Linguistique de Gauche



Je pense que le "Programme", n'est pas un signe de vie comme le "socialisme historique", ... dont on se tape.

L'ultra-libéralisme est une situation inédite et essentielle, le programme de l'idéal socialiste est suffisamment vaste et encore inédit.


L'Historicité chère aux Rédacteurs anciens, est comme une manière de ne pas conceptualiser le présent et l'avenir.

On voit d'emblée qu'ils sont liés par un langage convenu. C'est ma déformation professionnelle, que de lire des copies et de voir si l'étudiant veut adopter le langage de ses pairs où s'il veut apporter la nouveauté de son analyse et la force de sa conviction, soit éros et pathos, son énergie de vie et la force de sa dramaturgie.

L'Historicité conceptualise le passé et cette structuration linguistique est une pure fidélité au passé.
Une trahison?

L'Historicité vit dans un rêve, pas dans un idéal. Un rêve décroché.

Ce que d'aucun traite de "lyrisme" de ma part, je l'appelle percutance, fugacité cristallisée.

Les mots ne sont pas faits pour énoncer des acquis culturels, ce serait d'une sinistrose cadavérique.

Les mots sont là pour que l'on essaye des trucs, car la vie se décale toujours de la Wahrnehmung (pris pour vrai, perception) et car notre fameuse vigilance est de l'accompagner, voire de la devancer.

J'ai inventé une maxime que je redonne régulièrement à mes étudiants: "Erleben, erfahren, und Vertrag mit der Wahrheit"
(En français ceci perd de sa force: "Le vécu, l'entendement, et le contrat avec la vérité.")

L'infinitif substantivé allemand "erleben", "erfahren" combine d'une manière délicieuse et potentielle le verbe avec le nom, le sujet, l'action.

Penser, c'est agir.

Commentaires

1. Le 24. novembre 2006, par Michel Gros

Thomas,
Tu n'es pas tendre avec moi, et je ne sais pas pourquoi.
Nous ne pouvons pas faire l'impasse sur cette question :
"D'où viennent les parents ?" Jean-Jacques Moscovitz.
Sinon nous ne comprendrons jamais le sujet du "désir" si nous le détachons de son socle où il apparaît comme "objet du désir de l'autre"? C'est cela l'historicité.
Ne t'en déplaise mon camarade.
;-))
Michel

2. Le 24. novembre 2006, par thomas rudolf

L'objectif n'est pas la tendresse, encore moins entre socialistes.

Mon objectif sera toujours d'essayer de voir comment le mot va surfer sur les esprits, de voir s'il n'est pas lui-même véhiculé ou véhicule à notre insu, de voir quelle est la crédibilité à l'instant T où le mot est dit et de voir s'il saura assumer une cohérence avec l'action dans l'isotope dans lequel il fait partie du langage vernaculaire.

J'ai une méfiance assez absolue du mot.

Et ensuite je me dis que le mot n'est pas compris par celui qui a froid.

3. Le 24. novembre 2006, par Michel Gros

"Et ensuite je me dis que le mot n'est pas compris par celui qui a froid."
Tu as tort Thomas, lis "L'obscénité du malheur" de Pierre Babin, un confrère.
C'est plein de tendresse performative.

4. Le 24. novembre 2006, par thomas rudolf

Nous nous comprenons, Michel, le problème est que je suis un acculturé, je ne lis rien. J'ai juste froid et j'ai peur.

Après, le langage que je reproduis malgré/avec moi et que j'essaye de produire de moi n'a pas non plus plus de légitimité, mais il sert à questionner celui qui se promène dans ce champs de vision et d'expansion. Mon langage ne professe pas, je n'ai pas de pair, et je l'ai assez dit:

"Je suis un acquis culturel. Mais à qui profite le crime?"

5. Le 24. novembre 2006, par Sébastien

C'est parfois aussi "l'objet du désir de ce que l'autre a et que je veux aussi". C'est une analyse moins belle mais elle existe. Puis l'histoire a un sens, d'après Hegel. Qui n'est pas le meilleur copain de Marx, bien sûr.

6. Le 25. novembre 2006, par Jacques Rodet

Thomas,

Si tu déclares ne pas savoir (pas de lecture), tu as du savoir faire et du savoir être (acculturé).

Savoir devenir, c'est au moins savoir distancier son présent mais aussi son passé... et donc son savoir.

Il est vrai que savoir que l'on ne sait pas c'est déjà une prise de distance sur soi et un grand savoir... complétable.

C'est pour cette prise de conscience que la mémoire historique à la Michel est éclairante et non obturante.

7. Le 25. novembre 2006, par brigetoun ou brigitte célérier

je renonce à décripter les mots et notions germaniques. J'y perds certainement, une bonne part de la philosophie et de la linguistique en venant, mais il est trop tard, je suis latine de façon irrécupérable, avec une petite note ligure puisqu'à peu près personne ne sait de quoi il peut sagir.
Non sérieusement je ne vois pas en quoi l'histoire s'oppose à la créativité et à l'énergie. Poir s'élancer il faut s'appuyer sur quelque chose, même brutalement

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