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15. novembre 2008

Le G20 oublie la Taxe Tobin Spahn contre les spéculations systémiques et la Taxe Tobin

La réunion du G20, Bretton Woods 2, ne fait que de consacrer comme Plan d'actions un regard plus intense sur les grands spéculateurs et enverra quelques yachts et pêcheurs au gros le long des zones côtières des Iles fiscales Caïman, Vierges,... mais pas le long des paradis fiscaux du Liechtenstein, du Luxembourg, de Jersey, de Monaco, de Suisse, d'Andorre. Nous pouvons allumer un cierge... pour obtenir le même effet.

Si le chaman de la République française était cohérent dans ses gesticulations dirigistes qui n'ont d'autre objectif que d'élever des barrières protectionnistes qui doivent sanctuariser l'économie française qu'il mène tout seul au mur, et peut-être européenne, il introduirait déjà une Taxe Tobin élargie et multipliée sur les transactions financières et boursières systémiques et une Taxe Tobin simple élargie pour toute autre transaction en Bourse.

(Tableau de Hans Holbein le jeune, la Ligue hanséatique Nord)
Les accords de Bretton Woods signés le 20 juillet 1944 et ratifiés par 44 pays visaient à rétablir le système monétaire mondial mis à mal suite à la Seconde Guerre Mondiale. Le FMI, la Banque Mondiale ont été créés à la suite de ces accords et devaient servir d'organismes régulateurs. Le système de Bretton Woods s'était écroulé à la fin des années 1960 et définitivement en 1973 avec l'abandon par les américain de la convertibilité-or du dollar qui ne devait fonctionner que comme un gigantesque fonds de garantie et de couverture. Cet effondrement avait jeté les bases, selon les défenseurs de la taxe Tobin, d'une instabilité excessive permanente du marché monétaire mondial due à la spéculation.

La Taxe Tobin n'a jamais été adoptée par un Gouvernement. Il avait manqué seulement 4 voix le 20 janvier 2000 lors d'un vote au Parlement européen sur une résolution présentée par les groupes PES (PS européen), la GUE (gauche unitaire, PC, LCR), les Verts et les libéraux (droites) pour rédiger un rapport sur l'introduction éventuelle de la Taxe Tobin dans la zone européenne. Bayrou avait voté contre ce texte qui de toute façon n'avait rien "de dangereux". En réalité, le texte de la résolution avait été vidé de son sens lors de sa rédaction par les amendements et n'avait résumé qu'une étude de faisabilité sur cette taxe, tout en inscrivant pour objectif "la stabilisation" ­et la pérennité­ des marchés financiers globalisés", pour rester conforme à l'esprit néo-libéraux des concepteurs de l'Europe dont la ligne directrice est la libre circulation dans une concurrence libre et non faussée et garantie par l'autorégulation des marchés. Les amendements, qui éliminent les textes progressistes européens, constituent le modèle normal de fonctionnement du Parlement Européen. Ensuite, depuis 2000, l'Europe était affairée avec elle-même avec les Traités constitutionnels à faire entériner "d'une manière ou d'une autre" et avec le soute-mouton entre la crise asiatique, la crise de la new-economy, la crise Enron et avec le money-push d'Alan Greenspan. Le Gouvernement canadien avait aussi failli adopter la Taxe Tobin.

L'agité de la République française a oublié de rappeler devant le G20-Bretton Woods 2 que seules la France (en novembre 2001) et la Belgique (en juillet 2004) avaient voté une loi précisant qu'une taxe de type Tobin entrerait en vigueur lorsqu'elle aurait été votée dans tous les pays de la zone euro. Il aurait pu demander à Washington l'application immédiate de la Taxe Tobin pour rétablir une vertu dans les échanges économiques mondiaux au lieu de s'affairer à vouloir rétablir la Confiance du Crédit de ses amis du patronat et de la fiducie.

Avec une telle taxe élargie - James Tobin ne la prévoyait que pour toute transaction financière - il n'y aurait peut-être pas besoin d'un haute instance financière mondiale de surveillance, comme le prévoit de manière vague le G20 Bretton Woods 2,  qui fouillerait les livres de comptes des 30 Banques centrales les plus importantes de la planète pour étouffer les bulles spéculatives en formation.

Ainsi les systèmes des fiducies, des spéculations systémiques et de bulles spéculatives se réguleraient d'eux-mêmes en payant la Taxe Tobin à chaque transaction. A chaque achat et vente boursière ou entre entreprises une taxe assez infime serait prélevée. Le long terme étant de 20 minutes dans les marchés financiers, vous pouvez vous imaginer les sommes colossales qui pourraient être prélevées et reversée dans des actions d'intérêt public, d'investissement structurel et de répartition des richesses et d'intensification des services publics fondamentaux et des services publics digne des sociétés modernes organisée dans l'élévation de l'homme hors de la pauvreté et dans les soins, l'épanouissement, la culture et le savoir. Du PIB il y en a (De tout ceci ne parle pas le PS, ni la timorée Motion C dite à gauche).

