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29. mai 2012

Eurobons? François Hollande choisit la trappe de la monétisation des dettes des banques et des assurances

1-billion-mark-1923.jpgSi le nouveau Président en poste actuellement en France joue des franches coudées pour imposer par les Eurobons le financement de la dette, qui n'est que la dette des banques privées léguée au budget public, sans imposer le démantèlement des banques universelles qui confondent épargne, activités commerciales, placements spéculatifs et d'investissement et assurance, il aura déjà raté le virage à gauche, si toute fois il avait eu l'intention de le réaliser. Nous sommes bien sûr soulagés de ne plus avoir la bestiole atlantiste, partout dans la rue, sur le lieu du travail on sent une décomplexion un peu comme à Berlin à l'automne de l'année 1989. On rigole, on sourit même à des gens que l'on ne connaît pas.

On entend depuis le lendemain de l'élection du nouveau Président que "maintenant c'est possible", en entendant qu'à présent la BCE pourra venir au secours de... mais on ne parvient pas à entendre dans le nouveau battage médiatique le nom des futurs bénéficiaires. Le nouveau penser-correct, c'est les Eurobons. Je vous invite donc à relire mes billets "BCE - Souveraineté de la Création monétaire / Monétisation de la dette publique des actifs bancaires légués" et "Bons Européens - Euro-Gouvernance financière - Bad Bank Européenne - Fonds de Défaisance des dettes dépassant 60% du PIB". 

Non. Rien n'a changé avec l'élection de François Hollande et son cabinet provisoire Ayrault. Il n'y a toujours pas de "Crise de l'Euro", mais il y a toujours la Crise de la dette des banques et des assurances. J'espère que François Hollande, nouveau Président français va le comprendre et que les candidats aux élections législatives vont axer leur campagne là-dessus. S'ils ne le font pas, le boomerang ouvrier va leur revenir directement à la figure. Il faudra imposer le contrôle et la réglementation des activités bancaires, interdire les produits financiers dérivés spéculatifs et qui n'ont aucun caractère économique pour un projet social et écologique. Les banques, et même les banques anglaises, ont reçu à un taux ridicule de 1% et à des conditions innommables 1000 milliards d'euros fabriqués sur la planche à billets de la BCE en décembre 2011 et en février 2012. Elles en ont spéculé sur les CDS et autres produits financiers dérivés une grande partie de ces 1000 euros, elles en ont prêté aux États à un fort taux d'intérêt. Ce vomissement de 1000 milliards d'euros sur les banques et assurances n'a été qu'une "balkanisation de la Zone Euro - 2ème Carry Trade de la Bad Bank BCE, Ex-voto européen du Quantitative Easing, Cartel de l'Euribor". François Hollande ne semble pas du tout vouloir porter le débat dans cette direction, en fait, ne pas vouloir porter ce débat à nos oreilles. Au contraire, avec les Eurobons sans conditions, François Hollande épouse servilement "Europe Providence Bancaire - Carry Trade européen de la BCE - Transfert massif de la dette privée vers la dette publique depuis 2008". Bien sûr au 4ème tour on soutiendra son parti d'origine, mais je suis sûr que cette fois-ci les fidèles ou spontanés électeurs ne resteront plus cocus 5 ans, 10 ans, 17 ans. Les banques systémiques qui ont des milliers de milliards de positions toxiques, pourries et irrécouvrables dictent leur volonté aux gouvernants faibles. Il n'y a pas de crise de l'euro. Le Grèce concentre en elle-même les errements néolibéraux du Traité de Lisbonne et des Traités européens qui lui ont permis de violer les Critères de convergences et les critères de Maastricht avec l'aide pendant dix ans de la Goldman Sachs et de Mario Draghi, actuellement le nouveau directeur de la BCE. Les simulations de sauvetage de la Grèce ne sont que des voie détournées pour renflouer les banques allemandes, françaises qui ont spéculé sur la dette grecque publique et privée. euro-bond.jpgLes banques du nord de l'Europe ont tout autant incité et stimulé les banques d'Espagne, du Portugal, etc et gagné en spéculant sur leurs dettes pour terminer en restant assis sur des centaines de milliards d'actifs toxiques irrécouvrables que la BCE va aussi éponger sur le dos des contribuables et des habitants d'Europe. Depuis 2008 les banques n'arrêtent pas d'être "sauvées" et elles utilisent les liquidités publiques de "sauvetage - bail-out" pour amplifier la spéculation financière, se concentrer encore plus pour forcer les états dits souverains à leur racheter leurs positions toxiques. Selon Michel Barnier, UMP et Commissaire au Marché Intérieur, "entre octobre 2008 et octobre 2011, la Commission européenne a approuvé environ 4 500 milliards d'euros d'aides d'État en faveur des établissements financiers, ce qui équivaut à 37 % du PIB de l'UE1.Si elles ont permis d'éviter des faillites bancaires et une désorganisation économique à grande échelle, ces mesures ont pesé sur le contribuable et grevé lourdement les finances publiques." (Source Commission Européenne). Et le plus gros est à venir avant la fin de l'année 2012. La bulle des CDS est aussi passée de 60 trillions de $ à 70 trillions de $ depuis 2008. La Société Générale a rapatrié en France des paradis off-shore 100 milliards de positions toxiques qui seront épongés par les contribuables, les habitants du pays et par le fisc français en aggravant le déficit public légué par les banques. Devons-nous attendre la catastrophe financières globale pour démanteler, contrôler et règlementer les banques. Ce qui vous paraît être dans tous mes billets une politique "de gauche", ne sera qu'une politique appliquée par tous les pays dans l'urgence, la douleur et les échauffourées, voire plus d'ici quelques mois. En para-réponse à tout ceci, François Hollande veut apporter "une dose de croissance" au Pacte Fiscal Budgétaire européen, mais la Règle d'Or va toujours tuer le Travailleur, casser le Code du Travail et organiser le dumping social. En Irlande, le Pacte Budgétaire Fiscal européen a été adopté avec 60% de OUI par référendum, mais moins de 50% d'électeurs sont allé voter. Il faudra donc que chaque électeur veille en France à ce qu'il ait "une majorité pour le changement". C'est la couleur du nouveau Parlement qui va déterminer le nouveau gouvernement qui sera formé après les législatives du 6 juin 2012, qui ne sont qu'un quatrième tour. L'Islande a emprisonné ses banquiers criminels et a fait une révolution démocratique. En France on va mettre une "dose de croissance" sur le musèlement de deux générations futures.

9. mars 2012

ISDA a décidé le 9 mars 2012 de déclencher les Règlement des CDS sur la dette de la Grèce

Rostock_Helsinki_ferry.jpgUn CDS - Credit Default Swap, un contrat d’échange sur risque de crédit, est un instrument financier dérivé qui fournit une assurance contre le risque de défaillance d’une obligation émise par une société ou par un État. En échange d’une prime annuelle, l'acheteur du contrat d’échange sur risque de crédit est protégé par le vendeur de ce contrat contre le risque de défaillance de l’entité de référence indiquée dans le contrat. En cas de défaillance de l’entité de référence, le vendeur de la protection indemnise l’acheteur du coût encouru. N'importe qui peut acheter des CDS, même s'il n'est pas propriétaire ou en possession d'obligations sur lesquelles les CDS ont été inventés, émis et vendus sur les marchés financiers. Le CDS sort du chapeau-claque du magicien et ne sert qu'à entretenir un mirage de croissance économique et à épurer l'économie des richesses produites par d'autres. C'est comme si vous possédiez une assurance-incendie sur la maison de votre voisin. Vous avez intérêt à ce qu'un avion lui tombe dessus et la détruit. Tant mieux si mémé est encore au lit, ce sera une retraite de moins à payer.

Le budget de la Grèce manipulé pendant 10 ans avec l'aide de Mario Draghi, directeur de Goldman Sachs et actuellement directeur de la BCE, était entré officiellement en agonie il y a deux ans, puis a été poussé à la défaillance et a été maintenu artificiellement en vie avec 7 graves plans d'austérité et des bricolages européens désordonnés, sans efficacité et contre-productifs.

L'ISDA a encore exercé il y a quelques jours un chantage sur les gouvernements en propageant la crainte que la banqueroute d’État avérée de la Grèce entrainerait une obligation de débouclage des CDS pouvant atteindre 1000 milliards d'euros. L'ISDA est seule à détenir les informations sur les CDS, les contrats d'échange sur risques de crédit. Il n'existe donc pas d'information pure et parfaite ni de concurrence libre et non faussée, si une association de droit privé connait seule la situation des marchés financiers. Les autorités financières, la BCE, les instituts officiels de statistique, Ecofin, Eurostat, Euro-Group ne disposent d'aucune information raisonnable leur permettant d'exercer un rôle de consultant et de conseil pour établir au niveau européen et gouvernemental une politique macro-économique, budgétaire, fiscale. Le Pacte Fiscal Européen n'est qu'une politique au service des lubies déprédatrices de l'ISDA et du shadow banking qu'elle chapeaute.

L'ISDA choisit quant et comment elle veut épurer les richesses du marché. L'ISDA a fini par décider le 9 mars 2012 à Londres que la banqueroute d’État latente de la Grèce est un évènement de crédit. Un évènement de crédit est selon les standards de l'ISDA un défaut de paiement, une restructuration de la dette ou le déclenchement d'un moratoire (Télécharger le Communiqué de l'ISDA du 3 mars 2012). Dans le cas de la Grèce nous avons une restructuration de la dette avec une diminution du montant de la dette à hauteur de 103 milliards d'euros, une diminution du taux d'intérêt et un rallongement de la maturité. Ce rééchelonnement représente la diminution de 103 milliards permise par un abandon de créances privées des détenteurs des obligations souveraines grecques. Cet abandon de créances ne représente pas obligatoirement une perte pour les créanciers, s'ils se sont couverts avec des CDS. Ils ont en tous cas pu voir l'évènement venir et s'y préparer. Et ils sont soignés par l'Europe Providence Bancaire et son bras armé, la BCE.

Comme le marché des CDS repose sur des opérations extrabilancielles Over The Counter - OTC totalement opaques faites dans les banques et les assurances, c'est une élite globale, l'International Swaps and Derivatives Association (ISDA - Association Internationale des Swaps et Dérivés) qui est la seule à pouvoir concrètement décider qu'un pays est à considérer comme étant en défaut de paiement. ISDA est une association d'opérateurs de marchés, une organisation professionnelle qui regroupe des intervenants majeurs sur les marchés financiers dérivés. Les 15 membres de son Determination Committee sont essentiellement des acteurs dans le négoce des produits titrisés sur des crédits: Deutsche Bank, les suisses UBS et Credit Suisse, BNP Paribas et la Société Générale, le britannique Barclays et les américains Bank of America, Goldman Sachs, JP Morgan Chase et Morgan Stanley. S'ajoute aussi PIMCO le plus grand négociant de produits financiers du monde. La Deutsche Bank est la banque par laquelle passe la plus grande partie du négoce des CDS. Les définitions des mots "swap" et "default" ne sont pas vraiment connues, mais quand ISDA décide qu'il y a un évènement de crédit, les banques et les assurances vont devoir procéder au Règlement des CDS, les Credit Default Swaps. C'est pourtant ce que voulait éviter l'Euro-Groupe. Selon la voix de l'Atlantique, Bloomberg, "the European Central Bank took great pains to avoid triggering credit-default swaps written on Greek bonds." Le hair-cut, der Schuldenschnitt, l'effacement partiel de la dette hellène s'élève à 103 milliards d'euros. Ceci représente un record mondial et historique dont n'ont jamais bénéficié, et de loin, les pays ACP - Afrique Caraïbes Pacifique ou les PED - Pays En Développement depuis la Conférence de Lomé et les Accords de Cotonou. A présent les créanciers, mais aussi les détenteurs de CDS sur la dette grecque vont sortir de l'ombre et exiger le règlement de leurs investissements spéculatifs. On dit que les banques et assurances ont tout autant acheté de CDS qu'elles en ont vendus, si bien que les exigences de règlement pourraient s'annuler en partie à leur niveau.

2_ferry_Helsinki__39_.jpgMais il y a aussi tous les autres détenteurs de CDS comme les hedge fonds et les fonds de pension qui vont sortir du bois, et comme la tragicomédie grecque est nourrie par l'Euro-Groupe et L'Europe dite Unie depuis deux ans, il est pensable que les Hedge Fonds aient massivement acheté des CDS sur la dette grecque. Qui ne dit pas que les banques et assurances n'ont pas créé, inventé, composé, négocié massivement de nouveaux CDS sur la dette grecque depuis deux ans, ... jusqu'à dépasser le montant de la dette grecque elle-même? Mais oui, il y a la garantie à vie du bail-out automatique de n'importe quel montant pour les banques, les assurances, les entreprises d'investissement et toute autre entreprise qui a une licence bancaire. Le bail-out se fait a posteriori ou de manière prévisionnelle comme quand la BCE a offert aux instituts financiers dans deux carry-trades le 21 décembre 2011 et le 29 février 2012 une avance sur bail-out de plus de 1000 milliards d'euros qui auraient dû permettre aux émetteurs de ces assurances CDS de se créer les fonds de réserve. Ces deux avances sont des LTRO - Long-Term Refinancing Operation. Et le parapluie européen FESF va donc donner 130 milliards d'aide à la Grèce et promet un troisième paquet d'aide pour bientôt. Je me demande même si la Grèce ne sert pas d'alibi stratégique pour que la BCE avale un maximum d'actifs morts des banques et surtout ceux qui n'ont rien à voir avec la dette grecque, car la dette grecque ne fait pas de très loin 1000 milliards d'euros

Le président français actuellement encore en poste dit que "les Traités européens ne se révisent pas" ou que "la France ne peut pas suspendre sa participation à l'Europe pour protéger les français"? Le 29 décembre 2011, avec son premier carry trade de 500 milliards qu'il a offerts pour 3 ans aux banques à un taux d'intérêt magique de 1% et contre des garanties pourries comme des Bons du Trésor et des... CDS, Mario Draghi a autorisé les banques à... diminuer de moitié leurs fonds propres règlementaires, ce qui les a recapitalisées de 100 milliards d'euro en restant assis à côté du téléphone.

Non seulement Mario Draghi a violé et révisé à lui tout seul la Directive Européenne CRD sur les Fonds Propres Règlementaires, mais il en a éloigné le seuil de réserves de sécurité prévu par les futures normes comptables prudentielles des Accords Bâle 3, et en plus il a permis aux banques de les ramener au niveau des normes Bâle 2 ou même de les faire passer en dessous de Bâle 2. L'Europe est un élastique, mais il n'y a que les lobbies et leurs compagnons pacsés, les gouvernants, qui ont le doigt dessus. Remarquez, si les euro-citoyens étaient allés voter en juin 2009, il y avait pourtant une offre de Gauche démocratique et parlementaire et on se trouvait dans le brûlant ressenti de la crise à ce moment là. Ce qui veut dire que Mario Draghi a permis aux banques européennes de rester profondément dans leur situation de faillite technique, parce qu'avec toutes leurs positions pourries, toxiques, illiquides et irrécouvrables elles sont en faillite. Mario Draghi, ancien directeur de Goldman Sachs Europe continue à pousser l'Europe à tricher règlementairement, comme il l'avait fait pour la Grèce qui a violé pendant 10 ans les critères de Maastricht pour entrer et pour rester dans la Zone-Euro. Mario Draghi n'a pas l'intention de faire de la Banque Centrale Européenne une bad bank juste un peu moins mauvaise que ne l'est la Fed', la banque centrale américaine. Si vous cherchez sur Google règlement cds grèce mon site est en A1 sur 580.000 résultats. Si vous cherchez sur Google isda règlement cds mon site est en A2 sur 51.500 résultats.

Suite à l'avis de ISDA, que se passera-t-il à partir de lundi 12 mars 2012? Une réaction en chaine comme après la faillite de la banque d'investissement Lehman Brothers, de Fannie Mae, de Freddie Mac? Personne n'est capable d'avoir une idée sur les conséquences possibles. Après la faillite de Lehman Brothers, AIG le leader mondial des assurances et des services financiers avait dû procéder à un règlement si gigantesque de CDS qu'il a fait lui-même faillite. C'était la plus grande faillite d'une entreprise privée de toute l'histoire des USA. Selon ISDA il y aurait une "liste préliminaire" de 4323 contrats CDS sur la dette grecque. Warren Buffet qualifiait il y a deux ans les CDS "d'arme de destruction massive", mais aujourd'hui on parle du règlement des CDS comme d'une petite écriture comptable et on prétend que les CDS sur la dette grecque ne s'élèveraient qu'à 3,2 milliards d'euros, ce qui est mathématiquement impossible par rapport au montant des obligations grecques. Le montant nominal des CDS grecs serait entre 70 et 198,3 milliards d'euros. Avant que Mario Draghi ne devienne directeur de la BCE, il parlait d'une grave crise systémique au cas où les CDS sur la dette grecque seraient dus.

Il va se passer quelque chose, mais quoi? Qui va payer à qui? Un groupe de banques qui est moins mort qu'un autre groupe de banques? Le parapluie européen FESF/MES? Dans le poker menteur et dénonceur, le race to the bottom, il faut juste pour une question idéologique du point de vue des néo-libéralisateurs que ce soit l'Europe qui soit 1/4 d'heure avant les USA en faillite, les USA étant la patrie du Consensus de Washington enseigné par l’École de Chicago. Dans le poker menteur et dénonceur et le race to the bottom, l'avantage concurrentiel que l'Europe a envers les USA, est que les américains ont déjà vidé tous leurs bazookas, et que l'Europe ne commence que maintenant à se servir de la Dicke Bertha. La guerre monétaire devient une guerre armée. La France sait faire du PIB de survie mais sa situation bancaire est bien pire que celle de la Grèce. Depuis 2008, la BCE a mis à la disposition des banques, instituts hypothécaires et hedges fonds européens 5600 milliards d'euros. Mais la Fed', la banque centrale américaine, a mis, sans en informer le Congrès américain, à la disposition des instituts financiers dans la même période 16.000 milliards de $. L'Europe aura-t-elle les reins assez solides pour se financer ce 1/4 d'heure de retard? Qui connaîtra en premier les troubles sociaux, les guérillas urbaines et des préludes de guerre civile, ou un musèlement par une police politique? Tout le système bancaire est en faillite, aucune banque ne pourra payer à d'autres et nous nous approchons d'un day of reckoning en ce sens que non seulement les obligations grecques ont été échangées par de nouvelles obligations dévaluées de 80%, mais les CDS eux aussi ne valent plus rien puisque personne ne peut les régler. De temps en temps le programme de la Destruction par les marchés apparaît plus clairement au jour. Ce n'est pas un hasard si le Determination Committee de ISDA a donné son avis vendredi 9 mars 2012. Nous verrons à l'ouverture des bourses lundi le 12 mars 2012 et les jours suivants si les créanciers des autres pays PIGS comme ceux du Portugal, de l'Espagne, l'Italie vont prendre une peu panique et vendre leurs positions. La panique n'avait pas non plus tout de suite saisi les créanciers après la chute de Lehman-Brothers en 2008. Les embellies boursières depuis 2008 et surtout depuis les 1000 milliards offerts en décembre 2011 et février 2012 par la BCE ne sont de toute façon que des bulles échoïques , un "sucker rally", comme après 1929 provoquées uniquement par des manipulations de la masse monétaire pour soi-disant relancer la croissance. Par exemple, suite aux deux carry-trade LTRO, le chiffre d'affaire des banques espagnoles est alimenté à 47% par la helikopter money de la BCE. La BCE provoque une gigantesque bulle spéculative au lieu d'avoir une politique macro-économique. Nous assistons en life à un gigantesque transfert de la dette privée vers la dette publique en une seule et même opération, certes au travers d'un séquençage opacifié, mais qui ne se cache pas, ce que Bilderbeg et la BRI - Banque des Règlements Internationaux avaient décidé en 2009: la destruction par les marchés avec la faillite organisée. Dimanche 11 mars 2012, la BRI a envoyé une lettre de félicitation à Mario Draghi. C'est plus facile de gonfler la néo-dette publique et d'appliquer aux peuples les restrictions des austérités. Il va se passer quelque chose. Mais quoi? S'il ne se passe rien, c'est que le transfert de la dette privée sur la dette publique se passe bien, qu'il n'y aura pas de day of reckoning et que nous allons payer pendant 20 ans pour éponger la criminalité spéculative des banques, des assurances et des entreprises d'investissement. 

Les hedge-fonds ont parié sur une faillite de la Grèce en achetant massivement des contrats d’échange sur risque de crédit (CDS) leur permettant d’encaisser des gains substantiels en cas de défaut. Pour empêcher cette spéculation sur les Bons du Trésor d'un État, le Parlement européen avait adopté le 15 novembre 2011 le Règlement sur la vente à découvert des contrats d’échange sur risque de crédit (COM(2010)0482) qui vise en particulier les ventes à découvert des CDS sur les obligations d’Etats. La vente à découvert, le short selling, même s'il avait été un thème médiatique exploité à satiété de manière drôle, ludique et intrigante de septembre 2008 jusqu'à l'automne 2009 pour faire bavarder le peuple intelligemment en étouffant en lui des sentiments d'Indignation, est pourtant toujours resté un instrument privilégié des spéculateurs et une arme de déprédation massive.

2_ferry_Helsinki__51_.jpgLa vente à découvert d’une valeur mobilière consiste, pour une personne physique ou morale, à vendre une valeur qu’elle ne possède pas, avec l'intention de racheter ultérieurement une valeur identique. On peut donc vendre à découvert des CDS que l'on n'a pas sur des défaillances de titres de crédit que l'on n'a pas non plus. Vendre à découvert l'assurance sinistre (CDS) que vous n'avez pas, sur la maison du voisin. Il s'agit d'une pratique établie et courante sur la plupart des marchés financiers. La vente à découvert concerne habituellement des actions, mais peut aussi être réalisée avec d'autres types d'instruments financiers comme des CDS. Il existe deux types de vente à découvert: la vente à découvert couverte, lors de laquelle le vendeur a déjà emprunté la valeur mobilière qu’il vend ou a pris des dispositions pour pouvoir l’emprunter, et la vente à découvert non couverte dite "à nu", au moment de laquelle le vendeur n'a pas emprunté la valeur mobilière ni pris de dispositions pour pouvoir l’emprunter. Entre 2012 et 2013 il y aura plus de 1200 milliards en obligations souveraines des pays GIPS qui arriveront à maturité. Personne ne connait le nombre de contrats CDS sur ces Bons du Trésors, et personne ne peut anticiper les gigantesques mouvements de ventes à découvert qui se feront de plus en plus rapidement et intensément à partir du moment où l'on s'approchera de leur maturité. A partir du mois de septembre de l'année-Lehman 2008, plusieurs États membres de l'UE et des États-Unis avaient interdit momentanément la vente à découvert de certaines valeurs mobilières pour ne pas aggraver la spirale à la baisse du prix des actions, notamment celles des établissements financiers, au point de pouvoir menacer leur viabilité et d’engendrer des risques systémiques. Sans cadre législatif les mesures adoptées par les États divergeaient. Les interdictions temporaires avaient été vites levées et les transactions sur instruments dérivés et sur les CDS ont gravement entrainé dans une spirale à la baisse le prix des obligations souveraines grecques et des autres pays GIPS en les projetant dans une banqueroute d’État de moins en moins dissimulable. (Photos: Ferry Rostock-Helsinki, juillet 2011)

Comme la transparence au sujet des positions est inexistante, les autorités de régulation ne peuvent pas surveiller les implications de ces positions sur le bon fonctionnement des marchés, ni contrôler que les positions ne sont pas utilisées aux fins de stratégies abusives. L'opacité entraîne des asymétries d’information, une analphabétisation de l'information, si les autres participants au marché ne sont pas suffisamment informés de la mesure dans laquelle la vente à découvert affecte les prix. Les ventes à découvert non couvertes peuvent aussi accroître le risque de défaut de règlement et la volatilité.

Il existe une proposition du Parlement Européen pour le Règlement sur la vente à découvert des contrats d’échange sur risque de crédit et tous les instruments financiers (COM(2010)0482). Ce Règlement prévoit des mesures proportionnées au risque que peut comporter la vente à découvert de chacun des instruments. Des obligations de transparence et des obligations relatives à la vente à découvert non couverte seront imposées pour les instruments tels que les actions et les dérivés sur actions, les obligations souveraines et les dérivés sur obligations souveraines, ainsi que les contrats d'échange sur risque de crédit (CDS) relatifs à des émetteurs souverains, pour lesquels la prise de positions courtes est commune et les risques et les problèmes éventuels sont clairement identifiés. Dans des situations exceptionnelles qui représentent une menace grave pour la stabilité financière ou pour la confiance des marchés, la proposition prévoit la possibilité d’imposer temporairement leur interdiction. La proposition de ce Règlement prévoit des obligations de transparence applicables aux personnes physiques ou morales qui détiennent des positions courtes sur des actions ou sur des obligations souveraines admises à la négociation dans l'UE, ainsi qu’aux personnes physiques ou morales qui détiennent, en raison d’un contrat d’échange sur risque de crédit (CDS), des positions importantes à l’égard d’émetteurs de dette souveraine de l’UE.

La vente à découvert non couverte, ou vente à nu, d'actions et d’obligations souveraines exacerbe depuis l'année-Lehman 2008 les risques de défaut de règlement et la volatilité du marché. La proposition du Règlement COM(2010)0482 inclue des obligations détaillées visant à remédier à ces risques. Les personnes physiques ou morales qui vendent de tels instruments financiers à découvert doivent, au moment de la vente, les avoir empruntés, avoir conclu un accord leur permettant d’emprunter les actions ou avoir pris d’autres dispositions pour s’assurer que l’instrument puisse être emprunté, de sorte que le règlement puisse avoir lieu dans les délais prévus. Il faut aussi garantir que les titres seront disponibles pour le règlement.

Selon le futur Règlement sur la vente à découvert des contrats d’échange sur risque de crédit (COM(2010)0482) adopté par le Parlement Européen le 15 novembre 2011, il conviendrait d'instaurer une obligation de "marquage" des ordres de vente à découvert exécutés sur des plateformes de négociation, afin d'obtenir des informations supplémentaires sur le volume des ventes à découvert d'actions sur ces places. Ces informations sur les ordres de vente à découvert devraient être collationnées par la plateforme de négociation et publiées sous forme de synthèse au moins quotidiennement, afin d'aider les autorités compétentes et les participants au marché à suivre l'évolution du niveau de ces ventes. En mars 2012, le Conseil Européen n’a pas encore approuvé l’accord qui permettrait l’entrée en vigueur du Règlement. Le Conseil Européen fait le jeu de ces hedge-funds et de leurs lobbies financiers en ralentissant l’entrée en vigueur de cette législation pour ne pas violer ladite concurrence-libre-et-non-faussée-des-marchés.

Ceci n'est pas grave, le système bancaire européen a besoin de fonctionner dans un milieu faussé et déconnecté de la réalité comptable des pertes et des profits, parce qu'après ce rééchelonnement de la dette grecque, il y aura un second rééchelonnement de la dette grecque et après, puisque la Grèce ne dispose pas d'un réseau industriel et commercial pour réaliser par ses propres moyens de la croissance, il y aura la sortie de la Grèce de la Zone-Euro pour adopter peut-être comme l'Islande l'envisage le dollar canadien. Le PIB de la Grèce est maintenant dépassé par celui du Pérou, du Viet Nâm et même... du Bengla Desh. La décroissance de la Grèce va atteindre 8% en 2012, a été de 6,5% en 2011 et a lieu pour la 5ème année consécutive. C'est la plus grosse récession dans un "pays de l'ouest" depuis 1945. De 2010 à 2011 la Grèce a réduit son déficit budgétaire de 11,5% ce qui est un record historique inégalé pour les pays de l'OCDE. Il parait que la libre circulation des biens, des personnes, des capitaux et des Travailleurs allait apporter le bien-être, créer des emplois et des richesses.

Nous sommes en face d'une "élite globale", d'une "puissance étrangère financière", de lobbies financiers, de membres de Bilderberg, de la Trinationale, de Goldman Sachs, de la Deutsche Bank et de la Société Générale, et je connais tellement de minus qui préfèrent parler de conspirationnisme obscur contre lesquels "Moooooâ je ne peux rien". Je déteste cette frange qui se complet dans de l'indignité en faisant semblant de savoir ou d'être conscient et de se donner un air docte devant ses bolognaises. Ces grands organisateurs en face de nous qui réussissent la lutte des classes sans nous et par-dessus nos têtes ne sont que des humains, comme nous et nous avons à les traiter en humain et les amenant à la raison. Ce que peuvent faire les urnes est beaucoup plus efficace que ce que peuvent faire des dessins animés de révolutions. Get up, stand up, for your mind. L'imbécile qui, pour se faire élire comme président bis, fait bavarder la France sur la révision des Accords de Schengen, les piscines mixtes et la viande halal sans parler de mettre au pas la finance internationale est un non-homme qui pousse à la guerre. Les imbéciles qui l'écoutent se croient grandis car "ils connaissent quelqu'un qui" et car ils se sentent gonfler des poings qu'ils seraient capables d'utiliser, au lieu de vouloir écarter ceux qui ont un abonnement pour la lutte des classes qu'ils réussissent depuis 30 ans sans nous et par dessus nos têtes. Et ceux qui "veulent aider" m'énervent tout autant. Que chacun s'assume.

2_ferry_Helsinki__41_.JPGEt entre 2012 et 2013 il y aura 1200 milliards d'euros d'obligations des États PIGS qui arriveront à maturité. En janvier 2015, les banques européennes devraient rendre à la BCE les 1000 milliards d'euros des deux LTRO Long-Term Refinancing Operation du 21 décembre 2011 et du 29 février 2012. Mais pour cela il faudrait une relance économique naturelle et il faudrait que les banques aient fait disparaitre leur montagne d'actifs pourris et autres CDS qui croupissent dans leurs bilans comptables, que personne ne peut régler et pour lesquels ISDA ne déclare pas d'évènement de crédit pour tout un système bancaire en faillite. L'Europe Providence Bancaire a soigné ses banques, ses assurances et ses entreprises d'investissement depuis 2008 et saura encore les soigner jusqu'à 2015. Pourtant ces banques et autres entreprises d'investissement organisent depuis 2008 un credit crunch règlementaire pour se refaire une trésorerie avec les liquidités qui leur tombent dessus comme de la Helikopter Money. Ledit credit crunch est appelé par les lobbies financiers "credit crunch règlementaire", parce que les banques ont fait semblant d'anticiper la date du 1er janvier 2013 où elles doivent mettre en œuvre les normes prudentielles comptables Bâle 3 qui imposent une augmentation des fonds propres règlementaires de réserves pour les coups durs jusqu'à 9% pour les banques systémiques. Les banques qui sont de toute façon en faillite technique doivent se recapitaliser pour y parvenir et donc ne peuvent pas redistribuer sous forme de crédit les liquidités qu'elles reçoivent ou qu'elles dégagent par les manipulations comptables des bénéfices non intuitifs en vertu des normes IAS/IFRS. Les normes prudentielles comptables Bâle 3 ne seront de toute façon pas exigibles pour 2013 et leur déclinaison dans le droit communautaire européen est prorogée pour faire plaisir aux lobbies. A la raréfaction de crédit manipulée par les banques avec l'aval et l'incitation des gouvernements, de Bxl et de la BCE s'ajoutent les gigantesques plans d'austérité qui projettent les pays dans la récession et la disparition du bien-être, la destruction des emplois et des richesses. On fait quoi maintenant? On va voter. Une offre de gauche démocratique et parlementaire existe. Il faut reconquérir la dignité du Travailleur et du Citoyen et créer le réseau de solidarités locales, régionales et globale.

3. mars 2012

TSCG - Pacte Fiscal européen: la Règle d'Or pour tuer le Travailleur, casser le Code du Travail et organiser le dumping social

Kuhapparat_2.jpgFrançois Hollande bavarde pour la chasse-au-furet-2012 et laisse passer maintenant et à jamais les traités européens comme il l'a fait pour le Traité de Lisbonne lors du Congrès de Versailles du 4 février 2008. Il y a quelque jours il a dit au sujet du traité-plugin du Pacte Fiscal Budgétaire Européen de la Règle d'Or "qu'il laisse passer et qu'il renégociera quand il sera président". C'est vrai, il sera président, car, comme je l'ai écrit dès 2007 sur mon site, il lui suffira d'être juste assez moins médiocre que le président français actuellement en poste. François Hollande a laissé passer le 2 mars 2012 le carnage règlementaire du droit du travail en Europe avec le Pacte Fiscal. Il est prévu que le TSCG soit de nouveau renégocié dans 5 ans. (Photos: machine à contraindre les vaches pour leur administrer des soins; Kork, Pays de Bade).

Les Travailleurs ont aussi laissé passer le 29 février 2012 la journée européenne de manifestation contre le Pacte Fiscal Budgétaire parce qu'ils adhèrent à la chimère de la Dette Publique qui leur est enseignée, administrée, inoculée avec soin. Il n'y a pas de Crise de l'Euro, comme il n'y a pas de Crise de la Dette Publique. Il y a la Crise des banques. La Dette Publique rejoignait en 2008 dans toute l'Europe les Critères de Maastricht de santé financière. Mais depuis l'année-Lehman 2008, la courbe de la dette publique a monté verticalement à cause des centaines de milliards dépensés pour les mesures de sauvetage des banques comme la Société Générale, des assurances ou des entreprises comme Peugeot-Citroën ou Renault qui ont des licences bancaires. Depuis 2008 il y a eu un transfert massif de la dette privée vers la dette publique qui a été accéléré avec deux Quantitative Easing européens du 21 décembre 2011 (Carry Trade européen) et du 29 février 2012 (Sarko-Trade ou grosse Bertha / "die Dicke Bertha"). Il y a une monétisation de la dette publique issue des actifs bancaires pourris légués. Si vous cherchez sur Google pacte fiscal européen mon site est en A6 sur 1.060.000 résultats 24 heures après publication.

Les Travailleurs n'ont pas manifesté le 29 février 2012, par contre ils montrent du doigt "la Grèce qui..." en ne comprenant pas qu'après avoir livré l’État aux entreprises privées, le processus performatif de la libre-circulation a opéré règlementairement la main-mise sur le Code du travail, sur le droit syndical, sur les négociations salariales et sur l'assouplissement des conditions de licenciement. Officiellement les relations sociales dans l'entreprise ne relevaient pas de la Compétence européenne, à présent le Pacte Fiscal de la Règle d'Or offre le droit de veto à des administratifs européens non élus et pas vraiment identifiés. Toutes les mesures européennes destinées au sauvetage des banques sont du bricolage au coup par coup mais demeurent des violations en flux tendu des traités européens depuis 2008. Les Travailleurs européens étaient appelés le 29 février 2012 à manifester pour l’emploi et la justice sociale. Ils ne sont pas allés dans la rue comme ils ne sont pas allés voter aux élections européennes. A l’avenir la Commission de Bruxelles est habilitée à intervenir directement dans les négociations salariales.

Kuhapparat_3.jpgLe PSC - Pacte de Stabilité et de Croissance adopté en juin 1997 qui est fondateur de la Zone Euro, s’est ajouté sous sa semelle un plugin en octobre 2011 et l'adjectif "renforcé". On appelle officiellement TSCG - Traité sur la Stabilité, la Convergence et la Gouvernance ce Pacte de Stabilité et de Croissance renforcé. Le TSCG est entré en vigueur le 1 mars 2012. On l’appelle aussi "six-pack" parce qu’il est composé d’un ensemble de 5 Règlements et d’une Directive. Les Règlements Communautaires s'appliquent immédiatement, totalement et directement et la Directive donne des objectifs à atteindre par les pays membres, avec un délai. Le Six Pack instaure un système de gouvernance économique mais dont le seul objectif est de réduire le déficit budgétaire sans réformer et règlementer ce qui a projeté dans la crise les économies nationales en Europe. D’un côté l’Europe surgonfle son déficit public en rachetant aux banques leurs centaines de milliards d’actifs pourris, toxiques, illiquides et irrécouvrables, et de l’autre côté l’Europe fait semblant de se doter d’une Euro-Gouvernance dont le seul but est de "resserrer la discipline budgétaire" des pays.

Par une manœuvre dolosive d'une extrême gravité les gouvernants européens ont utilisé la procédure simplifiée de réforme des traités conformément à l'Article 48, paragraphe 6, du Traité de Lisbonne qui est réservé aux modifications "qui n'accroissent pas les compétences de l'Union" et qui sont réservées aux décisions mineures. L'article 48-6 du Traité de Lisbonne prévoit une procédure accélérée de révision, permettant de contourner le Parlement européen et d'éviter ainsi un long processus. Ceci n'est pas un viol, ceci est un mécanisme de putsch permanent de Bruxelles que les 27 ont mis en place le 28-29 octobre 2010. Ce traité-plugin de l'ancien Pacte de Stabilité et de Croissance met les pays européen sous tutelle d'institutions européennes élues ou non, connues ou plus ou moins identifiées, en feignant d'entériner une mesure de détail ne nécessitant pas l'accord des citoyens.

Ce Pacte, ou Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance au sein de l'Union économique et monétaire, oblige les États signataires à introduire dans leur droit national le principe d'équilibre budgétaire (Règle d'or) et les soumet encore davantage aux recommandations de la Commission européenne. Le Six Pack prévoit d’éliminer les déséquilibres économiques entre les pays signataires avec un "ajustement de l’évolution salariale". L'ajustement de niveau salarial n'est pensé dans le Pacte Fiscal Budgétaire Européen que comme un nivellement vers le bas, mais jamais comme le veut le principe de ladite concurrence-libre-et-non-faussée qui crée des richesses, apporte le bien-être et tend au plein emploi. Tout pays déficitaire devra réaliser des économies et rabaisser le niveau salarial. En Grèce les salaires de la fonction publique ont été diminués de 20%, le salaire minimum a été diminué et les salaires dans les entreprises ont été diminués de 20 à 30%. Le Six-Pack accouplé à la Directive sur la Libre Circulation des Travailleurs organise le dumping social. Souvenez-vous de l’entreprise française Air Méditerranée qui vient de se délocaliser en Grèce pour rabaisser tous les salaires en imposant aux salariés français de signer un contrat de travail grec. Pourtant des affaires similaires à celle du "plombier polonais Bolkenstein" et des affaires Viking, Laval, Rüffert, Vaxholm, Partneri ont été traitées à la par la CEJ en niant le droit syndical des Travailleurs. Toutes ces ingérences de l'Union ne sont pas des "mesures de détails qui ne nécessitent pas l'accord des citoyens".

Après l'ingérence de la CEJ - Cour Européenne de Justice dans les relations sociales dans l'entreprise, la Commission se dote elle-même de ce pouvoir. Il n 'y a plus besoin d'une longue procédure judiciaire avec la CEJ, c'est immédiat pour la Commission. L'Europe se dote d'un Six Pack pour se grandir dans sa vision d'Europe Providence Bancaire et profite de ladite Crise pour écarter encore plus l'idée de l'Europe de la Charte des Droits Fondamentaux et Sociaux. Le Travailleur n'est pas allé manifester le 29 février, parce qu'il est allé courir au Aldi car il a conscience des prix. Le PS n'était pas non plus allé manifester dans la rue parce qu'il fait un Week-End prolongé à la campagne. En cas de manquement au Pacte fiscal signé par les 25 pays européens sans la Grande-Bretagne ni la République Tchèque, c'est la CEJ - Cour Européenne de Justice qui interviendra et tranchera. Ce qui n'a pas été réglé politiquement avec la violation des critères de Maastricht, ce sera par le droit arrangé communautaire que ce sera réglé. Le plugin du PSC garantira le non viol des critères de Maastricht avec le viol du Droit du Travail et syndical. Violer les droits et traités est le mode opératoire habituel de la Commission de Bruxelles guidée par les lobbies, et en attendant l'OCDE, qui dévie l'attention du mainstreet en dénonçant le putsch Putin, n'ira pas plus loin car la Russie fait partie du BRICS et l'Europe attend que le BRICS co-finance le parapluie européen, FESF - Fonds de Solidarité Financière.

Comme avec le PSC de 1997, le bidouillage complémentaire du TSCG - Traité sur la Stabilité, la Convergence et la Gouvernance ne permettra pas d'imposer des sanctions pécuniaires automatiques à l'un de ces 25 pays signataires en cas de déficit dû à un effondrement cyclique, si bien que la tondeuse silencieuse sur coussin d'air va étêter les revenus de transferts comme les prestations sociales et donc imposer à privatiser ce qui ne l'est pas encore en entier comme les assurances maladie, vieillesse, chômage. Le pionnier de la privatisation est la Grande-Bretagne qui va même bientôt privatiser les services de police de quartier et d'enquête criminelle. Le schéma de Augustus von Hayek de la phobie de l’État avec le "Road to Serfdom - La Route de la Servitude" a définitivement réussi à se faire sa place cardinale dans la sphère la plus proche de l'individu en contournant la consultation du citoyen grâce à l'Article 48-6 du Traité de Lisbonne. Voilà donc tout le contenu de ce qui se veut être un Traité sur la Convergence et la Gouvernance budgétaire et qui n'est qu'une cape de contention et de bâillonnement des Travailleurs et des peuples européens. L’inexistence de l'euro-gouvernance qui aurait dû centraliser les impôts de la Région Europe et compenser des déséquilibres structuraux avec des incitations macro-économiques pour permettre une croissance similaire sur l'ensemble européen va donc être couronnée par la réintroduction d'une espèce qui n'a jamais été en voie de disparition depuis l'année-Lehman 2008. Cette espèce qui va conduire la tondeuse sur coussin d'air est les marchés financiers qui exigent une "compétitivité" permettant des rendements de 20%. C'est ceci la Croissance appauvrissante. La Crise n'est pas morte, vive la crise, et la "Règle d'Or" va être intégrée dans la Constitution de chaque État signataire. L'Article 48-6 du Traité de Lisbonne est réservé aux modifications "qui n'accroissent pas les compétences de l'Union" et qui sont réservées aux décisions mineures... La Constitution est encore plus "mineure" qu'il y a cinq ans avec le déni du NON au Référendum sur le Traité Constitutionnel Européen (Putsch UMP/UDF de la Résolution Leinen du 14 juin 2006). Avec ses plans d’austérité uniquement imposés aux peuples et avec ses plans de facilitation quantitative (Carry-Trade + Sarko-Trade), son FESF – Fonds Européen de Solidarité Financière, son MES – Mécanisme Européen de Stabilité tous en faveur des banques pour éponger leurs dettes qui sont mathématiquement irrécouvrables, la Commission de Bruxelles enfonce les pays européens en déficit. L’Europe ne fait que de copier la politique du FMI et de la Banque Mondiale qui enfoncent de la même manière avec leurs clauses libérales les Pays ACP – Afrique Caraïbes Pacifique et les PED – Pays en Développement. Un grec ou un irlandais sur 4 vivent en dessous du seuil de pauvreté. Alors que les salaires ont baissé, les prix n’ont pas baissé dans ces pays et sont même plus élevés qu’en France ou en Allemagne. 

Kuhapparat_4.jpgTous ces milliers de milliards d’euros donnés aux banques pour qu’elles fassent disparaître leurs positions toxiques sans qu’une crise de système et de régime ne se fasse jour, ne seront plus jamais rendus aux peuples, qui eux devront rembourser les milliers d’euros de Bons du Trésor émis par les États pour sauver les banques qui les rachètent en échange de leurs positions toxiques. Les émissions de Bons du Trésor ne servent principalement plus que pour faire disparaître les dettes de banques.

Nonniste pro-européen je veux l’Europe des peuples unis. Depuis 2008 la démocratie européenne quasi inexistante est gravement violée avec des plugin de traités et d’accords européens. Il faut créer une Union européenne solidaire et une réelle politique européenne sociale, économique et fiscale qui a un projet à caractère social, économique et écologique. En 2008/09 la chance du Green New Deal a aussi été laissée passer. Au lieu de garder les banques en faillite sous perfusion et d’étrangler la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l'Irlande et même de leur proposer de leur envoyer des experts et commissaires fiscaux, il faudrait lancer un énorme plan d’investissement européen. Une vue politique d’avenir serait soutenue par les européens. Pourquoi la BCE a-t-elle aussi injecté gratuitement mercredi dernier des milliards d’euros dans les banques de la Grande-Bretagne qui n'est pas adhérente de la zone euro, alors que le seul objectif de la City est de vivre sur la spéculation financière? Il faut éliminer les paradis fiscaux off-shore et in-shore du shadow banking, il faut relocaliser dans la transparence les activités bancaires, il faut leur interdire toute opération extrabilancielle, il faut contrôler, règlementer et taxer toutes transactions financière à caractère spéculatif. Il faut augmenter les fonds propres règlementaires des banques pour que ce ne soit plus le contribuable et les deux prochaines générations qui doivent payer leurs sauvetages. Sur le marché du travail tout a été organisé pour la rentabilité financière des spéculateurs, des hedge fonds et des banques. Le paysage ergo-social a totalement été façonné et dévoyé au profit des spéculateurs. Il faut abolir la dérégulation et la précarisation du marché et du monde du travail. A quoi ça sert une candidature Hollande? Il existe une offre de gauche démocratique et parlementaire.

16. février 2012

Victoire des Lobbies financiers: Directive MiFID 2 - Marchés d’instruments financiers - Analphabétisation de l'information

Rostock_bouteille_sachet_plastique.jpg"Dette publique" fait partie de ce que j'appelle la phénoménologie de confort. La phénoménologie est la description philosophique des phénomènes par rapport à l'esprit qui les perçoit. Dans notre société il est confortable pour des esprits dominants de prétendre mieux percevoir et décrire les phénomènes pour jouir d'une adhésion générale de ceux qu'ils perçoivent comme des éléments dominables qu'ils estiment situer en dessous d'eux et qui se confortent à ne plus avoir de pensée indépendante pour analyser ce qu'ils n'ont pas envie de comprendre. Dans une manie de confort, ces derniers ont mis le rêve de vivre le bien-être de l'état providence au même niveau que le jeu au loto pour empocher du gain. Les descripteurs de l'évènement économique se permettent depuis 2008 de s'offrir la rédaction d'une Constitution comportementale qui va règlementer le rapport des gens dans la "Règle d'or" du "Pacte fiscal" de l’État, qui se rappelle subitement à nous avec ladite dette publique alors qu'il nous avait été enseigné avec le Traité de Lisbonne que la concurrence-libre-et-non-faussée se substituait à cet État pour garantir le "bien-être" et l'équilibre du marché. Cette Constitution se passe de débat parlementaire, de référendum, de OUI comme de NON, grille toute procédure démocratique et viole en flux continu les accords et traités européens depuis 2008. Nous sommes tellement couverts de bavardages sur la crise, les sommets compulsifs de Bruxelles et les mesures que nous ne remarquons pas qu'une mutation se fait dans les fondements. Les déçus du processus performatif de la libre-circulation qui pensaient empocher-comme-tout-le-monde dans une croissance qu'ils croyaient enrichissante, ne parviennent pas encore à s'extraire des pores du pressoir individualiste par lequel ils avaient décidé de passer en abandonnant en toute connaissance de cause l’État à la privatisation des marchés. Chacun ou collectivement, ils n'ont pas de place pour être indignés de soi-même, puisque politiquement ils ont tout laissé passer. On ne peut avoir l'indignation et l'argent de l'indignation. Ils acceptent la dette publique comme la pénitence réconfortante, sinon ils se mettraient à se détester en personne. Ils carmagnolent sur le tarmac le 1er mai et le reste de l'année courent au Aldi parce qu'ils ont conscience des prix.

"Dette publique" est une école philosophique qui décrit depuis l'année-Lehman 2008 la structure et l'ordre de

  1. la politique économique
  2. l’État Providence Bancaire
  3. la nouvelle partition internationale
  4. la signification de la monnaie et de la valeur
  5. la compréhension désirée des évènements économiques
  6. le rendez-vous démocratique de la campagne présidentielle des partis dominants UMP et PS
  7. l'Europe de demain, fiscale, sans dimension sociale, économique, écologique et sans solidarité avec les pays ACP et PED
  8. l'accélération de la dénaturation du Travail, du Travailleur, du Citoyen et de l'Humain
  9. le vivre / non-vivre ensemble.

Le bavardage de la chasse-au-furet-2012 se choisit comme force centrifuge les mots "dette publique", ce qui n'étonne pas dans une société industrialisée qui vit de la croissance appauvrissante où 1% des américains a raflé 90% de la croissance des richesses depuis 30 ans et où 2% des français cumulent 58% des richesses privées. La campagne présidentielle 2012 en France sera vile, vénale et ratée.

Dans le paragraphe de mon dernier billet "Balkanisation de la Zone Euro - 2ème Carry Trade de la Bad Bank BCE, Ex-voto européen du Quantitative Easing, Cartel de l'Euribor" j'ai écrit que les prolétaires pillés par la finance que nous sommes, ont été heureux d'avoir sous eux des sous-prolétaires et de les voir pillés de leurs denrées alimentaires et de leurs matières premières dans les Pays ACP - Afrique Caraïbes Pacifique et dans les PED - Pays En Développement pour assurer le confort du Nord.  Je critique les produits dérivés financiers depuis 1993 et depuis 2006 sur le web. Tout le monde critique en ce moment la finance parce que ça se vend bien et parce que ça donne un panache agréablement volé. Mais leur critique sert de sous-porteuse pour faire revenir le replis protectionniste nationaliste comme "remède à la France" parce qu'ils veulent "aider". C'est flashy de critiquer la finance et ceci permet pour la plupart de s'aligner sur le président français encore en poste qui vocifère depuis 10 ans: Sarkozy qui nous a volé le Référendum pour le NON au Traité Constitutionnel Européen va imposer un référendum contre les chômeurs.

Dans les critiques sur la finance il y en a peu qui sont à gauche, il y en a encore moins qui veulent savoir de quoi ils parlent et presque tous n'arrivent pas à venir à l'idée que depuis 30 ans la Lutte des Classes a été faite par dessus nos têtes et sans nous. François Hollande n'a rien compris non plus, bien sûr, et les premières pages de sa brochure de campagne qui est distribuée ne parlent que de ladite dette publique. Ce candidat, comme l'autre pensent qu'une culpabilisation de l'électeur les font passer pour des personnes raisonnables. Un curé fait pareil pour avoir son respect.

Certains font semblant de ramener le débat sur le non-fonctionnement des organes prévus par les Constitutions de nos États en montrant du doigt le Tout Monétaire. Placer le tout monétaire comme le 4ème pouvoir dans le catalogue du Partage des Pouvoirs de Montesquieu est subtil et rend au problème un aspect de concréssion d'un mal tout en le contenançant dans une abstraction voilante, volatile et insoluble. Ceci justement pour ne pas désigner le mal exactement là où il réside, sur le spéculatif, pour ne pas en arriver à débattre sur la nécessité d'instaurer la règlementation et le contrôle de la finance, des flux financiers, des réserves fragmentaires, du shadow banking, des dark pools, des produits financiers OTC et CDS, de la délocalisation vers les paradis fiscaux des valeurs et richesses créées par un pays. Il n'y a pas de crise de l'Euro, il y a la crise des banques. Il n'y a pas le Tout-par-la Monnaie, ce que j'appelle le Money-Drive, mais une immersion spontanée des États dans leur vassalisation au petit bonheur des banques. Le spéculatif s'est autorisé à s'assujettir le monétisant. Ce qu'a fait Jean Claude Trichet et ce que fait Mario Draghi - membre de Bilderbeg et de la Trinationale, ancien directeur de la Goldman Sachs Europe qui avait aidé pendant 10 ans la Grèce à tricher - n'est pas une politique monétaire mais un bricolage bancaire de providence. Le principe de l'Indépendance des Banques Centrales n'est appliqué que directement face au pouvoir politique pour avoir une photo dans le mensuel Gala ou Figaro Madame. Les gouvernements se sont mis unilatéralement et pour leurs propres bons offices en service pour le spéculatif bancaire qu'ils estiment devoir faire sauver par la monnaie, par la facilitation quantitative - Quantitative Easing c'est à dire la planche à billets, par le Qualitative Easing c'est à dire le rachat des actifs toxiques, pourris et illiquides des banques. Les gouvernements dévoient les injections keynésiennes pour prendre en possession les actifs pourris des banques qu'ils remisent ensuite dans la dette publique qu'ils surgonflent à satiété. Un SMS à Mario Draghi, Directeur de la BCE, suffit.

Rostock_3_bouteilles.jpgOn sait d'où provient le SMS. De la Deutsche Bank de toute façon, et de banques qui ont une position dominante pour faire du chantage sur les gouvernements. La première arme de chantage est le CDS. Les agences de notation ont déclaré la Grèce en faillite et pourtant il ne se passe encore rien sur les marchés financiers, personne ne réclame le remboursement de la perte par rapport à la valeur nominale du CDS pour lequel ce contrat d'assurance a été pris. Le CDS - Credit Default Swap, appelé en français "couverture de défaillance" ou "dérivé sur événement de crédit" ou "permutation de l'impayé", est un contrat de protection financière entre acheteurs et vendeurs, qui fut inventé par la banque JP Morgan pour décupler à l'infini l'offre de crédits et pour détacher le risque de ce crédit en le multimutualisant. Le vendeur de protection, la banque universelle et/ou l'assurance, promet de compenser les pertes de l'actif de référence en cas d'événement de crédit précisé dans le contrat. Mais c'est la banque elle-même qui a vendu le CDS qui décide quand un évènement de crédit a lieu. Souvent les banques se sont associées pour mettre sur le marché tel ou tel CDS, et comme le CDS est une opération extra-bilancielle, le marché est entièrement opaque, et les banques peuvent confortablement faire du chantage sur les gouvernements pour qu'ils organisent à souhait des sauvetages répétés et infinis de plusieurs centaines de milliards d'euros ou de $. Comme le marché des CDS repose sur des opérations extrabilancielles totalement opaques faites dans les banques et les assurances, c'est l'International Swaps and Derivatives Association (ISDA - Association Internationale des Swaps et Dérivés) qui est la seule à pouvoir concrètement décider qu'un pays est à considérer comme étant en défaut de paiement. L'ISDA se tâte encore un peu pour déclarer que la banqueroute d’État de la Grèce est un évènement de crédit. ISDA est une association d'opérateurs de marchés, une organisation professionnelle qui regroupe des intervenants majeurs sur les marchés financiers dérivés. Les 15 membres de son Determination Comittee sont essentiellement des acteurs dans le négoce des produits titrisés sur des crédits: Deutsche Bank, les suisses UBS et Credit Suisse, BNP Paribas et la Société Générale, le britannique Barclays et les américains Bank of America, Goldman Sachs, JP Morgan Chase et Morgan Stanley. S'ajoute aussi PIMCO le plus grand négociant de produits financiers du monde. Le slogan publicitaire du darkpool de UBS est "100% Dark". La Directive MiFID2 ne va toujours rien contrôler ni réguler. Joe Ackermann de la Deutsche Bank est consulté personnellement avec ses centaines de lobbyistes par la Commission de Bruxelles pour toutes les questions financières et monétaires. La Deutsche Bank est la banque par laquelle passe la plus grande partie du négoce des CDS et autres OTC. La Commission de Bruxelles abandonne à la Deutsche Bank la liberté de profiter de son monopole sur la concurrence-libre-et-non-faussée.

Pour moi la monnaie qui doit être un bien commun à tous est un service public. Le taux directeur d'une monnaie prêtée par la banque centrale ne peut se fonder sur un taux IBOR fixé par la manipulation d'un club privé d'une vingtaine de banques. Le tout spéculatif n'est pas que l'affaire des banksters et traders et des patrons qui se sont offert en 2010 30% d'augmentation de salaire. La responsabilité est partagée. La coresponsabilité maligne est une affaire de tous. Comme nous avons laissé faire nos multinationales et laissé les fonds d'investissement piller les Pays ACP et PED, nous avons adhéré par omission citoyenne à la rapine du voisin et de sa grand-mère et par négligence d’électeur nous avons laissé s'installer les 10 commandements du Consensus de Washington décliné dans le Consensus de Bruxelles par le Traité de Lisbonne et les Directives Européennes sur la libre circulation. Nous tolérons le Land Grab, l’accaparement des terres, pour assurer dans l'hémisphère nord la sécurité alimentaire et pour reporter la propension à spéculer sur les denrées et les matières que nous n'avons pas. C'est un momentané éloignement de la spéculation sur des produits financiers inventés, mais ça transforme les denrées et les matières en des lubies et des chimères avant qu'elles ne viennent dans notre estomac dans les pays industrialisés. Je ne vois une issue que dans une démocratisation des démocraties pour commencer, puis des autres pays que nous qualifions de non démocratiques. Celui qui montre du doigt est à l'orée de la révolution de carnage, à l'orée du protectionnisme égoïste, ou à l'orée de la "révolution nationale" fasciste. 

Lors de la période dorée de la croyance aux forces miraculeuses du capitalisme financier, la Commission de Bruxelles mandatée par les pays membres de l’Union Européenne et par les pays adhérents de la Zone-Euro avait totalement dérégulé et libéralisé à partir du 1er novembre 2007 le commerce des produits financiers avec la Directive MiFID de 2004 sur les Marchés d'instruments financiers et services d'investissement (Markets in Financial Instruments Directive). C'était sous l'impulsion du Commissaire Européen au Marché Intérieur et aux Services dans la Commission Barosso 1 qu'a été rédigée et imposée la Directive MiFID ou MIF - Marché d'Intermédiaires Financiers. Le Commissaire à la Concurrence est le seul Commissaire qui ne doit pas rendre de compte, c'est un Super-Commissaire, un archevêque du marché intérieur européen. McCreevy a été Commissaire à la Concurrence de 2004 à 2010, et n'avait pas une interprétation toute personnelle de la circulation des biens et des services et des capitaux et des Travailleurs dans la Région Europe, ni de la Concurrence-libre-et-non-faussée, il appliquait avec le zèle atlantiste les commandements néo-libéraux de l’École de Chicago et du Consensus de Washington. McCreevy a été choisi par Barosso pour son savoir faire dans le Tout-par-le-marché. Depuis 1992, il avait occupé différents postes en Irlande dans les gouvernements comme ceux de ministre des Affaires sociales, ministre du Tourisme et du Commerce et ministre des Finances. McCreevy avait déjà comme ministre irlandais organisé la concurrence déloyale avec sa politique de dumping social, de déréglementation et de dumping fiscal en abaissant le taux d'imposition des bénéfices des sociétés de 50% à 12% pour forcer les délocalisations vers son pays. L'Irlande s'était érigée comme le "Tigre celtique" avec sa politique de concurrence déloyale dirigée contre les autres pays européens alors que c'était son pays qui avait le plus bénéficié des largesses de la Commission Européenne par rapport au nombre d'habitants. La Commission de Bruxelles avait voulu mettre en avant le modèle irlandais pour qu'il soit une source intarissable d'inspiration pour les autres pays de l'Europe. L'Irlande a été le premier Pays membres de l'Union Européenne qui a été en banqueroute d’État et qui a été sauvé par l'Europe avec des centaines de milliards d'euro. L'Irlande a touché bien plus d'aides de sauvetage que la Grèce mais tous les non-repentis de la Concurrence-libre-et-non-faussée continuent à mettre en avant l'Irlande qui est subitement devenu le néo-modèle européen qui sait réduire la dette publique. La réalité est que l'Irlande a sombré dans une très grave récession et qu'elle a déjà fait passer 8 (HUIT) plans d'austérité en projetant dans la précarité et la pauvreté financière et structurelle toute sa population.

Avant que n'entre en vigueur en 2007 la Directive MiFID, le commerce des produits financiers se faisait dans les Bourses de valeurs de manière ordonnée et sous le contrôle et la surveillance des pouvoirs publics. Historiquement les Bourses avaient été créées pour être un instrument de régulation. Le rôle des bourses nationales était de mettre acheteurs et vendeurs sur un pied d'égalité, d'établir une concurrence règlementée et une information ouverte sur les transactions qui doivent se dérouler sous le contrôle d'un organe national ayant siège dans chacun des États respectifs. La première bourse du monde a été ouverte en 1406 dans la ville hanséatique de Bruges par la famille de commerçants Van der Buerse pour le commerce de produits, de reconnaissances de dettes et de devises.

La pulsion dérégulatrice de la Commission de Bruxelles avec MiFID en 2007 répondait comme depuis l’accord CECA – Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier et ensuite depuis le Traité de Rome sur une idée simple: la Concurrence-libre-et-non-faussée qui crée des richesses, garantit le plein emploi et fait baisser les prix. Cette croyance qui n’était pas naïve voulait imposer un modèle de croissance sur l’enrichissement débraillé au détriment du travail et des hommes et des Travailleurs. Pour Bruxelles plus d'offre équivaut nécessairement à plus de choix et à une nécessaire baisse des coûts et à une augmentation de la transparence. A l’époque, la mise en langage de la crise sociale due à cette libéralisation qui commençait à faire le démontage des entreprises trouvait son ancrage dans "les fonds de pension". L’écoulement des produits financiers avait donc en très grande partie échappé des bourses et de la réelle concurrence libre et non faussée pour aller bouillonner dans des plateformes alternatives sans transparence et pour métamorphoser les produits financiers en "just-between-us" (juste entre nous), c’est-à-dire en produits négociés de gré à gré entre investisseurs et inventeurs de ces macédoines financières sans harmonie et sans structure. Ces just-between-us sont par exemple les fameux CDS – Credit Default Swaps qui ont encore aggravé en 2012 la situation de faillite technique des banques. D’autres produits financiers dérivés sont les OTC – Over The Counter qui sont tous extrabilanciels donc hors bilan. A l’ombre des Bourses traditionnelles, qui étaient déjà toutes en 2007 des entreprises privées elles-mêmes cotées en bourse, ont alors poussé comme des champignons des mini-bourses, des plates-formes électroniques algorithmiques à hautes fréquences et d’autres places de négoce privées qui avaient toute une chose en commun: elles appartenaient toutes aux grandes banques ou aux banques d’investissement. Toutes ces plates-formes alternatives sont les dark pools dans lesquelles bulle et pullule le shadow banking. Il faut par exemple savoir que la Deutsche Bank, qui est la most leveraged bank of the world, la banque qui a le plus grand effet de levier au monde, a délocalisé 96% de son négoce dans cette activité bancaire de l’ombre dans sa filiale qui est son prime broker Global Prime Finance. rostock_2_blizzard.jpgLa Deutsche Bank n'est en réalité pas une banque, mais un hedge fonds qui a une banque comme filiale. Et au final, les produits financiers n’ont pas été seulement opaques, incompréhensibles et plus chers que dans le système transparent surveillé à la bourse par les autorités de surveillance des marchés, mais en plus les inventeurs de ces macédoines de produits financiers ont vendu du papier qui ne reposait plus sur rien qui aurait mérité une notation triple AAA. Mais les agences de notation accordaient toujours la notation maximale à ces produits, parce que leur service de notation était rémunéré par les fonds d’investissement, les hedge fonds pour répandre sur la planète une bonne opinion et attester une bonne réputation à ces produits financiers. De plus les dark pools permettent à l'aveugle les transactions anonymes pour les quelles quantité et prix sont inconnus. Le principe de l'Information Pure et Parfaite avait donc été effacé par la première Directive MiFID. La "main vibrante" qui régule les marchés comme l'avait prévu Adam Smith et en conformité duquel voulaient fonctionner les économies capitalistes a donc aussi été effacée par MiFID, ce qui prouve bien que Bruxelles n'a jamais voulu donner une place à la "Concurrence pure et parfaite" mais aux lobbies qui la courtisent. Les dark pools permettent une anonymité totale si bien que l'on ne peut même plus parler de délit d'initié, puisque que sans traçabilité des opérations il n'est plus possible de remonter les filières. Mais il n'est plus possible non plus de connaître la situation comptable des banques, ce qui leur permet aujourd'hui et comme depuis 2008 de cacher qu'elles sont en faillite technique avec leur ballast d'actifs toxiques, pourris, illiquides.

Les principaux partenaires des hedge funds sont les dark pools comme les prime brokers dépendants des banques d'investissements, ou sont les crossing networks ou autres plateformes alternatives. Les prime brokers offrent aux hedge fonds un soutien opérationnel substantiel et leur fournissent du levier financier via les marchés dérivés moyennant des commissions élevées. Le risque de contrepartie sur ces hedge fonds est assumé par les prime brokers. L’intérêt des banques est double: 1) d’une part, elles peuvent cacher les risques de crédit en retirant de leurs bilans les actifs et 2) d’autre part, elles peuvent améliorer la liquidité des marchés pour leurs opérations de titrisation. Le prime brokerage est un marché très concentré. Les deux banques d’investissement JP Morgan Stanley et Goldman Sachs contrôlent plus de 40 % du total des actifs. Le prime broker de la Deutsche Bank concentre le reste et est le plus grand prime broker du monde, ce qui n'est pas étonnant puisque la Chiffre d'Affaire de la Deutsche Bank est le plus grand du monde. Il en va de même pour leurs revenus. Les hedge funds représentent 20 à 30 % des profits des banques d’investissement dont sont issus les prime brokers. La caractéristique essentielle des hedge funds est l’opacité liée à la structure privée et le risque lié au levier via les marchés dérivés dont le montant notionnel a explosé avec une croissance annuelle moyenne entre 1996-2006 de 60 %, pour atteindre 594.223 milliards en juin 2009 et presque 707.569 milliards en juin 2011 (Source BIS/BRI - Banques des Règlements Internationaux), ce qui prouve qu'aucun enseignement n'est tiré de ladite crise des banques et que tout pousse à aller encore plus profondément dans l'erreur spéculative des produits dérivés titrisé comme les CDS/CDO,etc. La dépendance des revenus des prime brokers vis-à-vis des hedge funds est essentielle et leur vulnérabilité en cas de faillites d’un gros hedge funds ou de plusieurs de taille moyenne est immédiate et irréversible. L'abus de position dominante de la Deutsche Bank, de JP Morgan et de Goldman Stanley. L'un des banquiers américains les plus connus est John Pierpont Morgan qui avait commencé sa carrière en achetant par l'intermédiation d'hommes de paille à l'armée américaine des fusils défectueux à 3,5 $ et qui les avait revendus à cette même armée par d'autres dark dealers pour 22 $ en les faisant passer pour neufs.

Les dark pools, les prime brokers et les crossing networks, qui sont la quasi unique composante de la discipline de marché et de la régulation indirecte espérée par MiFID, n’ont pas d’incitations à maîtriser les risques des hedge funds, tout comme les parties prenantes n’ont guère de contraintes en matière de divulgations d’informations. Les conditions d’une discipline de marché efficace ne sont pas réunies. MiFID a encadré comme un sémaphore son manque d’incitations à exercer la discipline de marché des prime brokers, des darks pools et des crossing networks et le manque d’informations pour exercer un monitoring digne de ce nom des investisseurs institutionnels qui sont devenus les principaux clients des hedge funds. Ceci traduit l’incohérence des incitations des prime brokers envers les hedge funds, étant donné la dépendance des revenus des prime brokers vis-à-vis de ces derniers et l’absence de capital de réserve pour les prêts par dérivés. Les produits financiers négociés dans les darks pools sont essentiellement la titrisation, qui est une transformation de crédits en titres financiers, qui altère les profils de risque de manière à disséminer le risque sur une plus vaste gamme de porteurs. Elle s’opère par la mise en pool de crédits rachetés à leurs initiateurs par des banques d’investissement. Celles-ci sortent les portefeuilles de crédits de leurs bilans pour les loger dans des structures spéciales non régulées, appelées conduits ou SIV (special investment vehicles). Les structures sont très complexes et requièrent de nombreux acteurs parce que la titrisation est à plusieurs étages. Dans ces structures, les pools de crédits sont découpés en tranches. Les tranches supérieures sont protégées des pertes émanant des tranches inférieures du pool selon les points d’attachement et l’épaisseur des tranches. Il s’ensuit un changement considérable dans le profil de risques. Afin d’extraire des commissions maximales, les intermédiaires et parties prenantes à ce processus comptent sur un empilement de couches de titrisation qui rend ainsi l’évaluation du risque inextricable. Le dark pool, le crossing network, le prime broker, la titrisation de crédits sont la palette du grimoire des risques. Il n'en fallait pas moins pour mettre en œuvre ladite concurrence libre et non faussée fondée sur l'information pure et parfaite des Directives et  Traités européens et du Traité de Lisbonne. Le FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière et le MES - Mécanisme Européen de Solidarités ne sont rien d'autres que des dark pools, mais qui n'ont qu'une seule finalité, celle d'être un fonds de défaisance destiné à léguer à la dette publique les actifs pourris, toxiques et illiquides. Si vous cherches sur Google concurrence libre et non faussée europe mon site est en A1 sur 2.270.000 résultats.

Par la Directive européenne MiFID, l'économie a donc été totalement abandonnée aux marchés à partir d'un accord multilatéral européen rédigé par des représentants des États. Je suis donc d'accord avec ceux qui disent "qu'il faut moins d’État", mais vous m'avez compris, il faut moins d’État qui impose par lois, décrets, règlements et Directives l'abandon des pouvoirs et devoirs régaliens au profit des marchés. Ce sont des fonctionnaires d’État et des grands élus qui sont payés pour casser l’État et j'en connais plein qui ont une prime à la casse quand ils réduisent coûts et investissements en cassant les services publics. Pour que ces dark pools puissent s'amuser en paix, MiFID a donc permis la création des crossing networks, c'est à dire la mise en réseau de ces dark pools, ou l'implantation virale d'un état de fait dans un État de droits. Depuis MiFID 1, il existe en Europe plus d'une centaine de systèmes multilatéraux de commerce de produits financiers. Ce sont les MTF - Multilateral Trading Facilities / SMN - Système Multilatéral de Négociations; il y en a 143 en Europe. Aux USA ces plateformes s'appellent ATS - Alternative Trading Systems. En 2010 moins de la moitié des produits financiers ont été échangés dans les bourses. Dans ce nuage opaque et informatique le CAC 40 et les autres cotations boursières ne veulent plus rien dire, puisque plus de 50% des valeurs sont négociés en dehors de la bourse. Vous pouvez vous imaginer que l'AMF - Autorité des Marchés Financiers devient impuissante. Parmi ces plates-formes il y a Chi-X, ou BATS Chi-X Europe, ou Instinet, une filliale de la holding japonaise Nomura, ou Goldman Sachs, UBS, Crédit Suisse, BNP Paribas, la Société Générale, ou Citadel et Optiver. Je vous invite à aller sur leurs sites pour que vous éprouviez le charme discret de votre médiocrité cachée. Le réseau Turquoise, réunit BNP Paribas, Citigroup, Credit Suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, Merrill Lynch, Morgan Stanley, Société générale et UBS, que des banques qui ont fait faillite en 2008/09 et qui ont été pour l'instant sauvées. Le mouvement Occupy Wall Street aurait dû s’appeler Occupy the Dark Pools. Mais l'ubiquité de l'élite mondiale mise en réseau ne lui est pas encore donnée. Quoique.

Avec ce négoce à l'aveugle des produits financiers dans ces centaines de plates-formes alternatives, plus aucune information sérieuse n'est possible sur la qualité des actions cotées en bourse qui devraient refléter la confiance des actionnaires qui investissent dans des projets industriels, à caractère financier, social, écologique ou dans des entreprises. Nous sommes en face de la fragmentation totale de l'information, et ici il n'y a même plus de dislocation possible du langage mais une analphabétisation des marchés. Les ordres d'achat et de vente se font de manière fragmentée en petites parties sur des centaines de plates-formes et plus ou moins en même temps. C'est comme si pour entendre prononcer la lettre O, quelqu'un sur la planète commence la respiration pour lancer la labialisation du son O, puis quelqu'un d'autre on ne sait où poursuit, etc, et qu'un autre dise la fin du son, et qu'en même temps ailleurs encore un autre soutient le son de ce O quand il est arrivé à sa moitié, et qu'un système informatique neuronal quelque part, peut-être en Laponie, procède à une analyse recombinatoire pour donner un sens à ce son "O" et pour le diriger vers celui à qui il est adressé. L'entité et la plénitude du son "O" majuscule ne sont décodables que pour quelqu'un qui dispose de toute la logistique informatique et du transport de la décision, de l'analyse et du sens qu'il est capable de donner à une action et à une situation du marché au milieu d'un nuage de volatilités. rostock_six_pack_Bier.jpgL'objectif de MiFID 1 a donc été volontairement de soustraire l'information des marchés règlementés et contrôlés de la Bourse pour la laisser à des initiés qui ont les moyens et la puissance de la traiter sous sa nouvelle forme fragmentée. Dans le milieu on parle avec fierté de "la puissance de feu" de ces plates-formes alternatives quand elles traitent l'information. Mais cette "puissance de feu" est un gâchis total d'énergie parce que le traitement de l'information se faisait tout seul dans les places boursières avant l'introduction de MiFID.

Ce modèle de dissection et de recombinaison de l'information constitue ce que j'appelle sur mon site depuis 2006 le modèle de privation de richesses, de savoirs et de droits. Le système de la classe externe des négociants alternatifs en produits financiers a été instauré parce qu'avec les autoroutes de l'information à haute fréquence, la simple annonce à la bourse de l'intention d'un achat ou d'une vente influençait déjà massivement les cours des actions avant même que cette opération d'achat ou de vente n'ait vraiment démarré. La fragmentation d'un ordre n'éveille pas la vigilance du marché des investissements financiers. MiFID a donc volontairement analphabétisé les marchés et rompu une fois de plus avec l'économie des marchés. Le marché, comme dans une économie soviétique ou maoïste planifiée est totalement manipulé, mais dans les pays dits libres sans goulag, sans pendaison et sans internement, mais bien au contraire avec l'exacerbation de la liberté d'aller courir après l'information pour la sentir transparente. Comme dans un avenir assez proche, on ne pourra plus, comme je le fais depuis 2006, cliquer en ligne par jour sur une trentaine de quotidiens online ou sur des sources d'informations publicisées, il faudra à chaque fois payer un service que l'on vous fera passer pour être le service crossing network ad hoc de proximité dont vous avez besoin. C'est ceci l'esprit de MiFID 1 ou 2: se faire une place unique dans les esprits en leur démontrant qu'ils n'ont pas la capacité de discernement et que la réalité ne peut être établie que dans un rapport de dépendance face à un portail multilatéral de négociation pour en faire baisser les coûts.

Bruxelles a réussi avec les marchés ce que l’Éducation Nationale réussit avec les élèves: assoir les élèves sur un socle de rien sur lequel ne sera plus jamais bâti une analyse, une critique, un appétit vers l'information et son tri, un choix et une technique quantitative, qualitative ou empirique de décision. Le citoyen sera réduit à une glu filaire et les plus petits actionnaires ne disposant pas de systèmes informatiques sophistiqués et de réseaux d'information seront réduits à ne pas réussir les grands coups que réussissent les grands fonds d'investissements et autres investisseurs institutionnels. Même au niveau de l'actionnariat, la Lutte des Classe existe, et elle se fait sans les petits et au-dessus de leurs têtes pour les bons offices des grands comptes et des banques. Ainsi un grand compte qui dispose d'un paquet d'actions dont lui seul connait "vraiment" la raison de les revendre va manipuler sa vente. Il va demander à son SMN - Système Multilatéral de Négociations d'émettre au rythme à hautes fréquences de la nanoseconde des offres d'achat sur son titre, et quand il aura suffisamment fait grimper le cours de ses actions, il va retirer subitement son offre d'achat et va les laisser acheter par les petits suiveurs ne disposant pas de l'information. Ces suiveurs vont payer un prix fort et indu et la concurrence a été totalement déloyale et faussée. La Directive MiFID voulant libéraliser le marché des produits financiers a monopolisé l'information réelle en quelques mains et a fragmenté du multi-buzz pour occuper les esprits des plus petits acteurs et pour les conduire fatalement dans les mauvaises décisions d'investissement, le sur-coût de l'information lacunaire et les pertes financières. Tous ces agissements financiers détournent d'autant plus des investissements dans de vrais projet industriels ayant un caractère social et écologique. Les grands investisseurs disposent grâce à la Directive européenne MiFID d'une liberté totale et non faussée, pure et parfaite. Avec un marché fragmenté, avec les négociations anonymes des dark pools et des crossing networks une taxe sur les transactions financières ne sera pas possible. Il faut interdire les ventes à l'aveugle, les produits vendus de gré à gré, les OTC extrabilanciels et il faut imposer la publication des informations ante et post-trade, avant et après le négoce.

La critique de la finance se vend bien depuis l'année-Lehman 2008 et tout le monde parle de réformer l'Europe tout en la renforçant dans son plan néo-libéral. En dehors de Bâle III qui comme Bâle II profite à la spéculation financière au lieu de la "sécuriser", les réelles réformes promises ne sont jamais arrivées parce que tous nos politiciens sont au service des lobbies financiers. Aux USA la "Volcker-Rule" s'est liquéfiée en Dodd-Bill du nom de Christopher Dodd qui a été depuis 20 ans l'acteur principal de la dérégulation des marchés financiers. En Europe les lobbies financiers travaillent à Bruxelles et quand ils ne réalisent pas leurs propres avancées ce sont les Commissaires Européens, dont Michel Barnier, qui vont à eux pour leur offrir ce qu'ils attendent et même ce qu'ils n'ont pas encore demandé. Pour rassurer le secteur financier et des banques, le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux Services, Michel Barnier, UMP et successeur de McCreevy, a créé en 2010 un Groupe d'experts en affaires bancaires, le GEBI - Group of Experts in Banking Issues dont il a offert la gouvernance aux banques et dont la fonction est de réguler les activités des banques. Vous avez la liste des membres du GEBI ici. La société européenne s'américanise encore plus avec cette décision du Commissaire français Michel Barnier et la Commission de Bruxelles se soumet avec méthode et détermination de plus en plus aux banques, comme le Congrès et le Sénat américains sont soumis réglementairement à Wall Street et à ses lobbies. La dernière preuve en date est la réforme Obama qui s'appelle Volcker Rule, mais qui est vite passée dans l'opinion publique américaine comme la Dodd Bill, du nom du Sénateur américain démocrate qui est le Président de la Commission Banque et qui est officiellement rémunéré et au service des lobbies financiers.

Tous les lobbies financiers et bancaires se sont regroupés sous la bannière de International Institute of Finance - IIF dont le président est Josef Ackermann le directeur de la Deutsche bank qui reste depuis 2008 la most leveraged bank, la banque qui a le moins de fonds propres et le plus d'actifs pourris illiquides comme les CDS et autres produits financiers dérivés. Si les banques ne participent pas à leur propre bail-out, elles le doivent à ce réseau de lobbies. C'est le IIF et la City de Londres qui ont fait passer le FESF / MES et Solvency 2. La Commission de Bruxelles qui élabore les projets de Directive Européenne ne travaille que sur la base d'un groupe d'experts qui ne sont que des lobbyistes financiers délégués par les banques. La toute nouvelle ONG Finance Watch créée il y a quelques mois est opérationnelle. Ces lobbies n'ont pas seulement une influence totale sur la Commission mais aussi sur les euro-Députés. Même Sven Giegold, euro-député vert et fondateur de Finance Watch est bombardé par des projets de textes et des amendements qui émanent directement du IIF ou de Josef Ackermann qui négocie directement avec Angela Merkel, chancelière allemande. Il y a à Bruxelles 700 lobbyistes financiers qui construisent à leur manière l'Europe. Ce ne sont pas des élus, mais ils sont en contact permanent avec les politiciens qui perdent en même temps le contact avec leurs électeurs. C'est pourtant l'électeur qui va payer pendant 20 ans à venir les dégâts causés par l'industrie de la finance. La démocratie est contournée.

Trois ans après l’entrée en vigueur de MiFID 1 et sa déclinaison dans les États membres de l’UE, le Commissaire européen au Marché Intérieur, aux services et à la Concurrence, Michel Barnier, UMP, annonce faire marche arrière toute. Sans la moindre des ambiguïtés la Commission annonce dans MiFID 2 ceci : "Le principe précédent selon lequel une transparence minimale, un contrôle minimal et une protection minimale de l’investisseur garantissent l'efficacité des marchés n’est plus valable." Cette déclaration officielle de la faillite d’une Directive Européenne ne peut que réjouir les Indignatos, les Anonymus, les petits gauchistes comme moi et les gens qui ont vu démolir leurs emplois en rafale par la déviation des fonds des entreprises dans le management financier. Ne vous réjouissez pas, je vous invite à de nouveau être témoin de la dislocation du langage que j'ai dénoncée formellement dans mon billet précédent.

Rostock_blech.jpgComme toujours la bonne intention affichée de la Commission de Bruxelles était que les banques informent leurs clients au sujet des risques des produits financiers, mais imparablement le contenu de la Révision de la Directive MiFID de 2004/07 qui résulte des bonnes intentions de la Commission est à l’extrême opposé grâce au lobby financier de Bruxelles. C'est le Commissaire à la Concurrence, Michel Barnier qui a consulté le GEBI et IIF qui ont proposé tous les amendements qui vident de sa substance la révision de MiFID 1. Pour la Commission il n’y a pas de vie en-dehors de la libre-circulation, enfin pour ce qu’elle prend pour telle. Le Parlement Européen débat en ce moment de la Directive MiFID 2 mais le niveau d’exigences opposables aux banques sera bien inférieur à ce que les associations de consommateurs et certains euro-députés réclament. Pour Sven Giegold, porte-parole vert de la commission finance du Parlement Européen et fondateur de Finance Watch, la première ONG Finance qui s’oppose aux lobbies financiers à Bruxelles, la Commission de Bruxelles a laissé passer sa chance d’ancrer dans la Directive une réelle protection des investisseurs.

Pour moi, ce qui m’importe est que si une protection de l‘investisseur n’est toujours pas possible avec MiFID 2, c’est que tout le reste est possible. La spéculation, la création et la mise sur le marché de produits financiers inventés, de produits dont la traçabilité n’est pas possible. Le mise en orbite de produits comme les OTC, CDS, CDO, RMBS se fait toujours comme avant la crise de l’année-Lehman 2008, la création de bulles spéculatives à levier est toujours favorisée et même accélérée par un cadre laxiste dans lequel il n’y a pas de contrôle et de règlementation. La Directive MiFID 2 aurait dû garantir que les banques ne vendent à leurs clients que des produits qui sont adaptés à leurs besoins et qui ne doivent pas être conçu dans le seul objectif de garantir aux banques le bénéfice le plus important possible. Pour l’association européenne des consommateurs Beuc, le salaire des conseillers en investissements financiers des banques ne doit dépendre que du service rendu à la clientèle en tenant en compte de manière prépondérante ses intérêts. C’est ce qui était prévu dans l'avant-projet de modification de MiFID 1, mais sous la pression des lobbies financiers, seule disparaît la provision pour les conseillers indépendants. Toutes les autres plates-formes pourront toujours négocier comme elles le veulent et de manière opaque. Le lobby financier de Bruxelles a réussi à faire inscrire dans la Directive un dispositif d'exemptions pour tous les autres conseillers en investissements financiers. Les banques peuvent toujours rémunérer leurs employés comme elles l’entendent. Ces employés pourront toujours vendre des produits financiers à très haut risque sans en informer vraiment leurs clients. Pour les courtiers indépendants dont le rôle est l'intermédiation, la parade est simple. Il leur suffira de supprimer le mot "indépendant" de leur carte de visite et ils pourront toucher des commissions des gestionnaires de fonds ce qui continuera à nuire gravement à la qualité de leurs conseils qu'ils fournissent à leurs clients.

Dans MiFID 2, les ordres d'achat de vente à hautes fréquences seront toujours autorisés bien qu'ils permettent toutes les manipulations, qu'ils échappent aux Autorités de Contrôle des Marchés et bien qu'ils soient par exemple responsable du Flash Crash de mai 2010 où le Dow Jones avait perdu 6% en quelques minutes. Toutes les opérations resteront toujours opaques. Il aurait aussi dû être interdit aux banques de ne vendre que des produits financiers, qu’elles n’ont pas inventés elles-mêmes et mises elles-mêmes sur le marché. Ce ne sera pas le cas.

La Lutte des Classes s'est faite sans nous et au-dessus de nos têtes. Ceux qui "chez nous" se sentent encore à l’aise ne savent pas qu’ils sont déjà pauvres, mais ce seront leurs enfants qui vont pleurer. Nos politiciens ont encore fait du mal au citoyen européen et ont écouté à Bruxelles les lobbies financiers pour rédiger la Directive MiFID 2 sur les MIF - Marchés d’instruments financiers et services d’investissement qui autorise les banques à tricher. Tout le monde critique la finance en ce moment, ça se vend bien, ça prédispose des esprits. J'ai un lien en rouge sous le banner en haut à gauche de mon site, justement pour éviter toute confusion. Pour rappel, comme le montre mon banner, je suis un Nonniste pro-Européen bien sûr avec une monnaie commune. Les Traités vont tous être renégociés. De cette crise sortira vainqueur le citoyen d'europe. Une offre gauche/verte démocratique et parlementaire existe. Il suffit de la trouver, ça ne fait pas mal. Les politiciens sont en retard sur le peuple et font tout pour l'attarder. Nous on sait rêver. On nous entendra déjà, surtout dans les ruines, mais on nous entendra.

La Partie 2 à venir: L'autre dérive de la Directive MiFID 1 est qu'elle a permis le négoce sur les plate-formes alternatives de produits financiers qui y étaient interdits avant son entrée en vigueur en 2007.

5. février 2012

Balkanisation de la Zone Euro - 2ème Carry Trade de la Bad Bank BCE, Ex-voto européen du Quantitative Easing, Cartel de l'Euribor

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màj du 23 avril 2015: la Deutsche Bank a été condamnée à verser $ 2,5 milliards d'amende au Régulateur américain.
C'est la plus grande amende que doit verser une banque. Ceci ne réparera jamais ce que le système financier avec en tête la Deutsche Bank ont détruit.

Ladite Crise est fondamentale pour la destruction des valeurs et des vraies richesses sociales des pays et pour la propulsion vers la pauvreté partagée et elle est fondatrice au niveau culturel. Elle nous a fait passer de l'illusion suprématiste de la Concurrence-libre-et-non-faussée à l'architectone des green shoots et de la recovery et enfin à la dislocation du langage avec le sampler de la "dette publique"

Le ligament de ces trois phases est la confiscation de la Lutte des Classes qui se fait au-dessus de nos têtes et sans nous avec l'aide des rédacteurs des Accords de l'OMC et de leur déclinaison dans les Traités européens et le Traité de Lisbonne. La Région Europe ou toute autre zone de libre échange ne met en œuvre que la privation des savoirs, des pouvoirs, des richesses et des droits dans un réseau pyramidal de transfiltration de plus en plus vers le canal étroit du haut. L'analyse critique du texte constitué depuis 30 ans par les dirigeants de la pseudo gauche à la droite fière d'elle-même est possible. Mais en France aussi on carmagnole sur le tarmac un jour par an et on court vite tous les soirs au Aldi parce que l'on a conscience des prix.

Vous pouvez sauter ce §, mais ce sera moins drôle pour moi. A la vue de la richesse des trouvailles littéraires, des formules, de la prolixité du verbiage qui détonne depuis 1989, je peux affirmer que ces trois phases 1) illusion suprématiste, 2) architectone, 3) dislocation du langage ont créé trois écoles littéraires successives avec dans chacune d'elles des protagonistes et des détracteurs de droite à gauche qui se correspondent et qui s'entendent à ne pas prononcer ce qui à leurs oreilles serait une dégradation de leur ordre ochlocratique qu'ils défendent: la Lutte des Classes qui se fait sans nous et par dessus nos têtes. Les complices qui se bavardent d'eux-mêmes sans ne jamais être en service au public qui les élit, vivent de leur seul exercice de vendre de la bande passante, du tract, du bruit, de l'occupation d'esprit pour dématérialiser la réalité qui prend disposition des êtres, de leur dignité, de leurs droits et savoirs, de leur travail et du progrès qu'ils ont permis d'accomplir. L'attitude critique face au texte est possible, est facile et ne nécessite pas d'être atteint d'hypercalculie ou au moins d'être disposé à une écoute synesthésique. Dans l'exacerbation d'une dyslexie collective acquise dans la scolarité et l'environnement médiatique, la place s'est faite à un ordonnancement par la dislocation du langage où la dualité essentielle entre signifiant et signifié a été éliminée. Cette dualité a pourtant été le fondement de la communication. marx_engels.jpgAu 3ème millénaire le signifiant et le signifié ne sont plus les complémentaires nécessaires pour faire évoluer l'esprit et l'entendement entre appréhension, compréhension, choix, décision et action. Jusqu'à présent la générescence du langage s'est faite en chacun de nous sur une dialectique active pour chacun des mots que nous utilisons. Aujourd'hui, avec un enseignement qui a détourné impérativement l'apprentissage dans "l'Actionnel" au lieu de le soigner dans l'affirmation de soi et de l'entourage dans le concevoir, le langage est surdimensionné mais plane au-dessus de nos têtes avec l'intention de nous déconcerner et de faire de nous des crétins processionnaires. Le langage est disloqué et ces kilomètres de prières imprimées dans les journaux, dans les microphones et dans les objectifs n'ont pas de lien avec la chose en marche qui se meut d'elle-même. Cette chose est l'exposition téléologique de l'holoéchange et de la catallaxie. Pourtant, il suffit de se dire que la vie n'est pas du commerce mais un voyage au trou du langage, que des mots sont des flocules qui ne nous appartiennent pas et que nous n'avons jamais le droit de les agglomérer en manifeste mais que nous avons un devoir constant et modeste de les interroger à chaque fois qu'on les respire. Oui, il y a des civilisations qui valent plus que d'autres, je pense faire partie de celle qui interroge au lieu d'affirmer. L'interrogation n'est pourtant pas une immobilisation de l'acte qui le rendrait indécis. Interroger plus pour savoir plus n'est pas le fort du président français encore en poste dont le métier est de poser la division, ni de son challenger dans la chasse-au-furet-2012 dont le métier est de rendre cette division plus juste. Rassurez-vous, je vais reprendre ces notions et vous expliquer les agissements de notre Eurogouvernance, car nous sommes gouvernés de manière dégoutante.

Vous n'avez rien compris à ce que je radote? Ce n'est pas grave. Ce que je vais vous écrire maintenant est tout autant fantasmagorique et devrait être mis dans vos indésirables si ce n'était vrai. Du côté des petites gens que nous sommes, les droits sociaux fondamentaux sont cassés avec la permission du peuple dépolitisé qui croit maintenant que la "France doit se réformer et qu'elle ne l'a pas fait depuis 30 ans" et que "l'on ne peut plus vivre à crédit" et "qu'il faut réduire la dette publique". Mais la dette publique qui respectait les critères de Maastricht jusqu'en 2008 a grimpé verticalement depuis cette année-Lehman pour racheter aux banques des centaines de milliards d'actifs pourris et pour leur éviter de mois en mois de les laisser passer de la faillite technique à la banqueroute avouée. L'illusion suprématiste a bercé les ouvriers qui se sont tués au travail sans contrepartie en croyant que la globalisation et la concurrence-libre-et-non-faussée crée de la richesse et garantit le plein-emploi. Comme les banques vont bien tout en allant très mal, ou plutôt tout en étant en faillite technique, et comme l'Europe Providence Bancaire et la BCE ne parviennent pas à trop bien cacher cet architectone qui veut enseigner que les banques sont le socle et le nerf de l'économie ouverte et joyeuse, la Fed', la banque centrale américaine a aussi mis sous perfusion les banques, dont les banques européennes du 1er décembre 2007 au 21 juillet 2010 à hauteur de plusieurs centaines de milliards offerts sans obligation de remboursement. Sinon elles auraient été un peu plus proches de la banqueroute qu'avant.

Depuis 2008 il y a beaucoup d'avants mais pas un seul après. Les avants sont profilés avec un chapelet pédagogique de mots simples à comprendre comme "Crise des Subprimes" jusqu'à "la dette publique", mais l'avant de tous les avants est mis sous la couverture de l'holo-Bible en lui donnant la dimension du mystère indiscernable qui crée le monde et qu'il faut vénérer coûte que coûte et dont Tu ne prononceras pas son Nom à faux, car Il ne laisse pas impuni celui qui prononce son nom à faux (Exode 20, 2-17; Deutéronome 5, 6-21; Formule catéchétique). Le président français encore en poste fait tout pour commettre toutes les bourdes pour rater sa campagne électorale et pour laisser la présumée victoire à Hollande. C'est comme quand Bilderberg avait organisé la victoire de Obama, parce qu'il fallait bien quelqu'un pour sortir les poubelles. C'était en juin 2008 à l'hôtel Westfields Marriott à Chantilly en Virginie du Nord que Obama avait été convoqué par la Conférence Bilderberg qui était organisé dans cette ville, pour abandonner son combat contre Clinton Hilary. L'année 2012 sera l'année de troubles graves suite à l'effondrement des banques que plus personne ne sera capable de cacher. Hollande sera le victorieux des élections présidentielles, mais n'aura pas pensé l'après. Hollande pense à maintenant, c'est à dire à hier avec un monde de retard. 

La promesse du Green New Deal? Foutue. Du bannissement des paradis fiscaux des "civilisations qui valent plus que d'autres". Foutue. Foutue, sinon Luxembourg serait aussi foutue et l'Europe a besoin du Luxembourg pour se donner un pôle de libre circulation des capitaux et concurrencer Genève et la City de Londres. De la régulation et de la règlementation des banques. Foutue. Vous voyez, c'est ceci la dislocation du langage. "La crise de l'économie de marché, la crise de la dictature des marchés qui sont devenus fous et que je ne tolèrerai pas.... Je ne tolèrerai pas que le capitalisme fou... Je claquerai la porte du G20 si... Le marché tout puissant qui a toujours raison, c'est fini..." En repensant à ses phrases mémorables, le Kapellmeister de la dislocation du langage c'est Nicolas Sarkozy. Comme cette espèce déprédatrice des banques est entrain de faire avec un impitoyable succès du chantage sur les gouvernements pour qu'ils leur rachètent leurs positions toxiques et pourries en faisant transiter les richesses publiques des citoyens dans le labyrinthe rectiligne qui mène directement de la Commission de Bruxelles à la BCE, il faut encore mieux aménager la chambre d'écho pour que résonne les matines de la dislocation du langage dans laquelle il est parlé du renforcement des normes prudentielles comptables Bâle 2 pour qu'elles deviennent Bâle 3 tout en aménageant aux banques la liberté de violer au niveau planétaire la loi anti-cartel. Après tout, si le Code du Travail est cassé en France pour priver les Travailleurs de 130 années de succès et d'acquis sociaux fondamentaux, pourquoi ne pas casser la loi anti-cartel pour accélérer la transfiltration vers le haut des just-do-it, les banques qui vous veulent votre bien?

Marx_se_casse_1.jpgL’Office suisse anti-cartel, la Comco, mène depuis le 3 février 2012 une enquête contre douze instituts bancaires à la suite d’une auto-dénonciation du suisse UBS qui alléguait que les taux IBOR - Interbank Offered Rate / cours de référence interbancaire - comme le Libor, le Tibor sont manipulés par une entente cartellaire des banques. Le Commissaire à la concurrence européen mène de son côté depuis des mois la même enquête au sujet de manipulations de l’Euribor. Les équivalents de l'autorité de régulation des marchés et de la concurrence en Grande-Bretagne, au Japon et aux USA travaillent dans le même sens. Le taux interbancaire Libor, Tibor ou Euribor est le taux interbancaire dont le niveau influence directement les coûts de crédits aux entreprises et aux particuliers. L’Office suisse anti-cartel a ordonné à Londres des perquisitions dans les bureaux de l’UBS, du Crédit Suisse, de la Deutsche Bank. Sont aussi impliqués les instituts bancaires britanniques Barclays-Bank, la HSBC, la Royal Bank of Scotland qui avait été en 2008 la plus grande faillite de toute l’histoire de la Grande-Bretagne, les américains Citigroup, qui a été la plus grande faillite de toute son histoire des USA, JP Morgan Chase, une énorme autre faillite américaine, bien sûr la Société Générale, le hollandais Rabobank, les japonais Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ, Mizuho Financial Group et Sumitomo Mitsui Banking Corporation. Selon les Commissaires à la concurrence d’autres banques d’autres pays et des intermédiaires financiers sont tout autant impliqués. L'un de ces intermédiaires est ICAP le plus grand négociant au monde de produits dérivés, CDS, OTC, etc. Les gardiens suisse et américain à la concurrence ont garanti à UBS de ne pas être poursuivi s'il continuait à coopérer avec eux.

Le Libor, l’Euribor et le Tibor déterminent à quelle condition sont couplés des crédits à taux variable, des produits de taux, comme les swaps de taux d’intérêt, les opérations à terme sur taux d’intérêt, les comptes d’épargne et les emprunts hypothécaires, des contrats à terme, des options, des produits financiers dérivés. Le Libor - London Interbank Offered Rate détermine à lui seul 272.000 milliards de produits financiers (Le PIB de l'Europe est de ~~ 16.000 milliards). Le Libor sert aussi de référence pour le marché interbancaire japonais. L’Euribor est son équivalent de la Zone Euro et la BCE l’utilise comme taux de référence. Le Libor, le Tibor et l’Euribor sont définis chaque jour pour des crédits à maturité d’un jour, d’une semaine à 12 mois. Le Libor est la référence pour des crédits libellés en $, en Yen, en £, en Franc Suisse, Couronne Suédoise, Couronne Danoise, en Dollar Canadien, en Dollar Australien, en Dollar Néozélandais. Ce sont les associations bancaires comme la Fédération Européenne des Banques - FEB/EBF, la British Banker's Association qui fixent les taux Tibor, Libor et Euribor. Pour l’Euribor la FEB fait quotidiennement un sondage auprès de 44 banques qui donnent leur sentiment au sujet du taux d’intérêt qu’une Primebank offre à une autre banque qu’elle place au niveau maximal de confiance. Le Libor est une moyenne réelle des taux d’intérêt pour lesquels 19 banques ont réussi à prêter des sommes à des banques jouissant des meilleures bonités et qui ne sont pas obligées de donner en garantie des actifs sous forme d’actions ou d’obligations. Le Tibor - Tokyo Interbank Offered Rate est fixé de la même manière à partir de 18 banques. Ce sont donc des instituts privés, des traders, qui organisent le fixing d'un taux qui devient une référence officielle sur laquelle s'appuient les marchés et Banques Centrales comme la BCE, la Fed' et les banques centrales nationales. Ce fixing intéresse tous types de professions, c'est pourquoi l'Union Européenne leur a créé dans toutes les langues de l'Union un site, euribor-rates.eu qui est une mine d'informations utiles. D'après ce fixing sont traités des maturités pouvant aller jusqu'à 50 ans. Ceci démontre ici aussi que la monnaie n'est pas un service public même si par exemple les consommateurs croient que l'Euro appartient aux européens parce qu'ils voient en lui une charge pondérale et affective à caractère national. En Suisse, la Finma - l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers, mène aussi de son côté son investigation, mais l'enquête durera de toute manière au moins deux ans.

Marx_se_casse_2.jpgQuand les Prime Banks manipulent vers le haut ce taux d’intérêt, leurs clients doivent payer des crédits ou des produits financiers avec des taux d’intérêt plus élevés, et la différence devient un bénéfice net pour les grandes banques. Quand ces grandes banques manipulent vers le bas le Libor, l’Euribor ou le Tibor elles donnent l’impression qu’elles peuvent facilement se refinancer sur les marchés financiers, et donc qu’elles sont de bonne foi et qu’elles ne sont pas comme depuis 2008 en faillite technique. C'est la situation actuelle en 2011 et 2012. Le Libor, le Tibor et l’Euribor ne sont fixés que sur de simples déclarations des grandes banques et ces déclarations ne sont pas encadrées par un appareil règlementaire et ne sont jamais contrôlées. Donc la politique monétaire de la BCE est elle-même fixée sur des manipulations des grandes banques systémiques et des autres qui font croire qu'elles disposent du fonds propre réglementaire de sécurité et qu'elles sont solides, qu'elles n'ont pas besoin de se recapitaliser spontanément sur les marchés financiers ou qu'elles n'ont pas à redouter que les pouvoirs publics et les gouvernements les obligeraient à accepter des liquidités de sauvetage. Hier, jeudi 9 février 2012 Mario Draghi, le nouveau directeur de la BCE a violemment critiqué Joe Ackermann de la Deutsche Bank, la banque qui a le plus haut niveau de levier - the most leveraged bank of the world, en disant que c'est un gros macho qui a besoin de se prouver la capacité de ses attributs en refusant l'aide de la BCE, parce qu'il craint que la Deutsche Bank ne soit stigmatisée. Ce sont une fois de plus les banques qui détiennent l'encyclopédie sur l'échelle descendante de laquelle les moins en moins érudits extraient les définitions qui donnent du sens au réel qu'ils ne sont capables de percevoir qu'avec cette moyenne bancaire. Les politiciens et les gouvernants ne veulent pas se documenter par eux-mêmes et savoir, ils veulent bavarder, occuper de la bande passante et posséder les esprits. C'est ceci la dislocation du langage et nous sommes, dans cette crise, au milieu d'un phénomène culturel qui est un combat asymétrique face au langage dans une école de non-pensée. Pourtant la critique du texte est accessible à tous. Dans ce combat asymétrique face à la dislocation du langage nous connaissons le traumatisme social de l'accession des peuples à la pauvreté. Quel sera le traumatisme intellectuel de notre "civilisation supérieure à d'autres" en phase d'effondrement? Un retour au protectionnisme et à une nouvelle déclinaison du fascisme de Vichy? En France ministres et président encore en poste révisent à haute voix ce catalogue en en épousant ses contours et son fond.

Il existe une quinzaine d'applications de l'Euribor en fonction des maturités à 1 semaine, 15 jours, 12 mois. Pour une maturité à 1 jour, le overnight rate, ce taux s'appelle Eonia. Mais bien que les banques n'aient plus confiance entre elles-mêmes puisqu'elles savent toutes que toutes sont en faillite technique ou en voie d'extinction, le taux Libor, Tibor ou Euribor sont anormalement très bas. Il est dans l'intérêt des banques qu'un taux IBOR soit en ce moment très bas, ce qui voudrait laisser transmettre comme message qu'elles sont toutes solides. Dans ce plus beau des mondes où les banques sont en faillite, mais où le message subliminal est celui de leurs bénéfices réellement réalisées, la BCE vient aussi jouer sa partie dans cette fête foraine. Pour la simple année 2011 la BCE  a racheté sur le marché secondaire en totale illégalité (Article 123) et en violation des Traités européens 211,5 milliards de Bons du Trésor aux Pays GIIPS. A la différence de la Fed', la banque centrale américaine, les Traités interdisent à la BCE de racheter directement aux États adhérents de la Zone Euro leurs Bons du Trésor. Ceci reviendrait à faire financer par la BCE la dette des États. Ceci n'est pas grave puisque, malgré la clause du no-bail-out, la BCE s'est arrogée le droit de monnayer la dette de ces États sur le marché secondaire.

rallarros__1266_.jpgPour être juste il faudrait que Finma, Comco et toute autre forme d'autorité de contrôle des marchés s'intéressent au cadre législatif, juridique et règlementaire qui aménage aux banques la capacité de frauder, tricher, manipuler, de dissimuler les faillites et de falsifier les livres comptables. Qu'elles aient manipulé l'Euribor, le Tibor ou le Libor n'est que minime délit face au reste. 70 banques européennes ont réalisé un gain contre intuitif de 107 milliards en 2011 en interprétant avantageusement leurs positions toxiques en toute conformité avec les normes "prudentielles" comptables Bâle 2. Les banques européennes auraient dû être obligées de se recapitaliser au début de l'automne 2011 et trouver dans les mois qui suivirent sur les marchés financiers 300 milliards d'euros. Les normes "prudentielles" comptables Bâle II, mais aussi Bâle III, IASB et FASB autorisent les banques à "interpréter les signaux du marché" (<<< Sources: Mazars, page N°8, Bank News Octobre 2010), à donner à leurs dettes l'aspect de bénéfices, c'est à dire à tricher réellement ou à tricher virtuellement pour réduire leurs dettes. Dans la première voie les banques émettent des obligations, appelées "obligation corporate". Par exemple elles émettent sur les marchés financiers 1000 obligations et reçoivent 1000 en cash. Puis les investisseurs doutent de la solvabilité de ces banques et les obligations chutent à une valeur de 400. La banque rachète ses propres obligations décotées à 400 et son bénéfice net est de 600. Les normes prudentielles comptables ont pensé à la pénibilité du travail des banquiers, et leurs recommandent de simplement déclarer une augmentation de bénéfice de 600, un "gain contre intuitif", sans réaliser la moindre des opérations quand elles doivent se recapitaliser. Les banques procèdent massivement à ce jeu depuis 2008, mais les trillions d'actifs pourris et en pourrissement sont toujours cachés dans les banques. En réalité, la banque n'a même plus les moyens de sortir 400 pour se recapitaliser et couvrir sa dette. Ici aussi l'effet de levier entre en jeu, et plus une banque perd, plus elle annonce des bénéfices. 70 banques européennes ont réalisé ainsi un gain contre intuitif de 107 milliards en 2011 en interprétant les normes "prudentielles" comptables Bâle 2. Avec les bénéfices contre-intuitifs les banques savent organiser avec intelligence et duplicité les tableaux d'une exposition de leur bonne santé présumée et de leur flexibilité conquérante face à l'aléa moral.

