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17. avril 2010

La Société Générale rapatrie en France TOUTES ses pertes et les vend au fisc et au Trésor Public

En Allemagne le système d'information et la démocratie sont constitutionnellement transparents pour informer, aussi sur la bad bank.

En Islande
, les responsables politiques et les banquiers sont traduits devant les tribunaux.

Aux USA l'autorité de surveillance des activités boursière, la SEC, traduit devant les tribunaux la Goldman Sachs, et va porter plainte ces prochains jours contre d'autres banques. La Cour d'Appel de Manhattan a confirmé en mars 2010 la décision du tribunal en première instance d'août 2009 selon laquelle la Fed' est obligée de publier les noms de toutes les banques qu'elle a sauvées et le montant des sommes offertes. La plainte avait été déposée par l'agence de presse Bloomberg qui s'était fondée sur le Freedom for Information Act.

Quant au peuple français, il ne joue pas dans la poole des pays démocrates, mais des pays qui s'exercent à la révolution nationale ou bourgeoise entrecoupée d'aliénations cinquantenaires nourries par les syndicats fluidifiés et les partis de gauche dont la lutte de classe va maintenant se jouer entre la madone 2012 et le waterzooï de Lille.

Pour connaître la situation de la bad bank de l'Allemagne, de la Suisse, de l'Irlande, des USA c'est ici.
Définition de la bad bank: c'est une assurance universelle contre la défaillance illimitée.

Si vous cherchez sur Google Société Générale bad bank mon site est en A3 et A4.
Face à la petitesse d'un bloggeur indépendant et libre vous mesurez l'immensité de la médiocrité de notre démocratie?

Et les bad banks de France?

Le Chairman Prince-Président a dit le 1er mars 2009 à Bruxelles ceci: "Est-ce que la France va avoir recours à ce que l'on appelle la "bad bank"? Non, nous préférons agir en encourageant les banques à prêter aux entreprises et aux ménages plutôt qu'en transférant sur le budget de l'Etat les pertes liées à des investissements passés dans des actifs américains douteux. Au fond, il s'agit pour nous de protéger le contribuable et c'est ce que nous avons fait bien sûr avec Dexia comme récemment avec les Caisses d'Épargne et les Banques Populaires. Faire une "bad bank", cela consiste à dire : voilà, une banque a fait des mauvais choix d'investissements, s'est perdue dans des actifs douteux aux États-Unis, eh bien désormais c'est le contribuable qui va payer en lieu et place des actionnaires de la banque."

Juste avant que AIG ne fasse faillite, la Société Générale lui avait acheté des CDS pour un montant de 62 Milliards de $. Il y a donc déjà au moins 62 Mia de "positions toxiques" ou d'actifs "gérés en extinction" ou "en cours d'arrêt" dans la Société Générale. Mais la Société Générale avait fanfaronné il y a quelques mois en annonçant avoir déjà remboursé l'aide gouvernementale dont le montant n'était par exemple qu'une fraction de ces 62 Mia.

1] Inter Conseil Europe
de la Société Générale: Les banques n'auront aucun mal à quitter les paradis fiscaux et à respecter le délai du 31 mars 2010 pour quitter les pays qui figurent sur la liste grise de l'OCDE. Les banques vont bientôt organiser une opération séduction en ce sens avec des campagnes publicitaires bucoliques et conformes à la Directive européenne sur la Libre circulation des capitaux. La Société Générale prouve déjà son patriotisme français et a annoncé au début de l'année 2010 qu'elle va créer entre juillet et octobre 2010 sa bad bank dans laquelle elle va rapatrier en France toutes ses positions toxiques qu'elle évalue à 35 Mia d'euros. Sur les sites web des institutionnels, le chiffre "officiel" des actifs illiquides de la SocGen oscille entre 35 et 45 milliards, mais toujours avec la mentions "hors produits dérivés", or nous le voyons régulièrement depuis 2008, des "trous de bilans" se laisse se révéler à des moments plus ou moins opportuns choisis par les système bancaires.

Les banques font même semblant d'avoir des bénéfices records en ce moment (2009/10/11) alors que leur dette cumulée les mets dans une situation de faillite technique. En Allemagne les choses sont bien plus claires, et les actifs irrécouvrables sont mis dans la bad bank appelée SOFFIN. La SocGen va donc rapatrier en France tous ses actifs illiquides et ceci lui permettra de "regrouper en une entité unique ces actifs peu liquides et lui permettra d'en optimiser leur gestion et leur fiscalité". La Société Générale pourra donc déduire les pertes de son résultat imposable en France. La Société Générale dispose de deux paradis fiscaux: en off shore pour les bénéfices délocalisés dans les îles du Pacifique ou à Jersey et non imposés en France, et un paradis fiscal en France pour les pertes déduisibles de l'impôt. Nous comprenons mieux pourquoi la Société Générale avait appelé ses clients dans le Telegraph du 18 novembre 2009 à se préparer à l'Effondrement Global économique et financier en exposant le "Worst-case debt scenario". La "structure de cantonnement" de la bad bank de la Société Générale sera domiciliée à La Défense à Paris dans l'une des ses filiales nommée Inter Conseil Europe - IEC. On ne connait pas la taille réelle des actifs cantonnés de cette bad bank mais on estime qu'elle sera de taille comparable celle de la bad bank de la banque d'investissement Natixis.

Hier j'ai envoyé un email à un de mes anciens étudiants de Master Grande École qui est devenu entre temps analyste financier à la Société Générale. Je lui ai écrit mon indignation sur le fait que la Société Générale rapatrie en France TOUTES ses pertes pour les faire racheter par le fisc et le Trésor Public. Il m'a simplement répondu ceci: "Pour le reste, je partage ton avis : la gestion « sous la table » des banques est détestable mais je suis aujourd’hui convaincu que notre système économique est dans ses fondements biaisés et ne peut entrainer que l’injustice et les disparités tant sociales qu’économiques. Au fait, t’es-tu remis à peindre ?" C'est un gentil garçon, cet étudiant.

2] Gestion Active des Portefeuilles Cantonnés
- GAPC de Natixis / Banque Populaire Caisse d'Épargne a été créée en août 2009. Natixis est détenue à 72% par le groupe bancaire BPCE issu de la fusion de la Caisse d'Épargne et de la Banque Populaire. La bad bank Natixis héberge 55 Mia d'euros d'assets toxiques. La bad bank de Natixis est un "canton" baptisé "GAPC - Gestion Active des Portefeuilles Cantonnés". Vous comprenez que ces banques sont en réalité en situation de faillite comptable et ne peuvent pas dégager de bénéfices. François Pérol, nommé par le Chairman-Prince Président, est président du directoire de BPCE et président du conseil d'administration de Natixis et a jugé que la garantie sur le portefeuille GAPC avait les mêmes effets qu'une cession du portefeuille à BPCE. La taille réelle de cette bad bank n'a jamais été publiée.

Pourtant, dans cette période d'illusion de reprise économique où seuls les cours de la Bourse ont retrouvé les niveaux du début de l'année 2009, BNP-Paribas et la Société Générale ont "remboursé" au gouvernement français les aides publiques de sauvegarde des banques en rachetant comme convenu à un taux fixé à l'avance les actions préférentielles obtenues en échange de cette aide par l'État. L'État français avait fait 400 millions d'euros de bénéfice, mais la BNP et la Société Générale avaient fait 12 milliards de bénéfice avec cette "aide". En octobre 2009 le Parlement français avait voté "par erreur" une Loi pour taxer ces bénéfices, mais deux jours après le Parlement a voté une Loi annulant cette Loi.

La fusion en France de la Caisse d'Épargne et de la Banque Populaire est un bon cas d'école de ces bail outs magiques. Cette fusion (CEBP) est entrée officiellement en vigueur le lundi 23 février 2009, l'État avait recapitalisé à hauteur de 20% ce groupe, mais les positions négatives catastrophiques, les pertes de la filiale Natixis, n'ont jamais été vraiment révélées... La confusion privé / public et la continuité de l'État ont été assurées par Monsieur Pérol, ami personnel du chairman prince-président français. L'État français avait feint d'acheter le chat dans le sac. Ce n'est qu'une feinte, c'est une manière de rapatrier en métropole toutes les activités spéculatives de hedge fonds des filiales de ces deux banques, de racheter les titres toxiques dans une forme de bad bank, de redonner une "santé" financière apparente à ces deux groupes en éliminant du bilan consolidé ces positions toxiques impactées et de les faire payer par le budget de l'État et le contribuable et les générations suivantes. Le rachat de titres pourris est aussi une manière de monétiser la dette et porte le nom de Qualitative Easing. L'État "qui était en faillite" en juin 2008 selon le 1er Ministre F. Fillion et bien avant l'éclatement de la crise en Europe continentale, cet État qui n'était pas disposé à aider les services publics, dépense des sommes astronomiques pour racheter de la merde déposée par le système spéculatif irresponsable et cautionné par tous les partis politiques comme l'incontournable nécessaire. Une fois de plus je rappelle, que l'électeur est adulte et qu'il a laissé tous les partis de droite à gauche composer avec cette organisation systémique "qui tend au plein-emploi et apporte croissance et bien-être". Avant l'été 2009 il y a eu des wildcat strikes (grèves sauvages non cautionnées par les syndicats) et des émeutes en Irlande et au Royaume-Uni comme à la Sodimatex en France en avril 2010. Émeutes contre qui? Contre soi-même? L'électeur avait préféré écouter les sirènes, il va maintenant se frapper lui-même sur la tête par personne interposée? Sur certains portails agrégateurs de contestations, j'en énerve certains avec ma confiance en l'information, l'engagement et la responsabilité politique des citoyens. L'africain est victime des régimes politiques, l'Européen a choisi son régime politique et son modèle de "concurrence libre et non faussée". Le TSE ne serait jamais passé en France si les sénateurs et députés PS n'avaient pas laissé le gouvernement en place agir au Congrès de Versailles du 4 février 2008. L'Europe est même plus active que les USA dans le domaine de la globalisation appauvrissante.

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L'affaire Stavisky

Le 9 janvier 1934, les Français apprennent la mort par balle du financier Alexandre Stavisky.

Une mort suspecte

AlexandreStavisky (1886, 1934)  L'homme était recherché par la police suite à un détournement de fonds au Crédit municipal de Bayonne.
Son cadavre est retrouvé dans un chalet de Chamonix.

Il s'agit apparemment d'un suicide mais l'opinion publique soupçonne aussitôt des hommes politiques d'avoir fait assassiner l'escroc pour l'empêcher de dénoncer ses complices.

Le scandale Stavisky est peu de chose comparé à celui de Panama ou à ceux des vingt dernières années (écoutes téléphoniques, Crédit Lyonnais, Elf,...).

Il ne met en cause ni un président de la République, ni même un quelconque ministre mais seulement une demi-douzaine de politiciens de second rang qui se sont compromis avec Stavisky dans le trafic d'influence. Son retentissement n'en est pas moins immense.

Désenchantement

C'est qu'après les années d'espoir qui ont suivi l'hécatombe de 1914-1918, la France est affectée par une crise à la fois économique et politique.

La mort de Stavisky met brutalement à jour toutes les rancœurs. Les xénophobes s'en prennent à une politique de naturalisation trop laxiste (Stavisky est un juif d'origine russe). L'Action française royaliste, les ligues populistes de droite et les communistes dénoncent à l'envi la décadence de la IIIe République.

L'indignation populaire entraîne la chute du gouvernement radical-socialiste. Édouard Daladier remplace Camille Chautemps à la présidence du Conseil. Il destitue aussitôt le préfet de police Chiappe, suspect de sympathie avec les ligues de droite.

Le 6 février 1934, Édouard Daladier présente à l'Assemblée nationale le nouveau gouvernement. Dans le même temps, une grande manifestation est organisée à Paris, place de la Concorde, à l'appel des ligues, de l'association d'anciens combattants Les Croix de Feu ainsi que de mouvements communistes, sur le thème : «A bas les voleurs !»

La manifestation dégénère. La police tire. Seize manifestants et un policier sont tués. On compte un millier de blessés.

Trois jours plus tard, une contre-manifestation dégénère à son tour et fait 9 morts. Edouard Daladier doit céder la place à Gaston Doumergue à la tête du gouvernement.

Non sans mauvaise foi, la gauche parlementaire dénonce dans la manifestation du 6 février une tentative de coup d'État fasciste. Elle appelle au rassemblement des forces progressistes.

Par ricochet, l'affaire Stavisky va ainsi contribuer à la victoire du Front Populaire de Léon Blum aux élections législatives de 1936.....


15. avril 2010

George II, roi de Grande-Bretagne et d'Irlande, avait déjà interdit les CDS en 1746

Il y 264 années le Statute of King George II. avait interdit les CDS.

Depuis 2006, l'Hémisphère Nord achève dans les ruines son règne adossé sur la pyramide de la spéculation sur la défaillance.

George II, King of Great Britain and Ireland, Duke of Brunswick-Lüneburg-Hanover, Archtreasurer et Prince-elector of the Holy Roman Empire n'avait pas interdit la spéculation sur la vie humaine ni la spéculation sur les peuples et leurs pays.

La gauche labellisée Attac, se sent pionnière dans le domaine de l'interdit des CDS, et elle se sent légitimée de manière durable par Joseph Stiglitz. Mais il n'y avait pas besoin d'attendre Joseph Stiglitz pour dire que les spéculateurs et toute forme d'entrepreneuriat doivent tirer les conséquences de leurs actes. Même en lisant Walter Eucken (1891-1950), le fondateur de l'ordolibéralisme, nous le savions déjà. Selon Walter Eucken, l'État doit laisser l'ordre spontané du marché plutôt que d'essayer de le diriger selon des intérêts particuliers. Il faut être très vigilant quand nous entendons des forcenés néo-libertariens, populistes, ou Angela Merkel, ou le chairman prince-président qui parlent "du capitalisme fou, qu'ils ne toléreront pas". Il ne sont pas différents des commentateurs et des euro-députés qui manigancent des "améliorations de transparence" comme avec le futur Solvency II, comme avec le système prudentiel comptable de Bâle 2 par qui la crise a été créée sous couvert d'une volonté de régulation qui aménage des interprétations et des auto-régulations par les acteurs eux-mêmes, et bientôt comme avec Bâle 3.

Il faudra refonder la société à responsabilités contiguës. Il faudra casser l'oligopole des banques et des agences de notations qui sont aussi leurs consultants. Nous savons aussi au moins depuis Adam Smith que l'État doit exercer son contrôle lors de la création de nouveaux véhicules et instruments de financement, et nous savons aussi depuis John Maynard Keynes avec son "Tract on Monetary Reform" que les ardeurs des financiers doivent être jugulées et que la banque centrale ne doit pas agir en collusion avec eux. Dans une nouvelle réflexion en économie politique, il faudra revisiter plusieurs nostalgies, et pas seulement celles d'une "Association de Libre Échange" ou d'une épiphane "Dictature du Prolétariat". Les réflexions sur les solidarités locales, régionales et globales pour un développement durable et social sont à concrétiser ailleurs qu'à des sommets climatiques. L'économie politique ne sera plus flashy et people. Il faudra mener une introspection scandinave et se donner les moyens concrets pour mettre en œuvre les révélations de son analyse critique. Par exemple les États des USA les moins touchés par les faillites et les banqueroutes sont ceux du centre-nord-ouest où les ancêtres immigrants étaient surtout issus de Scandinavie. Par exemple l'Islande va traduire devant les tribunaux le 1er Ministre, le Ministre des finances, le Gouverneur de la Banque centrale à côté des Présidents des trois banques islandaises qui ont pourri leurs actifs en organisant la distorsion des marchés par la manipulation des activités managériales et de leur politique d'entreprise.

Les CDS ne sont pas simplement des produits criminels parce qu'il n'existe pas de loi pénale qui interdise ces produits financiers dérivés qui sont tout autant une violation de l'esprit des lois pénales des sociétés modernes que l'est le système pyramidal boule-de-neige Madoff-Ponzi, la faillite frauduleuse, la corruption. La crise, "la crise de l'économie de marché, la crise de la dictature des marchés qui sont devenus fous et que je ne tolèrerai pas...", comme le dit si élégamment le chairman prince-président, est le symptôme de l'œdème des CDS. Les banques commerciales, les banques d'affaire, les assurances, les départements finance des entreprises de bien et de service (comme chez Chrysler, GM, mais aussi Renault, Peugeot-Citroën) ont détourné la majorité de leurs activités génératrices d'une croissance de valeurs (Croissance furtive, fictive appréciée par les agences de notation) dans du négoce sur les risques de défaillance de crédit et sur l'achats de protection (CDS). Elles se sont même protégées contre leurs propres risques de crédit avec des CDS. La seule faillite de la Lehman Brothers a elle-même entrainé autour d'elle 700 milliards de pertes nettes dans des entreprises de biens et de services, comme VW, Siemens, EADS Airbus, EON, RWE... mais aussi des syndicats, des villes, des communes... qui avaient chez elle des encours sous la forme de hedging transactions, des transactions de couverture.

Au final on se rend compte qu'aucune entité de référence est assurée en réalité parce que personne ne détient une masse de fonds propres suffisamment importante pour venir en aide à des entreprises défaillantes qui ont des difficultés de trésorerie et qui ne peuvent pas rembourser leurs crédits ou leurs titres obligataires. Avant ladite Crise, presque tous les CDS de la planète étaient détenus par le portefeuille de AIG ou réassurés par AIG. AIG a été il y a un an la plus grande faillite de toute l'histoire de l'humanité.

Le système économique ne générant plus que du PIB d'initié, furtif et fictif, mais plus du PIB réel, a donc pris congé de la durabilité dans son élan générateur, si bien qu'il s'est créé sa propre crise de la Non-Production de Richesses Réelles avant que ladite Crise ne devienne la crise des Titrisations, puis des Subprimes qui ne sont que la crise du marché des crédits immobiliers hypothécaires. Donc, avant de créer la Bulle des CDS le système économique a créé et nourri son inanition en inventant une système de normes comptables prudentiel (Bâle II) qui n'est qu'un système qui donnait une façade d'autorégulation mais qui aménageait toutes les failles nécessaires à favoriser la "concurrence libre et non faussée" et la libre circulation des capitaux et des marchés financiers. Les champignons vénéneux poussent et se multiplient sur le substrat nourricier naturel qui s'offre à eux. Le système des bonus et de l'intéressement à la croissance de ce PIB d'initié n'est qu'un résultat de cette idéologie déprédatrice et peuplicide.

Les peuplades de désidentifiés globaux des pays, où œuvre par hasard une économie nationale, écoutent les gouvernants qui s'inclinent devant les lobbies bancaires en structurant l'État Providence Bancaire et en faisant circuler la rumeur que des groupes financiers étrangers peuvent profiter de nous et qu'il faut renforcer ses capacités et sa force de frappe financière pour être en mesure de barrer la route à ces étrangers. Les lobbies financiers expliquent qu'il est antiproductif de créer des autorités de contrôle et de surveillance et qu'elles ne seraient assimilées par les marchés que comme des barrières protectionnistes qui rendraient instables les marchés financiers. Ces barrières, ne pourraient selon eux au mieux et dans le meilleur des cas que générer à court terme une certaine croissance sans avenir. Et nous, nous tournons la tête vers l'avenir tous les matins comme de bons citoyens sans se voiler la face parce que nous sommes amoureux de la transparence.

Quand l'ADSL aux œufs d'or de la globalisation est cassé, les lobbies bancaires demandent à la BIS / BRI de demander aux États de transformer l'inflation réelle normale de 8/12% en hyperinflation pour éliminer encore plus vite leurs positions toxiquement concrètes.

S'il n'est pas possible d'observer, de cerner, mais aussi de définir le PIB, c'est parce que le marché n'est non seulement pas libre et pas faussé, mais qu'il est manipulé, détourné et que l'information n'a jamais été pure et parfaite et que le mensonge jouit de sa suprématie devant lequel toute la sphère politique s'agenouille, car il est plus pratique de croire en des automatismes de marché que de se donner la peine de réguler et de se demander pour quel type de société et de convivialité (et de planète) on serait disposé à réguler. A l'illusion suprématiste du trickle-down effect (effet de percolation) qui enrichit les masses grâce à l'humanisme automatique de la liberté des marchés et à sa main vibrante qui régule, assainit, crée du bien-être et tend au plein emploi (OMC + Traité de Lisbonne) il faut dire que nous sommes des désidentifiés globaux unis par un mensonge auquel nous avons tous adhéré par action, pensée, parole, omission, compromission et élection. IASB, IFRS, le Stress-Test des banques, les APE, l'OMC, les ADPIC, le Traité de Lisbonne, on s'étonne que nous arrivions encore à exister dans ce cadre. Nous y parvenons parce que nous disposons du luxe de ne pas nous poser la question. Ce luxe nous identifie face à l'Afrique.

Les grands responsables politiques, chefs de gouvernements, etc... n'avaient pas daigné se rendre en juin 2009 au G192 convoqué par l'ONU et dirigé par la Commission Joseph Stiglitz, la vraie Commission Stiglitz, pas celle de l'Élysée qui pratique tous les matins son ouverture avant de tirer la chasse. Le Document final du Sommet du G192 est intitulé "Causes of the crisis". Il retrouve un peu de ce langage qui était un peu moins englué dans de la langue de bois et qui était utilisé de suite après l'effondrement de la Lehman Brothers après le 15 IX 2008. Souvenez-vous du pinocchio de France qui parlait des "marchés financiers fous", et qui vociférait à hue et à dia avec des "je ne tolèrerais pas que..." ou qui menaçait encore à la veille du G20 de Londres de "claquer la porte avant la fin".

Point n°10 du Projet du Document final, révision n°1: "Les moteurs financiers et économiques de la crise sont complexes. Nous reconnaissons que les racines incluent des crises structurelles dans l'environnement, l'énergie, l'alimentation et l'eau. Elles comprennent aussi des facteurs systémiques comme la concentration de revenus et de bien-être tout comme un cycle excessif de la volatilité des marchés. L'effet de ces facteurs s'est considérablement amplifié avec des déséquilibres globaux et un dysfonctionnement grave de la régulation financière, du contrôle et de la surveillance du secteur financier. Ces défauts de régulation combinés avec une absence généralisée de transparence et de l'intégrité financière ont conduit à une prise de risque excessive, une instabilité des prix élevés des actifs, une irresponsabilité dans le décuplement des risques et un haut niveau de consommation nourri par le crédit facile et une inflation du prix des actifs. Les régulateurs financiers, les pouvoirs politiques et les institutions qui ont été chargés de traiter les questions formelles du secteur financier ont failli dans l'appréciation du risque du système financier parallèle ou l'expansion des vulnérabilités économiques et leurs interconnexions. D'autres faiblesses de nature systémique ont aussi contribué à la crise. La confiance aveugle dans l'autorégulation des marchés, la poursuite du profit non durable, l'insuffisante mise en évidence du développement humain équitable et éthique ont abouti dans de sévères déficiences du système financier global et de l'architecture économique et des inégalités significatives entre les pays et les peuples. Le déploiement de la crise a révélé la besoin d'une plus grande implication des gouvernements dans l'économie pour assurer un nouvel équilibre entre les marchés et l'intérêt public.".

Point n°12 du Projet du Document final: "La globalisation sans des institutions globales et régionales effectives conduit au chaos. Ceci empêche la prise de décisions globales et les actions nécessaire à faire face aux défis au regard de l'humanité et tout spécialement dans le domaine de l'environnement. Le contrôle des institutions globales qui sont réticentes à la démocratisation et plutôt empressées de la réduire a conduit à un malaise politique au niveau de la planète et une carence de solutions pour répondre aux problèmes urgents globaux. Certains pays ont découvert que la meilleure voie pour prendre en main le contrôle de leur destin se trouve dans des organisations régionales. Il faudra renforcer les Nations Unies et l'Assemblée Générale selon le principe de une nation une voix ce qui pourra conduire une institution globale légitime. Au même moment le niveau régional doit être renforcé."

Point n°11 du Projet du Document final: "Le marché sans régulation détruit l'environnement, concentre les revenues, le bien-être, la puissance, augmente les inégalités et favorise le capital financier qui conduit à la volatilité et aux effondrements financiers. La dérégulation systémique généralisée d'après 1980 a conduit aux crises et à l'imbrication malheureuse de la cupidité sans limite et de l'auto-régulation. Le principe est d'assurer un nouvel équilibre entre le marchés et le contrôle des forces des marchés par l'État en accord avec une économie centrée sur les gens pour donner priorité à l'accomplissement des besoins humains, des droits humains et de la sécurité humaine."

Point n°10 du Projet du Document final: "L'alimentation et l'énergie ont fait partie de la débauche spéculative des années2006-2007 qui a propulsé les prix à des sommets historiques avec 147$ le brent de pétrole et un crash à 30$ quelques semaines plus tard. L'échange de produits financiers dérivés, des marchés où s'appliquent de manière extrême les leviers de spéculation, les ventes à découvert (naked short sellings) et les Credit Default Swaps (assurance sur crédits) non couverts ont contribué à la volatilité. Les marchés de l'alimentation et de l'énergie doivent être spécialement protégés de la spéculation."

Point n°9 du Projet du Document final: "La volatilité devient particulièrement intense quand le capital financier devient hégémonique. Selon l'UNCTAD les profits générés par les services financiers sont passés de 6% dans les années 80' à 40% en 2007 dans les bénéfices des entreprises. La valeur du marché du secteur financière virtuel a augmenté de 6 fois (300.000 milliards de $US) avec le secteur financier parallèle, les hedge fonds, les produits financiers dérivés, par rapport à l'économie réelle (50.000 milliards de $US). Le principe est que le secteur financier doive fournir des services à l'économie réelle à un coût raisonnable et ne doit pas être mis au centre de l'accumulation de profits avec les conséquences désastreuses que nous connaissons aujourd'hui. Quand le secteur financier devient hégémonique une bulle et un crash s'ensuivent."

La crise 2006-2020 est donc la crise du capitalisme, et non pas comme le lit le Prince-Président "la crise de l'économie de marché", "la crise de la dictature des marchés qui sont devenus fous et qu'il ne tolèrera pas..."

Depuis que les peuples prennent conscience que la crise de la dette des banques passe à la crise de la dette publique par le procédé classique de la nationalisation des pertes, les dirigeants de ce monde de droite et de gauche vous assurent "qu’ils ne tolèreront plus que…". Cette intolérance subite face à la liberté de l’hégémonie des banques est mise à jour en ce moment à l’occasion de la dette souveraine grecque. La France et l’Allemagne, la Fed’ Bernanke, le FMI, Obama réclament des recommandations plus fortes contre les produits financiers dérivés des crédits.

Le Roi George II est passé aux actes en 1746 pour protéger la flotte commerciale de son royaume. Merkel, Sarkozy recherchent avec alacrité et un rationalisme glacial et un ton populisant les victimes de leur colère qu’ils ne parviennent pas à orienter. Comme César avec le pouce, ils désignent la faille la plus visible de leur pouvoir et espèrent conserver l’attention des électeurs et non-électeurs sur les bonus et de manière plus abstraite sur les bénéfices des spéculateurs. Avec la Grèce qui succombe sous les spéculations des spéculateurs jetant leur dévolu sur les CDS, les assurances vendues sur la dette souveraine grecque, ses Bons du Trésor qu’elle émet, Merkel, Sarkozy, Jean-Claude Juncker espèrent même attiser la colère présumée populaire pour détourner son attention de l’incapacité de l’Europe de contrôler et de surveiller la circulation des capitaux dont la liberté totale est garantie par la Directive sur la Libre Circulation des capitaux et par le Traité de Lisbonne. Aux États-Unis même la presse non extrémiste désacralise Obama et publie sa feuille d'imposition et le montant de son salaire. C'est une assurance vie pour Obama, car le peuple aura encore besoin de lui pour le lyncher politiquement.

Comme expliqué sur mon site régulièrement, n’importe qui peut émettre sur n’importe quelle créance une assurance contre la défaillance appelée CDS – Crédit Default Swap. Ces CDS ne sont soumis à aucune régulation, aucun règlement et son extra-bilanciels. Pour les marchés financiers, l’objectif est de faire monter les cours en noircissant l’image du titulaire de l’obligation. Les obligations d’Etat sont traitées comme n’importe quelle obligation. C’est le cas depuis 2009 pour les Bons du Trésor de l’Espagne, de la Grèce et bientôt du Portugal. Curieusement le monde de la finance dominé par les anglo-saxons laisse tranquille les Gilts britanniques et irlandais et le T-Bonds des USA. Le grand jeu du poker dénonceur et menteur auquel s'adonnent aussi avec joie malsaine Nouriel Roubini et Paul Krugman, le pentito du libéralisme, met en tête du hit parade des pays potentiellement faillis, la Grèce, etc. Au final on va très vite se rendre compte qu'aucune entité de référence et aucun marché financier ne détiendra une masse de fonds suffisamment énorme pour venir en aide au Royaume-Uni et aux USA à l'issue des élections au Royaume-Uni le 6 mai 2010, et un peu plus tard à l'issue des élections partielles aux USA en octobre 2010.

Tous les crédits hypothécaires sont... "protégés" aux USA par des CDS. Sur le graphique à gauche, vous voyez que nous sommes à présent dans la crise hypothécaire des Primes, qui est encore plus violente que la crise des Subprimes. A droite vous aurez la crise que j'appelle des Sub-Subprimes, car elle ne porte pas encore de nom. Je vous en ai décrit au mois d'août 2009 les fondements. En attendant la crise des Primes est encore plus violente: selon l'administration d'État RealtyTrac, il y a eu, aux USA au 1er trimestre de l'année 2010, 16% de plus de ventes forcées de maisons individuelles ou d'appartements par rapport à la même période en 2009, et 35% de plus de saisies par les banques qui ne font aucun cadeau alors qu'elles sont sauvées par l'argent de l'État. Les Subprimes sont les crédits accordés aux emprunteurs sans garanties bancaires, les Primes sont accordés aux emprunteurs qui en ont. Pour 2010 RealtyTrac estime en ce moment que plus de 4,5 millions de nouvelles maisons individuelles seront saisies aux USA par les huissiers. Elles s'ajouteront aux 4,7 millions saisis en 2009. Fannie Mae et Freddie Mac garantissent pour 5000 milliards de $ d'hypothèques. Ces deux instituts de crédit hypothécaires garantissent la quasi totalité des crédits hypothécaires américains et sont nationalisés de fait à 100% depuis qu'ils bénéficient de bail-out successifs et depuis que le Congrès US a exempté  Obama de son devoir d'informations pour chaque prochain bail-out.

Les Hedge Fonds, les spéculateurs et investisseurs institutionnels font de juteux bénéfices à partir de la situation financière des pays de l’UE et de la Zone Euro. Vous avez remarqué que l’expression "investisseurs institutionnels" a totalement disparu du PAF. Cette expression a brillé sur BFM, France Info, ce qui est normal , mais aussi sur France-Culture et même sur ARTE. Toute la finance internationale fait son marché et ses bénéfices depuis le 15 IX 2008 quasi uniquement avec ces dérivés de crédit CDS qui sont négociés par les banques. Leur commerce devrait être à présent jugulé par les autorités. En ce moment les élus sentent qu’une colère populaire comme à Athènes, Reykjavik ou Dublin pourrait cette fois-ci les désigner eux-mêmes. Je m'étonne que le peuple allemand qui a été déjà mis 100 fois plus à contribution avec la bad bank SoFFin ne fasse qu'une animation dans le Tribunal des Banques organisée par Attac Berlin. Quant au peuple français, il ne joue pas dans la poole des pays démocrates, mais des pays qui s'exercent à la révolution nationale ou bourgeoise entrecoupée d'aliénations cinquantenaires nourries par les syndicats fluidifiés et les partis de gauche dont la lutte de classe va maintenant se jouer entre la madone 2012 et le waterzooï de Lille.

La chancelière allemande Angela Merkel veut faire passer un changement fondamental dans le milieu des CDS. Elle veut que les titulaires des assurances sur les défaillances de crédit CDS soient aussi détenues par les titulaires de ces crédits, comme le titulaire d’une assurance incendie est le propriétaire de sa maison. Il y a 264 ans, au XVIIIème siècle, les spéculateurs britanniques pouvaient acheter des assurances sur des navires de commerce même s’ils n’en étaient pas les propriétaires, les armateurs ou même s’ils ne possédaient pas les marchandises transportées. Des vaisseaux sortant de carénage ou des chantiers navals sombraient subitement… et les titulaires des assurances encaissaient. Ils n'avaient que tout à gagner, comme les titulaires des CDS qui misent sur la défaillance. Sur la planète sont émis pour 600.000 milliards de $ en valeur nominale pour des produits dérivés sur la dette. Le PIB des USA est en général de 14.000 Milliards de $. L'économie des vaisseaux fantômes a supplanté l'économie réelle, et ceci semble irréversible et un rétablissement ne passera jamais par un soft landing, d'autant plus que Obama-Geithner-Bernanke, mais aussi Jean Claude Juncker de l'Euro-Groupe, Jean Claude Trichet de la BCE, ou Brown/Darling, Sarkozy/Lagarde, Merkel/Schäuble, DSK du FMI entassent une bulle de surliquidités sur cette bulle de 600.000 milliards. Et cette sur-bulle ne nourrit que le marché des CDS.

C’était un allemand de Hanovre, King George II, qui avait mis fin au commerce de ces assurances sur le naufrage des vaisseaux. En 1746, le Parlement britannique avait voté le Statute of George II. Le commerce d’une espèce maligne du jeu et du pari a été interdit. Les assurances n’ont été vendues qu’aux personnes qui avaient un intérêt matériel concret dans le transport maritime hauturier et le cabotage. Tous les autres contrats avaient été déclarés nuls et non avenus sans remboursement ni dédommagement. La doctrine du Statute of George II s’était aussi établie sur les marchés financiers. Jusqu'en l'an 2000 tous produits financiers dérivés ont été examinés aux USA pour s’assurer qu’il y avait un intérêt économique légitime à les posséder. La CFTC était obligée par la Loi de donner son agrément à chaque nouveau produit dérivé. C’est le Président Nixon qui avait fait sauter avec Larry Summer – aujourd’hui conseiller économique à la Maison Blanche sous Obama - la Glass Steagall Act qui interdisait la banque universelle qui regroupe les activités de dépôt, de spéculation en nom propre et d’assurance. A partir de l’an 2000, la CFTC a été démise de son obligation de contrôle et de surveillance du marché des produits dérivés par le Président Bush et avec la "Commodity Futures Modernization Act" votée par le Congrès US. Le régulateur des marchés boursiers, la SEC a suivi ce laisser-faire laisser-passer.

Comme Secrétaire d’Etat au Trésor de Bill Clinton de 1999 à janvier 2001, c’était Larry Summers qui avait donné forme à la dérégulation financière qui a mené à la crise actuelle. C’est lui qui avait joué le rôle prépondérant de conseiller de Clinton qui avait révoqué le Glass-Steagall Act qui était en vigueur depuis 1933. En 2000 Larry Summers a aussi signé avec Bill Clinton le Commodity Futures Modernization Act qui a catapulté sur les marchés financiers des trillions de produits financiers dérivés qui peuvent être négociés entre les institutions financières complètement en dehors de toute surveillance du gouvernement et qui sont soustraits de l'impôt. Il s’agit des produits OTC (Over the Counter) et des CDS qui sont des contrats négociés de gré-à-gré appelés justement des "just-between-us", en dehors de tout marché régulé et qui ne figurent jamais dans le bilan comptable des partenaires de cet échange. AIG aussi a fait faillite à cause des CDS. La valeur nominale des CDS / CDO / OTC a été de plus de 602 trillions de $, mais personne n'est capable de vraiment évaluer le montant réel de ces produits dérivés en circulation ou cachés dans les institutions financières sous forme de positions toxiques, puisqu'ils sont négociés de gré-à-gré dans le Shadow Financial Banking System, le Système bancaire fantôme.

Larry Summers qui est l'un des ingénieurs financiers qui a échafaudé et installé avec Alan Greenspan, Directeur de la Fed', et avec Robert Rubin la colossale fraude et criminalité financière de ce système bancaire fantôme, se trouve aujourd'hui dans le Conseil Économique de la Maison Blanche où il fait diversion auprès d'Obama pour le faire disserter sur la justice et la transparence dans le versement des bonus au lieu d'interdire simplement ces négoces "just-between-us", ce qui serait une mesure simple et radicale pour rétablir la confiance des marchés. Larry Summers siège à la Maison Blanche où il garantit la continuité des liens entre l'oligarchie financière, les décideurs politiques et l'administration américaine. Larry Summers est l'instigateur des tous les plans de bail-out des banques qui n'a fait que d'engraisser les banques et d'aggraver considérablement la crise en précipitant l'arrivé de l'effondrement total. Le premier objectif de Larry Summers est de sauver les banques d'investissement et leurs partenaires financiers, les assurances.


Les 12 décisions majeures qui ont conduit au cataclysme

La dérégulation financière a conduit directement à l'effondrement économique actuel. Pendant les trois dernières décennies, les régulateurs gouvernementaux, le Congrès et l'Exécutif sur la base du bipartisme, ont continuellement érodé le système de régulation dont l'activité est de  restreindre le secteur de la finance afin qu'il ne tende pas à agir de manière discrétionnaire en fonction de visions propres les plus excessives. Ces douze points suivants révèlent comment l'industrie a exercé une pression qui a conduit à la dérégulation et à ses conséquences:

  1. Le Congrès a révoqué en 1999 la loi Glass-Steagall passée en 1933 pendant la Grande dépression pour interdire les banques de fusionner les activités (banque commerciale, banque d’investissement, assurances), une fusion qui est à l’origine de la grande crise financière 2008-2009.
  2. La règle de régulation qui autorisait l'imputation hors bilan, une passade qui permet aux banques de cacher leurs dettes.
  3. L'administration Clinton avait empêché la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés, ce qui est devenu le fondement des spéculations massives
  4. La Congrès a interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act.
  5. La Securities and Exchange Commission (SEC) a adopté un principe d'autorégulation pour les banques d'investissement ce qui leur permet de s'engager dans un niveau d'endettement bien plus élevé
  6. Les règles adoptées par les régulateurs généraux sur la demande de l'industrie de la finance permettent aux banques commerciales de déterminer elles-mêmes leurs exigences de réserve de fonds propres, qui est calculée sur leurs propres 'modélisations de l'évaluation et du management' du risque (ndtr: conformément aux recommandations de Bâle 2 et de IFRS)
  7. Au début des années 2000, les régulateurs fédéraux ont refusé de bloquer les pratiques de l'octroi des crédits généralisés et déprédateurs, en ne publiant pas des régulations appropriées ou en ne renforçant pas des régulations existantes.
  8. Les régulateurs de la Fed' avait revendiqué le pouvoir de supplanter la législation fédérale sur la protection du consommateur qui aurait pu avoir réduit l'effet de prédation des crédits et des autres pratiques abusives.
  9. Les règles fédérales de prévention des victimes de crédits abusifs contre des entreprises de contentieux qui rachetaient aux banques leurs crédits qu'elles ont octroyés à l'origine.
  10. La Fannie Mae et la Freddie Mac se sont agrandies au-delà de leur activités managériales et sont entrées dans le marché des subprimes, ce qui a coûté in fine aux contribuables des centaines de billions de $.
  11. L'abandon des principes de régulation anti-trust a permis la création de méga-banques qui sont too-big-to-fail et qui se sont engagées dans des pratiques bien plus risquées que des banques de plus petite taille.
  12. Engluées dans des conflits d'intérêts, les agences de notation privées ont évalué de manière erronée la qualité des titrisations basées sur les subprimes et autres crédits hypothécaires; en 2006 une loi avait privé du pouvoir la SEC et empêché la régulation des entreprises.
La 'monnaie politique' du secteur financier et les 3000 lobbyistes ont dicté la politique de Washington

Entre 1998 et 2008:
  • les banques commerciales ont dépensé plus de 154 millions de $ dans des campagnes de dons et elles ont investi $363 millions dans des lobbies officiellement enregistrés
  • les entreprises d'audit ont dépensé 68 millions de $ dans des campagnes de dons et 115 millions de $ dans le lobbyisme
  • les compagnies d'assurances ont fait des dons de plus de 218 millions de $ et dépensé 1,1 billion de $ dans le lobbyisme
  • des gestionnaires de titres et de valeurs mobilières ont investi plus de 504 millions de $ dans des campagnes de dons et 576 millions de $ dans le lobbyisme.
  • Des sociétés d'investissement et de participation ont fait 56 millions de $ en dons à des candidats fédéraux et dépensé 33 millions de $ dans le lobbyisme.
  • les hedge funds ont dépensé 32 millions de $ en dons, dont la moitié aux dernières élections de 2008

Au Royaume-Uni la même trahison avait été commise par le parti travailliste, Tony Blair et son ministre Gordon Brown, actuellement chancelier de l'échiquier. Aux USA la trahison a été commise par les partis Républicain et Démocrate: 55% des dons sont allés aux Républicains et 45% aux Démocrates, ce qui représentait l'équilibre politique entre les pouvoirs de la dernière décennie. Les Démocrates ont touché un peu plus de la moitié des dons faits par le secteur financier pour les élections de 2008. Le secteur financier a consolidé sa force politique en débauchant des agents à Wall Street pour les placer à des postes clefs des régulateurs, ce qui inclue le Secrétaire au Trésor (ministre des finances) issus de la direction de la Goldman Sachs, Robert Rubin et Henry Paulson. Le 15 avril 2010 un troisième Président de l'un des 12 districts régionaux de la Fed' a demandé officiellement de démanteler les banques universelles. Il s'agit de James Bullard, président de Federal Reserve Bank of St. Louis. Avant lui le président Thomas M. Hoenig de la Kansas City Fed et Richard W. Fisher de la Dallas Fed s'étaient officiellement prononcé en ce sens. Mais aucun d'entre eux n'avoue que la Fed' elle-même est déjà techniquement en faillite depuis quelques mois, qu'il lui est déjà mathématiquement impossible de rembourser ses obligations et ses Bons du Trésor (T-Bonds) et que personne sur cette planète ne fera son bail out. La vraie crise va commencer réellement d'ici 5 à 6 mois, car il y a pour 5000 milliards de $ en Bons du Trésor américain qui arrivent à maturité et qui doivent être remboursés ou refinancés par la vente de nouveaux Bons du Trésor américain. Mais il n'y a plus de marché financier qui est totalement asséché malgré les trillions de $ de contrefaçon injectés par la planche à billet, et il n'y a plus ni d'entité suffisamment grande et volontaire pour les acheter. Ni de chinois américanophiles de la base au sommet du pays.

En parlant de lui-même, le Chairman et CEO de la Goldman Sachs avait dit récemment, "qu'il n'est qu'un banquier qui accomplit l'œuvre de Dieu" ("I'm doing God's work"). Pourtant, les voix du regret se font entendre aussi aux USA. Un vent de panique a soufflé à Wall Street, quand l'autorité de surveillance des opérations boursières, la SEC, a annoncé le 16 avril 2010 qu'elle allait traduire en justice les dirigeants de la Goldman Sachs à cause de leurs manœuvres dolosives et falsifications en rapport avec les produits financiers dérivés complexes, des CDO empaquetés avec des CDS. Goldman Sachs et l'un de ses responsables, le vice-président français Fabrice Tourre, sont accusés d'avoir fait "des déclarations trompeuses et passé sous silence des faits essentiels sur certains produits financiers liés aux prêts subprimes au moment où le marché de l'immobilier résidentiel américain commençait à chuter". Des terroristes financiers fantômes et corrompus ont fait couler des spéculateurs fantômes au profit d'autres spéculateurs fantômes. La SEC poursuit ses investigations et a annoncé vouloir porter plainte contre d'autres banques. Quand la SEC s'occupera de la Fed' ce sera la guerre civile ou sur un pays étranger. Parce que la Fed' est l'un... des principaux acheteurs des... Bons du Trésor américain pour inonder les USA de liquidités en billets de contrefaçon avec l'espoir infondé de créer la relance économique. C'est le dévoiement total du keynésianisme.

Même s’il peut se comprendre que ces produits dérivés financiers pourraient offrir une "multimutualisation du risque" et servir à protéger, il ne faut jamais oublier que sous la forme actuelle ils font partie des jeux de la chance avec un paramètre en plus. Au loto national on ne peut fausser le jeu libre de la roue. Sur les marchés financiers les agences de notations ont administré leur note triple-A, AAA,, non pas en s’appuyant sur une autorité indépendante d’audit et de commissaires aux compte, mais sur la base de la confiance sur les bilans et chiffres produits par les émetteurs de ces CDS. Suite à 9 XI, le Pentagone voulait même s’assurer avec des CDS contre les attentats terroristes. Les critiques craignaient que les informations d’initié pourraient filtrer, être vendues et devenir profitables aux spéculateurs. Les actions des entreprises d’armement profitent déjà régulièrement d’informations parallèles. Il n’y a pas de différence entre des paris financiers sur le terrorisme et les CDS sur d’autres produits commerciaux.


Même après avoir promulgué le Statute of George II, il était toujours légal au Royaume-Uni d’acheter des assurances sur le vie d’autres personnes. Particulièrement prisées étaient les personnes célèbres atteintes d’une grave maladie, ou les personnes qui avaient commis des crimes et pour lesquelles le peine de mort pouvait être prononcée. Pour les unes, on pouvait forcer le destin, pour les autres donner la pièce aux juges et au jurés. C’est le roi George III qui avait interdit en 1774 les paris sur la vie humaine. Les rois George avaient établi la doctrine que "nul ne peut profiter du dommage des autres". En 2007, dans un camping à Dunvegan of Macleod, Isle of Skye, un jeune anglais qui venait de terminer son master m'avait dit à moi dans une longue conversation: "U must pay for intelligence".

2. avril 2010

Du Traité de Lisbonne à la Bad Bank - L'Européen libre et non faussé va payer pendant 80 ans

Dans cet article vous avez les Chapitres suivants:

  1. La Bad Bank de l'Irlande, la Nama

  2. La Deutsche Bank

  3. La situation financière des banques allemandes

  4. La Band Bank de l'Allemagne, la SoFFin

  5. La Bad Bank des USA, la Fed'

  6. La BCE "monétise" les dettes des banques et des États

  7. Les bad banks de France

  8. Banqueroute de l'Hémisphère Nord, Grande Dépression 2

Définition de la bad bank: c'est assurance universelle contre la défaillance illimitée.

Dans ce poker dénonceur et menteur de la planète, nous assistons à une course à handicap et à relais. Le relais n’est détenu et donné que par les agences de notations et que du même côté de l’Atlantique. Le handicap ne concerne que les PIGS (Portugal, Italie, Grèce et Espagne). Mais 48 États des USA sont au bord de la faillite, la cote ouest est en banqueroute technique, mais tous ont toujours la meilleure notation. La Fed’ a sorti 14000 milliards de fausse monnaie et est en réalité déjà en faillite. C’est une question d’idéologie que de faire tomber la Grèce avant la Californie. Si la Californie tombait avant, le capitalisme révèlerait son incapacité vitale. Quand la Californie tombera après, ce sera à cause du système monétaire international que l'on va réparer. La BCE monétise sûrement aussi les dettes, mais pas à cette échelle. Ne crions pas trop fort, car ce genre de néo-keynésianisme au profit de l’État Providence bancaire fera plus mal, là où il a été pratiqué le plus rapidement et le plus violemment, soit aux USA et au Royaume-Uni, qui pourrait dévaluer après le 6 mai, le lendemain des élections, pour cacher sa banqueroute d’État dans laquelle il se trouve déjà depuis un an.

Notre système économique centré sur la shadow finance est une illusion suprématiste. L’objectif de mon site est le monde des solidarités locales, régionales et globales. Nous nous retrouvons, une ou deux fois par siècle, devant la question de la responsabilité et de son envie de la comprendre.

Le logiciel d'audience de mon site montre que l'arc de mes visiteurs va de sites néo-libertariens, antennes de l'Institut Turgot, à des sites comme Bellaciao. Sur ces sites comme sur d'autres, des lecteurs que je ne connais pas déposent des liens redirigeant sur des articles de mon site. Veulent-ils légitimer ainsi les amis de Turgot, de Ludwig von Mises, d'Augustus von Hayek ou les amis de ladite "ultra-gauche"?

(Photo: JC Trichet, BCE) Platée, selon l'Opéra National du Rhin, la grenouille ne perçoit pas qu'à force d'avoir remué de ses palmes, elle a fait déborder l'eau de sa marre pour ne rester que dans la vase cimentée par des électeurs abstentionnistes et aphasiques, et par les partis et les syndicats contents qu'il n'y a plus qu'une vague lutte de classe entre la madone et le waterzooï. Chacune de ces baronnies maintient spéculatif l'ordre du monde et poursuit la multiplication du PIB d'initié, furtif et fictif de l'État Providence bancaire de la Classe Financière. Les têtards pensent ne plus avoir la force de ramener l'eau dans leur élément naturel. Vous avez déjà observé un têtard dans la vase? Il bouge, il bouge jusqu'à ce se forme un trou d'eau.

Depuis la Résolution Leinen du 14 juin 2006 ou depuis les 60% d'abstentionnistes français aux élections européennes de juin 2009, le citoyen, consommateur et européen se voue à perdre tête et queue. Des pattes il n'en aura de toute façon pas et il ne susurrera même plus get up, stand up. Il aura forcé son darwinisme obligataire, car il ne se vit à présent que comme une dette envers l'État. Il se doit d'être dette et n'ayant plus d'aspérités et d'aspiration il remplace la Constitution Universelle par un fromage de vase coulant qui le lie à l'autre dont il n'a plus besoin d'appréhender la référence.

Dans cette ochlocratie, nous sommes tous des étrangers, des immigrants, entre un guichet bancaire et la chaise du chairman prince-président. Le prince-président, dont on fait l'apologie de toute la famille jusqu'au palefrenier à la TV française comme on le fit avec les Hohenzollern-Habsbourg, avait promis de faire renier le NON des français au TCE du 29 mai. Il le fit et le PS suite au Manifesto du PSE s'était aligné au Congrès de Versailles du 4 février 2008, n'ayant entendu dans le NON que des turqueries franco-françaises. Sinus Deo et le TSE en prime.

La Bad Bank de l'Irlande, la Nama:

Anglo Irish Bank, la troisième banque de l'Irlande déjà entièrement nationalisée en janvier 2009, vient d’annoncer en mars 2010 la plus grande perte d’une entreprise de toute l’histoire du pays. Nous passons d'un superlatif à l'autre depuis le 15 IX 2009 avec la faillite de la Lehman Brothers. AIG a été la plus grosse faillite des USA et de l'histoire de l'humanité. La faillite de la Bank of Scotland a été la plus grande faillite de l'histoire du Royaume-Uni. Il passe totalement inaperçu, le 30 mars 2010, que l'Irlande ne parvient toujours pas à sortir de sa banqueroute d'État dans laquelle elle se trouve depuis plus de deux années. Le Ministre des Finances irlandais, Brian Lenihan, vient de créer pour l'Irlande la Bad Bank et a racheté 81 milliards d'euros d'actifs pourris aux banques Allied Irish Banks Plc, puis Bank of Ireland Plc et à Anglo Irish Bank Corp. Ces actifs pourris seront déposés dans la bad bank irlandaise qui vient d'être créée et qui s'appelle Nama - National Asset Management Agency (en irlandais: Gníomhaireacht Náisiúnta um Bainistíocht Sócmhainní). Après ce X-ème bail out irlandais, ces trois banques devront encore lever 43 milliards sur les marchés financiers pour se recapitaliser et pour prêter de nouveau de l'argent aux emprunteurs... si dieu le veut.

Ce dernier bail-out irlandais a doublé le déficit budgétaire de l'Irlande. Ce nouveau rachat des créances pourries en Irlande, appelé swapping asset for cash est à présent une pratique grossière, courante et répétée... aussi longtemps que la population des Têtards est d'accord que l'État Providence bancaire éponge les dettes issues de la criminalité financière du système Ponzi généralisé (voir mon article du 6 mars 2009). Nous avons tellement l'habitude de ces signes intérieurs et extérieurs de faillite des banques et des États que la décision du gouvernement irlandais passe inaperçue. Elle est cachée des grands médias parce que nous en sommes toujours au schéma habituel de la socialisation des dettes. Les obligations souveraines irlandaises et les CDS (swaps sur la défaillance des crédits) émis sur ces obligations ne sont pourtant pas la proie des spéculateurs internationaux qui épargnent pour l'instant les têtes de files du modèle anglo-saxon comme l'Irlande, le Royaume-Uni et les USA. A leur chute, le modèle capitaliste et Ponzi aura vécu. Le parti gouvernemental irlandais, Fianna Fáil ("Soldats du destin") avait travaillé en étroite collaboration avec la branche immobilière et est l'un des grands responsables de l'éclatement de la bulle des crédits hypothécaires pourris en Irlande. De nombreux politiciens du Fianna Fáil ont touché pendant la période du miracle économique du "Tigre Celtique" des pots-de-vin pour qu'ils transforment les terrains agricoles, les vases, les marécages et les zones inondables en terrains à bâtir. Nous disposerons toujours de noms, de noms de personnes actives dans la compromission locale ou universelle, de nom comme Bernie Madoff, mais il faudrait révéler la banque de données comportant le nom de tous ces électeurs actifs et passifs qui se sont tout autant baignés et abreuvés de compromission universelle en cautionnant ou en ne s'opposant pas à un modèle de société défini dans le Grand Livre du Traité Modificatif Européen, du Traité de Lisbonne, ou du Consensus de Bruxelles et du Consensus de Washington.

Mettez-vous dans la peau de l'agriculteur burkinabé et demandez-vous ce que vous valez. En Afrique le lait en poudre réengraissé avec des matières grasses végétales est fait passer pour du lait; dans l'hémisphère riche les banques réengraissées avec les liquidités et les dettes de l'État se font toujours passer pour des banques, des banques instantanées. En parlant du lait en poudre européen réengraissé au Burkina Faso qui a obtenu "l'Oscar du 1er prix de la Qualité", je suis plutôt un argument pour les néo-libertariens ou pour les révolutionnaires?

Le ton de mon site doit être juste assez radical pour être apprécié des uns et des autres: les uns aimeraient que je crie Freedom, les autres Révolution. Non. Il suffit d'être à gauche. Ensemble. Malgré toutes ces campagnes électorales faites en période de crise historique, le peuple français ne se sent pas encore prêt, ce qui arrange les affaires de la madone et du waterzooï.

Les libertariens savent très bien que ceci prendra politiquement du temps, les poly-révolutionnaires se réjouissent que ça traîne pour que germent les ferments de la révolution. Entre les pokers menteurs et dénonceurs, la Classe victorieuse est toujours plus rapide et elle a ses lobbies en place auprès d'Obama et en Europe. Ensemble à gauche.

Mais je constate sur mon logiciel de recensement de mes visiteurs et de leur manière qu'ils ont de cliquer sur google pour arriver sur mon site, que je ne suis pas référencé sur des sites amis du Parti de Gauche, du Front de Gauche, et évidemment du PS. Pour ce dernier, cela va de soi, dans son combat entre la madone 2012 et le waterzooï de Lille, il n'est pas à gauche et flotte dans le vase UMP.

Les banques gagnent toujours, leur Lutte de Classe est victorieuse, mais les Travailleurs continuent à accepter que "la Lutte des Classes, c'est ringard, car il n'y a plus de clivage". La "création de richesses" (PIB fictif d'initié) du secteur financier augmente massivement et ses réserves de productivité semblent être illimitées. Cette crise financière a tout pour plaire au secteur financier too big to fail, trop grand pour être laissé tombé en faillite par les États.

Selon les chiffres américains, qui ne valent pas plus que d’autres, simplement parce qu’ils sont disponibles, la création brute de richesses des entreprises non financières a chuté de 4,3%, et celle des entreprises financières a augmenté de 5,8%, après une augmentation de 8% en 2008. La part de secteur financier à la création nominale de richesses a augmenté de 16,2%, ce qui constitue déjà en soi un record. Dix ans plus tôt elle était de 12% et à la fin des années ’60 elle était de 6,5%.

Qui peut encore prétendre que le secteur financier offre des produits inutiles? La productivité du secteur financier est plutôt à prendre comme exemple par les grincheux. Depuis le pic de 2006, le secteur financier a réduit de 8,6% ses emplois mais a augmenté sa productivité de 16,4%. Les salaires et intéressements du personnel du secteur financier ont augmenté de 35,7%. Le système bancaire est l'exemple même de la modernité de l'OMC.

Entre 70 et 90% des transactions financières sont faites pour des seules raisons spéculatives. Chaque banquier vous le confirmera, les clients désirent être dévalisés et pillés comme au poker. Les investisseurs épient les moindres des intentions régulatrices d’Obama, de Merkel, de Juncker, de Trichet et ils applaudissent les subventions de l’Etat et les garanties qu’il offre aux crédits hypothécaires pourris et aux autres positions toxiques qu’il éponge. Il reste juste une ombre à ce jeu toujours gagnant des banques, celui de la correction des valeurs des obligations d’État… qui ont été émises sur les marchés financiers pour faire rentrer des liquidités dans les caisses de l’État pour organiser ses abonnements de bail out et de recapitalisation et de swapping asset for cash. Je suis sûr que les acteurs du secteur financier s’en remettent à la force magique et miraculeuse de la main vibrante des marchés, de la main de dieu qui s’est déjà fait homme en Obama/Geithner/Bernanke aux USA, en Alistair Darling et Gordon Brown au Royaume Uni, en Trichet et Juncker en Europe, en Brian Lenihan pour l'Irlande, en Angela Merkel pour l'Allemagne. La Commission Européenne associée aux gouvernements nationaux forme une vase qui a deux aspects selon qu'on la regarde de dessus ou de dessous: cette vase est l'État Providence bancaire et la Bad Bank. Quelque part, entre deux vases, les têtards étêtés font encore quelques bulles d'air pour geindre et des bulles financières, puisque tel est leur destin choisi depuis 20 ans de globalisation appliquée sans débat sociétal ni parlementaire. Le Traité de Lisbonne garantit la concurrence libre et non faussée qui crée des richesses et tend au plein emploi. Le Consensus de Washington offre par effet de percolation des richesses qui dégoulinent jusqu'en bas grâce à l'humanisme automatique des capitaux et de l'OMC. Les peuples, qui sont depuis des millénaires toujours plus forts que les appareils, ne s'opposent pas puisqu'ils sont adhérents de la vase à fric.

La Deutsche Bank:

La Deutsche Bank reste mondialement en 2010 l'une des banques most leveraged, c'est à dire une banque dont l'effet de levier des positions toxiques et pourries est le plus élevé. La Deutsche Bank qui était déficitaire à la fin de l'année 2008, parce qu'elle est un des grands acteurs mondiaux sur les produits financiers dérivés devenus des créances pourries, gagne en 2009 son argent sur l'une de ses autres grandes spécialités, à savoir le commerce des Bons du Trésor émis par les États. Quand il y aura un effondrement des dettes obligataires des États et de leurs CDS correspondants, nous verrons bien quelle est la situation réelle de la Deutsche Bank. Depuis deux années le commerce de Bons du Trésor souverains est le seul marché financier qui est florissant pour les banques; les États émettent des Obligations d'État, font des déficits publics abyssaux pour purger les créances pourries des banques et pour tenter de les sauver de l'insolvabilité définitive. Les banques font encore leurs affaires sur les assurances émises sur les défaillances des emprunteurs, les CDS - Credit Default swap qui mettent en ce moment en péril le budget de la Grèce. Les bénéfices dans ce domaine ont augmenté de 200% pour la Deutsche Bank. Cette source de bénéfice est la seule en ce moment pour cette banque d'investissement. La Deutsche Bank, comme global player, a coopéré dans la création de cette crise des risques qui balaye la planète. Sur le site de la Deutsche Bank vous avez en libre accès la page dboffshore spécialisée dans les affaires avec ses filiales domiciliées dans les paradis fiscaux. La Deutsche Bank n'a jamais cessé de proclamer des bénéfices et de promettre un rendement sur placements de 25%. Vous vous souvenez, pour le G20 de Londres du 2 avril 2009, il n'y a pas de paradis fiscaux. La Deustsche Bank vante sur son site ses "solution adaptées aux besoins des clients fortunés" ("maßgeschneiderte Lösungen"). La Deutsche Bank réalise ses affaires avec 499 filiales qu'elles entretient dans les paradis fiscaux, dont 151 dans les Îles Caïmans et 79 à Jersey. Selon l'ancien Ministre des finances allemand, Peer Steinbrück de la SPD, la Deutsche Bank soustrait au fisc 100 milliards d'euros. Dans un billet, je vous avais expliqué dans quel genre de "Conférence" s'est rendu son Directeur, Joe Ackermann. Ce n'est pas au G192 de l'ONU, ou dans les illégitimes et non-démocratiques G4, G8, ou G8+12, au regard du droit international que se décident le nouveau Système Monétaire International, mais à ce genre de Conférence Mondiale, qui travaille dans le secret comme la Banque Internationale des Règlements (BRI), qui est la véritable banque mondiale.

Le mot d'ordre actuel pour les gouvernants est d'organiser avec élégance une phyto-épuration des assets pourris sans agents chimiques polluants et sans laisser trace sur le papier carbone. Quand l'État ne parvient pas à infiltrer les groupuscules qu'il perçoit comme une Menace à la République, il infiltre les banques de liquidités sans pour autant annoncer à l'opinion publique qu'il leur rachète les assets pourris et qu'il les incinère dans une banque de défaisance qui n'est rien d'autre qu'une bad bank. Il est facile d'obtenir en Allemagne les chiffres, parce qu'en Allemagne la liberté et le fonctionnement du système de l'information est garanti par la Loi Fondamentale (Constitution allemande). Je serais content qu'un commentateur me mette au bas de mon billet l'état des banques françaises. En Irlande bad bank s'appelle Nama, en Allemagne elle s'appelle  SoFFin - Sonderfonds Finanzmarktstabilisierung, pour la Suisse la banque de défaisance de UBS a été officiellement et légalement délocalisée dans les Iles Caïmans. Si vous ne comprenez pas encore: la bad bank recèle les actifs pourris des banques en les payant avec l'argent volé dans les caisses de l'État, aux contribuables et à deux générations futures qui vont rembourser cette perte privée couverte avec de la dette publique. Cette dette publique sera remboursée sur du PIB réel et réellement produit dans le futur et les États priveront d'autant de moyens les services publics en vous expliquant que l'État est en faillite et qu'il n'a pas les moyens de ne pas repousser l'âge du départ à la retraite. Les 8 millions de pauvres en France n'auront pas non plus de miette. On ne peut pas tout vouloir, une assurance-vie pour les banques et une assurance chômage et une assurance maladie et une retraite par répartition, et une éducation et une santé. Autrefois on faisait des guerres mondiales pour qu'une génération pique les biens à la génération précédente qu'elle aura exterminée à grande échelle. Aujourd'hui on rend pauvres et malingres les générations précédentes et actuelles pour opérer dans une seule classe le transfert des richesses, des savoirs et des pouvoirs. Guerre et économie génèrent de la croissance appauvrissante. C'est leur modus vivendi.
Depuis le 8 avril 2010, la Deutsche Bank est traduite devant un tribunal de New York.

La situation financière des banques allemandes:

Comme je vous l'ai écrit il y a deux ans, la partie Est de l'Allemagne, rattachée à la République Fédérale d'Allemagne en 1989 n'est jamais parvenue à subvenir a elle-même économiquement malgré les aides structurelles européennes et du Bund (Fédération) et malgré le Solidarpakt qui permettait un grand transfert de liquidités vers l'Est et qui était financé avec des emprunts d'État. Il y a cinq ans l'Allemagne fédérale avait refinancé sa dette issue du programme du Solidarpakt en nouveaux emprunts d'États... adossés sur des CDS pour être à la pointe de la modernité. L'Allemagne est en réalité endettée pour les 50 années à venir pour financer la réunification qui est un raté économique. Seulement les réseaux de commerces associés, franchisés et de partenariat ainsi que l'immobilier ont connu un boom gigantesque. La partie Est de l'Allemagne a donc consommé et construit. Les allemands de l'Est qui ont encore en eux intégré une dialectique qui ne parvient jamais à la synthèse, plaisantent très vite sur eux-même et disent que l'État et les banques sont à la tête du plus grand parc automobile et immobilier d'Europe dans les nouveaux Länder. Cette situation est analogue dans tous les pays, mais en Allemagne les crédits sont accordés à des emprunteurs sans bonités bancaires. Dans certains Länder de l'Est de l'Allemagne le chômage monte toujours à 25%, vingt ans après la Réunification.

Ce qui a aussi du mal à être révélé dans toute l'Allemagne, est que la bulle hypothécaire des subprimes et la bulle des crédits à l'Est de l'Allemagne est similaire à la bulle des Subprimes des USA, d'Irlande, d'Espagne, du Portugal ou des Pays Asiatiques il y a plus de 10 ans. Et comme un monde parallèle, mais totalement réel, à la bulle des crédits hypothécaires et de consommation s'est accrochée la bulle des CDS, ces assurances sur les défaillances de crédit. Les systèmes bancaires en Allemagne aussi ont accordé sans contrôle et sans régulation, comme aux USA, des crédits, puisqu'ils avaient multumitualisé leur risques avec des CDS, des MBS, des RMBS et tous autres produits financiers en collaboration avec des assurances ou avec leur département d'assurance, quand elles étaient des banques universelles (à l'image de l'abrogation du Glass-Steagall Act). Avec la spéculation sur les produits dérivés, avec l'octroi insensé de crédits, avec les normes comptables "prudentielles" Bâle 2 qui permettaient en réalité d'interpréter à sa façon le risque et de réduire au maximum les Fonds Propres Réglementaires de garantie, la folie spéculative avait secoué l'Est de l'Allemagne et avait donné l'illusion de croissance, de création de richesses et de consolidation et de croissance du PIB. Cette démesure était telle que des théâtres municipaux, des opéras, des centres de jeunes et de loisirs, des communes entières se sont endettés et avaient cru financer leur endettement sur des promesses de gain réalisés avec la spéculation sur tous ces produits financiers dérivés. Aujourd'hui, ces théâtres communaux, ces villes et communes sont endettés et certaines sont en faillite. Le Land Ouest allemand du Schleswig-Holstein est en quasi faillite, comme la Californie, l'Oregon, l'Irlande...  La croissance a été à l'Est de l'Allemagne surtout, un architectone, une illusion suprématiste. Les faillites du système bancaire allemand sont réparties sur l'ensemble du pays.

Passons maintenant aux exemples des banques allemandes en faillite et nationalisées.

1] La banque Régionale de Bavière, Bayern LB (LandesBank) vient de nouveau de publier en mars 2010 une perte d’1 milliard d’euros. Les LB sont en Allemagne des banques régionales nationalisées. Y siègent de toute façon le Ministre-Président du Land. A la faillite et au scandale financier, révélé la plupart du temps avec réticences et inerties mais toujours révélée à la différence de la France, s’associe toujours un scandale politique suivi d’une démission des responsables. La Bayern LB rêvait déjà d’une présence dans les Balkans et avait acquis la Kärntner Bank Hypo Group Alpe Adria pour 3,25 milliards d’euros. La Commission d'enquête parlementaire vient de révéler que le président de la Bayern LB était parfaitement conscient lors de l'acquisition que la Kärtner Bank avait une valeur réelle inférieure sur les marchés évaluée à 2.43 Mia, mais il voulait favoriser des investisseurs privés sans analyser les risques. Deux ans plus tard la BLB a revendu pour 1 euro symbolique cette banque. Ce drame a coûté au contribuable allemand 3,7 milliards d’euros. A ceci s’ajoute une perte de 2,6 Mia d'euros pour la BLB. L’Etat de Bavière vient d’injecter 10 Mia d’euros dans la BlB et de garantir ses titres et positions toxiques à hauteur de 6 Mia d'euros. Le fonds de sauvetage de la Bad Bank allemande, la SoFFin, a injecté lui-même 5 Mia d'euros supplémentaires.

2] La Commerzbank, le second institut bancaire allemand, a touché 18,2 milliards en argent du contribuable. L’Etat allemand en détient maintenant 25% + 1 action. En 2009 la Commerzbank avait de nouveau publié un déficit de 4,5 Mia d'euros. La Commerzbank annonce redevenir bénéficiaire en 2011 et ne pouvoir commencer à rembourser les intérêts qu’à partir de 2011, et ne commencer à rembourser les aides qu’à partir de 2012.

3] La HSH Nordbank – Hambourg und Schleswig Holstein, rêvait d‘être cotée en bourse, mais a dû être sauvée avec une garantie de l’Etat de 40 Mia d'euros. Les Länder de Hambourg et du Schleswig Holstein ont injecté en plus 3 Mia d'euros et ont accordé une garantie de 10 Mia d'euros. Le Ministre de l’Economie a démissionné et sévèrement accusé le Ministre-Président. En 2009, la HSH a encore fait une perte de 679 Mio d’euros et la SoFFin a injecté 17 Mia d’euros.

4] La Hypo Real Estate allemande détient 80 milliards d'euros de crédits pourris venant des PIGS. Donc sachons observer la félonie des dirigeants du Nord de l'Europe qui feignent de faire un cadeau à la Grèce avec une aide de 100 milliards pour lui éviter la banqueroute d'État.

Le second institut de financement hypothécaire d’Europe, la HRE - Hypo Real Estate domiciliée à Münich, a obtenu de la SoFFin un capital de 6,3 Mia d’euros. Mais pour cacher que la HRE était en faillite, elle a été nationalisée à 100% en octobre 2008. Cette nationalisation a coûté 95 Mia d’euros au contribuable allemand. La HRE s’appelle aujourd’hui Deutsche Pfandbriefbank. La HRE était très active à l'Est de l'Allemagne pour simuler une croissance par la bulle hypothécaire. Le régulateur allemand, d'habitude très à cheval sur les fondamentaux et les critères de Maastricht, avait laissé accorder des millions de crédits à des emprunteurs de mauvaise foi et insolvable dès le début. Une plainte a été déposée devant la Cour de Justice de l'Union Européenne (CJUE) contre l'État allemand pour avoir nationalisé HRE et lui avoir accordé 100 Milliards d'aide qui constitue une distorsion de libre concurrence. La Deutsche Pfandbriefbank, déjà nationalisée pour un coût de 100 milliards de $ sous son ancienne raison sociale Hypo Real Estate, est de nouveau en situation de faillite. Elle va créer d'ici quelques semaines sa propre bad bank dans laquelle elle va cantonner 210 Milliards de positions toxiques et pourries, soit encore 50% de ses actifs. En Allemagne ces informations graves sont disponibles.

5]   La crise de la IKB de Düsseldorf avait été rendue publique en juin 2007. Cette banque avait obtenu 11 Mia d’euros et 10 Mia de garantie de l’Etat. Cette crise de la banque IKB est due à sa société mère, la Banque publique KfW, qui avait enregistré d’énormes pertes. IKB avait été recapitalisée et revendue à perte à l’investisseur financier Lone Star qui ne parvient pas à assainir la situation et qui est entrain de la revendre.

6] La banque du Baden-Württemberg, la LBBW a reçu 5 Mia d’euros d’aide de l’Etat et une garantie de 12,7 Mia. La Commission Européenne a demandé que cette banque réduise sa taille. La LBBW va se défaire de 40% de ses actifs. Malgré les aides la LBBW a enregistré une perte de 1,48 Mia d’euros après une perte de 2,06 Mia en 2009.

7] Les Sparkassen (Caisses d’Epargne) et la WestLB du Land Nordrhein-Westfalen ont été aidées par le Land et le Bund (la fédération). Des papiers toxiques d’une valeur de 87 Mia d’euros ont été rachetés et déposés dans la Bad Bank, la SoFFin. La SoFFin a offert en plus 3 Mia d’euros d’aide directe à ces caisses d'épargne.

Ce paragraphe a relaté les actes de l'élite financière en Allemagne. Et en France? Pendant quinze ans, déjà nos étudiants des Grandes Écoles, parcours Finances/Banques, nous ont répété avec la bêtise de la jeunesse, en ce qui les concerne, que nous n'étions que des pauvres imbéciles. Maintenant, ils se sont pris d'amour pour le Durable et pour la Diversité. Ça rapporte du fric. Ils organisent des salons annuels de la diversité. Vous y trouverez des pauvres en poudre réengraissés avec des graisses végétales.

La faillite globale des systèmes bancaires et financiers est due à la libre circulation des capitaux. La mafia de l'Union Européenne épargne les Hedge Fonds et interdit le contrôle des marchés financiers. Les banques allemandes détiennent 100 Milliards d'euros de la dette grecque. Ainsi les obligations de l'État grec en faillite qui sont dans les banques allemandes en faillite vont indirectement être monétisées par la bad bank d'Allemagne. Les citoyens grecs ont d'ailleurs commencé le run sur les banques pour sortir leur argent des banques. Les banques françaises, suisses et italiennes détiennent avec les banques allemandes 70% des obligations d'État grecques. Si l'État allemand est autorisé à se porter garant pour les dettes des banques allemandes, il n'a pas le droit de le faire pour les dettes d'autres États. Donc la bad bank SoFFin va monétiser d'autres dettes des banques allemandes, pour que les positions toxiques grecques ne les fassent pas tomber encore plus bas.

Mais nous parlons des banques et de la criminalité financières de leurs activités spéculatives qui les ont conduits à la faillite. Ceci concerne cette économie post-réelle de la finance. En Allemagne les sociétés de leasing et de factoring vont maintenant aussi recevoir une aide de l'État. Ces entreprises financières et d'assurance des défaillances sur factures et traites travaillent dans l'économie réelle et sur les factures et impayés entre les entreprises. En période normale ces sociétés avancent et prennent à leur compte entre 80 et 90% des impayés. En ce moment elles couvrent moins de 60% du risque de la défaillance inter-entreprise. Les activités de leasing se sont effondrées de 30% parce que les entreprises n'investissent plus et que les banques ne prêtent plus pour des projets économiques réels. L'économie réelle va de plus en plus mal et tout aussi rapidement que la dette souveraine grecque ou portugaise. Ceci entrainera aussi et par voie directe du chômage.

La Band Bank de l'Allemagne, la SoFFin:

Depuis 1 an et ½ le Fonds de Sauvetage des banques, la SoFFin, lutte contre l’effondrement du système bancaire allemand. En toute discrétion la SoFFin a mis sur pieds la première Bad Bank en Allemagne. Il s'agit de la plus chère et de la plus mystérieuse des start-up allemande. Les allemands sont devenus des experts dans la défaisance, parce qu'ils avaient créé le plus grand syndic de faillite du monde, la Treuhand Anstalt, qui était chargée de liquider les entreprises et Kombinat de l'ancienne RDA.

La SoFFin est située dans une villa à Francfort. A la table ronde se retrouvent régulièrement la Chancelière Angela Merkel, des ministres, des Directeurs de banque, des capitaines d’industrie. On y parle de milliards autour d’une pizza livrée par un gamin exploité par un pizza-opérateur comme Pizza Hut. La SoFFin s’appelle officiellement „Bundesanstalt für Finanzmarktstabilisierung", ceci lui donne une aura de haute administration, mais l’ambiance y est celle d’une start-up, dont le budget gigantesque tourne autour de 480 Milliards d’euros, soit 200 Milliards de plus que le budget de l’Allemagne fédérale. La moyenne d’âge des 42 employés est de 36 ans. Dans le monde, il n’existe pas d’équivalent à la SoFFin. La SoFFin a été constituée en une nuit d’octobre 2008 après le sauvetage dramatique de la Hypo Real Estate.

Selon la SoFFin, "la crise pèse de tout son poids sur ses épaules alors que la population a refoulé en elle la crise, croit qu’elle s’est déjà atténuée et que la croissance est bientôt de retour. Mais les employés de la SoFFin connaissent la gravité de la crise, savent dans quelle situation inextricable se trouvent les instituts bancaires, connaissent les risques qui sont encore cachés dans leurs bilans. Il y a même des raisons très sérieuses qui nous permettent de d’annoncer que la crise va encore s’amplifier. Il n’y a pas une seule banque en Allemagne qui ait passé le cap".

Son rôle initial était d’accorder aux banques des garanties à hauteur de 400 Mia d’euros et d’injecter directement 80 Mia comme aide d’urgence. Les activités de Bad Bank ont été ajoutées discrètement à partir de l’été 2009. La SoFFin offre un genre de zone de stockage pour tous les titres et papiers, pour tous les CDS, MDS, ABS, et autres produits dérivés qui ne trouvent plus de preneur sur les marchés financiers et qui ont forcé les banques à dévaloriser des milliards d’actifs en étant poussées à la ruine. Les banques peuvent y déposer ces positions toxiques et tenter un nouveau départ. La SoFFin est pour les banques la seconde chance, voire la seule chance de s’en sortir. Vous voyez au travers de cette description presque autant banale que celle de la conduite du budget d’un ménage, comme la catastrophe est sous nos pieds. Je ne m’imagine pas que la situation française soit meilleure. Mais en France, nous avons heureusement une personne qui agit.



La moitié du personnel de la SoFFin provient de la BuBa (Bundebank), la banque centrale d’Allemagne. La SoFFin a été créée en une nuit, les embauches ont été réalisées avec la même précipitation. A l’inauguration de la SoFFin, personne ne connaissait sa mission et sa fonction. Le siège de la BuBa n'est qu’à quelques mètres de la SoFFin et cet espace hygiénique permet aux employés respectifs de ne pas se postillonner dessus quand ils s’échangent les poubelles contre de la fraiche.


Avec la crise budgétaire et obligataire grecque, les élites européennes rappellent l'existence de la clause du no bail out qui fonde le Pacte de Croissance et de Stabilité de Dublin et les critères de Maastricht pour l'euro. La clause de no bail out interdit aux pays membres de la Zone Euro de sauver un autre pays de l'Euro. Un sauvetage interne à l'Europe n'a pas été prévu et vous souvenez des récentes querelles entre Sarkozy/Merkel et Lagarde/Schäuble. Les bad bank dans les États Membres de la Zone Euro sont tout autant illégales en vertu du droit européen et communautaire, elles sont une entrave à la "concurrence libre et non-faussée qui crée des richesses et tend au plein emploi". Mais vous voyez avec quelle souplesse la libre concurrence est contournée et que ces aides directes gouvernementales et ces opting out de fait dépassent de très loin les désirs de liberté catallactique du Royaume-Uni et de l'Irlande et de l'AELE. Par contre la Commission de Bruxelles continue son forcing pour privatiser les services publics, les services de santé, les SIG (Services d'Intérêt Général) pour faire une compote de pauvres au service des banques. L'Europe est une holding de défaisance et reste une agence de transfert et de privation des richesses, des savoirs et des pouvoirs. La villa de la SoFFin appartient à la BuBa. Dans les combles habitent des étudiants stagiaires qui font leur volontariat non payé à la BuBa. Les chaises, les tables, les agrafeuses sont fournies par la BuBa, seuls les pizzas et les sushis viennent de l'extérieur. Clause de confidentialité absolue pour les employés, sinon à quelques mètres de là, les cotations de ces banques à scandales s'effondrent. On n'y parle pas de déchetterie de positions toxiques mais de portefeuilles délocalisés ("das ausgelagerte Portofolio"). Personne n'y joue de Moritat. (Photo: Chepstow, Pays de Galles, 2007)

La Bad Bank SoFFin est née d’après une loi votée le 23 juillet 2009 au Bundestag de Berlin. La Loi ne contenant aucun article ni paragraphe s’intitule "Loi pour la poursuite de la stabilisation des marchés financiers" - "Gesetz zur Fortentwicklung der Finanzmarktstabilisierung". Des Teams de spécialistes ont tout inventé et codifié. Le Groupe de Travail "Operationalisation" réfléchit à l’action concrète de ses employés. Il n’existe pas de modèle ni de référence, tout est à inventer. Le droit communautaire européen, le Pacte de Dublin, le Traité de Maastricht, la BCE, ECOFIN, l'Euro-Groupe n’ont jamais prévu une telle situation.

Angela Merkel et son cabinet de la Grande Coalition ainsi que son nouveau cabinet avaient supplié les banques d'accepter les liquidités du Bund, mais aucune banque ne voulait faire le 1er pas de peur de voir sa cotation s'effondrer. Les banques s'approchaient de la banqueroute et ne prêtaient plus. En Allemagne, les dissimulations dans les bilans semblaient ne pas passer dans les médias et le scandale avait été dénoncé par le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 26 avril 2009. Le FAZ a titré son article comme suit: "Verlust der Dresdner Bank verschwunden " (Disparition de la perte de la Dresdner Bank). En effet des trous dans les bilans d'un rapport trimestriel à l'autre étaient de 6,3 milliard d'euros pour la Dresdner Bank, de 6,4 milliards d'euros pour Allianz, pour la Commerzbank, etc... On parlait en 2009 en Allemagne du "Phantomquartal", du trimestre fantôme. Les comptabilités commencaient ou s'arrêtaient à des dates saugrenues, d'autant plus que pour aider au sauvetage il y avait eu des fusions, si bien que le bilan consolidé des nouveaux groupes avaient des trous. La partialité des commissaires aux compte et des audits KPMG et PricewaterhouseCoopers (PwC), qui ont supervisé les fusions et signé les rapports d'activité, avait été publiquement gravement mise en cause en Allemagne. Souvenez-vous aussi de la fusion ordonnée d'en haut de la Banque Populaire et de la Caisse d'Épargne. On avait annoncé en France "une perte pouvant exister", mais on nous avait dit dans tous les médias français "que cette perte n'est pas connue pour l'instant". Peut-on fusionner deux banques sans connaître les bilans comptables et avec des rapports d'activité maculés de trous? La crise a tout pour plaire aux banques, qui deviennent encore plus too big to fail grâce aux fusions aidées par les gouvernements et non contredites par les Régulateurs ni la Commission européenne à la Concurrence (Graphique animé). Le too big to fail est une assurance-vie pour les banques payées sur le budget des États, par les contribuables et par deux générations futures.

Angela Merkel avait même menacé de nationaliser totalement ou partiellement les banques si elles ne demandaient pas d'elles-mêmes le soutien de l'État. Rien n'y fit. Mais le lendemain même de la création de la SoFFin, la WestLB s'est présentée avec sa requête et les autres banques ont suivi. Aujourd'hui, la SoFFin est ouverte 24h sur 24, et ceci n'est pas un de mes "bonmots". Les Teams sautent d'une deadline à une autre deadline et les dossiers sont bouclés just-in-time lors du Photo-Finish. Autour de tables rondes improvisées se regroupent à chaque fois les banquiers et leurs actionnaires, les représentants du gouvernement, de la BuBa, de la Commission de Bruxelles et de l’autorité allemande de régulation, la BaFin. Chacun est secondé d’avocats et de conseillers, d’auditeurs internes, de commissaires aux comptes et de consultants. Depuis juillet 2009, c'est une Rave-Party de criminels financiers et de juristes, tous en cravate, un seizième de pizza entre les doigts, et assis sur des piles de cartons comme dans une vraie start-up ou un "apéro populaire". Un morceau de pizza tombe à terre, et oups, une banque fait faillite. Il n'y a pas de droit à l'erreur, et les souris et les acariens n'ont rien à espérer. Même T i n a est désœuvrée, il n’y a pas de place pour There is no alternative, tout roule, tout s’écroule de manière chirurgicale. L'objectif idéal pour la SoFFin est de pouvoir écouler dans un jour futur sur les marchés financiers ces milliards de positions toxiques en ne faisant pas de perte. La HRE a délocalisé 210 Milliards dans la SoFFin, soit presque le budget annuel de la République Fédérale d’Allemagne. En octobre 2008, la SoFFin a repris en entier la HRE et lui a encore injecté 100 Milliards d'euros. Aujourd'hui la HRE vaut encore moins qu'elle ne valait lors de sa nationalisation. Officiellement il n'y a que la WestLB et la HRE qui se trouvent sous les bons offices de la SoFFin. Les autres instituts bancaires communiquent en terme d'image.

Axel Weber, Président de la BuBa, la Banque Centrale d'Allemagne, est un des fondateurs de la Bad Bank SoFFin et pense officiellement pérenniser cette institution sous la forme d’un Fonds de Crise. De toute manière la Bad Bank a entassé dans ses poubelles des "valeurs" mobilières qui arriveront à maturité dans 80 ans. Ils ne pourront pas être revendus avant sur e-Bay (Photo à gauche et lien). Et aucun des employés ne vivra jamais l’apurement de tous les comptes, une vie professionnelle et de têtard n’y suffira pas.

La Bad Bank des USA:

Aux USA la distance entre la bad bank et la banque centrale, la Fed' n’est même pas respectée. C’est la Fed qui a pris en charge le rôle de Bad Bank avec les différents plans TARP, TALF et PPIP par lesquels elle a racheté 4600 Milliards de $ de positions toxiques et elle offre des liquidités aux systèmes bancaires et d’assurance: swapping asset for cash. Ces 4600 Mia représentent 32% du PIB des USA et 130% du budget fédéral. Ces chiffres ne comportent pas les aides de stimulation économique ou les bail out de groupes comme GM, Chrysler, ni les chiffres des instituts de crédit hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac qui ont délocalisé à la Fed 1400 Mia de $ de crédits pourris. 14.000 Milliards ont été dépensés aux USA pour ces bail out réalisés avec l'argent des contribuables et les T-Bonds, les Bons du Trésor US, et il est mathématiquement impossible de les rembourser quand ils arriveront à maturité. Eux aussi se retrouveront sur eBay d'ici quelques décennies. En réalité, toutes les positions toxiques rachetées par la Fed' représentent 50% des "asset" de la Fed'. La Fed, qui est une entreprise privée divisée en 12 districts et dont les banques de ces districts sont actionnaires, est donc en réalité en banqueroute puisque 50% de ses assets sont des dettes pourries de ces banques actionnaires, des CDS, MBS, RMBS... rachetés contre des liquidités, et qui ne valent rien. Donc les USA sont en banqueroute. La Fed et les USA ont en réalité perdu depuis longtemps le AAA.

Au dessus de la Fed' il y a le Congrès américain. Il n'y a jamais eu aux USA l'Indépendance de la Banque Centrale, pourtant les statuts de la BCE ont été imposés sur ce principe en ayant prétendu copier le modèle de la Fed'. Aux USA, c'est le Congrès qui a le pouvoir de création monétaire depuis le "Farewell Address" de 1837 du Président Andrew Jackson. Le principe de "l'Indépendance de la Banque Centrale" est un principe de la laisser être manipulée par les lobbies et les banques because "State is bad" comme le pense Hayek. Les 6 plus grandes banques américaines regroupent 80% des contrats effectués sur les produits financiers dérivés comme les CDS. Ces 80% représentent 63% du PIB des USA. Leur objectif est la création monétaire pour nourrir la bulle des CDS et non pas pour innerver l'économie travaillante et productive. Et quand les banques se trouvent dans l'impasse, le PPT - Plunge protection Team intervient pour manipuler et soutenir les cours à Wall Street. Le Dow Jones est donc remonté à 11000, autant qu'en septembre 2008, et tout ceci pour une économie dépressive et avec un index de l'échange maritime transcontinental qui est passé de 12000 à 2920 et qui stagne dans le bas depuis septembre 2008 (voir et utiliser au bas de la page le graphique du Baltic Dry Index).

Ainsi, l'action du trio mafieux de Wall-Street, Obama-Geithner-Bernanke, n'a permis que la "jobless recovery" des faux "green shoots", les illusoires reprises sans emploi, et la constitution d'une nouvelle bulle spéculative avec l'argent public offert à taux zéro et qui n'est allé que tourner en rond dans le circuit fermé des marchés des capitaux. Au sujet de la reprise du Dow Jones au-dessus de 10.000 points, il faut rappeler sur le graphique ci-dessous ce qui s'est produit entre le Black Tuesday de 1929 et 1932. Ce n'était qu'un "Short Jobless Recovery". Actuellement les politiques de relance font bien pire, puisque les injections "keynésiennes" ne servent qu'aux zombie banques pour leur trésorerie. L'argent prêté à taux zéro aux banques pour qu'elles fassent leurs œuvres pathologiques de spéculation financière est une licence d'exploitation de casino qui leur est offerte gratuitement par l'État. Au nom de la Libre circulation des capitaux et des services financiers, aucune contrepartie ne leur est demandée pour soutenir l'économie réelle. Mesurées aux marges bénéficiaires actuelles, les actions du S&P-500 n'ont par exemple jamais été aussi chères aujourd'hui que depuis ces 100 dernières années. Entre temps les entreprises "valent" 140 fois leur bénéfice annuel, une valeur normale est de 30. Quelle éclatante bulle! Mais les "liquidités" offertes à un taux de 0% et à un taux relatif négatif de 20% sont détournées de l'économie "réelle" vers cette spéculation post-réelle et simplement financière. Ce modèle de "reprise" s'appelle Bulle Échoïque ou bulle-écho, comme les 7 "short recoveries" de la Grande Dépression (graphique à droite). Les banques centrales engraissent les banques et les spéculateurs sur le compte des contribuables et de deux générations futures. 2010 sera comme 1930. L'année 11 comme 31. En pire.

Les green-shoots que l'on voudrait voir dans l'augmentation de la valeur des actions sont en plus le fruit de manipulations du marché par une autorité gouvernementale de faussaires créée avec l’Executive Order 12631 par Ronald Reagan en octobre 1987 pour éviter un effondrement de Wall Street: il s'agit d'un groupe informel, mais qui porte un nom, c'est le PPT (wiki), le Plunge Protection Team dans lequel siège le Secrétaire au Trésor, le Directeur de la Fed', le Directeur de la première autorité de surveillance des marchés SEC, et le Directeur de la seconde autorité de surveillance des marchés Commodity Futures Trading Commission et... des membres de l'Exécutif de la Goldman Sachs. L'activité de la PPT, appelée un peu moins officieusement la Working Group on Financial Markets, est simple. Elle achète en masse des actions avec de l'argent imprimé par la Fed'. Ainsi la raréfaction artificielle des actions sur les marchés financiers conduit à une augmentation conditionnée et totalement faussée de leur valeur, et à l'illusion de leur bonne santé. Hank Paulson, qui a précédé Timothy Geithner au Secrétariat au Trésor, a remis en veille la PPT à partir de 2007 face à la volatilité des marchés qui redevenait dangereuse. Ladite Crise des Subprimes a commencé en 2006, il y a déjà plus de 4 ans. La PPT est donc en réalité le maître d'œuvre autoritaire du rallye boursier depuis février 2009 qui a apporté une augmentation de la valeur (négociée) des actions de 6 trillions de $, soit 6000 milliards, tout ceci avec l'argent public existant ou qui sera de la dette pour deux générations à venir. Les naïfs qui croient ou font croire à la rationalité de la concurrence et à la main invisible ou vibrante du marché vous forcent par tous les moyens à vous faire renforcer en vous la foi dans l'économie de marché, où la concurrence libre et non faussée qui apporte la création de richesses et tend au plein emploi. La PPT est sous l'autorité d'Obama. Son gang s'est chargé de réaliser par les deux bouts la dépossession systémique du peuple américain: d'un côté il a réalisé la plus grand transfert de l'histoire des USA de la dette privée dans la dette publique, et d'un autre côté il réalise le plus grands transfert de la dette publique vers de la création de richesse sur les marchés financiers. Dans les deux cas, c'est le contribuable qui paye. Ces instruments officiels de criminalité financière n'ont pas réussi à réduire pour autant les positions toxiques des systèmes bancaires qui sont toujours de 16,5 trillions de $ (16500 milliards) selon le dernier rapport de la Fed'.

La source de tous le système de crédit de mauvaise foi est le Congrès américain et ses représentants élus par le peuple. Le Congrès a créé le système de la Fed' et le système des organismes semi-public privilégiés comme Fannie Mae, Freddie Mac, Ginnie Mae, Sallie Mae, la FHA - Federal Housing Administration, la FHLB - Federal Home Loan Banks. Même l'ancien Président de la Fed', Alan Greenspan parlait d'eux en disant "the big fat gap". Depuis août 2008, le Congrès US est responsable de 75% de la création de la dette américaine en continuant à encourager l'octroi de crédits hypothécaires immobiliers alors que dans le même temps 4,5 millions de maisons individuelles vont encore être saisies en 2010. En 2009 les USA ont accordé des crédits hypothécaires adossés sur des titres, les MBS - Mortgage Backed Securities, équivalents à 49,6% du PIB américain. Dans la même période l'Allemagne en a accordés pour 0,2% du PIB allemand. L'administration Obama commet des actes 1000 fois plus dramatiques que l'administration Bush/Paulson/Greenspan. La plus grosse bulle de tous les temps est créée par Obama/Geithner/Bernanke. L'effondrement sera à la même échelle. Il n'y aura pas de reprise aux USA avant une vingtaine d'années, soit vers 2030.

Pourtant, les voix du regret se font entendre aussi aux USA. Un vent de panique a soufflé à Wall Street, quand l'autorité de surveillance des opérations boursières, la SEC, a annoncé le 16 avril 2010 qu'elle allait traduire en justice les dirigeants de la Goldman Sachs à cause de leurs manœuvres dolosives et falsifications en rapport avec les produits financiers dérivés complexes comme des CDO empaquetés avec des CDS. Goldman Sachs et l'un de ses responsables, le vice-président français Fabrice Tourre, sont accusés d'avoir fait "des déclarations trompeuses et passé sous silence des faits essentiels sur certains produits financiers liés aux prêts subprimes au moment où le marché de l'immobilier résidentiel américain commençait à chuter". Des terroristes financiers fantômes et corrompus ont fait couler des spéculateurs fantômes au profit d'autres spéculateurs fantômes. La SEC poursuit ses investigations et a annoncé vouloir porter plainte contre d'autres banques. Quand la SEC s'occupera de la Fed' ce sera la guerre civile ou sur un pays étranger. Parce que la Fed' est l'un... des principaux acheteurs des... Bons du Trésor américain pour inonder les USA de liquidités en billets de contrefaçon avec l'espoir infondé de créer la relance économique. C'est le dévoiement total du keynésianisme.

La bad bank de la BCE ou "monétiser" les "dettes" des banques:

(ce § est en cours de rédaction)

Pour expliquer comment la Commission de Bruxelles va violer le Traité de Lisbonne, le Pacte de Stabilité et de Croissance établissant l'Euro, le Traité de Maastricht... et les directives précédentes, il est plus simple de citer Natixis qui gère sa bad bank depuis plus d'un an.

Dans son Flash du 6 mars 2009, Natixis dans la tourmente et sombrant dans la faillite avait déjà posé les "bonnes" questions:

début de la citation >>>

"Pourquoi la BCE hésite tant à acheter des actifs ?

Alors qu’ils sont techniquement possibles, que plusieurs banques centrales ont franchi ce pas, et que le conseil des gouverneurs dit mener la discussion depuis quatre mois, la BCE n’achète toujours pas d’actifs (dettes ou actions). Nous soulevons ici les questions de principe que pose cet instrument non conventionnel et prospectons sur les réponses que la BCE pourrait trouver:

  • Pourquoi réaliser des achats fermes, puisque seulement 15% des actifs éligibles sont pris en pension ? Réponse : pour aider le marché à (re)trouver un prix.
  • La BCE prendrait-elle un risque par des achats fermes ? Réponse: pas plus de risque de crédit qu’en prenant les actifs en pension, mais un risque d’illiquidité.
  • La BCE peut-elle contourner les banques sans créer d’asymétrie ? Réponse : non, mais la politique monétaire par les taux n’est pas symétrique non plus.
  • A quoi servirait-il à la BCE de financer directement l’économie, quand la dette marchande ne représente que 3% du passif des entreprises?

Réponse: rendre les entreprises moins dépendantes des banques (credit easing). On le voit, l’assouplissement du crédit par la BCE est peu évident. Il ne faudra en aucun cas délaisser la politique de taux.

La BCE est indécise sur les achats fermes En matière de politique monétaire non conventionnelle, les banques centrales sont créatives:

  • La Banque du Japon (BoJ) achète des actions, celles des banques et celles des entreprises détenues par les banques
  • La Réserve fédérale américaine (Fed) achète des billets de trésorerie et les dettes émises par les agences de refinancement hypothécaire
  • La Banque d’Angleterre (BoE) achète la dette à court terme des entreprises et bientôt des titres du Trésor
  • La Banque nationale Suisse (BNS) émet des certificats de dette pour financer le rachat des actifs toxiques.

La BCE n’est pas en reste en matière de politique monétaire non conventionnelle et elle s’est particulièrement engagée dans la voie de l’assouplissement quantitatif pour endiguer les tensions sur le marché interbancaire. Mais elle n’a toujours pas franchi le pas des achats fermes, donc de l’assouplissement du crédit, alors que pourtant le conseil des gouverneurs dit mener une telle discussion depuis maintenant quatre mois. Techniquement, rien ne s’oppose aux achats fermes par la BCE, à l’exception des dettes publiques sur le marché primaire et des actions. Nous énumérons ici les principales questions de principe que posent les achats fermes à la BCE, pour tenter de comprendre son indécision".

<<< Fin de la citation

Et les bad banks de France?

Le Chairman Prince-Président a dit le 1er mars 2009 à Bruxelles ceci: "Est-ce que la France va avoir recours à ce que l'on appelle la "bad bank"? Non, nous préférons agir en encourageant les banques à prêter aux entreprises et aux ménages plutôt qu'en transférant sur le budget de l'Etat les pertes liées à des investissements passés dans des actifs américains douteux. Au fond, il s'agit pour nous de protéger le contribuable et c'est ce que nous avons fait bien sûr avec Dexia comme récemment avec les Caisses d'Épargne et les Banques Populaires. Faire une "bad bank", cela consiste à dire : voilà, une banque a fait des mauvais choix d'investissements, s'est perdue dans des actifs douteux aux États-Unis, eh bien désormais c'est le contribuable qui va payer en lieu et place des actionnaires de la banque."

Juste avant que AIG ne fasse faillite, la Société Générale lui avait acheté des CDS pour un montant de 62 Milliards de $. Il y a donc déjà au moins 62 Mia de positions toxiques dans la Société Générale. Mais la Société Générale avait fanfaronné il y a quelques mois en annonçant avoir déjà remboursé l'aide gouvernementale dont le montant n'était par exemple qu'une fraction de ces 62 Mia.

La Société Générale rapatrie en France TOUTES ses pertes et les vend au fisc et au Trésor Public.


1] Inter Conseil Europe
de la Société Générale: Les banques n'auront aucun mal à quitter les paradis fiscaux et à respecter le délai du 31 mars 2010 pour quitter les pays qui figurent sur la liste grise de l'OCDE. Les banques vont bientôt organiser une opération séduction en ce sens avec des campagnes publicitaires bucoliques. La Société Générale prouve déjà son patriotisme français et a annoncé au début de l'année qu'elle va créer entre juillet et octobre 2010 sa bad bank dans laquelle elle va rapatrier en France toutes ses positions toxiques qu'elle évalue à 35 Mia d'euros. Ceci lui permettra de "regrouper en une entité unique ces actifs peu liquides et lui permettra d'en optimiser leur gestion et leur fiscalité". La Société Générale pourra donc déduire les pertes de son résultat imposable en France. La Société Générale dispose de deux paradis fiscaux: en off shore pour les bénéfices non imposés en France, et un paradis fiscal en France pour les pertes déduisibles de l'impôt. Nous comprenons mieux pourquoi la Société Générale avait appelé ses clients dans le Telegraph du 18 novembre 2009 à se préparer à l'Effondrement Global économique et financier en exposant le "Worst-case debt scenario". La "structure de cantonnement" de la bad bank de la Société Générale sera domiciliée à La Défense dans l'une des ses filiales nommée Inter Conseil Europe. On ne connait pas la taille réelle des actifs cantonnés de cette bad bank mais on estime qu'elle sera de taille comparable celle de la bad bank de la banque d'investissement Natixis.

Si vous cherchez sur google Société Générale bad bank mon site est en A3 et A4.
Face à la petitesse d'un bloggeur indépendant et libre vous mesurez l'immensité de la médiocrité de notre démocratie?

2] Gestion Active des Portefeuilles Cantonnés
- GAPC de Natixis / Banque Populaire Caisse d'Épargne a été créée en août 2009. Natixis est détenue à 72% par le groupe bancaire BPCE issu de la fusion de la Caisse d'Épargne et de la Banque Populaire. La bad bank Natixis héberge 55 Mia d'euros d'assets toxiques. La bad bank de Natixis est un "canton" baptisé "GAPC - Gestion Active des Portefeuilles Cantonnés". Vous comprenez que ces banques sont en réalité en situation de faillite comptable et ne peuvent pas dégager de bénéfices. François Pérol, nommé par le Chairman-Prince Président, est président du directoire de BPCE et président du conseil d'administration de Natixis et a jugé que la garantie sur le portefeuille GAPC avait les mêmes effets qu'une cession du portefeuille à BPCE. La taille réelle de cette bad bank n'a jamais été publiée.

Pourtant, dans cette période d'illusion de reprise économique où seuls les cours de la Bourse ont retrouvé les niveaux du début de l'année 2009, BNP-Paribas et la Société Générale ont "remboursé" au gouvernement français les aides publiques de sauvegarde des banques en rachetant comme convenu à un taux fixé à l'avance les actions préférentielles obtenues en échange de cette aide par l'État. L'État français avait fait 400 millions d'euros de bénéfice, mais la BNP et la Société Générale avaient fait 12 milliards de bénéfice avec cette "aide". En octobre 2009 le Parlement français avait voté "par erreur" une Loi pour taxer ces bénéfices, mais deux jours après le Parlement a voté une Loi annulant cette Loi.

La fusion en France de la Caisse d'Épargne et de la Banque Populaire est un bon cas d'école de ces bail outs magiques. Cette fusion (CEBP) est entrée officiellement en vigueur le lundi 23 février 2009, l'État avait recapitalisé à hauteur de 20% ce groupe, mais les positions négatives catastrophiques, les pertes de la filiale Natixis, n'ont jamais été vraiment révélées... La confusion privé / public et la continuité de l'État ont été assurées par Monsieur Pérol, ami personnel du chairman prince-président français. L'État français avait feint d'acheter le chat dans le sac. Ce n'est qu'une feinte, c'est une manière de rapatrier en métropole toutes les activités spéculatives de hedge fonds des filiales de ces deux banques, de racheter les titres toxiques dans une forme de bad bank, de redonner une "santé" financière apparente à ces deux groupes en éliminant du bilan consolidé ces positions toxiques impactées et de les faire payer par le budget de l'État et le contribuable et les générations suivantes. Le rachat de titres pourris est aussi une manière de monétiser la dette et porte le nom de Qualitative Easing. L'État "qui était en faillite" en juin 2008 selon le 1er Ministre F. Fillion et bien avant l'éclatement de la crise en Europe continentale, cet État qui n'était pas disposé à aider les services publics, dépense des sommes astronomiques pour racheter de la merde déposée par le système spéculatif irresponsable et cautionné par tous les partis politiques comme l'incontournable nécessaire. Une fois de plus je rappelle, que l'électeur est adulte et qu'il a laissé tous les partis de droite à gauche composer avec cette organisation systémique "qui tend au plein-emploi et apporte croissance et bien-être". Avant l'été 2009 il y a eu des wildcat strikes (grèves sauvages non cautionnées par les syndicats) et des émeutes en Irlande et au Royaume-Uni comme à la Sodimatex en France en avril 2010. Émeutes contre qui? Contre soi-même? L'électeur avait préféré écouter les sirènes, il va maintenant se frapper lui-même sur la tête par personne interposée? Sur certains portails agrégateurs de contestations, j'en énerve certains avec ma confiance en l'information, l'engagement et la responsabilité politique des citoyens. L'africain est victime des régimes politiques, l'Européen a choisi son régime politique et son modèle de "concurrence libre et non faussée". Le TSE ne serait jamais passé en France si les sénateurs et députés PS n'avaient pas laissé le gouvernement en place agir au Congrès de Versailles du 4 février 2008. L'Europe est même plus active que les USA dans le domaine de la globalisation appauvrissante.

Banqueroute de l'Hémisphère Nord, Grande Dépression 2

Le Club de défaisance français a créé des fusions miraculeuses entre des banques, la Caisse d'Épargne avec la Banque Populaire d'une part, la BNP Paribas avec la Fortis d'autre part, etc... et vous a fait croire qu'il a créé "la plus grande banque d'Europe" et vous a vendu ce prédicat comme un gage de félicité globale et indicible de toute puissance qui tend de manière libre et non faussée vers le Graal du plein emploi et du bien-être en vous racontant que leurs dettes vont être publiées ultérieurement bien que l'État en devient actionnaire. Le bilan de chacune des banques a été maquillé, la part de la bulle des CDS / CDO détenue par chacune de ces banques n'a pas été évaluée parce qu'il est autorisé actuellement "d'assouplir" légalement les normes comptables IFRS et des Recommandations de Bâle 2, afin d'enjoliver la valeur au jour le jour du bilan (Zeitwertbilanzierung en allemand, mark to market en anglais). Je vous entretiens régulièrement de la falsification comptable légalement autorisée depuis 2 ans par les organismes internationaux des normes comptables. Il est bon que le Wall Street Journal le rappelle de temps en temps: sur ces 5 derniers trimestres, les banques américaines ont sous-évalué de 42% leurs pertes. Pourquoi ne pas le faire quand le Secrétaire américain au Trésor, Tim Geithner l'a fait publiquement avec son Stress Test des 19 banques. Le Club de défaisance du G20, qui dispose de sa flottille d'avisos-escorteurs comme les Lyons'Club, Rotary, Kiwanis, Merkel, Sarkozy..., est entrain d'organiser une pyramide de la falsification bilanaire à la Madoff-Ponzi, du détournement des actifs encore sains, de la redirection secrète des dettes vers le Trésor public qui les rachète pour refinancer ces banques déjà trop pleines et qui confisquent les liquidités pour se refaire une santé agréée par leurs actionnaires et les agences de notations. Les banques & assurances, purgées plusieurs fois depuis 2 ans brillent en faisant croire à des profits, quand elles publient et si elles publient leurs bilans. Les banques communiquent sur des remboursements de leur part à l'État, mais ces remboursements ne correspondent pas à la recapitalisation directe ou indirecte de ces banques par l'État.

Mais avec cette vague de fusions et restructurations du système financier, Timothy Geithner, Secrétaire américain au Trésor, a transformé les troubled assets, actifs toxiques, en legacy assets, actifs légués, dans son x-ième plan appellé PPIP. En sachant que la bulle des produits dérivés financiers comme les CDS/CDO est estimée à 620.000 milliards pour la planète entière, ont s'aperçoit qu'il est facile pour la complexion américano-brownienne de piper les dés. Il suffit de mentir aujourd'hui, de mater les soulèvements sociaux demain, puis de faire payer les générations futures. Le club de défaisance avec ses petits gonfaloniers néo-libéraux privés et nationalisés est entrain de relocaliser vers les dettes cumulées publiques l'aspic venimeux de la bulle planétaire des CDS / CDO et va faire peser le remboursement des dettes, dont la publication est maintenue dans le niveau glauque et sous-marin d'un avenir non daté, jusqu'en 2029 au moins sur les impôts et les déficits budgétaires de deux prochaines générations à venir à moins d'organiser une hyperinflation qui aura le même effet, c'est à dire faire payer par les habitants des pays le vol pyramidal des entreprises privées soutenues par l'État en quête de continuité. L'État préfère transférer la bulle planétaire des dettes et assets pourris du secteur privé, avant son éclatement, à une bulle publique pour organiser un deleveraging, une atténuation de l'effet de levier, en se prenant pour un apprenti sorcier et en ne se rendant pas compte qu'il organise un Weimar II au lieu de lancer au travers de la représentation démocratique de l'ONU un Bretton Woods II qui n'organise pas un trickle up effect (cherchez trickle down effect et effet de percolation) pour le compte d'une puissance dominante gérée par le club de défaisance d'un G20+. Vous connaissez le G24, le vrai, celui des pauvres et son "Groupe Intergouvernemental des 24 pour les questions monétaires internationales et le développement"? Et la Déclaration de la 7ème édition du Forum des Peuples de Koulikoro au Mali en juillet 2008?

Ceux qui croient voir un retour subit de l'amour de l'État pour la Chose Publique doivent tout aussi violemment se détromper. Le "State is bad" initié par "The road of serfdom" de von Hayek, puis de l'École de Chicago, le Consensus de Washington, Ronald Reagan, Margaret Thatcher, Tony Blair, Jean Monnet, Gerhard Schröder, Lionel Jospin qui a vendu les services publiques au secteur privatisé en respect personnel et de gauche à l'AGCS, l'accord parallèle à l'OMC,... tout ceci n'a pas empêché la consolidation du retour du Titre III du TCE, rejeté par le NON français au référendum européen, bétonné dans le transfert copié-collé du Traité de Lisbonne imposé par la gauche abstentionniste au Congrès de Versailles de février 2008. Car l'État, empressé de sauver les tricheurs systémiques, spéculateurs et escrocs conserve toujours une certaine idée de l'État, et va légitimer sa gauche-attitude passagère de nationalisation, par les caisses vides d'un budget en faillite qui ne permettra plus de maintenir les services publics et qui forcera des coupes violentes et de très fortes augmentations d'impôt comme en Irlande. Pour contenancer préventivement les futurs millions de déçus du bail out de Sarkozy face à la gestion versatile de crise et au chômage de masse, l'État fait appel à sa conscience supérieure déléguée, celle de l'OCDE qui continue à dérouler son bréviaire sur ses masses incultes et vénales. Si la rétention de l'espoir pour un État Nouveau et la contention des renouveaux de la conscience civique et politique ne devaient pas fonctionner, l'État saura organiser ses minériades roumaines privées pour conserver son Régime, à l'image de son laboratoire doom-toom d'Outre-mer où il s'essaye, pour garder en haleine son liberal fighting spirit, à se faire peur pour voir où se trouverait le point de sécession et pour étouffer dans l'œuf une éventuelle résilience créative des peuples. Les petites-gens sont toutes des nano-bonsaï qui vont ouvrir grand la bouche affamée et le porte-monnaie pour payer les frasques des flambeurs du casino et les croupiers du gouvernement.

Dans un rapport du 3 mars 2009 intitulé "Going for Growth" et rédigé par l'OCDE, cette organisation lance tous azimuts un cycle de vives recommandations destinées à entrainer les pays dans l'intensification de la libéralisation du commerce alors que tellement de voix de la société civile, de gouvernementaux, du secteur bancaire, du réseau industriel conjurent en même temps l'État d'intervenir à leurs côtés pour leur offrir sans contre-partie une aide financière, fiscale et conjoncturelle. La libre concurrence mondiale se ferait encore mieux pour eux si la politique de subvention du secteur agricole s'étendait à tous les secteurs industriels et commerciaux pour renforcer leur position concurrentielle dans le grand commerce libre, international et non faussé. Le club de défaisance du G20 montre une fois de plus son vrai visage. Il n'a pas l'intention de se soumettre aux lois de la libre concurrence quand il se sent lui-même menacé par elles, et il s'affaire à prendre sur les concurrents des parts de marché par tous les moyens. Les plus faibles comme les PED (Pays en Développement) et les Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), mais aussi les Pays de l'Europe de l'Est, n'ont qu'à bien se tenir et s'en retourner à sarcler la terre, la rizière ou le dvor, et à importer un maximum de produits manufacturés provenant des pays industrialisés.

Partout dans le monde, en comptabilité nationale, toutes ces aides aux banques ne figurent pas pour l'instant dans le déficit budgétaire annuel ni dans les dettes cumulées des États souverains. Les populations n'ont pas conscience de ce qu'elles auront à rembourser sur deux générations.

Pour faire diversion, l'Allemagne veut arriver au G20 de Toronto en juin 2010 avec un projet bouclé. Elle va instaurer un Fonds de Risque bancaire alimenté avec un impôt prélevé sur les bénéfices des banques. Mais cette taxe ne rapporterait que 1,2 Milliards d'euros, une somme qui n'est pas comparable avec les aides directes, les garanties et le swapping assest for cash effectué par la bad bank SoFFin. Un tel fonds, s'il n'est pas accompagné de mesures de régulation et de contrôle des activités bancaires ne sert à rien. Le laissez-faire bancaire sera stimulé avec ce nouvel impôt comme avec un nouvel outil, les Coco-Bonds, dont je vous entretiendrai dans un autre article. A l'opposé, la Taxe Tobin-Spahn casserait à la source les comportements spéculatifs et ramènerait les moyens financiers dans l'économie réelle et le Travail pour faire du PIB requalifié. Nous pourrons nous passer d'une réflexion sur la "Décroissance" comme celle d'un groupe politique vert qui s'est présenté aux dernières élections régionales, mais nous n'avons même pas entamé une réflexion sur un Green Bail Out, sur un Green New Deal, sur une Croissance Requalifiée de l'économie post-réelle vers le PIB naturel, économique et commercial qui est l'expression du Travail, de la Valeur Travail, de la Valeur Ajoutée par le Travail, de la Reconnaissance de la Valeur Travail. Le G20 de Londres de mars 2009 avait aussi consacré le déni du paquet climatique.

Dans un tel climat ordinaire de faillite généralisée il est étonnant que les assurances sur les défaillances des crédits, les CDS, ont été multipliées sur les défaillances des dettes souveraines et donc des banqueroutes d'État, non seulement pour la Grèce, mais aussi pour l'Italie, l'Allemagne, la France, les USA, etc. L'investisseur spéculant s'assure avec des CDS-Credit Defrault Swap contre le défaut de paiement de ces États auprès de banques qui se sont adossées sur la garantie de fait offerte par ces États parce qu'elles sont too big to fail et la garantie du bail out une fois que l'insolvabilité de la banque est révélée. Quand intervient l'incident de paiement d'un État, le défaut de crédit, la cessation de paiement, l'assurance CDS sera aussi sans valeur. Parce que le CDS est adossé sur la garantie d'un État en faillite, donc elle est adossée sur rien, puisque l'État ne peut pas non plus soutenir la banque: ceci est toujours la pyramide Ponzi-Madoff (voir le schéma des CDS ici). Les banques qui ont acheté les Bons du Trésor émis par ces États ont tout autant acheté des assurances CDS sur ces Bons du Trésor. Les banques se sont donc mis deux fois en faillite en une seule opération de spéculation à facettes doubles.

Que se passera-t-il quand les Etats seront en cessation de paiement? Celle-ci résulte de l'incapacité ou de la volonté de ne pas rembourser partiellement ou en totalité les dettes de l'Etat. Tous les pays industrialisés se dirigent vers la banqueroute d'État plus ou moins rapidement et plus ou moins gravement. Des demi-faillites comme pour les Pays Baltes, l'Islande, la Grèce vont s'accumuler. Ce sera encore plus dramatique quand ce sera le tour du Royaume-Uni, des pays fondateurs de l'Europe, de la Californie, du Japon, des USA. Le problème est l'interconnexion et la simultanéité des faillites souveraines de ces régions clefs de l'économie mondiale. Aucune de ces régions ne pourra assainir sa situation avec une dévaluation de sa monnaie en en faisant payer les coûts sur les autres régions. On tombe ensemble dans le trou, et ce qui avait été vendu comme le "découplage des Pays émergents" (Chine/Inde) ne sera pas une aide car nous ne pourrons rien leur acheter et nous n'aurons plus les moyens de produire ce qu'ils attendent de nous. D'ailleurs ont-ils encore besoin de nous sous notre forme actuelle? La Chine a réussi à monopoliser les fréquences du GPS européen Galiléo... Galiléo est mort, vive Beidou. (Graphique à gauche: le plus grand déficit, USA)

Au début de la crise, l'inflation que l'on avait fait tomber en disgrâce avec la NAIRU et les critères de Maastricht, est redevenue subitement le médicament miracle pour les décideurs. Les USA en tête ont voulu régler leur problème d'endettement avec une inflation plus élevée. Cet argument avait pris deux formes: 1) la création massive de monnaie par les banques centrales devaient automatiquement engendrer de l'inflation. Ce qui n'est pas encore vraiment le cas, même si les prix de matières premières ont beaucoup augmenté. Pourtant nous apprenons régulièrement que l'inflation s'était tassée au Royaume-Uni pendant un temps assez court et qu'elle est de nouveau de 3% depuis quelques mois. Mon site à toujours parlé d'une récessflation. 2) Il avait été supposé de part le monde que le gouvernement US activera de manière dynamique l'inflation. Pour l'instant il n'y a pas de résultat à la hauteur des attentes des Dr. Faustus qui interviennent entre les gouvernements et les banques centrales. Selon Shadowstats l'inflation est officiellement de 2% aux USA ou de 6% en données réelle. Beaucoup de site vous expose une déflation en s'appuyant sur l'immobilier et en cachant le reste.

Pour l'instant l'endettement massif continue à s'amplifier pour renflouer les banques en faillite. Mais à la fin il ne restera qu'une seule possibilité de les régler: les dettes ne seront plus honorées ni reconnues. Il restera juste à trouver la manière de l'expliquer aux pays partenaires et aux peuples qui auront aussi perdu tous leurs avoirs. S'il n'y aura pas l'Hyperinflation il y aura de toute manière la Grande Dépression. On perdra des kilos et des hommes, "actifs à risque dans le bilan" d'État. Le montant de leur "exposition" est égal à la nécessité de les éliminer. En ce moment nous ne sommes que des "actifs cantonnés" et le Travailleur reste le "vecteur privilégié de l'exposition à la crise financière." Les États ne lui apportent pas leur garantie comme à des véhicules structurés émettant des titres obligataires afin de leur permettre de bénéficier de la meilleure notation de crédit possible. "L'ampleur de ces pertes directement liées à la crise contribue cependant, a contrario, à ne pas remettre en cause l'existence de la banque ni la pérennité de son cœur de métier (affacturage, financements d'entreprises, gestion d'actifs...)." "La réorientation stratégique de la 'Banque de Financement et d'Investissement (BFI) pérenne' '", selon les termes de Natixis, "comprend en particulier un recentrage de la clientèle d'entreprises, une offre simplifiée de produits structurés et d'investissement, le resserrement de la présence internationale, la réduction du profil de risque par le renforcement des contrôles et l'arrêt des activités de négociation pour compte propre ou à niveau élevé de volatilité, et des réduction d'effectifs."

De la brevetabilité du vivant, on est passé à la stérilité contractuelle, et à l’aphasie politique.
J’ai toujours un faible pour les paysans burkinabés et leurs coopératives agricoles.
Nous sommes trop modernes pour ne plus vraiment nous rendre compte que l’économie relie les hommes.
Entre devenir pauvre et mourir de faim, il y a l’élasticité du temps qui est confortablement exploitée par les régimes politiques et les partisans qui vivent de leur paradigmes. Mais l’Europe, et ses consommateurs citoyens restent en tête des bad guys.

Pétition Taxe Tobin / Taxe Robin des Bois avant le G20 de Toronto. (Huile de Robert Dandarov sur Malevitch).




Le monde, de la finance, commence le long terme à la dixième minute. Le destin y est décidé avant. La spéculation représente 90% des transactions financières. Le Travailleur et le Paysan burkinabé n'existent plus. Le travail n'est même plus la valeur d'ajustement, le critère clandestin de Maastricht. Le Travail n'existe plus. Aucune politique macro-économique, budgétaire, fiscale et de répartition n'est possible parce que le PIB de référence ne comprend pas le PIB fictif, d'initié et furtif produit en site propre dans l'économie post-réelle de la finance. L'ultime création finit comme perte et pauvreté à la bad bank. L'Homme se doit d'être dette envers l'État et rembourse à long terme les assets en déserrance de l'économie toxique qui arrivent à maturité au plus tard dans 80 ans





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14. mars 2010

Taxe Tobin-Spahn: au Parlement Européen 536 voix Pour, 80 voix Contre - Préparation du G20 de Toronto

La Grèce est victime des critères de convergences de Maastricht et du Pacte de Stabilité qui fondent l'Euro et l'Euro-Zone. Elle est victime du Traité de Lisbonne et de la Libre Circulation des Capitaux. Elle est victime d'Ecofin, de Jean-Claude Juncker et de l'Euro-Groupe, des Directives Européennes et de la BCE. Toutes les économies européennes sont adossées en réalité sur des Critères de Divergence qui auraient dû établir "la Concurrence libre et non faussée et qui crée la richesse et tend au plein-emploi". Les politiques européennes de la Commission de Bruxelles soutenues par le Parlement européen ont organisé la désintégration économique régionale sur le continent européen directement avec les opting-out britanniques et irlandais ou indirectement avec l'inachevé de la politique européenne macro-économique, budgétaire et fiscale et avec la politique absente de l'emploi et de la croissance.

Bientôt mes lecteurs comprendront que ce qu'ils prennent pour des désirs de "Grand-Soir" émanant de ce qu'ils prennent pour de la "Gauche-de-la-gauche", ou de "l'Extrême gauche", n'est rien d'autre que des désirs de petit citoyen qui réclame que justice économique soit faite. Le 15 novembre 2008 j'avais écrit que le G20 oublie la Taxe Tobin Spahn contre les spéculations systémiques et la Taxe Tobin. Avec ladite crise j'étais exaspéré de la répétition inutile des G20 dont le seul objectif était de créer de l'illusoire relance avec des politiques expansionnistes de création monétaire, qui n'a créé que la plus grosse bulle monétaire issue de la planche à billet et qui n'a nourri que le marché des transactions financières spéculatives adossées sur les chimères des CDS. A présent, et avant le prochain G20 de Toronto du 26 juin 2010, tout le monde se rend compte que que la relance keynésienne a été dévoyée par les systèmes bancaires et les fiducies et qu'il n'y a jamais eu de frémissement de relance, de green shoots, de recovery et que les banques ne prêtent plus entre elles et qu'elles ne prêtent plus pour des projets économiques, industriels et commerciaux. En réalité le Parlement Européen n'est pas porté par sa bravoure avec une telle Résolution mais par la peur devant l'imminent bank run qui aura lieu dans lequel les épargnants vont prélever tout ce qu'il reste sur leurs comptes de banque.

La Taxe Tobin a toujours été soutenue et promue par Joseph Stiglitz. Le 11 mars 2010, le Parlement Européen s'est prononcé massivement avec une majorité de 536 voix contre 80 pour proposer une "étude d'impact" sur l'introduction de la Taxe Tobin. Et le Parlement Européen prépare, avec l'idée d'une introduction d'une Taxe Tobin, une compensation qu'il saura opposer à un climat généralisé de révolte en Europe alors que la Commission de Bruxelles aura créé un FME - Fonds Monétaire Européen qui sera la bad bank européenne qui organisera à grande échelle le bail out des dettes publiques (grecques) pour organiser en cachette le bail out des grandes banques européennes des pays européens "du Nord". Les libertariens sont depuis le vote de la Résolution du 11 mars 2010 furieux contre le Parlement Européen et vous expliquent que son groupe majoritaire de droite, le PPE, est un groupe du centre et non pas de "centre droit".

Il est étonnant que seulement maintenant, en mars 2010, Juncker et Angela Merkel avancent l'idée de la création d'un Fonds Monétaire Européen (FME). Et une fois de plus, ils en oublient le rôle fondamental que peut jouer un tel fonds monétaire international: le rôle du FMI, mais déshabillé de son ingérence néo-libérale et de ses clauses d'attribution de prêts qui imposent comme le FMI une libéralisation totale de tous les marchés et une compression de la dette publique, sans analyser leur impact sur une économie nationale et l'intégration régionale des pays. En Afrique se fait de plus en plus corps l'idée d'un "protectionnisme intelligent". En l'état actuel, un transfert de l'argent des contribuables vers un Fonds Monétaire Européen constitue une violation de la Clause de No Bail Out du Pacte de Stabilité et de Croissance qui fonde l'Euro et l'Euro-Zone. Ceci démontre que l'Europe repose avant tout sur une chimère divisante parce qu'elle n'a pas jugé nécessaire de prévoir la défaillance d'un État Membre et les moyens d'y répondre, comme elle n'avait pas jugé nécessaire d'organiser son institut de statistique EuroStat autrement que comme une boîte aux lettres. L'Europe voulait croire au commerce des commerçants. La subite volonté de créer un FME ne provient que de la volonté de réaliser sur le dos des contribuables européens, un bail-out des banques européennes qui détiennent les Bons du Trésor grec. Et comme les banques européennes qui détiennent ces Bons du Trésor grec sont domiciliées dans les pays fondateurs de l'Europe, l'Euro ne repose donc que sur des critères de divergence entre les 16 "pays du nord" et "pays du sud" parce qu'il n'existe ni cadre économique ni force centrifuge qui les font converger. Un paquet d'aide à la Grèce de 25 à 30 milliards d'euros sera de toute manière nécessaire pour la sortir momentanément des griffes de la Goldman Sachs et de ses agents non-secrets comme Peter Sutherland, actuel Président pour l'Europe du Comité Directeur de la Trinationale et l'ancien Commissaire responsable de la politique de Concurrence, Charles de Croisset, Otmar Issing, Petros Christodoulou, Lord Griffiths, Mario Draghi, etc... (voir article n°2 au sujet de la Crise de l'Ouzo). Les pays européens non membres de l'Euro-Zone préfèrent une aide du FMI pour la Grèce.

En introduisant la taxe Tobin, l'Europe ne ferait que de suivre le Brésil qui l'a introduite depuis le 20 janvier 2009. Les médias se sont appliqués à cacher cette information. L'Europe devra pourtant aller bien plus loin, parce que le ressaisissement idéologique de ce qui se désire être le ressaisissement idéologique de l'après-crise est en marche forcée. Partout les libertariens pilotés ou non par l'Internationale de la Goldman Sachs, la Trinationale ou Bilderberg ou l'Institut Ludwig von Mises qui est le think tank de la conception néo-libérale de Augustus von Hayek, s'attèlent à museler l'imaginaire des peuples en élaborant des slogans anti-Keynes pour expliquer que les marchés doivent être laissés à eux-mêmes et que les injections keynésiennes sont tout autant à bannir que l'économie planifiée des systèmes totalitaires communistes prolétariens. Les néo-libertariens à la von Mises sont aussi entrain de vous expliquer qu'il faut revenir à une bonne dose d'inflation réelle alors que jusqu'à présent ils vous expliquaient que le Nairu était nécessaire pour stabiliser les prix et pour déprécier la valeur travail et pour maintenir un certain niveau constant de chômage destiné à garder les travailleurs encore en activité sous la cloque de l'insécurité et de la non-revendication salariale dans la globalisation. A présent ces néo-libertariens voudraient qu'une inflation située un peu en-dessous de l'hyperinflation existe de manière durable pour faire disparaitre les dettes et pour cautionner le vol des richesses qui est planifié et mis en œuvre par le système de criminalité financière en bandes organisées de la spéculation de cette économie post-réelle qui représente 90% des "créations de richesses" des économies nationales.

L'Europe tergiverse sur la faisabilité et sur l'impact d'une taxe sur les transactions financières, mais d'autres pays que le Brésil agissent. L'information reste sous le boisseau, parce que les médias de l'Hémisphère riche ont tout intérêt à suivre les consignes de leur propriétaires et donneurs d'ordre. Depuis novembre 2009, le Brésil prélève auprès des investisseurs étrangers en plus une taxe de 2% pour l'achat d'action et pour les placements. Depuis décembre 2009 Taiwan a interdit aux étrangers de placer des capitaux sur des marchés à termes. La Russie, l'Indonésie et l'Inde vont introduire des mesures similaires pour stopper la libre circulation des capitaux si elle ne sert pas à financer des investissements à long terme. Dans ce temps l'Europe tient encore le discours au sujet de la perte d'un avantage concurrentiel, si elle se mettait à faire de même. Le Brésil, Taiwan, l'Indonésie, la Russie, et l'Inde veulent éviter la création d'une bulle spéculative et une inflation.

Pour répondre à ladite crise et à la globalisation appauvrissante des Pays en Développement et des pays industrialisés il faudra en plus que la création monétaire redevienne un Service Public, que la répudiation de la dette privée des spéculateurs systémiques ne fasse plus partie des services publics comme aujourd'hui (nationalisation des pertes, privatisation des profits). Les banques, assurances et hedge funds devront être obligées d'apurer leurs bilans et de faire peser tout le risque de leurs malversations et fraudes sur leurs actionnaires et sur leurs propres acteurs. Il faudra aussi que l'Europe démantèle les banques universelles (<<< Glass-Steagall) pour séparer la banque de dépôt, de la banque d'investissement et des activités d'assurances et exiger des banques d'investissement qu'elles aient de vrais fonds propres, bien supérieurs à ceux préconisés par la Directive sur les Fonds Propres Réglementaires (CRD) pour couvrir leurs risques systémiques et les défaillances du "moral hazard", de l'aléa moral. Le "moral hazard" ne correspond pas à la "main vibrante du marché" qui n'est qu'une construction idéologique, une vue de l'esprit, un architectone.


L'économie néo-libérale est un travestissement de religion dans laquelle le clergé régulier des économistes et influenceurs néo-libéraux se fond dans le clergé séculier de Wall Street en conférant à sa main les pleins pouvoirs et en la dégageant de sa responsabilité patrimoniale, morale, civile, pénale et sociale. Le gouvernement US a offert depuis octobre 2008 à Wall Street $13 trillions (13000 milliards) pour lui payer son bail-out qui n'apporte rien à l'économie réelle. Ces 13 trillions sont prélevés dans la paroisse US et du reste du monde avec les déficits budgétaires et l'émission des Bons du Trésor US arrivant à maturité à 30 ans dans deux générations. Ce bail-out public n'est pas mathématiquement remboursable par les sujets de la paroisse US. Il faudra recourir à la succussion hippocratique de la main vibrante de l'hyperinflation pour ramener la valeur de la dette à zéro. Au passage l'hyperinflation dépréciera toute épargne et tout placement. La croissance sera appauvrissante pour tous, le travail et les énergies investies par les peuples "riches" du haut-phalanstère auront aussi perdu toute leur valeur. L'État dépréciera ses services publics et les ramènera au niveau de ceux du Tiers-Monde. Les réseaux ferroviaires ne seront plus entretenus et les trains vont dérailler.

La main vibrante n'existe pas, elle est concentré de l'irresponsabilité globale des banksters qui ont été embauchés pour exercer une tâche comme des pokercracks qui vivent dans l'esprit du "après-moi-le-déluge". Le système des incitations par les boni est une légitimation du crime en bande organisée qui devra être poursuivi au civil et au pénal comme le dealer du coin. Les décideurs politiques, mais aussi les électeurs et les Travailleurs n'auront plus à soutenir ce modèle de société. Les alternatives politiques parlementaires existent, le peuple et l'Europe doivent devenir démocratiquement adultes. A l'avenir, il faudra qu'une Commission européenne paritaire et publique de contrôle et de surveillance intervienne dès l'apparition de bulles systémiques. Il faudra qu'il n'y ai plus d'activité fantôme Over the Counter faites hors bilan et que les activités d'accession à de la liquidité se réalisent sous contrôle et surveillance et il faudra instaurer la taxe Tobin-Spahn comme au Brésil depuis le 20 octobre 2009 pour mettre fin à cet infantilisme spéculatif de gros bébé qui attend sa purée. Il faudra que EuroStat aie accès directement aux données de la comptabilité nationale de chaque membre de l'Euro-Zone, bien que les membres européens viennent encore de s'y opposer la semaine dernière malgré la fraude manifeste et avérée depuis 2001 de la Grèce.

Le Parlement Européen de Strasbourg veut que Bruxelles étudie l’introduction d’une Taxe sur les marchés financiers. La Résolution du Parlement Européen demande à l'exécutif de l'UE "d'examiner soigneusement" les avantages et les inconvénients d'une telle taxe. Le Parlement Européen avait déjà repoussé la Taxe Tobin en janvier 2000. Attac, l'association qui était née en France sous l'appellation politique "Association pour une taxation des transactions financières pour l'aide aux citoyens", est mondialement active et représentée dans tous les pays et exige une démarche unilatérale européenne si les USA et le Japon se prononçaient contre une telle taxe au prochain G20 de Toronto du 26 juin 2010. Cette semaine le Parlement européen a voté cette Résolution adressée à la Commission avec une majorité historique de 536 voix contre 80. Il ne faut surtout jamais se réjouir de telles Résolutions émanant du Parlement Européen parce que le Parlement européen connaît parfaitement le jeux pervers démocratique qui existe entre lui-même, la Commission et le système d’amendements qui liquéfie toujours dans un mièvre consensus ses résolutions "progressistes" ou qui fait passer quelques mois plus tard la santé dans la Directive Service alors qu’il s’était formellement prononcé contre quelques mois auparavant. Le Parlement Européen est coutumier des lustrations libérales. Souvent le Parlement Européen simule des avancées politiques en sachant qu’il obtiendra de la Commission exactement la réponse opposée mais sous un packaging qui fera par exemple passer tout le Titre III du Traité Constitutionnel Européen - qui avait été rejeté avec le NON, le NEJ et le NO irlandais - dans le Traité de Lisbonne appelé Traité Simplifié. Le Parlement français avait aussi voté en 2001 lors de la mandature du Président Chirac l'introduction de la Taxe Tobin... "à condition que les autres États fassent de même". Cette taxe s'était alors transformée en France en taxe sur les tickets d'avion. La Belgique en 2004 et le Canada s'étaient aussi prononcés il y a dix ans pour une Taxe Tobin... à condition que. Le Brésil ne bavarde pas et l'a introduite le 20 janvier 2009, ce qui n'a pas chassé ni freiné sur son territoire les investisseurs étrangers. L'Argentine avait fait pareil dans le passé ainsi que momentanément les Tigres lors de la Crise Asiatique. La ministre française de l'Économie Christine Lagarde, UMP, s'était moquée en mai 2009 de son collègue Bernard Kouchner, Ministre des Affaires étrangères, anciennement PS, qui s'était déclaré favorable à l'instauration de la Taxe Tobin avec ces mots suivants: "Vous savez, quand les ministres des Affaires étrangères se mettent à sortir la boîte à idées finances, on peut tout attendre".

Le Parlement Européen feint aussi de répondre aux alter-mondialistes qui lancent à l’échelle européenne une pétition adressée aux Gouvernements des Pays industrialisés et émergents du G20. Les alter-mondialistes veulent que le G20 du 26 juin 2010 de Toronto décide l’introduction de la taxe Tobin. Je rappelle que James Tobin, sans doutes devenu sénile dans les années 90’, s’était lui-même distancié de la taxe qui porte son nom et s’était rallié à la folie catallactique des marchés spéculatifs. Pour les alter-mondialistes "les Pays du G20 ont mobilisé des centaines de milliards de $ pour sauver les banques et le système financier, mais les problèmes sociaux urgents et le changement climatique ne sont pas traités avec la même détermination et les mêmes moyens financiers nécessaires". En réalité les Pays ont mobilisé 14.000 milliards de $ pour sauver les banques. Je rappelle qu'il ne faut que 30 milliards par an pour éradiquer la faim dans le monde selon la FAO. Parmi les auteurs de la Pétition il y a à côté d’Attac les organisations écologiques comme Friends of the Earth et des Organisations pour le Développement comme Weed  (Weltwirtschaft, Ökologie & Entwicklung - World, Economy, Ecology & Development; pétition en français; pétition en anglais et pétition en allemand >>> sur Make Finance Work for People and the Planet)  ou Robin Hood Tax Campaign.

Le Parlement Européen bavarde et tergiverse depuis longtemps sur la possibilité, la faisabilité et l'impact d’une taxe financière sur les transactions financières. Le Parlement Européen admet "qu’il y a de 70 à 90 fois plus de transactions financières spéculatives dans le monde que de transactions liées à l’économie réelle". Je vous explique depuis longtemps sur mon site que l’économie financière crée du PIB fictif d’initié qui n’est conservé que dans le joyeux ghetto du monde de la finance auquel les gouvernements accordent une assurance vie sur le dos des contribuables et de deux générations futures avec le ballet de bail out des systèmes bancaires et d’assurance. Avec un tel système ordolibéral aucune comptabilité nationale n’est possible, comme aucune politique macro-économique et budgétaire, comme aucun système de reconnaissance de la valeur travail et de la rémunération des Travailleurs (Travailleur est la Terminologie officielle des Communautés Européenne).

Pour le Parlement Européen „Une taxe sur les transactions financières peut aider à réinstaurer une saine balance. Il est clair que les petits investisseurs privés ne seront pas obligés de s'en acquitter, si cette taxe est prélevée au niveau international par Bruxelles, et une telle taxe n’a de sens que si elle est prélevée au niveau international". Apparemment le Parlement Européen n'a pas étudié la démarche solitaire et concrète du Brésil qui fait ses preuves depuis le 20 janvier 2009. Attac exige du Parlement Européen de se prononcer pour une introduction unilatérale de la Taxe Tobin dans la Région Europe. Nous avons ici une application concrète de ce que j'appelle le "protectionnisme intelligent" et qui m'a été inspiré par les sites web des coopératives agricoles du Burkina Faso. Nous ne pouvons plus accepter au non de la "Concurrence libre et non-faussée" la désintégration économique de l'Europe dans le cadre de la globalisation et à cause de sa propre manière de laisser fonctionner l'économie des concurrences.

Les économistes comme Paul Bernd Spahn, Professeur à l’Université de Francfort et l’expert autrichien Stephan Schulmeister de l’Institut de Recherche Économique Wifo ont prouvé depuis longtemps qu’une telle taxe Tobin-Spahn peut fonctionner dans chacune des zones monétaires de l’Euro, du $ et du Yen. Une taxe de seulement 0,05% sur toutes les activités bancaires effectives rapporterait 100 milliards d’Euros. Le même effet de levier (leverage) qui à si criminellement servi à la bulle spéculative fonctionnerait avec une taxe Tobin-Spahn, parce que dans les marchés financiers le long terme commence après la 10ème minutes et les capitaux investis se mutent ensuite sur un autre produit spéculatif dans ce rythme accéléré du High Frequency Trading. Plus les transferts sont multipliés, plus l'effet du Grain de Sable de la Taxe Tobin-Spahn est multiplié. Une telle taxe agit comme un frein sur la spéculation financière et stimule le choix des investisseurs sur les placements productifs adossés sur des projets industriels et commerciaux à long terme. Une taxe Tobin-Spahn de 0,1 à 0,5% stopperait la spéculation à haut risque à court terme sans affaiblir les investissements à long terme. Le risque débile et compulsif des investisseurs institutionnels est alors démoli et la production durable, le travail et la croissance durable sont stimulés. A cette taxe on pourrait ajouter une taxe verte et une taxe emploi pour stimuler le nettoyage climatique et l’embauche. Que personne ne me dise qu’une telle taxe composite stopperait la croissance. Il s’agit de réorienter les 90% de PIB fictif dans le PIB réel, et du PIB il y en a pour payer des salaires, des retraites, de la santé, de l’éducation sans pour autant piller les Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et les PED (Pays en Développement). Il y a toujours de la place, une énorme place pour de la croissance, mais pas pour la croissance de ce PIB fictif d'initié de la classe financière. On n’aurait plus besoin de faire semblant d’imposer la vérité plénipotentiaire du Consensus de Washington pour lequel le trickle-down-effect est garanti pour tous. Cet effet de percolation ne sera pas destiné à l’homme à genoux à terre qui l’attend humble, contrit et sans volonté syndicale. Get up, Stand up.

14. février 2010

Libre circulation des capitaux: Wall Street, Goldman Sachs, JP Morgan ont aidé 10 ans la Grèce à tricher

Le premier-ministre du paradis fiscal du Luxembourg, Jean-Claude Juncker a sévèrement sommé les pays européens de la périphérie de se discipliner pour ne pas mettre en péril ce que les fondateurs de l'Europe ont créé. Juncker ne dit pas que ces nouveaux entrants ne sont pas venus dans la même Europe que celle des fondateurs qui commerçaient librement seuls entre eux. Entre temps étaient entrées en vigueur les Directives sur la libre circulation des capitaux et le libre établissement des entreprises de services, ce qui inclue les services financiers. Il a toujours été de notoriété publique depuis 2001 que la Grèce avait délibérément triché avec sa comptabilité nationale pour faire croire qu'elle était compatible avec les critères de convergence du Pacte de Dublin de Stabilité et de Croissance afin d'introduire l'euro sur son territoire. Mais même si elle avait respecté les critères de Maastricht, elle était incapable comme les pays baltes de résister aux pénétrations abusives des groupes financiers des pays européens fondateurs. Une fois de plus la foi en l'automaticité des marchés qui fonde le Consensus de Bruxelles n'a pas fonctionné de manière harmonieuse mais déprédatrice. Que faut-il le plus blâmer: les tricheries comptables de la Grèce, ou les opting-out (exemptions légales face aux obligations communautaires) de l'Irlande, mais aussi du Royaume-Uni, ou l'impréparation habituelle de Bruxelles, ou la volonté de toujours tout passer avec les légumes de la "concurrence libre et non-faussée"?

Il passe totalement inaperçu, le 30 mars 2010, que l'Irlande ne parvient toujours pas à sortir de sa banqueroute d'État. Le Ministre des Finances irlandais, Brian Lenihan, vient donc de créer pour l'Irlande la Band Bank et a racheté 81 milliards d'euros d'actifs pourris aux banques Allied Irish Banks Plc, puis Bank of Ireland Plc et à Anglo Irish Bank Corp. Ces actifs pourris seront déposés dans la bad bank irlandaise qui vient d'être créée et qui s'appelle Nama - National Asset Management Agency. Après ce X-ème bail out irlandais, ces trois banques devront encore lever 43 milliards sur les marchés financiers pour se recapitaliser et pour prêter de nouveau de l'argent aux emprunteurs... si dieu le veut. Ce dernier bail-out irlandais a doublé le déficit budgétaire du pays. Ce nouveau rachat des créances pourries en Irlande, appelé swapping asset for cash est à présent une pratique grossière, courante et répétée... aussi longtemps que la population est d'accord que l'État Providence bancaire éponge les dettes issues de la criminalité financière du système Ponzi généralisé (voir mon article du 6 mars 2009). Nous avons tellement l'habitude de ces signes intérieurs et extérieurs de faillite des États que la décision du gouvernement irlandais passe inaperçue. Elle est cachée des grands médias parce que nous en sommes toujours au schéma habituel de la socialisation des dettes. Les obligations souveraines irlandaises et les CDS (swaps sur la défaillance des crédits) émis sur ces obligations ne sont pourtant pas la proie des spéculateurs internationaux qui épargnent pour l'instant les têtes de files du modèle anglo-saxon comme l'Irlande, le Royaume-Uni et les USA. A leur chute, le modèle capitaliste et Ponzi aura vécu. La parti gouvernemental irlandais, Fianna Fáil ("Soldats du destin") avait travaillé en étroite collaboration avec la branche immobilière et est l'un des grands responsables de l'éclatement de la bulle des crédits hypothécaires pourris en Irlande. De nombreux politiciens du Fianna Fáil ont touché pendant des années des pots-de-vin pour qu'ils transforment les terrains agricoles en terrains à bâtir.

Il est temps que l'Europe servile de l'idéologie dominante américaine s'en distancie et annule le Consensus de Bruxelles qui est le calque amplifié et décuplé du Consensus de Washington. Le 8 février 2010, les plus grands Hedge-Fonds du monde ont décidé de déclarer la guerre à l'Europe et l'Euro lors d'un buffet dinatoire à Manhattan. Ils sont très inspirés des méthodes de la Conférence Bilderberg. Ici, il n'y a plus lieu de s'associer aux "Thèses conspirationnistes" et de rationnellement se défendre de humer le fiel de l'interdit de penser des choses décalées, et vous savez que mon site met régulièrement sans ambages en garde. La guerre est déclarée et les grands fonds américains et mondiaux ont décidé de s'en donner les moyens coordonnés, d'attaquer l'euro, de spéculer à sa baisse, de déployer le carry trade, d'entacher l'euro de mauvaise réputation pour que l'Europe tombe avant les USA. Ce club dirigé par George Sorros, l'homme qui avait réussit le Coup sur la £ en la faisant plonger et en gagnant des milliards en une seule nuit, pense à l'après Weimar II et Grande Dépression 2 qui passera par l'Éclatement de la Bulle des CDS comme je vous l'avais écrit le 10 janvier 2009: si l'Europe tombe avant les USA, l'idéologie catallactique exacerbée dans le néo-libéralisme des USA pourra renaître de ses cendres pour consolider les places de la Classe financière. Parmi les hedge-fonds de cette réunion du 8 février de Manhattan étaient présents: SAC Capital, Soros Fund Management, Brigade Capital, et Moness, Crespi, Hardt & Co. Leur objectif est de manipuler les cours des devises et de ramener la parité entre le $ et l'euro, d'empêcher que l'euro se renforce comme monnaie de référence et de réserve.


Gardez en mémoire le père de tous les short sellers, George Sorosl'homme qui avait fait sauter la banque d'Angleterre, qui avait gagné avec son short (vente à découvert que l'on appelle aujourd'hui carry trade) sur la Livre un montant de 10 milliards de £ le 16 septembre 1992 en la faisant sévèrement chuter. Toutes ces agitations démontrent qu'il n'existe pas d'information pure et parfaite, mais que seuls mensonges, désinformations, manipulations, triches, guerres sont les moteurs prédominants de la concurrence qui n'est que déloyale et faussée, qui détruit les richesses (des masses) et qui éteint le plein emploi.

Le Pacte de Stabilité et de Croissance ne peut fonctionner parce qu'il n'a pas été pensé jusqu'au bout avec une politique commune macro-économique, budgétaire et fiscale. Pour les Constituants de Rome à Bruxelles il s'agissait de créer en Europe toutes les conditions de concurrence déloyale exerçant une pression ultime sur les coûts entre les pays européens et de ne pas les harmoniser entre eux. Le Pacte de Stabilité et de Croissance qui fonde l'Euro est encore moins applicable en période de crise, puisque 12 des 16 Pays européens membres de la Zone Euro violent gravement les critères de Maastricht avec un déficit qui est en moyenne de 7,5% du PIB au lieu des 3% prévus. La Commission Européenne a lancé une procédure d'avertissement pour déficit budgétaire contre 20 des 27 pays européens membre de l'UE. Dès le début de l'euro, c'était l'Allemagne qui a été la première à ne pas respecter le critère de 3% du PIB pour le déficit budgétaire et de 60% du PIB pour la dette cumulée. La France avait rapidement suivi l'Allemagne mais avait retardé en même temps avec arrogance l'entrée de nouveaux pays dans la zone Euro parce qu'ils ne respectaient pas encore tout à fait les critères. Comparativement les grands pays membres de la zone euro qui ne respectent pas les critères pèsent beaucoup plus gravement sur l'avenir de l'euro que la Grèce avec 2,2% du PIB européen et ses 11 millions d'habitants. Tous ces graves ratés n'empêchent pas Bruxelles de préparer le conscient collectif à intégrer l'Islande et la Grande-Bretagne dans la Zone Euro. Quand ces pays seront définitivement en banqueroute d'État, Bruxelles espère être en position dominante face à eux en leur offrant - gratuitement pour eux - une zone de bail-out.

La Commission de Bruxelles soufre aussi d'inconséquence en lançant contre les États membres de l'Union une procédure pour déficit budgétaire alors qu'elle les avait enjoint à stimuler la "relance" avec les stimulus fiscaux du European Recovery Program. Pour contresigner son comportement absurde, la Commission avait demandé aux États Membres d'opérer un bail-out de toutes les banques qui ont une dimension systémique, mais la Grèce a elle-même une dimension systémique et ne bénéficie que de critiques et d'atermoiements de la part de la Commission. La Commission prouve par toutes ses absurdités que cohésion et solidarité ne font pas partie de son idée de l'Europe dépourvue volontairement de gouvernance économique pour préserver les intérêts particuliers de chaque État Membre jusqu'à leur octroyer des opting-out. J'ai souvent déploré sur mon site l'aspect libéral des critères de Maastricht qui ne sont qu'un jeu d'ordre financier et dans lesquels manquent par exemple le taux de chômage et le niveau salarial médian (pas moyen). Car le problème européen n'est pas le déficit public, mais le chômage et l'appauvrissement de la population active, pas encore active, au chômage et à la retraite. Le TCE, le Traité de Lisbonne, les Directives sont tous adossés sur la "concurrence libre et non faussée qui crée des richesses et tend au plein emploi". C'est tout aussi illusoire que la "main vibrante" d'Adam Smith qui régule les marchés. La critique de l'Europe telle quelle est le constituant de mon site, le contenu de mes analyses, et est annoncée sous mon banner, car je suis un nonniste et européen convaincu. Mais pour aider les États Membres de l'Europe et de la Zone Euro, l'Europe doit devenir une autorité fiscale et budgétaire, doit pouvoir émettre des Bons du Trésor Européens et dépasser l'article 103a du Traité de Maastricht (voir en note de bas de page) qui prévoit une assistance possible des États Membres en difficulté.

J'ai rappelé dans mon article du 6 mars 2009, intitulé Banqueroute de la Zone Euro: Irlande, Italie, Grèce, Autriche - Éclatement de la bulle des CDS et des Obligations d'État qu'il était de notoriété publique que la Grèce courait à la faillite, mais l'Euro-Groupe et Bruxelles n'avaient pas agi pour demander à la Grèce de prendre des mesures. La Grèce avait continué à refinancer sa dette auprès de la Goldman Sachs.

