Chimie et Energie / Nouvelle Victoire syndicale en Allemagne: + 4,3% et semaine de 4 jours pour les Travailleurs de plus de 60 ans.
Par Thomas, le Cimbre le 13. juin 2012, - Catégorie : France, arriérée sociale - Lien permanent
Les "corps intermédiaires" dont parle le nouveau Président français savent exister et conduire en Allemagne sans assistanat gouvernemental et sans condescendance médiatique et sociétale leur Lutte des Classes, sans carmagnoler sur le tarmac entre les pneus de voiture brûlés, mais dans les bureaux avec en face le patronat et les actionnaires. Le syndicat allemand IG BCE, de la chimie, de l'énergie, du secteur minier et du traitement des minerais, regroupant 550.000 travailleurs, a clôturé le 24 mai 2012 dans la victoire sa Tarifrunde annuelle, sa négociation de la Convention Collective. En Allemagne, la Tarifautonomie est garantie par la Grundgesetz, la Loi Fondamentale. Il n'existe pas de Smic en Allemagne, sauf dans les secteurs où l'organisation syndicale est difficile à organiser, comme dans celui du bâtiment où les chantiers sont très atomisés. Dans les secteurs où l'organisation syndicale est naturellement réalisée, les PME et les grandes entreprises, il n'y a pas de Smic, tout simplement parce que le salaire perçu par les groupes tarifaires inférieurs dépasse ce Smic. Ce qui est un Smic en France correspond au minimum vital en Allemagne. (en cours de rédaction)
Commentaires
màj du 21/03/2013
Ceux qui disent que "l'industrie allemande pratique le dumping social et fait la guerre économique contre toute l'Europe"
et que "les syndicats allemands sont des bourgeois", tiennent des propos qui ne relèvent que d'une France malade et complexée et faible comme en 1870.
En plus des salaires allemands doubles dans le secteur de l'exportation arrive la prime au résultat.
Depuis la madone des cabinets jusqu'au cadre supérieur, les employés ont touché cette année
- 8200, euros de prime au résultats chez Porsche
- 8030, euros de prime au résultats chez Audi
- 7650, euros de prime au résultats chez BMW
- 7200, euros de prime au résultats chez VW
- 3200, euros de prime au résultats chez Mercedes
- 900, euros de prime au résultats chez ZF
Un ouvrier français ne peut "vendre" (verscherben) que son temps et sa force de travail.
Un ouvrier allemand vend en plus sa capacité à être organisé syndicalement et la Tarifautonomie est inscrite dans le Grundgesetz.
Une société / un pays ne doivent offrir aux entrepreneurs qu'une concession comme pour l'exploitation forestière ou minière.
C'est la société qui doit vivre, et non pas les industries qui doivent vivre sur les sociétés.
Au milieu il y à l'homme, toujours et avant tout, jamais l'entreprise comme vecteur autonome générant des profits sans cause.
Il faut donc aussi ralentir le cycle productif et surtout ne plus construire les modèles sur des endettements à effet de levier.
Ce qui a été vendu comme créateur de synergies est en réalité du Ponzi et n'est pas de entrepreneuriat
Non, l'Allemagne ne fait pas la "guerre économique" à l'Europe. Toute les industries exportatrices payent de loin bien mieux qu'en France par exemple.
Mais l'ingénierie allemande, la machine-outil et la répartition des PME sur le territoire sont sa force.
Et puis le "Es ist kein Pfusch, es ist deutsche Wertarbeit - Ce n'est pas du bricolage mais le travail allemand de qualité" est une concurrence bien loyale.
La France, un peu moins que UK, a laissé filer son industrie. C'est sale de produire des roulements à billes, mais des queues de Airbus, c'est noble et en plus en acceptant le transfert de technologie...
Quand aux "Tagelöhner - travailleurs journaliers", la situation est pire en France par exemple
car elle n'a pas d'identité, donc elle n'a pas d'existence comme signifiant, elle n'est pas un contenu de conscience et un vécu sociétal.
En Allemagne elle est identifiée comme Hartz IV, et les commentateurs français se ruent là-dessus en croyant se démarquer et traiter l'Allemagne comme acteur de dumping.
Les secteurs atomisés comme le bâtiment, les métiers du lit et de la bouche, les jardineries, les artisans non syndicalisés ont comme en France de graves problèmes avec les violations du Code du Travail Arbeitsgesetz.
Le bâtiment allemand a le smic depuis 2008. Mais, comme en France - on l'a vu avec le Hub-Amazon au centre de l'Allemagne - les entreprises de travail temporaire imposent leur loi avec le modèle de la sous-traitance diluée.
Le syndicalisme français est un syndicalisme de conflit a posteriori, le syndicalisme allemand est un syndicalisme de Lutte des Classes en toute dignité et dans les bureaux.
Pourtant même les 35h avaient été obtenues après 6 semaines de grève perlée et tournante.
Je disais toujours à mes étudiants: "Tu veux être génial, et bien sois-le. Je t'admirerai. Mais n'oublie jamais que sans les ouvriers tu n'es rien."
Et puis, 75% du patronat allemand sont issus de l'apprentissage, et en France ils sont issus des Écoles.
Envoyé depuis mon moulin à vent HTC