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25. juin 2011

La Grèce, victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives EU, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN - II

(Je remets ici sans modification mon article publié le 7 février 2010. Mon article n'avait rien de prémonitoire, mais à la vue de l'accélération de l'histoire il était en avance sur le main stream piloté par les médias. Tout a déjà été écrit nous assistons à la politique commune de la destruction par les marchés dans laquelle les banques sont sauvées par les États et les contribuables sans prendre au moins une partie à leur compte pour "restructurer" leurs dettes. Les plans d'austérité, les désinvestissements dans les services publics et les infrastructures des pays constituent la seconde manière pour les peuples de payer pour les banques.)
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L'Europe est à ce point inapte malgré son Traité de Lisbonne et ses autres Traités et Pactes passés dans le seul consensus de l'hémicycle, qu'elle va demander au FMI de sauver la Grèce de la banqueroute d'État, au même titre que le Zimbabwe. La Grèce est le premier État européen victime du Traité de Lisbonne et de la BCE. J'ai expliqué le 28 novembre 2008 que le G4 de Crise du 5 X 2008 avait réinventé l'euro-mark, l'euro-franc, et avait introduit l'euro-£. Personne n'a relevé ceci dans les médias.
Les banques allemandes détiennent 100 milliards de la dette grecque. Il aurait fallu mener le débat sur l'in-appropriation de la cause européenne monétaire, macro-économique, budgétaire et fiscale par l'Euro-Groupe, Ecofin, Euro-Stat, Juncker, les Directives sur la Libre Circulation des capitaux, et par la politique de la BCE qui permet le carry-trade intra communautaire. Si l'on commence à parler de ceci, on révélera que le Traité de Lisbonne a été un empaquetage des cerveaux pour faire de la catallaxie et de la compression de coûts.

màj du 29 octobre 2010:

ESMA, Écran de fumée avec la Directive Européenne AIFM sur la supervision des Fonds alternatifs.

le sommet européen des ministres des finances et de ECOFIN n'a rien apporté de nouveau. La libre circulation des capitaux et la spéculation financière ne sont ni règlementées ni jugulées. Les pays européens peuvent continuer à jouer, à perdre et à attendre les bail out communautaires. La clause de no-bail out est maintenue (Article 125 du Traité de Lisbonne), mais la clause 122 d'entre-aide entre les pays membres de l'Union en cas de catastrophe naturelle ou de manque en énergie a été élargie aux impasses financières, ce qui revient à contourner la clause de no-bail-out selon laquelle il est interdit aux États Membres du Pacte de Stabilité et de Croissance (Zone Euro) de porter secours à un membre en difficultés financières ou en banqueroute d'État. La Grèce avait triché avec ses critères de convergence pour entrer dans la zone euro, puis avec ses critères de Maastricht, et les banques françaises et allemandes principalement ont spéculé sur la dette grecque en parfaite connaissance de cause et on précipité l'effondrement financier de la Grèce, mais aussi de l'Espagne et du Portugal. Personne n'a rappelé que la Grèce est aussi victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives Européennes, de l'Euro-Groupe et d'ECOFIN.

Pour faire écran de fumée les ministres des finances européens et ECOFIN se sont mis d'accord sur un compromis qui va aboutir à une Directive Européenne AIFM qui sera signée le 11 Novembre 2010. Il s'agirait de créer un organisme européen de supervision des activités des hedge funds, des Private Equity, des Fonds Alternatifs, du Capital Investissement. Cet organisme s'appellera ESMA - EU Securities and Markets Autority / Autorité Européenne des Marchés Financiers.

La supercherie de la Directive AIFM est qu'il relève toujours comme avant aux États membres de l'UE d'accorder l'agrément à ces fonds, or 4/5 des transactions spéculatives, soit une masse 2000 milliards et certains jours plus de 50% de toutes les transactions financières en Europe, se font à la City de Londres. Et la Grande-Bretagne n'est pas membre de la Zone Euro et ne soutient pas le parapluie européen de 750 milliards pour venir en aide aux pays européens attaqués par la spéculation financière internationale. Selon la nouvelle Directive européenne, quand l'agrément est accordé à ces Fonds spéculatifs dans un pays (l'AMF - Autorité des Marchés Financiers pour la France par exemple), il est valable pour l'ensemble des pays européens. C'est ici que Bruxelles et toute l'Europe manifeste son incapacité à s'opposer à la City de Londres pour laquelle l'Europe n'est qu'une Association Européenne de Libre Échange. Il parait que cette nouvelle Directive européenne répondrait aux engagements pris au G20 de Washington. Le G20 de Crise de Washington s'était surtout distingué par l'annonce qu'il allait ouvrir les vannes des surliquidités avec l'impression de fausse monnaie sur les planches à billets et avec la qualitative easing, c'est à dire l'échange des positions toxiques pourries des banques contre du faux argent frais créé aussi avec l'émission des Bons du Trésor, c'est à dire en surgonflant la dette publique des États avec de la pourriture à faire avaler et payer par les peuples.

Uniquement en cas extrême, l'ESMA pourra donner son avis documentaire aux superviseurs nationaux, qui seront libres ou non de le suivre. C'est comme pour les critères de Maastricht qui ont été violés dès le début de l'introduction de l'Euro par tous les États Membres, ou comme pour les Critères de convergence destinés à évaluer la capacité d'un État européen à devenir membre de la Zone Euro.

Les standards fixés par l'ESMA n'entreront que progressivement en vigueur en 2015, 2017 et 2018. D'ici là le système monétaire et financier mondial se sera écroulé et la Région européenne ne se sera pas préparée à la période qui suivra l'hyperinflation et Weimar II. Donc l'Europe donne avec cette Directive le signal fort qu'elle ne s'oppose pas à la libre circulation des capitaux spéculatifs systémiques et qu'elle renforce sa bienveillance pour eux. Bruxelles ne s'est pas attaquées à toutes les opérations extra-bilancielle comme les LBO, les CDS, les CDO qui ont plongé la planète depuis juin 2006 dans une crise irréversible tant que les pratiques de création, de soutien et d'engraissement des bulles spéculatives comme moteur prépondérant de croissance ne sera pas arrêté. Par la Directive AIFM l'Europe démontre qu'elle ne pense pas à requalifier la croissance dans un Green New Deal.
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màj du 18 mai 2010 à 11:07:

le Parlement de Strasbourg, et la Commission de Bruxelles et Jean-Claude Juncker, président de l'Euro-Groupe semblent vouloir dégager un consensus pour instaurer un impôt sur les transactions financières des Hedge Fonds des pays tiers. Le Royaume Uni s'y oppose parce que 4/5ème des transactions financières en Europe passent par la City. A l'heure actuelle allemande centre-droit serait pour, mais les ministres des finances allemand et français, Wolfgang Schäuble et Christine Lagarde, font encore leurs caprices. Un impôt se prélève en fin d'exercice sur le bénéfices. Une taxe se prélève sur chacun des transactions et les obligent donc à abandonner le nomadisme des spéculateurs. Les transactions se font actuellement avec l'informatique au rythme de la nano-seconde et dans les marchés financiers 10 minutes passent pour être du long terme. Plus souvent les transactions se font et plus souvent les spéculateurs doivent verser une taxe sur chacune d'elles. Un chiffre infime de 0,05% comme le prévoit la Taxe Tobin finit par produire des sommes gigantesques pour les nomades compulsifs. Ceci redirige alors l'investissement dans la production et les services et les détourent de ces produits financiers dérivés et titrisés qui sont des "armes de destructions massives" comme le disent George Soros et Warren Buffet.

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màj du 6 mai 2010 suite au "Plan d'aide" européen à la Grèce pour lui éviter sa banqueroute d'État: La Hypo Real Estate allemande détient 80 milliards d'euros de crédits pourris venant des PIGS. La HRE avait fait faillite l'année dernière et a été sauvée avec une aide de 100 milliards de l'État allemand. Malgré ceci, la HRE fait toujours des pertes. Donc sachons observer la félonie des dirigeants du Nord de l'Europe qui feignent de faire un cadeau à la Grèce avec une aide de 100 milliards pour lui éviter la banqueroute d'État.

màj du 9 mai 2010: les européens ont décidé de créer un Fonds de Sauvetage pour les pays membres de l'Euro-Zone. En un Week-End les européens ont fait sauter tous les critères de Maastricht et le Pacte de Dublin de Convergence et de Stabilité. Les 4 critères de Maastricht sont devenus caducs, un pays peut donc se mouvoir sur tout l'éventail qui mène à la banqueroute d'État. D'autre part, il est à présent autorisé à la BCE de se fournir en liquidités sur les marchés financiers internationaux, ce qui lui était défendu. Ceci est donc la porte ouverte à n'importe quelle forme de spéculation. D'un autre côté rien n'a été entrepris pour contrôler et réglementer la "Libre circulation des capitaux" malgré le vote du 11 mars 2010 au Parlement de Strasbourg où il y a eu une majorité de 536 voix contre 86 pour étudier l'impact d'une Taxe Tobin. Le Brésil, Taïwan, l'Indonésie, l'Inde, la Russie sont bien plus avancés pour freiner la libre circulation des spéculations sauvages.

En introduisant la taxe Tobin, l'Europe ne ferait que de suivre le Brésil qui l'a introduite depuis le 20 janvier 2009. L'Europe tergiverse sur la faisabilité et sur l'impact d'une taxe sur les transactions financières, mais d'autres pays que le Brésil agissent. L'information reste sous le boisseau, parce que les médias de l'Hémisphère riche ont tout intérêt à suivre les consignes de leur propriétaires et donneurs d'ordre. Depuis novembre 2009, le Brésil prélève auprès des investisseurs étrangers en plus une taxe de 2% pour l'achat d'action et pour les placements. Depuis décembre 2009 Taïwan a interdit aux étrangers de placer des capitaux sur des marchés à termes. La Russie, l'Indonésie et l'Inde vont introduire des mesures similaires pour stopper la libre circulation des capitaux si elle ne sert pas à financer des investissements à long terme. Dans ce temps l'Europe tient encore le discours au sujet de la perte d'un avantage concurrentiel, si elle se mettait à faire de même. Le Brésil, Taïwan, l'Indonésie, la Russie, et l'Inde veulent éviter la création d'une bulle spéculative et une inflation.

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Vous avez remarqué que les marchés financiers attaquent la Grèce, le Portugal, l'Espagne parce qu'ils espèrent que ces pays européens vont continuer à refinancer leur dette publique en mettant sur le marché financier mondial des Bons du Trésor avec la garantie d'un fort taux d'intérêt et de rendement. Je vous ai déjà exposé le 11 janvier 2009 et le 6 mars 2009 qu'il était facile de trouver sur le net les spreads (éventail) entre les CDS, les assurances sur les Obligations d'État des différents pays européens, mais pas de ceux de l'Irlande, du Royaume-Uni, des USA. D'après la CMA, la Californie fait partie des 10 premiers États au monde à risquer prochainement la banqueroute d'État avec la Grèce. Le PIB de la Californie est le plus élevé de tous les États de la fédération américaine. Les agences de notations place la Californie au même niveau que le Kazakhstan quant à sa solvabilité.

<<< Le premier-ministre du paradis fiscal du Luxembourg, Jean-Claude Juncker a sévèrement critiqué en février 2010 les pays européens de la périphérie et les a sommés de se discipliner pour ne pas mettre en péril ce que les pays fondateurs de l'Europe ont mis en œuvre. Juncker oublie de dire que ces nouveaux entrants ne sont pas venus dans la même Europe que celle qui existait quand les fondateurs commerçaient librement seuls entre eux. Entre temps étaient entrés en vigueur les Directives sur la Libre circulation des capitaux et sur le Libre établissement des entreprises de services, ce qui inclue les services financiers. Il a toujours été de notoriété publique depuis 2001 que la Grèce avait délibérément triché avec sa comptabilité nationale pour faire croire qu'elle était compatible avec les critères de convergence du Pacte de Dublin de Stabilité et de Croissance afin d'introduire l'euro sur son territoire. Mais même si elle avait respecté les critères de Maastricht, la Grèce était incapable comme les pays baltes de résister aux attaques ou pénétrations abusives des grands groupes financiers des pays européens fondateurs. Une fois de plus, la foi en l'humanisme automatique des marchés qui fonde le Consensus de Bruxelles n'a pas fonctionné de manière harmonieuse, mais déprédatrice. Comme toujours. Il faut se demander ce qui est le plus à blâmer: les tricheries comptables de la Grèce, ou les opting-out (exemptions légales face aux obligations communautaires) de l'Irlande, mais aussi du Royaume-Uni, ou l'impréparation habituelle de Bruxelles, ou la volonté de toujours tout passer avec les légumes de la "concurrence libre et non-faussée".

Il est étonnant que seulement maintenant, en mars 2010, Juncker et Angela Merkel avancent l'idée de la création d'un Fonds Monétaire Européen (FME). Et une fois de plus, ils en oublient le rôle fondamental que peut jouer un tel fonds monétaire international. Celui du FMI, mais déshabillé de son ingérence néo-libérale et de ses clauses d'attribution de prêts qui imposent comme le FMI une libéralisation totale de tous les marchés et une compression de la dette publique, sans analyser leur impact sur une économie nationale et l'intégration régionale des pays. En Afrique se fait de plus en plus corps l'idée d'un "protectionnisme intelligent". En l'état actuel, un transfert de l'argent des contribuables vers un Fonds Monétaire Européen constitue une violation de la Clause de No Bail Out du Pacte de Stabilité et de Croissance qui fonde l'Euro et l'Euro-Zone. Ceci démontre que l'Europe repose avant tout sur une chimère parce qu'elle n'a pas jugé nécessaire de prévoir la défaillance d'un État Membre et les moyens d'y répondre, comme elle n'avait pas jugé nécessaire d'organiser son institut de statistique EuroStat autrement que comme une boîte aux lettres. L'Europe voulait croire au commerce des commerçants. La subite volonté de créer un FME ne provient que de la volonté de réaliser sur le dos des contribuables européens, un bail-out des banques européennes qui détiennent les Bons du Trésor grec. Et comme les banques européennes qui détiennent ces Bons du Trésor grec sont domiciliées dans les pays fondateurs de l'Europe, l'Euro ne repose donc que sur des critères de divergence entre les 16 "pays du nord" et "pays du sud" parce qu'il n'existe ni cadre économique ni force centrifuge qui les font converger. Un paquet d'aide à la Grèce de 30 milliards d'euros sera de toute manière nécessaire pour la sortir momentanément des griffes de la Goldman Sachs et de ses agents non-secrets comme Peter Sutherland, Charles de Croisset, Otmar Issing, Petros Christodoulou, Lord Griffiths, Mario Draghi, etc... (voir article n°2 au sujet de la Crise de l'Ouzo). Les pays européens non membres de l'Euro-Zone préfèrent une aide du FMI pour la Grèce.
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<<< bail out de la Grèce >>> graphique à gauche.

màj du 6 mai 2010 >>> L'aide a la Grèce a été décidée. Les États européens donateurs empruntent sur les marchés financiers à 3% et se feront rembourser leur "aide" à 5%. Ceci est la libre circulation des capitaux garantie par les Directives et le Traité de Lisbonne. Le paradis fiscal du Luxembourg aidera à hauteur de 0,08%. L’Allemagne va payer 22,34 milliards, la France 16,78 Mia, l’Italie 14,75 Mia. Cette "aide" à la Grèce n’est pas un cadeau, c’est un "investissement", car 70% des Bons du Trésor grec sont dans les banques de ces 3 pays donateurs. Quand en France on va révéler ce qui traine dans la bad bank Inter Conseil Europe de la Société Générale et la bad bank Gestion Active des Portefeuilles Cantonnés de Natixis / Banque Populaire Caisse d’Épargne, etc... on se rendra compte que la Grèce est un brigand parmi les autres.

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La crise financière de la Grèce, de l'Espagne, du Portugal est la reproduction parfaite de la Crise des Subprimes des USA. Ce Housing Bust méridional a été rendu possible en Europe avec la libre circulation des capitaux. Le Housing Bust a été financé avec l'ouverture des vannes des liquidités faciles et avec la multimutualisation des risques hypothécaires avec des titrisations ayant la forme de CDS, de MBS et de RMBS, etc. Les banques allemandes, les banques régionales allemandes d'État (Landesbank), les assurances allemandes, Real Hypo Estate, sont très fortement impliquées dans la Bulle des crédits hypothécaires des pays du Sud de l'Europe. Ce qui est mis sous silence, est que... l'Allemagne a, elle aussi, pratiqué en grand style dans sa partie Est la relance par la bulle immobilière et des crédits hypothécaires. La faillite du plus grand institut financier hypothécaire européen, l'allemand Real Hypo Estate, n'a jamais été exposée dans les médias comme une faillite systémique de même portée que celles de Fannie Mae, de Freddie Mac ou de AIG. C'est pourtant le cas. Cette information est extrêmement difficile à trouver. Il n'est pas étonnant que le Big Fat Bail-Out de la Grèce doive passer par l'Allemagne. L'Autriche est impliquée de la même manière que l'Allemagne, mais plus dans les Pays Baltes, la Hongrie, la Roumanie, l'Ukraine. Souvenons-nous qu'une bulle immobilière est mise en œuvre sur le terrain à bâtir, ou à incendier avant de le bâtir. Les politiques d'occupation des sols sont déterminées par les autorités politiques locales.

Dans quelles banques se trouvent les 1000 milliards en Euros constitués des dettes des Pays appelés PIGS, Portugal, Italie, Grèce, Espagne? Dans les banques européennes. L'Allemagne en détient 331 Mia., la France 307 Mia., le Royaume-Uni 156 Mia., la Suisse détient 47 Mia. de la dette grecque ce qui équivaut à 12% de son PIB. Il n'est pas étonnant que le Big Fat Bail-Out de la Grèce doive passer par l'Allemagne, la France, l'Autriche, mais aussi la Suisse et le Royaume-Uni. L'Autriche est comme les autres assise sur une pyramide (Ponzi) de positions toxiques et de créances pourries encore plus grande en détenant en plus une très grande part de la dette des Pays Baltes, de la Hongrie, de la Roumanie, de l'Ukraine. Sur le graphique cliquable à gauche vous pouvez évaluer le pourcentage par rapport aux PIB de la dette des pays PIGS détenue dans les banques des autres États membres de l'Europe ou de la Suisse, du Royaume-Uni. Le Royaume-Uni détient 16% de la dette des PIGS par rapport à son propre PIB, la Suisse 30% de la dette des PIGS face à son propre PIB. L'Autriche détient 64% de la dette européenne et 54% de la dette des PIGS face à son propre PIB. La France détient 30% face à son PIB. La banqueroute de l'un des ces pays PIGS du sud met en péril l'équilibre des autres pays européens du Nord.

Non seulement les Critères de convergence n'ont conduit les pays du sud et les nouveaux entrants que dans la divergence, mais en plus cette divergence organique de l'Europe s'est mutée en risque systémique pour l'ensemble du continent.

Comment l'Europe a-t-elle généré son propre déséquilibre interne? La libre circulation des capitaux permet les opérations du carry trade. Les banques européennes du nord se sont enrichies sur les dettes des pays européens du sud. Le carry trade consiste à acheter bon marché et vendre avec un fort bénéfice, ou à emprunter à bon marché et à prêter avec un fort taux d'intérêt. Ce carry trade intra-communautaire a été rendu possible par la politique monétaire de la BCE pour "stimuler" l'économie avec des prêts à court terme et à faible taux d'intérêt. Ceci permet aux banques qui se fournissent en liquidités à bon marché et à court terme auprès de la BCE de prêter ces liquidités à long terme aux pays européens du sud, en l'occurrence d'acheter leurs Bons du Trésor à taux d'intérêt élevés. Les banques du nord se sont enrichies sur les pays du sud, comme ils le font naturellement avec les dettes des pays africains par exemple. Bruxelles, la BCE, Jean-Claude Junker et l'Euro-Groupe, ECOFIN n'avaient pas ressenti le besoin de réguler cette libre circulation des capitaux en Europe, puisqu'il n'y a pas de politique budgétaire, fiscale et macro-économique en Europe. Et avec la moindre des défaillances de l'un des pays du sud, le domino des réserves fractionnaires va faire passer le risque systémique (moral hazard / aléas moral) dans la globalisation de la faillite de l'ensemble de l'Europe ou... du système monétaire international, comme c'était le cas pour le plus grand assureur du monde, l'américain AIG qui avait croulé sous la défaillance en chaîne des CDS et vécu la plus grande faillite d'une société privée de toute l'humanité.

L'Autriche, comme les autres "anciens" pays de l'Europe a réalisé une concurrence déloyale avec ses opérations de carry trade intra-communautaire dans les nouveaux membres de l'UE. Et pourtant l'Autriche est le premier pays européen qui va interdire sur son sol à partir du 10 mars 2010 le carry trade. Il ne sera plus possible d'obtenir en Autriche un crédit libellé en une devise étrangère comme le Franc Suisse, le Yen, etc... En Autriche, 1/3 des prêts immobiliers sont libellés en CHF ou en Yen (équivalents à 35 Mia euros), parce que les taux d'% dans ces devises sont plus bas qu'en euros. Si la valeur de ces devises baisse, la charge des intérêts sur ces crédits baisse. Le contraire est aussi vrai. C'est ce que subissent en ce moment les pays baltes, et les pays de l'Europe centrale qui ont contracté massivement dans des banques autrichiennes des crédits hypothécaires libellés en euro qui s'est fortement réévalué face à leurs propres monnaies. Ces pays sont de plus en plus incapables de rembourser leurs crédits immobiliers auprès des banques autrichiennes et les banqeroutes et insolvabilités privées s'accumulent comme aux USA. La Libre circulation des capitaux   est donc subitement freinée unilatéralement et sans préavis par l'Autriche, ce qui lui offre un avantage concurrentiel déloyal.

La politique monétaire de la BCE est adossée comme celle de toutes les banques centrales sur les réserves fractionnaires; elle n'arrête pas de pomper dans l'économie de la masse monétaire. Par exemple, la production industrielle a augmenté de 1,6% depuis 1980, mais la masse monétaire a augmenté de 16 fois pendant cette même période. L'argent circule plus vite. Mais pour quoi faire? Pour créer de l'endettement, de la financiarisation, de la titrisation, du négoce de produits dérivés, de l'incitation à l'endettement. Beaucoup de régions de la terre sont endettées jusqu'aux oreilles ou la racine des cheveux.

Qui sera le premier prochain dans l'assommoir du day of reckoning: la Grèce ou la Californie? Qui saura le plus gagner du temps? Les USA ou l'Europe? Concurrence libre et non faussée entre hard discounters sur le dos des peuples. Qui ont aussi élu leurs représentants politiques qui se sont prononcés pour le Traité de Lisbonne. Tout au moins en Europe existaient des alternatives politiques, démocratiques, parlementaires et respectueuses de la Constitution. Les européens ont voulu une Europe des marchés et subissent ce qu'ils imposent eux-mêmes avec les APE et avec les ALE qui sont bien plus violents que les clauses de l'OMC.

Le Big Fat Bail-Out américain est poursuivi par Obama qui a ajouté dans l'économie américaine avec Tim Geithner, son Secrétaire d'État au Trésor, et Bernanke, le Président de la Fed', 30% du PIB en liquidités issus de la Helicopter Money, de la monnaie de contrefaçon. Obama attire comme il peut les investisseurs étrangers et crée la mère de toutes les bulles qui cette fois-ci va conduire à Weimar II, l'hyperinflation et la Grande Dépression II. Pourquoi? Cette fois-ci il les USA se dirigent droit vers l'effondrement obligataire de leurs Bons du Trésor. Il y a quelques jours le Trésor américain a essuyé un très grave échec dont personne ne parle: elle a tenté en vain de mettre aux enchères pour 25 milliards de Bons du Trésor à 10 ans et pour 16 milliards de Bons du Trésor à 30 ans. Il parait que de mémoire de trader on n'avait jamais connu un tel échec. Cette fois-ci les marchés financiers qui se réfugient toujours en dernier ressort dans les obligations d'État agissent conformément à ce qu'elle perçoivent des USA: leur insolvabilité qui présage de la banqueroute d'État. 60% de la dette américaine sont détenus par les investisseurs étrangers, comme la Chine, la Russie, les pays de l'OPEC. Depuis un an la Chine a réduit ses achats de Bons du Trésor américain, et en décembre 2009 elle en a revendu 34 milliards de $.

Le graphique à gauche montre la Grande Dépression 2 qu'entament les USA. Le crédit à la consommation et à l'investissement commercial et industriel a chuté de 1000 milliards pour une économie nationale qui génère 14.000 milliards de PIB. Le crédit baisse alors que les banques ont été arrosées avec des trillions de $ et de helicopter money sans la moindre des obligations!! Mais que veut vraiment dire PIB pour une comptabilité nationale américaine qui est tout autant manipulée que la comptabilité des banques lors du stress-test des 19 grandes banques de Tim Geithner de mars 2009? Depuis le début de la fin de l'hégémonie économique américaine en 2001 avec l'échec des négociations de Doha pour l'OMC et du modèle du Consensus de Washington, les USA ne peuvent plus empêcher leur effondrement pur et simple commencé en 2007 avec la crise hypothécaire des Subprimes. C'est pourquoi les agences de notation font diversion en dénonçant dans leur poker les "Club Med spreads" ou bien encore les PIGS (Portugal, Italie, Greece, Spain), ou les UR PIGS en ajoutant l'Ukraine et la Roumanie. La presse américaine traite indifféremment le sujet de la "Euro-Zone Debt Default Risk Crisis", la défaillance de la dette souveraine de ces pays à la périphérie de l'Europe en illustrant les articles de cochons. Cette image de cochon doit plaire à Ricardo Caballero, Chef du Département des Sciences Économiques du MIT, avec plein de "bailing out PIGS", "fringe PIGS", etc. Cherchez donc sur Google Images ou Google le mot PIGS... Graphique ci-dessus à droite: "Il y a pire" >>> croissance de la dette publique depuis 2007 en %. Donc sachons exactement analyser le Greece-Bashing.

Les sites libertariens épris de von Mises et de von Hayek jubilent et déclarent déjà la fin de l'Euro.

Pour 2010 RealtyTrac estime que plus de 4,5 millions de nouvelles maisons individuelles seront saisies aux USA par les huissiers. Elles s'ajouteront aux 4,7 millions saisis en 2009. Fannie Mae et Freddie Mac garantissent pour 5000 milliards de $ d'hypothèques. Ces deux instituts de crédit hypothécaires garantissent la quasi totalité des crédits hypothécaires américains et sont nationalisés de fait à 100% depuis qu'ils bénéficient de bail-out successifs et depuis que le Congrès US a exempté  Obama de son devoir d'informations pour chaque prochain bail-out. Leurs plus grands créanciers sont la Chine, le Japon, le Luxembourg, la Belgique, la Russie. L'État américain est trop content des capitaux des investisseurs étrangers et n'a pas repris à son compte leurs créances comme celles des 66 autres banques qui soutiennent Freddie Mac et Fannie Mae. Freddie Mac et Fannie Mae sont devenus des objets de chantage entre la Chine, la Russie et les USA. Mais les USA sont seuls responsables de cette situation en ayant cru qu'ils pouvaient vendre leur pauvreté au reste du monde. Le Congrès US a aussi autorisé le Secrétaire au Trésor, Tim Geithner, de sortir de la comptabilité nationale le trou de Fannie Mae, Ginnie Mae, Freddie Mac et de la FHA et le trillion de $ dépensé pour leurs sauvetages répétitifs. Donc le déficit public des USA est nettement supérieur au chiffre officiel de 12,7% du PIB. Le déficit public de la Grèce serait d'ailleurs aussi de 12,7% du PIB. Vous pouvez donc comprendre pourquoi les spreads sur les CDS émis sur la dette souveraine américaine et les T-Bonds américains ne pourront jamais être une référence et que les hedge fonds se ruent sur la Grèce en faillite et non pas sur les USA. Les CEO et traders de ces instituts de crédits hypothécaires touchent toujours leurs boni, mais en liquide car les actions ne valant plus rien, les stock-options correspondants sont tombés en désuétude.

Depuis novembre 2008 nous savons que la Californie est en banqueroute d'État comme l'Islande ou comme 44 autres États fédéraux américains (Graphique à gauche). A la différence de la Grèce, la Californie ne paye ses dépenses depuis 1 an qu'avec des reconnaissances de dette IOU (I owe you - je te dois) nantis du tampon officiel. La Californie s'est fait aussi racheter par la Fed', ces papiers en échange d'argent créé in subito par Paper Mill of the Potomac, la planche à billets. La Californie, l'Oregon et l'Arkansas sont en situation de faillite technique depuis novembre 2008 et attendent de l'annoncer. Ce n'était pas grave, ça pouvait toujours continuer ainsi parce que la Fed' avait annoncé le 20 mai 2009, qu'elle allait racheter pour 1000 (mille) milliards d'emprunts d'État. Pour cela la planche à billets américaine avait encore une fois été accélérée.

Ceci n'est pas du keynésianisme, c'est de la contrefaçon de billets de banque, mais les agences de notation préfèrent dégrader l'Espagne, la Grèce, l'Autriche dans leur poker dénonceur.

Depuis le premier plan officiel appelé TARP de Bush-Paulson, tout le monde sait qu'il est mathématiquement impossible que les USA remboursent leurs dettes de 14.000 milliards claqués dans les bail out. En général, quand un pays est dans l'impasse il se lance dans une guerre pour détourner l'attention sur ses problème civils intérieurs et réduit ses dettes avec l'hyperinflation. Ce sera le deleverage et le retour à l'âge de guerre. Les USA sont en faillite comme l'Islande ou le Zimbabwe et ne se maintiennent qu'avec la planche à billets et la vente de Bons du Trésor. L'implosion d'un pays en faillite est plus lente que l'effondrement d'une entreprise, parce qu'un pays ne peut retomber au fond de l'Atlantique en noyant tous ses animaux et ses habitants et parce qu'il y aura toujours des investisseurs pour lui acheter momentanément ses obligations (ses dettes), même si le nombre s'effondre actuellement et si les chinois revendent leurs bons du trésors américains depuis un an.

Selon l'Administration américaine Center on Budget and Policy Priorities 48 États américains sont au bord de la faillite en mars 2010. 10 États sont aux bords de la banqueroute d'État: Californie, Illinois, Arizona, Floride, Michigan, Nevada, New Jersey, Oregon, Rhode Island et le Wisconsin.

Cliquez sur l'horloge de la dette américaine    >>>

Je vous ai aussi mis en garde le 22 mai 2009 sur les mécanismes de collusion entre les agences de notations et leurs donneurs d'ordre. Les grandes agences mondiales, Moody's et Fitch, ou Standard & Poor's ont du mal à dégrader l'Irlande, le Royaume-Uni, les USA ou font passer le mini-buzz du bout des lèvres "que le triple-AAA n'est pas garanti indéfiniment" pour ces pays. Depuis plus de 10 ans, les agences de notations n'ont fait que de donner des notes de complaisance à toutes les banques et assurances, aux hedge fonds, aux monoliners, aux fonds de pensions,... sans faire elles-mêmes d'analyses comptables et financières mais en ne se basant que sur les rapports fournis par leurs donneurs d'ordre.

Les agences de notations sont juges et parties et jouent en ce moment le poker dénonceur contre la Grèce, le Portugal, l'Espagne. Dubaï est oublié.

Cette attaque sur la notoriété et la bonne foi des pays européens du sud et des pays baltes a déjà un an et relève de ce que j'avais dénoncé comme étant le poker dénonceur. Même Doctor Doom, Nouriel Roubini, ou le pentito du libéralisme, Paul Krugman, Nobel d'économie, nourrissent régulièrement le plaisir de voir choir ces pays sans jamais les comparer avec la situation des USA et du Royaume-Uni. Ceux-ci, comme les agences de notation et les autres fonds spéculateurs ne se sont jamais attaqués à l'Irlande, qui est en banqueroute d'État depuis un an, au Royaume-Uni qui est techniquement en banqueroute d'État, ou plus simplement à la Californie, au Névada, à l'Oregon, et tous les USA qui cachent leur banqueroute d'État en imprimant des trillions de fausse monnaie sur la planche à billets.

En ce moment les aficionados du Traité de Lisbonne et de toutes les Directives Européennes qui garantissent "le marché libre et non faussé qui crée de la richesse et qui tend au plein emploi", pleurent et pestent contre cette attaque contre l'Euro et la Grèce, mais oublient d’écrire qu’il était officiel et su de tout le monde depuis l’adhésion de la Grèce à la zone euro, que ce pays avait triché et continuait de tricher avec les critères de convergence dont il a toujours été très loin. L'Euro-Groupe est une faillite institutionnelle et avait laissé se poursuivre cette violation du Traité de Maastricht et du Pacte de Dublin par la Grèce. Je n'ai jamais été pour ces 4 critères libéraux qui fondent l'euro, mais comme ils sont la règle commune de la zone euro, ils doivent être respectés par tous les pays membres. Le non respect des critères de convergence est tout simplement de la concurrence déloyale institutionnalisée par un État européen contre les autres États européens et voulue par Bruxelles qui espère toujours que toute concurrence est bonne à prendre quand elle fait baisser les coûts, les salaires, les investissements dans les services publics sociaux, de santé, d'éducation.

Alors au lieu d’arroser ce nouveau pays entrant depuis toutes ces années avec les fonds structurels européens, il aurait fallu lui imposer de mettre à jour sa comptabilité nationale si l’on voulait consolider les principes fondamentaux de l’euro dans son seul volet qui est mis en œuvre, à savoir celui de la "stabilité" mais pas celui de la "croissance" (Pacte de Dublin). Sans politique budgétaire européenne l'euro est une chimère. Mais éperdu par cette idée du marché "libre et non faussé" qui n’est rien d’autre que l’AELE des anglais, il fallait pour Bxl offrir à la Grèce cette situation de fait d’opting-out que les Irlandais avaient obtenue de droit, tout ceci pour faire croire que cette Europe des marchés fonctionne.

Toutes ces voix qui critiquent les attaques contre l'Euro et la Grèce font semblant de morigéner contre cette libre circulation des marchés des capitaux, mais elles l'ont toutes soutenue de toutes leurs forces en appelant au OUI du Référendum du TCE (Traité Constitutionnel Européen) et en soutenant le Traité de Lisbonne ratifié en force en France par le Congrès de Versailles et avec les voix ou les abstentions du PS. Mais cette libre circulation des capitaux qui brutalise l'Euro et la Grèce était dans la partie III du TCE rejetée par le Non au Référendum du 29 mai et se retrouve en entier dans le Traité de Lisbonne.

Selon le Traité de Lisbonne : "Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des capitaux est assurée", stipule l’article 26 du traité sur le fonctionnement de l’UE (ex-article 14 du Traité Constitutionnel Européen). En conséquence, indique l’article 63 (ex-article 56 TCE), "toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites" et l’Union est invitée à légiférer pour réaliser cet objectif. Toute dérogation à cette règle, qualifiée de "recul", est soumise à la règle de l’unanimité, ce qui la rend quasiment impossible, dans une Europe des 27.

Cette liberté sans entraves de circulation des capitaux implique, selon l’article 58 (ex-article 51 TCE), "la libération des services des banques et des assurances".

Une libéralisation, ajoute l’article 60 (ex-article 53 TCE), à laquelle les États membres "s’efforcent de procéder au-delà de la mesure qui est obligatoire". Ces dispositions vont de pair avec celles relatives à la liberté d’établissement dont bénéficient, au même titre que les autres services, les établissements financiers. "Les restrictions à la Liberté d’établissement sont interdites", stipule l’article 49 (ex-article 43 TCE).

Ces dispositions très strictes consacrent la liberté totale des marchés financiers, réduisent à néant les promesses de "régulation", "d’encadrement" des mouvements spéculatifs, et empêchent toute atteinte aux flux de capitaux, par exemple sous forme d’une fiscalité ou d’une taxe Tobin ou Tobin-Spahn. Ces dispositions laissent les mains totalement libres aux hedge fonds, aux fonds de pensions, aux fonds vautours, aux fonds souverains, à tous fonds spéculatifs qui ont détruit l’économie travaillée. A cette volonté de sceller dans le marbre la liberté totale de circulation des capitaux s’ajoute la volonté de ne pas installer le moindre des embryons d’une harmonisation fiscale en Europe. Ce point est de toute manière soumis à la règle de l’unanimité. La-dite lutte contre les paradis fiscaux comme Jersey, Andorre, Monaco, le Luxembourg, le Liechtenstein, et pourquoi pas la Suisse, ne sont que des promesses en l’air qu’il est chic de scander, surtout en ce moment quand on est président de la République.

L'euro est une chimère et au G4 du 5 octobre 2008 et au G20 de Novembre 2008, l'Europe avait feint d'assumer une réponse commune face à l'effondrement financier et économique global, mais avait inventé "Les Boîtes à Outils", qui ont relégué la prise de décision au niveau de chaque État européen en particulier. En réalité en automne 2008, l'Europe avait instauré le Euro-Mark, l'Euro-Franc, l'Euro-Lire, l'euro-Drachme... Bruxelles n'avait donc rien fait pour trouver une réponse commune à ces attaques contre l'un de ses membres de la Zone Euro et avait disserté sur la clause de non bail-out d'un membre failli de l'Euro. La non-gouvernance du TCE avait été reprise dans le Traité de Lisbonne et mise en œuvre en automne 2008 au début de la Crise "des Subprimes". Le 15 novembre 2008, les pays européens ont lancé un Plan de Sauvetage de l'Europe, mais ont consacré en réalité, avec la Boîte à Outils, la concurrence déloyale et non faussée, le déni réglementaire d'Europe et le chacun pour soi. L'attaque contre l'un des membres de la Zone Euro a donc été préparée par Francfort et Bruxelles. Tout le monde feint de se plaindre subitement en Europe que les CDS (assurances) sur les Obligations d'État augmentent énormément en Europe, mais on ne rappelle pas que le G4 de Berlin du 5 octobre 2008 avait donné longue vie aux CDS en relocalisant les paradis fiscaux destinés à accueillir les CDS et CDO toxiques et pourris pour les éloigner des bilans comptables des banques, des assurances, des entreprises. Il ne faut pas s'étonner si ce G4 a été un encouragement à continuer à émettre ces fausses assurances sur des obligations en racontant qu'elles permettent de fluidifier les liquidités et de multimutualiser les risques. Les CDS sont responsables de la faillite de AIG, la plus grande faillite de toute l'histoire de l'humanité d'une entreprise privée, comme des autres banques, de GM, de Chrysler, etc...

Donc méfions-nous de ceux qui miment en ce moment colères et critiques d’un système financier, ils sont et resteront pour cette-dite "liberté non-faussée des marchés" qui n’est que truquage et musèlement des européens dans un nivellement vers le bas de la valeur travail et de la valeur État. Ils se sont toujours prononcés pour toute forme de privatisation et de catallaxie. Ce sont ces mêmes personnes qui donnaient en 2007 la Californie comme exemple à suivre pour l'Europe.

Jean Monnet avait monétisé l'Europe et mis en forme la dissolution de l'État. Certains offusqués d'aujourd'hui feignaient même de contrer les voix de gauche il y a quelques années et expliquaient à juste titre que cette "liberté non faussée" provenait de Jean Monnet, Père fondateur de l'Europe qui en était l'un des auteurs. Cette fois-ci avec l'attaque contre la Grèce et l'Euro, le libéralisme de Jean Monnet dont ils sont les défenseurs ne leur plait plus. Ils réclament par opportunité populiste une intervention de l’État alors que Traité et Directives Européennes éliminent l’État. Pour faire passer le TCE, puis le Traité de Lisbonne et pour soutenir leur "concurrence libre et non faussée" ils ont écrit et écrivent sans relâche que "l'absence de droit de la concurrence, c’est une concurrence sans droit, la loi de la jungle, le désarmement unilatéral des pouvoirs publics face aux puissances de l’argent." Il suffisait d’offrir l’analyse des articles du TCE, puis du Traité Modifié Européen - Traité de Lisbonne pour comprendre qu'ils restent des stars du double-langage et que leur colère contre la spéculation sur la faillite de la Grèce n'est qu'une colère contre leur idée qu'ils ont de l'Europe et qui est écrabouillée par des gredins qu'ils vénèrent par ailleurs.

En résumé: Bruxelles n'a pas l'intention de freiner la libre circulation des capitaux du Traité de Lisbonne:

  1. l'article 26 du Traité sur le fonctionnement de l’UE, "Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des capitaux est assurée",
  2. l’article 63 (ex-article 56 TCE), "toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites"
  3. l’article 66 (ex-article 59 TCE) précise que des "mesures de sauvegarde" peuvent être prises "dans des conditions exceptionnelles", mais uniquement "pour une période ne dépassant pas six mois pour autant que ces mesures soient strictement nécessaires".
  4. l’article 58 (ex-article 51 TCE), "la libération des services des banques et des assurances".
  5. l’article 60 (ex-article 53 TCE), la libéralisation à laquelle les États membres "s’efforcent de procéder au-delà de la mesure qui est obligatoire".
  6. l’article 49 (ex-article 43 TCE) stipule au même titre que les autres services, les établissements financiers. "Les restrictions à la Liberté d’établissement sont interdites".
Personne ne s'émeut que le Franc Suisse s'est écroulé, avait atteint à l'automne 2009 la parité avec le $ et est inférieur au $ en février 2010. Personne ne s'émeut que la £ a perdu 1/3 de sa valeur par rapport à l'Euro. Depuis les attaques, l'Euro n'a perdu que quelques centimes face au $. Et alors? Le PIB de la Grèce équivaut à 2% du PIB de la Zone Euro, tandis que la Californie est le 8ème pays du monde... et elle compte pour presque 15% du PIB des USA, parce que les 3 États limitrophes, Nevada, Arizona, Oregon ne peuvent en être vraiment détachés. En 2002 la Californie était le 6ème État le + riche du monde.

Et de plus, si la création monétaire doit redevenir un Service Public, la répudiation de la dette privée des spéculateurs systémiques ne doit pas faire partie des services publics comme aujourd'hui. Les banques, assurances et hedge funds doivent apurer leurs bilans et faire peser tout le risque de leurs malversations et fraudes sur leurs actionnaires et sur leurs propres acteurs. Il faudra aussi démanteler les banques universelles (<<< Glass-Steagall) pour séparer la banque de dépôt, de la banque d'investissement et des activités d'assurances et exiger des banques d'investissement qu'elles aient de vrais bien supérieurs à ceux préconisés par la Directive sur les Fonds Propres Réglementaires (CRD) pour couvrir leurs risques systémiques et les défaillances du "moral hazard", de l'aléa moral. Le "moral hazard" ne correspond pas à la "main-vibrante-du-marché" qui n'est qu'une construction idéologique, une vue de l'esprit, un architectone.

L'économie néo-libérale est un travestissement de religion dans laquelle le clergé régulier des économistes et influenceurs néo-libéraux se fond dans le clergé séculier de Wall Street en conférant à sa main les pleins pouvoirs et en la dégageant de sa responsabilité patrimoniale, morale, civile, pénale et sociale. Le gouvernement US a offert depuis octobre 2008 à Wall Street $13 trillions (13000 milliards) pour lui payer son bail-out qui n'apporte rien à l'économie réelle. Ces 13 trillions sont prélevés dans la paroisse US et du reste du monde avec les déficits budgétaires et l'émission des Bons du Trésor US arrivant à maturité à 30 ans dans deux générations. Ce bail-out public n'est pas mathématiquement remboursable par les sujets de la paroisse US. Il faudra recourir à la succussion hippocratique de la main vibrante de l'hyperinflation pour ramener la valeur de la dette à zéro. Au passage l'hyperinflation dépréciera toute épargne et tout placement. La croissance sera appauvrissante pour tous, le travail et les énergies investies par les peuples "riches" du haut-phalanstère auront aussi perdu toute leur valeur. L'État dépréciera ses services publics et les ramènera au niveau de ceux du Tiers-Monde. Les réseaux ferroviaires ne seront plus entretenus et les trains vont dérailler.

La main vibrante n'existe pas, elle est concentré de l'irresponsabilité globale des banksters qui ont été embauchés pour exercer une tâche comme des pokercracks qui vivent dans l'esprit du "après-moi-le-déluge". Le système des incitations par les boni est une légitimation du crime en bande organisée qui devra être poursuivi au civil et au pénal comme le dealer du coin. Les décideurs politiques, mais aussi les électeurs et les Travailleurs n'auront plus à soutenir ce modèle de société. Les alternatives politiques parlementaires existent, le peuple et l'Europe doivent devenir démocratiquement adultes. A l'avenir, il faudra qu'une Commission européenne paritaire et publique de contrôle et de surveillance intervienne dès l'apparition de bulles systémiques. Il faudra qu'il n'y ai plus d'activité fantôme Over the Counter faites hors bilan et que les activités d'accession à de la liquidité se réalisent sous contrôle et surveillance et il faudra instaurer la taxe Tobin-Spahn comme au Brésil depuis le 20 octobre 2009 pour mettre fin à cet infantilisme spéculatif de gros bébé qui attend sa purée. Il faudra que EuroStat aie accès directement aux données de la comptabilité nationale de chaque membre de l'Euro-Zone, bien que les membres européens viennent encore de s'y opposer la semaine dernière malgré la fraude manifeste et avérée depuis 2001 de la Grèce.

Les USA jouent leur poker en n'ayant plus aucune carte en mains. Les fondamentaux économiques européens n'ont rien à voir avec les fondamentaux exécrables des USA. Une intervention de l'Europe pour soutenir la Grèce empêchera simplement les USA à gagner du temps avant leur banqueroute d'État. Ce n'est qu'une question de semaines.

Le Pacte de Stabilité et de Croissance ne peut fonctionner parce qu'il n'a pas été pensé jusqu'au bout avec une politique commune macro-économique, budgétaire et fiscale. Pour les Constituants de Rome à Bruxelles il s'agissait de créer en Europe toutes les conditions de concurrence déloyale exerçant une pression ultime sur les coûts entre les pays européens et de ne pas les harmoniser entre eux. Le Pacte de Stabilité et de Croissance qui fonde l'Euro est encore moins applicable en période de crise, puisque 12 des 16 Pays européens membres de la Zone Euro violent gravement les critères de Maastricht avec un déficit qui est en moyenne de 7,5% du PIB au lieu des 3% prévus. La Commission Européenne a lancé une procédure d'avertissement pour déficit budgétaire contre 20 des 27 pays européens membre de l'UE. Dès le début de l'euro, c'était l'Allemagne qui a été la première à ne pas respecter le critère de 3% du PIB pour le déficit budgétaire et de 60% du PIB pour la dette cumulée. La France avait rapidement suivi l'Allemagne mais avait retardé en même temps avec arrogance l'entrée de nouveaux pays dans la zone Euro parce qu'ils ne respectaient pas encore tout à fait les critères. Comparativement les grands pays membres de la zone euro qui ne respectent pas les critères pèsent beaucoup plus gravement sur l'avenir de l'euro que la Grèce avec 2,2% du PIB européen et ses 11 millions d'habitants.

La Commission de Bruxelles soufre aussi d'inconséquence en lançant contre les États membres de l'Union une procédure pour déficit budgétaire alors qu'elle les avait enjoint à stimuler la "relance" avec les stimulus fiscaux du European Recovery Program. Pour contresigner son comportement absurde, la Commission avait demandé aux États Membres d'opérer un bail-out de toutes les banques qui ont une dimension systémique, mais la Grèce a elle-même une dimension systémique et ne bénéficie que critiques et atermoiements de la Commission. La Commission prouve par toutes ses absurdité que cohésion et solidarité ne font pas partie de son idée de l'Europe dépourvue volontairement de gouvernance économique pour préserver les intérêts particuliers de chaque État Membre jusqu'à leur octroyer des opting-out. J'ai souvent déploré sur mon site l'aspect libéral des critères de Maastricht qui ne sont qu'un jeu d'orge financier et dans lesquels manquent par exemple le taux de chômage et le niveau salarial médian (pas moyen). Car le problème européen n'est pas le déficit public, mais le chômage et l'appauvrissement de la population active, pas encore active, au chômage et à la retraite. Le TCE, le Traité de Lisbonne, les Directives sont tous adossés sur la "concurrence libre et non faussée qui crée des richesses en tend au plein emploi". C'est tout aussi illusoire que la "main vibrante" d'Adam Smith qui régule les marchés. La critique de l'Europe telle quelle est le constituant de mon site, le contenu de mes analyses, et est annoncée sous mon banner, car je suis un nonniste et européen convaincu. Mais pour aider les États Membres de l'Europe et de la Zone Euro, l'Europe doit devenir une autorité fiscale et budgétaire, doit pouvoir émettre des Bons du Trésor Européens et dépasser l'article 103a du Traité de Maastricht qui prévoit une assistance possible des États Membres en difficulté.

Article 103 A du Traité de Maastricht
  1. Sans préjudice des autres procédures prévues par le présent traité, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut décider des mesures appropriées à la situation économique, notamment si de graves difficultés surviennent dans l'approvisionnement en certains produits.
  2. Lorsqu'un État membre connaît des difficultés ou une menace sérieuse de graves difficultés, en raison d'événements exceptionnels échappant à son contrôle, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut accorder, sous certaines conditions, une assistance financière communautaire à l'État membre concerné. Lorsque les graves difficultés sont causées par des catastrophes naturelles, le Conseil statue à la majorité qualifiée. Le président du Conseil informe le Parlement européen de la décision prise.

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Maintenant regardons la situation de l'Euro face au Dollar au niveau de la planète. L'Euro s'impose comme une monnaie de réserve. Selon Bloomberg, les banques centrales du monde détiennent dans leurs réserves 39% en $ et 31 % en euros, ce qui est une belle valeur en sachant que l'Euro âgé de seulement 10 ans ne doit sa bonne foi qu'à la force industrielle et commerciale et à la stabilité sociale des États européens et non à une quelconque force militaire et politique géoplanétaire, domaines où l'Europe n'est rien. L'Europe ne dispose pas de l'arrogance criminelle financière américaine de la planche à billets et les pays européens ne peuvent vendre des bons du trésor comme les américains qui savent qu'ils ne seront jamais capables mathématiquement de les rembourser. Selon Bloomberg, la Chine détient actuellement 800 milliards en $ et 1 trillion en Euros. Sur le tableau à gauche vous voyez que l'Euro supplante le $ comme monnaie en circulation. Il faudra bien sûr éviter de tomber dans l'euro-glut, comme les américains ont pratiqué le Dollar-Glut en répartissant sur le monde leur pauvreté et en disant que le Dollar est leur devise, mais que c'est le problème du reste du monde. Au sujet de ma position sur les critères libéraux qui sont le fondement de l'Euro, j'ai écrit suffisamment d'articles sur mon site.

Change au 7 février 2010 du $, du CHF, de l'Euro>>>


1.00 EUR

   =   1.36500 USD



1.00 EUR   =  

1.46457 CHF


Tim Geithner, Secrétaire d'État au Trésor américain a déclaré le 7 février 2010 que les USA garderont éternellement la note maximale AAA. “Absolutely not, that will never happen to this country” a-t-il répondu à ABC au sujet d'un downgrade des USA. Ceci me rappelle Hitler qui parlait de l'empire de 1000 ans. En attendant Obama se lance dans un nouveau deal humanitaire avec la Chine: il ne dévalue pas tout de suite le $ et les 2000 milliards en Bons du Trésor US dans les Caisses chinoises, mais il se prend le droit de faire le baise-main au Dalaï Lama. Et ça fait chic un Lama orange dans le salon ovale. Ça fait oublier l’orange de Guantanamo. La crise des subprimes est terminée, elle a fait ses ravages. Les subprimes ne représentaient que 14% des crédits hypothécaires. Depuis janvier 2010 commence la crise des alt-A dans une économie américaine effondrée. Les alt-A représentent que 27% des crédits hypothécaires. En janvier 2014 commence en plus la crise FHA et Ginnie Mae que Obama à créée avec ses Obama Mortgages, c'est à dire la création exponentielle de la dette privée pour "rembourser" la dette. Sur le site de la FHA vous avez un onglet et une page qui s'appelle "Obama Mortgage" (Crédit hypothécaire Obama) avec l'invite suivante: "In early 2009, the Obama administration announced a program called Making Home Affordable. This program is expected to help nine million homeowners keep their homes and avoid foreclosure through refinancing and modified loans designed to lower monthly mortgage payments" (Au début de l'année 2009, l'administration Obama a annoncé un programme appelé 'Rendre la maison individuelle accessible'. Avec ce programme 9 millions de propriétaires seront aidés pour garder leur maison individuelle et pour éviter la faillite grâce au refinancement et à la redéfinition des termes de leur emprunt avec de plus petites mensualités de leurs crédits hypothécaires.) La FHA garantit à 100% les crédits pour l'acquisition ou la construction immobilière. Pour l'année 2010, le gouvernement américain et la Fed' assistent les propriétaires immobiliers avec un dégrèvement d'impôt de 8000$ et en rachetant les titrisations adossées sur les crédits hypothécaires à hauteur de 1425 milliards de $ pour contenir les taux d'intérêts sur ces derniers. L'aide fiscale prendra fin en avril 2010 et le programme de rachat par la Fed' se terminera à la fin mars 2010. (Graphique à droite: faillite des CMBS, les crédits hypothécaires commerciaux et industriels)

Dans sa réforme présumée et à venir sur les banques, Obama laisse de côté Fanie Mae, Freddie Mac, Ginnie Mae et la FHA qui sont tous en faillite malgré les Big-Fat-Bail Out cycliques auxquels ils ont droit. Ces quatre établissements nationalisés dans les faits depuis 2008  continuent et amplifient ce pourquoi tout le système financier américain a sombré: ils empaquètent des crédits immobiliers, multimutualisent leurs risques en inventant des produits financiers dérivés MBS (équivalent à des CDS) qu'ils se font directement garantir par le gouvernement. Le bail-out de Fannie Mae et de Freddie Mac a déjà coûté 712 milliards $ et Obama vient de garantir le 24 décembre 2009 qu'il n'y aura pas de limite supérieure; Obama a réussi à faire passer une loi qui lui permet de ne plus demander l'autorisation au Congrès pour continuer à renflouer Fannie Mae et Freddie Mac. Le gouvernement américain amplifie la bulle hypothécaire et immobilière et ne se fait pas dicter sa conduite par des étrangers mais par le Congrès et le Sénat US.

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Lire la suite >>  Libre circulation des capitaux: Wall Street, Goldman Sachs, JP Morgan ont aidé 10 ans la Grèce à tricher
Lire mon article du 6 mars 2009 >>>
Banqueroute de la Zone Euro: Irlande, Italie, Grèce, Autriche - Eclatement de la bulle des CDS et des Obligations d'État

17. avril 2011

Guerre monétaire / Guerre civile financière américaine / Banqueroute d'Etat des USA / Finance Watch européen

Ferry_Oslo_Copenhagen_151.jpg

Ayant préparé depuis 1993 mes étudiants des IUT, puis en DESS, Master 2 et Master Grande École au Fukushima social et des cultures que nous préparaient les nouveaux produits financiers dérivés, il ne faut donc pas être étonné si je poursuis mon travail comme je le pressentais en réalité dès 1989 depuis la Chute du Mur de Berlin. La question qui me visite depuis 1989, depuis 1993, depuis 2008 est de savoir si je ne me plais pas à conduire un psittacisme échevelé et s'il est bon de persister dans une voix qui n'est pas partagée, même si les faits confirment les aboutissements constants de mes analyses issues de mes recherches. Comme pour un Hamlet anglais de Elsenör, je me sens à la croisée de parcours mentaux empêtrés dans des échelles différentes de temps et de dimensions dans lesquels s'époumone une recherche/destruction. Dans mon travail et mon combat de "loner" a été montré ce spectacle du monde de nos contemporains et chacun de ces acteurs offre aux spectateurs son délire psychiatrique dans une diction parfaite et une intelligibilité de chacun des mots qui dans l'extrême gravité du moment peuvent se dire sans emphase, sans scénographie. Jedes Wort vom Gesagten sitzt. Tout mot de ce qui est dit sied. Ce que nous vivons est tellement énorme que la puissance des mots qui décrivent pourtant la destruction de notre monde habituel ne peut être ressentie. Un effondrement du système mental construit depuis 1918 n'est pas perçu et la marche de chaque phylum de pensée se poursuit sur sa propre erre en ne percevant pas que le socle épistémique qui le tire, inscrit en vrai ou inscrit en faux, n'a plus cours, ne sera plus jamais validé.

Ferry_Oslo_Copenhagen_152.jpgPhotos: Hamlet's Slot Elsenör, Danmark (ferry Oslo/København, été 2009).

Nous abordons une nouvelle normalité. PIMCO, le plus grand investisseurs du monde avec $ 1242 milliards, a déjà créé sa nouvelle Gestalt dans la salle Thompson à Newport Beach en 2009 avec son nouveau concept de "Nouvelle Normalité - The New Normal". Une "attitude conséquente", un behaviour conséquent, est toujours payant pour PIMCO qui ne s'appuie que sur la marge opérationnelle. La Nouvelle Normalité de PIMCO se définit ainsi: "Une croissance faible dans les pays industrialisés liée à un haut niveau de chômage et à des interventions d'État, la fin irrévocable d'une politique laxiste de l'octroi de crédits et le transfert de la dynamique de croissance des nations industrielles vers les grands pays émergents". PIMCO a donc fait savoir au début du mois d'avril 2011 qu'il y a tout à perdre à collaborer avec l'État américain. Depuis le 9 mars 2010, PIMCO, a trahi son nourricier et ne détient plus aucun Bon du Trésor américain ou aucune obligation derrière laquelle se cache l'État américain ou un État fédéral américain (US T-Bonds, US T-Bills, Munis). Pour PIMCO, leurs cours vont s'effondrer au début de l'été 2011. La Fed', la banque centrale américaine, avait annoncé depuis 6 mois vouloir arrêter le rachat des bons du Trésor à la fin du mois de juin 2011. Les cours vont donc s'effondrer. Pour PIMCO les USA sont insolvables comme la Californie l'est depuis deux ans, ou comme le sont l'Islande, l'Irlande, le Royaume-Uni, la Grèce. Par exemple la BCE détient 150 milliards de Bons du Trésor de la Grèce ou des positions toxiques des banques grecques qu'elle a échangés en garantie contre des liquidités à taux voisin de zéro alors que l'inflation est environ de 3%. La BCE a racheté aux banques grecques en plus 50 milliards de positions toxiques illiquides. Quand la Grèce sera en faillite et va rééchelonner (haircut en anglais) sa dette, la BCE aura perdu 200 milliards. Les banques françaises ont spéculé sur la dette grecque et en détiennent 100 milliards. Les banques allemandes se sont tout autant affairées dans ce banking vortex. Ceci sera aussi perdu en grande partie avec la banqueroute d’État de la Grèce. Les banques allemandes sont engagées à plus de 400 milliards sur la dette des PIIGS (Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne). Cette pyramide Ponzi de notre système économique a fonctionné avec la dette et la spéculation sur la dette léguée en héritage aux générations futures.

Comme Obama après la menace de l'agence de notation Standard & Poor's de dégrader la note sur les USA, les politiciens et décideurs sont à un stade où ils se sentent obligés de légitimer ce qu'ils ont pensé depuis plus de 20 ans au moins, ceci d'autant plus que nous assistons depuis le 15 IX 2008 à l'installation, à l'évolution et à l'enracinement d'un poker menteur et dénonceur qui claquemure encore plus la philosophie économique dans une simple continuité normative de tous ces influenceurs libertariens qui détestent l'État comme Ludwig von Mises, Augustus von Hayek, le banquier Jean Monnet, Père de l'Europe, qui s'était enrichi aux USA dans le commerce de l'alcool prohibé; officiellement il était négociant en Cognac. Jean Monnet avait fondé à Paris la banque Blair and Monnet Co et dirigé aux USA la banque d'investissement Bancamerica-Blair avec laquelle il avait fait faillite en 1931, ce qui ne l'avait pas empêché de fonder en Chine la China Finance Development Corporation en collaboration avec T. V. Soong, gouverneur de la Banque centrale chinoise (1928-1931) et ministre des Finances (1932-1933), et beau-frère de Tchang Kaï-chek. Dans le même temps, il avait créé à New York, la société financière Monnet-Murnane and Co, destinée à canaliser des capitaux au bénéfice de la Chine.

Jean Monnet, un free-markets anti-government-intervention guy, avait confondu le monde avec son envie qu'il se faisait de celui-ci. Monnet n'a pas été un précurseur, mais juste quelqu'un qui a procédé à l'itération du similaire. Monnet a toujours été ouvertement un atlantiste qui rêvait de l'Amérique et son objectif en Europe était de créer des "ententes fonctionnelles" sur les principes du libéralisme commercial et financier (Archives à lire sur le site de la Fondation Jean Monnet pour l'Europe). Churchill et Monnet avaient voulu fonder la "Fusion franco-britannique de deux nations" en 1940. Par la suite Jean Monnet a été poussé par Washington et par Churchill, et a été aidé et suivi par les autres Pères-Fondateurs de l'Europe jusqu'aux constituants du Traité de Lisbonne. Au nom de la "Concurrence libre et non faussée" et de la "Libre Circulation des capitaux" ce sont ces libertariens européens qui conduisent la politique économique depuis 1945 et qui imposent aujourd'hui la légitimation des politiques d'austérité des États qui se sont mis en faillite pour organiser le bail-out des banques et pour leur offrir sur leur territoire in-shore la domiciliation et le rachat de leurs bad banks. Ces banques rapatrient sur le territoire métropolitain leurs dettes et positions toxiques, parce que sans cela elles, ces enfants de la patrie, ne jouiraient pas d'un bail-out total et national et feraient effectivement faillite. Ce sont toujours eux, ces libertariens, qui vont imposer le nouveau duo déprédateur -      augmentation des impôts / hyperinflation      - qui va poursuivre le transfert des richesses de la masse des peuples vers le monde financier libre d'agir et qui s'en donne les moyens dans sa Lutte de Classe financière du Congrès US à la Commission de Bruxelles. Ladite Crise a tout de même permis le plus grand transfert de l'histoire de la dette privée sur la dette publique, en sachant que la dette privée est celle des banques qui se délestent de leurs positions toxiques et pourries qui sont rachetées par les banques centrales avec les (non)-moyens budgétaires des États. Face à cette ancienne norme économique s'installe un nouveau parler.

Pour moi, le drift tectonique du langage est un des rares moments où l'on peut honnêtement constater que la Gestalt - le concevoir - impose encore un Behaviour - le comportement - et qu'un nouveau Behaviour pourrait s'installer si une Gestalt - Solidarités Globale, Régionale et Locale - était autorisée à se constituer. S'il ne lui sera pas encore laissé libre cours, une Gestalt transitoire prendra sa place dans des violences exprimées par des graves troubles sociaux, des fratricismes, des racismes systémiques. Dès 1989, en observant la Chute du Mur je me suis posé cette question après ce constat: "1) Je suis un acquis culturel. 2) Mais à qui profite donc le crime?" Je me savais être un mort-né, un mort-tuant dans mon simple appareil d'être vivant dans cette hémisphère riche, cette hémisphère nord, ce haut-phalanstère des biens matériels. Et j'ai raison: l’État-nation, l’État-global, l’État-financier, l’État-providence-bancaire ont tous prouvé leur capacité létale après des tergiversations qui localement avaient pu paraître porteuses de bien-être, mais la confrontation de cultures dans des guerres, une guerre froide, une globalisation commerciale de l'OMC, une dite "Crise des Subprimes" - la crise de 2008, un Fukushima financier et monétaire, le Fukushima atomique nippon ne sont que des preuves de la létalité essentielle et séquentielle de nos systèmes génériques culturels. Nous vivons ce moment angoissant tellement intense où l'homme ne sait pas si sa pensée va générer son action, ou si une action nouvelle va générer de la pensée, si la pensée va régénérer ce que l'action a cassé, ou si une action va effectivement construire un calmant. L'homme a besoin de calme et s'abîme, l'homme a besoin de perdre et se rend fou. D'une bulle à une autre. D'une exégèse à un manifeste. Depuis le 12 avril 2010 PIMCO fait du short selling sur les US-Treasuries et autre T-Bonds américains, les Bons du Trésor américain. PIMCO fait donc de la vente à découvert à nu, c'est à dire il spécule sur la baisse des ces valeurs. En langage clair, nous assistons à une guerre civile financière entre américains. Nous, citoyens dolents et pusillanimes, sommes tous une partie de l'entendement infini du monde de la finance, il avait fallu dire non au Traité de Lisbonne et réclamer une solidarité locale, régionale et globale, il aurait fallu dire non, il y a 15 ans quand Jospin en France avait signé l'AGCS et les accords sur les ADPIC.

Pour SkySails, la nouvelle normalité se trouve dans le cerf-volant qui peut avoir la puissance d'un avion à réaction. Pour d'autres le commerce international a repris alors que la normalité du Baltic Dry Index est effondrée. D'ici la fin de cette année 30.000 milliards d'actifs pourris, cachés dans les banques, les bad banks et les banques centrales sous formes de cadavres CDS/CDO, seront révélés au public et détruits. Entre Gestalt et Behaviour il faudra être vigilant pour laisser une normalité calmante s'installer entre les gens. Je vous avais écrit le 17 octobre 2008 dans mon article "Ce Pays, appelé USA, en banqueroute d'Etat - Effondrement USA-URSS - Commencement du 3ème millénaire" que ce cow-boy de papier avait fait sa révolution d'octobre en nationalisant partiellement avec son Plan Paulson B des grandes banques comme Citigroup, Bank of America, Wells Fargo, JP Morgan Chase, Goldman Sachs, Morgan Stanley, Bank State Street, Bank of New York, Wells Fargo, Bank of America, Wachovia, Merrill Lynch... En dehors des grandes émotions, personne n'avait compris que les USA tombaient définitivement dans le trou noir pour ne jamais s'en relever sous cette forme. Le 23 mai 2009 je vous avais écrit d'après un article du Times Online mon billet "Nouvelle Monnaie de référence: G20 illégitime, G192 de l'ONU inutile, BRI parasecrète, Conférence Bilderberg secrète" en vous informant que les membres de la Banque des Règlements Internationaux avaient décidé la "destruction par les marchés" à la place d'un effondrement radical et immédiat pénalisant les spéculateurs. Le 24 mai 2010, les non-initiés comme moi, voyions encore plus clair dans cette destruction par les marchés dans mon article "Destruction par les marchés - Les réformes vides des marchés financiers de l'Allemagne, de l'Europe, des USA". La destruction par les marchés avec le détournement des injections keynésiennes massives issues de la Quantitative Easing (QE - Création monétaire sur la planche à billets) et de la Qualitative Easing (rachat par la Banque Centrale des actifs pourris des banques) ont permis d'organiser le plus grand transfert de l'humanité de la dette privée des banques, de leurs actionnaires et des spéculateurs vers la dette publique. skysail.jpgEn effet les États ont émis massivement des Bons du Trésor pour financer le bail out de ces banques systémiques too big to fail. Les Bons du Trésor sont de la dette pour les générations futures. Ces Bons du Trésor émis par les gouvernements pour financer depuis 2008 la destruction des actifs pourris par les marchés financiers sont le côté caché des plans d'austérité qui réduisent d'autant les activités régaliennes de l’État dans la santé, l'éducation, le social, la culture. Our standard of living is going right into the toilet. La fed' a injecté 6400 milliards de $ pour les bail-outs des banques et assurances et instituts de crédit hypothécaires.

Des cadavres cachés? Des meurtres sans cadavres? Des révélations imminentes? Mais bien sûr, les banques feront comme la Grèce ou le Portugal hier le 24 avril 2010, elles vont dirent subitement et sans préavis que tout compte fait les pertes étaient plus grandes que prévues. Le Portugal, comme la Grèce il y a un an, vient de prouver par ses révélations qu'il a aussi triché au regard des critères de Maastricht. Le Portugal a pu tricher puisque EuroStat ne travaille comme les agences de notations que sur les chiffres produits par les État-Membres de la Zone-Euro ou de l'UE.

L'appauvrissement des peuples, l'extinction de l’État-Providence, de l’État social pour combler les banques ne sont qu'une guerre civile librement consentie et subie par les peuples. L'Europe de Bruxelles/Francfort est tout autant active que Capitol Hill/la Fed' dans ce Quantitative Easing en ayant encore créé en plus des sauvetages des banques le FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière qui soutient directement les pays de la Zone-Euro qui sont en banqueroute d’État. Le Royaume-Uni ne fait pas partie de la Zone-Euro, ne cotise pas à ce "parapluie européen" mais Bruxelles saura organiser d'ici peu de temps une parade pour réaliser le sauvetage du Royaume-Uni quand il sera en banqueroute d’État pour la seconde fois depuis 1973. Les banques centrales qui rachètent les positions toxiques des banques et des États se sont donc mutées en système pyramidal Ponzi et dès lors on ne parle plus que de Quantitative Easing sans ne plus faire de nuance avec la Qualitative Easing - QE. A partir de ce moment là la Quantitative Easing décrit depuis deux ans le cycle complet de recyclage des actifs pourris des banques et des États par création monétaire des banques centrales qui permet l'achat des Bons du Trésor émis par les gouvernements qui avaient besoin de liquidités pour sauver les banques en banqueroute. Si les normes comptables FASB, IASB, IFRS n'avaient pas été considérablement assouplies depuis 2008, les banques seraient effectivement en faillite au vu et au su de tout le monde. En effet le "mark to market accounting" (Normes prudentielles comptables Bâle 2), l'évaluation par rapport au marché a été suspendue si bien que les banques font légalement de la manipulation et de la fraude comptable et surévaluent dans des proportions gigantesques les crédits qu'elles ont octroyés et qui sont irrécouvrables. Ces crédits eux-mêmes étaient majoritairement octroyés aux spéculateurs et non pas aux entrepreneurs. Les banques sont assises sur des montagnes d'actifs pourris, toxiques et irrécouvrables. La Fed’ rachète par mois 100 milliards $ de Bons du Trésor. Ces Bons du Trésor étaient achetés par les banques avec du crédit à taux zéro obtenu auprès de la banque centrale. En anglais on parle du "central-bank-run free lunch program for Wall Street and speculators". Avec ces trappes à liquidités les pays vont organiser une hyperinflation pour détruire massivement par les marchés les dettes publiques avec une inflation qui va devenir galopante. Les épargnes des ménages seront tout autant détruites si bien que ce sont les peuples et les contribuables qui vont payer les dettes et pertes des banques, de leurs actionnaires et des spéculateurs ponzistes. S'il n'y avait pas la bulle échoïque boursière, les banques seraient déjà en banqueroute. Les décideurs font semblant d'agir contre une crise de liquidités et savent pertinemment qu'ils agissent avec leurs assouplissements quantitatifs contre une crise d'insolvabilité et pour faire pencher la providence d’État du côté des banques, des actionnaires et des spéculateurs. Dans ce système de saturation de la dette qui a conduit au blocage et à l'effondrement global, QE n'est rien d'autre que de la monétisation de la dette que la Fed' a lancée à partir du 25 novembre 2008. Il y a eu QE1, et QE2 se terminera fin juin 2011. QE2 représentera un rachat de  900 milliards de Bons du Trésor US par la Fed'. En observant au bas de mon billet dans mon 1er comment les graphiques de la dettes du pays des Stars'n Stripes et des Marines, nous voyons qu'un QE3 semble impossible et l'effondrement global des USA avec une dévaluation massive du $ en sera la conséquence. Cette dernière année, le rachat avec de la Helikopter Money par la Fed' des Bons du Trésor américain a totalement financé la dette américaine. C'est comme si votre conjoint avait créé vos billets de banque "out of the thin air" pour payer votre crédit immobilier. Depuis le début de la crise la Fed' a fait passer la base monétaire de 822 milliards de $ à 2500 milliards de $, tout ceci out of the thin air, appearing from nowhere. Les USA n'ont pas produits plus de richesses en ces dernières années, ils en ont détruites bien plus. Cette inflation monétaire en trois ans va conduire à une inflation des prix du même ordre, une hyperinflation. Le directeur actuel de la Fed', Ben Bernanke, est coiffé du surnom "apprenti sorcier", avant lui Alan Greenspan était le "Maestro". Face à leur monstruosité, le langage des pays industrialisés s'arrange pour intégrer leur violence destructrice dans sa traduction narrative de proximité. Tous les  Directeurs de la Fed' détruisent la planète au nom du marché américain. L'ONU devrait voter une résolution contre eux comme elle l'a fait contre Assad, Gaddafi, Mgbagbo ou Israël et son invasion de la Palestine et de la Cisjordanie. Ne parlons même pas de la Cour arbitrale de l'OMC de Genève qui n'aperçoit pas la distorsion des marchés et la concurrence librement faussée imposées par la Fed' depuis 1945 au reste de la planète. Tim Geithner, Secrétaire d’État américain aux finances, et Ben Bernanke font partie du Imperial War Staff des USA.

Les USA organisent avec le reste de la planète une guerre monétaire en injectant des trillions de $ de fausse monnaie dans son économie et dans le monde et en émettant des trillions de Bons du Trésor pour essayer de faire payer leur dette par le reste de la planète (transfiltration des richesses). Il existe aussi de la part des marchés financiers, ce que j'ai constamment qualifié dès 2008 comme le Poker Menteur et Dénonceur contre l'Europe. L'objectif de ce poker menteur et dénonceur et de détourner l'attention des médias mondiaux de la réalité de la banqueroute d’État des USA et du fait que le $ est surévalué de plus de 30 fois. Le second objectif de ce poker menteur et dénonceur contre l'Europe et d'exciter les agences de notations et les marchés financiers contre les pays européens. Les agences de notations espèrent les faire couler avant les USA en leur interdisant l'accès aux marchés financiers internationaux en provoquant une surenchères des CDS émis sur leurs emprunts et en faisant augmenter la méfiance contre eux et donc le taux d'intérêt des Bons du Trésor à des niveaux impossibles à tenir (25% pour les Bons du Trésor grecs à 2 ans). La banqueroute d’État de l'Islande, de l'Irlande, de la Grèce et du Portugal en sont aussi le résultat. Si les USA s'effondreront après l'Europe, les USA et les amateurs du système capitaliste pourront affirmer que la faute de l'effondrement revient à l'Europe et non pas au modèle de ladite concurrence libre et non faussée des marchés financiers et de la circulation des capitaux libre, non contrôlée et non réglementée. Si les USA font banqueroute avant l'Europe, la guerre monétaire américaine va directement se retourner contre les USA eux-mêmes et la guerre civile américaine se mettra en place comme elle est prévue dans USA, guerre civile - HR 645, Loi du 22 janvier 2009 sur Camps d'internement dans les bases militaires. Les libertariens de ce Poker Menteur et Dénonceur ont d'énormes longueurs d'avance sur les peuples maintenus dans la léthargie de la non-information par les médias et les politiciens. Ces free-markets anti-government-intervention guys appliquent méthodiquement la stratégie inspirée "Des principes de la guerre" de l'officier théoricien militaire prussien Carl von Clausewitz en élaborant depuis octobre 2008 la construction de la voie de sortie de guerre pour la faire pencher du côté de leur Gestalt, de leur conception du monde hollocinétique et catallactique de leur just in my time. Il faudra pourtant rallonger les cycles de vie économique en général et des produits en particulier et ramener tout à l'échelle de la Solidarité Locale, Régionale et Globale ce qui demandera de dégager une part beaucoup plus importante de la marge opérationnelle pour couvrir les coûts de la convivialité.

Le 1er décembre 2009 je vous ai expliqué dans mon article "CDS, CDO, OTC, RMBS - Deux décades perdues: le PIB furtif et fictif - Le PIB d'initié" comment la création monétaire des banques centrales, le shadow banking et les réserves fragmentaires des banques ont permis de constituer massivement un PIB fictif à la place d'un PIB réel issu de la production de biens et de services de l'économie réelle. En passant, avez-vous remarqué que ce débat transitoire suite à la Crise des subprimes sur l'opposition de l'économie réelle et de l'autre économie a totalement disparu? Avec ce retour en arrière sémantique, les médias veulent faire passer dans les conscience la crise comme la normalité de l'économie réelle, parce que réellement le peuple paye et payera sur deux générations pour les dégâts issus de l'autre économie. Les free-markets anti-government-intervention guys font disparaitre transitoirement la frontière entre l'économie réelle et l'autre économie pour que les peuples financent le bail out des banques en acceptant les plans d'austérité.

Le PIB fictif d'initié de l'autre économie a permis massivement de concentrer les richesses financières, mêmes fictives mais négociables, dans les mains de groupes de plus en plus réduits de bénéficiaires dans l'économie mondiale qui n'a été à 70% plus qu'un système Ponzi de financement de la spéculation par les dettes à court terme. Ce système de transfiltration des richesses a encore été plus concentré dans un groupe encore plus réduit de bénéficiaires depuis le déclenchement officiel de ladite Crise de 2008. Depuis 2008 les États se confondent encore plus avec leurs banques centrales, malgré le principe de "l'Indépendance des Banques Centrales". Depuis 2008, les États organisent le sauvetage des banques avec l'outil budgétaire relevant de la comptabilité nationale et avec l'outil monétaire relevant de la banque centrale. Les banques centrales jettent sur les marchés financiers des trillions de "helikopter money", de monnaie de contrefaçon issue de la planche à billets de Papermill on the Potomac, the gigantic white elephant on the Potomac. Les banques centrales offrent parallèlement à taux zéro des prêts aux banques qui ont encore plus spéculé avec cet argent "public" pour produire encore plus de ces produits dérivés financiers "innovants" appelés CDS/CDO. Ces produits financiers inventés sont tous des produits  OTC -  Over The Counter, donc des opérations financières négociées de gré à gré et extrabilancielles et qui n'ont aucune existence comptable. Ferry_Oslo_Copenhagen_153.jpgCes produits OTC sont négociés dans le système opaque du shadow banking et des systèmes des Réserves fragmentaires des banques. Ce système de shadow banking est un simple marché noir légalement organisé par les États et la création des richesses échappe fiscalement à toute imposition. C'est comme si vous employiez votre femme de ménage au noir sans cotisation sociale patronale et pour bénéficier à bon marché d'un appartement propre. Ou c'est comme si un riche possédant transforme avant sa mort ses actifs bancaires en assurance-vie qui sont hors succession. Ou c'est comme si un constructeur automobile vendait ses automobiles sans déclarer ses bénéfices et sans avoir payé les contributions sociales et patronales pour ses employés. Même avec des pertes gigantesques de 30.000 milliards de $ qui vont encore se révéler d'ici la fin de l'année 2010 avec la "découverte" des cadavres CDS/CDO, le solde comptable dans l'appareil financier sera positif parce que les détenteurs d'actifs auront su restructurer leurs placements dans des valeurs solides et durables, dans du dur, de la pierre, des sols qui seront transmissibles pour une autre génération ou dans les pays émergents. Le milieu financier s'applique à organiser la manière qu'il aura pour perdre intelligemment le moins et moins que les autres qui n'ont que leur force de travail à vendre pour gagner une certaine aisance ou au moins leur repas du jour. Le système financier, même s'il perdra des sommes astronomiques se sera massivement enrichi sur plusieurs décades. Les employés et les ménages auront tout perdu, en sachant que relativement le niveau salarial n'a plus augmenté depuis les années 60 dans les pays industrialisés. Historiquement nous voyons qu'une guerre civile froide existe dans les pays industrialisés depuis la fin des années soixante avec la non reconnaissance de la valeur-travail, et que les conflits armés sont déclenchés depuis le début des années 90' avec les produits financiers inventés dits "innovants" et "dérivés", et que depuis 2008 nous avons la guerre atomique financière. 

Aux USA, les free-markets anti-government-interventions guys ne cessent de hurler contre le Pentagon spending, les dépenses du gouvernement américain votées par le Congrès, ils hurlent contre leur embryon de sécurité sociale, Medicare pour les personnes de plus de 65 ans et Mediaid, mais dans leur traduction narrative de leurs principes libertariens ils oublient de hurler contre le bail-out des banques et des assurances et contre le budget militaire du Imperial War Staff de Obama, Nobel sans cause de la paix, qui est de 750 milliards par an, soit plus que pendant la guerre froide. Le PIB fictif d'initié américain repose aussi sur une organisation d'initiée bien particulière de ce pays entre les riches pour lesquels Bush et Obama ont réduit les impôts à zéro, le complexe militaro-industriel qui organise la relance permanente de l'économie américaine en créant des guerres permanentes à l'étranger avec des commandes gigantesques en matériel militaire américain et en matériel américain de reconstruction pour les pays bombardés, et entre les financiers qui jonglent entre les Bons du Trésor, les CDS - Assurances sur les Crédits ou Obligations et les autres actifs spéculatifs et qui s'enrichissent une fois de plus copieusement sur les déficits publics.

Le sommet européen des ministres des finances et de ECOFIN n'a rien apporté de nouveau le 29 octobre 2010. La libre circulation des capitaux et la spéculation financière ne sont ni règlementées ni jugulées. Les pays européens peuvent continuer à jouer, à perdre et à attendre les bail out communautaires. La clause de no-bail out est maintenue (Article 125 du Traité de Lisbonne), mais la clause 122 d'entre-aide entre les pays membres de l'Union en cas de catastrophe naturelle ou de manque en énergie a été élargie aux impasses financières, ce qui revient à contourner la clause de no-bail-out selon laquelle il est interdit aux États Membres du Pacte de Stabilité et de Croissance (Dublin, Zone Euro) de porter secours à un membre en difficultés financières ou en banqueroute d'État. La Grèce avait triché avec ses critères de convergence pour entrer dans la zone euro, puis avec ses critères de Maastricht pour y rester sans être grondée par un avertissement de Bruxelles et de ECOFIN, et les banques françaises et allemandes principalement ont spéculé main dans la main avec la Goldman Sachs sur la dette grecque en parfaite connaissance de cause et on précipité l'effondrement financier de la Grèce, mais aussi de l'Espagne et du Portugal. Personne n'a rappelé que la Grèce est aussi victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives Européennes, de l'Euro-Groupe et d'ECOFIN. Pour faire écran de fumée les ministres des finances européens et ECOFIN s'étaient mis d'accord sur un compromis qui a abouti à la Directive Européenne AIFM (Alternative Investment Fonds Managers) qui a été signée le 11 Novembre 2010. Avec cette Directive dite "Directive Hedge Funds" sera créé un organisme européen valorisateur et de supervision des activités des hedge funds, des Private Equity, des Fonds Alternatifs, du Capital Investissement, des Fonds de placement, des Fonds spéculatifs, des Fonds immobiliers. Cet organisme s'appelle ESMA - EU Securities and Markets Authority / Autorité Européenne des Marchés Financiers. La supercherie de la Directive AIFM et du valorisateur ESMA est qu'il relève toujours comme avant ladite "Crise" aux États membres de l'UE d'accorder l'agrément à ces fonds alternatifs d'investissement spéculatif, or 4/5 des transactions spéculatives, soit une masse de 2000 milliards d'euros et certains jours plus de 50% de toutes les transactions financières en Europe, se font à la City de Londres. La Grande-Bretagne n'est pas membre de la Zone Euro et ne soutient pas le parapluie européen de 750 milliards pour venir en aide aux pays européens attaqués par la spéculation financière internationale. Le Fonds de 750 milliards d'euros constitue pour les pays européens et leurs banques en difficulté financière une assurance-vie low-cost. Ce fonds permanent est appelé Fonds Européen de Stabilité Financière - FESF et permet aux États membres et aux banques systémiques de recommencer ou de poursuivre leurs activités spéculatives financières comme avant la crise. Selon la nouvelle Directive européenne, quand l'agrément est accordé aux gérants de ces Fonds spéculatifs dans un pays de l'Union Européenne (l'AMF - Autorité des Marchés Financiers pour la France par exemple), il est valable pour l'ensemble des pays européens. Les standards fixés par l'ESMA n'entreront que progressivement en vigueur en 2015, 2017 et 2018, mais sachant que le monopole de la fraude est laissé tel quel entre les mains de la City à Londres, il est inutile de perdre son temps à les énumérer. C'est ici que Bruxelles et toute l'Europe manifestent leur incapacité à s'opposer à la guerre financière de la City de Londres pour laquelle l'Europe n'est qu'une Association Européenne de Libre Échange.

Green Peace et les Verts ont préparé les consciences face au Fukushima atomique. Les résultats de leurs activités deviennent réels et le Land allemand du Baden-Württemberg vient de se doter d'une coalition vert-rouge dominée par les Verts. En Europe, le peuple islandais vient de refuser avec son second référendum le remboursement par l'Etat des dettes de banque, et un Green Peace de la finance vient de se créer, il s'appelle Finance Watch.

Comme pour les USA, l'Europe est soumise à l'illusion de la concurrence libre non-faussée et de la pure information parfaite des lobbies à l'image du marché de l'énergie qui est soumis au lobby nucléaire. La crise n'est pas une fatalité mais une construction humaine du Régime Systémique Autoritaire. Ensuite il n'existe pas de "concurrence libre et non faussée" comme dans les Traités de Rome à Lisbonne, mais une concurrence déloyale libre et non faussée. Le Président américain Obama, Nobel sans cause de la Paix, est le mariole de Wall Street qui a dans son Conseil économique à la Maison Blanche des personnes comme Larry Summers qui est celui qui a entrainé tout le Congrès américain à déréglementer tout le système économique et financier américain avec l'abolition de la Loi Glass-Steagall pour laisser librement commercer Wall Street, les banques, les fonds spéculatifs comme ils l'entendent au préjudice de l'équilibre global et des intérêts des populations. En Europe nous avions un homologue à Larry Summers, tout autant envoyé des lobbies, en la personne de McCreevy. Grâce à l'ancien Commissaire Européen au Marché Intérieur, l'irlandais McCreevy, l'Irlande et la Grande-Bretagne jouissent totalement de la liberté de fausser la concurrence et de la rendre déloyale avec les opting out au détriment de tout le continent européen. Deux mois après la tenue du G20 de Washington de novembre 2008, ledit Bretton Woods 2, le Commissaire européen irlandais McCreevy chargé du marché et des services, n'avait pas tenu compte des appels du Parlement européen pour la mise en place d'une régulation couvrant tous les acteurs financiers. L'attitude de McCreevy était contraire aux conclusions du G20 de Washington où l'Europe s'était "engagée à renforcer le régime de réglementation, le régime du contrôle prudentiel, le management du risque et avait assuré de contrôler et de réglementer de la manière la plus appropriée les marchés financiers, les produits financiers, les acteurs du marché financier". McCreevy s'était même accordé l'appui du secteur industriel pour éviter toute réglementation. McCreevy s'était aussi permis, devant l'Association Britannique de Capital Risque, de critiquer violemment, sans la nommer, l'Union Européenne avec ses "régulateurs zélés" et ses "règles aveugles"  ("trigger happy regulators" et "indiscriminate regulations"). Les propos tenus en novembre 2010 par le Commissaire irlandais McCreevy n'avaient rien d'étonnant quand nous connaissons l'attitude naturellement arrogante de l'Irlande et de la Grande-Bretagne qui se sont octroyés en échange de l'adhésion à l'Union Européenne cette panoplie d'opt outs au niveau fiscal et social, avec la complaisance servile des autres États membres adulés de libre circulation de tout et de plus encore. Ferry_Oslo_Copenhagen_155.jpgL'Europe a accordé en décembre 2008 un marchandage avec McCreevy en lui demandant de refaire passer en Irlande le référendum en échange d'un octroi d'une série supplémentaire d'opt-outs, comme toujours dans le domaine de la souveraineté fiscale, sociale et du droit du travail. Ces opt-out consacrent la concurrence déloyale et faussée en permettant à l'Irlande, comme à l'Angleterre des avantages concurrentiels déloyaux attirant d'une manière artificielle l'établissement des entreprises du continent européen ou de pays tiers. Obama a fini par remplacer dans son Conseil Économique, qui est logé à la Maison Blanche, Larry Summers par William Daley, qui était président de la banque JP Morgan.

WikiLeaks surfe comme PIMCO sur les 4 caractéristiques divines de l'hollocinétisme catallactique des marchés financiers globalisés: le manque de consistance matérielle, la permutabilité, l'immédiateté et l'ubiquité. Ces attributs d'un au-delà d'apparence divine de cette autre économie vont heureusement ramener irrévocablement l'Homme à sa juste dimension, à son éthique démocratique par l'intermédiaire de l'information. Au poker menteur et dénonceur opéré par les agences américaines de notation Ficht, Standard & Poors, Moody's, opéré par les hedge fonds, les fonds alternatifs, les fonds vautours, un réseau neuronal numérisé de whistleblowers à la WikiLeaks, à la AVAAZ.org, ou comme Transparency International, ou comme Robinhoodtax, ou comme Global Witness, ou comme Indymedia.org ((( i ))) Independent Media Center, ou Indymédia Paris, ou comme Corporate Europe Observatory, etc pourra répondre (lire Goldman Sachs Attacks). Les whistleblowers ne remplacent pas les travaux d'enquête et d'investigation réalisés par exemple par Ralph Nader: "Le G20 de Londres dénonce les paradis fiscaux mais couvre la confiscation de la banque centrale par Wall Street" au sujet de la livraison à Wall Street de la Fed' et de l'activité de la création monétaire par les hauts fonctionnaires de l'État américain, par le Sénat, par le Congrès. Ces fonctionnaires avaient organisé de manière planifiée la révocation de la Loi Glass-Steagall que le Républicain McCain, challenger d'Obama aux Présidentielles de 2008, veut remettre en vigueur. Vous comprenez sûrement que je ne suis pas non plus un admirateur de McCain. Obama est au service du lobby financier de Wall Street, il est leur électron captif et n'a strictement rien d'exotique. Un récent rapport a prouvé que les banques et assurances qui ont été le plus gravement en faillite avant leur bail-out fictif d'Obama-Geithner, sont aussi celles qui ont le plus investi dans le lobbyisme auprès du Congrès américain. Obama n'a pas la force de s'en extraire et n'a pas été élu pour ceci. Vous comprendrez mieux au service de qui doit être maintenu en l'état le dogme de "l'indépendance de la Banque Centrale" tout autant cher à la BCE et au Traité de Lisbonne.

Il y a eu aux USA 12 décisions majeures qui ont conduit au cataclysme financier et qui mettent en œuvre de manière procédurière la transfiltration des richesses depuis les années 70' avec l'aide des lobbies financiers représentés auprès du gouvernement. La dérégulation financière a conduit directement à l'effondrement économique actuel. Pendant les trois dernières décennies, les régulateurs gouvernementaux, le Congrès et l'Exécutif sur la base du bipartisme, ont continuellement érodé le système de régulation dont l'activité est de restreindre le secteur de la finance afin qu'il ne tende pas à agir de manière discrétionnaire en fonction de visions propres les plus excessives. Ces douze points suivants révèlent comment l'industrie a exercé une pression qui a conduit à la dérégulation et à ses conséquences:

  1. Le Congrès a révoqué en 1999 la loi Glass-Steagall passée en 1933 pendant la Grande dépression pour interdire les banques de fusionner les activités (banque de dépôt, banque d’investissement, assurances), une fusion qui est à l’origine de la grande crise financière 2008-2009.
  2. La règle de régulation qui autorisait l'imputation hors bilan, une passade qui permet aux banques de cacher leurs dettes.
  3. L'administration Clinton avait empêché la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés, ce qui est devenu le fondement des spéculations massives
  4. La Congrès a interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act.
  5. La Securities and Exchange Commission (SEC) a adopté un principe d'autorégulation pour les banques d'investissement ce qui leur permet de s'engager
    dans un niveau d'endettement bien plus élevé (leverage, effet de levier. Rappel: avec un levier de 1 pour 40, une perte de 5% des actifs d'une banque la rend insolvable. Toutes les banques ont perdu plus que 5%)
  6. Les règles adoptées par les régulateurs généraux sur la demande de l'industrie de la finance permettent aux banques d'investissement de déterminer elles-mêmes leurs exigences de réserve de fonds propres, qui est calculée sur leurs propres 'modélisations de l'évaluation et du management' du risque conformément aux recommandations de Bâle 2 et de IFRS
  7. Au début des années 2000, les régulateurs fédéraux ont refusé de bloquer les pratiques de l'octroi des crédits généralisés et déprédateurs, en ne publiant pas des régulations appropriées ou en ne renforçant pas des régulations existantes.
  8. Les régulateurs de la Fed' avait revendiqué le pouvoir de supplanter la législation fédérale sur la protection du consommateur
    qui aurait pu avoir réduit l'effet de prédation des crédits et des autres pratiques abusives comme les crédits NINJA - No Income, no Job, no Asset et les crédits No Docs - sans documents justificatifs.
  9. Les règles fédérales de prévention des victimes de crédits abusifs contre des entreprises de contentieux qui rachetaient aux banques leurs crédits qu'elles ont octroyés à l'origine.
  10. La Fannie Mae et la Freddie Mac se sont agrandies au-delà de leur activités managériales et sont entrées dans le marché des subprimes, ce qui a coûté in fine aux contribuables des centaines de milliards de $.
  11. L'abandon des principes de régulation anti-trust a permis la création de méga-banques qui sont too-big-to-fail et qui se sont engagées dans des pratiques bien plus risquées que des banques de plus petite taille.
  12. Engluées dans des conflits d'intérêts, les agences de notation privées ont évalué de manière erronée la qualité des titrisations basées sur les subprimes et autres crédits hypothécaires; en 2006 une loi avait privé du pouvoir la SEC et empêché la régulation des entreprises.
La 'monnaie politique' du secteur financier et les 3000 lobbyistes ont dicté la politique de Washington

Entre 1998 et 2008:
  • les banques d'investissement ont dépensé plus de 154 millions de $ dans des campagnes de dons et elles ont investi $363 millions dans des lobbies officiellement enregistrés
  • les entreprises d'audit ont dépensé 68 millions de $ dans des campagnes de dons et 115 millions de $ dans le lobbyisme
  • les compagnies d'assurances ont fait des dons de plus de 218 millions de $ et dépensé 1,1 milliard de $ dans le lobbyisme
  • des gestionnaires de titres et de valeurs mobilières ont investi plus de 504 millions de $ dans des campagnes de dons et 576 millions de $ dans le lobbyisme.
  • Des sociétés d'investissement et de participation ont fait 56 millions de $ en dons à des candidats fédéraux et dépensé 33 millions de $ dans le lobbyisme.
  • les hedge funds ont dépensé 32 millions de $ en dons, dont la moitié aux dernières élections présidentielles de 2008
Ferry_Oslo_Copenhagen_157.jpgLa trahison a été commise par les partis Républicain et Démocrate: 55% des dons sont allés aux Républicains et 45% aux Démocrates, ce qui représentait l'équilibre politique entre les pouvoirs de la dernière décennie. Les Démocrates ont touché un peu plus de la moitié des dons faits par le secteur financier pour les élections de 2008.

Pour boucler la boucle, je vous remets ci-dessous un résumé de mon article du 5 juillet 2010 "Le Commissaire Européen au Marché Intérieur offre au lobby financier le Groupe d'Experts en affaires bancaires": la Commission de Bruxelles est un organisme de privatisation de droits et de transfert des richesses et des pouvoirs vers une élite financièrement consanguine. Le 22 juin 2010, un groupe transcourant d'Euro-Députés avait lancé un Appel "Call for a finance Watch" au Parlement Européen et avait de ce fait créé un "Greenpeace de la Finance". Pour rassurer le secteur financier et des banques, le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux Services, Michel Barnier, UMP et successeur de McCreevy, a créé un Groupe d'experts, le GEBI dont il a offert la gouvernance aux banques et dont la fonction est de réguler les activités des banques. La société européenne s'américanise encore plus avec cette décision du Commissaire français Michel Barnier et la Commission de Bruxelles se soumet avec méthode et détermination de plus en plus aux banques, comme le Congrès et le Sénat américains sont soumis réglementairement à Wall Street et à ses lobbies. La dernière preuve en date est la réforme Obama qui s'appelle Volcker Rule, mais qui est vite passée dans l'opinion publique américaine comme la Dodd Bill, du nom du Sénateur américain démocrate qui est le Président de la Commission Banque et qui est officiellement rémunéré et au service des lobbies financiers. Comme le centralisme démocratique soviétique ou le totalitarisme nazi, ce Régime systémique bancaire a une apparence constitutionnelle et s'exerce au travers d'Organes d'État souverain. La Fed’, la Banque Centrale américaine, fait ce que le Congrès US lui demande de faire. Et le Congrès US fait ce que Wall Street lui demande de faire. Et Obama a été placé à la Présidence par les lobbies financiers et par Christopher Dodd et il fait ce qu'ils lui demandent de faire. Le Congrès US avait révoqué sous Bush la Glass Steagall Act en janvier 1999. Clinton avait empêché la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés, ce qui est devenu la fondation des spéculations massives. Le Congrès a interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act.

L'Europe n'a pas besoin de craindre le putsch permanent de la finance, elle pressent avec finesse les besoins des banques et du commerce, puisqu'elle n'est qu'une construction catallactique qui se fixe comme objectif la Liberté de circulation des personnes, des biens, des services et la Libre circulation des capitaux. On ne peut reprocher à l'Europe, à McCreevy, à Michel Barnier ce qu'ils sont, puisqu'ils sont adossés aux élections européennes, à un Parlement européen élu. Et s'il devait y avoir des NON, NEJ et NO, l'Europe est adossée à des référendums constitutionnels, l'Europe est adossée à la volonté des gouvernements élus dont l'objectif clair et affiché avait été de faire passer par tous les moyens le Traité Européen Simplifié modificatif (TSE / Traité de Lisbonne) à la place du TCE. Les Gouvernements, dont le gouvernement Sarkozy, qui ont fait passer le TSE se sont fondés sur les résolutions du Parlement Européen. Le Parlement Européen est édifié lui-même sur l'activité principale d'organiser des putschs et des dénis de démocratie au profit de ses frères de sang du secteur commercial et financier. Les eurodéputés, UMP et UDF français avaient rejeté avec la Résolution Leinen le résultat du référendum sur la Constitution Européenne (TCE) lors d'un vote le 14 juin 2006 au Parlement de Strasbourg. Les eurodéputés avaient annulé le NON français et le NEJ hollandais par deux votes au Parlement européen avec l'injonction donnée "de faire revoter d'une manière ou d'une autre" le TCE. Le 14 juin 2006, ces euro-députés avaient voté pour une résolution exigeant que la France remette la Constitution européenne "telle quelle sur les rails de la ratification"  dès 2007. De plus, est c'est bien plus arrogant et incroyable encore, ils ont voté "contre" un amendement rappelant la règle de l'unanimité pour la ratification et du respect pour les votes français et néerlandais: Texte officiel du Parlement Européen. Il est d'autant plus grave, qu'au milieu de ladite Crise déclenchée avec la crise des Subprimes de 2008, les euro-électeurs avaient boudé les élections européennes le 7 juin 2009 et avaient offert une majorité écrasante aux partis de droite. L'occasion était de nouveau perdue que l'Europe fasse autre chose que d'organiser sa normalité, un marché qui n'est ni libre, ni non faussé et qui détruit l'emploi et les acquis sociaux.

Les lobbies organisent l'Europe directement à Bxl avec le Traité de Lisbonne et y sont officiellement invités par la Commission. Pour sortir de la "Crise", la Commission de Bruxelles a créé et convoqué un groupe d’experts qui sera consulté par elle dans le cadre de la régulation des marchés financiers. La Commission a nommé à 93% des représentants du secteur financier, et cette pratique est courante et fait partie de son business-plan depuis plus de 60 ans. Le lobby des banques fête donc un nouveau succès contre l’Europe de la société civile. Le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux services, Michel Barnier, UMP, a créé ce Groupe d’Experts en Affaires Bancaires, le Gebi (Group of Experts in Banking Issues). Parmi ses 40 experts qui le composent il n’y a qu’un syndicaliste et deux représentants d’associations de consommateurs. Le reste est composé de banques privées… américaines, dont la Goldman Sachs, de consultants financiers américains, et de banques européennes. Il y avait comme candidat à siéger dans le Gebi, Jörg Reinbrecht, qui n’est pas employé par les banques mais qui est représentant du syndicat allemand des services Ver.di dans le Conseil de surveillance du groupe Allianz. Ver.di est le deuxième plus grand syndicat du monde après IG-Metall avec 2,6 millions d'adhérents. Jörg Reinbrecht n’avait pas postulé en son nom propre mais comme candidat commun de la Confédération Européenne des Syndicats et de l’UNI Global Union, l’organisation syndicale internationale. Malgré le soutien unanime qu’avait obtenu Jörg Reinbrecht pour cette candidature, il avait été écarté par Michel Barnier avec l'argument "qu’avec 120 candidatures il lui fallait réduire le groupe d’experts à une taille opérationnelle". Comme pour tout poste aux Communautés européennes, au départ, l'appel à candidatures est public et ouvert à tous. Ferry_Oslo_Copenhagen_159.jpgL'appel à candidatures destiné aux lobbies est appelé "appel à manifestation d'intérêt à participer au groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI)". Vous pouvez voir la liste des membres du GEBI. Officiellement la mission du Gebi est la suivante: "Afin de faciliter la communication directe entre le secteur bancaire, les consommateurs et la Commission européenne, la Direction générale du Marché intérieur a créé un groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI). Le groupe aura deux tâches principales. Premièrement, il conseillera la Commission sur les politiques et les propositions législatives concernant la réglementation bancaire. Deuxièmement, il fournira des analyses quant à l'impact de ces politiques bancaires et propositions législatives éventuelles sur les acteurs du secteur." Dans les faits cette Europe de la lobbocracie qui alimente directement ses propres groupes d'experts est faite pour ignorer le Parlement Européen de Strasbourg et pour contourner sans putsch l'expression des urnes, qui elles-mêmes offrent toujours une confortable majorité de droite étayée de petits lutins d'une gauche européenne nivelée dans le "Manifesto" qui est adossé sur le Traité de Lisbonne. Dans le cas présent le Groupe d'experts en affaires bancaires Gebi a été mis en place pour faire oublier le vote du Parlement Européen qui avait offert une majorité de 536 voix Pour et de 80 voix Contre qui appelait la Commission à mettre en œuvre une étude sur la faisabilité de la Taxe Tobin-Spahn et son impact pour préparer le G20 de Toronto.

Depuis que mon site existe, j'ai mis dans la colonne de gauche le lien sur le Corporate Europe Obesvatory qui surveille le lobbying à Bruxelles auprès des instances européennes et de la Commission. Corporate Europe Observatory dénonce les activités de lobbying de Goldman Sachs à Bruxelles. Comme bel exemple du "conflit d'intérêt" vous avez le lobby financier Bruegel, qui se fait passer pour être un think-tank. Mais quand vous consultez la liste de ses membres vous êtes édifiés. Vous y trouvez la Goldman Sachs américaine, membre du Groupe GEBI, Syngenta le groupe inventeur des OGM, Qualcomm des solutions informatiques, Pfizer pour le secteur pharmaceutique, Ernst & Young pour le consulting financier à Bruxelles et membre du Groupe GEBI... En général ces lobbies financiers ne cachent pas qu'ils travaillent en étroite collaboration avec des lobbies américains. Ainsi le lobby Bruegel est lié par un partenariat avec GMF (the German Marshall Fund) dans l'objectif d'unir les points de vue de Washington et de l'Europe: "This strategic partnership will leverage Bruegel‘s intellectual expertise, GMF‘s convening capabilities and networks in Washington and across Europe". Il ne faut pas avoir peur d'utiliser les mots qui ont disparu depuis la fin de la guerre froide. Avec le maillage planétaire de la Goldman Sachs, ces lobbies financiers, qui siègent à Bruxelles, poursuivent l'impérialisme américain auquel se soumet de nouveau le Commissaire français Michel Barnier, UMP, en intégrant les banques américaines dans son Groupe européen d'Experts, le GEBI. La Commission est habituée de pratiquer unilatéralement le choix des experts. Ceci est démontré par l'étude "The role of the financial industry in shaping the European Policy" qui a été publiée en Novembre 2009 par le réseau Alter-EU. Il existe 19 groupes d’experts qui sont consultés par l’Europe dans les affaires financières. Pour chacun de ces groupes, la distribution des membres n’est pas équilibrée, alors que le Communiqué Européen du 11 décembre 2002 intitulé "Améliorer la base de connaissances pour de meilleures politiques" (52002DC0713)  stipule que la Commission doit fonder une expertise et une évaluation scientifique à partir de diverses sources et qu’elle doit en tenir compte. Comme le recense Alter-EU, la proportion entre les experts financiers et les scientifiques, les associations de consommateurs, les représentants de la société civile ou des syndicats est de 1 pour 4. Il y a 229 représentants de l’industrie financière dans les 19 groupes d’experts. Les lobbies des banques disposent d’une suprématie absolue face aux 150 fonctionnaires européens qui sont employés par Bruxelles dans le cadre de la régulation des marchés financiers. Les syndicats peuvent encore moins y prendre part. Le bureau bruxellois de UNI Global Union n’emploie à temps plein qu’une seule personne qui ne s’occupe que partiellement des marchés financiers.

L'Internationale Goldman Sachs se dispense d'idéologie et gagne la Lutte de la Classe financière aidée par ses chevaux de Troie qu'elle a en Europe en Michel Barnier, Commisaire à la Concurrence et au marché intérieur, ou en Sarkozy qui veut mettre Mario Draghi à la tête de la BCE en remplacement de JC Trichet en octobre 2011. L'internationale financière américaine agit, tisse, achète, corrompt, musèle, fait pression, exerce son chantage sur les États souverains en les conseillant pour falsifier leur comptabilité nationale pour entrer dans la Zone Euro. C'est l'impérialisme américain. Peu de temps après l'intégration de la Grèce dans la zone euro, la banque américaine Goldman Sachs avait ouvert en 2001 à la Grèce une 10ème ligne de crédit de plusieurs milliards de $. La Goldman Sachs avait accordé 9 autres fois depuis 1998 un crédit à la Grèce dans des accords swap. L'objectif de la Goldman Sachs était de torpiller de l'intérieur la Zone-Euro et la montée de l'euro comme monnaie de substitution face au $. En parlant de lui-même, le Chairman et CEO de la Goldman Sachs avait dit récemment, "qu'il n'est qu'un banquier qui accomplit l'œuvre de Dieu" ("I'm doing God's work"). Les crédits offerts aux grecs par la Goldman Sachs n'avaient jamais figuré dans la comptabilité nationale grecque dans le poste des crédits et donc de dettes, mais comme un accord swap de devises. Le trader de la Goldman Sachs était à cette époque Mario Draghi, le vice-président pour Goldman Sachs International à la City de Londres pendant 4 ans. Mario Draghi était aussi le supérieur de l'actuel Secrétaire d'État américain au Trésor, Tim Geithner. Mario Draghi est actuellement président de la Banque Centrale d'Italie et candidat à la succession de Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque Centrale Européenne. Il n'est pas certain que Mario Draghi serve les intérêts européens comme Président de la BCE. Mario Draghi est soutenu par... Jean-Claude Juncker. Donc Draghi se débrouilleroa pour transformer la BCE en safe haven pour domicilier les bad banks des systèmes financiers européens. Mais, ils vous le jurera: l'indépendance de la BCE soulignée dans le Traité de Lisbonne et les directives européennes est un principe sacré. L'impérialisme américain gagne. Il serait très grave que Draghi devienne le nouveau Directeur de la Banque Centrale Européenne. Le carnet d'adresse entre La Goldman Sachs et les décideurs publics en Europe est bien rempli. Petros Christodoulou a été nommé le 19 février 2010 à la tête de l'organisme de la gestion de la dette publique grecque. Petros Christodoulou est l'ancien responsable des marchés de la National Bank of Greece (NBG) et avait négocié les contrats relatifs à la dette grecque liant la banque d'affaires américaine Goldman Sachs, et d'autres sociétés privées, semi-publiques et publiques au gouvernement d'Athènes. Petros Christodoulou avait supervisé au début de l'année 2009 la création, aux côtés de Goldman Sachs, de la société londonienne Titlos pour transférer la dette du bilan de la Grèce à celui de la NBG. Avant de rejoindre la NBG, il a été banquier à la Goldman Sachs. Le gouvernement grec a mis des sunkissed islands en vente: c'est ici. Je pressentais dès le 22 juin 2010 que ce Draghi-ci, Draghi-là est le résultat de ce Poker Menteur et Dénonceur clausewitzien qui prépare avec les  free-markets anti-government-intervention guys sa sortie de guerre et faisant pencher de son côté leur Gestalt, de leur conception du monde hollocinétique et catallactique de leur just in my time.

La prise de position de Standard & Poor's est en conformité avec ce Poker Menteur et Dénonceur clausewitzien, car une dépréciation de la note des USA revient à demander à Obama lancer un énorme plan d'austérité et à faire payer encore plus après QE1 et QE2 au peuple américain les dégâts des banques systémiques et du monde l'économie de la finance. Standard & Poor's avait attribué le triple AAA aux USA pendant 70 ans depuis 1941. Un pas décisif vers cette guerre civile financière et réelle a été franchi aujourd'hui lundi 18 avril 2011: l'agence de notation Standard & Poor's - S&P vient d'annoncer que le triple AAA des USA va passer de stable à négatif. C'est la première fois de toute l'histoire des USA. Depuis hier les USA ont perdu leur qualité d'exception dans un chaos parfait qu'ils ont organisé depuis le 22 juillet 1944 avec le système de Bretton Woods, puis depuis 1947 avec le Gatt et depuis avril 1994 avec l'OMC qui a organisé la transfiltration des richesses de l'après-colonisation. Repensez à la folie de Hamlet dans Slot Elsenör.