Le 7 février 2010 j'étais ~~ le seul ~~ à titrer sans ambages: La Grèce, victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives EU, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN. Maintenant, à partir du 16 février, on commence à lire partout quelque chose d'analogue ou au moins une gène face aux autorités de Bruxelles, et l'on entend même que "la tricherie de la Grèce n'était pas illégale". Ceci a aussi été dit à l'instant dans les commentaires du JT de France-Musique. Pour l'instant la presse n'est pas aussi claire que moi, elle emboîte le pas sur Jean-Claude Juncker, 1er ministre du paradis fiscal du Luxembourg et Président de l'Euro-Groupe, qui a dit que "comme Président de l'Eurogroupe il aurait dû voir venir les choses". Ce n'était pourtant pas difficile de voir venir les choses, il ne fallait même pas être Pdt de l'Euro-Groupe, il suffisait de relire les Traités de Lisbonne, de Maastricht, et le Pacte de Dublin et les Directives de Bruxelles sur la libre circulation des capitaux et des services financiers. En réalité les médias jouent la sapho vexée car ils ont été bernés par la Grèce a postériori qui n'a pas demandé à Bruxelles l'autorisation de tricher. La presse ne joue pas encore sa sapho vexée en se sentant bernée a priori et ne commente pas les opting-out de l'Irlande ou du Royaume-Uni qui consistent à obtenir de Bruxelles légalement l'autorisation de tricher et à installer au sein de l'Europe et de la Zone-Europe une pression concurrentielle déloyale qui pousse à la baisse générale des coûts qui est du dumping économique et social pour pouvoir caracoler dans la globalisation. Ceci synthétise parfaitement le Consensus de Bruxelles. Bien, je suis toujours en avance dans ma réflexion face au mainstreet, mais je travaille la question depuis 2006 sur mon site web et depuis plus longtemps par ailleurs. Certains lecteurs m'écrivent en MP "que je suis excessivement imbu de ma personne". Oui, il faut rester clairvoyant pour ne pas simplement faire du saute-mouton d'un paradigme offert par les admissions historiques à un paradigme offert comme golden-parachute à chaque mauvais élève sans se poser la question du qui-sommes-nous. Les nouveaux "Pays entrants" mais aussi les anciens pays fondateurs de l'Europe n'ont pas non plus résisté aux attaques ou pénétrations abusives des grands groupes financiers américains. Les banques américaines comme Goldman Sachs, JP Morgan, qui ont été en faillite et sauvées par les bail-out Bush-Obama, ont aidé pendant des années le gouvernement grec à dissimuler l’endettement croissant de la Grèce. Selon une dépêche du New York Times des crédits ont été accordés à la Grèce dans des accords swap de devise.

L'Italie avait prélevé un impôt spécial avant son entrée dans la Zone Euro pour apurer les finances publiques et mettre le pays en adéquation avec les critères de convergence de Maastricht. Pendant une dizaine d’années, la Grèce avait violé les critères de stabilité de Maastricht avec l’aide de 15 instituts financiers américains comme Goldman Sachs, Morgan Stanley, Citigroup, ou l'anglais Barclays... mais aussi bien évidemment la Deutsche Bank qui est l'un des leaders mondiaux dans ce secteur et qui s'était plutôt occupée du Portugal de 1998 à 2001 pour l'aider à cacher sa dette publique et à être euro-compatible. Mais après avoir bien spéculé et même réalisé des opérations de spéculation à la baisse, le 26 février 2010 les banques allemandes comme Eurohypo, Hypo Real Estate, la Postbank, la Deutsche Bank et des banques régionales de Stuttgart et de Bavière annoncent qu'elles vont se retirer de ce secteur des Bons du Trésor grec.

Peu de temps après l’intégration de la Grèce dans la zone euro, la banque américaine Goldman Sachs avait ouvert en 2001 à la Grèce une 10ème ligne de crédit de plusieurs milliards de $. La Goldman Sachs avait accordé 9 autres fois depuis 1998 un crédit à la Grèce dans des accords swap. Les crédits offerts aux grecs par la Goldman Sachs n’avaient jamais figuré dans la comptabilité nationale grecque dans le poste des crédits et donc de dettes, mais comme un accord swap de devises. Le trader de la Goldman Sachs était à cette époque Mario Draghi, le vice-président pour Goldman Sachs International. Mario Draghi était aussi le supérieur de l'actuel Secrétaire d'État américain au Trésor, Tim Geithner. Mario Draghi est actuellement président de la Banque Centrale d'Italie et candidat à la succession de Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque Centrale Européenne. Il n'est pas certain que Mario Draghi serve les intérêts européens comme Président de la BCE. Mario Draghi est soutenu par... Jean-Claude Juncker contre le candidat allemand Axel Weber, Président de la banque centrale allemande, la BuBa (Bundesbank). Axel Weber passe pour être dans la stricte observance des critères de Maastricht pour sa partie sur la stabilité (et donc... du NAIRU), mais l'Allemagne n'est pas non plus plus vertueuse, mais en Allemagne ça se sait, contrairement à la France: la chancelière allemande Angela Merkel, avait annoncé le 18 février 2009 la nationalisation de la Hypo Real Estate, qui est en Europe de par sa taille le second institut de crédit hypothécaire. Ce que l'on oublie toujours de dire, est que la HRE a boosté dans les Länder à l'Est de l'Allemagne les activités spéculatives sur les subprimes et les CDS sur des prêts hypothécaires de particuliers, commerciaux et industriels (RMBS) comme en Espagne, en Irlande ou aux USA. Cette institut de crédits hypothécaires HRE est insolvable ou en faillite technique malgré les 100 milliards d'euros d'aide que le Gouvernement allemand lui a donnés en automne 2008. Donc Draghi ou Axel Weber se débrouilleront pour transformer la BCE en safe haven pour domicilier les band banks des systèmes financiers européens. Mais, ils vous le jureront: l'indépendance de la BCE soulignée dans le Traité de Lisbonne et les directives européennes est un principe sacré.

Il serait très grave que Draghi devienne le nouveau Directeur de la Banque Centrale Européenne. Le carnet d'adresse entre La Goldman Sachs et les décideurs publics en Europe est bien rempli. Petros Christodoulou a été nommé le 19 février 2010 à la tête de l'organisme de la gestion de la dette publique grecque. Petros Christodoulou est l'ancien responsable des marchés de la National Bank of Greece (NBG) est avait négocié les contrats relatifs à la dette grecque liant la banque d'affaires américaine Goldman Sachs, et d'autres sociétés privées, semi-publiques et publiques au gouvernement d'Athènes. Petros Christodoulou avait supervisé au début de l'année 2009 la création, aux côtés de Goldman Sachs, de la société londonienne Titlos pour transférer la dette du bilan de la Grèce à celui de la NBG. Avant de rejoindre la NBG, il a été banquier à la Goldman Sachs. Maintenant, ne me repoussez pas d'un revers en pensant que je suis encore l'un de ces gauchistes qui continue à dénoncer "l'influence du grand capital dans le monde politique". Petros Christodoulou est bien entouré. La Goldman Sachs a recruté depuis plus de 20 ans des collaborateurs et des informateurs informels qui agissent dans chaque gouvernement national en Europe tout autant que dans les Communautés Européennes, la Commission Européenne, à Bruxelles. Le réseau Goldman Sachs est une fourmilière plus ou moins opaque, mais efficace pour œuvrer dans les intérêts de la Goldman Sachs. C'est Peter Sutherland, président de Goldman Sachs International, la filiale européenne basée à Londres, qui organise le réseau Goldman Sachs dans l'Europe des Vingt-Sept. Il est président de l'European Policy Centre, de Goldman Sachs International, de BP (British Petroleum), et aussi de la section Europe de la Commission Trilatérale. Il est également membre du comité de direction du groupe Bilderberg. Il est aussi directeur non exécutif de la Royal Bank of Scotland. De 1985 à 1989, il a été en poste à Bruxelles comme Commissaire responsable de la politique de Concurrence. Entre 1989 et 1993, M. Sutherland a été président de Allied Irish Banks. Il fut directeur général du GATT et de l'OMC de 1993 à 1995. En France, Charles de Croisset est depuis mars 2004 conseiller international de la Goldman Sachs et vice-président de Goldman Sachs Europe. Charles de Croisset est ex-chef du Crédit commercial de France (CCF). Au Royaume-Uni, Goldman compte sur Lord Griffiths, qui conseilla l'ancien premier ministre Margaret Thatcher et en Allemagne, sur Otmar Issing, ancien membre du directoire de la Bundesbank et ex-économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE). Ainsi, dans le Financial Times du 15 février 2010 et dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 20 février 2010, Otmar Issing a signé un texte hostile à l'opération de sauvetage de la Grèce par l'Union européenne. Comme conseiller international de Goldman Sachs depuis 2006 il ne peut travailler contre le Département négoce de sa banque, qui a spéculé contre la monnaie unique et qui a tout à perdre d'une intervention européenne qui permettrait aussi à la Grèce d'émettre des Bons du Trésor avec un bien plus faible rendement pour l'investisseur, ce qui coûte moins cher au contribuable grec. Je le rappelle, l'investisseur a tout intérêt à entacher gravement la bonne foi de l'État grec pour qu'il ne parviennent à écouler ses Bons du Trésor que s'il promet un très fort taux d'intérêt.

En novembre 2009 une estafette de la Goldman Sachs avait été envoyée à Athènes alors que la crise du déficit budgétaire et la crise obligataire de la Grèce tendait à devenir irréversible. Les traders de la Goldman Sachs avaient proposé au gouvernement grec des instruments financiers adossés à des CDS destinés à permettre de refinancer la dette grecque et à reporter son remboursement à une date ultérieure, ce qu'ils proposèrent encore il y a 3 semaines. L’objectif de la Goldman Sachs était double: éviter de rendre public les problèmes budgétaires de la Grèce et éviter une attaque spéculative avec des short selling sur la Goldman Sachs, partenaire de la Grèce et qui avait prétendu renouer avec les bénéfices, grâce au fallacieux Stress Test de Tim Geithner de mars 2009, grâce à l’adoucissement légal autorisé par Obama des normes comptables "prudentielles" et grâce à ses activités de consulting financier et de négoces sur les CDS émis sur les dettes obligataires des États en récession et en dépression économique.

Même si la Grèce continue à se refinancer auprès de la Goldman Sachs, le gouvernement d'Athènes n’avait pas donné cette fois-ci son accord aux propositions de l'estafette de la Goldman Sachs. Partout en Europe, la Goldman Sachs, les banques sauvées et fusionnées JPMorgan Chase et d’autres banques américaines avaient développé et vendu des instruments financiers (donc agrandi la Pyramide Ponzi) qui ont aussi conduit à l’effondrement du marché hypothécaire américain et finalement à la crise financière mondiale. Les politiciens italiens et grecs ont réussi avec ces produits dérivés à dissimuler de plus en plus la crise budgétaire de leurs pays. Actuellement, le haut fonctionnaire du ministère grec des finances chargé de gérer la dette grecque est Petros Christodoulou. Christodoulou est un ancien manager de la Goldman Sachs comme expliqué plus haut dans cet article.

Que retenir de ces divulgations subites du NYT? Depuis la fin 2008, je vous écris au sujet du poker menteur et dénonceur qui est joué depuis les USA, dont Nouriel Roubini et Paul Krugman se sont fait délicieusement échos et promoteurs. Paul Krugman commence pourtant sur son blog domicilié au New York Times à vanter les bienfaits de la social-démocratie européenne: "But what European experience actually demonstrates is the opposite: social justice and progress can go hand in hand. Mais l'expérience européenne démontre actuellement le contraire: justice sociale et progrès peuvent fonctionner main dans la main)". Paul Krugman est un pentito du libéralisme, mais il se souvient de temps en temps que son directeur de thèse était Jagdish Bhagwati.

Nous allons voir comment Jean-Claude Juncker va poursuivre son coming-out commencé hier et comment il va expliquer son laxisme comme Président de l'Euro-Groupe. Bruxelles est de tout façon un machin qui ne délivrera pas d'explications. Pourtant l'Euro-Groupe, la BCE et Bruxelles étaient très actifs pour décerner des avertissements à la France, à l'Allemagne quand le déficit budgétaire passait de 3% à 3,2%...

En parlant de lui-même, le Chairman et CEO de la Goldman Sachs avait dit récemment, "qu'il n'est qu'un banquier qui accomplit l'œuvre de Dieu" ("I'm doing God's work"). Pourtant, les voix du regret se font entendre aussi aux USA. Un vent de panique a soufflé à Wall Street, quand l'autorité de surveillance des opérations boursières, la SEC, a annoncé le 16 avril 2010 qu'elle allait traduire en justice les dirigeants de la Goldman Sachs à cause de leurs manœuvres dolosives et falsifications en rapport avec les produits financiers dérivés complexes, des CDO empaquetés avec des CDS. Goldman Sachs et l'un de ses responsables, le vice-président français Fabrice Tourre, sont accusés d'avoir fait "des déclarations trompeuses et passé sous silence des faits essentiels sur certains produits financiers liés aux prêts subprimes au moment où le marché de l'immobilier résidentiel américain commençait à chuter". Des terroristes financiers fantômes et corrompus ont fait couler des spéculateurs fantômes au profit d'autres spéculateurs fantômes. La SEC poursuit ses investigations et a annoncé vouloir porter plainte contre d'autres banques. Quand la SEC s'occupera de la Fed' ce sera la guerre civile ou sur un pays étranger. Parce que la Fed' est l'un... des principaux acheteurs des... Bons du Trésor américain pour inonder les USA de liquidités en billets de contrefaçon avec l'espoir infondé de créer la relance économique. C'est le dévoiement total du keynésianisme.



Les USA ont autant de mal que la Grèce à écouler leurs Bons du Trésor. Sur le graphique à gauche vous voyez que depuis 2006 la Chine réduit ses achats de Bons du Trésor américain, et en décembre 2009 elle en a revendu 34 milliards de $. Dans trois semaines, la Grèce devra émettre 5 Mia en euros de Bons du Trésor... mais d'ici 6 mois les USA devront émettre 1500 (mille cinq cent) Mia de $ de Bons du Trésor (T-Bonds). Reste à savoir qui va les acheter, si ce n'est la Fed avec la planche à Billets, Quantitative easing, Helicopter Money de Paper Mill of the Potomac. 60% de la dette américaine sont détenus par les investisseurs étrangers, comme la Chine, la Russie, les pays de l'OPEC.




Cette fois-ci les USA se dirigent droit vers l'effondrement obligataire de leurs Bons du Trésor. Il y a quelques jours le Trésor américain a essuyé un très grave échec - dont personne ne parle (graphique à droite) - en tentant en vain de mettre aux enchères pour 25 milliards de Bons du Trésor à 10 ans et pour 16 milliards de Bons du Trésor à 30 ans. Il parait que de mémoire de trader on n'avait jamais connu un tel échec.

Cette fois-ci les marchés financiers, qui se réfugient toujours en dernier ressort dans les obligations d'État, agissent conformément à ce qu'ils perçoivent des USA ou ce qu'ils essayent de faire percevoir des USA: leur insolvabilité qui présage de la banqueroute d'État. Pour pimenter voici le graphique ci-dessus à droite qui montre la situation des dettes obligataires des USA pour les Bons du Trésor arrivant à maturité à 30 ans. Je vous ai déjà exposé que Wall Street dispose d'un club d'aficionados qui arrange les cours des actions et d'un autre club qui manipule les cours de l'or. La Fed' manipule le prix de l'or pour permettre au $ de ne pas plonger et de rester une monnaie de référence et d'échange. Le club de ces aficionados est appelé Plunge Protection Team - PPT. Voici le chart qui montre qui achète les 30Y T-Bonds US. Le Direct Bidder visible avec la courbe jaune et la barre rouge est la Fed. La Fed achète à hauteur de 28% ses propres Bons du Trésor pour manipuler les cours et pour éviter que les CDS qui sont émis sur eux ne soient pas trop chers. Des Bons du Trésor qui trouvent preneur sur le marché financier auront un rendement plus faible pour l'investisseur parce qu'ils ne seront pas émis à un taux d'intérêt élevé qui serait un surcoût pour le budget de l'État et le contribuable lors du remboursement à la date de maturité dans 30 ans. Et des Bons du Trésor qui trouvent preneur ne seront pas couverts pas des CDS (assurances sur défaillance) qui ont des coûts prohibitifs comme pour la dette souveraine grecque actuellement. La Grèce ne dispose pas de cet outil de manipulation des CDS, elle n'a pas de banque centrale, l'euro a remplacé le drachme depuis 2001. Le marché financier est lui-même capable de manipuler les cours des CDS en chargeant d'une mauvaise réputation l'émetteur des Bons du Trésor comme de tout autre émetteur privé d'une obligation. En une seule semaine le nombre de contrat CDS sur la dette souveraine grecque avait triplé, ce qui est exceptionnel et n'avait pas trouvé son corollaire pour l'Islande, l'Irlande, le Royaume-Uni, les USA, Abu Dabi.

Les CDS sont une spéculation sur la défaillance et l'objectif du spéculateur est d'attendre ou de provoquer la faillite de l'émetteur des obligations. N'importe qui peut contracter une assurance sur les défaillances de remboursement de n'importe qui, sans qu'il n'y ait la moindre des relations entre eux. Le marché des CDS est hautement spéculatif et volatile. Il reste malheureusement dans les pratiques comme une référence sur la bonne foi des emprunteurs, mais il se comporte aussi totalement indépendamment de la situation des titulaires des obligations publiques comme les Bons du Trésor, les Obligations d'État, ou privées, comme des CDO par exemple.

Les CDS sont des yogourts pourris avec des vrais morceaux de fruits dedans. Pour vendre de la pourriture - l'inventeur du CDS qui jouit du charisme nécessaire sur les marchés financiers - empaquète de la pourriture représentant des titrisations sur des créanciers qui ne jouissent pas de bonités bancaires ou qui sont des junk-bonds. L'inventeur ajoute dans ce yoghourt pourri un infime pourcentage de morceaux de fruits, c'est à dire d'une assurance sur des créanciers de bonne foi, puis fait une bonne publicité, et vend le CDS. La traçabilité finissait même par être impossible à réaliser pour l'inventeur de ces CDS. Il y a aussi eu des CDS-Square (au carré) ou des CDS-Cube (au cube). Et quand un CDS perdait de la notoriété, on l'atomisait et on recollait les morceaux avec d'autres CDS pour faire un nouveau CDS. Ce n'est toujours rien d'autre que le schéma Ponzi. Au 28 février 2010 il y a un peu moins de 700 banques aux USA qui sont au bord de la faillite, sauf si elles sont capables de se recapitaliser sur les marchés financiers...

Je vous invite à aller aussi loin que moi dans le raisonnement. Excusez-moi si je me référence moi-même comme intellectual tipping point & milestone, mais comme je n’ai à 1000% jamais lu ceci ailleurs que dans ma tête, il faut bien que je vous invite à prendre du recul face à ce que j’avance. Puisque ces négoces de ces "Conduits", ces Over The Counter / OTC, ces CDS, ces "just-between-us", ces CDO sont des opérations de gré à gré extrabilancielles, les bénéfices (comme les pertes) aussi sont hors bilan et donc impalpables par la moindre des comptabilités nationales, par le moindre des Instituts nationaux de statistiques, par la moindre des administrations fiscales. Ce marché des opérations extrabilancielles est "officiellement" de 605.000 milliards de $. La "crise" a 4 ans, aucune réforme n'est entrée en vigueur malgré les G4/G20/G7/G8, et les projets US et EU de Réforme des Normes Comptables sont déjà tellement amendés qu'ils seront sans effets en aménageant des exemptions aux entreprises qui portent le nom de "Balance Sheet Risk". Il y a donc un PIB des pauvres celui qui sert à faire payer les dettes publiques par exemple, et le PIB fictif, furtif et d’initié de la Classe en Lutte gagnante, l’élite financière qui jouit d’elle-même. Il est donc en réalité, à la vue des sommes colossales qui circulent dans le marchés des produits dérivés, impossible de réaliser la moindre des politiques macro-économiques et budgétaires puisque les assets effectifs issus de l’économie industrieuse, travaillée, commerciale et des services sont détournés dans le monde opaque des CDS, etc... et ces tutti derivatii ne sont que des détournements de fonds organisés dans toute économie nationale qui est sui generis un paradis fiscal in-board voulu par le législateur, par le régulateur, et spécifiquement par Bruxelles en ce qui concerne l’Europe. Et comme les banques centrales émettent des trillions de liquidités (graphique à gauche pour la Fed') pour permettre achats, ventes et paiements des annuités de ces assurances sur défaillances et de ces autres produits dérivés extrabilanciels, les banques centrales sont maîtresses d’œuvre de la privatisation et de la confiscation de la création monétaire et de son détournements vers la criminalité financière planétaire des investisseurs institutionnels.

Les réunions actuelles de l'Euro-Groupe ne prennent pas de décision concrète de soutien de la Grèce et sont destinées à contre-bluffer les investisseurs qui noircissent la réputation de la Grèce et des CDS sur sa dette obligataire. Sur le graphique ci-dessus, les Primary Dealers visibles avec la colonne orange sont des intermédiaires inconnus, des instituts bancaires ou des holding de groupes bancaires qui achètent pour le compte de la Fed dans des conditions glauques pour la transparency tout comme pour le PPT. Ce sont aussi un groupe qui manipulent l'information qui n'est jamais "pure et parfaite" dans un monde ou jamais "toute chose est égale par ailleurs" et où il n'y a pas de "concurrence libre et non faussée".

L'idéal d'Adam Smith n'existe pas et n'a jamais existé, mais ça fait 234 années que l'on vous fait croire que ça marche son humanisme automatique. Le marché des CDS sort institutionnellement et légalement du cadre idyllique décrit par Adam Smith: il n'est pas réglementé, est extrabilanciel et n'est qu'un contrat de gré à gré, alors qu'il draine plus de 68 trillions (milliers de milliards). Il constitue un enrichissement qui ne peut être saisi par la comptabilité nationale et est donc un PIB fictif, un PIB d'initié. Il est le paradis fiscal domicilié dans toute économie nationale et permet la liberté totale de circulation des liquidités. 9/10ème des transactions financières se font hors bilan et sur les produits financiers dérivés sur les marchés non régulés. La pitrerie des G20 voulant éliminer les paradis fiscaux ne peut jamais cacher que chaque État est un État Providence pour les Liquidités véhiculées par les CDS, les MBS, les RMBS, les CDO, les OTC. Cet État Providence est un État Providence pour les Liquidités et Liquidataire en accordant aux systèmes bancaires et financiers un octroi illimité dans le temps de droit de tirage illimité sur les contribuables. Pour sauver leurs instituts financiers et de fiducie, les États s'endettent en réalisant le plus grand transfert de toute l'histoire de la dette privée vers la dette publique. Les rentrées fiscales diminuant encore plus vites avec la Grande Dépression 2, les États liquidataires brûlent leurs moyens financiers pour sauver les peuples atteints par le chômage et la misère et pour rétablir effectivement les bases d'une croissance du PIB réel et pas du PIB d'initié. La prise de conscience du peuple va commencer à se faire dans le mainstreem, car les ayants droits au indemnités chômage seront en fin de droits. Le peuple ne prend conscience que quand l'estomac est vide, entre temps il s'arrange avec sa compromission universelle, s'abstient aux élections et pousse son caddie.

Pour sauver la Grèce, il se pourrait que les pays européens achètent officiellement des Bons du Trésor grec par l'intermédiaire de leurs banques publiques ou nationales qui seront officiellement les Primary Dealers de la BCE et de Bruxelles. En attendant le marché de la caisse enregistreuse fait un bond exponentiel en Grèce, parce que chaque vente n'était pas saisie et l'État grec offre une remise de 12.000 euros à tout commerçant qui gardera ses tickets de caisse. On ne peut donc pas reprocher aux commerçants grecs d'opérer les transactions hors bilan puisque 9/10ème des transactions financières mondiales se font hors bilan et sur les produits financiers dérivés sur les marchés non régulés.

La Fed' continue à légitimer par le marché l'abaissement du taux d’intérêt directeur et son maintien à une valeur voisine de 0% avec des Opérations d'Open Market pour pulvériser sur les USA et la planète de helicopter money libellée en $. Les Open Market Operations consistent dans le cas du trio mafieux Obama-Geithner-Bernanke (Obi, le roi du bricolage + Secrétaire d'État au Trésor + Président de la Fed') en l'achat ferme et définitif de titres souverains, de Bons du Trésor US par la banque centrale (la Fed' et la banque centrale anglaise) sur le marché interbancaire à travers d'acteurs plus ou moins masqués, les Primary Dealers. En procédant ainsi, la Fed' élargit la liquidité bancaire pour le bonheur surmultiplié des spéculateurs financiers et des autres. Au 27 juillet 2009 la liste des Primary Dealers serait selon la Fed': Banc of America Securities LLC,  Barclays Capital Inc., BNP Paribas Securities Corp., Cantor Fitzgerald & Co., Citigroup Global Markets Inc., Credit Suisse Securities (USA) LLC, Daiwa Securities America Inc., Deutsche Bank Securities Inc., Goldman, Sachs & Co., HSBC Securities (USA) Inc., J. P. Morgan Securities Inc., Jefferies & Company Inc., Mizuho Securities USA Inc., Morgan Stanley & Co. Incorporated, Nomura Securities International Inc., RBC Capital Markets, RBS Securities Inc., UBS Securities LLC. Cette liste est donc celle des truands systémiques qui écoulent de la fausse monnaie américaine imprimée à Paper Mill of the Potomac. Les Open Market peuvent aussi fonctionner en sens inverse pour restreindre les liquidités.

Pour soutenir les marchés mondiaux et abaisser le taux interbancaire, le Libor, la Fed' avait offert depuis la fin de l'année 2008 à un taux zéro des liquidités en $ à la BCE, la Bank of England et à la Banque Nationale Suisse dans des accords swap auxquels elle a mis fin au 1er février 2010 parce que les banques centrales elle-mêmes ne s'en sont servies que pour surexciter la spéculation et le carry trade au lieu de prêter pour des projets industriels. A partir du 1er février 2010 les banques centrales sus-citées n'ont plus un accès illimité à ces liquidités en $. La Fed' teste déjà depuis la mi-décembre 2009 le ralentissement de la planche à billets juste pour voir les premières réactions des marchés en espérant avoir restitué la solvabilité du système bancaire, car, il faut le rappeler, le système bancaire américain est insolvable. La Fed a annoncé en décembre 09 vouloir tester à partir du 1er février 2010 plus sérieusement les marchés, c'est pourquoi les banques et les marchés financiers sont entrain de paniquer, leur drogue va leur manquer et un drogué en manque se jette sur la Grèce... Les premières réactions du marché ont déjà prouvé que personne dans le secteur privé ne croit en une reprise économique possible. La demande intérieure américaine a baissé de 11,4 % aux USA en 2009, ce qui ne s'est pas vu depuis 1947. La Fed' va tomber dans sa propre trappe à liquidités de la planche à billet. Dans 2 mois s'accélère le doom loop. 7 millions d'américains ont perdu leur emploi depuis le début de la "Crise".

Il est à noter que le tir groupé actuel pour mettre en tort l'Europe et ses gouvernements européens est plus nourri ces dernières semaines. Il y a une semaine, le Chef du Département des Sciences Économiques du MIT, Ricardo Caballero, avait exposé dans une analyse publiée par CNN que les "responsables et fautifs du désastre financier et économique américains étaient les investisseurs étrangers". Le poker dénonceur américain s'amplifie pour faire diversion comme toujours et pour que "les alliés" se querellent en attendant que les USA renouvèlent leur abonnement pour sauver le monde avec le laser à haute énergie. Dans le même jeu du poker, la Suisse menace de dévoiler les noms des politiciens et hauts fonctionnaires allemands (ou européens) qui ont des comptes dissimulés en Suisse si l'Allemagne achète des CD avec les données sur les comptes bancaires. Le poker dénonceur s'amplifie parce que le "day of reckoning" s'approche pour les américains. A ce moment là je vous conseille de vite faire vos kilos de petits gâteaux de Noël et de vérifier vos stocks de morue séchée. Le growth national happiness sera pour dans trois générations, avant il faudra payer.

Qui sera le premier prochain dans l'assommoir du day of reckoning: la Grèce ou la Californie? Qui saura le plus gagner du temps? Les USA ou l'Europe? Concurrence libre et non faussée entre hard discounters sur le dos des peuples. Qui ont aussi élu leurs représentants politiques qui se sont prononcés pour le Traité de Lisbonne. Tout au moins en Europe existaient des alternatives politiques, démocratiques, parlementaires et respectueuses de la Constitution. Les européens ont voulu une Europe des marchés et subissent eux-mêmes ce qu'ils imposent eux-mêmes avec les APE et avec les ALE qui sont bien plus violents que les clauses de l'OMC. Photo à droite: Athènes, European Workers Unite... C'était plus simple d'aller voter aux élections européennes au lieu d'aller pêcher la truite ou le thon. L'alternative parlementaire pour une autre Europe existe.

Depuis l'automne 2008, les G20, le G4, Bruxelles ont tergiversé, n'ont rien entrepris pour bannir les paradis fiscaux off-shore et intra-communautaires et pour introduire contrôle et régulation des marchés financiers. En Europe, les gouvernants communautaires ont même fait le contraire en jetant les bases de Solvency 2 qui continue à garantir aux assurances, vendant des CDS..., le droit de cacher les risques. Il était égal aux gouvernants de traiter la question des CDS, parce que le peuple n'était de toute façon pas capable de joindre mentalement les CDS avec leur situation individuelle de mise au chômage, de restriction salariale, d'augmentation des taxes et impôts, de réduction de la qualité des services publics sociaux, de santé, d'éducation, de retraite, etc... Aujourd'hui les peuples comprennent avec la crise obligataire grecque que l'État est un État Providence Liquidataire qui offre aux systèmes financiers des droits de tirage sur le contribuable et sur sa petite aisance matérielle. Les peuples européens comprennent que l'Europe est une Union liquidataire d'États au profit de la concurrence muselée et faussée qui détruit les richesses, qui tend au chômage et à la dépréciation du travail. Bruxelles, le club privé des commerçants de la City et de Wall Street, devra se mettre à réfléchir. Le Parlement de Strasbourg aussi malgré sa majorité conservatrice issue de la médiocrité des élections européennes et des abstentionnistes du 7 juin 2009 et des mandatures précédentes. La Lutte des classes est toujours victorieuse: les conservateurs vont toujours voter et la finance réussit toujours à dominer.

Le 16 février 2010, l'inflation a dépassé 3,5% au Royaume-Uni, de 9,5% aux USA (shadowstats.com) ...en période de Dépression,
et ne cesse de croitre depuis 16 mois comme je le souligne régulièrement. Pour l'instant ceci s'appelle récessflation.

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Note: Article 103 A du Traité de Maastricht

  1. Sans préjudice des autres procédures prévues par le présent traité, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut décider des mesures appropriées à la situation économique, notamment si de graves difficultés surviennent dans l'approvisionnement en certains produits.
  2. Lorsqu'un État membre connaît des difficultés ou une menace sérieuse de graves difficultés, en raison d'événements exceptionnels échappant à son contrôle, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut accorder, sous certaines conditions, une assistance financière communautaire à l'État membre concerné. Lorsque les graves difficultés sont causées par des catastrophes naturelles, le Conseil statue à la majorité qualifiée. Le président du Conseil informe le Parlement européen de la décision prise.
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Lire la 1ère partie >>  La Grèce, victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives EU, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN

Lire mon article du 6 mars 2009 >>>
Banqueroute de la Zone Euro: Irlande, Italie, Grèce, Autriche - Éclatement de la bulle des CDS et des Obligations d'État

7. février 2010

La Grèce, victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives EU, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN

L'Europe est à ce point inapte malgré son Traité de Lisbonne et ses autres Traités et Pactes passés dans le seul consensus de l'hémicycle, qu'elle va demander au FMI de sauver la Grèce de la banqueroute d'État, au même titre que le Zimbabwe. La Grèce est le premier État européen victime du Traité de Lisbonne et de la BCE. J'ai expliqué le 28 novembre 2008 que le G4 de Crise du 5 X 2008 avait réinventé l'euro-mark, l'euro-franc, et avait introduit l'euro-£. Personne n'a relevé ceci dans les médias.
Les banques allemandes détiennent 100 milliards de la dette grecque. Il aurait fallu mener le débat sur l'in-appropriation de la cause européenne monétaire, macro-économique, budgétaire et fiscale par l'Euro-Groupe, Ecofin, Euro-Stat, Juncker, les Directives sur la Libre Circulation des capitaux, et par la politique de la BCE qui permet le carry-trade intra communautaire. Si l'on commence à parler de ceci, on révélera que le Traité de Lisbonne a été un empaquetage des cerveaux pour faire de la catallaxie et de la compression de coûts.

màj du 29 octobre 2010:

ESMA, Écran de fumée avec la Directive Européenne AIFM sur la supervision des Fonds alternatifs.

le sommet européen des ministres des finances et de ECOFIN n'a rien apporté de nouveau. La libre circulation des capitaux et la spéculation financière ne sont ni règlementées ni jugulées. Les pays européens peuvent continuer à jouer, à perdre et à attendre les bail out communautaires. La clause de no-bail out est maintenue (Article 125 du Traité de Lisbonne), mais la clause 122 d'entre-aide entre les pays membres de l'Union en cas de catastrophe naturelle ou de manque en énergie a été élargie aux impasses financières, ce qui revient à contourner la clause de no-bail-out selon laquelle il est interdit aux États Membres du Pacte de Stabilité et de Croissance (Zone Euro) de porter secours à un membre en difficultés financières ou en banqueroute d'État. La Grèce avait triché avec ses critères de convergence pour entrer dans la zone euro, puis avec ses critères de Maastricht, et les banques françaises et allemandes principalement ont spéculé sur la dette grecque en parfaite connaissance de cause et on précipité l'effondrement financier de la Grèce, mais aussi de l'Espagne et du Portugal. Personne n'a rappelé que la Grèce est aussi victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives Européennes, de l'Euro-Groupe et d'ECOFIN.

Pour faire écran de fumée les ministres des finances européens et ECOFIN se sont mis d'accord sur un compromis qui va aboutir à une Directive Européenne AIFM qui sera signée le 11 Novembre 2010. Il s'agirait de créer un organisme européen de supervision des activités des hedge funds, des Private Equity, des Fonds Alternatifs, du Capital Investissement. Cet organisme s'appellera ESMA - EU Securities and Markets Autority / Autorité Européenne des Marchés Financiers.

La supercherie de la Directive AIFM est qu'il relève toujours comme avant aux États membres de l'UE d'accorder l'agrément à ces fonds, or 4/5 des transactions spéculatives, soit une masse 2000 milliards et certains jours plus de 50% de toutes les transactions financières en Europe, se font à la City de Londres. Et la Grande-Bretagne n'est pas membre de la Zone Euro et ne soutient pas le parapluie européen de 750 milliards pour venir en aide aux pays européens attaqués par la spéculation financière internationale. Selon la nouvelle Directive européenne, quand l'agrément est accordé à ces Fonds spéculatifs dans un pays (l'AMF - Autorité des Marchés Financiers pour la France par exemple), il est valable pour l'ensemble des pays européens. C'est ici que Bruxelles et toute l'Europe manifeste son incapacité à s'opposer à la City de Londres pour laquelle l'Europe n'est qu'une Association Européenne de Libre Échange. Il parait que cette nouvelle Directive européenne répondrait aux engagements pris au G20 de Washington. Le G20 de Crise de Washington s'était surtout distingué par l'annonce qu'il allait ouvrir les vannes des surliquidités avec l'impression de fausse monnaie sur les planches à billets et avec la qualitative easing, c'est à dire l'échange des positions toxiques pourries des banques contre du faux argent frais créé aussi avec l'émission des Bons du Trésor, c'est à dire en surgonflant la dette publique des États avec de la pourriture à faire avaler et payer par les peuples.

Uniquement en cas extrême, l'ESMA pourra donner son avis documentaire aux superviseurs nationaux, qui seront libres ou non de le suivre. C'est comme pour les critères de Maastricht qui ont été violés dès le début de l'introduction de l'Euro par tous les États Membres, ou comme pour les Critères de convergence destinés à évaluer la capacité d'un État européen à devenir membre de la Zone Euro.

Les standards fixés par l'ESMA n'entreront que progressivement en vigueur en 2015, 2017 et 2018. D'ici là le système monétaire et financier mondial se sera écroulé et la Région européenne ne se sera pas préparée à la période qui suivra l'hyperinflation et Weimar II. Donc l'Europe donne avec cette Directive le signal fort qu'elle ne s'oppose pas à la libre circulation des capitaux spéculatifs systémiques et qu'elle renforce sa bienveillance pour eux. Bruxelles ne s'est pas attaquées à toutes les opérations extra-bilancielle comme les LBO, les CDS, les CDO qui ont plongé la planète depuis juin 2006 dans une crise irréversible tant que les pratiques de création, de soutien et d'engraissement des bulles spéculatives comme moteur prépondérant de croissance ne sera pas arrêté. Par la Directive AIFM l'Europe démontre qu'elle ne pense pas à requalifier la croissance dans un Green New Deal.
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màj du 18 mai 2010 à 11:07:

le Parlement de Strasbourg, et la Commission de Bruxelles et Jean-Claude Juncker, président de l'Euro-Groupe semblent vouloir dégager un consensus pour instaurer un impôt sur les transactions financières des Hedge Fonds des pays tiers. Le Royaume Uni s'y oppose parce que 4/5ème des transactions financières en Europe passent par la City. A l'heure actuelle allemande centre-droit serait pour, mais les ministres des finances allemand et français, Wolfgang Schäuble et Christine Lagarde, font encore leurs caprices. Un impôt se prélève en fin d'exercice sur le bénéfices. Une taxe se prélève sur chacun des transactions et les obligent donc à abandonner le nomadisme des spéculateurs. Les transactions se font actuellement avec l'informatique au rythme de la nano-seconde et dans les marchés financiers 10 minutes passent pour être du long terme. Plus souvent les transactions se font et plus souvent les spéculateurs doivent verser une taxe sur chacune d'elles. Un chiffre infime de 0,05% comme le prévoit la Taxe Tobin finit par produire des sommes gigantesques pour les nomades compulsifs. Ceci redirige alors l'investissement dans la production et les services et les détourent de ces produits financiers dérivés et titrisés qui sont des "armes de destructions massives" comme le disent George Soros et Warren Buffet.

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màj du 6 mai 2010 suite au "Plan d'aide" européen à la Grèce pour lui éviter sa banqueroute d'État: La Hypo Real Estate allemande détient 80 milliards d'euros de crédits pourris venant des PIGS. La HRE avait fait faillite l'année dernière et a été sauvée avec une aide de 100 milliards de l'État allemand. Malgré ceci, la HRE fait toujours des pertes. Donc sachons observer la félonie des dirigeants du Nord de l'Europe qui feignent de faire un cadeau à la Grèce avec une aide de 100 milliards pour lui éviter la banqueroute d'État.

màj du 9 mai 2010: les européens ont décidé de créer un Fonds de Sauvetage pour les pays membres de l'Euro-Zone. En un Week-End les européens ont fait sauter tous les critères de Maastricht et le Pacte de Dublin de Convergence et de Stabilité. Les 4 critères de Maastricht sont devenus caducs, un pays peut donc se mouvoir sur tout l'éventail qui mène à la banqueroute d'État. D'autre part, il est à présent autorisé à la BCE de se fournir en liquidités sur les marchés financiers internationaux, ce qui lui était défendu. Ceci est donc la porte ouverte à n'importe quelle forme de spéculation. D'un autre côté rien n'a été entrepris pour contrôler et réglementer la "Libre circulation des capitaux" malgré le vote du 11 mars 2010 au Parlement de Strasbourg où il y a eu une majorité de 536 voix contre 86 pour étudier l'impact d'une Taxe Tobin. Le Brésil, Taïwan, l'Indonésie, l'Inde, la Russie sont bien plus avancés pour freiner la libre circulation des spéculations sauvages.

En introduisant la taxe Tobin, l'Europe ne ferait que de suivre le Brésil qui l'a introduite depuis le 20 janvier 2009. L'Europe tergiverse sur la faisabilité et sur l'impact d'une taxe sur les transactions financières, mais d'autres pays que le Brésil agissent. L'information reste sous le boisseau, parce que les médias de l'Hémisphère riche ont tout intérêt à suivre les consignes de leur propriétaires et donneurs d'ordre. Depuis novembre 2009, le Brésil prélève auprès des investisseurs étrangers en plus une taxe de 2% pour l'achat d'action et pour les placements. Depuis décembre 2009 Taïwan a interdit aux étrangers de placer des capitaux sur des marchés à termes. La Russie, l'Indonésie et l'Inde vont introduire des mesures similaires pour stopper la libre circulation des capitaux si elle ne sert pas à financer des investissements à long terme. Dans ce temps l'Europe tient encore le discours au sujet de la perte d'un avantage concurrentiel, si elle se mettait à faire de même. Le Brésil, Taïwan, l'Indonésie, la Russie, et l'Inde veulent éviter la création d'une bulle spéculative et une inflation.

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Vous avez remarqué que les marchés financiers attaquent la Grèce, le Portugal, l'Espagne parce qu'ils espèrent que ces pays européens vont continuer à refinancer leur dette publique en mettant sur le marché financier mondial des Bons du Trésor avec la garantie d'un fort taux d'intérêt et de rendement. Je vous ai déjà exposé le 11 janvier 2009 et le 6 mars 2009 qu'il était facile de trouver sur le net les spreads (éventail) entre les CDS, les assurances sur les Obligations d'État des différents pays européens, mais pas de ceux de l'Irlande, du Royaume-Uni, des USA. D'après la CMA, la Californie fait partie des 10 premiers États au monde à risquer prochainement la banqueroute d'État avec la Grèce. Le PIB de la Californie est le plus élevé de tous les États de la fédération américaine. Les agences de notations place la Californie au même niveau que le Kazakhstan quant à sa solvabilité.

<<< Le premier-ministre du paradis fiscal du Luxembourg, Jean-Claude Juncker a sévèrement critiqué en février 2010 les pays européens de la périphérie et les a sommés de se discipliner pour ne pas mettre en péril ce que les pays fondateurs de l'Europe ont mis en œuvre. Juncker oublie de dire que ces nouveaux entrants ne sont pas venus dans la même Europe que celle qui existait quand les fondateurs commerçaient librement seuls entre eux. Entre temps étaient entrés en vigueur les Directives sur la Libre circulation des capitaux et sur le Libre établissement des entreprises de services, ce qui inclue les services financiers. Il a toujours été de notoriété publique depuis 2001 que la Grèce avait délibérément triché avec sa comptabilité nationale pour faire croire qu'elle était compatible avec les critères de convergence du Pacte de Dublin de Stabilité et de Croissance afin d'introduire l'euro sur son territoire. Mais même si elle avait respecté les critères de Maastricht, la Grèce était incapable comme les pays baltes de résister aux attaques ou pénétrations abusives des grands groupes financiers des pays européens fondateurs. Une fois de plus, la foi en l'humanisme automatique des marchés qui fonde le Consensus de Bruxelles n'a pas fonctionné de manière harmonieuse, mais déprédatrice. Comme toujours. Il faut se demander ce qui est le plus à blâmer: les tricheries comptables de la Grèce, ou les opting-out (exemptions légales face aux obligations communautaires) de l'Irlande, mais aussi du Royaume-Uni, ou l'impréparation habituelle de Bruxelles, ou la volonté de toujours tout passer avec les légumes de la "concurrence libre et non-faussée".

Il est étonnant que seulement maintenant, en mars 2010, Juncker et Angela Merkel avancent l'idée de la création d'un Fonds Monétaire Européen (FME). Et une fois de plus, ils en oublient le rôle fondamental que peut jouer un tel fonds monétaire international. Celui du FMI, mais déshabillé de son ingérence néo-libérale et de ses clauses d'attribution de prêts qui imposent comme le FMI une libéralisation totale de tous les marchés et une compression de la dette publique, sans analyser leur impact sur une économie nationale et l'intégration régionale des pays. En Afrique se fait de plus en plus corps l'idée d'un "protectionnisme intelligent". En l'état actuel, un transfert de l'argent des contribuables vers un Fonds Monétaire Européen constitue une violation de la Clause de No Bail Out du Pacte de Stabilité et de Croissance qui fonde l'Euro et l'Euro-Zone. Ceci démontre que l'Europe repose avant tout sur une chimère parce qu'elle n'a pas jugé nécessaire de prévoir la défaillance d'un État Membre et les moyens d'y répondre, comme elle n'avait pas jugé nécessaire d'organiser son institut de statistique EuroStat autrement que comme une boîte aux lettres. L'Europe voulait croire au commerce des commerçants. La subite volonté de créer un FME ne provient que de la volonté de réaliser sur le dos des contribuables européens, un bail-out des banques européennes qui détiennent les Bons du Trésor grec. Et comme les banques européennes qui détiennent ces Bons du Trésor grec sont domiciliées dans les pays fondateurs de l'Europe, l'Euro ne repose donc que sur des critères de divergence entre les 16 "pays du nord" et "pays du sud" parce qu'il n'existe ni cadre économique ni force centrifuge qui les font converger. Un paquet d'aide à la Grèce de 30 milliards d'euros sera de toute manière nécessaire pour la sortir momentanément des griffes de la Goldman Sachs et de ses agents non-secrets comme Peter Sutherland, Charles de Croisset, Otmar Issing, Petros Christodoulou, Lord Griffiths, Mario Draghi, etc... (voir article n°2 au sujet de la Crise de l'Ouzo). Les pays européens non membres de l'Euro-Zone préfèrent une aide du FMI pour la Grèce.
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<<< bail out de la Grèce >>> graphique à gauche.

màj du 6 mai 2010 >>> L'aide a la Grèce a été décidée. Les États européens donateurs empruntent sur les marchés financiers à 3% et se feront rembourser leur "aide" à 5%. Ceci est la libre circulation des capitaux garantie par les Directives et le Traité de Lisbonne. Le paradis fiscal du Luxembourg aidera à hauteur de 0,08%. L’Allemagne va payer 22,34 milliards, la France 16,78 Mia, l’Italie 14,75 Mia. Cette "aide" à la Grèce n’est pas un cadeau, c’est un "investissement", car 70% des Bons du Trésor grec sont dans les banques de ces 3 pays donateurs. Quand en France on va révéler ce qui traine dans la bad bank Inter Conseil Europe de la Société Générale et la bad bank Gestion Active des Portefeuilles Cantonnés de Natixis / Banque Populaire Caisse d’Épargne, etc... on se rendra compte que la Grèce est un brigand parmi les autres.

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La crise financière de la Grèce, de l'Espagne, du Portugal est la reproduction parfaite de la Crise des Subprimes des USA. Ce Housing Bust méridional a été rendu possible en Europe avec la libre circulation des capitaux. Le Housing Bust a été financé avec l'ouverture des vannes des liquidités faciles et avec la multimutualisation des risques hypothécaires avec des titrisations ayant la forme de CDS, de MBS et de RMBS, etc. Les banques allemandes, les banques régionales allemandes d'État (Landesbank), les assurances allemandes, Real Hypo Estate, sont très fortement impliquées dans la Bulle des crédits hypothécaires des pays du Sud de l'Europe. Ce qui est mis sous silence, est que... l'Allemagne a, elle aussi, pratiqué en grand style dans sa partie Est la relance par la bulle immobilière et des crédits hypothécaires. La faillite du plus grand institut financier hypothécaire européen, l'allemand Real Hypo Estate, n'a jamais été exposée dans les médias comme une faillite systémique de même portée que celles de Fannie Mae, de Freddie Mac ou de AIG. C'est pourtant le cas. Cette information est extrêmement difficile à trouver. Il n'est pas étonnant que le Big Fat Bail-Out de la Grèce doive passer par l'Allemagne. L'Autriche est impliquée de la même manière que l'Allemagne, mais plus dans les Pays Baltes, la Hongrie, la Roumanie, l'Ukraine. Souvenons-nous qu'une bulle immobilière est mise en œuvre sur le terrain à bâtir, ou à incendier avant de le bâtir. Les politiques d'occupation des sols sont déterminées par les autorités politiques locales.

Dans quelles banques se trouvent les 1000 milliards en Euros constitués des dettes des Pays appelés PIGS, Portugal, Italie, Grèce, Espagne? Dans les banques européennes. L'Allemagne en détient 331 Mia., la France 307 Mia., le Royaume-Uni 156 Mia., la Suisse détient 47 Mia. de la dette grecque ce qui équivaut à 12% de son PIB. Il n'est pas étonnant que le Big Fat Bail-Out de la Grèce doive passer par l'Allemagne, la France, l'Autriche, mais aussi la Suisse et le Royaume-Uni. L'Autriche est comme les autres assise sur une pyramide (Ponzi) de positions toxiques et de créances pourries encore plus grande en détenant en plus une très grande part de la dette des Pays Baltes, de la Hongrie, de la Roumanie, de l'Ukraine. Sur le graphique cliquable à gauche vous pouvez évaluer le pourcentage par rapport aux PIB de la dette des pays PIGS détenue dans les banques des autres États membres de l'Europe ou de la Suisse, du Royaume-Uni. Le Royaume-Uni détient 16% de la dette des PIGS par rapport à son propre PIB, la Suisse 30% de la dette des PIGS face à son propre PIB. L'Autriche détient 64% de la dette européenne et 54% de la dette des PIGS face à son propre PIB. La France détient 30% face à son PIB. La banqueroute de l'un des ces pays PIGS du sud met en péril l'équilibre des autres pays européens du Nord.

Non seulement les Critères de convergence n'ont conduit les pays du sud et les nouveaux entrants que dans la divergence, mais en plus cette divergence organique de l'Europe s'est mutée en risque systémique pour l'ensemble du continent.

Comment l'Europe a-t-elle généré son propre déséquilibre interne? La libre circulation des capitaux permet les opérations du carry trade. Les banques européennes du nord se sont enrichies sur les dettes des pays européens du sud. Le carry trade consiste à acheter bon marché et vendre avec un fort bénéfice, ou à emprunter à bon marché et à prêter avec un fort taux d'intérêt. Ce carry trade intra-communautaire a été rendu possible par la politique monétaire de la BCE pour "stimuler" l'économie avec des prêts à court terme et à faible taux d'intérêt. Ceci permet aux banques qui se fournissent en liquidités à bon marché et à court terme auprès de la BCE de prêter ces liquidités à long terme aux pays européens du sud, en l'occurrence d'acheter leurs Bons du Trésor à taux d'intérêt élevés. Les banques du nord se sont enrichies sur les pays du sud, comme ils le font naturellement avec les dettes des pays africains par exemple. Bruxelles, la BCE, Jean-Claude Junker et l'Euro-Groupe, ECOFIN n'avaient pas ressenti le besoin de réguler cette libre circulation des capitaux en Europe, puisqu'il n'y a pas de politique budgétaire, fiscale et macro-économique en Europe. Et avec la moindre des défaillances de l'un des pays du sud, le domino des réserves fractionnaires va faire passer le risque systémique (moral hazard / aléas moral) dans la globalisation de la faillite de l'ensemble de l'Europe ou... du système monétaire international, comme c'était le cas pour le plus grand assureur du monde, l'américain AIG qui avait croulé sous la défaillance en chaîne des CDS et vécu la plus grande faillite d'une société privée de toute l'humanité.

L'Autriche, comme les autres "anciens" pays de l'Europe a réalisé une concurrence déloyale avec ses opérations de carry trade intra-communautaire dans les nouveaux membres de l'UE. Et pourtant l'Autriche est le premier pays européen qui va interdire sur son sol à partir du 10 mars 2010 le carry trade. Il ne sera plus possible d'obtenir en Autriche un crédit libellé en une devise étrangère comme le Franc Suisse, le Yen, etc... En Autriche, 1/3 des prêts immobiliers sont libellés en CHF ou en Yen (équivalents à 35 Mia euros), parce que les taux d'% dans ces devises sont plus bas qu'en euros. Si la valeur de ces devises baisse, la charge des intérêts sur ces crédits baisse. Le contraire est aussi vrai. C'est ce que subissent en ce moment les pays baltes, et les pays de l'Europe centrale qui ont contracté massivement dans des banques autrichiennes des crédits hypothécaires libellés en euro qui s'est fortement réévalué face à leurs propres monnaies. Ces pays sont de plus en plus incapables de rembourser leurs crédits immobiliers auprès des banques autrichiennes et les banqeroutes et insolvabilités privées s'accumulent comme aux USA. La Libre circulation des capitaux   est donc subitement freinée unilatéralement et sans préavis par l'Autriche, ce qui lui offre un avantage concurrentiel déloyal.

La politique monétaire de la BCE est adossée comme celle de toutes les banques centrales sur les réserves fractionnaires; elle n'arrête pas de pomper dans l'économie de la masse monétaire. Par exemple, la production industrielle a augmenté de 1,6% depuis 1980, mais la masse monétaire a augmenté de 16 fois pendant cette même période. L'argent circule plus vite. Mais pour quoi faire? Pour créer de l'endettement, de la financiarisation, de la titrisation, du négoce de produits dérivés, de l'incitation à l'endettement. Beaucoup de régions de la terre sont endettées jusqu'aux oreilles ou la racine des cheveux.

Qui sera le premier prochain dans l'assommoir du day of reckoning: la Grèce ou la Californie? Qui saura le plus gagner du temps? Les USA ou l'Europe? Concurrence libre et non faussée entre hard discounters sur le dos des peuples. Qui ont aussi élu leurs représentants politiques qui se sont prononcés pour le Traité de Lisbonne. Tout au moins en Europe existaient des alternatives politiques, démocratiques, parlementaires et respectueuses de la Constitution. Les européens ont voulu une Europe des marchés et subissent ce qu'ils imposent eux-mêmes avec les APE et avec les ALE qui sont bien plus violents que les clauses de l'OMC.

Le Big Fat Bail-Out américain est poursuivi par Obama qui a ajouté dans l'économie américaine avec Tim Geithner, son Secrétaire d'État au Trésor, et Bernanke, le Président de la Fed', 30% du PIB en liquidités issus de la Helicopter Money, de la monnaie de contrefaçon. Obama attire comme il peut les investisseurs étrangers et crée la mère de toutes les bulles qui cette fois-ci va conduire à Weimar II, l'hyperinflation et la Grande Dépression II. Pourquoi? Cette fois-ci il les USA se dirigent droit vers l'effondrement obligataire de leurs Bons du Trésor. Il y a quelques jours le Trésor américain a essuyé un très grave échec dont personne ne parle: elle a tenté en vain de mettre aux enchères pour 25 milliards de Bons du Trésor à 10 ans et pour 16 milliards de Bons du Trésor à 30 ans. Il parait que de mémoire de trader on n'avait jamais connu un tel échec. Cette fois-ci les marchés financiers qui se réfugient toujours en dernier ressort dans les obligations d'État agissent conformément à ce qu'elle perçoivent des USA: leur insolvabilité qui présage de la banqueroute d'État. 60% de la dette américaine sont détenus par les investisseurs étrangers, comme la Chine, la Russie, les pays de l'OPEC. Depuis un an la Chine a réduit ses achats de Bons du Trésor américain, et en décembre 2009 elle en a revendu 34 milliards de $.

Le graphique à gauche montre la Grande Dépression 2 qu'entament les USA. Le crédit à la consommation et à l'investissement commercial et industriel a chuté de 1000 milliards pour une économie nationale qui génère 14.000 milliards de PIB. Le crédit baisse alors que les banques ont été arrosées avec des trillions de $ et de helicopter money sans la moindre des obligations!! Mais que veut vraiment dire PIB pour une comptabilité nationale américaine qui est tout autant manipulée que la comptabilité des banques lors du stress-test des 19 grandes banques de Tim Geithner de mars 2009? Depuis le début de la fin de l'hégémonie économique américaine en 2001 avec l'échec des négociations de Doha pour l'OMC et du modèle du Consensus de Washington, les USA ne peuvent plus empêcher leur effondrement pur et simple commencé en 2007 avec la crise hypothécaire des Subprimes. C'est pourquoi les agences de notation font diversion en dénonçant dans leur poker les "Club Med spreads" ou bien encore les PIGS (Portugal, Italie, Greece, Spain), ou les UR PIGS en ajoutant l'Ukraine et la Roumanie. La presse américaine traite indifféremment le sujet de la "Euro-Zone Debt Default Risk Crisis", la défaillance de la dette souveraine de ces pays à la périphérie de l'Europe en illustrant les articles de cochons. Cette image de cochon doit plaire à Ricardo Caballero, Chef du Département des Sciences Économiques du MIT, avec plein de "bailing out PIGS", "fringe PIGS", etc. Cherchez donc sur Google Images ou Google le mot PIGS... Graphique ci-dessus à droite: "Il y a pire" >>> croissance de la dette publique depuis 2007 en %. Donc sachons exactement analyser le Greece-Bashing.

Les sites libertariens épris de von Mises et de von Hayek jubilent et déclarent déjà la fin de l'Euro.

Pour 2010 RealtyTrac estime que plus de 4,5 millions de nouvelles maisons individuelles seront saisies aux USA par les huissiers. Elles s'ajouteront aux 4,7 millions saisis en 2009. Fannie Mae et Freddie Mac garantissent pour 5000 milliards de $ d'hypothèques. Ces deux instituts de crédit hypothécaires garantissent la quasi totalité des crédits hypothécaires américains et sont nationalisés de fait à 100% depuis qu'ils bénéficient de bail-out successifs et depuis que le Congrès US a exempté  Obama de son devoir d'informations pour chaque prochain bail-out. Leurs plus grands créanciers sont la Chine, le Japon, le Luxembourg, la Belgique, la Russie. L'État américain est trop content des capitaux des investisseurs étrangers et n'a pas repris à son compte leurs créances comme celles des 66 autres banques qui soutiennent Freddie Mac et Fannie Mae. Freddie Mac et Fannie Mae sont devenus des objets de chantage entre la Chine, la Russie et les USA. Mais les USA sont seuls responsables de cette situation en ayant cru qu'ils pouvaient vendre leur pauvreté au reste du monde. Le Congrès US a aussi autorisé le Secrétaire au Trésor, Tim Geithner, de sortir de la comptabilité nationale le trou de Fannie Mae, Ginnie Mae, Freddie Mac et de la FHA et le trillion de $ dépensé pour leurs sauvetages répétitifs. Donc le déficit public des USA est nettement supérieur au chiffre officiel de 12,7% du PIB. Le déficit public de la Grèce serait d'ailleurs aussi de 12,7% du PIB. Vous pouvez donc comprendre pourquoi les spreads sur les CDS émis sur la dette souveraine américaine et les T-Bonds américains ne pourront jamais être une référence et que les hedge fonds se ruent sur la Grèce en faillite et non pas sur les USA. Les CEO et traders de ces instituts de crédits hypothécaires touchent toujours leurs boni, mais en liquide car les actions ne valant plus rien, les stock-options correspondants sont tombés en désuétude.

Depuis novembre 2008 nous savons que la Californie est en banqueroute d'État comme l'Islande ou comme 44 autres États fédéraux américains (Graphique à gauche). A la différence de la Grèce, la Californie ne paye ses dépenses depuis 1 an qu'avec des reconnaissances de dette IOU (I owe you - je te dois) nantis du tampon officiel. La Californie s'est fait aussi racheter par la Fed', ces papiers en échange d'argent créé in subito par Paper Mill of the Potomac, la planche à billets. La Californie, l'Oregon et l'Arkansas sont en situation de faillite technique depuis novembre 2008 et attendent de l'annoncer. Ce n'était pas grave, ça pouvait toujours continuer ainsi parce que la Fed' avait annoncé le 20 mai 2009, qu'elle allait racheter pour 1000 (mille) milliards d'emprunts d'État. Pour cela la planche à billets américaine avait encore une fois été accélérée.

Ceci n'est pas du keynésianisme, c'est de la contrefaçon de billets de banque, mais les agences de notation préfèrent dégrader l'Espagne, la Grèce, l'Autriche dans leur poker dénonceur.

Depuis le premier plan officiel appelé TARP de Bush-Paulson, tout le monde sait qu'il est mathématiquement impossible que les USA remboursent leurs dettes de 14.000 milliards claqués dans les bail out. En général, quand un pays est dans l'impasse il se lance dans une guerre pour détourner l'attention sur ses problème civils intérieurs et réduit ses dettes avec l'hyperinflation. Ce sera le deleverage et le retour à l'âge de guerre. Les USA sont en faillite comme l'Islande ou le Zimbabwe et ne se maintiennent qu'avec la planche à billets et la vente de Bons du Trésor. L'implosion d'un pays en faillite est plus lente que l'effondrement d'une entreprise, parce qu'un pays ne peut retomber au fond de l'Atlantique en noyant tous ses animaux et ses habitants et parce qu'il y aura toujours des investisseurs pour lui acheter momentanément ses obligations (ses dettes), même si le nombre s'effondre actuellement et si les chinois revendent leurs bons du trésors américains depuis un an.

Selon l'Administration américaine Center on Budget and Policy Priorities 48 États américains sont au bord de la faillite en mars 2010. 10 États sont aux bords de la banqueroute d'État: Californie, Illinois, Arizona, Floride, Michigan, Nevada, New Jersey, Oregon, Rhode Island et le Wisconsin.

Cliquez sur l'horloge de la dette américaine    >>>

Je vous ai aussi mis en garde le 22 mai 2009 sur les mécanismes de collusion entre les agences de notations et leurs donneurs d'ordre. Les grandes agences mondiales, Moody's et Fitch, ou Standard & Poor's ont du mal à dégrader l'Irlande, le Royaume-Uni, les USA ou font passer le mini-buzz du bout des lèvres "que le triple-AAA n'est pas garanti indéfiniment" pour ces pays. Depuis plus de 10 ans, les agences de notations n'ont fait que de donner des notes de complaisance à toutes les banques et assurances, aux hedge fonds, aux monoliners, aux fonds de pensions,... sans faire elles-mêmes d'analyses comptables et financières mais en ne se basant que sur les rapports fournis par leurs donneurs d'ordre.

Les agences de notations sont juges et parties et jouent en ce moment le poker dénonceur contre la Grèce, le Portugal, l'Espagne. Dubaï est oublié.

Cette attaque sur la notoriété et la bonne foi des pays européens du sud et des pays baltes a déjà un an et relève de ce que j'avais dénoncé comme étant le poker dénonceur. Même Doctor Doom, Nouriel Roubini, ou le pentito du libéralisme, Paul Krugman, Nobel d'économie, nourrissent régulièrement le plaisir de voir choir ces pays sans jamais les comparer avec la situation des USA et du Royaume-Uni. Ceux-ci, comme les agences de notation et les autres fonds spéculateurs ne se sont jamais attaqués à l'Irlande, qui est en banqueroute d'État depuis un an, au Royaume-Uni qui est techniquement en banqueroute d'État, ou plus simplement à la Californie, au Névada, à l'Oregon, et tous les USA qui cachent leur banqueroute d'État en imprimant des trillions de fausse monnaie sur la planche à billets.

En ce moment les aficionados du Traité de Lisbonne et de toutes les Directives Européennes qui garantissent "le marché libre et non faussé qui crée de la richesse et qui tend au plein emploi", pleurent et pestent contre cette attaque contre l'Euro et la Grèce, mais oublient d’écrire qu’il était officiel et su de tout le monde depuis l’adhésion de la Grèce à la zone euro, que ce pays avait triché et continuait de tricher avec les critères de convergence dont il a toujours été très loin. L'Euro-Groupe est une faillite institutionnelle et avait laissé se poursuivre cette violation du Traité de Maastricht et du Pacte de Dublin par la Grèce. Je n'ai jamais été pour ces 4 critères libéraux qui fondent l'euro, mais comme ils sont la règle commune de la zone euro, ils doivent être respectés par tous les pays membres. Le non respect des critères de convergence est tout simplement de la concurrence déloyale institutionnalisée par un État européen contre les autres États européens et voulue par Bruxelles qui espère toujours que toute concurrence est bonne à prendre quand elle fait baisser les coûts, les salaires, les investissements dans les services publics sociaux, de santé, d'éducation.

Alors au lieu d’arroser ce nouveau pays entrant depuis toutes ces années avec les fonds structurels européens, il aurait fallu lui imposer de mettre à jour sa comptabilité nationale si l’on voulait consolider les principes fondamentaux de l’euro dans son seul volet qui est mis en œuvre, à savoir celui de la "stabilité" mais pas celui de la "croissance" (Pacte de Dublin). Sans politique budgétaire européenne l'euro est une chimère. Mais éperdu par cette idée du marché "libre et non faussé" qui n’est rien d’autre que l’AELE des anglais, il fallait pour Bxl offrir à la Grèce cette situation de fait d’opting-out que les Irlandais avaient obtenue de droit, tout ceci pour faire croire que cette Europe des marchés fonctionne.

Toutes ces voix qui critiquent les attaques contre l'Euro et la Grèce font semblant de morigéner contre cette libre circulation des marchés des capitaux, mais elles l'ont toutes soutenue de toutes leurs forces en appelant au OUI du Référendum du TCE (Traité Constitutionnel Européen) et en soutenant le Traité de Lisbonne ratifié en force en France par le Congrès de Versailles et avec les voix ou les abstentions du PS. Mais cette libre circulation des capitaux qui brutalise l'Euro et la Grèce était dans la partie III du TCE rejetée par le Non au Référendum du 29 mai et se retrouve en entier dans le Traité de Lisbonne.

Selon le Traité de Lisbonne : "Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des capitaux est assurée", stipule l’article 26 du traité sur le fonctionnement de l’UE (ex-article 14 du Traité Constitutionnel Européen). En conséquence, indique l’article 63 (ex-article 56 TCE), "toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites" et l’Union est invitée à légiférer pour réaliser cet objectif. Toute dérogation à cette règle, qualifiée de "recul", est soumise à la règle de l’unanimité, ce qui la rend quasiment impossible, dans une Europe des 27.

Cette liberté sans entraves de circulation des capitaux implique, selon l’article 58 (ex-article 51 TCE), "la libération des services des banques et des assurances".

Une libéralisation, ajoute l’article 60 (ex-article 53 TCE), à laquelle les États membres "s’efforcent de procéder au-delà de la mesure qui est obligatoire". Ces dispositions vont de pair avec celles relatives à la liberté d’établissement dont bénéficient, au même titre que les autres services, les établissements financiers. "Les restrictions à la Liberté d’établissement sont interdites", stipule l’article 49 (ex-article 43 TCE).

Ces dispositions très strictes consacrent la liberté totale des marchés financiers, réduisent à néant les promesses de "régulation", "d’encadrement" des mouvements spéculatifs, et empêchent toute atteinte aux flux de capitaux, par exemple sous forme d’une fiscalité ou d’une taxe Tobin ou Tobin-Spahn. Ces dispositions laissent les mains totalement libres aux hedge fonds, aux fonds de pensions, aux fonds vautours, aux fonds souverains, à tous fonds spéculatifs qui ont détruit l’économie travaillée. A cette volonté de sceller dans le marbre la liberté totale de circulation des capitaux s’ajoute la volonté de ne pas installer le moindre des embryons d’une harmonisation fiscale en Europe. Ce point est de toute manière soumis à la règle de l’unanimité. La-dite lutte contre les paradis fiscaux comme Jersey, Andorre, Monaco, le Luxembourg, le Liechtenstein, et pourquoi pas la Suisse, ne sont que des promesses en l’air qu’il est chic de scander, surtout en ce moment quand on est président de la République.

L'euro est une chimère et au G4 du 5 octobre 2008 et au G20 de Novembre 2008, l'Europe avait feint d'assumer une réponse commune face à l'effondrement financier et économique global, mais avait inventé "Les Boîtes à Outils", qui ont relégué la prise de décision au niveau de chaque État européen en particulier. En réalité en automne 2008, l'Europe avait instauré le Euro-Mark, l'Euro-Franc, l'Euro-Lire, l'euro-Drachme... Bruxelles n'avait donc rien fait pour trouver une réponse commune à ces attaques contre l'un de ses membres de la Zone Euro et avait disserté sur la clause de non bail-out d'un membre failli de l'Euro. La non-gouvernance du TCE avait été reprise dans le Traité de Lisbonne et mise en œuvre en automne 2008 au début de la Crise "des Subprimes". Le 15 novembre 2008, les pays européens ont lancé un Plan de Sauvetage de l'Europe, mais ont consacré en réalité, avec la Boîte à Outils, la concurrence déloyale et non faussée, le déni réglementaire d'Europe et le chacun pour soi. L'attaque contre l'un des membres de la Zone Euro a donc été préparée par Francfort et Bruxelles. Tout le monde feint de se plaindre subitement en Europe que les CDS (assurances) sur les Obligations d'État augmentent énormément en Europe, mais on ne rappelle pas que le G4 de Berlin du 5 octobre 2008 avait donné longue vie aux CDS en relocalisant les paradis fiscaux destinés à accueillir les CDS et CDO toxiques et pourris pour les éloigner des bilans comptables des banques, des assurances, des entreprises. Il ne faut pas s'étonner si ce G4 a été un encouragement à continuer à émettre ces fausses assurances sur des obligations en racontant qu'elles permettent de fluidifier les liquidités et de multimutualiser les risques. Les CDS sont responsables de la faillite de AIG, la plus grande faillite de toute l'histoire de l'humanité d'une entreprise privée, comme des autres banques, de GM, de Chrysler, etc...

Donc méfions-nous de ceux qui miment en ce moment colères et critiques d’un système financier, ils sont et resteront pour cette-dite "liberté non-faussée des marchés" qui n’est que truquage et musèlement des européens dans un nivellement vers le bas de la valeur travail et de la valeur État. Ils se sont toujours prononcés pour toute forme de privatisation et de catallaxie. Ce sont ces mêmes personnes qui donnaient en 2007 la Californie comme exemple à suivre pour l'Europe.

Jean Monnet avait monétisé l'Europe et mis en forme la dissolution de l'État. Certains offusqués d'aujourd'hui feignaient même de contrer les voix de gauche il y a quelques années et expliquaient à juste titre que cette "liberté non faussée" provenait de Jean Monnet, Père fondateur de l'Europe qui en était l'un des auteurs. Cette fois-ci avec l'attaque contre la Grèce et l'Euro, le libéralisme de Jean Monnet dont ils sont les défenseurs ne leur plait plus. Ils réclament par opportunité populiste une intervention de l’État alors que Traité et Directives Européennes éliminent l’État. Pour faire passer le TCE, puis le Traité de Lisbonne et pour soutenir leur "concurrence libre et non faussée" ils ont écrit et écrivent sans relâche que "l'absence de droit de la concurrence, c’est une concurrence sans droit, la loi de la jungle, le désarmement unilatéral des pouvoirs publics face aux puissances de l’argent." Il suffisait d’offrir l’analyse des articles du TCE, puis du Traité Modifié Européen - Traité de Lisbonne pour comprendre qu'ils restent des stars du double-langage et que leur colère contre la spéculation sur la faillite de la Grèce n'est qu'une colère contre leur idée qu'ils ont de l'Europe et qui est écrabouillée par des gredins qu'ils vénèrent par ailleurs.

En résumé: Bruxelles n'a pas l'intention de freiner la libre circulation des capitaux du Traité de Lisbonne:

  1. l'article 26 du Traité sur le fonctionnement de l’UE, "Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des capitaux est assurée",
  2. l’article 63 (ex-article 56 TCE), "toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites"
  3. l’article 66 (ex-article 59 TCE) précise que des "mesures de sauvegarde" peuvent être prises "dans des conditions exceptionnelles", mais uniquement "pour une période ne dépassant pas six mois pour autant que ces mesures soient strictement nécessaires".
  4. l’article 58 (ex-article 51 TCE), "la libération des services des banques et des assurances".
  5. l’article 60 (ex-article 53 TCE), la libéralisation à laquelle les États membres "s’efforcent de procéder au-delà de la mesure qui est obligatoire".
  6. l’article 49 (ex-article 43 TCE) stipule au même titre que les autres services, les établissements financiers. "Les restrictions à la Liberté d’établissement sont interdites".
Personne ne s'émeut que le Franc Suisse s'est écroulé, avait atteint à l'automne 2009 la parité avec le $ et est inférieur au $ en février 2010. Personne ne s'émeut que la £ a perdu 1/3 de sa valeur par rapport à l'Euro. Depuis les attaques, l'Euro n'a perdu que quelques centimes face au $. Et alors? Le PIB de la Grèce équivaut à 2% du PIB de la Zone Euro, tandis que la Californie est le 8ème pays du monde... et elle compte pour presque 15% du PIB des USA, parce que les 3 États limitrophes, Nevada, Arizona, Oregon ne peuvent en être vraiment détachés. En 2002 la Californie était le 6ème État le + riche du monde.

Et de plus, si la création monétaire doit redevenir un Service Public, la répudiation de la dette privée des spéculateurs systémiques ne doit pas faire partie des services publics comme aujourd'hui. Les banques, assurances et hedge funds doivent apurer leurs bilans et faire peser tout le risque de leurs malversations et fraudes sur leurs actionnaires et sur leurs propres acteurs. Il faudra aussi démanteler les banques universelles (<<< Glass-Steagall) pour séparer la banque de dépôt, de la banque d'investissement et des activités d'assurances et exiger des banques d'investissement qu'elles aient de vrais bien supérieurs à ceux préconisés par la Directive sur les Fonds Propres Réglementaires (CRD) pour couvrir leurs risques systémiques et les défaillances du "moral hazard", de l'aléa moral. Le "moral hazard" ne correspond pas à la "main-vibrante-du-marché" qui n'est qu'une construction idéologique, une vue de l'esprit, un architectone.

L'économie néo-libérale est un travestissement de religion dans laquelle le clergé régulier des économistes et influenceurs néo-libéraux se fond dans le clergé séculier de Wall Street en conférant à sa main les pleins pouvoirs et en la dégageant de sa responsabilité patrimoniale, morale, civile, pénale et sociale. Le gouvernement US a offert depuis octobre 2008 à Wall Street $13 trillions (13000 milliards) pour lui payer son bail-out qui n'apporte rien à l'économie réelle. Ces 13 trillions sont prélevés dans la paroisse US et du reste du monde avec les déficits budgétaires et l'émission des Bons du Trésor US arrivant à maturité à 30 ans dans deux générations. Ce bail-out public n'est pas mathématiquement remboursable par les sujets de la paroisse US. Il faudra recourir à la succussion hippocratique de la main vibrante de l'hyperinflation pour ramener la valeur de la dette à zéro. Au passage l'hyperinflation dépréciera toute épargne et tout placement. La croissance sera appauvrissante pour tous, le travail et les énergies investies par les peuples "riches" du haut-phalanstère auront aussi perdu toute leur valeur. L'État dépréciera ses services publics et les ramènera au niveau de ceux du Tiers-Monde. Les réseaux ferroviaires ne seront plus entretenus et les trains vont dérailler.

La main vibrante n'existe pas, elle est concentré de l'irresponsabilité globale des banksters qui ont été embauchés pour exercer une tâche comme des pokercracks qui vivent dans l'esprit du "après-moi-le-déluge". Le système des incitations par les boni est une légitimation du crime en bande organisée qui devra être poursuivi au civil et au pénal comme le dealer du coin. Les décideurs politiques, mais aussi les électeurs et les Travailleurs n'auront plus à soutenir ce modèle de société. Les alternatives politiques parlementaires existent, le peuple et l'Europe doivent devenir démocratiquement adultes. A l'avenir, il faudra qu'une Commission européenne paritaire et publique de contrôle et de surveillance intervienne dès l'apparition de bulles systémiques. Il faudra qu'il n'y ai plus d'activité fantôme Over the Counter faites hors bilan et que les activités d'accession à de la liquidité se réalisent sous contrôle et surveillance et il faudra instaurer la taxe Tobin-Spahn comme au Brésil depuis le 20 octobre 2009 pour mettre fin à cet infantilisme spéculatif de gros bébé qui attend sa purée. Il faudra que EuroStat aie accès directement aux données de la comptabilité nationale de chaque membre de l'Euro-Zone, bien que les membres européens viennent encore de s'y opposer la semaine dernière malgré la fraude manifeste et avérée depuis 2001 de la Grèce.

Les USA jouent leur poker en n'ayant plus aucune carte en mains. Les fondamentaux économiques européens n'ont rien à voir avec les fondamentaux exécrables des USA. Une intervention de l'Europe pour soutenir la Grèce empêchera simplement les USA à gagner du temps avant leur banqueroute d'État. Ce n'est qu'une question de semaines.

Le Pacte de Stabilité et de Croissance ne peut fonctionner parce qu'il n'a pas été pensé jusqu'au bout avec une politique commune macro-économique, budgétaire et fiscale. Pour les Constituants de Rome à Bruxelles il s'agissait de créer en Europe toutes les conditions de concurrence déloyale exerçant une pression ultime sur les coûts entre les pays européens et de ne pas les harmoniser entre eux. Le Pacte de Stabilité et de Croissance qui fonde l'Euro est encore moins applicable en période de crise, puisque 12 des 16 Pays européens membres de la Zone Euro violent gravement les critères de Maastricht avec un déficit qui est en moyenne de 7,5% du PIB au lieu des 3% prévus. La Commission Européenne a lancé une procédure d'avertissement pour déficit budgétaire contre 20 des 27 pays européens membre de l'UE. Dès le début de l'euro, c'était l'Allemagne qui a été la première à ne pas respecter le critère de 3% du PIB pour le déficit budgétaire et de 60% du PIB pour la dette cumulée. La France avait rapidement suivi l'Allemagne mais avait retardé en même temps avec arrogance l'entrée de nouveaux pays dans la zone Euro parce qu'ils ne respectaient pas encore tout à fait les critères. Comparativement les grands pays membres de la zone euro qui ne respectent pas les critères pèsent beaucoup plus gravement sur l'avenir de l'euro que la Grèce avec 2,2% du PIB européen et ses 11 millions d'habitants.

La Commission de Bruxelles soufre aussi d'inconséquence en lançant contre les États membres de l'Union une procédure pour déficit budgétaire alors qu'elle les avait enjoint à stimuler la "relance" avec les stimulus fiscaux du European Recovery Program. Pour contresigner son comportement absurde, la Commission avait demandé aux États Membres d'opérer un bail-out de toutes les banques qui ont une dimension systémique, mais la Grèce a elle-même une dimension systémique et ne bénéficie que critiques et atermoiements de la Commission. La Commission prouve par toutes ses absurdité que cohésion et solidarité ne font pas partie de son idée de l'Europe dépourvue volontairement de gouvernance économique pour préserver les intérêts particuliers de chaque État Membre jusqu'à leur octroyer des opting-out. J'ai souvent déploré sur mon site l'aspect libéral des critères de Maastricht qui ne sont qu'un jeu d'orge financier et dans lesquels manquent par exemple le taux de chômage et le niveau salarial médian (pas moyen). Car le problème européen n'est pas le déficit public, mais le chômage et l'appauvrissement de la population active, pas encore active, au chômage et à la retraite. Le TCE, le Traité de Lisbonne, les Directives sont tous adossés sur la "concurrence libre et non faussée qui crée des richesses en tend au plein emploi". C'est tout aussi illusoire que la "main vibrante" d'Adam Smith qui régule les marchés. La critique de l'Europe telle quelle est le constituant de mon site, le contenu de mes analyses, et est annoncée sous mon banner, car je suis un nonniste et européen convaincu. Mais pour aider les États Membres de l'Europe et de la Zone Euro, l'Europe doit devenir une autorité fiscale et budgétaire, doit pouvoir émettre des Bons du Trésor Européens et dépasser l'article 103a du Traité de Maastricht qui prévoit une assistance possible des États Membres en difficulté.

Article 103 A du Traité de Maastricht
  1. Sans préjudice des autres procédures prévues par le présent traité, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut décider des mesures appropriées à la situation économique, notamment si de graves difficultés surviennent dans l'approvisionnement en certains produits.
  2. Lorsqu'un État membre connaît des difficultés ou une menace sérieuse de graves difficultés, en raison d'événements exceptionnels échappant à son contrôle, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut accorder, sous certaines conditions, une assistance financière communautaire à l'État membre concerné. Lorsque les graves difficultés sont causées par des catastrophes naturelles, le Conseil statue à la majorité qualifiée. Le président du Conseil informe le Parlement européen de la décision prise.

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Maintenant regardons la situation de l'Euro face au Dollar au niveau de la planète. L'Euro s'impose comme une monnaie de réserve. Selon Bloomberg, les banques centrales du monde détiennent dans leurs réserves 39% en $ et 31 % en euros, ce qui est une belle valeur en sachant que l'Euro âgé de seulement 10 ans ne doit sa bonne foi qu'à la force industrielle et commerciale et à la stabilité sociale des États européens et non à une quelconque force militaire et politique géoplanétaire, domaines où l'Europe n'est rien. L'Europe ne dispose pas de l'arrogance criminelle financière américaine de la planche à billets et les pays européens ne peuvent vendre des bons du trésor comme les américains qui savent qu'ils ne seront jamais capables mathématiquement de les rembourser. Selon Bloomberg, la Chine détient actuellement 800 milliards en $ et 1 trillion en Euros. Sur le tableau à gauche vous voyez que l'Euro supplante le $ comme monnaie en circulation. Il faudra bien sûr éviter de tomber dans l'euro-glut, comme les américains ont pratiqué le Dollar-Glut en répartissant sur le monde leur pauvreté et en disant que le Dollar est leur devise, mais que c'est le problème du reste du monde. Au sujet de ma position sur les critères libéraux qui sont le fondement de l'Euro, j'ai écrit suffisamment d'articles sur mon site.

Change au 7 février 2010 du $, du CHF, de l'Euro>>>


1.00 EUR

   =   1.36500 USD



1.00 EUR   =  

1.46457 CHF


Tim Geithner, Secrétaire d'État au Trésor américain a déclaré le 7 février 2010 que les USA garderont éternellement la note maximale AAA. “Absolutely not, that will never happen to this country” a-t-il répondu à ABC au sujet d'un downgrade des USA. Ceci me rappelle Hitler qui parlait de l'empire de 1000 ans. En attendant Obama se lance dans un nouveau deal humanitaire avec la Chine: il ne dévalue pas tout de suite le $ et les 2000 milliards en Bons du Trésor US dans les Caisses chinoises, mais il se prend le droit de faire le baise-main au Dalaï Lama. Et ça fait chic un Lama orange dans le salon ovale. Ça fait oublier l’orange de Guantanamo. La crise des subprimes est terminée, elle a fait ses ravages. Les subprimes ne représentaient que 14% des crédits hypothécaires. Depuis janvier 2010 commence la crise des alt-A dans une économie américaine effondrée. Les alt-A représentent que 27% des crédits hypothécaires. En janvier 2014 commence en plus la crise FHA et Ginnie Mae que Obama à créée avec ses Obama Mortgages, c'est à dire la création exponentielle de la dette privée pour "rembourser" la dette. Sur le site de la FHA vous avez un onglet et une page qui s'appelle "Obama Mortgage" (Crédit hypothécaire Obama) avec l'invite suivante: "In early 2009, the Obama administration announced a program called Making Home Affordable. This program is expected to help nine million homeowners keep their homes and avoid foreclosure through refinancing and modified loans designed to lower monthly mortgage payments" (Au début de l'année 2009, l'administration Obama a annoncé un programme appelé 'Rendre la maison individuelle accessible'. Avec ce programme 9 millions de propriétaires seront aidés pour garder leur maison individuelle et pour éviter la faillite grâce au refinancement et à la redéfinition des termes de leur emprunt avec de plus petites mensualités de leurs crédits hypothécaires.) La FHA garantit à 100% les crédits pour l'acquisition ou la construction immobilière. Pour l'année 2010, le gouvernement américain et la Fed' assistent les propriétaires immobiliers avec un dégrèvement d'impôt de 8000$ et en rachetant les titrisations adossées sur les crédits hypothécaires à hauteur de 1425 milliards de $ pour contenir les taux d'intérêts sur ces derniers. L'aide fiscale prendra fin en avril 2010 et le programme de rachat par la Fed' se terminera à la fin mars 2010. (Graphique à droite: faillite des CMBS, les crédits hypothécaires commerciaux et industriels)

Dans sa réforme présumée et à venir sur les banques, Obama laisse de côté Fanie Mae, Freddie Mac, Ginnie Mae et la FHA qui sont tous en faillite malgré les Big-Fat-Bail Out cycliques auxquels ils ont droit. Ces quatre établissements nationalisés dans les faits depuis 2008  continuent et amplifient ce pourquoi tout le système financier américain a sombré: ils empaquètent des crédits immobiliers, multimutualisent leurs risques en inventant des produits financiers dérivés MBS (équivalent à des CDS) qu'ils se font directement garantir par le gouvernement. Le bail-out de Fannie Mae et de Freddie Mac a déjà coûté 712 milliards $ et Obama vient de garantir le 24 décembre 2009 qu'il n'y aura pas de limite supérieure; Obama a réussi à faire passer une loi qui lui permet de ne plus demander l'autorisation au Congrès pour continuer à renflouer Fannie Mae et Freddie Mac. Le gouvernement américain amplifie la bulle hypothécaire et immobilière et ne se fait pas dicter sa conduite par des étrangers mais par le Congrès et le Sénat US.

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Lire la suite >>  Libre circulation des capitaux: Wall Street, Goldman Sachs, JP Morgan ont aidé 10 ans la Grèce à tricher
Lire mon article du 6 mars 2009 >>>
Banqueroute de la Zone Euro: Irlande, Italie, Grèce, Autriche - Eclatement de la bulle des CDS et des Obligations d'État

6. février 2010

Selon le MIT, les investisseurs étrangers sont responsables de l'effondrement du système financier US



Le Time a publié en collaboration avec CNN un article exposant l'analyse de Ricardo Caballero, Chef du Département Économique du MIT - Massachusetts Institute of Technology, qui dénonce les investisseurs étrangers qui sont selon lui les responsables de l'effondrement du système financier américain et de l'effondrement économique des USA.

Dans cette société de chuchoteurs, de menteurs et de dénonceurs, la réalité n'est plus partagée. Nous sommes comme au temps de Lénine où le langage est usurpé pour couvrir des manœuvres de terrassement. Avec Photoshop j'ai fusionné ci-dessus ces deux documents iconographiques parce j'ai pensé que le même code pictural y est utilisé. J'ai juste raccourci l'image de droite et mis le $.


Vous pouvez lire dans un discours de Benjamin S. Bernanke fait à la Fed' le 21 novembre 2002 ce qu'il pense de la planche à billets: "Like gold, U.S. dollars have value only to the extent that they are strictly limited in supply. But the U.S. government has a technology, called a printing press (or, today, its electronic equivalent), that allows it to produce as many U.S. dollars as it wishes at essentially no cost". Bernanke reste fidèle en 2009 et 2010 à sa conception de la monnaie de contrefacteur de la planche à billets de Paper Mill of the Potomac et a été nommé par le Time Magazine "Person of the year 2009". Son prédécesseur, Alan Greenspan, avait été amoureusement appelé "le gourou Maestro" pendant 16 ans par ses concitoyens.

Photo cliquable à droite: Couverture du Time du 2 janvier 1939: Hitler, Person of the year 1938: The cover picture featured Hitler playing "his hymn of hate in a desecrated cathedral while victims dangle on a St. Catherine's wheel and the Nazi hierarchy looks on." This picture was drawn by Baron Rudolph Charles von Ripper, who had fled Hitler's Germany. By 1938, Hitler had firmly seized power in Germany, taken over Austria and Czechoslovakia, and had been given a free hand in Eastern Europe by the English prime minister of the time, Neville Chamberlain. Time has had to defend this choice throughout history, and at the time defended it by stating that the “Person of the Year” was a title bestowed on the person who had most influenced events of the previous year.

Début de la traduction de l'article de Ricardo Caballero publié dans Time >>> La plupart des erreurs qui ont conduit à la crise financière est attribuée aux traders de Wall Street, aux banques qui ont accordé sans scrupules des prêts hypothécaires et à la régulation laxiste des marchés. Mais pour Ricardo Caballero existe un autre groupe significatif d’acteurs qui ont contribué au désastre monétaire des USA et qui ne font pas l’objet d’un blâme: ce sont les étrangers.

Selon Caballero il n’y a aucun doute que la pression exercée sur le système financier US, qui a conduit à la crise financière, provient de l’étranger. "Les investisseurs étrangers ont créé une demande pour des actifs qu’il était difficile de produire dans le secteur financier américain. Tout ce qu’ils désiraient était des actifs sûrs et leur investissement dans ces actifs a fait des USA une place non sûre".


Caballero, qui est originaire du Chili, n’est pas entrain d’absoudre de leur faute les banquiers américains et les autorités de contrôle. Mais il dit que les commissions d’enquête et les groupes d’avocats qui étudient la crise financière passent trop de temps le peigne fin sur Wall Street et ne s’occupent pas assez des déséquilibres globaux qui sont amplement à décrier. "Ce qui m'horripile est que le Congrès tente de créer un nouveau système de régulation mais qu’il ne se demande pas d’où provient la pression qui a conduit les USA à créer ces produits financiers. Pour trouver une solution il ne suffit pas d’étudier le système financier US".

Un bon nombre d’économistes et d’analystes est d’accord avec Caballero. Alex Pollock du American Enterprise Institute for Public Policy Research a dit qu’il est "clair que les investisseurs étrangers qui ont acheté des CDS émis sur les crédits hypothécaires garantis par la Fannie Mae et la Freddie Mac ont donné le combustible à la bulle immobilière américaine". René Stulz de l’Université d’Ohio a dit que "Caballero a pointé du doigt l’acteur déterminant de la crise". Selon Stulz, "les investisseurs en quête d’investissements sûrs aux USA ont créé une demande pour de nouveaux produits qui ont forcé le système financier à fonctionner différemment de ce qu’il faisait par le passé, ce qui l’a fragilisé sans que l’on ne comprenne vraiment à l’époque les conséquences de cette fragilité".

Le Time écrit bien évidemment que "tous les économistes ne prennent pas à leur compte l’analyse de Caballero". Selon d'autres économistes, "si les liquidités ont inondé les USA, ceci ne signifie pas que l’assèchement actuel du crédit était inévitable". Ils disent "qu’une régulation stricte aurait pu empêcher les banques d’investissement US de créer massivement des produits financiers dérivés adossés sur des crédits hypothécaires accordés à des emprunteurs sans garanties ou avec un niveau de garanties très faible, et éviter que ces banques d’investissements ne vendent aux investisseurs étrangers ces produits dérivés comme des produits sûrs". Selon Anil Kashyap de la Booth School of Business de l’Université de Chicago "le blâme est principalement à adresser aux choix faits aux USA".

Même si l’on peut débattre du rôle des investisseurs étrangers dans la bulle du crédit aux USA, qu’en est-il du rôle des banquiers et des bonus? Pour la Commission d’Enquête sur la Crise Financière (Financial Crisis Inquiry Commission), le déséquilibre global est aussi l’un de ses 22 champs d’investigations qu’elle s’est donnés pour ses deux jours d’audition qu’elle a organisés à cet effet. Caballero déplore que pendant ces deux jours d’audition des décideurs des grands groupes financiers, des analystes, des régulateurs, des managers des hedge fonds, il n’a jamais été évoqué le rôle qu’ont pu avoir les investisseurs étrangers dans la création de cette crise.

Pour Caballero l’histoire de la crise financière ne commence pas à Miami ou à Las Vegas mais dans des groupes d’investissements et bureaux des banques centrales de Beijing et de Riyadh. Caballero affirme que les investisseurs étrangers, et en particulier ceux qui ont déployé les réserves des gouvernements étrangers, préfèrent des investissements relativement sûrs, ce qui a fait de l’économie américaine normalement stable des USA un terrain de chasse naturel pour eux. Les liquidités se dirigent en principe vers les actions, mais après la débâcle du Nasdaq et de la bourse du début des années 2000’ (crise Enron dot-com des valeurs technologiques), les investisseurs ont détourné leur appétit vers les bons, emprunts et obligations.

La Chine qui était affairée avec une balance commerciale de plus en plus déséquilibrée en sa faveur par rapport aux USA, avait acheté de plus en plus de Bons du Trésor américain, ce qui avait exercé une forte pression à la baisse sur leurs rendements financiers et ce qui a rendu les Bons du Trésor US moins attractifs pour d’autres investisseurs étrangers. Ceci avait boosté la demande pour des obligations sur la dette américaine offrant un meilleur rendement et avait ouvert la porte à des banques d’investissement opérant à Wall Street avec une nouvelle catégorie de produits titrisés offrant un rendement fixe, principalement des CDO et toute forme d’obligations adossées sur de la dette (collateralized debt obligations). La plus grande part des capitaux levés pour ce type d’investissement a été canalisée sur le marché hypothécaire immobilier. Ceci offrait la possibilité aux instituts de crédits d’accorder plus de prêts, aux particuliers d’acheter plus de maisons individuelles et d’appartements, et ceci avait aussi boosté le prix de l’immobilier industriel et commercial. La plus grande partie de ces prêts a été accordée à des emprunteurs qui ne disposaient ni des garanties ni des moyens de les rembourser. Il s’en suivirent l'effondrement des entreprises et des commerces, les faillites et banqueroutes et la chaos à Wall Street.

Selon Caballero la question sur la manière de prévenir à l’avenir une nouvelle crise similaire est mal posée. Il pense que de réformer le système financier US n’offre qu’une partie de la réponse. Selon lui, les investisseurs étrangers ont tout autant à modifier leur comportement. Caballero pense que les USA doivent encourager les gouvernements et investisseurs étrangers à détenir un portefeuille diversifié de placements américains, au lieu de juste les laisser canaliser toutes leurs liquidités dans des titres sur des emprunts hypothécaires. L’une des possibilités est de forcer les gouvernements et les investisseurs étrangers, qui placent leur argent sur des titres hypothécaires, à en déposer une partie sur un compte à la Fed’. Caballero comprend "qu’il existe des investisseurs qui préfèrent placer leurs liquidités sur des produits américains plus risqués au lieu de les laisser simplement à la Fed’."

Et le Time conclue avec cette citation de Caballero: “Il y a une fissure dans le système financier US, mais il est important de se demander d’où provient l’eau qui a provoqué cette fissure. La seule façon d’assurer la résilience des USA face aux chocs systémiques et de contrôler l’approvisionnement."

Mon analyse phénoménologique des propos de Caballero et du MIT et de la manière dont le Time les met en forme >>>

"...d’où provient la pression qui a conduit les USA à créer ces produits financiers.  ... contrôler l'approvisionnement."

Le Massachusetts Institute of Technology - MIT est une des meilleures et des plus prestigieuses institutions de recherche et universités américaines, spécialisées dans les domaines de la science, de la technologie, du management, de l'économie, des sciences politiques. L'analyse de son Chef du Département des Sciences Économique, Ricardo Caballero, fait autorité à ce titre et doit être reconnue comme telle. Harvard et le MIT se partagent mondialement le meilleur référencement mondial dans toutes les universités de sciences économiques pour toutes les formations universitaires, doctorantes, pour tous les MBA, dans toutes les Grandes Écoles de Commerce. Depuis les années 60', Harvard et le MIT ont déterminé substantiellement tous les comportements des traders, managers, PDG, CEO, des décideurs politiques, des influenceurs sociétaux et syndicaux de la planète avec la vision totalement mathématique de la science économique adossée uniquement sur l'étude de cas comme seul principe structurant de l'enseignement, de la réflexion, de l'action, de la gestion, de la modernisation et rationalisation de l'économie d'entreprise et des échanges économiques mondiaux. Libres. Non faussés.

Les études de cas normalisées et orthonormées ont établi autour de la planète les normes de gestion, les normes de management, les normes financières, comptables et même prudentielles comme Bâle 2, Solvency II, FASB, IASF, IFRS, etc. Le langage du cas était transposable dans toute décision économique et d'entreprise et était l'espéranto économique du monde qui n'a à être qu'un monde économique. Ces normes forment un système de sèmes, de morphèmes, de phonèmes, de syntagmes qui ne nécessitait plus d'être mis en doute puisqu'il était communément admis, reconnu, utilisé par le décideur cardinal, l'investisseur placé à son sommet. En parlant de lui-même, le Chairman et CEO de la Goldman Sachs a dit, "qu'il n'est qu'un banquier qui accomplit l'œuvre de Dieu" (I'm doing God's work). Même si tout dieu, du plus petit au plus grand, est toujours regardé au final entre quatre yeux avec crainte, l'investisseur a été depuis 1989, le dernier dieu en date, après avoir supplanté l'entrepreneur, l'industriel, comme référent unique et structurant. L'investisseur avait fini par incarner l'infaillibilité papale en gravissant au plus hautes marches de la pyramide Ponzi et en se multimutualisant le moindre des risques que pourraient comporter ses actes. La défaillance était inclue dans le dernier cas possible, celui de l'infaillibilité des assurances CDS adossées sur toute et la moindre des obligations de dette encourue. Le dieu financier avait la chance de toujours être secondé depuis Adam Smith par la main vibrante du marché, de la Richesse des Nations qui s'occupait bienheureusement de manière "invisible" de la bobologie des marchés clonés.

La chance qui a été donnée à l'homme par Adam Smith, est qu'il dispose d'un genre de dieu qui bosse pour lui, et que quoique l'homme fasse de ses appétits personnels il est inclus par un humanisme automatique dans un système de grégarité qui ne peut que relier les êtres dans de la congruence bénéfique pour tous et renforcée ces dernières décennies par le trickle-down effect, l'effet de percolation de l'École de Chicago.

Redonnons la parole à Adam Smith dans sa Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, Livre IV, ch. 2, 1776: "À la vérité, son intention, en général, n'est pas en cela de servir l'intérêt public, et il ne sait même pas jusqu'à quel point il peut être utile à la société. En préférant le succès de l'industrie nationale à celui de l'industrie étrangère, il ne pense qu'à se donner personnellement une plus grande sûreté ; et en dirigeant cette industrie de manière à ce que son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu'à son propre gain ; en cela, comme dans beaucoup d'autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions ; et ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus mal pour la société, que cette fin n'entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d'une manière bien plus efficace pour l'intérêt de la société, que s'il avait réellement pour but d'y travailler. Je n'ai jamais vu que ceux qui aspiraient, dans leurs entreprises de commerce, à travailler pour le bien général, aient fait beaucoup de bonnes choses. Il est vrai que cette belle passion n'est pas très commune parmi les marchands, et qu'il ne faudrait pas de longs discours pour les en guérir." Nous ne pouvons en vouloir aux dernier dieu en date, l'investisseur d'AIG ayant une participation croisée avec la Goldman Sachs et la JP Morgan adossée sur le partenariat des CDS d'avoir mené jusqu'à l'apothéose la pensée d'Adam Smith en établissant à l'aide de la globalisation de l'OMC la symbiose respirante de l'industrie nationale et de l'industrie étrangère commerçant librement dans la Grande Maison du Grand Village de la globalisation où plus personne n'était étranger.

La pensée de Caballero reproduite dans le Time ne peut être prise comme une saute d'humeur d'un citoyen américain dont les placements pour sa retraite dans le système par capitalisation des fonds de pension ont perdu toute leur valeur. Les fonds de pension américains ont perdu en 10 ans 60,7% de leur valeur, la retraite perçue par un américain de 65 ans a baissé de 71,7% (Source Lipper). Vous êtes en face du raté de l'idéologie de la Nouvelle Politique Économique de la privatisation de tout et de plus encore. La Nouvelle Politique Économique de Lénine avait tué des millions de russes avant qu'elle ne soit appliquée et elle n'a mené qu'au fiasco et au chaos. La nouvelle politique économique de l'OMC, du commerce libre et de la privatisation globalisée conduit les peuples à la mort sans retraite ni rémission.




Je pense même que les mots utilisés par Caballero ne sont pas simplement destinés à faire comprendre ladite crise, comme il la ressent. Nanti de son autorité morale, intellectuelle et scientifique, Caballero est entrain d'offrir un système de langage qu'il veut être structurant pour l'avenir, pour le futur de son pays, pour la vision du monde de ses concitoyens, pour leur attitude comportementale qu'ils auront à adopter dans leurs congruences économiques et d'échanges, et pour ce qui doit être générateur de valeur ajoutée et de valeurs économiques reconnues et partagées.



1) Le consommateur, l'inconnue à ne jamais évaluer pour Caballero:

dans son exposé, Caballero ne parle pas du surendettement des ménages, mais de crédits hypothécaires accordés à des emprunteurs sans garanties ou avec un niveau de garanties très faible. Ceci montre déjà que pour Caballero, l'emprunteur n'est pas un individu doté de la capacité de discernement, capable d'établir des choix et d'agir de manière responsable. L'emprunteur est une donnée pour une étude de cas, un goulot consommateur appelé homo oeconomicus et ayant un comportement consumériste type, toutes choses étant égales par ailleurs.

A tout crédit qui lui est offert, le consommateur le saisit dans une simple relation de cause à effet. Il n'existe pas de place pour se demander si le consommateur vit au dessus de ses moyens, si le consommateur se nuit à lui-même par son acte d'achat à crédit. Ce qui vous paraît être comme une exagération de trait communément admise qui pourrait peut-être reposer sur l'impondérable du désir ou sur de la compulsion, est plus qu'un modèle de société. C'est un système de société. Pourquoi? L’une des propositions d’Obama était de créer une autorité de défense du consommateur pour lui éviter d‘être trompé lors de l’attribution de crédits à la consommation, revolving, hypothécaires, automobiles, pour faire des études… Depuis un an l’industrie financière à rabâché aux oreilles des politiciens et par les médias qu’il serait préférable de laisser tomber ce projet qui nuirait à la croissance et à l’emploi. Le CEO de JP Morgan Chase, Jamie Dimon, a donné le coup de grâce à ce projet en octobre 2009 par un discours à New York largement retransmis. Un tel discours semble avoir la force d’un veto, le projet est abandonné. Christopher Dodd, Président démocrate de la Commission Banque du Sénat américain vient récemment d’abandonner les négociations. Les lobbies des agents et promoteurs immobiliers, des vendeurs d’automobiles et d’autres distributeurs ont officiellement annoncé s’être sortis des griffes des autorités avec la promesse de maintenir l’emploi… Ce sont justement les voix opposées des amis politiques d’Obama qui ont été déterminantes. Selon Dodd, le travail de lobby pour "garantir la concurrence libre et non faussée" auprès des "Nouveaux Démocrates" a été couronné de succès. 

Le groupe des „Nouveaux Démocrates“ est proche des entrepreneurs et parvient régulièrement à combattre des directives et résolutions plus sévères. Les Nouveaux Démocrates ont bénéficié de dons lors de leurs campagnes électorales. La tête de file est le député Mike McMahon… de souche allemande. A lui seul il a encaissé un demi million de dollars que la banque d’investissement Goldman Sachs lui avait versé. Il avait dit au magazine Capital que "la Goldman Sachs était absolument fiable dans le combat contre la crise et qu’il s’opposerait violemment à une imposition plus élevée des banques qui ferait fuir la Goldman Sachs de la ville de New York, parce que New York a besoin de la Goldman Sachs". Quand Obama avait annoncé vouloir surtaxer les banques, McMahon s’était révélé comme étant l’un des plus virulents opposants: "je ne pense pas que l’industrie financière doive être la tire-lire que le gouvernement doit briser à chaque fois quand il a des problèmes budgétaires à résoudre". Kenneth Thomas du Wharton Business School avait dit que "les politiciens devraient porter sur leur veston le badge de leurs sponsors, comme ceci on saurait au moins à quoi s’en tenir".

La députée des Nouveaux Démocrates de l’Illinois, Melissa Bean, passe pour être leur porte-parole. Elle a touché 1,4 million de $ du secteur financier depuis sa campagne électorale de 2008 et sa mission est de modifier des passages du texte de loi régissant la protection du consommateur. McMahon se trouvait dans l’assistance quand Obama avait tenu l'un de ses habituels discours incendiaires au 1er anniversaire de la faillite de la banque d’investissement Lehman Brothers. McMahon avait répondu que "les plans d’Obama de réguler les marchés de produits dérivés financiers nuisent aux entreprises partenaires et mettent en danger les emplois." Deux semaines après ce discours d'Obama les représentants des Nouveaux Démocrates se réunissent avec Geithner et la réforme du marché des produits dérivés est reportée à plus tard sans agenda. Il ne sera plus question d’obliger les instituts financiers d’établir des chambres de compensation destinées à intervenir et soutenir un partenaire comme la Lehman Brothers lors de sa défaillance et des grands groupes comme des compagnies de transport aérien, des distributeurs d’énergie et d’autres grands distributeurs de biens et services sont subitement écartés de la réforme.

Pour conclure cette première partie de mon analyse sur la position du MIT face à la débâcle des marchés financiers américains, nous observons que Ricardo Caballero surfe sur un invariant. Caballero n'a pas intégré dans son système d'analyse et de revendication devant la Commission d’Enquête sur la Crise Financière qu'il existe à la base le consommateur floué par les banques, les assurances, les crédits hypothécaires et les agressions des marchands et commerçants. Il est très grave mais tout autant symptomatique que dans la modélisation du Chef du Département du MIT, la plus petite et la plus inférieure des pierre d'embase de la pyramide n'existe pas. Et sous terre encore moins quelque chose qui pourrait porter le nom de Travailleur (Graphique cliquable: évolution de la pauvreté aux USA de 2000 à 2008... !!!).

La consommation ostentatoire fait partie du modèle américain, il n'est pas étonnant que la politique monétaire de l'argent facile d'Alan Greenspan, de Henry Paulson et de Ben Bernanke ait à ce point pu faire mouche et faire passer le taux d'endettement des ménages américains à 140% et son taux d'épargne à 0,2%. Aux USA, consommer permet aux ménages de garder leur rang social et d'en remontrer aux voisins et à la paroisse avec une apparence éblouissante de réussite, en réalité basée sur des actifs fantômes, puisque financés à partir de rien, ou si vous voulez de crédits pourris impossibles à rembourser, surtout lorsque l'on est un débiteur Ninja (no income, no job, no asset). Il faut aussi rappeler que pendant cette période de l'argent facile, et surtout depuis 2000, il y a eu aux USA une répartition de plus en plus inégalitaire des richesses réelles; les 1% les plus riches des américains se sont accaparés 75% de la croissance économique. La part la plus importante des richesses, des revenus a aussi migré vers une proportion de plus en plus faible de la population. Les 1% d'américains les plus riches détiennent plus du 1/3 des richesses, et les 10% des plus riches détiennent les 75% des richesses. Voici encore la preuve de ce que Jagdish Baghwati n'avait pas imaginé, à savoir la croissance appauvrissante à l'intérieur même des pays industrialisés. Nous pouvons aussi exprimer la situation avec le point de vue des pauvres et de la classe moyenne: le revenu réel avait baissé. L'addiction à la consommation des américains sera difficile à freiner et Barack Obama ne s'y trompe pas non plus. Il a fait passer volontairement le déficit budgétaire américain à 1200 milliards de $ en 2009 et il le fera passer à 1800 milliards en 2010 avec les soi-disants Plans de Sauvetage, de défaisance, de création d'une bad bank, de bail out... Il a injecté dans l'économie encore plus de liquidités que le Plan TARP, le Plan Paulson, Bush... Il pilote avec Bernanke et Geithner l'helicopter money, et il souffle sur la frustration du consommateur américain impossible à sevrer qui souffle sur sa braise et son incendie qu'il propage. Il nourrit le "Keeping up with the Joneses", cette "Consommation ostentatoire" qui avait déjà été décrite par l'économiste et sociologue américain Thorstein Veblen (photo) dans sa Théorie de la classe de loisir (1899).

Derrière la crise des subprimes se trouve le gigantesque programme socio-politique intitulé "A chaque citoyen sa maison" et qui a été propagé par... Alan Greenspan, Gouverneur de la Fed'. Les banques américaines et mondiales ont gagné énormément, l'État américain a énormément stimulé et encouragé le sur-boom immobilier avec de l'argent facile et à bon marché et avec les cautions implicites de Fannie Mae et de Freddie Mac, les organismes de prêts hypothécaires. Le gourou des gourous de cette époque, Alan Greenspan, gouverneur de la Fed', la Banque Centrale américaine, avait encore démultiplié l'accès facile à l'argent en baissant toujours un peu plus le taux directeur, ce qui permettait aux banques de dépôts, de crédit et d'affaires, mais aussi aux banques d'investissement et aux fonds de spéculation, aux banques systémiques (les spéculateurs fous, ces maîtres d'œuvre des ventes à découvert des actions, le short selling) d'accéder à de l'argent facile à bon marché pour financer tout et n'importe quoi, et aussi l'achat à crédit de millions et de millions d'actions et de ces titres que l'on appelle "valeurs toxiques", "positions négatives", "créances douteuses", "créances pourries".
 
Caballero a oublié que les deux instituts para-publics de crédit hypothécaire, la Fannie Mae et la Freddie Mac, qui couvraient plus de 50% des crédits hypothécaires aux USA faisaient partie des leviers de la politique de l'argent facile d'Alan Greenspan. Ces deux sociétés avaient toujours joui d'un statut spécial soutenu et garanti financièrement par l'État. Elles rachetaient les prêts hypothécaires, procédaient à la mutualisation du risque, à leur titrisation (comme pour les subprimes) et revendaient des titres (obligations) garantis par l'État fédéral. Grâce à leur situation privilégiée, ces deux sociétés, à faibles coûts financiers et de fonctionnement et aux rendements opérationnels très élevés, avaient très rapidement conquis plus de 50% du marché des prêts hypothécaires, à ce point qu'Alan Greenspan lui-même finit par prendre peur et qu'il parlait d'elles en ces termes: "the big, fat gap" (la grosse et grasse faille). A partir de 1991 elles ont aussi financé des emprunts "douteux" (non recouvrables). Elles ont signalé en 2007 des pertes de plusieurs milliards et le Congrès et Henry Paulson ont décidé de les nationaliser en septembre 2008 parce qu'elles étaient trop grosses pour risquer une faillite: "Too big to fail".

Avec la consommation soutenue en masse avec un taux directeur de la banque centrale américaine (Fed') de plus en plus bas depuis 9 XI, depuis la crise Enron/Worldcom de la New Economy des valeurs technologiques, avec un chèque de 600 $ envoyé à chaque ménage américain en septembre 2008 par le Gouvernement fédéral, avec des injections en centaines de milliards de $ dans les banques, avec les épongeages publics (bail out) des dettes privées et des positions toxiques des instituts financiers, nous assistons à une augmentation des liquidités qui ne connaît pas d'équivalent dans l'histoire... depuis 2000 ans. Cet évènement multimillénaire n'est pas dicté par les "étrangers", mais est un fait de politique intérieure des USA conduite par le patriote américain Obama.

Cette longue période de crédit " facile" de 21 ans (depuis 1989) et de liquidité abondante a encouragé l’endettement à outrance depuis 9 XI, non seulement des emprunteurs finaux, mais surtout des intermédiaires et des fonds d’investissements, qui ont maximisé les effets de levier en finançant des portefeuilles d’actifs par de la dette bancaire ou des émissions de commercial paper. C’est le cas des "monoliners", des Hedge Funds, des Investment Banks, voire des banques commerciales elles-mêmes. Ces déséquilibres bilanaires majeurs n’ont pas posé de problème jusqu’au moment où la crise de confiance et l’incapacité de renouveler les financements a provoqué soit des défaillances (et dès lors, l’intervention des États), soit des ventes forcées d’actifs, qui ont largement contribué à enfoncer les valeurs boursières et financières.

Tim Geithner, Secrétaire d'État au Trésor américain a déclaré le 7 février 2010 que les USA garderont éternellement la note maximale AAA. “Absolutely not, that will never happen to this country” a-t-il répondu à ABC au sujet d'un downgrade des USA. La crise des subprime est terminée, elle a fait ses ravages. Depuis janvier 2010 commence la crise des alt-A dans une économie américaine effondrée. En janvier 2014 commence la crise FHA et Ginnie Mae que le patriote populiste Obama à créé avec ses Obama Mortgages, c'est à dire la création exponentielle de la dette privée pour "rembourser" la dette. Sur le site de la FHA vous avez un onglet et une page qui s'appelle "Obama Mortgage" (Crédit hypothécaire Obama) avec l'invite suivante: "In early 2009, the Obama administration announced a program called Making Home Affordable. This program is expected to help nine million homeowners keep their homes and avoid foreclosure through refinancing and modified loans designed to lower monthly mortgage payments" (Au début de l'année 2009, l'administration Obama a annoncé un programme appelé 'Rendre la maison individuelle accessible'. Avec ce programme 9 millions de propriétaires seront aidés pour garder leur maison individuelle et pour éviter la faillite grâce au refinancement et à la redéfinition des termes de leur emprunt avec de plus petites mensualités de leurs crédits hypothécaires.) La FHA garantit à 100% les crédits pour l'acquisition ou la construction immobilière.

Dans sa réforme présumée et à venir sur les banques, Obama laisse de côté Fanie Mae, Freddie Mac, Ginnie Mae et la FHA qui sont tous en faillite malgré les Big-Fat-Bail Out cycliques auxquels ils ont droit tous les 2 mois. Ces quatre établissements nationalisés dans les faits depuis 2008 n'ont jamais cessé d'amplifier ce que pourquoi tout le système financier américain a sombré par sa propre faute et sans l'assistance des "étrangers": ils empaquètent des crédits immobiliers, multimutualisent leurs risques en inventant des produits financiers dérivés MBS (équivalent à des CDS) qu'ils se font directement garantir par le gouvernement. Le bail-out de Fannie Mae et de Freddie Mac a déjà coûté 712 milliards $ et Obama vient de garantir le 24 décembre 2009 qu'il n'y aura pas de limite supérieure; Obama a réussi à faire passer une loi qui lui permet de ne plus demander l'autorisation au Congrès pour continuer à renflouer Fannie Mae et Freddie Mac.

Le gouvernement américain amplifie la bulle hypothécaire et immobilière et ne se fait pas dicter sa conduite par des étrangers mais par le Congrès et le Sénat US. Ricardo Caballero avait sûrement vécu chez les aborigènes mais pas entre les consommateurs américains pour avoir publié son analyses dans Time. Caballero n'a sans doute pas compris que les USA se sont donnés Obama comme patriote président. Ce trou de langage dans l'analyse de Caballero est destiné à préparer les USA à réaliser un bond quantique des USA. Ce n'est ni celui de l'épargne, ni celui de la restriction budgétaire. J'y reviendrai dans mon commentaire. Pour 2010 RealtyTrac estime que 3,5 millions de nouvelles maisons seront saisies par les huissiers. Ils s'ajouteront aux 4,7 millions saisis en 2009. Fannie Mae et Freddie Mac garantissent pour 5000 milliards de $ d'hypothèque. Leurs plus grands créanciers sont la Chine, le Japon, le Luxembourg, la Belgique, la Russie. L'État américain est trop content des capitaux des investisseurs étrangers et n'a pas repris à son compte leurs créances comme celles des 66 autres banques qui soutiennent Freddie Mac et Fannie Mae. Freddie Mac et Fannie Mae sont devenus des objets de chantage entre la Chine, la Russie et les USA. Mais les USA sont seuls responsables de cette situation en ayant cru qu'ils pouvaient vendre leur pauvreté au reste du monde. Le Congrès US a aussi autorisé le Secrétaire au Trésor, Tim Geithner, de sortir de la comptabilité nationale le trou de Fannie Mae, Ginnie Mae, Freddie Mac et de la FHA. Vous pouvez donc comprendre pourquoi les spreads sur les CDS émis sur la dette souveraine et les T-Bonds américains ne pourront jamais être une référence et que les hedge fonds se ruent sur la Grèce en faillite. Ricardo Caballero ne réclame pas la transparence de ce côté de la part de la Commission d’Enquête sur la Crise Financière. Les CEA et traders de ces instituts de crédits hypothécaires touchent toujours leurs boni, mais en liquide car les actions ne valant plus rien, les stock-options sont tombés en désuétude.


2) Le choix "impossible" des investisseurs aux USA selon Caballero:

Selon Caballero, les investisseurs, pour lui "étrangers", ont créé aux USA la demande vers des produits financiers dérivés à haut risque qui ont détourné l'économie américaine de son mode habituel de fonctionnement et qui ont dévié les placements des investisseurs des actions vers les produits spéculatifs CDS, CDO, RMBS, MBS... sensés offrir une garantie multimutualisée du risque aux obligations et emprunts publics ou privés. Les banques systémiques gagnent sur le revers et sur l'avers. Ils gagnent sur les intérêts des remboursements de la dette, et sur les assurances qu'ils vendent sur les marchés spéculatifs pour multimutualiser les risques des prêts qu'ils ont octroyés.

Graphique à droite de la Deutsche Bank pour ses activités aux USA: en bleu clair les bénéfices financiers sont repartis à la hausse dès la fin de l'année 2008, alors que la "crise" commençait juste à faire rage. La crise Enron dot-com de 2000-2001 est bien lissée, mais l'économie réelle en noir avait bien souffert. En 89 commence le découplage du financier et du "réel". Dès 93 je faisais mes cours en Master Grande École en dénonçant les produits financiers dérivés. La "crise" âgée de 4 ans a commencé en 2006. Les "green shoots" de mars 2009 sont passés par le "we are back on the track" de décembre 2009 pour ne rester qu'une "jobless recovery" depuis un an et pour s'offrir un nouveau mot: recoverygeddon qui est égale à Revovery + Armageddon. Moins 8,5 millions d'emplois aux USA.

Graphique à gauche: Croissance de la dette US. Le PIB fictif et d'initié des Financial Profits montré avec la courbe bleue clair du graphique ci-dessus à droite, n'a pas profité aux finances publiques. Le PIB américain est de 14.000.000.000.000 de $. Une dette publique équivalent à 90% du PIB ne permet plus au pays de réaliser de la croissance. Caballero n'a pas demandé dans son analyse du Time pourquoi la Loi américaine anti-trust n'est pas intervenue pour casser l'entente entre banques et assurances, ou pour casser la position dominante des grandes banques qui regroupent la banque de dépôt, la banque d'investissement et l'activité d'assurance. Cette entente et cette position dominante soutenues par l'abandon du Glass Steagall Act est une distorsion légale et institutionnelle des marchés, qui ne peuvent plus être "libres et non faussés", où il ne peut pas y avoir "d'information pure et parfaite", où il est impossible que "toute chose est égale par ailleurs", et où "la main vibrante des marchés" est amputée. Tous les credos libéraux et néo-libéraux, que je ne défends pas, ont été détournés par les patriotes américains qui ont canalisé vers eux leur idéal d'enrichissement en gardant sous un pochoir l'espoir du trickle-down effect et de l'humanisme automatique et doré du Consensus de Washington de l'École de Chicago. Lors de ma 1ère année de Sc Eco de Strasbourg en 1972 il fallait étudier ces credo du libéralisme dans le livre de micro-économie de Raymond Barre. Dès cette époque, en 1972,  je savais bien qu'ils étaient aussi saugrenu et déplacé que quand je disais debout sur des échelles dans les amphis que je suis "Thomas 1er, le Roi du Tamboulina."
En cas de crise et de tendance récessionniste ou dépressionniste, les USA comme le reste des pays industrialisés financent la dette et la relance économique avec une dette encore plus grande, puis font des coupes budgétaires dans les domaines dont les États peuvent agréablement se passer: les services publics, la santé, le social, les allocations chômage et perte d'emploi, l'éducation, la recherche et le développement, les infrastructures et les Haribo.

3) Les crises spéculatives et croissance appauvrissante exportées par les USA:

Ricardo Caballero, Chef du Département économique du MIT devrait de nouveau étudier la Crise asiatique. La crise économique asiatique était une crise économique qui avait touché les pays de l’Asie du Sud-Est à partir de juillet 1997, puis qui s’était propagée aux autres pays émergents comme la Russie, l'Argentine, le Brésil. Le surinvestissement et des niveaux de dette extérieure très élevés étaient les causes de cette crise, qui avait débuté sous la forme d’une crise monétaire avec une forte dépréciation des monnaies asiatiques. La crise asiatique avait été initiée par la chute du baht thaïlandais, et s'était propagée à très grande vitesse. La dépréciation des monnaies avait touché l'Asie du Sud-Est et tout particulièrement Taïwan dont la monnaie était dépréciée de plus de 45 % par rapport au dollar en l'espace de trois semaines. L’éclatement de la bulle financière en Thaïlande avait provoqué une chute de la bourse début 97. Le déficit de la Balance des paiements courants de la Thaïlande de 8 % du PIB et la dette externe croissante et l'endettement à court terme de ce pays avaient fait fuir les investisseurs et acteurs financiers étrangers de plus en plus méfiants. Face à la fuite des capitaux hors de la Thaïlande et aux ventes de bahts, les autorités avaient tenté de défendre la monnaie thaïlandaise avec une injection de 23 milliards de dollars provenant de la Banque centrale thaïlandaise. Ceci n'avait produit aucun effet et le gouvernement avait laissé flotter sa monnaie. La défiance des spéculateurs s'était reportée alors sur les autres monnaies de la zone comme le peso philippin, le ringgit malais, la roupie indonésienne et les capitaux avaient fui le continent (« fly to security »). La BCE doit aussi méditer à ceci. La perte de confiance dans les monnaies asiatiques s'était étendue et avait entraîné la dépréciation de la roupie indonésienne, du ringgit malais et du peso philippin.

À l'automne 1997, la crise avait atteint la Corée du Sud, Taïwan, Singapour et Hong Kong. Cette perte de confiance rapide était accentuée par le rapprochement dans les mêmes produits financiers des valeurs de toute la région. La situation financière des banques et des entreprises locales, qui étaient fortement endettées à court terme en dollars et en yens, s'était détériorée rapidement. L'insolvabilité d'un grand nombre d'entre elles ainsi que la fuite des capitaux avait entraîné un l'effondrement du crédit et de l'activité économique entre la fin de l'année 1997 et le début de l'année 1998. Après les Tigres, la crise avait gagné les Dragons (Hong Kong, Corée du Sud) et fin 1997, 12 pays émergents étaient touchés (Tigres, Dragons, Brésil, Argentine, Inde). Après une accalmie au début 1998, la crise avait redémarré dans la sphère financière, avait détruit en quelques mois un total de 600 milliards de dollars d'actifs et l'économie réelle s'était effondrée en réduisant considérablement le pouvoir d’achat des populations qui n’avaient plus accès au crédit (credit crunch comme aujourd'hui en 2009-2010 aux USA et en Europe). Durant l’été 98, la contagion internationale par le dollar comme monnaie d'échange et monnaie de réserve s'était confirmée, le risque était devenu systémique et avait provoqué le krach russe. La crise était devenue politique et le remboursement de la dette externe du pays se fait par l’émission de Bons du Trésor russe, dont le service occupait par la suite 35 % des dépenses budgétaires. L’État russe s'était mis en cessation de paiement en 1998 parce qu'il ne disposait pas comme les USA de l'arrogance criminelle de propulser sur la planète de la helicopter money et parce qu'il n'avait pas la capacité à vendre ses bons du trésor sur les marchés financiers internationaux. Pour les tenants du consensus de Washington, cette crise fut considérée comme la démonstration que le capitalisme libre et non-régulé était la seule possibilité, sans alternative, de développement économique, après la disparition du communisme et l’effondrement de ces pays asiatiques qui pratiquaient une troisième voie. Milton Friedman, Michel Camdessus et Alan Greenspan estimaient "que la crise était positive, car elle permettait d’imposer rapidement un modèle où l’État n’intervenait pas dans l’économie".

4) La palinodie américaine, débile et xénophobe à forte intention structurante de Caballero:

C'est pourquoi les institutions financières internationales comme le FMI et la Banque Mondiale s'étaient abstenues de jouer leur rôle pendant la crise asiatique, et ses conséquences jouèrent un rôle important dans le développement de l’altermondialisme. C’est aussi elle qui poussa les pays du Sud à refuser les nouvelles mesures de libéralisation des marchés mondiaux proposées par l’OMC à Seattle en 1999. Ceci avait amené à l'échec des négociations de Doha en 2001 et à la prorogation à sine die de toutes autres négociations de libre-échange en 2007 et à la mort physique de l'OMC. Les analyses de Ricardo Caballero contiennent de manière subliminale l'échec des négociations de Doha. Les USA et l'Europe s'étaient immédiatement lancés dans une concurrence aux accords bilatéraux appelés APE (Accord de Partenariat Économique) et ALE (Accord de Libre Échange) qui avaient encore plus décuplé l'asservissement et l'infériorité économique des pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et des PED (Pays en Développement). C'est en 2001 que la Chine avait lancé le G21, le Groupe des pauvres dissidents et réfractaires à l'assujettissement aux clauses de l'OMC et à ses "ingérences dans les affaires intérieures" des États-nations. C'est à cette époque que l'Afrique a lancé l'idée du "protectionnisme intelligent" parce qu'elle déplorait le déséquilibre croissant dans les échanges commerciaux imposés par les puissances économiques étrangères (L'Afrique est passée d'une soumission à une autre).

Ricardo Caballero constate (en cachette) dans son analyse que la globalisation s'est retournée contre les USA qui sont devenus tout aussi fragiles que les pays africains. Vous ressentez progressivement que Caballero et le Time sont entrain de faire procéder dans l'esprit des américains, mais en mauvaise part, une mutation idéologique de la conception de la globalisation. Cette mutation avait déjà immédiatement été réalisée dans les faits avec l'échec des Négociations de Doha, l'abandon pur et simple de l'esprit du libre-échange avec le musèlement par les milliers d'APE et d'ALE. La pensée de Cabalerro, qui semble n'être qu'une débile palinodie xénophobe, comporte une très forte intention structurante devant relier et réconcilier le trader américain et la mainstreet.


5) Stiglitz avait dénoncé le Consensus de Washington et l'OMC, mais Caballero du MIT en a peur:

Le consensus de Washington est une expression créée en 1989, par l’économiste John Williamson pour résumer les mesures standard recommandées aux économies d'Amérique latine en difficulté (crise Tequila) puis celles des Pays asiatiques, par les institutions financières internationales domiciliées à Washington (Banque mondiale, FMI - Fonds monétaire international) et soutenues par le Département du Trésor  américain. La Consensus de Washington est issu de l’idéologie de l’école de Chicago.

En écrivant son analyse dans le Time, Caballero craint que les USA s'engouffrent eux aussi dans un long isolement et dans une "décennie perdue" comme l'Amérique latine restée engluée après la Crise Tequila durant les années 1980 dans une profonde crise économique, dans l'hyperinflation dévastatrice qui détruit actifs, biens, épargne et retraite, dans la déstructuration sociale, le chômage de masse et dans les instabilités politiques. La crise de la dette extérieure avait écarté l'Amérique du Sud des marchés financiers internationaux et l'avait rendue exsangue avec un transfert net négatif de ressources financières de près de 25 milliards de dollars en moyenne annuelle en direction des USA.

Le paquet de réformes alors recommandées par le FMI, la Banque Mondiale et le Trésor américain aux États sur-endettés comportait systématiquement, comme solution à la crise de la dette accompagnée de récession et d'hyperinflation, la stricte discipline budgétaire parce que les déficits keynésiens n'étaient plus considérés comme la solution miracle, et donc la diminution des dépenses publiques, la libéralisation du commerce extérieur. Cette politique de libre-échangisme recommandait systématiquement l’abolition des barrières douanières et contingentements à l'entrée sur le marché et la libéralisation des investissements internationaux. Lors de la privatisation recommandée des monopoles ou participations de l'État, les fleurons des économies en crise passent alors grâce à la libéralisation des marchés financiers sous contrôle des capitaux étrangers avec la garantie du libre-établissement des services financiers dans tous les pays membres de l'OMC. Les pays économiquement inférieurs aux USA n'étaient pas structurés pour affronter cette libéralisation des échanges financiers et les actifs gagnés sur place ont été placés aux USA dans des fonds spéculatifs.

Caballero a peur de l'attaque des étrangers sur les USA qui viendra de ceux qui disposent actuellement d'actifs en excédent: les chinois. Caballero craint que le paquet du Consensus de Washington et de l'OMC ne dévaste à son tour les USA en l'écrasant comme ils l'on fait eux-mêmes avec les pays inférieurs à eux. La palinodie de Caballero est structurante et est un appel au protectionnisme des USA. La Chine et les USA se livrent déjà ouvertement à une guerre protectionniste sur des catégories de produits consommables comme des pneus ou des sac à main, etc. L'analyse de Caballero est entrain de légaliser les barrières douanières et les mesures protectionnistes ("...contrôler l'approvisionnement") et est déjà entrain d'expliquer que les USA ne veulent plus respecter la Cour arbitrale de Genève qui règle des conflits entre des membres de l'OMC, comme par exemple celui de Boeing / Airbus Industrie EADS.

Caballero rejoint avec sa palinodie débile et xénophobe la Grande Désillusion de Stiglitz qui appelait à une croissance partagée et aux solidarités mondiales. Stiglitz, qui avait démissionné de la Banque Mondiale, avait aussi souligné que de par le monde, dix pays à revenu intermédiaire avaient connu de 1994 à 1999 de graves crises financières qui avaient fait sombrer le niveau de vie, causé la chute du gouvernement et aggravé le sort de millions de personnes. Les décideurs avaient été confrontés à la menace de la contagion financière et les économistes de ces pays avaient remis en question le rythme et l’enchaînement des mesures de déréglementation et de libéralisation imposées par l'OMC. Caballero est plus simpliste: il accuse les investisseurs étrangers et leur demandent de simplement déposer leurs liquidités à la Fed', dans ce Fort Knox de carton. Caballero aimerait faire pression sur les investisseurs et gouvernements étrangers pour qu'ils fassent comme leurs grands-pères qui avaient déposé à Fort Knox tous leurs stocks d'or dans le Système Monétaire International adossé sur l'or. Les américains avaient dénoncé unilatéralement en 1973 l'étalon-or et le SMI en ne rendant pas l'or aux États qui le leur avait confié, sauf à la France de De Gaulle. Caballero peut tout aussi bien péter dans un violon, mais son analyse perpétue dans l'esprit des américains que le monde est une marchandise qui leur appartient, qui leur doit tout, allégeance et soumission... en échange de la protection militaire... Contre lui, il y a actuellement le Consensus de Pékin (chemins de fer, ports, barrages, amitié, respect mutuel, pétrole, minerais), les populistes de gauche comme Lula, Chavez... mais pas l'Europe toujours adulée de la statue de sa liberté du Colmarien aussi inébranlée qu'une cathédrale de dévotions.

6) Caballero voudrait garder l'avantage des armes financières des USA dans la guerre de la monnaie:

Lors de la Crise asiatique de 1997-99, les fonds de pension, les hedge fonds et investisseurs étrangers et principalement américains opérant dans ce secteur avaient perdu la plus grande partie de leurs actifs, et la crise menaçait de devenir une crise systémique planétaire. Washington avait alors comme à l’accoutumée déployé ses armes financières pour mettre en œuvre le Big Fat Bail-Out des fonds américains.

En l’espace de quelques mois la Russie avait connu la banqueroute d’Etat. Le Management des placements à long terme qui était l’un des acteurs majeurs sur le marché des produits dérivés financiers, avait sombré. Wall Street était au bord d’un effondrement inconnu depuis 1929. Le Dow Jones et le Nasdaq avaient plongé. Mais la Banque Centrale américaine, la Fed’ avait ouvert en grand les vannes des liquidités et stoppé momentanément l’incendie que les investisseurs américains avaient déclenché en Asie dans une activité de bulle spéculative et immobilière. Les américains avaient jubilé en racontant que la Fed' avait gagné. Cette victoire ne fut que de très courte durée parce que la Fed’ avait démontré aux spéculateurs et investisseurs américains et étrangers qu’elle était un partenaire fillable et qu’elle prendrait à sa charge les sauvetages en cas de crise. En absorbant les actifs toxiques et pourris des fonds américains, la Fed’ avait mis massivement sur les marchés financiers les liquidités qui ont nourri la prochaine bulle des valeurs technologie de 1998-1999, appelée crise dot-com Enron.

Dans des modèles d'entreprises issus des études de cas du MIT et de Harvard, les entrepreneurs échevelés s'étaient lancés dans des investissements en se promettant des rendements à deux chiffres qui rendaient la "vieille" industrie sans intérêt pour eux. Les investisseurs avaient bénéficié de la politique d'Alan Greenspan, Président de la Fed', qui avait offert durant 16 années de suite des liquidités à un taux directeur excessivement bas. Grâce à cet argent facile, la bulle avait très rapidement gonflé et l'euphorie avait fait doubler le Nasdaq en un an. Que ce soit pour les investissements dans la bulle asiatique ou dans les valeurs technologiques, les investisseurs américains agissaient en maître sur le sol américain ou à l'étranger, partout où une zone à potentialité de marge opérationnelle forte se présentait à eux. La mot de passe était "Capital Risk", "Risk Management", "OTC", tous ceux qui ne pouvaient prononcer ces mots étaient de demeurés tous justes bon à avoir un emploi posté avant d'être au chômage. Les projets industriels issus des modèles mathématiques du MIT et de Harvard comme des supercheries à grande échelles ne tenaient pas la route, et le concept de croissance durable n'était que quelque chose pour des 68huitards attardés ou des "french liberal socialists" plus apparentés à des dinosaures risibles et ringards, mais pas encore à de "la gauche de la gauche" ou de "l'ultra-gauche" ou des "verts utopistes, climatistes et décroissants" de 2009-2010. L'inventivité des projets économiques et des produits détournait l'industrie américaine de son savoir-faire industriel. C'est ce que dénonce aujourd'hui Caballero du MIT à partir du moment où tous les USA sont menacés par leurs propres investisseurs ou avec leurs produits issus de l'ingénierie financière américaine qu'ils mettent sur le marché. Les valeurs des actions dans le secteur technologique se sont effondrées aussi rapidement qu'elles avaient gonflé et en 2000-2002 toute l'économie américaine était entrée en dépression. A cette époque on avait commencé à faire le distinguo entre "économie réelle" et spéculation. La courbe bleue clair du graphique de la Deutsche Bank au début de cet article montre le spread entre ces deux formes d'économie. Sur le tableau cliquable à gauche établi par la Fed' nous pouvons voir que la Crise des technologiques avait fait perde 6600 milliards de $ aux actions, aux assurances-vie, aux fonds de pension et aux fonds d'investissements.


Ceci n’avait pas freiné dans ses élans Alan Greenspan, dit le Maestro, de baisser le taux d’intérêt directeur de la banque centrale américaine, la Fed', à un niveau jamais atteint depuis la seconde guerre mondiale et pour la période la plus longue depuis la Grande Dépression. Il avait pompé dans l’économie américaine des liquidités à bon marché comme jamais auparavant. Alan Greenspan avait banni le risque et comme résultat la Fed’ avait prêté des dizaines de trillions (milliers de milliards) de $ qui se sont canalisés dans le marché de l’immobilier. Ricardo Caballero oublie de décrire ce comportement totalement fou du Président de la Fed’ qui avait été cautionné par les pouvoirs politiques du Congrès et du Sénat. Le gouvernement et la Fed' ont crié victoire en ayant "vaincu" la crise des valeurs technologiques. En ayant vaincu la Crise de la Bulle des technologique les USA ont créé, sans avoir besoin de l'intervention des investisseurs "étrangers", la bulle immobilière et des crédits hypothécaires dite des Subprimes (Housing Bust). Sur le tableau cliquable à droite de la Fed': les pertes de la bulle hypothécaire ont été 2,5 plus grandes que celles de la bulle des technologiques. 15500 milliards de $ de pertes pour les actions, les assurances-vie, les fonds de pension, les fonds d'investissements, les banques et assurances. Quel est ce modèle et ce système de société qui organise une telle destruction systémique et qui est voulue par les citoyens américains? En moins de 10 années l'économie américaine à détruit de son propre gré 22100 milliards de $. De son gré parce que depuis la crise des Tulipes, et la Crise de 29, et la Crise asiatique, tout américain savait. Ricardo Caballero aussi.

7) La PIIGS Propaganda et Caballero préparent la guerre xénophobe:

Et le Big Fat Bail-Out est poursuivi par Obama qui a ajouté avec Tim Geithner et Bernanke 30% du PIB en liquidités issus de la Helicopter Money, de la monnaie de contrefaçon. Obama attire comme il peut les investisseurs étrangers et crée la mère de toutes les bulles qui cette fois-ci va conduire à Weimar II, l'hyperinflation et la Grande Dépression II. Pourquoi? Cette fois-ci il les USA se dirigent droit vers l'effondrement obligataire de leurs Bons du Trésor. La comptabilité nationale américaine est tout autant manipulée que celle des banques lors du stress-test des 19 grandes banques. Depuis le début de la fin de l'hégémonie américaine économique en 2001 avec l'échec des négociations de Doha pour l'OMC et du modèle du Consensus de Washington, les USA ne peuvent plus empêcher leur effondrement pur et simple depuis 2007 avec la crise hypothécaire des Subprimes. C'est pourquoi les agences de notation font diversion en dénonçant dans leur poker les "Club Med spreads" ou bien encore les PIIGS (Portugal, Irlande, Italie, Greece, Spain), ou les UR PIIGS en ajoutant l'Ukraine et la Roumanie. La presse américaine traite indifféremment le sujet de la "Euro-Zone Debt Default Risk Crisis", la défaillance de la dette souveraine de ces pays à la périphérie de l'Europe en illustrant les articles avec des images de cochons. Ceci doit plaire à Ricardo Caballero avec ces "bailing out PIIGS", "fringe PIIGS", etc. Cherchez donc sur Google Images ou Google le mot PIIGS.

8) Caballero déplore le régulation introuvable:

Caballero est fâché contre les investisseurs étrangers qui ont acheté massivement des produits financiers dérivés. Nous pouvons confirmer que les particuliers, les investisseurs institutionnels, les banques étrangères, le Crédit Mutuel, la Société Générale, la Caisse d'Épargne, mais aussi des Communautés Urbaines, des Théâtres nationaux, des Communes se sont jetés, pour améliorer leur trésorerie, sur les produits financiers américains qui promettaient des rendements à deux chiffres. Les Campus universitaires étaient placardés des publicités pour AIG, les banques américaines, et nos étudiants étaient même très honorés de faire à l'œil leur Volontariat dans leurs bureaux à Detroit ou Chicago plutôt que de faire un stage rémunéré avec frais de déplacement payés. Mais on ne peut permettre à une putain d'en vouloir aux zonards du soir de venir exprimer leur rendement à deux chiffres. A Caballero du MIT non plus. Caballero ne peut se plaindre qu'une régulation plus stricte n'a pas existé pour empêcher les banques d’investissement US de créer massivement des produits financiers dérivés adossés sur des crédits hypothécaires accordés à des emprunteurs sans garanties et pour éviter que ces banques d’investissements ne vendent aux investisseurs étrangers ces produits dérivés comme des produits sûrs. Caballero ne peut se permettre de se plaindre, d'autant plus que le système politique américain et les lobbies financiers ont entreposé Obama à la Présidence pour ne pas instaurer une régulation.
 
La dérégulation américaine est une oeuvre collective voulue par l'ensemble de la société américaine. Les américains ne sont pas un peuple qui se laisse dicter la politique de son modèle et son système de société par des étrangers. John Dugan est un dérégulateur de la première heure et avait révélé en 1991 dans son livre „Modernizing the Financial System“ qui fait autant référence que les pensées de Augustus von Hayek et les publications de l’Ecole de Chicago et du Consensus de Washington. John Dugan ne voyait dans toute autorité de surveillance financière pas moins qu’un instrument de satan. John Dugan s’était amplement vanté de son travail de lobby quand le Glass Steagall Act avait été aboli en 1999. Pourtant nous savons que cette loi était parvenue à minimiser depuis 1933 le risque pour le système financier. Aujourd’hui, John Dugan est employé dans l’administration Obama. Vous savez qu’aux USA, quand un président est élu, c’est toute l’administration qui change du haut en bas jusqu’à madame pipi. John Dugan est actuellement "Comptroller of the Currency" au ministère des finances, c'est à dire contrôleur de la monnaie, du $. La personne qui avait poussé à octroyer les pleines libertés aux banques est dans le gouvernement Obama directement sous les ordres du Secrétaire d’Etat au Trésor, Tim Geithner, qui devrait officiellement prouver sa capacité à juguler les spéculateurs financiers qui sont de nouveau déchaînés en 2009 et 2010 et qui annoncent des milliards de bénéfices et des versements de milliards de boni.

Quand Obama mimait il y a deux semaines un courroux et menaçait de taxer les banques aidées par l'État et qui reversent des boni et qui font des bénéfices, John Dugan annonçait au même moment officiellement au Conseil d’Administration de la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) qu’il était fermement opposé à ce nouvel impôt. John Dugan n’a pas changé de terminologie comme lobbyiste et contre le gouvernement Obama et son ami le plus proche est Tim Geithner, qui a toujours été extrêmement proche de Wall Street et du monde de la finance, tout comme beaucoup de Représentants démocrates du Congrès qui font partie du 1er cercle d’Obama. La Réforme de la Surveillance des opérations financières, qui était l'une des promesses électorales d'Obama, est régulièrement torpillée par eux dès qu’il en reparle. Aucune loi n'a été promulguée à ce sujet depuis une année de mandature d'Obama... parce qu'il n'existe pas la moindre des propositions de loi. Ce sont les sénateurs McCain et Cantwell qui ont déposé la proposition de loi de réinstaurer le Glass-Steagall Act. L'un est démocrate, l'autre républicain. Après 8 mois de débats, le Sénat a écarté les propositions de régulation avec une centaine d’amendements, d’exceptions et d'exemptions juste avant Noël 09 et le lobby bancaire a communiqué amplement sur son succès pour rassurer les "investisseurs" et les marchés financiers. Caballero serait inspiré de critiquer ceux qui maintiennent en vie le shadow banking system américain et qui lui offrent le Big Fat Bail-out.

9) Caballero ne critique pas le Hedge Fonds Cerberus qui a délocalisé et tué le Travailleur américain:

(à terminer de rédiger)

20. janvier 2010

Obama a été entreposé à la Présidence par les lobbies financiers de Wall Street - Le mariole de la Maison Blanche

Obama n'a pas échoué face à ses promesses. Obama n'a jamais gagné la Présidence, il y a été entreposé par les lobbies de l'ersatz capitalisme et de la botox economy. Obama est un raté global et n'a été élu que pour nettoyer les poubelles. Obama, Bush III, a fait passer le budget militaire annuel de $ 525 milliards à 635 milliards. Le discours donné par Obama à Strasbourg au Sommet de l'Otan le 4 avril 09 à son town-hall meeting était lamentable mais avait ravi un parterre filtré de jeunes UMP et d'étudiants ébaubis de Grandes Écoles de Commerce. Sous leurs applaudissements, il avait demandé dès la 10ème minute le soutien pour envoyer des GIs contre les terroristes. La jeunesse et les papy-boomers de Strasbourg avaient adoré dans le hall du Rhénus. Et il était tellement plein d'humilité avec sa bouteille d'eau minérale en plastique. Un homme, comme toi et moi, un magnifique raté.

(Bronze ci dessus: Plateau de Californie à Craonne)

Dans cette société de chuchoteurs, de menteurs et de dénonceurs, la réalité n'est plus partagée. Nous sommes comme au temps de Lénine où le langage est usurpé pour couvrir des actes de terrassement. "The U.S. government has a technology, called a printing press, which allows it to produce as many U.S. dollars as it wishes at essentially no cost." - Benjamin S. Bernanke, Président de la Fed'

Le système bancaire américain a testé en 2008 et 2009 le club de Wall Street présidé par l'administration Obama-Bernanke-Geithner, et est sûr que les futures positions toxiques seront épongées par les pouvoirs publics, le contribuable, les générations futures, et les investisseurs étrangers qui achètent les T-Bonds, les Bons du Trésor américain. Le gouvernement américain a déjà absorbé 80% des positions toxiques et des crédits pourris. Le gouvernement américain a pris a son compte le rôle de bad bank sans l'officialiser.

AIG appartient à 80% au gouvernement américain sans avoir été nationalisé. Ceci s'appelle le qualitative easing et est censé fluidifier les liquidités et en injecter des nouvelles comme le quantitative easing (planche à billets). Mais les banques ne font que de nourrir et d'amplifier la nouvelle bulle spéculative avec ces moyens mis à disposition par le gouvernement Obama. Helicopter Ben Bernanke, "ex officio lobbyist for high finance", est le Président de la Fed' qui a le plus amplement et le plus rapidement injecté des liquidités de toute l'histoire des USA. La Fed' annonce qu'elle voudra arrêter le Quantitative Easing en mars...


Pour financer sa campagne présidentielle Obama a touché entre autre 994795 $ de la Goldman Sachs (le deuxième contributeur), 701290 $ de la Citigroup, 695132 $ de JPMorgan Chase, 543219 de la UBS, 514881 de la Morgan Stanley, ceci juste pour les banques les plus importantes.

Pour soutenir les marchés mondiaux et abaisser le taux interbancaire, le Libor, la Fed' avait offert depuis la fin de l'année 2008 à un taux zéro des $ à la BCE, la Bank of England et à la Banque Nationale Suisse dans des accords swap auxquels elle va mettre fin au 1er février 2010 parce que les banques centrales elle-mêmes ne s'en sont servies que pour surexciter la spéculation et le carry trade au lieu de prêter pour des projets industriels. A partir du 1er février 2010 les banques centrales sus-citées n'auront plus un accés illimité à des liquidités en $. La Fed' teste déjà depuis la mi-décembre 2009 le ralentissement de la planche à billets juste pour voir les premières réactions des marchés en espérant avoir restitué la solvabilité du système bancaire, car, il faut le rappeler, le système bancaire américain est insolvable. La Fed a annoncé en décembre 09 vouloir tester à partir du 1er février 2010 plus sérieusement les marchés. Il se dit que les banques sont entrain de paniquer, leur drogue va leur manquer et un drogué en manque... Les premières réactions du marché ont déjà prouvé que personne dans le secteur privé ne croit en une reprise économique possible. La demande intérieure a baissé de 11,4 % aux USA en 2009, ce qui ne s'est pas vu depuis 1947. La Fed' va tomber dans sa propre trappe à liquidités de la planche à billet. Dans 2 mois s'accélère le doom loop. 7 millions d'américains ont perdu leur emploi depuis le début de la "Crise".

Le Sénat a reconduit le 28 janvier 2010 Bernanke pour son second mandat à la Fed'. Bernanke est le protégé d'Obama. Pour être à nouveau reconduit dans ses fonctions de Président de la Fed', Bernanke a rencontré 24 Sénateurs de la Commission Banque du Sénat pendant le mois de janvier 2010, ce qui est du jamais vu selon bloomberg.com. Il est étonnant que les USA s'offrent un simulacre d'élection par les représentants du peuple du Président de cette entreprise financière privée, la Fed', qui frappe la monnaie. Bernanke a dit: "I will be strictly independent of all political influences." La presse américaine le traite de menteur (a liar as well as a hypocrite), sans remarquer qu'il ne ment pas. Les sénateurs eux-mêmes ne sont pas indépendants de leurs sponsors. Ils servent les intérêts privés et sont eux-mêmes entreposés dans un lieu qui devrait servir les intérêts publics. Ils sont un architectone. Le Wall Street Journal divulgue même des preuves selon lesquelles des sénateurs se font acheter leur vote pour Bernanke.

Stiglitz avait été pressenti pour succéder à Bernanke à la Fed' auquel Obama avait déjà renouvelé sa confiance pour un second mandat. Le Times a fait de Bernanke la "Person of the Year 2009". Vu de Strasbourg et avec ma sensibilité, un Stiglitz comme Chef de la Fed' aurait été une "révolution", d'autant plus que Stiglitz avait depuis toujours décrié le leveraging comme outil de croissance qui ne repose que sur de l'information asymétrique, donc sur de l'information qui n'est pas disponible pour tous pour toutes choses devant être "égales par ailleurs", ce qui étouffe en même temps les protagonistes de la concurrence libre et non faussée qui tend au plein-emploi en créant automatiquement des richesses pour tous. Stiglitz ne croyait jamais au "moral hazard", à l'aléa moral, parce que pour lui il n'existe pas de "main vibrante" qui équilibre joyeusement les marchés. Mais Obama ne s'était pas rendu au G192 présidé par Stiglitz. Il est vrai que Stiglitz prône l'abandon du $ sous sa forme actuelle: "Il est clair, qu'une devise de réserve ne doive pas être adossée à une monnaie nationale, parce que ceci ne peut que conduire à l'abandon de la discipline financière avec des conséquences désastreuses pour le pays émetteur de cette monnaie de réserve et pour l'économie mondiale." Donc Stiglitz n'est pas Fed'-compatible pour les Républicains, les Néo-Cons, les Nouveaux Démocrates. On avait aussi parlé de Paul Krugman comme sucesseur de Bernanke à la Fed', mais c'est un pentito du libéralisme, même s'il a fait sa thèse en 1977 sous la direction de Jagdish Bhagwati. Krugman, reste dans son rôle d'américain et nourrit depuis un an le poker dénonceur en voyant de manière compulsive l'effondrement du système monétaire international à partir de la Grèce et des Pays Baltes, mais jamais à partir des USA, de la Californie, du Kansas, et du Royaume-Uni. Krugman qui dispose en lui de la double terminologie, celle du libéralisme et celle d'un développement à potentialité durable, pourrait avoir une vision phénoménologique du parl'être américain et devenir l'interface manquante pour lier la spéculation américaine à une certaine idée du développement.

