Service d'Action Civique et Législatives 2007: la France n'est pas un État de Droit

"Les naufragés du Lusitania" Cobh, Irlande.
(j'ai mis cette image pour rappeler que nous sommes aussi comme ces morts debouts, victimes d'un blocus, celui organisé actuellement en France sur la démocratie, la république, le droit du travail... Quel prétexte faudra-t-il choisir pour ramener les forces démocratiques au pouvoir?)

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Charles Pasqua, Ministre de l'Intérieur, avait refait en 1986 le découpage des circonscriptions électorales.

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note, 17 avril 2008: Depuis février 2008, puis mars, puis avril... j'ai environ 80 visites par semaine de surfeurs qui ont tapé sur google "service d'action civique".

Cette recrudescence d'% pour ce truc de fascho, alors que rien dans les médias n'en a fait une mode subite, me laisse penser que les gueules noires se forment et se préparent... pour des "minériades" à la française


J'en connais un qui monte tellement des groupes sociaux contre des autres dans ce pays, qu'il espère que le société française implose et qu'on l'appelle pour qu'il se fasse passer pour le sauveur de la France (fin de la note).

note, 14 mai 2008: le phénomène s'accélère, j'ai à présent depuis environ le 11 mai 2008 de 30 à 40 visites par jour de surfeurs qui ont cliqué cette occurrence sur les moteurs de recherche.

note, 23 mai 2008: à présent des surfeurs cliquent sur Google "Service d'Ordre UMP".

note du 27 octobre 2009: Charles Pasqua a été condamné le 27 Octobre 2009 à 1 an de prison ferme dans l'Angola Gate.

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Pasqua avait été l'un des créateurs du SAC (Service d'action civique), police privée gaulliste fortement liée au Milieu et auteur de nombreux "coups de main" et de meurtres "républicains". Le SAC a été de 1960 à 1981 une association loi 1901 au service du général De Gaulle puis de ses successeurs gaullistes, mais souvent qualifiée de police parallèle, créée à l'origine pour constituer une "garde de fidèles" dévouée au service inconditionnel du "Général" après son retour aux affaires en 1958. Ses statuts précisent seulement qu'il est une "association ayant pour but de défendre et de faire connaître la pensée et l'action du général de Gaulle". Il a pour ancêtre le service d'ordre du Rassemblement du peuple français, qui s'était déjà illustré dans des affrontements parfois violents face aux communistes. Il recrute parmi les militants gaullistes mais aussi dans le milieu. Parmi ses fondateurs, on trouve Charles Pasqua mais aussi son ami Étienne Leandri, ancien collaborateur notoire (il a porté l'uniforme de la Gestapo) reconverti dans le trafic de drogue et protégé par la CIA pour ses activités anti-communistes. Beaucoup de voyous de l'époque se sont promenés avec une carte du SAC. En 1975, Jacques Chirac aurait été président du SAC, selon Daniele Ganser (2005). Malgré l'épuration effectuée en 1968-1969, de 1968 à 1981, ses membres auront des ennuis avec la justice pour: «coups et blessures volontaires, port d'armes, escroqueries, agressions armées, faux monnayage, proxénétisme, racket, incendie volontaire, chantage, trafic de drogue, hold-up, abus de confiance, attentats, vols et recels, association de malfaiteurs, dégradation de véhicules, utilisation de chèques volés, outrages aux bonnes mœurs

Il y avait en fait deux SAC. Sous une même étiquette coexistaient d'une part des groupes gaullistes très droitiers et activistes, recrutant des personnes souvent honorables comme un magistrat de l'Est de la France, un certain nombre de militants ouvriers souvent liés aux syndicats indépendants (CGSI, CFT, CSL) et d'autre part une série d'individus aux franges perméables du renseignement, du banditisme et de l'extrême-droite, utilisés pour des "coups" qui n'ont rien de commun avec un État de droit.

Quand le SAC était dissout par la gauche en 1982, de nouvelles structures sont apparues. Certains, lors de la période de flottement du SAC, voulurent récupérer cette organisation qui a toujours existé de façon autonome par rapport aux différents partis gaullistes. Charles Pasqua est l'un d'eux. Le futur ministre de l'Intérieur créa à cette occasion « Solidarité et défense des libertés » qui rassemblait des membres du RPR (prédécesseurs de l'UMP), de l'UDF, des anciens du SAC et même de certains mouvements très à droite comme le Parti des forces nouvelles (PFN).

