Justice et Liberté
Par Thomas, le Cimbre le 6. juin 2006, - Catégorie : Europe - Lien permanent
"Du communisme au fascisme", huile de ma série "La chute du Mur de Berlin", 1986-87...
Un manuel d’histoire est toujours écrit avec la sémantique d’usage du langage vernaculaire des lecteurs prêts à ouvrir leurs yeux sur telle ou telle chose.
Il faudrait par exemple vérifier la signification du XXIème siècle du mot “Anschluss”: pour l’Autriche, c’est un Anschluss voulu, pour l’Alsace-Moselle c’est un Anschluss subi. Subi par l’Annexion de fait et dans le droit international de l’Alsace-Moselle et par la politique de la France qui s’appelle “Politique de la région perdue“. Il existe des révisionnistes négationnistes.
La revisitation de l’histoire de ce manuel d’histoire montre-t-elle les vérités françaises? Je crois qu’il ne faut pas non plus se rassurer son citoyen égotique en se disant “ils n’étaient pas tous nazis, il n’étaient pas tous pour Pétain“. Le fait qu’une nation permette une instauration d’un régime totalitaire la rend responsable dans son ensemble. Il ne faut donc jamais détourner son attention de la faute commune et ne jamais tergiverser. C’est pourquoi le film “Schindlers Liste” m’avait fâché au plus haut point. Cette mise en scène captieuse ne doit jamais détourner du film Shoah. La vérité est là. Nulle part ailleurs.
Quand on voit qu’il a fallu deux siècles pour commémorer en France les victimes de l’esclavagisme, il faut prendre un énorme recul face à toutes ces entreprises de revisitation de l’Histoire, encore plus quand on veut écrire des lois… qui décrivent les bienfaits du colonialisme comme au Parlement français actuellement. Faites un simple test. Parcourez une encyclopédie d’avant-guerre (de la quelle?) et lisez des entrées sur l’histoire, la géographie, des noms de philosophes, d’écrivains, et même de villes… vous verrez que strictement tout est perçu différemment, voire totalement à l’opposé. C’est comme pour le re-pensement de la question de Heidegger. Nazi, pas nazi? Ses propos nazis doivent-ils être lus à la lumière des propos de son œuvre, ou vice-versa? Plus près de nous: Peter Handke, comment lire Peter Handke maintenant, quand on sait qu’il a tenu une Laudatio à l’enterrement de Milosevic en disant qu’il était “proche des serbes à cette heure“?. Moi j’étais proche des musulmans du Kosovo trucidés en masse, ce jour là. Et l’Europe n’avait rien fait et avait abandonné le général Rose qui appelait au secours devant un camp de concentration pour l’extermination de musulmans. C’est trop facile de se dire, ils n’étaient pas tous noirs/blancs. Il faut intérioriser jusqu’au plus profond de soi la faute commune que nous avons héritée. Les écarts de langage, déjà de nos hommes de l’état le plus en vue en ce moment sont peut-être des prémices d’un nouveau régime