Il avait été estimé en 1999 qu'avec des échanges internationaux dépassant 1.3 trillions de $, les revenus de la Taxe Tobin seraient de 300 billions de $ par an. L'ONU avait estimé à la même date qu'il ne fallait que 40 billions de $ par an pour permettre à toute la planète l'accès à tous les services sociaux de base et pour écarter la pauvreté. Vous connaissez les milliers de billions de $ qui sont irrémédiablement détruits depuis le début de la crise des subprimes et les milliers de billions de $ qui serviront en Plans de Sauvetage pour racheter les positions toxiques des spéculateurs et pour les recapitaliser pour les sortir de la situation de faillite dans laquelle ils se sont mis par irresponsabilité cupide et criminelle. De telles dilapidations doivent être punies au civil et au pénal. Elles sont un crime.

Le précédent Président français, Jacques Chrirac, avait remplacé la Taxe Tobin par une taxe sur les billets d'avion qui est reversée dans un fonds d'action contre le sida. La Taxe Tobin dérouterait l'investissement spéculatif économicide pour l'entraîner vers un investissement à long terme dans des projets sociaux et industriels.

James Tobin, Prix Nobel d'Economie, s'est lui-même détourné de son invention, sous la politique de ce que j'appelle la money-push initiée et maintenue pendant presque 10 ans par le "gourou" Alan Greenspan, l'ancien gouverneur de la banque centrale américaine (Fed'). James Tobin avait à l'époque de Greenspan encore plus ardemment défendu le libre-échange, encore plus soutenu le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et l’Organisation mondiale du commerce (OMC), mais il n'est pas impossible qu'il fasse bientôt partie de la listes des pentitos comme Paul Krugman, le dernier prix Nobel et chantre de l'économie libérale jusqu'au moment où il s'était mis à déchanter et sentir le vent tourner, un peu avant les autres ténors. Ou comme le chaman de la République actuellement en poste à la Présidence du Pays quand il dénonce "la Dictature des marchés". Il est bon, cet homme.

La TaxeTobin est toujours pour Joseph Stiglitz l'un des objectifs à atteindre.

L'assiette et le taux de la Taxe Tobin seraient identiques dans tous les pays. L'occasion de le redéfinir comme un Plan concret d'action a été manquée au G2-Bretton Woods 2 de Washington. Collectée et administrée par chaque gouvernement, les fonds recueillis seraient ensuite reversés à un organisme géré par le FMI, la Banque Mondiale, ou un organisme indépendant placé sous le contrôle de l'ONU. Ce serait mieux qu'un club d'experts comptables versés dans la comptabilité nationale et d'entreprise et regroupés dans une haute administration internationale à inventer. Les sommes ainsi récoltées par la Taxe Tobin seraient redistribuées prioritairement aux pays les moins avancés. La Taxe Tobin aurait deux avantages selon ses défenseurs: freiner la spéculation et favoriser le développement. Le faible taux ne découragerait pas les échanges non-spéculatifs. (Tableau de Hans Maler: Anton Fugger)

En commençant cet article sur ce que ne sont pas le G20, Bretton Woods 2 de Washington et les conférences du 30 avril 2009, je m'étais mis à rêver d'une Taxe Tobin démultipliée pour empêcher l'existence même des spéculateurs systémiques et juguler l'action des hedge fonds, des fonds vautours, des fonds de pension et pour juguler les dérives de jeux de trésorerie exercés par les entreprises industrielles et de service qui spéculent avec le bénéfice issu de leurs activités et de celle des Travailleurs. Il faut le rappeler, des Travailleurs. Naïvement je m'étais mis dans la tête un facteur multiplicateur de 3 à 4 par rapport à la Taxe sur les transactions monétaires comme l'avait pensé James Tobin.

En réalité cette Taxe Tobin démultipliée  a été conçue par l'économiste allemand Spahn et s'appelle taxe Tobin-Spahn. Je vous expose en premier lieu la description du fonctionnement de cette taxe, puis j'exprime ma colère face aux arguments des détracteurs de la Taxe Tobin qui s'étaient exprimés il y a plus de dix ans quand le débat était lancé au niveau sociétal, mais qui n'avait jamais été mis réellement à l'ordre du jour des débats au Gouvernement ou au Parlement autrement qu'en un texte d'étude sur la faisabilité de son application.

La Taxe Tobin est de plus en plus associée au concept développé par l'économiste Spahn. La Taxe Tobin-Spahn est une taxe à double niveau: le premier niveau est un faible taux applicable aux transactions financières tant que celles-ci restent dans les limites d'une moyenne convenue, le deuxième niveau est un taux élevé (de l'ordre de 80 %) qui s'applique automatiquement en cas d'instabilité financière.