Ferry_Oslo_Copenhagen_165.jpgL’Euro-Député vert, Sven Giegold, déplore que la Commission de Bruxelles ne s’oblige même pas à respecter la transparence à laquelle elle s’était engagée dans son Communiqué de 2002 et qu’elle ne publie pas les rapports des groupes d’experts qu’elle a commandités. Depuis 20 ans, on nous a fait habiter mentalement ce système et on nous a fait bavarder sur lui. Le nouveau système de l'autre économie n'a pas été identifié par nous, car il a transposé le monde du réel dans un au-delà où il a pu se transformer librement en un Régime systémique autoritaire dans lequel les gouvernements ont adopté le rôle de concierge lobbyiste. Cet au-delà est l'holocinétisme des capitaux. La démocratie est remise en selle grâce à la vigilance numérique des whistleblowers et c'est tant mieux que ce ne soit ni une révolution, ni le terrorisme, ni un après-guerre qui le fasse. Il est temps que le citoyen devienne adulte. Le 22 juin 2010 il y a eu au Parlement Européen une Révolte des Euro-Députés contre le lobby financier qui siège à la Commission de Bruxelles

Le 22 juin 2010, 22 euro-députés révoltés trans-courants appartenant cette fois-ci aux Verts, à la Gauche, aux Chrétiens-Démocrates et aux Libéraux se sont levés. Cet évènement était exceptionnel et d'une intense gravité. "Nous, les Euro-Députés responsables des questions relatives à la régulation des marchés financiers et des banques, nous nous trouvons mis constamment sous la pression du secteur financier et bancaire, quand nous sommes mis à contribution pour influencer le renforcement du cadre juridique en vigueur". Selon ces 22 Euro-Députés, la proximité entre les politiciens et l'élite financière constitue un conflit d'intérêt manifeste et avéré et ne permet que la prise en compte unilatérale des intérêts et des besoins du secteur financier et limite la possibilité des responsables politiques élus de l'Assemblée et des décideurs politiques des Commissions de prendre des décisions indépendantes et raisonnées. Il n'existe pas à Bruxelles des mouvements organisés d'opposition contre cette hégémonie des lobbies financiers qui existe depuis plus de 50 ans, en réalité depuis la signature du Traité de Rome. Depuis le 12 avril 2011 cette révolte abouti et il existe un lobby alternatif: finance-watch.org.

Le lobby Finance Watch né le 13 avril 2011 est composé de 30 ONG et syndicats. Finance Watch va offrir une contre-expertise au GEBI fondé par le Commissaire français Michel Barnier, UMP, de manière arbitraire et sans respecter les directives européennes en la matière. Le premier test de Finance Watch sera les propositions de la Commission dans la manière de traiter les banques systémiques. Comme d’habitude ce sont Goldman Sachs, la Deutsche Bank et d’autres instituts bancaires qui vont exercer leur pression pour imposer ce qui leur conviennent. Pour la première fois les lobbies financiers auront une opposition en face d’eux avec Finance Watch qui est une organisation nouvelle, indépendante et qui offrira une alternative et qui défendra auprès des décideurs de Bruxelles les intérêts des consommateurs, des employés des petits épargnants. Finance Watch se fonde sur la conviction que la société civile doit surveiller les marchés financiers, selon Thierry Philiponnat qui dirige le projet. Le français connait les deux aspects: avant qu’il ne prenne ses fonctions comme project manager dans Finance Watch, Thierry Philiponnat était chargé des produits dérivés financiers pour diverses grandes banques et sur la plateforme boursière Euronext Liffe. Précédemment il était actif dans Amnesty International. L’initiative de fonder Finance Watch était partie d’euro-députés il y a moins d’un an. Le Groupe des Verts était excédé d’être toujours écrasé par les exigences, les expertises, les propositions toutes faites de directives européennes qui étaient délivrées à la chaîne par les lobbies bancaires qui sont stationnés à Bruxelles, alors qu’au même moment la communauté internationale débattait à tous les niveaux sur la régulation du secteur bancaire. Selon Sven Giegold il leur manquait les voix comme celles qui savent se faire entendre avec Greenpeace dans la politique de l’environnement.

200 euro-députés et d’autres élus (et moi-même) ont signé l’appel du 22 juin 2010 "Call for a finance watch" qui était lancé en direction des ONG, des syndicats, des universitaires, des think-tanks. Selon cet appel "la démocratie est en danger si la capacité des politiciens à prendre des décisions indépendantes est limitée". Vous pouvez signer vous-mêmes le Soutien à Finance Watch. L'asymétrie dangereuse des représentations des groupements d'intérêt et des lobbies à Bruxelles et à Strasbourg est particulièrement grande. 5000 lobbyistes sont directement accrédités au Parlement européen, 70% d’entre eux travaillent pour des entreprises, 20% pour des régions et des villes et seulement 10% pour des syndicats et des ONG. Et à la différence de tous les parlements des États-Membres, le Parlement Européen ne dispose pas d’un service scientifique propre. Ferry_Oslo_Copenhagen_128.jpgCeci s'explique par la volonté des fondateurs de l'Union Européenne d'avoir, conformément à l'esprit de Jean Monnet, un parlement incompétent qui ne soit pas capable de prendre de lui-même des décisions éclairées. C'est pourquoi le Parlement Européen ne dépend que des lobbyistes alors que le Congrès-US consulte 4000 experts financés par l’administration des USA. Parmi les 30 membres fondateurs de Finance Watch il y a le Bureau Européen des Unions de Consommateurs - BEUC, la Confédération européenne des syndicats CES /  ETUC, Oxfam, ou Transparency International. Pour commencer 10 employés permanents vont travailler dans un bureau à Bruxelles. La Commission de Bruxelles devra prendre à sa charge une partie du financement de Finance Watch, même si ceci ne fait pas plaisir aux euro-députés libéraux. Pour Sven Giegold il est normal que la Commission soutienne un groupement d’intérêt qui œuvre pour le bien public. Les banques soutenues par le lobby hégémonique de la City de Londres financent elles-mêmes leurs lobbies qui leur permettent de disposer d’une influence toujours victorieuse sur la politique de la Commission.

Les autres membres de Finance Watch sont: Anticor ; ATTAC France ; Bureau Européen des Unions de Consommateurs ; CCFD-Terre Solidaire ; CECODHAS ; European Federation of Investors ; European Trade Union Confederation ; Fédération CFDT des Banques et Assurances ; Fédération des Associations Indépendantes de Défense des Épargnants pour la Retraite ; Amis de la terre Europe ; Institut pour le Développement de l’information économique et sociale ; Institut Veblen pour les réformes économiques ; New economics foundation ; Nordic Financial Unions ; Observatoire de la Finance ; Ökosoziales Forum Europa ; Oxfam ; Réseau Financement Alternatif ; Rosa Luxemburg Stiftung ; Secours Catholique-réseau mondial Caritas Paris ; Sherpa ; Sofi ; Solidar ; Stichting Onderzoek Muntinationale Ondernemingen ; Tax Justice Network International ; UNI Europa ; Weltwirtschaft Ökologie & Entwicklung ; World Development Movement.

Je répète comme pour l'Islande, il y a responsabilité collective des électeurs qui ont mis en place des élus qui ont consolidé ce système financier,
Et nous sommes corresponsables avec le Traité de Lisbonne que nos élus ont laissé passer sans discussion au Congrès de Versailles: l'abstention des Députés et Sénateurs PS est encore plus critiquable et coupable. Et l'abstention aux élections EU alors que c'était en 2009 en pleine déclaration de crise, c'est de la corresponsabilité et de la compromission universelle. L'avenir de l'homme est dans la politique et non pas dans la lobbocratie et avec les whistleblowers, ce que a bien compris Sven Giegold: "J'ai initié le projet, maintenant c'est à Finance Watch d'agir". J'ajoute: et aux électeurs d'élire.

Ladite "Crise" a fait 9 millions de chômeurs aux USA.

10. mars 2011

Pimco, le plus grand fonds spéculatif du monde a revendu tous les Bons du Trésor américain - Banqueroute des USA

Bill Gross a dit des USA: "We're out-Greeking the Greeks", ce qui signifie "nous sommes plus grecs que les grecs".
Pour Bill Gross, la dette des USA est de 500% du PIB (# 60% du PIB pour les critères de Maastricht dans la Zone-Euro)

Le marché n’existe pas aux USA, mais grouillent et s'affairent des corporations surpuissantes de lobbies dont les membres changent régulièrement de camps entre l’industrie et les autorités administratives qui sont censées les surveiller et les réglementer. La concurrence libre et non faussée est remplacée par une oligopolisation entre des groupes de l’économie et l’Etat. L'un des meilleurs exemples est le plus grand fonds spéculatif du monde, le moloch américain PIMCO, le "bond king" dirigé par Bill Gross qui gère un portefeuille planétaire de placements de plus de 1242 milliards. PIMCO est la Global Investment Authority qui est crainte sur les marchés financiers comme par tous les gouvernements de la planète. PIMCO a la capacité d'entrainer les marchés financiers là où il le veut. Pimco détient encore 4 autres fonds d'investissement qui sont classés dans les 10 premiers fonds du monde.

Si PIMCO investit une position, il est imité par les "concurrents" et les cours montent, si PIMCO délaisse cette position, PIMCO est imité et les cours tombent encore plus vite. Un mot suffit, PIMCO a à Newport Beach dans son siège le studio de télévision pour le diffuser. PIMCO est un générateur de mots, quand un concept nait dans la salle Thompson à Newport Beach, il entre dans le vocabulaire de tout investisseur de la planète. On ne peut parler de "la main vibrante du marché", mais de PIMCO qui fait "winke-wunke", comme on dit en alsacien pour faire un au-revoir de la main quand le train part avec des voyageurs qui ne savent pas s'ils doivent être médusés par les raies du regret ou du désir. L'un des experts de PIMCO, Neel Kashkari, était Secrétaire d'État américain et responsable du 1er Plan de Sauvetage TARP de 700 milliards de $ lancé par Bush/Paulson au début de ladite Crise. Henry Paulson était Président de la banque Goldman Sachs, puis nommé le 30 mai 2006 par le président des États-Unis George W. Bush au poste de Secrétaire au Trésor des États-Unis. Un autre expert de PIMCO avait lancé le programme Obama/Geithner de rachat des actifs pourris appelé PPIP par le gouvernement US. PIMCO avait organisé la nationalisation des faillitaires Fannie Mae et Freddie Mac en 2008 sur la demande de Obama. PIMCO a bien gagné avec l'État américain. La recette de la réussite planétaire de PIMCO est simple. PIMCO construit, selon ses fondateurs, sur "une paranoïa saine et constructive qui permet de rester constamment en éveil".

Pimco ne développe pourtant pas l'argumentaire que le système de bulle spéculative par des ventes de crédits et d'assurances sur ces crédit (CDS - Credit Default Swap) est la cause de la perte de crédibilité des USA face aux marchés financiers et la banqueroute d’État imminente que vont connaître les USA. Pimco met l'accent sur la dette causée par le système de santé et de soin (healthcare et medicare). Pimco ne rejette donc pas le système spéculatif qui est sa seule manière d'exister et ne réclame pas une régulation et un contrôle des mouvements financiers, bien au contraire.

Levi_083.jpgPIMCO a créé dans la salle Thompson à Newport Beach en 2009 le nouveau concept de "Nouvelle Normalité - The New Normal". Une "attitude conséquente" est toujours payante pour PIMCO. La Nouvelle Normalité se définit ainsi: "Une croissance faible dans les pays industrialisés liée à une haut niveau de chômage et à des interventions d’État, la fin irrévocable d'une politique laxiste de l'octroi de crédits et le transfert de la dynamique de croissance des nations industrielles vers les grands pays émergents". PIMCO a donc fait savoir aujourd'hui qu'il y a tout à perdre à collaborer avec l'État américain. Depuis hier, le 9 mars 2010, PIMCO, a trahi son nourricier. Le plus gros investisseur de la planète ne détient plus aucun Bon du Trésor américain ou aucune obligation derrière laquelle se cache l'État américain ou un État fédéral américain (US T-Bonds, US T-Bills, Munis et State and Local Government Series securities, SLGS, prononcer "slugs"). Pour PIMCO, les cours des obligations d'État américaines vont s'effondrer au début de l'été 2011. La Fed', la banque centrale américaine, avait annoncé depuis 6 mois vouloir arrêter le rachat des bons du Trésor à la fin du mois de juin 2011. Les cours vont donc s'effondrer. Pour PIMCO les USA sont insolvables comme la Californie l'est depuis deux ans, ou comme le sont l'Islande, l'Irlande, le Royaume-Uni.

La bulle des Bons du Trésor est la plus grande bulle de ces 100 dernières années. Les Bons du Trésor sont considérés par les spéculateurs comme une assurance-vie gratuite et qui rapporte tout de suite et très gros. La Fed' avait racheté auprès des banques d'affaire depuis novembre 2010 plus de 70% des Bons du Trésor américain dans son programme appelé QE2 - Quantitative Easing 2. La Fed' rachète mensuellement 100 milliards de $ de Bons du Trésor US; à la fin du mois de juin 2011 et du programme QE2 elle en aura racheté pour 800 milliards de $. Avec QE1, la Fed' a racheté en tout pour 1600 milliards de $ de ces T-Bonds. Cette création monétaire s'est faite au profit des banques.

Levi_063.jpgPour acheter ces Bons du Trésor, les banques d'affaires américaines elles-mêmes ont profité comme en Europe de l'argent prêté par la Fed' à un taux voisin de 0%, voire négatif et en réalité elles ont profité d'un taux d'intérêt relatif annuel négatif de 25%. En Grande-Bretagne le taux d'% directeur réel est de moins 4%.

Ce QE est une facilitation monétaire soutenue par l'impression de fausse monnaie sur la planche à billets de Paper Mill on the Potomac. Le rachat auprès des banques d'affaire de la dette publique est un moyen simple et fluide d'organiser le transfert de la dette privée vers la dette publique. La pyramide Ponzi-Madoff est alors réduite à sa plus simple expression. La Fed' émet elle-même le chèque et il n'est plus nécessaire de trouver un intermédiaire naïf pour racheter des Bons sans valeur, ces junk bonds. Ce centralisme keynésien autoritaire du Régime Systémique Bancaire dévoie la "Relance par l'investissement et par les injections keynésiennes" voulue par Maynard Keynes et prive l'économie réelle des moyens pour investir et pour produire.

Investir dans les Bons du Trésor a été jusqu'à maintenant depuis 2008 plus attractif pour les banques et elles se sont refait (momentanément) une trésorerie sur le dos de l'État consentant et des populations et des contribuables, en attendant de révéler l'ampleur réelle de leurs positions toxiques, pourries, illiquides qui sont dans leurs caisses. L'effet des QE a encore été plusieurs fois pervers, parce que les banques ont encore plus gonflé la bulle spéculative échoïque de Wall Street au lieu d'assainir leur comptes. On parle pourtant d'un QE3 pour juillet/août 2010 sans pour autant réformer et réguler le système financier.
Nous sommes en plein Weimar II.

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La monétisation de la dette publique s'est faite en deux temps: 1) Les Bons du Trésor sont émis par le ministère des finances US et 2) sont rachetés immédiatement par la Fed'. Cette monétisation de la dette publique avait fait suite à la monétisation de la dette privée avec les plans TARP, TALF, PPIP, etc qui consistait à faire racheter par la Fed' les positions toxiques des systèmes financiers.

Avec la monétisation de la dette et en essayant de sauver les banques et leur actionnariat, les États ont sacrifié les pays et leurs peuples. Le régime de Paper Mill on the Potomac de la multiplication de la masse monétaire par création de monnaie de contrefaçon sur la planche à billets est un dévoiement simple de la théorie du multiplicateur keynésien. Parce que cette monnaie de faux monnayeur n'est injectée que dans les systèmes financiers à leur propre fin et usage, le multiplicateur keynésien est devenu un diviseur keynésien. Il faut en réalité injecter en ce moment 100 $ pour obtenir 35 $ de "croissance". La productivité marginale de la dette est de moins 66%. Ce détournement de l'esprit de Keynes par l'Etat Providence Bancaire est arbitrairement utilisé par les libertariens pour asseoir dans les couches de la société l'opinion que l'intervention de l'État doit être bannie dans tous les cas, et que l'État est nuisible a la société qui a besoin d'un marché libre. La qualité de la dette d'État se dégrade et entraine une contraction de l'économie qui peut mener le pays à la banqueroute d'État, l'éclatement monétaire par l'hyperinflation, la récession et au chômage de masse. Obama, Tim Geithner son Secrétaire d'État aux Finances et ancien Directeur de la Fed' de New York, et Bernanke le Directeur de la Fed' ont engraissé les banques et leur ont permis de fusionner et de s'agrandir pour devenir encore plus too big to fail - Trop grande pour faire faillite.

  1. Maintenant la Bulle échoïque est une chose,
  2. la bulle QE1, la bulle QE2 sont une autre chose,
  3. mais il faut se souvenir de la bulle des Subprime,
  4. à laquelle suit la bulle des Alt-A qui connaît son second pic et qui touche les classes moyennes
  5. Et il y a une 3ème bulle immobilière que je suis "seul" à identifier qui est la bulle Obama/FHA, que j'appelle la bulle des sub-subprimes car Federal Housing Administration a non seulement recapitalisé (nationalisé/épongé) les instituts de crédit hypothécaire Fannie Mae, Freddie Mac et Ginnie Mae, mais en plus elle a garanti à 100% tous les prêts immobiliers des particuliers et commerciaux et industriels, les Realestate Backed Mortgage Securities (RMBS) et a incité à en contracter de nouveaux
  6. Il y a dans les 600 trillions, 600.000 Milliards de $ de la bulle des CDS/CDO une gigantesque quantité de cadavres illiquides et toxiques dans les placards des banques.
Fukushima_2.jpgComme les CDS/CDO sont des assurances sur des crédits, sur des Bons du Trésor, etc, qui sont irrécouvrables, les CDS/CDO, MBS, RMBS, etc vont s'effondrer en même temps que les insolvabilités et les banqueroutes seront révélées. J'ai toujours été vigilant face à la Faillite de la "Croissance" financée par la bulle des dettes, des titrisations, des CDS / CDO, des LBO, etc. En ce moment nous assistons au plus grand transfert de toute l'histoire de l'humanité de la dette privée vers la dette publique.

Après le déserteur PIMCO il y aura la Chine.
Après la Fed', la Chine est le second plus gros détenteur de Bons du Trésor américain avec 896 milliards de $.

31. janvier 2011

Croissance appauvrissante pour tous

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Après 1989 nous avons été obligés comme des chenilles processionnaires à applaudir le monde de l'après-communisme et les peuples et les économies nationales ont fait les choux gras des banques, de leurs assurances et des systèmes financiers stimulés par Bâle II, l'OMC et les Directives et Traités européens. Par paresse les peuples ont tous cliqué au même endroit et se sont conformés par bêtise au digest de l'humanisme automatique de l'enrichissement pour tous. Depuis 1990 je pense au monde de l'après-capitalisme en connaissance de cause.  (Photo: Iron Age Fort Castell Hennllys, Pays de Galles, juillet 2007)

detroit_ruins_1.jpgLe rêve américain fait partie de ces architectones à partir duquel l’homme s’installe dans un parl’être et édifie là-dessus de manière totalement inappropriée un comportement, une grégarité, une architecture de société qu’il croit habiter. En réalité, non seulement l’homme n’a pas les pieds sur terre, mais en plus il ne parvient même pas à s’habiter lui-même. Pire, dans cet espace et ce réseau épistémiques et cognitifs dans lesquels il s'imagine se construire, l'homme applique à lui-même la proposition de son aplatissement et apprend à l'accepter. Le déterminant de la collaboration désintégrative de la dignité de l'homme est l'humanisme automatique du trickle down effect, cet effet de percolation du Consensus de Washington et de Bruxelles selon lequel l'enrichissement des masses provient d'en haut et dégouline sagement vers le bas dans une économie comportementale où les rôles des agents n'ont jamais été redistribués depuis Adam Smith. Les différents niveaux hiérarchiques de cette cognition distribuée par l'infotainment de la presse-confetti et des partis politiques de droite à gauche vont du sdf, qui regarde le coût du pain, à l'esprit libertarien de l'École de Chicago et de l'École autrichienne de Ludwig von Mises et de Augustus von Hayek qui regardent la main vibrante du marché. Main forte lui a été prêtée par la théâtralité de la globalisation de l'OMC. (Photo: Yves Marchand & Romain Meffre - The ruins of Detroit, 2010)

Dans cette démarche collaborative, l'homme pauvre et riche se répartissent les rôles d'agents et distribuent leurs activités autour du transfert des savoirs et des pouvoirs en le réduisant à une simple transfiltration des richesses d'en bas vers le groupe des dégourdis au sommet. Cette transfiltration a été rendue possible à partir du socle épistémique du Régime Systémique Autoritaire. Le Régime Systémique Autoritaire est une proposition d'organisation de la société qui a transformé le paradigme simple de la main vibrante et régulante d'Adam Smith et du "croissez & multipliez-vous" en un état des connaissances qui se stabilise depuis septembre 2008 dans l'État Providence Bancaire et actuellement dans le Fonds Européen de Stabilité Financière qui est une hiérarchie supérieure au Traité de Lisbonne qu'il supplante de fait. L'Europe Unie est sur la planète la proposition la plus élaborée de régime qui met en place le trickle-up effect, l'effet de percolation inversé vers le sommet, en distribuant à ses agents, les États Membres, les missions et fonctions qui permettent de réaliser transfiltration et privation. Cette Europe Unie, londonienne et irlandaise dans les faits directeurs, représente le système le plus abouti de cette transfiltration des richesses et de cette privation des droits. bougie.jpgMais de Berlin au Caire nous voyons que des socles épistémiques ont eux-mêmes une durée de vie relative, alors que la proposition de la réalité augmentée de l'individualité bourgeoise demeure depuis 1789. L'homme n'est pas fait pour l'homme, mais pour accaparer. Le PS redemandera "plus de justice" pour la Chasse-au-Furet 2012 et son comparatif, qui a pour image une vue en-dehors de lui-même et des petites-gens, est appuyé sur le socle épistémique communément admis de l'enrichissement.

Face au dernier exemple de vol et d'épuration des richesses d'un pays comme celui de la famille tunisienne du dictateur Ben Ali qui s'est enfuie du pays en vidant les coffres de la banque centrale de 1,5 tonne d'or, nous avons dans les pays "civilisés" le PIB furtif, fictif et d'initié qui est tout autant un système de transfiltration des richesses du bas vers un groupe de plus dégourdis au sommet. Fort de cette logique épistémique du PIB d'initié, cette élite civilisée n'a pas besoin d'aménager son exil, l'État Providence bancaire et le Fonds Européen de Stabilité Financière viennent à son secours en lui offrant une assurance-vie gratuite quand un déséquilibre moins accepté se fait jour. Ce déséquilibre moins accepté est la faillite systémique du modèle  financier et bancaire qui plonge toute la population dans un appauvrissement accéléré et dans une très grave et rapide régression qui s'ajoute à son appauvrissement naturel généralisé qui se réalise sur le moyen et le long terme. Ce n'est pas un hasard architectonique si l'Europe est légiférée par les Traités et Directives pour la Libre Circulation des Travailleurs, des Services, des Biens et des Capitaux, alors qu'elle n'a jamais réussi à intégrer dans une logique épistémique la Charte Européenne des Droits Sociaux et Fondamentaux pour enfin apprendre à adopter en entier les Droits de l'Homme. Le Traité Simplifié Européen, dit Traité de Lisbonne, est issu d'un putsch constitutionnel de 2006 avec la Résolution Jo Leinen (PSE) et est une Constitution Européenne qui a perdu son nom de constitution, mais qui a élevé au rang de logique épistémique le socle initial du Traité de Rome, de l'enrichissement par la libre circulation. Avec la Résolution Leinen, le Manifesto du PSE et le Congrès de Versailles du 4 février 2008, le processus de transfiltartion a obtenu un coup de pouce décisif, immédiat et direct des élus et dirigeants gouvernementaux qui voulaient lui apporter un caractère d'irréversibilité.

Ceci était une nouvelle version de mon exercice habituel de ma phénoménologie pro-active en reality-time autour du parler constant. Dans la globalisation et l'interconnexion immédiate des acteurs des marchés, il est nécessaire de rallonger légèrement l'échelle du temps pour permettre de percevoir le périmètre cognitif d'un concept dans son contexte direct ou en étant inférieur et supérieur aux éléments, dans le cadre de l'architectone, de la chimère qui le mordore, du bavardage dérivatif de COP15 ou d'un G20 ou de la Directive Européenne AIFM sur la régulation des Hedge Fonds et sur l'autorité des marchés financiers ESMA ou de la lutte contre les paradis fiscaux. En ce moment une refondation épistémologique est proposée à Tunis, Alger, Rabat, au Caire où le peuple va dans la rue contre les cleptocrates. En France le peuple va toujours au Aldi parce qu'il a conscience des prix. A Tunis, au Caire il y a des morts pour ça. En France le citoyen court entre les étalages et les surgelés. Demain, au Caire, l'égyptien ne se verra plus comme avant. En France le citoyen se verra dans son assiette. (Photo N°1: Place Tahrir, le Caire, 3 févier 2011)

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Caire_fevrier_2011_c.jpgYemen_27_mars_2010_enfant.jpg

Enfant au Yémen, 27 mars 2010, Photo: AHMAD GHARABLI/AFP/Getty Images: "Je suis le prochain martyre"

Jobless_Recovery_2011.jpgSi vous n’avez pas compris mon essai sur le socle et la logique épistémiques qui ont organisé l'homme dans un bavardage et un bricolage qui voudraient donner à la société une apparence irréversible de modèle, je reprends ici le fil normal de mon écriture. Voyez à droite le graphique publié par la Fed', la banque centrale américaines. Ladite Crise a coûté de l'automne 2007 à janvier 2010 plus de 9 millions d'emplois. La petite embellie est due au recensement de la population et à l'embauche d'intérimaires pour organiser le recensement de la population.

Les américains croient toujours à l’american dream selon lequel chacun a une chance de devenir riche en Amérique quelque soit la plus humble de ses origines. En réalité la classe américaine la plus aisée est propriétaire des richesses de tous les USA. Le 1% supérieur possède 43% des richesses financières de toute la nation. Les 10% supérieurs possèdent 83% des richesses financières de la nation. Il est totalement faux de croire que les ultra-riches gagnent leur aisance matérielle par leur travail. En 2008, seulement 19% des revenus des 13480 personnes, qui faisaient un chiffre d’affaire annuel supérieur à 10 millions de $, provenaient effectivement de leurs revenus et salaires.

chomage_USA_janvier_2011.jpgSelon Shadow Government Statistics - SGS, shadowstats il y a presque 25% de chômeurs aux USA en comptant les "missing workers". La crise de 2008-09 avait jeté 7 millions d’américains en plus dans le chômage, avait réduit de 50% la valeur de leur habitat, et avait nécessité un bail-out de Wall Street totalement payé par les contribuables. A ces 7 millions de nouveaux chômeurs supplémentaires s'ajoutent 4,9 millions de chômeurs qui ne sont plus enregistrés dans les statistiques du Department of Labor, parce qu'ils ont renoncé en tant que "discouraged workers" à chercher du travail. Aux USA les médias parlent de "missing workers" (travailleurs manquants, disparus, égarés). Il y a officiellement 14,5 millions de chômeurs enregistrés aux USA selon le Huffington Post

Aux USA on est considéré comme employé, si l'on a travaillé au moins 1 heure par semaine. Pour le restant des américains employés, la semaine de travail n'est que de 33,5 heures en ce moment à cause du chômage partiel avéré. Entre 2008 et 2009 la valeur des biens avait baissé de 36% pour chaque ménage américain. Pour le top 1% elle n’avait baissé que de 11%. La répartition des richesses en 2010 est donc encore plus inégalitaire qu’en 2007 avant le déclenchement de ladite crise systémique. Les ouvriers se sont appauvris massivement et le salaire horaire réel moyen a retrouvé le niveau de 1970. Obama plaide pour abaisser l'imposition des entreprises.

Les 90% d'américains les plus bas dans la pyramide des richesses possèdent moins de 19% de la richesse du pays. Les 10% d’américains les plus riches sont donc propriétaires du pays. Le top 1% ne représente que 5% de la dette privée américaine, les 90% inférieurs représentent 73% de la dette privée américaine. Le bail-out de Wall Street et les plans de facilitation monétaire QE1, QE2 (Quantitative Easing, planche à billets) ont boosté les cours des actions à la bourse et ont profité au top 10%. Les classes inférieure et moyenne ont été projetées dans un système d’endettement par la classe ultra-riche qui contrôle l’industrie financière.

salaire_median_19177_a_2008.giftop_1_pourcent_USA.jpgIl y a bien le trickle-up effect, la transfiltration des richesses du bas vers le sommet des dégourdis. Plus les 90% inférieurs s’effondrent, plus les 10% d’américains les plus riches s’enrichissent. En ne reconnaissant plus la valeur travail et un proposant l'endettement privé à la place des salaires à la juste valeur du travail, la classe des 10% les plus riches a relégué l’homme à son aplatissement. Le Consensus de Washington, décliné en Consensus de Bruxelles, l'effet de percolateur du trickle-down effect et de l'humanisme automatique de l'enrichissement des masses sont un socle et une logique épistémique qui ont fait leur temps et causé leur ravage. Il faut revenir à la valeur travail et il faut de nouveau reconnaître l'homme dans sa valeur travail et non pas dans sa potentialité à contracter des emprunts et dans son aptitude à se faire humilier, priver de sa dignité et appauvrir. Sur le graphique à droite vous voyez que le salaire médian aux USA n'a presque pas évolué depuis 1917, alors que la courbe en rouge montre la croissance du top 5% de la population. (Graphique de gauche: revenus du top 1% aux USA)

Pour l'appauvrissement des Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et des PED (Pays en Développement) vous avez sur mon site plus d'une centaine d'articles qui traitent la question. Vous en avez les catégories dans la seconde colonne à gauche du site sous le titre "Thèmes du site". La croissance est appauvrissante pour tous, et maintenant que les classes moyennes de l'hémisphère riche se rendent compte qu'elles sont touchées par l'appauvrissement, peut-être vont-elles réfléchir aux solidarités locales, régionales et globales. Mais ce sont aussi les classes moyennes qui ont permis au national-socialisme de Hitler de s'installer, parce que l'on peut beaucoup plus compter sur l'effet de levier de petits frustrés, mais cultivés, que sur les pauvres qui cassent tout sans s'organiser. Une émeute de la faim se réprime, une émeute des classes moyennes se contenance dans un réseau de Compromissions Universelles qui est une chaîne de micro-avantages particuliers concédés en échange d'une soumission globale. L'homme n'est pas fait pour l'homme, mais pour son accaparement et pour l'achat de son silence.

Pour altérer et mettre fin à cette transfiltration des richesses vers le haut il faut réguler les flux financiers. Les transactions financières sont entre 70 et 90% réalisées à des seules fins spéculatives. Mais la planète est faite de Travailleurs, de ménages et de terriens à faire vivre. Il faut donc contrôler et réguler. Si l'on veut réguler, il faut monter à la source. Ne pas remonter à l'origine du mal-fonctionnement de l'économie c'est comme laisser les gens s'envoyer en l'air et ensuite soigner la pandémie du SIDA. Donc il faut enrayer le shadow banking et mettre fin à la privatisation de la création monétaire. La création monétaire doit retourner à la Banque Centrale, et la Banque Centrale doit se dégager de cette fixation maladive de "l'indépendance de la banque centrale" qui fait partie de ce socle épistémique de la libre circulation et de la liberté-de. La Fed' est une société privée gérée par les actionnaires, les banques. La BCE est un club de lobbyistes.

On a tellement peur d'ébranler ce socle épistémique de la liberté-de que l'on ne veut pas voir que l'on n'offre qu'une forme imaginaire de liberté à un tout petit nombre de dégourdis. Et même cette liberté n'en est pas une puisque les agences de notation n'apprécient les fonds financiers, spéculatifs, les banques, les assurances que sur les données produites par les propres intéressés et sans les contrôler.

C'est comme lors de la crise DotCom et des Technologiques d'il y a dix ans (Enron, Kirsch, etc). On avait laissé aux réviseurs aux comptes la liberté de donner l'image comptable des entreprises uniquement sur la base des données produites par ces entreprises, leurs donneurs d'ordre. Dans les deux dernières crises systémiques, les donneurs d'ordres ont payé et payent encore aujourd'hui les experts qui donnent leur avis documentaire sur la santé comptable de ces entreprises. Les "stress-test" des banques sont effectués sur les données produites par les banques et ne sont que de la falsification gouvernementale.

Donc si notre société est passée du socle épistémique de la liberté-de-circulation, à la logique épistémique du modèle financier systémique érigé en primat des économies nationales, c'est toujours à cause d'une foi préhistorique en la main vibrante. Mais si cette main vibrante est élevée à une dimension divine, c'est que les lobbies y on travaillé auprès des législateurs et auprès de l'infotainment, et que les partis dit de gauche n'ont jamais fait leur travail et n'ont pas envie de le faire.

Pour croissance appauvrissante mon site est en page 1, ligne 7 de Google. Dans sa grande médiocrité, l'infocratie me place devant elle dans les moteurs de recherche d'internet. Pourtant, sur ce socle épistémique repose toute la micro-économie et la macro-économie pour les estimations, les calculs des PIB, les anticipations, les analyses, les prospectives, les estimations de richesses et de bien-être. Ce socle est le "toutes choses étant égales par ailleurs", autrement dit le bondieu est le même pour tous, il n'y a qu'une unité de mesure. J'entends encore Jean-Paul Fitoussi dans l'amphi-4 de LeBel ou le "Nouvel-Amphi" qui chantait ceci avec un bonheur non dissimulé, trop content de nous prouver que l'improuvable de ses matrices économiques était prouvable. Mais justement il y a des flux gigantesques de valeurs qui sont échangées, qui circulent et qui sont des non-valeurs, voire des junk-bonds. Je me souviens déjà qu'au début des années '70 j'étais très suspicieux quant à ce "toute chose étant égale". Donc voilà pourquoi je me bats violemment contre "l'information pure et parfaite" et la "concurrence libre et non faussée". Ce socle systémique avait engendré une économie comportementale tendant à la transfiltration des richesses dans une illusion généralisée d'enrichissement, alors qu'en sous-texte tout n'est que désinformation et truquage et seule la concurrence faussée est libre et parfaite. Il est temps de déposer ce système épistémique, comme les allemands ont déposé Honecker, les tunisiens Ben Ali, les égyptiens Mubarak.

Il faudra donc créer un choc épistémique. Salut les jeunes! Votre génération est palpitante, car comme à Berlin en 89, au Caire à Tharir ces jours-ci, vous les jeunes vous allez fonder un nouveau socle épistémique, puis essayer de le mettre en œuvre dans une logique épistémique qui va installer un nouveau comportementalisme, une nouvelle grégarité entre les êtres, et un nouveau rapport avec la planète.

Le premier périmètre normatif qui doit être changé chez les acteurs politiques, mais avant tout chez ceux qui les instruisent, les économistes, est d'intégrer dans la macro-économie les flux financiers. Or à ce jour, les flux financiers n'ont pas d'autre existence dans la macro-économie que celle d'un élément qui "graisse les rouages de l'économie". Il en est toujours de même depuis l'éclatement officiel de ladite Crise le 15 IX 2008 et depuis tous les G4 et G20/21 de crise qui ont été tenus depuis. Le fait qu'aucun stress-test des banques aux USA ou en Europe ne se fasse pas autrement que sur les chiffres qu'elles ont elles-mêmes produits prouve que non seulement la pensée macroéconomique ne s'accommodent pas des flux financiers, mais qu'en plus elle ne veut pas les intégrer dans ses matrices. Pour ceci il faudrait que les appareils financiers révèlent à quel point elles sont leveraged, c'est à  dire à quel point elles ont prêté l'argent qu'elles n'avaient pas et combien de fois et qu'ils fassent une réelle appréciation de la valeur du marché et de la non valeur de leurs positions toxiques, pourries, illiquides, irrécouvrables qu'elles cachent dans des manœuvres de cosmétique bilancielle ou dans des filiales qui gèrent leurs actifs cantonnés, c'est à dire dans leur bad bank. "Flux financier" ce n'est pas un gros mot sur une attente déçue, c'est une réalité objective du détournement de la valeur travail et de l'activité économique productive et des services. En n'intégrant pas les flux financiers dans la macro-économie c'est comme essayer de se mirer sur une planche de bois pour regarder son portrait. La bulle échoïque boursière qui se forme depuis le premier krach de 2008 avec l'aide des facilitations quantitatives et qualitatives des banques centrale (planche à billet, taux directeurs = 0% ou négatifs et rachat des Bons du Trésor et des actifs pourris par les banques centrales), n'est pas à considérer comme de la création de valeur mais comme de la destruction de la réalité économique productive et comme l'assèchement de moyens sur les canaux réels de l'économie. Donc tout PIB ne peut être que fictif, toute politique de l'emploi, de la croissance, monétaire ne peuvent être que fictives. Le travail est donc une méconnaissance de cause, et le Travailleur un vague condiment.

Les réseaux sociaux internet ont aussi montré en Tunisie et en Égypte que la base du peuple est intellectuellement et politiquement bien plus en avance que les leaders et dissidents politiques et que leur euphémisation de la critique opère avec un tir chirurgical dans la plus établie des logiques épistémiques. Depuis 1989 je parle des fugacités de la rue qui finiront toujours par s'agréger, des lucioles cavernicoles ou du Salon des Indépendants qui a vu se lancer les fauvistes, les impressionnistes, les expressionnistes, les cubistes en dehors des salons officiels où les choses sont censées se passer.

28. décembre 2010

De l'illusion suprématiste de la concurrence libre non-faussée et de la pure information parfaite à l'Europe des lobbies

Malevitch-Carre_blanc-1918.jpgL'Europe et sa fondation, la concurrence libre et non faussée, le libre échange sur les marchés et sa fondation, l'information pure et parfaite, sont des architectones, des constructions abstraites données à habiter pour ne pas discerner que nous vivons tous dans un monde parallèle et que les lobbies, dont la fondation est la réelle circulation libre des capitaux, ont pris la place de la société civile dans nos "démocraties". Ces architectones sont élaborés pour être appréhendés et habités par l'énergie restante du débat sociétal afin de laisser pendant ce temps à l'État Providence monétaire toute la liberté de nous cerner dans un dumping humain irrémédiable.

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Définition du Wiki: Le suprématisme. En 1913, le peintre, sculpteur et théoricien Kazimir Malevitch peignit les trois éléments fondateurs du suprématisme: le Carré noir, la Croix noire et le Cercle noir. Maniant des formes simples à caractère géométrique et unicolores disposées sur la toile ou érigées dans le réel (architectones), le suprématisme montre le caractère infini de l'espace, et la relation d'attraction et de rejet des formes. Pour Kazimir Malevitch, l'art est un processus amenant la sensation (c’est-à-dire le rapport de l'artiste au monde) à se concrétiser en œuvre grâce à un module formateur étranger au support, "l'élément additionnel", qui structure la masse picturale ou les matériaux. Suivant son appellation, le suprématisme se pose comme modèle supérieur de la finalité artistique d'art pur, dominant et formant dans son sillage l'art appliqué. En 1918 Kazimir Malevitch peignit "Carré blanc sur fond blanc", qui est considéré comme le premier monochrome de la peinture contemporaine. En 1927, Kazimir Malevitch partit en voyage en Allemagne, il y laissa 70 tableaux et un manuscrit Le Suprématisme ou le Monde sans objet, publié par le Bauhaus. (Photos: huiles de Казимир Малевич)

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Ce n'est donc pas parce qu'un monde est exposé et occupe notre perception et notre conscience, qu'il existe et que nous l'habitons. Ce n'est pas parce qu'un monde existe que l'on est en état de le percevoir ou d'en prendre conscience. Au-delà du visible, le suprématisme de l'État Providence bancaire a rendu l'Homme sans objet dans un monde départagé. Madoff était un architectone. Un architectone est une formule qui peut devenir architecture pourvu qu’un programme lui soit imparti, et qu’elle devienne habitée. Pendant un an au début de ladite "Crise", les médias ont fait habiter par la planète entière, sachant subitement pourquoi elle se devait d'être effarouchée, la formule "Bernie Madoff" alors qu'au-delà l'économie mondiale privée et publique n'est qu'une pyramide Ponzi qui n'effraye personne. Madoff et Ponzi sont pourtant des synonymes idéaux et dans les faits. Mon article pourrait s'arrêter ici et je pourrais fermer mon site, tout a été dit. Vous avez remarqué que j'écris sur mon site toujours ce -  ladite "Crise"   - parce que la crise que l'on vous vend pour mieux vous taxer n'est pas celle qui existe. (Mon site est à lire avec un écran de 17' )

Pour rétablir la parallélité avec l'existant, et dégager l'architectone du réellement existant,
ladite Crise n'a pas commencé le 15 IX 2008 avec la chute de la Lehman Brothers, mais en juin 2006.

Ensuite ce n'est pas une Crise des Subprimes, mais une crise globale financière du système dont la fondation est la pratique du double-gain des banques et de l'abandon par elles des réserves réglementaires de celles-ci. Les Fonds Réglementaires sont normalement destinés à maintenir dans les réserves des banques une couverture en cas de défaillance d'un emprunteur ou d'un spéculateur particulier ou systémique. Au-delà de ces "réserves" mises en circulation sur les marchés financiers, les banques gagnaient en vendant des crédits ou d'autres produits financiers, et gagnaient une seconde fois en vendant des assurances sur ces crédits ou ces autres produits financiers. Ce sont les titrisations. Et les banques sont devenues des banques "universelles" en confondant et en mixant au sein de leurs activités propres le rôle de banque d'affaires, de banque commerciale et d'assurance. En jouant avec les différentes interprétations aménagées volontairement dans lesdites "Normes Prudentielles comptables" Bâle 2, les banques et autres fonds d'investissement ont réduit à quasiment zéro les fonds réglementaires qui auraient dû servir à couvrir des défaillances que l'on appelle "moral hazard".

Ensuite ce n'est pas une Crise des liquidités, mais une crise de confiance. Une Crise des liquidités est appelée comme telle quand il y a une carence de liquidités. Ladite Crise a été provoquée par une surliquidité organisée volontairement à Bruxelles / Washington et  par les banques centrales qui ont offert sur les marchés financiers de l'argent facile à un taux très bas, et ces surliquidités se sont jetées sur les produits spéculatifs promettant de fortes marges à court terme. C'est une crise de confiance car les banques ne prêtent plus et ne se prêtent plus entre elles comme le montre le taux interbancaire élevé Libor et Euribor. A cette surliquidité passée, les banques centrales ajoutent une nouvelle surliquidité en rabaissant encore le taux d'intérêt directeur voisin de zéro, et en le maintenant de manière irresponsable et économicide à ce niveau, ce qui permet aux banques commerciales et universelles de spéculer avec les trillions de nouvelles liquidités offertes, et ce qui rabaisse en réalité le taux d'intérêt annuel de l'argent frais à moins 25%. Au lieu d'assainir leur trésorerie, les banques créent avec ces fraiches liquidités une nouvelle bulle des "assets" encore plus grosse que la précédente. L'État Providence Bancaire a tué l'État Providence, le Welfare State, mais les médias font débattre sur "la dette" pour faire habiter l'idée que l'État ne peut plus subvenir aux besoins de ses citoyens en assumant ce qui était jusqu'à lors ses devoirs régaliens: santé, chômage, éducation, infrastructures, etc. Il devient aujourd'hui chic pour un gouvernement de parler de rabaisser le niveau des prestations de services de la sécurité sociale, de lancer des plans d'austérité, etc. Ceci est destiné à créer une douleur insoutenable de l'être pour cacher l'énormité de la mère de toutes les bulles financières qui n'arrête pas de s'effondrer et d'engager la responsabilité illimitée de deux générations futures.

Ensuite ce n'est pas une Crise économique due à la fatalité, mais une crise financière due à la nouvelle norme de société qui a mis en avant le primat sur l'enrichissement réalisé sur la circulation des capitaux spéculatifs en les retirant de l'économie travailleuse productrice de biens et de services. La crise est l'Effondrement du Régime Systémique Autoritaire.

Ensuite il n'y a pas eu depuis 20 ans une croissance du PIB, donc des richesses réelles, mais une croissance du PIB fictif d'initié qui n'est qu'une bulle spéculative qui a commencé d'éclater depuis juin 2006. Les USA, juste un peu plus "en avance" sur le temps par rapport à l'Europe, avaient cru pouvoir devenir un pays consommateur qui ne compensait plus ses importations avec ses exportations, puis les USA ont délocalisé en Chine ou au Mexique leur outil de production. 71% du PIB américain provient de la consommation. Pour faire croire que les USA avaient encore les moyens de se payer toutes leurs importations, ils ont vendu des titrisations au reste de la planète à la place des dindons farcis, des costumes pour le Halloween ou de produits manufacturés, jusqu'au moment où la planète avait compris qu'il n'y a rien derrière cette pyramide Ponzi. Cette pyramide Ponzi globale était / est attisée par ces produits titrisés comme les CDO, CDS, MBS, RMBS, LBO, etc.

Il faudra aussi parler des plateformes alternatives d'échanges des fonds qui sont les darkpools du shadow marketing system. Déjà que tous les CDS, CDO, LBO, MBS, RMBS, ...   sont tous des OTC - Over the Counter, et donc extrabilanciels, des opérations financières réalisées de gré-à-gré et qui sont intransparentes car officiellement elles n'ont pas de vie comptable. Les dark pools sont aménagés officiellement par... la Directive Européenne sur les Marchés des Instruments Financiers - MIF / MiFID. Une autre preuve que l'EU autorise l'opaque, stimule l'opaque et que le socle épistémique de la concurrence libre et non faussée est ici aussi un architectone, en réalité la procédure normale de transfiltration des richesses.

Ensuite il n'y a pas eu de green-shoots, de relance, de recovery de l'été 2009 au printemps 2010, mais une poursuite de la récession. La recovery était un hoax et les USA sont en récession depuis 37 mois à ce jour, celle de 1929 a duré 43 mois. Le marché immobilier est complètement mort, la crise des Subprimes est terminée, la 2ème crise immobilières des Alt-A n'est pas à son pic, et en 2013 va commencer la 3ème crise immobilière Obama/Federal Housing Administration. De cette 3ème crise immobilière vous ne trouvez rien sur le web, elle n'est pas encore identifiée et un architectone n'a même pas encore été inventé pour détourner de sa réalité le bavardage sociétal.

Ensuite Obama et Tim Geithner, son Secrétaire d'État aux finances, ancien Directeur de la Fed' de New York, avaient organisé un "stress-test" des banques suivi du stress-test des banques en Europe qui n'avaient tous deux rien signalé de grave, mais tout le système bancaire est en situation de faillite et n'est maintenu en vie que grâce à la planche à billets des banques centrales et grâce au rachat par ces banques centrales des Bons du Trésor ou des positions toxiques pourries des banques en échange de liquidités fraiches et d'une autorisation à assouplir "momentanément" les normes comptables IASB / IFRS pour leur permettre de dissimuler leur faillite technique. La Fed' s'oppose elle-même à un audit de ses comptes, ou si vous voulez au stress-test. A son 100ème anniversaire, la Fed' est en réalité en faillite avec sa monnaie de contrefaçon issue de ses Quantitative Easing I, QE II, QE III de Helikopter Ben de Paper mill on the Potomak. Il y a eu un grand événement sémantique aux USA mardi dernier: Tim Geithner a évoqué une possible cessation de paiement des USA.

Ensuite les banques "too big to fail" ou "too interwoven to fail" ont été accusées d'être les responsables de la crise, mais avec l'aide des gouvernements, avec la recapitalisation des gouvernements, les grandes banques ont fusionné pour devenir encore plus too big to fail et officiellement pour "être prêtes" dès que la reprise est de retour. JP Morgan Chase, Bank of America, Citigroup, Wells Fargo, Goldman Sachs, et  Morgan Stanley sont encore plus en janvier 2011 les 6 grandes banques les plus dangereuses des USA. Comme elles sont "too big to fail", leurs créanciers savent qu'ils seront toujours protégés à 100% par le gouvernement américain. Ces banques peuvent abuser librement de leur position dominante, les marchés financiers le savent et leur prêtent volontiers des fonds à des conditions nettement plus avantageuses qu'à leurs concurrents plus petits. Au lieu de casser cet oligopole bancaire, le gouvernement américain les incite à s'agrandir: au 4ème trimestre 2010, les actifs de ces 6 banques représentaient 64% du PIB américain contre 55% à la fin de l'année 2006 où ladite crise était déjà âgée de 6 mois. En 1995 ces banques ne représentaient que 17% du PIB américain.

Ensuite il n'y a pas de crise budgétaire des États ("la dette"), mais le plus grand transfert de toute l'humanité de la dette privée des systèmes bancaires en faillite vers la providence de la dette publique. Depuis 2008 tous les gouvernements offrent des bail-out aux systèmes bancaires, qui s'étaient appelés au début "Plan de Sauvetage et de Relance" ou "Plan européen avec les boîtes à outils". Pour financer ces "sauvetages" impossibles de ces banques, les gouvernements montent des Plans d'austérité, émettent des Bons du Trésor qui ne sont que des dettes budgétaires futures pour deux prochaines générations, réduisent les services publics, de santé, d'éducation, et assèchent les caisses d'assurance-maladie et de chômage avec des nouveaux règlements défavorables aux bénéficiaires.

Ensuite il n'existe pas d'Organisation Mondiale du Commerce qui garantit le libre échange entre partenaires égaux, mais une OMC accompagnée de 14 accords connexes, dont l'AGCS - l'AGCS+ - les ADPIC - les ADPIC+, etc, négociés secrètement qui pulsent et filtrent le commerce au profit des pays industrialisés ou des entreprises transnationales. De plus l'OMC est morte au Cycle de Doha en 2001 - il y a 10 ans, mais le PS n'est pas encore au courant - et a été contournée par des milliers d'accords bilatéraux, les APE et les ALE, qui sont encore plus violents et déprédateurs pour les Pays ACP - Afrique Caraïbes Pacifique et pour les PED - Pays en Développement. Je vous invite à aller sur mon billet au sujet de la Françafrique et ensuite de visionner le documentaire dont j'ai mis le lien dans le comment N°1.

Ensuite il n'existe pas de "concurrence libre et non faussée" comme dans les Traités de Rome à Lisbonne, mais une concurrence déloyale libre et non faussée.

Ensuite il n'existe pas "d'information pure et parfaite" qui régit l'échange économique, mais un système de pulsations et de filtrages des informations qui  favorise des corporations représentées par des agences de notation, par des lobbies ou par tout autre système de compagnons et de confréries prêts à la compromission universelle.

Vous voilà plus prêts à comprendre ce que sont des architectones. Ce sont des formes carrées, rondes ou en croix disposées sur la toile du monde ou érigées dans un réel et le suprématisme montre le caractère infini de l'espace, et la relation d'attraction et de rejet des formes. Malevitch-Croix_noire-1913.jpgMais les créateurs de ces formes ont calculé et concentré attractions et rejets dans un débat unique pour ou contre Madoff, pour ou contre l'OMC, pour ou contre la crise des liquidités, pour ou contre la dette budgétaire des États, pour ou contre la concurrence libre et non faussée, pour ou contre la Société Générale ou la Deutsche Bank, pour ou contre les paradis fiscaux, pour ou contre les tartines beurrées. (à droite: Kazimir Malevitch: Croix noire, 1913)

Madoff, l'OMC, la dette budgétaire, le PIB, les paradis fiscaux, la concurrence libre et non faussée sont les formes suprêmes structurantes de la société, de l'Homme et de l'État. Madoff, l'OMC, la dette budgétaire, le PIB, etc... sont des vides conceptuels tous créés pour masquer la seule réalité, celle du système de la circulation spéculative internationale des marchés financiers qui n'a que l'objectif de tourner en rond, en lui-même et sur lui-même pour créer une croissance fictive de valeur et pour filtrer en direction de lui-même toutes les richesses effectivement existantes. C'est la Lutte de la Classe financière victorieuse. Car quand il y aura dans 6 mois ou un an, l'effondrement effectif monétaire, financier et économique, le gâteau final sera départagé de la masse pour rester dans un groupe excessivement restreint d'initiés de l'hyperbourgeoisie globale qui a détourné vers elle depuis plus de vingt ans, et depuis 1989 en particulier, toutes les valeurs. Juste dans les tréfonds de ce débat calculé et orchestré on entend le PS français qui se prépare à la Chasse au furet - 2012.

Il n'y a donc pas besoin d'évoquer Bilderberg, la Trinationale, la Banque Internationale des Règlements, les Conspirationnistes, les complotistes, Manuel Valls ou DSK, et même reopen 9/XI, il suffit d'un petit coup de phénoménologie sur le parl'être des médias et des hommes politiques pour comprendre de quel côté se trouve la parallélité. Le "tout-ceci-est-bien-complexe" est lui-même un architectone qui détourne du réellement existant pour laisser occuper le terrain à un débat qui est d'office impossible mais qui aime se bavarder de lui-même. La taxe Tobin est possible, mais l'architectone correspondant est le "c'est trop complexe pour l'instaurer et il faut que tous les pays soient d'accord". Ça n'empêche pas le Brésil de l'avoir instaurée en janvier 2009, mais il ne faut pas en parler. Architectone oblige.

L’Europe, dont la complexion atlantiste est le mode naturel existant, regarde avec envie les USA qui se sont pourtant exemptés de la liberté des marchés. Si les corporations ont été abolies en France par la loi Le Chapelier du 14 juin 1791, elles ont été réinstaurées par Pétain et à l’étranger par ses amis contemporains italien, allemand, espagnol. Dans le droit fil des principes de la physiocratie, la Loi Le Chapelier avait visé à garantir la liberté d'entreprise et d'établissement, conçue sur les principes de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen comme le moyen d'assurer l’enrichissement de la nation et le progrès social. Rassurez-vous, je ne me laisse pas non plus aveugler par la déclaration des droits de l’homme qui est à ce point de vue antécédent de l’humanisme automatique du trickle-down-effect du Consensus de Washington qui voit en l'économie son effet de percolation et une capacité à enrichir en bas les plus pauvres quand les plus riches s'activent librement dans leur commerce.

Mais le Consensus de Washington est lui-même un architectone destiné à ouvrir un faux front dans la tranchée des derniers débats médiatiques d'érudits et donc à faire perdre du temps aux velléités de justice pendant que les riches d'en haut puissent continuer à faire librement leur commerce. Aux USA presque tous les secteurs de l’économie se sont exemptés du marché librement organisé. Ils ont installé avec l'aide du gouvernement leurs opting-outs comme le Royaume-Uni ou l'Irlande ont installé leurs exemptions avec l'aide réglementaire des Traités et des Directives européennes. Il semble que le dernier secteur aux USA où fonctionne la concurrence intensive libre sur le marché soit le secteur de la technologie.

L’autre architectone communément admis sur la planète entière est que les USA sont le père du capitalisme moderne, l’initiateur du système financier, et de l’économie du marché la plus flexible et la plus capable de s’adapter. Quand on observe en particulier chaque secteur de l’économie américaine on se rend compte que l’on ne peut parler d’un marché qui fonctionne, de concurrence, d’égalité des chances et d’un État qui protège les consommateurs comme instance neutre de régulation. Ensuite le marché n’existe pas aux USA, mais grouillent et s'affairent des corporations surpuissantes de lobbies dont les membres changent régulièrement de camps entre l’industrie et les autorités administratives qui sont censées les surveiller et les réglementer. La concurrence libre et non faussée est remplacée par une oligopolisation entre des groupes de l’économie et l’Etat. L'un des meilleurs exemples est le plus grand fonds spéculatif du monde, le moloch américain PIMCO, dirigé par Bill Gross qui gère un portefeuille planétaire de placements de plus de 1000 milliards. PIMCO est la Global Investment Authority qui est crainte sur les marchés financiers comme par tous les gouvernements de la planète. PIMCO a la capacité d'entrainer les marchés financiers là où il le veut. Si PIMCO investit une position, il est imité par les "concurrents" et les cours montent, si PIMCO délaisse cette position, PIMCO est imité et les cours tombent encore plus vite. Un mot suffit, PIMCO a dans son siège à Newport Beach le studio de télévision pour le diffuser. On ne peut parler de "la main vibrante du marché", mais de PIMCO qui fait "winke-wunke", comme on dit en alsacien pour faire un au-revoir de la main quand le train part avec des voyageurs qui ne savent pas s'ils doivent être médusés par les raies du regret ou du désir. L'un de ses experts, Neel Kashkari, était Secrétaire d'État américain et responsable du 1er Plan de Sauvetage TARP de 700 milliards de $ lancé par Bush/Paulson au début de ladite Crise. Henry Paulson était Président de la banque Goldman Sachs, puis nommé le 30 mai 2006 (deux mille six) par le président des États-Unis George W. Bush au poste de Secrétaire au Trésor des États-Unis. Un autre expert de PIMCO avait lancé le programme Obama/Geithner de rachat des actifs pourris appelé PPIP par le gouvernement US. PIMCO avait organisé la nationalisation des faillitaires Fannie Mae et Freddie Mac en 2008 sur la demande de Obama. 

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màj du 10 mars 2010: Depuis le 9 mars 2010, Pimco, le plus gros investisseur de la planète, ne détient plus aucun Bons du Trésor américain ou aucune obligation derrière laquelle se cache l'État américain ou un État fédéral américain. Pour Pimco, les cours des obligations d'État américaines vont s'effondrer au début de l'été 2011. La Fed', la banque centrale américaine, avait annoncé depuis 6 mois vouloir arrêter le rachat des bons du Trésor à la fin du mois de juin 2011. Les cours vont donc s'effondrer. Les Bons du Trésor sont considérés par les spéculateurs comme une assurance-vie gratuite et qui rapporte tout de suite et très gros. La Fed' avait racheté auprès des banques d'affaire depuis novembre 2010 plus de 70% des Bons du Trésor américain dans son programme appelé Q2 - Quantitative Easing 2. Les banques d'affaires américaines elles-mêmes ont profité comme en Europe d'un taux de l'argent voisin de zéro, voire négatif et en réalité à un taux d'intérêt relatif annuel négatif de 25%. Ce QE est une facilitation monétaire soutenue par l'impression de fausse monnaie sur la planche à billets de Paper Mill of the Potomak. Le rachat auprès des banques d'affaire de la dette publique est un moyen simple et fluide d'organiser le transfert de la dette privée vers la dette publique. La pyramide Ponzi-Madoff est alors réduite à sa plus simple expression. La Fed' émet elle-même le chèque et il n'est plus nécessaire de trouver un intermédiaire naïf pour racheter des Bons sans valeur, ces junk bonds. Ce centralisme keynésien autoritaire du Régime Systémique Bancaire dévoie la "Relance par l'investissement et par les injections keynésiennes" voulue par Maynard Keynes et prive l'économie réelle des moyens pour investir et pour produire. Investir dans les Bons du Trésor a été jusqu'à maintenant depuis 2008 plus attractif pour les banques et elles se sont refait (momentanément) une trésorerie sur le dos de l'État consentant et des populations et des contribuables, en attendant de révéler l'ampleur réelle de leurs positions toxiques, pourries, illiquides qui sont dans leurs caisses. L'effet des QE a encore été plusieurs fois pervers, parce que les banques ont encore plus gonflé la bulle spéculative au lieu d'assainir leur comptes. On parle pourtant d'un QE3 pour juillet 2010 sans pour autant réformer et réguler le système financier.

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Un autre architectone est le Président américain Obama, Nobel sans cause de la Paix. Obama est le mariole de Wall Street qui a dans son Conseil économique à la Maison Blanche des personnes comme Larry Summers qui est celui qui a entrainé tout le Congrès américain à déréglementer tout le système économique et financier américain avec l'abolition de la Loi Glass-Steagall pour laisser librement commercer Wall Street, les banques, les fonds spéculatifs comme ils l'entendent au préjudice de l'équilibre global et des intérêts des populations. En Europe nous avions un genre de Larry Summers, un envoyé des lobbies, en la personne de McCreevy. Grâce à l'ancien Commissaire Européen au Marché Intérieur, l'irlandais McCreevy, l'Irlande et la Grande-Bretagne jouissent totalement de la liberté de fausser la concurrence et de la rendre déloyale avec les opting out au détriment de tout le continent européen. Deux mois après la tenue du G20 de Washington de novembre 2008, ledit Bretton Woods 2, le Commissaire européen irlandais McCreevy chargé du marché et des services, n'avait pas tenu compte des appels du Parlement européen pour la mise en place d'une régulation couvrant tous les acteurs financiers. L'attitude de McCreevy était contraire aux conclusions du G20 de Washington où l'Europe s'était "engagée à renforcer le régime de réglementation, le régime du contrôle prudentiel, le management du risque et avait assuré de contrôler et de réglementer de la manière la plus appropriée les marchés financiers, les produits financiers, les acteurs du marché financier". McCreevy s'était même accordé l'appui du secteur industriel pour éviter toute réglementation. McCreevy s'était aussi permis, devant l'Association Britannique de Capital Risque, de critiquer violemment, sans la nommer, l'Union Européenne avec ses "régulateurs zélés" et ses "règles aveugles"  ("trigger happy regulators" et "indiscriminate regulations"). Les récents propos tenus en novembre par le Commissaire irlandais McCreevy n'avaient rien d'étonnant quand nous connaissons l'attitude naturellement arrogante de l'Irlande et de la Grande-Bretagne qui se sont octroyés en échange de l'adhésion à l'Union Européenne une panoplie d'opt outs au niveau fiscal et social, avec la complaisance servile des autres États membres adulés de libre circulation de tout et de plus encore. L'Europe a accordé en décembre 2008 un marchandage avec McCreevy en lui demandant de refaire passer en Irlande le référendum en échange d'un octroi d'une série d'opt-outs, comme toujours dans le domaine de la souveraineté fiscale, sociale et du droit du travail. Ces opt-out consacrent la concurrence déloyale et faussée en permettant à l'Irlande, comme à l'Angleterre des avantages concurrentiels déloyaux attirant d'une manière artificielle l'établissement des entreprises du continent européen ou de pays tiers.

Obama est justement entrain de remplacer dans son Conseil Économique, qui est logé à la Maison Blanche, Larry Summers par William Daley, qui était président de la banque JP Morgan.

Toutes ces distorsions du marché ne pèsent pas que sur les consommateurs du marché intérieur, mais concernent aussi dans la concurrence internationale les mesures par lesquelles les entreprises transnationales américaines parviennent à s’aménager des avantages concurrentiels. Non seulement ces entreprises transnationales sont protégées et subventionnées par le gouvernement et le budget gouvernemental, mais en plus elles sont devenues des experts en matière d'évasion fiscale. Selon l'agence gouvernementale américaine de statistiques (USGAO) 75% de ces entreprises ne payent pas d'impôts, ceci aussi à cause des prix de transferts manipulés. Il en est de même pour les groupes européens dont la Société Générale qui rapatrie en France 100 milliards de pertes à partir des paradis fiscaux pour réclamer de l'État Providence bancaire français un bail-out sur mesure. Les pays industrialisés organisent leur propre désintégration en favorisant le corporatisme et le lobbyisme du monde des affaires et en sabordant les droits fondamentaux et sociaux, le droit syndical comme par exemple en Europe avec les Directives sur le Libre Établissement, sur la Libre Circulation des Travailleurs, ou avec les jugements de la Cour Européenne de Justice - CEJ dans les affaires Laval, Vaxholm, Partneri, Viking.

L’autre architectone à faire sauter est que les USA sont le fer de lance du libéralisme économique et qu’ils sont donc formellement et pratiquement opposés à toute forme de protectionnismes. Malevitch-Carre_Noir.jpgNon seulement toutes les entreprises transnationales américaines (FSC – Foreign Sales Corporations) sont subventionnées par l’Etat américain, mais les USA ont des taxes à l’importation, interdisent certaines prises de participations étrangères dans le capital des entreprises américaines comme les entreprises minières par exemple ou les absorptions par des entreprises étrangères. Ou les USA protègent les entreprises nationales avec un système de normes sur-mesure qui sont taillées au cas par cas. Dans tous les cas, tout ce système est destiné à protéger l’industrie américaine et non pas le consommateur américain. Pourtant ces 20 dernières années les "libre-échangistes" nous avaient fait croire à l'exemplarité du taux de productivité américain par rapport à celui de l'Europe, ou de la France. (à gauche: Kazimir Malevitch, Carré noir, 1915)

Il n’existe plus de secteur où le marché agisse purement librement. La distorsion imposée par des lobbies et des corporations est partout. Le marché hypothécaire américain est contrôlé par deux moloch aujourd’hui complètement nationalisés, parce qu’ils étaient en faillite en 2008 et ils le sont toujours malgré les bails out gouvernementaux de quelques trillions de $ (plusieurs milliers de milliards). Ce sont Fannie Mae et Freddie Mac. Les banques américaines offraient des crédits hypothécaires aveuglément sans contrôler les bonités et garanties des emprunteurs en distribuant lesdits "Subprimes" à des emprunteurs NINJA (No Income, No Job, No Assets), mais aussi les "primes", les "Alt-A" à des emprunteurs un peu mieux situés mais qui s’effondrent en ce moment massivement avec l’ensemble de la classe moyenne. Les banques américaines purent propulser les investissements immobiliers des particuliers, des commerces et des entreprises parce qu’elles savaient que tous les crédits hypothécaires étaient garantis jusqu’à 100 % par les instituts de crédits hypothécaires semi-publics comme Fannie-Mae, Freddie Mac, ou Ginnie Mae. Auparavant, les systèmes bancaires américains avaient su demander au Congrès américain, avec l’aide de Larry Summers et d’Alan Greenspan, Directeur de la Banque Centrale Fed’, d’aménager le marché pour que chaque américain jusqu’au plus pauvre, puisse manager son projet immobilier personnel. Ceci devait être le rêve américain. Mais ce modèle a été largement le modèle de celui qui part du garage, qui s'enrichit fictivement en hypothéquant la maison pour contracter d'autres dettes, et qui retombe dans la cave. D'un point de vue économique c'est une erreur d'écolier d'avoir fait croire qu'une frénésie immobilière et des alignements de maisons dans le paysage pouvaient être la base d'une économie nationale et remplacer des usines et les investissements sur la recherche et le développement. Et PIMCO a été depuis 2008 le plus grand repreneur de ruines immobilières non terminées, de maisons saisies et de portefeuilles de crédits hypothécaires irrécouvrables, pour les revendre à la Fannie Mae. Plus bas dans mon texte vous comprendrez la stratégie de PIMCO...

Les pays en développement souffrent énormément des subventions gouvernementales américaines ou européennes directes faites aux agriculteurs américains ou européens. Les manipulateurs génétiques Monsanto, RiceTech, Syngenta ont obtenu aux USA que les aliments qui contiennent des OGM ne portent pas d’indication sur l’étiquette. Les grands groupes agro-alimentaires ont obtenu aux USA un système de réglementations sur mesure qui leur permet aussi de faire taire toute critique provenant de journalistes, d’associations de consommateurs. Les groupes militaro-industriels se félicitent du penchant nationaliste et protectionniste du gouvernement américain qui investit dans des matériels de guerre surpayés. Dans l’industrie automobile, GM et Chrysler qui ont été en faillite en 2008 à cause de détournements spéculatifs du groupe Cerberus, l’un de leurs principaux actionnaires, jouissent avec la recapitalisation gouvernementale d’une position de concurrence déloyale face au groupe Ford. Et enfin nous avons les agences de notation Ficht, Moody’s et Standard & Poors dont la position oligopolistique est légalement ancrée par le gouvernement américain.

De manière plus caricaturale, abandonner l'information aux agences de notations qui n'examinent pas leurs sources mais qui laissent les fonds spéculatifs seuls responsables des informations qu'ils avancent, constitue une violation du principe de l’information pure et parfaite qui devrait régir les marchés. Cette corporation établie par la loi américaine entre les spéculateurs et les agences de notation sensées apprécier la bonne foi des produits spéculatifs, que les banques et assurances mettent sur le marché et garantissent, a conduit à la bulle spéculative des "assets" qui a commencé à éclater en portant le nom de "Crise des Subprimes". La Loi américaine avait créée de toute pièce la distorsion des marchés financiers intérieurs et internationaux avec l’entente entre les agences de notations qui donnaient une note, le triple-A, le AAA, aux banques, aux assurances et aux fonds spéculatifs sur la base des bilans comptables et des rapports d'activité que voulaient bien leur produire leurs donneurs d'ordre comme les banques, les assurances, etc... elles-mêmes.

Sous la couverture de la chimère (architectone) d’un marché fonctionnant sur le principe de la concurrence libre et non faussée, nous avons en réalité une corporation financière qui filtre les richesses à son seul profit en organisant une croissance appauvrissante pour le reste des populations. Le système économique moderne est librement, purement et parfaitement déloyal. 1/4 des richesses nationales annuelles produites va sur les comptes de 1% de la population des USA, le 1% le plus riche.

Le lobby américain des groupes pharmaceutiques peut se réjouir que son plus grand client, l’Etat n’est pas autorisé à négocier les prix. Le lobby financier du secteur de l’immobilier conserve depuis 1998 le record des dépenses de lobbying aux USA avec 4,3 milliards de $, dans lesquels n'est pas compris le sponsoring pour les campagnes électorales. (voir plus bas les dépenses de lobbying de Wall Street). Le premier sponsor d'Obama est GS, la Goldman Sachs.

Il est étonnant que l'on n'entende plus du tout parler de la loi anti-cartel, anti-trust qui avait pourtant fait les beaux jours de Hollywood et du cinéma noir & blanc. Ledit "Protectionnisme", sur lequel les débats médiatiques sont sensés disserter pour forcer les pays à ne pas le réintroduire dans cet Armageddon économique, est l’architectone qui me sert ici à vous révéler qu’il existe une universalité du protectionnisme corporatiste dans chaque marché intérieur d’une économie nationale, ou de la région européenne, qui est organisé par les lobbies pour tirer tous les avantages d’une concurrence déloyale destinée à filtrer les richesses réelles restantes du pays ou de la région (voir la faillite grecque) vers un seul et même groupe, celui de l’hyperbourgeoisie transnationale dont l’éthique de la création de richesse avec la production par le travail a été remplacée par le détournement des liquidités vers l’enrichissement immédiat dans la circulation frénétique et le nomadisme des capitaux marodeurs. Pour cette hyperbourgeoisie production of goods is trash, what else.

La dysfonction du marché a été permise par la disparition de la démocratie. L'achitectone pour détourner le regard de la mort de la démocratie dans l'Hémisphère riche, et pour concentrer la Weltanschauung / vision du monde dans le beau que nous vivons et l'indicible critiquable que vivent les autres, se retrouve dans l'étalage de la situation en Côte d'Ivoire où le Président nouvellement élu ne peut pas siéger à la place du Président anciennement élu qui ne veut pas partir, ou par le dernier jugement de Moscou dans l'affaire Michail Chodorkowskij qui prouve simplement que l'ancien Président élu, Vladimir Putin, n'est pas parti pour laisser la place au dernier président en date élu, Medwedew, ou en France par le débat dérivatif lancé par Hortefeux/Sarkozy sur les Roms. Nous sommes toujours dans la lutte entre deux blocs, les indiens contre les cow-boys, le bloc de Varsovie contre l'Otan, mais l'antagonie se trouve au sein même du pays, sans être la Lutte des classes, mais en étant une lutte plus secrète, en le for intérieur de tout un chacun qui laisse habiter en lui les deux frères bessons, dont l'un est pour la jouissance personnelle et l'autre pour l'assassinat organisé de l'autre, dont l'un est maître et l'autre esclave. L'antagonie fonctionne parce que le tout un chacun est prêt à manager seul son marché intérieur qu'il a conclu avec lui-même, de toute façon aussi parce qu'il est conscient des prix et qu'il n'a pas le temps de faire une étude de pensée, il faut encore vite aller au Aldi. Puis on va vite au CitéCiné pour voir tous les dix ans le dernier Moore sur le Capitalism, a love story, qui "est un documentaire édifiant, as usual avec Moore" comme un journaliste critique avait bien compris. Nous sommes arrivés à un tel point du superlatif et la dénonciation de la plus grosse escroquerie de tous les temps est elle-même un architectone, mais cette fois-ci ce n'est plus une image simple plaquée sur une masse picturale identifiable simplement par tout un chacun. Cette fois-ci, l'espace infini que l'architectone est sensé ne pas révéler tout en montrant "la plus grosse escroquerie de tous les temps", est quelque chose qui n'a plus de nom, plus de représentation matérielle: il reste un mouvement qui pour certains peut être perçu comme une chute et pour d'autres, moins nombreux, comme un renforcement de leur existant. Cette force de mouvement dispose de la force de l'art, soit de celle de transformer Moore en architectone dans le perçu mondial, en truc à montrer pour divertir. Comme on l'a fait avec Bernie Madoff, un truc pour la diversion.

Malevitch-Cercle_noir.jpg(à droite: Kazimir Malevitch, Cercle noir, 1913) Ni le PS français, ni DSK, ni les instances internationales, ni l'ONU, la Banque Mondiale, le FMI ne dénoncent cette mouvance qui plaque à terre Moore et nous. Puis,  WikiLeaks est venu. D'emblée le nouvel architectone a été créé par le FBI qui a fait de Julian Assange le Bin Ladin blanc. Julian Assange est encore sur Wiki et sur Google. Son site WikiLeaks lanceur d'alerte / whistleblower se trouve toujours sur le Wiki et le lien officiel n'est pas encore brouillé. Si la démocratie n'était pas morte, nous aurions un système pluraliste et complet d'information, et nous n'aurions pas besoin de Julian Assange. Julian Assange a promis pour janvier les révélations sur les banques. Moore a été transformé en architectone parce qu'il n'a pas la capacité de passer dans l'au-delà avec sa caméra. Aujourd'hui, l'au-delà est le réel. Mais Julian Assange, même assassiné, est passé dans l'au-delà pour révéler que cet au-delà n'est pas de l'autre côté d'un rubicond, mais que nous avons tous, nous tous tout un chacun, été télétransportés dans un au-delà où nous n'avons plus la capacité de discerner la mouvance de la corporation des spéculateurs assistés de leurs concierges, les gouvernements, pour lesquels nous les citoyens sommes des collatéraux.
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(Huiles de Robert Dandarov sur Malevitch)






Moore n'a pas la capacité d'aller dans l'au-delà, car il n'est pas génétiquement prévu pour le faire et ce n'est pas son job. Quand il fera une film sur les salamandres tigrées on dira toujours avec raison que son film est "un documentaire édifiant, as usual avec Moore". Ne nous embarquons pas dans des pensées fielleuses sur des forces obscures à la Illuminati. Je n'ai parlé que de la mouvance de la corporation des spéculateurs. C'est pourtant très clair. Julian Assange a réussi à passer dans l'au-delà parce que la vocation de Julian Assange n'est pas d'être un Assange comme Moore veut être Moore. Julian Assange a créé la parallélité à cette mouvance et s'adresse à elle avec les mêmes moyens, la même amplitude et la même fréquence. Il n'est pas important de connaître le nom du président de PIMCO. PIMCO veut, PIMCO ordonne, PIMCO agit, PIMCO grossit. Face à PIMCO il y a WikiLeaks. Au nomadisme du capital spéculatif, WikiLeaks réussi à opposer la fluidité et la chirugicalité de la frappe de l'information. A l'information fluide, nomade, acérée qui coure dans les salles des traders, WikiLeaks oppose la vigilance magnétique et révélatrice de l'information avec toute la finesse de la posologie pour que le malade examiné crache son mal.

Ces 20 dernières années, des révolutions phénoménales économiques et techniques avaient entrainé avec elles un doping des thèses ultralibérales comme celles du "Laissez-faire, Laissez aller". La Chute du Mur de Berlin, la disparition de l'empire soviétique et l'effondrement du régime communiste ont encore renforcé cette Weltanschauung du "Laisser faire pour s'enrichir". La révolution numérique avait provoqué un big-bang au niveau de la bourse et des réseaux informatiques et avait mis l'ordre du monde par dessus tête. Le monde de la finance a été le secteur qui a le plus bénéficié de ce bing-bang parce que se réunissent dans celui-ci 4 caractéristiques pour former un modèle parfaitement adapté aux nouvelles technologies informatiques: le manque de consistance matérielle, la permutabilité, l'immédiateté et l'ubiquité. Ce sont des attributs divins qui conduisent irrévocablement à un nouveau culte, une nouvelle religion: la religion du marché. Toutes les bourses du monde sont interconnectées et fonctionnent comme une queue de comète. Non stop. Au même moment sont assis derrière leurs écrans des milliers de jeunes gens hautement diplômés et qui sont accrochés toute la journée au téléphone. Se sont les prélats ecclésiastiques du marché. Ils jettent les bases de la nouvelle raison économique qui a toujours raison et devant laquelle doivent se soumettre tous arguments d'ordre social ou humanitaire. La plupart du temps les marchés fonctionnent de manière aveugle en intégrant des paramètres qui pourraient provenir de la sorcellerie ou d'une psychologie vulgaire: l'économie qui fonctionne sur des bruits qui courent, sur l'analyse du comportement moutonnier et sur l'examen de la contagion par effet d'imitation. Sur ces nouvelles caractéristiques le marché spéculatif a aussi inventé des produits nouveaux, éphémères comme des complexes produits dérivés financiers. WikiLeaks surfe comme PIMCO sur ces 4 caractéristiques divines: le manque de consistance matérielle, la permutabilité, l'immédiateté et l'ubiquité. Ce sont des attributs d'un au-delà d'apparence divine qui vont ramener irrévocablement l'Homme à sa juste dimension, à son éthique démocratique par l'intermédiaire de l'information. Au poker menteur et dénonceur opéré par les agences américaines de notation Ficht, Standard & Poors, Moody's, opéré par les hedge fonds, les fonds alternatifs, les fonds vautours, seul un réseau neuronal numérisé de whistleblowers à la WikiLeaks, à la AVAAZ.org, ou comme Transparency International, ou comme Robinhoodtax, ou comme Global Witness, ou comme Indymedia.org ((( i ))) Independent Media Center, ou Indymédia Paris , ou comme Corporate Europe Observatory, etc pourra répondre (lire Goldman Sachs Attacks).

Les autoroutes de l'information sont devenues à double-sens grâce aux whistleblowers et l'information, si elle ne pourra toujours pas devenir "pure et parfaite", aura son répondant entre alter ego de même taille internationale et de même pénétrance. La Lutte peut reprendre et la démocratie peut reprendre sa vie parce qu'elle l'a décidé. Donc les jérémiades du "on-nous-cache-tout" sont parfaitement imbéciles, l'information existe. Pour ma part je trouve déjà ce qu'il me faut dans le... Financial Times Deutschland qui a la qualité du Monde Diplomatique dans ses beaux jours. Une grande partie de mes informations "de gauche" provient de ce journal qui n'est pas de gauche. Évidemment ce n'est pas avec la Chasse au furet - 2012 que nous allons relever le niveau. La Chasse au furet - 2012 témoigne aussi du niveau de mépris que les politiciens ont pour leurs électeurs, car si leurs électeurs se mettaient à s'informer, puis à leur poser des questions sur le régime de société aux politiciens, ceux-ci seraient très emmerdés, car ils devraient aussi s'intéresser à la question.

malevitch_autoportrait_1915.jpg(Graphique à droite: Kazimir Malevitch, Aéroplane, 1915) Comme les marchés financier harcèlent les pays souverains pour opérer sur eux un poker menteur et dénonceur et pour les forcer à émettre des Bons du Trésor avec des taux d'% qui ne font plaisir qu'aux flux nomades de capitaux, il faut que les whistleblowers harcèlent les détenteurs de ces fonds jusque dans les paradis fiscaux, dont fait partie le Vatican, et il faut qu'ils harcèlent tous les politiciens qui confondent leur mission avec le lobbying.

Les whistleblowers ne remplacent pas les travaux d'enquête et d'investigation réalisés par exemple par Ralph Nader: je vous redonne ci-dessous ma traduction de l'anglais du résumé dans mon article "Le G20 de Londres dénonce les paradis fiscaux mais couvre la confiscation de la banque centrale par Wall Street" du 18 mars 2009 d'un rapport de 253 pages publié par Essential Information de Ralph Nader au sujet de la livraison à Wall Street de la Fed' et de l'activité de la création monétaire par les hauts fonctionnaires de l'État américain, par le Sénat, par le Congrès. Ces fonctionnaires avaient organisé de manière planifiée la révocation de la Loi Glass-Steagall que le Républicain McCain, challenger d'Obama aux Présidentielles de 2008, veut remettre en vigueur. Vous comprenez sûrement que je ne suis pas non plus un admirateur de McCain. Obama est au service du lobby financier de Wall Street, il est leur électron captif et n'a strictement rien d'exotique. Un récent rapport a prouvé que les banques et assurances qui ont été le plus gravement en faillite avant leur bail-out fictif d'Obama-Geithner, sont aussi celles qui ont le plus investi dans le lobbyisme auprès du Congrès américain. Obama, raté global, n'a pas la force de s'en extraire et n'a pas été élu pour ceci mais pour faire nettoyer les poubelles. Vous comprendrez mieux au service de qui doit être maintenu en l'état le dogme de "l'indépendance de la Banque Centrale" tout autant cher à la BCE et au Traité de Lisbonne.

Rapport de Ralph Nader >>>
"Sod Out: How Wall Street and Washington Betrayed America 
Liquidation totale: Comment Wall Street et Washington ont trahi l'Amérique".

"5 milliards de dollars versés dans des "taxes politiques" pour acheter la liberté de Wall Street face à la régulation, pour acheter le contrôle et les rapports des commissions d'enquêtes.  Les marches qui mènent au cataclysme financier sont pavées des Dollars de l'industrie.

Le secteur de la finance a investi plus de 5 milliards dans l'influence politique pour acheter Washington depuis plus de 10 ans avec plus de 3000 lobbyistes qui ont gagné des décisions politiques concernant la dérégulation et d'autres orientations politiques qui ont conduit directement à l'effondrement financier actuel.

De 1998 à 2008, les sociétés d'investissements cotées à Wall Street, les banques d'investissement, les hedge fonds, les promoteurs immobiliers, les groupes d'assurance on versé 1,725 milliards de $ dans le milieu politique et dépensé 3,4 milliards de $ pour les lobbyistes, un mastodonte financier destiné à dépouiller la régulation fédérale. Pas loin de 3000 lobbyistes officiellement enregistrés au niveau fédéral ont travaillé pour l'industrie en 2007. Une douzaine de vagues de dérégulations a conduit au meltdown financier. Ceci inclut: l'interdiction de réguler financièrement les produits dérivés; la révocation des barrières de régulations entre les banques de dépôt et les banques d'investissement; un système d'auto-régulation pour les grandes banques d'investissement; une volonté fédérale d'agir pour mettre fin au système prédateur des prêts et des subprimes.

Selon Harvey Rosenfield, Président à la Consumer Education Foundation, une organisation à but non lucratif qui siège en Californie, Washington s'est systématiquement vidée au profit de Wall Street. Des programmes déflationnistes, qui auraient dû empêcher le meltdown financier qui a commencé l'année dernière, ont été démantelés et les avertissements de ceux qui ont prévu le désastre ont été noyés dans des océans de 'monnaie politique'.  Les américains ont été trahis et nous payons un prix en trillions de $ pour cette trahison.

Selon Robert Weissman de Essential Information, le Congrès et l'Exécutif ont répondu à des pot-de-vin légaux provenant du secteur financier et ont dénié les critères du bon sens, ont barré la route à d'honnêtes personnes responsables de la régulation afin qu'elles ne produisent pas des règlements pour résoudre les nouveaux problèmes. Elles ont simplement mis au rebut leurs efforts de prendre des décisions. L'érosion progressive du cadre règlementaire restrictif a conduit à une immersion par des crédits pourris et à un tsunami de mauvaises spéculations adossées à ces crédits pourris. Il y a à présent un naufrage globalisé à travers tout le monde de la finance.

Les 12 décisions majeures qui ont conduit au cataclysme financier

La dérégulation financière a conduit directement à l'effondrement économique actuel. Pendant les trois dernières décennies, les régulateurs gouvernementaux, le Congrès et l'Exécutif sur la base du bipartisme, ont continuellement érodé le système de régulation dont l'activité est de  restreindre le secteur de la finance afin qu'il ne tende pas à agir de manière discrétionnaire en fonction de visions propres les plus excessives. Ces douze points suivants révèlent comment l'industrie a exercé une pression qui a conduit à la dérégulation et à ses conséquences:

  1. Le Congrès a révoqué en 1999 la loi Glass-Steagall passée en 1933 pendant la Grande dépression pour interdire les banques de fusionner les activités (banque de dépôt, banque d’investissement, assurances), une fusion qui est à l’origine de la grande crise financière 2008-2009.
  2. La règle de régulation qui autorisait l'imputation hors bilan, une passade qui permet aux banques de cacher leurs dettes.
  3. L'administration Clinton avait empêché la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés, ce qui est devenu le fondement des spéculations massives
  4. La Congrès a interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act.
  5. La Securities and Exchange Commission (SEC) a adopté un principe d'autorégulation pour les banques d'investissement ce qui leur permet de s'engager dans un niveau d'endettement bien plus élevé
  6. Les règles adoptées par les régulateurs généraux sur la demande de l'industrie de la finance permettent aux banques d'investissement de déterminer elles-mêmes leurs exigences de réserve de fonds propres, qui est calculée sur leurs propres 'modélisations de l'évaluation et du management' du risque (ndtr: conformément aux recommandations de Bâle 2 et de IFRS)
  7. Au début des années 2000, les régulateurs fédéraux ont refusé de bloquer les pratiques de l'octroi des crédits généralisés et déprédateurs, en ne publiant pas des régulations appropriées ou en ne renforçant pas des régulations existantes.
  8. Les régulateurs de la Fed' avait revendiqué le pouvoir de supplanter la législation fédérale sur la protection du consommateur qui aurait pu avoir réduit l'effet de prédation des crédits et des autres pratiques abusives.
  9. Les règles fédérales de prévention des victimes de crédits abusifs contre des entreprises de contentieux qui rachetaient aux banques leurs crédits qu'elles ont octroyés à l'origine.
  10. La Fannie Mae et la Freddie Mac se sont agrandies au-delà de leur activités managériales et sont entrées dans le marché des subprimes, ce qui a coûté in fine aux contribuables des centaines de milliards de $.
  11. L'abandon des principes de régulation anti-trust a permis la création de méga-banques qui sont too-big-to-fail et qui se sont engagées dans des pratiques bien plus risquées que des banques de plus petite taille.
  12. Engluées dans des conflits d'intérêts, les agences de notation privées ont évalué de manière erronée la qualité des titrisations basées sur les subprimes et autres crédits hypothécaires; en 2006 une loi avait privé du pouvoir la SEC et empêché la régulation des entreprises.

La 'monnaie politique' du secteur financier et les 3000 lobbyistes ont dicté la politique de Washington

Entre 1998 et 2008:

  • les banques d'investissement ont dépensé plus de 154 millions de $ dans des campagnes de dons et elles ont investi $363 millions dans des lobbies officiellement enregistrés
  • les entreprises d'audit ont dépensé 68 millions de $ dans des campagnes de dons et 115 millions de $ dans le lobbyisme
  • les compagnies d'assurances ont fait des dons de plus de 218 millions de $ et dépensé 1,1 milliard de $ dans le lobbyisme
  • des gestionnaires de titres et de valeurs mobilières ont investi plus de 504 millions de $ dans des campagnes de dons et 576 millions de $ dans le lobbyisme.
  • Des sociétés d'investissement et de participation ont fait 56 millions de $ en dons à des candidats fédéraux et dépensé 33 millions de $ dans le lobbyisme.
  • les hedge funds ont dépensé 32 millions de $ en dons, dont la moitié aux dernières élections présidentielles de 2008

La trahison a été commise par les partis Républicain et Démocrate: 55% des dons sont allés aux Républicains et 45% aux Démocrates, ce qui représentait l'équilibre politique entre les pouvoirs de la dernière décennie. Les Démocrates ont touché un peu plus de la moitié des dons faits par le secteur financier pour les élections de 2008.

Le secteur financier a consolidé sa force politique en débauchant des agents à Wall Street pour les placer à des postes clefs des régulateurs, ce qui inclue le Secrétaire au Trésor (ministre des finances) issus de la direction de la Goldman Sachs, Robert Rubin et Henry Paulson.

Les entreprises fiduciaires ont employé une légion de lobbyistes, jusqu'à 3000 en 2007. Ces entreprises ont puisé lourdement dans le gouvernement pour le choix de leurs lobbyistes. Essential Information qui a surveillé 20 entreprises leader de la finance a découvert que 142 lobbyistes, que celles-ci employaient de 1998 à 2008, avaient été précédemment employés par les plus grandes agences de notation ou par le Congrès ou l'Exécutif.      

<<< Fin du Rapport de Ralph Nader

Si vous allez sur la page du site de Ralph Nader "Campain Against the IMF, World Bank, the Structural Adjustment" vous avez l'impression que Essentail Action est un site altermondialiste.

Malevitch-Carre_rouge_1915.jpg(à gauche: Kazimir Malevitch, Carré rouge, 1915) Aux USA le sponsoring politique fait officiellement partie de la culture politique et du système dit démocratique, comme les élections avaient tout autant été garanties en Union Soviétique. Aux USA on vote pour des envoyés des lobbies, en URSS on votait pour des envoyés du parti unique. L’Europe est un système hypocrite où les euro-députés sont approchés et fluidifiés par la suite par les groupements d’intérêt et où les Commissaires non élus mais déposés temporairement à Bruxelles - Bxl par les gouvernements nationaux ont toute latitude de choisir leur donneurs d’ordre issus de l'industrie, de la confrérie des horloges francomtoises, de la terrine Cévennole aux châtainges ou du foie gras AOC alsacien.

WikiLeaks vient de révéler comment un secrétaire d’Etat espagnol et socialiste à l’agriculture a demandé à l’ambassade des USA d’apporter son appui et d’exercer une pression à Bruxelles en faveur du maïs transgénique inventé par Monsanto. Quand les protagonistes des implants génétiques se sentent acculés dans les coins par leurs opposants, ils sont prêts à tirer de leur sac un joker d’un genre très particulier. Ils demandent simplement au puissant gouvernement américain d’exercer une pression sur cette opposition qui s’exprime à Bruxelles. WikiLeaks met en ligne en ce moment le document qui le prouve.

Les amoureux de la manipulation génétique s’étaient par exemple sentis poussés dans leurs derniers retranchements quand la ministre allemande à l’agriculture, Ilse Aigner, CSU, avait interdit en Allemagne la plantation du maïs transgénique MON810 du designer Monsanto. Peu de temps avant les ministres européens de l’environnement avaient décidé de tolérer les interdits autrichiens et hongrois sur des plantes génétiques manipulées. En ce moment deux parlements régionaux espagnols discutent d’une loi qui devrait rendre la vie dure aux cultivateurs Monsanto. Ces deux parlements régionaux espagnols passent pour être des aficionados de l’anti-OGM. Vous comprenez qu'interdire dans un pays membre de l'UE un produit est pour la Commission au marché intérieur et à la concurrence une violation de la libre circulation des produits en Europe commerciale.

Le secrétaire d’Etat espagnol à l’agriculture, Josep Puxeu, s’était tourné vers l’ambassade américaine de Madrid en lui exprimant son inquiétude relative aux pressions de plus en plus grandes exercées sur le gouvernement espagnol pour le pousser à interdire MON810 comme le révèle la dépêche diplomatique envoyée le 19 mai 2009 à différentes adresses dont le ministère américain au commerce extérieur à Washington. MON810 est à côté de la pomme-de-terre Amflora de BASF Plant Science la seule plante génétiquement manipulée qui a obtenu l’agrément de l’Union Européenne. MON810 produit naturellement une toxine insecticide. L’Espagne est devant  le Portugal et la République Tchèque le plus grand producteur de maïs MON810. Josep Puxeu a textuellement demandé au diplomate US de Madrid que le gouvernement américain fasse pression sur la Commission de Bruxelles. Suite à cette demande de Josep Puxeu, un responsable de Monsanto a pris directement contact avec l’administration américaine. Monsanto est le plus grand groupe agro-industriel du monde et le plus grand lobby de ce secteur représenté à Washington et à Capitol Hill. L'Espagne n'a finalement pas interdit la culture de MON810 et Josep Puxeu a avoué au quotidien espagnol El País sa démarche suite à la révélation de WikiLeaks (Voir le site "Combat Monsanto").

Le mélange des intérêts, le conflit d'intérêts, fait partie de la culture d'entreprise des administrations européennes dont l'objectif premier officiel est de favoriser la "concurrence libre et non faussée". La plus haute autorité européenne responsable de la surveillance de la manipulation génétique des espèces variétales, la  European Food Safety Authority - EFSA est dirigée par Diána Bánáti qui est aussi salariée du lobby International Life Sciences Institut - ILSI qui défend auprès des instances européennes la manipulation génétique pour le compte de Monsanto, Syngenta, BASF, Bayer, etc. La EFSA et Bánáti ont fait savoir qu’il n’existe pas de conflit d‘intérêt parce que sa directrice n’intervient pas ni dans l’expertise scientifique sur les risques des plantes génétiquement manipulée et ni dans les avis.

Mais le plus grand des experts scientifique de la EFSA, Harry Kuiper, est en même temps employé et salarié par cet institut scientifique ILSI qui est principalement financé par l’industrie. Harry Kuiper est président de la commission de l’EFSA responsable de l’examen sur la sécurité des espèces variétales et des races animales génétiquement manipulées (voir le site Farm Wars). Selon ses propres informations, Harry Kuiper, rédige aussi des rapports pour le lobby International Life Sciences Institute – ILSI. Selon l’ONG Testbiotech, de tels rapports sont rédigés pour faciliter l’autorisation de cultiver des plantes génétiques en Europe (voir la page EFSA GMO Watch). Comme les agences américaines de notations qui s'appuient sur les rapports produits par les banques, les hedges fonds, les assurances pour donner leur évaluation, la EFSA s'appuie sur les rapports produits par l'ILSI, Monsanto, Syngenta, BASF, Bayer, etc.

Juste avant que Kuiper n’entre à l’EFSA en 2003, il travaillait à l’ILSI avec l’industrie biotechnologique à élaborer des critères d’évaluation des risques des plantes génétiques qui ont été publiés dans une étude cosignée par des scientifiques de Monsanto et de Bayer. Il est manifeste que les autorités européennes se sont laissé influencer en 2004 par cette étude pour définir une ligne conductrice calquée sur l’examen des risques des plantes génétiques réalisé par l’ILSI et sur son évaluation de l’apport alimentaire de ces plantes génétiques dans la santé. Aux côtés de Kuiper il y a aussi le contrôleur scientifique Gijs Kleter à l’EFSA qui est son ancien collaborateur de l’ILSI de 2002 à 2007. C’est seulement quand les médias se sont emparés de l’affaire après WikiLeaks que Banati a démissionné de ILSI Europe en octobre 2010. La directrice du département Technique génétique, Suzy Renckens, est passée, elle, directement de l’EFSA à l’ILSI

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(Infographie à gauche: Kazimir Malevitch, Autoportrait 1915)

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour boucler la boucle, je vous remets ci-dessous un résumé de mon article du 5 juillet 2010: Le Commissaire Européen au Marché Intérieur offre au lobby financier le Groupe d'Experts en affaires bancaires

Le Commission de Bruxelles est un organisme de privatisation de droits et de transfert des richesses et des pouvoirs vers une élite financièrement consanguine. Le 22 juin 2010, un groupe transcourant d'Euro-Députés avait lancé un Appel "Call for a finance Watch" au Parlement Européen et avait de ce fait créé un "Greenpeace de la Finance".

Pour rassurer le secteur financier et des banques, le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux Services, Michel Barnier, UMP, a créé un Groupe d'experts dont il a offert la gouvernance aux banques et dont la fonction est de réguler les activités des banques.

La société européenne s'américanise encore plus avec cette décision du Commissaire français Michel Barnier et la Commission de Bruxelles se soumet avec méthode et détermination de plus en plus aux banques, comme le Congrès et le Sénat américains sont soumis réglementairement à Wall Street et à ses lobbies. La dernière preuve en date est la réforme Obama qui s'appelle Volcker Rule, mais qui est vite passée dans l'opinion publique américaine comme la Dodd Bill, du nom du Sénateur américain démocrate qui est le Président de la Commission Banque et qui est officiellement rémunéré et au service des lobbies financiers. Comme le centralisme démocratique soviétique ou le totalitarisme nazi, ce Régime systémique bancaire a une apparence constitutionnelle et s'exerce au travers d'Organes d'État souverain. La Fed’, la Banque Centrale américaine, fait ce que le Congrès US lui demande de faire. Et le Congrès US fait ce que Wall Street lui demande de faire. Et Obama a été placé à la Présidence par les lobbies financiers et par Christopher Dodd.

Le Congrès US avait révoqué sous Bush la Glass Steagall Act en janvier 1999. Clinton avait empêché la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés, ce qui est devenu la fondation des spéculations massives. Le Congrès a interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act. L'Europe n'a pas besoin de craindre le putsch de la finance, elle pressent avec finesse les besoins des banques et du commerce, puisqu'elle n'est qu'une construction catallactique qui se fixe comme objectif la Liberté de circulation des personnes, des biens, des services et la Libre circulation des capitaux. On ne peut reprocher à l'Europe ce qu'elle est, puisqu'elle est adossée sur les élections européennes, sur un Parlement européen élu, et, s'il devait y avoir des NON, NEJ et NO à des référendums constitutionnels, l'Europe est adossée sur la volonté des gouvernements élus dont l'objectif clair et affiché avait été de faire passer par tous les moyens le Traité Européen Simplifié modificatif (TSE) à la place du TCE. Les Gouvernements, dont le gouvernement Sarkozy, qui ont fait passer le TSE se sont fondés sur les résolutions du Parlement Européen.

Le Parlement Européen est édifié lui-même sur l'activité principale d'organiser des putschs et des dénis de démocratie au profit de ses frères de sang du secteur commercial et financier. Les eurodéputés, UMP et UDF français avaient rejeté avec la Résolution Leinen le résultat du référendum sur la Constitution Européenne (TCE) lors d'un vote le 14 juin 2006 au Parlement de Strasbourg. Les eurodéputés avaient annulé le NON français et le NEJ hollandais par deux votes au Parlement européen avec l'injonction donnée "de faire revoter d'une manière ou d'une autre" le TCE. Strasbourg, symbole de l'unité trouvée entre l'Allemagne et la France, la capitale européenne, si désavouée au demeurant par Paris, était devenue la ville siège de la trahison et de l'annulation des résultats du Référendum sur le TCE du 29 mai 2005. Le 14 juin 2006, ces euro-députés avaient voté pour une résolution exigeant que la France remette la Constitution européenne "telle quelle sur les rails de la ratification"  dès 2007. De plus, est c'est bien plus arrogant et incroyable encore, ils ont voté "contre" un amendement rappelant la règle de l'unanimité pour la ratification et du respect pour les votes français et néerlandais: Texte officiel du Parlement Européen. Il est d'autant plus grave, qu'au milieu de ladite Crise déclenchée avec la crise des Subprimes, les euro-électeurs avaient boudé les élections européennes le 7 juin 2009 et avaient offert une majorité écrasante aux partis de droite. L'occasion était de nouveau perdue que l'Europe fasse autre chose que d'organiser un marché qui n'est ni libre, ni non faussé et qui détruit l'emploi.

malevitch_suprematism_1915.jpg(à doite: Kazimir Malevitch, Suprématisme, 1915) Les lobbies organisent l'Europe directement à Bxl avec le Traité de Lisbonne et y sont officiellement invités par la Commission. La Commission de Bruxelles crée et convoque un groupe d’experts qui sera consulté par elle dans le cadre de la régulation des marchés financiers. La Commission a nommé à 93% des représentants du secteur financier, et cette pratique est courante et fait partie de son business-plan depuis plus de 60 ans. Le lobby des banques fête donc un nouveau succès contre l’Europe de la société civile. Le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux services, Michel Barnier, UMP, a créé ce Groupe d’Experts en Affaires Bancaires, le Gebi (Group of Experts in Banking Issues). Parmi ses 40 experts qui le composent il n’y a qu’un syndicaliste et deux représentants d’associations de consommateurs. Le reste est composé de banques privées… américaines, dont la Goldman Sachs, de consultants financiers américains, et de banques européennes.

Il y avait comme candidat à siéger dans le Gebi, Jörg Reinbrecht, qui n’est pas employé par les banques mais qui est représentant du syndicat allemand des services Ver.di dans le Conseil de surveillance du groupe Allianz. Ver.di est le plus grand syndicat du monde avec 2,6 millions d'adhérents. Il n'est pas étonnant que ce soit un syndicat allemand qui détienne ce record du nombre d'adhérents après IG Metall qui est le second syndicat du monde. Jörg Reinbrecht n’avait pas postulé en son nom propre mais comme candidat commun de la Confédération Européenne des Syndicats et de l’UNI Global Union, l’organisation syndicale internationale. Malgré le soutien unanime qu’avait obtenu Jörg Reinbrecht pour cette candidature, il avait été écarté par Michel Barnier avec l'argument "qu’avec 120 candidatures il lui fallait réduire le groupe d’experts à une taille opérationnelle". Comme pour tout poste aux Communautés européennes, au départ, l'appel à candidatures est public et ouvert à tous. L'appel à candidatures destiné aux lobbies est appelé "appel à manifestation d'intérêt à participer au groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI)". Vous pouvez voir la liste des membres du GEBI ici.

Officiellement la mission du Gebi est la suivante: "Afin de faciliter la communication directe entre le secteur bancaire, les consommateurs et la Commission européenne, la Direction générale du Marché intérieur a créé un groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI). Le groupe aura deux tâches principales. Premièrement, il conseillera la Commission sur les politiques et les propositions législatives concernant la réglementation bancaire. Deuxièmement, il fournira des analyses quant à l'impact de ces politiques bancaires et propositions législatives éventuelles sur les acteurs du secteur."

Dans les faits cette Europe de la lobbocracie qui alimente directement ses propres groupes d'experts est faite pour ignorer le Parlement Européen de Strasbourg et pour contourner sans putsch l'expression des urnes, qui elles-mêmes offrent toujours une confortable majorité de droite étayée de petits lutins d'une gauche européenne nivelée dans le "Manifesto" qui est adossé sur le Traité de Lisbonne. Dans le cas présent le Groupe d'experts en affaires bancaires Gebi a été mis en place pour faire oublier le vote du Parlement Européen qui avait offert une majorité de 536 voix Pour et de 80 voix Contre qui appelait la Commission à mettre en œuvre une étude sur la faisabilité de la Taxe Tobin-Spahn et son impact pour préparer le G20 de Toronto.

Depuis que mon site existe, j'ai mis dans la colonne de gauche le lien sur le Corporate Europe Obesvatory qui surveille le lobbying à Bruxelles auprès des instances européennes et de la Commission. Corporate Europe Observatory dénonce les activités de lobbying de Goldman Sachs à Bruxelles. Comme bel exemple du "conflit d'intérêt" vous avez le lobby financier Bruegel, qui se fait passer pour être un think-tank. Mais quand vous consultez la liste de ses membres vous êtes édifiés. Vous y trouvez la Goldman Sachs américaine, membre du Groupe Gebi, Syngenta le groupe inventeur des OGM, Qualcomm des solutions informatiques, Pfizer pour le secteur pharmaceutique, Ernst & Young pour le consulting financier à Bruxelles et membre du Groupe Gebi... En général ces lobbies financiers ne cachent pas qu'ils travaillent en étroite collaboration avec des lobbies américains. Ainsi le lobby Bruegel est lié par un partenariat avec GMF (the German Marshall Fund) dans l'objectif d'unir les points de vue de Washington et de l'Europe: "This strategic partnership will leverage Bruegel‘s intellectual expertise, GMF‘s convening capabilities and networks in Washington and across Europe". Il ne faut pas avoir peur d'utiliser les mots qui ont disparu depuis la fin de la guerre froide. Avec le maillage planétaire de la Goldman Sachs, ces lobbies financiers, qui siègent à Bruxelles, poursuivent l'impérialisme américain auquel se soumet de nouveau le Commissaire français Michel Barnier, UMP, en intégrant les banques américaines dans son Groupe européen d'Experts, le Gebi.

malevitch_homme_chemise_jaune.jpgLa Commission est habituée de pratiquer unilatéralement le choix des experts. Ceci est démontré par l'étude "The role of the financial industry in shaping the European Policy" qui a été publiée en Novembre 2009 par le réseau Alter-EU. Il existe 19 groupes d’experts qui sont consultés par l’Europe dans les affaires financières. Pour chacun de ces groupes, la distribution des membres n’est pas équilibrée, alors que le Communiqué Européen du 11 décembre 2002 intitulé "Améliorer la base de connaissances pour de meilleures politiques" (52002DC0713)  stipule que la Commission doit fonder une expertise et une évaluation scientifique à partir de diverses sources et qu’elle doit en tenir compte.

Comme le recense Alter-EU, la proportion entre les experts financiers et les scientifiques, les associations de consommateurs, les représentants de la société civile ou des syndicats est de 1 pour 4. Il y a 229 représentants de l’industrie financière dans les 19 groupes d’experts. Les lobbies des banques disposent d’une suprématie absolue face aux 150 fonctionnaires européens qui sont employés par Bruxelles dans le cadre de la régulation des marchés financiers. Les syndicats peuvent encore moins y prendre part. Le bureau bruxellois de UNI Global Union n’emploie à temps plein qu’une seule personne qui ne s’occupe que partiellement des marchés financiers.

Tout est mis en scène et en oeuvre pour organiser le dumping humain à tous les étages et pourtant il reste un mystère: pourquoi nous préférons l'architectone au réel? A cause de l'énormité du détournement de ce réel par des organisateurs plus zélés que nous? Par peur de devenir responsable? Parce que nous n'avons pas vu la dérive de visionnaires qui matérialisent avant nous, avant que l'on ne se fasse l'idée? Grâce au talent de notre meilleur potentiel, la compromission universelle?

(à gauche: Kazimir Malevitch, L'homme à la chemise jaune, 1930) L’Euro-Député vert, Sven Giegold, déplore que la Commission de Bruxelles ne s’oblige même pas à respecter la transparence à laquelle elle s’était engagée dans son Communiqué de 2002 et qu’elle ne publie pas les rapports des groupes d’experts qu’elle a commandités.

Ledit système "néo-libéral" est un architectone. Depuis 20 ans, on nous a fait habiter mentalement ce système et on nous a fait bavarder sur lui. Le nouveau système n'a pas été identifié par nous, car il a transposé le monde du réel dans un au-delà où il a pu se transformer librement en un Régime systémique autoritaire dans lequel les gouvernements ont adopté le rôle de concierge lobbiste. Cet au-delà est l'holocinétisme des capitaux. La démocratie est remise en selle grâce à la vigilance numérique des whistleblowers et c'est tant mieux que ce ne soit ni une révolution, ni le terrorisme, ni un après-guerre qui le fasse. Il est temps que le citoyen devienne adulte.

L'information n'est pas pure et parfaite, la concurrence n'est pas libre et non faussée, et l'électeur va vite au Aldi parce qu'il a conscience des prix.

23. décembre 2010

Quo Vadis Ökonomik? / 1993-2011, "Crise financière", tous savaient mais voulaient profiter des "dividendes de la paix"

velbastath_1.jpgSuite au commentaire N°5 que vient de m'écrire un expert financier sous mon article "CDS, CDO, OTC, RMBS - Deux décades perdues: le PIB furtif et fictif - Le PIB d'initié" je veux ici vous prouver que tout le monde avait participé à cette compromission universelle qui a créé ladite "Crise". Je vous livre un mélange d'extraits de coupures de presse qui remontent jusqu'à 1993 et sur lesquels s'était fondé mon enseignement dans le supérieur en DESS, Master 2 et Master Grande École, pendant 25 ans en réalité. Mes lectures n'étaient pas la presse de "gauche" ni Klapperstei 68, mais le quotidien allemand de centre-droit, la  Frankfurter Allgemeine Zeitung - FAZ, ou la Tageszeitung qui est le quotidien à grand tirage de la gauche alternative berlinoise qui travaille souvent sur une ligne éditoriale commune avec le Monde Diplomatique français. (Photos: Iles Féroé, Velbastað, Atlantique Nord, été 2008)


Mélange d'articles de presse depuis 1993:

Quand j'étais envoyé en 1995 en mission d'étude à Iéna en Thüringe sur le "Aufschwung Ost", le décollage économique à l'Est, par le Goethe Institut, j'avais été étonné que les rayons de livres sur l'économie dans les librairies étaient en grande partie occupés par des collections sur les "Derivate", et je me doutais bien que cette mode subite pour l'enrichissement immédiat devait puer de partout. J'avais de suite eu l'intuition que le peuple des Montags-Demonstrationen (des manifestations du lundi) devant l'église Sankt Paulus de l'automne 1989 était entrain de se fourvoyer dans quelque chose et qu'il le faisait avec plus de détermination que les peuples des pays de l'ouest qui n'avaient pas un même comportement d'affamé. Chaque allemand de l'est était devenu en une nuit un manager. A Iéna je m'étais promis d'éclairer et d'avertir mes étudiants dans tous mes séminaires sur la "Neue Unordnung der Weltwirtschaft", le nouveau désordre de l'économie mondiale.

