était plus simple d'aller voter aux élections européennes au lieu d'aller pêcher la truite ou le thon. L'alternative parlementaire pour une autre Europe existe.

Depuis l'automne 2008, les G20, le G4, Bruxelles ont tergiversé, n'ont rien entrepris pour bannir les paradis fiscaux off-shore et intra-communautaires et pour introduire contrôle et régulation des marchés financiers. En Europe, les gouvernants communautaires ont même fait le contraire en jetant les bases de Solvency 2 qui continue à garantir aux assurances, vendant des CDS..., le droit de cacher les risques. Il était égal aux gouvernants de traiter la question des CDS, parce que le peuple n'était de toute façon pas capable de joindre mentalement les CDS avec leur situation individuelle de mise au chômage, de restriction salariale, d'augmentation des taxes et impôts, de réduction de la qualité des services publics sociaux, de santé, d'éducation, de retraite, etc... Aujourd'hui les peuples comprennent avec la crise obligataire grecque que l'État est un État Providence Liquidataire qui offre aux systèmes financiers des droits de tirage sur le contribuable et sur sa petite aisance matérielle. Les peuples européens comprennent que l'Europe est une Union liquidataire d'États au profit de la concurrence muselée et faussée qui détruit les richesses, qui tend au chômage et à la dépréciation du travail. Bruxelles, le club privé des commerçants de la City et de Wall Street, devra se mettre à réfléchir. Le Parlement de Strasbourg aussi malgré sa majorité conservatrice issue de la médiocrité des élections européennes et des abstentionnistes du 7 juin 2009 et des mandatures précédentes. La Lutte des classes est toujours victorieuse: les conservateurs vont toujours voter et la finance réussit toujours à dominer.

Le 16 février 2010, l'inflation a dépassé 3,5% au Royaume-Uni, de 9,5% aux USA (shadowstats.com) ...en période de Dépression,
et ne cesse de croitre depuis 16 mois comme je le souligne régulièrement. Pour l'instant ceci s'appelle récessflation.

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Note: Article 103 A du Traité de Maastricht

  1. Sans préjudice des autres procédures prévues par le présent traité, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut décider des mesures appropriées à la situation économique, notamment si de graves difficultés surviennent dans l'approvisionnement en certains produits.
  2. Lorsqu'un État membre connaît des difficultés ou une menace sérieuse de graves difficultés, en raison d'événements exceptionnels échappant à son contrôle, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut accorder, sous certaines conditions, une assistance financière communautaire à l'État membre concerné. Lorsque les graves difficultés sont causées par des catastrophes naturelles, le Conseil statue à la majorité qualifiée. Le président du Conseil informe le Parlement européen de la décision prise.
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Lire la 1ère partie >>  La Grèce, victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives EU, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN

Lire mon article du 6 mars 2009 >>>
Banqueroute de la Zone Euro: Irlande, Italie, Grèce, Autriche - Éclatement de la bulle des CDS et des Obligations d'État

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