Banqueroutes d'Etats: l'Islande se sent victime, refuse de rembourser et joue la Cour de Justice de l'AELE contre la Commission de Bruxelles
Par Thomas, le Cimbre le 10. avril 2011, - Catégorie : Economie de bulles, crises systémiques, subprime - Lien permanent
Après sa banqueroute d’État de l'automne 2008,
le "Tigre de l'Atlantique Nord" met en avant qu'il a perdu à quatre niveaux.
- Face à la Commission de Bruxelles
- Face aux créanciers principaux de sa banque online Icesave, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas
- Face au modèle économique libertarien du Consensus de Bruxelles qui met en levier le Consensus de Washington
- Face au peuple islandais qui avait cru asseoir son modèle de société en s'enrichissant sur le dos du reste de la planète en vendant des produits financiers inventés innovants.
En France on s'occupe de la Chasse au furet - 2012, et les français courent au Aldi parce qu'ils ont conscience des prix.

Avec le "Pacte de Compétitivité - Pacte pour l'Euro" d'Angela Merkel nous voyons bien que la distorsion entre les pays européens du sud (les PIGS) et ceux du nord (les créanciers français, allemands, suédois, autrichiens, etc), la libéralisation de toute forme de commerce a conduit dans cette région mondiale aisée de la planète à l'augmentation du déséquilibre en faveur des pays riches, ce qui est à l'échelle européenne ce qui se produit au niveau de l'OMC face aux Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et aux PED - Pays en Développement.
Le Pacte de Compétitivité/Pacte pour l'Euro est une manière indirecte de révéler/cacher qu'il faut une union économique et fiscale en Europe et pas seulement une zone de libre circulation dans les tuyauteries du Pacte de Stabilité et de Croissance fondateur de l'Euro-Zone ou du Traité de Rome pour le reste. Le Pacte pour l'Euro est une attaque sans précédent contre les droits politiques et sociaux des États-Membres de l'Euro-Zone et il les met sous la tutelle des marchés financiers qui imposent des plans d'austérité pour obtenir sur le dos des États la marge bénéficiaire qu'ils exigent d'eux par le biais des différents "sauvetages" des banques ou le placement de Bons du Trésor à un taux qui les satisfait. Le Pacte pour l'Euro élimine le sauvetage social au profit du sauvetage des banques, de leurs actionnaires et des spéculateurs financiers. Si les européens étaient allés voter le 7 juin 2009 pour leurs euro-députés, alors qu'une alternative crédible gauche/verte existe, nous n'en serions pas là aujourd'hui. Sans gouvernance économique et fiscale, le Pacte de Dublin de Stabilité et de Croissance, fondateur de l'Euro et des critères financiers néolibéraux de Maastricht, avait déjà opposé entre eux les Travailleurs européens avec les derniers coûts compressibles, celui de la valeur travail et des coûts sociaux et du niveau de vie humain. La norme de l'EU est de garantir la compétitivité des États-Membres sur le dos des européens au nom de la concurrence libre et non faussée. L’État social d'après-guerre ou issu de la Résistance a fait place à l'Europe Providence bancaire. Avec la privatisation des services publics et sociaux, des Services d'Intérêts Généraux, l'Europe organise la redistribution des revenus de la classe ouvrière pas encore pauvre vers les Travailleurs pauvres ou déjà au chômage. L'Europe néolibérale peut se permettre de produire de plus en plus de pauvres grâce au démantèlement de la sécurité sociale au profit des caisses d'assurance santé privées et d'un système de retraite privé par capitalisation qui sont médiatiquement compensés par un système d'assistance aux plus démunis. Le Travailleur, qui ne cotise pas au niveau qu'exigent les marchés financiers et les assurances privées, est transformé par l'Europe en individu coupable qui doit être réduit à la pauvreté et qui bénéficiera alors du ticket-repas caritatif journalier. Le Travailleur doit travailler à être avantageux pour les marchés financiers. Les Européens, par leur abstention aux élections des euro-députés en 2009, ou en plaçant des euro-députés de droite alors que ladite crise "des Subprimes" de 2008 faisait rage, ne peuvent être que responsables de leur propre appauvrissement, comme le Pêcheur islandais. Pourtant il existe même un État américain, le Vermont peuplé d'anciens scandinaves, qui sait renier ce consensus de Washington et qui se dote avec la Vermont's Health Care Reform d'une vraie Sécurité Sociale universelle comme nous la connaissons en France. Il n'y a rien d'étonnant à cette révolution américaine du Vermont, le seul Sénateur socialiste du Congrès US, Bernie Sanders du Vermont, avait déjà obtenu le 11 mai 2010 du Sénat que la Fed' soit soumise à un audit et qu'elle publie le nom de tous les bénéficiaires des aides et bail out et rachat des actifs pourris (YouTube).