J'ai encore ces nouveaux missels de l'édition DTV appelés "Vermögen bilden und vermehren / Ratgeber für Ihr privates Finanzmanagement" (Créer ses biens et les multiplier / Conseils pour votre management financier personnel) ou bien "Alles über Finanzinnovationen / Geld verdienen mit kalkuliertem Risiko" (Tous sur les innovations financières / Gagner de l'argent avec un risque calculé). Je sentais bien que l'ouest s'intéressait au porte-monnaie des allemands de l'Est totalement crédules et béats devant la "soziale Marktwirtschaft", l'économie sociale de marché. Les mots Derivate et Kapital entraient par la grande porte dans les consciences et la dialectique shuntée des ménages est-allemands. Et dès la préface les auteurs avancent avec le "Money makes the world go round" ou bien avec "Dem Autor ist es gelungen, die scheinbar komplizierte Welt der Finanzinnovationen so leicht verständlich zu erhellen, dass auch bei 'Laien' recht schnell der 'Aha-Effekt' entsteht" (L'auteur est parvenu à éclaircir si facilement le monde apparemment compliqué des innovations financières, que même chez le non-initié cela fait très vite tilt).

A Iéna j'avais rencontré Lothar Späth, ancien ministre-président du Baden-Württemberg, qui avait été nommé Directeur de Jena Glas - Jenoptik (anciennement VEB Carl Zeiss Jena) et dont la mission était de délocaliser le meilleur en Bavière. Mais celui qui m'avait surtout impressionné, c'était un jeune plombier qui s'était établi à son compte. Devant une bière, il m'avait passé le bras sur l'épaule en m'expliquant paternellement que "Napoleon, war der grösste Kapitalist, denn er hatte uns Industrie und Modernität beigebracht" (Napoléon était le plus grand capitaliste, il nous avait enseigné l'industrie et la modernité). Cet ancien jeune activiste communiste était passé au real-existierender Kapitalismus.

velbastath_3.jpgS'il n'y a pas eu d'écho et de débat sociétal et politique élargi sur les produits dérivés financiers, c'est que les partis de gauche et les syndicats ont tous cru à l'humanisme automatique du trickle down effect, de l'effet de percolation, sur lequel est bâti le Consensus de Washington. Les petites gens ont été vendues par les partis de gauche et par les syndicats. Les petites gens souffrent non seulement de la croissance appauvrissante qui a aussi sévi dans les pays industrialisés, mais souffrent aussi de leur propre sottise à avoir voulu se soumettre avec docilité consommée à la "globalisation". L'Europe a fourni à cette cuisson à l'étouffé des petites gens une étuve ramollissante avec ses Traités, ses Directives sur ladite "Libre Circulation" de tout et de plus encore. L'Europe avait aussi institutionnellement créé son cheval de Troie en accordant réglementairement avec un droit communautaire sophistiqué tous les opting-out, toutes les exemptions à ladite "Concurrence Libre et non faussée" au Royaume-Uni et à l'Irlande afin qu'ils en remontrent au Continent européen et qu'ils leurs enseignent dans quel sens doit aller la marche de l'Histoire, de la petite histoire commerciale dite européenne. Autrefois je passais pour un "rouge", mais n'ayant pas changé mon parler depuis au moins 1989, et étant rattrapé dans mes propos par le parl'être des médias vulgarisés, voire même par les journaux-minutes et la presse-confetti gratuite, quelle couleur ai-je aujourd'hui?

  1. 28 Septembre 1993: "Die Risiken moderner Finanzinstrumente / Misstrauen in die internationalen Finanzmärkte wächst"
    Quotidien: FAZ - Franfurter Allgemeine Zeitung

    Titre: Les risques de instruments financiers modernes / La méfiance vis-à-vis des marchés financiers internationaux grandit.
    Quelques extraits traduits: Les nouvelles évolutions sur les marchés financiers ont copieusement nourri les débats lors de la réunion annuelle du FMI et de la Banque Mondiale. L'un des soucis concerne la croissance sans contrainte des chiffres d'affaire réalisés avec les ainsi nommés "instruments financiers dérivés". Les produits financiers dérivés des actions, des emprunts, des devises mènent une vie propre sur des marchés hautement sophistiqués. La croissance gigantesque des transactions faites avec les produits financiers dérivés n'apparait pas dans les bilans comptables des entreprises financières et des banques. Selon les estimations des experts, cette activité hors bilan est déjà quasiment aussi grande que l'activité traditionnelle qui figure dans le bilan comptable.

    [note du traducteur: et ceci déjà en 1993! Vous comprenez alors pourquoi je parle de PIB fictif d'initié depuis des années, d'autant plus que pour acheter de tels produits financiers les banques sont allées à la banque centrale pour la pousser à faire de la création monétaire].

    Des activités financières à risque qui n'apparaissent pas dans les bilans comptables éveillent naturellement la méfiance des autorités de contrôle. Il est une chance inouïe qu'aucun institut financier n'ait rencontré de difficultés sérieuses avec cette activité sur les produits dérivés. Les produits dérivés sont comme une lame de rasoir avec laquelle on peut tout autant se faire beau que se tuer.
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  2. 17 novembre 1994: "Die BuBa fürchtet die Derivate nicht / Einfluss auf die Geldmengenpolitik? "
    Quotidien: FAZ - Frankfurter Allgemeine Zeitung

    Titre: La Banque centrale allemande ne craint pas les produits dérivés / Influence sur la politique relative à la masse monétaire?
    Quelques extraits traduits: Quand les acteurs du marché évaluent mal les risques des produits financiers dérivés, les prix sur les marchés financiers peuvent donner une mauvaise image des facteurs économiques globaux, voire une image totalement fausse.

    velbastath_4.jpg[note du traducteur: c'est ce que j'appelle sur mon site "les deux décades perdues" en parlant du PIB. Je suis le seul sur le web à m'exprimer de la sorte sur les 20 dernières années. Pendant 20 ans, depuis la Chute du Mur de Berlin, on nous a fait croire à une croissance et une répartition des richesses, avec comme modèle les USA. Cela a été tout le contraire, les richesses sont allées du bas vers le haut, et je l'appelle le "trickle up effect" en écho au "trickle down effect" du Consensus de Washington.]

    Il est ainsi concevable que des acteurs du marché prennent des positions à risque de manière consciente et à de seules fins spéculatives. Il est aussi possible que les risques des prix du marché se concentrent entre les mains d'une poignée d'acteurs du marché et que ceci puisse conduire à une crise financière d'une telle dimension qu'elle peut compromettre tout le système. Il est clair que le commerce des produits financiers dérivés est fait par un petit nombre de managers financiers actifs internationalement: ceci peut mener à un effet-de-domino si seulement un seul d'entre eux devait être défaillant. Si ces acteurs financiers sont dépassés par les événements et s'ils sont incapables d'évaluer leurs propres risques encourus sans en supporter eux-mêmes les conséquences négatives, ceci peut être dangereux pour tout le système. La Banque fédérale allemande rappelle que les produits dérivés ont été initialement inventés pour pallier aux perturbations sur les marchés financiers, et qu'ils ne sont pas du tout l'origine de ces perturbations. Aujourd'hui il n'est plus impensable que les dérivés aient une influence sur l'ampleur et sur la fréquence des perturbations sur les marchés financiers. Ainsi la Banque fédérale allemande va devoir s'adapter à l'avenir avec sa politique monétaire à une plus grande volatilité des marchés financiers due à la croissance des produits dérivés.

    [Note du traducteur: C'est à la fin de 1998 que les premiers signes sont apparus que ces paquets de dérivés de crédits inventés par les banquiers de JP Morgan pouvaient être un problème structurel. Les inventeurs eux-mêmes de ces produits dérivés comme les CDS / CDO avait pourtant clairement publié et diffusé leur avertissements.]
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  3. 12 Mai 1995: "Die neuen Herren der Welt / Die Welt in Händen einer Bande verantwortungsloser Dreissigjähriger"
    Quotidien: TAZ - Die Tageszeitung & Le Monde Diplomatique

    Titre: Les nouveaux maîtres du monde / Le monde entre les mains d'une bande de trentenaires irresponsables.
    Quelques extraits traduits: Qui sont à la fin du XXème siècle les vrais maîtres du monde?  Qui détient véritablement le pouvoir derrière les coulisses des pays industrialisés et démocratiques? Dès que l'on pose de telles questions on arrive à la conclusion que les gouvernants issus de gigantesques campagnes électorales sont impuissants face aux nouvelles forces globales et dangereuses. Ces nouvelles forces ne disposent pourtant pas comme dans des romans visionnaires d'une cellule secrète de commandement, qui forge dans l'ombre son complot afin de prendre la direction du monde. Il s'agit plutôt de forces qui agissent sans gène dans la stricte application des dogmes néolibéraux. Elles obéissent exactement à des maximes: Liberté du commerce, privatisation, liberté des cours de change, concurrence, productivité. Leur slogan pourrait être le suivant: tous pouvoirs aux marchés.

    velbastath_5.jpgDes empires économiques d'un nouveau type sont apparus, qui suivent leur propre lois, qui délocalisent les sites de production, qui permutent avec la vitesse de la lumière leur capital. Ils ne connaissent ni frontières, ni États, ni culture. Ils se moquent de la souveraineté nationale. Ils se contrefont des conséquences sociales. Ils spéculent contre des devises monétaires, provoquent des récessions, font tomber des gouvernements.

    C'est comme un roman de Jorge Luis Borges: dans un empire lointain, une dominateur rutilant et funeste, ployant sous les attributs de son pouvoir et enfermé dans son palais somptueux, n'a pas pris conscience que le monde autour de lui a changé de manière imperceptible. Jusqu'au jour de la grande décision où il s'est aperçu à son grand étonnement que ses ordres ne résonnaient que comme des bruits vides et n'étaient pas exécutés. Le pouvoir s'était déplacé et le dominateur rutilant n'était plus maître du monde.

    Nos gouvernements actuels, qui s'adonnent à d'enflammées joutes oratoires lors de campagnes électorales, savent-ils au moins que le pouvoir s'est déplacé à la fin de ce siècle? Que le pouvoir a quitté le lieu habituel du politique? Ne courent-ils pas le danger de ne livrer qu'un spectacle de leur impuissance. Ne vont-ils pas être poussés à la reddition, voire au renégat, pour finalement constater que le pouvoir se trouve en dehors de leur zone d'influence?

    Des révolutions phénoménales économiques et techniques ont entrainé avec elles un doping des thèses ultralibérales comme celles du "Laissez-faire, Laissez aller". La Chute du Mur de Berlin, la disparition de l'empire soviétique et l'effondrement du régime communiste les ont encore renforcées. La révolution numérique a provoqué un big-bang au niveau de la bourse et des réseaux informatiques et a mis l'ordre du monde par dessus tête. En première ligne a été touché le monde de la finance parce qu'à l'avenir se réunissent dans celui-ci 4 caractéristiques pour former un modèle parfaitement adapté aux nouvelles technologies: le manque de consistance matérielle, la permutabilité, l'immédiateté et l'ubiquité. Ce sont des attributs divins qui conduisent irrévocablement à un nouveau culte, une nouvelle religion: la religion du marché. Toutes les bourses du monde sont interconnectées et fonctionnent comme une queue de comète. Non stop. Au même moment sont assis derrière leurs écrans des milliers de jeunes gens hautement diplômés et qui sont accrochés toute la journée au téléphone. Se sont les prélats ecclésiastiques du marché. Ils jettent les bases de la nouvelle raison économique qui a toujours raison et devant laquelle doivent se soumettre tous arguments d'ordre social ou humanitaire. La plupart du temps les marchés fonctionnement de manière aveugle en intégrant des paramètres qui pourraient provenir de la sorcellerie ou d'une psychologie vulgaire: l'économie qui fonctionne sur des bruits qui courent, sur l'analyse du comportement moutonnier et sur l'examen de la contagion par effet d'imitation. Sur ces nouvelles caractéristiques le marché spéculatif a aussi inventé des produits nouveaux, éphémères comme des complexes produits dérivés financiers.

    [Note du traducteur: ces produits dérivés financiers sont des macédoines de particules d'autres produits dérivés et la traçabilité des constituants, des adjuvants, des colorants... est impossible. Ainsi les bad-bank ont toutes les peines du monde à comprendre les éléments qui les constituent et même une expertise au Carbone 14 révèle plus facilement l'ADN d'un mammouth de Sibérie. Des sociétés se sont spécialisées, sans doute comme celle de mon commentateur ci-dessus, à décrypter la matrix de ces produits dérivés pour séparer de la pourriture toxique ce qui pourrait éventuellement être "sauvable" et revendable sur le marché financier non encore effondré.]

    velbastath_6.jpgIl n'existe sur la planète qu'une dizaine de personnes qui sachent exercer une influence sur les cours des changes, des actions ou des produits dérivés en en tirant profit. Ils passent pour être les "Maîtres des marchés". Un seul mot de l'un d'entre eux suffit pour faire effondrer la bourse de Tokyo ou le $.

    [Note du traducteur: le monde ayant tiré la leçon des procès de Nuremberg, le secteur financier, aussi mégalomaniaque et égocentré qu'il soit, a préféré dépersonnaliser la responsabilité de la toute puissante omnipotente des Maîtres des marchés, et a préféré leur mettre des entités emblématiques mais non physiques, comme les agences de notations comme Ficht, Moody's, Standard & Poors. Vous voyez aussi que la Classe financière avait su mettre de son côté toujours victorieux la Lutte des Classes, alors qu'en même temps les partis de droite ridiculisaient et ringardisaient les derniers partis de gauche qui tentaient encore de prononcer le mot de lutte. Les uns gagnaient du temps pour leur donneurs d'ordre, les marchés libres, les autres faisaient perdre du temps au prolos et aux petites gens qui s'essayaient à l'actionnariat populaire]

    Les pays ne peuvent plus rien entreprendre contre ces géants de la spéculation. Les PDG des fonds spéculatifs détiennent entre leurs mains une puissance financière inédite qu'aucun ministre de l'économie, qu'aucun directeur du FMI ou de la Banque Mondiale n'aura jamais. Un mouvement spéculatif inattendu des ces moloch de la spéculations peut immédiatement déstabiliser l'économie de n'importe quel pays de la planète.

    Les politiciens des pays industrialisés se sont réunis à Davos en janvier 1995 au Forum Économique Mondial avec les 500 plus grands décideurs pour exprimer leur méfiance à l'égard de la nouvelle parole en vogue "La puissance aux marchés" et pour exprimer leur grande crainte qu'ils ont face à la puissance surhumaine des managers de fonds spéculatifs. Avec leur richesse qui est souvent cachée dans les paradis fiscaux il peuvent facilement se mettre au-dessus de tout gouvernement et ils peuvent agir selon leurs désirs dans la cyberspace de la géofinance. Cette cyberspace trace de nouvelles frontières, rejette d'autres régions, desquelles dépend le destin de la plus grande partie de la planète. Dans cette cyberspace n'existent pas de contrat social, ni sanction ni lois, en dehors de celles que ses protagonistes se fixent arbitrairement pour accéder au profit.

    Selon Georges Sorros, "les marchés décident quotidiennement et les gouvernement sont contraints à prendre des mesures qui sont incontournables bien qu'impopulaires. Et c'est justement sur les marchés que se développe une certaine idée de l'État". Pour Raymond Barre, ancien premier ministre français et grand chantre du libéralisme économique, "on ne peut plus laisser le monde entre les mains d'une bande de trentenaires irresponsables". Pour Raymond Barre le système monétaire international ne dispose pas des moyens institutionnels pour s'opposer aux défis de la globalisation et de l'ouverture tous azimuts des marchés. 

    Les médias font partie des plus puissantes et des plus dangereuses nouvelles puissances. Le combat pour des records d'audience prend les aspects de combats homériques. Pour la première fois les informations sont diffusées en direction de la planète entières par l'intermédiaire de grands groupes comme CNN. Les grands médias vont réorienter radicalement les habitudes, les cultures, les modes de pensée, les débats. Il vont parasiter le langage et le comportement des politiciens ou les expulser de la scène publique. Ils vont jeter leur dévolu sur l'information, le bien le plus précieux de la démocratie.

    velbastath_7.jpg[Note du traducteur: c'est pourquoi je vous ai fait régulièrement des essais sur mon site selon lesquels il ne peut y avoir de "liberté des marchés" car le principe de "l'information pure et parfaite" n'existe pas. Il ne peut y avoir qu'une concurrence librement faussée et donc tous Traités européens, dont le Traité de Lisbonne sur les "libres circulations", ne sont que des viols organisés avec l'apanage d'une prière religieuse et d'un acte de contrition. De manière plus caricaturale, abandonner l'information aux agences de notations qui n'examinent pas leurs sources mais qui laissent les fonds spéculatifs seuls responsables des informations qu'ils avancent, constitue une violation de la libre information. Les stress tests des banques américaines et européennes qui n'exposent pas la vérité sur la faillite réelle de tout le système bancaire mondiale et des banques en particulier, constituent une autre violation de la liberté de l'information. Ces stress-tests révèlent la reddition des gouvernements qui ne sont plus que des renégats au service des fonds spéculatifs.

    Actuellement on parle beaucoup du plus grand fonds spéculatif du monde, le moloch PIMCO, dirigé par Bill Gross qui gère un portefeuille planétaire de placements de plus de 1000 milliards. PIMCO est la Global Investment Authority qui est crainte sur les marchés financiers comme par tous les gouvernements de la planète. PIMCO a la capacité d'entrainer le marché financier là où il veut. S'il investit une position, il est imité par les "concurrents" et les cours montent, s'il la délaisse, il est imité et les cours tombent encore plus vite. Un mot suffit. PIMCO a dans son siège à Newport Beach le studio de télévision pour le diffuser. L'un de ses experts, Neel Kashkari, était Secrétaire d'État américain et responsable du 1er Plan de Sauvetage TARP de 700 milliards de $ lancé par Bush/Paulson au début de ladite Crise. Un autre expert de PIMCO avait lancé le programme Obama/Geithner de rachat des actifs pourris appelé PPIP par le gouvernement US. PIMCO avait organisé la nationalisation des faillitaires Fannie Mae et Freddie Mac en 2008 sur la demande de Obama, le mariole de Wall Street. Fin de la note du traducteur]

    La démocratie ne concerne pas les groupes de médias, tout comme les idées de bien commun, de justice sociale, de liberté, d'égalité. Ils n'ont pas de temps à perdre.
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  4. 14 août 1998: "Eine neue Klasse löst die alten Führungsschichten ab / Die Internationale Hyperbourgeoisie."
    Quotidien: TAZ - Die Tageszeitung & Le Monde Diplomatique

    Titre: Une nouvelle classe remplace les anciennes classes dirigeantes / L'Internationale de l'Hyperbourgeoisie.
    Quelques extraits traduits: L'invention de l'univers libéral permet à une élite autoproclamée de flotter sur un océan d'hommes sous qualifiés. La puissance n'est plus mesurée à partir de l'étalon des États nationaux, mais à partir des directives des multinationales. Derrière les plus abstraits des capitaux se construit un nouveau système de valeurs qui initie les objectifs symboliques, politiques et sociétaux. Une nouvelle couche dirigeante est entrain de prendre forme.

    Il y a trois raisons qui expliquent pourquoi l'hyper-bourgeoisie remplace la vieille bourgeoisie établie.
    - Quand la logique capitaliste met au sommet du système de valeurs des personnes qui attisent la circulation des capitaux plutôt que celles qui créent des valeurs, le ranking se déplace de la bourgeoisie productive vers la bourgeoisie qui place les capitaux. Ce qui compte à présent ne sont plus les diplômes et la qualification, mais la capacité à maîtriser le spectacle des médias et à fasciner les masses.
    - Quand la circulation est plus importante que la production, la croissance nette s'affaiblit, et après les pics de conjoncture suivent les faillites d'entreprises. L'hyperbourgeoisie ne fonde pas son existence sur un excédent opérationnel durable, mais sur une nouvelle répartition du gâteau qui ne s'est pas agrandi.
    - Quand l'hyperbourgeoisie prend les leviers de commande, elle occupe les fonctions de l'ancienne bourgeoisie mais de manière globale sur toute la planète. Nous savons des militaires que la force d'une armée ne dépend pas de la taille de son commandement. Une dizaine de milliers d'officiers ne peut décider un mouvement de troupe, qu'elle soit formée de 10000 soldats ou de 10 millions. Des fonctions subalternes ne sont maintenues que tant qu'il n'existe pas d'interfaces innovants qui puissent concentrer de plus en plus d'informations provenant des lieux de batailles vers un seul étage de chefs qui peut donner simultanément un nombre incalculable d'ordres. Il n'y a pas de carence de ce genre de nouvelles interfaces avec la saisie et le traitement numérisé des données, avec la mise en réseau, avec le management rationnel. La cellule de commandement de l'hyperbourgeoisie a besoin d'une économie mondiale simplifiée et a relégué les vieux centres locaux.

    velbastath_8.jpgLa mutation des élites signifie littéralement une déflation culturelle, dans la mesure où les valeurs morales relatives à l'argent deviennent de plus en plus primitives, parce qu'elles n'éprouvent aucune obligation face à la société. L'hyperbourgeoisie dévalue dans un révisionnisme de l'histoire en premier la culture du citoyen ayant le sens de l'État. Les décideurs des grands groupes économique n'ont aucune idée des conséquences sociales et politiques de leurs décisions mais affichent volontier la dimension globale de leurs responsabilités.

    L'hyperbourgeoisie est un facteur anticulturel. Parce qu'elle attribue la plus grande importance aux mouvements de capitaux qui peuvent influencer le bien-être de continents entiers, l'hyperbourgeoisie est une hyperclasse fonctionnelle qui est contre tout ce qui peut freiner cette mutation du sens des valeurs. L'hyperbourgeoisie est iconoclaste parce que l'ultime objectif de l'argent est de dématérialiser dans la Bourse le monde des objets et des choses, ce qui est la dernière preuve de sa capacité à ruiner tous les autres. A cause de son ignorance gigantesque, l'hyperbourgeoisie est incapable de reconnaître sa propre propension effrénée à la domination qu'elle met en œuvre de manière brutale et sauvage et avec laquelle elle met tout le monde en danger.

    [Note du traducteur: le monde ayant tiré la leçon des procès de Nuremberg suite à l'anéantissement de la planète par un groupe identifié, le secteur financier de l'hyperbourgeoisie a préféré dépersonnaliser la responsabilité de sa puissance omnipotente de Maître des marchés en créant la titrisation de produits financiers en CDS/CDO, MBS, RMBS, etc, qui sont eux-mêmes des dématérialisations de réalités financières comme des actions boursières, des emprunts, des devises monétaires, des Bons du Trésor, etc, sur lesquels ils feignent de s'appuyer. Le CDS est un Credit Default Swap, une assurance contractée sur une valeur, alors que vous ne possédez même pas cette valeur. C'est comme un assurance que vous avez contractée sur la maison de votre voisin. Vous avez tout intérêt à ce qu'elle brûle pour empocher la prime, ou vous pouvez revendre votre assurance avec une marge en faisant du mobbing érudit contre votre voisin. La bulle des CDS avait été évaluée au début de ladite "Crise" à 605.000 milliards de $ (605 trillions), le PIB américain étant de 14000 milliards. Et toutes ces valeurs titrisées sont des opération OTC - Over The Counter, qui ne laissent pas de traces, parce qu'elles sont négociées de gré à gré et qu'elles sont extrabilancielles. Il est quasi impossible de discerner dans la matrix qui composent les CDS / CDO, les morceaux d'actions, de devises, d'emprunts sur lesquels ils feignent de se reposer. Mais, s'il vous plait ne tombez pas dans la théorie du complot pour assouvir votre besoin d'explication et de faire rendre des comptes. Il vaut mieux alors s'adonner à la 'pataphysique et discerner le régime particulier du régime général. Mais pour vendre ces produits titrisés, il avait fallu faire faire par la banque centrale de la création monétaire qui n'a nourri que la bulle de la spéculation au lieu de mettre à disposition les moyens financiers pour réaliser des projets de société ou d'entreprise.] 
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  5. 11 Décembre 1998: "Das Schweigen des Finanzkapitalismus."
    Quotidien: TAZ - Die Tageszeitung & Le Monde Diplomatique

    velbastath_9.jpgTitre: Le silence du capital financier.
    Quelques extraits traduits: La libéralisation des mouvements de capitaux représente une arme idéale contre le contrat social. On peut très efficacement la mettre en œuvre pour torpiller les mesures progressistes prises par les États. Si un Etat décide de stimuler son économie nationale ou d'investir plus dans son système de santé, une fuite des capitaux est immédiatement déclenchée pour punir cet État pour son erreur d'avoir pris de telles mesures. Au regard de la mobilité des capitaux, on peut déjà parler d'une instance supérieure virtuelle dans laquelle siègent des directeurs économiques qui décident seuls au travers de leurs transactions financières du destin des mesures économiques et sociales des États.

    [Notes du traducteur: c'est fabuleux, on n'a plus besoin de dictateur, la force supérieure n'a plus de forme identitaire ni d'ennemis, les peuples n'ont pas d'adversaire et se soumettent en n'ayant même plus l'imagination qu'il existe autre chose à défaut d'exister de par eux-mêmes.]
    .
  6. 15 janvier 1999: "Tobin-Steuer und die Rezepte gegen den Krisenvirus / Kontrolle der Kapitalströme ist ein Gebot der Demokratie."
    Quotidien: TAZ - Die Tageszeitung & Le Monde Diplomatique

    Titre: La taxe Tobin et les recettes contre le virus de la crise / Le contrôle des flux des capitaux est une exigence de la démocratie.
    Quelques extraits traduits: L'ouverture incontrôlée des marchés pour le capital privé transnational a permis la totale liberté de mouvement des capitaux. La crise des marchés financiers à plongé 40% de la population mondiale dans la récession et profondément perturbé le FMI, la Banque Mondiale, l'OMC, l'OCDE qui parlent tous de réformes mais qui ne s'attaquent pas au mal fondamental. On pourra seulement parler de bien commun avec la taxation sur toutes les formes de transactions, avec le contrôle des flux monétaires et des devises, avec l'obligation à la transparence et avec l'abolition des paradis fiscaux.

    Un mexicain sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté depuis le krach financier de l'hiver 1994/95 (ndtr: donc depuis 4 ans lors de la rédaction de cet article de la TAZ). La famine et la malnutrition se répandent en Indonésie, en Russie l'espérance de vie a chuté de 7 années après 10 ans de libéralisme économique et en Inde, en Corée du Sud en Thaïlande il y a de plus en plus de "suicides-FMI", des travailleurs jetés à la rue qui ne peuvent plus nourrir leur famille et qui entrainent dans la mort femme et enfants.

    La justice est un mot inconnu pour la finance internationale alors que la criminalité collective est récompensée: les paquets de sauvetage et de bail-out du FMI sont attribués en premier lieu aux grands spéculateurs et aux éléments mafieux. Les entreprises transnationales et les élites locales peuvent acheter d'intéressants produits à de vils prix dans des économies nationales qui sont attaquées par la crise. Mais le virus de la crise et la déstabilisation économique pourraient tout autant atteindre les pays riches et industrialisés qui les ont créés.

    La crise financière et boursière, mais aussi les négociations (secrètes de 1994 à 1997) ratées de l'OCDE sur l'Accord Multilatéral sur l'Investissement (AMI) ont fortement ébranlé la certitude néolibérale. C'est ainsi que peut démarrer une discussion sérieuse sur des solutions alternatives. En tant que citoyens, nous devons occuper le terrain des débats, comme le fait déjà l'Association pour la taxation des transactions financières pour l'aide aux citoyens (Attac) et l'Initiative française et internationale contre l'AMI. Une taxation conséquente sur toutes formes de transactions financières réduirait leur volume et leur fréquence, en sachant qu'elles ne créent de toute manière aucune réelle croissance de richesse.

    velbastath_18.jpg[Note du traducteur: Les négociations de l'AMI avaient échoué, l'AMI avait été abandonné, mais comme le Traité de Lisbonne (TSE) qui avait repris en totalité le Titre III du Traité Constitutionnel Européen (TCE), presque toutes les clauses de l'AMI sont passées dans les clauses de l'OMC, et dans les 14 accords connexes de l'OMC négociés secrètement comme l'AGCS et l'AGCS+, et l'ADPIC et l'ADPIC+, et comme dans les APE / ALE et les Directives européennes sur la Libre circulation des capitaux, sur le Libre établissement et les services (Bolkenstein) et comme avec les jugements de la Cour Européenne de Justice (CJE / CJCE) avec les affaires Laval, Viking, Partneri, Rueffert, Vaxholm, etc...


    Ci-dessous repris du Wiki, la liste non-exhaustive des critiques faites à ce projet AMI qui permettait:
        * à une multinationale d'assigner en justice des gouvernements pratiquant le protectionnisme ou la préférence nationale, établissant des différences de traitement suivant la nationalité de l'investisseur ou créant des conditions de concurrence déloyale ;
        * à une entreprise de tenir le gouvernement pour responsable de toute entrave à son activité (ex : manifestations, grèves…) ; l'État se retrouve donc le responsable légal et est obligé d'indemniser l'entreprise.

    L'accord AMI remettait en cause:
        * diverses lois d'aides aux régions en retard de développement ;
        * certaines lois d'aide à l'emploi, pour les travailleurs handicapés par exemple ;
        * des lois sur la protection de l'environnement ;
        * des lois favorisant le développement local, notamment dans les pays du Sud ;
        * la Convention de Lomé favorisant les anciennes colonies d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique ;
        * le principe de souveraineté nationale.

    L'AMI introduisait diverses obligations pour les gouvernements mais aucune pour les investisseurs. En 2010 nous en sommes au même stade, les gouvernements ayant même intégré dans leur tâche régalienne de renforcer l'État Providence Bancaire et de sauver systématiquement tout le système bancaire et financier en faillite en en faisant payer totalement la charge sur les peuples et les contribuables, en appliquant d'énormes plans d'austérité, en faisant passer toute la dette privée des banques dans la dette publique. Nous assistons au plus grand transfert de toute l'histoire de l'humanité de la dette privée vers la dette publique. <<< fin de cette note du traducteur ]

    velbastath_2.jpgLes entreprises transnationales sont devenues des experts en matière d'évasion fiscale. Selon l'agence gouvernementale américaine de statistiques (USGAO) 75% de ces entreprises ne payent pas d'impôts, ceci aussi à cause des prix de transferts manipulés. Les pays industrialisés qui laissent vagabonder sur la planète des quantités monétaires gigantesques et qui les offrent ainsi aux traders de la Bourse, préparent le terrain à des réactions en chaine qui vont déstabiliser les marchés financiers.

    La circulation de l'argent sale en provenance des activités criminelles domiciliées dans les paradis fiscaux, qui est investi et blanchi dans les pays industrialisés ou émergents, n'est pas réprimée. Il existe pourtant un système de contrôle et de répression, il ne reste plus qu'aux gouvernements de le mettre en ouvre. Ce système a été élaboré sur les recommandations de l'association de juges et de procureurs généraux européens de l'Appel de Genève (Magistrats européens pour la Démocratie et les Libertés - MEDEL).

    Les discours sur la déréglementation sont fallacieux, il s'agit de l'incompétence du FMI, de la Banque Mondiale, de l'OMC. Derrière ces propos en vogue sur la déréglementation on essaye de masquer la tentative d'instaurer un ordre mondial pleinement réglementé par et pour les entreprises transnationales, pour lesquelles une protection active est offerte par le FMI, la Banque Mondiale et l'Organisation Mondiale du Commerce. Jusqu'à présent toutes ces institutions internationales se sont opposées à toute démocratisation. Et à leur incompétence dans la gestion des dernières crises s'ajoute leur incapacité de les prévoir. La recette patentée du FMI - Fonds Monétaire International consiste à socialiser dans les pays industrialisés les pertes sur le dos des contribuables et à privatiser les bénéfices au profit des spéculateurs. Pour ces derniers il existe toujours la liberté de retirer leur profit des pays en crise et d'amasser ainsi des richesses colossales.

    Il existe une sainte alliance de l'ONU au profit des entreprises transnationales. Les directions de l'ONU, de ses organisations qui en dépendent, des institutions internationales se mettent de plus en plus au service du capital transnational. La nouvelle sainte alliance est forgée à des tables rondes, dont la légitimité autoproclamée se fonde en réalité sur des manœuvres et des propagandes des lobbies. Le Secrétaire Général de l'ONU, Kofi Annan, soutient officiellement le Forum Economique Mondial - WEF de Davos, le Transatlantic Business Dialogue - TABD, le Geneva Business Dialogue, d'où le sobriquet de NesKofi Annan.
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  7. Et après tout ceci il y a eu au début des années 2000 la crise DotCom, Worldcom, Enron, Kirsch, Parmalat, etc dans laquelle la bulle spéculative de la cupidité avait été créée et accélérée par les commissaires aux comptes qui publiaient sans les vérifier les chiffres comptables et les rapports d'activité que voulaient bien leur produire leurs donneurs d'ordre, les entreprises elles-mêmes. webcam_Helsinki_27_XII_2010_15h_30.jpgPuis il y a depuis juin 2006 la crise "des Subprimes" et ladite Crise financière, dans laquelle la bulle spéculative avait été créée et accélérée par les agences de notations qui donnaient une note, le triple-A, le AAA, aux banques, aux assurances et aux fonds spéculatifs sur la base des bilans comptables et des rapports d'activité que voulaient bien leur produire leurs donneurs d'ordre comme les banques, les assurances, etc... elles-mêmes. 

    (Photo: webcam Helsinki 27 XII 2010 à 15:36)
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21. décembre 2010

Bruxelles fait le 叩頭 Kowtow devant le Père Noël de Péking qui se charge du bail-out de l'Euro

ChineAfrique.jpgLa Chine devient un global player et n'attend même plus que Obama retraite les poubelles de la cupidité. Au sommet climatique COP 15 de Koebenhavn la Chine a reçu en coulisse à un rythme de 45 minutes un à un les grands du G20. J'observe sur mon site les accords swap de devises que la Chine a avec des pays d'Amérique latine dont le Brésil, d'Afrique, l'Ukraine. La Chine s'y connaît sur la Région Europe et sous Mao elle s'était assujetti l'Albanie qui était "l'oeil de la Chine". La Chine avait offert en octobre 2010 à la Grèce, victime de l'Euro, des Directives, de l'Euro-Groupe, du Traité de Lisbonne, de racheter ses dettes en échange d'une "coopération stratégique". Il s'agit pour la Chine de créer en Grèce un hub logistique en direction des Pays de l'Europe du sud pour l'exportation des produits chinois. La Chine a aussi déjà racheté une partie de la dette espagnole et portugaise et le vice-premier ministre chinois Wang Qishan a annoncé officiellement le 21 décembre 2010 à Péking aux haut-dignitaires européens comme le Commissaire au marché intérieur et à la Concurrence Joaquín Almuni, le Commissaire au commerce Karel De Gucht, et le Commissaire à l'économie et à la Concurrence Olli Rehn, qu'elle va racheter une partie de la dette d'autres pays européens. 

Pere_noel_chinois_1.jpgAvec quelle monnaie le fond souverain China Investment Corporation - CIC va-t-il refinancer les dettes européennes? Avec des $ qui ne valent plus rien, ou avec des Yuan Renminbi qui vont valoir internationalement dans 6 mois après la chute de l'empire de Washington?

Selon le quotidien portugais, Jornal de Negocios, le gouvernement portugais s'est mis d'accord avec la Chine pour qu'elle reprenne une tranche de 4 à 5 milliards d'euros en mars 2011 quand le Portugal va de nouveau émettre des Bons du Trésor pour refinancer ses dettes. Le Président chinois Hu Jintao ne s'était pas caché en novembre 2010 d'avoir déjà aidé l'Espagne et le Portugal en leur rachetant des Bons du Trésor sans préciser le montant. La semaine dernière, le ministre des finances portugais, Fernando Teixeira dos Santos, a rendu une visite de courtoisie à Péking et a fait Kowtow devant son homologue Xie Xuren et le directeur de la banque centrale chinoise.

Au 4 janvier 2010, la Chine détient déjà 10% des Bons du Trésor espagnol. La Chine a annoncé vouloir acheter massivement des Bons du Trésor de la Grèce, dès qu'ils sont de nouveau émis sur les marchés financiers. La Chine se comporte comme un hedge fonds avec la dette des pays européens et imite en cela les pays européens du nord comme la France, l"Allemagne, l'Autriche, la Suède. La Chine a rétabli le servage des peuples en Afrique, ou rafle par millions d'hectares des terres agricoles en Afrique et en Amérique latine, et elle parvient aujourd'hui à soumettre l'Europe qui fait devant elle le Kowtow sans modération pour montrer son statut de vassale envers la dynastie Yuan. Donc c'est sûr, le Dalaï Lama ( 達賴喇嘛 ) peut maintenant de sa propre décision arrêter le cycle de réincarnation en Lama, il n'y en aura pas de 15ème et le Tibet est foutu.

L'Europe qui va à Canossa en passant par Péking n'a pas à se moquer des dirigeants africains, ses dirigeants sont tout aussi faibles qu'eux. En ce jour de solstice d'hiver, ce mardi 21 décembre 2010 l'Europe s'est rendue à Péking pour supplier la Chine de l'aider à soutenir son modèle économique fondé sur le schéma Ponzi et la pyramide Madoff. Toujours et partout le "Pump-Kapitalismus", le capitalisme financé par des emprunts irrécouvrables mais faisant l'objet de perpétuels refinancements et rehaussements sur les marchés financiers grâce aux produits dérivés mutualisés de crédits (CDS), a été le business-plan des ménages, des banques, des instituts de crédits hypothécaires, de communes, de régions. Le risque de tous ces emprunts avait été mutualisé en titrisations, et le tout n'a composé qu'un schéma Ponzi planétaire qui devait être le modèle de civilisation. Les produits financiers dérivés, les titrisations, les subprimes, primes, les Alt-A, les CDS/CDO, MBS, RMBS, OTC, ont été des instruments financiers de spéculation. A tous les niveaux il faut arrêter ce money-push et cette hystérie collective cupide avec la Taxe sur les transactions financières et avec d'autres instruments réglementaires de contrôle. Le drift sémantique est élégant: dans cette globalisation de l'OMC on est passé du "Turbo-Kapitalismus" avec toutes les promesses connotées du trickle-down effect, l'humanisme automatique du Consensus de Washington, au "Kasino-Kapitalismus" qui prêtait encore à sourire avec l'espoir d'être du bon côté de la chance, au "Pump-Kapitalismus" avec l'effroi de la transfusion qui n'empêchera pas la mort.

J'ai écrit le 19 avril 2009 qu'à partir de ce G20 de Londres le Yuan Renminbi devenait la nouvelle monnaie de référence. Je ne me doutais pas encore que la Chine y parviendrait avec les suppliques de l'Union Européenne, qui cherche son sauvetage à l'extérieur au lieu de se donner les moyens politiques, économiques, fiscaux et sociaux de consolider un modèle européen propre. Les chinois appellent déjà amoureusement "Hongbi" le Renminbi Yuan, ce qui veut dire en chinois "Redback" (dos rouge) en jeu de mot avec le Greenback, qui est le petit nom du $. Dès 2006 - mais là il ne fallait vraiment pas lire dans la purée d'artichaut - je vous ai annoncé que le Nouveau Fonds Monétaire International sera adossé sur une corbeille de devises comme l"Euro, le $, la Roupie, le Rouble et bien sûr le Renminbi (monnaie du peuple). Le $ ne pesant même plus, enfin, 1/4 du total dans la corbeille. L'Europe, elle aussi et avec son identité propre, aura enfin l'obligation de devenir un partenaire mondial des humains associés. Ça me fait tout drôle personnellement, quand je me rappelle que mon grand-père alsacien, et transitoirement allemand malgré-lui pour la première fois de sa vie, avait fait la Guerre des Boxers (  義和團起義 ) en Chine sous la drapeau du Kaiser Wilhelm. La Chine est le Red Knight Savior de l'Europe et elle laisse tomber les T-Bonds américains.

Un événement historique est aussi passé sous silence: depuis mardi 4 Janvier 2010, la Chine émet sur les marchés financiers internationaux des Bons du Trésor libellés en Yuan Renminbi. On est passé de la longue marche au long galop. Les investisseurs institutionnels se sont jetés dessus.

Kowtow.jpgBruxelles poursuit son cap et n'a pas l'intention de freiner la libre circulation des capitaux du Traité de Lisbonne:
  1. L'article 26 du Traité sur le fonctionnement de l'UE, "Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des capitaux est assurée",
  2. L'article 63 (ex-article 56 TCE), "toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites"
  3. L'article 66 (ex-article 59 TCE) précise que des "mesures de sauvegarde" peuvent être prises "dans des conditions exceptionnelles", mais uniquement "pour une période ne dépassant pas six mois pour autant que ces mesures soient strictement nécessaires". (caduc en déc. 2010 avec FESF)
  4. L'article 58 (ex-article 51 TCE), "la libération des services des banques et des assurances".
  5. L'article 60 (ex-article 53 TCE), la libéralisation à laquelle les États membres "s'efforcent de procéder au-delà de la mesure qui est obligatoire".
  6. L'article 49 (ex-article 43 TCE) stipule au même titre que les autres services, pour les établissements financiers "les restrictions à la Liberté d'établissement sont interdites".

    L'Europe est revenue sur le Traité Simplifié Européen (TSE remplaçant le TCE ou communément appelé Traité de Lisbonne) adopté par des Référendums à répétition ou par des votes associés des Chambres Basses et des Chambres Hautes des différents pays de l'Europe. Mais l'Europe est revenue sur ce Traité de Lisbonne en totale violation de ces référendums ou de ces votes de ces chambres des pays européens. En effet le FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière de 750 milliards d'Euro créé "dans l'urgence" se transforme dans cette Europe Providence Bancaire en Mécanisme Permanent Européen de Gestion de Crise et de sauvetage des pays membres en difficultés financières ou en banqueroute d'État. L'Europe a obtenu à l'arraché des oui par référendums ou par votes des chambres hautes et basses associées, mais elle ne consulte pas politiquement et démocratiquement les peuples pour ce parapluie européen destiné à organiser des bail-out des pays européens qui se sont laissés prendre à leurs jeux cupides et criminels permis par la libre circulation des capitaux non contrôlée et non réglementée. Jusqu'à présent la BCE a déjà racheté pour 925 milliards d'euros de Bons du Trésor de pays européens pour les sauver. En 2013 le FESF aura augmenté de 1000 milliards pour devenir le Mécanisme Permanent de Gestion de Crise. Avec ce Mécanisme Permanent Européen de Gestion de Crise Bruxelles construit en réalité un FME - Fonds Monétaire Européen, mais comme pour le Traité de Maastricht et le Pacte de Dublin, fondateurs de l'Euro, ce FME ne fonctionnera pas s'il n'y a pas d'Europe politique, économique, fiscale et sociale. Dans le futur immédiat, si l'Espagne et l'Italie devaient être "sauvés", il manque aujourd'hui 1700 milliards d'euros. Il semble qu'un fonds européen de sauvetage devraient plutôt être de... 10.000 milliards d'euros. Et si l'on devait sauver les chômeurs de la crise actuels et futurs? Ils ne seront pas sauvés, ladite Commission à la Concurrence y verrait un interventionnisme dirigiste d'État qui violerait la Directive sur la libre circulation des Travailleurs venus d'ailleurs pour un salaire inférieur. Devant le vertige des chiffres en trillions qui sont censés éponger les dettes en une nuit, nous allons finir par nous demander ce que vaut encore l'argent que nous avons dans le porte-monnaie. L'Europe fait Kowtow pour faire croire aux européens qu'elle existe d'une seule voix, et dans le fond, pour répondre à la demande des marchés financiers.
G20_China.jpg


La Chine n'attend pas que Obama sorte et retraite les poubelles de l'empire de Washington, ou, si vous préférez que les financiers organisent une faillite contrôlée avec leur destruction par les marchés.




Le $ est peu à peu remis en question dans les discours et les actes, et le Yuan Renminbi avance:
  1. Les Pays du Golfe annoncent vouloir lancer la monnaie internationale Khaleedji et le pétrole sera vendu dans cette devise.
  2. La Banque du Sud a été créée et relie tous les pays andins et contourne le $ et le FMI
  3. Le Fonds asiatique de Crise relie ASEAN + 3 et contourne le $ et le FMI
  4. Le G192 présidé par J. Stiglitz sous l'égide de l'ONU a siégé le 24-26 juin 2009 et annoncé vouloir contourner le $
  5. Le BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) a siégé le 15-16 juin 2009 à Jekateringburg (Swerdlowsk) en Russie et ont annoncé vouloir contourner le $.
  6. Les Swap de Devises nationales est depuis trois ans une réalité entre la Chine d'un côté et de l'autre côté l'Argentine, le Brésil, le Biélorussie, l'Ukraine, ASEAN-plus-3, et bientôt avec la Banque du Sud.
  7. La surévaluation du $ qui était de 15 fois en septembre 2008, est de 27 fois à la fin 2009 avec tous les Plans TARP, TALF, PPIP, de monétisation par la Fed des RMBS/CDS/CDO, etc... et avec la création de la monnaie de contrefaçon des Plans Q1 et Q2, et bientôt Q3 de la planche à billets de Paper Mill of the Potomak.
  8. Les USA payent maintenant 1000 milliards de $ en intérêt pour les emprunts publics fédéraux.
        Il n'est mathématiquement plus possible que les USA remboursent leur dette par les voies naturelles.
  9. La Chine a réduit de 50% et en continu depuis juillet 2006 l'achat des T-Bonds (Bonds du Trésor US).
  10. La Chine a acheté en masse de l'or et envisage de garantir le Yuan Renminbi avec.
       Stock d'or chinois +75% en 2010 de 454 tonnes à 1054 tonnes.
  11. La Chine a acheté en masse en $ des minerais de tout genre pour être prête quand il y aura la reprise. Ceci avait augmenté artificiellement le Baltic Dry Index au printemps 2010, mais la Chine vient d'arrêter ses importations de minerais et le BDI s'est échoué (run aground) le 3 juin, a encore perdu 45% en décembre 2010 par rapport à sa valeur la plus basse de décembre 2009 qui était déjà de 90% inférieure à sa valeur de juin 2008 qui était le pic historique.
  12. Vous avez sûrement constaté que le $ fait des violents yo-yo mais avec une tendance générale à la baisse. Il descend face à l'Euro, et la Fed' imprime alors des trillions, des milliers de milliards, de monnaie de contrefaçon ou fait du creative easing pour euphoriser les marchés, ou manipule à la hausse les cours de l'or ou des Bons du Trésor avec les Primary Dealers et le Plunge Protection Team - PPT. Les USA manipulent aussi le cours de l'or et de l'argent pour garder la $ comme monnaie de référence.
màj du 24 décembre 2010: la BRIC va s'appeler BRICS parce que South Africa a été invité à rejoindre ce groupe informel qui devrait représenter 61% de la croissance mondiale en 2014 selon le FMI. Les pays du BRIC prennent des mesures pour renforcer leur coopération financière et les investissements mutuels et les swaps de devises. Lors du dernier sommet des pays membres du BRIC en avril dernier à Brasilia, les dirigeants des quatre plus grandes économies émergentes avaient réclamé un nouvel ordre mondial plus juste et plus démocratique. Dans une déclaration commune, Brésiliens, Russes, Indiens et Chinois avaient aussi pressé les États de résister à toute forme de protectionnisme, en soulignant la nécessité de conclure le cycle de Doha sur la libéralisation du commerce mondial.
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Le commerce international continue sa chute mortelle.
Le BDI - Baltic Dry Index n'a jamais été aussi bas.
Au plus "fort" de ladite Crise des subprimes, en 2008,
le BDI était passé de 12000 sans aller en dessous de 2000.
Aujourd'hui 22 décembre 2010, le BDI est à 1886.
Le pic du printemps 2010 était dû à la Chine qui a fait
des importations gigantesques de minerai pour lâcher des $.

Au 22 XII 10, le BDI a baissé
de 4% en 1 jour
de 9% en 5 jours
de 30% en un mois
de 27% en 3 mois
de 28% en 6 mois
de 40% en 1 an
de 50% en deux ans.

Le Baltic Dry Index n'est pas un indice spéculatif mais un indice réel et avancé.
Le graphique en reality time est au bas de mon site, il suffit de choisir sa période mais le 5Y et le 10Y ont été squeezés par Wikinvest pour ne pas attraper la mort subite, car le BDI est autour de 2000 au lieu de 12.000 avant la crise.

Selon cet indicateur avancé BDI, les derniers six mois laissent augurer d'un exécrable printemps économique, car l'industrie rentre normalement les stocks de matière 6 mois avant de lancer un nouveau cycle de production. La récession économique grave va éclater au grand jour, elle s'appelle "double dip" (baisse de la production + baisse du pib et récessions en cascade).

15. décembre 2010

L'Allemagne va introduire la taxe Tobin sur les transactions financières

Hans_Holbein_2.jpgWolfgang Schäuble, ministre des finances allemand, s'offre le beau rôle en proposant une taxe sur les transactions financières alors qu'il continue à voir du laxisme dans les gouvernements grec, italien, portugais. Avec le cadre réglementaire de la libre circulation des capitaux, l'Euro, le Traité de Lisbonne, les Directives EU, l'Euro-Groupe, ECOFIN ont offert à l'Allemagne, la France, la Suède l'occasion de se conduire comme des hedge fonds avec les PIGS (Portugal, Italie, Grèce, Espagne) qui vont devenir PIBS, la Belgique va remplacer la Grèce déjà en banqueroute d'État officiellement. Il ne faut jamais oublier que l'Allemagne, la France, les pays européens du nord ont massivement spéculé eux-mêmes sur la dette de la Grèce, de l'Italie, du Portugal et qu'ils ont contribué à entrainer ces pays dans la faillite. La spéculation sur les transactions financières est tout autant responsable, voire totalement responsable des banqueroutes des États qui ne parviennent plus à refinancer leur dette et à offrir sur les marchés financiers internationaux des Bons du Trésor contre de l'argent frais. Je sais toujours pourquoi j'ai été un Nonniste au Référendum sur le TCE et mon argumentaire durable est exposé sur le web depuis mai 2006.

(Tableau de Hans Holbein le jeune, la Ligue hanséatique Nord)

Le Ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, CDU, a convoqué les experts fiscalistes du ministère allemand de l'économie et des finances, les experts financiers allemands et les représentants du secteur financier à une réunion de travail pour concrétiser l’introduction en Allemagne de la taxe sur les transactions financières. Cette taxe ne porte plus le nom de Tobin mais elle n’est pas non plus le succédané français introduit il y a une dizaine d'année par Jacques Chirac et qui s’était transformé en taxation sur les sièges des passagers des lignes aériennes pour alimenter un fonds contre le Sida. La taxe allemande est conforme à la taxe Tobin, mais l’accord unanime obtenu au ministère des finances de Berlin la limite à 0,01 %.

Ireland_Republic_of_IMF.jpgLes accords de Bretton Woods signés le 20 juillet 1944 et ratifiés par 44 pays visaient à rétablir le système monétaire mondial mis à mal suite à la Seconde Guerre Mondiale. Le FMI, la Banque Mondiale ont été créés à la suite de ces accords et devaient servir d'organismes régulateurs. Le système de Bretton Woods s'était écroulé à la fin des années 1960 et définitivement en 1973 avec l'abandon par les américains de la convertibilité-or du dollar qui ne devait fonctionner que comme un gigantesque fonds de garantie et de couverture. Cet effondrement avait jeté les bases, selon les défenseurs de la taxe Tobin, d'une instabilité excessive permanente du marché monétaire mondial due à la spéculation. (Ci-dessus, graffiti, Irlande, Décembre 2010)

La Taxe Tobin n'a jamais été adoptée par un Gouvernement européen. Il avait manqué seulement 4 voix le 20 janvier 2000 lors d'un vote au Parlement européen sur une résolution présentée par les groupes PSE (PS Européen), la GUE (gauche unitaire, PC, LCR), les Verts et les libéraux (droites) pour rédiger un rapport sur l'introduction éventuelle de la Taxe Tobin dans la zone européenne. Bayrou avait voté contre ce texte qui de toute façon n'avait rien "de dangereux". En réalité, le texte de la résolution avait été vidé de son sens lors de sa rédaction par les amendements et n'avait résumé qu'une étude de faisabilité sur cette taxe, tout en inscrivant pour objectif "la stabilisation ­et la pérennité­ des marchés financiers globalisés", pour rester conforme à l'esprit néo-libéral des concepteurs de l'Europe dont la ligne directrice est "la libre circulation dans une concurrence libre et non faussée et garantie par l'autorégulation des marchés". Les amendements, qui éliminent les textes progressistes européens, constituent le modèle normal de fonctionnement du Parlement Européen. Ensuite, depuis 2000, l'Europe était affairée avec elle-même avec les Traités constitutionnels à faire entériner "d'une manière ou d'une autre" et avec le soute-mouton entre la crise asiatique, la crise de la new-economy, la crise Enron et avec le money-push d'Alan Greenspan. Le Gouvernement canadien avait aussi failli adopter la Taxe Tobin.

Hans_Holbein.jpgAvec une taxe élargie - James Tobin ne la prévoyait que pour toute transaction financière - il n'y aurait peut-être pas besoin d'un haute instance financière mondiale de surveillance, comme le prévoyait de manière vague le G20 de Washington de novembre 2008, qui fouillerait les livres de comptes des 30 Banques centrales les plus importantes de la planète pour étouffer les bulles spéculatives en formation. A ce G20 comme à tous les autres qui ont suivi jusqu'au dernier G20 de Séoul, aucune décision de contrôle et de régulation des marchés financiers n'a été prise. Toutes les mesures ne se sont fixées que sur la manière de relancer, de soutenir et de fortifier la bulle des valeurs boursières et spéculatives, que l'on peut appeler de "asset bubble in disguise". En 20 années le Dow Jones était passé de 777 à plus de 11000.

Pourtant les systèmes des fiducies, des spéculations systémiques et de bulles spéculatives se réguleraient d'eux-mêmes en payant la Taxe Tobin à chaque transaction. A chaque achat et vente boursière ou entre entreprises une taxe assez infime serait prélevée. Le long terme étant de 20 minutes dans les marchés financiers, vous pouvez vous imaginer les sommes colossales qui pourraient être prélevées et reversées dans des actions d'intérêt public, d'investissement structurel et de répartition des richesses et d'intensification des services publics fondamentaux et des services publics dignes des sociétés modernes organisées autour de l'élévation de l'homme hors de la pauvreté et dans les soins, l'épanouissement, la culture et le savoir. Du PIB il y en a à répartir, mais de tout ceci ne parle pas le PS pour la chasse au furet de 2012.

Il avait été estimé en 1999 qu'avec des échanges internationaux dépassant 1300 milliards de $, les revenus de la Taxe Tobin seraient de 300 milliards de $ par an. L'ONU avait estimé à la même date qu'il ne fallait que 40 milliards de $ par an pour permettre à toute la planète l'accès à tous les services sociaux de base et pour écarter la pauvreté. Vous connaissez les milliers de milliards de $ qui sont irrémédiablement détruits depuis le début de la crise des subprimes et les milliers de milliards de $ qui servent en Plans de Sauvetage pour racheter les positions toxiques des spéculateurs et pour les recapitaliser pour les sortir de la situation de faillite dans laquelle ils se sont mis par irresponsabilité cupide et criminelle. De telles dilapidations doivent être punies au civil et au pénal. Elles sont un crime (Ecoutez YouTube sur les "wanking bankers & assholes..." !!) .

Dettes_Allemagne_decembre_2010.jpgLa Taxe sur les Transactions financières allemande ne sera que de 0,01%, et selon le ministère allemand elle rapporterait 12 milliards d'euros à l'Allemagne. Non seulement il y a à présent un consensus en Allemagne sur cette taxe de droite à gauche, mais en plus le ministre des finances Wolfgang Schäuble a déjà inclus ces 12 milliards de recette dans son budget prévisionnel. En effet cette taxe ne sera pas reversée aux pays en développement comme le prévoyait James Tobin, mais directement dans les caisses de l'État allemand qui pense mieux faire passer ainsi dans la population allemande les plans d'austérité et le transfert de la dette privée des banques allemandes en faillite réelle ou technique vers la dette publique (Voir infographique cliquable à droite). La régulation des marchés financiers n'est pas l'objectif de Berlin et c'est pourquoi cette taxe ne sera que de 0,01%. Nous n'avons pas besoin de parier un kilo de quetsches pour nous imaginer que le ministère la fera progressivement passer à 0,5% comme le prévoyait James Tobin, mais ... pour respecter les critères de Maastricht. Les gouvernements européens suivront même s'il n'y aura pas de consensus à Bruxelles qui préfère poursuivre dans sa logique de la libre circulation forcée des capitaux pour embellir son idéal du trickle-down-effect, l'effet de percolation ou l'automatisme automatique de l'enrichissement des peuples.

Dettes_France_decembre_2010.jpgL’alternative qui avait été proposée par le ministre allemand des finances avait était un taux de 0,05 ou de 0,1% en précisant clairement que le gouvernement Merkel n’envisageait d’aucune manière d’exercer sur les activités financières une action dirigiste. Il ne s’agit bien que de viser la création d’une nouvelle source de recettes pour l’Etat. Vous pouvez voir que l’Allemagne semble avoir un besoin tout aussi urgent que la Grèce, l’Irlande, l’Espagne, le Portugal, la France (Voir infographique à gauche)  d’éponger ses dettes. Sur l'infographique ci-dessus vous voyez que 466 milliards de bons du Trésor allemands et des dettes des banques allemandes sont détenus par des banques européennes, et 583 milliards par des banques ayant leur siège en Allemagne.

Il n'est pas étonnant que le tabou de l'instauration de la taxe Tobin se brise justement en ce moment. C'est justement en ce moment que les États eux-mêmes sont victimes de la spéculation financière alors qu'ils essayent de placer sur les marchés financiers leurs nouveaux Bons du Trésor pour refinancer les anciennes dettes ou pour en créer de nouvelles pour pouvoir se permettre de racheter aux banques en faillite déclarée ou en faillite technique les centaines de milliards de positions toxiques, pourries et irrécouvrable dans une opération qui feint de s'appeler un Plan de Sauvetage et de Relance. Les gouvernements ne savent plus comment faire face au surenchérissement des assurances CDS émises sur leurs emprunts d'État sans être obligés d'offrir un taux d'intérêt de plus en plus élevé pour appâter l'investisseur.

Les agences de notation Moody's, Standard & Poors, etc.. et les marchés financiers continuent à jouer au poker menteur et dénonceur et font du mobbing sur la bonne foi et la solvabilité des États Européens, ce qui entraine une difficulté de plus en plus accrue pour les États Européens de trouver de l'argent frais et d'émettre des nouveaux Bons du Trésor. Pour l'instant les agents mobbeurs ne jouent pas au poker avec la Grande-Bretagne et avec les USA, du moins les médias ne s'en font pas les échos. Pourtant les USA sont en chute libre dans le gouffre et les communautés locales, régionales et territoriales, les villes et les régions aux USA ne parviennent plus à émettre les Munis, qui sont pour elles ce que le T-Bond est pour le gouvernement fédéral. La situation est bien plus grave pour elles, mais les médias n'en parlent pas. Par contre Le Financial Times en anglais écrit trois à quatre articles de fond par jour contre l'euro, l'Euro-Zone et les pays européens.

Le marché américain des Munis est aussi la proie des spéculateurs financiers opérant sur leurs transactions. Un autre tsunami de faillites est entrain de se produire aux USA. C'est la faillite des Munis et de leurs assurances qui sont aussi et encore des CDS. Le marché américain des Munis est colossal et représente 2700 milliards de $, ce qui est plus grand que la capitalisation du système bancaire américain qui s'était effondré en 2008. Pour l'effondrement des Munis, ces emprunts que les communes, les régions américaines ne peuvent plus rembourser, la Fed n'interviendra pas et elle n'a plus de munitions pour eux. Le principe du "too big to fail, to interwoven to fail" (trop grand pour faire faillite, trop imbriqué pour faire faillite) ne fonctionnera pas pour les Munis à cause de la multiplicité de leur formes. En 2008, il était simple d'organiser le bail-out de la Goldman Sachs, de la JP Morgan, la City Group, Chrysler, GM. La Fed ne pourra pas lutter contre les faillites de théâtres, d'opéras, d'écoles publiques, de salles communales de sport, de communes, de régions. La Fed' est une entreprise privée contrôlée par ses actionnaires, les banques. La Fed' n'interviendra donc pas pour des faillites publiques et le gouvernement fédéral américain ou les gouvernements fédéraux des 52 États des USA sont en faillite et ne disposent plus de moyens. Ceci explique des faillites de monoliners, de ces instituts rehausseurs de crédit comme Ambac - American Municipal Bond Assurance Corporation. Ambac était le second assureur des crédits dans ce secteur. Cette faillite non sauvée est d'une importance systémique et les grands médias l'ont occultée, préférant parler des PIGS en continuant leur poker menteur et dénonceur. On croirait lire des Moritaten de Mackie Messer, de Jacques l'Eventreur, quand on visite le site Ambac pour voir à quoi ressemble le site d'une entreprise en faillite. MBIA, le premier institut hypothécaire des emprunts publics américain est entrain de faire faillite. Sont en faillite des villes comme Detroit, Los Angeles, Miami, Oakland, Houston, San Diego, San Francisco, etc...

Toujours et partout le "Pumpkapitalismus", le capitalisme financé par des emprunts irrécouvrables mais faisant l'objet de perpétuels refinancements et rehaussement sur les marchés financiers grâce aux produits dérivés des crédits, a été le business-plan des ménages, des banques, des instituts de crédits hypothécaires, de communes, de régions et de ménages. Le risque de tous ces emprunts avait été mutualisé en titrisations, et le tout n'a composé qu'un schéma Ponzi planétaire qui devait être le modèle de civilisation. Les produits financiers dérivés, les titrisations, les subprimes, primes, les Alt-A, les CDS/CDO, MBS, RMBS, OTC, ont été des instruments financiers de spéculation. A tous les niveaux il faut arrêter ce money-push et cette hystérie collective cupide avec la taxe sur les transactions financières. Le drift sémantique est élégant: on est passé du "Turbo-Kapitalismus" avec toutes les promesses connotées du trickle-down effect, au "Pump-Kapitalismus" avec l'effroi de la transfusion qui n'empêchera pas la mort. Le ministère allemand a décidé de faire ce qu’il doit faire. Les livrets d’épargne ne seront pas taxés. Pour éviter que la taxation sur les transactions financières n’entraine des contournements de certains produits financiers ou des transferts de produits financiers sur d’autres, rien ne sera épargné, ni les CDS / CDO, ni les produits dérivés financiers, ni les produits OTC (over the counter), ni les devises. Il faut savoir qu’actuellement plus de 90% de produits dérivés financiers représentent des activités spéculatives extra-bilancielles qui sont négociées de gré à gré et en dehors des places boursières. Nous comprenons mieux qu’instaurer une simple taxation annuelle sur les activités boursières c'est comme imposer fiscalement les dames des trottoirs en leur accrochant aux chevilles un cinémomètre. Ceci est la méthode Sarkozy.

Hans_Holbein_4.jpgLa chancelière Angela Merkel et le ministre des finances allemand Wolfgang Schäuble ne sont pas parvenus au dernier G20 de Séoul à obtenir une majorité pour l’introduction de cette taxation sur les transactions financières, ni de la part des pays industrialisés ni de la part des pays émergents. Il faut donc observer avec une certaine circonspection les commentaires des médias français sur les actions du gouvernement allemand lors des partys sans surprise à des sommets internationaux ou européens. Dans les médias français ils passent pour être des rabat-joies, mais de quelle joie s’agit-il? De la joie égocentrique du prince-maréchal-président français? Il ne faut pas non plus accepter sans réflexion approfondie la jérémiade allemande selon laquelle "l'Allemagne en a assez de payer pour les autres" dans la Zone-Euro et en Europe. L'Allemagne tout autant que la France a joyeusement spéculé sur la dettes des PIGS (Portugal, Italie, Grèce, Espagne). La France, l'Irlande préfèrent dire que l'Allemagne... exporte de trop. Ah, la machine-outil allemande! "Kein Pfusch, deutsche Wert-Arbeit", en Alsace nous le savons et nos 100000 travailleurs frontaliers et expats alsaciens y participent sur la rive droite avec un salaire mensuel double. Ça doit être à cause de ceci que le ministère français de l'éducation nationale réduit très gravement les moyens horaires de l'enseignement des langues en lycée: il faut être pénétré de l'esprit de la France.

Le Parlement allemand, toujours et de nouveau appelé… Reichstag…, est déjà chargé des débats au sujet de la mise en application de la taxe "Tobin" allemande, et ceci dépasse déjà de très loin le Parlement Européen de Strasbourg qui n’était chargé que d’étudier la faisabilité et de l’impact d’une éventuelle taxation financière. La secrétaire d’Etat parlementaire au ministère allemand du développement, Gudrun Kopp, FDP, a demandé si les recettes seront reversées sous forme d’aide au développement des pays sous-développés comme le prévoyait James Tobin. Le ministère des finances a catégoriquement démenti cette position. La SPD qui a toujours été protagoniste de la Taxe Tobin, et la FDP, les centristes, intensifient à présent leur pression sur le gouvernement avec l’argument que l’on ne peut plus seulement faire reposer sur les contribuables et la population allemande les coûts de la crise et qu'il n’y a plus lieu de continuer à se cacher derrière le G20 et l’Europe en n’agissant pas. L'Allemagne commence à se rendre compte que le choix des G20 d'organiser le nettoyage de ladite Crise avec la Destruction par les marchés est un choix dangereux dont les conséquences peuvent mener à des soulèvements civils et plus si inimités de circonstance.

Une taxe sur les transactions financière ne doit pas se limiter à la Zone-Euro pour éviter que la City de Londres n’écume le reste de transactions financières qui ne se font pas encore sur son sol et sur son parquet. La taxe devrait être introduite dans toute l’Europe. Il ne faut plus avoir cette crainte immodérée envers le paradis libertarien du Royaume-Uni, d’ici peu il va redemander comme en 1974 l’aide au FMI parce qu’il sera lui aussi en banqueroute d’Etat et parce qu’il ne pourra plus avoir l’arrogance de faire cavalier seul, de refuser sa participation au Fonds Européen de Solidarité Financière- FESF, le parapluie-européen, et de vouloir réaliser l’inversion de l’Union Européenne en Association Européenne de Libre Échange – AELE. D'ailleurs justement la Grande-Bretagne, accompagnée de la France, son nouveau laquais officiel, de la Finlande, des Pays-Bas et de l'Allemagne, veut pousser la Commission de Bruxelles à geler ses dépenses jusqu'en 2020 à partir du prochain Budget Européen, alors qu'il a été décidé il y a 8 jours d'augmenter le FESF pour venir en aide aux États européens qui viennent en aide aux banques. A tous les niveaux nous observons le transfert des dettes privées vers la dette publique au détriment des peuples devant leur assiette. L'Europe providence bancaire est toujours le plus grand organisme de privation et de transfert des richesses et des pouvoirs.

Miss_Gossip.jpgWolfgang Schäuble doit accélérer les travaux de mise en application de la taxation financière. Il a déjà fixé ses prévisions budgétaires à court terme avec une recette supplémentaire de 2 milliards annuels à partir de 2012 provenant de cette nouvelle source d’imposition. Cette estimation est timorée parce que les instituts d’étude économique comme le Wifo de Vienne pensent que 12 milliards annuels peuvent être un premier objectif, à la condition que Londres l’instaure aussi et ne se conduise pas comme aspirateur à liquidités en ne pratiquant rien d’autre que de la concurrence déloyale non faussée avec son éventail d’opting outs, ses exemptions de Bruxelles qui lui sont spécialement aménagées par les Traités européens lâchement accepetés par Continental Europe. Avec un taux de 0,05% les recettes en Allemagne seraient de 30 Milliards. Rien qu’à la Bourse des marchés à terme, Eurex, un montant équivalent à 60 fois le PIB allemand est mis en mouvement à des fins uniquement spéculatives et sans la moindre des connexions avec l’économie productive de biens et service, appelée "économie réelle". Selon le FMI, 70 à 90% des transactions financières de la planète ne sont que des transactions aériennes de spéculations. Les spéculations exécutées à la nanoseconde par des systèmes informatiques seraient déjà simplement éliminées. C’était elles qui avaient par exemple été la cause d’un mini krach boursier de cet automne qui avait été derechef corrigé par le PPT, le Plunge Protection Team qui est un outil gouvernemental américain non officiel qui sert à manipuler les cours en cas de krach plus ou moins imprévu et rapide.

Attention, nous n'assistons depuis 2008 qu'à une Bulle échoïque. Les "green-shoots" dont plus personne ne parlent aujourd'hui et que l'on avait voulu voir dans l'augmentation de la valeur des actions et du Dow Jones résultaient aussi de manipulations du marché par une autorité gouvernementale de faussaires créée avec l'Executive Order 12631 par Ronald Reagan en octobre 1987 pour éviter un effondrement de Wall Street: il s'agit d'un groupe informel, mais qui porte un nom, c'est le PPT (wiki), le Plunge Protection Team dans lequel siègent le Secrétaire américain au Trésor, le Directeur de la Fed', le Directeur de la première autorité américaine de surveillance des marchés SEC, et le Directeur de la seconde autorité de surveillance des marchés Commodity Futures Trading Commission et... des membres de l'Exécutif de la Goldman Sachs. L'activité de la PPT, appelée un peu moins officieusement la Working Group on Financial Markets, est simple. Elle achète en masse des actions avec de l'argent imprimé par la Fed'. Ainsi la raréfaction artificielle des actions sur les marchés financiers conduit à une augmentation conditionnée et totalement faussée de leur valeur, et à l'illusion de leur bonne santé. Une Taxe sur les Transactions financières pourrait enrayer ces manipulations gouvernementales de hedging sur les cours des actions ou autres produits financiers s'il existe une liberté et une autonomie des médias qui ne s'autocensurent plus et qui les dénoncent comme Wikileaks. Wikileaks est l'excpetion, elle devrait devenir la norme puisque la politique ne s'en donne pas les moyens. En réalité la sous-taxe Tobin de Wolfgang Schäuble n'est qu'un tutu d'apparat pour Miss Gossip. Il faut passer à la taxe Tobin-Spahn qui serait un outil efficace qui enrayerait aussi la spéculation à la baisse et les short selling qui poussent prématurément et dans un scénario catastrophe accéléré à la faillite des entreprises, mais aussi des pays entiers comme la Grèce, l'Irlande, le Portugal. En dehors de la panique de 2008 et pour période temporaire, c'est justement aussi Wolfgang Schäuble qui a été le premier en Europe à interdire la vente à découvert à nu, le short selling, même si cette mesure elle aussi n'est qu'un string appliqué avec délicatesse sur Miss Gossip. Cette interdiction allemande sur les ventes à découvert à nu (short selling) n'a que renforcé la fraude légale bancaire. Il faut donc passer à la Taxe Tobin-Spahn.

Pourtant Wolfgang Schäuble communique directement sur le site du ministère des finances et se promet 5 avantages dont va profiter l'Allemagne avec la taxe Tobin-soft:

  1. Elle obligerait tout le secteur financier à participer financièrement aux coûts des sauvetages de banques
  2. Le déplacement des activités à l'étranger des acteurs financiers serait freiné avec une taxe appliquée internationalement
  3. Les recettes créées par la taxe sur les transactions financières seraient considérablement plus élevées que celles procurées par la taxe sur les activités financières
  4. Une taxe sur les transactions financières pourrait résolument contribuer à la stabilisation des marchés financiers pour les transactions ayant pour objectif des marges minimales. Le danger relatif aux transactions automatisées informatiques serait aussi limité.
  5. Il n'y a aucune limitation juridique à une taxe sur les transactions financières car elle peut être introduite comme une simple taxe sur la circulation des capitaux. L'introduction de cette taxe peut se faire de manière très aisée parce que dans tous les segments du marché les transactions financières se déroulent sur des systèmes internationaux standardisés.

Le point n°5 de Wolfgang Schäuble est intéressant et révèle un glissement sémantique capital par rapport au dogme de tous les Traités européens et du Traité de Lisbonne, qui a remplacé le TCE, Traité Constitutionnel Européen sans le modifier.
Ledit fameux Titre 3 qui était le fondement des arguments des Nonnistes comme moi-même, avait été totalement intégré dans le Traité de Lisbonne. Dans ce point N°5 nous lisons que la Taxe sur les Transactions financières peut être introduite comme une simple taxe sur la circulation des capitaux. Ceci constitue un aveux non voilé que le pilier de tout Traité européen, la Libre Circulation des Capitaux, doit avoir des limites. Ne nous réjouissons pas pour autant sans fondement. La soft-Tobin de Wolfgang Schäuble ne servira qu'à faire entrer de nouvelles recettes dans le budget de l'État allemand et ne représentera même pas 1% de tous les bail-outs des banques réalisés par l'Allemagne depuis deux ans, alors que selon le point N°1 elle obligerait tout le secteur financier à participer financièrement aux coûts des sauvetages de banques.

Une mise en œuvre unilatérale de la taxe Tobin est possible. Le Brésil a introduit le 20 octobre 2009 la Taxe Tobin de 2% sur les flux de capitaux, applicable sur les actions et les obligations. Cette taxe ne concerne pas les investissements étrangers directs, mais les capitaux étrangers nomades qui font un aller-retour rapide dans le pays pour réaliser des bénéfices à court terme. Sur les marchés mondiaux des capitaux, le long terme commence à la 10ème minute. Ce taux de 2% dépasse de très loin les préconisations de James Tobin pour qui 0,2% serait nettement dissuasif pour le tourisme des vautours. Le Gouvernement Luiz Inácio Lula da Silva veut limiter l’entrée de capitaux, qui accélère la valorisation du Real, et grève la compétitivité des exportations brésiliennes et il veut éviter la formation d’une bulle boursière. Depuis le début de l’année 2009, la devise brésilienne s’est valorisée de 45% contre le dollar et de 33% contre l'Euro. C’est la plus forte progression parmi les 16 devises mondiales les plus échangées et la preuve que l'argument de l'isolation d'un État tobiniste ne tient pas. Au COP 15 du Copenhagen climatique, le prince-président français a aussi fait l'un de ses sempiternels effets d'annonce en faveur de l'introduction de la Taxe Tobin sur les Transactions Financières.

Pour comprendre les tergiversations compulsives au sujet de la taxe Tobin, je vous remets maintenant ici ce que je vous ai écrit le 15 novembre 2008 dans mon post intitulé "Le G20 oublie la Taxe Tobin Spahn contre les spéculations systémiques et la Taxe Tobin". Ce que j'avais écrit sur mon site il y a deux ans, trois ans, quatre ans vous paraît presque normal et banal, mais souvenez-vous qu'il y a moins de deux ans il y avait un consensus mondial sur les "green shoots", le printemps de la reprise qui n'a jamais eu lieu. Pour les besoins de la rédaction je vous ai très légèrement actualisé en une ou deux phrases, en une ou deux modifications, mes propos de novembre 2008 pour mieux les recadrer dans le contexte d'aujourd'hui. Je vous invite aussi à cliquer sur les liens hypertextes pour que vous voyez que votre propre pensée n'est pas encore aboutie au niveau de la solidarité locale, régionale et globale de l'Europe. (Tableau de Hans Maler: Anton Fugger)

Début de mon propre copié-collé: >>>
James Tobin, Prix Nobel d'Économie, s'est lui-même détourné de son invention, sous la politique de ce que j'appelle le money-push-up initiée et maintenue pendant presque 10 ans par le "gourou" Alan Greenspan, l'ancien gouverneur de la banque centrale américaine (Fed'). James Tobin avait à l'époque de Greenspan encore plus ardemment défendu le libre-échange, encore plus soutenu le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque mondiale et l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), mais il n'est pas impossible qu'il fasse bientôt partie de la listes des pentitos comme Paul Krugman, le récent prix Nobel et chantre de l'économie libérale jusqu'au moment où il s'était mis à déchanter et sentir le vent tourner, un peu avant les autres ténors. Ou comme le chaman de la République actuellement en poste à la Présidence du Pays quand il dénonce "la Dictature des marchés".

La TaxeTobin est toujours pour Joseph Stiglitz l'un des objectifs à atteindre. L'assiette et le taux de la Taxe Tobin seraient identiques dans tous les pays. L'occasion de la redéfinir comme un Plan concret d'action a été manquée au G20 de Washington de novembre 2008 dit officieusement le G20-Bretton Woods 2. Collectée et administrée par chaque gouvernement, les fonds recueillis par la Taxe Tobin seraient ensuite reversés à un organisme géré par le FMI, la Banque Mondiale, ou un organisme indépendant placé sous le contrôle de l'ONU. Ce serait mieux qu'un club d'experts comptables versés dans la comptabilité nationale et d'entreprise et regroupés dans une haute administration internationale à inventer. Les sommes ainsi récoltées par la Taxe Tobin seraient redistribuées prioritairement aux pays les moins avancés. La Taxe Tobin aurait deux avantages selon ses défenseurs: freiner la spéculation et favoriser le développement. Le faible taux ne découragerait pas les échanges non-spéculatifs. 

En commençant cet article sur ce que ne sont pas le G20, "Bretton Woods 2" de Washington et les conférences du 30 avril 2009, je m'étais mis à rêver d'une Taxe Tobin démultipliée pour empêcher l'existence même des spéculateurs systémiques et juguler l'action des hedge fonds, des fonds vautours, des fonds de pension et pour juguler les dérives de jeux de trésorerie exercés par les entreprises industrielles et de service qui spéculent avec le bénéfice issu de leurs activités et de celle des Travailleurs. Il faut le rappeler, des Travailleurs. Naïvement je m'étais mis dans la tête un facteur multiplicateur de 3 à 4 par rapport à la Taxe sur les transactions monétaires comme l'avait pensé James Tobin.

En réalité cette Taxe Tobin démultipliée a été conçue par l'économiste allemand Spahn et s'appelle taxe Tobin-Spahn. Je vous expose en premier lieu la description du fonctionnement de cette taxe, puis j'exprime ma colère face aux arguments des détracteurs de la Taxe Tobin qui s'étaient exprimés il y a plus de dix ans quand le débat était lancé au niveau sociétal, mais qui n'avait jamais été mis réellement à l'ordre du jour des débats au Gouvernement ou au Parlement autrement qu'en un texte d'étude sur la faisabilité de son application.

La Taxe Tobin est de plus en plus associée au concept développé par l'économiste Spahn. La Taxe Tobin-Spahn est une taxe à double niveau: le premier niveau est un faible taux applicable aux transactions financières tant que celles-ci restent dans les limites d'une moyenne convenue, le deuxième niveau est un taux élevé de l'ordre de 80 % qui s'applique automatiquement en cas d'instabilité financière.

Le taux du premier niveau, de l'ordre du centième de %, est trop faible pour entraver les transactions productives mais constitue déjà un frein aux transactions spéculatives. Celles-ci, en effet, se caractérisent par des échanges financiers très rapides et très nombreux avec des marges bénéficiaires très faibles. C'est la répétition de ces échanges sur un court laps de temps qui permet d'accumuler des bénéfices importants. La Taxe Tobin-Spahn s'appliquant à chacune des transactions grèverait de façon importante le bénéfice final du spéculateur et encore plus du spéculateur qui mise à la baisse comme dans les short sellings.

Voici maintenant quelques arguments des détracteurs de la Taxe Tobin: "en dépit de son taux très faible, elle constituerait un frein aux échanges en général, étant donné qu'elle serait également prélevée sur des transactions de paiement et transfert non-spéculatives, du fait des entreprises fonctionnant en réseau, et des contraintes d'optimisation de trésorerie en temps réel. Elle serait dans une certaine mesure incompatible avec le secret bancaire, parce qu'elle nécessite la traçabilité des transactions financières. Il y aurait ainsi des difficultés administratives à instaurer ce système. Elle devrait être mise en place à une échelle mondiale ou continentale, ce qui implique une entente difficile à obtenir: une action isolée de quelques pays aurait des effets négatifs sur leur économie".

Nous avons ici tous les ingrédients de bases sur lesquelles pourrait se mettre d'accord le G20. Le communiqué final du G20 de Washington de novembre 2008, s'il se présente en 6 points, est totalement vague et ne lance pas des pistes réelles d'analyse et de contrôle, de règlementation, de correction et de répression des dérives spéculatives. Depuis le G20 de Washington tous les autres G20 qui se sont tenus n'ont apporté aucun changement, mais un soutien à la spéculation massive avec l'argent "frais" issu des plans dits de "Sauvetage et de Relance". Je pense même que l'inconsistance des communiqués de tout G20 de crise est équivalente à la juste mesure de l'incapacité de nos dirigeants de comprendre la crise et à la juste hauteur de leur nolonté de réorganiser le nouvel ordre international.

La non consistance du Communiqué du G20 constitue un vide conceptuel qui doit prendre toute la place et occuper les esprits afin de faire, comme pour la résolution européenne du 20 janvier 2000 un résumé d'une étude de faisabilité des mesures à prendre, tout en inscrivant pour objectif "la stabilisation ­et la pérennité­ des marchés financiers globalisés". Un tel show planétaire, un tel buzz, pour des textes amendés d'avance. Un tel narcisso-show qui résulte de la réunion du G20 dit G20-Bretton Woods 2, du 15 novembre 2008 et qui jette les bases de l'agenda pour 2009.

Pourquoi un tel vide conceptuel initié avec un tel pouvoir de capillarité?  L'explication est simple. La réorganisation fondamentale du nouvel ordre international et commercial devrait écarter d'un simple trait de plume la vision du monde qui a court depuis Bretton Woods 1, et qui a été renforcée par l'abandon en 1973 du système monétaire international, puis par le Consensus de Washington qui a une valeur tacite de Traité constitutionnel planétaire, et finalement de l'OMC.

Le communiqué du G20 me rappelle le jeu d'illusionniste qui avait été fait avec le soi-disant Plan européen de Sauvetage qui est décliné nationalement grâce aux "boîtes à outils" qui permettent les interprétations nationales unilatérales et qui faussent dans son essence même toute cohésion multilatérale.

Les chefs d'État et de gouvernement du G20 ont toujours convenu de se retrouver plus tard "afin de vérifier la mise en œuvre des principes et décisions" sur lesquels ils se sont mis d'accord. Ceci n'aura été que deux années de perdues pour la définition de l'action concrète multilatérale et planétaire.

Soucieux, comme l'a conseillé le président américain George W. Bush, "de ne pas se laisser tenter par le protectionnisme", le G20 de Washington avait demandé dans son communiqué un accord avant la fin de l'année 2008 pour relancer les négociations de l'OMC de libéralisation des échanges mondiaux. La phrase enrobée d'afféteries de Bush est un genre de drapeau blanc du belligérant issu de la tranchée ou il s'était replié par peur et torpeur et qui avance à découvert, feignant d'implorer l'armistice, une grenade à fragmentation en poche. Je vous ai expliqué que le Cycle de Doha est mort et irréversible à cause des milliers d'Accords de Partenariat Économique de libre échange qui ont été conclus depuis 2001. Ces milliers d'Accords donnent des avantages concurrentiels (protectionnistes) tels aux pays industrialisés que je ne m'imagine pas qu'ils veuillent subitement les abandonner ou feindre "de ne pas se laisser tenter" par eux. Le Cycle de Doha dont les négociations se sont prolongées 7 années de plus que prévu a justement été mené à son échec définitif parce que le Quad (USA, Canada, Japon et UE) n'a pas voulu éliminer ses propres subventions et lever ses barrières protectionnistes contre les produits agricoles, textiles, manufacturés ou industriels des pays émergents ou en développement. Le propos de Bush au sujet du protectionnisme qui ne doit plus tenter, est vide de sens, un vide conceptuel sur lequel les influenceurs se rassemblent en revers. Le fait de s'y accrocher et d'élever cette idée comme préalable quant aux futures négociations pour un accord mondial du type de Bretton Woods 2 existe pour occuper le terrain mental mondial et pour faire perdurer ce qui n'est qu'un désordre commercial international.

Face à des "conditions économiques dégradées au niveau mondial, nous sommes tombés d'accord sur la nécessité d'une réponse politique plus large fondée sur une coopération macro-économique plus étroite pour restaurer la croissance", indique le communiqué officiel diffusé à l'issue du sommet G20 des chefs d'État et de gouvernement qui s'est tenu à Washington.
(Photo: Quentin Massys, le Prêteur et sa femme)

L'objectif de tout G20 est de restaurer la croissance et non pas d'organiser autrement la division internationale du travail et non pas de piloter autrement la croissance entre le créancier-consommateur américain et le débiteur-producteur chinois et encore moins de considérer que la croissance est appauvrissante pour les PED, les Pays ACP et une couche de plus en plus grande de la population des pays industrialisés.

Vous avez donc ici le ferment de la nouvelle bulle qui éclatera avec comme corollaire une privation d'une part du PIB qui sera mutée en actifs toxiques et pourris et un détournement d'une autre part du PIB qui sera reversée directement pour relancer la croissance des groupes de la fiducie et des groupes industriels.

L'appareil de surveillance prudentielle et du calcul du risque des systèmes d'investissement et des des banques spéculatives qui se veut être la grande nouveauté du G20, n'en est pas une une. Tout ceci était déjà inscrit dans les systèmes et normes comptables qui portent les noms IAS, IFRS, IFRS-7, et Basel 2. Principalement les USA et le Royaume-Uni s'étaient opposés à leur application pour les hedge fonds, les fonds en général, les banques d'investissement et pour les activités concernant la spéculation des produits financiers dérivés comme les subprimes.

Il ne vous a pas échappé que le G20 de Washington portait le nom de "World Economy". Vous n'êtes pas sans savoir que ce club ne s'est pas demandé pourquoi les pays riches industrialisés sont en récession et les pays émergents ne sont qu'en ralentissement économique. La réflexion sur le partage international et prudentiel du travail ne s'est pas faite. La Tribune de Genève a publié une infographie du G20 pour 2009 sur la situation de récession (Allemagne, France...) ou de croissance dans le monde et sur les Plans d'investissements et de relance gouvernementaux. Il sera intéressant de voir qui va diriger le G21, le club des pauvres formé à Doha en 2001. Il sera intéressant de voir par quelle tentation le monde "développé" de l'hémisphère riche va essayer cette fois-ci de rediriger à son compte les assets, les potentialités et les capacités de l'hémisphère pauvre. <<< Fin de mon copié-collé.

La voix de Wolfgang Schäuble est intéressante, mais ses gesticulations n'ont pas d'autre objectif que de créer un nouvel impôt. Il serait pourtant facile de l'élever à une vraie Taxe Tobin, puis à une Taxe Tobin Spahn si la volonté politique de l'Allemagne et d'une Europe politique devait apparaître. Dans l'effondrement imminent financier global il y aura une alternative: une guerre civile transférée sur un champ d'opération tiers pour faire diversion avec une vraie guerre régionale, ou une prise en main politique d'en bas ou d'en haut. Cette prise en main pourrait être européenne et sera ce que je pressens consciemment depuis 1989: la Chute du Mur du Berlin, côté ouest. Autrement dit, l'Europe aura complètement déclaré son Indépendance face aux USA... avant de se soumettre à la Chine. En tous cas ceci se fera avec une Europe politique et une gouvernance européenne économique et fiscale, et sociale.

màj du mardi 21 décembre 2010: Il ne fallait pas être clerc de notaire et avoir un capacité exacerbée de divination pour savoir que la Chine veut se placer sur la scène internationale. Au sommet climatique COP 15 de Koebenhavn c'est elle qui a reçu en coulisse et selon son agenda propre les grands du G20 à la queue-leuleu. J'observe sur mon site les accords swap de devise que la Chine a avec des pays d'Amérique latine dont le Brésil, d'Afrique, l'Ukraine. La Chine s'y connaît sur la Région Europe et sous Mao elle s'était affiliée à l'Albanie qui était "l'oeil de la Chine". La Chine avait offert dès octobre 2010 à la Grèce de racheter ses dettes en échange d'une "coopération stratégique". Il s'agit pour la Chine de créer en Grèce hub vers les Pays de l'Europe du sud pour l'exportation des produits chinois. La Chine a aussi déjà racheté une partie de la dette espagnole et portugaise et a annoncé officiellement le vice-premier ministre chinois Wang Qishan le 21 décembre 2010 à Péking aux haut-dignitaire européens comme le Commissaire au marché intérieur et à la Concurrence Joaquín Almuni, le Commissaire au commerce Karel De Gucht, et le Commissaire à l'économie et à la Concurrence Olli Rehn. Avec quelle monnaie les chinois vont-ils achètent les dettes européennes? Avec des $ qui ne valent plus rien, ou avec des Uan Renmimbi qui vont valoir internationalement dans 6 mois après la chute de l'empire de Washington?

24. novembre 2010

Quelle est la différence entre la Banqueroute d'Etat de l'Irlande et les Actifs Cantonnés de la Société Générale ?

1_Skibbereen_01.jpg
Depuis que mon site existe je ne me suis jamais laissé aveugler par les banques et surtout pas par le décorum tautologique que le Consensus de Washington/Bruxelles, le Traité de Lisbonne, les normes dites "prudencielles" Bâle II ou Bâle III ou Solvency II et la Directive européenne CRD - sur les Fonds propres réglementaires , la toute dernière Directive européenne AIFM sur les Hedge Fonds leur offrent.  Il n'est pas nécessaire d'être un "gauchiste" pour évaluer l'inébranlable nostalgie de l'effondrement total que le système économique mondial consolidé dans la Région Europe par le Traité de Lisbonne avait aussi nourrie.

1_Skibbereen_02.jpgAujourd'hui je ne vais me contenter de traduire in-extenso un article du Financial Times Deutschland.

Mais avant, je repose la question: Quelle est la différence entre la Banqueroute d'État de l'Irlande et les 100 milliards d'Actifs Cantonnés de la Société Générale ? Réponse: il n'y a pas de différence, même la taille annoncée des pertes est la même. L'Irlande a besoin de 100 milliards d'euros pour sortir de sa banqueroute d'État en réalisant le bail-out de ses banques, et la Société Générale est entrain de rapatrier en France une première tranche de 100 milliards de pertes de ses paradis off-shore. (Photos: août 2008, Ireland, Skibbereen)

Bruxelles, la BCE, le FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière offrent 100 milliards aux banques irlandaises par l'intermédiaire du gouvernement irlandais, et la Société Générale est la première banque française qui se met sur les rangs pour mendier au gouvernement français un bail-out qui sera en partie réalisé avec un aménagement fiscal en sa faveur.

Depuis le 11 avril 2008 je vous informe que le temps n'est pas encore venu où les banques vont révéler l'ampleur réelle de leurs positions toxiques. Quand le grand dévoilement commencera nous aurons ce global meltdown dont je vous entretiens très régulièrement. Assommés, les peuples accepterons alors toute forme de plan d'austérité, de sabordage du Welfare State, des privatisations selon l'AGCS, du retardement de l'âge du départ à la retraite, des allocations familiales, sociale, de chômage et de santé, des droits d'inscription aux universités, etc. Si la vérité des banques ne sort pas par les voies naturelles, Wikileaks promet de la déverser dans l'opinion publique dans peu de temps. Personne ne peut critiquer l'action "anarchiste" de Wikileaks, la violence est du côté des institutionnels et des médias qui ne font pas leur travail pour entretenir une saine démocratie.

Je rappelle que ladite "Crise" avait commencé en juin 2006 aux USA avec lesdits "Subprimes" et avait entrainé dès la fin de l'année 2007 la Bear Stearns et la Lehman Brothers, AIG, Fannie Mae et Freddie Mac, Chrysler et General Motors... dans la faillite; et du côté européen c'était en premier la Northern Rock, la 5ème banque d'investissement, en Grande Bretagne en été 2007 où il y avait eu le "run" sur une banque, l'afflux des déposants qui retiraient en masse aux guichets toutes leurs économies.

L'Irlande - qui est le pays européen qui a touché le plus d'aides structurelles européennes par rapport à son nombre d'habitants - est passée du Tigre celtique au mendiant européen. On ne sait pas que la France a été le tigre gaulois de la finance et qu'elle va gérer une mendicité intérieure en la masquant, pour commencer, par un sévère plan d'austérité imploré auprès du gouvernement Fillion/Sarkozy. Le 18 avril 2010 je vous avais écrit un article "La 2ème vague des grandes faillites des banques - 2è et 3è krach immobilier commercial et industriel". Il fallait sauver la Grèce avec les fonds européens, parce que les banques allemandes et françaises avaient spéculé respectivement pour plus de 100 milliards sur la dette grecque et les positions pourries et toxiques grecques. Sauver la Grèce, sauver l'Irlande, sauver les banques ne sont que des manière de créer plus ou moins directement des bad banks pour lesquelles les européens libres et non faussés vont payer pendant les 80 prochaines années à venir.

Mais si la Grèce s'est fourvoyée dans l'effondrement, si l'Irlande s'est fourvoyée dans la Banqueroute d'État, c'est tout autant parce que les pays européens sont eux-mêmes victimes de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives européennes sur les libres circulations des capitaux, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN qui leur ont laissé faire n'importe quoi par indulgence ou légalement par les opting-out anglais ou irlandais qui aménageaient pour ces pays les exemptions qui leurs étaient nécessaires pour ne pas respecter légalement la "Concurrence libre et non faussée" de l'esprit du Traité de Rome. Soit les États trichaient naturellement avec leur comptabilité nationale publiée pour contourner les critères de convergence et de Maastricht pour l'entrée dans la Zone-Euro, soient ils jouissaient de leur exemptions de Bruxelles, les opting-out qui étaient très officiellement des dumping fiscaux ou sociaux.

L'Irlande, dans sa fonction de mère de toutes les mères néo-libérales, avait en Europe la fonction secrète et ouverte de syncrétisme nervalien pour les rédacteurs des Directives Européennes et pour les Constituants du Traité de Lisbonne qui se promettaient un humanisme automatique de la jouissance pour tous dans le trickle-down-effect, l'effet de percolation: la "réussite irlandaise" avait cette apparence d'un culte idolâtre, d'une figure de la Mère perdue, mais aussi de la Femme idéale où se mêlent, Marie, Isis, la reine de Saba, la panacée consumériste, le référendum oublié, l'adhésion réelle totale des peuples mais non demandée ni donnée. Dans ce grand décorum, la Lutte de la Classe financière a été la seule qui soit dans la seule vérité qui était et est encore plus aujourd'hui la vérité de la fraude, de la falsification des bilans comptables des sociétés, des banques, des pays. A cette fraude s'ajoute l'Europe Providence bancaire qui donne un blanc seing à la spéculation, qui l'engraisse, qui accélère la libre circulation des capitaux en suivant les ordres des agences de notation et des marchés financiers.

Voici donc ci-dessous ma traduction de l'article du Financial Times Deutschland du 22 novembre 2010   >>>


"Schluss mit den Nebelbomben der Banken"

"Stoppez les bombes à brouillard des banques".

1_Skibbereen_05.jpg"Les gouvernements européens auraient dû comprendre au plus tard lors de la dramatique action de sauvetage pendant la crise financière de 2008 que le destin de leurs pays était entre les mains de quelques milliers de banquiers qui les mènent par le bout du nez. Un système bancaire délabré peut entraîner dans la ruine des États entiers. C’est ce qui vient d’être révélé en Irlande où le secteur financier est proportionnellement bien trop sur-gonflé par rapport à l’économie nationale du pays.

Il est d’autant plus étonnant, au regard de cette étroite dépendance par rapport aux banques, que les pays européens se laissent toujours tout autant mener par elles par le bout du nez. Le cas de l’Irlande en est toujours la preuve éclatante.

Pas plus tard qu’au début de l’été 2010 les superviseurs européens avaient examiné dans le « Stresstest » 91 instituts financiers pour évaluer leur résistance face à la crise. Ces superviseurs ne se sont reposés que sur les données produites par les banques elles-mêmes. A l’issue de l’examen, 84 banques avaient réussi le stresstest et les superviseurs l’ont attesté avec la mention “tout est en ordre“. Le sauvetage pour l’Irlande démontre que rien n’est en ordre. Les banques irlandaises sont englouties si profondément dans ce marécage hypothécaire, que l’Etat irlandais n’est plus capable seul de les en extraire. Et partout en Europe, les grandes banques tremblent parce qu’elles ont investi beaucoup trop d’argent dans les banques irlandaises. La Deutsche Bank allemande a à elle seule 114 milliards d’euros dans la fournaise irlandaise. (note du webmestre: cette banque est un mystère mondial, car elle est la most-leveraged bank of the world, la banque qui a le plus grand levier du monde, c'est-à-dire le moins de fonds propres et le plus d’activités pourries et toxiques en cours). La Deutsche Bank annonce le 1 décembre 2010 qu'elle revend son siège de Frankfurt, deux énormes gratte-ciels prestigieux qui font partie du nouveau profil aérien de cette ville des banques et de la BCE.

1_Skibbereen_06.jpgC’est pourquoi il doit être mis un terme aux insinuations nébuleuses et aux informations fausses des banques. Celui qui revendique de manière explicite la protection du contribuable doit être dans l’obligation d’informer les autorités de surveillance des risques encourus. Ce ne sera que de cette manière que les réels dangers d’une crise de l’Irlande, du Portugal ou d’un autre pays pourront être justement évalués.

Les politiciens doivent contraindre les banques à produire les données nécessaires pour le prochain Stresstest du printemps 2011. Ce ne sera que de cette manière que les États disposeront de la crédibilité dont ils auront besoin".

<<< Fin de la traduction.

Le Stress Test des banques américaines n'a été aussi qu'un acte criminel de plus d'Obama qui cultive sa filiation avec le gang Bush & Ponzi, Madoff & Bernanke, Paulson & Wall Street.

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màj du Mercredi 24 XI, 22:08: aux dernière nouvelles, il semble que le trou irlandais serait de 483 milliards d'euros, soit 3 fois le PIB du Pays. Oui, la période des grandes révélations commence, et avec elle l'accélération de l'Histoire qui nous projettera dans Weimar 2. Le PIB des USA est équivalent à 14000 milliards de $. Les USA ont déjà claqué 4000 milliards de $ pour rien, selon la version officielle, mais en réalité d'après les papiers internes comptables de la Fed' qui ne sont pas publiés par Wikileaks mais par le Financial Times ou le New York Times ou la Fed' elle-même, la Fed' a claqué 12,3 trillions de $, soit 12800 milliards de $: 3,3 trillions en helikopter money issue de la planche à billets et 9 trillions en rachat aux banques de Bons du Trésor et d'autres obligations pourries et toxiques. Quand le vérité sortira... il y aura la guerre civile aux USA... qui sera transposée dans une guerre à l'extérieur. Je me souviens de l'un de mes rares commentateurs sur mon site qui m'affirmait que "j'écrivais du n'importe quoi" quand j'informais que temporairement les normes comptables IASB étaient "allégées"... pour maquiller les bilans et retarder la révélation des positions toxiques pourries.

màj du Jeudi 26 XI, 07:44:
1) Les lobbies des analystes et experts financiers font pression sur Bruxelles et la BCE pour faire passer le FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière de 750 milliards d'euros à 1500 milliards d'euros. Ceci permettra d'adoucir la frayeur des peuples quand les banques commenceront à dévoiler l'ampleur de leurs positions toxiques.
2) Le Portugal passe sous la protection du FESF avant même qu'il ne le demande. Ceci permet au Portugal de n'avoir même pas besoin de montrer son mauvais bulletin, il est pardonné d'avance par l'État Providence Bancaire. Par ricochet ceci permet aussi au mauvais élève espagnol de ne pas avoir à craindre la punition des marchés pour cause de mauvais comportement. L'État Providence Bancaire vole au secours de l'Espagne avant même que ne soit émise l'idée qu'elle devrait passer devant le conseil de discipline des marchés financiers. La Lutte de la Classe financière est consacrée par sa victoire absolue sur tous les fronts depuis 20 ans. Il n'y a plus de clivage gauche/droite, il n'y a que la finance.

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sonntagszeitung__the_insight_story_campaign__sarkozy.jpg

Depuis toujours j'écris sur mon site que le grand deal international est de faire tomber l'Europe quelques minutes avant l'effondrement galactique des USA et de sa consœur britannique, ainsi entrera dans l'histoire que les USA se sont effondrés à cause de l'Europe et n'entrera pas dans l'histoire que le système néo-libéral de la libre circulation financière a entrainé la perte de toutes les économies nationales. Le modèle libéral sera donc pérenne après Weimar 2, les petits auront tout perdu, la finance nagera au-dessus.

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Le webmestre n'écrit plus grand chose, le cours de l'histoire en marche et à venir est exactement ce que je vous ai décrit depuis mai 2006. Bientôt nous aurons aussi comme en Irlande ou en Grande Bretagne des émeutes économiques et sociales qui n'auront plus rien à voir avec les wildcats strikes de février 2009. Les Renseignements Généraux savent où me trouver pour faire un remix de Largo Desolato ou de Minetti. Je leur ai facilité la tâche, tout ce que je pense est sur le Net. La police politique n'a plus besoin de monter un dossier. Il n'y aura pas de Cimbre-Gate.

30. octobre 2010

Directive Européenne AIFM sur régulation des Hedge Fonds, autorité des marchés financiers ESMA imposées par Londres

Rostock_022.jpg

Hier, le sommet européen des ministres des finances et de ECOFIN n'a rien apporté de nouveau. La libre circulation des capitaux et la spéculation financière ne sont ni règlementées ni jugulées. Les pays européens peuvent continuer à jouer, à perdre et à attendre les bail out communautaires. La clause de no-bail out est maintenue (Article 125 du Traité de Lisbonne), mais la clause 122 d'entre-aide entre les pays membres de l'Union en cas de catastrophe naturelle ou de manque en énergie a été élargie aux impasses financières, ce qui revient à contourner la clause de no-bail-out selon laquelle il est interdit aux États Membres du Pacte de Stabilité et de Croissance (Dublin, Zone Euro) de porter secours à un membre en difficultés financières ou en banqueroute d'État. La Grèce avait triché avec ses critères de convergence pour entrer dans la zone euro, puis avec ses critères de Maastricht pour y rester sans être grondée par un avertissement de Bruxelles et de ECOFIN, et les banques françaises et allemandes principalement ont spéculé main dans la main avec la Goldman Sachs sur la dette grecque en parfaite connaissance de cause et on précipité l'effondrement financier de la Grèce, mais aussi de l'Espagne et du Portugal. Personne n'a rappelé que la Grèce est aussi victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives Européennes, de l'Euro-Groupe et d'ECOFIN.

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Mise à jour du 12 novembre 2010: Le G20 de Séoul n'a rien apporté comme tous les autres G20 depuis l'éclatement mondial de ladite Crise. Rappel: ce n'est pas une crise, mais l'effondrement du système financier de la spéculation dominante du Consensus de Washington.
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Pour faire écran de fumée les ministres des finances européens et ECOFIN se sont mis d'accord sur un compromis qui va aboutir à la Directive Européenne AIFM (Alternative Investment Fonds Managers) qui est signée le 11 Novembre 2010. Avec cette Directive dite "Directive Hedge Funds" sera créé un organisme européen valorisateur et de supervision des activités des hedge funds, des Private Equity, des Fonds Alternatifs, du Capital Investissement, des Fonds de placement, des Fonds spéculatifs, des Fonds immobiliers. Cet organisme s'appellera ESMA - EU Securities and Markets Authority / Autorité Européenne des Marchés Financiers. (Photos: Rostock, juillet 2010)

Rostock_028.jpgLa directive sur les fonds alternatifs AIFM a été adoptée par une majorité formée par le Parti Populaire Européen, les socialistes (PSE) et les Verts de la Commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen.

La supercherie de la Directive AIFM et du valorisateur ESMA est qu'il relève toujours comme avant ladite "Crise" aux États membres de l'UE d'accorder l'agrément à ces fonds alternatifs d'investissement spéculatif, or 4/5 des transactions spéculatives, soit une masse de 2000 milliards d'euros et certains jours plus de 50% de toutes les transactions financières en Europe, se font à la City de Londres. La Grande-Bretagne n'est pas membre de la Zone Euro et ne soutient pas le parapluie européen de 750 milliards pour venir en aide aux pays européens attaqués par la spéculation financière internationale. Le Fonds de 750 milliards d'euros constitue jusqu'en 2013 pour les pays européens et leurs banques en difficulté financière une assurance-vie. Ce Fonds temporaire, mais on parle déjà de le reconduire ou de le rendre pérenne, est appelé Fonds Européen de Stabilité Financière - FESF et permet aux États membres et aux banques systémiques de recommencer ou de poursuivre leurs activités spéculatives financières comme avant la crise.

Selon la nouvelle Directive européenne, quand l'agrément est accordé aux gérants de ces Fonds spéculatifs dans un pays de l'Union Européenne (l'AMF - Autorité des Marchés Financiers pour la France par exemple), il est valable pour l'ensemble des pays européens. C'est ici que Bruxelles et toute l'Europe manifestent leur incapacité à s'opposer à la City de Londres pour laquelle l'Europe n'est qu'un jardin élargi où ne règne que l'Association Européenne de Libre Échange.

Il parait que cette nouvelle Directive européenne répondrait aux engagements pris au G20 de Washington de novembre 2008. Le G20 de Crise de Washington s'était surtout distingué par l'annonce qu'il allait ouvrir les vannes des surliquidités avec l'impression de fausse monnaie sur les planches à billets (Helikopter Money) et avec la qualitative easing (QE), c'est à dire l'échange des positions toxiques pourries des banques contre du faux argent frais créé aussi avec l'émission des Bons du Trésor, c'est à dire en surgonflant la dette publique des États avec de la pourriture à faire avaler et payer par les peuples. Les standards fixés par l'ESMA n'entreront que progressivement en vigueur en 2015, 2017 et 2018, mais sachant que le monopole de la fraude est laissé tel quel entre les mains de la City à Londres, il est inutile de perdre son temps à les énumérer. Tous les plans américains de "relance" appelés TARP, TALF, PPIP et aussi QE comme Quantitative Easing avec création de fausse monnaie ou Qualitative Easing avec rachat par la banque centrale, la Fed', des positions toxiques ont échoué, comme les plans d'austérité dont l'Irlande aurait dû être l'exemple. Obama, le mariole de la maison Blanche va lancer TARP2 et QE2 dans une semaine après les midterm elections. On le savait depuis le début qu'il serait incapable de réussir.

Irland_Bankruptcy_Island_to_sale.jpg(<< Photo cliquable) L'Irlande est donc officiellement en Banqueroute d'Etat le 18 novembre 2010 et l'Europe va lui donner ~~ 100 milliards d'aide qu'elle sort de son Fonds Européen de Solidarité Financière - FESF de 750 milliards. L'Irlande pose en plus des conditions à l'Europe pour qu'elle donne ces 100 milliards sans imposer de conditions à l'Irlande. L'Europe acceptera le Diktat irlandais et ce ne sera qu'une x-ième aide officielle de l'Europe au système néo-libéral du "modèle" du "Tigre" celtique. L'Irlande a déjà reçu en deux tranches 90 et 40 milliards d'euros de la BCE pour faire du bail-out. L'Europe du Traité de Lisbonne ne peut se permettre, pour sa notoriété, de laisser s'effondrer le modèle de son consensus de Washington remixé en Consensus de Bruxelles. Il faut faire croire que les référendums pour l'adoption du Traité Simplifié - Traité de Lisbonne étaient une bonne chose pour les peuples "souverains".

En 2010 le gouvernement irlandais a déjà détourné en direction des bail out des banques faillitaires un montant équivalent à 32% du PIB de ce pays. Donc ce "modèle" de "réussite économique" et de "croissance" qui faisait son dumping fiscal avec un impôt sur les sociétés de seulement 12,5% et donc avec sa concurrence déloyale face aux pays européens du continent, va encore bénéficier des fonds européens pour contresigner le système néo-libéral qui l'a pourtant mis en banqueroute d'État. Les avantages concurrentiels de ces pays anglophones qui se permettent tous les opting outs sont subventionnés par les fonds européens, avant leur propre faillite pour organiser la faillite des concurrents continentaux, et après leur propre faillite pour consolider la libéralisation des marchés aux profits de la Lutte de la Classe financière. L'Europe est un organisme de privation et de transfert des richesses au profit des systèmes financiers qui se créent pour eux-mêmes une croissance qui est appauvrissante pour les peuples. Oui, je savais parfaitement pourquoi je suis un européen convaincu et nonniste et j'ai assez expliqué sur mon site ce qu'est le Traité de Lisbonne. On avait préféré me prendre pour un demeuré "néo-gauchiste social nationaliste".

C'est bientôt le tour de la Grande Bretagne à faire Banqueroute d'État, et là ce pays sera seul et n'aura pas la capacité effrontée comme les USA à imprimer de la monnaie de contrefaçon sur la planche à billets. La Grande Bretagne a aussi refusé de participer au Fonds Européen de Solidarité Financière - FESF à la différence de la Suède et de la Pologne qui ne sont pas dans la Zone Euro.

Aux USA on parle déjà de QE3 pour le printemps 2011. En sachant que les spéculateurs empruntent à taux zéro auprès de la Fed' ou de ses succursales, les banques, et qu'ils font des bénéfices de spéculation, nous en sommes en réalité toujours à un taux relatif de moins 25% l'an pour le prêt de l'argent. L'État Providence Bancaire est bien né, et les salariés, chômeurs, retraités et malades peuvent crever. L'arrosage par la monnaie de contrefaçon imprimée sur les planches à billet (Helikopter Monney) constitue le cadre de la politique de la gestion de la crise réalisée par la Destruction par les Marchés.

Plateau_de_Californie_2.jpg
Le mariole de White House, Obi le roi du bricolage, fait en pire ce que l'économie avait fait, à savoir financer de la croissance avec de la dette. Mariole Obi est encore plus éloigné d'une réalité tangible car il finance depuis deux ans l'espoir de la croissance avec de la dette, et à l'aide de Bernanke Directeur de la Fed' - Banque Centrale américaine, il va encore injecter 1 trillion, 1000 milliards de fausse monnaie dans l'économie, mais pas comme Keynes avec un New Deal, mais juste pour calmer les marchés financiers. La croissance appauvrissante atteint avec Obama son sommet qu'aucun autre pays ne saura jamais dépasser. Obi, l'élu du peuple... prisonnier de Wall Street, fait de la création monétaire au profit des banques.