Voici donc le contexte de la 5ème République, « la république des copains et des coquins », et d'une telle personne allergique à la couleur rouge, Charles Pasqua Ministre de l'Intérieur, qui ont scellé depuis 21 ans le destin de la vie politique française par le biais des découpages des circonscriptions électorales permettant l'élection des députés de l'Assemblée Nationale.

Avec Charles Pasqua, les circonscriptions des "banlieux rouges" avait été rassemblées à raison de 3 pour 1, et les circonscriptions rurales ou votant à droite avaient été divisées par trois.

Aux dernières élections législatives de 2007, la majorité en voix revient aux partis de gauche, mais la majorité absolue en siège revient à l'UMP. La France n'est pas un État de Droit.
A juste titre une plainte peut être déposée à la Cour Européenne des Droit de l'Homme. Elle sera entendue. La France s'assied sur le Déclaration des Droits de l'Homme et sur les Droits fondamentaux. Elle fera aussi des efforts pour effacer la Charte européenne des Droits fondamentaux dont il sera question le 21 et 22 juin 2007 au Sommet européen qui va transformer le TCE en un mini Traité, ou Traité simplifié.

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Je reproduis ci-dessous in extenso un article du Journal Libération expliquant le point de vue du Conseil Constitutionnel sur le découpage des Circonscriptions électorales du pays français.

Libération du 4 Juin 2007:
Aux législatives, l'électeur corse pèse plus que l'alsacien: Etabli par Pasqua en 1986, le découpage en 577 circonscriptions n'est plus jugé équitable par le Conseil constitutionnel. Le Conseil constitutionnel s'en est ému à plusieurs reprises : le découpage de la France métropolitaine en 577 circonscriptions est beaucoup trop ancien pour être honnête. Dans un pays censé assurer l'égalité républicaine entre tous ses citoyens, la voix d'un électeur de Lozère vaut trois fois celle d'un Grenoblois, la voix d'un Corse pèse deux fois plus que celle d'un Alsacien. L'explication en est simple : il y a un député pour 34 400 habitants dans la 2e circonscription de Lozère, et un pour 125 243 habitants dans la 1re circonscription de l'Isère (recensement Insee de 1999). Les exemples de cet ordre se chiffrent par dizaines ­ sans compter les disparités au sein d'un même département.

Réalisé il y a plus de vingt ans par les bons soins du ministre de l'Intérieur de l'époque, Charles Pasqua, à partir des données du recensement général de 1982, le découpage des circonscriptions n'assure plus l'égalité entre les citoyens garantie par la Déclaration des droits de l'homme de 1 789 (article 6) et la Constitution de la Ve République (articles 3 et 24).

Déjà, le 7 juillet 2005, dans une série d' «observations sur les échéances électorales de 2007», les neuf sages de la rue Montpensier soulignaient que les déséquilibres démographiques entre les circonscriptions rendaient ce remodelage «nécessaire» : «Il incombe au législateur de modifier ce découpage. Si cela n'est pas fait avant les prochaines élections législatives [soit celles de 2007, ndlr], ce qui serait regrettable, cela devra être entrepris au lendemain de celles-ci», écrivaient-ils, en insistant sur le fait que «ces disparités ne peuvent que s'accroître avec le temps».

Piqûre de rappel. Plus récemment, dans une décision du 3 mai 2007, ils administraient une piqûre de rappel : «Il ne fait pas de doute que la carte des circonscriptions législatives est aujourd'hui inconstitutionnelle.» Il y a certes toujours eu des différences démographiques d'une circonscription à l'autre ­ généralement de plus ou moins 10 %, au nom de l'aménagement du territoire. Mais les mouvements de population (désertification d'un côté, densification de l'autre) du dernier quart de siècle ont amplifié les inégalités électorales. La loi du 11 juillet 1986 (article 2), qui précise qu' «il est procédé à la révision des limites des circonscriptions, en fonction de l'évolution démographique, après le deuxième recensement général de la population suivant la dernière délimitation» (soit après le recensement de 1999) est restée lettre morte.