Les législateurs aménagent aux banques la capacité de jouir pleinement de leur nature mafieuse pour dissimuler leur situation de faillite technique. Mais comme le niveau des positions toxiques, pourries et irrécouvrables est encore de très loin supérieur, les gouvernements accompagnés des législateurs et des parlementaires qui avalisent leurs décisions les gavent à l'entonnoir de Mon Chéri financiers. L'euphorie bancaire du Père Noël a été très communicative mercredi 21 décembre 2011, et 523 banques européennes ont cherché à la BCE une première tranche de cadeaux (une adjudication / tender en anglais) de 489 milliards d'euros. Ce Quantitative Easing, cette facilitation quantitative, a été la plus grande somme déversée par la BCE en une seule fois et comme le commerce international est mort et que l'Europe est en récession (voir le Baltic Dry Index), nous avons par ce Quantitative Easing un gros plan serré sur la situation faillitaire des banques. Elles ne rentrent pas de l'argent avec l'activité économique morte. Avec la sortie des normes prudentielles comptables Bâle II que je décris immédiatement dans le § ci-dessous, la puissance de feu des banques s'est accrue de 489 milliards d'euros en une seule nuit le 21 décembre et de 489 + 107 + 221,5 milliards pour l'année 2011 sans faire de bénéfices. Pour cette première tranche de Quantitative Easing, de facilitation quantitative, du 21 décembre 2011 l'Europe Providence Bancaire demande aux banques par l'intermédiaire de la BCE indépendante politiquement dans les Traités un taux directeur de 1%. Ce taux de 1% demandé par la BCE est en réalité un taux négatif, parce que l'inflation est officiellement d'au moins 3%, sinon de 6 à 10% quand les données ne sont pas "corrigées". Les banques gagnent entre 2 à 10% en faisant une visite à la BCE. Le Sommet de Bruxelles du 7-8 décembre 2011 a encore une fois consacré la violation des critères de Maastricht qui se fait officiellement depuis 2008 et a culpabilisé l'Européen-payeur avec la dette publique des actifs bancaires pourris légués et il lui a fait encaisser de plein fouet l'inflation et l'assèchement de l'économie par le perpetuum mobilae de la privatisation de la création monétaire.

Comme cette violation durable des normes et traités ne suffit pas pour maintenir chez les banques en faillite un climat forain festif d'euphorie, le sommet européen du 7 et du 8 décembre 20011 a pris comme mesure d'inciter la BCE a catapulté 489 milliards d'euros sur 523 banques européennes à des conditions qui sont d'un point de vue culturel une cristallisation visible de la dislocation du langage. Cette mesure de la BCE est appellée LTRO - Long-Term Refinancing Operation. Selon Ferrero les plus fins gourmets vous le diront: "Mon Chéri détient une recette unique et voluptueuse, qui procure des sensations gustatives multiples et intenses. En effet, grâce à l’alliance de son chocolat noir craquant, de sa liqueur chaude et puissante et de sa cerise tendre et fondante, Mon Chéri provoque des sensations et des émotions intenses… comme l’Amour!" Bien que le président français encore en poste Nicolas Sarkozy parle d'introduire la régulation financière et d'être prêt à appliquer les Normes Prudentielles comptables Bâle 3, le sommet de Bruxelles du 7-8 décembre 2011 a décidé que la BCE demande aux banques européennes de faire en bande organisée pendant ces trois prochaines années un viol préventif des nouvelles normes prudentielles comptables Bâle III qui auraient dû entrer en vigueur au plus tard en 2013 et selon lesquelles les banques doivent remonter leur Fonds Propre Réglementaire jusqu'à 7%, voire 9% pour les banques systémiques. La BCE n'exige plus des banques que 1% de Fonds Propre Réglementaire. Le Sommet de Bruxelles du 7 et du 8 décembre a révisé l'Encyclopédie Universelle et rayé le terminus "bonne foi" et "mauvaise foi". Les banques qui étaient officiellement sous-capitalisées il y a deux mois, et donc en faillite technique, voient magiquement leur force de feu augmenter de 100 milliards d'euros en rabaissant leur fonds propres réglementaire. Au total, depuis janvier 2011 la puissance de feu des banques européennes a augmenté de 221,5 + 107 + 489 + 100 milliards sans prendre la moindre des mesures de régulation financière. La BCE demande aux banques de falsifier leur comptabilité en violant même les laxistes normes prudentielles comptables Bâle II et la Directive Européenne CRD par lesquelles le système financier a commencé en 2007 son global meltdown irréversible. Mario Draghi, nouveau Directeur de la BCE et ancien Directeur de Goldman Sachs Europe, fait pire que le "Maestro gourou" Alan Greenspan. Si vous cherchez sur Google transfert dette privée vers dette publique ou carry trade européen ou carry trade mon site est en A1 sur 554.000 résultats, c'est pourtant ça le noyau atomique de la crise. Occupy the WordS. L'ouragan monétaire de cet assouplissement quantitatif provoque un carry-trade qui a pris le nom de Sarko-Trade. Il est tout autant un Merko-Trade, une Dicke-Bertha, et il est le signifié du signifiant qui s'appelle bulle-Draghi. Ni Sarko-Trade, ni Dicke-Bertha, mais le Bazooka de Cameron.

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Le Sommet de Bruxelles du 7 et 8 décembre 2011 a aussi fait comprendre à la BCE indépendante qu'elle doit offrir pendant les 3 prochaines années aux banques des crédits illimités à un taux directeur de 1%. Mais le Sommet de Bruxelles impose en même temps aux États adhérents de la Zone-Euro d'emprunter sur les marchés financiers internationaux à un taux voisin ou supérieur à 6% selon les cours ou les disgrâces des agences de notation. La BCE doit offrir aux banques de manière illimitée pendant 3 ans des liquidités sans demander aux banques de garanties sérieuses. Je peux vous l'expliquer autrement: officiellement la BCE a annoncé qu'elle est disposée à devenir la Bad Bank Européenne et à violer en grande pompe le traité en monétisant directement à tout-va et à sauve-qui-peut tous les actifs pourris, toxiques et irrécouvrables des banques qui lui sont présentés. Et comme les banques ont aussi dans leurs coffres des Bons du Trésor des États, la BCE leur rachète aussi sur les marchés secondaires la dette publique des États adhérents de la Zone Euro. Les prêts de la BCE sont limités à 3 mois en temps normal et au maximum à 1 an en cas de crise.

Pour les centaines de milliards qu'elles reçoivent, les banques doivent déposer à la BCE une contre-valeur en actifs dont le degré de pourrissement n'est plus expertisé. J'espère que vous avez compris que c'est une technique supplémentaire directe de socialiser les pertes des banques criminelles financièrement. Les banques peuvent même émettre des obligations ad hoc qui sont garanties par l’État complaisant dans lequel elles ont leur siège social. Par exemple 14 banques de l'Italie, qui est un des états GIIPS au bord de la banqueroute, ont créé sur la photocopieuse le mercredi 21 décembre 2011 pour 40 milliards d'euros d'obligations garanties par le gouvernement italien, elles les ont déposées à la BCE et ont obtenu de celle-ci 40 milliards d'euros en liquidités. L’Italie a donc réinventé la planche à billets italienne et recréé de facto l'euro-lire. Comme en novembre 2008, le dernier Sommet de Bruxelles a créé l'euro-lire, l'euro-franc, l'euro-mark... Un euro n'est qu'une mise en abyme des devises nationales et qu'une anastylose systématique de tout nationalisme étatique. Un jour plus tard l'Italie a pu créer/recevoir 116 milliards en euros de liquidités primeures. En mars 2012 la Grande-Bretagne sera intéressée par une fraude légale similaire qui équivaudrait à créer l'euro-livre. Les banques britanniques qui vont créer de l'euro-livre sont la Lloyds, la Royal Bank of Scotland qui a été la plus grande faillite du Royaume-Uni depuis sa création, la Barclays, la HSBC. Mais il y aura aussi de peugeot-euro, du daimler-euro, du volkswagen-euro, du bmw-euro, du siemens-euro et autant d'espèces variétales d'euro qu'il y a d'entreprises privées qui ont une licence bancaire. Des liquidités à 1% leur permettront à toutes de racheter les pertes spéculatives qu'elles avaient faites massivement avant 2008 et qu'elles cachent dans leurs bilans. Le mercredi 29 février 2012 ce sont 800 banques qui ont emprunté à la BCE 529,5 milliards d'euros à ces conditions optimales pour entretenir et relancer la spéculation financière.

Peugeot ou Renault sont des Hedge Fonds adossés sur de la construction automobile qui n'est plus qu'un alibis économique. Les banques captives de PSA (Peugeot-Citroën, PSA) et de Renault ont titrisé les actifs de leurs groupes dans leurs filiales PSA Financial Service et Banque PSA Finance et Renault RCI Banque. Renault ou Peugeot-Citroën (PSA) ont exercé un autre métier au travers de leurs départements Financial Products. Peugeot Société Anonyme (PSA) s'est aussi  bien amusée avec les mortgages (crédits hypothécaires et subprimes) et a détourné dans la spéculation de CDS les actifs gagnés avec les ventes des automobiles, tout en délocalisant et en payant au rabais son personnel ouvrier et employé. Il en va de même pour Renault. PSA et Renault, qui ont perdu des centaines de millions d'euros avec les opérations de titrisation ont reçu 9 milliards d'euros comme "aide" financière de l'État français. C'est tellement monstrueux que l'on a de la peine à le croire. Ces groupes automobiles avaient déjà obtenu 5 milliards d'euros de la SFEF qui est la Société de Financement de l'Économie en France qui a été inventée par l'état français suite à la grande crise de la finance mondiale. Il n'y a rien d'étonnant que Peugeot s'associe avec la filiale en faillite de GM qui est Opel.

Plus personne ne s'inquiète de la solvabilité des États et de la situation comptable et de la capitalisation des banques, et les agences de notation pourront répéter les notes de solvabilité qu'elles veulent ou retirer le triple-A comme elles le veulent, notre président français en poste n'aura même pas peur. La BCE n'a légalement pas le droit d'accepter des garanties émises par les banques elles-mêmes qui empruntent auprès d'elle. La Commission de Bruxelles va élargir à tous les États cette pratique de faussaire. Nous ne sommes plus à une violation de routine près, la BCE est devenue une officine mafieuse de blanchiment d'argent inexistant ou d'actifs perdus et détruits depuis 2007/2008 dans la spéculation financière. Le pari reste le même: quel est l'investisseur-sponsor de la région europe ou du reste de la planète qui investira dans des Euro-Bons / Euro-Obligations et dans des produits provenant de banques européennes en sachant que ces banques sont des bad banks, des banques de mauvaise foi? Les banques peuvent donc à présent déposer à la BCE de manière illimitée tous leurs CDS et autres actifs morts. C'est ce que l'on appelle le Qualitative Easing, la monétisation de la dette, la souveraineté de la création monétaire à l'image des plans américains QE1, QE2, TARP, TALF, PPIP. Le day of reckoning approche avec le 1er Quantitative Easing européen de la planche à billets en euros pour monétiser la dette. La BCE est officiellement devenue la Bad Bank de l'Europe. D'un côté le sommet de Bruxelles du 7 et 8 décembre 2011 autorise aux banques des actions qui vont du laxisme fiscal jusqu'à la falsification comptable généralisée des bilans et d'un autre côté il y aura une union fiscale, une eurogouvernance financière, qui va imposer aux États d'inscrire dans leur Constitution ladite Règle d'Or de la discipline et de l'austérité budgétaire. Le Sommet de Bruxelles et la BCE ont pérennisé le plus grand transfert de la dette privée vers la dette publique. La Lutte de la Classe est gagnée, sans nous et par-dessus nos têtes. Depuis 2008, la BCE a mis à la disposition des banques, instituts hypothécaires et hedges fonds européens 4600 milliards d'euros. Mais la Fed', la banque centrale américaine, a mis, sans en informer le Congrès américain, à la disposition des instituts financiers dans la même période 16.000 milliards de $.

Comme les banques vont tellement bien en Europe, la Bad Bank BCE va encore leur offrir avant la fin du mois de février 2012 environ 1000 milliards en liquidités réellement transmissibles en pratiquant son 2ème Quantitative Easing. Le premier tender de 489 milliards que la BCE a jeté le 21 décembre 2011 à la figure des banques européennes qui respirent la bonne santé a déjà représenté la plus grande somme jamais offerte en une seule fois par la BCE. Ces 489 milliards sont une surmultiplication à la Ponzi-Madoff orchestrée légalement par Mario Draghi, ancien de Goldmann Sachs, membre de Bilderberg et de la Trinationale et accessoirement Directeur de la BCE, avec ses déclinaisons vassales sous la forme de Nicolas Sarkozy, d'Angela Merkel et d'un aréopage non identifié à 24 têtes. Nous serons en février 2012 à plus du double du premier tender. Pourquoi changer une équipe qui perd? Si l'on en changeait on avouerait que les Traités européens et la BCE ne sont que du bricolage insensé, contreproductif et nuisible mais dont l'objectif est d'être au service de l'illusion suprématiste de la libre circulation des capitaux. Et quand les capitaux ne circulent plus dans le monde réel pour servir des projets économiques à caractère industriel, social et écologique, parce que les banques sont en faillite technique, la BCE va lâcher d'ici 10 jours la charge de son bazooka la plus grande de toute son histoire: 1000 milliards d'euros imprimés sur la planche à billets. Dans le milieu on se tape sur le dos mutuellement et on se dit de manière convenue "All central banks are printing". Tu veux un oinj?

Si les banques ne se font plus confiance entre elles, elles seules peuvent réellement évaluer la hauteur de leur suspicion. Comme elles sont en bonne santé, elles se sont concertées pour déclencher le réflexe pavlovien de la BCE qui va combler leur soif de liquidités qu’elles vont continuer à détourner du désiré "deficit spending" des injections keynésiennes de relance. Elles génèrent en ce moment tous azimuts le buzz qu’elles en prendraient trois fois plus que le 21 décembre, soit entre 1000 et 1500 milliards d’euros, voire plus si la "situation sur les marchés devait se dégrader". La BCE et les gouvernants européens qui ont peur d'exister leur ont confectionné en série des Ex-voto pour exprimer leur vœux: "Tu ne souilleras point la semence qui t'es confiée".

Les banques italiennes, grecques, portugaises, irlandaises et espagnoles se font passer pour suspectes par les banques du nord, de la France, de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Belgique, de la Suède qui ont pourtant investi dès le début, il y a 10 ans en toute connaissance de cause dans des obligations pourries. Les banques préfèrent se refinancer avec des maturités à trois ans, au lieu de renouveler des maturités à 7 jours ou trois mois, parce qu’elles disposent ainsi « d’une sécurité de planification ». Dans ce jeu les banques seraient assises sur un surplus de liquidités, et elles les bunkerisent de nouveau à la BCE pour un taux d’intérêt de 0,25%. Officiellement on parle d’un surplus de liquidités des banques, pour ne pas dire que les banques n’investissent pas dans des projets d’intérêt économique, mais s’assurent d’un crédit revolving auprès de la BCE en lui demandant de garder soigneusement une partie de ce qu’elle leur a donné le 21 décembre 2011. (màj du 2 mars 2012 >>> Suite au 2ème Quantitative easing de la BCE du 29 février de 529,5 milliards d'euros, les banques ont vite bunkerisé à la BCE 776,9 milliards d'euros. Cette "caisse de la peur" a atteint un record historique.)

trelleborgen.jpgLe prochain déversement de 1000 milliards de liquidités sur les banques se fera avec un nouveau rabaissement de la qualité et du niveau de leurs dépôts de garantie qu’elles doivent faire en contre-partie. Le Conseil de la BCE a fixé (manipulé dans une entente cartellaire...) de nouveaux standards minimums. Les banques emprunteuses seront autorisées à plonger les mains encore plus profondément que le 21 décembre 2011 dans leurs poubelles des actifs pourris illiquides. Le traité instituant la BCE est à présent gravement violé toutes les 4 semaines. La BCE annonce même qu’elle ne respectera pas ses nouveaux standards minimums et qu’elle décidera au cas par cas de ce qu’elle acceptera comme dépôts de garantie et de la proportion de liquidités qu’elle donnera en échange. Cette incitation à la débauche continue à créer des euros parallèles, des euros-drachme, euros-francs, euros-mark, etc… puisqu’il n’y a plus de règle commune. L'Euro sans politique économique, sociale et fiscale commune a créé des aggravations substancielles des écarts de croissance entre le nord et le sud au lieu de les gommer, et le bricolage de la dislocation de l'euro européen en euros italien, français, allemand, belge... est un abject bricolage de rattrapage. La monétisation de la dette par la BCE devient une affaire de clans, chaque banque centrale nationale peut accepter comme elle l'entend les dépôts de garantie, elle doit juste en informer la BCE. Ce retour à un euro-franc, un euro-mark, un euro-bidule, que je dénonce depuis le 28 novembre 2008 avec la "boîte à outils", est une balkanisation de la zone euro. La Région Euro devient un truc encore plus différencié qu’il ne l’a été avec l’acceptation du non-respect des critères de convergence pour y rentrer, et avec l’aggravation des différentiels sociaux, économiques et de croissance qu’elle induit de par nature. Ce différentiel de croissance Nord-Sud qui semble subitement être compris en Europe comme un déséquilibre déprédateur et dont le nord riche est fautif parce qu'il rapine au sud, est pourtant 100 fois plus important entre l'Europe riche, qui en a copieusement profité en imposant des régimes corrompus et dictatoriaux dans les pays pauvres ACP - Afrique Caraïbes Pacifiques et les PED - Pays en Développement. Ce retour luxueux à la conscience de soi et d'un entourage identifié n'a rien de généreux en Europe et au nord en Europe, il provient d'un repli protectionniste du petit garçon qui a abusé d'un jeu mielleux et qui est tombé parterre et qui a en plus reçu une grasse gifle de maman et un coup de poing de papa au visage  pour le punir de sa vilaine audace asociale. Les politiciens qui entonnent ce repli protectionniste ou qui le pense à voix haute ne sont rien d'autre que de sales garnements sans conscience ni gratitude face au sud pillé par eux et qui veulent entrainer dans leur médiocrité et leur effondrement leurs concitoyens qui étaient d'accord parce. Tous ont été d'accord parce qu'ils se sont sentis membres d'une civilisation meilleure qui a le droit de piller les pays ACP et PED.Tant que nous acceptons en dessous de nous un sous-prolétaire nous ne valons pas mieux que nos spéculateurs qui nous tuent. Nous sommes comme les africains un maillon faible du trickle up effect, de l'effet de percolation vers le haut, de la transfiltration des richesses vers le haut, qui se résument en la croissance appauvrissante pour tous. Le replis protectionnisme et nationaliste c'est comme se mettre un suppositoire dans les yeux et les oreilles et se croire fort à propos dans sa remédiation au mal. 1% de la population US rafle 99% de la croissance de revenus depuis 30 ans, et en France 2% de la population est propriétaire de 58% des richesses. On prend l'épée quand?

Comme j’en avais la forte intuition il y a un mois, l’euro n’est qu’une anastylose systématique de tout nationalisme étatique. Que reste-t-il de notre euro? La BCE qui n'avait de toute façon jamais voulu fédérer les peuples a tout de même réussi à asseoir une constitution fédérale très forte et idéalement reconnue à une très forte unanimité: elle s'est érigée en bad bank des dettes léguées des banques européennes en faillite. Les banques en faillite technique ne disposent de toute façon plus d'assez d’actifs de première qualité pour couvrir les mises en gage requises par la BCE en échange de nouvelles liquidités. Avec le 2ème Quantitative Easing, la BCE acceptera une probabilité de défaillance de 0,4% ce qui équivaut à la notation BBB dans les agences de notation, et même de 1,5% ce qui n'est plus qu'un BB. Pour affronter les prochaines semaines, la BCE apprête son plus beau sourire, qu'elle met en avant comme un cloaque de poulet. Avec BB on est un junk-bond. Sarkozy, Merkel et Mario Draghi ont donc décidé au Sommet européen de Bruxelles de coiffer chaque européen du bonnet d'âne en lui faisant avaler les dettes des banques issues de leur spéculations criminelles. L'Européen se voit décerner une identité nationale d'une civilisation qui se dévalorise sans intrusion étrangère et sans à avoir à se comparer à une autre. Combien de temps pouvez-vous rester assis sur le cabinet? Quel est votre point de rupture? Vous faut-il des cisailles pour vous séparer du Traité de Lisbonne? C'est donc ceci que vous vouliez mettre dans le panier commun européen? Et pour à nouveau illustrer ce que j'entends pas dislocation du langage, avec cet énorme mais pas encore ultime effondrement du plafond des exigences face aux garanties bancaires devant être déposées à la BCE contre des liquidités joyeuses et immaculées, nos gouvernants scandent des couplets sur les "énormes progrès" réalisés par l'introduction à venir des normes prudentielles comptables à 7 ou 9% au lieu des 2% plus ou moins exigées par Bâle 2. Avec le nouveau standard minimal de friandises à la réglisse de pourriture, la BCE évalue à 14.000 milliards d'euros ce qui pourrait lui être déposé en alibi de garantie contre des fraiches liquidités. La BCE aime la pourriture à en perdre la raison mais affiche sous forme d'ex voto son plan de relancer l'économie avec des liquidités fraiches. Nous assistons, comme je vous l'écris depuis 2008 au plus grand transfert de toute l'humanité de la dette privée vers cette dette publique que Sarkozy et Merkel, Draghi et le FMI font passer pour La dette publique. Il n'y a pas crise de l'euro, il y a la crise des banques. La BCE s'est mutée en bergerie des banques européennes qui n'ont pas de fonds propres puisqu'elles sont en faillite, et la BCE ne dispose elle-même que d'un fonds propre de 2%, ce qui est vaguement requis par les normes prudentielles comptables Bâle 2, et de 5 à 7% en dessous des futurs prérequis de Bâle 3 qui auraient dû entrer en vigueur en 2013.

Avec ce 2ème Quantitative Easing, une dislocation du langage existe aussi dans l'expression "lender of last resort" / prêteur en dernier recours. Ce que pratique en ce moment la BCE n'a plus rien à voir avec ceci, son action dévotionnelle n'a rien à voir avec l'objectif annoncé d'inciter les banques à prêter pour permettre des projets industriels d'utilité sociale, économique et écologique. Le dernier ne devient pas pour autant premier. Ni le dernier ni le premier entrent en ligne de compte. Le premier payeur seront le contribuable européen et tous les disgraciés de la république qui vivront une dégradation et une déqualification pro-intuitives de leur niveau social, de leur niveau salarial réel, de leur épargne. Pour illustrer une autre dislocation du langage, les banques n'utilisent pas toutes ces nouvelles augmentations artificielles de liquidités virtuelles ou transmissibles pour consolider leur "puissance de feu", mais pour retarder l'aveu de leur banqueroute réelle et qui est avérée depuis 2008. Autrefois on disait que les banques se refont une trésorerie. Quand on est prêteur en dernier recours, c'est qu'un après est prévu. Mais on a fait tout dire aux Traités Européens, et même si le Sommet Européen crée en violation des anciens traités et sans discussion ni vote parlementaire un traité-plugin avec le "Pacte" qui pourrait s'appeler pacte fiscal, le langage est dans un stade de non-retour, et il faudra trouver un nouveau vocabulaire. La chasse-au-furet-2012 des présidentielles ne servira pas de laboratoire de langue. La BCE, Sarkozy et Merkel agissent conformément à la Conférence Bilderberg d'Athènes de 2009 qui avait décidé la "destruction par les marchés" organisée et accompagnée par les appareils politiques comme les G20, G8 et les Sommets Européens. Cette destruction par les marchés n'a qu'un seul objectif: la socialisation des pertes des banques, des hedge fonds et des spéculateurs. Pour les Bilderberg, une alternance à des élections législatives est un "incident parlementaire" qu'il faut contrer. C'est d'ailleurs pourquoi ils ont placé derrière Hollande dans les plans serrés de la caméra Valls qui était en 2008 à Chantilly en Virginie à la Conférence Bilderberg.

Vous voyez? Certains crétins se réclament de civilisations qui valent plus que d'autres, certains montrent du doigt la Grèce qui ne fait pourtant que 2% du PIB européen, certains vous racontent que la dette publique c'est à cause de la dette publique qui est à cause de la dette publique et que la France ne s'est pas réformée depuis 30 ans, quand nos gouvernants se violent entre eux en entrainant dans la chute chacun des européens au nom des banques qu'il faut sauver. En France on parle de ladite Vague du Froid. C'est l'alerte orange.

bluetooth.jpgAvec ce plus grand transfert de toute l'histoire de l'humanité de la dette privée vers la dette publique, et avec la démonstration catastrophique et enveloppante que la croissance est appauvrissante globalement, je suis extrêmement fasciné par la mise en langage de ladite crise, qui suit la partition Bilderberg jouée sur la destruction par les marchés. Bilderberg et Sarkozy, Merkel, Jean-Claude Juncker, Mario Draghi, la Banque des Règlements Internationaux et le FMI, Tim Geithner n'ont qu'un objectif en tête: que la dépréciation des valeurs créées par la spéculation des produits financiers dérivés soit totalement absorbée par les pouvoirs publics qui viennent au secours des banques par la BCE dite indépendante. Bilderberg appelle ceci la "faillite organisée". Ce qui pour Bilderberg et leurs collaborateurs informels (informeller Mitarbeiter = terminologie de la Stasi de la RDA) serait une "faillite non organisée", est que les banques soient lâchées dans leur propre banqueroute et qu'elles payent totalement les pertes et méfaits de leur criminelle cupidité. Nous constatons ici aussi la dislocation du langage. Bien sûr nos politiciens et ministres connaissent le problème, mais font bavarder comme Bilderberg le demande, et le peuple bavarde en croyant avoir compris. Les politiciens sont dans ce phénomène culturel et religieux acteurs d'un élancement de dogme jusqu'à en faire une croyance dévote. Ils sont des pervers qui sentent qu'ils peuvent surfer eux-mêmes en réécoutant de manière existentiellement populiste la pelure première de l'oignon du langage. Et le peuple croit qu'il a cultivé lui-même et de lui-même cet oignon qu'il prononce. Le peuple est cultivateur et prend part.
Le politicien est satisfait de lui.

13. décembre 2011

Europe Providence Bancaire - Carry Trade européen de la BCE - Transfert massif de la dette privée vers la dette publique depuis 2008

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Pour donner un nom à son incapacité morale, le Sommet européen de Bruxelles délibère tous les 10 jours depuis 2008 sur un nouveau Traité fantôme, qu'il va appeler cette fois-ci Traité sur la Stabilité, l'Union Fiscale par la Règle d'Or, mais qui ne sera qu'une euro-gouvernance financière qui doit financer le sauvetage des banques en faillite technique avec le désengagement de l'état de ses devoirs de services publics et avec les graves plans d'austérité et l'appauvrissement systémique des peuples dans la région europe. Le nouveau traité ne sera qu'un Pacte de Dublin, le PSC - Pacte de Stabilité et de Croissance, avec ses mesures dissuasives de discipline budgétaire institutionnalisée mais sans la croissance, même sur le papier. L'Europe n'est capable que d'organiser le keynésianisme inversé pour faire remonter l'argent aux banques avec la Libre Circulation unilatérale des Capitaux. 1% de la population US rafle 99% de la croissance de revenus depuis 30 ans, et en France 2% de la population est propriétaire de 58% des richesses.

Je pense que d'ici un 1/2 siècle, les doctorants en histoire auront plus à faire avec l'expertise du faux-texte dans l'exposition du monde économique ritualisée par les organes gouvernementaux entre les années 2007 à 2014, qu'avec la Grande Dépression 2.0 et l'hyperinflation qui auront dévasté les populations.

(Photo: devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme, Strasbourg, 13 XII 2011)

Depuis 2008 je vous parle du poker menteur et dénonceur par lequel les USA en déliquescence s'opposent à l'Europe veule et servile. Ce poker s'exprime par une guerre chaude monétaire du $ contre l'euro, de la Fed contre la BCE, des agences de notation américaines contre l'Europe moins la Grande-Bretagne. Les USA n'ont pas d'amis et le font savoir, Obama en tête. L'objectif pour la Fed' est de faire tomber l'euro avant que ne tombe le $. Dans cette chronologie de la Dépression 2.0 annoncée par les agences de notation, il est important pour les néo-libéraux que le $ s'effondre en second derrière l'euro. L’application de ce modèle politique permettra de ne pas avouer que le Régime Systémique Autoritaire de la Libre Circulation des Capitaux et le Système J. Pierpont Morgan ont créé la Crise et inventé la crise de l'euro. La république populaire démocratique bancaire de l'Europe qui n'a pas décidé de prendre la main dans ce que les médias appellent depuis 6 mois le "race to the bottom" n'est que capable d'avoir un comportement et des communiqués réactionnaires face au $ et aux agences de notation. Mais en tous points de vue l'Europe ne fait que ce qu'elle sait faire de mieux par nature, par essence et par décision: appliquer de manière zélée tous les mauvais exemples d'outre-atlantique. L'Europe s’avilit en plus et fait le 叩頭 Kowtow devant la Chine pour mendier sa sponsorisation dans son FESF / MES. Il n'y a pas de crise de l'euro, il y a la crise des banques. Je ne demande pas à être fier de l'europe, je n'éprouve pas de sentiment refuge nationaliste-protectionniste, mais je n'accepte pas d'avoir honte de l'Europe. "République populaire démocratique bancaire de l'Europe" vous a coupé le souffle, mais vous le retrouvez si j'écris que le capitalisme qui exempte les spéculateurs bancaires de faire faillite n'est plus de l'économie de marché mais un collectivisme d'initiés. Ces faillites bancaires suivies de leurs sauvetages obligatoirement automatiques ne les empêchent pas de verser des boni à leurs collaborateurs, comme vient de le faire encore en décembre 2011 la Dexia qui se dirige en janvier 2012 vers sa 3ème faillite en 2 ans. Même narrative, la démocratie européenne n'est pas une dictature; c'est pourtant dans un processus démocratique de la représentation parlementaire et de l'expression du vote des européens que l'europe accorde aux banques des droits d'exception et un pouvoir absolu. Qui fait un amalgame? Magritte, Bruxelles, vous, les banques ou moi-même? Il est temps que l'électeur devienne majeur. Responsable, il subit ses propres décisions des urnes s'il est allé voter, pourtant des alternatives démocratiques et parlementaires existent, mais l'électeur grégaire préfère le prêt-à-penser de l'ochlocratie.

Ladite "Crise de l'Euro", qui n'existe pas, mais qui fait bavarder les financiers et le porte-parole de la Campagne aux Présidentielles de François Hollande, Manuel Valls du PS français, un invité des Conférences Bilderberg, permet de laisser passer des replis nationalistes qui sont des violations du droit européen. La Hongrie vient d'adopter au 1er janvier 2012 une nouvelle Constitution dans laquelle n'apparaît plus le mot République comme depuis 1989. La Hongrie ne se comprend plus comme une entité qui est déterminée activement par ses citoyens égaux en droit, mais comme une "Communauté" qui s'appuie sur une histoire présumée vielle de 1000 ans. Le citoyen n'est plus au centre mais la Communauté Nationale dans laquelle ne sont pas spécifiés les droits de l'individu et le droit des minorités. Dans sa nouvelle Constitution la Hongrie se distance des principes fondateurs de l'Europe: Démocratie, État de Droit, Partage des Pouvoirs, Droit du Citoyen. La Commission Européenne ne réagit pas, comme elle l'a fait quand la Hongrie a fait passer sa loi sur la censure des médias.

Le sommet de Bruxelles du 7 et 8 décembre 2011 a demandé à la BCE de demander aux banques européennes de faire pendant ces trois prochaines années un viol préventif des nouvelles normes prudentielles comptables Bâle III qui auraient dû entrer en vigueur au plus tard en 2013 et selon lesquelles les banques doivent remonter leur Fonds Propre Réglementaire jusqu'à 7%, voire 9% pour les banques systémiques. La BCE n'exige plus des banques que 1% de Fonds Propre Réglementaire. Le Sommet de Bruxelles du 7 et du 8 décembre a révisé l'Encyclopédie Universelle et rayé le terminus "bonne foi" et "mauvaise foi". Les banques qui étaient officiellement sous-capitalisées il y a un mois, et donc en faillite technique, voient magiquement leur force de feu augmenter de 100 milliards d'euros en rabaissant leur fonds propres réglementaire. La BCE demande aux banques de falsifier leur comptabilité en violant même les laxistes normes prudentielles comptables Bâle II et la Directive Européenne CRD par lesquelles le système financier a commencé en 2007 son global meltdown irréversible. Mario Draghi, nouveau Directeur de la BCE et ancien Directeur de Goldman Sachs Europe, fait pire que le "Maestro gourou" Alan Greenspan. Si vous cherchez sur Google transfert dette privée vers dette publique ou carry trade européen ou carry trade mon site est en A1, c'est pourtant ça le noyau atomique de la crise. Occupy the WordS.


Le Sommet de Bruxelles du 7 et 8 décembre 2011 a aussi fait comprendre à la BCE indépendante qu'elle doit offrir pendant les 3 prochaines années aux banques des crédits illimités à un taux directeur de 1% appelés LTRO - Long-Term Refinancing Operation. Mais le Sommet de Bruxelles impose en même temps aux États adhérents de la Zone-Euro d'emprunter sur les marchés financiers internationaux à un taux voisin ou supérieur à 6% selon les cours ou les disgrâces des agences de notation. La BCE doit offrir aux banques de manière illimitée pendant 3 ans des liquidités sans demander aux banques de garanties sérieuses. Les banques doivent déposer à la BCE une contre-valeur en actifs dont le degré de pourrissement n'est plus expertisé. Les banques peuvent même émettre des obligations ad hoc qui sont garanties par l’État dans lequel elles ont leur siège social. Par exemple 14 banques de l'Italie, qui est un des états GIIPS au bord de la banqueroute, ont créé sur la photocopieuse le mercredi 21 décembre 2011 pour 40 milliards d'euros d'obligations garanties par le gouvernement italien, elles les ont déposées à la BCE et ont obtenu de celle-ci 40 milliards d'euros en liquidités. L’Italie a donc réinventé la planche à billets italienne et recréé de facto l'euro-lire. Comme en novembre 2008, le Sommet de Bruxelles a créé l'euro-lire, l'euro-franc, l'euro-mark... Un euro n'est qu'une mise en abyme des devises nationales et qu'une anastylose systématique de tout nationalisme étatique. Un jour plus tard l'Italie a pu créer/recevoir 116 milliards en euros de liquidités primeures. Il parait qu'en mars 2012 la Grande-Bretagne pourrait être intéressée par une fraude légale similaire qui équivaudrait à créer l'euro-livre. Plus personne ne s'inquiète de la solvabilité des États et de la situation comptable et de la capitalisation des banques, et les agences de notation pourront répéter les notes de solvabilité qu'elles veulent ou retirer le triple-A comme elles le veulent, notre président français en poste n'aura même pas peur. La BCE n'a légalement pas le droit d'accepter des garanties émises par les banques elles-mêmes qui empruntent auprès d'elle. La Commission de Bruxelles va élargir à tous les États cette pratique de faussaire. Nous ne sommes plus à une violation de routine près, la BCE est devenue une officine mafieuse de blanchiment d'argent inexistant ou d'actifs perdus et détruits depuis 2007/2008 dans la spéculation financière. Le pari reste le même: quel est l'investisseur-sponsor de la région europe ou du reste de la planète qui investira dans des Euro-Bons / Euro-Obligations et dans des produits provenant de banques européennes en sachant que ces banques sont des bad banks, des banques de mauvaise foi? Les banques peuvent donc à présent déposer à la BCE de manière illimitée tous leurs CDS et autres actifs morts. C'est ce que l'on appelle le Qualitative Easing, la monétisation de la dette, la souveraineté de la création monétaire à l'image des plans américains PPIP, TARP, TALF. Peugeot_Q3A.jpgD'un côté le sommet de Bruxelles du 7 et 8 décembre 2011 autorise aux banques des actions qui vont du laxisme fiscal jusqu'à la falsification comptable généralisée des bilans et d'un autre côté il y aura une union fiscale, une eurogouvernance financière, qui va imposer aux États d'inscrire dans leur Constitution ladite Règle d'Or de la discipline et de l'austérité budgétaire. Le Sommet de Bruxelles et la BCE ont pérennisé le plus grand transfert de la dette privée vers la dette publique. La Lute de la Classe est gagnée, sans nous et par-dessus nos têtes.

70 banques européennes ont réalisé un gain contre intuitif de 107 milliards en 2011 en interprétant avantageusement leurs positions toxiques en toute conformité avec les normes "prudentielles" comptables Bâle 2. L'euphorie bancaire du Père Noël est communicative et mercredi 21 décembre 2011, 523 banques européennes ont cherché à la BCE une première tranche (une adjudication / tender en anglais) de 489 milliards d'euros. C'est la plus grande somme déversée par la BCE en une seule fois et comme le commerce international est mort et que l'Europe est en récession (voir le Baltic Dry Index), nous avons une diapositive de la situation faillitaire des banques. Avec la sortie des normes prudentielles comptables Bâle II que j'ai décrite deux § plus haut, la puissance de feu des banques s'est accrue de 589 milliards d'euros en une seule nuit. A côté de cette Europe Providence Bancaire, le taux directeur de 1% demandé par la BCE est en réalité un taux négatif, parce que l'inflation est officiellement d'au moins 3%, sinon de 6 à 10% quand les données ne sont pas "corrigées". Les banques gagnent entre 2 à 10% en faisant une visite à la BCE. Le Sommet de Bruxelles consacre la violation des critères de Maastricht depuis 2008 et culpabilise l'Européen-payeur avec la dette publique des actifs bancaires pourris légués et il lui fait encaisser de plein fouet l'inflation et l'assèchement de l'économie par la privatisation de la création monétaire. Ces 589 milliards s'ajoutent à 500 milliards prêtés aux banques le trimestre précédent. A ces 1089 milliards d'euros s'ajoutent les 170 milliards d'euros que la BCE et les banques centrales européennes ont envoyés au FMI 3 jours après le Sommet de Bruxelles du 7 et 8 décembre 2011 et qui reviendront sous forme de sauvetage en Europe en cas de banqueroute. Nous sommes à 1259 milliards d'euros auxquels s'ajoutent des garanties de 440 milliards d'euros du FESF - Fonds Européen de Solidarité Européenne en cas de faillite. Ce qui fait 1699 milliards d'euros sur lesquels les banques peuvent compter. Viendront en mars plus de 500 milliards d'euros du MES - Mécanisme Européen de Stabilité. Les banques peuvent compter sur 1259 + 440 + 500 = ??? pour éviter le day of recknonig où la faillite des banques aurait dû être révélée. Selon la FAO il faut 30 milliards de $ pour éradiquer la faim dans le monde. Au Congrès et au Sénat américains, 50% des élus sont millionnaires, et les élus de ces deux Chambres bénéficient de l'immunité face aux délits d'initiés. Il manque cet hiver 5 millions d'euros à Resto du Cœur. Il y a en Europe 60 millions de pauvres vivant sous le minimum vital. 100 % des gains de productivité de l'économie réelle de ces 10 dernières années ont enrichi en Europe 20% de la population, les 80% restants ont vu leurs revenus stagner et baisser à cause de l'inflation. Et, les plans d'austérité pour sauver les banques vont laminer les peuples européens, 738 millions de personnes. Si vous cherchez sur Google jagdish bhagwati croissance appauvrissante mon site est en A3 et en A4 sur... 896 résultats. 896 résultats seulement, alors qu'en général une entrée sur le moteur de recherche livre au moins 500.000 résultats. Ceci est la preuve que le monde informé et informatisé n'a pas compris que la croissance est toujours appauvrissante pour les 80% de la population au moins. Ce sont ces banquiers, comme Luis de Guindos, l'ancien Président de Lehman Brothers pour l'Espagne et le Portugal qui est devenu ministre de l'économie dans le nouveau gouvernement espagnol de droite, qui disent: "il n'est pas possible qu'une entreprise dont les revenus baissent de 50% se voit imposer, par la convention collective du secteur, des hausses de salaires équivalentes à l'inflation plus deux points".

Rien de ces 589, 1259... milliards d'euros n'ira dans l'économie réelle et pour l'instant les banques ont (re)parqué à la BCE ces 489 milliards d'euros contre un taux d'intérêt de 0,25%. Pour (re)commencer, les banques devront dans les six premiers mois de l'année 2012 refinancer leurs anciens crédits à hauteur de 740 milliards d'euros. Les banques cacheront leur faillite avec ces 1259 milliards d'euros. Les 489 milliards d'euros pompés mercredi 21 décembre 2012 par la BCE dans les banques ne seront jamais remboursés dans trois ans. Ces 489 milliards d'euros ne sont qu'une première tranche, la BCE déversera des liquidités à ces conditions pendant trois ans. Le Sommet Européen du 7 et 8 décembre 2011 a entériné le Carry Trade européen de la BCE en croyant à l'humanisme automatique de la mise à disposition aux banques de liquidités à 1% qui seraient dévotionnellement réorientées dans l'achat de Bons du Trésor destinés à soutenir les États qui sauvent les banques en faillite technique. En incitant les banques à recevoir des prêts à 1% pour qu'elles accordent elles-mêmes des prêts à un taux plus élevé et à plus long terme pour financer des produits spéculatifs et des société ad hoc (Special Purpose Vehicle), le Sommet de Bruxelles du 7 et 8 décembre 2011 a consacré le shadow banking comme boîte à outil de gestion de crise. Le shadow banking est une activité bancaire de spéculation que les banques extraient des bilans comptables. Cette activité devient non contrôlable et ne peut pas être réglementée. Pire, le taux d'intérêt dont jouissent les banques auprès de la BCE est négatif de 25% parce qu'elles investissent 96% de leurs liquidités dans des produits financiers dérivés, dont les CDS, en alimentant la bulle de ce qui n'est que de la non valeur économique, de la valuation financière jusqu'au prochain événement de crédit... qui poussera ces banques à obtenir des États un communisme monétaire sélectif de plus, ce qu'un Sommet de Bruxelles s'empressera de confirmer. Le Bureau of Economic Analysis - BEA vient de publier aux USA ses statistiques concernant l'effet des mesures prises depuis 2007 pour répondre à ladite Crise: les entreprises financières ont enregistré une croissance de 28,1 par rapport a quatrième trimestre 2007, et les entreprises non-financières une croissance de 5,2%. Le bénéfice après impôt des entreprises financières a connu une croissance de 41,5% dans la même période. Elles ont versé 90% de leurs bénéfices après impôt sous forme de dividendes. Ce différentiel de création de richesses prouve le transfert gigantesque de la richesse économique vers la richesse financière. Ceci prouve bien ce que j'écris sur mon site au sujet du PIB fictif, furtif et d'initié qui ne permet en réalité aucune statistique plausible sur les richesses produites par un pays, et une politique économique et fiscale n'est pas non plus possible. J'appelle la "richesse" produite par les systèmes financiers de la valuation contingente qu'il faut très énergiquement opposer au trickle-down-effect du Consensus de Washington. Ces richesses tournent en rond dans le monde de la finance et ne suivent pas la trajet de l'effet de percolation, du trickle-down-effect prévu par le Consensus de Washington que j'appelle l'humanisme automatique, qui n'existe que dans la tête de l’École de Chicago. Le crépuscule des États est dépassé, nous sommes dans le post-road-to-serfdom.

Avec le NAIRU, ce carry trade européen que j'ai dénoncé dès 2009 constitue la seule politique monétaire de la BCE pour gérer sa crise des banques. Ce carry trade européen de la BCE amplifie la Libre circulation des capitaux du Traité de Lisbonne en poussant les banques à réaliser une opération spéculative sur un écart de rendement entre les liquidités ou les crédits à court terme qu'elle met à disposition des banques à 1% et les produits financiers du marché prêtés par les banques à plus long terme et à un plus fort taux d'intérêt. Cette technique financière de la spéculation sur le différentiel des taux d'intérêt et du financement de crédits à long terme avec des successions de crédits à court terme a pourtant été le noyau de la crise financière des banques depuis 2008. Les hedge fonds et les banques profitent de la politique monétaire de la BCE pour spéculer sur leurs fonds propres. La BCE crée de la bulle sur une bulle explosée et les gouvernements font passer cette bulle pour de la croissance en faisant passer l'Europe dans sa troisième décade perdue. Pour cacher la dégradation de plusieurs trillions des actifs pourris des banques, la BCE jette sur les banques des centaines de milliards de liquidités qui ne servent qu'à créer une bulle spéculative du carry trade européen qui n'arrivera ni à compenser la dégradation des actifs pourris qui trainent dans les banques depuis ladite Crise des Subprimes de l'année-Lehman 2008, ni à initier une activité d'économie réelle et une croissance. Ce dévoiement du keynésianisme a permis le plus grand transfert de l'histoire de l'humanité de la dette privée vers la dette publique. Les révisionnistes de Bruxelles font passer les "injections keynésiennes" à l'image des "Grands Travaux" de la Tennessee Valley pour des objets de la risée et du mépris médiatique. Les "Grands Travaux" annoncés il y a deux ans par le président français en poste pour relancer l'économie sont oubliés au profit de ce qui est appelé le sauvetage des banques.

galion.jpgPour répondre aux exigences de la City de Londres, l'Europe a affirmé au Sommet de Bruxelles du 7 et 8 décembre 2011 la Libre circulation des capitaux qui est le socle du Traité de Lisbonne et confirmé son mépris des États, des économies nationales et des peuples comme l'a voulu Jean Monnet, le banquier-commerçant qui avait plusieurs fois fait faillite avant d'être un politicien. Dans sa force de convergence qu'elle abat sur une eurogouvernance financière et non économique, fiscale et sociale, l'Europe fait semblant de se doter d'une tunique de fédéralisme pour encore mieux laisser faire la circulation libre des capitaux. Le Sommet de Bruxelles vit tellement dans son évidence de sa libre circulation des capitaux qu'il n'a plus besoin de rappeler que l'essence de tout traité européen est de marteler sa Concurrence Libre et non faussée qui crée des richesses, le bien-être et le plein-emploi. Dans la transparence de son humanisme automatique du trickle down effect, de l'effet de percolation du Consensus de Washington, l'Europe donne légalement les moyens aux banques de s'enrichir sur les dettes publiques des États qui violent en flux-tendu depuis 2008 les critères de Maastricht pour renflouer les banques en faillite technique. C'est ce que j'appelle depuis 2008 le trickle-up-effect ou la transfiltration des richesses vers le haut. D'après l'OCDE, ces trois dernières décennies, les 10% de la population la plus riche aux USA et en Grande-Bretagne se sont partagé la quasi totalité de l'augmentation des revenus. Mais les actifs pourris de leur spéculation sont légués aux banques et suite au nouvel épisode du stress-test des banques réapparait la vérité sous une forme immuable depuis 4 ans: "les actifs toxiques de la crise des subprimes sont toujours dans les bilans". Ce qui est déjà légué aux États dits souverains depuis 2008 dépasse résolument notre entendement, mais ce n'est qu'une toute petite proportion de ce qui reste dans les bilans commerciaux et comptables des banques. Les plus riches prennent la population en-dessous d'eux pour leur cashcow domestique (cashcow = le veau d'or de l'ère numérique). Les plus riches européens disposent, eux, de deux cashcows privées: la population paissant sous elle et des États européens et les pays GIIPS dans lesquels ils ont étendu leur empire bancaire. Il faut donc agrandir le cercle GIIPS à l'empire bancaire autrichien qui poursuit ses prédations extravagantes aux limites de l'ancien empire austro-hongrois et à l'empire bancaire suédois qui est propriétaire à 99% des banques des trois Républiques Baltes et qui les a poussés dans le trou noir spéculatif financier. La protection de la race bovine n'est possible que grâce à la lobbocratie du système financier de Wall Street et de la City de Londres avec sa succursale dévouée de Bruxelles qu'il faut abolir et remplacer par la maturité politique des citoyens. Ceci ne sera possible que si un système d'éducation nationale ne se donne pas comme objectif systémique de fabriquer des crétins processionnaires qui n'ont même plus l'idée qu'ils sont des entités pensantes capables de diverger et d'avoir du courage, de l'autonomie de perception, de compréhension et de choix. Le citoyen floué n'a pas à attendre un soir, un mois d'octobre pour pratiquer de la révolution, il doit décider de se donner sa maturité politique.

Il n'y a pas de crise de l'euro et les critères de Maastricht étaient respectés jusqu'en 2008. L'euro est jeté à la fosse publique par la France et l'Allemagne suivies de 24 autres pays européens qui sont mis sous leur couvercle. Le Sommet de Bruxelles du 7 et 8 décembre 2011 n'a pas pris de décision pour contrôler et réglementer les marchés financiers mais il a fait semblant d'agiter le torchon rouge de la taxe sur les transactions financières que plus personne n'appelle Taxe Tobin. Cette anamnèse sémantique est très intéressante et montre que la téléologie libérale ne parvient pas à intégrer mentalement cette Taxe Tobin-Spahn qui est réclamée par ATTAC depuis le 3 juin 1998. Sarkozy et Merkel sont accrochés au Tout-Libéral comme les moules au rocher. Le lobby financier parvient à lutter contre la taxe sur les transactions financières parce que 70% de ces transactions se font à la City de Londres. L'Europe Unie, londonienne et irlandaise dans les faits directeurs, représente le système le plus abouti d'une organisation de privation et de transfert de richesses, de savoirs, de pouvoirs et de droits. L'Europe est une institutionnalisation de la violation des règles communautaires puisque là aussi le paquet fiscal de la "Règle d'Or" décidé à ce Sommet de Bruxelles n'aura pas de caractère contraignant mais ne nécessitera qu'une simple adhésion pour éviter une plainte de la Grande Bretagne déposée à la CEJ - Cour Européenne de Justice. Les 26 - l'Euro-Zone + le Danemark, la Pologne, la République Tchèque et la Suède - ne se couchent pas devant la City de Londres, les 26 n'ont d'existence que pour la City de Londres. La City de Londres n'est qu'une vue en miroir du Consensus de Bruxelles. Bruxelles n'est qu'une vue en trompe-l’œil des européens. L'Europe se devrait bien de bien comprendre comme Tocqueville l'écrivait dans "De la Démocratie en Amérique" que ce n'est pas parce que les citoyens sont silencieux que ne guète pas une révolution. Pourtant la Grande-Bretagne va bientôt se déliter et l’Écosse demandera en 2014 son Indépendance qu'elle a déjà ratée à une voix près il y a quelques années au Parlement régional d’Écosse. L’Écosse rejoindra alors la Zone-Euro qui restera un safe-haven duquel la Grande-Bretagne s'écarte de plus en plus pour jouir de son insulated opting-out. Les putschistes associés du Sommet de Bruxelles devront juste proposer aux européens un projet social et économique, mais aussi culturel commun.

Les Sommets de Bruxelles n'ont rien décidé en prenant depuis 2008 des mesures inapplicables ou sans effet. Le Sommet de Bruxelles de la semaine dernière a une fois de plus décidé que les banques centrales des États adhérents de la Zone-Euro, de l'Europe Unie - mais aussi du reste de la planète -  fassent un virement de liquidités au profit du FMI qui viendra magiquement de lui-même soutenir les États GIIPS européens en faillite pour monétiser leur dette léguée des banques, ce que les Traités européens interdisent à des organes européens. Les banques centrales nationales doivent emprunter sur les marchés financiers internationaux 170 milliards à transférer au FMI. La France a, sans demander l'avis du Parlement, gagé une partie de son or, patrimoine national qui appartient à tous les français (voir Question reposée au Parlement le 20 XII 2011). La BuBa, la Bundesbank - Banque centrale allemande, doit faire transiter vers le FMI une ligne de crédit de 45 milliards d'euros sur les 170 milliards "décidés" pour elle par les putschistes associés du Sommet de Bruxelles. Ceci constitue premièrement une violation du principe de l'Indépendance des banques centrales, mais ceci demande officiellement en plus aux banques centrales de participer à une opération qui leur est interdite: l'intervention de la banque centrale pour monétiser la dette publique. Mais la coalition de la chancelière allemande Angela Merkel invoque subitement le principe de l'Indépendance de la Banque Centrale et a signifié à Jens Weidmann, directeur de la BuBa, qu'elle ne l'autorise pas à s'exprimer au Bundestag devant les députés allemands. Le directeur de la BuBa voulait mettre les députés allemands devant leur responsabilité en leur exposant que ces 45 milliards seront à la charge du contribuable allemand en cas de banqueroute d’État des pays GIIPS et de leur sauvetage. En cas de banqueroute d’État, le FMI est le créancier prioritaire et les lignes de crédit "avancées" par les États sponsors seront définitivement perdues.

Ce débat n'existe pas en France où les influenceurs montrent du doigt l'Allemagne qu'ils prennent pour leur terre blafarde. Pendant que des français en vogue parlent du bleu de Prusse qu'ils craignent de voir dans leur proche horizon, le Sommet de Bruxelles a donc fait semblant de gérer la crise des banques, qu'il fait passer pour la crise de l'euro, en prenant comme mesure des dispositions sur lesquelles l'Europe n'a pas de pouvoir légal ou de fait. Et si le Bundestag, le Parlement allemand, n'a pas le droit de s'exprimer sur une augmentation de la dette publique allemande future, alors que ce droit est inscrit dans la Loi Fondamentale de l'Allemagne, il n'y a pas de raison que des autres banques centrales dans la Région Europe ou de la planète veuillent transférer des liquidités au FMI en prévision d'une banqueroute d'un pays GIIPS. Le FESF - MES (Fonds Européen de Solidarité Financière / Mécanisme Européen de Stabilité) n'a pas trouvé non plus sur les marchés financiers de sponsors actionnaires, c'est pourquoi le Sommet de Bruxelles a décidé que la BCE sera chargée de le piloter. Raahe_Oulu_Kemi__9_.jpgCe sera plus facile de mélanger le tir croisé du bavardage sur l'indépendance et la non-indépendance de la BCE en attendant une autre implosion des banques privées. Le FESF, qui est une société de droit privé luxembourgeois et qui est domicilié à la BEI - Banque Européenne d'Investissement "disposera de l'aide technique" de la BCE, en clair la BCE fera fonctionner la planche à billets pour alimenter le FESF qui ne trouve pas de sponsors sur les marchés financiers internationaux comme prévu par les sommets de Bruxelles. Comme le FESF ne suffira pas, sa dotation sera doublée d'ici mars 2012, et le MES qui aurait dû le remplacer prendra ses fonctions à ses côtés et avec une année d'avance sur le calendrier prévu. Une telle constance dans l'improductivité durable des sommets européens prouve bien que le Sommet de Bruxelles cherche à perdre du temps par tous moyens pour appliquer la décision de la Conférence Bilderberg d'Athènes de 2009 qui porte le nom officieux de Destruction par les marchés. Le Sommet de Bruxelles n'a pas le courage de contrôler et de réglementer les marchés financiers et de laisser à la faillite les banques ou leur département voués à la spéculation financière qui représente 96% de leurs activités. En 2009 la BCE avait manipulé son premier carry trade européen en jetant sur les banques sans exiger d'elles des mesures d'ajustement structurel 600 milliards d'euros à un taux de 1%. Les banques auraient retransféré ces fonds pour moitié dans des Bons du Trésor de pays GIIPS et pour l'autre moitié dans d'autres formes de spéculation financière sans objet économique avéré. En 2011 les banques ont réduit dans leurs comptes la classe d'actifs concernant les Bons du Trésor et il est douteux de baser une politique de transfert de la dette privée vers la dette publique avec le véhicule des Bons du Trésor. Ledit Bazooka, voulu par Cameron, le chancelier de l'échiquier, et prétendument mis en action par l'euro-janus NS-AM, n'est pas plus efficace que de péter dans un violon.

Les 26 n'ont d'existence que pour la succursale de la BCE, la City de Londres. La City de Londres n'est qu'une vue en miroir du Consensus de Bruxelles qui n'est qu'une déclinaison zélée du Consensus de Washington et de son bras armé le FMI. Bruxelles n'est qu'une vue en trompe-l’œil des européens. Depuis la création de la BCE ses directeurs répercutent de manière zélée la politique des conditionnalités d'ajustement structurel du FMI d'après lesquelles les gouvernements sont tenus de stimuler les réformes du marché du travail et d'abolir l'indexation automatique du salaire par rapport à l'inflation. Pour y parvenir la BCE  conseille sans ambages le démantèlement et la privatisation des services publics, la dérégulation du marché du travail pour obtenir des gains de productivité à l'image du secteur bancaire. L’Indépendance de la Banque Centrale Européenne comme elle figure dans l'Article 107 du Traité de Maastricht ne la dispense pas d'ordonner aux gouvernements la direction de leur économie politique. Depuis les banqueroutes d’État réelles ou déviées depuis 2008, la BCE, politiquement indépendante, siège avec les putschistes associés de Bruxelles à côté de Goldman Sachs, de Bilderberg et de la Trinationale directement dans les gouvernements de Lisbonne, de Dublin, d'Athènes, de Rome et de Madrid. (Dans le prochain gouvernement de droite en France en avril 2012, nous aurons qui ?  Jacques de Larosière, Michel Camdessus, Christine Lagarde ? ) Le taxi financier commun, la Troïka, permet au FMI et à la BCE d'emporter dans leur soute la Commission de Bruxelles et d’assujettir les peuples européens. La BCE n'a même plus jugé utile de cacher sa mise sous dépendance des États par rapport à elle, et Jean Claude Trichet et son successeur Mario Draghi avaient envoyé en août 2011 une lettre au chef de gouvernement italien lui demandant: d'instaurer massivement le temps de travail partiel, de réduire les retraites, de stopper les revalorisations du salaire minimum, de réduire les dépenses de l’État, d'assouplir les procédures de licenciement, d'écarter les conventions collectives au profit d'accords internes aux entreprises, de privatiser les entreprises de transport public, de distribution de l'énergie, de salubrité publique. Jean-Claude Trichet et Mario Draghi ont recommandé aux gouvernements de gouverner dans cet esprit par décret et de ne pas utiliser la procédure parlementaire qui prend trop de temps entre le projet de loi, les délibérations et le vote. La BCE a réussi avec les putschistes associés de Bruxelles à mettre sous tutelle les gouvernements des pays GIIPS au nom de la Libre circulation des capitaux. Le sommet européen du 7 et 8 décembre 2011 a mis le reste de l'Europe sans la Grande-Bretagne sous la tutelle de la BCE.

L'élite globale de la BCE agit avec les pays européens comme le FMI agit avec les PED - Pays en Développement et les Pays ACP - Afrique Caraïbes Pacifique en imposant ses clauses ultra-libérales d'ajustement structurel. Depuis 2011, la BCE a court-circuité le Traité de Lisbonne qui avait court-circuité le Traité Constitutionnel Européen. Il est un référent idéologique que de savoir que les traités constituant l'euro et/ou les traités européens n'avaient prévu qu'une clause de no-bail-out pour les États souverains mais pas pour les banques et spéculateurs financiers en faillite. La Lutte de la Classe a été gagnée sans nous, les Travailleurs, et pardessus nos têtes. La BCE a racheté en 2011 en totale illégalité (Article 123) et en violation des Traités européens 211,5 milliards de Bons du Trésor aux Pays GIIPS en imposant ces clauses du FMI d'ajustement structurel. A partir du 7 décembre 2011 c'est la BCE qui remplace le principe de la Concurrence libre et non-faussée pour "créer la croissance, le bien-être et le plein-emploi". Cette politique des conditionnalités d'ajustement structurel n'a pas fonctionné dans les PED - Pays en Développement et dans les Pays ACP - Afrique Caraïbes Pacifique. En Europe cette politique FMI-BCE passe pour être la nouveauté et la recette contre ladite Crise et ce que n'ont pas réussi en entier l'AGCS - l'Accord Général sur la Commercialisation des Services, et les Directives Européennes sur les Services Publics et la Santé, la BCE y parvient. A partir de lundi prochain, le 19 décembre 2011, et pendant les trois prochaines années, les banques européennes sont invitées dans la BCE qui s'ouvre à elles comme un self-service. Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais la BCE se comporte déjà en lender of last resort / prêteur de dernier recours, ce qui démontre que nous nous trouvons à quelques encablures de la fin de la partie. La BCE laisse les banques décider du montant dont elles ont besoin contre une rémunération ridicule de 1%, mais la BCE n'a aucune conditionnalité d'ajustement à présenter aux banques: la BCE ne leur demande pas de se retirer des paradis fiscaux, de ne pas spéculer avec les Bons du Trésor, ne leur interdit pas d'inventer et de commercialiser des CDS - Credit Default Swap dérivés de ces Bons du Trésor. La BCE ne leur interdit pas de réorienter 96% de leurs fonds propres dans de la spéculation financière n'ayant pas de lien avec l'économie. La BCE n'a pas envoyé ses experts pour examiner la comptabilité des banques et le Stress-Test des banques n'est élaboré que sur les déclarations des banques qui cachent les centaines de milliards d’actifs pourris issus de la bulle des CDS et des autres produits dérivés qui sont tous extra-bilanciels. Pour faire diversion la BCE vient juste de relancer le débat sur les bonus des directeurs de banques, mais avant six mois les banques européennes doivent se refinancer à hauteur de 740 milliards d'euros, et ceci n'a rien à voir avec la Grèce ou l'Italie, mais avec le financement de crédits à longs termes avec une succession de crédits à court terme. La BCE rachètera en grand style les actifs pourris des banques en faisant de la création monétaire au lieu de soutenir des projets économiques réels. Toutes ces déséconomies internes et externes seront payées par deux générations futures, nos enfants et petits-enfants.

panhard.jpgAvouer officiellement que la création monétaire ne sert à 96% qu'à alimenter les spéculations bancaires serait avouer que le Traité de Lisbonne, le Consensus de Bruxelles qui n'est qu'une déclinaison zélée du Consensus de Washington n'ont été qu'un socle qui a berné 738 millions d'européens. L'Europe ne fera pas l'économie d'une gestion directe de crise qui passera par une révision de la Souveraineté monétaire de la BCE, par le lâchage des banques en faillite, par la création d'une Bad Bank Européenne officielle et non cachée dans la BCE, par des Euro-Bons et des Obligations Européennes mais pour investir dans de grands travaux économiques, par une Monétisation de la dette publique des actifs bancaires légués aux banques centrales et à la BCE comme avec les 211 milliards de rachats directs d'actifs bancaires pourris effectués sur le marché secondaire en 2011 totalement en violation des Traités Européens. En comparaison, la banque centrale britannique a racheté dans la même période pour 1800 milliards de £ d'actifs pourris aux banques en accélérant la récession et la nouvelle paupérisation aggravée de la population. La Grande Bretagne est depuis longtemps en banqueroute d’État, et ceci bien avant que la Grèce ne l'a été. L'Europe Providence Bancaire se contentera de cette eurogouvernance financière pour laquelle elle va imposer les plans d'austérité et de désengagement des États dans ses devoirs régaliens: services publics, éducation, santé, soutien aux chômeurs, aux handicapés, aux mutilés, que des dépenses considérées comme des coûts étaticides au lieu d'être des contributions à l'amélioration de l'IDH - Indice du Développement Humain. Les européens sauront bientôt exprimer des besoins politiques qu'il serait bon d'anticiper. Le dernier recensement américain dont les résultats ont été publiés en décembre 2011 a révélé que plus de 50% de la population américaine sont tombés dans la pauvreté ou dans la classe des "travailleurs pauvres". D'ici quelques temps on aura compris que miser sur la valuation contingente des banques d'investissement et des flux issus de la création monétaire privatisée en passant pas les réserves fragmentaires et le shadow banking du Régime Systémique Autoritaire, ne constitue qu'une force d'extermination globale pérenne. On rit des oligarques russes qui s'accrochent au pouvoir, mais nos gouvernants ne sont pas différents dans la démocratie narrative qui est la notre.

Certaines des solutions se trouvent dans un passé dirigiste des laissez-faire que beaucoup se plaisent à confondre avec leur haine du communisme pour cultiver en eux leur jouissive peur du cow-boy et de l'indien, du sovjet et du consommateur qu'ils ont acquise lors de leur enfance.

La bêtise aliénante de la BCE est qu'elle pense qu'elle est soi, à la place de nous. Criminels sont ceux qui lui ont configuré la pensée égotiste. Les gouvernants, ayant en apparence une incapacité morale, se sentent psychopompes et accordent aux banques le label "systémique" (too big to fail) en prenant volontairement face à ces banques le statut de vassal, peut-être d'otage. Si l'otage est libéré contre rançon ou exécuté, le vassal se met délibérément au service de son seigneur qui l'adoube. La lâche opinion publique s'est à ce point pervertie qu'elle préfère prendre pour des révolutionnaires tous les critiques qui ne s'appellent pas Stiglitz. Elle n'a même plus l'insolence bête de se ressasser les termes "gauche de la gauche" quand elle les entend. D'autres, de plus en plus nombreux autour de moi, ferment les yeux comme en 1933 et les années qui suivirent. Le langage ne correspond pas à la vérité existante mais à une volonté normative de classifier et d'ordonner l'absence personnelle. J'ai plaisir à voir que les démoscopes classent maintenant le "Front de Gauche" dans l'opposition à gauche.

Je pense que d'ici un 1/2 siècle, les historiens auront plus à faire avec l'exposition téléologique de l'holoéchange et de la catallaxie, ritualisée par les organes gouvernementaux entre les années 2007 à 2014, qu'avec la Grande Dépression 2.0 et l'hyperinflation qui auront dévasté les populations. Les historiens seront étonnés qu'à l'ère des autoroutes de l'information, des wikileaks, des whistleblowers et de l'accès des personnes à leur lecture propre des évènements qui sort du prêt-à-penser, que les citoyens - si on les appellera ainsi - se regroupèrent dans cette démocratie narrative comme les hommes du Néanderthal derrière une poignée de gouvernants dont l'objectif n'est pas le service au public. Après l'effondrement du communisme en 1989 et l'effondrement du capitalisme qui a eu lieu au début des années 2000 avec la crise dotcom, le vacuum de pouvoir aura été comblé par le régime systémique autoritaire des banques.

au 21 janvier 2012, le BDI a atteint son niveau le plus bas qu'il a connu au plus fort de ladite Crise en 2008
en 1 mois le Baltic Dry Index a perdu: 52,7%
en 3 mois le BDI a perdu 58,19%

12. novembre 2011

BCE - Souveraineté de la Création monétaire / Monétisation de la dette publique des actifs bancaires légués

Bonsoir chers visiteurs, la BCE n'a pas le droit de créer de la monnaie et n'est donc pas une banque centrale comme les autres... Comme ça va bientôt faire pop de parler d'autoriser la BCE à faire de la planche à billets en masse pour racheter les Legacy Assets des banques en faillite, j'ai pris les devants et si vous cliquez sur Google souveraineté création monétaire mon site est en A1 sur 3.550.000 résultats 29 minutes après publication de ce post. Pareil pour BCE souveraineté création monétaire. Pour BCE monétisation dette publique mon site n'est que en A4 sur Google. Pour croissance appauvrissante mon site est en A8 sur 6500 résultats. Je vous donne RDVZ l'année prochaine, le résultat aura gonflé. 1% de la population US rafle 99% de la croissance de revenus depuis 30 ans, et en France 2% de la population est propriétaire de 58% des richesses.

parlamentarium_bxl_3.jpgUne politique européennement gouvernée réclame une politique sociale commune, économique et fiscale commune, et une réflexion sur la création monétaire. Je vais plus loin, après la chute du "communisme" et la chute du "capitalisme", il est temps de se représenter que la monnaie doit être un service public.

Aux USA la Fed' est une société privée dont les activités sont divisées en 12 districts regroupant les 52 états fédéraux et ayant comme actionnaires les banques privées. Tim Geithner, actuel Secrétaire d'Etat aux Finances, était Président de la Fed' de NY avant 2008, l'année-Lehman. Non seulement il n'y a pas d’indépendance de la Banque centrale américaine, même si en Europe on fait semblant de décalquer sur la Fed' une indépendance de banque centrale pour allouer à la BCE une fortitude, mais en plus la privatisation monétaire a atteint aux USA son extrême en soumettant à elle le Congrès, le Sénat et le levier du Salon Ovale. J'ai écrit en 2009 un historique de la privatisation de la création monétaire aux USA. Dans le nouveau débat actuel apparemment intuitif qui court sur les Thermopyles qui conduisent de Francfort à Bruxelles, on utilise "souveraineté de la création monétaire" pour masquer "monétiser la dette, la dette pourrie léguée des banques et des assurances" et plus trivialement pour "activer la planche à billets". Pour ceci le prochain insubmersible à la mode est de faire passer les allemands pour des demeurés parce qu'ils se souviennent encore de l'hyperinflation sous la République de Weimar.

parlamentarium_bxl_4.jpgEn Europe aussi sous le régime de la BCE, la création monétaire est souverainement privatisée et réalisée totalement sans contrôle et sans réglementation dans le shadow banking. La BCE souveraine offre aux banques toutes les liquidités qu'elles veulent pour qu'elles les soustraient immédiatement de l'économie réelle, canal historique, c'est à dire de l'économie de production de biens et de services. Ces liquidités déversées en toute souveraineté par la BCE sont délocalisées dans l'économie réelle, new age, celle de la spéculation financière dévolue aux produits financiers à haut risque. Le shadow banking sert aux banques réelles de délocaliser la quasi totalité de leurs activités dans des hedge fonds, des Special Purpose Vehicles, des monoliners (rehausseurs de crédits) et ainsi de contourner l'obligation de détenir des fonds propres. L'obligation qui a été relevée à 9% pour les 29 banques systémiques n'aura donc aucun effet. Les banques, comme Deutsche Bank, Société Générale, BNP Paribas utilisent 94% de leurs moyens pour de la spéculation financière. Ensuite les produits financiers sont principalement des produits qui n'apparaissent pas dans les bilans des banques ou des entreprises, comme les CDS, et tous les produits OTC - Over The Counter (extrabilanciels). Tous ces produits sont extrabilanciels et donc incontrôlables. Je ne vois pas pourquoi la BCE offre des liquidités pour les laisser se faire détourner dans les flux parallèles, qui n'ont rien d'occultes mais qui sont permis et prévus par le législateur et par les Traités Européens, le Traité de Lisbonne dont le support est la libre circulation, ici des capitaux.

Depuis 10 jours nous avons Mario Draghi comme nouveau Directeur de la BCE. Mario Draghi était le supérieur hiérarchique de Tim Geithner à la Goldman Sachs, et comme Directeur de Goldman Sachs Europe il avait aidé la Grèce pendant 10 ans à tricher avec les critères de convergence de Maastricht. A côté de l'internationale Goldman Sachs qui a placé un de ses anciens collaborateurs dans tous les gouvernements européens, des centaines de lobbies financiers sont enregistrés à Bruxelles auprès des Communautés Européennes, dont le "think-tank" Bruegel. Leur Lutte de Classe s'inquiète en ce moment de la "souveraineté" monétaire de la BCE. Ces lobbies ont toujours les mêmes donneurs d'ordre. Au sujet de Bruegel, je vois d'un très mauvais œil qu'il soit un lobby enregistré à Bruxelles et qui y impose son influence en faisant avancer son "fédéralisme assurantiel". On devrait interdire à ce genre de club l'accès à la Commission, mais ceci arrange tellement nos Commissaires qui sont fiers de décliner avec encore plus de fièvre le Consensus de Washington et de l'appliquer dans la région européenne dans leur Consensus de Bruxelles. Le fondateur du lobby Bruegel, membre de la Trilatérale et de la Conférence Bilderberg et conseiller pour Goldman Sachs, est Mario Monti, le remplaçant de Berlusconi. Papademos le nouveau Premier Ministre grec est aussi membre de la Trilatérale. Mario Draghi est membre de la Conférence Bilderberg et de la Trilatérale. (Mise an garde: Attention, quand on commence à écrire sur Bilderberg et la Trilatérale, sachons garder la distance absolue face à des sectes qui s'emparent du sujet de la conspiration. Souvent les chartes graphiques de tels sites sont déjà révélatrices. Méfiez-vous aussi de mouvements qui se présentent sous des aspects de solidarité, de progrès et qui sont des sectes >>> voir infosecte)

La Goldman Sachs a recruté depuis plus de 20 ans des collaborateurs et des informateurs informels qui agissent dans chaque gouvernement national en Europe tout autant que dans les Communautés Européennes, la Commission Européenne, à Bruxelles. Le réseau Goldman Sachs est une fourmilière plus ou moins opaque, mais efficace pour œuvrer dans les intérêts de la Goldman Sachs. C'est Peter Sutherland, président de Goldman Sachs International, la filiale européenne basée à Londres, qui organise le réseau Goldman Sachs dans l'Europe des Vingt-Sept. Il est président de l'European Policy Centre, de Goldman Sachs International, de BP (British Petroleum), et aussi de la section Europe de la Commission Trilatérale. Il est également membre du comité de direction du groupe Bilderberg. Il est aussi directeur non exécutif de la Royal Bank of Scotland. De 1985 à 1989, il a été en poste à Bruxelles comme Commissaire responsable de la politique de Concurrence. Entre 1989 et 1993, M. Sutherland a été président de Allied Irish Banks. Il fut directeur général du GATT et de l'OMC de 1993 à 1995. En France, Charles de Croisset est depuis mars 2004 conseiller international de la Goldman Sachs et vice-président de Goldman Sachs Europe. Charles de Croisset est ex-chef du Crédit commercial de France (CCF). Au Royaume-Uni, Goldman compte sur Lord Griffiths, qui conseilla l'ancien premier ministre Margaret Thatcher et en Allemagne, sur Otmar Issing, ancien membre du directoire de la Bundesbank et ex-économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE). Ainsi, dans le Financial Times du 15 février 2010 et dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 20 février 2010, Otmar Issing a signé un texte hostile à l'opération de sauvetage de la Grèce par l'Union européenne. Comme conseiller international de Goldman Sachs depuis 2006 il ne peut travailler contre le Département négoce de sa banque, qui a spéculé contre la monnaie unique et qui a tout à perdre d'une intervention européenne qui permettrait aussi à la Grèce d'émettre des Bons du Trésor avec un bien plus faible rendement pour l'investisseur, ce qui coûte moins cher au contribuable grec. Je le rappelle, l'investisseur a tout intérêt à entacher gravement la bonne foi de l'État grec pour qu'il ne parviennent à écouler ses Bons du Trésor que s'il promet un très fort taux d'intérêt.

Je travaille les capillarités de Goldman Sachs depuis 2008, et je m'amuse que tous les médias font depuis deux jours tapants maintenant, jusqu'à ARTE qui reste sainement critique, le démenti que toute association mentale entre GS et les néo-gouvernants des pays GIIPS adhérents de la Zone-Euro ne peut être que purement fortuite, et que non, il n'y a pas de conspiration. Ceci me rappelle le film Viktor und Viktoria ou Georges et Georgette de Reinhold Schünzel de 1933 où une femme se fait passer pour un homme travesti en femme qui finit par éconduire un homme qui croit in fine qu'elle est un homme et qui est soulagé qu'elle est quand même une femme. Mais en 2011, le mariage qui en résulte est un carnage et il n'y aura pas d'enfants. Les Goldman Sachs qui sont à l'origine de la crise vont accélérer directement le renflouage des Goldman Sachs et de leurs clones en mettant aux pouvoirs des états leurs anciens collaborateurs. Le journal Le Monde titre même ce soir, 17 novembre 2011, un billet "L'Union Européenne contre la démocratie". Mais depuis la résolution Leinen du 14 juin 2006, le putsch en flux tendu se réalise contre la démocratie et le Congrès de Versailles du 4 février 2008 est un des sommets de la non-démocratie française qui a offert le Traité de Lisbonne, le Traité Constitutionnel Européen de remplacement, au pdt français en poste en s'assoyant sur le NON de 2005.

Les gouvernements n'ont même plus besoin de s'exercer à la pédagogie de masse pour expliquer la nécessité de plans d'austérité pour être capables de rembourser. Pour y parvenir, la Conférence Bilderberg et la Trilatérale utilisent aujourd'hui officiellement les communiqués du gouvernement irlandais et du Parti irlandais Fianna Fail. En France il n'existe pas d'information sur la Conférence Bilderberg (mon article du 23 mai 2009), mais le site officiel de Trilataral.org précisait en novembre 2008 que le gouvernement et le Parlement français étaient présents et actifs: Éric Besson, Jean François Copé, Président de l'UMP; Michel Camdessus, Chairman, Société de Financement de l'Économie Française (SFEF); Nicolas Beytout, Chairman and Chief Executive Officer, D.I. Group; Former Editor of Le Figaro and Les Échos, Paris; Olivier Pastré, Professor of Economics at the University of Paris VIII-Vincennes St. Denis; Edmond Alphandéry, Chairman, CNP Assurances, Paris; former Chairman, Électricité de France (EDF); former Minister of the Economy and Finance; Jean-Pierre Jouyet, Minister for Foreign Affairs, France; Elisabeth Guigou, Member of the French National Assembly; former Minister for European Affairs, Paris,.... Manuel Valls du PS était à la Conférence Bilderberg de Chantilly en Virginie en 2008. AmericanFreePress.net relate encore l'aspect secret des Conférences de la Trilatérale.

J'alerte régulièrement au sujet de Bruegel sur mon site depuis que je l'ai mis en ligne. J'ai mis dans la colonne de gauche de mon site le lien sur le Corporate Europe Obesvatory qui surveille le lobbying à Bruxelles auprès des instances européennes et de la Commission. Corporate Europe Observatory dénonce les activités de lobbying de Goldman Sachs à Bruxelles. Comme bel exemple du "conflit d'intérêt" vous avez ce lobby financier Bruegel, qui se fait passer pour être un think-tank. Mais quand vous consultez la liste de ses membres vous êtes édifiés. Vous y trouvez la Goldman Sachs américaine, membre du Groupe GEBI, Syngenta le groupe inventeur des OGM, Qualcomm des solutions informatiques, Pfizer pour le secteur pharmaceutique, Ernst & Young pour le consulting financier à Bruxelles et membre du Groupe GEBI... En général ces lobbies financiers ne cachent pas qu'ils travaillent en étroite collaboration avec des lobbies américains. Ainsi le lobby Bruegel est lié par un partenariat avec GMF (the German Marshall Fund) dans l'objectif d'unir les points de vue de Washington et de l'Europe: "This strategic partnership will leverage Bruegel's intellectual expertise, GMF's convening capabilities and networks in Washington and across Europe". Il ne faut pas avoir peur d'utiliser les mots qui ont disparu depuis la fin de la guerre froide. Avec le maillage planétaire de la Goldman Sachs, ces lobbies financiers, qui siègent à Bruxelles, poursuivent l'impérialisme américain auquel se soumet de nouveau le Commissaire français Michel Barnier, UMP, en intégrant les banques américaines dans son Groupe européen d'Experts, le GEBI. Michel Barnier est un commissaire à l'écoute des intérêts financiers, et il a déjà retiré le 15 XI 2011 son interdiction aux agences de notation de publier la note de solvabilité des pays impactés GIPS qu'il venait d'annoncer il y a un mois. France 3 appelle pourtant Barnier le "chevalier blanc de la remise au pas". Il est temps d'avoir un service public paritaire et indépendant d'information. Tout le monde ne peut pas passer son temps d'aller chercher son information directement là où elle se trouve. Si vous cherchez sur Google commissaire européen marché intérieur mon site est en A8 sur 2.990.000 résultats.

parlamentarium_bxl_5.jpgLa Commission est habituée de pratiquer unilatéralement le choix des experts. Ceci est démontré par l'étude "The role of the financial industry in shaping the European Policy" qui a été publiée en Novembre 2009 par le réseau Alter-EU. Il existe 19 groupes d'experts qui sont consultés par l'Europe dans les affaires financières. Pour chacun de ces groupes, la distribution des membres n'est pas équilibrée, alors que le Communiqué Européen du 11 décembre 2002 intitulé "Améliorer la base de connaissances pour de meilleures politiques" (52002DC0713) stipule que la Commission doit fonder une expertise et une évaluation scientifique à partir de diverses sources et qu'elle doit en tenir compte. Comme le recense Alter-EU, la proportion entre les experts financiers et les scientifiques, les associations de consommateurs, les représentants de la société civile ou des syndicats est de 1 pour 4. Il y a 229 représentants de l'industrie financière dans les 19 groupes d'experts. Les lobbies des banques disposent d'une suprématie absolue face aux 150 fonctionnaires européens qui sont employés par Bruxelles dans le cadre de la régulation des marchés financiers et des questions monétaires. Les syndicats peuvent encore moins y prendre part. Le bureau bruxellois de UNI Global Union n'emploie à temps plein qu'une seule personne qui ne s'occupe que partiellement des marchés financiers. Bruegel est bien sûr présent aux Conférences Bilderberg. On voit aussi régulièrement à la TV l'économiste Pisani-Ferry, directeur de Bruegel, qui parle élégamment de la monétisation de la dette par la BCE qu'il souhaite voir venir en nous faisant comprendre que nous sommes des attardés parce que l'on ne la pratique pas, mais il ne parle jamais des centaines de milliards d'actifs toxiques rachetés aux banques par la BCE et qui croupissent dans leurs coffres. Pour dégommer la conscience publique, le "on ne peut pas accueillir toute la pauvreté du monde" a été transformé en la certitude applicative du "on ne peut pas vivre au-dessus de ses moyens". Il n'existe pas pour Bruegel d'actifs toxiques pourris illiquides issus de la spéculation compulsive, mais il existe pour Bruegel la dette publique à compresser. Si vous regardez en entier la liste du GEBI vous comprenez d'où vient l'idée de la monétisation de la dette par la BCE, ou de sa "souveraineté monétaire". Toutes les banques américaines y sont représentées, au GEBI et dans les lobbies! Elles disposent d'un siège permanent à la Commission de Bruxelles. Vous comprenez que Bruxelles aimerait élargir "l'Indépendance de la BCE" pour lui permettre le mariage avec les banques en faillite. Le parapluie européen, FESF - ESM/MES n'est qu'une société anonyme de droit privé luxembourgeois, dont la mission est de monétiser la dette, bien sûr léguée par les banques. Depuis un an la BCE monétise déjà à grande échelle directement plus de 200 milliards de dettes souveraines, de Bons du Trésor des pays GIPS, en totale violation de ses statuts.

Le Consensus de Bruxelles, qui ne porte pas officiellement son nom, est une imitation du Consensus de Washington. Bruegel voudrait faire de la BCE une imitation de la Fed' qui a créé de la Helikopter Money imprimée à Paper Mill on the Potomak, à hauteur de plusieurs trillions de $ pour monétiser les dettes de banques dans des plans de facilitation monétaire comme QE1, QE2, TARP, TALF, PPIP, etc. L'harmonisation atlantique de Bruegel est une manière de pousser l'Europe dans ce que j'appelle le poker menteur et dénonceur joué par les USA, qui sont en réalité depuis 2008 en banqueroute d’État et qui parviennent avec les agences de notation, et les intellectuels européens, et le président français en poste, à faire croire qu'il y a une crise de l'euro et que la BCE doit monétiser la dette des euro-états, qui a été réalisée depuis 2008 en renflouant les banques. Ce poker menteur et dénonceur est parfois évoqué dans les médias comme le "race to bottom", la course vers le fond. Quand les T-Bonds américains, Bons du Trésor US, seront réputés être autant dégradés que les Bons du Trésor grec, personne n'aura la capacité de se demander si l'on autorise les banques à faire perdre le contribuable plutôt que leurs actionnaires et clients. En attendant Bruegel aimerait tellement que l'Europe monétise de manière aussi gigantesque que les USA, pour que l'hyperinflation naturelle s'installe en même temps de part et d'autre de l'Atlantique, de préférence pour Bruegel en Europe. Une hyperinflation entraine la dépréciation vertigineuse de la monnaie, et pour Bruegel et les amis d'Amérique l'euro monétisé devrait s'écrouler avant le $. Quand il s'écroulera avant le $ les financiers seront soulagés et les USA seront autorisés à s'écrouler à cause de l'Europe. Christine Lagarde, du FMI, toujours en adulation devant l'amérique, joue à culpabiliser l'Europe en racontant aujourd'hui à l'APEC que la Crise de l'Euro se propage en Asie. Elle oublie de dire qu'il y a la crise du commerce international qui est mort depuis 2008. Il suffit de consulter le Baltic Dry Index. Depuis deux ans le fret international sur les 27 grandes routes maritimes mondiales a chuté de 62%, et ce n'est pas à cause de l'euro. L'influence politique néo-libérale de Christine Lagarde avait été renforcée au contact de Brzezinski. Dans son livre, The Great Chessboard - Le Grand Echiquier, Brzezinski, membre du Groupe Bilderberg et co-fondateur avec David Rockefeller de la Commission Trilatérale centrée sur l'empire global américain, salue "une Europe Occidentale qui reste dans une large mesure un protectorat américain". Pour Brzezinski "l'Europe doit résoudre le problème causé par son système de redistribution sociale qui freine l'initiative européenne". Ces néo-libéraux sont pour la libre circulation des capitaux mais ne renoncent pas au bail-out des États quand les banques sont en faillite, même parce qu'elles ont détourné leurs activités dans la spéculation aveugle. La situation réelle des banques reste connue, surtout de Christine Lagarde ou de l'Autorité Bancaire Européenne, bien que toutes les positions toxiques, illiquides, irrécouvrables soient encore cachées dans les banques qui ont obtenu le droit de falsifier leurs bilans avec l'assouplissement des normes comptables IASB/IFRS et de ne pas les révéler ou de les mettre petit à petit au grand jour. Mais bientôt approche le day of reckoning.

La crise des banques et des assurances provient des failles aménagées par les normes comptables prudentielles IAS/IFRS, Bâle2 qui laissent les entreprises libres d'apprécier leur quantification des risques réels supportés au niveau global et qui construisent une industrialisation des processus de comptabilisation de la valeur recouvrable. Les Tier ou Pilier sont des moments identifiants par lesquels les banques, assurances, entreprises se présentent au marché des investisseurs pour signifier au spéculateur leur solvabilité. Pour attirer et garder le spéculateur en mettant en avant des rendements opérationnels élevés non impactés par des hauts risques et des pertes, les banques et assurances articulent les normes IAS-IFRS, Bâle 2 et construisent un dispositif global de comptabilité de gestion des risques et d’industrialisation de reprise de la perte de valeur. Les atlanto-européens ont réussi à faire en sorte que Bruxelles ait mis les normes comptables validées en Europe par la Commission et le Parlement Européen sous la tutelle de la transparence d'un bureau domicilié aux USA dans le Delaware.

Qui se charge de la tâche de faire rentrer le vol et les détournements de fonds financiers et monétaires dans un cadre légal? Le Janus Obama-Madoff? Le doublon G8-20? Le G8-20, qui décide pourtant depuis 2008 de la monétisation de la dette des banques et assurances, est un appareil de parade qui n'a aucune valeur juridique au niveau du droit international mais qui prend des décisions normatives qui engagent ou affectent les peuples de toute la planète. Nous ne pouvons dire "moi je m'intéresse à l'Europe de la culture et des échanges et je ne m'intéresse pas aux finances" parce que la qualité de notre société est violemment impactée au quotidien et dans le long terme par les normes comptables qui n'ont en face d'elles aucune autorité régulatrice et de contrôle et qui laissent un paysage de désolation économique et de trillions de dettes léguées par les banques et que deux générations à venir vont payer. Il existe un plan allemand d'utiliser la BCE comme une supra-bad-bank, un fonds de défaisance européen, qui monétisera surtout la dette de la France, de l'Allemagne et de l'Italie en instaurant l'eurogouvernance financière. Si vous cherchez sur Google eurogouvernance mon site est en A6 sur 16.200 résultats. Monétiser la dette privée léguée des banques n'est pas une opération blanche, c'est faire de la BCE une bad bank et étaler sur 25 ans le remboursement. Pour faire payer aux peuples le grand vol spéculatif à hauts risques multimutualisés et non couverts des années 90' à 2010', il faut donc s'appuyer sur le Bureau des standards comptables internationaux, plus connu sous son nom anglais de International Accounting Standards Board (IASB - Site officiel), qui est l'organisme international chargé de l'élaboration des normes comptables internationales IAS et leur déclinaison européenne IFRS. parlamentarium_bxl_6.jpgL'homologue normalisateur américain est le FASB (Comité des normes comptables et financières - Financial Accounting Standards Board, Site officiel). L'IASB est un organisme privé dont le siège est à la City de Londres. Mais l'IASB est sous la tutelle de l'IASCF (International Accounting Standards Committee Foundation) créé en février 2001 sous la forme d'une entité à but non lucratif non gouvernementale enregistrée dans l'État du Delaware aux États-Unis. Nous pouvons donc affirmer que les normes comptables européennes IFRS (Règlement CE n°. 1606/2002 dit "I.F.R.S. 2005") sont mises sous la tutelle d'une entité à but non lucratif domiciliée dans le Delaware aux USA.

Les International Financial Reporting Standards (IFRS), sont plutôt considérés comme des normes européennes, bien que le processus de développement soit dominé par des experts anglo-saxons. La culture comptable anglo-saxonne est surreprésentée au sein du IASB c'est pourquoi, il est difficile de reconnaître le caractère européen des normes IFRS. Cette culture comptable anglo-saxonne constitue aussi le corpus du Traité de Lisbonne et de la Partie III du TCE qui y a été reprise in extenso mais avec d'autres numérotations d'articles et sans être regroupés sous un grand titre. IFRS obéissait au double objectif d'harmoniser les différentes législations nationales et de les rapprocher du modèle américain: US GAAP. L'Europe, quoiqu'elle prétende d'elle-même, a toujours voulu être conforme aux États-Unis et s'en est toujours donnée les moyens et les cadres juridiques communautaires, quitte à faire du zèle (conf. OMC vs APE/ALE). Le législateur européen a vu d'un bon œil que les banques utilisent un levier de 450 fois les fonds propres, donc d'être dans une situation de faillite permanente. Si vous cherchez sur Google IAS IFRS Bâle II mon site est en A3 sur 63500 résultats. Occupy Wall Street c'est bien, mais Occupy the WordS c'est mieux, et tout le monde peut le faire, il est facile de comprendre qu'il faut contrôler et réguler ladite Libre Circulation des Capitaux prévue par le Traité de Lisbonne et qu'il faut taxer les flux spéculatifs. Il n'y a pas de circulation libre mais une circulation kidnappée des capitaux. (Photos: Parlamentarium, Bruxelles, octobre 2011)

Donc il est débile de monétiser la dette des banques, de permettre à la BCE de lancer la création monétaire pour organiser le plus grand transfert de l'humanité de la dette privée vers la dette publique, pour imiter les USA, sans doutes encore en exprimant face à eux que l'on ne peut pas accepter dans le cadre de l'OMC l'avantage concurrentiel américain déloyal que les USA ont en imprimant plus de monnaie que l'Europe de la Zone-Euro. Les financiers poussent leurs lanciers, les agences de notation, contre les Etats adhérents de la Zone-Euro, et menacent de retirer le AAA pour faire peur et pour que la BCE lance la planche à billets pour monétiser la dette dite publique et racheter 100% des positions toxiques aux 29 banques systémiques qui sont toutes en faillite technique.

Pour toutes ces raisons je n'accepte pas que l'on mette en avant la question de la création monétaire par la BCE et de la souveraineté monétaire avant d'avoir posé la question pour quoi faire?. Et tous ceux qui entonnent en ce moment ce débat sont des instruments qui viennent au sauvetage des banques et des assurances, car il n'y a pas de crise de l'euro mais il y a crise des banques. Monétiser les dettes des banques c'est priver les peuples de leur souveraineté en les engluant dans le jus de cadavre de l’État Providence en déliquescence et en putréfaction organisées par le "plan de rigueur le plus important depuis 1945", les plans de précarisation, de désengagement de l'état dans la lignée des libertariens Friedrich Augustus von Hayek et Ludwig von Mises. Les Bruegel et autres lobbies assoiffés de ce genre de souveraineté et du droit des peuples à disposer de leur monnaie, mettent en avant ce pilier évident de toute économie politique et de politique économique, mais leur objectif n'est que de se servir d'abord soi-même dans la tire-lire pour payer leurs dettes spéculatives des banques et des assurances. Ils sont des révisionnistes qui veulent réécrire l'histoire du road of serfdom, c'est à dire éliminer l’État, mais juste s'en servir une dernière fois sous forme d'Etat Providence bancaire et monétisant. J'avais compris ceci dès janvier 2009 et dès le 28 novembre 2008 quand l'Europe avait inventé la "Boîte à Outils" au lieu de lancer une politique commune de contrôle et de réglementation des banques. Donc je ne suis pas non plus d'accord avec audit-citoyen.org, car il n'y a pas de crise de l'euro, ni de crise de la dette publique, mais une crise des banques et des actifs pourris bancaires légués dans les budgets des États dits souverains. Il faudrait faire un audit des banques et des assurances, des banques avec leurs filiales dans lesquelles elles délocalisent leur shadow banking, et de leurs filiales au travers desquelles elles ne sont à 96% que des hedge fonds. Le débat sur la Souveraineté de la Création monétaire sera le nouveau burn-out collectif après lequel les européens vont implorer la Monétisation d'une dette publique afin de rester bien raisonnables. Depuis 2008 il y a eu beaucoup de barbecues. Je me demande quand ce sera assez le feu.

9. novembre 2011

Bons Européens - Euro-Gouvernance financière - Bad Bank Européenne - Fonds de Défaisance des dettes dépassant 60% du PIB

parlamentarium_bxl_2.jpgL'euro est fort et stable contre le $ depuis 2007 avec 1,34 $ pour 1 euro. Il n'y a pas de crise de l'euro et les "bons" critères (libéraux) de Maastricht prévoyaient que les dettes cumulées des États adhérents de l'Euro-Zone ne dépassent pas 60% du PIB, ce qui était respecté jusqu'en 2008, avant que les budgets nationaux ne servent directement à renflouer les banques et les assurances en faillite. Le Conseil allemand des experts économiques vient de donner à la chancelière allemande Angela Merkel son rapport annuel intitulé "Prendre conscience des responsabilités pour l'Europe" dans lequel figure la proposition de la création au niveau européen d'un Fonds de défaisance dans lequel sont délocalisées toutes les dettes des pays adhérents de l'Euro-Zone qui se situent au-dessus du seuil des 60% des critères de Maastricht. Il s'agit de collectiviser partiellement les dettes publiques, dans lesquelles ont été transférées les dettes privées des banques depuis 2008. Angela Merkel rejette pour l'instant cette proposition "qui nécessiterait de modifier les Traités européens". Ce Fonds, qui n'est rien d'autre qu'une Europe Bad Bank, rachèterait toutes les dettes des États de l'Euro-Zone et les rembourserait dans une période allant de 20 à 25 ans. Ce serait, comme pour le FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière qui s'appellera ESM/ESM au 1er janvier 2013, une manière de monétiser les dettes des États souverains. Pour permettre au Fonds de Défaisance Européen le rachat des dettes nationales, les États adhérents de la Zone-Euro devraient lui remettre leurs réserves d'or et de devises, qui sont la propriété des peuples qui repose dans leurs banques centrales nationales. Pour compléter sa force de feu, ce Fonds européen de défaisance serait aussi alimenté par un impôt spécial européen et une augmentation obligatoire de la TVA et de l'impôt sur le revenu des personnes physiques. Le Fonds de Défaisance Européen émettrait, lui aussi comme le FESF/ESM, des Obligations Européennes de "Solidarité" (avec les banques en faillite), des Euro-Bons, des "crisis weapons" ou le "bazooka" du Chancelier de l'échiquier britannique Cameron. Mais comme pour le FESF/ESM, il faudrait encore être sûr que les marchés financiers internationaux veuillent bien acheter de la titrisation de dette européenne issue officiellement de la pourriture rachetée aux banques. En échange du "rachat" des dettes européennes régionales, le Fonds de Défaisance Européen imposerait un code de bonne conduite aux pays de la zone-euro qui lèguent leurs actifs toxiques ou en pourrissement. Ce Fonds serait comme le FESF/ESM une entité ad hoc totalement indépendante de la Commission européenne, et n'aurait pas de compte à rendre au Parlement européen. Ce Fonds de Défaisance européenne de 2300 milliards d'euros remplacera très rapidement - dès que l'Italie, l'Autriche... la Suède, la Société Générale, BNP Paribas et Deutsche Bank seront torpillées - le FESF qui n'aura jamais pu exister, et son successeur l'ESM / MES qui sera mort dès 2011/12 avant d'avoir pu naître officiellement en janvier 2013 comme il était prévu. Principalement aux profits des grands impactés, l'Italie, la France et l'Allemagne, l'Euro-Gouvernance serait de facto imposée aux européens sans consultation démocratique ou sans modification des Traités par une seule entité financière ad hoc, sans doute de droit privé luxembourgeois comme le FESF. Ce Fonds de Défaisance ne serait pas en conflit avec le droit constitutionnel allemand s'il est garanti qu'il ne soit pas une institution permanente destinée à refinancer en flux-tendus les dettes des États de l'Euro-Zone. Il semble qu'un horizon temporel de 20 à 25 ans ne confèrerait pas au Fonds de défaisance Européen cet aspect d'entité permanente. Le Fonds Européen de Défaisance imposerait conformément au Consensus de Washington une stricte discipline fiscale répondant à de seuls critères financiers. Il imposerait les plans d'austérité, de privatisation généralisée, de désengagement élargi de l’État régalien au lieu d'instaurer une politique économique, sociale et fiscale européenne. Pour donner au Fonds Européen de Défaisance une tunique démocratique il pourrait dépendre d'un Super-Commissaire, égal au Commissaire à la Concurrence et au Marché Intérieur qui est le seul Commissaire européen qui ne doit pas rendre de compte au Parlement Européen. Une telle créativité est nécessaire pour contourner et violer légalement le Traité de Lisbonne et les statuts de la BCE. Il est fascinant comme les gouvernants europicides et leurs conseillers sont ingénieux pour sauver les banques et assurances au lieu de contribuer au développement de l'IDH - Indice du Développement Humain. Depuis 2006 je parle des deux décades perdues et du PIB furtif et fictif d'initié. Le drift sémantique s'est fait jour après le mini sommet Monti/Merkel/Sarkozy à Strasbourg le 24 novembre 2011: "il faudrait transformer la BCE sur le modèle de la banque centrale américaine." L'Europe reste donc fidèle à ses lunes américaines et Goldman Sachs. (Photo: Parlamentarium, Bruxelles, octobre 2011)

4. novembre 2011

Les pires des 29 banques systémiques sont Deutsche Bank, BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole - G20 de Cannes

29_banques_systemiques_G20.jpgLe G20 de Cannes a encore été plus lamentable que le Sommet du Chaos compulsif européen dans lequel une poignée de gouvernants europicides avortent et revivifient simultanément un hybride entre un mort-né et une momie déchiquetée: le FESF - Fonds Européen de Stabilité financière qui n'est qu'une société anonyme de droit privé luxembourgeois. Voilà comme je l'écris depuis 2008 - parce que je suis bien informé - la Deutsche Bank est la most leveraged bank of the world, donc la banque la plus impactée par les positions toxiques. Sous la DB il y a la Dexia qui est la 1ère banque la plus mauvaise et déjà en faillite. Voici un instantané du graphique interactif publié par le Financial Times Deutschland et Bloomberg. Eigenkapital = Fonds Propre.

Les banques européennes aussi sont obligées de se recapitaliser et devraient dans les mois à venir trouver sur les marchés financiers 300 milliards d'euros. Les normes "prudentielles" comptables Bâle II, mais aussi Bâle III, IASB et FASB autorisent les banques à "interpréter les signaux du marché" (<<< Sources: Mazars, page N°8, Bank News Octobre 2010), à donner à leurs dettes l'aspect de bénéfices, c'est à dire à tricher réellement ou à tricher virtuellement pour réduire leurs dettes. Dans la première voie les banques émettent des obligations, appelées "obligation corporate". Par exemple elles émettent sur les marchés financiers 1000 obligations et reçoivent 1000 en cash. Puis les investisseurs doutent de la solvabilité de ces banques et les obligations chutent à une valeur de 400. La banque rachète ses propres obligations décotées à 400 et son bénéfice net est de 600. Les normes prudentielles comptables ont pensé à la pénibilité du travail des banquiers, et leurs recommandent de simplement déclarer une augmentation de bénéfice de 600, un "gain contre intuitif", sans réaliser la moindre des opérations quand elles doivent se recapitaliser. Les banques procèdent massivement à ce jeu depuis 2008, mais les trillions d'actifs pourris et en pourrissement sont toujours cachés dans les banques. En réalité, la banque n'a même plus les moyens de sortir 400 pour se recapitaliser et couvrir sa dette. Ici aussi l'effet de levier entre en jeu, et plus une banque perd, plus elle annonce des bénéfices. 70 banques européennes ont réalisé ainsi un gain contre intuitif de 107 milliards en 2011 en interprétant les normes "prudentielles" comptables Bâle 2.

Le day of reckoning arrivera avant même que de réels et très graves plans de rigueur ne prennent effet. Il n'y a pas de crise de l'euro, mais la crise des banques.
USA_4_bank_bigger_and_bigger.gifCeci est la liste des 29 banques systémiques too-big-to-fail qui doivent agrandir leur fonds propre réglementaire et qui a été publiée par le G20 de Cannes le 4 novembre 2011. Il n'y a rien de surprenant et la situation comptable de ces banques était connue dés l'année Lehman 2008. Ce qui est pire est que ces banques universelles, qui regroupent la banque de dépôt, la banque commerciale et la banque d'investissement et une assurance, ont principalement fusionné avec d'autres banques pour devenir encore plus too-big-to-fail. Elles ont fusionné avec d'autres, comme la Banque Populaire et la Caisse d’Épargne, avec les aides des gouvernements qui en 2009 et 2010 nous annonçaient que "ces banques devaient réajuster leur taille pour être compétitives au niveau international et être prêtes pour sortir de la crise", alors qu'il fallait justement les diviser en de plus petites unités non parentales et en des activités distinctes et totalement séparées. On parle en ce moment avec verve de l'exemple de la City de Londres qui "a déjà engagé les bonnes réformes". Mais cette réforme ne s'appliquera qu'en 2019 et les banques auront divisé leurs activités, mais celles-ci ne seront que des filiales qui resteront totalement dans le périmètre fiscal de la maison mère. Aux USA ont fusionné: Bear Stearns + JP Morgan, Lehman Brothers + Barclays, Merrill Lynch + Bank of America, Lehman Brothers Europe Asia + Nomura, JPMorgan + Chase, etc.

CDS_2009.jpgDepuis 2008 on dit que la Deutsche Bank est une bombe. Elle est la première banque du monde avec son bilan annuel de 2283 milliards d'euros qui dépasse le PIB de la Grèce qui est de 343 milliards d'euros. En réalité le pays le plus en danger de la Zone-Euro est l'Allemagne, tout de suite suivie de la France. Depuis 2008 la DB se maintient car c'est principalement à travers elle que sont négociés tous les Bons du Trésor de tous les pays de la planète et tous les CDS / CDO qui sont spontanément générés à leurs dépens. Mais depuis 2008 la Deutsche Bank n'a pas profité, pour consolider son bilan, du carry trade international et européen et des trillions qui lui sont prêtés par les banques centrales à un taux voisin de zéro et qu'elle reprête à un taux énormément plus élevé aux États souverains, à 96% de spéculateurs financiers et à 4% aux industriels, aux commerçants et aux particuliers. La Deutsche Bank, dont l'objectif annoncé est d'offrir un rendement à deux chiffres, est en fait un hedge fond car elle transfère toutes ses activités dans sa filiale qui est son First Broker pour son Prime Brokerage. A elle seule, la Deutsche Bank détient au moins la moitié des dettes des PIIGS - Portugal, Irlande, Italie, Espagne, Grèce détenues par les banques allemandes, ce qui veut dire que sa value to market est négative et qu'elle est déjà rien que pour ceci en faillite technique. Son capital propre de 52 milliards d'euros est inférieur aux Bons du Trésor des PIIGS qu'elle détient. Avec la bulle des CDS / CDO et autres actifs pourris et en pourrissement, les "Legacy Assets", elle est de toute façon en faillite. BNP - Paribas, qui a acquis depuis 2008 avec les sauvetages gouvernementaux français, européens et de la Fed' elle-même une taille internationale chère au président français en poste, a un bilan de 1926 milliards d'euros avec un fonds propre de 3,54%. BNP - Paribas est la seconde banque du monde pour sa somme bilanaire. Le Crédit Agricole a un bilan de 1596 milliards d'euros avec 2,78%, la Société Générale a une somme bilanaire de 1158 milliards d'euros et 3,57%. Depuis deux ans nous savons que la Société Générale rapatrie en France 100 milliards de positions toxiques pourris illiquides et irrécouvrables.


 

bulle_CDO_eurobanques_2011.jpgDeutsche Bank et BNP Paribas sont les deux banques les plus grandes du monde et qui ont sur les 29 banques systémiques du monde la plus petite couverture avec le Crédit Agricole. Le Crédit Agricole est la 4ème banque la plus mauvaise, la Société Générale la 10ème la plus mauvaise, la BNP - Paribas la 8ème. La Commerzbank allemande est la 6ème banque la plus impactée et qui n'a pas créé un fonds propre réglementaire suffisant pour l'extraire de la faillite technique. Il n'y a pas de crise de l'euro. Les banques sont en faillite technique, mais elles vous le jurent, c'est à cause de la Grèce. Elles avaient pourtant passé tous les stress-tests avec brio. Sur le graphique de gauche publié par EBA - Autorité Bancaire Européenne la barre en bleu clair montre en milliards (billion en anglais) les Bons du Trésor des pays PIIGS détenus par les banques européennes, et en bleu foncé des actifs pourris comme des CDO détenus depuis 2008. Les CDS n'apparaissent pas parce qu'ils sont négociés de gré à gré, qu'ils sont des produits OTC - Over The Counter qui n'apparaissent pas dans le bilan comptable des banques mais seulement dans le bilan commercial non publié.

Je m'étonne que le G20 n'ait pas établi la liste des assurances systémiques qui ont émis les produits toxiques et pourris comme les CDS / CDO et qui en détiennent. Ne nous leurrons pas, ce qui est "insuffisamment capitalisé" dans ce secteur est en faillite technique à cause des ces Legacy Assets. En raison de la faillite technique des banques françaises et allemandes, ce sont bien la France mais aussi l'Allemagne malgré son niveau d'exportation qui doivent perdre le triple-AAA des agences de notation. Le gouvernement français parle à juste titre de la faillite de la France, mais il s'agit de la faillite des banques que l'on expose comme une crise de l'euro, alors que l'euro reste fort et stable depuis 2008. Ce qui est aussi passé sous silence est la situation des banques suédoises gravement impactées par les quasi-faillites des banques des Pays Baltes dont elles détiennent 94% (Lituanie, Estonie, Lettonie) et la situation des banques autrichiennes, qui sont gravement impactée par les quasi-faillites banques de leur zone de chalandise habituelle qui remontent à l'empire austro-hongrois: Hongrie, République Tchèque, Slovaquie, Roumanie, Bulgarie. Les autrichiens et les suédois ont fait ce qu'ont fait la France et l'Allemagne avec les pays PIIGS: spéculé sur les dettes publique et privée et titrisé ces dettes. Les premiers ministres Papandreou et Berlusconi ont été suicidés par Bruxelles et Francfort. La vague de suicides sur le lieu du travail pour cause de harcèlement peut aussi atteindre la France et l'Allemagne.