Uniquement en cas extrême, l'ESMA pourra donner son avis documentaire aux superviseurs et valorisateurs nationaux des marchés financiers, qui seront libres ou non de le suivre. C'est comme pour les critères de Maastricht qui ont été violés dès le début de l'introduction de l'Euro par tous les États Membres, ou comme pour les Critères de convergence destinés à évaluer la capacité d'un État européen à devenir membre de la Zone Euro.

Pour comprendre comment Bruxelles est arrivée à introduire une Directive AIFM sans effet, je vous invite à relire mon billet du 29 avril 2009 intitulé La Mafia Européenne épargne les Hedge Fonds et rejette le contrôle des marchés financiers et mon billet du 5 juillet 2010 intitulé Le Commissaire Européen au Marché Intérieur offre au lobby financier le Groupe d'Experts en affaires bancaires.

La rédaction de la Directive AIFM qui devrait réglementer les activités des fonds d'investissement et des hedge fonds a de nouveau été le théâtre d'un combat de lobbies. Les euro-députés et autres experts de commissions ont été massivement assaillis et sur les 1600 amendements proposés sur l'initiative de la Commission, 900 ont été directement rédigés par l'industrie financière. Aucune autre force de proposition n'a été entendue ou n'a été en mesure d'émettre des avis.

Rostock_031.jpgAvant 2015, 17 ou 18, le système monétaire et financier mondial sera effondré et la Région européenne ne sera pas préparée à la période qui suivra celle de la "trappe à liquidités", de l'hyperinflation et de Weimar II. L'Europe donne avec la Directive AIFM le signal fort qu'elle ne s'oppose pas à la libre circulation des capitaux spéculatifs systémiques et qu'elle renforce sa bienveillance. Bruxelles ne s'est pas attaquée à toutes les opérations extra-bilancielle comme les LBO, les CDS, les CDO qui ont plongé la planète depuis juin 2006 dans une crise irréversible tant que les pratiques de création, de soutien et d'engraissement des bulles spéculatives comme moteur prépondérant de croissance ne seront pas arrêtées. Par la Directive AIFM l'Europe démontre qu'elle ne pense pas à requalifier la croissance dans un Green New Deal et avec la Taxe Tobin-Spahn.


Les gérants de "l'industrie alternative" n'ont rien à craindre de la Directive AIFM et les derniers qui ont leur siège sur le continent européen vont délocaliser à la City de Londres pour ne pas accepter les limites sur les niveaux de levier, les restrictions sur les ventes à découvert, les obligations antiblanchiment. A Londres ils ne se plieront pas non plus de l'obligation qui serait de consacrer 70% de leur portefeuille à des fonds domiciliés en Europe et 30% au maximum à des fonds non UE. Cette mesure appelée "passeport pays tiers" qui est présentée par les libre-commerçants comme une "mesure protectionniste" sera joyeusement contournée à la City qui accueille des milliers de gestionnaires de fonds dont la plupart dispose d'un siège légal dans les paradis fiscaux à partir desquels ils gèrent leurs véhicules de financement. Aucune mesure contraignante n'est prévue par la Directive AIFM.

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Pour libre circulation des capitaux traité de lisbonne mon site est en Google A2 et A3 alors que je ne suis que le Cimbre du Neudorf!

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Graphique en bas de la page d'accueil sur l'indice non spéculatif du fret maritime transcontinental. Le commerce international est toujours mort, le Baltic Dry Index est tombé de 24% en 6 mois, et de 13% ces 5 derniers jours... mais tout le monde parle encore et de nouveau de "reprise économique". Depuis 2008 les cargos à conteneurs sont passés à une vitesse de 25 nœuds à 12 nœuds et naviguent aussi vite qu'un bon clipper à voile de 1850. La compagnie maritime Maersk a adapté les diesels de sa flotte de 600 cargos au super slow steaming sans qu'il n'y ait de dommages pour les moteurs. Avec le finlandais Wärtsilä vous pouvez faire transformer vos moteurs diesel avec un upgrade kit.

21. octobre 2010

Dérégulation du marché du Travail et de l'Emploi, CJCE et Ordolibéralisme - Consensus de Washington et de Bruxelles

Kilpisjärvi, 69° 03' N - 20° 48' E, pointe extrême de la Laponie finlandaise Pour cette entrée de recherche sur Google     cjce laval et viking ordolibéralisme    mon site occupe la page 1 et une grande partie de la page 2 de Google. Pourtant, personne ne le dit, mais la clef de la dérégulation du marché du travail et de l'emploi réside bien là dedans en conformité avec le Consensus de Washington et de Bruxelles et avec les Directives européennes sur la Libre Circulation des Travailleurs, sur le Détachement des Travailleurs, sur les Libertés d’établissement et de prestation de services (plombier polonais / Bolkenstein) pour faire croire au trickle-down effect, au streaming de l'effet de percolation et à l'humanisme automatique de l'enrichissement des peuples. Depuis le début de ladite Crise, l'Europe a 10 millions de plus de pauvres et la France 500.000 chômeurs de plus. Regardez au bas de la page d'accueil le graphique en reality time du Baltic Dry Index: il n'y a toujours pas de reprise économique. Le fret maritime continental et transcontinental est mort. L'indice était au dessus de 12.000 avant ladite "Crise".

(<<< webcam 69° 03' N - 20° 48' E, Kilpisjärvi en Laponie finlandaise)

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  10. L'Europe sociale n'aura pas lieu, François Denord & Antoine ...

    Le livre donne ainsi un aperçu sur la notion d'ordolibéralisme allemand, ... jusqu'aux arrêts Laval et Viking (2007) - dans lesquels la Cour de justice se donne ... C'est ainsi qu'en 1979, lorsque la CJE, dans un arrêt « Rewe-Zentral ...
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    Critique de l'ordolibéralisme, du Traité de Lisbonne, des APE, de la BCE, .... Dans deux affaires, Laval Vaxholm et Viking, les deux avocats généraux ont ... Les avocats généraux de la Cour de justice européenne ont invité la CJCE à ...
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    Critique de l'ordolibéralisme, du Traité de Lisbonne, des APE, de la BCE, .... Dans deux affaires, Laval Vaxholm et Viking, les deux avocats généraux ont ... Les avocats généraux de la Cour de justice européenne ont invité la CJCE à ...
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  4. Allemagne: Traité de Lisbonne rejeté par la Cour Constitutionnelle ...

    30 juin 2009 ... Critique de l'ordolibéralisme, du Traité de Lisbonne, des APE, de la .... Les Travailleurs de Laval, Rueffert, Viking, Partneri ont eu moins ...
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  5. Europe: incapable de dépasser le Consensus de Washington, Joseph ...

    6 oct. 2008 ... La dernière preuve en date est le jugement de la CEJ / CJCE (Cour ... avec les affaires Laval, Vaxholm, Rüffert, Viking, Partneri. ...
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  6. Etat Providence bancaire: privatisation de la création de monnaie ...

    10 janv. 2009 ... Critique de l'ordolibéralisme, du Traité de Lisbonne, des APE, de la BCE, ...... Les arrêts de la CEJ / CJCE Laval, Rüffert, Viking, ...
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  7. Lettre d'information de la SEE n°3 (septembre 2006)

    Fabienne Kauff-Gazin, " L'arrêt Commission contre Espagne de la CJCE du 31 ... Making in Cultural Tourism: Staging Viking Ships and Rock Music in Roskilde". ...
    www.afsp.msh-paris.fr/activite/.../lettre3.html - En cache - Pages similaires
  8. [PDF]

    SOMMAIRE DANS LA TOURMENTE (1). AUX SOURCES DE LA CRISE FINANCIÈRE

    Format de fichier: PDF/Adobe Acrobat
    reconnaître que l'ordolibéralisme est un mouvement complexe, et qu'il y a finalement peu à ...... dans le même sens CJCE, 11 décembre 2007, Viking, aff. ...
    www.urbanisme.fr/prod/file/esprit/transfaire/.../esprit-2008-11-complet.pdf
  9. Al Charron, né le 27 juillet 1966 à Ottawa (Ontario, Canada) est ...

    Pour la CJCE, ce texte constitue « une restriction à la liberté ...... puis des fabricants d'emballages suédois Tetra Laval et français Sidel. ...
    piad24.googlecode.com/svn.../deft08_tache1_appr.xml.utf8










2. octobre 2010

Burkina Faso: "Le Franc CFA m'a tuer" - La Guerre Monétaire française - La Filière coton biologique en Afrique

Marche_OGM_Burkina_2.jpgLa coopérative agricole burkinabè SEDELAN de Ouagadougou m'envoie aujourd'hui un article sur la nouvelle filière du coton biologique que je vous livre in extenso. Mais avant je vous donne une copie d'un état des lieux sur la coton au Burkina Faso, intitulé "Le Franc CFA m'a tuer". Il faux se souvenir que la France réalise de manière incontournable dans ses anciennes colonies la prédation par l'intermédiaire du Franc CFA. Il n'y a pas que les groupes Total ou AREVA qui vident l'économie de manière ostensible et irréparable pour l'environnement, il y a le laminage quotidien effectué par le Franc CFA. La France de Vichy en collaboration avec l'Allemagne du IIIème Reich avait remodelé et appliqué aux États CFA (Comptoirs Français d'Afrique) le nazisme monétaire de telle sorte qu’on peut assimiler le Franc CFA et la Zone Franc au nazisme monétaire. Pour mieux exercer son contrôle, la Banque de France avait centralisé les réserves de change des colonies africaines auprès du Trésor français.

Après l’occupation nazie, le Franc CFA est une simple poursuite de cette politique monétaire prédatrice à l'image du nazisme monétaire qui était infligé par l'Allemagne à la France et qui fut inclue dans la Convention d’armistice signée le 22 Juin 1940 entre la France et l’Allemagne. L'Afrique est attaquée de toute part encore plus dans cette période de crise monétaire et financière mondiale: les Fonds Spéculatifs rachètent des millions d'hectares de terre arable sur lesquelles ils cultivent les hybrides issus de la nécrotechnologie et  les APE - Accords de Partenariat Économique avec l'Europe sont encore plus violents que l'OMC.

Avec le Franc CFA la France ne fait que de mener en Afrique depuis 71 ans la Guerre Monétaire. La Crise des Subprimes commencée en juin 2006 conduit pourtant en 2010 à la guerre monétaire entre les grandes régions économiques du globe, dans le G20, et la France sera le première à jouer la victime.

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Copies de deux Newsletters du Burkina Faso >>>

I] Où en est le coton africain ?

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« Le franc CFA m’a “tuer” ! »

 A l’occasion de sa parution, le 12 mai, le Rapport Cyclope 2009, ouvrage de référence sur les marchés mondiaux de matières premières, souligne l’agonie des filières en zone Franc qui subissent l’Inde et surtout le franc CFA. Ailleurs en Afrique, notamment au Zimbabwe, la situation n’est pas comparable. Le point de vue de Gérald Estur, co-auteur du rapport.

Fillette transportant du Coton (Burkina) Les Afriques : La crise semble signer la mort des filières cotonnières en Afrique francophone. Quelle est votre analyse ?

Gérald Estur : Il y a eu une petite phase d’espoir pour les filières africaines au début de l’année dernière avec l’envolée des cours dopés par la spéculation, mais qui s’est vite éteinte. Pour la première fois depuis trois ou quatre campagnes, on pouvait espérer revenir à l’équilibre des comptes, à payer des prix suffisamment rémunérateurs aux producteurs pour qu’ils aient recours aux intrants. Mais on a très vite déchanté au bout de trois ou quatre mois. On est retombé au niveau des cours d’il y a deux ans, situation dans laquelle la filière se morfondait entre 2004 et 2007. On s’est retrouvé plongé avec des déficits cumulés considérables.

« On a beaucoup mis la faute sur les subventions américaines. Mais la production américaine perd un million de tonnes tous les ans... Le véritable coupable derrière tout ça, c’est le franc CFA. »

Toutes ces filières, ou pratiquement toutes, sont en perdition : elles ont été recapitalisées par l’Etat. Même de belles filières sont en difficulté.

On a beaucoup mis la faute sur les subventions américaines. On le dit encore souvent en Afrique. Mais il faut tout de même prendre du recul. Ce n’est pas la production américaine qui est l’élément clé. J’aurais tendance à dire que le coupable, c’est l’Inde, ce n’est pas les Etats-Unis. La production américaine perd un million de tonnes tous les ans...

Mais le véritable coupable derrière tout ça, c’est le franc CFA : « Le franc CFA m’a “tuer” ! »

LA : Donc il y a deux coupables : le franc CFA et l’Inde ?

GE : Le franc CFA est resté accroché à l’euro – on a raté le coche au moment du passage à l’euro – et l’euro s’est envolé ! Certes, lorsqu’on est dans un ensemble de pays, certains profitent de la situation plus que d’autres. Mais là, on a clairement arbitré en faveur des pays qui profitent d’un franc CFA fort, à savoir les importateurs et certaines élites qui envoient leurs enfants à l’étranger. Si on était resté au niveau d’un dollar pour environ 600 francs CFA, on n’aurait pas parlé de déficit tous les ans. Or, il y a eu des déficits considérables. Au Mali, on est quasiment à 200 milliards FCFA.

Manifestation des producteurs de coton à Ouagadougou avant la rencontre ministérielle de l'OMC à Hong-Kong en décembre 2005 Toutes les sociétés cotonnières en zone Franc sont virtuellement en faillite. Et c’est le cercle vicieux : on ne peut pas payer un prix suffisamment rémunérateur au producteur. On ne peut pas non plus expliquer à un producteur qu’être payé 150 FCFA le kilo aujourd’hui c’est plus en parité de pouvoir d’achat, en mobylettes chinoises, que ce n’était en 2002 ; 150 francs CFA aujourd’hui, c’est l’équivalent d’au moins 220 FCFA ou plus d’alors. Mais ce discours, bien entendu, ne passe pas !

Malheureusement, le prix des intrants ayant augmenté, c’est l’effet ciseaux. Les gens se retrouvent avec plus rien du tout. Les sociétés sont elles-mêmes en difficultés, donc on paye les gens avec un lance-pierre ou on ne les paye pas. Et lorsqu’on annonce un prix à 200 FCFA, comme cela a été le cas l’année dernière au Mali, les gens n’ont pas plus fait de coton, car ils n’étaient toujours pas payés des 160 francs de l’année précédente. Au Togo, les producteurs n’ont pas été payés pendant deux ans : il y a eu une perte de confiance généralisée vis-à-vis de la filière. Ceci a été le cas sur quasiment tous les pays de la sous-région, sauf peut-être au Burkina.

LA : Dans les autres pays africains producteurs de coton, hors CFA, notamment en Afrique de l’Est, la situation est bien meilleure…

GE : Ils n’ont pas le franc CFA ! On a souvent vu, lors de discussions internationales, les Africains de la zone Franc monter au créneau en disant : ce sont les subventions, les prix s’effondrent, etc. Mais leurs collègues d’Afrique de l’Est ne comprennent pas, car le cours est à 60 cents alors qu’il était à 50 avant... C’est l’effet du taux de change, du CFA !

LA : Comment les autres pays cotonniers, hors CFA, résistent-ils à la crise actuelle ?

GE : Il y a des difficultés, car les prix ont chuté entre les mois de juillet et de novembre, mais ces difficultés ne sont pas du même ordre que celles des sociétés cotonnières africaines de zone Franc. Surtout, il n’y a pas de déficit accumulé. La crise permet d’éliminer les marginaux, ceux qui sont venus simplement par opportunisme. On revient à des gens plus sérieux.

LA : Face à l’Inde, comment la fin de l’année se présente-t-elle ?

GE : L’Inde a fait un grand coup d’accordéon : elle faisait 1,5 Mt, c’était le deuxième exportateur mondial et elle le demeure, mais avec moins d’un million de tonnes. Cependant cela va revenir, car on voit le retour des Etats, notamment en Inde. Même si le secteur est totalement libéralisé, il y a un prix minimum de soutien d’intervention de l’Etat, de l’ordre de 225 FCFA. On dit que c’est beaucoup, mais il faut voir que l’essentiel du marché du coton indien, même si c’est un exportateur important, c’est le marché national. L’Etat a acheté une bonne partie de la récolte et elle se trouve toujours entre ses mains. Donc lorsqu’on dressera le bilan des subventions par pays, cela fera des montants importants.

On voit bien que le grand concurrent de l’Afrique, c’est l’Inde. Non seulement l’Afrique a perdu ce marché, mais il est devenu son concurrent, car il a créé des habitudes, ne serait-ce que par sa proximité géographique : les frais d’évacuation sur le marché chinois sont moins élevés. En 2002/03, les Indiens importaient 500 000 t dont une bonne partie de cotons africains. Maintenant c’est quasiment zéro et l’Inde envoie 1,5 Mt sur le marché chinois.

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II] Les textiles fabriqués à partir de coton biologique africain

Le SIAO (Salon International de l’artisanat de Ouagadougou) a ouvert ses portes le vendredi 29 octobre 2010. Jusqu’au 7 novembre prochain, plus de 2000 artisans, venus de 27 pays dont une vingtaine d’Afrique, exposeront toute la riche diversité des produits de l’artisanat. Je m’y suis rendu dans la matinée du dimanche 31 octobre. Je me suis spécialement attardé sur les stands présentant des pagnes, des vêtements, des sacs… fabriqués à partir du coton biologique du Burkina.

Vue générale de l'entrée du SIAO Stand du fameux bronzier Tasséré Gandema de Koudougou Au dernier salon de 2008, le coton biologique burkinabè était présenté à l’état brut. Il y a deux ans, en effet, toute la production de coton biologique était alors exportée, notamment en France. Aujourd’hui plusieurs entreprises burkinabè sont présentes au SIAO et y exposent leurs produits : des pagnes, des vêtements, des sacs… fabriqués à partir de coton africain issu de la culture biologique.

Le coton biologique africain ( 4 entreprises burkinabè et une malienne sont présentent au salon de cette année) est transformé en partie sur place. Ces entreprises, comme BIOTEX AFRIKA, apportent donc une plus value à un coton trop souvent exporté brut, pour revenir manufacturé sur le continent africain.

 Biotex Afrika se présente elle-même comme une entreprise de droit burkinabè, dont le but est de valoriser localement le coton biologique africain par l’appropriation de techniques industrielles telles que :

  • la filature de coton de culture biologique respectueuse de l’environnement
  • le tissage et le tricotage industriel et artisanal
  • la confection et la sérigraphie (Procédé d’impression où l’on utilise un écran de tissu dont on laisse libres les mailles correspondant à l’image qui doit être imprimée.

  Le stand de Biotex Africa au SIAO 2010 Le stand de l'association Zoodo de Ouahigouya Biotex Africa est fière de sa teinture semi-industrielle biologique certifiée « Oeko-Tex ».

 L’Association Zoodo (amitié en mooré) pour la Promotion de la Femme est également présente. Elle y expose des pelotes de coton filé à la main, des pagnes et des vêtements teints de façon artisanale. Pour cette teinture, les femmes utilisent différentes plantes comme le sorgho rouge, l’acacia nilotica (pegenega en moore), le lannea Microcarpa (le raisinier, sabga en moore)… L’association présente des tissus de belle facture, de couleurs très harmonieuses. Un travail de professionnel (voir les photos ci-contre).

 Sont également présents au SIAO : Coton d’Or, le créateur de mode « François 1er », une entreprise malienne (Le n'domo) basée à Ségou… Toutes ces entreprises ou associations valorisent le coton biologique. Il faut aussi mentionner la présence et l’appui de l’Association pour la coopération internationale suisse Helvetas qui soutient la culture biologique du coton et plusieurs de ces entreprises.

Quelques pelotes de coton filé par les femmes de l'association Zoodo Le riz étuvé du Bénin au SIAO 2010 Autre bonne surprise de ce Salon International de l’artisanat de Ouagadougou, la présence d’un stand de producteurs de riz béninois (de l’Union des riziculteurs du Centre) qui présentent de jolis sacs de riz étuvé à un prix tout à fait abordable : 2 500 F le sac de 5 kg (voir la photo ci-contre, à droite).

 

 

 

III] Le Burkina Faso et Helvetas

Le Burkina Faso est le pays partenaire d’Helvetas le moins développé: un enfant sur quatre n’y atteint pas l’âge de cinq ans, l’espérance de vie se situe autour de 47 ans, le 71% de sa population doit survivre avec moins de deux dollars par jour. Dans les zones rurales, 6% de la population seulement dispose d’installations sanitaires décentes, alors que le pourcentage d’adultes sachant lire et écrire ne s’élève qu’à 13% .

Pour combattre la pauvreté et les maladies, il faut des voies de communication qui permettent à chacun d’accéder aux marchés ou à l’hôpital régional. Depuis 2002, Helvetas construit des routes de désenclavement au Burkina Faso. Il s’agit de pistes rurales de quelques kilomètres, construites principalement à la force des bras. Le choix d’une méthode qui privilégie un travail intensif (une forte intensité de travail) est délibéré, puisqu’il permet aux habitants des villages, aux femmes également, de participer à la construction et de pouvoir gagner un petit revenu. L’accent a également été mis sur l’entretien des nouvelles voies de communication: des équipes locales ont été formées à cet effet. Réaliser une planification à l’échelle régionale est également l’un des points centraux de ce projet.

Marche_OGM_Burkina.jpgLe coton est le principal produit agricole du Burkina Faso. Depuis 2004, Helvetas mène un programme de promotion du coton bio en collaboration avec le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco) et la Direction du développement et de la coopération (DDC). Le programme comprend les mêmes composantes que celles du projet pilote mené avec succès au Mali : instruction, conseils, soutien aux paysans, améliorations des conditions de commercialisation tout au long de la filière.
L’objectif principal de ce programme est d’organiser la coopération entre et avec les partenaires locaux et d’augmenter de manière significative le nombre de producteurs biologiques en respectant les critères du commerce équitable.  Un projet visant à l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable et de l’hygiène communautaire dans la partie orientale du pays est en préparation.

1. octobre 2010

Kamerun - Une guerre cachée aux origines de la Françafrique (1948-1971)

Kamerun.jpg

Je vous mets ici ce lien sur le Site créé autour du Livre " Kamerun! ", car c'est un livre fiable écrit par des chercheurs et publié aux Éditions La Découverte, ce n'est pas un machin d'alter-conspirationnistes de je-ne-sais-quoi. Comme quoi, le nazisme monétaire de Pétain à l'Euro en passant par De Gaulle, Mitterrand, Chirac et NS, trouvait aussi ses applications militaires dans un passé récent ou immédiat. Encore une guerre cachée que la France a menée en même temps que la Guerre d'Algérie.
S'informer sur la ligne éditoriale des Éditions La Découverte.

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L'Afrique est toujours enchaînée dans le Franc CFA et s'est soumise à la volonté du G20 de Londres sous la pression de Bercy en 2009. Enfermée dans la zone coloniale du Franc dans la Crise du Nord l'Afrique pourrait trouver son énergie et accélérer sa déclaration d'indépendance par rapport à l'Euro, si toute fois elle ne fait pas une allégeance aveugle à la Chine.

En regardant mon logiciel d'audience qui analyse la fréquence et les consultations de mes ~~ 64.000 visiteurs/mois je constate depuis 6 mois une très nette montée de l'entrée "Franc CFA" qui a servi pour venir sur mon site à partir des moteurs comme Google. Je pense qu'une conscience se fait jour en Afrique Noire, aussi en Côte d'Ivoire où la route du nouveau Président élu démocratiquement est barrée par le l'ancien dictateur-président, qui ne veut pas reconnaître le résultats des élections, et qui était tout autant soutenu par la France qui adore les dictateurs quand ils sont noirs. Le pillage de l'Afrique noire s'est intensifié avec l'Europe et l'Euro. La Convention de Lomé et l'accord de Cotonou ont sauté avec l'éclatement du Cycle de Doha en 2001 qui a mis en place des milliers d'accords bilatéraux, appelés Accords de Partenariat Économique qui sont encore plus déprédateurs que l'OMC, que les ADPIC, les ADPIC+, que l'AGCS, l'AGCS+. La Convention de Lomé et l'accord de Cotonou avaient mis en place principalement des préférences tarifaires donnant accès à ces pays au marché européen ainsi que des fonds spéciaux destinés à garantir la stabilité des prix à l'achat pour les produits agricoles et miniers. Malgré ce regard européen élargi à l'Afrique par le biais du commerce, la France soutient des clans de familles et de lignées de dictateurs, mais sur son leitmotiv de "la France meurtrie, la France bafouée", agrémenté d'un exhausteur de goût comme "la France, le Pays de la Déclaration des Droits de l'Homme", la France corrompt, maraude, dilapide, vole et tue. Il est étonnant que la Commission de Bruxelles n'édite pas des Résolutions, comme l'ONU le fait à l'encontre de pays belligérants qui colonisent ou commettent des Crimes contre l'Humanité. Le Traité de Lisbonne l'a omis.

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KAMERUN!

Kamerun_2.jpgLe mot de l’éditeur du Livre Kamerun!

Pendant plus de quinze ans, de 1955 à 1971, la France a mené au Cameroun une guerre secrète. Une guerre coloniale, puis néocoloniale, qui a fait des dizaines de milliers de morts, peut-être davantage. Une guerre totalement effacée des histoires officielles. En France, où l’on enseigne toujours que la décolonisation de l’« Afrique française » fut exemplaire et pacifique. Et au Cameroun, où il est encore risqué aujourd’hui d’évoquer ce terrible conflit qui enfanta une redoutable dictature…

C’est dire l’importance de ce livre, qui retrace l’histoire de la guerre menée par les autorités françaises contre l’Union des Populations du Cameroun (UPC), le parti indépendantiste créé en 1948, et tous ceux pour qui la liberté et la justice s’incarnaient en un mot: "Kamerun !".

Pendant quatre ans, les auteurs ont enquêté en France et au Cameroun. Ils ont retrouvé de nombreux témoins : militaires français et camerounais, combattants nationalistes, rescapés des massacres… Dans les archives, ils ont consulté des milliers de documents et fait d’étonnantes trouvailles. Ils racontent comment furent assassinés, un à un, les leaders de l’UPC : Ruben Um Nyobè en 1958, Félix Moumié en 1960 et Ernest Ouandié en 1971. Et ils montrent comment l’administration et l’armée françaises, avec leurs exécutants locaux, ont conduit pendant des années une effroyable répression : bombardements des populations, escadrons de la mort, lavage de cerveau, torture généralisée, etc.

Plus de cinquante ans après la pseudo-indépendance accordée au Cameroun le 1er janvier 1960, cette histoire reste d’une brûlante actualité. Car c’est aussi celle de la naissance de la Françafrique, fruit du consensus colonial de la IVe République. C’est l’histoire, enfin, d’un régime « ami de la France » en guerre perpétuelle contre son propre peuple : après vingt-deux ans de dictature sous Ahmadou Ahidjo et près de trois décennies de déliquescence sous Paul Biya, les Camerounais rêvent toujours d’indépendance et de démocratie.

Thomas Deltombe, journaliste indépendant, est l’auteur de L‘islam imaginaire. La construction médiatique de l’islamophobie en France, 1975-2005 (La Découverte, 2005).

Manuel Domergue est journaliste au magazine Alternatives économiques.

Jacob Tatsitsa, enseignant, est doctorant en histoire à l’université de Yaoundé-I.

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Bienvenue sur le site internet du livre Kamerun! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique (1948-1971), paru début 2011 aux éditions La Découverte.

Cet ouvrage a pour ambition de faire connaître à un large public la guerre que les autorités françaises et leurs alliés locaux ont menée pour écraser le mouvement de libération nationale du Cameroun dans les années qui ont précédé et suivi la proclamation officielle de l’indépendance de ce pays (1er janvier 1960). Plus de cinquante ans plus tard, il est temps que ce conflit meurtrier, zone d’ombre de l’histoire de France et épisode fondateur de la nation camerounaise, sorte de l’oubli.


Kamerun_3.jpgCe site internet Kamerun! a une triple vocation:

  1. Il s’agit en premier lieu d’accompagner le livre, fruit d’une longue enquête réalisée par une équipe franco-camerounaise entre 2006 et 2010.
  2. Le site souhaite aussi accompagner les lecteurs/trices de l’ouvrage. Il propose des compléments d’information: bibliographies, chronologies, cartographies, iconographies. Vous trouverez en outre, pour chacun des 33 chapitres qui composent le livre, un « pense-bête » et des documents d’illustration, inédits ou non: entretiens filmés, documents sonores, documents d’archives. Cette documentation y sera complétée et actualisée au fil du temps, en fonction de vos suggestions (et de vos contributions…).
  3. La troisième ambition, la plus importante, est de constituer un point de rencontre pour tous ceux qui s’intéressent à cette guerre méconnue. Vous pouvez ainsi, si vous le souhaitez, y faire part de vos remarques, signaler vos propres recherches, faire connaître des témoignages encore inconnus et, pourquoi pas, impulser de nouvelles investigations historiques…

Pour donner un cadre aux débats et aux développements que suscitera Kamerun!, les auteurs ont créé une association, Remember Kamerun, à laquelle peuvent se joindre tous ceux qui souhaitent contribuer à une meilleure connaissance de cette guerre du Cameroun.

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Aux origines du système néocolonial français en Afrique


La France, nul ne l’ignore, n’a pas quitté l’Afrique en octroyant l’indépendance à ses anciennes colonies. Elle est partie pour mieux rester. Pour rester cachée derrière des régimes qu’elle a elle-même installés, formés et consolidés, et qu’elle s’est arrangée à contrôler et à maintenir en place sur la longue durée. Des accords de coopération, civils et militaires, ont été signés entre ces partenaires inégaux pour moderniser, en les contractualisant, les liens de dépendance. Des accords de défense (largement secrets) ont également été paraphés pour permettre aux dirigeants des tout jeunes États indépendants de faire face aux menaces extérieures et, encore davantage, aux « troubles intérieurs » qui
pourraient à l’avenir les faire vaciller et ainsi ébranler la nouvelle architecture de ce colonialisme réformé (lire la Présentation).

Lire la suite sur le Site créé autour du Livre " Kamerun! "

16. septembre 2010

Bâle III ou comment retarder de 3 mois l'implosion du système financier et monétaire

Bilmuseo_Helsinki.jpg

Les normes prudentielles comptables Bâle III éditées en privé sans le regard des gouvernements par la compagnie mafieuse du Comité de Bâle vous font d'une mesure un salut vertueux des banques et des fiducies, alors que cette mesure n'est qu'une manière d'extorquer massivement des liquidités aux marchés financiers. Les Fonds Propres Réglementaires des banques vont remonter à 7% et devraient officiellement leur permettre de couvrir leurs pertes en cas de défaillance systémique de l'un de leur clients ou de l'un de leurs secteurs d'activité ou de toute l'économie d'un pays...

Pour augmenter leurs fonds propres, les banques vont réaliser massivement une augmentation de capital en faisant appel dans l'année à venir à de l'argent frais sur les marchés financiers. Les marchés financiers sont trop contents d'offrir leurs liquidités aux banques qui deviennent depuis 2006 de plus en plus too big to fail et qui jouissent de la garantie illimitée des gouvernements, de Bruxelles, de la BCE, du FMI, de la Fed' et d'Obama, le roi du bricolage.

Cette augmentation de capital n'est qu'une manière de voler des fonds dans l'économie réelle, chez les épargnants et chez les investisseurs parce que les banques, pourtant recapitalisées, à perte, par les pouvoirs publics dans des bail-out fantasques, échevelés et dénués de politiques d'assainissement et de relance de l'économie réelle, se trouvent en situation de faillite réelle depuis juin 2006. Les positions toxiques, que les banques ne peuvent plus dissimuler malgré la bienveillance des pouvoirs publics et leur assouplissement des normes comptables IASB / IFRS, vont à présent être rapatriées en France pour la Société Générale (100 milliards d'euros), en Allemagne pour la HRE, le second institut de crédit hypothécaire européen qui a été sauvé il y a 8 mois avec 102 milliards d'euros et qui revient d'être sauvé de la faillite officielle dimanche dernier dans la nuit avec 40 milliards d'euros. Il en est de même pour la Anglo-Irish-Bank en Irlande, AIG aux USA, etc. La seconde vague de grandes faillites bancaires est déclenchée et l'assurance-vie factice de Bâle III ne pourra pas la retenir. Au même moment où la HRE a été sauvée temporairement de la faillite avec 142 milliards elle a versé 25 millions de boni à ses cadres supérieurs qui en sont responsables.

Bâle III n'est qu'un effet d'annonce d'autant plus que ladite mesure ne pourra pas entrer en vigueur avant l'effondrement total. Mais c'est bon pour le moral, une piqure d'héroïne. Bâle III n'apporte pas d'autre mesure, les appareils de regroupement de spéculateurs peuvent poursuivre leur job comme avant. Ces appareils portent le nom de banque. Les banques recommencent massivement à accorder des crédit subprimes, c'est à dire des crédits à des emprunteurs insolvables par avance qui sont des emprunteurs NINJA - No Job, No Income, no Asset.

5. juillet 2010

Le Commissaire Européen au Marché Intérieur offre au lobby financier le Groupe d'Experts en affaires bancaires

Kristiansund_Skipsverft_127.jpgLe Commission de Bruxelles est un organisme de privatisation de droits et de transfert des richesses et des pouvoirs vers une élite financièrement consanguine.

Le 22 juin 2010, un groupe transcourant d'Euro-Députés avait lancé un Appel "Call for a finance Watch" au Parlement Européen et avait de ce fait créé un "Greenpeace de la Finance".

Pour rassurer le secteur financier et des banques, le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux Services, Michel Barnier, UMP, a créé un Groupe d'experts dont il a offert la gouvernance aux banques et dont la fonction est de réguler les activités des banques.

La société européenne s'américanise encore plus avec cet décision du Commissaire français Michel Barnier et la Commission de Bruxelles se soumet avec méthode et détermination de plus en plus aux banques, comme le Congrès et le Sénat américains sont soumis réglementairement à Wall Street et à ses lobbies. La dernière preuve en date est la réforme Obama qui s'appelle Volcker Rule, mais qui est vite passée dans l'opinion publique américaine comme la Dodd Bill, du nom du Sénateur américain démocrate qui est le Président de la Commission Banque et qui est officiellement rémunéré et au service des lobbies financiers. Comme le centralisme démocratique soviétique ou le totalitarisme nazi, ce Régime systémique bancaire a une apparence constitutionnelle et s'exerce au travers d'Organes d'État souverain. La Fed’, la Banque Centrale américaine, fait ce que le Congrès US lui demande de faire. Et le Congrès US fait ce que Wall Street lui demande de faire. Et Obama a été placé à la Présidence par les lobbies financiers et par Christopher Dodd.

Le Congrès US avait révoqué sous Bush la Glass Steagall Act en janvier 1999. Clinton avait empêché la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés, ce qui est devenu le fondement des spéculations massives. Le Congrès a interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act. L'Europe n'a pas besoin de craindre le putsch de la finance, elle pressent avec finesse les besoins des banques et du commerce, puisqu'elle n'est qu'une construction catallactique qui se fixe comme objectif la Liberté de circulation des personnes, des biens, des services et la Libre circulation des capitaux. On ne peut reprocher à l'Europe ce qu'elle est, puisqu'elle est adossée sur les élections européennes, sur un Parlement européen élu, et, s'il devait y avoir des NON, NEJ et No à des référendums constitutionnels, l'Europe est adossée sur la volonté des gouvernements élus dont l'objectif clair et affiché avait été de faire passer par tous les moyens le Traité Européen Simplifié modificatif (TSE) à la place du TCE. Les Gouvernements, dont le gouvernement Sarkozy, qui ont fait passer le TSE se sont fondés sur les résolutions du Parlement Européen.

Le Parlement Européen est édifié lui-même sur l'activité principale d'organiser des putschs et des dénis de démocratie au profit de ses frères de sang du secteur commercial et financier. Les eurodéputés, UMP et UDF français avaient rejeté avec la Résolution Leinen le résultat du référendum sur la Constitution Européenne (TCE) lors d'un vote le 14 juin 2006 au Parlement de Strasbourg. Kristiansund_Skipsverft_115.jpgLes eurodéputés avaient annulé le NON français et le NEJ hollandais par deux votes au Parlement européen avec l'injonction donnée "de faire revoter d'une manière ou d'une autre" le TCE. Strasbourg, symbole de l'unité trouvée entre l'Allemagne et la France, la capitale européenne, si désavouée au demeurant par Paris, était devenu la ville siège de la trahison et de l'annulation des résultats du Référendum sur le TCE du 29 mai 2005. Le 14 juin 2006, ces euro-députés avaient voté pour une résolution exigeant que la France remette la Constitution européenne "telle quelle sur les rails de la ratification"  dès 2007. De plus, est c'est bien plus arrogant et incroyable encore, ils ont voté "contre" un amendement rappelant la règle de l'unanimité pour la ratification et du respect pour les votes français et néerlandais: Texte officiel du Parlement Européen. Il est d'autant plus grave, qu'au milieu de ladite Crise déclenchée avec la crise des Subprimes, les euro-électeurs avaient boudé les élections européennes le 7 juin 2009 et avaient offert une majorité écrasante aux partis de droite. L'occasion était de nouveau perdue que l'Europe fasse autre chose que d'organiser un marché qui n'est ni libre, ni non faussé.

Les lobbies organisent l'Europe directement à Bxl avec le Traité de Lisbonne et y sont officiellement invités par la Commission. La Commission de Bruxelles crée et convoque un groupe d’experts qui sera consulté par elle dans le cadre de la régulation des marchés financiers. La Commission a nommé à 93% des représentants du secteur financier, et cette pratique est courante et fait partie de son business-plan depuis plus de 60 ans. Le lobby des banques fête donc un nouveau succès contre l’Europe de la société civile. Le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux services, Michel Barnier, UMP, a créé ce Groupe d’Experts en Affaires Bancaires, le Gebi (Group of Experts in Banking Issues. Parmi ses 40 experts qui le composent il n’y a qu’un syndicaliste et deux représentants d’associations de consommateurs. Le reste est composé de banques privées… américaines, dont la Goldman Sachs, de consultants financiers américains, et de banques européennes.

Kristiansund_Skipsverft_116.jpgIl y avait comme candidat à siéger dans le Gebi, Jörg Reinbrecht, qui n’est pas employé par les banques mais qui est représentant du syndicat allemand des services Ver.di dans le Conseil de surveillance du groupe Allianz. Ver.di est le plus grand syndicat du monde avec 2,6 millions d'adhérents. Il n'est pas étonnant que ce soit un syndicat allemand qui détienne ce record du nombre d'adhérents après IG Metall qui est le second syndicat du monde. Jörg Reinbrecht n’avait pas postulé en son nom propre mais comme candidat commun de la Confédération Européenne des Syndicats et de l’UNI Global Union, l’organisation syndicale internationale. Malgré le soutien unanime qu’avait obtenu Jörg Reinbrecht pour cette candidature, il avait été écarté par Michel Barnier avec l'argument "qu’avec 120 candidatures il lui fallait réduire le groupe d’experts à une taille opérationnelle". Comme pour tout poste aux Communautés européennes, au départ, l'appel à candidatures est public et ouvert à tous. L'appel à candidatures destiné aux lobbies est appelé "appel à manifestation d'intérêt à participer au groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI)".

Officiellement la mission du Gebi est la suivante: "Afin de faciliter la communication directe entre le secteur bancaire, les consommateurs et la Commission européenne, la Direction générale du Marché intérieur a créé un groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI). Le groupe aura deux tâches principales. Premièrement, il conseillera la Commission sur les politiques et les propositions législatives concernant la réglementation bancaire. Deuxièmement, il fournira des analyses quant à l'impact de ces politiques bancaires et propositions législatives éventuelles sur les acteurs du secteur."

Dans les faits cette Europe de la lobbocracie qui alimente directement ses propres groupes d'experts est faite pour ignorer le Parlement Européen de Strasbourg et pour contourner sans putsch l'expression des urnes, qui elles-mêmes offrent toujours une confortable majorité de droite étayée de petits lutins d'une gauche européenne nivelée dans le "Manifesto" qui est adossé sur le Traité de Lisbonne. Dans le cas présent le Groupe d'experts en affaires bancaires Gebi a été mis en place pour faire oublier le vote du Parlement Européen qui avait offert une majorité de 536 voix Pour et de 80 voix Contre qui appelait la Commission à mettre en œuvre une étude sur la faisabilité de la Taxe Tobin-Spahn et son impact pour préparer le G20 de Toronto.

MEMBRES GEBI / Membres / Mitglieder

  1. Mr Martin Abbott, Bank of America Merrill Lyncht, Bank of America Merrill Lynch
  2. Mr Davide Alfonsi, Intesa Sanpaolo, Intesa Sanpaolo
  3. Mr Lars Andreasen, Danske Bank
  4. Mr David Benson, Nomura
  5. Mr Michel Bilger, Groupe Crédit Agricole
  6. Mr Ales Blazek, GE Capital groupe bancaire mondial
  7. Mr Pierre-Henri Cassou, Deloitte
  8. Mr Robert Charnley, Goldman Sachs
  9. Mr Maurizio Cravero, Unicredit Group
  10. Mr José Luis de Mora, Grupo Santander
  11. Mr Achim Duebel, Finpolconsult.de
  12. Mr José-Luis Escrivá, le Groupe BBVA
  13. Mr Ernesto Fiorillo, Consumatori Associati
  14. Mr Daniel Gros, Centre d'études politiques européennes
  15. Mr Jordi Gual, "la Caixa"
  16. Mr Bill Hayward, Barclays Bank Plc
  17. Ms Patricia Jackson, Ernst and Young (ndlr: membre du think-tank Bruegel)
  18. Ms Anna-Maria Jurkowska-Zeidler, Université de Gdansk
  19. Ms Leena Kallasvuo, OP-Pohjola Group
  20. Mr Rüdiger Krautheuser, NRW.BANK
  21. Ms Dorte Kurek, Nykredit
  22. Mr Christian Lajoie, BNP Paribas
  23. Mr Luc Léonard, Dexia SA
  24. Ms Leena Mörttinen, Nordea Group
  25. Mr Olof Myhrman, SEB Merchant Banking Myhrman
  26. Ms Kerstin Neumann, Commerzbank AG
  27. Mr Jesper Nielsen, Danish financial services union
  28. Mr Frank-Christian Pauli, Fédération des organisations de consommateurs allemandes
  29. Mr Mark Penney, HSBC
  30. Mr Thomas Poppensieker, McKinsey & Company
  31. Mr Andrew Procter, Deutsche Bank AG London
  32. Dr Paul Quigley, AIB Group
  33. Mr Ralph Ricks, The Royal Bank of Scotland (ndlr: la plus grande faillite de toute l'histoire du Royaume Uni)
  34. Ms Magdolna Szőke, Takarékbank Zrt.
  35. Ms Hiltrud Thelen Pischke, PricewaterhouseCoopers AG
  36. Mr Andrzej Topinski, Credit Information Bureau
  37. Mr Andreas Treichl, Erste Group Bank AG
  38. Ms Myriam Vander Stichele, Centre de recherche SOMO sur les sociétés multinationales
  39. Ms Pamela Walkden, Standard Chartered Bank
  40. Mr Giuseppe Zadra, Prima Holding

GEBI OBSERVERS / OBSERVATEURS / BEOBACHTER

  1. Mr Karl-Heinz Boos, Association européenne des banques publiques (EAPB)
  2. Mr Giovanni Carosio, CEBS
  3. Mr Chris de Noose, European Savings Banks Group
  4. Mr Hervé Guider, l'Association européenne des banques coopératives
  5. Mr Panagiotis Strouzas, BCE Banque centrale européenne
  6. Mr Othmar Karas, Parlement européen
  7. Mr Guido Ravoet, Fédération bancaire européenne



Depuis que mon site existe, j'ai mis dans la colonne de gauche le lien sur le Corporate Europe Obesvatory qui surveille le lobbying à Bruxelles auprès des instances européennes et de la Commission. Corporate Europe Observatory dénonce les activités de lobbying de Goldman Sachs à Bruxelles. Comme bel exemple du "conflit d'intérêt" vous avez le lobby financier Bruegel, qui se fait passer pour être un think-tank. Mais quand vous consultez la liste de ses membres vous êtes édifiés. Vous y trouvez la Goldman Sachs américaine, membre du Groupe Gebi, Syngenta le groupe inventeur des OGM, Qualcomm des solutions informatiques, Pfizer pour le secteur pharmaceutique, Ernst & Young pour le consulting financier à Bruxelles et membre du Groupe Gebi... En général ces lobbies financiers ne cachent pas qu'ils travaillent en étroite collaboration avec des lobbies américains. Ainsi le lobby Bruegel est lié par un partenariat avec GMF (the German Marshall Fund) dans l'objectif d'unir les points de vue de Washington et de l'Europe: "This strategic partnership will leverage Bruegel‘s intellectual expertise, GMF‘s convening capabilities and networks in Washington and across Europe". Il ne faut pas avoir peur d'utiliser les mots qui ont disparu depuis la fin de la guerre froide. Avec le maillage planétaire de la Goldman Sachs, ces lobbies financiers, qui siègent à Bruxelles, poursuivent l'impérialisme américain auquel se soumet de nouveau le Commissaire français Michel Barnier, UMP, en intégrant les banques américaines dans son Groupe d'Expert Gebi.

La Commission est habituée de pratiquer unilatéralement le choix des experts. Ceci est démontré par l'étude "The role of the financial industry in shaping the European Policy" qui a été publiée en Novembre 2009 par le réseau Alter-EU. Il existe 19 groupes d’experts qui sont consultés par l’Europe dans les affaires financières. Pour chacun de ces groupes, la distribution des membres n’est pas équilibrée, alors que le Communiqué Européen du 11 décembre 2002 intitulé "Améliorer la base de connaissances pour de meilleures politiques" (52002DC0713)  stipule que la Commission doit fonder une expertise et une évaluation scientifique à partir de diverses sources et qu’elle doit en tenir compte.

Kristiansund_Skipsverft_126.jpg
Comme le recense Alter-EU, la proportion entre les experts financiers et les scientifiques, les associations de consommateurs, les représentants de la société civile ou des syndicats est de 1 pour 4. Il y a 229 représentants de l’industrie financière dans les 19 groupes d’experts. Les lobbies des banques disposent d’une suprématie absolue face aux 150 fonctionnaires européens qui sont employés par Bruxelles dans le cadre de la régulation des marchés financiers. Les syndicats peuvent encore moins y prendre part. Le bureau bruxellois de UNI Global Union n’emploie à temps plein qu’une seule personne qui ne s’occupe que partiellement des marchés financiers.


L’Euro-Député vert, Sven Giegold, déplore que la Commission ne s’oblige même pas à respecter la transparence à laquelle elle s’était engagée dans son Communiqué de 2002 et qu’elle ne publie pas les rapports des groupes d’experts qu’elle a commandités.

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Voilà, le rédacteur fait une pause d'été. Il a écrit 53 billets de fond depuis août 2009 et 103 pour la même période en 2008/09. Tout ceci bénévolement dans le seul souci d'informer. Il y a deux ans, le rédacteur s'était démoli la santé avec un tel travail supplémentaire, cette année ça va. Le rédacteur consulte quotidiennement en trois langues une 30aine de journaux online pour fonder ses arguments. Il ne s'est jamais caché qu'il est à gauche et pour l'instant électeur de candidats du Parti de Gauche.

29. juin 2010

Il n'y a pas de "Crise" mais l'effondrement du Régime systémique autoritaire - Bulles Echoïques, Suite de Krachs majeurs

Pour cet été, voyagez dans la Zone-Euro si vous avez encore les moyens de partir en vacance. Depuis 2008 je vous écris que l'action du trio mafieux de Wall-Street, Obama-Geithner-Bernanke adossé sur le G8 de cancres, n'avait permis que l'illusion de la "jobless recovery" des faux "green shoots", les illusoires reprises sans emploi, et que la constitution d'une nouvelle bulle spéculative avec l'argent public offert à taux zéro et qui n'est allé que tourner en rond dans le circuit fermé des marchés des capitaux. Au sujet de la reprise du Dow Jones au-dessus de 10.000 points, il faut rappeler sur le graphique à droite ce qui s'est produit entre le Black Tuesday de 1929 et 1932. Ce n'était qu'un "Short Jobless Recovery". Actuellement, la Politique du Fonds d'Intervention Européen et toutes les politiques de relance font bien pire, puisque ces injections du centralisme "keynésien" ne servent qu'aux zombie banques pour leur trésorerie. L'argent prêté à taux zéro aux banques, ce crédit gratuit, pour qu'elles fassent leurs œuvres pathologiques de spéculation financière est une licence d'exploitation de casino qui leur est offerte gratuitement par l'État dit souverain. Au nom de la Libre Circulation des capitaux et des services financiers, aucune contrepartie ne leur est demandée pour soutenir l'économie réelle. Pour le drogué, y a-t-il Libre Circulation quand à chaque coin de rue sont accrochés en service libre et gratuit des distributeurs? Pas de méthadone, mais de la bonne.

Mesurées aux marges bénéficiaires actuelles, les actions du S&P-500 n'ont par exemple jamais été aussi chères aujourd'hui que depuis ces 100 dernières années. Entre temps les entreprises "valent" 140 fois leur bénéfice annuel, une valeur normale est de 30. Quelle éclatante bulle! Mais les "liquidités" offertes à un taux de 0% et à un taux relatif négatif de 20% sont de nouveau détournées de l'économie "réelle" vers cette spéculation post-réelle et simplement financière. Ce modèle de "reprise" s'appelle Bulle Échoïque ou bulle-écho, comme les 7 "short recoveries" de la Grande Dépression (graphique ci-dessus). Les banques centrales engraissent les banques et les spéculateurs sur le compte des contribuables et de deux générations futures.
2010 sera comme 1930. L'année 11 comme 31. En pire.

Nous allons payer jusqu'en 2029 pour cette Crise qui aura fait plus de dégâts économiques que les dernières grandes guerres. Il est temps de ne plus parler de crise, mais de l'effondrement du Régime systémique autoritaire, comme il y a eu l'effondrement du régime stalinien, du régime nazi. Une partie aussi de la population sous chacun de ces régimes s'était enrichie au détriment des autres qu'elle a détruits. Sous le Régime systémique autoritaire, adossé sur le Consensus de Washington et sur l'idéologie du trickle down-effect, l'effet de percolation, cet humanisme automatique, les banques et les investisseurs ont pris l'habitude depuis 20 ans de financer des projets spéculatifs ou même de réels investissements avec des emprunts à court terme qu'il faut rembourser et refinancer aussi souvent que passe un nuage de chichon dans le ciel. Les banques systémiques "d'investissement" savaient qu'elles finançaient des chimères gigantesques avec de l'argent qu'elles n'avaient pas et qu'elles n'auront jamais.

Avec de l'argent prêté par la banque centrale à un taux voisin de zéro, ce business-plan est de toute manière un casino gagnant et permet depuis 2008 à faire en sorte que l'argent des banques centrales est prêté, calculé sur la base annuelle, à un taux relatif négatif de 20 à 25 %. Quand ce jeu est fait entre plusieurs devises, il est appelé carry-trade. Quand il est fait par exemple sur la seule base de l'euro, il est du carry-trade intra-communautaire. Et justement jeudi 1 juillet 2010 les banques européennes doivent rembourser 442 milliards d'euros pour aussitôt se refinancer avec de nouvelles liquidités. Mais en reprendre où? Les banques ne se prêtent plus entre elles-mêmes, les marchés financiers font la rétention des liquidités. C'est d'autant plus risqué que les positions toxiques cachées dans les banques vont bien devoir ressortir de leurs bilans comptables un jour ou l'autre et qu'il faudra alors reprendre beaucoup plus de liquidités que prévu pour les refinancer, ou pour recapitaliser les banques, c'est à dire pour les renflouer avec l'argent des contribuables sans les nationaliser. Pour l'instant, la source de liquidités n'est pas tarie d'autant plus que la BCE a aussi déjà lancé la planche à billet depuis le Week-End du 8/9 mai 2010 avec sa politique du Fonds européen d'intervention. C'est la première fois que les banques se refinancent si massivement auprès de banques centrales, qui peuvent s'en payer le luxe car en théorie elles ne sont jamais too big to fail. Miraculeusement, la banque centrale reposant sur le principe cardinal de l'Indépendance de la Banque Centrale se confond avec l'État en cas de défaillance parce que la banqueroute d'un État se veut impossible dans ce Régime systémique autoritaire. D'un autre coté, ceci ne devrait pas poser de problème à la BCE car les banques ne faisant plus confiance entre elles-mêmes n'ont jamais autant déposé leur "surplus" à la BCE. Il n'y a "surplus" que tant que les positions toxiques des banques, les actifs pourris, les actifs en défaisance, les actifs en arrêt, etc... ne sont pas révélés. Il n'y a pas de "Crise de liquidités", l'analyse de la crise est fausse depuis 2006, mais les États continuent à arroser les marchés avec des crédits gratuits de la helicopter money, la planche à billets ou le qualitative easing avec le rachat des positions toxiques c'est à dire en monétisant les dettes des banques. Le 18 novembre 2009, la Société Générale avait pourtant préparé les mentalités au "Worst-case debt scenario" dans the Telegraph. Mais en France personne n'en a parlé.

Dans ce système euphorisant et cette modernité incantatoire de ce Régime systémique autoritaire du "capital risque" et de l'absence de risque du capital, les banques avaient exercé le centralisme automatique dans la création de liquidités en s'adossant sur la banque centrale qui restait indépendante dans son choix de devenir dépendante des banques d'investissement et de ne pas soumettre leurs opérations à une surveillance et au contrôle d'autant plus que l'aléa moral, la défaillance n'était plus possible comme la chute d'un empire millénaire était impossible... Les algorithmes du calcul du risque étaient plus forts que tout et renversaient la moindre des idéologies politiques. Dans un système bancaire classique, les banques récoltent les dépôts et octroient les crédits. Le marché des crédits a été totalement bouleversé par les innovations financières de ce Régime systémique autoritaire. Les entreprises pouvaient maintenant accéder facilement au marché financier via les émissions directes de titres CDS, CDO, CSO, RBS, RMBS, LBO.... Les banquiers s'étaient permis d'inventer ces nouveaux instruments financiers, appelés Véhicules, qui leur permettaient de diminuer l'utilisation de leurs fonds propres et d'augmenter la rentabilité du capital en réduisant à presque zéro le Fonds Propre Réglementaire, car comme il n'y avait plus de risque pour les banques, il n'y avait plus besoin de se couvrir. C'est d'autant plus fou que les activités principales des banques étaient devenues le commerce de la couverture du risque avec des produits qu'elles avaient elles-mêmes structurés comme les Credit Default Swaps (CDS) et autres produits financiers dérivés. Dans ce Régime Systémique autoritaire, le dictateur s'était octroyé son immunité.

Dans le métier de crédit où la marge avait été considérablement réduite par le développement des marchés financiers, les banques avaient pu augmenter leur rentabilité en opérant avec leur doigt une mutation darwinienne: à partir de leurs créances elles avaient structuré des titres qu'elles revendaient à d'autres organismes financiers et investisseurs en brouillant à chaque étape la traçabilité de leurs produits. Cette titrisation avait éveillé, chez les émetteurs de titres et chez leurs revendeurs intermédiaires, des talents structuralistes de mosaïste qui se sont ingéniés à élaborer des macédoines composées de créances diverses. Ces titrisations de titrisations existent, elles sont les "Collateralised Debt Obligations" (CDO). Ceci sont les titrisations au carré: 'CDO-squared' [a credit derivative manufactured out of other derivatives]. Il en existe au cube: des titrisations de titrisations de titrisations. Donc nous sommes dans la parfaite similitude avec les schémas de Ponzi de Bernie Madoff. Je lis dans le Guardian: "...in the years running up to 2007, too much of the developed world's intellectual talent was devoted to ever more complex financial innovations, whose maximum possible benefit was at best marginal, and which in their complexity and opacity created large financial stability risks."

Grâce à ces titres, les banques avaient "refilé" à d'autres, des investisseurs croyant s'enrichir encore plus rapidement, le risque de leurs créances dans un système unique centralisateur avec apparence de grande mutuelle fédérative. La liturgie du Régime systémique totalitaire dispense de réciter en boucles slogans et maximes comme "Wir geloben dem Führer..." parce que le risque n'existe plus et que la Croissance ne se discute pas. Il n'y avait pas besoin de créer KZ ou Goulag pour deleverager la société de ses sceptiques; celui qui ne croyait pas à la Croissance n'avait que le choix d'être Exclu de la Croissance ou de s'appeler Jagdish Bhagwati. Les banques avaient aussi racheté elles-mêmes à d'autres banques ou systèmes financiers des prêts immobiliers par titrisation. Elles voulaient donc s'enrichir deux fois, une fois avec les intérêts que les emprunteurs payent sur les crédits qu'elles avaient accordés, et une seconde fois avec les titres adossés à ces crédits (CDS). Ces titres qui en soit, n'étaient rien qu'un papier et qu'une promesse de rendement financier.

Le plus élégant, pour ces émetteurs de titres comme les banques et assurances, est que l'externalisation de leurs paquets de créances leur permettait d'inscrire hors-bilan leurs engagements (hors bilan = OTC / Over-the-Counter). La valeur en bourse de ces organismes de crédit s'en trouvait réévaluée d'autant. Les banques d'investissement, puis toutes banques classiques commerciales se sont engouffrées dans ce marché financier de ce Régime systémique qui avait fait seul autorité. Par exemple la filiale financière de Chrysler appartenant au fonds de pension Cerberus ou de GM, ou la Mercedes-Benz-Bank, ou la Volkswagen-Bank se sont aussi bien amusées à détourner dans la spéculation de titres les actifs gagnés avec les ventes des automobiles. Il en va de même pour Peugeot-Citroën Société Anonyme (PSA) qui a titrisé les actifs de son groupe dans sa filiale PSA Financial Service ou Banque PSA Finance. Ils ont obtenu une "aide" financière de l'État, ou plus simplement un rachat-élimination (bail out) de leurs créances toxiques par l'État. C'est tellement monstrueux que l'on a de la peine à le croire. Le 27 juin 2010 Siemens vient encore d'obtenir l'accréditation pour fonder sa propre banque.

Comme dans une pyramide de Ponzi à la Bernie Madoff, ce n'est pas le fond de tarte qui détermine la tenue de la pâtisserie sur l'assiette, mais l'idée que l'on se fait de cette tarte. La titrisation améliore le fonctionnement des marchés financiers si les créances initiales sont saines. Les crédits hypothécaires ont été distribués en masse aux débiteurs Ninja (no income, no job, no asset), sans revenu, sans emploi et sans garantie. Aux USA, mais aussi au Royaume-Uni, en Irlande et en Allemagne dans sa partie Est s'étaient ouverts par milliers des Credit-Shops, à côté des Mac'do, des boutiques à crédit qui n'avaient pas d'activité bancaire et dont la seule activité était de dire "oui" comme une putain gratuite et toujours au top.

Nous sommes face au schéma pyramidal de Madoff, mais aussi à des pyramides entrecroisées avec des filiales par-ci et par-là qui se rachetaient entre elles, encore à crédit, en entier ou par appartements. Vous pouvez alors comprendre que le processus d'épandage sur les marchés de ces macédoines et salades composées de titres est exposé à l'aléa moral (moral hazard), le risque résiduel, qui n'a pas été pris au sérieux par les commissions de contrôle des marchés financiers (SEC aux USA, où siégeait le gendre de Madoff...) et des régulateurs nationaux. Dans ce Régime systémique autoritaire, la banque qui titrise les créances n'est pas non plus obligatoirement celle qui les a distribuées. Ceci est encore plus élégant et agréable pour les banques qui ont titrisé, parce qu'elles ne sont plus responsables des risques de défaut une fois les titres et les tartes vendus. Et les intermédiaires avaient aussi amélioré eux-mêmes leurs macédoines de titres en les découpant et en les mélangeant à d'autres avec la salive du bonimenteur comme compost à dividendes. Repensez aux allemands de l'Est qui se sont rués sur les bananes vendues sur le Kurfürstendamm à Berlin par des allemands de l'ouest goguenards qui se croyaient au zoo entrain de nourrir les singes. Qui a été le plus grotesque? Le spéculateur ou l'encapsulé?

Comme dans une tarte à la macédoine, les morceaux multicolores sont agglutinés entre eux et sont adossés à la coupelle, à la fourchette, au bord de l'assiette, à la miette de pain, à la commissure des lèvres comme dans un régime autoritaire, ou encore à la boîte de conserve qui a servi pour l'intermédiation entre le Aldi et votre salle à manger. Ah bon! Vous achetez plutôt chez Félix Potin? Les titres sont tout aussi complexes et les agences de notation, auxquelles les investisseurs avaient fait une confiance aveugle, ne pouvaient pas les évaluer correctement. Par exemple avant l'effondrement de Lehman Brothers elles les classaient encore en AAA au lieu de junk bond (obligation à haut risque, ou si vous préférez valeur poubelle). Je vous mets encore 100 grammes de carottes? Ou je les emballe à part?

En augmentant les intermédiaires - ou comme dans tout bon régime autoritaire, en déclinant à foison et en multipliant la compromission universelle des sympathisants jusqu'aux partis de "gauche" - dans le processus aléatoire, guidé ou semi-guidé d'intermédiation entre les emprunteurs finaux et les agents à capacité de financement, l'illusion est créée que le risque correctement dilué et mutualisé devient source de profits considérables. A côté, un alchimiste est un gagne-petit, le bouffeur de banane est un crétin, et Eric Woerth est un puceau. Encore plus, celui qui l'a vendue sur le Ku'damm.

La relation avec le réel est chez les agents de l'intermédiation au minimum apocryphe. Je dirais même mieux, "l'information pure et parfaite", qui régit chez les classiques le marché, est devenue le mensonge et la duperie dans une concurrence déloyale et faussée. L'idéologie devient quelque chose d'universellement et de totalement admis et qui n'est pas adossée sur un mot. L'idéologie réside dans son avers non dit: il n'existe qu'une concurrence librement et parfaitement faussée. Vous observez en ce moment comme les banques traînent pour exposer le bilan trimestriel et vous voyez à chaque fois comme les désastres annoncés sont encore plus énormes avec de subites "nouvelles découvertes de positions négatives". Les intermédiaires de cette soupe populaire composée à la macédoine, motivés uniquement par les bonus liés aux profits astronomiques générés par cette formidable machine à catapulter des crédits et non tenus responsables par leurs pertes éventuelles au cas où la conjoncture sectorielle ou macroéconomique se retourne, ne se sont pas souciés des aléas moraux des emprunteurs et des autres intermédiaires. Les investisseurs, qui étaient eux-mêmes des intermédiaires et à la recherche des surplus de gain par rapport aux actifs sans risques tels que les obligations d'État des pays industrialisés et leurs couvertures en CDS, se sont précipités sur l'occasion pour acquérir des titres réputés comme peu risqués et bien notés par les agences de notation. La pression a été maximale, dans ce Régime systémique autoritaire, de participer à un marché où le profit paraissait infini et qui leur rapportait un gain immédiat important sans que les investisseurs ne soient personnellement exposés aux risques de perte. On avait juste oublié que gagner de l'argent se fait avec du travail. Qui a été responsable des chambres à gaz, au fond? Tout le monde, un peuple, ou un ou deux dignitaires?

A présent, alors que la société américaine est entrain de se désintégrer, il est de plus en plus courant de traduire en justice les "simples" banksters à la Kerviel qui ne faisaient pas autre chose que de vaquer à leurs affaires ordinaires, puisque toute la société économique capitaliste américaine, mais aussi anglaise, irlandaise, islandaise, d'Abou Dabi, de Dubaï, était organisée sur la pyramide Ponzi avec laquelle les apports des nouveaux entrants étaient versés sous forme de dividendes aux investisseurs plus anciens. Le système d'accélération de la vélocité de l'argent pour financer à crédit des projets de spéculation sur des produits titrisés dérivés financiers suit tout autant le système Ponzi, comme le système adossé sur la réduction à la valeur quasi nulle des réserves fragmentaires et des Fonds Propres Réglementaires (CRD).

Les banques ne se prêtent plus entre elles de l'argent car elles savent mieux que tous que l'on ne peut pas leur faire confiance. La Grande Dépression 2 arrive. Le commerce international est mort, vous pouvez le suivre en observant ci-dessous et en bas de page de mon site la chute continue du Baltic Dry Index. Le BDI, qui est un indice réel et non spéculatif, a perdu 46% au mois de juin 2010 et 38% en un an depuis juin 2009. Il atteint le niveau le plus bas qui était celui de 2008 où il était passé de 12000 à 2000. Les navires porte conteneurs restent vides et à quai. Vous pouvez obtenir les Explications sur les ghost fleets, les flottes fantômes qui sont à vide au mouillage le long des côtes maritimes.



Sur ce graphique actif ci-dessus, cliquez sur 1D = 1 day pour avoir le taux du jour! La courbe semble "plate". Pour voir une échelle annuelle cliquez sur 1Y = 1 année. Ce graphique s'actualise régulièrement tous les 2 jours. Les pics correspondent à des importations massives de matières premières et de minerais pas les chinois, rien d'autre. Le site Wikinvest a éliminé la possibilité de voir la courbe 2Y, ou 5Y ou 10 Y car en juin 2008 le BDI était à 12000... Allez directement sur le graphique de Wikinvest et faites glisser en haut le curseur du temps à gauche...

On a fait croire que le bail-out des banques systémiques en faillite offert sans contrepartie et sans limiter les bonus, les retraites chapô et les golden parachute, était nécessaire. On a fait croire que régulation et contrôle des marchés financiers ne pouvaient se faire de manière unilatérale, on vous fait croire que les plans d'austérité obligatoires suite aux budgets des États mis en faillite à cause des bail-out pharaoniques des banques seront nécessaires. Pourtant le Brésil a instauré une taxe sur les transactions financières depuis le 20 janvier 2009 et non pas une simple taxe annuelle sur les banques. Ah! Oui, Lula est donc un "gauchiste"... A la fin de l'été la Société Générale va rapatrier en France ses 100 milliards de dettes et de positions toxiques et pourries, d'actifs en arrêt pour jouir de la niche fiscale de la "patrie" française.

Dans ce Régime systémique autoritaire, faut-il siffler la Marseillaise? Comme le centralisme démocratique soviétique ou le totalitarisme nazi, le Régime systémique autoritaire a une apparence constitutionnelle et s'exerce au travers d'Organes d'État souverain. La Fed’, la Banque Centrale américaine, fait ce que le Congrès US lui demande de faire. Et le Congrès US fait ce que Wall Street lui demande de faire. Et Obama a été placé à la Présidence par les lobbies financiers et par Christopher Dodd, président démocrate de la Commission du Sénat pour les banques.

Le Congrès US avait révoqué sous Bush la Glass Steagall Act en janvier 1999. Clinton avait empêché la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés, ce qui est devenu le fondement des spéculations massives. Le Congrès a interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act.

Le problème vient des 687 trillions de $ de ces produits financiers dérivés tels que les CDO, RBS, RMBS, LBO, CDS / Credit Default Swap ou les CSO / Collateralized Synthetic Obligations, qui sont tous des opérations OTC, Over-the-Counter ou hors bilan qui sont soustraits au fisc (... alors la Bettencourt n’est qu’une louloute à côté). Et tous ces produits OTC sont financés avec des emprunts à court terme qu'il faut continuellement refinancer en flux tendu avec d'autres emprunts à court terme. La "croissance" a été financée en flux tendu par la bulles des dettes, les CDS, les CDO, les CSO.

Le problème de ladite Crise vient des 70 à 90% des transactions financières spéculatives effectuées sur l’ensemble des transactions financières selon les chiffres officiels du FMI. Le rehaussement du taux du crédit en 2006 par la Fed', la Banque Centrale américaine après 15 années de monnaie facile et de "crédit gratuit" sous la Présidence Alan Greenspan, n’a pas été la cause de ladite crise mais un événement qui permet de la fixer dans le déroulement du calendrier. Il n’y avait pas besoin d’attendre la semaine dernière pour connaitre le déroulement exact de l’implosion.

Personne ne parle d’ailleurs de la crise des sub-subprimes préparée par Obama, la FHA et Ginnie Mae qui n'est que l'une des ultimes manifestations de cette "croissance" sous-tendue par le "crédit gratuit". Après la première augmentation historique du taux d'intérêt directeur des banques centrales en 2006 destinée à freiner cette inondation économicide des marchés avec des liquidités, suivra bientôt la seconde augmentation historique de ce taux d'intérêt. C'est à ce moment que l'on comprendra que ce centralisme keynesien de la helicopter money, de la planche à billets, a été adossé sur une fausse analyse de ladite Crise et qu'il a plongé le monde dans la Trappe à liquidité qui conduit inéluctablement à l'hyperinflation. Et c'est là que l'on se rendra compte que la Crise qui a commencé en 2006 a laissé une économie mondiale qui ne vit que grâce au crédit gratuit depuis 2008. Le Régime systémique autoritaire va imploser et sera partiellement renversé par des mouvements sociaux graves. Il suffira de suivre le Baltic Dry Index pour apprécier la vitesse de refroidissement du mort. Dans ce Régime systémique autoritaire, l'État a abandonné ses peuples "au nom de l'État".
C'est ce que j'avais prévu le 14 juillet 1990.

22. juin 2010

Parlement Européen: Révolte des Euro-Députés contre le lobby financier qui siège à la Commission de Bruxelles

Jean Monnet, Père-fondateur de l'Europe, disait: "Nous ne coalisons pas les États, nous unissons les hommes". Est-ce une révision de l'histoire ou de ce que nous nous plaisons à penser d'elle, que de se demander si Jean Monnet avait le sens de l'État, ou s'il l'avait oublié pendant les guerres nationalistes du XXème siècle au profit de ce que ne savent pas non plus faire les hommes, soit la non-faussée libre concurrence? J'affirme que l'Europe est adossée depuis son origine soit sur un mensonge, soit sur une manipulation, soit sur la déserrance de son entendement.

Le 22 juin 2010 un groupe transcourant d'Euro-Députés a lancé  un Appel "Call for a finance Watch" au Parlement Européen et a créé un "Greenpeace de la Finance".

Dans la première partie de mon article et dans mon introduction, je vous enrichi quelques extraits de ce que j'avais écrit le 26 novembre 2008 dans "Europe de Maastricht: Organisme de privation et de transfert de richesses, de savoirs, de pouvoirs et de droits". La pensée publique évolue très vite en ce moment et les forces construites pour la contenancer sont aussi violentes que ne l'est ladite Crise. Dans mes écrits, on peut aussi ne plus voir la perspicacité, voire la prémonition, parce que tellement de gens se mettent à bavarder en redisant la même chose, maintenant que tout va mal. Les ~~ 70.000 lecteurs mensuels qui me suivent ici depuis 2006 savent que mon ton décalé n'est en avance que depuis 1989.

Nous sommes à un stade, où nous nous sentons presque obligés de légitimer ce que nous pensons et avons pensé depuis plus de 20 ans au moins, ceci d'autant plus que nous assistons depuis le 15 IX 2008 à l'installation, à l'évolution et à l'enracinement d'un poker menteur et dénonceur qui claquemure encore plus la philosophie économique dans une simple continuité de tous ces influenceurs libertariens qui détestent l'État comme Ludwig von Mises, Augustus von Hayek, le banquier Jean Monnet, qui s'était enrichi aux USA dans le commerce de l'alcool prohibé; officiellement il était négociant en Cognac. Jean Monnet avait fondé à Paris la banque Blair and Monnet Co et dirigé aux USA la banque d'investissement Bancamerica-Blair avec laquelle il avait fait faillite en 1931, ce qui ne l'avait pas empêché de fonder en Chine la China Finance Development Corporation en collaboration avec T. V. Soong, gouverneur de la Banque centrale chinoise (1928-1931) et ministre des Finances (1932-1933), et beau-frère de Tchang Kaï-chek. Dans le même temps, il avait créé à New York, la société financière Monnet-Murnane and Co, destinée à canaliser des capitaux au bénéfice de la Chine.

Monnet avait confondu le monde avec son envie qu'il se faisait de celui-ci. Monnet n'a pas été un précurseur, mais juste quelqu'un qui a procédé à l'itération du similaire. Monnet a toujours été ouvertement un atlantiste qui rêvait de l'Amérique et son objectif en Europe était de créer des "ententes fonctionnelles" sur les principes du libéralisme commercial et financier (Archives à lire sur le site de la Fondation Jean Monnet pour l'Europe). Churchill et Monnet avaient voulu fonder la "Fusion franco-britannique de deux nations" en 1940. Par la suite Jean Monnet a été poussé par Washington et par Churchill, et a été aidé et suivi par les autres Pères-Fondateurs de l'Europe jusqu'aux constituants du Traité de Lisbonne. Au nom de la "Concurrence libre et non faussée" et de la "Libre Circulation des capitaux" ce sont ces libertariens européens qui conduisent la politique économique depuis 1945 et qui imposent aujourd'hui la légitimation des politiques d'austérité des États qui se sont mis en faillite pour organiser le bail-out des banques et pour leur offrir sur leur territoire in-shore la domiciliation et le rachat de leurs bad banks. Ces banques rapatrient sur le territoire métropolitain leurs dettes et positions toxiques, parce que sans cela elles, ces enfants de la patrie, ne jouiraient pas d'un bail-out total et national et feraient effectivement faillite. Ce sont toujours eux, ces libertariens, qui vont imposer le nouveau duo déprédateur -      augmentation des impôts / hyperinflation      - qui va poursuivre le transfert des richesses de la masse des peuples vers le monde financier libre d'agir et qui s'en donne les moyens dans sa Lutte de Classe financière du Congrès US à la Commission de Bruxelles. Ladite Crise a tout de même permis le plus grand transfert de l'histoire de la dette privée sur la dette publique, en sachant que la dette privée est celle des banques qui se délestent de leurs positions toxiques et pourries qui sont rachetées par les banques centrales avec les (non)-moyens budgétaires des États.

Henry Ford avait dit: "it is well enough that people of the nation do not understand our banking and monetary system, for if they did, I believe there would be a revolution before tomorrow morning." (il est bien que les gens ne comprennent pas notre système bancaire et monétaire, parce s'ils le comprenaient, je crois qu'il y aurait une révolution avant demain matin).

Première partie >>>

L'art du politique est l'art du réel: il s'agit de détourner à son compte, par la révolution ou de manière raffinée, les richesses, les savoirs, les pouvoirs et les droits en pérennisant le système dans une ochlocratie et dans un vide conceptuel sous-tendu, pourquoi pas, par des Critères de Convergence et de Stabilité de Maastricht et par une Constitution européenne en matière synthétique, autant qu'une constitution n'ait jamais pu être le livre broché qui unisse des gens qui ne se savent pas vivre ensemble.


Pour automatiser le système de privation et de transfert, il est naturel, en Europe, de le confier à la circulation libre et non faussée du message et à l'autorégulation des frictions, accompagnant nécessairement toute mutation, par la Main Vibrante des marchés d'Adam Smith. Cette main vibrante est un hybride qui combine la main de votre maman, quand vous pleuriez étant encore bébé, et la main de dieu. Les européens sont alors unis dans la plénitude de la chaîne des plaisirs. Dans la plus grande crise de l'histoire, les fondamentaux nous sont rappelés par ceux qui les détiennent. Il n'y a pas de déterminisme, il n'y a que ses serviteurs et ses servants de messe.

Le dieu financier avait la chance de toujours être secondé depuis Adam Smith par la main vibrante du marché, de la Richesse des Nations qui s'occupait bienheureusement de manière "invisible" de la bobologie des marchés clonés.

La chance qui a été donnée à l'homme par Adam Smith, est qu'il dispose d'un genre de dieu qui bosse pour lui, et que, quoique l'homme fasse de ses appétits personnels, il est inclus par un humanisme automatique dans un système de grégarité qui ne peut que relier les êtres dans de la congruence bénéfique pour tous et renforcée ces dernières décennies par le trickle-down effect, l'effet de percolation de l'École de Chicago et du Consensus de Washington, la manne de l'économie post-réelle qui crée des richesses, tend au plein-emploi et fonde la démocratie chez ceux qui ne l'ont pas encore ou qui cracheraient dans la soupe.

Redonnons la parole à Adam Smith dans sa Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, Livre IV, ch. 2, 1776: "À la vérité, son intention, en général, n'est pas en cela de servir l'intérêt public, et il ne sait même pas jusqu'à quel point il peut être utile à la société. En préférant le succès de l'industrie nationale à celui de l'industrie étrangère, il ne pense qu'à se donner personnellement une plus grande sûreté ; et en dirigeant cette industrie de manière à ce que son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu'à son propre gain ; en cela, comme dans beaucoup d'autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions ; et ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus mal pour la société, que cette fin n'entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d'une manière bien plus efficace pour l'intérêt de la société, que s'il avait réellement pour but d'y travailler. Je n'ai jamais vu que ceux qui aspiraient, dans leurs entreprises de commerce, à travailler pour le bien général, aient fait beaucoup de bonnes choses. Il est vrai que cette belle passion n'est pas très commune parmi les marchands, et qu'il ne faudrait pas de longs discours pour les en guérir." Nous ne pouvons en vouloir au dernier dieu en date, l'investisseur d'AIG ayant une participation croisée avec la Goldman Sachs et la JP Morgan adossée sur le partenariat des CDS d'avoir mené jusqu'à l'apothéose la pensée d'Adam Smith en établissant à l'aide de la globalisation de l'OMC la symbiose respirante de l'industrie nationale et de l'industrie étrangère commerçant librement dans la Grande Maison du Grand Village de la globalisation où plus personne n'était étranger.

Le système du profit s'était déjà effondré en 2002/03 avec la crise DotCom Enron, Worldcom. Officiellement cette crise est passée dans l'histoire comme "La Crise du système des Profits" et a été oubliée par l'histoire comme telle. En réalité il y a eu volonté de l'oublier comme telle. Rassurez-vous, je ne pense pas à "quelqu'un qui tire les ficelles", ou à la "Théorie du Complot". Non, il y a eu l'application simple, méthodique et systémique d'un Business-Plan qui s'est poursuivi depuis 2007 avec le système de titrisation de dettes, de produits financiers dérivés et des Subprimes qui a donné à une élite de plus en plus réduite tout ce qu'il a pu et qui a fini par conduire à l'effondrement général de l'économie des peuples, activé par le management financier déconnecté de l'économie travaillée et du management d'entrepreneur.

Si le mot "systémique" est passé il y a deux ans dans le vocabulaire du café du bazar - car l'Homme a besoin de donner un nom quand il veut transposer dans une autre dimension ses actes et leur résultat, que ce soit en bonne part comme en mauvaise part - le Systémisme s'est agrégé sous forme de business-plan bien avant la Crise Enron-Worldcom, mais après la Chute du Mur de Berlin qui a laissé penser aux commerçants et à leurs serviteurs, les hommes politiques, que l'heure était venue de "Récolter les Dividendes de la Paix". Cette expression m'avait révolté en 1990, et avait laissé dans l'euphorie mon entourage. Je sentais bien que la force qui était engagée dans le martèlement de cette expression avait comme dessein d'expliquer que toute "mise en commun" ou toute situation de "globalité de groupe ou d'État" était à faire oublier et même à marquer de son urine comme un chien marque son territoire, pour brûler définitivement les derniers germes ou greffons qui poussent chez les Partageux ayant un sens pour l'État. Ce Business-Plan systémique appliqué depuis 1990 s'est implanté à tous les niveaux de la société, de l'arc-en-ciel politique, de l'esprit.

Devant la Globalisation qui mettait à genoux, l'individu a fini par se mettre de soi-même à genoux librement servi à son maître sans visage, la Commission de Bruxelles garante des acquis de l'OMC. Car "si nous ne pouvons plus vivre sur ce train de vie" ou bien si "nous ne pouvons plus vivre avec un tel endettement" (décuplé avec les bail out de l'organisation systémique des banques et de la spéculation financière), l'esprit de l'OMC de l'ouverture tous azimuts des marchés commerciaux reste le référenciel logiciel.

Donc, au management activiste financier de share-holder, de détenteur de part, il ne pouvait plus s'opposer le management d'entrepreneur, de stake-holder, de détenteur de tâche qui se donne pour saine perspective le... durable, le responsable, le citoyen, l'environnement naturel et social, et la répartition comme dans le système paritaire rhénan ou scandinave. J'espère que mes lecteurs seront d'accord avec ceci au lieu de me mobber pour mettre de leur côté des Indulgences utiles à leur épanouissement personnel ou à leur carrière. Il est vrai que depuis que le Chairman-Prince-Président français a dénoncé la "Dictature des Marchés", le référentiel est brouillé et il ne reste que les allégeances directes de forces aux forces. De la déontologie animalière. Luttant activement avec mes moyens qui sont les miens et dans mon milieu professionnel qui est le mien, je peux affirmer que cette fois-ci, ils se permettent de gagner en vous disant simplement que vous n'avez pas votre place parmi eux et que c'est bien la Fin de l'Histoire... de l'idéologie... Ils sont entre eux, transfèrent entre eux et vous jettent sans même générer le conflit. Nous sommes à un stade, où ils avancent à découvert et vous jettent. L'Europe a réimplosé dans ses États Nations, et la cellule sociale a réimplosé dans son agglomérat barbare. Au même moment, il existe des connards qui parlent au Parlement français de "la faillite du foot-ball français" et qui mobilisent tout un Gouvernement "pour les États Généraux du foot-ball français". Le Chairman-Prince président français NS avait annulé une réunion de travail avec 40 ONG pour préparer le G20 et prévue de longue date, au profit d'une discussion avec le footballeur Thierry Henry, looser de l'équipe de France au Mondial 2010 en Afrique du Sud. Il est temps de procéder à la relégation de ce tartufe tricolore (Photo: pompe à huile et circuit de dérivation/transfert)

L'État s'est désengagé, le citoyen a été privé des services publics et de santé, le chômeur est poursuivi comme un malfaiteur, le salarié a été privé de salaire, la durée de temps hebdomadaire de travail a été allongée alors que le gain de productivité a été de plus de 350% en 20 ans, le Code du Travail a été dérèglementé et cassé par la France comme par l'Europe, l'âge de l'accession à la retraite a été retardé, la réglementation sur la durée du temps de travail a été "assouplie", les caisses de retraites par répartitions ont été dépouillées des cotisations au profit de Fonds de Pension qui ont perdu des billions sur les marchés financiers systémiques, les fonds de pension ont dépouillé les entreprises, qu'ils possédaient, de leur vitalité pour accéder au profit immédiat ou à court terme dans les opérations de rachat-rejet. Nous déambulons en partant de la privation, pilotée par et pour le Désengagement de l'État pour favoriser le "Système de Profit" en conformité avec les Directives de Bruxelles, pour arriver au transfert des richesses organisé à partir des caisses des États pour le compte de ces entreprises spéculantes agissant dans le "Système des profits" et qui sont dans  la Crise en situation de faillite.

L'exonération des responsabilités est en ces temps de crise historique l'une de valeurs les moins volatiles qui puisse exister. Il est aussi curieux de voir avec quelle force d'acharnement et de chantage le troupeau des banques discute avec leurs États Providences et l'Europe Providence Bancaire qui leur donnent les fonds nécessaires à racheter leurs créances toxiques ou à les "recapitaliser" pour les extraire de la faillite latente. La collusion entre banques, gouvernements et Commission de Bruxelles me laisse pantois. Avant la rencontre, mardi matin 2 décembre 2008, les ministres des finances allemand et suédois avaient ouvertement mis en cause la "bureaucratie" de la Commission de Bruxelles. Le petit peuple a perdu et va perdre son emploi, être contraint à un chômage partiel ou total, mais les actionnaires de ces banques sont autorisés à s'enrichir, avec les fonds d'aide des États Providence et de la BCE.

Les États se font les supporters des banques qui ont triché avec cette spéculation pyramidale et économicide à la Ponzi pratiqué par la Société Générale, la Goldman Sachs, AIG, etc. Le business-plan de la privatisation et du transfert des richesses ne connaît aucune lacune dans son organisation. Le système continue de nourrir son autogestion, il n'y a même plus de dilution des responsabilités, mais un acte magique qui les efface toutes. Et si l'État s'en mêle, l'État organise deux choses en une seule fois: le maintien de la cannibalité d'un système des profits et des risques, et son propre maintien en tant qu'État sous forme d'un régime politique, offert comme le seul qui soit valable et valide. Une Europe peut en cacher une autre. Une Europe peut en tuer une autre, au nom du rétablissement de la confiance. Voici encore une raison pour avoir dû aller voter aux Européennes de 2009. Mais ces élections ont été boudées par les européens. Heureusement que le Président français "supprime la Garden-Party du 14 juillet pour montrer l'exemple". Vive la France, merde à la Prusse.

<<< Fin de la 1ère Partie


Les euro-députés en charge de réglementer les marchés financiers et les banques et spécialistes de la finance de toutes les fractions politiques qui composent l'Assemblée du Parlement Européen de Strasbourg ont lancé un appel solennel le 22 Juin 2010 "Call for a finance Watch": la Crise a révélé que  la société civile ne dispose pas d'un lobby.  Les Euro-Députés ont voté pour un genre de régulation plus sévère du commerce des produits financiers dérivés. Ils se sentent pourtant totalement impuissants en face des lobbies du secteur financier qui ont leur siège à Bruxelles à coté de la Commission. C'est dans une démarche totalement inédite que les Euro-Députés de toutes les fractions politiques se sont adressés à l'opinion publique et à la Commission.

Les 22 mutins du Bounty du Parlement Européen dénoncent "un danger pour la démocratie" et expliquent que des groupes de la société civile doivent se former d'urgence pour offrir une force d'opposition destinée à mettre en avant une analyse et un programme alternatifs face au lobby des banques et du secteur financier qui sont actifs à Bruxelles.

Un tel appel, aussi solennel et sérieux qu'il soit, montre à quel point le Parlement de Bruxelles constitue un nivellement vers les forces dites conservatrices, mais qui surfent en réalité sur ce qui est toujours vendu comme l'idéal de la modernité d'une économie efficace garantie par un système politique. Si ces 22 mutins transcourants du Bounty bruxellois se sentent obligés de crier leur désarroi, c'est qu'il n'y a pas au Parlement Européen la possibilité d'offrir une démarche politique alternative qui aboutisse. Et ceci confirme que la politique règlementaire européenne n'est qu'une politique de lobbies. L'Europe n'est qu'une lobbocracie catallactique dans laquelle "des hommes sont unis, mais pas des États" pour former un genre de "monades", en tous cas des "ententes fonctionnelles" chères à Jean Monnet. Bien sûr le Parlement de Strasbourg vient récemment de se prononcer à une majorité absolue de 538 Euro-Députés pour une étude d'impact sur l'applicabilité de la Taxe Tobin, mais comme toutes les déclarations de bonne intention, cette étude d'impact va se diluer dans les étages décisionnels de la Commission, de l'Euro-Groupe, de la BCE, du G8 et du G20 de Toronto en une taxe sur les banques qui peuvent donc à leur guise intensifier leur commerce de produits dérivés financiers comme les CDO, CDS, etc. Vous voyez au passage que le G8 illégitime, dit "le Club de Paris" reste une entente fonctionnelle alors qu'il y a 6 mois il avait été fait croire à la planète au G20 de Pittsburgh qu'il n'y aurait plus que des tenues de G20.

Les 22 révoltés du Bounty appartiennent cette fois-ci aux Verts, à la Gauche, aux Chrétiens-Démocrates et aux Libéraux. Cet évènement est exceptionnel et d'une intense gravité. "Nous, les Euro-Députés responsables des questions relatives à la régulation des marchés financiers et des banques, nous nous trouvons mis constamment sous la pression du secteur financier et bancaire, quand nous sommes mis à contribution pour influencer le renforcement du cadre juridique en vigueur". Selon ces 22 Euro-Députés, la proximité entre les politiciens et l'élite financière constitue un conflit d'intérêt manifeste et avéré et ne permet que la prise en compte unilatérale des intérêts et des besoins du secteur financier et limite la possibilité des responsables politiques élus de l'Assemblée et des décideurs politiques des Commissions de prendre des décisions indépendantes et raisonnées. Il n'existe pas à Bruxelles des mouvements organisés d'opposition contre cette hégémonie des lobbies financiers qui existe depuis plus de 50 ans, en réalité depuis la signature du Traité de Rome.

Depuis que mon site existe, j'ai mis dans la colonne de gauche le lien sur le Corporate Europe Obesvatory qui surveille le lobbying à Bruxelles auprès des instances européennes et de la Commission. Comme bel exemple du "conflit d'intérêt" vous avez le lobby financier Bruegel, qui se fait passer pour être un think-tank. Mais quand vous consultez la liste de ses membres vous êtes édifiés. Vous y trouvez la Goldman Sachs américaine, Syngenta le groupe inventeur des OGM, Qualcomm des solutions informatiques, Pfizer pour le secteur pharmaceutique, Ernst & Young pour le consulting financier à Bruxelles... En général ces lobbies financiers ne cachent pas qu'ils travaillent en étroite collaboration avec des lobbies américains. Ainsi le lobby Bruegel est lié par un partenariat avec GMF (the German Marshall Fund) dans l'objectif d'unir les points de vue de Washington et de l'Europe: "This strategic partnership will leverage Bruegel‘s intellectual expertise, GMF‘s convening capabilities and networks in Washington and across Europe".


Il ne faut pas avoir peur d'utiliser les mots qui ont disparu depuis la fin de la guerre froide. Avec le maillage planétaire de la Goldman Sachs, ces lobbies financiers, qui siègent à Bruxelles, poursuivent l'impérialisme américain. Ceci fait bizarre de réemployer ces mots issus de 68. Non, Non, rien n'a changé. Tout, tout a r'commencé. Le site de Goldman Sachs est sans équivoque, cliquez sur la photo à gauche. Corporate Europe Observatory dénonce les activités de lobbying de Goldman Sachs à Bruxelles.

"L'Internationale Socialiste" n'avait été qu'une chimère incapable qui n'avait pas su pérenniser son logo et son banner sans le KGB, la Securitate, la Stasi, des PC dociles. L'Internationale Socialiste a perdu la Lutte des Classes. En France l'Internationale socialiste a échoué entre un combat de poules, la madone du Poitu et le waterzoï de Lille; le caviar gauche - que l'on va presque regretter face à la médiocrité des "primaires" de 2012 qui nous attend - est depuis longtemps filtré à la station d'épuration.

L'Internationale Goldman Sachs se dispense d'idéologie et gagne la Lutte de la Classe financière. Elle agit, tisse, achète, corrompt, musèle, fait pression, exerce son chantage sur les États souverains en les conseillant pour falsifier leur comptabilité nationale pour entrer dans la Zone Euro. C'est l'impérialisme américain. Peu de temps après l’intégration de la Grèce dans la zone euro, la banque américaine Goldman Sachs avait ouvert en 2001 à la Grèce une 10ème ligne de crédit de plusieurs milliards de $. La Goldman Sachs avait accordé 9 autres fois depuis 1998 un crédit à la Grèce dans des accords swap. Les crédits offerts aux grecs par la Goldman Sachs n’avaient jamais figuré dans la comptabilité nationale grecque dans le poste des crédits et donc de dettes, mais comme un accord swap de devises. Le trader de la Goldman Sachs était à cette époque Mario Draghi, le vice-président pour Goldman Sachs International. Mario Draghi était aussi le supérieur de l'actuel Secrétaire d'État américain au Trésor, Tim Geithner. Mario Draghi est actuellement président de la Banque Centrale d'Italie et candidat à la succession de Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque Centrale Européenne. Il n'est pas certain que Mario Draghi serve les intérêts européens comme Président de la BCE. Mario Draghi est soutenu par... Jean-Claude Juncker contre le candidat allemand Axel Weber, Président de la banque centrale allemande, la BuBa (Bundesbank). Donc Draghi ou Axel Weber se débrouilleront pour transformer la BCE en safe haven pour domicilier les bad banks des systèmes financiers européens. Mais, ils vous le jureront: l'indépendance de la BCE soulignée dans le Traité de Lisbonne et les directives européennes est un principe sacré.

L'impérialisme américain gagne. Il serait très grave que Draghi devienne le nouveau Directeur de la Banque Centrale Européenne. Le carnet d'adresse entre La Goldman Sachs et les décideurs publics en Europe est bien rempli. Petros Christodoulou a été nommé le 19 février 2010 à la tête de l'organisme de la gestion de la dette publique grecque. Petros Christodoulou est l'ancien responsable des marchés de la National Bank of Greece (NBG) et avait négocié les contrats relatifs à la dette grecque liant la banque d'affaires américaine Goldman Sachs, et d'autres sociétés privées, semi-publiques et publiques au gouvernement d'Athènes. Petros Christodoulou avait supervisé au début de l'année 2009 la création, aux côtés de Goldman Sachs, de la société londonienne Titlos pour transférer la dette du bilan de la Grèce à celui de la NBG. Avant de rejoindre la NBG, il a été banquier à la Goldman Sachs. Le gouvernement grec a mis des sunkissed islands en vente: c'est ici.

Maintenant, ne me repoussez pas d'un revers en pensant que je suis encore l'un de ces gauchistes qui continue à dénoncer "l'influence du grand capital dans le monde politique". Petros Christodoulou est bien entouré. La Goldman Sachs a recruté depuis plus de 20 ans des collaborateurs et des informateurs informels qui agissent dans chaque gouvernement national en Europe tout autant que dans les Communautés Européennes, la Commission Européenne, à Bruxelles. Le réseau Goldman Sachs est une fourmilière plus ou moins opaque, mais efficace pour œuvrer dans les intérêts de la Goldman Sachs. C'est Peter Sutherland, président de Goldman Sachs International, la filiale européenne basée à Londres, qui organise le réseau Goldman Sachs dans l'Europe des Vingt-Sept. Peter Sutherland est président de l'European Policy Centre, de Goldman Sachs International, de BP (British Petroleum), et aussi de la section Europe de la Commission Trilatérale. Il est également membre du comité de direction du groupe Bilderberg. Il est aussi directeur non exécutif de la Royal Bank of Scotland. De 1985 à 1989, il a été en poste à Bruxelles comme Commissaire responsable de la politique de Concurrence. Entre 1989 et 1993, M. Sutherland a été président de Allied Irish Banks. Il fut directeur général du GATT et de l'OMC de 1993 à 1995.

En France, Charles de Croisset est depuis mars 2004 conseiller international de la Goldman Sachs et vice-président de Goldman Sachs Europe. Charles de Croisset est ex-chef du Crédit commercial de France (CCF). Au Royaume-Uni, Goldman compte sur Lord Griffiths, qui conseilla l'ancien premier ministre Margaret Thatcher et en Allemagne, sur Otmar Issing, ancien membre du directoire de la Bundesbank et ex-économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE). Ainsi, dans le Financial Times du 15 février 2010 et dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 20 février 2010, Otmar Issing a signé un texte hostile à l'opération de sauvetage de la Grèce par l'Union européenne. Comme conseiller international de Goldman Sachs depuis 2006 il ne peut travailler contre le Département Négoce de sa banque, qui a spéculé contre la monnaie unique et qui a tout à perdre d'une intervention européenne qui permettrait aussi à la Grèce d'émettre des Bons du Trésor avec un bien plus faible rendement pour l'investisseur, ce qui coûte moins cher au contribuable grec. Je le rappelle, l'investisseur a tout intérêt à entacher gravement la bonne foi de l'État grec pour qu'il ne parviennent à écouler ses Bons du Trésor que s'il promet un très fort taux d'intérêt.

Le cosignataire de l'Appel des 22, l'Euro-Député allemand, Udo Bullmann, SPD, a dit: "Nous avons justement besoin de toute urgence dans le secteur financier du Parlement Européen de Strasbourg d'une commission d'étude indépendante et d'un lieu où l'expertise puisse s'exprimer sans être chapeautée par les intérêts de l'industrie." Les Euro-Députés ont exigé de la Commission de Bruxelles de dégager les moyens afin de garantir institutionnellement une expression parlementaire libre et indépendante de la procédure d'enquête, d'étude, d'expertise et de consultation. Avec l'exemple de la crise de l'Ouzo, de la Grèce en difficulté de paiement, et des pays connus sous le désignation atlantiste PIGS (Portugal, Italie, Grèce et Espagne), nous voyons bien l'inachevé et l'impréparation de ladite politique de "Convergence et de Stabilité" de la zone Euro. Vous comprenez aujourd'hui sans doute bien mieux que l'organe du Parlement Européen fonctionne dans un cadre et sous un mode tout autant inachevé et non-préparé. Ce qui semble passer avec ladite Crise pour un aspect inachevé n'est que l'expression délibérée des constituants européens qui ont rédigé les Directives, Pactes, Traités Européens et le Traité de Lisbonne qui est le Traité Modificatif Simplifié mis à la place du TCE rejeté par référendum avec le NON, le NEJ, et le NO irlandais. La volonté des constituants européens est de mettre en œuvre un ensemble complexe règlementaire et communautaire à partir du moment où ceci engage et établit le retrait du pouvoir souverain des États dans le commerce concurrentiel dit libre et non faussé dans lequel circulent librement les biens, les services, les Travailleurs et les capitaux. C'est pourquoi la Commission de Bruxelles, soutenue par la CEJ (Cour Européenne de Justice)  dépasse par exemple ses prérogatives et attributions et intervient dans la législation du Travail des États dans des affaires Viking, Paretneri, Rüffert, Vaxholm qui assujettissent les intérêts des Travailleurs aux seuls intérêts des entreprises et de l'industrie.

L'Euro-Député allemand de droite, Burkhard Balz, CDU, a aussi dit qu'une expertise indépendante et objective est nécessaire. Selon l'Euro-Député allemand vert, Sven Giegold, "ceci est un appel au secours. Nous avons besoin de toute urgence de consulter ceux qui ne gagnent pas directement de l'argent dans le secteur financier". Par cet appel des 22, les Euro-Députés responsables des questions financières demandent à la société civile européenne de former des Organisations Non Gouvernementales capables d'entretenir au niveau européen des activités de lobbying. En même temps ces Euro-Députés dénoncent le cadre limité de leur possibilité d'accéder à l'information. Alors qu'il existe par exemple au Parlement allemand de Berlin un service spécialisé et indépendant, le Parlement Européen de Strasbourg et de Bruxelles en est totalement dépourvu.

L'altermondialiste Detlef von Larcher de Attac-Deutschland a dit: "Il est grand temps qu’à Bruxelles puissent s’exprimer de manière équilibrée les opinions et les opinions opposées". Mais Detlef von Larcher "ne connaît pas d’ONG qui nage suffisamment dans l’argent pour s’offrir à Bruxelles des avocats, des économistes et des lobbyistes". Un porte-parole de l’Organisation Weed (Économie Mondiale, Écologie et Développement – Weltwirftschaft, Ökologie & Entwicklung) dont vous avez aussi le lien dans ma colonne de gauche de mon site, a plaidé pour une redevance versée par les lobbies bancaires dans un Fonds d’intérêt public qui pourrait financer des structures de la société civile responsables des questions financières et bancaires. Même chez les altermondialistes de Attac il n’existe que très peu de personnes capables de comprendre un bilan d’une banque. La société vivote dans son ignorance et le ministère de l’éducation nationale français vient par exemple d’éliminer des cours d’économie tous les chapitres qui ont traits à ces questions comme à celle du chômage. L’esprit du market-drive et de la globalisation joyeuse doit y être enseigné avec militantisme. On demande, en français dans le texte officiel, aux professeurs d'être militants! Les banques ont les cartes en main et font passer la nécessité de la spéculation et du commerce des produits dérivés financiers comme une fertilisation du bien public et une contribution au bien-être social.

Jean-Claude Trichet, Président de la BCE a dit au journal "Welt am Sonntag": "Il lui est totalement incompréhensible que les banques croient pouvoir agir comme avant la faillite de la Lehman Brothers. Les banques auraient toutes disparu si nous ne les avions pas sauvées".

Les banques elles-mêmes ne se donnent pas les moyens de contrôler leurs traders de leurs départements des banques d’investissement. La preuve est la toute puissance dont jouissent des centaines de milliers de Kerviel, ces prolétaires de la finance, et qui sont bien plus rémunérés avec les boni que les PDG de ces banques. Les milliards de boni sont versés pour rémunérer des compétences spécifiques qui ne sont pas maitrisées par leurs supérieurs hiérarchiques. Ce contrôle impossible fait de l’investmentbanking une technologie du risque impossible à domestiquer. Il faut interdire cet investmentbanking et ces produits financiers dérivés qui n’existent que pour eux-mêmes. Selon le FMI lui-même, entre 70 et 90% des transactions financières ne sont réalisées qu’à des fins spéculatives.

Il serait naïf de croire qu’il suffirait que le Parlement Européen crée un service technique d’expertise financière ou que des ONG créent une centaine de postes d’experts financiers. Dans ce domaine du lobbying de Bruxelles, personne ne peut s’opposer à la concurrence des banques librement faussée tout comme au Congrès US qui lui est totalement vendu avec en ce moment à sa tête Christopher Dodd qui est capable d’anéantir pièce par pièce le Volcker Rule, cette Réforme sur le contrôle et la surveillance des marchés financiers qui est voulue par Obama, le mariole entreposé par les lobbies financiers à la Présidence. Ce combat ne pourra être gagné que si l’on rend inutiles ces spécialistes. Les marchés financiers des CDS, CDO, LBO, etc, doivent devenir transparents et ceci ne sera possible qu’en interdisant ces produits OTC (Over The Counter) appelés aussi les "Just-bteween-us" (juste-entre-nous) qui sont des opérations extra-bilancielles, hors bilan, de gré à gré entre investisseurs spéculateurs.

Donc le G20 de Toronto s'adossera sur un paquet de "réformes" vides et va se mettre d’accord sur une taxe des banques, c'est-à-dire que toutes ces opérations extra bilancielles seront toujours légalement opaques, et que l’on ne peut prélever une taxe sur des opérations qui n’apparaissent pas dans les bilans et sur des bénéfices qui sont délocalisés dans les paradis fiscaux.

Signer l'Appel des Eurodéputés >>> "Call for a finance Watch".

Les Eurodéputés français signataires de l'Appel:
  1. Sophie Auconie (France, PPE, membre de la commission des affaires économiques & monétaires),
  2. Pervenche Berès (France, S&D, rapporteure de la commission spéciale  sur la crise financière économique et sociale, présidente de la commission de l'emploi & des affaires sociales)
  3. Pascal Canfin (France, Verts, vice-président de la commission spéciale  sur la crise financière économique et sociale)
  4. Jean-Paul Gauzès (France, PPE, responsable pour le groupe  du Parti Populaire Européen  dans la commission des affaires économiques & monétaires, en charge de la directive sur les fonds spéculatifs),
  5. Eva Joly (France, Verts, présidente de la commission du développement, membre de la commission des affaires économiques & monétaires),
En résumé, seulement un seul Euro-Député français du PS... deux de droite et deux verts. La "gauche" française est lamentable.

Pétition Taxe Tobin / Taxe Robin des Bois avant le G20 de Toronto


Les banques ne se prêtent plus entre elles de l'argent car elles savent mieux que tous que l'on ne peut pas leur faire confiance. La Grande Dépression 2 arrive. Le commerce international est mort, vous pouvez le suivre en observant ci-dessous et en bas de page de mon site la chute continue du Baltic Dry Index. Le BDI, qui est un indice réel et non spéculatif, a perdu 40,3% au mois de juin 2010 et 33,4% en un an depuis juin 2009. Il atteint le niveau le plus bas qui était celui de 2008 où il était passé de 12000 à 2000. Les navires porte conteneurs restent vides et à quai. Vous pouvez obtenir les Explications sur les ghost fleets, les flottes fantômes qui sont à vide au mouillage le long des côtes maritimes.




Sur ce graphique actif ci-dessus, cliquez sur 1D = 1 day pour avoir le taux du jour! La courbe semble "plate". Pour voir une échelle annuelle cliquez sur 1Y = 1 année. Ce graphique s'actualise régulièrement tous les 2 jours.

Les pics correspondent à des importations massives de matières premières et de minerais pas les chinois, rien d'autre.
Le site Wikinvest a éliminé la possibilité de voir la courbe 2Y, ou 5Y ou 10 Y car en juin 2008 le BDI était à 12000...
Allez directement sur le graphique de Wikinvest et faites glisser en haut le curseur du temps à gauche...

On a fait croire que le bail-out des banques systémiques en faillite offert sans contrepartie et sans limiter les bonus et les retraite chapô était nécessaire, on a fait croire que régulation et contrôle des marchés financiers ne pouvaient se faire de manière unilatérale, on vous fait croire que les plans d'austérité obligatoires suite aux budget des États mis en faillite à cause des bail-out pharaoniques des banques seront nécessaires. Pourtant le Brésil a instauré une taxe sur les transactions financières depuis le 20 janvier 2009 et non pas une simple taxe annuelle sur les banques. Ah! Oui, Lula est donc un "gauchiste"...

Pervenche Berès a présenté le 1er juillet 2010 les premières conclusions de la commission spéciale du Parlement européen sur "La crise financière économique et sociale". Cette commission invite les États membres à boycotter Goldman Sachs et invite les euro-députés de l'Union à réfléchir à la partie inégale qui se joue entre les régulateurs et les institutions financières, dont le jeu trouble est à nouveau apparu avec l'éclatement de la crise grecque. Pour Pervenche Berès, Goldman n'est pas seulement "too big to fail" mais avant tout "too big to exist". La situation de la Goldman Sachs lui permet d'avoir une vision des marchés unique, dont ne disposent même pas les régulateurs censés la surveiller. Le rapport dénonce les moyens engagés par le lobbying de l'industrie financière: 4 milliards de dollars dépensés pour développer sa stratégie d'influence auprès du Congrès des Etats-Unis au cours des 10 ans qui ont précédé la crise. Un rapport de force inégal qu'ont d'ailleurs dénoncé 22 députés européens dont Jean-Paul Gauzès (coordinateur du parti populaire européen pour les questions économiques et financières) et Pascal Canfin (Europe Ecologie, vice président de la commission spéciale sur la crise).

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Deuxième partie >>>

Le Commissaire Européen au Marché Intérieur offre au lobby financier le Groupe d'Experts en affaires bancaires

14. juin 2010

L’arrogance et l’intransigeance de l’Union Européenne poussent l'Afrique à rejeter tout APE !


La planète entière se souviendra à jamais du son des vuvuzelas du Mondial 2010 de la FIFA. Ce son va imprégner les inconscients de manière indélébile et rappellera que l'Afrique a décidé de naître comme continent en juin 2010.

Pour la première fois, l'Afrique n'a eu qu'un seul souffle. J'ai horreur du foot, mais je laisse les chaines TV allemandes ou françaises allumées pour entendre la Déclaration de la voix de l'Homme. Les cultures européennes peuvent couvrir et filtrer le son comme elles le veulent, ce son couvre les voix de tous les pays de la terre et l'interditction de la FIFA d'utiliser les vuvuzelas que l'OMC et les APE ne tueront pas. C'est la première fois depuis Lucy qu'un son a envahi l'humanité. C'est le seul Chant de la Terre que je connaisse.





C'est le dernier Chant de la Terre avant la fin de la Crise vers 2029. Mémorisez ce son.




Ce chant de la terre
qui nous remonte du béton des gradins
est la réponse de l'Afrique à la théâtralité Globalisation-Démocratie-Souveraineté nationale.

Depuis le déclenchement de ladite Crise en 2006 avec la faillite de la Bear Stearns, et pour le grand public anglais depuis l'été 2007 avec la faillite de la Northern Rock, et pour le grand public mondial depuis le 15 IX 2008 avec la faillite de la Lehman Brothers, les États poursuivent le gavage des banques faillitaires avec de l'argent public dérobé aux peuples actuels et aux générations futures avec l'émission de Bons du Trésor ou de Grands Emprunts, avec la planche à billet et avec les plans d'austérité les plus importants depuis 1945.

L'Europe providence bancaire, les États providence bancaires continuent à dépecer les peuples de l'hémisphère nord, en s'affranchissant de la Concurrence Libre et non faussée quand il s'agit d'organiser les bail out à répétition pour les systèmes bancaires et d'assurance au lieu de séparer la good bank de la bad bank et de laisser ces dernières s'effondrer en faisant assumer pleinement le risque aux spéculateurs compulsifs. Les États, la Région Européenne font tout pour perpétuer la dominance de la finance en ne légiférant pas pour instaurer son contrôle et sa surveillance, en prorogeant les nouvelles normes comptables prudentielles Bâle III qui seront sensées imposer aux banques un Fonds Propres Réglementaire de 10% pour qu'elles soient capables de résister à des défaillances systémiques. Il n'y a jamais eu la moindre des concurrences libres et non faussées dans ce système de libre circulation des capitaux et dans le Traité de Rome jusqu'au Traité de Lisbonne.

Cette schizophrénie du système ordolibéral, se voulant librement non-faussé et organisant le pillage, n'empêche pas l'Europe de toujours vouloir imposer les Accords de Partenariat Économique aux Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et aux PED (Pays en Développement). L'OMC est morte depuis l'échec du cycle de négociations de Doha en 2001, mais les pays industrialisés ont intensifié l'esclavage et la déprédation des "petits" pays avec des milliers d'accords bilatéraux qui détruisent la logique multilatérale de l'accord de l'OMC qui était censée mettre tous les pays dans une situation d'égal à égal. Avec les milliers d'accords bilatéraux, les petits pays ne sont plus traités comme un groupe, sauf pour le Mondial du Foot. Les "petits" pays ont été fragilisés et n'ont plus trouvé un instance internationale pour syndiquer leur défense contre l'agression du nord et de l'égoïsme planétaire de l'Europe ou des USA... Pourtant, l'Afrique se lève, et pas seulement pour le foot.