Le taux du premier niveau, de l'ordre du centième de %, est trop faible pour entraver les transactions productives mais constitue déjà un frein aux transactions spéculatives. Celles-ci, en effet, se caractérisent par des échanges financiers très rapides et très nombreux avec des marges bénéficiaires très faibles. C'est la répétition de ces échanges sur un court laps de temps qui permet d'accumuler des bénéfices importants. La Taxe Tobin-Spahn s'appliquant à chacune des transactions grèverait de façon importante le bénéfice final du spéculateur et encore plus du spéculateur qui mise à la baisse comme dans les short sellings (Photo: salle de réunion à Washington, style néo-florentin).

Voici maintenant quelques arguments des détracteurs de la Taxe Tobin: "en dépit de son taux très faible, elle constituerait un frein aux échanges en général, étant donné qu'elle serait également prélevée sur des transactions de paiement et transfert non-spéculatives, du fait des entreprises fonctionnant en réseau, et des contraintes d'optimisation de trésorerie en temps réel. Elle serait dans une certaine mesure incompatible avec le secret bancaire, parce qu'elle nécessite la traçabilité des transactions financières. Il y aurait ainsi des difficultés administratives à instaurer ce système. Elle devrait être mise en place à une échelle mondiale ou continentale, ce qui implique une entente difficile à obtenir: une action isolée de quelques pays aurait des effets négatifs sur leur économie".

Nous avons ici tous les ingrédients de bases sur lesquelles pourrait se mettre d'accord le G20. Le communiqué final du G20, Bretton Woods 2, s'il se présente en 6 points est totalement vague et ne lance pas des pistes réelles d'analyse et de contrôle, de règlementation, de correction et de répression des dérives spéculatives. Je m'étonne que depuis l'annonce de la tenue de ce G20, depuis au moins le 15 Septembre 2008 soit depuis deux mois, il n'y ait rien de concret qui en soit sorti alors que la crise dite-des subprimes dépasse de très loin le krach de 1929 en sa capacité à détruire de la valeur et des actifs. Je m'étonne encore plus que nous savons tous que les USA vont être en banqueroute d'État au printemps 2009. Je pense même que l'inconsistance du communiqué du G20 est équivalente à la juste mesure de l'incapacité de nos dirigeants de comprendre la crise et à la juste hauteur de leur nolonté de réorganiser le nouvel ordre international (Photo: Palais des Doges, Venise)

La non consistance du Communiqué du G20 constitue un vide conceptuel qui doit prendre toute la place et occuper les esprit afin de faire, comme pour la résolution européenne du 20 janvier 2000 un résumé d'une étude de faisabilité des mesures à prendre, tout en inscrivant pour objectif "la stabilisation" ­et la pérennité­ des marchés financiers globalisés". Un tel show planétaire, un tel buzz, pour des textes amendés d'avance. Un tel narcisso-show qui résulte de la réunion du G20, Bretton Woods 2, du 15 novembre 2008 et qui jette les bases de l'agenda pour 2009. Je pense pouvoir vous restituer d'ici quelques jours la vision exprimée au Burkina Faso, au Ghana ou au Mali de ce show des marrons chauds.

Pourquoi un tel vide conceptuel initié avec un tel pouvoir de capilarité?  L'explication est simple. La réorganisation fondamentale du nouvel ordre international et commercial devrait écarter d'un simple trait de plume la vision du monde qui a court depuis Bretton Woods 1, et qui a été renforcée par l'abandon en 1973 du système monétaire international, puis par le Consensus de Washington qui a une valeur tacite de Traité constitutionnel planétaire, et finalement de l'OMC.

Le communiqué du G20 me rappelle le jeu d'illusionniste qui avait été fait avec le soi-disant Plan européen de Sauvetage qui est décliné nationalement grâce aux "boîtes à outils" qui permettent les interprétations nationales unilatérales et qui faussent dans son essence même toute cohésion multilatérale.

Les chefs d'État et de gouvernement du G20 ont convenu de se retrouver avant le 30 avril 2009 "afin de vérifier la mise en œuvre des principes et décisions" sur lesquels ils se sont mis d'accord. Ce sera 5 mois et 1/2 de perdus pour la définition de l'action concrète multilatérale et planétaire. Le deuxième sommet devrait se tenir à Londres en Grande-Bretagne, ce pays prenant l'an prochain la présidence du G20.