Aucun des gouvernements qui se sont succédé depuis cette échéance (Jospin, Raffarin, Villepin) n'a suggéré un découpage plus équitable. Une proposition de redécoupage, formulée en 2005 par un conseiller d'Etat, deux constitutionnalistes, un statisticien et un haut-fonctionnaire, a été recalée par le Premier ministre de l'époque, Dominique de Villepin, et son ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy.

Certes, toute opération de «remodelage» est exposée à des accusations de «charcutage électoral» ­ où Charles Pasqua s'était d'ailleurs révélé un orfèvre. Mais surtout les élus du monde rural sont très sourcilleux de ne rien abdiquer de leur représentativité. Du coup, les parlementaires n'ont pas osé toucher à l'équilibre des circonscriptions, aggravant, au fil des ans, le déficit démocratique.

Susceptibilités rurales. Quel que soit le résultat des prochaines législatives, le gouvernement devra ouvrir rapidement ce chantier-là. Il peut le faire a minima : maintien d'au moins deux députés par département (pour ne pas froisser les susceptibilités rurales), nombre total de députés inchangé (pour ne pas prêter le flanc à l'antiparlementarisme), mais correction des inégalités les plus criantes.

Dans ce cas, le redécoupage pourrait impliquer une trentaine de départements, regroupant une petite moitié des 577 circonscriptions. L'exécutif peut aussi être plus ambitieux et en profiter pour introduire, par exemple, la dose de proportionnelle que la majorité des partis réclament. Nicolas Sarkozy devra dire jusqu'où il veut porter, de ce côté-là, la rupture.

Fin de l'article

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Vous apprécierez le cynisme de Monsieur Patrick Devedjian, secrétaire général délégué de l'UMP, citant Anatole France:
« La gauche ne sait pas gouverner mais elle sait se défendre ». Vous comprendrez aussi la forfaiture du député Arnaud Montebourg qui a détourné son Mouvement "Rénover Maintenant" pour en faire un Comité de soutien de Marie Ségolène Royal. Ce mouvement s'était initialement fixé comme objectif la VIème République. Le Lion est mort ce soir.
Article du Monde et Article de Libération:

Commentaires

1. Le 19. juin 2007, par Sébastien

Instructif. Au fait la France n'est pas un Etat de droit elle est un Etat de droite. Nuance.

2. Le 19. juin 2007, par Thomas Rudolf
Tu n'as pas tout lu de cet article?

Aux dernières élections législatives de 2007, la majorité en voix revient aux partis de gauche, mais la majorité absolue en siège revient à l'UMP.

Là aussi, les médias et le reste des influenceurs veulent faire croire que le France est de droite. C'est faux.

Il n'en est pas moins vrai, qu'une vraie Gauche de gouvernement n'existe pas. Il y a une Alternative Gauche 2007 et des Gauches éparses au PS qui ne soignent pas les liens entre elles.

Une chose est indicatrice d'une vraie tendance. Les visiteurs de mon site, cliquent frénétiquement sur Google depuis le lendemain des Législatives 2007 les entrées "rénovation". Mon moteur de tracking, qui suit mes visiteurs, m'avait aussi montré que durant les 3 à 4 mois avant les Présidentielles mes visiteurs avaient cliqué "Bayrou" et l'avait laissé tombé absolument sans la moindre des visites dès le lendemain du second tour des Présidentielles. Ceci en était caricatural, tellement c'était manifeste.

L'annonce de la TVA-Sociale trois jours avant le second Tour des Législatives 07 était un fin calcul de l'UMP pour deux raisons:

1] une trop forte majorité ne peut que se déliter plus rapidement
2] un PS en croissance restera figé dans sa non-rénovation et inefficace pour encore deux législatures.

Après les dernières Régionales, le PS avait cru que cette victoire lui était destinée et avait surfé sur son mascaret privé. La victoire des Régionales était une réaction contre la loi Fillion des retraites.

Avec ce second tour des Législatives, le PS n'est toujours pas concerné par la vague rose et va surfer sur un second mascaret privé en ne travaillant pas a écouter les travailleurs et les employés. Tous les fonctionnaires du parti peuvent continuer à dormir.

Il y pourrait y avoir une Linke à la française pour faire le travail que le P"S" n'a plus voulu faire depuis le 21 avril 2002, le 29 mai 2005.