Je vous livre ci-dessous la Newsletter n°380 que je viens de recevoir du site SEDELAN de la Coopérative Agricole burkinabè:



Début de la Newsletter >>>

La semaine du lundi 7 juin au vendredi 11 juin 2010, s’est tenue à Ouagadougou une session de négociations sur l’Accord de Partenariat Economique (APE) entre l’Union Européenne et l’Afrique de l’Ouest. Le vendredi soir un point de presse a été organisé par quelques organisations de la société civile burkinabè et le Dr Cheikh Tidiane Dieye, sénégalais qui représente la société civile au sein des négociateurs africains. Voici donc l’état d’avancement des négociations.

En réalité, rien ne bouge. Les négociations sont figées. L’Union Européenne qui a toujours dit qu’elle n’avait pas d’intérêts offensifs à défendre, ne fait preuve d’aucune souplesse. Elle maintient des exigences inacceptables.

Par exemple sur la libéralisation des échanges entre l’Union Européenne et l’Afrique de l’Ouest (principale objectif des APE qui sont, en fait, des Accords de Libres Échanges mal-nommés) : L’Afrique de l’Ouest est déjà allée bien loin. Il y a longtemps qu’elle a abandonnée le taux de 50 % proposé par la société civile. En novembre 2009, les négociateurs africains, à Abidjan, proposaient un taux de 66,4 %. Et voilà que contre toute attente, en mai 2010, l’Afrique de l’Ouest a proposé d’ouvrir 70 % de son marché à l’Europe. En dépit des récriminations de la société civile et des préoccupations exprimées par de nombreux États de la région, cette semaine les négociateurs ont maintenu cette offre de 70 % !

Mais l’Union Européenne veut toujours plus et ses négociateurs ont informés, ici même à Ouagadougou, qu’ils maintiennent leurs exigences à 80 %. « Cette demande n’est pas seulement agressive. Elle est indécente et choque tous ceux qui sont conscients de l’état actuel de l’économie régionale ouest africaine et soucieux de son avenir. D’autant plus que l’Europe demande que cette libéralisation se fasse sur 15 ans, alors que l’Afrique de l’Ouest a toujours proposé de le faire en 25 ans. » (document de la société civile distribué avant la conférence de presse).
« Les négociateurs européens demandent à l’Afrique de l’Ouest d’accepter, dans un accord commercial bilatéral, d’introduire une clause qui exposerait les États à des sanctions économiques pour des fautes politiques présumées commises par leurs dirigeants (« Clause de non exécution » - clause rejetée). Ils demandent aussi à la région de supprimer les prélèvements communautaires destinés à financer l’UEMOA et la CEDEAO. Ces maigres ressources sont les seules qui supportent aujourd’hui toute l’intégration régionale. Aucune règle internationale, fut-elle l’organisation mondiale du commerce, ne saurait nous imposer de renoncer au financement souverain de l’intégration pour se contenter de tendre la main à l’Europe. Les citoyens de l’Afrique de l’Ouest rejettent d’avance une telle éventualité. » (Document cité ci-dessus).
D’autres divergences sont apparues, notamment sur l’origine et le montant des ressources du « programme de l’APE pour le développement ».

Comment réagir en accueillant ses informations ?Personnellement, il me semble qu’il s’agit de bonnes nouvelles !

L’arrogance et l’intransigeance de l’Union Européenne est en train d’ouvrir les yeux de nos dirigeants. L’Europe, comme les autres, n’a pas d’amis, mais des intérêts à défendre. En Afrique, elle espérait, grâce à ses accords, barrer la route à la Chine, à l’Inde et au Brésil. L’Afrique de l’Ouest n’est pas prête, elle non plus, à brader ses intérêts.
Oui, enfin une bonne nouvelle du côté des APE !

L’arrogance et l’intransigeance de l’Union Européenne poussent les négociateurs africains à rejeter tout APE !
Koudougou, le 12 juin 2010
Maurice Oudet
Président du SEDELAN

Nous le croyons : Un autre monde est possible, où chaque personne pourra trouver sa place et sa dignité, où chaque paysan pourra vivre de la terre, où chacun pourra vivre et travailler en paix, où l'homme sera remis au centre des préoccupations politiques et économiques,...

 Toutes nos coordonnées :

SEDELAN
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Burkina Faso

Tél : (00 226) 50 44 03 56
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Compte bancaire du SEDELAN à Ouagadougou :
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<<< Fin de la Newsletter

Site >>> Attac Burkina

Site Oxfam >>> L’Afrique et l’autisme de la Commission européenne.

Site >>> epawatch.eu

Au sujet de la sécurité alimentaire et au sujet des APE, des ALE, des accords ADPIC et ADPIC+, de l'AGCS et de l'AGCS+, vous avez sur mon site toutes les informations nécessaires.

Site >>> bilaterals.org, tout ce qui ne se négocie pas à l'OMC



L'Afrique a-t-elle pour autant envie de résister à la Chine?

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Voici maintenant l'article du quotidien burkinabè lefaso.net sur les dernières négociations EU-Afrique >>>

Accords de partenariat économique:
Le bras de fer Afrique de l’Ouest-Union européenne continue

publié 15-juin-2010

Le Faso.net | mardi 15 juin 2010

Accords de partenariat économique:
Le bras de fer Afrique de l’Ouest-Union européenne continue

Les parties prenantes aux négociations sur l’Accord de partenariat économique (APE) entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne, se sont retrouvés la semaine dernière à Ouagadougou. A l’issue de cette rencontre qui a accouché une fois de plus d’une souris, les organisations de la société civile ont donné une conférence de presse dans la soirée du vendredi 11 juin.

Le dialogue de sourds entre l’Union européenne et l’Afrique de l’Ouest concernant les APE est loin d’être terminé. C’est du moins ce qui ressort du point de presse de la société civile, à l’issue des négociations intervenues au cours de la semaine dernière.

En effet, pendant que les négociateurs européens vantent les bienfaits d’une libéralisation outrancière, les représentants de l’Afrique de l’Ouest estiment qu’en l’état actuel des choses, une libéralisation accélérée pourrait compromettre les chances de la région de sortir de son sous-développement.

Selon le conférencier, le Dr Cheick Tidiane Dieye qui prend part aux négociations pour le compte de la société civile, l’élaboration d’un nouveau partenariat Europe-Afrique fondé sur le respect et la solidarité est de plus en plus compromise par les négociateurs européens qui ont adopté une stratégie dans laquelle l’intransigeance se mêle au paternalisme et à la condescendance.

« On ne négocie pas un partenariat en s’érigeant en éternel donneur de leçon et en refusant toute présomption et responsabilité aux gouvernements ouest-africains », a-t-il signifié. Afin de conclure un partenariat économique porteur de développement, la CEDEAO a élaboré un Programme de l’APE pour le développement (PAPED) .

Les projets identifiés dans le cadre du PAPED, sont estimés à 9,5 milliards d’euros sur cinq ans. Le financement du PAPED est la condition préalable que les chefs d’Etat ont posée à la signature des APE. Sur les 9,5 milliards d’euros demandés, l’Europe table sur 6 milliards qui, en réalité, représentent selon Tidiane Dieye, le cumul de tous les fonds européens bilatéraux et régionaux, destinés à la région.

« En réalité, l’Union européenne ne fait que recycler et transférer des fonds déjà prévus pour d’autres projets en changeant seulement de rubrique et d’appellation », a-t-il déclaré.

Du droit de sanctionner

Dans les négociations sur les APE, il est question d’instituer une close de non-exécution. La société civile, par la voix de son représentant, Dr Tidiane Dieye, estime qu’il est inadmissible dans un accord bilatéral, d’introduire comme le souhaite l’Union européenne, une clause qui exposerait les États à des sanctions économiques pour fautes politiques présumées commises par leurs dirigeants.

Par ailleurs, l’Europe demande aussi à la région de supprimer les prélèvements communautaires destinés à l’UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest Africaine) et à la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest). Pour la société civile, cela est hors de question car jusqu’à présent, ces maigres ressources sont les seules qui supportent le fonctionnement de ces institutions. La suppression de ses taxes pourrait remettre en cause le financement souverain de l’intégration.

Que reste-il des accords partiels ?

La société civile invite les États ouest-africains à apporter leur soutien à la Côte d’Ivoire et au Ghana qui ont déjà signé des accords avec l’Union européenne pour éviter que ces pays ne soient obligés de mettre en œuvre leurs APE individuels.

Et mieux, d’envisager des instruments économiques susceptibles de compenser temporairement les pertes auxquelles ils feraient face sur le marché européen, s’ils remettaient en cause les accords qu’ils ont signé avec l’Europe. Mais au cas où l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne arrivent à trouver une entente, les APE individuels seront caducs.

Pour la société civile, l’Afrique de l’Ouest doit tenir bon. Car si l’Union européenne veut qu’elle ouvre son marché aussi rapidement (sur 15 ans contre 25 proposés par la CEDEAO), c’est qu’elle a une peur bleue de la Chine, de l’Inde et du Brésil qui gagnent de plus en plus de terrain en Afrique. D’ailleurs, le commerce avec l’UE ne représente que 32% des échanges de la région. L’Afrique peut donc avoir le dernier mot.

 <<< Fin de l'article du quotidien burkinabè lefaso.net .

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Extraits du site bilaterals.org, tout ce qui ne se négocie pas à l'OMC  >>>

En 2000, l’Union européenne et le groupe des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, connu sous l’appellation du groupe ACP, ont adopté l’Accord de Cotonou, un accord-cadre concernant le commerce, la coopération politique et la coopération pour le développement. Il remplace la précédente Convention de Lomé, prévoyant une série de relations privilégiées entre l’Union européenne et les pays de l’ACP en matière d’accès au marché, d’assistance technique et autres domaines. L’objectif est de faciliter l’intégration économique et politique des pays de l’ACP dans un marché libéralisé d’ici les 20 prochaines années.

En vertu de l’Accord de Cotonou, les parties se sont entendues sur le fait de négocier une série d’accords bilatéraux indépendants entre l’Union européenne et les pays participants de l’ACP. Ces accords, surnommés « accords de partenariat économique » (APE), prévoiraient certains droits et obligations spécifiques, taillés sur mesure pour six regroupements de pays définis de manière arbitraire (l’Afrique de l’Ouest, de l’Est, l’Afrique australe et centrale, la Communauté pour le développement de l’Afrique australe ou SADC, les Caraïbes et le Pacifique). Les APE sont des accords de libre-échange exhaustifs auxquels on intègre les thèmes du « développement » et de l’« intégration régionale » pour les rendre plus acceptables.

Les négociations autour des ces APE ont commencé en septembre 2002 et devaient se terminer le 31 décembre 2007, alors qu’une dérogation, dans le cadre de l’OMC, sur l’incompatibilité des relations commerciales préférentielles de l’UE avec les pays de l’ACP devait arriver à expiration. (L’UE a insisté sur la « compatibilité avec les règles de l’OMC » comme cadre pour les négociations et les pays de l’ACP ont accepté.) Au fur et à mesure que les négociations avançaient, les gouvernements de l’APC sont se retrouvés pris entre l’arbre et l’écorce : ils voulaient l’accès aux marchés que les APE offraient, mais le prix à payer était très élevé en termes de pertes de revenus douaniers et de déstabilisation de leurs économies due à l’afflux de produits importées de l’Union européenne, du manque de clarté dans les engagements de Bruxelles, de réduction de l’autonomie politique, etc. La société civile, les syndicats et le milieu des affaires dans les pays de l’ACP en ont étudié les implications et ont organisé des campagnes énergiques pour empêcher les signatures d’APE.

La date butoir du 31 décembre 2007 pour la signature de l’APE est arrivée et a causé tout un drame. Un certain nombre d’États — incluant la Papouasie–Nouvelle-Guinée, les Îles Fidji, le Ghana et la Côte-d’Ivoire — ont parafé des APE provisoires avant la date butoir. D’autres, comme le Sénégal, ont juré qu’ils ne signeraient pas tant que les préoccupations sur le plan du développement ne seraient pas sérieusement pris en compte. En 2008, les négociations ont continué à assurer l’acceptation généralisée d’APE provisoires, glissant peu à peu vers des signatures d’APE exhaustifs. Vous trouverez dans le tableau ci-dessous la situation concernant les APE dans cette région à la date d’octobre 2009:

Sous-groupe UE-ACP État de l’accord
Caraïbes • APE complet paraphé en déc. 2007, signé en octobre 2008 (mais pas par Haïti) et approuvé par le Parlement européen (mars 2009)
Afrique centrale • APE intérimaire paraphé (déc. 2007) et signé seulement par le Cameroun (janvier 2009)

• 7 pays n’ont encore rien paraphé
Afrique de l’Ouest • APE intérimaire paraphé (déc. 2007), signé par la Côte d’Ivoire (nov. 2008) et approuvé par le Parlement européen (mars 2009)

• APE intérimaire paraphé par le Ghana (déc. 2007)

• 14 pays n’ont encore rien paraphé
Afrique de l’Est • APE intérimaire paraphé par le Zimbabwe, les Seychelles, Maurice, les Comores, Madagascar, la Zambie (nov-déc. 2007) et signé seulement par le Zimbabwe, les Seychelles, Maurice et Madagascar

• APE intérimaire paraphé par les membres de la Communauté Est- Africaine le Burundi, le Kenya, le Rwanda , la Tanzanie et l’Ouganda (novembre 2007)

• 5 pays n’ont encore rien paraphé
Afrique australe • APE intérimaire paraphé par le Botswana, le Lesotho, la Namibie, le Swaziland et le Mozambique (nov-déc. 2007), et signé seulement par le Botswana, le Lesotho, le Swaziland et le Mozambique

• L’Angola n’a encore rien paraphé
Pacifique • APE intérimaire paraphé par la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les îles Fidji (nov. 2007) et signé seulement par la Papouasie-Nouvelle-Guinée (juillet 2009)

• 13 pays n’ont encore rien paraphé

Une étude (en anglais seulement) assez détaillée du rôle de la Commission européenne est disponible sur:  http://epawatch.files.wordpress.com...

dernière mise à jour : octobre 2009

5. juin 2010

Grande Dépression 2

  1. La Crise des Subprimes a détruit de 2006 à 2010 le système financier et le $ qui est à présent surévalué de 35 fois. Les pauvres sont au chômage et 10 millions de maisons individuelles ont été saisies par les huissiers.
  2. La 2ème crise immobilière que j'ai décrite en août 2009 est la Crise des Primes et des Alt-A. Nous allons subir la 2ème vague des grandes faillites des banques et le 2ème krach immobilier commercial et industriel. Cette Crise touche les classes moyennes ayant eu avant 2008/06 des garanties bancaires "normales". Elle détruira l'économie. Les classes moyennes américaines sombrent à leur tour dans l'insolvabilité et la pauvreté. Cette Crise se terminera en octobre 2011. Pour l'été 2010, restez dans la Zone-Euro!
  3. Avec l'accord d'Obama, la troisième crise des subprimes est préparée par Federal Housing Administration et Ginnie Mae (28 août 2009). Cette Crise que j'appelle Crise des Sub-sub-primes commencera en janvier 2014.

  4. Le G20 de Toronto n'apportera rien d'autre que des Réformes vides,
    consolidera le Plan Bilderberg de la Destruction par les marchés
    et des plans d'austérité pour rembourser les banques sur les peuples.
40,2 millions d'américains touchent les food stamps donnant droit aux repas quotidiens aux indigents.

La Crise des Sub-Subprime sera d'une violence extrême car elle aura lieu dans des finances et une économie détruites. Le $ est surévalué aujourd'hui de 35 fois, et, je pense, quand le Yuan va se découpler du $ d'ici quelques jours, nous allons comprendre que le Yuan n'était pas sous-évalué, mais qu'il avait permis au $ de rester à un niveau de monnaie internationale.

Le subprimes, le prime, le Alt-A sont différents niveaux de bonités et garanties bancaires offertes par les emprunteurs pour l'obtention d'un crédit. Le subprime est au particulier ce que le Bon du Trésor est à un État insolvable comme la Californie ou la Grèce. Les banques se permettent d'accorder un crédit ou d'acheter des Bons du Trésor à un quasi-défunt ou à un État en quasi-banqueroute d'État, parce qu'elles émettent avec les assurances des Credit Default Swap (CDS) pour s'assurer contre la défaillance de ces quasi-défunts faillitaires. Les banques gagnent donc leur argent en spéculant avec ces CDS, MBS, RMBS et ces autres produits financiers dérivés. Le subprime correspond à l'emprunteur NINJA ( No Income, No Job, no Asset - sans revenu, sans emploi, sans garanties).

Le gouvernement Obama a soutenu en vain le marché immobilier sinistré en rachetant pour 1425 milliards de $ de titrisations pourries (CDS, RMBS, RBS) adossées sur des subprimes et sur des primes et des Alt-A et en accordant des crédits d'impôts de 8000 milliards de $ aux ménages insolvables. Ces crédits d'impôts sont arrivés à terme en avril et mai 2010 et c'est ce qui explique la crise des Primes et des Alt-A. Le gouvernement Obama a organisé une classique relance par l'immobilier depuis 2008 et a garanti à 100% tous les crédits hypothécaires anciens à des emprunteurs insolvables ou entrain de le devenir et qui sont pris en charge par Fannie Mae, Freddie Mac et Ginnie Mae, ces instituts de crédits hypothécaires qui couvrent 100% de l'immobilier familial ou commercial et industriel. Le gouvernement a donc mis une couche de subprimes sur des anciens ou nouveaux subprimes. C'est ce que j'appelle les sub-subprimes. Je suis le seul sur le Net à avoir décrit ainsi cette 3ème bulle immobilière et à lui avoir donné un nom depuis août 2009. Obama a donc fait en pire ce que l'ancien Directeur de la Fed', Alan Greenspan, et Bush ont fait pour déclencher ladite Crise des Subprimes. Le marché américain ne pourra plus devenir "moteur" mondial de consommation et de croissance avant 2029 et la dette américaine ne vaut définitivement plus rien. Pendant 30 ans les USA se sont permis de produire de la dette et de la vendre sur la planète qui en avait fait un objet de spéculation. Ce cycle létal est terminé. Il faudra requalifier la Croissance que le Sommet climatique COP 15 de Copenhagen ou COP 3 de Kyoto le veuillent ou non.


Le G20-Finance de Busan, Corée du Sud, du 5/6 juin 2010 n'a rien apporté d'autre qu'un refus des membres du G20 de suivre Washington qui lance un x-ième plan de "stimulation" qui ne fait que de plomber la dette publique.

Le 17 juin 2010 les banques, les agences américaines de notation et les lobbies financiers menés par Christopher Dodd ont obtenu une nouvelle victoire contre la Réforme du Contrôle et de la surveillance des marchés financiers voulue par Obama est appelée "Volcker Rule". Ce Volcker Rule vidé de sons contenu est appelé Reform 59-39 et est enterré dans les faits: il n'y aura pas non plus d'autorité de surveillance des agences de notation. La spéculation peut se perpétuer avec l'accord de l'État américain qui vient aussi de faire passer de 100.000$ à 250.000$ la garantie pour les comptes bancaires individuels. Garantie avec quoi? Cette fois-ci, avec plus rien. Plus personne n'achète de la dette américaine en dehors des primary dealers et de direct bidders de la Fed' elle-même. La Fed' rachète ses Bons du Trésor US, les T-Bonds, avec l'argent de sa planche à billets.

Il n'y a pas et il n'y aura pas de reprise économique dans les conditions actuelles et la crise et l'État engraissent les banques (24 août 2009). Actuellement le gouvernement US garantit pour 5500 milliards de $ déposés dans des banques faillitaires ou en situation d'insolvabilité. Obama n'a ni la puissance ni la volonté d'empêcher la transformation de sa Volcker Rule en "Dodd Bill", du nom du président démocrate de la Commission du Sénat pour les banques qui a aussi réussi à entraîner le Sénat US à bloquer la Réforme des banques. Obama avait été entreposé à la Présidence par les lobbies financiers. L'Europe annonce qu'elle pourrait publier son stress-test des banques européennes, mais il ne faut s'attendre qu'à un scénario-mensonge égal au stress-test des 19 banques systémiques américaines organisé par Obama et Geithner son Secrétaire au Trésor. Le duo Merkel/Sarkozy annonce qu'il émettrait au G20 de Toronto l"idée d'une taxation sur les transactions financières (un Tobin édulcoré), mais qu'il sera d'accord avec une taxe sur les banques en demeurant tout aussi hypocrite que le Parlement européen qui s'était prononcé pour une étude d'impact de la Taxe Tobin.

En attendant, la consommation s'écroule aux USA, la production s'écroule et le chômage augmente. Les USA ont perdu presque 12 millions d'emplois depuis 2007. Le taux réel de chômage est entre 15 et 20% aux USA en juin 2010. 52 Sénateurs américains ont voté contre un élargissement de l'allocation chômage alors que le taux du chômage est le plus important depuis 1930.


























Sur ce graphique vous avez en rouge les effets sur l'emploi de ladite Crise des Subprimes. Il s'agit des chiffres officiels. Sur ce graphique vous avez toutes les récessions aux USA, les crises avec les pertes des emplois et les durées de plus en plus longues avant chaque reprise. La hausse de l'emploi de juin 2010 est fictive: le gouvernement américain a offert 411.000 emplois temporaires pour le recensement de la population et 362.000 pour des services d'aide temporaire. La Crise des Primes et des Alt-A va encore plus faire descendre la courbe du chômage en rouge. Quand les USA seront à 30% de chômage en octobre 2011, commencera la crise des Sub-sub-primes créée par Obama/FHA/Ginnie Mae...

L'Allemagne a lancé le 7 juin 2010 son plus grand plan d'austérité depuis 1945. 80 milliards d'euros vont être économisés jusqu'à 2014, principalement les chômeurs et les familles percevant des allocations familiales seront touchés. Pour assainir les finances des États, le FMI exige d'eux de rendre plus flexible le marché du travail et de réduire les aides au chômage pour y parvenir. Quand les USA lanceront au niveau fédéral leur plan d'austérité, il sera de 1000 milliards de $; nous pourrons manger de la morue séchée.

Les banques ne se prêtent plus entre elles de l'argent car elles savent mieux que tous que l'on ne peut pas leur faire confiance. La Grande Dépression 2 arrive. Le commerce international est mort, vous pouvez le suivre en observant ci-dessous et en bas de page de mon site la chute continue du Baltic Dry Index. Le BDI a perdu 41% au mois de juin 2010 et 36% en un an depuis juin 2009. Il atteint le niveau le plus bas qui était celui de 2008 où il était passé de 12000 à 2000. Les navires porte conteneurs restent vides et à quai. Vous pouvez obtenir les Explications sur les ghost fleets, les flottes fantômes qui sont à vide au mouillage le long des côtes maritimes.




Sur ce graphique actif ci-dessus, cliquez sur 1D = 1 day pour avoir le taux du jour! La courbe semble "plate". Pour voir une échelle annuelle cliquez sur 1Y = 1 année. Ce graphique s'actualise régulièrement tous les 2 jours.

Les pics correspondent à des importations massives de matières premières et de minerais pas les chinois, rien d'autre.
Le site Wikinvest a éliminé la possibilité de voir la courbe 2Y, ou 5Y ou 10 Y car en juin 2008 le BDI était à 12000...
Allez directement sur le graphique de Wikinvest et faites glisser en haut le curseur du temps à gauche...


Le site américain CMA spécialisé dans l'évaluation des CDS, des OTC, etc... commence à montrer dans ses tableaux des États fédéraux américains qui sont candidats à la faillite. Voici les dix premiers prochains États au bord de la banqueroute d'État. La Grèce, le Portugal, la Californie, l'Illinois,... Dès que le poker dénonceur mené par les agences américaines de notation mais aussi par Nouriel Roubini ou Paul Krugman, le pentito du libéralisme,... contre la Grèce, l'Espagne, l'Italie et le Portugal, ces pays du groupement appelé PIGS outre-Atlantique, aura montré qu'il n'était qu'un artefact, la situation de banqueroute d'État du Royaume-Uni et des USA sera reconnue et vécue comme telle. Et comme la BCE offre 750 milliards d'euros depuis le WE du 8/9 mai 2010 pour constituer un fonds de rachat des dettes pourries des Pays de l'Euro-Zone, de la Suède et de la Pologne... et qu'elle rachète en plus les Obligations des États "en difficulté" en promettant de continuer à le faire même si ce fonds d'intervention de 750 milliards d'euros devait être utilisé... la pression spéculative sur les pays PIGS se réduit aussi vite qu'elle est venue. Les contribuables européens paieront déjà avec des énormes plans d'austérité.






Selon l'Agence gouvernementale américaine Center on Budget and Policy Priorities, 46 États fédéraux américains sont dans la même situation de faillite technique que la Grèce








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16. mai 2010

La théâtralité Globalisation-Démocratie-Souveraineté nationale est un kit universel pour tuer de l'OMC à l'Europe

Sous le banner de mon site vous lisez ma devise que vous ne pouvez lire nulle part ailleurs, alors qu'elle est simple et s'impose d'elle-même: "Solidarités locales, régionales et globales". Avec ladite crise, la question va maintenant se poser de plus en plus souvent dans les médias si globalisation, démocratie et souveraineté nationale vont ensemble. Ce débat à venir sera-t-il sain ou biaisé dès son lancement? Il sera biaisé, car il expliquera une nécessité incontournable des plans de rigueur pour colmater les ponctions sur les caisses de l'État et des peuples, mais aussi pour expliquer un retour à une frilosité protectionniste là où elle ne gênera pas pour autant la libre circulation des capitaux. Le fonds européen de sauvetage de 750 milliards est un service public de dératisation des banques.

Je ne vous expose plus la situation de faillite technique qui existe dans tous les États fédéraux de la cote ouest des USA, dont la Californie, mais aussi dans 48 États fédéraux des USA. C'est à qui tombera le premier, à cause des rumeurs propagées par les agences de notation ou à cause de la faillite réelle. Les USA ont déjà balancé 14.000 milliards de $ de contrefaçon issus de la planche à billet pour faire semblant de "sauver" les banques. Les USA ont tiré toutes leurs cartouches et il n'existe pas d'épargne privée. Les USA et le Royaume-Uni sont bien plus proches de la trappe à liquidité (hyperinflation) que l'Europe qui n'a commencé que depuis le 10 mai 2010 à fabriquer des faux billets sur la planche à billets. L'Europe commence à tirer ses cartouches et l'épargne privée y est forte, même très forte en Allemagne et en France. (Photos: Ålesund, ville Art-Nouveau, Norvège, août 2009)

Il est élégant de noter qu'il y avait au moins de notre côté de l'Atlantique un consensus face à l'incapacité des agences de notation Moody's, Standard & Poor's, ... Gloomys & Flatbread qui avaient encore décerné le triple-A à la Bear Stearns, à Lehman Brothers, à AIG, à tous, etc... 24 heures avant leur faillite. Ces évaluations qui ne reposaient sans examen que sur les seuls chiffres produits par les banques, etc... étaient relayées en grand par Forbes.com. Il est étonnant de voir à quel point les euro-décideurs et les médias européens paniquent à ce point devant ces mêmes agences de notation quand elles déprécient la solvabilité souveraine de la Grèce, du Portugal, sans pour autant s'attaquer au Royaume-Uni ou aux USA dont la situation est des centaines de fois plus catastrophique. Les agences de notation avaient surévalué à l'infini les chances de progression des produits titrisés financiers, des subprimes, etc... en réduisant à zéro l'aléa moral, le moral hazard, le risque systémique, le risque résiduel. Les agences de notations ne sont pas plus crédibles en dépréciant la situation budgétaire des États souverains. Depuis l'automne 2008 je vous expose le poker dénonceur joué par les USA, Nouriel Roubini, Paul Krugman contre la réputation des États Membres de l'UE et de l'Euro-Zone.

  1. Depuis 1990 mais surtout depuis 2000, les États souverains avaient abandonné aux banques leur droit à la création monétaire, leur droit au contrôle et à la régulation aux spéculateurs pour leur permettre de s'endetter jusqu'au ciel pour acheter à crédit des produits titrisés et pour spéculer. Les lobbies financiers ont capté la Banque Centrale américaine, la Fed', ou siègent à Bruxelles.
  2. Depuis l'automne 2008, les États souverains abandonnent leurs capacités financières et budgétaires pour sauver et pour renflouer les banques, les spéculateurs et les actionnaires faillitaires et pour opérer le plus grand transfert de l'histoire de la dette privée à la dette publique.
  3. Aujourd'hui les États souverains, pour payer cette dette adoptive, abandonnent aux spéculateurs leurs derniers moyens, les restes quasi oubliés et ringardisés de l'État Providence, le reste de bien-être social, le reste des acquis sociaux, le reste des services publics non encore privatisés, le reste des moyens pour offrir une éducation et une santé à leurs citoyens et habitants.

Avec l'invention il y a deux ans de l'euro-Mark, de l'euro-Franc du "Plan européen de la boîte à Outils", puis de l'euro-drachme avec le fonds européen de sauvetage du parapluie des 750 milliards du 8/9 mai 2010, nous avons les premières applications du chacun pour soi, dans la simple défensive au coup par coup, au cas par cas, sans pour autant voir se dessiner un nouveau système monétaire international et un modèle de requalification de la croissance et du développement durable, social et vert. La zone euro a éclaté en 2008 alors qu'elle n'a jamais vraiment existé et trois ans après sa naissance dès 2003 la France et l'Allemagne ont violé sans discontinuité le critère du déficit budgétaire des 3% du PIB sans encourir l'amende prévue par le Pacte de Stabilité de Dublin. Le parapluie de sauvetage du 8/9 mai 2010 n'est pas l'expression de la solidarité européenne, mais une assurance-vie contre les défaillances et les manquements budgétaires nationaux sans instaurer la moindre des politiques européennes communes économique, industrielle, de l'emploi, financière et fiscale. Je dénonce ceci depuis les années qui ont précédé les négociations ayant abouti au Pacte de Dublin de Stabilité et de Croissance. En 2006 je me suis encore fait attaquer sur mon site à cause de mes positions par les Jeunes Européens Fédéralistes qui m'ont traité de "social nationaliste rouge brun".

Un débat médiatique sur la trialité Globalisation/Démocratie/Souveraineté nationale pourrait aussi préparer l'opinion publique à réduire la Zone-Euro aux pays membres du Nord dont les économies nationales sont ressemblantes, aussi comme spéculateurs et comme détenteurs des créances et bons du Trésor des membres du sud et des nouveaux entrants. Les textes des accords de l'OMC nous révèlent que le libre-échange doit "apporter démocratie et croissance". Pour la Chine on ajoutait aussi dans les médias "...et une bombe couverte de sucre glacé".

L'aide à la Grèce pour lui éviter la banqueroute d'État ne relève pas d'une vision éclairée de la théâtralité Globalisation/Démocratie/Souveraineté nationale, ni de la mise en œuvre de la solidarité européenne envers l'un de ses États membres et bientôt envers le Portugal ou l'Espagne. Par exemple la Hypo Real Estate allemande, le deuxième institut de crédit hypothécaire d'Europe, détient 80 milliards d'euros de crédits pourris venant des PIGS (Portugal, Italie, Grèce, Spain). La HRE avait fait faillite l'année dernière et a été sauvée avec une aide de 100 milliards de l'État allemand. Malgré ceci, la HRE fait toujours des pertes. Donc sachons observer la félonie des dirigeants du Nord de l'Europe qui feignent de faire un cadeau à la Grèce avec une aide initiale de 130 milliards pour lui éviter la banqueroute d'État. Mais comprenons aussi la signification de ce fonds de sauvetage de 750 milliards d'euro créé le week-end du 8/9 mai 2010. Il est un réalité un fonds d'intervention et est le FME, le fonds monétaire européen. Souvenons-nous qu'au regard des européens le FMI n'est pas un FMI, mais un genre de FME dirigé par les américains alors qu'ils n'y apportent qu'1 $ sur 6. Les européens y apportent 1 $ sur 3. L'Asie est déjà sur la voix de l'indépendance après avoir créé le Fonds Asiatique de Crise en mai 2009. L'Amérique du Sud a créé sa Banque du Sud en mai 2008. Le Royaume-Uni, isolé, devra se demander s'il ne devra pas entrer dans la Zone-Euro.

Mais en posant la question sur la trialité G/D/S nous ne portons à notre conscience sur notre sol européen que ce que les pays riches de l'OMC et de l'Europe détruisent dans les PED (pays en développement) et dans les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) avec les APE, les ALE, l'AGCS et l'AGCS+, les accords sur les ADPIC et sur les ADPIC+ . Tous ces accords de l'OMC ne contribuent qu'à élaborer la croissance appauvrissante dont l'Europe de la Concurrence libre et non faussée et de la Libre Circulation devient elle-même la victime. La trialité G/D/S qui a prétendu apporter la démocratie avec le commerce est un simple kit pour tuer, l'Europe "humaniste" et des Droits de l'Homme universel se rend compte avec la Grèce qu'elle est tuée elle-même d'elle-même et sans agents extérieurs. Des alertes sérieuses avec les jugements de la CEJ dans les affaires Laval, Vaxholm, Viking, Rüffert, Partneri n'avaient été reléguées qu'à des épiphénomènes invisibles ne concernant que des Travailleurs libres, nomades et lésés appelés Plombiers polonais. Il était admis que le dumping social des Travailleurs faisait partie du progrès de la globalisation nécessaire. Le dumping social des banques connaît une débauche de plans de sauvetage de plusieurs trillions d'euros. La trialité G/D/S trouve rapidement une réponse pour défendre la condition sociale des banques.

Suite à l'effondrement en queue de dominos initié le 15 IX 2008 par la lâchage de la Lehman Brothers, la peur et l'effroi avaient fait vivre - comme une ou deux fois dans un siècle - une communauté de pensée du sommet à la base et vis-transversa. Plus un langage commun d'aversion était diffusé en boucle, plus cette communauté de pensée éloignait en réalité les dirigeants politiques des citoyens. Mais l'illusion suprématiste du lien inter-classe était le véhicule politique du moment, sans pour autant que les partis de gauche fouillent dans les sens des mots utilisés et construisent un programme de conversion de la société et de ses habitudes. Plus ou moins inconsciemment les phrases et philippiques contre les banques universelles et agences de notation étaient basées sur une interrogation donnée à la globalisation, la souveraineté nationale et accessoirement à la démocratie.

La crise était décrite avec les mots de scène et des tirades sans contours et les hommes politiques déshabillaient leurs tunique de paillasse pour endosser celle de grand commandeur et guide des peuples: "la crise de l'économie de marché, la crise de la dictature des marchés qui sont devenus fous et que je ne tolèrerai pas...", comme jouissait à se le dire si élégamment Karcher chairman prince-président. Souvenez-vous de notre pinocchio qui parlait des "marchés financiers fous", et qui vociférait à hue et à dia avec des "je ne tolèrerais pas que..." ou qui menaçait encore à la veille du G20 de Londres de "claquer la porte avant la fin". Depuis que les peuples ont repris conscience que la crise de la dette des banques passe à la crise de la dette publique par le procédé classique de la nationalisation des pertes, les dirigeants de ce monde de droite et de gauche vous assurent "qu’ils ne tolèreront plus que…". Cette intolérance subite face à la liberté de l’hégémonie des banques est mise à jour en ce moment à l’occasion de la dette souveraine grecque. Mais les décideurs nationaux et les euros-décideurs se sont laissés attendrir par le monde de la finance et le Week-End du 8/9 mai 2010 ils ont conclu avec lui le pacte qui est aussi dénommé par les financiers comme la "nuclear option". A présent, il y aura une course entre les spéculateurs pour rafler la mise de la pyramide Ponzi qui vient d'obtenir sa coiffe européenne. Cette course à la bulle de la spéculation va s'accélérer jusqu'à ce que l'on tombe dans l'hyperinflation qui annoncera la Grande Dépression 2. Le chairman prince-président avait dit le 25 avril 2008 que les "agences de notations n'avaient pas fait leur travail", pourtant ce sommet européen qu'il affirme avoir inspiré, convoqué, dirigé et influencé ne propose que des réponses aux agences de notations qui dégradent du triple AAA un à un les pays européens et de la Zone Euro. Le Président français consolide tout autant la victoire de la Lutte de la classe financière. La politique est l'art du transfert des richesses, des savoirs et des pouvoirs.

Dans la crise financière, les États avaient juré de ne plus jamais se soumettre au chantage et au racket. Ils ont pourtant abandonné leur souveraineté nationale à l’Europe qui a abandonné sa souveraineté aux banques en créant en 24 heures le 9 mai 2010 le Fonds européen d’intervention de 750 milliards d’euros et en fondant la bad bank européenne qui rachète les créances toxiques souveraines des États membres de l’UE et de l’Euro-Zone. La Suède et la Pologne ont aussi soutenu la création du Nouveau Euro. Au sommet de Pittsburgh où il ne s’était rien passé, Angela Merkel avait aussi dit au G20 de Pittsburgh "die Staaten sind nicht mehr erpressbar" (on ne peut plus faire chanter les États ), et dans le communiqué final on entendait "que l’ère de l’irresponsabilité est terminée" et que "l’on allait rendre responsables les banques pour les risques qu’elles encourent" et que "plus jamais les États allaient prendre à leur charge les risques encourus par les banques". Avec de telles mises en scènes et de telles répliques d'acteurs et de rôles de composition, vous comprenez que ce qui est exposé comme le "Trilemme Globalisation, Démocratie, Souveraineté Nationale" de Dani Rodrik de Harvard est une théâtralité de divertissement pour créer de la bande passante dans les cerveaux des indécis, pendant que les banques et leurs actionnaires restent clairs et déterminés à poursuivre leur Lutte de Classe alors que dans les peuples la Lutte des Classes est morte. La politique continue à créer un paradis pour les banques et à tolérer que les banques délocalisent leurs bénéfices dans les paradis fiscaux comme Jersey ou les îles Caïmans, et à les inciter à rapatrier TOUTES leurs pertes dans le paradis fiscal de la métropole comme pour la Société Générale... au nom de la souveraineté nationale parce que cette opération permettra à l'Etat de mieux organiser et d'expliquer son sauvetage. Le peuple français ne comprendrait pas pourquoi la France se mettrait à sauver un naufragé des mers lointaines à peine localisable par GPS ou par balayage satellite. Et la dramatisation de la faillite de la Société Générale sur le sol français permettra de mieux utiliser la démocratie qui sera entièrement d'accord avec le gouvernement et qui appellera de ses vœux le plan  d'austérité, le départ à le retraite à 80 ans pour préserver à l'industrie française ses avantages concurrentiels face à la globalisation.

Depuis Pittsburgh, ou le G20 de Londres, ou le G20 de Washington, ou le G4 de Berlin on ne peut même pas dire que les philippiques contre les banques étaient des bonnes déclarations d’intention qui n’ont tenu que 8 mois. Elles ont souvent été dénoncées dans la soirée qui avait suivi la publication du communiqué final. Le fonds d’intervention européen de 750 milliards d’euros n’est qu’en apparence une aide aux États de l’Euro-Zone. Il n’est que le second et gigantesque bail-out des banques depuis deux ans. S’il ne s’était agi que de sauver la Grèce qui ne représente que 2% du PIB européen, une insolvabilité aurait été la meilleure des solutions. Les banques allemandes sont propriétaires de créances pourries grecques de plus de 100 milliards, les banques française sont aussi propriétaires de plus de 100 milliards de crédits pourris grecs qu’ils ont accordés en bonne connaissance de cause à des emprunteurs insolvables et sans bonités bancaires. C’est pourquoi les gouvernements européens ont dû intervenir massivement pour sauver leur globalisation de proximité. Mais en créant ce Fonds d’intervention européen de 750 Milliards, en faisant de la BCE la bad bank européenne et en faisant éclater TOUS les critères de Maastricht aussi contestables qu'ils furent sans le volet de la Croissance, les gouvernements ont prouvé qu’ils voulaient toujours rester soumis à leurs maîtres chanteurs bancaires. Le lobby financier dicte son agenda aux gouvernements et en a reçu l'ordre de la Conférence Bilderberg et de la Trinationale. Mais en France le gouvernement montre sa fermeté et interdit à 500 femmes (chiffre officiel des RG) le port intégral du voile en expliquant "qu'il n'y a plus de démocratie lorsque le peuple élit ses représentants pour une politique qu'ils ne peuvent pas assumer". Les 500 femmes voilées qui s'effeuilleront en plein jour garantiront à elles-seules la souveraineté nationale contre l'ennemi de l'intérieur et de l'extérieur. Vive la France, merde à la Prusse.

Conformément à la logique libérale de Robert Schuman et de Jean Monnet, du Traité de Rome et du Traité de Lisbonne, l‘Europe s’organise toujours avec détermination pour ne pas réguler les banques et leurs activités. Oui, vous avez raison depuis le 18 mai 2010 à minuit, l’Allemagne a de nouveau interdit sur les actions des banques, sur les emprunts d'État et sur les CDS, les ventes à découvert (short selling) qui sont des spéculations violentes à la baisse. Les pays européens avaient déjà pris momentanément après 2008 cette mesure qui a été abandonnée 4 à 6 mois plus tard. Cette mesure n’en est pas une parce que les marchés spéculatifs s’étaient organisés depuis longtemps pour ne pas passer par le short selling. Les grands problèmes monétaires et financiers ne sont toujours pas abordés depuis "l’option nucléaire" européenne décidée le week-end du 8/9 mai 2010. Les banques sont incitées à faire totalement usage de l’assurance vie et multirisques que leur offrent les États Membres de l’UE et de l’Euro-Zone, ou que leur offrent directement Bruxelles et la BCE. Après chaque bail-out le sauvetage par l’Etat devenait de plus en plus la certitude incontournable. Que ce soit des crédits hypothécaires ou des emprunts d’Etat, il n’existe pas un seul risque qui ne soit pas garanti ou sauvé par les États dits souverains. Il est toujours permis aux banques d’ignorer l'obligation de Fonds Propres Réglementaire et de se lancer dans des opérations à très haut risque pour lesquelles elles augmentent de manière systémique le leveraging qui les éloignent de 500 ou plusieurs milliers de fois de la possibilité de rembourser en cas de défaillance. La BCE continue à offrir aux banques des liquidités à un taux voisin de zéro, et ces banques réinvestissent dans des spéculations cet argent obtenu à crédit, si bien qu’en valeur annuelle, les banques obtiennent de la BCE des liquidités avec -25% (moins vingtcinq pour cents) d’intérêt. La BCE organise depuis 2008 toujours de manière encore plus massive le carry trade intra-européen, tout ceci au nom de la souveraineté régionale européenne. Bruxelles offre un paradis bancaire avec des rendements maximaux pour les banques et le cauchemar pour les contribuables, les citoyens et encore pour deux générations futures qui se révolteront bien un jour en ne voulant plus payer pour les erreurs des générations antérieures, ni pour leur retraite. Les générations futures vont ramener la souveraineté nationale à la simple expression de la souveraineté personnelle et au protectionnisme personnel en s’isolant dans le chacun pour soi des plus violents mais duquel on expose sur FaceBook la douceur hédoniste du regarde-moi-et-mon-cul avec un apéro cyclique solidaire dans un gang-banging sur la place publique qui leur donne le goût de la transgression. lol. Pour ces générations, la trialité Globalisation-Démocratie-Souveraineté nationale n'aura jamais été un trilemme, encore moins une théâtralité, mais est un discours de vieux.

Les politiciens se servent des bonus, des retraites chapô, des stock-options, des bénéfices honteux des banques et des spéculateurs pour s’offrir à la foule comme Karcher, guide et tribun, alors que les banques n’utilisent qu’une organisation de la société constitutionnalisée par le Traité de Lisbonne et les Directives européennes dictés par les lobbies financiers et de l’industrie. Vous pouvez même très honnêtement discuter avec des jeunes étudiants en Master Grande École de management, ils vous écouteront avec le calme olympien de ceux qui savent que la victoire leur est due. Ils ne vous traitent même plus de gauchiste, ils ont une pitié respectueuse de vous, certains prient même pour vous. Prient, parce que la religion fait de nouveau recette dans ces générations de jeunes décideurs. Et quand je leur dis que le repli protectionniste est leur manière de rester assis sur leurs acquis, ils me répondent que je suis un défenseur du libre-échange.

Revenons à l'obligation des Fonds Propres Réglementaires  qui sont censés permettre aux banques d'éviter un run sur elles et de ne pas tomber dans une situation d'insolvabilité en cas de défaillance d'un grand compte. Si les banques devaient enfin supporter elles-mêmes leurs risques, elles doivent faire augmenter considérablement leur Fonds Propre Réglementaire en le faisant de nouveau passer de 2 ou 3% à 8 ou 10%. Même le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire a fait de raisonnables propositions de réforme qui devraient entrer en vigueur en Europe en 2011. Mais les lobbies financiers se sont conduits comme des fous furieux à Bruxelles et le Parlement de Strasbourg et la Commission ont décidé de reporter la date en attendant de voir ce que décideront les USA. Les USA ne veulent rien entendre d’une réforme sur les Fonds Propres Réglementaires. Bâle III n’entrera donc pas en vigueur, mais Solvency II qui permet aux assurances de minimiser le risque selon leur propre appréciation entrera en vigueur. Les Souverainetés nationale et régionale des banques et des assurances sont préservées et confortées par l'Euro-Démocratie bruxelloise et du Parlement européen de Strasbourg.

Revenons à la taille des banques systémique tant décriée il y a quelques mois. Il se disait même dans les médias gratuits du trottoir qu’il était nécessaire de limiter la taille des banques et de les séparer du domaine des affaires à risque. Il n’existe toujours pas de décisions, tout juste des propositions. La proposition la plus illustre est celle de Paul Volcker, conseiller du Président Obama, qui veut interdire aux banques la spéculation sur les fonds propres et les séparer des activités habituelles et normales d’une banque. La proposition de Paul Volcker du "separating commercial banking from casino derivatives gambling" est connue sous le nom de The Volcker-Rule. Mais ceci est aussi un "fake fight" et le 25 février 2010 le conservateur Christopher Dodd avait réussi à entraîner le Sénat US et bloquer la Réforme des banques. Selon Dodd, "le travail de lobby pour garantir la concurrence libre et non faussée auprès des Nouveaux Démocrates et de Sénateurs républicains a été couronné de succès". Obama, l’adulé de la démocratie, n’a été que entreposé à la Présidence par les lobbies financiers de Wall Street, et l’Europe écoute la voix de l’Amérique depuis Christophe Colomb. Ont encore eu moins de chance les propositions de réforme destinées à séparer les activités sur les produits dérivés ou à imposer une limite supérieure à ceux-ci. Et l'Europe, au nom de sa souveraineté et des ses avantages concurrentiels, attend le signal de l'Amérique.

En Europe, à Bruxelles, à Ecofin, dans l’Euro-Group toutes ces réformes ne sont même pas discutées et si la Taxe Tobin devait être discutée, c’est juste pour demander à la Commission de réaliser une étude sur l’impact d’une telle taxe. Au lieu d’empêcher que les banques soient d’emblée reprise dans la holding de défaisance de l’Etat, il est publiquement débattu de la manière que l’Etat aura pour rassembler les fonds destinés à sauver les banques sans pour autant préciser que la prochaine animation de rue, appelée "sauvetage des banques" est déjà programmée.  Aussi sensées qu’apparaissent un dépôt des banques obligatoire dans un pot de recouvrance ou un impôt prélevé sur les marchés financiers, toutes ces mesures ne sont que vouées à l’échec car elles sont un purgatoire pour fraudeurs constitutionnels. A la fin juin il y aura un nouveau Kasino- G20 à Toronto. Il ne pourra y être établi qu’un constat magistral d’échec parce qu’aucune décision prise au G20 de Pittsburgh n’a été appliquée au nom de la souveraineté des marchés. Toronto sera la dernière chance parce qu’il n’y aura pas un troisième bail-out des banques, il n’y a plus de moyens financiers pour le permettre, et la planche à billet à tout donné. Les événements grilleront à nouveau la démocratie dans le moule-à-gaufres des souverains.

Mon article a de nouveau remué dans tous les sens mon chiffon du pessimisme, mais le week-end du 8 au 9 mai 2010 a permis de déposer les bases d'une entité européenne qui grignote l'association des États souverains pour tracer les fondements d'une fédération. Cette mutation dont personne ne parle s'est faite par chantage. En effet, le 9 mai 2010 les 27 ministres des finances de l'UE ont été sommés d'accepter les décisions des 16 États membres de l'Euro-Zone prises le 8 mai en dehors de tout Traité ou de Directive débattue au Parlement européen. Un refus des pays non membres de la Zone-Euro les aurait laissés en dehors du parapluie du Fonds d'intervention des 750 milliards d'euros. Seul le Royaume-Uni a refusé. Le Royaume-Uni se donnera en spectacle tout seul d'ici 2 à 3 mois quand il sombrera dans sa banqueroute d'État. D'ici l'été le Royaume-Uni devra trouver 200 milliards de £ parce que 200 milliards de £ sous forme de Gilts, les Bons du Trésor, arriveront à maturité et il faudra les rembourser avec de l'argent frais, qui sera introuvable.

10. mai 2010

L'Europe providence bancaire engraisse la spéculation et la libre circulation des capitaux sur le dos des contribuables

Les critères de Maastricht de "convergence" et de "stabilité" n'étaient que des critères financiers et contenaient la clause de no bail out de tout membre défaillant de l'Euro-Group. Dans la Boîte à Outil de la riposte européenne à la crise "européenne", j’avais déjà expliqué en novembre 2008 que les euro-décideurs avaient inventé l’euro-£, et remis en selle l’euro-franc, l’euro-mark car chacun des États membres a été autorisé de bidouiller dans son coin à ses mesures conservatoires nationales. Aujourd'hui le FESF - Fonds Européen de Stabilité Financière est créé pour accélérer la libre circulation des capitaux destructeurs des richesses économiques réelles sans pour autant imposer leur contrôle et leur régulation. Les États et Bruxelles sont officiellement maître d'oeuvre du chantier de démolition européen. En des termes moins amusants, Bruxelles fait passer la dette privée des banques dans la dette publique des gouvernements au détriment des caisses d'assurance maladie, de retraite, de chômage et des services publics dont la privatisation va encore être accélérée car "l'État ne peut plus se les permettre"...


Signez la pétition Robin Hood Tax / Taxe Tobin-Spahn avant le prochain Kasino-G20 de Toronto !!

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màj du 29 octobre 2010:

ESMA, Écran de fumée avec la Directive Européenne AIFM sur la régulation des Fonds alternatifs.

le sommet européen des ministres des finances et de ECOFIN n'a rien apporté de nouveau. La libre circulation des capitaux et la spéculation financière ne sont ni règlementées ni jugulées. Les pays européens peuvent continuer à jouer, à perdre et à attendre les bail out communautaires. La clause de no-bail out est maintenue (Article 125 du Traité de Lisbonne), mais la clause 122 d'entre-aide entre les pays membres de l'Union en cas de catastrophe naturelle ou de manque en énergie a été élargie aux impasses financières, ce qui revient à contourner la clause de no-bail-out selon laquelle il est interdit aux États Membres du Pacte de Stabilité et de Croissance (Zone Euro) de porter secours à un membre en difficultés financières ou en banqueroute d'État. La Grèce avait triché avec ses critères de convergence pour entrer dans la zone euro, puis avec ses critères de Maastricht, et les banques françaises et allemandes principalement ont spéculé sur la dette grecque en parfaite connaissance de cause et on précipité l'effondrement financier de la Grèce, mais aussi de l'Espagne et du Portugal. Personne n'a rappelé que la Grèce est aussi victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives Européennes, de l'Euro-Groupe et d'ECOFIN.

Pour faire écran de fumée les ministres des finances européens et ECOFIN se sont mis d'accord sur un compromis qui va aboutir à une Directive Européenne AIFM qui sera signée le 11 Novembre 2010. Il s'agirait de créer un organisme européen de supervision des activités des hedge funds, des Private Equity, des Fonds Alternatifs, du Capital Investissement. Cet organisme s'appellera ESMA - EU Securities and Markets Autority / Autorité Européenne des Marchés Financiers.

La supercherie de la Directive AIFM est qu'il relève toujours comme avant aux États membres de l'UE d'accorder l'agrément à ces fonds, or 4/5 des transactions spéculatives, soit une masse 2000 milliards et certains jours plus de 50% de toutes les transactions financières en Europe, se font à la City de Londres. Et la Grande-Bretagne n'est pas membre de la Zone Euro et ne soutient pas le parapluie européen de 750 milliards pour venir en aide aux pays européens attaqués par la spéculation financière internationale. Selon la nouvelle Directive européenne, quand l'agrément est accordé à ces Fonds spéculatifs dans un pays (l'AMF - Autorité des Marchés Financiers pour la France par exemple), il est valable pour l'ensemble des pays européens. C'est ici que Bruxelles et toute l'Europe manifeste son incapacité à s'opposer à la City de Londres pour laquelle l'Europe n'est qu'une Association Européenne de Libre Échange. Il parait que cette nouvelle Directive européenne répondrait aux engagements pris au G20 de Washington. Le G20 de Crise de Washington s'était surtout distingué par l'annonce qu'il allait ouvrir les vannes des surliquidités avec l'impression de fausse monnaie sur les planches à billets et avec la qualitative easing, c'est à dire l'échange des positions toxiques pourries des banques contre du faux argent frais créé aussi avec l'émission des Bons du Trésor, c'est à dire en surgonflant la dette publique des États avec de la pourriture à faire avaler et payer par les peuples.

Uniquement en cas extrême, l'ESMA pourra donner son avis documentaire aux superviseurs nationaux, qui seront libres ou non de le suivre. C'est comme pour les critères de Maastricht qui ont été violés dès le début de l'introduction de l'Euro par tous les États Membres, ou comme pour les Critères de convergence destinés à évaluer la capacité d'un État européen à devenir membre de la Zone Euro.

Les standards fixés par l'ESMA n'entreront que progressivement en vigueur en 2015, 2017 et 2018. D'ici là le système monétaire et financier mondial se sera écroulé et la Région européenne ne se sera pas préparée à la période qui suivra l'hyperinflation et Weimar II. Donc l'Europe donne avec cette Directive le signal fort qu'elle ne s'oppose pas à la libre circulation des capitaux spéculatifs systémiques et qu'elle renforce sa bienveillance pour eux. Bruxelles ne s'est pas attaquées à toutes les opérations extra-bilancielle comme les LBO, les CDS, les CDO qui ont plongé la planète depuis juin 2006 dans une crise irréversible tant que les pratiques de création, de soutien et d'engraissement des bulles spéculatives comme moteur prépondérant de croissance ne sera pas arrêté. Par la Directive AIFM l'Europe démontre qu'elle ne pense pas à requalifier la croissance dans un Green New Deal.


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màj du 18 mai 2010 à 11:07:

le Parlement de Strasbourg, et la Commission de Bruxelles et Jean-Claude Juncker, président de l'Euro-Groupe semblent vouloir dégager un consensus pour instaurer un impôt sur les transactions financières des Hedge Fonds des pays tiers. Le Royaume Uni s'y oppose parce que 4/5ème des transactions financières en Europe passent par la City. A l'heure actuelle allemande centre-droit serait pour, mais les ministres des finances allemand et français, Wolfgang Schäuble et Christine Lagarde, font encore leurs caprices. Un impôt se prélève en fin d'exercice sur le bénéfices. Une taxe se prélève sur chacun des transactions et les obligent donc à abandonner le nomadisme des spéculateurs. Les transactions se font actuellement avec l'informatique au rythme de la nano-seconde et dans les marchés financiers 10 minutes passent pour être du long terme. Plus souvent les transactions se font et plus souvent les spéculateurs doivent verser une taxe sur chacune d'elles. Un chiffre infime de 0,05% comme le prévoit la Taxe Tobin finit par produire des sommes gigantesques pour les nomades compulsifs. Ceci redirige alors l'investissement dans la production et les services et les détourent de ces produits financiers dérivés et titrisés qui sont des "armes de destructions massives" comme le disent George Soros et Warren Buffet.
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Le bail out de la Grèce d'avril 2010 a induit en réalité la création de l’euro-drachme, car soutenu par une 100aine d'euro-milliards tombés du ciel il n'avait plus rien de ressemblant en théorie à une monnaie commune soumise aux mêmes conditions économiques, financières, monétaires libres et non faussées. Il a de toute façon été de notoriété publique dès son adhésion à la Zone Euro que la Grèce avait falsifié sa comptabilité nationale. Le Frankfurter Allgemeine Zeitung ou les radios et TV françaises avaient toujours exposé sans ambages la réalité des faits constituants de la fraude. Aujourd'hui, il n'y a pas lieu de feindre une surprise post-opératoire.

Le sommet européen du 8 et du 9 mai 2010 constitue une violation du droit communautaire européen et a fait éclater en un claquement de doigt tous les critères de Maastricht mais a aussi consacré la libre circulation des capitaux sans y apporter un soupçon de contrôle et de régulation. J'ai toujours critiqué sur mon site l'aspect simplement financier des critères de Maastricht qui fondent l'Euro. Ce sommet européen a autorisé à la BCE de pratiquer la planche à billet (Quantitative Easing / Helikopter Money) et la Qualitative Easing par le rachat direct des créances et de Bons du Trésor des États membres de l'UE ou de la Zone Euro. Ces deux activités lui étaient interdites. L'arrosage par la monnaie de contrefaçon imprimée sur les planches à billet (Helikopter Monney) constitue le cadre de la politique de la gestion de la crise réalisée par la Destruction par les Marchés.

En rachetant les créances pourries des États, la BCE devient de facto la bad bank européenne. Le sommet européen a aussi autorisé à la BCE de s'endetter et d'émettre et de placer elle-même des Bons du Trésor sur les marchés financiers. La spirale de l'endettement est engagée à présent pour la BCE qui ne peut plus jamais être considérée comme un safe haven. Toute cette générosité pour soutenir les banques européennes qui ont accumulé des 1000er de milliards de positions toxiques, qui créent de manière compulsive des bad bank ou qui confient à l'État leurs créances toxiques pour qu'il les blanchit dans une bad bank publique à l'image du plan TARP de la Fed'.

L’Europe des peuples, du travail et des économies sont ratées, mais l’Europe de la finance veille et caquète. Halali sur les services publics, de santé, d'éducation, de formation, il faut justifier les plans d'austérité, de rigueur et "d'ajustement structurel" pour satisfaire aux marchés financiers. Quid du Pacte de Croissance. Cette Europe qui n'existe que dans sa recherche de la stabilité des marchés prouve de nouveau que le principe de l'Indépendance de la BCE n'a jamais existé.

Deux jours avant la tenue de ce sommet européen s'est tenue à Dublin la Conférence Bilderberg et de la Trilatérale comme le relatent la presse et le gouvernement irlandais. Ian Cowen, 1er Ministre irlandais ne met pas la main devant la bouche quand il dit dans son discours à la Conférence Bilderberg: "Indebted states must take tough fiscal action to satisfy markets" (les États endettés doivent prendre des mesures fiscales pour satisfaire aux marchés). Les marchés financiers canalisent entre 70 et 90% des transactions financières et rendent exsangue le PIB des États. Les autorités de l'État elles-mêmes rendent exsangue le PIB. Car par exemple, ces 750 Milliards du plan d'aide européen n'existent pas dans les caisses européennes, il faudra les emprunter sur les marchés financiers pour les offrir aux États qui offrent leur aide aux banques, et il faudra les rembourser en puisant dans les caisses de l'État. Les gouvernements n'ont même plus besoin de s'exercer à la pédagogie de masse pour expliquer la nécessité de plans d'austérité pour être capables de rembourser. Pour y parvenir, la Conférence Bilderberg et la Trilatérale utilisent aujourd'hui officiellement les communiqués du gouvernement irlandais et du Parti irlandais Fianna Fail. En France il n'existe pas d'information sur la Conférence Bilderberg (mon article du 23 mai 2009), mais le le site officiel de Trilataral.org précisait en novembre 2008 que le gouvernement et le Parlement français étaient présents et actifs: Éric Besson, Jean François Copé, Président de l'UMP; Michel Camdessus, Chairman, Société de Financement de l'Économie Française (SFEF); Nicolas Beytout, Chairman and Chief Executive Officer, D.I. Group; Former Editor of Le Figaro and Les Échos, Paris; Olivier Pastré, Professor of Economics at the University of Paris VIII-Vincennes St. Denis; Edmond Alphandéry, Chairman, CNP Assurances, Paris; former Chairman, Électricité de France (EDF); former Minister of the Economy and Finance; Jean-Pierre Jouyet, Minister for Foreign Affairs, France; Elisabeth Guigou, Member of the French National Assembly; former Minister for European Affairs, Paris,.... Manuel Valls du PS était à la Conférence Bilderberg de Chantilly en Virginie en 2008. AmericanFreePress.net relate encore l'aspect secret des Conférences de la Trilatérale. Il n'est pas étonnant que par le portail de l'Irlande la Trinationale/Bilderberg fasse son entrée publique au grand jour. Le Tigre Celtique qui a été l'exemple de la réussite par les activités de services financiers et de spéculation comme l'Islande ou la City de Londres et par les opting out européens et les dumping fiscaux et sociaux, redevient l'exemple européen avec ses plans d'austérité qu'il s'applique à lui-même depuis sa faillite d'il y a deux ans.

Depuis la décision des euro-décideurs du week-end du 8/9 mai 2010, les bourses jubilent, la BCE a fait un copié-collé de la Fed', de la banque centrale américaine et du plan TARP de rachat des créances pourries. Helikoper Ben (Ben Bernanke, Président de la Fed') a trouvé son pendant en Mirage-Trichet: Dow Jones >> +3,86%, Nasdaq Composite >> +4,36%, Euro Stoxx 50 >> +10,35%. Les banques vivent leur orgasme public télédiffusé en boucle. Avec une garantie européenne de 750 Milliards (dont 130 Mia pour l'Allemagne, la plus grande part) d'euros d'aide promise, la casino- capitalisme peut se célébrer lui-même au regard des Travailleurs et des chômeurs. Le Travailleur et le chômeur ont froid et faim. En l'espace d'un week-end l'aide européenne est passée de 130 Milliards décidée la semaine dernière à 750 Milliards. Les États européens utilisent le prétexte de la pression sur la Grèce pour décider de faire payer par les peuples européens les positions toxiques des banques, issues de la spéculation du casino-capitalisme, qui sont et seront sauvées par les États. Les États européens sont comme aux USA une assurance-vie pour les banques too big to fail. Les banques sont à présent sûres que l'État providence bancaire européen sera toujours là avec ses pâtes de fruits pour leur racheter toute position toxique et pourrie: SOCIÉTÉ GÉNÉRALE >> + 22,28 %, AXA >> + 20,98 %, BNP PARIBAS >> + 19,90 %, CREDIT AGRICOLE >> + 17,22 %,  Deutsche Bank >> +12,86 %, Commerzbank >> +8,97 %.

Pour justifier la bond quantique qu'effectue la BCE depuis le week-end du 8/9 mais 2010, Mirage-Trichet a dit hier au magazine allemand Der Spiegel: "Man befindet sich zweifelsohne noch immer in der schwierigsten Situation seit dem Zweiten Weltkrieg, vielleicht sogar seit dem Ersten" (On se trouve sans aucun doute dans la pire des situations depuis la seconde guerre mondiale, peut-être même depuis la première guerre mondiale). Mais plus les euro-décideurs font sauter les critères de Maastricht moins l'euro réagit "positivement" aux "réformes" de l'Euro-Zone du 8/9 mai 2010 qui sont simplement iconoclastes en plus en mauvaise part, parce qu'aucune régulation ni aucun contrôle des marchés financiers ne les accompagnent.

Souvenez-vous les noms qu'avait successivement pris la crise depuis 2008: la pire depuis 30 ans >>> la pire depuis la Seconde guerre Mondiale >>> la pire depuis 29 >>> la pire depuis la Première guerre Mondiale. Je répète ce que j'ai écrit dès 2008 et depuis 20 ans: "Staline et Hitler n'auront pas plongé la planète dans un tel désastre et un tel saccage global comme ce système ordolibéral financier. En 1989, la chance n'a pas été saisie de réfléchir sur les opérations de destruction de Hitler, de Staline, du Sowjetisme et du Capitalisme. Deux générations futures vont payer au moins jusqu'en 2029." Dans le mensonge global distillé vous avez les créateurs de l'événementiel qui ressortent du chapeau-claque les fraudes et mensonges de Goldman Sachs, du Crédit Agricole, de la Deutsche Bank qui ont vendu des CDS en présentant des chiffres erronés, maquillés ou falsifiés. Il n'y a pas à s'en émouvoir. Les normes prudentielles comptables de Bâle 2 permettaient justement à toute entreprise de choisir son mode d'évaluation du risque et les agences de notation accordaient leur meilleur AAA sur simple présentation des chiffres par les entreprises, les banques, les États. Elles leur accordaient la meilleure note même encore deux semaines avant leur faillite globale comme pour AIG, Lehman Brothers, etc... La découverte des fraudes de Tourre, de Kerviel, de la Goldman Sachs, de la Société Générale est un non évènement. Mais quand un système est des fonds jusqu'aux combles organisé sur le mensonge de la pyramide Ponzi, il lui est nécessaire pour assurer sa survie de circonscrire le fraude sur une petite tête à abattre: Kerviel, Madoff, Tourre. La tête grossit pourtant aux yeux des Sénateurs américains de la Commission d'enquête sur la crise et cette tête devient du lourd: la Goldman Sachs, le Crédit Agricole, la Commerzbank. En 4 années de matraquage de l'horreur les objets de l'effroi et d'une potentielle vindicte populaire ont grossi, mais ce qui pourrait devenir une prise de conscience mondiale et populaire de la destructivité appauvrissante du système ordolibéral est à présent canalisé dans un désir particulier, personnel et secret du plan d'austérité, car "on ne peut donc plus vivre comme ça au dessus de nos moyens" se dit aussi mon voisin qui est ouvrier dans une ballastière, qui est à la CGT mais qui vote Le Pen puis Sarkozy et maintenant le "ils-sont-tous-pourris". Souvenez-vous aussi que depuis 10 à 15 ans il était devenu sociétalement admis aux USA qu'un emploi n'était plus sensé permettre subvenir aux besoins, et qu'il était promu comme un modèle social, d'ingéniosité et d'esprit d'initiative de cumuler des petits boulots en même temps. Cette idéologie avait aussi été devenue une chose acceptée en France, mais on parlait des Travailleurs pauvres qui cumulent des emplois partiels. Donc, il n'est pas nécessaire de me traiter de gauchiste. Vous êtes qui, vous, au juste?

J'en ajoute une couche >>> ce qui est admis comme une réalité concrète et irréversible avec le Traité de Lisbonne et avec la Directive européenne sur la Libre Circulation des capitaux doit être désigné avec les mots qui conviennent: le contrôle de la circulation des capitaux est interdit en Europe. Interdit. Le parapluie d'aide de 750 Milliards accompagné de tous ses dénis du WE du 8/9 mai 2010 des critères de Maastricht et ses dénis intégraux du Pacte de Stabilité et de Croissance fait partie des révisions européennes ou des "retour en arrière" toujours faisables en Europe tant qu'ils endiguent tout dans la circulation "libre et non faussée" (ce qui n'est qu'un slogan sans réalité... en réalité) des capitaux et du reste. Mais en Europe un déni ne se réalise jamais avec l'instauration d'un contrôle ou d'une régularisation en dehors de la climatisation des étables ou des concombres et courgettes courbes qui ont de nouveau le droit d'être écoulés sur le marché légumier libre et non faussé. La Législation européenne et communautaire n'est donc pas un droit positif au sens de "plus / positif" mais un positivisme légaliste à l'écoute de la politique pour imposer un droit d'opposition et d'interdit à ce qui ne constitue pas la liberté. La Liberté des marchés financiers et de Bilderberg de gouverner la politique des États souverains. Le week-end du 8/9 mai 2010 a été un putsch au nom de la liberté. L'Europe lointaine des petites gens a autorisé le 8/9 mai 2010 la déclinaison du putsch financier dans le droit national des États membres de l'UE et de l'Euro-Zone. Et au Congrès de Versailles du 4 février 2008 nous avons vu que c'est la politique des politiciens qui fait l'Europe avec la trahison des députés et sénateurs français qui ont laissé passer le Traité de Lisbonne par abstention en l'offrant à Sarkozy. Vous avez sur mon site sous le banner des titres en hyper-lien qui vous conduisent sur un abrégé article par article du Traité de Lisbonne. Vous ne l'avez pas compris: ce que vous prenez encore pour un Euro n'est plus un Euro depuis le 8/9 mai 2010, mais simplement une monnaie de singe d'une république bannanière à l'image des USA ou du Zimbabwe. L'euro est tombé dans la trappe à liquidité. Une trappe à liquidité mène immanquablement à une hyper-inflation.

Sous le banner de mon site vous lisez ma devise que vous ne pouvez lire nulle part ailleurs, alors qu'elle est simple et s'impose d'elle-même: "Solidarités locales, régionales et globales". Avec ladite crise, la question va maintenant se poser de plus en plus souvent dans les médias si globalisation, démocratie et souveraineté nationale vont ensemble. Ce débat à venir sera-t-il sain ou biaisé dès son lancement? Il sera biaisé, car il expliquera une nécessité incontournable des plans de rigueur pour colmater les ponctions sur les caisses de l'État et des peuples, mais aussi pour expliquer un retour à une frilosité protectionniste là où elle ne gênera pas pour autant le libre circulation des capitaux. Avec l'invention il y a deux ans de l'euro-Mark, de l'euro-Franc du "Plan européen de la boîte à Outils", puis de l'euro-drachme avec le parapluie du 8/9 mai 2010, nous avons les premières applications du chacun pour soi, dans la simple défensive au coup par coup, au cas par cas, sans pour autant voir se dessiner un nouveau système monétaire international et un modèle de requalification de la croissance et du développement durable, social et vert. Un tel débat sur la triatralité Globalisation/Démocratie/Souveraineté nationale pourrait aussi préparer l'opinion publique à réduire la Zone-Euro aux pays membres du Nord dont les économies nationales sont ressemblantes. Mais en posant la question sur la triatralité GDS nous ne portons à notre conscience que ce que les pays riches de l'OMC et de l'Europe détruisent dans les PED (pays en développement) et avec les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) avec les APE, les ALE, l'AGCS et l'AGCS+, les accords sur les ADPIC et sur les ADPIC+ . La triatralité GDS qui a prétendu apporter la démocratie avec le commerce est simple un kit pour tuer, l'Europe "humaniste" et des Droits de l'Homme universel se rend compte avec la Grèce qu'elle est tuée elle-même.

Depuis l'annonce de ce parapluie de sauvetage européen de 750 Milliards, l'euro a perdu 5% face au $, mais on s'en tape, il n'a jamais été l'enjeu des pressions actuelles des marchés financiers et des banques. Une fois de plus, les États organisent depuis 2008 le plus grand transfert des dettes privées de toute l'histoire vers la dette publique pour créer une nouvelle bulle spéculative et le jobless recovery. Ceci s'appelle Gouvernement Économique de l'Europe. L'Europe a signifié aux marchés financiers le week-end du 8/9 mai 2010 qu'elle est un paradis fiscal pour les spéculateurs dans lequel il est autorisé de faire des bénéfices et dans lequel les pertes seront toujours absorbées par les déficits budgétaires des États qui sauvent toujours les banques systémiques en faillite. Les actionnaires jubilent de bonheur pendant que les Travailleurs sont chômeurs.

L'aide à la Grèce pour lui éviter la banqueroute d'État ne relève pas de la solidarité européenne envers l'un de ses États membres et bientôt envers le Portugal ou l'Espagne. Par exemple la Hypo Real Estate allemande, le deuxième institut de crédit hypothécaire d'Europe, détient 80 milliards d'euros de crédits pourris venant des PIGS (Portugal, Italie, Grèce, Spain). La HRE avait fait faillite l'année dernière et a été sauvée avec une aide de 100 milliards de l'État allemand. Malgré ceci, la HRE fait toujours des pertes. La bad bank allemande, la SoFFin a déjà injecté 500 milliards d'euros dans les banques allemandes qui détiennent des positions toxiques. Les chiffres français ne sont pas connus. Donc sachons observer la félonie des dirigeants du Nord de l'Europe qui feignent de faire un cadeau à la Grèce avec une aide initiale de 130 milliards pour lui éviter la banqueroute d'État. Mais comprenons aussi la signification de ce fonds de sauvetage de 750 milliards d'euro créé le week-end du 8/9 mais 2010. Il est un réalité un fonds d'intervention et est le FME, le fonds monétaire européen.

Les gouvernements européens feignent de découvrir depuis le sommet européen du 8/9 mai 2010 qu'il n'existe pas d'euro-gouvernance économique à côté de l'Euro, et quand il s'agit d'évoquer une obligation des États membres de la Zone-Euro de produire les prévisions budgétaires annuelles devant la Commission de Bruxelles, avant de faire voter le Budget par les Parlements, les gouvernements eux-mêmes crient à l'ingérence et au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Pourtant le parapluie européen du Fonds d'intervention de 750 milliards d'euros a été construit en collaboration et avec l'aide du FMI. Les pays qui font une demande d'aide ou obtiennent cette aide du FMI, sont obligés d'accepter des inspecteurs du FMI dans leur ministère des finances et auprès de leur gouvernement. Ces inspecteurs sont habilités à consulter les comptes de l'État et à dégager des potentialités d'économie, de privatisation des services publics, etc... pour élaborer des plans d'austérité. Il n'existe aucune autre institution internationale qui n'aie un accès aussi direct dans les affaires intérieures d'un État. C'est pourtant ce que les pays industrialisés ont exigé du FMI à l'occasion des aides qu'il a données dans les Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et les PED (Pays en Développement). Le FMI est une organisation internationale et les voix sont comptées par quote-part pour ses décisions. Les USA ont la plus grosse quote-part et dirigent toutes les décisions. L'Europe en tant que telle paye le plus, mais ses voix additionnées ne font pas le poids. Le "Consensus de Washington" influe directement sur la politique du FMI et son Directeur, Dominique Strauss-Kahn ne peut dire que ce que les USA lui laissent dire.

Souvenons-nous qu'au regard des européens le FMI n'est pas un FMI, mais un genre de FME dirigé par les américains alors qu'il n'y apportent qu'un $ sur 6. Les européens y apportent 1 $ sur 3. L'Asie est déjà sur la voix de l'indépendance après avoir créé le Fonds Asiatique de Crise en mai 2009. L'Amérique du Sud a créé sa Banque du Sud en mai 2008. Le Royaume-Uni, isolé, devra se demander s'il ne devra pas entrer dans la Zone-Euro. La garantie offerte à l'Europe est la plus haute garantie jamais offerte par le FMI, et elle a été obtenue très rapidement. Les Pays ACP et les PED se plaignent qu'ils n'ont jamais eu de telles facilités comme les pays riches et industrialisés les obtiennent en ce moment. Le FMI reste un Club de riche.

Pour l'instant, l'Europe s'est alignée ce week-end du 8/9 mai 2010 sur le Royaume-Uni et sur les USA dont les économies ne sont plus que soutenues par la planche à billet depuis la fin de l'année 2008. Les européens ont décidé de créer un Fonds de Sauvetage pour les pays membres de l'Euro-Zone. En un Week-End les européens ont fait sauter tous les critères de Maastricht et le Pacte de Dublin de Convergence et de Stabilité. Les 4 critères de Maastricht sont devenus caducs, un pays peut donc se mouvoir sur tout l'éventail qui mène à la banqueroute d'État. D'autre part, il est à présent autorisé à la BCE de se fournir en liquidités sur les marchés financiers internationaux, ce qui lui était défendu. Ceci est donc la porte ouverte à n'importe quelle forme de spéculation. D'un autre côté rien n'a été entrepris pour contrôler et réglementer la "Libre circulation des capitaux" malgré le vote du 11 mars 2010 au Parlement de Strasbourg où il y a eu une majorité de 536 voix contre 86 pour étudier l'impact d'une Taxe Tobin. Le Brésil, Taïwan, l'Indonésie, l'Inde, la Russie sont bien plus avancés pour freiner la libre circulation des spéculations sauvages.

En introduisant la taxe Tobin, l'Europe ne ferait que de suivre le Brésil qui l'a introduite depuis le 20 janvier 2009. L'Europe tergiverse sur la faisabilité et sur l'impact d'une taxe sur les transactions financières, mais d'autres pays que le Brésil agissent. L'information reste sous le boisseau, parce que les médias de l'Hémisphère riche ont tout intérêt à suivre les consignes de leur propriétaires et donneurs d'ordre. Depuis novembre 2009, le Brésil prélève auprès des investisseurs étrangers en plus une taxe de 2% pour l'achat d'action et pour les placements issus de l'étranger ou intérieurs. Depuis décembre 2009 Taïwan a interdit aux étrangers de placer des capitaux sur des marchés à termes. La Russie, l'Indonésie et l'Inde vont introduire des mesures similaires pour stopper la libre circulation des capitaux si elle ne sert pas à financer des investissements à long terme. Dans ce temps l'Europe tient encore le discours au sujet de la "perte d'un avantage concurrentiel", si elle se mettait à contrôler et réguler les marchés financiers. Le Brésil, Taïwan, l'Indonésie, la Russie, et l'Inde veulent éviter la création d'une bulle spéculative et une inflation

Personne ne vous en parle, alors c'est moi qui le fais: il existe un accord swap de devises entre la Fed et la BCE. La Fed a mis à le disposition de la BCE 583,1 milliards de $ pour aider les banques européennes impliquées en Grèce et qui ont des intérêts croisés avec les banques américaines. Souvenons-nous que l'argent de la Fed n'est plus que de la Helikopter Money. Le seul Sénateur socialiste du Congrès US, Bernard Sanders du Vermont, vient d'obtenir du Sénat que la Fed' soit soumise à un audit et qu'elle publie le nom de tous les bénéficiaires des aides (YouTube).

Le gouvernement français actuel fait a présent semblant de vouloir faire sauter le "Bouclier fiscal" ce qui ramènerait 660 millions d'euros dans les caisses. Comparez vous-mêmes les chiffres. Le PS jubile déjà, mais il ne sait pas comparer ces chiffres avec ces cadeaux faits aux banques. L'orgasme public des actionnaires n'a duré qu'un seul jour à la bourse à l'issue du week-end du 8/9 mai 2010. L'euphorie compulsive ne trouve plus son écho dès le mardi qui suit, car la réalité du problème est bien plus profonde. Mais attention, la pensée unique poursuit son nivellement et vous entretient sur les dettes souveraines des États "qui ne peuvent plus vivre au-dessus de leurs moyens". Ce langage est idéologique et si l'on vous exposait sous forme de bilan les dettes souveraines et les dettes privées révélées dans ce qui est appelé les créances pourries, les positions toxiques, vous verriez qu'il n'y a aucune commune mesure. 70 à 90% des transactions financières sont réalisées pour la spéculation et la seule valeur mondiale nominale des CDS est estimée communément à 650.000 milliards de $. Les CDS sont des produits titrisés dérivés financiers qui sont extra-bilanciels, ne figurent pas dans les bilans des entreprises. Mais l'argent pour investir dans ces véhicules de spéculation a bien existé et est issu soit de l'économie réelle, soit de la création monétaire et des crédits faits par les banques centrales et les banques de financements et d'investissements. Le PIB des USA en période "normale" est de $ 14.000 milliards.

Suite à l'effondrement en queue de dominos initié le 15 IX 2008 par la lâchage de la Lehman Brothers, la peur et l'effroi avaient fait vivre - comme une ou deux fois dans un siècle - une communauté de pensée du sommet à la base et vis-transversa. La crise était décrite avec les mots sans contours: "la crise de l'économie de marché, la crise de la dictature des marchés qui sont devenus fous et que je ne tolèrerai pas...", comme jouissait à se le dire si élégamment Karcher chairman prince-président. Souvenez-vous de notre pinocchio qui parlait des "marchés financiers fous", et qui vociférait à hue et à dia avec des "je ne tolèrerais pas que..." ou qui menaçait encore à la veille du G20 de Londres de "claquer la porte avant la fin". Depuis que les peuples ont repris conscience que la crise de la dette des banques passe à la crise de la dette publique par le procédé classique de la nationalisation des pertes, les dirigeants de ce monde de droite et de gauche vous assurent "qu’ils ne tolèreront plus que…". Cette intolérance subite face à la liberté de l’hégémonie des banques est mise à jour en ce moment à l’occasion de la dette souveraine grecque. Mais les décideurs nationaux et les euros-décideurs se sont laissés attendrir par le monde de la finance et le Week-End du 8/9 mai 2010 ils ont conclu avec lui le pacte qui est aussi dénommé par les financiers comme la "nuclear option". A présent, il y aura une course entre les spéculateurs pour rafler la mise de la pyramide Ponzi qui vient d'obtenir sa coiffe européenne. Cette course à la bulle de la spéculation va s'accélérer jusqu'à ce que l'on tombe dans l'hyperinflation qui annoncera la Grande Dépression 2. Le chairman prince-président avait dit le 25 avril 2008 que les "agences de notations n'avaient pas fait leur travail", pourtant ce sommet européen qu'il affirme avoir inspiré, convoqué, dirigé et influencé ne propose que des réponses aux agences de notations qui dégradent du triple AAA un à un les pays européens et de la Zone Euro. Le Président français consolide tout autant la victoire de la Lutte de la classe financière. La politique est l'art du transfert des richesses, des savoirs et des pouvoirs.

La chance d'instaurer un nouveau système monétaire international en dehors d'un crash et poussé par une volonté de réforme est passée. Au G4 de Berlin de février 2009 nous étions fiers du parl'être de notre pinnochio local qui ne posait plus simplement son regard compatissant sur le peuple mais qui reprenait pour lui sa destinée en main en disant "la crise de l'économie de marché, la crise de la dictature des marchés qui sont devenus fous et que je ne tolèrerai pas...". Il n'existe pas non plus de projet de loi destiné à démanteler les banques et à scinder les activités de dépôt des activités d'affaires. Il n'existe pas de projet de loi en France car il n'existe pas d'opposition capable et qui a un projet de société autre que celui de gagner des prochaines élections. Les banques commerciales, les banques d'affaire, les assurances, les départements finance des entreprises de bien et de service (comme chez Chrysler, GM, mais aussi Renault, Peugeot-Citroën) ont détourné la majorité de leurs activités génératrices d'une croissance de valeurs (Croissance furtive, fictive appréciée par les agences de notation) dans du négoce sur les risques de crédit (CDS) et des achats de protection (CDS). Elles se sont même protégées contre leurs propres risques de crédit avec des CDS. La seule faillite de la Lehman Brothers a elle-même entrainé autour d'elle 700 milliards de pertes nettes dans des entreprises de biens et de services, comme VW, Siemens, EADS Airbus, EON, RWE... mais aussi des syndicats, des villes, des communes... qui avaient chez elles des encours sous la forme de hedging transactions, des transactions de couverture. De tout ceci on n'a pas parlé au sommet européen du 8/9 mai 2010. Pourtant au G192 présidée par Joseph Stiglitz tout a déjà été débattu et les pistes des réformes ont toutes été exposées. Mais Nicolas Sarkozy, Angela Merkel préfèrent suivre les recommandations de la Conférence Bilderberg et de la relance par les Green Shoots des G8 à répétitions qui n'a même pas daigné envoyer un représentant au G192.

De la Conférence Bilderberg à Bruxelles, de la Fed à la Banque des Règlements Internationaux (BRI / BIS) en passant par la BCE, de Warren Buffet à Angela Merkel en passant par Sarkozy, la Lutte de la Classe financière célèbre sa victoire chaque jour, a pu et pourra le faire aussi souvent qu’elle en aura l’envie. Elle est la congrégation d’une institution systémique à laquelle appartiennent les investisseurs qui misent sur leur droit à la croissance privée et sans risque et sur la toute puissance débridée de la planche à billets. Quand on partage avec les politiciens l’opinion que la chute des marchés financiers constitue un dysfonctionnement on est du bon côté dans le safe haven des initiés, de ceux qui produisent un PIB à mis part et qui est le PIB furtif et fictif pour la masse qui n'en profite pas mais qui en parle comme si c'était aussi le sien comme l'enseigne le trickle down effect, l'effet de percolation, du Consensus de Washington de l'École de Chicago et de Bruxelles. Quand on est de ce côté du safe haven on est toujours une partie constitutive et intégrante du marché dont les décideurs politiques voudront toujours gagner la confiance. En économie politique comme dans les codécisions macroéconomiques ou les commentaires sur la macroéconomie jusque dans les instituts de statistique, la ligne directrice est donnée par la réaction des marchés. L’Europe de Jean Monnet a une fois de plus prouvé ce week-end du 8/9 mai 2010 qu’elle est un appareil de croissance appauvrissante et un organisme de privatisation des richesses et de transferts des savoirs, des pouvoirs et des droits au profit des marchés financiers et de transfert des dettes privées vers la dette publique. (Photos: Klipfiskmuseet, Musée de la Morue séchée, Kristiansund, Norvège, août '09)

Dans tous les communiqués des politiciens élus, décideurs et de partis de gauche à droite, il s’agit toujours de reconquérir la confiance des marchés, mais jamais des habitants des pays, des Travailleurs et des chômeurs. C’est pourquoi le seul objectif des décideurs et de donner aux marchés ce qu’ils réclament. Ce week-end du 8/9 mai 2010 l’Europe a promis une première tranche de 750 milliards de liquidités sans contrepartie, sans régulation ni contrôle des marchés. L’insolence des politiciens est telle qu’elle n’a même plus besoin de nourrir en boucle le discours sur les bonus des traders et sur les paradis fiscaux qui avaient été re-consacrés avec une mini "liste grise" 4 jours après avoir été dénoncés l’année dernière d’un sommet à l’autre. Les décideurs ont sauvé la Bear Stearns, AIG, Fannie Mae et Freddie Mac, GM, HRE, Commerzbank, Bank of Scotland, Northern Rock, HSBC, le Crédit Mutuel, les banques régionales et nationales, la Banque Populaire, la Caisse d’Epargne, Peugeot-Renault-Citroën tous "impactés" violemment par leur activités spéculatives morbides du casino capitalisme et propriétaires de trillions de créances financières pourries et de positions toxiques. Les décideurs ont mobilisé des trillions de liquidités sorties de la planche à billet en créant des déficits budgétaires historiques non encore imputés dans la comptabilité nationale, en créant des bad-banks ou autres centre de blanchiment par les peuples des dettes privées bancaires. De jour en jour la Lutte de la Classe financière célèbre sa victoire, l’Etat Providence bancaire lui offre une assurance vie pour tous les sinistres précédents, pour tous les sinistres cachés, pour tous les sinistres pas encore révélés et pour tous les sinistres futurs provenant de la nouvelle bulle spéculative que les États et les banques centrales financent de nouveau en ligne directe depuis 2006 pour initier la reprise économique qui n’a lieu que dans le Dow Jones, le Nasdac, le Cac 40, le Dax, le Nikkei. Depuis le début de la crise en 2006, les politiciens offrent encore 1000 fois plus à la finance les moyens dont elle a besoin pour jouir sans entraves. Ce qui est un hédonisme financier cosmique est un putsch de la finance piloté par Bilderberg, Capitol Hill, Bruxelles, la City, Francfort et Paris-Village.

La société civile solidaire de l’Etat Providence Bancaire rejette hors d’elle-même dans les cellules et sowjets de l’ultra-gauche de la gauche de la gauche, où dans les pâturages herbacés des altermondialiste - si elle s’est donnée la Divesity comme nouvelle branche de son marketing politique – toute forme de début de critique contre le short selling (vente à découvert), les produits dérivés financiers, les titrisations et autres subprimes dont les noms sont sortis du petit dictionnaire Larousse aussi vite qu’ils y sont entrés, les CDS, les paradis fiscaux, Bernie Madoff, le schéma Ponzi, le garçon Kerviel et son compatriote Tourre de Goldman Sachs, mais aussi Bâle 2 et lesdites normes prudentielles comptables et le leveraging des banques sous-capitalisées. Il est tout autant politiquement incorrect de parler d’évaluation de la probabilité de faillite ou de parler d’une augmentation du seuil du risque ou de la garantie en Fonds propres Réglementaires (CRD). Le 8/9 mai 2010, l'Europe a de nouveau démontré qu'elle sait se dispenser des Directives et du Traité de Lisbonne et des critères de Maastricht et du Pacte de Croissance et de Stabilité de Dublin qui n'étaient pour elle de toute façon que des manières de permettre la libre circulation de tout et de plus encore. L'un de mes étudiants m'a écrit sans ponctuation et sans vouloir faire un bon-mot ceci: "putain ces salops de spéculateurs nous niquent le monde, et en plus il faut leur payer leur retraite et moi j'peux pas m'achter un appartement parce que l'immobilier est trop cher". Cet étudiant qui a obtenu son Master Grande École, option Banque/Finance, est employé par Clearstream et a un bureau directement dans une bourse d'un pays européen. Il a été très ouvert et dynamique dans les débats de mes cours. Je pense qu'il arrivera à maturité d'ici quelques années.

Tout le monde savait que la Grèce avait triché avec sa comptabilité nationale pour faire croire qu'elle respectait les critères de convergence pour adhérer à la Zone-Euro, et tout le monde sait aussi que la France ou l'Allemagne ne respectent plus tous les critères de Maastricht depuis 2003 et qu'ils ne payent pas l'amende qui est prévue à cet effet. Maintenant on comprend aussi pourquoi je clame sur mon site depuis toujours que je ne suis pas d'accord avec ces critères qui ne sont que des critères financiers. Le seuil des 3% du PIB pour le déficit budgétaire et de 60% du PIB pour la dette qui ne sont plus respectés par la France et l'Allemagne auraient pu être respectés avec les outils actuels de plans d'austérité. Aujourd'hui on vous vend du plan d'austérité comme des petits-pain chauds dans lesquels vous avez la pulsion de croquer dedans sans entrave vous aussi. Mais le volet de la Croissance du Pacte de Stabilité et de Croissance n'est toujours pas respecté dans le pacte et les critères fondateurs de l'euro. Il n'y a toujours pas de politique macro-économique en dehors de celle du respect du NAIRU et de la stabilité des marchés financiers.

La "Diversity", ce nouveau produit de marketing politique doit être quelque chose comme une société solidaire d'endettés dans laquelle les intérêts des marchés sont manipulés. Depuis que mon site existe vous n’aviez pris que pour une boutade de gauchiste, sympathique, mais gauchiste quand je vous parlais de concurrence non libre et faussée garantie par les Directives européennes, le Traité de Lisbonne, l’OMC et ses accords connexes comme l’AGCS et les Accords sur les ADPIC. Les plus hardis d’entre vous avaient compris quand il s’agissait de l’Afrique, puis du riz Basmati breveté par RiceTech. Aujourd’hui vous pouvez plus comprendre avec la débauche des marchés attaquant la Grèce alors que le Royaume-Uni et 48 États fédéraux des USA sont en faillite réelle mais cachés par la planche à billet de la Fed et par les IOU (reconnaissances publique de dettes écrites sur un papier tamponné). Voilà, le travail fait sur mon site s’approche d’une conclusion.

Les banques poursuivent avec l'appui des gouvernements leurs criminalités financières à ciel ouvert, elles se mettent en faillite, les États les sauvent avec l’argent et les moyens de leurs habitants passés, présents et futurs. Ceci est du doping, du dumping, du délit d’initié démontré avec insolence au grand jour et commenté par les politiciens avec des "nous n’avons plus la possibilité de vivre au-dessus de nos moyens" pour expliquer le tonneau vide des caisses de l’Etat. L’Etat émet des bons du Trésor à court, moyen et long terme pour refinancer ses aides aux banques et devra les rembourser quand ils arriveront à maturité. Les Bons du Trésor ne sont que des Grands Emprunts de l’Etat qui se font à un rythme quotidien. Ceci est une orchestration par l’Etat de la concurrence non libre et faussée des marchés financiers. Attention, cher lecteurs libertariens et autres amis de la secte d’extrême droite qui font semblant d’être à gauche en parlant de solidarité et de progrès qui polluent mon lectorat, mon site n’est pas affilié à Augustus von Hayek et à son mentor Ludwig von Mises. Il demande surveillance et contrôle des marchés financiers dans le cadre de la requalification de la croissance par des activités économiques réelles de production et de services et dans le développement durable, vert et social et dans les solidarités locales, régionales et globales. Ça fait beaucoup? Ça fait utopique? Réécoutez donc les paroles de l’hymne européen pour voir et savoir.

En réalité ce que demande le marché c’est d’être trompé par lui-même et de regagner en lui-même sa confiance aveugle pour poursuivre les activités de l'organisation mondiale de la croissance appauvrissante généralisée en canalisant dans sa pyramide Ponzi les richesses vers ceux qui disposent encore des moyens de s'offrir l’espoir de sortir toujours gagnant. Avec les mesures correctives offertes par les décideurs politiques pour sortir des crises, les États rendent à chaque fois plus véreux pour les marchés ce retour à cette confiance du marché en lui-même. Les États se conduisent comme des entraves à la jouissance perpétuelle des marchés financiers. Mais il ne s’agit pas d’entraves imposées aux spéculateurs naturellement compulsifs qui vivent le "We are doing God’s work" du CEO Blankfein de la Goldman Sachs, mais de l’entrave des politiciens et autres commentateurs économiques et sociétaux qui ne mettent pas les mots sur les choses et parlent aux marchés avec les mots les plus urgents qu’ils réclament d’entendre. L’Europe a parlé comme Obama aux marchés ce week-end du 8/9 mai 2010. Les marchés décuplent leur spéculations sur tout ce qui bouge, sur de l'économiquement sain, sur les denrées alimentaires, sur les défaillances, sur les risques réels ou inventés avec les CDS, sur les Travailleurs financièrement licenciables, etc… A chaque décision des politiciens le marché est resauvé, et les bulles qui suivent se succèdent de plus en plus rapidement et sont de plus en plus énormes et graves. Mais le marché est sauvé "pour maintenir l’emploi" disent les décideurs politiques qui nourrissent leur propre illusion suprématiste de ceux qui croient qu’ils sont capables d’organiser le monde en soutenant les forces qui sont capables de se financer le lobby le plus puissant et qui sont capables de les entretenir financièrement. Heureusement qu’il existe un Pays comme l’Islande qui est organisée dans sa Constitution pour faire reconnaître la responsabilité civile ou pénale des décideurs politiques. Rien que pour ceci l’Islande devrait devenir membre de droit de l’Union Européenne. Aujourd’hui nous comprenons que depuis 2006 nous sommes à la fin car la mère de toute les crises a vidé les États de leur atout économique qui était le Credo des croyants, des mécréants et des incroyants: la confiance en l’Etat. Aujourd’hui les États ne jouissent plus de leur qualité rationnelle et divine de la Bonne Foi. L’Etat est devenu un acteur de Mauvaise Foi comme toute banque faillitaire. La seule issue est la guerre, l’extermination de concitoyens, une Shoah interconfessionnelle intercalée de guerres civiles régionales, une hyperinflation et une grande dépression. L'État? Un consensus se dégage pour dire que Platon et Aristote étaient des gauchistes quand il parlaient de l'État.

Mon article a de nouveau remué dans tous les sens mon chiffon du pessimisme, mais le week-end du 8 au 9 mai 2010 a permis de déposer les bases d'une entité européenne qui grignote l'association des États souverains pour tracer les fondements d'une fédération. Cette mutation dont personne ne parle s'est faite par chantage. En effet, le 9 mai 2010 les 27 ministres des finances de l'UE ont été sommés d'accepter les décisions des 16 États membres de l'Euro-Zone prises le 8 mai en dehors de tout Traité ou de Directive débattue au Parlement européen. Un refus des pays non membres de la Zone-Euro les aurait laissés en dehors du parapluie du Fonds d'intervention des 750 milliards d'euros. Seul le Royaume-Uni a refusé. Le Royaume-Uni se donnera en spectacle tout seul d'ici 2 à 3 mois quand il sombrera dans sa banqueroute d'État. D'ici l'été le Royaume-Uni devra trouver 200 milliards de £ parce que 200 milliards de £ sous forme de Gilts, les Bons du Trésor, arriveront à maturité et il faudra les rembourser avec de l'argent frais, qui sera introuvable.

18. avril 2010

2ème vague des grandes faillites des banques - 2ème et 3ème Krach immobilier commercial et industriel

Depuis les différents plans appelés pour les banques "Plans de sauvetage" et appelés pour le public "Plans de relance" le règne spéculatif de l'Hémisphère Nord s'effondre. Nous sommes à ce régime depuis 2006 où la Bear Stearns avait fait faillite aux USA et où la Northern Rocks, la cinquième banque d'investissement du Royaume Uni, avait fait faillite. Ces deux faillites comme toutes celles qui suivirent ont été accueillies avec bienveillance et compassion par les Gouvernements qui les ont recapitalisées sans vraiment les nationaliser et sans demander la moindre des contre-parties. Les gouvernants ont gardé dans leur sémiologie pro-active le terme de "Relance" pour rester en phase avec Keynes qui reste dans les mémoires collectives le grand petit père des peuples qui a injecté des milliards dans l'économie pour la faire sortir de la Grande Dépression de 1929. (Photos: Flensburg, juillet 2009)

Les banques ne cessent en ce moment d'annoncer depuis presque 20 mois un bon résultat opérationnel, mais "résultat opérationnel" n'est pas une norme comptable internationale définie par les standards IASB / IFRS et chaque banque peut y faire figurer ce qu'elle veut, quand elle le veut, et changer ses propres critères selon ce qu'elle a envie de communiquer ou de cacher. Les médias et les politiciens ne restituent que ce mensonge planétaire qui doit servir de bain gingival à ceux qui prononcent ces mots. Le bouche est purifiée et peut donc parler de croissance. On peut nommer ceci le parl'être, le mensonge, le faux en écriture en fonction de sa foi ou de sa compromission personnelle. L'homme s'est adossé sur un marché cognitif unique. L'homme de l'hémisphère riche.

Tous les crédits hypothécaires sont... "protégés" aux USA par des CDS. Sur le graphique à gauche, vous voyez que nous sommes à présent dans la crise hypothécaire des Primes, qui est encore plus violente que la crise des Subprimes aussi parce qu'elle se déroule sur une économie dévastée et Grande Dépression avec une première vague de mises au chômage. A droite vous aurez la crise que j'appelle des Sub-Subprimes, car elle ne porte pas encore de nom. Je vous en ai décrit au mois d'août 2009 les fondements. En attendant la crise des Primes est encore plus violente: selon l'administration d'État RealtyTrac, il y a eu, aux USA au 1er trimestre de l'année 2010, 16% de plus de ventes forcées de maisons individuelles ou d'appartements par rapport à la même période en 2009, et 35% de plus de saisies par les banques qui ne font aucun cadeau alors qu'elles sont sauvées par le communisme monétaire sélectif de l'État Providence bancaire. Les Subprimes sont les crédits accordés aux emprunteurs sans garanties bancaires, les Primes sont accordés aux emprunteurs qui en ont (eues). Pour 2010 RealtyTrac estime en ce moment que plus de 4,5 millions de nouvelles maisons individuelles seront saisies aux USA par les huissiers. Elles s'ajouteront aux 4,7 millions saisis en 2009. Fannie Mae et Freddie Mac garantissent pour 5000 milliards de $ d'hypothèques. Ces deux instituts de crédit hypothécaires garantissent la quasi totalité des crédits hypothécaires américains et sont nationalisés de fait à 100% depuis qu'ils bénéficient de bail-out successifs et depuis que le Congrès US a exempté  Obama de son devoir d'informations pour chaque prochain bail-out.


A la seconde vague de défaillance des crédits hypothécaires des emprunteurs Alt-A et Prime disposant de meilleurs bonités bancaires que pour les "Subprimes", s'ajoutent à présent la grosse vague de défaillances des titrisations hypothécaires appelées RMBS (Real Estate Mortgage Backed Securities). Les fonds immobiliers américains tombent en ce moment comme des mouches. Les Fonds de Pension, massivement actionnaires de ces Fonds Immobiliers, tombent comme des mouches. S'en suivra un suicide collectif des retraités qui ont tout parié sur la Retraite par capitalisation. Les Grandes Banques qui ont des départements et des filiales impliqués dans l'immobilier les suivent dans l'effondrement collectif.

L'ampleur de l'irréversibilité de la crise avait été mesurée dès 2005 et de janvier à août 2006 dans la presse et les médias anglophones. The Economist, Faber’s Market Newsletter, Forbes, Harper’s Magazine, Wall Street Journal, Fortune, Shilling’s Newlestter écrivaient:

  1. "The worldwide rise in house prices is the biggest bubble in history."
  2. "...a stock market correction in the US getting underway very shortly.",
  3. "The current housing weakness will develop into a full-scale rout ... It’s clearly a bubble and is nationwide ... The house-price collapse will induce a painful recession that will send U.S. stocks into a tailspin ... China will suffer a hard landing ... and weakness in the U.S. and China will spread worldwide."
  4. "We have to prepare for the worst that can happen."
  5. "Can the Economy Survive the Housing Bust ?"
  6. "Just as the U.S. housing bubble is bursting, speculation elsewhere will come to a violent end if history is any guide. ... .".

Les gouvernements américain et européens ont "sauvé" les banques systémiques qui étaient too big to fail avec les aides financières pour qu'elles se concentrent et fusionnent encore plus, si bien qu'elles deviennent encore plus too big to fail et qu'elles doivent être encore plus "sauvées" à la prochaine banqueroute. En réalité les grandes banques ne sont jamais ressorties de la banqueroute puisque l'État a racheté leurs positions toxiques pour les faire disparaître ou a rabaissé les exigences des comptabilité IASB / FASB et Bâle 2. Au bout restent spoliés comme les clients de Bernie Madoff ceux qui ont payé pour ces positions devenues officiellement toxiques comme les CDO squared (adossés à des CDS pourris d'avance) pour lesquels la Goldman Sachs est traduite en justice en ce moment dans l'affaire Tourre.

Les grandes banques, sont parfaitement conscientes que l'on ne peut pas faire confiance dans le capitalisme. C'est pourquoi elles ne prêtent pas aux plus petites banques et elles ne font qu'un travail de trésorerie avec les liquidités catapultées par milliers de milliards (trillions) par hélicoptère à partir de la planche à billets. Selon Sheila Bair, présidente de la FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation), les faillites bancaires vont atteindre un pic au troisième trimestre 2010. Il y a plus de banques en difficulté qu'à la fin de 2008 et qu'à la même période de l'année 2009. En plus des 11 millions supplémentaires de chômeurs et en plus des faillites personnelles qui atteignent de plein fouet aussi la classe moyenne, les USA se trouvent aujourd'hui dans un marasme régional et local dans le secteur bancaire. Le commerce et l'activité de production se sont effondrés. Le nombre de banques en difficulté a grimpé de 27% au quatrième trimestre 2009, en passant à 702, selon la liste dressée par la FDIC, soit 9% de l'ensemble des établissements bancaires américains. 1500 banques devraient se trouver en difficulté à la fin de l'année 2010 aux USA. Mais pour elles, il n'y a plus moyen de leur inventer un bail out monétisé avec des T-Bonds, des Bons du Trésor américain, que plus personne ne veut acheter.


Faillite du simili-keynésiannisme et mensonge aux peuples.

Le communisme monétaire sélectif de l'État Providence bancaire

Au dessus de la Fed' il y a le Congrès américain. Il n'y a jamais eu aux USA l'Indépendance de la Banque Centrale, pourtant les statuts de la BCE ont été imposés sur ce principe en ayant prétendu copier le modèle de la Fed'. Aux USA, c'est le Congrès qui a le pouvoir de création monétaire depuis le "Farewell Address" de 1837 du Président Andrew Jackson. Le principe de "l'Indépendance de la Banque Centrale" est un principe de la laisser être manipulée par les lobbies et les banques because "State is bad" comme le pense Hayek. Les 6 plus grandes banques américaines regroupent 80% des contrats effectués sur les produits financiers dérivés comme les CDS. Ces 80% représentent 63% du PIB des USA. Leur objectif est la création monétaire pour nourrir la bulle des CDS et non pas pour innerver l'économie travaillante et productive. Et quand les banques se trouvent dans l'impasse, le PPT - Plunge protection Team intervient pour manipuler et soutenir les cours à Wall Street. Le Dow Jones est donc remonté à 11000, autant qu'en septembre 2008, et tout ceci pour une économie dépressive et avec un index de l'échange maritime transcontinental qui est passé de 12000 à 2920 et qui stagne dans le bas depuis septembre 2008 (voir et utiliser au bas de la page le graphique du Baltic Dry Index).


Ainsi, l'action du trio mafieux de Wall-Street, Obama-Geithner-Bernanke, n'a permis que la "jobless recovery" des faux "green shoots", les illusoires reprises sans emploi, et la constitution d'une nouvelle bulle spéculative avec l'argent public offert à taux zéro et qui n'est allé que tourner en rond dans le circuit fermé des marchés des capitaux. Au sujet de la reprise du Dow Jones au-dessus de 10.000 points, il faut rappeler sur le graphique à droite ce qui s'est produit entre le Black Tuesday de 1929 et 1932. Ce n'était qu'un "Short Jobless Recovery". Actuellement les politiques de relance font bien pire, puisque les injections "keynésiennes" ne servent qu'aux zombie banques pour leur trésorerie. L'argent prêté à taux zéro aux banques pour qu'elles fassent leurs œuvres pathologiques de spéculation financière est une licence d'exploitation de casino qui leur est offerte gratuitement par l'État. Au nom de la Libre circulation des capitaux et des services financiers, aucune contrepartie ne leur est demandée pour soutenir l'économie réelle. Mesurées aux marges bénéficiaires actuelles, les actions du S&P-500 n'ont par exemple jamais été aussi chères aujourd'hui que depuis ces 100 dernières années. Entre temps les entreprises "valent" 140 fois leur bénéfice annuel, une valeur normale est de 30. Quelle éclatante bulle! Mais les "liquidités" offertes à un taux de 0% et à un taux relatif négatif de 20% sont détournées de l'économie "réelle" vers cette spéculation post-réelle et simplement financière. Ce modèle de "reprise" s'appelle Bulle Échoïque ou bulle-écho, comme les 7 "short recoveries" de la Grande Dépression (graphique à droite). Les banques centrales engraissent les banques et les spéculateurs sur le compte des contribuables et de deux générations futures. 2010 sera comme 1930. L'année 11 comme 31. En pire.

Les green-shoots que l'on voudrait voir dans l'augmentation de la valeur des actions résultent aussi de manipulations du marché par une autorité gouvernementale de faussaires créée avec l’Executive Order 12631 par Ronald Reagan en octobre 1987 pour éviter un effondrement de Wall Street: il s'agit d'un groupe informel, mais qui porte un nom, c'est le PPT (wiki), le Plunge Protection Team dans lequel siègent le Secrétaire au Trésor, le Directeur de la Fed', le Directeur de la première autorité de surveillance des marchés SEC, et le Directeur de la seconde autorité de surveillance des marchés Commodity Futures Trading Commission et... des membres de l'Exécutif de la Goldman Sachs. L'activité de la PPT, appelée un peu moins officieusement la Working Group on Financial Markets, est simple.
Elle achète en masse des actions avec de l'argent imprimé par la Fed'. Ainsi la raréfaction artificielle des actions sur les marchés financiers conduit à une augmentation conditionnée et totalement faussée de leur valeur, et à l'illusion de leur bonne santé. Sur le graphique de gauche, vous comprenez que les profits HISTORIQUES du secteur financier américain de l'année 2009 sont issus de toutes ces manipulations et de l'argent de contrefaçon provenant de la planche à billets du graphique de droite. A partir du graphique de gauche vous voyez que la "crise" date de 2006 et qu'elle a généré le communisme obligatoire de la Banque Centrale d'État qui est mis au profit des banques, à chacune selon ses crimes. L'État-nation à conduit aux crimes de sang. Le communisme bancaire a conduit à la croissance appauvrissante des peuples qui vont payer la redistribution des liquidités publiques, des dettes souveraines et des revenus de transferts versés dans les banques pour leur gestion de trésorerie. L'humanisme automatique du trickle down effect du consensus de Washington (effet de percolation) est passé de l'illusion suprématiste à la parole du prophète absent ou d'un psychagogue.
L'État de surface, le votre et le mien, est dépecé.

Pour consolider le communisme obligatoire de la banque centrale d'État, Hank Paulson, qui a précédé Timothy Geithner au Secrétariat au Trésor, a aussi remis en veille la PPT à partir de 2007 face à la volatilité des marchés qui redevenait dangereuse. Ladite Crise des Subprimes a commencé en 2006, il y a déjà plus de 4 ans. La PPT est donc en réalité le maître d'œuvre autoritaire du rallye boursier depuis février 2009 qui a apporté une augmentation de la valeur (négociée) des actions de 6 trillions de $, soit 6000 milliards, tout ceci avec l'argent public existant ou qui sera de la dette pour deux générations à venir. Les naïfs qui croient ou font croire à la rationalité de la concurrence et à la main invisible ou vibrante du marché vous forcent par tous les moyens à vous faire renforcer en vous la foi dans l'économie de marché, où la concurrence libre et non faussée qui apporte la création de richesses et tend au plein emploi. La PPT est sous l'autorité d'Obama. Son gang s'est chargé de réaliser par les deux bouts la dépossession systémique du peuple américain: d'un côté il a réalisé la plus grand transfert de l'histoire des USA de la dette privée dans la dette publique, et d'un autre côté il réalise le plus grands transfert de la dette publique vers de la création de richesse sur les marchés financiers. Dans les deux cas, c'est le contribuable qui paye. Ces instruments officiels de criminalité financière n'ont pas réussi à réduire pour autant les positions toxiques des systèmes bancaires qui sont toujours de 16,5 trillions de $ (16500 milliards) selon le dernier rapport de la Fed'.