Les banques américaines dont la faillite avait immédiatement été reconnue par le gouvernement américain et la Fed' en 2009 ont aujourd'hui une couverture de risque de 2 à 4 fois supérieure à la Deutsche Bank ou aux banques françaises. Mais avec les trillions publics et de la planche à billets qui leur ont été versés, elles ont réussi à transférer leur faillite privée sur la faillite publique des USA qui est payée en entier par les contribuables et bientôt par le reste de la planète quand sera dévalué le $ et avec l'arrivée de l'hyperinflation qui réduiront à zéro tous les avoirs étrangers libellés en $ ou détenus aux USA. Comme toujours les USA vont exporter leur pauvreté qui s'accumulera cette fois-ci à la pauvreté technique imposée par le gouvernement Fillion-Sarkozy, les agences de notation et la Troïka FMI-BCE-Commission Européenne.

29_systemiques_BNP_Paribas.jpgAlors que Cameron, le chancelier de l'échiquier a reconnu publiquement que les plans d'austérité sont contra-productifs et ont accéléré la récession en Grande-Bretagne, le triple AAA est la priorité numéro 1 du président français en poste qui a brillé dans son discours final au G20 de Cannes en reconnaissant qu'il y a "un accroissement des inégalités". Voici les 3 graphiques de BNP Paribas, du Crédit Agricole et de la Société Générale, c'est la ligne inférieure des cercles qui est révélatrice de la très mauvaise santé des banques systémiques qui sont des bombes en explosion. Vous comprenez pourquoi le gouvernement français Fillion-Sarkozy va imposer à partir de lundi 7 novembre 2011 à la France son "plus grand plan d'austérité anti-déficit de rigueur depuis 1945". Depuis l'automne 2008, la dette publique est démultipliée pour recapitaliser les banques. Le président français avait menti en 2007 en disant que "l’État français était en faillite". La crise des banques est utilisée dans les démocraties modernes pour collectiviser les dettes des banques et des assurances sur le dos des peuples en les culpabilisant sur la dette publique qui resterait voisine des "bons" critères (libéraux) de Maastricht s'il n'y avait pas de sauvetage et de recapitalisation des banques. Le gouvernement du président français en poste préfère lancer en France la crise sociale, la haine et le chaos plutôt que d'accepter le day of reckoning et de révéler la réalité de la faillite technique des banques. En France, Occupy Wall Street écartera les habituelles carmagnoles sur le tarmac de manifestants ou de grévistes, et les forces de l'ordre vont éteindre notre démocratie narrative. C'est ce que nous savons faire de mieux parce que notre pays n'a jamais assumé son devoir de mémoire depuis 1945.

L'arrogance avec laquelle le président français en poste et la chancelière allemande, Angela Merkel, CDU, traitent le 1er ministre grec Papandreou comme un enfant, la menace du ministre des finances allemand Christian Rösler, FDP, d'éjecter la Grèce de la Zone-Euro ne font plaisir qu'à ceux qui n'ont pas compris que ECOFIN, l'Euro-Group, la BCE, Mario Draghi devenu il y a une semaine directeur de la BCE, ont aidé pendant 10 ans la Grèce à tricher avec les critères de Maastricht, et les banques du nord de l'Europe à spéculer sur la dette grecque publique et privée. Les médias de grande diffusion comme LE Monde ou Frankfurter Allgemeine Zeitung en avaient toujours fait un rapport sans ambages, il était facile pour tous d'être au courant. Le 18 novembre 2009, la Société Générale avait pourtant préparé les mentalités au "Worst-case debt scenario" dans the Telegraph (Société Générale tells clients how to prepare for potential 'global collapse'). Mais en France personne n'en a parlé. Le mépris que ces europicides de gouvernants affichent devant la Grèce en lui demandant des plans d'austérité financière qui la plongent encore plus dans la récession et dans la banqueroute d’État consterne mes lecteurs qui ont réfléchi plus loin. Mais cette exigence de privatiser en liquidant les services publics grecs, en dérégulant pour laisser la libre circulation de tout et de plus encore, et en exigeant le retrait de l’État, si elle horripile mes lecteurs, ne doit pas leur faire oublier que les pays du nord de la planète ont imposé la même austérité sans rapport avec la réalité économique et régionale au travers du FMI et de la Banque Mondiale aux Pays ACP - Afrique Caraïbes Pacifique et aux PED - Pays En Développement. C'est à partir de 1990 que le FMI a appliqué rigoureusement le Consensus de Washington. Il ne faut pas oublier que l'Europe dite humaniste historiquement a imposé à ces mêmes pays des plans d'austérité et de dérégulation encore plus violents que ceux de l'OMC, du FMI et de la Banque Mondiale, pour garantir le juteux commerce libre au travers des APE - Accords de Partenariat Économique et ALE - Accords de Libre Échange qui ont simplement bâillonné ces pays et leurs peuples. Les partis dits de gauche et les syndicats dits des ouvriers et des employés, qui n'ont aucune vue d'avenir et du long terme, ont fermé yeux et oreilles parce que ça "créait des emplois". A présent les gouvernants du nord imposent aux peuples de leurs propres pays les mêmes plans d'austérité et de désengagement de l’État des tâches pourtant régaliennes. Et ceci pour dégager des liquidités pour payer la dette DES BANQUES. Le lobby financier a aussi su soumettre à lui les gouvernants qui entonnent ensemble que les injections keynésiennes dans des grands travaux d'infrastructure pour engager la relance font ringard. Mais engager des trillions de liquidités pour rassurer les banques et leurs actionnaires est une entreprise de démolition des peuples qui engage la récession, la pauvreté mécanique, la crise sociale, la haine et le chaos. Les gouvernants auront à répondre de leurs actes, mais les partis de gauche qui font de l'accompagnement sophrologique aussi.

Jo_Ackerman_et_OWS.jpg(Photo: Occupy Deutsche Bank, 23 XI 2011) Les "bons" critères (libéraux) de Maastricht prévoyaient que les dettes cumulées des États adhérents de l'Euro-Zone ne dépassent pas 60% du PIB ce qui était respecté jusqu'en 2008, avant que les budgets nationaux ne servent directement à renflouer les banques et les assurances en faillite. Le Conseil allemand des experts économiques vient de donner à la chancelière allemande Angela Merkel son rapport annuel intitulé "Prendre conscience des responsabilités pour l'Europe" dans lequel figure la proposition de la création au niveau européen d'un Fonds de défaisance dans lequel sont délocalisées toutes les dettes des pays adhérents de l'Euro-Zone qui se situent au-dessus du seuil des 60% des critères de Maastricht. Il s'agit de collectiviser partiellement les dettes publiques, dans lesquelles ont été transférées les dettes privées des banques depuis 2008. Angela Merkel rejette pour l'instant cette proposition "qui nécessiterait de modifier les Traités européens". Ce Fonds, qui n'est rien d'autre qu'une Europe Bad Bank, rachèterait toutes les dettes des États de l'Euro-Zone et les rembourserait dans une période allant de 20 à 25 ans. Ce serait, comme pour le FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière, une manière de monétiser les dettes des États souverains. Pour permettre au Fonds de Défaisance Européen le rachat des dettes nationales, les États adhérents de la Zone-Euro devraient lui remettre leurs réserves d'or et de devises, qui sont la propriété des peuples qui repose dans leurs banques centrales nationales. Pour compléter sa force de feu, ce Fonds européen de défaisance serait aussi alimenté par un impôt spécial européen et une augmentation obligatoire de la TVA et de l'impôt sur le revenu des personnes physiques. Le Fonds de Défaisance Européen émettrait, lui aussi comme le FESF, des Obligations Européennes. Mais comme pour le FESF, il faudrait encore être sûr que les marchés financiers internationaux veuillent bien acheter de la titrisation de dette européenne issue officiellement de la pourriture rachetée des banques. En échange du "rachat" des dettes européennes régionales, le Fonds de Défaisance Européen imposerait un code de bonne conduite aux pays de la zone-euro qui lèguent leurs actifs toxiques ou en pourrissement. Ce Fonds serait comme le FESF une entité ad hoc totalement indépendante de la Commission européenne, et n'aurait pas de compte à rendre au Parlement européen. Ce Fonds de Défaisance européenne de 2300 milliards d'euros remplacera très rapidement - dès que l'Italie sera torpillée - le FESF qui n'aura jamais pu exister, et sont successeur l'ESM / MES qui sera mort dès 2011/12 avant d'avoir pu naître officiellement en janvier 2013 comme il était prévu. L'Euro-Gouvernance serait de facto instaurée par une seule entité financière ad hoc, sans doute de droit privé luxembourgeois comme le FESF. Ce Fonds de Défaisance ne serait pas en conflit avec le doit constitutionnel allemand s'il est garanti qu'il ne soit pas une institution permanente destinée à refinancer en flux-tendus les dettes des États de l'Euro-Zone. Il semble qu'un horizon temporel de 20 à 25 ans ne confèrerait pas au Fonds de défaisance Européen cet aspect d'entité permanente. Le Fonds Européen de Défaisance imposerait une stricte discipline fiscale répondant à de seuls critères financiers. Il imposerait les plans d'austérité, de privatisation généralisée, de désengagement élargi de l’État régalien au lieu d'instaurer une politique économique, sociale et fiscale européenne. Pour donner au Fonds Européen de Défaisance une tunique démocratique il pourrait dépendre d'un Super-Commissaire, égal au Commissaire à la Concurrence et au Marché Intérieur qui est le seul Commissaire européen qui ne doit pas rendre de compte au Parlement Européen. Une telle créativité est nécessaire pour contourner et violer légalement le Traité de Lisbonne et les statuts de la BCE. Il est fascinant comme les gouvernants europicides et leurs conseillers sont ingénieux pour sauver les banques et assurances au lieu de contribuer au développement de l'IDH - Indice du Développement Humain.

29_systemiques_Societe_Generale.jpg 29_systemiques_Credit_Agricole.jpg
La Deutsche Bank est la banque la plus dangereuse du monde mais son PDG, Josef Ackermann, n'est pas un Intouchable,
c'est lui qui donne le ton au niveau des finances de la planète. Ackermann organise depuis 2009 la politique de la terre brûlée en tant que
  1. Président de l'Association des grandes banques et institutions financières mondiales Institute of International Finance (IIF).
  2. Président de l'Association des banques allemandes Bundesverbands deutscher Banken (BdB)
  3. Membre du Comité d'organisation de la Conférence Bilderberg et membre de la Commission der Commission Trilatérale
  4. etc



Après le krach boursier des dotcom et de Enron, les USA étaient à quelques jours d'un effondrement financier global... mais l'attentat contre les Twin-Towers de Manhattan, puis la Guerre d’Irak / Guerre du Golfe I avaient détourné l'attention. Il semble que nous soyons à quelques jours de la Guerre d'Iran.

Si vous cherchez sur Google 29 banques systémiques G20 de Cannes mon site est déjà en A1 et en D3 sur 170.000 résultats 31 minutes après la publication de ce billet, et pour 29 banques systémiques europe mon site est en A4 et B8 sur 1.990.000 résultats après 51 minutes. Pour banques systémiques europe mon site est en A9 sur 3.500.000 résultats 1 heure après publication.

26. octobre 2011

Le FESF - Fonds Européen de Stabilité Financière est un SPV - Special Purpose Vehicle comme ceux qui ont fait chuter Lehman Brothers

Bors_Helsinki.jpgTraité sur le fonctionnement de l'Union européenne /  Version consolidée en vigueur depuis le 1er décembre 2009 (Traité de Lisbonne)
Article 123, (ex-article 101 TCE)
1. Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées "banques centrales nationales", d'accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l'Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres; l'acquisition directe, auprès d'eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite.
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La BCE monétise la dette des adhérents de la Zone-Euro en rachetant depuis un an pour 180 milliards d'euros les Bons du Trésor de la Grèce, de l'Italie et du Portugal.

Personne n'informe dans les médias du danger de l'entité ad hoc qu'est le FESF. Le FESF, société anonyme luxembourgeoise de droit privé, dérégulé avant même qu'il n'ait une réelle existence n'est rien d'autre qu'une entité ad hoc, un  SPV - Special Purpose Vehicle selon le Sénat dans son Projet de loi de finances rectificative pour 2010. Le FESF est un outil systémique pyramidal Madoff-Ponzi qui prétend garantir des produits financiers toxiques et pourris et auquel le président français actuellement en poste voudrait offrir en octobre 2011 un effet de levier, une force de feu / un mur de protection de 2000 milliards au lieu des 440 momentanément actuels pour blanchir de manière cachée les dettes cachées des banques françaises. Selon la FAO, il "ne" faut que 30 milliards par an pour éradiquer la faim dans le monde. Le FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière, le "parapluie européen" qui n'arrête pas de s'élargir avant même de s'ouvrir, est entrain de supplanter la BCE dans ses activités illégitimes de rachat sur le marché secondaire des obligations d’État de pays adhérents de la Zone-Euro en crise de crédit comme la Grèce, le Portugal, l'Espagne, l'Italie. Ceci n'est pas inscrit dans les statuts de la BCE, et un tel changement de statut est une violation des traités européens. Si les CDS permettent de multimutualiser les risques, le FESF permet d'astreindre les citoyens européens à la multimutualisation des dettes des banques. Il n'y a pas de crise de l'euro. Si l'on peut éventuellement comprendre que la Grèce s'en est laissée à violer les Critères de convergences et les critères de Maastricht avec l'aide il y a dix ans de la Goldman Sachs et de Mario Draghi, actuellement le nouveau directeur de la BCE, il est plus difficile d'admettre qu'un "grand" pays européen comme la France, membre européen historique, veuille faire porter le poids de son endettement bancaire aux autres pays européens. L'idée de l'Europe est totalement dévoyée. (Photo: la Bourse à Helsinki, juillet 2011)

màj du 7 XII 2011: Le FESF provisoire aurait dû être remplacé le 1er janvier par le MES - Mécanisme Européen de Stabilité Financière, MESF. Mais le lancement du MES sera avancé dès l'année 2012 et ne remplacera pas le FESF. Le MES sera un FESF-bis dont le mode opératoire sera le même que celui du FESF.

Ce qui est d'autant plus méprisable, est que le FESF se voit attribuer le rôle de ce qui a été critiqué en 2008 par nos gouvernants tout effrayés par l'effondrement provoqué par le lâchage de la Lehman Brothers. Le président français en poste vociférait sur son tabouret avec plaisir des "Je ne tolèrerai pas que...", "Ce capitalisme fou...", "Je claquerai la porte du G20...", "les paradis fiscaux c'est fini". Pourtant aujourd'hui c'est lui qui bloque le sommet à sursaut européen en voulant transformer le FESF en un SPV avec un levier surmultiplié. Le FESF n'est rien d'autre qu'un SPV - Special Purpose Vehicle, un Fonds Commun de Créances (FCC), qui est mis en œuvre dans une opération ad hoc de déconsolidation via des techniques de titrisation de bundles de certains actifs des bilans des sociétés. Le FESF est créé pour vendre des produits financiers titrisés dérivés des dettes des États adhérents à la Zone-Euro et bientôt directement de leurs banques. Déconsolider signifie enlever les charges d'un investissement lourd qui pèsent dans un bilan comptable d'une entreprise. Le FESF applique aux finances de l’État une technique managériale de Project Finance - Financement de Projet. Un entrepreneur a recours au Project Finance parce qu'il se projette dans l'avenir avec un énorme projet industriel et commercial à faire financer de manière structurée. Mais le FESF qui dispose actuellement d'une capacité d'intervention de 440 milliards d'euros applique rétroactivement la technique du Project Finance pour subtiliser des bilans des comptabilités nationales le poids des investissements passés, ici les Bons du Trésor émis précédemment qui sont des dettes publiques. Depuis 2008 ces dettes publiques sont créées pour renflouer les banques en faillite technique ce qui crée un transfert de la dette privée vers la dette publique dont la courbe monte verticalement. Sur ces 440 milliards, 200 milliards sont déjà promis pour paiement par tranche à l'Irlande, au Portugal et à la Grèce.

Dans ce projet de finance du FESF, il n'y a aucun projet d'avenir, mais seulement un mode d'emploi pour l'utilisation aveugle, sourde et inodore du papier d'aisance dans les toilettes publiques. Le Project Finance est aussi appelé financement sans recours. Dans ce système du Project Finance il y a trois acteurs: l'industriel ambitieux, le prêteur, et les investisseurs. Les investisseurs sont sponsors du projet ou actionnaires du projet. Entre l'industriel ambitieux qui a un énorme projet à réaliser et les investisseurs financiers il y a le prêteur, une société ad hoc, une SPV, conçue pour mettre ces synergies en commun et pour accélérer la réalisation et la finalisation dudit projet. Les actionnaires du projet sont des acheteurs de produits financiers émis par le SPV qui permettent de financer l'énorme projet industriel. Les actionnaires sponsors ne sont rémunérés que sur la cash flow généré par le projet une fois mis sur pieds. Le prêteur ne peut se retourner contre les sponsors du projet si le cash flow se transforme en perte. Le prêteur devra rembourser lui-même car le surdimensionnement des garanties étatiques est prévu dans les statuts du FESF. Le FESF est dans notre cas le prêteur qui rachète des parts du projet ou qui les garantit en partie. Dans cette ingénierie financière du FESF, l'investissement de grande envergure est constitué par les Bons du Trésor des États ou des possibles Euro-Bonds, Bons du Trésor Européens quand ils seront officiellement créés et émis, ou même par des obligations émises directement par le FESF qui ne seront qu'un nouveau produit financier dérivé... mais toxique dès son émission. Ces obligations émises par le FESF ne sont en réalité rien d'autre que des CDS, des Credit Default Swap émis pour soi-disant assurer contre la défaillances des Bons du Trésor de certains pays adhérents de l'Euro-Zone et bientôt contre la défaillance de certaines de leurs banques. Pour arranger au mieux la combine, le président français en poste aimerait donner au FESF une licence bancaire qui lui permettrait d'agir comme une virulente banque d'investissement comme la Lehman Brothers et de s'en remettre à la BCE quand elle sera en faillite technique après avoir "racheté" des trillions de Bons du Trésor pourris et d'actifs toxiques des banques. Si le prochain sommet européen de la fin du mois d'octobre 2011 n'ira pas jusque là, il y aura un nouveau tressautement de sommet européen à la mi-décembre 2011 quand on révélera que ça ne suffit toujours pas. En effet les banques doivent publier la valeur au marché de leurs actifs pour le 30 novembre 2011. Elles lèveront un petit bout du voile et des sommets européens à rebonds seront de nouveau dans les airs. Si vous cherchez sur Google fonds de stabilité européen special purpose vehicle mon site est déjà 22 heures après publication en A1 pour 253.000 résultats; pour l'entrée SPV FESF mon site est en A2 pour 27.100.000 résultats; pour levier financier fonds européen stabilité mon site est en A1 sur 69.700 résultats. Pour beaucoup d'entrées mon site est en page N°1 de Google (<<< je suis donc maintenant à un stade où la voix de mon incompétence dépasse en ranking Google celle des influenceurs institutionnels dont c'est le métier d'informer. Mais y a-t-il une vie après Google?).

1_dettes_grecque_France.jpg(Graphique de droite, Source: Financial Times Deutschland: Bons du Trésor grec dans banques et assurances françaises, 15,464 milliards divisés par 2 à cause des 50% de décote acceptée par les banques, le "haircut" = 7,732 milliards, ce qui est équivalent à 3 fois ce que Kerviel avait fait perdre à la Société Générale.) Dans ce SPV turfiste des Arcades de Bruxelles du Sommet Européen, le prêteur est le FESF qui rachète ou garantit ces Bons du Trésor. Les sponsors sont des investisseurs issus des marchés financiers internationaux, s'il y en a encore qui veulent investir dans des Bons du Trésor qui ne sont plus les ultimes safe haven, havre de sécurité. Je rappelle que 100% des Bons du Trésor américains sont rachetés directement par la Fed', la banque centrale américaine. La Fed' ne se sert plus comme en 2009/10 de ses Primary Dealers du PPT - Plunge Protection Team dont faisait partie la Société Générale, elle soutient directement le cours des T-Bonds US avec la planche à billets. C'est la première fois depuis la première guerre civile américaine, la Guerre de Sécession en 1861, que le rendement des Bons du Trésor américain dépasse aux USA celui des actions. Mais comme la Fed' rachète 100% des T-Bonds et autres Treasuries émis, le marché n'est pas libre mais faussé et cette Outperformance crée de l'événement et de l'euphorie, mais les USA sont en récession pour longtemps et le $ va bientôt s'effondrer. La bulle des actions n'est qu'une bulle échoïque.

Ces Bons du Trésor de certains États européens, qui sont actuellement pourris et leurs nouveaux Bons du Trésor ayant une fausse valeur dès l'émission sur le marché, un faux market value parce qu'ils sont garantis par le FESF, sont censés rapporter des intérêts aux investisseurs. Mais la faillite des banques et des assurances des pays qui émettent ces Bons du Trésor va entrainer la banqueroute de ces États qui dilapident leurs finances pour les sauver. Le FESF ne sera pas en mesure de garantir ou de rembourser et se trouvera en faillite comme la Bear Stearns, la Northern Rock, la Lehman Brothers parce qu'il a trop utilisé l'effet de levier. Le FESF prêtera aux États comme les banques ont prêté aux particuliers avec des Subprime. Comme pour les subprimes, la faillite est prévue dans un certain horizon temporel avec l'espoir qu'elle ne soit pas trop systémique. Et le FESF sera le saint des saints parmi les empires bancaires des too big to fail. Le pire est que le FESF va garantir seulement 20% des nouveaux Bons du Trésor émis par ces États en difficulté de crédit. Le FESF attend donc avec l'euphorie créée par son allocation-perte-de-capital que 5 bons du trésor soient achetés pour 1 garanti par lui. Un effondrement des Bons du Trésor, c'est à dire la simple révélation que ces Bons du Trésor n'ont pas de valeur au marché, va faire effondrer en entier la valeur de ces Bons du Trésor et l'effet de levier va venir en arrière frapper le prêteur qui doit tout rembourser, le FESF. L'horizon temporel sur lequel compte l'actionnaire-sponsor-investisseur ne sera pas de 10, 20 ou 30 ans, mais seulement de 1, 6, 12 mois à cause de la "précoce" banqueroute d’État des pays qui ont émis ces Bons du Trésor. Tous les 15 jours sont révélés en ce moment que les fonds propres du FESF ne sont pas suffisants. La raison d’État de la Zone-Euro conduit directement au saignement des peuples qui se noient dans les plans d'austérité et qui vont encore payer pendant 20 années futures la politique de la terre brûlée européenne et de la zone-euro. Le président français en poste milite en ce moment violemment pour faire du FESF un méga-SPV. Le FESF n'est donc rien d'autre qu'une société ad hoc, une société-projet, un SPV. Du schméksch d'bouchon? Le FESF est un trader comme Madoff, Kerviel ou Kweku Adoboli qui agit selon le système pyramidal Ponzi.

Le FESF est officiellement une Société Anonyme de droit privé, domiciliée au Luxembourg dans les locaux de la Banque Européenne d'Investissement (BEI). Le FESF est cogéré par les États membres de l’Eurogroupe, le FMI, la BCE mais aussi par la BEI. Le FESF est approuvé par les 27 États Membres de l'Union Européenne, mais nous voyons bien qu'il va servir aux pays PIIGS mais aussi à la France d'ici peu de temps. Pour démarrer son exercice, le FESF n'obtiendra jamais la note AAA. Le FESF est garanti par les 27 États membres de l'UE, et dès que l'un d'entre eux demandera ses services il sera exclu du groupe des garants du FESF (le prêteur de la SPV). Si un grand pays comme l'Italie, l'Espagne ou la France lui demande ses services, le FESF est en faillite technique parce que le poids des prêteurs sera inférieur aux sommes prêtées et payées par les actionnaires-sponsors de projet. L'Allemagne ne fera pas appel au FESF car elle a géré elle-même depuis deux ans ses graves problèmes de faillites de ses banques, ce que n'a pas fait la France. Le FESF, garanti par les États qui eux-mêmes n'ont plus de liquidités, ne peut jamais obtenir le AAA dès sa création.

1_dettes_grecque_Allemagne.jpgLe Parlement Européen utilise officiellement le terme de titrisation pour le FESF. Le FESF n'est rien d'autre qu'un véhicule de titrisation pour des États souverains en faillite de la Zone-Euro, mais bientôt aussi pour leurs banques et leurs assurances en faillite. Comme les banques des pays européens, qui se sont exposées au risque des produits dérivés financiers à des amplitudes variées, sont sauvées à des régimes très variés, il n'y a plus de concurrence libre et non faussée dans et hors de la zone euro. Le FESF est la dérégulation de la dérégulation des marchés. Le Travailleur et les services restent toujours soumis au marché "libre et non faussé" et en souffrent gravement. Pour les banques en crise, l'euro est muté en euro-drachme, euro-mark, euro-franc, et même ...euro-pound par le FESF. La récente colère de Cameron, chancelier de l'échiquier britannique, contre les bricolages de l'euro le prouve bien, même si sa colère est populiste. (Graphique de gauche: Bons du Trésor grec dans banques et assurances allemandes: 9,642 milliards divisés par 2 = 4,821 milliards.)

Les dettes irrécouvrables et autres positions toxiques des banques allemandes sont connues, et le gouvernement allemand a déjà recapitalisé sur ses propres moyens les banques allemandes avec la SoFFin à hauteur de plusieurs centaines de milliards d'euros. Le président français en poste voudrait faire recapitaliser les banques françaises par le fonds de solidarité / de facilité / de stabilité / de soutien / de sauvetage européen, le parapluie européen. L'Europe n'a plus d'objectif légateur et les différentes appellations contrôlées du FESF en témoignent. Selon la Banque des Règlements Internationaux BRI / BIS, l'Allemagne détient 118 milliards de Bons du Trésor des PIIGS et de la Belgique (Portugal, Italie, Irlande, Grèce, Espagne). La France en détient 214 milliards, avec Italie 105, Espagne  32,5 ,  Grèce  13,9 ,  Portugal  8,6  ,  2,8 Irlande ,  51,5 Belgique. Le président français voudrait obtenir gratuitement du FESF comme la Grèce des centaines de milliards d'euros, mais ne veut pas que la réalité comptable des banques françaises en faillite technique soit révélée. C'est pourquoi la crise des banques et la crise de crédit sont transformées politiquement par ces gens europicides en "crise de l'euro". Chaque pays membre de la Zone-Euro fait ce qu'il veut des critères de convergence et de Maastricht, chaque pays membre de la Zone-Euro comprend ce qu'il a envie du FESF / ESM.

Le Traité Simplifié Européen - Traité de Lisbonne a été imposé en déni du Référendum sur le NON au TCE. Aujourd'hui, les gouvernements européens et Bruxelles ne passent même plus par un semblant de consultation des européens, ou des deux chambres nationales de chaque pays européen, pour faire payer par les européens la faillite des banques due à leurs activités systémiques de la spéculation ratée. C'est ceci l'Eurogouvernance, une suite en dominos de putsch quotidiens. Il n'y a pas de crise de l'Euro. L'Europe n'a jamais été aussi utile pour les gouvernements européens. Ah si! L'avis de la Commission Finance du Bundestag ne suffit pas pour la chancelière Angela Merkel. Le Bundestag de Berlin est de nouveau consulté mercredi sur le rallongement du levier de la queue du caméléon du FESF. Le Parlement allemand est le seul parlement en Europe qui est consulté. Récemment la Cour Constitutionnelle allemande n'a pas autorisé le gouvernement allemand d'engager l'Allemagne au niveau financier et monétaire sans obtenir l'aval du Bundestag. Mardi soir, Bruxelles donne aux députés allemands les documents sur lesquels ils doivent se prononcer le lendemain, mercredi 26 octobre 2011. Les députés allemands ont eu la chance de consulter un folio de trois pages sur la levier financier du FESF rédigé... en anglais technique. L'Europe est polyglotte mais le président de la fraction SPD du Bundestag, Steinmeier, a dit publiquement lors des débat qu'il ne "sait pas à la lecture de ce document comment le levier devrait fonctionner". Les experts financiers de la commission d'experts du Bundestag ont aussi dit ne pas savoir.

En juin 2011 le FESF était limité à 250 milliards, en septembre il est passé à 440 milliards (211 financés par l'Allemagne, 111 financés par la France), en novembre il passera à 1000 milliards ou à 2000 milliards d'euros. La panique s'installe et l'ordre décisionnel démocratique est de plus en plus contourné au fur et à mesure que le day of reckoning approche. Il faudra déjà s'habiller chaudement cet hiver. Il paraît que Obama a négocié avec les partis américains et les banques et assurances de procéder au déballage le 1er janvier 2013, ce qui leur laissera un an pour s'adapter. L'outre-atlantique croit encore avoir la main sur l'événementiel. Les dernières élections des euro-députés ont eu lieu le 7 juin 2009 alors que la première vague de ladite Crise faisait rage. Les européens et surtout les français n'ont pas décidé de prendre la main et ne sont pas allés voter. Il y avait pourtant des alternatives politiques crédibles qui disaient la même chose que moi mais les français préféraient se moquer d'elles en ayant en tête un truc comme "la gauche de la gauche", c'est à dire une haine nécessaire et suffisante pour se croire exister et aller à la pêche, ce qui était chic, fashion et drôle. Nous aurions eu aujourd'hui un autre Parlement Européen pour gérer la crise.

Bors_Helsinki_2.jpgLes projets industriels n'intéressent plus les banques. Par exemple, sur tous les crédits accordés par la Deutsche Bank, il ne reste plus que 4% qui sont accordés aux industriels et commerçants pour monter un projet dans l'économie réelle, les 96 premiers % sont accordés pour faire de la spéculation financière. La Deutsche Bank n'a que 2% de fonds propres réglementaires et ne pourra pas faire face à une petite faillite révélée. La Deutsche Bank est donc aussi en faillite technique depuis 2008. Les SPV avaient conduit à la crise du crédit et au premier éclatement de la bulle des produits financiers dérivés de l'année-Lehman 2008, parce que les banques en faillite devaient rappeler qu'avec ces opérations d'ingénierie managériale et comptable elles avaient transféré légalement (shadow banking) dans un périmètre extrabilanciel leurs activités de spéculation à haut risque afin de les cacher pour que les spéculateurs présents et potentiellement avides n'aient pas peur et poursuivent leur hystérique et criminelle spéculation dans le schéma pyramidal Ponzi-Madoff toujours renouvelé. Le FESF permet légalement de cacher européennement aux yeux de tous ces opérations extrabilancielles à haut risque qui sont aujourd'hui des actifs pourris, toxiques, irrécouvrables qui seront rachetés par le contribuable pour les déposer proprement et de manière organisée à la poubelle des peuples. On appelle ceci la faillite organisée, je l'appelle la politique de la terre brûlée. Normalement un SPV est conçu opérationnellement pour mettre en œuvre un projet industriel pour l'entrepreneur et pour l'investisseur un effet de levier (leverage) pour que le retour sur investissement, ici la spéculation, soit maximum. Mais le SPV européen, le FESF, est un machin gouvernemental et politique qui peut se permettre d'avoir l'arrogance de ne pas prévoir le levier d'enrichissement, parce que le seul objectif est de racheter, de cacher et de laisser pourrir les actifs toxiques comme des Bons du Trésor d'États adhérents de la zone euro qui ont subitement besoin de liquidités et qui n'en trouvent plus sur les marchés financiers internationaux à un taux d'intérêt acceptable. Le levier de tout SPV décuple le risque en cas de défaillance, des États en banqueroute et bientôt des banques en faillite. Le FESF est donc une officine de blanchiment de la dette publique des banques privées et des assurances tout autant en faillite que certains États "du sud" de l'Europe. Le FESF commence comme un SPV qui dispose d'une couverture financière suffisante pour garantir ou payer des actifs grâce à la ritournelle de la pyramide Ponzi-Madoff, mais devient une bad bank parce que ces actifs rachetés ou garantis ne valent rien et sont des junk bonds qui ne pourront plus jamais être remis sur les marchés. La pyramide Madoff-Ponzi européenne n'est qu'une pyramide à 1 tour, tout le monde le sait, tout le monde va payer, tout le monde va tout perdre et tout le monde s'en fout. Tout ceci pour garantir le renouvellement de la libre circulation des capitaux garantie par les Traités européens et le Traité de Lisbonne. Goethe: "Nul n'est plus esclave que celui qui se croit libre sans l'être".

La violation des attributions de la BCE prévues par les Traités Européens, le FESF créé sans traité européen mais qui est une violation du Pacte de Dublin de Stabilité et de Croissance et du Traité de Maastricht, la violation du Traité de Lisbonne se font depuis 2008 par une douzaine de personnes europicides à Bruxelles sans réelle consultation des parlements ou avec une consultation erratique. Les médias se débrouillent pour être gré à leur donneurs d'ordre et pour libérer des opiacés savoureux dans le cerveau humain, ils réorientent le débat sur le côté "ringard" des institutions européennes "incapables d'être flexibles et réactives". Je parie que ces 6 prochains mois on ne parlera plus que de cela au lieu de lancer le débat sur la régulation et le contrôle des banques, l'interdiction du shadow banking et des CDS / CDO, l'instauration d'une taxe sur les transactions financières. Il faudra arriver à l'idée que la monnaie est un service public. Le gouvernement Sarkozy-Fillion l'a compris à sa manière et va encore augmenter la TVA payée par les pauvres. En attendant, et c'est ceci le plus réjouissant pour les banques, le sommet à sursaut de Bruxelles va décider de recapitaliser immédiatement pour quelques semaines 60 banques avec un Paquet Bancaire de 108 milliards d'euros. Ensuite la Grèce sera autorisée à se mettre en faillite et à faire passer son taux d'endettement de 160% à 120% en 2020. Il n'y a pas besoin d'être expert en neuro-économie pour savoir que la Grande Dépression 2.0 se fera bien avant. La seconde direction du débat médiatique qui suscitera la libération d'opiacés dans le cerveau des européens sera de dire que l'Europe "ne peut plus se permettre d'accepter qu'il y a un déséquilibre de croissance entre son nord et son sud". Ce débat défoulant sera si libératoire que personne ne se rendra compte qu'implicitement les médias avec les politiciens en tête sont entrain de reconnaître que la circulation libre et non faussée et la concurrence "pure et parfaite" qui auraient dû offrir à tous les européens "croissance, bien-être et plein-emploi" n'a pas marché. Ce Sinneswandel est extrêmement profond et l'esprit de Rome est entrain de s'effondrer. Ira-t-on vers un repli protectionniste nationaliste ou une Europe fédérale qui imposera une gouvernance économique et fiscale qui nivellera tout et tous vers le bas au lieu d'imposer un standard européen plus en harmonie avec l'IDH - l'Indice du Développement Humain? La réponse est déjà trouvée et c'est pourquoi est lancé ce débat pour que les européens acceptent du nord au sud de se restreindre pour payer sur deux générations futures les dettes des banques et des assurances, qui en réalité sont mathématiquement non remboursables tellement cette bulle des produits OTC - Over The Counter, cette bulle des CDS / CDO est énorme. L'autre débat qui s'empare de la citoyenne ménagère est "réformer, réformer, réformer, moi aussi je ne peux pas vivre au-dessus de mes moyens et je ne fait pas de dettes que je ne peux pas rembourser". Les europicides culpabilisent la ménagère. Depuis 2008 la dette publique, qui était conforme aux critères de "bonne santé" de Maastricht, est montée verticalement à cause du sauvetage des banques qui n'est qu'une nationalisation de la dette privée.

Pour voler la primeur de l'annonce du plan européen du FESF, les USA annoncent que leur croissance est tous comptes faits de 2,5%.

Pour que le plan européen FESF fonctionne il faut que des sponsors actionnaires du financement du SPV de l'EFSF se manifestent. Le Brésil, l'Inde, la Russie viennent de signifier à l'Europe qu'il n'achèteront pas des Bons du Trésor d’États Européens ou garantis par le FESF. Le sommet européen sursauté est peut être aussi efficace que si j'avais pété dans un violon car il faudra voir si le "levier" du FESF n'est pas une canne à pêche, si les sponsors-actionnaires du projet de financement du FESF ne viennent pas déverser leurs liquidités. Indirectement ce serait une saine vengeance des pays émergents qui sont à la tête du G21 représentant les Pays ACP et PED qui avaient dû subir les APE européens, Accords de Partenariat Économique qui sont encore plus violents que les accords de l'OMC. L'accord auquel est parvenu le sommet européen en succussion prévoit de créer autant d'entités adhoc, de SPV qu'il y aura de projets de financements, de mendicités souveraines annoncées par des États en crise de liquidité. Si les sponsors ne viennent pas au FESF, il est envisagé de "vendre l'argenterie" et de dépecer les banques nationales des 27 membres du FESF d'une partie de leurs réserves d'or et de devises, pour les mettre dans un sous-SPV, un Co-Investmentfonds CIF, domicilié dans le FESF domicilié à la BEI. Comme il n'y a pas de crise de l'euro, mais une crise des banques et des assurances, dont le sauvetage est financé par de nouvelles dettes publiques concrétisées en obligations d’État et en Bons du Trésor, chaque sous-SPV pourra créer la structure de financement ad hoc, ce qui promet encore de beaux sommets européens à répétition pour occuper le terrain des émotions publiques excitées par le chantage des banques. Aussitôt ce premier sommet des mises aux enchères terminé, les banques annoncent fièrement que tous comptes faits, elles n'auront pas besoin d'être recapitalisées par les gouvernements. En de hors de la crainte d'être nationalisées partiellement, alors que les derniers plans de sauvetage ne leur ont imposé aucune contrepartie, les banques craignent pour leur image face aux agences de notation et que cette opération ne jette un doute sur leur solvabilité. Si les banques qui ont geint depuis presque deux ans, pour ne pas assumer elles-mêmes une décote de leurs créances publiques grecques, sont subitement capables d'assumer seules leurs dettes, c'est qu'un compromis majeur est intervenu dans la nuit de mercredi à jeudi. Je pense qu'il leur a de nouveau été accordé une nouvelle possibilité d'assouplir les normes comptables, donc de maquiller leurs bilans, conformément aux recommandations officielles des autorités comptables internationales IAS et IFRS. Il n'y a pas que la Grèce qui a manipulé sa comptabilité nationale. Hier le ministre allemand des finances Wolfgang Schäuble, CDU, a cavé la truffe en annonçant qu'il s'est trompé il y a deux ans et que la faillite de la HRE a englouti 55,5 milliards de moins. Les auditeurs KPMG et PwC sont de mèche. Le 2 novembre 2011 l'Irlande annonce qu'elle aussi a comptabilisé en trop 3,6 milliards d'euros. Sa dette baisse d'autant et.. d'exactement du montant qui était exigé par l'EU, le FMI pour l'année 2012 pour verser une autre tranche de sauvetage.

parlamagrittarium-29.jpgL'Europe dite Unie, dont l'une des monnaies régionales l'euro n'est pas en crise, ne s'expose plus que comme un trou à la face du monde, en plus elle se réduit à des gesticulations de l'Euro-Zone. Aujourd'hui, jeudi 27 octobre 2011, le directeur du FESF Klaus Regling est allé à Pékin pour faire le 叩頭 Kowtow devant le Saint-Nicolas Hu Jintao qui se charge déjà régulièrement du bail-out de l'Euro. La Chine est priée de devenir sponsor-actionnaire du FESF et de ses sous-fonds SPV ad hoc. Ceci révèle toute l'estime que les gouvernements influents de l'Europe dite Unie ont pour l'Europe. En effet le Président du Conseil européen Herman van Rompuy et le Commissaire européen José Manuel Barroso ont été obligés à renoncer à leur visite qu'ils avait prévue de faire à Pékin. La Chine a dans ses réserves de devises 2300 milliards d'euros et 1/4 est déjà investi dans des Bons du Trésor de pays européens et des PIGS. La Chine pourra offrir des liquidités et demander après chantage d'être un partenaire à part entière de l'OMC et obtenir la reconnaissance de son économie comme une économie de marché sans barrières douanières. La Chine exigera le transfert des brevets d'invention de ce qu'elle produit déjà sur son sol pour le compte d'entreprises européennes, qui se croyaient modernes en ne gardant en Europe que leur centre de Recherche & Développement. Nous aurons alors un communisme florissant de marché en face d'un collectivisme des dettes d'une région sous-industrialisée, paupérisée avec un fort taux de chômage. Le gouvernement français toujours en avance se prépare déjà à sous-éduquer ses enfants en compressant son éducation nationale après avoir calculé qu'un bon prolétaire est meilleur et syndicalement transparent quand il n'a pas de bonne formation, et un bon citoyen est meilleur quand il est mal-soigné et acculturé. Il n'y a jamais eu une crise de l'euro, il y a la crise des banques qui se sert des États dits souverains pour jeter les peuples dans la crise.


repartition_richesses_Der_Spiegel_USA_BRD.gifmàj du 1er Novembre 2011: Le Premier-Ministre Giorgos Papandreou a décidé de laisser le peuple grec s'exprimer par référendum en janvier 2012 sur le nouveau "paquet grec" qui est accompagné comme depuis deux ans d'une obligation d'austérité budgétaire qui a accéléré la chute de la Grèce dans une très grave récession économique. Ce référendum est une chance d'interroger d'hommes à homme les arrogants du nord européen qui gèrent leur propre sottise en abusant du destin des petits. Les gouvernants français et allemands qui se sont célébrés eux-mêmes à l'issue du sommet chaotique de Bruxelles doivent réfléchir au sens de leur dévotion européenne soumise à cette société anonyme de droit privé qui a son siège à Luxembourg: le FESF. Justement l'Europe doit revenir à la δημοκρατία ...enfin tant que Bxl ne s'en mêle pas, car la Commission va acheter l'adhésion comme elle l'a fait en Irlande avec le YES. Comment acheter? C'est facile, le Plan-B est en action depuis longtemps et la BCE rachètera encore plus de Bons du Trésor grec comme elle fait justement massivement pour l'Italie en ce moment. La BCE sera encore plus une bad bank que les contribuables européens vont financer sans émotion. Le système financier international a créé une tunique d'infamie que les gouvernants se sont empressés de mettre sur le dos de la Grèce. A trop vouloir trouver le fautif là où il n'est pas, on finit par payer un multiple de ce que l'on doit. Cette première semaine de novembre les banques et assurances vont publier leurs mauvais résultats trimestriels, mais on parlera de crise de l'euro. Il n'y a pas de crise de l'euro. Cette Europe tombe avec plaisir dans le piège américain pour ne pas avouer que les banques et assurances européennes sont, comme les banques et assurances américaines, en faillite à cause de la bulle toxique des CDS / CDO et autres produits financiers dérivés pourris. Le FESF est à ce point un plan de mauvaise foi qu'il a décidé aujourd'hui le 2 Novembre 2011 de geler une émission d'emprunts de 3 milliards pour payer sa tranche irlandaise qu'il lui avait promise. Comme nous le savons depuis cet été 2011 le FESF n'aura pas une bonne note de solvabilité dès qu'il se mettra vraiment en action. Et toute cette faillite des banques et assurances est imposée aux pauvres pendant que la croissance était enrichissante pour le 1% de riches: voir ce tableau publié par le magazine allemand Der Spiegel.

29_banques_systemiques_G20.jpgmàj du 4 novembre 2010 après le G20 de Cannes: voilà comme je l'écris depuis 2008 - parce que je suis bien informé - la Deutsche Bank est la most leveraged bank of the world donc la banque la plus impactée par les positions toxiques. Sous la DB il y a la Dexia. Voici un instantané du graphique interactif publié par le Financial Times Deutschland et Bloomberg. Eigenkapital = Fonds Propre. Ceci est la liste des 29 banques systémiques too-big-to-fail qui doivent agrandir leur fonds propres réglementaire et qui a été publiée par le G20 de Cannes. Depuis 2008 on dit que la Deutsche Bank est une bombe. Son bilan de 2283 milliards d'euros dépasse le PIB de la Grèce qui est de 343 milliards d'euros. En réalité le pays le plus en danger de la Zone-Euro est UNIQUEMENT l'Allemagne. Depuis 2008 la DB se maintient car c'est principalement à travers elle que sont négociés tous les Bons du Trésor de tous les pays de la planète. Mais depuis 2008 la Deutsche Bank n'a pas profité, pour consolider son bilan, du carry trade international et européen et des trillions qui lui sont prêtés par les banques centrales à un taux voisin de zéro et qu'elle reprête à un taux énormément plus élevé. A elle seule, la Deutsche Bank détient au moins la moitié des dettes des PIIGS détenues par les banques allemandes, ce qui veut dire que sa value to market est négative et qu'elle est déjà rien que pour ceci en faillite technique. Avec la bulle des CDS / CDO et autres actifs pourris et en pourrissement, elle est de toute façon en faillite. Il n'y a pas de crise de l'euro.

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Communiqué >>>

Alter-Forum face au G20 en novembre

La Coalition française G8G20 2011 prépare l’Alter-Forum « Les peuples d’abord, pas la finance », du 1er au 4 novembre, en parallèle avec la Réunion du G20, qui est prévu les 3 et 4 novembre à Cannes, en France. Plusieurs activités sont prévues : le 1er novembre, manifestation internationale, suivi par une réunion publique, un concert (si la collecte de financements le permet !) une conférence de presse le 4 novembre à la fin de l’Alter-Forum et du Sommet du G20 et une manifestation symbolique, qui reste à définir, au cours de la protestation ou de la réunion publique. >>> Plus d'information << Fin du communiqué
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22. octobre 2011

Il n'y a pas de crise de l'Euro, il y a la crise des banques et des assurances

2011_krach_et_critere_maastricht.gif L'euro se porte bien en valant 1,38 $ depuis quelques années. Les normes "prudentielles" comptables Bâle II, mais aussi Bâle III, IASB et FASB autorisent les banques à "interpréter les signaux du marché" (<<< Sources: Mazars, page N°8, Bank News Octobre 2010), à donner à leurs dettes l'aspect de bénéfice, c'est à dire à tricher réellement ou à tricher virtuellement pour réduire leurs dettes. Dans la première voie les banques émettent des obligations, appelées "obligation corporate". Par exemple elles émettent sur les marchés financiers 1000 obligations et reçoivent 1000 en cash. Puis les investisseurs doutent de la solvabilité de ces banques et les obligations chutent à une valeur de 400. La banque rachète ses propres obligations décotées à 400 et son bénéfice net est de 600. Les normes prudentielles comptables ont pensé à la pénibilité du travail des banquiers, et leurs recommandent de simplement déclarer une augmentation de bénéfice de 600, un "gain contre intuitif", sans réaliser la moindre des opérations quand elles doivent se recapitaliser. Les banques procèdent massivement à ce jeu depuis 2008, mais les trillions d'actifs pourris et en pourrissement sont toujours cachés dans les banques. En réalité, la banque n'a même plus les moyens de sortir 400 pour se recapitaliser et couvrir sa dette. Ici aussi l'effet de levier entre en jeu, et plus une banque perd, plus elle annonce des bénéfices. Mais le day of reckoning arrivera avant même que de réels et très graves plans de rigueur ne prennent effet. Il n'y a pas de crise de l'euro, mais la crise des banques.

2011_krach_et_critere_maastricht_UK.gifQuand les USA ne manipuleront plus à la baisse le prix de l'or et n’empêcheront plus la fin du $, l'euro ne tombera pas non plus face au Yen ou à la £. Il n'y a pas de crise de l'euro mais depuis juillet 2007 la crise des banques. Sur les graphiques du Financial Times Deutschland le bail-out des banques par les gouvernements de l'Euro-Zone a fait passer le déficit budgétaire en moyenne de 70% à 100% du PIB. Pourtant, dans le même temps les violents plans d'austérité budgétaire et de désengagements des États auraient dû le réduire. Si l'on vous dit que la dette augmente parce que les rentrées diminuent, vous leur répondrez que depuis 2009 jusqu'à l'été 2011 tout le monde parlait de reprise économique. A partir de novembre 2011 après le sommet européen et le G20 de Cannes il y aura le 2ème bail-out européen des banques européennes. Le premier avait eu lieu en 2008/09. Entre les deux sauvetages européens des banques européennes, la banque centrale américaine, la Fed', avait aussi financé sans contrepartie un bail-out des banques européennes. Ceci avait été étouffé par les médias. Entre le 1er décembre 2007 et le 21 juillet 2010, la Fed' avait voulu sauver les banques européennes toutes en faillite technique, le commerce international avec les USA, et par ricochet le dollar et les banques américaines tout autant en faillite technique. Après ces deux vagues de sauvetage raté des banques européennes, la "Troïka" composée de l'Europe, de la BCE et du FMI promettent d'offrir 252 milliards jusqu'en 2020 ou au pire en 2027 à la Grèce pour sauver en fait indirectement les banques européennes du nord. Ensuite, la BCE va en plus recapitaliser immédiatement ces 60 banques. La chronologie de ce nouveau plan européen est intéressante. L'histoire change de jour en jour avec un passé qui nous rejoint, mais Bruxelles se projette jusqu'en 2027. Le message envoyé aux européens est pédagogique. Après la sécession entre l'idée de profit et de perte du système pyramidal de la spéculation systémique, Angela Merkel et le président français en poste demandent aux européens de rompre la continuité entre cause et conséquence et, dans cette globalisation renversée, de penser que la Grèce est la mère antique de la Crise. Avec ce bavardage omnipotent on oublie que la recapitalisation n'est que la nationalisation des dettes des banques. Pour ne toujours pas réguler les banques, l'Europe a mis en joue le dimanche 23 octobre 2011 le bazooka de sa xénophobie dans son panthéon de francfort. La xénophobie consiste à viser la Grèce, et bientôt l'Italie, alors que les banques de la planète ont caché dans leurs comptes une bulle des CDS/CDO plus ou moins pourris de $ 600.000 milliards. Les Bons du Trésor des États souverains, la dette publique, sont une infime partie de l'iceberg.

En ce moment on a l'impression que la seule Europe est celle des adhérents de la Zone-Euro. Avec ce qu'elle a déjà touché comme aides, la Grèce aura reçu 363 milliards d'euros. Il n'y a pas de crise de l'euro, mais une crise des banques qui doivent être sauvées par les gouvernements. Le 1er plan de sauvetage européen de 2008/09 et le plan de la Fed' de sauvetage des banques européennes n'ont pas permis aux banques de dissimuler leurs centaines de milliards de positions toxiques issues de la bulle des CDS/CDO. En attendant, la chancelière allemande et le président français en poste ont demandé aux banques d'aller elles-mêmes sur les marchés financiers internationaux pour voir si j'y suis. Les banques du nord de l'Europe regimbent et ne veulent pas financer une partie du pourrissement de leurs obligations grecques pour retarder encore un peu la révélation sur leur propre faillite qui est sans commune mesure. Le day of reckoning approche avec le 1er Quantitative Easing européen de la planche à billets en euros pour monétiser la dette comme les américains l'ont fait avec QE1, QE2, TARP, TALF, PPIP, etc. C'est la première étape avant l'hyperinflation. Dans le poker menteur et dénonceur et le race to the bottom, l'avantage concurrentiel que l'Europe a envers les USA, est que les américains ont déjà vidé tous leurs bazookas, et que l'Europe ne commence que maintenant à s'en servir. La guerre monétaire devient une guerre armée. La France sait faire du PIB mais sa situation bancaire est bien pire que celle de la Grèce. Depuis 2008, la BCE a mis à la disposition des banques, instituts hypothécaires et hedges fonds européens 4600 milliards d'euros. Mais la Fed', la banque centrale américaine, a mis, sans en informer le Congrès américain, à la disposition des instituts financiers dans la même période 16.000 milliards de $.

Le transfert de la dette privée vers la dette publique entraine une croissance verticale de la courbe de la dette publique et ne décrit pas la crise de l'euro ou de la Grèce. Le contribuable européen paye avec la dette publique pour la spéculation ratée des banques. La débâcle bancaire a pu se faire à cause des activités de Mario Draghi, aujourd'hui nouveau Président de la BCE, qui avait aidé avec la Goldman Sachs la Grèce à tricher, et à cause du Traité de Lisbonne, des Directives EU, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN, du Pacte de Dublin de Stabilité et de Croissance instituant l'Euro et du Traité de Maastricht, qui sont tous des inachevés mécaniques parce que l'on voulait faire croire que la libre circulation de tout et ladite "concurrence libre et non faussée" allaient gommer toute crise et "apporter la croissance, le bien-être et le plein-emploi". Le Traité de Lisbonne a été passé en force par la gauche et la droite. L'Europe passe sans transition du Traité de Lisbonne aux Bad Bank régionales et à la Bad Bank européenne avec le FESF / ESM / MES auquel la France veut accorder une licence bancaire pour qu'il organise en flux continu sur le domaine public le blanchiment des dettes privées des banques. Avec les sauvetages européens accordés à la Grèce, le Portugal, l'Espagne, l'Europe a instauré l'euro-drachme, l'euro-mark, l'euro-franc comme je l'avais prévu dès le 28 novembre 2008 quand l'Europe avait inventé la "Boîte à Outils" au lieu de lancer une politique commune de contrôle et de réglementation des banques. Les gouvernements européens passent derrière l'euro, activent une banqueroute de l’État grec et dématérialisent le citoyen européen pour renflouer les banques en faillite de l'Europe du nord. Quand le FESF / MES aura une licence bancaire, il ne sera qu'une (bad)bank qui rachètera les actifs toxiques aux autres banques et au États de l'Euro-Zone. Et la BCE, sera lender of last resort / prêteur de dernier recours qui rachètera à une badbank-x les actifs pourris et qui ne négociera plus directement avec les banques en faillite. La clause de no-bail-out d'un adhérent de la Zone-Euro est contournée, la BCE activera la planche à billets pour le FESF / MES.

2011_krach_et_critere_maastricht_IRL.gifLes gouvernements européens organisent en flux tendu depuis 2008 le sauvetage des banques européennes pour obtenir des agences de notation le triple-AAA, la meilleure note de solvabilité. Mais ces agences de notations n'avaient pas vu venir ladite Crise des subprimes en 2007 et avaient encore accordé le triple-AAA à la Lehman Brothers avant sa faillite ainsi qu'à toutes les autres banques. Les gouvernements laissent croire qu'ils sont les victimes des agences de notation, mais ce ne sont que des entreprises privées comme des autres qui veulent faire du profit en vendant du service, ou plutôt du délit d'initié. Les deux agences de notation Moodys et S&P's - Standard & Poors qui ont leur siège aux USA se partagent 80% du chiffre d'affaire des services de notation autour de la planète et appartiennent en réalité au même groupe d'investisseurs américains: The Capital Group, et BlackRock, et Vanguard Group et une douzaine de hedge fonds et de groupes financiers dont Warren Buffet est aussi actionnaire. La notation des États souverains et des entreprises de la planète dépend donc de l'oligopole américain, pays dit de la libre-entreprise dont l'activité principale est de la museler au maximum et de la livrer à quelques spéculateurs initiés. Ceci constitue la violation des clauses de l'OMC. Les euro-pays se soumettent volontairement aux agences de notations, par ce qu'ils veulent opérer comme État Providence bancaire et recapitaliser leurs banques en faillite avec l'argent des contribuables et des peuples. Depuis le début de ladite Crise, l'Irlande est passée pour l'exemple d'un pays qui a réussi sa colossale politique de restriction budgétaire, de compression des salaires, de suppression d'une grande partie du salaire des fonctionnaires, des allocations chômage, des services publics, mais sa dette est passée de 28% à 125% pour renflouer les banques après le chantage des agences de notation.

En juillet 2011 les banques et Dexia avaient réussi le "Stress-test" européen qui leur attestait une bonne santé financière avec un excellent fonds propre réglementaire. Avec la seconde chute de Dexia et avec sa fin, les médias redécouvrent depuis le 3 octobre 2011 "les produits toxiques pourris qui sont toujours cachés dans les banques depuis la crise des subprimes à hauteur de plusieurs centaines de milliards". Et pourtant la banque centrale américaine, la Fed', avait déjà sauvé les banques européennes et françaises à hauteur de plus d'un millier de milliards de $, dont 124 milliards pour la Société Générale, 175 milliards pour BNP Paribas, 105 milliards pour Dexia. Ce n'était pas à cause de l'Euro ni de la Grèce mais à cause de leur trillions d'actifs pourris que les banques cachent dans leurs comptes. Il n'y a pas de crise de l'Euro, il y a la crise des banques. Les banques françaises sont avec la Deutsche Bank les leaders en produits financiers dérivés et donc en produits poubelles (actifs pourris dérivés / CDS/CDO, etc). Les agences de notation dégradent en un 1er temps la note des pays, pour que les pays activent un plan d'austérité qui donnera confiance aux marchés financiers internationaux qui leur prêteront des liquidités à un taux d'intérêt élevé. Ces liquidités fraiches servent aux Etats à aider les banques ou à leur accorder une garantie en cas de coup dur. En un 2ème temps les agences de notation dégradent de nouveau la note de ces mêmes pays, pour que les États rachètent aux banques leurs créances pourries pour les mettre dans une bad bank nationale ou européenne, le FESF / MES. Les pays ont racheté ces créances pourries avec des liquidités prêtées à un taux encore plus élevé sur les marchés financiers internationaux. Les pays n'ont plus les moyens d'activer une relance économique ou d'éviter la récession. Donc, en un 3ème temps les agences de notation dégradent encore la note des mêmes pays, qui cette fois-ci vont laisser tomber la Grèce, pour l'exemple, mais qui vont encore plus sauver leur propres banques en faillite en empruntant encore plus sur les marchés financiers internationaux à un taux encore plus élevé. Il n'y a pas de crise de l'Euro, il y a la crise des banques.

2011_krach_et_critere_maastricht_Deutschland.gifComme les banques des pays européens, qui se sont exposées au risque des produits dérivés financiers à des amplitudes variées, sont sauvées à des régimes très variés, il n'y a plus de concurrence libre et non faussée dans et hors de la zone euro. C'est la dérégulation de la dérégulation des marchés. Le Travailleur et les services restent toujours soumis au marché "libre et non faussé". Pour les banques en crise l'euro est muté en euro-drachme, euro-mark, euro-franc, et même ...euro-pound par le FESF. Les dettes irrécouvrables et autres positions toxiques des banques allemandes sont connues, et le gouvernement allemand a déjà recapitalisé sur ses propres moyens les banques allemandes avec la SoFFin à hauteur de plusieurs centaines de milliards d'euros. Le président français en poste voudrait faire recapitaliser les banques françaises par le fonds de solidarité / de facilité / de stabilité / de soutien européen, le parapluie européen. Selon la Banque des Règlements Internationaux BRI / BIS, l'Allemagne détient 118 milliards de Bons du Trésor des PIIGS et de la Belgique (Portugal, Italie, Irlande, Grèce, Espagne). La France en détient 214 milliards, avec Italie 105, Espagne  32,5 ,  Grèce  13, 9 ,  Portugal  8,6  ,  2,8 Irlande ,  51,5 Belgique. Le président français voudrait obtenir gratuitement comme la Grèce des centaines de milliards d'euros, mais ne veut pas que la réalité comptable des banques françaises en faillite technique soit révélée. C'est pourquoi la crise des banques est transformée en "crise de l'euro". Chaque pays membre de la Zone-Euro fait ce qu'il veut des critères de convergence et de Maastricht, chaque pays membre de la Zone-Euro comprend ce qu'il a envie du FESF / MES. Le Traité Simplifié Européen - Traité de Lisbonne a été imposé en déni du Référendum sur le NON au TCE. Aujourd'hui, les gouvernements européens et Bruxelles ne passent même plus par un semblant de consultation des européens, ou des deux chambres nationales de chaque pays européen, pour faire payer par les européens la faillite des banques due à leurs activités systémiques de la spéculation ratée. Il n'y a pas de crise de l'Euro. L'Europe n'a jamais été aussi utile pour les gouvernements européens. Ah si! L'avis de la Commission Finance du Bundestag ne suffit pas pour Angela Merkel. Le Bundestag de Berlin est de nouveau consulté mercredi sur le rallongement du levier de la queue du caméléon du FESF. Mardi soir, Bruxelles donne aux députés allemand les documents sur lesquels ils doivent se prononcer le lendemain, mercredi 26 octobre 2011. En juin 2011 le FESF était limité à 250 milliards, en septembre il est passé à 440 milliards (211 financés par l'Allemagne), en novembre il passera à 1000 milliards ou à 2 trillions d'euros. La panique s'installe et l'ordre décisionnel démocratique est de plus en plus contourné au fur et à mesure que le day of reckoning approche. Il faudra s'habiller chaudement cet hiver. Les dernières élections des euro-députés ont eu lieu le 7 juin 2009 alors que la première vague de ladite Crise faisait rage. Les européens et surtout les français ne sont pas allés voter. Il y avait pourtant des alternatives politiques crédibles. Nous aurions eu aujourd'hui un autre Parlement Européen pour gérer la crise.

2011_krach_et_critere_maastricht_Spanien.gifSelon le FMI de 70 à 90% des activités bancaires relèvent de la spéculation sur les produits financiers comme les CDS/CDO qui constituent la majorité des produits dérivés. Il ne reste plus grand-chose pour les activités de l'économie réelle des PME. Depuis 2008 les banques ne prêtent plus à l'industrie. On oublie que les CDS - Credit Default Swap sont des assurances contre la défaillance souscrites par n'importe qui, sur n'importe quoi, de préférences sur des actifs que l'on ne possède pas ou dont on n'est pas propriétaire. Les banques sont impactées par le risque systémique parce qu'elles ont des trillions de CDS dans leurs comptes. Les banques universelles qui ont des activités d'assurance sont impactées. Les assurances elles-mêmes sont impactées parce qu'elles sont émettrices de CDS ou parce qu'elles ont placé leurs actifs auprès des banques ou qu'elles sont actionnaires des banques. Les CDS sont tous des bundles, des fagots qui ont dedans des vrais morceaux de divers actifs allant jusqu'aux Bons du Trésor. L'acheteur d'une assurance CDS achète un bundle qui a un nom de code comme Zotoïd635, etc... et il ne peut porter à sa connaissance le contenu exact de son CDS. Seules les banques-assurances ou les assurances pourraient établir la traçabilité de leur bundles. Mais souvent elles feignent de ne plus savoir. Un bundle est composé avec des macédoines d'actifs variés ayant un risque plus ou moins élevé pour cacher dedans l'actif extrêmement toxique. Ce bundle est la titrisation. La titrisation n'a pas subitement disparu depuis l'année Lehman - 2008, elle git massivement et même de manière prépondérante dans tous les comptes des banques et des assurances. Comme AIG, la Wachovia ou la WaMut ont fait faillite aux USA, les assurances européennes, dont AXA, Allianz sont en situation précaire sur le chemin de la faillite et ladite Crise est tout autant une crise des assurances que des banques. Les assurances aussi doivent être recapitalisées, c'est à dire que pour elles aussi les gouvernements, et bientôt le FESF / MES qui sera une x-ième fois détourné de ses attributions d'origine, rachèteront des positions toxiques des assurances. Mais les décideurs européens leur ont réservé dès octobre 2009 tout autant un régime de faveur avec Solvency II - Solvabilité 2. L'Europe est devenu un organisme de privatisation de richesses, des droits et des pouvoirs et de nationalisation des pertes et des dettes. Angela Merkel et le président français en poste ont fait le mariole le WE du 22/23 octobre en disant qu'ils ne sont pas les élus de l'Italie ou de la Grèce et qu'ils ne sont responsables que de leur pays. De manière induite ils laissent à comprendre que l'Europe est devenue une Union de transfert des pays du Nord vers les pays du Sud (PIGS). Mais ce réalisme est un mensonge d’État parce que le transfert est réel vers la dette publique de la dette privée des banques, des assurances, des grands groupes industriels comme PSA ou Renault qui ont spéculé sur des CDS. Les assurances vont tomber avec les banques, et les assurances-vie et autres assurance capital-retraite vont s'évaporer, comme ceci a déjà été le cas aux USA en 2008 et 2009. Le capital parti en fumée ne se reconstitue plus et les seniors devront travailler jusqu'à 80 ans comme aux USA.

29_banques_systemiques_G20.jpgmàj du 4 novembre 2010 après le G20 de Cannes: voilà comme je l'écris depuis 2008 - parce que je suis bien informé - la Deutsche Bank est la most leveraged bank of the world donc la banque la plus impactée par les positions toxiques. Sous la DB il y a la Dexia. Voici un instantané du graphique interactif publié par le Financial Times Deutschland et Bloomberg. Eigenkapital = Fonds Propre. Ceci est la liste des 29 banques systémiques too-big-to-fail qui doivent agrandir leur fonds propres réglementaire et qui a été publiée par le G20 de Cannes. Depuis 2008 on dit que la Deutsche Bank est une bombe. Son bilan de 2283 milliards d'euros dépasse le PIB de la Grèce qui est de 343 milliards d'euros. En réalité le pays le plus en danger de la Zone-Euro est UNIQUEMENT l'Allemagne. Depuis 2008 la DB se maintient car c'est principalement à travers elle que sont négociés tous les Bons du Trésor de tous les pays de la planète. Mais depuis 2008 la Deutsche Bank n'a pas profité, pour consolider son bilan, du carry trade international et européen et des trillions qui lui sont prêtés par les banques centrales à un taux voisin de zéro et qu'elle reprête à un taux énormément plus élevé. A elle seule, la Deutsche Bank détient au moins la moitié des dettes des PIIGS détenues par les banques allemandes, ce qui veut dire que sa value to market est négative et qu'elle est déjà rien que pour ceci en faillite technique. Avec la bulle des CDS et autres actifs pourris et en pourrissement, elle est de toute façon en faillite. Il n'y a pas de crise de l'euro







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Communiqué >>>

Alter-Forum face au G20 en novembre

La Coalition française G8G20 2011 prépare l’Alter-Forum « Les peuples d’abord, pas la finance », du 1er au 4 novembre, en parallèle avec la Réunion du G20, qui est prévu les 3 et 4 novembre à Cannes, en France. Plusieurs activités sont prévues : le 1er novembre, manifestation internationale, suivi par une réunion publique, un concert (si la collecte de financements le permet !) une conférence de presse le 4 novembre à la fin de l’Alter-Forum et du Sommet du G20 et une manifestation symbolique, qui reste à définir, au cours de la protestation ou de la réunion publique. >>> Plus d'information << Fin du communiqué
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16. octobre 2011

Terminologie inusuelle et les impensés - OWS - Occupy the WordS - Rénovez Maintenant 67, journal d'un Cimbre

Occupy_Wall_Street.jpg Depuis 2008 il existe un domaine de la torture et de l'empowerment global de l'individu que même Snowden n'a pas révélé.
Il s'agit de la torture du langage et de l'extinction du dictionnaire qui rendent les mots inaudibles.
Il faut nourrir le feu de la parole et, disposant de signifiants communément partagés,
nous saurons laisser entendre la démocratie et redemander du sens

En ce moment la phénoménologie de confort se crispe autour de la "dette publique" pour expliquer le monde. Pour moi >>

Si vous cherchez sur Google anthropofascisme le mot n'a pas encore d'existence. J'en suis l'inventeur à la date du 2 mars 2024.

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                   (pour cet item mon site a été en page 1 de 2008 à mars 2020)

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Un si petit nombre pour les résultats montre que "croissance appauvrissante" n'est pas un concept dans l'opinion publique francophone. Là où il n'y a pas de concept, il n'y a pas de conscience.

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Si vous cherchez sur Google produits financiers titrisés mon site est en A2 sur 64.300 résultats.
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Si vous cherchez sur Google G20 de Londres et paradis fiscaux mon site est en A1 sur 117.000 résultat
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Si vous cherchez sur Google "le hard landing" mon site est en B3 sur 136.000 résultats

Si vous cherchez sur Google europe providence bancaire mon site est en A1, A2, A3 et A4 sur 13.000.000 de résultats. Mais c'est normal c'est moi qui ai inventé le signifiant. "Europe providence Bancaire" reste un impensé collectif, une lacune dans le contenu de conscience des peuples, mais un très gros vécu collectif. Un ami qui a peur du rouge, m'a encore traité de rouge récemment. Croyez-vous que je suis rouge, parce que je pense "europe providence bancaire"?


Si vous cherchez sur Google bulle échoïque mon site est en A1, A2, A3, A4, A5, A6 et A7 sur 596 résultats, en fait toute la page N°1.
  Bulle échoïque relève donc du tabou informatique et d'une absence phénoménologique, alors que la Crise de 29 nous avait pourtant apporté les bonnes explications.
Si vous cherchez sur Google "bulle des cds cdo produits financiers dérivés" mon site est en A2 et A3 sur 9890 résultats,
  ça n'intéresse personne et c'est ce pourquoi arrivera la catastrophe non annoncée.
Si vous cherchez sur Google "bulle des produits financiers dérivés" mon site est en B10 sur 171000 résultats

Si vous cherchez sur Google "la plus grande banque du monde" mon site est en A7 sur 31.900.000 résultats
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Pour croissance appauvrissante mon site est en A8 sur 6500 résultats. Je vous donne RDVZ l'année prochaine, le résultat aura gonflé.
Si vous cherchez sur Google jagdish bhagwati croissance appauvrissante mon site est en A3 et en A4 sur... 896 résultats. 896 résultats seulement, alors qu'en général une entrée sur le moteur de recherche livre au moins quelque dizaines de résultats. Ceci est la preuve que le monde informé et informatisé n'a pas compris que la croissance est toujours appauvrissante pour 80% de la population au moins. 1% de la population US rafle 99% de la croissance de revenus depuis 30 ans, et en France 2% de la population est propriétaire de 58% des richesses.

Ces mots auront une existence quand Rénovez Maintenant 67, journal d'un Cimbre sera en dernière position.
Si le PS occupait ces mots il n'aurait pas besoin d'organiser des primaires pour faire croire qu'il est de gauche.
Si ces mots ne rentrent pas dans le débat politique et sociétal il y aura un renversement de régime.
Internet révèle la misère de notre infocratie qui existe depuis l'Homme du Neandertal.
My name is not Assange. I am nothing and nobody.

Thomas, le Cimbre. Strasbourg, 15 octobre 2011

(photo: Helsinki; mon expédition polaire arctique à vélo, 2355 km, été 2011)


------------------------------------- Communiqué >>>

Alter-Forum face au G20 en Novembre

La Coalition française G8G0 2011 prépare l'Alter-Forum:  « Les peuples d’abord, pas la finance », du 1er au 4 novembre, en parallèle avec la Réunion du G20, qui est prévu les 3 et 4 novembre à Cannes, en France. Plusieurs activités sont prévues : le 1er novembre, manifestation internationale, suivi par une réunion publique, un concert (si la collecte de financements le permet !) une conférence de presse le 4 novembre à la fin de l’Alter-Forum et du Sommet du G20 et une manifestation symbolique, qui reste à définir, au cours de la protestation ou de la réunion publique. << Fin du communiqué

1. octobre 2011

La Fed a payé le bail-out de la Société Générale avec 124 milliards et de BNP-Parisbas avec 175 milliards, et pourtant elles sont toujours "sous-capitalisées"

audit_Fed_bailout_2011.jpg
Selon la FAO, il "ne" faut que 30 milliards par an pour éradiquer la faim dans le monde.

L'euro se porte bien en valant 1,38 $, depuis quelques années. Il n'y a pas de crise de l'euro.
Il y a depuis juillet 2006 la crise des banques.

OHADA - Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires et la CEDEAO - Communauté Économique Des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont mis depuis longtemps en ligne mon billet du 18 avril 2010 intitulé "2ème vague des grandes faillites des banques - 2ème et 3ème Krach immobilier commercial et industriel". Aujourd'hui il ne reste plus que quelques semaines avant le global meltdown du système monétaire international, avant Weimar 2.0 et l'hyperinflation qui suivra la Grande Dépression 2.0 . En l'attendant, la guerre monétaire oscille entre la politique de la terre brûlée, les petites phrases du poker menteur et dénonceur de Obama-Geithner-Bernanke et les semonces journalières ou répétées toutes les 6 heures par les agences de notation, par Warren Buffet, George Sorros, Roubini. Pour éprouver l'imminence de l'effondrement final, en Allemagne les banques vont abaisser vraisemblablement à partir du 17 octobre 2011 de 75% les garanties pour les comptes des épargnants. La Directive Européenne l'avait prévu pour 2025, mais elles veulent prendre de l'avance. Ça ne concerne que les gros comptes qui dépassent les 100.000 euros garantis par l’Allemagne. Les banques sentent le collapse total venir, et ce ne sera pas à cause de la Grèce mais des subprimes, des produits financiers titrisés CDS, CDO et autres OTC. Elles font du chantage sur les États "souverains" pour des bail-out à répétition, mais elles ne rembourseront pas les épargnants institutionnels. Les banques annoncent donc officiellement qu'elles vont voler leurs clients déposants avec l'Europe-Assistance de Bruxelles qui leur est essentiellement dédiée.

rallarros__224_.jpgLes nouveaux lecteurs de Rénovez Maintenant 67, journal d'un Cimbre peuvent avoir le sentiment que l'auteur radote sur des choses qu'ils entendent eux-mêmes partout. Depuis l'été 2011 les médias mettent effectivement en public ces thèmes avec une vision plus acerbe et moins prête-à-penser qui est similaire à la mienne. Le site RzM67 a encore quelques longueurs d'avance et pour beaucoup d'entrées il est en première page des moteurs de recherche.

Il n'est pas prévu dans les statuts de la BCE qu'elle rachète les Bons du Trésor des Pays Membres de la Zone Euro. Elle le fait pourtant depuis août 2011. La BCE n'est pas démocratiquement légitimée quand elle envoie avec la signature de Mario Draghi, son prochain Directeur, aux chefs de gouvernements européens un courrier demandant de réduire les retraites, les salaires et le nombre de fonctionnaires et d'imposer des plans d'austérité. Le 9 octobre 2011, la Troïka composée de la BCE, de l'UE et du FMI, qui négocie avec le gouvernement grec, a commis une irréparable ingérence dans les affaires intérieures de la Grèce en demandant au gouvernement d'abolir l'autonomie tarifaire. Comme en Allemagne, l'autonomie tarifaire est garantie aux syndicats dans les négociations salariales. Cette très grave ingérence dans le droit du travail et syndical est un avant-goût de ce que sera la gouvernance économique européenne: le nivellement par le bas du bas pour satisfaire aux exigences des banques et des marchés financiers. La soumission à ces ingérences des financiers est un mode habituel de fonctionnement des États. Il est à présent officiellement connu que la réforme des retraites en France avait été imposée par une agence de notation qui avait soumis au chantage le gouvernement et les syndicats français qui avaient directement négocié avec cette agence de notation. La Commission de Bruxelles n'est qu'un clone des agences de notations. La volonté de la Troïka est de transformer les européens en travailleurs immigrés intérieurs dans leurs propres pays, pour en faire des travailleurs précaires sous-payés. La Troïka demande à ce que les salaires grecs et le salaire minimal grec baissent pour les rendre concurrentiels. Il va être difficile pour les européens d'avaler encore une fois la "Concurrence libre et non faussée qui garantit le plein emploi et apporte le bien-être" sur laquelle sont rédigés tous les Traités européens et le Traité de Lisbonne. Il faut rappeler que la Grèce est d'abord victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives Européennes, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN mais aussi de Mario Draghi et de Goldman Sachs,

Le FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière, le "parapluie européen" qui n'arrête pas de s'élargir, est entrain de supplanter la BCE dans ces activités illégitimes. Ce qui est d'autant plus méprisable, est que le FESF se voit attribuer le rôle de ce qui a pourtant été critiqué en 2008 par nos gouvernants tout effrayés par l'effondrement provoqué par le lâchage de la Lehman Brothers. Le FESF n'est rien d'autre qu'un SPV - Special Purpose Vehicle, un Fonds Commun de Créances (FCC), qui est mis en œuvre dans une opération ad hoc de déconsolidation via des techniques de titrisation de certains actifs des bilans des sociétés. Le FESF n'est rien d'autre qu'un véhicule de titrisation pour des États souverains en faillite de la Zone-Euro et bientôt pour leurs banques en faillite. Les SPV avaient conduit à au premier éclatement de la bulle des produits financiers dérivés de l'année-Lehman 2008, parce que les banques en faillite devaient rappeler qu'avec ces opérations managériales et comptables elles avaient transféré légalement (shadow banking) dans un périmètre extrabilanciel leurs activités de spéculation à haut risque afin de les cacher pour que les spéculateurs présents et potentiellement avides n'aient pas peur et poursuivent leur hystérique et criminelle spéculation dans le schéma pyramidal Ponzi-Madoff toujours renouvelé. Le FESF permet légalement de cacher européennement aux yeux de tous ces opérations extrabilancielles à haut risque qui sont aujourd'hui des actifs pourris, toxiques, irrécouvrables qui seront rachetés par le contribuable pour les déposer proprement et de manière organisée à la poubelle des peuples. On appelle ceci la faillite organisée, je l'appelle la politique de la terre brûlée. Normalement un SPV est conçu opérationnellement pour mettre en œuvre un effet de levier (leverage) pour que le retour sur investissement, ici la spéculation, soit maximum. Mais le SPV européen, le FESF, est un machin gouvernemental qui peut se permettre d'avoir l'arrogance de ne pas prévoir le levier d'enrichissement, parce que le seul objectif est de racheter, de cacher et de laisser pourrir en paix les actifs toxiques comme des Bons du Trésor d’États Membres de la zone euro qui ont subitement besoin de liquidités et qui n'en trouvent plus sur les marchés financiers internationaux à un taux d'% acceptable. Le FESF est donc une officine de blanchiment de la dette, et bientôt des dettes des banques privées tout autant en faillite que certains États "du sud". Le FESF commence comme un SPV qui a les moyens financiers de se payer des actifs grâce à la ritournelle de la pyramide Ponzi-Madoff, mais devient une bad bank parce que ces actifs rachetés ne valent rien et sont des junk bonds. La pyramide Madoff-Ponzi européenne n'est qu'une pyramide à 1 tour, tout le monde le sait, tout le monde va payer, tout le monde va tout perdre et tout le monde s'en fout. Tout ceci pour garantir le renouvellement de la libre circulation des capitaux garantie par les Traités européens et le Traité de Lisbonne. Goethe: "Nul n'est plus esclave que celui qui se croit libre sans l'être". Si vous cherchez sur Google fonds européen de stabilité financière et spéculation mon site est en page A ligne 10 sur 67900 résultats. Ceci signifie que ce machin qui est entrain de violer jour après jour un peu plus les Traités Européens n'intéresse personne. Si vous cherchez sur Google chute système monétaire mon site est en A4 de Google sur 549000 résultats. Suis-je un con ranké? Par contre je connais encore des demeurés hystériques qui ne jurent que par cette Europe et qui m'écrivent que des partis de gauche veulent démolir le capitalisme. Ils ne voient pas que ce communisme sectoriel de riches démolit les Travailleurs, les peuples et même leur "capitalisme".

rallarros__251_.jpgDepuis 2008, la BCE a mis à la disposition des banques, instituts hypothécaires et hedges fonds européens 4600 milliards d'euros. Mais la Fed', la banque centrale américaine, a mis, sans en informer le Congrès américain, à la disposition des instituts financiers dans la même période 16.000 milliards de $. Nous pouvons le voir ci-dessus dans le tableau 8, page 144 du Rapport d'audit officiel GAO- United States Government Accountability Office qui est soumis à la Commission Finances du Congrès américain. Vous pouvez télécharger vous-même le rapport GAO-11-696, Jul 21, 2011 complet directement sur le site fédéral américain de GAO, le Service Gouvernemental de la Comptabilité des USA. J'ai conservé cet audit sur mon site en format pdf. Vous pouvez voir que des banques européennes ont profité de ce bailout financé par la Fed', dont 124 milliards pour la Société Générale, 175 milliards pour BNP Paribas, 105 milliards pour Dexia. Les programmes américains de bailout similaires au parapluie européen, le FESF / ESMA, contiennent le mot "Facility". Pour comprendre le tableau voici la légende: TAF = Term Auction Facility; PDCF = Primary Dealer Credit Facility; TSLF = Term Securities Lending Facility; CPFF = Commercial Paper Funding Facility; AMLF =  Asset-Backed Commercial Paper Money Market Mutual Fund Liquidity Facility; TALF = Term Asset-Backed Securities Loan Facility. Les "banques partenaires" européennes ont échangé ces facilités offertes par la Fed' avec des actifs pourris, des junk bonds, ce qui signifie que la Fed' s'attendait à ne pas être remboursée et qu'elle n'a pas une grande opinion de ses dollars de contrefaçon qu'elle imprime sur la planche à billets. La Fed' a jeté 4000 milliards de $ de Helikopter Money sur les banques partenaires étrangères pour les sauver de la faillite, mais aussi pour organiser elle-même à son heure venue son day of reckoning qui révélera que les banques européennes ont choisi la solution de se laisser corrompre par la Fed'. Quand rien n'ira plus aux USA, la Fed' jettera sur les écrans les informations comptables de ces banques européennes en faillite et agira comme un Wikileaks de mauvaise augure, délinquant et prédateur. Pour cela elle passe un coup de fil aux agences de notation Standard & Poor's, Fitch, Moody's toutes les 6 heures pour faire son whistleblowing et rendre tout affairés nos gouvernants européens.

rallarros__267_.jpgVous voyez, la Société Générale, BNP Paribas ou Dexia par exemple ploient sous leurs propres positions toxiques depuis 2008 et ceci n'est pas dû à la dette grecque. Le tableau ci-dessus montre les bail-out qui ont principalement été réalisés du 1er décembre 2007 au 21 juillet 2010. 2007 ? Oui, dès 2008 je vous explique que ladite Crise a commencé exactement en juin/juillet 2006. Ceci n'empêche pas la Société Générale de relocaliser en France 100 milliards de positions pourries irrécouvrables ("38 milliards hors produits dérivés") dans sa "structure de défaisance", sa bad bank Inter Conseil Europe dans son propre immeuble à Paris La Défense. Depuis plus d'un an mon site est en Page A, ligne 2 de Google sur 302000 résultats pour l'entrée société générale bad bank. Pour crise financière et création monétaire mon site est en Page 1, Ligne 8 sur 2.100.000 résultats, ce qui prouve que personne ne comprend la crise, sinon je serai relégué en page 3.000.000. Pour l'entrée privatisation création monétaire mon site est en A3 de Google sur 791000 résultats. Si vous cherchez sur Google lobby financier mon site est en A3 sur 5.120.000 résultats.

Ces actifs pourris irrécouvrables portent le nom de "actifs cantonnés", de "porte-feuille cantonné" ou "activités arrêtées" ou "les actifs gérés en extinction". En clair, la Société Générale va défalquer en France les pertes liées aux actifs toxiques de son bénéfice imposable. Les banques découvrent subitement le patriotisme et elle déversent leur ypérite sur les petits citoyens qu'elles relèguent dans les tranchées. Les 10 dernières années précédant la "Crise", les 5 milliards de bénéfice annuel de la Société Générale étaient délocalisés dans les filiales off-shore pour échapper à l'impôt français. Dans les rapports d'activité de la banque on évoque les actifs pourris de la manière suivante: "les actifs encore portés". Bientôt ces actifs pourris seront mis dans un fonds de défaisance public et seront portés par l’État français, c'est à dire nationalisés, et gonfleront ladite dette publique et renforceront le plan d'austérité budgétaire. En juillet 2011 Dexia et les autres banques avaient réussi avec brio le "Stress-test" européen qui leur attestait une bonne santé financière avec un excellent fonds propre réglementaire. Dans notre monde, seuls les puissants sont autorisés à mentir. Avec la seconde chute de Dexia et avec sa fin, les médias redécouvrent depuis le 3 octobre 2011 "les produits toxiques pourris qui sont toujours cachés dans les banques depuis la crise des subprimes à hauteur de plusieurs centaines de milliards".

Il est drôle de voir qu'en deux jours, ce n'est plus la faute à la Grèce, mais aux actifs pourris. dettes_grecques_banques_EU_2011.jpgSur ce graphique à droite en millions apparaissent les deux prochaines banques françaises qui vont être recapitalisées gratuitement. Devinez qui. Vous voyez sur le graphique que les "actifs encore portés" par les banques représentant la dette grecque sont environ égaux à 2% des actifs en pourrissement des banques. Comme les banques vont bientôt être recapitalisées en plusieurs tranches par les gouvernements, deux fois 50 milliards d'actifs en pourrissement passeront inaperçus à côté de 100 milliards et les citoyens seront soulagés et payeront joyeusement pour elles et appelleront d'eux-mêmes de leurs vœux les plans d'austérité. C'est pourquoi l'ABE - l'Autorité Bancaire Européenne flaire l'opportunité de réaliser un nouveau Stress-Test, un Blitz-Stress-Test, en prétendant augmenter les seuils d'exposition au risque, qui de toute façon resteront bien avantageux pour les tricheurs systémiciens. Il est reconnu depuis une semaine que la Dexia porte 100 milliards d'actifs toxiques. Sur ce graphique n'apparaît même pas la Dexia qui est bien plus petite que BNP Paribas. Vous voyez. Je suis content de ne jamais succomber au politiquement correct, qui s'est réduit depuis 2008, à avaler l'ostie de travers sans la lécher. Depuis 2008, je travaille la bulle des CDS/CDO et des autres produits opaques négociés de gré à gré dans le système du shadow banking. Des milliers de cons m'ont pris pour un gauchiste. 80% des produits financiers titrisés dérivés sont négociés de gré à gré dans le système du shadow banking qui n'est soumis à aucun contrôle ni aucune règlementation. Aujourd'hui on avoue que Dexia a 100 milliards d'actifs pourris dans ses comptes bancaires. Si Dexia a 100 milliards d'actifs pourris, la Société Générale en a donc encore plus, car son modèle managérial était encore plus risqué que celui de Dexia qui était, comme pour toutes les banques, d'emprunter à court terme pour financer des "actifs" à long terme offrant des taux plus élevés et de vendre des produits financiers dérivés titrisés dans la pyramide Madoff-Ponzi. Vous pouvez voir sur le site www.eFinancial Careers.fr que de belles opportunités de carrières s'offrent dans les banques poubelles. Par exemple la Hypo Real Estate allemande est devenue la 8ième banque allemande.


Les rallarros__300_.jpggouvernements français et allemands ne reculent pas devant la pire des perversités qui est d'annoncer publiquement qu'ils forceront en novembre 2011 après le G20 de Cannes les banques à accepter les centaines de milliards d'euros de recapitalisation. Les banques en faillite technique ne peuvent pas faire autrement que d'accepter ces aides et ne disposent d'aucune liberté d'action. Le Président de la Commission Européenne et l'Autorité Bancaire Européenne annoncent le 12 octobre 2011 que la cagnotte du FESF, le parapluie européen ou fonds de sauvetage européen ou fonds de stabilité européen, sera versée directement aux banques qui sont touchées par la crise de la dette souveraine. Voilà, le FESF qui est déjà une violation du Pacte de Dublin (création de l'euro, clause du no-bail-out) et du Traité de Lisbonne est déjà violé quelques mois après avoir été créé. Le FESF ne devait servir qu'à éponger les dettes des États en faillite de la Zone-Euro. Cette violation bis indique la réalité du problème qui est dans les banques du nord à cause de leurs actifs toxiques en pourrissement. L'Union Européenne est devenue un simple organisme de transfert automatisé des richesses payées par les euro-citoyens contribuables. En réalité le tour est plus élégant que ceci. La Commission de Bruxelles demandent aux banques d'appliquer au plus vite ce que recommandent sans obligation les nouvelles normes comptables prudentielles Bâle III: augmenter le pourcentage des Fonds Propres Réglementaires jusqu'à 9% des actifs à risque et bien avant l'éventuelle date butoir de 2019. A défaut de ceci, la Commission se voit contrainte de faire un gros cadeau aux banques pour les recapitaliser. Les banques viennent d'écrire une violente lettre incendiaire de protestation au ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, CDU, parce qu'elles ont peur que l'une ou l'autre banque qui ne parvient pas à lever des fonds propres se dénonce d'elle même et révèle que les marchés financiers internationaux lui font moins confiance qu'à ses voisines. Tôt ou tard, d'une manière comme d'une autre, le day of reckoning arrive.

L'activité principale des banques consiste actuellement à brûler la terre qu'elles foulent et à faire détourner l'attention du feu en faisant bavarder la planète sur un épouvantable palimpseste qu'elles recouvrent à chaque fois: y apparaissent et disparaissent des mots comme Espagne, Portugal, Grèce, Société Générale, Dexia, BNP Paribas, AXA, parfois, mais c'est plus rare en raison d'un choix esthétique, Bank of Amerika, puis de nouveau Grèce, ou Belgique, Espagne. Les faces variables du palimpseste imposées par les marchés financiers, les agences de notation, IIF - International Institute of Finance, le syndicat des banques dont le Président est Josef Ackermann de la Deutsche Bank, permettent de faire du chantage sur les gouvernements qui reculent à chaque fois leur décision d'imposer, ne serait ce que les nouvelles normes comptables prudentielles Bâle III. Selon ces normes prudentielles comptables Bâle III, 1) les banques devraient détenir d'ici 2015 suffisamment d'actifs fongibles qu'elles peuvent mettre rapidement sur les marchés financiers pour résister pendant 30 jours à une crise de liquidité. Puis, 2) les banques devraient constituer des fonds propres à hauteur de 7,5% de leurs actifs à risque avant 2019 au lieu des 2% imposés actuellement par Bâle II. Les banques devraient ainsi pouvoir couvrir totalement leurs pertes. Dans Bâle III comme déjà dans Bâle II qui a provoqué ladite crise au lieu de permettre de l'éviter, ce sont les banques qui évaluent elles-mêmes leur exposition au risque, et comme les produits dérivés titrisés et financiers sont négociés de gré à gré dans le shadow banking, elles pourront toujours publier ce qu'elles ont envie et cacher la réalité. Finalement 3) les banques ne devraient s'endetter qu'avec un levier (leverage) de 33 fois par rapport à leur capital au lieu des 60 fois qui sont aujourd'hui très courant. IIF prétend que les normes du Comité de Bâle coûteraient 7,5 millions d'emplois et 3,2% de points de croissance en moins, donc une récession de nos jours. En Europe et aux USA rien n'avance, Cameron de la Grande-Bretagne a repoussé l'application de toutes les recommandations Bâle III à 2019. Aux USA les recommandations Bâle III passent pour être antiaméricaines, et les recommandations Bâle II n'y étaient de toute façon pas appliquées. En gros c'est comme pour la taxe Tobin, "elle pourrait être bien mais il faut attendre que tout le monde l'applique, car nous ne vivons plus seuls dans notre beau pays". En octobre 2011, aucune leçon n'a été tirée de la chute de la Lehman Brothers en 2008. En fait si. Une énorme leçon a été tirée de la faillite de Lehman Brothers: dans les mémoires populaires des médias, Lehman Brothers, est imposé comme le premier mot inscrit sur le palimpseste bancaire d'épouvante. Le palimpseste épouvantable dit que c'est la faute à Lehman Brothers, et qu'on se dirige en octobre 2011 sur un Lehman Brothers 2.0, mais restent dans le périmètre impensé le shadow banking, la bulle des produits titrisés financiers dérivés, et pour être encore plus grossier la libre circulation des capitaux. Les banques s'occupent à diriger leur feu sur leur terre qu'elles brûlent. Pour perdre le moins, les banques ne spéculent plus à la hausse, elles font des opérations twist qui leur permettent de déplacer et de sauvegarder en un portefeuille de catastrophe leur bulle de richesses qui se dévalorise et pourrit depuis 2006. Pendant que les gouvernements jettent les peuples dans l'austérité et la précarisation, les banques ont le temps de consolider leur porte-feuille de catastrophe grâce aux indemnités maladie provenant des trillions de liquidités offertes par la Fed', la BCE, FESF / ESMA, les gouvernements européens et Bruxelles.

Le grand tableau du GAO en début d'article est en "billion" et mon texte est en "milliard". Pour que vous soyez sûrs que je traduis bien, voici le lien sur anglaispratique.fr. Aux 16.000 milliards de $ de bail out, il ne faut pas oublier d'ajouter les 2300 milliards de Helikopter money, la planche à billet de Paper Mill on the Potomak, et le plan PPIP par lequel la Fed a racheté aux entreprises industrielles et commerciales américaines 4700 milliards de $ de positions toxiques comme des MBS, des RMBS, des CDS/CDO, etc. Il ne faut pas non plus oublier les 3100 milliards de $-Swap-Lines par lesquels la Fed' a offert à 14 banques centrales de la planète des liquidités en dollar pour entretenir les échanges commerciaux en dollar. Il ne faut pas oublier les nationalisations totales des instituts hypothécaires américains comme Fanny Mae, Freddie Mac, Ginnie Mae qui ont aussi englouti 5000 milliards de $. Avec ces 5000 milliards de $ Obama avec ses "Obama Mortgage" et la FAH - Federal Housing Administration et la Ginnie Mae ont créé la troisième bulle des crédits hypothécaires que j'appelle la bulle des sub-subprimes. Personne n'en parle, vous pouvez vous reporter sur mon article du 29 août 2009. alt_A_US_2009_to_2015.jpgVous voyez sur le graphique de gauche que avant la crise des Sub-Subprimes, la deuxième crise des Subprime et des Alt-A, la bulle Bush Paulson, va continuer à s'amplifier jusqu'en juillet 2013. Oui, les USA sont depuis longtemps en banqueroute d’État et bien plus gravement que l'Islande, l'Irlande, la Grèce. Cela fait 45 mois que la Fed injecte des liquidités et les USA ne sortent pas de la banqueroute d’État, pauvre Obama, le nobel sans cause qui donne des conseils à l'Europe. Malgré tous ces bail-out, les instituts financiers sont toujours "sous-capitalisés" à l'automne 2011, c'est à dire en faillite à cause de la bulle des CDS de 600.000 milliards qui implose en continu depuis l'automne 2008. Ceci n'a pas empêché par exemple la Morgan Stanley d'augmenter de 14.000 milliards sa bulle des CDS de décembre 2010 à juin 2011. Les USA sont le plus grand ennemi du monde de l'ouest, des peuples et... du capitalisme. Si nous faisons la somme des dépenses de la Fed pour administrer son communisme monétaire sélectif et son simili-keynésianisme, nous voyons que les USA sont endettés à 250% du PIB, ce qui dépasse de très loin le 80% de la Grèce, ou de l'Islande avant sa banqueroute d’État. (Photos: été 2011, mon expédition polaire arctique à vélo, 2355 km)

Rien n'a été appris depuis l'année-Lehman, les banques et assurances systémiques ont fusionné entre elles avec l'appui et les recapitalisations des gouvernements. Les 28 banques systémiques devraient constituer des fonds propres réglementaires à hauteur de 9,5% par rapport à la masse de leurs actifs à risque, soit 2,5% de plus que les autres banques. Les banques universelles devraient séparer leurs activités d'investissement de l'activité traditionnelle de banques et de dépôt. Mais d'après les recommandations du FSB, Financial Stability Board - Conseil de Stabilité Financière, la séparation peut se faire dans une simple délocalisation dans une filiale, donc dans la porte à côté au même étage que les banques. L'universel n'est séparé que par une porte ouverte. Rien n'a été appris depuis l'année-Lehman et la bulle extra-bilancielle de 600.000 milliards des transactions financières des produits dérivés et titrisés a été indirectement entretenue et nourrie avec les aides publiques que les banques ont utilisées pour leur jeux de trésorerie au lieu d’innerver l'économie réelle. La Deutsche Bank est le plus grand négociant de la planète en bons du trésor et produits financiers dérivés. La bulle de 600.000 milliards de ces produits financiers négociés en dehors des bourses et de manière totalement opaque représente 6,5 fois le PIB de tous les pays de la planète. Rien n'a été appris depuis l'année-Lehman 2008, 4 ans après ladite crise, et le short selling, le "pari baissier à règlement différé" ou la "vente à découvert spéculative" n'est pas réglementé ni contrôlé. Si Josef Ackermann, président de la Deutsche Bank et de l'IIF - International Institute of Finance, le syndicat des banques et de la Lutte finale de la Classe, refuse d'abandonner les créances sur la dette publique grecque, c'est qu'elle ne veut pas que le dernier rempart tombe devant ses trillions d'actifs pourris privés qui seront alors quasiment révélés. Josef Ackermann, dont la Deutsche Bank reste la most leveraged bank of the world, poursuit sa politique de la terre brûlée en déviant publiquement le vrai débat aussi longtemps que possible tout en réalisant ses opérations twist pour remélanger son portefeuille et se préparer à perdre le moins possible tandis que les peuples, les 99%, les États perdront tout avec les 2 générations futures qui payeront aussi.

rallarros__312_.jpgLe 18 octobre la Commission de Bruxelles, le Président du Conseil européen et le Parlement européen ont annoncé qu'ils autoriseront les Pays-Membres de l'UE d'interdire les CDS sur les Bons du Trésor. Les CDS sont des produits dérivés financiers titrisés qui sont des assurances sur tout et n'importe quoi, mais il n'est pas nécessaire d'être propriétaire ou de posséder ce tout et ce n'importe quoi pour investir dans des CDS. Seuls les CDS sur la mort d'une personne humaine sont interdits. Pour obtenir l'autorisation d'interdire les CDS sur les Bons du Trésor, les Pays-Membres devront demander à l'Autorité Européenne des Marchés Financiers/European Securities and Markets Authority - ESMA son avis qui n'est qu'un avis consultatif. Parfois une conscience publique supérieure des appareils d’État ose s'imposer contre le pouvoir absolu et prédateur des marchés. Cette conscience ne s'affirme pas pour interdire les CDS sur les denrées alimentaires qui entrainent une inflation galopante de leur prix et qui poussent des régions du globe dans la famine avec la bulle du maïs et de blé, comme les CDS sur les Bons du Trésor poussent la Grèce à la banqueroute d’État parce qu'elle ne peut plus acheter du crédit sur les marchés financiers internationaux. L'interdiction des CDS sur les Bons du Trésor n'aura de toute façon pas d'effet parce que les CDS sont surtout négociés à la City, à Londres. Michel Barnier, UMP et Commissaire à la Concurrence et au Marché Intérieur, amuse la galerie en proposant d'interdire aux agences de notation (américaines) de publier la note de solvabilité des États Membres de la Zone-Euro et l'UE. Avec l’accès aux informations sur internet, c'est comme interdire à un ivrogne de vomir.

Nous allons bientôt nous rendre compte que ce Régime Systémique Autoritaire qui s'est sanctuarisé derrière tous les pare-feu inimaginables a détruit autant l'économie que le régime de Hitler ou de Staline. Deux générations futures vont payer ce que les pappy-boomers, les anciens hippies de 68, ont commis. Nous sommes bien en face du plus grand transfert de l'histoire de l'humanité de la dette privée vers la dette publique comme je vous l'écris depuis 2008. Pendant ce temps-ci, le PS français fait semblant de faire des primaires pour la Chasse-au-furet-2012 parce qu'il n'ose pas s'assumer et s'imposer comme un parti de gauche qui éclaire et informe les citoyens en leur proposant un programme pour les gens et pour les deux générations suivantes qui vont éponger cette dette privée nationalisée. Il faut arrêter de dire "c'est compliqué". Ces 16.000 milliards de $, ces 4600 milliards d'euro sont le Lutte finale de la Classe.

Dans cette économie de marché financière, il n'existe plus qu'une seule classe qui a réussi à organiser légalement pour elle même le défi d'initié en rendant asymétrique "l'information pure et parfaite" qui est la main vibrante qui régule le marché. En soustrayant le marché financier global du marché de l'économie avec le shadow banking et la délocalisation des opérations financières dans le périmètre extrabilanciel non régulé du gré-à-gré des produits OTC - Over-The-Counter, l'information sur la santé financière des banques reste sur le seul côté des banques. Le régime financier systémique asymétrique autoritaire a réalisé ces 20 dernières années son plus grand rêve, celui de se soustraire d'une croyance vieille de 235 années à laquelle Adam Smith, qui n'était pas africain, avait donné naissance dans son "La Richesse des Nations": l'information pure et parfaite qui régit les grands équilibres du marché en postulant que l'équilibre efficace est la règle et que la faillite est l'exception. La puissance du marché et la défaillance du marché constituent intimement la réalité du marché et pour rendre asymétrique la réalité du marché, les banques se concentrent pour atteindre le seuil systémique où elle sont too big to fail et jouissent de l'assurance-vie gratuite des États dans lesquelles elles siègent comme le FESF. Les systémiciens se sont aussi rendus, avec le cadre légal des États et de leurs normes comptables "prudentielles", auto-immunes contre la volatilité dont le risque sera toujours couvert en dernier ressort par les gouvernements initiés à la voltige financière et désinhibés des peuples qui les portent par votation. La discussion n'a plus à s'aligner sur les joujoux de la pensée, capitalisme vs. communisme, mais elle doit en venir à la reconnaissance que la terre n'est pas plate à l'image de la planche à billets des systémiciens. Les systémiciens se sont créé depuis 1989 une bulle de vie dans laquelle n'est pas entré le conflit entre efficacité lucrative individuelle et enrichissement de la nation. Les systémiciens ont activé à outrance la volatilité parce qu'ils disposent de l'information asymétrique qui leur permet à tout moment de remélanger leur portefeuille individuel en dirigeant à chaque fois la marge opérationnelle vers eux-mêmes. La volatilité de la main vibrante des marchés n'est pas "l'expression de la rationalité des marchés", mais de l'initiation monolithique de la Classe heureuse toujours en lutte et qui est jusqu’au-boutiste en s'offrant, en avant-dernier recours et juste avant le bail-out de l’État Providence bancaire, le short selling et le pari mutuel des initiés gagnant sur les actifs en pourrissement: spéculation à la baisse. Le management asymétrique de l'information par les agences de notations, dont les avis coordonnés sont financés par leurs donneurs d'ordre initiés de la finance, permet de conduire la volatilité des marchés vers l'entonnoir qui déverse les richesses du même côté. Les procès contre les minus personnages épisodiques Kerviel, Madoff, Kweku Adoboli sont les jeux-du-roi pour divertir l'éventuelle prise de conscience des peuples. Kerviel, Madoff, Adoboli permettent d'entretenir le registre épique ou picaresque de la légende de celui qui a fait perdre 2 milliards à la SocGen ou à UBS. L'asymétrie informative de ces 2 milliards passe mieux dans les esprits que les 16.000 milliards dépensés par la FEd ou les 4600 milliards mis à la disposition de la BCE pour sauver les banques en faillite. On croit encore croire que l'agissement égoïste individuel laisse surgir le bien-être macroéconomique de tous. Les systémiciens surfent sur la réinitialisation de La Richesse des Nations d'Adam Smith avec l'humanisme automatique du trickle-down-effect, l'effet de percolation, du Consensus de Washington de l’École de Chicago (voir mon article du 6 octobre 2008). L’émergence de dissidents - qui ne sont pas des Indignés - comme les pays émergents et le BRICS, ne se démarque pas du comportement asymétrique des systémiciens initiés, elle va seulement aiguiller la volatilité enrichissante vers eux, les nouveaux, en laissant toujours de côté l'Afrique bonne à piller. De Adam Smith en passant par Augustus von Hayek (Road to Serfdom) et Ludwig von Mises pour aller jusqu'à Milton Friedmann, Ronald Raegan, Margaret Thatcher et le Traité de Lisbonne, l’État a été présenté comme l'ennemi du marché et la souveraineté nationale comme quelque chose de nuisible. C'est pourtant en composant avec leur partie intime et refoulée de leur psychologie que les libre-échangistes et les libertariens ont joui sans entrave: l’État dans ce monde païen de la religion du capitalisme libre a toujours été gardé dans l'infra-conscient comme le bon-sauveur des grandes faillites systémiques. Sur le long terme la croissance est appauvrissante pour tous. Les "modernes" instruments financiers n'apportent pas de la valeur ajoutée mais de la destruction, c'est que j'ai enseigné depuis 1991 à mon retour de Jéna en Thüringe quand j'y avais été envoyé par le Ministère et le Goethe Institut dans un voyage d'étude pour observer la "Aufschwung Ost " (Croissance à l'Est). 1% de la population US rafle 99% de la croissance de revenus depuis 30 ans, et en France 2% de la population est propriétaire de 58% des richesses.

Ces mêmes libertariens promeuvent la libre-circulation des biens, des services, des travailleurs et des capitaux dans leurs modèles conjugués du Consensus de Washington/Bruxelles et de l'OMC - l'Organisation Mondiale du Commerce mais s’accommodent très bien du fait que le plus grand partenaire des échanges commerciaux réels est la Chine. Après avoir massivement investi dans la technologie et la formation, l'essor économique chinois s'est fait grâce à la violation totale de tous les principes de base du libre échange: la Chine a subventionné massivement comme les USA (avec les FSC, Foreign Sales Corporations) l'exportation; le gouvernement chinois est massivement intervenu pour planifier l'évolution de l'économie, pour contrôler les changes, pour compresser les prix sur le marché intérieur, pour subventionner directement et indirectement les entreprises pour les protéger de la concurrence internationale. Les holoéchangistes financiers supranationaux adorent l'Etat quand il est leur État Providence, leur organisme privé de transfert de richesses, de pouvoirs et de droits. Dans la globalisation, le monde n'est plus qu'une Maison Commune pour les holoéchangistes et une niche pour les 99% restants. La concurrence libre non-faussée et l'information pure et parfaite ne sont qu'une illusion suprématiste. Il n'y a pas de crise de liquidité, il n'y a pas de crise de la dette souveraine, il n'y a pas de crise bancaire, il y a crise de l'idée que l'homme se fait de lui-même. L'homme ne s'habite pas, il surfe sur son illusion. L'homme n'est que l'architectone de lui-même qu'il se construit avec toute la complaisance qu'il aime à s'administrer.