Soucieux, comme l'a conseillé le président américain George W. Bush, "de ne pas se laisser tenter par le protectionnisme", le G20 a demandé dans son communiqué un accord avant la fin de l'année 2008 pour relancer les négociations de l'OMC de libéralisation des échanges mondiaux. La phrase enrobée d'afféteries de Bush est un genre de drapeau blanc du belligérant issu de la tranchée ou il s'était replié par peur et torpeur et qui avance à découvert, feignant d'implorer l'armistice, une grenade à fragmentation en poche. Je vous ai expliqué que le Cycle de Doha est mort et irréversible à cause des milliers d'Accords de Partenariat Économique de libre échange qui ont été conclus depuis 2001. Ces milliers d'Accords donnent des avantages concurrentiels (protectionnistes) tels aux pays industrialisés que je ne m'imagine pas qu'ils veuillent subitement les abandonner ou feindre "de ne pas se laisser tenter" par eux. Le Cycle de Doha dont les négociations se sont prolongées 7 années de plus que prévu a justement été mené à son échec définitif parce que le Quad (USA, Canada, Japon et UE) n'a pas voulu éliminer ses propres subventions et lever ses barrières protectionnistes contre les produits agricoles, textiles, manufacturés ou industriels des pays émergents ou en développement. Le propos de Bush au sujet du protectionnisme qui ne doit plus tenter, est vide de sens, un vide conceptuel sur lequel les influenceurs se rassemblent en revers. Le fait de s'y accrocher et d'élever cette idée comme préalable quant aux futures négociations pour un accord mondial du type de Bretton Woods 2 existe pour occuper le terrain mental mondial et pour faire perdurer ce qui n'est qu'un désordre commercial international.

Le G20 a rassemblé le G8 (Allemagne, France, États-Unis, Japon, Canada, Italie, Royaume-Uni, Russie, UE), ainsi que l'Afrique du Sud, l'Arabie Saoudite, l'Argentine, l'Australie, le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, l'Inde, l'Indonésie, le Mexique et la Turquie. L'Espagne et les Pays-Bas ont également été invités.

En conclusion:

Face à des "conditions économiques dégradées au niveau mondial, nous sommes tombés d'accord sur la nécessité d'une réponse politique plus large fondée sur une coopération macro-économique plus étroite pour restaurer la croissance", indique le communiqué officiel diffusé à l'issue du sommet des chefs d'État et de gouvernement qui s'est tenu à Washington.
(Photo: Quentin Massys, le Prêteur et sa femme)

L'objectif du G20 est de restaurer la croissance et non pas d'organiser autrement la division internationale du travail et non pas de piloter autrement la croissance entre le créancier-consommateur américain et le débiteur-producteur chinois et encore moins de considérer que la croissance est appauvrissante pour les PED, les Pays ACP et une couche de plus en plus grande de la population des pays industrialisés.

Vous avez donc ici le ferment de la nouvelle bulle qui éclatera avec comme corollaire une privation d'une part du PIB qui sera mutée en actifs toxiques et pourris et un détournement d'une autre part du PIB qui sera reversée directement pour relancer la croissance des groupes de la fiducie et des groupes industriels.

L'appareil de surveillance prudentielle et du calcul du risque des systèmes d'investissement et des des banques spéculatives qui se veut être la grande nouveauté du G20, n'en est pas une une. Tout ceci était déjà inscrit dans les systèmes et normes comptables qui portent les noms IAS, IFRS, IFRS-7, et Basel 2. Principalement les USA et le Royaume-Uni s'étaient opposés à leur application pour les hedge fonds, les fonds en général, les banques d'investissement et pour les activités concernant la spéculation des produits financiers dérivés comme les subprimes.

Il ne vous a pas échappé que le G20 de Washington portait le nom de "Wold Economy". Vous n'êtes pas sans avoir que ce club ne s'est pas demandé pourquoi les pays riches industrialisés sont en récession et les pays émergents ne sont qu'en ralentissement économique. La réflexion sur le partage international et prudentiel du travail ne s'est pas faite. La Tribune de Genève a publié une infographie du G20 pour 2009 sur la situation de récession (Allemagne, France...) ou de croissance dans le monde et sur les Plans d'investissements et de relance gouvernementaux. Il sera intéressant de voir qui va diriger le G21, le club des pauvres formé à Doha en 2001. Il sera intéressant de voir par quelle tentation le monde "développé" de l'hémisphère riche va essayer cette fois-ci de rediriger à son compte les assets, les potentialités et les capacités de l'hémisphère pauvre.

25. octobre 2008

Refondation du Consensus de Washington, Croissance appauvrissante, Consensus de Bruxelles, G24

J'affirme, et il semble que je sois de nouveau le seul à le faire, que le Consensus de Washington n'a pas volé en éclat avec les pléthoriques Plans US-EU de Sauvetage Paulson-Brown munis des "Boîtes à Outils" nationales européennes de nationalisations plus ou moins partielles des banques systémiques ou non, plus ou moins libres, et avec des Plans de Soutien des "Industries Clefs".

La croissance appauvrissante des Pays en Développement comprise par Jagdish Baghwati mais que j'associe à la croissance appauvrissante des couches sociales de plus en plus grandes à l'intérieur des Pays de l'Hémisphère riche, est accompagnée du désengagement systémique organisé de l'État dans les politique économique, budgétaire et industrielle, dans les services publics et les infrastructures de la vie commune de l'Homme.