La source de tous le système de crédit de mauvaise foi est le Congrès américain et ses représentants élus par le peuple. Le Congrès a créé le système de la Fed' et le système des organismes semi-public privilégiés comme Fannie Mae, Freddie Mac, Ginnie Mae, Sallie Mae, la FHA - Federal Housing Administration, la FHLB - Federal Home Loan Banks. Même l'ancien Président de la Fed', Alan Greenspan parlait d'eux en disant "the big fat gap". Depuis août 2008, le Congrès US est responsable de 75% de la création de la dette américaine en continuant à encourager l'octroi de crédits hypothécaires immobiliers alors que dans le même temps 4,5 millions de maisons individuelles vont encore être saisies en 2010. En 2009 les USA ont accordé des crédits hypothécaires adossés sur des titres, les MBS - Mortgage Backed Securities, équivalents à 49,6% du PIB américain. Dans la même période l'Allemagne en a accordés pour 0,2% du PIB allemand. L'administration Obama commet des actes 1000 fois plus dramatiques que l'administration Bush/Paulson/Greenspan. La plus grosse bulle de tous les temps est créée par Obama/Geithner/Bernanke. L'effondrement sera à la même échelle.

Il n'y aura pas de reprise aux USA avant une vingtaine d'années, soit vers 2030. Selon l'administration américaine la demande de biens de consommation actuelle est égale à celle de 1988, la demande de biens d'équipement et d'investissement est inférieure de 7% par rapport à 1988 et il y a 50% de moins de permis de construire qui sont délivrés.

Pourtant, les voix du regret se font entendre aussi aux USA. Un vent de panique a soufflé à Wall Street, quand l'autorité de surveillance des opérations boursières, la SEC, a annoncé le 16 avril 2010 qu'elle allait traduire en justice les dirigeants de la Goldman Sachs à cause de leurs manœuvres dolosives et falsifications en rapport avec les produits financiers dérivés complexes comme des CDO empaquetés avec des CDS (= CDO squared ou bien "CDO au carré"). Goldman Sachs et l'un de ses responsables, le vice-président français Fabrice Tourre, sont accusés d'avoir fait "des déclarations trompeuses et passé sous silence des faits essentiels sur certains produits financiers liés aux prêts subprimes au moment où le marché de l'immobilier résidentiel américain commençait à chuter". Des terroristes financiers fantômes et corrompus ont fait couler des spéculateurs fantômes au profit d'autres spéculateurs fantômes. La SEC poursuit ses investigations et a annoncé vouloir porter plainte contre d'autres banques. Quand la SEC s'occupera de la Fed' ce sera la guerre civile ou sur un pays étranger. Parce que la Fed' est l'un... des principaux acheteurs des... Bons du Trésor américain pour inonder les USA de liquidités en billets de contrefaçon avec l'espoir infondé de créer la relance économique. Les dettes des ménages ne seront jamais effacées.

Sur le graphique à gauche vous avez l'impact sur le PIB d'1$ emprunté. En 1966, 1$ emprunté créait 90cts de PIB. Au top de la bulle des crédits, en 2006, il fallait emprunter 7$ pour créer 1$ de PIB. Aujourd'hui 1$ emprunté crée une perte de 50cts.

C'est le dévoiement total du keynésiannisme. Le résultat de cet échec dû au détournement du keynésiannisme va être transformé en confirmation pour les thèses des néo-libertariens, à la Augustus von Hayek ou à la Ludwig von Mises, qui y auront vu la preuve que l'État ne doit jamais intervenir. Il y aura donc un durcissement politique à attendre en faveur du laisser faire que l'on cachera avec un ectoplasme de régulation.

Il n'y a jamais eu de relance. Je vais vous exposer avec l'exemple de la Deutsche Bank, la situation en avril 2010 des banques.

Deutsche Bank: le Kasperle-théâtre du banquerouteur

La Deutsche Bank reste mondialement en 2010 l'une des banques most leveraged, c'est à dire une banque dont l'effet de levier des positions toxiques et pourries est le plus élevé. La Deutsche Bank qui était déficitaire à la fin de l'année 2008, parce qu'elle est un des grands acteurs mondiaux sur les produits financiers dérivés devenus des créances pourries, gagne en 2009 son argent sur l'une de ses autres grandes spécialités, à savoir le commerce des Bons du Trésor émis par les États. Quand il y aura un effondrement des dettes obligataires des États et de leurs CDS correspondants, nous verrons bien quelle est la situation réelle de la Deutsche Bank. Depuis deux années le commerce de Bons du Trésor souverains est le seul marché financier qui est florissant pour les banques; les États émettent des Obligations d'État, font des déficits publics abyssaux pour purger les créances pourries des banques et pour tenter de les sauver de l'insolvabilité définitive. Les banques font encore leurs affaires sur les assurances émises sur les défaillances des emprunteurs, les CDS - Credit Default Swap qui mettent en ce moment en péril le budget de la Grèce. Les bénéfices dans ce domaine ont augmenté de 200% pour la Deutsche Bank. Cette source de bénéfice est la seule en ce moment pour cette banque d'investissement.

La Deutsche Bank, comme global player, a coopéré dans la création de cette crise des risques qui balaye la planète. Sur le site de la Deutsche Bank vous avez en libre accès la page dboffshore spécialisée dans les affaires avec ses filiales domiciliées dans les paradis fiscaux. La Deutsche Bank n'a jamais cessé de proclamer des bénéfices et de promettre un rendement sur placements de 25%. Vous vous souvenez, pour le G20 de Londres du 2 avril 2009, il n'y a pas de paradis fiscaux. La Deustsche Bank vante sur son site ses "solution adaptées aux besoins des clients fortunés" ("maßgeschneiderte Lösungen"). La Deutsche Bank réalise ses affaires avec 499 filiales qu'elles entretient dans les paradis fiscaux, dont 151 dans les Îles Caïmans et 79 à Jersey. Selon l'ancien Ministre des finances allemand, Peer Steinbrück de la SPD, la Deutsche Bank soustrait au fisc 100 milliards d'euros par an. Dans un billet, je vous avais expliqué dans quel genre de "Conférence" s'est rendu son Directeur, Joe Ackermann. Ce n'est pas au G192 de l'ONU, ou dans les illégitimes et non-démocratiques G4, G8, ou G8+12, au regard du droit international que se décident le nouveau Système Monétaire International, mais à ce genre de Conférence Mondiale, qui travaille dans le secret comme la Banque Internationale des Règlements (BRI), qui est la véritable banque mondiale.

Le mot d'ordre actuel pour les gouvernants est d'organiser avec élégance une phyto-épuration des assets pourris sans agents chimiques polluants et sans laisser trace sur le papier carbone. Quand l'État ne parvient pas à infiltrer les groupuscules qu'il perçoit comme une Menace à la République, il infiltre les banques de liquidités sans pour autant annoncer à l'opinion publique qu'il leur rachète les assets pourris et qu'il les incinère dans une banque de défaisance qui n'est rien d'autre qu'une bad bank, une banque poubelle. Il est facile d'obtenir en Allemagne les chiffres, parce qu'en Allemagne la liberté et le fonctionnement du système de l'information est garanti par la Loi Fondamentale (Constitution allemande). Vous pouvez aller vérifier l'état des banques française. En Irlande bad bank s'appelle Nama, en Allemagne elle s'appelle  SoFFin - Sonderfonds Finanzmarktstabilisierung, pour la Suisse la banque de défaisance de UBS a été officiellement et légalement délocalisée dans les Iles Caïmans. Si vous ne comprenez pas encore: la bad bank recèle les actifs pourris des banques en les payant avec l'argent volé dans les caisses de l'État, aux contribuables et à deux générations futures qui vont rembourser cette perte privée couverte avec de la dette publique. Cette dette publique sera remboursée sur du PIB réel et réellement produit dans le futur et les États priveront d'autant de moyens les services publics en vous expliquant que l'État est en faillite et qu'il n'a pas les moyens de ne pas repousser l'âge du départ à la retraite. Les 8 millions de pauvres en France n'auront pas non plus de miette.

On ne peut pas tout vouloir, une assurance-vie pour les banques et une assurance chômage et une assurance maladie et une retraite par répartition, et une éducation et une santé.
Autrefois on faisait des guerres mondiales pour qu'une génération pique les biens à la génération précédente qu'elle aura exterminée à grande échelle sur les champs de bataille ou dans des boîtes. Aujourd'hui on rend pauvres et malingres les générations précédentes et actuelles pour opérer dans une seule classe le transfert des richesses, des savoirs et des pouvoirs. Guerre et économie génèrent de la croissance appauvrissante. C'est leur modus vivendi. Depuis le 8 avril 2010, la Deutsche Bank est traduite devant un tribunal de New York.

Deutsche Bank: la seconde faillite

Une banque qui fait son "bénéfice" avec la négociation de Bons du Trésor des États et avec les assurances sur défaillances émises sur ces dettes souveraines (CDS comme pour la Grèce) n'est plus qu'un drogué de haut niveau prêt au crime pour sa dose. La Deutsche Bank comme toutes les banques universelles (Glass Steagall), appelées en français Banque de Financement et d'Investissement, est même tombée en désamour avec son activité de collecte de fonds épargnés et de dépôt. L'argent frais lui tombe dessus à partir des aides directes de l'État et des prêts à taux quasi-zéro et même négatif obtenus dans les banques centrales. Angela Merkel avait supplié la Deutsche Bank d'accepter les "aides" gouvernementales de relance pour les redistribuer aux commerçants et industriels qui avaient des projets économique d'entreprise. La DB a refusé cette aide directe avec panache, mais ne distribue pas non plus de crédits pour de l'activité réelle.

Hier j'ai envoyé un émile à un de mes anciens étudiants de Master Grande École qui est devenu entre temps analyste financier à la Société Générale pour son premier emploi. Je lui ai écrit mon indignation sur le fait que la Société Générale rapatrie en France TOUTES ses pertes pour les faire racheter par le fisc et le Trésor Public. Il m'a simplement répondu ceci: "Pour le reste, je partage ton avis : la gestion « sous la table » des banques est détestable mais je suis aujourd’hui convaincu que notre système économique est dans ses fondements biaisés et ne peut entrainer que l’injustice et les disparités tant sociales qu’économiques. Au fait, t’es-tu remis à peindre ?" C'est un gentil garçon.

L’immobilier de bureaux et commercial est entrain de provoquer la seconde chute réelle des banques. La Morgan Stanley vient d’annoncer la semaine dernière une perte de 5,4 Milliards de $ avec l’un de ses Fonds immobilier. Une filiale de la Goldman Sachs, à laquelle appartiennent le parc immobilier et la société immobilière allemande Karstadt (qui vient aussi de faire faillite) et la société de construction immobilière allemande GSW, a perdu tout son capital propre. Cette filiale est en faillite. Un Fonds Immobilier américain appartenant à la Deutsche Bank a été "sauvé" de justesse par cette banque. Plus personne ne peut ignorer l’éclatement de la prochaine bulle immobilière dont je vous entretiens aussi depuis plus d’un an. Il ne s’agit plus uniquement de maisons particulières mais de tout le secteur immobilier, et tout autour de la planète. Est particulièrement en difficulté le Fonds Morgan-Stanley qui est impliqué dans… la Tour de la BCE et des autres banques à Francfort et dans le Kanzler Eck (Quartier de la Chancellerie) et le Kudamm, l’équivalent des Champs-Élysée à Berlin. L’Allemagne est un pôle d’intérêt majeur pour les grands groupes immobiliers depuis la Réunification, car elle avait cru bon de créer une économie active dans les Nouveaux Länder de l’Est avec la construction. Un moment donné il y avait 7000 (sept mille) grues dans le ciel de Berlin. Les Hedge Fonds comme Fortress et Cerberus ont eux aussi sous-évalué les risques. Une bulle immobilière n’a pas explosé en Allemagne, mais les bénéfices à deux chiffres n’ont jamais été au rendez-vous. Plusieurs Fonds immobiliers ont fermé et les investisseurs n’ont jamais été remboursés.

L’effet domino est programmé dans ces faillites des Fonds immobiliers parce que les banques les ont acquis en les finançant avec des prêts gigantesques et à court terme. Depuis une quinzaine d'années toute fusion et acquisition industrielle et commerciale a aussi été financée avec avec des prêts gigantesques et à court terme, eux-mêmes tous couverts par des CDS. Comme pour toute pyramide Ponzi, les banques ne pouvaient les rembourser que tant qu’il y avait une demande en nouvelle surface de bureaux, en hôtels, en galeries commerciales. En ce moment la demande s’est non seulement écroulée, mais en plus les bureaux, hôtels et passages commerciaux se vident et font faillite, ce qui précipite la chute du prix de l’immobilier. Les spécialistes parlent du "Tsunami de l’immobilier" qui va entraîner un second tsunami de dettes de 3500 milliards de $ sur un parc américain évalué à 6000 milliards de $.

En janvier 2010 la Commission du Congrès US chargée du programme de sauvetage des banques a révélé que ces crédits immobiliers commerciaux et industriels sont à rembourser ces trois à cinq prochaines années et que cette somme dépasse depuis 2007 de 40% la valeur du parc. Cette situation réduit d’autant les bonités bancaires des emprunteurs commerciaux et industriels et les expose encore plus au risque de la faillite. Cette fois-ci il ne sera plus possible de prendre de nouveaux crédits hypothécaires pour financer les anciens (schéma de la pyramide Ponzi). A côté des grandes banques qui sont exposées au risque de faillite à cause de leurs fonds immobiliers, les banques moyennes et petites, locales et régionales le sont à cause des PME qui ne peuvent plus les rembourser. Et la production industrielle et le commerce poursuivent leur chute et leur licenciement massif de millions de personnes. Est passée assez inaperçue en Europe le 1 X 2009, la faillite du CIT Group, première banque américaine pour les PME. La faillite de cette banque âgée de 101 ans est la plus grande faillite bancaire depuis celle du 15 IX 2008 de la Lehman Brothers et la 5ème plus grande faillite de l'histoire des USA. La faillite du groupe de services financiers CIT, spécialisé dans les réseaux franchisés et commerces associés a un impact sur des dizaines de milliers de détaillants et sur les dépenses de consommation représentant les deux tiers du PIB des USA.

Les banques américaines ne sont pas les seules qui sont touchées. Le second institut de financement hypothécaire d’Europe, la HRE - Hypo Real Estate domiciliée à Münich, a obtenu de la SoFFin, la bad bank allemande, un capital de 6,3 Mia d’euros. Mais pour cacher que la HRE était en faillite, elle a été nationalisée à 100% en octobre 2008. Cette nationalisation a déjà coûté 95 Mia d’euros au contribuable allemand. La HRE s’appelle aujourd’hui Deutsche Pfandbriefbank. La HRE était très active à l'Est de l'Allemagne pour simuler une croissance par la bulle hypothécaire. Le régulateur allemand, d'habitude très à cheval sur les fondamentaux et les critères de Maastricht, avait laissé accorder des millions de crédits à des emprunteurs de mauvaise foi et insolvables dès le début. Une plainte a été déposée devant la Cour de Justice de l'Union Européenne (CJUE) contre l'État allemand pour avoir nationalisé HRE et lui avoir accordé 100 Milliards d'aide qui constitue une distorsion de libre concurrence. La Deutsche Pfandbriefbank, déjà nationalisée pour un coût de 100 milliards de $ sous son ancienne raison sociale Hypo Real Estate, est de nouveau en situation de faillite. Elle va créer d'ici quelques semaines sa propre bad bank dans laquelle elle va cantonner 210 Milliards de positions toxiques et pourries, soit encore 50% de ses actifs. En Allemagne ces informations graves sont disponibles.

Les banques allemandes, comme la Deutsche Bank, la Commerzbank, la Hypo Real Estate et diverses banques régionales des Länder sont gravement exposées aux risques à cause de leurs activités dans l’immobilier en Allemagne, aux USA, au Royaume-Uni, en Espagne, au Portugal. Et la banqueroute de la Grèce ne sera plus qu'un tempête dans une flaque.





La seconde crise financière vient à peine de commencer. La première avait "vraiment" commencé avec la faillite de la Lehman Brothers le 15 IX 2009.

Le 4ème Krach immobilier pointe à droite sur le premier graphique. C'est la bulle Obama-Ginnie Mae-FHA.





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15. avril 2010

George II, roi de Grande-Bretagne et d'Irlande, avait déjà interdit les CDS en 1746

Il y 264 années le Statute of King George II. avait interdit les CDS.

Depuis 2006, l'Hémisphère Nord achève dans les ruines son règne adossé sur la pyramide de la spéculation sur la défaillance.

George II, King of Great Britain and Ireland, Duke of Brunswick-Lüneburg-Hanover, Archtreasurer et Prince-elector of the Holy Roman Empire n'avait pas interdit la spéculation sur la vie humaine ni la spéculation sur les peuples et leurs pays.

La gauche labellisée Attac, se sent pionnière dans le domaine de l'interdit des CDS, et elle se sent légitimée de manière durable par Joseph Stiglitz. Mais il n'y avait pas besoin d'attendre Joseph Stiglitz pour dire que les spéculateurs et toute forme d'entrepreneuriat doivent tirer les conséquences de leurs actes. Même en lisant Walter Eucken (1891-1950), le fondateur de l'ordolibéralisme, nous le savions déjà. Selon Walter Eucken, l'État doit laisser l'ordre spontané du marché plutôt que d'essayer de le diriger selon des intérêts particuliers. Il faut être très vigilant quand nous entendons des forcenés néo-libertariens, populistes, ou Angela Merkel, ou le chairman prince-président qui parlent "du capitalisme fou, qu'ils ne toléreront pas". Il ne sont pas différents des commentateurs et des euro-députés qui manigancent des "améliorations de transparence" comme avec le futur Solvency II, comme avec le système prudentiel comptable de Bâle 2 par qui la crise a été créée sous couvert d'une volonté de régulation qui aménage des interprétations et des auto-régulations par les acteurs eux-mêmes, et bientôt comme avec Bâle 3.

Il faudra refonder la société à responsabilités contiguës. Il faudra casser l'oligopole des banques et des agences de notations qui sont aussi leurs consultants. Nous savons aussi au moins depuis Adam Smith que l'État doit exercer son contrôle lors de la création de nouveaux véhicules et instruments de financement, et nous savons aussi depuis John Maynard Keynes avec son "Tract on Monetary Reform" que les ardeurs des financiers doivent être jugulées et que la banque centrale ne doit pas agir en collusion avec eux. Dans une nouvelle réflexion en économie politique, il faudra revisiter plusieurs nostalgies, et pas seulement celles d'une "Association de Libre Échange" ou d'une épiphane "Dictature du Prolétariat". Les réflexions sur les solidarités locales, régionales et globales pour un développement durable et social sont à concrétiser ailleurs qu'à des sommets climatiques. L'économie politique ne sera plus flashy et people. Il faudra mener une introspection scandinave et se donner les moyens concrets pour mettre en œuvre les révélations de son analyse critique. Par exemple les États des USA les moins touchés par les faillites et les banqueroutes sont ceux du centre-nord-ouest où les ancêtres immigrants étaient surtout issus de Scandinavie. Par exemple l'Islande va traduire devant les tribunaux le 1er Ministre, le Ministre des finances, le Gouverneur de la Banque centrale à côté des Présidents des trois banques islandaises qui ont pourri leurs actifs en organisant la distorsion des marchés par la manipulation des activités managériales et de leur politique d'entreprise.

Les CDS ne sont pas simplement des produits criminels parce qu'il n'existe pas de loi pénale qui interdise ces produits financiers dérivés qui sont tout autant une violation de l'esprit des lois pénales des sociétés modernes que l'est le système pyramidal boule-de-neige Madoff-Ponzi, la faillite frauduleuse, la corruption. La crise, "la crise de l'économie de marché, la crise de la dictature des marchés qui sont devenus fous et que je ne tolèrerai pas...", comme le dit si élégamment le chairman prince-président, est le symptôme de l'œdème des CDS. Les banques commerciales, les banques d'affaire, les assurances, les départements finance des entreprises de bien et de service (comme chez Chrysler, GM, mais aussi Renault, Peugeot-Citroën) ont détourné la majorité de leurs activités génératrices d'une croissance de valeurs (Croissance furtive, fictive appréciée par les agences de notation) dans du négoce sur les risques de défaillance de crédit et sur l'achats de protection (CDS). Elles se sont même protégées contre leurs propres risques de crédit avec des CDS. La seule faillite de la Lehman Brothers a elle-même entrainé autour d'elle 700 milliards de pertes nettes dans des entreprises de biens et de services, comme VW, Siemens, EADS Airbus, EON, RWE... mais aussi des syndicats, des villes, des communes... qui avaient chez elle des encours sous la forme de hedging transactions, des transactions de couverture.

Au final on se rend compte qu'aucune entité de référence est assurée en réalité parce que personne ne détient une masse de fonds propres suffisamment importante pour venir en aide à des entreprises défaillantes qui ont des difficultés de trésorerie et qui ne peuvent pas rembourser leurs crédits ou leurs titres obligataires. Avant ladite Crise, presque tous les CDS de la planète étaient détenus par le portefeuille de AIG ou réassurés par AIG. AIG a été il y a un an la plus grande faillite de toute l'histoire de l'humanité.

Le système économique ne générant plus que du PIB d'initié, furtif et fictif, mais plus du PIB réel, a donc pris congé de la durabilité dans son élan générateur, si bien qu'il s'est créé sa propre crise de la Non-Production de Richesses Réelles avant que ladite Crise ne devienne la crise des Titrisations, puis des Subprimes qui ne sont que la crise du marché des crédits immobiliers hypothécaires. Donc, avant de créer la Bulle des CDS le système économique a créé et nourri son inanition en inventant une système de normes comptables prudentiel (Bâle II) qui n'est qu'un système qui donnait une façade d'autorégulation mais qui aménageait toutes les failles nécessaires à favoriser la "concurrence libre et non faussée" et la libre circulation des capitaux et des marchés financiers. Les champignons vénéneux poussent et se multiplient sur le substrat nourricier naturel qui s'offre à eux. Le système des bonus et de l'intéressement à la croissance de ce PIB d'initié n'est qu'un résultat de cette idéologie déprédatrice et peuplicide.

Les peuplades de désidentifiés globaux des pays, où œuvre par hasard une économie nationale, écoutent les gouvernants qui s'inclinent devant les lobbies bancaires en structurant l'État Providence Bancaire et en faisant circuler la rumeur que des groupes financiers étrangers peuvent profiter de nous et qu'il faut renforcer ses capacités et sa force de frappe financière pour être en mesure de barrer la route à ces étrangers. Les lobbies financiers expliquent qu'il est antiproductif de créer des autorités de contrôle et de surveillance et qu'elles ne seraient assimilées par les marchés que comme des barrières protectionnistes qui rendraient instables les marchés financiers. Ces barrières, ne pourraient selon eux au mieux et dans le meilleur des cas que générer à court terme une certaine croissance sans avenir. Et nous, nous tournons la tête vers l'avenir tous les matins comme de bons citoyens sans se voiler la face parce que nous sommes amoureux de la transparence.

Quand l'ADSL aux œufs d'or de la globalisation est cassé, les lobbies bancaires demandent à la BIS / BRI de demander aux États de transformer l'inflation réelle normale de 8/12% en hyperinflation pour éliminer encore plus vite leurs positions toxiquement concrètes.

S'il n'est pas possible d'observer, de cerner, mais aussi de définir le PIB, c'est parce que le marché n'est non seulement pas libre et pas faussé, mais qu'il est manipulé, détourné et que l'information n'a jamais été pure et parfaite et que le mensonge jouit de sa suprématie devant lequel toute la sphère politique s'agenouille, car il est plus pratique de croire en des automatismes de marché que de se donner la peine de réguler et de se demander pour quel type de société et de convivialité (et de planète) on serait disposé à réguler. A l'illusion suprématiste du trickle-down effect (effet de percolation) qui enrichit les masses grâce à l'humanisme automatique de la liberté des marchés et à sa main vibrante qui régule, assainit, crée du bien-être et tend au plein emploi (OMC + Traité de Lisbonne) il faut dire que nous sommes des désidentifiés globaux unis par un mensonge auquel nous avons tous adhéré par action, pensée, parole, omission, compromission et élection. IASB, IFRS, le Stress-Test des banques, les APE, l'OMC, les ADPIC, le Traité de Lisbonne, on s'étonne que nous arrivions encore à exister dans ce cadre. Nous y parvenons parce que nous disposons du luxe de ne pas nous poser la question. Ce luxe nous identifie face à l'Afrique.

Les grands responsables politiques, chefs de gouvernements, etc... n'avaient pas daigné se rendre en juin 2009 au G192 convoqué par l'ONU et dirigé par la Commission Joseph Stiglitz, la vraie Commission Stiglitz, pas celle de l'Élysée qui pratique tous les matins son ouverture avant de tirer la chasse. Le Document final du Sommet du G192 est intitulé "Causes of the crisis". Il retrouve un peu de ce langage qui était un peu moins englué dans de la langue de bois et qui était utilisé de suite après l'effondrement de la Lehman Brothers après le 15 IX 2008. Souvenez-vous du pinocchio de France qui parlait des "marchés financiers fous", et qui vociférait à hue et à dia avec des "je ne tolèrerais pas que..." ou qui menaçait encore à la veille du G20 de Londres de "claquer la porte avant la fin".

Point n°10 du Projet du Document final, révision n°1: "Les moteurs financiers et économiques de la crise sont complexes. Nous reconnaissons que les racines incluent des crises structurelles dans l'environnement, l'énergie, l'alimentation et l'eau. Elles comprennent aussi des facteurs systémiques comme la concentration de revenus et de bien-être tout comme un cycle excessif de la volatilité des marchés. L'effet de ces facteurs s'est considérablement amplifié avec des déséquilibres globaux et un dysfonctionnement grave de la régulation financière, du contrôle et de la surveillance du secteur financier. Ces défauts de régulation combinés avec une absence généralisée de transparence et de l'intégrité financière ont conduit à une prise de risque excessive, une instabilité des prix élevés des actifs, une irresponsabilité dans le décuplement des risques et un haut niveau de consommation nourri par le crédit facile et une inflation du prix des actifs. Les régulateurs financiers, les pouvoirs politiques et les institutions qui ont été chargés de traiter les questions formelles du secteur financier ont failli dans l'appréciation du risque du système financier parallèle ou l'expansion des vulnérabilités économiques et leurs interconnexions. D'autres faiblesses de nature systémique ont aussi contribué à la crise. La confiance aveugle dans l'autorégulation des marchés, la poursuite du profit non durable, l'insuffisante mise en évidence du développement humain équitable et éthique ont abouti dans de sévères déficiences du système financier global et de l'architecture économique et des inégalités significatives entre les pays et les peuples. Le déploiement de la crise a révélé la besoin d'une plus grande implication des gouvernements dans l'économie pour assurer un nouvel équilibre entre les marchés et l'intérêt public.".

Point n°12 du Projet du Document final: "La globalisation sans des institutions globales et régionales effectives conduit au chaos. Ceci empêche la prise de décisions globales et les actions nécessaire à faire face aux défis au regard de l'humanité et tout spécialement dans le domaine de l'environnement. Le contrôle des institutions globales qui sont réticentes à la démocratisation et plutôt empressées de la réduire a conduit à un malaise politique au niveau de la planète et une carence de solutions pour répondre aux problèmes urgents globaux. Certains pays ont découvert que la meilleure voie pour prendre en main le contrôle de leur destin se trouve dans des organisations régionales. Il faudra renforcer les Nations Unies et l'Assemblée Générale selon le principe de une nation une voix ce qui pourra conduire une institution globale légitime. Au même moment le niveau régional doit être renforcé."

Point n°11 du Projet du Document final: "Le marché sans régulation détruit l'environnement, concentre les revenues, le bien-être, la puissance, augmente les inégalités et favorise le capital financier qui conduit à la volatilité et aux effondrements financiers. La dérégulation systémique généralisée d'après 1980 a conduit aux crises et à l'imbrication malheureuse de la cupidité sans limite et de l'auto-régulation. Le principe est d'assurer un nouvel équilibre entre le marchés et le contrôle des forces des marchés par l'État en accord avec une économie centrée sur les gens pour donner priorité à l'accomplissement des besoins humains, des droits humains et de la sécurité humaine."

Point n°10 du Projet du Document final: "L'alimentation et l'énergie ont fait partie de la débauche spéculative des années2006-2007 qui a propulsé les prix à des sommets historiques avec 147$ le brent de pétrole et un crash à 30$ quelques semaines plus tard. L'échange de produits financiers dérivés, des marchés où s'appliquent de manière extrême les leviers de spéculation, les ventes à découvert (naked short sellings) et les Credit Default Swaps (assurance sur crédits) non couverts ont contribué à la volatilité. Les marchés de l'alimentation et de l'énergie doivent être spécialement protégés de la spéculation."

Point n°9 du Projet du Document final: "La volatilité devient particulièrement intense quand le capital financier devient hégémonique. Selon l'UNCTAD les profits générés par les services financiers sont passés de 6% dans les années 80' à 40% en 2007 dans les bénéfices des entreprises. La valeur du marché du secteur financière virtuel a augmenté de 6 fois (300.000 milliards de $US) avec le secteur financier parallèle, les hedge fonds, les produits financiers dérivés, par rapport à l'économie réelle (50.000 milliards de $US). Le principe est que le secteur financier doive fournir des services à l'économie réelle à un coût raisonnable et ne doit pas être mis au centre de l'accumulation de profits avec les conséquences désastreuses que nous connaissons aujourd'hui. Quand le secteur financier devient hégémonique une bulle et un crash s'ensuivent."

La crise 2006-2020 est donc la crise du capitalisme, et non pas comme le lit le Prince-Président "la crise de l'économie de marché", "la crise de la dictature des marchés qui sont devenus fous et qu'il ne tolèrera pas..."

Depuis que les peuples prennent conscience que la crise de la dette des banques passe à la crise de la dette publique par le procédé classique de la nationalisation des pertes, les dirigeants de ce monde de droite et de gauche vous assurent "qu’ils ne tolèreront plus que…". Cette intolérance subite face à la liberté de l’hégémonie des banques est mise à jour en ce moment à l’occasion de la dette souveraine grecque. La France et l’Allemagne, la Fed’ Bernanke, le FMI, Obama réclament des recommandations plus fortes contre les produits financiers dérivés des crédits.

Le Roi George II est passé aux actes en 1746 pour protéger la flotte commerciale de son royaume. Merkel, Sarkozy recherchent avec alacrité et un rationalisme glacial et un ton populisant les victimes de leur colère qu’ils ne parviennent pas à orienter. Comme César avec le pouce, ils désignent la faille la plus visible de leur pouvoir et espèrent conserver l’attention des électeurs et non-électeurs sur les bonus et de manière plus abstraite sur les bénéfices des spéculateurs. Avec la Grèce qui succombe sous les spéculations des spéculateurs jetant leur dévolu sur les CDS, les assurances vendues sur la dette souveraine grecque, ses Bons du Trésor qu’elle émet, Merkel, Sarkozy, Jean-Claude Juncker espèrent même attiser la colère présumée populaire pour détourner son attention de l’incapacité de l’Europe de contrôler et de surveiller la circulation des capitaux dont la liberté totale est garantie par la Directive sur la Libre Circulation des capitaux et par le Traité de Lisbonne. Aux États-Unis même la presse non extrémiste désacralise Obama et publie sa feuille d'imposition et le montant de son salaire. C'est une assurance vie pour Obama, car le peuple aura encore besoin de lui pour le lyncher politiquement.

Comme expliqué sur mon site régulièrement, n’importe qui peut émettre sur n’importe quelle créance une assurance contre la défaillance appelée CDS – Crédit Default Swap. Ces CDS ne sont soumis à aucune régulation, aucun règlement et son extra-bilanciels. Pour les marchés financiers, l’objectif est de faire monter les cours en noircissant l’image du titulaire de l’obligation. Les obligations d’Etat sont traitées comme n’importe quelle obligation. C’est le cas depuis 2009 pour les Bons du Trésor de l’Espagne, de la Grèce et bientôt du Portugal. Curieusement le monde de la finance dominé par les anglo-saxons laisse tranquille les Gilts britanniques et irlandais et le T-Bonds des USA. Le grand jeu du poker dénonceur et menteur auquel s'adonnent aussi avec joie malsaine Nouriel Roubini et Paul Krugman, le pentito du libéralisme, met en tête du hit parade des pays potentiellement faillis, la Grèce, etc. Au final on va très vite se rendre compte qu'aucune entité de référence et aucun marché financier ne détiendra une masse de fonds suffisamment énorme pour venir en aide au Royaume-Uni et aux USA à l'issue des élections au Royaume-Uni le 6 mai 2010, et un peu plus tard à l'issue des élections partielles aux USA en octobre 2010.

Tous les crédits hypothécaires sont... "protégés" aux USA par des CDS. Sur le graphique à gauche, vous voyez que nous sommes à présent dans la crise hypothécaire des Primes, qui est encore plus violente que la crise des Subprimes. A droite vous aurez la crise que j'appelle des Sub-Subprimes, car elle ne porte pas encore de nom. Je vous en ai décrit au mois d'août 2009 les fondements. En attendant la crise des Primes est encore plus violente: selon l'administration d'État RealtyTrac, il y a eu, aux USA au 1er trimestre de l'année 2010, 16% de plus de ventes forcées de maisons individuelles ou d'appartements par rapport à la même période en 2009, et 35% de plus de saisies par les banques qui ne font aucun cadeau alors qu'elles sont sauvées par l'argent de l'État. Les Subprimes sont les crédits accordés aux emprunteurs sans garanties bancaires, les Primes sont accordés aux emprunteurs qui en ont. Pour 2010 RealtyTrac estime en ce moment que plus de 4,5 millions de nouvelles maisons individuelles seront saisies aux USA par les huissiers. Elles s'ajouteront aux 4,7 millions saisis en 2009. Fannie Mae et Freddie Mac garantissent pour 5000 milliards de $ d'hypothèques. Ces deux instituts de crédit hypothécaires garantissent la quasi totalité des crédits hypothécaires américains et sont nationalisés de fait à 100% depuis qu'ils bénéficient de bail-out successifs et depuis que le Congrès US a exempté  Obama de son devoir d'informations pour chaque prochain bail-out.

Les Hedge Fonds, les spéculateurs et investisseurs institutionnels font de juteux bénéfices à partir de la situation financière des pays de l’UE et de la Zone Euro. Vous avez remarqué que l’expression "investisseurs institutionnels" a totalement disparu du PAF. Cette expression a brillé sur BFM, France Info, ce qui est normal , mais aussi sur France-Culture et même sur ARTE. Toute la finance internationale fait son marché et ses bénéfices depuis le 15 IX 2008 quasi uniquement avec ces dérivés de crédit CDS qui sont négociés par les banques. Leur commerce devrait être à présent jugulé par les autorités. En ce moment les élus sentent qu’une colère populaire comme à Athènes, Reykjavik ou Dublin pourrait cette fois-ci les désigner eux-mêmes. Je m'étonne que le peuple allemand qui a été déjà mis 100 fois plus à contribution avec la bad bank SoFFin ne fasse qu'une animation dans le Tribunal des Banques organisée par Attac Berlin. Quant au peuple français, il ne joue pas dans la poole des pays démocrates, mais des pays qui s'exercent à la révolution nationale ou bourgeoise entrecoupée d'aliénations cinquantenaires nourries par les syndicats fluidifiés et les partis de gauche dont la lutte de classe va maintenant se jouer entre la madone 2012 et le waterzooï de Lille.

La chancelière allemande Angela Merkel veut faire passer un changement fondamental dans le milieu des CDS. Elle veut que les titulaires des assurances sur les défaillances de crédit CDS soient aussi détenues par les titulaires de ces crédits, comme le titulaire d’une assurance incendie est le propriétaire de sa maison. Il y a 264 ans, au XVIIIème siècle, les spéculateurs britanniques pouvaient acheter des assurances sur des navires de commerce même s’ils n’en étaient pas les propriétaires, les armateurs ou même s’ils ne possédaient pas les marchandises transportées. Des vaisseaux sortant de carénage ou des chantiers navals sombraient subitement… et les titulaires des assurances encaissaient. Ils n'avaient que tout à gagner, comme les titulaires des CDS qui misent sur la défaillance. Sur la planète sont émis pour 600.000 milliards de $ en valeur nominale pour des produits dérivés sur la dette. Le PIB des USA est en général de 14.000 Milliards de $. L'économie des vaisseaux fantômes a supplanté l'économie réelle, et ceci semble irréversible et un rétablissement ne passera jamais par un soft landing, d'autant plus que Obama-Geithner-Bernanke, mais aussi Jean Claude Juncker de l'Euro-Groupe, Jean Claude Trichet de la BCE, ou Brown/Darling, Sarkozy/Lagarde, Merkel/Schäuble, DSK du FMI entassent une bulle de surliquidités sur cette bulle de 600.000 milliards. Et cette sur-bulle ne nourrit que le marché des CDS.

C’était un allemand de Hanovre, King George II, qui avait mis fin au commerce de ces assurances sur le naufrage des vaisseaux. En 1746, le Parlement britannique avait voté le Statute of George II. Le commerce d’une espèce maligne du jeu et du pari a été interdit. Les assurances n’ont été vendues qu’aux personnes qui avaient un intérêt matériel concret dans le transport maritime hauturier et le cabotage. Tous les autres contrats avaient été déclarés nuls et non avenus sans remboursement ni dédommagement. La doctrine du Statute of George II s’était aussi établie sur les marchés financiers. Jusqu'en l'an 2000 tous produits financiers dérivés ont été examinés aux USA pour s’assurer qu’il y avait un intérêt économique légitime à les posséder. La CFTC était obligée par la Loi de donner son agrément à chaque nouveau produit dérivé. C’est le Président Nixon qui avait fait sauter avec Larry Summer – aujourd’hui conseiller économique à la Maison Blanche sous Obama - la Glass Steagall Act qui interdisait la banque universelle qui regroupe les activités de dépôt, de spéculation en nom propre et d’assurance. A partir de l’an 2000, la CFTC a été démise de son obligation de contrôle et de surveillance du marché des produits dérivés par le Président Bush et avec la "Commodity Futures Modernization Act" votée par le Congrès US. Le régulateur des marchés boursiers, la SEC a suivi ce laisser-faire laisser-passer.

Comme Secrétaire d’Etat au Trésor de Bill Clinton de 1999 à janvier 2001, c’était Larry Summers qui avait donné forme à la dérégulation financière qui a mené à la crise actuelle. C’est lui qui avait joué le rôle prépondérant de conseiller de Clinton qui avait révoqué le Glass-Steagall Act qui était en vigueur depuis 1933. En 2000 Larry Summers a aussi signé avec Bill Clinton le Commodity Futures Modernization Act qui a catapulté sur les marchés financiers des trillions de produits financiers dérivés qui peuvent être négociés entre les institutions financières complètement en dehors de toute surveillance du gouvernement et qui sont soustraits de l'impôt. Il s’agit des produits OTC (Over the Counter) et des CDS qui sont des contrats négociés de gré-à-gré appelés justement des "just-between-us", en dehors de tout marché régulé et qui ne figurent jamais dans le bilan comptable des partenaires de cet échange. AIG aussi a fait faillite à cause des CDS. La valeur nominale des CDS / CDO / OTC a été de plus de 602 trillions de $, mais personne n'est capable de vraiment évaluer le montant réel de ces produits dérivés en circulation ou cachés dans les institutions financières sous forme de positions toxiques, puisqu'ils sont négociés de gré-à-gré dans le Shadow Financial Banking System, le Système bancaire fantôme.

Larry Summers qui est l'un des ingénieurs financiers qui a échafaudé et installé avec Alan Greenspan, Directeur de la Fed', et avec Robert Rubin la colossale fraude et criminalité financière de ce système bancaire fantôme, se trouve aujourd'hui dans le Conseil Économique de la Maison Blanche où il fait diversion auprès d'Obama pour le faire disserter sur la justice et la transparence dans le versement des bonus au lieu d'interdire simplement ces négoces "just-between-us", ce qui serait une mesure simple et radicale pour rétablir la confiance des marchés. Larry Summers siège à la Maison Blanche où il garantit la continuité des liens entre l'oligarchie financière, les décideurs politiques et l'administration américaine. Larry Summers est l'instigateur des tous les plans de bail-out des banques qui n'a fait que d'engraisser les banques et d'aggraver considérablement la crise en précipitant l'arrivé de l'effondrement total. Le premier objectif de Larry Summers est de sauver les banques d'investissement et leurs partenaires financiers, les assurances.


Les 12 décisions majeures qui ont conduit au cataclysme

La dérégulation financière a conduit directement à l'effondrement économique actuel. Pendant les trois dernières décennies, les régulateurs gouvernementaux, le Congrès et l'Exécutif sur la base du bipartisme, ont continuellement érodé le système de régulation dont l'activité est de  restreindre le secteur de la finance afin qu'il ne tende pas à agir de manière discrétionnaire en fonction de visions propres les plus excessives. Ces douze points suivants révèlent comment l'industrie a exercé une pression qui a conduit à la dérégulation et à ses conséquences:

  1. Le Congrès a révoqué en 1999 la loi Glass-Steagall passée en 1933 pendant la Grande dépression pour interdire les banques de fusionner les activités (banque commerciale, banque d’investissement, assurances), une fusion qui est à l’origine de la grande crise financière 2008-2009.
  2. La règle de régulation qui autorisait l'imputation hors bilan, une passade qui permet aux banques de cacher leurs dettes.
  3. L'administration Clinton avait empêché la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés, ce qui est devenu le fondement des spéculations massives
  4. La Congrès a interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act.
  5. La Securities and Exchange Commission (SEC) a adopté un principe d'autorégulation pour les banques d'investissement ce qui leur permet de s'engager dans un niveau d'endettement bien plus élevé
  6. Les règles adoptées par les régulateurs généraux sur la demande de l'industrie de la finance permettent aux banques commerciales de déterminer elles-mêmes leurs exigences de réserve de fonds propres, qui est calculée sur leurs propres 'modélisations de l'évaluation et du management' du risque (ndtr: conformément aux recommandations de Bâle 2 et de IFRS)
  7. Au début des années 2000, les régulateurs fédéraux ont refusé de bloquer les pratiques de l'octroi des crédits généralisés et déprédateurs, en ne publiant pas des régulations appropriées ou en ne renforçant pas des régulations existantes.
  8. Les régulateurs de la Fed' avait revendiqué le pouvoir de supplanter la législation fédérale sur la protection du consommateur qui aurait pu avoir réduit l'effet de prédation des crédits et des autres pratiques abusives.
  9. Les règles fédérales de prévention des victimes de crédits abusifs contre des entreprises de contentieux qui rachetaient aux banques leurs crédits qu'elles ont octroyés à l'origine.
  10. La Fannie Mae et la Freddie Mac se sont agrandies au-delà de leur activités managériales et sont entrées dans le marché des subprimes, ce qui a coûté in fine aux contribuables des centaines de billions de $.
  11. L'abandon des principes de régulation anti-trust a permis la création de méga-banques qui sont too-big-to-fail et qui se sont engagées dans des pratiques bien plus risquées que des banques de plus petite taille.
  12. Engluées dans des conflits d'intérêts, les agences de notation privées ont évalué de manière erronée la qualité des titrisations basées sur les subprimes et autres crédits hypothécaires; en 2006 une loi avait privé du pouvoir la SEC et empêché la régulation des entreprises.
La 'monnaie politique' du secteur financier et les 3000 lobbyistes ont dicté la politique de Washington

Entre 1998 et 2008:
  • les banques commerciales ont dépensé plus de 154 millions de $ dans des campagnes de dons et elles ont investi $363 millions dans des lobbies officiellement enregistrés
  • les entreprises d'audit ont dépensé 68 millions de $ dans des campagnes de dons et 115 millions de $ dans le lobbyisme
  • les compagnies d'assurances ont fait des dons de plus de 218 millions de $ et dépensé 1,1 billion de $ dans le lobbyisme
  • des gestionnaires de titres et de valeurs mobilières ont investi plus de 504 millions de $ dans des campagnes de dons et 576 millions de $ dans le lobbyisme.
  • Des sociétés d'investissement et de participation ont fait 56 millions de $ en dons à des candidats fédéraux et dépensé 33 millions de $ dans le lobbyisme.
  • les hedge funds ont dépensé 32 millions de $ en dons, dont la moitié aux dernières élections de 2008

Au Royaume-Uni la même trahison avait été commise par le parti travailliste, Tony Blair et son ministre Gordon Brown, actuellement chancelier de l'échiquier. Aux USA la trahison a été commise par les partis Républicain et Démocrate: 55% des dons sont allés aux Républicains et 45% aux Démocrates, ce qui représentait l'équilibre politique entre les pouvoirs de la dernière décennie. Les Démocrates ont touché un peu plus de la moitié des dons faits par le secteur financier pour les élections de 2008. Le secteur financier a consolidé sa force politique en débauchant des agents à Wall Street pour les placer à des postes clefs des régulateurs, ce qui inclue le Secrétaire au Trésor (ministre des finances) issus de la direction de la Goldman Sachs, Robert Rubin et Henry Paulson. Le 15 avril 2010 un troisième Président de l'un des 12 districts régionaux de la Fed' a demandé officiellement de démanteler les banques universelles. Il s'agit de James Bullard, président de Federal Reserve Bank of St. Louis. Avant lui le président Thomas M. Hoenig de la Kansas City Fed et Richard W. Fisher de la Dallas Fed s'étaient officiellement prononcé en ce sens. Mais aucun d'entre eux n'avoue que la Fed' elle-même est déjà techniquement en faillite depuis quelques mois, qu'il lui est déjà mathématiquement impossible de rembourser ses obligations et ses Bons du Trésor (T-Bonds) et que personne sur cette planète ne fera son bail out. La vraie crise va commencer réellement d'ici 5 à 6 mois, car il y a pour 5000 milliards de $ en Bons du Trésor américain qui arrivent à maturité et qui doivent être remboursés ou refinancés par la vente de nouveaux Bons du Trésor américain. Mais il n'y a plus de marché financier qui est totalement asséché malgré les trillions de $ de contrefaçon injectés par la planche à billet, et il n'y a plus ni d'entité suffisamment grande et volontaire pour les acheter. Ni de chinois américanophiles de la base au sommet du pays.

En parlant de lui-même, le Chairman et CEO de la Goldman Sachs avait dit récemment, "qu'il n'est qu'un banquier qui accomplit l'œuvre de Dieu" ("I'm doing God's work"). Pourtant, les voix du regret se font entendre aussi aux USA. Un vent de panique a soufflé à Wall Street, quand l'autorité de surveillance des opérations boursières, la SEC, a annoncé le 16 avril 2010 qu'elle allait traduire en justice les dirigeants de la Goldman Sachs à cause de leurs manœuvres dolosives et falsifications en rapport avec les produits financiers dérivés complexes, des CDO empaquetés avec des CDS. Goldman Sachs et l'un de ses responsables, le vice-président français Fabrice Tourre, sont accusés d'avoir fait "des déclarations trompeuses et passé sous silence des faits essentiels sur certains produits financiers liés aux prêts subprimes au moment où le marché de l'immobilier résidentiel américain commençait à chuter". Des terroristes financiers fantômes et corrompus ont fait couler des spéculateurs fantômes au profit d'autres spéculateurs fantômes. La SEC poursuit ses investigations et a annoncé vouloir porter plainte contre d'autres banques. Quand la SEC s'occupera de la Fed' ce sera la guerre civile ou sur un pays étranger. Parce que la Fed' est l'un... des principaux acheteurs des... Bons du Trésor américain pour inonder les USA de liquidités en billets de contrefaçon avec l'espoir infondé de créer la relance économique. C'est le dévoiement total du keynésianisme.

Même s’il peut se comprendre que ces produits dérivés financiers pourraient offrir une "multimutualisation du risque" et servir à protéger, il ne faut jamais oublier que sous la forme actuelle ils font partie des jeux de la chance avec un paramètre en plus. Au loto national on ne peut fausser le jeu libre de la roue. Sur les marchés financiers les agences de notations ont administré leur note triple-A, AAA,, non pas en s’appuyant sur une autorité indépendante d’audit et de commissaires aux compte, mais sur la base de la confiance sur les bilans et chiffres produits par les émetteurs de ces CDS. Suite à 9 XI, le Pentagone voulait même s’assurer avec des CDS contre les attentats terroristes. Les critiques craignaient que les informations d’initié pourraient filtrer, être vendues et devenir profitables aux spéculateurs. Les actions des entreprises d’armement profitent déjà régulièrement d’informations parallèles. Il n’y a pas de différence entre des paris financiers sur le terrorisme et les CDS sur d’autres produits commerciaux.


Même après avoir promulgué le Statute of George II, il était toujours légal au Royaume-Uni d’acheter des assurances sur le vie d’autres personnes. Particulièrement prisées étaient les personnes célèbres atteintes d’une grave maladie, ou les personnes qui avaient commis des crimes et pour lesquelles le peine de mort pouvait être prononcée. Pour les unes, on pouvait forcer le destin, pour les autres donner la pièce aux juges et au jurés. C’est le roi George III qui avait interdit en 1774 les paris sur la vie humaine. Les rois George avaient établi la doctrine que "nul ne peut profiter du dommage des autres". En 2007, dans un camping à Dunvegan of Macleod, Isle of Skye, un jeune anglais qui venait de terminer son master m'avait dit à moi dans une longue conversation: "U must pay for intelligence".

13. avril 2010

L'Islande cantonne dans la mer ses actifs pourris - Les islandais se brûlent la face dans leur volcan

Après la banqueroute d'État de l'Islande de 2008, le Parlement islandais avait accepté le 31 XII 2009 de rembourser les actifs devenus pourris aux spéculateurs britanniques et hollandais. Suite aux manifestations dans les rues, le 5 janvier 2010 le Président islandais Olafur Ragnar Grimsson n'avait pas ratifié la loi de remboursement et la décision a été soumise au référendum le 7 mars 2010. Par référendum, l'Islande a décidé de ne pas rembourser ses actifs qu'elle a pourris et cantonnés sur son ile, et qui sont le résultat de son activité spéculative internationale de Tigre de l'Atlantique sur le modèle de la pyramide Ponzi-Madoff.


Le Parlement islandais avait accepté le 31 XII 2009 le remboursement des avoirs perdus par les déposants britanniques et hollandais dans les banques d'investissement islandaises. Ces 3,8 milliards d'euros, 3/4 du PIB de cette île, auraient dû être remboursés entièrement en 2024. Les dettes des banques privées auraient dû être remboursées par l'État islandais et donc par leurs contribuables, leurs habitants, leurs électeurs. Pour y parvenir les salaires islandais ont déjà été diminués de 15 à 20%, l'impôt islandais a déjà été augmenté, les dépenses publiques islandaises sont déjà laminées. Ce peuple est directement puni d'avoir accepté et cautionné un modèle de société d'exploitation capitalistique. Il ne dispose pas du luxe américain de faire diversion par des conflits de guerre pour relancer la machine industrielle par les commandes des armées, ni de la capacité et de la crédibilité à émettre des Bons du Trésor comme la Fed'. Les spéculateurs britanniques et hollandais, alléchés il y a encore deux ans par les marges à 2 chiffres promises par les banques islandaises, voulaient récupérer leurs mises qui ont donc été à risque zéro pour eux pendant plus de 10 années. L'Islande n'a pas la force de chantage de la City de Londres ou des ports hollandais et aurait dû accepter telles quelles les conditions et les termes du remboursement.

L'Islande n'est pas une filiale de Paper Mill of the Potomac et n'a pas la capacité à lancer la planche à billets pour créer de la monnaie de contrefaçon et rembourser les dettes et les positions toxiques. La couronne islandaise est effondrée et toutes les importations se payent à présent à prix d'or. L'Islande n'a pas été too-big-to-fail et n'attend son secours que du saumon d'élevage aux hormones de croissance. Ils nous est aisé de comprendre que l'État et le peuple islandais doivent payer pour avoir accepté et développé un modèle de société et d'économie du Tigre de l'Atlantique adossées entièrement sur l'escroquerie internationale par le système de spéculation compulsive Ponzi-Madoff.

Croyez-vous que la Grande-Bretagne et les USA disposent encore d'une valeur ajoutée à proposer?

L'Islande aurait dû rembourser, mais le 5 janvier 2010 le président islandais Olafur Ragnar Grimsson n'avait pas ratifié la loi en sachant que le remboursement est l'une des conditions à la candidature de l'Islande à l'adhésion à l'UE qui pourrait être refusée par... le maître des opting-out, le Royaume-Uni qui se sert de l'Europe comme de sa boîte à sucettes. Ce peuple islandais veut-il retourner à l'âge de mer, se vendre aux russes ou faire du chantage à l'UE pour obtenir des fonds européens avant l'adhésion? L'UE acceptera ce pre-opting-out islandais avant le holliday in de l'Islande dans l'Europe. Elle a bien accepté la Grèce alors que nous savions dès le début qu'elle falsifiait sa comptabilité nationale pour s'appairer avec les critères d'adhésion à la zone euro.

L'âme protectionniste de Vauban plane à Bruxelles et dépasse la raison par la catallaxie mercantile.

Aurait dû rembourser, mais l'Islande a rejeté le 7 Mars 2010 par référendum le remboursement au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. Bernanke, le président de la Fed', la banque centrale américaine, a encore annoncé hier le 14 avril 2010, qu'il va maintenir le taux d% directeur à son niveau le plus bas "for an extended period" qui pourrait aller jusqu'en 2012. Les USA peuvent prétendre avoir l'arrogance de continuer à financer la croissance avec de la dette et de l'argent facile, comme le firent Nixon-Bush / Greenspan pendant 16 ans. La croissance des USA et de l'hémisphère Nord est une Debt Fuelled Economic Growth, croissance nourrie par la dette. L'Islande n'a à offrir comme flux que le flot de ses geysers, et les islandais n'auront d'autre activité que celle de compter les gouttes qui en retombent entre les moutons et les touristes qui passent.

Les démocraties nordiques et principalement la démocratie d'un pays de 350.000 habitant comme l'Islande fonctionnent de manière totalement transparente et... démocratique et collégiale. Ce peuple islandais ne pouvait ignorer son système Ponzi sur lequel était adossé le PIB du pays. Les islandais sont de toute façon bilingues, ont profité de l'un des meilleurs systèmes de sécurité sociale et de retraite du monde grâce à cet enrichissement subit de ces 15 dernières années. Et tout le monde est capable de lire en Islande aussi dans les devantures des banques les publicités vantant 25% de rendement, parfois 50%. Les devantures de ces banques islandaises étaient visibles dans toute l'Europe où l'on sait aussi lire les chiffres. Dans un tel pays islandais où il est difficile de faire du PIB, ce chiffre devait passer comme la morue aux œufs d'or de ce consensus. La seule ressource naturelle de l'Islande est l'eau chaude des tréfonds, mais l'Islande ne peut l'exporter sous forme lyophilisée pour faire du PIB.

L'Islande aurait dû payer, mais le Parlement islandais publie aujourd'hui son "Livre noir sur le désastre financier" et pose les bonnes questions sur la libre circulation des capitaux et sur ce que les islandais en on fait. Vous connaissez ma position sur la Responsabilité citoyenne face à ce système qui a été accepté par les peuples qui avaient cru pouvoir en tirer profit comme les grands financiers. Il semble que les islandais fassent un outing qui va totalement dans la direction de ce que je comprends au sujet de la Responsabilité ou de la Compromission Universelle.

Avant l'été 2009 il y a eu des wildcat strikes (grèves sauvages non cautionnées par les syndicats...) et des émeutes en Irlande et au Royaume-Uni comme à la Sodimatex en France en avril 2010. Émeutes contre qui? Contre soi-même? L'électeur avait préféré écouter les sirènes, il va maintenant se frapper lui-même sur la tête par personne interposée? Sur certains portails agrégateurs de contestations, j'en énerve certains avec ma confiance en l'information, l'engagement et la responsabilité politique des citoyens. L'africain est victime des régimes politiques, l'Européen a choisi son régime politique et son modèle de "concurrence libre et non faussée". Le TSE ne serait jamais passé en France si les sénateurs et députés PS n'avaient pas laissé le gouvernement en place agir au Congrès de Versailles du 4 février 2008. L'Europe est même plus active que les USA dans le domaine de la globalisation appauvrissante.

L’Islande vient de commencer un travail de mémoire sur la crise bancaire qui lui a couté des milliards. Ce travail se fait sans épargner qui que ce soit. La privatisation des instituts et la dérégulation passent pour en être la cause. Le travail de mémoire précède le travail sur les responsabilités politiques et juridiques. La Commission d’enquête du Parlement de Reykjavik vient de présenter le 12 avril 2010 ses conclusions sur les raisons qui ont mené au collapse du système des bulles bancaires en Islande qui ont plongé le pays dans une grave crise économique.


Sept des neuf tomes du Livre noir traitent des évènements qui ont précédé l’effondrement: la privatisation du système bancaire nationalisé, le dérèglement des flux des capitaux, le contrôle défaillant du secteur financier. L'autorité de surveillance, la Fjármálaeftirlitis, et la Banque Centrale sont sévèrement critiquées parce qu’elles n’ont jamais été à la hauteur de leurs obligations de contrôle. De 2004 à 2007 les trois banques privées ont fait exploser leurs activités et leurs actifs sont passés de 100 à 923% du PIB islandais. On dit toujours depuis 2008 que l’Islande s’était prise pour l’Irlande, que l’Irlande s’était prise pour le Royaume-Uni, que le Royaume-Uni s’était pris pour les USA et que les USA s’étaient pris pour le tour-opérateur de la planète.

Selon le Livre Noir, le frein aurait dû avoir été mis au plus tard en 2006. Dès 2006 il y avait des signes évidents que la part des crédits pourris était démesurément élevée. Au lieu de ceci, des crédits avaient toujours été octroyés à grande échelle. De 2007 à 2008 un 1/3 des crédits avait été donné à des emprunteurs qui n’étaient plus capables de rembourser leurs emprunts et leurs dettes précédentes. Ces emprunteurs sont aux USA connus sous le nom d’emprunteurs NINJA (no income, no job no assets – sans revenu, sans emploi et sans bonités bancaires) et étaient détenteurs des crédits "subprimes".

Il est reproché personnellement au 1er Ministre Geir H. Haarde, au ministre des finances Árni M. Mathiesen, au ministre de l’économie Björgvin G. Sigurdsson, au Gouverneur de la Banque Centrale Davís Oddsson et à trois régulateurs du secteur financier d’avoir failli à leur tâche. Au lieu de freiner les banques, ils avaient tous soutenu leur expansion. Quand la crise était devenue un fait concret du quotidien, ces hauts responsables avaient réagi avec retard et sans coordination et avaient surtout essayé de sauver l’image des banques islandaises à l’étranger. Avec une telle exposition publique des griefs en Islande adressés aux responsables actifs de la crise et de la banqueroute d’Etat, nous sommes loin du Tribunal des Banques organisé par Attac dans un théâtre à Berlin, et nous sommes dans un monde parallèle impénétrable quand on regarde la guignol-fashion de la France, le chairman-prince président et la ministre des finances, Mme Lagarde.

Pour tirer une conclusion plus globale, il faut exposer tous les facteurs qui ont conduit à la crise. Dans ma réflexion que je mène sur les trois fronts des solidarités locales, régionales et globales nous ne pouvons plus seulement dire qu'il faut rendre aux salariés le fruit de leur travail, que la part juste de l'augmentation du PIB revient aux salariés. Depuis les années 1960, le PIB a tellement augmenté grâce à l'économie réelle et sans compter l'augmentation artificielle par l'hyper spéculation qui explose toujours et qui retombe et qui fait perdre encore plus que ce qui n'a été acquis, mais qui fait perdre à la communauté des peuples qui paye pour elle avec tous ces plans idiots de "Sauvetage / Bail out" de l'État Providence Bancaire. Si les salariés ont le salaire qui leur revient, il n'y aura pas de création d'une hyper-bulle de la dette. Bien sûr, il faudra réorganiser l'Organisation Mondiale de la Commercialisation et de la Production. On ne pourra plus se permettre ce ying-yang du Pacifique où les capitaux vont vers la Chine et où les biens de consommation vont vers les USA. Il faudra surveiller très étroitement le système de réserves fractionnaires des banques, ce droit qu'elles ont de prêter de l'argent qu'elles n'ont pas, et sur lequel, outre le remboursement par le débiteur, elles touchent des intérêts. Il faudra faire de Bâle 2, de IFRS et des Directives européennes CRD de véritables normes prudentielles comptables. Il ne faudra plus tolérer que grâce à la prédominance et la prédation du $ comme seule monnaie de référence, les pays de la planète soient obligés de se soumettre à la folie dépensière des USA, comme État avec sa dette publique hypertrophiée et supportée par les créanciers du reste de la planète, et la dette hypertrophiée des ménages américains. Il faudra aussi éliminer les Accords bilatéraux de Partenariat Économique qui sont plus éliminatoires pour les Pays en Développement et les Pays ACP que ne l'a été l'OMC qui est morte à Doha en 2001. Il faudra éliminer les AGCS qui font du monde une marchandise et les Accords sur les ADPIC qui font du monde et du vivant une propriété industrielle couverte par les Droits de Brevet. Et pour le Développement durable, le vrai, et social vous avez aussi de nombreux articles sur mon site.

On ne peut punir les électeurs d'être aphasiques et abstentionnistes. On ne peut que les blâmer comme il faut blâmer les intellectuels influenceurs, les politiciens de gauche, les syndicats d'avoir failli devant leurs obligations d'information, d'éveil et de mise en garde et de dénonciation. On ne peut punir ce monde de personnes fluidifiées de s'être pris comme un détenteur des codes et le grand éducateur des populations. On ne peut que le blâmer et ne plus lui donner de mandat ni d'audience. Par contre actionnaires et conseils d'administration des entreprises, les auteurs de la criminalité financières, des maquillages de bilans, des falsifications de la comptabilité nationale doivent répondre de leurs actes. En Islande, la démocratie est à ce point moderne et élaborée qu'elle l'a prévu dans la Constitution.

Le Livre Noir de l'Islande évoque sans ambages des actions en justice à l’encontre de l’exécutif politique et des chefs des autorités de surveillance et de contrôle: il existe en Islande une loi sur la responsabilité des ministres qui prévoie un emprisonnement de 2 ans au maximum en cas de violation de leurs obligations administratives conférées par leur mandat. Le Livre Noir ne dénonce pour l’instant que les responsabilités politiques. Une team adhoc de procureurs s’intéresse aux actes des banquiers et à leurs fautes et délits. Une première action en dommage et intérêt à été ouverte lundi contre les anciens propriétaires et managers de ces banques. 

En attendant d'être... un membre de l'Euro-Zone, l'Islande vient de signer le 9 juin 2010 un accord swap de devises avec la Chine d'un montant de 3,5 Milliards de Yuan, 428 Millions d'Euros, 66 Milliards de Couronne Islandaise. 

2. avril 2010

Du Traité de Lisbonne à la Bad Bank - L'Européen libre et non faussé va payer pendant 80 ans

Dans cet article vous avez les Chapitres suivants:

  1. La Bad Bank de l'Irlande, la Nama

  2. La Deutsche Bank

  3. La situation financière des banques allemandes

  4. La Band Bank de l'Allemagne, la SoFFin

  5. La Bad Bank des USA, la Fed'

  6. La BCE "monétise" les dettes des banques et des États

  7. Les bad banks de France

  8. Banqueroute de l'Hémisphère Nord, Grande Dépression 2

Définition de la bad bank: c'est assurance universelle contre la défaillance illimitée.

Dans ce poker dénonceur et menteur de la planète, nous assistons à une course à handicap et à relais. Le relais n’est détenu et donné que par les agences de notations et que du même côté de l’Atlantique. Le handicap ne concerne que les PIGS (Portugal, Italie, Grèce et Espagne). Mais 48 États des USA sont au bord de la faillite, la cote ouest est en banqueroute technique, mais tous ont toujours la meilleure notation. La Fed’ a sorti 14000 milliards de fausse monnaie et est en réalité déjà en faillite. C’est une question d’idéologie que de faire tomber la Grèce avant la Californie. Si la Californie tombait avant, le capitalisme révèlerait son incapacité vitale. Quand la Californie tombera après, ce sera à cause du système monétaire international que l'on va réparer. La BCE monétise sûrement aussi les dettes, mais pas à cette échelle. Ne crions pas trop fort, car ce genre de néo-keynésianisme au profit de l’État Providence bancaire fera plus mal, là où il a été pratiqué le plus rapidement et le plus violemment, soit aux USA et au Royaume-Uni, qui pourrait dévaluer après le 6 mai, le lendemain des élections, pour cacher sa banqueroute d’État dans laquelle il se trouve déjà depuis un an.

Notre système économique centré sur la shadow finance est une illusion suprématiste. L’objectif de mon site est le monde des solidarités locales, régionales et globales. Nous nous retrouvons, une ou deux fois par siècle, devant la question de la responsabilité et de son envie de la comprendre.

Le logiciel d'audience de mon site montre que l'arc de mes visiteurs va de sites néo-libertariens, antennes de l'Institut Turgot, à des sites comme Bellaciao. Sur ces sites comme sur d'autres, des lecteurs que je ne connais pas déposent des liens redirigeant sur des articles de mon site. Veulent-ils légitimer ainsi les amis de Turgot, de Ludwig von Mises, d'Augustus von Hayek ou les amis de ladite "ultra-gauche"?

(Photo: JC Trichet, BCE) Platée, selon l'Opéra National du Rhin, la grenouille ne perçoit pas qu'à force d'avoir remué de ses palmes, elle a fait déborder l'eau de sa marre pour ne rester que dans la vase cimentée par des électeurs abstentionnistes et aphasiques, et par les partis et les syndicats contents qu'il n'y a plus qu'une vague lutte de classe entre la madone et le waterzooï. Chacune de ces baronnies maintient spéculatif l'ordre du monde et poursuit la multiplication du PIB d'initié, furtif et fictif de l'État Providence bancaire de la Classe Financière. Les têtards pensent ne plus avoir la force de ramener l'eau dans leur élément naturel. Vous avez déjà observé un têtard dans la vase? Il bouge, il bouge jusqu'à ce se forme un trou d'eau.

Depuis la Résolution Leinen du 14 juin 2006 ou depuis les 60% d'abstentionnistes français aux élections européennes de juin 2009, le citoyen, consommateur et européen se voue à perdre tête et queue. Des pattes il n'en aura de toute façon pas et il ne susurrera même plus get up, stand up. Il aura forcé son darwinisme obligataire, car il ne se vit à présent que comme une dette envers l'État. Il se doit d'être dette et n'ayant plus d'aspérités et d'aspiration il remplace la Constitution Universelle par un fromage de vase coulant qui le lie à l'autre dont il n'a plus besoin d'appréhender la référence.

Dans cette ochlocratie, nous sommes tous des étrangers, des immigrants, entre un guichet bancaire et la chaise du chairman prince-président. Le prince-président, dont on fait l'apologie de toute la famille jusqu'au palefrenier à la TV française comme on le fit avec les Hohenzollern-Habsbourg, avait promis de faire renier le NON des français au TCE du 29 mai. Il le fit et le PS suite au Manifesto du PSE s'était aligné au Congrès de Versailles du 4 février 2008, n'ayant entendu dans le NON que des turqueries franco-françaises. Sinus Deo et le TSE en prime.

La Bad Bank de l'Irlande, la Nama:

Anglo Irish Bank, la troisième banque de l'Irlande déjà entièrement nationalisée en janvier 2009, vient d’annoncer en mars 2010 la plus grande perte d’une entreprise de toute l’histoire du pays. Nous passons d'un superlatif à l'autre depuis le 15 IX 2009 avec la faillite de la Lehman Brothers. AIG a été la plus grosse faillite des USA et de l'histoire de l'humanité. La faillite de la Bank of Scotland a été la plus grande faillite de l'histoire du Royaume-Uni. Il passe totalement inaperçu, le 30 mars 2010, que l'Irlande ne parvient toujours pas à sortir de sa banqueroute d'État dans laquelle elle se trouve depuis plus de deux années. Le Ministre des Finances irlandais, Brian Lenihan, vient de créer pour l'Irlande la Bad Bank et a racheté 81 milliards d'euros d'actifs pourris aux banques Allied Irish Banks Plc, puis Bank of Ireland Plc et à Anglo Irish Bank Corp. Ces actifs pourris seront déposés dans la bad bank irlandaise qui vient d'être créée et qui s'appelle Nama - National Asset Management Agency (en irlandais: Gníomhaireacht Náisiúnta um Bainistíocht Sócmhainní). Après ce X-ème bail out irlandais, ces trois banques devront encore lever 43 milliards sur les marchés financiers pour se recapitaliser et pour prêter de nouveau de l'argent aux emprunteurs... si dieu le veut.

Ce dernier bail-out irlandais a doublé le déficit budgétaire de l'Irlande. Ce nouveau rachat des créances pourries en Irlande, appelé swapping asset for cash est à présent une pratique grossière, courante et répétée... aussi longtemps que la population des Têtards est d'accord que l'État Providence bancaire éponge les dettes issues de la criminalité financière du système Ponzi généralisé (voir mon article du 6 mars 2009). Nous avons tellement l'habitude de ces signes intérieurs et extérieurs de faillite des banques et des États que la décision du gouvernement irlandais passe inaperçue. Elle est cachée des grands médias parce que nous en sommes toujours au schéma habituel de la socialisation des dettes. Les obligations souveraines irlandaises et les CDS (swaps sur la défaillance des crédits) émis sur ces obligations ne sont pourtant pas la proie des spéculateurs internationaux qui épargnent pour l'instant les têtes de files du modèle anglo-saxon comme l'Irlande, le Royaume-Uni et les USA. A leur chute, le modèle capitaliste et Ponzi aura vécu. Le parti gouvernemental irlandais, Fianna Fáil ("Soldats du destin") avait travaillé en étroite collaboration avec la branche immobilière et est l'un des grands responsables de l'éclatement de la bulle des crédits hypothécaires pourris en Irlande. De nombreux politiciens du Fianna Fáil ont touché pendant la période du miracle économique du "Tigre Celtique" des pots-de-vin pour qu'ils transforment les terrains agricoles, les vases, les marécages et les zones inondables en terrains à bâtir. Nous disposerons toujours de noms, de noms de personnes actives dans la compromission locale ou universelle, de nom comme Bernie Madoff, mais il faudrait révéler la banque de données comportant le nom de tous ces électeurs actifs et passifs qui se sont tout autant baignés et abreuvés de compromission universelle en cautionnant ou en ne s'opposant pas à un modèle de société défini dans le Grand Livre du Traité Modificatif Européen, du Traité de Lisbonne, ou du Consensus de Bruxelles et du Consensus de Washington.

Mettez-vous dans la peau de l'agriculteur burkinabé et demandez-vous ce que vous valez. En Afrique le lait en poudre réengraissé avec des matières grasses végétales est fait passer pour du lait; dans l'hémisphère riche les banques réengraissées avec les liquidités et les dettes de l'État se font toujours passer pour des banques, des banques instantanées. En parlant du lait en poudre européen réengraissé au Burkina Faso qui a obtenu "l'Oscar du 1er prix de la Qualité", je suis plutôt un argument pour les néo-libertariens ou pour les révolutionnaires?

Le ton de mon site doit être juste assez radical pour être apprécié des uns et des autres: les uns aimeraient que je crie Freedom, les autres Révolution. Non. Il suffit d'être à gauche. Ensemble. Malgré toutes ces campagnes électorales faites en période de crise historique, le peuple français ne se sent pas encore prêt, ce qui arrange les affaires de la madone et du waterzooï.

Les libertariens savent très bien que ceci prendra politiquement du temps, les poly-révolutionnaires se réjouissent que ça traîne pour que germent les ferments de la révolution. Entre les pokers menteurs et dénonceurs, la Classe victorieuse est toujours plus rapide et elle a ses lobbies en place auprès d'Obama et en Europe. Ensemble à gauche.

Mais je constate sur mon logiciel de recensement de mes visiteurs et de leur manière qu'ils ont de cliquer sur google pour arriver sur mon site, que je ne suis pas référencé sur des sites amis du Parti de Gauche, du Front de Gauche, et évidemment du PS. Pour ce dernier, cela va de soi, dans son combat entre la madone 2012 et le waterzooï de Lille, il n'est pas à gauche et flotte dans le vase UMP.

Les banques gagnent toujours, leur Lutte de Classe est victorieuse, mais les Travailleurs continuent à accepter que "la Lutte des Classes, c'est ringard, car il n'y a plus de clivage". La "création de richesses" (PIB fictif d'initié) du secteur financier augmente massivement et ses réserves de productivité semblent être illimitées. Cette crise financière a tout pour plaire au secteur financier too big to fail, trop grand pour être laissé tombé en faillite par les États.

Selon les chiffres américains, qui ne valent pas plus que d’autres, simplement parce qu’ils sont disponibles, la création brute de richesses des entreprises non financières a chuté de 4,3%, et celle des entreprises financières a augmenté de 5,8%, après une augmentation de 8% en 2008. La part de secteur financier à la création nominale de richesses a augmenté de 16,2%, ce qui constitue déjà en soi un record. Dix ans plus tôt elle était de 12% et à la fin des années ’60 elle était de 6,5%.

Qui peut encore prétendre que le secteur financier offre des produits inutiles? La productivité du secteur financier est plutôt à prendre comme exemple par les grincheux. Depuis le pic de 2006, le secteur financier a réduit de 8,6% ses emplois mais a augmenté sa productivité de 16,4%. Les salaires et intéressements du personnel du secteur financier ont augmenté de 35,7%. Le système bancaire est l'exemple même de la modernité de l'OMC.

Entre 70 et 90% des transactions financières sont faites pour des seules raisons spéculatives. Chaque banquier vous le confirmera, les clients désirent être dévalisés et pillés comme au poker. Les investisseurs épient les moindres des intentions régulatrices d’Obama, de Merkel, de Juncker, de Trichet et ils applaudissent les subventions de l’Etat et les garanties qu’il offre aux crédits hypothécaires pourris et aux autres positions toxiques qu’il éponge. Il reste juste une ombre à ce jeu toujours gagnant des banques, celui de la correction des valeurs des obligations d’État… qui ont été émises sur les marchés financiers pour faire rentrer des liquidités dans les caisses de l’État pour organiser ses abonnements de bail out et de recapitalisation et de swapping asset for cash. Je suis sûr que les acteurs du secteur financier s’en remettent à la force magique et miraculeuse de la main vibrante des marchés, de la main de dieu qui s’est déjà fait homme en Obama/Geithner/Bernanke aux USA, en Alistair Darling et Gordon Brown au Royaume Uni, en Trichet et Juncker en Europe, en Brian Lenihan pour l'Irlande, en Angela Merkel pour l'Allemagne. La Commission Européenne associée aux gouvernements nationaux forme une vase qui a deux aspects selon qu'on la regarde de dessus ou de dessous: cette vase est l'État Providence bancaire et la Bad Bank. Quelque part, entre deux vases, les têtards étêtés font encore quelques bulles d'air pour geindre et des bulles financières, puisque tel est leur destin choisi depuis 20 ans de globalisation appliquée sans débat sociétal ni parlementaire. Le Traité de Lisbonne garantit la concurrence libre et non faussée qui crée des richesses et tend au plein emploi. Le Consensus de Washington offre par effet de percolation des richesses qui dégoulinent jusqu'en bas grâce à l'humanisme automatique des capitaux et de l'OMC. Les peuples, qui sont depuis des millénaires toujours plus forts que les appareils, ne s'opposent pas puisqu'ils sont adhérents de la vase à fric.

La Deutsche Bank:

La Deutsche Bank reste mondialement en 2010 l'une des banques most leveraged, c'est à dire une banque dont l'effet de levier des positions toxiques et pourries est le plus élevé. La Deutsche Bank qui était déficitaire à la fin de l'année 2008, parce qu'elle est un des grands acteurs mondiaux sur les produits financiers dérivés devenus des créances pourries, gagne en 2009 son argent sur l'une de ses autres grandes spécialités, à savoir le commerce des Bons du Trésor émis par les États. Quand il y aura un effondrement des dettes obligataires des États et de leurs CDS correspondants, nous verrons bien quelle est la situation réelle de la Deutsche Bank. Depuis deux années le commerce de Bons du Trésor souverains est le seul marché financier qui est florissant pour les banques; les États émettent des Obligations d'État, font des déficits publics abyssaux pour purger les créances pourries des banques et pour tenter de les sauver de l'insolvabilité définitive. Les banques font encore leurs affaires sur les assurances émises sur les défaillances des emprunteurs, les CDS - Credit Default swap qui mettent en ce moment en péril le budget de la Grèce. Les bénéfices dans ce domaine ont augmenté de 200% pour la Deutsche Bank. Cette source de bénéfice est la seule en ce moment pour cette banque d'investissement. La Deutsche Bank, comme global player, a coopéré dans la création de cette crise des risques qui balaye la planète. Sur le site de la Deutsche Bank vous avez en libre accès la page dboffshore spécialisée dans les affaires avec ses filiales domiciliées dans les paradis fiscaux. La Deutsche Bank n'a jamais cessé de proclamer des bénéfices et de promettre un rendement sur placements de 25%. Vous vous souvenez, pour le G20 de Londres du 2 avril 2009, il n'y a pas de paradis fiscaux. La Deustsche Bank vante sur son site ses "solution adaptées aux besoins des clients fortunés" ("maßgeschneiderte Lösungen"). La Deutsche Bank réalise ses affaires avec 499 filiales qu'elles entretient dans les paradis fiscaux, dont 151 dans les Îles Caïmans et 79 à Jersey. Selon l'ancien Ministre des finances allemand, Peer Steinbrück de la SPD, la Deutsche Bank soustrait au fisc 100 milliards d'euros. Dans un billet, je vous avais expliqué dans quel genre de "Conférence" s'est rendu son Directeur, Joe Ackermann. Ce n'est pas au G192 de l'ONU, ou dans les illégitimes et non-démocratiques G4, G8, ou G8+12, au regard du droit international que se décident le nouveau Système Monétaire International, mais à ce genre de Conférence Mondiale, qui travaille dans le secret comme la Banque Internationale des Règlements (BRI), qui est la véritable banque mondiale.

Le mot d'ordre actuel pour les gouvernants est d'organiser avec élégance une phyto-épuration des assets pourris sans agents chimiques polluants et sans laisser trace sur le papier carbone. Quand l'État ne parvient pas à infiltrer les groupuscules qu'il perçoit comme une Menace à la République, il infiltre les banques de liquidités sans pour autant annoncer à l'opinion publique qu'il leur rachète les assets pourris et qu'il les incinère dans une banque de défaisance qui n'est rien d'autre qu'une bad bank. Il est facile d'obtenir en Allemagne les chiffres, parce qu'en Allemagne la liberté et le fonctionnement du système de l'information est garanti par la Loi Fondamentale (Constitution allemande). Je serais content qu'un commentateur me mette au bas de mon billet l'état des banques françaises. En Irlande bad bank s'appelle Nama, en Allemagne elle s'appelle  SoFFin - Sonderfonds Finanzmarktstabilisierung, pour la Suisse la banque de défaisance de UBS a été officiellement et légalement délocalisée dans les Iles Caïmans. Si vous ne comprenez pas encore: la bad bank recèle les actifs pourris des banques en les payant avec l'argent volé dans les caisses de l'État, aux contribuables et à deux générations futures qui vont rembourser cette perte privée couverte avec de la dette publique. Cette dette publique sera remboursée sur du PIB réel et réellement produit dans le futur et les États priveront d'autant de moyens les services publics en vous expliquant que l'État est en faillite et qu'il n'a pas les moyens de ne pas repousser l'âge du départ à la retraite. Les 8 millions de pauvres en France n'auront pas non plus de miette. On ne peut pas tout vouloir, une assurance-vie pour les banques et une assurance chômage et une assurance maladie et une retraite par répartition, et une éducation et une santé. Autrefois on faisait des guerres mondiales pour qu'une génération pique les biens à la génération précédente qu'elle aura exterminée à grande échelle. Aujourd'hui on rend pauvres et malingres les générations précédentes et actuelles pour opérer dans une seule classe le transfert des richesses, des savoirs et des pouvoirs. Guerre et économie génèrent de la croissance appauvrissante. C'est leur modus vivendi.
Depuis le 8 avril 2010, la Deutsche Bank est traduite devant un tribunal de New York.

La situation financière des banques allemandes:

Comme je vous l'ai écrit il y a deux ans, la partie Est de l'Allemagne, rattachée à la République Fédérale d'Allemagne en 1989 n'est jamais parvenue à subvenir a elle-même économiquement malgré les aides structurelles européennes et du Bund (Fédération) et malgré le Solidarpakt qui permettait un grand transfert de liquidités vers l'Est et qui était financé avec des emprunts d'État. Il y a cinq ans l'Allemagne fédérale avait refinancé sa dette issue du programme du Solidarpakt en nouveaux emprunts d'États... adossés sur des CDS pour être à la pointe de la modernité. L'Allemagne est en réalité endettée pour les 50 années à venir pour financer la réunification qui est un raté économique. Seulement les réseaux de commerces associés, franchisés et de partenariat ainsi que l'immobilier ont connu un boom gigantesque. La partie Est de l'Allemagne a donc consommé et construit. Les allemands de l'Est qui ont encore en eux intégré une dialectique qui ne parvient jamais à la synthèse, plaisantent très vite sur eux-même et disent que l'État et les banques sont à la tête du plus grand parc automobile et immobilier d'Europe dans les nouveaux Länder. Cette situation est analogue dans tous les pays, mais en Allemagne les crédits sont accordés à des emprunteurs sans bonités bancaires. Dans certains Länder de l'Est de l'Allemagne le chômage monte toujours à 25%, vingt ans après la Réunification.

Ce qui a aussi du mal à être révélé dans toute l'Allemagne, est que la bulle hypothécaire des subprimes et la bulle des crédits à l'Est de l'Allemagne est similaire à la bulle des Subprimes des USA, d'Irlande, d'Espagne, du Portugal ou des Pays Asiatiques il y a plus de 10 ans. Et comme un monde parallèle, mais totalement réel, à la bulle des crédits hypothécaires et de consommation s'est accrochée la bulle des CDS, ces assurances sur les défaillances de crédit. Les systèmes bancaires en Allemagne aussi ont accordé sans contrôle et sans régulation, comme aux USA, des crédits, puisqu'ils avaient multumitualisé leur risques avec des CDS, des MBS, des RMBS et tous autres produits financiers en collaboration avec des assurances ou avec leur département d'assurance, quand elles étaient des banques universelles (à l'image de l'abrogation du Glass-Steagall Act). Avec la spéculation sur les produits dérivés, avec l'octroi insensé de crédits, avec les normes comptables "prudentielles" Bâle 2 qui permettaient en réalité d'interpréter à sa façon le risque et de réduire au maximum les Fonds Propres Réglementaires de garantie, la folie spéculative avait secoué l'Est de l'Allemagne et avait donné l'illusion de croissance, de création de richesses et de consolidation et de croissance du PIB. Cette démesure était telle que des théâtres municipaux, des opéras, des centres de jeunes et de loisirs, des communes entières se sont endettés et avaient cru financer leur endettement sur des promesses de gain réalisés avec la spéculation sur tous ces produits financiers dérivés. Aujourd'hui, ces théâtres communaux, ces villes et communes sont endettés et certaines sont en faillite. Le Land Ouest allemand du Schleswig-Holstein est en quasi faillite, comme la Californie, l'Oregon, l'Irlande...  La croissance a été à l'Est de l'Allemagne surtout, un architectone, une illusion suprématiste. Les faillites du système bancaire allemand sont réparties sur l'ensemble du pays.

Passons maintenant aux exemples des banques allemandes en faillite et nationalisées.

1] La banque Régionale de Bavière, Bayern LB (LandesBank) vient de nouveau de publier en mars 2010 une perte d’1 milliard d’euros. Les LB sont en Allemagne des banques régionales nationalisées. Y siègent de toute façon le Ministre-Président du Land. A la faillite et au scandale financier, révélé la plupart du temps avec réticences et inerties mais toujours révélée à la différence de la France, s’associe toujours un scandale politique suivi d’une démission des responsables. La Bayern LB rêvait déjà d’une présence dans les Balkans et avait acquis la Kärntner Bank Hypo Group Alpe Adria pour 3,25 milliards d’euros. La Commission d'enquête parlementaire vient de révéler que le président de la Bayern LB était parfaitement conscient lors de l'acquisition que la Kärtner Bank avait une valeur réelle inférieure sur les marchés évaluée à 2.43 Mia, mais il voulait favoriser des investisseurs privés sans analyser les risques. Deux ans plus tard la BLB a revendu pour 1 euro symbolique cette banque. Ce drame a coûté au contribuable allemand 3,7 milliards d’euros. A ceci s’ajoute une perte de 2,6 Mia d'euros pour la BLB. L’Etat de Bavière vient d’injecter 10 Mia d’euros dans la BlB et de garantir ses titres et positions toxiques à hauteur de 6 Mia d'euros. Le fonds de sauvetage de la Bad Bank allemande, la SoFFin, a injecté lui-même 5 Mia d'euros supplémentaires.

2] La Commerzbank, le second institut bancaire allemand, a touché 18,2 milliards en argent du contribuable. L’Etat allemand en détient maintenant 25% + 1 action. En 2009 la Commerzbank avait de nouveau publié un déficit de 4,5 Mia d'euros. La Commerzbank annonce redevenir bénéficiaire en 2011 et ne pouvoir commencer à rembourser les intérêts qu’à partir de 2011, et ne commencer à rembourser les aides qu’à partir de 2012.

3] La HSH Nordbank – Hambourg und Schleswig Holstein, rêvait d‘être cotée en bourse, mais a dû être sauvée avec une garantie de l’Etat de 40 Mia d'euros. Les Länder de Hambourg et du Schleswig Holstein ont injecté en plus 3 Mia d'euros et ont accordé une garantie de 10 Mia d'euros. Le Ministre de l’Economie a démissionné et sévèrement accusé le Ministre-Président. En 2009, la HSH a encore fait une perte de 679 Mio d’euros et la SoFFin a injecté 17 Mia d’euros.

4] La Hypo Real Estate allemande détient 80 milliards d'euros de crédits pourris venant des PIGS. Donc sachons observer la félonie des dirigeants du Nord de l'Europe qui feignent de faire un cadeau à la Grèce avec une aide de 100 milliards pour lui éviter la banqueroute d'État.

Le second institut de financement hypothécaire d’Europe, la HRE - Hypo Real Estate domiciliée à Münich, a obtenu de la SoFFin un capital de 6,3 Mia d’euros. Mais pour cacher que la HRE était en faillite, elle a été nationalisée à 100% en octobre 2008. Cette nationalisation a coûté 95 Mia d’euros au contribuable allemand. La HRE s’appelle aujourd’hui Deutsche Pfandbriefbank. La HRE était très active à l'Est de l'Allemagne pour simuler une croissance par la bulle hypothécaire. Le régulateur allemand, d'habitude très à cheval sur les fondamentaux et les critères de Maastricht, avait laissé accorder des millions de crédits à des emprunteurs de mauvaise foi et insolvable dès le début. Une plainte a été déposée devant la Cour de Justice de l'Union Européenne (CJUE) contre l'État allemand pour avoir nationalisé HRE et lui avoir accordé 100 Milliards d'aide qui constitue une distorsion de libre concurrence. La Deutsche Pfandbriefbank, déjà nationalisée pour un coût de 100 milliards de $ sous son ancienne raison sociale Hypo Real Estate, est de nouveau en situation de faillite. Elle va créer d'ici quelques semaines sa propre bad bank dans laquelle elle va cantonner 210 Milliards de positions toxiques et pourries, soit encore 50% de ses actifs. En Allemagne ces informations graves sont disponibles.

5]   La crise de la IKB de Düsseldorf avait été rendue publique en juin 2007. Cette banque avait obtenu 11 Mia d’euros et 10 Mia de garantie de l’Etat. Cette crise de la banque IKB est due à sa société mère, la Banque publique KfW, qui avait enregistré d’énormes pertes. IKB avait été recapitalisée et revendue à perte à l’investisseur financier Lone Star qui ne parvient pas à assainir la situation et qui est entrain de la revendre.

6] La banque du Baden-Württemberg, la LBBW a reçu 5 Mia d’euros d’aide de l’Etat et une garantie de 12,7 Mia. La Commission Européenne a demandé que cette banque réduise sa taille. La LBBW va se défaire de 40% de ses actifs. Malgré les aides la LBBW a enregistré une perte de 1,48 Mia d’euros après une perte de 2,06 Mia en 2009.

7] Les Sparkassen (Caisses d’Epargne) et la WestLB du Land Nordrhein-Westfalen ont été aidées par le Land et le Bund (la fédération). Des papiers toxiques d’une valeur de 87 Mia d’euros ont été rachetés et déposés dans la Bad Bank, la SoFFin. La SoFFin a offert en plus 3 Mia d’euros d’aide directe à ces caisses d'épargne.

Ce paragraphe a relaté les actes de l'élite financière en Allemagne. Et en France? Pendant quinze ans, déjà nos étudiants des Grandes Écoles, parcours Finances/Banques, nous ont répété avec la bêtise de la jeunesse, en ce qui les concerne, que nous n'étions que des pauvres imbéciles. Maintenant, ils se sont pris d'amour pour le Durable et pour la Diversité. Ça rapporte du fric. Ils organisent des salons annuels de la diversité. Vous y trouverez des pauvres en poudre réengraissés avec des graisses végétales.

La faillite globale des systèmes bancaires et financiers est due à la libre circulation des capitaux. La mafia de l'Union Européenne épargne les Hedge Fonds et interdit le contrôle des marchés financiers. Les banques allemandes détiennent 100 Milliards d'euros de la dette grecque. Ainsi les obligations de l'État grec en faillite qui sont dans les banques allemandes en faillite vont indirectement être monétisées par la bad bank d'Allemagne. Les citoyens grecs ont d'ailleurs commencé le run sur les banques pour sortir leur argent des banques. Les banques françaises, suisses et italiennes détiennent avec les banques allemandes 70% des obligations d'État grecques. Si l'État allemand est autorisé à se porter garant pour les dettes des banques allemandes, il n'a pas le droit de le faire pour les dettes d'autres États. Donc la bad bank SoFFin va monétiser d'autres dettes des banques allemandes, pour que les positions toxiques grecques ne les fassent pas tomber encore plus bas.

Mais nous parlons des banques et de la criminalité financières de leurs activités spéculatives qui les ont conduits à la faillite. Ceci concerne cette économie post-réelle de la finance. En Allemagne les sociétés de leasing et de factoring vont maintenant aussi recevoir une aide de l'État. Ces entreprises financières et d'assurance des défaillances sur factures et traites travaillent dans l'économie réelle et sur les factures et impayés entre les entreprises. En période normale ces sociétés avancent et prennent à leur compte entre 80 et 90% des impayés. En ce moment elles couvrent moins de 60% du risque de la défaillance inter-entreprise. Les activités de leasing se sont effondrées de 30% parce que les entreprises n'investissent plus et que les banques ne prêtent plus pour des projets économiques réels. L'économie réelle va de plus en plus mal et tout aussi rapidement que la dette souveraine grecque ou portugaise. Ceci entrainera aussi et par voie directe du chômage.

La Band Bank de l'Allemagne, la SoFFin:

Depuis 1 an et ½ le Fonds de Sauvetage des banques, la SoFFin, lutte contre l’effondrement du système bancaire allemand. En toute discrétion la SoFFin a mis sur pieds la première Bad Bank en Allemagne. Il s'agit de la plus chère et de la plus mystérieuse des start-up allemande. Les allemands sont devenus des experts dans la défaisance, parce qu'ils avaient créé le plus grand syndic de faillite du monde, la Treuhand Anstalt, qui était chargée de liquider les entreprises et Kombinat de l'ancienne RDA.

La SoFFin est située dans une villa à Francfort. A la table ronde se retrouvent régulièrement la Chancelière Angela Merkel, des ministres, des Directeurs de banque, des capitaines d’industrie. On y parle de milliards autour d’une pizza livrée par un gamin exploité par un pizza-opérateur comme Pizza Hut. La SoFFin s’appelle officiellement „Bundesanstalt für Finanzmarktstabilisierung", ceci lui donne une aura de haute administration, mais l’ambiance y est celle d’une start-up, dont le budget gigantesque tourne autour de 480 Milliards d’euros, soit 200 Milliards de plus que le budget de l’Allemagne fédérale. La moyenne d’âge des 42 employés est de 36 ans. Dans le monde, il n’existe pas d’équivalent à la SoFFin. La SoFFin a été constituée en une nuit d’octobre 2008 après le sauvetage dramatique de la Hypo Real Estate.

Selon la SoFFin, "la crise pèse de tout son poids sur ses épaules alors que la population a refoulé en elle la crise, croit qu’elle s’est déjà atténuée et que la croissance est bientôt de retour. Mais les employés de la SoFFin connaissent la gravité de la crise, savent dans quelle situation inextricable se trouvent les instituts bancaires, connaissent les risques qui sont encore cachés dans leurs bilans. Il y a même des raisons très sérieuses qui nous permettent de d’annoncer que la crise va encore s’amplifier. Il n’y a pas une seule banque en Allemagne qui ait passé le cap".

Son rôle initial était d’accorder aux banques des garanties à hauteur de 400 Mia d’euros et d’injecter directement 80 Mia comme aide d’urgence. Les activités de Bad Bank ont été ajoutées discrètement à partir de l’été 2009. La SoFFin offre un genre de zone de stockage pour tous les titres et papiers, pour tous les CDS, MDS, ABS, et autres produits dérivés qui ne trouvent plus de preneur sur les marchés financiers et qui ont forcé les banques à dévaloriser des milliards d’actifs en étant poussées à la ruine. Les banques peuvent y déposer ces positions toxiques et tenter un nouveau départ. La SoFFin est pour les banques la seconde chance, voire la seule chance de s’en sortir. Vous voyez au travers de cette description presque autant banale que celle de la conduite du budget d’un ménage, comme la catastrophe est sous nos pieds. Je ne m’imagine pas que la situation française soit meilleure. Mais en France, nous avons heureusement une personne qui agit.



La moitié du personnel de la SoFFin provient de la BuBa (Bundebank), la banque centrale d’Allemagne. La SoFFin a été créée en une nuit, les embauches ont été réalisées avec la même précipitation. A l’inauguration de la SoFFin, personne ne connaissait sa mission et sa fonction. Le siège de la BuBa n'est qu’à quelques mètres de la SoFFin et cet espace hygiénique permet aux employés respectifs de ne pas se postillonner dessus quand ils s’échangent les poubelles contre de la fraiche.


Avec la crise budgétaire et obligataire grecque, les élites européennes rappellent l'existence de la clause du no bail out qui fonde le Pacte de Croissance et de Stabilité de Dublin et les critères de Maastricht pour l'euro. La clause de no bail out interdit aux pays membres de la Zone Euro de sauver un autre pays de l'Euro. Un sauvetage interne à l'Europe n'a pas été prévu et vous souvenez des récentes querelles entre Sarkozy/Merkel et Lagarde/Schäuble. Les bad bank dans les États Membres de la Zone Euro sont tout autant illégales en vertu du droit européen et communautaire, elles sont une entrave à la "concurrence libre et non-faussée qui crée des richesses et tend au plein emploi". Mais vous voyez avec quelle souplesse la libre concurrence est contournée et que ces aides directes gouvernementales et ces opting out de fait dépassent de très loin les désirs de liberté catallactique du Royaume-Uni et de l'Irlande et de l'AELE. Par contre la Commission de Bruxelles continue son forcing pour privatiser les services publics, les services de santé, les SIG (Services d'Intérêt Général) pour faire une compote de pauvres au service des banques. L'Europe est une holding de défaisance et reste une agence de transfert et de privation des richesses, des savoirs et des pouvoirs. La villa de la SoFFin appartient à la BuBa. Dans les combles habitent des étudiants stagiaires qui font leur volontariat non payé à la BuBa. Les chaises, les tables, les agrafeuses sont fournies par la BuBa, seuls les pizzas et les sushis viennent de l'extérieur. Clause de confidentialité absolue pour les employés, sinon à quelques mètres de là, les cotations de ces banques à scandales s'effondrent. On n'y parle pas de déchetterie de positions toxiques mais de portefeuilles délocalisés ("das ausgelagerte Portofolio"). Personne n'y joue de Moritat. (Photo: Chepstow, Pays de Galles, 2007)

La Bad Bank SoFFin est née d’après une loi votée le 23 juillet 2009 au Bundestag de Berlin. La Loi ne contenant aucun article ni paragraphe s’intitule "Loi pour la poursuite de la stabilisation des marchés financiers" - "Gesetz zur Fortentwicklung der Finanzmarktstabilisierung". Des Teams de spécialistes ont tout inventé et codifié. Le Groupe de Travail "Operationalisation" réfléchit à l’action concrète de ses employés. Il n’existe pas de modèle ni de référence, tout est à inventer. Le droit communautaire européen, le Pacte de Dublin, le Traité de Maastricht, la BCE, ECOFIN, l'Euro-Groupe n’ont jamais prévu une telle situation.

Angela Merkel et son cabinet de la Grande Coalition ainsi que son nouveau cabinet avaient supplié les banques d'accepter les liquidités du Bund, mais aucune banque ne voulait faire le 1er pas de peur de voir sa cotation s'effondrer. Les banques s'approchaient de la banqueroute et ne prêtaient plus. En Allemagne, les dissimulations dans les bilans semblaient ne pas passer dans les médias et le scandale avait été dénoncé par le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 26 avril 2009. Le FAZ a titré son article comme suit: "Verlust der Dresdner Bank verschwunden " (Disparition de la perte de la Dresdner Bank). En effet des trous dans les bilans d'un rapport trimestriel à l'autre étaient de 6,3 milliard d'euros pour la Dresdner Bank, de 6,4 milliards d'euros pour Allianz, pour la Commerzbank, etc... On parlait en 2009 en Allemagne du "Phantomquartal", du trimestre fantôme. Les comptabilités commencaient ou s'arrêtaient à des dates saugrenues, d'autant plus que pour aider au sauvetage il y avait eu des fusions, si bien que le bilan consolidé des nouveaux groupes avaient des trous. La partialité des commissaires aux compte et des audits KPMG et PricewaterhouseCoopers (PwC), qui ont supervisé les fusions et signé les rapports d'activité, avait été publiquement gravement mise en cause en Allemagne. Souvenez-vous aussi de la fusion ordonnée d'en haut de la Banque Populaire et de la Caisse d'Épargne. On avait annoncé en France "une perte pouvant exister", mais on nous avait dit dans tous les médias français "que cette perte n'est pas connue pour l'instant". Peut-on fusionner deux banques sans connaître les bilans comptables et avec des rapports d'activité maculés de trous? La crise a tout pour plaire aux banques, qui deviennent encore plus too big to fail grâce aux fusions aidées par les gouvernements et non contredites par les Régulateurs ni la Commission européenne à la Concurrence (Graphique animé). Le too big to fail est une assurance-vie pour les banques payées sur le budget des États, par les contribuables et par deux générations futures.

Angela Merkel avait même menacé de nationaliser totalement ou partiellement les banques si elles ne demandaient pas d'elles-mêmes le soutien de l'État. Rien n'y fit. Mais le lendemain même de la création de la SoFFin, la WestLB s'est présentée avec sa requête et les autres banques ont suivi. Aujourd'hui, la SoFFin est ouverte 24h sur 24, et ceci n'est pas un de mes "bonmots". Les Teams sautent d'une deadline à une autre deadline et les dossiers sont bouclés just-in-time lors du Photo-Finish. Autour de tables rondes improvisées se regroupent à chaque fois les banquiers et leurs actionnaires, les représentants du gouvernement, de la BuBa, de la Commission de Bruxelles et de l’autorité allemande de régulation, la BaFin. Chacun est secondé d’avocats et de conseillers, d’auditeurs internes, de commissaires aux comptes et de consultants. Depuis juillet 2009, c'est une Rave-Party de criminels financiers et de juristes, tous en cravate, un seizième de pizza entre les doigts, et assis sur des piles de cartons comme dans une vraie start-up ou un "apéro populaire". Un morceau de pizza tombe à terre, et oups, une banque fait faillite. Il n'y a pas de droit à l'erreur, et les souris et les acariens n'ont rien à espérer. Même T i n a est désœuvrée, il n’y a pas de place pour There is no alternative, tout roule, tout s’écroule de manière chirurgicale. L'objectif idéal pour la SoFFin est de pouvoir écouler dans un jour futur sur les marchés financiers ces milliards de positions toxiques en ne faisant pas de perte. La HRE a délocalisé 210 Milliards dans la SoFFin, soit presque le budget annuel de la République Fédérale d’Allemagne. En octobre 2008, la SoFFin a repris en entier la HRE et lui a encore injecté 100 Milliards d'euros. Aujourd'hui la HRE vaut encore moins qu'elle ne valait lors de sa nationalisation. Officiellement il n'y a que la WestLB et la HRE qui se trouvent sous les bons offices de la SoFFin. Les autres instituts bancaires communiquent en terme d'image.

Axel Weber, Président de la BuBa, la Banque Centrale d'Allemagne, est un des fondateurs de la Bad Bank SoFFin et pense officiellement pérenniser cette institution sous la forme d’un Fonds de Crise. De toute manière la Bad Bank a entassé dans ses poubelles des "valeurs" mobilières qui arriveront à maturité dans 80 ans. Ils ne pourront pas être revendus avant sur e-Bay (Photo à gauche et lien). Et aucun des employés ne vivra jamais l’apurement de tous les comptes, une vie professionnelle et de têtard n’y suffira pas.

La Bad Bank des USA:

Aux USA la distance entre la bad bank et la banque centrale, la Fed' n’est même pas respectée. C’est la Fed qui a pris en charge le rôle de Bad Bank avec les différents plans TARP, TALF et PPIP par lesquels elle a racheté 4600 Milliards de $ de positions toxiques et elle offre des liquidités aux systèmes bancaires et d’assurance: swapping asset for cash. Ces 4600 Mia représentent 32% du PIB des USA et 130% du budget fédéral. Ces chiffres ne comportent pas les aides de stimulation économique ou les bail out de groupes comme GM, Chrysler, ni les chiffres des instituts de crédit hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac qui ont délocalisé à la Fed 1400 Mia de $ de crédits pourris. 14.000 Milliards ont été dépensés aux USA pour ces bail out réalisés avec l'argent des contribuables et les T-Bonds, les Bons du Trésor US, et il est mathématiquement impossible de les rembourser quand ils arriveront à maturité. Eux aussi se retrouveront sur eBay d'ici quelques décennies. En réalité, toutes les positions toxiques rachetées par la Fed' représentent 50% des "asset" de la Fed'. La Fed, qui est une entreprise privée divisée en 12 districts et dont les banques de ces districts sont actionnaires, est donc en réalité en banqueroute puisque 50% de ses assets sont des dettes pourries de ces banques actionnaires, des CDS, MBS, RMBS... rachetés contre des liquidités, et qui ne valent rien. Donc les USA sont en banqueroute. La Fed et les USA ont en réalité perdu depuis longtemps le AAA.

Au dessus de la Fed' il y a le Congrès américain. Il n'y a jamais eu aux USA l'Indépendance de la Banque Centrale, pourtant les statuts de la BCE ont été imposés sur ce principe en ayant prétendu copier le modèle de la Fed'. Aux USA, c'est le Congrès qui a le pouvoir de création monétaire depuis le "Farewell Address" de 1837 du Président Andrew Jackson. Le principe de "l'Indépendance de la Banque Centrale" est un principe de la laisser être manipulée par les lobbies et les banques because "State is bad" comme le pense Hayek. Les 6 plus grandes banques américaines regroupent 80% des contrats effectués sur les produits financiers dérivés comme les CDS. Ces 80% représentent 63% du PIB des USA. Leur objectif est la création monétaire pour nourrir la bulle des CDS et non pas pour innerver l'économie travaillante et productive. Et quand les banques se trouvent dans l'impasse, le PPT - Plunge protection Team intervient pour manipuler et soutenir les cours à Wall Street. Le Dow Jones est donc remonté à 11000, autant qu'en septembre 2008, et tout ceci pour une économie dépressive et avec un index de l'échange maritime transcontinental qui est passé de 12000 à 2920 et qui stagne dans le bas depuis septembre 2008 (voir et utiliser au bas de la page le graphique du Baltic Dry Index).

Ainsi, l'action du trio mafieux de Wall-Street, Obama-Geithner-Bernanke, n'a permis que la "jobless recovery" des faux "green shoots", les illusoires reprises sans emploi, et la constitution d'une nouvelle bulle spéculative avec l'argent public offert à taux zéro et qui n'est allé que tourner en rond dans le circuit fermé des marchés des capitaux. Au sujet de la reprise du Dow Jones au-dessus de 10.000 points, il faut rappeler sur le graphique ci-dessous ce qui s'est produit entre le Black Tuesday de 1929 et 1932. Ce n'était qu'un "Short Jobless Recovery". Actuellement les politiques de relance font bien pire, puisque les injections "keynésiennes" ne servent qu'aux zombie banques pour leur trésorerie. L'argent prêté à taux zéro aux banques pour qu'elles fassent leurs œuvres pathologiques de spéculation financière est une licence d'exploitation de casino qui leur est offerte gratuitement par l'État. Au nom de la Libre circulation des capitaux et des services financiers, aucune contrepartie ne leur est demandée pour soutenir l'économie réelle. Mesurées aux marges bénéficiaires actuelles, les actions du S&P-500 n'ont par exemple jamais été aussi chères aujourd'hui que depuis ces 100 dernières années. Entre temps les entreprises "valent" 140 fois leur bénéfice annuel, une valeur normale est de 30. Quelle éclatante bulle! Mais les "liquidités" offertes à un taux de 0% et à un taux relatif négatif de 20% sont détournées de l'économie "réelle" vers cette spéculation post-réelle et simplement financière. Ce modèle de "reprise" s'appelle Bulle Échoïque ou bulle-écho, comme les 7 "short recoveries" de la Grande Dépression (graphique à droite). Les banques centrales engraissent les banques et les spéculateurs sur le compte des contribuables et de deux générations futures. 2010 sera comme 1930. L'année 11 comme 31. En pire.

Les green-shoots que l'on voudrait voir dans l'augmentation de la valeur des actions sont en plus le fruit de manipulations du marché par une autorité gouvernementale de faussaires créée avec l’Executive Order 12631 par Ronald Reagan en octobre 1987 pour éviter un effondrement de Wall Street: il s'agit d'un groupe informel, mais qui porte un nom, c'est le PPT (wiki), le Plunge Protection Team dans lequel siège le Secrétaire au Trésor, le Directeur de la Fed', le Directeur de la première autorité de surveillance des marchés SEC, et le Directeur de la seconde autorité de surveillance des marchés Commodity Futures Trading Commission et... des membres de l'Exécutif de la Goldman Sachs. L'activité de la PPT, appelée un peu moins officieusement la Working Group on Financial Markets, est simple. Elle achète en masse des actions avec de l'argent imprimé par la Fed'. Ainsi la raréfaction artificielle des actions sur les marchés financiers conduit à une augmentation conditionnée et totalement faussée de leur valeur, et à l'illusion de leur bonne santé. Hank Paulson, qui a précédé Timothy Geithner au Secrétariat au Trésor, a remis en veille la PPT à partir de 2007 face à la volatilité des marchés qui redevenait dangereuse. Ladite Crise des Subprimes a commencé en 2006, il y a déjà plus de 4 ans. La PPT est donc en réalité le maître d'œuvre autoritaire du rallye boursier depuis février 2009 qui a apporté une augmentation de la valeur (négociée) des actions de 6 trillions de $, soit 6000 milliards, tout ceci avec l'argent public existant ou qui sera de la dette pour deux générations à venir. Les naïfs qui croient ou font croire à la rationalité de la concurrence et à la main invisible ou vibrante du marché vous forcent par tous les moyens à vous faire renforcer en vous la foi dans l'économie de marché, où la concurrence libre et non faussée qui apporte la création de richesses et tend au plein emploi. La PPT est sous l'autorité d'Obama. Son gang s'est chargé de réaliser par les deux bouts la dépossession systémique du peuple américain: d'un côté il a réalisé la plus grand transfert de l'histoire des USA de la dette privée dans la dette publique, et d'un autre côté il réalise le plus grands transfert de la dette publique vers de la création de richesse sur les marchés financiers. Dans les deux cas, c'est le contribuable qui paye. Ces instruments officiels de criminalité financière n'ont pas réussi à réduire pour autant les positions toxiques des systèmes bancaires qui sont toujours de 16,5 trillions de $ (16500 milliards) selon le dernier rapport de la Fed'.

La source de tous le système de crédit de mauvaise foi est le Congrès américain et ses représentants élus par le peuple. Le Congrès a créé le système de la Fed' et le système des organismes semi-public privilégiés comme Fannie Mae, Freddie Mac, Ginnie Mae, Sallie Mae, la FHA - Federal Housing Administration, la FHLB - Federal Home Loan Banks. Même l'ancien Président de la Fed', Alan Greenspan parlait d'eux en disant "the big fat gap". Depuis août 2008, le Congrès US est responsable de 75% de la création de la dette américaine en continuant à encourager l'octroi de crédits hypothécaires immobiliers alors que dans le même temps 4,5 millions de maisons individuelles vont encore être saisies en 2010. En 2009 les USA ont accordé des crédits hypothécaires adossés sur des titres, les MBS - Mortgage Backed Securities, équivalents à 49,6% du PIB américain. Dans la même période l'Allemagne en a accordés pour 0,2% du PIB allemand. L'administration Obama commet des actes 1000 fois plus dramatiques que l'administration Bush/Paulson/Greenspan. La plus grosse bulle de tous les temps est créée par Obama/Geithner/Bernanke. L'effondrement sera à la même échelle. Il n'y aura pas de reprise aux USA avant une vingtaine d'années, soit vers 2030.