Entre le 1% et les 99% existe un démarche collaborative qui est très légèrement assombrie par le mouvement planétaire Occupy Wall Street que les médias tentent d'ignorer, de discréditer et d'associer avec le mouvement d'extrême droite américain Tea Party de Ron Paul. Dans cette démarche collaborative, l'homme pauvre et riche se répartissent les rôles d'agents et distribuent leurs activités autour du transfert des savoirs et des pouvoirs en le réduisant à une simple transfiltration des richesses d'en bas vers le groupe des dégourdis au sommet. Cette transfiltration a été rendue possible à partir du socle épistémique du Régime Systémique Autoritaire. Le Régime Systémique Autoritaire est une proposition d'organisation de la société qui a transformé le paradigme simple de la main vibrante et régulante d'Adam Smith et du "croissez & multipliez-vous" en un état des connaissances qui se stabilise depuis septembre 2008 dans l'État Providence Bancaire et actuellement dans le Fonds Européen de Stabilité Financière qui est une hiérarchie supérieure au Traité de Lisbonne qu'il supplante de fait. L'Europe Unie est sur la planète la proposition la plus élaborée de régime qui met en place le trickle-up effect, l'effet de percolation inversé vers le sommet, en distribuant à ses agents, les États Membres, les missions et fonctions qui permettent de réaliser transfiltration et privation. Cette Europe Unie, londonienne et irlandaise dans les faits directeurs, représente le système le plus abouti de cette transfiltration des richesses et de cette privation des droits. Mais de Berlin au Caire nous voyons que des socles épistémiques ont eux-mêmes une durée de vie relative, alors que la proposition de la réalité augmentée de l'individualité bourgeoise demeure depuis 1789. L'homme n'est pas fait pour l'homme, mais pour accaparer. Le PS redemandera "plus de justice" pour la Chasse-au-Furet 2012 et son comparatif, qui a pour image une vue en-dehors de lui-même et des petites-gens, est appuyé sur le socle épistémique communément admis de l'enrichissement adam-smithien agréable.

rallarros__318_.jpgComme après la fin du IIIème Reich, de l'Union Soviétique, de la RDA, les anciens nazis, les anciens Politbonzen, les Papon et Barbie, les anciens de la Stasi sont restés dans la haute administration ou sont devenus les oligarques des régimes nouveaux. Après l'effondrement de ce Régime Systémique Autoritaire, les anciens banquiers, traders et leurs gonfaloniers, les politiciens, resteront dans la haute administration et deviendront la nouvelle élite des oligarques. Ils auront transféré d'un ancien régime au nouveau régime leur aisance matérielle volée, et nous les petites gens devront recommencer à zéro, car nous aurons faim, nous voudrons de nouveau aller vers en haut pour ressortir de notre précarité procréée par ces systémiciens financiers qui nous regardent d'un œil compatissant.

A chaque fois j'écris mes billets comme si je me sentais encore juste vite obligé de livrer un dernier testament avant l'explosion. Mon père m'avait tellement impressionné quand il parlait de adolf et de tous ces gens qui disaient "wir haben es nicht gewusst" ("nous ne l'avions pas su"). Avec un début de recul je me rends compte aussi que par mes écritures je lutte contre cette énergie qui pourrait s'installer chez tout un chacun et qui les poussera (tous) à dire par après qu'ils ont connu des gens, plein de gens, qui disent "wir haben es nicht gewusst". Et avec cette aura de celui qui dit qu'il a connu des gens qui disaient, il se fera voir sous sa singularité et se fera reluire une durable notoriété et prouvera qu'il est profondément démocrate, lui.



------------------------------------- Communiqué >>>

Alter-Forum face au G20 en novembre 
La Coalition française G8G20 2011 prépare l’Alter-Forum « Les peuples d’abord, pas la finance », du 1er au 4 novembre, en parallèle avec la Réunion du G20, qui est prévu les 3 et 4 novembre à Cannes, en France. Plusieurs activités sont prévues : le 1er novembre, manifestation internationale, suivi par une réunion publique, un concert (si la collecte de financements le permet !) une conférence de presse le 4 novembre à la fin de l’Alter-Forum et du Sommet du G20 et une manifestation symbolique, qui reste à définir, au cours de la protestation ou de la réunion publique. << Fin du communiqué



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30. août 2011

Christine Lagarde, FMI, et l'Autorité Bancaire Européenne, ABE, préparent la nationalisation des dettes des banques européennes en faillite

rallarros___205_.jpgChristine Lagarde, Directrice du FMI, a sonné l'alarme le 29 août 2011 en disant que "les banques européennes sont sous-capitalisées". Selon Christine Lagarde, l'origine du mal provient des Bons du Trésor détenus par les banques, aujourd'hui dépréciés, émis par les pays européens du sud ou périphériques (PIGS). Ce sont des positions illiquides, toxiques, pourries, irrécouvrables comme d'autres. En réalité Christine Lagarde cache la réalité comptable des banques qui détiennent énormément plus de CDS et d'autres produits financiers dérivés titrisés Over the Counter - OTC négociés de gré à gré dans le système du shadow banking et en dehors de tout contrôle qui n'existe tout simplement pas pour le commerce de ces produits. En feignant de dire la vérité la Directrice du FMI ment puisqu'elle détourne l'attention de la réalité comptable des banques. La bulle des CDS/CDO, des Subprimes, des Alt-A, etc est dépréciée bien plus gravement et il faudra bien un jour que les banques le révèlent ou couvrent leurs pertes si une hyperinflation ne s'installe pas assez vite selon leur goût pour les cacher.

D'autre part le coming-out de Christine Lagarde n'est qu'une manière élégante de dire que les États vont recapitaliser avec l'argent du contribuable les banques, dont la Société Générale par exemple qui relocalise en France 100 milliards de positions illiquides et pourries. (màj du 20 IX 2011: le groupe Siemens a retiré 500 millions d'euros de la SG pour les placer directement à la BCE). Une nationalisation (recapitalisation) des banques permettra simplement de cacher le fait qu'avec toutes les positions toxiques irrécouvrables qu'elles ont dans leurs coffres elles sont proches de la faillite ou en faillite. En recapitalisant les banques, sans en devenir actionnaire majoritaire ou même "partiel" comme en 2008/09, Christine Lagarde et le reste du monde financier s'imaginent que le day of reckoning n'arrivera pas et que les populations vont payer, vont accepter que les États transfèrent la dette privée des banques vers la dette publique, et vont accepter tous les plans d'austérité et les coupes budgétaires dans le social, les services publics, la santé, l'éducation. En France, la taxe spéciale sur les hauts revenus créée en août 2011 va rapporter 200 millions de francs, mais la taxe sur les mutuelles va rapporter 1,5 milliards de francs. La taxe sur les hauts revenus est unique, mais la taxe sur les mutuelles est permanente. C'est ainsi que le gouvernement français conçoit la justice et les réformes. (Photo: juillet 2011, expédition polaire arctique, 2355 km à vélo)

Le discours de Christine Lagarde à Jackson Hole avait été favorablement accueilli par le parterre de gouverneurs des banques centrales qui en jouissant de leur indépendance par rapport aux gouvernements parviennent à faire dire aux politiciens que les programmes gouvernementaux de rachat des positions toxiques et irrécouvrables des banques est destiné à soutenir l'économie et à faire revenir la croissance. Toutes ces mesures détruisent en réalité l'économie nationale mais aussi d'entreprise, les emplois, les situations sociales, les acquis sociaux et projettent des millions de personnes dans la pauvreté et la précarité. L'Europe et ses États-Membres ont mis à la disposition des banques 4600 milliards d'euros depuis 2008, c'est autant qui ne sont pas investis dans l'économie productrice de biens et de services et dans les services publics, la santé, le social, la culture, l'éducation. Ne nous laissons pas leurrer, quand les médias disent que "les banques ont remboursé". Il ne s'agissait en réalité que de un ou de deux milliards par ci ou par là. Pour leurrer encore plus les populations européennes, la Commission de Bruxelles annonce subitement un projet d'introduire en 2014 la taxe Tobin. Cet annonce sert à fluidifier les 17 Parlements européens qui sont entrain de voter l'élargissement du "parapluie européen", le FESF / ESMA. Mais les recettes de cette taxe Tobin ne rapporteraient que 80 fois moins que les 4600 milliards mis à la disposition des banques européennes depuis 2008. Cette taxe Tobin elle-même est déjà dictée par les lobbies financiers parce que si elle est de 0,1% sur les transactions concernant les placements et les actions, elle ne sera que de 0,01% sur les produits dérivés. 70 à 80% des transactions financières concernent les produits dérivés négociés officiellement et légalement de manière opaque dans le système du shadow-banking. La compréhension de la crise est très simple, mais les médias et autres influenceurs vous martèlent que c'est compliqué que tout ceci.
Pour le Financial Times Deutschland le discours tenu par Christine Lagarde à Jackson Hole, à la réunion annuelle des directeurs des banques centrales de la planète, est un discours de "pyromane". Pourtant la politique de la terre brulée, de la destruction par les marchés de la bulle des dettes avait été décidée en mai 2009 à la Conférence Bilderberg et à la BRI - Banque des Règlements Internationaux, qui est une banque mondiale bis. La destruction par les marchés a été très efficace au mois d'août 2011 qui a été le mois le plus sévère depuis l'effondrement de la Lehman Brothers en ce qui concerne les pertes enregistrées par les hedge fonds et les banques. fed_Helikopter_2011.jpgDepuis septembre 2008 il y a eu une bulle échoïque et les hedge fonds gèrent un volume de 2000 milliards de $. Le précédent volume record était de 1900 milliards de $ en 2007 avant ladite Crise. Tous ces moyens financiers n'ont pas empêché la chute du Baltic Dry Index (voir graphique actif en bas de page), l'effondrement du fret maritime international et n'ont pas freiné la récession. La bulle échoïque des actions après le premier éclatement de la bulle des produits financiers dérivés de l'année-Lehman 2008 a été provoquée par lesdits plans de relance avec l'argent prêté à taux zéro ou négatif par les banques centrales et les facilitations quantitatives (planche à billets, QE1, QE2) et les plans de rachats par les banques centrales des positions pourries (TARP, TALF, PPIP, et FESF / ESMA en Europe entre autre) payés par des nouveaux emprunts sous la forme de Bons du Trésor, Treasuries et bientôt d'Euro-Bonds en Europe. Ces dernières années la Fed', banque centrale américaine, a imprimé directement 2300 milliards de faux dollars sur la planche à billets de Papermill on the Potomak. Tous ces plans ne constituent que du détournement des fonds publics que devront payer deux générations futures. Nous connaissons le plus grand transfert de dette privée vers la dette publique de toute l'histoire de l'humanité. Sur les graphiques à droite vous voyez que la planche à billets de la Fed' (graphique du haut) monte et que les crédits octroyés au particuliers et aux entreprises décroissent en même temps et proportionnellement, ce qui veut dire que les banques ont gardé les liquidités aisément facilitées pour elles par la banque centrale pour continuer à spéculer et se refaire une trésorerie. C'est du détournement criminel de fonds publics pour faire plaisir aux banques, à leurs actionnaires et aux spéculateurs.

Immédiatement après le discours de Christine Lagarde de Jackson Hole, le Dow Jones, le Nasdaq et les autres indices boursiers sont repartis à la hausse. Jours après jours, depuis le début de ladite Crise, les États, les gouvernements, les G20 consolident l'assurance-vie qu'ils offrent gratuitement aux spéculateurs criminels du monde bancaire et de la finance.

Les banques seront recapitalisées directement par les États-Providence bancaires, ou avec les Euro-Bonds - Bons du Trésor Européen, qui ne sont que des hypothèques sur les générations futures, ou avec le "parapluie européen" FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière / ESMA (European Securities and Markets Authority). Le tabou étant brisé, l'Autorité Bancaire Européenne - ABE/EBA a tenu le même discours que Christine Lagarde le 30 août 2011. Pourtant le Stress-Test des Banques Européennes publié le 15 juillet 2011 n'avait rien révélé de critique. Pourtant le FESF / ESMA censé sauver les pays européens de la périphérie est en réalité destiné à sauver les banques françaises qui ont 100 milliards de Bons du Trésor des États européens du sud par exemple et les banques allemandes qui en ont autant. En calculant la valeur du marché de ces Bons du Trésor ces banques sont donc déjà en faillite à cause de leur spéculation sur la dette de l’État grec qu'ils ont aidé à tricher pendant 10 ans au regard des critères de Maastricht. S'ajoute leur spéculation sur les autres pays PIGS et sur la bulle des CDS et autres produits financiers dérivés. Le FESF / ESMA est autorisé à racheter ces Bons du Trésor pourris et donne à fonds perdus aux États en banqueroute de l'argent frais. Le contribuable va payer. La BCE rachète depuis deux ans des Bons du Trésor de pays européens en difficulté financière, ce qui constitue une violation des accords de Maastricht et du Pacte de Dublin de "Croissance" et de Stabilité instaurant l'Euro. Nous avons avec le FESF encore une fois une violation du Traité de Lisbonne (Traité Simplifié modificatif Européen), une création d'une haute autorité européenne sans que les peuples ne soient consultés. Cette haute autorité se saisit de l'autonomie fiscale et budgétaire des États européens pour n'agir qu'en pompier pyromane et non pas pour harmoniser (vers le haut) une Europe économique, fiscale et sociale. Le parapluie FESF / ESMA constitue de facto une modification des Traités Européens (Critères de Maastricht, Pacte de Dublin et Traité de Lisbonne) d'une telle ampleur qu'il devrait être soumis à référendum, même si en France par exemple la gauche et la droite s'assoient dessus comme au Congrès de Versailles du 4 février 2008. Dans la situation actuelle un NON serait la réponse à un référendum sur la modification des traités antérieurs.

La création du FESF vous semble lente, mais nous voyons qu'elle est excessivement rapide quand il s'agit de venir au secours du monde de la finance, alors que nous attendons une politique fiscale, économique, sociale européenne depuis plusieurs décennies. Depuis le premier éclatement de la bulle des produits financiers dérivés de l'année-Lehman 2008, aucune mesure européenne de contrôle et de régulation n'a été prise contre la libre circulation des capitaux. En totale violation des traités fondateurs de l'Euro (clause du no-bailout) la BCE a été transformée par les gouvernements et la Commission en self-service pour tous les États membres de l'Euro-Zone et pour les banques en faillite de toutes l'UE. Ils sont sûrs que la BCE rachètera les Bons du Trésors des états en banqueroute d’État et les actifs pourris des banques an faillite. Il est étonnant que l'on fasse grand cas des démissions des allemands Axel Weber et Jürgen Stark du Conseil Économique de la BCE pour lesquels la BCE crée de la Helikopter Money en faisant tourner la planche à billets en rachetant au prix fort les Bons du Trésor pourris de la Grèce, de l'Italie, du Portugal et de l'Espagne, alors que depuis 2008 la BCE rachète au prix fort les actifs pourris des banques européennes. Nous voyons ici le double jeu ou l'hypocrisie de la BCE et des Traités qui ont conduit à la création de l'Europe. Nous avons d'un côté la clause de no-bail-out qui a été violée, la discipline budgétaire des États membres de la Zone-Euro conformément aux critères de Maastricht et de l'autre côté la libre circulation des capitaux qui non seulement n'est ni contrôlée ni réglementée, mais qui est encore, en période de situation de faillite bancaire, sauvée, soutenue et stimulée par la BCE. Toute la querelle actuelle au sujet de la BCE ne tourne que autour du sauvetage des Etats membres de la Zone-Euro, mais pas du sauvetage du milieu financier qui a dévoyé les économies nationales et qui les a conduites dans la faillite, la récession et la précarisation des peuples. Là aussi nous voyons l'idéologie violente, autoritaire et à sens unique du Traité de Lisbonne jusqu'au Traité de Rome. Cette querelle ouverte au sujet du rachat par la BCE des Bons du Trésor des États européens périphériques est étonnante quand on sait que les banques françaises détiennent 100 milliards de Bons du Trésor de ces pays ainsi que les banques allemandes. Le rachat de ces Bons du Trésor des pays PIGS est un bail-out des banques européennes du nord plus qu'un sauvetage de ces pays en banqueroute d’État. L'exposition des banques françaises ou allemandes à la dette grecque est sans commune mesure avec l'exposition de ces banques aux autres actifs pourris qu'elles détiennent dans leurs coffres. Mais on détourne les bavardages sur la Grèce qui sera, malgré ses 2% dans le PIB européen, le Schwarz' Peter de l'Europe qui saura engluer ses peuples dans une culpabilité d'un ouvrier ou d'une femme de ménage qui a plus dépensé qu'il ne gagne par mois.

Quand vous faites sur Google "traité de maastricht article 103 sauver la grèce" mon site est en Page 1, ligne 1 et 2, alors que le sauvetage de la Grèce constitue une violation des Traités européens et devrait être au moins ratifié par un nouveau Traité européen, voire par un référendum européen. Cette question capitale de la vie européenne n'est pas traitée par les politiciens, et les autres influenceurs. Le temps pris par les tergiversations depuis 3 ans que la Grèce sombre dans la banqueroute d’État aurait suffi pour élaborer un nouveau Traité européen discuté au niveau parlementaire et sociétal. Le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, CDU, prépare déjà le scénario de la banqueroute d'Etat de la Grèce... en élaborant un plan de sauvetage des banques allemandes. Du schmecksch d' bouchon? Tu sens le bouchon? Voilà. Une fois de plus tout est dit. Mais les faillites révélées des banques allemandes, à le suite de la banqueroute d'Etat de la Grèce, seront officiellement causées par la Grèce et non pas par les banques du nord qui ont spéculé sur la dette grecque publique et privée en achetant les produits titrisés. Rendez-vous compte, ce mot de "titrisation" dans toutes les bouches en 2008/09 est ressorti du vocabulaire dominant et est de nouveau un impensé. La banqueroute de la Grèce a été préparée méthodiquement par l'Europe, Ecofin, l'Euro-Groupe et par les banques européennes du nord avec Goldman Sachs (<<< relire mes deux articles de février 2010).

Il n'y a donc depuis le premier éclatement de la bulle des produits financiers dérivés de l'année-Lehman 2008, pas de "Crise" mais l'effondrement du Régime systémique autoritaire, une accumulation de Bulles Echoïques et une suite de Krachs majeurs avant la Grande Dépression 2. Tous les moyens budgétaires ont été utilisés colossalement pour relancer la spéculation, il ne reste plus de moyens financiers pour des plans conjoncturels de relance de l'économie. Les peuples vont souffrir et payer. 

L'endroit et le moment du discours de Christine Lagarde sur la situation des banques européennes a été le seul point d'étonnement de la part des directeurs des banques centrales. Il n'y a rien d'étonnant à ceci en soi, Christine Lagarde est non seulement la voix de Nicalos Sarkozy qui reste un grand admirateur des États-Unis, mais elle a surtout eu une brillante carrière dans un grand cabinet américain d'avocats et de 1995 à 2002, elle a été membre du think tank Center for Strategic and International Studies (CSIS), au sein duquel elle a coprésidé avec Zbigniew Brzezinski et Henry Kissinger la commission Action USA-UE-Pologne et suivi plus particulièrement le groupe de travail Industries de défense USA-Pologne (1995-2002) et les questions liées à la libéralisation des échanges polonais. Le CSIS est à l'origine de la déclaration commune pour une renouvellement du partenariat transatlantique. Christine Lagarde a agi à Jackson Hole, cette fois-ci comme directrice du FMI, dans ce poker menteur et dénonceur pratiqué par les USA depuis l'année-Lehman pour discréditer l'Europe et pour la faire tomber avant eux. Pour les USA il est primordial que l'Europe tombe avant les USA. Si les USA étaient officiellement en banqueroute d’État avant, ce serait l'échec du modèle de société de l'humanisme automatique du trickle-down-effect du Consensus de Washington et de l'Ecole de Chicago. Dès la chute de la Lehman Brothers en septembre 2008 je vous écris que les USA pratiquent le poker menteur et dénonceur contre l'Europe. Avant-hier je lis pour la première fois dans le Financial Times Deutschland une analyse similaire à la mienne et dans laquelle est employée l'expression "race to bottom".

C'est pourtant dans cet esprit de race to bottom, de poker atlantiste menteur et dénonceur que Christine Lagarde s'est exprimée. En effet rien n'obligeait Christine Lagarde à faire son discours de pyromane à Jackson Hole. L'influence politique néo-libérale de Christine Lagarde avait été renforcée au contact de Brzezinski. Dans son livre, The Great Chessboard - Le Grand Echiquier, Brzezinski, membre du Groupe Bilderberg et co-fondateur avec David Rockefeller de la Commission Trilatérale centrée sur l'empire global américain, salue "une Europe Occidentale qui reste dans une large mesure un protectorat américain". Pour Brzezinski "l'Europe doit résoudre le problème causé par son système de redistribution sociale qui freine l'initiative européenne". Ces néo-libéraux sont pour la libre circulation des capitaux mais ne renoncent pas au bail-out des États quand les banques sont en faillite, même parce qu'elles ont détourné leurs activités dans la spéculation aveugle. La situation réelle des banques reste connue, surtout de Christine Lagarde ou de l'Autorité Bancaire Européenne, bien que toutes les positions toxiques, illiquides, irrécouvrables soient encore cachées dans les banques qui ont obtenu le droit de falsifier leurs bilans avec l'assouplissement des normes comptables IASB/IFRS et de ne pas les révéler ou de les mettre petit à petit au grand jour. Mais bientôt approche le day of reckoning.

Avant le day of reckoning les banques accélèrent la création des passerelles destinées à réaliser sans heurts et sans émois médiatiques le transfert de leur dette privée vers la dette publique. La Grèce leur sert d'instrument. Pour satisfaire aux futures normes "prudentielles" comptables Bâle III élaborées par le Comité de Bâle qui ne seront obligatoires qu'en... 2019, les banques ont... intensifié leur management de spéculation sur les Bons du Trésor qui ne font pas l'objet de l'obligation faite aux banques de constituer un fonds propre qui leur permettrait de résister pendant 30 jours à une crise majeure. Bâle III est entrain d'être décliné dans le droit européen et dans les droits nationaux des États-Membres européen en remplacement de la Directive CRD - Fonds Propres Réglementaires. Goldman Sachs a annoncé que les normes prudentielles Bâle III sont "antiaméricaines" et qu'elles ne les reconnaitrait pas. Grâce à l'activité des lobbies financiers, ces normes Bâle III élaborées avec peine depuis l'année-Lehman 2008 passent donc à côté de leur objet tout comme Bâle II. Les banques ont donc acheté des Bons du Trésor à risque, dont la valeur au marché baissait dès le jour de leur émission, parce qu'elles détiennent l'assurance que la Fed' à 100%, la BCE et le FESF allaient les racheter pour les extraire de la comptabilité des banques. Ceci est une manière de transférer la dette privée sur la dette publique. Les banques reçoivent des liquidités fraiches contre du papier pourri. Le parapluie européen FESF ne suffira et le FESF qui va entrer en vigueur en 2012 ne couvrira pas que les États Membres de la Zone Euro en banqueroute d’État, mais aussi les banques en faillite. Tout est organisé pour accorder une assurance-vie aux banques et aux banques universelles systémiques. Ces banques seront indirectement sauvées par les États qui demanderont au FESF / ESMA des crédits au nom des banques. Tout est aménagé pour le confort des banques et l'obligation d'appliquer les normes "prudentielles" Bâle III ne sera effective qu'en 2019, mais les banques se sont déjà empressées d'appliquer ce qui est le meilleur pour elles: l'augmentation de l'achat de Bons du Trésor pour lesquels il n'est pas obligé de constituer un certain pourcentage de Fonds Propre Réglementaire destiné à tenir 30 jours en cas de crise systémique.

En de hors de Bâle III qui comme Bâle II profite à la spéculation financière au lieu de la "sécuriser", les réelles réformes promises depuis l'année-Lehman ne sont jamais arrivées parce que tous nos politiciens sont au services des lobbies financiers. Aux USA la 'Volcker-Rule" s'est liquéfiée en Dodd-Bill du nom de Christopher Dodd qui a été depuis 20 ans l'acteur principal de la dérégulation des marchés financiers. En Europe les lobbies financiers travaillent à Bruxelles et quand ils ne réalisent pas leurs propres avancées ce sont les Commissaires Européens, dont Michel Barnier, qui vont à eux pour leur offrir ce qu'ils attendent et même ce qu'ils n'ont pas encore demandé. Pour rassurer le secteur financier et des banques, le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux Services, Michel Barnier, UMP et successeur de McCreevy, a créé un Groupe d'experts, le GEBI - Group of Experts in Banking Issues dont il a offert la gouvernance aux banques et dont la fonction est de réguler les activités des banques. Vous avez la liste des membres du GEBI ici. La société européenne s'américanise encore plus avec cette décision du Commissaire français Michel Barnier et la Commission de Bruxelles se soumet avec méthode et détermination de plus en plus aux banques, comme le Congrès et le Sénat américains sont soumis réglementairement à Wall Street et à ses lobbies. La dernière preuve en date est la réforme Obama qui s'appelle Volcker Rule, mais qui est vite passée dans l'opinion publique américaine comme la Dodd Bill, du nom du Sénateur américain démocrate qui est le Président de la Commission Banque et qui est officiellement rémunéré et au service des lobbies financiers.

Tous les lobbies financiers et bancaires se sont regroupés sous la bannière de International Institute of Finance - IIF dont le président est Josef Ackermann le directeur de la Deutsche bank qui reste depuis 2008 la most leveraged bank, la banque qui a le moins de fonds propres et le plus d'actifs comme les CDS et autres produits financiers dérivés. Si les banques ne participent pas à leur propre bail-out, elles le doivent à ce réseau de lobbies. C'est le IIF et la City de Londres qui ont fait passer le FESF / ESMA et Solvency 2. La Commission de Bruxelles qui élabore les projets de Directive Européenne ne travaille que sur la base d'un groupe d'experts qui ne sont que des lobbyistes financiers délégués par les banques. La toute nouvelle ONG Finance Watch créée il y a quelques mois n'est pas encore opérationnelle. Ces lobbies n'ont pas seulement une influence totale sur la Commission mais aussi sur les euro-Députés. Même Sven Giegold, euro-député vert et fondateur de Finance Watch est bombardé par des projets de textes et des amendements qui émanent directement du IIF ou de Josef Ackermann qui négocie directement avec Angela Merkel, chancelière allemande. Il y a à Bruxelles 700 lobbyistes financiers qui construisent à leur manière l'Europe. Ce ne sont pas des élus, mais ils sont en contact permanent avec les politiciens qui perdent en même temps le contact avec leurs électeurs. C'est pourtant l'électeur qui va payer pendant 20 ans à venir les dégâts causés par l'industrie de la finance. La démocratie est contournée.

FESF.jpgSelon les dernières estimations émanant des banques elles-mêmes, les besoins en recapitalisation des banques européennes s’élèveraient au jour d'aujourd'hui à 100 ou 200 milliards d'euros dans une estimation basse et seraient couverts par le programme analogue aux plans américains TALF et TARP de rachat des actifs pourris des banques par la Fed'. Les banques exercent un chantage sur les gouvernements avec l'alibi grec. Après ce sera l'alibi portugais. Mais le rapport de proportion entre les positions toxiques représentées par les Bons du Trésor des pays européens du sud est de 1 à 100, voire de 1 à 1000 ou plus par rapport aux autres positions toxiques privées qui sont cachées dans les banques. Le 25 IX 2011, Wolfgang Schäuble, ministre allemand des finances CDU, a déclaré que l'Allemagne voudrait déjà augmenter la taille du parapluie européen FESF qui n'est prévue que pour 2013. Il semble qu'un quadruplement soit envisagé. Le président français actuellement en poste, Sarkozy, parle aussi déjà d'accorder au FESF une licence bancaire, ce qui lui permettrait d'acquérir de manière illimitée des Bons du Trésor pourris de pays en banqueroute avérée ou imminente, qu'il déposerait à la BCE en échange de manière tout autant illimitée de crédits. Le FESF permettrait à tous les États en difficulté financière de ne pas... économiser pour assainir les finances. Le FESF serait alors un véhicule de la planche à billets qui permettrait le financement monétaire de ladite "dette publique" cumulée du rachat des dettes privées des banques. Ce tour de magie est nécessaire dans la Zone-Euro dans laquelle la planche à billets est interdite par les Traités Européens. Le débat médiatique sur l'élargissement de la force de frappe du FESF / ESMA permet aussi de rendre l'hyperinflation inaperçue et europe-compatible en faisant passer dans l'impensé les dégâts de la République de Weimar qui imprimait Eine Billion Reichsmark sur les billets de banque. Ce n'est pas un hasard si Larry Summers, le grand dérégulateur, puis le Secrétaire d’État aux Finances, Tim Geithner, et le Nobel sans cause Obama recommandent très chaudement depuis un mois à l'Europe de suivre le modèle américain de sauvetage des banques (pourtant Bank of Amerika qui est le plus grand institut bancaire des USA avec un capital de 2260 Mia de $ est de nouveau en faillite et est la plus dangereuse banque du monde avec la Deutsche Bank). L'Europe, par la bouche de Jean Claude Juncker, avait répliqué à Tim Geithner que l'on "ne parle de l'Euro qu'entre membres de la Zone-Euro", mais elle reste hypnotisée par le modèle américain qui crache ses salves contre l’État Social qui est la "cause de l'endettement". Pour être sûr que l'Allemagne accepte cette semaine le FESF avec un plafond élargi, l'agence de notation américaine Standard & Poor's fait depuis le 26 IX 2011 un chantage sur l'Allemagne en annonçant qu'elle pourrait lui enlever le triple-A, le AAA. Pourtant la BCE transforme déjà elle-même des Bons du Trésor des Pays PIGS en crédits, mais elle reste encore relativement bridée dans ce modèle d'activités car elle doit elle-même se refinancer sur les marchés financiers internationaux au lieu d'imprimer de la monnaie de contrefaçon. Nos gouvernants organisent depuis 2008 un gang-bang permanent contre tous les Traités Européens, pourtant conformes à la religiosité néo-libérale, qui à leur goût ne permettent encore pas assez leur libre circulation des capitaux. La Lutte des Classes ne s'est jamais aussi bien portée qu'en ce moment. Même Marx aurait rêvé d'une telle synergie recréative. Jamais de toute l'histoire de la Création de l'Europe Unie, un appareil européen n'a été créé et transformé aussi vite. Mais il s'agit de sauver les banques en tuant les peuples. Un organe de contrôle et de règlementation des flux des capitaux et quant à lui en bavardage depuis 2008. Souvenez-vous de notre élu pivot qui déclamait: "la crise de l'économie de marché, la crise de la dictature des marchés qui sont devenus fous et que je ne tolèrerai pas...", ou qui menaçait encore à la veille du G20 de Londres de "claquer la porte avant la fin".

Peut-être que le basculement du Sénat en France dans une majorité de gauche, pourrait être le jour du réveil des citoyens. C'est la Première fois sous la 5ème République que le Sénat est à gauche.
Le Sénat n'a jamais le dernier mot dans le processus législatif, mais peut-être elle à trouvé le 25 septembre 2011 le 1er mot des citoyens réveillés.

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màj du 3 IX 2011: le poker menteur et dénonceur des USA a pris aujourd'hui une tournure encore plus violente. Le directeur de l'agence de notation Standard & Poor's a déclaré au Forum Européen de Alpbach dans le Tyrol qu'il attribuera la note la plus basse, CC, aux euro-bonds, aux Bons du Trésor européens. Si les euro-bonds sont garantis à hauteur de 27% pour l'Allemagne, de 20% pour la France et de 2% pour la Grèce, S&P's attribuera le CC aux euro-bonds ce qui constitue la note attribuée à la Grèce. Vous verrez que plus grande sera la violence du poker menteur et dénonceur des USA, plus proches ils seront de la révélation de leurs banqueroute d’État. Ce n'est plus qu'une question de semaines à présent. Ce qui est sûr, c'est qu'en rachetant les positions toxiques des états européens de la périphérie, mais aussi directement des banques, la BCE est devenue une bad-bank comme les autres.

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màj du 22 septembre 2011: en Allemagne les banques vont abaisser vraisemblablement à partir du 17 octobre 2011 de 75% les garanties pour les comptes des épargnants.
C'était prévu officiellement pour 2025, mais elles veulent prendre de l'avance.
Bon, ça ne concerne que les gros comptes qui dépassent les 100.000 euros garantis par l’État.
Les banques sentent la fusion nucléaire imminente, le collapse total venir, et ce ne sera pas à cause de la Grèce.
Elles font du chantage sur les États "souverains" pour des bail-out à répétition, mais elles ne rembourseront pas les épargnants institutionnels.
Les banques annoncent donc officiellement qu'elles vont voler leurs clients déposants.
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màj du 30 septembre 2011: Lire ici

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Alter-Forum face au G20 en novembre

La Coalition française G8G20 2011 prépare l’Alter-Forum « Les peuples d’abord, pas la finance », du 1er au 4 novembre, en parallèle avec la Réunion du G20, qui est prévu les 3 et 4 novembre à Cannes, en France. Plusieurs activités sont prévues : le 1er novembre, manifestation internationale, suivi par une réunion publique, un concert (si la collecte de financements le permet !) une conférence de presse le 4 novembre à la fin de l’Alter-Forum et du Sommet du G20 et une manifestation symbolique, qui reste à définir, au cours de la protestation ou de la réunion publique. >>> Plus d'information




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28. juin 2011

Les Etats Providence Bancaires et l'Europe vont payer les créanciers privés et les banques pour restructurer leur dette grecque

glace_1.jpgL’État Providence Bancaire continue à exposer ses charmes et son élégance. L’Europe, les États-Membres de l’UE et les contribuables européens vont payer les banques, les assurances et les créanciers privés pour qu’ils acceptent de restructurer et de (re)financer la dette grecque, espagnole, portugaise. Ces créanciers privés, ces assurances et ces banques ont pourtant aidé leurs débiteurs à tricher en leur rachetant leur dette pourrie et en en mutualisant les risques grâce à la vente de produits financiers dérivés titrisés comme des CDS qui étaient censés être des assurances-tous risques sur la défaillance de leurs débiteurs et emprunteurs. Pour rendre sa comptabilité nationale euro-compatible, la Grèce l'avait falsifiée avec l'aide de Mario Draghi, vice-président de Goldman Sachs International et qui vient de devenir le nouveau Directeur de la BCE.

La mutualisation privée du risque à seul but spéculatif n'ayant pu que mener directement à ladite "Crise", les banques systémiques et les autres créanciers privés s'adressent aujourd'hui à l’État Providence Bancaire et lui imposent par chantage de banqueroute globale, la mutualisation publique des dettes et le maintien de la privatisation des bénéfices. Les banques, spéculateurs et créanciers privés continuent à trouver un allié spontané et infaillible dans les gouvernements démocratiquement élus. Pour calmer les Indignatos et autres grognards contre les plans d’austérité, les gouvernements français et allemand obtiennent subitement des banques et des créanciers privés ce qu’ils n’avaient pas réussi à obtenir depuis 2 ans et depuis que les PIIGS (Portugal, Irlande, Italie, Grèce et Espagne) sont déjà tombés ou vont tomber dans la banqueroute d’Etat. Les banques sont aujourd’hui d’accord à payer une partie de la dette de leurs débiteurs en faillite en participant au second plan européen de sauvetage de la Grèce, mais sans dépenser un seul nouveau sou.

Mais avant tout regardez sur Youtube la parodie de Mastercard par Wikileaks.
Les groupes bancaires Mastercard, Visa, Western Union, Bank of Amerika, Paypal ne reversent plus à Wikileaks les dons que les internautes lui versent.

Le ministre des finances allemand Wolfgang Schäuble et la chancelière Angela Merkel avaient encore lancé en vain la semaine dernière un plan dans lequel les créanciers privés et les banques seraient d’accord de prendre à leur compte une partie de cette dette, mais sur la seule base du volontariat et sans cadeau gouvernemental européen. Ces banques qui avaient spéculé massivement en toute connaissance de cause sur des obligations privées et d’États (Bons du Trésor), alors que n’existaient depuis de nombreuses années plus aucune garantie privée ou publique, profitent du bail-out depuis 2008 qui leur est offert gratuitement par les États (rachat des créances pourries, toxiques et illiquides financées par des Bons du Trésor émis par les gouvernements) et par les banques centrales (FED’, BCE) qui leur offrent des liquidités à un taux voisin de zéro. Les nouveaux Bons du Trésor émis pour financer le sauvetage des banques et des créanciers privés ne sont que de la création d’une x-ième dette publique destinée à financer les entreprises privées. Ces nouvelles dettes publiques ne sont que des subventions publiques pour des spéculateurs privés travaillant selon le modèle pyramidal Ponzi-Madoff. Cette nouvelle création de dette publique constitue aussi au niveau planétaire le plus grand transfert de la dette privée vers la dette publique de toute l’histoire de l’humanité. En passant, les États membres de l'OMC organisent un gang-bang, le viol collectif des clauses de l'OMC qui interdisent les subventions d'entreprises privées. Les sauvetages et autres formes de nationalisations des banques systémiques sont des subventions d'entreprises privées. Malheureusement ces entreprises privées sont subventionnées pour produire de la destruction de richesse et du détournement des biens publics.

Pour calmer les Indignatos et les manifestants d’Athènes, les États sont donc obligés de créer de l’illusion. L’illusion comptable que les banques et les créanciers privés vont, comme les contribuables et les peuples, supporter le coût de leur spéculation malchanceuse et de leur bulle des subprimes, des primes, des Alt-A, des CDS/CDO et de leurs autres spéculations sur des produits OTC qui sont hors comptabilité et qui se font de manière opaque dans le shadow banking. glace_2.jpgBien que depuis 2008 les G20, Ecofin, l'Euro-Groupe, Bruxelles et Francfort, Tim Geithner/Bernanke/Obama, Christine Lagarde/Sarkozy se sont appliqués à stimuler la création d'une nouvelle bulle spéculative encore plus grosse que celle d'avant ladite "Crise" et qui fait exploser les cotations des valeurs boursières, le problème de contrôler et de réguler les marchés financiers et les transactions financières n'a jamais été abordé autrement que part des vociférations et des galimatias de nos grands dirigeants. C'est comme si l'on incitait un garnement à jouer au ballon de foot dans votre salon, et que plus il casse de bibelots, plus on lui donne la petite pièce comme récompense. Le garnement se sent pousser des pieds et shoote encore plus fort et plus souvent pour vivre la plénitude de son innocence. La DAS, le Ministère Public, l’Éducation Nationale sont même venus poser dans le salon des webcams pour relayer dans le monde l'image de cet enfant heureux qui s'exprime avec talent sans entrave. Pourquoi subventionner et renforcer cette bande systémique de tricheurs et de spéculateurs? Les gouvernements élus démocratiquement, qui ont soutenu depuis 1989 ce régime systémique autoritaire des producteurs de produits financiers titrisés dérivés globalisés, savent très bien qu'ils disparaitront sans révolution d'Indignatos à partir du moment où ils se mettront à devenir eux-mêmes insoumis à leurs lobbies financiers.

Les gouvernements n'ont pas peur d'une révolution de peuple mais des lobbies financiers. Le FMI se conforte lui-même dans son idéologie de la privatisation générale, de l'exigence des plans d'austérité pour financer les pertes des banques et des spéculateurs systémiques et de la libre circulation des produits financiers en mettant à sa tête Christine Lagarde comme nouvelle directrice générale en replacement de DSK. L’État Providence Bancaire a choisi de vivre sans les Travailleurs mais avec les banques. Depuis les années 1980, la politique du FMI a toujours été sous la direction de Jacques de Larosière (1978-1987), de Michel Camdessus (1987-2000) et des suivants celle de forcer les pays à élaborer des plans d’ajustement structurel qui ont tous conduit à la ruine des pays d’Amérique latine, d’Afrique ou d’Asie. Par la suite la plupart des pays émergents ou en développement ont refusé de recourir à l’aide du FMI ou de la Banque mondiale, comme vient de le faire l’Égypte. Le fonctionnement du FMI est toujours “un dollar = une voix”, si bien que les États-Unis, avec plus de 17% des voix, disposent d’un droit de veto qui leur permet de contrôler le FMI, où les grands pays de l’Union européenne jouent aussi un rôle majeur. Avec la crise financière, que le FMI n'avait pas vu venir, ce sont maintenant des pays européens qui s'adonnent à leur plaisir libertarien d'imposer à leurs peuples des plans d’austérité tout aussi draconiens que ceux des PED - Pays En Développement ou des Pays ACP - Afrique, Caraïbes, Pacifique. La Hongrie, l'Ukraine, la Lettonie, l'Irlande, la Grèce, le Portugal sont les dernières victimes de programmes d'austérité d'une extrême violence sociale pour satisfaire aux exigences des marchés financiers. Christine Lagarde est une avocate d'affaire ultralibérale qui n'a aucun double langage.

Les banques françaises détiennent plus de 100 milliards de dette grecque, dont 15 milliards en Bons du Trésor, et les banques allemandes détiennent tout autant en dette grecque dont 22 milliards en Bons du Trésor grec. Les banques françaises, puis les banques allemandes ont trouvé une manière très élégante de se sortir du dilemme grec et ont imposé leur vision à Christine Lagarde et Nicolas Sarkozy: elles vont échanger les anciens bons du Trésor grec qui sont pourris contre des nouveaux Bons du Trésor grec censés être sûrs. Ces nouveaux Bons du Trésor grec sont censés être plus sûrs parce qu'ils sont garantis pas la Banque Européenne d'Investissement et par le FESF - Fonds Européen de Stabilité Financière. La Grèce va donc rembourser aux banques de l'Europe du nord les Bons du Trésor à 5 ans qui arrivent à maturité actuellement et les banques françaises et allemandes seront prêtes à réinvestir 50% de ces rentrées financières en nouveaux Bons du Trésor grec qui ont une durée prolongée à 30 ans au lieu des 5. La Grèce va payer un taux d'intérêt beaucoup plus bas que celui pratiqué sur les marchés financiers actuellement et qui s'établissent aussi par rapport au prix du risque encouru. Il sera de seulement 5% et il correspond à un taux d'intérêt obtenu sur les marchés financiers par le FMI ou par le FESF. Les banques françaises et allemandes vont sortir de leurs bilans les Bons du Trésor grec en les plaçant dans un SPV ( Special Purpose Vehicle / Fonds Commun de Créance - FCC ) qui n'est qu'une bad bank qui sera garantie par l'Union Européenne et le FESF. glace_4.jpgLes banques se seront démises de leur risque et de leurs pertes et les auront transférés sur l'Union Européenne par l'intermédiaire de cet instrument financier qui est le SPV. Le SPV est comme les CDS une technique financière qui permet une multimutualisation du risque grâce à une titrisation des créances comme pour les subprimes qui ont été le détonateur de ladite Crise des subprimes en 2008. Le SPV émet des titres pour multimutualiser ses risques. Comme les CDS, ces titres émis par le SPV garantissent la décorrélation de risque entre les risques portés par les titres issus de l'opération de titrisation, dans le cas présent de titrisation de Bons du Trésor grec toujours autant pourris même avec un nouveau maquillage, et les risques de défaillance de l'emprunteur, l'Etat grec. Le SPV, comme les CDS, ne résout pas le problème des emprunteurs sans bonités bancaires, donc ici des emprunteurs souverains qui sont comme des emprunteurs privés appelés emprunteurs NINJA - No Income, No Job, no Assets (sans revenus, sans emploi et sans garantie) et les nouveaux Bons du Trésor grec restent des junk-bonds sans valeur comme les anciens.

Avec le modèle français, la Grèce, le Portugal, l'Espagne seront exemptés pendant 30 ans de rembourser leur dette, et les banques et investisseurs privés pourront shooter dans de nouveaux périmètres des salons spéculatifs. En 2014 le transfert de la dette grecque sur la dette publique européenne passera pour les contribuables européens de 26% à 64%. Grâce au modèle français, ce ne seront pas les banques et les créanciers privés, mais les contribuables européens qui paieront en totalité en cas de défaut de paiement de la Grèce. Grâce au modèle français tous les Bons du Trésor grec pourris sont transformés en Bons du Trésor grec pour lesquels ce ne sera plus la Grèce mais les contribuables européens qui vont payer en cas de défaillance de la Grèce. Grâce au modèle français tous les Bons du Trésor grec pourris sont remboursés en totalité aux créanciers privés alors qu'ils ne sont plus que des junk-bonds.

Avec de tels plans de sauvetage des PIGGS en défaillance de paiement, nous sommes à présent très loin de la clause de non bail-out qui est un des piliers de la Zone Euro. Cette manipulation équivaut à créer un euro-drachme, c'est à dire une Zone Euro dans laquelle circulent des Euros différents en parfaite concurrence déloyale et faussée.

Ceci permet aux banques de répudier avec élégance leur propre risque encouru par leurs comportements spéculatifs à haut risque et qui ont mené à ladite Crise, et en l’occurrence à la crise grecque. L’avantage de cette manipulation comptable est de calmer les agences de notations qui ne la qualifieront pas "d’événement de crédit" (cessation de paiement / insolvabilité du débiteur). Mais cette manipulation ne peut pas cacher l’impuissance affichée et ostentatoire des gouvernements. Ces gouvernements ne veulent pas trouver d’autre solution que celle d’offrir aux banques et créanciers privés un marché sûr et prometteur afin qu’ils veuillent bien se déclarer volontaires pour participer au rachat de la dette grecque, et finalement à l'assouplissement indolore de leurs propres pertes. L’exigence que les créanciers privés financent en réalité et totalement leurs propres pertes ne pourra de toute manière jamais être imposée… dans un État de droit. Le gouvernement français fête déjà cette "solution" comme une victoire due à sa propre initiative. Cette "solution" n'a comme effet que d'encourager les spéculateurs à avoir des comportements à très haut risque puisque le too big to fail - trop grand pour faire faillite est maintenu en l'état sans inflexion.

En cas "d'événement de crédit" les CDS, les assurances sur le défaut de paiement, devront être remboursées, et comme personne ne sait qui détient ces assurances sur la dette grecque, personne ne peut évaluer les effets de domino dans l'effondrement financier résultant de la banqueroute d’État de la Grèce et de la bulle des CDS dédiés. Pour rappel, vous pouvez acheter des CDS sur le dette grecque sans détenir le moindre des Bons du Trésor grec. Vous pouvez acheter une assurance incendie sur la maison de votre voisin et vous avez donc tout intérêt à ce qu'elle soit détruite par le feu. Seuls les CDS sur la mort de votre voisin sont interdits. Les CDS ont officiellement été inventés (par JP Morgan) pour multimutualiser le risque, mais comme le risque et la chose couverte par ce risque ne sont pas dans le périmètre de la même personne, les CDS ne sont que des objets de très haute spéculation comme pour n'importe quel pari de bookmaker qui peut aussi parier sur l'apparition d'un trou dans vos chaussettes. Là où CDS et chose couverte par le risque entrent dans le même périmètre, c'est dans la zone garnie par l'activité conjointe des banques qui pratiquent des opérations d'assurance sur le défaut de remboursement des crédits qu'elles accordent. Ces banques se croient investies du pouvoir divin d'accorder aveuglément n'importe quel crédit à n'importe quel clochard, parce qu'elles se croient sauvées par avance en vendant des assurances qu'elles ont inventées sur le crédit accordé au clochard, en sachant que le clochard ne capitalise rien d'autre qu'une cirrhose de son foie. Ces banques titrisent ces différents crédits accordés à différents clochards, les morcellent et les associent en bundles (fagots) pour en faire des produits financiers dérivés qu'elles vendent sur les marchés financiers en espérant qu'il n'y ait qu'un seul "black swan", un seul clochard, un seul risque imprévu appelé "moral hasard" contre lequel elle pourra faire face. Mais comme les banques ont inondé les marchés avec leurs crédits octroyés à des multiples clochards emprunteurs appelés NINJA (No Income, No Job, no Assets) qui n'ont pas de bonités bancaires, elles ont répudié elles-mêmes de leur pratique leur devoir de vigilance, le risque et leur devoir d'y faire face. Les banques se sont administrées à elles-mêmes une potion d'éternelle jouvence qu'elles ont elles-mêmes inventée pour se donner fière allure et pour attirer le spéculateur intéressé par la potion magique des CDS au lieu d'investir sainement dans un projet économique d'un entrepreneur. A chaque accroc et embuche dans la salle du bal des échevelés crétins de spéculateurs et de leur pourvoyeurs, ceci explique les effets de domino pour tout événement de crédit et pour son corollaire pour tout effondrement de la bulle des CDS, en sachant que même les CDS ont été achetés... avec des crédits... eux-mêmes soi-disant couverts par des CDS. Ce qui se veut donc une multimutualisation du risque n'est qu'un multidécuplement de la longueur du levier de l'activité de spéculation. C'est comme si vous pariez sur le bookmaker qui a parié sur le risque d'apparition des trous dans les chaussettes de celui qui a parié sur la possibilité de la perte du mouchoir de son voisin quand ce dernier a sorti de sa poche les clefs de son automobile. Car les banques inventent des CDS sur tout et n'importe. Et le commerce de ces CDS se fait dans le shadow banking avec des opération OTC, Over the counter, qui sont hors bilan, donc opaques. Si bien que 70 à 90% des liquidités financières sont déversées dans un endroit inconnu de la communauté économique vue dans son ensemble, donc des États, donc des instituts de statistiques, donc du ministère de l'économie et des finances. Donc il est impossible de calculer un PIB et d'avoir une politique économique, financière, fiscale. Les États sont assis sur une méduse dont ils ne peuvent apercevoir les contours, les limites, la forme, l'étendue, mais les États font toujours semblant d'être des États de droit et font semblant d’appeler les électeurs aux urnes. La seule chose réelle qui subsiste sont les plans d'austérité que les États imposent à leurs peuples quand ils s'occupent du sauvetage des banques-assurances qui ne peuvent plus faire face à tous leurs événements de crédits.

Ceci dit, l'Europe dispose encore d'un arsenal pour contrer les banqueroutes d’État et l'effondrement de la bulle des CDS dédiés à leurs Bons du Trésor, ce que n'ont plus les USA. L'enjeu est la course entre les bombes à retardement américaine et européenne. Si à la fin de QE2 - la facilitation quantitative de la Fed' de juin 2011 les USA plongent dans la banqueroute d’État ou dans une forme déguisée avec dévaluation massive du $, le coupable de ladite Crise sera désigné et un changement radical de modèle de société pourra prendre place sans révolution. Si l'Europe de la Zone-Euro s'effondre avant les USA, l'effondrement des USA restera dans l'histoire et les consciences comme un événement dû à l'effet de domino et le modèle économique libertarien pourra encore commettre ses déprédations habituelles et durables. Pour lancer un débat de fond, nous ne pouvons compter en France sur le PS qui s'occupe de la chasse au furet 2012.

La Grèce avait obtenu un bail-out de 110 milliards d'euros en mai 2010 et a besoin aujourd'hui de la même somme pour financer les remboursements de ses Bons du Trésor qui arrivent à maturité jusqu'en 2014.

Si le gouvernement français fanfaronne, le gouvernement allemand reste clairvoyant et considère qu'avec le "modèle français" les créanciers privés ne vont pas payer, même en partie, le refinancement européen de la dette grecque en transformant les Bons du Trésor de 5 ans à 30 ans. C'est même l'effet inverse qui sera obtenu: les banques, assurances et créanciers privés seront totalement et définitivement libérés de tout risque de défaut de paiement de l’État grec. C’est uniquement le contribuable qui va couvrir le risque. D’autre part une nouvelle aide financière de la Grèce n’est possible que si les banques ne craignent pas une insolvabilité et que si les agences de notation n’interprètent pas le report de la date d’échéance des Bons du Trésor grec comme une cessation de paiement. Nous pourrons déjà être sûr qu’elles n’y verront que du mal, après une courte émotion positive, et même si je ne suis pas d’accord avec le violent Diktat d'usurier imposé par les agences de notation, il faut dire qu’elles mettent le doigt sur la plaie puisque derrière les créances souveraines irrécouvrables de la Grèce se cachent les créances privées pourries de la Grèce, de l'Espagne, du Portugal, des banques françaises, allemandes, etc. Dès que les agences de notations interpréteront en mal l’application du "modèle français", le day of reckoning sera arrivé et les banques et assurances devront révéler au grand jour l’ampleur de leur dette en dépréciant fortement la valeur de leurs créances publiques grecques, portugaises, espagnoles. Puis ce sera le tour pour les créances privées tout autant pourries qui seront révélées dans toute leur ampleur avec les pertes de la bulle des CDS. Pour les banques allemandes le modèle français est une aubaine, parce qu'elles avaient déjà déposé la moitié de leurs Bons du Trésor grec dans la Bad Bank nationale allemande, la SoFFin. C'est une manière élégante de faire de son épave une Rolls Royce payée par le gouvernement.

Avec l'argent reçu par le remboursement des anciens Bons du Trésor grec, payés au prix fort alors qu'ils ne valent plus rien, les banques se sont obligées à réinvestir 50% dans de nouveaux Bons du Trésor grec mais à 30 ans. Les banques devront investir 20% du reste dans un fonds à coupon zéro (0% de tx d’intérêt) qui jouissent du triple AAA et qui ont une durée de 30 ans. glace_3.jpgDans ce fonds il y aura des émissions d’emprunt provenant des États de l’UE les plus solides ou du FESF pour lequel tous les membres de la Zone-Euro apportent leur garantie. Selon ses statuts, le FESF est autorisé à émettre des Bons de Trésor pour la durée qu’il juge nécessaire. A la différence des Bons du Trésor habituels, l’investisseur d’un emprunt à coupon zéro ne touche pas de dividende annuel mais il achète bien meilleur marché ces obligations, dont le prix est d’autant plus bas que la durée est longue. Pour un taux normal de 4% pour un titre arrivant à maturité dans 30 ans, l’investisseur devra payer par exemple 20 euros et obtiendra plus de 60 euros le jour de sa maturité. La différence sera payée aux banques et assurances par l’émetteur de ces Bons, les États de l’UE ou le FESF et les contribuables européens. Dans ce cas les créanciers privés investiront 70% de leur capital initial et recevront 30 ans plus tard 117% en retour.

La Grèce est assise sur 330 milliards d'euros de Bons du Trésor qu'elle ne peut rembourser en l'état actuel car elle ne peut plus refinancer toute seule sa dette sur les marchés financiers internationaux. Ceci représente 140% du PIB. Sans plan de sauvetage européen, la dette souveraine grecque atteindrait en 2012 165% du PIB. Mais même si l'Europe aidée aussi par la Chine pouvait sauver la Grèce de sa dette souveraine pourrie, il reste la dette privée grecque pourrie, et toutes les positions toxiques, illiquides et pourries des banques françaises, allemandes, de l'Europe du nord qui ont investi et massivement spéculé sur les dettes des PIIGS. Une aide européenne pour la Grèce est avant tout un sauvetage des banques françaises qui détiennent plus de 100 milliards de la dette publique et privée grecques, et un sauvetage des banques allemandes qui en détiennent 120 milliards. Il en va de même pour les dettes publiques et privées du Portugal, de l'Espagne, etc.

25. juin 2011

Libre circulation des capitaux: Wall Street, Goldman Sachs, JP Morgan et Mario Draghi, nouveau Directeur de la BCE, ont aidé 10 ans la Grèce à tricher - II

(Je remets ici sans modification mon article publié le 14 février 2010. Mon article n'avait rien de prémonitoire, mais à la vue de l'accélération de l'histoire il était en avance sur le main stream piloté par les médias. Tout a déjà été écrit nous assistons à la politique commune de la destruction par les marchés dans laquelle les banques sont sauvées par les États et les contribuables sans prendre au moins une partie à leur compte pour "restructurer" leurs dettes. Les plans d'austérité, les désinvestissements dans les services publics et les infrastructures des pays constituent la seconde manière pour les peuples de payer pour les banques.)
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Le premier-ministre du paradis fiscal du Luxembourg, Jean-Claude Juncker a sévèrement sommé les pays européens de la périphérie de se discipliner pour ne pas mettre en péril ce que les fondateurs de l'Europe ont créé. Juncker ne dit pas que ces nouveaux entrants ne sont pas venus dans la même Europe que celle des fondateurs qui commerçaient librement seuls entre eux. Entre temps étaient entrées en vigueur les Directives sur la libre circulation des capitaux et le libre établissement des entreprises de services, ce qui inclue les services financiers. Il a toujours été de notoriété publique depuis 2001 que la Grèce avait délibérément triché avec sa comptabilité nationale pour faire croire qu'elle était compatible avec les critères de convergence du Pacte de Dublin de Stabilité et de Croissance afin d'introduire l'euro sur son territoire. Mais même si elle avait respecté les critères de Maastricht, elle était incapable comme les pays baltes de résister aux pénétrations abusives des groupes financiers des pays européens fondateurs. Une fois de plus la foi en l'automaticité des marchés qui fonde le Consensus de Bruxelles n'a pas fonctionné de manière harmonieuse mais déprédatrice. Que faut-il le plus blâmer: les tricheries comptables de la Grèce, ou les opting-out (exemptions légales face aux obligations communautaires) de l'Irlande, mais aussi du Royaume-Uni, ou l'impréparation habituelle de Bruxelles, ou la volonté de toujours tout passer avec les légumes de la "concurrence libre et non-faussée"?

Il passe totalement inaperçu, le 30 mars 2010, que l'Irlande ne parvient toujours pas à sortir de sa banqueroute d'État. Le Ministre des Finances irlandais, Brian Lenihan, vient donc de créer pour l'Irlande la Band Bank et a racheté 81 milliards d'euros d'actifs pourris aux banques Allied Irish Banks Plc, puis Bank of Ireland Plc et à Anglo Irish Bank Corp. Ces actifs pourris seront déposés dans la bad bank irlandaise qui vient d'être créée et qui s'appelle Nama - National Asset Management Agency. Après ce X-ème bail out irlandais, ces trois banques devront encore lever 43 milliards sur les marchés financiers pour se recapitaliser et pour prêter de nouveau de l'argent aux emprunteurs... si dieu le veut. Ce dernier bail-out irlandais a doublé le déficit budgétaire du pays. Ce nouveau rachat des créances pourries en Irlande, appelé swapping asset for cash est à présent une pratique grossière, courante et répétée... aussi longtemps que la population est d'accord que l'État Providence bancaire éponge les dettes issues de la criminalité financière du système Ponzi généralisé (voir mon article du 6 mars 2009). Nous avons tellement l'habitude de ces signes intérieurs et extérieurs de faillite des États que la décision du gouvernement irlandais passe inaperçue. Elle est cachée des grands médias parce que nous en sommes toujours au schéma habituel de la socialisation des dettes. Les obligations souveraines irlandaises et les CDS (swaps sur la défaillance des crédits) émis sur ces obligations ne sont pourtant pas la proie des spéculateurs internationaux qui épargnent pour l'instant les têtes de files du modèle anglo-saxon comme l'Irlande, le Royaume-Uni et les USA. A leur chute, le modèle capitaliste et Ponzi aura vécu. La parti gouvernemental irlandais, Fianna Fáil ("Soldats du destin") avait travaillé en étroite collaboration avec la branche immobilière et est l'un des grands responsables de l'éclatement de la bulle des crédits hypothécaires pourris en Irlande. De nombreux politiciens du Fianna Fáil ont touché pendant des années des pots-de-vin pour qu'ils transforment les terrains agricoles en terrains à bâtir.

Il est temps que l'Europe servile de l'idéologie dominante américaine s'en distancie et annule le Consensus de Bruxelles qui est le calque amplifié et décuplé du Consensus de Washington. Le 8 février 2010, les plus grands Hedge-Fonds du monde ont décidé de déclarer la guerre à l'Europe et l'Euro lors d'un buffet dinatoire à Manhattan. Ils sont très inspirés des méthodes de la Conférence Bilderberg. Ici, il n'y a plus lieu de s'associer aux "Thèses conspirationnistes" et de rationnellement se défendre de humer le fiel de l'interdit de penser des choses décalées, et vous savez que mon site met régulièrement sans ambages en garde. La guerre est déclarée et les grands fonds américains et mondiaux ont décidé de s'en donner les moyens coordonnés, d'attaquer l'euro, de spéculer à sa baisse, de déployer le carry trade, d'entacher l'euro de mauvaise réputation pour que l'Europe tombe avant les USA. Ce club dirigé par George Sorros, l'homme qui avait réussit le Coup sur la £ en la faisant plonger et en gagnant des milliards en une seule nuit, pense à l'après Weimar II et Grande Dépression 2 qui passera par l'Éclatement de la Bulle des CDS après le premier éclatement de la bulle des produits financiers dérivés de l'année-Lehman 2008, comme je vous l'avais écrit le 10 janvier 2009: si l'Europe tombe avant les USA, l'idéologie catallactique exacerbée dans le néo-libéralisme des USA pourra renaître de ses cendres pour consolider les places de la Classe financière. Parmi les hedge-fonds de cette réunion du 8 février de Manhattan étaient présents: SAC Capital, Soros Fund Management, Brigade Capital, et Moness, Crespi, Hardt & Co. Leur objectif est de manipuler les cours des devises et de ramener la parité entre le $ et l'euro, d'empêcher que l'euro se renforce comme monnaie de référence et de réserve.


Gardez en mémoire le père de tous les short sellers, George Sorosl'homme qui avait fait sauter la banque d'Angleterre, qui avait gagné avec son short (vente à découvert que l'on appelle aujourd'hui carry trade) sur la Livre un montant de 10 milliards de £ le 16 septembre 1992 en la faisant sévèrement chuter. Toutes ces agitations démontrent qu'il n'existe pas d'information pure et parfaite, mais que seuls mensonges, désinformations, manipulations, triches, guerres sont les moteurs prédominants de la concurrence qui n'est que déloyale et faussée, qui détruit les richesses (des masses) et qui éteint le plein emploi.

Le Pacte de Stabilité et de Croissance ne peut fonctionner parce qu'il n'a pas été pensé jusqu'au bout avec une politique commune macro-économique, budgétaire et fiscale. Pour les Constituants de Rome à Bruxelles il s'agissait de créer en Europe toutes les conditions de concurrence déloyale exerçant une pression ultime sur les coûts entre les pays européens et de ne pas les harmoniser entre eux. Le Pacte de Stabilité et de Croissance qui fonde l'Euro est encore moins applicable en période de crise, puisque 12 des 16 Pays européens membres de la Zone Euro violent gravement les critères de Maastricht avec un déficit qui est en moyenne de 7,5% du PIB au lieu des 3% prévus. La Commission Européenne a lancé une procédure d'avertissement pour déficit budgétaire contre 20 des 27 pays européens membre de l'UE. Dès le début de l'euro, c'était l'Allemagne qui a été la première à ne pas respecter le critère de 3% du PIB pour le déficit budgétaire et de 60% du PIB pour la dette cumulée. La France avait rapidement suivi l'Allemagne mais avait retardé en même temps avec arrogance l'entrée de nouveaux pays dans la zone Euro parce qu'ils ne respectaient pas encore tout à fait les critères. Comparativement les grands pays membres de la zone euro qui ne respectent pas les critères pèsent beaucoup plus gravement sur l'avenir de l'euro que la Grèce avec 2,2% du PIB européen et ses 11 millions d'habitants. Tous ces graves ratés n'empêchent pas Bruxelles de préparer le conscient collectif à intégrer l'Islande et la Grande-Bretagne dans la Zone Euro. Quand ces pays seront définitivement en banqueroute d'État, Bruxelles espère être en position dominante face à eux en leur offrant - gratuitement pour eux - une zone de bail-out.

La Commission de Bruxelles soufre aussi d'inconséquence en lançant contre les États membres de l'Union une procédure pour déficit budgétaire alors qu'elle les avait enjoint à stimuler la "relance" avec les stimulus fiscaux du European Recovery Program. Pour contresigner son comportement absurde, la Commission avait demandé aux États Membres d'opérer un bail-out de toutes les banques qui ont une dimension systémique, mais la Grèce a elle-même une dimension systémique et ne bénéficie que de critiques et d'atermoiements de la part de la Commission. La Commission prouve par toutes ses absurdités que cohésion et solidarité ne font pas partie de son idée de l'Europe dépourvue volontairement de gouvernance économique pour préserver les intérêts particuliers de chaque État Membre jusqu'à leur octroyer des opting-out. J'ai souvent déploré sur mon site l'aspect libéral des critères de Maastricht qui ne sont qu'un jeu d'ordre financier et dans lesquels manquent par exemple le taux de chômage et le niveau salarial médian (pas moyen). Car le problème européen n'est pas le déficit public, mais le chômage et l'appauvrissement de la population active, pas encore active, au chômage et à la retraite. Le TCE, le Traité de Lisbonne, les Directives sont tous adossés sur la "concurrence libre et non faussée qui crée des richesses et tend au plein emploi". C'est tout aussi illusoire que la "main vibrante" d'Adam Smith qui régule les marchés. La critique de l'Europe telle quelle est le constituant de mon site, le contenu de mes analyses, et est annoncée sous mon banner, car je suis un nonniste et européen convaincu. Mais pour aider les États Membres de l'Europe et de la Zone Euro, l'Europe doit devenir une autorité fiscale et budgétaire, doit pouvoir émettre des Bons du Trésor Européens et dépasser l'article 103a du Traité de Maastricht (voir en note de bas de page) qui prévoit une assistance possible des États Membres en difficulté.

J'ai rappelé dans mon article du 6 mars 2009, intitulé Banqueroute de la Zone Euro: Irlande, Italie, Grèce, Autriche - Éclatement de la bulle des CDS et des Obligations d'État qu'il était de notoriété publique que la Grèce courait à la faillite, mais l'Euro-Groupe et Bruxelles n'avaient pas agi pour demander à la Grèce de prendre des mesures. La Grèce avait continué à refinancer sa dette auprès de la Goldman Sachs.

Le 7 février 2010 j'étais ~~ le seul ~~ à titrer sans ambages: La Grèce, victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives EU, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN. Maintenant, à partir du 16 février, on commence à lire partout quelque chose d'analogue ou au moins une gène face aux autorités de Bruxelles, et l'on entend même que "la tricherie de la Grèce n'était pas illégale". Ceci a aussi été dit à l'instant dans les commentaires du JT de France-Musique. Pour l'instant la presse n'est pas aussi claire que moi, elle emboîte le pas sur Jean-Claude Juncker, 1er ministre du paradis fiscal du Luxembourg et Président de l'Euro-Groupe, qui a dit que "comme Président de l'Eurogroupe il aurait dû voir venir les choses". Ce n'était pourtant pas difficile de voir venir les choses, il ne fallait même pas être Pdt de l'Euro-Groupe, il suffisait de relire les Traités de Lisbonne, de Maastricht, et le Pacte de Dublin et les Directives de Bruxelles sur la libre circulation des capitaux et des services financiers. En réalité les médias jouent la sapho vexée car ils ont été bernés par la Grèce a postériori qui n'a pas demandé à Bruxelles l'autorisation de tricher. La presse ne joue pas encore sa sapho vexée en se sentant bernée a priori et ne commente pas les opting-out de l'Irlande ou du Royaume-Uni qui consistent à obtenir de Bruxelles légalement l'autorisation de tricher et à installer au sein de l'Europe et de la Zone-Europe une pression concurrentielle déloyale qui pousse à la baisse générale des coûts qui est du dumping économique et social pour pouvoir caracoler dans la globalisation. Ceci synthétise parfaitement le Consensus de Bruxelles. Bien, je suis toujours en avance dans ma réflexion face au mainstreet, mais je travaille la question depuis 2006 sur mon site web et depuis plus longtemps par ailleurs. Certains lecteurs m'écrivent en MP "que je suis excessivement imbu de ma personne". Oui, il faut rester clairvoyant pour ne pas simplement faire du saute-mouton d'un paradigme offert par les admissions historiques à un paradigme offert comme golden-parachute à chaque mauvais élève sans se poser la question du qui-sommes-nous. Les nouveaux "Pays entrants" mais aussi les anciens pays fondateurs de l'Europe n'ont pas non plus résisté aux attaques ou pénétrations abusives des grands groupes financiers américains. Les banques américaines comme Goldman Sachs, JP Morgan, qui ont été en faillite et sauvées par les bail-out Bush-Obama, ont aidé pendant des années le gouvernement grec à dissimuler l’endettement croissant de la Grèce. Selon une dépêche du New York Times des crédits ont été accordés à la Grèce dans des accords swap de devise.

L'Italie avait prélevé un impôt spécial avant son entrée dans la Zone Euro pour apurer les finances publiques et mettre le pays en adéquation avec les critères de convergence de Maastricht. Pendant une dizaine d’années, la Grèce avait violé les critères de stabilité de Maastricht avec l’aide de 15 instituts financiers américains comme Goldman Sachs, Morgan Stanley, Citigroup, ou l'anglais Barclays... mais aussi bien évidemment la Deutsche Bank qui est l'un des leaders mondiaux dans ce secteur et qui s'était plutôt occupée du Portugal de 1998 à 2001 pour l'aider à cacher sa dette publique et à être euro-compatible. Mais après avoir bien spéculé et même réalisé des opérations de spéculation à la baisse, le 26 février 2010 les banques allemandes comme Eurohypo, Hypo Real Estate, la Postbank, la Deutsche Bank et des banques régionales de Stuttgart et de Bavière annoncent qu'elles vont se retirer de ce secteur des Bons du Trésor grec.

Peu de temps après l’intégration de la Grèce dans la zone euro, la banque américaine Goldman Sachs avait ouvert en 2001 à la Grèce une 10ème ligne de crédit de plusieurs milliards de $. La Goldman Sachs avait accordé 9 autres fois depuis 1998 un crédit à la Grèce dans des accords swap. Les crédits offerts aux grecs par la Goldman Sachs n’avaient jamais figuré dans la comptabilité nationale grecque dans le poste des crédits et donc de dettes, mais comme un accord swap de devises. Le trader de la Goldman Sachs était à cette époque Mario Draghi, le vice-président pour Goldman Sachs International. Mario Draghi était aussi le supérieur de l'actuel Secrétaire d'État américain au Trésor, Tim Geithner. Mario Draghi est actuellement président de la Banque Centrale d'Italie et candidat à la succession de Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque Centrale Européenne. Il n'est pas certain que Mario Draghi serve les intérêts européens comme Président de la BCE. Mario Draghi est soutenu par... Jean-Claude Juncker contre le candidat allemand Axel Weber, Président de la banque centrale allemande, la BuBa (Bundesbank). Axel Weber passe pour être dans la stricte observance des critères de Maastricht pour sa partie sur la stabilité (et donc... du NAIRU), mais l'Allemagne n'est pas non plus plus vertueuse, mais en Allemagne ça se sait, contrairement à la France: la chancelière allemande Angela Merkel, avait annoncé le 18 février 2009 la nationalisation de la Hypo Real Estate, qui est en Europe de par sa taille le second institut de crédit hypothécaire. Ce que l'on oublie toujours de dire, est que la HRE a boosté dans les Länder à l'Est de l'Allemagne les activités spéculatives sur les subprimes et les CDS sur des prêts hypothécaires de particuliers, commerciaux et industriels (RMBS) comme en Espagne, en Irlande ou aux USA. Cette institut de crédits hypothécaires HRE est insolvable ou en faillite technique malgré les 100 milliards d'euros d'aide que le Gouvernement allemand lui a donnés en automne 2008. Donc Draghi ou Axel Weber se débrouilleront pour transformer la BCE en safe haven pour domicilier les bad banks des systèmes financiers européens. Mais, ils vous le jureront: l'indépendance de la BCE soulignée dans le Traité de Lisbonne et les directives européennes est un principe sacré.

Il serait très grave que Draghi devienne le nouveau Directeur de la Banque Centrale Européenne. Le carnet d'adresse entre La Goldman Sachs et les décideurs publics en Europe est bien rempli. Petros Christodoulou a été nommé le 19 février 2010 à la tête de l'organisme de la gestion de la dette publique grecque. Petros Christodoulou est l'ancien responsable des marchés de la National Bank of Greece (NBG) et avait négocié les contrats relatifs à la dette grecque liant la banque d'affaires américaine Goldman Sachs, et d'autres sociétés privées, semi-publiques et publiques au gouvernement d'Athènes. Petros Christodoulou avait supervisé au début de l'année 2009 la création, aux côtés de Goldman Sachs, de la société londonienne Titlos pour transférer la dette du bilan de la Grèce à celui de la NBG. Avant de rejoindre la NBG, il a été banquier à la Goldman Sachs. Maintenant, ne me repoussez pas d'un revers en pensant que je suis encore l'un de ces gauchistes qui continue à dénoncer "l'influence du grand capital dans le monde politique". Petros Christodoulou est bien entouré. La Goldman Sachs a recruté depuis plus de 20 ans des collaborateurs et des informateurs informels qui agissent dans chaque gouvernement national en Europe tout autant que dans les Communautés Européennes, la Commission Européenne, à Bruxelles. Le réseau Goldman Sachs est une fourmilière plus ou moins opaque, mais efficace pour œuvrer dans les intérêts de la Goldman Sachs. C'est Peter Sutherland, président de Goldman Sachs International, la filiale européenne basée à Londres, qui organise le réseau Goldman Sachs dans l'Europe des Vingt-Sept. Il est président de l'European Policy Centre, de Goldman Sachs International, de BP (British Petroleum), et aussi de la section Europe de la Commission Trilatérale. Il est également membre du comité de direction du groupe Bilderberg. Il est aussi directeur non exécutif de la Royal Bank of Scotland. De 1985 à 1989, il a été en poste à Bruxelles comme Commissaire responsable de la politique de Concurrence. Entre 1989 et 1993, M. Sutherland a été président de Allied Irish Banks. Il fut directeur général du GATT et de l'OMC de 1993 à 1995. En France, Charles de Croisset est depuis mars 2004 conseiller international de la Goldman Sachs et vice-président de Goldman Sachs Europe. Charles de Croisset est ex-chef du Crédit commercial de France (CCF). Au Royaume-Uni, Goldman compte sur Lord Griffiths, qui conseilla l'ancien premier ministre Margaret Thatcher et en Allemagne, sur Otmar Issing, ancien membre du directoire de la Bundesbank et ex-économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE). Ainsi, dans le Financial Times du 15 février 2010 et dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 20 février 2010, Otmar Issing a signé un texte hostile à l'opération de sauvetage de la Grèce par l'Union européenne. Comme conseiller international de Goldman Sachs depuis 2006 il ne peut travailler contre le Département négoce de sa banque, qui a spéculé contre la monnaie unique et qui a tout à perdre d'une intervention européenne qui permettrait aussi à la Grèce d'émettre des Bons du Trésor avec un bien plus faible rendement pour l'investisseur, ce qui coûte moins cher au contribuable grec. Je le rappelle, l'investisseur a tout intérêt à entacher gravement la bonne foi de l'État grec pour qu'il ne parviennent à écouler ses Bons du Trésor que s'il promet un très fort taux d'intérêt.

En novembre 2009 une estafette de la Goldman Sachs avait été envoyée à Athènes alors que la crise du déficit budgétaire et la crise obligataire de la Grèce tendait à devenir irréversible. Les traders de la Goldman Sachs avaient proposé au gouvernement grec des instruments financiers adossés à des CDS destinés à permettre de refinancer la dette grecque et à reporter son remboursement à une date ultérieure, ce qu'ils proposèrent encore il y a 3 semaines. L’objectif de la Goldman Sachs était double: éviter de rendre public les problèmes budgétaires de la Grèce et éviter une attaque spéculative avec des short selling sur la Goldman Sachs, partenaire de la Grèce et qui avait prétendu renouer avec les bénéfices, grâce au fallacieux Stress Test de Tim Geithner de mars 2009, grâce à l’adoucissement légal autorisé par Obama des normes comptables "prudentielles" et grâce à ses activités de consulting financier et de négoces sur les CDS émis sur les dettes obligataires des États en récession et en dépression économique.

Même si la Grèce continue à se refinancer auprès de la Goldman Sachs, le gouvernement d'Athènes n’avait pas donné cette fois-ci son accord aux propositions de l'estafette de la Goldman Sachs. Partout en Europe, la Goldman Sachs, les banques sauvées et fusionnées JPMorgan Chase et d’autres banques américaines avaient développé et vendu des instruments financiers (donc agrandi la Pyramide Ponzi) qui ont aussi conduit à l’effondrement du marché hypothécaire américain et finalement à la crise financière mondiale. Les politiciens italiens et grecs ont réussi avec ces produits dérivés à dissimuler de plus en plus la crise budgétaire de leurs pays. Actuellement, le haut fonctionnaire du ministère grec des finances chargé de gérer la dette grecque est Petros Christodoulou. Christodoulou est un ancien manager de la Goldman Sachs comme expliqué plus haut dans cet article.

Que retenir de ces divulgations subites du NYT? Depuis la fin 2008, je vous écris au sujet du poker menteur et dénonceur qui est joué depuis les USA, dont Nouriel Roubini et Paul Krugman se sont fait délicieusement échos et promoteurs. Paul Krugman commence pourtant sur son blog domicilié au New York Times à vanter les bienfaits de la social-démocratie européenne: "But what European experience actually demonstrates is the opposite: social justice and progress can go hand in hand. Mais l'expérience européenne démontre actuellement le contraire: justice sociale et progrès peuvent fonctionner main dans la main)". Paul Krugman est un pentito du libéralisme, mais il se souvient de temps en temps que son directeur de thèse était Jagdish Bhagwati.

Nous allons voir comment Jean-Claude Juncker va poursuivre son coming-out commencé hier et comment il va expliquer son laxisme comme Président de l'Euro-Groupe. Bruxelles est de tout façon un machin qui ne délivrera pas d'explications. Pourtant l'Euro-Groupe, la BCE et Bruxelles étaient très actifs pour décerner des avertissements à la France, à l'Allemagne quand le déficit budgétaire passait de 3% à 3,2%...

En parlant de lui-même, le Chairman et CEO de la Goldman Sachs avait dit récemment, "qu'il n'est qu'un banquier qui accomplit l'œuvre de Dieu" ("I'm doing God's work"). Pourtant, les voix du regret se font entendre aussi aux USA. Un vent de panique a soufflé à Wall Street, quand l'autorité de surveillance des opérations boursières, la SEC, a annoncé le 16 avril 2010 qu'elle allait traduire en justice les dirigeants de la Goldman Sachs à cause de leurs manœuvres dolosives et falsifications en rapport avec les produits financiers dérivés complexes, des CDO empaquetés avec des CDS. Goldman Sachs et l'un de ses responsables, le vice-président français Fabrice Tourre, sont accusés d'avoir fait "des déclarations trompeuses et passé sous silence des faits essentiels sur certains produits financiers liés aux prêts subprimes au moment où le marché de l'immobilier résidentiel américain commençait à chuter". Des terroristes financiers fantômes et corrompus ont fait couler des spéculateurs fantômes au profit d'autres spéculateurs fantômes. La SEC poursuit ses investigations et a annoncé vouloir porter plainte contre d'autres banques. Quand la SEC s'occupera de la Fed' ce sera la guerre civile ou sur un pays étranger. Parce que la Fed' est l'un... des principaux acheteurs des... Bons du Trésor américain pour inonder les USA de liquidités en billets de contrefaçon avec l'espoir infondé de créer la relance économique. C'est le dévoiement total du keynésianisme.



Les USA ont autant de mal que la Grèce à écouler leurs Bons du Trésor. Sur le graphique à gauche vous voyez que depuis 2006 la Chine réduit ses achats de Bons du Trésor américain, et en décembre 2009 elle en a revendu 34 milliards de $. Dans trois semaines, la Grèce devra émettre 5 Mia en euros de Bons du Trésor... mais d'ici 6 mois les USA devront émettre 1500 (mille cinq cent) Mia de $ de Bons du Trésor (T-Bonds). Reste à savoir qui va les acheter, si ce n'est la Fed avec la planche à Billets, Quantitative easing, Helicopter Money de Paper Mill of the Potomac. 60% de la dette américaine sont détenus par les investisseurs étrangers, comme la Chine, la Russie, les pays de l'OPEC.




Cette fois-ci les USA se dirigent droit vers l'effondrement obligataire de leurs Bons du Trésor. Il y a quelques jours le Trésor américain a essuyé un très grave échec - dont personne ne parle (graphique à droite) - en tentant en vain de mettre aux enchères pour 25 milliards de Bons du Trésor à 10 ans et pour 16 milliards de Bons du Trésor à 30 ans. Il parait que de mémoire de trader on n'avait jamais connu un tel échec.

Cette fois-ci les marchés financiers, qui se réfugient toujours en dernier ressort dans les obligations d'État, agissent conformément à ce qu'ils perçoivent des USA ou ce qu'ils essayent de faire percevoir des USA: leur insolvabilité qui présage de la banqueroute d'État. Pour pimenter voici le graphique ci-dessus à droite qui montre la situation des dettes obligataires des USA pour les Bons du Trésor arrivant à maturité à 30 ans. Je vous ai déjà exposé que Wall Street dispose d'un club d'aficionados qui arrange les cours des actions et d'un autre club qui manipule les cours de l'or. La Fed' manipule le prix de l'or pour permettre au $ de ne pas plonger et de rester une monnaie de référence et d'échange. Le club de ces aficionados est appelé Plunge Protection Team - PPT. Voici le chart qui montre qui achète les 30Y T-Bonds US. Le Direct Bidder visible avec la courbe jaune et la barre rouge est la Fed. La Fed achète à hauteur de 28% ses propres Bons du Trésor pour manipuler les cours et pour éviter que les CDS qui sont émis sur eux ne soient pas trop chers. Des Bons du Trésor qui trouvent preneur sur le marché financier auront un rendement plus faible pour l'investisseur parce qu'ils ne seront pas émis à un taux d'intérêt élevé qui serait un surcoût pour le budget de l'État et le contribuable lors du remboursement à la date de maturité dans 30 ans. Et des Bons du Trésor qui trouvent preneur ne seront pas couverts pas des CDS (assurances sur défaillance) qui ont des coûts prohibitifs comme pour la dette souveraine grecque actuellement. La Grèce ne dispose pas de cet outil de manipulation des CDS, elle n'a pas de banque centrale, l'euro a remplacé le drachme depuis 2001. Le marché financier est lui-même capable de manipuler les cours des CDS en chargeant d'une mauvaise réputation l'émetteur des Bons du Trésor comme de tout autre émetteur privé d'une obligation. En une seule semaine le nombre de contrat CDS sur la dette souveraine grecque avait triplé, ce qui est exceptionnel et n'avait pas trouvé son corollaire pour l'Islande, l'Irlande, le Royaume-Uni, les USA, Abu Dabi.

Les CDS sont une spéculation sur la défaillance et l'objectif du spéculateur est d'attendre ou de provoquer la faillite de l'émetteur des obligations. N'importe qui peut contracter une assurance sur les défaillances de remboursement de n'importe qui, sans qu'il n'y ait la moindre des relations entre eux. Le marché des CDS est hautement spéculatif et volatile. Il reste malheureusement dans les pratiques comme une référence sur la bonne foi des emprunteurs, mais il se comporte aussi totalement indépendamment de la situation des titulaires des obligations publiques comme les Bons du Trésor, les Obligations d'État, ou privées, comme des CDO par exemple.

Les CDS sont des yogourts pourris avec des vrais morceaux de fruits dedans. Pour vendre de la pourriture - l'inventeur du CDS qui jouit du charisme nécessaire sur les marchés financiers - empaquète de la pourriture représentant des titrisations sur des créanciers qui ne jouissent pas de bonités bancaires ou qui sont des junk-bonds. L'inventeur ajoute dans ce yoghourt pourri un infime pourcentage de morceaux de fruits, c'est à dire d'une assurance sur des créanciers de bonne foi, puis fait une bonne publicité, et vend le CDS. La traçabilité finissait même par être impossible à réaliser pour l'inventeur de ces CDS. Il y a aussi eu des CDS-Square (au carré) ou des CDS-Cube (au cube). Et quand un CDS perdait de la notoriété, on l'atomisait et on recollait les morceaux avec d'autres CDS pour faire un nouveau CDS. Ce n'est toujours rien d'autre que le schéma Ponzi. Au 28 février 2010 il y a un peu moins de 700 banques aux USA qui sont au bord de la faillite, sauf si elles sont capables de se recapitaliser sur les marchés financiers...

Je vous invite à aller aussi loin que moi dans le raisonnement. Excusez-moi si je me référence moi-même comme intellectual tipping point & milestone, mais comme je n’ai à 1000% jamais lu ceci ailleurs que dans ma tête, il faut bien que je vous invite à prendre du recul face à ce que j’avance. Puisque ces négoces de ces "Conduits", ces Over The Counter / OTC, ces CDS, ces "just-between-us", ces CDO sont des opérations de gré à gré extrabilancielles, les bénéfices (comme les pertes) aussi sont hors bilan et donc impalpables par la moindre des comptabilités nationales, par le moindre des Instituts nationaux de statistiques, par la moindre des administrations fiscales. Ce marché des opérations extrabilancielles est "officiellement" de 605.000 milliards de $. La "crise" a 4 ans, aucune réforme n'est entrée en vigueur malgré les G4/G20/G7/G8, et les projets US et EU de Réforme des Normes Comptables sont déjà tellement amendés qu'ils seront sans effets en aménageant des exemptions aux entreprises qui portent le nom de "Balance Sheet Risk". Il y a donc un PIB des pauvres celui qui sert à faire payer les dettes publiques par exemple, et le PIB fictif, furtif et d’initié de la Classe en Lutte gagnante, l’élite financière qui jouit d’elle-même. Il est donc en réalité, à la vue des sommes colossales qui circulent dans le marchés des produits dérivés, impossible de réaliser la moindre des politiques macro-économiques et budgétaires puisque les assets effectifs issus de l’économie industrieuse, travaillée, commerciale et des services sont détournés dans le monde opaque des CDS, etc... et ces tutti derivatii ne sont que des détournements de fonds organisés dans toute économie nationale qui est sui generis un paradis fiscal in-board voulu par le législateur, par le régulateur, et spécifiquement par Bruxelles en ce qui concerne l’Europe. Et comme les banques centrales émettent des trillions de liquidités (graphique à gauche pour la Fed') pour permettre achats, ventes et paiements des annuités de ces assurances sur défaillances et de ces autres produits dérivés extrabilanciels, les banques centrales sont maîtresses d’œuvre de la privatisation et de la confiscation de la création monétaire et de son détournements vers la criminalité financière planétaire des investisseurs institutionnels.

Les réunions actuelles de l'Euro-Groupe ne prennent pas de décision concrète de soutien de la Grèce et sont destinées à contre-bluffer les investisseurs qui noircissent la réputation de la Grèce et des CDS sur sa dette obligataire. Sur le graphique ci-dessus, les Primary Dealers visibles avec la colonne orange sont des intermédiaires inconnus, des instituts bancaires ou des holding de groupes bancaires qui achètent pour le compte de la Fed dans des conditions glauques pour la transparency tout comme pour le PPT. Ce sont aussi un groupe qui manipulent l'information qui n'est jamais "pure et parfaite" dans un monde ou jamais "toute chose est égale par ailleurs" et où il n'y a pas de "concurrence libre et non faussée".

L'idéal d'Adam Smith n'existe pas et n'a jamais existé, mais ça fait 234 années que l'on vous fait croire que ça marche son humanisme automatique. Le marché des CDS sort institutionnellement et légalement du cadre idyllique décrit par Adam Smith: il n'est pas réglementé, est extrabilanciel et n'est qu'un contrat de gré à gré, alors qu'il draine plus de 68 trillions (milliers de milliards). Il constitue un enrichissement qui ne peut être saisi par la comptabilité nationale et est donc un PIB fictif, un PIB d'initié. Il est le paradis fiscal domicilié dans toute économie nationale et permet la liberté totale de circulation des liquidités. 9/10ème des transactions financières se font hors bilan et sur les produits financiers dérivés sur les marchés non régulés. La pitrerie des G20 voulant éliminer les paradis fiscaux ne peut jamais cacher que chaque État est un État Providence pour les Liquidités véhiculées par les CDS, les MBS, les RMBS, les CDO, les OTC. Cet État Providence est un État Providence pour les Liquidités et Liquidataire en accordant aux systèmes bancaires et financiers un octroi illimité dans le temps de droit de tirage illimité sur les contribuables. Pour sauver leurs instituts financiers et de fiducie, les États s'endettent en réalisant le plus grand transfert de toute l'histoire de la dette privée vers la dette publique. Les rentrées fiscales diminuant encore plus vites avec la Grande Dépression 2, les États liquidataires brûlent leurs moyens financiers pour sauver les peuples atteints par le chômage et la misère et pour rétablir effectivement les bases d'une croissance du PIB réel et pas du PIB d'initié. La prise de conscience du peuple va commencer à se faire dans le mainstreem, car les ayants droits au indemnités chômage seront en fin de droits. Le peuple ne prend conscience que quand l'estomac est vide, entre temps il s'arrange avec sa compromission universelle, s'abstient aux élections et pousse son caddie.

Pour sauver la Grèce, il se pourrait que les pays européens achètent officiellement des Bons du Trésor grec par l'intermédiaire de leurs banques publiques ou nationales qui seront officiellement les Primary Dealers de la BCE et de Bruxelles. En attendant le marché de la caisse enregistreuse fait un bond exponentiel en Grèce, parce que chaque vente n'était pas saisie et l'État grec offre une remise de 12.000 euros à tout commerçant qui gardera ses tickets de caisse. On ne peut donc pas reprocher aux commerçants grecs d'opérer les transactions hors bilan puisque 9/10ème des transactions financières mondiales se font hors bilan et sur les produits financiers dérivés sur les marchés non régulés.

La Fed' continue à légitimer par le marché l'abaissement du taux d’intérêt directeur et son maintien à une valeur voisine de 0% avec des Opérations d'Open Market pour pulvériser sur les USA et la planète de helicopter money libellée en $. Les Open Market Operations consistent dans le cas du trio mafieux Obama-Geithner-Bernanke (Obi, le roi du bricolage + Secrétaire d'État au Trésor + Président de la Fed') en l'achat ferme et définitif de titres souverains, de Bons du Trésor US par la banque centrale (la Fed' et la banque centrale anglaise) sur le marché interbancaire à travers d'acteurs plus ou moins masqués, les Primary Dealers. En procédant ainsi, la Fed' élargit la liquidité bancaire pour le bonheur surmultiplié des spéculateurs financiers et des autres. Au 27 juillet 2009 la liste des Primary Dealers serait selon la Fed': Banc of America Securities LLC,  Barclays Capital Inc., BNP Paribas Securities Corp., Cantor Fitzgerald & Co., Citigroup Global Markets Inc., Credit Suisse Securities (USA) LLC, Daiwa Securities America Inc., Deutsche Bank Securities Inc., Goldman, Sachs & Co., HSBC Securities (USA) Inc., J. P. Morgan Securities Inc., Jefferies & Company Inc., Mizuho Securities USA Inc., Morgan Stanley & Co. Incorporated, Nomura Securities International Inc., RBC Capital Markets, RBS Securities Inc., UBS Securities LLC. Cette liste est donc celle des truands systémiques qui écoulent de la fausse monnaie américaine imprimée à Paper Mill of the Potomac. Les Open Market peuvent aussi fonctionner en sens inverse pour restreindre les liquidités.

Pour soutenir les marchés mondiaux et abaisser le taux interbancaire, le Libor, la Fed' avait offert depuis la fin de l'année 2008 à un taux zéro des liquidités en $ à la BCE, la Bank of England et à la Banque Nationale Suisse dans des accords swap auxquels elle a mis fin au 1er février 2010 parce que les banques centrales elle-mêmes ne s'en sont servies que pour surexciter la spéculation et le carry trade au lieu de prêter pour des projets industriels. A partir du 1er février 2010 les banques centrales sus-citées n'ont plus un accès illimité à ces liquidités en $. La Fed' teste déjà depuis la mi-décembre 2009 le ralentissement de la planche à billets juste pour voir les premières réactions des marchés en espérant avoir restitué la solvabilité du système bancaire, car, il faut le rappeler, le système bancaire américain est insolvable. La Fed a annoncé en décembre 09 vouloir tester à partir du 1er février 2010 plus sérieusement les marchés, c'est pourquoi les banques et les marchés financiers sont entrain de paniquer, leur drogue va leur manquer et un drogué en manque se jette sur la Grèce... Les premières réactions du marché ont déjà prouvé que personne dans le secteur privé ne croit en une reprise économique possible. La demande intérieure américaine a baissé de 11,4 % aux USA en 2009, ce qui ne s'est pas vu depuis 1947. La Fed' va tomber dans sa propre trappe à liquidités de la planche à billet. Dans 2 mois s'accélère le doom loop. 7 millions d'américains ont perdu leur emploi depuis le début de la "Crise".

Il est à noter que le tir groupé actuel pour mettre en tort l'Europe et ses gouvernements européens est plus nourri ces dernières semaines. Il y a une semaine, le Chef du Département des Sciences Économiques du MIT, Ricardo Caballero, avait exposé dans une analyse publiée par CNN que les "responsables et fautifs du désastre financier et économique américains étaient les investisseurs étrangers". Le poker dénonceur américain s'amplifie pour faire diversion comme toujours et pour que "les alliés" se querellent en attendant que les USA renouvèlent leur abonnement pour sauver le monde avec le laser à haute énergie. Dans le même jeu du poker, la Suisse menace de dévoiler les noms des politiciens et hauts fonctionnaires allemands (ou européens) qui ont des comptes dissimulés en Suisse si l'Allemagne achète des CD avec les données sur les comptes bancaires. Le poker dénonceur s'amplifie parce que le "day of reckoning" s'approche pour les américains. A ce moment là je vous conseille de vite faire vos kilos de petits gâteaux de Noël et de vérifier vos stocks de morue séchée. Le growth national happiness sera pour dans trois générations, avant il faudra payer.

Qui sera le premier prochain dans l'assommoir du day of reckoning: la Grèce ou la Californie? Qui saura le plus gagner du temps? Les USA ou l'Europe? Concurrence libre et non faussée entre hard discounters sur le dos des peuples. Qui ont aussi élu leurs représentants politiques qui se sont prononcés pour le Traité de Lisbonne. Tout au moins en Europe existaient des alternatives politiques, démocratiques, parlementaires et respectueuses de la Constitution. Les européens ont voulu une Europe des marchés et subissent eux-mêmes ce qu'ils imposent eux-mêmes avec les APE et avec les ALE qui sont bien plus violents que les clauses de l'OMC. Photo à droite: Athènes, European Workers Unite... C'était plus simple d'aller voter aux élections européennes au lieu d'aller pêcher la truite ou le thon. L'alternative parlementaire pour une autre Europe existe.

Depuis l'automne 2008, les G20, le G4, Bruxelles ont tergiversé, n'ont rien entrepris pour bannir les paradis fiscaux off-shore et intra-communautaires et pour introduire contrôle et régulation des marchés financiers. En Europe, les gouvernants communautaires ont même fait le contraire en jetant les bases de Solvency 2 qui continue à garantir aux assurances, vendant des CDS..., le droit de cacher les risques. Il était égal aux gouvernants de traiter la question des CDS, parce que le peuple n'était de toute façon pas capable de joindre mentalement les CDS avec leur situation individuelle de mise au chômage, de restriction salariale, d'augmentation des taxes et impôts, de réduction de la qualité des services publics sociaux, de santé, d'éducation, de retraite, etc... Aujourd'hui les peuples comprennent avec la crise obligataire grecque que l'État est un État Providence Liquidataire qui offre aux systèmes financiers des droits de tirage sur le contribuable et sur sa petite aisance matérielle. Les peuples européens comprennent que l'Europe est une Union liquidataire d'États au profit de la concurrence muselée et faussée qui détruit les richesses, qui tend au chômage et à la dépréciation du travail. Bruxelles, le club privé des commerçants de la City et de Wall Street, devra se mettre à réfléchir. Le Parlement de Strasbourg aussi malgré sa majorité conservatrice issue de la médiocrité des élections européennes et des abstentionnistes du 7 juin 2009 et des mandatures précédentes. La Lutte des classes est toujours victorieuse: les conservateurs vont toujours voter et la finance réussit toujours à dominer.

Le 16 février 2010, l'inflation a dépassé 3,5% au Royaume-Uni, de 9,5% aux USA (shadowstats.com) ...en période de Dépression,
et ne cesse de croitre depuis 16 mois comme je le souligne régulièrement. Pour l'instant ceci s'appelle récessflation.

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Note: Article 103 A du Traité de Maastricht

  1. Sans préjudice des autres procédures prévues par le présent traité, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut décider des mesures appropriées à la situation économique, notamment si de graves difficultés surviennent dans l'approvisionnement en certains produits.
  2. Lorsqu'un État membre connaît des difficultés ou une menace sérieuse de graves difficultés, en raison d'événements exceptionnels échappant à son contrôle, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut accorder, sous certaines conditions, une assistance financière communautaire à l'État membre concerné. Lorsque les graves difficultés sont causées par des catastrophes naturelles, le Conseil statue à la majorité qualifiée. Le président du Conseil informe le Parlement européen de la décision prise.
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Lire la 1ère partie >>  La Grèce, victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives EU, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN

Lire mon article du 6 mars 2009 >>>
Banqueroute de la Zone Euro: Irlande, Italie, Grèce, Autriche - Éclatement de la bulle des CDS et des Obligations d'État

La Grèce, victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives EU, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN - II

(Je remets ici sans modification mon article publié le 7 février 2010. Mon article n'avait rien de prémonitoire, mais à la vue de l'accélération de l'histoire il était en avance sur le main stream piloté par les médias. Tout a déjà été écrit nous assistons à la politique commune de la destruction par les marchés dans laquelle les banques sont sauvées par les États et les contribuables sans prendre au moins une partie à leur compte pour "restructurer" leurs dettes. Les plans d'austérité, les désinvestissements dans les services publics et les infrastructures des pays constituent la seconde manière pour les peuples de payer pour les banques.)
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L'Europe est à ce point inapte malgré son Traité de Lisbonne et ses autres Traités et Pactes passés dans le seul consensus de l'hémicycle, qu'elle va demander au FMI de sauver la Grèce de la banqueroute d'État, au même titre que le Zimbabwe. La Grèce est le premier État européen victime du Traité de Lisbonne et de la BCE. J'ai expliqué le 28 novembre 2008 que le G4 de Crise du 5 X 2008 avait réinventé l'euro-mark, l'euro-franc, et avait introduit l'euro-£. Personne n'a relevé ceci dans les médias.
Les banques allemandes détiennent 100 milliards de la dette grecque. Il aurait fallu mener le débat sur l'in-appropriation de la cause européenne monétaire, macro-économique, budgétaire et fiscale par l'Euro-Groupe, Ecofin, Euro-Stat, Juncker, les Directives sur la Libre Circulation des capitaux, et par la politique de la BCE qui permet le carry-trade intra communautaire. Si l'on commence à parler de ceci, on révélera que le Traité de Lisbonne a été un empaquetage des cerveaux pour faire de la catallaxie et de la compression de coûts.

màj du 29 octobre 2010:

ESMA, Écran de fumée avec la Directive Européenne AIFM sur la supervision des Fonds alternatifs.

le sommet européen des ministres des finances et de ECOFIN n'a rien apporté de nouveau. La libre circulation des capitaux et la spéculation financière ne sont ni règlementées ni jugulées. Les pays européens peuvent continuer à jouer, à perdre et à attendre les bail out communautaires. La clause de no-bail out est maintenue (Article 125 du Traité de Lisbonne), mais la clause 122 d'entre-aide entre les pays membres de l'Union en cas de catastrophe naturelle ou de manque en énergie a été élargie aux impasses financières, ce qui revient à contourner la clause de no-bail-out selon laquelle il est interdit aux États Membres du Pacte de Stabilité et de Croissance (Zone Euro) de porter secours à un membre en difficultés financières ou en banqueroute d'État. La Grèce avait triché avec ses critères de convergence pour entrer dans la zone euro, puis avec ses critères de Maastricht, et les banques françaises et allemandes principalement ont spéculé sur la dette grecque en parfaite connaissance de cause et on précipité l'effondrement financier de la Grèce, mais aussi de l'Espagne et du Portugal. Personne n'a rappelé que la Grèce est aussi victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives Européennes, de l'Euro-Groupe et d'ECOFIN.

Pour faire écran de fumée les ministres des finances européens et ECOFIN se sont mis d'accord sur un compromis qui va aboutir à une Directive Européenne AIFM qui sera signée le 11 Novembre 2010. Il s'agirait de créer un organisme européen de supervision des activités des hedge funds, des Private Equity, des Fonds Alternatifs, du Capital Investissement. Cet organisme s'appellera ESMA - EU Securities and Markets Autority / Autorité Européenne des Marchés Financiers.

La supercherie de la Directive AIFM est qu'il relève toujours comme avant aux États membres de l'UE d'accorder l'agrément à ces fonds, or 4/5 des transactions spéculatives, soit une masse 2000 milliards et certains jours plus de 50% de toutes les transactions financières en Europe, se font à la City de Londres. Et la Grande-Bretagne n'est pas membre de la Zone Euro et ne soutient pas le parapluie européen de 750 milliards pour venir en aide aux pays européens attaqués par la spéculation financière internationale. Selon la nouvelle Directive européenne, quand l'agrément est accordé à ces Fonds spéculatifs dans un pays (l'AMF - Autorité des Marchés Financiers pour la France par exemple), il est valable pour l'ensemble des pays européens. C'est ici que Bruxelles et toute l'Europe manifeste son incapacité à s'opposer à la City de Londres pour laquelle l'Europe n'est qu'une Association Européenne de Libre Échange. Il parait que cette nouvelle Directive européenne répondrait aux engagements pris au G20 de Washington. Le G20 de Crise de Washington s'était surtout distingué par l'annonce qu'il allait ouvrir les vannes des surliquidités avec l'impression de fausse monnaie sur les planches à billets et avec la qualitative easing, c'est à dire l'échange des positions toxiques pourries des banques contre du faux argent frais créé aussi avec l'émission des Bons du Trésor, c'est à dire en surgonflant la dette publique des États avec de la pourriture à faire avaler et payer par les peuples.

Uniquement en cas extrême, l'ESMA pourra donner son avis documentaire aux superviseurs nationaux, qui seront libres ou non de le suivre. C'est comme pour les critères de Maastricht qui ont été violés dès le début de l'introduction de l'Euro par tous les États Membres, ou comme pour les Critères de convergence destinés à évaluer la capacité d'un État européen à devenir membre de la Zone Euro.

Les standards fixés par l'ESMA n'entreront que progressivement en vigueur en 2015, 2017 et 2018. D'ici là le système monétaire et financier mondial se sera écroulé et la Région européenne ne se sera pas préparée à la période qui suivra l'hyperinflation et Weimar II. Donc l'Europe donne avec cette Directive le signal fort qu'elle ne s'oppose pas à la libre circulation des capitaux spéculatifs systémiques et qu'elle renforce sa bienveillance pour eux. Bruxelles ne s'est pas attaquées à toutes les opérations extra-bilancielle comme les LBO, les CDS, les CDO qui ont plongé la planète depuis juin 2006 dans une crise irréversible tant que les pratiques de création, de soutien et d'engraissement des bulles spéculatives comme moteur prépondérant de croissance ne sera pas arrêté. Par la Directive AIFM l'Europe démontre qu'elle ne pense pas à requalifier la croissance dans un Green New Deal.
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màj du 18 mai 2010 à 11:07:

le Parlement de Strasbourg, et la Commission de Bruxelles et Jean-Claude Juncker, président de l'Euro-Groupe semblent vouloir dégager un consensus pour instaurer un impôt sur les transactions financières des Hedge Fonds des pays tiers. Le Royaume Uni s'y oppose parce que 4/5ème des transactions financières en Europe passent par la City. A l'heure actuelle allemande centre-droit serait pour, mais les ministres des finances allemand et français, Wolfgang Schäuble et Christine Lagarde, font encore leurs caprices. Un impôt se prélève en fin d'exercice sur le bénéfices. Une taxe se prélève sur chacun des transactions et les obligent donc à abandonner le nomadisme des spéculateurs. Les transactions se font actuellement avec l'informatique au rythme de la nano-seconde et dans les marchés financiers 10 minutes passent pour être du long terme. Plus souvent les transactions se font et plus souvent les spéculateurs doivent verser une taxe sur chacune d'elles. Un chiffre infime de 0,05% comme le prévoit la Taxe Tobin finit par produire des sommes gigantesques pour les nomades compulsifs. Ceci redirige alors l'investissement dans la production et les services et les détourent de ces produits financiers dérivés et titrisés qui sont des "armes de destructions massives" comme le disent George Soros et Warren Buffet.

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màj du 6 mai 2010 suite au "Plan d'aide" européen à la Grèce pour lui éviter sa banqueroute d'État: La Hypo Real Estate allemande détient 80 milliards d'euros de crédits pourris venant des PIGS. La HRE avait fait faillite l'année dernière et a été sauvée avec une aide de 100 milliards de l'État allemand. Malgré ceci, la HRE fait toujours des pertes. Donc sachons observer la félonie des dirigeants du Nord de l'Europe qui feignent de faire un cadeau à la Grèce avec une aide de 100 milliards pour lui éviter la banqueroute d'État.

màj du 9 mai 2010: les européens ont décidé de créer un Fonds de Sauvetage pour les pays membres de l'Euro-Zone. En un Week-End les européens ont fait sauter tous les critères de Maastricht et le Pacte de Dublin de Convergence et de Stabilité. Les 4 critères de Maastricht sont devenus caducs, un pays peut donc se mouvoir sur tout l'éventail qui mène à la banqueroute d'État. D'autre part, il est à présent autorisé à la BCE de se fournir en liquidités sur les marchés financiers internationaux, ce qui lui était défendu. Ceci est donc la porte ouverte à n'importe quelle forme de spéculation. D'un autre côté rien n'a été entrepris pour contrôler et réglementer la "Libre circulation des capitaux" malgré le vote du 11 mars 2010 au Parlement de Strasbourg où il y a eu une majorité de 536 voix contre 86 pour étudier l'impact d'une Taxe Tobin. Le Brésil, Taïwan, l'Indonésie, l'Inde, la Russie sont bien plus avancés pour freiner la libre circulation des spéculations sauvages.