Obama disposait jusqu'en janvier 2010 de la majorité qualifiée au Sénat et aurait pu utiliser cette période pour installer les réformes. Il a aggravé en un an de mandature toutes les causes qui ont mené à la Crise. Aujourd'hui Obama a perdu sa majorité qualifiée au Sénat avec l'élection surprise dans le Massachusetts d'un Sénateur Républicain, dans ce bastion démocrate de la dynastie Kennedy. Il ne reste que 6 mois à Obama pour agir, en automne 2010 la totalité de la Chambre des Représentants est changée comme 1/3 du Sénat. La paralysie des réformes se trouve en réalité dans l'administration nommée directement par Obama. Obama a enfoncé les USA dans le doom loop en détournant la pensée de Keynes pour injecter des liquidités au profit des intérêt privés et spéculatifs des banques. Quoiqu'il arrive, la Chine ne sera plus disposée à prêter à son premier débiteur, les USA abandonnés par la planète, mais elle achète des bons du trésor grecs par l'intermédiaire de... la Goldman Sachs. D'habitude c'est la Deutsche Bank qui s'enrichit sur le commerce des sovereign bonds, des obligations d'État. La Chine devient une Banque Mondiale ter et contourne en même temps le FMI qui n'est qu'un outil de domination comme l'OMC, la Banque Mondiale et la Banque Mondiale bis (BRI / BIS). Il faudra savoir composer avec.

La pensée de Keynes a été violée par tous les monétaristes quantitatifs des USA, dont Obama, qui ont versé 13 trillions de $ (13.000 milliards, et 27 trillions pour les pays du G20) ou presque une année de PIB pour ne pas relancer l'économie, mais pour sauver le système du Shadow Financial Banking. Aucun New Deal n'a été lancé, encore moins de Green New Deal. On a donné de la drogue à un drogué. L'Europe a imité les USA et le Royaume-Uni, parce qu'elle n'avait pas le courage d'avoir un taux d'intérêt directeur supérieur à celui de la Fed' et une politique monétariste quantitative plus restrictive qu'elle. C'était pour l'Europe la seule possibilité d'éviter une concurrence par la devise. L'Australie, le Canada, la Norvège agissent pourtant à l'opposé.

L'intérêt de la plus grande assurance du monde, AIG, comme de tout partenaire dans un contrat d'assurance reposant sur la vente à découvert de CDS négocié entre banque et assurances, est de spéculer sur la solidité (fragilité) financière d'un emprunteur et d'espérer qu'il soit défaillant, ou de spéculer sur les faillites et les CDO ou même de provoquer les faillites. Donc il fallait vendre des crédits et encore plus de CDS destinés à assurer les crédits, les CDO. Un sous-paiement de plus en plus intensif des salariés dans le pays, un inversement de tendance et de conjoncture mettent en œuvre automatiquement ce qui est appelé le moral hazard, l'aléa moral, le risque avéré qui opère le grand balayage. Même un tout petit pourcentage de défaillance du remboursement des crédits (subprimes, primes, alt-A, etc...) se retourne très vite et encore plus rapidement contre les partenaires qui ont échangés des CDS. Aux USA, la plus grande assurance du monde, AIG, qui est aussi la plus grande faillite d'une entreprise privée de l'histoire de l'humanité, a été "sauvée" avec 182 milliards de $ par l'État américain, mais elle a elle-même remboursé aux banques comme Goldman Sachs ou la Deutsche Bank 62 milliards de $. Ces banques étaient pour AIG les partenaires des produits dérivés CDS qui sont des titrisations adossées sur des crédits. AIG assurait les crédits contre des défaillances de l'emprunteur en multimutualisant les risques avec les CDS, qui ont conduit AIG à la faillite. L'assurance AIG et les banques avaient créé ensemble des centaines de millions de CDS pour s'enrichir ensemble en filtrant vers elles les richesses.

AIG a remis elle-même sur le marché spéculatif les 122 milliards restants du bail-out gouvernemental de 182 milliards de $. AIG avait caché au public la swap-transaction de 62 milliards avec les banques et l'utilisation de ces 122 milliards restants sur la demande et avec l'appui de la Fed' de New York, dont Timothy Geithner, Treasury apparatchik, était à l'époque président avant de devenir Secrétaire d'État au Trésor du gouvernement Obama. Avec les fonds publics AIG adosse sur ses activités spéculatives une nouvelle criminalité financière en s'indemnisant elle-même des dommages et des ravages causés par sa propre criminalité financière précédente. Ses banques partenaires elles-mêmes ont fait de même avec les liquidités obtenues d'AIG ou directement de l'État sous forme d'aide de sauvetage, parce que leur objectif est de ne pas sortir dernier et trop perdant de leur pyramide Ponzi-Madoff. Ceux qui ne sortent pas premiers de la pyramide Ponzi, ou du système boule-de-neige ne peuvent être que perdants. Le système économique et les programmes dits d'aide et de relance aident les banques à devenir le gagnant des derniers jours. Le gouvernement Obama ne fait que d'engraisser les banques et à émis pour ceci 2 trillions de $ (2000 milliards) en fausse monnaie issue de la planche à billets de Paper Mill on the Potomac et avec l'émission de Bons du Trésor qui ne sont que de la dette émise sur deux générations futures.

95% des crédits hypothécaires pour des maisons individuelles ont été placés sous la garantie du gouvernement depuis 2008 par l'intermédiaire de Fannie Mae, Freddie Mac et la FHA. 8 millions de crédits hypothécaires de maisons individuelles sont délinquants et repris par la Fed' à hauteur de 1,42 trillion de $. Photo à gauche, banner FHA "Un autre rêve américain devient réalité"; Photo à droite: banner de Ginnie Mae qui vante le soutien et la totale confiance du Gouvernement américain. Le parc immobilier ne vaut plus que 75% de sa "valeur" d'avant la crise et quand le gouvernement n'a plus les moyens d'aider aux remboursements des mensualités, ce sera l'effondrement total. Cette menace de ce "moral hazard" créé de toute pièce par l'administration Obama ne donne pas de leçon. 44% des prêts hypothécaires sont défaillants et la FHA n'a en réalité déjà plus les moyens d'aider les emprunteurs aux remboursements, ce qui amène à des expulsions par millions des maisons construites à crédit. Je vous ai écrit en août 2009 que c'est de nouveau par milliers de milliards de $ que les instituts de crédits hypothécaires, la Federal Housing Administration (FHA) et la Ginnie Mae (Government National Mortgage Association), accordent aux débiteurs NINJA (no income no job no asset, sans revenus sans emploi et sans garanties bancaires) des crédits... pour construire des maisons individuelles sur un marché saturé et en dépression.

Pour provoquer l'illusion d'une croissance, Obama a décidé de créer le Obama Mortgage, qui est un crédit hypothécaire accordé pour l'accession à la propriété mais à des conditions encore plus pourries et désastreuses que les subprimes précédemment attribués par Bush et soutenus par l'argent à taux d'intérêt excessivement bas de l'ancien directeur de la Fed' Alan Greenspan. Greenspan était appelé "le maestro" parce qu'il permettait l'enrichissement fictif des masses avec de la merde en leur permettant de s'endetter jusqu'au dessus de la tête. La politique économique de relance et de croissance de Bush trouve une prolongation décuplée dans la politique économique d'Obama qui est soumis aux lobbies financiers qui cherchent par tous les moyens à garantir leurs fonds propres contre la dévalorisation. Les banques se jettent sur les Obama Mortages, les titrisent en RMBS avec les partenaires assureurs comme AIG, parce qu'elles sont sûres que les défaillances de remboursement des emprunteurs sont garantis à 100% par l'intermédiaire de la Ginnie Mae et de la FAH: "The only mortgage-backed security that enjoys the full faith and credit of the United States Government". Même Bush n'était pas allé aussi loin dans la garantie gouvernementale du crédit et de la "valeur" de l'immobilier. Le gouvernement Obama a réussi aussi ce à quoi Bush n'est pas parvenu: à créer la symbiose totale de la banque universelle avec le Trésor Public américain. Souvenez-vous de la Freddie Mac et de la Fannie Mae, qui ont fait faillite en octobre 2008, et qui sont régulièrement recapitalisées par les différents plans gouvernementaux américains du nom de TARP, TALF, PPIP, etc... Graphique ci-dessus et à droite: La crise hypothécaire a la forme d'un dromadaire à 3 bosses, nous venons juste d'avoir quitté la première bosse, celle des subprimes. A présent commence celle des alt-A et des Primes, vers janvier 2014 commencera celle des Obama Mortgages de la Ginnie Mae et de la FAH. Ginnie Mae et FHA émettent de nouveau par centaines de milliards des titrisations  adossées sur des paquets de crédits hypothécaires (CDS et CDO, MBS > mortgage backed securities).


Le bilan pour les crédits hypothécaires du parc immobilier industriel et commercial (real estate) est tout aussi catastrophique. Graphique à droite: Situation inédite de l'immobilier industriel et commercial, real estate, aux USA, qui vous prouve la Grande Dépression 2. Selon Stiglitz a rappelé qu'il y a eu 2 millions de faillite de PME aux USA en 2009, et selon les analyses il y aura entre 2,5 et 3 millions qui seront en faillite en 2010.

C'est le greed, cette cupidité de l'ersatz capitalisme qui a amené la-dite Crise qui est payée par les peuples aujourd'hui, demain et par deux générations futures. Obama n'a aucun pouvoir pour réguler et imposer au système bancaire une augmentation conséquente des fonds propres qui les rend plus sûrs en cas de défaillance en chaine des emprunteurs. D'un côté des millions d'américains sont jetés à la rue et des millions de maisons individuelles sont saisies par les huissiers, voire immédiatement détruites - car ceci revient moins cher aux banques que d'entretenir un parc immobilier dont personne ne veut - et d'un autre côté on recrée la même bulle immobilière à crédit et au-dessus des moyens des emprunteurs. Obama n'est qu'une marionnette qui a été élue pour faire éponger les dettes et les positions toxiques par le Trésor Public et par la monnaie de contrefaçon de la planche à billet (Helicopter Money, quantitative easing). Depuis 20 ans the banksters use the sovereign debt of the US as the reserve basis for their rentier plunder, les banksters utilisent la dette publique comme une base de réserve pour leur pillage de rentier. Obama a accéléré le pillage par les banques. C'est un faible qui n'a pas su leur résister. Saura-t-il, au moment d'un soulèvement social généralisé, résister à la tentation totalitaire, ou sera-t-il le 1er dictateur noir américain? Cette question je la pose depuis plus d'un an sur mon site. Saura-t-il résister aux militaires ou va-t-il s'éliminer lui-même proprement pour ne pas avoir à assumer un régime totalisé? Il vient d'obtenir le Prix Nobel de la Paix, le "Du-bist-nicht-Bush-Preis" (le "Prix-Tu-n'es-pas-Bush") comme le titre le Financial Times Deutschland. Le tout  premier acte présidentiel d'Obama a été de gonfler le nombre de GI's en Afghanistan.

Obama, chef de gang et raté global, a annoncé hier vouloir taxer les 50 instituts financiers qui ont été "sauvés" avec les 700 milliards de $ du premier Plan de Sauvetage appelé TARP. Il prévoie un remboursement sur 12 ans si ces instituts ne versent pas de boni les 4 prochaines années. C'est facile de demander à un patient, pour lequel le pronostic vital est engagé, de rembourser ses soins. C'est d'autant plus drôle que les banques américaines communiquent depuis 3 mois sur le fait qu'elles ont déjà remboursé cette première aide ou qu'elles sont entrain de le faire après avoir levé des fonds sur les marchés financiers. AIG, la plus grande faillite de toute l'histoire des USA d'une entreprise privée, Fannie Mae, Freddie Mac, GM, Chrysler seront exemptés de cette taxe. La Deutsche Bank devra payer. La condition des boni est un leurre, car les salaires des banques ont augmenté de 30% en 2009 pour contourner les boni. Obama, comme Gordon Brown ou le prince-président français est un populiste qui vit depuis plus d'un an sur ses effets d'annonce.

Le système de banques universelles a causé l'effondrement et la faillite du système bancaire. Le système de confusion des genres et de recoupement des intérêts des banques universelles a été interdit sous Roosevelt en 1933 avec la Glass-Steagall Act. Le Glass-Stegall-Act avait été complété en 1956 avec le Bank Holding Company Act qui interdisait aux banques d'être partenaires des assurances dans des polices d'assurances pour leurs activités propres de placements, d'investissement et de spéculation. Toutes ces dispositions ont été révoquées avec le Gramm-Leach-Bliley-Act par l'administration du précédent président américain, Bill Clinton. Obama n'a introduit aucune mesure pour les remettre en vigueur. Ce sont les sénateurs McCain et Cantwell qui veulent réinstaurer la Glass-Steagall Act pour casser les banques universelles qui mêlent les activités de banques d'investissement aux activités de banques traditionnelles et aux assurances. McCain et Cantwell se sentent poussés et soutenus par l’énorme gène de l’opinion publique face aux instituts bancaires qui rentrent des bénéfices spéculatifs au sommet de la crise et qui déversent des milliards de boni alors que la population souffre massivement du chômage et est expulsée de ses domiciles par les huissiers. Obama, le "démocrate", a permis le 8 XII 2009 à AIG, qui a pourtant été la plus grande faillite de l'humanité et de l'histoire des USA, d'augmenter massivement les salaires et boni de ses traders. Obama avait le pouvoir de s'y opposer car AIG appartient à 80% au gouvernement à cause des sommes publiques investies pour la sauver. On comprend mieux la vague de remboursement à l'État américain par les banques. Elles veulent éviter une potentielle surveillance de l'État au plus vite, même si elles annoncent depuis le début de la semaine de nouvelles pertes et positions toxiques. Elles annoncent des bénéfices, mais c'est Obama et son Secrétaire au Trésor Geithner qui leur ont imposé de transformer les normes comptables pour éloigner des yeux et du cœur les positions toxiques, sur ordre des lobbies financiers.


Le graphique à gauche prouve que la "recovery" n'est que le résultat de maquillages comptables: la planche à billets (quantitative easing), le rachats par la Fed' d'actifs toxiques (swap) et de manipulations des normes comptables (FASB reversal ou "Stress-Test", FASB deferral, mortgage accounting treatment, etc). Avec toutes ces manipulations comptables faites légalement mais chacun à sa manière, aucune comptabilité nationale n'est possible, puisqu'il existe autant de normes comptables que de bilans d'entreprises, de banques, de petits commerces. Les cours du Nasdaq ne veulent encore moins refléter quelque chose en rapport avec la réalité ou l'irréalité d'une bulle spéculative. On est juste sûr que toutes les positions toxiques et tous les crédits pourris ressortiront quelque part sous forme de dette publique. Dans mes articles je vous ai déjà suffisamment exposé avec des faits concrets comment Wall Street gouverne le Sénat et le Congrès américains, et comment Tim Geithner, Secrétaire d'État au Trésor du gouvernement Obama avait réalisé le Stress-Test des 19 banques systémiques et imposé les manipulations des bilans des entreprises en ordonnant les "assouplissements" des normes comptables Bâle 2 et de la FASB. Dans cette société de chuchoteurs, de menteurs et de dénonceurs, la réalité n'est plus partagée. Nous sommes comme au temps de Lénine où le langage est usurpé pour couvrir des actes de terrassement. Quelle est la différence entre le Мир Мирoy - Mir Mirou (Paix au Monde) des sovjets et les mensonges de pillard de l'empire américain? La langue russe n'est pas plus pacifique qu'une autre. Le mal a de nouveau une adresse. Depuis la Chute du Mur de Berlin nous étions orphelins du mal. L'homme est de nouveau structuré. Ouf!

Encore en mai 2009, les plus naïfs pouvaient se dire que Wall Street était toujours aux commandes, le temps que Obama s'installe dans sa Présidence. Après tout il avait encore plus promis que le prince-président français et avait aussi dit "qu'il ne tolèrerait pas le capitalisme fou". Mon article du 8 mai 2009 "Stress Test des Banques - Y a-t-il un Eliot Ness pour arrêter Obama" vous a sûrement semblé comme un acte pyromane contre l'édifice du phalanstère, voire simplement des propos racistes. Je vais donc vous exposer à présent méticuleusement point par point et personne par personne comment Wall Street a entreposé Obama à la Présidence pour nettoyer les poubelles, c'est à dire pour les faire récurer par le peuple.

Obama est depuis un an chef de la Maison Blanche et il n’y a toujours pas de réforme du contrôle et de la surveillance financière aux USA parce que le Président Obama est entouré de consultants et d’amis du parti qui sont proches de Wall Street. Il n'apporterait rien à la vérité historique de préciser que le rapprochement Obama / Hillary Clinton s'était fait en juin 2008 à l'hôtel Westfields Marriott à Chantilly en Virginie du Nord où Henry Kissinger, David Rockfeller et le reste des mondialistes du groupe Bilderberg ont été convoqués. Mon site n'est pas affilié à ces conspirationnistes qui hantent le web dès que l'on expose des idées allant contre le mainstream. D'après mon logiciel d'audience qui compte les visites sur mon site et range leurs provenances, je vois bien qu'ils sont à l'affut et arrivent comme la marée pour voir si je fais partie de leur zone de chalandise, voire de leur secte internationale. Il existe même un ou des partis qui feignent d'être à gauche avec la terminologie adéquate, mais je n'écris pas leurs noms pour que google ne me range pas dans cette boîte à ordures-ci du ranking et du référencement qui les réunissent. A la réunion de Westfields Marriott étaient encore convoqués 125 influenceurs du monde réunis à huis clos pour discuter de l'avenir de la planète sur le sol des États-Unis. Nous avons vu comment Obama, très passionné par l'avenir de la planète, s'était ensuite fait tirer l'oreille jusqu'à la veille du sommet climatique COP 15 de Copenhagen, pour y faire ses discours tellement pleins d'humilité. Comme Bilderberg parvient à étouffer depuis presque 60 ans l'objet des rencontres des capitaines d'industrie, de la finances, et des politiciens de gauche "qui comprennent quelque chose à l'économie", comme Manuel Valls par exemple, nous avons un mal énorme à récolter de l'information en dehors de sites web gore et qui ont souvent une charte graphique à fond noir et avec des lettrages gothiques... Bill Clinton avait assisté à la Conférence Bilderberg de 1991 en Allemagne juste avant de devenir président des États-Unis, puis de nouveau en 1999, à Sintra, au Portugal malgré ses véhéments démentis. Hillary Clinton, actuellement Vice-Présidente d'Obama, aurait assisté à la réunion de 2006 à Ottawa, au Canada. Bill Clinton est l'acteur principal de l'abolition du Glass Steagall Act et c'est avec lui que le monde des finances à commencé son Shadow Financial Banking System qui a conduit à l'effondrement économique actuel. Obama agit dans la lignée Clinton et n'a jamais voulu ni évoqué l'intention de faire de nouveau éclater la banque universelle qui réunit en une association mafieuse les banques d'investissement, les banques traditionnelles et les assurances. Et dire que Bill Clinton se passait pour un gauchiste parce qu'il faisait semblant d'écouter Stiglitz. La suite de mon exposé vous permettra de vous éloigner de cette envie de croire à la conspiration Bilderberg ou de la Trinationale. Nous n'avons pas besoin de l'attrait du fiel pour regarder la vérité en face ni de se faire jalousement croire avec plaisir que nous abordons la troisième dimension du raisonnement intellectuel. Les informations plus simples sur les réalités historiques sont disponibles. Je vous livre ici un travail d'investigation journalistique que j'ai réalisé en parallèle au reste de la rédaction de mes billets depuis plus d'un an.

John Dugan est un dérégulateur de la première heure et avait révélé en 1991 dans son livre „Modernizing the Financial System“ qui fait autant référence que les pensées de Augustus von Hayek et les publications de l’Ecole de Chicago et du Consensus de Washington. John Dugan ne voyait dans toute autorité de surveillance financière pas moins qu’un instrument de satan. John Dugan s’était amplement vanté de son travail de lobby quand le Glass Steagall Act avait été aboli en 1999. Pourtant nous savons que cette loi était parvenue à minimiser depuis 1933 le risque pour le système financier. Aujourd’hui, John Dugan est employé dans l’administration Obama. Vous savez qu’aux USA, quand un président est élu, c’est toute l’administration qui change du haut en bas jusqu’à madame pipi. John Dugan est actuellement "Comptroller of the Currency" au ministère des finances, c'est à dire contrôleur de la monnaie, du $. La personne qui avait poussé à octroyer les pleines libertés aux banques est directement sous les ordres du Secrétaire d’Etat au Trésor, Tim Geithner, qui devrait officiellement prouver sa capacité à juguler les spéculateurs financiers qui sont de nouveau déchaînés et qui annoncent des milliards de bénéfices et des versements de milliards de boni. Quand Obama mimait la semaine dernière un courroux et menaçait de taxer les banques aidées par l'État et qui reversent des boni et qui font des bénéfices, John Dugan annonçait au même moment officiellement au Conseil d’Administration de la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) qu’il était fermement opposé à ce nouvel impôt. John Dugan n’a pas changé de terminologie comme lobbyiste et contre le gouvernement Obama et son ami le plus proche est Tim Geithner, qui a toujours été extrêmement proche de Wall Street et du monde de la finance, tout comme beaucoup de Représentants démocrates du Congrès qui font partie du 1er cercle d’Obama. La Réforme de la Surveillance des opérations financières, qui était l'une des promesses électorales d'Obama, est régulièrement torpillée par eux dès qu’il en reparle. Aucune loi n'a été promulguée à ce sujet depuis une année de mandature d'Obama... parce qu'il n'existe pas la moindre des propositions de loi. Ce sont les sénateurs McCain et Cantwell qui ont déposé la proposition de loi de réinstaurer le Glass-Steagall Act. L'un est démocrate, l'autre républicain. Après 8 mois de débats, le Sénat a écarté les propositions de régulation avec une centaine d’amendements, d’exceptions et d'exemptions juste avant Noël 09 et le lobby bancaire a communiqué amplement sur son succès pour rassurer les "investisseurs" et les marchés financiers.

L’une des autres propositions d’Obama était de créer une autorité de défense du consommateur pour lui éviter d‘être trompé lors de l’attribution de crédits à la consommation, revolving, hypothécaires, automobiles, pour faire des études… Depuis un an l’industrie financière à rabâché aux oreilles des politiciens et par les médias qu’il serait préférable de laisser tomber ce projet qui nuirait à la croissance et à l’emploi. Le CEO de JP Morgan Chase, Jamie Dimon, a donné le coup de grâce à ce projet en octobre 2009 par un discours à New York largement retransmis. Un tel discours semble avoir la force d’un veto, le projet est abandonné. Christopher Dodd, Président démocrate de la Commission Banque du Sénat américain vient récemment d’abandonner les négociations. Les lobbies des agents et promoteurs immobiliers, des vendeurs d’automobiles et d’autres distributeurs ont officiellement annoncé s’être sortis des griffes des autorités avec la promesse de maintenir l’emploi… Ce sont justement les voix opposées des amis politiques d’Obama qui ont été déterminantes. Selon Dodd, le travail de lobby pour "garantir la concurrence libre et non faussée" auprès des "Nouveaux Démocrates" a été couronné de succès.

Pour contourner la démocratie on fait couler dessus un nappage de lobbying. A Bruxelles même combat. Le jugement de la Court Suprême des USA du 21 janvier 2010 autorise un financement illimité des campagnes électorales, ce qui va encore plus fluidifier les contacts entre les lobbyistes, les sponsors, les Sénateurs, les Représentants. Toute interdiction est soulevée et les entreprises peuvent faire des publicités pour des campagnes électorales. Les Républicains jubilent parce que les entreprises sont plus disposées à financer les candidats républicains.

Le groupe des „Nouveaux Démocrates“ est proche des entrepreneurs et parvient régulièrement à combattre des directives et résolutions plus sévères. Les Nouveaux Démocrates ont bénéficié de dons lors de leurs campagnes électorales. La tête de file est le député Mike McMahon… de souche allemande. A lui seul il a encaissé un demi million de dollars que la banque d’investissement Goldman Sachs lui avait versé. Il avait dit au magazine Capital que "la Goldman Sachs était absolument fiable dans le combat contre la crise et qu’il s’opposerait violemment à une imposition plus élevée des banques qui ferait fuir la Goldman Sachs de la ville de New York, parce que New York a besoin de la Goldman Sachs". Quand Obama avait annoncé vouloir surtaxer les banques, McMahon s’était révélé comme étant l’un des plus virulents opposants: "je ne pense pas que l’industrie financière doive être la tire-lire que le gouvernement doit briser à chaque fois quand il a des problèmes budgétaires à résoudre". Kenneth Thomas du Wharton Business School avait dit que "les politiciens devraient porter sur leur veston le badge de leurs sponsors, comme ceci on saurait au moins à quoi s’en tenir".

Souvenez-vous du comportement de la Ministre Française, Christine Lagarde, qui s'était opposée en France en octobre 2009 à la loi du Parlement français qui a été votée pour instaurer une surtaxe spéciale et temporaire sur les bénéfices des banques, justement de ces banques qui empruntent à taux zéro (Zero Interest Rate Policy) auprès de la banque centrale ou de la BCE pour l'Europe pour faire des affaires financières juteuses sans pour autant distribuer des crédits aux particuliers et aux entreprises qui en demandent pour réaliser leurs projets industriels et commerciaux. L'État français a aussi été trop lâche, a offert un 1/2 trillion aux banques pour réaliser leur bail-out (sauvetage) sans pour autant rentrer dans leur capital ou émettre des exigences de gouvernance. La Loi imposant une surtaxe temporaire aux banques française avait été votée au Parlement français le vendredi 23 Octobre 2009, mais avait de suite été annoncée comme relevant d'une "erreur technique" et avait été de nouveau soumise au vote et annulée. L'État français aussi engraisse les banques avec l'argent public ou les dettes publiques avec l'appui des ministres et de la majorité des Députés du Parlement (ou du Congrès américain aux USA). L'État orchestre la Lutte des Classes au grand bonheur du monde financier et organise le plus grand transfert de toute l'histoire des richesses à partir du budget de l'État et de l'endettement, de la défiscalisation des entreprises (abolition de la Taxe Professionnelle): l'unique groupe bénéficiaire du transfert est celui des traders, des banques, des assurances, des instituts financiers. Vous allez voir, pour imiter Obama, Christine Lagarde va faire voter une Loi qui va annuler la Loi qui a annulé la Loi qui avait instauré pour environ 30 minutes en octobre 2009 dans la vie républicaine française une surtaxation temporaire sur les bénéfices exceptionnels des banques qui ont bénéficié en France des aides gouvernementales replacées sur les marchés spéculatifs. Revenons à l'Administration Obama.

La députée des Nouveaux Démocrates de l’Illinois, Melissa Bean, passe pour être leur porte-parole. Elle a touché 1,4 million de $ du secteur financier depuis sa campagne électorale de 2008 et sa mission est de modifier des passages du texte de loi régissant la protection du consommateur. McMahon se trouvait dans l’assistance quand Obama avait tenu l'un de ses habituels discours incendiaires au 1er anniversaire de la faillite de la banque d’investissement Lehman Brothers. McMahon avait répondu que "les plans d’Obama de réguler les marchés de produits dérivés financiers nuisent aux entreprises partenaires et mettent en danger les emplois." Deux semaines après ce discours d'Obama les représentants des Nouveaux Démocrates se réunissent avec Geithner et la réforme du marché des produits dérivés est reportée à plus tard sans agenda. Il ne sera plus question d’obliger les instituts financiers d’établir des chambres de compensation destinées à intervenir et soutenir un partenaire comme la Lehman Brothers lors de sa défaillance et des grands groupes comme des compagnies de transport aérien, des distributeurs d’énergie et d’autres grands distributeurs de biens et services sont subitement écartés de la réforme.

Le Secrétaire d’Etat au Trésor, Tim Geithner lui-même, se révèle de plus en plus comme un pourfendeur de la régulation et intensifie ses contacts avec Wall Street. Quand il était directeur de la Fed’ de New York il était en contact permanent avec les CEO de la Citigroup, de Goldman Sachs, Morgan Stanley. Ceci n’a rien d’étonnant puisque la Fed’ américaine est divisées en 12 zones dans lesquelles les banques sont simplement actionnaires. Il n’y a pas d’indépendance de la banque centrale, puisque les banques d’investissement et les banques traditionnelles en sont les actionnaires et ont leur droit de vote dans les décisions de la Fed’. L’indépendance de la banque centrale américaine n’est qu’une dépendance absolue du secteur privé. La BCE européenne est construite sur le même principe de l’indépendance de la banque centrale. Geithner est aussi reçu dans les domiciles privés de ces CEO et Dimon, le Président de la JP Morgan, passe pour être le candidat le mieux placé qui succéderait à Geithner si Obama devait le laisser tomber.

La BCE a d'ailleurs rappelé le 29 janvier 2010, qu'elle trouve essentiel pour la future directive européenne sur la transparence financière d'autoriser les banques centrales à garder le secret sur des plans de sauvetage bancaire lancés en urgence. Vous pouvez comprendre que la stabilité du droit est nécessaire pour garantir l'existence d'un État de Droit. En économie ce sont la stabilité des normes comptables et "l'information pure et parfaite". Je ne vois pas pourquoi une banque qui a commis de la spéculation criminelle dans son shadow banking system des "just-between-us" mériterait une exemption, un opting out généralisé. C'est de la ploutocratie... conforme au Traité de Lisbonne.

Le jour où Geithner a été nommé par Obama comme Secrétaire d’Etat au Trésor la bourse a honoré la décision du Président et le Dow Jones a monté de 400 points. Mais sitôt nommé, Geithner avait dû se défendre face à la presse qui avait divulgué ses "irrégularités" sur ses déclarations d’impôts. Ses anciens amis de Wall Street le surnomment à présent Turbo-Tax-Tim alors qu’il aurait dû leur intimer crainte et respect. Et nous revenons au reproche qui lui est toujours fait d’avoir accordé des concessions extraordinaires à l’assureur AIG lors de sa faillite de l’automne 2008. Parmi ces concession il lui est reproché d’avoir fermé les yeux sur des dissimulations de positions toxiques de plusieurs centaines de millions de $.

A présent, le milieu financier spécule sur le fait que Obama, lui-même en chute libre dans les sondages de popularité, puisse laisser tomber Geithner aux prochaines élections du Congrès US en novembre 2010. Mais Obama devrait changer toute son administration qui n’est qu’un nid d’opposants à la régulation. Souvenez-vous que Obama avait "pris un temps bien plus long que la normale" quand il avait formé son administration parce qu’il multipliait les consultations. Obama est "un homme de consultation et du consensus". Pourra-t-il revenir en arrière et nommer enfin cette administration qui devrait correspondre à son programme politique pour lequel il a été élu en façade par le peuple et les Grands Électeurs? Un revirement ne sera qu’un aveu de son erreur politique d’appréciation sur les dispositions réelles de son personnel, et il ne sera encore que plus attaqué par les milieux financiers. On parle déjà de "mutinerie au Congrès". Une telle labilité politique ne pourra que faire perdre la confiance dans cette situation où le chaos économique et financier encore apparemment maîtrisé va se déchaîner dans un effondrement général. Obama devrait alors faire des crises d’autorité, mais jusqu’où le pourra-t-il sans craindre… pour sa personne dans des combats qui rappelleront l'assaut de Fort Cochise. Mais à ce moment là des millions d'américains au chômage seront aussi dans la rue avec des millions d'américains expulsés par les huissiers de leurs millions de maisons impayées (Graphique ci-dessus: courbes du chômage sur 47 mois depuis 1945. En rouge la courbe actuelle. En brun chômage de la crise Enron dot-com de 2001).

Michael Froman, un ami d’études de Harvard d’Obama a joué un rôle prépondérant dans le choix du Président relativement à son administration. Quand Froman avait prêté serment devant la Constitution américaine lors de sa propre nomination il touchait encore en plus de son salaire un bonus de la Citigroup de 2,25 millions de $ qui était elle-même à quelques jours de sa faillite sauvée avec les milliards de l’Etat américain. Aujourd’hui Froman travaille directement à la Maison Blanche, à la différence de Austan Goolsbee, qui est un critique de Wall Street mais qui a été le premier confident d’Obama lors de sa campagne présidentielle. Goolsbee n’a plus qu’un poste de consultant sans lettre de mission.

Le Chef de cabinet de Geithner, Mark Patterson a travaillé comme lobbyiste auprès de la Goldman Sachs, le Chef de cabinet d’Obama, Rahm Emanuel, a travaillé comme lobbyiste pour plusieurs enseignes financières à Wall Street.

Larry Summers , Lawrence H. Summers, deregulator, a été promu à la Maison Blanche par Obama comme la toute première personne auprès de laquelle il faut s'enquérir des conseils. Il est Président du Conseil Économique de la Maison Blanche (White House Economic Council ou encore appelé NEC - National Economic Council). Larry Summers avait touché comme simple invité en avril 2008 des honoraires de 135000$ pour avoir tenu une conférence à la Goldman Sachs. Larry Summers est comme Geithner un protégé de Robert Rubin qui a été Secrétaire du Trésor sous Clinton et top-manager de la Goldman Sachs et de la Citigroup. Larry Summers est directement le responsable de l’effondrement actuel financier et économique des États-Unis.

Quand Larry Summers était à la tête d'Harvard dans les années 70' il avait forcé de manière brutale l'hégémonie de l'économie comme discipline d'enseignement, de recherche universitaire et doctorale. Mais il avait consacré la suprématie des modèles mathématiques de l'économie sur les sciences humaines. Selon Larry Summers "les économistes étaient simplement plus intelligents que les politiciens et que les sociologues". Comme Conseiller économique de Ronald Reagan, Larry Summers avait fortement appuyé les allègements fiscaux pour les entreprises et les plus-values parce qu'il jugeait qu'ils permettaient le plus efficacement de stimuler la croissance économique. Larry Summers avait aussi demandé à Reagan de réduire l’assurance-chômage et les allocations sociales qui amplifiaient selon lui le chômage.

Comme Secrétaire d’Etat au Trésor de Bill Clinton de 1999 à janvier 2001, c’est Larry Summers qui a donné forme à la dérégulation qui a mené à la crise actuelle. C’est lui qui a joué le rôle prépondérant de conseiller de Clinton qui a révoqué le Glass-Steagall Act qui était en vigueur depuis 1933. En 2000 Larry Summers a aussi signé avec Bill Clinton le Commodity Futures Modernization Act qui a catapulté sur les marchés financiers des trillions de produits financiers dérivés qui peuvent être négociés entre les institutions financières complètement en dehors de toute surveillance du gouvernement et qui sous soustraits de l'impôt. Il s’agit des produits OTC (Over the Counter) et des CDS qui sont des contrats négociés de gré-à-gré appelés justement des "just-between-us", en dehors de tout marché régulé et qui ne figurent jamais dans le bilan comptable des partenaires de cet échange. AIG aussi a fait faillite à cause des CDS. La valeur nominale des CDS / CDO / OTC a été de plus de 62 trillions de $, mais personne n'est capable de vraiment évaluer le montant réel de ces produits dérivés en circulation ou cachés dans les institutions financières sous forme de positions toxiques, puisqu'ils sont négociés de gré-à-gré dans le Shadow Financial Banking System, le Système bancaire fantôme. Larry Summers qui est l'un des ingénieurs financiers qui a échafaudé et installé avec Alan Greenspan, Directeur de la Fed', et avec Robert Rubin la colossale fraude et criminalité financière de ce système bancaire fantôme, se trouve aujourd'hui dans le Conseil Économique de la Maison Blanche où il fait diversion auprès d'Obama pour le faire disserter sur la justice et la transparence dans le versement des bonus au lieu d'interdire simplement ces négoces "just-between-us", ce qui serait une mesure simple et radicale pour rétablir la confiance des marchés. Larry Summers siège à la Maison Blanche où il garantit la continuité des liens entre l'oligarchie financière, les décideurs politiques et l'administration américaine. Larry Summers est l'instigateur des tous les plans de bail-out des banques qui n'a fait que d'engraisser les banques et d'aggraver considérablement la crise en précipitant l'arrivé de l'effondrement total. Le premier objectif de Larry Summers est de sauver les banques d'investissement et leurs partenaires financiers, les assurances.

Obama avait nommé Paul Volcker l'ancien Président de la Fed' à la tête de son Conseil Présidentiel pour la Reconstruction Économique (Economic Recovery Advisory Board) en le chargeant de réformer le Code des impôts et de lutter contre la fraude. Mais suite aux différents répétés avec Larry Summers, Obama a mis Volcker à l'écart en ne lui confiant aucun agenda. Paul Volcker tient à cœur le "separating commercial banking from casino derivatives gambling" qui passera par le rétablissement du Glass-Steagall-Act. Il a pour ceci le soutien de Stiglitz. 

Pourquoi Obama attend-t-il de mettre en œuvre les réformes? A cause des engagements en Irak ou à cause de son travail a élaborer une sécurité sociale managée par les assurances privées qui toucheront de l'État les subventions correspondantes? Obama a enseigné pendant des années à la Chicago Law School et avait dit "qu'il n'y a pas aux USA une université qui soit plus pour la dérégularisation que celle de Chicago". Obama a de nouveau poussé le 21 janvier 2010 une colère et a menacé de démanteler les banques systémiques universelles et de ramener leur taille en dessous du "too-big-to-fail". Les marchés financiers lui ont donné la piqure pour lui rappeler ce qu'ils sont capables de faire: le Nasdac a perdu -0,93% le premier jour et -3.1% le second jour et le Dow Jones a perdu -2,1% le premier jour et -2,9% le second jour... et l'Euro a monté ces deux jours. A fake fight, avec Don Quichotte qui fait semblant d'attaquer les moulins, qui ont eux-mêmes planifié l'acte avec Sancho Geithner et font semblant d'être touchés? On a même lu dans la "bonne" presse que "Obama castre Wall Street", mais Tim Geithner avait aussitôt exprimé publiquement que de telles mesures seraient contre-cycliques, nuiraient à l'emploi et que les banques ne sont pas responsables de la crise. Obama compte donc ses jours. Mais lesquels? Il semble être le mariole du salon ovale et il avale les couleuvres qui lui glissent en masse sur son bureau. Mais c'est trop tard, le pronostic vital de "l'économie" américaine est engagé. Les trillions de $ ont été claqués pour de la nouvelles bulle spéculative et les trillions de Bons du Trésor ont servi aussi pour celle-ci. L'Amérique n'a plus de moyens pour éviter l'effondrement.

Quand Obama avait annoncé il y a deux jours la réforme des marchés financiers "la plus importante depuis 60 ans", se tenait derrière lui Barney Franck, Président de la Commission Finances de la Chambre des Représentants. Barney Franck est chargé d'obtenir des majorités au Congrès... mais trois heures après les philippiques d'Obama contre les dérives financières des banques, Barney Franck avait dit sur CNBC "qu'il trouvait la proposition justifiée, mais qu'elle ne devrai entrer dans les faits que dans 3 ou 5 ans. On ne doit pas semer le trouble pendant que l'économie est entrain de renouer avec la croissance. Ce serait une grave erreur de forcer en ce moment les banques de vendre leurs participations". Quoi que fasse Obama, il récolte dans les heures qui suivent un coup d'épée en face ou dans le dos de la part de ses ennemis républicains, de ses amis démocrates, des Nouveaux Démocrates et de l'administration qu'il a mise en place avec une lettre de mission. Dans les 3 ou 5 ans, disent aussi les Présidents des banques au Forum Économique Mondial de Davos pour gagner du temps pour les banques en faisant perdre du temps pour les pays qui hébergent leurs sièges et leurs activités. Plus on attend, plus les banques sont sûres que les États paieront pour elles et leurs actionnaires.

Christopher Dodd, Président démocrate de la Commission Banque du Sénat, se tenait aussi derrière Obama quand il avait annoncé la Réforme des banques. Dodd avait déclaré immédiatement après et en présence d'Obama qu'il allait scrupuleusement examiner sa proposition, ce qui n'est pas vraiment une garantie de confiance et de fidélité politique mais plutôt un outrage public. Obama se campe à présent dans une attitude de pré-martyre: "si ces gens cherchent le combat, je suis prêt", disait-il des banques. Le proposition vient du Conservateur Paul Volcker et la future loi, déjà appelée officieusement "The Volcker Rule", devrait porter son nom selon Obama. Ceci implique implicitement un désaveu de Geithner, mais cela suffira-t-il de ressortir Volcker de sa gibecière? Volcker passe pour être une personne de conviction et d'une absolue intégrité et Obama passe encore plus pour un Président instable à la recherche constante d'une majorité absente et qui s'éloigne définitivement de lui depuis la récente sénatoriale partielle du Massachusetts qui a cassé sa majorité qualifiée au Sénat.

En fait, je ne comprends pas Obama, quand il a dit dans sa dernière philippique contre les banques, que "le contribuable ne doit pas être l'otage des instituts financiers". A la dernière conférence Bilderberg de mars 2009 en Grèce, il avait été décidé de mettre en œuvre "une faillite planétaire organisée" et même... de "penser" à une pandémie planétaire (Times Online, 14 mai 2009). Dans ses philippiques du 21 janvier 2010, Obama ne parle pas de la taxe Tobin-Spahn et ne s'attaque pas aux agences de notations financées par les notés eux-mêmes qui produisent eux-mêmes leurs chiffres d'analyse. Obama n'a pas fait le 21 janvier le mental adjustment from Alice in Wonderland to reality. Depuis un an Obama a aggravé la situation de servitude du contribuable et de deux générations futures au profit des instituts financiers. C'est Obama qui a aidé les instituts financiers too-big-to-fail avec les fonds publics et qui les a poussés à se concentrer encore plus. L'Europe est plus élégante, personne ne porte cette question dans le débat public. Obama expose des idées que l'on n'entend en Europe qu'à "la gauche de la gauche", oui, mais... nous avons le Traité de Lisbonne qui règle la vie commune. Le Traité de Lisbonne offre une capsule dans laquelle il n'est pas nécessaire de penser. L'Européen ne va pas voter, les financiers agitent pour lui à Bruxelles, les nations sont leurs sous-traitants. Le Traité de Lisbonne est une assurance vie pour le spectre politique de "gauche" à droite, nous n'avons pas besoin de lobby nationalement en poste. Comme ils sont à Bruxelles, ils sont partout et nulle part, mais en tous cas jamais décryptés dans les médias. En France on est classé dans l'ultra-gauche quand on utilise la terminologie d'Obama au sujet des marchés financiers.

Selon Husserl, la phénoménologie prend pour point de départ l'expérience en tant qu'intuition sensible des phénomènes afin d'essayer d'en extraire les dispositions essentielles des expériences ainsi que l'essence de ce dont on fait l'expérience. L'Européen a la chance de se passer d'extraire les dispositions essentielles des expériences ainsi que l'essence de ce dont il fait l'expérience, car il n'apparait pas à ses yeux comme européen, mais seulement comme un national qui a perdu son chapeau pendant les vacances entre Rome et Bruxelles. Il n'accède pas à la porte de l'expérience en tant qu'intuition sensible puisqu'il n'existe pas à ses yeux sous la forme d'européen. Au sommet de l'Otan de Strasbourg, Obama est venu dire à l'européen sous quoi il doit apparaître  <<< Photo: 4 avril 2009, Strasbourg.

A partir du second trimestre 2010, le Département américain du Trésor, la Fed', la FHA et la FDIC ne pourront plus avoir d'influence sur la rapidité de l'effondrement du système. La FDIC prévoie jusqu'à 2000 nouvelles faillites de banques et la création d'une nouvelle agence de garantie des dépôts pour seconder la FDIC, elle-même en faillite. Ceci ne pourra plus rien changer. A ce moment là, l'Amérique entrera dans une phase qui sera le point de départ d'une nouvelle expérience, celle de l'intuition sensible de la dépréciation du "soi" que les américains auraient dû faire au plus tard en 1973 au moment du retrait unilatéral des accords de Bretton Woods et de l'abandon par les USA du Gold Standard. Dans cette société de chuchoteurs, de menteurs et de dénonceurs, la réalité n'est plus partagée. Nous sommes comme au temps de Lénine où le langage est usurpé pour couvrir des actes de terrassement. Plus aucun politicien n'aura de parole pour guider les consciences, les événements se chargeront de piloter le drone du monde.

En attendant, Franz Fehrenbach, Président de Bosch, le quatrième équipementier automobile du monde, met en action la pédale janissaire de son bureau en mahagoni et a rompu toutes relations avec l'une de ses banques qui verse à ses agents des boni. Bosch annonce que d'autres de ses banques partenaires sont sur la liste. Allianz s'est joint à Bosch dans ses exigences face aux banques. Un nouveau sport est né dans la Master Class: celui d'un match entre un capitalisme de Robin Hood et un capitalisme de flibustier. Le pendant de ce nouveau sport est audible à Davos, où les banksters, pour gagner leur temps en faisant perdre temps et argent aux Etats, disent que les "gouvernants ne doivent pas tomber dans le populisme en imposant une régulation plus prégnante que nécessaire". J'ai plus confiance en le plus grand syndicat du monde, IG Metall, qui menace de lancer des actions contre ce système financier. En Allemagne il ne faut jamais se moquer des syndicats. Le Master Class de Davos se prépare à sensibiliser les populations de la planète sur les responsables de l'effondrement économique: pour eux, c'est la faute à l'État qui a ouvert les vannes des liquidités... pour sauver les banques. Un tel argument montre que l'effondrement sera inéluctable, les banques connaissent le nombre de cadavres qu'elles stockent dans leurs placards.

Dodd-Frank-Bill.jpgCe qui est agréable pour moi dans ce Leichenschmauß 2009-10 est que nous sommes unis dans le haut-phalanstère riche pour signaliser notre Wertschätzung commune par laquelle nous partageons ensemble le repas des morts dans l'empathie et la congruence. Ce qui est doux pour moi est que je ne crains plus d'avoir à la maison ou sur le lieu de travail la visite de la future police politique que le gouvernement en place est entrain de former. J'entonne en choeur suite aux philippiques asthmatiques du prince-président français, mais aussi de gentils conservateurs ou de devins comme Nouriel Roubini, de pentito du libéralisme comme Paul Krugman, de critique de notre modèle de croissance comme Joseph Stiglitz mes couplets contre le casino-capitalisme, l'ersatz capitalisme, les banksters de la botox economy sans que l'on ne me prenne pour un militant de "l'ultra-gauche" qui n'existe que dans les rêves et abaques de MAM, Ministre de l'Intérieur française. Il existe de nouveau, depuis 1989, une symbiose des justes face au mal qui a de nouveau une adresse où il est joignable et nommable. Nous évoquons son nom et cela suffit pour se sentir structurés et agrégés dans le modèle de société que nous appelons toujours de nos vœux. L'essentiel est de prier son nom et de crever joliment. Au moins sous Napoléon 3, Clémenceau, Pétain, on savait d'où allaient venir les pruneaux.
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Mise à jour du 25 février 2010: Christopher Dodd a réussi à entraîner le Sénat US et à bloquer la Volcker Rule, le réforme d'Obama qui devait interdire les banques de dépôts d'avoir des activités de spéculation sur les fonds propres.

17. janvier 2010

Road to serfdom: Shadow Finances, nostalgies de l'Association de Libre Echange et de l'épiphane Dictature du Prolétariat

Les commentateurs et les euro-députés glosent sur la "possibilité de risque systémique" en expliquant scientifiquement aux peuples la modernité des produits financiers dérivés. Ils n'éprouvent que le besoin "d'améliorer" les marchés financiers. Les trillions (1000 milliards, 1012, échelle courte US) de produits dérivés financiers sont négociés hors bilan et en dehors de tout marché régulé! Ce sont des produits "Over The Counter", hors-bilan, équivalents à du marché noir ou à du capital asocial soustrait de l'économie nationale réelle pour aller tourner en rond au service de la trésorerie privée des actionnaires et des spéculateurs qui feignent de se promettre un renforcement du PIB réel à partager par percolation et issu de créations de richesses provenant d'une réalisation concrète industrielle et commerciale. Les produits financiers dérivés promettent des rendements financiers à deux chiffres qui ne sont possibles en réalité que pendant 5 à 7 années et pour une start-up pionnière dans une secteur économique.


(Photo: Torshavn, Iles Féroé, Webcam 13 janvier de 08:44 à 09:05, heure locale)

Autrement de tels rendements financiers ne sont possibles que sur un très court terme et en cassant l'outil industriel avec la "rationalisation" et le "lean management", le management à moindre coûts, qui ne permet plus une stratégie d'entreprise, mais seulement une stratégie financière. Les Grands Groupes industriels comme Chrysler, Ford, GM et bien d'autre, mais aussi les PME, qui sont en faillite technique depuis plus de 10 ans, avaient aussi réussi à se maintenir dans ce système économique port-réel pour deux raisons. Ils se sont fait racheter par des Hedge Fonds comme Cerberus dont l'activité est le rachat-rejet des entreprises en externalisant tout ce qui n'est pas un potentiel de dégagement de marge. Vous pouvez lire à ce sujet mes 2 articles sur Cerberus et Chrysler écrits le 4 juin 2007 et sur le management financier de share-holders (détenteurs de parts) qui n'a rien à voir avec un management de stake-holders (détenteurs de tâches) comme dans le cas de Airbus Industrie que j'ai décrit dans un article le 16 juin 2006.

Ce management financier a pratiqué de manières "créative" des "rationalisations", des licenciements, des liquidations de secteurs d'activités, des réductions ou arrêts des investissements dans Recherche & Développement, des fifth quarter sales, et toujours des reventes de leurs caisses internes de retraite, le tout toujours pour faire augmenter leur notoriété et l'appréciation par les agences de notation en bourse et la valeur des actions (mark to market, qui a fait loi, c'est-à-dire la valeur de marché, de rapport trimestriel en rapport trimestriel). La retraite américaine fonctionnant par capitalisation, les entreprises qui se croyaient toutes devenir des énochiens pouvant (accessoirement) verser pour un millénaire les retraites, mais qui ne se donnaient même pas les moyens de réaliser une croissance durable, voire à court terme, avaient des caisses de retraite internes ou étaient propriétaires de caisses de retraite. Ces entreprises en faillite se sont donc séparées de ces caisses en les externalisant (revendant) à bon prix pour s'en débarrasser le plus vite afin de nettoyer leurs positions comptables, rendre joli leur bilan et refaire monter leurs actions à la bourse en tentant d'atteindre un taux de marge opérationnelle de 20%. Ceci pouvait encore assez "bien" fonctionner, mais arrivent maintenant à la retraite les millions de papy-boomers, et ce système de retraite par capitalisation est par avance en faillite. Les fonds de pensions américains ont perdu 2 trillions de $ (1000 milliards) de 2008 à 2009 et ne les retrouveront plus. Les américains pauvres et de classe moyenne sont ruinés et ne veulent pas payer en plus pour la sécurité sociale d'Obama, qui n'est de toute façon qu'une dotation budgétaire globale versée par l'État aux grandes assurances privées qui vont offrir une "prestation sociale" élémentaire de base. Ici aussi, les lobbies ont gagné. Je reviendrai dans un futur billet sur la victoire des lobbies sur Obama, mais préparez-vous. Obama n'a pas perdu face à son manquement relativement à ses promesses. Obama n'a jamais gagné la Présidence, il y a été entreposé par les lobbies.

Toutes les activités de négoce et de spéculation sur des titrisations de ces véhicules financiers dérivés se pratiquent dans ce qui est appelé le shadow banking et le shadow financial system. Ce qui vous est vendu comme de la modernité d'une concurrence libre est non faussée qui rend les marchés plus fluides, plus liquides et plus réactifs doit se faire en dehors du regard du régulateur et du contrôleur, des Travailleur, des citoyens et des habitants des pays. L'opacité des produits et des marchés financiers est consubstantielle à ce mode de fonctionnement de l'économie. Elle a pour but d'éliminer l'État qui est pour les libertariens le cadre de la Road to serfdom, la Route de la servitude, chère à Augustus von Hayek, prix Nobel et disciple de von Mises. Il n'y a plus besoin d'avoir peur de réfléchir aux choses avant qu'elles n'existent, elles existent sans la réflexion. Il n'y a même plus de place pour une Association de Libre Échange comme il n'y a plus de place pour... une épiphane dictature du prolétariat. Nous nous étonnons presque à avoir la nostalgie de ces modèles de société... Nous ne savons même plus quel modèle était plus dictatorial ou épiphane que l'autre. Plus destructeur et appauvrissant que l'autre.

Ainsi, l'action du trio mafieux de Wall-Street, Obama-Geithner-Bernanke, n'a permis que la "jobless recovery" des faux "green shoots", les illusoires reprises sans emploi, et la constitution d'une nouvelle bulle spéculative avec l'argent public offert à taux zéro et qui n'est allé que tourner en rond dans le circuit fermé des marchés des capitaux. Au sujet de la reprise du Dow Jones au-dessus de 10.000 points, il faut rappeler sur le graphique ci-dessous ce qui s'est produit entre le Black Tuesday de 1929 et 1932. Ce n'était qu'un "Short Jobless Recovery". Actuellement les politiques de relance d'Obama font bien pire, puisque les injections "keynésiennes" ne servent qu'aux zombie banques pour leur trésorerie. L'argent prêté à taux zéro aux banques pour qu'elles fassent leurs œuvres pathologiques de spéculation financière est une licence d'exploitation de casino qui leur est offerte gratuitement par l'État. Au nom de la Libre circulation des capitaux et des services financiers, aucune contrepartie ne leur est demandée pour soutenir l'économie réelle. Mesurées aux marges bénéficiaires actuelles, les actions du S&P-500 n'ont par exemple jamais été aussi chères aujourd'hui que depuis ces 100 dernières années. Entre temps les entreprises "valent" 140 fois leur bénéfice annuel, une valeur normale est de 30. Quelle éclatante bulle! Mais les "liquidités" offertes à un taux de 0% et à un taux relatif négatif de 20% sont détournées de l'économie "réelle" vers cette spéculation post-réelle et simplement financière. Ce modèle de "reprise" s'appelle Bulle Échoïque ou bulle-écho, comme les 7 "short recoveries" de la Grande Dépression (graphique à droite). Les banques centrales engraissent les banques et les spéculateurs sur le compte des contribuables et de deux générations futures. 2010 sera comme 1930. L'année 11 comme 31. En pire.

Le shadow banking repose sur les "conduits", qui sont des véhicules d'investissement représentant des prêts financés par des papiers commerciaux qui sont des dettes de court ou moyen terme. L'homme, dans ce système, n'a plus de rôle que comme sauf-conduit qui n'a plus besoin de composer un langage qui fasse entendre sa pensée. En français ces véhicules sont appelés "Fonds Communs de Finances" (FCC) et en anglais "Conduit", "Special Purpose Vehicle" (SPV) ou encore "Structured Investment Vehicle" (SIV). Tous les conduits sont des structures ad hoc inventées pour un besoin quelconque de financement d'un projet réel de production industrielle, de distribution commerciale, de consommation, ou pour le financement d'un projet d'investissement spéculatif. Un porte-feuille boursier ou d'obligations peut donc aussi se financer avec un conduit. Il suffit d'avoir envie et de ne pas réfléchir, une institution financière vous précédera toujours sur ce giant causeway du désir. Les banques sont les interprètes de vos désirs, parlent pour vous dans une complexion de langage et d'acronymes pour ne pas cacher qu'elles vous filtrent. La plus grande assurance du monde, AIG, qui est aussi la plus grande faillite d'une entreprise privée de l'histoire de l'humanité, a été "sauvée" avec 182 milliards de $ par l'État américain, mais elle a elle-même remboursé 62 milliards aux partenaires des produits dérivés (les banques Goldman Sachs et la Deutsche Bank) dont elle assurait les titres de crédits avec des CDS. L'assurance AIG et les banques avaient inventés ensemble les CDS pour s'enrichir ensemble en filtrant vers elles les richesses. AIG a remis elle-même sur le marché spéculatif les 122 milliards restants. AIG avait caché au public la swap-transaction de 62 milliards avec les banques et l'utilisation des 122 milliards restants sur la demande et avec l'appui de la Fed' de New York, dont Geithner était à l'époque président avant de devenir Secrétaire d'État au Trésor du gouvernement Obama. Avec les fonds publics AIG adosse une nouvelle criminalité financière en se remboursant sur sa criminalité financière précédente. Les banques elles-mêmes ont fait de même avec les liquidités obtenues d'AIG ou directement de l'État, parce que leur objectif est de ne pas sortir dernier et trop perdant de leur pyramide Ponzi-Madoff. Le système économique fait en sorte d'aider les banques à devenir le gagnant des derniers jours, all is well for them, mais les anciens chômeurs arrivent déjà en fin de droits et la nouvelle vague de chômeurs se décuple.

Ce n'est pas parce que Bernanke, un an après les versement des fonds publics à AIG et aux autres sans obligation de contrepartie, a demandé à la court des comptes, la Government Accountability Office (GAO) de former une commission d'enquête, que la nolonté (avec un n) réformiste d'Obama va se transformer en volonté et en acte. Les trillions ont été dilapidés pour le renforcement de la spéculation au lieu de réformer le système, abolir le shadow banking et le shadow financial system et pour donner une confiance à l'économie, pour qu'elle reparte, qu'elle emploie et qu'elle produise. Il coûterait moins cher à la planète d'apurer légalement les bilans que de laisser le monde tomber dans Weimar II et la Grande Dépression 2.

Toutes ces techniques de titrisation de crédit prétendaient et prétendent toujours réduire les coûts du financement pour les investisseurs finaux, mais elles ne profitent qu'aux intermédiaires et représentent bien une filtration des richesses au profit d'un groupe d'acteurs très réduit. Les transactions sur les produits financiers dérivés représentent 10 fois le PIB mondial.

Les G20 et Bruxelles prétendent de manière chronique vouloir rendre plus transparent le système financier parallèle, shadow financial system, mais vous pouvez relire sur mon site que les rendez-vous des G20 et des G20-finance ne sont pas des rendez-vous ratés, puisqu'ils n'avaient jamais l'intention de réussir comme COP 15, le sommet climatique de Copenhague. Plus on parle de l'intention de rendre plus transparentes ces structures, plus on occupe la scène de bruits et bavardages pour poursuivre ou amplifier les rituels financiers opaques qui continuent à être vendus comme des gages de modernité qui permettent de "lisser au mieux la volatilité".

A côté de l'intervention officieuse de la Fed' pour soutenir avec des achats massifs les cours des actions dans le programme PPT, Plunge Protection Team, s'est amplifié le système boursier parallèle que l'on appelle shadow market system qui offre une plus grande fluidité de la circulation des liquidités avec la mention best execution rendue possible avec des caches qui reprennent toute leur dimension avec l'internalisation et les dark pools: du shadow banking avec ses "réserves fractionnaires" au shadow market system, au niveau gouvernemental officieux (PPT) et secret ou extra-bilanciel (OTC - Over The Counter), tous les canaux de circulation des richesses et des masses spéculatives ont dépassé la qualité de structures d'intermédiation financière pour devenir l'essence et la substance même de toutes opérations entre les différents agents économiques. Nous voyons ici que la pensée précède le langage et l'enrichissement. La communication se fait et l'enrichissement suit. Je parviens ici à mettre directement en collision Behaviourisme et Gestaltisme, où je voudrais voir la paresse de l'homme et sa volonté à vouloir s'endormir sur un magot en croissance qui font qu'il n'a plus à s'affairer à se demander quel est son rapport au monde, puisque le monde est sa maison de rapport et sa syntaxe le conduit. Le conduit est si riche et plaisant qu'il se dispense même de parler de sa propre condition de vérité.

En 2009 nous sommes quasiment parvenus au backlash idéal du retrait de l'État incorporant pour les libertariens la Road to Serfdom. La Crise a non seulement éliminé l'État comme dernier rempart contre la jungle, mais elle a rendu l'État servile contre les peuples au bénéfice des initiés. Il faudra analyser sagement les médias qui cultivent dans un coin de leurs pages une réflexion sur la thèse de la conspiration et se demander si ce débat extra-polé n'est pas destiné à éviter une réflexion d'investigation sérieuse et rationnelle sur le mode de fonctionnement de notre société post-réelle qui transforme la mort de l'État en chose rentable et en simple marché qui s'est même aliéné de ce qu'il aurait dû devenir depuis les années '50: une Association de Libre Échange. Nous voilà presque entrain de regretter la disparition de ces zones et associations de libre échange au profit de l'État Providence Bancaire. Tout est calculé pour que l'être humain s'épuise, crache de la valeur ajoutée, et meurt. Avant sa retraite. L'État, les banques et le marché ne font plus qu'un. L'esprit de Jean Monnet a vaincu. Jean Monnet a monétisé les peuples et mis en forme la dissolution de l'État.

L'électeur et le Travailleur sont seuls responsables de la Crise, mais ils font leur petit mijoré parce que papa a menti.

 

L'électeur est un animal qui se mange froid

Ceci ne suffisant pas, et à l'éclatement des bulles auquel nous assistons depuis la seconde moitié de l'année 2006 - la crise à déjà 4 ans - une autre bulle de produits dérivés est plaquée sur la "première" depuis janvier 2009 avec tous les plans dit de sauvetage et de relance de l'économie avec du quantitative easing (planche à billet) et avec du qualitative easing (rachat des obligations et dettes pourries des banques et assurances directement par les banques centrales). Et sur la nouvelle dette publique vouée à éponger les dettes toxiques privées sont émis par trillions de nouveaux CDS, qui sont sensés fluidifier et accélérer la circulation des liquidités dans une économie nationale en multumutualisant le risque des défaillances des emprunteurs. Dans les pays industrialisés, et surtout aux USA et au Royaume-Uni, l'économie nationale et la "croissance" ne sont plus du tout fondées depuis 15 années sur la réelle création de richesses mais uniquement sur des produits financiers créés sur de la dette des pays post-industriels contractée auprès de la Chine. La Chine, qui continue à créer du vrai PIB avec de la création de richesses issues de la production industrielle, est le premier créancier des USA. La Chine produit et gagne de l'argent, mais ne dépense pas. Les USA délocalisent en Chine, ne produisent plus, dépensent à crédit à partir des liquidités chinoises mises sur les marchés financiers mondiaux et américains en particulier. Le PIB des USA ou du Royaume-Uni est un PIB fictif ou d'initié créé sur de la valorisation de dettes packagées en produits dérivés financiers véhiculés.

 

 

Ensuite les commentateurs et les euro-députés noient de  nouveau le poisson en faisant une différence légitime entre toutes formes de crédit et d'obligations en se donnant des airs d'historicité et de scientificité qu'ils nous vendent comme la légitimation cardinale de leurs actes. Je pense à tous ces filtres et acronymes des CDS / CDO, RMBS, etc. Mais, personne sur cette planète ne peut prouver la certitude de l'existence de Dieu ou de la capacité à répondre au risque systémique, ni Bin Ladin, ni la Suisse qui a délocalisé en 2009 officiellement la bad bank de l'UBS dans les Iles Caïmans, ni les irlandais qui ont adopté en janvier 2010 une Loi contre la blasphémie, ni les inventeurs des produits financiers dérivés modernes que l'on appelle CDS ou CDO. Je vous redonne donc l'historique de l'invention des CDO par la JP Morgan. Tout le système bancaire et d'assurance américain a fait faillite à cause du risque systémique des CDS, CDO, OTC, RMBS, ABS, MBS, et autres produits financiers dérivés. Tous ces produits sont de la dette fragmentée, fagotée, packagée et titrisée. Titrisation, le mot à la mode à l'automne 2008 après les faillites multiples, a totalement disparu du langage vernaculaire de l'infocratie médiatante, alors que 2009 a décuplé une nouvelle bulle de nouveaux produits titrisés.

 

Donc pour cette multi-mutualisation du crédit, JP Morgan et les autres banquassurances parlent depuis son invention financière plus souvent avec le terme générique de securities ou securitization en désignant tous ces produits dérivés CDS (Credit Default Swaps), ces CDO (Collateralised Debt Obligations), etc... Parce que là où il y a du CDO, les CDS arrivent pour assurer les CDO et les combiner en un produit dérivé encore plus complexe qui sera lui-même remis sur le marché spéculatif. Les banques gagnent en prêtant, puis gagnent de nouveau sur la même opération en faisant le négoce des assurances CDS sur toutes les formes de prêts ou de mise à disposition de liquidités. Plus simplement tous les produits financiers destinés à "fluidifier" le crédit, et donc à octroyer aux banques la capacité privatisée de création monétaire en leur déléguant aussi la fonction exclusive de contrôle et de régulation, sont "couverts" par des ludiques CDS contre la défaillance. La Banque Centrale a abandonné sa Souveraineté au profit des banques et de leur shadow banking en un premier temps, puis de leur shadow financial system.

Dans le shadow financial system, je mets sous le terme générique "banque" toutes les institutions financières comme les banques de dépôt et les banques d'investissement, les mutuelles, les organismes de crédit spécialisé, les compagnies d'assurance, les SICAV, les hedge funds ou fonds spéculatifs, le private equity ou investissement privé, et toutes autres formes de véhicules de titrisation.  Les véhicules de titrisation sont des boîtes de macédoine de produits dérivés de la "seconde génération" ou "square", adossés sur toutes les sortes de crédits allant des crédits hypothécaires, aux crédits à la consommation, aux cartes bancaires, aux crédits automobile, aux crédits pour étudiant, etc... Ces véhicules sont désignés par leurs acronymes comme ABS, CDO's, CDS, MBS, RMBS, etc... Tous ces véhicules sont unis par un seul but à deux facettes: accélérer la circulation de liquidités ayant atteint le plus haut degré d'immatérialité en proclamant le rendement maximum garantit par l'infaillibilité de la multi-mutualisation du risque de l'investisseur. Le shadow financial banking permet la transsubstantiation en donnant par les burettes de la titrisation aux actifs illiquides, les créances, un corps échangeable. Ces corps travaillent tout seuls, sont parfaitement mélangeables, produisent de la richesse, il n'y a ni homme, ni travail, ni patience, ni persévérance. Il s'agit de gonfler le fantôme qui donne souffle et énergie. Ce Pantocrator fantôme est devenu le créateur.

Il existe une Commission aux USA qui commence à éplucher les livres comptables des organismes bancaires et qui met à jour l'aspect mafieux des émissions des CDS. Il leur est demandé "s'il était éthique de créer des instruments dérivés financiers contenant des subprimes des crédits hypothécaires et de profiter en même temps du short-selling, de la vente à découvert, contre ses propres instruments." Des richesses sont produites avec des procédés de filtration de plus en plus sophistiqués pour permettre une accumulation de plus en plus exclusive véhiculée dans un groupe de plus en plus restrictif. Nous sommes toujours en face du PIB d'initié, qui reste un PIB fictif et furtif pour le reste du pays. La comptabilité nationale intègre dans le PIB cette croissance de richesses, mais ne révèle pas qu'elle n'est qu'une croissance appauvrissante pour un groupe de plus en plus grand de la population des pays industrialisés eux-mêmes. L'espérance de vie des personnes est inférieure de 4 années aux USA par rapport à la France. C'est moderne de mourir plus tôt, pauvre et avant la retraite capitalisée.

Le pouvoir libertarien, exacerbé au nom de Augustus von Hayek et même de Von Mises par l'École de Chicago avec le Consensus de Washington décliné jusqu'à Bruxelles, de "l'Indépendance de la Banque Centrale" a été entièrement et aveuglément conféré à toute banque commerciale de dépôt et d'investissement. Cette qualité d'Indépendance de Banque Centrale est détenue par les banques sans qu'une contrepartie ne soit réservée à l'État qui était le Premier concessionnaire historique de la Monnaie depuis le début de l'ère de la Modernité. Cette contrepartie est historiquement la Surveillance et le Contrôle des activités de prêt et des activités financières des banques. Un avatar de contrôle et de surveillance a été confié aux marchés à des entreprises commerciales gérant le rating de ces banques et assurances: ce sont les agences de notations comme Fitch, Moody's, Standard & Poors qui travaillaient uniquement sur les rapports produits par les banques elle-mêmes pour délivrer des chapelets de triple-AAA.

Le triple-AAA a été effacé une première fois en mai 2009 pour les USA, le Royaume-Uni et l'Irlande et une seconde fois en janvier 2010 pour la Californie. Ce triple-AAA a un sens parce qu'il a été un genre de phare d'Alexandrie, une référence planétaire qui efface la pensée et qui ne conduit l'homme qu'au but. Une semaine avant les faillites de la Bear Stearns, de la Lehman Brothers, de Fannie Mae ou de Freddie Mac, AIG, WaMut, Wachovia, GM, Chrysler, etc, toutes les agences de notations avaient attribué la note maximale, dont la plus parlante est le triple-AAA. Il existe cinq grades avant que cette agence S&P's n'invite à se défaire des obligations ou autres valeurs mobilières d'un émetteur privé ou public. 



L'essentiel de l'évènement est la dégradation de la notation et non pas son ampleur. Quelque part ceci équivaut à tuer le père. A ce jeu, les agences de notation ont de la chance, parce qu'elles disposent d'un abonnement pour accorder de manière échelonnée la mort. L'essentiel est bien de se rendre compte que leur dieu n'est plus, même s'il jouit encore d'une qualité pas tout à faite négative, ou encore plus ou moins positive. Un Dieu ne peut plus se vendre deux fois sous la même forme. Il faudra puiser dans ses racines pour s'en fabriquer un nouveau. De la fabrique mondiale de la globalisation nous sommes passé au porte-feuille mondial multimédial, en éliminant l'homme, le Travailleur et l'électeur, car dieu n'a pas besoin de fidèles, seuls les prêtres vivent d'eux. Je suis sûr qu'une cellule va créer le signe pantocrator de l'ère qui suit l'ère post-réelle qui s'est écoulée de 1989 au 15 IX 2008. Et les petits seront heureux de se soumettre au nouveau rituel pour faire plaisir à papa au nom de Standrad & Poor's, de Fitch et de Moody's.

 




Les banques n'avaient qu'à demander à la Banque Centrale de la masse monétaire à faire tourbillonner, et elles la recevaient. Ici aussi, le Service Public de la Création monétaire a été privatisée, ou pire, confisquée par le monde bancaire et des assurances avec l'aval de tous les politiciens et décideurs d'État. Quand arrivera la Grande Dépression 2, dans quelques mois, il n'y aura plus de moyens financiers même de contrefaçon, comme ceux issus de la planche à billets, pour payer les frais du chômage de masse et de la misère. Et l'on vous expliquera qu'il faut privatiser les Services Publics, l'aide sociale, les retraites, l'Éducation Nationale, les pompiers, la police... Dans cette ère post-réelle la réalité vous sautera aux yeux et à la gorge. Pour éviter un effondrement complet de leur économie, les États-Unis ont offert aux banques en un peu plus d'un an, l'équivalent de toutes les réserves accumulées par la Chine en 20 ans.

 

 

Le nouveau dieu prépare déjà une sorte de parousie, prend déjà racine et le shadow financial system essaye de rapatrier le mode de fonctionnement du négoce de gré à gré de son parc de véhicules dans une chapelle qui s'appellera Chambre de Compensation. Ce dieu aussi ne sera pas Apollon ni Dionysos. Il sera l'expression d'une nouvelle épidémie. Si l'intention est bonne de vouloir clarifier le rite financier, l'objectif est en premier lieu d'implorer une entité officielle, en famille avec un reste rafraichi d'État, qui veuille bien momentanément faire de cette chambre de compensation une zone de défaisance qui blanchit les bad banks et les zombies banks en les indemnisant de leur risque encouru et en les recapitalisant avec de l'argent frais, si elles acceptent d'ouvrir les volets. Et on remet le tapis pour les Flush-Draws, Pot-Odds, les Gutshot Straights, les CDS et CDO. Ce n'est pas un hasard si les hedge funds, les systèmes bancaires emploient volontairement aux postes clefs des pokercracks, joueurs professionnels de poker ou des docteurs en mathématiques, en physique nucléaire, en physique des particules élémentaires. Il faut habiller la folie de formules et le meurtre de sagesse communautaire.

Aujourd'hui, le système bancaire veut miser sur les trois cartes:
1) Premièrement, les banques veulent toujours être libres de gérer la création monétaire sur simple demande de liquidités auprès de la Banque Centrale, ce qui est fait depuis 2009 avec la canalisation ouverte de la planche à billets pour poursuivre le bricolage spéculatif, sous couvert de bail-out.
2) Deuxièmement, les banques voudraient rétrocéder à la Banque Centrale cette Indépendance dite de la Création monétaire assimilée en mauvaise part à de l'Indépendance de Banque Centrale, en ce qui concerne les centaines de trillions de positions toxiques et illiquides de leurs dettes irrécouvrables qui plombent leurs comptabilités.
3) Les banques aimeraient même obtenir encore plus. Elles aimeraient restituer cette partie de l'Indépendance à la Banque Centrale en lui demandant de se rapprocher du Trésor public qui épongerait tout simplement ces dettes qu'elles ramènent à la grande maison car elles sont devenues avec elles plus que des bad banks, mais des zombie banks.

Ce triple scénario est en cours de réalisation en ce moment, il est juste plus visible avec le trio Obama, Tim Geithner, le Secrétaire d'État au Trésor US, et Bernanke le Directeur de la Fed', la Banque Centrale américaine.

Si la création monétaire doit redevenir un Service Public, la répudiation de la dette privée des spéculateurs systémiques ne doit pas faire partie des services publics comme aujourd'hui. Les banques et assurances doivent apurer leurs bilans et faire peser tout le risque de leurs malversations et fraudes sur leurs actionnaires et sur leurs propres acteurs. Il faudra aussi démanteler les banques universelles (<<< Glass-Steagall) pour séparer la banque de dépôt, de la banque d'investissement et des activités d'assurances et exiger des banques d'investissement qu'elles aient des Fonds Propres Réglementaires (CRD) pour couvrir leurs risques systémiques et les défaillances du "moral hazard", de l'aléa moral. Le "moral hazard" ne correspond pas à la "main-vibrante-du-marché" qui n'est qu'une construction idéologique, une vue de l'esprit, un architectone. La main vibrante n'existe pas, elle le concentré de l'irresponsabilité globale des banksters qui ont été embauchés pour exercer une tâche comme des pokercracks qui vivent dans l'esprit du "après-moi-le-déluge". Le système des incitations par les boni est une légitimation du crime en bande organisée qui devra être poursuivi au civil et au pénal comme le dealer du coin. Les décideurs politiques, mais aussi les électeurs et les Travailleurs n'auront plus à soutenir ce modèle de société. Les alternatives politiques parlementaires existent, le peuple doit devenir démocratiquement adulte. A l'avenir, il faudra qu'une Commission paritaire et publique de contrôle et de surveillance intervienne dès l'apparition de bulles systémiques. Il faudra qu'il n'y ai plus d'activité fantôme Over the Counter faites hors bilan et que les activités d'accession à de la liquidité se réalisent sous contrôle et surveillance et il faudra instaurer la taxe Tobin-Spahn comme au Brésil depuis le 20 octobre 2009 pour mettre fin à cet infantilisme spéculatif de gros bébé qui attend sa purée.

Il n'y avait pas besoin d'attendre Joseph Stiglitz pour dire que les spéculateurs et toute forme d'entrepreneuriat doivent tirer les conséquences de leurs actes. Même en lisant Walter Eucken (1891-1950), le fondateur de l'ordolibéralisme, nous le savions déjà. Il faut être très vigilant quand nous entendons des forcenés populistes et des princes-présidents qui parlent "du capitalisme fou, qu'ils ne toléreront pas". Il ne sont pas différents des commentateurs et des euro-députés qui manigancent des "améliorations de transparence" comme avec le futur Solvency II, comme avec le système prudentiel comptable de Bâle 2 par qui la crise a été créée sous couvert d'une volonté de régulation qui aménage des interprétations et des auto-régulations par les acteurs eux-mêmes, et bientôt comme avec Bâle 3.

Il faudra refonder la société à responsabilités contiguës. Il faudra casser l'oligopole des banques et des agences de notations qui sont aussi leurs consultants. Nous savons aussi au moins depuis Adam Smith que l'État doit exercer son contrôle lors de la création de nouveaux véhicules et instruments de financement, et nous savons aussi depuis John Maynard Keynes avec son "Tract on Monetary Reform" que les ardeurs des financiers doivent être jugulées et que la banque centrale ne doit pas agir en collusion avec eux. Dans une nouvelle réflexion économie politique, il faudra revisiter plusieurs nostalgies, et pas seulement celles d'une "Association de Libre Échange" ou d'une épiphane "Dictature du Prolétariat". Les réflexions sur les solidarités locales, régionales et globales pour un développement durable et social sont à concrétiser ailleurs qu'à des sommets climatiques. L'économie politique ne sera plus flashy et people. C'est plus scandinave. Par exemple les États des USA les moins touchés par les faillites et les banqueroutes sont ceux du centre-nord-ouest où les ancêtres immigrants étaient surtout issus de Scandinavie.

Obama, chef de gang et raté global, a annoncé hier vouloir taxer les 50 instituts financiers qui ont été "sauvés" avec les 700 milliards de $ du premier Plan de Sauvetage appelé TARP. Il prévoie un remboursement sur 12 ans si ces instituts ne versent pas de boni les 4 prochaines années. C'est facile de demander à un patient, pour lequel le pronostic vital est engagé, de rembourser ses soins. C'est d'autant plus drôle que les banques américaines communiquent depuis 3 mois sur le fait qu'elles ont déjà remboursé cette première aide ou qu'elles sont entrain de le faire après avoir levé des fonds sur les marchés financiers. AIG, la plus grande faillite de toute l'histoire des USA d'une entreprise privée, Fannie Mae, Freddie Mac, GM, Chrysler seront exemptés de cette taxe. La Deutsche Bank devra payer. La condition des boni est un leurre, car les salaires des banques ont augmenté de 30% en 2009 pour contourner les boni. Obama, comme Gordon Brown ou le prince-président français est un populiste qui vit depuis plus d'un an sur ses effets d'annonce.

En janvier 2010, les grandes banques d'investissement ont effectivement restitué à au Trésor américain une partie du 1er plan de sauvetage appelé TARP, mais juste suffisamment pour que le gouvernement américain n'aie pas une position d'actionnaire majoritaire ce qui lui aurait permis d'exprimer des exigences et de contrôler les affaires. Les mauvaises nouvelles recommencent à tomber en grappe et il s'avère évidemment que ces banques ont restitué trop rapidement au Trésor les aides et que leurs comptes se plombent de plus en plus avec les crédits pourris et les positions toxiques anciennes ou nouvelles. A côté des grandes banques d'investissement restent les banques de dépôt et d'affaire qui font faillite par dizaine par mois. Ces banques de proximité sont plus proches de l'économie réelle et ne parviennent plus à recouvrir leurs fonds qu'elles ont déposés dans les banques d'investissement à des fins spéculatives.

L'infocratie médiatante jubile à publier autour de la planète la dégradation par l'agence de notation Moody's de la Grèce qui perd son "triple-AAA".  Mais on ne publie pas pour autant les autres chiffres révélés par Moody's Economy.com: 1 million de foyers américains ont été chassés de leur maison par les huissiers en 2009 et 2,4 millions seront chassés par eux en 2010. Vous avez bien lu, le chiffre s'aggrave, à cause de la bulle des Alt-A et des Primes qui fait écho à la bulle des Subprimes. Mais cette fois si, les emprunteurs hypothécaires de mauvaise foi ne sont plus les indigents NINJA (No Income, No Job, no Asset), mais la classe moyenne. Les années 90 ont ajouté dans les pays industriels la paupérisation des classes moyennes. Le croissance du PIB leur a aussi filé sous le nez. Le PIB n'a été plus qu'un PIB d'initié.

On ne peut penser aux produits et véhicules financiers destinés à faciliter à une échelle macro-économique l'accès des demandeurs de prêt et obligation à des liquidités, sans penser à cette énorme bulle de CDS qui sont l'effet d'annonce d'une soi-disant multimutualisation du risque des emprunteurs (moral hazard). A un événement microéconomique, l'accès à des liquidités, on a greffé par simple automaticité un effet macro-économique, celui de la création monétaire, celui de l'augmentation de la masse monétaire, et celui de la mise en péril systémique de toute l'économie d'un pays, car cette accessibilité forcée et multi-multipliée au risque, si elle est procyclique en période de boom de croissance ou de boom spéculatif est anticyclique au moindre retournement de tendance. Un retournement de tendance est une difficulté de paiement d'un emprunteur ou d'un titulaire des obligations qui ne peut plus verser les intérêts et les rembourser à maturité. Le crédit est normalement intimement lié et connecté à la capacité de remboursement de l'emprunteur en fonction de son nantissement ou de ses garanties et de son aptitude à constituer dans le futur une création de richesse égale ou supérieure au montant du prêt ou de l'obligation ajoutés des intérêts.

Cette fluidification du crédit avec les véhicules financiers a totalement délié et déconnecté le crédit ou l'obligation de la capacité de remboursement en offrant une chimère de multimutualisation du risque répartie sur l'ensemble d'une économie nationale et finalement du dernier garant qui est l'État formé de ses contribuables et de son parc d'acheteurs de Bons du Trésors émis sur les marchés financiers pour ne rembourser uniquement que les positions toxiques des prêteurs qui ne rentrent plus les montants qu'ils ont prêtés et les intérêts qu'ils se sont promis et souhaités. L'émission de Bons du Trésor est aussi appelée vente de dette souveraine, ce qui ne cache pas que l'État Providence bancaire n'est qu'une nouvelle mise en œuvre de la pyramide Ponzi-Madoff, et une filtration des richesses véhiculées vers le seul groupe des actionnaires des systèmes bancaires.

Les contribuables électeurs et travailleurs trompés et floués n'ont pas le droit de se plaindre parce que ce système de société et d'économie est issu de leur adhésion politique par les urnes et leur consentement en fonction de programmes politiques précis tous chapeautés en Europe par le Traité de Lisbonne qui a été entériné en France aussi avec les voix des députés et sénateurs PS, suite au déni du NON du Référendum européen sur le TCE du 29 mai, par l'adoption du Traité de Lisbonne au Congrès de Versailles. Le citoyen n'a pas à se plaindre parce qu'il a mis à la tête de son pays, d'un coté le prince-président, héros limpide et absolu de sa Lutte de Classe, et de l'autre côté une majorité parlementaire totalement à son service. Un choix électoral doit s'assumer et ni être renversé par toute autre forme d'expression populaire ni par des Élections Régionales roses qui ne sont que la voix d'un pré-adolescent qui ne sait pas s'assumer et qui fait sa colère de petit mijoré. La Révolution financière n'est pas une invention de l'UMP mais a été introduite en France par les grands élus comme François Mitterrand, Laurent Fabius et Lionel Jospin qui a décidé le plan de privatisation de tous les services publics.

Une bulle créée sur des promesses non tenables à la Madoff-Ponzi est toujours une bulle prête à éclater. Peugeot, Renault, PSA Financial Service Ltd, Chrysler, GM qui vient encore de se refaire bailouter il y a une semaine, ont été actifs dans les Crédits hypothécaires et dans les CDS, etc... en croyant s'enrichir sur la spéculation encore plus vite qu'avec de la production d'automobile. La banque d'investissement américaine Goldman Sachs a un levier d'endettement de... 34262% en janvier 2010, avec des produits financiers dérivés. (Photo: Torshavn, Iles Féroé, Webcam 13 janvier de 08:44 à 09:05, heure locale)

 

Bear Stearns, Lehman B ont fait faillite à cause des CDS, Wachovia, Wamut, JP Morgan, etc. et sont rattrapés par les "plans de sauvetage"  TARP, puis par les autres programmes TALF, PPIP et par l'argent à taux zéro distribué par la FED qui leur permet de se refaire une trésorerie sur de la nouvelle spéculation de produits dérivés, etc, qui ne correspond toujours pas à de la réelle création de richesse.

AIG, est la plus grande faillite de l'histoire des USA, à cause des CDS / CDO. L'article de Forbes.com démontre bien que les CDO aussi étaient bourrés avec de la macédoine "packagée" de crédits hypothécaires Subprimes. D'ici très peu de temps seront révélées les fraudes commises par Tim Geithner, Secrétaire américain au Trésor d'Obama, avec son sauvetage de ces montagnes d'activités de rehaussement de crédit, de ces CDS / CDO d'AIG. Forbes prend moins de pincettes que les euro-députés et les commentateurs azimutés pour faire l'amalgame entre CDS et CDO : "These CDOs are mostly filled with subprimemortgage-backed securities that have plunged in value since sketchy U.S. borrowers began defaulting on their home loans in recent months. The Credit Default Swaps (CDS) on this kind of CDO account for the lion's share of AIG's problems with default insurance."

On ne parviendra pas non plus à cacher encore trop longtemps les activités de spéculation de la Société Générale et de la Deutsche Bank qui sont les banques européennes les plus actives dans le domaine des véhicules, des conduits, des CDS / CDO. Les CDO, les prêts collatéralisés, eux-mêmes, ont été rendus encore plus juteux grâce au repackaging en CDS. En réalité les CDS sont la plupart du temps une gigantesque pyramide posée sur la colossale pyramide de CDO. L'objectif des prêteurs n'était plus de s'assurer du remboursement de leurs sommes prêtées, mais de négocier sur les marchés financiers de la titrisation sur de la titrisation et de faire à chaque fois la "culbute" lucrative. La caboula se faisait jusqu'à 60 fois! La traçabilité des produits véhiculés sous-jacents n'était plus possible en un clic. Les néo-libéraux dénomment ceci de la catallaxie. C'est de la catallaxie irrémédiablement déprédatrice et économicide qui tue l'Électeur et le Travailleur. Fannie Mae et Freddie Mac qui ont "diversifié" leurs activités dans les CDS sont tous les 3 mois en faillite et sont bail-outés aussi tous les 3 mois, etc. Comme Fannie Mae et Freddie Mac ne suffisent plus à créer de la bulle de dette de relance, Obama invente un nouveau véhicule, le Obama-Mortgage, et booste un Ginnie Mae pour refaire des montagnes de nouveaux Subprimes, de nouveaux Alt-A tous plus illiquides et délinquants les uns que les autres alors qu'ils étaient destinés à fluidifier le crédit privé à la consommation et à relancer le marché et la croissance.

L'effet de levier permis par la multiplication de ce genre de contrats CDS / CDO, qui semblaient offrir un certain temps un haut rendement financier infaillible, s'est retourné encore plus violemment contre les banquassurances qui les ont mis sur le marché. Il n'est pas étonnant que le lobby des banques et assurances travaille à cacher une seconde fois par Solvency 2 ou Bâle 3 les risques déjà minimisés par Bâle 2.

J'avais déjà mis en ligne en 2009 le lien qui conduit au Rapport de référence de la BIS, publié le 7 décembre 2009. Les graphiques cliquables ci-dessous sont issus du document téléchargeable de la BIS en pdf.  >>>


Vous avez d'autres graphiques pour la période Q3 de 2009 du Comproller of the currency - Administrator of National Banks
qui montrent que les banques s'engagent en 2009 de manière encore plus furieuse dans les trading and derivatives activities.

Sur tous les produits financiers dérivés, voici, à l'unisson avec les euro-députés et autres commentateurs, ce que vient de publier la BIS dans son Rapport de juillet 2009: "Pour autant, il ne faudrait pas renoncer à l’innovation, mais s’efforcer de trouver un juste équilibre entre créativité et sécurité, en limitant les risques que de nouveaux instruments peuvent faire peser sur le système tout entier. Il faudrait prévoir une forme d’enregistrement des produits visant à en réduire l’accès en fonction du degré de risque, à l’instar de la certification des produits pharmaceutiques : les titres les moins risqués pourraient ainsi être en vente libre, comme les médicaments délivrés sans ordonnance ; viendraient ensuite les instruments accessibles avec autorisation expresse, comme les médicaments délivrés sur ordonnance ; puis viendraient les titres disponibles en quantités limitées destinés à l’usage de particuliers et d’établissements habilités, comme les médicaments au stade expérimental ; et enfin, au niveau le plus bas, on aurait les titres interdits à la vente. Un instrument pourrait être autorisé ou passer dans la catégorie supérieure seulement après des essais concluants (à l’instar des essais cliniques), sur une base réelle à petite échelle et sur une base théorique de simulation de graves tensions. Un tel système d’enregistrement et de certification de titres favoriserait la transparence et la sécurité. Mais, comme pour les fabricants de produits pharmaceutiques, un mécanisme devrait contraindre les émetteurs de titres à répondre de la qualité de ce qu’ils vendent. Autrement dit, les émetteurs endosseront une responsabilité accrue dans l’évaluation des risques de leurs produits".

Le Travailleur est un animal qui se mange froid

Ces techniques de titrisation du crédit prétendaient réduire les coûts du financement pour les investisseurs et consommateurs finaux. Elles ne profitent qu'aux intermédiaires et représentent une filtration des richesses au profit d'un groupe d'acteurs très réduit. Les transactions sur les produits financiers dérivés représentent 10 fois le PIB mondial. Moins d'1% de la population des pays industrialisés a profité dans les pays industrialisés du Leverage-effect  permis par la bulle spéculative sur les produits dérivés financiers. L'effet de percolation, le ruissellement, le trickle-down-effect du Consensus de Washington et de Bruxelles et du Traité de Lisbonne, la croissance enrichissante qui coule vers le bas dans "une concurrence libre et non faussée qui crée des richesses et qui tend au plein emploi" est un étouffoir et la fabrique du dumping humain. Les rendements financiers succulents de la bulle spéculative n'ont été possibles que dans les conditions de la moindre répartition des richesses créées du PIB d'initié et qu'avec la dépossession systémique par l'économie hoax. Les salaires de Travailleurs sont depuis 2006 au même niveau qu'en 1960. Graphique de gauche: Répartitions des richesses, Salaires et Profits, voir explications.



"Le clivage droite/gauche est dépassé" qu’ils disaient, qu’ils disent et qu’ils diront. Pour les uns c’est un état de fait, qui les arrange, pour les autres c’est un idéal permanent auquel il faut aboutir. D’autres encore, les plus pervers, jubilent en voyant des gauches qui se querellent, nourrissent la querelle, en sachant qu’il n’y a qu’une gauche, mais que le groupe dudit non clivage droite/gauche gonfle, et ça les arrange pour leurs affaires. Plus de débat, pas de contestation, pas de renversement.

Il est temps de retrouver de l’idéal et de l’idéologie. Car en face de moi et des désidentifiés (aliénés) globaux, la Lutte de la Classe financière est poursuivie avec brio et en totale réussite, avec de l’action en procédant au transfert des savoirs, des pouvoirs et des richesses du même côté, du côté où le consensus est le plus fortement imposé avec le soutien du PS/modem.

Vive la lutte des classes... à l'allemande.
Elle se fait dans les bureaux en Allemagne.
En France on carmagnole sur le tarmac le 14.




En France nous avons un syndicalisme à postériori qui est en plus "fluidifié" par le patronat.
En Allemagne n'existe pas la contention de l'ouvrier et la rétention de sa dignité, le syndicalisme fonctionne a priori.

Le patronat français est pourtant très content de la main d'œuvre en France et il sait le dire à ses actionnaires et aux investisseurs. Sur le graphique à gauche de l'INSEE vous voyez la répartition des Richesses en France. Le revenu salarial en France est plus bas qu'il y a 60 ans et avait surtout chuté sous la "gauche" de Mitterand.



Sur le graphique à droite vous avez la comparaison entre la croissance de la productivité et la croissance du salaire en France. De 1978 à 2009, l'augmentation des salaires est quasi nulle, est est négative à cause de l'inflation. Non seulement la productivité augmente, mais en plus la durée du travail augmente.

Ver.di, le syndicat allemand de la fonction publique fédérale et communale a commencé les nouvelles négociations salariales de la Tarifverhandlung pour 2 millions d'employés et demande 5% et promet comme d'habitude en Allemagne une très forte détermination. Lisez donc mon article: +0,8% en France, +8% en Allemagne - Vive la Lutte des Classes à l'allemande ou encore mieux: 8% - IG Metall, 1.165.000 grévistes non dupés par Crises des spéculateurs et Plans de Sauvetage du crédit.




Bruxelles fait pression depuis 10 ans sur l'Allemagne pour qu'elle élimine la Mitbestimmung (cogestion) et la Tarifautonomie (négociation autonome par branche des conventions collectives) qui sont selon bxl "une barrière à la concurrence libre et non faussée". Mais ces deux éléments de la démocratie du monde du travail sont inscrits dans la Loi Fondamentale allemande. Les ouvriers allemands ne se laisseront jamais voler par BXL et le Traité de Lisbonne leurs acquis qui remontent à... Rosa Luxembourg et... Bismarck!

Selon les chiffres officiels du rapport "Emploi en Europe" publié par la Commission européenne, les salaires en France sont inférieurs aux années 60... mais il y a la masse de chômeurs en plus et un PIB et une productivité qui se sont considérablement démultipliés.

Quand on lit actuchomage.org on n'a pas non plus à se demander s'il est chic, utile ou ringard d'être à gauche en 2010, ni de se demander si une certaine petite gauche doive s'associer au modem aux prochaines Élections R de mars 2010. On est du côté du Travailleur.
 

L'Africain est un animal qui se mange encore plus froid

L'Électeur Travailleur de l'hémisphère riche dispose juste encore de la force de dépecer des cadavres plus petits que soi. L'Électeur Travailleur, enrubanné dans sa compromission universelle, œuvre pour la pérennisation de l'espèce la plus apte: la Classe financière.

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Chaque habitant d'un pays doit puiser dans ses ressources d'historien, c'est à dire aussi être capable de percevoir l'histoire en constitution et donc de s'affranchir du langage du mainstream pour cerner les déclencheurs, les conceptions, les visions, les responsabilités mentales tout autant que les événements concrets et les actions inter-humaines qui concourent à orienter la marche du monde. D'où la nécessité d'une bonne éducation nationale qui n'élimine pas les cours d'Histoire et de Sciences Économiques et Sociales. Il faut penser de soi-même et l'infocratie médiatante ne nous y aide pas. Get up, Stand up, for your Mind. Le devoir de mémoire n'est pas une activité de musée, mais une interrogation active du citoyen dans une réflexion constante sur les solidarités locales, régionales et globales. Le citoyen est né avec une burka qui l'empêche de regarder autour de soi. Chacun est capable de mettre l'épistémologie en transhumance.

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La Road to serfdom de Hayek et von Mises, est parvenue premièrement à la même destruction économique que hitler & staline, que nous verrons de mieux en mieux venir cette année et que nous pourrons de mieux en mieux comparer d'ici un an, mais elle donne aussi à l'homme, comme sous chaque système totalitaire, la possibilité et le devoir d'éliminer massivement en groupe l'autre en groupe.

La subtilité de notre système libéral est meilleure que sous H et sous S, car nous accordons la mort sans plus même éprouver l'intention de la donner (ceci est le contenu entier de mon "roman"), sans même nous rendre compte que nous tuons, sans nous rendre compte que cette mort est issue de notre main. C'est pourquoi dans mon "roman" j'avais interdit au verbe d'exister, parce que je ne pouvais pas m'arroger le droit de reconnaître en moi la qualité de sujet qui en plus dispose de cette effronterie de s'adjoindre des objets directs et indirects. C'est pourquoi tu trouveras dans mon "roman" le verbe "morter" qui déconnecte l'acte criminel de l'effet recherché. J'avais donc fait parler des personnes dans mon "roman" avec des "je morter", en "inventant" des "pronoms-sujants", car l'exsitence même du pronom, d'un pour-le-nom, m'était insupportable car il signifiait un rapport de hiérarchie à sens unique pour le service du nom. Le pronom possessif était à mes yeux encore plus bannissable avec son insolence inouïe.

Sous H & S on faisait semblent de vivre de l'intérieur ce "wir haben es nicht gewusst" (nous ne l'avions pas su), mais - d'après mon père - tout strasbourg connaissait le "centre hospitalier" de Kapelrodeck pour handicapés, en face de strasbourg en allemagne nazie. Donc notre système libéral, ôte aux citoyens et habitants d'un pays la possibilité même de parvenir naturellement à ce mensonge non ébruité du "wir haben es nicht gewusst" et nous laissons courir à leur mort des couches entières de la population et des peuples moins aptes de la planète en forçant un darwinisme économique qui a reconnu la nécessité linnéenne des espèces les plus aptes. Le libéralisme plonge l'humanité dans un double-hit: morter et ne pas avoir à penser que "nous ne l'avions pas su". C'est un stade pré-Edenique de l'humain, où le meurtre a libre court et où la conscience de la "pomme" de la discorde est un non existant puisqu'elle ne réside même pas dans les moindres des limbes de la moindre des destinées. Voilà, même si c'est con ce que je t'écris, c'est une belle page. Lisez ceci:  http://mises.org/books/TRTS/

Je pense que ma littérature n'est pas déplacée ici, car je pense que mon "activité littéraire" a une légitimité d'existence. J'ai monté 5 pièces de Friedrich Dürrenmatt, et je me souviens du classique "was einmal gedacht wurde, kann nicht mehr zurück genommen werden" (ce qui a été pensé, ne peut plus jamais être repris). Je sais depuis au moins 40 ans que nous avons un devoir de penser, car l'homme doit avoir le soucis de tout le temps dire consciemment les choses autrement, pour sentir - comme Sartre et Camus - que la définition qu'il donne aux choses n'est qu'une petite cuisine qui l'arrange sur le champ et momentanément. Ensuite j'ai été éduqué par mon espagnole avec laquelle j'étais sorti un an et qui écrivait sa thèse sur Borges. Tous les soirs elle rentrait de la BNU et nous nous engueulions sur l'idée conne de Borges du Palimpseste, car Borges disait que "tout a été déjà écrit, et que l'on ne pourra jamais plus rien écrire de nouveau", ce qui pour un Hitzkopf comme moi ne pouvait que me fâcher, ne serait-ce justement que pour voir dans sa plume que dénommer n'est qu'un dénominateur commun, donc une falsification, un faux en écriture, une prévarication,... le stade d'avant l'expression. (Photo: Torshaven, Iles Féroé, août 2008)

Beaucoup d'abrutis, le mainstream, parlent du double-dip, de la crise qui a une forme du W. J'ai toujours parlé dès le début d'une crise avec un grand U, où le fond du U est très long et profond. Comme il n'y a jamais eu de "reprise" il n'y a pas de W. Nous ne sommes même pas au bas du U, nous ne sommes même pas à la moitié de la première branche du U. Reportez-vous aux graphiques de la crise de 28, du rebond en 30 et de l'effondrement total en 31.
 

31. décembre 2009

Obama confisque la Fed', la création monétaire au profit des banques - McCain veut rétablir le Glass-Steagall Act



Obama est une erreur de l'histoire auquel les américains ont confié leur schizophrénie raciste. Ce peuple a fait semblant d'avoir réalisé le saut quantique en mettant au pouvoir un noir d'un côté, et d'un autre côté en lui demandant de n'être qu'un éboueur pour sortir les poubelles du pays et maintenir l'illusion du rêve américain, celui de devenir milliardaire en sortant du garage. Il a été demandé à Obama de faire disparaître les dettes des emprunteurs délinquants et du système des prêteurs, des assureurs de ces prêts et des spéculateurs systémiques.

Pour ce faire Obama s'est prêté à ce jeu pervers en ne réalisant pas la réforme de régulation et de contrôle du système financier, mais en amplifiant tout ce qui lui conserve l'aspect grisant et compulsif de ceux qui osent le risque dans le cadre rationnel de la libre concurrence et de la libre entreprise non faussée pour parvenir d'abord à l'enrichissement personnel et pour initier ensuite la création globale de richesses par effet de percolation et pour tendre au plein-emploi (trickle-down effect). Obama est le raté global. La planète des médias et des désidentifiés globaux a voulu faire d'Obama un santo subito, lui a décerné le Prix Nobel de la Paix parce qu'il ne s'appelle pas Bush, et le Times a élu l'imprimeur de Paper Mill of the Potomac, Bernanke le directeur de la Fed', "Person of the year 2009". Le monde se choisit son destructeur avant et après son élection. Obama a envoyé en une seule année 54 drones armés en mission de guerre active sur le Pakistan, en dehors de tout mandat de l'ONU, Bush en a envoyés 34 en 8 ans. 

Le premier acte présidentiel d'Obama a été d'augmenter le jour de son investiture le nombre de GIs en Afghanistan. Obama a ensuite nommé comme Secrétaire américain au Trésor l'un des maîtres d'œuvre de la crise dite des Subprimes, à savoir Timothy Geithner, ancien Directeur de la Fed' de New York et qui avait été l'acteur majeur de la révocation en 1999 de la loi Glass-Steagall, c'est à dire en réalité de la confiscation de la Fed' et de la création monétaire du $ par Wall Street. Le Congrès américain avait révoqué avec la Loi Gramm-Leach-Bliley en 1999 la loi Glass-Steagall passée en 1933 pendant la Grande dépression pour interdire les banques de fusionner les activités de banque de dépôt, de banque d’investissement et d'assurances. Cette fusion est aussi à l’origine de la grande crise financière 2008-2009... 2015. Le Gramm-Leach-Bliley Act, Financial Services Modernization Act de 1999 est une loi américaine votée par le Congrès, dominé par une majorité républicaine, et promulguée par l'administration Clinton le 12 novembre 1999. Elle a mis en place des services de banques universelles qui assurent aussi bien les services d'une banque de dépôt que d'une banque d'investissement et qu'une compagnie d'assurance. La Loi Gramm-Leach-Bliley a initié un mouvement généralisé de fusion de systèmes bancaires destiné à leur offrir la position dominante sur le marché international des capitaux. (Photos: Kristiansund, Musée de la morue séchée, août 09)


Cette tendance à la fusion était aussi destinée à offrir aux systèmes bancaires la taille immunitaire du too-big-to-fail, qui est pour les spéculateurs la meilleure des assurances contre la faillite et qui permet d'ouvrir à l'infini la disposition des investisseurs à encourir le risque, le risque des marchés. Cette capacité infaillible à générer du Risque Zéro et de la Certitude de l'obtention du rendement à deux chiffres rendait encore plus efficace la non-efficacité des dites Normes Prudentielles Comptables de Bâle 2. Une banque classée too-big-to-fail, trop grande pour être en faillite, savait que pour elle ne compterait plus la loi de la "punition par le marché", car cette taille lui accordait l'immunité et lui conférait le caractère indispensable avec lequel un pays entier serait menacé en cas de faillite et mettrait toujours tout en œuvre pour lui racheter ses dettes et ses positions toxiques. L'objectif des ces Moloch bancaires est de tirer le maximum des richesses des pays qui les hébergent ou qui hébergent leurs activités et en cas d'aléas du marché de se garantir et de garantir à leurs actionnaires le transfert de leurs dettes vers la dette publique, puis de lutter contre la dette publique pour que les États privatisent les services publics toujours générateurs d'enrichissement quand on compresse aveuglément les "coûts", et pour que les États réduisent leurs dernières traces d'État Providence. Le monde est simple à comprendre. Mais êtes-vous prêts à vouloir le comprendre? Puis d'aller voter au bon endroit? Car nous n'allons ni refaire la Marche du Sel de Gandhi, ni laisser revenir l'État totalitaire, ni faire des guerres de diversion en Afghanistan ou en Iran. Il est temps d'accéder à la maturité politique.

92% des top managers, directeurs, top-dogs et traders des 17 groupes bancaires et d'assurance qui ont bénéficié du programme TARP de bail-out sont toujours à leur poste, souvent même avec une augmentation de 30% de leurs salaires.

Il était et il est toujours nécessaire pour le monde des affaires de ne pas introduire un système de contrôle et de régulation des activités et transactions financières parce que les banques d'investissement ou l'activité de banque d'investissement d'une filiale d'une banque traditionnelle de dépôt ou d'une assurance ne sont pas soumises à l'obligation d'avoir un Fonds Propre Réglementaire comme les banques traditionnelles. Pour ces dernières, même si le fonds propre réglementaire a été compressé au maximum entre 2 et 4% pour permettre de réinvestir les dépôts dans de l'activité spéculative à haut rendement, ce fonds entretenait une illusion de solvabilité en cas de run sur les banques ou de faillite d'un gros compte ou de faillites enchaînées. En Europe la déclinaison américaine de la (non)-tenue d'un fonds propre réglementaire a été établie avec la Directive Fonds Propres Réglementaires ou Directive CRD (Capital Requirement Directive, Texte de la Commission Européenne, Le Marché Unique de l'UE).

Pourtant le Brésil a introduit le 20 octobre 2009 la Taxe Tobin de 2% sur les flux de capitaux, applicable sur les actions et les obligations. Cette taxe ne concerne pas les investissements étrangers directs, mais les capitaux étrangers nomades qui font un aller-retour rapide dans le pays pour réaliser des bénéfices à court terme. Sur les marchés mondiaux des capitaux, le long terme commence à la 10ème minute. Ce taux de 2% dépasse de très loin les préconisations de James Tobin pour qui 0,2% serait nettement dissuasif pour le tourisme des vautours. Le Gouvernement Luiz Inácio Lula da Silva veut limiter l’entrée de capitaux, qui accélère la valorisation du Real, et grève la compétitivité des exportations brésiliennes et il veut éviter la formation d’une bulle boursière. Depuis le début de l’année, la devise brésilienne s’est valorisée de 45% contre le dollar et de 33% contre l'Euro. C’est la plus forte progression parmi les 16 devises mondiales les plus échangées et la preuve que l'argument de l'isolation d'un État tobiniste ne tient pas. Au COP 15 du Copenhagen climatique, le prince-président français a aussi fait l'un de ses sempiternels effets d'annonce en faveur de l'introduction de la Taxe Tobin sur les Transactions Financières.

A l'opposé, l'action du trio mafieux de Wall-Street, Obama-Geithner-Bernanke, n'a permis que la "jobless recovery" des faux "green shoots", les illusoires reprises sans emploi, et la constitution d'une nouvelle bulle spéculative avec l'argent public offert à taux zéro et qui n'est allé que tourner en rond dans le circuit fermé des marchés des capitaux. Au sujet de la reprise du Dow Jones au-dessus de 10.000 points, il faut rappeler sur le graphique ci-dessous ce qui s'est produit entre le Black Tuesday de 1929 et 1932. Ce n'était qu'un "Short Jobless Recovery". Actuellement les politiques de relance d'Obama font bien pire, puisque les injections "keynésiennes" ne servent qu'aux zombie banques pour leur trésorerie. L'argent prêté à taux zéro aux banques pour qu'elles fassent leurs œuvres pathologiques de spéculation financière est une licence d'exploitation de casino qui leur est offerte gratuitement par l'État. Au nom de la Libre circulation des capitaux et des services financiers, aucune contrepartie ne leur est demandée pour soutenir l'économie réelle. Mesurées aux marges bénéficiaires actuelles, les actions du S&P-500 n'ont par exemple jamais été aussi chères aujourd'hui que depuis ces 100 dernières années. Entre temps les entreprises "valent" 140 fois leur bénéfice annuel, une valeur normale est de 30. Quelle éclatante bulle! Mais les "liquidités" offertes à un taux de 0% et à un taux relatif négatif de 20% sont détournées de l'économie "réelle" vers cette spéculation post-réelle et simplement financière. Ce modèle de "reprise" s'appelle Bulle Échoïque ou bulle-écho, comme les 7 "short recoveries" de la Grande Dépression (graphique à droite). Les banques centrales engraissent les banques et les spéculateurs sur le compte des contribuables et de deux générations futures. 2010 sera comme 1930. L'année 11 comme 31. En pire.

Les green-shoots que l'on voudrait voir dans l'augmentation de la valeur des actions sont en plus le fruit de manipulations du marché par une autorité gouvernementale de faussaires créée avec l’Executive Order 12631 par Ronald Reagan en octobre 1987 pour éviter un effondrement de Wall Street: il s'agit d'un groupe informel, mais qui porte un nom, c'est le PPT (wiki), le Plunge Protection Team dans lequel siège le Secrétaire au Trésor, le Directeur de la Fed', le Directeur de la première autorité de surveillance des marchés SEC, et le Directeur de la seconde autorité de surveillance des marchés Commodity Futures Trading Commission et... des membres de l'Exécutif de la Goldman Sachs. L'activité de la PPT, appelée un peu moins officieusement la Working Group on Financial Markets, est simple. Elle achète en masse des actions avec de l'argent catapulté par la Fed'. Ainsi la raréfaction artificielle des actions sur les marchés financiers conduit à une augmentation conditionnée et totalement faussée de leur valeur, et à l'illusion de leur bonne santé. Hank Paulson, qui a précédé Timothy Geithner au Secrétariat au Trésor, a remis en veille la PPT à partir de 2007 face à la volatilité des marchés qui redevenait dangereuse. Ladite Crise des Subprimes a commencé en 2006, il y a déjà 4 ans. La PPT est donc en réalité le maître d'œuvre autoritaire du rallye boursier depuis février 2009 qui a apporté une augmentation de la valeur (négociée) des actions de 6 trillions de $, soit 6000 milliards, tout ceci avec l'argent public existant ou qui sera de la dette pour deux générations à venir. Les naïfs qui croient ou font croire à la rationalité de la concurrence et à la main invisible ou vibrante du marché vous forcent par tous les moyens à vous faire renforcer en vous la foi dans l'économie de marché, où la concurrence libre et non faussée apporte la création de richesses et tend au plein emploi. La PPT est sous l'autorité d'Obama, chef de gang. Son gang s'est chargé de réaliser par les deux bouts la dépossession systémique du peuple américain: d'un côté il a réalisé la plus grand transfert de l'histoire des USA de la dette privée dans la dette publique, et d'un autre côté il réalise le plus grands transfert de la dette publique vers de la création de richesse sur les marchés financiers. Dans les deux cas, c'est le contribuable qui paye. Ces instruments officiels de criminalité financière n'ont pas réussi à réduire pour autant les positions toxiques des systèmes bancaires qui sont toujours de 16,5 trillions de $ (16500 milliards) selon le dernier rapport de la Fed'.

Graphique à gauche: le sky-rocketing de la courbe exprime la Planche à billets aux USA et en UK en 2009. Cette bulle de monnaie de contre-façon ne peut qu'exploser. Sur qui? En mars 2010 va s'arrêter l'arrosage par la Helikopter-Monney, c'est là que toutes les positions toxiques vont aussi être révélées en même temps et que le fake de la recovery va être débusqué. A moins que l'on invente un événement planétaire qui va cacher ce dernier.

J'avais été particulièrement furieux en mars 2006 où la Fed' avait décidé de ne plus publier M3, la masse monétaire en $. Si vous êtes habitués de mon site, je vous ai exposé régulièrement des graphiques qui montrent que le tipping point, le point d'inflexion se trouve en 2006 et que la récession américaine et l'effondrement commencent cette année. La Fed' ne publiant plus M3, nous sommes en droit de mieux comprendre le PPT et qu'elle fait ce qu'elle veut et qu'elle achète elle-même des actions pour soutenir leur cours bien qu'elle ne soit pas habilitée à la faire. M3 n'étant pas publié, toute politique monétariste ou de pilotage macro-économique est encore plus déconnectée et déconnectant pour les banques qui préfèrent avoir directement recours à la banque centrale forcément laxiste plutôt qu'au marché interbancaire. Ne plus publier M3 veut simplement dire que la Fed' pratique aussi au moins depuis 2006 en continu son quantitative easing (planche à billets). Ne plus publier M3 équivaut à ne plus publier son bilan d'exploitation et à agir comme bon lui semble sans redevoir des comptes conformément au principe... de l'Indépendance des Banques Centrales. A ce niveau aussi, Obama n'apporte pas de transparence ni de réforme.

Le Fed' qui garde au secret les noms des instituts financiers et bancaires qui ont profité depuis 2008 des 2 trillions $ (2.000 milliards) d'aide de sauvetage va peut-être se voir contrainte de les révéler en fonction de la décision de la Court d'Appel de Manhattan suite à une action de Bloomberg LP. En tout 8,1 trillions ont été déversés sur ces instituts financiers qui demeurent en faillite technique parce que les positions toxiques ne sont que cachées pour l'instant et seront bientôt mises à jour. Des moyens fianciers présent et futurs (Bons du Trésor) perdus d'avance mais à rembourser par la suite.

La dette américaine équivaut à 375% du PIB. Elle était de 186% quand les USA sont tombés dans la Dépression de 1929. Si l'on ajoute les zombie banks - les 19 banques systémiques américaines -, et Fannie Mae / Freddie Mac / Ginnie Mae, et les 500 à 1000 banques menacées de faillite, la dette américaine équivaut à plus de 600% du PIB. Les USA ont dépassé de très loin la situation de Weimar. D'après le U.S. Supplemental Nutritional Assistance Program (SNAP), 1 américain sur 9 dispose d'un revenu annuel inférieur à 130% du seuil officiel de pauvreté. 1 sur 9 américains ou ~~ 32 millions de personnes, s'alimentent avec des tickets de rationnement. Mais de son côté, Obama alimente encore plus violemment la troisième bulle des crédits hypothécaires avec le Obama Mortgage qui garantit à 100% par l'intermédiaire de la Federal Housing Administration les nouveaux crédits hypothécaires de la Ginnie Mae qui explosent comme la bulle des Subprimes et la seconde bulle des Alt-A. En septembre 2008 la bulle CDS on Fannie/Freddie-backed mortgages, les CDS adossés sur les crédits hypothécaires garantis pas la Fannie Mae et la Freddie Mac s'élevait à elle seule à 1,47 trillions de $ (1470 milliards). En décembre 2009 elle a doublé.

Avec un record d'émissions obligataires en Europe (1.100 milliards € pour la zone Euro en 2009, et plus de 250 milliards € pour le Royaume-Uni) et un déficit fédéral américain de 9.000 milliards de $ sur les dix ans à venir, les finances publiques ne son t plus contrôlables.

La Fed' de Dallas a estimé le montant des T-Bonds, les Bons du Trésor américain à 99 trillions de $ (99000 milliards) et le programme de bail-out TARP à 24 trillions de $. A la fin de l'année 2010 le montant des T-Bonds s'élèvera à 120 trillions de $, alors que le gouvernement US parvient à avoir des recettes annuelles de 2 trillions de $ dans une bonne année. Le système des finances américain est entièrement une fraude Ponzi. La Fed' de Dallas? Ladite "Indépendance de la Banque Centrale" est à la fois une réalité et une illusion suprématiste. Elle doit être indépendante face au pouvoir politique, mais elle est dépendante des banques commerciales et d'investissement qui se trouvent dans la zone géographique de l'un des 12 districts de la Fed'. Les banques commerciales sont donc obligatoirement actionnaires des ces 12 Regional Federal Reserve Banks: New York, San Francisco, Chicago, Richmond, Atlanta, Boston, Dallas, Cleveland, Philadelphie, Kansas City, Saint-Louis et Minneapolis. Oui, le système de Banque Centrale américain est un choix de société inscrit dans la Constitution. Aucun des citoyens américains n'est censé l'ignorer.

Le Parlement islandais vient d'accepter le 31 XII 2009 le remboursement des avoirs perdus par les déposants britanniques et hollandais dans les banques d'investissement islandaises. Ces 3,8 milliards d'euros, 3/4 du PIB de cette île, seront remboursés entièrement en 2024. Les dettes des banques privées seront remboursées par l'État islandais et donc leurs contribuables, leurs habitants, leurs électeurs. Pour y parvenir les salaires islandais seront diminués de 15 à 20%, l'impôt islandais sera augmenté, les dépenses publiques islandaises seront laminées. Ce peuple est directement puni d'avoir accepté et cautionné un modèle de société d'exploitation. Il ne dispose pas du luxe américain de faire diversion par des conflits de guerre pour relancer la machine industrielle par les commandes des armées, ni de la capacité et de la crédibilité à émettre des Bons du Trésor comme la Fed'. Les spéculateurs britanniques et hollandais, alléchés il y a encore deux ans par les marges à 2 chiffres promises par les banques islandaises, vont récupérer leurs mises qui ont donc été à risque zéro pour eux. L'Islande n'a pas la force de chantage de la City de Londres ou des ports hollandais et doit accepter telles quelles les conditions et les termes du remboursement. L'Islande n'est pas une filiale de Paper Mill of the Potomac et n'a pas la capacité à lancer la planche à billets pour créer de la monnaie de contrefaçon et rembourser les dettes et les positions toxiques. La couronne islandaise est effondrée et toutes les importations se payent à présent à prix d'or. L'Islande n'a pas été too-big-to-fail et n'attend son secours que du saumon d'élevage aux hormones de croissance. Ils nous est aisé de comprendre que l'État et le peuple islandais doivent payer pour avoir accepté et développé un modèle de société et d'économie du Tigre de l'Atlantique fondées entièrement sur l'escroquerie internationale par le système de spéculation compulsive Ponzi-Madoff. Croyez-vous que la Grande-Bretagne et les USA disposent, eux, encore d'une valeur ajoutée en l'état à proposer? (L'Islande a rejeté le 7 Mars 2010 par référendum le remboursement au Royaume-Uni et aux Pays-Bas.)

Le 5 janvier 10 le président islandais Olafur Ragnar Grimsson n'a pas ratifié la loi de remboursement et la décision est soumise au référendum en sachant que le remboursement est l'une des conditions à la candidature de l'Islande à l'adhésion à l'UE qui pourrait être refusée par... le maître des opting-out, le Royaume-Uni qui se sert de l'Europe comme de sa boîte à bonbons. Ce peuple islandais veut-il retourner à l'âge de mer, se vendre aux russes ou faire du chantage à l'UE pour obtenir des fonds européens avant l'adhésion? L'UE acceptera ce pre-opting-out islandais avant le holliday in de l'Islande dans l'Europe. Elle a bien accepté la Grèce alors que nous savions dès le début qu'elle falsifiait sa comptabilité nationale pour s'apparenter aux critères d'adhésion à la zone euro. L'âme protectionniste de Vauban plane à Bruxelles et dépasse la raison par la catallaxie mercantile. Le PIB de la Grèce équivaut à 2% du PIB de la Zone Euro, la Californie est le 6ème pays du monde... Où est le danger?

Ce peuple islandais ne pouvait ignorer son système Ponzi sur lequel était adossé le PIB du pays. Les islandais sont de toute façon bilingues, ont profité de l'un des meilleurs systèmes de sécurité sociale et de retraite du monde grâce à cet enrichissement subit de ces 15 dernières années. Et tout le monde est capable de lire en Islande aussi dans les devantures des banques les publicités vantant 25% de rendement. Les devantures de ces banques islandaises étaient visibles dans toute l'Europe où l'on sait aussi lire les chiffres. Dans un tel pays islandais où il est difficile de faire du PIB, ce chiffre devait passer comme la morue aux œufs d'or de ce consensus.

Barack Obama et ses boys sont dans la plus pure inspiration du Consensus de Washington. L'interventionnisme néo-keynésien de l'État n'est pas un déni de ce Consensus néo-libéral, mais son renforcement. L'objectif est toujours de créer les conditions pour que se mette en œuvre le trickle-down effect, l'effet de percolation par lequel la richesse dégouline vers le bas et inonde les masses populaires qui l'attendent le pieds ferme. Des moyens financiers sont créés pour que les banques défectueuses se fassent à nouveau une santé et se mettent de nouveau à prêter pour des projets industriels de l'économie réelle. Un étudiant m'a dit l'autre jour "qu'il est convaincu que si les hedge fonds sont de nouveau à flot, l'économie sera relancée". Barack Obama a donc injecté 2 trillions de fausse monnaie (2.000 milliards) créée à Paper Mill of the Potomac. Il a émis des centaines de milliards de Bons du Trésor, donc de la dette future. Avec ces milliards son Secrétaire au Trésor, Tim Geithner, rachète les positions toxiques des banques et prétend les mettre dans une unité de défaisance que son administration ne nomme pas la bad bank. Aujourd'hui encore 5 des 19 "Grandes banques" de taille systémique claironnent avoir remboursé les aides gouvernementales du 1er plan de sauvetage appelé TARP. Barack Obama n'a pourtant que fait d'accorder sa permission et les moyens financiers de la force de trappe de l'État américain aux systèmes de banques et d'assurance à poursuivre leurs activités de création de bulles. Avec les 8 vagues de la crise des subprimes et de la crise bancaire et financière, les fonds de pension privés américains ont perdu eux aussi 2000 milliards de $ qui ne seront plus jamais reconstitués. Les fonds de pension publics ont perdu, eux aussi, 2 trillions de $ (2000 milliards) qui ne seront pas non plus reconstitués, ce qui est le principe même de la retraite-par-capitalisation, celui de créer une bulle-pyramide Ponzi en espérant que l'arrivage naturel de néo-pappy-boomers continue à l'édifier.

Derrière la-dite Crise publique de la Bulle des Subprimes, il y a d'autres bulles cachées qui ont éclaté et d'autres en création qui entrent déjà en phase d'éclatement. La responsabilité de toutes ces bulles est portée en premier par Alan Greenspan, Gouverneur de la Fed' de 1987 à 2006, appelé  "l'économiste des économistes", ou le "Maestro", qui avait commis sur toute la période de son mandat une seule et même erreur: celle de l'argent facile. Alan Greenspan a été gravement mis en cause en 2006 pour avoir laissé fortement augmenter la masse monétaire par une politique de taux d'intérêts très bas (de l'argent facile), qui est un des facteurs de l’émergence de la crise dite des subprimes qui s'est déclenchée au second semestre 2006. La masse monétaire est devenue une arme de destruction massive. Obama, Geithner et Bernanke de la Fed' on créé en 1 an en 2009 plus de masse monétaire que ces 20 dernières années, toujours dans l'espoir que les banques d'investissement vont redonner le goût au risque de la spéculation, et par le biais du trickle down effect, le goût à la spéculation sur l'avenir par... l'investissement dans le travail productif de l'économie. Obama est un frère besson de Milton Friedman et des boys du Consensus de Washington. Il a été élu pour ceci, pour monétiser la dette privée avec ce quantitative easing de la masse monétaire et rien d'autre; le peuple américain savait qu'Obama était un faible, derrière des paroles.

Je vous redonne ci-dessous ma traduction de l'anglais du résumé (mon article du 18 mars 2009) d'un rapport de 253 pages publié par Essential Information de Ralph Nader au sujet de la livraison par les hauts fonctionnaires de l'État américain, par le Sénat, par le Congrès, de la Fed' et de l'activité de la création monétaire à Wall Street. Ces fonctionnaires ont organisé de manière planifiée la révocation de la Loi Glass-Steagall que le Républicain McCain, challenger d'Obama aux Présidentielles de 2008, veut remettre en vigueur. Vous comprenez sûrement que je ne suis pas non plus un admirateur de McCain. Obama est au service du lobby financier de Wall Street, il est leur électron captif et n'a strictement rien d'exotique. Un récent rapport a prouvé que les banques et assurances qui ont été le plus gravement en faillite avant leur bail-out fictif d'Obama-Geithner, sont aussi celles qui ont le plus investi dans le lobbyisme auprès du Congrès américain. Obama, raté global, n'a pas la force de s'en extraire et n'a pas été élu pour ceci. Vous comprendrez mieux à quoi doit servir le dogme de "l'indépendance de la Banque Centrale" tout autant cher à la BCE et au Traité de Lisbonne:

Rapport de Ralph Nader >>>
"Sod Out: How Wall Street and Washington Betrayed America 
Liquidation totale: Comment Wall Street et Washington ont trahi l'Amérique".

"5 milliards de dollars versés dans des "taxes politiques" pour acheter la liberté de Wall Street face à la régulation, pour acheter le contrôle et les rapports des commissions d'enquêtes.

Le marches qui mènent au cataclysme financier sont pavées des Dollars de l'industrie.

Le 4 Mars 2009 – Le secteur de la finance a investi plus de 5 milliards dans l'influence politique pour acheter Washington depuis plus de 10 ans avec plus de 3000 lobbyistes qui ont gagné des décisions politiques concernant la dérégulation et d'autres orientations politiques qui ont conduit directement à l'effondrement financier actuel.

De 1998 à 2008, les sociétés d'investissements cotées à Wall Street, les banques d'investissement, les hedge fonds, les promoteurs immobiliers, les groupes d'assurance on versé 1,725 milliards de $ dans le milieu politique et dépensé 3,4 milliards de $ pour les lobbyistes, un mastodonte financier destiné à dépouiller la régulation fédérale. Pas loin de 3000 lobbyistes officiellement enregistrés au niveau fédéral ont travaillé pour l'industrie en 2007. Une douzaine de vagues de dérégulations ont conduit au meltdown financier. Ceci inclut l'interdiction de réguler financièrement les produits dérivés; la révocation des barrières de régulations entre les banques de dépôt et les banques d'investissement; un système d'auto-régulation pour les grandes banques d'investissement; une volonté fédérale d'agir pour mettre fin au système prédateur des prêts et des subprimes.

Selon Harvey Rosenfield, Président à la Consumer Education Foundation, une organisation à but non lucratif qui siège en Californie, Washington s'est systématiquement vidé au profit de Wall Street. Des programmes déflationnistes, qui auraient dû empêcher le meltdown financier qui a commencé l'année dernière, ont été démantelés et les avertissements de ceux qui ont prévu le désastre ont été noyés dans des océans de 'monnaie politique'.  Les américains ont été trahis et nous payons un prix en trillions de $ pour cette trahison.

Selon Robert Weissman de Essential Information, le Congrès et l'Exécutif ont répondu à des pot-de-vin légaux provenant du secteur financier et ont dénié les critères du bon sens, ont barré la route à d'honnêtes personnes responsables de la régulation afin qu'elles ne produisent pas des règlements pour résoudre les nouveaux problèmes. Elles ont simplement mis au rebut leurs efforts de prendre des décisions. L'érosion progressive du cadre règlementaire restrictif a conduit à une immersion par des crédits pourris et à un tsunami de mauvaises spéculations adossées à ces crédits pourris. Il y a à présent un naufrage globalisé à travers tout le monde de la finance.


Les 12 décisions majeures qui ont conduit au cataclysme financier

La dérégulation financière a conduit directement à l'effondrement économique actuel. Pendant les trois dernières décennies, les régulateurs gouvernementaux, le Congrès et l'Exécutif sur la base du bipartisme, ont continuellement érodé le système de régulation dont l'activité est de  restreindre le secteur de la finance afin qu'il ne tende pas à agir de manière discrétionnaire en fonction de visions propres les plus excessives. Ces douze points suivants révèlent comment l'industrie a exercé une pression qui a conduit à la dérégulation et à ses conséquences:

  1. Le Congrès a révoqué en 1999 la loi Glass-Steagall passée en 1933 pendant la Grande dépression pour interdire les banques de fusionner les activités (banque de dépôt, banque d’investissement, assurances), une fusion qui est à l’origine de la grande crise financière 2008-2009.
  2. La règle de régulation qui autorisait l'imputation hors bilan, une passade qui permet aux banques de cacher leurs dettes.
  3. L'administration Clinton avait empêché la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés, ce qui est devenu le fondement des spéculations massives
  4. La Congrès a interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act.
  5. La Securities and Exchange Commission (SEC) a adopté un principe d'autorégulation pour les banques d'investissement ce qui leur permet de s'engager dans un niveau d'endettement bien plus élevé
  6. Les règles adoptées par les régulateurs généraux sur la demande de l'industrie de la finance permettent aux banques d'investissement de déterminer elles-mêmes leurs exigences de réserve de fonds propres, qui est calculée sur leurs propres 'modélisations de l'évaluation et du management' du risque (ndtr: conformément aux recommandations de Bâle 2 et de IFRS)
  7. Au début des années 2000, les régulateurs fédéraux ont refusé de bloquer les pratiques de l'octroi des crédits généralisés et déprédateurs, en ne publiant pas des régulations appropriées ou en ne renforçant pas des régulations existantes.
  8. Les régulateurs de la Fed' avait revendiqué le pouvoir de supplanter la législation fédérale sur la protection du consommateur qui aurait pu avoir réduit l'effet de prédation des crédits et des autres pratiques abusives.
  9. Les règles fédérales de prévention des victimes de crédits abusifs contre des entreprises de contentieux qui rachetaient aux banques leurs crédits qu'elles ont octroyés à l'origine.
  10. La Fannie Mae et la Freddie Mac se sont agrandies au-delà de leur activités managériales et sont entrées dans le marché des subprimes, ce qui a coûté in fine aux contribuables des centaines de milliards de $.
  11. L'abandon des principes de régulation anti-trust a permis la création de méga-banques qui sont too-big-to-fail et qui se sont engagées dans des pratiques bien plus risquées que des banques de plus petite taille.
  12. Engluées dans des conflits d'intérêts, les agences de notation privées ont évalué de manière erronée la qualité des titrisations basées sur les subprimes et autres crédits hypothécaires; en 2006 une loi avait privé du pouvoir la SEC et empêché la régulation des entreprises.
La 'monnaie politique' du secteur financier et les 3000 lobbyistes ont dicté la politique de Washington

Entre 1998 et 2008:
  • les banques d'investissement ont dépensé plus de 154 millions de $ dans des campagnes de dons et elles ont investi $363 millions dans des lobbies officiellement enregistrés
  • les entreprises d'audit ont dépensé 68 millions de $ dans des campagnes de dons et 115 millions de $ dans le lobbyisme
  • les compagnies d'assurances ont fait des dons de plus de 218 millions de $ et dépensé 1,1 milliard de $ dans le lobbyisme
  • des gestionnaires de titres et de valeurs mobilières ont investi plus de 504 millions de $ dans des campagnes de dons et 576 millions de $ dans le lobbyisme.
  • Des sociétés d'investissement et de participation ont fait 56 millions de $ en dons à des candidats fédéraux et dépensé 33 millions de $ dans le lobbyisme.
  • les hedge funds ont dépensé 32 millions de $ en dons, dont la moitié aux dernières élections présidentielles de 2008
La trahison a été commise par les partis Républicain et Démocrate: 55% des dons sont allés aux Républicains et 45% aux Démocrates, ce qui représentait l'équilibre politique entre les pouvoirs de la dernière décennie. Les Démocrates ont touché un peu plus de la moitié des dons faits par le secteur financier pour les élections de 2008.

Le secteur financier a consolidé sa force politique en débauchant des agents à Wall Street pour les placer à des postes clefs des régulateurs, ce qui inclue le Secrétaire au Trésor (ministre des finances) issus de la direction de la Goldman Sachs, Robert Rubin et Henry Paulson.

Les entreprises fiduciaires ont employé une légion de lobbyistes, jusqu'à 3000 en 2007. Ces entreprises ont puisé lourdement dans le gouvernement pour le choix de leurs lobbyistes. Essential Information qui a surveillé 20 entreprises leader de la finance a découvert que 142 lobbyistes, que celles-ci employaient de 1998 à 2008, avaient été précédemment employés par les plus grandes agences de notation ou par le Congrès ou l'Exécutif.

<<< Fin du Rapport de Ralph Nader


Elle est loin, cette Amérique de Joan Baez, de Lou Reed, de Jimmy Hendrix. Nous aimions ce pays qui montrait qu'il était vital qu'un pays soit capable de se contester lui-même. Le 21 janvier 1969 j'étais au concert de Jimmy Hendrix à Strasbourg. J'étais conscient que j'avais vécu ce que la vie ne saurait plus jamais me donner et je ne suis plus jamais allé à un concert pop.

Le discours donné par Obama à Strasbourg au Sommet de l'Otan le 4 avril 2009 à son town-hall meeting était lamentable mais avait ravi un parterre filtré de jeunes UMP et d'étudiants de Grandes Écoles. Il ne lui avait pas fallu 10 minutes pour dérailler et demander sous les applaudissements le soutien pour envoyer des soldats en Afghanistan. A chaque génération son black d'adoption. Nous n'avions jamais eu à avoir honte de notre noir. Qu'il eût été noir ou violet, on s'en foutait. Nous étions unis contre l'injustice et la guerre. Les soixanthuitards sont aujourd'hui pappy-boomers réfugiés dans les fonds de pension. Je transmets toujours l'esprit de 68 à mes étudiants. Rien d'autre. Mais ils ne savent pas si je suis mou, séché ou fossile. Les chaussures en cuir ont-elles encore une valeur nutritive?


Du duo Greenspan/Bush au trio Obama/Bernanke/Geithner, les banques systémiques du groupe too-big-to-fail n'ont cessé de conquérir leur situation de monopole. Avec Obama cette situation de monopole a été amplifiée et consolidée avec les fonds publics et les différents plans de sauvetage (bail-out) appelés TARP, TALF, PPIP et l'argent public vomi par la banque centrale américaine, la Fed', sous forme de monnaie de contre-façon. Ces banques font de la Trésorerie et ont détourné les biens publics dans le carry-trade, le négoce spéculatif d'assurances contre la défaillance d'emprunteurs, les CDS/CDO.

Sur le graphique cliquable à gauche vous pouvez voir que les 29 premières banques US systémiques, dites "too big to fail", sont en faillite à cause de leur mégalo-spéculation opaque. Elles sont toutes des risques systémiques. Légendes: Billions = Milliards. Derivatives = la Bulle des OTC, CDO, CDS, les assurances sur défaut de paiement des crédits. Assets = les Fonds Propres. Attention: 4.807% = Quatre mille huit cent sept pour cent. Pour les seuls USA on estime la Bulle des CDS à 200 trillions = 200.000 milliards de $, contre 14,5 trillions pour le PIB des USA en 2008. Et pourtant, toutes ces banques annoncent des "bénéfices"... Goldman Sachs a un levier d'endettement de... 34262%. Ce tableau ne montre que la bulle des CDS dans le bilan de ces banques et non pas toutes les autres positions toxiques comme les subprimes, les Alt-A, les MBS... Vous comprenez que cette Élite de la Classe financière lutte pour cacher les risques, qu'ils soient les positions toxiques comme les assurances sur défaut de remboursement des crédits (CDS).
Graphique à droite
: too-big-to-fail, 2009 est l'année Obama.

C'est aussi Obama et Geithner qui ont imposé en février 2009 au Comité des normes comptables et financières, le FASB (Financial Accounting Standards Board) de modifier les normes comptables pour sousévaluer les positions toxiques et pour faire disparaitre les risques.

Le Stress Test des banques américaines n'a été qu'un acte criminel de plus d'Obama qui cultive sa filiation avec le gang Bush & Ponzi, Madoff & Bernanke, Paulson & Wall Street. L'augmentation des faillites d'entreprise va être particulièrement élevée en 2010 et sera à deux chiffres, parce que la clôture des comptes pour l'exercice 2009 va être publiée dans les bilans annuels qui révèleront les très mauvais chiffres de l'année 2009. De plus les rapports annuels vont présenter des projections concrètes pour l'année 2010 qui vont être très négatifs. L'objectif du Stress-Test des banques commandité par Obama et réalisé par Timothy Geithner était de rester au service de Wall Street en faisant croire que le système bancaire américain n'était pas en faillite technique et en lui permettant de réaliser des bénéfices, tant que la remontée du Nasdaq et du Dow Jones n'est pas perçue comme l'apocalyspse. Obama est un bon président. Il a fait en un an ce qui était attendu de lui: ne pas faire de réforme du système américain. Cette longue marche pan-américaine a été entamée avec Bush quand la banque d'investissement faillitaire, la Bear Stearns, a été rachetée en mars 2008 par la JP Morgan Chase avec l'argent de la Fed'. Cette procédure de bail-out indirect s'appelle le backdoor bailout, le sauvetage par la porte arrière. La JP Morgan Chase est l'exemple parfait de la confusion entre banque de dépôt et banque d'investissement. Entre 2005-2007, Bear Stearns fut reconnue comme la "plus admirable" (most admired) société de valeurs mobilières, par l'étude du magazine Fortune "America's Most Admired Companies", et seconde parmi les sociétés de titres. L'étude annuelle constitue un classement prestigieux révélateur du talent des employés, de la qualité de la gestion et de l'innovation. Cependant, en mars 2008, l'action de la société perd 80% de sa valeur, soit un retour en arrière de 10 ans, en relation avec la crise des prêts immobiliers dite des subprimes. En décembre 2009, le Times a choisi Bernanke comme "Person of the Year 2009".

La BIS, ou Banque Centrale des Banques Centrales a publié un Rapport de juillet 2009 dans lequel elle dénonce l'augmentation des banques systémiques: "Les banques doivent, certes, renouer avec l’activité de prêt, mais elles doivent aussi se résoudre à devenir plus petites, moins complexes et plus prudentes. Là encore, même s’ils ont été indispensables, les plans de sauvetage mis en œuvre jusqu’ici par les pouvoirs publics semblent entraver ce nécessaire ajustement, au lieu de le faciliter. En aidant les banques à se financer et à se recapitaliser, ils exonèrent leurs dirigeants des difficiles décisions requises pour réduire à la fois la taille du bilan (diminution de l’effet de levier) et le niveau de risque (réallocation des actifs). Et, en favorisant le rachat par d’autres banques des établissements en difficulté – solution classique –, les pouvoirs publics font naître des groupes financiers si grands et 130 79e Rapport annuel BRI si complexes que même leur direction, peut-être, n’est pas en mesure d’en appréhender l’exposition au risque. En dépit d’inquiétudes quasi générales entourant ces établissements « trop grands pour faire faillite », les mesures d’urgence prises par les autorités contribuent paradoxalement à accroître la concentration du secteur financier et le risque systémique.   [...]    Dans le domaine de l’évaluation des risques, les autorités pourraient aggraver les problèmes qu’elles s’efforcent de résoudre. Ainsi, comme indiqué précédemment, les plans de sauvetage accroissent la concentration au sein du secteur financier et le risque systémique, alors même que les réformes prudentielles visent à rendre ces risques plus gérables. Les autorités de nombreux pays en sont, heureusement, bien conscientes et s’emploient à trouver des solutions. En vérité, plus les établissements financiers deviennent complexes, plus les exigences en termes de gestion des risques se multiplient. Aujourd’hui, un conglomérat financier possède des centaines de filiales, opérant, toutes, de façon quasi indépendante ; personne n’est en mesure de comprendre les activités de chacune. Personne ne peut non plus appréhender totalement les interactions susceptibles de s’exercer en cas d’incident majeur : cela donnerait à penser qu’une gestion des risques à l’échelle du groupe est alors impossible. En outre, les banques sont souvent non seulement trop grandes mais aussi trop interdépendantes pour faire faillite, du fait des multiples relations qu’elles ont tissées. Les autorités doivent s’assurer que le fonctionnement des groupes reste compréhensible tant pour les dirigeants que pour les instances de réglementation et de surveillance. Dorénavant, un établissement trop grand ou trop interconnecté pour faire faillite devra aussi être trop grand pour exister."
 

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Des sénateurs américains travaillent maintenant à un retour de la séparation des banques de dépôt et des banques d’investissement. A la mi-décembre, le Sénateur Républicain John McCain et la Sénatrice Démocrate Maria Cantwell on déposé un Projet de Loi qui pourrait déjà être porté à la Commission du Sénat chargée des affaires bancaires. La revendication de McCain est radicale et n’est pas moins une tentative de faire tourner le temps en arrière: il s’agit de la réintroduction de certaines parties du Glass-Steagall Act qui avait introduit la séparation des banques de dépôt et des banques d’investissement. Cette Loi avait été promulguée en 1933 en réaction à la Grande Dépression. La conséquence était la scission de la JP Morgan en Morgan Bank, plus tard en Morgan Guaranty Trust puis en Investmentbank Morgan Stanley. Cette Loi Glass-Steagall avait été abolie par la Loi Gramm-Leach-Bliley sous Bill Clinton, dont la femme Hilary siège à côté d'Obama. Où que l'on regarde, du Salon Ovale au Secrétariat au Trésor, Obama s'est entouré des acteurs qui ont mené les USA au cataclysme global comme si les USA.

A la fin des années 50 et au début des années 60, nous, les enfants, devions lire en boucle dans Sélection du Readers's Digest en langue française le dramatique enlèvement du fils de Charles Lindbergh, le héros qui avait traversé l'Atlantique en avion. Et nous pleurions, et nous avions peur, et nous savions de quel côté se trouvait la Justice. Mais personne ne nous disait que Lindbergh était officiellement antisémite convaincu, admirateur de Hitler et qu'il envisageait d'immigrer à l'envers, c'est à dire à Berlin où il était allé choisir avec des agents immobiliers son nouvel hôtel particulier. Personne ne nous avait raconté qu'il avait été décoré le 19 octobre 1938 de l'ordre de l'Aigle germanique par Hermann Göring. À cette occasion, il avait qualifié Hitler de "grand homme". En mai 1941, Roosevelt lui avait demandé de renvoyer la "médaille de la honte" reçue des mains d'Hermann Göring, ce qu'il avait refusé de faire, préférant démissionner de son poste de colonel au Ministre de la Guerre. Après la Seconde Guerre mondiale, Charles Lindbergh avait été réhabilité et réintégré dans l'armée américaine au grade de général de brigade. Chaque génération a voulu avoir son noir même blanc, ou son blanc même noir. La couleur dépend du côté d'où on la regarde. Obama rendra-t-il un jour son Prix Nobel de la Paix, où préférera-t-il se reprendre la vie? Je le vois mal comme premier président totalitaire noir des USA. Il vaut peut-être mieux que ce soit McCain qui veuille réintroduire la Loi Glass-Steagall et démanteler les banques systémiques. Ceci pourrait faire éviter un clonage de Lee Oswald et Jack Ruby et de réinventer une balle de fusil qui fait 15 ricochets dans tout Dallas avant de rencontrer un Kennedy. La course du flambeau olympique est une invention du service de propagande nazie pour les Jeux Olympiques de Münich de 1936... La flamme dure plus longtemps que Jesse Owens. A partir de quand un noir est planétaire? Un noir planétaire pour quoi faire, au juste? King? L'Amérique a-t-elle usé toutes ses cartouches, ou n'auront-elles plus de sens matériel devant le dragon qui met fin à 500 années de suprématie de l'ouest? A partir de quand les chaussures en cuir n'ont-elles plus de valeur nutritive? La réalité augmentée n'est pas une invention contemporaine. Elle est mythologique.

Selon McCain, "l’argument qui avait prévalu pour la Loi Glass-Steagall est de nouveau actuel avec la crise: les dépôts des épargnants ne doivent pas être menacés par des activités bancaires à risques. Les instituts bancaires sont devenus trop grands en mélangeant les activités pour qu’elles puissent tomber en faillite. Ainsi il échoie au contribuable d’en endosser la responsabilité, quand les banques connaissent des problèmes, alors que ce ne sont que les actionnaires et les traders qui empochent les bénéfices quand tout va bien."

Le projet de Loi de McCain et de Cantwell prévoit que les banques qui font appel à l’épargne publique ne sont pas autorisées de réaliser des affaires en leur nom propre ou ne doivent pas être actives dans le négoce des titres ni percevoir de commissions.  "Pendant près de 60 ans, un garde-fou a maintenu l'intégrité du système bancaire, empêchant les conflits d'intérêt et les abus financiers, et limitant les spéculations boursières. Notre projet de loi rétablit ce garde-fou", a déclaré Mme Cantwell. "Avec cette proposition, les banques trop grosses pour faire faillite seraient obligées de s'en tenir à leur activité bancaire traditionnelle, laissant la prise de risque financière et la gestion aux autres", a assuré M. McCain. Ces déclarations rappellent furieusement les effets d'annonce habituels du président en France. Souvenez-vous du printemps 2009, une oreille distraite aurait pu croire que le prince-président français en exercice était de gauche quand il mettait son accent tonique sur les "marchés financiers fous" en vociférant à hue et à dia avec des "je ne tolèrerais pas que..." et qui menaçait encore à la veille du G20 de Londres de "claquer la porte avant la fin, si". Ou au G4 de Berlin de février 2009 nous étions fiers du parl'être de notre pinnochio local qui ne posait plus simplement son regard compatissant sur le peuple mais qui reprenait pour lui sa destinée en main en disant "la crise de l'économie de marché, la crise de la dictature des marchés qui sont devenus fous et que je ne tolèrerai pas...". En France, les banques ont aussi été gonflées par fusion en 2009 et avec les aides de l'état et il n'existe pas de projet de loi destiné à démanteler les banques et à scinder les activités de dépôt des activités d'affaires. Il n'existe pas de projet de loi en France car il n'existe pas d'opposition capable et qui a un projet de société autre que celui de gagner les prochaines Élections Régionales comme en 2005.

McCain et Cantwell sont poussés et soutenus par l’énorme gène de l’opinion publique face aux instituts bancaires qui rentrent des bénéfices au sommet de la crise et qui déversent des milliards de boni alors que la population souffre massivement du chômage et est expulsée de ses domiciles par les huissiers. Obama, le "démocrate", a permis le 8 XII 2009 à AIG, qui a pourtant été la plus grande faillite de l'humanité et de l'histoire des USA, d'augmenter massivement les salaires et boni de ses traders.

Ce projet de loi, qui est soutenu par le Prix Nobel de l’Économie, Joseph Stiglitz, pourrait aboutir aux USA. Le Gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mervyn King, plaide pour la même cause. Bien sûr le lobby bancaire décuple de colère aux USA pour lequel ces faillites titanesques n’auraient jamais pu être empêchées avec un Glass-Steagall Act.

Le communisme a eu son goulag. La capitalisme a eu quoi?











< Prague, Monument pour les Victimes du communisme.








Le banner de mon site est clair. Je ne suis ni encarté, ni militant mais je vote le Parti de Gauche depuis sa constitution.


24. octobre 2009

IASB, IFRS, Solvency II, Bâle II: Victoire de la Lutte des classes financières - Droit de cacher les risques

Le CIT Group, première banque américaine pour les PME, a fait faillite le dimanche 1 X 2009.

La faillite de la banque âgée de 101 ans est la plus grande faillite bancaire depuis celle du 15 IX 2008 de la Lehman Brothers et la 5ème plus grande faillite de l'histoire des USA.

La faillite du groupe de services financiers CIT, spécialisé dans les réseaux franchisés et commerces associés aura un impact sur des dizaines de milliers de détaillants et sur les dépenses de consommation représentant les deux tiers du PIB des USA.

Chaque G20 depuis l'automne 2008 s'était donné comme objectif de réformer les marchés financiers et leurs pratiques, d'éradiquer les paradis fiscaux, et d'instaurer la transparence sur les marchés financiers et de redirection de l'épargne.

1) Les junk bond, LBO, CDS/CDO sont aux entreprises les équivalents du Subprime, du Alt-A des prêts hypothécaires.

Le CIT Group se finançait avec ses activités financières selon la méthode Ponzi-Madoff en empruntant cycliquement sur les marchés financiers et en spéculant sur le marché des hypothèques (subprimes, Alt-A...). Ces deux activités étaient devenues l'activité principale du CIT Group au lieu de s'occuper de son vrai métier, le financement des PME, comme pour les départements financiers de Chrysler et de GM. Cette faillite est très grave et montre que les aides des plans gouvernementaux américains de sauvetage TARP, TALF, PPIP ne servent à rien et que l'économie américaine poursuit une très grave récession. Il n'y a pas de reprise. Le CIT Group avait reçu 2,3 milliards de $ à la fin de l'année 2008 et croyait pouvoir continuer à compter sur le club de Wall Street avec Obama Geithner Bernanke à sa tête. Mais ce trio ne pensait pas que CIT Group représente un risque systémique et ne lui a pas offert un second refinancement de ses dettes.

La faillite du CIT Group est-elle en contradiction avec le titre de mon article, la Victoire de la Lutte des Classes financières? Non. Les lobbies de l'Élite financière de la Lutte des classes exercent une énorme pression sur les G20 pour faire passer par IASB au plus vite les changements des normes comptables, et ils y sont parvenus. Il est juste trop tard pour le CIT Group, mais grâce au Chapitre 11 (protection légale US contre les créanciers en cas de faillite), il va organiser une "liquidation ordonnée" comme pour Chrysler, GM, etc et pour cacher encore plus vite ses positions toxiques en se restructurant comme l'ont fait en France la Caisse d'Épargne et la Banque Populaire. Le CIT Group prétendra aussi en même temps comme pour la CE et la BP "qu'à l'heure actuelle l'ampleur des dettes n'est pas encore connu". Le CIT Group va se diviser, comme Alistair Darling veut le faire avec les banques britanniques, et l'on ne saura plus vraiment faire la différence entre la good bank, la bad bank, la zombie bank. On saura juste que l'État est intervenu pour recapitaliser et que les contribuables, qui ont tout perdu dans le bail out gouvernemental, vont payer au moins pendant 20 années les dettes budgétaires créées pour sauver ces truands systémiques qui n'auront perdu qu'une partie de leur mise, car les banques et les créanciers passent avant l'État quand il y a liquidation d'une entreprise et remboursement sur la masse concordataire. Comme Chrysler et GM qui étaient détenus par le Hedge Funds Cerberus, le CIT Group était détenu par Carl Icahn qui avait acquis sa réputation de "pirate des entreprises". Il n'y a rien d'étonnant que le CIT Group ait dévoyé ses synergie dans le management financiers compulsif et spéculatif économicide. Son actionnaire majoritaire est le golden boy Carl Celian Icahn qui fit fortune en rachetant les junk bonds de Michael Milken en dans les branches industrielles à haut rendement du multimédia et de l'énergie: Icahn est le directeur de Blockbuster et le propriétaire d'American Real Estate Partners, XO Communications et American Railcar et possède des actions dans bon nombre d'autres sociétés comme National Energy Group, Hollywood Entertainment ou Yahoo!