Pourtant, les voix du regret se font entendre aussi aux USA. Un vent de panique a soufflé à Wall Street, quand l'autorité de surveillance des opérations boursières, la SEC, a annoncé le 16 avril 2010 qu'elle allait traduire en justice les dirigeants de la Goldman Sachs à cause de leurs manœuvres dolosives et falsifications en rapport avec les produits financiers dérivés complexes comme des CDO empaquetés avec des CDS. Goldman Sachs et l'un de ses responsables, le vice-président français Fabrice Tourre, sont accusés d'avoir fait "des déclarations trompeuses et passé sous silence des faits essentiels sur certains produits financiers liés aux prêts subprimes au moment où le marché de l'immobilier résidentiel américain commençait à chuter". Des terroristes financiers fantômes et corrompus ont fait couler des spéculateurs fantômes au profit d'autres spéculateurs fantômes. La SEC poursuit ses investigations et a annoncé vouloir porter plainte contre d'autres banques. Quand la SEC s'occupera de la Fed' ce sera la guerre civile ou sur un pays étranger. Parce que la Fed' est l'un... des principaux acheteurs des... Bons du Trésor américain pour inonder les USA de liquidités en billets de contrefaçon avec l'espoir infondé de créer la relance économique. C'est le dévoiement total du keynésianisme.

La bad bank de la BCE ou "monétiser" les "dettes" des banques:

(ce § est en cours de rédaction)

Pour expliquer comment la Commission de Bruxelles va violer le Traité de Lisbonne, le Pacte de Stabilité et de Croissance établissant l'Euro, le Traité de Maastricht... et les directives précédentes, il est plus simple de citer Natixis qui gère sa bad bank depuis plus d'un an.

Dans son Flash du 6 mars 2009, Natixis dans la tourmente et sombrant dans la faillite avait déjà posé les "bonnes" questions:

début de la citation >>>

"Pourquoi la BCE hésite tant à acheter des actifs ?

Alors qu’ils sont techniquement possibles, que plusieurs banques centrales ont franchi ce pas, et que le conseil des gouverneurs dit mener la discussion depuis quatre mois, la BCE n’achète toujours pas d’actifs (dettes ou actions). Nous soulevons ici les questions de principe que pose cet instrument non conventionnel et prospectons sur les réponses que la BCE pourrait trouver:

  • Pourquoi réaliser des achats fermes, puisque seulement 15% des actifs éligibles sont pris en pension ? Réponse : pour aider le marché à (re)trouver un prix.
  • La BCE prendrait-elle un risque par des achats fermes ? Réponse: pas plus de risque de crédit qu’en prenant les actifs en pension, mais un risque d’illiquidité.
  • La BCE peut-elle contourner les banques sans créer d’asymétrie ? Réponse : non, mais la politique monétaire par les taux n’est pas symétrique non plus.
  • A quoi servirait-il à la BCE de financer directement l’économie, quand la dette marchande ne représente que 3% du passif des entreprises?

Réponse: rendre les entreprises moins dépendantes des banques (credit easing). On le voit, l’assouplissement du crédit par la BCE est peu évident. Il ne faudra en aucun cas délaisser la politique de taux.

La BCE est indécise sur les achats fermes En matière de politique monétaire non conventionnelle, les banques centrales sont créatives:

  • La Banque du Japon (BoJ) achète des actions, celles des banques et celles des entreprises détenues par les banques
  • La Réserve fédérale américaine (Fed) achète des billets de trésorerie et les dettes émises par les agences de refinancement hypothécaire
  • La Banque d’Angleterre (BoE) achète la dette à court terme des entreprises et bientôt des titres du Trésor
  • La Banque nationale Suisse (BNS) émet des certificats de dette pour financer le rachat des actifs toxiques.

La BCE n’est pas en reste en matière de politique monétaire non conventionnelle et elle s’est particulièrement engagée dans la voie de l’assouplissement quantitatif pour endiguer les tensions sur le marché interbancaire. Mais elle n’a toujours pas franchi le pas des achats fermes, donc de l’assouplissement du crédit, alors que pourtant le conseil des gouverneurs dit mener une telle discussion depuis maintenant quatre mois. Techniquement, rien ne s’oppose aux achats fermes par la BCE, à l’exception des dettes publiques sur le marché primaire et des actions. Nous énumérons ici les principales questions de principe que posent les achats fermes à la BCE, pour tenter de comprendre son indécision".

<<< Fin de la citation

Et les bad banks de France?

Le Chairman Prince-Président a dit le 1er mars 2009 à Bruxelles ceci: "Est-ce que la France va avoir recours à ce que l'on appelle la "bad bank"? Non, nous préférons agir en encourageant les banques à prêter aux entreprises et aux ménages plutôt qu'en transférant sur le budget de l'Etat les pertes liées à des investissements passés dans des actifs américains douteux. Au fond, il s'agit pour nous de protéger le contribuable et c'est ce que nous avons fait bien sûr avec Dexia comme récemment avec les Caisses d'Épargne et les Banques Populaires. Faire une "bad bank", cela consiste à dire : voilà, une banque a fait des mauvais choix d'investissements, s'est perdue dans des actifs douteux aux États-Unis, eh bien désormais c'est le contribuable qui va payer en lieu et place des actionnaires de la banque."

Juste avant que AIG ne fasse faillite, la Société Générale lui avait acheté des CDS pour un montant de 62 Milliards de $. Il y a donc déjà au moins 62 Mia de positions toxiques dans la Société Générale. Mais la Société Générale avait fanfaronné il y a quelques mois en annonçant avoir déjà remboursé l'aide gouvernementale dont le montant n'était par exemple qu'une fraction de ces 62 Mia.

La Société Générale rapatrie en France TOUTES ses pertes et les vend au fisc et au Trésor Public.


1] Inter Conseil Europe
de la Société Générale: Les banques n'auront aucun mal à quitter les paradis fiscaux et à respecter le délai du 31 mars 2010 pour quitter les pays qui figurent sur la liste grise de l'OCDE. Les banques vont bientôt organiser une opération séduction en ce sens avec des campagnes publicitaires bucoliques. La Société Générale prouve déjà son patriotisme français et a annoncé au début de l'année qu'elle va créer entre juillet et octobre 2010 sa bad bank dans laquelle elle va rapatrier en France toutes ses positions toxiques qu'elle évalue à 35 Mia d'euros. Ceci lui permettra de "regrouper en une entité unique ces actifs peu liquides et lui permettra d'en optimiser leur gestion et leur fiscalité". La Société Générale pourra donc déduire les pertes de son résultat imposable en France. La Société Générale dispose de deux paradis fiscaux: en off shore pour les bénéfices non imposés en France, et un paradis fiscal en France pour les pertes déduisibles de l'impôt. Nous comprenons mieux pourquoi la Société Générale avait appelé ses clients dans le Telegraph du 18 novembre 2009 à se préparer à l'Effondrement Global économique et financier en exposant le "Worst-case debt scenario". La "structure de cantonnement" de la bad bank de la Société Générale sera domiciliée à La Défense dans l'une des ses filiales nommée Inter Conseil Europe. On ne connait pas la taille réelle des actifs cantonnés de cette bad bank mais on estime qu'elle sera de taille comparable celle de la bad bank de la banque d'investissement Natixis.

Si vous cherchez sur google Société Générale bad bank mon site est en A3 et A4.
Face à la petitesse d'un bloggeur indépendant et libre vous mesurez l'immensité de la médiocrité de notre démocratie?

2] Gestion Active des Portefeuilles Cantonnés
- GAPC de Natixis / Banque Populaire Caisse d'Épargne a été créée en août 2009. Natixis est détenue à 72% par le groupe bancaire BPCE issu de la fusion de la Caisse d'Épargne et de la Banque Populaire. La bad bank Natixis héberge 55 Mia d'euros d'assets toxiques. La bad bank de Natixis est un "canton" baptisé "GAPC - Gestion Active des Portefeuilles Cantonnés". Vous comprenez que ces banques sont en réalité en situation de faillite comptable et ne peuvent pas dégager de bénéfices. François Pérol, nommé par le Chairman-Prince Président, est président du directoire de BPCE et président du conseil d'administration de Natixis et a jugé que la garantie sur le portefeuille GAPC avait les mêmes effets qu'une cession du portefeuille à BPCE. La taille réelle de cette bad bank n'a jamais été publiée.

Pourtant, dans cette période d'illusion de reprise économique où seuls les cours de la Bourse ont retrouvé les niveaux du début de l'année 2009, BNP-Paribas et la Société Générale ont "remboursé" au gouvernement français les aides publiques de sauvegarde des banques en rachetant comme convenu à un taux fixé à l'avance les actions préférentielles obtenues en échange de cette aide par l'État. L'État français avait fait 400 millions d'euros de bénéfice, mais la BNP et la Société Générale avaient fait 12 milliards de bénéfice avec cette "aide". En octobre 2009 le Parlement français avait voté "par erreur" une Loi pour taxer ces bénéfices, mais deux jours après le Parlement a voté une Loi annulant cette Loi.

La fusion en France de la Caisse d'Épargne et de la Banque Populaire est un bon cas d'école de ces bail outs magiques. Cette fusion (CEBP) est entrée officiellement en vigueur le lundi 23 février 2009, l'État avait recapitalisé à hauteur de 20% ce groupe, mais les positions négatives catastrophiques, les pertes de la filiale Natixis, n'ont jamais été vraiment révélées... La confusion privé / public et la continuité de l'État ont été assurées par Monsieur Pérol, ami personnel du chairman prince-président français. L'État français avait feint d'acheter le chat dans le sac. Ce n'est qu'une feinte, c'est une manière de rapatrier en métropole toutes les activités spéculatives de hedge fonds des filiales de ces deux banques, de racheter les titres toxiques dans une forme de bad bank, de redonner une "santé" financière apparente à ces deux groupes en éliminant du bilan consolidé ces positions toxiques impactées et de les faire payer par le budget de l'État et le contribuable et les générations suivantes. Le rachat de titres pourris est aussi une manière de monétiser la dette et porte le nom de Qualitative Easing. L'État "qui était en faillite" en juin 2008 selon le 1er Ministre F. Fillion et bien avant l'éclatement de la crise en Europe continentale, cet État qui n'était pas disposé à aider les services publics, dépense des sommes astronomiques pour racheter de la merde déposée par le système spéculatif irresponsable et cautionné par tous les partis politiques comme l'incontournable nécessaire. Une fois de plus je rappelle, que l'électeur est adulte et qu'il a laissé tous les partis de droite à gauche composer avec cette organisation systémique "qui tend au plein-emploi et apporte croissance et bien-être". Avant l'été 2009 il y a eu des wildcat strikes (grèves sauvages non cautionnées par les syndicats) et des émeutes en Irlande et au Royaume-Uni comme à la Sodimatex en France en avril 2010. Émeutes contre qui? Contre soi-même? L'électeur avait préféré écouter les sirènes, il va maintenant se frapper lui-même sur la tête par personne interposée? Sur certains portails agrégateurs de contestations, j'en énerve certains avec ma confiance en l'information, l'engagement et la responsabilité politique des citoyens. L'africain est victime des régimes politiques, l'Européen a choisi son régime politique et son modèle de "concurrence libre et non faussée". Le TSE ne serait jamais passé en France si les sénateurs et députés PS n'avaient pas laissé le gouvernement en place agir au Congrès de Versailles du 4 février 2008. L'Europe est même plus active que les USA dans le domaine de la globalisation appauvrissante.

Banqueroute de l'Hémisphère Nord, Grande Dépression 2

Le Club de défaisance français a créé des fusions miraculeuses entre des banques, la Caisse d'Épargne avec la Banque Populaire d'une part, la BNP Paribas avec la Fortis d'autre part, etc... et vous a fait croire qu'il a créé "la plus grande banque d'Europe" et vous a vendu ce prédicat comme un gage de félicité globale et indicible de toute puissance qui tend de manière libre et non faussée vers le Graal du plein emploi et du bien-être en vous racontant que leurs dettes vont être publiées ultérieurement bien que l'État en devient actionnaire. Le bilan de chacune des banques a été maquillé, la part de la bulle des CDS / CDO détenue par chacune de ces banques n'a pas été évaluée parce qu'il est autorisé actuellement "d'assouplir" légalement les normes comptables IFRS et des Recommandations de Bâle 2, afin d'enjoliver la valeur au jour le jour du bilan (Zeitwertbilanzierung en allemand, mark to market en anglais). Je vous entretiens régulièrement de la falsification comptable légalement autorisée depuis 2 ans par les organismes internationaux des normes comptables. Il est bon que le Wall Street Journal le rappelle de temps en temps: sur ces 5 derniers trimestres, les banques américaines ont sous-évalué de 42% leurs pertes. Pourquoi ne pas le faire quand le Secrétaire américain au Trésor, Tim Geithner l'a fait publiquement avec son Stress Test des 19 banques. Le Club de défaisance du G20, qui dispose de sa flottille d'avisos-escorteurs comme les Lyons'Club, Rotary, Kiwanis, Merkel, Sarkozy..., est entrain d'organiser une pyramide de la falsification bilanaire à la Madoff-Ponzi, du détournement des actifs encore sains, de la redirection secrète des dettes vers le Trésor public qui les rachète pour refinancer ces banques déjà trop pleines et qui confisquent les liquidités pour se refaire une santé agréée par leurs actionnaires et les agences de notations. Les banques & assurances, purgées plusieurs fois depuis 2 ans brillent en faisant croire à des profits, quand elles publient et si elles publient leurs bilans. Les banques communiquent sur des remboursements de leur part à l'État, mais ces remboursements ne correspondent pas à la recapitalisation directe ou indirecte de ces banques par l'État.

Mais avec cette vague de fusions et restructurations du système financier, Timothy Geithner, Secrétaire américain au Trésor, a transformé les troubled assets, actifs toxiques, en legacy assets, actifs légués, dans son x-ième plan appellé PPIP. En sachant que la bulle des produits dérivés financiers comme les CDS/CDO est estimée à 620.000 milliards pour la planète entière, ont s'aperçoit qu'il est facile pour la complexion américano-brownienne de piper les dés. Il suffit de mentir aujourd'hui, de mater les soulèvements sociaux demain, puis de faire payer les générations futures. Le club de défaisance avec ses petits gonfaloniers néo-libéraux privés et nationalisés est entrain de relocaliser vers les dettes cumulées publiques l'aspic venimeux de la bulle planétaire des CDS / CDO et va faire peser le remboursement des dettes, dont la publication est maintenue dans le niveau glauque et sous-marin d'un avenir non daté, jusqu'en 2029 au moins sur les impôts et les déficits budgétaires de deux prochaines générations à venir à moins d'organiser une hyperinflation qui aura le même effet, c'est à dire faire payer par les habitants des pays le vol pyramidal des entreprises privées soutenues par l'État en quête de continuité. L'État préfère transférer la bulle planétaire des dettes et assets pourris du secteur privé, avant son éclatement, à une bulle publique pour organiser un deleveraging, une atténuation de l'effet de levier, en se prenant pour un apprenti sorcier et en ne se rendant pas compte qu'il organise un Weimar II au lieu de lancer au travers de la représentation démocratique de l'ONU un Bretton Woods II qui n'organise pas un trickle up effect (cherchez trickle down effect et effet de percolation) pour le compte d'une puissance dominante gérée par le club de défaisance d'un G20+. Vous connaissez le G24, le vrai, celui des pauvres et son "Groupe Intergouvernemental des 24 pour les questions monétaires internationales et le développement"? Et la Déclaration de la 7ème édition du Forum des Peuples de Koulikoro au Mali en juillet 2008?

Ceux qui croient voir un retour subit de l'amour de l'État pour la Chose Publique doivent tout aussi violemment se détromper. Le "State is bad" initié par "The road of serfdom" de von Hayek, puis de l'École de Chicago, le Consensus de Washington, Ronald Reagan, Margaret Thatcher, Tony Blair, Jean Monnet, Gerhard Schröder, Lionel Jospin qui a vendu les services publiques au secteur privatisé en respect personnel et de gauche à l'AGCS, l'accord parallèle à l'OMC,... tout ceci n'a pas empêché la consolidation du retour du Titre III du TCE, rejeté par le NON français au référendum européen, bétonné dans le transfert copié-collé du Traité de Lisbonne imposé par la gauche abstentionniste au Congrès de Versailles de février 2008. Car l'État, empressé de sauver les tricheurs systémiques, spéculateurs et escrocs conserve toujours une certaine idée de l'État, et va légitimer sa gauche-attitude passagère de nationalisation, par les caisses vides d'un budget en faillite qui ne permettra plus de maintenir les services publics et qui forcera des coupes violentes et de très fortes augmentations d'impôt comme en Irlande. Pour contenancer préventivement les futurs millions de déçus du bail out de Sarkozy face à la gestion versatile de crise et au chômage de masse, l'État fait appel à sa conscience supérieure déléguée, celle de l'OCDE qui continue à dérouler son bréviaire sur ses masses incultes et vénales. Si la rétention de l'espoir pour un État Nouveau et la contention des renouveaux de la conscience civique et politique ne devaient pas fonctionner, l'État saura organiser ses minériades roumaines privées pour conserver son Régime, à l'image de son laboratoire doom-toom d'Outre-mer où il s'essaye, pour garder en haleine son liberal fighting spirit, à se faire peur pour voir où se trouverait le point de sécession et pour étouffer dans l'œuf une éventuelle résilience créative des peuples. Les petites-gens sont toutes des nano-bonsaï qui vont ouvrir grand la bouche affamée et le porte-monnaie pour payer les frasques des flambeurs du casino et les croupiers du gouvernement.

Dans un rapport du 3 mars 2009 intitulé "Going for Growth" et rédigé par l'OCDE, cette organisation lance tous azimuts un cycle de vives recommandations destinées à entrainer les pays dans l'intensification de la libéralisation du commerce alors que tellement de voix de la société civile, de gouvernementaux, du secteur bancaire, du réseau industriel conjurent en même temps l'État d'intervenir à leurs côtés pour leur offrir sans contre-partie une aide financière, fiscale et conjoncturelle. La libre concurrence mondiale se ferait encore mieux pour eux si la politique de subvention du secteur agricole s'étendait à tous les secteurs industriels et commerciaux pour renforcer leur position concurrentielle dans le grand commerce libre, international et non faussé. Le club de défaisance du G20 montre une fois de plus son vrai visage. Il n'a pas l'intention de se soumettre aux lois de la libre concurrence quand il se sent lui-même menacé par elles, et il s'affaire à prendre sur les concurrents des parts de marché par tous les moyens. Les plus faibles comme les PED (Pays en Développement) et les Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), mais aussi les Pays de l'Europe de l'Est, n'ont qu'à bien se tenir et s'en retourner à sarcler la terre, la rizière ou le dvor, et à importer un maximum de produits manufacturés provenant des pays industrialisés.

Partout dans le monde, en comptabilité nationale, toutes ces aides aux banques ne figurent pas pour l'instant dans le déficit budgétaire annuel ni dans les dettes cumulées des États souverains. Les populations n'ont pas conscience de ce qu'elles auront à rembourser sur deux générations.

Pour faire diversion, l'Allemagne veut arriver au G20 de Toronto en juin 2010 avec un projet bouclé. Elle va instaurer un Fonds de Risque bancaire alimenté avec un impôt prélevé sur les bénéfices des banques. Mais cette taxe ne rapporterait que 1,2 Milliards d'euros, une somme qui n'est pas comparable avec les aides directes, les garanties et le swapping assest for cash effectué par la bad bank SoFFin. Un tel fonds, s'il n'est pas accompagné de mesures de régulation et de contrôle des activités bancaires ne sert à rien. Le laissez-faire bancaire sera stimulé avec ce nouvel impôt comme avec un nouvel outil, les Coco-Bonds, dont je vous entretiendrai dans un autre article. A l'opposé, la Taxe Tobin-Spahn casserait à la source les comportements spéculatifs et ramènerait les moyens financiers dans l'économie réelle et le Travail pour faire du PIB requalifié. Nous pourrons nous passer d'une réflexion sur la "Décroissance" comme celle d'un groupe politique vert qui s'est présenté aux dernières élections régionales, mais nous n'avons même pas entamé une réflexion sur un Green Bail Out, sur un Green New Deal, sur une Croissance Requalifiée de l'économie post-réelle vers le PIB naturel, économique et commercial qui est l'expression du Travail, de la Valeur Travail, de la Valeur Ajoutée par le Travail, de la Reconnaissance de la Valeur Travail. Le G20 de Londres de mars 2009 avait aussi consacré le déni du paquet climatique.

Dans un tel climat ordinaire de faillite généralisée il est étonnant que les assurances sur les défaillances des crédits, les CDS, ont été multipliées sur les défaillances des dettes souveraines et donc des banqueroutes d'État, non seulement pour la Grèce, mais aussi pour l'Italie, l'Allemagne, la France, les USA, etc. L'investisseur spéculant s'assure avec des CDS-Credit Defrault Swap contre le défaut de paiement de ces États auprès de banques qui se sont adossées sur la garantie de fait offerte par ces États parce qu'elles sont too big to fail et la garantie du bail out une fois que l'insolvabilité de la banque est révélée. Quand intervient l'incident de paiement d'un État, le défaut de crédit, la cessation de paiement, l'assurance CDS sera aussi sans valeur. Parce que le CDS est adossé sur la garantie d'un État en faillite, donc elle est adossée sur rien, puisque l'État ne peut pas non plus soutenir la banque: ceci est toujours la pyramide Ponzi-Madoff (voir le schéma des CDS ici). Les banques qui ont acheté les Bons du Trésor émis par ces États ont tout autant acheté des assurances CDS sur ces Bons du Trésor. Les banques se sont donc mis deux fois en faillite en une seule opération de spéculation à facettes doubles.

Que se passera-t-il quand les Etats seront en cessation de paiement? Celle-ci résulte de l'incapacité ou de la volonté de ne pas rembourser partiellement ou en totalité les dettes de l'Etat. Tous les pays industrialisés se dirigent vers la banqueroute d'État plus ou moins rapidement et plus ou moins gravement. Des demi-faillites comme pour les Pays Baltes, l'Islande, la Grèce vont s'accumuler. Ce sera encore plus dramatique quand ce sera le tour du Royaume-Uni, des pays fondateurs de l'Europe, de la Californie, du Japon, des USA. Le problème est l'interconnexion et la simultanéité des faillites souveraines de ces régions clefs de l'économie mondiale. Aucune de ces régions ne pourra assainir sa situation avec une dévaluation de sa monnaie en en faisant payer les coûts sur les autres régions. On tombe ensemble dans le trou, et ce qui avait été vendu comme le "découplage des Pays émergents" (Chine/Inde) ne sera pas une aide car nous ne pourrons rien leur acheter et nous n'aurons plus les moyens de produire ce qu'ils attendent de nous. D'ailleurs ont-ils encore besoin de nous sous notre forme actuelle? La Chine a réussi à monopoliser les fréquences du GPS européen Galiléo... Galiléo est mort, vive Beidou. (Graphique à gauche: le plus grand déficit, USA)

Au début de la crise, l'inflation que l'on avait fait tomber en disgrâce avec la NAIRU et les critères de Maastricht, est redevenue subitement le médicament miracle pour les décideurs. Les USA en tête ont voulu régler leur problème d'endettement avec une inflation plus élevée. Cet argument avait pris deux formes: 1) la création massive de monnaie par les banques centrales devaient automatiquement engendrer de l'inflation. Ce qui n'est pas encore vraiment le cas, même si les prix de matières premières ont beaucoup augmenté. Pourtant nous apprenons régulièrement que l'inflation s'était tassée au Royaume-Uni pendant un temps assez court et qu'elle est de nouveau de 3% depuis quelques mois. Mon site à toujours parlé d'une récessflation. 2) Il avait été supposé de part le monde que le gouvernement US activera de manière dynamique l'inflation. Pour l'instant il n'y a pas de résultat à la hauteur des attentes des Dr. Faustus qui interviennent entre les gouvernements et les banques centrales. Selon Shadowstats l'inflation est officiellement de 2% aux USA ou de 6% en données réelle. Beaucoup de site vous expose une déflation en s'appuyant sur l'immobilier et en cachant le reste.

Pour l'instant l'endettement massif continue à s'amplifier pour renflouer les banques en faillite. Mais à la fin il ne restera qu'une seule possibilité de les régler: les dettes ne seront plus honorées ni reconnues. Il restera juste à trouver la manière de l'expliquer aux pays partenaires et aux peuples qui auront aussi perdu tous leurs avoirs. S'il n'y aura pas l'Hyperinflation il y aura de toute manière la Grande Dépression. On perdra des kilos et des hommes, "actifs à risque dans le bilan" d'État. Le montant de leur "exposition" est égal à la nécessité de les éliminer. En ce moment nous ne sommes que des "actifs cantonnés" et le Travailleur reste le "vecteur privilégié de l'exposition à la crise financière." Les États ne lui apportent pas leur garantie comme à des véhicules structurés émettant des titres obligataires afin de leur permettre de bénéficier de la meilleure notation de crédit possible. "L'ampleur de ces pertes directement liées à la crise contribue cependant, a contrario, à ne pas remettre en cause l'existence de la banque ni la pérennité de son cœur de métier (affacturage, financements d'entreprises, gestion d'actifs...)." "La réorientation stratégique de la 'Banque de Financement et d'Investissement (BFI) pérenne' '", selon les termes de Natixis, "comprend en particulier un recentrage de la clientèle d'entreprises, une offre simplifiée de produits structurés et d'investissement, le resserrement de la présence internationale, la réduction du profil de risque par le renforcement des contrôles et l'arrêt des activités de négociation pour compte propre ou à niveau élevé de volatilité, et des réduction d'effectifs."

De la brevetabilité du vivant, on est passé à la stérilité contractuelle, et à l’aphasie politique.
J’ai toujours un faible pour les paysans burkinabés et leurs coopératives agricoles.
Nous sommes trop modernes pour ne plus vraiment nous rendre compte que l’économie relie les hommes.
Entre devenir pauvre et mourir de faim, il y a l’élasticité du temps qui est confortablement exploitée par les régimes politiques et les partisans qui vivent de leur paradigmes. Mais l’Europe, et ses consommateurs citoyens restent en tête des bad guys.

Pétition Taxe Tobin / Taxe Robin des Bois avant le G20 de Toronto. (Huile de Robert Dandarov sur Malevitch).




Le monde, de la finance, commence le long terme à la dixième minute. Le destin y est décidé avant. La spéculation représente 90% des transactions financières. Le Travailleur et le Paysan burkinabé n'existent plus. Le travail n'est même plus la valeur d'ajustement, le critère clandestin de Maastricht. Le Travail n'existe plus. Aucune politique macro-économique, budgétaire, fiscale et de répartition n'est possible parce que le PIB de référence ne comprend pas le PIB fictif, d'initié et furtif produit en site propre dans l'économie post-réelle de la finance. L'ultime création finit comme perte et pauvreté à la bad bank. L'Homme se doit d'être dette envers l'État et rembourse à long terme les assets en déserrance de l'économie toxique qui arrivent à maturité au plus tard dans 80 ans





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18. mars 2010

Attac traduit en justice Angela Merkel, son ministre des finances et le président de la Deutsche Bank





Attac traduit en justice au Tribunal des Banques la chancelière allemande Angela Merkel, l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, le Président de la Deutsche Bank Joseph Ackermann.

Aux USA les responsables des faillites des grandes banques, des assurances, des fonds d’investissement sont traduits devant les tribunaux depuis plus d'une année dans le cadre de la Crise des Subprimes et de la Crise financière. Les CEO, traders et banksters de AIG, Lehman Brothers, etc… sont effectivement traduits devant les tribunaux aux USA et les responsabilités dans leur comportement managérial sont simplement qualifiées de criminelles. Aux USA, il n’y a pas besoin d’appeler à sa rescousse des aficionados du "Grand Soir" issus de groupes présumés de "l'ultra-gauche" ou de cellules terroristes basques... 3 jours avant des Élections Régionales. Aux USA les tribunaux font leur travail, comme lors des Watergate, Iran Gate et comme l’industrie du cinéma américain qui se met aussi à sortir des films sur les présumés stationnements en Irak de scuds à ogive nucléaire qui ont été le casus belli interprété par les Bush pour faire la guerre en Irak. Tout Wall Street est organisé autour de l’Internationale Goldman Sachs, d’AIG, et des collusions entre les agences de notation parce que la loi a organisé la fusion de toutes les activités de dépôt, d’investissement et d’assurance en abrogeant la Loi Steagall Act. Madoff, le gagne-petit, l'un des as parmi tant d'autres de la pyramide Ponzi, est au trou depuis longtemps... et aujourd'hui il a été frappé au visage par un codétenu compagnon de cellule.

En parlant de lui-même, le Chairman et CEO de la Goldman Sachs a dit récemment, "qu'il n'est qu'un banquier qui accomplit l'œuvre de Dieu" ("I'm doing God's work"). Tout trader américain puritain ou non, de la City ou de Dubai, se sentait comme le Kaiser Guillaume II comme la prolongation de la main de Dieu et signait intimement ses coups électroniques avec le même "Gott befohlen" (ordonné par Dieu).

Les études de cas normalisées et orthonormées ont établi autour de la planète les normes de gestion, les normes de management, les normes financières, comptables et même prudentielles comme Bâle 2, Solvency II, FASB, IASF, IFRS, etc. Le langage du cas était transposable dans toute décision économique et d'entreprise et était l'espéranto économique du monde qui n'a à être qu'un monde économique. Ces normes forment un système de sèmes, de morphèmes, de phonèmes, de syntagmes qui ne nécessitait plus d'être mis en doute puisqu'il était communément admis, reconnu, utilisé par le décideur cardinal, l'investisseur placé à son sommet. En parlant de lui-même, le Chairman et CEO de la Goldman Sachs a dit, "qu'il n'est qu'un banquier qui accomplit l'œuvre de Dieu" (I'm doing God's work). Même si tout dieu, du plus petit au plus grand, est toujours regardé au final entre quatre yeux avec crainte, l'investisseur a été depuis 1989, le dernier dieu en date, après avoir supplanté l'entrepreneur, l'industriel, comme référent unique et structurant. L'investisseur avait fini par incarner l'infaillibilité papale en gravissant au plus hautes marches de la pyramide Ponzi et en se multimutualisant le moindre des risques que pourraient comporter ses actes. La défaillance était inclue dans le dernier cas possible, celui de l'infaillibilité des assurances CDS adossées sur toute et la moindre des obligations de dette encourue. Le dieu financier avait la chance de toujours être secondé depuis Adam Smith par la main vibrante du marché, de la Richesse des Nations qui s'occupait bienheureusement de manière "invisible" de la bobologie des marchés clonés.

La chance qui a été donnée à l'homme par Adam Smith, est qu'il dispose d'un genre de dieu qui bosse pour lui, et que, quoique l'homme fasse de ses appétits personnels, il est inclus par un humanisme automatique dans un système de grégarité qui ne peut que relier les êtres dans de la congruence bénéfique pour tous et renforcée ces dernières décennies par le trickle-down effect, l'effet de percolation de l'École de Chicago, la manne de l'économie post-réelle qui crée des richesses, tend au plein-emploi et fonde la démocratie chez ceux qui ne l'ont pas encore ou qui cracheraient dans la soupe.

Redonnons la parole à Adam Smith dans sa Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, Livre IV, ch. 2, 1776: "À la vérité, son intention, en général, n'est pas en cela de servir l'intérêt public, et il ne sait même pas jusqu'à quel point il peut être utile à la société. En préférant le succès de l'industrie nationale à celui de l'industrie étrangère, il ne pense qu'à se donner personnellement une plus grande sûreté ; et en dirigeant cette industrie de manière à ce que son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu'à son propre gain ; en cela, comme dans beaucoup d'autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions ; et ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus mal pour la société, que cette fin n'entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d'une manière bien plus efficace pour l'intérêt de la société, que s'il avait réellement pour but d'y travailler. Je n'ai jamais vu que ceux qui aspiraient, dans leurs entreprises de commerce, à travailler pour le bien général, aient fait beaucoup de bonnes choses. Il est vrai que cette belle passion n'est pas très commune parmi les marchands, et qu'il ne faudrait pas de longs discours pour les en guérir." Nous ne pouvons en vouloir au dernier dieu en date, l'investisseur d'AIG ayant une participation croisée avec la Goldman Sachs et la JP Morgan adossée sur le partenariat des CDS d'avoir mené jusqu'à l'apothéose la pensée d'Adam Smith en établissant à l'aide de la globalisation de l'OMC la symbiose respirante de l'industrie nationale et de l'industrie étrangère commerçant librement dans la Grande Maison du Grand Village de la globalisation où plus personne n'était étranger.

A présent, alors que la société américaine est entrain de se désintégrer, il est de plus en plus courant de traduire en justice les "simples" banksters qui ne faisaient pas autre chose que de vaquer à leurs affaires ordinaires, puisque toute la société économique capitaliste américaine, mais aussi anglaise, irlandaise, islandaise, d'Abou Dabi, de Dubaï, était organisée sur la pyramide Ponzi avec laquelle les apports des nouveaux entrants étaient versés sous forme de dividendes aux investisseurs plus anciens. Le système d'accélération de la vélocité de l'argent pour financer à crédit des projets de spéculation sur des produits titrisés dérivés financiers suit tout autant le système Ponzi, comme le système adossé sur la réduction à la valeur quasi nulle des réserves fragmentaires et des Fonds Propres Réglementaires (CRD).

De plus en plus la colère du Mainstreet se forme contre Wall Street et s'organise dans les couches "plus élevées" de la société américaine pour dénoncer la "Wall Street criminality" ou pour dévoiler "The Truth About Rigged Market Capitalism". Les hordes d'avocats, payés par les déçus du capitalisme, n'hésitent pas non plus à accuser la Fed' en exposant dans des rapports de plusieurs milliers de pages "The Fed’s Complicity, Created Another Illegal Precedent In Abusing The Primary Dealer Credit Facility" ou encore "NY Fed Under Geithner Implicated in Lehman Accounting Fraud Allegation", "JPMorgan, Citigroup helped trigger Lehman collapse", "Lehman as Enron 2.0". On pourrait écrire des pages sur chacun des cas de cette criminalité financière, mais ce n'est pas l'objectif de mon site, je préfère traiter le fond des problèmes et ne pas créer de la bande passante web pour rien d'autre que des effets de mode. Mon lecteur n'a pas à chercher de la sensation, et doit déjà commencer par aller voter lors des Élections. Si l'on n'a pas de pouvoir, à partir de son appartement et de sa rue, sur l'Internationale Goldman Sachs, on a tous un pouvoir sur la politique en allant voter pour les alternatives politiques parlementaire et de gouvernement qui existent et qui sont élaborées. Donc pour moi, tout un chacun est responsable de ne pas faire usage de la démocratie comme il se doit.

La Cour d'Appel de Manhattan a confirmé en mars 2010 la décision du tribunal en première instance d'août 2009 selon laquelle la Fed' est obligée de publier les noms de toutes les banques qu'elle a sauvées et le montant des sommes offertes. La plainte avait été déposée par l'agence de presse Bloomberg qui s'était fondée sur le Freedom for Information Act.

Je me suis attelé depuis quelques années à exposer la criminalité en bande organisée des organisations systémiques de la spéculation moderne sur les risques encourus volontairement sur l'octroi d'avalanches de crédits sans contrôle des garanties bancaires des emprunteurs. Pour que le système de spéculations fonctionne, il fallait titriser de plus en plus et de plus en plus vite des crédits subprimes, prime, Alt-A, et réaliser des opérations OTC, CDO, CDS, MBS, RMBS en les packageant dans des produits d'assurance qui se laissaient vendre sur les marchés financiers mondiaux tout autant, tout aussi vite et avec une amplitude tout autant croissante. L'inventeur lui-même des CDO / CDS, JP Morgan, avait prouvé que le risque systémique ne pouvait pas se calculer dans ce système universel de détournement de fonds qui ne pouvait que conduire à son effondrement. La crise des Subprimes a touché les emprunteurs NINJA (No Income, No Job, No Asset - sans revenus, sans emplois et sans garanties bancaires). La Crise des Alt-A et des Prime frappe maintenant avec toute sa violence les classes américaines qui ne peuvent plus rembourser elles aussi leurs crédits hypothécaires. Cette crise des Alt-A et des Primes atteindra son maximum en janvier 2012. La crise sera alors âgée de plus de 6 ans, soit deux années de plus que la seconde guerre mondiale... en ayant causé des dégâts économiques bien plus graves et durables... Oups, je me suis laissé aller au pessimisme.

Comme Secrétaire d’Etat au Trésor de Bill Clinton de 1999 à janvier 2001, c’était Larry Summers qui avait donné forme à la dérégulation financière qui a mené à la crise actuelle. C’est lui qui avait joué le rôle prépondérant de conseiller de Clinton qui avait révoqué le Glass-Steagall Act qui était en vigueur depuis 1933. En 2000 Larry Summers a aussi signé avec Bill Clinton le Commodity Futures Modernization Act qui a catapulté sur les marchés financiers des trillions de produits financiers dérivés qui peuvent être négociés entre les institutions financières complètement en dehors de toute surveillance du gouvernement et qui sont soustraits de l'impôt. Il s’agit des produits OTC (Over the Counter) et des CDS qui sont des contrats négociés de gré-à-gré appelés justement des "just-between-us", en dehors de tout marché régulé et qui ne figurent jamais dans le bilan comptable des partenaires de cet échange. AIG aussi a fait faillite à cause des CDS. La valeur nominale des CDS / CDO / OTC a été de plus de 602 trillions de $, mais personne n'est capable de vraiment évaluer le montant réel de ces produits dérivés en circulation ou cachés dans les institutions financières sous forme de positions toxiques, puisqu'ils sont négociés de gré-à-gré dans le Shadow Financial Banking System, le Système bancaire fantôme.

Le bilan de chacune des banques a été maquillé, la part de la bulle des CDS / CDO détenue par chacune de ces banques n'a pas été évaluée parce qu'il est autorisé actuellement "d'assouplir" légalement les normes comptables IFRS et des Recommandations de Bâle 2, afin d'enjoliver la valeur au jour le jour du bilan (Zeitwertbilanzierung en allemand, mark to market en anglais). Je vous entretiens régulièrement de la falsification comptable légalement autorisée depuis 2 ans par les organismes internationaux des normes comptables. Il est bon que le Wall Street Journal le rappelle de temps en temps: sur ces 5 derniers trimestres, les banques américaines ont sous-évalué de 42% leurs pertes. Pourquoi ne pas le faire quand le Secrétaire américain au Trésor, Tim Geithner l'a fait publiquement avec son Stress Test des 19 banques

Larry Summers qui est l'un des ingénieurs financiers qui a échafaudé et installé avec Alan Greenspan, Directeur de la Fed', et avec Robert Rubin la colossale fraude et criminalité financière de ce système bancaire fantôme, se trouve aujourd'hui dans le Conseil Économique de la Maison Blanche où il fait diversion auprès d'Obama pour le faire disserter sur la justice et la transparence dans le versement des bonus au lieu d'interdire simplement ces négoces "just-between-us", ce qui serait une mesure simple et radicale pour rétablir la confiance des marchés. Larry Summers siège à la Maison Blanche où il garantit la continuité des liens entre l'oligarchie financière, les décideurs politiques et l'administration américaine. Larry Summers est l'instigateur des tous les plans de bail-out des banques qui n'a fait que d'engraisser les banques et d'aggraver considérablement la crise en précipitant l'arrivé de l'effondrement total. Le premier objectif de Larry Summers est de sauver les banques d'investissement et leurs partenaires financiers, les assurances.

Si Obama avait utilisé ses 100 jours de grâce offerts par son accès au pouvoir à White House pour nettoyer ostensiblement les poubelles sans en créer d'autres encore plus grandes, il aurait sûrement rejoint John F. Kennedy sur les routes de Dallas. Et de toute façon Obama est le mariole entreposé à la Maison Blanche par les lobbies de Wall Street. Obama a vite appris d'eux et en fait encore plus. Par contre, dans ce climat de désintégration de la société américaine, de l'abîme grandissant du chômage, de la Grande Dépression 2 qui s'annonce, il serait plus difficile de mettre un tueur à gage derrière chacun des milliers d'avocats et de cabinets d'avocats. Un lavage public du linge sale dans le cadre légal et de la justice pourra éviter une guerre civile... mais pas une guerre extérieure? L'Amérique est un pays de destin, qui s'en cherche toujours un plus grand à accomplir.

Oliver Stone a reporté d’avril à Septembre 2010 la sortie de son 2ème opus sur Wall Street intitulé „Wall Street 2“. Il semble que ce 2ème film doive être le présage du collapse imminent: "Wall Street 2: l’argent ne dort jamais". Gordon Geko, le rôle principal, est élargi après 23 années de détention. Ceci n’est que fiction parce qu’aucun trader convaincu de délit d’initié ou d’autre malversation n’a jamais été détenu aussi longtemps. Pour Oliver Stone il ne s’agit de rien d’autre dans son film que de l’effondrement du capitalisme, de l’effondrement de notre société. Dans le milieu financier on murmure qu’Oliver Stone est le meilleur indicateur boursier, bien qu’après son premier film "Wall Street" des bulles et des crises de plus en plus gigantesques se sont succédées. Et c’est justement à Wall Street qu’Oliver Stone et l’acteur central Michael Douglas sont devenus des légendes. Le poster de son film est devenu un genre d’icône de recrutement pour les terroristes financiers. Nous verrons en septembre ce que l'été 2010 nous aura enseigné. Gordon Geko disait sans cesse cette scansion: "Greed is good, Greed is right. Greed Works. This is the prevailing ideology at the time." (Greed = cupidité)

Du 9 au 11 avril 2010, Attac Deutschland organise une action pour mettre en évidence les causes de la crise financière, parce qu’autrement il n’existe personne ni aucune autorité (civile ou artistique et culturelle comme aux USA) qui pourra mettre les responsables devant leur responsabilité et leur demander de répondre de leurs actes. Attac a donc créé un grand Tribunal des banques et traduit symboliquement devant la justice la chancelière allemande Angela Merkel (CDU), son ministre des finances (SPD) de la Grande Koalition, Peer Steinbrück, l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, SPD, le Président de la Deutsche Bank, Josef Ackermann, le précédent Président de la banque centrale allemande, la Bundesbank, Hans Tietmeyer. Le chef d’accusation d’Attac est la dévastation de la démocratie, la préparation de la crise, la destruction de la base existentielle économique au Nord et au Sud, l’amplification de la crise. Les avis à comparaître ont été envoyés aux coupables présumés il y a une semaine. Les chefs d’accusation leur ont été signifiés ces derniers jours.

Attac ne veut pas se faire justice elle-même mais exposer de manière palpable par un public plus large les causes systémiques de la crise. Le Tribunal des banques va siéger du 9 au 11 avril 2010 au théâtre national de Berlin. Cette action sera l’un des points d’orge de la campagne d’Attac autour de la crise financière. Cette forme d’action de contestation remonte au Tribunal Russell de 1966 qui a été inventé par le mathématicien et philosophe britannique Lord Bertrand Russell pour enquêter sur les crimes de guerre américains commis lors de la guerre du Viêt-Nam.

Il est plus que temps que cette Court siège à Berlin parce que le système politique ne montre pas le moindre signe de l'autocritique. Et ce n'est pas la demande de l'impact de l'introduction de la taxe Tobin demandée par le Parlement Européen qui changera l'état d'âme des politiciens. Avec Solvency II, les politiciens montrent qu'ils autorisent encore plus aux investisseurs et aux assurances de cacher les risques simples et systémiques. Aujourd'hui même, Angela Merkel, à la quelle les députés SPD ont reproché le gouffre abyssal du déficit public, dont elle est responsable pour sauver les banques nationales, régionales et le second institut européen de crédit hypothécaire, Real Hypo Estate domicilié à Münich, a répondu qu'elle "a tiré les leçons du Gouvernement de la République de Weimar qui avait économisé au lieu d'investir dans le sauvetage et la relance".

Relance de quoi? Des banques? Comme d'habitude chez Attac, l'action en contestation sera suivi d'un forum alternatif dans lequel sera examinée et travaillée toute forme de réponse à donner à la crise et à la réorientation de l'économie et de la finance.

(Photo:  JC Trichet, BCE) Les politiciens ne se lancent pas dans l'autocritique, ils préfèrent ne rien apprendre de la crise. La mantra salvatrice collective est: dévaluer, exporter et consommer. En bon français, ceci veut dire gagner des parts de marché en pratiquant la concurrence déloyale par la dévaluation de la devise. Dévaluer, exporter, consommer, parce que la demande intérieure ne suffit plus pour soutenir l'offre, la production et pour faire tourner les usines. Dans des moments de crise on se souvient qu'une économie fonctionne réellement par la demande et l'offre de biens réels. Donc, depuis la politique européenne des "Boîtes à outils", l'Europe se lance aussi dans le protectionnisme déconstructif. Justement une débat idéologique tente de renverser une croyance vieille de 80 ans: on essaye maintenant de prouver que la Grande Dépression faisant suite au krach de 29 n'a pas été due à un replis protectionniste, et qu'une retour à un certain protectionnisme pourrait actuellement remédier à la crise. Les gouvernements européens du Nord aimeraient aussi que l'Euro se dévalue pour booster leurs exportations. Pour y parvenir ils laissent pourrir la situation de la dette souveraine grecque et ébruitent ostensiblement leur envie d'exclure de la Zone Euro de tels pays incapables de respecter les critères de Maastricht. Ceci entrainerait un tel discrédit sur l'Euro qu'il s'effondrerait de lui même. L'Euro avait déjà servi à cacher une forte inflation à l'intérieur des pays membres et à faire effondrer la valeur réelle des salaires en Europe.

On entend partout "Don't waste a good crisis", dans un parfait langage pragmatique anglo-saxon depuis deux années: "Ne galvaudez pas les délices d'une bonne crise". Une fine crise peut agir sur les peuples comme un orage nettoyeur, peut rafraichir les états d'âme toridifiés et aider en passant à revisiter les dogmes et paradigmes à la mode. La crise peut mettre sous les feux de la rampe des zoracles inouïs et des modes de pensée alternatifs. Une crise peut animer des forces créatrices au sein des États.

"Quelle réponse de solution ces deux années d'autocritique ont-elles apportées depuis l'émergence de la crise?" Vous pouvez lire cette question dans la presse. Et déjà là commence le masquage de la réalité. La crise est déjà plus longue que la seconde guerre mondiale et a commencé en 2006 avec l'effondrement de la Bear Stearns aux USA et au Royaume Uni de la cinquième banque du pays, la Northern Rock. En guise de réponse nous allons laisser pour une fois les groupes industriels parmi lesquels une acquisition comme pour Kraft/Cadbury à un prix excessivement surévalué fait de nouveau partie de l'agenda du quotidien.  Ne parlons pas non plus des banques et des hedge fonds qui poursuivent leur job as usual tant que l'État ne leur bidouille pas de manière explicite dans les tiroirs du meuble de la cuisine. On distribue aussi juste assez de bonus, de retraite chapô, de golden parachute pour tracer une voie à la cigüe de la colère populaire, mais on n'explique pas que depuis un an les salaires des banques ont augmenté de 30% depuis un an pour contourner la question des boni et pour qu'ils ne tombent pas sous les fourches de l'impôt spécial temporaire.

Ne parlons pas non plus des clients qui ont apparemment toujours une envie folle d'acquérir des produits financiers opaques, incompréhensibles, ce qui est toujours autant prouvé par l'offre intarissable et l'invention permanente de nouveaux produits.

Rendons-nous à quelques étages plus élevés directement au niveau souverain des États en regardant ce que les gouvernements ont à proposer comme recettes. Personne n'a l'envie de chercher la faute chez les acteurs financiers, chez les méchants spéculateurs qui restent inatteignables, ou chez les instruments de spéculation comme les CDS, les short sellings, les carry trades, les just-between-us des OTC, les détournements légaux des opérations hors bilan qui font 90% des transactions financières, mais tout le monde montre du doigt la Grèce et les PIGS.



Pour maitriser la crise, tous les pays entonnent en syntonie et masquent qu’ils forment un chœur: dévaluer la monnaie, augmenter l’exportation et stimuler la consommation. Il faut masquer l’effet de chœur parce qu’il leur faut dégager une marge opérationnelle sur le dos des partenaires commerciaux… à l’intérieur du commerce libre de l’Organisation Mondiale du Commerce. En 2001 les pays riches avaient compris qu’avec le refus du G21 des pays en développement et pauvres pilotés par la Chine lors de l’échec du Cycle de Doha, il leur était urgent de casser les relations multilatérales par une multiplication à l’infini d’accords bilatéraux appelés Accords de Partenariat Économique (APE) ou Accords de Libres Échanges qui sont en réalité le contraire du partenariat et de la liberté. Les APE et les ALE sont encore plus arrogants de la part des partenaires riches et plus inéquitables pour les pays pauvres. Les APE et ALE étaient accompagnés des AGCS+ et des Accords sur les ADPIC+. A présent, les pays riches reviennent à leurs vieilles amours, la haine concurrentielle, la concurrence déloyale libre et non faussée qui détruit les richesses et les emplois des autres pays. Tous les pays riches veulent exporter et vendre en même temps les mêmes biens aux mêmes demandeurs.

Croquignolesques sont aussi les anglo-saxons, avec actuellement Christine Lagarde en tête, qui reprochaient il y a dix ans aux allemands leur haut niveau salarial et les structures surannées, et qui aujourd’hui se heurtent à leur concurrence qu’ils prennent pour déloyale. Ils confondent causes et effets et font courir le bruit que les allemands imposent au monde leurs produits par force et qu’ils acculent les pays concurrents dans une impasse commerciale. Les français de l’intérieur sont très sensibles à cette vision du parl’être commercial franco-allemand. Christine Lagarde, ministre française des finances actuelle nous démontre actuellement avec brio son attitude anti-boche.

Il est désolant que ce consensus mondial sur l’absence de la demande existe dans les pays de gabegie, les pays émergents et les pays pauvres. Il est désolant que le prince-président français NS raille le terme de "Décroissance" comme une injure suprême faite à l’Homme, sans tenter de comprendre que la croissance est à requalifier et que le PIB, le vrai, peut se faire autrement et en respect des solidarités locales, régionales et globales. Il faudra réfléchir sur la faillite de la croissance adossée sur la dette qui n'est qu'une croissance destructrice et une croissance appauvrissante. N'est-il pas plus dramatique que la demande ne soit pas couverte par l'offre? Non. Le consensus d'économie politique est que le consommateur doivent ouvrir la bouche et tout happer avec sa pompe à vide. Le citoyen est le serviteur de l'économie, l'État Providence s'est transmuté en État Providence bancaire, le citoyen est devenu en plus le serviteur des banques-assurances et des hedge fonds. Le Travailleur est mort parce qu'il ne lui est plus reconnu de place, le Travail est mort parce qu'il n'est plus reconnu dans les pays riches. La crise est ici. Donc le protectionnisme destructif agressif est installé depuis 2001 par les pays riches, et depuis la crise le protectionnisme de rempart est installé chez les pays riches par les pays riches. La crise est ici. Ceci n'empêchera pas de porter la réflexion, non pas sur un "protectionnisme intelligent" comme en ont besoin les pays africains par exemple, mais sur le nécessité de manger en France en février du raisin de Nouvelle-Zélande dont le goût est alourdi par son emprunte carbone. Vous ne comprenez pas le "protectionnisme intelligent"? La Covec, l'entreprise d'État chinoise construit en Pologne une autoroute qui traverse tout le pays. Est-ce bon pour l'intégration économique régionale? Et que font les entreprises françaises en Afrique? Tout est-il bon pour l'intégration économique régionale?

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Depuis le 8 avril 2010, la Deutsche Bank se trouve effectivement devant les Tribunaux aux USA. Il n’est d’ailleurs pas étonnant qu'un trader de la Deutsche Bank et un Manager d’un Hedge Fonds Millenium Partners fassent l’objet depuis le 8 avril 2010 d’une action en justice devant la Cour de New York pour délit d’initié dans le cadre du négoce de produits financiers dérivés. Ceci consiste un événement an soi parce que c’est la première fois que la justice américaine examine une telle affaire pour ces instruments financiers, les CDS – Credit Default Swaps qui ne font pas l’objet de la moindre des régulations et qui sont des opérations hors-bilan. L’issue de ce procès pourrait donner un signal fort dans la manière de traiter ou même de réguler à l’avenir ces instruments financiers qui sont des assurances sur les défaillances des crédits, autrement dit la multimutualisation des risques des spéculateurs.

Le négoce des ces CDS se fait de gré à gré et s'appelle en anglais de „just between us“ (juste entre nous).  Ces contrats entre investisseurs et spéculateurs sont l’objet de critiques parce qu'ils sont la seule cause de la plus grande faillite de toute l’histoire de l’humanité et des USA, celle d’AIG, mais bien sûr de la Lehman Brothers, de JP Morgan Chase,... et aussi de Chrysler, GM, Cerberus. N'importe qui peut émettre des CDS sur n'importe quel crédit. C'est comme si je vendais des assurances incendie sur votre maison dont vous êtes propriétaire et sans que je ne vous en informe au minimum. En ce moment les CDS deviennent de plus en plus connus du grand public, car les CDS sur les Obligations d'État émis par le Trésor grec rendent ces Bons du Trésor très onéreux pour le contribuable et potentiellement juteux pour l'investisseur financier. L'objet de la plainte contre les partenaires bancaires des CDS est un emprunt émis en 2006 pour un groupe de média hollandais VNU. Le régulateur américain chargé de surveiller les opérations boursières, Securities and Exchange Commission – SEC, reproche au trader de la Deutsche Bank d’avoir fourni des informations confidentielles à un manager du Hedge Fonds Millenium Partners. Grâce à ces informations confidentielles les CDS émis sur l’emprunt de la VNU ont augmenté de manière substantielle et ont permis de réaliser un bénéfice de 900.000 euros. Sur ce schéma comportemental ci-dessous vous pouvez mieux comprendre que l’émetteur de CDS a tout intérêt à ce que l’emprunteur et titulaire d’un crédit tombe en faillite ou connaisse de graves difficultés financières.

Les CDS sont une spéculation sur la défaillance et l'objectif du spéculateur est d'attendre ou de provoquer la faillite de l'émetteur des obligations. N'importe qui peut contracter une assurance sur les défaillances de remboursement de n'importe qui, sans qu'il n'y ait la moindre des relations entre eux. Le marché des CDS est hautement spéculatif et volatile. Il reste malheureusement dans les pratiques comme une référence sur la bonne foi des emprunteurs, mais il se comporte aussi totalement indépendamment de la situation des titulaires des obligations publiques comme les Bons du Trésor, les Obligations d'État, ou privées, comme des CDO par exemple.

Les CDS sont des yogourts pourris avec des vrais morceaux de fruits dedans. Pour vendre de la pourriture - l'inventeur du CDS qui jouit du charisme nécessaire sur les marchés financiers - empaquète de la pourriture représentant des titrisations sur des créanciers qui ne jouissent pas de bonités bancaires ou qui sont des junk-bonds. L'inventeur ajoute dans ce yoghourt pourri un infime pourcentage de morceaux de fruits, c'est à dire d'une assurance sur des créanciers de bonne foi, puis fait une bonne publicité, et vend le CDS. La traçabilité finissait même par être impossible à réaliser pour l'inventeur de ces CDS. Il y a aussi eu des CDS-Square (au carré) ou des CDS-Cube (au cube). Et quand un CDS perdait de la notoriété, on l'atomisait et on recollait les morceaux avec d'autres CDS pour faire un nouveau CDS. Ce n'est toujours rien d'autre que le schéma Ponzi. Au 28 février 2010 il y a un peu moins de 700 banques aux USA qui sont au bord de la faillite, sauf si elles sont capables de se recapitaliser sur les marchés financiers...

L’avocat de la SEC parle dans l'affaire VNU-Deutsche Bank-Millenium Partners de "fourniture sélective d’informations". Les partenaires bancaires répliquent "qu’à la différence avec les émissions d’actions, il existe un flux continu d’informations entre les vendeurs et les investisseurs pour ces placements à très haut rendement négociés de gré à gré".

16. mars 2010

2] Ce Pays, appelé USA, en banqueroute d'Etat. Effondrement URSS-USA - Commencement du 3ème millénaire

Le 17 octobre 2008 j'avais écrit un article intitulé "Ce Pays, appelé USA, en banqueroute d'État. Effondrement URSS-USA - Commencement du 3ème millénaire" en annonçant de manière effrontée que "J'ai écrit cet article le 17 octobre 2008. A partir d'aujourd'hui il constitue, lui aussi, une antériorité sur le web." (G. Washington, Otto Dix, K. Marx )

Il ne m'a pas été difficile de garder mon indépendance de pensée et de ne pas m'être laissé berner par les sirènes fallacieuses et abusives de la croissance qui réapparait tous les jours à midi tapantes, de la recovery, des green shoots, du stress-test des 19 banques systémiques américaines, des G20, G4, G7, G8, G20, G21, des "Boîtes à Outils" européennes qui ont créé l'euro-Mark, l'euro-Franc et même l'euro-£. Le G192 a été organiquement méprisé.

Même si j'avais eu l'intention d'écrire spontanément le 17 octobre 2008 ce premier article portant ce même titre qu'aujourd'hui, le langage des chiffres m'avait très consciemment amusé et branché. Pour moi il était évident que la boucle de la concurrence libre est non faussée de deux systèmes hégémoniques de sociétés partait de la révolution d'octobre de 1917 pour se terminer, au travers de ma plume et dans ma conscience, le 17 octobre 2008. Le 17 octobre 2008, parce que le duo Bush-Paulson avait commencé à "nationaliser" les banques systémiques US en faillite en leur déversant des centaines de milliards de $ pour leur bail-out, sans pour autant leur demander la moindre des contre-parties. Un tel changement de paradigme me paraissait être une révolution de plus qui allait commencer et se terminer dans la misère et le sang.

A l'époque j'entraînais mes étudiants dans la réjouissance de pouvoir enfin penser de par soi-même en étant déshabillé de toute idéologie. Je leur racontais qu'ils étaient entrain de vivre quelque chose qui n'arrive qu'une ou deux fois dans un siècle, à savoir d'être capable de penser et qu'il est beaucoup d'hommes qui vivent exactement entre ces tipping points sans jamais les renifler. "QUELLE CHANCE" je leur disais.

En même temps je les mettais en garde, comme régulièrement sur mon site, contre le poker menteur et dénonceur qui allait s'installer entre les USA/UK et l'EU, et la Chine, et je leur expliquais ma clairvoyance par rapport à l'aliénation de l'idéologie qui allait simplement laisser libre cours à l'homme à prêter allégeances de circonstance, sans pensée politique, à celui qui aura la plus grosse influence dans chaque petite baronnie locale où grouillent des colonies de hamsters en mal d'être et avides d'embryon de pouvoir. Je l'ai bien sûr vécu dans les baronnies que je fréquente et ceci a beaucoup changé en mal. Ce qui n'a rien d'étonnant quand on est naturellement un décalé qui reste fidèle à ce qu'il éprouve en lui-même comme fidélité à son honnêteté intellectuelle et à sa volonté de refuser la moindre des nano-compromissions universelles qui visitent de partout la vie de tout un chacun. Quand on invite à réfléchir sur la société, des compliments, on en entend tous les jours, encore plus de ses amis: "Vous êtes un être exceptionnel, vous avez de la personnalité. Vous manquez juste de diplomatie". En regardant de plus près, les hamsters se font une belle carrière limpide et ceux qui ouvrent la bouche ont dû recommencer à zéro une 15aine de fois. C'est vrai, je ne suis ni "politique", ni militant, ni encarté, je n'ai ni bautta, ni moretta, ni carapace, je suis le vers sans mètre. Qui est le plus violent? Le hamster, l'abstentionniste aux élections... ?

Dans ce poker menteur et dénonceur nous avons la dernière réplique de la Ministre des finances française, Christine Lagarde qui réchauffe sa culture anti-boche en accusant violemment l'Allemagne. Selon Mme Lagarde "l'Europe est en crise parce l'Allemagne est un pays exportateur." Pour les "Français de l'Intérieur" qui me lisent, dites-vous bien que les machines-outils allemandes sont de la même qualité que les BMW ou les Mercedes. Seul le TGV est meilleur que le ICE. Le TGV est la seule avancée technologique face à l'Allemagne... Et ce n'est pas les ouvriers frontaliers alsaciens et mosellans qui travaillent en Allemagne et gagnent deux fois plus qu'en France, qui diront le contraire.

Pour moi il ne fait toujours pas l'ombre d'un doute que nous nous dirigeons vers une hyperinflation d'un Weimar 2, vers une Grande Dépression 2 qui appauvrira non seulement tous les Travailleurs (Terminologie officielle des Communautés Européennes), tous les épargnants, tous les retraités, mais aussi deux générations futures. Nous pourrons nous passer d'une réflexion sur la "Décroissance" comme celle d'un groupe politique vert qui s'est présenté aux dernières élections régionales, mais nous n'avons même pas entamé une réflexion sur un Green Bail Out, sur un Green New Deal, sur une Croissance Requalifiée, sur le rapatriement du PIB furtif et fictif d'initiés de l'économie post-réelle vers le PIB naturel, économique et commercial qui est l'expression du Travail, de la Valeur Travail, de la Valeur Ajoutée par le Travail, de la Reconnaissance de la Valeur Travail. En 2006, avant le déclenchement de ladite "Crise" qui a déjà duré plus longtemps que la Seconde Guerre Mondiale, l'économie spéculative produisait 90% desdites "richesses" des économies nationales des pays industrialisés. Depuis que le trio mafieux américain Obama-Geithner-Bernanke, chef du gang de Wall Street, et le trio britannique Gordon Brown-Alistair Darling-Mervyn King catapultent de la Helicopter Money provenant de Paper Mill of the Potomac ou de la Bank of England il n'a jamais été créé autant de monnaie de contrefaçon en un si court moment et en une si grande ampleur depuis l'existence de l'humanité. La "reprise économique" est issue du neuroleptique monétaire et la création de richesse depuis plus de deux ans est maintenant adossée à presque 100% sur la planche à billets et sur la reprise de la bulle spéculative des titrisations, des CDS sur la dette publique, etc. La bulle de la création monétaire cache que nous sommes dans un stade déjà très avancé du Global Meltdown 2009 du système monétaire international qui ne reste encore debout que grâce à la manipulation des comptabilités nationales et des normes comptables IASB / IFRS. (Graphique à droite: Planche à billets US)

Chaque crise spéculative a mis en œuvre et de manière de plus en plus rapprochée la prochaine crise. Nous sommes passés de la Loan & Saving Crisis des années 90, à la Crise Asiatique du 2YK, la Crise DotCom Enron des technologiques de 2001, à la Crise des Subprimes de 2006, la Crise des Surliquidités et maintenant à l'effondrement de la Crise Souveraine, où les États et les Économies vont imploser et leurs sociétés se désintégrer. Et pour éponger les crises, à chaque fois les pays hégémoniques comme les USA et la Grande Bretagne ont accéléré la création de monnaie sur la planche à billets et on confisqué et privatisé la création monétaire en la confiant aveuglément, sans contre-partie, sans régulation et sans contrôle aux systèmes bancaires systémiques et d'assurance qui ont accéléré la vélocité de la monnaie en la faisant tourbillonner de plus en plus vite dans les opérations financières spéculatives OTC (les just-between-us) de gré-à-gré et hors bilan, dans les titrisations, dans les CDS, les MBS, les CDO, les RMBS, etc et dans tous ces produits dérivés financiers. On a fait croire en passant que la vélocité de la monnaie était de la monnaie.

Les législateurs préparent déjà l'après-crise en organisant encore mieux avec Solvency 2 la manière de cacher les risques pour que le cyclone spéculatif reprenne encore plus fort avec la garantie de la libre circulation des capitaux. Le short selling, la spéculation à la baisse de la vente à découvert a de nouveau été aussi autorisée après un court moment de suspension. Ces législateurs sont poussés par le think-tank qui reprend les affaires en main: ce think-tank est inspiré par l'école autrichienne de Ludwig von Mises, professeur de Augustus von Hayek, qui explique que "nous ne pouvons plus garder nos acquis sociaux" et nos services publics, et qu'il faut encore plus réduire l'État. Pourtant c'est l'État qui réalise le plus grand transfert de la dette privée vers la dette publique avec tous les plans de "sauvetage" des banques et assurances et autres départements financiers des groupes industriels comme PSA, Renault, GM, Chrysler, Cerberus. Le think-tank néo-libertarien est alimenté par l'Internationale Goldman Sachs.

De démesure en démesure nous passons, de démesure en démesure caracolent les politiciens et influenceurs qui sauvent les banques et ces autres bandes organisées de malfaiteurs et de criminels financiers, et qui voient à midi tapantes revenir la croissance et qui dilapident les ressources de l'État pour sauver la dernière Classe qui vive dans la Lutte gagnée, la classe financière avec en tête le mariole Obama qui a été entreposé à la Maison Blanche par les lobbies de Wall Street.

Alors que les agences de notations Moody's, S&P's détournent l'attention sur la Grèce qui triche avec les statistiques, les normes comptables et la comptabilité nationale, tout autant que l'Irlande, la Grande-Bretagne, les USA etc... il s'est passé en février 2010 deux choses d'une extrême gravité et dont personne n'a parlé. 1] En un seul mois de 28 jours le trio mafieux Obama-Geithner-Bernanke a augmenté le déficit des USA de 221 milliards de $, ce qui ne s'est jamais produit en un seul mois dans toute l'histoire des USA, et qui n'a aucun équivalent dans toute l'histoire de l'humanité. En simplement 28 jours de ce mois de février de l'année 2010, les USA ont créé autant de déficit budgétaire cumulé qu'en 160 années avec 7 guerres majeures de la Déclaration d'Indépendance de 1776 à 1945. 2] Durant la dernière semaine de ce mois de février 2010, le Gouvernement Obama a emprunté 236 milliards de $, ce qui est aussi le record absolu de toute l'histoire des USA, et donc de l'humanité. La Fed a annoncé hier qu'elle va encore poursuivre longtemps le déversement de liquidités au plus bas taux. Avec le carry trade, les investisseurs internationaux disposent alors en réalité d'un $ à un taux annuel négatif de 25%.

Les dépassements subits des records du déficit mensuel et de l'émission de Bons du Trésor sont totalement surprenant alors qu'il ne semble pas y avoir d'évènement économique particulier autre que l'effondrement chirurgical des USA dans la Grande Dépression. Le Gouvernement Obama a émis la dernière semaine de février 2010 pour 236 milliards de T-Bonds, des Bons du Trésor. Depuis le premier plan officiel appelé TARP de Bush-Paulson, tout le monde sait qu'il est mathématiquement impossible que les USA remboursent leurs dettes de 14.000 milliards claqués dans les bail out. En général, quand un pays est dans l'impasse il se lance dans une guerre pour détourner l'attention sur ses problème civils intérieurs et réduit ses dettes avec l'hyperinflation. Ce sera le deleverage et le retour à l'âge de guerre. Les USA sont en faillite comme l'Islande ou le Zimbabwe et ne se maintiennent qu'avec la planche à billets et la vente de Bons du Trésor. L'implosion d'un pays en faillite est plus lente que l'effondrement d'une entreprise, parce qu'un pays ne peut retomber au fond de l'Atlantique en noyant tous ses animaux et ses habitants et parce qu'il y aura toujours des investisseurs pour lui acheter momentanément ses obligations (ses dettes), même si le nombre s'effondre actuellement et si les chinois revendent leurs bons du trésors américains depuis un an.

Selon l'Administration américaine Center on Budget and Policy Priorities 48 États américains sont au bord de la faillite en mars 2010. 10 États sont aux bords de la banqueroute d'État: Californie, Illinois, Arizona, Floride, Michigan, Nevada, New Jersey, Oregon, Rhode Island et le Wisconsin.

14. février 2010

Libre circulation des capitaux: Wall Street, Goldman Sachs, JP Morgan ont aidé 10 ans la Grèce à tricher

Le premier-ministre du paradis fiscal du Luxembourg, Jean-Claude Juncker a sévèrement sommé les pays européens de la périphérie de se discipliner pour ne pas mettre en péril ce que les fondateurs de l'Europe ont créé. Juncker ne dit pas que ces nouveaux entrants ne sont pas venus dans la même Europe que celle des fondateurs qui commerçaient librement seuls entre eux. Entre temps étaient entrées en vigueur les Directives sur la libre circulation des capitaux et le libre établissement des entreprises de services, ce qui inclue les services financiers. Il a toujours été de notoriété publique depuis 2001 que la Grèce avait délibérément triché avec sa comptabilité nationale pour faire croire qu'elle était compatible avec les critères de convergence du Pacte de Dublin de Stabilité et de Croissance afin d'introduire l'euro sur son territoire. Mais même si elle avait respecté les critères de Maastricht, elle était incapable comme les pays baltes de résister aux pénétrations abusives des groupes financiers des pays européens fondateurs. Une fois de plus la foi en l'automaticité des marchés qui fonde le Consensus de Bruxelles n'a pas fonctionné de manière harmonieuse mais déprédatrice. Que faut-il le plus blâmer: les tricheries comptables de la Grèce, ou les opting-out (exemptions légales face aux obligations communautaires) de l'Irlande, mais aussi du Royaume-Uni, ou l'impréparation habituelle de Bruxelles, ou la volonté de toujours tout passer avec les légumes de la "concurrence libre et non-faussée"?

Il passe totalement inaperçu, le 30 mars 2010, que l'Irlande ne parvient toujours pas à sortir de sa banqueroute d'État. Le Ministre des Finances irlandais, Brian Lenihan, vient donc de créer pour l'Irlande la Band Bank et a racheté 81 milliards d'euros d'actifs pourris aux banques Allied Irish Banks Plc, puis Bank of Ireland Plc et à Anglo Irish Bank Corp. Ces actifs pourris seront déposés dans la bad bank irlandaise qui vient d'être créée et qui s'appelle Nama - National Asset Management Agency. Après ce X-ème bail out irlandais, ces trois banques devront encore lever 43 milliards sur les marchés financiers pour se recapitaliser et pour prêter de nouveau de l'argent aux emprunteurs... si dieu le veut. Ce dernier bail-out irlandais a doublé le déficit budgétaire du pays. Ce nouveau rachat des créances pourries en Irlande, appelé swapping asset for cash est à présent une pratique grossière, courante et répétée... aussi longtemps que la population est d'accord que l'État Providence bancaire éponge les dettes issues de la criminalité financière du système Ponzi généralisé (voir mon article du 6 mars 2009). Nous avons tellement l'habitude de ces signes intérieurs et extérieurs de faillite des États que la décision du gouvernement irlandais passe inaperçue. Elle est cachée des grands médias parce que nous en sommes toujours au schéma habituel de la socialisation des dettes. Les obligations souveraines irlandaises et les CDS (swaps sur la défaillance des crédits) émis sur ces obligations ne sont pourtant pas la proie des spéculateurs internationaux qui épargnent pour l'instant les têtes de files du modèle anglo-saxon comme l'Irlande, le Royaume-Uni et les USA. A leur chute, le modèle capitaliste et Ponzi aura vécu. La parti gouvernemental irlandais, Fianna Fáil ("Soldats du destin") avait travaillé en étroite collaboration avec la branche immobilière et est l'un des grands responsables de l'éclatement de la bulle des crédits hypothécaires pourris en Irlande. De nombreux politiciens du Fianna Fáil ont touché pendant des années des pots-de-vin pour qu'ils transforment les terrains agricoles en terrains à bâtir.

Il est temps que l'Europe servile de l'idéologie dominante américaine s'en distancie et annule le Consensus de Bruxelles qui est le calque amplifié et décuplé du Consensus de Washington. Le 8 février 2010, les plus grands Hedge-Fonds du monde ont décidé de déclarer la guerre à l'Europe et l'Euro lors d'un buffet dinatoire à Manhattan. Ils sont très inspirés des méthodes de la Conférence Bilderberg. Ici, il n'y a plus lieu de s'associer aux "Thèses conspirationnistes" et de rationnellement se défendre de humer le fiel de l'interdit de penser des choses décalées, et vous savez que mon site met régulièrement sans ambages en garde. La guerre est déclarée et les grands fonds américains et mondiaux ont décidé de s'en donner les moyens coordonnés, d'attaquer l'euro, de spéculer à sa baisse, de déployer le carry trade, d'entacher l'euro de mauvaise réputation pour que l'Europe tombe avant les USA. Ce club dirigé par George Sorros, l'homme qui avait réussit le Coup sur la £ en la faisant plonger et en gagnant des milliards en une seule nuit, pense à l'après Weimar II et Grande Dépression 2 qui passera par l'Éclatement de la Bulle des CDS comme je vous l'avais écrit le 10 janvier 2009: si l'Europe tombe avant les USA, l'idéologie catallactique exacerbée dans le néo-libéralisme des USA pourra renaître de ses cendres pour consolider les places de la Classe financière. Parmi les hedge-fonds de cette réunion du 8 février de Manhattan étaient présents: SAC Capital, Soros Fund Management, Brigade Capital, et Moness, Crespi, Hardt & Co. Leur objectif est de manipuler les cours des devises et de ramener la parité entre le $ et l'euro, d'empêcher que l'euro se renforce comme monnaie de référence et de réserve.


Gardez en mémoire le père de tous les short sellers, George Sorosl'homme qui avait fait sauter la banque d'Angleterre, qui avait gagné avec son short (vente à découvert que l'on appelle aujourd'hui carry trade) sur la Livre un montant de 10 milliards de £ le 16 septembre 1992 en la faisant sévèrement chuter. Toutes ces agitations démontrent qu'il n'existe pas d'information pure et parfaite, mais que seuls mensonges, désinformations, manipulations, triches, guerres sont les moteurs prédominants de la concurrence qui n'est que déloyale et faussée, qui détruit les richesses (des masses) et qui éteint le plein emploi.

Le Pacte de Stabilité et de Croissance ne peut fonctionner parce qu'il n'a pas été pensé jusqu'au bout avec une politique commune macro-économique, budgétaire et fiscale. Pour les Constituants de Rome à Bruxelles il s'agissait de créer en Europe toutes les conditions de concurrence déloyale exerçant une pression ultime sur les coûts entre les pays européens et de ne pas les harmoniser entre eux. Le Pacte de Stabilité et de Croissance qui fonde l'Euro est encore moins applicable en période de crise, puisque 12 des 16 Pays européens membres de la Zone Euro violent gravement les critères de Maastricht avec un déficit qui est en moyenne de 7,5% du PIB au lieu des 3% prévus. La Commission Européenne a lancé une procédure d'avertissement pour déficit budgétaire contre 20 des 27 pays européens membre de l'UE. Dès le début de l'euro, c'était l'Allemagne qui a été la première à ne pas respecter le critère de 3% du PIB pour le déficit budgétaire et de 60% du PIB pour la dette cumulée. La France avait rapidement suivi l'Allemagne mais avait retardé en même temps avec arrogance l'entrée de nouveaux pays dans la zone Euro parce qu'ils ne respectaient pas encore tout à fait les critères. Comparativement les grands pays membres de la zone euro qui ne respectent pas les critères pèsent beaucoup plus gravement sur l'avenir de l'euro que la Grèce avec 2,2% du PIB européen et ses 11 millions d'habitants. Tous ces graves ratés n'empêchent pas Bruxelles de préparer le conscient collectif à intégrer l'Islande et la Grande-Bretagne dans la Zone Euro. Quand ces pays seront définitivement en banqueroute d'État, Bruxelles espère être en position dominante face à eux en leur offrant - gratuitement pour eux - une zone de bail-out.

La Commission de Bruxelles soufre aussi d'inconséquence en lançant contre les États membres de l'Union une procédure pour déficit budgétaire alors qu'elle les avait enjoint à stimuler la "relance" avec les stimulus fiscaux du European Recovery Program. Pour contresigner son comportement absurde, la Commission avait demandé aux États Membres d'opérer un bail-out de toutes les banques qui ont une dimension systémique, mais la Grèce a elle-même une dimension systémique et ne bénéficie que de critiques et d'atermoiements de la part de la Commission. La Commission prouve par toutes ses absurdités que cohésion et solidarité ne font pas partie de son idée de l'Europe dépourvue volontairement de gouvernance économique pour préserver les intérêts particuliers de chaque État Membre jusqu'à leur octroyer des opting-out. J'ai souvent déploré sur mon site l'aspect libéral des critères de Maastricht qui ne sont qu'un jeu d'ordre financier et dans lesquels manquent par exemple le taux de chômage et le niveau salarial médian (pas moyen). Car le problème européen n'est pas le déficit public, mais le chômage et l'appauvrissement de la population active, pas encore active, au chômage et à la retraite. Le TCE, le Traité de Lisbonne, les Directives sont tous adossés sur la "concurrence libre et non faussée qui crée des richesses et tend au plein emploi". C'est tout aussi illusoire que la "main vibrante" d'Adam Smith qui régule les marchés. La critique de l'Europe telle quelle est le constituant de mon site, le contenu de mes analyses, et est annoncée sous mon banner, car je suis un nonniste et européen convaincu. Mais pour aider les États Membres de l'Europe et de la Zone Euro, l'Europe doit devenir une autorité fiscale et budgétaire, doit pouvoir émettre des Bons du Trésor Européens et dépasser l'article 103a du Traité de Maastricht (voir en note de bas de page) qui prévoit une assistance possible des États Membres en difficulté.

J'ai rappelé dans mon article du 6 mars 2009, intitulé Banqueroute de la Zone Euro: Irlande, Italie, Grèce, Autriche - Éclatement de la bulle des CDS et des Obligations d'État qu'il était de notoriété publique que la Grèce courait à la faillite, mais l'Euro-Groupe et Bruxelles n'avaient pas agi pour demander à la Grèce de prendre des mesures. La Grèce avait continué à refinancer sa dette auprès de la Goldman Sachs.

Le 7 février 2010 j'étais ~~ le seul ~~ à titrer sans ambages: La Grèce, victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives EU, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN. Maintenant, à partir du 16 février, on commence à lire partout quelque chose d'analogue ou au moins une gène face aux autorités de Bruxelles, et l'on entend même que "la tricherie de la Grèce n'était pas illégale". Ceci a aussi été dit à l'instant dans les commentaires du JT de France-Musique. Pour l'instant la presse n'est pas aussi claire que moi, elle emboîte le pas sur Jean-Claude Juncker, 1er ministre du paradis fiscal du Luxembourg et Président de l'Euro-Groupe, qui a dit que "comme Président de l'Eurogroupe il aurait dû voir venir les choses". Ce n'était pourtant pas difficile de voir venir les choses, il ne fallait même pas être Pdt de l'Euro-Groupe, il suffisait de relire les Traités de Lisbonne, de Maastricht, et le Pacte de Dublin et les Directives de Bruxelles sur la libre circulation des capitaux et des services financiers. En réalité les médias jouent la sapho vexée car ils ont été bernés par la Grèce a postériori qui n'a pas demandé à Bruxelles l'autorisation de tricher. La presse ne joue pas encore sa sapho vexée en se sentant bernée a priori et ne commente pas les opting-out de l'Irlande ou du Royaume-Uni qui consistent à obtenir de Bruxelles légalement l'autorisation de tricher et à installer au sein de l'Europe et de la Zone-Europe une pression concurrentielle déloyale qui pousse à la baisse générale des coûts qui est du dumping économique et social pour pouvoir caracoler dans la globalisation. Ceci synthétise parfaitement le Consensus de Bruxelles. Bien, je suis toujours en avance dans ma réflexion face au mainstreet, mais je travaille la question depuis 2006 sur mon site web et depuis plus longtemps par ailleurs. Certains lecteurs m'écrivent en MP "que je suis excessivement imbu de ma personne". Oui, il faut rester clairvoyant pour ne pas simplement faire du saute-mouton d'un paradigme offert par les admissions historiques à un paradigme offert comme golden-parachute à chaque mauvais élève sans se poser la question du qui-sommes-nous. Les nouveaux "Pays entrants" mais aussi les anciens pays fondateurs de l'Europe n'ont pas non plus résisté aux attaques ou pénétrations abusives des grands groupes financiers américains. Les banques américaines comme Goldman Sachs, JP Morgan, qui ont été en faillite et sauvées par les bail-out Bush-Obama, ont aidé pendant des années le gouvernement grec à dissimuler l’endettement croissant de la Grèce. Selon une dépêche du New York Times des crédits ont été accordés à la Grèce dans des accords swap de devise.

L'Italie avait prélevé un impôt spécial avant son entrée dans la Zone Euro pour apurer les finances publiques et mettre le pays en adéquation avec les critères de convergence de Maastricht. Pendant une dizaine d’années, la Grèce avait violé les critères de stabilité de Maastricht avec l’aide de 15 instituts financiers américains comme Goldman Sachs, Morgan Stanley, Citigroup, ou l'anglais Barclays... mais aussi bien évidemment la Deutsche Bank qui est l'un des leaders mondiaux dans ce secteur et qui s'était plutôt occupée du Portugal de 1998 à 2001 pour l'aider à cacher sa dette publique et à être euro-compatible. Mais après avoir bien spéculé et même réalisé des opérations de spéculation à la baisse, le 26 février 2010 les banques allemandes comme Eurohypo, Hypo Real Estate, la Postbank, la Deutsche Bank et des banques régionales de Stuttgart et de Bavière annoncent qu'elles vont se retirer de ce secteur des Bons du Trésor grec.

Peu de temps après l’intégration de la Grèce dans la zone euro, la banque américaine Goldman Sachs avait ouvert en 2001 à la Grèce une 10ème ligne de crédit de plusieurs milliards de $. La Goldman Sachs avait accordé 9 autres fois depuis 1998 un crédit à la Grèce dans des accords swap. Les crédits offerts aux grecs par la Goldman Sachs n’avaient jamais figuré dans la comptabilité nationale grecque dans le poste des crédits et donc de dettes, mais comme un accord swap de devises. Le trader de la Goldman Sachs était à cette époque Mario Draghi, le vice-président pour Goldman Sachs International. Mario Draghi était aussi le supérieur de l'actuel Secrétaire d'État américain au Trésor, Tim Geithner. Mario Draghi est actuellement président de la Banque Centrale d'Italie et candidat à la succession de Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque Centrale Européenne. Il n'est pas certain que Mario Draghi serve les intérêts européens comme Président de la BCE. Mario Draghi est soutenu par... Jean-Claude Juncker contre le candidat allemand Axel Weber, Président de la banque centrale allemande, la BuBa (Bundesbank). Axel Weber passe pour être dans la stricte observance des critères de Maastricht pour sa partie sur la stabilité (et donc... du NAIRU), mais l'Allemagne n'est pas non plus plus vertueuse, mais en Allemagne ça se sait, contrairement à la France: la chancelière allemande Angela Merkel, avait annoncé le 18 février 2009 la nationalisation de la Hypo Real Estate, qui est en Europe de par sa taille le second institut de crédit hypothécaire. Ce que l'on oublie toujours de dire, est que la HRE a boosté dans les Länder à l'Est de l'Allemagne les activités spéculatives sur les subprimes et les CDS sur des prêts hypothécaires de particuliers, commerciaux et industriels (RMBS) comme en Espagne, en Irlande ou aux USA. Cette institut de crédits hypothécaires HRE est insolvable ou en faillite technique malgré les 100 milliards d'euros d'aide que le Gouvernement allemand lui a donnés en automne 2008. Donc Draghi ou Axel Weber se débrouilleront pour transformer la BCE en safe haven pour domicilier les band banks des systèmes financiers européens. Mais, ils vous le jureront: l'indépendance de la BCE soulignée dans le Traité de Lisbonne et les directives européennes est un principe sacré.

Il serait très grave que Draghi devienne le nouveau Directeur de la Banque Centrale Européenne. Le carnet d'adresse entre La Goldman Sachs et les décideurs publics en Europe est bien rempli. Petros Christodoulou a été nommé le 19 février 2010 à la tête de l'organisme de la gestion de la dette publique grecque. Petros Christodoulou est l'ancien responsable des marchés de la National Bank of Greece (NBG) est avait négocié les contrats relatifs à la dette grecque liant la banque d'affaires américaine Goldman Sachs, et d'autres sociétés privées, semi-publiques et publiques au gouvernement d'Athènes. Petros Christodoulou avait supervisé au début de l'année 2009 la création, aux côtés de Goldman Sachs, de la société londonienne Titlos pour transférer la dette du bilan de la Grèce à celui de la NBG. Avant de rejoindre la NBG, il a été banquier à la Goldman Sachs. Maintenant, ne me repoussez pas d'un revers en pensant que je suis encore l'un de ces gauchistes qui continue à dénoncer "l'influence du grand capital dans le monde politique". Petros Christodoulou est bien entouré. La Goldman Sachs a recruté depuis plus de 20 ans des collaborateurs et des informateurs informels qui agissent dans chaque gouvernement national en Europe tout autant que dans les Communautés Européennes, la Commission Européenne, à Bruxelles. Le réseau Goldman Sachs est une fourmilière plus ou moins opaque, mais efficace pour œuvrer dans les intérêts de la Goldman Sachs. C'est Peter Sutherland, président de Goldman Sachs International, la filiale européenne basée à Londres, qui organise le réseau Goldman Sachs dans l'Europe des Vingt-Sept. Il est président de l'European Policy Centre, de Goldman Sachs International, de BP (British Petroleum), et aussi de la section Europe de la Commission Trilatérale. Il est également membre du comité de direction du groupe Bilderberg. Il est aussi directeur non exécutif de la Royal Bank of Scotland. De 1985 à 1989, il a été en poste à Bruxelles comme Commissaire responsable de la politique de Concurrence. Entre 1989 et 1993, M. Sutherland a été président de Allied Irish Banks. Il fut directeur général du GATT et de l'OMC de 1993 à 1995. En France, Charles de Croisset est depuis mars 2004 conseiller international de la Goldman Sachs et vice-président de Goldman Sachs Europe. Charles de Croisset est ex-chef du Crédit commercial de France (CCF). Au Royaume-Uni, Goldman compte sur Lord Griffiths, qui conseilla l'ancien premier ministre Margaret Thatcher et en Allemagne, sur Otmar Issing, ancien membre du directoire de la Bundesbank et ex-économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE). Ainsi, dans le Financial Times du 15 février 2010 et dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 20 février 2010, Otmar Issing a signé un texte hostile à l'opération de sauvetage de la Grèce par l'Union européenne. Comme conseiller international de Goldman Sachs depuis 2006 il ne peut travailler contre le Département négoce de sa banque, qui a spéculé contre la monnaie unique et qui a tout à perdre d'une intervention européenne qui permettrait aussi à la Grèce d'émettre des Bons du Trésor avec un bien plus faible rendement pour l'investisseur, ce qui coûte moins cher au contribuable grec. Je le rappelle, l'investisseur a tout intérêt à entacher gravement la bonne foi de l'État grec pour qu'il ne parviennent à écouler ses Bons du Trésor que s'il promet un très fort taux d'intérêt.

En novembre 2009 une estafette de la Goldman Sachs avait été envoyée à Athènes alors que la crise du déficit budgétaire et la crise obligataire de la Grèce tendait à devenir irréversible. Les traders de la Goldman Sachs avaient proposé au gouvernement grec des instruments financiers adossés à des CDS destinés à permettre de refinancer la dette grecque et à reporter son remboursement à une date ultérieure, ce qu'ils proposèrent encore il y a 3 semaines. L’objectif de la Goldman Sachs était double: éviter de rendre public les problèmes budgétaires de la Grèce et éviter une attaque spéculative avec des short selling sur la Goldman Sachs, partenaire de la Grèce et qui avait prétendu renouer avec les bénéfices, grâce au fallacieux Stress Test de Tim Geithner de mars 2009, grâce à l’adoucissement légal autorisé par Obama des normes comptables "prudentielles" et grâce à ses activités de consulting financier et de négoces sur les CDS émis sur les dettes obligataires des États en récession et en dépression économique.

Même si la Grèce continue à se refinancer auprès de la Goldman Sachs, le gouvernement d'Athènes n’avait pas donné cette fois-ci son accord aux propositions de l'estafette de la Goldman Sachs. Partout en Europe, la Goldman Sachs, les banques sauvées et fusionnées JPMorgan Chase et d’autres banques américaines avaient développé et vendu des instruments financiers (donc agrandi la Pyramide Ponzi) qui ont aussi conduit à l’effondrement du marché hypothécaire américain et finalement à la crise financière mondiale. Les politiciens italiens et grecs ont réussi avec ces produits dérivés à dissimuler de plus en plus la crise budgétaire de leurs pays. Actuellement, le haut fonctionnaire du ministère grec des finances chargé de gérer la dette grecque est Petros Christodoulou. Christodoulou est un ancien manager de la Goldman Sachs comme expliqué plus haut dans cet article.

Que retenir de ces divulgations subites du NYT? Depuis la fin 2008, je vous écris au sujet du poker menteur et dénonceur qui est joué depuis les USA, dont Nouriel Roubini et Paul Krugman se sont fait délicieusement échos et promoteurs. Paul Krugman commence pourtant sur son blog domicilié au New York Times à vanter les bienfaits de la social-démocratie européenne: "But what European experience actually demonstrates is the opposite: social justice and progress can go hand in hand. Mais l'expérience européenne démontre actuellement le contraire: justice sociale et progrès peuvent fonctionner main dans la main)". Paul Krugman est un pentito du libéralisme, mais il se souvient de temps en temps que son directeur de thèse était Jagdish Bhagwati.

Nous allons voir comment Jean-Claude Juncker va poursuivre son coming-out commencé hier et comment il va expliquer son laxisme comme Président de l'Euro-Groupe. Bruxelles est de tout façon un machin qui ne délivrera pas d'explications. Pourtant l'Euro-Groupe, la BCE et Bruxelles étaient très actifs pour décerner des avertissements à la France, à l'Allemagne quand le déficit budgétaire passait de 3% à 3,2%...

En parlant de lui-même, le Chairman et CEO de la Goldman Sachs avait dit récemment, "qu'il n'est qu'un banquier qui accomplit l'œuvre de Dieu" ("I'm doing God's work"). Pourtant, les voix du regret se font entendre aussi aux USA. Un vent de panique a soufflé à Wall Street, quand l'autorité de surveillance des opérations boursières, la SEC, a annoncé le 16 avril 2010 qu'elle allait traduire en justice les dirigeants de la Goldman Sachs à cause de leurs manœuvres dolosives et falsifications en rapport avec les produits financiers dérivés complexes, des CDO empaquetés avec des CDS. Goldman Sachs et l'un de ses responsables, le vice-président français Fabrice Tourre, sont accusés d'avoir fait "des déclarations trompeuses et passé sous silence des faits essentiels sur certains produits financiers liés aux prêts subprimes au moment où le marché de l'immobilier résidentiel américain commençait à chuter". Des terroristes financiers fantômes et corrompus ont fait couler des spéculateurs fantômes au profit d'autres spéculateurs fantômes. La SEC poursuit ses investigations et a annoncé vouloir porter plainte contre d'autres banques. Quand la SEC s'occupera de la Fed' ce sera la guerre civile ou sur un pays étranger. Parce que la Fed' est l'un... des principaux acheteurs des... Bons du Trésor américain pour inonder les USA de liquidités en billets de contrefaçon avec l'espoir infondé de créer la relance économique. C'est le dévoiement total du keynésianisme.



Les USA ont autant de mal que la Grèce à écouler leurs Bons du Trésor. Sur le graphique à gauche vous voyez que depuis 2006 la Chine réduit ses achats de Bons du Trésor américain, et en décembre 2009 elle en a revendu 34 milliards de $. Dans trois semaines, la Grèce devra émettre 5 Mia en euros de Bons du Trésor... mais d'ici 6 mois les USA devront émettre 1500 (mille cinq cent) Mia de $ de Bons du Trésor (T-Bonds). Reste à savoir qui va les acheter, si ce n'est la Fed avec la planche à Billets, Quantitative easing, Helicopter Money de Paper Mill of the Potomac. 60% de la dette américaine sont détenus par les investisseurs étrangers, comme la Chine, la Russie, les pays de l'OPEC.




Cette fois-ci les USA se dirigent droit vers l'effondrement obligataire de leurs Bons du Trésor. Il y a quelques jours le Trésor américain a essuyé un très grave échec - dont personne ne parle (graphique à droite) - en tentant en vain de mettre aux enchères pour 25 milliards de Bons du Trésor à 10 ans et pour 16 milliards de Bons du Trésor à 30 ans. Il parait que de mémoire de trader on n'avait jamais connu un tel échec.

Cette fois-ci les marchés financiers, qui se réfugient toujours en dernier ressort dans les obligations d'État, agissent conformément à ce qu'ils perçoivent des USA ou ce qu'ils essayent de faire percevoir des USA: leur insolvabilité qui présage de la banqueroute d'État. Pour pimenter voici le graphique ci-dessus à droite qui montre la situation des dettes obligataires des USA pour les Bons du Trésor arrivant à maturité à 30 ans. Je vous ai déjà exposé que Wall Street dispose d'un club d'aficionados qui arrange les cours des actions et d'un autre club qui manipule les cours de l'or. La Fed' manipule le prix de l'or pour permettre au $ de ne pas plonger et de rester une monnaie de référence et d'échange. Le club de ces aficionados est appelé Plunge Protection Team - PPT. Voici le chart qui montre qui achète les 30Y T-Bonds US. Le Direct Bidder visible avec la courbe jaune et la barre rouge est la Fed. La Fed achète à hauteur de 28% ses propres Bons du Trésor pour manipuler les cours et pour éviter que les CDS qui sont émis sur eux ne soient pas trop chers. Des Bons du Trésor qui trouvent preneur sur le marché financier auront un rendement plus faible pour l'investisseur parce qu'ils ne seront pas émis à un taux d'intérêt élevé qui serait un surcoût pour le budget de l'État et le contribuable lors du remboursement à la date de maturité dans 30 ans. Et des Bons du Trésor qui trouvent preneur ne seront pas couverts pas des CDS (assurances sur défaillance) qui ont des coûts prohibitifs comme pour la dette souveraine grecque actuellement. La Grèce ne dispose pas de cet outil de manipulation des CDS, elle n'a pas de banque centrale, l'euro a remplacé le drachme depuis 2001. Le marché financier est lui-même capable de manipuler les cours des CDS en chargeant d'une mauvaise réputation l'émetteur des Bons du Trésor comme de tout autre émetteur privé d'une obligation. En une seule semaine le nombre de contrat CDS sur la dette souveraine grecque avait triplé, ce qui est exceptionnel et n'avait pas trouvé son corollaire pour l'Islande, l'Irlande, le Royaume-Uni, les USA, Abu Dabi.

Les CDS sont une spéculation sur la défaillance et l'objectif du spéculateur est d'attendre ou de provoquer la faillite de l'émetteur des obligations. N'importe qui peut contracter une assurance sur les défaillances de remboursement de n'importe qui, sans qu'il n'y ait la moindre des relations entre eux. Le marché des CDS est hautement spéculatif et volatile. Il reste malheureusement dans les pratiques comme une référence sur la bonne foi des emprunteurs, mais il se comporte aussi totalement indépendamment de la situation des titulaires des obligations publiques comme les Bons du Trésor, les Obligations d'État, ou privées, comme des CDO par exemple.

Les CDS sont des yogourts pourris avec des vrais morceaux de fruits dedans. Pour vendre de la pourriture - l'inventeur du CDS qui jouit du charisme nécessaire sur les marchés financiers - empaquète de la pourriture représentant des titrisations sur des créanciers qui ne jouissent pas de bonités bancaires ou qui sont des junk-bonds. L'inventeur ajoute dans ce yoghourt pourri un infime pourcentage de morceaux de fruits, c'est à dire d'une assurance sur des créanciers de bonne foi, puis fait une bonne publicité, et vend le CDS. La traçabilité finissait même par être impossible à réaliser pour l'inventeur de ces CDS. Il y a aussi eu des CDS-Square (au carré) ou des CDS-Cube (au cube). Et quand un CDS perdait de la notoriété, on l'atomisait et on recollait les morceaux avec d'autres CDS pour faire un nouveau CDS. Ce n'est toujours rien d'autre que le schéma Ponzi. Au 28 février 2010 il y a un peu moins de 700 banques aux USA qui sont au bord de la faillite, sauf si elles sont capables de se recapitaliser sur les marchés financiers...

Je vous invite à aller aussi loin que moi dans le raisonnement. Excusez-moi si je me référence moi-même comme intellectual tipping point & milestone, mais comme je n’ai à 1000% jamais lu ceci ailleurs que dans ma tête, il faut bien que je vous invite à prendre du recul face à ce que j’avance. Puisque ces négoces de ces "Conduits", ces Over The Counter / OTC, ces CDS, ces "just-between-us", ces CDO sont des opérations de gré à gré extrabilancielles, les bénéfices (comme les pertes) aussi sont hors bilan et donc impalpables par la moindre des comptabilités nationales, par le moindre des Instituts nationaux de statistiques, par la moindre des administrations fiscales. Ce marché des opérations extrabilancielles est "officiellement" de 605.000 milliards de $. La "crise" a 4 ans, aucune réforme n'est entrée en vigueur malgré les G4/G20/G7/G8, et les projets US et EU de Réforme des Normes Comptables sont déjà tellement amendés qu'ils seront sans effets en aménageant des exemptions aux entreprises qui portent le nom de "Balance Sheet Risk". Il y a donc un PIB des pauvres celui qui sert à faire payer les dettes publiques par exemple, et le PIB fictif, furtif et d’initié de la Classe en Lutte gagnante, l’élite financière qui jouit d’elle-même. Il est donc en réalité, à la vue des sommes colossales qui circulent dans le marchés des produits dérivés, impossible de réaliser la moindre des politiques macro-économiques et budgétaires puisque les assets effectifs issus de l’économie industrieuse, travaillée, commerciale et des services sont détournés dans le monde opaque des CDS, etc... et ces tutti derivatii ne sont que des détournements de fonds organisés dans toute économie nationale qui est sui generis un paradis fiscal in-board voulu par le législateur, par le régulateur, et spécifiquement par Bruxelles en ce qui concerne l’Europe. Et comme les banques centrales émettent des trillions de liquidités (graphique à gauche pour la Fed') pour permettre achats, ventes et paiements des annuités de ces assurances sur défaillances et de ces autres produits dérivés extrabilanciels, les banques centrales sont maîtresses d’œuvre de la privatisation et de la confiscation de la création monétaire et de son détournements vers la criminalité financière planétaire des investisseurs institutionnels.

Les réunions actuelles de l'Euro-Groupe ne prennent pas de décision concrète de soutien de la Grèce et sont destinées à contre-bluffer les investisseurs qui noircissent la réputation de la Grèce et des CDS sur sa dette obligataire. Sur le graphique ci-dessus, les Primary Dealers visibles avec la colonne orange sont des intermédiaires inconnus, des instituts bancaires ou des holding de groupes bancaires qui achètent pour le compte de la Fed dans des conditions glauques pour la transparency tout comme pour le PPT. Ce sont aussi un groupe qui manipulent l'information qui n'est jamais "pure et parfaite" dans un monde ou jamais "toute chose est égale par ailleurs" et où il n'y a pas de "concurrence libre et non faussée".

L'idéal d'Adam Smith n'existe pas et n'a jamais existé, mais ça fait 234 années que l'on vous fait croire que ça marche son humanisme automatique. Le marché des CDS sort institutionnellement et légalement du cadre idyllique décrit par Adam Smith: il n'est pas réglementé, est extrabilanciel et n'est qu'un contrat de gré à gré, alors qu'il draine plus de 68 trillions (milliers de milliards). Il constitue un enrichissement qui ne peut être saisi par la comptabilité nationale et est donc un PIB fictif, un PIB d'initié. Il est le paradis fiscal domicilié dans toute économie nationale et permet la liberté totale de circulation des liquidités. 9/10ème des transactions financières se font hors bilan et sur les produits financiers dérivés sur les marchés non régulés. La pitrerie des G20 voulant éliminer les paradis fiscaux ne peut jamais cacher que chaque État est un État Providence pour les Liquidités véhiculées par les CDS, les MBS, les RMBS, les CDO, les OTC. Cet État Providence est un État Providence pour les Liquidités et Liquidataire en accordant aux systèmes bancaires et financiers un octroi illimité dans le temps de droit de tirage illimité sur les contribuables. Pour sauver leurs instituts financiers et de fiducie, les États s'endettent en réalisant le plus grand transfert de toute l'histoire de la dette privée vers la dette publique. Les rentrées fiscales diminuant encore plus vites avec la Grande Dépression 2, les États liquidataires brûlent leurs moyens financiers pour sauver les peuples atteints par le chômage et la misère et pour rétablir effectivement les bases d'une croissance du PIB réel et pas du PIB d'initié. La prise de conscience du peuple va commencer à se faire dans le mainstreem, car les ayants droits au indemnités chômage seront en fin de droits. Le peuple ne prend conscience que quand l'estomac est vide, entre temps il s'arrange avec sa compromission universelle, s'abstient aux élections et pousse son caddie.

Pour sauver la Grèce, il se pourrait que les pays européens achètent officiellement des Bons du Trésor grec par l'intermédiaire de leurs banques publiques ou nationales qui seront officiellement les Primary Dealers de la BCE et de Bruxelles. En attendant le marché de la caisse enregistreuse fait un bond exponentiel en Grèce, parce que chaque vente n'était pas saisie et l'État grec offre une remise de 12.000 euros à tout commerçant qui gardera ses tickets de caisse. On ne peut donc pas reprocher aux commerçants grecs d'opérer les transactions hors bilan puisque 9/10ème des transactions financières mondiales se font hors bilan et sur les produits financiers dérivés sur les marchés non régulés.

La Fed' continue à légitimer par le marché l'abaissement du taux d’intérêt directeur et son maintien à une valeur voisine de 0% avec des Opérations d'Open Market pour pulvériser sur les USA et la planète de helicopter money libellée en $. Les Open Market Operations consistent dans le cas du trio mafieux Obama-Geithner-Bernanke (Obi, le roi du bricolage + Secrétaire d'État au Trésor + Président de la Fed') en l'achat ferme et définitif de titres souverains, de Bons du Trésor US par la banque centrale (la Fed' et la banque centrale anglaise) sur le marché interbancaire à travers d'acteurs plus ou moins masqués, les Primary Dealers. En procédant ainsi, la Fed' élargit la liquidité bancaire pour le bonheur surmultiplié des spéculateurs financiers et des autres. Au 27 juillet 2009 la liste des Primary Dealers serait selon la Fed': Banc of America Securities LLC,  Barclays Capital Inc., BNP Paribas Securities Corp., Cantor Fitzgerald & Co., Citigroup Global Markets Inc., Credit Suisse Securities (USA) LLC, Daiwa Securities America Inc., Deutsche Bank Securities Inc., Goldman, Sachs & Co., HSBC Securities (USA) Inc., J. P. Morgan Securities Inc., Jefferies & Company Inc., Mizuho Securities USA Inc., Morgan Stanley & Co. Incorporated, Nomura Securities International Inc., RBC Capital Markets, RBS Securities Inc., UBS Securities LLC. Cette liste est donc celle des truands systémiques qui écoulent de la fausse monnaie américaine imprimée à Paper Mill of the Potomac. Les Open Market peuvent aussi fonctionner en sens inverse pour restreindre les liquidités.

Pour soutenir les marchés mondiaux et abaisser le taux interbancaire, le Libor, la Fed' avait offert depuis la fin de l'année 2008 à un taux zéro des liquidités en $ à la BCE, la Bank of England et à la Banque Nationale Suisse dans des accords swap auxquels elle a mis fin au 1er février 2010 parce que les banques centrales elle-mêmes ne s'en sont servies que pour surexciter la spéculation et le carry trade au lieu de prêter pour des projets industriels. A partir du 1er février 2010 les banques centrales sus-citées n'ont plus un accès illimité à ces liquidités en $. La Fed' teste déjà depuis la mi-décembre 2009 le ralentissement de la planche à billets juste pour voir les premières réactions des marchés en espérant avoir restitué la solvabilité du système bancaire, car, il faut le rappeler, le système bancaire américain est insolvable. La Fed a annoncé en décembre 09 vouloir tester à partir du 1er février 2010 plus sérieusement les marchés, c'est pourquoi les banques et les marchés financiers sont entrain de paniquer, leur drogue va leur manquer et un drogué en manque se jette sur la Grèce... Les premières réactions du marché ont déjà prouvé que personne dans le secteur privé ne croit en une reprise économique possible. La demande intérieure américaine a baissé de 11,4 % aux USA en 2009, ce qui ne s'est pas vu depuis 1947. La Fed' va tomber dans sa propre trappe à liquidités de la planche à billet. Dans 2 mois s'accélère le doom loop. 7 millions d'américains ont perdu leur emploi depuis le début de la "Crise".

Il est à noter que le tir groupé actuel pour mettre en tort l'Europe et ses gouvernements européens est plus nourri ces dernières semaines. Il y a une semaine, le Chef du Département des Sciences Économiques du MIT, Ricardo Caballero, avait exposé dans une analyse publiée par CNN que les "responsables et fautifs du désastre financier et économique américains étaient les investisseurs étrangers". Le poker dénonceur américain s'amplifie pour faire diversion comme toujours et pour que "les alliés" se querellent en attendant que les USA renouvèlent leur abonnement pour sauver le monde avec le laser à haute énergie. Dans le même jeu du poker, la Suisse menace de dévoiler les noms des politiciens et hauts fonctionnaires allemands (ou européens) qui ont des comptes dissimulés en Suisse si l'Allemagne achète des CD avec les données sur les comptes bancaires. Le poker dénonceur s'amplifie parce que le "day of reckoning" s'approche pour les américains. A ce moment là je vous conseille de vite faire vos kilos de petits gâteaux de Noël et de vérifier vos stocks de morue séchée. Le growth national happiness sera pour dans trois générations, avant il faudra payer.

Qui sera le premier prochain dans l'assommoir du day of reckoning: la Grèce ou la Californie? Qui saura le plus gagner du temps? Les USA ou l'Europe? Concurrence libre et non faussée entre hard discounters sur le dos des peuples. Qui ont aussi élu leurs représentants politiques qui se sont prononcés pour le Traité de Lisbonne. Tout au moins en Europe existaient des alternatives politiques, démocratiques, parlementaires et respectueuses de la Constitution. Les européens ont voulu une Europe des marchés et subissent eux-mêmes ce qu'ils imposent eux-mêmes avec les APE et avec les ALE qui sont bien plus violents que les clauses de l'OMC. Photo à droite: Athènes, European Workers Unite... C'était plus simple d'aller voter aux élections européennes au lieu d'aller pêcher la truite ou le thon. L'alternative parlementaire pour une autre Europe existe.

Depuis l'automne 2008, les G20, le G4, Bruxelles ont tergiversé, n'ont rien entrepris pour bannir les paradis fiscaux off-shore et intra-communautaires et pour introduire contrôle et régulation des marchés financiers. En Europe, les gouvernants communautaires ont même fait le contraire en jetant les bases de Solvency 2 qui continue à garantir aux assurances, vendant des CDS..., le droit de cacher les risques. Il était égal aux gouvernants de traiter la question des CDS, parce que le peuple n'était de toute façon pas capable de joindre mentalement les CDS avec leur situation individuelle de mise au chômage, de restriction salariale, d'augmentation des taxes et impôts, de réduction de la qualité des services publics sociaux, de santé, d'éducation, de retraite, etc... Aujourd'hui les peuples comprennent avec la crise obligataire grecque que l'État est un État Providence Liquidataire qui offre aux systèmes financiers des droits de tirage sur le contribuable et sur sa petite aisance matérielle. Les peuples européens comprennent que l'Europe est une Union liquidataire d'États au profit de la concurrence muselée et faussée qui détruit les richesses, qui tend au chômage et à la dépréciation du travail. Bruxelles, le club privé des commerçants de la City et de Wall Street, devra se mettre à réfléchir. Le Parlement de Strasbourg aussi malgré sa majorité conservatrice issue de la médiocrité des élections européennes et des abstentionnistes du 7 juin 2009 et des mandatures précédentes. La Lutte des classes est toujours victorieuse: les conservateurs vont toujours voter et la finance réussit toujours à dominer.

Le 16 février 2010, l'inflation a dépassé 3,5% au Royaume-Uni, de 9,5% aux USA (shadowstats.com) ...en période de Dépression,
et ne cesse de croitre depuis 16 mois comme je le souligne régulièrement. Pour l'instant ceci s'appelle récessflation.