Le désengagement du rôle de l'État dans la main vibrante de la seule BCE et de ses critères néo-libéraux de Maastricht et dans la main vibrante de la "concurrence libre et non faussée" du marché en "autorégulation" est renforcé par les Directives Services (Bolkenstein II), Libre Établissement, Libre circulation des Travailleurs, Libre Circulation des capitaux, etc..., etc...


Dans un cacophonie initiée par le chaman français et le chancelier de l'échiquier britannique, Bretton Woods II est annoncé comme la symphonie du nouveau monde. Dans une étude en 10 chapitres je vous livre ce que ne contiendra pas l'Accord de Bretton Woods II.
  • 3] Protectionnismes européens unis, Déni d'Europe, Dictature des marchés, l'ennemi du Sud
  • 4] Refondation du Consensus de Washington, Croissance appauvrissante, Consensus de Bruxelles, G24


Dans une première partie de cette réflexion au sujet du mix de la Mort de la Dictature du Prolétariat et de la Mort de la Dictature des Marchés je vous ai exposé la "renaissance" (c'est un euphémisme) des protectionnismes nationaux européens, le déni d'Europe, l'ennemi du Sud qui ne sont que des aspects variés de la croissance appauvrissante. Si vous avez le courage de vous informer, il faudrait cliquer sur les mots orange en hypertexte pour avoir un aperçu des tenants et des aboutissants.

La croissante appauvrissante systémique n'est pas la conséquence du Consensus de Washington, ou de son parangon de l'École de Bruxelles, groupe de pilotage de l'EU, mais est l'objectivation de la conception néolibérale fondatrice de l'Europe depuis l'origine du Traité de Rome. La croissance appauvrissante obtient à présent en masse avec les Plans d'accompagnement de la CRISE les subventions de l'État national ou fictif européen qui détournent le bien national des richesses nationales intérieures brutes reversées par l'impôt. La croissance appauvrissante est aussi financée directement par la Dette publique ou par un Fonds souverain de Soutien alimenté par la dette publique ou par des émissions de titres, que l'on peut appeler Bons de Trésor (européen?) et qui vont rapporter des dividendes au meilleur des cas, c'est à dire le beurre et l'argent du beurre à l'Avant Garde Globale qui est capable de capitaliser en achetant ces Bons et les actions des Industries Clefs recapitalisées ou subventionnées grâce à ces Bons, ces dettes, l'impôt et grâce au renoncement des populations au service public, au dimanche chômé, etc..., etc....

Le trickle down effect (effet de percolation), le dégoulinement naturel des richesses vers le bas et les masses attendu par les néolibéraux du Consensus de Washington, cet humanisme automatique du partage et de la répartition des richesses, n'est qu'un trickle up effect organisé avec la croissance appauvrissante. Ce trickle up effect n'étant pas assez efficace pour l'Avant Garde Globale, leur dernière invention du mix de la fin de la Dictature du Prolétariat avec la Fin de la Dictature des Marchés, lui permet de renfoncer cet ascenseur social des capitaux vers le haut, le capital social. En tête de cette École de Bruxelles vous avez le "travailliste" Gordon Brown et le Président français, NS, patron à la droite de la droite française.

Aucune réflexion n'est menée sur une autre croissance dans les conférences préparatoires à la conférence interministérielle de Bretton Woods II. Y figureront comme dans les G8 de Gleneagles, de Heiligendamm, comme dans les "Objectifs du Millénium" ou comme dans... la Motion C du PS, des phrases impressionnistes policées qui mettront la pastille verte comme la tache rouge dans un tableau de Corot.

Normalement, ce Déni d'Europe, ou plutôt le coming-out égoïste appauvrissant de l'Europe d'octobre 2008, devancé par la nationalisation anglaise de la Banque Northern Rocks dès l'été 2007, qui consiste à admettre l'interventionnisme de l'État et les nationalisations devrait être l'autorisation de ne plus reconnaître dans la forme et dans le fonds l'OMC, de toute façon morte depuis 2001 et le Cycle de Doha, mais aussi à ne plus reconnaitre les milliers d'Accords de Libre Échange (ALE) pilotés par l'AELE ou les milliers d'Accords de Partenariat Économiques (APE) pilotés par le groupe informel EU-USA. Les Pays en Développement (PED), les Pays ACP (Afrique Caraïbes Pacifique) n'auront pas la force de sortir du joug centrifuge de l'Hémisphère riche, le Nord. A moins que le directeur du G24, Groupe des Pauvres, la Chine n'en décide autrement. La Chine, dépend de l'Hémisphère Nord, comme nouveau riche et comme le plus grand créancier des USA, la plus grande réserve de devises étrangères, et le plus grand détenteur des Bons du Trésor américain qui ne valent plus rien à partir du printemps 2009.