En introduisant la taxe Tobin, l'Europe ne ferait que de suivre le Brésil qui l'a introduite depuis le 20 janvier 2009. L'Europe tergiverse sur la faisabilité et sur l'impact d'une taxe sur les transactions financières, mais d'autres pays que le Brésil agissent. L'information reste sous le boisseau, parce que les médias de l'Hémisphère riche ont tout intérêt à suivre les consignes de leur propriétaires et donneurs d'ordre. Depuis novembre 2009, le Brésil prélève auprès des investisseurs étrangers en plus une taxe de 2% pour l'achat d'action et pour les placements. Depuis décembre 2009 Taïwan a interdit aux étrangers de placer des capitaux sur des marchés à termes. La Russie, l'Indonésie et l'Inde vont introduire des mesures similaires pour stopper la libre circulation des capitaux si elle ne sert pas à financer des investissements à long terme. Dans ce temps l'Europe tient encore le discours au sujet de la perte d'un avantage concurrentiel, si elle se mettait à faire de même. Le Brésil, Taïwan, l'Indonésie, la Russie, et l'Inde veulent éviter la création d'une bulle spéculative et une inflation.

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Vous avez remarqué que les marchés financiers attaquent la Grèce, le Portugal, l'Espagne parce qu'ils espèrent que ces pays européens vont continuer à refinancer leur dette publique en mettant sur le marché financier mondial des Bons du Trésor avec la garantie d'un fort taux d'intérêt et de rendement. Je vous ai déjà exposé le 11 janvier 2009 et le 6 mars 2009 qu'il était facile de trouver sur le net les spreads (éventail) entre les CDS, les assurances sur les Obligations d'État des différents pays européens, mais pas de ceux de l'Irlande, du Royaume-Uni, des USA. D'après la CMA, la Californie fait partie des 10 premiers États au monde à risquer prochainement la banqueroute d'État avec la Grèce. Le PIB de la Californie est le plus élevé de tous les États de la fédération américaine. Les agences de notations place la Californie au même niveau que le Kazakhstan quant à sa solvabilité.

<<< Le premier-ministre du paradis fiscal du Luxembourg, Jean-Claude Juncker a sévèrement critiqué en février 2010 les pays européens de la périphérie et les a sommés de se discipliner pour ne pas mettre en péril ce que les pays fondateurs de l'Europe ont mis en œuvre. Juncker oublie de dire que ces nouveaux entrants ne sont pas venus dans la même Europe que celle qui existait quand les fondateurs commerçaient librement seuls entre eux. Entre temps étaient entrés en vigueur les Directives sur la Libre circulation des capitaux et sur le Libre établissement des entreprises de services, ce qui inclue les services financiers. Il a toujours été de notoriété publique depuis 2001 que la Grèce avait délibérément triché avec sa comptabilité nationale pour faire croire qu'elle était compatible avec les critères de convergence du Pacte de Dublin de Stabilité et de Croissance afin d'introduire l'euro sur son territoire. Mais même si elle avait respecté les critères de Maastricht, la Grèce était incapable comme les pays baltes de résister aux attaques ou pénétrations abusives des grands groupes financiers des pays européens fondateurs. Une fois de plus, la foi en l'humanisme automatique des marchés qui fonde le Consensus de Bruxelles n'a pas fonctionné de manière harmonieuse, mais déprédatrice. Comme toujours. Il faut se demander ce qui est le plus à blâmer: les tricheries comptables de la Grèce, ou les opting-out (exemptions légales face aux obligations communautaires) de l'Irlande, mais aussi du Royaume-Uni, ou l'impréparation habituelle de Bruxelles, ou la volonté de toujours tout passer avec les légumes de la "concurrence libre et non-faussée".

Il est étonnant que seulement maintenant, en mars 2010, Juncker et Angela Merkel avancent l'idée de la création d'un Fonds Monétaire Européen (FME). Et une fois de plus, ils en oublient le rôle fondamental que peut jouer un tel fonds monétaire international. Celui du FMI, mais déshabillé de son ingérence néo-libérale et de ses clauses d'attribution de prêts qui imposent comme le FMI une libéralisation totale de tous les marchés et une compression de la dette publique, sans analyser leur impact sur une économie nationale et l'intégration régionale des pays. En Afrique se fait de plus en plus corps l'idée d'un "protectionnisme intelligent". En l'état actuel, un transfert de l'argent des contribuables vers un Fonds Monétaire Européen constitue une violation de la Clause de No Bail Out du Pacte de Stabilité et de Croissance qui fonde l'Euro et l'Euro-Zone. Ceci démontre que l'Europe repose avant tout sur une chimère parce qu'elle n'a pas jugé nécessaire de prévoir la défaillance d'un État Membre et les moyens d'y répondre, comme elle n'avait pas jugé nécessaire d'organiser son institut de statistique EuroStat autrement que comme une boîte aux lettres. L'Europe voulait croire au commerce des commerçants. La subite volonté de créer un FME ne provient que de la volonté de réaliser sur le dos des contribuables européens, un bail-out des banques européennes qui détiennent les Bons du Trésor grec. Et comme les banques européennes qui détiennent ces Bons du Trésor grec sont domiciliées dans les pays fondateurs de l'Europe, l'Euro ne repose donc que sur des critères de divergence entre les 16 "pays du nord" et "pays du sud" parce qu'il n'existe ni cadre économique ni force centrifuge qui les font converger. Un paquet d'aide à la Grèce de 30 milliards d'euros sera de toute manière nécessaire pour la sortir momentanément des griffes de la Goldman Sachs et de ses agents non-secrets comme Peter Sutherland, Charles de Croisset, Otmar Issing, Petros Christodoulou, Lord Griffiths, Mario Draghi, etc... (voir article n°2 au sujet de la Crise de l'Ouzo). Les pays européens non membres de l'Euro-Zone préfèrent une aide du FMI pour la Grèce.
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<<< bail out de la Grèce >>> graphique à gauche.

màj du 6 mai 2010 >>> L'aide a la Grèce a été décidée. Les États européens donateurs empruntent sur les marchés financiers à 3% et se feront rembourser leur "aide" à 5%. Ceci est la libre circulation des capitaux garantie par les Directives et le Traité de Lisbonne. Le paradis fiscal du Luxembourg aidera à hauteur de 0,08%. L’Allemagne va payer 22,34 milliards, la France 16,78 Mia, l’Italie 14,75 Mia. Cette "aide" à la Grèce n’est pas un cadeau, c’est un "investissement", car 70% des Bons du Trésor grec sont dans les banques de ces 3 pays donateurs. Quand en France on va révéler ce qui traine dans la bad bank Inter Conseil Europe de la Société Générale et la bad bank Gestion Active des Portefeuilles Cantonnés de Natixis / Banque Populaire Caisse d’Épargne, etc... on se rendra compte que la Grèce est un brigand parmi les autres.

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La crise financière de la Grèce, de l'Espagne, du Portugal est la reproduction parfaite de la Crise des Subprimes des USA. Ce Housing Bust méridional a été rendu possible en Europe avec la libre circulation des capitaux. Le Housing Bust a été financé avec l'ouverture des vannes des liquidités faciles et avec la multimutualisation des risques hypothécaires avec des titrisations ayant la forme de CDS, de MBS et de RMBS, etc. Les banques allemandes, les banques régionales allemandes d'État (Landesbank), les assurances allemandes, Real Hypo Estate, sont très fortement impliquées dans la Bulle des crédits hypothécaires des pays du Sud de l'Europe. Ce qui est mis sous silence, est que... l'Allemagne a, elle aussi, pratiqué en grand style dans sa partie Est la relance par la bulle immobilière et des crédits hypothécaires. La faillite du plus grand institut financier hypothécaire européen, l'allemand Real Hypo Estate, n'a jamais été exposée dans les médias comme une faillite systémique de même portée que celles de Fannie Mae, de Freddie Mac ou de AIG. C'est pourtant le cas. Cette information est extrêmement difficile à trouver. Il n'est pas étonnant que le Big Fat Bail-Out de la Grèce doive passer par l'Allemagne. L'Autriche est impliquée de la même manière que l'Allemagne, mais plus dans les Pays Baltes, la Hongrie, la Roumanie, l'Ukraine. Souvenons-nous qu'une bulle immobilière est mise en œuvre sur le terrain à bâtir, ou à incendier avant de le bâtir. Les politiques d'occupation des sols sont déterminées par les autorités politiques locales.

Dans quelles banques se trouvent les 1000 milliards en Euros constitués des dettes des Pays appelés PIGS, Portugal, Italie, Grèce, Espagne? Dans les banques européennes. L'Allemagne en détient 331 Mia., la France 307 Mia., le Royaume-Uni 156 Mia., la Suisse détient 47 Mia. de la dette grecque ce qui équivaut à 12% de son PIB. Il n'est pas étonnant que le Big Fat Bail-Out de la Grèce doive passer par l'Allemagne, la France, l'Autriche, mais aussi la Suisse et le Royaume-Uni. L'Autriche est comme les autres assise sur une pyramide (Ponzi) de positions toxiques et de créances pourries encore plus grande en détenant en plus une très grande part de la dette des Pays Baltes, de la Hongrie, de la Roumanie, de l'Ukraine. Sur le graphique cliquable à gauche vous pouvez évaluer le pourcentage par rapport aux PIB de la dette des pays PIGS détenue dans les banques des autres États membres de l'Europe ou de la Suisse, du Royaume-Uni. Le Royaume-Uni détient 16% de la dette des PIGS par rapport à son propre PIB, la Suisse 30% de la dette des PIGS face à son propre PIB. L'Autriche détient 64% de la dette européenne et 54% de la dette des PIGS face à son propre PIB. La France détient 30% face à son PIB. La banqueroute de l'un des ces pays PIGS du sud met en péril l'équilibre des autres pays européens du Nord.

Non seulement les Critères de convergence n'ont conduit les pays du sud et les nouveaux entrants que dans la divergence, mais en plus cette divergence organique de l'Europe s'est mutée en risque systémique pour l'ensemble du continent.

Comment l'Europe a-t-elle généré son propre déséquilibre interne? La libre circulation des capitaux permet les opérations du carry trade. Les banques européennes du nord se sont enrichies sur les dettes des pays européens du sud. Le carry trade consiste à acheter bon marché et vendre avec un fort bénéfice, ou à emprunter à bon marché et à prêter avec un fort taux d'intérêt. Ce carry trade intra-communautaire a été rendu possible par la politique monétaire de la BCE pour "stimuler" l'économie avec des prêts à court terme et à faible taux d'intérêt. Ceci permet aux banques qui se fournissent en liquidités à bon marché et à court terme auprès de la BCE de prêter ces liquidités à long terme aux pays européens du sud, en l'occurrence d'acheter leurs Bons du Trésor à taux d'intérêt élevés. Les banques du nord se sont enrichies sur les pays du sud, comme ils le font naturellement avec les dettes des pays africains par exemple. Bruxelles, la BCE, Jean-Claude Junker et l'Euro-Groupe, ECOFIN n'avaient pas ressenti le besoin de réguler cette libre circulation des capitaux en Europe, puisqu'il n'y a pas de politique budgétaire, fiscale et macro-économique en Europe. Et avec la moindre des défaillances de l'un des pays du sud, le domino des réserves fractionnaires va faire passer le risque systémique (moral hazard / aléas moral) dans la globalisation de la faillite de l'ensemble de l'Europe ou... du système monétaire international, comme c'était le cas pour le plus grand assureur du monde, l'américain AIG qui avait croulé sous la défaillance en chaîne des CDS et vécu la plus grande faillite d'une société privée de toute l'humanité.

L'Autriche, comme les autres "anciens" pays de l'Europe a réalisé une concurrence déloyale avec ses opérations de carry trade intra-communautaire dans les nouveaux membres de l'UE. Et pourtant l'Autriche est le premier pays européen qui va interdire sur son sol à partir du 10 mars 2010 le carry trade. Il ne sera plus possible d'obtenir en Autriche un crédit libellé en une devise étrangère comme le Franc Suisse, le Yen, etc... En Autriche, 1/3 des prêts immobiliers sont libellés en CHF ou en Yen (équivalents à 35 Mia euros), parce que les taux d'% dans ces devises sont plus bas qu'en euros. Si la valeur de ces devises baisse, la charge des intérêts sur ces crédits baisse. Le contraire est aussi vrai. C'est ce que subissent en ce moment les pays baltes, et les pays de l'Europe centrale qui ont contracté massivement dans des banques autrichiennes des crédits hypothécaires libellés en euro qui s'est fortement réévalué face à leurs propres monnaies. Ces pays sont de plus en plus incapables de rembourser leurs crédits immobiliers auprès des banques autrichiennes et les banqeroutes et insolvabilités privées s'accumulent comme aux USA. La Libre circulation des capitaux   est donc subitement freinée unilatéralement et sans préavis par l'Autriche, ce qui lui offre un avantage concurrentiel déloyal.

La politique monétaire de la BCE est adossée comme celle de toutes les banques centrales sur les réserves fractionnaires; elle n'arrête pas de pomper dans l'économie de la masse monétaire. Par exemple, la production industrielle a augmenté de 1,6% depuis 1980, mais la masse monétaire a augmenté de 16 fois pendant cette même période. L'argent circule plus vite. Mais pour quoi faire? Pour créer de l'endettement, de la financiarisation, de la titrisation, du négoce de produits dérivés, de l'incitation à l'endettement. Beaucoup de régions de la terre sont endettées jusqu'aux oreilles ou la racine des cheveux.

Qui sera le premier prochain dans l'assommoir du day of reckoning: la Grèce ou la Californie? Qui saura le plus gagner du temps? Les USA ou l'Europe? Concurrence libre et non faussée entre hard discounters sur le dos des peuples. Qui ont aussi élu leurs représentants politiques qui se sont prononcés pour le Traité de Lisbonne. Tout au moins en Europe existaient des alternatives politiques, démocratiques, parlementaires et respectueuses de la Constitution. Les européens ont voulu une Europe des marchés et subissent ce qu'ils imposent eux-mêmes avec les APE et avec les ALE qui sont bien plus violents que les clauses de l'OMC.

Le Big Fat Bail-Out américain est poursuivi par Obama qui a ajouté dans l'économie américaine avec Tim Geithner, son Secrétaire d'État au Trésor, et Bernanke, le Président de la Fed', 30% du PIB en liquidités issus de la Helicopter Money, de la monnaie de contrefaçon. Obama attire comme il peut les investisseurs étrangers et crée la mère de toutes les bulles qui cette fois-ci va conduire à Weimar II, l'hyperinflation et la Grande Dépression II. Pourquoi? Cette fois-ci il les USA se dirigent droit vers l'effondrement obligataire de leurs Bons du Trésor. Il y a quelques jours le Trésor américain a essuyé un très grave échec dont personne ne parle: elle a tenté en vain de mettre aux enchères pour 25 milliards de Bons du Trésor à 10 ans et pour 16 milliards de Bons du Trésor à 30 ans. Il parait que de mémoire de trader on n'avait jamais connu un tel échec. Cette fois-ci les marchés financiers qui se réfugient toujours en dernier ressort dans les obligations d'État agissent conformément à ce qu'elle perçoivent des USA: leur insolvabilité qui présage de la banqueroute d'État. 60% de la dette américaine sont détenus par les investisseurs étrangers, comme la Chine, la Russie, les pays de l'OPEC. Depuis un an la Chine a réduit ses achats de Bons du Trésor américain, et en décembre 2009 elle en a revendu 34 milliards de $.

Le graphique à gauche montre la Grande Dépression 2 qu'entament les USA. Le crédit à la consommation et à l'investissement commercial et industriel a chuté de 1000 milliards pour une économie nationale qui génère 14.000 milliards de PIB. Le crédit baisse alors que les banques ont été arrosées avec des trillions de $ et de helicopter money sans la moindre des obligations!! Mais que veut vraiment dire PIB pour une comptabilité nationale américaine qui est tout autant manipulée que la comptabilité des banques lors du stress-test des 19 grandes banques de Tim Geithner de mars 2009? Depuis le début de la fin de l'hégémonie économique américaine en 2001 avec l'échec des négociations de Doha pour l'OMC et du modèle du Consensus de Washington, les USA ne peuvent plus empêcher leur effondrement pur et simple commencé en 2007 avec la crise hypothécaire des Subprimes. C'est pourquoi les agences de notation font diversion en dénonçant dans leur poker les "Club Med spreads" ou bien encore les PIGS (Portugal, Italie, Greece, Spain), ou les UR PIGS en ajoutant l'Ukraine et la Roumanie. La presse américaine traite indifféremment le sujet de la "Euro-Zone Debt Default Risk Crisis", la défaillance de la dette souveraine de ces pays à la périphérie de l'Europe en illustrant les articles de cochons. Cette image de cochon doit plaire à Ricardo Caballero, Chef du Département des Sciences Économiques du MIT, avec plein de "bailing out PIGS", "fringe PIGS", etc. Cherchez donc sur Google Images ou Google le mot PIGS... Graphique ci-dessus à droite: "Il y a pire" >>> croissance de la dette publique depuis 2007 en %. Donc sachons exactement analyser le Greece-Bashing.

Les sites libertariens épris de von Mises et de von Hayek jubilent et déclarent déjà la fin de l'Euro.

Pour 2010 RealtyTrac estime que plus de 4,5 millions de nouvelles maisons individuelles seront saisies aux USA par les huissiers. Elles s'ajouteront aux 4,7 millions saisis en 2009. Fannie Mae et Freddie Mac garantissent pour 5000 milliards de $ d'hypothèques. Ces deux instituts de crédit hypothécaires garantissent la quasi totalité des crédits hypothécaires américains et sont nationalisés de fait à 100% depuis qu'ils bénéficient de bail-out successifs et depuis que le Congrès US a exempté  Obama de son devoir d'informations pour chaque prochain bail-out. Leurs plus grands créanciers sont la Chine, le Japon, le Luxembourg, la Belgique, la Russie. L'État américain est trop content des capitaux des investisseurs étrangers et n'a pas repris à son compte leurs créances comme celles des 66 autres banques qui soutiennent Freddie Mac et Fannie Mae. Freddie Mac et Fannie Mae sont devenus des objets de chantage entre la Chine, la Russie et les USA. Mais les USA sont seuls responsables de cette situation en ayant cru qu'ils pouvaient vendre leur pauvreté au reste du monde. Le Congrès US a aussi autorisé le Secrétaire au Trésor, Tim Geithner, de sortir de la comptabilité nationale le trou de Fannie Mae, Ginnie Mae, Freddie Mac et de la FHA et le trillion de $ dépensé pour leurs sauvetages répétitifs. Donc le déficit public des USA est nettement supérieur au chiffre officiel de 12,7% du PIB. Le déficit public de la Grèce serait d'ailleurs aussi de 12,7% du PIB. Vous pouvez donc comprendre pourquoi les spreads sur les CDS émis sur la dette souveraine américaine et les T-Bonds américains ne pourront jamais être une référence et que les hedge fonds se ruent sur la Grèce en faillite et non pas sur les USA. Les CEO et traders de ces instituts de crédits hypothécaires touchent toujours leurs boni, mais en liquide car les actions ne valant plus rien, les stock-options correspondants sont tombés en désuétude.

Depuis novembre 2008 nous savons que la Californie est en banqueroute d'État comme l'Islande ou comme 44 autres États fédéraux américains (Graphique à gauche). A la différence de la Grèce, la Californie ne paye ses dépenses depuis 1 an qu'avec des reconnaissances de dette IOU (I owe you - je te dois) nantis du tampon officiel. La Californie s'est fait aussi racheter par la Fed', ces papiers en échange d'argent créé in subito par Paper Mill of the Potomac, la planche à billets. La Californie, l'Oregon et l'Arkansas sont en situation de faillite technique depuis novembre 2008 et attendent de l'annoncer. Ce n'était pas grave, ça pouvait toujours continuer ainsi parce que la Fed' avait annoncé le 20 mai 2009, qu'elle allait racheter pour 1000 (mille) milliards d'emprunts d'État. Pour cela la planche à billets américaine avait encore une fois été accélérée.

Ceci n'est pas du keynésianisme, c'est de la contrefaçon de billets de banque, mais les agences de notation préfèrent dégrader l'Espagne, la Grèce, l'Autriche dans leur poker dénonceur.

Depuis le premier plan officiel appelé TARP de Bush-Paulson, tout le monde sait qu'il est mathématiquement impossible que les USA remboursent leurs dettes de 14.000 milliards claqués dans les bail out. En général, quand un pays est dans l'impasse il se lance dans une guerre pour détourner l'attention sur ses problème civils intérieurs et réduit ses dettes avec l'hyperinflation. Ce sera le deleverage et le retour à l'âge de guerre. Les USA sont en faillite comme l'Islande ou le Zimbabwe et ne se maintiennent qu'avec la planche à billets et la vente de Bons du Trésor. L'implosion d'un pays en faillite est plus lente que l'effondrement d'une entreprise, parce qu'un pays ne peut retomber au fond de l'Atlantique en noyant tous ses animaux et ses habitants et parce qu'il y aura toujours des investisseurs pour lui acheter momentanément ses obligations (ses dettes), même si le nombre s'effondre actuellement et si les chinois revendent leurs bons du trésors américains depuis un an.

Selon l'Administration américaine Center on Budget and Policy Priorities 48 États américains sont au bord de la faillite en mars 2010. 10 États sont aux bords de la banqueroute d'État: Californie, Illinois, Arizona, Floride, Michigan, Nevada, New Jersey, Oregon, Rhode Island et le Wisconsin.

Cliquez sur l'horloge de la dette américaine    >>>

Je vous ai aussi mis en garde le 22 mai 2009 sur les mécanismes de collusion entre les agences de notations et leurs donneurs d'ordre. Les grandes agences mondiales, Moody's et Fitch, ou Standard & Poor's ont du mal à dégrader l'Irlande, le Royaume-Uni, les USA ou font passer le mini-buzz du bout des lèvres "que le triple-AAA n'est pas garanti indéfiniment" pour ces pays. Depuis plus de 10 ans, les agences de notations n'ont fait que de donner des notes de complaisance à toutes les banques et assurances, aux hedge fonds, aux monoliners, aux fonds de pensions,... sans faire elles-mêmes d'analyses comptables et financières mais en ne se basant que sur les rapports fournis par leurs donneurs d'ordre.

Les agences de notations sont juges et parties et jouent en ce moment le poker dénonceur contre la Grèce, le Portugal, l'Espagne. Dubaï est oublié.

Cette attaque sur la notoriété et la bonne foi des pays européens du sud et des pays baltes a déjà un an et relève de ce que j'avais dénoncé comme étant le poker dénonceur. Même Doctor Doom, Nouriel Roubini, ou le pentito du libéralisme, Paul Krugman, Nobel d'économie, nourrissent régulièrement le plaisir de voir choir ces pays sans jamais les comparer avec la situation des USA et du Royaume-Uni. Ceux-ci, comme les agences de notation et les autres fonds spéculateurs ne se sont jamais attaqués à l'Irlande, qui est en banqueroute d'État depuis un an, au Royaume-Uni qui est techniquement en banqueroute d'État, ou plus simplement à la Californie, au Névada, à l'Oregon, et tous les USA qui cachent leur banqueroute d'État en imprimant des trillions de fausse monnaie sur la planche à billets.

En ce moment les aficionados du Traité de Lisbonne et de toutes les Directives Européennes qui garantissent "le marché libre et non faussé qui crée de la richesse et qui tend au plein emploi", pleurent et pestent contre cette attaque contre l'Euro et la Grèce, mais oublient d’écrire qu’il était officiel et su de tout le monde depuis l’adhésion de la Grèce à la zone euro, que ce pays avait triché et continuait de tricher avec les critères de convergence dont il a toujours été très loin. L'Euro-Groupe est une faillite institutionnelle et avait laissé se poursuivre cette violation du Traité de Maastricht et du Pacte de Dublin par la Grèce. Je n'ai jamais été pour ces 4 critères libéraux qui fondent l'euro, mais comme ils sont la règle commune de la zone euro, ils doivent être respectés par tous les pays membres. Le non respect des critères de convergence est tout simplement de la concurrence déloyale institutionnalisée par un État européen contre les autres États européens et voulue par Bruxelles qui espère toujours que toute concurrence est bonne à prendre quand elle fait baisser les coûts, les salaires, les investissements dans les services publics sociaux, de santé, d'éducation.

Alors au lieu d’arroser ce nouveau pays entrant depuis toutes ces années avec les fonds structurels européens, il aurait fallu lui imposer de mettre à jour sa comptabilité nationale si l’on voulait consolider les principes fondamentaux de l’euro dans son seul volet qui est mis en œuvre, à savoir celui de la "stabilité" mais pas celui de la "croissance" (Pacte de Dublin). Sans politique budgétaire européenne l'euro est une chimère. Mais éperdu par cette idée du marché "libre et non faussé" qui n’est rien d’autre que l’AELE des anglais, il fallait pour Bxl offrir à la Grèce cette situation de fait d’opting-out que les Irlandais avaient obtenue de droit, tout ceci pour faire croire que cette Europe des marchés fonctionne.

Toutes ces voix qui critiquent les attaques contre l'Euro et la Grèce font semblant de morigéner contre cette libre circulation des marchés des capitaux, mais elles l'ont toutes soutenue de toutes leurs forces en appelant au OUI du Référendum du TCE (Traité Constitutionnel Européen) et en soutenant le Traité de Lisbonne ratifié en force en France par le Congrès de Versailles et avec les voix ou les abstentions du PS. Mais cette libre circulation des capitaux qui brutalise l'Euro et la Grèce était dans la partie III du TCE rejetée par le Non au Référendum du 29 mai et se retrouve en entier dans le Traité de Lisbonne.

Selon le Traité de Lisbonne : "Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des capitaux est assurée", stipule l’article 26 du traité sur le fonctionnement de l’UE (ex-article 14 du Traité Constitutionnel Européen). En conséquence, indique l’article 63 (ex-article 56 TCE), "toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites" et l’Union est invitée à légiférer pour réaliser cet objectif. Toute dérogation à cette règle, qualifiée de "recul", est soumise à la règle de l’unanimité, ce qui la rend quasiment impossible, dans une Europe des 27.

Cette liberté sans entraves de circulation des capitaux implique, selon l’article 58 (ex-article 51 TCE), "la libération des services des banques et des assurances".

Une libéralisation, ajoute l’article 60 (ex-article 53 TCE), à laquelle les États membres "s’efforcent de procéder au-delà de la mesure qui est obligatoire". Ces dispositions vont de pair avec celles relatives à la liberté d’établissement dont bénéficient, au même titre que les autres services, les établissements financiers. "Les restrictions à la Liberté d’établissement sont interdites", stipule l’article 49 (ex-article 43 TCE).

Ces dispositions très strictes consacrent la liberté totale des marchés financiers, réduisent à néant les promesses de "régulation", "d’encadrement" des mouvements spéculatifs, et empêchent toute atteinte aux flux de capitaux, par exemple sous forme d’une fiscalité ou d’une taxe Tobin ou Tobin-Spahn. Ces dispositions laissent les mains totalement libres aux hedge fonds, aux fonds de pensions, aux fonds vautours, aux fonds souverains, à tous fonds spéculatifs qui ont détruit l’économie travaillée. A cette volonté de sceller dans le marbre la liberté totale de circulation des capitaux s’ajoute la volonté de ne pas installer le moindre des embryons d’une harmonisation fiscale en Europe. Ce point est de toute manière soumis à la règle de l’unanimité. La-dite lutte contre les paradis fiscaux comme Jersey, Andorre, Monaco, le Luxembourg, le Liechtenstein, et pourquoi pas la Suisse, ne sont que des promesses en l’air qu’il est chic de scander, surtout en ce moment quand on est président de la République.

L'euro est une chimère et au G4 du 5 octobre 2008 et au G20 de Novembre 2008, l'Europe avait feint d'assumer une réponse commune face à l'effondrement financier et économique global, mais avait inventé "Les Boîtes à Outils", qui ont relégué la prise de décision au niveau de chaque État européen en particulier. En réalité en automne 2008, l'Europe avait instauré le Euro-Mark, l'Euro-Franc, l'Euro-Lire, l'euro-Drachme... Bruxelles n'avait donc rien fait pour trouver une réponse commune à ces attaques contre l'un de ses membres de la Zone Euro et avait disserté sur la clause de non bail-out d'un membre failli de l'Euro. La non-gouvernance du TCE avait été reprise dans le Traité de Lisbonne et mise en œuvre en automne 2008 au début de la Crise "des Subprimes". Le 15 novembre 2008, les pays européens ont lancé un Plan de Sauvetage de l'Europe, mais ont consacré en réalité, avec la Boîte à Outils, la concurrence déloyale et non faussée, le déni réglementaire d'Europe et le chacun pour soi. L'attaque contre l'un des membres de la Zone Euro a donc été préparée par Francfort et Bruxelles. Tout le monde feint de se plaindre subitement en Europe que les CDS (assurances) sur les Obligations d'État augmentent énormément en Europe, mais on ne rappelle pas que le G4 de Berlin du 5 octobre 2008 avait donné longue vie aux CDS en relocalisant les paradis fiscaux destinés à accueillir les CDS et CDO toxiques et pourris pour les éloigner des bilans comptables des banques, des assurances, des entreprises. Il ne faut pas s'étonner si ce G4 a été un encouragement à continuer à émettre ces fausses assurances sur des obligations en racontant qu'elles permettent de fluidifier les liquidités et de multimutualiser les risques. Les CDS sont responsables de la faillite de AIG, la plus grande faillite de toute l'histoire de l'humanité d'une entreprise privée, comme des autres banques, de GM, de Chrysler, etc...

Donc méfions-nous de ceux qui miment en ce moment colères et critiques d’un système financier, ils sont et resteront pour cette-dite "liberté non-faussée des marchés" qui n’est que truquage et musèlement des européens dans un nivellement vers le bas de la valeur travail et de la valeur État. Ils se sont toujours prononcés pour toute forme de privatisation et de catallaxie. Ce sont ces mêmes personnes qui donnaient en 2007 la Californie comme exemple à suivre pour l'Europe.

Jean Monnet avait monétisé l'Europe et mis en forme la dissolution de l'État. Certains offusqués d'aujourd'hui feignaient même de contrer les voix de gauche il y a quelques années et expliquaient à juste titre que cette "liberté non faussée" provenait de Jean Monnet, Père fondateur de l'Europe qui en était l'un des auteurs. Cette fois-ci avec l'attaque contre la Grèce et l'Euro, le libéralisme de Jean Monnet dont ils sont les défenseurs ne leur plait plus. Ils réclament par opportunité populiste une intervention de l’État alors que Traité et Directives Européennes éliminent l’État. Pour faire passer le TCE, puis le Traité de Lisbonne et pour soutenir leur "concurrence libre et non faussée" ils ont écrit et écrivent sans relâche que "l'absence de droit de la concurrence, c’est une concurrence sans droit, la loi de la jungle, le désarmement unilatéral des pouvoirs publics face aux puissances de l’argent." Il suffisait d’offrir l’analyse des articles du TCE, puis du Traité Modifié Européen - Traité de Lisbonne pour comprendre qu'ils restent des stars du double-langage et que leur colère contre la spéculation sur la faillite de la Grèce n'est qu'une colère contre leur idée qu'ils ont de l'Europe et qui est écrabouillée par des gredins qu'ils vénèrent par ailleurs.

En résumé: Bruxelles n'a pas l'intention de freiner la libre circulation des capitaux du Traité de Lisbonne:

  1. l'article 26 du Traité sur le fonctionnement de l’UE, "Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des capitaux est assurée",
  2. l’article 63 (ex-article 56 TCE), "toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites"
  3. l’article 66 (ex-article 59 TCE) précise que des "mesures de sauvegarde" peuvent être prises "dans des conditions exceptionnelles", mais uniquement "pour une période ne dépassant pas six mois pour autant que ces mesures soient strictement nécessaires".
  4. l’article 58 (ex-article 51 TCE), "la libération des services des banques et des assurances".
  5. l’article 60 (ex-article 53 TCE), la libéralisation à laquelle les États membres "s’efforcent de procéder au-delà de la mesure qui est obligatoire".
  6. l’article 49 (ex-article 43 TCE) stipule au même titre que les autres services, les établissements financiers. "Les restrictions à la Liberté d’établissement sont interdites".
Personne ne s'émeut que le Franc Suisse s'est écroulé, avait atteint à l'automne 2009 la parité avec le $ et est inférieur au $ en février 2010. Personne ne s'émeut que la £ a perdu 1/3 de sa valeur par rapport à l'Euro. Depuis les attaques, l'Euro n'a perdu que quelques centimes face au $. Et alors? Le PIB de la Grèce équivaut à 2% du PIB de la Zone Euro, tandis que la Californie est le 8ème pays du monde... et elle compte pour presque 15% du PIB des USA, parce que les 3 États limitrophes, Nevada, Arizona, Oregon ne peuvent en être vraiment détachés. En 2002 la Californie était le 6ème État le + riche du monde.

Et de plus, si la création monétaire doit redevenir un Service Public, la répudiation de la dette privée des spéculateurs systémiques ne doit pas faire partie des services publics comme aujourd'hui. Les banques, assurances et hedge funds doivent apurer leurs bilans et faire peser tout le risque de leurs malversations et fraudes sur leurs actionnaires et sur leurs propres acteurs. Il faudra aussi démanteler les banques universelles (<<< Glass-Steagall) pour séparer la banque de dépôt, de la banque d'investissement et des activités d'assurances et exiger des banques d'investissement qu'elles aient de vrais bien supérieurs à ceux préconisés par la Directive sur les Fonds Propres Réglementaires (CRD) pour couvrir leurs risques systémiques et les défaillances du "moral hazard", de l'aléa moral. Le "moral hazard" ne correspond pas à la "main-vibrante-du-marché" qui n'est qu'une construction idéologique, une vue de l'esprit, un architectone.

L'économie néo-libérale est un travestissement de religion dans laquelle le clergé régulier des économistes et influenceurs néo-libéraux se fond dans le clergé séculier de Wall Street en conférant à sa main les pleins pouvoirs et en la dégageant de sa responsabilité patrimoniale, morale, civile, pénale et sociale. Le gouvernement US a offert depuis octobre 2008 à Wall Street $13 trillions (13000 milliards) pour lui payer son bail-out qui n'apporte rien à l'économie réelle. Ces 13 trillions sont prélevés dans la paroisse US et du reste du monde avec les déficits budgétaires et l'émission des Bons du Trésor US arrivant à maturité à 30 ans dans deux générations. Ce bail-out public n'est pas mathématiquement remboursable par les sujets de la paroisse US. Il faudra recourir à la succussion hippocratique de la main vibrante de l'hyperinflation pour ramener la valeur de la dette à zéro. Au passage l'hyperinflation dépréciera toute épargne et tout placement. La croissance sera appauvrissante pour tous, le travail et les énergies investies par les peuples "riches" du haut-phalanstère auront aussi perdu toute leur valeur. L'État dépréciera ses services publics et les ramènera au niveau de ceux du Tiers-Monde. Les réseaux ferroviaires ne seront plus entretenus et les trains vont dérailler.

La main vibrante n'existe pas, elle est concentré de l'irresponsabilité globale des banksters qui ont été embauchés pour exercer une tâche comme des pokercracks qui vivent dans l'esprit du "après-moi-le-déluge". Le système des incitations par les boni est une légitimation du crime en bande organisée qui devra être poursuivi au civil et au pénal comme le dealer du coin. Les décideurs politiques, mais aussi les électeurs et les Travailleurs n'auront plus à soutenir ce modèle de société. Les alternatives politiques parlementaires existent, le peuple et l'Europe doivent devenir démocratiquement adultes. A l'avenir, il faudra qu'une Commission européenne paritaire et publique de contrôle et de surveillance intervienne dès l'apparition de bulles systémiques. Il faudra qu'il n'y ai plus d'activité fantôme Over the Counter faites hors bilan et que les activités d'accession à de la liquidité se réalisent sous contrôle et surveillance et il faudra instaurer la taxe Tobin-Spahn comme au Brésil depuis le 20 octobre 2009 pour mettre fin à cet infantilisme spéculatif de gros bébé qui attend sa purée. Il faudra que EuroStat aie accès directement aux données de la comptabilité nationale de chaque membre de l'Euro-Zone, bien que les membres européens viennent encore de s'y opposer la semaine dernière malgré la fraude manifeste et avérée depuis 2001 de la Grèce.

Les USA jouent leur poker en n'ayant plus aucune carte en mains. Les fondamentaux économiques européens n'ont rien à voir avec les fondamentaux exécrables des USA. Une intervention de l'Europe pour soutenir la Grèce empêchera simplement les USA à gagner du temps avant leur banqueroute d'État. Ce n'est qu'une question de semaines.

Le Pacte de Stabilité et de Croissance ne peut fonctionner parce qu'il n'a pas été pensé jusqu'au bout avec une politique commune macro-économique, budgétaire et fiscale. Pour les Constituants de Rome à Bruxelles il s'agissait de créer en Europe toutes les conditions de concurrence déloyale exerçant une pression ultime sur les coûts entre les pays européens et de ne pas les harmoniser entre eux. Le Pacte de Stabilité et de Croissance qui fonde l'Euro est encore moins applicable en période de crise, puisque 12 des 16 Pays européens membres de la Zone Euro violent gravement les critères de Maastricht avec un déficit qui est en moyenne de 7,5% du PIB au lieu des 3% prévus. La Commission Européenne a lancé une procédure d'avertissement pour déficit budgétaire contre 20 des 27 pays européens membre de l'UE. Dès le début de l'euro, c'était l'Allemagne qui a été la première à ne pas respecter le critère de 3% du PIB pour le déficit budgétaire et de 60% du PIB pour la dette cumulée. La France avait rapidement suivi l'Allemagne mais avait retardé en même temps avec arrogance l'entrée de nouveaux pays dans la zone Euro parce qu'ils ne respectaient pas encore tout à fait les critères. Comparativement les grands pays membres de la zone euro qui ne respectent pas les critères pèsent beaucoup plus gravement sur l'avenir de l'euro que la Grèce avec 2,2% du PIB européen et ses 11 millions d'habitants.

La Commission de Bruxelles soufre aussi d'inconséquence en lançant contre les États membres de l'Union une procédure pour déficit budgétaire alors qu'elle les avait enjoint à stimuler la "relance" avec les stimulus fiscaux du European Recovery Program. Pour contresigner son comportement absurde, la Commission avait demandé aux États Membres d'opérer un bail-out de toutes les banques qui ont une dimension systémique, mais la Grèce a elle-même une dimension systémique et ne bénéficie que critiques et atermoiements de la Commission. La Commission prouve par toutes ses absurdité que cohésion et solidarité ne font pas partie de son idée de l'Europe dépourvue volontairement de gouvernance économique pour préserver les intérêts particuliers de chaque État Membre jusqu'à leur octroyer des opting-out. J'ai souvent déploré sur mon site l'aspect libéral des critères de Maastricht qui ne sont qu'un jeu d'orge financier et dans lesquels manquent par exemple le taux de chômage et le niveau salarial médian (pas moyen). Car le problème européen n'est pas le déficit public, mais le chômage et l'appauvrissement de la population active, pas encore active, au chômage et à la retraite. Le TCE, le Traité de Lisbonne, les Directives sont tous adossés sur la "concurrence libre et non faussée qui crée des richesses en tend au plein emploi". C'est tout aussi illusoire que la "main vibrante" d'Adam Smith qui régule les marchés. La critique de l'Europe telle quelle est le constituant de mon site, le contenu de mes analyses, et est annoncée sous mon banner, car je suis un nonniste et européen convaincu. Mais pour aider les États Membres de l'Europe et de la Zone Euro, l'Europe doit devenir une autorité fiscale et budgétaire, doit pouvoir émettre des Bons du Trésor Européens et dépasser l'article 103a du Traité de Maastricht qui prévoit une assistance possible des États Membres en difficulté.

Article 103 A du Traité de Maastricht
  1. Sans préjudice des autres procédures prévues par le présent traité, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut décider des mesures appropriées à la situation économique, notamment si de graves difficultés surviennent dans l'approvisionnement en certains produits.
  2. Lorsqu'un État membre connaît des difficultés ou une menace sérieuse de graves difficultés, en raison d'événements exceptionnels échappant à son contrôle, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut accorder, sous certaines conditions, une assistance financière communautaire à l'État membre concerné. Lorsque les graves difficultés sont causées par des catastrophes naturelles, le Conseil statue à la majorité qualifiée. Le président du Conseil informe le Parlement européen de la décision prise.

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Maintenant regardons la situation de l'Euro face au Dollar au niveau de la planète. L'Euro s'impose comme une monnaie de réserve. Selon Bloomberg, les banques centrales du monde détiennent dans leurs réserves 39% en $ et 31 % en euros, ce qui est une belle valeur en sachant que l'Euro âgé de seulement 10 ans ne doit sa bonne foi qu'à la force industrielle et commerciale et à la stabilité sociale des États européens et non à une quelconque force militaire et politique géoplanétaire, domaines où l'Europe n'est rien. L'Europe ne dispose pas de l'arrogance criminelle financière américaine de la planche à billets et les pays européens ne peuvent vendre des bons du trésor comme les américains qui savent qu'ils ne seront jamais capables mathématiquement de les rembourser. Selon Bloomberg, la Chine détient actuellement 800 milliards en $ et 1 trillion en Euros. Sur le tableau à gauche vous voyez que l'Euro supplante le $ comme monnaie en circulation. Il faudra bien sûr éviter de tomber dans l'euro-glut, comme les américains ont pratiqué le Dollar-Glut en répartissant sur le monde leur pauvreté et en disant que le Dollar est leur devise, mais que c'est le problème du reste du monde. Au sujet de ma position sur les critères libéraux qui sont le fondement de l'Euro, j'ai écrit suffisamment d'articles sur mon site.

Change au 7 février 2010 du $, du CHF, de l'Euro>>>


1.00 EUR

   =   1.36500 USD



1.00 EUR   =  

1.46457 CHF


Tim Geithner, Secrétaire d'État au Trésor américain a déclaré le 7 février 2010 que les USA garderont éternellement la note maximale AAA. “Absolutely not, that will never happen to this country” a-t-il répondu à ABC au sujet d'un downgrade des USA. Ceci me rappelle Hitler qui parlait de l'empire de 1000 ans. En attendant Obama se lance dans un nouveau deal humanitaire avec la Chine: il ne dévalue pas tout de suite le $ et les 2000 milliards en Bons du Trésor US dans les Caisses chinoises, mais il se prend le droit de faire le baise-main au Dalaï Lama. Et ça fait chic un Lama orange dans le salon ovale. Ça fait oublier l’orange de Guantanamo. La crise des subprimes est terminée, elle a fait ses ravages. Les subprimes ne représentaient que 14% des crédits hypothécaires. Depuis janvier 2010 commence la crise des alt-A dans une économie américaine effondrée. Les alt-A représentent que 27% des crédits hypothécaires. En janvier 2014 commence en plus la crise FHA et Ginnie Mae que Obama à créée avec ses Obama Mortgages, c'est à dire la création exponentielle de la dette privée pour "rembourser" la dette. Sur le site de la FHA vous avez un onglet et une page qui s'appelle "Obama Mortgage" (Crédit hypothécaire Obama) avec l'invite suivante: "In early 2009, the Obama administration announced a program called Making Home Affordable. This program is expected to help nine million homeowners keep their homes and avoid foreclosure through refinancing and modified loans designed to lower monthly mortgage payments" (Au début de l'année 2009, l'administration Obama a annoncé un programme appelé 'Rendre la maison individuelle accessible'. Avec ce programme 9 millions de propriétaires seront aidés pour garder leur maison individuelle et pour éviter la faillite grâce au refinancement et à la redéfinition des termes de leur emprunt avec de plus petites mensualités de leurs crédits hypothécaires.) La FHA garantit à 100% les crédits pour l'acquisition ou la construction immobilière. Pour l'année 2010, le gouvernement américain et la Fed' assistent les propriétaires immobiliers avec un dégrèvement d'impôt de 8000$ et en rachetant les titrisations adossées sur les crédits hypothécaires à hauteur de 1425 milliards de $ pour contenir les taux d'intérêts sur ces derniers. L'aide fiscale prendra fin en avril 2010 et le programme de rachat par la Fed' se terminera à la fin mars 2010. (Graphique à droite: faillite des CMBS, les crédits hypothécaires commerciaux et industriels)

Dans sa réforme présumée et à venir sur les banques, Obama laisse de côté Fanie Mae, Freddie Mac, Ginnie Mae et la FHA qui sont tous en faillite malgré les Big-Fat-Bail Out cycliques auxquels ils ont droit. Ces quatre établissements nationalisés dans les faits depuis 2008  continuent et amplifient ce pourquoi tout le système financier américain a sombré: ils empaquètent des crédits immobiliers, multimutualisent leurs risques en inventant des produits financiers dérivés MBS (équivalent à des CDS) qu'ils se font directement garantir par le gouvernement. Le bail-out de Fannie Mae et de Freddie Mac a déjà coûté 712 milliards $ et Obama vient de garantir le 24 décembre 2009 qu'il n'y aura pas de limite supérieure; Obama a réussi à faire passer une loi qui lui permet de ne plus demander l'autorisation au Congrès pour continuer à renflouer Fannie Mae et Freddie Mac. Le gouvernement américain amplifie la bulle hypothécaire et immobilière et ne se fait pas dicter sa conduite par des étrangers mais par le Congrès et le Sénat US.

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Lire la suite >>  Libre circulation des capitaux: Wall Street, Goldman Sachs, JP Morgan ont aidé 10 ans la Grèce à tricher
Lire mon article du 6 mars 2009 >>>
Banqueroute de la Zone Euro: Irlande, Italie, Grèce, Autriche - Eclatement de la bulle des CDS et des Obligations d'État

17. avril 2011

Guerre monétaire / Guerre civile financière américaine / Banqueroute d'Etat des USA / Finance Watch européen

Ferry_Oslo_Copenhagen_151.jpg

Ayant préparé depuis 1993 mes étudiants des IUT, puis en DESS, Master 2 et Master Grande École au Fukushima social et des cultures que nous préparaient les nouveaux produits financiers dérivés, il ne faut donc pas être étonné si je poursuis mon travail comme je le pressentais en réalité dès 1989 depuis la Chute du Mur de Berlin. La question qui me visite depuis 1989, depuis 1993, depuis 2008 est de savoir si je ne me plais pas à conduire un psittacisme échevelé et s'il est bon de persister dans une voix qui n'est pas partagée, même si les faits confirment les aboutissements constants de mes analyses issues de mes recherches. Comme pour un Hamlet anglais de Elsenör, je me sens à la croisée de parcours mentaux empêtrés dans des échelles différentes de temps et de dimensions dans lesquels s'époumone une recherche/destruction. Dans mon travail et mon combat de "loner" a été montré ce spectacle du monde de nos contemporains et chacun de ces acteurs offre aux spectateurs son délire psychiatrique dans une diction parfaite et une intelligibilité de chacun des mots qui dans l'extrême gravité du moment peuvent se dire sans emphase, sans scénographie. Jedes Wort vom Gesagten sitzt. Tout mot de ce qui est dit sied. Ce que nous vivons est tellement énorme que la puissance des mots qui décrivent pourtant la destruction de notre monde habituel ne peut être ressentie. Un effondrement du système mental construit depuis 1918 n'est pas perçu et la marche de chaque phylum de pensée se poursuit sur sa propre erre en ne percevant pas que le socle épistémique qui le tire, inscrit en vrai ou inscrit en faux, n'a plus cours, ne sera plus jamais validé.

Ferry_Oslo_Copenhagen_152.jpgPhotos: Hamlet's Slot Elsenör, Danmark (ferry Oslo/København, été 2009).

Nous abordons une nouvelle normalité. PIMCO, le plus grand investisseurs du monde avec $ 1242 milliards, a déjà créé sa nouvelle Gestalt dans la salle Thompson à Newport Beach en 2009 avec son nouveau concept de "Nouvelle Normalité - The New Normal". Une "attitude conséquente", un behaviour conséquent, est toujours payant pour PIMCO qui ne s'appuie que sur la marge opérationnelle. La Nouvelle Normalité de PIMCO se définit ainsi: "Une croissance faible dans les pays industrialisés liée à un haut niveau de chômage et à des interventions d'État, la fin irrévocable d'une politique laxiste de l'octroi de crédits et le transfert de la dynamique de croissance des nations industrielles vers les grands pays émergents". PIMCO a donc fait savoir au début du mois d'avril 2011 qu'il y a tout à perdre à collaborer avec l'État américain. Depuis le 9 mars 2010, PIMCO, a trahi son nourricier et ne détient plus aucun Bon du Trésor américain ou aucune obligation derrière laquelle se cache l'État américain ou un État fédéral américain (US T-Bonds, US T-Bills, Munis). Pour PIMCO, leurs cours vont s'effondrer au début de l'été 2011. La Fed', la banque centrale américaine, avait annoncé depuis 6 mois vouloir arrêter le rachat des bons du Trésor à la fin du mois de juin 2011. Les cours vont donc s'effondrer. Pour PIMCO les USA sont insolvables comme la Californie l'est depuis deux ans, ou comme le sont l'Islande, l'Irlande, le Royaume-Uni, la Grèce. Par exemple la BCE détient 150 milliards de Bons du Trésor de la Grèce ou des positions toxiques des banques grecques qu'elle a échangés en garantie contre des liquidités à taux voisin de zéro alors que l'inflation est environ de 3%. La BCE a racheté aux banques grecques en plus 50 milliards de positions toxiques illiquides. Quand la Grèce sera en faillite et va rééchelonner (haircut en anglais) sa dette, la BCE aura perdu 200 milliards. Les banques françaises ont spéculé sur la dette grecque et en détiennent 100 milliards. Les banques allemandes se sont tout autant affairées dans ce banking vortex. Ceci sera aussi perdu en grande partie avec la banqueroute d’État de la Grèce. Les banques allemandes sont engagées à plus de 400 milliards sur la dette des PIIGS (Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne). Cette pyramide Ponzi de notre système économique a fonctionné avec la dette et la spéculation sur la dette léguée en héritage aux générations futures.

Comme Obama après la menace de l'agence de notation Standard & Poor's de dégrader la note sur les USA, les politiciens et décideurs sont à un stade où ils se sentent obligés de légitimer ce qu'ils ont pensé depuis plus de 20 ans au moins, ceci d'autant plus que nous assistons depuis le 15 IX 2008 à l'installation, à l'évolution et à l'enracinement d'un poker menteur et dénonceur qui claquemure encore plus la philosophie économique dans une simple continuité normative de tous ces influenceurs libertariens qui détestent l'État comme Ludwig von Mises, Augustus von Hayek, le banquier Jean Monnet, Père de l'Europe, qui s'était enrichi aux USA dans le commerce de l'alcool prohibé; officiellement il était négociant en Cognac. Jean Monnet avait fondé à Paris la banque Blair and Monnet Co et dirigé aux USA la banque d'investissement Bancamerica-Blair avec laquelle il avait fait faillite en 1931, ce qui ne l'avait pas empêché de fonder en Chine la China Finance Development Corporation en collaboration avec T. V. Soong, gouverneur de la Banque centrale chinoise (1928-1931) et ministre des Finances (1932-1933), et beau-frère de Tchang Kaï-chek. Dans le même temps, il avait créé à New York, la société financière Monnet-Murnane and Co, destinée à canaliser des capitaux au bénéfice de la Chine.

Jean Monnet, un free-markets anti-government-intervention guy, avait confondu le monde avec son envie qu'il se faisait de celui-ci. Monnet n'a pas été un précurseur, mais juste quelqu'un qui a procédé à l'itération du similaire. Monnet a toujours été ouvertement un atlantiste qui rêvait de l'Amérique et son objectif en Europe était de créer des "ententes fonctionnelles" sur les principes du libéralisme commercial et financier (Archives à lire sur le site de la Fondation Jean Monnet pour l'Europe). Churchill et Monnet avaient voulu fonder la "Fusion franco-britannique de deux nations" en 1940. Par la suite Jean Monnet a été poussé par Washington et par Churchill, et a été aidé et suivi par les autres Pères-Fondateurs de l'Europe jusqu'aux constituants du Traité de Lisbonne. Au nom de la "Concurrence libre et non faussée" et de la "Libre Circulation des capitaux" ce sont ces libertariens européens qui conduisent la politique économique depuis 1945 et qui imposent aujourd'hui la légitimation des politiques d'austérité des États qui se sont mis en faillite pour organiser le bail-out des banques et pour leur offrir sur leur territoire in-shore la domiciliation et le rachat de leurs bad banks. Ces banques rapatrient sur le territoire métropolitain leurs dettes et positions toxiques, parce que sans cela elles, ces enfants de la patrie, ne jouiraient pas d'un bail-out total et national et feraient effectivement faillite. Ce sont toujours eux, ces libertariens, qui vont imposer le nouveau duo déprédateur -      augmentation des impôts / hyperinflation      - qui va poursuivre le transfert des richesses de la masse des peuples vers le monde financier libre d'agir et qui s'en donne les moyens dans sa Lutte de Classe financière du Congrès US à la Commission de Bruxelles. Ladite Crise a tout de même permis le plus grand transfert de l'histoire de la dette privée sur la dette publique, en sachant que la dette privée est celle des banques qui se délestent de leurs positions toxiques et pourries qui sont rachetées par les banques centrales avec les (non)-moyens budgétaires des États. Face à cette ancienne norme économique s'installe un nouveau parler.

Pour moi, le drift tectonique du langage est un des rares moments où l'on peut honnêtement constater que la Gestalt - le concevoir - impose encore un Behaviour - le comportement - et qu'un nouveau Behaviour pourrait s'installer si une Gestalt - Solidarités Globale, Régionale et Locale - était autorisée à se constituer. S'il ne lui sera pas encore laissé libre cours, une Gestalt transitoire prendra sa place dans des violences exprimées par des graves troubles sociaux, des fratricismes, des racismes systémiques. Dès 1989, en observant la Chute du Mur je me suis posé cette question après ce constat: "1) Je suis un acquis culturel. 2) Mais à qui profite donc le crime?" Je me savais être un mort-né, un mort-tuant dans mon simple appareil d'être vivant dans cette hémisphère riche, cette hémisphère nord, ce haut-phalanstère des biens matériels. Et j'ai raison: l’État-nation, l’État-global, l’État-financier, l’État-providence-bancaire ont tous prouvé leur capacité létale après des tergiversations qui localement avaient pu paraître porteuses de bien-être, mais la confrontation de cultures dans des guerres, une guerre froide, une globalisation commerciale de l'OMC, une dite "Crise des Subprimes" - la crise de 2008, un Fukushima financier et monétaire, le Fukushima atomique nippon ne sont que des preuves de la létalité essentielle et séquentielle de nos systèmes génériques culturels. Nous vivons ce moment angoissant tellement intense où l'homme ne sait pas si sa pensée va générer son action, ou si une action nouvelle va générer de la pensée, si la pensée va régénérer ce que l'action a cassé, ou si une action va effectivement construire un calmant. L'homme a besoin de calme et s'abîme, l'homme a besoin de perdre et se rend fou. D'une bulle à une autre. D'une exégèse à un manifeste. Depuis le 12 avril 2010 PIMCO fait du short selling sur les US-Treasuries et autre T-Bonds américains, les Bons du Trésor américain. PIMCO fait donc de la vente à découvert à nu, c'est à dire il spécule sur la baisse des ces valeurs. En langage clair, nous assistons à une guerre civile financière entre américains. Nous, citoyens dolents et pusillanimes, sommes tous une partie de l'entendement infini du monde de la finance, il avait fallu dire non au Traité de Lisbonne et réclamer une solidarité locale, régionale et globale, il aurait fallu dire non, il y a 15 ans quand Jospin en France avait signé l'AGCS et les accords sur les ADPIC.

Pour SkySails, la nouvelle normalité se trouve dans le cerf-volant qui peut avoir la puissance d'un avion à réaction. Pour d'autres le commerce international a repris alors que la normalité du Baltic Dry Index est effondrée. D'ici la fin de cette année 30.000 milliards d'actifs pourris, cachés dans les banques, les bad banks et les banques centrales sous formes de cadavres CDS/CDO, seront révélés au public et détruits. Entre Gestalt et Behaviour il faudra être vigilant pour laisser une normalité calmante s'installer entre les gens. Je vous avais écrit le 17 octobre 2008 dans mon article "Ce Pays, appelé USA, en banqueroute d'Etat - Effondrement USA-URSS - Commencement du 3ème millénaire" que ce cow-boy de papier avait fait sa révolution d'octobre en nationalisant partiellement avec son Plan Paulson B des grandes banques comme Citigroup, Bank of America, Wells Fargo, JP Morgan Chase, Goldman Sachs, Morgan Stanley, Bank State Street, Bank of New York, Wells Fargo, Bank of America, Wachovia, Merrill Lynch... En dehors des grandes émotions, personne n'avait compris que les USA tombaient définitivement dans le trou noir pour ne jamais s'en relever sous cette forme. Le 23 mai 2009 je vous avais écrit d'après un article du Times Online mon billet "Nouvelle Monnaie de référence: G20 illégitime, G192 de l'ONU inutile, BRI parasecrète, Conférence Bilderberg secrète" en vous informant que les membres de la Banque des Règlements Internationaux avaient décidé la "destruction par les marchés" à la place d'un effondrement radical et immédiat pénalisant les spéculateurs. Le 24 mai 2010, les non-initiés comme moi, voyions encore plus clair dans cette destruction par les marchés dans mon article "Destruction par les marchés - Les réformes vides des marchés financiers de l'Allemagne, de l'Europe, des USA". La destruction par les marchés avec le détournement des injections keynésiennes massives issues de la Quantitative Easing (QE - Création monétaire sur la planche à billets) et de la Qualitative Easing (rachat par la Banque Centrale des actifs pourris des banques) ont permis d'organiser le plus grand transfert de l'humanité de la dette privée des banques, de leurs actionnaires et des spéculateurs vers la dette publique. skysail.jpgEn effet les États ont émis massivement des Bons du Trésor pour financer le bail out de ces banques systémiques too big to fail. Les Bons du Trésor sont de la dette pour les générations futures. Ces Bons du Trésor émis par les gouvernements pour financer depuis 2008 la destruction des actifs pourris par les marchés financiers sont le côté caché des plans d'austérité qui réduisent d'autant les activités régaliennes de l’État dans la santé, l'éducation, le social, la culture. Our standard of living is going right into the toilet. La fed' a injecté 6400 milliards de $ pour les bail-outs des banques et assurances et instituts de crédit hypothécaires.

Des cadavres cachés? Des meurtres sans cadavres? Des révélations imminentes? Mais bien sûr, les banques feront comme la Grèce ou le Portugal hier le 24 avril 2010, elles vont dirent subitement et sans préavis que tout compte fait les pertes étaient plus grandes que prévues. Le Portugal, comme la Grèce il y a un an, vient de prouver par ses révélations qu'il a aussi triché au regard des critères de Maastricht. Le Portugal a pu tricher puisque EuroStat ne travaille comme les agences de notations que sur les chiffres produits par les État-Membres de la Zone-Euro ou de l'UE.

L'appauvrissement des peuples, l'extinction de l’État-Providence, de l’État social pour combler les banques ne sont qu'une guerre civile librement consentie et subie par les peuples. L'Europe de Bruxelles/Francfort est tout autant active que Capitol Hill/la Fed' dans ce Quantitative Easing en ayant encore créé en plus des sauvetages des banques le FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière qui soutient directement les pays de la Zone-Euro qui sont en banqueroute d’État. Le Royaume-Uni ne fait pas partie de la Zone-Euro, ne cotise pas à ce "parapluie européen" mais Bruxelles saura organiser d'ici peu de temps une parade pour réaliser le sauvetage du Royaume-Uni quand il sera en banqueroute d’État pour la seconde fois depuis 1973. Les banques centrales qui rachètent les positions toxiques des banques et des États se sont donc mutées en système pyramidal Ponzi et dès lors on ne parle plus que de Quantitative Easing sans ne plus faire de nuance avec la Qualitative Easing - QE. A partir de ce moment là la Quantitative Easing décrit depuis deux ans le cycle complet de recyclage des actifs pourris des banques et des États par création monétaire des banques centrales qui permet l'achat des Bons du Trésor émis par les gouvernements qui avaient besoin de liquidités pour sauver les banques en banqueroute. Si les normes comptables FASB, IASB, IFRS n'avaient pas été considérablement assouplies depuis 2008, les banques seraient effectivement en faillite au vu et au su de tout le monde. En effet le "mark to market accounting" (Normes prudentielles comptables Bâle 2), l'évaluation par rapport au marché a été suspendue si bien que les banques font légalement de la manipulation et de la fraude comptable et surévaluent dans des proportions gigantesques les crédits qu'elles ont octroyés et qui sont irrécouvrables. Ces crédits eux-mêmes étaient majoritairement octroyés aux spéculateurs et non pas aux entrepreneurs. Les banques sont assises sur des montagnes d'actifs pourris, toxiques et irrécouvrables. La Fed’ rachète par mois 100 milliards $ de Bons du Trésor. Ces Bons du Trésor étaient achetés par les banques avec du crédit à taux zéro obtenu auprès de la banque centrale. En anglais on parle du "central-bank-run free lunch program for Wall Street and speculators". Avec ces trappes à liquidités les pays vont organiser une hyperinflation pour détruire massivement par les marchés les dettes publiques avec une inflation qui va devenir galopante. Les épargnes des ménages seront tout autant détruites si bien que ce sont les peuples et les contribuables qui vont payer les dettes et pertes des banques, de leurs actionnaires et des spéculateurs ponzistes. S'il n'y avait pas la bulle échoïque boursière, les banques seraient déjà en banqueroute. Les décideurs font semblant d'agir contre une crise de liquidités et savent pertinemment qu'ils agissent avec leurs assouplissements quantitatifs contre une crise d'insolvabilité et pour faire pencher la providence d’État du côté des banques, des actionnaires et des spéculateurs. Dans ce système de saturation de la dette qui a conduit au blocage et à l'effondrement global, QE n'est rien d'autre que de la monétisation de la dette que la Fed' a lancée à partir du 25 novembre 2008. Il y a eu QE1, et QE2 se terminera fin juin 2011. QE2 représentera un rachat de  900 milliards de Bons du Trésor US par la Fed'. En observant au bas de mon billet dans mon 1er comment les graphiques de la dettes du pays des Stars'n Stripes et des Marines, nous voyons qu'un QE3 semble impossible et l'effondrement global des USA avec une dévaluation massive du $ en sera la conséquence. Cette dernière année, le rachat avec de la Helikopter Money par la Fed' des Bons du Trésor américain a totalement financé la dette américaine. C'est comme si votre conjoint avait créé vos billets de banque "out of the thin air" pour payer votre crédit immobilier. Depuis le début de la crise la Fed' a fait passer la base monétaire de 822 milliards de $ à 2500 milliards de $, tout ceci out of the thin air, appearing from nowhere. Les USA n'ont pas produits plus de richesses en ces dernières années, ils en ont détruites bien plus. Cette inflation monétaire en trois ans va conduire à une inflation des prix du même ordre, une hyperinflation. Le directeur actuel de la Fed', Ben Bernanke, est coiffé du surnom "apprenti sorcier", avant lui Alan Greenspan était le "Maestro". Face à leur monstruosité, le langage des pays industrialisés s'arrange pour intégrer leur violence destructrice dans sa traduction narrative de proximité. Tous les  Directeurs de la Fed' détruisent la planète au nom du marché américain. L'ONU devrait voter une résolution contre eux comme elle l'a fait contre Assad, Gaddafi, Mgbagbo ou Israël et son invasion de la Palestine et de la Cisjordanie. Ne parlons même pas de la Cour arbitrale de l'OMC de Genève qui n'aperçoit pas la distorsion des marchés et la concurrence librement faussée imposées par la Fed' depuis 1945 au reste de la planète. Tim Geithner, Secrétaire d’État américain aux finances, et Ben Bernanke font partie du Imperial War Staff des USA.

Les USA organisent avec le reste de la planète une guerre monétaire en injectant des trillions de $ de fausse monnaie dans son économie et dans le monde et en émettant des trillions de Bons du Trésor pour essayer de faire payer leur dette par le reste de la planète (transfiltration des richesses). Il existe aussi de la part des marchés financiers, ce que j'ai constamment qualifié dès 2008 comme le Poker Menteur et Dénonceur contre l'Europe. L'objectif de ce poker menteur et dénonceur et de détourner l'attention des médias mondiaux de la réalité de la banqueroute d’État des USA et du fait que le $ est surévalué de plus de 30 fois. Le second objectif de ce poker menteur et dénonceur contre l'Europe et d'exciter les agences de notations et les marchés financiers contre les pays européens. Les agences de notations espèrent les faire couler avant les USA en leur interdisant l'accès aux marchés financiers internationaux en provoquant une surenchères des CDS émis sur leurs emprunts et en faisant augmenter la méfiance contre eux et donc le taux d'intérêt des Bons du Trésor à des niveaux impossibles à tenir (25% pour les Bons du Trésor grecs à 2 ans). La banqueroute d’État de l'Islande, de l'Irlande, de la Grèce et du Portugal en sont aussi le résultat. Si les USA s'effondreront après l'Europe, les USA et les amateurs du système capitaliste pourront affirmer que la faute de l'effondrement revient à l'Europe et non pas au modèle de ladite concurrence libre et non faussée des marchés financiers et de la circulation des capitaux libre, non contrôlée et non réglementée. Si les USA font banqueroute avant l'Europe, la guerre monétaire américaine va directement se retourner contre les USA eux-mêmes et la guerre civile américaine se mettra en place comme elle est prévue dans USA, guerre civile - HR 645, Loi du 22 janvier 2009 sur Camps d'internement dans les bases militaires. Les libertariens de ce Poker Menteur et Dénonceur ont d'énormes longueurs d'avance sur les peuples maintenus dans la léthargie de la non-information par les médias et les politiciens. Ces free-markets anti-government-intervention guys appliquent méthodiquement la stratégie inspirée "Des principes de la guerre" de l'officier théoricien militaire prussien Carl von Clausewitz en élaborant depuis octobre 2008 la construction de la voie de sortie de guerre pour la faire pencher du côté de leur Gestalt, de leur conception du monde hollocinétique et catallactique de leur just in my time. Il faudra pourtant rallonger les cycles de vie économique en général et des produits en particulier et ramener tout à l'échelle de la Solidarité Locale, Régionale et Globale ce qui demandera de dégager une part beaucoup plus importante de la marge opérationnelle pour couvrir les coûts de la convivialité.

Le 1er décembre 2009 je vous ai expliqué dans mon article "CDS, CDO, OTC, RMBS - Deux décades perdues: le PIB furtif et fictif - Le PIB d'initié" comment la création monétaire des banques centrales, le shadow banking et les réserves fragmentaires des banques ont permis de constituer massivement un PIB fictif à la place d'un PIB réel issu de la production de biens et de services de l'économie réelle. En passant, avez-vous remarqué que ce débat transitoire suite à la Crise des subprimes sur l'opposition de l'économie réelle et de l'autre économie a totalement disparu? Avec ce retour en arrière sémantique, les médias veulent faire passer dans les conscience la crise comme la normalité de l'économie réelle, parce que réellement le peuple paye et payera sur deux générations pour les dégâts issus de l'autre économie. Les free-markets anti-government-intervention guys font disparaitre transitoirement la frontière entre l'économie réelle et l'autre économie pour que les peuples financent le bail out des banques en acceptant les plans d'austérité.

Le PIB fictif d'initié de l'autre économie a permis massivement de concentrer les richesses financières, mêmes fictives mais négociables, dans les mains de groupes de plus en plus réduits de bénéficiaires dans l'économie mondiale qui n'a été à 70% plus qu'un système Ponzi de financement de la spéculation par les dettes à court terme. Ce système de transfiltration des richesses a encore été plus concentré dans un groupe encore plus réduit de bénéficiaires depuis le déclenchement officiel de ladite Crise de 2008. Depuis 2008 les États se confondent encore plus avec leurs banques centrales, malgré le principe de "l'Indépendance des Banques Centrales". Depuis 2008, les États organisent le sauvetage des banques avec l'outil budgétaire relevant de la comptabilité nationale et avec l'outil monétaire relevant de la banque centrale. Les banques centrales jettent sur les marchés financiers des trillions de "helikopter money", de monnaie de contrefaçon issue de la planche à billets de Papermill on the Potomac, the gigantic white elephant on the Potomac. Les banques centrales offrent parallèlement à taux zéro des prêts aux banques qui ont encore plus spéculé avec cet argent "public" pour produire encore plus de ces produits dérivés financiers "innovants" appelés CDS/CDO. Ces produits financiers inventés sont tous des produits  OTC -  Over The Counter, donc des opérations financières négociées de gré à gré et extrabilancielles et qui n'ont aucune existence comptable. Ferry_Oslo_Copenhagen_153.jpgCes produits OTC sont négociés dans le système opaque du shadow banking et des systèmes des Réserves fragmentaires des banques. Ce système de shadow banking est un simple marché noir légalement organisé par les États et la création des richesses échappe fiscalement à toute imposition. C'est comme si vous employiez votre femme de ménage au noir sans cotisation sociale patronale et pour bénéficier à bon marché d'un appartement propre. Ou c'est comme si un riche possédant transforme avant sa mort ses actifs bancaires en assurance-vie qui sont hors succession. Ou c'est comme si un constructeur automobile vendait ses automobiles sans déclarer ses bénéfices et sans avoir payé les contributions sociales et patronales pour ses employés. Même avec des pertes gigantesques de 30.000 milliards de $ qui vont encore se révéler d'ici la fin de l'année 2010 avec la "découverte" des cadavres CDS/CDO, le solde comptable dans l'appareil financier sera positif parce que les détenteurs d'actifs auront su restructurer leurs placements dans des valeurs solides et durables, dans du dur, de la pierre, des sols qui seront transmissibles pour une autre génération ou dans les pays émergents. Le milieu financier s'applique à organiser la manière qu'il aura pour perdre intelligemment le moins et moins que les autres qui n'ont que leur force de travail à vendre pour gagner une certaine aisance ou au moins leur repas du jour. Le système financier, même s'il perdra des sommes astronomiques se sera massivement enrichi sur plusieurs décades. Les employés et les ménages auront tout perdu, en sachant que relativement le niveau salarial n'a plus augmenté depuis les années 60 dans les pays industrialisés. Historiquement nous voyons qu'une guerre civile froide existe dans les pays industrialisés depuis la fin des années soixante avec la non reconnaissance de la valeur-travail, et que les conflits armés sont déclenchés depuis le début des années 90' avec les produits financiers inventés dits "innovants" et "dérivés", et que depuis 2008 nous avons la guerre atomique financière. 

Aux USA, les free-markets anti-government-interventions guys ne cessent de hurler contre le Pentagon spending, les dépenses du gouvernement américain votées par le Congrès, ils hurlent contre leur embryon de sécurité sociale, Medicare pour les personnes de plus de 65 ans et Mediaid, mais dans leur traduction narrative de leurs principes libertariens ils oublient de hurler contre le bail-out des banques et des assurances et contre le budget militaire du Imperial War Staff de Obama, Nobel sans cause de la paix, qui est de 750 milliards par an, soit plus que pendant la guerre froide. Le PIB fictif d'initié américain repose aussi sur une organisation d'initiée bien particulière de ce pays entre les riches pour lesquels Bush et Obama ont réduit les impôts à zéro, le complexe militaro-industriel qui organise la relance permanente de l'économie américaine en créant des guerres permanentes à l'étranger avec des commandes gigantesques en matériel militaire américain et en matériel américain de reconstruction pour les pays bombardés, et entre les financiers qui jonglent entre les Bons du Trésor, les CDS - Assurances sur les Crédits ou Obligations et les autres actifs spéculatifs et qui s'enrichissent une fois de plus copieusement sur les déficits publics.

Le sommet européen des ministres des finances et de ECOFIN n'a rien apporté de nouveau le 29 octobre 2010. La libre circulation des capitaux et la spéculation financière ne sont ni règlementées ni jugulées. Les pays européens peuvent continuer à jouer, à perdre et à attendre les bail out communautaires. La clause de no-bail out est maintenue (Article 125 du Traité de Lisbonne), mais la clause 122 d'entre-aide entre les pays membres de l'Union en cas de catastrophe naturelle ou de manque en énergie a été élargie aux impasses financières, ce qui revient à contourner la clause de no-bail-out selon laquelle il est interdit aux États Membres du Pacte de Stabilité et de Croissance (Dublin, Zone Euro) de porter secours à un membre en difficultés financières ou en banqueroute d'État. La Grèce avait triché avec ses critères de convergence pour entrer dans la zone euro, puis avec ses critères de Maastricht pour y rester sans être grondée par un avertissement de Bruxelles et de ECOFIN, et les banques françaises et allemandes principalement ont spéculé main dans la main avec la Goldman Sachs sur la dette grecque en parfaite connaissance de cause et on précipité l'effondrement financier de la Grèce, mais aussi de l'Espagne et du Portugal. Personne n'a rappelé que la Grèce est aussi victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives Européennes, de l'Euro-Groupe et d'ECOFIN. Pour faire écran de fumée les ministres des finances européens et ECOFIN s'étaient mis d'accord sur un compromis qui a abouti à la Directive Européenne AIFM (Alternative Investment Fonds Managers) qui a été signée le 11 Novembre 2010. Avec cette Directive dite "Directive Hedge Funds" sera créé un organisme européen valorisateur et de supervision des activités des hedge funds, des Private Equity, des Fonds Alternatifs, du Capital Investissement, des Fonds de placement, des Fonds spéculatifs, des Fonds immobiliers. Cet organisme s'appelle ESMA - EU Securities and Markets Authority / Autorité Européenne des Marchés Financiers. La supercherie de la Directive AIFM et du valorisateur ESMA est qu'il relève toujours comme avant ladite "Crise" aux États membres de l'UE d'accorder l'agrément à ces fonds alternatifs d'investissement spéculatif, or 4/5 des transactions spéculatives, soit une masse de 2000 milliards d'euros et certains jours plus de 50% de toutes les transactions financières en Europe, se font à la City de Londres. La Grande-Bretagne n'est pas membre de la Zone Euro et ne soutient pas le parapluie européen de 750 milliards pour venir en aide aux pays européens attaqués par la spéculation financière internationale. Le Fonds de 750 milliards d'euros constitue pour les pays européens et leurs banques en difficulté financière une assurance-vie low-cost. Ce fonds permanent est appelé Fonds Européen de Stabilité Financière - FESF et permet aux États membres et aux banques systémiques de recommencer ou de poursuivre leurs activités spéculatives financières comme avant la crise. Selon la nouvelle Directive européenne, quand l'agrément est accordé aux gérants de ces Fonds spéculatifs dans un pays de l'Union Européenne (l'AMF - Autorité des Marchés Financiers pour la France par exemple), il est valable pour l'ensemble des pays européens. Les standards fixés par l'ESMA n'entreront que progressivement en vigueur en 2015, 2017 et 2018, mais sachant que le monopole de la fraude est laissé tel quel entre les mains de la City à Londres, il est inutile de perdre son temps à les énumérer. C'est ici que Bruxelles et toute l'Europe manifestent leur incapacité à s'opposer à la guerre financière de la City de Londres pour laquelle l'Europe n'est qu'une Association Européenne de Libre Échange.

Green Peace et les Verts ont préparé les consciences face au Fukushima atomique. Les résultats de leurs activités deviennent réels et le Land allemand du Baden-Württemberg vient de se doter d'une coalition vert-rouge dominée par les Verts. En Europe, le peuple islandais vient de refuser avec son second référendum le remboursement par l'Etat des dettes de banque, et un Green Peace de la finance vient de se créer, il s'appelle Finance Watch.

Comme pour les USA, l'Europe est soumise à l'illusion de la concurrence libre non-faussée et de la pure information parfaite des lobbies à l'image du marché de l'énergie qui est soumis au lobby nucléaire. La crise n'est pas une fatalité mais une construction humaine du Régime Systémique Autoritaire. Ensuite il n'existe pas de "concurrence libre et non faussée" comme dans les Traités de Rome à Lisbonne, mais une concurrence déloyale libre et non faussée. Le Président américain Obama, Nobel sans cause de la Paix, est le mariole de Wall Street qui a dans son Conseil économique à la Maison Blanche des personnes comme Larry Summers qui est celui qui a entrainé tout le Congrès américain à déréglementer tout le système économique et financier américain avec l'abolition de la Loi Glass-Steagall pour laisser librement commercer Wall Street, les banques, les fonds spéculatifs comme ils l'entendent au préjudice de l'équilibre global et des intérêts des populations. En Europe nous avions un homologue à Larry Summers, tout autant envoyé des lobbies, en la personne de McCreevy. Grâce à l'ancien Commissaire Européen au Marché Intérieur, l'irlandais McCreevy, l'Irlande et la Grande-Bretagne jouissent totalement de la liberté de fausser la concurrence et de la rendre déloyale avec les opting out au détriment de tout le continent européen. Deux mois après la tenue du G20 de Washington de novembre 2008, ledit Bretton Woods 2, le Commissaire européen irlandais McCreevy chargé du marché et des services, n'avait pas tenu compte des appels du Parlement européen pour la mise en place d'une régulation couvrant tous les acteurs financiers. L'attitude de McCreevy était contraire aux conclusions du G20 de Washington où l'Europe s'était "engagée à renforcer le régime de réglementation, le régime du contrôle prudentiel, le management du risque et avait assuré de contrôler et de réglementer de la manière la plus appropriée les marchés financiers, les produits financiers, les acteurs du marché financier". McCreevy s'était même accordé l'appui du secteur industriel pour éviter toute réglementation. McCreevy s'était aussi permis, devant l'Association Britannique de Capital Risque, de critiquer violemment, sans la nommer, l'Union Européenne avec ses "régulateurs zélés" et ses "règles aveugles"  ("trigger happy regulators" et "indiscriminate regulations"). Les propos tenus en novembre 2010 par le Commissaire irlandais McCreevy n'avaient rien d'étonnant quand nous connaissons l'attitude naturellement arrogante de l'Irlande et de la Grande-Bretagne qui se sont octroyés en échange de l'adhésion à l'Union Européenne cette panoplie d'opt outs au niveau fiscal et social, avec la complaisance servile des autres États membres adulés de libre circulation de tout et de plus encore. Ferry_Oslo_Copenhagen_155.jpgL'Europe a accordé en décembre 2008 un marchandage avec McCreevy en lui demandant de refaire passer en Irlande le référendum en échange d'un octroi d'une série supplémentaire d'opt-outs, comme toujours dans le domaine de la souveraineté fiscale, sociale et du droit du travail. Ces opt-out consacrent la concurrence déloyale et faussée en permettant à l'Irlande, comme à l'Angleterre des avantages concurrentiels déloyaux attirant d'une manière artificielle l'établissement des entreprises du continent européen ou de pays tiers. Obama a fini par remplacer dans son Conseil Économique, qui est logé à la Maison Blanche, Larry Summers par William Daley, qui était président de la banque JP Morgan.

WikiLeaks surfe comme PIMCO sur les 4 caractéristiques divines de l'hollocinétisme catallactique des marchés financiers globalisés: le manque de consistance matérielle, la permutabilité, l'immédiateté et l'ubiquité. Ces attributs d'un au-delà d'apparence divine de cette autre économie vont heureusement ramener irrévocablement l'Homme à sa juste dimension, à son éthique démocratique par l'intermédiaire de l'information. Au poker menteur et dénonceur opéré par les agences américaines de notation Ficht, Standard & Poors, Moody's, opéré par les hedge fonds, les fonds alternatifs, les fonds vautours, un réseau neuronal numérisé de whistleblowers à la WikiLeaks, à la AVAAZ.org, ou comme Transparency International, ou comme Robinhoodtax, ou comme Global Witness, ou comme Indymedia.org ((( i ))) Independent Media Center, ou Indymédia Paris, ou comme Corporate Europe Observatory, etc pourra répondre (lire Goldman Sachs Attacks). Les whistleblowers ne remplacent pas les travaux d'enquête et d'investigation réalisés par exemple par Ralph Nader: "Le G20 de Londres dénonce les paradis fiscaux mais couvre la confiscation de la banque centrale par Wall Street" au sujet de la livraison à Wall Street de la Fed' et de l'activité de la création monétaire par les hauts fonctionnaires de l'État américain, par le Sénat, par le Congrès. Ces fonctionnaires avaient organisé de manière planifiée la révocation de la Loi Glass-Steagall que le Républicain McCain, challenger d'Obama aux Présidentielles de 2008, veut remettre en vigueur. Vous comprenez sûrement que je ne suis pas non plus un admirateur de McCain. Obama est au service du lobby financier de Wall Street, il est leur électron captif et n'a strictement rien d'exotique. Un récent rapport a prouvé que les banques et assurances qui ont été le plus gravement en faillite avant leur bail-out fictif d'Obama-Geithner, sont aussi celles qui ont le plus investi dans le lobbyisme auprès du Congrès américain. Obama n'a pas la force de s'en extraire et n'a pas été élu pour ceci. Vous comprendrez mieux au service de qui doit être maintenu en l'état le dogme de "l'indépendance de la Banque Centrale" tout autant cher à la BCE et au Traité de Lisbonne.

Il y a eu aux USA 12 décisions majeures qui ont conduit au cataclysme financier et qui mettent en œuvre de manière procédurière la transfiltration des richesses depuis les années 70' avec l'aide des lobbies financiers représentés auprès du gouvernement. La dérégulation financière a conduit directement à l'effondrement économique actuel. Pendant les trois dernières décennies, les régulateurs gouvernementaux, le Congrès et l'Exécutif sur la base du bipartisme, ont continuellement érodé le système de régulation dont l'activité est de restreindre le secteur de la finance afin qu'il ne tende pas à agir de manière discrétionnaire en fonction de visions propres les plus excessives. Ces douze points suivants révèlent comment l'industrie a exercé une pression qui a conduit à la dérégulation et à ses conséquences:

  1. Le Congrès a révoqué en 1999 la loi Glass-Steagall passée en 1933 pendant la Grande dépression pour interdire les banques de fusionner les activités (banque de dépôt, banque d’investissement, assurances), une fusion qui est à l’origine de la grande crise financière 2008-2009.
  2. La règle de régulation qui autorisait l'imputation hors bilan, une passade qui permet aux banques de cacher leurs dettes.
  3. L'administration Clinton avait empêché la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés, ce qui est devenu le fondement des spéculations massives
  4. La Congrès a interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act.
  5. La Securities and Exchange Commission (SEC) a adopté un principe d'autorégulation pour les banques d'investissement ce qui leur permet de s'engager
    dans un niveau d'endettement bien plus élevé (leverage, effet de levier. Rappel: avec un levier de 1 pour 40, une perte de 5% des actifs d'une banque la rend insolvable. Toutes les banques ont perdu plus que 5%)
  6. Les règles adoptées par les régulateurs généraux sur la demande de l'industrie de la finance permettent aux banques d'investissement de déterminer elles-mêmes leurs exigences de réserve de fonds propres, qui est calculée sur leurs propres 'modélisations de l'évaluation et du management' du risque conformément aux recommandations de Bâle 2 et de IFRS
  7. Au début des années 2000, les régulateurs fédéraux ont refusé de bloquer les pratiques de l'octroi des crédits généralisés et déprédateurs, en ne publiant pas des régulations appropriées ou en ne renforçant pas des régulations existantes.
  8. Les régulateurs de la Fed' avait revendiqué le pouvoir de supplanter la législation fédérale sur la protection du consommateur
    qui aurait pu avoir réduit l'effet de prédation des crédits et des autres pratiques abusives comme les crédits NINJA - No Income, no Job, no Asset et les crédits No Docs - sans documents justificatifs.
  9. Les règles fédérales de prévention des victimes de crédits abusifs contre des entreprises de contentieux qui rachetaient aux banques leurs crédits qu'elles ont octroyés à l'origine.
  10. La Fannie Mae et la Freddie Mac se sont agrandies au-delà de leur activités managériales et sont entrées dans le marché des subprimes, ce qui a coûté in fine aux contribuables des centaines de milliards de $.
  11. L'abandon des principes de régulation anti-trust a permis la création de méga-banques qui sont too-big-to-fail et qui se sont engagées dans des pratiques bien plus risquées que des banques de plus petite taille.
  12. Engluées dans des conflits d'intérêts, les agences de notation privées ont évalué de manière erronée la qualité des titrisations basées sur les subprimes et autres crédits hypothécaires; en 2006 une loi avait privé du pouvoir la SEC et empêché la régulation des entreprises.
La 'monnaie politique' du secteur financier et les 3000 lobbyistes ont dicté la politique de Washington

Entre 1998 et 2008:
  • les banques d'investissement ont dépensé plus de 154 millions de $ dans des campagnes de dons et elles ont investi $363 millions dans des lobbies officiellement enregistrés
  • les entreprises d'audit ont dépensé 68 millions de $ dans des campagnes de dons et 115 millions de $ dans le lobbyisme
  • les compagnies d'assurances ont fait des dons de plus de 218 millions de $ et dépensé 1,1 milliard de $ dans le lobbyisme
  • des gestionnaires de titres et de valeurs mobilières ont investi plus de 504 millions de $ dans des campagnes de dons et 576 millions de $ dans le lobbyisme.
  • Des sociétés d'investissement et de participation ont fait 56 millions de $ en dons à des candidats fédéraux et dépensé 33 millions de $ dans le lobbyisme.
  • les hedge funds ont dépensé 32 millions de $ en dons, dont la moitié aux dernières élections présidentielles de 2008
Ferry_Oslo_Copenhagen_157.jpgLa trahison a été commise par les partis Républicain et Démocrate: 55% des dons sont allés aux Républicains et 45% aux Démocrates, ce qui représentait l'équilibre politique entre les pouvoirs de la dernière décennie. Les Démocrates ont touché un peu plus de la moitié des dons faits par le secteur financier pour les élections de 2008.

Pour boucler la boucle, je vous remets ci-dessous un résumé de mon article du 5 juillet 2010 "Le Commissaire Européen au Marché Intérieur offre au lobby financier le Groupe d'Experts en affaires bancaires": la Commission de Bruxelles est un organisme de privatisation de droits et de transfert des richesses et des pouvoirs vers une élite financièrement consanguine. Le 22 juin 2010, un groupe transcourant d'Euro-Députés avait lancé un Appel "Call for a finance Watch" au Parlement Européen et avait de ce fait créé un "Greenpeace de la Finance". Pour rassurer le secteur financier et des banques, le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux Services, Michel Barnier, UMP et successeur de McCreevy, a créé un Groupe d'experts, le GEBI dont il a offert la gouvernance aux banques et dont la fonction est de réguler les activités des banques. La société européenne s'américanise encore plus avec cette décision du Commissaire français Michel Barnier et la Commission de Bruxelles se soumet avec méthode et détermination de plus en plus aux banques, comme le Congrès et le Sénat américains sont soumis réglementairement à Wall Street et à ses lobbies. La dernière preuve en date est la réforme Obama qui s'appelle Volcker Rule, mais qui est vite passée dans l'opinion publique américaine comme la Dodd Bill, du nom du Sénateur américain démocrate qui est le Président de la Commission Banque et qui est officiellement rémunéré et au service des lobbies financiers. Comme le centralisme démocratique soviétique ou le totalitarisme nazi, ce Régime systémique bancaire a une apparence constitutionnelle et s'exerce au travers d'Organes d'État souverain. La Fed’, la Banque Centrale américaine, fait ce que le Congrès US lui demande de faire. Et le Congrès US fait ce que Wall Street lui demande de faire. Et Obama a été placé à la Présidence par les lobbies financiers et par Christopher Dodd et il fait ce qu'ils lui demandent de faire. Le Congrès US avait révoqué sous Bush la Glass Steagall Act en janvier 1999. Clinton avait empêché la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés, ce qui est devenu la fondation des spéculations massives. Le Congrès a interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act.

L'Europe n'a pas besoin de craindre le putsch permanent de la finance, elle pressent avec finesse les besoins des banques et du commerce, puisqu'elle n'est qu'une construction catallactique qui se fixe comme objectif la Liberté de circulation des personnes, des biens, des services et la Libre circulation des capitaux. On ne peut reprocher à l'Europe, à McCreevy, à Michel Barnier ce qu'ils sont, puisqu'ils sont adossés aux élections européennes, à un Parlement européen élu. Et s'il devait y avoir des NON, NEJ et NO, l'Europe est adossée à des référendums constitutionnels, l'Europe est adossée à la volonté des gouvernements élus dont l'objectif clair et affiché avait été de faire passer par tous les moyens le Traité Européen Simplifié modificatif (TSE / Traité de Lisbonne) à la place du TCE. Les Gouvernements, dont le gouvernement Sarkozy, qui ont fait passer le TSE se sont fondés sur les résolutions du Parlement Européen. Le Parlement Européen est édifié lui-même sur l'activité principale d'organiser des putschs et des dénis de démocratie au profit de ses frères de sang du secteur commercial et financier. Les eurodéputés, UMP et UDF français avaient rejeté avec la Résolution Leinen le résultat du référendum sur la Constitution Européenne (TCE) lors d'un vote le 14 juin 2006 au Parlement de Strasbourg. Les eurodéputés avaient annulé le NON français et le NEJ hollandais par deux votes au Parlement européen avec l'injonction donnée "de faire revoter d'une manière ou d'une autre" le TCE. Le 14 juin 2006, ces euro-députés avaient voté pour une résolution exigeant que la France remette la Constitution européenne "telle quelle sur les rails de la ratification"  dès 2007. De plus, est c'est bien plus arrogant et incroyable encore, ils ont voté "contre" un amendement rappelant la règle de l'unanimité pour la ratification et du respect pour les votes français et néerlandais: Texte officiel du Parlement Européen. Il est d'autant plus grave, qu'au milieu de ladite Crise déclenchée avec la crise des Subprimes de 2008, les euro-électeurs avaient boudé les élections européennes le 7 juin 2009 et avaient offert une majorité écrasante aux partis de droite. L'occasion était de nouveau perdue que l'Europe fasse autre chose que d'organiser sa normalité, un marché qui n'est ni libre, ni non faussé et qui détruit l'emploi et les acquis sociaux.

Les lobbies organisent l'Europe directement à Bxl avec le Traité de Lisbonne et y sont officiellement invités par la Commission. Pour sortir de la "Crise", la Commission de Bruxelles a créé et convoqué un groupe d’experts qui sera consulté par elle dans le cadre de la régulation des marchés financiers. La Commission a nommé à 93% des représentants du secteur financier, et cette pratique est courante et fait partie de son business-plan depuis plus de 60 ans. Le lobby des banques fête donc un nouveau succès contre l’Europe de la société civile. Le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux services, Michel Barnier, UMP, a créé ce Groupe d’Experts en Affaires Bancaires, le Gebi (Group of Experts in Banking Issues). Parmi ses 40 experts qui le composent il n’y a qu’un syndicaliste et deux représentants d’associations de consommateurs. Le reste est composé de banques privées… américaines, dont la Goldman Sachs, de consultants financiers américains, et de banques européennes. Il y avait comme candidat à siéger dans le Gebi, Jörg Reinbrecht, qui n’est pas employé par les banques mais qui est représentant du syndicat allemand des services Ver.di dans le Conseil de surveillance du groupe Allianz. Ver.di est le deuxième plus grand syndicat du monde après IG-Metall avec 2,6 millions d'adhérents. Jörg Reinbrecht n’avait pas postulé en son nom propre mais comme candidat commun de la Confédération Européenne des Syndicats et de l’UNI Global Union, l’organisation syndicale internationale. Malgré le soutien unanime qu’avait obtenu Jörg Reinbrecht pour cette candidature, il avait été écarté par Michel Barnier avec l'argument "qu’avec 120 candidatures il lui fallait réduire le groupe d’experts à une taille opérationnelle". Comme pour tout poste aux Communautés européennes, au départ, l'appel à candidatures est public et ouvert à tous. Ferry_Oslo_Copenhagen_159.jpgL'appel à candidatures destiné aux lobbies est appelé "appel à manifestation d'intérêt à participer au groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI)". Vous pouvez voir la liste des membres du GEBI. Officiellement la mission du Gebi est la suivante: "Afin de faciliter la communication directe entre le secteur bancaire, les consommateurs et la Commission européenne, la Direction générale du Marché intérieur a créé un groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI). Le groupe aura deux tâches principales. Premièrement, il conseillera la Commission sur les politiques et les propositions législatives concernant la réglementation bancaire. Deuxièmement, il fournira des analyses quant à l'impact de ces politiques bancaires et propositions législatives éventuelles sur les acteurs du secteur." Dans les faits cette Europe de la lobbocracie qui alimente directement ses propres groupes d'experts est faite pour ignorer le Parlement Européen de Strasbourg et pour contourner sans putsch l'expression des urnes, qui elles-mêmes offrent toujours une confortable majorité de droite étayée de petits lutins d'une gauche européenne nivelée dans le "Manifesto" qui est adossé sur le Traité de Lisbonne. Dans le cas présent le Groupe d'experts en affaires bancaires Gebi a été mis en place pour faire oublier le vote du Parlement Européen qui avait offert une majorité de 536 voix Pour et de 80 voix Contre qui appelait la Commission à mettre en œuvre une étude sur la faisabilité de la Taxe Tobin-Spahn et son impact pour préparer le G20 de Toronto.

Depuis que mon site existe, j'ai mis dans la colonne de gauche le lien sur le Corporate Europe Obesvatory qui surveille le lobbying à Bruxelles auprès des instances européennes et de la Commission. Corporate Europe Observatory dénonce les activités de lobbying de Goldman Sachs à Bruxelles. Comme bel exemple du "conflit d'intérêt" vous avez le lobby financier Bruegel, qui se fait passer pour être un think-tank. Mais quand vous consultez la liste de ses membres vous êtes édifiés. Vous y trouvez la Goldman Sachs américaine, membre du Groupe GEBI, Syngenta le groupe inventeur des OGM, Qualcomm des solutions informatiques, Pfizer pour le secteur pharmaceutique, Ernst & Young pour le consulting financier à Bruxelles et membre du Groupe GEBI... En général ces lobbies financiers ne cachent pas qu'ils travaillent en étroite collaboration avec des lobbies américains. Ainsi le lobby Bruegel est lié par un partenariat avec GMF (the German Marshall Fund) dans l'objectif d'unir les points de vue de Washington et de l'Europe: "This strategic partnership will leverage Bruegel‘s intellectual expertise, GMF‘s convening capabilities and networks in Washington and across Europe". Il ne faut pas avoir peur d'utiliser les mots qui ont disparu depuis la fin de la guerre froide. Avec le maillage planétaire de la Goldman Sachs, ces lobbies financiers, qui siègent à Bruxelles, poursuivent l'impérialisme américain auquel se soumet de nouveau le Commissaire français Michel Barnier, UMP, en intégrant les banques américaines dans son Groupe européen d'Experts, le GEBI. La Commission est habituée de pratiquer unilatéralement le choix des experts. Ceci est démontré par l'étude "The role of the financial industry in shaping the European Policy" qui a été publiée en Novembre 2009 par le réseau Alter-EU. Il existe 19 groupes d’experts qui sont consultés par l’Europe dans les affaires financières. Pour chacun de ces groupes, la distribution des membres n’est pas équilibrée, alors que le Communiqué Européen du 11 décembre 2002 intitulé "Améliorer la base de connaissances pour de meilleures politiques" (52002DC0713)  stipule que la Commission doit fonder une expertise et une évaluation scientifique à partir de diverses sources et qu’elle doit en tenir compte. Comme le recense Alter-EU, la proportion entre les experts financiers et les scientifiques, les associations de consommateurs, les représentants de la société civile ou des syndicats est de 1 pour 4. Il y a 229 représentants de l’industrie financière dans les 19 groupes d’experts. Les lobbies des banques disposent d’une suprématie absolue face aux 150 fonctionnaires européens qui sont employés par Bruxelles dans le cadre de la régulation des marchés financiers. Les syndicats peuvent encore moins y prendre part. Le bureau bruxellois de UNI Global Union n’emploie à temps plein qu’une seule personne qui ne s’occupe que partiellement des marchés financiers.

L'Internationale Goldman Sachs se dispense d'idéologie et gagne la Lutte de la Classe financière aidée par ses chevaux de Troie qu'elle a en Europe en Michel Barnier, Commisaire à la Concurrence et au marché intérieur, ou en Sarkozy qui veut mettre Mario Draghi à la tête de la BCE en remplacement de JC Trichet en octobre 2011. L'internationale financière américaine agit, tisse, achète, corrompt, musèle, fait pression, exerce son chantage sur les États souverains en les conseillant pour falsifier leur comptabilité nationale pour entrer dans la Zone Euro. C'est l'impérialisme américain. Peu de temps après l'intégration de la Grèce dans la zone euro, la banque américaine Goldman Sachs avait ouvert en 2001 à la Grèce une 10ème ligne de crédit de plusieurs milliards de $. La Goldman Sachs avait accordé 9 autres fois depuis 1998 un crédit à la Grèce dans des accords swap. L'objectif de la Goldman Sachs était de torpiller de l'intérieur la Zone-Euro et la montée de l'euro comme monnaie de substitution face au $. En parlant de lui-même, le Chairman et CEO de la Goldman Sachs avait dit récemment, "qu'il n'est qu'un banquier qui accomplit l'œuvre de Dieu" ("I'm doing God's work"). Les crédits offerts aux grecs par la Goldman Sachs n'avaient jamais figuré dans la comptabilité nationale grecque dans le poste des crédits et donc de dettes, mais comme un accord swap de devises. Le trader de la Goldman Sachs était à cette époque Mario Draghi, le vice-président pour Goldman Sachs International à la City de Londres pendant 4 ans. Mario Draghi était aussi le supérieur de l'actuel Secrétaire d'État américain au Trésor, Tim Geithner. Mario Draghi est actuellement président de la Banque Centrale d'Italie et candidat à la succession de Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque Centrale Européenne. Il n'est pas certain que Mario Draghi serve les intérêts européens comme Président de la BCE. Mario Draghi est soutenu par... Jean-Claude Juncker. Donc Draghi se débrouilleroa pour transformer la BCE en safe haven pour domicilier les bad banks des systèmes financiers européens. Mais, ils vous le jurera: l'indépendance de la BCE soulignée dans le Traité de Lisbonne et les directives européennes est un principe sacré. L'impérialisme américain gagne. Il serait très grave que Draghi devienne le nouveau Directeur de la Banque Centrale Européenne. Le carnet d'adresse entre La Goldman Sachs et les décideurs publics en Europe est bien rempli. Petros Christodoulou a été nommé le 19 février 2010 à la tête de l'organisme de la gestion de la dette publique grecque. Petros Christodoulou est l'ancien responsable des marchés de la National Bank of Greece (NBG) et avait négocié les contrats relatifs à la dette grecque liant la banque d'affaires américaine Goldman Sachs, et d'autres sociétés privées, semi-publiques et publiques au gouvernement d'Athènes. Petros Christodoulou avait supervisé au début de l'année 2009 la création, aux côtés de Goldman Sachs, de la société londonienne Titlos pour transférer la dette du bilan de la Grèce à celui de la NBG. Avant de rejoindre la NBG, il a été banquier à la Goldman Sachs. Le gouvernement grec a mis des sunkissed islands en vente: c'est ici. Je pressentais dès le 22 juin 2010 que ce Draghi-ci, Draghi-là est le résultat de ce Poker Menteur et Dénonceur clausewitzien qui prépare avec les  free-markets anti-government-intervention guys sa sortie de guerre et faisant pencher de son côté leur Gestalt, de leur conception du monde hollocinétique et catallactique de leur just in my time.

La prise de position de Standard & Poor's est en conformité avec ce Poker Menteur et Dénonceur clausewitzien, car une dépréciation de la note des USA revient à demander à Obama lancer un énorme plan d'austérité et à faire payer encore plus après QE1 et QE2 au peuple américain les dégâts des banques systémiques et du monde l'économie de la finance. Standard & Poor's avait attribué le triple AAA aux USA pendant 70 ans depuis 1941. Un pas décisif vers cette guerre civile financière et réelle a été franchi aujourd'hui lundi 18 avril 2011: l'agence de notation Standard & Poor's - S&P vient d'annoncer que le triple AAA des USA va passer de stable à négatif. C'est la première fois de toute l'histoire des USA. Depuis hier les USA ont perdu leur qualité d'exception dans un chaos parfait qu'ils ont organisé depuis le 22 juillet 1944 avec le système de Bretton Woods, puis depuis 1947 avec le Gatt et depuis avril 1994 avec l'OMC qui a organisé la transfiltration des richesses de l'après-colonisation. Repensez à la folie de Hamlet dans Slot Elsenör.

Ferry_Oslo_Copenhagen_165.jpgL’Euro-Député vert, Sven Giegold, déplore que la Commission de Bruxelles ne s’oblige même pas à respecter la transparence à laquelle elle s’était engagée dans son Communiqué de 2002 et qu’elle ne publie pas les rapports des groupes d’experts qu’elle a commandités. Depuis 20 ans, on nous a fait habiter mentalement ce système et on nous a fait bavarder sur lui. Le nouveau système de l'autre économie n'a pas été identifié par nous, car il a transposé le monde du réel dans un au-delà où il a pu se transformer librement en un Régime systémique autoritaire dans lequel les gouvernements ont adopté le rôle de concierge lobbyiste. Cet au-delà est l'holocinétisme des capitaux. La démocratie est remise en selle grâce à la vigilance numérique des whistleblowers et c'est tant mieux que ce ne soit ni une révolution, ni le terrorisme, ni un après-guerre qui le fasse. Il est temps que le citoyen devienne adulte. Le 22 juin 2010 il y a eu au Parlement Européen une Révolte des Euro-Députés contre le lobby financier qui siège à la Commission de Bruxelles

Le 22 juin 2010, 22 euro-députés révoltés trans-courants appartenant cette fois-ci aux Verts, à la Gauche, aux Chrétiens-Démocrates et aux Libéraux se sont levés. Cet évènement était exceptionnel et d'une intense gravité. "Nous, les Euro-Députés responsables des questions relatives à la régulation des marchés financiers et des banques, nous nous trouvons mis constamment sous la pression du secteur financier et bancaire, quand nous sommes mis à contribution pour influencer le renforcement du cadre juridique en vigueur". Selon ces 22 Euro-Députés, la proximité entre les politiciens et l'élite financière constitue un conflit d'intérêt manifeste et avéré et ne permet que la prise en compte unilatérale des intérêts et des besoins du secteur financier et limite la possibilité des responsables politiques élus de l'Assemblée et des décideurs politiques des Commissions de prendre des décisions indépendantes et raisonnées. Il n'existe pas à Bruxelles des mouvements organisés d'opposition contre cette hégémonie des lobbies financiers qui existe depuis plus de 50 ans, en réalité depuis la signature du Traité de Rome. Depuis le 12 avril 2011 cette révolte abouti et il existe un lobby alternatif: finance-watch.org.

Le lobby Finance Watch né le 13 avril 2011 est composé de 30 ONG et syndicats. Finance Watch va offrir une contre-expertise au GEBI fondé par le Commissaire français Michel Barnier, UMP, de manière arbitraire et sans respecter les directives européennes en la matière. Le premier test de Finance Watch sera les propositions de la Commission dans la manière de traiter les banques systémiques. Comme d’habitude ce sont Goldman Sachs, la Deutsche Bank et d’autres instituts bancaires qui vont exercer leur pression pour imposer ce qui leur conviennent. Pour la première fois les lobbies financiers auront une opposition en face d’eux avec Finance Watch qui est une organisation nouvelle, indépendante et qui offrira une alternative et qui défendra auprès des décideurs de Bruxelles les intérêts des consommateurs, des employés des petits épargnants. Finance Watch se fonde sur la conviction que la société civile doit surveiller les marchés financiers, selon Thierry Philiponnat qui dirige le projet. Le français connait les deux aspects: avant qu’il ne prenne ses fonctions comme project manager dans Finance Watch, Thierry Philiponnat était chargé des produits dérivés financiers pour diverses grandes banques et sur la plateforme boursière Euronext Liffe. Précédemment il était actif dans Amnesty International. L’initiative de fonder Finance Watch était partie d’euro-députés il y a moins d’un an. Le Groupe des Verts était excédé d’être toujours écrasé par les exigences, les expertises, les propositions toutes faites de directives européennes qui étaient délivrées à la chaîne par les lobbies bancaires qui sont stationnés à Bruxelles, alors qu’au même moment la communauté internationale débattait à tous les niveaux sur la régulation du secteur bancaire. Selon Sven Giegold il leur manquait les voix comme celles qui savent se faire entendre avec Greenpeace dans la politique de l’environnement.

200 euro-députés et d’autres élus (et moi-même) ont signé l’appel du 22 juin 2010 "Call for a finance watch" qui était lancé en direction des ONG, des syndicats, des universitaires, des think-tanks. Selon cet appel "la démocratie est en danger si la capacité des politiciens à prendre des décisions indépendantes est limitée". Vous pouvez signer vous-mêmes le Soutien à Finance Watch. L'asymétrie dangereuse des représentations des groupements d'intérêt et des lobbies à Bruxelles et à Strasbourg est particulièrement grande. 5000 lobbyistes sont directement accrédités au Parlement européen, 70% d’entre eux travaillent pour des entreprises, 20% pour des régions et des villes et seulement 10% pour des syndicats et des ONG. Et à la différence de tous les parlements des États-Membres, le Parlement Européen ne dispose pas d’un service scientifique propre. Ferry_Oslo_Copenhagen_128.jpgCeci s'explique par la volonté des fondateurs de l'Union Européenne d'avoir, conformément à l'esprit de Jean Monnet, un parlement incompétent qui ne soit pas capable de prendre de lui-même des décisions éclairées. C'est pourquoi le Parlement Européen ne dépend que des lobbyistes alors que le Congrès-US consulte 4000 experts financés par l’administration des USA. Parmi les 30 membres fondateurs de Finance Watch il y a le Bureau Européen des Unions de Consommateurs - BEUC, la Confédération européenne des syndicats CES /  ETUC, Oxfam, ou Transparency International. Pour commencer 10 employés permanents vont travailler dans un bureau à Bruxelles. La Commission de Bruxelles devra prendre à sa charge une partie du financement de Finance Watch, même si ceci ne fait pas plaisir aux euro-députés libéraux. Pour Sven Giegold il est normal que la Commission soutienne un groupement d’intérêt qui œuvre pour le bien public. Les banques soutenues par le lobby hégémonique de la City de Londres financent elles-mêmes leurs lobbies qui leur permettent de disposer d’une influence toujours victorieuse sur la politique de la Commission.