Icahn est un digne successeur de Michael Milken sans en tirer les leçons, mais en faisant encore pire et dans une ampleur décuplée. Miachael Milken avait marqué son époque dans le domaine financier en travaillant durant les années 70 et 80 dans une banque d'affaires américaine, la Drexel Burnham Lambert qui n'existe plus aujourd'hui suite à son dépôt de bilan. On peut déjà affirmer que Cit Group a opéra comme la Drexel Burnham Lambert en étant spécialisé - comme Bernard Tapie à l'époque en France - dans le domaine des fusion-acquisitions. Milken avait inventé l'instrument financier particulier appelé junk bonds ou obligation pourrie (voir sous Wiki le classement des rating agencies, agences de notation). Le junk bond est dans le marché des crédits aux PME ce que le subprime est sur le marché des crédits hypothécaire. Cette innovation financière du junk bond reposait sur une analyse à propos des capacités d'endettement des moyennes entreprises à la fin de 1970. Il était admis qu'une PME était plus souvent dans l'incapacité de payer, de rembourser ses dettes – principalement sous forme d'obligations – que les grandes firmes qui, elles étaient jugées comme étant en bonne santé. Le pari de Milken, et de Icahn dans les années 2000 était de donner accès aux crédits à ces petites firmes pour qu'elles puissent se développer, mais que celles-ci fussent prêtes à honorer leurs dettes avec des intérêts bien plus élevés que la moyenne en ce temps. Communément, une obligation d'une grande firme offre 5 % à 8 % de rendement pour les créanciers; les firmes qui avaient eu recours au crédit de Milken par l'intermédiaire de Drexel, la banque, offraient jusqu'à 20 % ! Le marché des junk bonds connut rapidement un vif succès et les entreprises voulaient toutes de ce crédit miracle, même si les taux qu'elles devaient payer étaient trop élevés. Mais bien vite, ces obligations à haut rendement furent utilisées pour lancer des OPA hostiles (Offre Publiques d'Achat) sur des firmes aux résultats stagnants. Le raideur empruntait de l'argent grâce aux junk bonds, rachetait l'entreprise-cible qui était donc payée très, très cher puis pour rembourser son crédit, démantelait la firme rachetée et ne gardait que les actifs les plus intéressants. Cette période a fait et fait la fortune de Drexel et de ses banquiers, c'était l'ère de ces fameux golden boys comme R. Perelman, Carl Icahn, T. Boone Pickens... ou Madoff qui rachetaient tous ce qu'ils voulaient, les délits d'initiés sont évidemment fréquents. Les LBO (voir plus bas) financés par des banquiers comme Icahn avec son CIT Group, comme Milken avec sa banque Drexel restent dans les mémoires du monde financier comme les plus agressifs, les plus rapides et surtout les plus rentables, mais aussi les plus frauduleux et les plus responsables de système de faillites déchainés.

2) La planche à billet + 0% taux directeur de la Fed = taux d'intérêt négatif de 20%, carry trade et mégalo-bulle du risque

Le contenu de ce paragraphe s'est transformé en article de fond >>>  Berlin: deux décades perdues, et la Chute continue

3) Il y a plus grave que les bonus: le casino-capitalisme, le Traité de Lisbonne dont il faudra bien finir par parler

Je ne me suis jamais occupé des bonus réservés aux traders, raiders et associés qui forment l'élite la plus performante et la plus moderne de la Lutte des classes. Il gagnent toujours et sont servis par les politiciens, députés, sénateurs, ministres et partis politiques. Les boni ne m'impressionnent pas et le prince-président français comme les autres gouvernants se sont félicités au G20 de Pittsburgh d'avoir aboli quelque chose... qui n'existe plus sous sa forme ancienne parce que les salaires de toute la branche financière ont été augmentés de 30% en moyenne depuis un an pour contourner les éventuels interdits et pour laisser les masses discuter de quelque chose qu'elles comprennent à la différence de la régulation des produits financiers dérivés, c'est à dire du casino-capitalisme.

La discussion sur les bonus est le dernier rempart avant la discussion sur le fond du pourquoi de notre système économique.
Le ministre gauche-droite Besson a encore inventé un sous-forum final: celui du pourquoi de la برقع en France (burka).

Vous avez pu constater que je n'attendais rien du G20 de Pittsburgh, comme je n'avais rien attendu du G20 de Washington de novembre 2008 et du G20 de Londres d'avril 2009 que les médias vendaient en souscription comme le Bretton-Woods II. Le hold-up des USA sur le monde et sur le FMI continue pour soutenir, avec de la création monétaire artificielle ou synthétique, le $ comme monnaie de référence. La grande décision du G20 de Pittsburgh a été de poursuivre la relance des Green Shoots et de préparer la 3ème bulle des subprimes avec la planche à billets. Chaque G20 est en général dénoncé quelques jours après par ses organisateurs.

Souvenez-vous aussi du comportement de la Ministre Française, Christine Lagarde, qui vient de s'opposer à la dernière loi du Parlement français qui a été votée pour instaurer une surtaxe spéciale et temporaire sur les bénéfices des banques, justement de ces banques qui empruntent à taux zéro auprès de la banque centrale (BCE pour l'Europe) pour faire des affaires financières juteuses sans pour autant distribuer des crédits aux particuliers et aux entreprises qui en demandent pour réaliser leurs projets industriels et commerciaux. L'État a été trop lâche, a offert un 1/2 trillion aux banques pour réaliser leur bail-out (sauvetage) sans pour autant rentrer dans leur capital ou émettre des exigences de gouvernance. Cette loi a été votée au Parlement français le vendredi 23 Octobre 2009, mais a de suite été annoncée comme relevant d'une "erreur technique" et sera à nouveau soumise au vote. L'État continue à engraisser les banques avec l'argent public ou les dettes publiques avec l'appui des ministres et de la majorité des Députés du Parlement (ou du Congrès américain). L'État orchestre la Lutte des Classes au grand bonheur du monde financier et a organisé le plus grand transfert de toute l'histoire des richesses à partir du budget de l'État et de l'endettement, de la défiscalisation des entreprises (abolition de la Taxe Professionnelle): l'unique groupe bénéficiaire du transfert est celui des traders, des banques, des assurances, des instituts financiers.

Donc je ne vais toujours pas vous entretenir des bonus, mais de ce qui a constitué le cadre de la crise financière et qui entraine à présent la crise du crédit, de la production et qui apporte le chômage de masse des peuples, la misère économique, la désolation sociale et familiale et d'ici peu la Grande Dépression et l'hyperinflation. Dès avril 2007 je vous parle d'une crise en U-shape, en forme de U, dans laquelle le fond du U sera très long. Deux générations futures seront sacrifiées et vont payer pour les dettes des papy-boomers et de leurs challengers victorieux, les quinquas et les quadras, voir les vingtas qui vont porter le nom générique de Jean. Car la dette des papy-boomers n'est pas celle de la Sécurité Sociale, mais celle du système financier de leur Casino-Capitalisme mariné dans leur Globalisation qui doit apporter démocratie et développement, ou apporter le bien-être et tendre au plein-emploi comme le promet le Traité de Lisbonne.

4) Éliminer le Risque et le prix du Risque avec IASB, IFRS, Bâle II,
les Fonds Propres Réglementaires, LBO, CDS/CDO, la Directive Européenne.

Dès le début grandiose de la crise, le 15 IX 2008, avec l'abandon du soutien à la Lehman Brothers par la Fed' et le gouvernement américain, je vous ai offert de longues analyses sur les Normes Prudentielles Comptables de Bâle II et de IFRS. Pendant des mois, j'étais seul, même en Grande École de Management, a traiter en continu de ce sujet que j'avais identifié comme étant la Pierre de Rosette qui permettait de lire la crise qui n'était pas ladite crise des subprimes, mais celle du système financier. Derrière Bâle II se situe la philosophie économique du Comité de Bâle et de la réelle Banque Mondiale, la BRI - Banque des Règlements Internationaux. Cette philosophie est la création de richesses avec annulation de la prise en compte du facteur risque, autrement dit avec la multiplication de l'effet de levier pour chaque euro, ou chaque $ prêté. Pour faire plus simple, il s'agissait de faire du business en réduisant au maximum la Couverture par les Fonds Propres et en multi-mutualisant le risque. Il est admis qu'une couverture de 7 à 8 % est suffisante pour les banques pour pouvoir répondre sainement et sereinement aux défaillances des emprunteurs qui ne peuvent plus rembourser leurs emprunts. (Photos: Ålesund, été 2009)

A la fin des années 90 et suite à la Crise du Millenium (crise de l'épargne et des profits, savings and loan crisis), la crise DotCom Enron, il fallait "démocratiser", compresser ou éradiquer les coûts du risque et rendre honorable et légal les activités d'enrichissement du turbo-capitalisme de ces R. Perelman, Carl Icahn, T. Boone Pickens, Madoff, Soros, Warren Buffet, ces Pères de cette élite financière.

Avec le système de Bâle II et des normes prudentielles comptables IFRS et de la Directive Européenne Fonds Propres Réglementaires (CRD), il était admis qu'une couverture de 2 à 3 ou 4%  était bonne et suffisante à partir du moment où les instituts financiers publiaient tous les trimestres le bilan des actifs pour informer les investisseurs financiers. Dans ce système pyramidal à la Madoff-Ponzi, la publication trimestrielle en phase ascendante de bulle spéculative nourrissait le caractère euphorisant du rendement à deux chiffres et donnait à ces publications trimestrielle une qualité compulsive. La bulle entretenait cette Élite de la Lutte des classes qui nourrissait la bulle et l'accroissement de la valeur des actifs n'était que sui generis et n'avait rien à voir avec du développement ou de la croissance. Il y a moins de 20 ans, les entreprises réalisaient le chiffre d'affaire avec 90% d'activité productive et 10% de management financier; en 2008 les entreprises réalisaient leur CA avec 90% en management financier. Le travail productif et commercial n'était qu'un alibi pour jouer au financier (Voir les filiales financières en faillite de Chrysler, de GMAC, de Ford, de Peugeot, de Renault qui sont renflouées par l'État sous-couvert de plan de relance). GMAC a extorqué 1,5 milliards de $ en 2009 au gouvernement allemand pour recapitaliser sa filiale européenne Opel et va licencier 10.000 ouvriers en Allemagne, pour finalement garder Opel dans son groupe.

Obama, à cheval sur son fréquentiel, vient de demander à Tim Geithner, Secrétaire américain au Trésor, de recommencer à mettre en œuvre ses bail outs à répétition pour les mêmes abonnés qui ont dévoyé toute activité économique dans du management spéculatif et financier: la GMAC va être aidé pour la 3ème fois et recevoir dans les prochains jours 5,4 milliards de $. Puis, AIG, GM, Citi, Bank of America, Chrysler vont aussi ouvrir le goulot. C'est du Ponzi gouvernemental légal. Yes. Recovery? Reprise économique? Pour être au courant heure par heure des banques US en faillite il y a le site The Bank-Implode-O-Meter. 17,8 maisons individuelles ont été abandonnées par leurs emprunteurs détenteurs du "titre de proriétés"i, et restent vides. Plus d'un million de maisons individuelles appartiennent à des "propriétaires" pour lesquels la faillite individuelle a été déclarée.

La Lutte des classes financières n'avait rien de démodé alors que tous nos politiciens de droite et de gauche nous ont fait croire pendant 20 ans que la scission droite gauche était ringarde, finie, dépassée et qu'ils parvenaient à faire passer les revendications sociales des masses laborieuses pour de l'extrême-gauche, de la Gauche de la Gauche, voire de l'ultra-gauche

Pour vous, faire passer les exigences de fonds propres réglementaires de 7/8 % à 3 ou 4% ne semble pas être dramatique ou tragique, mais ceci permet de faire passer l'Effet de levier de 20/30 à 50, 60 ou plus encore. Autrement dit: une banque prête 50 à 80 fois plus qu'elle ne dispose en réalité, en pariant sur la santé financière des emprunteurs de bonne foi et en pariant sur la croissance infinie. Ces instituts financiers, banques et assurances sont aujourd'hui techniquement en faillite au Royaume-Uni, aux USA comme ils l'ont été en Islande et comme ils le sont en Irlande. Pour l'Irlande, il faut laisser fonctionner l'Omertà, car l'Irlande est dans la Zone euro, il fallait lui faire cracher la ratification du Traité de Lisbonne avec une prime de 54 milliards d'euros versées aux cinq banques irlandaises. Pour le Royaume-Uni, savez-vous que la BCE soutient le £ et achète en masse des Gilts, les Bons du Trésor britanniques? Bruxelles a tellement besoin du modèle néo-libéral de la City pour bétonner son modèle de la Concurrence libre et non-faussée du Traité de Lisbonne.

Imaginez-vous en plus de cet imbroglio d'affaires des banques commerciales que les banques d'investissements ne sont pas tenues d'avoir des fonds propres réglementaires, et imaginez-vous qu'en plus il y a le système de shadow-banking par lequel ont été diffusés en dehors de la Bourse plus de 600.000 milliards en produits financés dérivés adossés comme des CDS / CDO, qui sont des systèmes d'emprunts et d'assurances sur défaillances de l'emprunteur, en sachant que toutes ces opérations sont des OTC (Over the Counter), des opérations de gré-à-gré qui sont hors-bilan, et pour lesquelles personne n'est vraiment capable d'avoir une vision statistique et une vision que l'ont pourrait faire passer par un système de comptabilité analytique et de comptabilité nationale. Ces 600.000 milliards (600 trillions) sont des transactions financières qui se font en dehors du circuit des marchés financiers, qui offraient en temps de croissance des bénéfices spéculatifs non soumis au contrôle des autorités administratives et non soumis à l'impôt. C'est un système de blanchiment de l'argent, tant que nous nous trouvons en période de croissance ou de positions toxiques et pourries dès le moindre des retournements de tendance économique. En 2009 le nombre de faillite de banques petites et moyennes non repêchées par les bail out est de 106, elles représentaient 106 milliards en actifs.

Sur le graphique cliquable à gauche vous pouvez voir que les 29 premières banques US sont en faillite à cause de leur mégalo-spéculation. Elles sont toutes des risques systémiques. Légendes: Billions = Milliards. Derivatives = la Bulle des CDS, les assurances sur défaut de paiement des crédits. Assets = les Fonds Propres. Attention: 4.807% = Quatre mille huit cent sept pour cent. Pour les seuls USA on estime la Bulle des CDS à 200 trillions = 200.000 milliards de $. Et pourtant, toutes ces banques annoncent des "bénéfices"... Goldman Sachs a un levier d'endettement de... 34262%. Ce tableau ne montre que la bulle des CDS dans le bilan de ces banques et non pas toutes les autres positions toxiques comme les subprimes, les Alt-A, les MBS... Vous comprenez que cette Élite de la Classe financière lutte pour cacher les risques, qu'ils soient les positions toxiques comme les assurances sur défaut de remboursement des crédits (CDS).

Ce système mégalo-spéculatif a été mis en forme avec les Normes Prudentielles Comptables intitulées Bâle II et Normes IFRS rédigées par le Comité de Bâle et par IASB. Cette mégalo-bulle des CDS/CDO qui fonctionne hors bilan et de gré à gré (Over The Counter) révèle dans l'économie nationale son existence et sa réelle ampleur lors d'un inversement de croissance, et sa chute se déchaine de manière surdimensionnée lors d'une Dépression et de l'éclatement de cette bulle. A partir du moment où le croissance disparait, ou où apparaît la Dépression les détenteurs de ces certificats, de ces titrisations (CDS / CDO) se trouvent en manque de liquidités, voient leurs actifs s'effondrer et perdent toute garantie bancaire et ne peuvent plus obtenir de nouveaux emprunts auprès des banques ou de l'argent frais sur les marchés financiers ou sur les marchés financiers actifs en bourse. La crise financière de ce shadow-bankig Ponzi-Madoff-Bush-Obama se transforme en crise économique, etc... L'aspect euphorisant et compulsif de ce cadre de normes comptables prudentielles de ce système mégalo-spéculatif était nourri et soutenu depuis 1990 par cette Élite de la Lutte de sa classe, mais devient subitement démodé et à réformer. Cette Élite bien classée travaille à sa Réforme depuis l'automne 2008 à l'aide de ces Lobbies dont les meilleurs des portes-paroles sont les membres du G8 qui siègent aux G20 et le Club de Wall Street avec à sa tête Obama et Bernanke-Geithner qui étaient déjà membres actifs dans le système mégalo-spéculatif précédent des Bush-Paulson-Greenspan.

Le risque des investisseurs privés "qui n'existait plus" depuis les années 90' - parce que multi-mutualisé - devient subitement gênant. L'État Providence bancaire est déjà venu depuis l'automne 2008 pour éponger la première partie devenant visible des effets négatifs de ce risque et arrose les banques et systèmes financiers de trillions en aides et plans de sauvetage ou avec le prochain "Grand Emprunt" en France. Mais la partie cachée n'en fini pas de se révéler. Que faire? Au fur et à mesure que les banques et assurances entremêlées prétendent refaire des bénéfices - grâce aux assouplissements légaux des normes Comptables IFRS et IASB, le risque continue d'apparaître en révélant à n'en plus finir des actifs toxiques et des positions négatives que l'on faisait passer pour être dormants. Dites-vous bien que nous ne sommes pas encore arrivés en octobre 2009 dans la crise économique mondiale et que la troisième "Crise des Subprimes" est déjà préparée par Obama en personne, par la Federal Housing Administration et le Ginnie Mae, et par la Fed' qui crée du $ de contrefaçon sur la planche à billet de Paper Mill on the Potomak. Mais avant cette troisième Crise des Subprimes nous allons entrer dans la Crise de la bulle des Alt-A qui sera aussi grande que la crise des subprimes.

Cette philosophie débridée du Casino-Capitalisme qui est née après la Chute du Mur de Berlin avait été perçue et mondialement vendue par les Bush comme la "Victoire de la Guerre froide" par l'Ouest sur l'Est. Le shadow-banking est une hypothèque sur deux générations. qui vont payer pour la cupidité des papy-boomers supplantés par les quinqua, quadra et les Jean-vingtas dits "fils-de". Le spéculateur aime gagner, et faire payer les autres ses propres risques en les multi-mutualisant jusqu'à la prise en charge publique par les contribuables. Mais comment faire pour organiser ce vol? La ministre française Christine Lagarde vient aussi aider cette Classe dans sa lutte financière et va faire revoter lundi la Loi votée "par erreur technique" du Parlement sur la surtaxe temporaire des bénéfices bancaires réalisés avec les aides publiques payées par les contribuables pour que les banques puissent faire comme d'habitude des jeux de trésorerie et "assainir leurs positions".

Obama, chef du gang Ponzi et du Club de Wall Street, est aidé par le lobby IASB et par Bruxelles. Il n'a plus besoin de s'agiter seul avec Tim Geithner, son Secrétaire fédéral au Trésor, et Bernanke, Secrétaire de la Fed' (Banque Centrale américaine), pour venir en aide avec brio dans cette Lutte des Classes financières. Plus besoin de falsifier un Stress-Test des 19 grandes banques, le système légal vient en aide pour falsifier les bilans et cacher les risques.

En droit, la certitude nait de la Stabilité du Droit. Dans le système des affaires, la Certitude nait de la Stabilité des Normes Comptables. Si le Droit ou les Normes sont élastiques nous retomberons dans l'arbitraire, le népotisme, le système des gangsters. Je sais exactement pourquoi j'ai titré un de mes billets "Y a-t-il un Eliot Ness pour arrêter Obama". Obama, comme les autres gouvernants, n'a ni la force ni l'envie de s'opposer à la privatisation de la Création de Monnaie. La planète est tellement perdue moralement qu'elle se constitue un héros comme elle se prépare un rôti à consommer et cuit aux micro-ondes pour que ça aille plus vite: elle a décerné le Prix Nobel de la Paix à Obama qui bavarde en poursuivant la politique économique spéculative Greenspan-Bush-Madoff et son œuvre de guerre mondiale. Le Financial Times Deutschland avait publié un article intitulé le "Ich-bin-nicht-Bush-Preis" ( le Prix-je-ne-suis-pas-Bush). Tim Geithner, actuel Secrétaire américain au Trésor de l'administration Obama, avait été auparavant Secrétaire de la Fed' de New York sous la direction d'Alan Greenspan de la Fed'. Tim Geithner avait aussi été chargé par Clinton d'organiser dans le cadre de l'OMC la mise en place de l'Accord sur les Services Financiers (Financial Services Agreement), qui avait promu l'ouverture et la libéralisation totale de ces services dans tous les États membres. La libéralisation totale est la dérégulation totale. Obama est un Janus, mais sa face cachée a le dessus. Geithner a été l'acteur majeur de la révocation en 1999 de la loi Glass-Steagall, c'est à dire de la confiscation de la Fed' et de la création monétaire du $ par Wall Street. Le Congrès avait révoqué en 1999 la loi Glass-Steagall passée en 1933 pendant la Grande dépression pour interdire les banques de fusionner les activités (banque commerciale, banque d’investissement, assurances), une fusion qui est à l’origine de la grande crise financière 2008-2009.

Après avoir eu l'autorisation de manipuler les bilans, et d'assouplir les normes comptables, le lobby financier IASB continue son chemin victorieux suite aux 12 décisions majeures qui ont conduit à la confiscation de la Banque Centrale et de Wall Street appuyée ensuite par des trillions d'aides publique des plans TARP, TALF, PPIP, et autres plans de Sauvetage et "de Relance". Quant à la Stabilité du Droit, nous estimons qu'elle est garantie par le Législateur. Quant à l'élasticité des Normes Comptables, elles est garantie par IASB, Bâle II, le Comité de Bâle, et d'autres clubs qui défendent l'Indépendance de la Banque Centrale, pour mieux la dominer de l'intérieur et de l'extérieur. Ce que j'ai appelé plus haut la confiscation de la Banque Centrale est un oxymore pour la Fed' qui est une fédération de 18 banques fédérales américaines régionales dans lesquelles les banques privées sont actionnaires. Ceci signifie que le Dollar est émis par une société privée à peu près anonyme à côté de Paper Mill on the Potomak où il est imprimé sur la planche des billets, quand il est imprimé (fiat currency).

Cette semaine le Trésor américain va procéder à ses assaisonnements habituels pour soigner les amis de Wall Street et pour encore essayer d'empêcher que le $ ne s'effondre. Lundi matin 26 octobre 2009 la Fed' va émettre pour 116 milliards de papier monnaie et de Bons du Trésor avec échéance à 2, 5 et 7 ans. Lundi après-midi 26 octobre le Trésor va émettre en plus 30 milliards en obligations et 7 milliards en TIFs (Tax increment financing) qui sont des Bons pour des dépenses en anticipation des rentrées fiscales futures. Mardi 27 octobre le Trésor va émettre pour 44 milliards de contrats à terme sur 2 ans. Mercredi 28 le Trésor va émettre pour 41 milliards de contrats à terme sur 5 ans. Le zombie devient junkie. Jeudi 29 le Trésor va émettre pour 31 milliards de contrats à terme sur 7 ans. Cette simple semaine le Trésor américain aura donc fait marcher la planche à billets à hauter de 182 milliards de $.

5) Bruxelles sous la tutelle de la transparence d'un bureau domicilié dans le Delaware.

Qui va se charger de la tâche de faire rentrer le vol et les détournements de fonds dans un cadre légal? Le Janus Obama-Madoff? Le doublon G8-20? Le G8-20 est un appareil de parade qui n'a aucune valeur juridique au niveau du droit international mais qui prend des décisions normatives qui engagent ou affectent les peuples de toute la planète. Pour faire payer aux peuples le grand vol spéculatif à hauts risques multimutualisés et non couverts des années 90' et 2000', il faut donc s'appuyer sur le Bureau des standards comptables internationaux, plus connu sous son nom anglais de International Accounting Standards Board (IASB - Site officiel), qui est l'organisme international chargé de l'élaboration des normes comptables internationales IAS et leur déclinaison européenne IFRS. L'homologue normalisateur américain est le FASB (Comité des normes comptables et financières - Financial Accounting Standards Board, Site officiel). L’IASB est un organisme privé dont le siège est à la City de Londres. Mais l'IASB est sous la tutelle de l’IASCF (International Accounting Standards Committee Foundation) créé en février 2001 sous la forme d'une entité à but non lucratif non gouvernementale enregistrée dans l'État du Delaware aux États-Unis.

Nous pouvons donc affirmer que les normes comptables européennes IFRS (Règlement CE n°. 1606/2002 dit "I.F.R.S. 2005") sont mises sous la tutelle d'une entité à but non lucratif domiciliée dans le Delaware aux USA. Les International Financial Reporting Standards (IFRS), sont plutôt considérées comme des normes européennes, bien que le processus de développement soit dominé par des experts anglo-saxons. La culture comptable anglo-saxonne est surreprésentée au sein du IASB c'est pourquoi, il est difficile de reconnaître le caractère européen des normes IFRS. Cette culture comptable anglo-saxonne constitue aussi le corpus du Traité de Lisbonne et de la Partie III du TCE qui y a été reprise in extenso mais avec d'autres numérotations d'articles et sans être regroupés sous un grand titre.

IFRS obéissait au double objectif d'harmoniser les différentes législations nationales et de les rapprocher du modèle américain: US GAAP. L'Europe, quoiqu'elle prétende d'elle-même, a toujours voulu être conforme aux États-Unis et s'en est toujours donnée les moyens et les cadres juridiques communautaires, quitte à faire du zèle (conf. OMC vs APE). Il ne manque plus que Tony Blair à la présidence de l'Union Européenne. Tony Blair est l'étalon des optings out, ces dérogations accordées au Royaume-Uni et à l'Irlande pour leur permettre de rendre la concurrence encore plus "libre" et encore plus "non faussée" et pour forcer au dumping social l'Europe continentale selon le modèle anglo-saxon.

La société française qui ne sait pas régler ses problèmes essaye de s'identifier avec sa fiction habituelle d'ennemi et fait pour cela rentrer dans les consciences de ses habitants de France la notion de l'ultra-gauche jusqu'au Mistral dans le prime de la série-B "Plus belle la vie" avec des rebondissements tout aussi fictifs d'une cellule terroriste. Cette Élite de la Lutte des classes financières est tout autant ultra-criminelle. Je conseille aux réalisateurs de cette série-B, NS, le Ministre Besson et MAM, de rédiger d'autres épisodes.

6) IASB, FASB, IFRS promettent transparence et clarté

  1. L'IASB a pour principaux buts "d'élaborer et de publier des normes comptables internationales pour la présentation des états financiers et de promouvoir leur utilisation au niveau mondial".
  2. Le FASB a pour mission "d'établir et d'améliorer les normes de comptabilité et d'information financière pour l'orientation et l'éducation du public, y compris les émetteurs, auditeurs et utilisateurs d'informations financières."
  3. Les normes IFRS - International Financial Reporting Standards ou normes internationales d'information financière, plus connues au sein de la profession comptable et financière sous leur nom anglais, sont des normes comptables, élaborées par le Bureau des standards comptables internationaux "destinées aux entreprises cotées ou faisant appel à des investisseurs afin d’harmoniser la présentation et la clarté de leurs états financiers."
L'enjeu des normes IFRS: après les scandales financiers du début des années 2000 en Europe et aux États-Unis (crise "DotCom", Enron, WorldCom…), les pouvoirs publics se sont attachés à renforcer la qualité de la communication financière afin de rétablir la confiance du public, des épargnants et des investisseurs. Ce vaste mouvement s’était traduit par l’adoption d’un ensemble de textes dont l’objectif commun était  l’amélioration de la sécurité financière. L’année 2005 a ainsi vu l’application des normes IFRS (International Financial Reporting Standards, dénommées jusqu’en 2001 normes IAS pour International Accounting Standards) existant depuis 1973, destinées à toutes les entreprises faisant appel public à l’épargne. Les grands fonds d’épargne collective comme les fonds mutuels, les fonds de pension, les compagnies d’assurance détiennent depuis l'année 2000 plus de 50 % des actions des entreprises cotées. L'adoption et l'application des normes comptables internationales au sein de l'Union européenne sont régies par le règlement (CE)1606/2002 du 19 juillet 2002. Ce règlement européen du 19 juillet 2002, en imposant aux entreprises faisant appel public à l’épargne de présenter leurs comptes consolidés selon les normes IFRS, vise principalement à "garantir une meilleure transparence comptable". En effet, la présentation des comptes de ces entreprises selon des normes harmonisées doit en faciliter la compréhension et surtout la comparaison à l’échelon de la région européenne et à l'échelon international.

7) La Norme Comptable de la Juste Valeur des actifs d'une entreprise (Fair Value + Mark to Market)





La logique comptable de ces normes comptables IFRS repose sur quelques points en particulier: l'option de Valorisation à la juste valeur des actifs et passifs (Fair-Value + Mark to Market), la primauté de la substance sur la forme, l’approche prioritairement bilancielle (et non économique, durable), la prise en compte prioritaire de la vision de l’investisseur, le principe de prudence subordonné à celui de neutralité et de pertinence, l’absence de textes spécifiques à un secteur d’activité, la moindre reconnaissance de la comptabilité d’intention (de management entrepreneurial), la place plus importante qu’occupe l’interprétation dans l’application des normes.




Cette information comptable élaborée grâce aux normes IFRS doit être

  1. "intelligible": son lecteur doit pouvoir se forger une opinion sur l’activité de l’entreprise à la simple lecture des informations comptables,
  2. "pertinente": les informations doivent permettre au lecteur de prendre des décisions économiques appropriées sur le futur de l’entreprise,
  3. "d’une importance relative" : une information comptable ne doit être divulguée que si et seulement si elle apporte des éléments utiles à la prise de décision. Ce seuil de signification, comme le disent les auditeurs financiers, dépend du jugement du professionnel. Par exemple, une baisse de l’activité économique de l’entreprise peut-être importante en volume mais non significative par rapport au chiffre d’affaire généré par le groupe.
  4. "fiable", utilisée sans risque d’erreur. La fiabilité repose sur quatre principes fondamentaux : la neutralité, l’apparence juridique, la prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique et le respect de l’image fidèle...

Je vous écrivais plus haut dans cet article qu'en droit, la certitude nait de la Stabilité du Droit et que dans le système des affaires, la Certitude nait de la Stabilité des Normes Comptables. L'investisseur financier ou entrepreneur doit connaître la juste valeur de son acquisition ou de ses actifs et être en mesure d'apprécier le provisionnement (couverture en fonds propres) des banques & assurances en cas de défaillances ou de revers des marchés.

La juste valeur (I.A.S. 32) est le montant pour lequel un actif pourrait être échangé, ou un passif éteint, entre parties bien informées, consentantes, et agissant dans des conditions de concurrence normale (juste et non faussée...). Le principe de l’évaluation des actifs à leur juste valeur représente un impact majeur pour les établissements de crédit mais aussi pour toutes les entreprises qui ont des participations financières importantes. Plus que toutes les autres normes, ce principe de Juste Valeur rompt avec l'esprit de la comptabilité française notamment et remet en question les principes comptables "de base" dans la mesure où elle modifie certains concepts du formalisme comptable. La comptabilité "traditionnelle" enregistre l'acquisition d'un bien, un titre, etc... et ne revient sur cette valeur dite "historique" qu'au moment de la cession de ce titre, moment où l'on enregistre, au compte de résultat, une perte ou un gain. Le principe de la juste valeur oblige, si l'on sait que ce titre ne vaut plus que la moitié par exemple, à reconnaitre une perte "potentielle" et de montrer aux investisseurs potentiels et aux actionnaires la réalité économique du patrimoine de l’entreprise plutôt qu’une réalité comptable.

Les normes comptables mondiales IASB/FASB sont basées sur une même culture des affaires anglo-saxonnes d'investisseur s'appuyant sur le postulat de la sécurité offerte par la "Fin de l'Histoire" (Francis Fukuyama) et du consensus universel de la croissance sans fin qui trouve son résumé dans l'euphorie de la valorisation à la juste valeur des actifs d'une entreprise. L'euphorie de la valorisation à la juste valeur partait de l'intention politique Bush-Greenspan-Tony Blair du Casino-Capitalisme et avait un impact politique parce qu'elle se voulait être en même temps la preuve du bien-fondé de cette vision toujours gagnante de la concurrence libre et non faussée qui apporte le bien-être et qui tend au plein-emploi.

La valorisation à la juste valeur est en réalité uniquement la légitimation du concept de valorisation issu de cabinets privés d'audit financiers et des agences de notation. Cette valorisation à la juste valeur a entrainé la modification du comportement des managers qui se sont acharnés à créer du rendement financier comme EADS-Airbus ou Chrysler ou Merckle Ratiopharm par exemple. Avant l'application des normes IFRS et des normes comptables prudentielles Bâle II, en cas de perte de la valeur des titres et actifs possédés, il était judicieux au niveau comptable d'attendre un hypothétique rebond de ces actifs avant de les revendre, pour ne pas faire état de pertes sur titres. Ces normes comptables IFRS ne permettent pas de faire la différence entre avoirs propres et dettes, parce que l'on n'a pas envie d'installer dans la vision économique du monde qu'il y a des dettes et des risques dans toute activité.

Les grands spéculateurs, les Fonds de Pensions, les Hedge Funds, les Vulture Funds, les Banques & Assurances, les Banques d'investissement, les Monoliners, etc... ne veulent pas voir l'Origine de la Crise dans le Greed, le Comportement spéculatif  cupide, déraisonné et à haut risque, mais dans les normes comptables IFRS et les Normes Prudentielles Comptables Bâle II. Pour cette Élite de la Lutte des classes financières "l’évaluation des actifs financiers à la juste valeur (Fair-Value + Mark to Market) est à l’origine des importantes dépréciations constatées par les sociétés menacées de faillite". Pour cette Élite, "la combinaison des IFRS et des règles Bâle II pour les organismes financiers conduit à des anomalies. Les règles prudentielles des banques sont basées sur des instruments de mesure, sans aucun filtre qui ont un effet procyclique dévastateur en temps de crise qui nécessite une réflexion pour restaurer la cohérence des deux références". Les membres de l’IASB, estiment au contraire que "l’application des normes IFRS a permis d’afficher en toute transparence l’état et la nature de la crise. La méthodologie de la juste valeur est certes le pire des systèmes si on exclut toutes les autres méthodologies. La crise de confiance qui affecte largement les marchés financiers pourra être dépassée dès lors qu’on aura renforcé la transparence et multiplié les révélations." Un réel débat a lieu entre les investisseurs et les experts anglo-saxons de la comptabilité mais en réalité IFRS et Bâle II ont été conçus dans l'esprit de la Fin de l'Histoire en oubliant qu'il peut exister des crises économique.

8) Réviser les Normes comptables IFRS/Bâle II/Solvabilité II ou falsifier les bilans? Ou les deux?

Bâle II et Solvency II sont des normes comptables dont le seul objectif est de valoriser les instruments financiers. Par ces deux systèmes se réalise la comptabilité des entreprises qui font appel à l'épargne publique comme les banques, les banques d'investissements, les assurances, les fonds spéculatifs, les société cotées ou non en bourse, etc... Ces normes comptables ne s'intéressent pas à l'impact sur la volatilité des comptes qui peut se transmettre à l'économie toute entière. Il s'agit pour la nouvelle Norme en projet d'établir des critères appropriés pour la comptabilisation des actifs et passifs réglementaires de ces entreprises.

Nous pouvons normalement admettre que l'application de la méthode de la Juste Valeur et de Mark to Market a entraîné des critiques envers les normes comptables IAS / IFRS  depuis la "Crise des Subprimes" puisque ces normes exposent les sociétés à une très forte volatilité aussi bien de leur compte de bilan que de leur compte de résultat. Un retour à la situation antérieure qui ne prenait pas comme Norme Pivot la Juste Valeur me parait normal pour mettre fin à ce management financier des entreprises qui conduit à la plus grande crise économique que toute l'humanité n'ait connue. Le problème est que ce retour à la situation antérieure va se faire aujourd'hui au moment où les actifs détenus ne valent plus rien ou se sont très fortement dépréciés.

Ne plus mettre à la disposition du public la juste valeur réelle des actifs équivaut aujourd'hui à du maquillage de bilan et de la falsification des documents comptables. Les banques & assurances anticipent depuis un an la modification des Normes bilanaires et se remettent à déclarer des bénéfices en gardant dans les caves cadavres et informations sur pertes et dépréciations d'actif. Mais là aussi, on fait comme si ces actifs allaient de nouveau s'apprécier au moins à leur valeur antérieure, alors que la valeur antérieure était déconnectée de l'activité réelle des entreprises et seulement synchronisées sur l'activité spéculative d'une bulle des CDS / CDO, des LBO et d'autres produits financiers dérivés, sophistiqués et adossés sur d'autres produits dérivés financiers adossés, etc... Multi-mutualisation des risques = système pyramidal Ponzi-Madoff. Même si l'intention n'est pas dolosive et criminelle de modifier en cours abrupte de route les normes comptables dites prudentielles, le vol sera durable et les pertes comptables se révèleront tôt ou tard comme étant des pertes de résultat d'entreprise. Même si certaines banques feignent de rendre en partie les aides de l'État, elles profitent des taux d'intérêts voisins de zéro des Banques centrales et achètent et vendent en masse des produits qui rapportent, ne serait-ce que 1 ou 3% pour assainir et consolider leurs situation comptable. L'aide de l'État destinée à recapitaliser les entreprises faillitaires à cause de leurs activités de management financier spéculatif consacre la victoire définitive de l'Élite de la Lutte des classes financières en lui offrant la sur-multi-mutualisation de ses risques inconsidérés et encourus.

La personne humaine est moins chanceuse car l'État lui réduit régulièrement la mutualisation du risque dans le domaine de la santé, du chômage en lui expliquant que les caisses de l'État sont vides.

L'Élite financière du monde de la Lutte veut que "les normes comptables soient constituées de la sorte qu'elles ne mettent pas en danger la stabilité des marchés financiers" et les grands investisseurs "menacent l'IASB de se retirer totalement du marché des actions". Cette menace fait sourire quand on sait que plus de 70% des transactions financières se fait Over The Counter (OTC), hors bilan et de gré à gré avec le négoce des CDS/CDO et des LBO. L'Élite financière recherche en réalité un sanctuaire pour ramener leurs opérations d'affaires financières dans le secteur "officiel" et visible par tous et craint en même temps que ces opérations financières soient évaluables dans une comptabilité nationale et donc aussi par les autorités fiscales qui pourraient un jour se remettre à parler de la taxe Tobin-Spahn sur toute forme de transaction financière.

Comment faire pour bénéficier en même temps d'un "parapluie fiscal" les mettant à l'abri d'une éventuelle taxation, et d'un cadre de prospérité spéculative sans frein au plaisir?

Les assurances argumentent par le fait qu'elles détiennent sur un terme assez long des obligations d'emprunteurs et que cela n'a pas de sens à ce que les titres avec lesquels ces obligations sont assurés (CDS/CDO) soient "trop intégrés" dans les bilans. Cet argument est fallacieux pour les assureurs, parce que justement les assurances ont réorienté le centre de gravité de leurs activités dans le négoce de ces produits dérivés. Les faillites de AIG (qui reste la plus grande faillite de toute l'histoire américaine) ou de la WaMu, mais aussi de la Bear Stearns, de Lehman Brothers, de Fannie Mae et de Freddie Mac, etc en sont la preuve. Cet argument est fallacieux donc aussi fallacieux pour les banques et les banques d'investissement parce que les assurances sur défaillance du créditeur (Credit Default Swaps - CDS) ont poussé les entreprises à se surendetter pour des projets de nature financière, pour des fusions et des acquisitions avec plus de 90% des financements de ceux-ci à crédit (LBO), pour réaliser des achats à crédit d'actifs ou de titres, d'actions et d'obligations... alors même que leurs activités industrielles normales ne leur permettent jamais de leur donner les moyens de les réaliser, etc...

Il y a eu confusion d'activité entre le métier des banques, de banques et fonds d'investissement et des assurances. Il y a eu confusion entre les capitaux propres et les dettes, entre les actifs et les positions qui devinrent vites toxiques et pourries à cause de la philosophie économique anglo-saxonne du casino-capitalisme. Le Leveraged Buy-Out (LBO) qui est le financement d'acquisition par emprunt, consiste à racheter une société en ayant recours à l'endettement bancaire en générant un effet de levier facilitant l'acquisition et la défiscalisation du projet. Les banques ont elles-mêmes confondu leur rôle avec celui des private equity, ces fonds d'investissements qui ont principalement opéré à l'aide de ces LBO dont le seul objectif c'est de transformer les entreprises rachetées et momentanément détenues en machines à cracher du rendement opérationnel à deux chiffres en tendant à dépasser 15 à 20% ce qui peut être possible sur un court terme de 3 à 5 ans maximum (voir EADS - Airbus).

Le rendement habituel d'une "bonne" entreprise est de 3 à 5% au grand maximum si elle est dirigée avec un bon management entrepreneurial et non un management financier. 15 à 20% sont possibles techniquement mais non soutenables socialement et ne sont pas durables. Après quelques années ces entreprises sont revendues avec une "juste" valeur qui n'est qu'une photo instantanée et qui est donc totalement surcotée, parce qu'un rendement à deux chiffres n'est jamais soutenable sauf pour une start-up ou dans les nouvelles technologies. Pour en ajouter à ce greed, cette cupidité, les banques se sont empruntées entre elles, puis ont financé et couvert ces opérations LBO avec des CDS, ces crédits sur défaillance de l'emprunteur pour multimutualiser leurs risques et la volatilité financière qu'elles ont organisée aux dépens des entreprises et dans leur mégalo-bulle de l'acquisitionnite spéculative dont elles ont fait l'unique moteur de l'économie toute entière. De l'euphorie compulsive de l'acquisitionnite et de la spéculation compulsive nous passons après 15 ans de jeux à la révélation "déceptive" de ce qu'est une Économie: un jeu lent de mises en présences de synergies, et pour ceux qui l'ont oublié de synergies humaines. Il faudra donc que la nouvelle version de Solvency II, et que le futur Bâle III cessent de concevoir l'analyse comptable comme une opération de financiarisation de l'économie, mais qu'elle se mette à la concevoir comme de la durabilité développementielle (néologisme du Cimbre) qui n'est pas un oxymore.

Cette reconsidération des conceptions, normes et pratiques comptables ne se fera pas parce qu'au sommet de cette pyramide Obama-Ponzi-Madoff-G20 l'État se montre comme étant toujours, avec son idée dévoyée de Croissance, comme le grand insuflateur d'aides publiques issues des contribuables et d'argent de contrefaçon (planche à billet dans les Banques Centrales + Droits de Tirage Spéciaux - DTS dans la Banque Mondiale, transformée en Ministère Globale des Finances) et comme celui qui éponge les dettes criminelles et économicides de cette Élite de la Lutte des classes financières. Les banques et assurances ne veulent pas non plus comprendre, aujourd'hui, en phase d'éclatements de bulles, que leur porte-feuille de positions doit être évalué chaque trimestre pour des valeurs et des titres adossés sur des produits financiers dérivés soumis à de fortes variations de cotation ou de notation car cette volatilité et cette surcotation des entreprises qu'elles ont générées ne doivent pas être cachées du public. Cette obligation imposée par IFRS et par Bâle II devrait les obliger à garder une portion plus importante de leur capital en fonds propres pour couvrir leurs risques et éviter un run, c'est à dire une panique sur les marchés financiers nécessitant une course à des liquidités, une revente à perte de ces titres adossés, une dépréciation massive et en chaine de ces titres, etc... un krach. Dans ce système on ne sait plus qui est l'impresario de qui. Les banques sont-elles l'impresario des assurances? Les assurances jouent-elles le rôle d'impresario des banques? Les banques commerciales comme Crédit Mutuel, Société Générale, Caisse d'Épargne... jouent le rôle d'investment banker et les banques revendent des assurances contre la défaillance des emprunteurs (CDS). Dans ce système on ne sait plus qui veut, peut, doit porter la responsabilité des actes. Ceci est appelé la multi-mutualisation du risque. La multi-mutualisation du risque n'est rien d'autre que le système pyramidal Ponzi et Madoff. Une affaire de dépossession de biens à très grande échelle pour créer de la croissance au profit d'une classe financière toujours en Lutte gagnante.

Les banques et assurances qui connaissaient depuis toujours le risque encouru par des pratiques généralisées à la Kerviel-Madoff ne veulent toujours pas prendre les mesures nécessaires pour se couvrir de leur propre comportement à haut risque qu'elles encourent et qu'elles déversent sur l'État et le refinancement par les contribuables et la dette publique. Pourtant deux générations futures vont payer pour elles. Cette Élite financière réclame une assurance contre le défaut d'assurance des produits financiers dérivés adossés sur des assurances. Cette Élite financière réclame une assurance contre le moral hazard, l'aléa moral. Pourtant JP Morgan, inventeur des CDO/CDS, avait prouvé que cette assurance de la multi-mutualisation du risque ne peut exister. Nous connaissons cette vérité depuis Bartholomäus Welser (1484-1561) ou depuis la crise des Tulipes (1636).

(Photos: Bergen, été 2009) Les assurances, spécialistes du risque à couvrir et de l'enrichissement sur le risque à couvrir, se rappellent régulièrement à l'Ordre du monde pour expliquer comment il faut faire pour gagner de l'argent et faire gagner sans risque de l'argent.

En 2005 Henri de Castries, président du directoire du groupe Axa ou Thierry Derez, président-directeur général d’Azur GMF–Maaf avaient dit à la Séance plénière de la Fédération Française des Sociétés d’Assurances (FFSA): "La prise de risque conditionne la croissance: le monde est dominé par un modèle d’économie marchande issu de la révolution de 1989 permettant d’apporter la démocratie, par la circulation du capital, de la technologie et de l’éducation. Mais, alors que le monde s’enrichit vite, l’Europe paraît un peu en retard. Cet univers est favorable à la prise de risque, et il n’est pas de progrès ni de croissance sans prise de risque. .../...

Depuis la chute du mur de Berlin, il n’y a plus de risque sur le système lui-même: le triomphe de l’économie de marché est irréversible. Mais les défis de l’intérieur (affaire Enron…) sont parfois plus difficiles à relever. Les mesures réglementaires peuvent définir les nouvelles règles (note du webmestre: les recommandations de Bâle2), mais en partie seulement: une part d’autorégulation est nécessaire afin de renouer avec la confiance. Par exemple, la subjectivité introduite dans les normes comptables crée un espace de risque à gérer.  .../...

L’Europe, en particulier la France, est à la traîne, notamment par manque d’entrepreneurs « schumpeteriens », liant le capitalisme au risque et au profit. Cela est-il dû à un problème de valeurs? .../...

Au cours de la récente crise financière (note du webmestre: affaire Enron/Worldcom de 2002/03), contrairement aux prévisions concernant les dérivés de crédit, la transformation des marchés financiers a éclaté le risque, créant une multimutualisation et améliorant la sécurité du système. Cette capacité de transfert des risques constitue une opportunité pour l’assurance, c’est plus une source de progrès que d’opacité. Les régulateurs n’ont cependant pas les moyens de suivre ces évolutions. Christian de Boissieu, président délégué du Conseil d’analyse économique, estime à ce propos qu’il faut affiner la réglementation prudentielle et se demande si une accumulation de risques entre les mains d’agents non régulés est source de risque et affecte la transparence. .../..."

Vous pouvez lire ces appels à l'autorégulation par les assurances et les investisseurs eux-mêmes qui ont été rédigées par Christian de Boissieu dans ces "Entretiens de l’assurance – 2005". Il en a été de même pour Bartholomäus Welser, de profiter de la mondialisation du Nouveau Monde, du commerce des épices, de l'or, des esclaves. Welser avait été autorisé à transporter 4000 esclaves noirs vers le Vénézuela. Le titre de la séance plénière de la FFSA était "Quelles protections pour quel dynamisme économique?" Il relève des écrits de Bartholomäus Welser (autour de 1510) ou de Christian de Boissieu (en 2005) qu'ils étaient parfaitement conscient des risques de leur modèle d'entreprise. Vous voyez dans ces Entretiens de la FFSA qu'il n'était pas ridicule d'affirmer que "le monde est dominé par un modèle d’économie marchande issu de la révolution de 1989 permettant d’apporter la démocratie, par la circulation du capital, de la technologie et de l’éducation". Nous fêtons le 20ième anniversaire de la Chute du Mur de Berlin. Je suis le seul à parler des Deux Décennies Perdues depuis cet accès à la "liberté globale". Non, je mens, j'ai vu la semaine dernière sur un site de placements financiers bloomberg.com le même titre: The two lost Decades. Mais il s'agissait de la chute du Dow Jones qui avait atteint des records à plus de 38900 de points d'indice et qui chute depuis 20 années. Il y a 8 jours on a fêté son retour au-dessus de la barre des 10.000.

Pour les assurances, une exigence généralisée de publication trimestrielle de la juste valeur des actifs jette les bases de Solvabilité II (Solvency II) qui est la réforme réglementaire européenne du monde de l'assurance. Dans la lignée de Bâle II, l'objectif de Solvabilité II est de mieux adapter les fonds propres exigés des compagnies d'assurances et de réassurance avec les risques financiers que celles-ci encourent dans leur activité. La marge de solvabilité en fonction des risques financiers avait été réglementée pour les banques avec la Directive CRD - Directive Européenne Fonds Propres Réglementaires et n'avait pas empêché la spéculation compulsive sans couverture du risque justement à cause de la faille de la trop grande marge d'interprétation voulue par les textes rédigés par le Comité de Bâle dans les Recommandations de Bâle II et déclinés tels quels dans cette Directive Européenne. C'est au tour de l'Assurance de voir sa réglementation s'adapter pour intégrer le risque. Après Solvabilité I qui prévoyait une marge de solvabilité déterminée en fonction de pourcentages sur les primes et les sinistres, la réglementation des assurances passe à des règles plus complexes intégrant le risque, soit par l'application de formules standards, soit par la prise en compte de trois piliers d'analyse et des modèles internes comme pour la Directive CRD. C'est justement ces "modèles internes", ces démarches internes de qualité, cette auto-régulation par le système lui-même qui a prévalu dans Bâle II, IAS/IRFS, la Directive européenne CRD et qui sera reprise dans Solvabilité II.

Solvabilité II encourage les compagnies d'assurance à adopter la démarche ERM (Enterprise Risk Management, un référentiel de contrôle interne) afin qu'elles soient en mesure par elles-mêmes (principe d'autorégulation de Henri de Castries de la FFSA) d'apprécier et de mesurer leurs risques. Au-delà de la simple validation d'une check-list, l'autorité de contrôle aura les pouvoirs de contrôler la qualité des données et des procédures d'estimation, des systèmes mis en place pour mesurer et maîtriser les risques au cas où ils se matérialiseraient. L'autorité de contrôle aura aussi le pouvoir d'imposer une marge de solvabilité complémentaire (capital add-on), sous certaines conditions, dans le cas où il aura été jugé que les risques ont été mal appréciés par la compagnie. Solvabilié II est une copie conforme de la Directive Européenne Fonds Propres Réglementaires pour les banques ou les entreprises opérant sur les marchés financiers et faisant appel à l'épargne publique. CRD et Solvency II sont des parades qui simulent une transparence, une régulation, une réglementation, un contrôle par une Autorité de Contrôle. En réalité les banques avaient pu opérer à leur guise pour attirer les investisseurs et les faire passer dans le presse-purée pour qu'ils crachent leur cash et celui de leurs actionnaires. Tous ces modèles d'appréciation et de mesure des risques par les entreprises agissant dans le secteur des marchés financiers étaient trop différents les uns par rapport aux autres et ne permettaient dans la réalité de la pratique l'établissement d'une norme lisible par n'importe quel investisseur, si bien que ce sont les agences de notations qui étaient la référence. En n'oubliant pas que les donneurs d'ordre et financeurs des agences de notation sont les entreprises notées. Il en sera de même avec Solvency II si des mesures claires sur la réglementation des agences de notation et sur la diffusion de l'information fiable et transparente ne sont pas prises.

Mais pour l'élite de la finance, cette réglementation Solvabilité II est déjà une réglementation de trop, malgré les failles qu'elle génère elle-même comme dans Bâle II et CRD, où toute interprétation est possible pour permettre la "libre entreprise" ou la liberté de l'investisseur à investir toujours plus dans la "course à la performance". Les assureurs dénoncent les "Ayatollahs des bilans comptables qui siègent dans IASB" et qui rédigent les normes comptables IFRS. Pour le Directeur général de Axa, Henri de Castries, la vision à court terme qui exige l'évaluation et la publication trimestrielle des titres agit de manière négative sur le résultat.

9) Victoire de la Lutte des classes financières
- Les risques pourront rester cachés

J'ai volontairement semé la confusion depuis le haut de mon article entre le Bureau des standards comptables internationaux, plus connu sous son nom anglais de International Accounting Standards Board (IASB), et le lobby de l'Élite de la Lutte des classes financières qui travaille auprès, devant ou contre IASB, parce qu'au final de chaque procédure de préparation de réforme de normes comptables, la comptabilité des entreprises doit être orientée vers les marchés financiers et non pas sur la pérennité des activités industrielles et commerciales, le durable dans la croissance. (Photo: Trondheim, été 2009)

Le lobby des assurances a réussi à arracher (demander) au si anglo-saxon et londonien IASB que les entreprises d'assurance pourront soustraire de leur compte résultat une partie des actions. Les assurances seront aussi autorisées à augmenter de manière significative leur porte-feuille en actions. Ceci permet d'un trait de plume d'augmenter de manière conséquente la valeur boursière de ces sociétés. Les assurances n'ont plus besoin de craindre de déclarer trimestriellement la dépréciation de leurs actifs comme des pertes. Par contre les assurances sont toujours autorisées à déclarer les dividendes de leurs actifs (actions) comme des bénéfices. Vous pouvez vous imaginer l'effet euphorisant pour les investisseurs qui ont besoin de la Certitude basée sur la stabilité des normes comptables. Le Tout-bénéfice est légalisé par IASB grâce au lobby des assurances. Le Législateur, alias le Parlement, n'a qu'à se plier et Bruxelles avec, car cet accord flanque à terre Solvabilité II qui de toute manière n'aurait été qu'une parade de régulation comme la Directive CRD. Au prochain ECOFIN et au prochain G20-Finances en Écosse la question des IFRS et de Solvency II sera évoquée au côté de question sur la candidature de Tony Blair à la Présidence de l'UE.

La décision de IASB aura des conséquences pour les marchés financiers comme pour des millions de titulaires d'assurance-vie. A la Bourse, un nouveau marché à la hausse est à prévoir. Par exemple le seul marché allemand des assurances-vie couvre 1100 milliards d'euros. Si les groupes d'assurances n'augmentaient en Allemagne que de 5% leur portefeuille d'actifs ceci offrirait des embouchées à 55 milliards d'euros supplémentaires et ferait augmenter le cours des actions et permettrait d'offrir aux clients des assurances-vies un plus fort rendement de leur placements, mais aussi de leurs risques qu'ils encourent, mais ces risques encourus resteront cachés et l'euphorie de bulle spéculative pourra continuer à faire son œuvre. Les assurances resteront libre d'élaborer leur modèle d'évaluation et de contrôle et pourront faire riper dans la partie autorisée à rester cachée les actifs connaissant "temporairement" une dépréciation. Cette nouvelle norme IASB fait comme si dans les 20 ans à venir l'économie des pays industrialisée connaîtra une croissance forte ou simple et n'aura pas à éponger les dettes dues aux plans massifs de bail-out et de "relance" des années 2008 à 2010 et n'auront pas à lutter contre la crise systémique de solvabilité (subprimes, Alt-A, Primes, et tout les emprunteurs) qui va éclater d'ici peu de temps, puis à lutter contre  l'hyperinflation qui sera autorisée à envahir la planète pour faire artificiellement disparaitre ces dettes publiques tout en appauvrissant à long terme les pays, les ménages, les Travailleurs.








Vous avez dit G20?













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2. mai 2009

Faillite de la "Croissance" financée par la bulle des dettes, des titrisations, des CDS / CDO, des LBO

Le Stress Test des banques n'expliquera pas que la Croissance est appauvrissante pour les Pays industrialisés comme pour les Pays En Développement. Le Nobel d'économie, pentito du libéralisme et bon produit marketing, Paul Krugman, qui a fait sa thèse sous la direction de Jagdish Bhagwati, n'a pas eu le courage d'aller au bout du raisonnement.

Il n'y a pas eu de croissance aux USA depuis l'année 2001, il y a eu une croissance aux USA de 0,5% de 1990 à 2001. Nous sommes en face de Deux décades perdues depuis la Chute du Mur de Berlin. Le niveau salarial aux USA comme en France est égal à celui de 1960.

En 1989, La chance n'a pas été saisie de réfléchir sur les opérations de destruction de Hitler, de Staline, du Sowjetisme et du Capitalisme. A ces Deux Décades perdues s'ajouteront Deux autres Décades perdues pour les masses retombées dans la pauvreté généralisée qui vont payer pour rembourser ces opérations de destruction massive. Les modélisations économiques ont imposé aux peuples la roulette du moral hazard, l'aléa moral, des incertitudes sur la corrélation des défauts des débiteurs, et toujours et encore du Consensus de Washington et de Bruxelles.

Le Stress Test des banques américaines n'est qu'un acte criminel de plus d'Obama qui cultive sa filiation avec le gang Bush & Ponzi, Madoff & Bernanke, Paulson & Wall Street. L'augmentation des faillites d'entreprise va maintenant être particulièrement élevée et sera à deux chiffres, parce que la clôture des comptes pour l'exercice 2008 va être publiée dans les bilans annuels qui révèleront les très mauvais chiffres de la seconde moitié de l'année 2008. De plus les rapports annuels vont présenter des projections concrètes pour l'année 2009 qui vont être très négatives. Les faillites de Chrysler et de GM, très actifs sur le marché des CDS, vont accélérer l'éclatement de la bulle des CDS qui est évaluée à 620.000 milliards de $ en valeur nominale. L'effondrement du système ordolibéral a commencé en 2006 et les racines du problème remontent aux années 80' (Photos: Hirtshals, Danemark, 7 VIII 08)

L'idée de la Croissance Zéro a été développée en 1968 par le Club de Rome et le rapport Meadows (1972) qui avait pour titre français "Halte à la croissance ?" et fut suivi en 1974 d'un deuxième rapport "Sortir de l'ère du gaspillage: demain". La Croissance Zéro est le début de ma réflexion politique que je mène depuis des décennies et que je développe de manière approfondie sur mon site autour d'une croissance qualifiée qui relie les solidarités locales, régionales et globales. Les Conférences données par le néerlandais Sicco Mansholt, Commissaire européen à l'Agriculture, Président de la Commission européenne très impliqué dans le Club de Rome, m'avaient beaucoup impressionné quand j'avais 16/17 ans. A ma formation politique s'était ajouté le suédois Olof Palme, Premier Ministre, qui introduisit la codécision des travailleurs dans les entreprises, ainsi que les "Fonds salariaux". Ces fonds d'investissements collectifs alimentés par l'impôt étaient destinés à racheter le capital des entreprises privées et permettre ainsi une socialisation douce de l'économie privée qui est en tous les cas moins criminelle que les rachats nationalisations par l'État de trillions de créances pourries des banques et des assurances qui ont spéculé de manière compulsive et économicide.

Ces Fonds salariaux ont été supprimés en 1991. Un amalgame avec la paradis sur terre promis par la Chute du Mur de Berlin n'est pas à éliminer. Les rênes étaient débridés, il fallait organiser "la concurrence libre et non faussée qui crée le bien-être et qui tend au plein emploi" (Terminologie du Traité de Lisbonne). Toute forme de solidarité était rabattue dans du "communisme", de "la gauche de la gauche", de "l'ultragauche". L'essentiel était d'éliminer le contradicteur avant que le débat ne commence. Quel est le concept qui va poursuivre la gradation occlusive? Espèce de Travailleur? Sale Travailleur?

Le Club de Rome est le précurseur des notions de développement durable et d'empreinte écologique. Le Club de Rome a été ridiculisé par les médias et méprisé par la société parce que les conclusions du rapport Meadows annonçaient un futur catastrophique pour l'humanité si cette dernière continue à ne pas se préoccuper des conséquences de ses activités sur l'environnement et l'épuisement des réserves naturelles. A présent l'Humanité subit l'effondrement d'elle-même dans son modèle économique ordolibéral qui est entrain de commettre plus de dégâts que Hitler ou Staline. A l'époque le Club de Rome a aussi été traité de club bourgeois conservateur qui prône la croissance zéro alors que les 3/4 de la planète formaient le Tiers-Monde, la Chine et l'Inde comprises.

Aujourd'hui nous ne pouvons plus nous permettre le luxe de la pensée habile et prospective. Les éclatements des bulles constituent la plus grande catastrophe économique de toute l'Histoire. Les explosions inégalées de la dette publique et de la masse monétaire issue de la planche à billet pour renflouer avec des Plans de "Sauvetage" le système bancaire de la planète en faillite qui avait fait de l'économie réelle une vieille lune méprisable, dépassent le catastrophisme qui avait pu être imaginé par le Club de Rome, tout simplement parce que c'est pour la première fois que le monde globalisé industrialisé et en développement subit les conséquences de ses actes. Et les plus audibles de ces victimes sont les pays industrialisés, ce qui donne un écho tellement plus grand à la crise que si elle n'avait été qu'une crise de la spéculation sur les denrées alimentaire, la faim et l'agriculture vivrière. La catastrophe est cette fois-ci un vécu réel, parce que c'est le donneur d'ordre qui la subit. La compassion est plus facile et n'a pas besoin de la plus simple des médiations.

Pour écrire ce billet j'ai de nouveau cherché ma source chez les spécialistes des problèmes, parce qu'ils le connaissent le mieux. Donc jamais les sources des partis de gauche, presque tous totalement incompétents ou qui n'ont surtout pas envie de l'être. Encore moins les papiers d'Attac qui n'a pas envie de se lancer dans une opposition de gouvernement. Attac préfère être le chambellan de la carmagnole du tarmac. Ma source est aujourd'hui un article du Financial Times du 2 mai 2009, intitulé "The crash explained - The genesis of the global debt disaster" (La crise expliquée - La genèse du désastre global de la dette). Je vous propose une traduction de cet article très long. Ce n'est pas un article de doux rêveur, du Rêve général ou de Révolution poétique. La catastrophe n'est pas pour dans plusieurs décennies, elle a commencé dans sa phase critique en 2006.

Get up, stand up, for your mind.

Le duo Obama-Geithner est à ce point déconfit devant l'inutilité et le non-effet de ses Plans TARP, TALF, PPIP... et devant l'argent qui ne circule plus parce que les banques n'accordent plus de crédits, qu'il souhaite que la Fed' va rabaisser son taux directeur à -5% (moins cinq). Ainsi celui qui emprunte 100$ ne devra rembourser que 95$. En même temps la Fed' réfléchit au moyen de "punir" la thésaurisation de la monnaie. Mais on ne peut pas faire boire un âne qui n'en a pas envie, surtout un âne qui vit à crédit depuis les années '80.

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Début de la traduction de l'article du Financial Times du 2 mai 2009,
intitulé "The crash explained - The genesis of the global debt disaster"
(La crise expliquée - La genèse du désastre global de la dette).
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JP Morgan, inventeur du CDO.


Dans les années 1990, une jeune équipe de la banque d'investissement JP Morgan a été pionnière en lançant une nouvelle manière de faire de l'argent: il s'agit des dérivés des crédits. En une décade le marché de ces titrisations exotiques a explosé et dépassé les 620.000 milliards (620 trillions) de $ et quelques personnes les ont blâmées plus tard parce qu'elles fournissent le combustible au fiasco global financier. Cette innovation de génie a dépassé les intentions de leurs créateurs et a englouti tout le système.

C'est à la fin de 1998 que les premiers signes sont apparus que ces paquets de dérivés de crédits inventés par les banquiers de JP Morgan pouvaient être un problème structurel. Dans les mois précédents, Blythe Masters and Bill Demchak, membres clefs du team des dérivés de crédit de la JP Morgan, ont sévèrement critiqué les autorités de régulation financières. Ils avaient cru qu'en utilisant les produits financiers dérivés innovants, la JP Morgan aurait pu mieux gérer le risque dans son portefeuille de crédits industriels et réduire le montant de capital nécessaire à mettre de côté pour couvrir des éventuelles défauts de remboursement. La question était de combien. Ces paquets de dérivés de crédits ont porté par la suite d'autres noms comme CDO, Collateralised Debt Obligations - Obligations adossées sur la dette (voir CDO sur Wiki), et à cette époque ces montages financiers étaient appelés "Bistro deals", l'abréviation de Broad Index Secured Trust Offering ( = ~~ produit de confiance largement sécurisé). Blythe Masters et Bill Demchak avaient fait les premières opérations Bistro sur ordre de leur propre banque JP Morgan sans connaître la réponse à la question posée. Mais quand ils ont réalisé les mêmes affaires pour le compte d'autres banques, la question de la couverture en fonds propres devenait plus importante, puisqu'elles aspiraient à réduire le niveau de réserve de capital de couverture requis. (ndtr: la couverture en fonds propres devenait pour elles une masse dormante, même réduite de 6% à 4% ou à 2%).

Les régulateurs n'étaient pas sûrs. Quand l'Office of the Comptroller of the Currency (OCC) et la Banque centrale américaine, la Fed', avaient entendu parler pour la première fois des dérivés de crédits et des CDO, ils ont été séduits par l'idée que les banques essayent de gérer leur propre risque. Mais ils étaient aussi mal à l'aise parce que les dérivés innovants ne rentraient dans aucun cadre de la régulation existante. Et ils étaient particulièrement indécis au sujet de ce qu'il fallait faire avec le niveau inhabituellement bas du capital disponible nécessaire à couvrir les pertes subies avec les produits dérivés.

Quand le team de la JP Morgan avait réalisé sa première opération Bistro, il avait réuni dans un bassin plus de 300 prêts contractés auprès de leur banque pour un équivalent de 9.7 milliards de $, et il a émit des titres adossés sur le flux de rendements de ces prêts (service de la dette, les intérêts). L'attractivité de cette idée était évidente: le team avait calculé qu'il na fallait mettre de côté que 700 millions de $ - une somme extraordinairement minime – en prévision du risque de défaut à couvrir pour plus de 300 prêts bancaires. Les agences de notation (rating agencies) avaient accepté les affirmations du team au sujet du risque, et le deal s'est amplifié avec l'assurance que si cet Armageddon devait échouer et dépasser le matelas financier de 700 $, la JP Morgan absorberait elle-même les pertes supplémentaires. Pour Masters et Demchak, le risque que des pertes dussent engloutir plus de 700 millions de $ était minuscule.

Cet argument ne passait pas auprès des régulateurs européens, et quelques uns demeuraient aussi sceptiques aux USA. Christine Cumming de la Fed' avait demandé à Masters et Demchak que la JP Morgan doive trouver un moyen d'assurer le reste du risque – les 9 milliards "manquants" dans leur modèle Bistro – si la banque voulait obtenir l'accord pour réduire ses fonds propres de réserve. Le team a donc commencé à donner un nom au paquet de risque non "assuré". Masters aimait se référer à quelque chose de plus que le triple A (AAA) des agences de notation, depuis que ceci a été considéré comme étant plus sûr que des titrisations notées AAA. Mais il aurait été trop maladroit de les commercialiser, si bien que le team a trouvé le qualificatif "super-senior". La prochaine étape était de voir si quelqu'un était disposé à les acheter ou les couvrir avec une assurance.

La tâche ne semblait pas être facile. Tant que seule la JP Morgan était concernée, le risque n'était en réalité pas un risque, si bien qu'il n'y avait rien d'autre à payer qu'un certain montant pour assurer le dérivé de crédit. Et celui qui était prêt à acquérir ou assurer ce risque super-senior devait être suffisamment courageux pour pénétrer un monde qui ne lui était pas familier.

The seeds of AIG’s destruction - Les semences de la destruction d'AIG.

Masters avait éventuellement envisagé une solution pour ce mal de tête occasionné par le super-senior. Dans le passé, le filet de la clientèle traditionnelle de JP Morgan avait été l'imposante compagnie d'assurance AIG – American International Group. Comme JP Morgan, AIG était un pilier de la finance américaine. Elle avait accéder à la puissance en construisant une formidable franchise dans les marchés asiatiques au début du 20ème siècle. Cette activité s'était étendue plus tard aux USA en faisant de cette compagnie un acteur puissant dans l'économie américaine après la seconde guerre mondiale. AIG avait été considérée comme un acteur des marchés ayant du poids et qui est totalement fiable, et comme la JP Morgan, elle n'évoluait que dans le soleil de la triple notation AAA.

Mais, dans les rangs de AIG, a émergé très rapidement une vaste filiale très active d'entrepreneurs. A la fin des années 1980 la compagnie avait mis à son service un groupe de traders qui avaient travaillé précédemment pour Drexel Burnham Lambert, l'infâme – et aujourd'hui disparu – champion du business avec les junk bond, les obligations risquées (en fait à très haut risque, voire les valeurs poubelles) sous les ordres de Michael Milken. Ces traders avait développé une affaire de marchés de capitaux, connue sous AIG Financial Products domiciliée à Londres, où le cadre de régulation était moins restrictif. Elle était dirigée par Joseph Cassano, un coriace trader de Brooklyn. Cassano était créatif, intrépide et très ambitieux. Plus important que ceci, il savait que, comme compagnie d'assurance, AIG n'était pas soumise comme les banques à la lourde obligation de fonds propres de réserve. Ceci signifiait qu'il ne serait pas nécessaire de mettre de côté la moindre des parcelles de capital, et encore moins s'il assurait le risque super-senior. L'assureur n'était pas non plus susceptible de répondre à des questions ardues de son propre régulateur parce que AIG Financial Products avait largement passé à travers les failles de la surveillance et du contrôle. AIG était réglementé par US Office for Thrift Supervision, qui avait officiellement méticuleusement expertisé les produits financiers particulièrement pointus.

Masters avait montré à Cassano que AIG avait acquis le risque super-senior de la JP Morgan, et Cassano avait donné son accord de manière très enthousiaste. C'était un évènement décisif selon Cassano: "JP Morgan est arrivé chez nous et nous a demandé de participer dans quelque chose qu'ils avaient appelé 'affaire Bistro' et qui était le précurseur de ce qui devint plus tard le marché des CDO". Cela semblait être un bon plan à réaliser pour AIG.

AIG gagnerait une piètre commission par rapport à la prestation de ce service – à peine 0,02% pour 1 $ couvert par une assurance annuelle. Mais 0,02% multiplié plusieurs milliards de fois fournirait un flux appréciable de revenus, et particulièrement si aucune réserve n'est requise pour couvrir le risque. La magie des dérivés avait généré une situation gagnant-gagnant. C'est n'est que plusieurs années plus tard qu'il s'était révélé que le marché Cassano avait conduit AIG à la ruine.

Assuré d'avoir conclu affaire avec AIG, la team de JP Morgan était retournée chez les autorités régulatrices et avait démontré qu'une piste avait été trouvée pour écarter de l'opération Bistro le risque résiduel du crédit. Ils ont commencé à vendre d'autres risques super-senior à d'autres compagnies d'assurance et de réassurance, qui les ont mêlés à d'autres opérations non seulement avec la JP Morgan mais aussi avec d'autres banques.

Et justement quand ces opérations prenaient leur essor, les autorités américaines de régulation les avaient de nouveau examinées. L'Office of the Comptroller of the Currency et la Fed avaient indiqué à la JP Morgan qu'après mures réflexions ils pensaient que les banques n'étaient pas obligées d'écarter le risque super-senior de leurs comptabilités. Le lobbying de Masters et des autres avait apparemment payé. Les régulateurs n'étaient pas enclins à laisser indemnes les banques. Si elles détiennent des risques super-senior dans leur comptabilité, elles devraient constituer des réserves à hauteur de 1/5ème du montant habituel (20% de 8% signifient 1,60 $ pour 100$ à mettre de côté). Il y avait aussi des conditions. Les banques ne seraient seulement autorisées à réduire leurs réserve de capital si elle pouvaient prouver que le risque du défaut sur les portions super-senior de ces opérations étaient véritablement négligeables, et si les titrisations émises par le biais les montages des opérations Bistro étaient notées du triple AAA par une agence nationale reconnue de notation de crédit. C'est en ces termes exacts que la JP Morgan s'était adressée aux régulateurs.

Les effets étaient gigantesques. Les banques avaient été forcées à garder 800 millions de réserve pour toute tranche de 10 milliards de $ de prêts accordés aux entreprises. A présent cette somme pourrait tomber à 160 millions de $. Le concept du Bistro avait déclenché une danse courtisane autour du règlement international bancaire.

Pour un certain moment le team de Demchak avait cessé de transférer le risque super-senior en dehors de la comptabilité de JP Morgan, mais cette situation lui devint désagréable. Le risque super-senior était entrain de gonfler pour atteindre des proportions époustouflantes, parce que quand la banque aménageait pour des clients ces transactions sur des dérivés de crédit, elle imputait automatiquement dans sa comptabilité le risque super-senior qui faisait partie de ces transactions. Il n'y avait en théorie aucune raison d'en être incommodé. Mais en 1999 le marché total des futures avait atteint 100 milliards de $. Cette montagne de risque avait fini par heurter le bon sens de Demchak. "Si vous avez obtenu 60 milliards, 100 milliards ou n'importe quelle somme dans votre balance comptable, c'est un nombre vraiment très important" pour Demchak. "Je ne pense pas que vous devez ignorer un grand nombre, quel qu'il soit".

Le problème de la corrélation

Demchak savait que modéliser le risque impliqué dans une transaction sur des dérivés de crédit, avait ses limites. L'un des problèmes les plus délicats gravitait autour du résultat de la possible "corrélation" ou du degré de l'interconnexion entre les prêts d'un même paquet. Tenter de prédire la corrélation est comme essayer de révéler comment les pommes d'un même panier vont pourrir. Si vous regardez pendant quelques semaines ce qui arrive à des centaines de pommes qui n'ont rien à voir entre elles les unes les autres, vous pouvez estimer la chance qu'une pomme peut être pourrie ou non. Mais qu'en est-il si elles se trouvent dans un même panier? Si une pomme devient blette, ceci va-t-il faire pourrir les autres? Si oui, combien et à quelle vitesse?

De tels doutes parcourent le monde des entreprises. Les statisticiens de la JP Morgan savaient que les défauts de paiement des entreprises étaient interconnectés. Si un constructeur d'automobile devenait insolvable, ses fournisseurs sont aussi ruinés. A contrario, si un fournisseur tombait en faillite, d'autres groupes de fournisseurs en profiteraient. La corrélation serait à double sens, mais il est très complexe de trouver le sens et l'ampleur. Les statisticiens avaient alors étudié les corrélations passées des défauts des entreprises et du cours des actions et ils ont programmé leur modèle afin d'adopter le même profil pour le présent. Cette hypothèse n'avait pas été jugée particulièrement risquée, les défauts des entreprises étant rares, tout autant dans le paquet d'entreprises avec lesquelles négociait la JP Morgan. Quand Moody's avait réalisé son propre modèle d'un paquet d'entreprises réunies dans la première opération  Bistro, elle avait prévu que 0,82% d'entreprises ferait faillite chaque année. Si ces défauts n'étaient pas corrélés, ou s'ils étaient simplement légèrement corrélés, la chance qu'un défaut apparaisse pour 10% du paquet était ténue. Le montant de pertes correspondrait à 700 millions en capital à appeler pour être couvertes. C'était pourquoi JP Morgan pouvait déclarer que le risque super-senior était sûr, et pourquoi Moody's avait noté avec AAA tellement de titres.

Toutefois l'hypothèse au sujet de la corrélation relevait en réalité de la devinette. Demchak et ses collègues savaient parfaitement bien que si le taux de corrélation en venait à augmenter de manière appréciable au-delà des prévisions des statisticiens, de sérieuses pertes devaient en résulter.  Que devait-il arriver si de nombreuses entreprises devaient défaillir? De nombreuses autres devaient-elle suivre? Le nombre de défauts requis pour déclencher une réaction en chaine était misérablement inconnu. Demchak n'avait jamais été témoin d'une telle situation, et même s'il y n'y avait qu'une minute pour qu'un tel scénario se mette en jeu, il n'aurait pas aimé se trouver assis sur des actifs de 100 milliards qui partent en fumée. Il avait donc décidé de prendre ses précautions et avait demandé à sa team de réduire encore les obligations super-senior, sans tenir compte des dires des régulateurs.

Cette prise de position avait coûté à JP Morgan beaucoup d'argent, parce qu'elle avait a payer à AIG et à d'autres pour assurer le risque super-senior, et les commissions augmentaient continuellement. Dans les premières transactions avec AIG, les commissions s'élevaient à 0,02% pour chaque $ de risque assuré par an. En 1999 elles s'élevaient à 0,11% pour un $. Mais Demchak était déterminé à ce que sa team soit prudente.

The mortgage time bomb
- La bombe à retardement des crédits hypothécaires.

A la même époque la team de JP Morgan était confrontée à un second problème potentiel et bien plus grand. Quand le cycle des innovations arrivait à maturité et que les bénéfices des premières opérations Bistro basées sur un paquet d'entreprises déclinaient, Demchak avait demandé à sa team d'explorer de nouvelles pistes pour mettre en œuvre des opérations Bistro, soit en en modifiant ses structures, soit en y mélangeant d'autres types de prêts ou d'autres actifs. Ils décidèrent d'expérimenter ceci avec des prêts hypothécaires. Terri Duhon se trouvait au cœur de cet expérimentation. Duhon n'avait été que 10 ans auparavant étudiant à la High School de la Louisiane. Quand elle avait raconté à ses parents qu'elle allait travailler dans une banque, ils crurent qu'elle allait devenir caissière. Elle devait gérer des dizaines de milliards de $. Elle a été formée comme mathématicienne et elle faisait monter son adrénaline en chevauchant de grosses cylindrées pendant ses loisirs. Elle s'était sentie inspirée par tous ces zéros très fascinants. Selon elle "ce n'était qu'une expérience intense et extraordinaire".

Une année après que Duhon avait intégré son poste, elle s'était concertée avec la Bayresiche Landesbank (Banque régionale bavaroise), une grande banque allemande, qui voulait utiliser des structures de dérivés de crédit pour écarter le risque de 14 milliards correspondant à des prêts hypothécaires. Il ne faisait pas partie des opérations habituelles de JP Morgan de traiter avec des prêts hypothécaires, mais Duhon savait que des banques concurrentes étaient entrain de démarrer ces activités. C'est ce qui détermina Duhon à se lancer elle-même.

Duhon rencontra un problème après avoir discuté avec les experts en analyse quantitative de gestion. Pour offrir des opérations Bistro à la fin de l'année 1997, la JP Morgan avait accès a un ample panel de données sur les prêts qu'elle avait ficelés en paquets. Il en est de même pour les investisseurs qui avaient acheté les dérivés de crédits qui en résultaient, dès que la banque avait délibérément nommé les 307 entreprises dont les prêts étaient interconnectés dans les paquets Bistro. Beaucoup d'entreprises étaient en affaire avec la JP Morgan depuis des décennies, ce qui permettait de disposer de beaucoup d'informations sur leurs performances au cours de nombreux exercices. Ceci ne pouvait fournir aux statisticiens de JP Morgan et aux investisseurs qu'une grande confiance au regard de la possibilité du défaut. Mais le monde du crédit hypothécaire était très différent. Déjà parce que les banques ne révèlent jamais aux investisseurs les noms des titulaires de ces prêts qui sont ficelés en paquets. Pire, Duhon avait découvert que la traçabilité des défauts des crédits hypothécaires était très maigre.

Alors que le monde des entreprises avait connu de nombreux boom et récessions au cours du XXème siècle, le marché immobilier n'avait connu qu'une croissance constante. Quelques régions spécifiques avaient subi des revers. Les prix avaient chuté au Texas pendant la crise de l'épargne et des crédits (saving and loan) à la fin des années 1980. Mais il n'y a jamais eu depuis la seconde guerre mondiale une baisse générale des prix des maisons. La dernière fois que cela s'était produit était lors de la Grande Dépression. L'absence de données avait rendu furieuse Duhon. Quand les banquiers assemblent des modèles pour prévoir les défauts, elles veulent des données sur ce qui se passe normalement dans des booms et des récessions. Sans les avoir il est impossible de savoir si les défauts tendent à être corrélés ou non, dans quelle circonstances ils doivent être isolés en fonction de centres urbains ou de régions, et quand ils prennent une ampleur nationale. Duhon ne parvenait pas à trouver une piste pour accéder à ces données.

Ceci signifiait qu'elle devait soit compter sur des données relatives à une seule région à extrapoler sur tous les USA, soit établir plus d'hypothèses que la normale sur la manière de corréler les défauts. Elle en référa à un expert en analyse quantitative, Krishna Varikooty. Varikooty était réputé pour avoir une approche épurée du risque. Il était très pointilleux et scrupuleux. Son jugement sur les crédits hypothécaires était clair: il ne lui était pas possible d'organiser la traçabilité de la potentielle corrélation des défauts pour conforter la confiance. Il a déclaré "que, en l'absence de ceci, aucune estimation ne pouvait être faite sur le risque du défaut dans un paquet de crédits hypothécaires. Si les défauts de crédit hypothécaires n'étaient pas corrélés, la structure Bistro devait être sure pour le risque sur les crédits hypothécaires, mais s'ils étaient fortement corrélés, ceci devait devenir catastrophiquement dangereux." Personne ne pouvait savoir.

Duhon et ses collègues on répondu favorablement mais à contrecœur à la requête de la Bayerische Landesbank. La banque allemande était empressée de poursuivre même après que les incertitudes de la modélisation lui avaient été expliquées. Pour affronter les incertitudes, Duhon avait stipulé que l'opération devait être soutenue avec un portefeuille de financement plus grand que dans des opérations courantes, ce qui rendait cette opération moins lucrative pour la JP Morgan. La banque avait aussi hedgé (couvert, protégé) son risque. Les risques des crédits hypothécaires n'avaient jamais été représentés en graphiques et diagrammes. Plus tard, Masters avait dit "nous ne pouvions juste pas nous trouver dans une situation confortable".

Dans les mois qui suivirent, Duhon avait appris que d'autres banques commençaient à commercialiser des dérivés de crédit sur les dettes hypothécaires et elle s'était étonnée de voir qu'elles étaient prêtes à le faire avec de telles lacunes de données. Avaient-elles trouvé une meilleure manière d'organiser la traçabilité de leurs émissions? Avaient-elles plus d'expérience avec les crédits hypothécaires? Et comme le marché des dérivés de crédit n'était pas régulé, les données sur ces opérations n'étaient pas disponibles.

La team de la JP Morgan n'avait fait qu'une autre opération Bistro avec les dettes hypothécaires quelques mois après pour une valeur de 10 milliards de $. Plus tard la JP Morgan avait abandonné le commerce de produits adossés au crédit hypothécaire, mais celui-ci s'était étendu à tout le système financier des pays de l'ouest (ndtr.: sous l'appellation CDO ou CDS).

<<<< Fin de la traduction.

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Mon épilogue et ma conclusion.

Les 25 plus grands prêteurs impliqués dans CDO / CDS et dans les crédits hypothécaires subprimes et les assurances contre les défauts de ces crédits avaient drainé 72% des opérations représentant 1000 milliards de $ (1 trillion). Ces 25 plus grands prêteurs étaient financés par des grandes banques ou étaient des filiales des grandes banques qui font l'objet des plans de bail out (sauvetage)  et qui reçoivent des milliards de $ provenant du contribuable ou des déficits budgétaires.

Liste des 25 plus grands prêteurs de crédits hypothécaire: Countrywide Financial Corp, Ameriquest Mortgage Co./ACC Capital Holdings Corp., New Century Financial Corp., First Franklin Corp./National City Corp./Merrill Lynch & Co., Long Beach Mortgage Co./Washington Mutual (WaMut), Option One Mortgage Corp./H&R Block Inc., Fremont Investment & Loan/Fremont General Corp., Wells Fargo Financial/Wells Fargo & Co., HSBC Finance Corp./HSBC Holdings plc, WMC Mortgage Corp./General Electric Co., BNC Mortgage Inc./Lehman Brothers, Chase Home Finance/JPMorgan Chase & Co., Accredited Home Lenders Inc./Lone Star Funds V, IndyMac Bancorp, Inc., CitiFinancial / Citigroup Inc., EquiFirst Corp./Regions Financial Corp./Barclays Bank plc, Encore Credit Corp./ ECC Capital Corp./Bear Stearns Cos. Inc., American General Finance Inc./American International Group Inc. (AIG), Wachovia Corp., GMAC LLC (filiale financière de GM/Cerberus Capital Management (qui est propriétaire de Chrysler), NovaStar Financial Inc., American Home Mortgage Investment Corp., GreenPoint Mortgage Funding Inc./Capital One Financial Corp., ResMAE Mortgage Corp./Citadel Investment Group, Aegis Mortgage Corp./Cerberus Capital Management (qui est propriétaire de Chrysler).


Dans l'économie, que ce soit celle des USA, ou d'un autre pays industrialisé, le PIB a servi à augmenter le revenu du capital. Ne cherchez pas ici la phrase d'un rouge qui va attiser votre peur du bolcheviki. Je vous livre dans un premier graphique cliquable ci-dessous les statistiques officielles des USA sur le revenu salarial. Dans la période allant de 1985 à 2009, il n'est pas plus élevé qu'en 1960. Aux USA - comme en France selon le rapport officiel publié le 7 mai 2009 - 1 adulte sur 5 vit en dessous du seuil de pauvreté. La "Croissance" n'a donc rien apporté au peuple. Il y a donc plus de deux décades perdues pour les salariés. A celles-ci s'ajouteront les deux prochaines décades perdues qui serviront à payer les dettes et déficits budgétaires abyssaux qui doivent payer les créances toxiques, pourries et illiquides des banques qui ont spéculé de manière compulsive à la Madoff conformément au système pyramidal à la Ponzi. Le salarié aura donc connu 4 décades perdues et le "contrat des générations" sera en panne presque un 1/2 siècle. Pire, les enfants auront une "aisance" inférieure à leurs parents.



Un salaire qui n'existe pas doit être compensé par un niveau élevé de crédit et de désépargne pour entretenir une "Croissance".




Graphique ci-dessus: Une Croissance annuelle du PNB qui n'existe pas...
Comparaison entre les chiffres officiels (en rouge) et les Shadow Statistics (en bleu) (1982 – 2008)
Source: ShadowStats, 12/2008. Les USA sont en réalité en récession depuis 2000.




Pour visualiser le mot "dette" voici quatre graphiques sur la situation américaine.

1) Niveau historique de la dette US
2) Niveau historique de la non-épargne US.
3) Dettes des Plans de Sauvetage, TARP, TALF, PPIP, etc...
4) Plans Obama de "stimulation".

A la dette des ménages et des entreprises, Obama-Geithner-Bernanke ajoute la dette d'État la plus grande de toute l'histoire des USA, ... et de l'Humanité, avec les Plans TARP, TALF, PPIP, etc... Ceci ne prendra fin que dans une implosion des USA avec des graves dégâts collatéraux. En attendant la Fed' continue par avalanches de centaines de billions à monétiser les dettes intérieures et extérieures en les titrisant par le biais des Bons du Trésor vendus aux imbéciles qui les achètent ou aux chinois qui les échangent contre leurs surplus américains, leurs dollars, pour rendre les USA encore plus dépendants du fournil jaune. La Fed' et le Trésor américain renflouent 70% du système bancaire américain qui est donc insolvable dans sa globalité. Pour le Royaume Uni, la dette du gouvernement Brown et du chancelier de l'échiquier Alistair Darling est la dette cumulée la plus élevée de ces 300 dernières années depuis la fondation de la Bank of England, banque centrale.



Déficit budgétaire des USA 2009.















A ces dettes des ménages s'ajoutent les dettes des banques, des banques d'investissement, des assurances, des entreprises.

Le 7 mai 2009 le Secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, a publié le Stress Test qui devrait révéler l'état de "résistance" des banques américaines. Selon le Wall Street Journal (WSJ) les banques qui seront invitées par le rapport du Stress Test à augmenter leurs fonds propres ne seront pas déclarées insolvables. Timothy Geithner est comme Obama, un manager de l'évènementiel: son mensonge est accompagné de: "dramatic action", "exceptional assessment", "hundreds of supervisors", "rigorously reviewing", "strict", "lifting the fog of uncertainty". Ah, oui. L'incertitude. Wall Street ne s'y trompe pas, le jour de cette publication du Stress Test le Dow et le Nasdaq sont bien rouges.

Les paramètres de l'hypothèse de la "résistance à une détérioration économique qui peut survenir" sont dans les journaux d'Information anglophones un "cakewalk". Selon l'ainsi dénommé "adverse scenario" la Fed' n'envisage qu'un pic de chômage à 10.3% à la fin de 2010, ce qui est impossible avec une augmentation mensuelle de plus de 500.000 chômeurs. Une récession de seulement 3.3% du PIB pour l'année 2009 est envisagée par la Fed'. Le baseline scenario de Geithner Obama n'est que pure supercherie.

Ce Stress Test se base aussi uniquement sur les estimations établies par les banques elles-mêmes. Obama Geithner prouve ainsi sa faiblesse et sa peur face aux banques américaines. Ce sont déjà ces banques qui fournissaient elles-mêmes leurs propres analyses du risque aux agences de notations qui leur attribuaient quasiment toujours le triple A (AAA) pour inciter les investisseurs à se jeter sur leurs produits financiers adossés sur les crédits (CDS / CDO). Obama Geithner révèle aussi par ce Stress Test l'incapacité des autorités de contrôle et de surveillance à évaluer et comprendre les agissements des acteurs financiers. Cette abandon de la supervision remonte à 1995 et Bernanke, Gouverneur de la Fed', qui estimait que les banques étaient capables d'évaluer leur risque et d'agir en conséquence. Ce Stress Test n'a aucune valeur parce que, officiellement, les banques, les assurances et les fiducies sont autorisées à assouplir les normes comptables, à maquiller les bilans. Last but not least, n'ont été intégrés dans les calculs de "résistance" des 150 (cent cinquante) experts uniquement les portefeuilles des prêts conventionnels et non pas la part du lion représentée par les... dérivés de crédit qui sont la masse des créances toxiques pourries illiquides. Celui qui a ordonné de telles expertises fallacieuses, celui qui les évalue, celui qui les commente positivement doit être traîné devant les tribunaux. Madoff n'est qu'un enfant de cœur toujours prêt à fourbir les instruments du culte.

Selon le FMI, durant les six derniers mois, les banques américaines ont perdu 2700 milliards de $ (2,7 trillions) et selon RGE de Nouriel Roubini elle ont perdu 3600 milliards de $. Le système bancaire américain est en faillite. Le Financial Times Deutschland ironise avec "Sexy Banks in transparenten Pants" (banques sexy dans leurs pantalons transparents). Le Stress test a été lancé en février, ce sont trois mois de perdus pour prendre des réformes sur le système bancaire et... nationaliser ce qui encore sain. Le Stress Test a dit que la "situation est bonne mais que pour affronter de nouvelles difficultés éventuelles dans le futur", 10 banques, parmi les 19 les plus grandes des USA, devront aller sur la lune pour déterrer les 150 milliards d'argent frais qui leur manquent. Le Financial Times Deutschland compare les frasques et les mensonges de Timothy Geithner à ceux de Berlusconi. L'article soporifique du journal français Le Monde à ce sujet est particulièrement médiocre, comme toujours.

A la Conférence de Presse du 7 mai 2009, où Geithner à parlé de la bonne résistance des banques américaines, ne s'était pas présenté Sheila Bair, la Directrice du FDIC, l'organisme qui prend le relais des banques en faillite pour indemniser les épargnants. Sheila Bair ne cautionne pas le Stress Test de Geigner Obama et exige une intervention politique décidée pour que la FDIC traite aussi à côté des banques commerciales, les holdings bancaires, les assurances, les fiducies, les banques d'investissement. Sheila Bair ordonne d'abandonner l'idéologie du "too big to fail" (trop grand pour être insolvable) et de mettre toutes ces zombie banques sous la tutelle de l'administration américaine (nationalisation) parce que les banques ne sont plus capables et en mesure de se réguler elles-mêmes, de se réparer, de créer un modèle d'entreprise et de management viable. Obama, roi déjà déchu du bricolage, devrait aussi licencier Geithner qui était Gouverneur de la Fed' de New York et qui avait contribué lui-même à la création de la crise financière 2008-09. L'Administration Obama, issue en majeure partie des banques faillitaires, est un agent de destruction du système américain. Depuis septembre 2008, je vous explique que rien n'a changé avec Obama, hormis son management de l'évènementiel. Je ne crois pas que l'on puisse cataloguer Sheila Bair dans le communisme, la gauche de la gauche ou l'ultragauche. Que nos journalistes français sont crétins.

Dérivés de crédit, les Armes de destruction massive.


Que ce soit par Joseph Stiglitz ou Nouriel Roubini ou Jean Ziegler, l'opinion publique avait été alarmée depuis une décennie au sujet des dérivés de crédit qui sont des armes de destruction massive. Mais si l'opinion publique préfère mépriser ces personnes comme des "suppositoires de gauchiste" ou "Dr Doom" ou le "Guillaume Tell de la finance", rien n'a servi d'avoir refusé de nager dans le mainstream.

Aujourd'hui, 6 mai 2009, commence aux USA une phase du lavage de linge sale et de lynchage public, car les plans de bail out n'ont aucun effet et parce que tout le monde sait que la publication du Stress Test sur la désirée bonne santé des banques est basée sur des calculs fournis par les banques elles-mêmes et ne sont pas crédibles.

Les dérivés de crédits sont considérés aujourd'hui comme des amplificateurs du hurricane créés par les banques et assurances et par Bernanke-Paulson, les Gouverneurs de la Fed' et par Timothy Geithner, le Secrétaire américain au Trésor. L'autorité américaine de surveillance des opérations boursière, la U.S. Securities and Exchange Commission, (SEC), sous la direction de Mary Schapiro introduit la première procédure contre le délit d'initié. L'un des prévenus est un employé de la Deutsche Bank, Jon-Paul Rorech. Il fallait choisir. Si ce n'est pas un indigène comme Madoff, c'est un étranger. Et avec un prévenu allemand, le compte est bon. Le conte est meilleur. Le peuple américain se clamera victime de la synarchie allemande.

C'est la première fois que l'autorité de surveillance SEC épingle les Credit Default Swaps (CDS) dont la bulle s'élève à… 620.000 milliards de $ (620 trillions). Dans les CDS, un acteur du marché prend de manière répétitive le rôle d'assureur à son compte. Contre une commission il s'oblige à payer à l'assureur, si un remboursement devenait impossible. Les investisseurs qui achètent l'assurance contre le défaut doivent fournir un bond à l'entreprise en faillite et reçoivent en contrepartie la somme de l'assurance. L'assurance espère encore obtenir quelque chose à la procédure de faillite. Les contrats sont négociés en dehors de la bourse et servent aussi dans des spéculations spécifiques pour évaluer les bonités de l'entreprise.

Beaucoup d'observateurs voient dans les dérivés de crédit un facteur de risque pour l'ensemble du système à cause des incertitudes des modélisation mathématiques sur les corrélations des risques. Warren Buffet, la star des investisseurs à 45% de rendement annuel, avait lui-même aussi désigné ces dérivés de crédit comme des armes de destruction massive. Des faillites comme celles de la banque d'investissement Lehman Brothers du 15 IX 2008 ont montré comme le marché est très sensible à des chocs de cette ampleur qui surgissent quand un acteur important du marché fait défaut. Les critiques américains réclament eux aussi une régulation sévère… un mois après le G20 de Londres du 2 avril 2009 qui a été aussi agréable que de mettre un violon au frigo. L'action de la SEC montre aujourd'hui… un mois après le G20 de Londres… que des actes doivent enfin suivre aux paroles. Le cow-boy est mort.

La plainte de la SEC se dirige contre Jon-Paul Rorech, employé de la Deutsche Bank qui a retransmis des informations susceptibles de faire modifier le cours des actions. Ces informations révélaient un changement du niveau des emprunts de l'entreprise d'analyse en marketing VNU. Elles ont été retransmises au Hedge Fonds Millenium Partners. Fort de cette information, Millenium Partners avait donné l'ordre d'achat sur des contrats d'assurance CDS adossés sur les emprunts pris par VNU et avait encaissé un bénéfice de 1,2 millions de $.

La manière de procéder de Mary Schapiro, la nouvelle directrice de la SEC, a été accueillie froidement par Wall Street qui depuis presque 18 ans organisait sa régulation comme elle l'entendait, faisait son lobbying auprès des Sénateurs à Washington pour faire fondre les règlements de contrôle et de surveillance ou pour empêcher qu'ils ne soient formulés pour les nouveaux produits financiers. Schapiro veut s'occuper des ventes à découvert (short selling) et des agences de notation qui ont donné des notes de complaisances sur des analyses fournies par les banques ou les assurances elles-mêmes au sujet des produits financiers qu'elles émettaient sur le marché. Schapiro revendique une extension des compétences de la SEC depuis que celle-ci a été largement critiquée pour le scandale Barnard Madoff. Le gendre de Madoff lui-même était membre de la SEC.

Il y avait une étroite collaboration entre Cox, le directeur précédent de la SEC, et Wall Street selon les indices révélés par la Cour des Comptes américaine (Government Acountability Office - GAO).  La SEC ralentissait systématiquement les procédures d'examen et réduisait toujours les peines. Les procureurs ne voyaient pas en la SEC un allié et mais un obstacle contre la lutte contre les tromperies. Schapiro a l'intention de mettre fin à toutes ces pratiques.

Et l'Après de la Destructrion "créatrice"... pour dans 20 ans?

Nous ne pouvons prendre à la lettre la phrase de Joseph Schumpeter selon laquelle "l'essence du capitalisme est la destruction créatrice" et organiser la destruction comme le phare de l'action adossée sur les incertitudes de la modélisation de l'absence illusoire de la corrélation des défauts de l'agent économique allant de la banque d'investissement jusqu'au particulier ou au ménage en passant par la théorie et l'idéologie économique comme l'obligation de traiter tout comme un risque systémique sur lequel le moindre des effets de levier doit être appliqué pour transformer le monde en machine à faire du fric, cracher du cash, faire du Travailleur de la volatilité communément jetable et garder l'africain à un stade de sous-homme à dépecer comme un poulet. La plus grande peur de Schumpeter était que la destruction créatrice ne conduise le capitalisme à l'effondrement sur lui-même parce que la société n'est plus capable de traiter le chaos. Mais pourquoi la société, l'État, le contribuable, les habitants des pays et les 2 générations futures doivent supporter et payer pour l'irresponsabilité organisée par le capitalisme pour permettre la jouissance immédiate des spéculateurs? La conception de cet État n'en fait qu'un acteur détruisant par essence qui laisse pour un certain temps ses citoyens en stabulation libre dans un enclos avant qu'ils ne s'entretuent.

La "libre entreprise" doit être respectée en entier si l'on en fait le noyau des agissements d'une société et il faut donc y intégrer l'insolvabilité comme une partie complète de cette libre entreprise. Il faut que l'Etat organise l'insolvabilité au lieu de faire semblant de la gommer avec sa bulle qui y a conduit. Le Développement durable passe aussi par la responsabilité des actes de l'entrepreneur ou du banquier. Et il ne faudra surtout pas, comme en ce moment, promettre en plus aux banques de transformer en actions et de garder dans leur fonds propres les trillions injectés par l'Etat pour organiser la purge de leurs dettes et créances toxiques. Jusqu'à présent les modélisations économiques et sociétales comme les assurances se refusaient d'intégrer le risque systémique pour deux raisons: 1) on préfère se faire croire qu'il ne peut arriver qu'une ou deux fois par siècle; 2) donc il est comme inexistant. On ne peut donc asseoir une "Croissance" artificielle globale sur l'appauvrissement cyclique de générations futures. Il faut donc réformer le risque systémique, c'est à dire lui reconnaître l'existence qu'il a et admettre que les périodicités de son apparition sont de plus en plus rapprochées: crise de l'épargne et des profits, crise asiatique, crises du système des profits, crise dot-com, et crise du système des risque (la crise actuelle).

Les analystes les moins malhonnêtes désignent la crise 2008-2009 comme "La Crise du système des Risques". Mais pour eux cette manière de s'exprimer est justement issue de cette fausse analyse qui légitime l'administration par Geithner-Brown-Obama-Bernanke du faux médicament au faux malade. Pour ceux-ci, cette crise du Système des Risques n'est que la crise du risque opérationnel, du risque managérial. Il faut reconnaître que les modélisations qui occultent "l'incertitude" de la corrélation des défauts de paiement des emprunteurs et que le système de réserves fractionnaires qui légitime les banques qui prêtent 10 fois, 20 fois, 60 fois l'argent qu'elle n'ont pas avec dans leurs coffres une réserve de 6%, 4%, 2% de fonds propres, ont tracé les autoroutes du Système de Risque Systémique. Ceci n'est plus de la "Libre Entreprise", c'est un pillage sur les peuples au nom d'une croisade de la libre circulation des capitaux. Les pays africains parlent aujourd'hui d'un "Protectionnisme intelligent" à instaurer qui doit protéger leurs marchés soumis au "Libre Commerce" de l'OMC et des APE. Il faudra réintroduire des mesures de protection, de surveillance, de contrôle et de responsabilisation à 100% de l'entrepreneur et de leurs gestionnaires. Les autoroutes du Système de Crise Systémique ont été nivellées par les Hedge Fonds, les Fonds de Pension, les Fonds Vautours, les évasions fiscales et les paradis fiscaux et la corruption directe ou indirecte de toute la société, ne serait-ce que par une adhésion muette aux bien-faits de la globalisation, ce "mal nécessaire". Pour réorienter tout ceci, il faudra annuler le Traité de Lisbonne et la Directive européenne sur les Fonds Propres (CRD) et la Directive sur la Libre Circulation des capitaux, qui sont de toutes façons caducs depuis le Plan-(S) Européen-(S) de Sauvetage avec ses "Boîtes à outils" voulu par Gordon Brown de l'automne 2008 et depuis l'inobservation des critères de Maastricht.

Vous voyez donc que pour tirer une conclusion il faut exposer tous les facteurs qui ont conduit à la crise. Dans ma réflexion que je mène sur les trois fronts des solidarités locales, régionales et globales nous ne pouvons plus seulement dire qu'il faut rendre aux salariés le fruit de leur travail, que la part juste de l'augmentation du PIB revient aux salariés. Depuis les années 1960 le PIB a tellement augmenté grâce à l'économie réelle et sans compter l'augmentation artificielle par une hyper spéculation qui explose toujours et qui retombe et qui fait perdre encore plus que ce qui n'a été acquis, mais qui la fait perdre à la communauté  qui paye pour elle avec tous ces plans idiots de "Sauvetage" de l'État Providence Bancaire. Si les salariés ont le salaire qui leur revient il n'y aura pas de création d'une hyper-bulle de la dette et de désépargne comme le montrent les deux premiers graphiques de cette page. Bien sûr il faudra réorganiser l'Organisation Mondiale de la Commercialisation et de la Production. On ne pourra plus se permettre ce ying-yang du Pacifique où les capitaux vont vers la Chine et où les biens de consommation vont vers les USA. Il faudra surveiller très étroitement le système de réserves fractionnaires des banques, ce droit qu'elles ont de prêter de l'argent qu'elles n'ont pas, et sur lequel, outre le remboursement par le débiteur, elles touchent des intérêts. Il faudra faire de Bâle 2, de IFRS et des Directives européennes CRD de véritables normes prudentielles comptables. Il ne faudra plus tolérer que grâce à la prédominance et la prédation du $ comme seule monnaie de référence, les pays de la planète soient obligés de se soumettre à la folie dépensière des USA, comme Etat avec sa dette publique hypertrophiée et supportée par les créanciers du reste de la planète, et la dette hypertrophiée des ménages américains. Il faudra aussi éliminer les Accords bilatéraux de Partenariat Économique qui sont plus éliminatoires pour les Pays en Développement et les Pays ACP que ne l'a été l'OMC qui est morte à Doha en 2001. Il faudra éliminer les AGCS qui font du monde une marchandise et les Accords sur les ADPIC qui font du monde et du vivant une propriété industrielle couverte par les Droits de Brevet. Et pour le Développement durable, le vrai, et social vous avez aussi de nombreux articles sur mon site.

La spirale spéculative de crédit et son système d'assurance des risques de l'incertitude systémique (moral hazard) par les CDS, les CDO, les LBO, etc... ont tué l'activité économique et fait du Travailleur une espèce d'emmerdeur compressible à souhait  au gré de l'actionnariat de fonds spéculatifs de toute nature. Une refonte du système de crédit sera à engager dans la prochaine décennie en augmentant l'exigence des fonds propres de réserve ce qui réduira l'effet de levier financier revolving. Les fonds propres de réserve en banque devront remonter à 4%, puis à 6% et sans doute dépasser les 10%. Il faudra organiser le ralentissement de la circulation de la monnaie et le ralentissement de l'expansion du crédit. Il faudra alors avoir au niveau macro-économique comme au niveau des ménages et des entrepreneurs une gestion prudentielle durable verte et sociale conforme au moins au libellé des normes Bâle 2 et IFRS qui sont des "normes comptables prudentielles". Ceci nécessitera de requalifier la Croissance en un Green New Deal et d'y intégrer l'IDH, l'Indice de Développement Humain. Un ralentissement de la croissance des pays industrialisés devra s'organiser avec les Pays En Développement (PED) et les Pays Afrique Caraïbes Pacifique (ACP).

Il faut acquérir des savoirs, que tous les politiciens doivent posséder et avec lesquels l'électeur doit se confronter, s'il est responsable. Pour revendiquer auprès de ses élus, il faut mener soi-même une sensibilisation et une formation personnelle de citoyen d'un pays et de citoyen du monde. Ceci ne s'enfile pas entre deux tartines beurrées. Je ne peux pas faire plus que d'expliquer l'existant, faire des synthèses d'informations. Il faudra éliminer cette situation du chaos de la jungle financière, puis progresser de manière résolue vers une requalification de la croissance et de la raison d'avoir des activités économiques et de vivre ensemble. Si nous tombons économiquement tellement bas, il sera plus simple d'instaurer de suite un système de croissance requalifiée. A la fin de l'été 09 nous en saurons plus.

La Chine a instauré depuis quelques mois un contrôle strict des produits dérivés. Chaque émetteur de produit dérivé y est obligé de l'exposer en toute transparence auprès du régulateur. La Chine est le premier pays à s'être doté d'une régulation stricte. Le reste de la planète n'a pour ainsi dire pas de système de régulation.



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Voici un texte paru le 23 mai 2009 dans Global Research, . Un tel texte écrit en France passerait chez notre Ministre de l'Intérieur français pour un texte écrit par "l'Ultragauche". Ce texte sera traduit en français dans un billet à venir:

"Best Financial Markets Analysis ArticleIn a little more than a decade, Credit Default Swaps (CDS) have ballooned into a multi-billion dollar industry which has changed the fundamental character of the financial system and increased systemic risk by many orders of magnitude. CDS, which were originally created to reduce potential losses from defaulting bonds, has turned into a cash cow for the big banks, generating mega-profits on, what amounts to, nothing more than legalized gambling. In the case of insurance giant AIG, losses from CDS transactions has already cost the American people $150 billion, and yet their still has been no serious effort in Congress to ban them once and for all. Even worse, CDS is the root-cause of systemic risk which connects hundreds of financial institutions together in a lethal daisy-chain that threatens to crash the entire system if one of the main players goes under.

CDS contracts are not cleared on a centralized exchange nor are they government regulated. That means that no one really knows whether issuers of CDS can pay off potential claims or not. It's a Ponzi-insurance racket of the first order. AIG is a good example of a company that gamed the system and then walked away with millions for its efforts. They sold more CDS than they could cover and then--when the debts started piling up around their eyeballs--they trundled off to the Fed for a multi-billion dollar bailout. Fed chief Bernanke later said that he was furious over the AIG's fiasco, but it didn't stop him from shovelling the losses onto the public ledger and making the taxpayer the guarantor for all AIG's bad bets. Keep in mind, that AIG was selling paper that had zero capital backing, an activity is tantamount to counterfeiting. Still, no one has been indicted or prosecuted in the affair. Defrauding clients and then sticking it to Joe six-pack has become de rigueur on Wall Street.

CDS have spider-webbed their way into every corner of the financial system lashing-together banks and other financial institutions in a way that if one defaults the others go down too. This is what's really meant by "too big to fail"; a euphemism which refers to the tangle of counterparty deals which has been allowed to spread--regardless of the risk--so that a handful of banksters can rake in obscene profits. CDS has become the bank cartel's golden goose; a no-risk revenue-generating locomotive that accelerates the transfer of public wealth to high-stakes speculators. If it wasn't for the turbo-charged profits from derivatives transactions, many of the banks would have already gone belly up."

By: Mike Whitney

24. avril 2009

Stress Test - Obama, chef du gang Ponzi & Bush, manipule les normes comptables de son organisation

Obama aggrave la crise

"Since apparently everything in America is going into the toilet except the public's faith in Barack Obama, it seems that the way to fix everything in America is to entrust it to Barack Obama" - Derek Thompson, in The Atlantic, April 25, 2009.     (Depuis que tout passe en apparence en Amérique par les WC hormis la confiance publique en Barack Obama,  il semble que la seule manière de tout résoudre en Amérique est de tout confier à Barack Obama)     Dessin: caricature du cubain Angel Boligán Corbo.

Parmi les articles historiquement importants publiés dans The Atlantic, on peut citer: « Letter from Birmingham Jail », de Martin Luther King en août 1963.   (Photo BLM ajoutée le 01/04/2021)

Au "Sommet des Amériques" Obama continue en avril 2009 de charmer son petit monde pour continuer à lui vendre la dictature du dollar. L'Europe de la BCE, avec à sa tête le Royaume-Uni et Jean-Claude Trichet, nourrit toujours, quand à elle, son adulation servile pour le $.

Le tout premier acte présidentiel d'Obama a aussi été de gonfler les troupes de GIs en Afghanistan au lieu de les retirer, et aussi de ne pas fermer Guantanamo dans son enclave à Cuba, que les USA loue à Cuba pour une somme annuelle de... 4085 $ payés par chèque qui n'est jamais encaissé par ce pays. L'embargo économique, commercial et financier des USA contre Cuba dure depuis le 3 février 1962... mais les USA gardent Guantanamo pour y stocker sur le sol cubain dans un camp de détention militaire ses criminels et terroristes tous capturés en Afghanistan, en Irak, au Pakistan, etc! Tous les présidents des USA tiennent à Guantanamo et fondent juridiquement leur décision de refuser de soumettre les détenus au système judiciaire fédéral américain en prenant appui sur l'extraterritorialité du camp de détention. C'est de la lâcheté totale.

Dans mon site j'avais écrit en automne 2008, pour souligner le racisme américain contre sa population noire, les américains ont seulement élu Obama pour qu'il sorte leurs poubelles. Avec l'élection d'Obama, je n'avais pas cru que subitement les américains avaient oublié leur racisme contre les noirs ( <<< màj du 22 mars 2021: je suis revenu sur ma formulation de cette phrase écrite le 24 avril 2009, mais pour la garder, vous voyez tout ce qui a conduit au Black Lives Matter en 2020 et qui a été gravement amplifié et institutionnalisé avec Trump). Pour vous rassurer, visitez tous mes liens sur l'Afrique sous la bannière de mon site dont Survie - Ensemble contre la FranceAfrique. Obama a le même rôle que Gorbatschow en son temps: liquider le pays dans le plus grand syndic de faillite de toute l'histoire. Dans 30 ans, l'Histoire nous dira qui des deux a été le plus mafieux.

La plus grande opération de sauvetage (bail out) de toute l'Humanité a lieu. Sans résultats.

L’action politique n’est pas faite d’éruptions et de vétilles mais d’un long travail de fond. On ne peut faire sauter les paradigmes, mais que leur donner un autre nom. Il existe des sites qui travaillent le fond. Ce ne sont jamais les sites des partis et des syndicats. Jamais. Pour les vrais chiffres du chômage c’est ici. Pour les vrais chiffres de la pauvreté c’est ici. Que chacun mette sur son site ces références. Les Plans de Sauvetage, financés par les contribuables et les peuples, demeurent le plus grand transfert de richesses de toute l'Histoire de l'Humanité, et parallèlement la plus grande nationalisation des pertes privées. Ce trickle-down effect / ruissellement vers le bas / effet de percolation prend sa source d'en-haut, descend et s'arrête immédiatement aux banques et aux spéculateurs financiers, sans être dirigé vers l'économie réelle.

Pour que vous puissiez imaginer, les Plans de Sauvetage sont comme le pillage de l'Or des Incas par les Espagnols. J'ai pris cet exemple, par ce que l'on a oublié ce qu'à été le pillage de l'Afrique, de l'Algérie ou de l'Indochine par les colonisations françaises, le pillage des Pays en Développement par l'OMC et les APE, le pillage dans les pays industrialisés des classes sociales défavorisées et moyennes par... Par les électeurs qui ont laissé s'installer un système ordolibéral du Consensus de Washington et de von Hayek. Il m'est totalement égal, qu'il y a une classe "possédante", il est lamentable que les électeurs des 1ères marches soient à leur service dans leur médiocrité démocratique et leur immaturité politique. Ils ne doivent s'en prendre qu'à eux-mêmes. Je me sens comme un "anabaptiste" politique, mais à l'image de ce mouvement du canton de Berne au XVIème siècle. Il ne faut voir la responsabilité qu'en soi-même et le dépôt dans l'urne de sa voix ne doit se faire qu'en pleine connaissance de cause. La cause, il faut aller la chercher, la comprendre, y réfléchir.

Ma comparaison avec Berne s'arrête là. La dignité de l'homme doit se chercher en lui, pas en ses "chefs". Encore plus quand l'Homme est électeur, s'il lui arrive d'oublier d'être consommateur. Get up, stand up, for your mind. Se lever lors de la crise est trop tard. Se lever en meute c'est déplacer hors de soi sa responsabilité individuelle et collective. On dirait que rien n'a été appris de 68. Il y en a qui n'ont pas accepté l'oppression mentale depuis 68. Il étaient seuls. Ils sont toujours seuls, car les éruptions sociales sur le tarmac sont des vétilles et non pas une conversion du système. Un révolution sur le tarmac ou de salon s'inscrit en faux par rapport à l'antécédent et n'est pas une accession.

C'est aussi pourquoi mon site essaye de donner du grain à moudre politique. Le lecteur fera son tri. En Alsace on n'a pas peur d'essayer de réfléchir au moins avec tout ce qui compose le substrat européen de la pensée. Ce constat étant fait, voyons les dernières évolutions de ce dogme intégriste de l'ordolibéralisme. Pour l'intégrisme certains sont prêts à sacrifier. (Photo: Tombe des Incas)

Le néolibéralisme a plongé le monde dans le plus grand désastre depuis Hitler et Staline.
Deux générations futures vont payer au moins jusqu'en 2029 pour ce qui devait être "croissance" et "globalisation".

Au "Sommet des Amériques" Obama continue en avril 09 de charmer son petit monde pour continuer à lui vendre la dictature du dollar. L'Europe de la BCE, avec à sa tête le Royaume-Uni et Jean-Claude Trichet, nourrit toujours, quand à elle, son adulation servile pour le $. Le tout premier acte présidentiel d'Obama a aussi été de gonfler les troupes de GIs en Afghanistan au lieu de les retirer et de ne pas fermer Guantanamo dans son enclave à Cuba.

 Au 15 avril 2009 il y a aux USA déjà autant de banques en faillite que pour toute l'année 2008, mais on fait croire que la Citigroup, la Wells Fargo, la Goldman Sachs, la Bank of America ou même la AIG, la Fannie Mae, la Freddie Mac, etc... renflouées et libérées de leurs centaines de milliards de dettes, sont subitement bénéficiaires. A la vue du rallye boursier à Wall Street, il semble y avoir de millions de crétins qui croient toujours à cette neuroscience computationnelle où le bondieu n'est qu'une volatilité sur laquelle il faut spéculer. Cesser d'y croire serait égal à abandonner 20 années de militantisme chez le buraliste pour le billet hebdomadaire du Lotto.


Par exemple la Citigroup annonce pour le 1er trimestre 2009 un bénéfice magique de 1,6 milliards de $, mais la réalité est de 2,5 milliards de pertes une fois enlevé les effets de purge des plans de sauvetage. Ces "bons chiffres" sont publiés pour éviter la nationalisation globale après faillite. Je tiens aussi mes informations du site d'analyse Mish's Global Economic Trend Analysis qui fait référence dans les universités de Strasbourg par exemple. Selon l'article online du 20 avril 2009 de Bloomberg.com, les banques US vont encore perdre 400 milliards de $ à cause des créances toxiques. Graphique à gauche: surexposition des 5 plus grandes banques US aux dérivés toxiques; 1056% pour la Goldman Sachs. Ces banques sont sous-capitalisées, en réalité en faillite.
Selon le Wall Street Journal (WSJ) les banques qui seront invitées par le rapport du Stress Test à augmenter leurs fonds propres ne seront pas déclarées insolvables. Ce Stress Test se base sur les estimations établies par les banques elles-mêmes. Obama Geithner prouve ainsi sa faiblesse et sa peur face aux banques américaines. Ce sont déjà ces banques qui fournissaient elles-mêmes leurs propre analyse du risque aux agences de notations qui leur attribuaient quasiment toujours le triple A (AAA) pour inciter les investisseurs à se jeter sur leurs produits financiers adossés sur les crédits (CDS / CDO). Obama Geithner révèle aussi par ce Stress Test l'incapacité des autorités de contrôle et de surveillance à évaluer et comprendre les agissements des acteurs financiers. Cette abandon de la supervision remonte à 1995 et Bernanke, Gouverneur de la Fed', qui estimait que les banques étaient capables d'évaluer leur risque et d'agir en conséquence.

Selon le FMI, durant les six derniers mois, les banques américaines ont perdu 2700 milliards de $ (2,7 trillions) et selon RGEde Nouriel Roubini elle ont perdu 3600 milliards de $.
Le système bancaire américain est en faillite.

Il semble que le Stress Test dira d'ici quelques jours que la "situation est bonne mais que pour affronter de nouvelles difficultés éventuelles dans le futur", 10 banques, parmi les 19 les plus grandes des USA, devront aller sur la lune pour déterrer les 150 milliards d'argent frais qui leur manquent. On sait déjà que ce sera le cas pour la Citigroup, la Bank of America, Wells Fargo, et Fifth Third Bancorp, etc... (Government officials stated today "that banks directed to raise more capital shouldn't be viewed as insolvent."). Obama a déjà versé aux banques 12900 milliards de $. La Citigroup a déjà bénéficié de trois bail out, 3 plans de sauvetage payés par le contribuable et le peuple. Il reste 6 mois à ces deux banques pour trouver les fonds nécessaires à l'augmentation de capital préconisée par le Stress Test de Geithner-Obama. C'est le même scénario que pour GM, Chrysler et Ford, qui sont en faillite tous les 15 jours et qui reçoivent de la taxpayer money à hauteur de millions de $. Le management d'évènement d'Obama poursuit sa Série-B de Soap Opéra et offre un abonnement gratuit à tous les spectateurs. Il essaye de trouver la dose entre d'un côté la panique et la confiance, et de l'autre le mensonge. Des banques régionales comme Regions Financial, Fifth Third Bancorp ou Wells Fargo seront aussi invitées à augmenter leur capital. Ceci n'a pas empêché le CEO Vikram Pandit de la Citigroup de demander à Timothy Geithner, Secrétaire d'État au Trésor, l'autorisation de verser des boni spéciaux et de lui signifier l'augmentation des salaires des traders dans le cas d'une réponse négative. Toutes les autres banques et assurances ont fait la même chose ou ont déjà versé les boni pour "respecter les contrats de travail des traders et pour les empêcher d'aller à la concurrence". La banqueroute privée et d'État des USA ne freine pas le culte d'une excellence.

En Europe, la Finlande vient de lancer l'idée d'un Stress Test pour les banques européennes basé sur le même canevas...

Les pontes de Wall Street utilisent l'argent du contribuable et les garanties du gouvernement pour gonfler leur bilan comptable, pour générer du "profit", et pour spéculer dans un marché financier turbulent. Depuis le 6 mars 2009 il y a une hausse des actions US et une inflation des profits des banques, qui devraient normalement recommencer à prêter de l'argent destinés à de nouveaux investissements. Beaucoup d'investisseurs sont très sceptiques face à ce "Green Shoots rally" (le rallye des bourgeons du printemps) qu'ils appellent le Bear-Rally des usurpateurs qui est destiné à tourner court et à se dépatouiller avec les mauvaises positions. Aujourd'hui, les prédateurs de proies faciles y voient une de ces occasions unique de la vie d'acheter. Mais le schéma de ce genre de Bear-Rally (rallye de l'ours d'un marché dépressif) est qu'il nait dans le pessimisme, qu'il croit dans le scepticisme, qu'il aboutit dans un optimisme et qu'il crève dans de l'euphorie. Sous la Grande Dépression des années 30', le Dow Industrial avait aussi atteint un sommet de 30% en 1932 alors que les conditions économiques continuaient à se détériorer.

Le chiffre officiel de la récession des USA vient d'être publié le 29 avril 2009: la récession américaine est de -6,1% (moins 6,1%).
Ce chiffre est sans ambiguïté, c'est la valeur annuelle. Mais comme l'évènement du jour, ce sont les 100 Jours d'Obama, on s'en fout et à Wall Street le Dow Jones et le Nasdaq sont à plus de +2%, il faut honorer l'excellence. Depuis septembre 2008 nous savons que la récession sera à deux chiffres et qu'elle dépassera celle de la Crise de 1929.

Comment la Citi, la BofA vont-elles lever des fonds quand la confiance des investisseurs n'est plus là et dans une telle récession? Trouver des investisseurs auprès des marchés privés? Qui est en mesure d'y parvenir? Les banques elles-mêmes sont impatientes de se défaire au plus rapidement des aides du Trésor américain et veulent éviter la nationalisation rampante. Goldman Sachs, dont la situation est catastrophique (voir graphique ci-dessus), est impatient de rembourser les aides de l'État fédéral et vient de lever 5 milliards de dollars. Cette situation est exceptionnelle. La Citi ou la BofA pourraient aussi convertir en actions ordinaires, exemptes de dividendes, une partie des actions préférentielles auxquelles le Trésor a déjà souscrit à l'automne 2008.

La conversion des actions de préférences, qui donnent plus de droits à son détenteur, en actions ordinaires est un autre aspect du transfert de richesses organisé par l'État Providence Bancaire sur le dos des citoyens et des habitants d'un pays. En effet les actions préférentielles sont la propriété nominative du Trésor, les actions ordinaires sont des parts anonymes. Les actions ordinaires sont en réalité plus liquides et ont plus de valeur que les actions de préférence, l'augmentation de capital de la Citigroup et de la BofA se fait en un simple jeu d'écriture. Citigroup s'est engagée dans cette voie en janvier 2009 et poursuivra le hold-up sur l'argent public avec le braquage de l'État sur les créances toxiques illiquides et pourries. Avec des actions ordinaires la part de l'État fédéral dans le capital de la banque augmente, ainsi que le risque pris par le contribuable. Cette nationalisation rampante (creeping nationalization) des banques ne nécessite pas de vote du Congrès et éteint la colère des élus à l'égard des banques. La FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation) dispose de la compétence d'organiser l'insolvabilité des entreprises et exprime sa colère contre la doctrine du "too big to fail" (trop grand pour aller à la faillite) et pense qu'une liquidation de la Citigroup ou de la BofA, etc... coûterait moins cher à la collectivité que de maintenir artificiellement si longtemps en vie des malades en phase terminale ou atteints de la fièvre porcine ou qui voient voler au dessus de Manhattan des avions bizarres de l'armée qui veille et vole quand elle en a envie.

Mais où que l'on tourne la tête, il y a de la pourriture bancaires à évacuer avec l'assiduité laborieuse du contribuable et du peuple. Nous avons encore devant nous l'éclatement de la Bulle des CDS / CDO de 62 trillions de $ et de la Bulle des LBO. Le LBO est une acquisition à crédit d'entreprise. Ces crédits sont aujourd'hui irrécouvrables. Le LBO, Leveraged By Out, est le rachat d’une entreprise-cible par un fonds d’investissement via une société holding, qui s’endette et rembourse par les excédents de trésorerie de la cible sous forme de dividendes. La rentabilité de l’opération intervient au moment de la revente de l’entreprise par le fonds, en général en moins de 5 ans.

A la date de maturité de ces LBO tellement d'entreprises rachetées ne valent plus rien ou une partie de ce qu'elles valaient quelques mois avant. Cette perte de valeur n'est pas due à la chute générale des actions à Wall Street, mais au fait que ces entreprises étaient surévaluées dans l'euphorie compulsive de la spéculation pyramidale à la Madoff Ponzi.

A tous les niveaux de l'économie, les banques et les assurances, ne faisaient souvent qu'un groupe confondant patrimoine et intérêt managérial. Ces banque-assurances avaient cru gagner deux fois: une fois en vendant du crédit, une autre fois en vendant une assurance sur ce crédit, les CDS / CDO, LBO, Subprime titrisées et autres produits financiers dérivés qui portent tous le terme générique de créance pourries, toxiques, illiquides, irrécouvrables, impactées ou de positions négatives. Exemple: le groupe Schaeffler avait essayé de racheter à crédit avec des LBO le groupe Continental qui valait 10 fois plus; du coup Schaeffler est en situation d'insolvabilité et essaye de purger sa dette en liquidant des sites de production, dont Clairoix en France. Continental n'est pas la victime de Schaeffler, car Continental avait "acquis" à crédit avec des LBO le groupe Siemens VDO, crédits qu'il ne peut plus rembourser. Depuis 1990 les acquisitions se sont faites avec des LBO. La décennie des années '90 est la décennie des acquisitions. L'accueil par les ouvriers allemands de Continental Deutschland des ouvriers français de Continental France arrivant en train à la gare de Hanovre en Allemagne m'a rappelé des autres scènes filmées de trains bondés sur lesquels était écrit "Alle nach Paris - Tous à Berlin". Les petites-gens de Continental étaient unies pour la même cause, les photos étaient belles. Nous avons aussi pu comparer le syndicalisme de branche allemand et le syndicalisme politique à la française...

A la même date de la publication de Bloomberg.com du 20 avril 2009 que j'ai citée ci-dessus, Peer Steinbrück, ministre allemand des finances, avance officiellement le chiffre de 853 milliards d'euros de créances toxiques qui doivent être dissimulés dans la bad bank, la banque de défaisance. Le chiffre de Bloomberg.com est donc faux. Tous les chiffres avoués doivent être faux, car la bulle des CDS est évaluée à 68 trillions pour la planète entière... Dans le Financial Times du 21 avril 2009 le FMI annonce encore 4100 billions de créances toxiques, pourries, illiquides, dont 2700 billions pour les USA. (Voir note de bas de page pour les chiffres internationaux).

Avec la pauvreté vécue par les populations dans un avenir proche et lointain nous aurons une idée des pertes que les peuples - peuples mais électeurs, électeurs et coupables -, devront payer pour la ponzi-économie. Le modèle suédois du fonds de défaisance n'avait laissé qu'un minuscule déficit, mais le même modèle appliqué au Japon est un échec total qui passe dans l'histoire sous le nom de "la Décade perdue". La bad bank suisse de la UBS, officiellement appelée "fonds de défaisance" a officiellement délocalisé en 2008 au paradis fiscal des Iles Caïman 60 milliards de CHF "d'actifs illiquides", c'est plus propre pour laver plus blanc.

Le pire est que l'on sait ce que "valaient" ces créances avant qu'elles ne soient toxiques, illiquides, pourries, mais qu'aujourd'hui il n'y a plus de prix du marché pour elles. L'État va donc acheter et mettre dans des bad bank ce qui ne vaut rien contre des milliers de $ en échange. De plus l'argent public est injecté dans les banques qui "améliorent" leurs positions, mais il n'arrive pas dans l'économie.

Au lieu d'acheter les poubelles au contenu toxique qui n'est pas recyclable pour créer la Bad Bank, l'État doit acheter les bonnes créances liquides et de bonne foi et les actifs de valeur aux banques pour créer la Good Bank. Les banques doivent assumer avec leurs actionnaires les pertes. L'État n'a pas à être un État Providence bancaire qui déverse des centaines de milliards aux criminels systémiques et qui dépouille les services publics, sociaux, culturels, d'éducation, hospitaliers et de retraite et qui cautionne l'appauvrissement des peuples provoqué par le système économique en période de croissance comme en période de crise et de récession. La croissance avait été appauvrissante, la récession jette dans la misère


Regardez ces 2 Graphiques en haut et à gauche:
1) Profit des entreprises après impôts;
2) Profit des entreprises hors secteur financier après impôts.

Les commentateurs, les analystes financiers et les politiciens qui commentent les "bons chiffres" tombés du ciel de la Citigroup, etc..., ou "la fin de la crise", ou le "début de la reprise" sont encore plus criminels.

Savez-vous que la crise n'a pas encore commencé?
Vérifiez la source de ces 2 graphiques. Le FMI dit vrai...
Ne me jetez pas un regard à la Maccarthy.


Il faudra considérablement intensifier le fonctionnement de nos systèmes démocratiques parlementaires et de contrôle citoyen pour déblayer ces forteresses de mensonges et voir clair dans ce poker-dénonceur et ce poker-menteur auquel se livrent le FMI et l'OCDE et Bloomberg.com contre le Chef du gang Ponzi & Bush. Obama-Geithner lance dans son management d'évènement habituel une campagne de propagande contre le FMI quelques heures avant de publier le rapport du "Stress Test" qui doit faire croire que tout va bien pour les 19 plus grandes banques américaines et les 1800 autres instituts de crédit américains. (Photo: „Errors and Omissions Accepted, 2002/2007”, Bas de Witt, Kunstmesse Art Cologne). Le mode de vote censitaire du FMI accorde automatiquement la majorité aux USA pour ses décisions et pour sa communication.

Autrefois, avant le 15 IX 2009, il était amusant pour tous de faire jou-jou avec des idéologies et de nous faire passer pour des "gauches de la gauche" et presque des "ultra-gauches". Maintenant le mensonge est servi sans emballage. On affirme et martèle des "bons chiffres". D'autant plus que la FASB (Financial Accounting Standards Board, autorité américaine) et IASB (Bureau des standards comptables internationaux et qui contrôle les normes IFRS) autorisent "d'assouplir" (en allemand: aufgeweichte Bilanzierungsstandards), pour les USA et le reste du monde, les normes bilanaires pour que le mark to market n'agisse plus tellement comme un effet de levier sur les pertes. Je vous entretiens régulièrement sur mon site depuis septembre 08 au sujet de l'assouplissement des Normes prudentielles comptables IFRS et Bâle 2. Le dernier assouplissement qui a eu lieu pendant le G20 a permis avec les amnésies bilanaires d'améliorer positivement les bilans des banques US de 20% (many US-based financial institutions are taking full advantage of relaxed accounting rules).

Les manipulations du bilan étaient légalement aménagées avec les CDS, qui sont  des positions hors bilan et hors bourse et qui permettaient de contourner toutes les règles "prudentielles". C'est le système ordolibéral de l'économie et des Recommandations de Bâle 2 qui ont créé cette économie de l'ombre. Les créateurs et émetteurs de ces dérivés sur évènements de crédit n'avaient pas prévu qu'un crédit est sujet à un risque, et le risque enchainé en domino dit risque systémique, était inconcevable sauf pour des insoumis critiques et subversifs. A maturité du contrat de le titulaire des CDS est obligé de fournir des fonds.  quand il y a un évènement comme l'insolvabilité. Ce sont les CDS qui ont entrainé par exemple la plus grande faillite des USA de toute son histoire: la faillite AIG. Selon le Financial Times Deutschland du 27 avril 2009, les premiers détails du White Paper du Stress Test sont sortis: les analystes devraient demander à partir du 4 mai 2009 aux banques et aux assurances de réintégrer dans leurs bilans au moins 900 milliards d'actifs toxiques (CDS / CDO) qui étaient légalement pour l'instant hors bilan. La date de publication du Stress Test est déjà reportée de 2 jours pour permettre aux banques préalablement prévenues comme la Citigroup ou la BofA de tirer du chapeau-claque les milliards manquants, car ce qui ne s'est pas produit depuis ces 4 derniers mois d'audit des comptes pourrait arriver avec Spider-Man.

En Allemagne, les dissimulations dans les bilans semblent ne pas passer dans les médias et le scandale est entrain de pointer selon le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 26 avril 2009. Le FAZ a titré son article comme suit: "Verlust der Dresdner Bank verschwunden " (Disparition de la perte de la Dresdner Bank). En effet des trous dans les bilans d'un rapport trimestriel à l'autre sont de 6,3 milliard d'euros pour la Dresdner Bank, de 6,4 milliards d'euros pour Allianz, pour la Commerzbank, etc... On parle en Allemagne du "Phantomquartal", du trimestre fantôme. Les comptabilités commencent ou s'arrêtent à des dates saugrenues, d'autant plus que pour aider au sauvetage il y a eu des fusions, si bien que le bilan consolidé des nouveaux groupes ont des trous. La partialité des commissaires aux compte et des audits KPMG et PricewaterhouseCoopers (PwC), qui ont supervisé les fusions et signés les rapports d'activité, est publiquement gravement mise en cause en Allemagne. Souvenez-vous aussi de la fusion ordonnée d'en haut de la Banque Populaire et de la Caisse d'Epargne. On avait annoncé une perte pouvant exister, mais on nous avait dit dans tous les médias français "que cette perte n'est pas connue pour l'instant". Peut-on fusionner deux banques sans connaître les bilans comptables et avec des rapports d'activité maculés de trous?

La bulle des CDS / CDO de 62000 milliards (62 trillions) est répartie sur tout le globe. J'ai lu le 24 avril 2009 sur Blomberg.com que pour dissimuler élégamment ces trillions de CDS les traders et les investisseurs vont créer l'homologue des bad bank, mais pour les CDS. Ce sera une clearinghouse dans laquelle sont versés tous les contrats CDS. 2000 banques et hedge funds prétendent éviter ainsi le big bang, l'éclatement de la bulle des CDS, en organisant un "small bang" dans une clearinghouse (chambre de compensation) domiciliée à la Deutsche Bank..., JPMorgan Chase & Co. and Barclays Plc,... Le commissaire européen McCreevy fait pression pour créer en Europe une même chambre de compensation sur le modèle américain. En employant une méthode complexe d'enchères, ces chambres de blanchiment doivent redonner confiance aux spéculateurs qui misent sur l'insolvabilité des emprunteurs.

Dans le catalogue des manipulations et blanchiments de bilan, le gouvernement américain a aussi forcé les banques d'investissement à se transformer en banque commerciales conventionnelles, ce qui leur a permis d'adopter d'autres normes comptables,de ne pas reporter les pertes précédentes et de profiter des purges des Plans TARP, TALF, PPIP...

Chaque entreprise bancaire et de fiducie manipule son "ratio fonds propres sur actifs" qui est l'un des outils des Recommandations de Bâle 2 et les Directives Européennes CRD. Chaque entreprise maquille en réalité son bilan comme elle en a envie. On se demande sur quoi se fondent les analystes économiques, les décideurs politiques, les actionnaires et les créanciers, l'administration fiscale. Toute décision macroéconomique de paquet de stimulation-relance est d'emblée erronée. Tout le monde navigue à vue et chacun pour soi. D'où la fenêtre climatique ouverte pour le poker-dénonceur et menteur qui est pire que la propagande pendant la guerre froide. Je m'imagine les Scorcese et les nouveaux cinéastes qui vont faire des films sur la Prohibition de la Vérité des années 2008-2009. Pendant la guerre froide on ne risquait que de perdre des hommes, maintenant on risque de perde de l'argent. L'Europe ne tente même pas de contrer la propagande anglo-saxonne, Bruxelles est muette. Tant que l'euphorie des actionnaires est plus forte que la méfiance face aux "bons chiffres", le système capitaliste à la papa et des quadras est sauf. Il y a juste des millions de Travailleurs qui perdent l'emploi. Et comme Obama a promis l'immunité aux tortionnaires de Guantanamo, le waterboarding comptable est une caresse prudentielle pour éviter soulèvement et guerre civile.

Le jour où le FMI va accorder au Royaume-Uni une aide financière, comme pour le Zimbabwe ou l'Islande, se rapproche. Le Roayume-Uni avait déjà été aidé par le FMI en 1976. C'était le seul pays européen dans ce cas depuis 1945 et avant septembre 2008. Les agences de notation n'ont pas encore le courage d'enlever au Royaume-Uni son excellente notation AAA qui est insensée pour un pays dont le système bancaire en totale insolvabilité a été purgé avec le Quantitative Easing, la planche à billets. A partir du 24 avril 2009, les agences de notation sont entrain de déclasser (downgrade) gravement le Royaume-Uni. qui est aussi le pays du G20 qui a le plus grand déficit budgétaire. J'aimerai bien voir la tronche de Nouriel Roubini qui a viré sa cuti il y a deux mois et qui voit aussi un train de bons chiffres, même s'il propose une nationalisation des banques.

Qui va organiser le bail out de la Fed'? Si la Fed' devait recevoir une notation elle perdrait aussi son AAA. La Fed' détient en ce moment $45.7 billion de fonds propres contre $2.19 trillion "d'assets" dont tous les assets pourris rachetés dans TARP, TALF, PPIP, etc..., ce qui signifie que son leverage est de 48 pour 1 contre 27 pour 1 il y a un an. Le leverage de la Lehman Brothers, qui a fait faillite le 15 IX 2008, avait été de 30 pour 1, et celui des autres banques américaines qui ont fait faillite était au-dessus de 25 pour 1. La Fed' est en situation de faillite technique et échoue elle-même au Stress Test de Obama-Geithner. La Fed' monétise la dette et titrise les assets pourris en couchant sur la bulle une bulle, celle des Bons du Trésor US. Tant qu'il y a des crétins qui en achètent. D'ailleurs cette semaine, Geithner va encore émettre 101 milliards de $ de Bons du Trésor US. "The Fed is throwing money around like a drunken sailor and taking on any and all kinds of crummy assets?"

Le spread des CDS (assurances) et des taux d'intérêts garantis sur les Bons du Trésor (gilts) du Royaume-Uni et des USA (treasury bonds, sovereign bonds) n'ont jamais pu être consultables sur le web sans payer l'accès à des sites d'analyse financières. A présent le chiffre est accessible. Il est... catastrophique avec 352 et dépasse l'Irlande, et la Grèce... et est le plus élevé des pays européens. Il est l'indicateur de la méfiance des marchés financiers internationaux. La banqueroute d'État du Royaume-Uni se précise. Pour les USA, la bonne note tombera toute seule, et pendant quelques semaines, cet été 2009, toutes les normes et évaluations quantitatives vont s'écrouler et perdre leur sens. Je me répète, l'OCDE, le FMI, Bloomberg.com, le Frankfurter Allgemeine Zeitung, le Guardian, the Independent, le Telegraph... sont mes sources d'information.

La banqueroute d'État et de l'économie des USA est une donnée connue et on simule l'étonnement en avril 2009 de découvrir que Master Card, American Express et Visa sont au bord de la faillite. Nous savions tout ceci dès Octobre 2008. Ces grands groupes américains de cartes de crédit n'étaient statutairement pas tenus d'avoir des fonds propres. Statutairement, ces instituts de carte de crédit ne supportent pas le risque de l'insolvabilité des détenteurs de cartes. Les détenteurs de carte de crédit, les consommateurs américains compulsifs et revolving, sont un risque systémique de plus. Ce sont les partenaires et les banques qui sont membres de ce système de crédit qui supportent le risque. Mastercard avait été forcé par Paulson et Bernanke de se transformer, sur le papier, en banque commerciale pour bénéficier des purges TARP. Il ne faut donc pas parler d'une "baisse de 63% des bénéfices" pour Mastercard mais d'une faillite avérée et irréversible. Encore des bombes à retardement qui vont éclater. Obama, veille au grain, son management évènementiel saura gagner encore un peu de temps avant le D-Day de l'été 2009. Comme d'habitude on fait croire que les chiffres "réels" sont moins pires que ce qui était attendu, et l'euphorie à la bourse de Wall Street est entretenue en même temps que l'économie réelle continue sa chute. Les dernières "richesses" se dirigent sur Wall Street, dans cette pyramide Madoff Obama Ponzi, qui est devenue le lieu de dépossession de l'économie appauvrissante.

Des chiffres? Il y en a d'autres, mais personne n'en parle. Il suffit de mentir et vous avez des micros sous la langue prêts à enregistrer la venue du Messie qui ressort de votre estomac même en bouillie. Les autres chiffres: le Plan Geithner (Secrétaire US au Trésor) américain d'analyse appelé "Stress-Test", qui n'avait pas d'autres objectifs que de gagner du temps, ne révèlent rien d'autre de ce l'on sait depuis l'automne 2008: 16 des 19 plus grandes banques sont techniquement insolvables (en faillite) et 1800 plus petits instituts de crédit sont sur la même voie. Pour ces plus petites banques, les emprunts de particuliers ont perdu plus de 20% de leur valeur. On fait semblant que le Mark to Market de Bâle 2, l'évaluation des actifs d'une entreprise au jour le jour en fonction des cours de ses actions sur le marché, c'est du pipeau. Pourtant regardez ce graphique cliquable à droite.

Des chiffres? Voici les Projections de l'OCDE de mars 2009 pour les années à venir. L'Allemagne annonce aujourd'hui, 22 avril 2009, une récession de 6%, aussi grave qu'il y a 80 ans. La croissance ne reviendra pas avant 2013, selon les Instituts d'études économiques allemands. Depuis septembre 2008 nous savons que nous aurons des récessions à 2 chiffres. Aujourd'hui nous savons que l'Allemagne doit purger 813 milliards de créances toxiques de ses banques.

A l'automne 2008 il était de bon ton de répéter autour de soi, "que se sont les propos alarmistes qui déclenchent la crise". Depuis septembre 2008 je vous explique qu'avec le faux médicament on soigne le faux malade suite à un faux diagnostique. Mais pour contrer ceci il aurait fallu faire péter paradigmes et idéologie qui ont détruit l'économie mondiale adossée au Consensus de Washington.

"Frogs are boiling in order", les grenouilles sont entrain de bouillir dans l'ordre. J'avais lu cette phrase il y a deux mois dans la presse anglaise. Cette phrase était dans le contexte des multiples bail outs de plusieurs billions de $ qui n'ont aucun effet sur l'économie.La réalité en avril 2009 est de plus en plus plus grave. Tous les Plans de sauvetage des Banksters, TARP, TALF, PPIP, CMBC, Emergency Economic Stabilization Act,... n'ont aucun effet sur l'économie réelle et ont aggravé la crise, ou plutôt ils l'ont créée. Les gouvernants politiques se mettent même à genoux et supplient les banques de se faire purger par le contribuable. Les banques manipulent leurs bilans pour garder leurs actionnaires et éviter la nationalisation, mais acceptent les aides publiques purgatoires. Selon Bloomberg.com l'euphorie du rallye à Wall Street porte un nom: "Bernanke's Bear Market Rally" et une explication: "$12.8 trillion of monetary stimulus has triggered a six week-long surge in the stock market. Bernanke's liquidity-injections may have sparked a flurry of speculation, but they won't end the recession or slow the downward spiral" (Le Rallye du marché à la Hausse de Bernanke dans une tendance globale à la baisse de baisse   -   La stimulation monétaire de 12,8 trillions (12800 milliards) a déclenché une flambée de six semaines sur le marché des actions. Les injections de liquidités de Bernanke ont mis l'étincelle à une bouffée de spéculations, mais elles ne mettront pas une fin à la récession ou ne ralentiront pas la spirale descendante.) Avez-vous compris que Obama est le dernier maillon d'acheteurs crétins de la pyramide à la Madoff Ponzi? Avec l'argent du contribuable et du peuple. C'est idéologique? Relisez les Projections de l'OCDE, et du FMI. Obama est conseillé par ceux qui ont créé la crise financière systémique. Mais, il est si beau quand il parle après avoir déposé sa bouteille d'eau minérale en plastique.

Avez-vous déjà comparé les chiffres de la récession des USA et des pays de la zone Euro? Curieusement la récession américaine est de moitié inférieure à la récession de l'Euro-Zone. General Growth Properties Inc, le second plus grand propriétaire américain de centres commerciaux vient de faire faillite mardi 21 avril 2009 parce que les américains ne consomment plus du tout, la demande intérieure est morte. En dehors du secteur bancaire, la faillite du groupe General Growth (croissance générale) est la plus grande faillite d'une entreprise de toute l'histoire des USA. La faillite de AIG de l'automne 2008 était la plus grande faillite du secteur financier de toute l'histoire des USA. Comme toutes les entreprises, General Growth finançait ses acquisitions avec les LBO, des crédits pourris illiquides insolvables et toxiques. La Fed va gonfler de 1 trillion de $ le Plan d'aide et de sauvetage appelé TALF (Term Asset-Backed Securities Lending Facility) pour soutenir un nouveau secteur de l'économie US: le marché des crédits hypothécaires des entreprises commerciales adossés sur des titrisations (CMBC, commercial mortgage-backed securities). Autrement dit, la Fed continue à entretenir la bulle des subprimes pour des débiteurs insolvables. Elle vient de rallonger d'office le Plan TALF de 5 ans. Le marché immobilier commercial est la nouvelle bombe à retardement qui va bientôt exploser au USA. Le commerce international s'effondre depuis 2006. Les effets sont réels sur le commerce du détail aux USA, mais aussi au Royaume-Uni ou en Allemagne où des grandes chaines de grandes surfaces comme Woolworth Deutschland ou Arcandor ont fait faillite. Le tsunami des banqueroutes de l'immobilier commercial vient de s'enclencher. Les USA sont un Cow Boy de papier depuis des décennies. Il s'écroule.

Il existe aussi en ce moment Le paradoxe de l'or dont la demande est exceptionnellement élevée comme à chaque grave crise économique alors que le prix se maintient. Les analystes pensent que le prix de l'or est manipulé par les américains pour le garder artificiellement bas afin qu'il ne devienne pas une valeur refuge et que le $ reste la monnaie de référence internationale refuge.

Il faudra aussi poursuivre les hommes politiques qui prennent les mauvaises décisions suite à des analyses fallacieuses. Timothy Geithner, Secrétaire américain au Trésor, va publier son Stress Test le 4 mai 2009. Même aux USA on dit que ce stress test ne produira que "smoke and mirrors" (de la fumée et des miroirs). Obama avait au début de son mandat affiché une certaine idée de la Transparence (Глáсность).

Je termine mon exposé avec la conclusion d'un article du Financial Times Deutschland de ce 24 avril 2009 que je vous traduis ci-dessous la suite. Je pense que ceux qui épient de très près ma gauchitude, et ils se reconnaîtront, ne vont pas raconter, pour se profiler personnelement sur leurs lieux de travail et d'étude, que "je suis beaucoup trop à gauche". Le développement durable passe par le social, l'éthique et l'écologie.

Article du FTD: "Geithner, Meister de Illusion.

Die große Bewährungsprobe in eine Farce verwandelt. Details werden schon mal gar nicht veröffentlicht. Und wie er diese Woche erklärte, deute alles darauf hin, dass seine Probanden bestens kapitalisiert seien. "Wenn der Finanzminister vorher schon weiß, was hinten rauskommt, dann hätten wir uns die ganze Aufregung auch sparen können", sagte ein anderer Wall-Street-Veteran verärgert. Das seien doch alles Lügen. Mit Tricks und Kniffen solle dem Markt vorgegaukelt werden, dass Washington alles im Griff habe.

Geithner treibt ein gefährliches Spiel. Ein regelrechtes Monster habe der Finanzminister geschaffen, warnt ein Bankenexperte. [...] Sie hoffen, dass niemand seine große Illusion entlarvt."

Traduction: Geithner, Maître de l'illusion.

"La grande épreuve de vérité se transforme en une farce. Les détails ne sont même pas publiés. Et, comme il l'a expliqué cette semaine, tout conduit à ce que les candidats à l'examen sont capitalisés pour le mieux. "Quand le ministre des finances sait déjà à l'avance ce qui va sortir, alors nous aurions pu nous éviter touts ces énervements", avait dit en colère un autre vétéran de Wall Street. Tout ceci n'est que mensonges. Avec des tours de passe-passe on fera croire aux marchés que Washington maîtrise la situation.

Geithner pratique un jeu dangereux. Le ministre des finances a créé un véritable monstre, prévient un expert bancaire. [...] Ils espèrent que personne ne va dévoiler sa grande illusion".

Les graphiques à gauche et ci-dessous montrent le réel taux d'inflation des USA qui est toujours de 3% et qui n'est pas une déflation. La peur cultivée et nourrie dans les médias internationaux et locaux de la "déflation" sert à maintenir un taux d'inflation au moins supérieur à 3%, et est en réalité la manière d'administrer le faux médicament au faux malade suite au faux diagnostique. Graphique n°1: en rouge la courbe manipulée de l'inflation selon le mode de calcul "néo-libéral" (dit "pre-Clinton") qui a été conservé par le Président US Bill Clinto, depuis le début de son mandat en 1993 jusqu'à nos jours, pour cacher l'inflation. Le pic de 13% est en 2008. Graphique n°2: en bleu courbe selon le mode de calcul "pre-Clinton". En 2009 l'inflation est toujours de 3%. Source: Shadowstats.com, source faisant référence dans les universités.