La Conférence ministérielle de Bretton Woods II serait bien inspirée de préparer une relance du cycle de développement refondée sur le consensus multilatéral. Un Bretton Woods financier ne pourra que conduire à l'échec. Il n'est venu à personne l'idée de convoquer une Conférence internationale qui statue sur le Crise avec comme viseur les Marchés matures et les Marchés émergents. Ce serait implicitement parvenir à une synthèse de la pensée de Stiglitz de l'information impure et imparfaite ne pouvant conduire à une autorégulation et de la pensée de Jagdish Bhagwati de la croissance appauvrissante. Il y a eu le siècle des Lumières, le siècle de la Science et des Techniques, le siècle de la Croissance. Savez-vous comment est arrivé à la Mort chacun de ces siècles?

"Nous avons besoin d'innovation financière pour mieux servir l'économie, mais avons encore plus besoin d'une plus grande régulation financière pour assurer la stabilité financière", a affirmé le Premier ministre chinois Wen Jiabao, lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet bisannuel de l'Asem qui a été tenu le 25 octobre 2008 à Péking par le G20 qui comprend les grands pays industrialisés du G8 (États-Unis, Allemagne, Canada, France, Italie, Japon, Royaume-Uni, Russie) ainsi que onze grands pays émergents, plus l'Union européenne.

La Chine, le nouveau riche, est plus préoccupé à pratiquer sa déclinaison nationale du mix de la Mort de la Dictature du Prolétariat avec la Mort de la Dictature des Marchés. Elle a monté avec le Japon et la Corée du Sud un Fonds de Sauvetage qui contient, lui aussi, la même "Boîte à Outils" que le Plan Européen de rachat de créances toxiques, de (re)-nationalisations partielles... La Chine ne laisse pas entendre sa voix au sujet de la Conférence ministérielle de Bretton-Woods II et s'applique à refonder le Consensus de Washington, au moins dans sa manière de pratiquer la coopération commerciale avec l'Afrique, les Pays du Pacifique, des Caraïbes et les Pays en Développement.

Aucune réflexion n'a été menée à la Rencontre Asie-Europe (ASEM - Asie Europe Meeting du 25 X 2008) sur une autre croissance. Y ont figuré comme dans les G8 de Gleneagles, de Heiligendamm, comme dans les "Objectifs du Millénium"... des phrases impressionnistes polies qui mettent une pastille verte au Communiqué final comme Corot met dans dans son tableau la tache rouge. Le président américain George W. Bush a fixé les limites de la réunion intergouvernementale préparatoire au Bretton Woods II lors de la Réunion ASEM en estimant que le "G20 ( = le groupe des ~~riches~~) devait aussi réaffirmer les principes de libre entreprise", de "libre-échange" et de "liberté des marchés". En cette phrase nous relisons le credo du consensus de Washington. Le prochain président des USA, l'éboueur de la nation, aura du mal à accorder une pastille verte et "sociale" au Bretton Woods II malgré quelques assouplissement. Bretton Woods II sera exactement l'envers du communiqué du G24 ci-dessous.

Dans la réunion du G24 du 10 X 2008, le Communiqué final souligne que "l'accroissement de la production de biocarburants dans les pays avancés soutenue par les subventions, les mandats et les tarifs d’importation, la spéculation et la hausse des coûts de production ont poussé les prix des produits alimentaires à la hausse. Les Ministres sont préoccupés par l’impact dramatique des prix élevés des produits alimentaires et des combustibles sur les balances des paiements, les budgets et les prix intérieurs des pays en développement, en particulier sur les pauvres. Ils observent que les circonstances actuelles rendent encore plus urgent de relancer les négociations commerciales pour que le Cycle de Doha puisse s’achever sur une conclusion favorable au développement, et exhortent les pays développés à supprimer les subventions et les obstacles au commerce, qui portent préjudice au secteur agricole et aux pauvres des pays en développement." Le G24 est passé inaperçu. Je vous invite à prendre connaissance des demandes du G24 à la Réunion préparatoire du Bretton Woods II.

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Information sur la Prévention contre les Sectes:

Un vieux politicien français d'extrême-droite est protagoniste du retour à Bretton-Woods. Faites votre recherche sur prevensecte.
Son parti existe, change régulièrement de nom, nom qui fait semblant de bien sonner à gauche.

23. octobre 2008

Protectionnismes européens unis, Déni d'Europe, Dictature des marchés, l'ennemi du Sud

Étant de la "génération d'après-guerre" (laquelle?) j'ai toujours regretté sur mon site les planifications quinquennales de la France qui donnaient des orientations industrielles, économiques et qui réorganisaient à chaque fois la société française autour d'un projet. Nous voyions de l'avant et savions que nous mettions nos énergies en commun qui allaient à leur tour créer les synergies nécessaires à la croissance et au développement... Développement. Nous savions vers où nous allions. Nous avions l'impression de faire partie d'un Pays.