Les autres membres de Finance Watch sont: Anticor ; ATTAC France ; Bureau Européen des Unions de Consommateurs ; CCFD-Terre Solidaire ; CECODHAS ; European Federation of Investors ; European Trade Union Confederation ; Fédération CFDT des Banques et Assurances ; Fédération des Associations Indépendantes de Défense des Épargnants pour la Retraite ; Amis de la terre Europe ; Institut pour le Développement de l’information économique et sociale ; Institut Veblen pour les réformes économiques ; New economics foundation ; Nordic Financial Unions ; Observatoire de la Finance ; Ökosoziales Forum Europa ; Oxfam ; Réseau Financement Alternatif ; Rosa Luxemburg Stiftung ; Secours Catholique-réseau mondial Caritas Paris ; Sherpa ; Sofi ; Solidar ; Stichting Onderzoek Muntinationale Ondernemingen ; Tax Justice Network International ; UNI Europa ; Weltwirtschaft Ökologie & Entwicklung ; World Development Movement.

Je répète comme pour l'Islande, il y a responsabilité collective des électeurs qui ont mis en place des élus qui ont consolidé ce système financier,
Et nous sommes corresponsables avec le Traité de Lisbonne que nos élus ont laissé passer sans discussion au Congrès de Versailles: l'abstention des Députés et Sénateurs PS est encore plus critiquable et coupable. Et l'abstention aux élections EU alors que c'était en 2009 en pleine déclaration de crise, c'est de la corresponsabilité et de la compromission universelle. L'avenir de l'homme est dans la politique et non pas dans la lobbocratie et avec les whistleblowers, ce que a bien compris Sven Giegold: "J'ai initié le projet, maintenant c'est à Finance Watch d'agir". J'ajoute: et aux électeurs d'élire.

Ladite "Crise" a fait 9 millions de chômeurs aux USA.

10. avril 2011

Banqueroutes d'Etats: l'Islande se sent victime, refuse de rembourser et joue la Cour de Justice de l'AELE contre la Commission de Bruxelles

Iceslave.jpgAprès sa banqueroute d’État de l'automne 2008,
le "Tigre de l'Atlantique Nord" met en avant qu'il a perdu à quatre niveaux.

  1. Face à la Commission de Bruxelles
  2. Face aux créanciers principaux de sa banque online Icesave, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas
  3. Face au modèle économique libertarien du Consensus de Bruxelles qui met en levier le Consensus de Washington
  4. Face au peuple islandais qui avait cru asseoir son modèle de société en s'enrichissant sur le dos du reste de la planète en vendant des produits financiers inventés innovants.
Une telle prise de conscience est entrain d'aboutir en Islande suite à deux référendums par lesquels le peuple islandais à exprimé qu'il ne veut pas payer pour les banksters qu'il a pourtant soutenus en mettant au pouvoir une classe politique qui les a consolidés. Une telle prise de conscience, de la "victime" qui se sentira bientôt coupable, se fera bientôt dans les autres pays en banqueroute d’État comme l'Irlande, le Portugal, l'Espagne, la Grèce, le Royaume-Uni, mais aussi les USA dont le Congrès va voter son plus grand plan d'austérité de toute son histoire avec une diminution de 6000 milliards de $ en 10 ans.

En France on s'occupe de la Chasse au furet - 2012, et les français courent au Aldi parce qu'ils ont conscience des prix.



icesave_my_ass.jpgA cette occasion nous constatons qu'il existe encore deux Europes, l'Union Européenne et l'AELE - l'Association Européenne de Libre Échange qui avait été fondée à l'initiative des anglais en 1960 pour ne pas se laisser concurrencer par le Continent, ce qui n'a pas empêché en 1973 le Royaume-Uni de faire une première fois une banqueroute d’État et de demander le bail-out de ses dettes auprès du FMI. Le Liechtenstein, la Norvège, la Suisse et l'Islande sont les derniers membres de l'AELE / EFTA. S'il n'y avait pas une question de compétence juridique et de juridiction, on se demanderait en réalité pourquoi les islandais ne portent pas l'affaire devant la CEJ - Cour Européenne de Justice, mais seulement devant la Cour de Justice de l'AELE. On se le demande, parce qu'avec le Traité de Lisbonne, l'UE n'est devenue qu'une AELE augmentée, dont la seule préoccupation est d'éliminer les barrières douanières, de privatiser tout et plus encore et d'éloigner toute activité économique du contrôle et de la régulation.

Avec le "Pacte de Compétitivité - Pacte pour l'Euro" d'Angela Merkel nous voyons bien que la distorsion entre les pays européens du sud (les PIGS) et ceux du nord (les créanciers français, allemands, suédois, autrichiens, etc), la libéralisation de toute forme de commerce a conduit dans cette région mondiale aisée de la planète à l'augmentation du déséquilibre en faveur des pays riches, ce qui est à l'échelle européenne ce qui se produit au niveau de l'OMC face aux Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et aux PED - Pays en Développement.

Le Pacte de Compétitivité/Pacte pour l'Euro est une manière indirecte de révéler/cacher qu'il faut une union économique et fiscale en Europe et pas seulement une zone de libre circulation dans les tuyauteries du Pacte de Stabilité et de Croissance fondateur de l'Euro-Zone ou du Traité de Rome pour le reste. Le Pacte pour l'Euro est une attaque sans précédent contre les droits politiques et sociaux des États-Membres de l'Euro-Zone et il les met sous la tutelle des marchés financiers qui imposent des plans d'austérité pour obtenir sur le dos des États la marge bénéficiaire qu'ils exigent d'eux par le biais des différents "sauvetages" des banques ou le placement de Bons du Trésor à un taux qui les satisfait. Le Pacte pour l'Euro élimine le sauvetage social au profit du sauvetage des banques, de leurs actionnaires et des spéculateurs financiers. Si les européens étaient allés voter le 7 juin 2009 pour leurs euro-députés, alors qu'une alternative crédible gauche/verte existe, nous n'en serions pas là aujourd'hui. Sans gouvernance économique et fiscale, le Pacte de Dublin de Stabilité et de Croissance, fondateur de l'Euro et des critères financiers néolibéraux de Maastricht, avait déjà opposé entre eux les Travailleurs européens avec les derniers coûts compressibles, celui de la valeur travail et des coûts sociaux et du niveau de vie humain. La norme de l'EU est de garantir la compétitivité des États-Membres sur le dos des européens au nom de la concurrence libre et non faussée. L’État social d'après-guerre ou issu de la Résistance a fait place à l'Europe Providence bancaire. Avec la privatisation des services publics et sociaux, des Services d'Intérêts Généraux,  l'Europe organise la redistribution des revenus de la classe ouvrière pas encore pauvre vers les Travailleurs pauvres ou déjà au chômage. L'Europe néolibérale peut se permettre de produire de plus en plus de pauvres grâce au démantèlement de la sécurité sociale au profit des caisses d'assurance santé privées et d'un système de retraite privé par capitalisation qui sont médiatiquement compensés par un système d'assistance aux plus démunis. Le Travailleur, qui ne cotise pas au niveau qu'exigent les marchés financiers et les assurances privées, est transformé par l'Europe en individu coupable qui doit être réduit à la pauvreté et qui bénéficiera alors du ticket-repas caritatif journalier. Le Travailleur doit travailler à être avantageux pour les marchés financiers. Les Européens, par leur abstention aux élections des euro-députés en 2009, ou en plaçant des euro-députés de droite alors que ladite crise "des Subprimes" de 2008 faisait rage, ne peuvent être que responsables de leur propre appauvrissement, comme le Pêcheur islandais. Pourtant il existe même un État américain, le Vermont peuplé d'anciens scandinaves, qui sait renier ce consensus de Washington et qui se dote avec la Vermont's Health Care Reform d'une vraie Sécurité Sociale universelle comme nous la connaissons en France. Il n'y a rien d'étonnant à cette révolution américaine du Vermont, le seul Sénateur socialiste du Congrès US, Bernie Sanders du Vermont, avait déjà obtenu le 11 mai 2010 du Sénat que la Fed' soit soumise à un audit et qu'elle publie le nom de tous les bénéficiaires des aides et bail out et rachat des actifs pourris (YouTube).

ISLAND FINANZKRISELes sirènes néolibérales américaines magnétisent toujours autant l'Europe de Bruxelles et la concurrence déprédatrice de l'individu est organisée en Europe par le Traité de Lisbonne entre les Travailleurs à l'intérieur des États-Membres eux-mêmes, mais aussi entre les États-Membres qui sont transformés en agents opérationnels de la désharmonisation nécessaire pour la vitalité des marchés financiers. Pour donner corps à ce business-plan européen, le Pacte pour l'Euro conçoit les européens comme des individus qui ne veulent pas travailler, mais qui doivent être incités à travailler, et cette incitation n’est pas un salaire plus élevé, mais l'allocation de chômage réduite ou non-existante qui est voulue par les plans d'austérité. Les peuples qui ne sont pas capables de mettre en place une opposition de gauche à cette austérisation de la vie humaine sont co-responsables des politiciens qui consolident les marchés financiers et leur transfiltration des richesses vers eux-mêmes, une portion de plus en plus faible d'individus transnationaux. Pour s'assurer de l'adhésion populaire à leur propre appauvrissement dans la construction européenne, les médias font passer les syndicats pour des forces corporatistes du passé qui veulent empêcher le Travailleur d'aller au travail, et que cet honnête Travailleur ne trouve pas de nourrice privée pour son enfant. En réalité les syndicats sont "fluidifiés" parce qu'ils sont institutionnalisés et lobbyisés dans une économie de concertation. Les syndicats, éloignés des peuples, s'imaginent qu’ils sont capables de négocier avec les gouvernements et de stopper les réformes néolibérales. Nous avons la preuve de leur incapacité soumise avec les jugements de la CEJ - Cour Européenne de Justice dans les affaires Laval, Viking, Vaxholm, Rüffert, Partneri. Les pays industrialisés organisent leur propre désintégration en favorisant le corporatisme et le lobbyisme du monde des affaires et en sabordant les droits fondamentaux et sociaux et le droit syndical comme par exemple en Europe avec les Directives sur le Libre Établissement, sur la Libre Circulation des Travailleurs qui doivent être "compétitifs" au moindre coût comme le plombier polonais Bolkenstein. Le Travailleur européen idéal est un travailleur libre, nomade et lésé. Les Travailleurs européens ne sont pas capables de reprendre le slogan des Travailleurs tunisiens: "G8 dégage".

En Afrique, au Burkina Faso, la demande d'harmonisation issu de la base alternative au travers d'un pacte entre les pays existe aussi, mais elle prend le nom de "protectionnisme intelligent". Il n'y a pas de raison d'aligner les pays par le bas pour respecter la concurrence libre et non faussée, alors même qu'elle n'a été qu'une concurrence déloyale librement faussée. Par exemple le poulet européen concurrence de manière déloyale le poulet africain. Au Bénin 74% du poulet consommé est un poulet européen importé pour lequel Bruxelles subventionne sa nourriture, ses abattoirs et ses poulaillers. Le Travailleur du Nord n'a pas à s'aligner sur les minimas sociaux du Travailleur du Sud, le Paysan burkinabè n'a pas à se laisser étrangler par la spéculation financière sur les denrées agricoles de plus en plus génétiques imposées par Monsanto, Rice Tech, etc, et par la spéculation foncière sur les millions d'hectares de terres arables qui passent avec des baux emphytéotiques entre les mains de hedge fonds ou de fonds souverains du nord, de l'Islande, de la France, de l'Allemagne, des Pays du Golfe pour qu'une aisance financière et matérielle soit garantie à une portion de plus en plus réduite de la population dans les pays du nord et à une élite cleptocrate des pays du sud. La concurrence "libre et non faussée" ne prend que comme norme le moindre coût, et les deux coûts les plus importants à éliminer sont le coût humain (valeur-travail, santé, éducation, culture) et le coût de l'environnement futur (Fukushima, Fessenheim). A Madagascar 90% des terres arables appartiennent au groupe Hyundai Heavy Industries ou Daewoo Logistic. Ceci porte le nom de Land Grab ou Accaparement des terres (Voir aussi le site GRAIN). Donc les islandais aussi doivent se poser la question sur leur propre culpabilité d'avoir osé adosser leur aisance matérielle de gens du nord sur de la spéculation, de la déprédation, de la fraude par vente des produits financiers purement inventés et sans valeur à partir de banques d'épargnes en ligne comme la Icesave. Le pêcheur de morue islandais se trouve aujourd'hui à égalité dans la dette et la misère face au paysan burkinabè ou aux 9 millions d'américains qui ont été licenciés depuis 2008: il a tout perdu. Le paysan burkinabè voulait vivre, le pêcheur de morue voulait s'enrichir. Nos générations futures auront à intégrer dans leur réflexion Solidarités locales, régionales et globales pour éviter à leurs enfants le Fukushima social et des cultures qui va démolir la planète dans laquelle le black swan nous habite tous sans nous laisser en échapper par la volière du risque résiduel. Le modèle qui favorise la privatisation des bénéfices et la nationalisation des exterminations, des dégâts et des pertes ne peut essentiellement être que la condition de tout anéantissement.

Iceslave_3.jpgLes démocratie scandinaves sont des démocratie éclairées, les électeurs sont informés et actifs. Le Parlement islandais avait accepté le 31 XII 2009 dans une Loi de Remboursement de rembourser directement à la Grande-Bretagne et aux Pays-Bas les actifs devenus pourris détenus par les spéculateurs britanniques et hollandais. Suite aux manifestations dans les rues, le 5 janvier 2010 le Président islandais Ólafur Ragnar Grímsson n'avait pas ratifié cette Loi de Remboursement et la décision a été soumise à un premier référendum le 7 mars 2010. Par référendum, l'Islande avait décidé une première fois avec une majorité de 95% de ne pas rembourser ses actifs qu'elle a pourris et cantonnés sur son ile, et qui sont le résultat de son activité spéculative internationale de Tigre de l'Atlantique sur le modèle de la pyramide Ponzi-Madoff. J'avais pensé un moment que l'Islande allait cantonner ses actifs pourris sous la mer ou sous les laves, mais elle n'aura même pas besoin de faire de gros efforts, elle trouvera en l'Europe Unie un sherpa particulier et zélé. Elle a déjà trouvé un ami en la Chine avec laquelle elle a réalisé un accord swap de devises et qui lui a aussi refinancé une partie de sa dette.

Dans notre question islandaise, il sera intéressant de voir comment l'une des Europes va se jouer contre l'autre des Europes. Il n'est pas certain que les lobbies financiers de la City de Londres laissent apparaître une certaine repentance dans les attendus et la décision de la Cour de Justice de l'AELE. Justement selon le ICB-Report d’aujourd’hui, le 11 avril 2011, la Commission Indépendante pour les Banques vient de donner son avis et n'exige pas de réorganiser le secteur bancaire britannique alors que Barclays et HSBC avaient fait faillite et ont été sauvées par l’État. La bulle des produits dérivés CDS/CDO est de nouveau aussi grande à la fin de l'année 2010 qu'avant ladite Crise et 96% des produits dérivés financiers constituant cette bulle sont détenus par les 5 banques en faillite des USA: Bank of America, City Bank, JP Morgan Chase, HSBC Bank USA, Goldman Sachs. Les banques britanniques Lloyds TSB, HBOS, Royal Bank of Scotland (RBS) et Barclays sont techniquement en faillite et traînent dans leurs bilans encore 60 milliards de £ d'actifs pourris. 80% des prêts de toutes les banques du Royaume-Uni étaient accordés à des emprunteurs étrangers pour des investissements à l'étranger. Les banques universelles qui confondent banque, assurance, dépôts, investissement et activité en fonds propres verront simplement leurs différentes activités mises sous un régime de Ring Fencing, de clôture des activités avec des normes spécifiques. Cette clôture est symbolique et légalement toujours perméable par le réseau des filiales dans ces bankholdings. Le gouvernement britannique n'est pas tenu de suivre l'avis de ce comité d'experts et de prendre ces fausses mesures préconisées. La recommandation essentielle de l'ICB est que les banques augmentent leur fonds propres à 10% conformément aux recommandations de Bâle III, ce qui signifie qu'elles sont toujours autorisées à s'endetter massivement pour spéculer avec des crédits. Les banques restent donc de vrais hedge fonds, et le rapport ICB leur donnent l'assurance que pour la prochaine crise, ce ne sont pas elles et leurs actionnaires qui vont payer mais comme actuellement le contribuable. Ce rapport ICB est une victoire supplémentaire du lobby bancaire de la City de Londres et il est en parfaite harmonie avec les divers G4, G20, G20-Finances ou sommets de l'Euro-Group qui se sont tenus depuis l'automne 2008 et qui ont tout organisé pour que la saveur morale penchera du côté des traders pour faire passer la (re)hausse des indices boursiers comme le charme opulent de l'initiative capitalistique, alors que cette hausse bancaire n'est due qu'à des artifices monétaires de l'argent prêté à taux zéro, mais relativement à taux négatif en réalité (entre moins 3 et moins 25% l'an), à la facilitation quantitative, la Quantitative-Easing cette création monétaire des banques centrales grâce à la planche à billet. D'autre part cette rehausse bancaire et boursière, qui n'est qu'une bulle échoïque, n'est due qu'au rachat des positions toxiques, illiquides et pourries par les banques centrales ou les bad bank d'état, ou par le camouflage de ces positions toxiques bancaires avec des "assouplissement" des normes comptables IAS/IFRS. Les USA sont techniquement en banqueroute d’État, la Fed' est en faillite et n'est plus qu'un gigantesque système Ponzi-Madoff. Donc je n'attends rien du jugement de la Cour de Justice de l'AELE.

Avec cet aménagement par la force publique d'un avantage concurrentiel déloyal et colossal au profit des banques, ces banques faillitaires techniquement ont encore fusionné entre elles pour devenir encore plus too big to fail. Coûte que coûte, le "modèle" doit gagner, que ce soit dans la CEJ ou la Cour de Justice de l'AELE, je n'ai pas de doute à ce sujet. Bruxelles avait encore offert à l'Irlande plus de 7 milliards d'euros d'aides structurelles juste 15 jours avant le second référendum sur l'adoption du Traité de Lisbonne pour faire "réussir" le Yes irlandais. Bxl trouvera bien une manière d'obtenir l'adhésion de l'Islande à l'Europe et la zone Euro. Le FESF - Fonds Européen de Stabilité Financière a bien offert à l'Irlande 80 milliards d'euros, au Portugal 70 milliards, à la Grèce 110 milliards d'euros pour les sortir de leur banqueroute d’État et donc pour éviter que leurs créanciers, les banques françaises, allemandes, etc, ne coulent aussi. La Grèce est avant tout victime de l'Euro, des Directives, de l'Euro-Groupe, du Traité de Lisbonne. Nous assistons au plus grand transfert de l'histoire de l'humanité de la dette privée vers la dette publique, et en ce moment les banques publient même qu'elles ont remboursé 3 milliards par-ci et trois milliards par-là à l’État parce qu'elles sont de nouveau devenues bénéficiaires. Bien sûr, en enlevant de la comptabilité les centaines de milliards d'actifs pourris, illiquides, irrécouvrables et les autres 30.000 milliards de $ de cadavres dérivés (CDS/CDO) qui trainent dans leurs coffres. Les différents plans de sauvetage américains d'Obama/Geithner/Bernanke appelés TARP, TALF, PPIP, QE1, QE2 (???) et bientôt QE3, mais aussi les nationalisations totales des instituts de crédits hypothécaires comme Fannie Mae, Freddie Mac et Ginnie Mae ont englouti plusieurs trillions de $ (1 trillion = 1000 milliards). Le Rapport ICB comme la Cour de Justice de l'AELE d'ici quelques temps ne parle pas des plateformes alternatives d'échanges des fonds qui sont les darkpools du shadow marketing system. Dans ce shadow banking qui constitue à 70% les transactions financières internationales, tous les CDS, CDO, LBO, MBS, RMBS, ...   sont tous des OTC - Over the Counter, et donc extrabilanciels, des opérations financières réalisées de gré-à-gré et qui sont intransparentes car officiellement elles n'ont pas de vie comptable. Iceslave_2.jpgLes dark pools sont aménagés officiellement par... la Directive Européenne sur les Marchés des Instruments Financiers - MIF / MiFID. Ceci est une autre preuve que l'EU autorise l'opaque, stimule l'opaque et que le socle épistémique de la concurrence libre et non faussée est en réalité la procédure normale de transfiltration des richesses. Ce qui est le plus aberrant est que ceci se sait, les informations sont facilement accessibles par tout le monde, mais que les médias et les peuples dorment sur ces mensonges consensuels. C'est ce que j'appelle la Compromission Universelle, ce qui n'est pas critiqué ou combattu est voulu. Il faut arrêter ce néo-faux-romantisme des peuples et des ouvriers qui sont abusés par leurs classes dirigeantes. Il existe des syndicats et des partis, il suffit d'être un électeur actif. La responsabilité politique appartient à tout le monde et d'aucune manière nous ne pouvons nous en démettre. En France, l'ouvrier est responsable et coure au Aldi parce qu'il a conscience des prix. Les islandais ont déjà dit deux fois Non au référendum sur la Loi sur le remboursement et se disent prêts à asseoir leur sécurité et leur bien-être sur autre chose qui sera issu de leur sagesse. Le gouvernement a accepté la rédaction d'une nouvelle Constitution pour l'Islande dans laquelle le peuple aura un pouvoir de codécision. Avez-vous remarqué que la "Révolution de Jasmin" arrive aujourd'hui en Inde et qu'il y a des soulèvements contre les castes élevées et les maharadjahs? En France, nous ne risquons rien, le furet passe par ici et repassera par là. Depuis Napoléon, la France est légitimiste, elle aime les grand-hommes aussi résolument que l'on vote en Alsace à droite.

31. janvier 2011

Croissance appauvrissante pour tous

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Après 1989 nous avons été obligés comme des chenilles processionnaires à applaudir le monde de l'après-communisme et les peuples et les économies nationales ont fait les choux gras des banques, de leurs assurances et des systèmes financiers stimulés par Bâle II, l'OMC et les Directives et Traités européens. Par paresse les peuples ont tous cliqué au même endroit et se sont conformés par bêtise au digest de l'humanisme automatique de l'enrichissement pour tous. Depuis 1990 je pense au monde de l'après-capitalisme en connaissance de cause.  (Photo: Iron Age Fort Castell Hennllys, Pays de Galles, juillet 2007)

detroit_ruins_1.jpgLe rêve américain fait partie de ces architectones à partir duquel l’homme s’installe dans un parl’être et édifie là-dessus de manière totalement inappropriée un comportement, une grégarité, une architecture de société qu’il croit habiter. En réalité, non seulement l’homme n’a pas les pieds sur terre, mais en plus il ne parvient même pas à s’habiter lui-même. Pire, dans cet espace et ce réseau épistémiques et cognitifs dans lesquels il s'imagine se construire, l'homme applique à lui-même la proposition de son aplatissement et apprend à l'accepter. Le déterminant de la collaboration désintégrative de la dignité de l'homme est l'humanisme automatique du trickle down effect, cet effet de percolation du Consensus de Washington et de Bruxelles selon lequel l'enrichissement des masses provient d'en haut et dégouline sagement vers le bas dans une économie comportementale où les rôles des agents n'ont jamais été redistribués depuis Adam Smith. Les différents niveaux hiérarchiques de cette cognition distribuée par l'infotainment de la presse-confetti et des partis politiques de droite à gauche vont du sdf, qui regarde le coût du pain, à l'esprit libertarien de l'École de Chicago et de l'École autrichienne de Ludwig von Mises et de Augustus von Hayek qui regardent la main vibrante du marché. Main forte lui a été prêtée par la théâtralité de la globalisation de l'OMC. (Photo: Yves Marchand & Romain Meffre - The ruins of Detroit, 2010)

Dans cette démarche collaborative, l'homme pauvre et riche se répartissent les rôles d'agents et distribuent leurs activités autour du transfert des savoirs et des pouvoirs en le réduisant à une simple transfiltration des richesses d'en bas vers le groupe des dégourdis au sommet. Cette transfiltration a été rendue possible à partir du socle épistémique du Régime Systémique Autoritaire. Le Régime Systémique Autoritaire est une proposition d'organisation de la société qui a transformé le paradigme simple de la main vibrante et régulante d'Adam Smith et du "croissez & multipliez-vous" en un état des connaissances qui se stabilise depuis septembre 2008 dans l'État Providence Bancaire et actuellement dans le Fonds Européen de Stabilité Financière qui est une hiérarchie supérieure au Traité de Lisbonne qu'il supplante de fait. L'Europe Unie est sur la planète la proposition la plus élaborée de régime qui met en place le trickle-up effect, l'effet de percolation inversé vers le sommet, en distribuant à ses agents, les États Membres, les missions et fonctions qui permettent de réaliser transfiltration et privation. Cette Europe Unie, londonienne et irlandaise dans les faits directeurs, représente le système le plus abouti de cette transfiltration des richesses et de cette privation des droits. bougie.jpgMais de Berlin au Caire nous voyons que des socles épistémiques ont eux-mêmes une durée de vie relative, alors que la proposition de la réalité augmentée de l'individualité bourgeoise demeure depuis 1789. L'homme n'est pas fait pour l'homme, mais pour accaparer. Le PS redemandera "plus de justice" pour la Chasse-au-Furet 2012 et son comparatif, qui a pour image une vue en-dehors de lui-même et des petites-gens, est appuyé sur le socle épistémique communément admis de l'enrichissement.

Face au dernier exemple de vol et d'épuration des richesses d'un pays comme celui de la famille tunisienne du dictateur Ben Ali qui s'est enfuie du pays en vidant les coffres de la banque centrale de 1,5 tonne d'or, nous avons dans les pays "civilisés" le PIB furtif, fictif et d'initié qui est tout autant un système de transfiltration des richesses du bas vers un groupe de plus dégourdis au sommet. Fort de cette logique épistémique du PIB d'initié, cette élite civilisée n'a pas besoin d'aménager son exil, l'État Providence bancaire et le Fonds Européen de Stabilité Financière viennent à son secours en lui offrant une assurance-vie gratuite quand un déséquilibre moins accepté se fait jour. Ce déséquilibre moins accepté est la faillite systémique du modèle  financier et bancaire qui plonge toute la population dans un appauvrissement accéléré et dans une très grave et rapide régression qui s'ajoute à son appauvrissement naturel généralisé qui se réalise sur le moyen et le long terme. Ce n'est pas un hasard architectonique si l'Europe est légiférée par les Traités et Directives pour la Libre Circulation des Travailleurs, des Services, des Biens et des Capitaux, alors qu'elle n'a jamais réussi à intégrer dans une logique épistémique la Charte Européenne des Droits Sociaux et Fondamentaux pour enfin apprendre à adopter en entier les Droits de l'Homme. Le Traité Simplifié Européen, dit Traité de Lisbonne, est issu d'un putsch constitutionnel de 2006 avec la Résolution Jo Leinen (PSE) et est une Constitution Européenne qui a perdu son nom de constitution, mais qui a élevé au rang de logique épistémique le socle initial du Traité de Rome, de l'enrichissement par la libre circulation. Avec la Résolution Leinen, le Manifesto du PSE et le Congrès de Versailles du 4 février 2008, le processus de transfiltartion a obtenu un coup de pouce décisif, immédiat et direct des élus et dirigeants gouvernementaux qui voulaient lui apporter un caractère d'irréversibilité.

Ceci était une nouvelle version de mon exercice habituel de ma phénoménologie pro-active en reality-time autour du parler constant. Dans la globalisation et l'interconnexion immédiate des acteurs des marchés, il est nécessaire de rallonger légèrement l'échelle du temps pour permettre de percevoir le périmètre cognitif d'un concept dans son contexte direct ou en étant inférieur et supérieur aux éléments, dans le cadre de l'architectone, de la chimère qui le mordore, du bavardage dérivatif de COP15 ou d'un G20 ou de la Directive Européenne AIFM sur la régulation des Hedge Fonds et sur l'autorité des marchés financiers ESMA ou de la lutte contre les paradis fiscaux. En ce moment une refondation épistémologique est proposée à Tunis, Alger, Rabat, au Caire où le peuple va dans la rue contre les cleptocrates. En France le peuple va toujours au Aldi parce qu'il a conscience des prix. A Tunis, au Caire il y a des morts pour ça. En France le citoyen court entre les étalages et les surgelés. Demain, au Caire, l'égyptien ne se verra plus comme avant. En France le citoyen se verra dans son assiette. (Photo N°1: Place Tahrir, le Caire, 3 févier 2011)

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Enfant au Yémen, 27 mars 2010, Photo: AHMAD GHARABLI/AFP/Getty Images: "Je suis le prochain martyre"

Jobless_Recovery_2011.jpgSi vous n’avez pas compris mon essai sur le socle et la logique épistémiques qui ont organisé l'homme dans un bavardage et un bricolage qui voudraient donner à la société une apparence irréversible de modèle, je reprends ici le fil normal de mon écriture. Voyez à droite le graphique publié par la Fed', la banque centrale américaines. Ladite Crise a coûté de l'automne 2007 à janvier 2010 plus de 9 millions d'emplois. La petite embellie est due au recensement de la population et à l'embauche d'intérimaires pour organiser le recensement de la population.

Les américains croient toujours à l’american dream selon lequel chacun a une chance de devenir riche en Amérique quelque soit la plus humble de ses origines. En réalité la classe américaine la plus aisée est propriétaire des richesses de tous les USA. Le 1% supérieur possède 43% des richesses financières de toute la nation. Les 10% supérieurs possèdent 83% des richesses financières de la nation. Il est totalement faux de croire que les ultra-riches gagnent leur aisance matérielle par leur travail. En 2008, seulement 19% des revenus des 13480 personnes, qui faisaient un chiffre d’affaire annuel supérieur à 10 millions de $, provenaient effectivement de leurs revenus et salaires.

chomage_USA_janvier_2011.jpgSelon Shadow Government Statistics - SGS, shadowstats il y a presque 25% de chômeurs aux USA en comptant les "missing workers". La crise de 2008-09 avait jeté 7 millions d’américains en plus dans le chômage, avait réduit de 50% la valeur de leur habitat, et avait nécessité un bail-out de Wall Street totalement payé par les contribuables. A ces 7 millions de nouveaux chômeurs supplémentaires s'ajoutent 4,9 millions de chômeurs qui ne sont plus enregistrés dans les statistiques du Department of Labor, parce qu'ils ont renoncé en tant que "discouraged workers" à chercher du travail. Aux USA les médias parlent de "missing workers" (travailleurs manquants, disparus, égarés). Il y a officiellement 14,5 millions de chômeurs enregistrés aux USA selon le Huffington Post

Aux USA on est considéré comme employé, si l'on a travaillé au moins 1 heure par semaine. Pour le restant des américains employés, la semaine de travail n'est que de 33,5 heures en ce moment à cause du chômage partiel avéré. Entre 2008 et 2009 la valeur des biens avait baissé de 36% pour chaque ménage américain. Pour le top 1% elle n’avait baissé que de 11%. La répartition des richesses en 2010 est donc encore plus inégalitaire qu’en 2007 avant le déclenchement de ladite crise systémique. Les ouvriers se sont appauvris massivement et le salaire horaire réel moyen a retrouvé le niveau de 1970. Obama plaide pour abaisser l'imposition des entreprises.

Les 90% d'américains les plus bas dans la pyramide des richesses possèdent moins de 19% de la richesse du pays. Les 10% d’américains les plus riches sont donc propriétaires du pays. Le top 1% ne représente que 5% de la dette privée américaine, les 90% inférieurs représentent 73% de la dette privée américaine. Le bail-out de Wall Street et les plans de facilitation monétaire QE1, QE2 (Quantitative Easing, planche à billets) ont boosté les cours des actions à la bourse et ont profité au top 10%. Les classes inférieure et moyenne ont été projetées dans un système d’endettement par la classe ultra-riche qui contrôle l’industrie financière.

salaire_median_19177_a_2008.giftop_1_pourcent_USA.jpgIl y a bien le trickle-up effect, la transfiltration des richesses du bas vers le sommet des dégourdis. Plus les 90% inférieurs s’effondrent, plus les 10% d’américains les plus riches s’enrichissent. En ne reconnaissant plus la valeur travail et un proposant l'endettement privé à la place des salaires à la juste valeur du travail, la classe des 10% les plus riches a relégué l’homme à son aplatissement. Le Consensus de Washington, décliné en Consensus de Bruxelles, l'effet de percolateur du trickle-down effect et de l'humanisme automatique de l'enrichissement des masses sont un socle et une logique épistémique qui ont fait leur temps et causé leur ravage. Il faut revenir à la valeur travail et il faut de nouveau reconnaître l'homme dans sa valeur travail et non pas dans sa potentialité à contracter des emprunts et dans son aptitude à se faire humilier, priver de sa dignité et appauvrir. Sur le graphique à droite vous voyez que le salaire médian aux USA n'a presque pas évolué depuis 1917, alors que la courbe en rouge montre la croissance du top 5% de la population. (Graphique de gauche: revenus du top 1% aux USA)

Pour l'appauvrissement des Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et des PED (Pays en Développement) vous avez sur mon site plus d'une centaine d'articles qui traitent la question. Vous en avez les catégories dans la seconde colonne à gauche du site sous le titre "Thèmes du site". La croissance est appauvrissante pour tous, et maintenant que les classes moyennes de l'hémisphère riche se rendent compte qu'elles sont touchées par l'appauvrissement, peut-être vont-elles réfléchir aux solidarités locales, régionales et globales. Mais ce sont aussi les classes moyennes qui ont permis au national-socialisme de Hitler de s'installer, parce que l'on peut beaucoup plus compter sur l'effet de levier de petits frustrés, mais cultivés, que sur les pauvres qui cassent tout sans s'organiser. Une émeute de la faim se réprime, une émeute des classes moyennes se contenance dans un réseau de Compromissions Universelles qui est une chaîne de micro-avantages particuliers concédés en échange d'une soumission globale. L'homme n'est pas fait pour l'homme, mais pour son accaparement et pour l'achat de son silence.

Pour altérer et mettre fin à cette transfiltration des richesses vers le haut il faut réguler les flux financiers. Les transactions financières sont entre 70 et 90% réalisées à des seules fins spéculatives. Mais la planète est faite de Travailleurs, de ménages et de terriens à faire vivre. Il faut donc contrôler et réguler. Si l'on veut réguler, il faut monter à la source. Ne pas remonter à l'origine du mal-fonctionnement de l'économie c'est comme laisser les gens s'envoyer en l'air et ensuite soigner la pandémie du SIDA. Donc il faut enrayer le shadow banking et mettre fin à la privatisation de la création monétaire. La création monétaire doit retourner à la Banque Centrale, et la Banque Centrale doit se dégager de cette fixation maladive de "l'indépendance de la banque centrale" qui fait partie de ce socle épistémique de la libre circulation et de la liberté-de. La Fed' est une société privée gérée par les actionnaires, les banques. La BCE est un club de lobbyistes.

On a tellement peur d'ébranler ce socle épistémique de la liberté-de que l'on ne veut pas voir que l'on n'offre qu'une forme imaginaire de liberté à un tout petit nombre de dégourdis. Et même cette liberté n'en est pas une puisque les agences de notation n'apprécient les fonds financiers, spéculatifs, les banques, les assurances que sur les données produites par les propres intéressés et sans les contrôler.

C'est comme lors de la crise DotCom et des Technologiques d'il y a dix ans (Enron, Kirsch, etc). On avait laissé aux réviseurs aux comptes la liberté de donner l'image comptable des entreprises uniquement sur la base des données produites par ces entreprises, leurs donneurs d'ordre. Dans les deux dernières crises systémiques, les donneurs d'ordres ont payé et payent encore aujourd'hui les experts qui donnent leur avis documentaire sur la santé comptable de ces entreprises. Les "stress-test" des banques sont effectués sur les données produites par les banques et ne sont que de la falsification gouvernementale.

Donc si notre société est passée du socle épistémique de la liberté-de-circulation, à la logique épistémique du modèle financier systémique érigé en primat des économies nationales, c'est toujours à cause d'une foi préhistorique en la main vibrante. Mais si cette main vibrante est élevée à une dimension divine, c'est que les lobbies y on travaillé auprès des législateurs et auprès de l'infotainment, et que les partis dit de gauche n'ont jamais fait leur travail et n'ont pas envie de le faire.

Pour croissance appauvrissante mon site est en page 1, ligne 7 de Google. Dans sa grande médiocrité, l'infocratie me place devant elle dans les moteurs de recherche d'internet. Pourtant, sur ce socle épistémique repose toute la micro-économie et la macro-économie pour les estimations, les calculs des PIB, les anticipations, les analyses, les prospectives, les estimations de richesses et de bien-être. Ce socle est le "toutes choses étant égales par ailleurs", autrement dit le bondieu est le même pour tous, il n'y a qu'une unité de mesure. J'entends encore Jean-Paul Fitoussi dans l'amphi-4 de LeBel ou le "Nouvel-Amphi" qui chantait ceci avec un bonheur non dissimulé, trop content de nous prouver que l'improuvable de ses matrices économiques était prouvable. Mais justement il y a des flux gigantesques de valeurs qui sont échangées, qui circulent et qui sont des non-valeurs, voire des junk-bonds. Je me souviens déjà qu'au début des années '70 j'étais très suspicieux quant à ce "toute chose étant égale". Donc voilà pourquoi je me bats violemment contre "l'information pure et parfaite" et la "concurrence libre et non faussée". Ce socle systémique avait engendré une économie comportementale tendant à la transfiltration des richesses dans une illusion généralisée d'enrichissement, alors qu'en sous-texte tout n'est que désinformation et truquage et seule la concurrence faussée est libre et parfaite. Il est temps de déposer ce système épistémique, comme les allemands ont déposé Honecker, les tunisiens Ben Ali, les égyptiens Mubarak.

Il faudra donc créer un choc épistémique. Salut les jeunes! Votre génération est palpitante, car comme à Berlin en 89, au Caire à Tharir ces jours-ci, vous les jeunes vous allez fonder un nouveau socle épistémique, puis essayer de le mettre en œuvre dans une logique épistémique qui va installer un nouveau comportementalisme, une nouvelle grégarité entre les êtres, et un nouveau rapport avec la planète.

Le premier périmètre normatif qui doit être changé chez les acteurs politiques, mais avant tout chez ceux qui les instruisent, les économistes, est d'intégrer dans la macro-économie les flux financiers. Or à ce jour, les flux financiers n'ont pas d'autre existence dans la macro-économie que celle d'un élément qui "graisse les rouages de l'économie". Il en est toujours de même depuis l'éclatement officiel de ladite Crise le 15 IX 2008 et depuis tous les G4 et G20/21 de crise qui ont été tenus depuis. Le fait qu'aucun stress-test des banques aux USA ou en Europe ne se fasse pas autrement que sur les chiffres qu'elles ont elles-mêmes produits prouve que non seulement la pensée macroéconomique ne s'accommodent pas des flux financiers, mais qu'en plus elle ne veut pas les intégrer dans ses matrices. Pour ceci il faudrait que les appareils financiers révèlent à quel point elles sont leveraged, c'est à  dire à quel point elles ont prêté l'argent qu'elles n'avaient pas et combien de fois et qu'ils fassent une réelle appréciation de la valeur du marché et de la non valeur de leurs positions toxiques, pourries, illiquides, irrécouvrables qu'elles cachent dans des manœuvres de cosmétique bilancielle ou dans des filiales qui gèrent leurs actifs cantonnés, c'est à dire dans leur bad bank. "Flux financier" ce n'est pas un gros mot sur une attente déçue, c'est une réalité objective du détournement de la valeur travail et de l'activité économique productive et des services. En n'intégrant pas les flux financiers dans la macro-économie c'est comme essayer de se mirer sur une planche de bois pour regarder son portrait. La bulle échoïque boursière qui se forme depuis le premier krach de 2008 avec l'aide des facilitations quantitatives et qualitatives des banques centrale (planche à billet, taux directeurs = 0% ou négatifs et rachat des Bons du Trésor et des actifs pourris par les banques centrales), n'est pas à considérer comme de la création de valeur mais comme de la destruction de la réalité économique productive et comme l'assèchement de moyens sur les canaux réels de l'économie. Donc tout PIB ne peut être que fictif, toute politique de l'emploi, de la croissance, monétaire ne peuvent être que fictives. Le travail est donc une méconnaissance de cause, et le Travailleur un vague condiment.

Les réseaux sociaux internet ont aussi montré en Tunisie et en Égypte que la base du peuple est intellectuellement et politiquement bien plus en avance que les leaders et dissidents politiques et que leur euphémisation de la critique opère avec un tir chirurgical dans la plus établie des logiques épistémiques. Depuis 1989 je parle des fugacités de la rue qui finiront toujours par s'agréger, des lucioles cavernicoles ou du Salon des Indépendants qui a vu se lancer les fauvistes, les impressionnistes, les expressionnistes, les cubistes en dehors des salons officiels où les choses sont censées se passer.

23. décembre 2010

Quo Vadis Ökonomik? / 1993-2011, "Crise financière", tous savaient mais voulaient profiter des "dividendes de la paix"

velbastath_1.jpgSuite au commentaire N°5 que vient de m'écrire un expert financier sous mon article "CDS, CDO, OTC, RMBS - Deux décades perdues: le PIB furtif et fictif - Le PIB d'initié" je veux ici vous prouver que tout le monde avait participé à cette compromission universelle qui a créé ladite "Crise". Je vous livre un mélange d'extraits de coupures de presse qui remontent jusqu'à 1993 et sur lesquels s'était fondé mon enseignement dans le supérieur en DESS, Master 2 et Master Grande École, pendant 25 ans en réalité. Mes lectures n'étaient pas la presse de "gauche" ni Klapperstei 68, mais le quotidien allemand de centre-droit, la  Frankfurter Allgemeine Zeitung - FAZ, ou la Tageszeitung qui est le quotidien à grand tirage de la gauche alternative berlinoise qui travaille souvent sur une ligne éditoriale commune avec le Monde Diplomatique français. (Photos: Iles Féroé, Velbastað, Atlantique Nord, été 2008)


Mélange d'articles de presse depuis 1993:

Quand j'étais envoyé en 1995 en mission d'étude à Iéna en Thüringe sur le "Aufschwung Ost", le décollage économique à l'Est, par le Goethe Institut, j'avais été étonné que les rayons de livres sur l'économie dans les librairies étaient en grande partie occupés par des collections sur les "Derivate", et je me doutais bien que cette mode subite pour l'enrichissement immédiat devait puer de partout. J'avais de suite eu l'intuition que le peuple des Montags-Demonstrationen (des manifestations du lundi) devant l'église Sankt Paulus de l'automne 1989 était entrain de se fourvoyer dans quelque chose et qu'il le faisait avec plus de détermination que les peuples des pays de l'ouest qui n'avaient pas un même comportement d'affamé. Chaque allemand de l'est était devenu en une nuit un manager. A Iéna je m'étais promis d'éclairer et d'avertir mes étudiants dans tous mes séminaires sur la "Neue Unordnung der Weltwirtschaft", le nouveau désordre de l'économie mondiale.

J'ai encore ces nouveaux missels de l'édition DTV appelés "Vermögen bilden und vermehren / Ratgeber für Ihr privates Finanzmanagement" (Créer ses biens et les multiplier / Conseils pour votre management financier personnel) ou bien "Alles über Finanzinnovationen / Geld verdienen mit kalkuliertem Risiko" (Tous sur les innovations financières / Gagner de l'argent avec un risque calculé). Je sentais bien que l'ouest s'intéressait au porte-monnaie des allemands de l'Est totalement crédules et béats devant la "soziale Marktwirtschaft", l'économie sociale de marché. Les mots Derivate et Kapital entraient par la grande porte dans les consciences et la dialectique shuntée des ménages est-allemands. Et dès la préface les auteurs avancent avec le "Money makes the world go round" ou bien avec "Dem Autor ist es gelungen, die scheinbar komplizierte Welt der Finanzinnovationen so leicht verständlich zu erhellen, dass auch bei 'Laien' recht schnell der 'Aha-Effekt' entsteht" (L'auteur est parvenu à éclaircir si facilement le monde apparemment compliqué des innovations financières, que même chez le non-initié cela fait très vite tilt).

A Iéna j'avais rencontré Lothar Späth, ancien ministre-président du Baden-Württemberg, qui avait été nommé Directeur de Jena Glas - Jenoptik (anciennement VEB Carl Zeiss Jena) et dont la mission était de délocaliser le meilleur en Bavière. Mais celui qui m'avait surtout impressionné, c'était un jeune plombier qui s'était établi à son compte. Devant une bière, il m'avait passé le bras sur l'épaule en m'expliquant paternellement que "Napoleon, war der grösste Kapitalist, denn er hatte uns Industrie und Modernität beigebracht" (Napoléon était le plus grand capitaliste, il nous avait enseigné l'industrie et la modernité). Cet ancien jeune activiste communiste était passé au real-existierender Kapitalismus.

velbastath_3.jpgS'il n'y a pas eu d'écho et de débat sociétal et politique élargi sur les produits dérivés financiers, c'est que les partis de gauche et les syndicats ont tous cru à l'humanisme automatique du trickle down effect, de l'effet de percolation, sur lequel est bâti le Consensus de Washington. Les petites gens ont été vendues par les partis de gauche et par les syndicats. Les petites gens souffrent non seulement de la croissance appauvrissante qui a aussi sévi dans les pays industrialisés, mais souffrent aussi de leur propre sottise à avoir voulu se soumettre avec docilité consommée à la "globalisation". L'Europe a fourni à cette cuisson à l'étouffé des petites gens une étuve ramollissante avec ses Traités, ses Directives sur ladite "Libre Circulation" de tout et de plus encore. L'Europe avait aussi institutionnellement créé son cheval de Troie en accordant réglementairement avec un droit communautaire sophistiqué tous les opting-out, toutes les exemptions à ladite "Concurrence Libre et non faussée" au Royaume-Uni et à l'Irlande afin qu'ils en remontrent au Continent européen et qu'ils leurs enseignent dans quel sens doit aller la marche de l'Histoire, de la petite histoire commerciale dite européenne. Autrefois je passais pour un "rouge", mais n'ayant pas changé mon parler depuis au moins 1989, et étant rattrapé dans mes propos par le parl'être des médias vulgarisés, voire même par les journaux-minutes et la presse-confetti gratuite, quelle couleur ai-je aujourd'hui?

  1. 28 Septembre 1993: "Die Risiken moderner Finanzinstrumente / Misstrauen in die internationalen Finanzmärkte wächst"
    Quotidien: FAZ - Franfurter Allgemeine Zeitung

    Titre: Les risques de instruments financiers modernes / La méfiance vis-à-vis des marchés financiers internationaux grandit.
    Quelques extraits traduits: Les nouvelles évolutions sur les marchés financiers ont copieusement nourri les débats lors de la réunion annuelle du FMI et de la Banque Mondiale. L'un des soucis concerne la croissance sans contrainte des chiffres d'affaire réalisés avec les ainsi nommés "instruments financiers dérivés". Les produits financiers dérivés des actions, des emprunts, des devises mènent une vie propre sur des marchés hautement sophistiqués. La croissance gigantesque des transactions faites avec les produits financiers dérivés n'apparait pas dans les bilans comptables des entreprises financières et des banques. Selon les estimations des experts, cette activité hors bilan est déjà quasiment aussi grande que l'activité traditionnelle qui figure dans le bilan comptable.

    [note du traducteur: et ceci déjà en 1993! Vous comprenez alors pourquoi je parle de PIB fictif d'initié depuis des années, d'autant plus que pour acheter de tels produits financiers les banques sont allées à la banque centrale pour la pousser à faire de la création monétaire].

    Des activités financières à risque qui n'apparaissent pas dans les bilans comptables éveillent naturellement la méfiance des autorités de contrôle. Il est une chance inouïe qu'aucun institut financier n'ait rencontré de difficultés sérieuses avec cette activité sur les produits dérivés. Les produits dérivés sont comme une lame de rasoir avec laquelle on peut tout autant se faire beau que se tuer.
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  2. 17 novembre 1994: "Die BuBa fürchtet die Derivate nicht / Einfluss auf die Geldmengenpolitik? "
    Quotidien: FAZ - Frankfurter Allgemeine Zeitung

    Titre: La Banque centrale allemande ne craint pas les produits dérivés / Influence sur la politique relative à la masse monétaire?
    Quelques extraits traduits: Quand les acteurs du marché évaluent mal les risques des produits financiers dérivés, les prix sur les marchés financiers peuvent donner une mauvaise image des facteurs économiques globaux, voire une image totalement fausse.

    velbastath_4.jpg[note du traducteur: c'est ce que j'appelle sur mon site "les deux décades perdues" en parlant du PIB. Je suis le seul sur le web à m'exprimer de la sorte sur les 20 dernières années. Pendant 20 ans, depuis la Chute du Mur de Berlin, on nous a fait croire à une croissance et une répartition des richesses, avec comme modèle les USA. Cela a été tout le contraire, les richesses sont allées du bas vers le haut, et je l'appelle le "trickle up effect" en écho au "trickle down effect" du Consensus de Washington.]

    Il est ainsi concevable que des acteurs du marché prennent des positions à risque de manière consciente et à de seules fins spéculatives. Il est aussi possible que les risques des prix du marché se concentrent entre les mains d'une poignée d'acteurs du marché et que ceci puisse conduire à une crise financière d'une telle dimension qu'elle peut compromettre tout le système. Il est clair que le commerce des produits financiers dérivés est fait par un petit nombre de managers financiers actifs internationalement: ceci peut mener à un effet-de-domino si seulement un seul d'entre eux devait être défaillant. Si ces acteurs financiers sont dépassés par les événements et s'ils sont incapables d'évaluer leurs propres risques encourus sans en supporter eux-mêmes les conséquences négatives, ceci peut être dangereux pour tout le système. La Banque fédérale allemande rappelle que les produits dérivés ont été initialement inventés pour pallier aux perturbations sur les marchés financiers, et qu'ils ne sont pas du tout l'origine de ces perturbations. Aujourd'hui il n'est plus impensable que les dérivés aient une influence sur l'ampleur et sur la fréquence des perturbations sur les marchés financiers. Ainsi la Banque fédérale allemande va devoir s'adapter à l'avenir avec sa politique monétaire à une plus grande volatilité des marchés financiers due à la croissance des produits dérivés.

    [Note du traducteur: C'est à la fin de 1998 que les premiers signes sont apparus que ces paquets de dérivés de crédits inventés par les banquiers de JP Morgan pouvaient être un problème structurel. Les inventeurs eux-mêmes de ces produits dérivés comme les CDS / CDO avait pourtant clairement publié et diffusé leur avertissements.]
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  3. 12 Mai 1995: "Die neuen Herren der Welt / Die Welt in Händen einer Bande verantwortungsloser Dreissigjähriger"
    Quotidien: TAZ - Die Tageszeitung & Le Monde Diplomatique

    Titre: Les nouveaux maîtres du monde / Le monde entre les mains d'une bande de trentenaires irresponsables.
    Quelques extraits traduits: Qui sont à la fin du XXème siècle les vrais maîtres du monde?  Qui détient véritablement le pouvoir derrière les coulisses des pays industrialisés et démocratiques? Dès que l'on pose de telles questions on arrive à la conclusion que les gouvernants issus de gigantesques campagnes électorales sont impuissants face aux nouvelles forces globales et dangereuses. Ces nouvelles forces ne disposent pourtant pas comme dans des romans visionnaires d'une cellule secrète de commandement, qui forge dans l'ombre son complot afin de prendre la direction du monde. Il s'agit plutôt de forces qui agissent sans gène dans la stricte application des dogmes néolibéraux. Elles obéissent exactement à des maximes: Liberté du commerce, privatisation, liberté des cours de change, concurrence, productivité. Leur slogan pourrait être le suivant: tous pouvoirs aux marchés.

    velbastath_5.jpgDes empires économiques d'un nouveau type sont apparus, qui suivent leur propre lois, qui délocalisent les sites de production, qui permutent avec la vitesse de la lumière leur capital. Ils ne connaissent ni frontières, ni États, ni culture. Ils se moquent de la souveraineté nationale. Ils se contrefont des conséquences sociales. Ils spéculent contre des devises monétaires, provoquent des récessions, font tomber des gouvernements.

    C'est comme un roman de Jorge Luis Borges: dans un empire lointain, une dominateur rutilant et funeste, ployant sous les attributs de son pouvoir et enfermé dans son palais somptueux, n'a pas pris conscience que le monde autour de lui a changé de manière imperceptible. Jusqu'au jour de la grande décision où il s'est aperçu à son grand étonnement que ses ordres ne résonnaient que comme des bruits vides et n'étaient pas exécutés. Le pouvoir s'était déplacé et le dominateur rutilant n'était plus maître du monde.

    Nos gouvernements actuels, qui s'adonnent à d'enflammées joutes oratoires lors de campagnes électorales, savent-ils au moins que le pouvoir s'est déplacé à la fin de ce siècle? Que le pouvoir a quitté le lieu habituel du politique? Ne courent-ils pas le danger de ne livrer qu'un spectacle de leur impuissance. Ne vont-ils pas être poussés à la reddition, voire au renégat, pour finalement constater que le pouvoir se trouve en dehors de leur zone d'influence?

    Des révolutions phénoménales économiques et techniques ont entrainé avec elles un doping des thèses ultralibérales comme celles du "Laissez-faire, Laissez aller". La Chute du Mur de Berlin, la disparition de l'empire soviétique et l'effondrement du régime communiste les ont encore renforcées. La révolution numérique a provoqué un big-bang au niveau de la bourse et des réseaux informatiques et a mis l'ordre du monde par dessus tête. En première ligne a été touché le monde de la finance parce qu'à l'avenir se réunissent dans celui-ci 4 caractéristiques pour former un modèle parfaitement adapté aux nouvelles technologies: le manque de consistance matérielle, la permutabilité, l'immédiateté et l'ubiquité. Ce sont des attributs divins qui conduisent irrévocablement à un nouveau culte, une nouvelle religion: la religion du marché. Toutes les bourses du monde sont interconnectées et fonctionnent comme une queue de comète. Non stop. Au même moment sont assis derrière leurs écrans des milliers de jeunes gens hautement diplômés et qui sont accrochés toute la journée au téléphone. Se sont les prélats ecclésiastiques du marché. Ils jettent les bases de la nouvelle raison économique qui a toujours raison et devant laquelle doivent se soumettre tous arguments d'ordre social ou humanitaire. La plupart du temps les marchés fonctionnement de manière aveugle en intégrant des paramètres qui pourraient provenir de la sorcellerie ou d'une psychologie vulgaire: l'économie qui fonctionne sur des bruits qui courent, sur l'analyse du comportement moutonnier et sur l'examen de la contagion par effet d'imitation. Sur ces nouvelles caractéristiques le marché spéculatif a aussi inventé des produits nouveaux, éphémères comme des complexes produits dérivés financiers.

    [Note du traducteur: ces produits dérivés financiers sont des macédoines de particules d'autres produits dérivés et la traçabilité des constituants, des adjuvants, des colorants... est impossible. Ainsi les bad-bank ont toutes les peines du monde à comprendre les éléments qui les constituent et même une expertise au Carbone 14 révèle plus facilement l'ADN d'un mammouth de Sibérie. Des sociétés se sont spécialisées, sans doute comme celle de mon commentateur ci-dessus, à décrypter la matrix de ces produits dérivés pour séparer de la pourriture toxique ce qui pourrait éventuellement être "sauvable" et revendable sur le marché financier non encore effondré.]

    velbastath_6.jpgIl n'existe sur la planète qu'une dizaine de personnes qui sachent exercer une influence sur les cours des changes, des actions ou des produits dérivés en en tirant profit. Ils passent pour être les "Maîtres des marchés". Un seul mot de l'un d'entre eux suffit pour faire effondrer la bourse de Tokyo ou le $.

    [Note du traducteur: le monde ayant tiré la leçon des procès de Nuremberg, le secteur financier, aussi mégalomaniaque et égocentré qu'il soit, a préféré dépersonnaliser la responsabilité de la toute puissante omnipotente des Maîtres des marchés, et a préféré leur mettre des entités emblématiques mais non physiques, comme les agences de notations comme Ficht, Moody's, Standard & Poors. Vous voyez aussi que la Classe financière avait su mettre de son côté toujours victorieux la Lutte des Classes, alors qu'en même temps les partis de droite ridiculisaient et ringardisaient les derniers partis de gauche qui tentaient encore de prononcer le mot de lutte. Les uns gagnaient du temps pour leur donneurs d'ordre, les marchés libres, les autres faisaient perdre du temps au prolos et aux petites gens qui s'essayaient à l'actionnariat populaire]

    Les pays ne peuvent plus rien entreprendre contre ces géants de la spéculation. Les PDG des fonds spéculatifs détiennent entre leurs mains une puissance financière inédite qu'aucun ministre de l'économie, qu'aucun directeur du FMI ou de la Banque Mondiale n'aura jamais. Un mouvement spéculatif inattendu des ces moloch de la spéculations peut immédiatement déstabiliser l'économie de n'importe quel pays de la planète.

    Les politiciens des pays industrialisés se sont réunis à Davos en janvier 1995 au Forum Économique Mondial avec les 500 plus grands décideurs pour exprimer leur méfiance à l'égard de la nouvelle parole en vogue "La puissance aux marchés" et pour exprimer leur grande crainte qu'ils ont face à la puissance surhumaine des managers de fonds spéculatifs. Avec leur richesse qui est souvent cachée dans les paradis fiscaux il peuvent facilement se mettre au-dessus de tout gouvernement et ils peuvent agir selon leurs désirs dans la cyberspace de la géofinance. Cette cyberspace trace de nouvelles frontières, rejette d'autres régions, desquelles dépend le destin de la plus grande partie de la planète. Dans cette cyberspace n'existent pas de contrat social, ni sanction ni lois, en dehors de celles que ses protagonistes se fixent arbitrairement pour accéder au profit.

    Selon Georges Sorros, "les marchés décident quotidiennement et les gouvernement sont contraints à prendre des mesures qui sont incontournables bien qu'impopulaires. Et c'est justement sur les marchés que se développe une certaine idée de l'État". Pour Raymond Barre, ancien premier ministre français et grand chantre du libéralisme économique, "on ne peut plus laisser le monde entre les mains d'une bande de trentenaires irresponsables". Pour Raymond Barre le système monétaire international ne dispose pas des moyens institutionnels pour s'opposer aux défis de la globalisation et de l'ouverture tous azimuts des marchés. 

    Les médias font partie des plus puissantes et des plus dangereuses nouvelles puissances. Le combat pour des records d'audience prend les aspects de combats homériques. Pour la première fois les informations sont diffusées en direction de la planète entières par l'intermédiaire de grands groupes comme CNN. Les grands médias vont réorienter radicalement les habitudes, les cultures, les modes de pensée, les débats. Il vont parasiter le langage et le comportement des politiciens ou les expulser de la scène publique. Ils vont jeter leur dévolu sur l'information, le bien le plus précieux de la démocratie.

    velbastath_7.jpg[Note du traducteur: c'est pourquoi je vous ai fait régulièrement des essais sur mon site selon lesquels il ne peut y avoir de "liberté des marchés" car le principe de "l'information pure et parfaite" n'existe pas. Il ne peut y avoir qu'une concurrence librement faussée et donc tous Traités européens, dont le Traité de Lisbonne sur les "libres circulations", ne sont que des viols organisés avec l'apanage d'une prière religieuse et d'un acte de contrition. De manière plus caricaturale, abandonner l'information aux agences de notations qui n'examinent pas leurs sources mais qui laissent les fonds spéculatifs seuls responsables des informations qu'ils avancent, constitue une violation de la libre information. Les stress tests des banques américaines et européennes qui n'exposent pas la vérité sur la faillite réelle de tout le système bancaire mondiale et des banques en particulier, constituent une autre violation de la liberté de l'information. Ces stress-tests révèlent la reddition des gouvernements qui ne sont plus que des renégats au service des fonds spéculatifs.

    Actuellement on parle beaucoup du plus grand fonds spéculatif du monde, le moloch PIMCO, dirigé par Bill Gross qui gère un portefeuille planétaire de placements de plus de 1000 milliards. PIMCO est la Global Investment Authority qui est crainte sur les marchés financiers comme par tous les gouvernements de la planète. PIMCO a la capacité d'entrainer le marché financier là où il veut. S'il investit une position, il est imité par les "concurrents" et les cours montent, s'il la délaisse, il est imité et les cours tombent encore plus vite. Un mot suffit. PIMCO a dans son siège à Newport Beach le studio de télévision pour le diffuser. L'un de ses experts, Neel Kashkari, était Secrétaire d'État américain et responsable du 1er Plan de Sauvetage TARP de 700 milliards de $ lancé par Bush/Paulson au début de ladite Crise. Un autre expert de PIMCO avait lancé le programme Obama/Geithner de rachat des actifs pourris appelé PPIP par le gouvernement US. PIMCO avait organisé la nationalisation des faillitaires Fannie Mae et Freddie Mac en 2008 sur la demande de Obama, le mariole de Wall Street. Fin de la note du traducteur]

    La démocratie ne concerne pas les groupes de médias, tout comme les idées de bien commun, de justice sociale, de liberté, d'égalité. Ils n'ont pas de temps à perdre.
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  4. 14 août 1998: "Eine neue Klasse löst die alten Führungsschichten ab / Die Internationale Hyperbourgeoisie."
    Quotidien: TAZ - Die Tageszeitung & Le Monde Diplomatique

    Titre: Une nouvelle classe remplace les anciennes classes dirigeantes / L'Internationale de l'Hyperbourgeoisie.
    Quelques extraits traduits: L'invention de l'univers libéral permet à une élite autoproclamée de flotter sur un océan d'hommes sous qualifiés. La puissance n'est plus mesurée à partir de l'étalon des États nationaux, mais à partir des directives des multinationales. Derrière les plus abstraits des capitaux se construit un nouveau système de valeurs qui initie les objectifs symboliques, politiques et sociétaux. Une nouvelle couche dirigeante est entrain de prendre forme.

    Il y a trois raisons qui expliquent pourquoi l'hyper-bourgeoisie remplace la vieille bourgeoisie établie.
    - Quand la logique capitaliste met au sommet du système de valeurs des personnes qui attisent la circulation des capitaux plutôt que celles qui créent des valeurs, le ranking se déplace de la bourgeoisie productive vers la bourgeoisie qui place les capitaux. Ce qui compte à présent ne sont plus les diplômes et la qualification, mais la capacité à maîtriser le spectacle des médias et à fasciner les masses.
    - Quand la circulation est plus importante que la production, la croissance nette s'affaiblit, et après les pics de conjoncture suivent les faillites d'entreprises. L'hyperbourgeoisie ne fonde pas son existence sur un excédent opérationnel durable, mais sur une nouvelle répartition du gâteau qui ne s'est pas agrandi.
    - Quand l'hyperbourgeoisie prend les leviers de commande, elle occupe les fonctions de l'ancienne bourgeoisie mais de manière globale sur toute la planète. Nous savons des militaires que la force d'une armée ne dépend pas de la taille de son commandement. Une dizaine de milliers d'officiers ne peut décider un mouvement de troupe, qu'elle soit formée de 10000 soldats ou de 10 millions. Des fonctions subalternes ne sont maintenues que tant qu'il n'existe pas d'interfaces innovants qui puissent concentrer de plus en plus d'informations provenant des lieux de batailles vers un seul étage de chefs qui peut donner simultanément un nombre incalculable d'ordres. Il n'y a pas de carence de ce genre de nouvelles interfaces avec la saisie et le traitement numérisé des données, avec la mise en réseau, avec le management rationnel. La cellule de commandement de l'hyperbourgeoisie a besoin d'une économie mondiale simplifiée et a relégué les vieux centres locaux.

    velbastath_8.jpgLa mutation des élites signifie littéralement une déflation culturelle, dans la mesure où les valeurs morales relatives à l'argent deviennent de plus en plus primitives, parce qu'elles n'éprouvent aucune obligation face à la société. L'hyperbourgeoisie dévalue dans un révisionnisme de l'histoire en premier la culture du citoyen ayant le sens de l'État. Les décideurs des grands groupes économique n'ont aucune idée des conséquences sociales et politiques de leurs décisions mais affichent volontier la dimension globale de leurs responsabilités.

    L'hyperbourgeoisie est un facteur anticulturel. Parce qu'elle attribue la plus grande importance aux mouvements de capitaux qui peuvent influencer le bien-être de continents entiers, l'hyperbourgeoisie est une hyperclasse fonctionnelle qui est contre tout ce qui peut freiner cette mutation du sens des valeurs. L'hyperbourgeoisie est iconoclaste parce que l'ultime objectif de l'argent est de dématérialiser dans la Bourse le monde des objets et des choses, ce qui est la dernière preuve de sa capacité à ruiner tous les autres. A cause de son ignorance gigantesque, l'hyperbourgeoisie est incapable de reconnaître sa propre propension effrénée à la domination qu'elle met en œuvre de manière brutale et sauvage et avec laquelle elle met tout le monde en danger.

    [Note du traducteur: le monde ayant tiré la leçon des procès de Nuremberg suite à l'anéantissement de la planète par un groupe identifié, le secteur financier de l'hyperbourgeoisie a préféré dépersonnaliser la responsabilité de sa puissance omnipotente de Maître des marchés en créant la titrisation de produits financiers en CDS/CDO, MBS, RMBS, etc, qui sont eux-mêmes des dématérialisations de réalités financières comme des actions boursières, des emprunts, des devises monétaires, des Bons du Trésor, etc, sur lesquels ils feignent de s'appuyer. Le CDS est un Credit Default Swap, une assurance contractée sur une valeur, alors que vous ne possédez même pas cette valeur. C'est comme un assurance que vous avez contractée sur la maison de votre voisin. Vous avez tout intérêt à ce qu'elle brûle pour empocher la prime, ou vous pouvez revendre votre assurance avec une marge en faisant du mobbing érudit contre votre voisin. La bulle des CDS avait été évaluée au début de ladite "Crise" à 605.000 milliards de $ (605 trillions), le PIB américain étant de 14000 milliards. Et toutes ces valeurs titrisées sont des opération OTC - Over The Counter, qui ne laissent pas de traces, parce qu'elles sont négociées de gré à gré et qu'elles sont extrabilancielles. Il est quasi impossible de discerner dans la matrix qui composent les CDS / CDO, les morceaux d'actions, de devises, d'emprunts sur lesquels ils feignent de se reposer. Mais, s'il vous plait ne tombez pas dans la théorie du complot pour assouvir votre besoin d'explication et de faire rendre des comptes. Il vaut mieux alors s'adonner à la 'pataphysique et discerner le régime particulier du régime général. Mais pour vendre ces produits titrisés, il avait fallu faire faire par la banque centrale de la création monétaire qui n'a nourri que la bulle de la spéculation au lieu de mettre à disposition les moyens financiers pour réaliser des projets de société ou d'entreprise.] 
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  5. 11 Décembre 1998: "Das Schweigen des Finanzkapitalismus."
    Quotidien: TAZ - Die Tageszeitung & Le Monde Diplomatique

    velbastath_9.jpgTitre: Le silence du capital financier.
    Quelques extraits traduits: La libéralisation des mouvements de capitaux représente une arme idéale contre le contrat social. On peut très efficacement la mettre en œuvre pour torpiller les mesures progressistes prises par les États. Si un Etat décide de stimuler son économie nationale ou d'investir plus dans son système de santé, une fuite des capitaux est immédiatement déclenchée pour punir cet État pour son erreur d'avoir pris de telles mesures. Au regard de la mobilité des capitaux, on peut déjà parler d'une instance supérieure virtuelle dans laquelle siègent des directeurs économiques qui décident seuls au travers de leurs transactions financières du destin des mesures économiques et sociales des États.

    [Notes du traducteur: c'est fabuleux, on n'a plus besoin de dictateur, la force supérieure n'a plus de forme identitaire ni d'ennemis, les peuples n'ont pas d'adversaire et se soumettent en n'ayant même plus l'imagination qu'il existe autre chose à défaut d'exister de par eux-mêmes.]
    .
  6. 15 janvier 1999: "Tobin-Steuer und die Rezepte gegen den Krisenvirus / Kontrolle der Kapitalströme ist ein Gebot der Demokratie."
    Quotidien: TAZ - Die Tageszeitung & Le Monde Diplomatique

    Titre: La taxe Tobin et les recettes contre le virus de la crise / Le contrôle des flux des capitaux est une exigence de la démocratie.
    Quelques extraits traduits: L'ouverture incontrôlée des marchés pour le capital privé transnational a permis la totale liberté de mouvement des capitaux. La crise des marchés financiers à plongé 40% de la population mondiale dans la récession et profondément perturbé le FMI, la Banque Mondiale, l'OMC, l'OCDE qui parlent tous de réformes mais qui ne s'attaquent pas au mal fondamental. On pourra seulement parler de bien commun avec la taxation sur toutes les formes de transactions, avec le contrôle des flux monétaires et des devises, avec l'obligation à la transparence et avec l'abolition des paradis fiscaux.

    Un mexicain sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté depuis le krach financier de l'hiver 1994/95 (ndtr: donc depuis 4 ans lors de la rédaction de cet article de la TAZ). La famine et la malnutrition se répandent en Indonésie, en Russie l'espérance de vie a chuté de 7 années après 10 ans de libéralisme économique et en Inde, en Corée du Sud en Thaïlande il y a de plus en plus de "suicides-FMI", des travailleurs jetés à la rue qui ne peuvent plus nourrir leur famille et qui entrainent dans la mort femme et enfants.

    La justice est un mot inconnu pour la finance internationale alors que la criminalité collective est récompensée: les paquets de sauvetage et de bail-out du FMI sont attribués en premier lieu aux grands spéculateurs et aux éléments mafieux. Les entreprises transnationales et les élites locales peuvent acheter d'intéressants produits à de vils prix dans des économies nationales qui sont attaquées par la crise. Mais le virus de la crise et la déstabilisation économique pourraient tout autant atteindre les pays riches et industrialisés qui les ont créés.

    La crise financière et boursière, mais aussi les négociations (secrètes de 1994 à 1997) ratées de l'OCDE sur l'Accord Multilatéral sur l'Investissement (AMI) ont fortement ébranlé la certitude néolibérale. C'est ainsi que peut démarrer une discussion sérieuse sur des solutions alternatives. En tant que citoyens, nous devons occuper le terrain des débats, comme le fait déjà l'Association pour la taxation des transactions financières pour l'aide aux citoyens (Attac) et l'Initiative française et internationale contre l'AMI. Une taxation conséquente sur toutes formes de transactions financières réduirait leur volume et leur fréquence, en sachant qu'elles ne créent de toute manière aucune réelle croissance de richesse.

    velbastath_18.jpg[Note du traducteur: Les négociations de l'AMI avaient échoué, l'AMI avait été abandonné, mais comme le Traité de Lisbonne (TSE) qui avait repris en totalité le Titre III du Traité Constitutionnel Européen (TCE), presque toutes les clauses de l'AMI sont passées dans les clauses de l'OMC, et dans les 14 accords connexes de l'OMC négociés secrètement comme l'AGCS et l'AGCS+, et l'ADPIC et l'ADPIC+, et comme dans les APE / ALE et les Directives européennes sur la Libre circulation des capitaux, sur le Libre établissement et les services (Bolkenstein) et comme avec les jugements de la Cour Européenne de Justice (CJE / CJCE) avec les affaires Laval, Viking, Partneri, Rueffert, Vaxholm, etc...


    Ci-dessous repris du Wiki, la liste non-exhaustive des critiques faites à ce projet AMI qui permettait:
        * à une multinationale d'assigner en justice des gouvernements pratiquant le protectionnisme ou la préférence nationale, établissant des différences de traitement suivant la nationalité de l'investisseur ou créant des conditions de concurrence déloyale ;
        * à une entreprise de tenir le gouvernement pour responsable de toute entrave à son activité (ex : manifestations, grèves…) ; l'État se retrouve donc le responsable légal et est obligé d'indemniser l'entreprise.

    L'accord AMI remettait en cause:
        * diverses lois d'aides aux régions en retard de développement ;
        * certaines lois d'aide à l'emploi, pour les travailleurs handicapés par exemple ;
        * des lois sur la protection de l'environnement ;
        * des lois favorisant le développement local, notamment dans les pays du Sud ;
        * la Convention de Lomé favorisant les anciennes colonies d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique ;
        * le principe de souveraineté nationale.

    L'AMI introduisait diverses obligations pour les gouvernements mais aucune pour les investisseurs. En 2010 nous en sommes au même stade, les gouvernements ayant même intégré dans leur tâche régalienne de renforcer l'État Providence Bancaire et de sauver systématiquement tout le système bancaire et financier en faillite en en faisant payer totalement la charge sur les peuples et les contribuables, en appliquant d'énormes plans d'austérité, en faisant passer toute la dette privée des banques dans la dette publique. Nous assistons au plus grand transfert de toute l'histoire de l'humanité de la dette privée vers la dette publique. <<< fin de cette note du traducteur ]

    velbastath_2.jpgLes entreprises transnationales sont devenues des experts en matière d'évasion fiscale. Selon l'agence gouvernementale américaine de statistiques (USGAO) 75% de ces entreprises ne payent pas d'impôts, ceci aussi à cause des prix de transferts manipulés. Les pays industrialisés qui laissent vagabonder sur la planète des quantités monétaires gigantesques et qui les offrent ainsi aux traders de la Bourse, préparent le terrain à des réactions en chaine qui vont déstabiliser les marchés financiers.

    La circulation de l'argent sale en provenance des activités criminelles domiciliées dans les paradis fiscaux, qui est investi et blanchi dans les pays industrialisés ou émergents, n'est pas réprimée. Il existe pourtant un système de contrôle et de répression, il ne reste plus qu'aux gouvernements de le mettre en ouvre. Ce système a été élaboré sur les recommandations de l'association de juges et de procureurs généraux européens de l'Appel de Genève (Magistrats européens pour la Démocratie et les Libertés - MEDEL).

    Les discours sur la déréglementation sont fallacieux, il s'agit de l'incompétence du FMI, de la Banque Mondiale, de l'OMC. Derrière ces propos en vogue sur la déréglementation on essaye de masquer la tentative d'instaurer un ordre mondial pleinement réglementé par et pour les entreprises transnationales, pour lesquelles une protection active est offerte par le FMI, la Banque Mondiale et l'Organisation Mondiale du Commerce. Jusqu'à présent toutes ces institutions internationales se sont opposées à toute démocratisation. Et à leur incompétence dans la gestion des dernières crises s'ajoute leur incapacité de les prévoir. La recette patentée du FMI - Fonds Monétaire International consiste à socialiser dans les pays industrialisés les pertes sur le dos des contribuables et à privatiser les bénéfices au profit des spéculateurs. Pour ces derniers il existe toujours la liberté de retirer leur profit des pays en crise et d'amasser ainsi des richesses colossales.

    Il existe une sainte alliance de l'ONU au profit des entreprises transnationales. Les directions de l'ONU, de ses organisations qui en dépendent, des institutions internationales se mettent de plus en plus au service du capital transnational. La nouvelle sainte alliance est forgée à des tables rondes, dont la légitimité autoproclamée se fonde en réalité sur des manœuvres et des propagandes des lobbies. Le Secrétaire Général de l'ONU, Kofi Annan, soutient officiellement le Forum Economique Mondial - WEF de Davos, le Transatlantic Business Dialogue - TABD, le Geneva Business Dialogue, d'où le sobriquet de NesKofi Annan.
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  7. Et après tout ceci il y a eu au début des années 2000 la crise DotCom, Worldcom, Enron, Kirsch, Parmalat, etc dans laquelle la bulle spéculative de la cupidité avait été créée et accélérée par les commissaires aux comptes qui publiaient sans les vérifier les chiffres comptables et les rapports d'activité que voulaient bien leur produire leurs donneurs d'ordre, les entreprises elles-mêmes. webcam_Helsinki_27_XII_2010_15h_30.jpgPuis il y a depuis juin 2006 la crise "des Subprimes" et ladite Crise financière, dans laquelle la bulle spéculative avait été créée et accélérée par les agences de notations qui donnaient une note, le triple-A, le AAA, aux banques, aux assurances et aux fonds spéculatifs sur la base des bilans comptables et des rapports d'activité que voulaient bien leur produire leurs donneurs d'ordre comme les banques, les assurances, etc... elles-mêmes. 

    (Photo: webcam Helsinki 27 XII 2010 à 15:36)
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24. novembre 2010

Quelle est la différence entre la Banqueroute d'Etat de l'Irlande et les Actifs Cantonnés de la Société Générale ?

1_Skibbereen_01.jpg
Depuis que mon site existe je ne me suis jamais laissé aveugler par les banques et surtout pas par le décorum tautologique que le Consensus de Washington/Bruxelles, le Traité de Lisbonne, les normes dites "prudencielles" Bâle II ou Bâle III ou Solvency II et la Directive européenne CRD - sur les Fonds propres réglementaires , la toute dernière Directive européenne AIFM sur les Hedge Fonds leur offrent.  Il n'est pas nécessaire d'être un "gauchiste" pour évaluer l'inébranlable nostalgie de l'effondrement total que le système économique mondial consolidé dans la Région Europe par le Traité de Lisbonne avait aussi nourrie.

1_Skibbereen_02.jpgAujourd'hui je ne vais me contenter de traduire in-extenso un article du Financial Times Deutschland.

Mais avant, je repose la question: Quelle est la différence entre la Banqueroute d'État de l'Irlande et les 100 milliards d'Actifs Cantonnés de la Société Générale ? Réponse: il n'y a pas de différence, même la taille annoncée des pertes est la même. L'Irlande a besoin de 100 milliards d'euros pour sortir de sa banqueroute d'État en réalisant le bail-out de ses banques, et la Société Générale est entrain de rapatrier en France une première tranche de 100 milliards de pertes de ses paradis off-shore. (Photos: août 2008, Ireland, Skibbereen)

Bruxelles, la BCE, le FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière offrent 100 milliards aux banques irlandaises par l'intermédiaire du gouvernement irlandais, et la Société Générale est la première banque française qui se met sur les rangs pour mendier au gouvernement français un bail-out qui sera en partie réalisé avec un aménagement fiscal en sa faveur.

Depuis le 11 avril 2008 je vous informe que le temps n'est pas encore venu où les banques vont révéler l'ampleur réelle de leurs positions toxiques. Quand le grand dévoilement commencera nous aurons ce global meltdown dont je vous entretiens très régulièrement. Assommés, les peuples accepterons alors toute forme de plan d'austérité, de sabordage du Welfare State, des privatisations selon l'AGCS, du retardement de l'âge du départ à la retraite, des allocations familiales, sociale, de chômage et de santé, des droits d'inscription aux universités, etc. Si la vérité des banques ne sort pas par les voies naturelles, Wikileaks promet de la déverser dans l'opinion publique dans peu de temps. Personne ne peut critiquer l'action "anarchiste" de Wikileaks, la violence est du côté des institutionnels et des médias qui ne font pas leur travail pour entretenir une saine démocratie.

Je rappelle que ladite "Crise" avait commencé en juin 2006 aux USA avec lesdits "Subprimes" et avait entrainé dès la fin de l'année 2007 la Bear Stearns et la Lehman Brothers, AIG, Fannie Mae et Freddie Mac, Chrysler et General Motors... dans la faillite; et du côté européen c'était en premier la Northern Rock, la 5ème banque d'investissement, en Grande Bretagne en été 2007 où il y avait eu le "run" sur une banque, l'afflux des déposants qui retiraient en masse aux guichets toutes leurs économies.

L'Irlande - qui est le pays européen qui a touché le plus d'aides structurelles européennes par rapport à son nombre d'habitants - est passée du Tigre celtique au mendiant européen. On ne sait pas que la France a été le tigre gaulois de la finance et qu'elle va gérer une mendicité intérieure en la masquant, pour commencer, par un sévère plan d'austérité imploré auprès du gouvernement Fillion/Sarkozy. Le 18 avril 2010 je vous avais écrit un article "La 2ème vague des grandes faillites des banques - 2è et 3è krach immobilier commercial et industriel". Il fallait sauver la Grèce avec les fonds européens, parce que les banques allemandes et françaises avaient spéculé respectivement pour plus de 100 milliards sur la dette grecque et les positions pourries et toxiques grecques. Sauver la Grèce, sauver l'Irlande, sauver les banques ne sont que des manière de créer plus ou moins directement des bad banks pour lesquelles les européens libres et non faussés vont payer pendant les 80 prochaines années à venir.

Mais si la Grèce s'est fourvoyée dans l'effondrement, si l'Irlande s'est fourvoyée dans la Banqueroute d'État, c'est tout autant parce que les pays européens sont eux-mêmes victimes de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives européennes sur les libres circulations des capitaux, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN qui leur ont laissé faire n'importe quoi par indulgence ou légalement par les opting-out anglais ou irlandais qui aménageaient pour ces pays les exemptions qui leurs étaient nécessaires pour ne pas respecter légalement la "Concurrence libre et non faussée" de l'esprit du Traité de Rome. Soit les États trichaient naturellement avec leur comptabilité nationale publiée pour contourner les critères de convergence et de Maastricht pour l'entrée dans la Zone-Euro, soient ils jouissaient de leur exemptions de Bruxelles, les opting-out qui étaient très officiellement des dumping fiscaux ou sociaux.

L'Irlande, dans sa fonction de mère de toutes les mères néo-libérales, avait en Europe la fonction secrète et ouverte de syncrétisme nervalien pour les rédacteurs des Directives Européennes et pour les Constituants du Traité de Lisbonne qui se promettaient un humanisme automatique de la jouissance pour tous dans le trickle-down-effect, l'effet de percolation: la "réussite irlandaise" avait cette apparence d'un culte idolâtre, d'une figure de la Mère perdue, mais aussi de la Femme idéale où se mêlent, Marie, Isis, la reine de Saba, la panacée consumériste, le référendum oublié, l'adhésion réelle totale des peuples mais non demandée ni donnée. Dans ce grand décorum, la Lutte de la Classe financière a été la seule qui soit dans la seule vérité qui était et est encore plus aujourd'hui la vérité de la fraude, de la falsification des bilans comptables des sociétés, des banques, des pays. A cette fraude s'ajoute l'Europe Providence bancaire qui donne un blanc seing à la spéculation, qui l'engraisse, qui accélère la libre circulation des capitaux en suivant les ordres des agences de notation et des marchés financiers.

Voici donc ci-dessous ma traduction de l'article du Financial Times Deutschland du 22 novembre 2010   >>>


"Schluss mit den Nebelbomben der Banken"

"Stoppez les bombes à brouillard des banques".

1_Skibbereen_05.jpg"Les gouvernements européens auraient dû comprendre au plus tard lors de la dramatique action de sauvetage pendant la crise financière de 2008 que le destin de leurs pays était entre les mains de quelques milliers de banquiers qui les mènent par le bout du nez. Un système bancaire délabré peut entraîner dans la ruine des États entiers. C’est ce qui vient d’être révélé en Irlande où le secteur financier est proportionnellement bien trop sur-gonflé par rapport à l’économie nationale du pays.

Il est d’autant plus étonnant, au regard de cette étroite dépendance par rapport aux banques, que les pays européens se laissent toujours tout autant mener par elles par le bout du nez. Le cas de l’Irlande en est toujours la preuve éclatante.

Pas plus tard qu’au début de l’été 2010 les superviseurs européens avaient examiné dans le « Stresstest » 91 instituts financiers pour évaluer leur résistance face à la crise. Ces superviseurs ne se sont reposés que sur les données produites par les banques elles-mêmes. A l’issue de l’examen, 84 banques avaient réussi le stresstest et les superviseurs l’ont attesté avec la mention “tout est en ordre“. Le sauvetage pour l’Irlande démontre que rien n’est en ordre. Les banques irlandaises sont englouties si profondément dans ce marécage hypothécaire, que l’Etat irlandais n’est plus capable seul de les en extraire. Et partout en Europe, les grandes banques tremblent parce qu’elles ont investi beaucoup trop d’argent dans les banques irlandaises. La Deutsche Bank allemande a à elle seule 114 milliards d’euros dans la fournaise irlandaise. (note du webmestre: cette banque est un mystère mondial, car elle est la most-leveraged bank of the world, la banque qui a le plus grand levier du monde, c'est-à-dire le moins de fonds propres et le plus d’activités pourries et toxiques en cours). La Deutsche Bank annonce le 1 décembre 2010 qu'elle revend son siège de Frankfurt, deux énormes gratte-ciels prestigieux qui font partie du nouveau profil aérien de cette ville des banques et de la BCE.

1_Skibbereen_06.jpgC’est pourquoi il doit être mis un terme aux insinuations nébuleuses et aux informations fausses des banques. Celui qui revendique de manière explicite la protection du contribuable doit être dans l’obligation d’informer les autorités de surveillance des risques encourus. Ce ne sera que de cette manière que les réels dangers d’une crise de l’Irlande, du Portugal ou d’un autre pays pourront être justement évalués.

Les politiciens doivent contraindre les banques à produire les données nécessaires pour le prochain Stresstest du printemps 2011. Ce ne sera que de cette manière que les États disposeront de la crédibilité dont ils auront besoin".

<<< Fin de la traduction.

Le Stress Test des banques américaines n'a été aussi qu'un acte criminel de plus d'Obama qui cultive sa filiation avec le gang Bush & Ponzi, Madoff & Bernanke, Paulson & Wall Street.

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màj du Mercredi 24 XI, 22:08: aux dernière nouvelles, il semble que le trou irlandais serait de 483 milliards d'euros, soit 3 fois le PIB du Pays. Oui, la période des grandes révélations commence, et avec elle l'accélération de l'Histoire qui nous projettera dans Weimar 2. Le PIB des USA est équivalent à 14000 milliards de $. Les USA ont déjà claqué 4000 milliards de $ pour rien, selon la version officielle, mais en réalité d'après les papiers internes comptables de la Fed' qui ne sont pas publiés par Wikileaks mais par le Financial Times ou le New York Times ou la Fed' elle-même, la Fed' a claqué 12,3 trillions de $, soit 12800 milliards de $: 3,3 trillions en helikopter money issue de la planche à billets et 9 trillions en rachat aux banques de Bons du Trésor et d'autres obligations pourries et toxiques. Quand le vérité sortira... il y aura la guerre civile aux USA... qui sera transposée dans une guerre à l'extérieur. Je me souviens de l'un de mes rares commentateurs sur mon site qui m'affirmait que "j'écrivais du n'importe quoi" quand j'informais que temporairement les normes comptables IASB étaient "allégées"... pour maquiller les bilans et retarder la révélation des positions toxiques pourries.

màj du Jeudi 26 XI, 07:44:
1) Les lobbies des analystes et experts financiers font pression sur Bruxelles et la BCE pour faire passer le FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière de 750 milliards d'euros à 1500 milliards d'euros. Ceci permettra d'adoucir la frayeur des peuples quand les banques commenceront à dévoiler l'ampleur de leurs positions toxiques.
2) Le Portugal passe sous la protection du FESF avant même qu'il ne le demande. Ceci permet au Portugal de n'avoir même pas besoin de montrer son mauvais bulletin, il est pardonné d'avance par l'État Providence Bancaire. Par ricochet ceci permet aussi au mauvais élève espagnol de ne pas avoir à craindre la punition des marchés pour cause de mauvais comportement. L'État Providence Bancaire vole au secours de l'Espagne avant même que ne soit émise l'idée qu'elle devrait passer devant le conseil de discipline des marchés financiers. La Lutte de la Classe financière est consacrée par sa victoire absolue sur tous les fronts depuis 20 ans. Il n'y a plus de clivage gauche/droite, il n'y a que la finance.

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sonntagszeitung__the_insight_story_campaign__sarkozy.jpg

Depuis toujours j'écris sur mon site que le grand deal international est de faire tomber l'Europe quelques minutes avant l'effondrement galactique des USA et de sa consœur britannique, ainsi entrera dans l'histoire que les USA se sont effondrés à cause de l'Europe et n'entrera pas dans l'histoire que le système néo-libéral de la libre circulation financière a entrainé la perte de toutes les économies nationales. Le modèle libéral sera donc pérenne après Weimar 2, les petits auront tout perdu, la finance nagera au-dessus.

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Le webmestre n'écrit plus grand chose, le cours de l'histoire en marche et à venir est exactement ce que je vous ai décrit depuis mai 2006. Bientôt nous aurons aussi comme en Irlande ou en Grande Bretagne des émeutes économiques et sociales qui n'auront plus rien à voir avec les wildcats strikes de février 2009. Les Renseignements Généraux savent où me trouver pour faire un remix de Largo Desolato ou de Minetti. Je leur ai facilité la tâche, tout ce que je pense est sur le Net. La police politique n'a plus besoin de monter un dossier. Il n'y aura pas de Cimbre-Gate.

8. septembre 2010

2010-2011 - Bad Banques recapitalisées, prolos plumés, Services Publics décapités

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Lecteurs! Je n'ai rien à ajouter à ce que j'ai écrit ces trois dernières années.

J'ai déjà décrit et annoncé sur mon site tout ce qui va se passer.

Même à Berlin les ouvriers ont fait hier l'autodafé d'eux-mêmes et travaillent à déboulonner Marx et Engels que l'Allemagne réunifiée n'avait pas senti nécessaire d'évacuer. A la place du monument il y aura un projet immobilier en prime.

La photo montre un Travailleur du nord et un Travailleur du sud unis dans la lutte.

Je n'ai plus rien à ajouter. Il faudra penser à bien voter la prochaine fois, mais à Gauche.

La France évacue les Rom, l'Allemagne évacue Marx et Engels. C'est un même événement, mais à deux facettes.

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Le temps est maintenant venu où les grandes banques en faillite virtuelle depuis plus de deux ans vont devoir sortir les vrais chiffres et avouer le montant réel des actifs toxiques qu'elles avaient pu cacher jusqu'à aujourd'hui avec l'accord des pouvoirs publics et l'assouplissement des normes comptables. La seconde vague des grandes faillites des banques que je vous ai décrite le 18 avril 2010 commence avec l'automne 2010 et se terminera vers la fin du mois de mars 2011.



La Hypo Real Estate qui est la plus grande faillite allemande doit recevoir ce mois-ci 40 milliards de sauvetage du gouvernement, sinon elle est définitivement en faillite. La HRE avait déjà été sauvée en vain avec une aide de 100 milliards, mais en Allemagne ça se sait. Par contre la Société Générale va maintenant rapatrier en France ses 100 milliards de dettes et personne ne connait le montant de la recapitalisation des banques françaises. Au même moment où la HRE a été sauvée temporairement de la faillite avec 142 milliards elle a versé 25 millions de boni à ses cadres supérieurs qui en sont responsables.

Les banques seront recapitalisées au bénéfice de leurs actionnaires et pour faire plaisir à la notation de la France au niveau des marchés financiers. Les hauts fonctionnaires se font un point d'honneur de casser les Services Publics pour servir fidèlement les régimes qui leur ont adressé leur Lettre de Mission afin de dégager des moyens financiers pour recapitaliser les banques. Les fonctionnaires de bas étages sont convoqués d'urgence à des entretiens de cadrage où on leur signifie "que l'on ne peut pas tout dire et que le devoir de réserve doit être respecté".

Marx_se_casse_2.jpgL'Irlande recommence à s'effondrer avec son plan d'austérité qui ne marche pas, alors que l'Irlande est à chaque fois présentée par Bruxelles et par les marchés financiers comme le modèle à suivre. Anglo-Irish-Bank est de nouveau en faillite malgré les bail-out successifs qui n'ont été que de l'argent public directement détruit dans cette activité de sauvetage. Le G20, les Gouvernements, Obama, Bruxelles n'ont pas voulu prendre dès le déclenchement de la crise les mesures radicales d'assainissement des marchés et systèmes financiers et ont créé une bulle monétaire qui a décuplé les effets de la crise financières qui avait commencé avec les-dits subprimes.

Le lemming-run imminent va mener à des crises sociales, civiles et militaires.

Ci-dessous >>>
Peinture à l'huile de Thomas Rudolf
Titre: "Chute du Mur de Berlin, du communisme au fascisme"
Année: 1986-87
Oui, j'ai peint une série sur la chute du Mur de Berlin... dès 1986!

Il n'y a pas de palimpsestes, il n'y a que des empalés. chute_mur_de_berlin__du_communisme_au_fascisme_1986-87.bmpCeci fait plaisir aux gouvernants de voir le peuple croire et vivre à tout jamais qu'il ne sait pas générer de la pensée. La recette a d'autant mieux pris que depuis 1989, la Chute, le fascisme est devenu un plaisir intérieur nourri en le for intérieur de l'individu qui s'est anesthésié et anéanti en laissant, dans le cadre d'une cuisson à l'étouffé de la globalisation et de l'OMC, bavarder en lui-même les deux derniers frères bessons qui l'habitent: le maître et l'esclave. Ainsi le gouvernant n'a plus besoin d'agir pour contenancer le peuple, il empoche. Le sniper est mort, mais le hedger guette et caquette, comme papon tapie guettent et caquettent (écrit en 1990-91).

2eme_recessions_USA.jpg

Dans 9 mois, la seconde plus longue récession des USA va devenir la plus longue récession de toute l'histoire américaine et entrainer aussi lamentablement les USA dans un effondrement comparable à celui de l'empire soviétique. Les pays imitateurs de la Région Européenne seront entrainés dans ce sillage macabre. Les politiciens vont développer d'énormes efforts pédagogiques pour vous expliquer que les Caisses de la Sécurité Sociale sont vides et que les retraités peuvent mourir avant terme à côté des ouvriers sans emplois.


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màj du 13 septembre 10: Dans une "Nacht und Nebel Aktion", une action précipitée et en cachette, la HRE a été renflouée avec ces 40 milliards pendant le WE du 12 septembre sans que le Parlement allemand et les Présidents des Commissions parlementaires n'en soient prévenus. La HRE va aussi - comme la Société Générale - rapatrier en métropole ses positions toxiques provenant de plus de 100 pays. Le contribuable va payer.
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22. juin 2010

Parlement Européen: Révolte des Euro-Députés contre le lobby financier qui siège à la Commission de Bruxelles

Jean Monnet, Père-fondateur de l'Europe, disait: "Nous ne coalisons pas les États, nous unissons les hommes". Est-ce une révision de l'histoire ou de ce que nous nous plaisons à penser d'elle, que de se demander si Jean Monnet avait le sens de l'État, ou s'il l'avait oublié pendant les guerres nationalistes du XXème siècle au profit de ce que ne savent pas non plus faire les hommes, soit la non-faussée libre concurrence? J'affirme que l'Europe est adossée depuis son origine soit sur un mensonge, soit sur une manipulation, soit sur la déserrance de son entendement.

Le 22 juin 2010 un groupe transcourant d'Euro-Députés a lancé  un Appel "Call for a finance Watch" au Parlement Européen et a créé un "Greenpeace de la Finance".

Dans la première partie de mon article et dans mon introduction, je vous enrichi quelques extraits de ce que j'avais écrit le 26 novembre 2008 dans "Europe de Maastricht: Organisme de privation et de transfert de richesses, de savoirs, de pouvoirs et de droits". La pensée publique évolue très vite en ce moment et les forces construites pour la contenancer sont aussi violentes que ne l'est ladite Crise. Dans mes écrits, on peut aussi ne plus voir la perspicacité, voire la prémonition, parce que tellement de gens se mettent à bavarder en redisant la même chose, maintenant que tout va mal. Les ~~ 70.000 lecteurs mensuels qui me suivent ici depuis 2006 savent que mon ton décalé n'est en avance que depuis 1989.

Nous sommes à un stade, où nous nous sentons presque obligés de légitimer ce que nous pensons et avons pensé depuis plus de 20 ans au moins, ceci d'autant plus que nous assistons depuis le 15 IX 2008 à l'installation, à l'évolution et à l'enracinement d'un poker menteur et dénonceur qui claquemure encore plus la philosophie économique dans une simple continuité de tous ces influenceurs libertariens qui détestent l'État comme Ludwig von Mises, Augustus von Hayek, le banquier Jean Monnet, qui s'était enrichi aux USA dans le commerce de l'alcool prohibé; officiellement il était négociant en Cognac. Jean Monnet avait fondé à Paris la banque Blair and Monnet Co et dirigé aux USA la banque d'investissement Bancamerica-Blair avec laquelle il avait fait faillite en 1931, ce qui ne l'avait pas empêché de fonder en Chine la China Finance Development Corporation en collaboration avec T. V. Soong, gouverneur de la Banque centrale chinoise (1928-1931) et ministre des Finances (1932-1933), et beau-frère de Tchang Kaï-chek. Dans le même temps, il avait créé à New York, la société financière Monnet-Murnane and Co, destinée à canaliser des capitaux au bénéfice de la Chine.

Monnet avait confondu le monde avec son envie qu'il se faisait de celui-ci. Monnet n'a pas été un précurseur, mais juste quelqu'un qui a procédé à l'itération du similaire. Monnet a toujours été ouvertement un atlantiste qui rêvait de l'Amérique et son objectif en Europe était de créer des "ententes fonctionnelles" sur les principes du libéralisme commercial et financier (Archives à lire sur le site de la Fondation Jean Monnet pour l'Europe). Churchill et Monnet avaient voulu fonder la "Fusion franco-britannique de deux nations" en 1940. Par la suite Jean Monnet a été poussé par Washington et par Churchill, et a été aidé et suivi par les autres Pères-Fondateurs de l'Europe jusqu'aux constituants du Traité de Lisbonne. Au nom de la "Concurrence libre et non faussée" et de la "Libre Circulation des capitaux" ce sont ces libertariens européens qui conduisent la politique économique depuis 1945 et qui imposent aujourd'hui la légitimation des politiques d'austérité des États qui se sont mis en faillite pour organiser le bail-out des banques et pour leur offrir sur leur territoire in-shore la domiciliation et le rachat de leurs bad banks. Ces banques rapatrient sur le territoire métropolitain leurs dettes et positions toxiques, parce que sans cela elles, ces enfants de la patrie, ne jouiraient pas d'un bail-out total et national et feraient effectivement faillite. Ce sont toujours eux, ces libertariens, qui vont imposer le nouveau duo déprédateur -      augmentation des impôts / hyperinflation      - qui va poursuivre le transfert des richesses de la masse des peuples vers le monde financier libre d'agir et qui s'en donne les moyens dans sa Lutte de Classe financière du Congrès US à la Commission de Bruxelles. Ladite Crise a tout de même permis le plus grand transfert de l'histoire de la dette privée sur la dette publique, en sachant que la dette privée est celle des banques qui se délestent de leurs positions toxiques et pourries qui sont rachetées par les banques centrales avec les (non)-moyens budgétaires des États.

Henry Ford avait dit: "it is well enough that people of the nation do not understand our banking and monetary system, for if they did, I believe there would be a revolution before tomorrow morning." (il est bien que les gens ne comprennent pas notre système bancaire et monétaire, parce s'ils le comprenaient, je crois qu'il y aurait une révolution avant demain matin).

Première partie >>>

L'art du politique est l'art du réel: il s'agit de détourner à son compte, par la révolution ou de manière raffinée, les richesses, les savoirs, les pouvoirs et les droits en pérennisant le système dans une ochlocratie et dans un vide conceptuel sous-tendu, pourquoi pas, par des Critères de Convergence et de Stabilité de Maastricht et par une Constitution européenne en matière synthétique, autant qu'une constitution n'ait jamais pu être le livre broché qui unisse des gens qui ne se savent pas vivre ensemble.


Pour automatiser le système de privation et de transfert, il est naturel, en Europe, de le confier à la circulation libre et non faussée du message et à l'autorégulation des frictions, accompagnant nécessairement toute mutation, par la Main Vibrante des marchés d'Adam Smith. Cette main vibrante est un hybride qui combine la main de votre maman, quand vous pleuriez étant encore bébé, et la main de dieu. Les européens sont alors unis dans la plénitude de la chaîne des plaisirs. Dans la plus grande crise de l'histoire, les fondamentaux nous sont rappelés par ceux qui les détiennent. Il n'y a pas de déterminisme, il n'y a que ses serviteurs et ses servants de messe.

Le dieu financier avait la chance de toujours être secondé depuis Adam Smith par la main vibrante du marché, de la Richesse des Nations qui s'occupait bienheureusement de manière "invisible" de la bobologie des marchés clonés.

La chance qui a été donnée à l'homme par Adam Smith, est qu'il dispose d'un genre de dieu qui bosse pour lui, et que, quoique l'homme fasse de ses appétits personnels, il est inclus par un humanisme automatique dans un système de grégarité qui ne peut que relier les êtres dans de la congruence bénéfique pour tous et renforcée ces dernières décennies par le trickle-down effect, l'effet de percolation de l'École de Chicago et du Consensus de Washington, la manne de l'économie post-réelle qui crée des richesses, tend au plein-emploi et fonde la démocratie chez ceux qui ne l'ont pas encore ou qui cracheraient dans la soupe.

Redonnons la parole à Adam Smith dans sa Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, Livre IV, ch. 2, 1776: "À la vérité, son intention, en général, n'est pas en cela de servir l'intérêt public, et il ne sait même pas jusqu'à quel point il peut être utile à la société. En préférant le succès de l'industrie nationale à celui de l'industrie étrangère, il ne pense qu'à se donner personnellement une plus grande sûreté ; et en dirigeant cette industrie de manière à ce que son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu'à son propre gain ; en cela, comme dans beaucoup d'autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions ; et ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus mal pour la société, que cette fin n'entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d'une manière bien plus efficace pour l'intérêt de la société, que s'il avait réellement pour but d'y travailler. Je n'ai jamais vu que ceux qui aspiraient, dans leurs entreprises de commerce, à travailler pour le bien général, aient fait beaucoup de bonnes choses. Il est vrai que cette belle passion n'est pas très commune parmi les marchands, et qu'il ne faudrait pas de longs discours pour les en guérir." Nous ne pouvons en vouloir au dernier dieu en date, l'investisseur d'AIG ayant une participation croisée avec la Goldman Sachs et la JP Morgan adossée sur le partenariat des CDS d'avoir mené jusqu'à l'apothéose la pensée d'Adam Smith en établissant à l'aide de la globalisation de l'OMC la symbiose respirante de l'industrie nationale et de l'industrie étrangère commerçant librement dans la Grande Maison du Grand Village de la globalisation où plus personne n'était étranger.

Le système du profit s'était déjà effondré en 2002/03 avec la crise DotCom Enron, Worldcom. Officiellement cette crise est passée dans l'histoire comme "La Crise du système des Profits" et a été oubliée par l'histoire comme telle. En réalité il y a eu volonté de l'oublier comme telle. Rassurez-vous, je ne pense pas à "quelqu'un qui tire les ficelles", ou à la "Théorie du Complot". Non, il y a eu l'application simple, méthodique et systémique d'un Business-Plan qui s'est poursuivi depuis 2007 avec le système de titrisation de dettes, de produits financiers dérivés et des Subprimes qui a donné à une élite de plus en plus réduite tout ce qu'il a pu et qui a fini par conduire à l'effondrement général de l'économie des peuples, activé par le management financier déconnecté de l'économie travaillée et du management d'entrepreneur.

Si le mot "systémique" est passé il y a deux ans dans le vocabulaire du café du bazar - car l'Homme a besoin de donner un nom quand il veut transposer dans une autre dimension ses actes et leur résultat, que ce soit en bonne part comme en mauvaise part - le Systémisme s'est agrégé sous forme de business-plan bien avant la Crise Enron-Worldcom, mais après la Chute du Mur de Berlin qui a laissé penser aux commerçants et à leurs serviteurs, les hommes politiques, que l'heure était venue de "Récolter les Dividendes de la Paix". Cette expression m'avait révolté en 1990, et avait laissé dans l'euphorie mon entourage. Je sentais bien que la force qui était engagée dans le martèlement de cette expression avait comme dessein d'expliquer que toute "mise en commun" ou toute situation de "globalité de groupe ou d'État" était à faire oublier et même à marquer de son urine comme un chien marque son territoire, pour brûler définitivement les derniers germes ou greffons qui poussent chez les Partageux ayant un sens pour l'État. Ce Business-Plan systémique appliqué depuis 1990 s'est implanté à tous les niveaux de la société, de l'arc-en-ciel politique, de l'esprit.

Devant la Globalisation qui mettait à genoux, l'individu a fini par se mettre de soi-même à genoux librement servi à son maître sans visage, la Commission de Bruxelles garante des acquis de l'OMC. Car "si nous ne pouvons plus vivre sur ce train de vie" ou bien si "nous ne pouvons plus vivre avec un tel endettement" (décuplé avec les bail out de l'organisation systémique des banques et de la spéculation financière), l'esprit de l'OMC de l'ouverture tous azimuts des marchés commerciaux reste le référenciel logiciel.