Pour le mainstream, le problème ne peut être résolu que d'une seule manière, et qui s'y oppose est plus dangeureux qu'un sowjet: emprunter, imprimer de la monnaie, prêter et dépenser. Pour réduire la dette il faudrait créer du PIB en produisant plus que l'on ne consomme. C'est exactement ce que n'a pas fait le G7 depuis 3 décennies. Il l'a remplacé par de la monnaie émise par décret et du crédit (voir réserves fractionnaires: cliquez et rechercher le mot "fractionnaire"). Cette croissance s'est pervertie dans l'inflation et la finance à la Ponzi des économies nationales et d'entreprise. Ceci est une mise au... servage des générations actuelles et futures  (attention, faites bien la différence avec "The road of serfdom" de von Hayek) avec de la dette impayable. Les dépenses permises par du déficit budgétaire ne peuvent être que remboursées par des impôts futurs, et de l'inflation en mettant en route la planche à billets. Quand ces dettes montent en flèche et arrivent à maturité (elles sont à rembourser) dans les prochaines années, les revenus dégringolent de la falaise, nous sommes dans une République bananière comme au Zimbabwe, à Weimar, en Islande, aux USA, en Irlande, au Royaume-Uni, dans les Pays baltes, etc...

Graphique à gauche: Chiffre réel du chômage = courbe de 20% aux USA en 2009. Ajouté à un niveau "utile" d'inflation, un niveau "utile" de chômage est le second levier qui permet le transfert habituel des richesses: c'est le NAIRU qui permet en plus une politique restrictive de désinflation sur les salaires pour augmenter la rapidité de ce transfert des richesses. L'une des mesures de correction est de payer du salaire et de l'emploi avec le PIB au lieu de le pervertir dans la la spéculation qui s'accélère dans les effets de levier à la Madoff-Ponzi-Obama. Les vrais chiffres du chômage en France sur actuchomage.org.

Le système ordolibéral conforme à Hayek ou au Consensus de Washington ou au Traité de Lisbonne, dans lequel l'ordre ne provient pas d'une régulation et d'un contrôle de l'État mais d'un ordonnancement du fonctionnement de la maximisation du profit de l'individu, la libération de l’initiative individuelle n'a pas  entraîné développement des idées, de la science et de l’économie ni apporté la "concurrence libre et non faussée qui apporte le bien-être et tend au plein emploi" comme cela était prévu. Elle n'en avait donné que l'illusion ces trois dernières décennies et surtout depuis les années '80 et le Président US Clinton avec un mépris total des générations futures qui doivent rembourser les dettes cumulées de l'état et les dettes cumulées des ménages qui arrivent de manière cyclique toutes les trois décennies à un surendettement dont le seul soin est la purge par de l'hyperinflation. A ce transfert des richesses imposé d'une génération aux autres s'ajoute le plus grand transfert de richesses de tous les temps des schémas Bush-Obama & Ponzi, Brown & Darling, Sarkozy & Merkel. Le pire de la crise est devant nous. Pour le Financial Times du 19 avril 2009 l'article "Inflation is looming on America's horizon" de Martin Feldstein nous annonce un hyperinflation quand les "aides" budgétaires de stimulation ou de sauvetage sont accompagnées de la Quantitative Easing, la monnaie par décret (planche à billet). Martin Feldstein est consultant dans le cabinet Obama.

J'ai lu sur un site d'analyse anglais MoneyWeek: "Rats are usually the first to abandon a sinking ship. But in Britain, it seems the rats are only too happy to stick around" (Les rats sont généralement les premiers à abandonner un navire qui coule. Mais en Grande-Bretagne il semble que les rats ne sont jamais assez heureux d'étouffer de partout).



La croissance "américaine" n'avait été qu'une croissance iconique intégriste. Quand les élites comparaient le PIB américain avec le PIB européen ou français relativement à la productivité horaire ou annuelle, ils ne faisaient que de tabler sur une croissance fantasmagorique. Sur le graphique à droite vous voyez la part des profits financiers dans le PIB américain. De 1973 à 1985 le secteur financier n'avait jamais gagné plus que 16% dans le PIB. En 1986, la part des bénéfices financiers était passée à 19%. Dans les années '90 la part avait oscillé entre 21 et 30%, ce qui a été le pic depuis 1945. Dans la décade des années 2000 la part dans le PIB a atteint le sommet de 41%.

Les banquiers avaient alors acquis un énorme pouvoir politique et avec Wall Street ne s'étaient pas privé d'imposer la confiscation et la privatisation de la création monétaire et de toutes les lois financières et monétaires qui les arrangeaient. La liste des lois économicides votées par le Congrès US est éloquente. Il n'y a pas eu de "complot" de forces occultes ou d'une synarchie, il y a juste eu une vacuité de l'esprit politique des peuples et de la démocratie parlementaire.

Sur ce tableau aussi, vous voyez que 2006 est l'année où la tendance est de nouveau à la baisse. 2006 est aussi le début de la baisse de l'économie réelle, j'ai mis beaucoup de graphiques dans l'article ici. Depuis 2006 nous savons que la crise majeure est en route (graphique à gauche: taux d'utilisation des installations industrielles), en janvier 2007 ce sont les subprimes aux USA, en juillet 2007 c'est la faillite de la 5ème banque du Royaume Uni la Northern Rock, et en mars 2008 c'est la faillite de la banque d'investissement Bear Stearns aux USA. Entre 2005-2007, Bear Stearns fut reconnue comme la "plus admirable" (most admired) société de valeurs mobilières, par l'étude du magazine Fortune "America's Most Admired Companies", et seconde parmi les sociétés de titres. L'étude annuelle constituait un classement prestigieux révélateur du talent des employés, de la qualité de la gestion et de l'innovation.

Le PIB devra servir à financer les emplois, les salaires, les services publics et l'avenir. Il faudra requalifier le mot "Croissance" et le fonder sur le Développement Humain qui se basera aussi sur l'IDH, l'Indice du Développement Humain. Les solidarités locales, régionales et globales, les diversités et sécurités biologiques et alimentaires sont le corpus de mon site.


Obama-Geithner est à ce point déconfit devant l'inutilité et le non-effet de ses Plans TARP, TALF, PPIP... et devant l'argent qui ne circule plus parce que les banques n'accordent plus de crédits, qu'il souhaite que la Fed' va rabaisser son taux directeur à -5% (moins cinq). Ainsi celui qui emprunte 100$ ne devra rembourser que 95$. En même temps la Fed' réfléchit au moyen de "punir" la thésaurisation de la monnaie. Mais on ne peut pas faire boire un âne qui n'en a pas envie, surtout un âne qui vit à crédit depuis les années '80:




Deux Graphiques à gauche et ci-dessous:
1) Niveau historique de la dette US
2) Niveau historique de la non-épargne US.










A cette dette, Obama-Geithner-Bernanke ajoute la dette la plus grande de toute l'histoire des USA, ... et de l'Humanité, avec les Plans TARP, TALF, PPIP, etc... Ceci ne prendra fin que dans une implosion des USA avec des graves dégâts collatéraux. En attendant la Fed' continue par avalanches de centaines de billions à monétiser les dettes intérieures et extérieures en les titrisant par le biais des Bons du Trésor vendus aux imbéciles qui les achètent ou aux chinois qui les échangent contre leurs surplus américains, leurs dollars, pour rendre les USA encore plus dépendant d'eux. La Fed' et le Trésor américain renflouent 70% du système bancaire américain qui est donc insolvable dans sa globalité. Pour le Royaume Uni, la dette du gouvernement Brown et du chancelier de l'échiquier Alistair Darling est la dette cumulée la plus élevée de ces 300 dernières années depuis la fondation de la Bank of England, banque centrale. (Cartoon courtesy: Times.online, Peter Brookes)

 

Publication du Stress Test, 7 mai 2009:

Le 7 mai 2009 le Secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, a publié le Stress Test qui devrait révéler l'état de "résistance" des banques américaines. Selon le Wall Street Journal (WSJ) les banques qui seront invitées par le rapport du Stress Test à augmenter leurs fonds propres ne seront pas déclarées insolvables. Timothy Geithner est comme Obama, un manager de l'évènementiel: son mensonge est accompagné de: "dramatic action", "exceptional assessment", "hundreds of supervisors", "rigorously reviewing", "strict", "lifting the fog of uncertainty". Ah, oui. L'incertitude. Wall Street ne s'y trompe pas, le jour de cette publication du Stress Test le Dow et le Nasdaq sont bien rouges.

Les paramètres de l'hypothèse de la "résistance à une détérioration économique qui peut survenir" sont dans les journaux d'Information anglophones un "cakewalk". Selon l'ainsi dénommé "adverse scenario" la Fed' n'envisage qu'un pic de chômage à 10.3% à la fin de 2010, ce qui est impossible avec une augmentation mensuelle de plus de 500.000 chômeurs. Une récession de seulement 3.3% du PIB pour l'année 2009 est envisagée par la Fed'. Le baseline scenario de Geithner Obama n'est que pure supercherie.

Ce Stress Test se base aussi uniquement sur les estimations établies par les banques elles-mêmes. Obama Geithner prouve ainsi sa faiblesse et sa peur face aux banques américaines. Ce sont déjà ces banques qui fournissaient elles-mêmes leurs propres analyses du risque aux agences de notations qui leur attribuaient quasiment toujours le triple A (AAA) pour inciter les investisseurs à se jeter sur leurs produits financiers adossés sur les crédits (CDS / CDO). Obama Geithner révèle aussi par ce Stress Test l'incapacité des autorités de contrôle et de surveillance à évaluer et comprendre les agissements des acteurs financiers. Cette abandon de la supervision remonte à 1995 et Bernanke, Gouverneur de la Fed', qui estimait que les banques étaient capables d'évaluer leur risque et d'agir en conséquence. Ce Stress Test n'a aucune valeur parce que, officiellement, les banques, les assurances et les fiducies sont autorisées à assouplir les normes comptables, à maquiller les bilans. Last but not least, n'ont été intégrés dans les calculs de "résistance" des 150 (cent cinquante) experts uniquement les portefeuilles des prêts conventionnels et non pas la part du lion représentée par les... dérivés de crédit qui sont la masse des créances toxiques pourries illiquides. Celui qui a ordonné de telles expertises fallacieuses, celui qui les évalue, celui qui les commente positivement doit être traîné devant les tribunaux. Madoff n'est qu'un enfant de coeur à côté.

Selon le FMI, durant les six derniers mois, les banques américaines ont perdu 2700 milliards de $ (2,7 trillions) et selon RGE de Nouriel Roubini elle ont perdu 3600 milliards de $. Le système bancaire américain est en faillite. Le Financial Times Deutschland ironise avec "Sexy Banks in transparenten Pants". Le Stress test a été lancé en février, ce sont trois mois de perdus pour prendre des réformes sur le système bancaire et... nationaliser ce qui encore sain. Le Stress Test a dit que la "situation est bonne mais que pour affronter de nouvelles difficultés éventuelles dans le futur", 10 banques, parmi les 19 les plus grandes des USA, devront aller sur la lune pour déterrer les 150 milliards d'argent frais qui leur manquent. Le Financial Times Deutschland compare les frasque et les mensonges de Timothy Geithner à ceux de Berlusconi. L'article soporifique du journal français Le Monde à ce sujet est particulièrement médiocre, comme toujours.

A la Conférence de Presse du 7 mai 2009, où Geithner à parlé de la bonne résistance des banques américaines, ne s'était pas présenté Sheila Bair, la Directrice du FDIC, l'organisme qui prend le relais des banques en faillite pour indemniser les épargnants. Sheila Bair ne cautionne pas le Stress Test de Geigner Obama et exige une intervention décidée de pour que la FDIC traite aussi à côté des banques commerciales, les holdings bancaires, les assurances, les fiducies, les banques d'investissement. Sheila Bair ordonne d'abandonner l'idéologie du "too big to fail" (trop grand pour être insolvable) et de mettre toutes ses banques sous la tutelle de l'administration américaine (nationalisation) parce que les banques ne sont plus capables et en mesure de se réguler elles-mêmes, de se réparer, de créer un modèle d'entreprise et de management viable. Obama, roi déjà déchu du bricolage, devrait aussi licencier Geithner qui était Gouverneur de la Fed' de New York et qui avait contribué lui-même à la création de la crise financière 2008-09. L'Administration Obama, issue en majeure partie des banques faillitaires, est un agent de destruction du système américain. Depuis septembre 2008, je vous explique que rien n'a changé avec Obama, hormis son management de l'évènementiel. Je ne crois pas que l'on puisse cataloguer Sheila Bair dans le communisme, la gauche de la gauche ou l'ultragauche. Que nos journalistes français sont crétins.
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Responsabilité des dirigeants d'entreprise: Les députés allemands se sont mis d'accord sur un projet de loi qui va être voté avant l'été 2009. Les dirigeants d'entreprise seront à présent poursuivis personnellement pour des fausses décisions ayant causé des dommages à l'entreprise. Ils pourront payer des compensations de plusieurs millions ou d'un an de salaire.

 

 

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    Les CHIFFRES !!!

    Il y a toujours des problèmes avec les chiffres, en voici la preuve ci dessous.
Et un site spécialisé est lui-même en contradiction sur les chiffres: anglaispratique

    Le FMI émet son avis le 21 avril 2009 sur les actifs dépréciés détenus par les banques.
    Et voici ce que cela donne dans le presse internationale:

    UK: Guardian = $4.1 trillion
    US: Financial Times = $4,100 billion
    US: The New York Times = $4.1 trillion
    US + D: Financial Times Deutschland = 4100 Mrd. $
    D: Frankfurter Allgemeine Zeitung = 4 Billionen $
    CH: La Tribune de Genève = 4100 milliards de $
    F: Le Monde = 4100 milliards de dollars

19. avril 2009

G20 - La Chine, l'Argentine contournent avec le Yuan, nouvelle monnaie de référence, le FMI promu banque centrale

L’article 19 du communiqué final du G20 de Londres a changé le statut du FMI et lui permet de procéder à la mise en œuvre de la planche à billet. C'est encore plus facile avec de l'argent électronique synthétique: les DTS.

Mais le Sommet des Amériques n’arrive toujours pas à vendre le $ comme monnaie de référence pour l’avenir qui commencera à l’été 2009 avec l’effondrement du système monétaire international. Le bavardage sur la nouvelle menace du protectionnisme rampant est caduc avant même de prendre forme.

La Chine, l’Argentine lancent le Yuan comme monnaie de référence. Les Pays du Golfe lancent le 1er janvier 2010 une monnaie d’échange: le Khaleeji. L’OMC globale, de toute manière morcelée et contournée avec les milliers d’APE depuis sa mort à Doha en 2001, va devenir aussi au niveau monétaire un mille-feuille d’ensembles régionaux retranchés.

Au "Sommet des Amériques" Obama continue en avril 09 de charmer son petit monde pour continuer à lui vendre le $-Roi, la dictation du dollar. Son jardin privé - l'Amérique Latine et la Chine - organise depuis 6 mois son détachement du $ comme monnaie de référence. L'Europe de la BCE, avec à sa tête le Royaume-Uni et Jean-Claude Trichet, nourrit toujours, quand à elle, son adulation servile pour le $.

Mon article est en deux parties
:
1) Hold-up du G20 sur le FMI pour couvrir le $
2) Contournement du FMI et du $ par la Chine, l'Amérique latine...

1) Hold-up du G20 sur le FMI pour couvrir le $

Au G20 de Londres du 2 avril 2009, le point 19 du Communiqué final a donné aux marchés mondiaux le signal que la helicopter money, l'argent issu de la planche à billet, qui est historiquement et encore plus actuellement imprimée à Paper Mill on the Potomac et à Londres, va pleuvoir avec 1000 milliards de $ (= 1 billion) en direction du FMI. Le FMI devient ainsi deux choses à la fois grâce à la planche à billet de ses fournisseurs: un genre de détenteur d'une monnaie mondiale (DTS, Droits de Tirage Spéciaux) et l'ultimation du découplage entre monnaie et son réel miroir, la réalité économique, industrielle et commerciale en tant que créatrice réelle de PIB. Le FMI devient en réalité une banque centrale mondiale sans incorporer le rêve de la "monnaie mondiale".

Historique et signification économique et politique des DTS: A la fin des années 1950, puis des années 1960 il y eu une crise des marchés monétaires internationaux à cause du $. À nouveau les spéculateurs avaient joué contre le dollar dans des opérations que l'on appelle aujourd'hui "carry trade". Les détenteurs de la monnaie américaine avaient demandé sa conversion en or, ce qui avait provoqué en mars 1968 la suspension de la convertibilité externe du dollar, mesure visant à limiter la sortie d’or des coffres américains. En 1969, face à l’incapacité du dollar à jouer son ancien rôle, le FMI, club de riches par excellence, avait créé de toute pièce une nouvelle monnaie, toujours existante, le DTS (droit de tirage spécial). Le DTS est alors une monnaie définie par une parité en or. Elle fut à plusieurs reprises octroyée aux différents pays membres, selon leur quote-part, afin de créer de nouvelles liquidités internationales (en 1970, 1978 et 1981 puis récemment à certains pays n’étant pas membres de l’organisation aux dates précédentes, et ce dans un souci d' «équité»). Aujourd’hui défini par rapport à un panier des 5 monnaies les plus importantes, le DTS est surtout utilisé par les banques centrales. Depuis 1976, le rôle du FMI consiste en premier lieu à soutenir les pays connaissant des difficultés financières. Lorsqu’un pays est confronté à une crise financière, le FMI lui octroie des prêts afin de garantir sa solvabilité et d’empêcher l’éclatement d’une crise financière semblable à celle qui frappa les États-Unis en 1929. Vous comprenez alors l'engouement subit du G20 de Londres du 2 avril 2009 pour les DTS du FMI, non pas pour le FMI comme organisme international de contrôle et de régulation des flux financiers et monétaire.

La privatisation-confiscation de la création de la monnaie accède officiellement avec ce G20 de Londres et avec l'augmentation de son budget de 250 milliards à 1000 milliards de $, à l'irresponsabilisation de la création de la monnaie mondiale. Le dogme de l'indépendance de la Banque Centrale atteint avec cet article 19 du Communiqué final du G20 un paroxysme inégalé à ce jour par toute conception ordolibérale de l'économie. Ordolibérale, tant qu'il n'y a pas à fausser les marchés libres de la concurrence par le rachat des dettes irrécouvrables et des crédits pourris des appareils systémiques bancaires. Ne me regardez pas avec ce regard à la Maccarthy!

Le FMI reçoit des cotisations tirées du chapeau-claque du réseau de ses États membres qui cotisent à l'organisation. Avec les DTS payés par la helicopter money, le FMI a changé de statut. Ce point n'a pas fait l'objet du moindre des commentaires dans la presse internationale allemande, française, américaine et anglaise. Le FMI n'est responsable devant personne, à l'image de la Commission européenne qui est constituée d'envoyés spéciaux des États nationaux - les Commissaires des Commissions à Bruxelles - simplement désignés par leurs gouvernements sans consultation démocratique.

Article 19 du Communiqué du G20 de Londres: “We have agreed to support a general SDR allocation which will inject $250bn into the world economy and increase global liquidity". Ceci correspond au 1er versement. La somme finale prévue est de 1000 milliards. Le G20 a donc décidé d'augmenter le budget du FMI de 400% au travers des DTS - Droits de Tirage Spéciaux (SDR en anglais, Special Drawing Rights). 250 milliards étaient le budget annuel du FMI. Les DTS, un instrument du FMI issu directement des accords de Bretton Woods, étaient abandonnés depuis la rupture unilatérale par les USA de la convertibilité or en 1973. Les DTS servent depuis ce G20 au QE, la Quantitative Easing, la planche à billet, et consacrent en cachette, par son côté le plus pervers, le DTS comme monnaie globale de référence. Et comme tous les Plans de Sauvetage de Crise, il n'est pas indiqué comment cet argent synthétique est financé en réalité, hormis par les cotisations des États membres du FMI. Le G20 a donné des pleins pouvoirs de Banque Centrale au FMI sans définir ce que sera sa politique monétaire, sa régulation et son contrôle des flux monétaires et financiers, et sans dire s'il n'aura pas à s'occuper d'analyses macroéconomiques comme le fait si bien la BCE dont la seule politique monétaire est destinée au maintien d'un certain niveau d'inflation (voir NAIRU dans ce site). Pour l'instant ce new FMI ne sert qu'à pratiquer de la planche à billet, qui servira à soutenir bientôt la £ et le $ effondrés en banqueroute d'Etat, en risquant de s'approcher dangereusement de la trappe à liquidité.

Cette trappe internationale à liquidité ne fait que de se gonfler avec les "Plans", les Plans et les autres Plans (TARP, TALF, PPIP...), et, avec ce G20 de Londres du 2 avril 2009, toutes ces mesures n'auront qu'un effet de levier pour préparer Weimar 2, la misère et l'hyperinflation. Cette somme promise en tranches au FMI par le G20 de Londres est historique quand elle sera effectivement versée. Ce Plan de la holding de défaisance du G20 de Londres est en réalité un plan coordonné de dévaluation du $ et de préparation à une inflation élevée pour faire disparaître d'une autre manière la dette et les créances pourries. En un premier temps, l'Armageddon américano-anglais est administré par perfusion. Le management d'évènement de Brown-Obama s'est terminé avec ce G20 de Londres pour euphoriser une dernière fois Wall Street.

Il n'y avait rien à attendre de ce G20 de Londres du 2 avril 2009, de cette holding de défaisance des assets pourris dans un système de bad bank et d'impression de monnaie fantaisiste ou fantasmagorique . Malgré les suppliques de la Chancelière allemande Angela Merkel ou les philippiques du français pinocchio, qui voulait "claquer la porte si...", face aux paradis fiscaux tant que l'on n'évoque pas Andorre, Monaco, le Luxembourg, Liechtenstein, la Suisse, le Delaware, la Grande Bretagne qui ajoute à celui-ci un paradis du dumping social et des opt outs européens qui lui permettent de déroger aux Règlements européens qui impliquent des obligations communautaires. Il n'y avait rien à attendre de la promise régulation des marchés et des flux monétaires et financiers. Et maintenant, on fait quoi? Nous? Rien. On continue à payer les dettes pourries bancaires issues de leur spéculation systémique.

Le FMI, la Banque Mondiale, l'OMC sont des clubs de riches commissionnés par les gouvernements des États membres qui ne soumettent pas préalablement leurs décisions au débat démocratique de leurs Parlements. Le FMI, la Banque Mondiale, l'OMC ont perdu leur autorité avec l'échec du Cycle de Négociations de Doha de 2001 pour le commerce dit libre. Il y a en réalité confusion entre les rôles et attributions du FMI (pompier monétaire) et la Banque Mondiale (banque d'aide à des projets), c'est pourquoi je vous entretiens des deux en même temps. Ils restent des outils d'aiguillage ordolibéral destinés à soutenir les demandeurs les plus enclins à libéraliser sans entraves la circulation des biens, des services, des capitaux et des consommateurs.

Le FMI et la Banque Mondiale, n'ont accordé jusqu'à présent des crédits que s'ils étaient accompagnés de clauses comme la libéralisation du secteur bancaire et l'ouverture des marchés financiers à la concurrence internationale. Ces clauses n'ont apporté aux Pays en Développement et aux Pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique qu'une concurrence ouverte fatale et une soumission totale et forcée aux grands groupes bancaires et financiers internationaux. Le FMI et la Banque Mondiale ont été encore plus pervers et ils n'accordaient des crédits que si ces pays avaient remboursé aux fonds vautour leurs revendications qui n'étaient évidemment pas de créances dues. Le Fonds Monétaire International (FMI) est avec le G8, le G20 l'une de ces grandes organisations internationales qui violent les principes de la démocratie et de la représentativité des peuples de la terre. Le droit de vote des 185 membres du FMI est censitaire et est calculé au prorata de leurs cotisations et les décisions ne peuvent être prises qu'avec une majorité de 85%. Comme les américains disposent de 17%, ils ont bloqué jusqu'à présent toute aide du FMI si les projets de financements ne leur convenaient pas. Le 1er mai 2007, le président du Venezuela, Hugo Chávez avait annoncé son intention de retrait de son pays de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international avec ces mots: "Il vaut mieux que nous en sortions avant qu'on nous ait pillés" et ce après avoir remboursé sa dette auprès du FMI en 2006. La menace n'a pas été mise à exécution pour l'instant. D'ici quelques mois, il ne s'agira plus de menace mais d'une mesure de salubrité publique de quitter ce FMI avant la convocation d'une réelle Conférence de "Bretton Woods 2" comme le G20 de Washington de novembre 2008 et de Londres du 2 avril 2009 auraient dû l'être. On n'élimine pas si facilement un dictateur, encore plus si on lui donne sa voix pour convenance personnelle.

Le FMI intervient quand un Pays est en difficulté financière, en banqueroute d'État, comme le Royaume-Uni en 1976. Le FMI aura donc plus de moyens pour renflouer le Royaume-Uni suite à sa seconde banqueroute d'État depuis 1945 et qui est déjà techniquement effective depuis la fin de l'année 2008. L'Irlande tombera en même temps. Les USA auront droit à une chorégraphie un peu plus sophistiquée. Mais au 15 avril 2009 il y a déjà autant de banques en faillite que pour toute l'année 2008.

Les américains ont aussi souvent des retards de quelques annuités due au FMI et à la Banque Mondiale, et ils les débloquent à des moments où ceci les arrange. Ainsi, ils ont payé leurs arriérés de quelques années, avant la guerre du Golfe II, pour octroyer une ligne de crédit à la Turquie bien que son bilan comptable était bon. Mais les GIs devaient justement passer par la Turquie pour rejoindre la base de l'Otan de Incirlik vers la frontière irakienne. Obama a d'ailleurs dit publiquement en Turquie le 5 avril 2009, suite au G20 de Londres et au sommet de l'Otan de Strasbourg, qu'il faut que la Turquie soit membre de l'Europe... Obama aimerait tellement compromettre l'Europe et lui offrir, avec les engagements de l'Otan, une frontière commune avec des zones territoriales où agissent des terroristes. Obama agit comme un représentant de commerce et fait perdurer la vision américaine du monde, qu'il vend comme un changement. C'est "la magie Obama". "Il a du charisme"...


Le FMI est devenu depuis le G20 de Londres du 2 avril 2009, comme la BIS (Bank for International Settlements - Banque des Règlements Internationaux, BRI), une banque centrale des Banques Centrales. La BIS est un club de Banques Centrales qui siège à Bâle et dont l'objectif est de gouverner les gouvernements. Ce club n'a pas de statut officiel relevant du droit international comme le G8, le G20 à la différence de l'Otan.

Pourtant c'est à la BRI que sont prises les décisions de dévaluer ou de défendre les monnaies, de fixer le prix de l'or, de réguler le système bancaire off-shore, d'augmenter ou de diminuer les taux d'intérêts à court terme. La BRI est aussi appelée le réacteur nucléaire qui surplombe avec sa tour de 17 étages le ville médiévale de Bâle. La BRI n'apparait quasiment jamais en public et ne fait pas de communiqué. Elle est faite de 55 membres mais en réalité ce ne sont que l'Allemagne, les USA, la Suisse, l'Italie, le Japon et la Grande-Bretagne qui se rencontrent régulièrement à Bâle. La BRI est le club supranational le plus secret, le plus exclusif, le plus puissant de la planète. Elle avait été officiellement pro-nazi dès 1930. Elle a été le centre du système bancaire de Hitler cogéré avec les américains... Elle n'avait jamais été liquidée comme l'avaient demandé en 1944 les américains à la Conférence de Bretton-Woods. C'est du Comité de Bâle de la BRI que sont sorties en 2004 les Recommandations de Bâle, appelées Bâle II, qui sont à l'origine des interprétations libres qui ont mené à la crise des subprimes, des CDS / CDO, de ce Système du Risque des produits dérivés titrisés adossés au mark to market (à la valeur du marché) qui a plongé la planète dans la spéculation systémique et dans cette crise économique la plus grave de l'histoire économique de l'humanité. Les Recommandation de Bâle II étaient vendues comme des Normes Prudentielles Comptables, ont été déclinées avec les Directives CRD en Europe toujours friande du dernier cri du crétinisme néolibéral. Mais les normes prudentielles comptables n'ont organisé que la contagion planétaire du mark-to-market et détourné le capitalisme dans un Casino-capitalisme.

Je fais un amalgame entre la BRI et le FMI? Le FMI peut et veut devenir ce club bis de la BRI, puisqu'il s'agit d'organiser un système mondial centralisé de planche à billet, ce que la BIS ne pouvait pas faire sans sortir de l'anonymité. C'est à partir de l'analyse de la BRI depuis sa création que s'est développée la "Théorie de la Conspiration" qui buzze très bien sur le net et dont je ne vous conseille ni la lecture ni le visionnage, et dont je n'ai regardé que quelques secondes de vidéo. Pour moi, il n'y a pas de Conspiration s'il y a une démocratie forte, active, informée et éduquée à cet exercice dès la maternelle. L'altérité doit être politique; l'altruisme peut-être conservé par les églises, peut m'en chaut. Il n'y a pas de victimes d'un système mafieux féodal, il n'y a qu'une tolérance générale à cet occultisme parce que l'individu est plus enclin à s'arranger avec la quotidienneté de la compromission universelle et à acheter tous les deux mois la dernière console de jeu à son enfant au lieu de lui donner goût à la lecture. Il est plus pratique d'élever un idiot à la maison et à l'école. Pratique pour qui?

Et maintenant, on fait quoi?

2) Contournement du FMI et du $ par la Chine, l'Amérique latine...


J'ai lu dans le China Daily que la China s'est lancée dans une coopération avec la Banque Interaméricaine pour le Développement (IDB). Les premiers effets concrets sont visibles dans la démarche commune de la Chine et de l'Argentine. Ceci fait aussi écho à une autre avancée dans le rééquilibre dans la direction d'un système monétaire multipolaire international inauguré par la Banque du Sud qui a été fondée en 2008. La Banque Interaméricaine pour le Développement fête son 50ème anniversaire et accueille la Chine qui devient son 48ème membre. Les médias n'ont pas parlé de ces deux évènements tellement plus importants et initiateurs que le duo G20 / Sommet de l'Otan qui ne font rien évoluer dans n'importe quel sens et qui n'ont plus été capables de figer leurs acquis dominants et de belligérance permanente. Nous devons devenir des multipolaires, personne ne l'a remarqué au JO de Péking, aux G20 de Washington de l'automne 2008 et de Londres d'avril 2009, et au Sommet de l'Otan de Strasbourg.

Get involved  G20 London Summit

Tant que les pays créditeurs ne prennent pas leur distance par rapport à un système bancaire et commercial adossé au $ pourri, cette fatale erreur quinquagénaire, ils continueront à courir le grand risque non seulement opérationnel et managérial mais tout simplement systémique de l'effondrement total et de la banqueroute d'État. Le $ est le risque systémique américain de tous les pays de la planète. Leurs systèmes bancaires, leurs marchés financiers, leurs économies, leur mode et niveau de vie, leur stabilité politique vont continuer à n'être que des risques chroniques renforcés par les effets de levier négatifs du $. Les alternatives sont difficiles à concevoir, à construire, à harmoniser et à mettre en œuvre... quand on mange d'imagination ou quand on reste accroché idéologiquement à la suprématie maladivement américaine. Le Sommet de l'Otan de Strasbourg du 4 avril 2009 et l'Anschluss volontaire de la France à ce système ordolibéral militairement musclé ont bien prouvé qu'un Axe du Mal se tétanise une dernière fois pour s'associer avec cet Axe du Mal du G20. Les Promesses de cohésion Internationales du G20 de Londres et du Sommet de l'Otan de Strasbourg sont le dernier mensonge du Club des riches pour dominer la planète et organiser en leur direction l'enrichissement le plus rapide.

Le système monétaire international a été profondément perverti quand Nixon avait rompu en 1971 les accords de Bretton-Woods. Ce ne fut qu'une trahison, mais dès sa conception, le système de Bretton-Woods conçu par Maynard Keynes et son homologue américain avait été considérablement amendé au profit des américains. Il était évidemment agréable pour les américains et leurs aviso-escorteurs de rester sourds face aux opposants, qu'ils cataloguaient d'anti-américains et de pro-russes. La Guerre froide n'avait jamais permis le débat politique et les deux décades perdues à la suite de la Chute du Mur de Berlin non plus. Les avisos-escorteurs étaient encore plus échevelés et forcenés quand il s'agissait d'implémenter le modèle américain. Le Gatt, l'OMC avec ses accords connexes et secrets dont l'AGCS et les Accords sur les ADPIC, les hedge fonds et les fonds de pensions, les Recommandations de Bâle II et les Directives européennes CRD concernant les soi-disant normes comptables prudentielles de (non)-garantie par fonds propres, le TCE et son copié-collé du Traité de Lisbonne, etc… ont tous été des moyens pour transformer l'Homme volatilisé en une simple variable d'ajustement, et le Citoyen en consommateur habituel qui ne ressent plus en lui un genre de moral hazard (aléa moral) qui lui demande de chercher des vraies valeurs ailleurs que dans l'effet d'imitation. (Photo: la mafia du G20, Barack Obama, Silvio Berlusconi, Medwedjew)

La rupture unilatérale des Accords de Bretton-Woods a fait des USA le dictateur financier global renforcé par le pouvoir militaire américain. Ceci avait attiré de manière toute perverse toutes les nations économiques du monde a manager de l'argent facile de la planche à billet de la Potomac River sans réfléchir sur les risques endogènes de leur démission de tout esprit critique. Rassurez-vous, j'ai milité contre les JO de Beijing, mais il faut regarder en face l'action impérialiste commerciale des chinois en Afrique et dans les Pays des Caraïbes et du Pacifique, et commerciale en Amérique latine. Nous garderons en tête le génocide de 1,6 millions de tibétains par les forces d'occupation chinoises. Deux impérialismes seront de nouveau en confrontation directe en Afrique et en Amérique Latine. Le sommet des 2 Amériques n'y changera rien malgré les dents blanches d'Obama. Souvenez-vous du 9 XI, du vrai.

Le China Daily du 19 avril 09 se fait de plus en plus clair et au Boao Forum for Asia (BFA) Wen Jiabao a blâmé le management économique US et le rend partiellement responsable de la crise financière actuelle. Le 1er ministre chinois plaide pour une plus ample utilisation du Yuan comme monnaie de référence internationale. Depuis décembre 2008, la Chine montre qu'elle n'attend rien des G20 et a procédé avec l'Argentine, l'Indonésie, la Corée du Sud, Hong Kong, la Malaisie, la Biélorussie à un échange de devises (swap deals) pour un montant équivalent à 695 milliards de Yuan (95 milliards de $). Wen Jiabao a répété les propos du Président chinois, Hu Jintao, qui avait demandé avant le G20 de Londres de renforcer le contrôle sur les économies qui émettent des monnaies de réserve.

Le Président brésilien Luiz Inácio da Silva a annoncé que le Brésil signera bientôt le 7ème accord d'échange de devises avec la Chine.

La Chine avait suscité de l'émotion en mars 2009 quand le gouverneur de la banque centrale chinoise, Zhou, avait suggéré de réduire la confiance accordée au $ américain en tant que première monnaie de référence pour les échanges internationaux en développant les DTS émis par le FMI et en leur donnant le caractère d'une réserve monétaire supra-souveraine. Ceci permettrait selon Zhou de prévenir à long terme de telles crises financières. Wen Jiabao a confirmé qu'il signera à l'avenir d'autres accords d'échange de devises pour établir le Yuan comme un actif international de réserve: "Nous allons jeter toute nos forces sur les accords bilatéraux d'échange de devises et nous étudions l'extension des échanges à une grande échelle et avec d'autres pays". [...] "La politique économique des États qui émettent des devises de réserves a l'obligation d'intensifier la régulation et le contrôle et ceci permettra de contribuer à l'élaboration d'un système monétaire international diversifié". Vous sentez à chaque occasion les attaques contre l'icône $.

Cette attitude offensive ne doit pas cacher que la Croissance chinoise s'est effondrée, qu'elle a augmenté le chômage de 26 millions de personne dès l'automne 2008, et que la valeur des entreprises chinoises s'est divisé par deux depuis le début de la crise. Mais la Chine a aussi d'énormes réserves et est le 1er créancier des USA.

La Chine n'a pas pu ou n'a pas voulu imposer au G20 de Londres son idée de monnaie mondiale de référence et de multipolarité dans un nouveau système monétaire international parce qu'elle se permet depuis décembre 2008 de la contourner et parce qu'elle en a les moyens. Ces thèmes... ne figuraient même pas à l'ordre du jour du G20, dont le seul objectif était d'organiser sa holding de défaisance des créances toxiques et de renflouage des banques échouées.

L'Argentine est la tête de pont vers les 2 Amériques du rayonnement international de la Chine qui s'imposera de fait comme le 9ème membre du G9. Avec l'accord d'échange de devises, l'Argentine n'a plus besoin des $ pour acheter des produits chinois. C'est tout un symbole, car l'Argentine a aussi été l'un des pions majeurs de la CIA pour maintenir dans un crétinisme politique d'État les pays andins et d'Amérique latine, en leur offrant une dictature adhoc ou une allégeance forcée aux USA. Le FMI et la Banque Mondiale qui ont toujours été des bras prolongés de l'armée américaine, ont accordé depuis 1945 à l'Argentine plus de 52 fois une aide budgétaire pour caracoler d'une banqueroute d'État à une autre, alors que ce pays est le 1er producteurs de viande bovine du monde et qu'il a de bonnes réserves minières. La presse internationale n'a pas relevé ce tsunami jaune en direction de l'un des premiers servants de la messe américaine.

A juste titre l'Argentine s'est souvenue du rôle économicide et pervers du FMI et du Consensus de Washington: les aides accordées par le Trésor américain et le FMI avaient contribué à réunir les conditions d’une crise en Argentine. Les emprunts concédés à ce pays avaient permis aux créanciers d’accorder des prêts sans se soucier de la condition économique réelle des emprunteurs: ils pensaient qu’ils seraient de toute manière renfloués par le FMI. De leur côté les emprunteurs avaient effectué un raisonnement similaire ce qui au final avait déstabilisé la situation financière de l'Argentine et alimenté la spéculation. Les États-Unis, via le FMI, avaient aussi imposé une libéralisation des flux de capitaux et une déréglementation du système bancaire. Certains pays d’Amérique latine, en particulier l’Argentine et le Chili avaient été montrés comme exemples de la bonne mise en application des principes du Consensus de Washington. Si les deux pays avaient connu une certaine réussite, l’Argentine avait fini par voir son économie s’écrouler en 2001. C’est au contraire en n’appliquant pas les recommandations du FMI que l’économie de l'Argentine s’est redressée. Pour les spéculateurs internationaux l'Argentine avait été un "bonanza", un coup de poker extrêmement gagnant. (Photo: Buenos Aires et Rodin).

Il n'y a rien d'étonnant que le Mexique soit le premier bénéficiaire des nouveaux DTS du FMI gonflé. Ces DTS passent par la procédure du Flexible Credit Line (FCL). Il n'y a rien d'étonnant que le crédit qui est concédé au Mexique soit le plus grand crédit jamais versé par le FMI: 47 milliards de $. Cette somme est historique. Le Mexique est accolé au sud des USA. Les USA, dont dépendent seules les décisions du FMI (selon la procédure du vote censitaire), se sont donc assurés à moindre frais un marché solvable de la demande et de l'exportation. Le Mexique n'est pas en situation de banqueroute d'État comme l'Islande, les Pays baltes, la Californie,... Les chiffres macro-économiques du Mexique sont bons, le Mexique peut aussi être vu comme un "bon élève du Consensus de Washington". Et les pays en Afrique? On s'en fout, sur ordre d'Obama. Plus simplement on peut affirmer qu'Obama pique dans la caisse pour convenances personnelles. Le communiqué officiel est clair, les crédits ont été accordés de manière préventive: "The Flexible Credit Line (FCL), which was created in the context of a major overhaul of the IMF lending framework on March 24, 2009, is particularly useful for crisis prevention purposes". Ou encore: "...provides assurance that Mexico is in a very strong position to manage any potential risks and pressures in the event that the global situation were to deteriorate further”. Le Mexique a obtenu son crédit du FMI 2 jours après le G20 de Londres, la Lettonie attend son aide du FMI depuis 6 mois.

L'Accord avec la Chine prévoit que l'Argentine dépose des Pesos à la Banque centrale chinoise et que la Chine dépose des Yuan à la banque centrale argentine. Ils n'y a aucun coût financier ni le moindre des taux d'intérêt n'est prélevé sur les transactions financières. Selon les deux banques centrales, il s'agit de stabiliser le système financier régional et de se protéger contre les risques actuels.

Cet accord bilatéral vient à point nommé pour le gouvernement argentin à cause de la crise financière internationale mais aussi parce que le Club de Paris (G20) n'accorde plus à l'Argentine de crédits. Le seul pays qui achetait des Bons du Trésor argentins, pour le financement de la dette, le Vénézuela de Hugo Chávez, ne dispose plus d'excédents à cause de la chute du prix du pétrole. L'accord bilatéral avec la Chine garantit à l'Argentine un accès à des crédits en cas de difficultés financières selon la Banque Centrale de la République d'Argentine (BCRA). Les spreads des CDS sur les Bons du Trésor argentin et leur taux d'intérêts se sont considérablement améliorés depuis cet accord. Il est à espérer que l'Argentine, qui a appris à gérer seule la crise de 2001, saura ne pas retomber dans plus de 50 années d'indiscipline budgétaire et de corruption. Les chinois, comme en Afrique, n'attendent aucune contre partie morale, éthique ou de bonne gouvernance des finances publiques.

L'industrie sur le Río de la Plata craint par contre une concurrence accrue de produits chinois. Le commerce extérieur avec la Chine a été multiplié par 10 depuis 2001 avec toute l'Amérique latine, et a augmenté de 40% pour l'année 2008. La Chine se fournit principalement en matières premières, en produits agricoles et en graines de soja.

Il est aussi passé sous silence que 5 grandes villes chinoises, Shanghai, Guangzhou, Shenzhen, Dongguan et Zhuhai ont été autorisées par la banque centrale chinoise d'utiliser le Yuan dans leurs transactions financières internationales. Par ce biais la Chine propulse une fois de plus le Yuan comme monnaie de référence internationale. Les médias de l'Ouest n'en ont pas parlé.

La Jamaïque vient de signer un même accord avec la Chine.

Il est question que le fonds souverain chinois, CIC, va rentrer dans la capital de Daimler en apportant des Yuan.

Obama a répété au Sommet des 2 Amérique "que le $ est fort et qu'il n'est pas nécessaire de s'enquérir d'une autre monnaie de référence."

La Chine dispose aussi d'une grande couverture en or et depuis le début de le 20 avril 2009 elle recommence à acheter en masse des tonnes d'or. Depuis 2003 ses réserves en or ont doublé mais c'est surtout ces derniers mois qu'il y a eu une augmentation de 76%. Son stock d'or de 1054 tonnes métriques dépasse celui de la Suisse. La Chine est le 5ème détenteur d'or de la planète. La Chine achète son or avec une partie de ses 2 trillions de réserves en devises internationales. La Chine achète de l'or pour augmenter son cours sur le marché international et pour que les spéculateurs rachètent du $. Ceci va faire augmenter le cours du $ et permet à la Chine de contrer la manipulation présumée des américains sur le cours de l'or pour le garder à la baisse et pour que les spéculateurs achètent du $, ce qui l'empêche de baisser.

Le G20 est le point de non-retour qui a prouvé ce qu'il n'est pas enclin de réaliser. La structure financière globale adossée sur le $ est brisée. Le $ est totalement effondré et discrédité comme monnaie globale de réserve. L'élite des G7 et G8 où le pouvoir bancaire a été jalousement, cupidement et malicieusement gardé, se confond avec les pays dont les banques sont devenues insolvables et dont les dettes privées et publiques sont externalisées au travers de la planète avec des émissions de Bons du Trésor. Qui détient la majeure partie de la dette des pays du G8? Les pays du G20, mais aussi les Pays en Développement, les Pays émergents qui ne disposent d'aucune voix dans les questions bancaires mondiales. C'est comme si un débiteur ne pouvait ne serait-ce que d'émettre son avis devant le tribunal du commerce qui traite de la faillite d'une entreprise. Avec quoi Obama-Brown vont-ils faire respecter leur volonté aveugle et criminelle de faire payer encore une fois leur pauvreté à la planète? Une guerre? Une manipulation du prix de l'or? Une hyperinflation et une dévaluation du $ et de la £? Un nouveau-$ après un effondrement violent à l'été 2009? (Graphique: réserves en $ par pays)

Comment va réagir la Chine avec ses 1900 milliards de réserves en $ ou en Bons du Trésor US? Va-t-elle convertir contre du cash par vagues successives les CDS (assurances) adossés sur les Bons du Trésor US et les Bons du Trésor US eux-mêmes, puis les convertir en CDS adossés sur de la dette libellée en Yuan? La Chine pourra alors revendre des Bons du Trésor Chinois à tous ceux qui veulent acheter des produits chinois. Et hop, le $ est bazardé.

La Chine a aussi créé un Fonds d'urgence pour les Pays d'Asie du Sud Est qui les assistera contre des attaques monétaires du genre de la Crise Asiatique. Ce Fonds va sûrement se transformer en une Banque Régionale Pan-Asiatique pour le développement qui laissera simplement tomber en désuétude pour cette région le FMI, la Banque Mondiale le $ et les DTS. Cette banque sera, comme la Banque du Sud lancée par Hugo Chávez, inattaquable par les contrôles et les pressions de l'Ouest, sera indépendante du risque des monnaies de l'Ouest et opérera comme un gigantesque fond de développement régional pour cette partie du Globe. 

La multipolarité contre laquelle le G20 de Londres du 2 avril 2009 s'est battue - pour la dernière fois -, existe déjà dans les faits. A Capitole Hill, à la City, à Bruxelles et à Francfort, personne ne le sait. On va même lancer des Élections Européennes 2009 comme s'il s'agissait de dépolluer le Rhin et la Tamise et le Danube pour que le saumon puisse nager jusqu'à leurs sources. Et les riches se font plaisir à chanter dans une diversité raciale et de salon "Yes we changed". Les riches de l'Ouest adulent cet américain au sourire de velours, mais piétinent toute l'Afrique.

Un constat sans appel vient d'être signé le 23 avril 2009 par Hilary Clinton, la secrétaire d'État américaine, qui craint de voir l'influence des États-Unis dans le monde reculer : "Nous perdons du terrain. En cause, la présence toujours plus importante de la Chine dans les affaires du monde, Péking s'imposant comme le principal rival de Washington dans les pays en développement."


Le Sommet des 2 Amériques s'est terminé sans Communiqué final à cause du désaccord sur l'embargo quinquagénaire de Cuba.
Yes, ils ont changé, les Pays de l'Amérique Latine s'opposent aux $ et aux GIs.
Encore un camouflet en Afrique, et Obama va commencer à réfléchir. Can he?

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    Les CHIFFRES !!!

    Il y a toujours des problèmes avec les chiffres, en voici la preuve ci dessous.

    Le FMI émet son avis le 21 avril 2009 sur les actifs dépréciés détenus par les banques.

    Et voici ce que cela donne dans le presse internationale:

    UK: Guardian = $4.1 trillion
    US: Financial Times = $4,100 billion
    US: The New York Times = $4.1 trillion
    US + D: Financial Times Deutschland = 4100 Mrd. $
    D: Frankfurter Allgemeine Zeitung = 4 Billionen $
    CH: La Tribune de Genève = 4100 milliards de $
    F: Le Monde = 4100 milliards de dollars


Et un site spécialisé est lui-même en contradiction: anglaispratique

6. avril 2009

G20 - Les ministres des finances européens dénoncent à Prague les décisions du G20

Je vous ai expliqué, ou plutôt raconté, il n'y a rien à expliquer, qu'une black list de paradis fiscaux ne peut pas être noire avec 4 centres financiers "non coopératifs" sur les ~~ 70 répertoriés. Je vous ai aussi raconté que la "punition par les marchés" à Wall Street, a continué à sévir les 3 jours qui ont suivi l'annonce du Plan PPIP de Geithner, le Secrétaire au Trésor américain. Aujourd'hui, après le G20 de Londres et le sommet de l'Otan de Strasbourg, les bourses mondiales sont aussi en rouge. Elle vont l'être encore plus souvent et plus longtemps dans les semaines qui suivent car c'est la période de la publication des bilans comptables des sociétés.

Bien qu'il y ait depuis septembre 2008 une autorisation légale d'assouplir les normes "prudentielles" comptables, pour masquer le mark-to-market, c'est à dire la valeur d'une entreprise en fonction de la valeur des ses bonités et des assets qui sont plus souvent des créances pourries, la réalité du mark-to-fantasy est renforcée. La fantaisie se poursuit encore plus intensément mais de manière officiellement légale sur le scène médiatique de Wall Street et de ses inféodés, mais elle s'égare parfois et s'exprime en mal. Ainsi l'agence de notation Moody's vient d'abaisser la notation de Berkshire Hataway du milliardaire Warren Buffet et l'a fait passer de AAA à Aa2, ce qui est une grosse claque. Emblématique? Non, comme avec Madoff, Warren Buffet a été désigné comme le responsable pour cacher la responsabilité de l'Organisation sociétale et économique du monde américain anglo-saxon.

Les entreprises, mais surtout les banques d'investissement et les assurances ont interprété librement les Recommandations de Bâle 2 des "normes prudentielles comptables" et elles avaient cru indéfiniment pouvoir vendre les risques à des naïfs acheteurs qui ont vendus à des naïfs acheteurs ces crédits qui ont été titrisés dans le pétrin à titres. La bulle des CDS / CDO, qui est évaluée à 68.000 milliards de $ (1000 fois supérieure à la bulle des subprimes) autour de la planète, ne pourra plus être dissimulée trop longtemps, elle va éclater sous peu, car les Plans TARP, TALF, PPIP et tous genre de bidules servent à faire payer le contribuable et les deux générations futures. A la bulle des CDS / CDO s'ajoute la bulle des LBO (Leveraged Buy-Outs, LBOs) qui représente toutes les entreprises qui ont été acquises à crédit, dans l'espoir de se rembourser en rentabilisant  ces crédits grâce à des assurances de crédits titrisées en produits financiers dérivés appelés CDS. La bulle des CDS éclate, et les LBO sont aussi en faillite. Mais du futur on s'en fout donc, maintenant l'objectif planétaire et d'aller avec Obama en Afghanistan pour créer la relance économique.

Le management d'évènements organisé par Brown-Obama et leurs boys au G20 de Londres et au Sommet de l'Otan à Strasbourg a été simplement dénoncé trois jours après à Prague à la réunion des ministres de finances européens sous la présence d'Obama.

Le prochain évènement annoncé qui ne connaitra que la punition par les marchés dès le second jour sera la sauvetage (bail out) de Chrysler, GM et Ford dans 30 ou 60 jours, tout comme la faillite, ce qui reviendra au même.

L'évènement est arrivé plus tôt que prévu! Obama annonce le 15 avril qu'une "banqueroute chirurgicale" va être organisée d'ici quelques jours. GM va être découpée comme toutes les banques américaines, anglaises, irlandaises, des Pays baltes, etc..., entre une good GM et une bad GM. Dans la Bad GM ont met d'abord tout General Motors, ses usines, les employés, toutes ses positions toxiques, toutes ses créances pourries, son portefeuille des brevets d'inventions, tout. Du chapeau-claque de la Bad GM, on fait ressortir une Good GM qui repart de zéro. Entre temps seront licenciés 47.000 employés sur les 200.000 et réduit de 20% les salaires des volatiles restants. Les versements aux retraités de GM seront de nouveau réduits. Les 70 milliards de $ de dettes de l'ancienne GM, perdus dans sa filiale financière, resteront greffés sur le dos du contribuable. Le système économique anglo-saxon est simple, on est volé avant, pendant et après. Quand je dénonce ceci on me regarde avec des yeux à la McCarthy. Les 35 milliards de $ versés en automne à GM, Chrysler (détenu par le fonds Cerberus), et Ford en automne 2008 sont partis en fumée. Aujourd'hui, 20 avril 2009, le Wall Street Journal annonce "qu'il ne vaut plus la peine d'essayer de sauver Chrysler. Chrysler se dirige vers l'insolvabilité". Mais on me regarde avec des yeux à la McCarthy. Je préfère même la période d'avant le 15 septembre, au moins on se faisait traiter de gauchiste. Ça sentait moins mauvais autour de moi. A présent un violent mouvement d'allégeances utilitaristes au coup par coup à des dominances, forces et pouvoir se déchaine contre des "subversivités" comme les miennes. A la crise économique la plus importante de l'humanité, ses mensonges adéquats.

Aujourd'hui la petite hausse à Wall Street provient de nouveau des polit-truands Obama-Geithner qui ont annoncé que le plan TARP va aussi englober les assurances vies, car elles avaient aussi des activités systémiques non viables. Il y a des rallies à Wall Street et dans le milieu financier on se pose la question pour tromper son petit monde, How to Puff up Earnings Goldman Sachs Style, et que je traduirais ainsi: comment faire gonfler les gains à l'image de la grenouille Goldman Sachs qui se veut plus grosse que le bœuf. Ou la Citygroup plusieurs fois renflouée et purgée par TARP, TALF qui annonce des bénéfices innatendus après que ses dettes aient été payées par le Trésor américain. Quand je dénonce ceci, on me regarde avec des yeux à la McCarthy. Dans cette période de publication de bilans, toutes les banques faillitaires qui ont fait l'objet de multiples sauvetages depuis septembre 2008, organisent une choréographie qui annonce des bénéfices, alors que l'économie continue à s'effondrer et que la production américaine a baissé de 25%. Au 15 avril 2009 il y a déjà autant de banques en faillite que pour toute l'année 2008. Mais revenons au G20 de la holding de défaisance des assets pourris.

Le Traité de Lisbonne a été un peu camouflé il y a deux jours suite au Communiqué du G20 de Londres. Les intentions fallacieuses des membres du G20 se lisaient dans ce Plan Mondial adossé à des Boîtes à Outils qui se donnait 6 mois pour organiser le prochain G20 et pour voir comment des mesures ont été appliquées concrètement.

La résistance s'organise en Union Européenne contre une intensification de structures de contrôles des marchés financiers qui a été prévue au G20. Ce WE, le gouvernement anglais s'est opposé lors de la rencontre des ministres des finances de l'Union Européenne à Prague non seulement contre des autorités européennes fortes de surveillance des marchés des titres et obligations, des banques et des assurances, mais aussi contre l'élaboration d'un système d'alerte avancé  et préventif sous la direction de la BCE.

Des plus petits pays membres de l'UE ont assorti de conditions leur accord à une surveillance accrue. Il faut selon eux préalablement clarifier la question de la répartition des charges de l'insolvabilité d'une grande banque entre les Pays de l'UE. Ainsi ces pays veulent s'assurer que les aides financières ne seront pas simplement attribuées aux centrales des grands groupes financiers qui ont des activités supranationales en Europe, mais que ces aides parviennent aussi aux filiales du reste de l'Europe. Le ministre allemand, Peer Steinbrück (SPD) s'est exprimé en faveur d'une étude non précipitée de nouvelles règles. L'agenda de la Commission européenne est très ambitieux.

En un premier lieu il est prévu une montée en puissance des activités des autorités de contrôle et de surveillance. La Commission a annoncé qu'elle va produire avant la mi mai des propositions concrètes sur la manière de renforcer ces autorités de contrôle. Les Chefs d'État et de Gouvernement doivent fixer leurs positions en juin lors de leur sommet. Jacques de Larosières, qui conduit le groupe de travail établi à cette effet, a proposé un rapport qui fait office de support pour les propositions de la Commission. Jacques de Larosières avait été précédemment le Directeur général du FMI (Fonds Monétaire International). La Commission s'était prononcée pour un très net renforcement des structures existantes comme le Committee of European Banking Supervisors (CEBS)" pour les banques, le Committee of European Securities Regulators (CESR)  pour la branche des produits titrisés et "Comitee of European Insurance and Occupational Pensions Supvisors" (CEIOPS) pour les assurances. Un European Systemic Risk Council doit être créé et mis sous la tutelle de la BCE (Banque Centrale Européenne).

Cet organe devra établir des analyses sur les marchés financiers, prévenir des risques qui mettent en danger la stabilité des marchés, et émettre des recommandations pour y remédier. Ces recommandations ne doivent en aucun cas avoir un caractère obligatoire. L'organe ne doit avoir qu'un rôle consultatif pour ne pas violer la libre circulation des capitaux et le Traité de Lisbonne, la Directives des Fonds Propres (CRD), ...

Peer Steinbrück comme le Président de la BCE, Jean-Claude Trichet, ont formulé l'idée que les États membres seront tenus de donner les raisons s'ils se trouvaient dans la situation où ils ignoreraient les recommandations de cet organe. Selon Joaquín Almunia, le Commissaire européen chargé des affaires économiques et financières, la non observation de ces recommandations devrait entrainer des conséquences, sinon cet organe perdrait toute crédibilité.

Il n'a pas paru dérangeant pour les anglais et pour les danois que la BCE et que les Pays de la Zone Europe dirigent cet organe. Trichet a affirmé à Prague que les 27 États Membres de l'Union Européenne y seraient représentés, mais la BCE en assurerait la Présidence.

La critique anglaise au sujet des 3 autorités de surveillance se dirige contre la volonté de de Larosières de les rendre compétentes pour prononcer des recommandations aux banques qui ont des activités supranationales, si les autorités de surveillance nationales dont dépendent ces activités ne se mettent pas d'accord entre elles. Vous pouvez vous imaginer le temps nécessaire à n'émettre que des recommandations pour des activités adossées à des risques systémiques.

Pour d'autres Pays Membres comme les Pays-Bas, l'Italie ou la Suède les propositions de de Larosières ne vont pas assez loin. Le Commissaire responsable du marché intérieur et des services, Charlie McCreevy, a annoncé une proposition qui sera aussi ambitieuse que possible mais a rappelé que l'expérience montre pourtant que toute tentative des États de renforcer la surveillance financière s'est toujours diluée. C'est pourquoi le règlement de la surveillance des marchés financiers mettra à l'épreuve la réelle volonté des États de réagir face aux crises de manière appropriée.

Selon Joaquín Almunia un nouveau cadre règlementaire devrait être opérationnel au plus tard à la fin de l'année 2010. La Commission Européenne ne peut plus se permettre de reporter la réforme. En théorie les États membres européens pourraient décider d'une structure de surveillance contre la résistance du Royaume-Uni. Il n'est pourtant pas envisageable que les autres Pays membres de l'Union Européenne se mettent d'accord sans obtenir l'accord de la City. La ministre française des finances Christine Lagarde a aussi précisé que "des décisions importantes ne peuvent être prises, que si tous les États sont d'accord".

Deux mois après la tenue du G20 de Washington de novembre 2008, ledit Bretton Woods 2, le Commissaire européen irlandais McCreevy chargé du marché et des services, n'avait pas tenu compte des appels du Parlement européen pour la mise en place d'une régulation couvrant tous les acteurs financiers. L'attitude de McCreevy était contraire aux conclusions du G20 de Washington où l'Europe s'était "engagée à renforcer le régime de réglementation, le régime du contrôle prudentiel, le management du risque et avait assuré de contrôler et de réglementer de la manière la plus appropriée les marchés financiers, les produits financiers, les acteurs du marché financier".

Vous voyez que 6 mois après le G20 de Washington, l'Europe n'était pas plus avancée au G20 de Londres du 2 avril 2009, et que les philippiques de pinocchio menaçant de "claquer la porte" étaient une attitude simplement dolosive envers les citoyens français et européens et une opération de marketing politique qu'il juge être en sa faveur. Sa chute ne sera que plus spectaculaire, mais avant, il cassera du prolétaire encore bien violemment et, tout en réduisant l'ISF et en laissant augmenter les impôts locaux et tout en se retirant de ses obligations régaliennes  de financement locale et régional, offrira annuellement 3 stock-options jusqu'à chaque la madone des cabinets d'entreprise pour la tenir à sa laisse.

McCreevy
s'était même accordé l'appui du secteur industriel pour éviter toute réglementation. McCreevy s'était aussi permis, devant l'Association Britannique de Capital Risque, de critiquer violemment, sans la nommer, l'Union Européenne avec ses "régulateurs zélés" et ses "règles aveugles"  ("trigger happy regulators" et "indiscriminate regulations").

Les récents propos tenus en novembre par le Commissaire irlandais McCreevy n'avaient rien d'étonnant quand nous connaissons l'attitude naturellement arrogante de l'Irlande et de la Grande-Bretagne qui se sont octroyés en échange de l'adhésion à l'Union Européenne une panoplie d'opt outs au niveau fiscal et social, avec la complaisance servile des autres États membres adulés de libre circulation de tout et de plus encore. Cette attitude contrevient à l'assurance donnée par le Président européen tournant, Nicolas Sarkozy, le 21 octobre 2008 devant la Parlement Européen à Strasbourg: "Aucune institution financière, privée ou publique, ne doit échapper à la régulation". Le ministre Hervé Novelli l'avait répété en décembre 2008 devant la même Assemblée: "aucun segment de marché ne doit échapper à la régulation". Même si je ne croyais jamais un mot des intentions régulatrices du Président, NS, il faut souligner que de tels propos peuvent se tenir devant micros. Avec le recul, je me demande combien de temps nos gouvernementaux pourront continuer à mentir sur les médias devant des citoyens qui savent qu'on leur ment. Le Commissaire McCreevy passe depuis toujours pour être un lobbyiste payé par le secteur de la finance au lieu de servir comme Commissaire européen les intérêts de l'Union. L'Irlande portait encore avant ladite crise le sobriquet du "Tigre celtique", je pense que rough state, État voyou, lui va mieux. Et McCreevy est un rough guy. Nothing else.

L'UE avait salué en automne le Plan Paulson dans son principe. L'EU avait annoncé vouloir planifier depuis quelques années déjà de telles mesures et le Commissaire au Marché Intérieur. McCreevy avait dit "ne pas voire la nécessité d'appliquer le Plan américain de sauvetage parce qu'il n'existe pas en Europe les mêmes conditions." C'était quelques semaines avant l'effondrement de l'économie irlandaise qui est toujours à deux doigts de la banqueroute d'État. (Photo: China Daily)

Une fois de plus suite à une fausse analyse, nos gouvernementaux administrent un faux médicament à un faux malade. Le premier des suppositoires toxiques a été le renflouement des banques pour qu'elles se remboursent leurs créances pourries sur le dos des contribuables et des déficits budgétaires. Avec cette volonté de na pas agir dans le sens de la régulation des marchés financiers, parce que ceci pourrait les effrayer, nos dirigeants administre un non-suppositoire dont l'effet doit être calmant. Mais justement une action claire pour la régulation des marchés apporterait la restitution de la confiance. Nos dirigeants ont donc comme objectif d'organiser le transferts de richesses du contribuable et des biens de l'État vers les banques et assurances. Comme aux USA, le pouvoir public organise la privatisation de la création de la monnaie et sa confiscation par les appareils financiers. Tout l'argent public déversé ne sera pas générateur de rehausse, de stabilisation et de croissance de l'économie, mais ne sera qu'une manière de polir et lustrer les actionnaires des banques et leurs lobbies politiques, syndicaux et d'influenceurs.

Les deux tableaux montrent la première récession mondiale de la croissance depuis 1930. A chaque fois vous voyez que le point d'inflexion est autour de 2006 et non pas en septembre 2008. La crise, la vraie, n'est pas la crise des subprimes et du système des risques, mais une crise de notre système ordolibéral.

Il n'y a rien d'étonnant que 2006 soit le point d'inflexion. Il est non seulement le point d'effondrement du commerce international, il est aussi le point de convergence avec le risque systémique des banques d'investissement qui avaient de plus en plus de mal à se dissimuler. En effet les banques d'investissement étaient déjà en situation de faillite dès 2006, mais elles avaient organisé un système planétaire de partenariats ou de sociétés boîtes-aux-lettres, qui étaient officiellement des filiales sur d'autres pays ou continents. Ces "filiales" recomposaient des macédoines de titrisations de créances (CDS, CDS square, CDO...) et les revendaient avec des promesses de rendements très élevés. L'argent récolté retournait à la maison mère aux USA et ce système boule-de-neige ou pyramidal était un Ponzi et permettait à ces maisons mères de ne pas faire faillite. Madoff, je m'en fous. Tout le système était du Ponzi favorisé par le législateur et les hommes politiques. La compromission est universelle, la crise sera surtout payée par les petits. Mais les petits eux-mêmes avaient abandonné leur vigilance politique et installé au pouvoir ces influenceurs politiques sensibles aux lobbies des affaires.




Ces deux tableaux ci-dessus montrent ce qui arrive quand les consommateurs sont hyper-pressurés, quand les salaires sont bas, quand les emplois sont difficiles à trouver et quand la bulle des crédits (subprimes, CDS et CDO, etc...) éclate.


Un arrosage des banques pour qu'elles aient de nouveau confiance et qu'elles accordent des crédits est un faux médicament administré au faux malade suite à une fausse analyse  >>> Graphique à gauche: réduction du déficit commercial des USA: il commence en 2006. En rouge déficit, hors pétrole. Cette réduction du déficit est due à l'effondrement total de la demande dès janvier 2007 et se laisser prévoir dès 2006, alors que rien ne laissait présager ladite "crise" des subprimes, etc... Cette chute de la demande américaine entraine une chute totale de l'importation américaine. Courbe noire: la chute du prix du pétrole a suivi. La chute du déficit américain n'a pas été provoquée par une augmentation subite des exportations de produits américains. La CRISE est économique et la crise financière a exercé un effet de levier sur elle.



Graphique de droite
: Le chômage officiel aux USA est déjà de 15,6% quand on applique complètement les normes de calcul du Bureau International du Travail qui comporte les chômeurs partiels techniques, induits ou "forcés". La tendance augmente de toute manière très vite. Pour le site Shadow Government Statistics qui applique complètement les normes du BIT, il est presque de 20%.


Il faudra de nouveau organiser la croissance par l'emploi, le travail et le salaire, et non pas la croissance par le crédit, sa titrisation des créances, la création de monnaie privatisée, le système de réserves fractionnaires des banques et des banques centrales, les "paquets conjoncturels" payés par les deux générations futures. Ceux qui me traitent de "gauche" sont des imbéciles. L'économie doit être au service de l'Homme et des populations. L'Europe aussi.

Selon l'OCDE, 1,8 milliard de personnes, 60% des travailleurs de la planète sont des travailleurs précaires sans contrat de travail, sans couverture sociale et sans assurance chômage. Selon l'OCDE, dans tous les pays de croissance, industrialisés, émergents ou en développement, la situation va en s'aggravant. Vous vous souvenez de la "croissance appauvrissante" de Jagdish Bhagwati et vous vous souvenez que sur mon site je vous ai expliqué que cette croissance appauvrissante concerne les Pays ACP, les Pays PED et les couches pauvres et moyennes des pays industrialisés.

Où en sommes-nous dans la "crise"? Les pertes dues à l'effondrement des crédits immobiliers n'ont atteint pour l'instant que 50% de la chute attendue. Les pertes dues à l'insolvabilité des cartes de crédit et des crédits à la consommation n'ont atteint que 33% des pertes attendues. Les pertes des crédits industriels et commerciaux, hormis pour la construction, ne sont même pas encore reconnaissables. Chaque crédit était couvert par des macédoines de titres revendus comme produits dérivés. A l'insolvabilité des débiteurs, détenteurs de crédit, va s'ajouter l'effondrement des produits dérivés qui étaient sensés mieux répartir les risques des crédits et permettre un enrichissement à côté des intérêts encaissés pour les crédits octroyés lors des remboursements. Le Royaume-Uni et les USA sont les prochains candidats à la banqueroute d'État.

On se demande ce qu'attendent les décideurs politiques et quel est le rôle de Gordon Brown ou de McCreevy. Au Royaume-Uni le chômage augmente actuellement à un rythme de 600.000 à 700.000 chômeurs par mois. En 2008 le Royaume-Uni a perdu 1,1 million d'emplois. Le système bancaire du Royaume-Uni est en faillite. La Banque centrale du Royaume-Uni s'oppose à un nouveau paquet fiscal de "stimulation" de Gordon Brown. La bombe à retardement des faillites est entrain d'exploser aux USA et au Royaume-Uni et va s'ajouter à l'éclatement de la bulle des CDS / CDO. Au Royaume-Uni on glose encore sur la libre circulation des capitaux et la concurrence libre et non faussée qui tend au plein emploi et crée le bien-être (Traité de Lisbonne).

50% des flux financiers de la planète passent obligatoirement par les paradis fiscaux; c'est la libre circulation des capitaux. 100% des entreprises du CAC40 ont des sociétés boîtes-aux-lettres dans les paradis fiscaux pour dissimuler les bénéfices et ne pas payer l'impôt. La France baisse depuis 30 ans l'impôt sur les sociétés, pinocchio boucle tous les 6 mois un paquet fiscal avantageux à la population qui possède, et en pleine crise il va encore baisser l'ISF.

Faux médicament? Faux malade? Suite à une fausse analyse? Oui.

Je viens de lire aujourd'hui le 7 avril 2009 dans le Times online et dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) que la bulle des crédits toxiques (CDS / CDO...) a encore augmenté le mois de mars de 4000 billions de $ et qu'elle n'a jamais cessé d'augmenter depuis septembre 2008. Donc les plans TARP, TALF, PPIP et tous les plans d'inondage des banques et assurances auto-systémisées ont gâché cet argent public sans pouvoir, ne serait-ce que financer ses propres dettes sur son dos. Je pense maintenant que vous comprenez pourquoi je nomme ces Plans des Plans de défaisance, et le G20 la Holding de défaisance. Tous ces initiés concurrent à défaire les assets et les biens économiques de la société et des pays.

Dans le Wall Street Journal je lis aussi aujourd'hui que c'est aussi aujourd'hui que s'arrête le stress-test des 19 plus grandes banques des USA. Le stress-test était un parcours dans le management d'évènement d'Obama à la suite duquel les prévisionnistes et analystes pourront mieux décrire la conjoncture à venir. La punition par le marché continue et les indices boursiers sont partout dans le rouge. Ne vous bercez surtout pas de l'illusion qu'une "nouvelle alarmiste entraîne l'effondrement" et n'intervertissez pas cause et effet. Engraisser les zombie banks est un acte de haute criminalité financière.

Le G20 du 2 avril 2009 de Londres et le sommet de l'Otan de Strasbourg du 4 avril 2009 étaient les derniers grands évènement pour tenir en haleine les spéculateurs boursiers. Nous sommes en chute libre dorénavant.

Donc? Resserrez vos valeurs sur votre famille et préparez-vous pour votre naissance en citoyenneté:

Apportez les voix de Gauche aux Elections européennes 2009: réfléchissez, débattez, argumentez, votez!

29. mars 2009

G20 - L'effondrement du système ordolibéral a commencé en 2006 - Ce n'est pas la Crise des subprimes, des banques...





Il est temps d'expliquer que la crise n'est pas "la crise des subprimes", la crise des banques, la crise du credit crunch, de la raréfaction des liquidités. Depuis le 1er juin 2006, où j'ai créé mon site, je vous explique les déraillements du système ordolibéral. Je vous expose ici que ladite crise a démarré en 2006. Depuis septembre 2008 je vous explique qu'avec tous les Plans TARP, TALF, PPIP, les Plans de sauvetage, de restitution de la confiance, de relance de la demande, des bail out et que le Plan(-S) Européen(-S) avec ses "Boîtes à Outils" ne sont qu'un faux médicament administré à un faux malade suite à une fausse analyse. (Photo: Auguste Rodin, Londres, les Bourgeois de Calais;
Courtesy: PB, étudiant à Dublin)





Le néolibéralisme a plongé le monde dans le plus grand désastre depuis Hitler et Staline. Deux générations futures vont payer au moins jusqu'en 2029 pour le monde (de "croissance") qui a été cassé par un système voulu par les papy-boomers. (Photo: Gordon Brown à NY)

 

 

 

 

 

Il faut repenser aux fondamentaux économiques.

Regardez le Graphique à gauche: Source FMI, récession des pays émergents, globale, des pays industrialisés. Depuis septembre 08 nous savons que nous aurons une récession à 2 chiffres. Constatez avec moi que la crise, qui n'est pas une "crise financière" a démarré à la fin de l'année 2006. La chute vertigineuse commence vraiment au milieu de l'année 2007. Rappelez-vous aussi de la faillite de la Bear Stearns aux USA, et de la 5ème banque britannique, la Northern Rock. Le déclenchement et la poursuite de l'effondrement du commerce international ne provient pas de l'effondrement de deux banques.

Le monde que l'on nous prépare n'est pas celui que l'on nous raconte.

Graphique à droite: Source FMI
Courbe en bleu = Croissance de la production industrielle globale, exprimée de +15 à -15%.;
Courbe en rouge = Croissance du commerce de marchandise, exprimée de +45 à -45%

Point d'inflexion à la moité de l'année 2007 ou de l'année 2008, donc avant la "crise des subprimes".

Cessation du commerce international, début de l'année 2008, avec effondrement de -75% en 6 mois, et une récession de -45% dès le mois de novembre 2008

20 Pays, ou un peu plus, sont invités au buffet dinatoire de la holding de défaisance du G20 du 2 avril à Londres. En réalité le G20, ne sera qu'un G2 entre les USA, débiteurs, et la Chine, créditrice. Qui domine dans ce rapport de force? Les USA, dont 70% des réserves du $ sont détenues à l'étranger, dont les Bons du Trésor américains sont détenus par les étrangers, avec en tête la Chine. La Chine ne se contentera plus tout à fait du petit os à ronger, à savoir d'un siège au FMI. L'Europe va agiter à Londres ses drapeaux bleus, comme les africains au passage de la limousine d'un haut dignitaire du régime d'un pays industrialisé européen.
(Graphique à gauche: Source FMI, Banque Mondiale, OMC; prévisions mondiales PIB et commerce) Point d'inflexion et Effondrement 2006 et 2007.

 

Vous pouvez aussi chercher sur le site du FMI des milliers de graphiques et de tableaux. Beaucoup sont interactifs pour affiner la recherche, le pays, l'année, le moment, la période. J'ai pu glisser le curseur sur l'année 2006. En 2006, il n'y a pas au niveau de la planète une crise des subprimes. 2006 est le point d'inflexion pour la Chute du PIB: en vert pour les Pays émergents, en noir pour le Monde, en rouge pour les Pays industrialisés. En 2006, il n'y a pas de raison pour qu'il y ait un point d'inflexion, dans les pays émergents. Il s'agit bien d'une crise économique mondiale majeure.

Je vous invite à cliquer sur le graphique à gauche qui montre la chute du Baltic Dry Index: le Baltic Dry Index (BDI) est un indice des prix pour le transport maritime en vrac de matières sèches. Créé en 1998, cet indice est géré par la société britannique Baltic Exchange à Londres. Il est établi sur une moyenne des prix pratiqués sur 24 routes mondiales de transport en vrac de matières sèches, tels que les minerais, le charbon, les métaux, les céréales, etc.

Ci-dessous voici à gauche 3 autres graphiques sur le fret maritime.
Tous montrent une chute vertigineuse du commerce international à partir de juin 2008. Vous pouvez chercher tous les types de graphique sur le fret maritime, ils seront tous identiques. Vous comprenez qu'il est l'une des plus grande supercherie du début de ce IIIème millénaire d'avoir fait croire à une crise bancaire, d'injecter des trillions de $ dans les appareils systémiques bancaires et de voir que ceci ne les empêche pas de se retrouver en insolvabilité à chaque fois quelques semaines seulement après le précédent plan de sauvetage. Le gouvernement Obama-Geithner a sombré dans le management d'évènement et essaye de pusher tous les 3 jours le Dow Jones et la Nasdaq en inventant une mauvaise blague, en faisant un discours pour tenir avec des paroles de bonimenteur l'amérique en haleine et le cow-boy de papier avec elle. Et même si le contribuable américain va payer 93% du coût du plan PPIP de Timothy Geithner de rachat des crédits industriels, les "investisseurs" n'y croient plus. "Crédit industriel" est le nouveau nom qui parait depuis hier dans la presse internationale pour les "créances toxiques" (dans lesquels il y a la bulle des CDS / CDO). Même Nouriel Roubini change d'opinion et explique "How Geithner's Plan can succeed". Tout est dans le "can". Yes, we.  Ne laissez pas le Parlement Européen entre des mains d'euro-députés médiocres aux Élections Européennes de juin 2009.

Caterpillar Obama préfère pousser devant lui la merde de la tour de Babel écroulée. 95% des produits dérivés, constituant la bulle des CDS / CDO est détenue par les 5 banques en faillite des USA: Bank of America, City Bank, JP Morgan Chase, HSBC Bank USA, Goldman Sachs. Au G20 de Londres, Caterpillar Obama a dit aujourd'hui le 1er avril 2009 "qu'il ne faut pas chercher le fautif, mais il faut voir comment nous nous sortirons de la crise car nous sommes dans un marché global". La bulle des dérivés, des CDS, des CDO va éclater maintenant, malgré les rackets sur le contribuables et les peuples de la planète effectués par les purges des TARP, TALF, PPIP, etc... et même si les normes "prudentielles" de Bâle 2 et de IFRS sont temporairement "assouplies" pour cacher les créances industrielles et privées pourries. Le FBI devrait s'occuper du polit-büro Obama-Geithner-Brown.

(Plan cliquable ci-dessus: G20 Summit in London, Protest, interactive map du Guardian)

L'autorisation temporaire légale de ne plus évaluer la valeur des actifs par rapport au cours du marché (mark to market, ou en allemand die Zeitwertbilanzierung) dupe de moins en moins les "investisseurs". Le système bancaire américain est en faillite. C'est comme les faillite de GM et de Chrysler qui sont connues depuis au moins l'année 2003. Mais la cavalcade des effondrements bancaires en dominos n'avait commencé que le 15 IX 2009 avec le lâchage de la Lehman Brothers. L'effondrement commercial vertigineux commence au début du mois de juin 2008. Le système économique ordolibéral américain est en faillite en réalité depuis le 9 XI. Depuis 2006 j'expose sur mon site que la croissance et la productivité américaines ne sont pas de la croissance et de la productivité. Une hystérie à la bourse qui fait monter artificiellement les assets, et une croissance qui est soutenue uniquement par le crédit omnibus et sans bonités, n'est pas une croissance.

La CRISE ouverte planétaire commence dans sa phase violente en juin 2008.
On la faisait passer à l'époque pour la "Crise des Subprimes".

 

 

 

 

 

 








Des pays comme les USA ou le Royaume-Uni, en faillite bancaire complète, essayent de plonger l’Europe dans la même erreur hystérique américaine: celle de faire administrer le faux médicament à un faux malade suite à une fausse analyse. Le cash for trash, le rachat des poubelles et de leur contenu, sans contrepartie ou gouvernance d’actionnaires publics (nationalisation) n’est pas un plan de relance et de restitution de la croissance, c’est un cadeau pour les boys de Wall-Street et leurs aviso-escorteurs. Et ces aviso-escorteurs essayent de faire monter la pression avant la holding de défaisance du G20 de Londres. Ce genre de relance par l’insémination par le trash va conduire simplement à Weimar 2.

Déjà en septembre 2008 le $ est réputé surévalué de 12 fois. A la fin de l’année 2009, Obi le Roi du Bricolage aura multiplié la masse monétaire des USA de 15 fois avec la helicopter money, la planche à billet (The paper mill on the Potomac River). Ce qui veut dire qu’à la fin de cette année le $ vaudra 27 fois moins en réalité. Qui voudra faire le bail out des bad banks et de la Fed’ qui est la cheftaine des bad banks? Personne. Donc, pour faire payer les dettes pourries rachetées par les bail outs il y aura une inflation galopante. Les USA, le Royaume-Uni et la Suisse pratiquent à ce jour à grande échelle la planche à billet. La Suisse, souvenez-vous en, personne n'en parle.

Avant l’été 2009, le système monétaire international va s’écrouler aussi sur le papier. Dans les faits il est déjà écroulé.

Le 4ème graphique à gauche montre l'effondrement du prix des navires d'occasion âgés de 5 ans. C'est catastrophique et ceci montre qu'à court et long terme plus aucun investissement en tonnage ne sera réalisé, et que le fret maritime transcontinental est paralysé à moyen terme.


Le chômage dans les pays industrialisés: l'OCDE annonce une augmentation de 25 millions de chômeurs dans les pays industrialisés avant la fin 2009. Source: Portail des Statistiques de l'OCDE. Les USA ont perdu 742.000 emplois simplement en mars 2009 et plus de 5 millions en un an.

Le chômage dans le G7: l'OCDE annonce 2 jours avant le G20, +18 millions de mars 2008 à mars 2009.

Le chômage dans les pays émergents: En Chine il y a eu une augmentation de 26 millions de chômeurs, et il y a l'exode urbain, le retour à la campagne qui ne les attend plus et qui n'a plus de quoi les nourrir.

Le chômage dans les Pays ACP et PED: nous ne parlons pas de l'Afrique et des Pays des Caraïbes et du Pacifique.

Le chômage en Allemagne: de décembre 2008 à mars 2009, +854.000 chômeurs et +1,625.000 chômeurs partiels, soit 26 fois supérieur à l'année précédente.

Chômage en France: ça va, grâce à pinocchio qui décrète des cacahuètes au sujet des bonus.


Mais on fait croire qu’il faut se battre contre la déflation en faisant de la helicopter money.

Or justement, curieusement hier, dans le Guardian parait un article intitulé : "Surprise rise in inflation defies City predictions" (Une surprenante augmentation de l’inflation défie les prévisions de la City). En février il y a eu 3.2% d’augmentation des prix en UK (Graphique à droite). L’illusion déflationniste due à la baisse de l’immobilier a engendré une gigantesque politique de helicopter money qui appelle automatiquement l’hyperinflation. Nous nous avançons vers la plus grande crise des surliquidités de tous les temps après avoir fait croire à un credit crunch, une raréfaction des crédits, alors que les liquidités n’ont été que confisquées par les banques qui ont essayé de financer leurs dettes avec l’argent des banques centrales et du Trésor public.

Le leadership américain a déjà été éliminé en 2001, suite à l'échec du Cycle de Doha de négociations pour le libre échange de l'OMC. Militairement le leadership américain a été éliminé en Irak et en Afghanistan, malgré les centaines de milliers de morts et les bombardements directs et latéraux. Mais le monde des pays industrialisés a peur et va faire semblant, à Strasbourg le 4 avril avec le sommet de l'Otan, et à Londres avec le G20 du 2 avril, que le monde est toujours unipolaire américain. L'Europe va un peu morigéner, ne va pas aller tout à fait dans le sens des suppliques d'Obama-Geithner et va signer des éphémères philippiques du pinocchio français contre les biotopes fiscaux de Jersey, des îles Caïman, etc... en oubliant dans le Communiqué comme paradis fiscal le Royaume-Uni, le Luxembourg, la Suisse, Andorre, Monaco...  Les États démontrent leur puissance mais le chômeur africain, européen peuvent crever. C'est de leur faute, ils  n'acceptent plus que l'on offre des trillions aux banques & assurances.

L'Europe aura-telle encore besoin longtemps d'un fantôme pour croire qu'elle ne peut exister d'elle-même?

Le G20 est composé de: Argentina, Australia, Brazil, Canada, China, France, Germany, India, Indonesia, Italy, Japan, Mexico, Russia, Saudi Arabia, South Africa, South Korea, Turkey, United Kingdom, United States. Le 20ième mebre est l'Union Européenne. Avez-vous entendu Barroso ou Junkers s'exprimer? L'Europe adore organiser "la concurrence libre et non faussée" et les normes de brosse à chien. Sont invités comme obesrvateurs, comme l'Union Européenne: le FMI, la Banque Mondiale, International Monetary & Financial Committee, Development Committee of the IMF & World Bank.


L E     CO M M U N I Q U E     D U     G20     D E     L O N D R E S     N E    P A R L E R A     P A S     D E     C E C I   > > >

  1. Oui au Développement des Pays de l'Afrique, des Caraïbes, du Pacifique.
  2. Non à l'achat par les fonds spéculatifs de millions d'hectares de terres arables en Afrique.
  3. Non aux Nécrotechnologies, OGM, Transgène, Mutagène,
    Terminator, Traitor, Superweed, stérilité contractuelle, brevet sur le vivant
    .
  4. Non aux APE, les Accords Bilatéraux qui contournent l'OMC.
  5. L'échec du dernier cycle de négociations des accords multilatéraux, le Cycle de Doha,
    a conduit à la mort de l'OMC en 2001. Il est temps de mettre en œuvre les solidarités locales, régionales et globales.
  6. L'Europe aura-t-elle le courage de dépasser le Consensus de Washington, Joseph Stiglitz, Jagdish Bhagwati?
  7. Non au déni du paquet climat/énergie.
  8. La Crise est l'accident de l'économie réelle du Pays des trois flux, les USA.
  9. Mon site est une Zone hors AGCS, Zone hors ADPIC.
  10. Non à la destruction des emplois et des entreprises par les fonds de pension et les hedge fonds.
  11. Abrogation de l'Article 58 du Traité de Lisbonne
  12. Abrogation des Directives européennes "Fonds Propres Réglementaire" (CRD), calquées sur Bâle 2
  13. Faire payer les assets pourris et les 62.000 de trillions de $ de CDS/CDO pourris
    par les actionnaires et non pas par les peuples et les Travailleurs.
  14. Pour la Répartition équitable des richesses
  15. Non au Traité de Lisbonne. Allez voter aux Élections Européennes 2009.


 

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  1. Les Chefs d'État africains demandent à Gordon Brown
    de s'engager au G20 pour les peuples.
    Oxfam - London Summit: Put People First
     
  2. Communiqué du site AVAAZ.org, le Monde en action: Sans d'intenses pressions internationales dans les jours à venir, nos dirigeants pourraient rater cette occasion historique. Nous avons donc décidé de lancer de toute urgence une pétition à l’occasion du Sommet de Londres. Celle-ci sera remise directement aux représentants officiels du sommet et aux dirigeants lors d’une marche de milliers de personnes ce week-end. Pour ajouter votre signature, cliquez sur ce lien:  http://www.avaaz.org/fr/global_economic_rescue

 

28. mars 2009

G20 de Londres - Les USA manipulent le prix de l'or pour garder le $ comme monnaie de référence


Il est communément admis que les réserves mondiales d'or détenues par les banques centrales s'élèvent à 30.000 tonnes. J'ai pu lire sur le site 24hGOLD que "d'après le groupe de veille, le Gold Anti-Trust Committee (GATA) la moitié de la quantité d'or aurait disparu. La Réserve Fédérale et le Trésor américain manipulent subrepticement les réserves d’or du pays en participant à des leases non-déclarés. Le GATA pense que la majeure partie de l’or loué de cette façon ne retournera jamais dans les coffres des banques centrales.

Le GATA affirme que les réserves d’or américaines entreposées à Fort Knox ou à West Point ont gravement diminué car la Réserve Fédérale et le Trésor américain les envoient à l’étranger pour régler des transactions complexes destinées à étouffer le prix de l’or.

Le GATA déclare également que la stratégie de manipulation du prix de l’or par le gouvernement américain a commencé à échouer. L’objectif de cette manipulation est de cacher la mauvaise gestion du dollar américain afin qu’il conserve sa fonction de monnaie de réserve du monde. Le prix récent de l’or, approchant les 1000 $ l’once, montre que le plan d’étouffement du prix est en train de vaciller, déclare le GATA. Lorsque tout le monde aura compris que les banques centrales étouffent le prix de l’or, son prix pourrait monter jusqu’à 3000 $, 5 000 $ l’once, voire plus. Comme preuve de la manipulation du prix de l’or par le Trésor américain et la Réserve Fédérale, le GATA cite le rapport hebdomadaire du Trésor sur la position des réserves internationales de devises du gouvernement, qui depuis le mois de mai a inscrit les prêts et les swaps d’or comme une composante des réserves d’or américaine

Il existe aussi pour l'or un marché des produits dérivés, des swaps. On sait que les USA ont loué des énormes quantités d'or. Il semble que l’or américain a été mis en jeu sans que le Trésor ou la Fed ne mette le peuple américain au courant. La London Bullion Market Association publie sur son site Web une liste de plus de 80 membres travaillant en tant que 'faiseurs de marché' pour les banques d’investissement  dans les marchés mondiaux de l’or et des matières premières, et qui sont à l’origine et participent à divers produits dérivés de l’or, dont les leases et les swaps.

Dans le cas d’un d’or, une banque centrale prête de l’or à une banque d’investissement avec un taux d’intérêt nominal, habituellement 1%. Ensuite, la banque d’investissement met l’or prêté sur un marché, tel que le London Bullion Market (ntdtr: terme désignant le marché de l'Or de la place boursière londonienne au Royaume Uni), où l’or physique est vendu, augmentant ainsi la quantité d’or disponible sur le marché. Des problèmes surgissent lorsque le prix de l’or augmente beaucoup comme cela a été le cas au cours des derniers mois, avec une once à plus de 900 $. Et quand, à la fin de la période de bail, il faut rendre à la banque centrale l’or prêté, il se peut que la banque d’investissement doive retourner sur le marché et acheter de l’or à un prix bien plus élevé que lorsqu’il a été prêté. Afin de se couvrir contre ce risque, la banque d’investissement achète habituellement des contrats à terme ou des options d’achat d’or pour s’assurer d’être fournie à une date et à un prix futurs spécifiés. Dans le monde des produits dérivés de l’or, il existe une grande diversité de contrats, dont des transactions dans lesquelles les banques centrales s’échangent leurs réserves d’or afin de pouvoir poursuivre le leasing ou d’autres transactions dérivées de l’or, qui utilisent l’or de l’autre banque centrale et non le leur. Les membres américains de la liste de la London Bullion Market Association comprennent Bear Stearns, Forex Inc., Goldman Sachs International, JP Morgan Chase Bank, Bank of America, Citibank, Merrill Lynch et Morgan Stanley." 


Ces banques d'investissement ont fait faillite et ont fait l'objet d'un bail out en 2008 et 2009. Nous pouvons nous imaginer que ce bail out pourrait servir à leur permettre de racheter cet or sur les marchés internationaux.

Pour compléter les explications j'ai trouvé un article sur cafedelabourse.com qui doute des manipulations des cours de l'or, mais qui comprendrait les raisons: "L'implosion du dollar et explosion de l’or sont intimement liées... Et que font les gens sensés pour se protéger de la dépréciation de la monnaie papier ? Ils achètent de l’or, qui lui, quoi qu’il arrive, ne se dépréciera pas. Ce qui pousse son cours vers le haut, tant en euros qu’en dollars. Retenez ceci : la hausse de l’or correspond en partie à la perte de confiance des investisseurs dans la monnaie papier. En endiguant la hausse de l’or, le gouvernement américain limiterait la perte de confiance des investisseurs dans le dollar. Implosion du dollar et explosion de l’or sont intimement liées… Donc, il ne fait aucun doute que le gouvernement américain aurait tout intérêt à maintenir les cours de l’or à un niveau raisonnable ; ou, plus précisément, à contenir le mouvement haussier de l’or. C’est dans son intérêt, parce que c’est l’intérêt du dollar. Il serait donc dans l’intérêt des pouvoirs publics américains d’exercer sur quelques grandes banques des pressions bien senties… Banques qui auront une capacité à se rebeller plus que limitée puisqu’elles ont besoin de l’argent des pouvoirs publics!"

Sur un autre site L'Edito Matières Premières & Devises qui commente les manipulations sur l'or j'ai trouvé ceci: "Je pense que le scénario qui va être joué dans les mois qui viennent sera celui d'une dévaluation concertée de l'ensemble des monnaies internationales via une augmentation 'imposée' du prix de l'or. Cette augmentation entraînera automatiquement une réduction de la dette mondiale et permettra aux banques centrales de récupérer encore plus d'or, les investisseurs vendant alors leur or contre l'équivalent en monnaie-papier. Les deux vraies questions sont les suivantes: de combien sera dévaluée la monnaie-papier? De combien sera réévalué l'or? Probablement entre 100% et 2000%, soit entre 2000$ et 21000$ l'once d'or. Il me semble donc tout-à-fait prématuré de vendre son or."

Il est évident qu'une négociation sur l'élaboration d'un nouveau système monétaire international sera traitée au G20 de Londres du 2 avril, et qu'autour d'une corbeille de monnaies de référence, la quantité d'or déposée dans les banques centrales sera l'une des questions centrales. Que ce soit une manipulation à la baisse ou à la hausse, l'objectif sera de masquer une mauvaise gestion budgétaire et financière des États. Ce sera avec une telle méthode que sera organisé le bail out de la Fed' qui organise la planche à billet, qui va augmenter de 15 fois la masse monétaire jusqu'à la fin de l'année 2009, et qui rachète le trash des banques et des assurances en leur donnant actuellement du cash qui ne vaut rien. La Fed', devenant elle même une bad bank, et le Trésor américains sont étroitement liés malgré le principe de "l'indépendance de la banque centrale". Il faudra bien que la Fed' se trouve celui qui organisera son bail out, son sauvetage, en faisant aussi disparaître ses dettes.

Après l'été 2009 nous aurons de toute façon des nouvelles devises internationales qui seront des monnaies d'échange. Je le suggère sur mon site depuis septembre 2009 et j'imagine une corbeille comme l'a été l'ECU en Europe avant la création de l'Euro. J'y vois une corbeille comme l'ECU, mais avec dedans des vrais morceaux d'Euro, de Yuan, de Yen, de ce qu'il reste du $. Je lis actuellement que les pays du Golfe essayent de lancer une monnaie d'échange: le Khaleeji. Ces monnaies seront de nouveau adossées sur l'or, au moins partiellement. Lors de la Guerre du Golf II, l'Iran avait menacé de vendre son pétrole en Euros. Il faudra aussi créer cette Banque du Sud lancée au début du printemps 2008 par Hugo Chavez.

Je pense donc que la manipulation sur l'or est programmée en 2 phases. La 1ère phase est celle d'avant la tenue du G20 afin que les USA y soient toujours considérés comme la puissance centrale incontournable avec un $ qui est utilisé pour toutes les transactions commerciales et financières internationales. Quelques temps après la tenue du G20 qui se permettra de détourner l'attention internationale sur la question de la gestion de certains paradis fiscaux, sans pour autant dénoncer le rôle du Royaume-Uni comme le plus grand paradis fiscal, ni le Luxembourg comme le plus grand paradis fiscal de la zone Euro, ni la Suisse comme passager plus ou moins clandestin de l'Europe Unie et de la zone Euro, les USA ne pourront plus faire autrement que de ne plus être capables de défendre le cours du $. Ce sera la phase 2 de cette stratégie américaine de la holding de défaisance. (Alistair Darling, Ministre des finances du Royaume-Uni: "Britain is also seeking G20 agreement on new sanctions for rogue tax havens that fail to cooperate with increased transparency; curbs on bank pay and bonuses; and tighter regulation of hedge funds and derivatives trading.")

Il faudra pour ceci que le duo Obama-Geithner sente le moment propice pour abandonner la manipulation à la baisse de l'or, pour dévaluer le $, et pour laisser filer l'or à la hausse. Il sera excessivement difficile de rester maître dans cette prestidigitation avant que la perte de confiance dans le $ en tant que monnaie de référence ne soit totale. La Chine ne laissera pas passer ceci, et l'Euro saura se maintenir, car la gestion budgétaire, fiscale et macro-économique est meilleure dans les pays centraux de l'Europe canal historique, celle des Pères-fondateurs. Car il faut tout de même repenser aux fondamentaux économiques. Et, les Pays centraux de l'Europe ont été plus timorés que le Royaume-Uni, l'Irlande, l'Islande, l'Espagne, les Pays baltes. Ils ont fondé à une échelle plus petite leurs économies nationales sur le seul système des Risques et des Profits. Ceci pourrait un peu les préserver de l'effondrement total, économique, social, civil que connaîtront les USA. Le monde que l'on nous prépare n'est pas celui que l'on nous raconte. Je ne me fais pas plus d'illusions au sujet de l'Europe, n'oubliez pas de vous préparer aux Elections Européennes 2009 et sachez que la crise n'est pas une fatalité. Mais avant nous ferons tous un voyage dans Weimar 2 avec le chômage de masse et la misère. L'Afrique a déjà fait naufrage. En Europe aussi, le chômage augmente très vite. Avant l'été 2009, tous les travailleurs à temps partiel seront vomis dans le chômage complet.



Il faut repenser aux fondamentaux économiques. Regardez le Graphique à gauche: Source FMI, récession des pays émergents, globale, des pays industrialisés. Depuis septembre 08 nous savons que nous aurons une récession à 2 chiffres. Constatez avec moi que la crise, qui n'est pas une "crise financière" a démarré à la fin de l'année 2006. La chute vertigineuse commence vraiment au milieu de l'année 2007. Rappelez-vous aussi de la faillite de la Bear Stearns aux USA, et de la 5ème banque britannique, la Northern Rock. Le déclenchement et la poursuite de l'effondrement du commerce international ne provient pas de l'effondrement de deux banques.



Le monde que l'on nous prépare n'est pas celui que l'on nous raconte.


20 Pays, ou un peu plus, sont invités au buffet dinatoire de la holding de défaisance du G20 du 2 avril à Londres. En réalité le G20, ne sera qu'un G2 entre les USA, débiteurs, et la Chine, créditrice. Qui domine dans ce rapport de force? Les USA, dont 70% des réserves du $ sont détenues à l'étranger, dont les Bons du Trésor américains sont détenus par les étrangers, avec en tête la Chine. La Chine ne se contentera plus tout à fait du petit os à ronger, à savoir d'un siège au FMI. L'Europe va agiter à Londres ses drapeaux bleus, comme les africains au passage de la limousine d'un haut dignitaire du régime d'un pays industrialisé européen. (Graphique: Source FMI, Banque Mondiale, OMC; prévisions mondiales PIB et commerce)






Vous pouvez aussi chercher sur le site du FMI des milliers de graphiques et de tableaux. Beaucoup sont interactifs pour affiner la recherche, le pays, l'année, le moment, ma période. J'ai pu glisser le curseur sur l'année 2006. En 2006, il n'y a pas au niveau de la planète une crise des subprimes. 2006 est le point d'inflexion pour la Chute du PIB: en vert pour les Pays émergents, en noir pour le Monde, en rouge pour les Pays industrialisés. En 2006, il n'y a pas de raison pour qu'il y ait un point d'inflexion, dans les pays émergents. Il s'agit bien d'une crise économique mondiale majeure.

Mise à jour au 31 mars 2009: la Fed' a annoncé son intention de racheter $300 billions de Bons du Trésor américain avec de la monnaie spécialement inventée à Paper Mill on the Potomac River (planche à billet). Cette annonce a entrainé une baisse de 3,1% du $, ce qui est la plus grande baisse en un jour depuis 1985. Cette politique monétaire de la Fed' est destinée à ce que les banques bourrent leurs bilans comptables avec des crédits pourris. Les USA donnent un signe tangible qu'ils sont prêts à risquer le $ comme monnaie de référence en s'efforçant de préserver à tout prix leurs banques et l'économie d'une dépression déflationniste.

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  1. Les Chefs d'État africains demandent à Gordon Brown
    de s'engager au G20 pour les peuples.
    Oxfam - London Summit: Put People First

  2. Communiqué du site AVAAZ.org, le Monde en action: Sans d'intenses pressions internationales dans les jours à venir, nos dirigeants pourraient rater cette occasion historique. Nous avons donc décidé de lancer de toute urgence une pétition à l’occasion du Sommet de Londres. Celle-ci sera remise directement aux représentants officiels du sommet et aux dirigeants lors d’une marche de milliers de personnes ce week-end. Pour ajouter votre signature, cliquez sur ce lien:  http://www.avaaz.org/fr/global_economic_rescue

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Cette semaine va me plonger entre le 2 et le 5 avril 2009 dans de profonds ténèbres. Le G20 se réunit à Londres le 2 avril.

Le gouvernement français va sceller à Strasbourg le 4 avril son rattachisme belliciste à l'Otan. Obama vient encore d'augmenter hier ses troupes en Afghanistan. C'était déjà en janvier son tout 1er acte en tant que Président en fonction, celui d'augmenter ses troupes de GIs en Afghanistan.

Depuis une semaine, F3 Alsace montre qu'il y a dans les parcs de Strasbourg, Capitale de l'Europe, Siège du Parlement européen, des batteries antimissiles Crotale pour assurer un déroulement paisible du sommet mondial de l'Otan. 

Le monde que l'on nous prépare n'est pas celui que l'on nous raconte.




Non à la réintroduction de la France dans l'Otan



Ni "Axe du Mal", ni Axe du Bien.



Non à la Guerre.



Le Parti de Gauche, 67


Collectif Anti-Otan Strasbourg

(la police peut s'abstenir de faire son ratissage chez moi à la maison ou sur mes lieux de travail, comme elle le fait pour des milliers de strasbourgeois "pour voir si j'appartiens à des groupuscules". Je ne représente que moi-même, je ne suis ni militant, ni encarté, ni activiste, ni terroriste, ni idiot.)

G20 de Londres - Planche à Billets et Croissance toxique durable - Hypothèque sur 2 générations





La chancelière allemande répète le 28 mars 2009 dans le Financial Time: "This crisis did not come about because we issued too little money but because we created economic growth with too much money, and it was not sustainable growth. If we want to learn from that, the answer is not to repeat the mistakes of the past. We are talking about building a new global financial market architecture.” >>> "Cette crise ne provient pas du fait que nous avons émis trop peu de monnaie mais du fait que nous avons créé de la croissance économique avec trop de monnaie, et ce n'était pas une croissance durable, disait Angela Merkel. Si nous voulons en tirer des leçons, la réponse est de ne pas répéter les erreurs du passé. Nous parlons de la création d'une nouvelle architecture du marché financier global."

Le commerce international est arrêté depuis juin 2008, et depuis le 26 mars 2009, les chiffres commencent à en être publiés. Le Japon à enregistré une chute du commerce extérieur de 49%, l’Allemagne aussi. Ce sont les champions mondiaux de l’export en valeur depuis des années. 

Explication de la "croissance adossée à trop de monnaie" comme l'a dit ce matin Angela Merkel au Financial Times:

Graphique à droite: Il existe une corrélation sur le long terme entre le marché financier (Dow Jones Index Average Earnings, DJIA) et la Currency in Circulation - CinC, la masse monétaire en circulation. Les initiés connaissent cette corrélation qui est à attendre de la Quantitative Easing, la planche à billet qui est mise en place actuellement très massivement par les USA, le Royaume-Uni et la Suisse. Au plus, ils peuvent s'attendre à une croissance basée uniquement sur l'effet technique de la finance.

Il n'y a pas de croissance prudentielle durable à attendre de la création hystérique de monnaie (Quantitative Easing) ou du gonflement systémique de la masse monétaire selon le schéma généralisé à toute l'économie calqué sur le Madoff-Ponzi. La périodicité de la création de bulles et de l'éclatement de bulles, ne peut plus être l'espoir de la croissance économique qui "est de toute façon appuyée sur des bulles" innovantes et qui amènent le bien-être économique et qui fait tendre au plein-emploi d'une concurrence loyale, libre et non faussée.

Le G20 n'aura pas l'intention de se donner les bases d'une croissance prudentielle, sociale, écologique et durable. Le développement prudentiel dans un Bretton-Woods II, un système cohérent et démocratiquement choisi au niveau de la planète avec des instances internationales démocratiques représentatives reste une mythologie. Le déni du paquet climat/énergie commis par la holding de défaisance du G20 est la réalité tangible.



Revenons de nouveau au diaporama du journal Guardian pour vous expliquer le gonflement systémique de la masse monétaire de ces vingt dernières années. La création monétaire courante, on va dire naturelle ou habituelle, n'a été qu'un gonflement systémique qui avait l'effronterie de composer avec le risque systémique, et ceci intelligemment et de manière sûre selon les experts financiers et les agences de notation. Je vous ai déjà expliqué sur mon site l'histoire contemporaine de la privatisation de la création monétaire, ou encore la confiscation de la banque centrale par Wall Street.

Ce diaporama vous montre que tout le système bancaire n'est de toute façon qu'un système pyramidal fantasmagorique, ce qui n'a rien de nouveau, surtout depuis l'annulation par Richard Nixon, Président des USA, en 1971 de la convertibilité or du système de Bretton-Woods qui représentait une couverture en or comme garantie des monnaies. Puis l'obligation des fonds propres imposée aux banques s'est aussi légalement considérablement réduite pour approcher d'une valeur de 5 à 7%, voire de 0% pour les banques d'investissement, pour les instituts financiers dont les activités sont hautement spéculatives et à hauts risques.

Tous les chiffres que je donne à côté de ces 7 graphiques sont recopiés tel quels du diaporama publié par Dan Roberts du journal online Guardian. Billions, trillions, etc... l'essentiel est de connaître le rapport de proportion existant au niveau de cette pyramide.

En français: pour convertir les billions, et pour traduire en langue française etc...
veuillez lire la page non moins ambigüe l'anglais pratique.
- un milliard = 10 puissance 9, soit mille millions
- un billion = 10 puissance 12, soit mille milliards ou un million de millions
- un trillion = 10 puissance 18, soit un milliard de milliards ou un million de billion

1] Réserves en or de la banque centrale: (ce graphique est cliquable, pour mieux lire les chiffres)
Depuis que les banques centrales ont cessé de coupler les devises au prix de l'or, la monnaie est devenue un concept nébuleux: c'est une promesse de payer le porteur plus qu'une provision permanente de richesse. Ce n'est pas pour autant que les banques centrales ne détiennent pas de substantielles réserves d'or et de devises étrangères pour palier aux turbulences financières. Le montant de ces réserves en or est le trésor des banques centrales qui équivaut actuellement à $845 billion exprimé en anglais, soit 845 milliards traduit en français ( ou = 0,845 trillion). C'est le point bleu foncé sur le graphique qui est un rappel discret de combien la valeur de la monnaie peut être l'expression de la confiance ou peut-être plutôt d'une illusion de confiance. Il n'est pas nécessaire pour les banques centrales de détenir une plus grande réserve d'or par ce que l'ultime réponse qu'elles donnent à une crise sévère peut être l'impression de monnaie sur la planche à billet. C'est effectivement ce qui est entrain de se produire au Royaume-Uni et aux USA avec l'intervention qui porte le nom de "quantitative easing" ou "money printing" ou "turning on the printing press" (facilitation quantitative).

Note: selon le groupe de veille, le Gold Anti-Trust Committee - GATA la moitié de la quantité d'or aurait disparu. La Réserve Fédérale et le Trésor américain manipulent subrepticement les réserves d’or pour cacher la mauvaise gestion du dollar américain afin qu’il conserve sa fonction de monnaie de réserve du monde. Lire la suite.

  
2] Le cash en circulation: la mesure la plus étroite de la monnaie est connue par les économistes sous le nom de M0 et comprend tous les billets de banque et les pièces en circulation ainsi que les réserves réglementaires que les banques commerciales sont tenue de garder avec les banques centrales. Du fait du procédé de la formation du crédit décrit dans le tableau suivant, cette manière de décrire la monnaie peut donner un chiffre bien plus petit que le montant théorique du cash qui circule effectivement de manière électronique dans l'économie mondiale. Le montant global de M0 était à peu près de 3.9 trillions de $ en octobre 2008 (le cercle bleu extérieur). Ce montant s'était aussi agrandi en particulier à la suite de l'augmentation de la distribution de monnaie aux USA et en Chine. Cette augmentation avait été induite au début des années 2000 par la baisse par les banques centrales du taux d'intérêt à un niveau historiquement bas pour éviter une récession due au dernier éclatement de la bulle des investissements (crise dot-com, Enron/Worldcom). Depuis que le taux d'intérêt mesure effectivement le "prix" de la monnaie, l'action corrective des banques centrales pour éviter un effondrement économique avait contribué à l'explosion de l'endettement à bon marché, ce qui a fini par conduire à l'effondrement actuel. Certains analystes pessimistes estiment que nous sommes entrain de vivre un super-effondrement économique (super-slump) parce que les banques centrales avaient failli dans leur manière d'apporter les mesures correctrices aux problèmes qui avaient provoqué le précédent effondrement économique.

3] Le système traditionnel des banques: les populations se sont lentement mises à percevoir que toutes les banques sont par nature instables depuis qu'il y avait eu le "run" sur la 5ième banque britannique faillitaire, la Northern Rock. Conformément à un système appelé "réserves bancaires fractionnaires", les banques sont autorisées à prêter plusieurs fois le montant qu'elles ont en dépôt, parce qu'il est supposé que tous les déposants ne sont pas censé réclamer en même temps leurs dépôts. En contrepartie les banques commerciales sont obligées de garder avec la banque centrale un noyau de réserves (exemple: 1 euro pour 4 euros prêtés). Si vous déposez 100 euros, la banque peut prêter 80 euros pour un emprunteur qui achète une automobile. Le constructeur automobile dépose lui-même 80 euros à sa banque qui peut prêter 64 euros, etc... C'est ainsi que sont créés au maximum 360 nouveaux euros. Comme les banques inventent toujours des manières de plus en plus sophistiquées d'encourager à emprunter et comme les taux d'intérêts avaient été maintenus à un niveau historiquement bas, ce mouvement avait dépecé les actifs (ou les emprunts devant être remboursées) à la bulle mondiale de 39 trillions de $ détenus par l'ensemble des banques commerciales selon la Banque des Règlements Internationaux (BRI ou définition Wiki).

4] Le système bancaire fantôme: le système de régulation bancaire a été sévèrement critiqué lors du crash, mais les règlements gouvernant les activités de prêts des banques commerciales étaient strictes en comparaison au système bancaire fantôme. Ce système fantôme avait été mené par les banques d'investissement, les fonds de spéculation (hedge funds), les trader funds et des canaux de plus en plus exotiques destinés à échapper aux limites qui leur permettent de prêter de plus en plus tout en obtenant de plus en plus un bénéfice immédiat. L'instrument le plus répandu est le produit dérivé d'une créance, la titrisation, qui s'est développé pour réduire à l'état de nain la valeur de la dette sur laquelle elle est adossée. C'est ainsi que ce ballonnement s'est élevé à 62 trillions de $ selon la ISDA (International Swaps and Derivatives Association). Les CDS (Credit Default Swaps) et les Collateralised Debt Obligations (CDO) avaient permis en apparence aux prêteurs de s'assurer tout autant eux-mêmes contre les risques de chaque emprunter qui pourrait faillir, que de prêter des montants encore plus importants de manière sûre. Nous ne sommes plus qu'à quelques semaines de l'éclatement de cette bulle des CDS et des CDO. La valeur théorique de 863 trillions de $ de cette ingénierie financière a conduit la finance dans un monde de phantasme. Cette valeur dépasse de plusieurs fois le PIB de la planète.

5] La grande bulle des actifs (actions, immobiliers, titres, CDS, CDO: l'argent facile avait fait gonfler une série de bulles gigantesques dans le prix d'actifs clefs comme l'immobilier. Ces bulles sont entrain de s'effondrer avec une extrêmes violence. Il est quasi illusoire d'évaluer la valeur du monde, mais les économistes ont déterminé une valeur de 115 trillions qui équivaut à la valeur des économies développées en 2002 incluant l'immobilier, les placements spéculatifs en action et les obligations. Dans le boom précédent, la valeur globale des actions avait atteint un pic de 51 trillions de $. La bulle de tous les assets (actifs) des économies développées avait atteint un pic de 290 trillions, alors que le PIB de ces économies était de 55 trillions. Depuis lors le prix de l'immobilier s'était effondré d'1/5 et la valeur globale des actions n'est plus que de 81% de sa valeur d'avant l'éclatement de la crise. Le prix de ces assets est plus sensible que d'autres parce que les conditions précédentes d'accès facile au crédit signifiaient que le consommateur était plus capable d'emprunter de l'argent en hypothéquant la valeur de son bien immobilier ou de son porte-feuille d'actions, et il dépensait alors plus d'argent. Celui qui se sent plus riche, dépense plus.

6] Une pyramide instable?: vue du bas vers le haut, l'explosion de la dette et du prix des assets paraît instable et excessivement lourde vers le haut. Elle est similaire à une pyramide, ou à "Ponzi", ce schéma pratiqué par Bernard Madoff: tous les acteurs ont cru tout le temps à l'inexorable croissance de l'économie, et l'augmentation du niveau des dettes était durable. A l'extinction de la musique, tout le système se mit à chanceler.







7] Pourquoi les bail outs sont sans effets (recapitalisations, nationalisations, bad banks): En ayant comme objectif le sauvetage (bail en anglais) et la restauration de la stabilité, l'injection publique de liquidités a eu quelques effets, mais leur somme est maigre comparativement au problème. La valeur totale du BIG BANG BANK RESCUE, de ces aides d'État au système bancaire - que ce soit au travers de dépenses directes ou de garanties - est estimée à 1,9 trillion de $. Le prochaine étape consiste pour les banques centrale en un regonflement de la bulle en injectant de la nouvelle monnaie dans le système par la méthode du quantitative easing, la planche à liquidités.

Le Secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, du Gouvernement Obama vient d'admettre le 14 février 2009 que "dans le système financier américain, 40% des crédits à la consommation avaient été rendus possibles parce que des personnes achètent des emprunts, les mettent ensemble et les revendent. Parce que cette source vitale de crédit s'est gelée, aucun plan ne connaitra le succès tant qu'il n'aidera pas à relancer le marché des titrisations des créances pour des emprunts sains contractés pour la consommation ou pour les affaires des PME comme de grands groupes". 40% est un chiffre exorbitant. Près de la moitié des crédits proviennent de la titrisation. Vous avez bien lu, Geithner souhaite simplement lancer la prochaine bulle des crédits et du Système de risques. Il rejoint en ce sens Alan Greenspan qui avait entretenu le crédit avec sa politique d'argent facile et à l'aide de deux entreprises de crédit hypothécaire parabubliques, la Fannie Mae et la Freddie Mac.

8] La vélocité de la monnaie, mv = pq: Si les banquiers sont entrain de dépoussiérer leurs manuels d'économie, une équation est entrain de jouir d'une renaissance parmi eux qui essayent de comprendre la raison de la puissance du credit crunch, la raréfaction des liquidités (les banques ne prêtent plus ni entre elles, ni aux particuliers ou aux entreprises). La théorie quantitative de la monnaie peut s'exprimer simplement en quatre lettres qui permettent d'expliquer une grande partie de ce qui se passe actuellement dans le monde: m, v, p et q.

La théorie quantitative de la monnaie est nécessairement fondée sur un contexte que l'on nommera "présupposés", c'est-à-dire que si le contexte décrit dedans n'est pas vérifié, la théorie ne marchera pas de la manière décrite.

  1. C'est la variation de la masse monétaire qui provoque la variation des prix nominaux, donc le contrôle de la masse monétaire permet de contrôler l'inflation. (C'est pourquoi je vous ai écrit il y a quelques semaines que tous ces Plans dit de Sauvetage, de Restitution de la confiance, TARP (Trouble Assets Relief Programme) et Plan-s européen-s avec leurs "Boîtes à outils" vont mener directement à une hyperinflation, c'est à dire à Weimar 2. L'offre de monnaie est exogène.)
  2. Les agents économiques sont rationnels. Ils ne sont pas victimes de l'illusion monétaire, c'est à dire qu'il sont parfaitement conscients des prix relatifs (prix d'un bien par rapport à un autre) et ne regardent pas les prix nominaux (prix noté sur l'étiquette).
Si on travaille dans le long terme, on rajoutera que:
  1. Les prix nominaux sont parfaitement flexibles, à la hausse comme à la baisse.
  2. La production effective est égale à la production de plein emploi (la production ne peut pas être supérieure).

La première formulation de la théorie quantitative de la monnaie remonte au travaux Jean Bodin en 1568. Ses travaux portaient sur les effets inflationnistes de l'arrivée de l'or en provenance du Nouveau Monde.

Les classiques ont formalisé la théorie quantitative suivante: M * V = P * Q

Q est la production d'une économie pendant une période donnée,
P est le niveau des prix,
donc P * Q représente la quantité d'argent échangée.
M est la quantité de monnaie en circulation dans une économie pendant cette même période.
V est la vitesse de circulation de la monnaie, c'est à dire le nombre de fois qu'une même unité de monnaie permet de régler des transactions pendant la période considérée.

Pendant le boom, les inventions de nouveaux produits financiers dérivés ou titrisés ont accéléré le flux de monnaie au travers du système financier. 1 euro mis en circulation était réutilisé 360 fois en temps normaux sur le marché; dans le monde de la finance on disait que le long terme commence après 10 minutes. Maintenant que les banques cessent de prêter de l'argent entre elles (voir le taux Libor et Euribor qui sont l'indice de confiance interbancaire) et que les consommateurs nerveux cessent de consommer, la vélocité de la circulation de monnaie s'écroule. Et en ce moment justement la masse monétaire est gonflée par les banques centrales. Mais ce n'est pas suffisant pour prévenir en un premier temps l'effondrement des prix, de la production, du PIB et de l'économie mondiale. Nous sommes en ce moment dans un schéma en U, avec une décélération fracassante (hard landing), avec une situation de récession et de très grave crise sociale voire de climat insurrectionnel au bas du U, puis dans environ 4 ans à une hyper-accélération quand ces masses monétaires seront remises en mouvement dans l'économie. Cette hyper-accélération tendra vers l'hyper-inflation. 

Il faut se souvenir que les USA ont presque triplé la masse monétaire pendant l'année 2008, alors qu'elle avait simplement augmenté sur les 200 dernières années précédentes. Le 1er tableau à gauche vient d'être publié par la Fed', la Banque Centrale américaine et par le site DollarDaze, et montre la masse monétaire américaine jusqu'au 12février 2009; le 2ème tableau ci-dessous à droite montre l'évolution de la masse monétaire américaine de 1914 à 2008. De 2000 à 2008 la masse monétaire de l'Eurozone a augmenté de 91%, et celle du Royaume-Uni de 136%.

Pour le Royaume-Uni aussi, la Golden Decade de la "croissance" de 1998 à 2008 était une aberration.

Les politiciens, les économistes, les ministres des finances, les gouverneurs des banques centrales sont populistes, administrent le faux médicament au faux malade en faisant en faux constat, celui du credit crunch, de la raréfaction des liquidités, qu'il faut compenser de manière la plus amorale qui soit, c'est à dire en plombant pour des générations la dette publique, en faisant racheter par le Trésor Public des trillions de créances toxiques détenues par les banques suite à leurs spéculations compulsives d'escrocs cupides et irresponsables à la Madoff. Plus tard, une fois que nous serons au fond de la récession, au fond du U, les mêmes acteurs vont payer les dettes publiques en les faisant fondre avec une hyper-inflation comme après les années 30, et les banques pourront continuer impunément leurs activités de bulle et leurs enrichissements compulsifs et maladifs. Car l'objectif de tous les économistes est la croissance vaille que vaille, aucune réflexion n'est faite sur une croissance qualifiée, voire une "décroissance conviviale", une croissance durable ou un green new deal.

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Voir aussi en ligne ma série d'articles: Bretton Woods 2, Green New Deal

27. mars 2009

G20 de Londres - La Banque Centrale anglaise s'oppose à un nouveau paquet fiscal de Gordon Brown

Je lis aujourd'hui sur le site MoneyWeek domicilié à la City et dans the Independent que Mervyn King, le Gouverneur de la Bank of England, la banque centrale anglaise, a rompu avec un tabou. D'habitude la banque centrale ne donne pas d'avis sur les décisions prises par le gouvernement et se contente d'avoir un avis d'expert sur les affaires monétaires. La banque centrale ne se mêle jamais de la politique fiscale du gouvernement du Royaume-Uni, mais cette semaine King a dit explicitement  "que le gouvernement ne dispose pas des moyens de lancer un autre plan de stimulation économique". Ce coup de tonnerre a creusé un cratère dans la stratégie politique à court terme du 1er ministre Gordon Brown. Gordon Brown tente par tous les moyens de faire approuver par les membres du G20 un accord général à un plan global de stimulation fiscale.
Photo: Site du G20 de Londres du 2 avril 2009.
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  1. Les Chefs d'État africains demandent à Gordon Brown
    de s'engager au G20 pour les peuples.
    Oxfam - London Summit: Put People First

  2. Communiqué du site AVAAZ.org, le Monde en action: Sans d'intenses pressions internationales dans les jours à venir, nos dirigeants pourraient rater cette occasion historique. Nous avons donc décidé de lancer de toute urgence une pétition à l’occasion du Sommet de Londres. Celle-ci sera remise directement aux représentants officiels du sommet et aux dirigeants lors d’une marche de milliers de personnes ce week-end. Pour ajouter votre signature, cliquez sur ce lien:  http://www.avaaz.org/fr/global_economic_rescue

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King affirme "qu'il ne veut pour rien au monde être associé à l'épave du train fiscal de Gordon Brown", comme l'affirme l'alsacien Allister Heath, éditorialiste de City AM, un Business journal réputé de la City. Le déficit budgétaire du Royaume-Uni est déjà entrain d'atteindre la marque des 11% qui était courante en période de guerre. Les investisseurs internationaux commencent à douter de la volonté et de la capacité du gouvernement de revenir à un équilibre budgétaire. Leur perte de confiance en l'économie signifie qu'ils pourraient refuser d'acheter les Bons du Trésor du Royaume-Uni destinés à financer le déficit et qu'ils pourraient envoyer par le fond la livre sterling. Ceci s'est en partie vérifié avec l'échec de l'émission des Bons du Trésor (gilts en anglais) avant-hier. Ceci s'est infirmé hier où il y a eu trois fois plus de demandeurs pour ces Bons du Trésor. Il ne faut surtout pas voir en ce rebond de hier un regain de confiance dans le paquet fiscal que Gordon Brown voudrait arracher au membres du G20 à Londres le 2 avril (Gordon Brown called for world leaders to agree at next week's meeting to share the burden of stimulus packages). Dans des périodes économiques troubles ou aussi catastrophiques que celle que nous vivons, les Bons du Trésor sont "the last safe haven", le dernier refuge pour préserver son capital.

Selon the Independent, Mervyn King savait sans aucun doute ce qu'il faisait en parlant publiquement de manière aussi débridée et il avait dû avoir l'accord tacite du ministre des finances Alister Darling qui avait exprimé ses réticences relativement à un autre plan de mesures fiscales incitatives pour le collectif budgétaire du mois prochain. Alistair Darling aurait-il jamais pu obtenir de Gordon Brown une telle connivence, alors que ce dernier essaye de centrer l'ordre du jour du G20 sur une action planétaire coordonnée autour de stimulations fiscales pour organiser la relance économique? Cela parait fort improbable. La remarque de Mervyn King va totalement à l'opposé de la volonté de Gordon Brown qui n'a personne d'autre de plus important à convaincre. Part la remarque du Gouverneur de la banque centrale anglaise, Gordon Brown a été placé dans le même camp que la chancelière allemande, Angela Merkel, ou que Sarkozy qui ont déjà lancé un plan fiscal d'incitation mais qui ont annoncé qu'ils n'en mettront pas un second en œuvre. L'Union Européenne a aussi annoncé hier qu'elle veillera de nouveau sur la discipline financières dans la zone Euro, et qu'elle attend de la France et de l'Allemagne qu'ils ramènent le déficit budgétaire en dessous des 3% du PIB avant 2012, et que le Royaume-Uni en fasse de même en 2013.

La chancelière allemande répète le 28 mars 2009 dans le Financial Time: "This crisis did not come about because we issued too little money but because we created economic growth with too much money, and it was not sustainable growth,” said Ms Merkel. “If we want to learn from that, the answer is not to repeat the mistakes of the past. Germany had already taken action to boost demand in the economy, amounting to 4.7 per cent of gross domestic product over two years. That means we are in the leading group of all those making an international effort. Germany has a bigger public debt in relation to GDP than both the US and the UK. We are talking about building a new global financial market architecture.” (Cette crise ne provient pas du fait que nous avons émis trop peu de monnaie mais parce que nous avons créé de la croissance économique avec trop de monnaie, et ce n'était pas une croissance durable, disait Angela Merkel. Si nous voulons en tirer des leçons, la réponse est de ne pas répéter les erreurs du passé. Le montant des mesures prises ces deux dernières années par l'Allemagne pour développer la demande dans l'économie atteint les 4,7% du PIB. Ceci signifie que l'Allemagne se trouve dans le groupe de tête des pays qui ont pris de telles mesures pour un effort international. La dette publique de l'Allemagne comparée au PIB est plus grande que celle des USA ou du Royaume-Uni. Nous parlons de la création d'une nouvelle architecture d'un marché financier global.). Note du traducteur: pour la "croissance adossée sur le trop de monnaie" j'ai mis au bas de cet article deux graphiques.

Mervyn King ne pouvait s'exprimer plus clairement qu'il ne l'a fait. Le Royaume-Uni n'est pas en mesure de faire plus qu'il n'a déjà fait et sa situation n'est pas comparable avec la situation des USA, qui vivent leurs dernières semaines d'arrogance en faisant payer comme depuis plus de 3 décennies leurs déficits et leur pauvreté par le reste de la planète assez imbécile pour leur racheter à tour de bras des Bons du Trésor. C'est encore le cas massivement en ce moment alors que le compte-à-rebours de l'effondrement du $ est enclenché. Le $ est de toute façon surévalué de 12 fois selon les analystes financiers les moins inféodés à Wall Street et aux agences de notations qui regimbent encore violemment pour laisser filtrer les réalités ou les vrais chiffres des spreads des Bons du Trésor américains et britanniques et des CDS, leurs assurances.

La taille du déficit budgétaire et des dettes cumulées est déjà plus qu'alarmante pour les deux ou trois prochaines années. Il serait très dangereux pour le Royaume-Uni de se lancer encore plus dans des dépenses omnibus et pharaoniques. Laisser le champ libre à de nouveaux plans de mesures fiscales n'apporterait plus rien de bon. Le montant des mesures prévues dans le budget de sauvetage et de relance de l'automne 2008 s'élevait à 1% du PIB du Royaume-Uni avec une baisse exceptionnelle du taux de la TVA. Il est accepté par tous aujourd'hui que cette baisse de la TVA n'a été qu'une très ample perte d'argent. Un effet de stimulation de la consommation n'a jamais pu être perçu.

Selon Mervyn King, une stimulation fiscale peut être appropriée si elle est temporaire et si les moyens de retourner à l'équilibre budgétaire sont clairement fixés à l'avance. Ce qui est exceptionnel est cette prise de parole publique de Mervyn King. Il n'est plus prêt à favoriser ce détournement de fonds publics au travers de ce pipeline fiscal.

Selon le Financial Times, Mervyn King avait préparé de toute pièce un missile à lancer à la figure de Gordon Brown. Mervyn King est-il habilité à prendre de telles positions et à agir de la sorte? Ceci relève plutôt du Gouvernement quand il s'adresse aux électeurs. Qu'est-il supposé avoir réellement dit? Allez-y les gars? Dans l'empressement à préserver le monde d'une seconde Grande Dépression, il semble en ce moment que tout est possible et faisable, même le plus insensé. Les vieilles règles, normes et disciplines sont jetées par dessus bord, sans même perdre une seule pensée sur la manière que nous aurons à nous dépêtre de ce chaos dans lequel nous nous jetons. Nous pensons aussi à des années d'austérité, de très forte imposition, de réduction jusqu'à la raréfaction des services publics, de l'abandon des infrastructures, etc... parce que l'État a dépensé tous ces moyens encore existants, et s'est endetté pour les deux générations à venir. Par exemple, le plan allemand pour la Réunification ne sera entièrement remboursé que dans... 50 ans. Simplement le Plan d'Angela Merkel de sauvetage et de restitution de la confiance et de soutien à la consommation était en automne 2008 déjà 7 fois plus grand que le Plan pour la Réunification.

L'utilisation de £150 billions dans le QE, la quantitative easing, la helicopter money, la planche à billet sème la confusion entre la politique monétaire et la politique fiscale depuis que le gouvernement se permet avec elle de refinancer son déficit budgétaire. Selon le Gouverneur de la banque centrale anglaise la stimulation monétaire déjà mise en œuvre limite le champ d'action pour un autre plan de stimulation fiscale. La conjugaison d'un plan monétaire avec un plan fiscal est absolument impossible et excessivement dangereuse.

Pour le Guardian comme pour le Financial Times, dont les lignes éditoriales sont politiquement opposées, il est juste déplorable que Mervyn King n'ait pas déjà mis en garde il y a trois ans, alors que Gordon Brown était ministre des finances sous le gouvernement "travailliste" Tony Blair, et alors qu'à cette époque la prise des mesures nécessaires aurait pu prévenir du pire. Le gouvernement n'aurait pas conduit le Royaume-Uni à la banqueroute d'État comme aujourd'hui.

Morale de l'histoire: méfiez-vous du poker dénonceur et de la campagne d'intoxication lancés par Wall Street et le polit-bureau Obama-Geithner contre l'Europe. Ils conjurent l'Europe de lancer comme eux un énorme plan de sauvetage, d'aide, de restitution de la confiance, de rachat et de purge de la bulle des CDS, des CDO, des créances pourries et de ne pas laisser tomber dans des banqueroutes d'État la Hongrie par exemple. Ce sera un drame national pour la Hongrie. D'un point de vue de la comptabilité nationale, le PIB de la Hongrie représente 1% du PIB européens ou 100 milliards d'euros. Les USA et le Royaume-Uni, qui sont en quasi situation de banqueroute d'État aimeraient entrainer avec eux l'Europe dans un aveugle cash for trash et dans de gigantesques mesures de la planche à billet, tout simplement pour faire plonger l'Europe, la rendre exsangue, et pour éviter que, de par une meilleure discipline budgétaire des critères de Maastricht, l'Europe tire un certain avantage concurrentiel, que l'Euro deviennent une monnaie mondiale de référence et commence à imposer ses vues sur la constitution d'un nouveau système monétaire international. J'espère beaucoup que les vraies bases d'un vrai Nouveau Système Monétaire International seront posées à Londres au G20 le 2 avril. Depuis le premier G20, dit de Bretton Woods 2, de l'automne 2008, rien n'a évolué dans les mentalités des gouvernementaux et dans les médias. Depuis deux jours, Obi le Roi du Bricolage, prétend être enclin à penser à la proposition du gouverneur chinois de créer une nouvelle monnaie de référence internationale adossée sur le vieil outil du FMI, tombé en désuétude. C'est les DTS, les Droits de Tirage Spéciaux

C’est grossier et irresponsable de rentrer dans ce jeu anglo-saxon américano-brownien. Le Plan TARP, recyclé en TALF, recyclé en PPIP lancé le 23 mars 2009 par le polit-büro Geithner-Obama ne marche pas.

Même Gordon Brown et Alistair Darling commencent à avouer que ce plan de rachat des poubelles, commencé il y a plus de six mois au Royaume-Uni n’apporte aucun fruit. Même Financial Times Deutschland et Financial Times écrivent aujourd’hui que ce plan ne semble pas "déclencher d’euphorie" et que Geithner et Obama commencent aussi à perdre de leur contenance.

Le rallye boursier, qui avait encore fonctionné quand le CEO de Citigroup avait envoyé la semaine dernière un pseudo-mail interne mais publié sur tous les médias, ne marche pas depuis hier et le Dow Jones comme le Nasdaq restent dans le rouge déjà les trois premiers jours qui suivent l'entrée en vigueur du plan PPIP.

Le commerce international est arrêté depuis juin 2008, et depuis hier, le 26 mars 2009, les chiffres commencent à en être publiés. Le Japon à enregistré une chute du commerce extérieur de 49%, l’Allemagne aussi. Ce sont les champions mondiaux de l’export en valeur depuis des années.

Certains aviso-escorteurs des USA et du Royaume-Uni, en faillite bancaire complète, essayent de plonger l’Europe dans la même erreur hystérique américaine: celle d’administrer le faux médicament à un faux malade suite à une fausse analyse. Le cash for trash, le rachat des poubelles et de leur contenu, sans contrepartie ou gouvernance d’actionnaire (nationalisation) n’est pas un plan de relance et de restitution de la croissance, c’est un cadeau pour les boys de Wall-Street et leurs aviso-escorteurs. Et ces aviso-escorteurs essayent de faire monter la pression avant la holding de défaisance du G20 de Londres. Ce genre de relance par l’insémination par le trash va conduire simplement à Weimar 2.

Déjà en septembre 2008 le $ est réputé surévalué de 12 fois. A la fin de l’année 2009, Obi le Roi du Bricolage aura multiplié la masse monétaire des USA de 15 fois avec la helicopter money, la planche à billet. Ce qui veut dire qu’à la fin de cette année le $ vaudra 27 fois moins en réalité. Qui voudra faire le bail out des bad banks et de la Fed’ qui est la cheftaine des bad banks? Personne. Donc, pour faire payer les dettes pourries rachetées par les bail outs il y aura une inflation galopante. Les USA, le Royaume-Uni et la Suisse pratiquent à ce jour à grande échelle la planche à billet. La Suisse, souvenez-vous en, personne n'en parle.

Avant l’été 2009, le système monétaire international va s’écrouler aussi sur le papier. Dans les faits il est déjà écroulé.

On fait croire qu’il faut se battre contre la déflation en faisant de la helicopter money. Mais justement, curieusement hier, dans le Guardian parait un article intitulé : "Surprise rise in inflation defies City predictions" (Une surprenante augmentation de l’inflation défie les prévisions de la City). En février il y a eu 3.2% d’augmentation des prix en UK. L’illusion déflationniste due à la baisse de l’immobilier a engendré une gigantesque politique de helicopter money qui appelle automatiquement l’hyperinflation. Nous nous avançons vers la plus grande crise des surliquidités de tous les temps après avoir fait croire à un credit crunch, une raréfaction des crédits, alors que les liquidités n’ont été que confisquées par les banques qui ont essayé de financer leurs dettes avec l’argent des banques centrales. (Mon article du 28 XII 2008). 

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Explication de la "croissance adossée à trop de monnaie":

Il existe une corrélation sur le long terme entre le marché financier et la Currency in Circulation - CinC, la masse monétaire en circulation. Les initiés connaissent cette corrélation qui est à attendre de la Quantitative Easing, la planche à billet qui est mise en place actuellement. Au plus, ils peuvent s'attendre à une croissance basée uniquement sur l'effet technique de la finance. Il n'y a pas de croissance prudentielle durable à en attendre et la périodicité de la création de bulles et de l'éclatement de bulle, ne peut plus être l'espoir de la croissance économique qui "est de toute façon appuyée sur des bulles" innovantes et qui amènent le bien-être économique et qui fait tendre au plein-emploi d'une concurrence loyale, libre et non faussée.

Voir aussi en ligne ma série d'articles: Bretton Woods 2, Green New Deal

26. mars 2009

G20 de Londres - Le Découplage n'a pas lieu. Crise et Pays en Développement. Protectionnisme galopant

Le Club de défaisance, qui va se réunir à Londres le 2 avril 2009, organise pour son propre confort et celui des banques & assurances des actions qu'il a baptisées "Sauvetage", "bail out", "paquets conjoncturels", "quantitative easing", "creative easing", "bad bank , TARP, TALF, PPIP, pour éliminer les contributions négatives, les assets pourris, les dettes irrécoiuvrables",... Ces actions sont aussi destinées à préserver des soulèvements sociaux les États démocratiquement construits et les pays industriellement constitués.

Selon l'art méthodique du "double thinking" décrit par George Orwell dans son roman 1984, les gouvernementaux multiplient les discours, comme Gordon Brown devant le Congrès américain, dans lesquels ils feignent d'en appeler à la responsabilité des États pour qu'ils ne lancent pas un grand cycle de protectionnisme et pour qu'ils maintiennent en vigueur l'esprit de libre échange de l'accord multilatéral de l'OMC, qu'ils ont de toute façon totalement violé et détourné avec leurs milliers d'accords bilatéraux d'échange depuis 2001 après l'échec du Cycle de négociations de Doha au Qatar.

Oxfam
- London Summit: Put People First


Le Club de défaisance est entrain de créer des fusions miraculeuses entre des banques, la Caisse d'Épargne avec la Banque Populaire d'une part, la BNP Paribas avec la Fortis d'autre part, etc... et vous fait croire qu'il a créé "la plus grande banque d'Europe" et vous vend ce prédicat comme un gage de félicité globale et indicible comme le nom du Tout Puissant et qui tend de manière libre et non faussée vers le Graal du plein emploi et du bien-être en vous racontant que leurs dettes vont être publiées ultérieurement bien que l'État en devient actionnaire. Le bilan de chacune des banques a été maquillé, la part de la bulle des CDS / CDO détenue par chacune de ces banques n'a pas été évaluée parce qu'il est autorisé actuellement "d'assouplir" légalement les normes comptables IFRS et des Recommandations de Bâle 2, afin d'enjoliver la valeur au jour le jour du bilan (Zeitwertbilanzierung en allemand, mark to market en anglais). Le Club de défaisance du G20, qui dispose de sa flottille d'avisos-escorteurs comme les petits Lyons'Club, Rotary, Kiwanis, Merkel, Sarkozy..., est entrain d'organiser une pyramide de la falsification bilanaire à la Madoff-Ponzi, du détournement des actifs encore sains, de la redirection secrète des dettes vers le Trésor public qui les rachète pour refinancer ces banques déjà trop pleines et qui confisquent les liquidités pour se refaire une santé agréée par leurs actionnaires et les agences de notations. Les banques & assurances, purgées plusieurs fois depuis 1 an brillent en faisant croire à des profits pour le 1er trimestre (Q1) 2009, quand elles publient et si elles publient leurs bilans. Mais avec cette vague de fusions et restructurations du système financier, Timothy Geithner, Secrétaire américain au Trésor, a transformé les troubled assets, actifs toxiques, en legacy assets, actifs légués, dans son x-ième plan appellé PPIP. En sachant que la bulle des CDS / CDO est estimée à 62.000 milliards pour la planète entière, ont s'eperçoit qu'il est facile pour la complexion américano-brownienne de piper les dés. Il suffit de mentir aujourd'hui, de mater les soulèvements sociaux demain, puis de faire payer les générations futures. En 1989, lors des Montagsdemonstrationen, des manifestations du lundi, les allemands portaient des bandrolles autour de la Sankt Paulus Kirche sur lesquelles étaient écrit: "Wir sind das Volk" (Nous sommes le peuple). Allez votez aux Election Européennes 2009, une offre de gauche existe pour un Green New Deal et une croissance prudentielle sociale et durable.

Le club de défaisance avec ses petits gonfaloniers néo-libéraux privés et nationalisés est entrain de relocaliser vers les dettes cumulées publiques l'aspic venimeux de la bulle planétaire des CDS / CDO et va faire peser le remboursement des dettes, dont la publication est maintenue dans le niveau glauque et sous-marin d'un avenir non daté, jusqu'en 2029 au moins sur les impôts et les déficits budgétaires de deux prochaines générations à venir à moins d'organiser une hyperinflation qui aura le même effet, c'est à dire faire payer par les habitants des pays le vol pyramidal des entreprises privées soutenues par l'État en quête de continuité avec en tête pinocchio d'un côté et Obi, le roi du bricolage, de l'autre. L'État préfère transférer la bulle planétaire des dettes et assets pourris du secteur privé, avant son éclatement, à une bulle publique pour organiser un deleveraging, une atténuation de l'effet de levier, en se prenant pour un apprenti sorcier et en ne se rendant pas compte qu'il organise un Weimar II au lieu de lancer au travers de la représentation démocratique de l'ONU un Bretton Woods II qui n'organise pas un trickle up effect (cherchez trickle down effect et effet de percolation) pour le compte d'une puissance dominante gérée par le club de défaisance d'un G20+. Vous connaissez le G24, le vrai, celui des pauvres et son "Groupe Intergovernmental des 24 pour les questions monétaires internationales et le développement"? Et la Déclaration de la 7ème édition du Forum des Peuples de Koulikoro au Mali en juillet 2008?

Ceux qui croient voir un retour subit de l'amour de l'État pour la Chose Publique doivent tout aussi violemment se détromper. Le "State is bad" initié par "The road of serfdom" de von Hayek, puis de l'École de Chicago, le Consensus de Washington, Ronald Reagan, Margaret Thatcher, Tony Blair, Gerhard Schröder, Lionel Jospin qui a vendu les services publiques au secteur privatisé en respect personnel et de gauche à l'AGCS, l'accord parallèle à l'OMC,... tout ceci n'empêchera pas la consolidation du retour du Titre III du TCE, rejeté par le NON français au référendum européen, bétonné dans le transfert copié-collé du Traité de Lisbonne imposé par la gauche abstentionniste au Congrès de Versailles de février 2008. Car l'État, empressé de sauver les tricheurs systémiques, spéculateurs et escrocs conserve toujours une certaine idée de l'État, et va légitimer sa gauche-attitude passagère de nationalisation, par les caisses vides d'un budget en faillite qui ne permettra plus de maintenir les services publics et qui forcera des coupes violentes et de très fortes augmentations d'impôt comme en Irlande. Pour contenancer préventivement les futurs millions de déçus du bail out de Sarkozy face à la gestion versatile de crise et au chômage de masse, l'État fait appel à sa conscience supérieure déléguée, celle de l'OCDE qui continue à dérouler son bréviaire sur ses masses incultes et vénales. Si la rétention de l'espoir pour un État Nouveau et la contention des renouveaux de la conscience civique et politique ne devaient pas fonctionner, l'État saura organiser ses minériades roumaines privées pour conserver son Régime, à l'image de son laboratoire doom-toom d'Outre-mer où il s'essaye, pour garder en haleine son liberal fighting spirit, à se faire peur pour voir où se trouverait le point de sécession et pour étouffer dans l'œuf une éventuelle résilience créative des peuples. Les petites-gens sont toutes des nano-bonsaï qui vont ouvrir grand la bouche affamée et le porte-monnaie pour payer les frasques des flambeurs du casino et les croupiers du gouvernement.

Dans un rapport du 3 mars 2009 intitulé "Going for Growth" et rédigé par l'OCDE, cette organisation lance tous azimuts un cycle de vives recommandations destinées à entrainer les pays dans l'intensification de la libéralisation du commerce alors que tellement de voix de la société civile, de gouvernementaux, du secteur bancaire, du réseau industriel conjurent en même temps l'État d'intervenir à leurs côtés pour leur offrir sans contre-partie une aide financière, fiscale et conjoncturelle. La libre concurrence mondiale se ferait encore mieux pour eux si la politique de subvention du secteur agricole s'étendait à tous les secteurs industriels et commerciaux pour renforcer leur position concurrentielle dans le grand commerce libre, international et non faussé. Le club de défaisance du G20 montre une fois de plus son vrai visage. Il n'a pas l'intention de se soumettre aux lois de la libre concurrence quand il se sent lui-même menacé par elles, et il s'affère à prendre sur les concurrents des parts de marché par tous les moyens. Les plus faibles comme les PED (Pays en Développement) et les Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), mais aussi les Pays de l'Europe de l'Est, n'ont qu'à bien se tenir et s'en retourner à sarcler la terre, la rizière ou le dvor, et à importer un maximum de produits manufacturés provenant des pays industrialisés.

La presse économique allemande, anglaise, américaine parlent avec étonnement du "Découplage entre les Pays industrialisés et les Pays en développement" qui ne fonctionne pas, cette fois-ci et pour la première fois, dans cette première crise globale de l'histoire économique de la planète qui atteint tous les pays du globe en même temps. Par exemple l'Allemagne championne du monde à l'export depuis 14 ans prévoit en 2009 la chute la plus grande de son exportation de toute son histoire économique. Le "partage international du travail" tant adulé et qui a fait la force de l'industrie allemande ne fonctionne plus comme elle l'avait entendu. "Es ist kein Pfusch, es ist deutsche Wertarbeit - Ce n'est pas de la bidouille, c'est du travail allemand de qualité" ne va plus sonner pendant longtemps, pour la simple raison que le commerce international s'est effondré depuis juin 2008. L'exportation japonaise s'est effondrée de 49% depuis juin 2008. Début juin 2008 le tarif moyen journalier du fret maritime international était encore de $370.000, dès le début octobre il a été de $3700, les bateaux et les super-tankers restent à quai (c'est du laying). Ce bavardage sur le "Découplage" est surtout destiné à se rassurer soi-même, résident d'un pays industrialisé, et à cacher la réalité des propres agissements protectionnistes de son pays industrialisé. Le commerce international est féjà effondré et c'est ici que réside la crise. Le système monétaire international est déjà effondré depuis juin 2008. Avant l'été 2009 il s'effondrera officiellement sur le papier et des trillions de $ autont été dilapidés dans les banques et assurances parce que l'on avait feint de soigner une crise, dite de confiance du système financier, et que l'on avait feint de prévenir contre la déflation, alors que l'on a préparé Weimar 2.

Dans cette crise internationale, les capitaux étrangers, ceux de l'Europe de l'Ouest, principalement de l'Autriche, de l'Italie et de la Suède, se retirent aussi des pays de l'Europe de l'Est dont les monnaies nationales se déprécient très violemment. Ces pays de l'Europe de l'Est ne sont plus capables de rembourser leurs emprunts en euros devenus beaucoup trop chers pour eux ou non-remboursables. Les banques de ces Pays de l'Europe de l'Est sont toutes des filiales de banques autrichiennes, italiennes ou suédoises. Ces filiales avaient vendu massivement des crédits libellés en euros. La crise en Europe de l'Est a mis sous pression l'Autriche. Les créances des banques autrichiennes (comme la Erste Bank ou Raiffeisen International) envers l'Europe de l'Est s'élèvent en ce moment à 278 milliards de $. Cette somme est à peu près équivalente au PIB autrichien. Toute l'Europe de l'Est est devenue un "subprime to stomach" (un subprime à avaler d'un trait). Un bail out sera-t-il organisé pour eux et financé par qui? Ou leur retour au nationalisme sera encore plus grossier et arrogant que le retour au nationalisme protectionniste comme en France. Le président français en poste a annoncé qu'il donne 9 milliards d'euros à Peugeot-Citroën et à Renault "à condition qu'ils ne délocalisent pas à l'Est". Deux jours après ces constructeurs automobiles annoncent 7000 réductions de postes et la production de l'ancienne Clio est relocalisée en France.


Les capitaux quittent massivement ces "petits" pays de l'Europe de l'Est. J'ai moi-même utilisé quelques fois ce terme de "petit" en croyant sincèrement qu'ils étaient plus vulnérables simplement à cause de la taille qui ne permet plus d'avoir une devise propre. C'était un manque de discernement de ma part d'avoir aussi oublié le coup de George Soros, l'homme qui avait fait sauter la banque d'Angleterre, qui avait gagné avec son short selling (vente à découvert que l'on appelle aujourd'hui carry trade) sur la Livre un montant de 10 milliards de £ le 16 septembre 1992 en la faisant sévèrement chuter. La Banque centrale anglaise avait alors dû sortir sa monnaie du système Monétaire Européen. Je lis aujourd'hui dans le journal online The Independent qu'il y a eu un "Run on Britain" (un run est une course panique vers la banque pour prélever ce qui reste en dépôt) mené par les investisseurs étrangers et qui n'a été révélé que hier, vendredi 6 mars 2009 par le service des statistique de la Bank of England, la banque centrale. Les dépôts monétaires placés dans les banques du Royaume Uni par les investisseurs étrangers ont diminué de £700 billions entre le printemps 2008 et la fin de l'année 2008 à cause de l'énorme chute de la crédibilité de la City comme place financière internationale. Suite à la publication, une réelle peur panique pourrait faire suite à la Banqueroute de l'Islande de septembre 2008, le Tigre de l'Atlantique nord, et pourrait transformer la City de Londres en Reykjavik on Thames. La £, qui a perdu plus de 30% de sa valeur en 6 mois, et le Royaume-Uni souffrent de la crise comme certains marchés émergents des Pays en Développement et sont marqués par une fuite des capitaux comme en Lettonie, en Hongrie, en République tchèque... Mesuré à la taille du PIB, le Royaume-Uni est 1ère du monde pour la taille de ses bail-outs du système bancaire. C'est aussi le prix qu'il faut payer aujourd'hui pour avoir élevé Londres au niveau de La City et pour avoir offert aux banques internationales des ponts fiscaux pour s'y implanter. Ce biotope fiscal brtitannique n'est rien d'autre qu'un paradis fiscal.

Les Pays industrialisés qui misaient massivement sur les Pays en développement pour accroitre considérablement leur marge opérationnelle dans les cadres douillets et avantageux pour eux de l'OMC puis des APE / ALE, ont cru pouvoir continuer à compter sur les Pays en Développement pour maintenir leurs business plan dans cette période de cricession (crise + récession). Le mensonge global des JO de Pékin a augmenté passagèrement le prix mondial de l'acier et des profilés à la tonne, a fait s'effondrer le cours des 1,6 millions de tibétains assassinés par les chinois en 50 ans d'occupation et de génocide, et s'est fait oublier dans une crise mutualisée dans ce ying-yang autour du Pacifique entre des consommateurs pauvres, qui ne produisent plus rien depuis longtemps (USA) et perdent leurs emplois, et des travailleurs pauvres qui ne produisent plus, qui ne consomment pas encore et qui perdent aussi leurs emplois (Chine, Inde). L'équation de l'Homme s'effondre. Elle n'était déjà pas élevée. Publicité non mensongère: "On ne change pas le monde avec une lessive, mais on peut y contribuer". L'homme lessivé est laminé.