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Note: Article 103 A du Traité de Maastricht

  1. Sans préjudice des autres procédures prévues par le présent traité, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut décider des mesures appropriées à la situation économique, notamment si de graves difficultés surviennent dans l'approvisionnement en certains produits.
  2. Lorsqu'un État membre connaît des difficultés ou une menace sérieuse de graves difficultés, en raison d'événements exceptionnels échappant à son contrôle, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut accorder, sous certaines conditions, une assistance financière communautaire à l'État membre concerné. Lorsque les graves difficultés sont causées par des catastrophes naturelles, le Conseil statue à la majorité qualifiée. Le président du Conseil informe le Parlement européen de la décision prise.
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Lire la 1ère partie >>  La Grèce, victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives EU, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN

Lire mon article du 6 mars 2009 >>>
Banqueroute de la Zone Euro: Irlande, Italie, Grèce, Autriche - Éclatement de la bulle des CDS et des Obligations d'État

7. février 2010

La Grèce, victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives EU, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN

L'Europe est à ce point inapte malgré son Traité de Lisbonne et ses autres Traités et Pactes passés dans le seul consensus de l'hémicycle, qu'elle va demander au FMI de sauver la Grèce de la banqueroute d'État, au même titre que le Zimbabwe. La Grèce est le premier État européen victime du Traité de Lisbonne et de la BCE. J'ai expliqué le 28 novembre 2008 que le G4 de Crise du 5 X 2008 avait réinventé l'euro-mark, l'euro-franc, et avait introduit l'euro-£. Personne n'a relevé ceci dans les médias.
Les banques allemandes détiennent 100 milliards de la dette grecque. Il aurait fallu mener le débat sur l'in-appropriation de la cause européenne monétaire, macro-économique, budgétaire et fiscale par l'Euro-Groupe, Ecofin, Euro-Stat, Juncker, les Directives sur la Libre Circulation des capitaux, et par la politique de la BCE qui permet le carry-trade intra communautaire. Si l'on commence à parler de ceci, on révélera que le Traité de Lisbonne a été un empaquetage des cerveaux pour faire de la catallaxie et de la compression de coûts.

màj du 29 octobre 2010:

ESMA, Écran de fumée avec la Directive Européenne AIFM sur la supervision des Fonds alternatifs.

le sommet européen des ministres des finances et de ECOFIN n'a rien apporté de nouveau. La libre circulation des capitaux et la spéculation financière ne sont ni règlementées ni jugulées. Les pays européens peuvent continuer à jouer, à perdre et à attendre les bail out communautaires. La clause de no-bail out est maintenue (Article 125 du Traité de Lisbonne), mais la clause 122 d'entre-aide entre les pays membres de l'Union en cas de catastrophe naturelle ou de manque en énergie a été élargie aux impasses financières, ce qui revient à contourner la clause de no-bail-out selon laquelle il est interdit aux États Membres du Pacte de Stabilité et de Croissance (Zone Euro) de porter secours à un membre en difficultés financières ou en banqueroute d'État. La Grèce avait triché avec ses critères de convergence pour entrer dans la zone euro, puis avec ses critères de Maastricht, et les banques françaises et allemandes principalement ont spéculé sur la dette grecque en parfaite connaissance de cause et on précipité l'effondrement financier de la Grèce, mais aussi de l'Espagne et du Portugal. Personne n'a rappelé que la Grèce est aussi victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives Européennes, de l'Euro-Groupe et d'ECOFIN.

Pour faire écran de fumée les ministres des finances européens et ECOFIN se sont mis d'accord sur un compromis qui va aboutir à une Directive Européenne AIFM qui sera signée le 11 Novembre 2010. Il s'agirait de créer un organisme européen de supervision des activités des hedge funds, des Private Equity, des Fonds Alternatifs, du Capital Investissement. Cet organisme s'appellera ESMA - EU Securities and Markets Autority / Autorité Européenne des Marchés Financiers.

La supercherie de la Directive AIFM est qu'il relève toujours comme avant aux États membres de l'UE d'accorder l'agrément à ces fonds, or 4/5 des transactions spéculatives, soit une masse 2000 milliards et certains jours plus de 50% de toutes les transactions financières en Europe, se font à la City de Londres. Et la Grande-Bretagne n'est pas membre de la Zone Euro et ne soutient pas le parapluie européen de 750 milliards pour venir en aide aux pays européens attaqués par la spéculation financière internationale. Selon la nouvelle Directive européenne, quand l'agrément est accordé à ces Fonds spéculatifs dans un pays (l'AMF - Autorité des Marchés Financiers pour la France par exemple), il est valable pour l'ensemble des pays européens. C'est ici que Bruxelles et toute l'Europe manifeste son incapacité à s'opposer à la City de Londres pour laquelle l'Europe n'est qu'une Association Européenne de Libre Échange. Il parait que cette nouvelle Directive européenne répondrait aux engagements pris au G20 de Washington. Le G20 de Crise de Washington s'était surtout distingué par l'annonce qu'il allait ouvrir les vannes des surliquidités avec l'impression de fausse monnaie sur les planches à billets et avec la qualitative easing, c'est à dire l'échange des positions toxiques pourries des banques contre du faux argent frais créé aussi avec l'émission des Bons du Trésor, c'est à dire en surgonflant la dette publique des États avec de la pourriture à faire avaler et payer par les peuples.

Uniquement en cas extrême, l'ESMA pourra donner son avis documentaire aux superviseurs nationaux, qui seront libres ou non de le suivre. C'est comme pour les critères de Maastricht qui ont été violés dès le début de l'introduction de l'Euro par tous les États Membres, ou comme pour les Critères de convergence destinés à évaluer la capacité d'un État européen à devenir membre de la Zone Euro.

Les standards fixés par l'ESMA n'entreront que progressivement en vigueur en 2015, 2017 et 2018. D'ici là le système monétaire et financier mondial se sera écroulé et la Région européenne ne se sera pas préparée à la période qui suivra l'hyperinflation et Weimar II. Donc l'Europe donne avec cette Directive le signal fort qu'elle ne s'oppose pas à la libre circulation des capitaux spéculatifs systémiques et qu'elle renforce sa bienveillance pour eux. Bruxelles ne s'est pas attaquées à toutes les opérations extra-bilancielle comme les LBO, les CDS, les CDO qui ont plongé la planète depuis juin 2006 dans une crise irréversible tant que les pratiques de création, de soutien et d'engraissement des bulles spéculatives comme moteur prépondérant de croissance ne sera pas arrêté. Par la Directive AIFM l'Europe démontre qu'elle ne pense pas à requalifier la croissance dans un Green New Deal.
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màj du 18 mai 2010 à 11:07:

le Parlement de Strasbourg, et la Commission de Bruxelles et Jean-Claude Juncker, président de l'Euro-Groupe semblent vouloir dégager un consensus pour instaurer un impôt sur les transactions financières des Hedge Fonds des pays tiers. Le Royaume Uni s'y oppose parce que 4/5ème des transactions financières en Europe passent par la City. A l'heure actuelle allemande centre-droit serait pour, mais les ministres des finances allemand et français, Wolfgang Schäuble et Christine Lagarde, font encore leurs caprices. Un impôt se prélève en fin d'exercice sur le bénéfices. Une taxe se prélève sur chacun des transactions et les obligent donc à abandonner le nomadisme des spéculateurs. Les transactions se font actuellement avec l'informatique au rythme de la nano-seconde et dans les marchés financiers 10 minutes passent pour être du long terme. Plus souvent les transactions se font et plus souvent les spéculateurs doivent verser une taxe sur chacune d'elles. Un chiffre infime de 0,05% comme le prévoit la Taxe Tobin finit par produire des sommes gigantesques pour les nomades compulsifs. Ceci redirige alors l'investissement dans la production et les services et les détourent de ces produits financiers dérivés et titrisés qui sont des "armes de destructions massives" comme le disent George Soros et Warren Buffet.

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màj du 6 mai 2010 suite au "Plan d'aide" européen à la Grèce pour lui éviter sa banqueroute d'État: La Hypo Real Estate allemande détient 80 milliards d'euros de crédits pourris venant des PIGS. La HRE avait fait faillite l'année dernière et a été sauvée avec une aide de 100 milliards de l'État allemand. Malgré ceci, la HRE fait toujours des pertes. Donc sachons observer la félonie des dirigeants du Nord de l'Europe qui feignent de faire un cadeau à la Grèce avec une aide de 100 milliards pour lui éviter la banqueroute d'État.

màj du 9 mai 2010: les européens ont décidé de créer un Fonds de Sauvetage pour les pays membres de l'Euro-Zone. En un Week-End les européens ont fait sauter tous les critères de Maastricht et le Pacte de Dublin de Convergence et de Stabilité. Les 4 critères de Maastricht sont devenus caducs, un pays peut donc se mouvoir sur tout l'éventail qui mène à la banqueroute d'État. D'autre part, il est à présent autorisé à la BCE de se fournir en liquidités sur les marchés financiers internationaux, ce qui lui était défendu. Ceci est donc la porte ouverte à n'importe quelle forme de spéculation. D'un autre côté rien n'a été entrepris pour contrôler et réglementer la "Libre circulation des capitaux" malgré le vote du 11 mars 2010 au Parlement de Strasbourg où il y a eu une majorité de 536 voix contre 86 pour étudier l'impact d'une Taxe Tobin. Le Brésil, Taïwan, l'Indonésie, l'Inde, la Russie sont bien plus avancés pour freiner la libre circulation des spéculations sauvages.

En introduisant la taxe Tobin, l'Europe ne ferait que de suivre le Brésil qui l'a introduite depuis le 20 janvier 2009. L'Europe tergiverse sur la faisabilité et sur l'impact d'une taxe sur les transactions financières, mais d'autres pays que le Brésil agissent. L'information reste sous le boisseau, parce que les médias de l'Hémisphère riche ont tout intérêt à suivre les consignes de leur propriétaires et donneurs d'ordre. Depuis novembre 2009, le Brésil prélève auprès des investisseurs étrangers en plus une taxe de 2% pour l'achat d'action et pour les placements. Depuis décembre 2009 Taïwan a interdit aux étrangers de placer des capitaux sur des marchés à termes. La Russie, l'Indonésie et l'Inde vont introduire des mesures similaires pour stopper la libre circulation des capitaux si elle ne sert pas à financer des investissements à long terme. Dans ce temps l'Europe tient encore le discours au sujet de la perte d'un avantage concurrentiel, si elle se mettait à faire de même. Le Brésil, Taïwan, l'Indonésie, la Russie, et l'Inde veulent éviter la création d'une bulle spéculative et une inflation.

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Vous avez remarqué que les marchés financiers attaquent la Grèce, le Portugal, l'Espagne parce qu'ils espèrent que ces pays européens vont continuer à refinancer leur dette publique en mettant sur le marché financier mondial des Bons du Trésor avec la garantie d'un fort taux d'intérêt et de rendement. Je vous ai déjà exposé le 11 janvier 2009 et le 6 mars 2009 qu'il était facile de trouver sur le net les spreads (éventail) entre les CDS, les assurances sur les Obligations d'État des différents pays européens, mais pas de ceux de l'Irlande, du Royaume-Uni, des USA. D'après la CMA, la Californie fait partie des 10 premiers États au monde à risquer prochainement la banqueroute d'État avec la Grèce. Le PIB de la Californie est le plus élevé de tous les États de la fédération américaine. Les agences de notations place la Californie au même niveau que le Kazakhstan quant à sa solvabilité.

<<< Le premier-ministre du paradis fiscal du Luxembourg, Jean-Claude Juncker a sévèrement critiqué en février 2010 les pays européens de la périphérie et les a sommés de se discipliner pour ne pas mettre en péril ce que les pays fondateurs de l'Europe ont mis en œuvre. Juncker oublie de dire que ces nouveaux entrants ne sont pas venus dans la même Europe que celle qui existait quand les fondateurs commerçaient librement seuls entre eux. Entre temps étaient entrés en vigueur les Directives sur la Libre circulation des capitaux et sur le Libre établissement des entreprises de services, ce qui inclue les services financiers. Il a toujours été de notoriété publique depuis 2001 que la Grèce avait délibérément triché avec sa comptabilité nationale pour faire croire qu'elle était compatible avec les critères de convergence du Pacte de Dublin de Stabilité et de Croissance afin d'introduire l'euro sur son territoire. Mais même si elle avait respecté les critères de Maastricht, la Grèce était incapable comme les pays baltes de résister aux attaques ou pénétrations abusives des grands groupes financiers des pays européens fondateurs. Une fois de plus, la foi en l'humanisme automatique des marchés qui fonde le Consensus de Bruxelles n'a pas fonctionné de manière harmonieuse, mais déprédatrice. Comme toujours. Il faut se demander ce qui est le plus à blâmer: les tricheries comptables de la Grèce, ou les opting-out (exemptions légales face aux obligations communautaires) de l'Irlande, mais aussi du Royaume-Uni, ou l'impréparation habituelle de Bruxelles, ou la volonté de toujours tout passer avec les légumes de la "concurrence libre et non-faussée".

Il est étonnant que seulement maintenant, en mars 2010, Juncker et Angela Merkel avancent l'idée de la création d'un Fonds Monétaire Européen (FME). Et une fois de plus, ils en oublient le rôle fondamental que peut jouer un tel fonds monétaire international. Celui du FMI, mais déshabillé de son ingérence néo-libérale et de ses clauses d'attribution de prêts qui imposent comme le FMI une libéralisation totale de tous les marchés et une compression de la dette publique, sans analyser leur impact sur une économie nationale et l'intégration régionale des pays. En Afrique se fait de plus en plus corps l'idée d'un "protectionnisme intelligent". En l'état actuel, un transfert de l'argent des contribuables vers un Fonds Monétaire Européen constitue une violation de la Clause de No Bail Out du Pacte de Stabilité et de Croissance qui fonde l'Euro et l'Euro-Zone. Ceci démontre que l'Europe repose avant tout sur une chimère parce qu'elle n'a pas jugé nécessaire de prévoir la défaillance d'un État Membre et les moyens d'y répondre, comme elle n'avait pas jugé nécessaire d'organiser son institut de statistique EuroStat autrement que comme une boîte aux lettres. L'Europe voulait croire au commerce des commerçants. La subite volonté de créer un FME ne provient que de la volonté de réaliser sur le dos des contribuables européens, un bail-out des banques européennes qui détiennent les Bons du Trésor grec. Et comme les banques européennes qui détiennent ces Bons du Trésor grec sont domiciliées dans les pays fondateurs de l'Europe, l'Euro ne repose donc que sur des critères de divergence entre les 16 "pays du nord" et "pays du sud" parce qu'il n'existe ni cadre économique ni force centrifuge qui les font converger. Un paquet d'aide à la Grèce de 30 milliards d'euros sera de toute manière nécessaire pour la sortir momentanément des griffes de la Goldman Sachs et de ses agents non-secrets comme Peter Sutherland, Charles de Croisset, Otmar Issing, Petros Christodoulou, Lord Griffiths, Mario Draghi, etc... (voir article n°2 au sujet de la Crise de l'Ouzo). Les pays européens non membres de l'Euro-Zone préfèrent une aide du FMI pour la Grèce.
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<<< bail out de la Grèce >>> graphique à gauche.

màj du 6 mai 2010 >>> L'aide a la Grèce a été décidée. Les États européens donateurs empruntent sur les marchés financiers à 3% et se feront rembourser leur "aide" à 5%. Ceci est la libre circulation des capitaux garantie par les Directives et le Traité de Lisbonne. Le paradis fiscal du Luxembourg aidera à hauteur de 0,08%. L’Allemagne va payer 22,34 milliards, la France 16,78 Mia, l’Italie 14,75 Mia. Cette "aide" à la Grèce n’est pas un cadeau, c’est un "investissement", car 70% des Bons du Trésor grec sont dans les banques de ces 3 pays donateurs. Quand en France on va révéler ce qui traine dans la bad bank Inter Conseil Europe de la Société Générale et la bad bank Gestion Active des Portefeuilles Cantonnés de Natixis / Banque Populaire Caisse d’Épargne, etc... on se rendra compte que la Grèce est un brigand parmi les autres.

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La crise financière de la Grèce, de l'Espagne, du Portugal est la reproduction parfaite de la Crise des Subprimes des USA. Ce Housing Bust méridional a été rendu possible en Europe avec la libre circulation des capitaux. Le Housing Bust a été financé avec l'ouverture des vannes des liquidités faciles et avec la multimutualisation des risques hypothécaires avec des titrisations ayant la forme de CDS, de MBS et de RMBS, etc. Les banques allemandes, les banques régionales allemandes d'État (Landesbank), les assurances allemandes, Real Hypo Estate, sont très fortement impliquées dans la Bulle des crédits hypothécaires des pays du Sud de l'Europe. Ce qui est mis sous silence, est que... l'Allemagne a, elle aussi, pratiqué en grand style dans sa partie Est la relance par la bulle immobilière et des crédits hypothécaires. La faillite du plus grand institut financier hypothécaire européen, l'allemand Real Hypo Estate, n'a jamais été exposée dans les médias comme une faillite systémique de même portée que celles de Fannie Mae, de Freddie Mac ou de AIG. C'est pourtant le cas. Cette information est extrêmement difficile à trouver. Il n'est pas étonnant que le Big Fat Bail-Out de la Grèce doive passer par l'Allemagne. L'Autriche est impliquée de la même manière que l'Allemagne, mais plus dans les Pays Baltes, la Hongrie, la Roumanie, l'Ukraine. Souvenons-nous qu'une bulle immobilière est mise en œuvre sur le terrain à bâtir, ou à incendier avant de le bâtir. Les politiques d'occupation des sols sont déterminées par les autorités politiques locales.

Dans quelles banques se trouvent les 1000 milliards en Euros constitués des dettes des Pays appelés PIGS, Portugal, Italie, Grèce, Espagne? Dans les banques européennes. L'Allemagne en détient 331 Mia., la France 307 Mia., le Royaume-Uni 156 Mia., la Suisse détient 47 Mia. de la dette grecque ce qui équivaut à 12% de son PIB. Il n'est pas étonnant que le Big Fat Bail-Out de la Grèce doive passer par l'Allemagne, la France, l'Autriche, mais aussi la Suisse et le Royaume-Uni. L'Autriche est comme les autres assise sur une pyramide (Ponzi) de positions toxiques et de créances pourries encore plus grande en détenant en plus une très grande part de la dette des Pays Baltes, de la Hongrie, de la Roumanie, de l'Ukraine. Sur le graphique cliquable à gauche vous pouvez évaluer le pourcentage par rapport aux PIB de la dette des pays PIGS détenue dans les banques des autres États membres de l'Europe ou de la Suisse, du Royaume-Uni. Le Royaume-Uni détient 16% de la dette des PIGS par rapport à son propre PIB, la Suisse 30% de la dette des PIGS face à son propre PIB. L'Autriche détient 64% de la dette européenne et 54% de la dette des PIGS face à son propre PIB. La France détient 30% face à son PIB. La banqueroute de l'un des ces pays PIGS du sud met en péril l'équilibre des autres pays européens du Nord.

Non seulement les Critères de convergence n'ont conduit les pays du sud et les nouveaux entrants que dans la divergence, mais en plus cette divergence organique de l'Europe s'est mutée en risque systémique pour l'ensemble du continent.

Comment l'Europe a-t-elle généré son propre déséquilibre interne? La libre circulation des capitaux permet les opérations du carry trade. Les banques européennes du nord se sont enrichies sur les dettes des pays européens du sud. Le carry trade consiste à acheter bon marché et vendre avec un fort bénéfice, ou à emprunter à bon marché et à prêter avec un fort taux d'intérêt. Ce carry trade intra-communautaire a été rendu possible par la politique monétaire de la BCE pour "stimuler" l'économie avec des prêts à court terme et à faible taux d'intérêt. Ceci permet aux banques qui se fournissent en liquidités à bon marché et à court terme auprès de la BCE de prêter ces liquidités à long terme aux pays européens du sud, en l'occurrence d'acheter leurs Bons du Trésor à taux d'intérêt élevés. Les banques du nord se sont enrichies sur les pays du sud, comme ils le font naturellement avec les dettes des pays africains par exemple. Bruxelles, la BCE, Jean-Claude Junker et l'Euro-Groupe, ECOFIN n'avaient pas ressenti le besoin de réguler cette libre circulation des capitaux en Europe, puisqu'il n'y a pas de politique budgétaire, fiscale et macro-économique en Europe. Et avec la moindre des défaillances de l'un des pays du sud, le domino des réserves fractionnaires va faire passer le risque systémique (moral hazard / aléas moral) dans la globalisation de la faillite de l'ensemble de l'Europe ou... du système monétaire international, comme c'était le cas pour le plus grand assureur du monde, l'américain AIG qui avait croulé sous la défaillance en chaîne des CDS et vécu la plus grande faillite d'une société privée de toute l'humanité.

L'Autriche, comme les autres "anciens" pays de l'Europe a réalisé une concurrence déloyale avec ses opérations de carry trade intra-communautaire dans les nouveaux membres de l'UE. Et pourtant l'Autriche est le premier pays européen qui va interdire sur son sol à partir du 10 mars 2010 le carry trade. Il ne sera plus possible d'obtenir en Autriche un crédit libellé en une devise étrangère comme le Franc Suisse, le Yen, etc... En Autriche, 1/3 des prêts immobiliers sont libellés en CHF ou en Yen (équivalents à 35 Mia euros), parce que les taux d'% dans ces devises sont plus bas qu'en euros. Si la valeur de ces devises baisse, la charge des intérêts sur ces crédits baisse. Le contraire est aussi vrai. C'est ce que subissent en ce moment les pays baltes, et les pays de l'Europe centrale qui ont contracté massivement dans des banques autrichiennes des crédits hypothécaires libellés en euro qui s'est fortement réévalué face à leurs propres monnaies. Ces pays sont de plus en plus incapables de rembourser leurs crédits immobiliers auprès des banques autrichiennes et les banqeroutes et insolvabilités privées s'accumulent comme aux USA. La Libre circulation des capitaux   est donc subitement freinée unilatéralement et sans préavis par l'Autriche, ce qui lui offre un avantage concurrentiel déloyal.

La politique monétaire de la BCE est adossée comme celle de toutes les banques centrales sur les réserves fractionnaires; elle n'arrête pas de pomper dans l'économie de la masse monétaire. Par exemple, la production industrielle a augmenté de 1,6% depuis 1980, mais la masse monétaire a augmenté de 16 fois pendant cette même période. L'argent circule plus vite. Mais pour quoi faire? Pour créer de l'endettement, de la financiarisation, de la titrisation, du négoce de produits dérivés, de l'incitation à l'endettement. Beaucoup de régions de la terre sont endettées jusqu'aux oreilles ou la racine des cheveux.

Qui sera le premier prochain dans l'assommoir du day of reckoning: la Grèce ou la Californie? Qui saura le plus gagner du temps? Les USA ou l'Europe? Concurrence libre et non faussée entre hard discounters sur le dos des peuples. Qui ont aussi élu leurs représentants politiques qui se sont prononcés pour le Traité de Lisbonne. Tout au moins en Europe existaient des alternatives politiques, démocratiques, parlementaires et respectueuses de la Constitution. Les européens ont voulu une Europe des marchés et subissent ce qu'ils imposent eux-mêmes avec les APE et avec les ALE qui sont bien plus violents que les clauses de l'OMC.

Le Big Fat Bail-Out américain est poursuivi par Obama qui a ajouté dans l'économie américaine avec Tim Geithner, son Secrétaire d'État au Trésor, et Bernanke, le Président de la Fed', 30% du PIB en liquidités issus de la Helicopter Money, de la monnaie de contrefaçon. Obama attire comme il peut les investisseurs étrangers et crée la mère de toutes les bulles qui cette fois-ci va conduire à Weimar II, l'hyperinflation et la Grande Dépression II. Pourquoi? Cette fois-ci il les USA se dirigent droit vers l'effondrement obligataire de leurs Bons du Trésor. Il y a quelques jours le Trésor américain a essuyé un très grave échec dont personne ne parle: elle a tenté en vain de mettre aux enchères pour 25 milliards de Bons du Trésor à 10 ans et pour 16 milliards de Bons du Trésor à 30 ans. Il parait que de mémoire de trader on n'avait jamais connu un tel échec. Cette fois-ci les marchés financiers qui se réfugient toujours en dernier ressort dans les obligations d'État agissent conformément à ce qu'elle perçoivent des USA: leur insolvabilité qui présage de la banqueroute d'État. 60% de la dette américaine sont détenus par les investisseurs étrangers, comme la Chine, la Russie, les pays de l'OPEC. Depuis un an la Chine a réduit ses achats de Bons du Trésor américain, et en décembre 2009 elle en a revendu 34 milliards de $.

Le graphique à gauche montre la Grande Dépression 2 qu'entament les USA. Le crédit à la consommation et à l'investissement commercial et industriel a chuté de 1000 milliards pour une économie nationale qui génère 14.000 milliards de PIB. Le crédit baisse alors que les banques ont été arrosées avec des trillions de $ et de helicopter money sans la moindre des obligations!! Mais que veut vraiment dire PIB pour une comptabilité nationale américaine qui est tout autant manipulée que la comptabilité des banques lors du stress-test des 19 grandes banques de Tim Geithner de mars 2009? Depuis le début de la fin de l'hégémonie économique américaine en 2001 avec l'échec des négociations de Doha pour l'OMC et du modèle du Consensus de Washington, les USA ne peuvent plus empêcher leur effondrement pur et simple commencé en 2007 avec la crise hypothécaire des Subprimes. C'est pourquoi les agences de notation font diversion en dénonçant dans leur poker les "Club Med spreads" ou bien encore les PIGS (Portugal, Italie, Greece, Spain), ou les UR PIGS en ajoutant l'Ukraine et la Roumanie. La presse américaine traite indifféremment le sujet de la "Euro-Zone Debt Default Risk Crisis", la défaillance de la dette souveraine de ces pays à la périphérie de l'Europe en illustrant les articles de cochons. Cette image de cochon doit plaire à Ricardo Caballero, Chef du Département des Sciences Économiques du MIT, avec plein de "bailing out PIGS", "fringe PIGS", etc. Cherchez donc sur Google Images ou Google le mot PIGS... Graphique ci-dessus à droite: "Il y a pire" >>> croissance de la dette publique depuis 2007 en %. Donc sachons exactement analyser le Greece-Bashing.

Les sites libertariens épris de von Mises et de von Hayek jubilent et déclarent déjà la fin de l'Euro.

Pour 2010 RealtyTrac estime que plus de 4,5 millions de nouvelles maisons individuelles seront saisies aux USA par les huissiers. Elles s'ajouteront aux 4,7 millions saisis en 2009. Fannie Mae et Freddie Mac garantissent pour 5000 milliards de $ d'hypothèques. Ces deux instituts de crédit hypothécaires garantissent la quasi totalité des crédits hypothécaires américains et sont nationalisés de fait à 100% depuis qu'ils bénéficient de bail-out successifs et depuis que le Congrès US a exempté  Obama de son devoir d'informations pour chaque prochain bail-out. Leurs plus grands créanciers sont la Chine, le Japon, le Luxembourg, la Belgique, la Russie. L'État américain est trop content des capitaux des investisseurs étrangers et n'a pas repris à son compte leurs créances comme celles des 66 autres banques qui soutiennent Freddie Mac et Fannie Mae. Freddie Mac et Fannie Mae sont devenus des objets de chantage entre la Chine, la Russie et les USA. Mais les USA sont seuls responsables de cette situation en ayant cru qu'ils pouvaient vendre leur pauvreté au reste du monde. Le Congrès US a aussi autorisé le Secrétaire au Trésor, Tim Geithner, de sortir de la comptabilité nationale le trou de Fannie Mae, Ginnie Mae, Freddie Mac et de la FHA et le trillion de $ dépensé pour leurs sauvetages répétitifs. Donc le déficit public des USA est nettement supérieur au chiffre officiel de 12,7% du PIB. Le déficit public de la Grèce serait d'ailleurs aussi de 12,7% du PIB. Vous pouvez donc comprendre pourquoi les spreads sur les CDS émis sur la dette souveraine américaine et les T-Bonds américains ne pourront jamais être une référence et que les hedge fonds se ruent sur la Grèce en faillite et non pas sur les USA. Les CEO et traders de ces instituts de crédits hypothécaires touchent toujours leurs boni, mais en liquide car les actions ne valant plus rien, les stock-options correspondants sont tombés en désuétude.

Depuis novembre 2008 nous savons que la Californie est en banqueroute d'État comme l'Islande ou comme 44 autres États fédéraux américains (Graphique à gauche). A la différence de la Grèce, la Californie ne paye ses dépenses depuis 1 an qu'avec des reconnaissances de dette IOU (I owe you - je te dois) nantis du tampon officiel. La Californie s'est fait aussi racheter par la Fed', ces papiers en échange d'argent créé in subito par Paper Mill of the Potomac, la planche à billets. La Californie, l'Oregon et l'Arkansas sont en situation de faillite technique depuis novembre 2008 et attendent de l'annoncer. Ce n'était pas grave, ça pouvait toujours continuer ainsi parce que la Fed' avait annoncé le 20 mai 2009, qu'elle allait racheter pour 1000 (mille) milliards d'emprunts d'État. Pour cela la planche à billets américaine avait encore une fois été accélérée.

Ceci n'est pas du keynésianisme, c'est de la contrefaçon de billets de banque, mais les agences de notation préfèrent dégrader l'Espagne, la Grèce, l'Autriche dans leur poker dénonceur.

Depuis le premier plan officiel appelé TARP de Bush-Paulson, tout le monde sait qu'il est mathématiquement impossible que les USA remboursent leurs dettes de 14.000 milliards claqués dans les bail out. En général, quand un pays est dans l'impasse il se lance dans une guerre pour détourner l'attention sur ses problème civils intérieurs et réduit ses dettes avec l'hyperinflation. Ce sera le deleverage et le retour à l'âge de guerre. Les USA sont en faillite comme l'Islande ou le Zimbabwe et ne se maintiennent qu'avec la planche à billets et la vente de Bons du Trésor. L'implosion d'un pays en faillite est plus lente que l'effondrement d'une entreprise, parce qu'un pays ne peut retomber au fond de l'Atlantique en noyant tous ses animaux et ses habitants et parce qu'il y aura toujours des investisseurs pour lui acheter momentanément ses obligations (ses dettes), même si le nombre s'effondre actuellement et si les chinois revendent leurs bons du trésors américains depuis un an.

Selon l'Administration américaine Center on Budget and Policy Priorities 48 États américains sont au bord de la faillite en mars 2010. 10 États sont aux bords de la banqueroute d'État: Californie, Illinois, Arizona, Floride, Michigan, Nevada, New Jersey, Oregon, Rhode Island et le Wisconsin.

Cliquez sur l'horloge de la dette américaine    >>>

Je vous ai aussi mis en garde le 22 mai 2009 sur les mécanismes de collusion entre les agences de notations et leurs donneurs d'ordre. Les grandes agences mondiales, Moody's et Fitch, ou Standard & Poor's ont du mal à dégrader l'Irlande, le Royaume-Uni, les USA ou font passer le mini-buzz du bout des lèvres "que le triple-AAA n'est pas garanti indéfiniment" pour ces pays. Depuis plus de 10 ans, les agences de notations n'ont fait que de donner des notes de complaisance à toutes les banques et assurances, aux hedge fonds, aux monoliners, aux fonds de pensions,... sans faire elles-mêmes d'analyses comptables et financières mais en ne se basant que sur les rapports fournis par leurs donneurs d'ordre.

Les agences de notations sont juges et parties et jouent en ce moment le poker dénonceur contre la Grèce, le Portugal, l'Espagne. Dubaï est oublié.

Cette attaque sur la notoriété et la bonne foi des pays européens du sud et des pays baltes a déjà un an et relève de ce que j'avais dénoncé comme étant le poker dénonceur. Même Doctor Doom, Nouriel Roubini, ou le pentito du libéralisme, Paul Krugman, Nobel d'économie, nourrissent régulièrement le plaisir de voir choir ces pays sans jamais les comparer avec la situation des USA et du Royaume-Uni. Ceux-ci, comme les agences de notation et les autres fonds spéculateurs ne se sont jamais attaqués à l'Irlande, qui est en banqueroute d'État depuis un an, au Royaume-Uni qui est techniquement en banqueroute d'État, ou plus simplement à la Californie, au Névada, à l'Oregon, et tous les USA qui cachent leur banqueroute d'État en imprimant des trillions de fausse monnaie sur la planche à billets.

En ce moment les aficionados du Traité de Lisbonne et de toutes les Directives Européennes qui garantissent "le marché libre et non faussé qui crée de la richesse et qui tend au plein emploi", pleurent et pestent contre cette attaque contre l'Euro et la Grèce, mais oublient d’écrire qu’il était officiel et su de tout le monde depuis l’adhésion de la Grèce à la zone euro, que ce pays avait triché et continuait de tricher avec les critères de convergence dont il a toujours été très loin. L'Euro-Groupe est une faillite institutionnelle et avait laissé se poursuivre cette violation du Traité de Maastricht et du Pacte de Dublin par la Grèce. Je n'ai jamais été pour ces 4 critères libéraux qui fondent l'euro, mais comme ils sont la règle commune de la zone euro, ils doivent être respectés par tous les pays membres. Le non respect des critères de convergence est tout simplement de la concurrence déloyale institutionnalisée par un État européen contre les autres États européens et voulue par Bruxelles qui espère toujours que toute concurrence est bonne à prendre quand elle fait baisser les coûts, les salaires, les investissements dans les services publics sociaux, de santé, d'éducation.

Alors au lieu d’arroser ce nouveau pays entrant depuis toutes ces années avec les fonds structurels européens, il aurait fallu lui imposer de mettre à jour sa comptabilité nationale si l’on voulait consolider les principes fondamentaux de l’euro dans son seul volet qui est mis en œuvre, à savoir celui de la "stabilité" mais pas celui de la "croissance" (Pacte de Dublin). Sans politique budgétaire européenne l'euro est une chimère. Mais éperdu par cette idée du marché "libre et non faussé" qui n’est rien d’autre que l’AELE des anglais, il fallait pour Bxl offrir à la Grèce cette situation de fait d’opting-out que les Irlandais avaient obtenue de droit, tout ceci pour faire croire que cette Europe des marchés fonctionne.

Toutes ces voix qui critiquent les attaques contre l'Euro et la Grèce font semblant de morigéner contre cette libre circulation des marchés des capitaux, mais elles l'ont toutes soutenue de toutes leurs forces en appelant au OUI du Référendum du TCE (Traité Constitutionnel Européen) et en soutenant le Traité de Lisbonne ratifié en force en France par le Congrès de Versailles et avec les voix ou les abstentions du PS. Mais cette libre circulation des capitaux qui brutalise l'Euro et la Grèce était dans la partie III du TCE rejetée par le Non au Référendum du 29 mai et se retrouve en entier dans le Traité de Lisbonne.

Selon le Traité de Lisbonne : "Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des capitaux est assurée", stipule l’article 26 du traité sur le fonctionnement de l’UE (ex-article 14 du Traité Constitutionnel Européen). En conséquence, indique l’article 63 (ex-article 56 TCE), "toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites" et l’Union est invitée à légiférer pour réaliser cet objectif. Toute dérogation à cette règle, qualifiée de "recul", est soumise à la règle de l’unanimité, ce qui la rend quasiment impossible, dans une Europe des 27.

Cette liberté sans entraves de circulation des capitaux implique, selon l’article 58 (ex-article 51 TCE), "la libération des services des banques et des assurances".

Une libéralisation, ajoute l’article 60 (ex-article 53 TCE), à laquelle les États membres "s’efforcent de procéder au-delà de la mesure qui est obligatoire". Ces dispositions vont de pair avec celles relatives à la liberté d’établissement dont bénéficient, au même titre que les autres services, les établissements financiers. "Les restrictions à la Liberté d’établissement sont interdites", stipule l’article 49 (ex-article 43 TCE).

Ces dispositions très strictes consacrent la liberté totale des marchés financiers, réduisent à néant les promesses de "régulation", "d’encadrement" des mouvements spéculatifs, et empêchent toute atteinte aux flux de capitaux, par exemple sous forme d’une fiscalité ou d’une taxe Tobin ou Tobin-Spahn. Ces dispositions laissent les mains totalement libres aux hedge fonds, aux fonds de pensions, aux fonds vautours, aux fonds souverains, à tous fonds spéculatifs qui ont détruit l’économie travaillée. A cette volonté de sceller dans le marbre la liberté totale de circulation des capitaux s’ajoute la volonté de ne pas installer le moindre des embryons d’une harmonisation fiscale en Europe. Ce point est de toute manière soumis à la règle de l’unanimité. La-dite lutte contre les paradis fiscaux comme Jersey, Andorre, Monaco, le Luxembourg, le Liechtenstein, et pourquoi pas la Suisse, ne sont que des promesses en l’air qu’il est chic de scander, surtout en ce moment quand on est président de la République.

L'euro est une chimère et au G4 du 5 octobre 2008 et au G20 de Novembre 2008, l'Europe avait feint d'assumer une réponse commune face à l'effondrement financier et économique global, mais avait inventé "Les Boîtes à Outils", qui ont relégué la prise de décision au niveau de chaque État européen en particulier. En réalité en automne 2008, l'Europe avait instauré le Euro-Mark, l'Euro-Franc, l'Euro-Lire, l'euro-Drachme... Bruxelles n'avait donc rien fait pour trouver une réponse commune à ces attaques contre l'un de ses membres de la Zone Euro et avait disserté sur la clause de non bail-out d'un membre failli de l'Euro. La non-gouvernance du TCE avait été reprise dans le Traité de Lisbonne et mise en œuvre en automne 2008 au début de la Crise "des Subprimes". Le 15 novembre 2008, les pays européens ont lancé un Plan de Sauvetage de l'Europe, mais ont consacré en réalité, avec la Boîte à Outils, la concurrence déloyale et non faussée, le déni réglementaire d'Europe et le chacun pour soi. L'attaque contre l'un des membres de la Zone Euro a donc été préparée par Francfort et Bruxelles. Tout le monde feint de se plaindre subitement en Europe que les CDS (assurances) sur les Obligations d'État augmentent énormément en Europe, mais on ne rappelle pas que le G4 de Berlin du 5 octobre 2008 avait donné longue vie aux CDS en relocalisant les paradis fiscaux destinés à accueillir les CDS et CDO toxiques et pourris pour les éloigner des bilans comptables des banques, des assurances, des entreprises. Il ne faut pas s'étonner si ce G4 a été un encouragement à continuer à émettre ces fausses assurances sur des obligations en racontant qu'elles permettent de fluidifier les liquidités et de multimutualiser les risques. Les CDS sont responsables de la faillite de AIG, la plus grande faillite de toute l'histoire de l'humanité d'une entreprise privée, comme des autres banques, de GM, de Chrysler, etc...

Donc méfions-nous de ceux qui miment en ce moment colères et critiques d’un système financier, ils sont et resteront pour cette-dite "liberté non-faussée des marchés" qui n’est que truquage et musèlement des européens dans un nivellement vers le bas de la valeur travail et de la valeur État. Ils se sont toujours prononcés pour toute forme de privatisation et de catallaxie. Ce sont ces mêmes personnes qui donnaient en 2007 la Californie comme exemple à suivre pour l'Europe.

Jean Monnet avait monétisé l'Europe et mis en forme la dissolution de l'État. Certains offusqués d'aujourd'hui feignaient même de contrer les voix de gauche il y a quelques années et expliquaient à juste titre que cette "liberté non faussée" provenait de Jean Monnet, Père fondateur de l'Europe qui en était l'un des auteurs. Cette fois-ci avec l'attaque contre la Grèce et l'Euro, le libéralisme de Jean Monnet dont ils sont les défenseurs ne leur plait plus. Ils réclament par opportunité populiste une intervention de l’État alors que Traité et Directives Européennes éliminent l’État. Pour faire passer le TCE, puis le Traité de Lisbonne et pour soutenir leur "concurrence libre et non faussée" ils ont écrit et écrivent sans relâche que "l'absence de droit de la concurrence, c’est une concurrence sans droit, la loi de la jungle, le désarmement unilatéral des pouvoirs publics face aux puissances de l’argent." Il suffisait d’offrir l’analyse des articles du TCE, puis du Traité Modifié Européen - Traité de Lisbonne pour comprendre qu'ils restent des stars du double-langage et que leur colère contre la spéculation sur la faillite de la Grèce n'est qu'une colère contre leur idée qu'ils ont de l'Europe et qui est écrabouillée par des gredins qu'ils vénèrent par ailleurs.

En résumé: Bruxelles n'a pas l'intention de freiner la libre circulation des capitaux du Traité de Lisbonne:

  1. l'article 26 du Traité sur le fonctionnement de l’UE, "Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des capitaux est assurée",
  2. l’article 63 (ex-article 56 TCE), "toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites"
  3. l’article 66 (ex-article 59 TCE) précise que des "mesures de sauvegarde" peuvent être prises "dans des conditions exceptionnelles", mais uniquement "pour une période ne dépassant pas six mois pour autant que ces mesures soient strictement nécessaires".
  4. l’article 58 (ex-article 51 TCE), "la libération des services des banques et des assurances".
  5. l’article 60 (ex-article 53 TCE), la libéralisation à laquelle les États membres "s’efforcent de procéder au-delà de la mesure qui est obligatoire".
  6. l’article 49 (ex-article 43 TCE) stipule au même titre que les autres services, les établissements financiers. "Les restrictions à la Liberté d’établissement sont interdites".
Personne ne s'émeut que le Franc Suisse s'est écroulé, avait atteint à l'automne 2009 la parité avec le $ et est inférieur au $ en février 2010. Personne ne s'émeut que la £ a perdu 1/3 de sa valeur par rapport à l'Euro. Depuis les attaques, l'Euro n'a perdu que quelques centimes face au $. Et alors? Le PIB de la Grèce équivaut à 2% du PIB de la Zone Euro, tandis que la Californie est le 8ème pays du monde... et elle compte pour presque 15% du PIB des USA, parce que les 3 États limitrophes, Nevada, Arizona, Oregon ne peuvent en être vraiment détachés. En 2002 la Californie était le 6ème État le + riche du monde.

Et de plus, si la création monétaire doit redevenir un Service Public, la répudiation de la dette privée des spéculateurs systémiques ne doit pas faire partie des services publics comme aujourd'hui. Les banques, assurances et hedge funds doivent apurer leurs bilans et faire peser tout le risque de leurs malversations et fraudes sur leurs actionnaires et sur leurs propres acteurs. Il faudra aussi démanteler les banques universelles (<<< Glass-Steagall) pour séparer la banque de dépôt, de la banque d'investissement et des activités d'assurances et exiger des banques d'investissement qu'elles aient de vrais bien supérieurs à ceux préconisés par la Directive sur les Fonds Propres Réglementaires (CRD) pour couvrir leurs risques systémiques et les défaillances du "moral hazard", de l'aléa moral. Le "moral hazard" ne correspond pas à la "main-vibrante-du-marché" qui n'est qu'une construction idéologique, une vue de l'esprit, un architectone.

L'économie néo-libérale est un travestissement de religion dans laquelle le clergé régulier des économistes et influenceurs néo-libéraux se fond dans le clergé séculier de Wall Street en conférant à sa main les pleins pouvoirs et en la dégageant de sa responsabilité patrimoniale, morale, civile, pénale et sociale. Le gouvernement US a offert depuis octobre 2008 à Wall Street $13 trillions (13000 milliards) pour lui payer son bail-out qui n'apporte rien à l'économie réelle. Ces 13 trillions sont prélevés dans la paroisse US et du reste du monde avec les déficits budgétaires et l'émission des Bons du Trésor US arrivant à maturité à 30 ans dans deux générations. Ce bail-out public n'est pas mathématiquement remboursable par les sujets de la paroisse US. Il faudra recourir à la succussion hippocratique de la main vibrante de l'hyperinflation pour ramener la valeur de la dette à zéro. Au passage l'hyperinflation dépréciera toute épargne et tout placement. La croissance sera appauvrissante pour tous, le travail et les énergies investies par les peuples "riches" du haut-phalanstère auront aussi perdu toute leur valeur. L'État dépréciera ses services publics et les ramènera au niveau de ceux du Tiers-Monde. Les réseaux ferroviaires ne seront plus entretenus et les trains vont dérailler.

La main vibrante n'existe pas, elle est concentré de l'irresponsabilité globale des banksters qui ont été embauchés pour exercer une tâche comme des pokercracks qui vivent dans l'esprit du "après-moi-le-déluge". Le système des incitations par les boni est une légitimation du crime en bande organisée qui devra être poursuivi au civil et au pénal comme le dealer du coin. Les décideurs politiques, mais aussi les électeurs et les Travailleurs n'auront plus à soutenir ce modèle de société. Les alternatives politiques parlementaires existent, le peuple et l'Europe doivent devenir démocratiquement adultes. A l'avenir, il faudra qu'une Commission européenne paritaire et publique de contrôle et de surveillance intervienne dès l'apparition de bulles systémiques. Il faudra qu'il n'y ai plus d'activité fantôme Over the Counter faites hors bilan et que les activités d'accession à de la liquidité se réalisent sous contrôle et surveillance et il faudra instaurer la taxe Tobin-Spahn comme au Brésil depuis le 20 octobre 2009 pour mettre fin à cet infantilisme spéculatif de gros bébé qui attend sa purée. Il faudra que EuroStat aie accès directement aux données de la comptabilité nationale de chaque membre de l'Euro-Zone, bien que les membres européens viennent encore de s'y opposer la semaine dernière malgré la fraude manifeste et avérée depuis 2001 de la Grèce.

Les USA jouent leur poker en n'ayant plus aucune carte en mains. Les fondamentaux économiques européens n'ont rien à voir avec les fondamentaux exécrables des USA. Une intervention de l'Europe pour soutenir la Grèce empêchera simplement les USA à gagner du temps avant leur banqueroute d'État. Ce n'est qu'une question de semaines.

Le Pacte de Stabilité et de Croissance ne peut fonctionner parce qu'il n'a pas été pensé jusqu'au bout avec une politique commune macro-économique, budgétaire et fiscale. Pour les Constituants de Rome à Bruxelles il s'agissait de créer en Europe toutes les conditions de concurrence déloyale exerçant une pression ultime sur les coûts entre les pays européens et de ne pas les harmoniser entre eux. Le Pacte de Stabilité et de Croissance qui fonde l'Euro est encore moins applicable en période de crise, puisque 12 des 16 Pays européens membres de la Zone Euro violent gravement les critères de Maastricht avec un déficit qui est en moyenne de 7,5% du PIB au lieu des 3% prévus. La Commission Européenne a lancé une procédure d'avertissement pour déficit budgétaire contre 20 des 27 pays européens membre de l'UE. Dès le début de l'euro, c'était l'Allemagne qui a été la première à ne pas respecter le critère de 3% du PIB pour le déficit budgétaire et de 60% du PIB pour la dette cumulée. La France avait rapidement suivi l'Allemagne mais avait retardé en même temps avec arrogance l'entrée de nouveaux pays dans la zone Euro parce qu'ils ne respectaient pas encore tout à fait les critères. Comparativement les grands pays membres de la zone euro qui ne respectent pas les critères pèsent beaucoup plus gravement sur l'avenir de l'euro que la Grèce avec 2,2% du PIB européen et ses 11 millions d'habitants.

La Commission de Bruxelles soufre aussi d'inconséquence en lançant contre les États membres de l'Union une procédure pour déficit budgétaire alors qu'elle les avait enjoint à stimuler la "relance" avec les stimulus fiscaux du European Recovery Program. Pour contresigner son comportement absurde, la Commission avait demandé aux États Membres d'opérer un bail-out de toutes les banques qui ont une dimension systémique, mais la Grèce a elle-même une dimension systémique et ne bénéficie que critiques et atermoiements de la Commission. La Commission prouve par toutes ses absurdité que cohésion et solidarité ne font pas partie de son idée de l'Europe dépourvue volontairement de gouvernance économique pour préserver les intérêts particuliers de chaque État Membre jusqu'à leur octroyer des opting-out. J'ai souvent déploré sur mon site l'aspect libéral des critères de Maastricht qui ne sont qu'un jeu d'orge financier et dans lesquels manquent par exemple le taux de chômage et le niveau salarial médian (pas moyen). Car le problème européen n'est pas le déficit public, mais le chômage et l'appauvrissement de la population active, pas encore active, au chômage et à la retraite. Le TCE, le Traité de Lisbonne, les Directives sont tous adossés sur la "concurrence libre et non faussée qui crée des richesses en tend au plein emploi". C'est tout aussi illusoire que la "main vibrante" d'Adam Smith qui régule les marchés. La critique de l'Europe telle quelle est le constituant de mon site, le contenu de mes analyses, et est annoncée sous mon banner, car je suis un nonniste et européen convaincu. Mais pour aider les États Membres de l'Europe et de la Zone Euro, l'Europe doit devenir une autorité fiscale et budgétaire, doit pouvoir émettre des Bons du Trésor Européens et dépasser l'article 103a du Traité de Maastricht qui prévoit une assistance possible des États Membres en difficulté.

Article 103 A du Traité de Maastricht
  1. Sans préjudice des autres procédures prévues par le présent traité, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut décider des mesures appropriées à la situation économique, notamment si de graves difficultés surviennent dans l'approvisionnement en certains produits.
  2. Lorsqu'un État membre connaît des difficultés ou une menace sérieuse de graves difficultés, en raison d'événements exceptionnels échappant à son contrôle, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut accorder, sous certaines conditions, une assistance financière communautaire à l'État membre concerné. Lorsque les graves difficultés sont causées par des catastrophes naturelles, le Conseil statue à la majorité qualifiée. Le président du Conseil informe le Parlement européen de la décision prise.

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Maintenant regardons la situation de l'Euro face au Dollar au niveau de la planète. L'Euro s'impose comme une monnaie de réserve. Selon Bloomberg, les banques centrales du monde détiennent dans leurs réserves 39% en $ et 31 % en euros, ce qui est une belle valeur en sachant que l'Euro âgé de seulement 10 ans ne doit sa bonne foi qu'à la force industrielle et commerciale et à la stabilité sociale des États européens et non à une quelconque force militaire et politique géoplanétaire, domaines où l'Europe n'est rien. L'Europe ne dispose pas de l'arrogance criminelle financière américaine de la planche à billets et les pays européens ne peuvent vendre des bons du trésor comme les américains qui savent qu'ils ne seront jamais capables mathématiquement de les rembourser. Selon Bloomberg, la Chine détient actuellement 800 milliards en $ et 1 trillion en Euros. Sur le tableau à gauche vous voyez que l'Euro supplante le $ comme monnaie en circulation. Il faudra bien sûr éviter de tomber dans l'euro-glut, comme les américains ont pratiqué le Dollar-Glut en répartissant sur le monde leur pauvreté et en disant que le Dollar est leur devise, mais que c'est le problème du reste du monde. Au sujet de ma position sur les critères libéraux qui sont le fondement de l'Euro, j'ai écrit suffisamment d'articles sur mon site.

Change au 7 février 2010 du $, du CHF, de l'Euro>>>


1.00 EUR

   =   1.36500 USD



1.00 EUR   =  

1.46457 CHF


Tim Geithner, Secrétaire d'État au Trésor américain a déclaré le 7 février 2010 que les USA garderont éternellement la note maximale AAA. “Absolutely not, that will never happen to this country” a-t-il répondu à ABC au sujet d'un downgrade des USA. Ceci me rappelle Hitler qui parlait de l'empire de 1000 ans. En attendant Obama se lance dans un nouveau deal humanitaire avec la Chine: il ne dévalue pas tout de suite le $ et les 2000 milliards en Bons du Trésor US dans les Caisses chinoises, mais il se prend le droit de faire le baise-main au Dalaï Lama. Et ça fait chic un Lama orange dans le salon ovale. Ça fait oublier l’orange de Guantanamo. La crise des subprimes est terminée, elle a fait ses ravages. Les subprimes ne représentaient que 14% des crédits hypothécaires. Depuis janvier 2010 commence la crise des alt-A dans une économie américaine effondrée. Les alt-A représentent que 27% des crédits hypothécaires. En janvier 2014 commence en plus la crise FHA et Ginnie Mae que Obama à créée avec ses Obama Mortgages, c'est à dire la création exponentielle de la dette privée pour "rembourser" la dette. Sur le site de la FHA vous avez un onglet et une page qui s'appelle "Obama Mortgage" (Crédit hypothécaire Obama) avec l'invite suivante: "In early 2009, the Obama administration announced a program called Making Home Affordable. This program is expected to help nine million homeowners keep their homes and avoid foreclosure through refinancing and modified loans designed to lower monthly mortgage payments" (Au début de l'année 2009, l'administration Obama a annoncé un programme appelé 'Rendre la maison individuelle accessible'. Avec ce programme 9 millions de propriétaires seront aidés pour garder leur maison individuelle et pour éviter la faillite grâce au refinancement et à la redéfinition des termes de leur emprunt avec de plus petites mensualités de leurs crédits hypothécaires.) La FHA garantit à 100% les crédits pour l'acquisition ou la construction immobilière. Pour l'année 2010, le gouvernement américain et la Fed' assistent les propriétaires immobiliers avec un dégrèvement d'impôt de 8000$ et en rachetant les titrisations adossées sur les crédits hypothécaires à hauteur de 1425 milliards de $ pour contenir les taux d'intérêts sur ces derniers. L'aide fiscale prendra fin en avril 2010 et le programme de rachat par la Fed' se terminera à la fin mars 2010. (Graphique à droite: faillite des CMBS, les crédits hypothécaires commerciaux et industriels)

Dans sa réforme présumée et à venir sur les banques, Obama laisse de côté Fanie Mae, Freddie Mac, Ginnie Mae et la FHA qui sont tous en faillite malgré les Big-Fat-Bail Out cycliques auxquels ils ont droit. Ces quatre établissements nationalisés dans les faits depuis 2008  continuent et amplifient ce pourquoi tout le système financier américain a sombré: ils empaquètent des crédits immobiliers, multimutualisent leurs risques en inventant des produits financiers dérivés MBS (équivalent à des CDS) qu'ils se font directement garantir par le gouvernement. Le bail-out de Fannie Mae et de Freddie Mac a déjà coûté 712 milliards $ et Obama vient de garantir le 24 décembre 2009 qu'il n'y aura pas de limite supérieure; Obama a réussi à faire passer une loi qui lui permet de ne plus demander l'autorisation au Congrès pour continuer à renflouer Fannie Mae et Freddie Mac. Le gouvernement américain amplifie la bulle hypothécaire et immobilière et ne se fait pas dicter sa conduite par des étrangers mais par le Congrès et le Sénat US.

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Lire la suite >>  Libre circulation des capitaux: Wall Street, Goldman Sachs, JP Morgan ont aidé 10 ans la Grèce à tricher
Lire mon article du 6 mars 2009 >>>
Banqueroute de la Zone Euro: Irlande, Italie, Grèce, Autriche - Eclatement de la bulle des CDS et des Obligations d'État

6. février 2010

Selon le MIT, les investisseurs étrangers sont responsables de l'effondrement du système financier US



Le Time a publié en collaboration avec CNN un article exposant l'analyse de Ricardo Caballero, Chef du Département Économique du MIT - Massachusetts Institute of Technology, qui dénonce les investisseurs étrangers qui sont selon lui les responsables de l'effondrement du système financier américain et de l'effondrement économique des USA.

Dans cette société de chuchoteurs, de menteurs et de dénonceurs, la réalité n'est plus partagée. Nous sommes comme au temps de Lénine où le langage est usurpé pour couvrir des manœuvres de terrassement. Avec Photoshop j'ai fusionné ci-dessus ces deux documents iconographiques parce j'ai pensé que le même code pictural y est utilisé. J'ai juste raccourci l'image de droite et mis le $.


Vous pouvez lire dans un discours de Benjamin S. Bernanke fait à la Fed' le 21 novembre 2002 ce qu'il pense de la planche à billets: "Like gold, U.S. dollars have value only to the extent that they are strictly limited in supply. But the U.S. government has a technology, called a printing press (or, today, its electronic equivalent), that allows it to produce as many U.S. dollars as it wishes at essentially no cost". Bernanke reste fidèle en 2009 et 2010 à sa conception de la monnaie de contrefacteur de la planche à billets de Paper Mill of the Potomac et a été nommé par le Time Magazine "Person of the year 2009". Son prédécesseur, Alan Greenspan, avait été amoureusement appelé "le gourou Maestro" pendant 16 ans par ses concitoyens.

Photo cliquable à droite: Couverture du Time du 2 janvier 1939: Hitler, Person of the year 1938: The cover picture featured Hitler playing "his hymn of hate in a desecrated cathedral while victims dangle on a St. Catherine's wheel and the Nazi hierarchy looks on." This picture was drawn by Baron Rudolph Charles von Ripper, who had fled Hitler's Germany. By 1938, Hitler had firmly seized power in Germany, taken over Austria and Czechoslovakia, and had been given a free hand in Eastern Europe by the English prime minister of the time, Neville Chamberlain. Time has had to defend this choice throughout history, and at the time defended it by stating that the “Person of the Year” was a title bestowed on the person who had most influenced events of the previous year.

Début de la traduction de l'article de Ricardo Caballero publié dans Time >>> La plupart des erreurs qui ont conduit à la crise financière est attribuée aux traders de Wall Street, aux banques qui ont accordé sans scrupules des prêts hypothécaires et à la régulation laxiste des marchés. Mais pour Ricardo Caballero existe un autre groupe significatif d’acteurs qui ont contribué au désastre monétaire des USA et qui ne font pas l’objet d’un blâme: ce sont les étrangers.

Selon Caballero il n’y a aucun doute que la pression exercée sur le système financier US, qui a conduit à la crise financière, provient de l’étranger. "Les investisseurs étrangers ont créé une demande pour des actifs qu’il était difficile de produire dans le secteur financier américain. Tout ce qu’ils désiraient était des actifs sûrs et leur investissement dans ces actifs a fait des USA une place non sûre".


Caballero, qui est originaire du Chili, n’est pas entrain d’absoudre de leur faute les banquiers américains et les autorités de contrôle. Mais il dit que les commissions d’enquête et les groupes d’avocats qui étudient la crise financière passent trop de temps le peigne fin sur Wall Street et ne s’occupent pas assez des déséquilibres globaux qui sont amplement à décrier. "Ce qui m'horripile est que le Congrès tente de créer un nouveau système de régulation mais qu’il ne se demande pas d’où provient la pression qui a conduit les USA à créer ces produits financiers. Pour trouver une solution il ne suffit pas d’étudier le système financier US".

Un bon nombre d’économistes et d’analystes est d’accord avec Caballero. Alex Pollock du American Enterprise Institute for Public Policy Research a dit qu’il est "clair que les investisseurs étrangers qui ont acheté des CDS émis sur les crédits hypothécaires garantis par la Fannie Mae et la Freddie Mac ont donné le combustible à la bulle immobilière américaine". René Stulz de l’Université d’Ohio a dit que "Caballero a pointé du doigt l’acteur déterminant de la crise". Selon Stulz, "les investisseurs en quête d’investissements sûrs aux USA ont créé une demande pour de nouveaux produits qui ont forcé le système financier à fonctionner différemment de ce qu’il faisait par le passé, ce qui l’a fragilisé sans que l’on ne comprenne vraiment à l’époque les conséquences de cette fragilité".

Le Time écrit bien évidemment que "tous les économistes ne prennent pas à leur compte l’analyse de Caballero". Selon d'autres économistes, "si les liquidités ont inondé les USA, ceci ne signifie pas que l’assèchement actuel du crédit était inévitable". Ils disent "qu’une régulation stricte aurait pu empêcher les banques d’investissement US de créer massivement des produits financiers dérivés adossés sur des crédits hypothécaires accordés à des emprunteurs sans garanties ou avec un niveau de garanties très faible, et éviter que ces banques d’investissements ne vendent aux investisseurs étrangers ces produits dérivés comme des produits sûrs". Selon Anil Kashyap de la Booth School of Business de l’Université de Chicago "le blâme est principalement à adresser aux choix faits aux USA".

Même si l’on peut débattre du rôle des investisseurs étrangers dans la bulle du crédit aux USA, qu’en est-il du rôle des banquiers et des bonus? Pour la Commission d’Enquête sur la Crise Financière (Financial Crisis Inquiry Commission), le déséquilibre global est aussi l’un de ses 22 champs d’investigations qu’elle s’est donnés pour ses deux jours d’audition qu’elle a organisés à cet effet. Caballero déplore que pendant ces deux jours d’audition des décideurs des grands groupes financiers, des analystes, des régulateurs, des managers des hedge fonds, il n’a jamais été évoqué le rôle qu’ont pu avoir les investisseurs étrangers dans la création de cette crise.

Pour Caballero l’histoire de la crise financière ne commence pas à Miami ou à Las Vegas mais dans des groupes d’investissements et bureaux des banques centrales de Beijing et de Riyadh. Caballero affirme que les investisseurs étrangers, et en particulier ceux qui ont déployé les réserves des gouvernements étrangers, préfèrent des investissements relativement sûrs, ce qui a fait de l’économie américaine normalement stable des USA un terrain de chasse naturel pour eux. Les liquidités se dirigent en principe vers les actions, mais après la débâcle du Nasdaq et de la bourse du début des années 2000’ (crise Enron dot-com des valeurs technologiques), les investisseurs ont détourné leur appétit vers les bons, emprunts et obligations.

La Chine qui était affairée avec une balance commerciale de plus en plus déséquilibrée en sa faveur par rapport aux USA, avait acheté de plus en plus de Bons du Trésor américain, ce qui avait exercé une forte pression à la baisse sur leurs rendements financiers et ce qui a rendu les Bons du Trésor US moins attractifs pour d’autres investisseurs étrangers. Ceci avait boosté la demande pour des obligations sur la dette américaine offrant un meilleur rendement et avait ouvert la porte à des banques d’investissement opérant à Wall Street avec une nouvelle catégorie de produits titrisés offrant un rendement fixe, principalement des CDO et toute forme d’obligations adossées sur de la dette (collateralized debt obligations). La plus grande part des capitaux levés pour ce type d’investissement a été canalisée sur le marché hypothécaire immobilier. Ceci offrait la possibilité aux instituts de crédits d’accorder plus de prêts, aux particuliers d’acheter plus de maisons individuelles et d’appartements, et ceci avait aussi boosté le prix de l’immobilier industriel et commercial. La plus grande partie de ces prêts a été accordée à des emprunteurs qui ne disposaient ni des garanties ni des moyens de les rembourser. Il s’en suivirent l'effondrement des entreprises et des commerces, les faillites et banqueroutes et la chaos à Wall Street.

Selon Caballero la question sur la manière de prévenir à l’avenir une nouvelle crise similaire est mal posée. Il pense que de réformer le système financier US n’offre qu’une partie de la réponse. Selon lui, les investisseurs étrangers ont tout autant à modifier leur comportement. Caballero pense que les USA doivent encourager les gouvernements et investisseurs étrangers à détenir un portefeuille diversifié de placements américains, au lieu de juste les laisser canaliser toutes leurs liquidités dans des titres sur des emprunts hypothécaires. L’une des possibilités est de forcer les gouvernements et les investisseurs étrangers, qui placent leur argent sur des titres hypothécaires, à en déposer une partie sur un compte à la Fed’. Caballero comprend "qu’il existe des investisseurs qui préfèrent placer leurs liquidités sur des produits américains plus risqués au lieu de les laisser simplement à la Fed’."

Et le Time conclue avec cette citation de Caballero: “Il y a une fissure dans le système financier US, mais il est important de se demander d’où provient l’eau qui a provoqué cette fissure. La seule façon d’assurer la résilience des USA face aux chocs systémiques et de contrôler l’approvisionnement."

Mon analyse phénoménologique des propos de Caballero et du MIT et de la manière dont le Time les met en forme >>>

"...d’où provient la pression qui a conduit les USA à créer ces produits financiers.  ... contrôler l'approvisionnement."

Le Massachusetts Institute of Technology - MIT est une des meilleures et des plus prestigieuses institutions de recherche et universités américaines, spécialisées dans les domaines de la science, de la technologie, du management, de l'économie, des sciences politiques. L'analyse de son Chef du Département des Sciences Économique, Ricardo Caballero, fait autorité à ce titre et doit être reconnue comme telle. Harvard et le MIT se partagent mondialement le meilleur référencement mondial dans toutes les universités de sciences économiques pour toutes les formations universitaires, doctorantes, pour tous les MBA, dans toutes les Grandes Écoles de Commerce. Depuis les années 60', Harvard et le MIT ont déterminé substantiellement tous les comportements des traders, managers, PDG, CEO, des décideurs politiques, des influenceurs sociétaux et syndicaux de la planète avec la vision totalement mathématique de la science économique adossée uniquement sur l'étude de cas comme seul principe structurant de l'enseignement, de la réflexion, de l'action, de la gestion, de la modernisation et rationalisation de l'économie d'entreprise et des échanges économiques mondiaux. Libres. Non faussés.

Les études de cas normalisées et orthonormées ont établi autour de la planète les normes de gestion, les normes de management, les normes financières, comptables et même prudentielles comme Bâle 2, Solvency II, FASB, IASF, IFRS, etc. Le langage du cas était transposable dans toute décision économique et d'entreprise et était l'espéranto économique du monde qui n'a à être qu'un monde économique. Ces normes forment un système de sèmes, de morphèmes, de phonèmes, de syntagmes qui ne nécessitait plus d'être mis en doute puisqu'il était communément admis, reconnu, utilisé par le décideur cardinal, l'investisseur placé à son sommet. En parlant de lui-même, le Chairman et CEO de la Goldman Sachs a dit, "qu'il n'est qu'un banquier qui accomplit l'œuvre de Dieu" (I'm doing God's work). Même si tout dieu, du plus petit au plus grand, est toujours regardé au final entre quatre yeux avec crainte, l'investisseur a été depuis 1989, le dernier dieu en date, après avoir supplanté l'entrepreneur, l'industriel, comme référent unique et structurant. L'investisseur avait fini par incarner l'infaillibilité papale en gravissant au plus hautes marches de la pyramide Ponzi et en se multimutualisant le moindre des risques que pourraient comporter ses actes. La défaillance était inclue dans le dernier cas possible, celui de l'infaillibilité des assurances CDS adossées sur toute et la moindre des obligations de dette encourue. Le dieu financier avait la chance de toujours être secondé depuis Adam Smith par la main vibrante du marché, de la Richesse des Nations qui s'occupait bienheureusement de manière "invisible" de la bobologie des marchés clonés.

La chance qui a été donnée à l'homme par Adam Smith, est qu'il dispose d'un genre de dieu qui bosse pour lui, et que quoique l'homme fasse de ses appétits personnels il est inclus par un humanisme automatique dans un système de grégarité qui ne peut que relier les êtres dans de la congruence bénéfique pour tous et renforcée ces dernières décennies par le trickle-down effect, l'effet de percolation de l'École de Chicago.

Redonnons la parole à Adam Smith dans sa Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, Livre IV, ch. 2, 1776: "À la vérité, son intention, en général, n'est pas en cela de servir l'intérêt public, et il ne sait même pas jusqu'à quel point il peut être utile à la société. En préférant le succès de l'industrie nationale à celui de l'industrie étrangère, il ne pense qu'à se donner personnellement une plus grande sûreté ; et en dirigeant cette industrie de manière à ce que son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu'à son propre gain ; en cela, comme dans beaucoup d'autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions ; et ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus mal pour la société, que cette fin n'entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d'une manière bien plus efficace pour l'intérêt de la société, que s'il avait réellement pour but d'y travailler. Je n'ai jamais vu que ceux qui aspiraient, dans leurs entreprises de commerce, à travailler pour le bien général, aient fait beaucoup de bonnes choses. Il est vrai que cette belle passion n'est pas très commune parmi les marchands, et qu'il ne faudrait pas de longs discours pour les en guérir." Nous ne pouvons en vouloir aux dernier dieu en date, l'investisseur d'AIG ayant une participation croisée avec la Goldman Sachs et la JP Morgan adossée sur le partenariat des CDS d'avoir mené jusqu'à l'apothéose la pensée d'Adam Smith en établissant à l'aide de la globalisation de l'OMC la symbiose respirante de l'industrie nationale et de l'industrie étrangère commerçant librement dans la Grande Maison du Grand Village de la globalisation où plus personne n'était étranger.

La pensée de Caballero reproduite dans le Time ne peut être prise comme une saute d'humeur d'un citoyen américain dont les placements pour sa retraite dans le système par capitalisation des fonds de pension ont perdu toute leur valeur. Les fonds de pension américains ont perdu en 10 ans 60,7% de leur valeur, la retraite perçue par un américain de 65 ans a baissé de 71,7% (Source Lipper). Vous êtes en face du raté de l'idéologie de la Nouvelle Politique Économique de la privatisation de tout et de plus encore. La Nouvelle Politique Économique de Lénine avait tué des millions de russes avant qu'elle ne soit appliquée et elle n'a mené qu'au fiasco et au chaos. La nouvelle politique économique de l'OMC, du commerce libre et de la privatisation globalisée conduit les peuples à la mort sans retraite ni rémission.




Je pense même que les mots utilisés par Caballero ne sont pas simplement destinés à faire comprendre ladite crise, comme il la ressent. Nanti de son autorité morale, intellectuelle et scientifique, Caballero est entrain d'offrir un système de langage qu'il veut être structurant pour l'avenir, pour le futur de son pays, pour la vision du monde de ses concitoyens, pour leur attitude comportementale qu'ils auront à adopter dans leurs congruences économiques et d'échanges, et pour ce qui doit être générateur de valeur ajoutée et de valeurs économiques reconnues et partagées.



1) Le consommateur, l'inconnue à ne jamais évaluer pour Caballero:

dans son exposé, Caballero ne parle pas du surendettement des ménages, mais de crédits hypothécaires accordés à des emprunteurs sans garanties ou avec un niveau de garanties très faible. Ceci montre déjà que pour Caballero, l'emprunteur n'est pas un individu doté de la capacité de discernement, capable d'établir des choix et d'agir de manière responsable. L'emprunteur est une donnée pour une étude de cas, un goulot consommateur appelé homo oeconomicus et ayant un comportement consumériste type, toutes choses étant égales par ailleurs.

A tout crédit qui lui est offert, le consommateur le saisit dans une simple relation de cause à effet. Il n'existe pas de place pour se demander si le consommateur vit au dessus de ses moyens, si le consommateur se nuit à lui-même par son acte d'achat à crédit. Ce qui vous paraît être comme une exagération de trait communément admise qui pourrait peut-être reposer sur l'impondérable du désir ou sur de la compulsion, est plus qu'un modèle de société. C'est un système de société. Pourquoi? L’une des propositions d’Obama était de créer une autorité de défense du consommateur pour lui éviter d‘être trompé lors de l’attribution de crédits à la consommation, revolving, hypothécaires, automobiles, pour faire des études… Depuis un an l’industrie financière à rabâché aux oreilles des politiciens et par les médias qu’il serait préférable de laisser tomber ce projet qui nuirait à la croissance et à l’emploi. Le CEO de JP Morgan Chase, Jamie Dimon, a donné le coup de grâce à ce projet en octobre 2009 par un discours à New York largement retransmis. Un tel discours semble avoir la force d’un veto, le projet est abandonné. Christopher Dodd, Président démocrate de la Commission Banque du Sénat américain vient récemment d’abandonner les négociations. Les lobbies des agents et promoteurs immobiliers, des vendeurs d’automobiles et d’autres distributeurs ont officiellement annoncé s’être sortis des griffes des autorités avec la promesse de maintenir l’emploi… Ce sont justement les voix opposées des amis politiques d’Obama qui ont été déterminantes. Selon Dodd, le travail de lobby pour "garantir la concurrence libre et non faussée" auprès des "Nouveaux Démocrates" a été couronné de succès. 

Le groupe des „Nouveaux Démocrates“ est proche des entrepreneurs et parvient régulièrement à combattre des directives et résolutions plus sévères. Les Nouveaux Démocrates ont bénéficié de dons lors de leurs campagnes électorales. La tête de file est le député Mike McMahon… de souche allemande. A lui seul il a encaissé un demi million de dollars que la banque d’investissement Goldman Sachs lui avait versé. Il avait dit au magazine Capital que "la Goldman Sachs était absolument fiable dans le combat contre la crise et qu’il s’opposerait violemment à une imposition plus élevée des banques qui ferait fuir la Goldman Sachs de la ville de New York, parce que New York a besoin de la Goldman Sachs". Quand Obama avait annoncé vouloir surtaxer les banques, McMahon s’était révélé comme étant l’un des plus virulents opposants: "je ne pense pas que l’industrie financière doive être la tire-lire que le gouvernement doit briser à chaque fois quand il a des problèmes budgétaires à résoudre". Kenneth Thomas du Wharton Business School avait dit que "les politiciens devraient porter sur leur veston le badge de leurs sponsors, comme ceci on saurait au moins à quoi s’en tenir".

La députée des Nouveaux Démocrates de l’Illinois, Melissa Bean, passe pour être leur porte-parole. Elle a touché 1,4 million de $ du secteur financier depuis sa campagne électorale de 2008 et sa mission est de modifier des passages du texte de loi régissant la protection du consommateur. McMahon se trouvait dans l’assistance quand Obama avait tenu l'un de ses habituels discours incendiaires au 1er anniversaire de la faillite de la banque d’investissement Lehman Brothers. McMahon avait répondu que "les plans d’Obama de réguler les marchés de produits dérivés financiers nuisent aux entreprises partenaires et mettent en danger les emplois." Deux semaines après ce discours d'Obama les représentants des Nouveaux Démocrates se réunissent avec Geithner et la réforme du marché des produits dérivés est reportée à plus tard sans agenda. Il ne sera plus question d’obliger les instituts financiers d’établir des chambres de compensation destinées à intervenir et soutenir un partenaire comme la Lehman Brothers lors de sa défaillance et des grands groupes comme des compagnies de transport aérien, des distributeurs d’énergie et d’autres grands distributeurs de biens et services sont subitement écartés de la réforme.

Pour conclure cette première partie de mon analyse sur la position du MIT face à la débâcle des marchés financiers américains, nous observons que Ricardo Caballero surfe sur un invariant. Caballero n'a pas intégré dans son système d'analyse et de revendication devant la Commission d’Enquête sur la Crise Financière qu'il existe à la base le consommateur floué par les banques, les assurances, les crédits hypothécaires et les agressions des marchands et commerçants. Il est très grave mais tout autant symptomatique que dans la modélisation du Chef du Département du MIT, la plus petite et la plus inférieure des pierre d'embase de la pyramide n'existe pas. Et sous terre encore moins quelque chose qui pourrait porter le nom de Travailleur (Graphique cliquable: évolution de la pauvreté aux USA de 2000 à 2008... !!!).

La consommation ostentatoire fait partie du modèle américain, il n'est pas étonnant que la politique monétaire de l'argent facile d'Alan Greenspan, de Henry Paulson et de Ben Bernanke ait à ce point pu faire mouche et faire passer le taux d'endettement des ménages américains à 140% et son taux d'épargne à 0,2%. Aux USA, consommer permet aux ménages de garder leur rang social et d'en remontrer aux voisins et à la paroisse avec une apparence éblouissante de réussite, en réalité basée sur des actifs fantômes, puisque financés à partir de rien, ou si vous voulez de crédits pourris impossibles à rembourser, surtout lorsque l'on est un débiteur Ninja (no income, no job, no asset). Il faut aussi rappeler que pendant cette période de l'argent facile, et surtout depuis 2000, il y a eu aux USA une répartition de plus en plus inégalitaire des richesses réelles; les 1% les plus riches des américains se sont accaparés 75% de la croissance économique. La part la plus importante des richesses, des revenus a aussi migré vers une proportion de plus en plus faible de la population. Les 1% d'américains les plus riches détiennent plus du 1/3 des richesses, et les 10% des plus riches détiennent les 75% des richesses. Voici encore la preuve de ce que Jagdish Baghwati n'avait pas imaginé, à savoir la croissance appauvrissante à l'intérieur même des pays industrialisés. Nous pouvons aussi exprimer la situation avec le point de vue des pauvres et de la classe moyenne: le revenu réel avait baissé. L'addiction à la consommation des américains sera difficile à freiner et Barack Obama ne s'y trompe pas non plus. Il a fait passer volontairement le déficit budgétaire américain à 1200 milliards de $ en 2009 et il le fera passer à 1800 milliards en 2010 avec les soi-disants Plans de Sauvetage, de défaisance, de création d'une bad bank, de bail out... Il a injecté dans l'économie encore plus de liquidités que le Plan TARP, le Plan Paulson, Bush... Il pilote avec Bernanke et Geithner l'helicopter money, et il souffle sur la frustration du consommateur américain impossible à sevrer qui souffle sur sa braise et son incendie qu'il propage. Il nourrit le "Keeping up with the Joneses", cette "Consommation ostentatoire" qui avait déjà été décrite par l'économiste et sociologue américain Thorstein Veblen (photo) dans sa Théorie de la classe de loisir (1899).

Derrière la crise des subprimes se trouve le gigantesque programme socio-politique intitulé "A chaque citoyen sa maison" et qui a été propagé par... Alan Greenspan, Gouverneur de la Fed'. Les banques américaines et mondiales ont gagné énormément, l'État américain a énormément stimulé et encouragé le sur-boom immobilier avec de l'argent facile et à bon marché et avec les cautions implicites de Fannie Mae et de Freddie Mac, les organismes de prêts hypothécaires. Le gourou des gourous de cette époque, Alan Greenspan, gouverneur de la Fed', la Banque Centrale américaine, avait encore démultiplié l'accès facile à l'argent en baissant toujours un peu plus le taux directeur, ce qui permettait aux banques de dépôts, de crédit et d'affaires, mais aussi aux banques d'investissement et aux fonds de spéculation, aux banques systémiques (les spéculateurs fous, ces maîtres d'œuvre des ventes à découvert des actions, le short selling) d'accéder à de l'argent facile à bon marché pour financer tout et n'importe quoi, et aussi l'achat à crédit de millions et de millions d'actions et de ces titres que l'on appelle "valeurs toxiques", "positions négatives", "créances douteuses", "créances pourries".
 
Caballero a oublié que les deux instituts para-publics de crédit hypothécaire, la Fannie Mae et la Freddie Mac, qui couvraient plus de 50% des crédits hypothécaires aux USA faisaient partie des leviers de la politique de l'argent facile d'Alan Greenspan. Ces deux sociétés avaient toujours joui d'un statut spécial soutenu et garanti financièrement par l'État. Elles rachetaient les prêts hypothécaires, procédaient à la mutualisation du risque, à leur titrisation (comme pour les subprimes) et revendaient des titres (obligations) garantis par l'État fédéral. Grâce à leur situation privilégiée, ces deux sociétés, à faibles coûts financiers et de fonctionnement et aux rendements opérationnels très élevés, avaient très rapidement conquis plus de 50% du marché des prêts hypothécaires, à ce point qu'Alan Greenspan lui-même finit par prendre peur et qu'il parlait d'elles en ces termes: "the big, fat gap" (la grosse et grasse faille). A partir de 1991 elles ont aussi financé des emprunts "douteux" (non recouvrables). Elles ont signalé en 2007 des pertes de plusieurs milliards et le Congrès et Henry Paulson ont décidé de les nationaliser en septembre 2008 parce qu'elles étaient trop grosses pour risquer une faillite: "Too big to fail".

Avec la consommation soutenue en masse avec un taux directeur de la banque centrale américaine (Fed') de plus en plus bas depuis 9 XI, depuis la crise Enron/Worldcom de la New Economy des valeurs technologiques, avec un chèque de 600 $ envoyé à chaque ménage américain en septembre 2008 par le Gouvernement fédéral, avec des injections en centaines de milliards de $ dans les banques, avec les épongeages publics (bail out) des dettes privées et des positions toxiques des instituts financiers, nous assistons à une augmentation des liquidités qui ne connaît pas d'équivalent dans l'histoire... depuis 2000 ans. Cet évènement multimillénaire n'est pas dicté par les "étrangers", mais est un fait de politique intérieure des USA conduite par le patriote américain Obama.

Cette longue période de crédit " facile" de 21 ans (depuis 1989) et de liquidité abondante a encouragé l’endettement à outrance depuis 9 XI, non seulement des emprunteurs finaux, mais surtout des intermédiaires et des fonds d’investissements, qui ont maximisé les effets de levier en finançant des portefeuilles d’actifs par de la dette bancaire ou des émissions de commercial paper. C’est le cas des "monoliners", des Hedge Funds, des Investment Banks, voire des banques commerciales elles-mêmes. Ces déséquilibres bilanaires majeurs n’ont pas posé de problème jusqu’au moment où la crise de confiance et l’incapacité de renouveler les financements a provoqué soit des défaillances (et dès lors, l’intervention des États), soit des ventes forcées d’actifs, qui ont largement contribué à enfoncer les valeurs boursières et financières.

Tim Geithner, Secrétaire d'État au Trésor américain a déclaré le 7 février 2010 que les USA garderont éternellement la note maximale AAA. “Absolutely not, that will never happen to this country” a-t-il répondu à ABC au sujet d'un downgrade des USA. La crise des subprime est terminée, elle a fait ses ravages. Depuis janvier 2010 commence la crise des alt-A dans une économie américaine effondrée. En janvier 2014 commence la crise FHA et Ginnie Mae que le patriote populiste Obama à créé avec ses Obama Mortgages, c'est à dire la création exponentielle de la dette privée pour "rembourser" la dette. Sur le site de la FHA vous avez un onglet et une page qui s'appelle "Obama Mortgage" (Crédit hypothécaire Obama) avec l'invite suivante: "In early 2009, the Obama administration announced a program called Making Home Affordable. This program is expected to help nine million homeowners keep their homes and avoid foreclosure through refinancing and modified loans designed to lower monthly mortgage payments" (Au début de l'année 2009, l'administration Obama a annoncé un programme appelé 'Rendre la maison individuelle accessible'. Avec ce programme 9 millions de propriétaires seront aidés pour garder leur maison individuelle et pour éviter la faillite grâce au refinancement et à la redéfinition des termes de leur emprunt avec de plus petites mensualités de leurs crédits hypothécaires.) La FHA garantit à 100% les crédits pour l'acquisition ou la construction immobilière.

Dans sa réforme présumée et à venir sur les banques, Obama laisse de côté Fanie Mae, Freddie Mac, Ginnie Mae et la FHA qui sont tous en faillite malgré les Big-Fat-Bail Out cycliques auxquels ils ont droit tous les 2 mois. Ces quatre établissements nationalisés dans les faits depuis 2008 n'ont jamais cessé d'amplifier ce que pourquoi tout le système financier américain a sombré par sa propre faute et sans l'assistance des "étrangers": ils empaquètent des crédits immobiliers, multimutualisent leurs risques en inventant des produits financiers dérivés MBS (équivalent à des CDS) qu'ils se font directement garantir par le gouvernement. Le bail-out de Fannie Mae et de Freddie Mac a déjà coûté 712 milliards $ et Obama vient de garantir le 24 décembre 2009 qu'il n'y aura pas de limite supérieure; Obama a réussi à faire passer une loi qui lui permet de ne plus demander l'autorisation au Congrès pour continuer à renflouer Fannie Mae et Freddie Mac.

Le gouvernement américain amplifie la bulle hypothécaire et immobilière et ne se fait pas dicter sa conduite par des étrangers mais par le Congrès et le Sénat US. Ricardo Caballero avait sûrement vécu chez les aborigènes mais pas entre les consommateurs américains pour avoir publié son analyses dans Time. Caballero n'a sans doute pas compris que les USA se sont donnés Obama comme patriote président. Ce trou de langage dans l'analyse de Caballero est destiné à préparer les USA à réaliser un bond quantique des USA. Ce n'est ni celui de l'épargne, ni celui de la restriction budgétaire. J'y reviendrai dans mon commentaire. Pour 2010 RealtyTrac estime que 3,5 millions de nouvelles maisons seront saisies par les huissiers. Ils s'ajouteront aux 4,7 millions saisis en 2009. Fannie Mae et Freddie Mac garantissent pour 5000 milliards de $ d'hypothèque. Leurs plus grands créanciers sont la Chine, le Japon, le Luxembourg, la Belgique, la Russie. L'État américain est trop content des capitaux des investisseurs étrangers et n'a pas repris à son compte leurs créances comme celles des 66 autres banques qui soutiennent Freddie Mac et Fannie Mae. Freddie Mac et Fannie Mae sont devenus des objets de chantage entre la Chine, la Russie et les USA. Mais les USA sont seuls responsables de cette situation en ayant cru qu'ils pouvaient vendre leur pauvreté au reste du monde. Le Congrès US a aussi autorisé le Secrétaire au Trésor, Tim Geithner, de sortir de la comptabilité nationale le trou de Fannie Mae, Ginnie Mae, Freddie Mac et de la FHA. Vous pouvez donc comprendre pourquoi les spreads sur les CDS émis sur la dette souveraine et les T-Bonds américains ne pourront jamais être une référence et que les hedge fonds se ruent sur la Grèce en faillite. Ricardo Caballero ne réclame pas la transparence de ce côté de la part de la Commission d’Enquête sur la Crise Financière. Les CEA et traders de ces instituts de crédits hypothécaires touchent toujours leurs boni, mais en liquide car les actions ne valant plus rien, les stock-options sont tombés en désuétude.


2) Le choix "impossible" des investisseurs aux USA selon Caballero:

Selon Caballero, les investisseurs, pour lui "étrangers", ont créé aux USA la demande vers des produits financiers dérivés à haut risque qui ont détourné l'économie américaine de son mode habituel de fonctionnement et qui ont dévié les placements des investisseurs des actions vers les produits spéculatifs CDS, CDO, RMBS, MBS... sensés offrir une garantie multimutualisée du risque aux obligations et emprunts publics ou privés. Les banques systémiques gagnent sur le revers et sur l'avers. Ils gagnent sur les intérêts des remboursements de la dette, et sur les assurances qu'ils vendent sur les marchés spéculatifs pour multimutualiser les risques des prêts qu'ils ont octroyés.

Graphique à droite de la Deutsche Bank pour ses activités aux USA: en bleu clair les bénéfices financiers sont repartis à la hausse dès la fin de l'année 2008, alors que la "crise" commençait juste à faire rage. La crise Enron dot-com de 2000-2001 est bien lissée, mais l'économie réelle en noir avait bien souffert. En 89 commence le découplage du financier et du "réel". Dès 93 je faisais mes cours en Master Grande École en dénonçant les produits financiers dérivés. La "crise" âgée de 4 ans a commencé en 2006. Les "green shoots" de mars 2009 sont passés par le "we are back on the track" de décembre 2009 pour ne rester qu'une "jobless recovery" depuis un an et pour s'offrir un nouveau mot: recoverygeddon qui est égale à Revovery + Armageddon. Moins 8,5 millions d'emplois aux USA.

Graphique à gauche: Croissance de la dette US. Le PIB fictif et d'initié des Financial Profits montré avec la courbe bleue clair du graphique ci-dessus à droite, n'a pas profité aux finances publiques. Le PIB américain est de 14.000.000.000.000 de $. Une dette publique équivalent à 90% du PIB ne permet plus au pays de réaliser de la croissance. Caballero n'a pas demandé dans son analyse du Time pourquoi la Loi américaine anti-trust n'est pas intervenue pour casser l'entente entre banques et assurances, ou pour casser la position dominante des grandes banques qui regroupent la banque de dépôt, la banque d'investissement et l'activité d'assurance. Cette entente et cette position dominante soutenues par l'abandon du Glass Steagall Act est une distorsion légale et institutionnelle des marchés, qui ne peuvent plus être "libres et non faussés", où il ne peut pas y avoir "d'information pure et parfaite", où il est impossible que "toute chose est égale par ailleurs", et où "la main vibrante des marchés" est amputée. Tous les credos libéraux et néo-libéraux, que je ne défends pas, ont été détournés par les patriotes américains qui ont canalisé vers eux leur idéal d'enrichissement en gardant sous un pochoir l'espoir du trickle-down effect et de l'humanisme automatique et doré du Consensus de Washington de l'École de Chicago. Lors de ma 1ère année de Sc Eco de Strasbourg en 1972 il fallait étudier ces credo du libéralisme dans le livre de micro-économie de Raymond Barre. Dès cette époque, en 1972,  je savais bien qu'ils étaient aussi saugrenu et déplacé que quand je disais debout sur des échelles dans les amphis que je suis "Thomas 1er, le Roi du Tamboulina."
En cas de crise et de tendance récessionniste ou dépressionniste, les USA comme le reste des pays industrialisés financent la dette et la relance économique avec une dette encore plus grande, puis font des coupes budgétaires dans les domaines dont les États peuvent agréablement se passer: les services publics, la santé, le social, les allocations chômage et perte d'emploi, l'éducation, la recherche et le développement, les infrastructures et les Haribo.

3) Les crises spéculatives et croissance appauvrissante exportées par les USA:

Ricardo Caballero, Chef du Département économique du MIT devrait de nouveau étudier la Crise asiatique. La crise économique asiatique était une crise économique qui avait touché les pays de l’Asie du Sud-Est à partir de juillet 1997, puis qui s’était propagée aux autres pays émergents comme la Russie, l'Argentine, le Brésil. Le surinvestissement et des niveaux de dette extérieure très élevés étaient les causes de cette crise, qui avait débuté sous la forme d’une crise monétaire avec une forte dépréciation des monnaies asiatiques. La crise asiatique avait été initiée par la chute du baht thaïlandais, et s'était propagée à très grande vitesse. La dépréciation des monnaies avait touché l'Asie du Sud-Est et tout particulièrement Taïwan dont la monnaie était dépréciée de plus de 45 % par rapport au dollar en l'espace de trois semaines. L’éclatement de la bulle financière en Thaïlande avait provoqué une chute de la bourse début 97. Le déficit de la Balance des paiements courants de la Thaïlande de 8 % du PIB et la dette externe croissante et l'endettement à court terme de ce pays avaient fait fuir les investisseurs et acteurs financiers étrangers de plus en plus méfiants. Face à la fuite des capitaux hors de la Thaïlande et aux ventes de bahts, les autorités avaient tenté de défendre la monnaie thaïlandaise avec une injection de 23 milliards de dollars provenant de la Banque centrale thaïlandaise. Ceci n'avait produit aucun effet et le gouvernement avait laissé flotter sa monnaie. La défiance des spéculateurs s'était reportée alors sur les autres monnaies de la zone comme le peso philippin, le ringgit malais, la roupie indonésienne et les capitaux avaient fui le continent (« fly to security »). La BCE doit aussi méditer à ceci. La perte de confiance dans les monnaies asiatiques s'était étendue et avait entraîné la dépréciation de la roupie indonésienne, du ringgit malais et du peso philippin.

À l'automne 1997, la crise avait atteint la Corée du Sud, Taïwan, Singapour et Hong Kong. Cette perte de confiance rapide était accentuée par le rapprochement dans les mêmes produits financiers des valeurs de toute la région. La situation financière des banques et des entreprises locales, qui étaient fortement endettées à court terme en dollars et en yens, s'était détériorée rapidement. L'insolvabilité d'un grand nombre d'entre elles ainsi que la fuite des capitaux avait entraîné un l'effondrement du crédit et de l'activité économique entre la fin de l'année 1997 et le début de l'année 1998. Après les Tigres, la crise avait gagné les Dragons (Hong Kong, Corée du Sud) et fin 1997, 12 pays émergents étaient touchés (Tigres, Dragons, Brésil, Argentine, Inde). Après une accalmie au début 1998, la crise avait redémarré dans la sphère financière, avait détruit en quelques mois un total de 600 milliards de dollars d'actifs et l'économie réelle s'était effondrée en réduisant considérablement le pouvoir d’achat des populations qui n’avaient plus accès au crédit (credit crunch comme aujourd'hui en 2009-2010 aux USA et en Europe). Durant l’été 98, la contagion internationale par le dollar comme monnaie d'échange et monnaie de réserve s'était confirmée, le risque était devenu systémique et avait provoqué le krach russe. La crise était devenue politique et le remboursement de la dette externe du pays se fait par l’émission de Bons du Trésor russe, dont le service occupait par la suite 35 % des dépenses budgétaires. L’État russe s'était mis en cessation de paiement en 1998 parce qu'il ne disposait pas comme les USA de l'arrogance criminelle de propulser sur la planète de la helicopter money et parce qu'il n'avait pas la capacité à vendre ses bons du trésor sur les marchés financiers internationaux. Pour les tenants du consensus de Washington, cette crise fut considérée comme la démonstration que le capitalisme libre et non-régulé était la seule possibilité, sans alternative, de développement économique, après la disparition du communisme et l’effondrement de ces pays asiatiques qui pratiquaient une troisième voie. Milton Friedman, Michel Camdessus et Alan Greenspan estimaient "que la crise était positive, car elle permettait d’imposer rapidement un modèle où l’État n’intervenait pas dans l’économie".

4) La palinodie américaine, débile et xénophobe à forte intention structurante de Caballero:

C'est pourquoi les institutions financières internationales comme le FMI et la Banque Mondiale s'étaient abstenues de jouer leur rôle pendant la crise asiatique, et ses conséquences jouèrent un rôle important dans le développement de l’altermondialisme. C’est aussi elle qui poussa les pays du Sud à refuser les nouvelles mesures de libéralisation des marchés mondiaux proposées par l’OMC à Seattle en 1999. Ceci avait amené à l'échec des négociations de Doha en 2001 et à la prorogation à sine die de toutes autres négociations de libre-échange en 2007 et à la mort physique de l'OMC. Les analyses de Ricardo Caballero contiennent de manière subliminale l'échec des négociations de Doha. Les USA et l'Europe s'étaient immédiatement lancés dans une concurrence aux accords bilatéraux appelés APE (Accord de Partenariat Économique) et ALE (Accord de Libre Échange) qui avaient encore plus décuplé l'asservissement et l'infériorité économique des pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et des PED (Pays en Développement). C'est en 2001 que la Chine avait lancé le G21, le Groupe des pauvres dissidents et réfractaires à l'assujettissement aux clauses de l'OMC et à ses "ingérences dans les affaires intérieures" des États-nations. C'est à cette époque que l'Afrique a lancé l'idée du "protectionnisme intelligent" parce qu'elle déplorait le déséquilibre croissant dans les échanges commerciaux imposés par les puissances économiques étrangères (L'Afrique est passée d'une soumission à une autre).

Ricardo Caballero constate (en cachette) dans son analyse que la globalisation s'est retournée contre les USA qui sont devenus tout aussi fragiles que les pays africains. Vous ressentez progressivement que Caballero et le Time sont entrain de faire procéder dans l'esprit des américains, mais en mauvaise part, une mutation idéologique de la conception de la globalisation. Cette mutation avait déjà immédiatement été réalisée dans les faits avec l'échec des Négociations de Doha, l'abandon pur et simple de l'esprit du libre-échange avec le musèlement par les milliers d'APE et d'ALE. La pensée de Cabalerro, qui semble n'être qu'une débile palinodie xénophobe, comporte une très forte intention structurante devant relier et réconcilier le trader américain et la mainstreet.


5) Stiglitz avait dénoncé le Consensus de Washington et l'OMC, mais Caballero du MIT en a peur:

Le consensus de Washington est une expression créée en 1989, par l’économiste John Williamson pour résumer les mesures standard recommandées aux économies d'Amérique latine en difficulté (crise Tequila) puis celles des Pays asiatiques, par les institutions financières internationales domiciliées à Washington (Banque mondiale, FMI - Fonds monétaire international) et soutenues par le Département du Trésor  américain. La Consensus de Washington est issu de l’idéologie de l’école de Chicago.

En écrivant son analyse dans le Time, Caballero craint que les USA s'engouffrent eux aussi dans un long isolement et dans une "décennie perdue" comme l'Amérique latine restée engluée après la Crise Tequila durant les années 1980 dans une profonde crise économique, dans l'hyperinflation dévastatrice qui détruit actifs, biens, épargne et retraite, dans la déstructuration sociale, le chômage de masse et dans les instabilités politiques. La crise de la dette extérieure avait écarté l'Amérique du Sud des marchés financiers internationaux et l'avait rendue exsangue avec un transfert net négatif de ressources financières de près de 25 milliards de dollars en moyenne annuelle en direction des USA.

Le paquet de réformes alors recommandées par le FMI, la Banque Mondiale et le Trésor américain aux États sur-endettés comportait systématiquement, comme solution à la crise de la dette accompagnée de récession et d'hyperinflation, la stricte discipline budgétaire parce que les déficits keynésiens n'étaient plus considérés comme la solution miracle, et donc la diminution des dépenses publiques, la libéralisation du commerce extérieur. Cette politique de libre-échangisme recommandait systématiquement l’abolition des barrières douanières et contingentements à l'entrée sur le marché et la libéralisation des investissements internationaux. Lors de la privatisation recommandée des monopoles ou participations de l'État, les fleurons des économies en crise passent alors grâce à la libéralisation des marchés financiers sous contrôle des capitaux étrangers avec la garantie du libre-établissement des services financiers dans tous les pays membres de l'OMC. Les pays économiquement inférieurs aux USA n'étaient pas structurés pour affronter cette libéralisation des échanges financiers et les actifs gagnés sur place ont été placés aux USA dans des fonds spéculatifs.

Caballero a peur de l'attaque des étrangers sur les USA qui viendra de ceux qui disposent actuellement d'actifs en excédent: les chinois. Caballero craint que le paquet du Consensus de Washington et de l'OMC ne dévaste à son tour les USA en l'écrasant comme ils l'on fait eux-mêmes avec les pays inférieurs à eux. La palinodie de Caballero est structurante et est un appel au protectionnisme des USA. La Chine et les USA se livrent déjà ouvertement à une guerre protectionniste sur des catégories de produits consommables comme des pneus ou des sac à main, etc. L'analyse de Caballero est entrain de légaliser les barrières douanières et les mesures protectionnistes ("...contrôler l'approvisionnement") et est déjà entrain d'expliquer que les USA ne veulent plus respecter la Cour arbitrale de Genève qui règle des conflits entre des membres de l'OMC, comme par exemple celui de Boeing / Airbus Industrie EADS.

Caballero rejoint avec sa palinodie débile et xénophobe la Grande Désillusion de Stiglitz qui appelait à une croissance partagée et aux solidarités mondiales. Stiglitz, qui avait démissionné de la Banque Mondiale, avait aussi souligné que de par le monde, dix pays à revenu intermédiaire avaient connu de 1994 à 1999 de graves crises financières qui avaient fait sombrer le niveau de vie, causé la chute du gouvernement et aggravé le sort de millions de personnes. Les décideurs avaient été confrontés à la menace de la contagion financière et les économistes de ces pays avaient remis en question le rythme et l’enchaînement des mesures de déréglementation et de libéralisation imposées par l'OMC. Caballero est plus simpliste: il accuse les investisseurs étrangers et leur demandent de simplement déposer leurs liquidités à la Fed', dans ce Fort Knox de carton. Caballero aimerait faire pression sur les investisseurs et gouvernements étrangers pour qu'ils fassent comme leurs grands-pères qui avaient déposé à Fort Knox tous leurs stocks d'or dans le Système Monétaire International adossé sur l'or. Les américains avaient dénoncé unilatéralement en 1973 l'étalon-or et le SMI en ne rendant pas l'or aux États qui le leur avait confié, sauf à la France de De Gaulle. Caballero peut tout aussi bien péter dans un violon, mais son analyse perpétue dans l'esprit des américains que le monde est une marchandise qui leur appartient, qui leur doit tout, allégeance et soumission... en échange de la protection militaire... Contre lui, il y a actuellement le Consensus de Pékin (chemins de fer, ports, barrages, amitié, respect mutuel, pétrole, minerais), les populistes de gauche comme Lula, Chavez... mais pas l'Europe toujours adulée de la statue de sa liberté du Colmarien aussi inébranlée qu'une cathédrale de dévotions.

6) Caballero voudrait garder l'avantage des armes financières des USA dans la guerre de la monnaie:

Lors de la Crise asiatique de 1997-99, les fonds de pension, les hedge fonds et investisseurs étrangers et principalement américains opérant dans ce secteur avaient perdu la plus grande partie de leurs actifs, et la crise menaçait de devenir une crise systémique planétaire. Washington avait alors comme à l’accoutumée déployé ses armes financières pour mettre en œuvre le Big Fat Bail-Out des fonds américains.

En l’espace de quelques mois la Russie avait connu la banqueroute d’Etat. Le Management des placements à long terme qui était l’un des acteurs majeurs sur le marché des produits dérivés financiers, avait sombré. Wall Street était au bord d’un effondrement inconnu depuis 1929. Le Dow Jones et le Nasdaq avaient plongé. Mais la Banque Centrale américaine, la Fed’ avait ouvert en grand les vannes des liquidités et stoppé momentanément l’incendie que les investisseurs américains avaient déclenché en Asie dans une activité de bulle spéculative et immobilière. Les américains avaient jubilé en racontant que la Fed' avait gagné. Cette victoire ne fut que de très courte durée parce que la Fed’ avait démontré aux spéculateurs et investisseurs américains et étrangers qu’elle était un partenaire fillable et qu’elle prendrait à sa charge les sauvetages en cas de crise. En absorbant les actifs toxiques et pourris des fonds américains, la Fed’ avait mis massivement sur les marchés financiers les liquidités qui ont nourri la prochaine bulle des valeurs technologie de 1998-1999, appelée crise dot-com Enron.

Dans des modèles d'entreprises issus des études de cas du MIT et de Harvard, les entrepreneurs échevelés s'étaient lancés dans des investissements en se promettant des rendements à deux chiffres qui rendaient la "vieille" industrie sans intérêt pour eux. Les investisseurs avaient bénéficié de la politique d'Alan Greenspan, Président de la Fed', qui avait offert durant 16 années de suite des liquidités à un taux directeur excessivement bas. Grâce à cet argent facile, la bulle avait très rapidement gonflé et l'euphorie avait fait doubler le Nasdaq en un an. Que ce soit pour les investissements dans la bulle asiatique ou dans les valeurs technologiques, les investisseurs américains agissaient en maître sur le sol américain ou à l'étranger, partout où une zone à potentialité de marge opérationnelle forte se présentait à eux. La mot de passe était "Capital Risk", "Risk Management", "OTC", tous ceux qui ne pouvaient prononcer ces mots étaient de demeurés tous justes bon à avoir un emploi posté avant d'être au chômage. Les projets industriels issus des modèles mathématiques du MIT et de Harvard comme des supercheries à grande échelles ne tenaient pas la route, et le concept de croissance durable n'était que quelque chose pour des 68huitards attardés ou des "french liberal socialists" plus apparentés à des dinosaures risibles et ringards, mais pas encore à de "la gauche de la gauche" ou de "l'ultra-gauche" ou des "verts utopistes, climatistes et décroissants" de 2009-2010. L'inventivité des projets économiques et des produits détournait l'industrie américaine de son savoir-faire industriel. C'est ce que dénonce aujourd'hui Caballero du MIT à partir du moment où tous les USA sont menacés par leurs propres investisseurs ou avec leurs produits issus de l'ingénierie financière américaine qu'ils mettent sur le marché. Les valeurs des actions dans le secteur technologique se sont effondrées aussi rapidement qu'elles avaient gonflé et en 2000-2002 toute l'économie américaine était entrée en dépression. A cette époque on avait commencé à faire le distinguo entre "économie réelle" et spéculation. La courbe bleue clair du graphique de la Deutsche Bank au début de cet article montre le spread entre ces deux formes d'économie. Sur le tableau cliquable à gauche établi par la Fed' nous pouvons voir que la Crise des technologiques avait fait perde 6600 milliards de $ aux actions, aux assurances-vie, aux fonds de pension et aux fonds d'investissements.


Ceci n’avait pas freiné dans ses élans Alan Greenspan, dit le Maestro, de baisser le taux d’intérêt directeur de la banque centrale américaine, la Fed', à un niveau jamais atteint depuis la seconde guerre mondiale et pour la période la plus longue depuis la Grande Dépression. Il avait pompé dans l’économie américaine des liquidités à bon marché comme jamais auparavant. Alan Greenspan avait banni le risque et comme résultat la Fed’ avait prêté des dizaines de trillions (milliers de milliards) de $ qui se sont canalisés dans le marché de l’immobilier. Ricardo Caballero oublie de décrire ce comportement totalement fou du Président de la Fed’ qui avait été cautionné par les pouvoirs politiques du Congrès et du Sénat. Le gouvernement et la Fed' ont crié victoire en ayant "vaincu" la crise des valeurs technologiques. En ayant vaincu la Crise de la Bulle des technologique les USA ont créé, sans avoir besoin de l'intervention des investisseurs "étrangers", la bulle immobilière et des crédits hypothécaires dite des Subprimes (Housing Bust). Sur le tableau cliquable à droite de la Fed': les pertes de la bulle hypothécaire ont été 2,5 plus grandes que celles de la bulle des technologiques. 15500 milliards de $ de pertes pour les actions, les assurances-vie, les fonds de pension, les fonds d'investissements, les banques et assurances. Quel est ce modèle et ce système de société qui organise une telle destruction systémique et qui est voulue par les citoyens américains? En moins de 10 années l'économie américaine à détruit de son propre gré 22100 milliards de $. De son gré parce que depuis la crise des Tulipes, et la Crise de 29, et la Crise asiatique, tout américain savait. Ricardo Caballero aussi.

7) La PIIGS Propaganda et Caballero préparent la guerre xénophobe:

Et le Big Fat Bail-Out est poursuivi par Obama qui a ajouté avec Tim Geithner et Bernanke 30% du PIB en liquidités issus de la Helicopter Money, de la monnaie de contrefaçon. Obama attire comme il peut les investisseurs étrangers et crée la mère de toutes les bulles qui cette fois-ci va conduire à Weimar II, l'hyperinflation et la Grande Dépression II. Pourquoi? Cette fois-ci il les USA se dirigent droit vers l'effondrement obligataire de leurs Bons du Trésor. La comptabilité nationale américaine est tout autant manipulée que celle des banques lors du stress-test des 19 grandes banques. Depuis le début de la fin de l'hégémonie américaine économique en 2001 avec l'échec des négociations de Doha pour l'OMC et du modèle du Consensus de Washington, les USA ne peuvent plus empêcher leur effondrement pur et simple depuis 2007 avec la crise hypothécaire des Subprimes. C'est pourquoi les agences de notation font diversion en dénonçant dans leur poker les "Club Med spreads" ou bien encore les PIIGS (Portugal, Irlande, Italie, Greece, Spain), ou les UR PIIGS en ajoutant l'Ukraine et la Roumanie. La presse américaine traite indifféremment le sujet de la "Euro-Zone Debt Default Risk Crisis", la défaillance de la dette souveraine de ces pays à la périphérie de l'Europe en illustrant les articles avec des images de cochons. Ceci doit plaire à Ricardo Caballero avec ces "bailing out PIIGS", "fringe PIIGS", etc. Cherchez donc sur Google Images ou Google le mot PIIGS.

8) Caballero déplore le régulation introuvable:

Caballero est fâché contre les investisseurs étrangers qui ont acheté massivement des produits financiers dérivés. Nous pouvons confirmer que les particuliers, les investisseurs institutionnels, les banques étrangères, le Crédit Mutuel, la Société Générale, la Caisse d'Épargne, mais aussi des Communautés Urbaines, des Théâtres nationaux, des Communes se sont jetés, pour améliorer leur trésorerie, sur les produits financiers américains qui promettaient des rendements à deux chiffres. Les Campus universitaires étaient placardés des publicités pour AIG, les banques américaines, et nos étudiants étaient même très honorés de faire à l'œil leur Volontariat dans leurs bureaux à Detroit ou Chicago plutôt que de faire un stage rémunéré avec frais de déplacement payés. Mais on ne peut permettre à une putain d'en vouloir aux zonards du soir de venir exprimer leur rendement à deux chiffres. A Caballero du MIT non plus. Caballero ne peut se plaindre qu'une régulation plus stricte n'a pas existé pour empêcher les banques d’investissement US de créer massivement des produits financiers dérivés adossés sur des crédits hypothécaires accordés à des emprunteurs sans garanties et pour éviter que ces banques d’investissements ne vendent aux investisseurs étrangers ces produits dérivés comme des produits sûrs. Caballero ne peut se permettre de se plaindre, d'autant plus que le système politique américain et les lobbies financiers ont entreposé Obama à la Présidence pour ne pas instaurer une régulation.
 
La dérégulation américaine est une oeuvre collective voulue par l'ensemble de la société américaine. Les américains ne sont pas un peuple qui se laisse dicter la politique de son modèle et son système de société par des étrangers. John Dugan est un dérégulateur de la première heure et avait révélé en 1991 dans son livre „Modernizing the Financial System“ qui fait autant référence que les pensées de Augustus von Hayek et les publications de l’Ecole de Chicago et du Consensus de Washington. John Dugan ne voyait dans toute autorité de surveillance financière pas moins qu’un instrument de satan. John Dugan s’était amplement vanté de son travail de lobby quand le Glass Steagall Act avait été aboli en 1999. Pourtant nous savons que cette loi était parvenue à minimiser depuis 1933 le risque pour le système financier. Aujourd’hui, John Dugan est employé dans l’administration Obama. Vous savez qu’aux USA, quand un président est élu, c’est toute l’administration qui change du haut en bas jusqu’à madame pipi. John Dugan est actuellement "Comptroller of the Currency" au ministère des finances, c'est à dire contrôleur de la monnaie, du $. La personne qui avait poussé à octroyer les pleines libertés aux banques est dans le gouvernement Obama directement sous les ordres du Secrétaire d’Etat au Trésor, Tim Geithner, qui devrait officiellement prouver sa capacité à juguler les spéculateurs financiers qui sont de nouveau déchaînés en 2009 et 2010 et qui annoncent des milliards de bénéfices et des versements de milliards de boni.

Quand Obama mimait il y a deux semaines un courroux et menaçait de taxer les banques aidées par l'État et qui reversent des boni et qui font des bénéfices, John Dugan annonçait au même moment officiellement au Conseil d’Administration de la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) qu’il était fermement opposé à ce nouvel impôt. John Dugan n’a pas changé de terminologie comme lobbyiste et contre le gouvernement Obama et son ami le plus proche est Tim Geithner, qui a toujours été extrêmement proche de Wall Street et du monde de la finance, tout comme beaucoup de Représentants démocrates du Congrès qui font partie du 1er cercle d’Obama. La Réforme de la Surveillance des opérations financières, qui était l'une des promesses électorales d'Obama, est régulièrement torpillée par eux dès qu’il en reparle. Aucune loi n'a été promulguée à ce sujet depuis une année de mandature d'Obama... parce qu'il n'existe pas la moindre des propositions de loi. Ce sont les sénateurs McCain et Cantwell qui ont déposé la proposition de loi de réinstaurer le Glass-Steagall Act. L'un est démocrate, l'autre républicain. Après 8 mois de débats, le Sénat a écarté les propositions de régulation avec une centaine d’amendements, d’exceptions et d'exemptions juste avant Noël 09 et le lobby bancaire a communiqué amplement sur son succès pour rassurer les "investisseurs" et les marchés financiers. Caballero serait inspiré de critiquer ceux qui maintiennent en vie le shadow banking system américain et qui lui offrent le Big Fat Bail-out.

9) Caballero ne critique pas le Hedge Fonds Cerberus qui a délocalisé et tué le Travailleur américain:

(à terminer de rédiger)

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