Les nuits du libéralisme - Après la crise: pauvreté, démocratie, sur-endettement, Etat policier?







Voici tel quel un mail que je viens de recevoir de l'un de mes étudiants qui fait une année d'échange pour son Master à l'Université de Dublin.

Photo: "Human skull in space" (oil on canvas) by Damien Hirst, for the 150th anniversary edition of Darwin's On the Origin of Species. Copyright: Damien Hirst 2009



"Il n'y aura que deux issues possibles a cette crise. Soit on entre effectivement dans une ère ou les pauvres seront très pauvres et le resteront toujours, et la démocratie ne voudra plus rien dire non plus. Ce sera un régime a mi-chemin entre l'autoritarisme, l'aristocratie, la ploutocratie et avec quelques relents de totalitarisme idéologique. Nous serons diriges par une sorte d'élite qui accaparera toutes les ressources matérielles et financières de la planète, notamment les quelques matières premières qui subsisteront encore. C'est pour l'instant ce qui semble se produire : la crise a surtout comme effet de conduire l'État a verser directement l'argent des citoyens contribuables dans les poches de la super-élite. Avant, on se contentait de se faire voler et escroquer quotidiennement par les banquiers et les marchands. Maintenant, ils se servent des États qu'ils contrôlent pour nous voler par le biais de l'impôt. En France, une bonne partie du fric que Sarkozy a refile aux banques et aux entreprises est passe en dividendes, boni, primes, etc. Les rémunérations du cac40 et du patronat continuent d'augmenter, ce sont les seules.

La possibilité existe cependant qu'une révolte (mais il faudra aller loin) change le cours des choses. Ce n'est pas improbable. Car si l'on considère que la crise dans les pays Anglo-saxons, et en France aussi, est due non a un problème financier, mais au fait que ces pays ne produisent plus rien, et qu'ils sont en réalité pauvres, il viendra bien un moment ou leurs États seront face a une impasse : soit ils ne pourront plus taxer personne car seules les supers-élites au pouvoir réel seront solvables, soit ces États seront dans un État d'endettement perpétuel toujours croissant.

Mais ils semble improbable qu'un État et une population donnée puissent s'endetter indéfiniment. Il y aura donc un clash.
Il semble que la situation en France soit particulièrement intéressante : un président aux velléités très autoritaires a été élu, dans la moins démocratique des démocraties, parce qu'il a réussi a tromper le peuple, en utilisant un vocabulaire (et une propagande) au ton parfois socialisant, parfois populiste, toujours démagogique et trompeur. Ledit président est l'archétype de cette nouvelle élite qui prend le contrôle de l'État pour mieux anéantir sa fonction sociale, et le transformer en machine a reverser l'argent des citoyens dans sa propre poche, et d'établir sur eux un contrôle policier. Le programme réel de Sarkozy est de faire exactement le contraire de ce qui permettrait de remédier a la crise, c'est a dire de construire un nouveau tissus industriel productif, responsable et écologique finance par la taxation des revenus himalayesques. Maintenant, le second round va commencer, parce que la France est aussi le pays ou la politique se fait le plus dans la rue, c'est a dire lorsque les institutions telles que les élections ou le gouvernement ne permettent pas d'aboutir a  une politique bénéfique pour le pays.
Comme on dit en Grande-Bretagne, wait and see now."

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Mon commentaire:
quelle est la différence entre les inquiétudes de mon étudiant, 23 ans, ou de JP Fitoussi, 66 ans, dans son exposé sur les inégalités?

Rendez-vous sur le site "Observatoire Français des Conjonctures Économiques" animé par Jean Paul Fitoussi qui avait été mon professeur de macro-économie à la Faculté de Sciences économiques de Strasbourg.
Cliquez en page d'accueil sur la vidéo diffusée sur Dailymotion.

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