Sur mon site j'ai aussi toujours décrié, avec ma voix de gauche, le Tout-par-le-Marché, affiché de manière lumineuse et rédemptrice mais totalement étaticide et socioticide, de cette "concurrence libre et non faussée" et de cette "autorégulation par le marché", qui ont été le seul objectif du Marché Commun, de l'Europe Unie qui s'est coulée dans le moule de l'AELE avec l'Euro et son ventilateur, la BCE et l'Eurogroupe, avec les Directives Européennes, le Traité de Lisbonne (TSE).

De part mon effronterie alsacienne d'insoumis devant toute forme étatocentrique, j'ai insulté les Pères-Fondateurs de l'Europe, comme Jean Monnet, en lisant dans le moindre de leurs faits et de leurs gestes l'inspiration néolibérale dictée par von Hayek, l'Ecole de Chicago et le Consensus de Whasington.


Dans un cacophonie initiée par le chaman français et le chancelier de l'échiquier britannique, Bretton Woods II est annoncé comme la symphonie du nouveau monde. Dans une étude en 10 chapitres je vous livre ce que ne contiendra pas l'Accord de Bretton Woods II.
  • 3] Protectionnismes européens unis, Déni d'Europe, Dictature des marchés, l'ennemi du Sud


Avec mon sens habituel de la formule je n'ai cessé de soupeser la force des mots dans leurs environnements sémantiques ou dans leur cage paradigmatique. Mais je n'étais pas arrivé à la formule du Président français, NS, de "l'Idéologie de la Dictature des marchés qui est morte avec la crise financière". J'en étais plutôt resté au "Monde n'est pas une marchandise" ou à la "Taxe Tobin", mais je me suis donné sur mon site par mon travail de recherche et d'analyse les moyens de vous expliquer comment je pensais que nous pourrions organiser les solidarités locales, régionales et globales. Cette "Dictature des marchés qui est morte" doit être l'écho de "la Dictature du Prolétariat" qui est morte en 1989 avec la Chute du Mur de Berlin. Avec la Chute de la Banque d'investissement Lehman Brothers (dit banque systémique à présent) j'avais de suite formulée l'idée que le Mur de Berlin était tombé aussi à l'Ouest ce 15 septembre 2008. En 1989 les peuples de l'Est, du Bloc de Varsovie, sont allés vers la Démocratie, la Liberté, l'économie de marché, la flexibilité, le chômage, la répartition réorganisée des richesses... Vers quelle Liberté vont aller les peuples de l'Ouest?

J'ai été apparemment le seul sur le Web, et je n'ai pas lu ceci non plus dans les médias, que le "Plan Européen de Sauvetage" décliné nationalement avec la "Boîte à outils" dans chaque Pays européen était un déni d'Europe, une violation du Traité de Lisbonne et des Directives européennes, et même de l'OMC. Je ne me suis pas offusqué de dérogations à tout ceci, qui s'appellent en Grande-Bretagne "opting-out" conformément à la terminologie officielle des communautés européennes. J'ai aussi écrit récemment sur mon site, et je reste aussi le seul avec cette idée, que ce Plan européen venait de réinventer les devises, le euro-franc, le euro-mark et même le sterling-euro en créant des situations inégales au niveau financier et bancaire en Europe avec des zones plus ou moins nationalisées de banques, avec des rachats plus ou moins étendus des créances toxiques, avec des zones plus ou moins "relancées" économiquement, le tout avec cette orchestration cacophonique des cette "Boîte à Outils du Plan de Sauvetage européen". L'Europe est ainsi divisée en sanctuaires nationaux bancaires et économiques qui permettent aux capitaux d'aller là où ils sont le mieux en sécurité d'État dans un des plus purs rapport de concurrence déloyale libre et non faussée.

Instaurer de telles conditions divergentes dans une Europe des critères de Convergence (Critères de Maastricht) c'est permettre aux États membres de l'Eurozone et de l'Union Européenne de se doter d'avantages concurrentiels directs qui ne reposent pas sur leur force économique ou sur leurs avantages industriels et de compétitivité sur les marchés, issus de... l'économie réelle. Les membres de l'Eurozone se sont autorisés à se faire entre eux la concurrence déloyale libre et non faussée et les "petits" Pays européens et les "Pays entrants" européens n'ont qu'à subir les aspirateurs à capitaux de la Grande-Bretagne, de la France, de l'Allemagne, de l'Espagne, du Bénélux, de l'Espagne et de l'Autriche constitués par des sanctuaires protectionnistes nationaux de banques nationalisées toxiques ou "saines" et soutenues par les subventions publiques nationales à caractère protectionniste.