En Afrique, au Burkina Faso, la demande d'harmonisation issu de la base alternative au travers d'un pacte entre les pays existe aussi, mais elle prend le nom de "protectionnisme intelligent". Il n'y a pas de raison d'aligner les pays par le bas pour respecter la concurrence libre et non faussée, alors même qu'elle n'a été qu'une concurrence déloyale librement faussée. Par exemple le poulet européen concurrence de manière déloyale le poulet africain. Au Bénin 74% du poulet consommé est un poulet européen importé pour lequel Bruxelles subventionne sa nourriture, ses abattoirs et ses poulaillers. Le Travailleur du Nord n'a pas à s'aligner sur les minimas sociaux du Travailleur du Sud, le Paysan burkinabè n'a pas à se laisser étrangler par la spéculation financière sur les denrées agricoles de plus en plus génétiques imposées par Monsanto, Rice Tech, etc, et par la spéculation foncière sur les millions d'hectares de terres arables qui passent avec des baux emphytéotiques entre les mains de hedge fonds ou de fonds souverains du nord, de l'Islande, de la France, de l'Allemagne, des Pays du Golfe pour qu'une aisance financière et matérielle soit garantie à une portion de plus en plus réduite de la population dans les pays du nord et à une élite cleptocrate des pays du sud. La concurrence "libre et non faussée" ne prend que comme norme le moindre coût, et les deux coûts les plus importants à éliminer sont le coût humain (valeur-travail, santé, éducation, culture) et le coût de l'environnement futur (Fukushima, Fessenheim). A Madagascar 90% des terres arables appartiennent au groupe Hyundai Heavy Industries ou Daewoo Logistic. Ceci porte le nom de Land Grab ou Accaparement des terres (Voir aussi le site GRAIN). Donc les islandais aussi doivent se poser la question sur leur propre culpabilité d'avoir osé adosser leur aisance matérielle de gens du nord sur de la spéculation, de la déprédation, de la fraude par vente des produits financiers purement inventés et sans valeur à partir de banques d'épargnes en ligne comme la Icesave. Le pêcheur de morue islandais se trouve aujourd'hui à égalité dans la dette et la misère face au paysan burkinabè ou aux 9 millions d'américains qui ont été licenciés depuis 2008: il a tout perdu. Le paysan burkinabè voulait vivre, le pêcheur de morue voulait s'enrichir. Nos générations futures auront à intégrer dans leur réflexion Solidarités locales, régionales et globales pour éviter à leurs enfants le Fukushima social et des cultures qui va démolir la planète dans laquelle le black swan nous habite tous sans nous laisser en échapper par la volière du risque résiduel. Le modèle qui favorise la privatisation des bénéfices et la nationalisation des exterminations, des dégâts et des pertes ne peut essentiellement être que la condition de tout anéantissement.

Dans notre question islandaise, il sera intéressant de voir comment l'une des Europes va se jouer contre l'autre des Europes. Il n'est pas certain que les lobbies financiers de la City de Londres laissent apparaître une certaine repentance dans les attendus et la décision de la Cour de Justice de l'AELE. Justement selon le ICB-Report d’aujourd’hui, le 11 avril 2011, la Commission Indépendante pour les Banques vient de donner son avis et n'exige pas de réorganiser le secteur bancaire britannique alors que Barclays et HSBC avaient fait faillite et ont été sauvées par l’État. La bulle des produits dérivés CDS/CDO est de nouveau aussi grande à la fin de l'année 2010 qu'avant ladite Crise et 96% des produits dérivés financiers constituant cette bulle sont détenus par les 5 banques en faillite des USA: Bank of America, City Bank, JP Morgan Chase, HSBC Bank USA, Goldman Sachs. Les banques britanniques Lloyds TSB, HBOS, Royal Bank of Scotland (RBS) et Barclays sont techniquement en faillite et traînent dans leurs bilans encore 60 milliards de £ d'actifs pourris. 