La déglobalisation financière internationale connait un mouvement très percutant et exceptionnel par sa soudaineté. Gordon Brown, qui ne se souvient pas que le Royaume Uni a pris en otage l'Europe avec ses opt outs, mais aussi le reste de la planète, pour une vache à traire, a même prévenu des dangers de ce "protectionnisme financier", mais les banques britanniques ne font elles-mêmes pas autrement et relocalisent au Royaume-Uni leurs avoirs monétaires précédemment déposés à l'étranger, afin de tenter de rééquilibrer leurs comptes et leurs "fonds propres" qui n'existent de toute façon plus. Les systèmes bancaires américain, irlandais, écossais, britannique sont insolvables. Ils n'ont plus de "fonds propres". Les investissements étrangers provenant des Pays de l'ouest et placés dans les Pays En Développement se sont eux-mêmes effondrés d'1 trillion de $. Comme l'Islande, le Royaume-Uni avait un secteur anormalement développé et qui représentait 4 fois son PIB (Islande = 11 fois, Suisse = 10 fois...). Le contribuable britannique est incapable de financer une telle dette. C'est pourquoi il existe une Pétition mondiale à signer avant le G20 de Londres du 2 avril 2009. Trafalgar on Thames?

Le G20+ n'invite pas le continent africain. Dans cette crise mondiale, les capitaux étrangers délaissent les pays africains, là où il n'y a pas de pétrole, des diamants, de la bauxite, du minerai d'uranium... à piller. Les pays africains vendent en ce moment le dernier bien qu'il leur reste: le sol. Sur ce continent, où meurent des millions de personnes de faim, de grands groupes veulent produire à très grande échelle des produits agricoles à très bon marché.

Merci de m'avoir lu. Que faut-il revendiquer au G20 de Londres du 2 avril?  >>> 2ème Partie

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Voir aussi en ligne ma série d'articles: Bretton Woods 2, Green New Deal

18. mars 2009

Le G20 de Londres dénonce les paradis fiscaux mais couvre la confiscation de la banque centrale par Wall Street

Je viens de trouver sur le site américain de lutte pour les droits du consommateur, Essential Information, fondé par Ralph Nader en 1982, un rapport sur le lobbyisme pratiqué par le secteur financier et Wall Street pour déréguler la banque centrale américaine, la Fed'. Essential Information dirige aussi le site Wall Street Watch.

Le rapport est intitulé:
"Sold Out: How Wall Street and Washington Betrayed America  -  Liquidation totale: Comment Wall Street et Washington ont trahi l'Amérique". (Photo: Max Beckmann,"la Nuit")
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Oxfam - London Summit: Put People First
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Pour les "décisions" actualisées du G20 de Londres veuillez vous rendre sur l'article du 2 avril
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Le 10 et le 11 janvier 2009 je vous ai expliqué comment les banques centrales ont été privatisées sous couvert du principe de l'Indépendance des banques centrales, et comment la création de la monnaie a été privatisée. Vous pouvez aussi lire sur le journal suisse allemand, Tagesanzeiger, comme sur la Tribune de Genève qu'il n'y a rien à craindre pour le secret bancaire (Bankgeheimnis) parce que toutes les banques suisses ont des filiales réparties à Singapour comme dans le monde entier et qu'il leur suffit de faire un montage un peu plus sophistiqué pour dissimuler les capitaux déposés par leurs clients qui veulent échapper au fisc de leurs pays d'origine. Selon ces journaux très suisses, surtout le Tagesanzeiger, seuls les petits déposants étrangers qui ne disposent pas de l'appareil juridique suffisant et des conseillers, seront touchés par un allègement du secret bancaire. La Grande Bretagne, elle-même, qui n'est qu'un vaste paradis fiscal, comme le Luxembourg ou la Suisse, à l'image des ces recycleurs de papier monnaie et de monnaie électronique des Iles Caïman, feront la danse de l'œuf au G20 de Londres du 2 avril 2009 et évoqueront en vociférant ces biotopes libres, fiscaux et off-shore, mais ne feront déjà pas le nettoyage à leurs portes à Jersey, Andorre, Monaco,... Bruxelles vient d'ailleurs déjà d'enlever la Suisse, le Luxembourg et l'Autriche, sous la pression des lobbies financiers, de la black-list éditée par l'OCDE. Pour le Liechtenstein, Bruxelles se concerte encore un peu. (Black list cliquable à droite)

J'avais écrit le 10 et 11 avril 2008 deux longs articles sur l'externalisation du risque bancaire, sur les annonces de Paulson qui avait des velléités de reprendre en main la Fed' et sur la psycholepsie des grands argentiers du G7. Le G20 de Londres révélera de nouveau le syndrome de la tête vide, comme le G8 de Gleneagles, le G8 de Heiligendam, le G4 de Potsdam, le G4 de Berlin l'ont fait avant.

En réalité tous les sommets G n'ont aucune constitution démocratique et n'existent que pour entretenir l'idéologie dominante des pays industrialisés. Le G20+ de Londres du 2 avril 2009 pourrait cependant avoir la même fonction que la Cycle de Doha au Qatar en 2001 où les "pauvres" se sont alignés derrière la Chine pour constituer le G21, quitter le cycle de négociations de Doha et donner la mort à l'OMC qui avait été officiellement consacrée en 2007 avec un report a sine die des futures négociations. Ce serait un espoir que la Chine, l'Inde et l'Afrique qui n'y est même pas tolérée comme observateur (sauf l'Afrique du Sud), puissent être acteur au G20 de Londres à ce qui se prétend devenir le Bretton Woods 2, un nouvel ordre international monétaire. Mais la Chine est le plus grand créancier des USA et est assise sur le plus grand paquet d'Obligations d'État américains, $1,03 trillion, et de réserves en $, 1,95 trillion en janvier 2009. En réalité la Chine va se conduire, comme tous les autres membres du G20: comme un grand argentier puant, car l'arme de la compromission universelle, les Bons du Trésor américains et le dollar-glut engluent la planète entière dans la maladie américaine. 70% des réserves en $ sont détenus en dehors des USA. Si les USA vont se permettre la création d'un Nouveau Dollar hyper-dévalué à l'été 2009 suite à l'effondrement du système international monétaire, les chinois ne peuvent pas se permettre de laisser s'effondrer dans leur Trésor National ce qui est encore pour l'instant des actifs mais qui sera des junk bonds, des penny stocks, des créances pourries. Les USA, comme le Royaume-Uni sont les subprime de la planète que le secteur financier nettoiera sous peu de temps. Et de toute façon, la refonte d'un nouveau système monétaire international n'est pas... à l'ordre du jour du G20 de Londres.

Les perverses recommandations de Bâle 2 dictées par le lobby de la finance se sont aussi installées dans les Directives européennes CRD et Libre circulation des capitaux et l'incapacité eurogouvernante fiscale et macroéconomique sont constitutives du Traité de Lisbonne. Le lobbyisme bruxellois est de notoriété publique et la médiocrité des euro-députés , parachutés et qui ne connaissent pas leurs dossiers, est légendaire et distance de plusieurs longueurs la médiocrité du Congrès américain. Existe-t-il vraiment une autorité de tutelle qui contrôle les euro-députés qui sont déjà exonérés d'impôts comme toute la haute et moyenne administration européenne et communautaire? Les administrations européennes sont des paradis fiscaux et les responsabilités y sont diluées à peu près comme au Comité Olympique.

Derrière la-dite Crise de la Bulle des Subprimes, il y a d'autres bulles cachées qui ont éclaté. La responsabilité de toutes ces bulles est portée par Alan Greenspan, Gouverneur de la Fed' de 1987 à 2006, appelé  "l'économiste des économistes", ou le "Maestro", qui a commis sur toute la période de son mandat une seule et même erreur. Alan Greenspan a été gravement mis en cause en 2006 pour avoir laissé fortement augmenter la masse monétaire par une politique de taux d'intérêts très bas (de l'argent facile), qui est un des facteurs de l’émergence de la crise dite des subprimes qui s'est déclenchée au second semestre 2006. La masse monétaire est devenue une arme de destruction massive.


Je vous livre ci-dessous la traduction de l'anglais du résumé de ce rapport de 253 pages publié par Essential Information de Ralph Nader.

début de l'article >>>

"Sold Out: How Wall Street and Washington Betrayed America  -  Liquidation totale: Comment Wall Street et Washington ont trahi l'Amérique".

"5 billions de dollars versés dans des "taxes politiques" pour acheter la liberté de Wall Street face la régulation, le contrôle et les rapports des commissions d'enquêtes.

Le marches qui mènent au cataclysme financier sont pavées des Dollars de l'industrie.

Le 4 Mars 2009 – Le secteur de la finance a investi plus de 5 billions dans l'influence politique pour acheter Washington depuis plus de 10 ans avec plus de 3000 lobbyistes qui ont gagné des décisions politiques concernant la dérégulation et d'autres orientations politiques qui ont conduit directement à l'effondrement financier actuel.

De 1998 à 2008, les sociétés d'investissements cotées à Wall Street, les banques commerciales, les hedge fonds, les promoteurs immobiliers, les groupes d'assurance on versé 1,725 billions de $ dans le milieu politique et dépensé 3,4 billions de $ pour les lobbyistes, un mastodonte financier destiné à dépouiller la régulation fédérale. Pas loin de 3000 lobbyistes officiellement enregistrés au niveau fédéral ont travaillé pour l'industrie en 2007. Une douzaine de vagues de dérégulations ont conduit ensemble au meltdown financier. Ceci inclut l'interdiction de réguler financièrement les produits dérivés; la révocation des barrières de régulations entre les banques commerciales et les banques d'investissement; un système d'auto-régulation pour les grandes banques d'investissement; une volonté fédérale d'agir pour mettre fin au système prédateur des prêts et des subprimes.

Selon Harvey Rosenfield, Président à la Consumer Education Foundation, une organisation à but non lucratif qui siège en Californie, Washington s'est systématiquement vidé au profit de Wall Street. Des programmes déflationnistes, qui auraient dû empêcher le meltdown financier qui a commencé l'année dernière, ont été démantelés et les avertissements de ceux qui ont prévu le désastre ont été noyés dans des océans de 'monnaie politique'.  Les américains ont été trahis et nous payons un prix en trillions de $ pour cette trahison.

Selon Robert Weissman de Essential Information, le Congrès et l'Exécutif ont répondu à des pot-de-vin légaux provenant du secteur financier et ont dénié les critères du bon sens, ont barré la route à d'honnêtes personnes responsables de la régulation afin qu'elles ne produisent pas des règlements pour résoudre les nouveaux problèmes. Elles ont simplement mis au rebut leurs efforts de prendre des décisions. L'érosion progressive du cadre règlementaire restrictif a conduit à une immersion par des crédits pourris et à un tsunami de mauvaises spéculations adossées à ces crédits pourris. Il y a à présent un naufrage globalisé à travers tout le monde de la finance.


Les 12 décisions majeures qui ont conduit au cataclysme

La dérégulation financière a conduit directement à l'effondrement économique actuel. Pendant les trois dernières décennies, les régulateurs gouvernementaux, le Congrès et l'Exécutif sur la base du bipartisme, ont continuellement érodé le système de régulation dont l'activité est de  restreindre le secteur de la finance afin qu'il ne tende pas à agir de manière discrétionnaire en fonction de visions propres les plus excessives. Ces douze points suivants révèlent comment l'industrie a exercé une pression qui a conduit à la dérégulation et à ses conséquences:

  1. Le Congrès a révoqué en 1999 la loi Glass-Steagall passée en 1933 pendant la Grande dépression pour interdire les banques de fusionner les activités (banque commerciale, banque d’investissement, assurances), une fusion qui est à l’origine de la grande crise financière 2008-2009.
  2. La règle de régulation qui autorisait l'imputation hors bilan, une passade qui permet aux banques de cacher leurs dettes.
  3. L'administration Clinton avait empêché la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés, ce qui est devenu le fondement des spéculations massives
  4. La Congrès a interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act.
  5. La Securities and Exchange Commission (SEC) a adopté un principe d'autorégulation pour les banques d'investissement ce qui leur permet de s'engager dans un niveau d'endettement bien plus élevé
  6. Les règles adoptées par les régulateurs généraux sur la demande de l'industrie de la finance permettent aux banques commerciales de déterminer elles-mêmes leurs exigences de réserve de fonds propres, qui est calculée sur leurs propres 'modélisations de l'évaluation et du management' du risque (ndtr: conformément aux recommandations de Bâle 2 et de IFRS)
  7. Au début des années 2000, les régulateurs fédéraux ont refusé de bloquer les pratiques de l'octroi des crédits généralisés et déprédateurs, en ne publiant pas des régulations appropriées ou en ne renforçant pas des régulations existantes.
  8. Les régulateurs de la Fed' avait revendiqué le pouvoir de supplanter la législation fédérale sur la protection du consommateur qui aurait pu avoir réduit l'effet de prédation des crédits et des autres pratiques abusives.
  9. Les règles fédérales de prévention des victimes de crédits abusifs contre des entreprises de contentieux qui rachetaient aux banques leurs crédits qu'elles ont octroyés à l'origine.
  10. La Fannie Mae et la Freddie Mac se sont agrandies au-delà de leur activités managériales et sont entrées dans le marché des subprimes, ce qui a coûté in fine aux contribuables des centaines de billions de $.
  11. L'abandon des principes de régulation anti-trust a permis la création de méga-banques qui sont too-big-to-fail et qui se sont engagées dans des pratiques bien plus risquées que des banques de plus petite taille.
  12. Engluées dans des conflits d'intérêts, les agences de notation privées ont évalué de manière erronée la qualité des titrisations basées sur les subprimes et autres crédits hypothécaires; en 2006 une loi avait privé du pouvoir la SEC et empêché la régulation des entreprises.
La 'monnaie politique' du secteur financier et les 3000 lobbyistes ont dicté la politique de Washington

Entre 1998 et 2008:
  • les banques commerciales ont dépensé plus de 154 millions de $ dans des campagnes de dons et elles ont investi $363 millions dans des lobbies officiellement enregistrés
  • les entreprises d'audit ont dépensé 68 millions de $ dans des campagnes de dons et 115 millions de $ dans le lobbyisme
  • les compagnies d'assurances ont fait des dons de plus de 218 millions de $ et dépensé 1,1 billion de $ dans le lobbyisme
  • des gestionnaires de titres et de valeurs mobilières ont investi plus de 504 millions de $ dans des campagnes de dons et 576 millions de $ dans le lobbyisme.
  • Des sociétés d'investissement et de participation ont fait 56 millions de $ en dons à des candidats fédéraux et dépensé 33 millions de $ dans le lobbyisme.
  • les hedge funds ont dépensé 32 millions de $ en dons, dont la moitié aux dernières élections de 2008

La trahison a été commise par les partis Républicain et Démocrate: 55% des dons sont allés aux Républicains et 45% aux Démocrates, ce qui représentait l'équilibre politique entre les pouvoirs de la dernière décennie. Les Démocrates ont touché un peu plus de la moitié des dons faits par le secteur financier pour les élections de 2008.

Le secteur financier a consolidé sa force politique en débauchant des agents à Wall Street pour les placer à des postes clefs des régulateurs, ce qui inclue le Secrétaire au Trésor (ministre des finances) issus de la direction de la Goldman Sachs, Robert Rubin et Henry Paulson.

Les entreprises fiduciaires ont employé une légion de lobbyistes, jusqu'à 3000 en 2007. Ces entreprises ont puisé lourdement dans le gouvernement pour le choix de leurs lobbyistes. Essential Information qui a surveillé 20 entreprises leader de la finance a découvert que 142 lobbyistes, que celles-ci employaient de 1998 à 2008, avaient été précédemment employés par les plus grandes agences de notation ou par le Congrès ou l'Exécutif.

<<< Fin de l'article


Rappel 1: à la SEC siégeait le gendre de Madoff
Rappel 2: si vous êtes ulcérés par la collusion entre Washington et Wall Street vous pouvez slown down à présent. Grâce à Paulson puis à Timothy Geithner, Secrétaire au Trésor, et à Bush-Obama, les créances pourries, principalement la bulle abyssale des CDS / CDO est rachetée avec l'argent public, les déficits budgétaires ($1,85 trillion) et la helicopter money (quantitative easing, planche à billet = dettes des générations futures) par les différents plans de la Fed' ou du Trésor américain appelés TARP (Troubled Assets Relief Program) ou TALF (Term Asset-Backed Securities Loan Facility). Bloomberg.com parle de la "Rambo Fed'". Ces plans de rachat des poubelles, cash for trash sans contrepartie pour l'État ou nationalisation, et de leur contenus sont destinés à transformer de la m***e en dollar monétaire pour renflouer les caisses du secteur bancaire et financier afin de faciliter le crédit par des voies plus naturelles et conventionnelles habituellement utilisées dans une économie de marché. Différents organes gouvernementaux des USA, existants ou spécialement créés, contribuent à faire cette mutation alchimique des ordures américaines: la Small Business Administration (SBA) qui est une agence pour les PME, la Fed' (Banque Centrale américaine), le Department of the Treasory (Ministère des Finances des USA), le Office of Financial Stability dont le Directeur était vice-président de la Goldman Sachs, la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC). Geithner appelle ceci "la Réforme qui s'appuie sur 3 colonnes". Chaque semaine sont créés un autre "plan", une autre administration et ensemble ils vont racheter plus de 4 billions de $ de créances pourries à partir de lundi 23 mars 2009. Le Plan de ce lundi 23 mars s'appelle "Public-Private Investment Program". Retenez bien ce "public-private" PPIP, c'est la clef de la confiscation de la privatisation de la création de la monnaie par Wall Street et par ses lobbies de losers. Le Polit-Bureau Obama-Geithner n'a pas recensé la sémiologie de ce double-thinking! Même si cette sémiologie signifie une réalité technique d'un montage financier dérivé du TARP et copié sur le rachat des créances pourries de la Bear Stearns par JP Morgan avec l'argent de la Fed'. Il parait que PPIP va "refinancer" et faire disparaitre 93% des crédits pourris des USA...

En réalité c'est la FDIC qui va financer 93% du montant des acquisitions d’actifs toxiques, en se faisant passer pour un prêteur, qui avance les fonds, tout en sachant que les "investisseurs" privés qui vont se transmuter en bad bank locales, feront disparaître ces assets toxiques, et qu'après une dévaluation massive du $, ces dettes auront fondu d'elles-mêmes. C'est juste le contribuable qui aura payé. Vous venez de le comprendre avec moi, TARP, TALF et maintenant PPIP sont des OPA, des Offres Publiques d'Achat payées par le contribuable. Cette OPA coûte 1,1 trillions de $ au contribuable américain. Juste pour racheter des poubelles, pas encore pour investir et dans les infrastructures et les services de l'Etat, et ni pour permettre la relance économique et les investissement privés d'avenir comme un plan vert national, ni la R&D. Les actionnaires de ces banques se verront délestés de leurs dettes et massivement enrichis sur le dos des contribuables. Ceci, n'importe qui est capable de le penser, on n'a pas besoin de s'appeler Jeffrey Sachs. Qui est le plus irrespectueux de l'économie nationale et d'entreprise? Moi, petit "gauchiste" du Neudorf, un quartier de Strasbourg, ou l'hydre Obama-Geithner? S'il devait y avoir un rallye à la bourse de Wall Street suite à ce plan PPIP, mais qui durerait une dizaine d'années..., le contenu de ces bad banks pourrait se bonifier et reprendre de la valeur, et les "investisseurs" privés pourraient même gagner de l'argent avec leurs activités d'éboueur et d'écobuage. Les trois premiers jours qui ont suivi le lancement de ce plan PPIP (voir le dernier § de cet article) laissent le Dow Jones et le Nasdaq dans le rouge. Sur ce graphique à droite: en rouge, le déficit des USA. Les réductions de ce déficit prévues à partir de la fin de l'année 2009 ne sont que des illusions, car Obama-Paulson-Bernanke-Geithner n'ont jamais dit comment ils vont les réaliser. C'est simple, une très forte dévaluation du $ accompagnée d'une hyperinflation feront le travail, comme dans la fin de tout empire.

Le PIB des USA est de 14 trillions de $. 14 trillions de $ sont ce que le gouvernement américain à dépensé depuis janvier 2007 pour sauver, garantir ou imprimer de la monnaie sur la planche à billet. Ces 14 trillions s'ajoutent à la dette cumulées des USA. Le peuple américain est-il autiste? N'a-t-il pas des velléités de révolte? Est-il à ce point compromis dans le système pour qu'il accepte de parcourir this road to hell (en enfer) avec Wall Street et avec ses deux juges d'application des peines, la Présidence, aujourd'hui Obama, et le Congrès US? Est-il à ce point sous-éduqué pour ne pas être capable d'avoir une analyse politique et une vision de l'avenir de la planète et de l'homme qui n'en est qu'un invité?

La Fed' elle-même qui ne peut plus baisser ses taux d'intérêt (à 0,25% ou % négatifs) rachète encore plus de ces ordures pourries et s'invente par là un nouvel outil de "régulation" des flux financiers. Il est prévu de racheter cette fois-ci 1,1 trillion de $ de ces créances toxiques et de continuer ce que Paulson fait déjà à grande échelle depuis septembre 2008, et même depuis mars 2008 avec le bail out de la Bear Stearns délégué sur la JP Morgan ($29 billions). Chacune de ces administrations ou de ces agences ou chacun de ces fonds de pension ou de ces hedge fonds a, avec la helicopter money de la Fed' du programme PPIP, le rôle d'une zombie bank, une bad bank chargée de faire disparaître les créances pourries, c'est à dire d'organiser le plus grand mensonge américain de tous les temps. Et dire que sous ce mensonge vivent des individus appelés hommes et femmes et enfants. Y aura-t-il derrière ces menteurs de nouveau des agents et acteurs économiques? Des citoyens? A quel prix? Un Weimar 2? Une guerre civile? Un conflit armé? Au Royaume Uni, à part la Barclays qui fait des montages financiers pour cacher son insolvabilité comme la Citigroup ou la Deutsche Bank (qui poursuit toujours ses activités dans les îles Caïman en mars 2009), tout le système bancaire est déjà "nationalisé". En attendant, ces menteurs vont en rangs serrés à Londres au G20 du 2 avril pour réaliser leur bail out du Market Ponzimonium. Qui va payer le bail out de la Fed'? Weimar 2? L'effondrement dans le chaos monétaire du Global Meltdown 2009? Depuis un an, avec le cash for trash whithout counterpart, le faux médicament est administré au faux malade suite à la fausse analyse. Aujourd'hui, mercredi 25 mars 2009, the Guardian titre: "Surprise rise in inflation defies City predictions" (Une surprenante augmentation de l'inflation défie les prévisions de la City). En février il y a eu 3.2% d'augmentation des prix. L'illusion déflationniste due à la baisse de l'immobilier a engendré une gigantesque politique de helicopter money qui appelle l'hyperinflation. Nous nous avançons vers la plus grande crise des surliquidités de tous les temps après avoir fait croire à un credit crunch, une raréfaction des crédits, alors que les liquidités n'ont été que confisquées par les banques qui ont essayé de financer leurs dettes avec l'argent des banques centrales. (Mon article du 28 XII 2008).



Il faut se dire la vérité. TARP, TALF, PPIP ne sont pas des bail outs mais des purges. Des moyens pharaoniques sont dépravés pour faire avaler par les Travailleurs, les contribuables, les bénéficiaires des services publics et des infrastructures des pays, et par les générations futures les contenus des fosses d'aisance et l'eau de Javel avec. Avec ceci n'ont pas encore été installées les bases d'une économie revivifiable, viable, puis durable.

Selon le China Daily du 22 mars 2009: "But unlike the United States, which seems to be able to borrow endlessly, EU member states are subject to strict fiscal discipline under EU rules. They must suppress deficits to ensure stable and sustainable economic growth." (Mais, à la différence des USA qui semblent être capables d'emprunter indéfiniment, les États membres de l'Union Européenne respectent scrupuleusement une discipline fiscale conformément aux règles européennes. Ils doivent supprimer leurs déficits pour assurer une croissance stable et durable).

Les USA sont incapables de faire leur révolution et d'accepter que leur règne de 30 ans du déficit budgétaire gratuit pour eux et payé par le reste de la planète est terminé. Ce règne américain de la rapine globale avait commencé avec la rupture unilatérale par les USA des Accords de Bretton-Woods et de la convertibilité-or. Le $ est déjà surévalué actuellement de 12 fois. Mais ce n'est pas tout: avant l'été 09 le greenback partira en fumée, car la Fed' a comme objectif de multiplier par... 15 la masse monétaire en $ avant la fin de l'année 2009, ce qui équivaut à une dévaluation de... 15 fois, car le PIB américain n'a pas été multiplié par 15 mais divisé par deux en un an. Le G20 n'aura pas le courage de dissoudre le $ déjà au moins comme "étalon" toxique et de dénoncer la helicopter money d'Obama. Il sera impossible pour la Fed' de faire tourner la helicopter money dans l'autre sens et elle sera assise sur des trillions d'assets toxiques (CDS / CDO) qu'elle a achetés au système bancaire en faillite. Elle ne trouvera aucun acheteur pour ces montagnes de pourritures. La Fed' sera en faillite mais personne ne voudra se lancer dans le bail out de la Fed'. (Graphique cliquable à gauche: déficit budgétaire criminel des USA pour 2009).

Après l'été 2009 nous aurons des nouvelles devises internationales qui seront des monnaies d'échange. Je le suggère sur mon site depuis septembre 2009 et j'imagine une corbeille comme l'a été l'ECU en Europe avant la création de l'Euro. J'y vois une corbeille comme l'ECU, mais avec dedans des vrais morceaux d'Euro, de Yuan, de Yen, de ce qu'il reste du $. Je lis actuellement que les pays du Golfe essayent de lancer une monnaie d'échange: le Khaleeji. Ces monnaies seront de nouveau adossées sur l'or, au moins partiellement. Lors de la Guerre du Golf II, l'Iran avait menacé de vendre son pétrole en Euros. Il faudra aussi créer cette Banque du Sud lancée au début du printemps 2008 par Hugo Chavez. Le 10 avril 2009 se réuniront à Tunis les Pays de l'Afrique représentés par leurs Ministres des Finances et leurs Gouverneurs des Banques Centrales. Avez-vous déjà éprouvé dans votre vie la tristesse de celui qui n'a pas été invité?

Depuis le G20 de l'automne 2008 le syndrome de la tête vide s'est amplifié. Je vous ai décrit tout cet automne et cet hiver ce que ne sera pas le G20. Obama joue à se faire peur et attaque la loi votée la semaine dernière par le Congrès pour taxer à 90% les boni versés par les entreprises qui font l'objet d'un bail out. Cette taxe "est anticonstitutionnelle". C'est un McCarthy's Witch hunt, la chasse aux sorcières de l'ère McCarthy. Regardez sur la photo publiée par le IHT, International Herald Tribune le lendemain du démarrage de PPIP.: Geithner, Obi le Roi du bricolage, et Ben Bernanke, le Gouverneur de la Fed', qui ne rit pas alors que le Dow Jones a fait un bond de plus de 6,84%. Comme tout le monde, il sait que la bulle toxique des CDS / CDO de 68.000 milliards de $ ne pourra jamais se laisser débarrasser sans le cataclysme de Weimar 2.

Sur cette photo ci-dessus, Ben Bernanke ne semble plus tellement être ravi d'administrer le faux médicament au faux malade suite à sa fausse analyse, à moins que le syndrome de la tête vide ne l'ait momifié dans sa fonction de disciple de Wall Street. Obama aurait dû se méfier de Bernanke qui a commis dans le passé deux fausses analyses tonitruantes, et qui sont le ciment de son manifeste idéologique dont Obama et ses électeurs se nourrissent de manière hystérique, psycholeptique, nécro-économique, criminelle, panaméricaine:
  1. Le 21 novembre 2002, Bernanke avait prononcé un discours traitant des possibles actions de la Réserve fédérale pour empêcher la déflation, intitulé "Deflation: Making Sure 'It' Doesn't Happen Here." (Lire son speach directement sur le site de la Fed'). Ce discours est parmi ceux qui exposent le mieux ses vues en matière de politique monétaire. Depuis le début de la "crise financière", Bernanke, à la tête de la Fed' - Réserve fédérale américaine, met en œuvre les remèdes qu'il préconisait alors, en croyant combattre la déflation alors qu'il prépare l'hyperinflation Weimar 2.
  2. Le 10 mars 2005, avant d'être nommé au Council of Economic Advisers (CEA), a donné une conférence dans laquelle il faisait porter la responsabilité des divers déficits et déséquilibres extérieurs des États-Unis sur un excédent mondial d'épargne (A Global Saving Glut, lire son speach directement sur le site de la Fed') plutôt qu'un excès de consommation des États-Unis ce qui, même aux États-Unis, est considéré comme une thèse hardie. Son discours n'a pas manqué de provoquer quelques inquiétudes ou interrogations dans le reste du monde.
Les USA se sont surpassés en tant que junkie de la dette avec un total de $57 trillions et avec le plus grand ratio de la dette de toute l'histoire économique mondiale. Ceci représente aujourd'hui 186.717 $ de dettes par américain. Ces 6 derniers mois, les USA ont augmenté la dette de 4 trillions de $, avec un chiffre officiel de 700.000 chômeurs de plus par mois. Le programme Obama assure le Welfare State pour les billionaires de Wall Street. Welfare State = Wall Street. A la différence des lobbysites de Wall Street qui ont détourné la politique du Congrès et de l'Exécutif de la moralité, Obama a été élu pour détourner la politique de la moralité. Le système monétaire panaméricain est adossé sur la dette, comme le système de croissance anglo-saxon a été adossé sur la dette, sur la titrisation, sur les subprimes, les CDS / CDO, sur la création et la dé-création de bulles.

La bulle de la "crise financière" de 2006-2009 est la plus grande bulle de tous les temps. Son éclatement aussi. Et dire qu'il y a des millions d'abrutis qui font en ce moment un rallye sur les "Bons"-du-Trésor ("Sovereign Bonds", ou "gilts") qui sont adossés sur des poubelles en réserves. Les Bons du Trésor américains ou britanniques sont réputés être, comme tous Bons du Trésor, des risk-free returns, mais ils sont actuellement des return-free risks même si les spreads et leurs CDS ne sont pas publiés à la différences de ceux des Bons du Trésor de pays européens comme l'Italie, l'Autriche par exemple. Les USA, le Royaume-Uni et leurs avisos-escorteurs sont la Bulle Madoff-Ponzi et les chinois tiennent en main une grosse aiguille qui pique. Mais chacun des américains consuméristes acharnés est assis sur sa propre aiguille qui pique. L'aiguille est malheureusement une broche de barbe-cul sur laquelle beaucoup d'autres cadavres exotiques sont et seront enfilés. La bulle n'est pas une "crise financière" mais une crise idéologique qui se terminera mal et qui a commencé en 1913 avec le Federal Reserve Act ou Owen-Glass Act qui a fondé la Banque centrale américaine et son système bancaire "flexible" adossé sur la bulle de la dette et sur les réserves fractionnaires.

Au niveau sémiologique le Plan PPIP de Geithner-Obama dit ceci: "The equity co-investment component of these programs has been designed to well align public and private investor interests in order to maximize the long-run value for U.S. taxpayers” (traduction: la constitution de l'investissement conjoint dans du capital de ces programmes a été réalisée en sorte de bien aligner les intérêts des investisseurs publics et privés dans le but de maximiser leur valeur à long terme pour le contribuable américain). Et plus loin dans le texte Timothy Geithner transforme les "troubled assets" (assets toxiques) en "legacy assets” (actifs légués). Dans cette envolée de transsubstantiation des poubelles, le dernier Nobel de l'économie, Paul Krugman, un genre de pentito du libéralisme, mais aussi Nouriel Roubini, s'excitent sur tous les médias de la planète et, avec le duo de losers, Obama-Geithner, et conjurent l'Europe de faire comme les USA et de lancer en grand style un plan de rachat global des actifs toxiques pour transposer ces dettes pourries du secteur bancaire et financier et des assurances dans la Banque Centrale Européenne (BCE)  et pour faire croire que se sont les "réserves" de cette banque centrale à léguer aux générations futures. Les USA et le Royaume-Uni aimeraient tellement enfoncer l'Europe dans la spirale de la guerre des prix zéros. Ils craignent tellement que l'Europe-Euro soit un tout petit peu plus crédible et que cela ne crée un avantage concurrentiel dont ils ne pourront pas profiter. Le G20 de Londres sera un poker menteur doublé d'un poker dénonceur. Sous couvert d'un Plan mondial bling-bla il n'y aura que les "Boîtes à Outils" où chaque région économique du monde se sauvera comme pourra pour persévérer dans la concurrence déloyale libre et non faussée.

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Aujourd'hui, mardi 24 mars 2009, je lis dans le Financial Time Deutschland et le China Daily que la Chine vient d'annoncer qu'elle exige une nouvelle devise comme monnaie d'échange internationale, un changement radical du système monétaire international et un retour à un instrument du système de Bretton-Woods. Voilà, une fois de plus mes intuitions, que j'ai énoncées au haut de cet article commencé il y a une semaine, conduisent à la réalité. La Chine va continuer ce qu'elle a commencé en 2001 à Doha lors de son adhésion à l'OMC. Elle prend les affaires en main et impose la multipolarité (mais pas au profit de l'Afrique). Zhou Xiaochuan, le Gouverneur de la Central Bank of China a dit (lire son speach en entier):
  • "Eine überhoheitliche Leitwährung, die von einer globalen Institution gemanagt wird, könnte sowohl dazu genutzt werden, globale Geldflüsse zu schaffen, wie auch sie zu kontrollieren." Das werde die Gefahr künftiger Krisen reduzieren und zugleich die Möglichkeiten zum Krisenmanagement erweitern. Die Sonderziehungsrechte (SZR) des Internationalen Währungsfonds (IWF) hätten das Potenzial, zu einer übernationalen Reservewährung zu werden".
  • traduction: Une monnaie de référence supranationale, qui sera gérée par une institution internationale, pourrait tout autant être utilisée pour créer des flux monétaires globaux que pour les contrôler. Ceci réduirait à l'avenir le danger des crises et élargirait en même temps les possibilités de résolutions de crise. Les DTS, Droits de Tirage Spéciaux, du FMI, Fonds Monétaire International auraient le potentiel à devenir une monnaie de réserve internationale.)
La Chine espère ainsi avoir son rôle à jouer dans le FMI et dit vouloir être la première à acheter des Bons du Trésor du FMI, si le FMI se mettait à en émettre. Obama a rejeté publiquement le projet chinois qui est aussi soutenu par la Russie. Selon lui, "Le besoin n'existe pas en ce moment de remplacer le dollar en tant que monnaie de référence. [...] Le Dollar est fort".

Avec le 1er jour du plan PPIP, le Dow Jones qui était hier subitement à +6,84% est à -1,24%. Le 2ème jour il est -1,49% en clôture, et le Nasdaq à -2,52%. Le 3ème jour confirme l'inutilité de PPIP: le Dow Jones est -1,93% et le Nasdaq est à -2,63%. Le quatrième jour: Dow Jones = -3,27% et Nasdaq = - 2,81%. La "punition par les marchés" est évidente. Ce plan PPIP est à peu près quelque chose comme le dernier joker avant l'inéluctable. Le compte-à-rebours est enclenché, le Cow-Boy de papier a fini par comprendre que son Smith & Wesson ne tire plus assez loin. Peut-être qu'il aura une approche holistique du monde et pensera à celui qui regarde le pistolet. Rassurez-vous, la non poursuite du "rallye des ours" à Wall Street est due en surface à l'aveu de Geithner et de Bernanke qu'ils ne pourront pas stopper le versement des boni chez AIG ou chez un autre titulaire d'une poubelle purgée à fonds percé et que de toute manière ces banques & assurances augmentent les salaires de leurs requins pour contourner le courroux. Et c'est là que commence la fin du règne de Obama. Il n'aura plus qu'à s'occuper du maintien de l'ordre dans une guerre civile. Ce sera plus difficile de s'inventer une guerre contre l'Iran pour détourner l'attention, comme le 9 XI avait servi à détourner l'attention pour éviter le krach boursier de l'éclatement de la bulle dot-com de la New-Economy et de la Crise du Système des Profits. Il n'y a pas de rapport. On prendra les mesures avant l'été? Le PIB des USA est en récession de 6,4% pour l'année 2008. Dès septembre 2008 nous savons que le Global Meltdown 2009 apportera des récession du PIB à deux chiffres pour des grands pays industrialisés. Les quelques rallyes boursiers à Wall Street ne veulent plus rien dire. Ce ne sont plus que des lemming runs.

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Voir aussi en ligne ma série d'articles: Bretton Woods 2, Green New Deal


6. mars 2009

Banqueroute de la Zone Euro: Irlande, Italie, Grèce, Autriche - Eclatement de la bulle des CDS et des Obligations d'Etat

Le néolibéralisme a plongé le monde dans le plus grand désastre depuis Hitler et Staline. Deux générations futures vont payer au moins jusqu'en 2029 pour le monde (de "croissance") qui a été cassé par un système voulu par leurs parents.

Aujourd'hui la Banque centrale du Royaume-Uni démarre officiellement l'impression de vrais-faux billets (150 milliards de £ = 10% du PIB). Mais pour quoi faire? Ouvrir la trappe à liquidités? Le même quantitative easing va aussi démarrer dans quelques jours à la BCE, la Banque Centrale Européenne. Mais pour quoi faire? Les baisses des taux d'intérêt directeurs des banques centrales ramènent ce taux à la valeur voisine de zéro. Mais pour quoi faire? Les banques centrales se transforment elles-mêmes en bad banks et rachètent directement aux systèmes bancaires pourris leurs bulles de créances pourries, leurs CDS et CDO et tous leurs assets qui ne sont plus que des valeurs négatives si on les intégraient encore dans un système comptable. Mais pour quoi faire? Les systèmes comptables des banques sont autorisés à "assouplir" leurs normes et standards afin de ne pas révéler en une fois et trop violemment leurs trous dans lesquels ils ont toutes ces positions négatives, les créances irrécouvrables des entreprises de l'économie réelle qui deviennent à leur tour défaillantes, et les penny-stocks, ces paquets d'actions que ces entreprises ont déposées auprès des banques en guise de garantie. Entre temps ces actions ne valent plus rien, sinon deux centimes, et sont en réalité la face réelle de l'économie en faillite.

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Les mises à jour sur la crise obligataire grecque de 2009 à 2010  >>>

1] Libre circulation des capitaux: Wall Street, Goldman Sachs, JP Morgan ont aidé 10 ans la Grèce à tricher:

2] La Grèce, victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives EU, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN

Mais il est bon de lire l'historique ci dessous >>>

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Depuis octobre 2008 la Fed', la Banque centrale américaine, pratique le Quantitative Easing (planche à billets) et le creative easing (rachat des assets pourris indirectement par garantie de l'État ou par nationalisation) ce qui n'empêche pas la série des grandes faillites, la récession et le chômage. Depuis juin 2008 les USA ont détruits 4,4 millions d'emploi, plus de la moitié simplement lors des 4 derniers mois, 651000 en février 2009 (Bureau of Labor Statistics). A l'annonce de ces chiffres, les investisseurs étaient soulagés et les indices boursiers Dow Jones et Nasdaq ont augmenté "parce que des chiffres encore plus graves étaient redoutés" selon le Wall Street Journal. Le quantitative easing (QE) n'est qu'une très grave fuite en avant et ajoute pour le compte des contribuables et de l'État une gigantesque bulle à la bulle du millénaire [ 1) Subprime, 2) CDS / CDO ]. Cette bulle va se transformer en hyperinflation comme sous la République de Weimar après une phase actuelle de déflation, puis de récessflation. C'est le U-shape, le schéma en U, où le fond du U est très plat. La création monétaire par la planche à billet n'a toujours rien de plus "moral" que la privatisation de la création monétaire qui était organisée à l'échelle des USA par le système Alan Greenspan/Fannie Mae/Freddie Mac et tout l'appareil systémique bancaire et simili-bancaire. Freddie Mac et Fannie Mae n'arrêtent pas d'être tous les deux mois en faillite et sont sauvés depuis septembre 2008 déjà 4 fois par les bail outs. Au G20 de Londres du 2 avril, il ne faudra pas seulement définir "les principes du nouveau système bancaire", mais il faudra aussi définir les principes du système monétaire et se demander si la privatisation de la création monétaire fait partie du IIIème millénaire, tout comme l'indépendance de la banque centrale, et tout comme les octrois d'indépendance qu'elle distribue aux banques commerciales auprès d'elle. Bien sûr il faudra ressortir l'Homme de son clone volatile et variablement ajustable dans lequel le néo-libéralisme l'a transmuté.

En France nous avons pinocchio, le chômage n'a augmenté que de 90.000 personnes. En Allemagne les chiffres sont publiés.

Sur le premier graphique à gauche, "Böses Errwachen nach dem Jobwunder - Mauvais réveil après le miracle de l'emploi", le nombre des chômeurs est exprimé en millions.

Sur le second graphique: "Sprunghafter Anstieg der Kurzarbeit - Augmentation versatile du temps partiel", les chiffres des "cas" déclarés à l'Agence pour l'Emploi sont exprimés en centaines de milliers.


Sur le troisième graphique, "Les travailleurs intérimaires sont d'abord licenciés - Zeitarbeiter werden zuerst entlassen", les chiffres sont exprimés en centaines de milliers.

Ces chiffres sont les chiffres officiels, et comme en France ou aux USA, les méthodes de calculs sont manipulées et ne correspondent pas aux normes internationales du BIT - Bureau International du Travail qui dépend de l'ONU. Pour connaître les Vrais Chiffres du Chômage, allez sur le site spécialisé actuchomage.org et sur l'Observatoire des Inégalités, et la Répartition des richesses France, la productivité du Travail et le nombre des jours de grève en France.













La banqueroute d'État des USA est attendue pour juin 2009. La Californie, l'Oregon et l'Arkansas sont en situation de faillite technique et attendent de l'annoncer et payent avec des IOU notes, ces reconnaissances de dette écrites sur un coin d'une feuille volante. Le système bancaire du Royaume-Uni est aussi en faillite. L'Irlande fête encore la St Patrick.

Le gouvernement britannique Gordon Brown va lancer le plus grand bail out de toute l'histoire économique du Royaume-Uni pour une valeur de £575 billions (plus d' 1/2 trillion) en rachetant les assets toxiques détenus par les banques les plus atteintes la RBS (Royal Bank of Scotland déjà nationalisée à 92%) et la Lloyds (qui sera ainsi nationalisée à 72%). Le rachat des créances pourries s'appelle "swapping assets for cash  -  changer les assets pour du cash". Ce montant de £575 billions représente 23% du PIB britannique. Autrement dit, le gouvernement britannique dépense des sommes folles pour faire semblant de remettre les comptes à zéro en faisant disparaitre les dettes du système bancaire britannique en faillite. Le système bancaire britannique est mort. Vous avez compris? Mort. Après ceci, aucune mesure de relance n'est encore lancée. Il faudra alors emprunter des trillions en Obligations d'État - Sovereign Bonds sur le marché mondial des capitaux. Qui va prêter? Ceci renforce l'opinion que le Royaume-Uni est en réalité en cessation de paiement. Plus bas dans cet article, vous allez regarder la valeur de la signature de l'État du Royaume-Uni que l'on peut évaluer avec le montant en points de base et en spreads par rapport à d'autres États européens.

L'Office for National Statistics a estimé que le bail out total de toutes les banques de la Grande-Bretagne représentera une somme de £1,5 trillion soit entre 70% et 100% du PIB britannique. La Grande-Bretagne devra alors faire comme l'Irlande, augmenter massivement les impôts, couper très sévèrement les dépenses publiques d'infrastructure et dans les services publics, etc...

J'ai directement traduit ci-dessous un article du Frankfurter Allgemeine Zeitung du 6 Mars 2009. Ce journal est de centre-droit et du point de vue linguistique et intellectuel, le meilleur journal allemand de l'Allemagne. Francfort est la ville des banques et le siège de la BCE. Mes étudiants ne parlent pas de Frankfurt, mais de Bankfurt. Après cet article, vous verrez que même ce journal allemand a succombé à cette tendance de ne pas dévoiler la même sinistre réalité pour l'Irlande, pour le Royaume-Uni et pour les USA. Cette mode de la subtilisation internationale de cette autre face de l'information atlantique, qui a aussi à sa tête Dr. Doom - Nouriel Roubini en personne, fait partie de ce que j'appelle le Poker Dénonceur; à chaque partie au suicide collectif de dénoncer la tragédie de l'autre avant cet autre lui-même. Il est extrêmement difficile aussi de trouver sur le web un graphique où l'on peut comparer les spreads des CDS et des Obligations d'État du Royaume-Uni et des USA en comparaison avec ceux que vous voyez ci-dessous.

Début de l'article  >>>

"Le fantôme se propage en Europe – le fantôme de la banqueroute d'État. Les investisseurs sont alarmés par l'énorme prime des Credit Default Swaps (ndtr: en allemand le Kreditausfallversicherung garantit un créancier contre les risques de faillite du débiteur) pour des pays européens de la Zone-Euro comme la Grèce, l'Irlande, l'Autriche. Les Credit Default Swaps sur des Obligations de l'État irlandais à 5 ans sont passés en un an de 300 à 360 points de base

(Sur le tableau cliquable à droite, les spreads sont à gauche, les CDS sont à droite. Les spreads montrent les taux d'intérêts offerts pour des Obligations d'État; plus ils sont élevés, moins la solvabilité d'un État est garantie et plus sa signature est de mauvaise foi).

Ceci représente un taux d'intérêt de 3,6% pour la somme à garantir. Si un investisseur désire assurer contre la défaillance un montant d'1 million d'euros en Obligations de État irlandais, il devra verser une prime d'assurance de 36.000 euros par an  
(Note du traducteur: la dégradation est exceptionnellement rapide, au 1er octobre 2008 la prime CDS était de 62.000 euros pour 1 billion emprunté).

Ce chiffre exprime le fait que les investisseurs craignent que les mesures de soutien pour le système bancaire irlandais en extrême difficulté pourraient être dépassées par une récession qui s'aggrave quotidiennement. A ceci s'ajoutent les difficultés structurelles qui résultent de l'éclatement de la bulle immobilière en Irlande. Cependant, l'ancien Tigre celtique peut toujours se refinancer à des conditions étonnement très favorables sur le marché des capitaux. L'Irlande n'offre qu'un taux d'intérêt de seulement 3,9% pour les Obligations d'État à trois ans qu'elle a émis cette semaine pour un volume de 4 milliards d'euros.

D'autres pays européens, pour lesquels le montant des primes des CDS s'est propulsé vers le haut, payent des taux d'intérêts modérés pour leurs Obligations d'État qu'ils émettent: le Portugal doit payer 4,75% pour des Obligations d'État à dix ans représentant un montant de 4 milliards d'euros. Le taux d'intérêt que la Grèce doit payer est de 4,3% pour des Obligations d'État à dix ans d'un montant de 7 milliards d'euros. Comme pour les emprunts des entreprises, le taux d'intérêt relativement bon marché est à rapprocher du bas niveau général des taux d'intérêts.


La BCE a baissé jeudi le taux directeur de 50 points de base à 1,5% pour la Zone Euro. Ceci n'empêche pas que les emprunteurs ayant de faibles garanties payent en ce moment des surprimes de risque à un niveau record par rapport à des titres comme des Obligations d'État. Sur la base d'un bas niveau général des taux d'intérêt, les coûts pour des nouveaux emprunts à long terme s'orientent aussi malgré tout vers un niveau relativement avantageux.

La prime de risque des CDS pour des emprunts d'État à 5 ans est en Grèce de 2,65%. En Allemagne elle est de 0,88%. Le rendement des Obligations d'État grecques représente un taux d'intérêt supérieur de 281 points de base par rapport à leurs équivalents allemands. Le rendement des Obligations de l'État allemand est de 2,16%.
(ndtr: le rendement est le taux d'intérêt que l'État propose de payer à l'investisseur par coupons sur ces Obligations d'État. En ces temps où le Dow Jones a perdu 26%, les investisseurs se réfugient dans les Obligations d'État. Une bulle est ici en voie d'apparition).

Dans un marché parfait, les différences (Spreads) pour les risques de défaillance (CDS) devraient correspondre à la différence de rendement des Obligations d'État correspondantes. Mais avec 177 points de base, la différence des CDS est de plus de 100 points de base en dessous de l'augmentation du spread des Obligations de l'État grec par rapport aux Obligations de l'État allemand.

Pour Jan Holthusen, Directeur de Fixed Income Research de la
DZ Bank, ce différentiel est à ramener à la préférence très marquée des investisseurs pour de la liquidité. Les Obligations de l'État allemand sont clairement plus liquides que leurs équivalents grecs. Selon Holthusen, ce sont les plus petits pays qui doivent supporter le poids de cette différence. Le marché des CDS réagit en règle générale plus rapidement que le marché des emprunts, parce que ce marché est fondamentalement plus liquide. Ceci explique que le déroulement des activités est aussi plus volatile sur ces marchés sensibles. Les marchés des emprunts ne doivent pas obligatoirement courir derrière les orientations du marché des CDS. Et justement quand il commence a y avoir des mouvements exagérés sur ce dernier, selon Holthusen.

Le marché des CDS réagit alors plus rapidement aux évolutions que le marché des obligations. Ceci rend le marché des CDS, mais aussi les exagérations (bulle), plus sensibles. Un exemple est l'Irlande: la prime d'assurance des CDS de 360 points de base correspond à une cotation "BBB+". En ce moment l'Irlande obtient encore la meilleure notation avec "AAA" pour ses garanties générales et sa crédibilité internationale face à la dette souveraine irlandaise. Il est sûr qu'il faille compter avec un déclassement. [...]

Pour Holthusen, l'augmentation de la prime de risque pour l'Autriche est aussi trop forte sur le marché des CDS. La crise en Europe de l'Est a mis sous pression l'Autriche. Les créances des banques autrichiennes (comme la Erste Bank ou Raiffeisen International) envers l'Europe de l'Est s'élèvent en ce moment à 278 milliards de $. Cette somme est à peu près équivalente au PIB autrichien. Les Obligations de l'État autrichien ont un rendement supérieur de 97 points de base par rapport aux Obligations de l'État allemand. La prime d'assurance pour les créances envers la République d'Autriche coûte actuellement 264 points de base et est ainsi tout autant élevée que pour la Grèce.

Tout fonctionne à l'inverse pour le Portugal où un renchérissement de la prime des CDS est attendu.
Le Portugal a une dette extérieure de 200% de son PIB."


<<< Fin de l'article de la FAZ

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L'agence Fitch Rating a annoncé vendredi 6 mars 2009 qu'elle réduisait à "négative" la perspective de la note de la dette souveraine irlandaise et qu'elle pourrait priver Dublin de sa note AAA en raison de la détérioration de ses finances publiques. La décision résulte de la publication d'informations décevantes sur la performance des recettes de l'État, qui souligne un net repli des recettes fiscales sur la période janvier-février 2009. Sur le deux premiers mois de l'année 2009, les recettes fiscales ont chuté de 24 %, incitant le Premier ministre Brian Cowen à demander l'adoption d'un collectif budgétaire exceptionnel censé contenir le déficit public à 9,5% du PIB. Fitch va réévaluer les perspectives à moyen terme des finances publiques irlandaises à la lumière de la détérioration de ses perspectives en matière de recettes fiscales, des prochaines décisions politiques et de l'aggravation des conditions économiques. Un placement sous surveillance avec implication négative résulte généralement sur une décision concernant la note dans les trois à six mois. Cela intensifierait donc les challenges auxquels est confronté le gouvernement irlandais, alors qu'il tente de resserrer la politique fiscale plus que prévu au milieu d'une sévère récession. Pour tempérer les agences de notation comme Ficht et Bloomberg, le gouvernement de Brian Cowen annonce un nouveau collectif budgétaire pour avril 2009. La Confédération syndicale ICTU (Irish Congress of Trade Unions), à l'origine de la manifestation géante du 21 février, organise des grèves générales à l'échelle nationale à partir du 30 mars 2009.

Vous avez ci-dessous le tableau sur les spreads que j'ai reproduit le 11 janvier dans un article sur mon site.
Il est intitulé "Risikoprämien nehmen zu - Les primes de risque augmentent".
Le tableau de gauche montre les spreads pour 5 pays de l'Euro-Zone.
Le tableau de droite, le rendement à dix ans des emprunts d'État.


















Vous pouvez voir sur l'infographie cliquable à droite le calendrier européen des actuelles ou prochaines banqueroutes d'État pour le début de l'année 2009 selon la référence S&P (Standard & Poor's), qui fait mondialement autorité. Ce tableau de Bloomberg/Reuters/OCDE/FAZ date d'il y a 3 semaines; entre temps la situation s'est aggravée. A l'intérieur de l'Allemagne, on ne voit pas le Land fédéral du Schleswig-Holstein qui est presque en faillite. L'Irlande est déjà en faillite technique mais n'a pas encore demandé l'aide au FMI. Bruxelles tentera de s'y opposer par un troc contre un YES au second référendum pour le Traité de Lisbonne. Au Royaume-Uni toutes les banques sont en faillite technique, en faillite officielle, nationalisées en cachette par rachat du contenu des poubelles ou directement nationalisées. Dans le graphique du milieu à droite vous voyez les spreads, c'est à dire la hauteur du taux d'intérêt offert par un État sur ses Bons du Trésor qu'il met sur le marché. Plus leurs taux sont élevés, plus l'État a du mal à attirer l'investisseur. L'écart entre les spreads à l'intérieur de la Zone Euro ou de l'UE est un énorme facteur de déstabilisation de l'Euro et de l'UE. Le graphique du haut montre les dettes cumulées (Critère de Maastricht 60% du PIB).

En juin 2009, le taux d'intérêt des Bons du Trésor US à 10 ans est de 3.86%, donc plus élevé que l'Irlande ou la Grèce, en quasi banqueroute d'État. C'est une tragédie nationale et ceci est la mesure du manque de confiance des investisseurs face à l'État US.

Je rappelle que la Grèce avait triché pour accéder à l'Euro en falsifiant sa comptabilité nationale. Ses critères de convergences étaient tous faussés et sa dette cumulée n'avait jamais réussi à descendre en dessous de 90% alors que le critère de Maastricht exige de ne pas dépasser 60%. La Grève n'avait fait que d'anticiper la violation concertante et générale des critères de Maastricht et le déni d'Europe qui avait été officiellement lancé le 12 novembre 2008. Peut-on lui en vouloir d'avoir triché 10 ans avant les autres qui violent les critères avec joie et empressement?

Le grand écartement entre les rendements des Obligations d'État (spreads) des Pays membres de la Zone Euro, et la peur qui y est liée à l'éventuelle banqueroute d'État de l'un d'entre eux comme la Grèce, l'Irlande, l'Autriche ont conduit Joaquín Almunia, commissaire européen chargé aux affaires économiques et monétaires dans la Commission Barroso, à faire quelques insinuations: "Si une telle crise surgissait dans un Pays de la Zone-Euro il y a une solution avant que ce pays ne sollicite l'aide du Fonds Monétaire International (FMI)". D'une manière ou d'une autre une aide sera apporté à ces pays.

Almunia n'a pas précisé en quoi consisterait cette "solution". Il n'est pas avisé d'en parler publiquement, selon lui, "mais nous nous sommes préparés intellectuellement, politiquement et économiquement." D'autres politiciens tiennent de propos semblables depuis quelques jours. Le Président de la Banque Centrale allemande, Axel Weber, a expliqué "qu'il peut très bien se représenter des aides ciblées pour certains Pays de la Zone Euro en cas d'aggravation de la situation, qui n'existe pas pour l'instant". Le Ministre des finances fédéral allemand Peer Steinbrück (SPD appartenant à la Grande Koalition Angela Merkel) qui est opposé à l'origine contre toute aide, a dit que l'Union Européenne en tant que telle se devra d'apporter son aide si l'un des Pays membres de la Zone Euro tombait dans de graves difficultés de trésorerie. La Chancellerie de Berlin ne veut pas évoquer de telles situations, mais elle laisse entendre qu'elle se prépare à une telle éventualité.

Les difficultés financières d'un pays comme la Grèce ou l'Irlande deviendront un problème pour l'Union Monétaire européenne, parce que le pays concerné ne pourra pas lancer la presse à billet, comme le Royaume-Uni ou les USA, pour atténuer les difficultés ou ne pourra pas dévaluer sa monnaie ou laisser filer sa valeur sur les marchés internationaux. C'est pourquoi la Clause européenne de no bail out (règle de non garantie - no bail out rule) en cas de défaut d’un État Membre prend aujourd'hui toute sa dimension.

L’idée du no bail out était, dans une zone monétaire avec politique monétaire unique et commune, d’éviter les comportements non coopératifs (dits de passager clandestin) d’État dépensant sans compter et bénéficiant par ailleurs de la politique monétaire unique plus avantageuse de la BCE en termes de bas niveaux d’intérêts. D’où l’idée de critères limitant les déficits et dettes publiques instaurés à Maastricht. Pour autant il est bien précisé dans le Traité de Maastricht dans la partie traitant de la politique économique et monétaire (Titre VI) que "lorsque un État membre connaît des difficultés ou une menace sérieuse de graves difficultés, en raison d'événements exceptionnels échappant à son contrôle, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut accorder, sous certaines conditions, une assistance financière communautaire à L'État membre concerné (article 103 A alinéa 2)." Vous comprenez que tous les bavardages de Joaquín Almunia, de Peer Steinbrück, d'Angela Merkel, etc... sont destinés à retarder la prise de conscience de l'opinion publique européenne et de la Zone euro et à ne pas encore révéler la vérité qui pourrait aussi mettre à la lumière le caractère non achevé de l'Union monétaire européenne. L'Union monétaire européenne était déjà un non sens tant qu'il n'y a pas de gouvernance européenne macro-économique et fiscale.

Selon l'Article 103, paragraphe 1, du Traité de l'Union, la Communauté européenne n'apporte pas sa garantie pour les engagements à des gouvernements centraux, des autorités territoriales souveraines régionales ou locales ou à d'autres autorités relevant du droit public, des entreprises publiques des États membres. Il en va de même pour chacun des États membres envers la Communauté européenne.

L'Article 101 du Traité de l'Union interdit aussi à la BCE d'accorder des facilités de crédit à des États membres de la Zone euro ainsi que d'acquérir des Obligations d'État (creative easing). Des aides financières sous forme de crédit, comme celles qui viennent récemment d'être accordées à la Hongrie et à la Lettonie, ne peuvent être revendiquées que par des Pays non membres de l'Union européenne. L'on prétend qu'une modification du Traité de l'Union sera nécessaire pour permettre d'apporter l'aide à l'échelon européen à des Pays en cessation de paiement.

C'est une tergiversation de plus; nous savons que depuis le 12 novembre 2008 avec l'instauration du Grand N'importe quoi, que l'on appelle Plan-s Européen-s avec les Boîtes à Outils, l'Europe et les États Membres n'ont aucune vision globale et n'ont même pas de mesures ad hoc cohérentes. Chaque État membre fait, grâce à la légitimation de la "Boite à Outils" sa cuisine privée nationale, en n'ayant plus aucun – mais l'a-t-il déjà eu? – esprit communautaire et d'Union.

Une massive augmentation du volume de crédit de la BEI (Banque Européenne d'Investissement) est imaginable. Cette banque est sollicitée de toute part pour financer toute sorte de projets. Il n'est pourtant pas inscrit dans les statuts de cette banque de l'Union européenne d'ouvrir des lignes de crédit sans qu'un projet précis d'investissement et de financement ne soit défini. Il n’est pas prévu pour cette banque d'intervenir dans la politique budgétaire d'un État.

D'autre part les États membres sont aussi les actionnaires de la BEI, ce qui signifie qu'un éventuel engagement de la BEI au profit d'un Pays membre défaillant ne serait qu'une violation automatique de la clause de no bail out (clause de non garantie). Nous voyons que la Construction de l'Union Européenne a offert un carcan réglementaire lacunaire et qui dégage une mauvaise odeur d'inachevé. Ce n'est pas étonnant, les Pères-fondateurs de l'Europe, leurs fils et petits-fils se sont toujours aveuglés eux-mêmes comme de vulgaires démonstrateurs de foire et de représentants de commerce par "la concurrence libre et non faussée qui tend au plein-emploi et qui crée le bien être". Leur Consensus de Bruxelles du Laisser-faire n'avait pas prévu d'autre Règlementation que la taille du boudin blanc en Alsace par exemple, afin d'être digne de porter l'appellation "Boudin blanc d'Alsace".

Il semble aujourd'hui de plus en plus clair à Bruxelles que l'Union Européenne prendrait à son compte un programme de refinancement de la dette au profit d'un État défaillant et que les crédits nécessaires seraient alimentés de manière bilatérale par chacun des Pays membres. Par contre il semble toujours peu probable dans l'avancée actuelle des débats que l'Europe émette des "Obligations d'État" de l'Union Européenne, même si l'Italie et le Président de l'Euro-Groupe, 1er Ministre et Ministre des Finances luxembourgeois Jean Claude Juncker, militent en leur faveur. Pour Alumina, "il serait parfaitement raisonnable que plusieurs États se rendent ensemble sur le marché financier." Il a été ultérieurement précisé que le Commissaire avait évoqué l'idée d'Obligations de l'Union Européenne afin que des initiatives communes de quelques Pays prennent corps et deviennent réalisables.

Le Quantitative Easing est interdit pour la BCE, mais il lui est permis d'acheter les Obligations d'Etat des pays membres.

Des Obligation "d'État" Européennes semblent ne pas tenir la route à Bruxelles, parce que de mauvais risques seraient mis ensemble et que les notations des pays concernés ne pourraient être améliorées. Par contre, des pays européen et de l'Euro-Zone jouissant sur les marchés financiers internationaux d'une bonne notation internationale ne perçoivent pas leur intérêt de laisser émettre par l'Union Européenne des Obligations Européennes. Plusieurs autres grands pays membres de la Zone Euro se sont exprimés dans le même sens. La question des Obligations Européennes comme outil budgétaire restera ouverte tant qu'il y aura un grand écartement des spreads entre les Obligations d'États émis par les Pays membres de la Zone Euro et de l'Union européenne. Les Pays membres jouissant d'une bonne notation internationale sur les marchés des capitaux ne comprendraient pas non plus pourquoi ils feraient usage d'Obligations Européennes à taux d'intérêt plus élevés, alors qu'ils peuvent mettre pour eux-mêmes sur les marchés des capitaux des Obligations d'État à un taux moindre et qui alourdiraient bien moins leur propre déficit budgétaire et leurs dettes cumulées.

Autrement dit, ils ne comprendraient pas pourquoi ils paieraient pour la mauvaise gestion budgétaire d'un autre État membre. Le Traité de Maastricht prévoit à l'inverse des amendes pour les États membres qui ne respectent pas les "Critères de Convergence et de Stabilité" après avoir obtenu plusieurs avertissements de la Commission. Si je suis d'accord avec cette clause de non garantie (no bail out rule) en ce qui concerne la Tigre celtique (l'Irlande et tous ses opt outs "européens" fiscaux et sociaux) et les Tigres baltiques (Lettonie, Estonie, Lituanie) qui ont cru voir venir leur grande heure de l'enrichissement global sans risque et qui se sont lancés dans la grande spéculation internationale irresponsable et nécro-économique, je suis plus bienveillant au regard de la Hongrie, la Roumanie, la République tchèque, la Slovaquie qui ont connu la nouvelle emprise de l'empire autrichien au travers de leurs banques qui sont toutes devenues des filiales des banques autrichiennes et qui ont été forcés d'accepter de contracter des emprunts libellés en euro. Dans la crise internationale, les capitaux étrangers se retirent de ces pays de l'Europe de l'Est dont les monnaies nationales se déprécient très violemment. Ces pays ne sont plus capables de rembourser leurs emprunts en euros devenus beaucoup trop chers pour eux ou non-remboursables. Toute l'Europe de l'Est est devenue un "subprime to stomach" (un subprime à avaler d'un trait). Un bail out sera-t-il organisé pour eux et financé par qui? Ou leur retour au nationalisme sera encore plus grossier et arrogant que le retour au nationalisme protectionniste comme en France. Le président français en poste a annoncé qu'il donne 9 milliards d'euros à Peugeot-Citroën et à Renault "à condition qu'ils ne délocalisent pas à l'Est".

Les capitaux quittent massivement ces "petits" pays de l'Europe de l'Est. J'ai moi-même utilisé quelques fois ce terme de "petit" en croyant sincèrement qu'ils étaient plus vulnérables simplement à cause de la taille qui ne permet plus d'avoir une devise propre. C'était un manque de discernement aussi d'avoir oublié le coup de George Soros qui avait gagné à la fin des années 70' en spéculant sur la £ et en la faisant sévèrement chuter (George Soros, the man who broke the Bank of England by helping to force sterling out of the exchange rate mechanism in 1992). Je lis aujourd'hui dans le journal online The Independent qu'il y a eu un "Run on Britain" (un run est une course panique vers la banque pour prélever ce qui reste) mené par les investisseurs étrangers et qui n'a été révélé que hier, vendredi 6 mars 2009 par le service des statistique de la Bank of England, la banque centrale. Les dépôts monétaires placés dans les banques du Royaume Uni par les investisseurs étrangers ont diminué de £700 billions entre le printemps 2008 et la fin de l'année 2008 à cause de l'énorme chute de la crédibilité de la City comme place financière internationale. Suite à la publication une réelle peur panique pourrait faire suite aux évènements d'Islande de septembre 2008 et pourrait transformer la City de Londres en Reykjavik on Thames. La £, qui a perdu plus de 30% de sa valeur en 6 mois, et le Royaume-Uni souffrent de la crise comme certains marchés émergents et sont marqués par une fuite des capitaux comme en Lettonie, en Hongrie, en République tchèque. Mesuré à la taille du PIB, le Royaume-Uni est 1ère du monde pour la taille de ses bail-outs du système bancaire. C'est aussi le prix qu'il faut payer aujourd'hui pour avoir monté Londres en La City et pour avoir offert aux banques internationales des ponts fiscaux pour s'y implanter.

La déglobalisation financière internationale connait un mouvement très percutant et exceptionnel par sa soudaineté. Gordon Brown, qui ne se souvient pas que le Royaume Uni a pris, avec ses opt outs l'Europe, et aussi le reste de la planète pour une vache à traire, a même prévenu des dangers de ce "protectionnisme financier", mais les banques britanniques ne font elle-mêmes pas autrement et relocalisent au Royaume-Uni leurs avoirs monétaires précédemment déposés à l'étranger, afin de tenter de rééquilibrer leurs comptes. Les investissements étrangers provenant des Pays de l'ouest et placés dans les Pays En Développement se sont eux-mêmes effondrés d'1 trillion de $. Comme l'Islande, le Royaume-Uni avait un secteur anormalement développé et qui représentait 4 fois son PIB (Islande = 11 fois, Suisse = 10 fois...). Le contribuable britannique est incapable de financer une telle dette.

Je me suis soudainement posé la question suivante: qu'en est-il de l'écartement des spreads de la dette souveraine des USA et du Royaume-Uni. Quelle est la crédibilité des Obligations d'État de ces pays et combien coûte les CDS qui doivent les garantir en cas de défaillance de l'État, de Banqueroute d'État? Nous glosons sur les Obligations d'État des pays de l'Europe de l'Est, mais ceux des USA et du Royaume-Uni? Il est très facile de trouver sur le web ceux de l'Europe de l'Est, les Agences Ficht, Bloomberg, Moodys, etc... les publient. Mais ceux des USA et du Royaume-Uni? Je n'ai trouvé pour l'instant que ces graphiques datant de la fin de l'année 2008. Vous avez les changements des valeurs en pourcentage des CDS à 1 mois (graphique 1, à gauche), et en points de base (bps) vous avez les CDS à 5 ans (graphique 2 à droite), à 5 ans et à 10 ans (graphique 3 à gauche) et quelques États fédéraux américains (graphique 4 à droite). On parle de sovereign debt - dette souveraine quand il s'agit des Obligations d'État (Staatsanleihe en allemand, sovereign bonds en anglais). Les analystes comme Mish's, ou RGE Nouriel Roubin, qui sont référencés sur le Public Management Blog du FMI, et qui sont toujours prolixes, sont muets à ce sujet, mais se gaussent du possible éclatement de la Zone Euro. A la fin de l'année 2008, la planète faisait encore semblant que l'Irlande et le Royaume-Uni étaient de "bonne foi". Entre temps tous leurs systèmes bancaires de ces pays se sont effondrés et la faillite de la RBS a été la plus grande faillite de toute l'histoire du Royaume-Uni, celle de l'assureur AIG, qui pratiquait le hedging, la plus grande faillite de l'histoire des USA. Les systèmes bancaires irlandais et britanniques sont nationalisés en entiers. Le système américain est nationalisé indirectement avec les rachats par la Fed' des assets pourris et les garanties.

La semaine dernière l'Irlande, qui avait encore un excédent budgétaire il y a moins d'un an, était à 360 points de base. Le 10 mars 2009 le spread du CDS de l'Irlande est passée à 400 points de base. Sa résilience s'éteint exceptionnellement rapidement. Tous ces "Tigres" n'étaient pas des tigres, mais des bonimenteurs financés avec les Fonds européens en milliards d'Euro et avec la dette. Ces "Tigres" n'étaient pas des eldorado, mais des risques systémiques. L'Autriche est à 264 points de base. En Octobre 2008, la Californie était déjà réputée au bord de la faillite avec 165 points de base. Le Royaume-Uni est arrivé à 160 le 10 mars 2009.

Je complèterai ces tableaux dès que j'en trouverai de plus récents.
















































Graphique à droite: Dettes et Obligations d'État du Royaume-uni. Qui voudra encore acheter des Obligations d'État à ce Pays? Le Pays pourra-t-il encore lever de l'argent sur les marchés internationaux et sur son marché national? Quelle est la valeur de la signature de ce Pays? Comment pourra-t-il les garantir? A quel tarif seront les CDS qui le garantiront? Cette situation de la dette équivalent actuellement à 330% de son PIB (et 282% pour la dette publique) est celle d'une "république bananière" (critère de Maastricht = 60%). En 2010 la dette globale du Royaume-Uni sera de 500% du PIB !!! Ceci n'empêchera pas le Royaume-Uni de demander (et d'obtenir) l'adhésion à l'Euro, avec en 1er lieu l'Écosse. Le pays sera-t-il encore résilient longtemps? Le taux d'intérêt pour les obligations d'État britanniques est de 4,52 % et pour les USA de 4,37%. Descendez sur les graphiques suivants pour revoir les spreads entre les Obligations d'État et les CDS d'autres pays européens. Avec 3% la Grèce est réputée être au bord de la faillite. Un énorme Poker dénonceur et menteur a toujours lieu autour de la planète pour révéler les mauvais chiffres des autres pays. Les chiffres britanniques et américains sont tabou du web gratuit et des sites d'analyse où l'accès est non payant.






Sur le graphique cliquable à droite vous avez en rouge le déficit budgétaire (dettes de l'année de l'État, Maastricht = 3%) et à droite en bleu les dettes cumulées (Maastricht = 60% du PIB). La résilience de l'Irlande s'explique par les dettes cumulées encore relativement faibles.









Sur le graphique cliquable à gauche vous voyez que la résilience de l'Irlande est sur le point de s'évanouir et sur la colonne de droite vous pouvez comparer les spreads des CDS, c'est à dire l'écartement en points de base. Plus le point de base est bas, plus la signature d'un pays qui émet des Obligations d'État (sovereign bonds) est crédible. Le tableau montre des Obligations d'État à 5 ans. Il faudra alors bien se préparer à une attaque spéculative à la baisse et se demander à partir de quel pays va commencer l'effet de domino quand un autre État européen tombera dans la banqueroute d'État. La Grèce qui "devrait être le prochain candidat à la faillite" est beaucoup mieux placée que l'Irlande dont le spread était déjà à 377 le 16 février 2009. Le 9 mars 2009 l'Autriche est arrivée à 273 points de base, ce qui est plus mauvais que la Slovaquie; il y a un an l'Autriche n'était qu'à 17 points de base.

Je lis aujourd'hui ceci dans le Wall Street Journal: D'un côté le 1er Ministre Gordon Brown (ancien ministre des finances sous Tony Blair) presserait à définir au prochain G20 du 2 avril de Londres de nouveaux principes pour le système bancaire, et de l'autre côté de l'Atlantique Obama presse de trouver en consensus actif d'organiser la fuite en avant et de lancer partout la planche à billet pour cacher en réalité l'éclatement imminent de la bulle des CDS / CDO, en feignant de lancer un plan ambition de l'helicopter money, sans réfléchir encore et toujours à ce qui a conduit au paroxysme du dérèglement du commerce international. Je vous laisse la version en anglais: "The tension between the U.S. and European views was on display in a muted fashion even at the news conference last week in Washington with Mr. Obama and British Prime Minister Gordon Brown, who is hosting the April summit. While Mr. Brown stressed the need for the G-20 to 'set principles for the banking system for the future,' President Obama focused on assuring that G-20 countries in 'a coordinated fashion are stimulating their economies.' U.S. officials say they are making progress in convincing Europeans to make stimulus the top priority. They point to a statement by finance ministers of the Group of Seven leading nations in Rome last month that focused on coordinating fiscal measures."

Depuis 2 jours la £ est à 1.08, jusqu'à présent elle se magnétisait à 1.12. C'est d'autant "plus étonnant" que depuis lundi 9 mars 2009 a commencé la planche à billet (quantitative easing) qui offre gratuitement pour l'instant 1/2 trillion de £ au pays et que tout le système bancaire britannique a été nationalisé directement ou indirectement par rachat des "assets" pourris ou "impactés". D'autre part la HSBC essaye d'émettre le plus grand paquet d'actions de l'histoire de la Grande-Bretagne (to rise money), mais ce plan ne marche pas, les investisseurs ne se bousculent pas. Ce n'est pas étonnant. Il reste les sovereign bonds qui attirent, mais leurs taux d'intérêt (rendement de la rémunération offert par l'État) deviennent de plus en plus élevés et chers pour le Pays, les spreads s'écartent face aux Obligations d'État d'autres pays de l'Europe, dont la France qui a une situation normale à ce niveau là, et les CDS qui les couvrent sont de plus en plus chers.

Ce qui me fâche, est qu'il y a une bulle de 62.000 milliards de CDS / CDO, que cette bulle va éclater dans les semaines à venir, et que les États souverains continuent à laisser couvrir leurs Obligations d'État par des CDS. Les assureurs et instituts financiers qui font des activités de leveraging en créant ces "nouveaux produits financiers dérivés à haute valeur spéculative" continuent comme avant ce casino mortel qui est justement celui qui mène à l'effondrement économique le plus important de l'histoire économique de l'humanité. Donc on va au devant du G20 de Londres du 2 avril 2009 en commettant encore vite un maximum de toutes les erreurs du néo-libéralisme compulsif. C'est comme le suicidaire peureux qui va à la défonce pour se débaucher parce qu'il a peur de prendre la décision qui le sauve ou la décision qui l'élimine. Et tout ceci se fait sur le dos des habitants des pays qui vont devoir payer ce crime hésitation. Rappel: les habitants citoyens ont été les électeurs et seront des électeurs.

En réalité, tous ces bail outs et ces creative easing et quantitative easing qui ne fonctionnent pas mais qui traitent le faux malade avec le faux médicament suite au faux diagnostique ne font que de proroger la date de l'éclatement du risque systémique sur lequel est fondé le système néo-libéral, tel que ce suicidaire bavard mais velléitaire qui fonde sa non-action virulente sur des comportements à risque de plus en plus sophistiqués et prégnants pour lui et son entourage. Il y a une morbidité de ce milieu financier soutenu pas les gouvernementaux à tenter d'éveiller de la compassion pour son sort là où elle n'existe pas. Cet affairement compromissionnaire universalisant de l'homme me sidère. (Graphique: évolution de la "dette" de la Fed', banque centrale des USA)

Le risque systémique est la probabilité d'occurrence d'un dysfonctionnement paralysant l'ensemble du système financier dans une vaste zone ou dans le monde entier, par le biais des engagements croisés, première étape avant des faillites en chaîne de dominos. Cela conduit à un effondrement du système financier mondial. Il s’oppose au risque non-systémique, qui décrit les risques apparaissant lorsque l'économie mondiale doit faire face à un événement extérieur majeur tel qu'une guerre ou un 9 XI. Dans le catalogue de ces comportements de déviance et de dépravation organique, les banques se sont ingéniées à faire semblant de détenir suffisamment de capital pour absorber les risques habituels comme le risque de crédit, le risque du marché, les risques opérationnels avec l'autorisation à la fraude accordée par les ratios Cook et les Recommandations de Bâle 2 qui se sont vendues comme devant être les nouvelles normes prudentielles comptables internationale, mais qui ont eu un effet de levier exponentiellement négatif au lieu d'offrir la croissance infinie et l'enrichissement ad vitam eternam. Les banques centrales ont stimulé cette privatisation sectorielle de la force du destin appliquée sur les masses populaires.

Suite au développement récent des marchés de produits dérivés, les banques et instituts financiers apparentés ont vendu leurs risques de crédit par la titrisations et par les CDS et les CDO. Les banques et instituts financiers avaient créé leurs propres filiales qui transformaient leurs créances en ces produits dérivés et ces CDS / CDO. Les banques et les agences de notation ont donc fait croire à leurs actionnaires et aux "régulateurs" des marchés qu'elle pourront gagner d'énormes marges opérationnelles en vendant du crédit et en assurant ces crédits. Vous savez, l'histoire du beurre et de l'argent du beurre. L'appareil systématisant financier a donc dévoyé le risque opérationnel en risque systémique en sachant que in fine, il y aura quelqu'un qui assurera ce risque systémique qu'aucun assureur sur la planète n'avait assuré pour l'instant. Ce réassureur, du nom de Paulson-Bernanke-Obama-Barroso-Gordon Brown-Angela Merkel-pinnochio, au bout de la chaîne du poison toxique à la Ponzi-Madoff est l'État qui veille à la continuité de l'État au détriment de ses habitants et ajoute une sovereign debt bubble à la bulle des CDS / CDO. L'État est un genre de méduse, une sovereign bubble, sous laquelle flottillent des filaments volatiles qui s'ajustent aux courants, tels l'Homme qui est transmuté en variable d'ajustement et en volatilité pour permettre à cette méduse de garder une verticalité. L'appareil systémique financier a même fait semblant de transformer ce risque systémique non-assurable en un risque diversifiable à ce point qu'il a réussi de l'effacer de la perception diffuse et de la conscience des décideurs, des spéculateurs, des gouvernementaux, des ethnologue de l'immédiat, des syndicalistes, des partis, des électeurs qui ont tous fonctionné main dans la main comme un seul homme en abrutissant et anesthésiant l'esprit civique et les consciences politiques. Les derniers rebelles, comme moi et excusez-moi de ma grave effronterie de vous l'écrire encore une fois ici, ne pouvaient que vivre et professer un contre langage et l'on m'a traité pendant 20 ans de "social-nationaliste-rouge-brun". Ceci doit être le sida de l'âme. Mais mon corps est sain. Avec ces obligations d'État, un Ponzi s'ajoute au Ponzi. Qui va révéler la réalité en dernier ressort de ce balance sheet, la balance comptable? Qui va organiser le bail out de la dette souveraine qui rachète les dettes des institutions systémiques? L'Homme du néanderthal? L'humanité va organiser un bail out d'elle-même: d'un côté il y aura les apparentés de Lucy, et de l'autre les exfiltrés galactiques. Et dès qu'il y a des pertes financières, l'État réapparait comme un pop up pour organiser le sauvetage du pop corn systémique.

Comme d'habitude, j'ai aussi une vision "au dessus de l'a ligne bleue des Vosges", c'est pourquoi je prétends aussi écrire un peu l'histoire de demain avant même qu'elle ne soit dans la sphère commune de la perception, et encore moins de la conscience. Comme je suis sémiologue, auteur et traducteur trilingue, le sème a sur moi une force fascinante d'andrène. Chaque mot est un andrène. Dans ma bouche je n'ai pas une chaine de Ponzi, mais un langage.

Aujourd'hui, Vikram Pandit le DG de la Citigroup qui est en faillite technique et pour laquelle existe une grave crise de conscience au sujet de sa nationalisation, a réussi un grand coup. Il a envoyé un simple email interne à certains de ses collaborateurs en racontant que la Citigroup attendait de nouveau des bénéfices pour le 1er trimestre (Q1), et les indices boursiers de la planète font tous un rallye entre 4 et 7,7% de hausse. Citigroup avait perdu §37,5 billions, et son action est passée aujourd'hui de 1,04$ à 1,43$. Une telle action s'appelle "penny stock" dans le jargon. Ce mouvement de folie rejoint la folie d'il y a quelques jours où les indices boursiers avaient augmenté à l'annonce de 4,4 nouveaux millions de chômeurs en 6 mois, parce que les prévisions étaient plus graves. Tous ses assets négatifs et pourris de Citigroup se sont volatilisés? Citigroup était la plus grande banque du monde il y a encore six mois. Il y a moins de deux semaines le gouvernement américain avait pris une participation à hauteur de 36% dans la Citigroup et avait injecté $45 billions from taxpayer. Hier la Citigroup ne valait plus rien. Aujourd'hui elle annonce des bénéfices. Pour apprécier le miracle de la Citigroup, allez voir ce 1er graphique et faites "retour" sur votre barre de navigation, puis allez voir ce 2ème graphique et faites "retour". Citigroup, la plus grande banque du monde est chaque fois à droite des deux graphiques. La presse mondiale montre des photos de brokers qui se sont tous enfilés le suppositoire du bonheur, on a presque l'impression qu'il va leur ressortir par le sourire avec un "Amen". La propagande totalitaire du joyeux paysan et du joyeux métallo ne faisait pas mieux. En MP3 on entendrait même le bruit du suppo. Il est beau et tout de même plus civilisé que Lucy. Et pourtant ce matin même le Financial Times Deutschland avait publié en "Exklusiv Spezial" un article dans lequel on lisait "que pour les ministres des finances européens qui se sont réunis aujourd'hui, il n'y aura pas d'inversement de tendance avant la fin 2010". Cet article a été enlevé du FTD dans la journée et n'avait plus jamais été remis online.  Je me suis toujours senti l'ado éternel rebelle, mais je crois que je suis énormément plus adulte que des centaines de millions de mes congénères. Sur mes trente sites favoris de quotidiens mondiaux online, seul le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung avait publié cette information et en entier dans la soirée.

Je viens de découvrir que le Financial Times Deutschland demande si "le bénéfice a été enjolivé en sortant les Certain Items. Ces Certain Items comprennent les coûts de restructuration, les coûts des acquisitions, les coûts des procès en cours et de toute façon tous les coûts inamicaux qui ternissent l'image rose de la Ctitigroup". Dans mes trente sources de favoris, c'est le seul journal qui pose une question.

Le lendemain, China daily, est le second journal qui fasse un commentaire sceptique sur le rallye d'hier suite au courriel interne de la Citigroup envoyé à ses soubrettes et petits copains: "Analysts also suggested that the market's gains, especially among financial stocks, could be attributed in part to covering by short-sellers — investors who bet stocks will fall, and are forced to buy to limit their losses when the market rallies." (Selon les analystes, le gain des marchés spécialement en direction des actions peut être attribué en partie au short selling, la vente à découvert, dans laquelle les investisseurs se couvrent en misant à la baisse - ces investisseurs sont forcés d'acheter des actions qui chutent pour limiter leurs pertes quand les marchés font le rallye.)

Je vous invite à prendre vos responsabilités et déjà à signer la Pétition mondiale avant le G20 de Londres du 2 avril 2009 et à voter aux Élections Européennes 2009. Il existe cette fois-ci un front de gauche qui rejette le Traité de Lisbonne tout en étant proeuropéen.

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Voir aussi en ligne ma série d'articles: Bretton Woods 2, Green New Deal


1. mars 2009

G20 de Londres du 2 avril 2009 - La Holding de défaisance - Souriez vous êtes taxés

Je lis aujourd'hui, dimanche 1er mars 2009, dans le Irish Times, le discours du Taoiseach (1er Ministre) Brian Cowen devant les membres de son parti, le Fianna Fáil, à Dublin. Sous couvert de volonté subite de réglementer le système bancaire irlandais, l'autorité de contrôle et le comportement de la banque centrale, il annonce surtout, que, parce que le pays et le peuple sont ruinés, il faudra augmenter les impôts. 10 ans de "croissance" de ce Tigre celtique, qui a spéculé et prêté pour plus de 10 fois la valeur de son PIB et qui est actuellement en faillite technique, n'ont pas été mis à profit pour alimenter un Fonds pour les Générations futures, comme le fait par exemple la Norvège.

Le syndrome du bail out et de la helicopter money ne cachera pas que la Grande Dépression de 2009 est plus grave que celle de 1929


  • Pendant la Première Grande Dépression des USA, l'effondrement financier qui avait commencé en 1929 avait conduit à un effondrement du PIB de -8,6% en 1929, de 6,4% en 1931 et de 13% en 1932.
  • Pendant de cycle de la Seconde Grande Dépression de 2007-2009, les effondrements financiers de la Bear Stearns, Lehman Brothers, Fannie Mae et Freddie Mac, Washington Mutual, Wachovia, AIG, Citigroup et plein d'autres sont exceptionnellement pire que ceux de 1929 à 1932.

Les prévisions de Obi, le roi du bricolage, d'une croissance du PIB de 2 à 3% pour 2010 sont des paroles de bonimenteur.


Vous voyez sur le graphique à gauche la récession des USA... en 2007. Oui, déjà en 2007. Celle de 2008 n'est plus publiée mais doit être au moins du double. Celle de 2009... La récession US du PIB de 2007 est égale à -6,2% et pour le Royaume-Uni -5,9%. Déjà en 2007!!! En Allemagne -8,2% est la récession du PIB en valeur annuelle pour 2009, en Irlande de -13,6%, le Japon -12,7%, Mexico -20,8%, entre -3% et -8,5% pour les Pays de l'Asie du Sud-Est, plus de -10% pour les Tigres baltiques, la Roumanie, la Bulgarie, l'Ukraine... si rien ne change. En France la récession est entre -1% et -1,5% grâce à Pinocchio. Depuis septembre 2008 tout le monde sait que nous aurons des récessions à 2 chiffres (double-digit contractions), mais on fait des cadeaux aux banques pour leur rembourser leurs dettes. Quand on aura la misère sociale on n'aura plus d'argent et on continuera à privatiser les services publics pour payer les dettes et les déprédations du système d'escrocs bancaires et financiers.

Les commandes en machines-outils allemandes se sont divisées par deux cette année, ce qui représente la plus grande récession dans ce secteur depuis que les statistiques existent en Allemagne dans ce domaines. L'Allemagne a été ces 14 dernières années championne du monde à l'export en valeur. Et ceci grâce à la machine-outil. La demande mondiale en machine-outils s'effondre, il n'y a plus de production dans l'économie réelle. Nous sommes dans la Grande Dépression économique.

Suite au refus de l'Union Européenne du 1er mars 2009 d'organiser un bail out global ou personnalisé au cas par cas des pays de l'Europe de l'Est, ceux-ci préviennent "qu'il ne faudrait pas construire un nouveau rideau de fer qui sépare les riches des pauvres." Ces pays, qui se sont senti pousser depuis 10 ans des ailes atlantistes (avec en tête la Pologne qui fait sa guerre en Irak) et qui ont encore plus spéculé dans des valeurs toxiques et des prêts hypothécaires comme les Tigres baltiques, la Hongrie, etc... en appellent à la solidarité européenne maintenant en menaçant de leur mauvaise humeur. Ces pays qui ont pratiqué le dumping social et fiscal pour doubler l'Europe par le bas voient du protectionnisme dans les meures européennes de soutien et de relance destinées aux Pays Membres de l'Union. L'Europe des commerçants et des VRP éclate exactement par là où elle existe, "la libre circulation dans une concurrence libre et non faussée qui crée la croissance du bien être et apporte le plein-emploi". Mais ce n'est pas d'hier, ça remonte à 1957, au Traité de Rome qui est le début du dénigrement et de l'éviction de l'État au profit du commerce européen. A l'Est et à l'Ouest, rien de nouveau. (Photo: "Hasta la vista, Baby" dans Terminator 2)

Au niveau international, le Forum Social Mondial de Belém a joué un rôle de catalyseur des différentes initiatives et débats sur les crises. Les déclarations des assemblées thématiques du FSM ont mis en avant le G20 de Londres du 2 avril 2009 comme prochain temps fort de la mobilisation internationale. Les séminaires de convergence qui se sont tenus sur la crise financière on permis d’aboutir à un appel : "Pour un nouveau système économique et social mettons la finance à sa place !". Il constitue une excellente base mobilisation et a déjà été signé par près de 200 organisations internationales.

Des initiatives sont déjà en cours de préparation de préparation en Grande Bretagne et en Allemagne :
- En Grande Bretagne :
http://www.putpeoplefirst.org.uk/
http://www.climatecamp.org.uk/g20
http://www.g-20meltdown.org/index.html
- En Allemagne : http://www.28maerz.de/
- En France:
CEDETIM et Attac et Signez la Pétition mondiale.


La crise actuelle n'est pas un un accident. Elle est la faillite du modèle néolibéral fondé sur le libre-échangisme intégral, la délocalisation, la culture de la marge opérationnelle à 2 chiffres, les prises de participations dans les entreprises par les fonds de pensions et les hedge fonds, la priorité absolue aux exportations au détriment d'une croissance fondée sur la redistribution locale et régionale. Les banksters parlent de "contribution négative" à propos de leurs activités nécro-commerciales.

Ver.di, le syndicat allemand de la fonction publique des États fédérés a obtenu hier pour ses 700.000 agents une augmentation moyenne de 119 euros par mois pour 2009 et de 156 euros par mois pour 2010. C'était ça ou la grève générale illimitée. C'est ceci la lutte des classes à l'allemande. La revendication de 8% n'a pas été atteinte, en raison de la "crise". Cet accord va maintenant être élargi aux 1,25 millions de fonctionnaires de la Fédération et des communes, et à la police. Toujours en raison de la crise, pour 2009 IG Metall n'a obtenu que 4,2%, la chimie que 3.3%, le ferroviaire que 2,5% + un complément de salaire de 500 euros versés en décembre 2009 et 2% à partir du 1er janvier 2010. Et en France on va carmagnoler sur le tarmac le 19 mars.

Le G20 de Londres du 2 avril 2009 sera voué à l'échec, car il va faire semblant d'annoncer un genre de Bâle 3, des normes prudentielles comptables plus serrées, mais il ne va pas reconnaître que le néolibéralisme a plongé le monde dans le plus grand désastre depuis Hitler et Staline. Il ne va pas reconnaître que les gouvernementaux ont pris de mauvaises mesures depuis le 15 IX (chute de la Lehman Brothers) avec cette cavalcade effrénée de bails outs, de bad banks et de nationalisations qu'ils ont mis en œuvre après une fausse analyse. Il ne va pas comprendre que les économistes ont ajouté du mal au mal. Il ne va pas annuler les critères libéraux de Maastricht pour l'Euro-Zone et il ne va pas annuler le Traité de Lisbonne en ce qui concerne la Libre circulation des capitaux.

De plus les générations futures sont très lourdement endettées par ces mesures dites de Sauvetage et de Restitution de la Confiance et de la Croissance. Les faillites des systèmes spéculatifs systémiques seront remboursées par le contribuable, le chômeur auquel on diminuera les allocations et leur durée, le malade auquel on refusera les soins et les hospitalisations, les lycéens et étudiants auxquels on refusera des enseignements tout en augmentant les droits d'inscription, etc... En plus on va continuer à privatiser les services publics tout en augmentant les impôts.

"Frogs are boiling in order", les grenouilles sont entrain de bouillir dans l'ordre. J'ai lu cette phrase ce matin dans la presse anglaise, en sachant que pour un britannique c'est le comble de la barbarie que de manger des grenouilles. Mais cette phrase était dans le contexte des multiples bail outs de plusieurs billions de $ qui n'ont aucun effet sur l'économie. Les grandes banques connaissent la nationalisation directe partielle ou totale, la nationalisation rampante par création de zombie bank (bad bank) avec aides financières et garantie de l'État. En apparence seulement ces bail out n'ont pas d'effet. Le marché boursier ne s'y trompe pas et les actions de ces banques deviennent des "penny-stocks" qui ne sont cotées plus que quelques cents. On dit même que ces actions sont en réalité des dettes, voire des faillites non déclarées.

Le marché financier ne se trompe pas non plus sur l'effet néfaste de ces bail outs. Sur la graphique ci-dessus à gauche vous voyez le prix de l'assurance qui est passé de $700 à $9800 pour 1 million de $ empruntés. Cette assurance est un CDS, un Credit Default Swap. Mais ce CDS ne montre plus la "qualité" d'un crédit privé, mais celle d'un crédit souverain (d'État). Le coût astronomique de ces CDS est à mettre en parallèle avec les spreads (éventails) entre les taux d'intérêts offert par les États sur les Bons du Trésor qu'ils vendent sur le marché des capitaux et placements pour financer leurs bail outs. Ces spreads menacent justement aussi en Europe toutes les monnaies des pays de l'Europe de l'Est, ou des pays de l'Est de l'Europe qui sont membres de l'Euro-Zone. A la bulle des CDS de 68 trillions de $ qui est 1000 fois plus grande que la bulle des subprimes et qui va éclater avec une violence infernale, les États ajoutent une autre bulle de CDS. Il n'y a pas non plus de raison que les États soient meilleurs dans leur capacité à rembourser leurs emprunts que les entreprises qui s'écroulent par milliers. Des trillions sont gâchés, ils ne seront plus mobilisables pour "le traitement social" de la crise et de lourds impôts seront soulevés comme en Islande, en Irlande, pour faire payer par tous la folie du néo-libéralisme et la folie des gouvernementaux qui ont appliqué le faux médicament sur le faux malade suite à une fausse analyse.

Le G20 de Londres ne va pas reconnaître l'ampleur de la bulle des CDS, l'ampleur de l'effet de levier qui est exercé par les bail outs financés avec le budget de l'État, les Trésoreries de l'État et le "creative easing" qui est la création de monnaie par la simple planche à billet (helicopter money) ou par des méthode très légèrement plus subtiles, par le "quantitative easing" qui est le détournement des moyens d'une banque centrale pour racheter les actifs toxiques et les "contributions négatives" des banques et des entreprises. Il parait que, comme le taux d'intérêt directeur des banques centrales est voisin de zéo, voire négatif, il est très à la mode de faire racheter les poubelles par les banques centrales, qui deviennent par cette manœuvre des bad banks à leur tour. Les banques centrales ne font pas faillite, il suffit d'ajouter de l'encre dans les imprimantes à billets de banque.

Je crois bien que personne ne se rend vraiment compte - sauf les nouveaux millions de chômeurs et d'intérimaires non reconduits - de l'extrême violence qui est exercée sur les peuples, avant qu'ils ne soient simplement matraqués par des "gardes républicaines" dans des manifestations. Pour ma part je reste à l'option démocratique et j'appelle à voter aux Élections Européennes de 2009, on ne peut pas se permettre de faire la Guerre des Paysans même si on a des barbares en face de soi. Mais les peuples n'ont pas à jouer leurs victimes, ils ont mis ces systèmes politiques en place qui ont milité contre toute forme de régulation et de réglementation. Ce qui est fait par voie démocratique, doit être défait par voie démocratique. Encore faudrait-il des médias et des partis qui ne soient pas godillots ou "légalement" soumis comme en France.

Dans cette Crise du Système du risque (terminologie courante admise pour cette crise 2007-2009) tous sont responsables: a savoir les scientifiques et économistes qui ont chanté les louanges de "l'efficacité incontestable des marchés financiers", les politiciens qui se sont agenouillés dans les banques avec plein de déférence devant "les créateurs de valeurs", l'opinion publique qui s'est laissée compter avec délectation que l'on a plus besoin de travailler et que l'on "peut devenir riche rapidement et sans risque" en réalisant un bon coup avec l'aide de son banquier, les débats publics qui ont occupé les médias et par lesquels ont expliquait aux gens que "leur retraite ne pouvait être que garantie par les activités des marchés financiers". Le peuple n'a pas droit de faire la révolution, car cette fois-ci il devrait la faire contre lui-même, faire l'autodafé de lui-même, faire le lemming run. Une grande concertation démocratique sera la seule issue...

...mais le G20 de Londres du 2 avril 2009 ne sera pas enclin, pour ne pas dénigrer ses trillions de $ de bail outs, à reconnaître les Deux décades perdues depuis la Chute du Mur de Berlin, qui auraient dues être mises à profit pour faire une synthèse entre le système capitaliste et le système communiste en y marquant profondément la volonté de faire un Green New Deal social et nordique.

La Commission de Bruxelles dépasse toujours et devance de quelques grandes longueurs les agitations de nos gouvernementaux. En effet, elle annonce le 24 février 2009, qu'elle autorise l'élargissement de la holding de défaisance (je suis inventeur de ce néologisme), la bad bank, à toutes les créances douteuses de tous les instituts bancaires et financiers qu'ils soient insolvables ou non, qu'ils soient en difficulté ou non, "indépendamment des situations individuelles". C'est a peu près pareil que si vous demandiez à des inconnus que vous invitez de se présenter à vous à reculons, pantalons baissés, avec le premier caca qui leur pend entre les guibolles. Même celui qui n'est pas dans le besoin sera heureux de trouver logis à ses aisances. Par "créances douteuses" la Commission de Bruxelles comprend "non seulement les titres toxiques adossés aux hypothèques américaines (subprimes), mais aussi tous les autres titres qui perdent entre temps fortement de la valeur." L'Europe des commis et des représentants de commerce a toujours su exercer un effet de levier sur les crises de confiance. La Commission de Bruxelles est maline, car elle est entrain d'autoriser légalement d'extraire des bilans des instituts financiers la bulle des CDS / CDO qui est mille fois plus importante que celle des subprimes. Ainsi, il ne sera même plus besoin de s'émouvoir, encore moins de parler de cet effondrement qui va dépasser tous les effondrements en 2000 ans d'histoire de l'économie mondiale. La Commission prétend endiguer ainsi la cavalcade bi-mensuelle des banquiers mendiants qui reviennent avec d'autres demandes de soulagements. La BCE elle-même est à présent too big to fail et too big to save et too big to bail. De la Rome antique, il reste aussi, encore debout, des vespasiennes. On s'imagine encore, 2000 ans après, le plouf.

Augmenter l'étendue de la garantie d'État avec des bad banks et des fonds de défaisance pour toute forme de créance douteuse ou de papiers toxique, comme les titres, les subprimes, les CDO / CDS, c'est apporter la bénédiction, la rémission de la faute et l'absolution de l'État à l'économie "libre" de marché en faisant payer tous ses égarements et toutes ses actions déprédatrices par l'État des contribuables, des citoyens et de ses habitants.

Pour faire écran de fumée, Bruxelles vient d'inventer un nouveau jouet de surveillance des marchés financiers composé de quatre hautes administrations qui ne s'occuperont pas en particulier de banques, d'assurances ou d'émetteurs de titres et dont les compétences resteront définies au cadre national de chaque Pays membre. Ce jouet portera le nom global de European Systemic Risk Council. Le Groupe d'experts, auteur de ce projet, rejette une régulation étendue et approfondie, mais prévoit un rôle d'avertissement et de conseil. Pour ne pas entraîner un assèchement des liquidités (credit crunch), le Groupe prévoit d'augmenter petit a petit l'exigence de fonds propres (Directive CRD) au delà des normes "prudentielles" de Bâle 2. Il conseille aussi aux entreprises de développer un management interne du risque et de plus déconnecter leur stratégie managériale des recommandations des agences de notation. Le Groupe d'experts critique aussi la proposition de la Commission de soumettre ces agences de notations à un contrôle, parce que ce serait trop compliqué à mettre en œuvre. CQFD, bla-bling.

En texte plus clair, Bruxelles n'a pas l'intention de freiner la libre circulation des capitaux et de violer les articles du Traité de Lisbonne:
  1. l'article 26 du Traité sur le fonctionnement de l’UE, "Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des capitaux est assurée",
  2. l’article 63 (ex-article 56 TCE), "toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites"
  3. l’article 66 (ex-article 59 TCE) précise que des "mesures de sauvegarde" peuvent être prises "dans des conditions exceptionnelles", mais uniquement "pour une période ne dépassant pas six mois pour autant que ces mesures soient strictement nécessaires".
  4. l’article 58 (ex-article 51 TCE), "la libération des services des banques et des assurances".
  5. l’article 60 (ex-article 53 TCE), la libéralisation à laquelle les États membres "s’efforcent de procéder au-delà de la mesure qui est obligatoire".
  6. l’article 49 (ex-article 43 TCE) stipule au même titre que les autres services, les établissements financiers: "Les restrictions à la Liberté d’établissement sont interdites".
Je vous ai traduit ci-dessous le discours du Taoiseach (1er Ministre) irlandais, Brian Cowen, qu'il a tenu devant les 4000 délégués de son parti. 

"Des changements profonds concernant la régulation du système bancaire et incluant un rapprochement entre la Banque Centrale et l'Autorité de Régulation Financière seront annoncés d'ici quelques semaines par le gouvernement afin d'apporter une fin à un sinistre chapitre de la vie irlandaise.

Il existe une énorme colère et un profonde dégout à l'encontre de comportements de certains de nos banquiers. Ce qu'ils ont fait était faux, égoïste et a pénalisé le peuple irlandais. Il ne sera pas facile de pardonner. Ceci n'apportera rien non plus de dépenser son énergie à blâmer les banquiers. La police de répression des fraudes va s'en occuper [...] mais l'action actuelle du gouvernement est nécessaire et justifiée, parce que si nous voulons que l'économie fonctionne normalement et que les entreprises prospèrent, nous avons besoin d'un système bancaire totalement opérationnel.

Ce dont nous avons besoin aujourd'hui est de réparer les dommages causés par les banques. Je vais instaurés de nouvelles normes de régulation bancaire et de régulation de la Gouvernance d'entreprise (Corporate Governance) qui vont restaurer notre réputation et qui vont nous propulser à l'avant-garde des meilleures pratiques internationales.

Une Commission sur le fonctionnement du système central de banque comprenant les responsabilités de la Banque Centrale et de la haute autorité de surveillance et de régulation financière sera créée sur la base du modèle canadien en même temps qu'une autorité extérieure sera implémentée pour garder une supervision des banques.

Les changements vont soutenir la confiance dans notre système financier et remettre à flot les liquidités et le crédit, vont remettre à table de manière plus claire les conditions de l'octroi des prêts et assurer que le système financier agira dans l'intérêt des consommateurs. Cette initiative va mettre fin à un chapitre sinistre de l'histoire du système bancaire irlandais.

Les impôts devront augmenter. Notre système d'impôt doit changer. En temps de prospérité nous avons développé un système équitable et progressif d'imposition qui permettait aux contribuables de conserver une plus grande partie de leur argent.  Chacun avait connu un niveau de vie plus élevé.

Ce système d'imposition et d'assiette était basé sur une croissance constante. Il fonctionne au mieux lors d'une période de plein emploi et d'économie florissante.

Malheureusement nous n'avons plus aujourd'hui une économie florissante. Chacun est obligé de payer plus.

Et parce que personne ne doit se trouver en dehors de cette réalité, nous allons chercher une méthode qui permettra à tous de payer l'impôt. Ceux qui peuvent se permettre de le supporter au mieux, seront aussi ceux qui devront le plus payer.

Mais chacun aura à payer son écot, l'ampleur de notre défi est trop important. Grâce à cette combinaison d'une imposition plus élevée et de plus grandes coupes budgétaires nous allons restaurer l'équilibre budgétaire dès 2013 sans avoir a édifier un budget de crise.

Je réalise ce soir en m'adressant à vous que vous êtes nombreux à exprimer votre colère pour vous-mêmes, vos familles et votre avenir. Nous vivons en des temps incertains et les gens sont touchés dans leurs emplois, leurs activités industrielles et leurs maisons.

Le choix de société que nous faisons va influencer profondément notre pays et les futures générations d'irlandais. Comment sommes-nous parvenus à ceci? Les récessions. Elles ont gravement atteint les gens. Ils ont généré de l'anxiété. Ils ont dit que la douleur de perdre quelque chose était plus grande que le plaisir de gagner quelque chose.

A présent, en tant que Taoisech, je doit m'atteler à conduire la nation au travers du plus grand défi de notre histoire. C'est le plus grand honneur de ma vie de conduire cette République, j'aurais préféré des jours meilleurs.

Mais telle est la situation dans laquelle nous sommes. [...]

La réalité est que nous dépensons de trop et au jour le jour en ruinant notre pays. Nous pouvions l'exiger pendant la bonne période, mais nous ne le pouvons plus lors de périodes mauvaises. Chaque poste de dépense du gouvernement est vérifié plusieurs fois.

Les mesures que nous prenons pour restaurer notre économie seront douloureuses pour tous. Le niveau de vie va tomber dans tout le pays. Les Services Publics vont en souffrir et nous aurons à être patients.  [...]"

Mon commentaire: tous les salaires de la fonction publique sont aussi déjà diminués d'office de 7% avec une promesse d'un report du manque à gagner sur les pensions futures. Le désengagement néo-libéral de l'État de ses devoirs régaliens d'éducation, de santé, d'assistance conformément au programme de l'Ecole de Chicago, du Consensus de Washington, du Consensus de Bruxelles... connaît à présent une nouvelle légitimation avec le devoir national de gérer la crise et de ramener les comptes de l'État dans une zone moins déficitaire, ce qui n'est plus possible pour au moins 30 ans à venir avec les trillions dépensés pour sauvegarder et recapitaliser les banques.

C'est pourquoi il existe une Pétition mondiale à signer avant le G20 de Londres du 2 avril 2009.

Au lieu de renflouer un système pervers et nécro-économique, il serait préférable de lancer de très grands travaux dans le social, la santé, l'éducation, l'industrie verte, la recherche et augmenter le Smic et le niveau salarial.

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Voir aussi en ligne ma série d'articles: Bretton Woods 2, Green New Deal




27. février 2009

G4 de Berlin: relocalisation des paradis fiscaux pour sortir des bilans la bulle toxique des CDS et des CDO


J'admire la tonicité musculaire d'Angela Merkel, de Gordon Brown, du demi-fasciste Silvio Berlusconi et de l'aspirant Nicolas Sarkozy. J'admire leur capacité à prendre les bonnes décisions suite à des analyses sûres qu'ils n'étouffent jamais dans une suite de tergiversations. Ils ont sauvé les banques en leur autorisant de relocaliser en France, en Allemagne, en Italie, en Grande-Bretagne les bulles des CDS et des CDO, les activités toxiques et créances toxiques qui plombent les bilans. Grace à nos gouvernementaux et à Jean-Claude Trichet, gouverneur de la BCE, les banques d'investissement, les monoliners ou réassureurs de créances tititrisées, les banques commerciales, les banques appartenant aux constructeurs d'automobiles, les hedge fonds, etc... rapatrient en Europe leurs activités "off-shore" qui leur permettaient de délocaliser leurs bénéfices en les subtilisant au fisc, ou de dépayser leurs portefeuilles de produits financiers dérivés afin de les extraire des autorités gouvernementales de contrôle des activités financières et boursières qui n'étaient pas laxistes mais dormantes par complicité avec les autorités politiques et les électeurs. La relocalisation à partir des paradis fiscaux européens off-shore ou continentaux (voir graphique cliquable ci-dessous) en direction des pays des sièges effectifs de ces banques et entreprises financières n'a pas été un rapatriement, mais a transformé ces pays d'origine en paradis fiscaux métropolitains et l'Europe en holding de défaisance.

La Suisse, pour laquelle le secret bancaire est garantit par la constitution, et le Luxembourg, sont des paradis fiscaux. La Suisse a fait la démarche inverse en délocalisant officiellement dans les Iles Vierges le "fonds de défaisance", qui est la bad bank de la UBS.

La relocalisation des activités domiciliées dans les paradis fiscaux se fait gratuitement et sans amende, mais avec des cadeaux de bienvenue: l'outil pour ceci est les garanties d'états allouées aux banques, les Plans de Sauvetage et de Restitution de la Confiance sur le marché des crédits, les Plan-s Européen-s avec les "Boîtes à outils", la création de bad-banks et de fonds de défaisance pour dissoudre les créances toxiques des marchés financiers et surtout des bilans, les nationalisations partielles ou totales, qui sont des recapitalisations sur le compte du Trésor public et donc des contribuables.

J'admire ce chapelet de gouvernementaux qui assurent la continuité de l'État depuis les schémas de Ponzi allant du consensus de Washington et de l'École de Chicago, en passant par Madoff et par les banques et leurs filiales, par lesquelles ont été organisés le lessivage des actifs réels des économies nationales et les hystérisations collectives de croissance par titrisations consécutives adossées en dominos sur des mix de créances toxiques (beaucoup) et d'actifs réels (peu ou aucun).

La continuité de l'État, et de l'Europe, ou si vous voulez, de la pyramide de l'escroquerie, culmine chez le dernier acquéreur grâce à ces derniers ascenseurs comme ces outils comme la bad bank, la nationalisation, les garanties, les injections en liquide par trillions d'euros ou de $. Le dernier acquéreur est le contribuable et la masse de citoyens et habitants d'un État. Il n'y a pas besoin d'être hypocondriaque, d'avoir des envies "d'exprimer ses angoisses" comme en France le 29 janvier ou le 19 mars 2009, ou comme le 21 février 2009 à Dublin, ou comme à Athènes ou à Reykjavik. L'État Providence est là, omnipotent et veille sur vous. Ceci est le résultat du G4 de Berlin du 22 février 2009, ou du G8 partiel, qui s'est réuni suite au G24 de Washington de l'automne 2008 et qui n'a rien donné d'autre que du bling-bla, en préparation du G20 de Londres du 2 avril 2009, qui sera le Bretton-Woods de tous les Bretton-Woods. Le Traité de Lisbonne reste intouché. Nous sommes sauvés. Le système de l'escroquerie libre, durable et non faussée est garantie en violation des critères de convergence et de croissance de Maastricht - avec lesquels je n'étais de toute façon pas d'accord -, des Directives européennes, etc... Personne ne parle d'une gouvernance économique, macro-économique, de l'emploi, fiscale en Europe. Ça bidouille, ça papouille. Les presses allemande, anglaise, française ne se sont pas mises d'accord ce dimanche ordinaire pour intituler cette réunion G4, ou G8, ou G4 en vue du prochain G20, ou semi-G8 en vue de la préparation du G24 + 2 de Londres du 2 avril 2009 (dit Bretton-Woods 2)... L'effondrement du capitalisme financier n'a qu'un visage, mais on feint d'avoir ses subsidiarités et ses particularités à conserver.

La fusion en France de la Caisse d'Épargne et de la Banque Populaire est un bon cas d'école de ces bail outs magiques. Cette fusion (CEBP) entre officiellement en vigueur le lundi 23 février 2009, l'État recapitalise à hauteur de 20% ce groupe, mais les positions négatives catastrophiques, les pertes de la filiale Natixis, ne vont être annoncées que dans quelques jours... La confusion privé / public et la continuité de l'État seront assurées par Monsieur Pérol, ami perso de NS. L'État français feint d'acheter la chat dans la sac. Ce n'est qu'une feinte, c'est une manière de rapatrier en métropole tous les activités spéculatives de hedge fonds des filiales de ces deux banques, de racheter les titres toxiques dans la bad bank, de redonner une "santé" financière apparente à ces deux groupes en  éliminant du bilan consolidé ces positions toxiques impactées et de les faire payer par le budget de l'État et le contribuable et les générations suivantes. L'État "qui était en faillite" en juin 2008 selon le 1er Ministre F. Fillion et bien avant l'éclatement de la crise en Europe continentale, cet État qui n'était pas disposé à aider les services publics, dépense des sommes astronomiques pour racheter de la merde déposée par le système spéculatif irresponsable et cautionné par tous les partis politiques comme l'incontournable nécessaire. Une fois de plus je rappelle, que l'électeur est adulte et qu'il a laissé tous les partis de droite à gauche composer avec cette organisation systémique "qui tend au plein-emploi et apporte croissance et bien-être". J'entends déjà qu'avant l'été il y aura des émeutes en Irlande et au Royaume-Uni. Émeutes contre qui? Contre soi-même? L'électeur avait préféré écouter les sirènes, il va maintenant se frapper lui-même sur la tête par personne interposée?


Le modèle anglo-saxon de contrôle et de régulation du système financier est en faillite, redresser un mort ne lui apprendra pas à marcher. Nouriel Roubini, de RGE Monitor a répondu a quelques questions qui lui ont été posées par le Financial Times. Je vous en livre quelques extraits ci-dessous. Beaucoup des réponses de Nouriel Roubini, se trouvent sur mon site et sont l'objet de mon enseignement depuis 1993 en Master Grande École. Je critique en boucle le système prudentiel issu des Recommandations de Bâle 2 et de sa déclinaison européenne avec la Directive Fonds Propres (CRD).

On n'avait pas besoin de s'appeler Nouriel Roubini pour arriver à ces conclusions, mais à la différence de Nouriel Roubini je me faisais traiter de "gauchiste social-nationaliste rouge-brun". Il ne nécessitait pas une grande énergie pour s'extraire du mainstream et pour penser, la plus grande énergie était pour moi de rester pendant plusieurs décennies droit et conséquent avec ma pensée. Donc, le poids et l'affront, c'était les autres, c'est à dire tous.


Nouriel Roubini
sur Wiki >>> Au début des années 2000, il a été surnommé Dr. Doom, "Dr. Catastrophe" à cause de ses prédictions économiques notablement plus pessimistes que la plupart des économistes. En 2005, selon le magazine Fortune, Roubini a affirmé que le "prix des maisons surfait sur une vague spéculative coulerait bientôt l'économie". À cette époque, il a été qualifié de Cassandre, maintenant, il est un sage.

Nouriel Roubini: "le contrôle du système financier reposait sur une auto-régulation, en réalité sans effet. Puis il reposait sur la discipline des marchés qui n'existe pas dans des périodes exubérantes euphoriques et irrationnelles. Puis il reposait sur des modèles du management du risque interne qui ont failli. Tous les piliers des recommandations de Bâle 2 du système comptable prudentiel ont failli avant même d'avoir été appliqués. L'approche de l'auto-contrôle avait donné naissance aux agences de notations boursières qui étaient entrées massivement en confusion des intérêts entre les systèmes dépendants de contrôles et leurs donneurs d'ordre. Ces agences étaient des entités captives du système financier. D'autres grandes banques seront insolvables et si elle sont trop grandes pour chuter (too big to fail), elles sont aussi trop grandes pour être sauvées (too big to save) parce que le système fiscal et les ressources fiscales des États ne sont pas assez grands pour sauver des insolvabilités de telles ampleurs et pour sauver le système financier tout entier. Le système britannique et américain de bail outs (sauvetages) terminera dans des zombie bank (bad bank) qui vont perpétuer l'assèchement des liquidités (credit crunch). Les économistes et les politiciens espèrent percevoir des signes positifs suite à leurs mesures, mais ce sont à présent les banques centrales qui ont les genoux à terre. Une crise fiscale va suivre les autres crises. Les gouvernements sont responsables de cette crise fiscale."

Les gouvernements ne vont pas permettre à leur système bancaire de s'effondrer, mais qui va permettre aux États et aux gouvernements de ne pas s'effondrer? L'Islande, la Hongrie, la Lituanie, la Lettonie sont déjà tombées. Le Grèce, l'Espagne, l'Italie sont au bord de la catastrophe. L'Autriche, la Belgique, la Suisse, le Danemark sont en grave danger. L'Irlande et le Royaume-Uni sont à quelques semaines de la banqueroute d'État comme l'Islande.

Selon le journal Suisse allemand, Tagesanzeiger, la Suisse va être en cessation de paiement prochainement à cause des crédits accordés aux Pays de l'Europe de l'Est en Franc Suisse pour un montant de 200 milliards de $. En tout il existe 675 milliards de $ de crédits accordés en Franc Suisse par d'autres pays comme la Grande-Bretagne ou par des "instituts financiers off-shore" (paradis fiscaux en langue suisse). La banque centrale suisse aide directement les banques centrales de ces pays de l'Europe de l'Est, qui aident elles-mêmes les banques commerciales impliquées dans les crédit pourris. La conséquence est que la Suisse connaisse (je l'ai indiqué sur mon site dès cet automne suite à mes lectures vigilantes) comme l'Islande la banqueroute d'État et un effondrement de sa devise. Vous verrez qu'alors la Suisse, demandera à être membre de droit de l'UE. Elle applique donc de toute façon la majorité des Directives européennes.

En réalité "too big to fail" et "too big to save" ne signifient plus rien. Suite au faux diagnostic, les États pompent des trillions dans un faux malade et lui administrent le faux médicament. Les USA d'Obi, le roi du bricolage, pompent 2.000.000.000.000 (2 billions de $) pour éviter de sombrer dans le plus grand désastre dans lequel le néolibéralisme a jeté la planète après Hitler et Staline. Obama et Timothy Geithner, son Secrétaire au Trésor, vont injecter 1.000.000.000.000 juste dans les banques et proposent un budget de 3,6 billion de $. Ce chiffre était valable avant la grande vague de nationalisations des banques américaines, c'est à dire des recapitalisations avec de l'argent frais. Plus 800 milliards pour les investisseurs. Ceci ne constitue qu'un programme d'aide qui reprend aux investisseurs privés les pertes, après qu'ils ont empoché pendant des années les bénéfices qu'ils ont délocalisés dans les paradis fiscaux en ne contribuant pas à l'impôt. Obama ne fait rien d'autre que les Bush, et va augmenter de... 75 billions (BILLIONS) de $ pour les guerres d'Irak et d'Afghanistan.

Aujourd'hui, 24 février 2009, le Dow Jones et le Nikkei vont passer sous la barre des 7000. Ils ont perdu 1000 points en une semaine. Cette chute est encore plus rapide qu'au moment chaud de la crise de cet automne. Personne n'en parle, alors que Obi n'arrête pas d'annoncer des plans de plans de plans.

Laurence Parisot s'insurge contre les aides de l'État et les soutiens financiers avec prises de participations dans les banques en suppliant de ne ne les rendre que transitoires "parce que l'État a toujours prouvé qu'il est un mauvais manager", mais plus mauvais que ce management financier est impossible. Voilà donc ce qu'elle a déclaré lors du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien: "Il faut comprendre que l'État, il est nécessaire qu'il intervienne parfois, assez loin, mais ça doit toujours être une intervention ponctuelle. Dans notre pays et d'autres, on a vu quand un État voulait s'installer dans le rôle d'entrepreneur, c'était bien souvent des catastrophes qui étaient assurées au bout du chemin. Je souhaite que, s'il y a une forme de nationalisation, ça ne doit être que provisoire."

L'État providence est de retour. Pour les banques d'affaire, commerciales et d'investissement, mais aussi pour les banques captives de PSA et de Renault (Peugeot-Citroën, PSA, et Renault ont titrisé les actifs de leurs groupes dans leurs filiales PSA Financial Service et Banque PSA Finance et Renault RCI Banque). Je peux affirmer que Peugeot ou Renault sont des Hedge Fonds adossés sur de la construction automobile. C'est aussi vrai Pour Chrysler qui appartient au Fonds de Pension Cerberus, pour Ford, pour GM.

Le retour de l'État Providence bancaire semble mettre à jour une situation paradoxale. L'idéologie du "plus de privé, moins d'État" issue du consensus de Washington et de l'Ecole de Chicago avait déferlé sur le monde occidental à partir des USA. Le mot même "idéologie" ne peut être qu'une expression utile, car il ne s'agit pas d'une idéologie d'idéologues pervers, mais de pratiques gouvernementales. C'est à partir du Président américain Ronald Reagan qu'il avait été matraqué que "l'État est quelque chose de mauvais". Reagan s'était inspiré de "The road of serfdom" de von Hayek. Sous les Bush, cette tragédie s'était mutée en farce. Et plus leurs manières de gouverner remontait au temps des cavernes, plus cette idéologie de la privatisation se renforçait et invoquant la capacité des marchés, de l'initiative privée, de la main invisible. L'Europe elle-même n'a été qu'un organisme de transferts de richesses, de savoirs, de pouvoirs et de droits à des agents de commerce. Jusqu'à l'automne 2008 étaient mauvais les institutions, les lois, les administrations, les bureaucrates. Le capitalisme ne s'était pas écroulé en une fois le 15 XI 2008 avec l'effondrement de la Lehman Brothers parce que l'État était intervenu massivement. Cette seule intervention a été la plus grande intervention d'État depuis Wladimir Iljitsch Lenin.

Il s'avère à présent que cette première intervention, puis les autres, puis les actions concertées des banques centrales ne produisent aucun effet. Le système financier global est gravement malade. Dans les bilans des banques dorment des billions de créances toxiques et de valeurs non corrigées, ou plutôt des non-valeurs surévaluées comme les CDS et les CDO. Depuis quelques semaine se propage une ambiance d'enfer. Jusqu'à présent on se berçait encore dans l'illusion que les 70 systèmes bancaires et d'investissement les plus grands de la planète étaient "too big to fail", mais la punition par les marchés poursuit sa destruction et l'État continue à s'offrir à eux comme le paradis fiscal d'invasion, de transvasion de la dette, car la dette, elle, se rapatrie toujours en métropole. Il faut bien quelqu'un pour la leur payer.

Que se passera-t-il quand nous allons comprendre que la montagne de dettes est trop grande? Des chiffres? Personne ne les connait. Les banques avouent petit à petit, "découvrent encore des positions négatives" derrière les tailles-crayons de la secrétaire ou de madame-pipi, la madone des cabinets. Rien que pour l'Allemagne il y aurait 2000 milliards d'euros de créances toxiques dans les bilans des banques, dont 270 milliards représentant des crédits accordés aux pays de l'Europe de l'Est. Pour l'instant ce ne sont encore que des déchets comme les "Asset Backed Securities" (des titres adossés à des actifs) comme les subprimes qui ouvrent des trous béants. Ces pertes de patrimoines entrainent un effet en chaîne, les investisseurs en quête de liquidités stoppent leurs investissements ailleurs, tout le monde vend des actifs pour garder des liquidités, la conjoncture dévisse, les emprunteurs normaux de l'économie réelle font faillite ou ne peuvent assurer le service de leurs dettes. Bientôt il y aura le tsunami d'autres "Asset Backed Securities", celui des CDS et des CDO, dont l'amplitude n'a rien a voir avec les effondrements que nous connaissons depuis 2007.Vous voulez mon avis? Dès que s'enclenchera l'effondrement effroyable et gigantesque de la bulle des CDS et des CDO, toutes les banques de la planète seront nationalisées en même temps, comme ceci l'information sur le montant ne sera jamais connue. Aujourd'hui, le plus grand assureur mondial américain AIG vient d'annoncer de nouvelles pertes. Il s'agit cette fois-ci de 61,66 billions de $, c'est à dire la plus grande perte d'une entreprise de toute l'histoire économique de l'Humanité. AIG a déjà bénéficié depuis septembre 2008 de 3 Plans de sauvetage (bail outs).

Et l'État continue à pomper l'argent des contribuables de demain et d'après-demain dans un système totalement cassé. C'est ici que réside la crise. Pas ailleurs. Les G4, G20, G24 font tous semblant de ne pas avoir compris le dérèglement systémique et rachètent sans contre-partie les positions négatives de ce système d'escrocs. (Photo: Dublin, 22 II 09).

Paul Volcker, ancien président de la Federal Reserve (Fed') et actuel conseiller d’Obama, estime "que la situation est pire que pendant la Grande Dépression". Selon l'agence Reuters: "I don't remember any time, maybe even in the Great Depression, when things went down quite so fast, quite so uniformly around the world." Une autre citation du même Volcker, extraite d’un article de The Independent, instruit sur ses doutes fondamentaux sur la viabilité du système, sur sa capacité à survivre: "Paul Volcker […] said that, while he felt capitalism would survive, “I’m not so sure about financial capitalism”. Va-t-on le traiter de "gauchiste social-nationaliste rouge-brun" lui aussi?

Jeter autour de soi de manière insensée et irrationnelle de l'argent, voilà ce que sont tous les Plans TARP, Bush-Obama, de Sauvetage, Européens, de Restitution de la Confiance et de Relance. Avec raison les ouvriers, les employés, ceux qui sont au ban de la société ont peur, ici ou dans le Tiers Monde. Et voilà que d'un coup on ne parle plus de PED (Pays en Développement), ou de Pays ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique), mais que dans la presse internationale revient le mot "Tiers Monde". Pendant la période de gloire de l'OMC, jusqu'en 2001, puis des milliers d'accords bilatéraux qui l'ont remplacée depuis l'échec du cycle de Doha en 2001, il n'y avait plus de Tiers Monde. (Photo: Opel, l'espoir meurt en tout dernier)

Les petites gens du monde industrialisé perdent aussi leur dignité, ils sont menacés de chômage par millions, ils ne pourront plus subvenir à leurs besoins ni assumer leurs cotisations pour la santé et pour la retraite, et ils seront abandonnés des politiques sociale et de santé. Même si les médias taisent les suites malheureuses qui se feront sentir pendant 20 ans, le contribuable sera obligé de supporter pendant plusieurs décennies les trillions de dettes pour les sommes que l'État a pompé dans un système mort. Sont au contraire rassurés les capitalistes, les détenteurs de coupons, les criquets et les génies de la finance, bien que ce soit eux qui ont conduit toutes les économies nationales dans la faillite et la ruine. Les créations de marge qui ont été obtenues avec un travail difficile et acharné des peuples, partent en fumée dans des spéculations irresponsables et maladives et dans des boni et dividendes versés au traders, banquiers et actionnaires. Les grands systèmes banquiers et financiers, Renault, PSA, etc... qui sont soutenus par milliards d'euros continuent à verser ces boni et ces dividendes. Il en faut moins pour déclencher une guerre civile. Il n'est pas prévu pour cette Classe Globale de bénéficiaires de la Globalisation des émissions télévisées sur le thème "Comment survivre comme SDF sous les ponts".

Le plus rageant dans cette crise et le montant abyssal des sommes subitement engagées par les États avec lesquelles ils estiment pouvoir endiguer la crise. Personne ne connait en réalité la menace, et encore moins sa dimension et son étendue. Il n'existe pas d'analyse qui fasse foi, tout comme une stratégie fondée. Chaque État agit de manière isolée, nous sommes revenus à l'euro-Franc, l'euro-Mark, l'euro-Lire et avons même inventé la livre-euro en créant cet automne des sanctuaires protectionniste avec le soi-disant Plan-s Européen-s avec les Boîte à Outils qui n'est qu'un déni d'Europe et qui a redonné officiellement à l'Europe ce qu'elle est depuis sa création: une zone de concurrence déloyale, libre et non faussée avec en tête les dumping sociaux et fiscaux du Royaume-Uni et de l'Irlande, puis des nouveaux pays entrants qui sont passés de la pauvreté communiste à la pauvreté de la faillite commerciale et au soutien par le FMI après avoir été engraissés par les Fonds structurels européens.

Ce n'est pas encore écrit sur le Web ou ailleurs mais je vous livre ici une pensée qui fera précédent sur Google. Bruxelles va accepter l'entrée dans la zone euro de l'Islande, mais aussi du Royaume-Uni dans une procédure accélérée sans demander à ce dernier pays d'abandonner ses opt outs, ses clauses dérogatoires qui lui permettent ses dumpings. Bruxelles ne demandera pas à l'Irlande d'abandonner les mêmes opt outs dont elle jouit. Bruxelles ne demandera pas non plus à l'Irlande et au Royaume-Uni de réintégrer dans le Traité de Lisbonne la Charte des Droits sociaux et fondamentaux qu'ils avaient exigé de retirer du texte final. Cette intégration dans la zone Euro vous sera vendue par les gouvernementaux et les médias comme un grand succès de l'Euro. L'Euro est en réalité un échec par manque d'une politique macro-économique et fiscale commune. L'Euro éclate en ce moment dans sa forme avec ledit Plan-s Européen-s de sauvetage adossé sur les Boîtes à outils et sur l'abandon en cascade des critères de Maastricht dit de "convergence et de croissance". Bien que le Traité instaurant la création de l'Euro interdise tout bail out (sauvetage) d'un État en faillite par les autres États membres, l'Allemagne se dit prête à aider les prochains États faillitaires, à savoir les Tigres baltiques (Lettonie, Lituanie, Estonie). L’Allemagne a aussi fait dans sa partie Est - qui a toujours 20% de chômage, 20 ans après la réunification - avec la Real Hypo Estate la même folie des subprimes que l’Irlande, l’Espagne, l’Islande, les USA, les Pays baltes, la Hongrie, la Pologne. Il paraît que le Land allemand du Nord, le Schleswig Holstein, est au bord de la banqueroute d'État. Justement les Länder allemands viennent solennellement de rappeler les principes de la loi Fondamentale Allemande et qu'un citoyen d'un Land est aussi citoyen du Bund, et donc qu'il a droit au passage de la sanicrotte comme tout le monde. Il est aussi de bon ton de raconter en ce moment que si l'Irlande n'est pas encore en cessation de paiement c'est parce qu'elle fait partie de la Zone Euro. Il n'en est rien elle est déjà en insolvabilité, elle a réduit de 7% les salaires des fonctionnaires et les pensions pour rembourser la dette. Elle est en pour-parler avec le FMI pour obtenir une ligne de crédit.

Le bail out des systèmes bancaires des pays de l'Europe de l'Est a commencé le vendredi 26 février 2009. Ces banques de l'Est de l'Europe vont recevoir une aide de 24,5 milliards d'euros financée par la Banque Mondiale (corollaire du FMI), la BERD (Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement), et la (BEI) Banque Européenne d'Investissement. Thomas Mirow, Président de la BERD, a précisé que le besoin de ces banques est de 150 à 200 milliards de $ simplement pour les éloigner d'un danger de l'insolvabilité.

Vous pouvez voir sur l'infographie cliquable à droite le calendrier européen des actuelles ou prochaines banqueroutes d'État pour le début de l'année 2009 selon la référence S&P (Standard & Poor's), qui fait mondialement autorité. A l'intérieur de l'Allemagne, on ne voit pas le Land fédéral du Schleswig-Holstein. L'Irlande est déjà en faillite technique mais n'a pas encore demandé l'aide au FMI. Il en est de même pour le Royaume-Uni dont toutes les banques sont en faillite technique. Dans le graphique du milieu à droite vous voyez les spreads, c'est à dire la hauteur du taux d'intérêt offert par un État sur ses Bons du Trésor qu'il met sur le marché. Plus le taux est élevé, plus l'État a du mal à attirer l'investisseur. L'écart entre les spreads à l'intérieur de la Zone Euro ou de l'UE est un énorme facteur de déstabilisation de l'Euro et de l'UE. Le graphique du haut montre les dettes cumulées (Critère de Maastricht 60% du PIB).

Nous pouvons aussi penser que la crise sert d'alibi pour licencier par million des Travailleurs, pour étouffer leurs revendications salariales afin d'éponger avec l'argent public les spéculations qui ont échoué. Et si les gigantesques Plans de Sauvetage étaient eux-mêmes la vraie crise? Les analystes financiers et boursiers, conseillent eux-mêmes de racheter des actions, principalement des actions des banques, et le carrousel des short selling, des ventes à découvert, a repris ses farandoles, qui sont un moyen idéal de faire des bénéfices avec les dépréciation et pertes des autres. Le gouvernement Gordon Brown qui avait interdit les short selling, cette spéculation à la baisse, les a réintroduits il y a quelques jours. Le short selling est aussi le moyen idéal pour créer l'irrationalité et la panique sur les marchés, et il est par exemple la cause de la chute de l'assureur IAG aux USA qui a perdu 100 milliards de $ à ce jour et qui va bénéficier d'ici quelques jours d'un second bail out.

On dit que la crise a pris naissance parce que des acheteurs de maison n'ont pas réussi à rembourser leurs dettes (subprimes). Pourquoi les systèmes financiers sont-ils pompés de milliards et pourquoi les familles et les ménages ne sont-ils pas bénéficiaires de ces aides? Ainsi les banques recevraient de l'argent et les parents et enfants ne seraient pas expulsés de leurs maisons. Jusqu'à la fin de l'année 2009, il y aura ainsi encore des expulsions de propriétaires de 10 millions de maisons aux USA. Si les ménages recevaient ces aides, on remarquerait que les "créances toxiques" ne sont plus un petit déclencheur de la crise. Comme déjà traité plus haut et dans ce site, il y aura la bulle des CDS et la bulle des CDO qui est mille fois plus importante que la bulle des subprimes. Avec la bulle des CDS / CDO on ne parlera pas comme pour les subprimes des emprunteurs Ninja (no income, no job, no assets - sans revenus, sans emploi et sans bonités) mais d'un système de réassurance des créances d'entreprises piloté par les monoliners, un genre d'entreprise ad hoc qui s'est constitué pour transformer les dettes et débits des entreprises en actifs adossés sur ces créances, afin de faire tourbillonner la farce spéculative et faire enfler une bulle, sur du rien, du strictement rien et encore moins que du rien. Le problème est en réalité encore plus grave, car toute la planète cache environ 62 trillions de $  de CDS / CDO selon la ISDA ( = 62.000.000.000.000.000.000 selon Swaps and Derivatives Association) qui ont perdu jusqu'à 100% de leur "valeur", mais personne ne connaît en réalité ce "juste" prix de ces CDS / CDO actuellement, ce qui veut dire que tout plan de recapitalisation des banques ou d'instituts qui se sont impactées dans du commerce de ces produits (au lieu d'émettre des actions, on vendait des CDS directement à des sociétés ad hoc) ne peut fonctionner.

Et que personne ne me dise "oui, mais ça avait permis la croissance aux USA". La croissance aux USA n'était qu'exogène, c'est à dire que ce n'était que cet effet de levier qui faisait gonfler artificiellement la valeur des actifs de ces bulles. De la croissance il n'y en avait pas aux USA, comme des gains de productivité non plus, bien que les USA nous étaient toujours présentés en Europe et à Bruxelles comme l'exemple de la production de richesses par rapport au nombre d'actifs et aux nombre d'heures travaillées sur une année.

Le montant mondial de ces CDS est passé en 10 ans de 0 à 25 trillions de $. Il faut d'abord que ce brouillard épais des incertitudes de ces CDS / CDO disparaisse. Et personne ne sait comment les faire disparaître autrement qu'en laissant s'écrouler cette énorme bulle des CDS / CDO qui est la bulle la plus énorme de l'histoire de l'humanité. Il est étonnant que tout se passe comme si personne n'était au courant de ce déluge de désolation qui va s'abattre sur la planète et que l'on attende sagement que ces CDS arrivent à maturité, doivent être remboursés ce qui ne sera plus possible vu le manque mondial de liquidité provoqué par le système mondial de banques et vu la récession qui provoque d'autres trous de trésorerie et vu les faillites en chaîne des entreprises de l'économie réelle. Selon Christopher Whalen, Managing Director du Institutional Risk Analyst, Torrance, California, "les États devraient adopter une ligne très sévère et laisser saigner les anciens actionnaires et les détenteurs de titres afin d'attirer de nouveaux capitaux. Le processus de dévalorisation des actifs n'a même pas encore commencé en Europe. Il ne faudrait plus lancer de nouveaux plans de sauvetage (bail out) et laisser toutes les banques endettées engager une procédure de liquidation. Les Régulateurs font un très mauvais travail à cet égard.

La Royal Bank of Scotland (RBS), publie ce matin 24,1 milliards de £ (26,9 Mrd. Euro) de perte pour 2008. Cette perte constitue le record absolu de toute l'histoire du Royaume-Uni. La RBS est la seconde banque du Royaume-Uni et la 5ème banque du monde. Cette banque qui a été nationalisée partiellement en 2008 a annoncé ce jeudi 26 février 2009 qu'elle va assurer avec l'argent du contribuable ses titres pourris représentant un montant de 325 milliards de £ pour cacher l'insolvabilité. La Lloyds vient d'annoncer un jour plus tard un montant à ce jour de 200 billions de £ d'assets pourris et elle demande également à Alistair Darling de faire racheter ces pertes avec le même programme appelé "Asset Protection Scheme". Appelé ainsi ou autrement c'est pour la Lloyds ou la RBS une nationalisation totale mais déguisée qui est conduite par Alistair Darling, ministre des finances. Les actions de RBS ont subitement augmenté de 40%... parce que les actionnaires, soulagés, redoutaient des pertes encore plus élevées.Le gouvernement Obama vient de faire passer sa prise de participation de 8 à 36% dans la Citigroup qui était la plus grande banque du monde, mais il ne faut pas dire que c'est une nationalisation. Souvenez-vous, Bush senior avait dit au discours annuel sur l'État de la nation en 1990 "we won the cold war".


Mervyn King, le Gouverneur de la Bank of England (banque centrale) a dit aujourd'hui "qu'il est impossible de dire combien de capitaux seront nécessaires pour remettre à flot le système bancaire britannique. Il faudra de longs mois pour connaître l'amplitude des assets toxiques détenus par les banques." Cette affirmation est vraie et fausse en même temps. Fausse, car les banques connaissent leurs encours et leurs assets, même si la traçabilité de leurs CDS, CDO et CDO squared (au carré, c'est à dire des titres de titres de titres..) est difficile à établir. Vraie à cause de la manipulation légale des normes comptables que je vais maintenant vous décrire dans le § suivant. Ce langage d'imprécision qui est totalement similaire à celui de Bernanke, Gouverneur de la Fed', est une manière de préparer l'opinion publique à 4 choses: qu'elle aura à payer encore beaucoup plus, qu'elle aura à payer à l'avance, qu'elle aura à payer sans savoir pourquoi au juste, qu'elle aura à payer alors qu'on lui cachera en définitive le montant réel des 68 trillions de CDS / CDO pourris qui grouillent dans les banques et les portefeuilles. Et bientôt vous reverrez des affiches comme pendant la guerre intitulées "Victory Harvest" (moisson pour la victoire). La continuité de l'État se fera à ce prix, car si le montant réel était annonce il y aurait immédiatement de grave soulèvement populaire. Depuis deux jours d'ailleurs, Barack Obama reçoit de la CIA un folio supplémentaire tous les matins. Il traite de "l'impact social sur les populations et des risques d'agitations et d'émeutes"...


Le niveau des pertes annoncé aujourd'hui par la RBS (ou par la BP et la Caisse d'Épargne) n'est qu'une manipulation due à l'assouplissement des normes comptables temporairement autorisé par les gouvernements relativement au mark-to-market accounting (assouplissement des normes prudentielles comptables de Bâle 2 et IFRS). L'État britannique détient 70% des voix et 80% des parts de la RBS. Son patron, Fred Goodwin appelé aussi "Fred the Shred", vient de partir à la retraite à 50 ans avec un golden-parachute sous forme d'une retraite annuelle de £693,000 versé en une fois pour la période prévue par son contrat de travail, soit jusqu'à 60 ans. Il a ruiné  l'Écosse et la Grande Bretagne, mais pas tout seul... il avait obtenu l'aval de... Gordon Brown... qui était ministre des finances sous Tony Blair. Où que l'on regarde, c'est bien tous les rouage de la société civile et politique, du guichetier jusqu'au chairman (CEO), de l'électeur jusqu'au Chancelier de l'échiquier qui ont voulu et aménagé ce système de dépeçage des nations par elle-mêmes. Le guichetier avait sa golden-prime de Noël, le supérieur son golden hello ajouté à son golden parachute. Un jeune professeur anglais m'avait dit cet été dans un camping à Dunvegan of Macleod, Isle of Skye, "you must pay for intelligence".

Pour Nouriel Roubini "toute les banques de presque tous les pays du monde sont insolvables parce que les pertes à venir dépasse leur capital. Il ne s'agit ici plus des subprimes, et pas encore des CDS, mais tout simplement des crédits normaux pour les automobiles, les études, les cartes de crédit, etc... qui ont été accordés à des clients normaux ayant eu des garanties normales. Simplement aux USA il y aura pour un montant de 3 billions de $ de créances pourries nouvelles ( = 3.000.000.000.000 $). Tout le système bancaire américain est insolvable. La crise actuelle est la Crise du système de Crédit et des placements. En même temps les règles comptables (Bâle 2) sont actuellement assouplies. Elles imposaient une évaluation des actifs en temps réel par rapport à la valeur du marché (mark-to-market accounting, voir les définitions >>> Vernimmen et Wiki, et Neubewertungsprozess et Zeitwertbilanzierung pour mes étudiants). Avec cet assouplissement la porte est ouverte aux manipulations. On joue sur le temps. Pas exemple la Citigroup a encore évalué dans ses comptes les CDO à 60% de leur valeur nominale et la Merill Lynch les a déjà revendus pour un prix inférieur de 98% de leur valeur nominale. [...] Ce dérèglement a été permis par la tendance à la dérégularisation et aux innovations financières. Ces innovations financières ont prospéré dans un jungle sans cadre juridique et de contrôle appropriés. Ce phénomène a encore été consédérablement amplifié par la manière dont ont été rétribués les acteurs du marché: les managers et le marché financiers se sont agités sans le moindre des contrôles et étaient intéréssés en premier lieu par le volume et non pas par la qualité des instruments financiers qu'ils avaioent inventés et vendus. Ils avaient pu empocher de gigantesques prime sans prendre en considération le fait qu'ils pouvaient conduire à la faillite les entreprises."

Quand je critiquais ce système de spéculations compulsives des Derivate, les produits dérivés, depuis le début des années 1990, on me traitait de "vieille chaussette rouge nostalgique du système communiste" (du zählst zu den alten roten Socken aus dem ehemaligen kommunistischen Ost-Block). Quand je "m'engueulais" régulièrement avec mes étudiants à ce sujet, ils me traitaient (poliment) d'arriéré, et j'avais beau leur raconter que dans la querelle des modernes et des anciens, c'était eux les vieux réacs et que j'étais des années lumières en avance sur eux. J'ai vécu depuis 1990 une solitude intellectuelle, je n'avais que mes convictions et mes analyses pour me ressourcer, mais j'ai la fierté que je suis resté matériellement et intellectuellement incorruptible et que ma carrière a subi régulièrement de gros revers. Nous sommes donc dans une démocratie, vous savez, avec son système de régulation... J'étais aussi en plus metteur en scène et j'avais monté un énorme spectacle avec des extraits de Largo Desolato de Vaclav Havel en 1ère partie et de Minetti de Thomas Bernhardt en 2ème partie, en 1990, pour prouver que devant ou derrière le Mur, l'Intellectuel est freiné par la censure. Le spectacle était apprécié, mais là, je faisais de l'art... et un an après la Chute du Mur on pouvait un peu s'encanailler.

Un actionnariat est nécessaire pour apporter de l'argent aux entreprises et pour financer leurs projets industriels. Un taux de rémunération des actions est normal. Mais c'est les Travailleurs qui font tourner l'usine qui mettent en valeur les investissements, ce n'est pas les investissements qui font grouiller dans les bâtiments industriels les Travailleurs comme des hamsters.

La crise, si c'est une crise, est le résultat de spéculations compulsives, de l'avidité, de l'addiction aux gains, de la démesure, des mesures de marketings étirées jusqu'à leur point de rupture, du management financier, de la tromperie et du vol, du capitalisme de casino.

Si les banques ne prêtent plus d'argent, alors qu'elles obtiennent des trillions de liquidités des Trésors publics et des banques centrales, et qu'elles sont tout à fait en mesure de prêter de l'argent, c'est qu'elles ont elles mêmes appris la leçon. Elles ont compris que, quand dans le capitalisme quelqu'un te fait un sourire, c'est que tu dois faire attention à ton porte-feuille. Les allemands de l'Est en ont fait cette leçon amère après ladite réunification des deux Allemagnes. Celui qui offre un crédit est avant tout intéressé par les intérêts, même si l'emprunteur doive aller jusqu'à la faillite. Une saisie sur les biens immobiliers rapporte bien plus que le prêt lui-même. Celui qui vend des titres, vous trompe, même si la transaction se réalise de banque en banque. Est-ce alors une crise de confiance? Non. La peur de l'autre est constitutive du capitalisme, elle est arrivée aujourd'hui au centre même de cet ordre économique: le système bancaire. Un simple fonctionnement de l'économie sociale de marché, avec "plus de" (comme se plaisent à le répéter ces connards du PS français), plus de social, plus de contrôle, plus de règlementation, plus de Bâle 3, plus de G20 + 4 + X, ne permettra pas de rétablir cette confiance. La méfiance des banques envers leurs clients, et la méfiance des clients envers les banques, est une méfiance structurellement fondée de tous envers tous, aussi envers les lois et règlements en vigueur. Cette crise est donc la crise du capitalisme, et non pas comme le lit le Président français "la crise de l'économie de marché", "la crise de la dictature des marchés qui sont devenus fous et qu'il ne tolèrera pas...".

L'État ne pourra pas éliminer cette méfiance avec encore plus de trillions déversés comme le fait Helikopter-Ben (Ben l'hélicoptère). Ben Bernanke (Fed'), Barack Obama, Gordon Brown, Jean Claude Trichet (BCE) répondent au comportement décrit par Milton Friedman quand il parle d'injecter massivement des liquidités dans l'économie: "larguer du cash depuis des hélicoptères" au risque de voir renaître bientôt la terrible inflation de Weimar qui s'est terminée dans le régime nazi. Avec cette politique du "Throw the kitchen sink" (jetter la vaisselle par la fenêtre), Ben Bernanke a gagné le sobriquet de Helikopter-Ben. Le "deleveraging" actuel opéré par la Fed', et les banques centrales comme la Bank of England, la Bank of Scotland, la Bank of Ireland, la Bundesbank allemande, la Bank of Japan, la Banque de France... pour racheter par la méthode du bail out les actifs toxiques et créances douteuses et pourries, est un désendettement, un débouclage, destiné à améliorer le rapport actif / fonds propres dans les bilans des banques, pour les rendre de nouveau solvables et pour qu'elles accordent de nouveau des crédits aux particuliers, aux entreprises et sur le marché interbancaire. Le deleveraging est financé au travers des Banques centrales par les fonds publics. Dans une bad bank officielle ou une banque centrale qui agit comme une bad bank, sont déposés les mauvais crédits des banques commerciales qui, elles, relaxées de toute responsabilité délictuelle et morale, conservent les bons crédits pour refaire des bénéfices et arroser leurs actionnaires de dividendes.

Subitement le grand combat des années 80' et 90' destiné à soustraire les banques centrales de l'influence du politique s'est effondré avec ces programme de nationalisation des pertes et des dilapidations des secteurs bancaires et des entreprises de spéculateurs compulsifs et irresponsables. Souvenez-vous comme "l'Indépendance de la BCE" était récitée comme une mantrà salvatrice dans les discours européens, les Directives européennes, le TCE, le TSE, le Traité Simplifié Modifié, le Traité de Lisbonne. Nonniste pro-européen convaincu et passionné, je faisais partie de ceux qui réclamaient le contrôle politique des activités de la BCE, comme instrument régulateur non simplement dans une obsession du ciblage de l'inflation, mais aussi dans une politique macroéconomique. Le Référendum européen n° 2 a été volé au Peuple français par le Président français Sarkozy et ses serviteurs du PS au Congrès de Versailles du 4 février 2008. Je vous invite à lire ma série préparatoire pour les Élections européennes 2009 du 7 juin.

Que l'État essaye malgré tout de restituer la relance et la confiance avec ses bail outs multiples et qui se répètent même avec les précédents bénéficiaires, toujours plus endettés, et toujours sans le moindre des effets, pose de nouvelles questions. Les États ont en théorie un bon système bancaire avec des guichets locaux, communaux, des réseaux régionaux et nationaux bien organisés, centralisés ou fédérés. S'il ne s'agissait que de pourvoir en crédits l'économie libre de marché, ce serait très simplement possible de le refaire. Les banques seraient mieux à contrôler, pourquoi pas par les clients comme dans des mutuelles. (Le crédit Mutuel a tout de même perdu 90 millions avec Madoff et 660 millions avec les "subprimes". La perte à cause des CDS / CDO n'est pas encore publiée). Pourquoi l'État doit-il renflouer les banques privées? Pourquoi ceux qui ont déifié jusqu'à son paroxysme le marché, devraient aujourd'hui ne pas s'effondrer avec lui dans la joie et la bonne humeur, en remerciant les divinités de les avoir intégrés avec soins dans leur emportements? Vous voyez sur le graphique à gauche la récession des USA... en 2007. Oui, déjà en 2007. Celle de 2008 n'est plus publiée mais doit être au moins du double. Celle de 2009... La récession US du PIB de 2007 était égale à -6,2% et pour le Royaume-Uni -5,9%. Déjà en 2007!!! En Allemagne -8,2% est la récession du PIB en valeur annuelle pour 2009, en Irlande de -13,6%, le Japon -12,7%, Mexico -20,8%, entre -3% et -8,5% pour les Pays de l'Asie du Sud-Est, plus de -10% pour les Tigres baltiques, la Roumanie, la Bulgarie, l'Ukraine... si rien ne change. Depuis septembre 2008 tout le monde sait que nous aurons des récessions à 2 chiffres (double-digit contractions), mais on fait des cadeaux aux banques pour leur rembourser leurs dettes. Quand on aura la misère sociale on aura plus d'argent et on continuera à privatiser les services publics pour payer les dettes et les déprédations du système d'escrocs bancaires et financiers.