Cette Linke ne sera pas une Linke à l'allemande, cette Cour des miracles réunissant Oscar Lafontaine du Saarland (qui a eu des démêlés dans le milieu roxy...) au PDS de Bisky et Gregor Gysi qui sont des "roten Socken" ("chaussettes rouges" du SED, le parti central de la RDA).

En France la Linke sera simplement politique sans "séquelles" et pourra de suite travailler. Car il ne sert à rien, comme le fait le PS, de chercher les victoires locales des Régionales et des Municipales dans un État jacobin. C'est un gain de gagne-petit sans ambition pour le peuple et le pays.

Si cette Linke française se remet à cultiver des Historicités des Membres épars de Alternative Gauche 2007, de NPS, de fmds, et déjà de RS, et à ne pas donner un langage moderne à la lutte contre la précarisation, l'AGCS, l'ADPIC, la Directive Service, le TCE de Hayek et de Friedman, les agressions des fonds de pensions, des fonds vautours, un langage moderne à la lutte pour l'abrogation des G8, pour la mise en place d'un syndicalisme fort et de lutte a priori... etc, ce ne sera pas la peine de faire une Linke.

3. Le 19. juin 2007, par Sébastien

Je fais du Montebourg. Des calembours très limites. J'avoue. Mais Thomas j'avais lu la totalité de l'article.
Ceci dit je nuancerai l'analyse des chiffres. D'abord n'oublions pas 40% d'abstention. Qui n'a pas voté ? On s'est peut-être moins mobilisé à droite. A vérifier. D'autre part toute la France n'a pas voté puisque environ 130 (je ne sais plus le chiffre exact) députés étaient déjà élus au premier tour et tous de droite.
La France n'est peut-être pas de droite mais est-elle de gauche ? Je m'interroge. Disons qu'aujourd'hui, on le voit bien dans les médias, les forces désinhibantes symbolisées par la droite décomplexée sont dominantes. Les gens y croient et trouvent çà cool. Même les ouvriers, les employés, les fonctionnaires. Bref les travailleurs.

4. Le 19. juin 2007, par brigetoun

vu mon âge je n'ai pas grand chose à apprendre sur Pasqua, ou pour ce qu'il me reste à connaître je ne saurais être suprise. Une des raisons pour lesquelles j'ai du mal à comprendre les louanges que l'on entend même parfois à gauche sur le régime gauliste, du moins le second celui pendant lequel j'étais consciente

5. Le 21. septembre 2007, par Thomas

A droite de nous, c'est à dire du PS à JMLP, on s'exerce à museler la pensée.



A cause de cet article que j'ai écrit le 18 juin 2007, mais seulement depuis 4 semaines, j'ai un afflux assez conséquent sur mon site de surfeurs qui ont cherché sur Google l'entrée suivante: "Service d'action Civique". C'est mon logiciel de tracking qui me le révèle.

Aussi je me demande pourquoi un engouement subit pour ça? Je me demande si le SAC n'est pas réactivé depuis qq semaines?

Enfin au moins ils me trouveront de suite, je n'ai pas de pseudo sur le Web. Il leur suffira de cramer mon site au lieu de me cramer moi.



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Depuis février 2008, puis mars, puis avril... j'ai environ 80 visites par semaine de surfeur qui ont tapé sur google "service d'action civique".

Cette recrudescence d'% pour de truc, alors que rien dans les médias n'en a fait une mode subite, me laisse penser que les gueules noires se forment et se préparent... pour des "minériades" à la française
6. Le 27. octobre 2009, par Thomas, le Cimbre

Charles Pasqua a été condamné le 27 Octobre 2009 à 1 an de prison ferme dans l'Angola Gate.

N'abandonnez plus notre démocratie, notre État de Droit, notre Code du Travail ! Allez voter ! (pour la VIème République)
Le Parlement Européen de Strasbourg a été abandonné à des médiocres le 7 juin aux Élections Européennes 2009.
Le Parlement Européen de Strasbourg a été abandonné aux médiocres le 26 mai aux Élections Européennes 2019.
Le Parlement Européen de Strasbourg sera abandonné à l'extrême-droite le 9 juin aux Élections Européennes 2024.

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