Donc, au management activiste financier de share-holder, de détenteur de part, il ne pouvait plus s'opposer le management d'entrepreneur, de stake-holder, de détenteur de tâche qui se donne pour saine perspective le... durable, le responsable, le citoyen, l'environnement naturel et social, et la répartition comme dans le système paritaire rhénan ou scandinave. J'espère que mes lecteurs seront d'accord avec ceci au lieu de me mobber pour mettre de leur côté des Indulgences utiles à leur épanouissement personnel ou à leur carrière. Il est vrai que depuis que le Chairman-Prince-Président français a dénoncé la "Dictature des Marchés", le référentiel est brouillé et il ne reste que les allégeances directes de forces aux forces. De la déontologie animalière. Luttant activement avec mes moyens qui sont les miens et dans mon milieu professionnel qui est le mien, je peux affirmer que cette fois-ci, ils se permettent de gagner en vous disant simplement que vous n'avez pas votre place parmi eux et que c'est bien la Fin de l'Histoire... de l'idéologie... Ils sont entre eux, transfèrent entre eux et vous jettent sans même générer le conflit. Nous sommes à un stade, où ils avancent à découvert et vous jettent. L'Europe a réimplosé dans ses États Nations, et la cellule sociale a réimplosé dans son agglomérat barbare. Au même moment, il existe des connards qui parlent au Parlement français de "la faillite du foot-ball français" et qui mobilisent tout un Gouvernement "pour les États Généraux du foot-ball français". Le Chairman-Prince président français NS avait annulé une réunion de travail avec 40 ONG pour préparer le G20 et prévue de longue date, au profit d'une discussion avec le footballeur Thierry Henry, looser de l'équipe de France au Mondial 2010 en Afrique du Sud. Il est temps de procéder à la relégation de ce tartufe tricolore (Photo: pompe à huile et circuit de dérivation/transfert)

L'État s'est désengagé, le citoyen a été privé des services publics et de santé, le chômeur est poursuivi comme un malfaiteur, le salarié a été privé de salaire, la durée de temps hebdomadaire de travail a été allongée alors que le gain de productivité a été de plus de 350% en 20 ans, le Code du Travail a été dérèglementé et cassé par la France comme par l'Europe, l'âge de l'accession à la retraite a été retardé, la réglementation sur la durée du temps de travail a été "assouplie", les caisses de retraites par répartitions ont été dépouillées des cotisations au profit de Fonds de Pension qui ont perdu des billions sur les marchés financiers systémiques, les fonds de pension ont dépouillé les entreprises, qu'ils possédaient, de leur vitalité pour accéder au profit immédiat ou à court terme dans les opérations de rachat-rejet. Nous déambulons en partant de la privation, pilotée par et pour le Désengagement de l'État pour favoriser le "Système de Profit" en conformité avec les Directives de Bruxelles, pour arriver au transfert des richesses organisé à partir des caisses des États pour le compte de ces entreprises spéculantes agissant dans le "Système des profits" et qui sont dans  la Crise en situation de faillite.

L'exonération des responsabilités est en ces temps de crise historique l'une de valeurs les moins volatiles qui puisse exister. Il est aussi curieux de voir avec quelle force d'acharnement et de chantage le troupeau des banques discute avec leurs États Providences et l'Europe Providence Bancaire qui leur donnent les fonds nécessaires à racheter leurs créances toxiques ou à les "recapitaliser" pour les extraire de la faillite latente. La collusion entre banques, gouvernements et Commission de Bruxelles me laisse pantois. Avant la rencontre, mardi matin 2 décembre 2008, les ministres des finances allemand et suédois avaient ouvertement mis en cause la "bureaucratie" de la Commission de Bruxelles. Le petit peuple a perdu et va perdre son emploi, être contraint à un chômage partiel ou total, mais les actionnaires de ces banques sont autorisés à s'enrichir, avec les fonds d'aide des États Providence et de la BCE.

Les États se font les supporters des banques qui ont triché avec cette spéculation pyramidale et économicide à la Ponzi pratiqué par la Société Générale, la Goldman Sachs, AIG, etc. Le business-plan de la privatisation et du transfert des richesses ne connaît aucune lacune dans son organisation. Le système continue de nourrir son autogestion, il n'y a même plus de dilution des responsabilités, mais un acte magique qui les efface toutes. Et si l'État s'en mêle, l'État organise deux choses en une seule fois: le maintien de la cannibalité d'un système des profits et des risques, et son propre maintien en tant qu'État sous forme d'un régime politique, offert comme le seul qui soit valable et valide. Une Europe peut en cacher une autre. Une Europe peut en tuer une autre, au nom du rétablissement de la confiance. Voici encore une raison pour avoir dû aller voter aux Européennes de 2009. Mais ces élections ont été boudées par les européens. Heureusement que le Président français "supprime la Garden-Party du 14 juillet pour montrer l'exemple". Vive la France, merde à la Prusse.

<<< Fin de la 1ère Partie


Les euro-députés en charge de réglementer les marchés financiers et les banques et spécialistes de la finance de toutes les fractions politiques qui composent l'Assemblée du Parlement Européen de Strasbourg ont lancé un appel solennel le 22 Juin 2010 "Call for a finance Watch": la Crise a révélé que  la société civile ne dispose pas d'un lobby.  Les Euro-Députés ont voté pour un genre de régulation plus sévère du commerce des produits financiers dérivés. Ils se sentent pourtant totalement impuissants en face des lobbies du secteur financier qui ont leur siège à Bruxelles à coté de la Commission. C'est dans une démarche totalement inédite que les Euro-Députés de toutes les fractions politiques se sont adressés à l'opinion publique et à la Commission.

Les 22 mutins du Bounty du Parlement Européen dénoncent "un danger pour la démocratie" et expliquent que des groupes de la société civile doivent se former d'urgence pour offrir une force d'opposition destinée à mettre en avant une analyse et un programme alternatifs face au lobby des banques et du secteur financier qui sont actifs à Bruxelles.

Un tel appel, aussi solennel et sérieux qu'il soit, montre à quel point le Parlement de Bruxelles constitue un nivellement vers les forces dites conservatrices, mais qui surfent en réalité sur ce qui est toujours vendu comme l'idéal de la modernité d'une économie efficace garantie par un système politique. Si ces 22 mutins transcourants du Bounty bruxellois se sentent obligés de crier leur désarroi, c'est qu'il n'y a pas au Parlement Européen la possibilité d'offrir une démarche politique alternative qui aboutisse. Et ceci confirme que la politique règlementaire européenne n'est qu'une politique de lobbies. L'Europe n'est qu'une lobbocracie catallactique dans laquelle "des hommes sont unis, mais pas des États" pour former un genre de "monades", en tous cas des "ententes fonctionnelles" chères à Jean Monnet. Bien sûr le Parlement de Strasbourg vient récemment de se prononcer à une majorité absolue de 538 Euro-Députés pour une étude d'impact sur l'applicabilité de la Taxe Tobin, mais comme toutes les déclarations de bonne intention, cette étude d'impact va se diluer dans les étages décisionnels de la Commission, de l'Euro-Groupe, de la BCE, du G8 et du G20 de Toronto en une taxe sur les banques qui peuvent donc à leur guise intensifier leur commerce de produits dérivés financiers comme les CDO, CDS, etc. Vous voyez au passage que le G8 illégitime, dit "le Club de Paris" reste une entente fonctionnelle alors qu'il y a 6 mois il avait été fait croire à la planète au G20 de Pittsburgh qu'il n'y aurait plus que des tenues de G20.

Les 22 révoltés du Bounty appartiennent cette fois-ci aux Verts, à la Gauche, aux Chrétiens-Démocrates et aux Libéraux. Cet évènement est exceptionnel et d'une intense gravité. "Nous, les Euro-Députés responsables des questions relatives à la régulation des marchés financiers et des banques, nous nous trouvons mis constamment sous la pression du secteur financier et bancaire, quand nous sommes mis à contribution pour influencer le renforcement du cadre juridique en vigueur". Selon ces 22 Euro-Députés, la proximité entre les politiciens et l'élite financière constitue un conflit d'intérêt manifeste et avéré et ne permet que la prise en compte unilatérale des intérêts et des besoins du secteur financier et limite la possibilité des responsables politiques élus de l'Assemblée et des décideurs politiques des Commissions de prendre des décisions indépendantes et raisonnées. Il n'existe pas à Bruxelles des mouvements organisés d'opposition contre cette hégémonie des lobbies financiers qui existe depuis plus de 50 ans, en réalité depuis la signature du Traité de Rome.

Depuis que mon site existe, j'ai mis dans la colonne de gauche le lien sur le Corporate Europe Obesvatory qui surveille le lobbying à Bruxelles auprès des instances européennes et de la Commission. Comme bel exemple du "conflit d'intérêt" vous avez le lobby financier Bruegel, qui se fait passer pour être un think-tank. Mais quand vous consultez la liste de ses membres vous êtes édifiés. Vous y trouvez la Goldman Sachs américaine, Syngenta le groupe inventeur des OGM, Qualcomm des solutions informatiques, Pfizer pour le secteur pharmaceutique, Ernst & Young pour le consulting financier à Bruxelles... En général ces lobbies financiers ne cachent pas qu'ils travaillent en étroite collaboration avec des lobbies américains. Ainsi le lobby Bruegel est lié par un partenariat avec GMF (the German Marshall Fund) dans l'objectif d'unir les points de vue de Washington et de l'Europe: "This strategic partnership will leverage Bruegel‘s intellectual expertise, GMF‘s convening capabilities and networks in Washington and across Europe".


Il ne faut pas avoir peur d'utiliser les mots qui ont disparu depuis la fin de la guerre froide. Avec le maillage planétaire de la Goldman Sachs, ces lobbies financiers, qui siègent à Bruxelles, poursuivent l'impérialisme américain. Ceci fait bizarre de réemployer ces mots issus de 68. Non, Non, rien n'a changé. Tout, tout a r'commencé. Le site de Goldman Sachs est sans équivoque, cliquez sur la photo à gauche. Corporate Europe Observatory dénonce les activités de lobbying de Goldman Sachs à Bruxelles.

"L'Internationale Socialiste" n'avait été qu'une chimère incapable qui n'avait pas su pérenniser son logo et son banner sans le KGB, la Securitate, la Stasi, des PC dociles. L'Internationale Socialiste a perdu la Lutte des Classes. En France l'Internationale socialiste a échoué entre un combat de poules, la madone du Poitu et le waterzoï de Lille; le caviar gauche - que l'on va presque regretter face à la médiocrité des "primaires" de 2012 qui nous attend - est depuis longtemps filtré à la station d'épuration.

L'Internationale Goldman Sachs se dispense d'idéologie et gagne la Lutte de la Classe financière. Elle agit, tisse, achète, corrompt, musèle, fait pression, exerce son chantage sur les États souverains en les conseillant pour falsifier leur comptabilité nationale pour entrer dans la Zone Euro. C'est l'impérialisme américain. Peu de temps après l’intégration de la Grèce dans la zone euro, la banque américaine Goldman Sachs avait ouvert en 2001 à la Grèce une 10ème ligne de crédit de plusieurs milliards de $. La Goldman Sachs avait accordé 9 autres fois depuis 1998 un crédit à la Grèce dans des accords swap. Les crédits offerts aux grecs par la Goldman Sachs n’avaient jamais figuré dans la comptabilité nationale grecque dans le poste des crédits et donc de dettes, mais comme un accord swap de devises. Le trader de la Goldman Sachs était à cette époque Mario Draghi, le vice-président pour Goldman Sachs International. Mario Draghi était aussi le supérieur de l'actuel Secrétaire d'État américain au Trésor, Tim Geithner. Mario Draghi est actuellement président de la Banque Centrale d'Italie et candidat à la succession de Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque Centrale Européenne. Il n'est pas certain que Mario Draghi serve les intérêts européens comme Président de la BCE. Mario Draghi est soutenu par... Jean-Claude Juncker contre le candidat allemand Axel Weber, Président de la banque centrale allemande, la BuBa (Bundesbank). Donc Draghi ou Axel Weber se débrouilleront pour transformer la BCE en safe haven pour domicilier les bad banks des systèmes financiers européens. Mais, ils vous le jureront: l'indépendance de la BCE soulignée dans le Traité de Lisbonne et les directives européennes est un principe sacré.

L'impérialisme américain gagne. Il serait très grave que Draghi devienne le nouveau Directeur de la Banque Centrale Européenne. Le carnet d'adresse entre La Goldman Sachs et les décideurs publics en Europe est bien rempli. Petros Christodoulou a été nommé le 19 février 2010 à la tête de l'organisme de la gestion de la dette publique grecque. Petros Christodoulou est l'ancien responsable des marchés de la National Bank of Greece (NBG) et avait négocié les contrats relatifs à la dette grecque liant la banque d'affaires américaine Goldman Sachs, et d'autres sociétés privées, semi-publiques et publiques au gouvernement d'Athènes. Petros Christodoulou avait supervisé au début de l'année 2009 la création, aux côtés de Goldman Sachs, de la société londonienne Titlos pour transférer la dette du bilan de la Grèce à celui de la NBG. Avant de rejoindre la NBG, il a été banquier à la Goldman Sachs. Le gouvernement grec a mis des sunkissed islands en vente: c'est ici.

Maintenant, ne me repoussez pas d'un revers en pensant que je suis encore l'un de ces gauchistes qui continue à dénoncer "l'influence du grand capital dans le monde politique". Petros Christodoulou est bien entouré. La Goldman Sachs a recruté depuis plus de 20 ans des collaborateurs et des informateurs informels qui agissent dans chaque gouvernement national en Europe tout autant que dans les Communautés Européennes, la Commission Européenne, à Bruxelles. Le réseau Goldman Sachs est une fourmilière plus ou moins opaque, mais efficace pour œuvrer dans les intérêts de la Goldman Sachs. C'est Peter Sutherland, président de Goldman Sachs International, la filiale européenne basée à Londres, qui organise le réseau Goldman Sachs dans l'Europe des Vingt-Sept. Peter Sutherland est président de l'European Policy Centre, de Goldman Sachs International, de BP (British Petroleum), et aussi de la section Europe de la Commission Trilatérale. Il est également membre du comité de direction du groupe Bilderberg. Il est aussi directeur non exécutif de la Royal Bank of Scotland. De 1985 à 1989, il a été en poste à Bruxelles comme Commissaire responsable de la politique de Concurrence. Entre 1989 et 1993, M. Sutherland a été président de Allied Irish Banks. Il fut directeur général du GATT et de l'OMC de 1993 à 1995.

En France, Charles de Croisset est depuis mars 2004 conseiller international de la Goldman Sachs et vice-président de Goldman Sachs Europe. Charles de Croisset est ex-chef du Crédit commercial de France (CCF). Au Royaume-Uni, Goldman compte sur Lord Griffiths, qui conseilla l'ancien premier ministre Margaret Thatcher et en Allemagne, sur Otmar Issing, ancien membre du directoire de la Bundesbank et ex-économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE). Ainsi, dans le Financial Times du 15 février 2010 et dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 20 février 2010, Otmar Issing a signé un texte hostile à l'opération de sauvetage de la Grèce par l'Union européenne. Comme conseiller international de Goldman Sachs depuis 2006 il ne peut travailler contre le Département Négoce de sa banque, qui a spéculé contre la monnaie unique et qui a tout à perdre d'une intervention européenne qui permettrait aussi à la Grèce d'émettre des Bons du Trésor avec un bien plus faible rendement pour l'investisseur, ce qui coûte moins cher au contribuable grec. Je le rappelle, l'investisseur a tout intérêt à entacher gravement la bonne foi de l'État grec pour qu'il ne parviennent à écouler ses Bons du Trésor que s'il promet un très fort taux d'intérêt.

Le cosignataire de l'Appel des 22, l'Euro-Député allemand, Udo Bullmann, SPD, a dit: "Nous avons justement besoin de toute urgence dans le secteur financier du Parlement Européen de Strasbourg d'une commission d'étude indépendante et d'un lieu où l'expertise puisse s'exprimer sans être chapeautée par les intérêts de l'industrie." Les Euro-Députés ont exigé de la Commission de Bruxelles de dégager les moyens afin de garantir institutionnellement une expression parlementaire libre et indépendante de la procédure d'enquête, d'étude, d'expertise et de consultation. Avec l'exemple de la crise de l'Ouzo, de la Grèce en difficulté de paiement, et des pays connus sous le désignation atlantiste PIGS (Portugal, Italie, Grèce et Espagne), nous voyons bien l'inachevé et l'impréparation de ladite politique de "Convergence et de Stabilité" de la zone Euro. Vous comprenez aujourd'hui sans doute bien mieux que l'organe du Parlement Européen fonctionne dans un cadre et sous un mode tout autant inachevé et non-préparé. Ce qui semble passer avec ladite Crise pour un aspect inachevé n'est que l'expression délibérée des constituants européens qui ont rédigé les Directives, Pactes, Traités Européens et le Traité de Lisbonne qui est le Traité Modificatif Simplifié mis à la place du TCE rejeté par référendum avec le NON, le NEJ, et le NO irlandais. La volonté des constituants européens est de mettre en œuvre un ensemble complexe règlementaire et communautaire à partir du moment où ceci engage et établit le retrait du pouvoir souverain des États dans le commerce concurrentiel dit libre et non faussé dans lequel circulent librement les biens, les services, les Travailleurs et les capitaux. C'est pourquoi la Commission de Bruxelles, soutenue par la CEJ (Cour Européenne de Justice)  dépasse par exemple ses prérogatives et attributions et intervient dans la législation du Travail des États dans des affaires Viking, Paretneri, Rüffert, Vaxholm qui assujettissent les intérêts des Travailleurs aux seuls intérêts des entreprises et de l'industrie.

L'Euro-Député allemand de droite, Burkhard Balz, CDU, a aussi dit qu'une expertise indépendante et objective est nécessaire. Selon l'Euro-Député allemand vert, Sven Giegold, "ceci est un appel au secours. Nous avons besoin de toute urgence de consulter ceux qui ne gagnent pas directement de l'argent dans le secteur financier". Par cet appel des 22, les Euro-Députés responsables des questions financières demandent à la société civile européenne de former des Organisations Non Gouvernementales capables d'entretenir au niveau européen des activités de lobbying. En même temps ces Euro-Députés dénoncent le cadre limité de leur possibilité d'accéder à l'information. Alors qu'il existe par exemple au Parlement allemand de Berlin un service spécialisé et indépendant, le Parlement Européen de Strasbourg et de Bruxelles en est totalement dépourvu.

L'altermondialiste Detlef von Larcher de Attac-Deutschland a dit: "Il est grand temps qu’à Bruxelles puissent s’exprimer de manière équilibrée les opinions et les opinions opposées". Mais Detlef von Larcher "ne connaît pas d’ONG qui nage suffisamment dans l’argent pour s’offrir à Bruxelles des avocats, des économistes et des lobbyistes". Un porte-parole de l’Organisation Weed (Économie Mondiale, Écologie et Développement – Weltwirftschaft, Ökologie & Entwicklung) dont vous avez aussi le lien dans ma colonne de gauche de mon site, a plaidé pour une redevance versée par les lobbies bancaires dans un Fonds d’intérêt public qui pourrait financer des structures de la société civile responsables des questions financières et bancaires. Même chez les altermondialistes de Attac il n’existe que très peu de personnes capables de comprendre un bilan d’une banque. La société vivote dans son ignorance et le ministère de l’éducation nationale français vient par exemple d’éliminer des cours d’économie tous les chapitres qui ont traits à ces questions comme à celle du chômage. L’esprit du market-drive et de la globalisation joyeuse doit y être enseigné avec militantisme. On demande, en français dans le texte officiel, aux professeurs d'être militants! Les banques ont les cartes en main et font passer la nécessité de la spéculation et du commerce des produits dérivés financiers comme une fertilisation du bien public et une contribution au bien-être social.

Jean-Claude Trichet, Président de la BCE a dit au journal "Welt am Sonntag": "Il lui est totalement incompréhensible que les banques croient pouvoir agir comme avant la faillite de la Lehman Brothers. Les banques auraient toutes disparu si nous ne les avions pas sauvées".

Les banques elles-mêmes ne se donnent pas les moyens de contrôler leurs traders de leurs départements des banques d’investissement. La preuve est la toute puissance dont jouissent des centaines de milliers de Kerviel, ces prolétaires de la finance, et qui sont bien plus rémunérés avec les boni que les PDG de ces banques. Les milliards de boni sont versés pour rémunérer des compétences spécifiques qui ne sont pas maitrisées par leurs supérieurs hiérarchiques. Ce contrôle impossible fait de l’investmentbanking une technologie du risque impossible à domestiquer. Il faut interdire cet investmentbanking et ces produits financiers dérivés qui n’existent que pour eux-mêmes. Selon le FMI lui-même, entre 70 et 90% des transactions financières ne sont réalisées qu’à des fins spéculatives.

Il serait naïf de croire qu’il suffirait que le Parlement Européen crée un service technique d’expertise financière ou que des ONG créent une centaine de postes d’experts financiers. Dans ce domaine du lobbying de Bruxelles, personne ne peut s’opposer à la concurrence des banques librement faussée tout comme au Congrès US qui lui est totalement vendu avec en ce moment à sa tête Christopher Dodd qui est capable d’anéantir pièce par pièce le Volcker Rule, cette Réforme sur le contrôle et la surveillance des marchés financiers qui est voulue par Obama, le mariole entreposé par les lobbies financiers à la Présidence. Ce combat ne pourra être gagné que si l’on rend inutiles ces spécialistes. Les marchés financiers des CDS, CDO, LBO, etc, doivent devenir transparents et ceci ne sera possible qu’en interdisant ces produits OTC (Over The Counter) appelés aussi les "Just-bteween-us" (juste-entre-nous) qui sont des opérations extra-bilancielles, hors bilan, de gré à gré entre investisseurs spéculateurs.

Donc le G20 de Toronto s'adossera sur un paquet de "réformes" vides et va se mettre d’accord sur une taxe des banques, c'est-à-dire que toutes ces opérations extra bilancielles seront toujours légalement opaques, et que l’on ne peut prélever une taxe sur des opérations qui n’apparaissent pas dans les bilans et sur des bénéfices qui sont délocalisés dans les paradis fiscaux.

Signer l'Appel des Eurodéputés >>> "Call for a finance Watch".

Les Eurodéputés français signataires de l'Appel:
  1. Sophie Auconie (France, PPE, membre de la commission des affaires économiques & monétaires),
  2. Pervenche Berès (France, S&D, rapporteure de la commission spéciale  sur la crise financière économique et sociale, présidente de la commission de l'emploi & des affaires sociales)
  3. Pascal Canfin (France, Verts, vice-président de la commission spéciale  sur la crise financière économique et sociale)
  4. Jean-Paul Gauzès (France, PPE, responsable pour le groupe  du Parti Populaire Européen  dans la commission des affaires économiques & monétaires, en charge de la directive sur les fonds spéculatifs),
  5. Eva Joly (France, Verts, présidente de la commission du développement, membre de la commission des affaires économiques & monétaires),
En résumé, seulement un seul Euro-Député français du PS... deux de droite et deux verts. La "gauche" française est lamentable.

Pétition Taxe Tobin / Taxe Robin des Bois avant le G20 de Toronto


Les banques ne se prêtent plus entre elles de l'argent car elles savent mieux que tous que l'on ne peut pas leur faire confiance. La Grande Dépression 2 arrive. Le commerce international est mort, vous pouvez le suivre en observant ci-dessous et en bas de page de mon site la chute continue du Baltic Dry Index. Le BDI, qui est un indice réel et non spéculatif, a perdu 40,3% au mois de juin 2010 et 33,4% en un an depuis juin 2009. Il atteint le niveau le plus bas qui était celui de 2008 où il était passé de 12000 à 2000. Les navires porte conteneurs restent vides et à quai. Vous pouvez obtenir les Explications sur les ghost fleets, les flottes fantômes qui sont à vide au mouillage le long des côtes maritimes.




Sur ce graphique actif ci-dessus, cliquez sur 1D = 1 day pour avoir le taux du jour! La courbe semble "plate". Pour voir une échelle annuelle cliquez sur 1Y = 1 année. Ce graphique s'actualise régulièrement tous les 2 jours.

Les pics correspondent à des importations massives de matières premières et de minerais pas les chinois, rien d'autre.
Le site Wikinvest a éliminé la possibilité de voir la courbe 2Y, ou 5Y ou 10 Y car en juin 2008 le BDI était à 12000...
Allez directement sur le graphique de Wikinvest et faites glisser en haut le curseur du temps à gauche...

On a fait croire que le bail-out des banques systémiques en faillite offert sans contrepartie et sans limiter les bonus et les retraite chapô était nécessaire, on a fait croire que régulation et contrôle des marchés financiers ne pouvaient se faire de manière unilatérale, on vous fait croire que les plans d'austérité obligatoires suite aux budget des États mis en faillite à cause des bail-out pharaoniques des banques seront nécessaires. Pourtant le Brésil a instauré une taxe sur les transactions financières depuis le 20 janvier 2009 et non pas une simple taxe annuelle sur les banques. Ah! Oui, Lula est donc un "gauchiste"...

Pervenche Berès a présenté le 1er juillet 2010 les premières conclusions de la commission spéciale du Parlement européen sur "La crise financière économique et sociale". Cette commission invite les États membres à boycotter Goldman Sachs et invite les euro-députés de l'Union à réfléchir à la partie inégale qui se joue entre les régulateurs et les institutions financières, dont le jeu trouble est à nouveau apparu avec l'éclatement de la crise grecque. Pour Pervenche Berès, Goldman n'est pas seulement "too big to fail" mais avant tout "too big to exist". La situation de la Goldman Sachs lui permet d'avoir une vision des marchés unique, dont ne disposent même pas les régulateurs censés la surveiller. Le rapport dénonce les moyens engagés par le lobbying de l'industrie financière: 4 milliards de dollars dépensés pour développer sa stratégie d'influence auprès du Congrès des Etats-Unis au cours des 10 ans qui ont précédé la crise. Un rapport de force inégal qu'ont d'ailleurs dénoncé 22 députés européens dont Jean-Paul Gauzès (coordinateur du parti populaire européen pour les questions économiques et financières) et Pascal Canfin (Europe Ecologie, vice président de la commission spéciale sur la crise).

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Deuxième partie >>>

Le Commissaire Européen au Marché Intérieur offre au lobby financier le Groupe d'Experts en affaires bancaires

14. juin 2010

L’arrogance et l’intransigeance de l’Union Européenne poussent l'Afrique à rejeter tout APE !


La planète entière se souviendra à jamais du son des vuvuzelas du Mondial 2010 de la FIFA. Ce son va imprégner les inconscients de manière indélébile et rappellera que l'Afrique a décidé de naître comme continent en juin 2010.

Pour la première fois, l'Afrique n'a eu qu'un seul souffle. J'ai horreur du foot, mais je laisse les chaines TV allemandes ou françaises allumées pour entendre la Déclaration de la voix de l'Homme. Les cultures européennes peuvent couvrir et filtrer le son comme elles le veulent, ce son couvre les voix de tous les pays de la terre et l'interditction de la FIFA d'utiliser les vuvuzelas que l'OMC et les APE ne tueront pas. C'est la première fois depuis Lucy qu'un son a envahi l'humanité. C'est le seul Chant de la Terre que je connaisse.





C'est le dernier Chant de la Terre avant la fin de la Crise vers 2029. Mémorisez ce son.




Ce chant de la terre
qui nous remonte du béton des gradins
est la réponse de l'Afrique à la théâtralité Globalisation-Démocratie-Souveraineté nationale.

Depuis le déclenchement de ladite Crise en 2006 avec la faillite de la Bear Stearns, et pour le grand public anglais depuis l'été 2007 avec la faillite de la Northern Rock, et pour le grand public mondial depuis le 15 IX 2008 avec la faillite de la Lehman Brothers, les États poursuivent le gavage des banques faillitaires avec de l'argent public dérobé aux peuples actuels et aux générations futures avec l'émission de Bons du Trésor ou de Grands Emprunts, avec la planche à billet et avec les plans d'austérité les plus importants depuis 1945.

L'Europe providence bancaire, les États providence bancaires continuent à dépecer les peuples de l'hémisphère nord, en s'affranchissant de la Concurrence Libre et non faussée quand il s'agit d'organiser les bail out à répétition pour les systèmes bancaires et d'assurance au lieu de séparer la good bank de la bad bank et de laisser ces dernières s'effondrer en faisant assumer pleinement le risque aux spéculateurs compulsifs. Les États, la Région Européenne font tout pour perpétuer la dominance de la finance en ne légiférant pas pour instaurer son contrôle et sa surveillance, en prorogeant les nouvelles normes comptables prudentielles Bâle III qui seront sensées imposer aux banques un Fonds Propres Réglementaire de 10% pour qu'elles soient capables de résister à des défaillances systémiques. Il n'y a jamais eu la moindre des concurrences libres et non faussées dans ce système de libre circulation des capitaux et dans le Traité de Rome jusqu'au Traité de Lisbonne.

Cette schizophrénie du système ordolibéral, se voulant librement non-faussé et organisant le pillage, n'empêche pas l'Europe de toujours vouloir imposer les Accords de Partenariat Économique aux Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et aux PED (Pays en Développement). L'OMC est morte depuis l'échec du cycle de négociations de Doha en 2001, mais les pays industrialisés ont intensifié l'esclavage et la déprédation des "petits" pays avec des milliers d'accords bilatéraux qui détruisent la logique multilatérale de l'accord de l'OMC qui était censée mettre tous les pays dans une situation d'égal à égal. Avec les milliers d'accords bilatéraux, les petits pays ne sont plus traités comme un groupe, sauf pour le Mondial du Foot. Les "petits" pays ont été fragilisés et n'ont plus trouvé un instance internationale pour syndiquer leur défense contre l'agression du nord et de l'égoïsme planétaire de l'Europe ou des USA... Pourtant, l'Afrique se lève, et pas seulement pour le foot.

Je vous livre ci-dessous la Newsletter n°380 que je viens de recevoir du site SEDELAN de la Coopérative Agricole burkinabè:



Début de la Newsletter >>>

La semaine du lundi 7 juin au vendredi 11 juin 2010, s’est tenue à Ouagadougou une session de négociations sur l’Accord de Partenariat Economique (APE) entre l’Union Européenne et l’Afrique de l’Ouest. Le vendredi soir un point de presse a été organisé par quelques organisations de la société civile burkinabè et le Dr Cheikh Tidiane Dieye, sénégalais qui représente la société civile au sein des négociateurs africains. Voici donc l’état d’avancement des négociations.

En réalité, rien ne bouge. Les négociations sont figées. L’Union Européenne qui a toujours dit qu’elle n’avait pas d’intérêts offensifs à défendre, ne fait preuve d’aucune souplesse. Elle maintient des exigences inacceptables.

Par exemple sur la libéralisation des échanges entre l’Union Européenne et l’Afrique de l’Ouest (principale objectif des APE qui sont, en fait, des Accords de Libres Échanges mal-nommés) : L’Afrique de l’Ouest est déjà allée bien loin. Il y a longtemps qu’elle a abandonnée le taux de 50 % proposé par la société civile. En novembre 2009, les négociateurs africains, à Abidjan, proposaient un taux de 66,4 %. Et voilà que contre toute attente, en mai 2010, l’Afrique de l’Ouest a proposé d’ouvrir 70 % de son marché à l’Europe. En dépit des récriminations de la société civile et des préoccupations exprimées par de nombreux États de la région, cette semaine les négociateurs ont maintenu cette offre de 70 % !

Mais l’Union Européenne veut toujours plus et ses négociateurs ont informés, ici même à Ouagadougou, qu’ils maintiennent leurs exigences à 80 %. « Cette demande n’est pas seulement agressive. Elle est indécente et choque tous ceux qui sont conscients de l’état actuel de l’économie régionale ouest africaine et soucieux de son avenir. D’autant plus que l’Europe demande que cette libéralisation se fasse sur 15 ans, alors que l’Afrique de l’Ouest a toujours proposé de le faire en 25 ans. » (document de la société civile distribué avant la conférence de presse).
« Les négociateurs européens demandent à l’Afrique de l’Ouest d’accepter, dans un accord commercial bilatéral, d’introduire une clause qui exposerait les États à des sanctions économiques pour des fautes politiques présumées commises par leurs dirigeants (« Clause de non exécution » - clause rejetée). Ils demandent aussi à la région de supprimer les prélèvements communautaires destinés à financer l’UEMOA et la CEDEAO. Ces maigres ressources sont les seules qui supportent aujourd’hui toute l’intégration régionale. Aucune règle internationale, fut-elle l’organisation mondiale du commerce, ne saurait nous imposer de renoncer au financement souverain de l’intégration pour se contenter de tendre la main à l’Europe. Les citoyens de l’Afrique de l’Ouest rejettent d’avance une telle éventualité. » (Document cité ci-dessus).
D’autres divergences sont apparues, notamment sur l’origine et le montant des ressources du « programme de l’APE pour le développement ».

Comment réagir en accueillant ses informations ?Personnellement, il me semble qu’il s’agit de bonnes nouvelles !

L’arrogance et l’intransigeance de l’Union Européenne est en train d’ouvrir les yeux de nos dirigeants. L’Europe, comme les autres, n’a pas d’amis, mais des intérêts à défendre. En Afrique, elle espérait, grâce à ses accords, barrer la route à la Chine, à l’Inde et au Brésil. L’Afrique de l’Ouest n’est pas prête, elle non plus, à brader ses intérêts.
Oui, enfin une bonne nouvelle du côté des APE !

L’arrogance et l’intransigeance de l’Union Européenne poussent les négociateurs africains à rejeter tout APE !
Koudougou, le 12 juin 2010
Maurice Oudet
Président du SEDELAN

Nous le croyons : Un autre monde est possible, où chaque personne pourra trouver sa place et sa dignité, où chaque paysan pourra vivre de la terre, où chacun pourra vivre et travailler en paix, où l'homme sera remis au centre des préoccupations politiques et économiques,...

 Toutes nos coordonnées :

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<<< Fin de la Newsletter

Site >>> Attac Burkina

Site Oxfam >>> L’Afrique et l’autisme de la Commission européenne.

Site >>> epawatch.eu

Au sujet de la sécurité alimentaire et au sujet des APE, des ALE, des accords ADPIC et ADPIC+, de l'AGCS et de l'AGCS+, vous avez sur mon site toutes les informations nécessaires.

Site >>> bilaterals.org, tout ce qui ne se négocie pas à l'OMC



L'Afrique a-t-elle pour autant envie de résister à la Chine?

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Voici maintenant l'article du quotidien burkinabè lefaso.net sur les dernières négociations EU-Afrique >>>

Accords de partenariat économique:
Le bras de fer Afrique de l’Ouest-Union européenne continue

publié 15-juin-2010

Le Faso.net | mardi 15 juin 2010

Accords de partenariat économique:
Le bras de fer Afrique de l’Ouest-Union européenne continue

Les parties prenantes aux négociations sur l’Accord de partenariat économique (APE) entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne, se sont retrouvés la semaine dernière à Ouagadougou. A l’issue de cette rencontre qui a accouché une fois de plus d’une souris, les organisations de la société civile ont donné une conférence de presse dans la soirée du vendredi 11 juin.

Le dialogue de sourds entre l’Union européenne et l’Afrique de l’Ouest concernant les APE est loin d’être terminé. C’est du moins ce qui ressort du point de presse de la société civile, à l’issue des négociations intervenues au cours de la semaine dernière.

En effet, pendant que les négociateurs européens vantent les bienfaits d’une libéralisation outrancière, les représentants de l’Afrique de l’Ouest estiment qu’en l’état actuel des choses, une libéralisation accélérée pourrait compromettre les chances de la région de sortir de son sous-développement.

Selon le conférencier, le Dr Cheick Tidiane Dieye qui prend part aux négociations pour le compte de la société civile, l’élaboration d’un nouveau partenariat Europe-Afrique fondé sur le respect et la solidarité est de plus en plus compromise par les négociateurs européens qui ont adopté une stratégie dans laquelle l’intransigeance se mêle au paternalisme et à la condescendance.

« On ne négocie pas un partenariat en s’érigeant en éternel donneur de leçon et en refusant toute présomption et responsabilité aux gouvernements ouest-africains », a-t-il signifié. Afin de conclure un partenariat économique porteur de développement, la CEDEAO a élaboré un Programme de l’APE pour le développement (PAPED) .

Les projets identifiés dans le cadre du PAPED, sont estimés à 9,5 milliards d’euros sur cinq ans. Le financement du PAPED est la condition préalable que les chefs d’Etat ont posée à la signature des APE. Sur les 9,5 milliards d’euros demandés, l’Europe table sur 6 milliards qui, en réalité, représentent selon Tidiane Dieye, le cumul de tous les fonds européens bilatéraux et régionaux, destinés à la région.

« En réalité, l’Union européenne ne fait que recycler et transférer des fonds déjà prévus pour d’autres projets en changeant seulement de rubrique et d’appellation », a-t-il déclaré.

Du droit de sanctionner

Dans les négociations sur les APE, il est question d’instituer une close de non-exécution. La société civile, par la voix de son représentant, Dr Tidiane Dieye, estime qu’il est inadmissible dans un accord bilatéral, d’introduire comme le souhaite l’Union européenne, une clause qui exposerait les États à des sanctions économiques pour fautes politiques présumées commises par leurs dirigeants.

Par ailleurs, l’Europe demande aussi à la région de supprimer les prélèvements communautaires destinés à l’UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest Africaine) et à la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest). Pour la société civile, cela est hors de question car jusqu’à présent, ces maigres ressources sont les seules qui supportent le fonctionnement de ces institutions. La suppression de ses taxes pourrait remettre en cause le financement souverain de l’intégration.

Que reste-il des accords partiels ?

La société civile invite les États ouest-africains à apporter leur soutien à la Côte d’Ivoire et au Ghana qui ont déjà signé des accords avec l’Union européenne pour éviter que ces pays ne soient obligés de mettre en œuvre leurs APE individuels.

Et mieux, d’envisager des instruments économiques susceptibles de compenser temporairement les pertes auxquelles ils feraient face sur le marché européen, s’ils remettaient en cause les accords qu’ils ont signé avec l’Europe. Mais au cas où l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne arrivent à trouver une entente, les APE individuels seront caducs.

Pour la société civile, l’Afrique de l’Ouest doit tenir bon. Car si l’Union européenne veut qu’elle ouvre son marché aussi rapidement (sur 15 ans contre 25 proposés par la CEDEAO), c’est qu’elle a une peur bleue de la Chine, de l’Inde et du Brésil qui gagnent de plus en plus de terrain en Afrique. D’ailleurs, le commerce avec l’UE ne représente que 32% des échanges de la région. L’Afrique peut donc avoir le dernier mot.

 <<< Fin de l'article du quotidien burkinabè lefaso.net .

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Extraits du site bilaterals.org, tout ce qui ne se négocie pas à l'OMC  >>>

En 2000, l’Union européenne et le groupe des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, connu sous l’appellation du groupe ACP, ont adopté l’Accord de Cotonou, un accord-cadre concernant le commerce, la coopération politique et la coopération pour le développement. Il remplace la précédente Convention de Lomé, prévoyant une série de relations privilégiées entre l’Union européenne et les pays de l’ACP en matière d’accès au marché, d’assistance technique et autres domaines. L’objectif est de faciliter l’intégration économique et politique des pays de l’ACP dans un marché libéralisé d’ici les 20 prochaines années.

En vertu de l’Accord de Cotonou, les parties se sont entendues sur le fait de négocier une série d’accords bilatéraux indépendants entre l’Union européenne et les pays participants de l’ACP. Ces accords, surnommés « accords de partenariat économique » (APE), prévoiraient certains droits et obligations spécifiques, taillés sur mesure pour six regroupements de pays définis de manière arbitraire (l’Afrique de l’Ouest, de l’Est, l’Afrique australe et centrale, la Communauté pour le développement de l’Afrique australe ou SADC, les Caraïbes et le Pacifique). Les APE sont des accords de libre-échange exhaustifs auxquels on intègre les thèmes du « développement » et de l’« intégration régionale » pour les rendre plus acceptables.

Les négociations autour des ces APE ont commencé en septembre 2002 et devaient se terminer le 31 décembre 2007, alors qu’une dérogation, dans le cadre de l’OMC, sur l’incompatibilité des relations commerciales préférentielles de l’UE avec les pays de l’ACP devait arriver à expiration. (L’UE a insisté sur la « compatibilité avec les règles de l’OMC » comme cadre pour les négociations et les pays de l’ACP ont accepté.) Au fur et à mesure que les négociations avançaient, les gouvernements de l’APC sont se retrouvés pris entre l’arbre et l’écorce : ils voulaient l’accès aux marchés que les APE offraient, mais le prix à payer était très élevé en termes de pertes de revenus douaniers et de déstabilisation de leurs économies due à l’afflux de produits importées de l’Union européenne, du manque de clarté dans les engagements de Bruxelles, de réduction de l’autonomie politique, etc. La société civile, les syndicats et le milieu des affaires dans les pays de l’ACP en ont étudié les implications et ont organisé des campagnes énergiques pour empêcher les signatures d’APE.

La date butoir du 31 décembre 2007 pour la signature de l’APE est arrivée et a causé tout un drame. Un certain nombre d’États — incluant la Papouasie–Nouvelle-Guinée, les Îles Fidji, le Ghana et la Côte-d’Ivoire — ont parafé des APE provisoires avant la date butoir. D’autres, comme le Sénégal, ont juré qu’ils ne signeraient pas tant que les préoccupations sur le plan du développement ne seraient pas sérieusement pris en compte. En 2008, les négociations ont continué à assurer l’acceptation généralisée d’APE provisoires, glissant peu à peu vers des signatures d’APE exhaustifs. Vous trouverez dans le tableau ci-dessous la situation concernant les APE dans cette région à la date d’octobre 2009:

Sous-groupe UE-ACP État de l’accord
Caraïbes • APE complet paraphé en déc. 2007, signé en octobre 2008 (mais pas par Haïti) et approuvé par le Parlement européen (mars 2009)
Afrique centrale • APE intérimaire paraphé (déc. 2007) et signé seulement par le Cameroun (janvier 2009)

• 7 pays n’ont encore rien paraphé
Afrique de l’Ouest • APE intérimaire paraphé (déc. 2007), signé par la Côte d’Ivoire (nov. 2008) et approuvé par le Parlement européen (mars 2009)

• APE intérimaire paraphé par le Ghana (déc. 2007)

• 14 pays n’ont encore rien paraphé
Afrique de l’Est • APE intérimaire paraphé par le Zimbabwe, les Seychelles, Maurice, les Comores, Madagascar, la Zambie (nov-déc. 2007) et signé seulement par le Zimbabwe, les Seychelles, Maurice et Madagascar

• APE intérimaire paraphé par les membres de la Communauté Est- Africaine le Burundi, le Kenya, le Rwanda , la Tanzanie et l’Ouganda (novembre 2007)

• 5 pays n’ont encore rien paraphé
Afrique australe • APE intérimaire paraphé par le Botswana, le Lesotho, la Namibie, le Swaziland et le Mozambique (nov-déc. 2007), et signé seulement par le Botswana, le Lesotho, le Swaziland et le Mozambique

• L’Angola n’a encore rien paraphé
Pacifique • APE intérimaire paraphé par la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les îles Fidji (nov. 2007) et signé seulement par la Papouasie-Nouvelle-Guinée (juillet 2009)

• 13 pays n’ont encore rien paraphé

Une étude (en anglais seulement) assez détaillée du rôle de la Commission européenne est disponible sur:  http://epawatch.files.wordpress.com...

dernière mise à jour : octobre 2009

24. mai 2010

Destruction par les Marchés - Les Réformes vides des marchés financiers de l'Allemagne, de l'Europe, des USA

Pour sortir de la "Crise", la Conférence Bilderberg d'Athènes avait décidé du 14 au 17 mai 2009 d'organiser la "Destruction par les marchés".

Selon le fascicule envoyé préalablement aux participants, Bilderberg était à la recherche de deux options, selon Daniel Estulin, observateur du Club Bilderberg: "Le thème principal de discussion de la rencontre de cette année 2009 était de traiter de la crise économique, en la conduisant dans une dépression plus prolongée et agonisante qui jette le monde pour des décades dans le désastre de la stagnation, le déclin et la pauvreté… ou en la conduisant vers une dépression intense mais plus courte qui va paver la route d'un nouvel ordre économique durable avec moins de souveraineté de la part des États mais avec plus d'efficacité". (Crédit photos: Amandla Mandela)

Ceci correspond à la "mondialisation heureuse" du market-drive, du tout-par-le-marché de Friedrich von Hayek. Selon Daniel Estulin "d'autres points de l'agenda fixé à Athènes à la Conférence Bilderberg en mai 2009 incluaient un plan destiné à tromper des millions d'épargnants et d'investisseurs qui croient au matraquage de la relance présupposée de l'économie. Dans les mois à venir ils vont s'exposer à des pertes massives et à de très graves désastres financiers et il y aura vers septembre ou octobre une pression ultime envers la ratification de la procédure de ratification du Traité de Lisbonne en direction du OUI irlandais, ce qui va conférer à l'Union Européenne une puissance massive sur ses États Membres en en faisant un gouvernement régional supranational avec une relégation à un statut plus régional de chacun des pays."

Ceux qui croient voir un retour subit de l'amour de l'État pour la Chose Publique doivent tout aussi violemment se détromper. Le "State is bad" initié par "The road of serfdom" de von Hayek, puis de l'École de Chicago, le Consensus de Washington, Ronald Reagan, Margaret Thatcher, Tony Blair, Jean Monnet, Gerhard Schröder, Lionel Jospin qui a vendu les services publiques au secteur privatisé en respect personnel et de gauche à l'AGCS, l'accord parallèle à l'OMC,... tout ceci n'a pas empêché la consolidation du retour du Titre III du TCE, rejeté par le NON français au référendum européen, bétonné dans le transfert copié-collé du Traité de Lisbonne imposé par la gauche abstentionniste au Congrès de Versailles de février 2008. Car l'État, empressé de sauver les tricheurs systémiques, spéculateurs et escrocs conserve toujours une certaine idée de l'État, et va légitimer sa gauche-attitude passagère de nationalisation des banques, par les caisses vides d'un budget en faillite qui ne permettra plus de maintenir les services publics et qui forcera des coupes violentes et de très fortes augmentations d'impôt comme en Irlande. Pour contenancer préventivement les futurs millions de déçus du bail out de Sarkozy face à la gestion versatile de crise et au chômage de masse, l'État fait appel à sa conscience supérieure déléguée, celle de l'OCDE qui continue à dérouler son bréviaire sur ses masses incultes et vénales. Si la rétention de l'espoir pour un État Nouveau et la contention des renouveaux de la conscience civique et politique ne devaient pas fonctionner, l'État saura organiser ses minériades roumaines privées pour conserver son Régime, à l'image de son laboratoire doom-toom d'Outre-mer où il s'essaye, pour garder en haleine son liberal fighting spirit, à se faire peur pour voir où se trouverait le point de sécession et pour étouffer dans l'œuf une éventuelle résilience créative des peuples. Les petites-gens sont toutes des nano-bonsaï qui vont ouvrir grand la bouche affamée et le porte-monnaie pour payer les frasques des flambeurs du casino et les croupiers du gouvernement.

Dans un rapport du 3 mars 2009 intitulé "Going for Growth" et rédigé par l'OCDE, cette organisation lance tous azimuts un cycle de vives recommandations destinées à entrainer les pays dans l'intensification de la libéralisation du commerce alors que tellement de voix de la société civile, de gouvernementaux, du secteur bancaire, du réseau industriel conjurent en même temps l'État d'intervenir à leurs côtés pour leur offrir sans contre-partie une aide financière, fiscale et conjoncturelle. La libre concurrence mondiale se ferait encore mieux pour eux si la politique de subvention du secteur agricole s'étendait à tous les secteurs industriels et commerciaux pour renforcer leur position concurrentielle dans le grand commerce libre, international et non faussé. Le club de défaisance du G20 montre une fois de plus son vrai visage. Il n'a pas l'intention de se soumettre aux lois de la libre concurrence quand il se sent lui-même menacé par elles, et il s'affaire à prendre sur les concurrents des parts de marché par tous les moyens. Les plus faibles comme les PED (Pays en Développement) et les Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), mais aussi les Pays de l'Europe de l'Est, n'ont qu'à bien se tenir et s'en retourner à sarcler la terre, la rizière ou le dvor, et à importer un maximum de produits manufacturés provenant des pays industrialisés.

Partout dans le monde, en comptabilité nationale, toutes ces aides aux banques ne figurent pas pour l'instant dans le déficit budgétaire annuel ni dans les dettes cumulées des États souverains. Les populations n'ont pas conscience de ce qu'elles auront à rembourser sur deux générations. Dès lors que Bilderberg n'existe pas officiellement, il n'émet jamais le moindre des démentis et ceci est un bonbon pour les tenants de la théorie du complot. Les eurosceptiques sont convaincus que le futur développement de l'Union Européenne a été forgé aux Conférences Bilderberg – les Commissaires européens y ont toujours été bien accueillis avec leur favori Peter Mandelson, selon lequel "on a toujours été à l'aise avec les gens devenus riches de manière sale". Le consensus Bilderberg est que les problèmes nationaux sont au mieux résolus par une élite ouverte sur l'international, qu'un réseau global de décideurs doive avoir un langage commun et que les limites entre les classes politiques et les classes des financiers doivent être fluides. Et c'est ainsi qu'il y a eu une tendance naturelle à inviter les conservateurs et les libéraux prônant le marché. Les seuls socialistes invités étaient ceux qui "comprennent l'argent" (comme Manuel Valls du PS par exemple).

Toujours selon Daniel Estulin, "le Secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, et Carl Bildt ont fait du racolage en faveur d'une récession plus courte contre une récession de 10 ans… en partie parce que cette dernière nuirait aux industriels de Bilderberg eux-mêmes; alors que ceux-ci désirent avoir un ministère global du travail et un ministère global des finances, ils préfèrent toujours faire de l'argent et une récession à long terme leur coûterait de graves revers industriels parce que personne n'achèterait leurs jouets…; la balance est du côté du maintien d'une dépression courte." Après la clôture de la Conférence Bilderberg d'Athènes de mai 2009, Daniel Estulin avait informé que l'une des toutes premières préoccupations des Bilderberger est le danger que leur zèle de reformater le monde en instrumentant le chaos en vue de mettre en œuvre leur agenda à long terme pourrait entrainer un déraillement de tout contrôle et conduire éventuellement à un scénario ou Bilderberg et l'élite globale en général seront dépassés par les évènements et se terminerait en une perte de leur contrôle sur la planète.

Selon l'agence de presse Macedonian International News Agency du 21 mai 2009, "un nouvel article du Kremlin sur le Bilderberg Group de l'ombre, qui avait tenu la semaine dernière sa réunion annuelle en Grèce avec l'élite de la finance, de la politique et des industries de l'ouest s'était mis d'accord que le $ devait être totalement 'détruit' pour permettre de se diriger vers un Nouvel Ordre Mondial dominé par les puissances de l'ouest. De plus, selon cet article du Kremlin, la plupart des élites les plus aisées de l'ouest avaient décidé à New York dans une réunion exceptionnelle et préalable à la réunion d'Athènes, qui avait été convoquée et conduite par David Rockefeller, de préparer la fin du $." Cette agence de presse a écrit plusieurs articles sur le Bilderberg Group sans langue de bois.

En premier lieu les banques et assurances ont été "sauvées" pour elles-mêmes parce qu’elle n’ont rien fait d’autre de ce sauvetage que d’amplifier la spéculation et de gratter des marges bénéficiaires là où elles le pouvaient: dans l'économie post-réelle des marchés financiers qui tournent en tire-lire close. Par exemple la Fed a injecté dans AIG, la plus grande assurance du monde, 1725 milliards de $ pour la "sauver" de la plus grande faillite d'une entreprise privée de toute l'histoire de l'humanité. Selon la FAO, il "ne" faut que 30 milliards par an pour éradiquer la faim dans le monde.

A présent les États qui ont sauvé les banques, s’approchent d’une situation de banqueroute d’État s’ils n’y sont pas déjà comme les USA, le Royaume-Uni, la Grèce, l'Irlande. Et les banques centrales comme la Banque d’Angleterre, la Fed’ américaine et, comme dernier venu dans ce monde véreux des bad banks, la BCE européenne, viennent "sauver" les États. La facture finale sera comme toujours la même: un marché détruit dans une hyperinflation.

Le Plan Bilderberg se déroule comme du papier à musique: la "relance économique" de la "recovery" des "green shots" n'a pas eu lieu mais des millions d'épargnants et d'investisseurs ont été trompés en voulant bien croire au matraquage de la relance présupposée de l'économie. Les États ont prorogé au G4, d'un G20 à un autre G20, d'un G20-Finance à un autre G20-Finance, les mesures de contrôle et de surveillance des marchés financiers, parce qu'ils ne veulent pas faire payer aux spéculateurs leur activité financière criminelle, dont les lobbies financiers sont tout aussi omnipotents que leur principe fraudulé de la concurrence libre et non faussée. Le monde de la finance ne met en œuvre qu'un monde sauvage financier, où l'illusion de la libre circulation non faussée des capitaux, tombe dès qu'une situation de crise systémique surgit et que le soutien des États souverains est obtenu par chantage. Les falsifications officielles et légales des comptabilités (IASB / IFRS), le Stress-Test des banques, le rachat par les banques centrales de positions toxiques et pourries des plans TARP, TALF, PPIP, la planche à billet n'ont servi qu'à acheter du temps mais dans les mois à venir nous allons être exposés à des pertes massives et à de très graves désastres financiers privés et publics.

Le Congrès US a autorisé Obama de ne plus le prévenir à chaque fois que la Fed' continue à renflouer les instituts de crédits hypothécaires Freddie Mac et Fannie Mae par exemple. La Fed' n'a jamais publié le nom des instituts financiers auxquels elle a accordé les aides, ni leur montant. Aucune comptabilité nationale n'est fiable depuis 2008 et les États pratiquent à dimension gigantesque ce que la Grèce pratique depuis son entrée dans l'Euro-Zone. Les États souverains viennent de procéder depuis 2008 au plus grand transfert de la dette privée sur la dette publique. En procédant à la résorption de la dette par l'hyperinflation, les États souverains vont en profiter pour balayer hors de leurs devoirs régaliens les derniers services publics qui sont encore à leur charge, pour répondre au Plan Bilderberg de paver la route d'un "nouvel ordre économique durable avec moins de souveraineté de la part des États mais avec plus d'efficacité". Vous voyez avec quelle intelligence le néo-libéralisme capitalise sur le développement durable, sur l'État efficace parce que devenu absent. Les marchés financiers procèdent au meurtre du père encore plus vite qu'un adolescent sur ChatRoulette. C'est papa qui paye la connexion.

Pour faire de la bande passante sur le web et pour meubler les esprits, en attendant de ne rien faire, l'Allemagne interdit quelque chose qui n'existe pas sur le sol allemand, l'Europe imite la Fed' avec son fonds d'intervention de 750 milliards et les USA ont voté une Réforme vide des marchés financiers (Reform Bill 59-39).

L'objectif de ces "réformes" en trompe l'œil est de gagner du temps en laissant se réaliser la destruction chirurgicale par les marchés auxquels se soumettent les États souverains. Les États souverains tolèrent, puis accompagnent la destruction par les marchés de la dette. Ce n'est en réalité pas le cas, les États souverains font passer toute dette de banques dans la dette publique et la remise à zéro des compteurs sera payée par les peuples, qui auront cette fois-ci perdu en plus la souveraineté de l'État, car State is bad comme le pense l'École de Chicago qui a inspiré le Consensus de Washington et le Consensus de Bruxelles qui sont eux-mêmes une émanation de Ludwig von Hayek et de Augustus von Mises. A la sortie de la crise, en 2029 environ, les peuples auront tout perdu et les banques tout gagné avec en prime un État docile et plus efficace à leur convenance. Si les électeurs ne se réveillent pas et ne deviennent toujours pas adultes en démocratie, nous aurons comme au Zimbabwe une révolte réprimée dans le sang. Et nous mettrons beaucoup de temps à prendre exemple sur le Amandla Mandela des zoulous pour conquérir la démocratie et écarter l'apartheid dans lequel vivent les pauvres qui y ont été jetés par la croissance appauvrissante de ces 20 dernières années.

La Conférence Bilderberg d'Athènes de mai 2009 a jeté les fondements du Consensus de Washington 2. Dès l'automne 2008 avec l'éclatement de ladite Crise j'étais arrivé à la Conclusion avant la tenue de cette Conférence Bilderberg que le système ordolibéral mondial en arriverait à refonder la Croissance appauvrissante en consolidant son trickle up effect, son effet de percolation à rebours. Avec les injections massives des moyens publics dans les systèmes financiers et avec les plans d'austérité destinés à les permettre, vous n'en avez que la démonstration. En Allemagne on sait déjà que les plans d'austérité vont toucher en premier lieu les chômeurs et les allocations familiales...

Les gouvernements ont pompé des multi-milliards dans le secteur financier, les banques centrales ont suivi avec leur mise à disposition de multi-milliards et de billets de contrefaçon issus de la planche à billet (helicopter monney). A présent les États s’effondrent un à un, c’est pourquoi les États encore vaillants se sont unis pour leur fournir les multi-milliards nécessaires à l’illusion du sauvetage (bail-out) en leur rachetant - avec de l'argent de contrefaçon et de l'argent emprunté sur les marchés financiers - leurs positions toxiques, leurs papiers titrisés pourris, leur Bons du Trésor qui ne sont plus remboursables par faute de moyens, quand ils arrivent à maturité. 200 milliards arrivent à maturité au Royaume-Uni en juillet 2010, et les marchés financiers ne voudront plus payer de nouveaux Bons du Trésor pour ce pays qui a été le seul de l'UE à ne pas s'associer le 8/9 mai 2010 au Fonds d'intervention européen de 750 milliards d'euros. Le Royaume-Uni avait déjà connu l'humiliation en 1976 avec un sauvetage par le FMI, et depuis 2008 il reste en négociations avec le FMI pour être de nouveau sauvé de la banqueroute d'État, comme l'a été l'Islande il y a deux ans.

Dans 25 États fédéraux des USA, il y a 20% de ménages propriétaires de maisons individuelles qui sont en faillite personnelle; dans le Nevada 70%, dans l'Arizona 53%, en Floride 48%, dans le Michigan 43%, en Californie 33%. Ces ménages seront en majorité dépossédés de leurs biens par les banques via leurs huissiers. C'est ceci la croissance appauvrissante des pays industrialisés. En mai 2010, une banque sur 10 est au bord de la faillite aux USA et pour l'année fiscale 2009 il y a eu une augmentation de 34% des faillites d'entreprises. Un jour ou l’autre, la dernière banque capable d’organiser le dernier des bail-out, la banque centrale Fed’ ou BCE, etc… va aussi sombrer dans la faillite parce qu’elle s’est transformée en bad bank qui aura été la dernière a avoir porté en vain l’étiquette du too big to fail (trop importante pour faire faillite). Et qui organisera le bail-out des banques centrales ? Les États ? Non. C’est impossible, parce qu’ils se sont surendettés pour sauver le système financier. Une instance supranationale, peut-être comme le FMI ? Elle a repris de l’importance, et j’y reviendrai, mais elle seconde les banques centrales sans les remplacer, alors que Bilderberg aimerait en faire la Banque centrale des banques centrales pour gagner du temps et créer une zone d’élasticité et de distorsion pour permettre l’extension de ladite libre circulation des capitaux dans une zone circonscrite et privée de concurrence libre et non faussée. Il ne reste donc aux banques centrales que la solution de s’aider elles-mêmes en imprimant massivement de la monnaie pour faire fondre la valeur nominale des dettes et les faire disparaître.

Pour les États, l’inflation est la meilleure variante. Et l’hyperinflation serait là, qui anéantira des années d’effort d’épargne parce qu’elle détruira de nouveau les mini-possessions de chaque ménage. Elle rendra comme au Zimbabwe le coût de la vie insupportablement élevé, parce que les prix augmenteront d’heure en heure. Mais à la différence des inflations des années 50, 60, 70 et du début des années 80, cette hyperinflation-ci ne sera pas suivie d’une augmentation des salaires qui la rendait presque aussi drôle qu’un jeu vidéo où tout le monde est gagnant. Dans les années '60 à '70, les salaires suivaient avec une augmentation de 30% l'an. Cette fois-ci, les salaires resteront en très net retrait et la croissance appauvrissante, le transfert des richesses d’une classe à une autre serait encore plus effectif dans ce Consensus de Washington 2. Les États et la classe financière reconcentrée seront les seuls à pouvoir de nouveau respirer. La classe financière aura rendu "plus efficaces" les États souverains, comme le programme la Conférence Bilderberg d’Athènes de mai 2009 le demande. Et à l'occasion la Conférence Bilderberg aura gagné un peu de temps et permis à la Fed' d'être un tout petit peu plus efficace que la BCE pour tenter grâce aux agences de notation de la faire s'effondrer un peu juste après cette dernière.

Pour essayer de rendre un peu moins scandaleuse l’inflation, les États vont essayer d’en réduire la fièvre en appliquant d’énormes plans d’austérité bénis eux-mêmes par le futur prétendant à la présidentielle française de 2012, Dominique Strauss Kahn, Président du FMI, toujours à l’affut pour faire ses préconisations néo-libérales pour accroitre "l’efficacité des États". Les États vont donc réduire leurs dépenses et les investissements structurels, les trains vont dérailler comme au Royaume-Uni. Les États vont réduire les salaires des fonctionnaires, les transferts sociaux, les prestations sociales, les investissements pour la santé, l’éducation et la formation et la recherche, à la différence de la Chine et de l’Inde pour ces trois derniers postes budgétaires. Le gouvernement français est même heureux que ces satanées agences de notation américaines qui évoquent leur intention de dégrader la France du triple-A à AA+; ceci imposera l"idée du plan d'austérité comme une décision divine à accepter par les citoyens mis au chômage et les autres à cause de la crise des marchés financiers.

Les États manageront un genre de dictature froide avec suffisamment d’hyperinflation et suffisamment de plans d’austérité pour contenancer les populations juste en deçà des soulèvements insurrectionnels. Et les électeurs déçus de la démocratie n’iront toujours pas voter. En le for intérieur de chaque électeur règnera un couple optimisé de frères bessons, celui du maître et de l’esclave d’un Syndrome de Stockholm des temps modernes. A ceci s'ajouteront les augmentations d'impôt. Toutes les sources de création du PIB réel, ouvré, manufacturé et servi, se réduiront au profit du PIB d'initié, furtif et fictif de la spéculation du secteur financier. En ce moment, selon le FMI même, entre 70 et 90% des transactions financières sont réalisés dans la spéculation pour elle-même. L'État providence bancaire sera encore plus efficace pour le secteur financier et les politiciens seront encore plus en symbiose avec son lobby pour renforcer la privatisation de la création monétaire et intensifier l'efficacité du transfert des richesses dans la zone de plus en plus privée de la concurrence libre et non faussée. Une vache sans entrave est considérée comme libre et non faussée, même quand elle est en stabulation dans un enclos. Le paysan est juste astreint à la traire sans s'en soustraire. L'idée de la vue des pis éclatés sera toujours insoutenable au paysan, amoureux des bêtes et dont la mission publique est d'entretenir le paysage. Titulaire du duo besson des frères maître-esclave, il aura intégré en lui que la coalition rouge-vert n'est pas assez efficace pour gérer son état.

La combinaison de l’hyperinflation, du plan d’austérité, de l’augmentation des impôts, du transfert du PIB réel vers le PIB d’initié sera perçue comme le mal nécessaire de la catastrophe naturelle par les peuples désorganisés en individus qui vivent chacun leur non-vie et leur nolonté de leur côté. Cette combinaison de confinement et de contenancement ne sera jamais comprise comme une mauvaise économie politique. Ceci permettra aussi d’arrimer les individus clairsemés dans leur ville à une situation de non-guerre, de non-soulèvement civil, de non-identification à un groupe. L’Etat-Nation aura accédé à son apothéose en ayant construit l’harmonie intégrée et raisonnée, un genre d'OGM de peuple.

Le Plan Bilderberg d’Athènes de mai 2009, ne prévoit pas de réforme des marchés financiers par introduction du contrôle et de la surveillance. Nouriel Roubini, Doctor Doom, l’une des cassandres qui avait comme Joseph Stiglitz ou Jean Ziegler annoncé ladite Crise au moins une décennie à l’avance, a dit dans une conférence au London School of Economics que la Réforme 59-39 adoptée par le Sénat US est "cosmétique" et n’est qu’un "fake bill" (une fausse loi). Il s’oppose à tous ces économistes qui parlent de la crise en la comparant à un événement inattendu, un genre d’avènement du "moral hazard", de cet "aléas moral", qui était classé dans les impossibles de l'univers en évolution. Les économistes anglophones parlent du "black swan", le cygne noir, qui surgit parmi les cygnes blancs. Pour Nouriel Roubini : "The way I think about this crisis is not in terms of black swans (a sudden, rare event), but white swan events" et "Crises are much more common than we think." (Je pense la crise non en termes de cygne noir (un événement soudain et rare), mais en termes d'événements apparentés au cygne blanc - Les crises sont bien plus communes que l'on ne veuille le considérer). Selon Nouriel Roubini des réformes radicales sont nécessaires comme la fermeture d’institutions bancaires comme la Goldman Sachs, une entreprise qui opère dans une centaine de pays est absurde. Des banques de cette taille sont 1) too big to fail, 2) too big to be bailed out et 3) too big to be risk managed (trop grande pour faillir, trop grande pour être sauvées, trop grandes pour avoir un management du risque).

Parce que les instituts financiers sont trop complexes, il est une mission impossible d’y introduire le management du risque, même aux plus férus des managers. Lors de la création des produits financiers titrisés CDS / CDO, leur inventeur, JP Morgan était parvenu à la même conclusion, ce qui ne lui avait pas empêché de se lancer aveuglément dans ce nouveau secteur de spéculation et d’être suivi par tous et surtout par AIG dont ça a provoqué la faillite. Dans les années 1990, une jeune équipe de la banque d'investissement JP Morgan avait été pionnière en lançant une nouvelle manière de faire de l'argent: il s'agissait des dérivés des crédits. En une décade le marché de ces titrisations exotiques a explosé et dépassé les 620.000 milliards (620 trillions) de $ et quelques personnes les ont blâmées plus tard parce qu'elles fournissent le combustible au fiasco global financier. Cette innovation de génie a dépassé les intentions de leurs créateurs et a englouti tout le système. C'était à la fin de 1998 que les premiers signes sont apparus que ces paquets de dérivés de crédits inventés par les banquiers de JP Morgan pouvaient être un problème structurel. Dans les mois précédents, Blythe Masters and Bill Demchak, membres clefs du team des dérivés de crédit de la JP Morgan, avaient sévèrement critiqué les autorités de régulation financières. Ils avaient cru qu'en utilisant les produits financiers dérivés innovants, la JP Morgan aurait pu mieux gérer le risque dans son portefeuille de crédits industriels et réduire le montant de capital nécessaire à mettre de côté pour couvrir des éventuelles défauts de remboursement. La question était de combien.

Ces paquets de dérivés de crédits ont porté par la suite d'autres noms comme CDO, Collateralised Debt Obligations - Obligations adossées sur la dette (voir CDO sur Wiki), et à cette époque ces montages financiers étaient appelés "Bistro deals", l'abréviation de Broad Index Secured Trust Offering ( = ~~ produit de confiance largement sécurisé). Blythe Masters et Bill Demchak avaient fait les premières opérations Bistro sur ordre de leur propre banque JP Morgan sans connaître la réponse à la question posée. Mais quand ils ont réalisé les mêmes affaires pour le compte d'autres banques, la question de la couverture en fonds propres devenait plus importante, puisqu'elles aspiraient à réduire le niveau de réserve de capital de couverture requis. La couverture en fonds propres devenait pour elles une masse dormante, même réduite de 6% à 4% ou à 2%. Les régulateurs n'étaient pas sûrs. Quand l'Office of the Comptroller of the Currency (OCC) et la Banque centrale américaine, la Fed', avaient entendu parler pour la première fois des dérivés de crédits et des CDO, ils ont été séduits par l'idée que les banques essayent de gérer leur propre risque. Mais ils étaient aussi mal à l'aise parce que les dérivés innovants ne rentraient dans aucun cadre de la régulation existante. Et ils étaient particulièrement indécis au sujet de ce qu'il fallait faire avec le niveau inhabituellement bas du capital disponible nécessaire à couvrir les pertes subies avec les produits dérivés.

Quand le team de la JP Morgan avait réalisé sa première opération Bistro, il avait réuni dans un bassin plus de 300 prêts contractés auprès de leur banque pour un équivalent de 9.7 milliards de $, et il a émit des titres adossés sur le flux de rendements de ces prêts (service de la dette, les intérêts). L'attractivité de cette idée était évidente: le team avait calculé qu'il ne fallait mettre de côté que 700 millions de $ - une somme extraordinairement minime – en prévision du risque de défaut à couvrir pour plus de 300 prêts bancaires. Les agences de notation (rating agencies) avaient accepté les affirmations du team au sujet du risque, et le deal s'est amplifié avec l'assurance que si cet Armageddon devait échouer et dépasser le matelas financier de 700 millions de $, la JP Morgan absorberait elle-même les pertes supplémentaires. Pour Masters et Demchak, le risque que des pertes dussent engloutir plus de 700 millions de $ était minuscule. Cet argument ne passait pas auprès des régulateurs européens, et quelques uns demeuraient aussi sceptiques aux USA. Christine Cumming de la Fed' avait demandé à Masters et Demchak que la JP Morgan doive trouver un moyen d'assurer le reste du risque – les 9 milliards "manquants" dans leur modèle Bistro – si la banque voulait obtenir l'accord pour réduire ses fonds propres de réserve. Le team a donc commencé à donner un nom au paquet de risque non "assuré". Masters aimait se référer à quelque chose de plus que le triple A (AAA) des agences de notation, depuis que ceci a été considéré comme étant plus sûr que des titrisations notées AAA. Mais il aurait été trop maladroit de les commercialiser, si bien que le team a trouvé le qualificatif "super-senior". La prochaine étape était de voir si quelqu'un était disposé à les acheter ou les couvrir avec une assurance. C'est AIG qui était disposé à le faire et a devenir par ce biais un acteur majeur de l'économie américaine et mondiale, jusqu'à sa faillite.

Demchak savait que modéliser le risque impliqué dans une transaction sur des dérivés de crédit, avait ses limites. L'un des problèmes les plus délicats gravitait autour du résultat de la possible "corrélation" ou du degré de l'interconnexion entre les prêts d'un même paquet. Tenter de prédire la corrélation est comme essayer de révéler comment les pommes d'un même panier vont pourrir. Si vous regardez pendant quelques semaines ce qui arrive à des centaines de pommes qui n'ont rien à voir entre elles les unes les autres, vous pouvez estimer la chance qu'une pomme peut être pourrie ou non. Mais qu'en est-il si elles se trouvent dans un même panier? Si une pomme devient blette, ceci va-t-il faire pourrir les autres? Si oui, combien et à quelle vitesse? Quand Moody's avait réalisé son propre modèle d'un paquet d'entreprises réunies dans la première opération  Bistro, elle avait prévu que 0,82% d'entreprises ferait faillite chaque année. Si ces défauts n'étaient pas corrélés, ou s'ils étaient simplement légèrement corrélés, la chance qu'un défaut apparaisse pour 10% du paquet était ténue. C'était pourquoi JP Morgan pouvait déclarer que le risque super-senior était sûr, et pourquoi Moody's avait noté avec AAA tellement de titrisations.

Et l'effondrement en domino des banques pourries comme des pommes, des assurances et des États, vous le connaissez. Pour permettre à cette nouvelle activité financière de fleurir, le Congrès US et les gouvernements Clinton et Bush ont cassé le Glass Steagall Act qui interdisait la banque universelle qui spécule sur ses fonds propres et qui s'assure en même temps contre les risques de sa propre spéculation en vendant des produits financiers, les assurances CDS, pour couvrir les anciens CDO ou CDS, etc. Pour faire rentrer dans les moeurs la criminalité financière le Congrès US avait interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act. La Securities and Exchange Commission (SEC) avait adopté un principe d'autorégulation pour les banques d'investissement, ce qui leur permet de s'engager dans un niveau d'endettement bien plus élevé. La Reform Bill 59-39 du Sénat du 23 mai 2010 ne rétablit pas dans aucun de ces points la situation antérieure pour contrôler, surveiller et stabiliser les marchés et pour apporter de la transparence dans les "derivatives" qui sont appelés aux USA le "favorite multisyllabic wonderment" (New York Times, 28 mai 2010).

Que ce soit par Joseph Stiglitz ou Nouriel Roubini ou Jean Ziegler, l'opinion publique avait été alarmée depuis une décennie au sujet des dérivés de crédit qui sont des armes de destruction massive. Mais si l'opinion publique préfère mépriser ces personnes comme des "suppositoires de gauchiste" ou "Dr Doom" ou le "Guillaume Tell de la finance", rien n'a servi d'avoir refusé de nager dans le mainstream. Il ne sert toujours à rien de le faire parce que le Plan Bilderberg est la Destruction par les marchés. Pour Nouriel Roubini, le risque de tomber dans une Grande Dépression comme en 1933 est très grand. Pourtant comme depuis deux ans, la clairvoyance de Roubini s'arrête là, il ne voit la faiblesse que dans la zone euro, mais pas dans le $ surévalué environ de 35 (trente cinq) fois, ni en Californie en faillite ou dans 48 autres États fédéraux américains, ni dans le Royaume-Uni. Quand les agences de notation déclassent l'Espagne avant le Royaume-Uni, la Californie, l'Oregon, le Nevada ou les USA, elles organisent toujours ce que demande la Conférence Bilderberg: la destruction par les marchés, mais juste avant la destruction de l'Europe, car les agences de notation sont américaines.

Nous lisons dans le Huffington Post que le Sénat US a passé le 23 mai 2010 la Reform Bill 59-39 qui est depuis la Grande Dépression la loi la plus importante qui touche les PDG de Wall Street, les acquéreurs de biens immobiliers, les traders de haute volée… Cette loi a été voulue et promue par Obama. Cette loi doit encore être mise en accord avec une version de la Maison Blanche et passera au vote en décembre 2010.  Cette loi a pour objectif d’empêcher les grandes banques de se mettre dans une situation de faillite qui doive être sauvées par un bail-out. Cette loi ouvre de nouvelles voies pour observer le risque des systèmes financiers et rend plus facile la liquidation d’institutions financières en faillite. Elle donne aussi de nouvelles directives pour les produits financiers titrisés par lesquels a été provoquée la crise actuelle mondiale. Une nouvelle agence de protection du consommateur est créée. L'interconnexion des banques doit être restreinte.

Cette loi est vide et selon le Sénateur Russ Feingold du Wisconsin elle "n'élimine pas le risque causé à l'économie par les instituts financiers too big to fail et elle ne rétablit pas les gardes-fous qui ont fait leur preuve et qui ont été mis en place après la Grande Dépression (Glass-Steagall Act) qui séparaient les banques du 'Main Street' des entreprises de Wall Street pour prévenir d'un nouvel effondrement. Il est regrettable que la Réforme 59-39 n'inclue pas de telles mesures". Cette loi est louable mais ne ferme pas les brèches par lesquelles le commerce des produits dérivés titrisés a conduit l'économie dans la plus grande implosion depuis la Grande Dépression. Cette loi est tout autant vide et inutile que l'interdit prononcé par le gouvernement allemand Merkel/Schäuble contre les ventes à découvert. Reform Bill 59-39 est un document de 3000 pages, alors que Glass Steagall est un document de... 34 pages. Le Congrès et le Sénat US sont enferré dans leur volonté de permettre la poursuite de la Destruction chirurgicale par les Marchés, parce que s'il se mettait à légiférer sur les produits financiers dérivés, il entrainerait directement la responsabilité des spéculateurs et leur demanderait de supporter leurs pertes encourues.

Reporter le risque à la domiciliation au niveau des banques permet de le rendre anonyme et déconnecté du spéculateur. Si le spéculateur est toujours tellement choyé, c'est que notre système ordolibéral lui accorde toujours des capacités d'initiative et d'innovation agissant sur le marché omnipotent, libre et non faussé. La souveraineté nationale des États organise toujours, conformément au Programme Bilderberg, le terrain de jeu de la vache dans son enclos centrifuge autour duquel gravite l'univers qui lui déverse avec encore plus d'efficacité les vitamines, les oligo-éléments et les pains de sel nécessaires à sa vitalité. En bon français ceci s'appelle toujours le victoire de la lutte de la classe financière. Reform 59-39 met en place des instruments pour purger la prochaine crise. Ceci est-il de la croissance appauvrissante ou de l'appauvrissement croissant? "Yes, we can". Obama. Obama, le mariole de la Maison Blanche, a été entreposé à la présidence par les lobbies financiers. What else? L'espérance de vie du spéculateur est automatiquement rallongée et est rallongé l'âge du départ à la retraite des Travailleurs qui sont mis prématurément au chômage vers 54 ans. Selon les chiffres officiels il y a moins de 40% des seniors entre 55 et 64 ans qui sont encore employés en France.

Le Sénat a voté 59-39 sans l’amendement Merkley-Levin qui aurait imposé le langage strict du Volcker-Rule. La proposition la plus illustre pour la "Reform" était celle de Paul Volcker, conseiller du Président Obama, qui voulait interdire aux banques la spéculation sur les fonds propres et les séparer des activités habituelles et normales d’une banque. La proposition de Paul Volcker du "separating commercial banking from casino derivatives gambling" est connue dans les médias sous ce nom de The Volcker-Rule. Mais ceci est aussi un "fake fight" et le 25 février 2010 le conservateur Christopher Dodd, président de la Commission du Sénat pour les banques, avait réussi à entraîner le Sénat US et bloquer la Réforme des banques. Selon Dodd, "le travail de lobby pour garantir la concurrence libre et non faussée auprès des Nouveaux Démocrates et de Sénateurs républicains a été couronné de succès". L’amendement Levin-Merkley n’avait même pas été débattu au Sénat US, mais avait été tué dans une classique manoeuvre de dernière minute, ce qui démontre la puissance de Wall Street. Un autre amendement avait été tué de la même manière. Il aurait dû renforcer les restrictions imposées aux banques dans le domaine des activités à risque. Sans le Volcker-Rule cette Reform 59-39 est inutile et n'apporte aucune transparence sur les marchés des dérivés. Obama s'était personnellement mis dans la bataille pour faire passer son Volcker-Rule, mais comme d'habitude on lui rappelle qu'il n'a été élu par les Grands Électeurs que pour faire passer les poubelles. Peut-être que la masse des américains l'a élu pour autre chose. Dodd a affirmé lui-même dans une interview que "cette Reform n'empêchera pas la prochaine crise qui est entrain d'arriver". Même l'agence de notation Moody's a précisé que "le cadre régulateur proposé ne semble pas être différent de ce qui existe aujourd'hui". Reform 59-39, qui est déjà appelé "The Dodd Bill", produit l'effet inverse de ce qui est annoncé: cette loi confère une autorité exécutive illimitée pour procéder au bail-out. "The bill is all holes no cheese" (La loi n'est que des trous sans fromage).

Selon Jeffrey M. Lacker, Président de la Fed' du District de Richmond, Virginie, la Fed' n'avait accordé sa garantie qu'à 18% du secteur financier en 1999, et en 2008 elle en garantit 59% pour lui éviter la banqueroute.Lacker pense que Reform Bill 59-39 ne serve qu'à perpétuer le cycle de crises financières suivies par des sauvetages payés par les contribuables. J'ajoute, ce cycle démontre bien que ladite croissance, est une croissance appauvrissante, quand nous savons que de cycle en cycle, les richesses s'accumulent de plus en plus dans une partie de plus en plus réduite de la population. 1% des américains détiennent 50% des richesses. Selon Lacker: "Arguably, we will not break the cycle of regulation, bypass, crisis and rescue until we are willing to clarify the limits to government support, and incur the short-term costs of confirming those limits, in the interest of building a stronger and durable foundation for our financial system. Measured against this gauge, my early assessment is that progress thus far has been negligible." (Vous pouvez lire en entier son speech directement sur le site de la Fed de Richmond).

Deux jours avant la tenue du sommet européen du 8/9 mai 2010, s'est tenue à Dublin la Conférence Bilderberg et de la Trilatérale comme le relatent la presse et le gouvernement irlandais. C'est la première fois qu'une Conférence Bilderberg agisse à ce point à découvert et confirme son attachement au marché financier omnipotent. Ian Cowen, 1er Ministre irlandais n'a pas mis la main devant la bouche quand il avait dit dans son discours à la Conférence Bilderberg: "Indebted states must take tough fiscal action to satisfy markets" (les États endettés doivent prendre des mesures fiscales pour satisfaire aux marchés). Les marchés financiers canalisent entre 70 et 90% des transactions financières et rendent exsangue le PIB des États. Les autorités de l'État elles-mêmes rendent exsangue le PIB. Car par exemple, les 750 Milliards du Fonds européen d'intervention créé le 8/9 mai 2010 n'existent pas dans les caisses européennes, il faudra les emprunter sur les marchés financiers pour les offrir aux États qui offrent leur aide aux banques, et il faudra les rembourser avec un fort taux d'intérêt en puisant dans les caisses de l'État.

Les gouvernements n'ont même plus besoin de s'exercer à la pédagogie de masse pour expliquer la nécessité de plans d'austérité pour être capables de rembourser. Pour y parvenir, la Conférence Bilderberg et la Trilatérale utilisent aujourd'hui officiellement les communiqués du gouvernement irlandais et du Parti irlandais Fianna Fail. En France il n'existe pas d'information sur la Conférence Bilderberg (mon article du 23 mai 2009), mais le le site officiel de Trilataral.org précisait en novembre 2008 que le gouvernement et le Parlement français étaient présents et actifs: Éric Besson, Jean François Copé, Président de l'UMP; Michel Camdessus, Chairman, Société de Financement de l'Économie Française (SFEF); Nicolas Beytout, Chairman and Chief Executive Officer, D.I. Group; Former Editor of Le Figaro and Les Échos, Paris; Olivier Pastré, Professor of Economics at the University of Paris VIII-Vincennes St. Denis; Edmond Alphandéry, Chairman, CNP Assurances, Paris; former Chairman, Électricité de France (EDF); former Minister of the Economy and Finance; Jean-Pierre Jouyet, Minister for Foreign Affairs, France; Elisabeth Guigou, Member of the French National Assembly; former Minister for European Affairs, Paris,....  étaient à la Conférence Bilderberg d'Athènes de mai 2009. Manuel Valls du PS était à la Conférence Bilderberg de Chantilly en Virginie en 2008. AmericanFreePress.net relate encore l'aspect secret des Conférences de la Trilatérale. Il n'est pas étonnant que par le portail de l'Irlande la Trinationale/Bilderberg fasse son entrée publique au grand jour. Le Tigre Celtique a été l'exemple de la réussite par les activités de services financiers et de spéculation comme l'Islande ou la City de Londres et par les opting out européens et les dumping fiscaux et sociaux. Maintenant le Tigre Celtique est le modèle du Plan d'austérité et est toujours décrit comme étant un pays qui s'assume et qui croque à pleines dents dans la modernité.

Donc sachons observer la félonie des dirigeants du Nord de l'Europe qui feignent de faire un cadeau à la Grèce avec une aide initiale de 130 milliards pour lui éviter la banqueroute d'État. Mais comprenons aussi la signification de ce fonds de sauvetage de 750 milliards d'euro créé le week-end du 8/9 mai 2010. Il est un réalité un fonds d'intervention et est le FME, le fonds monétaire européen. Les gouvernements européens feignent de découvrir depuis le sommet européen du 8/9 mai 2010 qu'il n'existe pas d'euro-gouvernance économique à côté de l'Euro, et quand il s'agit d'évoquer une obligation des États membres de la Zone-Euro de produire les prévisions budgétaires annuelles devant la Commission de Bruxelles, avant de faire voter le Budget par les Parlements, les gouvernements eux-mêmes crient à l'ingérence et au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Pourtant le parapluie européen du Fonds d'intervention de 750 milliards d'euros a été construit en collaboration et avec l'aide du FMI. Les pays qui font une demande d'aide ou obtiennent cette aide du FMI, sont obligés d'accepter des inspecteurs du FMI dans leur ministère des finances et auprès de leur gouvernement. Ces inspecteurs sont habilités à consulter les comptes de l'État et à dégager des potentialités d'économie, de privatisation des services publics, etc... pour élaborer des plans d'austérité. Il n'existe aucune autre institution internationale qui n'aie un accès aussi direct dans les affaires intérieures d'un État. C'est pourtant ce que les pays industrialisés ont exigé du FMI à l'occasion des aides qu'il a données dans les Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et les PED (Pays en Développement). Le FMI est une organisation internationale et les voix sont comptées par quote-part pour ses décisions. Les USA ont la plus grosse quote-part et dirigent toutes les décisions. L'Europe en tant que telle paye le plus, mais ses voix additionnées ne font pas le poids. Le "Consensus de Washington" influe directement sur la politique du FMI et son Directeur, Dominique Strauss-Kahn ne peut dire que ce que les USA lui laissent dire. Le FMI émet aussi des "recommandations" de rendre plus flexible le marché du travail et de réduire les aides au chômage pour y parvenir.

Souvenons-nous qu'au regard des européens le FMI n'est pas un FMI, mais un genre de FME dirigé par les américains alors qu'il n'y apportent qu'un $ sur 6. Les européens y apportent 1 $ sur 3. L'Asie est déjà sur la voix de l'indépendance après avoir créé le Fonds Asiatique de Crise en mai 2009. L'Amérique du Sud a créé sa Banque du Sud en mai 2008. Le Royaume-Uni, isolé, devra se demander s'il ne devra pas entrer dans la Zone-Euro. La garantie offerte à l'Europe est la plus haute garantie jamais offerte par le FMI, et elle a été obtenue très rapidement. Les Pays ACP et les PED se plaignent qu'ils n'ont jamais eu de telles facilités comme les pays riches et industrialisés les obtiennent en ce moment. Le FMI reste un Club de riches, encore plus quand ils sont en faillite. La "gouvernance mondiale" voulue par la Conférence Bilderberg expose ici sa vision de domination.

En Europe, la Destruction chirurgicale par les Marchés, est un plan imposé par Bruxelles qui n'est que la face cachée des gouvernements des Pays membres de l'UE. Revenons à l'obligation européenne des Fonds Propres Réglementaires qui sont censés permettre aux banques d'éviter un run sur elles et de ne pas tomber dans une situation d'insolvabilité en cas de défaillance d'un grand compte. Si les banques devaient enfin supporter elles-mêmes leurs risques, elles doivent faire augmenter considérablement leur Fonds Propre Réglementaire en le faisant de nouveau passer de 2 ou 3% à 8 ou 10%. Même le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire a fait de raisonnables propositions de réforme qui devraient entrer en vigueur en Europe en 2011. Mais les lobbies financiers se sont conduits comme des fous furieux à Bruxelles et le Parlement de Strasbourg et la Commission ont décidé de reporter la date en attendant de voir ce que décideront les USA. Les USA ne veulent rien entendre d’une réforme sur les Fonds Propres Réglementaires. Bâle III n’entrera donc pas en vigueur, mais Solvency II qui permet aux assurances de minimiser le risque selon leur propre appréciation entrera en vigueur. Les Souverainetés nationale et régionale des banques et des assurances sont préservées et confortées par l'Euro-Démocratie bruxelloise et du Parlement européen de Strasbourg.

La version perso de Barack Obama de Reform Bill 59-39 ne sera pas différente. Barack Obama est contre la Taxe Tobin, mais pour un Fonds d'intervention financé par les banques. Les criminels financiers omnipotents sont cautionnés légalement par les gouvernements et inventent une fiction d'assurance tout risque, comme BP avec ses îles de forage off-shore dans le golfe du Mexique.


Le G20 de Toronto ne sera pas différent des autres G20.

Je vous invite à signer la pétition pour imposer la taxe Tobin sur les transactions financières.

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Selon le Timesonline du 3 juin 2010, la Conférence Bilderberg 2010 se tient en Espagne à Sitges près de Madrid du 4 au 6 juin et s'y retrouvera la vice-présidente du gouvernement espagnol, Maria Teresa Fernandez de la Vega qui a confirmé officiellement la présence de José Luis Rodriguez Zapatero qui y a prononcé un discours portant sur la crise économique mondiale. Bill Gates a annoncé publiquement sa venue. Le président de la Banque Centrale Européenne, Jean-Claude Trichet, le Britannique Peter Mandelson ancien Commissaire européen, le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, l'ancien commissaire européen Pedro Solbes, Paul Volcker conseiller d'Obama, les rédacteurs en chef de The Economist et du Financial Times y assistent. D'autres participants comme la reine d'Espagne, Sofia, la Reine de Hollande et une bonne centaine de personnalités européennes et américaines -multimilliardaires, leaders politiques, chefs d'entreprises, leaders d'opinions, etc... qui doivent jurer de ne pas raconter ce qu'ils ont vu et entendu (Conférence Bilderberg, juin 2010, à Sitges près de Barcelone: Dépêches AFP / Le Monde 4 VI 2010, AFP / Le Figaro 4 VI 2010,  EcoDiario du 3 VI 2010, The Times du 3 VI 2010, Marinanne2 du 3 VI 2010, et The Guardian, The Telegraph du 4 VI 2010, The Independent du 4 VI 2010).


Les participants français sont:


1- Baverez Nicolas, chroniqueur à l’hebdomadaire Le Point, éditorialiste aux quotidiens Le Monde et Les Echos, associé au cabinet Gibson, Dunn & Crutcher LLP
2- Bompard Alexandre, patron d’Europe 1
3- Henri de Castries, patron d’AXA
4- Lagarde Christine, ministre de l’Economie du Gouvernement Sarkozy (UMP)
5- Lamy Pascal, patron de l’OMC (Parti Socialiste)
6- Thierry de Montbrial, patron de l’Institut Français des Relations Internationales
7- Olivennes Denis, patron du Nouvel Observateur (Parti Socialiste)
8- Oudéa Frédéric, patron de la Société Générale
9- Pisani-Ferry, Jean, patron du cercle de réflexion Bruegel
10- Trichet Jean-Claude, patron de la Banque Centrale Européenne

Bilderberg participants 2010 (in alphabetic order) :

BEL Davignon, Etienne F., Honorary Chairman, Bilderberg Meetings ; Vice Chairman, Suez Tractebel
DEU Ackermann, Josef, Chairman of the Management Board and the Group Executive Committee, Deutsche Bank AG
USA Alexander, Keith B. Director, National Security Agency
GRC Alogoskoufis, George Member of Parliament
USA Altman, Roger C. Chairman and CEO, Evercore Partners, Inc.
GRC Arapoglou, Takis Chairman and CEO, National Bank of Greece
TUR Babacan, Ali Minister of State and Deputy Prime Minister
GRC Bakoyannis, Dora Minister of Foreign Affairs
NOR Baksaas, Jon Fredrik President and CEO, Telenor Group
PRT Balsemão, Francisco Pinto Chairman and CEO, IMPRESA, S.G.P.S. ; Former Prime Minister
FRA Baverez, Nicolas Partner, Gibson, Dunn & Crutcher LLP
ITA Bernabè, Franco CEO Telecom Italia SpA
SWE Bildt, Carl Minister of Foreign Affairs
SWE Björklund, Jan Minister for Education ; Leader of the Lìberal Party
CHE Blocher, Christoph Former Swiss Counselor ; Former Chairman and CEO, EMS Group
FRA Bompard, Alexandre CEO, Europe 1
USA Boot, Max Jeane J. Kirkpatrick Senior Fellow for National Security Studies, Council on Foreign Relations
AUT Bronner, Oscar Publisher and Editor, Der Standard
FRA Castries, Henri de, Chairman of the Management Board and CEO, AXA
ESP Cebrián, Juan Luis CEO, Grupo PRISA
BEL Coene, Luc Vice Governor, National Bank of Belgium
USA Collins, Timothy C. Senior Managing Director and CEO, Ripplewood Holdings, LLC
GRC David, George A. Chairman, Coca-Cola Hellenic Bottling Co. (H.B.C.) S.A.
GRC Diamantopoulou, Anna Member of Parliament
ITA Draghi, Mario Governor, Banca d’Italia (éventuel successeur à JC Trichet à la BCE)
USA Eberstadt, Nicholas N. Henry Wendt Scholar in Political Economy, American Enterprise Institute for Public Policy Research
DNK Eldrup, Anders President, DONG Energy A/S
ITA Elkann, John Chairman, EXOR S.p.A. ; Vice Chairman, Fiat S.p.A. DEU Enders, Thomas CEO, Airbus SAS
ESP Entrecanales, José Manuel Chairman, Acciona
AUT Faymann, Werner Federal Chancellor
USA Ferguson, Niall Laurence A. Tisch Professor of History, Harvard University
IRL Gleeson, Dermot Chairman, AIB Group
USA Graham, Donald E. Chairman and CEO, The Washington Post Company
NLD Halberstadt, Victor Professor of Economics, Leiden University ; Former Honorary Secretary General of Bilderberg Meetings
NLD Hirsch Ballin, Ernst M.H. Minister of Justice
USA Holbrooke, Richard C. US Special Representative for Afghanistan and Pakistan
NLD Hommen, Jan H.M. Chairman, ING N.V.
INT Hoop Scheffer, Jaap G. de Secretary General, NATO
USA Johnson, James A. Vice Chairman, Perseus, LLC
USA Jordan, Jr., Vernon E. Senior Managing Director, Lazard Frères & Co. LLC
FIN Katainen, Jyrki Minister of Finance
USA Keane, John M. Senior Partner, SCP Partners ; General, US Army, Retired
USA Kent, Muhtar President and CEO, The Coca-Cola Company
GBR Kerr, John Member, House of Lords ; Deputy Chairman, Royal Dutch Shell plc
DEU Klaeden, Eckart von Foreign Policy Spokesman, CDU/CSU
USA Kleinfeld, Klaus President and CEO, Alcoa Inc.
TUR Koç, Mustafa V. Chairman, Koç Holding A.S.
DEU Koch, Roland Prime Minister of Hessen (bras droit de la Chancelière Angela Merkel)
TUR Kohen, Sami Senior Foreign Affairs Columnist, Milliyet
USA Kravis, Henry R. Senior Fellow, Hudson Institute, Inc.
INT Kroes, Neelie Commissioner, European Commission
GRC Kyriacopoulos, Ulysses Chairman and Board member of subsidiary companies of the S&B Group
FRA Lagarde, Christine Minister for the Economy, Industry and Employment
INT Lamy, Pascal Director General, World Trade Organization
PRT Leite, Manuela Ferreira Leader, PSD
ESP León Gross, Bernardino General Director of the Presidency of the Spanish Government
DEU Löscher, Peter CEO, Siemens AG
GBR Mandelson, Peter Secretary of State for Business, Enterprise & Regulatory Reform
INT Maystadt, Philippe President, European Investment Bank
CAN McKenna, Frank Former Ambassador to the US
GBR Micklethwait, John Editor-in-Chief, The Economist
FRA Montbrial, Thierry de, President, French Institute for International Relations
ITA Monti, Mario President, Universita Commerciale Luigi Bocconi
ESP Moratinos Cuyaubé, Miguel A. Minister of Foreign Affairs
USA Mundie, Craig J. Chief Research and Strategy Officer, Microsoft Corporation
CAN Munroe-Blum, Heather Principal and Vice Chancellor, McGill University
NOR Myklebust, Egil Former Chairman of the Board of Directors SAS, Norsk Hydro ASA
DEU Nass, Matthias Deputy Editor, Die Zeit
NLD Beatrix, H.M. the Queen of the Netherlands
ESP Nin Génova, Juan Maria President and CEO, La Caixa
FRA Olivennes, Denis CEO and Editor in Chief, Le Nouvel Observateur
FIN Ollila, Jorma Chairman, Royal Dutch Shell plc
GBR Osborne, George Shadow Chancellor of the Exchequer (gouvernement actuel Conservateur-Libéraux Démocrates Cameron-Gregg)
FRA Oudéa, Frédéric CEO, Société Générale
ITA Padoa-Schioppa, Tommaso Former Minister of Finance ; President of Notre Europe
GRC Papahelas, Alexis Journalist, Kathimerini
GRC Papalexopoulos, Dimitris Managing Director, Titan Cement Co. S.A.
GRC Papathanasiou, Yannis Minister of Economy and Finance
USA Perle, Richard N. Resident Fellow, American Enterprise Institute for Public Policy Research
BEL Philippe, H.R.H. Prince
PRT Pinho, Manuel Minister of Economy and Innovation
INT Pisani-Ferry, Jean Director, Bruegel
CAN Prichard, J. Robert S. President and CEO, Metrolinx
ITA Prodi, Romano Chairman, Foundation for Worldwide Cooperation
FIN Rajalahti, Hanna Managing Editor, Talouselämä
CAN Reisman, Heather M. Chair and CEO, Indigo Books & Music Inc.
NOR Reiten, Eivind President and CEO, Norsk Hydro ASA
CHE Ringier, Michael Chairman, Ringier AG
USA Rockefeller, David Former Chairman, Chase Manhattan Bank
USA Rubin, Barnett R. Director of Studies and Senior Fellow, Center for International Cooperation, New York University
TUR Sabanci Dinçer, Suzan Chairman, Akbank
CAN Samarasekera, Indira V. President and Vice-Chancellor, University of Alberta
AUT Scholten, Rudolf Member of the Board of Executive Directors, Oesterreichische Kontrollbank AG
USA Sheeran, Josette Executive Director, UN World Food Programme
ITA Siniscalco, Domenico Vice Chairman, Morgan Stanley International
ESP Solbes, Pedro Vice-President of Spanish Government ; Minister of Economy and Finance
ESP Sophia, H.M. the Queen of Spain
USA Steinberg, James B. Deputy Secretary of State
INT Stigson, Bjorn President, World Business Council for Sustainable Development
GRC Stournaras, Yannis Research Director, Foundation for Economic and Industrial Research (IOBE)
IRL Sutherland, Peter D. Chairman, BP plc and Chairman, Goldman Sachs International
INT Tanaka, Nobuo Executive Director, IEA
GBR Taylor, J. Martin Chairman, Syngenta International AG
USA Thiel, Peter A. President, Clarium Capital Management, LLC
DNK Thorning-Schmidt, Helle Leader ofThe Social Democratic Party
DNK Thune Andersen, Thomas Partner and CEO, Maersk Oil
AUT Treichl, Andreas Chairman and CEO, Erste Group Bank AG
INT Trichet, Jean-Claude President, European Central Bank
GRC Tsoukalis, Loukas President of the Hellenic Foundation for European and Foreign Policy (ELlAMEP)
TUR Ugur, Agah CEO, Borusan Holding
FIN Vanhanen, Matti Prime Minister
CHE Vasella, Daniel L. Chairman and CEO, Novartis AG
NLD Veer, Jeroen van der Chief Executive, Royal Dutch Shell plc
USA Volcker, Paul A. Chairman, Economic Recovery Advisory Board
SWE Wallenberg, Jacob Chairman, Investor AB
SWE Wallenberg, Marcus Chairman, SEB
NLD Wellink, Nout President, De Nederlandsche Bank
NLD Wijers, Hans Chairman, AkzoNobel NV
GBR Wolf, Martin H. Associate Editor & Chief Economics Commentator, The Financial Times
USA Wolfensohn, James D. Chairman, Wolfensohn & Company, LLC
USA Wolfowitz, Paul Visiting Scholar, American Enterprise Institute for Public Policy Research
INT Zoellick, Robert B. President, The World Bank Group
GBR Bredow, Vendeline von Business Correspondent, The Economist (Rapporteur)
GBR McBride, Edward Business Editor, The Economist (Rapporteur)

19. mai 2010

L'Allemagne interdit le short selling pour les actions bancaires, les emprunts d'Etat et les CDS - Colère de l'Europe libérale

L'euro n'est de toute façon depuis 2003 que des rondelles communes dans le porte-monnaie. Dans la Boîte à Outil de la riposte européenne à la crise "européenne", j’avais déjà expliqué en novembre 2008 que les euro-décideurs avaient inventé l’euro-£, et remis en selle l’euro-franc, l’euro-mark car chacun des États membres a été autorisé de bidouiller dans son coin à ses mesures conservatoires nationales. Le bail out de la Grèce d'avril 2010 a induit en réalité la création de l’euro-drachme, car soutenu par une 100aine d'euro-milliards tombés du ciel il n'avait plus rien de ressemblant en théorie à une monnaie commune soumise aux mêmes conditions économiques, financières, monétaires libres et non faussées.
Depuis le sommet européen du 8/9 mai 2010, l'euro a été changé par le Nouvel Euro. Le sommet européen du 8 et du 9 mai 2010 a fait éclater en un claquement de doigt tous les critères de Maastricht mais a aussi consacré la libre circulation des capitaux sans y apporter un soupçon de contrôle et de régulation. Ce sommet européen a autorisé à la BCE de pratiquer la planche à billet (Quantitative Easing / Helikopter Money) et la Qualitative Easing par le rachat direct des créances et de Bons du Trésor des États membres de l'UE ou de la Zone Euro. Ces deux activités lui étaient interdites. Le sommet européen a transformé la BCE en bad bank européenne. L'Europe Providence Bancaire n'offre plus de cadre de Stabilité et n'a jamais offert le cadre de la Croissance. Le sommet européen du 8 et du 9 mai 2010 constitue une violation du droit communautaire européen, du Traité de Lisbonne, du Pacte de Dublin, du Traité de Maastricht et des Directives européenne.

L'Euro était un artefact au niveau des comptabilités des pays membres de la zone euro, mais avait entrainé une concurrence entre les pays européens sur la dernière variable d'ajustement qui existait, soit la valeur horaire du travail (voir note de bas de page). Tout le monde savait que la Grèce avait triché avec sa comptabilité nationale pour faire croire qu'elle respectait les critères de convergence pour adhérer à la Zone-Euro, et tout le monde sait aussi que la France ou l'Allemagne ne respectent plus tous les critères de Maastricht depuis 2003 et qu'ils ne payent pas l'amende qui est prévue à cet effet. Maintenant on comprend aussi pourquoi je clame sur mon site depuis toujours que je ne suis pas d'accord avec ces critères qui ne sont que des critères financiers. Le seuil des 3% du PIB pour le déficit budgétaire et de 60% du PIB pour la dette qui ne sont plus respectés par la France et l'Allemagne auraient pu être respectés avec les outils actuels de plans d'austérité. Le gouvernement Sarkozy a fait passer de 2008 à 2010 la dette publique de 64% à 90%, et ceci juste avec des plans de relance et de sauvetage des banques, donc avec un "investissement" sur le passé, mais pas avec un investissement qui jette les bases de la croissance de l'avenir. François Fillion, 1er Ministre français, a pris le gouffre à 64%.

Mais l'Allemagne dont la seule HRE est impliquée à hauteur de 80 milliards d'euros dans les créances pourries des PIGS (Portugal, Italie, Grèce, Spain) a peur de sombrer plus vite que les autres pays membres de l'Euro-Zone qui sont "impactés" par les positions toxiques qui croupissent dans leurs banques. La bad bank allemande, la SoFFin a déjà injecté 500 milliards d'euros dans les banques allemandes qui détiennent des positions toxiques. Les chiffres français ne sont pas connus. Le BaFin, l’autorité de réglementation financière allemande, le ministre des finances allemand Wolfgang Schäuble et la Chancelière allemande, Angela Merkel, ont pris la décision unilatérale d'interdire jusqu'en mars 2011 les ventes à découvert sur les actions bancaires, les emprunts d'État et sur tous les CDS. Les banques et instituts financiers concernés sont la Commerzbank, la Deutsche Bank que l'on disait si forte... la Münchener Rück, la Deutsche Börse, la Postbank, la Hannover Rück, la Aareal Bank, la Generali Deutschland, Allianz. L'interdiction du short selling est totalement conforme au Communiqué final du G192 présidé par Jospeh Stiglitz du 24 au 26 juin 2009. Le nacked short selling, ou nacked short, est appelé en Suisse "pari baissier à règlement différé" ou "vente à découvert spéculative".

Ce qui est interdit, c’est le "naked short selling" qui est une vente à découvert sans avoir emprunté auparavant les titres vendus à découvert. Dans une vente à découvert classique, un investisseur vend des titres qu’il a empruntés en misant sur la possibilité de les racheter à un prix plus bas dans le futur. Quand il les rachète, il les remet à celui de qui il les avait empruntés. Cette activité est généralement faite par des "hedge funds" qu’on appelle maintenant des fonds spéculatifs puisque telle est leur principale activité. C'est par exemple ce qu'avait essayé sans succès de réaliser Adolf Merckle qui avait spéculé sur les actions Volkswagen, mais Adolf Merckle avait conduit à la faillite le groupe Merckle Ratiopharm. Dans le cas d’un "naked short-selling", l’investisseur n’emprunte pas les titres auparavant. C’est de la spéculation pure. A cause des énormes capitaux dont disposent les fonds spéculatifs, il leur est possible de vendre massivement des titres et de conduire ces titres à la baisse. Quand ils estiment qu’un creux est atteint, ils rachètent ces titres et réalisent leurs profits.

Lors de la crise financière de 2008, les autorités réglementaires et les gouvernements de plusieurs pays avaient également interdit les ventes à découvert sur les actions des grandes banques. Les spéculateurs s’étaient précipités sur les titres des banques les plus vulnérables comme ceux de la Lehman Brothers, qu’ils avaient vendus en masse en espérant les racheter à un prix plus faible. Cette spéculation est pro-cyclique et elle avait ainsi fait empirer la crise. Cette interdiction avait été rapidement levée, mais deux ans après le 15 IX 2008, aucune mesure de contrôle et de surveillance n'a été prise. Les hedge funds ne sont toujours pas réglementés, à part  le fait de devoir être inscrits auprès d’une autorité réglementaire. On ne connaît pas leurs placements, ni leurs actions dans les marchés.

La mesure prise par le gouvernement allemand va dans le bon sens des principes énoncés dans les derniers Kasino-G20 et surtout dans le sens des principes énoncés au G192. Les bons principes étaient énoncés, et étaient aussi restés sans effet. Mais le combat épiphane du gouvernement allemand contre les spéculateurs est absurde et détourne l’attention du problème. Ce n’est qu’un grand bluff. L'effet d'annonce a le mérite de prouver que l'Euro est une réalité de caméléon que chacun des Pays membres ou non de la Zone-Euro utilise à sa manière.

Le gouvernement allemand interdit jusqu'au 31 mars 2011 quelque chose qui n’existe quasiment pas en Allemagne et sa mesure ne changera rien aux pratiques des spéculateurs. La vente à découvert est interdite sur les actions de dix banques et instituts financiers uniquement si elle est réalisée à la bourse allemande ou avec un partenaire financier domicilié en Allemagne. Cette mesure n’a donc aucun effet sur le commerce de ces produits financiers dérivés qui se fait en dehors des frontières allemande. D’autre part au cours des derniers mois, les ventes à découvert n’ont plus joué un grand rôle en Allemagne. En ce qui concerne l’interdit sur les emprunts d’Etat émis en euro, il ne concerne que les Bons du Trésor allemands et autrichiens négociés à la bourse allemande. 4/5ème de la spéculation en Europe se font à la City de Londres.