80% des prêts de toutes les banques du Royaume-Uni étaient accordés à des emprunteurs étrangers pour des investissements à l'étranger. Les banques universelles qui confondent banque, assurance, dépôts, investissement et activité en fonds propres verront simplement leurs différentes activités mises sous un régime de Ring Fencing, de clôture des activités avec des normes spécifiques. Cette clôture est symbolique et légalement toujours perméable par le réseau des filiales dans ces bankholdings. Le gouvernement britannique n'est pas tenu de suivre l'avis de ce comité d'experts et de prendre ces fausses mesures préconisées. La recommandation essentielle de l'ICB est que les banques augmentent leur fonds propres à 10% conformément aux recommandations de Bâle III, ce qui signifie qu'elles sont toujours autorisées à s'endetter massivement pour spéculer avec des crédits. Les banques restent donc de vrais hedge fonds, et le rapport ICB leur donnent l'assurance que pour la prochaine crise, ce ne sont pas elles et leurs actionnaires qui vont payer mais comme actuellement le contribuable. Ce rapport ICB est une victoire supplémentaire du lobby bancaire de la City de Londres et il est en parfaite harmonie avec les divers G4, G20, G20-Finances ou sommets de l'Euro-Group qui se sont tenus depuis l'automne 2008 et qui ont tout organisé pour que la saveur morale penchera du côté des traders pour faire passer la (re)hausse des indices boursiers comme le charme opulent de l'initiative capitalistique, alors que cette hausse bancaire n'est due qu'à des artifices monétaires de l'argent prêté à taux zéro, mais relativement à taux négatif en réalité (entre moins 3 et moins 25% l'an), à la facilitation quantitative, la Quantitative-Easing cette création monétaire des banques centrales grâce à la planche à billet. D'autre part cette rehausse bancaire et boursière, qui n'est qu'une bulle échoïque, n'est due qu'au rachat des positions toxiques, illiquides et pourries par les banques centrales ou les bad bank d'état, ou par le camouflage de ces positions toxiques bancaires avec des "assouplissement" des normes comptables IAS/IFRS. Les USA sont techniquement en banqueroute d’État, la Fed' est en faillite et n'est plus qu'un gigantesque système Ponzi-Madoff. Donc je n'attends rien du jugement de la Cour de Justice de l'AELE.
Avec cet aménagement par la force publique d'un avantage concurrentiel déloyal et colossal au profit des banques, ces banques faillitaires techniquement ont encore fusionné entre elles pour devenir encore plus too big to fail. Coûte que coûte, le "modèle" doit gagner, que ce soit dans la CEJ ou la Cour de Justice de l'AELE, je n'ai pas de doute à ce sujet. Bruxelles avait encore offert à l'Irlande plus de 7 milliards d'euros d'aides structurelles juste 15 jours avant le second référendum sur l'adoption du Traité de Lisbonne pour faire "réussir" le Yes irlandais. Bxl trouvera bien une manière d'obtenir l'adhésion de l'Islande à l'Europe et la zone Euro. Le FESF - Fonds Européen de Stabilité Financière a bien offert à l'Irlande 80 milliards d'euros, au Portugal 70 milliards, à la Grèce 110 milliards d'euros pour les sortir de leur banqueroute d’État et donc pour éviter que leurs créanciers, les banques françaises, allemandes, etc, ne coulent aussi. La Grèce est avant tout victime de l'Euro, des Directives, de l'Euro-Groupe, du Traité de Lisbonne. Nous assistons au plus grand transfert de l'histoire de l'humanité de la dette privée vers la dette publique, et en ce moment les banques publient même qu'elles ont remboursé 3 milliards par-ci et trois milliards par-là à l’État parce qu'elles sont de nouveau devenues bénéficiaires. Bien sûr, en enlevant de la comptabilité les centaines de milliards d'actifs pourris, illiquides, irrécouvrables et les autres 30.000 milliards de $ de cadavres dérivés (CDS/CDO) qui trainent dans leurs coffres. Les différents plans de sauvetage américains d'Obama/Geithner/Bernanke appelés TARP, TALF, PPIP, QE1, QE2 (???) et bientôt QE3, mais aussi les nationalisations totales des instituts de crédits hypothécaires comme Fannie Mae, Freddie Mac et Ginnie Mae ont englouti plusieurs trillions de $ (1 trillion = 1000 milliards). Le Rapport ICB comme la Cour de Justice de l'AELE d'ici quelques temps ne parle pas des plateformes alternatives d'échanges des fonds qui sont les darkpools du shadow marketing system. Dans ce shadow banking qui constitue à 70% les transactions financières internationales, tous les CDS, CDO, LBO, MBS, RMBS, ... sont tous des OTC - Over the Counter, et donc extrabilanciels, des opérations financières réalisées de gré-à-gré et qui sont intransparentes car officiellement elles n'ont pas de vie comptable.

Commentaires
(Ceci est le 500ème article de mon site)
Pour la recherche des mots croissance appauvrissante mon site est en Ligne 8 Page 1 de Google
Tant que moi, le rien-du-tout d'un quartier de Strasbourg sera en page 1 de Google,
ceci voudra dire que les pauvres ne se sentent pas pauvres
et qu'il n'existe personne pour les défendre.