Au lieu d'affecter de manière ciblée et raisonnée les moyens collectés par l'impôt, les gouvernementaux préfèrent transférer aujourd'hui les recettes publiques des générations futures dans un système bancaire insolvable et qui n'a pas les moyens de se relever. L'économie de marché est ruinée au nom de l'économie de marché. Ce ne sont pas les actifs des banques qui sont nationalisés ou collectivisés d'une manière ou d'une autre, mais leurs pertes abyssales ne provenant pas d'une activité industrielle (cherchez le sens premier de ce mot). Le contribuable, les citoyens, les retraités, les bénéficiaires des services publics, les élèves, lycéens, étudiants, sportifs amateurs, etc... sont les seuls qui supportent les frais de ces recapitalisation et bail outs. L'État lui-même va encore être critiqué non pas parce qu'il abandonne ses infrastructures, l'environnement, la justice sociale, l'éducation, la santé... mais parce qu'il réclame en contre partie le contrôle de l'utilisation de l'argent distribué, la réduction des salaires et boni des traders, la suspension du versement des dividendes des sociétés faillitaires. Je rappelle que toutes les banques françaises continuent à verser bonis et dividendes, que la UBS a reçu 8 milliards d'aide de l'État suisse, mais en a reversé 2 milliards en boni. Les acteurs de l'économie, dont Laurence Parisot du Medef, critiquent très sévèrement la volonté de l'État de contrôler l'usage des fonds versés. Avec ses amis gouvernementaux de l'UMP elle peut être rassurée. Le dernier des néo-libéraux sera le Président Nicolas Sarkozy, ses bavardages ne trompent plus personne, et surtout plus le monde des intérimaires et des Travailleurs. Le 19 mars 2009 sera une journée très ensoleillée. A moins que les phalanges noires ne s'immiscent ou à moins que ne commence en France le cycle des minériades comme en Roumanie il y a 20 ans, pour "sauver" un certain régime.

Les médias nous déversent les chiffres des montants abyssaux qui sont offerts aux banques en aides directes, en garanties sans instruire sur l'équivalent en Smic, en dépassement des critères de Maastricht qui auraient dus être le mètre-étalon de la bonne gestion financière des États de l'Euro-Zone. Les médias nous cachent que les banques présentent de mois en mois d'autres situations qui révèlent "d'autres positions négatives qui n'étaient pas prévues"... La prochaine révélation française sera celle de la Caisse d'Épargne et de la BP fusionnées dans la faillite pour faire sortir du bilan les billions de pertes. Au lieu de s'inquiéter à juste titre de ceci, on détourne les débats et les médiattitudes dans la question de savoir si l'État ne devient pas trop puissant. On fait bavarder la France sur le petit copain à la Présidence du Pays qui sera patron de cette double-banque. Et la France bavarde. Pendant que les banques rendent exsangues les États en vidant leurs Trésoreries et alourdissant leurs budgets pour les vingt années à venir, la discussion sur l'usurpation des moyens économiques tourne à une discussion au sujet du droit à l'État de faire de la dette, sans même se demander à quoi elle sert. Il faut savoir que la Solidarpakt (pacte de solidarité) destiné à financer la réunification allemande et la remise à niveau de la partie Est conformément aux standards de l'Ouest coûte environ 1/6ème de ce que coûte à l'heure actuelle la plan de sauvetage Steinbrück/Merkel. Et nous savons que l'Allemagne est encore endettée pour 50 années à cause de ce Solidarpakt. Vous kiffez? Chers lecteurs? Oui?

La crise c'est quoi, en définitive? Le système bancaire s'est ruiné lui-même, non pas parce qu'il a enfreint aux règles du capitalisme, mais parce qu'il les a appliquées méticuleusement. L'objectif n'était que le bénéfice et rien que le bénéfice, au mépris de la responsabilité sociale ou de l'éthique. Comme l'État communiste s'est étouffé lui-même avec la force de son propre appareil d'État, les banques se sont noyées elle-mêmes dans des océans d'argent et se sont acculées les unes les autres dans la faillite. A la différence de l'État communiste, les banques avaient encore réussi à trouver une voie qui avait transformé la fin du capitalisme en un nouveau florilège d'illusion de croissance et de répartition de richesses. Aidés par les médias et les gouvernementaux, les banques s'affèrent à ce que les structures de l'économie ne changent pas, tout en se faisant payer par l'État leurs dettes. Jusqu'à quand? Jusqu'à ce que l'État, qui croit lutter pour sa continuité en ayant une lutte continue pour le système économique plutôt que pour ses peuples, ne tombe lui-même en faillite?

Ces dernières années, la part dans le PIB de la richesse produite par les biens et les activités industrielles a continuellement augmenté. Le capitalisme débridé a simplement réalisé ce pour quoi il existe, à gonfler de plus en plus les marges opérationnelles, à élargir de plus en plus le différentiel entre riches d'un côté, et pauvres et classe moyenne de plus en plus appauvrie. La croissance appauvrissante, rien d'autre, révisez votre Jagdish Baghwati et votre Joseph Stiglitz, mais celle pour les pays industrialisés. La part des rendements des capitaux dans le PIB ne peut logiquement pas gonfler sans s'arrêter. Si la part qui reste aux Travailleurs et employés ne suffit plus pour subvenir aux besoins - il était de bon ton aux USA de dire depuis 10 ans qu'un emploi ne devait pas obligatoirement suffire et que cumuler plusieurs emplois était bon et normal - et ne suffit plus pour assurer dignité et légitimation d'une partie de plus en plus grande de la population, alors les bénéfices peuvent uniquement continuer à gonfler si l'État, dans son soucis de continuité, transfère aux banques et aux entreprises les recettes fiscales, s'il en existe encore et les recettes fiscales à venir. C'est ceci qui est à l'origine de la "Crise de confiance".

La tonicité musculaire de la Commission de Bruxelles dépasse toujours et devance de quelques grandes longueurs les agitations de nos gouvernementaux. En effet, elle annonce le 24 février 2009, qu'elle autorise l'élargissement de la holding de défaisance (je suis inventeur de ce néologisme), la bad bank, à toutes les créances douteuses de tous les instituts bancaires et financiers qu'ils soient insolvables ou non, qu'ils soient en difficulté ou non, "indépendamment des situations individuelles". C'est a peu près pareil que si vous demandez à des inconnus que vous invitez de se présenter à vous à reculons, pantalons baissés, avec le premier caca qui leur pend entre les guibolles. Même celui qui n'est pas dans le besoin sera heureux de trouver logis à ses aisances. Par "créances douteuses" la Commission de Bruxelles comprend "non seulement les titres toxiques adossés aux hypothèques américaines (subprimes), mais aussi tous les autres titres qui perdent entre temps fortement de la valeur." L'Europe des commis et des représentants de commerce a toujours su exercer un effet de levier sur les crises de confiance. La Commission de Bruxelles est maline, car elle est entrain d'autoriser légalement d'extraire des bilans des instituts financiers la bulle des CDS / CDO qui est mille fois plus importante que celle des subprimes. Ainsi, il ne sera même plus besoin de s'émouvoir, encore moins de parler de cet effondrement qui va dépasser tous les effondrements en 2000 ans d'histoire de l'économie mondiale. La Commission prétend endiguer ainsi la cavalcade bi-mensuelle des banquiers mendiants qui reviennent avec d'autres demandes de soulagements. La BCE elle-même est à présent too big to fail et too big to save. De la Rome antique, il reste aussi, encore debout, des vespasiennes. On s'imagine encore, 2000 ans après, le plouf.

Bruxelles va aussi inventer un nouveau jouet de surveillance des marchés financiers composé de quatre hautes administrations qui ne s'occuperont pas en particulier de banques, d'assurances ou d'émetteurs de titres et dont les compétences resteront définies au cadre national de chaque Pays membre. Ce jouet portera le nom global de European Systemic Risk Council. Le Groupe d'experts, auteur de ce projet, rejette une régulation étendue et approfondie, mais prévoit un rôle d'avertissement et de conseil. Le Groupe prévoit d'augmenter petit a petit l'exigence de fonds propres (Directive CRD) au delà des normes "prudentielles" de Bâle 2 pour ne pas entraîner un assèchement des liquidités (credit crunch). Elle conseille aussi aux entreprises de développer un management interne du risque et de plus déconnecter leur stratégie managériale des recommandations des agences de notation. Le Groupe d'experts critique aussi la proposition de la Commission de soumettre ces agences de notations à un contrôle, parce que ce serait trop compliqué à mettre en œuvre.

En texte plus clair, Bruxelles n'a pas l'intention de freiner la libre circulation des capitaux et de violer les articles du Traité de Lisbonne:
  1. l'article 26 du Traité sur le fonctionnement de l’UE, "Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des capitaux est assurée",
  2. l’article 63 (ex-article 56 TCE), "toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites"
  3. l’article 66 (ex-article 59 TCE) précise que des "mesures de sauvegarde" peuvent être prises "dans des conditions exceptionnelles", mais uniquement "pour une période ne dépassant pas six mois pour autant que ces mesures soient strictement nécessaires".
  4. l’article 58 (ex-article 51 TCE), "la libération des services des banques et des assurances".
  5. l’article 60 (ex-article 53 TCE), la libéralisation à laquelle les États membres "s’efforcent de procéder au-delà de la mesure qui est obligatoire".
  6. l’article 49 (ex-article 43 TCE) stipule au même titre que les autres services, les établissements financiers. "Les restrictions à la Liberté d’établissement sont interdites".
S'il n'a pas été donné satisfaction depuis 20 ans aux revendications salariales et s'il y a eu constante dérèglementation du Code du travail c'était au nom "du maintien des emplois pour permettre à notre économie de rester concurrentielle dans le grand défi de la globalisation". A présent ces mêmes arguments servent à l'État pour qu'il se permette de reprendre à son compte les dettes et les positions négatives des banques. De l'industrie automobile jusqu'à l'industrie pornographique, de l'équipementier jusqu'au constructeur de modèles réduits, les industriels réclament tous le soutien de l'État en taisant que ce sont eux qui ont délocalisé en masse dans les pays à bas coûts. Suite aux aides récentes de l'État, PSA et Renault viennent même de réduire le personnel de 7000 Travailleurs. GM annonce même qu'avec l'énorme bail out il va construire un site au Brésil tout en laissant crever Opel/Vauxhall en Europe. Il est honteux que les banques détournent les aides massives de l'État pour racheter d'autres banques et continuent à verser des dividendes aux actionnaires alors qu'elles sont en situation de faillite technique. Il es honteux que les traders et hauts cadres dirigeants de ces banques obtiennent encore leur boni par voie de justice. La crise est donc bien une opération de sauvetage des dividendes et des boni, une opération de réparation du capitalisme. GM avait créé une société boîte-aux-lettres et avait transféré le portefeuille complet des brevets d'inventions d'Opel, si bien qu'Opel doit payer les royalties à GM pour ses propres brevets d'invention. Mais GM vient de céder tout son portofolio de brevets au Secrétariat américain du Trésor en échange des milliards de $ offerts pour son bail out. Un acheteur d'une Opel paye directement des droits de licence d'utilisation de brevets au Trésor américain.

La pieuvre d'une crise bancaire et financière d'une ampleur inconnue depuis 2000 ans enlace le monde. Tous les gouvernementaux de l'Ouest et de la vieille Europe se sont ligués en une guerre sainte contre cette pieuvre, le pape, les tsars de Moscou, Angela Merkel, Sarkozy, les radicaux français de droite comme de gauche, les gardiens de l'ordre allemand, les dominateurs du monde asiatique sans qu'aucun d'entre eux ne se demande ce qu'il advient de ces billions de $ et d'Euros. Ils sont tous convaincus qu'une sainte alliance unis le trader à la madone des cabinets, le SDF aux actionnaires et que tous sont prêts à faire des sacrifices inimaginables.

Ceux qui ont créé cette pieuvre coopèrent avec elle, les actionnaires, les banquiers, les spéculateurs, les Conseils d'Administration et de Surveillance des entreprises. Ils gagnent de nouveau avec les spéculations et avec les actions dévaluées qu'ils acquièrent à vil prix, ou ils continuent à spéculer à la baisse dans leurs opérations de short selling, de vente à découvert, en misant à la baisse sur l'effondrement des cours à la bourse. Eux savent que leur avenir à eux est garanti, l'État Providence les couvre de ses ailes, la noblesse de la tire-lire a droit à sa continuité de l'État. Il en a été de même à la chute de la pieuvre communiste, où tous les apparatchiki ont fait fortune et créé des empires économiques et mafieux avec l'arrivée de l'Economie sociale de marché. "Der Apparat muss weiter laufen" disait Konrad Adenauer après 1945 (l'appareil dont continuer de fonctionner). Tous ces spéculateurs de haut vol ont réussi avec la faillite de leur système pyramidal à la Ponzi ce que le capitalisme doit atteindre dans son effondrement: ils ont engrangés d'énormes marges opérationnelles et ils offrent à l'État des millions de chômeurs et de déshérités, leurs dettes et leur destruction de l'outil économique industriel et de production. Et ils revendiquent de l'État toujours leurs dividendes. C'est un capitalisme sans capital qui vit des dividendes d'affaires commerciales ayant eu lieu dans les années passées, peut-être il y a une ou deux décennies. Repensez donc ou dépècement de Chrysler par le fond de pension Cerberus. Toutes les industries sont en main de fonds de pension et de hedge fonds et de fonds vautours depuis 20 ans.

Les clients normaux des banques, les citoyens et habitants d'un pays, chacun, qu'il soit résident légal ou illégal, devra payer la note, mais comme d'habitude ils restent patients. Les gouvernementaux, les banquiers, les médias appellent en commun au sens des responsabilités et au sang froid, car selon eux, des simples commentaires négatifs déclenchent et amplifient l'accélération de la récession. Nous avons ruiné le système économique, à présent nous voulons encore obliger les générations futures à rembourser pendant plusieurs décennies les dettes. Restez tranquilles jusque là, s'il vous plait, jusqu'à ce que nous ayons réglé le problème.

Les banquiers et les spéculateurs savent ce qu'ils veulent. Les États modifient leur mode de pensée néolibéral un tout petit peu, procèdent à des réparations minimes mais très coûteuses, se mettent au service de leur clientèle, et s'agenouillent devant les lobbies. Ils ne tentent même pas une analyse globale et encore moins de jeter les bases d'une stratégie durable. Ils naviguent à vue, se surenchérissent, si la BCE offre à toutes les créances pourries ou douteuses une holding de défaisance, la Fed' engage la procédure du "stress test" avec la garantie du fidèle pompier en cas de faiblesse totale ou de défaillance plus légère. La société civile se tait encore pour l'instant, sauf à Athènes, Dublin ou en Lituanie (photo). Pour l'instant existe encore une certaine confiance des citoyens et habitants des pays en leurs gouvernementaux locaux ou européens, même si leurs constats et promesses et prévisions ne s'avèrent être que plus édulcorés avant qu'après.

Il est temps que nous apprenions la vérité des chiffres, - surtout en France où les médias imprimés, online et diffusés (il me faut lire une trentaine de sources de média en allemand et en anglais par jour actuellement) sont grotesques -, la vraie situation par les sources et gouvernementaux étrangers. Il existe en Europe et entre les continents un jeu du Poker Dénonceur extrêmement violent, mais à chaque fois les chiffres catastrophiques divulgués (balancés) sont justifiés dans les 6 à 36 heures au maximum: les banques irlandaises et autrichiennes ont prêté aux entreprises étrangères ou dans l'Europe de l'Est pour un montant qui dépasse de 10 fois leurs PIB et plusieurs décennies étaient prévues pour le remboursement; les troubles d'Athènes étaient dus à une politique irresponsable d'économie "libre"; les Islandais ont détrôné de force leur gouvernementaux de banquerouteurs; des formes de résistance politique naissent en Lettonie, en Russie, au Royaume-Uni, en Irlande, en Lituanie parce qu'il n'y a plus espoir en la capacité d'analyse des gouvernementaux en place.

Au niveau international, le forum social mondial de Belém a joué un rôle de catalyseur des différentes initiatives et débats sur les crises. Les déclarations des assemblées thématiques ont mis en avant le G20 de Londres du 2 avril 2009 comme prochain temps fort de la mobilisation internationale. Les séminaires de convergence qui se sont tenus sur la crise financière on permis d’aboutir à un appel : "Pour un nouveau système économique et social mettons la finance à sa place !". Il constitue une excellente base mobilisation et a déjà été signé par près de 200 organisations internationales.

Des initiatives sont déjà en cours de préparation de préparation en Grande Bretagne et en Allemagne :
- En Grande Bretagne :
http://www.putpeoplefirst.org.uk/
http://www.climatecamp.org.uk/g20
http://www.g-20meltdown.org/index.html
- En Allemagne : http://www.28maerz.de/

La crise actuelle n'est pas un un accident. Elle est la faillite du modèle néolibéral fondé sur le libre-échangisme intégral, la délocalisation, la culture de la marge opérationnelle à 2 chiffres, les prises de participations dans les entreprises par les fonds de pensions et les hedge fonds, la priorité absolue aux exportations au détriment d'une croissance fondée sur la redistribution locale et régionale.

Les médias seraient bien avisés de faire de longues études sur toutes les propositions "alternatives" au lieu de propager comme au temps des empereurs aiglés le calme comme devoir cardinal du citoyen. Les médias doivent à présent aussi choisir s'ils veulent continuer d'ensemencer de mensonges l'idéologie ordolibérale de l'État providence bancaire et de commis de commerce et du Traité de Lisbonne. Nous avons besoin d'idées nouvelles, pardon, de débattre enfin, ce que nous n'avons pas fait depuis la Chute du Mur de Berlin. Deux décades ont été perdues depuis la Chute du Mur de Berlin, et... l'on parle simplement de "La décade perdue", mais c'est celle du Dow Jones qui a été déjà réduit de plus de 55% en un an. L'indice S&P (Standard & Poor's) a enregistré son niveau le plus bas depuis 1937. Beaucoup d'autres actions ont perdu de 80 à 90% à Wall Street. Toute la bourse de Moscou a perdu 80%. L'assurance AIG, la plus grande assurance du monde dont les actions "valaient" $100 n'est plus qu'un penny-stock à 50 cents le bout de torchon, mais avec des centaines de milliers de personnes versées dans la misère et le chômage. AIG, comme Renault ou Peugeot-Ctroën (PSA) avait exercé un autre métier au travers de son département Financial Products. C'est par ce travers que tout l'empire AIG, qui a des filiales dans 130 pays, s'est effondré. AIG s'est pris pour un agrégateur global de marge opérationnelle et a détourné les capacités et compétences de son réseau pour promettre des marges à 10 ou 15 %. AIG avait compris qu'en dehors de la Bourse on pouvait gagner encore plus d'argent. En dehors de la bourse, ce n'était pas ladite "économie réelle", mais le commerce avec des contrats sur des produits dérivés comme les CDO et les CDS.

The Last Action Hero, Warren Buffet himself, vient d'enregistrer un recul de 96% de ses bénéfices, c'est surtout son activité avec... les CDO qui lui vaut ce backlash. Il vient d'annoncer dans le Financial Times Deutschland du 28 février 2009 "que l'économie américaine sera en ruine en 2009. Peut-être que cette phase va encore durer plus longtemps."

Et dire que ce genre de centaines de milliers de racailles continue à avoir toute son influence dans la société, le monde politique, les universités et les grandes écoles. Le néolibéralisme a plongé le monde dans le plus grand désastre depuis Hitler et Staline. Mais nous, les petites gens nous devons courber l'échine. Les think tanks existent, un réel développement durable pour les peuples, les solidarités locales, régionales et mondiales sont à mettre au centre de notre modèle de société. Il existe énormément de personnes qui sont prêtes et mentalement dans le IIIème millénaire depuis 20 ans. Merci de ne plus nous traiter d'imbéciles.


Ci-dessous voici des Huiles prémonitoires de votre auteur,
Thomas Rudolf le Cimbre de ma série "La Chute du Mur de Berlin - Berlin Alexanderplatz" que j'ai peintes en... 1986 et 1987.
Comme d'habitude, je n'attends pas de comment, mon site n'est pas un forum. Je me soumets avec ce site au rituel des vernissages que j'ai fuis tout autant que je les avais organisés. J'expose, à vous de continuer le travail selon votre doigté.
Mais n'oubliez pas les Élections Européennes de 2009.

1) Chute du mur de Berlin 1986-87,
Thomas Brasch et Hanna  Schygulla

2) Chute du Mur de Berlin 1986-87,
Garçon et bonzes du parti

3) Chute du Mur de Berlin 1986-87,
Garçon et bonzes du parti

4) Chute du Mur de Berlin 1986-87,
passage du communisme au fascisme















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Voir aussi en ligne ma série d'articles: Bretton Woods 2, Green New Deal

Chaos monétaire, bancaire, géopolitique: CDS, CDO, bail out, bad bank, sauvetage, protectionnisme, nationalisation

Le néolibéralisme a plongé le monde dans le plus grand désastre depuis Hitler et Staline. Le 1er Plan de "Sauvetage" (bail out), depuis l'effondrement de la Lehman Brothers du 15 IX 08 a été le plus grand Plan d'intervention d'État depuis Wladimir Iljitsch Uljanow dit "Lenin" et n'a que permis, pour l'instant, au capitalisme de ne pas s'effondrer en une fois. Je vous ai écrit dès le jour de la révélation au grand public mon indignation contre ceux (tous) qui font semblant de trouver en Bernie Madoff le responsable en titre de la crise bancaire qui a fait suite à la crise des subprimes et qui précède l'éclatement de la bulle des Credit Default Swaps (CDS) et des Collateralised Debt Obligations (CDO). Pour moi tout le système de titrisation sur de la titrisation de produits dérivés adossés à des créances n'est que du Madoff à l'échelle planétaire. Ne vivant pas dans une dictature ni généralisée, ni partielle, ce système n'a pas été imposé par une infime partie de la population, mais a été voulu par tous dans une oraison interminable récitée en boucle sur les bienfaits de la globalisation. 

Le principe du trickle down effect, du dégoulinement vers la bas des richesses accumulées par le sommet, cet humanisme automatique, ici de la Classe Globale, tant voulu par l'Ecole de Chicago et le Consensus de Washington n'a pas conduit à l'enrichissement global des populations de la planète, mais à une croissance appauvrissante des Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), des PED (Pays en Développement), et dans les pays industrialisés d'une couche de plus en plus importante des populations allant jusqu'aux classes moyennes. Ce n'est pas parce que les banques "apologise" (cartoon à gauche: Sorry...) , demandent pardon publiquement dans des retransmissions télédiffusées de 3 heures par jour comme au Royaume-Uni du 10 au 11 février 2009, que les saints-sièges gouvernementaux, des partis, des syndicats et des cuisines domestiques vont se mettre à canoniser ces banques et par cet énorme geste de miséricorde se grandir eux-mêmes à leurs propres yeux grâce aux rôle de grandeur de l'homme qui sait accorder le pardon à ceux qui ont commis la faute et grâce à la peine juste que le tribunal de l'homme sait leur infliger.

Sur le tableau à droite provenant de l'Insee et publié par l'Observatoire des Inégalités, vous pouvez voir que le trickle down effect, l'enrichissement automatique des masses ne s'est pas fait. 0,9% d'augmentation salariale pour 90% de la population française, ceux qui ont en dessous de 1254 euros par mois, correspond à un appauvrissement du salaire de 20% si nous comptons une inflation de 2%. En même temps la productivité horaire française avait augmenté de + de 350%. Les Pays ACP et PED se sont aussi appauvris. Ne gardez pas dans votre mire la côte est de la Chine comme légitimation de la globalisation apportant de la croissance. Aux USA, pour la même période, 1% de la population avait accaparé 75% de la croissance. Pour connaître tout sur le productivité des Travailleurs français, le taux des jours de grève en France, la répartition des richesses... je vous prie de surfer dans un ancien article. La part des cotisations sociales de salariés est passée de 12,8 % à 21, 36 % entre 1980 et 2005, pendant cette même période, la part des cotisations patronales est passée de 40,2 % à 10,5 %.

Pour l'Insee le revenu salarial n'a pas augmenté depuis le début des années 80. L'Insee a publié ce rapport suivant intitulé "Le revenu salarial et ses composantes, évolution et inégalités de 1978 à 2005": "Le concept de revenu salarial se situe à mi-chemin entre prix du travail et niveau de vie des personnes. Il correspond à l'ensemble des revenus perçus au cours d'une année donnée provenant directement d'une activité salariée et intègre une partie du risque lié au non-emploi. Une nouvelle base de données, comportant à la fois les secteurs public et privé, permet de donner pour la première fois des résultats sur le revenu salarial pour l'ensemble des salariés. Bien que le salaire horaire ait progressé depuis le début des années 80, et malgré les nombreuses revalorisations du Smic, le revenu salarial annuel n'a, dans le même temps, pas évolué en euros constants. Cette stagnation provient, essentiellement, du développement de situations plus précaires, caractérisées par du travail à temps partiel et un nombre moyen de jours rémunérés dans l'année plus faible. Les jeunes et les salariés qui ne travaillent pas à temps complet, sont ceux qui ont vu leur revenu salarial réel diminuer le plus, subissant ainsi, pour les premiers, la baisse du nombre de jours rémunérés, et pour les seconds, celle du salaire journalier moyen." Photo, manifestation du PS Suisse: la UBS a reçu de la Confédération 8 milliards d'aide en octobre 08, mais a versé par la suite 2 milliards de boni aux cadres dirigeants. C'est bien un trickle up, la base de cette pyramide est le contribuable. Les dividendes sont aussi versés dans les banques faillitaires aux USA, en GB, en France.

Je vais vous donner ci-dessous une suite de diapositives que j'ai récupérées du Guardian qui vous explique simplement l'euphorie monétaire et financière du système pyramidal de la crise systémique et du fonctionnement systémique des banques d'investissement, des banques commerciales et des instituts financiers, des société ad hoc hors bilan soumis ou non à l'obligation réglementaire des fonds propres voulue par le système dit prudentiel de Bâle 2 et de la Directive CRD. Ce système prudentiel n'a opéré qu'un effet de levier toxique sur la stratégie d'entreprise, en un premier temps, puis sur la situation comptable des entreprises impliquées et impactées dans la finance spéculative en un second temps. 

La Bulle du Système des Risques et l'éclatement de cette bulle ne sont pas des accidents, des imprévus, mais des montages qui avaient été voulus et consciemment et méticuleusement préparés et multipliés pour mettre en œuvre avec le plus d'efficacité les effets de levier admirés par les agences de notation et les marchés boursiers et financiers. A la perversion du système prudentiel des Recommandations de Bâle 2 s'est liée l'euphorie de la création monétaire qui s'était tout autant donnée les instruments à l'égale mesure de ses ambitions d'enrichissements en sortant des bilans des sociétés les opérations de financement des investissements et en annulant dès le départ les voies de recours en cas de perte. Dans les montages financiers l'ingénierie financière fait un très large usage de la création ad hoc de sociétés, désignées souvent par le vocable de "Special Purpose Vehicles" (SPV et Zweckgesellschaft en allemand). Ces sociétés ad hoc sont le pivot de financement sans recours, par voie de financement de projet ou de financement d'actifs. L'utilisation de sociétés ad hoc facilite l'utilisation dominante de l'effet de levier (leverage) en limitant les risques du recours à l'endettement qui apparaissent négativement dans les bilans comptables. Les sociétés ad hoc sont généralement situées dans des paradis fiscaux et places "off shore". Ces sociétés jouent le rôle d'émetteurs de titres dans le cadre d'opérations de titrisation. Les actions de ces sociétés, qui sont des sociétés coquilles, sont souvent détenues par des charitable trusts. La valeur résiduelle de ces sociétés est en effet nulle puisqu'elles émettent des titres pour une valeur équivalente aux actifs qui leur sont transférés. (Le Tableau clicquable à droite provient de France Titrisation)

Les sociétés ad hoc sont au cœur des montages destinés  à permettre la déconsolidation comptable, ou la non consolidation. Les techniques de déconsolidation ont été développées pour sortir du bilan l'endettement des entreprises en sortant les actifs qui sont transférés à des sociétés ad hoc avec l'endettement corrélatif. C'est ainsi en particulier que les investissements lourds font l'objet de montages déconsolidants pour présenter une vision plus favorable du bilan en particulier aux analystes financiers. Les actifs des entreprises disparaissent car le passif associé est trop important: vente des usines ou outils de production, vente de la flotte de navires d'un transporteur maritime ou de camions d'un transporteur routier, etc. Par ailleurs l'acquisition de ces outils peut être faite dès le départ dans des montages non consolidés, transposant des techniques développées dans les financements de projet. 

Le règlement français n° 99-02 du 29 avril 1999 du Comité de la Réglementation Comptable relatif aux Comptes consolidés des sociétés commerciales et des entreprises publiques définit l'entité ad hoc comme  "... une structure juridique distincte, créée spécifiquement pour gérer une opération ou un groupe d'opérations similaires pour le compte d'une entreprise. L'entité ad hoc est structurée ou organisée de manière telle que son activité n'est en fait exercée que pour le compte de cette entreprise, par mise à disposition d'actifs ou fourniture de biens, de services ou de capitaux".

Venons maintenant à ce diaporama du journal Guardian qui vous montre que tout le système bancaire n'est de toute façon qu'un système pyramidal fantasmagorique, ce qui n'a rien de nouveau, surtout depuis l'annulation par Richard Nixon, Président des USA, en 1971 de la convertibilité or qui représentait une couverture en or comme garantie des monnaies. Puis l'obligation des fonds propres imposée aux banques s'est aussi légalement considérablement réduite pour approcher d'une valeur de 5 à 7%, voire de 0% pour les banques d'investissement, pour les instituts financiers dont les activités sont hautement spéculatives et à hauts risques.

Les chiffres que je donne à côté de ces 7 graphiques sont recopiés tel quels.

En unité française; dans cet article je donne la conversion directement après les billions ou les trillions. Depuis 2006 le langage international semble s'être stabilisé dans les médias et la notion de trillion est partagée sur toute la planète:
- un billion = 1 milliard
- un trillion = 1000 milliards

1] Réserves en or de la banque centrale: depuis que les banques centrales ont cessé de coupler les devises au prix de l'or, la monnaie est devenue un concept nébuleux: c'est une promesse de payer le porteur plus qu'une provision permanente de richesse. Ce n'est pas pour autant que les banques centrales ne détiennent pas de substantielles réserves d'or et de devises étrangères pour palier aux turbulences financières. Le montant de ces réserves en or (le trésor des banques centrales en or équivaut actuellement à $845 billions (845 milliards en unité française), le point bleu foncé sur le graphique) est un rappel discret de combien la valeur de la monnaie peut être l'expression de la confiance ou peut-être plutôt d'une illusion de confiance. Il n'est pas nécessaire pour les banques centrales de détenir une plus grande réserve d'or par ce que l'ultime réponse qu'elles donnent à une crise sévère peut être l'impression de monnaie sur la planche à billet. C'est effectivement ce qui est entrain de se produire au Royaume-Uni et aux USA avec l'intervention qui porte le nom de "quantitative easing" ou "money printing" ou "turning on the printing press" (facilitation quantitative).

2] Le cash en circulation: la mesure la plus étroite de la monnaie est connue par les économistes sous le nom de M0 et comprend tous les billets de banque et les pièces en circulation ainsi que les réserves réglementaires que les banques commerciales sont tenue de garder avec les banques centrales. Du fait du procédé de la formation du crédit décrit dans le tableau suivant, cette manière de décrire la monnaie peut donner un chiffre bien plus petit que le montant théorique du cash qui circule effectivement de manière électronique dans l'économie mondiale. Le montant global de M0 était à peu près de 3.9 trillions de $ en octobre 2008 (le cercle bleu extérieur, soit 3900 milliards). Ce montant s'était aussi agrandi en particulier à la suite de l'augmentation de la distribution de monnaie aux USA et en Chine. Cette augmentation avait été induite au début des années 2000 par la baisse par les banques centrales du taux d'intérêt à un niveau historiquement bas pour éviter une récession due au dernier éclatement de la bulle des investissements (crise dot-com, Enron/Worldcom). Depuis que le taux d'intérêt mesure effectivement le "prix" de la monnaie, l'action corrective des banques centrales pour éviter un effondrement économique avait contribué à l'explosion de l'endettement à bon marché, ce qui a fini par conduire à l'effondrement actuel. Certains analystes pessimistes estiment que nous sommes entrain de vivre un super-effondrement économique (super-slump) parce que les banques centrales avaient failli dans leur manière d'apporter les mesures correctrices aux problèmes qui avaient provoqué le précédent effondrement économique.

3] Le système traditionnel des banques: les populations se sont lentement mises à percevoir que toutes les banques sont par nature instables depuis qu'il y avait eu le "run" sur la 5ième banque britannique faillitaire, la Northern Rock. Conformément à un système appelé "réserves bancaires fractionnaires", les banques sont autorisées à prêter plusieurs fois le montant qu'elles ont en dépôt, parce qu'il est supposé que tous les déposants ne sont pas censé réclamer en même temps leurs dépôts. En contrepartie les banques commerciales sont obligées de garder avec la banque centrale un noyau de réserves (exemple: 1 euro pour 4 euros prêtés). Si vous déposez 100 euros, la banque peut prêter 80 euros pour un emprunteur qui achète une automobile. Le constructeur automobile dépose lui-même 80 euros à sa banque qui peut prêter 64 euros, etc... C'est ainsi que sont créés au maximum 360 nouveaux euros. Comme les banques inventent toujours des manières de plus en plus sophistiquées d'encourager à emprunter et comme les taux d'intérêts avaient été maintenus à un niveau historiquement bas, ce mouvement avait dépecé les actifs (ou les emprunts devant être remboursées) à la bulle mondiale de 39 trillions de $ (39000 milliards) détenus par l'ensemble des banques commerciales selon la Banque des Règlements Internationaux (BRI ou définition Wiki).

4] Le système bancaire fantôme: le système de régulation bancaire a été sévèrement critiqué lors du crash, mais les règlements gouvernant les activités de prêts des banques commerciales étaient strictes en comparaison au système bancaire fantôme. Ce système fantôme avait été mené par les banques d'investissement, les fonds de spéculation (hedge funds), les trader funds et des canaux de plus en plus exotiques destinés à échapper aux limites qui leur permettent de prêter de plus en plus tout en obtenant de plus en plus un bénéfice immédiat. L'instrument le plus répandu est le produit dérivé d'une créance, la titrisation, qui s'est développé pour réduire à l'état de nain la valeur de la dette sur laquelle elle est adossée. C'est ainsi que ce ballonnement s'est élevé à 62 trillions de $ - 62000 milliards - selon la ISDA (International Swaps and Derivatives Association). Les CDS (Credit Default Swaps) et les Collateralised Debt Obligations (CDO) avaient permis en apparence aux prêteurs de s'assurer tout autant eux-mêmes contre les risques de chaque emprunter qui pourrait faillir, que de prêter des montants encore plus importants de manière sûre. Nous ne sommes plus qu'à quelques semaines de l'éclatement de cette bulle des CDS et des CDO. La valeur théorique de 863 trillions de $ - 863000 milliards - de cette ingénierie financière a conduit la finance dans un monde de phantasme. Cette valeur dépasse de plusieurs fois le PIB de la planète.

5] La grande bulle des actifs (actions, immobiliers, titres, CDS, CDO: l'argent facile avait fait gonfler une série de bulles gigantesques dans le prix d'actifs clefs comme l'immobilier. Ces bulles sont entrain de s'effondrer avec une extrêmes violence. Il est quasi illusoire d'évaluer la valeur du monde, mais les économistes ont déterminé une valeur de 115 trillions - 115000 milliards - qui équivaut à la valeur des économies développées en 2002 incluant l'immobilier, les placements spéculatifs en action et les obligations. Dans le boom précédent, la valeur globale des actions avait atteint un pic de 51 trillions de $ ( 51000 milliards). La bulle de tous les assets (actifs) des économies développées avait atteint un pic de 290 trillions ( 290000 milliards), alors que le PIB de ces économies était de 55 trillions (55000 milliards). Depuis lors le prix de l'immobilier s'était effondré d'1/5 et la valeur globale des actions n'est plus que de 81% de sa valeur d'avant l'éclatement de la crise. Le prix de ces assets est plus sensible que d'autres parce que les conditions précédentes d'accès facile au crédit signifiaient que le consommateur était plus capable d'emprunter de l'argent en hypothéquant la valeur de son bien immobilier ou de son porte-feuille d'actions, et il dépensait alors plus d'argent. Celui qui se sent plus riche, dépense plus.

6] Une pyramide instable?: vue du bas vers le haut, l'explosion de la dette et du prix des assets paraît instable et excessivement lourde vers le haut. Elle est similaire à une pyramide, ou à "Ponzi", ce schéma pratiqué par Bernard Madoff: tous les acteurs ont cru tout le temps à l'inexorable croissance de l'économie, et l'augmentation du niveau des dettes était durable. A l'extinction de la musique, tout le système se mit à chanceler.







7] Pourquoi les bail outs sont sans effets (recapitalisations, nationalisations, bad banks): En ayant comme objectif le sauvetage (bail en anglais) et la restauration de la stabilité, l'injection publique de liquidités a eu quelques effets, mais leur somme est maigre comparativement au problème. La valeur totale du BIG BANG BANK RESCUE, de ces aides d'État au système bancaire - que ce soit au travers de dépenses directes ou de garanties - est estimée à 1,9 trillion de $ (1900 milliards). Le prochaine étape consiste pour les banques centrale en un regonflement de la bulle en injectant de la nouvelle monnaie dans le système par la méthode du quantitative easing, la planche à liquidités.

Le Secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, du Gouvernement Obama vient d'admettre le 14 février 2009 que "dans le système financier américain, 40% des crédits à la consommation avaient été rendus possibles parce que des personnes achètent des emprunts, les mettent ensemble et les revendent. Parce que cette source vitale de crédit s'est gelée, aucun plan ne connaitra le succès tant qu'il n'aidera pas à relancer le marché des titrisations des créances pour des emprunts sains contractés pour la consommation ou pour les affaires des PME comme de grands groupes". 40% est un chiffre exorbitant. Près de la moitié des crédits proviennent de la titrisation. Vous avez bien lu, Geithner souhaite simplement lancer la prochaine bulle des crédits et du Système de risques. Il rejoint en ce sens Alan Greenspan qui avait entretenu le crédit avec sa politique d'argent facile et à l'aide de deux entreprises de crédit hypothécaire parabubliques, la Fannie Mae et la Freddie Mac.

8] La vélocité de la monnaie, mv = pq: Si les banquiers sont entrain de dépoussiérer leurs manuels d'économie, une équation est entrain de jouir d'une renaissance parmi eux qui essayent de comprendre la raison de la puissance du credit crunch, la raréfaction des liquidités (les banques ne prêtent plus ni entre elles, ni aux particuliers ou aux entreprises). La théorie quantitative de la monnaie peut s'exprimer simplement en quatre lettres qui permettent d'expliquer une grande partie de ce qui se passe actuellement dans le monde: m, v, p et q.

La théorie quantitative de la monnaie est nécessairement fondée sur un contexte que l'on nommera "présupposés", c'est-à-dire que si le contexte décrit dedans n'est pas vérifié, la théorie ne marchera pas de la manière décrite.

  1. C'est la variation de la masse monétaire qui provoque la variation des prix nominaux, donc le contrôle de la masse monétaire permet de contrôler l'inflation. (C'est pourquoi je vous ai écrit il y a quelques semaines que tous ces Plans dit de Sauvetage, de Restitution de la confiance, TARP (Trouble Assets Relief Programme) et Plan-s européen-s avec leurs "Boîtes à outils" vont mener directement à une hyperinflation, c'est à dire à Weimar 2. L'offre de monnaie est exogène.)
  2. Les agents économiques sont rationnels. Ils ne sont pas victimes de l'illusion monétaire, c'est à dire qu'il sont parfaitement conscients des prix relatifs (prix d'un bien par rapport à un autre) et ne regardent pas les prix nominaux (prix noté sur l'étiquette).
Si on travaille dans le long terme, on rajoutera que:
  1. Les prix nominaux sont parfaitement flexibles, à la hausse comme à la baisse.
  2. La production effective est égale à la production de plein emploi (la production ne peut pas être supérieure).

La première formulation de la théorie quantitative de la monnaie remonte au travaux Jean Bodin en 1568. Ses travaux portaient sur les effets inflationnistes de l'arrivée de l'or en provenance du Nouveau Monde.

Les classiques ont formalisé la théorie quantitative suivante: M * V = P * Q

Q est la production d'une économie pendant une période donnée,
P est le niveau des prix,
donc P * Q représente la quantité d'argent échangée.
M est la quantité de monnaie en circulation dans une économie pendant cette même période.
V est la vitesse de circulation de la monnaie, c'est à dire le nombre de fois qu'une même unité de monnaie permet de régler des transactions pendant la période considérée.

Pendant le boom, les inventions de nouveaux produits financiers dérivés ou titrisés ont accéléré le flux de monnaie au travers du système financier. 1 euro mis en circulation était réutilisé 360 fois en temps normaux sur le marché; dans le monde de la finance on disait que le long terme commence après 10 minutes. Maintenant que les banques cessent de prêter de l'argent entre elles (voir le taux Libor et Euribor qui sont l'indice de confiance interbancaire) et que les consommateurs nerveux cessent de consommer, la vélocité de la circulation de monnaie s'écroule. Et en ce moment justement la masse monétaire est gonflée par les banques centrales. Mais ce n'est pas suffisant pour prévenir en un premier temps l'effondrement des prix, de la production, du PIB et de l'économie mondiale. Nous sommes en ce moment dans un schéma en U, avec une décélération fracassante (hard landing), avec une situation de récession et de très grave crise sociale voire de climat insurrectionnel au bas du U, puis dans environ 4 ans à une hyper-accélération quand ces masses monétaires seront remises en mouvement dans l'économie. Cette hyper-accélération tendra vers l'hyper-inflation. 

Il faut se souvenir que les USA ont presque triplé la masse monétaire pendant l'année 2008, alors qu'elle avait simplement augmenté sur les 200 dernières années précédentes. Le 1er tableau à gauche vient d'être publié par la Fed', la Banque Centrale américaine et par le site DollarDaze, et montre la masse monétaire américaine jusqu'au 12février 2009; le 2ème tableau ci-dessous à droite montre l'évolution de la masse monétaire américaine de 1914 à 2008. De 2000 à 2008 la masse monétaire de l'Eurozone a augmenté de 91%, et celle du Royaume-Uni de 136%.

Pour le Royaume-Uni aussi, la Golden Decade de la "croissance" de 1998 à 2008 était une aberration.

Les politiciens, les économistes, les ministres des finances, les gouverneurs des banques centrales sont populistes, administrent le faux médicament au faux malade en faisant en faux constat, celui du credit crunch, de la raréfaction des liquidités, qu'il faut compenser de manière la plus amorale qui soit, c'est à dire en plombant pour des générations la dette publique, en faisant racheter par le Trésor Public des trillions (milliers de milliards) de créances toxiques détenues par les banques suite à leurs spéculations compulsives d'escrocs cupides et irresponsables à la Madoff. Plus tard, une fois que nous serons au fond de la récession, au fond du U, les mêmes acteurs vont payer les dettes publiques en les faisant fondre avec une hyper-inflation comme après les années 30, et les banques pourront continuer impunément leurs activités de bulle et leurs enrichissements compulsifs et maladifs. Car l'objectif de tous les économistes est la croissance vaille que vaille, aucune réflexion n'est faite sur une croissance qualifiée, voire une "décroissance conviviale", une croissance durable ou un green new deal

On peut aussi se dire qu'il n'y aura pas d'hyper-inflation car la trappe à liquidités (création de monnaie) ne prendra pas forme, elle va juste racheter les créances toxiques des systèmes bancaires à ciel ouvert ou fantômes, leur permettre de les faire disparaitre de leurs bilans, les mettre dans une zombie banque, les faire oublier et disparaître après une dizaine d'années, si bien qu'il n'y aura pas eu de création de monnaie au final. Mais comme expliqué plus haut la pyramide est sans commune mesure avec les trillions publics injectés (milliers de milliards). Et plus que les créances toxiques, il y a ce chapeau d'actifs fantômes, qui ne sont rien que du vent. A vous de voir si nous aurons une très grave récession dont les effets se feront ressentir jusqu'en 2029 ou une hyper-inflation qui va déranger puis euphoriser les foules qui paissent dans la croissance.

Selon les monétaristes, la vitesse de circulation de la monnaie (V) est constante. De même pour le niveau de production (Q) qui est supposé constant du fait de la situation de plein-emploi des facteurs de production dans l'économie. Selon ces deux hypothèses, toute augmentation de la quantité de monnaie (M) entraîne une augmentation des prix (P). Cela amène les monétaristes à penser que l'inflation n'est qu'un phénomène purement monétaire. S'il y a de l'inflation dans une économie, elle ne peut être due qu'à une création monétaire excessive par rapport au niveau de production du pays. Selon la théorie de Jean-Baptiste Say, la monnaie ne serait qu'un voile, c'est-à-dire que la sphère réelle de l'économie serait séparée de la sphère monétaire. La monnaie n'aurait aucun effet sur le niveau de production d'une économie (dichotomie classique). De nos jours, la théorie quantitative de la monnaie est communément admise à long terme.

Nous voyons avec l'éclatement de la dernière bulle de 2007-2009, dite "Bulle du système des risques", que des présupposés de la théorie classique de la circulation de la monnaie ont été démentis. Avec la création des nouveaux produits financiers (Dérivés, Titres, CDS, CDO, Futures...) le capitalisme s'est affranchi après 1990 de l'attraction et de la pesanteur terrestre et a donné à ce voile de la monnaie quatre valeurs supplémentaires, quasi divines, permises avec la mondialisation et les autoroutes de l'information des systèmes multimédias, des interconnexions internet de toutes les places boursières mondiales et de tous les instituts financiers et bancaires, d'analystes financiers, d'agences de notations, d'associations de défenses des droits et des intérêts des spéculateurs, des agences de consommations et de défense des consommateurs... A cause de ces quatre valeurs nouvelles de la monnaie, je pense que les économistes devront reconsidérer toute leur compréhension de la chose économique en un nouveau modèle. Je pense que ce modèle agrègera ces quatre valeurs autour de l'immatérialité, de la transmutation, de l'immédiateté et de l'ubiquité de la monnaie (J'extrais cette réflexion de mes cours que je donne en DESS/Master, datant de 1995 et inspirés du Monde Diplomatique du 12 mai de cette même année). Je pense aussi qu'à ce modèle seront combinées les réflexions sur le Théorie des Jeux non coopératifs des trois Nobel de l'économie Nash, Selten et Harsany.

Le prix Nobel de l'Economie, Joseph Stiglitz vient de dire le 14 février 2009 dans une Interview à la Deutsche Welle, que "les banques sont dans une très mauvaise situation. Le gouvernement US a versé des milliards de $ pour obtenir un effet minime. Il est absolument indéniable que les banques ont failli à leur tâche. Les citoyens américains sont devenus actionnaires majoritaires dans la plupart des grandes banques. Mais ils n'en ont pas le contrôle. Tout système dans lequel il y a la séparation de la propriété et du contrôle ne peut conduire qu'au désastre. La nationalisation est la seule réponse. Ces banques sont effectivement en faillite."

L'économiste James Galbraith a dit dans une interview le 14 février 2009 à Democracy Now, "qu'il pense qu'il est décent de conclure que les grandes banques que le Trésor américain essaye par tous ses moyens de protéger, ne peuvent pas être protégées en réalité, parce qu'elles sont effectivement insolvables, et que la seule approche est que la Federal Deposit Insurance Corporation  (L'agence fédérale qui assure les dépôts des banque) rentre au siège de ces banques et fasse ce qu'elle a à faire normalement quand elle s'occupe de banques insolvables. Et le plus tôt on remplace la direction et le management, le plus tôt on fait payer les pertes au capital risque, le plus tôt on réorganise ces institutions, on garantit les dépôts pour qu'il n'y ait pas un run des déposants qui veulent retirer leur argent, le plus tôt on ouvre de nouveau ces banques avec une nouvelle administration, alors elles peuvent de nouveau commencer à fonctionner comme elles le doivent et comme des banques normales. Le plus vite ceci est réalisé, le plus vite vous sortirez de la crise. Le bon fonctionnement du marché des crédits est vital pour permettre le succès des plans de stimulation et de relance de l'économie". (Voir liste des banques qui ont fait faillite aux USA. Cette liste devrait s'actualiser en continu, sauf cette administration FDIC décidait le contraire...)



Nous pouvons lire entre les lignes de ces commentaires qu'il est plus souhaitable d'assainir au plus vite le système bancaire, de faire payer les pertes au capital risque, au lieu de transformer l'État en un État Providence bancaire qui rachète des trillions de créances toxiques (milliers de milliards), qui nationalise ces pertes à une hauteur jusqu'à présent inégalée et que deux générations à venir vont devoir rembourser. Il n'y a pas de raison que ces systèmes bancaires se fassent payer leurs pertes par les contribuables et le Trésor public et les banques centrales et qu'en même temps les gouvernements continuent à privatiser les services publics, parce que ces gouvernements n'ont plus d'argent dans leurs caisses. Le 19 mars 2009 il y aura de nouveau dans les rue de France une énorme manifestation contre la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP).

Nouriel Roubini vient de déclarer dans le Washington Post le 15 février 2009: "The U.S. banking system is close to being insolvent, and unless we want to become like Japan in the 1990s -- or the United States in the 1930s -- the only way to save it is to nationalize it." [...] "But the U.S. financial system has reached such a dangerous tipping point that little choice remains. And while Treasury Secretary Timothy Geithner's recent plan to save it has many of the right elements, it's basically too late." (Le système bancaire US est tout prêt de l'insolvabilité et si nous ne voulons pas devenir comme le Japon dans les années 1990 -- ou les USA dans les années 1930 -- la seule manière de le sauver est de le nationaliser. Le système financier US s'est rapproché à un tel point du danger qu'il ne reste que peu de choix. Et bien que le récent plan du Secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, contient beaucoup de points qui sont justes, il est trop tard.)

J'ai écrit le 17 octobre 2008 un article sur la Banqueroute d'État des USA, puis des autres articles sur l'effondrement du système monétaire international et de la bulle des CDS  et du Global Meltdown 2009.

Selon Nouriel Roubini, le Plan de Geithner appelé "stress testing", qui consiste à séparer la good bank de la bad bank, constitue une étape nécessaire en direction d'un système financier sain, mais il ne sauvera pas le système US parce qu'il présuppose qu'il est solvable...

La chancelière allemande Angela Merkel, va annoncer mercredi 18 février 2009 la nationalisation de la Hypo Real Estate, qui est en Europe de par sa taille le second institut de crédit hypothécaire. Ce que l'on oublie toujours de dire, est que la HRE a boosté dans les Länder à l'Est de l'Allemagne les subprimes comme en Espagne, en Irlande ou aux USA. Cette banque est insolvable ou en faillite technique malgré les 100 milliards d'euros d'aide que le Gouvernement allemand lui a donnés en automne 2008. Et la Deutsche Bank?

Peugeot Société Anonyme (PSA) s'est aussi  bien amusée avec les mortgages (subprimes) et a détourné dans la spéculation de titres les actifs gagnés avec les ventes des automobiles, tout en délocalisant et en payant au rabais son personnel ouvrier et employé. Peugeot-Citroën (PSA) a titrisé les actifs de son groupe dans ses filiales PSA Financial Service ou Banque PSA Finance. Il en va de même pour Renault RCI Banque. PSA et Renault, qui ont perdu des centaines de millions d'euros avec les opérations de titrisation viennent de recevoir 9 milliards d'euros comme "aide" financière de l'État. C'est tellement monstrueux que l'on a de la peine à le croire. Ces groupes automobiles avaient déjà obtenu 500 millions d'euros de la SFEF qui est la Société de Financement de l'Economie en France qui a été inventée par l'état français suite à la grande crise de la finance mondiale.

En attendant certains commentateurs économiques sont déjà capables de se lancer dans une nouvelle création sémantique, celle de "la monnaie électronique", les banques sont déjà capables d'avoir un service qui n'est rien d'autre qu'un "centre monétique" dont l'activité a encore du mal à dépasser la simple gestion des flux monétaires ou une analyse quantitative de gestion. Cette incapacité des économistes et des acteurs bancaires et financiers est aussi due à d'autres présupposés de la théorie classique, à savoir que le "décision d'un agent économique est rationnelle", puis que "toute chose étant égale par ailleurs" et enfin que "l'information est pure et parfaite" et que "la concurrence doit être libre et non faussée". Déjà il y a plus de 30 ans, je m'étais fâché dans les cours de mon professeur de micro- et de macro-économie, Jean-Paul Fitoussi, en affirmant que le consommateur n'a rien de rationnel dans son acte d'achat ou de rétention de sa bourse, que strictement rien n'est égal par ailleurs et qu'il n'y a qu'inégalités plaquées sur les populations pour les maintenir dans une situation obligatoire ou voulue de servilité, et qu'il ne peut y avoir que mensonges et manipulations de l'information, et que la-dite concurrence libre et non faussée n'est qu'une manière de construire certains canaux de dérivations des flux au profit d'un ensemble d'acteurs plus capables de marquer leur volonté sur d'autres acteurs passifs ou plongés dans une létalité de fait (voir en début de cet article le tableau de l'Insee sur les inégalités et la "croissance" qui a été appauvrissante pour des centaines de millions de personnes). D'ailleurs certains psychologues, neuro-psychiatres ne s'y trompent pas et parlent déjà d'irrationalité du consommateur et de l'agent économique, ou de behavioral economics, de finance comportementale, d'économie comportementaliste. En ce début du IIIème millénaire, nous nous apercevons combien est vaste la distance qui nous sépare de la compréhension de l'homme et de ses agissements, et que l'objectif de l'homme n'est pas guidé par l'altérité, mais par sa volonté animale ou tribale de ne pas permettre à son voisin de s'épanouir, et s'il s'épanouissait de le laisser nous dépasser et nous faire de l'ombre. Mon métier est de construire le dépassement de moi par les apprenants, mais c'est une maladie professionnelle chez moi, I apologise.

La bulle du Système des risques s'était donnée l'apanage d'une très haute rationalité prévoyant et prévenant du moindre des risques, et légalement le cadre comptable, Bâle II et IFRS de normes "prudentielles", fixé intentionnellement avec des lacunes pour permettre aux banques de tirer toutes les ficelles des spéculations et de l'enrichissement sans se soucier de la moindre légitimité de tels raisonnements mathématiques et de la résilience en cas de crise ou de crise majeure. Les banques avaient débauché du CERN, de la Max Planck Gesellschaft, de la Fraunhofer Gesellschaft des milliers de chercheurs et docteurs en mathématiques, en physique nucléaire, en physique des particules élémentaires... pour composer le clergé qui leur a apporté l'échafaudage à leur dogme du zéro risque et du gain maximal durable. Les banques avaient organisé un simple détournement planétaire de fonds, comme Bernie Madoff. Le slump actuel, l'effondrement de ce Global Meltdown 2009, est aussi dû en grande partie à ces systèmes et normes comptables, leur ratio Cook du calcul du risque, les effets leviers sur les actifs, les obligations de publication trimestrielle des comptes, la valeur des entreprises au jour du marché, qui ont annulé le moindre des longs et moyens termes et qui ont perverti l'esprit d'entreprise en un management financier appelant des résultats immédiats dans la seconde à venir.

Il semble que le G7 de Rome du 14 février 09 et le G20 de Londres d'avril 2009 (dit Bretton Woods 2) veuillent créer, selon le ministre de l'économie italien, Giulio Tremonti, de "nouvelles règles afin qu'un nouvel ordre économique mondial" voit le jour. "Cette réglementation ne se limitera pas aux marchés financiers", a-t-il précisé, expliquant que ces règles se traduiront par un corpus baptisé "étalon légal", en référence à l'"étalon-or" (ce que j'ai écrit sur mon site le 4 octobre 08). Il sera soumis lors du prochain G20 de Londres, début avril, et sera également présenté lors du G8 des chefs d'État et de gouvernement, en juillet. Un tel vide conceptuel me sidère, alors que dès le G8 de Heiligendamm de juin 2007, des demandes très clairement formulées en ce sens avaient été faites par la chancelière allemande Angela Merkel, mais rejetées par George Bush. Le temps a aussi été perdu depuis le G20 de Washington de l'automne 2008.

Vous voyez à ce G7 de Rome du 14 février 09, comment les féodalités essayent de se recentrer entre elles et autour de ce par quoi elles estiment être unies. Par le débat sur le "non retour au protectionnisme". Ces féodalités ne se rendent pas compte que le monde dans lequel elles vivent, n'existe plus depuis quelques années, qu'il n'a en fait jamais existé en tant que tel, nous le voyons puisque son atout central s'est effondré. Cet atout-joker est celui de la croissance et de l'enrichissement global. Les économistes sont déjà aujourd'hui d'accord à dire que le monde est plus pauvre aujourd'hui qu'il y a 10 ans. Le monde avait été dirigé par la conscience une, sainte et apostolique de la marge opérationnelle (15% ou la honte...), et les humains avaient été transmutés en agents de volatilité et en consommateurs pour lesquels le bail out n'existe pas puisqu'ils ont été transformés avant et après la crise en Robin des Bois du système capital. (Photo: manifestation du 21 février à Dublin, officiellement contre le gouvernement Cowen. Nous pouvons plutôt parler de "Manifestation de la faim".)

Pour rétablir la confiance interbancaire et dans les marchés financiers, il faudrait au plus vite lancer officiellement Bâle III, l'établissement de nouvelles normes comptables prudentielles. Mais il ne faudra surtout pas laisser un club de banques s'arranger entre lui pour définir ces recommandations de Bâle III comme ceci a été le cas avec Bâle II. Bâle II sont des directives qui avaient été préparées par le Comité de Bâle, sous l'égide de la Banque centrale des banques centrales, la Banque des Règlements Internationaux et qui ont abouti en Europe à la publication de la Directive Fonds Propres Réglementaire de 2007.

Les études d'un Bâle III, d'une contention des hedge fonds, d'une obligation de domiciliation des fonds sur le lieu de leurs activités pour les soumettre au contrôle par les autorités seraient plus à même d'instaurer la confiance. Le Royaume-Uni et les banques s'opposent à tout ceci au nom de la liberté de commercer et d'entreprendre. Il y a 16 paradis fiscaux en Europe, comme Jersey, Andorre, Monaco, le Luxembourg, la Suisse, le Liechtenstein et même l'Autriche qui pratique très bien le secret bancaire. Les anglais disposent dans le Pacifique d'autres paradis fiscaux (Image cliquable à droite).

La vélocité de la monnaie actuelle a pris une dimension qui n'a plus rien a voir avec même le "voile" de Jean-Baptiste Say mais avec la cape d'une Classe Globale, d'une élite qui sait utiliser le monde et son monde. Car si vous ne l'avez pas compris, l'Homo œconomicus est mort. Depuis la Chute du Mur de Berlin, depuis 1990, il est remplacé par une entité d'apparence humaine habitée en son for-intérieur de frères bessons, maitre et esclave, et cette schizophrénie, au lieu de la pousser dans un acte de replis, de réclusion, peut-être même de révolution ou de destruction de soi ou d'éléments de son entourage, la pousse à un acte d'achat entre le Centre Leclerc ou le Centre Auchan "Lieu de vie", à moins qu'elle ne se décide à donner la mort dans une xénophobie de circonstance et de casus-belli. Bien, sur ce, je monte dans les Hautes-Vosges respirer l'air sous un voile de nuages.

10. janvier 2009

Etat Providence bancaire: privatisation de la création de monnaie, du Trésor Public - Eclatement de la bulle des CDS

En automne 2008 un "Bretton Woods 2", n'a même pas été esquissé à la réunion du G20 de Washington. Bretton Woods 2 n'est pas venu, c'est Weimar 2 qui arrivera en 2010. 

Le journal en ligne Foreign Policy Magazine a publié sous le titre "The worst is yet to come - Le pire est à venir" le 10 janvier 2009 une série d'articles d'économistes dits "pessismistes" en comparaison à tous les autres économistes qui appartenaient au mainstream hystériquement positif du "American is back" engendré par Ronald Reagan et soutenu par la dynastie des warlords Bush et Greenspan.




"There is no creative evolution if you don't have dramatic moments like this. Bling is over. Red carpetry covered with rhine-stones is out. I call it 'the new modesty'.
This whole crisis is like a big spring house-cleaning - both moral and physical
". (Karl Lagerfeld in the Telegraph.co.uk)


L'éclatement   de   la   bulle   des   CDS   entraînera   en   2009
l'effondrement   du   système   financier   mondial   actuel


Plan de cet article (ce billet est réactualisé toutes les 1/2 journées jusqu'à mention contraire)

Prologue

Partie 1:
1] Droits souverains et historiques de l'État: la création de monnaie et la politique monétaire
2] Abandon de la souveraineté de la Banque Centrale par les Produits Dérivés, les CDS, les normes prudentielles IAS, IFRS, Basel 2
3] Éclatement de la bulle des CDS, faillite des systèmes bancaires, effondrement du système financier mondial actuel

Partie 2:
4] Historique de la Privatisation de la Création de monnaie et du Trésor Public:
Greenspan de la Fed', JC Trichet de la BCE

5] Devoir d'information du citoyen: extraits de mes cours de1993 à 2009 en niveau DESS, Master 2, Master Grande École

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Le président du Financial Services Authority (FSA), l'autorité britannique de contrôle des marchés financiers, Lord Turner of Ecchinswell, a dit que "le système actuel de régulation et de contrôle des banques et de toutes les autres institutions financières avait très sérieusement failli à sa tâche". Lord Turner, aussi appelé le 'watchdog', le cerbère, a encore dit hier dans une interview au journal the Independent:  "Le plus grand échec - partagé par les banquiers, les régulateurs, les banques centrales, les ministres des finances et les universitaires à travers le monde - a été de loin l'incapacité d'identifier que l'ensemble du système a été mis sous la lourde chape du risque systémique sur la totale étendue du marché". [..] Le problème central n'est pas que le contrôle de Northern Rock a été insuffisant, mais que nous n'avons pas réussi à rassembler le puzzle de l'énorme déficit des comptes courants du Royaume-Uni, de l'extension rapide du crédit et des augmentations des prix de l'immobilier, de commerce de titres britanniques adossés à des prêts hypothécaires fait par des institutions financières américaines et du potentiel de l'exubérance irrationnelle des prix du marché du crédit. [...] Nous ne sommes pas parvenus à réaliser qu'il y avait un développement de l'ensemble du système du risque et que les autorités de régulation financière, les banques centrales et les administrations fiscales auraient dû réguler."

Vous avez sur la page d'accueil de ce site FSA le lien sur les Recommandations de Bâle 2 et sur la Directive Fonds Propres Réglementaires (CRD) dont j'ai aussi écrit un article sur mon site en préparation au G20, dit Bretton Woods 2, de Washington de l'automne 2008 et en prévision des Élections Européennes du 7 juin 2009. A vous de forger votre exigence politique, de choisir le ou les partis qui traitent de problèmes et de savoir quel genre d'Europe vous voulez. Vous savez sûrement que je suis nonniste absolument pro-européens.
 
Parmi les économistes "pessimistes", Nouriel Roubini, le "Doctor Doom" (le docteur catastrophe) l'un des grands économistes new-yorkais qui avait décrit dès 2006 l'effondrement économique des USA, a rappelé aujourd'hui dans Foreign Policy Magazine le mode de fonctionnement du consumérisme ostentatoire qui a conduit aux excès et à la création de différentes bulles de crédits: "This crisis is not merely the result of the U.S. housing bubble’s bursting or the collapse of the United States’ subprime mortgage sector. The credit excesses that created this disaster were global. There were many bubbles, and they extended beyond housing in many countries to commercial real estate mortgages and loans, to credit cards, auto loans, and student loans. There were bubbles for the securitized products that converted these loans and mortgages into complex, toxic, and destructive financial instruments. And there were still more bubbles for local government borrowing, leveraged buyouts, hedge funds, commercial and industrial loans, corporate bonds, commodities, and credit-default swaps (CDS)... [...] Taken together, these amounted to the biggest asset and credit bubble in human history".  Ceci représente la plus grande bulle d'actifs et de crédit de toute l'histoire de l'humanité.

Aujourd'hui un étudiant de Master Grande École m'a dit en cours que ce n'est qu'une toute petite partie, même pas 1%, qui a détourné le système économique de sa fonction. Je ne voulais pas l'effaroucher de suite lors de cette rentrée semestrielle et lui dire que nous ne sommes pas dans une dictature ou un système de népotisme et que le dysfonctionnement fatal a été bien partagé et répandu.

Dans un ancien billet sur mon site je vous ai expliqué le 29 octobre 2008 qu'il ne faut pas regarder la Crise de ce Global Meltdown 2009 simplement comme un phénomène venu depuis les USA par la bulle immobilière stimulée par la politique accommodante, laxiste et irresponsable de la création de monnaie provenant de l'octroi massif des crédits hypothécaires sans contrôle des bonités et de la solvabilité des emprunteurs Ninja (no income, no job, no asset), des emprunteurs particuliers et industriels. Le principe de responsabilité relaxé, les banques avaient pu se constituer de larges portefeuilles de créances immobilières sur des ménages insolvables. Les banques qui en revanche n'auraient pas compté sur l'intervention monétaire dans leur stratégie financière et auraient refusé ces produits dérivés "toxiques" auraient perdu de précieuses parts de marchés.

Mais il faut avoir une vision synesthésique de l'économie et comprendre chaque phénomène particulier, ici chaque bulle, dans un ensemble fonctionnant dans le dysfonctionnement et voulu par un débridement du regard, de la surveillance et du contrôle de l'État. Ce n'est pas simplement dû à la frayeur inculquée par Augustus Friedrich von Hayek, par son livre "The road of serfdom" et par les dix recommandations du consensus de Washington qui avaient laissé le mogul de la finance se relaxer lui même de sa propre responsabilité et occuper la plus petite parcelle de votre sphère privée, de vos angoisses et éventails, de vos espoirs avalisés par vos mantrà que vous récitez depuis 1989, sans savoir pourquoi. (Graphique ci-dessus: Pertes à la bourse en 2008)

La globalisation a permis aux USA d’aspirer l'épargne du reste du monde, en partie aussi en vendant des milliers de milliards de Bons du Trésor américains (tableau cliquablle à gauche) , et de consommer plus qu'ils n'ont produit. Il faut comprendre la Crise comme l'accident de l'économie réelle du Pays des trois flux: les USA ont été débiteur-consommateur et ont  délocalisé leur production et leur konw-how en Chine ou en Inde. Aujourd'hui, dans ce Foreign Policy Magazine, Stephen S. Roach de Morgan Stanley Asia a rappelé: "A second megaforce at work is globalization—the cross-border linkages that during the past decade have increasingly taken the form of trade flows, capital flows, information flows, and labor flows. The credit crisis itself is essentially a powerful cross-product contagion—a virus that began with subprime mortgages but then quickly spread to asset-backed commercial paper, mortgage-backed and auction-rate securities, and other instruments throughout the credit markets. But because financial engineers were so adept at distributing the complex products they created, there is a critical cross-border dimension to this crisis as well. Little wonder this is the worst financial crisis in 75 years." Ceci représente la pire des crises financières depuis 75 ans.

Mais avant de remonter dans le temps je vous expose pourquoi cette crise est le fruit d'une conception ordolibérale de la société et de l'économie qui ne concède à l'État que du bout des lèvres un reste de pouvoir de régulation, de contrôle ou d'incitation ou de mesures de correction monétaire et macroéconomique et qui abandonne à l'artefact de la main vibrante la "concurrence libre et non faussée qui s'autorégule et qui tend au plein emploi et au bien-être" (Traité de Lisbonne).

  • 1] Droits souverains et historiques de l'État: la création de monnaie et la politique monétaire
En principe, parmi les droits souverains d'un État figurent la création de monnaie par le système bancaire, la conduite de la politique monétaire mais aussi du bon fonctionnement des banques au niveau de leur solvabilité et du respect des réglementations.

Concernant la politique monétaire, il s’agit dans la plupart des cas de la vision la plus simpliste, la plus erronée, parce que la plus servile à la conception ordolibérale d'une économie d'un pays: il n'y a plus de citoyens à administrer mais des consommateurs à faire bouger en flux de la meilleure façon possible, avec le plus de réactivité et le moins d'inhibition pour accomplir l'acte d'achat. (Photos: Athènes, décembre 2008)

Pour ceci, les argentiers se sont cantonnés dans le ciblage d'inflation. C'est pourquoi, les banques centrales des pays se donnent comme tâche cardinale la lutte contre l’inflation afin de garantir la valeur de la monnaie et de préférence en fonction du NAIRU afin de conserver un volant conséquent et obligatoire de chômeurs pour permettre à l'appareil économique la réalisation d'une confortable marge opérationnelle globale, ou si vous voulez un niveau de dividendes comme les attendent les acteurs compulsifs des hedge funds, les fonds spéculatifs ou fonds alternatifs. Le NAIRU est le Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment, littéralement le "Taux de chômage qui n'accélère pas (n'augmente pas) l'inflation". Pour mieux comprendre le NAIRU vous pouvez lire les différents articles très pédagogiques du rédacteur que j'avais invité en 2006 sur mon site ou vous pouvez allez consulter l'Observatoire du Nairu, "Au nom de la Ruse". A la vue de la Crise 2006-2018, ce site sentira peut-être moins le souffre qui repousse les mondains et les bienséants.

Pour cela, parvenir à la symbiose de la politique monétaire et du NAIRU qui doit s'exprimer en cette équation, toujours positive pour les investisseurs - car la banque centrale d'un pays est au service des investisseurs, et non pas de l'emploi et de la population -, la banque centrale dispose de plusieurs instruments lui permettant de faire varier la masse monétaire en circulation dans le pays et le coût des crédits accordés aux particuliers et aux entreprises. Le principal instrument depuis les années 80' est la fixation des taux directeurs. Ces taux déterminent le coût pour les banques commerciales à se refinancer auprès de la banque centrale.

Les banques centrales n'ont plus qu'un seul objectif dans leur politique pro-cyclique ou anti-cyclique: combattre l'inflation ou empêcher les prémices de la récession ou de la déflation. Très rapidement des affirmations hystériques se font jour auprès des gouverneurs de la banque centrale et encore plus de leurs commentateurs dès que l'on parle de déflation.

Mais la Fed' s'est volontairement dépossédée de son autorité dans la création de la monnaie. Dans l'esprit des enseignements de l'Ecole de Chicago et du Consensus de Washington, elle a conduit à la privatisation de la création de la monnaie. Elle l'a abandonnée au système bancaire et systémique des banques commerciales, des banques d'investissement ou des inventeurs et des intermédiaires de la distribution de produits titrisés adossés sur les crédits hypothécaires ou sur les CDS (Credit Default Swaps).

Nous avons vu dans un article précédent ( < cherchez "modèle américain") et nous verrons aussi dans un prochain article sur mon site que l'inégalité galopante de la répartition des richesses entre les classes sociales, que ce soit aux USA comme en Europe, est une autre origine de la crise des subprimes ou du sur-crédit. La consommation ostentatoire n'est pas non plus la seule cause de cette crise de bulles compilées et gigognes. La politique laxiste accommodante de la Fed' pour lâcher dans l'économie de l'argent facile à bon marché est la cause dont on parle le plus. Car il est plus spectaculaire pour les médias et pour les consciences des habitants d'un pays de ne pas parler de défaut de la répartition des richesses. Nous ne sommes qu'à 20 ans de la Chute du Mur de Berlin, et donc pas encore capables de parler d'une économie de la solidarité et des solidarités locales, régionales et globales ou de développement durable ou de planification écologique... à la différence d'Obama que l'on a aussi pu voir à la TV monter sur une échelle pour décrocher des rideaux.

Mais notre guide adoré l'a aussi dit hier: "le capitalisme financier a perverti le capitalisme d'entreprise". Vous remarquez que le président français NS, ne parle toujours pas d'entrepreneuriat social, enseigné par exemple en Master Grande École à l'ESSEC de Cergy Pontoise, ou du Développement Durable, enseigné en Master 2 et en Master Grande École de Management de Strasbourg (EM-S, seule ESC publique de France) comme la Banque et la Finance Islamique : "La finance islamique n’investit pas sur la virtualité, il faut qu’il y ait une corrélation avec l’économie réelle. La crise financière mondiale pourrait presque être une bonne nouvelle" pour Ibrahim Zeyyad Ceciki, coordinateur des enseignements du nouveau Diplôme d’Université en finance islamique que l’Ecole de Management de Strasbourg a inauguré le 21 janvier 2009. La finance islamique est fondée sur le respect des principes de la charia – la loi islamique – comme le refus de l’intérêt et l’investissement dans certains secteurs industriels...  EM-Strasbourg est entrain de réorienter son programme dans la Diversité, le Durable et la réintroduction des valeurs morales dans la management. Pour ma part ma réflexion se fait dans ce sens depuis que j'ai 14 ans et je n'en ai jamais dérogé pour faire plaisir à des supérieurs ou pour me faire une carrière plus facilement. Ma vie est un parcours de conflits d'idées qui ne m'ont heureusement encore jamais mené à des déflagrations réelles ou irréversibles. C'est une chance que j'ai pu rencontrer pendant 3 décennies professionnelles une ouverture au débat, même si mes supérieurs me présentent dans les amphis toujours comme "l'indiscipliné".

  • 2] Abandon de la souveraineté de la Banque Centrale par les Produits Dérivés,
    les CDS, les normes prudentielles IAS, IFRS, Basel 2
L'intervention publique des banques centrales et du législateur ont orchestré depuis les années 80' la déresponsabilisation des banques. La Crise actuelle résulte des innovations financières et des dérèglementations irréfléchies opérées depuis les années 1980. La libération financière, les banques commerciales et d'investissements, les groupes d'assurances et les fonds impliqués dans la titrisation ont transformé l'ordre économique en un capitalisme de casino à l'image de ces champs élysées berlinois, le Kurfürstendamm, sur lesquels, suite à l'ouverture du Mur de Berlin, les lunetiers, les bijoutiers, les boutiques de mode, les pralinetteries de Bruges, avaient monté sur les trottoirs pendant des semaines des étalages de bananes et de fruits, qu'ils rachetaient eux-mêmes chez les hard-discounters comme Aldi et Lidl, et qu'ils revendaient aux allemands de l'est éberlués et dégoulinants du jus du marché libre et non faussé. Leurs yeux se convulsaient dans leurs orbites, mais le monde de l'ouest n'avait pas fait mieux et avait cru en les promesses des taux de rendement des placements financiers dépassant les 8, 9, 10, 15, 20%. Le management financiers de share-holders,  avait supplanté le management de stake-holders et je vous invite à lire mes articles du 16 juin 2006, ou sur le Fonds de Pension Cerberus qui n'avaient rien de prémonitoire, et qui n'étaient que descriptifs. Les actifs des entreprises étaient détournés pour faire de la spéculation, mais ces entreprises appartenaient aussi en totalité ou en partie aux fonds de pensions qui ont piloté pendant ces 20 dernières années l'économie mondiale pour réaliser un matelas de retraite aux générations d'avant-guerre et d'après-guerre. Évidemment je passais pour un "gauchiste rouge-brun social nationaliste" et j'en passe, quand je m'insurgeais continuellement contre ceci. D'ailleurs, on me regarde encore maintenant de la même façon, la société préfère continuer à se mentir et chercher un mini-madoff à côté de ses pompes, pour se sentir bien. Vous rendez-vous compte? Si elle se mettaient à avouer, elle se trouverait dans la même situation que le joueur de Loto, qui après 20 années de militantisme compulsif chez le buraliste, se mettait à reconnaître, puis à avouer publiquement qu'il avait tord, et qu'il a conduit son entourage à la perte avec lui. Le jour de la prise de conscience globale, il y aura un petit autodafé. Pour ma part je suis soulagé aujourd'hui, comme un criminel qui a avoué sa faute 20 ans après. Et je suis fier d'avoir été d'une constance intellectuelle sans faille. Je n'étais pas génial, j'étais juste dans la raison.

Les allemands de l'est me paraissaient misérables, à l'automne 1989, et je prenais pendant cette période simplement de l'autre côté du Rhin les autoroutes du Pays de Bade pour voir les allemands de l'Est débarouler en Trabant ou en Wartburg. Je roulais moi-même en Panhard PL17 ou en DKW F12 à moteur deux temps et trois cylindres des années soixante, et ils étaient étonnés de trouver encore plus pauvre qu'eux, et me montraient du doigt, me prenaient pour un demeuré et par leurs mimiques me le faisaient savoir. Il n'est peut-être pas du tout étonnant que justement ces pays de l'Est, de l'Europe Centrale, ces "Pays entrants" dans l'Union Européenne, les Pays Baltes, mais aussi les "Nouveaux Länder" fédérés de l'ancienne RDA, soient aussi gravement "impactés" par les produits à risque éparpillés comme sur un champ d'épandage à purin ou comme aux USA, au Royaume-Uni, en Irlande et en Islande. Il semble que les pays fondateurs de la tant moquée "old Europe" se soient un peu moins adonnés à ce plaisir holistique qui relit pourtant encore plus les gens ensemble qu'une Constitution européenne parachutée et urticante ou qu'un Traité de Lisbonne. Le International Herald Tribune décrit l'Irlande en ces termes: "Ireland, once the high-growth darling of the European Union" (l'Irlande qui a été le chéri européen de la forte croissance).

La dernière bulle de 2006-2008 est le résultat direct de la politique monétaire de la Fed'. Suite à l'éclatement de la bulle spéculative "dot-com" des valeurs de l'Internet en 2000, pour contrer les effets dépressifs sur l'économie et de ceux du 9 XI, l'attentat sur les Twin Towers de Manhattan, Alan Greenspan, gouverneur de la Fed', avait baissé le taux directeur à 0,75% et l'avait maintenu très longtemps à ce niveau. Les liquidités se sont transférées massivement sur le marché de l'immobilier. Derrière la crise des subprimes se trouve le gigantesque programme socio-politique intitulé "A chaque citoyen sa maison" et qui a été propagé par... Alan Greenspan. Les banques américaines et mondiales ont gagné énormément, l'État américain a énormément stimulé et encouragé le sur-boom immobilier avec de l'argent facile et à bon marché et avec les cautions implicites de Fannie Mae et de Freddie Mac, les organismes parapubliques qui se partageaient plus de 50% des prêts hypothécaires sur le sol américain.

Selon l'Observatoire des Politiques Économiques en Europe du Pôle Européen de Gestion et d'Economie de Strasbourg, la hausse du prix de l'immobilier stimulait l'égo et le sentiment de richesse qui encourageait la consommation, car le bien immobilier a été considéré par les ménages comme un distributeur à billets de banques. Aux USA les banques prêtaient plus aux ménages en contrepartie de la hausse de la valeur de leur habitat. Grâce au taux d'intérêt maintenu très bas, les entreprises avaient puissamment augmenté leurs investissements. Un effet de levier très puissant avait été appliqué sur cette spirale ascendante grâce aux innovations financières qui rivalisaient de créativité.

Nous allons vivre dans les tous prochains jours la banqueroute des émetteurs de cartes de crédit comme J.P. Morgan Chase, Bank of Amerika, la Citigroup... qui n'ont pas du tout de dépôt de garantie pour ces activités et qui re-"poussent" de mois en mois plus de 1100 milliards de $ d'encours irrécouvrables de leurs clients. Ces émetteurs permettaient un report de mois en mois et n'envoyaient aux détenteurs de cartes de crédit qu'une facture les invitant à rembourser 10% des en-cours. Ces émetteurs de carte de crédit avaient aussi titrisé les en-cours des détenteurs et les avaient revendus dans des actions commerciales similaires à la titrisation des subprimes. 1/3 des ménages américains a un encours de 10000 $ reporté de mois en mois.

Dans ce système euphorisant et cette modernité incantatoire du "capital risque", les banques avaient joué un rôle pivot dans la création de liquidités à côté de la banque centrale. Dans un système bancaire classique, les banques récoltent les dépôts et octroient les crédits. Le marché des crédits a été totalement bouleversé par les innovations financières. Les entreprises pouvaient maintenant accéder facilement au marché financier via les émissions directes de titres. Ceci avait poussé les banquiers à inventer de nouveaux instruments financiers qui leur permettaient de diminuer l'utilisation de leurs fonds propres et d'augmenter la rentabilité du capital.

Dans le métier de crédit où la marge avait été considérablement réduite par le développement des marchés financiers, les banques avaient pu augmenter leur rentabilité en opérant avec leur doigt une mutation darwinienne: de leurs créances elles ont fait des titres qu'elles revendaient à d'autres organismes financiers et investisseurs en brouillant à chaque étape la traçabilité de leurs produits. Cette titrisation avait éveillé, chez les émetteurs de titres et chez leurs revendeurs intermédiaires, des talents de mosaïste qui se sont ingéniés à élaborer des macédoines composées de créances diverses. Ces titrisations de titrisations existent, elles sont les "Collateralised Debt Obligations" (CDO). Ceci sont les titrisations au carré: 'CDO-squared' [a credit derivative manufactured out of other derivatives]. Il en existe au cube: des titrisations de titrisations de titrisations. Donc nous sommes dans la parfaite similitude avec les schémas de Ponzi de Bernie Madoff. Je lis dans le Guardian: "...in the years running up to 2007, too much of the developed world's intellectual talent was devoted to ever more complex financial innovations, whose maximum possible benefit was at best marginal, and which in their complexity and opacity created large financial stability risks."

Grâce à ces titres, les banques avaient "refilé" à d'autres, des investisseurs croyant s'enrichir encore plus rapidement, le risque de leurs créances dans un système de grande mutuelle fédérative. Les banques avaient aussi racheté elles-mêmes à d'autres banques ou systèmes financiers des prêts de logement par titrisation. Elles voulaient donc s'enrichir deux fois, une fois avec les intérêts que les emprunteurs payent sur les crédits qu'elles avaient accordés, et une seconde fois avec les titres adossés à ces crédits. Ces titres qui en soit, n'était rien qu'un papier et qu'une promesse de rendement financier.

Le plus élégant, pour ces émetteurs de titres, est que l'externalisation de leurs paquets de créances leur permettait d'inscrire hors-bilan leurs engagements. La valeur en bourse de ces organismes de crédit s'en trouvait réévaluée d'autant. Les banques d'investissement, puis toutes banques classiques commerciales se sont engouffrées dans ce marché financier. Par exemple la filiale financière de Chrysler appartenant au fonds de pension Cerberus ou de GM, ou la Mercedes-Benz-Bank, ou la Volkswagen-Bank se sont aussi bien amusées à détourner dans la spéculation de titres les actifs gagnés avec les ventes des automobiles. Il en va de même pour Peugeot-Citroën Société Anonyme (PSA) qui a titrisé les actifs de son groupe dans sa filiale PSA Financial Serviceou Banque PSA Finance. Ils réclament en ce moment une "aide" financière de l'État, ou plus simplement un rachat-élimination (bail out) de leurs créances toxiques. C'est tellement monstrueux que l'on a de la peine à le croire. Au début du mois de janvier 2009, la Citigroup, la JPMorgan Chase, la Bank of America sont les prochains candidats à de nouvelles mesures de bail out et font un chantage sur Bernanke, Chairman de la Fed', pour qu'il rachète et fasse disparaître leurs créances pourries. Le chiffre officiel des créances pourries à racheter des banques en Allemagne par l'État oscille entre 300 et 800 milliards d'euros selon le taux de toxicité et de l'exposition au très haut risque. Ces créances doivent être évacuées d'une manière ou d'une autre avant que les banques ne veuillent bien arrêter leur chantage et accorder de nouveaux crédits. Connaissez-vous le chiffre français?

Comme dans une pyramide de Ponzi à la Bernie Madoff, ce n'est pas le fond de tarte qui détermine la tenue de la pâtisserie sur l'assiette. La titrisation améliore le fonctionnement des marchés financiers si les créances initiales sont saines. Les crédits hypothécaires ont été distribués en masse aux débiteurs Ninja (no income, no job, no asset), sans revenu, sans emploi et sans garantie. Aux USA, mais aussi au Royaume-Uni, en Irlande et en Allemagne dans sa partie Est s'étaient ouverts par milliers des Credit-Shops, à côté des Mac'do, des boutiques à crédit qui n'avaient pas d'activité bancaire et dont la seule activité était de dire "oui".

Nous sommes face au schéma pyramidal de Madoff, mais aussi à des pyramides entrecroisées avec des filiales par-ci et par-là qui se rachetaient entre elles, encore à crédit, en entier ou par appartements. Vous pouvez alors comprendre que le processus d'épandage sur les marchés de ces macédoines et salades composées de titres est exposé à l'aléa moral (moral hazard) qui n'a pas été pris au sérieux par les commissions de contrôle des marchés financiers (SEC aux USA, où siégeait le gendre de Madoff...) et des régulateurs nationaux. La banque qui titrise les créances n'est pas non plus obligatoirement celle qui les a distribuées. Ceci est encore plus élégant et agréable pour les banques qui ont titrisé, parce qu'elles ne sont plus responsables des risques de défaut une fois les titres vendus. Et les intermédiaires avaient aussi amélioré eux-mêmes leurs macédoines de titres en les découpant et en les mélangeant à d'autres avec la salive du bonimenteur comme compost à dividendes. Repensez aux allemands de l'Est qui se sont rués sur les bananes vendues sur le Kurfürstendamm à Berlin par des allemands de l'ouest goguenards qui se croyaient au zoo entrain de nourrir les singes. Qui a été le plus grotesque? Le spéculateur ou l'encapsulé?

Comme dans une macédoine, les morceaux multicolores sont agglutinés entre eux et sont adossés à la coupelle, à la fourchette, au bord de l'assiette, à la miette de pain, et encore à la boîte de conserve qui a servi pour l'intermédiation entre le Aldi et votre salle à manger. Ah bon! Vous achetez plutôt chez Félix Potin? Les titres sont tout aussi complexes et les agences de notation, auxquelles les investisseurs avaient fait une confiance aveugle, ne pouvaient pas les évaluer correctement. Par exemple avant l'effondrement des Lehman Brothers elles les classaient encore en AAA au lieu de junk bond (obligation à haut risque, ou si vous préférez valeur poubelle). Je vous mets encore 100 grammes de carottes? Ou je les emballe à part?

En augmentant les intermédiaires dans le processus aléatoire, guidé ou semi-guidé d'intermédiation entre les emprunteurs finaux et les agents à capacité de financement, l'illusion est créée que le risque correctement dilué et mutualisé devient source de profits considérables. A côté, un alchimiste est un gagne-petit, et le bouffeur de banane un crétin. Encore plus, celui qui l'a vendue sur le Ku'damm.

La relation avec le réel est chez les agents de l'intermédiation au minimum apocryphe. Je dirais même mieux, "l'information pure et parfaite", qui régit chez les classiques le marché, est devenue le mensonge et la duperie dans une concurrence déloyale et faussée. Vous observez en ce moment comme les banques traînent pour exposer le bilan trimestriel et vous voyez à chaque fois comme les désastres annoncés sont encore plus énormes avec de subites "nouvelles découvertes de positions négatives". Les intermédiaires de cette soupe populaire composée à la macédoine, motivés uniquement par les bonus liés aux profits astronomiques générés par cette formidable machine à catapulter des crédits et non tenus responsables par leurs pertes éventuelles au cas où la conjoncture sectorielle ou macroéconomique se retourne, ne se sont pas souciés des aléas moraux des emprunteurs et des autres intermédiaires. Les investisseurs, qui étaient eux-mêmes des intermédiaires et à la recherche des surplus de gain par rapport aux actifs sans risques tels que les obligations d'État des pays industrialisés, se sont précipités sur l'occasion pour acquérir des titres réputés comme peu risqués et bien notés par les agences de notation. La pression a été grande de participer à un marché où le profit paraissait infini et qui leur rapportait un gain immédiat important sans qu'ils ne soient personnellement exposés aux risques de perte. On avait juste oublié que gagner de l'argent se fait avec du travail.

Dans mon article précédent je vous prouve que Bernie Madoff est un enfant de chœur et que tout le système systémique qui a conduit à la Crise du système de risque a été construit sur le schéma pyramidal de Ponzi. Il est tout à fait normal que la société globale veuille le porter, lui, au gibet, c'est une façon de tirer la chasse morale sur son organisation criminelle et économicide. Mes propos sont trop violents? Déplacés? De gauche? Saperlotte!

Voyez la suite. Le crédit immobilier est particulièrement adapté à la titrisation en macédoine distribuée par épandage. L'actif réel, le bien immobilier, a de la valeur qui ne cesse d'augmenter dans le temps sur le long terme. L'emprunteur peut hypothéquer son actif, ce qui rassure le prêteur. La politique monétaire d'Alan Greenspan, gouverneur de la Fed', du faible taux d'intérêt maintenu bas très longtemps en dépit de la pression inflationniste, avait stimulé les achats dans l'immobilier. Une hausse régulière et forte de l'immobilier s'en était suivie, et la hausse des prix avait alimenté la spéculation, puis la hausse des prix. Comme la valeur de l'actif augmentait, les distributeurs de crédits avaient pu accorder des crédits encore plus importants. Les ménages avaient emprunté pour investir afin de profiter de la hausse future ou par crainte d'une augmentation future encore plus grande.

Les ménages à faible revenus ou les ménages Ninja (no income, no job, no assets) étaient poussés par les distributeurs à crédit d'investir dans l'immobilier. Pour être appâtés sans rémission, les distributeurs à crédit leur avaient aménagé de faibles mensualités la première année, et avaient compté sur la hausse des prix de l'immobilier pour leur prêter davantage les années suivantes. Vous voyez, ici, nous sommes dans le schéma de Ponzi de Bernie Madoff. A l'ouest, rien de nouveau.

Les crédits de mauvaise qualité étaient principalement accordés en fin de cycle haussier du prix de l'immobilier à partir de 2005-06. L'expansion exubérante du marché du crédit et de titrisation avait connu la fin de la gloire lorsque, aveuglées par le succès passé ou rencontrant des difficultés à vendre des titres de long terme (un genre de macédoine UHT comme le lait de longue conservation) adossés aux crédits immobiliers, les banques avaient vendu de plus en plus de titres de court terme pour financer les créances immobilières de long terme, ce qui limitait en principe le transfert de risque. Vous voyez, c'est le système du pont de Ponzi à la Bernie Madoff où les nouveaux entrants payent à chaque fois pour les anciens. Mais souvenez-vous, le système de titrisation peut fonctionner si les créances initiales sont saines. De par la nature holistique du système bancaire, une défaillance vénielle dans un endroit du marché avait entrainé le cataclysme financier de la planète.

La faute n'est pas à chercher chez l'escroc, le Madoff du coin, mais dans l'environnement politique et sociétal qui s'accommodait parfaitement de vivre dans un système non régulé et non contrôlé. L'idéologie des warlords Bush du "we won the cold war" (nous avons gagné la guerre froide) avait flatté l'égo de millions et de millions d'imbéciles qui s'attendaient à "récolter les dividendes de la paix" de "la grande maison commune". Pour ma part, la Chute du Mur de Berlin m'avait rendu malade, parce que j'avais compris que notre imaginaire et notre champ sémantique ne permettaient pas de conceptualiser que le Mur était tombé des deux côtés, et qu'il fallait se mettre à la table ronde pour se demander quelle société nous voulions construire au lieu d'imposer à l'Allemagne de l'Est une simple fusion-acquisition par l'Ouest à la conférence des 4 + 1 de 1989.

Pour en arriver à la faillite actuelle du système bancaire et monétaire mondial, il faut rappeler que les banques avaient prêté de manière excessive en regard de leur fonds propres et se sont mises elle-mêmes en péril à cause de l'effet de levier (leverage) dont elle ont fait usage en toute connaissance de cause et de manière de plus en plus prégnante et irresponsable, d'autant plus que les salaires des dirigeants, des traders mais aussi des employés de banques étaient en étroite et automatique corrélation avec les croissances des bénéfices. Selon le ministre à la ville de Gordon Brown, Lord Myners, “the golden days of huge bonuses in the investment banking arms are gone”. L'intéressement, les stock options, les golden hello ont été dans ce système le meilleur moyen de corrompre des populations entières et de ne plus regarder en face la déconnection totale entre cette hystérie financière et l'activité économique, la production de richesses industrielles et commerciales.

L'effet de levier n'a pas fait des banques des victimes d'elle-mêmes ou de la conjoncture. La réserve, la couverture de fonds propres imposées à une banque est inférieure à 10%. Une banque peut aussi prêter un peu plus de 10 fois ses fonds propres. Quand les prix (de l'immobilier pour notre bulle de 2000 à 2009) montent, les règlements actuels, conformes aux normes américaines internationales de comptabilité (IFRS) et aux recommandations de Bâle 2, permettent de revaloriser vers le haut (marking-to-market) les fonds propres, ce qui permet aux banques de prêter plus, ce qui fait augmenter les prix, ce qui fait prêter encore plus, jusque ce que la bulle éclate. La bulle ayant éclaté, les prix baissent, les banque prêtent moins, les liquidités font défaut aux banques et au marché, ce qui tire les prix vers la bas et pousse les banques à prêter encore moins. Les règles dites "marking to market" ou "mark to market" sont issues de IFRS et des recommandations de Bâle 2 et avaient été formulées et propagées après 1992/93 avec l'euphorie grandissante de l'illusion de la victoire de la guerre froide par la pensée ouest suite à la Chute du Mur de Berlin. Ces normes, "marking to market", sont des règles systémiques, créent et amplifient les cyclicités. Le G20 de Washington de l'automne 2008 n'a pas évoqué ce sujet de nouvelle rédaction des normes comptables internationales. Bruxelles et Strasbourg n'évoquent pas non plus de rédiger différemment les Directives Fonds Règlementaires (CRD) qui sont la déclinaison européenne des normes américaines internationales comptables IFRS et des recommandations de Bâle 2.

Le risque du marché systémique avait donc volontairement été négligé et les lacunes des recommandations sur les fonds propres de Bâle 2 avaient été soigneusement conservées pour laisser faire ce laisser-faire. Les implications de l'application des nouvelles normes comptables internationales (IAS, IFRS et Bâle 2) qui imposent l'évaluation des actifs et des passifs au prix du marché (marking-to-market) avaient été tout autant négligées. Ce système de normes comptables américain avait été généralisé au niveau mondial depuis 15 ans pour "répondre au défi de la globalisation". Si le fond de tarte s'effondre les fruits qui sont couchés dessus n'ont plus de tenue et ils melt down, ils s'effondrent en une gadoue. Si les prix de l'immobilier s'effondrent, le marché des titres s'effondre, les dérivés titritsés s'effondrent, et il n'y a même pas besoin de s'émouvoir de l'aspect holistique du système bancaire.

  • 3] Éclatement de la bulle des CDS, faillite des systèmes bancaires, effondrement du système financier mondial actuel

L'éclatement   de   la   bulle   des   CDS   entraînera   en   2009
l'effondrement   du   système   financier   mondial   actuel

Les pertes révélées par l'application des règles comptables déséquilibrent le bilan des banques impliquées et impactées dans et par ce type de transactions et entrainent l'effondrement de la confiance des ménages épargnants et des investisseurs.

Le risque des défaillances des créances hypothécaires des particuliers avait été titrisé et donc mutualisé et revendu comme un produit financier à fort rendement. Le risque des défaillances des crédits octroyés aux industriels avait aussi été titrisé, découpé en confettis, mixés et revendus sous forme de CDS, les Credit Default Swap, les contrats d’échange sur défaillance de crédit. Un marché financier tout aussi hystérique que celui des titres adossés sur des créances hypothécaires s'était développé avec les CDS. Ce marché d'échanges sur les défaillances de crédit, offrant des garanties en cas de défaillance des débiteurs, avait accompagné l'expansion du marché de crédits titrisés et de dettes obligataires traditionnelles. Ce marché mondial est estimé à 47 trillions pour les USA et à 60 trillions (60.000 milliards) pour l'ensemble de la planète. Les CDS étaient conçus comme une sorte de police d'assurance de risque de crédit, et étaient devenus à ce point des objets de spéculation, qu'ils sont devenus une arme de destruction financière massive, un trou noir de la finance. Progressivement un nombre croissant d'opérateurs du marché des CDS ne pourront plus honorer leurs primes, du fait des pertes subies dans les autres secteurs en crise, ou parce qu'ils devront faire face à trop de pertes simultanées sur le marché. C'est l'ensemble de ce méga-marché financier qui connaîtra le sort du marché hypothécaire américain, sachant que les implications globales seront encore plus importantes car c'est là un marché réellement mondialisé à la différence des marchés immobiliers. Les CDS sont l'une des causes de la chute d'American International Group (AIG). (Photo: marché global des Dérivés. Source : British Bankers Association)

Les CDS s’échangent uniquement de gré à gré, c’est-à-dire qu’il n’existe aucun marché organisé qui puisse assumer une quelconque responsabilité pour cette énorme masse de contrats financiers, contrairement aux actions et obligations. Comme les SIV (véhicules d’investissement structurés), les contrats bilatéraux assurant le risque sont des opérations spéculatives hautement rentables qui n’apparaissent jamais dans les bilans des banques et hedge funds qui en tirent profit, jusqu’au moment où ils s’évaporent, provoquant des centaines de milliards de dollars de pertes. Les swaps sur défaillance sont des moyens de spéculer massivement sur la capacité d’une société à rembourser ses dettes et obligations. Les hedge funds et les banques ayant vendu une "assurance" aux sociétés détentrices d’obligations d’entreprise encaissent des primes de la part de ces sociétés. Ensuite, ces primes sont titrisées - c’est-à-dire vendues comme titres financiers à d’autres banques et hedge funds, de la même manière que les crédits hypothécaires subprime avaient été regroupés dans toutes sortes de titres qui ont récemment perdu toute valeur (source: boursier.com)
Selon ISDA (International Swap and Derivatives Association inc.)  ce sera probablement un nouveau point d'inflexion de la phase d'impact de la crise systémique globale, celui qui entraînera l'effondrement du système financier mondial actuel. Il ne reste que 3 mois au grand maximum aux dirigeants mondiaux pour tenter de limiter la casse. Mais avec quoi?

Laquelle est la vraie bulle? - Source StockMarketJungle
(en vert, l'évolution du prix de l'immobilier aux États-Unis;
en noir l'évolution du Nikkei;
en rouge l'évolution du Nasdaq;
la grande colonne l'évolution du montant global des CDSs).

Les entreprises et les banques sont interconnectées entre elles par ce système généralisé et mondial des CDS. Comme le montre le tableau à droite, l'explosion de la bulle des CDSs promet d'être d'une magnitude sans comparaison avec ce que la planète financière a connu jusqu'ici depuis le 15 septembre 2008. Et avec l'effondrement intercontinental et local du commerce (25% du commerce du détail vont faire faillite en 2009 aux USA) et des échanges depuis juin 2008, les entreprises seront à cours de liquidités, et défaillantes. Le système d'assurance risque des CDS peut fonctionner, mais n'avait jamais été expérimenté dans un cas de récession globale, et aucune mise en garde n'avait été faite. Pourquoi donc? C'était la croissance. Personne ne parlait de surproduction, d'hystérie spéculative, et les analystes des banques centrales non plus. Personne ne parlait d'imbalance dans le flux production-échange-consommation entre les USA et les pays émergeants comme Chine et Inde. L'Europe avait été moins hystérique et 70% des échanges extérieurs se font entre les pays de l'Union européenne. J'ai été très vigilant sur les relocalisations depuis plus de dix ans (Veuillez consulter ce graphique cliquable à gauche).

Nous avons ici aussi, avec cet hypermarché des CDS, la preuve de l'abandon au profit du secteur privé par Alan Greenspan, gouverneur de la Fed', de la politique de création de la monnaie et du devoir de contrôle et de régulation du marché financier et bancaire par la Banque centrale. A ce sujet, Alan Greenspan avait dit à Péking en juin 2005 à la Conférence mondiale du FMI: "I am not particularly concerned that this may have a negative impact on financial stability, as long as banks and other lenders are managing their credit risks effectively”. (Je ne suis pas particulièrement concerné si cela peut avoir un impact négatif sur la stabilité financière, aussi longtemps que les banques et les prêteurs managent effectivement le risque du crédit.)

Alan Greenspan avait été l'un des fervents défenseurs des produits dérivés. Je vous invite à lire directement son discours à la Conférence annuelle de la Fed' en 2005 au sujet du "Transferts du Risque et Stabilité financière". En 1999, Alan Greenspan avait dit: “By far the most significant event in finance during the past decade has been the extraordinary development and expansion of financial derivatives. … These instruments enhance the ability to differentiate risk and allocate it to those investors most able and willing to take it … a process that has undoubtedly improved national productivity growth and standards of living." (L'extraordinaire développement des dérivés financiers a été de loin l'évènement le plus significatif durant la dernière décade au niveau de la finance. ...Ces instruments augmentent la capacité à différencier le risque et opère une réallocation de celui-ci vers les investisseurs qui veulent et qui sont le plus capables de le supporter... un processus qui a augmenté sans contestation la productivité nationale et le niveau de vie...)

La BCE avait suivi la Fed' dans sa politique accommodante et laxiste de création de monnaie et d'argent facile. Le seul objectif de la BCE était, tout comme à la Fed', le ciblage d'inflation, qui délaisse l'évaluation de l'accroissement du crédit et de la hausse des actifs. Les bulles immobilières se sont développées dans de nombreux pays développés et émergents, à l'exception du Japon (qui venait de sortir de la bulle immobilière des années 90') et des anciens Länder fédérés de l'Allemagne, c'est à dire de l'ancienne Allemagne de l'ouest.

Ces bulles avaient stimulé une croissance effective, mais avaient aussi donné l'illusion d'une croissance durable, forte, tirée par la demande américaine. Une richesse virtuelle euphorisante avait été vendue comme la réussite du modèle de société du "America is back" et du "we won the cold war". Un moment donné, tout le monde avait fait partie des alliés qui avaient gagné la guerre froide. L'illusion avait aussi été entretenue que les pays émergents du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) pouvaient soutenir durablement la croissance et donc des actifs des entreprises et du parc immobilier privé, industriel et de bureau.

Il y avait aussi eu entre les différents pays une concurrence sur la devise par le taux d'intérêt le plus bas. Il y avait donc eu des opérations de carry trade, c'est à dire des emprunts dans une devise pour investir dans les monnaies qui offraient un taux d'intérêt plus élevé.

En résumé: la politique monétaire accommodante et laxiste qui avait permis de produire de la surliquidité par l'abandon au secteur privé de la création monétaire surdimensionnée et destinée à générer une demande insatiable et solvable a conduit au Global Meltdown 2009, au sacrifice de millions d'emplois, à la faillite de centaines de milliers d'entreprises, à la faillite de fonds de pensions et donc à la disparition de fonds pour retraités, à la dépréciation d'actifs par milliers de milliards (60.000 milliards d'euros), à des misères personnelles et à la détresse collective.

La course au profit avait encouragé les banques à s'engager dans des opérations de plus en plus médiocres, mais de manière ostentatoire, pour bénéficier des notations favorables des agences de notation et donc pour maintenir élevée leur réputation et le cours de leurs actions. De par la nature holistique du système bancaire, tout le système bancaire avait été intoxiqué et la moindre des défaillances avait été immédiatement très sévèrement punie par le marché des actions en bourse. Les banques qui avaient gardé dans leur bilan ou hors bilan des positions négatives, des créances douteuses, des produits toxiques, des produits exposés, des produits impactés... ont connu et vont connaître un retournement de tendance fatal. Les recommandations de Bâle 2 et IFRS ne sont-elles pas tout simplement une manière légale à apparence prudentielle de détourner des fonds ou de maquiller les bilans? En réalité tout le système bancaire a de forts aspects de létalité. D'après les analystes les USA et le Royaume-Uni ne renoueront avec la "croissance" qu'à partir de 2018.

Entre temps les USA et le Royaume-Uni seront en banqueroute d'État à partir du 15 février pour la Californie, puis en mars 2009 et en juin 2009. D'après le classement du World Economic Forum du FMI publié en octobre 2008, les banques britanniques se situent, en termes de solvabilité, au 44e rang mondial derrière le Botswana. Le Commonwealth se termine dans le chaos et Weimar 2. Le Royaume-Uni va bientôt demander la protection de la zone euro, de l'Europe il n'a de toute façon rien à faire. Il dispose donc de son AELE et de son extension jardinière et privée scellée dans le Traité de Lisbonne. L'Europe, Bruxelles, va accepter très rapidemment, non pas par générosité envers un peuple en déserrance mais pour accroitre sa conception ordolibérale et la pression sur les Travailleurs, soumis au dumping social anglais dans la "concurrence libre et non faussée du marché qui tend au plein emploi et qui apporte le bien-être" (Traité de Lisbonne).

Je lis le 25 janvier dans the Independent que le Royaume-Uni pense déjà au même plan appliqué dans les années 70' et 80' avec Edward Heath puis Margaret Thatcher: la semaine de travail de 3 jours avec compensation salariale payée par l'État, ce qui reviendrait moins cher que le chômage total. Edward Heath avait même ordonné la rupture en courant électrique des entreprises au delà de 3 jours. J'aimerai que des économistes fassent effectivement pour les années 90' et 2000' un bilan des gains réels de croissance, de richesses, de bien-être avec une simulation du Welfare State avec ses services publics en comparaison de la situation actuelle du tout-privatisé. Je suis sûr que nous arriverions aussi ici à la conclusion de la croissance appauvrissante. Mettez aussi dans le bilan le déclassement social par rétrogradation sociale de la qualité de l'emploi en entreprise, le basculement vers le flex-time sauvage, les petits boulots, les travailleurs pauvres, et la retraite par capitalisation au travers des fonds de pensions qui viennent de perdre quasiment tout.

Je connais des jeunes fédéralistes européens, qui n'ont, eux aussi, toujours rien compris et qui continuent à vouloir de cette Europe comme s'il avaient arrêté de penser après avoir dit son nom. Dans cette période de transition séculaire nous sommes aussi témoins de la manière dont les idéologies se cristallisent pour devenir des cultes tellement quotidiens que plus personne ne remarque que ce mainstream du paradigme est un mensonge consubstantiel qui a quitté même le cerveau pour devenir quelque chose de behavioral, de comportementaliste. Ceci doit sûrement faire plaisir à Adam Smith, la poursuite des égoïsmes particuliers.

Je peux lire aujourd'hui, 14 janvier 2009, dans le Irish Times et dans le Financial Times que le débat est lancé au sujet de l'aide de l'Irlande par le FMI. Voici la teneur d'un avertissement: "the State's borrowing figures are unsustainable and could possibly lead to the International Monetary Fund ordering mass dismissals of public sector workers in the future" (la situation n'est plus tenable avec un tel niveau d'emprunt de l'État ...). Et "The Irish government has told that without agreement on public sector pay cuts, it may have to go to the International Monetary Fund for help" (sans accords dans le secteur public, le gouvernement irlandais sera obligé de demander l'aide monétaire au FMI).

Les banques demandent d'être secourues par le Trésor Public, si le Trésor Public ne décide pas lui-même de les secourir. Le Trésor Public et la création de monnaie massive des Plans américains TARP, Paulson et Paulson/Obama, des Plans Gordon Brown et des Plans européens de Sauvetage, de Relance sont destinés en premier lieu à réaliser le bail out, c'est à dire de recapitaliser ou de nationaliser entièrement ou partiellement les parties négatives des banques. Le système suédois du bail out des années 90' est souvent évoqué. Mais ce n'est pas comparable. A l'époque le gouvernement suédois avait effectivement pris a sa charge un parc immobilier fortement déprécié, mais qui pouvait au moins recouvrer sa valeur. Une revente de ce parc avait effectivement permis au gouvernement suédois de faire un bénéfice minime. Mais la crise actuelle du système de risque, trouve son origine en partie dans la bulle immobilière. Mais ce sont bien des titres pourris, de la macédoine en décomposition, en putréfaction qui est reprise par le Trésor Public et les banques centrales. Ce bail out se fait aussi par création d'une bad bank qui rachète les poubelles et leur contenu et le fait disparaitre, ou par des fonds de défaisance domiciliés officiellement dans le paradis fiscal des Iles Vierges comme pour la Suisse avec l'assainissement de la UBS. La sémantique des mauvaises banques est intéressante: "toxic bank to buy toxic assets" ou "aggregator bank to deal with illiquid assets" ou "...to acquire troubled assets", vous pouvez panacher ces expressions comme mauvais vous semble avec "zombie bank". (Voici trois bandeaux publicitaires de la banque anglaise Barclays qui vient de s'inventer le concept de banque durable et de citoyen global responsable).

Je lis ceci dans le Guardian du 21 janvier 2009: "Mervyn King, governor of the Bank of England, has tonight cleared the way for 'quantitative easing' – radical measures to combat deflation and unblock frozen credit markets – by promising to start buying billions of dollars of corporate bonds and other assets within 'weeks, not months'. The move is intended to pump cash into the banking system and restart the flow of lending to families and businesses." [Mervyn King, gouverneur de la Banque centrale du Royaume uni, a expliqué cette nuit ce qu'il entend par 'quantitative easing' (facilitation quantitative). C'est une mesure radicale pour combattre la déflation et pour débloquer le gel des crédits en promettant le lancement d'une campagne d'achat de milliards d'obligations d'entreprises et d'autres actifs en l'espace de quelques semaines et non de quelques mois. L'intention est de pomper des liquidités dans le système bancaire et de redémarrer le flux de crédits octroyés aux familles et dans les affaires]. Je peux aussi lire le "creative easing" dans d'autres articles de journeaux anglophone, quand il s'agit d'expliquer que la Banque centrale agit comme si elle était une bad bank.

J'espère que vous êtes conscients que tous ces "plans" de sauvetage d'un commerce d'escrocs rend caduc le Traité de Lisbonne et fait de la zone Euro une fiction, et encore plus des critères de Maastricht, dits de "convergence et de croissance". Ils l'étaient déjà avant, ils le sont encore plus maintenant. Il faudra donc aller invectiver vos politiciens qui se présentent aux Élections Européennes de 2009 et il faudra encore plus aller voter.

Peer Steinbrück, Ministre allemand des Finances, SPD de la Grande Coalition du Gouvernement d'Angela Merkel, a dit aujourd'hui le 17 janvier 2008 dans une interview de la FAZ, Frankfurter Allegemeine Zeitung: "Genau jene, die die Bad Bank fordern, haben gleichzeitig kundgetan, dass sie den Rettungsschirm nicht in Anspruch nehmen wollen. Sie versuchen lieber, über eine globale „Bad Bank“ ihre Bilanzen zu entlasten." (Justement ceux qui exigent la Bad Bank ont annoncé qu'ils ne se mettront pas sous la protection du Plan de Sauvetage. Ils préfèrent plutôt essayer d'alléger leurs bilans à l'aide d'une Bad Bank globale.)

Selon le Crédit Suisse les banques anglaises Lloyds TSB, HBOS, Royal Bank of Scotland (RBS) et Barclays sont techniquement en faillite et traînent dans leurs bilans encore 60 milliards de £ d'actifs pourris. 80% des prêts de toutes les banques du Royaume-Uni étaient accordés à des emprunteurs étrangers pour des investissements à l'étranger. Le PIB de ce pays était essentiellement réalisé avec le service de la dette (les intérêts). La RBS a commis avec 30,5 milliards d'euros la plus grande perte par une entreprise de toute l'histoire britannique. De plus, les charges pour les créances douteuses impactées dans le schéma de Ponzi de Bernie Madoff, le tycoon escroc de la criminalité financière parmi les criminels financiers, sont de 740 millions de £ pour HSBC et de 450 millions de £ pour RBS. Lundi 19 janvier 2009 Gordon Brown et son ministre des finances Alistair Darling (dit Alastair) vont annoncer officiellement la création de la Bad Bank anglaise qui reprendra en réalité 254 milliards d'euros de positions à risque de ces 4 banques anglaises et écossaises. Dans le premier Plan de "Sauvetage" de Gordon Brown et d'Alistair Darling, ces banques avaient déjà obtenu en automne 37 milliards de £ pour se recapitaliser avec la "taxpayer money" sur le dos des contribuables. Quand vous regardez le graphique cliquable ci-dessous vous comprendrez aussi pourquoi. Vous pouvez vous imaginer un cercle encore plus petit à l'intérieur des deux autres qui représente les fonds propres encore réellement détenus qui sont voisins de zéro ou "négatifs".

En effet, pour apprécier la situation de banqueroute des banques britanniques, mais aussi pour apprécier la situations des banques françaises... vous disposez du graphique cliquable à gauche pour voir en bleu la "valeur" des banques au second trimestre de l'année 2007, puis en vert en janvier 2009. On appelle ceci le "leverage in reverse" ou le "deleverage". La situation de la Deutsche Bank, dont le PDG Ackermann boude avec arrogance le parapluie de Sauvetage de l'État fédéral allemand, est particulièrement préoccupante et fera bientôt parler d'elle. Nous pouvons dire que ces banques étaient en très grande partie des actifs fantômes. Autrement dit, il y a eu illusion de valeur. Les économistes disent même que le monde économique est plus pauvre qu'il y a dix ans. La croissance a été un artefact, voire tout simplement un mensonge de propagande politique. Ce graphique en cercle est destiné à avoir une impression visuelle. Pour avoir une vision non faussée par le problème de la représentation de données en surfaces de cercles, veuillez cliquer sur le graphique à droite.

Ben Bernanke (Fed'), Barack Obama, Gordon Brown, Jean Claude Trichet (BCE) répondent au comportement décrit par Milton Friedman quand il parle d'injecter massivement des liquidités dans l'économie: "larguer du cash depuis des hélicoptères" au risque de voir renaître bientôt la terrible inflation de Weimar qui s'est terminée dans le régime nazi. Avec cette politique du "Throw the kitchen sink" (jetter la vaisselle par la fenêtre), Ben Bernanke a gagné le sobriquet de Helikopter-Ben. Le "deleveraging" actuel opéré par la Fed', et les banques centrales comme la Bank of England, la Bank of Scotland, la Bank of Ireland, la Bundesbank allemande, la Bank of Japan, la Banque de France... pour racheter par la méthode du bail out les actifs toxiques et créances douteuses et pourries, est un désendettement, un débouclage, destiné à améliorer le rapport actif / fonds propres dans les bilans des banques, pour les rendre de nouveau solvables et pour qu'elles accordent de nouveau des crédits aux particuliers, aux entreprises et sur le marché interbancaire. Le deleveraging est financé au travers des Banques centrales par les fonds publics. Dans une bad bank officielle ou une banque centrale qui agit comme une bad bank, sont déposés les mauvais crédits des banques commerciales qui, elles, relaxées de toute responsabilité délictuelle et morale, conservent les bons crédits pour refaire des bénéfices et arroser leurs actionnaires de dividendes.

Subitement le grand combat des années 80' et 90' destiné à soustraire les banques centrales de l'influence du politique s'est effondré avec ces programme de nationalisation des pertes et des dilapidations des secteurs bancaires et des entreprises de spéculateurs compulsifs et irresponsables. Souvenez-vous comme "l'Indépendance de la BCE" était récitée comme une mantrà salvatrice dans les discours européens, les Directives européennes, le TCE, le TSE, le Taité Simplifié Modifié, le Traité de Lisbonne. Nonniste pro-européen convaincu et passionné, je faisais partie de ceux qui réclamaient le contrôle politique des activités de la BCE, comme instrument régulateur non simplement dans une obsession du ciblage de l'inflation, mais aussi dans une politique macroéconomique. Le Référendum européen n° 2 a été volé au Peuple français par le Président français Sarkozy et ses serviteurs du PS au Congrès de Versailles du 4 février 2008.

Paul Krugman (prix Nobel d‘économie 2008) confirme dans le New York Times du 9 janvier 2009 que le plan Obama / Bernanke ne pourra pas combler "l’output gap", l’écart entre le potentiel productif de l’économie et son niveau d’activité réel. Krugman chiffre ce gap à 2100 milliards de $, les économistes "pessimistes" le situent à 3500 milliards de $. Cette crise s'ajoute à l'effondrement de la bulle des CDS. La seule issue sera les dévaluations de la £, qui a déjà perdu 30% depuis juillet 2008, et du $. La guerre économique par la dévaluation compétitive a commencé. Obama a répété encore récemment ce que nous savons depuis au moins une décennie: la Chine maintient artificiellement bas le cours du Renmimbi (Yuan). Selon l'administration Bush, puis Obama, le Renmimbi avait été réévalué ces 10 dernières années de 20% par rapport au $, ce qui semble totalement insuffisant. Mais la Chine ne garantit pas la totale liberté des changes. Veuillez revoir le graphique cliquable à gauche. Pour suivre les cours des devises voici un site. Selon Obama "la Chine manipule le Renmimbi pour pouvoir continuer à exporter facilement et à meilleur prix". Voici la première erreur du gouvernement Obama: les USA ne peuvent se plaindre de la sous-évaluation concurrentielle de la devise chinoise et continuer à penser comme depuis la rupture unilatérale par les USA des accords de Bretton Woods il y a 30 ans, que "le Dollar est la devise américaine, mais n'est pas le problème américain".

Au soir du lundi 19 janvier 2009, le Plan n° 2 du bail out n'a pas marché, la RBS continue à s'effondrer. (Laissez-moi vous confier une pensée totalement délirante, personne n'a encore écrit ceci: la RBS est l'équivalent de la banque centrale d'Angleterre, du Pays de Galles et de l'Irlande du nord. La RBS frappe les £ à son effigie écossaise. Je pense que cet effondrement va accélérer le processus de déclaration d'indépendance de l'Écosse, qui était déjà à 2 doigts de réussir l'année dernière à une poignée de voix près. Et dans ma fiction délirante, l'Écosse va demander séparément l'accession à l'EU. Fin de la parenthèse et oubliez ceci).

Pour être plus sérieux: les grandes banques britanniques sont trop grandes comparativement à l'économie britannique et à son PIB, elles sont trop interconnectées, et elles sont "too big to fail" / trop grandes pour faire faillite. Nous pouvons simplement dire que les banques britanniques sont aussi trop grande pour être sauvées et que ni le gouvernement britannique ni la Banque centrale d'Angleterre n'ont les moyens de les sauver et que l'aide du FMI ne servira qu'à sauver très légèrement les crises sociales et apporter une assistance lors de la banqueroute d'Etat du Royaume-Uni.

Le porte-parole au Trésor, Vince Cable, libéral démocrate, vient de dire à l'annonce de ce second bail out, que le premier bail out, le premier plan de sauvetage des banques "avait échoué par ce que le gouvernement n'avait pas forcé les banques à augmenter les prêts qu'elles devaient accorder en échange des injections de capital." Au sujet du second bail out de Gordon Brown et d'Alistair Darling: "Je n'aime pas parler de chèque en blanc, mais je crains que c'est exactement la situation dans laquelle nous sommes." Lord Myners, le ministre à la ville du cabinet Gordon Brown, vient de dire dans le Times, que le 10 octobre 2008, avant que le premier bailout ne fut annoncé, il y avait une période de 2 à 3 heures où le système bancaire britannique avait déjà failli faire banqueroute: “We were very close on Friday, October 10. There were two or three hours when things felt very bad, nervous and fragile. The banking system was close to collapse before the first bailout was announced". Selon Lord Myners, les deux bailouts n'empêcheront pas le Royaume-Uni de sombrer comme en 1976, dans la faillite totale de son système bancaire. Le Royaume-Uni était aussi déjà passé en 1976 par la banqueroute d'Etat pour être de nouveau soutenu financièrement par le FMI. Ces propos ne sont pas seulement tenus par le conservateur Cameron, le leader de l'opposition.

L'ancien système ordoliébaral essaye de garder ses restes de cohésion. Jusqu'à présent les assemblées de gueux, tous plus innocents les uns que les autres, se berçaient au moins dans la douceur de croire que l'Histoire juge les leaders, les dirigeants et le Président, sans juger les peuples qui les avaient mis en place et qui se complaisent dans leur identité de victime. A présent l'Histoire fait payer aux peuples par les déficits budgétaires et la planche à billet, par une déflation-récession, le chômage de masse et bientôt par l'hyperinflation, la privatisation des pertes abyssales d'un système systémique de ces “masters of the universe” accepté par tous par pensée, action ou abnégation de soi syndicale et politique. Le système systémique n'a pas été instauré dans une dictature, la Directive européenne Fonds Propres Réglementaires (CRD) est l'un des éléments de l'acceptation démocratique de ce système. Ce laisser-faire a été laissé faire par le peuple électeur. Aura-t-il appris à mettre quelque chose dans l'Urne le 7 juin aux Élections Européennes de 2009 ?

Une hyperinflation comme sous la République de Weimar aura bien lieu. Tous les analystes qui prétendent que la baisse de l'immobilier et de actions révèlent une forte tendance déflationniste ont tort. Ce serait le cas s'il y avait une contraction des liquidités. C'est le contraire avec tous ces Plans dit de Sauvetage qui ne sont que des Plans de Naufrage qui ont fait passer l'augmentation de la masse monétaire américaine de 800 milliards de $ à 1600 milliards de $ du début à la fin de l'année 2008 alors qu'elle était passée de 0 à 800 $ les 200 années précédentes. Les injections de liquidités sont donc le faux médicament administré au faux malade après une fausse analyse de la situation. Les surliquidités déversées par les banques centrales sont sequestrées pour l'instant dans les banques commerciales qui regonflent ainsi leurs fonds propres et leur notoriété pour faire plaisir aux agences de notation boursière et aux actionnaires et aux déposants pour éviter qu'ils ne se lancent dans un "run" pour retirer leurs fonds.

Le 28 décembre je vous avais écrit une longue étude sur les surliquidités offertes en cadeau aux banques commerciales par la BCE et les autres banques centrales. Je vous avais exposé et décrit le taux Libor ou Euribor pour l'Eurozone, le taux interbancaire qui est aussi, voire surtout en ce moment, un outil de mesure de la confiance entre banques. Je vous avais aussi exposé le fait que toutes les banques commerciales séquestrent simplement les liquidités injectées par les banques centrales et par le Trésor Public, pour se rembourser de leurs dettes volontairement encourue par un management financier hystérique et irresponsable et criminel. C'est un crime économique et financier. En Italie existe la Brigade financière. Suite à mon article, on m'a aussi invectivé de vive voix, en me disant que je fais de "l'intoxe" et que je suis... un gauchiste. Heureusement que Vince Cable, d'un autre bord politique, pense comme moi.

Selon le Times Online au sujet du premier Plan Gordon qui a échoué: "That prompt action saved the banking system from collapse but it was not enough, primarily because the banks have used the initial support to shore up their capital positions, especially in the face of further big losses on earlier lending." (Je ne vous traduis pas, le contenu est le même.)

En réalité, le système bancaire anglais est un tonneau sans fond, un trou noir. En bon français, on appelle ceci le krach de toutes les banques anglaises qui seront toutes nationalisées en totalité ou partiellement. Je n'aimerai pas me sentir dans la peau du peuple anglais, qui avait cru depuis 1945 en sa toute puissance et qui avait toujours toisé l'Europe avec ces centaines d'opt outs, ses dérogations qu'il avait imposées à l'Europe en contre-partie de son adhésion. Un jeune professeur anglais m'avait dit cet été dans un camping à Dunvegan of Macleod, Isle of Skye: "You, Strasburg and the palace of bureaucracy, must pay for intelligence". Les actifs pourris et les positions à risques ne sont pas le résultat de la fatalité ou de la mauvaise conjoncture, mais le résultat de leurs spéculations sur ces produits structurés financiers adossés sur des créances, que ce soit les subprimes ou les CDS. Subitement la Barclays fait une campagne publicitaire sur la sustainable bank, la banque durable et sur le citoyen global responsable.

La Fed' agit de toute manière déjà comme Bad Bank depuis mars 2008 quand elle avait repris les créances douteuses de Bear Stearns, la banque d'investissement faillitaire, pour faciliter son acquisition par la JP Morgan. La Fed' avait déjà promis en novembre 2008 de racheter le portefeuille de créances toxiques de la Citigroup pour un montant de 300 milliards de $. Il en va de même pour les garanties de l'État qu'a réussi à obtenir la Bank of Amerika pour un montant de 118 milliard de $. Ainsi les USA n'ont même plus besoin de créer une Bad Bank avec un cadre juridique spécifique. La Fed' a donc inventé, pour réaliser ces bail outs psychédéliques, ce nouvel instrument qui fera partie du TARP 2 de Obama (Troubled Asset Relief Programme): "bank regulators and Federal Reserve officials consulted by the incoming administration have made it clear they think a further push to deal with toxic assets is essential". (Les régulateurs bancaires et les responsables de la Fed', qui ont été consultés par la nouvelle administration qui se mettra en place, ont expliqué ouvertement qu'ils pensent qu'il est essentiel de plus développer l'achat des actifs toxiques.) Une preuve supplémentaire que la création de la monnaie a été privatisée et que la Fed' n'est qu'au service des intérêts privés d'une fédération de la classe globale d'escrocs madoffés.

Sur le site america.gov vous pouvez voir l'une des propositions du G20 de Washington de novembre 2008 sur laquelle le G20 de Londres d'avril 2009, un genre de Bretton Woods 2, devrait prendre une décision: "l'adoption de nouvelles obligations en matière d'information: les autorités nationales doivent exiger que les établissements financiers communiquent des informations sur leur situation financière et sur les produits financiers complexes qu'ils négocient ou qu'ils possèdent, tels que les dérivés et les contrats d'échange sur défaillance de crédit (CDS), de sorte que les organismes de réglementation nationaux, et peut-être internationaux, soient au courant de l'ampleur des achats et ventes de ces produits et puissent juger si elle risque de créer des risques pour le système financier". Risque de créer des risques...

Voilà, je vous ai décrit les deux étapes de l'abandon de souveraineté de la banque centrale relativement à son droit et devoir de créer de la monnaie, de réguler les flux, de règlementer et de contrôler le marché financier et le système bancaire. Cet aspect de la Commercialisation des Services, n'avait même pas été réclamé par l'accord AGCS, connexe à l'accord instaurant l'OMC. L'AGCS est l'Accord Général sur la Commercialisation des Services. Cet abandon de la souveraineté de la banque centrale, de la Fed' ou de la BCE, constitue bien une privatisation de la création de la monnaie et une privatisation du Trésor Public. Le prix sera payé par la Global Meltdown 2009 et par deux générations à venir et les millions de chômeurs: plus 25 millions sont prévus en Europe avant 2010 par l'OCDE.

Dans le même temps, et principalement en France, la privatisation des services publics ne sera pas ajournée; ceci pour rester en conformité avec l'AGCS et sa déclinaison européenne de la Directive Services Publics. Les arrêts de la CEJ / CJCE Laval, Rüffert, Viking, Partneri ne seront pas non plus annulés. Les escrocs du système systémique bancaire sont soulagés de leur pertes pyramidales, mais le Travailleur doit rester de la volatilité pure, parfaite et non faussée "pour permettre à l'Europe de relever le défi de la mondialisation". Je vous conseille donc d'aller bien voter aux Élections Européennes 2009, et de ne pas vous jeter dans les bras d'un régime totalisé qui s'installera avec le Global Meltdown 2009. Le capitalisme d'État rentre dans le capital des banques (Commerzbank, Desdnerbank, Postbank, IKB, LWF, Real Hypo Estate, Volkswagen Bank, Mercedes Benz Bank, Citygroup, IAG, et dans les entreprise GM, Chrysler, Ford, Opel...) mais le Travailleur trinque. Les apparatchiki (аппара́тчики) restent au même endroit où ils ont toujours été, aujourd'hui l'Intelligenzija (интеллигенция) s'appelle Classe Globale. Comme Ulrich dans "Muž bez vlastností" ("L'homme sans qualités - Der Mann ohne Eigenschaften") de Musil, je suis en vacance de la vie et du langage, mais pas pour une seule année, mais depuis toujours. On se parle, on se parle, par la barbichette. ПЕРЕСТРОЙКИ ?   Pražské jaro ?   Koľko jazykov vieš, toľkokrát si človekom !

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Pour lire la Partie 2 veuillez vous rendre sur l'article suivant dans le site:
4] Historique de la Privatisation de la Création de monnaie et du Trésor Public:
Greenspan de la Fed', JC Trichet de la BCE

5] Devoir d'information du citoyen: extraits de mes cours de1993 à 2009 en niveau DESS, Master 2, Master Grande École


28. décembre 2008

2ème Crise des surliquidités, mensonge et escroquerie planétaires de la Fed' et de la BCE - Global Meltdown 2009

Je vous ai déjà expliqué que Madoff est un enfant de chœur face au système systémique des marchés financiers. Aujourd'hui je vais vous raconter que Madoff est un enfant de chœur comparé à Alan Greenspan, Ben Bernanke, JC Trichet.

"Ce que nous savons avec certitude, c'est que les épisodes spéculatifs ne se terminent jamais en douceur. Il est sage de prédire le pire, même s'il est, selon la plupart des gens, peu probable."  Les travailleurs intérimaires, puis les autres, puis tous ceux qui possèdent des actions et de l'épargne payent cher aujourd'hui la confirmation du jugement formulé par l'économiste américain John Kenneth Galbraith. (Photo: Alan Greenspan, ancien Gouverneur de la Fed' et Bartholomäus Welser, financier et escroc des Habsbourg, 1484-1561)
Mon article est composé de 5 paragraphes.

Vous prendrez conscience de l'ampleur millénaire de la crise économique de 2009.

  • 1] La spéculation des Tulipes de 1636: effondrement de la bulle spéculative
  • 2] Bartholomäus Welser (1484-1561), la Fédération Française des Sociétés d’Assurances (2005):
          effondrement du système financier des risques cumulés
  • 3] De la crise des sur-liquidités au Global Meltdown 2009
  • 4] Crise de sur-liquidités, mensonge et escroquerie planétaires:
          le coût de l'argent n'est pas défini par la Fed' ou la BCE, mais par le LIBOR ou l'EURIBOR !!!
  • 5] Et l'Europe, l'Euro?
    Obama ne pourra pas empêcher la Banqueroute d'État des USA en 2009

La létalité de l'économie mondiale semble encore n'être qu'une lubie des pessimistes qui avaient critiqué l'ère du "turbo-capitalisme" transformé dès la Chute du Mur de Berlin en économie de vaudou et d'analystes financiers sur lesquels toute décision politique n'avait plus de prise ou de volonté de définir des mesures de régulation et de contrôle, de peur de voir venir s'abattre la vengeance des marchés. Il était aussi agréable pour les politiciens de n'avoir plus à gérer ce pour quoi ils n'avaient de toute façon plus été élus, à savoir la cohabitation économique des peuples, voire la prospérité pour les plus éblouis par le "progrès". Il avait été agréable pour les décideurs politiques de se déresponsabiliser de la chose publique, tout en feignant d'avoir le ton grave.

Tout le monde fait encore aujourd'hui comme si la crise dite "des subprimes", puis du "credit crunch", puis de l'économie mondiale ne va pas mener a l'effondrement globalisé et du système monétaire et de l'échange international. C'est Noël, c'est les fêtes de fin d'année, et à présent un épisode tellement télégénique, l'invasion de la bande de Gaza ravit les yeux. Pourquoi s'imaginer que nous sommes assis sur une chaise qui tombe? On ne sent rien. C'est même euphorisant toutes ces chutes et faillites autour de nous. Le Kassler de la St Etienne frémit donc dans son eau pendant encore 40 minutes.

Un faux médicament est administré à une crise non identifiée et les Plans de Sauvetage des banques spéculatives (bail out), de Restitution de la Confiance sur les Marchés financiers, de Relance économique ne font qu'exercer un effet démultiplié de levier sur la crise à venir que j'appelle le Global Meltdown 2009. Le G20 de Washington (dit Bretton Woods 2), le G4, les Plan-s "Européen-s" avec les "Boîtes à Outils" amplifient la chute au lieu d'y remédier. Le déni d'Europe est aussi fort que le retour tonitruant des mesures nationalistes. Quel genre de guerre va étouffer cette fois-ci réflexes et instincts destructeurs? Même le Conseil fédéral suisse planche sur un projet d'envoi de soldats

qui participeraient à un contingent de l'ONU chargé de protéger les navires contre les pirates dans le golfe d'Aden.

Pour être informé sur la crise, il ne faut surtout pas lire la presse française comme le Monde. J'ai mis dans mes favoris le Financial Times, le International Herald Tribune, the Independent, the Guardian, die Frankfurter Allgemeine Zeitung (centre-droit Francfort), die Tageszeitung (gauche alternative de Berlin), la Tribune de Genève, la Board of Governors of the Federal Reserve System, la Economic Research de la Federal Reserve Bank of St Louis, la Federal Reserve Bank of St Louis, le Financial Crisis Website de la St Louis Fed', la Federal Reserve Bank of New York, le Market Watch (Wall Street Journal.digital), le MarketOracle.eu (le Free Financial Markets Forecasting & Analysis web-site), le Economist.com, le Irish Times, le Scotsman..., comme les vents d'ouest ils amènent la pollution à nos oreilles.


  • 1] La spéculation des Tulipes: effondrement de la bulle spéculative

Graphique ci-dessus: crise de la Tulipe de 1637. L'une des premières crises modernes de surproduction s'est jouée autour de la production et de la commercialisation des bulbes de tulipes. Introduits en Europe un siècle plus tôt, ils font florès en 1630. Ils proviennent, pour la plupart, de la Méditerranée orientale et transitent par Amsterdam. Les tulipes sont très prisées par une population enthousiasmée par la nouveauté et, pour les monarques, elles sont un signe de leurs statuts. Entre 1634 et 1637, la demande augmente si vite que les prix grimpent de manière exponentielle. Les gains furent tels qu'ils incitèrent les fournisseurs à produire eux-mêmes de nouvelles variétés de tulipes (vendues encore plus chers) par sélection et modification des espèces variétales d'origine. En 1637, les prix atteignent des niveaux si élevés que la demande s'essouffle. Un bulbe se négocie autour d'une somme qui correspondrait aujourd'hui à 45 000 euros courants. Les prix s'effondrent, entraînant la faillite de nombreux fournisseurs de tulipes et d'obtenteurs. Les bulbes de tulipes ne purent plus qu'être plantés dans leur jardin après 1637. Celui qui est à la fin de la pyramide, qui n'a pas placé ses bénéfices et qui ne s'est pas retiré assez vite du marché, est le perdant. Quelle est la différence avec le système de John Law ou les schémas ou chaînes de Ponzi, remis au goût du jour par Bernie Madoff; ou avec le système des titrisations des subprimes et des autres "créances douteuses et toxiques", ou le financement de la dette par la dette? (Photo: Hendrick Pot, „Floras Mallewagen”, 1640).

Ce n'est pas la peine de se faire des gorges chaudes sur la collusion entre Madoff et l'autorité américaine de surveillance des activités boursières, la SEC. Madoff, n'est qu'un épiphénomène du système systémique américain d'épandage du risque avec simulation d'accroissement d'actifs fantômes. La Securities and Exchange Commission (SEC) est l'organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers. C'est le "gendarme de Wall Street".

  • 2] Bartholomäus Welser (1484-1561) et la Fédération Française des Sociétés d’Assurances (2005):
    effondrement du système financier des risques cumulés
Bartholomäus Welser peut être compris comme un archétype du manager bancaire moderne pour lequel Alan Greenspan, gouverneur de la Fed', Wim Duisenberg en Jean-Claude Trichet (gouverneurs de la BCE) ont lâché toutes les brides du crédit facile. Ce marchand, armateur, assureur maritime et financier avait fondamentalement violé le principe selon lequel il ne faut pas accumuler le risque en un seul endroit. Welser avait prêté la plus grande partie de l'argent de sa banque à un client unique qui fit faillite par la suite. Welser avait aussi violé fondamentalement le principe de l'entreprise: comme Administrateur du Venezuela (Petite-Venise, Klein-Venedig, Welser-Kolonie) sous Charles Quint, il ne s'était pas employé à multiplier la richesse de cette colonie et la sienne par conséquent, il avait envoyé ses gens à la recherche d'un nébuleux Dorado.

L'histoire de Bartholomäus Welser est à comparer à celle des Fugger, l'autre dynastie financière d'Augsburg. Pour être élu Empereur du Saint Empire Romain Germanique après avoir acheté la voix des Princes Électeurs (Kurfürsten), le roi d'Espagne Charles 1er (plus tard Charles Quint) avait pris un énorme crédit de 158.000 Gulden auprès des grands commerçants d'Augsburg, les Welser et les Fugger. Charles V ne put jamais rembourser ce crédit et donna en échange à Welser pour trente années le droit d'exploiter une partie du Nouveau Monde, le Vénézuela. Welser était à la tête d'un commerce de textiles, de la soie, des épices et colorants dont les activités s'étendaient de la Hanse, au Portugal, à l'Italie et à l'Inde.

La base des activités des Habsbourg se trouvait dans une soif insatiable de mener de nombreuses guerres très couteuses et dans l'entretien d'une cour impériale somptueuse. Welser avait encore "prêté" à Charles Quint 4,2 millions de ducats, soit 15% du besoin de financement de la Cour des Habsbourg. Welser, ne se voyant pas rembourser, avait alors réorienté toute l'activité de son commerce des îles, en un groupe financier, qui comme Bernie Madoff ou les banques d'investissement comme Lehman Brothers, Goldman Sachs, etc..., se refinançait avec des apports de capitaux extérieurs nouveaux moyennant une promesse de profiter des dividendes du Dorado prétendument exploité au Vénézuela. Welser n'a rien fait d'autre que de vendre des produits financiers dérivés, de titriser son risque encouru auprès de la famille des Habsbourg, de mutualiser le risque sous sa houlette comme les spéculateurs escrocs Madoff, Lehman Brothers, Northern Rock, Bears Stearns, Fannie Mae, Freddie Mac, Washington Mutual, Société Générale, Natixis, Real Hypo Estate, Fortis, Crédit Mutuel... La titrisation des dettes des clients permettait aux banques de les sortir de leur bilan ce qui était salué par les agences de notations et permettait de faire monter le cours des actions de ces banques émettrices.

Bartholomäus Welser n'a pas pensé autre chose que
ce qu'on dit en 2005 Henri de Castries, président du directoire du groupe Axa ou Thierry Derez, président-directeur général d’Azur GMF–Maaf à la Séance plénière de la Fédération Française des Sociétés d’Assurances (FFSA) en 2005: "La prise de risque conditionne la croissance: le monde est dominé par un modèle d’économie marchande issu de la révolution de 1989 permettant d’apporter la démocratie, par la circulation du capital, de la technologie et de l’éducation. Mais, alors que le monde s’enrichit vite, l’Europe paraît un peu en retard. Cet univers est favorable à la prise de risque, et il n’est pas de progrès ni de croissance sans prise de risque. .../...
Depuis la chute du mur de Berlin, il n’y a plus de risque sur le système lui-même: le triomphe de l’économie de marché est irréversible. Mais les défis de l’intérieur (affaire Enron…) sont parfois plus difficiles à relever. Les mesures réglementaires peuvent définir les nouvelles règles (note du webmestre: les recommandations de Bâle2), mais en partie seulement: une part d’autorégulation est nécessaire afin de renouer avec la confiance. Par exemple, la subjectivité introduite dans les normes comptables crée un espace de risque à gérer.  .../...
L’Europe, en particulier la France, est à la traîne, notamment par manque d’entrepreneurs « schumpeteriens », liant le capitalisme au risque et au profit. Cela est-il dû à un problème de valeurs? .../...
Au cours de la récente crise financière (note du webmestre: affaire Enron/Worldcom de 2002/03), contrairement aux prévisions concernant les dérivés de crédit, la transformation des marchés financiers a éclaté le risque, créant une multimutualisation et améliorant la sécurité du système. Cette capacité de transfert des risques constitue une opportunité pour l’assurance, c’est plus une source de progrès que d’opacité. Les régulateurs n’ont cependant pas les moyens de suivre ces évolutions. Christian de Boissieu, président délégué du Conseil d’analyse économique, estime à ce propos qu’il faut affiner la réglementation prudentielle et se demande si une accumulation de risques entre les mains d’agents non régulés est source de risque et affecte la transparence. .../..."

Vous pouvez lire ci-dessus des mises en garde de Christian de Boissieu dans ces "Entretiens de l’assurance – 2005" à côté du credo du risque; mais ces mises en garde n'auront jamais été écoutées. Il en a été de même pour Bartholomäus Welser, de profiter de la mondialisation du Nouveau Monde, du commerce des épices, de l'or, des esclaves. Welser avait été autorisé à transporter 4000 esclaves noirs vers le Vénézuela. Le titre de la séance plénière de la FFSA était "Quelles protections pour quel dynamisme économique?" Il relève des écrits de Bartholomäus Welser qu'il était parfaitement conscient des risques de son modèle d'entreprise, mais son plus grand débiteur était l'homme le plus puissant du monde sur l'empire duquel le soleil ne se couche jamais. Après Ötzi, Cybernatus, qui est le 1er crime avéré de la globalisation, le Nouveau Monde a donc déclenché dès 1519 la crise des subprimes et le Global Meltdown 2009. Au dessus de l'homme le plus puissant du monde, il y avait encore plus puissant depuis 1989: la globalisation de la "concurrence libre et non faussée qui autorégule les marchés, apporte démocratie et bien être". Vous voyez dans ces Entretiens de la FFSA qu'il n'était pas ridicule d'affirmer que "le monde est dominé par un modèle d’économie marchande issu de la révolution de 1989 permettant d’apporter la démocratie, par la circulation du capital, de la technologie et de l’éducation". Il est étonnant que l'on avait réussi à faire passer pour d'ingrats demeurés les altermondialistes qui prétendaient le contraire. (Photo: Klaus Kinski dans Aguirre ou la Colère de Dieu de Werner Herzog)

Pour avoir accordé des crédits supplémentaires à Charles Quint, Bartholomäus Welser était autorisé à élargir ses activités financières à l'Espagne. Après que Cortès avait apporté à Charles Quint l'argent des aztèques et que Pizarro avait apporté l'or des incas, Welser prétendait ramener l'or de l'El Dorado, mais les espagnols étaient déjà passés. Welser fut cependant encore assez convainquant et avait réussi à lever des capitaux et à rediriger ces nouvelles liquidités d'autres financiers et investisseurs vers son entreprise à l'image de Ben Bernanke et de Jean-Claude Trichet qui avaient injecté des milliards de $ et d'euro à trois reprise en 2007 et avant septembre 2008  pour permettre de "rétablir la confiance des marchés". Ben Bernanke et Jean-Claude Trichet avaient réalisé, sous la pression du lobby financier et bancaire, un mauvais diagnostic et avaient administré un faux médicament qui n'avait effectué qu'un effet de levier, rassuré les spéculateurs compulsifs qui se croyaient encore plus libérés que jamais de tout risque et qui attendaient encore plus l'État Providence pour les soulager de leurs pertes.

La puissance de Charles Quint finit par se briser, et la famille des Habsbourg, noyée dans les dettes, avait encore réussi à sommer les financiers d'Augsbourg et Welser de la "refinancer". Les troubles économiques provoqués par le tarissement des promesses d'enrichissement issu du  Nouveau Monde, les cours impériales et royales surendettées et la montée du protestantisme et des affrontements religieux nourrissaient depuis deux décennies un climat très instable qui réduisait à néant le climat de confiance dans les affaires. Welser, qui ne voulait pas financer de guerre de religion entre les catholiques et les protestants, avait aussi ouvert une ligne de crédit à François 1er, l'ennemi juré de Charles Quint. Petit à petit, Bartholomäus Welser s'était retiré des affaires avec un gros patrimoine après avoir cédé son commerce et sa banque qui se sont dirigés vers la faillite inéluctable avec la banqueroute d'État de l'Espagne en 1557. C'est à ce stade d'effondrement global que Ben Bernanke, Jean Claude Trichet, Barack Obama, Nicolas Sarkozy, Gordon Brown continuent à agir en lançant la plus grande vague de tous les temps du refinancement de la dette des instituts financiers, des banques et des entreprises à coup de plusieurs milliers de milliards d'euros et de $. Le mauvais médicament est de nouveau appliqué au faux diagnostic.

  • 3] De la crise des sur-liquidités au Global Meltdown 2009:
Derrière la-dite Crise de la Bulle des Subprimes, il y a d'autres bulles cachées qui ont éclaté. Le responsabilité de l'une est portée par Alan Greenspan, Gouverneur de la Fed' de 1987 à 2006, appelé  "l'économiste des économistes", ou le "Maestro", qui a commis sur toute la période de son mandat une seule et même erreur. Alan Greenspan a été gravement mis en cause en 2006 pour avoir laissé fortement augmenter la masse monétaire par une politique de taux d'intérêts très bas (de l'argent facile), qui est un des facteurs de l’émergence de la crise dite des subprimes qui s'est déclenchée au second semestre 2006. La masse monétaire est devenue une arme de destruction massive.
 
Revenons, comme pour Bartholomäus Welser, un peu en arrière. Alan Greenspan n'est rien d'autre que l'un des ces paradigmes, ce genre de valeurs communément acquises autrement que par la raison et par la réflexion, auxquelles tout le monde se soumet de manière servile et contre lesquelles tout mode de réflexion achoppe sans rémission. Pendant les 15 ans de son règne, Alan Greenspan avait passé pour le sorcier des chefs des banques centrales jusqu'au jour où il fut contraint à la démission au regard de la crise financière américaine au début de l'année 2006. La Fed' qui pourvoyait les banques en liquidité à bon marché avec un taux d'intérêt très bas avait conduit ces banques à négliger le risque sur le marché hypothécaire. De l'argent à bon marché avait été déversé en milliards de $ sur le marché américain par la Fed' à la suite de l'éclatement de la bulle de la Nouvelle Économie (Enron/Worldcom...) et des attentats du 9 XI sur les Twin Towers de Manhattan (Ironie: le Projet Manhattan était le nom du projet scientifique qui avait permis l'élaboration de la bombe atomique aux USA pendant la seconde guerre mondiale). C'est justement à partir de ce moment que les banques abandonnèrent toutes mesures de précaution et allouèrent des crédits immobiliers à risque aussi à des emprunteurs dénués de la moindre des garanties. Tout semblait correct tant que les prix de l'immobilier accusaient une hausse constante. L'inflation des valeurs immobilières finançait une grande consommation, payée elle-même par crédit.

A partir du moment où la bulle des prix de l'immobilier commence à éclater, des millions de crédits pourris menacent le système financier mondial parce que les banques américaines avaient externalisé et mutualisé le risque, comme Bartolomäus Welser, en inventant de nouveaux produits financiers en opérant une titrisation de leurs prêts hypothécaires. Ces prêts hypothécaires douteux ont été transformés en actifs fantômes déversés en fleuves sur les marchés par la (re)-génération spontanée en titres financiers adossés à ces créances hypothécaires douteuses. Les placements et spéculations nationales et internationales se sont jetés avidement sur ces titres garantis par les agences de notations très accommodantes et laxistes qui ne menaient pas elles-mêmes les contrôle prudentiels mais qui faisaient aveuglément confiance aux allégations de leurs émetteurs. La spéculation avide et aveugle ne voulait pas se donner le temps d'étudier la traçabilité de ces produits dérivés. Quand vous achetez un paquet de Mousseline, demandez-vous si le sel contenu provient des Salines de Guérande? L'intermédiation des distributeurs de ces titres (nous pourrions dire de ces receleurs) se doit normalement être de bonne foi et garantir l'origine des biens revendus.

Alan Greenspan, sorcier déchu, n'avait pourtant qu'à étudier le modèle d'école fourni au Japon dans les années 80' par l'effondrement de la bulle spéculative de l'immobilier qui était alimentée par la politique de l'argent à bon marché conduite par la BoJ (Bank of Japan, banque centrale) et qui avait poussé vers le haut la croissance des cours de l'immobilier. La BoJ avait fini par réaliser que cet investissement de masse des banques dans l'immobilier n'avait pas été suivi par le reste de l'économie productive ("réelle"). La BoJ avait alors restreint les liquidités, la masse monétaire, en augmentant le taux d'intérêt directeur et l'éclatement de la bulle immobilière avait conduit à la faillite de plusieurs très grandes banques japonaises et avait jeté tout le pays dans une récession et une déflation qui avaient duré 10 ans.

