Modernité du Socialisme ou parole échoïque et iconique des paléographes du P(S)
Par Thomas, le Cimbre le 7. octobre 2006, - Catégorie : Modernité à gauche - Lien permanent
Le P(S) se félicite de parler aux gens avec des mots simples, les mots qu'ils aiment entendre, ceux qu'ils connaissent, ceux de tous les jours.
Cette restitutio in integrum de la langue populaire de la rue et des autobus peut aussi être du populisme à la Evita Peron et d'un "socialisme national". Ne sautez pas au plafond et lisez la suite, chacun utilise des références pour faire avancer la réflexion et générer de la pensée, de la pensée autonome, pas de la pensée échoïque et iconique.
La modernité du socialisme doit générer de la pensée, apporter un langage et une action pour contrer l'hypra-libéralisme pratiqué et entériné organiquement comme le vécu privé et commun de la précarisation d'un prolétariat qui s'élargit jusqu'aux classes moyennes.
Revisitez donc la définition du mot "prolétariat" dans vos encyclopédies. Entre autre, le prolétariat est "l'ensemble des prolétaires par opposition à la classe capitaliste". J'ai inventé ce concept de "prolétariat élargi" et j'y vois un ensemble par opposition à la classe libérale. La classe libérale tire ses marrons chauds de la mondialisation par opposition aux autres de plus en plus nombreux qui sont plongés dans la précarisation ou dans le groupe des ouvriers pauvres.
La réalité de l'ultra-libéralisme est une pratique quotidienne, mais il ne faut pas rigoler, c'est une peur quotidienne, c'est des contrats de travail volatiles, c'est des carrières professionnelles qui sont ratées car elles ne débouchent sur rien, sur un chômage prolongé ou à répétition pour aboutir à une retraite pour laquelle il manquera les cotisations. Face à ceci le P(S) ne parle pas des retraites par répartition et ne veut pas faire supporter au capital la part des cotisations des diverses caisses sociales. L'économie industrielle et commerciale doit être recomprise comme une concession autoroutière qui offre à un pays un service (ici, la mutualisation de la création de richesses sur un territoire ou à partir de ce territoire) et qui doit s'acquitter de son droit d'entrée et de jouissance au même titre qu'un salarié contributeur à ses caisses. C'est ceci la solidarité nationale. Ségolène parle de "socialisme national" et quand elle veut taxer le capital ça ne revient pas du tout au même, c'est d'une affligeante frilosité, d'un conservatisme d'avant Léon Blum. En ce moment et pour cautionner le modernisme de Ségolène on cite à tour de bras au P(S) Léon Blum qui disait en 1950 : « je suis convaincu que la sémantique sera la pierre d’achoppement de toutes les discussions entre les hommes de l’avenir: ils emploieront le mot auquel ils donnent sa signification habituelle, sans s’apercevoir qu’elle ne correspond plus à la réalité ». Il est pitoyable d'évacuer ainsi le modernisme de Léon Blum et de 1936.
Tout ceci est à comprendre dans mon "prolétariat élargi". Pour tout ceci il n'existe pas de langage au P(S), comme il n'en existe pas pour l'AGCS, pour le Plan-B. Le P(S) ne peut donc pas se targuer d'avoir inventé le parler simple et vrai dans son psitacisme politique. Le P(S) n'a pas de parler.
Plus personne au P(S) même le plus à gauche ne parle de contrer le capital, et pourtant le P(S) essaye de manière cachée de plonger des Rénovateurs à Gauche dans de la nostalgie de communard en feignant de se démarquer d'idéologies éculées, d'idéologies, d'idées. Depuis 1989 la France n'a rien fait de la Chute du Mur de Berlin et je regrette que ce ne soit que Bayrou qui ait intégré cet événement majeur pour les sociétés de l'ancien bloc des riches.
Parler de "société plus juste" est déjà une démission du P(S) face à cette réalité à laquelle il ne veut apporter qu'un pansement mais pas un remède au pire, ou une prévention au mieux.
Sous couvert d'analyse critisante de la sémantique le P(S) ne fait que de continuer dans une version pseudo-intellectuelle mais "adaptée au peuple" le vieux français. Le P(S) est conservateur et paléographe.