Le BaFin interdit également l’utilisation à des fins spéculatives des credit default swaps (CDS). Conçus à l’origine pour servir de d’assurance contre la faillite d’une entreprise ou d’un État auxquels un investisseur prête de l’argent, ces produits Over The Counter (OTC) donc extra-bilanciels, sont traités de gré à gré entres les partenaires financiers (just-between-us) et sont réservés à des institutions d’une certaine taille. Les CDS offrent aux spéculateurs l'avantage d'automaticité de la hausse lorsque tout va mal. Les spéculateurs se contentent de contracter ces assurances multirisques sans devoir protéger un quelconque prêt. Cette pratique du "naked CDS" est également interdite par le BaFin.

Ce coup de poing réglementaire n'est que de la poudre aux yeux car les ventes à découvert sur les CDS ne peuvent être interdites que si elles ont lieu sur le territoire allemand. La gouvernement aurait aussi pu interdire au Hàns ìm Schnokeloch de bourrer sa pipe au Haut-Koenigsbourg entre la 12ème et la 13ème lune. Si le gouvernement allemand organise cette attraction foraine c'est pour détourner l'attention de son échec et de sa responsabilité au milieu des attaques contre l'euro et des "dysfonctionnements" des marchés. Le gouvernement allemand avait besoin de cet "effet de manche" d'Angela Merkel pour adopter le Fonds d'intervention du parapluie européen de 750 milliards auquel l'Allemagne va le plus contribuer à hauteur de 160 milliards à elle-seule.

Les marchés sont effrayés en ce moment. Il parait que ce serait à cause de l’effet d’annonce des mesures prises par le gouvernement allemand. L’évocation d’une régulation et d’un contrôle des marchés financiers ferait-elle peur ? Certes la mesure allemande n’est qu’une mesure populiste sans effets, puisque sans objet. Les pays animateurs de l'euro font leur sapho vexée face à la décision unilatérale que l'Allemagne a prise sans concertation. Je me demande pourquoi, l'Euro se trouve dans chaque porte-monnaie, mais n'est pour aucun pays souverain la même chose. Le non respect du critère des 3% du déficit budgétaire n'avait pas non plus été ignoré après concertation avec les pays de l'Euro-Land. Le Commissaire à la régulation des marchés financiers, le français Michel Barnier, a violemment critiqué "l’arbitraire de la chancelière Angela Merkel et l’éclatement à l’intérieur de l’EU". Et la riposte européenne avec les Boîtes à Outils de novembre 2008 invitait donc chacun des pays membres de la Zone-Euro de pratiquer son cavalier seul avec sa boîte à outils qu'il jugerait la plus adéquate.

Ce que je constate depuis presque 8 mois, c'est qu'à chaque panique sur les marchés financiers, le Dow Jones et le Nasdaq descendent toujours beaucoup plus que l'euro, et que l'euro remonte après deux jours au maximum dans le vert alors que le Nasdaq et le Dow Jones poursuivent leur descente. Cette fois-ci l'euro remonte vite avec les rumeurs selon lesquelles la BCE serait intervenue en rachetant des euros et en vendant des devises qu'elle a en réserve.

Mon article a de nouveau remué dans tous les sens mon chiffon du pessimisme, mais le week-end du 8 au 9 mai 2010 a permis de déposer les bases d'une entité européenne qui grignote l'association des États souverains pour tracer les fondements d'une fédération. Cette mutation dont personne ne parle s'est faite par chantage. En effet, le 9 mai 2010 les 27 ministres des finances de l'UE ont été sommés d'accepter les décisions des 16 États membres de l'Euro-Zone prises le 8 mai en dehors de tout Traité ou de Directive débattue au Parlement européen. Un refus des pays non membres de la Zone-Euro les aurait laissés en dehors du parapluie du Fonds d'intervention des 750 milliards d'euros. Seul le Royaume-Uni a refusé. Le Royaume-Uni se donnera en spectacle tout seul d'ici 2 à 3 mois quand il sombrera dans sa banqueroute d'État. D'ici l'été 2010 le Royaume-Uni devra trouver 200 milliards de £ parce que 200 milliards de £ sous forme de Gilts, les Bons du Trésor, arriveront à maturité et il faudra les rembourser avec de l'argent frais, qui sera introuvable.

Note de bas de page: (Attention le haut niveau salarial allemand n'est pas à analyser en faisant un amalgame: les deux Allemagne ne sont pas encore réunifiées économiquement 20 ans après la réunification, et les salaires de l'est ne sont pas encore égalisés avec les salaires de l'ouest de l'Allemagne. C'est comme si la France avait dû se réunir avec le Massif Centrale et tout le désert industriel qu'il y a au tour. Le salaire médian d'une France réunie se trouverait baissé d'un jour à l'autre et les allemands ne parleraient pas d'un dumping salarial français comme le font les français en parlant des salaires allemands. Les Traités et Directives européennes, comme l'OMC, interdisent aux gouvernements des subventions directes aux entreprises, par exemple pour qu'elles s'installent dans la Lozère, dans la Creuse, ou à l'est de l'Allemagne au nom de la concurrence libre et non faussée. Il n'y a plus de place pour une planification incitative.)

16. mai 2010

La théâtralité Globalisation-Démocratie-Souveraineté nationale est un kit universel pour tuer de l'OMC à l'Europe

Sous le banner de mon site vous lisez ma devise que vous ne pouvez lire nulle part ailleurs, alors qu'elle est simple et s'impose d'elle-même: "Solidarités locales, régionales et globales". Avec ladite crise, la question va maintenant se poser de plus en plus souvent dans les médias si globalisation, démocratie et souveraineté nationale vont ensemble. Ce débat à venir sera-t-il sain ou biaisé dès son lancement? Il sera biaisé, car il expliquera une nécessité incontournable des plans de rigueur pour colmater les ponctions sur les caisses de l'État et des peuples, mais aussi pour expliquer un retour à une frilosité protectionniste là où elle ne gênera pas pour autant la libre circulation des capitaux. Le fonds européen de sauvetage de 750 milliards est un service public de dératisation des banques.

Je ne vous expose plus la situation de faillite technique qui existe dans tous les États fédéraux de la cote ouest des USA, dont la Californie, mais aussi dans 48 États fédéraux des USA. C'est à qui tombera le premier, à cause des rumeurs propagées par les agences de notation ou à cause de la faillite réelle. Les USA ont déjà balancé 14.000 milliards de $ de contrefaçon issus de la planche à billet pour faire semblant de "sauver" les banques. Les USA ont tiré toutes leurs cartouches et il n'existe pas d'épargne privée. Les USA et le Royaume-Uni sont bien plus proches de la trappe à liquidité (hyperinflation) que l'Europe qui n'a commencé que depuis le 10 mai 2010 à fabriquer des faux billets sur la planche à billets. L'Europe commence à tirer ses cartouches et l'épargne privée y est forte, même très forte en Allemagne et en France. (Photos: Ålesund, ville Art-Nouveau, Norvège, août 2009)

Il est élégant de noter qu'il y avait au moins de notre côté de l'Atlantique un consensus face à l'incapacité des agences de notation Moody's, Standard & Poor's, ... Gloomys & Flatbread qui avaient encore décerné le triple-A à la Bear Stearns, à Lehman Brothers, à AIG, à tous, etc... 24 heures avant leur faillite. Ces évaluations qui ne reposaient sans examen que sur les seuls chiffres produits par les banques, etc... étaient relayées en grand par Forbes.com. Il est étonnant de voir à quel point les euro-décideurs et les médias européens paniquent à ce point devant ces mêmes agences de notation quand elles déprécient la solvabilité souveraine de la Grèce, du Portugal, sans pour autant s'attaquer au Royaume-Uni ou aux USA dont la situation est des centaines de fois plus catastrophique. Les agences de notation avaient surévalué à l'infini les chances de progression des produits titrisés financiers, des subprimes, etc... en réduisant à zéro l'aléa moral, le moral hazard, le risque systémique, le risque résiduel. Les agences de notations ne sont pas plus crédibles en dépréciant la situation budgétaire des États souverains. Depuis l'automne 2008 je vous expose le poker dénonceur joué par les USA, Nouriel Roubini, Paul Krugman contre la réputation des États Membres de l'UE et de l'Euro-Zone.

  1. Depuis 1990 mais surtout depuis 2000, les États souverains avaient abandonné aux banques leur droit à la création monétaire, leur droit au contrôle et à la régulation aux spéculateurs pour leur permettre de s'endetter jusqu'au ciel pour acheter à crédit des produits titrisés et pour spéculer. Les lobbies financiers ont capté la Banque Centrale américaine, la Fed', ou siègent à Bruxelles.
  2. Depuis l'automne 2008, les États souverains abandonnent leurs capacités financières et budgétaires pour sauver et pour renflouer les banques, les spéculateurs et les actionnaires faillitaires et pour opérer le plus grand transfert de l'histoire de la dette privée à la dette publique.
  3. Aujourd'hui les États souverains, pour payer cette dette adoptive, abandonnent aux spéculateurs leurs derniers moyens, les restes quasi oubliés et ringardisés de l'État Providence, le reste de bien-être social, le reste des acquis sociaux, le reste des services publics non encore privatisés, le reste des moyens pour offrir une éducation et une santé à leurs citoyens et habitants.

Avec l'invention il y a deux ans de l'euro-Mark, de l'euro-Franc du "Plan européen de la boîte à Outils", puis de l'euro-drachme avec le fonds européen de sauvetage du parapluie des 750 milliards du 8/9 mai 2010, nous avons les premières applications du chacun pour soi, dans la simple défensive au coup par coup, au cas par cas, sans pour autant voir se dessiner un nouveau système monétaire international et un modèle de requalification de la croissance et du développement durable, social et vert. La zone euro a éclaté en 2008 alors qu'elle n'a jamais vraiment existé et trois ans après sa naissance dès 2003 la France et l'Allemagne ont violé sans discontinuité le critère du déficit budgétaire des 3% du PIB sans encourir l'amende prévue par le Pacte de Stabilité de Dublin. Le parapluie de sauvetage du 8/9 mai 2010 n'est pas l'expression de la solidarité européenne, mais une assurance-vie contre les défaillances et les manquements budgétaires nationaux sans instaurer la moindre des politiques européennes communes économique, industrielle, de l'emploi, financière et fiscale. Je dénonce ceci depuis les années qui ont précédé les négociations ayant abouti au Pacte de Dublin de Stabilité et de Croissance. En 2006 je me suis encore fait attaquer sur mon site à cause de mes positions par les Jeunes Européens Fédéralistes qui m'ont traité de "social nationaliste rouge brun".

Un débat médiatique sur la trialité Globalisation/Démocratie/Souveraineté nationale pourrait aussi préparer l'opinion publique à réduire la Zone-Euro aux pays membres du Nord dont les économies nationales sont ressemblantes, aussi comme spéculateurs et comme détenteurs des créances et bons du Trésor des membres du sud et des nouveaux entrants. Les textes des accords de l'OMC nous révèlent que le libre-échange doit "apporter démocratie et croissance". Pour la Chine on ajoutait aussi dans les médias "...et une bombe couverte de sucre glacé".

L'aide à la Grèce pour lui éviter la banqueroute d'État ne relève pas d'une vision éclairée de la théâtralité Globalisation/Démocratie/Souveraineté nationale, ni de la mise en œuvre de la solidarité européenne envers l'un de ses États membres et bientôt envers le Portugal ou l'Espagne. Par exemple la Hypo Real Estate allemande, le deuxième institut de crédit hypothécaire d'Europe, détient 80 milliards d'euros de crédits pourris venant des PIGS (Portugal, Italie, Grèce, Spain). La HRE avait fait faillite l'année dernière et a été sauvée avec une aide de 100 milliards de l'État allemand. Malgré ceci, la HRE fait toujours des pertes. Donc sachons observer la félonie des dirigeants du Nord de l'Europe qui feignent de faire un cadeau à la Grèce avec une aide initiale de 130 milliards pour lui éviter la banqueroute d'État. Mais comprenons aussi la signification de ce fonds de sauvetage de 750 milliards d'euro créé le week-end du 8/9 mai 2010. Il est un réalité un fonds d'intervention et est le FME, le fonds monétaire européen. Souvenons-nous qu'au regard des européens le FMI n'est pas un FMI, mais un genre de FME dirigé par les américains alors qu'ils n'y apportent qu'1 $ sur 6. Les européens y apportent 1 $ sur 3. L'Asie est déjà sur la voix de l'indépendance après avoir créé le Fonds Asiatique de Crise en mai 2009. L'Amérique du Sud a créé sa Banque du Sud en mai 2008. Le Royaume-Uni, isolé, devra se demander s'il ne devra pas entrer dans la Zone-Euro.

Mais en posant la question sur la trialité G/D/S nous ne portons à notre conscience sur notre sol européen que ce que les pays riches de l'OMC et de l'Europe détruisent dans les PED (pays en développement) et dans les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) avec les APE, les ALE, l'AGCS et l'AGCS+, les accords sur les ADPIC et sur les ADPIC+ . Tous ces accords de l'OMC ne contribuent qu'à élaborer la croissance appauvrissante dont l'Europe de la Concurrence libre et non faussée et de la Libre Circulation devient elle-même la victime. La trialité G/D/S qui a prétendu apporter la démocratie avec le commerce est un simple kit pour tuer, l'Europe "humaniste" et des Droits de l'Homme universel se rend compte avec la Grèce qu'elle est tuée elle-même d'elle-même et sans agents extérieurs. Des alertes sérieuses avec les jugements de la CEJ dans les affaires Laval, Vaxholm, Viking, Rüffert, Partneri n'avaient été reléguées qu'à des épiphénomènes invisibles ne concernant que des Travailleurs libres, nomades et lésés appelés Plombiers polonais. Il était admis que le dumping social des Travailleurs faisait partie du progrès de la globalisation nécessaire. Le dumping social des banques connaît une débauche de plans de sauvetage de plusieurs trillions d'euros. La trialité G/D/S trouve rapidement une réponse pour défendre la condition sociale des banques.

Suite à l'effondrement en queue de dominos initié le 15 IX 2008 par la lâchage de la Lehman Brothers, la peur et l'effroi avaient fait vivre - comme une ou deux fois dans un siècle - une communauté de pensée du sommet à la base et vis-transversa. Plus un langage commun d'aversion était diffusé en boucle, plus cette communauté de pensée éloignait en réalité les dirigeants politiques des citoyens. Mais l'illusion suprématiste du lien inter-classe était le véhicule politique du moment, sans pour autant que les partis de gauche fouillent dans les sens des mots utilisés et construisent un programme de conversion de la société et de ses habitudes. Plus ou moins inconsciemment les phrases et philippiques contre les banques universelles et agences de notation étaient basées sur une interrogation donnée à la globalisation, la souveraineté nationale et accessoirement à la démocratie.

La crise était décrite avec les mots de scène et des tirades sans contours et les hommes politiques déshabillaient leurs tunique de paillasse pour endosser celle de grand commandeur et guide des peuples: "la crise de l'économie de marché, la crise de la dictature des marchés qui sont devenus fous et que je ne tolèrerai pas...", comme jouissait à se le dire si élégamment Karcher chairman prince-président. Souvenez-vous de notre pinocchio qui parlait des "marchés financiers fous", et qui vociférait à hue et à dia avec des "je ne tolèrerais pas que..." ou qui menaçait encore à la veille du G20 de Londres de "claquer la porte avant la fin". Depuis que les peuples ont repris conscience que la crise de la dette des banques passe à la crise de la dette publique par le procédé classique de la nationalisation des pertes, les dirigeants de ce monde de droite et de gauche vous assurent "qu’ils ne tolèreront plus que…". Cette intolérance subite face à la liberté de l’hégémonie des banques est mise à jour en ce moment à l’occasion de la dette souveraine grecque. Mais les décideurs nationaux et les euros-décideurs se sont laissés attendrir par le monde de la finance et le Week-End du 8/9 mai 2010 ils ont conclu avec lui le pacte qui est aussi dénommé par les financiers comme la "nuclear option". A présent, il y aura une course entre les spéculateurs pour rafler la mise de la pyramide Ponzi qui vient d'obtenir sa coiffe européenne. Cette course à la bulle de la spéculation va s'accélérer jusqu'à ce que l'on tombe dans l'hyperinflation qui annoncera la Grande Dépression 2. Le chairman prince-président avait dit le 25 avril 2008 que les "agences de notations n'avaient pas fait leur travail", pourtant ce sommet européen qu'il affirme avoir inspiré, convoqué, dirigé et influencé ne propose que des réponses aux agences de notations qui dégradent du triple AAA un à un les pays européens et de la Zone Euro. Le Président français consolide tout autant la victoire de la Lutte de la classe financière. La politique est l'art du transfert des richesses, des savoirs et des pouvoirs.

Dans la crise financière, les États avaient juré de ne plus jamais se soumettre au chantage et au racket. Ils ont pourtant abandonné leur souveraineté nationale à l’Europe qui a abandonné sa souveraineté aux banques en créant en 24 heures le 9 mai 2010 le Fonds européen d’intervention de 750 milliards d’euros et en fondant la bad bank européenne qui rachète les créances toxiques souveraines des États membres de l’UE et de l’Euro-Zone. La Suède et la Pologne ont aussi soutenu la création du Nouveau Euro. Au sommet de Pittsburgh où il ne s’était rien passé, Angela Merkel avait aussi dit au G20 de Pittsburgh "die Staaten sind nicht mehr erpressbar" (on ne peut plus faire chanter les États ), et dans le communiqué final on entendait "que l’ère de l’irresponsabilité est terminée" et que "l’on allait rendre responsables les banques pour les risques qu’elles encourent" et que "plus jamais les États allaient prendre à leur charge les risques encourus par les banques". Avec de telles mises en scènes et de telles répliques d'acteurs et de rôles de composition, vous comprenez que ce qui est exposé comme le "Trilemme Globalisation, Démocratie, Souveraineté Nationale" de Dani Rodrik de Harvard est une théâtralité de divertissement pour créer de la bande passante dans les cerveaux des indécis, pendant que les banques et leurs actionnaires restent clairs et déterminés à poursuivre leur Lutte de Classe alors que dans les peuples la Lutte des Classes est morte. La politique continue à créer un paradis pour les banques et à tolérer que les banques délocalisent leurs bénéfices dans les paradis fiscaux comme Jersey ou les îles Caïmans, et à les inciter à rapatrier TOUTES leurs pertes dans le paradis fiscal de la métropole comme pour la Société Générale... au nom de la souveraineté nationale parce que cette opération permettra à l'Etat de mieux organiser et d'expliquer son sauvetage. Le peuple français ne comprendrait pas pourquoi la France se mettrait à sauver un naufragé des mers lointaines à peine localisable par GPS ou par balayage satellite. Et la dramatisation de la faillite de la Société Générale sur le sol français permettra de mieux utiliser la démocratie qui sera entièrement d'accord avec le gouvernement et qui appellera de ses vœux le plan  d'austérité, le départ à le retraite à 80 ans pour préserver à l'industrie française ses avantages concurrentiels face à la globalisation.

Depuis Pittsburgh, ou le G20 de Londres, ou le G20 de Washington, ou le G4 de Berlin on ne peut même pas dire que les philippiques contre les banques étaient des bonnes déclarations d’intention qui n’ont tenu que 8 mois. Elles ont souvent été dénoncées dans la soirée qui avait suivi la publication du communiqué final. Le fonds d’intervention européen de 750 milliards d’euros n’est qu’en apparence une aide aux États de l’Euro-Zone. Il n’est que le second et gigantesque bail-out des banques depuis deux ans. S’il ne s’était agi que de sauver la Grèce qui ne représente que 2% du PIB européen, une insolvabilité aurait été la meilleure des solutions. Les banques allemandes sont propriétaires de créances pourries grecques de plus de 100 milliards, les banques française sont aussi propriétaires de plus de 100 milliards de crédits pourris grecs qu’ils ont accordés en bonne connaissance de cause à des emprunteurs insolvables et sans bonités bancaires. C’est pourquoi les gouvernements européens ont dû intervenir massivement pour sauver leur globalisation de proximité. Mais en créant ce Fonds d’intervention européen de 750 Milliards, en faisant de la BCE la bad bank européenne et en faisant éclater TOUS les critères de Maastricht aussi contestables qu'ils furent sans le volet de la Croissance, les gouvernements ont prouvé qu’ils voulaient toujours rester soumis à leurs maîtres chanteurs bancaires. Le lobby financier dicte son agenda aux gouvernements et en a reçu l'ordre de la Conférence Bilderberg et de la Trinationale. Mais en France le gouvernement montre sa fermeté et interdit à 500 femmes (chiffre officiel des RG) le port intégral du voile en expliquant "qu'il n'y a plus de démocratie lorsque le peuple élit ses représentants pour une politique qu'ils ne peuvent pas assumer". Les 500 femmes voilées qui s'effeuilleront en plein jour garantiront à elles-seules la souveraineté nationale contre l'ennemi de l'intérieur et de l'extérieur. Vive la France, merde à la Prusse.

Conformément à la logique libérale de Robert Schuman et de Jean Monnet, du Traité de Rome et du Traité de Lisbonne, l‘Europe s’organise toujours avec détermination pour ne pas réguler les banques et leurs activités. Oui, vous avez raison depuis le 18 mai 2010 à minuit, l’Allemagne a de nouveau interdit sur les actions des banques, sur les emprunts d'État et sur les CDS, les ventes à découvert (short selling) qui sont des spéculations violentes à la baisse. Les pays européens avaient déjà pris momentanément après 2008 cette mesure qui a été abandonnée 4 à 6 mois plus tard. Cette mesure n’en est pas une parce que les marchés spéculatifs s’étaient organisés depuis longtemps pour ne pas passer par le short selling. Les grands problèmes monétaires et financiers ne sont toujours pas abordés depuis "l’option nucléaire" européenne décidée le week-end du 8/9 mai 2010. Les banques sont incitées à faire totalement usage de l’assurance vie et multirisques que leur offrent les États Membres de l’UE et de l’Euro-Zone, ou que leur offrent directement Bruxelles et la BCE. Après chaque bail-out le sauvetage par l’Etat devenait de plus en plus la certitude incontournable. Que ce soit des crédits hypothécaires ou des emprunts d’Etat, il n’existe pas un seul risque qui ne soit pas garanti ou sauvé par les États dits souverains. Il est toujours permis aux banques d’ignorer l'obligation de Fonds Propres Réglementaire et de se lancer dans des opérations à très haut risque pour lesquelles elles augmentent de manière systémique le leveraging qui les éloignent de 500 ou plusieurs milliers de fois de la possibilité de rembourser en cas de défaillance. La BCE continue à offrir aux banques des liquidités à un taux voisin de zéro, et ces banques réinvestissent dans des spéculations cet argent obtenu à crédit, si bien qu’en valeur annuelle, les banques obtiennent de la BCE des liquidités avec -25% (moins vingtcinq pour cents) d’intérêt. La BCE organise depuis 2008 toujours de manière encore plus massive le carry trade intra-européen, tout ceci au nom de la souveraineté régionale européenne. Bruxelles offre un paradis bancaire avec des rendements maximaux pour les banques et le cauchemar pour les contribuables, les citoyens et encore pour deux générations futures qui se révolteront bien un jour en ne voulant plus payer pour les erreurs des générations antérieures, ni pour leur retraite. Les générations futures vont ramener la souveraineté nationale à la simple expression de la souveraineté personnelle et au protectionnisme personnel en s’isolant dans le chacun pour soi des plus violents mais duquel on expose sur FaceBook la douceur hédoniste du regarde-moi-et-mon-cul avec un apéro cyclique solidaire dans un gang-banging sur la place publique qui leur donne le goût de la transgression. lol. Pour ces générations, la trialité Globalisation-Démocratie-Souveraineté nationale n'aura jamais été un trilemme, encore moins une théâtralité, mais est un discours de vieux.

Les politiciens se servent des bonus, des retraites chapô, des stock-options, des bénéfices honteux des banques et des spéculateurs pour s’offrir à la foule comme Karcher, guide et tribun, alors que les banques n’utilisent qu’une organisation de la société constitutionnalisée par le Traité de Lisbonne et les Directives européennes dictés par les lobbies financiers et de l’industrie. Vous pouvez même très honnêtement discuter avec des jeunes étudiants en Master Grande École de management, ils vous écouteront avec le calme olympien de ceux qui savent que la victoire leur est due. Ils ne vous traitent même plus de gauchiste, ils ont une pitié respectueuse de vous, certains prient même pour vous. Prient, parce que la religion fait de nouveau recette dans ces générations de jeunes décideurs. Et quand je leur dis que le repli protectionniste est leur manière de rester assis sur leurs acquis, ils me répondent que je suis un défenseur du libre-échange.

Revenons à l'obligation des Fonds Propres Réglementaires  qui sont censés permettre aux banques d'éviter un run sur elles et de ne pas tomber dans une situation d'insolvabilité en cas de défaillance d'un grand compte. Si les banques devaient enfin supporter elles-mêmes leurs risques, elles doivent faire augmenter considérablement leur Fonds Propre Réglementaire en le faisant de nouveau passer de 2 ou 3% à 8 ou 10%. Même le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire a fait de raisonnables propositions de réforme qui devraient entrer en vigueur en Europe en 2011. Mais les lobbies financiers se sont conduits comme des fous furieux à Bruxelles et le Parlement de Strasbourg et la Commission ont décidé de reporter la date en attendant de voir ce que décideront les USA. Les USA ne veulent rien entendre d’une réforme sur les Fonds Propres Réglementaires. Bâle III n’entrera donc pas en vigueur, mais Solvency II qui permet aux assurances de minimiser le risque selon leur propre appréciation entrera en vigueur. Les Souverainetés nationale et régionale des banques et des assurances sont préservées et confortées par l'Euro-Démocratie bruxelloise et du Parlement européen de Strasbourg.

Revenons à la taille des banques systémique tant décriée il y a quelques mois. Il se disait même dans les médias gratuits du trottoir qu’il était nécessaire de limiter la taille des banques et de les séparer du domaine des affaires à risque. Il n’existe toujours pas de décisions, tout juste des propositions. La proposition la plus illustre est celle de Paul Volcker, conseiller du Président Obama, qui veut interdire aux banques la spéculation sur les fonds propres et les séparer des activités habituelles et normales d’une banque. La proposition de Paul Volcker du "separating commercial banking from casino derivatives gambling" est connue sous le nom de The Volcker-Rule. Mais ceci est aussi un "fake fight" et le 25 février 2010 le conservateur Christopher Dodd avait réussi à entraîner le Sénat US et bloquer la Réforme des banques. Selon Dodd, "le travail de lobby pour garantir la concurrence libre et non faussée auprès des Nouveaux Démocrates et de Sénateurs républicains a été couronné de succès". Obama, l’adulé de la démocratie, n’a été que entreposé à la Présidence par les lobbies financiers de Wall Street, et l’Europe écoute la voix de l’Amérique depuis Christophe Colomb. Ont encore eu moins de chance les propositions de réforme destinées à séparer les activités sur les produits dérivés ou à imposer une limite supérieure à ceux-ci. Et l'Europe, au nom de sa souveraineté et des ses avantages concurrentiels, attend le signal de l'Amérique.

En Europe, à Bruxelles, à Ecofin, dans l’Euro-Group toutes ces réformes ne sont même pas discutées et si la Taxe Tobin devait être discutée, c’est juste pour demander à la Commission de réaliser une étude sur l’impact d’une telle taxe. Au lieu d’empêcher que les banques soient d’emblée reprise dans la holding de défaisance de l’Etat, il est publiquement débattu de la manière que l’Etat aura pour rassembler les fonds destinés à sauver les banques sans pour autant préciser que la prochaine animation de rue, appelée "sauvetage des banques" est déjà programmée.  Aussi sensées qu’apparaissent un dépôt des banques obligatoire dans un pot de recouvrance ou un impôt prélevé sur les marchés financiers, toutes ces mesures ne sont que vouées à l’échec car elles sont un purgatoire pour fraudeurs constitutionnels. A la fin juin il y aura un nouveau Kasino- G20 à Toronto. Il ne pourra y être établi qu’un constat magistral d’échec parce qu’aucune décision prise au G20 de Pittsburgh n’a été appliquée au nom de la souveraineté des marchés. Toronto sera la dernière chance parce qu’il n’y aura pas un troisième bail-out des banques, il n’y a plus de moyens financiers pour le permettre, et la planche à billet à tout donné. Les événements grilleront à nouveau la démocratie dans le moule-à-gaufres des souverains.

Mon article a de nouveau remué dans tous les sens mon chiffon du pessimisme, mais le week-end du 8 au 9 mai 2010 a permis de déposer les bases d'une entité européenne qui grignote l'association des États souverains pour tracer les fondements d'une fédération. Cette mutation dont personne ne parle s'est faite par chantage. En effet, le 9 mai 2010 les 27 ministres des finances de l'UE ont été sommés d'accepter les décisions des 16 États membres de l'Euro-Zone prises le 8 mai en dehors de tout Traité ou de Directive débattue au Parlement européen. Un refus des pays non membres de la Zone-Euro les aurait laissés en dehors du parapluie du Fonds d'intervention des 750 milliards d'euros. Seul le Royaume-Uni a refusé. Le Royaume-Uni se donnera en spectacle tout seul d'ici 2 à 3 mois quand il sombrera dans sa banqueroute d'État. D'ici l'été le Royaume-Uni devra trouver 200 milliards de £ parce que 200 milliards de £ sous forme de Gilts, les Bons du Trésor, arriveront à maturité et il faudra les rembourser avec de l'argent frais, qui sera introuvable.

10. mai 2010

L'Europe providence bancaire engraisse la spéculation et la libre circulation des capitaux sur le dos des contribuables

Les critères de Maastricht de "convergence" et de "stabilité" n'étaient que des critères financiers et contenaient la clause de no bail out de tout membre défaillant de l'Euro-Group. Dans la Boîte à Outil de la riposte européenne à la crise "européenne", j’avais déjà expliqué en novembre 2008 que les euro-décideurs avaient inventé l’euro-£, et remis en selle l’euro-franc, l’euro-mark car chacun des États membres a été autorisé de bidouiller dans son coin à ses mesures conservatoires nationales. Aujourd'hui le FESF - Fonds Européen de Stabilité Financière est créé pour accélérer la libre circulation des capitaux destructeurs des richesses économiques réelles sans pour autant imposer leur contrôle et leur régulation. Les États et Bruxelles sont officiellement maître d'oeuvre du chantier de démolition européen. En des termes moins amusants, Bruxelles fait passer la dette privée des banques dans la dette publique des gouvernements au détriment des caisses d'assurance maladie, de retraite, de chômage et des services publics dont la privatisation va encore être accélérée car "l'État ne peut plus se les permettre"...


Signez la pétition Robin Hood Tax / Taxe Tobin-Spahn avant le prochain Kasino-G20 de Toronto !!

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màj du 29 octobre 2010:

ESMA, Écran de fumée avec la Directive Européenne AIFM sur la régulation des Fonds alternatifs.

le sommet européen des ministres des finances et de ECOFIN n'a rien apporté de nouveau. La libre circulation des capitaux et la spéculation financière ne sont ni règlementées ni jugulées. Les pays européens peuvent continuer à jouer, à perdre et à attendre les bail out communautaires. La clause de no-bail out est maintenue (Article 125 du Traité de Lisbonne), mais la clause 122 d'entre-aide entre les pays membres de l'Union en cas de catastrophe naturelle ou de manque en énergie a été élargie aux impasses financières, ce qui revient à contourner la clause de no-bail-out selon laquelle il est interdit aux États Membres du Pacte de Stabilité et de Croissance (Zone Euro) de porter secours à un membre en difficultés financières ou en banqueroute d'État. La Grèce avait triché avec ses critères de convergence pour entrer dans la zone euro, puis avec ses critères de Maastricht, et les banques françaises et allemandes principalement ont spéculé sur la dette grecque en parfaite connaissance de cause et on précipité l'effondrement financier de la Grèce, mais aussi de l'Espagne et du Portugal. Personne n'a rappelé que la Grèce est aussi victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives Européennes, de l'Euro-Groupe et d'ECOFIN.

Pour faire écran de fumée les ministres des finances européens et ECOFIN se sont mis d'accord sur un compromis qui va aboutir à une Directive Européenne AIFM qui sera signée le 11 Novembre 2010. Il s'agirait de créer un organisme européen de supervision des activités des hedge funds, des Private Equity, des Fonds Alternatifs, du Capital Investissement. Cet organisme s'appellera ESMA - EU Securities and Markets Autority / Autorité Européenne des Marchés Financiers.

La supercherie de la Directive AIFM est qu'il relève toujours comme avant aux États membres de l'UE d'accorder l'agrément à ces fonds, or 4/5 des transactions spéculatives, soit une masse 2000 milliards et certains jours plus de 50% de toutes les transactions financières en Europe, se font à la City de Londres. Et la Grande-Bretagne n'est pas membre de la Zone Euro et ne soutient pas le parapluie européen de 750 milliards pour venir en aide aux pays européens attaqués par la spéculation financière internationale. Selon la nouvelle Directive européenne, quand l'agrément est accordé à ces Fonds spéculatifs dans un pays (l'AMF - Autorité des Marchés Financiers pour la France par exemple), il est valable pour l'ensemble des pays européens. C'est ici que Bruxelles et toute l'Europe manifeste son incapacité à s'opposer à la City de Londres pour laquelle l'Europe n'est qu'une Association Européenne de Libre Échange. Il parait que cette nouvelle Directive européenne répondrait aux engagements pris au G20 de Washington. Le G20 de Crise de Washington s'était surtout distingué par l'annonce qu'il allait ouvrir les vannes des surliquidités avec l'impression de fausse monnaie sur les planches à billets et avec la qualitative easing, c'est à dire l'échange des positions toxiques pourries des banques contre du faux argent frais créé aussi avec l'émission des Bons du Trésor, c'est à dire en surgonflant la dette publique des États avec de la pourriture à faire avaler et payer par les peuples.

Uniquement en cas extrême, l'ESMA pourra donner son avis documentaire aux superviseurs nationaux, qui seront libres ou non de le suivre. C'est comme pour les critères de Maastricht qui ont été violés dès le début de l'introduction de l'Euro par tous les États Membres, ou comme pour les Critères de convergence destinés à évaluer la capacité d'un État européen à devenir membre de la Zone Euro.

Les standards fixés par l'ESMA n'entreront que progressivement en vigueur en 2015, 2017 et 2018. D'ici là le système monétaire et financier mondial se sera écroulé et la Région européenne ne se sera pas préparée à la période qui suivra l'hyperinflation et Weimar II. Donc l'Europe donne avec cette Directive le signal fort qu'elle ne s'oppose pas à la libre circulation des capitaux spéculatifs systémiques et qu'elle renforce sa bienveillance pour eux. Bruxelles ne s'est pas attaquées à toutes les opérations extra-bilancielle comme les LBO, les CDS, les CDO qui ont plongé la planète depuis juin 2006 dans une crise irréversible tant que les pratiques de création, de soutien et d'engraissement des bulles spéculatives comme moteur prépondérant de croissance ne sera pas arrêté. Par la Directive AIFM l'Europe démontre qu'elle ne pense pas à requalifier la croissance dans un Green New Deal.


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màj du 18 mai 2010 à 11:07:

le Parlement de Strasbourg, et la Commission de Bruxelles et Jean-Claude Juncker, président de l'Euro-Groupe semblent vouloir dégager un consensus pour instaurer un impôt sur les transactions financières des Hedge Fonds des pays tiers. Le Royaume Uni s'y oppose parce que 4/5ème des transactions financières en Europe passent par la City. A l'heure actuelle allemande centre-droit serait pour, mais les ministres des finances allemand et français, Wolfgang Schäuble et Christine Lagarde, font encore leurs caprices. Un impôt se prélève en fin d'exercice sur le bénéfices. Une taxe se prélève sur chacun des transactions et les obligent donc à abandonner le nomadisme des spéculateurs. Les transactions se font actuellement avec l'informatique au rythme de la nano-seconde et dans les marchés financiers 10 minutes passent pour être du long terme. Plus souvent les transactions se font et plus souvent les spéculateurs doivent verser une taxe sur chacune d'elles. Un chiffre infime de 0,05% comme le prévoit la Taxe Tobin finit par produire des sommes gigantesques pour les nomades compulsifs. Ceci redirige alors l'investissement dans la production et les services et les détourent de ces produits financiers dérivés et titrisés qui sont des "armes de destructions massives" comme le disent George Soros et Warren Buffet.
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Le bail out de la Grèce d'avril 2010 a induit en réalité la création de l’euro-drachme, car soutenu par une 100aine d'euro-milliards tombés du ciel il n'avait plus rien de ressemblant en théorie à une monnaie commune soumise aux mêmes conditions économiques, financières, monétaires libres et non faussées. Il a de toute façon été de notoriété publique dès son adhésion à la Zone Euro que la Grèce avait falsifié sa comptabilité nationale. Le Frankfurter Allgemeine Zeitung ou les radios et TV françaises avaient toujours exposé sans ambages la réalité des faits constituants de la fraude. Aujourd'hui, il n'y a pas lieu de feindre une surprise post-opératoire.

Le sommet européen du 8 et du 9 mai 2010 constitue une violation du droit communautaire européen et a fait éclater en un claquement de doigt tous les critères de Maastricht mais a aussi consacré la libre circulation des capitaux sans y apporter un soupçon de contrôle et de régulation. J'ai toujours critiqué sur mon site l'aspect simplement financier des critères de Maastricht qui fondent l'Euro. Ce sommet européen a autorisé à la BCE de pratiquer la planche à billet (Quantitative Easing / Helikopter Money) et la Qualitative Easing par le rachat direct des créances et de Bons du Trésor des États membres de l'UE ou de la Zone Euro. Ces deux activités lui étaient interdites. L'arrosage par la monnaie de contrefaçon imprimée sur les planches à billet (Helikopter Monney) constitue le cadre de la politique de la gestion de la crise réalisée par la Destruction par les Marchés.

En rachetant les créances pourries des États, la BCE devient de facto la bad bank européenne. Le sommet européen a aussi autorisé à la BCE de s'endetter et d'émettre et de placer elle-même des Bons du Trésor sur les marchés financiers. La spirale de l'endettement est engagée à présent pour la BCE qui ne peut plus jamais être considérée comme un safe haven. Toute cette générosité pour soutenir les banques européennes qui ont accumulé des 1000er de milliards de positions toxiques, qui créent de manière compulsive des bad bank ou qui confient à l'État leurs créances toxiques pour qu'il les blanchit dans une bad bank publique à l'image du plan TARP de la Fed'.

L’Europe des peuples, du travail et des économies sont ratées, mais l’Europe de la finance veille et caquète. Halali sur les services publics, de santé, d'éducation, de formation, il faut justifier les plans d'austérité, de rigueur et "d'ajustement structurel" pour satisfaire aux marchés financiers. Quid du Pacte de Croissance. Cette Europe qui n'existe que dans sa recherche de la stabilité des marchés prouve de nouveau que le principe de l'Indépendance de la BCE n'a jamais existé.

Deux jours avant la tenue de ce sommet européen s'est tenue à Dublin la Conférence Bilderberg et de la Trilatérale comme le relatent la presse et le gouvernement irlandais. Ian Cowen, 1er Ministre irlandais ne met pas la main devant la bouche quand il dit dans son discours à la Conférence Bilderberg: "Indebted states must take tough fiscal action to satisfy markets" (les États endettés doivent prendre des mesures fiscales pour satisfaire aux marchés). Les marchés financiers canalisent entre 70 et 90% des transactions financières et rendent exsangue le PIB des États. Les autorités de l'État elles-mêmes rendent exsangue le PIB. Car par exemple, ces 750 Milliards du plan d'aide européen n'existent pas dans les caisses européennes, il faudra les emprunter sur les marchés financiers pour les offrir aux États qui offrent leur aide aux banques, et il faudra les rembourser en puisant dans les caisses de l'État. Les gouvernements n'ont même plus besoin de s'exercer à la pédagogie de masse pour expliquer la nécessité de plans d'austérité pour être capables de rembourser. Pour y parvenir, la Conférence Bilderberg et la Trilatérale utilisent aujourd'hui officiellement les communiqués du gouvernement irlandais et du Parti irlandais Fianna Fail. En France il n'existe pas d'information sur la Conférence Bilderberg (mon article du 23 mai 2009), mais le le site officiel de Trilataral.org précisait en novembre 2008 que le gouvernement et le Parlement français étaient présents et actifs: Éric Besson, Jean François Copé, Président de l'UMP; Michel Camdessus, Chairman, Société de Financement de l'Économie Française (SFEF); Nicolas Beytout, Chairman and Chief Executive Officer, D.I. Group; Former Editor of Le Figaro and Les Échos, Paris; Olivier Pastré, Professor of Economics at the University of Paris VIII-Vincennes St. Denis; Edmond Alphandéry, Chairman, CNP Assurances, Paris; former Chairman, Électricité de France (EDF); former Minister of the Economy and Finance; Jean-Pierre Jouyet, Minister for Foreign Affairs, France; Elisabeth Guigou, Member of the French National Assembly; former Minister for European Affairs, Paris,.... Manuel Valls du PS était à la Conférence Bilderberg de Chantilly en Virginie en 2008. AmericanFreePress.net relate encore l'aspect secret des Conférences de la Trilatérale. Il n'est pas étonnant que par le portail de l'Irlande la Trinationale/Bilderberg fasse son entrée publique au grand jour. Le Tigre Celtique qui a été l'exemple de la réussite par les activités de services financiers et de spéculation comme l'Islande ou la City de Londres et par les opting out européens et les dumping fiscaux et sociaux, redevient l'exemple européen avec ses plans d'austérité qu'il s'applique à lui-même depuis sa faillite d'il y a deux ans.

Depuis la décision des euro-décideurs du week-end du 8/9 mai 2010, les bourses jubilent, la BCE a fait un copié-collé de la Fed', de la banque centrale américaine et du plan TARP de rachat des créances pourries. Helikoper Ben (Ben Bernanke, Président de la Fed') a trouvé son pendant en Mirage-Trichet: Dow Jones >> +3,86%, Nasdaq Composite >> +4,36%, Euro Stoxx 50 >> +10,35%. Les banques vivent leur orgasme public télédiffusé en boucle. Avec une garantie européenne de 750 Milliards (dont 130 Mia pour l'Allemagne, la plus grande part) d'euros d'aide promise, la casino- capitalisme peut se célébrer lui-même au regard des Travailleurs et des chômeurs. Le Travailleur et le chômeur ont froid et faim. En l'espace d'un week-end l'aide européenne est passée de 130 Milliards décidée la semaine dernière à 750 Milliards. Les États européens utilisent le prétexte de la pression sur la Grèce pour décider de faire payer par les peuples européens les positions toxiques des banques, issues de la spéculation du casino-capitalisme, qui sont et seront sauvées par les États. Les États européens sont comme aux USA une assurance-vie pour les banques too big to fail. Les banques sont à présent sûres que l'État providence bancaire européen sera toujours là avec ses pâtes de fruits pour leur racheter toute position toxique et pourrie: SOCIÉTÉ GÉNÉRALE >> + 22,28 %, AXA >> + 20,98 %, BNP PARIBAS >> + 19,90 %, CREDIT AGRICOLE >> + 17,22 %,  Deutsche Bank >> +12,86 %, Commerzbank >> +8,97 %.

Pour justifier la bond quantique qu'effectue la BCE depuis le week-end du 8/9 mais 2010, Mirage-Trichet a dit hier au magazine allemand Der Spiegel: "Man befindet sich zweifelsohne noch immer in der schwierigsten Situation seit dem Zweiten Weltkrieg, vielleicht sogar seit dem Ersten" (On se trouve sans aucun doute dans la pire des situations depuis la seconde guerre mondiale, peut-être même depuis la première guerre mondiale). Mais plus les euro-décideurs font sauter les critères de Maastricht moins l'euro réagit "positivement" aux "réformes" de l'Euro-Zone du 8/9 mai 2010 qui sont simplement iconoclastes en plus en mauvaise part, parce qu'aucune régulation ni aucun contrôle des marchés financiers ne les accompagnent.

Souvenez-vous les noms qu'avait successivement pris la crise depuis 2008: la pire depuis 30 ans >>> la pire depuis la Seconde guerre Mondiale >>> la pire depuis 29 >>> la pire depuis la Première guerre Mondiale. Je répète ce que j'ai écrit dès 2008 et depuis 20 ans: "Staline et Hitler n'auront pas plongé la planète dans un tel désastre et un tel saccage global comme ce système ordolibéral financier. En 1989, la chance n'a pas été saisie de réfléchir sur les opérations de destruction de Hitler, de Staline, du Sowjetisme et du Capitalisme. Deux générations futures vont payer au moins jusqu'en 2029." Dans le mensonge global distillé vous avez les créateurs de l'événementiel qui ressortent du chapeau-claque les fraudes et mensonges de Goldman Sachs, du Crédit Agricole, de la Deutsche Bank qui ont vendu des CDS en présentant des chiffres erronés, maquillés ou falsifiés. Il n'y a pas à s'en émouvoir. Les normes prudentielles comptables de Bâle 2 permettaient justement à toute entreprise de choisir son mode d'évaluation du risque et les agences de notation accordaient leur meilleur AAA sur simple présentation des chiffres par les entreprises, les banques, les États. Elles leur accordaient la meilleure note même encore deux semaines avant leur faillite globale comme pour AIG, Lehman Brothers, etc... La découverte des fraudes de Tourre, de Kerviel, de la Goldman Sachs, de la Société Générale est un non évènement. Mais quand un système est des fonds jusqu'aux combles organisé sur le mensonge de la pyramide Ponzi, il lui est nécessaire pour assurer sa survie de circonscrire le fraude sur une petite tête à abattre: Kerviel, Madoff, Tourre. La tête grossit pourtant aux yeux des Sénateurs américains de la Commission d'enquête sur la crise et cette tête devient du lourd: la Goldman Sachs, le Crédit Agricole, la Commerzbank. En 4 années de matraquage de l'horreur les objets de l'effroi et d'une potentielle vindicte populaire ont grossi, mais ce qui pourrait devenir une prise de conscience mondiale et populaire de la destructivité appauvrissante du système ordolibéral est à présent canalisé dans un désir particulier, personnel et secret du plan d'austérité, car "on ne peut donc plus vivre comme ça au dessus de nos moyens" se dit aussi mon voisin qui est ouvrier dans une ballastière, qui est à la CGT mais qui vote Le Pen puis Sarkozy et maintenant le "ils-sont-tous-pourris". Souvenez-vous aussi que depuis 10 à 15 ans il était devenu sociétalement admis aux USA qu'un emploi n'était plus sensé permettre subvenir aux besoins, et qu'il était promu comme un modèle social, d'ingéniosité et d'esprit d'initiative de cumuler des petits boulots en même temps. Cette idéologie avait aussi été devenue une chose acceptée en France, mais on parlait des Travailleurs pauvres qui cumulent des emplois partiels. Donc, il n'est pas nécessaire de me traiter de gauchiste. Vous êtes qui, vous, au juste?

J'en ajoute une couche >>> ce qui est admis comme une réalité concrète et irréversible avec le Traité de Lisbonne et avec la Directive européenne sur la Libre Circulation des capitaux doit être désigné avec les mots qui conviennent: le contrôle de la circulation des capitaux est interdit en Europe. Interdit. Le parapluie d'aide de 750 Milliards accompagné de tous ses dénis du WE du 8/9 mai 2010 des critères de Maastricht et ses dénis intégraux du Pacte de Stabilité et de Croissance fait partie des révisions européennes ou des "retour en arrière" toujours faisables en Europe tant qu'ils endiguent tout dans la circulation "libre et non faussée" (ce qui n'est qu'un slogan sans réalité... en réalité) des capitaux et du reste. Mais en Europe un déni ne se réalise jamais avec l'instauration d'un contrôle ou d'une régularisation en dehors de la climatisation des étables ou des concombres et courgettes courbes qui ont de nouveau le droit d'être écoulés sur le marché légumier libre et non faussé. La Législation européenne et communautaire n'est donc pas un droit positif au sens de "plus / positif" mais un positivisme légaliste à l'écoute de la politique pour imposer un droit d'opposition et d'interdit à ce qui ne constitue pas la liberté. La Liberté des marchés financiers et de Bilderberg de gouverner la politique des États souverains. Le week-end du 8/9 mai 2010 a été un putsch au nom de la liberté. L'Europe lointaine des petites gens a autorisé le 8/9 mai 2010 la déclinaison du putsch financier dans le droit national des États membres de l'UE et de l'Euro-Zone. Et au Congrès de Versailles du 4 février 2008 nous avons vu que c'est la politique des politiciens qui fait l'Europe avec la trahison des députés et sénateurs français qui ont laissé passer le Traité de Lisbonne par abstention en l'offrant à Sarkozy. Vous avez sur mon site sous le banner des titres en hyper-lien qui vous conduisent sur un abrégé article par article du Traité de Lisbonne. Vous ne l'avez pas compris: ce que vous prenez encore pour un Euro n'est plus un Euro depuis le 8/9 mai 2010, mais simplement une monnaie de singe d'une république bannanière à l'image des USA ou du Zimbabwe. L'euro est tombé dans la trappe à liquidité. Une trappe à liquidité mène immanquablement à une hyper-inflation.

Sous le banner de mon site vous lisez ma devise que vous ne pouvez lire nulle part ailleurs, alors qu'elle est simple et s'impose d'elle-même: "Solidarités locales, régionales et globales". Avec ladite crise, la question va maintenant se poser de plus en plus souvent dans les médias si globalisation, démocratie et souveraineté nationale vont ensemble. Ce débat à venir sera-t-il sain ou biaisé dès son lancement? Il sera biaisé, car il expliquera une nécessité incontournable des plans de rigueur pour colmater les ponctions sur les caisses de l'État et des peuples, mais aussi pour expliquer un retour à une frilosité protectionniste là où elle ne gênera pas pour autant le libre circulation des capitaux. Avec l'invention il y a deux ans de l'euro-Mark, de l'euro-Franc du "Plan européen de la boîte à Outils", puis de l'euro-drachme avec le parapluie du 8/9 mai 2010, nous avons les premières applications du chacun pour soi, dans la simple défensive au coup par coup, au cas par cas, sans pour autant voir se dessiner un nouveau système monétaire international et un modèle de requalification de la croissance et du développement durable, social et vert. Un tel débat sur la triatralité Globalisation/Démocratie/Souveraineté nationale pourrait aussi préparer l'opinion publique à réduire la Zone-Euro aux pays membres du Nord dont les économies nationales sont ressemblantes. Mais en posant la question sur la triatralité GDS nous ne portons à notre conscience que ce que les pays riches de l'OMC et de l'Europe détruisent dans les PED (pays en développement) et avec les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) avec les APE, les ALE, l'AGCS et l'AGCS+, les accords sur les ADPIC et sur les ADPIC+ . La triatralité GDS qui a prétendu apporter la démocratie avec le commerce est simple un kit pour tuer, l'Europe "humaniste" et des Droits de l'Homme universel se rend compte avec la Grèce qu'elle est tuée elle-même.

Depuis l'annonce de ce parapluie de sauvetage européen de 750 Milliards, l'euro a perdu 5% face au $, mais on s'en tape, il n'a jamais été l'enjeu des pressions actuelles des marchés financiers et des banques. Une fois de plus, les États organisent depuis 2008 le plus grand transfert des dettes privées de toute l'histoire vers la dette publique pour créer une nouvelle bulle spéculative et le jobless recovery. Ceci s'appelle Gouvernement Économique de l'Europe. L'Europe a signifié aux marchés financiers le week-end du 8/9 mai 2010 qu'elle est un paradis fiscal pour les spéculateurs dans lequel il est autorisé de faire des bénéfices et dans lequel les pertes seront toujours absorbées par les déficits budgétaires des États qui sauvent toujours les banques systémiques en faillite. Les actionnaires jubilent de bonheur pendant que les Travailleurs sont chômeurs.

L'aide à la Grèce pour lui éviter la banqueroute d'État ne relève pas de la solidarité européenne envers l'un de ses États membres et bientôt envers le Portugal ou l'Espagne. Par exemple la Hypo Real Estate allemande, le deuxième institut de crédit hypothécaire d'Europe, détient 80 milliards d'euros de crédits pourris venant des PIGS (Portugal, Italie, Grèce, Spain). La HRE avait fait faillite l'année dernière et a été sauvée avec une aide de 100 milliards de l'État allemand. Malgré ceci, la HRE fait toujours des pertes. La bad bank allemande, la SoFFin a déjà injecté 500 milliards d'euros dans les banques allemandes qui détiennent des positions toxiques. Les chiffres français ne sont pas connus. Donc sachons observer la félonie des dirigeants du Nord de l'Europe qui feignent de faire un cadeau à la Grèce avec une aide initiale de 130 milliards pour lui éviter la banqueroute d'État. Mais comprenons aussi la signification de ce fonds de sauvetage de 750 milliards d'euro créé le week-end du 8/9 mais 2010. Il est un réalité un fonds d'intervention et est le FME, le fonds monétaire européen.

Les gouvernements européens feignent de découvrir depuis le sommet européen du 8/9 mai 2010 qu'il n'existe pas d'euro-gouvernance économique à côté de l'Euro, et quand il s'agit d'évoquer une obligation des États membres de la Zone-Euro de produire les prévisions budgétaires annuelles devant la Commission de Bruxelles, avant de faire voter le Budget par les Parlements, les gouvernements eux-mêmes crient à l'ingérence et au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Pourtant le parapluie européen du Fonds d'intervention de 750 milliards d'euros a été construit en collaboration et avec l'aide du FMI. Les pays qui font une demande d'aide ou obtiennent cette aide du FMI, sont obligés d'accepter des inspecteurs du FMI dans leur ministère des finances et auprès de leur gouvernement. Ces inspecteurs sont habilités à consulter les comptes de l'État et à dégager des potentialités d'économie, de privatisation des services publics, etc... pour élaborer des plans d'austérité. Il n'existe aucune autre institution internationale qui n'aie un accès aussi direct dans les affaires intérieures d'un État. C'est pourtant ce que les pays industrialisés ont exigé du FMI à l'occasion des aides qu'il a données dans les Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et les PED (Pays en Développement). Le FMI est une organisation internationale et les voix sont comptées par quote-part pour ses décisions. Les USA ont la plus grosse quote-part et dirigent toutes les décisions. L'Europe en tant que telle paye le plus, mais ses voix additionnées ne font pas le poids. Le "Consensus de Washington" influe directement sur la politique du FMI et son Directeur, Dominique Strauss-Kahn ne peut dire que ce que les USA lui laissent dire.

Souvenons-nous qu'au regard des européens le FMI n'est pas un FMI, mais un genre de FME dirigé par les américains alors qu'il n'y apportent qu'un $ sur 6. Les européens y apportent 1 $ sur 3. L'Asie est déjà sur la voix de l'indépendance après avoir créé le Fonds Asiatique de Crise en mai 2009. L'Amérique du Sud a créé sa Banque du Sud en mai 2008. Le Royaume-Uni, isolé, devra se demander s'il ne devra pas entrer dans la Zone-Euro. La garantie offerte à l'Europe est la plus haute garantie jamais offerte par le FMI, et elle a été obtenue très rapidement. Les Pays ACP et les PED se plaignent qu'ils n'ont jamais eu de telles facilités comme les pays riches et industrialisés les obtiennent en ce moment. Le FMI reste un Club de riche.

Pour l'instant, l'Europe s'est alignée ce week-end du 8/9 mai 2010 sur le Royaume-Uni et sur les USA dont les économies ne sont plus que soutenues par la planche à billet depuis la fin de l'année 2008. Les européens ont décidé de créer un Fonds de Sauvetage pour les pays membres de l'Euro-Zone. En un Week-End les européens ont fait sauter tous les critères de Maastricht et le Pacte de Dublin de Convergence et de Stabilité. Les 4 critères de Maastricht sont devenus caducs, un pays peut donc se mouvoir sur tout l'éventail qui mène à la banqueroute d'État. D'autre part, il est à présent autorisé à la BCE de se fournir en liquidités sur les marchés financiers internationaux, ce qui lui était défendu. Ceci est donc la porte ouverte à n'importe quelle forme de spéculation. D'un autre côté rien n'a été entrepris pour contrôler et réglementer la "Libre circulation des capitaux" malgré le vote du 11 mars 2010 au Parlement de Strasbourg où il y a eu une majorité de 536 voix contre 86 pour étudier l'impact d'une Taxe Tobin. Le Brésil, Taïwan, l'Indonésie, l'Inde, la Russie sont bien plus avancés pour freiner la libre circulation des spéculations sauvages.

En introduisant la taxe Tobin, l'Europe ne ferait que de suivre le Brésil qui l'a introduite depuis le 20 janvier 2009. L'Europe tergiverse sur la faisabilité et sur l'impact d'une taxe sur les transactions financières, mais d'autres pays que le Brésil agissent. L'information reste sous le boisseau, parce que les médias de l'Hémisphère riche ont tout intérêt à suivre les consignes de leur propriétaires et donneurs d'ordre. Depuis novembre 2009, le Brésil prélève auprès des investisseurs étrangers en plus une taxe de 2% pour l'achat d'action et pour les placements issus de l'étranger ou intérieurs. Depuis décembre 2009 Taïwan a interdit aux étrangers de placer des capitaux sur des marchés à termes. La Russie, l'Indonésie et l'Inde vont introduire des mesures similaires pour stopper la libre circulation des capitaux si elle ne sert pas à financer des investissements à long terme. Dans ce temps l'Europe tient encore le discours au sujet de la "perte d'un avantage concurrentiel", si elle se mettait à contrôler et réguler les marchés financiers. Le Brésil, Taïwan, l'Indonésie, la Russie, et l'Inde veulent éviter la création d'une bulle spéculative et une inflation

Personne ne vous en parle, alors c'est moi qui le fais: il existe un accord swap de devises entre la Fed et la BCE. La Fed a mis à le disposition de la BCE 583,1 milliards de $ pour aider les banques européennes impliquées en Grèce et qui ont des intérêts croisés avec les banques américaines. Souvenons-nous que l'argent de la Fed n'est plus que de la Helikopter Money. Le seul Sénateur socialiste du Congrès US, Bernard Sanders du Vermont, vient d'obtenir du Sénat que la Fed' soit soumise à un audit et qu'elle publie le nom de tous les bénéficiaires des aides (YouTube).

Le gouvernement français actuel fait a présent semblant de vouloir faire sauter le "Bouclier fiscal" ce qui ramènerait 660 millions d'euros dans les caisses. Comparez vous-mêmes les chiffres. Le PS jubile déjà, mais il ne sait pas comparer ces chiffres avec ces cadeaux faits aux banques. L'orgasme public des actionnaires n'a duré qu'un seul jour à la bourse à l'issue du week-end du 8/9 mai 2010. L'euphorie compulsive ne trouve plus son écho dès le mardi qui suit, car la réalité du problème est bien plus profonde. Mais attention, la pensée unique poursuit son nivellement et vous entretient sur les dettes souveraines des États "qui ne peuvent plus vivre au-dessus de leurs moyens". Ce langage est idéologique et si l'on vous exposait sous forme de bilan les dettes souveraines et les dettes privées révélées dans ce qui est appelé les créances pourries, les positions toxiques, vous verriez qu'il n'y a aucune commune mesure. 70 à 90% des transactions financières sont réalisées pour la spéculation et la seule valeur mondiale nominale des CDS est estimée communément à 650.000 milliards de $. Les CDS sont des produits titrisés dérivés financiers qui sont extra-bilanciels, ne figurent pas dans les bilans des entreprises. Mais l'argent pour investir dans ces véhicules de spéculation a bien existé et est issu soit de l'économie réelle, soit de la création monétaire et des crédits faits par les banques centrales et les banques de financements et d'investissements. Le PIB des USA en période "normale" est de $ 14.000 milliards.

Suite à l'effondrement en queue de dominos initié le 15 IX 2008 par la lâchage de la Lehman Brothers, la peur et l'effroi avaient fait vivre - comme une ou deux fois dans un siècle - une communauté de pensée du sommet à la base et vis-transversa. La crise était décrite avec les mots sans contours: "la crise de l'économie de marché, la crise de la dictature des marchés qui sont devenus fous et que je ne tolèrerai pas...", comme jouissait à se le dire si élégamment Karcher chairman prince-président. Souvenez-vous de notre pinocchio qui parlait des "marchés financiers fous", et qui vociférait à hue et à dia avec des "je ne tolèrerais pas que..." ou qui menaçait encore à la veille du G20 de Londres de "claquer la porte avant la fin". Depuis que les peuples ont repris conscience que la crise de la dette des banques passe à la crise de la dette publique par le procédé classique de la nationalisation des pertes, les dirigeants de ce monde de droite et de gauche vous assurent "qu’ils ne tolèreront plus que…". Cette intolérance subite face à la liberté de l’hégémonie des banques est mise à jour en ce moment à l’occasion de la dette souveraine grecque. Mais les décideurs nationaux et les euros-décideurs se sont laissés attendrir par le monde de la finance et le Week-End du 8/9 mai 2010 ils ont conclu avec lui le pacte qui est aussi dénommé par les financiers comme la "nuclear option". A présent, il y aura une course entre les spéculateurs pour rafler la mise de la pyramide Ponzi qui vient d'obtenir sa coiffe européenne. Cette course à la bulle de la spéculation va s'accélérer jusqu'à ce que l'on tombe dans l'hyperinflation qui annoncera la Grande Dépression 2. Le chairman prince-président avait dit le 25 avril 2008 que les "agences de notations n'avaient pas fait leur travail", pourtant ce sommet européen qu'il affirme avoir inspiré, convoqué, dirigé et influencé ne propose que des réponses aux agences de notations qui dégradent du triple AAA un à un les pays européens et de la Zone Euro. Le Président français consolide tout autant la victoire de la Lutte de la classe financière. La politique est l'art du transfert des richesses, des savoirs et des pouvoirs.

La chance d'instaurer un nouveau système monétaire international en dehors d'un crash et poussé par une volonté de réforme est passée. Au G4 de Berlin de février 2009 nous étions fiers du parl'être de notre pinnochio local qui ne posait plus simplement son regard compatissant sur le peuple mais qui reprenait pour lui sa destinée en main en disant "la crise de l'économie de marché, la crise de la dictature des marchés qui sont devenus fous et que je ne tolèrerai pas...". Il n'existe pas non plus de projet de loi destiné à démanteler les banques et à scinder les activités de dépôt des activités d'affaires. Il n'existe pas de projet de loi en France car il n'existe pas d'opposition capable et qui a un projet de société autre que celui de gagner des prochaines élections. Les banques commerciales, les banques d'affaire, les assurances, les départements finance des entreprises de bien et de service (comme chez Chrysler, GM, mais aussi Renault, Peugeot-Citroën) ont détourné la majorité de leurs activités génératrices d'une croissance de valeurs (Croissance furtive, fictive appréciée par les agences de notation) dans du négoce sur les risques de crédit (CDS) et des achats de protection (CDS). Elles se sont même protégées contre leurs propres risques de crédit avec des CDS. La seule faillite de la Lehman Brothers a elle-même entrainé autour d'elle 700 milliards de pertes nettes dans des entreprises de biens et de services, comme VW, Siemens, EADS Airbus, EON, RWE... mais aussi des syndicats, des villes, des communes... qui avaient chez elles des encours sous la forme de hedging transactions, des transactions de couverture. De tout ceci on n'a pas parlé au sommet européen du 8/9 mai 2010. Pourtant au G192 présidée par Joseph Stiglitz tout a déjà été débattu et les pistes des réformes ont toutes été exposées. Mais Nicolas Sarkozy, Angela Merkel préfèrent suivre les recommandations de la Conférence Bilderberg et de la relance par les Green Shoots des G8 à répétitions qui n'a même pas daigné envoyer un représentant au G192.

De la Conférence Bilderberg à Bruxelles, de la Fed à la Banque des Règlements Internationaux (BRI / BIS) en passant par la BCE, de Warren Buffet à Angela Merkel en passant par Sarkozy, la Lutte de la Classe financière célèbre sa victoire chaque jour, a pu et pourra le faire aussi souvent qu’elle en aura l’envie. Elle est la congrégation d’une institution systémique à laquelle appartiennent les investisseurs qui misent sur leur droit à la croissance privée et sans risque et sur la toute puissance débridée de la planche à billets. Quand on partage avec les politiciens l’opinion que la chute des marchés financiers constitue un dysfonctionnement on est du bon côté dans le safe haven des initiés, de ceux qui produisent un PIB à mis part et qui est le PIB furtif et fictif pour la masse qui n'en profite pas mais qui en parle comme si c'était aussi le sien comme l'enseigne le trickle down effect, l'effet de percolation, du Consensus de Washington de l'École de Chicago et de Bruxelles. Quand on est de ce côté du safe haven on est toujours une partie constitutive et intégrante du marché dont les décideurs politiques voudront toujours gagner la confiance. En économie politique comme dans les codécisions macroéconomiques ou les commentaires sur la macroéconomie jusque dans les instituts de statistique, la ligne directrice est donnée par la réaction des marchés. L’Europe de Jean Monnet a une fois de plus prouvé ce week-end du 8/9 mai 2010 qu’elle est un appareil de croissance appauvrissante et un organisme de privatisation des richesses et de transferts des savoirs, des pouvoirs et des droits au profit des marchés financiers et de transfert des dettes privées vers la dette publique. (Photos: Klipfiskmuseet, Musée de la Morue séchée, Kristiansund, Norvège, août '09)

Dans tous les communiqués des politiciens élus, décideurs et de partis de gauche à droite, il s’agit toujours de reconquérir la confiance des marchés, mais jamais des habitants des pays, des Travailleurs et des chômeurs. C’est pourquoi le seul objectif des décideurs et de donner aux marchés ce qu’ils réclament. Ce week-end du 8/9 mai 2010 l’Europe a promis une première tranche de 750 milliards de liquidités sans contrepartie, sans régulation ni contrôle des marchés. L’insolence des politiciens est telle qu’elle n’a même plus besoin de nourrir en boucle le discours sur les bonus des traders et sur les paradis fiscaux qui avaient été re-consacrés avec une mini "liste grise" 4 jours après avoir été dénoncés l’année dernière d’un sommet à l’autre. Les décideurs ont sauvé la Bear Stearns, AIG, Fannie Mae et Freddie Mac, GM, HRE, Commerzbank, Bank of Scotland, Northern Rock, HSBC, le Crédit Mutuel, les banques régionales et nationales, la Banque Populaire, la Caisse d’Epargne, Peugeot-Renault-Citroën tous "impactés" violemment par leur activités spéculatives morbides du casino capitalisme et propriétaires de trillions de créances financières pourries et de positions toxiques. Les décideurs ont mobilisé des trillions de liquidités sorties de la planche à billet en créant des déficits budgétaires historiques non encore imputés dans la comptabilité nationale, en créant des bad-banks ou autres centre de blanchiment par les peuples des dettes privées bancaires. De jour en jour la Lutte de la Classe financière célèbre sa victoire, l’Etat Providence bancaire lui offre une assurance vie pour tous les sinistres précédents, pour tous les sinistres cachés, pour tous les sinistres pas encore révélés et pour tous les sinistres futurs provenant de la nouvelle bulle spéculative que les États et les banques centrales financent de nouveau en ligne directe depuis 2006 pour initier la reprise économique qui n’a lieu que dans le Dow Jones, le Nasdac, le Cac 40, le Dax, le Nikkei. Depuis le début de la crise en 2006, les politiciens offrent encore 1000 fois plus à la finance les moyens dont elle a besoin pour jouir sans entraves. Ce qui est un hédonisme financier cosmique est un putsch de la finance piloté par Bilderberg, Capitol Hill, Bruxelles, la City, Francfort et Paris-Village.

La société civile solidaire de l’Etat Providence Bancaire rejette hors d’elle-même dans les cellules et sowjets de l’ultra-gauche de la gauche de la gauche, où dans les pâturages herbacés des altermondialiste - si elle s’est donnée la Divesity comme nouvelle branche de son marketing politique – toute forme de début de critique contre le short selling (vente à découvert), les produits dérivés financiers, les titrisations et autres subprimes dont les noms sont sortis du petit dictionnaire Larousse aussi vite qu’ils y sont entrés, les CDS, les paradis fiscaux, Bernie Madoff, le schéma Ponzi, le garçon Kerviel et son compatriote Tourre de Goldman Sachs, mais aussi Bâle 2 et lesdites normes prudentielles comptables et le leveraging des banques sous-capitalisées. Il est tout autant politiquement incorrect de parler d’évaluation de la probabilité de faillite ou de parler d’une augmentation du seuil du risque ou de la garantie en Fonds propres Réglementaires (CRD). Le 8/9 mai 2010, l'Europe a de nouveau démontré qu'elle sait se dispenser des Directives et du Traité de Lisbonne et des critères de Maastricht et du Pacte de Croissance et de Stabilité de Dublin qui n'étaient pour elle de toute façon que des manières de permettre la libre circulation de tout et de plus encore. L'un de mes étudiants m'a écrit sans ponctuation et sans vouloir faire un bon-mot ceci: "putain ces salops de spéculateurs nous niquent le monde, et en plus il faut leur payer leur retraite et moi j'peux pas m'achter un appartement parce que l'immobilier est trop cher". Cet étudiant qui a obtenu son Master Grande École, option Banque/Finance, est employé par Clearstream et a un bureau directement dans une bourse d'un pays européen. Il a été très ouvert et dynamique dans les débats de mes cours. Je pense qu'il arrivera à maturité d'ici quelques années.

Tout le monde savait que la Grèce avait triché avec sa comptabilité nationale pour faire croire qu'elle respectait les critères de convergence pour adhérer à la Zone-Euro, et tout le monde sait aussi que la France ou l'Allemagne ne respectent plus tous les critères de Maastricht depuis 2003 et qu'ils ne payent pas l'amende qui est prévue à cet effet. Maintenant on comprend aussi pourquoi je clame sur mon site depuis toujours que je ne suis pas d'accord avec ces critères qui ne sont que des critères financiers. Le seuil des 3% du PIB pour le déficit budgétaire et de 60% du PIB pour la dette qui ne sont plus respectés par la France et l'Allemagne auraient pu être respectés avec les outils actuels de plans d'austérité. Aujourd'hui on vous vend du plan d'austérité comme des petits-pain chauds dans lesquels vous avez la pulsion de croquer dedans sans entrave vous aussi. Mais le volet de la Croissance du Pacte de Stabilité et de Croissance n'est toujours pas respecté dans le pacte et les critères fondateurs de l'euro. Il n'y a toujours pas de politique macro-économique en dehors de celle du respect du NAIRU et de la stabilité des marchés financiers.

La "Diversity", ce nouveau produit de marketing politique doit être quelque chose comme une société solidaire d'endettés dans laquelle les intérêts des marchés sont manipulés. Depuis que mon site existe vous n’aviez pris que pour une boutade de gauchiste, sympathique, mais gauchiste quand je vous parlais de concurrence non libre et faussée garantie par les Directives européennes, le Traité de Lisbonne, l’OMC et ses accords connexes comme l’AGCS et les Accords sur les ADPIC. Les plus hardis d’entre vous avaient compris quand il s’agissait de l’Afrique, puis du riz Basmati breveté par RiceTech. Aujourd’hui vous pouvez plus comprendre avec la débauche des marchés attaquant la Grèce alors que le Royaume-Uni et 48 États fédéraux des USA sont en faillite réelle mais cachés par la planche à billet de la Fed et par les IOU (reconnaissances publique de dettes écrites sur un papier tamponné). Voilà, le travail fait sur mon site s’approche d’une conclusion.

Les banques poursuivent avec l'appui des gouvernements leurs criminalités financières à ciel ouvert, elles se mettent en faillite, les États les sauvent avec l’argent et les moyens de leurs habitants passés, présents et futurs. Ceci est du doping, du dumping, du délit d’initié démontré avec insolence au grand jour et commenté par les politiciens avec des "nous n’avons plus la possibilité de vivre au-dessus de nos moyens" pour expliquer le tonneau vide des caisses de l’Etat. L’Etat émet des bons du Trésor à court, moyen et long terme pour refinancer ses aides aux banques et devra les rembourser quand ils arriveront à maturité. Les Bons du Trésor ne sont que des Grands Emprunts de l’Etat qui se font à un rythme quotidien. Ceci est une orchestration par l’Etat de la concurrence non libre et faussée des marchés financiers. Attention, cher lecteurs libertariens et autres amis de la secte d’extrême droite qui font semblant d’être à gauche en parlant de solidarité et de progrès qui polluent mon lectorat, mon site n’est pas affilié à Augustus von Hayek et à son mentor Ludwig von Mises. Il demande surveillance et contrôle des marchés financiers dans le cadre de la requalification de la croissance par des activités économiques réelles de production et de services et dans le développement durable, vert et social et dans les solidarités locales, régionales et globales. Ça fait beaucoup? Ça fait utopique? Réécoutez donc les paroles de l’hymne européen pour voir et savoir.

En réalité ce que demande le marché c’est d’être trompé par lui-même et de regagner en lui-même sa confiance aveugle pour poursuivre les activités de l'organisation mondiale de la croissance appauvrissante généralisée en canalisant dans sa pyramide Ponzi les richesses vers ceux qui disposent encore des moyens de s'offrir l’espoir de sortir toujours gagnant. Avec les mesures correctives offertes par les décideurs politiques pour sortir des crises, les États rendent à chaque fois plus véreux pour les marchés ce retour à cette confiance du marché en lui-même. Les États se conduisent comme des entraves à la jouissance perpétuelle des marchés financiers. Mais il ne s’agit pas d’entraves imposées aux spéculateurs naturellement compulsifs qui vivent le "We are doing God’s work" du CEO Blankfein de la Goldman Sachs, mais de l’entrave des politiciens et autres commentateurs économiques et sociétaux qui ne mettent pas les mots sur les choses et parlent aux marchés avec les mots les plus urgents qu’ils réclament d’entendre. L’Europe a parlé comme Obama aux marchés ce week-end du 8/9 mai 2010. Les marchés décuplent leur spéculations sur tout ce qui bouge, sur de l'économiquement sain, sur les denrées alimentaires, sur les défaillances, sur les risques réels ou inventés avec les CDS, sur les Travailleurs financièrement licenciables, etc… A chaque décision des politiciens le marché est resauvé, et les bulles qui suivent se succèdent de plus en plus rapidement et sont de plus en plus énormes et graves. Mais le marché est sauvé "pour maintenir l’emploi" disent les décideurs politiques qui nourrissent leur propre illusion suprématiste de ceux qui croient qu’ils sont capables d’organiser le monde en soutenant les forces qui sont capables de se financer le lobby le plus puissant et qui sont capables de les entretenir financièrement. Heureusement qu’il existe un Pays comme l’Islande qui est organisée dans sa Constitution pour faire reconnaître la responsabilité civile ou pénale des décideurs politiques. Rien que pour ceci l’Islande devrait devenir membre de droit de l’Union Européenne. Aujourd’hui nous comprenons que depuis 2006 nous sommes à la fin car la mère de toute les crises a vidé les États de leur atout économique qui était le Credo des croyants, des mécréants et des incroyants: la confiance en l’Etat. Aujourd’hui les États ne jouissent plus de leur qualité rationnelle et divine de la Bonne Foi. L’Etat est devenu un acteur de Mauvaise Foi comme toute banque faillitaire. La seule issue est la guerre, l’extermination de concitoyens, une Shoah interconfessionnelle intercalée de guerres civiles régionales, une hyperinflation et une grande dépression. L'État? Un consensus se dégage pour dire que Platon et Aristote étaient des gauchistes quand il parlaient de l'État.

Mon article a de nouveau remué dans tous les sens mon chiffon du pessimisme, mais le week-end du 8 au 9 mai 2010 a permis de déposer les bases d'une entité européenne qui grignote l'association des États souverains pour tracer les fondements d'une fédération. Cette mutation dont personne ne parle s'est faite par chantage. En effet, le 9 mai 2010 les 27 ministres des finances de l'UE ont été sommés d'accepter les décisions des 16 États membres de l'Euro-Zone prises le 8 mai en dehors de tout Traité ou de Directive débattue au Parlement européen. Un refus des pays non membres de la Zone-Euro les aurait laissés en dehors du parapluie du Fonds d'intervention des 750 milliards d'euros. Seul le Royaume-Uni a refusé. Le Royaume-Uni se donnera en spectacle tout seul d'ici 2 à 3 mois quand il sombrera dans sa banqueroute d'État. D'ici l'été le Royaume-Uni devra trouver 200 milliards de £ parce que 200 milliards de £ sous forme de Gilts, les Bons du Trésor, arriveront à maturité et il faudra les rembourser avec de l'argent frais, qui sera introuvable.

18. avril 2010

2ème vague des grandes faillites des banques - 2ème et 3ème Krach immobilier commercial et industriel

Depuis les différents plans appelés pour les banques "Plans de sauvetage" et appelés pour le public "Plans de relance" le règne spéculatif de l'Hémisphère Nord s'effondre. Nous sommes à ce régime depuis 2006 où la Bear Stearns avait fait faillite aux USA et où la Northern Rocks, la cinquième banque d'investissement du Royaume Uni, avait fait faillite. Ces deux faillites comme toutes celles qui suivirent ont été accueillies avec bienveillance et compassion par les Gouvernements qui les ont recapitalisées sans vraiment les nationaliser et sans demander la moindre des contre-parties. Les gouvernants ont gardé dans leur sémiologie pro-active le terme de "Relance" pour rester en phase avec Keynes qui reste dans les mémoires collectives le grand petit père des peuples qui a injecté des milliards dans l'économie pour la faire sortir de la Grande Dépression de 1929. (Photos: Flensburg, juillet 2009)

Les banques ne cessent en ce moment d'annoncer depuis presque 20 mois un bon résultat opérationnel, mais "résultat opérationnel" n'est pas une norme comptable internationale définie par les standards IASB / IFRS et chaque banque peut y faire figurer ce qu'elle veut, quand elle le veut, et changer ses propres critères selon ce qu'elle a envie de communiquer ou de cacher. Les médias et les politiciens ne restituent que ce mensonge planétaire qui doit servir de bain gingival à ceux qui prononcent ces mots. Le bouche est purifiée et peut donc parler de croissance. On peut nommer ceci le parl'être, le mensonge, le faux en écriture en fonction de sa foi ou de sa compromission personnelle. L'homme s'est adossé sur un marché cognitif unique. L'homme de l'hémisphère riche.

Tous les crédits hypothécaires sont... "protégés" aux USA par des CDS. Sur le graphique à gauche, vous voyez que nous sommes à présent dans la crise hypothécaire des Primes, qui est encore plus violente que la crise des Subprimes aussi parce qu'elle se déroule sur une économie dévastée et Grande Dépression avec une première vague de mises au chômage. A droite vous aurez la crise que j'appelle des Sub-Subprimes, car elle ne porte pas encore de nom. Je vous en ai décrit au mois d'août 2009 les fondements. En attendant la crise des Primes est encore plus violente: selon l'administration d'État RealtyTrac, il y a eu, aux USA au 1er trimestre de l'année 2010, 16% de plus de ventes forcées de maisons individuelles ou d'appartements par rapport à la même période en 2009, et 35% de plus de saisies par les banques qui ne font aucun cadeau alors qu'elles sont sauvées par le communisme monétaire sélectif de l'État Providence bancaire. Les Subprimes sont les crédits accordés aux emprunteurs sans garanties bancaires, les Primes sont accordés aux emprunteurs qui en ont (eues). Pour 2010 RealtyTrac estime en ce moment que plus de 4,5 millions de nouvelles maisons individuelles seront saisies aux USA par les huissiers. Elles s'ajouteront aux 4,7 millions saisis en 2009. Fannie Mae et Freddie Mac garantissent pour 5000 milliards de $ d'hypothèques. Ces deux instituts de crédit hypothécaires garantissent la quasi totalité des crédits hypothécaires américains et sont nationalisés de fait à 100% depuis qu'ils bénéficient de bail-out successifs et depuis que le Congrès US a exempté  Obama de son devoir d'informations pour chaque prochain bail-out.


A la seconde vague de défaillance des crédits hypothécaires des emprunteurs Alt-A et Prime disposant de meilleurs bonités bancaires que pour les "Subprimes", s'ajoutent à présent la grosse vague de défaillances des titrisations hypothécaires appelées RMBS (Real Estate Mortgage Backed Securities). Les fonds immobiliers américains tombent en ce moment comme des mouches. Les Fonds de Pension, massivement actionnaires de ces Fonds Immobiliers, tombent comme des mouches. S'en suivra un suicide collectif des retraités qui ont tout parié sur la Retraite par capitalisation. Les Grandes Banques qui ont des départements et des filiales impliqués dans l'immobilier les suivent dans l'effondrement collectif.

L'ampleur de l'irréversibilité de la crise avait été mesurée dès 2005 et de janvier à août 2006 dans la presse et les médias anglophones. The Economist, Faber’s Market Newsletter, Forbes, Harper’s Magazine, Wall Street Journal, Fortune, Shilling’s Newlestter écrivaient:

  1. "The worldwide rise in house prices is the biggest bubble in history."
  2. "...a stock market correction in the US getting underway very shortly.",
  3. "The current housing weakness will develop into a full-scale rout ... It’s clearly a bubble and is nationwide ... The house-price collapse will induce a painful recession that will send U.S. stocks into a tailspin ... China will suffer a hard landing ... and weakness in the U.S. and China will spread worldwide."
  4. "We have to prepare for the worst that can happen."
  5. "Can the Economy Survive the Housing Bust ?"
  6. "Just as the U.S. housing bubble is bursting, speculation elsewhere will come to a violent end if history is any guide. ... .".

Les gouvernements américain et européens ont "sauvé" les banques systémiques qui étaient too big to fail avec les aides financières pour qu'elles se concentrent et fusionnent encore plus, si bien qu'elles deviennent encore plus too big to fail et qu'elles doivent être encore plus "sauvées" à la prochaine banqueroute. En réalité les grandes banques ne sont jamais ressorties de la banqueroute puisque l'État a racheté leurs positions toxiques pour les faire disparaître ou a rabaissé les exigences des comptabilité IASB / FASB et Bâle 2. Au bout restent spoliés comme les clients de Bernie Madoff ceux qui ont payé pour ces positions devenues officiellement toxiques comme les CDO squared (adossés à des CDS pourris d'avance) pour lesquels la Goldman Sachs est traduite en justice en ce moment dans l'affaire Tourre.

Les grandes banques, sont parfaitement conscientes que l'on ne peut pas faire confiance dans le capitalisme. C'est pourquoi elles ne prêtent pas aux plus petites banques et elles ne font qu'un travail de trésorerie avec les liquidités catapultées par milliers de milliards (trillions) par hélicoptère à partir de la planche à billets. Selon Sheila Bair, présidente de la FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation), les faillites bancaires vont atteindre un pic au troisième trimestre 2010. Il y a plus de banques en difficulté qu'à la fin de 2008 et qu'à la même période de l'année 2009. En plus des 11 millions supplémentaires de chômeurs et en plus des faillites personnelles qui atteignent de plein fouet aussi la classe moyenne, les USA se trouvent aujourd'hui dans un marasme régional et local dans le secteur bancaire. Le commerce et l'activité de production se sont effondrés. Le nombre de banques en difficulté a grimpé de 27% au quatrième trimestre 2009, en passant à 702, selon la liste dressée par la FDIC, soit 9% de l'ensemble des établissements bancaires américains. 1500 banques devraient se trouver en difficulté à la fin de l'année 2010 aux USA. Mais pour elles, il n'y a plus moyen de leur inventer un bail out monétisé avec des T-Bonds, des Bons du Trésor américain, que plus personne ne veut acheter.


Faillite du simili-keynésiannisme et mensonge aux peuples.

Le communisme monétaire sélectif de l'État Providence bancaire

Au dessus de la Fed' il y a le Congrès américain. Il n'y a jamais eu aux USA l'Indépendance de la Banque Centrale, pourtant les statuts de la BCE ont été imposés sur ce principe en ayant prétendu copier le modèle de la Fed'. Aux USA, c'est le Congrès qui a le pouvoir de création monétaire depuis le "Farewell Address" de 1837 du Président Andrew Jackson. Le principe de "l'Indépendance de la Banque Centrale" est un principe de la laisser être manipulée par les lobbies et les banques because "State is bad" comme le pense Hayek. Les 6 plus grandes banques américaines regroupent 80% des contrats effectués sur les produits financiers dérivés comme les CDS. Ces 80% représentent 63% du PIB des USA. Leur objectif est la création monétaire pour nourrir la bulle des CDS et non pas pour innerver l'économie travaillante et productive. Et quand les banques se trouvent dans l'impasse, le PPT - Plunge protection Team intervient pour manipuler et soutenir les cours à Wall Street. Le Dow Jones est donc remonté à 11000, autant qu'en septembre 2008, et tout ceci pour une économie dépressive et avec un index de l'échange maritime transcontinental qui est passé de 12000 à 2920 et qui stagne dans le bas depuis septembre 2008 (voir et utiliser au bas de la page le graphique du Baltic Dry Index).


Ainsi, l'action du trio mafieux de Wall-Street, Obama-Geithner-Bernanke, n'a permis que la "jobless recovery" des faux "green shoots", les illusoires reprises sans emploi, et la constitution d'une nouvelle bulle spéculative avec l'argent public offert à taux zéro et qui n'est allé que tourner en rond dans le circuit fermé des marchés des capitaux. Au sujet de la reprise du Dow Jones au-dessus de 10.000 points, il faut rappeler sur le graphique à droite ce qui s'est produit entre le Black Tuesday de 1929 et 1932. Ce n'était qu'un "Short Jobless Recovery". Actuellement les politiques de relance font bien pire, puisque les injections "keynésiennes" ne servent qu'aux zombie banques pour leur trésorerie. L'argent prêté à taux zéro aux banques pour qu'elles fassent leurs œuvres pathologiques de spéculation financière est une licence d'exploitation de casino qui leur est offerte gratuitement par l'État. Au nom de la Libre circulation des capitaux et des services financiers, aucune contrepartie ne leur est demandée pour soutenir l'économie réelle. Mesurées aux marges bénéficiaires actuelles, les actions du S&P-500 n'ont par exemple jamais été aussi chères aujourd'hui que depuis ces 100 dernières années. Entre temps les entreprises "valent" 140 fois leur bénéfice annuel, une valeur normale est de 30. Quelle éclatante bulle! Mais les "liquidités" offertes à un taux de 0% et à un taux relatif négatif de 20% sont détournées de l'économie "réelle" vers cette spéculation post-réelle et simplement financière. Ce modèle de "reprise" s'appelle Bulle Échoïque ou bulle-écho, comme les 7 "short recoveries" de la Grande Dépression (graphique à droite). Les banques centrales engraissent les banques et les spéculateurs sur le compte des contribuables et de deux générations futures. 2010 sera comme 1930. L'année 11 comme 31. En pire.

Les green-shoots que l'on voudrait voir dans l'augmentation de la valeur des actions résultent aussi de manipulations du marché par une autorité gouvernementale de faussaires créée avec l’Executive Order 12631 par Ronald Reagan en octobre 1987 pour éviter un effondrement de Wall Street: il s'agit d'un groupe informel, mais qui porte un nom, c'est le PPT (wiki), le Plunge Protection Team dans lequel siègent le Secrétaire au Trésor, le Directeur de la Fed', le Directeur de la première autorité de surveillance des marchés SEC, et le Directeur de la seconde autorité de surveillance des marchés Commodity Futures Trading Commission et... des membres de l'Exécutif de la Goldman Sachs. L'activité de la PPT, appelée un peu moins officieusement la Working Group on Financial Markets, est simple.
Elle achète en masse des actions avec de l'argent imprimé par la Fed'. Ainsi la raréfaction artificielle des actions sur les marchés financiers conduit à une augmentation conditionnée et totalement faussée de leur valeur, et à l'illusion de leur bonne santé. Sur le graphique de gauche, vous comprenez que les profits HISTORIQUES du secteur financier américain de l'année 2009 sont issus de toutes ces manipulations et de l'argent de contrefaçon provenant de la planche à billets du graphique de droite. A partir du graphique de gauche vous voyez que la "crise" date de 2006 et qu'elle a généré le communisme obligatoire de la Banque Centrale d'État qui est mis au profit des banques, à chacune selon ses crimes. L'État-nation à conduit aux crimes de sang. Le communisme bancaire a conduit à la croissance appauvrissante des peuples qui vont payer la redistribution des liquidités publiques, des dettes souveraines et des revenus de transferts versés dans les banques pour leur gestion de trésorerie. L'humanisme automatique du trickle down effect du consensus de Washington (effet de percolation) est passé de l'illusion suprématiste à la parole du prophète absent ou d'un psychagogue.
L'État de surface, le votre et le mien, est dépecé.

Pour consolider le communisme obligatoire de la banque centrale d'État, Hank Paulson, qui a précédé Timothy Geithner au Secrétariat au Trésor, a aussi remis en veille la PPT à partir de 2007 face à la volatilité des marchés qui redevenait dangereuse. Ladite Crise des Subprimes a commencé en 2006, il y a déjà plus de 4 ans. La PPT est donc en réalité le maître d'œuvre autoritaire du rallye boursier depuis février 2009 qui a apporté une augmentation de la valeur (négociée) des actions de 6 trillions de $, soit 6000 milliards, tout ceci avec l'argent public existant ou qui sera de la dette pour deux générations à venir. Les naïfs qui croient ou font croire à la rationalité de la concurrence et à la main invisible ou vibrante du marché vous forcent par tous les moyens à vous faire renforcer en vous la foi dans l'économie de marché, où la concurrence libre et non faussée qui apporte la création de richesses et tend au plein emploi. La PPT est sous l'autorité d'Obama. Son gang s'est chargé de réaliser par les deux bouts la dépossession systémique du peuple américain: d'un côté il a réalisé la plus grand transfert de l'histoire des USA de la dette privée dans la dette publique, et d'un autre côté il réalise le plus grands transfert de la dette publique vers de la création de richesse sur les marchés financiers. Dans les deux cas, c'est le contribuable qui paye. Ces instruments officiels de criminalité financière n'ont pas réussi à réduire pour autant les positions toxiques des systèmes bancaires qui sont toujours de 16,5 trillions de $ (16500 milliards) selon le dernier rapport de la Fed'.

La source de tous le système de crédit de mauvaise foi est le Congrès américain et ses représentants élus par le peuple. Le Congrès a créé le système de la Fed' et le système des organismes semi-public privilégiés comme Fannie Mae, Freddie Mac, Ginnie Mae, Sallie Mae, la FHA - Federal Housing Administration, la FHLB - Federal Home Loan Banks. Même l'ancien Président de la Fed', Alan Greenspan parlait d'eux en disant "the big fat gap". Depuis août 2008, le Congrès US est responsable de 75% de la création de la dette américaine en continuant à encourager l'octroi de crédits hypothécaires immobiliers alors que dans le même temps 4,5 millions de maisons individuelles vont encore être saisies en 2010. En 2009 les USA ont accordé des crédits hypothécaires adossés sur des titres, les MBS - Mortgage Backed Securities, équivalents à 49,6% du PIB américain. Dans la même période l'Allemagne en a accordés pour 0,2% du PIB allemand. L'administration Obama commet des actes 1000 fois plus dramatiques que l'administration Bush/Paulson/Greenspan. La plus grosse bulle de tous les temps est créée par Obama/Geithner/Bernanke. L'effondrement sera à la même échelle.

Il n'y aura pas de reprise aux USA avant une vingtaine d'années, soit vers 2030. Selon l'administration américaine la demande de biens de consommation actuelle est égale à celle de 1988, la demande de biens d'équipement et d'investissement est inférieure de 7% par rapport à 1988 et il y a 50% de moins de permis de construire qui sont délivrés.

Pourtant, les voix du regret se font entendre aussi aux USA. Un vent de panique a soufflé à Wall Street, quand l'autorité de surveillance des opérations boursières, la SEC, a annoncé le 16 avril 2010 qu'elle allait traduire en justice les dirigeants de la Goldman Sachs à cause de leurs manœuvres dolosives et falsifications en rapport avec les produits financiers dérivés complexes comme des CDO empaquetés avec des CDS (= CDO squared ou bien "CDO au carré"). Goldman Sachs et l'un de ses responsables, le vice-président français Fabrice Tourre, sont accusés d'avoir fait "des déclarations trompeuses et passé sous silence des faits essentiels sur certains produits financiers liés aux prêts subprimes au moment où le marché de l'immobilier résidentiel américain commençait à chuter". Des terroristes financiers fantômes et corrompus ont fait couler des spéculateurs fantômes au profit d'autres spéculateurs fantômes. La SEC poursuit ses investigations et a annoncé vouloir porter plainte contre d'autres banques. Quand la SEC s'occupera de la Fed' ce sera la guerre civile ou sur un pays étranger. Parce que la Fed' est l'un... des principaux acheteurs des... Bons du Trésor américain pour inonder les USA de liquidités en billets de contrefaçon avec l'espoir infondé de créer la relance économique. Les dettes des ménages ne seront jamais effacées.

Sur le graphique à gauche vous avez l'impact sur le PIB d'1$ emprunté. En 1966, 1$ emprunté créait 90cts de PIB. Au top de la bulle des crédits, en 2006, il fallait emprunter 7$ pour créer 1$ de PIB. Aujourd'hui 1$ emprunté crée une perte de 50cts.

C'est le dévoiement total du keynésiannisme. Le résultat de cet échec dû au détournement du keynésiannisme va être transformé en confirmation pour les thèses des néo-libertariens, à la Augustus von Hayek ou à la Ludwig von Mises, qui y auront vu la preuve que l'État ne doit jamais intervenir. Il y aura donc un durcissement politique à attendre en faveur du laisser faire que l'on cachera avec un ectoplasme de régulation.

Il n'y a jamais eu de relance. Je vais vous exposer avec l'exemple de la Deutsche Bank, la situation en avril 2010 des banques.

Deutsche Bank: le Kasperle-théâtre du banquerouteur

La Deutsche Bank reste mondialement en 2010 l'une des banques most leveraged, c'est à dire une banque dont l'effet de levier des positions toxiques et pourries est le plus élevé. La Deutsche Bank qui était déficitaire à la fin de l'année 2008, parce qu'elle est un des grands acteurs mondiaux sur les produits financiers dérivés devenus des créances pourries, gagne en 2009 son argent sur l'une de ses autres grandes spécialités, à savoir le commerce des Bons du Trésor émis par les États. Quand il y aura un effondrement des dettes obligataires des États et de leurs CDS correspondants, nous verrons bien quelle est la situation réelle de la Deutsche Bank. Depuis deux années le commerce de Bons du Trésor souverains est le seul marché financier qui est florissant pour les banques; les États émettent des Obligations d'État, font des déficits publics abyssaux pour purger les créances pourries des banques et pour tenter de les sauver de l'insolvabilité définitive. Les banques font encore leurs affaires sur les assurances émises sur les défaillances des emprunteurs, les CDS - Credit Default Swap qui mettent en ce moment en péril le budget de la Grèce. Les bénéfices dans ce domaine ont augmenté de 200% pour la Deutsche Bank. Cette source de bénéfice est la seule en ce moment pour cette banque d'investissement.

La Deutsche Bank, comme global player, a coopéré dans la création de cette crise des risques qui balaye la planète. Sur le site de la Deutsche Bank vous avez en libre accès la page dboffshore spécialisée dans les affaires avec ses filiales domiciliées dans les paradis fiscaux. La Deutsche Bank n'a jamais cessé de proclamer des bénéfices et de promettre un rendement sur placements de 25%. Vous vous souvenez, pour le G20 de Londres du 2 avril 2009, il n'y a pas de paradis fiscaux. La Deustsche Bank vante sur son site ses "solution adaptées aux besoins des clients fortunés" ("maßgeschneiderte Lösungen"). La Deutsche Bank réalise ses affaires avec 499 filiales qu'elles entretient dans les paradis fiscaux, dont 151 dans les Îles Caïmans et 79 à Jersey. Selon l'ancien Ministre des finances allemand, Peer Steinbrück de la SPD, la Deutsche Bank soustrait au fisc 100 milliards d'euros par an. Dans un billet, je vous avais expliqué dans quel genre de "Conférence" s'est rendu son Directeur, Joe Ackermann. Ce n'est pas au G192 de l'ONU, ou dans les illégitimes et non-démocratiques G4, G8, ou G8+12, au regard du droit international que se décident le nouveau Système Monétaire International, mais à ce genre de Conférence Mondiale, qui travaille dans le secret comme la Banque Internationale des Règlements (BRI), qui est la véritable banque mondiale.

Le mot d'ordre actuel pour les gouvernants est d'organiser avec élégance une phyto-épuration des assets pourris sans agents chimiques polluants et sans laisser trace sur le papier carbone. Quand l'État ne parvient pas à infiltrer les groupuscules qu'il perçoit comme une Menace à la République, il infiltre les banques de liquidités sans pour autant annoncer à l'opinion publique qu'il leur rachète les assets pourris et qu'il les incinère dans une banque de défaisance qui n'est rien d'autre qu'une bad bank, une banque poubelle. Il est facile d'obtenir en Allemagne les chiffres, parce qu'en Allemagne la liberté et le fonctionnement du système de l'information est garanti par la Loi Fondamentale (Constitution allemande). Vous pouvez aller vérifier l'état des banques française. En Irlande bad bank s'appelle Nama, en Allemagne elle s'appelle  SoFFin - Sonderfonds Finanzmarktstabilisierung, pour la Suisse la banque de défaisance de UBS a été officiellement et légalement délocalisée dans les Iles Caïmans. Si vous ne comprenez pas encore: la bad bank recèle les actifs pourris des banques en les payant avec l'argent volé dans les caisses de l'État, aux contribuables et à deux générations futures qui vont rembourser cette perte privée couverte avec de la dette publique. Cette dette publique sera remboursée sur du PIB réel et réellement produit dans le futur et les États priveront d'autant de moyens les services publics en vous expliquant que l'État est en faillite et qu'il n'a pas les moyens de ne pas repousser l'âge du départ à la retraite. Les 8 millions de pauvres en France n'auront pas non plus de miette.

On ne peut pas tout vouloir, une assurance-vie pour les banques et une assurance chômage et une assurance maladie et une retraite par répartition, et une éducation et une santé.
Autrefois on faisait des guerres mondiales pour qu'une génération pique les biens à la génération précédente qu'elle aura exterminée à grande échelle sur les champs de bataille ou dans des boîtes. Aujourd'hui on rend pauvres et malingres les générations précédentes et actuelles pour opérer dans une seule classe le transfert des richesses, des savoirs et des pouvoirs. Guerre et économie génèrent de la croissance appauvrissante. C'est leur modus vivendi. Depuis le 8 avril 2010, la Deutsche Bank est traduite devant un tribunal de New York.

Deutsche Bank: la seconde faillite

Une banque qui fait son "bénéfice" avec la négociation de Bons du Trésor des États et avec les assurances sur défaillances émises sur ces dettes souveraines (CDS comme pour la Grèce) n'est plus qu'un drogué de haut niveau prêt au crime pour sa dose. La Deutsche Bank comme toutes les banques universelles (Glass Steagall), appelées en français Banque de Financement et d'Investissement, est même tombée en désamour avec son activité de collecte de fonds épargnés et de dépôt. L'argent frais lui tombe dessus à partir des aides directes de l'État et des prêts à taux quasi-zéro et même négatif obtenus dans les banques centrales. Angela Merkel avait supplié la Deutsche Bank d'accepter les "aides" gouvernementales de relance pour les redistribuer aux commerçants et industriels qui avaient des projets économique d'entreprise. La DB a refusé cette aide directe avec panache, mais ne distribue pas non plus de crédits pour de l'activité réelle.

Hier j'ai envoyé un émile à un de mes anciens étudiants de Master Grande École qui est devenu entre temps analyste financier à la Société Générale pour son premier emploi. Je lui ai écrit mon indignation sur le fait que la Société Générale rapatrie en France TOUTES ses pertes pour les faire racheter par le fisc et le Trésor Public. Il m'a simplement répondu ceci: "Pour le reste, je partage ton avis : la gestion « sous la table » des banques est détestable mais je suis aujourd’hui convaincu que notre système économique est dans ses fondements biaisés et ne peut entrainer que l’injustice et les disparités tant sociales qu’économiques. Au fait, t’es-tu remis à peindre ?" C'est un gentil garçon.

L’immobilier de bureaux et commercial est entrain de provoquer la seconde chute réelle des banques. La Morgan Stanley vient d’annoncer la semaine dernière une perte de 5,4 Milliards de $ avec l’un de ses Fonds immobilier. Une filiale de la Goldman Sachs, à laquelle appartiennent le parc immobilier et la société immobilière allemande Karstadt (qui vient aussi de faire faillite) et la société de construction immobilière allemande GSW, a perdu tout son capital propre. Cette filiale est en faillite. Un Fonds Immobilier américain appartenant à la Deutsche Bank a été "sauvé" de justesse par cette banque. Plus personne ne peut ignorer l’éclatement de la prochaine bulle immobilière dont je vous entretiens aussi depuis plus d’un an. Il ne s’agit plus uniquement de maisons particulières mais de tout le secteur immobilier, et tout autour de la planète. Est particulièrement en difficulté le Fonds Morgan-Stanley qui est impliqué dans… la Tour de la BCE et des autres banques à Francfort et dans le Kanzler Eck (Quartier de la Chancellerie) et le Kudamm, l’équivalent des Champs-Élysée à Berlin. L’Allemagne est un pôle d’intérêt majeur pour les grands groupes immobiliers depuis la Réunification, car elle avait cru bon de créer une économie active dans les Nouveaux Länder de l’Est avec la construction. Un moment donné il y avait 7000 (sept mille) grues dans le ciel de Berlin. Les Hedge Fonds comme Fortress et Cerberus ont eux aussi sous-évalué les risques. Une bulle immobilière n’a pas explosé en Allemagne, mais les bénéfices à deux chiffres n’ont jamais été au rendez-vous. Plusieurs Fonds immobiliers ont fermé et les investisseurs n’ont jamais été remboursés.

L’effet domino est programmé dans ces faillites des Fonds immobiliers parce que les banques les ont acquis en les finançant avec des prêts gigantesques et à court terme. Depuis une quinzaine d'années toute fusion et acquisition industrielle et commerciale a aussi été financée avec avec des prêts gigantesques et à court terme, eux-mêmes tous couverts par des CDS. Comme pour toute pyramide Ponzi, les banques ne pouvaient les rembourser que tant qu’il y avait une demande en nouvelle surface de bureaux, en hôtels, en galeries commerciales. En ce moment la demande s’est non seulement écroulée, mais en plus les bureaux, hôtels et passages commerciaux se vident et font faillite, ce qui précipite la chute du prix de l’immobilier. Les spécialistes parlent du "Tsunami de l’immobilier" qui va entraîner un second tsunami de dettes de 3500 milliards de $ sur un parc américain évalué à 6000 milliards de $.

En janvier 2010 la Commission du Congrès US chargée du programme de sauvetage des banques a révélé que ces crédits immobiliers commerciaux et industriels sont à rembourser ces trois à cinq prochaines années et que cette somme dépasse depuis 2007 de 40% la valeur du parc. Cette situation réduit d’autant les bonités bancaires des emprunteurs commerciaux et industriels et les expose encore plus au risque de la faillite. Cette fois-ci il ne sera plus possible de prendre de nouveaux crédits hypothécaires pour financer les anciens (schéma de la pyramide Ponzi). A côté des grandes banques qui sont exposées au risque de faillite à cause de leurs fonds immobiliers, les banques moyennes et petites, locales et régionales le sont à cause des PME qui ne peuvent plus les rembourser. Et la production industrielle et le commerce poursuivent leur chute et leur licenciement massif de millions de personnes. Est passée assez inaperçue en Europe le 1 X 2009, la faillite du CIT Group, première banque américaine pour les PME. La faillite de cette banque âgée de 101 ans est la plus grande faillite bancaire depuis celle du 15 IX 2008 de la Lehman Brothers et la 5ème plus grande faillite de l'histoire des USA. La faillite du groupe de services financiers CIT, spécialisé dans les réseaux franchisés et commerces associés a un impact sur des dizaines de milliers de détaillants et sur les dépenses de consommation représentant les deux tiers du PIB des USA.

Les banques américaines ne sont pas les seules qui sont touchées. Le second institut de financement hypothécaire d’Europe, la HRE - Hypo Real Estate domiciliée à Münich, a obtenu de la SoFFin, la bad bank allemande, un capital de 6,3 Mia d’euros. Mais pour cacher que la HRE était en faillite, elle a été nationalisée à 100% en octobre 2008. Cette nationalisation a déjà coûté 95 Mia d’euros au contribuable allemand. La HRE s’appelle aujourd’hui Deutsche Pfandbriefbank. La HRE était très active à l'Est de l'Allemagne pour simuler une croissance par la bulle hypothécaire. Le régulateur allemand, d'habitude très à cheval sur les fondamentaux et les critères de Maastricht, avait laissé accorder des millions de crédits à des emprunteurs de mauvaise foi et insolvables dès le début. Une plainte a été déposée devant la Cour de Justice de l'Union Européenne (CJUE) contre l'État allemand pour avoir nationalisé HRE et lui avoir accordé 100 Milliards d'aide qui constitue une distorsion de libre concurrence. La Deutsche Pfandbriefbank, déjà nationalisée pour un coût de 100 milliards de $ sous son ancienne raison sociale Hypo Real Estate, est de nouveau en situation de faillite. Elle va créer d'ici quelques semaines sa propre bad bank dans laquelle elle va cantonner 210 Milliards de positions toxiques et pourries, soit encore 50% de ses actifs. En Allemagne ces informations graves sont disponibles.

Les banques allemandes, comme la Deutsche Bank, la Commerzbank, la Hypo Real Estate et diverses banques régionales des Länder sont gravement exposées aux risques à cause de leurs activités dans l’immobilier en Allemagne, aux USA, au Royaume-Uni, en Espagne, au Portugal. Et la banqueroute de la Grèce ne sera plus qu'un tempête dans une flaque.





La seconde crise financière vient à peine de commencer. La première avait "vraiment" commencé avec la faillite de la Lehman Brothers le 15 IX 2009.

Le 4ème Krach immobilier pointe à droite sur le premier graphique. C'est la bulle Obama-Ginnie Mae-FHA.





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