Alan Greenspan, sorcier déchu, avait lui-même fait sa propre expérience infructueuse de la même manière sur son propre terrain de jeu. C'était l'époque de la crise Enron, ce fonds de pension en faillite (comme Cerberus, propriétaire de Chrysler...) qui avait plumé de toutes leurs économies des millions de retraités en vidant définitivement des fonds de pension. Alan Greenspan avait débloqué en 1998 de l'argent à bon marché aux banques américaines qui ont racheté le Fonds de pensions LTCM pour le sortir de la faillite. Cette action et cette mesure d'urgence de la Fed' avait donné un signal fatal aux marchés financiers dont les acteurs à très forte tendance spéculative ne se sont plus sentis jugulés dans leur course effrénée à encourir de hauts risques. Cette politique de la banque centrale de l'argent à bon marché avec des taux d'intérêts très bas n'a été qu'une stimulation aux comportements déviants ("moral hazard") sur les marchés et les marchés financiers. En conduisant cette politique de l'argent facile avec un taux d'intérêt très bas, la Fed', la banque centrale américaine avait délégué une part de son monopole, soit celui de l'émission de la monnaie et du contrôle de la masse monétaire. En effet, les banques commerciales n'opérant plus elles-mêmes les contrôles préalables à l'octroi des prêts, ouvraient elles-mêmes le robinet de l'argent, alors que la banque centrale feignait de croire que la rigueur de ces banques ne pouvait que garantir un bon emploi de cet argent dans des investissements de consommation ou des investissements productifs. La banque centrale n'avait dans les faits uniquement dans son champs de compétences et d'attributions que l'outil du taux d'intérêt comme seul instrument de contrôle de régulation de la masse monétaire. La spéculation boursière avait été elle-même amplifiée très rapidement par l'effet de levier, car les achats de produits dérivés ou d'actions se sont faits massivement à crédit sans contrôle des garanties de l'emprunteur, qu'il ait été particulier ou investisseur institutionnel. (Photo: John Law de Lauriston)

La leçon japonaise ou de la faillite du fond de pension américain LTCM n'a pas été apprise par le successeur d'Alan Greenspan, Ben Bernanke, chef de la Fed' depuis 2006. Il poursuit la politique agressive de la baisse des taux d'intérêts (de 5,25 % à 2,25 % en septembre 07, ....puis à l'heure où je vous écris de 0% à 0,25% en décembre 2008) et de l'inondation du marché par la masse monétaire en espérant maintenir la croissance, ou tout au moins l'activité économique, ou l'évitement de la récession-déflation. Mais, paraît-il, l'heure n'est plus à la créativité et il parait qu'hypothéquer l'avenir de deux générations à venir avec la trappe à liquidités et les déficits budgétaires abyssaux coûtera moins cher qu'une récession-déflation aux générations actuelles... En une action similaire à celle de 1998, Alan Greenspan avait "aidé" avec un crédit de 30 milliards de $ en février 2008 la banque JP Morgan à racheter la banque faillitaire Bear Stearns et il a donné de nouveau le même signal fatal aux spéculateurs dont le métier se réduit à engranger des bénéfices et à faire payer les pertes par la banque centrale, donc l'État, puisqu'en cas de crise il y a un rachat aidé du faillitaire (comme aux USA) ou une nationalisation du faillitaire comme la Northern Rock en Grande-Bretagne, ou de la IKB ou de la West LB comme en Allemagne, ou de Fortis et de Natixis comme en France et en Belgique...

Avant la nouvelle réunion du G20 de Londres d'avril 2009, le-dit Bretton Woods 2, Nicolas Sarkozy et Tony Blair vont se réunir la semaine prochaine pour refonder le "nouveau capitalisme"... Il ne manquait plus que Tony Blair... Cliquez sur la mention inutile.

Derrière la crise des subprimes se trouve le gigantesque programme socio-politique intitulé "A chaque citoyen sa maison" et qui a été propagé par... Alan Greenspan, Gouverneur de la Fed'. Les banques américaines et mondiales ont gagné énormément, l'État américain a énormément stimulé et encouragé le sur-boom immobilier avec de l'argent facile et à bon marché et avec les cautions implicites de Fannie Mae et de Freddie Mac, les organismes de prêts hypothécaires.
 
Le gourou des gourous de cette époque, Alan Greenspan, gouverneur de la Fed', la Banque Centrale américaine, avait encore démultiplié l'accès facile à l'argent en baissant toujours un peu plus le taux directeur, ce qui permettait aux banques de dépôts, de crédit et d'affaires, mais aussi aux banques d'investissement et aux fonds de spéculation, aux banques systémiques (les spéculateurs fous, ces maîtres d'œuvre des ventes à découvert des actions, le short selling) d'accéder à de l'argent facile à bon marché pour financer tout et n'importe quoi, et aussi l'achat à crédit de millions et de millions d'actions et de ces titres que l'on appelle "valeurs toxiques", "positions négatives", "créances douteuses", "créances pourries".
 
Les deux instituts para-publics de crédit hypothécaire, la Fannie Mae et la Freddie Mac, qui couvraient plus de 50% des crédits hypothécaires aux USA faisaient partie des leviers de la politique de l'argent facile d'Alan Greenspan. Ces deux sociétés avaient toujours joui d'un statut spécial soutenu et garanti financièrement par l'État. Elles rachetaient les prêts hypothécaires, procédaient à la mutualisation du risque, à leur titrisation (comme pour les subprimes) et revendaient des titres (obligations) garantis par l'État fédéral. Grâce à leur situation privilégiée, ces deux sociétés, à faibles coûts financiers et de fonctionnement et aux rendements opérationnels très élevés, avaient très rapidement conquis plus de 50% du marché des prêts hypothécaires, à ce point qu'Alan Greenspan lui-même finit par prendre peur et qu'il parlait d'elles en ces termes: "the big, fat gap" (la grosse et grasse faille). A partir de 1991 elles ont aussi financé des emprunts "douteux" (non recouvrables). Elles ont signalé en 2007 des pertes de plusieurs milliards et le Congrès et Henry Paulson ont décidé de les nationaliser en septembre 2008 parce qu'elles étaient trop grosses pour risquer une faillite: "Too big to fail".

Avec la consommation soutenue en masse avec un taux directeur de la banque centrale américaine (Fed') de plus en plus bas depuis 9 XI, depuis la crise Enron/Worldcom de la New Economy, avec un chèque de 600 $ envoyé à chaque ménage américain en septembre 2008 par le Gouvernement fédéral, avec des injections en centaines de milliards de $ dans les banques, avec les épongeages publics (bail out) des dettes privées et des positions toxiques des instituts financiers, nous assistons à une augmentation des liquidités qui ne connaît pas d'équivalent dans l'histoire... depuis 2000 ans. L'évènement est donc multimillénaire.

Cette longue période de crédit " facile" de 20 ans (depuis 1989) et de liquidité abondante a encouragé l’endettement à outrance depuis 9 XI, non seulement des emprunteurs finaux, mais surtout des intermédiaires et des fonds d’investissements, qui ont maximisé les effets de levier en finançant des portefeuilles d’actifs par de la dette bancaire ou des émissions de commercial paper. C’est le cas des "monoliners", des Hedge Funds, des Investment Banks, voire des banques commerciales elles-mêmes. Ces déséquilibres bilanaires majeurs n’ont pas posé de problème jusqu’au moment où la crise de confiance et l’incapacité de renouveler les financements a provoqué soit des défaillances (et dès lors, l’intervention des États), soit des ventes forcées d’actifs, qui ont largement contribué à enfoncer les valeurs boursières et financières.

Pour retrouver des positions bilanaires plus saines, les banques exposées au produits à risque ont alors aussi été contrainte de vendre des actifs qui étaient sains au départ, mais la mise sur le marché de ces actifs sains en avait entrainé une baisse massive des cours, d'où la baisse de 40% du Dow Jones, du CAC40, du Dax... de plus de 40% en 3 mois. Du coup les bonités des entreprises détentrices de portefeuilles se sont aussi réduites et ont abaissé leur valeur en dessous de leurs encours, autrement dit, les ont poussé à la faillite et au licenciement de masse calculé en millions de Travailleurs (Travailleurs, terminologie des Communautés européennes et du Traité de Lisbonne).

La responsabilité de la Fed' qui a maintenu une politique monétaire très accommodante alors que la bulle du crédit s’enflait au point de nourrir une inflation des prix immobiliers est également déplorable et a fini par renvoyer Alan Greenspan de son poste. Ben Bernanke avait simulé une volonté de reprise, et même s'il avait voulu, le Meltdown était déclenché (voir mon article du 11 avril 2008).

Vous avez donc compris qu'il y a au moins une crise cachée derrière cette crise des subprimes qui ne suffit pas à expliquer à elle seule l’ampleur de l’onde de choc sur le système financier mondial. Regardons quelques chiffres: le montant total des crédits hypothécaires non-prime aux États-Unis est estimé à 1,1 trillion de dollars (1.100 milliards) et les baisses de valeurs sur l’immobilier américain sont de l’ordre de 30%. Elles continueront d'ailleurs à baisser pendant toute l'année 2009 et plus de 5 millions de "propriétaires" vont être mis à la rue aux USA par les huissiers avant 2010 parce qu'ils ne peuvent plus rembourser leur dette et leurs crédits. Cela donne des pertes très en deçà des 1,7 trillions de dollars estimés par le FMI comme étant le montant total des pertes engendrées par la crise. Nous sommes totalement en dessous de la réalité, telle qu'elle est évaluée par le FMI, à la fin de mon exposé vous avez les chiffres réels publiés par la Fed'... Ce montant lui-même est (relativement) peu de choses à l’échelle des actifs financiers mondiaux, ou à celle des pertes de valeurs causées par la chute des cours boursiers sur l’ensemble des places mondiales. Je vous l'ai expliqué dans ce paragraphe ci-dessus et je vous livre à présent les graphiques et les chiffres que j'ai téléchargés directement sur le site de la Federal Reserve.

  • 4] Crise de sur-liquidités, mensonge et escroquerie planétaires:
    le coût de l'argent n'est pas défini par la Fed' ou la BCE, mais par le LIBOR ou l'EURIBOR !!!
J'ai récupéré directement les graphiques sur le Site de la Fed', de MarketOracle.eu et de ProAT.com. Il vont vous exposer que les analyses de Ben Bernanke, Gouverneur de la Fed', de Jan Claude Trichet, Gouverneur de la BCE, mais aussi de Gordon Brown et d'Alistair Darling, d'Angela Merkel, de Nicolas Sarkozy sont fausses et administrent un faux médicament d'après un faux diagnostic. Si vous êtes lecteur fidèle de mon site, vous saurez aussi lire mes analyses personnelles et de gauche, que je ne manque jamais de faire, même si les plus étourdis d'entre vous ne savent plus faire la différence entre gauche et droite.
 
Selon ces sources il semble que nous nous dirigions vers un évènement économique qui n'a pas d'égal dans toute l'histoire que ce soit dans la "Manie des Tulipes" de 1637, dans l'effondrement du système de l'écossais John Law  de Lauriston (1719, inventeur du papier-monnaie, compagnie du Mississipi), ou dans la bulle technologique dot-com de 1999.

Il semble aussi que l'hyperinflation de la République de Weimar de 1923 ou de la Grande Dépression ne puissent même pas être les avant-goûts adventices d'un petit déjeuner sur l'herbe. Il y aura un gigantesque transfert de valeur qui va écraser la plupart d'entre nous et qui va favoriser certains, les survivants de la Classe globale de la Globalisation. Le graphique à gauche vous expose la courbe de la panique qui est élaborée à partir du taux Libor, le taux interbancaire à 1 mois. Ce taux d'intérêt est basé sur le taux interbancaire offert à Londres (LIBOR) à 3 mois dans la monnaie dans laquelle est libellé le prêt, augmenté d'une marge au titre des coûts (qui comprend la marge moyenne pondérée que prélève la BID, Banque Interaméricaine de Développement) au titre des coûts, hors frais et/ou gains au titre de l'atténuation des risques), augmenté aussi de la marge normale de la BID sur les prêts. La Banque révise trimestriellement son taux basé sur le LIBOR qui est aussi un instrument de mesure de la confiance. Cet instrument financier permet de déterminer clairement l'impact des évènements qui provoquent la défiance sur les marchés financiers. Le nom de ce taux été formé par la contraction des mots anglais London interbank offered rate ("taux interbancaire offert à Londres"). Il existe un équivalent pour la Zone Euro, l'EURIBOR ou  TIBEUR. Le graphique ci-dessus vous montre le taux LIBOR, son niveau normal et son pic suite à la faillite de la 5ème banque britannique, la Northern Rock en juillet 2007, puis les pics des faillites de la banque d'investissement Bear Stearns américaine, puis des deux instituts de crédit hypothécaire, la Freddie Mac et la Fannie Mae, puis la faillite non repêchée de la banque d'investissement Lehman Brothers, qui est au jour du 15 septembre 2008 le réel déclenchement du cataclysme monétaire international et qui n'a plus rien à voir avec la-dite crise des subprimes.

Revenons au scénario de l'hyperinflation qui préfigurera le Global Meltdown 2009. Selon mes recoupements que je fais entre ce que je lis des analystes de mes sources sus-citées, il semble que ce n'est pas la déflation qui marquera notre futur immédiat, mais l'hyperinflation appelée par les masses colossales de liquidités injectées depuis un an en particulier et dont vous pouvez voir les graphiques de la Fed' plus bas. L'hyperflation démarrera quand les personnes vont se mettre à constater que leur argent qu'elles ont sur leur compte bancaire ne va permettre que d'acheter la moitié le mois prochain que ce qu'il permet d'acheter le mois en cours.

Une panique en résultera comme à Weimar. Le graphique à gauche montre le taux réel de l'inflation en noir, et le taux de l'inflation en rouge selon le nouveau mode de calcul entré en vigueur dans les années 80'. Il semble d'ailleurs que l'inflation aux USA est déjà de 12% pour les biens manufacturés depuis quelques mois (le graphique à gauche ci-dessus). En Islande elle est de 18% en décembre 2008. L'Islande n'a fait que de précéder les Royaume-Uni et les USA dans la banqueroute d'État. Ce n'est pas non plus un hasard si la Fed' a cessé de publier en 2006 (début de la crise des subprimes) l'indicateur de la masse monétaire M3. M3 est égale à M1 (billets, pièces et dépôts à vue) + M2 (dépôts à termes inférieurs ou égaux à deux ans et les dépôts assortis d'un préavis de remboursement inférieur ou égal à trois mois) + les instruments négociables sur le marché monétaire émis par les institutions financières monétaires (IFM), et qui représentent des avoirs dont le degré de liquidité est élevé avec peu de risque de perte de capital en cas de liquidation... Quand une banque centrale ne publie plus M3, c'est qu'elle veut tenter de dissimuler la création de monnaie. Et aux USA elle est galopante depuis la politique d'Alan Greenspan et surtout depuis 2006, et maintenant avec les Plans Paulson, TARP, etc... Pour les analystes, il se pourrait bien qu'un prix de l'or à plus de 800 $ signale en réalité une inflation, et non une déflation, pour 2010 et après. L'or est passé du 1er au 26 janvier 2009 de 876 $ à 913 $ l'once

Un rush hyper-consumériste va pousser les gens à acheter tout et n'importe quoi d'utile et d'inutile. Les entreprises de transformation ne seront plus disposées à vendre leurs biens produits, parce que le prix obtenu ne leur permettra pas de payer les salaires, les charges et les matières premières ou semi-finies pour poursuivre la production de nouveaux lots. Chacun qui vendra quelque chose sera un perdant, parce qu'avec la même somme il ne sera plus capable d'acheter le même objet. La monnaie, créée électroniquement à la Bourse et pour la Bourse, et avec l'achat à crédit d'actions et de produits dérivés, depuis la politique de l'argent facile d'Alan Greenspan lors de la phase des spéculations sur les dérivés titrisés, qui a conduit à la crise des subprimes et à la crise financière, a procuré des bénéfices colossaux aux initiateurs de pyramides spéculantes qui remettaient en circulation sous d'autres formes très créatives de nouveaux dérivés titrisés en mixant d'anciens produits dérivés. Mais ces bénéfices colossaux se sont réalisés sur la masse des populations au travers de l'effondrement de leurs relatifs standard et niveau de vie. Voilà, comme je vous l'expliquais ici le 6 octobre 2008, nous avons la preuve de la croissance appauvrissante, que ce soit pour les pays pauvres comme le prouve depuis 1954 Jagdish Bhagwati, mais aussi pour des classes de plus en plus élargies dans les pays industrialisés. Tant que cette équation ne sera pas intégrée dans le mental des gouvernants et des hommes politiques, des Plans américains TARP ou des débiles Plan-s Européen-s des "Boîtes à Outils" de nationalisations-recapitalisations (bail out) des systèmes bancaires systémiques qui créent de la dette (déficits budgétaires colossaux) pour payer de la dette, ne vont que créer la bulle de l'après-bulle.

La consommation ostentatoire fait partie du modèle américain, il n'est pas étonnant que la politique monétaire de l'argent facile d'Alan Greenspan ait à ce point pu faire mouche et faire passer le taux d'endettement des ménages américains à 140% et son taux d'épargne à 0,2%. Aux USA, consommer permet aux ménages de garder leur rang social et d'en remontrer aux voisins et à la paroisse avec une apparence éblouissante de réussite, en réalité basée sur des actifs fantômes, puisque financés à partir de rien, ou si vous voulez de crédits pourris impossibles à rembourser, surtout lorsque l'on est un débiteur Ninja (no income, no job, no asset). Il faut aussi rappeler que pendant cette période de l'argent facile, et surtout depuis 2000, il y a eu aux USA une répartition de plus en plus inégalitaire des richesses réelles; les 1% les plus riches des américains se sont accaparés 75% de la croissance économique. La part la plus importante des richesses, des revenus a aussi migré vers une proportion de plus en plus faible de la population. Les 1% d'américains les plus riches détiennent plus du 1/3 des richesses, et les 10% des plus riches détiennent les 75% des richesses. Voici encore la preuve de ce que Jagdish Baghwati n'avait pas imaginé, à savoir la croissance appauvrissante à l'intérieur même des pays industrialisés. Nous pouvons aussi exprimer la situation avec le point de vue des pauvres et de la classe moyenne: le revenu réel avait baissé. L'addiction à la consommation des américains sera difficile à freiner et Barack Obama ne s'y trompe pas non plus. Il va faire passer volontairement le déficit budgétaire américain à 1200 milliards de $ avec les soi-disants Plans de Sauvetage, de défaisance, de création d'une bad bank, de bail out... Il a aussi été élu pour ceci, pour sortir les poubelles et pour tuer une seconde fois, une troisième fois le veau d'or. Il va injecter dans l'économie encore plus de liquidités que le Plan TARP, le Plan Paulson, Bush... Il prend en main le foen à billets, et il souffle sur la frustration du consommateur américain impossible à sevrer qui souffle sur sa braise et son incendie qu'il propage. Quand la "confiance" des consommateurs reviendra, les océans de liquidités séquestrées dans les banques vont déferler sur les marchés. Il faudra subvenir à ce "Keeping up with the Jonese", cette "Consommation ostentatoire" qui avait déjà été décrite par l'économiste et sociologue américain Thorstein Veblen (photo) dans sa Théorie de la classe de loisir (1899).

Par rapport aux informations alarmistes sur l'hyperinflation, nous pouvons aussi penser à l'envers (wir könnten auch als Querdenker meinen, dass.../ je suis au moins trilingue en Alsace vous savez) que les analystes plus avertis que d'autres vous font une propagande contre l'hyperinflation parce qu'ils savent que nous arrivons dans une phase réelle de désinflation. Ils vous alors semblant de penser, qu'il n'est pas légitime de se dire qu'il y a une phase d'inflation galopante qui commence bien que la baisse actuelle des matières premières comme du pétrole entraine une baisse relative des prix. Si bien que par cette propagande ces experts de l'analyse et de la contre-information incitent les consommateurs à aller consommer en masse pour que la relance passe par les voies naturelles, c'est à dire par une augmentation de la demande, plutôt que par une augmentation de l'offre, qui doit elle-même passer par une phase de relance de la production et des échanges internationaux. De l'épargne il y en a dans les ménages. Mais pas de la confiance. Cette contre-expertise en volutes est donc une manière de faire du chantage sur les "réformateurs du capitalisme" pour qu'ils aient un plan de mesures de dégrèvements fiscaux. A ce stade de la réflexion, c'est comme avec la foi, t'y crois ou t'y crois pas. Et comme nous sommes dans un système d'information impure et imparfaite, il y a de quoi cravacher le baudet. Enfin, les athées ont aussi une vie, ne l'oublions pas. Et une pensée. Et une capacité de réflexion. Et les ménages ont peur pour leur avenir et leurs enfants. C'est encore plus simple.

En réalité il semble que les deux tendances seront combinées. Leap2020, un site qui fait aussi référence au Pôle de Gestion Économique de Strasbourg, parle de recessflation, de récession combinée à une inflation. Pour Nouriel Roubini, les deux tendances seront combinées dans une stag-déflation, une stagflation combinée à une récession et une déflation. C'est selon le degré de pessimisme que vous choisirez le modèle en "U", avec un hard landing, un atterrissage dur, et une remontée vertigineuse de l'inflation, ou en "L" sans remontée immédiate. Pour Nouriel Roubini la récession américaine va dépasser les 5%. Des sites plus pessimistes parlent de récession à deux chiffres.

Je vous ai entretenu plus haut du taux LIBOR interbancaire aux USA qui indique le taux pratiqué par les banques entre elles quand elles se prêtent de l'argent. Ce taux est surtout un indicateur de confiance. Sur le graphique de droite vous voyez le taux interbancaire de la Zone Euro, EURIBOR, et vous appréciez l'éloignement strictement opposé des inflexions de courbes entre le taux directeur de la BCE, qui ne cesse de baisser, et l'augmentation du taux interbancaire. Deux conclusions sont à tirer: 1) ce n'est pas le taux directeur des banques centrales qui tire vers le haut ou vers le bas le coût de l'argent, mais le taux interbancaire; 2) malgré la circulation de liquidités amplifiée due à la baisse du taux d'intérêt directeur, le coût de l'argent augmente en réalité. Mon explication personnelle est encore plus simple: les marchés financiers jugent insuffisante l'autonomie des banques centrales qui ne doivent pas rendre des comptes aux gouvernements et à la politique; les marchés financiers se sont créé à leur propre mesure l'instrument qui leur convient pour conduire la politique monétaire. Mon autre conclusion est que les banques font un bénéfice entre l'argent prêté à bas coût, voire à taux 0% (le dernier abaissement du taux directeur de la Fed' de décembre 2008) et l'argent qu'elles prêtent à un taux plus élevé qui n'a plus rien à voir avec une marge commerciale bénéficiaire. L'argent des contribuables, créé par les banques centrales sert donc directement à l'enrichissement des banques privées et aujourd'hui à se refaire une santé comptable en compensant les dettes toxiques irrécouvrables ou la chute de la valeur des actifs sains qui existent encore dans le bilan! Le LIBOR et l'EURIBOR sont donc les indicateurs de l'État Providence du marché financier. Vous avez déjà pu voir dans le § précédent que la Fed' avait en réalité délégué à la Fannie Mae, à la Freddie Mac, mais aussi aux banques d'investissement et commerciales la capacité à créer de la monnaie. Cette capacité avait été utilisée sans discernement et sans analyse réelle des bonités (situation de solvabilité) des emprunteurs. Les prêts ont été accordés aux "débiteurs-Ninja", no income, no job, no assets (sans revenus, sans emploi et sans garanties).

Ceci n'avait pas été un manquement des prêteurs ou une brèche du système prudentiel du calcul du risque et du taux de couverture (Basel 2, IFRS, et IAS), mais une volonté affichée du gouvernement Bush et d'Alan Greespan de faire de la croissance et de la financer sur des dettes publiques couvertes avec des ventes de Bons du Trésor américain et de la titrisation à répétitions de produits financiers dérivés.

La vision ordolibérale des gouvernants laisse aux marchés financiers les moyens de créer leur propre mesure d'auto-régulation et l'instrument qui leur convient pour conduire la politique monétaire. J'espère bien que vous comprenez que le législateur s'est créé l'instrument de sa dépossession de son pouvoir régalien et que ceux qui critiquent, en particulier les gauches et les souverainistes, l'autonomie de la BCE, sont à quelques mondes de retard. Le taux directeur de la BCE constitue le seuil plancher au-dessus duquel les banques vont gagner de l'argent en re-prêtant les fonds injectés par la banque centrale, ou en faisant de la rétention de ces fonds pour ajuster leur propre trésorerie, ce qui est le cas actuellement depuis l'été 2007 comme vous pouvez l'observer sur le graphique de l'EURIBOR.

Le taux LIBOR ou EURIBOR, s'il est un instrument financier, il reste un instrument de mesure de la confiance. Les banques, ne pensant pas que les nouveaux emprunteurs seront en mesure d'investir pour gagner de l'argent, elles préfèrent faire payer à l'avance le coût du risque à l'emprunteur, voire ne pas octroyer de crédit. Vous vous souvenez, comme on avait essayé de faire passer pendant presque 20 ans pour des arriérés les européens, les français, parce qu'ils n'avaient pas en eux la culture du "capital-risque"? Le serpent se mord la queue, et apparemment il aime ça. JC Trichet, Ben Bernanke ne savent plus comment faire pour soudoyer les banques, afin qu'elles s'ouvrent aux demandes de prêt. Les banques jouent aussi un jeu douteux en n'allant pas chercher en masse les centaines de milliards qui leurs sont offerts pour être recapitalisées (bail out). Elles agissent ainsi, car si elles avouent le montant de leur positions toxiques et de leur situation labile ou devant mener à une quasi faillite, elles seraient immédiatement sanctionnées par le marché et leurs actions en bourse perdraient trop de valeur. Elles exercent un chantage sur les gouvernements, car elles aimeraient que la recapitalisation se fasse sans contre-partie, sans conditions et car elle redoutent une chute de leurs propres actions à la bourse, car elle dévoileraient ainsi le bilan toxique. En Allemagne la Deutsche Bank, qui est de loin "most-leveraged" en Europe, semble jouer le plus avec le feu ou la dynamite. Les banques jouent un dangereux poker menteur pour gagner du temps et faire ramollir la BCE et les gouvernements. Tôt ou tard, les banques seront obligées de révéler "en entier" leur bilan et devront avoir l'honnêteté des dirigeants de la Lehman Brothers, qui n'avaient caché aucune position toxique. Les banques poursuivent leur chantage qu'elles exercent sur le gouvernement et exigent à présent la création d'une Bad Bank, une mauvaise banque qui prend à sa charge toutes les positions négatives des banques commerciales et d'investissement et qui les fasse disparaître, quand on y pense plus. Gordon Brown et Angela Merkel sont sur le point d'accepter. Les Suisses délocalisent le Fonds de défaisance simplement aux Iles Vierges, dans ce paradis fiscal.

D'un côté nous redoutons une nouvelle hausse des liquidités, totalement déconnectée avec toute réalité économique et qui va pousser à l'hyperinflation, d'un autre côté on pense que c'est la seule manière de corriger la crise. Dans les deux cas, c'est l'impasse et l'erreur.

Le International Herald Tribune de New York du 31 décembre 2008 reste lui aussi dans l'expectative et ne voit pas de renversement de tendance au niveau de l'économie tant que les banques, qui ont été arrosées copieusement par le Trésor public et les banques centrales, n'octroient pas de nouveaux crédits. Des pans entiers de l'économie et des industries clefs se sont arrêtés de fonctionner. Les investisseurs attendent eux aussi de connaître le "nouveau code de la route", d'autant plus que dans ces 18 derniers mois celui-ci a été réécrit tellement de fois, que personne n'est sûr si le gouvernement va intervenir ou non. De plus les analystes ne voient pas venir un rebond de l'économie tant que les dépenses ne réaniment pas le marché de l'emploi et le prix de l'immobilier:

.../... "Even after receiving millions, in some cases billions, of dollars from the government, banks are reluctant to lend money. Crucial parts of the financial system have stopped functioning. The exuberance of the boom, which led bankers to make loans to people who could not repay them, has given way to a seemingly intractable fear of making any loans at all.

.../... Despite the government interventions, and indeed even because of them, many investors are reluctant to act until they are sure of Washington's next step.  'Investors will regain their confidence when they are sure they understand the rules of the road,' said Jaret Seiberg, a financial policy analyst at the Stanford Group, a research and consulting firm in Washington. In the past 18 months, those rules have been rewritten so many times that nobody is sure when the government will intervene and when it won't." .../...

"The troubles in the economy, of course, only add to the anxiety. Investors and bankers will be reluctant to extend credit until home prices stop falling and until more people are finding jobs than losing them. All of that spending will not revive the job market and lift housing values overnight."

Il est déplorable que toutes ces liquidités ont mené en premier lieu à la bulle qui cache d'autres bulles et qui a éclaté. Il est encore plus déplorable que les nouvelles liquidités injectées par les gouvernements et les banques centrales comme la Fed' ou la BCE soient mis sous séquestre par les banques commerciales ou les banques d'investissement. Le graphique n°1 vous montre pour les USA toute la masse monétaire. Cette masse monétaire a mis 200 années pour passer de 0$ à 800 milliards de $, ... mais ces derniers trois mois depuis l'été 2008... elle est passée de 800 milliards de $ à 1600 milliards de $. Regardez la courbe!



Le graphique n°2 vous montre aux USA le cash en circulation de novembre 1919 à novembre 2008. En réalité une toute petite partie de cette masse monétaire est sortie des banques pour circuler dans l'économie. A l'avenir les prix vont devoir augmenter pour absorber comme une éponge le surplus de la masse monétaire.






Le graphique n°3 vous vous montre le montant en $ empruntés par les banques à la Fed' depuis 1925 jusqu'à la fin de l'année 2008. Le minuscule pic que vous pouvez apercevoir avec grandes difficultés vers 2002 représente l'éclatement de la bulle dot-com des Nouvelles Technologies qui n'était que la bulle visible de la crise du système des profits avec les affaires Enron/Worldcom. Ce cliff, cette falaise, indique que pour les banques, la crise financière faisant suite à la crise des subprimes est 100 fois plus grave que le krach de 2002/03 qui avait déjà considérablement perturbé les esprits et mis des millions de travailleurs à la rue et poussé à la faillite des centaines de milliers d'entreprises.


Le graphique n°4 vous montre le montant des crédits alloués aux banques par la Fed'. Ce graphique inclue aussi le bail out, le renflouement des créances douteuses toxiques détenues par les instituts bancaires conformément au Plan Paulson, appelé TARP (Troubled Assets Relief Program). De la fin de l'année 2007 à novembre 2008, le montant est passé de 800 milliards de $ à 2200 milliards de $. Vous avez bien lu!
"It is climbing skyward like a homesick angel - Ceci monte vers le ciel comme un ange qui a le mal du pays."




Le graphique n° 5 représente les réserves en excès des banques. Au cours d’une journée ordinaire, le système bancaire américain se contente de 12 milliards de dollars de réserves pour réaliser 4000 milliards de dollars de transactions. En moyenne, un dollar de réserve est utilisé 300 fois par jour. Ceci est la preuve que les banques séquestrent des réserves, et bloquent le système. Vous voyez trois autres pics sur ce graphique: en 1929, en 1940 et en 2001 avec le 9 XI, l'attentat sur les Twin Towers de Manhattan. Les banques ont réduit leur tolérance au risque, ce qui nécessite une augmentation des comptes de réserves. Elles désirent avoir un matelas plus important pour se prémunir en cas de pertes. Les banquiers estiment qu'ils ont besoin de plus de réserves est deviennent réticents à prêter aux autres banques. Vous pouvez comparer le pic de 1940 au début de la Seconde Guerre Mondiale et le pic de 2008. Les banques perçoivent 50 fois plus élevée la gravité de la crise financière de 2008 par rapport à la Seconde Guerre Mondiale.

J'ai téléchargé directement sur le site de la Fed' ces graphiques. A la vue des courbes nous allons être témoins et victimes d'évènements extraordinaires qui vont s'articuler autour de la valeur du $ qui est de toute manière déjà en ce moment estimé par les analystes à 12 fois au-dessus de sa valeur réelle. Les acteurs de l'économie, les banques et sûrement les politiciens, les gouvernants sont en mesure d'évaluer la létalité de l'économie américaine et de la Banqueroute d'État qui va marquer l'Histoire des USA et du Royaume-Uni. Il semble qu'avant juin 2009 s'effondrera le système monétaire international et qu'il n'y aura plus pendant quelques semaines de monnaie d'échange entre les continents.

D'après les analystes les USA et le Royaume-Uni ne renoueront avec la "croissance" qu'à partir de 2018. D'après le classement du World Economic Forum du FMI publié en octobre 2008, les banques britanniques se situent, en termes de solvabilité, au 44e rang mondial derrière le Botswana.

  • 5] Et l'Europe, l'Euro?
    Obama ne pourra pas empêcher la Banqueroute d'État des USA en 2009.
Aujourd'hui, 30 décembre 2008, JC Trichet, Gouverneur de la BCE, annonce qu'il est très inquiet parce que les banques n'accordent toujours pas suffisamment de crédits, bien au contraire, elles organisent une rétention du crédit. Les Plan-s "Européen-s" avec les "Boîtes à outils" de Sauvetage, de Restitution de la confiance et de Relance ainsi que les différentes baisses du taux directeur de la BCE n'ont toujours pas provoqué le moindre des frémissements deux mois après, même pas au niveau de l'indice de confiance des ménages ou des entrepreneurs. JC Trichet a annoncé pour le début janvier une nouvelle baisse du taux directeur en dessous de 2,5%. Nous pourrions croire que les banques commerciales européennes font pression sur la BCE pour obtenir comme de l'autre côté de l'Atlantique les mêmes conditions de refinancement à un taux situé entre 0 et 0,25%. Mais si nous observons le LIBOR et l'EURIBOR (revenir au §4) nous voyons que la différence avec le taux directeur américain ou européen est sensiblement la même. La baisse coordonnée du taux directeur de toutes les banques centrales ne provoque aucun effet depuis septembre 2008.

Sur le graphique n°6 vous voyez à la date du 9 ocobre 2008 le montant des prêts octroyés aux banques commerciales par la BCE.













Sur le graphique n°7 vous pouvez mesurer l'ampleur des dépôts que les banques mettent à la BCE contre rémunération. Ceci est la preuve qu'il n'y a pas de problème de liquidité mais un problème de confiance entre les banques, comme le déplore JC TRichet, hier le 30 décembre 2008, dans son discours qui doit marquer le 10ème anniversaire de l'Euro. Les banques retirent les liquidités du marché, les séquestrent ou les replacent en lieu encore plus sûr que sur leurs comptes, soit à la BCE.

L'éclatement de la Bulle des subprimes qui a des répercussions sur "l'économie réelle" comme le disent les médias depuis octobre 2008 est à formuler différemment: les sur-liquidités faciles et les politiques accommodantes et sans contrôle des banques centrales et des recommandations de Bâle 2, les déficits budgétaires des États ont exercé, de manière démultipliée et sans commune mesure avec la réalité économique, un levier sur la dette pour financer la dette. Puis l'effondrement des prix de l'immobilier aux USA, en Espagne, en Irlande, et dans les nouveaux Länder de l'Allemagne a provoqué la crise du crédit. Puis une baisse de la consommation. Puis une récession. Puis une accélération de la crise du crédit (credit crunch). Puis une crise financière mondiale. Puis le Global Meltdown 2009 avec une déflation. Puis une crise sociale géopolitique, puis une hyperinflation... C'est Weimar en plus.

La création de monnaie a été abandonnée aux marchés comme nous l'avons vu plus haut. L'intervention publique ordolibérale a orchestré la déresponsabilisation et le malinvestissement dans des produits financiers dérivés et titrisés à très haut risque. Depuis longtemps le monopole sur la création monétaire n'est plus détenu par les banques centrales. La politique monétaire d'argent facile réclamée par les banques leur a permis d'être terriblement moins précautionneux avec leurs investissements, d'autant plus qu'elles pouvaient anticiper que les banques centrales et les gouvernements viendraient à leur secours en cas de défaillance.

Ces sauvetages, ces bail outs et ces différents plans de Sauvetage et de Restitution de la Confiance des Marchés sont devenus la réponse privilégiée à toutes les crises financières depuis 1929. La dilution de la responsabilité et le système de mutualisation du risque ont permis aux banques de se constituer de larges portefeuilles de créances immobilières sur les ménages insolvables.

Les banques moins irresponsables et cupides qui n'avaient pas compté sur l'intervention monétaire et les recapitalisations dans leur stratégie financière avaient refusé ces produits dérivés toxiques, mais aussi perdu des parts de marchés face à leur concurrents déloyaux. Les politiques monétaires et les Plans Paulson, Gordon Brown, JC Trichet et les Plan-s Européen-s avec leur Boîtes à Outils créent un État Providence pour les systèmes systémiques des banques, détournent le Trésor Public et donnent une prime aux escrocs qui récompense les comportements kamikazes et pénalise les choix prudents.

Sur le tableau ci-dessus publié aujourd'hui, 1er janvier 2009 par le Frankfurter Allgemeine Zeitung, vous voyez en rouge les pertes du marché des actions en 2008 pour un montant investi de 100.000 euros. Vous voyez que l'Islande a tout perdu et est passée de 100.000 à 3000 euros. L'Islande est en banqueroute d'Etat et a été soutenue par le FMI. Ne poussez pas des "oufs" de soulagement, ce sera la situation du Royaume-Uni en mars 2009 et des USA en juin 2009. En bleu vous avez les "Anleihen", les autres formes de placements comme les Bons du Trésor, l'or... Regardez biens quels sont les pays en bas du tableau. Le Royaume Uni reste le prochain candidat à la Banqueroute d'État en raison de la constitution toxique de tout son PIB. Sur ce tableau vous n'avez pas la chute du cours des actions en Irlande: 91.4% en 2008, contre 56.8% pour le Royaume-Uni, 47.8% pour les USA. Vous voyez que l'Irlande (République), le Tigre Celtique est morte financièrement, suivra les pas de l'Islande et va sans doute demander le soutien du FMI, comme la Grande Bretagne en 1976 et bientôt à nouveau.

Je peux lire aujourd'hui, 14 janvier 2009, dans le Irish Times et dans le Financial Times que le débat est lancé au sujet de l'aide de l'Irlande par le FMI. Voici la teneur d'un avertissement fait par le gouvernement irlandais: "the State's borrowing figures are unsustainable and could possibly lead to the International Monetary Fund ordering mass dismissals of public sector workers in the future"; Et "The Irish government has told trade unions that without agreement on public sector pay cuts, it may have to go to the International Monetary Fund for help" (sans accords dans le secteur public, le gouvernement irlandais sera obligé d'aller demander de l'aide au FMI).

Les profits issus du secteur de la finance représentaient aux USA 14% du total des profits des entreprises américaines en 1960, mais ils se montaient à 39% de ce même total en 2007. C'est sur la base globale des richesses produites que les économistes français avaient comparé pendant des années le productivité horaire ou annuelle par employé dans les économies américaine et française. L'objectif de ces économistes et de ces politiciens était d'exercer une pression sur les revendications salariales en France et d'inculquer une mauvaise conscience et un complexe dans la tête du Travailleur.

La dette des ménages américains passe de 46% du PIB en 1979 à 98% en 2007... ce qui fait que le tiers de ces mêmes ménages supportent une dette continue de 10000 dollars sur leurs cartes de crédits avec des taux allant de 11 à 15% ...et jusqu’à 30% en cas de retard de paiement. Les ménages avaient pris leur maison ou leur appartement pour un distributeur à billets de banques, puisque ce bien immobilier était leur garantie pour les autres crédits de consommation. Tant que l'immobilier augmentait, les "propriétaires" prélevaient l'argent au distribanque ou demandaient un nouveau crédit hypothécaire. Des centaines de milliers de "propriétaires" totalement insolvables n'avaient pas attendu les huissiers et avaient simplement renvoyé sous enveloppe timbrée à la banque la clef de leur maison ou de leur appartement, à charge à elle de se rembourser sur un "actif" devenu fantôme et sans prix sur le marché. Une défaillance sur marché immobilier américain a amplifié la nature holistique du système financier qui fait qu’un dépôt de bilan de la Lehman Brothers du 15 septembre 2008 et de l'assurance AIG qui s'était impliquée par ses filiales dans les crédits adossés (titrisation), peut entrainer une catastrophe planétaire en un délai extrêmement court.

Les politiques monétaires mal avisées d'Alan Greenspan avaient provoqué cette crise avec l'aide de ces deux entreprises parapubliques américaines, ces Instituts de crédit hypothécaire, la Fannie Mae et la Freddie Mac. En se portant garantes d'acquéreurs de logements insolvables, elles ont prôné l'irresponsabilité financière de ménages surendettés. Elles ont étalé, mutualisé, dilué ces crédits dans des systèmes pyramidaux à la Ponzi-Madoff sous forme de titres financiers dérivés complexes revendus à l'ensemble de l'industrie bancaire, qui les a retransformés elle-même en  produits dérivés toxiques et ayant la capacité d'une propagation virale envers l'ensemble des marchés nationaux et internationaux.

Il ne faut donc pas se tromper de diagnostic dans ce désastre financier, et ne pas administrer le remède du déficit budgétaire massif qui ne va que préparer la nouvelle crise après le Global Meldown 2009. Débloquer des liquidités pour secourir les banquiers ne peut qu'encourager ces derniers à continuer leur gestion malsaine, irresponsable et économicide qui va propulser des millions de Travailleurs au chômage, rompre des familles, briser des destins et engendrer des conflits de plus grand envergure. Ces récentes interventions des États et des banques centrales préparent par conséquent les désastres moraux de demain, les détresses personnelles et les misères collectives.

Après le Global Meltdown 2009, il faudra sortir du cycle infernal des éclatements de bulles qui se répètent de manière de plus en plus rapprochée et violente. Il faudra avoir le courage de se demander quel modèle de société nous voulons, quel genre de croissance nous voulons, "une croissance durable ou une décroissance conviviale". Il faudra organiser la réallocation des ressources vers des actifs sains et qui garantissent aussi l'existence des générations futures. La génération qui a fait la Seconde Guerre Mondiale, si elle a libéré le monde du nazisme, elle a aussi volé à ses petits enfants une certaine aisance matérielle et de vie, elle a détruit deux générations à venir et, de par sa faute, le monde et l'économie mettront vingt ans à se remettre du Global Meltdown 2009.

Le graphique ci-dessus montre l'Evolution de la base monétaire des USA et les indications des crises corrélées de 1910 à 2008.


<<< Mode de lecture: 1 trillion = 1000 milliards, 1 billion = 1 milliard
77000 milliards de destructions d'actifs les 11 derniers mois  / 
Mode de lecture >>>
incapacité du gouvernement à inverser la tendance de la destruction d'actifs, malgré le programme de bail out, le TARP = 700 billions de $ (Plan Paulson) + les milliards offerts à Ford, GM, Chrysler.





<<< Incapacité du Gouvernement à contrecarrer la déflation

Les banques séquestrent les aides du Plan Paulson et ont des réserves excessives.
La force déflationniste est 100 fois supérieure à la capacité à avoir une mesure anti-cyclique. C'est pourquoi le gouvernement américain n'a pas été capable d'éviter la déflation des années 30, et le gouvernement japonais la déflation des années 90.







Les deux tableaux suivants
: Le prétendu "Credit Crunch" n'est qu'un refus des banques commerciales ou d'investissement d'octroyer des crédits. Depuis 80 ans, il n'y a eu qu'une augmentation continue des crédits. Mortgage = emprunt immobilier des particuliers, Corporate Bond = obligations des sociétés / emprunt des sociétés.
















A chaque fois que je ferme le fichier de ce site et que je crois que mon article est fini, je clique sur mes sources favorites d'informations que je vous ai citées en début de cet article.

Aujourd'hui, le 1er janvier 2009, la Fed' vient de racheter 500 milliards de créances douteuses. C'est unique dans l'histoire des banques centrales, qu'une banque centrale rachète des papiers commerciaux, et à fortiori des papiers hypothécaires pourris. A ceci se mesure le désarroi de la Fed', de Hank Paulson et de Ben Bernanke. En réalité le Fed' va racheter toutes les créances toxiques de la Fannie Mae et de la Freddie Mac, qui représentent plus de 50% du marché hypothécaires des USA. Comme la Fed' ne peut plus baisser le taux directeur, elle se sent obligée d'utiliser d'autres outils, ou, comme ici, d'en inventer. Les autres Hedge Fonds ont déjà prévenu Bernanke que la Fed' devra acheter ces 6 prochains mois "tout ce qui lui tombera sous les doigts". Les banquiers et les hedgers poursuivent leur chantage auprès du gouvernement américain pour qu'il endosse leur comportement de kamikaze systémique et pour laisser payer le bail out et sans doute plus encore par le Trésor public. Un chantage au chômage et à la crise sociale majeure leur facilitera la tâche. L'État américain ou européen consolide sa nouvelle qualité d'État Providence pour le système systémique bancaire et du financement de la dette par la dette. Ce n'est pas tout, la Fed' va aussi tititriser elle-même ces pourritures virales toxiques qu'elle rachète et va les transformer en Bons du Trésor ou autres produits financiers. Ce tour de magie noire peut encore fonctionner un peu car il y a en ce moment un rush vers la Fed' et les déposants préfèrent payer un intérêt négatif plutôt que de laisser l'argent dans les autres instituts bancaires. Les banques se transforment en feeder funds comme elle l'ont fait elles-mêmes ou auprès d'escrocs systémiques comme Bernie Madoff. Cette fois, la Fed' se conduit officiellement comme un Bernie Madoff. Oui, mais le $ est surévalué de 12 fois, et en été 2009 nous aurons le nouveau dollar. Il n'y a donc plus que les américains eux-mêmes à s'agenouiller devant des Madoff privés et des Madoff d'État. Nous sommes en face d'un lemming run. Ce n'est pas le tsunami qui vient aux lemmings, ce sont les lemmings qui viennent au tsunami. A l'ultime instant de grâce surgira la guerre avant la mise en redressement judiciaire. (Photo: Gaza, 1er janvier 09)

Au sujet de la déresponsabilisation des instituts bancaires garantie par la Fed', nous pouvons lire ceci sur son site: "As previously announced, over the next few quarters the Federal Reserve will purchase large quantities of agency debt and mortgage-backed securities to provide support to the mortgage and housing markets, and it stands ready to expand its purchases of agency debt and mortgage-backed securities as conditions warrant."         "Comme précédemment annoncé, la Réserve fédérale achètera au cours des prochains trimestres de grandes quantités de dettes d'agences et de titres adossés pour soutenir les marchés immobiliers et hypothécaires, et elle est prête à étendre ses achats de dettes d'agences et de titres adossés si les conditions le justifiaient."

Le gouvernement américain d'Alan Greenspan à Bernanke en passant pas Henry Paulson se comporte de plus en plus comme cet État Providence et récompense les instituts bancaires qui ont tous lâché leur cœur de métier pour profiter massivement de spéculation et de la "concurrence libre et non faussée qui permet l'autorégulation du marché et qui apporte le bien-être". Obama ne pourra jamais inverser cette comédie d'escrocs privés et d'État, les sommes mises en jeu sont trop colossales et la spirale tourne depuis 2006.

Selon John Kenneth Galbraith dans son essai "Anatomie d'une catastrophe financière", nous lisons "Euphorie, spéculation, réductions d’impôts, innovations hasardeuses dans la finance d’entreprise sont les causes de la crise économique de 1929".

J'ai trouvé ce commentaire sur le site the Market Oracle: au sujet de l'autonomie de la Fed' et de son action:

"The last 85 years of allowing our currency to be manipulated by a private bank has been a series of crisis, failure, and mismanagement. Ron Paul clearly articulates why the Federal Reserve has helped destroy the American Dream and needs to be abolished:

Abolishing the Federal Reserve will allow Congress to reassert its constitutional authority over monetary policy. Though the Federal Reserve policy harms the average American, it benefits those in a position to take advantage of the cycles in monetary policy. The main beneficiaries are those who receive access to artificially inflated money and/or credit before the inflationary effects of the policy impact the entire economy. Federal Reserve policies also benefit big spending politicians who use the inflated currency created by the Fed to hide the true costs of the welfare-warfare state. It is time for Congress to put the interests of the American people ahead of the special interests and their own appetite for big government." Le tableau à gauche vous montre la dette des USA: elle était de 356,7% du PIB en septembre 2008. Avec le Plan Paulson, le TARP, le Plan GM/Ford/Chrysler et le futur Plan Obama, elle va continuer à monter skywards comme ce homesick angel... Hier, le 1er janvier 2009, l'industrie américaine de l'acier réclame aussi une aide de 1000 milliards de $... Depuis des années nous savons (cherchez dans mon site) que les USA sont économiquement arriérés, que leur productivité horaire et annuelle sont très mauvaises, mais les néolibéraux et les ordolibéraux nous ont pris pour des demeurés quand nous l'expliquions. Le PIB des USA a été calculé sur de la dette et de la production de "richesses" spéculatives, c'est à dire sur du vent et sur des lubies virales. Les USA ne disposent même pas du socle industriel pour organiser leur relance. Pour rappel, le critère de Maastricht impose une dette cumulée de 60% maximum du PIB. Les pays européens étaient de 2 à 3% au-dessus des 60% en septembre 2008.

Sur le graphique ci-dessus à droite vous voyez le déficit budgétaire allemand actuel qui doit de nouveau retomber en dessous de 3% avec les plans de "Sauvetage" et de Relance. Il était à 0% en 2008. Comparez avec le déficit français sur le graphique ci-dessous pour 2009/10... Nous n'avons aucune marge de manœuvre, notre déficit avait déjà dépassé les 3% et depuis le Président Chirac. Même si j'estime que les 4 critères de Maastricht ne sont que des critères ordolibéraux, un déficit qui n'est fait que pour financer des choses comme le "Paquet Fiscal" est une pénalité pour la France et sa population. Le déficit budgétaire du Royaume-Uni est déjà de plus de 8%, en sachant qu'au Plan Brown/Darlington il faudra ajouter plusieurs super-Plans. Le montant des dettes cumulées du Royaume-Uni dépassera les 100% du PIB (Critère de Maastricht = 60%). La dette cumulée des USA était de 356,7% du PIB en septembre 2008.

La Californie sera en Banqueroute d'État vers le 15 février 2009. 44 États fédéraux des USA sont en très grave déficit budgétaire. Le déficit de la balance commerciale US était à la même époque de 700 milliards de $. Les USA sont en faillite et toute mesure de "relance" va encore plus plomber la situation. Nous ne pouvons compter sur les USA que comme une créance toxique. Mais il n'y aura personne pour racheter cette dette, et un pays ne peut pas faire un bail out de lui-même autrement qu'en quittant cette galaxie ou qu'en édulcorant sa propre douleur par une guerre ou une guerre civile. C'est fini. Je l'avais prévu et prédit dès 1990.

Nouriel Roubini, appelé Doctor Doom (Docteur  catastrophe), avait tout décrit dès 2006: "La Fed ne peut venir en aide au « système financier bis ». [..] Les risques sont bien sûr élevés, et la capacité des autorités à y faire face bien moindre que ce que la plupart espèrent. Il ne s’agit pas de dire que n’existe aucun moyen de s’en sortir. Mais malheureusement il s’agit de moyens toxiques. En dernier ressort, les gouvernements résolvent les crises financières. C’est là une loi d’airain. Les sauvetages peuvent exister, lorsque le gouvernement choisit ouvertement d’assumer la dette douteuse ou l’inflation, ou même les deux. Le Japon a choisi la première solution, au grand regret de son ministre des finances. Mais le Japon est un pays créditeur, où les épargnants ont une confiance totale dans la solvabilité de leur gouvernement. Les USA, au contraire, sont un pays débiteur. Il doit garder la confiance de l’étranger. S’il y échoue, la solution inflationniste devient probable. [..] Les États-Unis sortiront certainement de la crise, mais ils dépendront de la gentillesse des étrangers », ce sera le début de la fin de l’empire américain ."

Au même moment Alan Greenspan avait dit: "Je dirais à mes auditoires que nous ne sommes pas face à une bulle mais à une mousse - de nombreuses petites bulles locales qui ne grandissent jamais à un point pouvant menacer la santé de l’économie dans son ensemble".

Conjuguée à la récession des pays industrialisés de "l'Hémisphère Nord" sera la récession de la Chine et de l'Inde où l'exportation a chuté de 12,5%. De juin 2008 à octobre 2008 le coût moyen journalier du fret maritime est passé de 370.000 $ à... 3700 $. La demande intérieure de ces deux pays est quasi inexistante face à la masse de biens produits. Ces pays, principalement fournisseurs des USA, vont imploser. Selon le ADP National Employment Report le site officiel américain des statistiques sur le marché de l'emploi, et selon le site d'analyse économique, Mish's Global Economic Trend Analysis, qui est pris comme référence aux USA pour les investisseurs qui fuient la volatilité, les USA ont déjà perdu 2,8 millions d'emplois en 2008, 1.9 million d'emplois le dernier trimestre de l'année 2008 et 693.000 simplement en décembre 2008. Le rythme s'accélère de mois en mois. Le site Mish's vient d'être classé par le Times comme l'un des 25 blogs mandiaux du monde qui traite des questions de la finance.

Nous avons les Élections Européennes 2009. La politique de Jean Monnet de la "concurrence libre et non faussée du marché qui s'autorégule, qui apporte le plein-emploi et le bien-être" (Traité de Lisbonne) doit être révisée. "L'ordre spontané" de von Hayek doit être combattu, il est pourtant partout dans le Traité de Lisbonne et dans les Directives européennes. Mobilisez-vous, politiquement.



18. décembre 2008

Elections Européennes 09 - Directive Fonds Propres, CEJ, Bâle 2, Eclatement de l'Eurozone, euro-glut et livre-euro

L’établissement des règles de concurrence reste le domaine réservé de la Commission européenne, qui dispose toujours, avec la Cour Européenne de Justice (CEJ), d’un pouvoir de sanction. Ce sont elles qui ont simulé un veto suspensif provisoire contre les Plans de restitution de la confiance bancaire (500 milliards pour l'Allemagne, 360 milliards pour la France, 1700 milliards pour la zone Euro...) ou contre les Plans de relance de l'économie. Après un examen des dossiers l'accord est donné avec les avertissements d'usage.

La Commission européenne et la Cour Européenne de Justice sont deux institutions qui n’ont rien trouvé à redire à ces "Plans" et ces "Boîtes à outils" pour sauver avec des fonds publics ces banques européennes en faillite due à leurs mises sur le marché, selon le schéma pyramidal de Ponzi (comme pour l'affaire Bernard L Madoff Investment Securities), de produits financiers dérivés (subprime, etc...) à haut risque et ayant dû avoir un très haut rendement jusqu'à ce que ceux qui sont à la fin de la pyramide soient pris de panique et remarquent la supercherie de ces non-valeurs, qu'ils ont payées excessivement cher, et le défaut ou de l'absence totale de liquidité des sociétés émettrices.

L'Europe de Rome, de Maastricht, de Bruxelles et de la CEJ est un organisme pyramidal de privation et de transfert des richesses, des pouvoirs, des droits au profit d'une classe globale à la pointe.

La Cour Européenne de Justice est toute puissante (CEJ ou CJCE) et prend de plus en plus de place et d'initiative en rendant des arrêts d'inspiration néo-libérale qui vont souvent plus loin que ne le prévoient le Traité de Lisbonne et les Directives européennes. Il est a noter que la CEJ, toujours prête à méconnaître les principes d'une Charte des droits sociaux et fondamentaux qui a été enlevée, pour faire plaisir aux anglais, du Traité sur le Fonctionnement de l'Union (TUE) appelé aussi Traité de Lisbonne ou TSE ou Traité Modificatif Européen, accepte en même pas 10 jours de délibération les déréglementations des Plan-s "européen-s" et des "Boîtes à Outils" de soutien du secteur bancaire qui s'est mis lui-même en situation de faillite avec son système pyramidal de spéculation systémique. D'habitude les délibérations de la CEJ durent 4 à 5 ans.

Les arrêts Viking, Laval, Vaxholm, Rüffert, Partneri... (2007, 2008) ne sont que les derniers épisodes d’une longue histoire de libéralisation européenne imposée par voie judiciaire. Ces arrêts importants sont relatifs aux relations entre le marché intérieur (liberté de fournir des services et liberté d’établissement) et les droits syndicaux fondamentaux (action collective et accords collectifs). La libéralisation effective des services publics, les restrictions imposées au secteur bancaire public en sont d'autres exemples.

En octobre 2007, la CEJ décidait par exemple que la loi Volkswagen (Volkswagengesetz), qui protège le constructeur automobile contre les acquisitions hostiles par exemple par des fonds de pension, constituait une restriction illégale à la libre circulation des capitaux. La prédominance de la CEJ ne réside pas seulement dans le transfert incontrôlé de compétences au niveau européen, mais aussi dans la subordination de législations "positives" aux "quatre libertés" (circulation de biens, de personnes, de services, de capitaux). Normalement la CEJ n'est pas compétente pour statuer sur des questions du droit du travail, mais elle insiste sur son droit de subordonner le droit du travail et la législation sociale des États membres au droit européen afin de supprimer les restrictions sur les marchés paneuropéens et pour encourager les libres circulations. Les "quatre libertés" européennes sont, par définition, les libertés de l’action capitaliste. Ceci est strictement conforme au système ordo-libéral, où la force de l'État intervient pour laisser fonctionner les quatre libertés. Par un abus de langage, le Traité de Lisbonne parle "d'économie sociale de marché". Le "social" est prévu comme un humanisme automatique similaire au trickle down effect (effet de percolation) du consensus de Washington et de l'espoir que "l'économie tende au plein emploi et à l'accroissement du bien-être".

En principe, depuis que le droit de la CEJ d’ajuster les règlementations nationales, non européanisées, est généralement accepté, de nombreuses législations "positives" imposant des restrictions sur le marché sont supprimées par voie juridique – sauf dans le cas où les juges européens reconnaîtraient, de manière discrétionnaire, des "raisons impérieuses d’intérêt général" justifiant l’existence de restrictions aux quatre libertés. La liste des règlementations susceptibles d’être ajustées ou complètement supprimées en les subordonnant aux quatre libertés est longue et les juges européens vont de plus en plus loin.

Le prédominance de la CEJ nécessite des réponses politiques, réponses qu’il nous faut avoir pour les élections européennes de 2009. Y aura-t-il des partis qui traiteront de ces sujets de "l’intégration européenne par le droit" et de ses conséquences sur l’asymétrie de l’intégration économique et sociale? Le Parti de Gauche semble se profiler en ce sens.

Dès les années 1960, la CEJ a établi – et les États membres européens ont accepté – le principe de suprématie et celui d’un droit européen conférant aux acteurs du marché des droits vis-à-vis des États membres. Ces principes servent maintenant à assurer une libéralisation économique effective. Si les arrêts de la CEJ se conforment à la logique du droit européen, cela ne signifie pas pour autant que leurs conséquences soient socialement et politiquement acceptables et/ou légitimes.

L’intégration judiciaire excessive imposée par la CEJ est déconnectée de la réalité et des nécessités économiques et sociales des Pays membres de l'Union européenne qui ont accepté à contrecœur la subordination progressive et radicale de leur législation nationale au droit européen. Nous sommes confrontés à un conflit de compétences majeur. Il faut lancer le débat pour les élections européennes de 2009 d'autant plus que la CEJ couvre aujourd'hui des affaires et des scandales financiers à la Ponzi de la crise dite systémique qui n'est qu'une crise de la sauvagerie pyramidale du système de profit, du système de risque et du système spéculant qui a conduit à l'écroulement de l'économie travaillée et qui va mettre avant la fin 2010 au chômage 13 millions de travailleurs de plus sur les 17 déjà existants. Cette crise de 2008/2010 dépasse de très loin le krach de 1929. (Tableau ci-dessous dont le titre est faux: il faut lire "les banques fraudeuses")

Dans la suite de mon exposé, je vous montre où la CEJ aurait dû intervenir et où elle s'est contentée d'admirer les libres circulations des capitaux dans un marché "libre et non faussé" qui est censé "s'autoréguler" et "tendre au plein emploi et au bien être économique" (Traité de Lisbonne).

L'opinion publique a besoin de ses héros, de ses imbéciles, de ses Stavisky et Ponzi, pour définir autour d'elle un jardin de complaisance dans laquelle elle s'imagine vivre dans une pureté qui lui permet de s'arroger le droit de dénoncer en dernier recours, après s'être autorisé quelques décennies de désintérêt politique revendicatif, de léthargie mentale. Le petit Kerviel a été remplacé par Bernard Madoff, l'ancien Président des directeurs du Nasdacq. A chaque crise sa figure de proue. Les lacunes aménagées volontairement dans le système prudentiel d'évaluation du risque de Basel 2 (Bâle 2), l'écho de ces lacunes reprises dans la Directive Fonds Propres Réglementaires, la cupidité ambiante, l'abnégation concertée et vendue comme nécessaire devant la globalisation, l'humanisme automatique de l'Organisation Mondiale du Commerce, un parti UMP néo-libéral aux accents faschistoïdes et qui connaît son Job, un PS et des Gauches qui se complaisent dans un crétinisme au lieu de défendre les petites-gens, ne sont pas perçus comme responsables par l'opinion publique. C'est Madoff le coupable, ou un de ses adjuvants.

Le schéma de Ponzi qui a conduit à la faillite frauduleuse du groupe Madoff est identique au système pyramidal à haut risque des subprimes et des titrisations en éventail qui a plongé le monde dans la crise financière qui a éclaté dès le second semestre 2006 avec le krach des prêts immobiliers hypothécaires à risque. Révélée en février 2007 par l'annonce d'importantes provisions passées par la banque HSBC (vous vous souvenez de la publicité très agressive de cette banque que vous voyiez partout), cette crise s'est transformée en crise financière mondiale à partir de l'été 2007 avec la nationalisation de la 5ème banque anglaise Northern Rock et de la Bear Stearns américaine. Cette crise financière s'est démultipliée avec la défiance envers les créances titrisées (ABS, RMBS, CMBS, CDO, etc...) qui comprennent une part plus ou moins grande de crédits subprime, puis envers les fonds d'investissement, les OPCVM (Organisme de Placement collectif en valeurs mobilière dont les SICAV monétaires) et le système bancaire susceptibles de détenir ces dérivés de crédits. La couverture du risque par fonds propres était inexistante pour les banques d'investissement et le groupe Madoff, ou beaucoup trop insuffisante pour les autres instituts financiers. Les demandes de liquidités de ces instituts financiers devenus non viables ont été entendues en 2007 par les Banques centrales, la Fed' et la BCE qui avaient baissé massivement le taux d'intérêt directeur pour augmenter le taux de liquidité dans le marché financier mondial. La trappe globalisée à liquidités avait été ouverte une première fois. La Fed' vend même des Bons du Trésor avec un taux négatif et trouve des millions d'acheteurs qui voient en l'État américain le dernier sauveur. Ceci vous donne une mesure de la panique et du point de non retour avant la cessation de paiements qui est prévue pour les USA en juin 2009.

Cette action des banques centrales de 2007/08 reposait sur une analyse erronée de la crise, et avait encouragé encore plus aux comportements à haut risque financier au lieu d'exiger un audit et la présentation des assets et un bilan des positions négatives, toxiques et pourries. La Fed' et la Banque Centrale japonaise recommencent en décembre 2008 à augmenter massivement les liquidités en abaissant le taux d'intérêt à une valeur historique de 0% (trappe à liquidités) et en rachetant les positions négatives des grands instituts de crédits hypothécaires comme la Fannie Mae et la Freddie Mac. On appelle ceci au FMI "racheter du papier commercial". L'utilisation de la planche a billet, de la trappe à liquidités, pour racheter à très grande échelle des cochonneries toxiques au lieu de soutenir la demande du marché intérieur, les secteurs économiques viables et les services publics est criminelle et est le témoin du point de non retour et de la panique générale des gouvernants. C'est tout aussi débile que le soutient avec les fonds publics de Chrysler, GM et Ford, détenus par des Fonds de Pension comme Cerberus dont le seul objectif est une marge opérationnelle maximale au détriment de la pérennité de l'entreprise même, des salariés et des retraités de l'entreprise. La filiale financière de GM, la GMAC, avait exposé son fonds ainsi que le fonds de pension du groupe GM au Madoff Investmemt Securities, et son bilan comme les bilans des banques américaines et européennes sont encore partiellement fictifs et le rachat d'actifs douteux porte sur des quantités négligeables. La situation réelle comptable va bientôt devoir se révéler. La Deutsche Bank, qui est most leveraged, vous fera un feu d'artifice de la faillite.

La Fed' est arrivé avec le taux à 0% au bout des solutions pour rendre la monnaie encore moins chère puisqu’elle est maintenant gratuite en pratique et que la banque centrale fonctionne à perte. Plus rien n'est possible pour poursuivre des efforts de relance, la banqueroute d'État, la cessation de paiement des USA prévue pour l'été 2009 ne peut plus être stoppée. Barack Obama est juste bon à sortir les poubelles, c'est d'ailleurs pourquoi il a été élu.

La Fannie Mae et la Freddie Mac qui représentent 50% du prêt immobilier aux USA, ou l'institut de crédit hypothécaire allemand Real Hypo Estate (n°1 européen), par exemple, sont l'une des causes de la "crise" historique et à l'origine d'un système de titrisation pour dissimuler le risque en faisant semblant de l'étaler le plus largement possible. Il s'agissait de donner l'illusion à long terme d'un haut rendement financier comme dans le schéma de Ponzi du groupe Madoff.

Des titrisations des produits financiers dérivés avaient été à chaque fois réinventées, remixées, recomposées pour couvrir les dettes ou les positions antérieures et pour étaler le risque de manière de plus en plus large et pour promettre de hauts dividendes. Quand les positions négatives sentaient trop le pourri, elles étaient recombinées dans des opérations financières appelées "rehaussement de crédit". Les banques françaises comme Dexia, Natixis, la BNP ont été parmi les plus actives dans le développement des Rehausseurs de crédit (monoline en anglais): vous vous souvenez de leurs publicités très agressives et qui promettaient la lune et tout ce qu'il y a derrière.

Les Rehausseurs de crédit sont au cœur du système pyramidal que l'on appelle "systémique", en créant une demande inespérée pour les créances hypothécaires risquées (ABS), issues des subprime. Les Rehausseurs de crédit mélangent ces ABS, etc... avec d'autres créances moins risquées, pour créer des CDO. Le CDO, Collaterised Debt Obligation ou Obligation Adossée à des Actifs, est une structure de titrisation d'actifs financiers de nature diverse. Le CDO, qui cache des positions pourries est présenté aux investisseurs sous la notation financière la plus sûre, soit AAA. Ce tour de passe-passe, qui est une escroquerie qui n'a rien à envier au schéma de Ponzi de Madoff, fait croire à un placement à la fois sûr et très rentable. Le taux d'intérêt élevé des ABS, regroupements de subprime, augmente le rendement total du placement CDO, tandis que le caractère plus sûr des autres créances est censé suffire à garantir sa sécurité. Du coup, les banques ont vu le système des CDO sous l'angle du succès très rapide d'un placement de père de famille, jugé à la fois sûr et rentable, et ont multiplié des produits dit "garantis", qui se sont vendus comme des petits pains chez les épargnants. La croissance de la demande a tiré à son tour celle des créances immobilières risquées (subprime), qui se voyaient offrir ainsi un débouché inespéré.

Donc, il n'est pas besoin de tirer sur Madoff, et les agences de notation (Moody's, Standard & Poor's, Fitch...) ont pendant plusieurs années, comme Madoff, donné la meilleure notation financière (AAA) aux placements de type CDO avant de se rendre compte qu'il fallait brutalement l'abaisser. Le plus souvent, ces agences de notation se sont contentées de collecter les données communiquées par les créateurs des titres financiers: les Organismes de Crédit Immobilier dans le cas des ABS, les Rehausseurs de Crédit pour l'émission des CDO, et les banques dans le cas des contrats d'échanges censés protéger contre le risque de non remboursement, appelés CDS (Crédit Default Swaps).

L'indulgence dont ont bénéficié les systèmes pyramidaux comme Madoff, les banques d'investissement, les filiales spéculantes des banques "normales" d'affaire ou de dépôts s'explique par le fait qu'ils sont devenus du fait de leur croissance des clients importants pour les agences de notation financière, pour la notation des ABS, CDO, CDS qu'ils émettaient. Par ailleurs, ces CDO, CDS, etc... ont trouvé une clientèle importante dans les réseaux commerciaux des banques, elles aussi clientes stratégiques des agences de notation. Les "analystes financiers" des agences de notation financières étaient donc tenu à satisfaire leurs donneurs d'ordres. La future crise des CDS sera bientôt une suite de la crise des subprimes, de la crise financière, de la crise de confiance inter-bancaire... Elle sera l'éclatement d'une bulle dans la bulle et va précipiter comme une chaine de dominos les entreprises dans la faillite.

Une chaîne de Ponzi, dynamique de Ponzi, ou jeu de Ponzi, est un système de vente pyramidale, une forme d'escroquerie par cavalerie, fonctionnant par effet boule de neige, consistant en la promesse de profits très intéressants, financés par l'afflux de capitaux investis progressivement, jusqu'à l'explosion de la bulle spéculative ainsi créée. Ce système tient son nom de Charles Ponzi qui est devenu célèbre après avoir mis en place une opération immobilière frauduleuse en Californie basée sur ce principe.

J'espère que vous avez savouré avec moi l'invention de langage de cette semaine qui ne parle pas depuis l'affaire Madoff, de Crise du Système de Profit, comme depuis l'affaire Enron/Wordlcom de 2002, ni de Crise du Système du Risque, comme depuis l'affaire de la crise des subprimes, mais de banques de plus ou moins grande taille, voire de petits épargnants privés qui "sont exposés à ces produits" du type de SICAV émis par des OPCVM et qui ont perdu ensemble définitivement pour au moins 50 milliards de dollar. A ce jeu se sont laissés prendre en Europe des départements ou des filiales de banque "normales" par l'intermédiaire de banques de l'Irlande principalement par le fonds Thema International ou du paradis fiscal du Luxembourg par le fond Luxalpha. Il faudrait enfin prendre le courage de classer ces états qui hébergent ces terroristes de la finance, comme des rough states, des États voyous, d'autant plus quand ils ont des Commissaires européens comme l'irlandais McCreevy... "L'Axe du Mal", cher à Bush pour légitimer ses guerres du pétrole, réside ici tout autant que chez les terroristes hystériques et religieux.

Je vous fais goûter aux phrases sibyllines de la presse financière sur l'affaire Madoff: "Une strate de clientèle peut être touchée indirectement par un mécanisme de poupées russes. Ainsi, 5,27 % du fonds AGF Équilibre, un fonds profilé classique, était par exemple investi dans un autre fonds du groupe Allianz (Phénix Alternative Holdings) au 30 septembre. Or, Phénix avait placé une faible partie de ses actifs auprès de Madoff…". N'allez maintenant pas vous imaginer que la traçabilité n'est pas possible. Ou vous êtes naïfs à ce point? L'essentiel est, pour ce milieu de Madoff aux autre hedgers, d'échapper à "l'information pure et parfaite" qui devrait garantir une "concurrence libre et non faussée" et pour laisser les initiés grenouiller entre eux. "L'information pure et parfaite" n'existe pas, tout comme "la main vibrante" qui régule le marché.

Depuis le G4 de Londres d'octobre 2008, le G20 inutile de Washington prétendu être le Bretton Woods 2 de novembre 2008, depuis les Plans "européens" aux "Boîtes à Outils", nos gouvernants se trompent de diagnostic dans cette débâcle financière, et proposent des solutions qui enclenchent déjà la spirale de nouvelles crises. Débloquer des liquidités pour secourir les banquiers escrocs et leurs filiales à façade propre ne peut qu'encourager ces derniers à continuer leur gestion ravageuse et économicide. En exonérant les banques de leur responsabilité, on récompense leurs échecs et on leur donne carte blanche pour leurs futures négligences et les futurs détournement des fonds et des actifs des particuliers épargnants.  Les récentes interventions des États et des banques centrales préparent les aléas moraux de demain. Mais vous allez voir comme on fera payer aux salariés le trou de la Sécurité Sociale qui s'agrandit aussi vite que les intérimaires et les titulaires de CDD ou CDI sont licenciés.

Pour sortir du cycle infernal des crises à répétition, il faut émettre un diagnostic juste sur les origines de la crise actuelle. Il faut établir des normes comptables et prudentielles sérieuses qui remplaceront Basel 2, IAS et IFRS. La déresponsabilisation des banquiers et des ménages par les politiques monétaires et financières en est la cause. Il faut ensuite comprendre que la réallocation des ressources vers des actifs sains et vers les services publics va bien sûr causer des troubles importants, mais si ce processus n'est pas gêné par les pouvoirs publics notre économie s'en trouvera plus solide à long terme.

Deux mois après la tenue du G20 de Washington de novembre 2008, le-dit Bretton Woods 2, le Commissaire européen irlandais McCreevy chargé du marché et des services, n'a pas tenu compte des appels du Parlement européen pour la mise en place d'une régulation couvrant tous les acteurs financiers. L'attitude de McCreevy est contraire aux conclusions du G20 où l'Europe s'était "engagée à renforcer le régime de réglementation, le régime du contrôle prudentiel, le management du risque et avait assuré de contrôler et de réglementer de la manière la plus appropriée les marchés financiers, les produits financiers, les acteurs du marché financier ". McCreevy s'est même accordé l'appui du secteur industriel pour éviter toute réglementation. McCreevy s'est aussi permis, devant l'Association Britannique de Capital Risque, de critiquer violemment, sans la nommer, l'Union Européenne avec ses "régulateurs zélés" et ses "règles aveugles"  ("trigger happy regulators" et "indiscriminate regulations").

Les récents propos tenus par le Commissaire irlandais McCreevy n'ont rien d'étonnant quand nous connaissons l'attitude naturellement arrogante de l'Irlande et de la Grande-Bretagne qui se sont octroyés en échange de l'adhésion à l'Union Européenne une panoplie d'opt outs au niveau fiscal et social, avec la complaisance servile des autres États membres. Cette attitude contrevient à l'assurance donnée par le Président européen tournant, Nicolas Sarkozy, le 21 octobre devant la Parlement Européen à Strasbourg: "Aucune institution financière, privée ou publique, ne doit échapper à la régulation". Le ministre Hervé Novelli l'avait répété en décembre devant la même Assemblée: "aucun segment de marché ne doit échapper à la régulation". Même si je ne crois pas un mot des intentions régulatrices du Président, NS, il faut souligner que de tels propos peuvent se tenir devant micros. Le commissaire McCreevy passe tout de même pour être un lobbyiste payé par le secteur de la finance au lieu de servir comme commissaire européen les intérêts de l'Union. L'Irlande portait encore avant la-dite crise le sobriquet du "Tigre celtique", je pense que rough state, État voyou, lui irait mieux.

Il est évident que le tout récent Plan Bernanke, Gouverneur de la Fed' banque centrale américaine, de baisser le taux directeur à 0% (trappe à liquidités) et de racheter directement les positions toxiques des hedge fonds,  des feeder fonds ou encore appelés  des hedge-fonds-fonds (vous avez bien lu, c'est le système Madoff), des fonds de pensions, des fonds vautours, des fonds spéculatifs est simplement débile en plus d'être un intervention de l'État qui n'a rien de régulateur mais qui n'est qu'un cataplasme appliqué sur une jambe déjà amputée. Ne pas donner parallèlement à ces recapitalisations-nationalisations des escrocs spéculateurs et de manière ostensible les informations quant à un contrôle futur strict des transactions financières est débile et ce boomerang reviendra frapper encore plus violemment que les cascades de crises qui nous visitent en ce moment. Pour juguler les révoltes il y aura un système militaire qui pointera son nez. La honte revient à cette hémisphère Nord qui s'était voulue et vendue comme l'exemple de la civilisation.

Avec la trappe à liquidités, les politiques monétaires n'ont plus d'effet: le taux d’intérêt est déjà tellement bas qu’en injectant de la monnaie dans l’économie l’État ne crée pas de surcroît de revenu. L'offre de biens et services ne peut pas l'absorber. Investissement et consommations s'arrêtent. Il ne sert plus à rien d'investir dans ce qui sera moins cher demain. Le cash redevient roi, tous les acteurs économiques veulent se protéger et conservent à leurs liquidités.

Le différentiel du taux d'intérêt entre la Fed' et la BCE va renforcer une autre forme de spéculation nuisible et appauvrissante, le carry trade: cette méthode spéculative consiste à s'endetter dans une devise à faible taux d'intérêt et à placer ces fonds empruntés dans une autre devise à taux d'intérêt plus fort. Grâce à ce système, les investisseurs tirent parti d'un différentiel de taux d'intérêt. En ce moment nous vivons une ruée sur l'Euro qui ne correspond pas non plus à un attraction due à une bonne gestion des finances publiques (critères de Maastricht, s'ils sont effectivement une référence) ou à la santé économique de ce continent. Ainsi les spéculateurs empruntent dans les banques américaines 1 million à taux zéro et les placent sur les marchés européens où l'argent est mieux rémunéré. Ceci n'engendre qu'une bulle spéculative et crée pour la première fois dans l'histoire un euro-glut à l'image des $-glut, ces réservoirs de dollars nomades qui sont éparpillés autour de la planète, dans les banques chinoises, russes... et qui ne servent pas à entretenir investissements et consommations aux USA. Cet euro-glut est un frein à la vie économique européenne. De plus la parité euro/dollar va exagérément monter en faveur de l'euro ce qui rendra les exportations plus chères avant d'engendrer d'éventuels effets positifs de confiance. J'espère, qu'avec cet euro-glut, l'Europe n'aura pas l'arrogance américaine de dire "l'Euro est notre monnaie, mais c'est votre problème". Mais, pour créer de la richesse et regonfler naturellement le PIB, avec un euro trop élevé les Pays membres européens ne seront plus capables d'exporter sur un marché international en totale récession. Leur dernière porte de salut sera une dévaluation de leur devise? Mais laquelle? La parole que Gordon Brown répète depuis le 15 novembre 2008, va peut-être révéler toute sa saveur et sa profondeur.

Il n'est pas impossible que la Grande-Bretagne laisse totalement filer la £ comme il y a 20 ans quand elle était sortie du serpent monétaire européen (SME) après que George Soros avait spéculé en une nuit sur cette monnaie et avait fait sa fortune. Une monnaie faible constitue une dévaluation compétitive déloyale, les anglais se sont toujours montrés anti-solidaires européens en période de crise comme en période normale, en tant que "membre" de l'Union Européenne (opt-out, etc...). Nous pouvons même imaginer un éclatement de la zone euro, avec la Grèce comme premier candidat. La Grèce, elle-même, avait triché sur sa comptabilité nationale, en affichant lors de son adhésion à l'Europe, des critères de convergence de Maastricht totalement falsifiés. La Grèce est-elle effectivement devenue un Membre de la zone Euro? Ou a-t-elle connu depuis une croissance fausse boostée, comme l'Irlande, par les fonds européens pour faire de la consommation, au lieu d'assoir son économie sur une croissance réelle? ... et durable? Ici, comme en Irlande, nous pouvons prétendre que les fonds européens qui se sont déversés par milliards ont agi comme la facilité des crédits accordés des subprime, puis de l'argent à taux proche de zéro, jusqu'au jour ou la source de l'écoulement de l'argent se tarit.

A ce moment des millions de gens se rendent compte qu'ils ne sont pas en mesure, de par leur activité de travail ou économique, de générer du cash, de gagner de l'argent. Les émeutes d'Athènes sont les prémices d'événements que l'Europe partagera dans très peu de temps. Il restera un éclatement de la zone euro, qui est déjà effective avec les différents Plan-s "européen-s" de Sauvetage aux "Boîtes à Outils" et de sanctuarisations des Pays membres de l'Europe par des nationalisations de banques, des baisses unilatérales de la TVA. Le 15 novembre 2008, les 15 de l'Eurogroupe ont réinventé l'euro-franc, l'euro-mark et même mieux, la £-euro... avec les Plans et leur Boîtes à Outils, qui ne sont qu'un déni réglementaire d'Europe autorisé par la CEJ et n'est qu'une autorisation masquée de n'avoir que des actions réduites à l'échelle nationale en Europe. Lisez bien dans la presse, et sur le web, deux mois après, il semble que je sois toujours seul à le dire, que l'Europe, aussi celle du Continent, a éclaté le 15 novembre sur ordre de Gordon Brown, qui a soufflé à la paire de cacahuètes, Barroso et Sarkozo, son plan protectionniste de sauvetage des banques... Gordon Brown clame depuis le 15 novembre "qu'il a sauvé l'Europe". Nous pouvons le lire dans le Financial Times tous les deux jours.

Avant l'effondrement économique totalisé de l'été 2009, l'Europe s'engage aussi d'elle-même dans une hypothèque sur l'avenir et les comptabilités nationales des Pays membres de l'Europe seront mises à mal avec ces créations subites de monnaie - les premiers 1700 milliards d'euros des Plan-s "européen-s" avec leurs "Boîtes à outils" pour commencer - pour financer avec les fonds publics la "restitution de la confiance dans les marchés financiers" (rachats des dettes toxiques et recapitalisations-nationalisations) et les plans de relance économiques. Ils est d'autant plus rageur de comprendre que par un tour de magie, les sommes consacrées aux sauvetages et recapitalisations-nationalisations des bad-bank n’entrent pas dans le calcul des déficits publics régi par le Pacte de Stabilité et les critères de Maastricht dits "de convergence", mais que j'ai toujours qualifié d'indigence. La CEJ n'intervient pas contre ces manipulations dans la comptabilité nationale. Depuis ces Plans, les critères de Maastricht dits de convergence et de... stabilité ne correspondent plus à rien et ne correspondront plus à rien pour les 10 années à venir, le temps d'éponger ces dettes sur fonds publics.

Ces manipulations de comptabilité nationales sont d'autant plus grave que les dépenses sociales ou pour les services publics sont les premières cibles de la rigueur budgétaire inscrite dans le Traité de Lisbonne. C'est encore plus rageant que tous les européens se sont serrés la ceinture, ont écouté des bonimenteurs comme le 1er ministre François Fillion qui a dit cet été 2008 au sujet du Revenu Minimum d'Insertion, alors que la crise n'était pas encore de loin arrivée en Europe continentale, "qu'il est à la tête d'un État qui est en faillite financièrement", et que l'on a cru bon d'accepter depuis 15 ans le désengagement de l'État de ses Devoirs Régaliens, qui étaient d'abord déclassés en "Services publics" avant d'être privatisés ou rendus exsangues par des mesures ou des plans de rigueur "pour rendre l'Europe compétitive au niveau mondial et face aux nouveaux défis de la globalisation"...

L'État Providence a été déclassé depuis les années 80' en une honte qu'il fallait confesser ou éliminer chez le psychiatre ou dans des dernières velléités de lutte syndicale dites "de fonctionnaire privilégiés". Les Caisses de retraites, de santé, les services de santé, de l'éducation, de la recherche publique ont été réduits à la privatisation totale ou partielle par Lionel Jospin, PS, ancien 1er Ministre, et ses successeurs de droite et libéraux, tout contents de n'avoir qu'à se cacher derrière la "Parole donnée de l'État", pour appliquer le plan de privatisation des Services Publics.

Pour les élections Européennes de 2009, il faudra écouter le ou les partis qui vont exiger de manière crédible une refonte totale du système comptable et prudentiel de Bâle 2, IFRS, et IAS.

L'électeur européen devra exiger le licenciement du Commissaire européen irlandais McCreevy chargé du marché et des services pour son attitude anti-communautaire au service du lobby financier.

L'électeur européen devra exiger d'adjoindre à la Directive Fonds Propres Réglementaires des normes strictes, de former un organisme d'audit indépendant ayant autorité pour appliquer des sanctions, de former une agence européenne indépendante et publique de notation financière et boursière.

L'électeur européen devra exiger l'abrogation des chapitres et des articles du Traité de Lisbonne qui concernent les services financiers.

L'électeur européen devra exiger l'abrogation de la liberté de circulation des capitaux impliqué par l’article 58 (ex-article 51 TCE): "la libération des services des banques et des assurances".

L'électeur européen devra exiger l'abrogation de la libéralisation, impliquée par l’article 60 (ex-article 53 TCE), qui attend des États membres qu'ils "s’efforcent de procéder au-delà de la mesure qui est obligatoire".

L'électeur européen devra exiger l'abrogation de la liberté d’établissement dont bénéficient, au même titre que les autres services, les établissements financiers: "Les restrictions à la Liberté d’établissement sont interdites", stipule l’article 49 (ex-article 43 TCE).

L'électeur européen devra exiger que la CEJ travaille dans le sens des intérêts de tous en privilégiant les Travailleurs et en n'ayant plus comme mire les européens consommateurs.

L'électeur européen devra exiger que l'engagement de l'Europe au G20 de Washington visant à réglementer le secteur financier soit effectif et que les articles 26 et 63 du Traité de Lisbonne relatifs à la libre circulation des capitaux soit abrogé.

L'électeur européen devra exiger l'annulation de la procédure de ratification du Traité de Lisbonne qui contient de manière répétée, voire compulsive, des formulations néo-libérales comme ci-dessous et qui ont force juridique à force constituante:

  • "Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des capitaux est assurée", stipule l’article 26 du traité sur le fonctionnement de l’UE (ex-article 14 du Traité Constitutionnel Européen).
  • En conséquence, indique l’article 63 (ex-article 56 TCE), "toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites" et l’Union est invitée à légiférer pour réaliser cet objectif.
  • Toute dérogation à cette règle, qualifiée de "recul", est soumise à la règle de l’unanimité, ce qui la rend quasiment impossible, dans une Europe à 27.
L'Europe va passer de 17 millions de chômeurs à 30 millions à la fin de 2010. L'Europe aura gâché tous ses moyens pour relancer des banques d'escrocs et ne disposera plus de possibilité de monter des plans sociaux. Autrefois on faisait des guerres quand il y avait "trop de bouches" à nourrir et que l'on n'en avait plus les moyens. Comment va-t-on éliminer le problème cette fois-ci? Une fièvre jaune? Une épidémie?

26. novembre 2008

Europe de Maastricht: Organisme de privation et de transfert de richesses, de savoirs, de pouvoirs et de droits

Jean Monnet, Père-fondateur de l'Europe, disait: "Nous ne coalisons pas les États, nous unissons les hommes". Est-ce une révision de l'histoire ou de ce que nous nous plaisons à penser d'elle, que de se demander si Jean Monnet avait le sens de l'État, ou s'il l'avait oublié pendant les guerres nationalistes au profit de ce que ne savent pas non plus faire les hommes, soit la non-faussée libre concurrence? J'affirme que l'Europe vit depuis son origine soit sur un mensonge, soit sur une manipulation, soit sur la déserrance de son entendement.

L'art du politique est l'art du réel: il s'agit de détourner à son compte, par la révolution ou de manière raffinée, les richesses, les savoirs, les pouvoirs et les droits en pérennisant le système dans une ochlocratie et dans un vide conceptuel sous-tendu, pourquoi pas par des critères de convergence et de stabilité et par une  constitution en matière synthétique, autant qu'une constitution n'ait jamais pu être le livre broché qui unisse des gens qui ne se savent pas vivre ensemble.

Je vous expose en six billets pourquoi l'euro-électeur doit s'investir pour les élections européennes de 2009:

  1. Europe de Maastricht, Organisme de privation et de Transferts de richesses, de savoirs, de pouvoirs et de droits
  2. L'Europe et ses Boîtes à Outils, les États Membres, relancent l'erreur du Traité de Lisbonne
  3. Europe - Paléontologie de la rationalité de la Concurrence libre et non faussée
  4. Traité de Lisbonne: "concurrence libre et non faussée", retour du Titre 3 du TCE
  5. Élections Européennes 2009 - Traité de Lisbonne et "libre circulation des capitaux...", retour du Titre III du TCE
  6. Élections Européennes 2009 - Traité de Lisbonne et "les services...", retour du Titre III du TCE et de Bolkenstein

Pour automatiser le système de privation et de transfert, il est naturel, en Europe, de le confier à la circulation libre et non faussée du message et à l'autorégulation des frictions, accompagnant nécessairement toute mutation, par la main vibrante. Cette main vibrante est un hybride qui combine la main de votre maman, quand vous pleuriez étant encore bébé, et la main de dieu. Les européens sont alors unis dans la plénitude de la chaîne des plaisirs. (ci-dessus: Huile de Georg Scholz)

Dans la plus grande crise de l'histoire, les fondamentaux nous sont rappelés par ceux qui les détiennent. Il n'y a pas de déterminisme, il n'y a que ses serviteurs. (image ci-contre: huile de Crommelynck)

Le système du profit s'était déjà effondré en 2002/03 avec la crise Enron, Worldcom. Officiellement cette crise est passée dans l'histoire comme "La Crise du système des Profits" et a été oubliée par l'histoire comme telle. En réalité il y a eu volonté de l'oublier comme telle. Rassurez-vous, je ne pense pas à "quelqu'un qui tire les ficelles", ou à la "Théorie du Complot". Non, il a eu l'application simple, méthodique et systémique d'un Business-Plan qui s'est poursuivi depuis 2007 avec le système de titrisation de dettes, de produits financiers dérivés et des subprimes qui a donné tout ce qu'il a pu et qui a fini par conduire à l'effondrement général de l'économie, activé par le management financier déconnecté de l'économie travaillée et du management d'entrepreneur.

Si le mot "systémique" est passé récemment dans le vocabulaire, car l'Homme a besoin de donner un nom quand il veut transposer dans une autre dimension ses actes et leur résultat, que ce soit en bonne part comme en mauvaise part, le systémisme s'est déclenché sous forme de business-plan bien avant la Crise Enron-Worldcom, mais après la Chute du Mur de Berlin qui a laissé penser aux commerçants et à leurs serviteurs, les hommes politiques, que l'heure était venue de "Récolter les Dividendes de la Paix". Cette expression m'avait révolté en 1990, et avait laissé dans l'euphorie mon entourage. Je sentais bien que la force qui était engagée dans le martèlement de cette expression avait comme dessein d'expliquer que toute "mise en commun" ou toute situation de "globalité de groupe ou d'État" était à faire oublier et même à marque de son urine comme un chien son territoire, pour brûler définitivement les derniers germes ou greffons. Ce Business-Plan systémique appliqué depuis 1990 s'est implanté à tous les niveaux de la société, de l'arc-en-ciel politique, de l'esprit. Devant la Globalisation qui mettait à genoux, l'individu a fini par se mettre de soi-même à genoux.

Donc au management activiste financier de share-holder, de détenteur de part, il ne pouvait plus s'opposer le management d'entrepreneur, de stake-holder, de détenteur de tâche qui se donne pour saine perspective le... durable, le responsable, le citoyen, l'environnement naturel et social, et la répartition comme dans le système paritaire rhénan ou scandinave. J'espère que mes lecteurs seront d'accord avec ceci au lieu de mobber pour mettre de leur côté des Indulgences utiles à leur épanouissement personnel ou à leur carrière. Il est vrai que depuis que le Président de la République a dénoncé la "Dictature des Marchés", le référentiel est brouillé et il ne reste que les allégeances directes de forces aux forces. De la déontologie animalière.

L'Europe a réimplosé dans ses États Nations, et la cellule sociale a réimplosé dans son agglomérat barbare.


L'OCDE a prévu une augmentation de 700.000 chômeurs pour l'Allemagne avant la fin de 2009. La Deutsche Bahn (équivalent du réseau ferroviaire français) accuse déjà une baisse de 40% de son trafic. Les équipementiers automobiles passe de 18 équipes postées par semaine à 7. Le Gouvernement allemand d'Angela Merkel vient d'annoncer qu'à la suite des "Fêtes de Fin d'année", toutes les entreprises automobiles allemandes, mais aussi BASF, MAN, Arcelor Mittal, Bosch, Continental, les entreprises de la machine-outil... prévoient d'instaurer le chômage technique partiel pour une durée de janvier à avril et pouvant s'étendre au moins sur les 18 prochains mois. Le coût moyen journalier du fret maritime est passé en juin de 375.000 $ à 3700$ (il ne manque pas de zéro au second chiffre). Les économistes estiment qu'il y aura une baisse du PIB à deux chiffres. Il semble que le Royaume-Uni et que les USA seraient en cessation de paiement, respectivement au printemps 09 et en été 09.

Il semble qu'à la crise des dettes "privées", dite des subprimes et des valeurs toxiques, s'ajoute maintenant, dans l'économie travaillée, la crise des dettes des entreprises. Les entreprises sont coincées entre une demande qui n'existe plus et les banques qui ne font plus de crédit. A l'effondrement du systémisme les États se souviennent de leur Puissance et lancent de plans. Encore plus violente sera la Crise des Dettes d'entreprise appelées CDS.

Les 4 critères de Maastricht de convergence et les principes européens de libre circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux, ainsi que les principe ordo-libéraux du Traité de Lisbonne et des Directives européennes, qui nous ont coûté cher en sacrifices sont effacés d'un trait de plume avec le brouillard des Plans européens de Sauvetage, de Restitution de la Confiance et de Relance, tous déclinés aux niveaux nationaux avec la "Boîte à Outils".

Comme première mesure destinée à réaliser les transferts de pertes des sociétés privés, des investisseurs et des spéculateurs vers l'État, les pays européens ont créé des "Fonds de défaisance", comme on dit en Suisse, destinés à devenir des bad-banks, c'est à dire à racheter à prix fort les actifs toxiques, pourris, irrécouvrables et sans valeur et de les faire oublier dans le temps jusqu'à les mettre à l'incinérateur. Bien sûr il faut édulcorer le petit noir en annonçant que les titres pourris "seront revendus plus tard, peut-être même avec bénéfice".

La Suisse se pose encore aujourd'hui la question si elle doit domicilier aux Iles Caïmans ces Fonds de défaisance. Ce n'est pas une blague, croyez-moi. C'est mettre au bagne le paria, et la "Suisse lave toujours plus blanc" (Jean Ziegler, sera au meeting inaugural du Parti de Gauche le 29 novembre 2008). C'est un compte à Jersey qui a été finalement choisi le 8 XII 2008 pour recevoir une première tranche de 6 milliards de francs suisses pour racheter pour une valeur-papier de "60 milliards" d'actifs pourris et recapitaliser l'UBS. Le versement de ce crédit n'a pas été assorti de conditions sur la gouvernance ou de la moindre des contreparties pour cette plus grande banque de la Suisse. Le choix de Jersey "relève de questions techniques et permet d'accélérer les procédures", selon la "Chambre du peuple" suisse.

A la privation et aux sacrifices préalables exigés par la "rigueur budgétaire" expliquée comme nécessaire pour permettre l'accession à la Zone Euro et pour respecter les 4 critères de convergences de Maastricht et les principes énoncés dans le "Pacte de Stabilité et de Croissance", s'ajoute a posteriori des déficits budgétaires de 1700 milliards d'euros nécessaires à renflouer les caisses des entreprises agissant dans l'économie spéculative et dans l'économie travaillée qui a aussi détourné sa trésorerie pour jouer dans ce système spéculatif de profit. Ceci est une assistance des États et de Bruxelles à "l'assainissement par les marchés" et réinstaure l'État Providence en le transférant aux seuls bénéficiaires de la période précédentes et de la période suivante préparée par ces Plans de Défaisance et de Bienfaisance filtrée.

Quelque part existent, entre cette période bénéficiaire précédente et cette période bénéficiaire suivante, l'ouvrier ou l'employé qui n'a même pas droit à sa représentation Vaudou accompagnée de l'avertissement "qu'il est porté atteinte à sa personne s'il lui est piqué des aiguilles". L'ouvrier, l'employé, le citoyen n'ont pas droit au recours devant les Tribunaux, parce que les politiciens et influenceurs les ont pris pour des poupées Vaudou dans lesquelles ils ont planté depuis 1990 leurs aiguilles. Il n'y avait plus personne depuis 1990 pour freiner le Business-Plan des planteurs d'aiguilles. Les philosophes, les influenceurs, le syndicats, Fukuyama se sont tous soumis à eux. "Le clivage droite-gauche est démodé", "il n'y a plus de clivage", "la grève est une méthode du siècle dernier", "il faut se mettre au niveau de la globalisation", "si nous ne délocalisons pas, c'est toute l'entreprise qui disparait", "il faut être conforme aux Directives de Bruxelles", "il faut dégraisser le mammouth", "il faut réduire la dette", "il ne faut pas transmettre la dette aux générations futures"... disaient-ils, autant de phrases, autant d'aiguilles.

L'État s'est désengagé, le citoyen a été privé des services publics et de santé, le chômeur est poursuivi comme un malfaiteur, le salarié a été privé de salaire, la durée de temps hebdomadaire de travail a été allongée alors que le gain de productivité a été de plus de 350% en 20 ans, le Code du Travail a été dérèglementé et cassé par la France comme par l'Europe, l'âge de l'accession à la retraite a été retardé, la réglementation sur la durée du temps de travail a été "assouplie", les caisses de retraites par répartitions ont été dépouillées des cotisations au profit de Fonds de Pension qui ont perdu des billions sur les marchés financiers systémiques, les fonds de pension ont dépouillé les entreprises, qu'ils possédaient, de leur vitalité pour accéder au profit immédiat ou à court terme dans les opérations de rachat-rejet.

Nous déambulons de la privation, pilotée par et pour le Désengagement de l'État pour favoriser le "Système de Profit" en conformité avec les Directives de Bruxelles au transfert des richesses organisé à partir des caisses des États pour le compte de ces entreprises spéculantes agissant dans le "Système des profits" et qui sont dans  la Crise en situation de faillite.

Aujourd'hui, 1700 milliards d'euros sont distribués directement dans les banques pour racheter leurs "valeurs toxiques", pour aplanir leur positions négatives, ou pour éponger les dettes de trésorerie des industries clefs qui ont investi dans cette spéculation financière anéantissante de l'économie travaillée en détournant en premier temps les ressources dont elle a besoin pour évoluer et en la privant maintenant entièrement de ces ressources pour survivre.

L'exonération des responsabilités est en ces temps de crise historique l'une de valeurs les moins volatiles qui puisse exister. Il est aussi curieux de voir avec quelle force d'acharnement et de chantage le troupeau des banques discute avec leurs États Providences qui vont leur donner les fonds nécessaires à racheter leurs créances toxiques ou à les recapitaliser pour les extraire de la faillite latente. La collusion entre banques et gouvernements à Bruxelles me laisse pantois. Avant la rencontre, mardi matin 2 décembre 2008, les ministres des finances allemand et suédois ont ouvertement mis en cause la "bureaucratie" de la Commission de Bruxelles. Ils reprochent notamment à Bruxelles d'imposer le paiement de taux d'intérêt trop élevés aux banques qui bénéficient de l'aide d'un État, ou de leur demander de supprimer le versement de dividendes à leurs actionnaires.

Le petit peuple va perdre son emploi, être contraint à un chômage partiel, mais les actionnaires de ces banques sont autorisés à s'enrichir, avec les fonds d'aide des États Providence et de la BCE.

Ces contraintes préalables au versement des aides de sauvetage risquent, aux yeux de plusieurs gouvernements, de pousser les banques à renoncer aux propositions d'aides publiques et ainsi de contribuer à tarir l'approvisionnement de l'économie en nouveaux crédits, alors qu'elle en a grand besoin au moment où la récession a gagné l'Europe. Les gouvernements souhaitent aussi que les banques en bonne santé puissent bénéficier de soutiens, pour aider la croissance à repartir, et pas seulement celles en situation difficile. Les États se font les supporters des banques qui ont triché avec cette spéculation pyramidale et économicide. Le business-plan de la privatisation et du transfert des richesses ne connaît aucune lacune dans son organisation. Le système continue de nourrir son autogestion, il n'y a même plus de dilution des responsabilités, mais un acte magique qui les efface toutes. Et si l'État s'en mêle, l'État organise deux choses en une seule fois: le maintien de la cannibalité d'un système des profits et des risques, et son propre maintien en tant qu'État sous forme d'un régime politique, offert comme le seul qui soit valable. Une Europe peut en cacher une autre. Une Europe peut en tuer une autre, au nom du rétablissement de la confiance. Voici encore une raison pour aller voter aux Européennes de 2009.

En Allemagne, Merckle Ratiopharm, le groupe pharmaceutique allemand, vient de perdre en novembre 08, deux mois après le début de la catastrophe financière mondiale, 1 milliard d 'euros en spéculant sur les actions VW qui avaient récemment atteint pendant trois jours des sommets maladifs de plus de 1000 euros par action. Merckle demande au Gouvernement Régional de l'État fédéral allemand Baden-Württemberg de profiter du Plan de Sauvetage. Les truands sont à l'œuvre et vont encore mettre du monde au chômage. Les banques qui ont soutenu la "créativité" financière de Merckle, comme de tous les autres, sont tout autant criminelles que Merckle et devraient être poursuivies et punies au civil et au pénal pour avoir transformé et aidé à transformer en dettes les actifs du groupe Merckle, l'argent gagné grâce aux Travailleurs et à l'activité industrielle. Pour renflouer les caisses Merckle va licencier 1000 employés de Ratiopharm sur les 2850 en Allemagne. Adolf Merckle vient de se suicider le 6 janvier 2009. Encore un qui n'assume. Cette génération née avant la guerre a imposé un système économique et de société, en a profité et, arrivée en fin de vie, a tout volé aux générations futures, celles du 3ème millénaire commençant. Cette génération est aussi entrain de perdre ses propres fonds de pension qui s'écroulent massivement autour de la planète, ont dilapidé les actifs des entreprises de l'économie "réelle", ont rationalisé, ont mis au chôgae des millions de personnes pour des raisons dites de modernité et de globalisation.

L'Europe ne se freine pas dans sa lancée de privation de droits, de droits sociaux et syndicaux.

Le 16 décembre, l'Europe saura expliquer au Parlement Européen à Strasbourg "qu'en cette période de crise historique, il faudra être solidaire", il faudra se serrer la ceinture, comme elle nous avait expliqué en période de croissance "qu'il fallait avoir une attitude réservée face aux revendications salariales pour ne pas engendrer des désavantages concurrentiels dans les échanges internationaux de la globalisation". Le 16 Décembre 2008 il y aura une manifestation européenne des Travailleurs (terminologie des Directives européennes) devant le Parlement européen de Strasbourg parce que va être adopté en seconde lecture par les Euro-Députés l'allongement du temps de Travail jusqu'à un maximum possible de 78 heures hebdomadaires "pour ceux qui le veulent et en libre concertation entre l'entreprise et le Travailleur". La semaine dernière le Parlement et le Sénat français, dont Monsieur Bayrou, ont adopté pour la France l'allongement possible de l'âge limite de travail à 70 ans, "pour ceux qui le veulent et en libre concertation entre l'entreprise et le Travailleur". Il nous était expliqué qu'il n'y avait plus de sous ni dans les caisses des entreprises ni dans les caisses publiques pendant la période de croissance, il nous l'est expliqué aujourd'hui pour la période à venir. Mais on creuse un déficit budgétaire au niveau des États et au niveau de l'Europe de 1700 milliards d'Euros qui ne seront de toute manière jamais remboursés (le Remboursement de la Dette) et qui sera transféré sur les générations futures. Par contre les moyens financiers mis en œuvre sont directement transférés aux entreprises récessives ou en situation de quasi faillite ou de faillite à cause de la crise, donc de leurs spéculations compulsives et toxiques.

Le 26 novembre la Commission de Bruxelles vient d'autoriser officiellement les États membres de la Zone Euro de dépasser la limite supérieure des 3% de déficit du budget annuel pour une période "temporaire" et suspend toutes ses procédures d'avertissement qui étaient pendantes contre les États qui avaient de toute façon dépassé ce seuil depuis deux ans comme la France. Vous pouvez bien sûr vous imaginer comme cette "Boîte à Outils" du-dit Plan Européen va être mise à contribution par les chefs d'États qui soignent leur Poste à profil pour "sauver", "rétablir", "relancer" et transférer afin de "préserver l'emploi".

Le sommet entre la chancelière allemande, Angela Merkel, et le Président français n'a servi qu'à parler de sauver, de rétablir, de relancer. Il n'a pas parlé de transposer dans la réalité les normes comptables prudentielles comme Basel 2 (Bâle 2) d'une manière sérieuse et contrôlée par des autorités administratives dans la comptabilité de toutes les entreprises. Les découvertes seraient catastrophique. Il ne vous a pas échappé que les entreprises ont lancé un système d'aveu répétitif pour annoncer en plusieurs phases des découvertes de "positions toxiques qui étaient restées précédemment inaperçues auparavant"... Je m'étonne qu'en France nous n'ayons eu que l'affaire Kerviel de la Société Générale et celle de la perte du Crédit Mutuel et de la Caisse d'Epargne. L'Europe s'écroule autour de nous, les opinions sont préparées à la catastrophe, et la Chaman impose "le respect des libertés individuelles et le secours de l'État" après le 6ième SDF qui vient de mourir dans la rue. L'État Providence existe aussi pour le petit, je vous ai menti plus haut: "Je propose que cette personne-là, on lui donne à manger, on lui propose de la soigner, on lui permette de prendre une douche ou un bain, on lui montre la chambre ou le lit qu'on lui propose. Si elle n'en veut pas, elle s'en va, elle reprend la rue, c'est le respect de la dignité de la personne, de son autonomie et de sa liberté", a-t-il dit.

Je m'étonne aussi que ce sommet Merkel/Sarkozy n'a pas permis d'évoquer tout ce qui n'a pas été évoqué lors du G20 de Washington de novembre 2008 qui avait feint d'installer un Bretton Woods 2 alors que la crise est connue et clairement définie depuis janvier 2007.

Je m'étonne aussi que certains commentateurs semblent apprécier la légitimité de l'Euro comme sanctuaire face à la crise et semblent voir en la demande subite de l'Islande en banqueroute d'État et soutenue par le FMI, ou du Danemark, ou de la Hongrie, en banqueroute d'État et soutenue par le FMI. Ces pays veulent nous revendre leur pauvreté. L'Islande a spolié 30.000 épargnants allemands qui avaient déposé 500 millions d'euros à la banque Kaupthing, et 300.000 épargnants britanniques et hollandais qui avaient déposé dans la Internetbank Icesave 3 milliards d'euros. L'Allemagne vient d'accorder une aide à l'Islande égale à la somme des dépôts des 30.000 spéculateurs allemands, qui étaient en parfaite connaissance de cause quant aux activités des banques islandaises. Un rendement exceptionnel promis aurait au moins dû éveiller les soupçons depuis le début janvier 2007, puis de la faillite et de la privatisation de la cinquième banque anglaise Northern Rock, puis de la Bear Stearns. L'État organise donc le transfert de fonds publics vers les pertes dues à la spéculation toxique et maladive de déposant tellement plus malins que les autres. Ceux-ci ont gagnés avant, ils ne perdent rien après, grâce à l'État Providence qui récompense leur cupidité et leurs dépôts réalisés à l'étranger pour fuir la fiscalité de leur pays d'origine.

Je m'étonne encore plus que le Président de la Commission de Bruxelles, Barroso, se soit laissé transporter depuis l'éclatement mondial de la crise, le 15 IX 2008, comme une cacahuète dans la valise de Gordon Brown et d'Alistair Darling, d'Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy, à Washington, Paris, Berlin sans dire autre chose de ce que les États nationaux lui soufflent dans l'oreille. Barroso n'a encore parlé aujourd'hui, deux mois après le début planétaire de la crise, que comme le greffier qui a enregistré le actes du procès de l'Europe, de l'Eurogroupe, de l'Eurozone. Je m'étonne aussi que le polyglotte et l'excellent PDG de l'oasis fiscale, bancaire et grande-ducale du Luxembourg, et Président de l'Eurogroupe, et très susceptible Monsieur Juncker aligne ses paroles sur celles de Gordon Brown, "Travailliste", qui poursuit fidèlement la politique du "Travailliste", Tony Blair qui avait poursuivi la politique de Margaret Thatcher: la constitution d'un avantage concurrentiel déloyal dirigé contre l'EU et l'Eurozone en pratiquant le dumping fiscal, le dumping social, la dérégulation totale du droit du travail, le tout ficelé par une somme de dérogations connues sous le nom de opt out ou opting out qui aboutissent au couronnement des dérogations par les nationalisations des canards morts, les prises de participations de l'Etat, les subventions des industries clefs...

Juncker, Barroso, les autres et les Constituants européens (TCE, TSE ou Traité de Lisbonne) n'ont eu qu'un seul souci: celui de fondre l'UE dans l'AELE, l'Association Européenne de Libre Échange, qui est une contre-Europe marchande, une réplique dont les britanniques sont les inventeurs. La duplicité des européens continentaux est exemplaire: face à l'Angleterre dont le continent feignait de se distancier, car trop atlantiste, l'Europe a présenté son cul en un premier temps. En un second temps, depuis le G4 faisant suite à l'écroulement continental initié depuis le 15 IX 08, à la "concurrence libre et non faussée du marché qui s'autorégule" pour le meilleur du côté des spéculateurs, Gordon Brown et Alistair Darling ajoutent le rachat par l'Etat des dettes toxiques, les nationalisations des spéculateurs en faillite, etc...

L'Europe et ses boîtes à outils, les États-Membres, sont un organisme de privation et de transfert des richesses, des savoirs, des pouvoirs et des droits au profit d'un club restreint. Il faudra y repenser au moment des élections européennes de 2009.

Je vous invite à suivre la suite:
L'Europe sans Qualités et ses Boîtes à Outils relancent l'erreur du Traité de Lisbonne.

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Apportez les voix de Gauche aux Élections européennes 2009: réfléchissez, débattez, argumentez, votez!

6. octobre 2008

Europe: incapable de dépasser le Consensus de Washington, Joseph Stiglitz et Jagdish Bhagwati

L'Europe est un parangon du libéralisme fixé dans les Directives, le Traité Simplifié, son mode opératoire et par les pratiques commerciales et financières des entreprises. L'Europe est encore plus mal lotie que les USA.



L'Europe, si elle n'a pas pratiqué aussi directement la titrisation des dettes, les subprimes (voir note de bas de page) comme les banques d'investissement américaines, a à l'étranger des filiales ou des prises de participations dans des banques ou des assurances actives dans ce domaine de la spéculation magique. Ce sont ces filiales ou ces partenaires, mais aussi tout de même des "positions négatives" comme à la Société Générale avec l'affaire "Kerviel", de l'allemande Hypo Real Estate ou de la Deutsche Bank, de la Commerzbank... qui entraînent dans la chute la partie un peu moins perverse du système bancaire et financier national et international.


Dans un cacophonie initiée par le chaman français et le chancelier de l'échiquier britannique, Bretton Woods II est annoncé comme la symphonie du nouveau monde. Dans une étude en 10 chapitres je vous livre ce que ne contiendra pas l'Accord de Bretton Woods II.
  • 1] Europe: incapable de dépasser le Consensus de Washington, Joseph Stiglitz et Jagdish Bhagwati
  • 3] Protectionnismes européens unis, Déni d'Europe, Dictature des marchés, l'ennemi du Sud


(Les links en hypertexte pour une aide à la lecture sont ajoutés)

L'Europe est donc aussi responsable dans cette dérégulation et cette dérèglementation systémiques. Depuis ses prémices, l'Europe "moderne" n'a pas non plus envie d'exister en voulant distinguer et en se distinguant. L'Europe est une copiste, un faussaire. Un copiste arrive toujours en retard et n'amplifie que le montré. Les imbéciles lui montrent la voix, comme au G7 de Washington du 10 X 2008 et de la réunion de l'Eurogroupe du 12 X 2008.

La dérégulation à l'européenne est plus élégante que celle, toute "pragmatique", des USA et jouit d'un parfum constituant d'État. Elle est imposée par des... Directives et le Traité de Lisbonne (Traité Simplifié Européen) qui imposent la Libre Circulation des biens, des services, des travailleurs et des capitaux et qui consacrent l'autorégulation par les marchés. L'objectif unique et central de la Commission de Bruxelles est depuis le Traité de Rome, dans la réalité puis dans les textes, la "concurrence libre et non faussée", la non entrave à la concurrence. La dernière preuve en date est le jugement de la CEJ / CJCE (Cour européenne de Justice / Cour de Justice des Communautés Européennes) avec les affaires Laval, Vaxholm, Rüffert, Viking, Partneri. Dans ces affaires les syndicats et les acquis sociaux des pays sont consacrés comme éléments entravants la libre concurrence.

L'Europe est aussi coupable dans la dérégulation mondiale en ayant endossé le Consensus de Washington dont elle applique, en le dépassant, l'esprit dans ses milliers d'Accords de Partenariat Économique (APE) qu'elle contracte avec les PED (Pays en Développement) et les Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique). L'Europe est maître d'œuvre de contrats commerciaux bilatéraux qui succèdent à la mort définitive de l'OMC avec le non-aboutissement du cycle de Doha depuis 2001. J'ai toujours appelé dans mon site ces contrats des "contrats bâillons". Avec ces contrats, l'Europe impose, en son nom, aux partenaires commerciaux les mêmes principes de dérégulation et de déréglementation que ceux du consensus de Washington.

Le consensus de Washington est une expression créée en 1989, par l’économiste John Williamson pour résumer les mesures standard alors recommandées aux économies en difficulté, notamment celles d'Amérique latine, par les institutions financières internationales ayant leur siège à Washington: la Banque Mondiale et le FMI (Fonds Monétaire International), soutenus "idéologiquement" par le Département du Trésor américain. Les 10 mesures standard de Willimason sont: 1) Budgets publics en équilibre 2)  Dépenses publiques redirigées vers les secteurs les plus rentables 3) Réforme fiscale doit permettre d'élargir l'assiette de l'impôt et d'alléger les taux les plus élevés 4) Taux d'intérêt doivent être libéralisés 5) Taux de change est établi de façon à être compétitif 6) Barrières douanières doivent être abaissées pour faciliter le commerce extérieur 7) Barrières financières aux investissements étrangers supprimées 8) Les entreprises publiques et les monopoles d'Etat seront privatisées 9) Les marchés doivent être déréglementés 10) La Propriété doit être protégée.

Comme l'OMC, l'AGCS, les Accords sur les ADPIC, le consensus de Washington n'a jamais été soumis dans les pays adhérents à un débat sociétal et parlementaire. Les conférences ministérielles préparatoires ont aussi été menée à huis-clos, voire tout simplement secrètement (pour l'AGCS et les accords sur les ADPIC). Un droit international de fait s'impose aux peuples des pays adhérents qui n'ont jamais été consultés pour ceci. Pour le Consensus de Washington, il s’agit d’un ensemble d’accords informels et de gentleman agreements conclus tout au long des années 1980 et 1990 entre les principaux organismes bancaires, les principales banques centrales et les institutions internationales.

Le consensus de Washington est issu de l'idéologie de l'Ecole de Chicago, un groupe d'économistes libéraux associés à la théorie néoclassique des prix, au libre marché libertarien, au monétarisme ainsi qu'à une opposition au keynésianisme. A sa tête il y avait Milton Friedman. Le libre marché libertarien prône la liberté absolue des individus de faire ce que bon leur semble de leur personne et de leur propriété, ce qui implique qu'ils n'empiètent pas sur cette même liberté des autres. Donc pas la moindre des régulations et des réglementations n'est tolérée dans ce qui est appelé la stateless global governance (gouvernance globale sans l'État... et c'est justement cette Avant Garde Globale bancaire et financière qui demande aujourd'hui son secours, maintenant que son jouet est cassé). Parmi les objectifs du Consensus de Washington il y avait: la libéralisation aussi rapide et complète que possible des marchés financiers; la garantie de l'égalité de traitement entre investissements autochtones et investissements étrangers afin d'accroître la sécurité et, donc, le volume de ces derniers; le démantèlement du secteur public avec la privatisation de toutes les entreprises dont le propriétaire est l'État ou une entité para-étatique; la dérégulation maximale de l'économie du pays afin de garantir le libre jeu de la concurrence entre les différentes forces économiques en présence. Les Directives européennes, le TCE, le TSE, le Traité de Lisbonne ne sont que des copies du Consensus de Washington, mais ils ont force de Loi, eux, et sont inscrits dans les Constitutions des Pays européens et dans la BCE. En matière de monnaies, les néolibéraux du consensus de Washington réclament des monnaies fortes et font donc la chasse à l'inflation, ce qui explique la rigidité des Critères de Convergence de Maastricht. Le Consensus de Washington est un gentleman agreement, lui. Il n'est inscrit que dans les têtes, pas dans le marbre, ni dans les tables de l'histoire. La "Concurrence libre et non faussée", dans sa copie EU, est une épitaphe, frappée dans le marbre, d'un mort qui continue de bouger.

Le Consensus de Washington vise à liquider, le plus rapidement possible, toute instance régulatrice, étatique ou non. Il recherche également la libéralisation de tous les marchés et l'instauration d'un marché mondial unifié et totalement auto-régulé. Oups, la concurrence libre et non faussée, dans sa version cubiste. Le cubisme était destiné à montrer sur un même plan le devant, le derrière, les côtés, le dessus, le dessous, le dedans. Mais je crois que le cubisme voulait surtout montrer l'âme.

Le Consensus de Washington rejoint "The road of serfdom" de von Hayek et de ses amis du Mont-Pélerin. L'Université de Chicago avait formé de nombreux technocrates latino-américains comme les Chicago-Boys, qui avaient mis en place les politiques économiques chiliennes pendant la dictature de Pinochet qui avait chassé, avec l'aide de la CIA, du pouvoir démocratique Salvatore Allende et Pablo Neruda.

L'hémisphère Nord avait proposé sont aide à l'Amérique latine en totale déserrance économique dans les années 1980. L'aide promise était accompagnée d'un paquet de recommandations aux États surendettés qui comporte systématiquement comme solution une stricte discipline budgétaire, la diminution des dépenses publiques, la promotion des exportations souvent au détriment du marché intérieur, la libéralisation du commerce extérieur. Cette politique de libre-échangisme recommande systématiquement l’abolition des barrières à l'entrée sur le marché et la libéralisation des investissements internationaux. L'abolition des barrières a rendu vulnérables les PED et les Pays ACP à la concurrence libre et non-faussée venue de l'étranger et les a empêchés de réaliser l'émergence de leur propre industrie et de réaliser leur intégration économique régionale. L'abolition des barrières a été imposée à des pays "faibles" qui ne sont pas prêts pour cela... mais l'Europe "forte" n'est pas mieux lotie que les PED et les Pays ACP face aux hedge fonds ou à la pieuvre systémique qui a propagé les structures des 6, 7, 8, 9 vagues de la crise des subprimes.

Le paquet de réformes, intimées par le Consensus de Washington, recommande la privatisation des monopoles ou des participations de l'État, même des fleurons industriels des économies en crise, la libéralisation des marchés financiers... qui passent tous sous contrôle étranger. Ceci explique la volonté de Hugo Chavez en 2008 de créer la Banque du Sud. La déréglementation fait aussi partie des solutions proposées pour relancer des économies souvent sclérosées par des administrations pléthoriques et/ou corrompues. La relance, plutôt que par le déficit budgétaire (solution keynésienne) doit se faire par l’investissement privé et la consommation avec une aide fiscale et une baisse des taux de l'impôt direct. L'État est dénigré et dissout devant ce paquet de réformes "d'ajustements structurels".

L'OCDE profère les mêmes "recommandations" pour les pays européens qui s'attaquent sans relâche, comme la Commission de Bruxelles, par exemple au système allemand d'autotomie tarifaire et de codécision dans les entreprises (Mitbestimmung), car ils sont, selon elles, "une entrave à la concurrence libre et non faussée". Jean Monnet, Père-fondateur de l'Europe, disait: "Nous ne coalisons pas les États, nous unissons les hommes". Est-ce une révision de l'histoire ou de ce que nous nous plaisons à penser d'elle, que de se demander si Jean Monnet avait le sens de l'État, ou s'il l'avait oublié pendant les guerres nationalistes au profit de ce que ne savent pas non plus faire les hommes, soit la non-faussée libre concurrence? J'affirme que l'Europe vit depuis son origine soit sur un mensonge, soit sur une manipulation, soit sur la déserrance de son entendement, ou tout simplement pour se coaliser tôt ou tard avec l'AELE fondée par les anglais.

Le consensus de Washington est également sous-tendu par un principe fondateur du néolibéralisme appelé Principe de ruissellement (trickle down effect, l'effet de percolation). Imaginé par Ricardo et Smith, ce théorème s'applique aux individus comme aux entreprises. Il prévoit qu'il existe des limites objectives à l'accumulation des richesses. En d'autres termes, "les riches ne pouvant jouir concrètement d'une richesse dépassant de manière excessive la satisfaction de leurs besoins, ils procéderont eux-mêmes à la redistribution". Je crois que l'économiste Williamson, rédacteur du Consensus de Washington, avait lu un truc comme "à chacun selon ses moyens et ses besoins", mais ça faisait plus joli pour lui, si la manne (les dividendes de la paix) tombait du ciel sur les pauvres et les petits. Tu kifes? Nos Pères-fondateurs européens ont triché en sous-tendant, de cet humanisme automatique de Washington, le ruissellement idéologique de la perception ouest de la guerre froide réelle allant jusqu'à 1989, avec la Chute du Mur de Berlin, à sa suite chimérique allant jusqu'au 15 Septembre 2008 avec l'abandon à la faillite sans repêchage de la Banque d'investissement de la Lehman Brothers, puis de l'effondrement, domino par domino, du principe de non intervention de l'État, dont le Plan Paulson en établit la nouvelle arène. Car, si vous ne l'avez pas compris, le Mur de Berlin est tombé le 15 septembre 2008, à l'Ouest, à la Rue-du-Mur, Wall-Street. Maintenant, le monde de notre imaginaire, si agréablement partitionné avec Est/Ouest doit se trouver une nouvelle partition pour chanter.

(vous pouvez sauter ce §) Et ceci est difficile d'abandonner une rengaine qui dure depuis la Révolution d'Octobre 1917. C'est comme abandonner le Lotto, après avoir été militant pendant 91 ans chez le buraliste. Même le doigt est devenu crochu, à force de cocher. C'est plus grave qu'une arthrite septique aux staphylocoques dorés. Le doigt est-il le prolongement de la tête, ou la tête du doigt? La langue est-elle objective, objectivante, puis formalisante, ou la forme a-t-elle formé la langue? L'Information? La Forme du doigt? Car avant ou après avoir coché, le doigt est crochu. Pour un bio-designer qui comprend l'homme consommant, Form follows function.

Il n'existe pas d'Information pure, il n'existe donc pas de pensée simple qui ne vise que l'objet énoncé dans les mots. Il faut toujours en lire les harmoniques qui constituent le corps du son. Je pense que tout influenceur doit d'abord faire un voyage au trou du langage, avant de formuler. La méfiance du mot, de soi, de l'orateur, du penseur est la base de l'action politique. Guider n'est pas prendre, mais surprendre. Le politicien est par métier quelqu'un qui n'écoute que lui-même, il n'écoute pas le langage. De plus, il lui manque les yeux. Je vous invite, juste pour voir, à essayer de penser avec moi que Jean Monnet était schizophrène, vous êtes assez érudit pour garder votre indépendance de pensée avant de mot-dire. Ou n'oserez-vous pas aller écouter les petits clapotis de votre tentation de défiance que vous gardez enfouie dans votre cabas culturel? L'essentiel n'est pas que je vous parle, encore moins que vous me lisiez, l'essentiel est que vous génériez de la pensée. Pour ceci, il faut s'informer, pas s'infirmer. Ne leur faisons pas de cadeaux. Le Web vous offre de l'Information, avec un peu d'adresse vous saurez trouver du fiable ailleurs, moi, je ne suis qu'un synthétiseur. Dans les colonnes de mon site-portail vous avez des pistes, allez aussi chercher de vous-mêmes, mais pensez. J'ai un problème personnel avec le web. Si vous cliquez sur Google des entrées triviales (des enchères?) comme "accord bilateraux doha", ou bien "pyramide salaire france", ou bien "répartition richesses", etc... mon site est en 1ère page et parfois en 1ère ligne. Le ranking de la colonne de gauche ne s'achète pas. Mon site est l'envers visible de notre démocratie d'opinion et de notre système d'information qui ne fonctionnent pas et dont les canaux de l'Information ne traitent pas des sujets. Devant moi auraient dû être tous les partis, tous les syndicats, tous les influenceurs, les politiciens et leurs militants. Je ne suis rien d'autre que moi même et surtout je ne suis pas militant.

Joseph Stiglitz qui était Vice Président de la Banque Mondiale avait critiqué dans son livre "La Grande Désillusion" (2003) cette idéologie du Consensus de Washington et ses conclusions ont été reprises par le FMI, qui juge que "l’intervention de l’état dans les pays pauvres est nécessaire pour encadrer et soutenir la paysannerie, remettant du même coup en cause sa doctrine de l’ajustement structurel" (le paquet de réformes).

Je ne vous ai pas parlé du Consensus de Monterey, qui passe de 10 à 63 recommandations d'ajustements structurels qui introduisent même l'IDH (Indice de Développement Humain), pour la simple raison que dans les faits, les Accords de Partenariat Économique (APE) entre l'Europe et les PED et les Pays ACP, ou les milliers d'Accords de Libre Échange (ALE) qui unissent les autres pays forts à ces pays "faibles" suite à la mort de l'OMC depuis 2001, sont encore plus violents que les 10 recommandations d'origine du Consensus de Washington. Mon billet a donc bien un Monde d'Avance. Je ne vous parle pas non plus des 10 "Objectifs du Millenium" ou du G8 de Gleneagles, de Heiligendam/Rostock pour les mêmes raisons.

L'Europe n'a pas encore procédé à ce bond quantique pratiqué par Stiglitz et le FMI; Henry Paulson non plus, même s'il en avait eu quelques velléités en avril 2008. L'Europe, le G4, l'Euro-Groupe du 12 X 2008, la BCE, le G7 de Washington du 10 Novembre 2008, etc... envisagent l'intervention de l'État, pour l'instant, uniquement pour effacer les "positions négatives" des bilans comptables des banques et des spéculateurs forcenés et déprédateurs avec un rachat des créances toxiques ou une nationalisation qui équivaut à une recapitalisation avec les fonds publics de ces faillitaires. Nous entendons par "recapitalisation" une injection d'argent frais (enfin, d'où provient-il?) dans une entreprise économiquement non viable, nationalisée ou non, afin de la remettre dans le secteur marchand privé. Vous avez sûrement remarqué comme moi, que depuis le soir du 7 X 2008 après le Débat Parlementaire sur la crise, un nouveau leitmotiv se met en place dans le paysage audiovisuel: "ces banques nationalisées seront, dans le futur, revendues avec un bénéfice".

> IGM < Une "bad bank" est la partie toxique d'une banque constituée des créances irrécouvrables qui s'élèvent à des milliards de pertes. Ces milliards perdus ne pourront jamais être recréés, les titres qui les représentent sont définitivement sans valeur, ils sont des produits financiers dérivés qui n'ont de réalité que d'être des vues de l'esprit: résumons, de l'information mentie. Vous voyez comme la société aime à continuer à s'enseigner le mensonge. Un mensonge connu est chaud comme une étreinte amoureuse, une idée nouvelle doit d'abord vous approcher; ce qui est étranger fait encore plus peur qu'une dépression.

C'est à l'issue de la dépression, quand nous serons fatigués, qu'une idée nouvelle pourra vous épauler. Le G7 du 10 Octobre 2008 ne parle toujours pas d'instaurer un nouveau système international de régulation. Si. On fait semblant, une bible invisible entre les mains qui place l'Homme-victime, dans son intimité et dans sa grégarité, loin au-dessus de l'événement, en vous disant que "personne ne comprend plus rien". Il est fabuleux de voir au travers de ce "personne n'y comprends plus rien" que certains manipulateurs vous font croire que vous êtes élevé à un "nous" (en grec, le "nous" est un principe organisateur de l’univers) ou à un pneuma (en grec, le "pneuma" est le vent, le souffle, peut-être l'esprit), et que la crise est un combat de deux pneumas, et que vous allez rester, vous aussi, là, toujours assis, ou toujours debout, sans vous écrouler, comme la plastique en résine des "Deux touristes" de Duane Hanson! Duane Hanson
Celui qui dit "personne ne comprends plus rien" se fait croire à sa liberté de distinction, donc de vie. Mais la cause de la C R I S E n'est toujours pas définie, distinguée, mise en mots, donc tout Plan de régulation, toute Refondation du capitalisme, tout nouveau système monétaire international sera comme une Loi sans son Décret d'application. Légiférer, avec tous ses stades passant du gentleman agreement à une Loi internationale déclinée dans chaque État avec sa "Boîte à outils", n'est pas encore diriger. Ce qui dirige est toujours conduit par l'incapacité de dépasser Engels, pour lequel "La force de L'État, est la peur que les individus en ont".

La Citoyenneté n'est pas pour demain et l'objectif cardinal de l'État est de garder de l'Information pour régir, de manière libre et non-faussée. Cette naïveté autocratique de l'État est bienvenue et dictée par la naïveté d'esclave, ou d'enfant pré-battu ou à battre, du citoyen qui se bâtit toute son existence dans l'attente d'une fessée magistrale méritable que l'État lui administra pour le punir de sa faute. Tant que l'État sera pour le citoyen le "lender of last resort", le citoyen ne fera pas non plus l'effort de voir autre chose en l'État que la vache à lait protectrice qui reviendra toujours, au moins avec une mamelle, en période de défaillance systémique. ("Systémique" est à la mode depuis le G7 de Washington du 10 X 2008, je l'utilise sur mon site depuis qu'il existe). La "citoyenneté", d'aujourd'hui, est la volonté de s'associer a posteriori en un État, et de ne pas s'y associer dans la catastrophe où le citoyen coule, même en tant qu'individu. Oui, je vous invite à lire mon avis sur Jean Monnet qui abhorrait l'État, comme Père-fondateur de l'Europe. Le consensus de Washington a remplacé le Welfare State, l'État Providence, par une vache qui donne son lait en dernier ressort, au riche spéculateur qui a détruit l'État en le déshabillant de ses services publics. Depuis la 1ère Chute du Mur de Berlin, celle d'octobre 1989, l'homme s'est cru libre et non faussé et n'a regardé l'autre que comme un emmerdeur qui vous pique votre part de votre retraite dans un système par répartition. Depuis la 1ère Chute du Mur de Berlin, l'État ne devait survivre que comme le garant financier de votre retraite que vous avez capitalisée. Tout le chemin qui mène de la naissance à la mort n'avait plus que comme seul aboutissement ce godet de la retraite capitalisée. L'objectif de l'Homme n'a plus qu'été de dissoudre l'État qui était toujours pour lui Le Mur érigé contre lui.

Le citoyen de demain devra se voir et se vivre a priori dans une entité d'État planétaire et de service singulier. L'altérité a disparu depuis octobre 1989. Les Verts parviennent à repeindre l'altérité, parce qu'ils nous ont expliqué que l'Homme est l'invité de la vache qui est dans le pré. Si l'individu a excellé depuis octobre 1989 dans la dissolution de l'Homme, c'est parce qu'il ne voyait l'altérité que comme une créance toxique, que l'État devait racheter (par la privatisation, on prive) pour la mettre dans sa bad bank et la faire disparaître lui-même. Si l'altérité n'était plus qu'une valeur toxique (j'adore le pléonasme), c'est que le matérialisme athée des gauches avait démoli l'altérité devant et derrière le Mur (The Wall: "is any body here?"). Pour les gauches, l'autre n'était plus un Homme, mais un ouvrier, un agriculteur, un employé, un ingénieur. L'Homme pour l'Homme tout autant existentialiste qu'épris d'un hédonisme cosmique ne pouvait pas être le mode de pensée du libéral comme du socialiste. Il nous reste a voir si la 2ème Chute du Mur de Berlin, celle du 15 septembre avec la faillite libre et non faussée de la Lehman Brothers, n'a pas enseveli les hommes sur les gravats de la 1ère Chute du Mur de Berlin. Je connais le mal, je crois au bien. Celui de l'Homme.

Il est évident que l'intervention de l'État devra se faire autrement que par 4 heures de colle données au patron ayant joui du golden hello, du golden parachute, des stock-options et de la retraite chapô, tout en ayant conduit à la ruine l'entreprise, ou le pays, qu'il dirigeait. L'idéologie du consensus de Washington fait toujours partie de la table des dirigeants et de la Commission de Bruxelles. Le problème avec Bruxelles est que l'on ne peut pas évacuer 50 ans de Directives européennes et encore moins le Traité de Lisbonne, le Traité européen simplifié (TSE) qui consacre toute sa vision du monde dans tous les alinéas relatifs aux "ajustements structurels et à la concurrence libre et non faussée"... Les USA sont pragmatiques et bazardent leurs fondamentaux quand tout est cassé, l’Europe a son Traité de Lisbonne (TSE) et ses Directives, l’Europe est une tortue sans pattes. Le Consensus de Washington est en Europe une réalité de plus de 50 ans, et son idéologie remonte aux Pères-Fondateurs de l'Europe. Je suis un NON européen pro-européen. Peut-être je serais compris à présent. En tous cas, celui de droite qui me traite encore de "gauchiste" aura mon poing dans la gueule, et celui d'extrême-gauche qui me traite de con, aussi. Quant au PS, il bavarde en rond, pour savoir s'il n'eût jamais pu être possible qu'il eût pu avoir existé.

Il faudra admettre à Bruxelles comme Stiglitz, que la "concurrence libre et non faussée" n'existe pas et que "l'Information parfaite" n'existe pas, et que les marchés ne parviennent pas à se réguler d'eux-mêmes.

Le mensonge est le moteur de la déviation de l'information qui n'a pas vocation, par essence, à être parfaite. Souvenez-vous des faillites en 2002 du fonds de pension Enron, et de Worldcom, des agences de notations Merill Lynch, mais aussi de Mobilcom, de Xerox, mais aussi en Europe de Parmalat en Italie, de Kirsch en Allemagne. Aux USA l'audit d'entreprise n'est pas indépendant et leurs analyses étaient (et sont toujours en 2008) établies pour faire plaisir à leur donneurs d'ordre (Cabinet d'audits comme: Accenture, Arthur Andersen, Arthur D. Little, Bain & Company, BearingPoint, Booz Allen Hamilton, Boston Consulting Group, Deloitte & Touch, Gartner. Ou encore Ernst & Young, Grant Thornton International, KPMG, PricewaterhouseCoopers, ou encore American Express, Aon Corporation, Berkshire Hathaway, Fannie Mae, Freddie Mac, Federal Home Loan Mortgage Corporation, Federal National Mortgage Association, Fidelity Investments, Fitch Ratings, J.C. Flowers & Co, Legg Mason, MasterCard, Moody's, New York Financial Press, Standard & Poor's, Synovus, T. Rowe Price, TIAA-CREF, The Blackstone Group, VISA International Service Association, Vulcan Ventures, Western Union en n'oubliant pas les Grands groupes économiques, industriels et financiers).

Les analyses des cabinets d'audit et de des agences de notations sont l'Information, celle nécessaire pour les recommandations d'achat et de vente en bourse. Les cabinets d'audit comme Andersen, étaient juge et partie, et avait trempé dans la manipulation des bilans comptables pour pousser à la hausse le cours des actions de ces sociétés, et la bulle boursière avait éclaté et des centaines de milliers de retraités avaient tout perdu et des empires économiques s'étaient écroulés. Ces entreprises étaient artificiellement (frauduleusement... suites aux fausses informations) surcôtées en bourse. En 2002 nous parlions déjà de la débâcle, de la débâcle Enron et les acteurs étaient les mêmes, la J.P. Morgan Chase, la Citigroup, Pricewaters-House-Cooper... On parlait du syndrome Enron, de la Enronitis.

Par exemple, pendant les 5 années précédant la crise Enron et le krach boursier qui avait suivi en 2002, la J.P. Morgan Chase avait annoncé une croissance annuelle de 31,3%, soit un total de 156,5%. Toutes ses fusions-acquisitions devaient "lever des synergies" et le fait d'en parler suffisait à faire monter le cours des actions des filiales et des groupes et d'embellir leurs bilans consolidés. Cette croissance n'était due qu'à l'optique des chiffres et aux diverses acquisitions de filiales surcotées en bourse. Après le "dégraissage", le "nettoyage par le marché", J.P. Morgan Chase ne valait plus que 5% de croissance pour toute cette période de référence de 5 ans.

6 ans après, en 2007/2008, la surcotation est aussi la source de la crise des subprimes, comme la falsification des informations et des bilans aussi. Les grands groupes se sont aussi rachetés entre eux des filiales totalement surcotées qui ne valaient en fait qu'une partie infime du prix payé, ou rien du tout. On scandait de partout, en 2002 et 2003 avec grande émotion, après le krach boursier qu'il "fallait un retour à des règles saines, à un Bretton-Woods pour éviter l'effet levier et l'effet domino qui entrainent dans la chute toutes les banques et leurs filiales (à l'époque surtout les banques d'épargne et de dépôt). Aucune leçon n'avait été tirée, la Fed' était intervenue en rachetant (effaçant), comme avec le Plan Paulson, les créances toxiques, puis en se refinançant sur le marché financier international en vendant pour plus d'un billion de $ de Bons du Trésor pour couvrir son déficit (le 1er "prix" du Plan Paulson s'élève à... un billion de $ en réalité). Ce Plan Paulson est un Plan d'amnistie pour les escrocs. Tout ceci parce que des acteurs escrocs avaient masqué les informations, truqués les bilans, détruit les preuves comptables. A l'époque on ne parlait pas "de crise du capitalisme qui ne doit être qu'une crise d'acteurs défaillants qui n'ont pas joué le jeu de l'économie de marché", on ne disait pas de "l'économie réelle" par pudeur de ne pas utiliser les mots "économie virtuelle". On disait que les jeux d'écriture opérés par ces grands fonds de pensions ou ces acteurs économiques "faisaient partie de la nouvelle tendance de la tertiairisation de l'économie". Par là on parlait des activités croissantes du management financier qui supplantait le management d'entrepreneur, du management des share-holders (détenteurs de parts) à la place du management des stake-holders (détenteurs de tâches). En 2002 il était déjà question de soigner de ses maux la Corporate Governance, la Direction d'Entreprise dont les accessoires du salaires étaient gonflés par les stock-options, les golden hello, les golden parachute et les retraites chapô. Les Démocrates du Congrès US ont réclamé, en donnant leur accord au Plan Paulson de détournement de fonds, que la justice s'appliquera à l'encontre de ce patronat. Madame Laurence Parisot, patrone du Medef, l'a aussi juré promis, "les salaires des patrons seront surveillés et toute dérive sera punie". C'est simple, le salaire de ces patrons gonfle, quand l'action en bourse gonfle, et quand le Conseil d'Administration les "licencie".

Il faudra admettre que l'information ne peut être qu'asymétrique, inégale, répartie de manière non homogène, et peu sûre et que le jeu d'interactions en économie ne peut fonctionner sans frictions et en étant parfaitement efficient. Il faudra donc admettre que l'Europe intervienne avec une politique homogène et commune en fiscalité, en matière budgétaire, en matière de politique industrielle, etc... (ce qui n'est pas le cas avec le Plan de Sauvetage européen et avec sa Boîte à Outils). L'Information n'a plus rien à voir avec les fondamentaux de l'entreprise et ses compétences sur le marché dans ses champs d'activité.

Il est un devoir de dépasser maintenant Stiglitz, l'angélique, et il faut admettre que le mensonge, la supercherie, l'escroquerie, le shorting, le bad ranking sont les éléments constituants de l'information, peut-être les éléments les plus essentiels, en ce monde qui prouve depuis 20 ans que l'économie virtuelle soumet à elle-même l'économie réelle, par les manœuvres dolosives, d'escroqueries et de vol des spéculations financières du genre des subprimes, mais aussi des systèmes des hedge-fonds dont l'objectif est le dégagement dans le court terme de la marge opérationnelle la plus importante dans la valse des rachats-rejets des entreprises.

Il faudra aussi dépasser l'économiste indo-américain Jagdish Bhagwati qui voit avec justesse la "croissance appauvrissante" pour les PED et les Pays ACP qui se sont soumis dans la valse tarentelle à l'ouverture commerciale de la globalisation.

L'appauvrissement des PED et des Pays ACP avait un petit peu ému au printemps 2008 les consommateurs européens quand ils se sont apperçus que leur birscher-müsli matinal de chez Kellogs ou Frolics coûtait plus cher à cause de l'augmentation du prix des céréales. Comme alter-amoureux je travaille sur mon site cette thématique des APE, des Accords sur les ADPIC, des ADPIC+, de l'AGCS+, de la biodiversité et de la sécurité alimentaire...

Jagdish_Bhagwati.jpgJagdish Natwarlal Bhagwati (né en 1934), économiste indo-américain et contributeur majeur aux nouvelles théories du commerce international depuis les années 1950, s'est intéressé aux questions de développement. Il enseigne à l'université de Columbia et publie sur le libre-échange. Il a mis notamment en exergue la notion de "croissance appauvrissante" comme fruit de la dégradation des termes de l'échange. La croissance appauvrissante correspond à une diminution du pouvoir d'achat dont dispose un pays grâce à ses exportations. En conséquence, ce pays devra exporter plus pour pouvoir importer autant qu'auparavant. En cela il y a "croissance appauvrissante"; un pays épuise plus de ressources pour importer autant car selon l'effet de cliquet, les importations d'un pays ne peuvent sensiblement pas diminuer.

Il faut dépasser Jagdish Bhagwati et appliquer ses thèses aux pays "riches" qui procèdent aussi à une croissance appauvrissante pour une tranche de plus en plus grande de leur population interne. La croissance appauvrissante des pays "riches" se base tout autant sur une appauvrisation des pays "faibles" (PED et Pays ACP) en situation d'échange commercial avec eux (autrefois, on disait paupérisation, je sais, je sais). Le dégagement de la marge s'opère en externe et en interne de chaque pays industrialisé arrivé à un stade d'économie de renouvellement. Si elle peut s'opérer en interne c'est que l'information n'est pas simplement imparfaite, comme le ressent Stiglitz, mais aussi que cette information est manipulée, déformée, intégrée dans un système de paradigmes qui fausse la réalité. La globalisation a été présentée comme le cadeau de la démocratie et du bien-être que l'on se doit d'apporter aux peuples et aux pays, les délocalisations étaient devenues et comprises comme le bonheur nécessaire et messianique.

A ce jour, le mardi 7 X 2008, 26.000 Milliards de $ (26 billions) "d'actifs", ou de "positions négatives", ou de "créances toxiques", ou de "crédits irrécouvrables" ont été détruits depuis 12 mois et ne seront plus jamais reconstitués. Nous avons la plus grande crise financière de tous les temps, 29 est un petit-déjeuner sur l'herbe, en comparaison. Le PIB de la Zone Euro s'élève à 12 billions de $. Les pertes sont de 7 billions pour les USA, 1,7 billions pour GB, 1,7 billion pour la Chine, 1,3 billion pour la France, 1 billion pour l'Allemagne, 800 milliards pour le Brésil et de même pour le Canada, 8,7 billions pour le reste du monde.

Je pense aussi que le $ comme monnaie internationale a fait son temps. Depuis la guerre du Golfe 1 et 2 déjà, les pays producteurs menacent de ne plus se référencer au $. C'était le cas dès le 6 juin 2006 pour l'Iran. Ceci explique aussi l'intérêt de plus en plus pressant de faire la guerre à l'Iran. Le régime iranien de dictature islamiste n'a rien à voir avec cette question, le casus-belli est du côté américain et Israélien. Mais cette fois-ci les USA ont perdu les crédibilités militaire, économique, financière et industrielle. Ce sera flashy, CNN sera là pour diffuser de l'Information. Le "dégât collatéral" ne sera toujours qu'un dégât collatéral. Dans la cuvette des WC, il faut aussi être un artiste pour ne pas lécher les bords; c'est humain. Et maintenant que la dalle plasma a remplacé la "Couseuse au Récamier" en canevas qui risque depuis des siècles de se planter l'aiguille dans les doigts... ce sera réconfortant.

Dans ces temps de révolution systémique, nous avons un ripage de langage qui vous offre une sémantique croustillante. "Non, ce n'est pas la crise du capitalisme, c'est juste que toutes les banques de la planète n'ont pas respecté l'économie de marché." La bavard retord invétéré, Alain Mink, écrit partout "que c'est la faute à l'Allemagne" (la France n'a jamais fait son devoir de mémoire), si l'Europe n'a pas de position commune. En Allemagne on écrit partout que personne ne veut "un retour à la RDA" en parlant des interventions d'État et des nationalisations des banques faillitaires, tout ceci pour dire que l'État doit poursuivre son désengagement généralisé de tous les services publics. N'est-ce pas, les privatisations des caisses de retraites et de santé ont donc déjà été promises au secteur marchand, on ne peut s'arrêter maintenant, the show must go on. C'est pourquoi, les Plans de Sauvetage accompagnés des Plans de Soutien des "Industries clefs" ne sont qu'une approche nouvelle de la perfection du marché qui conduit à la croissance appauvrissante. Ces industries clefs, qui font du management financier, qui délocalisent, qui visent des marges opérationnelles dictées par les Hedge-Fonds et par cette "tertiairisation du management" citée plus haut sont les acteurs de la croissance appauvrissante.

Je pense que le prochain Prix Nobel d'Economie devra combiner et intégrer en les dépassant les enseignements de Stiglitz, de l'information imparfaite nécessitant une intervention de l'État, et les enseignements de Bhagwati de la croissance appauvrissante. Les États devront créer des système d'information totalement indépendants des influenceurs, des médiateurs du monde de la finance. Le rôle actuel des médias et d'asséner pendant des décennies des mensonges, pour qu'ils finissent par être perçus comme des vérités. Les paradigmes, les filtres, les canevas.

A cette synthèse supérieure, il faudra intégrer le fait que cette information imparfaite est montée en exercice de style du mensonge et de la désinformation et de l'intoxication, ce qui nécessite une intervention de l'État.

Il faudra ensuite admettre que si les pays riches font subir une croissance appauvrissante pour les pays "faibles", une intervention de l'État est nécessaire. A ce constat humaniste, il faudra comprendre que les Pays riches s'infligent à eux-mêmes une croissance appauvrissante pour une couche de plus en plus importante de leur propre population, et qu'une intervention de l'État est une nécessité. Vous ne trouverez pas encore sur le web une telle combinaison de pensées. Vous comprenez donc mon jugement extrêmement critique des Plans de Sauvetage US-EU avec leurs Boîtes à Outils et des Plans de nationalisation et de soutiens de l'industrie clefs qui ne sont que le nouveau ferment de la prochaine crise systémique de bulle systémique. De telles combinaisons de pensée sont miennes, elles n'ont rien de génial, mais nos influenceurs et nos médiateurs, encore moins les gauches de France, le PS et sa Motion C ne sont capables de procéder à une telle synthèse de constats.

You Tube: Financial Crisis Simplified

Je pense même qu'il faudrait peut-être réfléchir à l'enseignement du Prix Nobel de Physique, Pierre Gilles de Gennes qui a étudié les "éléments sales" dans la physique de la matière condensée dans ses transitions entre les phases, les défauts, les fluctuations de l'ordre et les réarrangements sous l'effet des contraintes extérieures. Les transitions vers la super-fluidité, la supraconductivité, la polymérisation, la dynamique des chaines polymériques, les mouillages, les démouillages, les séchages, les découplages entre les chaines polymériques, les distances entre celles-ci, l'aptitude des chaînes connectrices à se pénétrer et à inter-agir... Je suis sûr qu'il y a une modélisation à faire que les économistes n'ont pas encore abordée. Mais avant tout il faudra de nouveau développer en l'Homme son aptitude à une évaluation qualitative. L'Homme est malheureusement depuis 20 ans une volatilité éthérée qui n'a plus droit à sa consistance, ou qui n'en a plus. L'économie virtuelle a assujetti à elle l'économie réelle et ses actants. L'actant volatile a ceci de génial qu'il n'a plus besoin de se sublimer en une absence. L'actant volatile est dénué d'esprit critique politique, il bouffe, il suce, il craint pour sa retraite et se tait. L'actant volatile est le soumis sui-generis qui incorpore l'esclave et le maître qui le prend en joue. L'actant volatile, tout en étant une polymérisation esclave-maître est une entité volatile qui s'agite conformément aux flux qui le commandent. C'est tout pour ce soir.

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Note de bas de page, Explication succincte de la Crise des subprime:

Aux USA, les foyers qui ont construit des maisons et les banques d'investissement étaient devenus des joueurs au lotto. Ils ont trop cherché et couru le risque dans ce sport vidéo du "capital risque" qui devait faire passer tous les autres acteurs de l'économie, qui ne le pratiquaient pas, pour des arriérés. Le problème était que tout le monde, la femme de ménage, le chauffeur de taxi, devait acheter à crédit une maison même sans apport personnel et que les banques l'avait financée à 100%. L'emprunteur du crédit n'était redevable que sur le prix de la maison, et pas comme Europe, aussi sur ses autres biens et sur son salaire. Celui qui achetait une maison à crédit, ne pouvait que être gagnant. Ceci avait libéré une propension à la prise de risque totalement déconnectée de la réalité économique de chaque foyer (devenu le premier maillon spéculateur) et avait déclenché une sur-liquidité pour payer des maisons et pour consommer d'autres biens à crédit, dont les crédits prenaient comme garantie la même maison dont la valeur devait indéfiniment augmenter. Les banques, elles-aussi n'agissaient plus que dans le seul esprit de tirer un maximum du capital risque, sans avoir la moindre des couvertures en fonds propres et même en s'endettant aussi énormément. Les banque avaient alors revendus les créances en des produits dérivés, qui sont de pures merveilles d'invention créatives de nouveaux produits financiers, des titrisations destinées uniquement à la spéculation sans se reposer sur la moindre des économies réelles. Puis les banques avaient vendu et racheté des paquets de ces titres et créances, les avaient transformés en d'autres paquets de titres en inventant d'autres nouveaux produits financiers à "haute" valeur spéculative, pour les revendre en externalisant à chaque fois le risque sur le dernier acheteur, en tous cas sur d'autres. C'est le principe des lettres pyramidales. Pour une explication plus longue vous pouvez me relire mon artcile du 11 avril 2008 sur "Économie de bulles, Crises systémiques" Nous savons tous que l'Irlande, mais aussi l'Espagne ont pratiqué le saut de l'immobilier sans filet. La France est donc bien entourée.

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