Ce revirement des "valeurs" de la Concurrence Libre et Non Faussée accompagnée de la Libre Circulation de tout et du reste est suivi, toujours avec l'Irlande et la Grande-Bretagne en tête, ces euro-séparatistes de la première heure, des Plans de relance économique dans l'esprit de Keynes, c'est à dire avec des injections d'argent de l'État pour soutenir l'industrie et le commerce en Europe ou pour influencer sur des orientations économiques et industrielles fondamentales et fondatrices d'un à venir dans la région européenne.

Photo: forteresse Vauban, Neuf-Brisach, Alsace. Mon soucis est que, si les vociférations subites de notre Président NS, réclamant un Gouvernement européen économique, industriel (et budgétaire et fiscal?), correspondent à ce que nous demandons de cette Europe depuis toujours, nous les gens de gauche et pour ma part en tant que Nonniste pro-européen, je me rends compte que l'Europe des Nations ressurgit encore plus fort et qu'elle fait passer pour une euro-attitude des plans de protectionnismes, qu'elle annonce pour se protéger, en tant qu'Hémisphère riche, contre des agressions venues d'ailleurs. Dès 1989 j'avais écrit "Vauban est vivant" ou bien "le Mur vertical est tombé, mais le Mur horizontal s'est levé" en regardant simplement sur une mappemonde le sens nord-sud du Rideau de Fer (vertical) et la partition horizontale Nord-Sud de la planète en une Hémisphère riche et un Sud. Je savais, dès 1989, que l'Europe saurait se doter d'un Mur autour de la "Maison commune" de Михаил Сергеевич (Michail Sergejewitsch Gorbatschow) ou du "Grand Village". Cette intuition n'avait rien de génial, la Conférence de Lomé, l'Annulation de la dette par F. Mitterrand des Pays les plus endettés a toujours été un des fondements de ma réflexion depuis aussi les idées que m'ont fournies le Club de Rome avec la "Croissance Zéro" à la fin des années soixante.

Un des signes qui ne trompe pas est un élément très grave du Plan britannique de relance keynésienne. La politique keynésienne britannique de relance de 444 millions d'euros décidée par Gordon Brown et Alistair Darling comprend aussi la construction de deux porte-avions pour près de 4 milliards de livres ainsi que son engagement pour un nouveau programme de dissuasion nucléaire.
Du schmécksch d'Bouchon? Renifles-tu le bouchon? L'Europe arrogante se met sur la défensive à toutes les strates de ces agissements. L'Europe qui a entrainé l'échec du Cycle de Doha par son intransigeance face aux Pays en Développement, ou face aux Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) profite des Crises du Capitalisme pour ériger son Mur de manière visuelle autour d'elle-même avec ses Plans de Sauvetage et de Relance keynésienne.

L'autre signe qui ne trompe pas, et qui n'a rien à voir avec une idée ~~généreuse~~ de "Plan de Relance pour Sauvegarder les Emplois" est le Fonds Souverain que le Président français veut construire pour soutenir les "industries clefs". L'Europe qui s'est déjà dotée avec les APE et les ALE (Accords de Partenariat Économique, Accords de Libre Échange) d'un arsenal à vocation affichée "multilatérale" ou "bilatérale" mais à caractère protectionniste contre le Sud et leurs Pays, se dote à présent d'une barrière protectionniste officiellement dans les termes de la langue.

Ce n'est pas un hasard si j'ai commencé hier un article sur mon site dans lequel je m'étonne que l'Afrique n'est pas invitée à la réunion interministérielle Bretton Woods II.

L'argumentaire du Président français, NS, au sujet des nouvelles solidarités européennes à élaborer pour se protéger des ~~entités~~ mal-intentionnées et puissantes et qu'il ne définit pas lui-même, est estomaquant, surtout quand on connait le vrai visage opposé à l'économie de la concurrence libre et non faussée pratiquée par l'Europe avec les Pays en Développement les Pays ACP (Afrique, Caraïbes) dans le cades des APE (Accords de Partenariat Économique) liés aux Accords sur les ADPIC et sur les ADPIC+ (Je vous en livre l'inventaire demain soir.)

Le FMI et la Banque mondiale sont des institutions issues des accords de Bretton Woods (I). Dans les textes de l'accord, le rôle du FMI est d'octroyer un crédit à un Pays qui est en banqueroute d'État et qui ne peut plus payer ses fonctionnaires et maintenir le fonctionnement de son administration. La Banque mondiale doit soutenir des projets de développement. Dans le passé ces deux institutions ont empiété les unes les autres sur leurs compétences respectives et n'ont été que des instruments d'éducation à ce qui a fini par s'appeler à partir des années 80' "le consensus de Washington" en liant leurs aides et leurs crédits accordés à des conditions néo-libérales que l'on retrouve dans l'Ecole de Chicago, les travaux de Milton Friedman. En ce jour, le 26 octobre 2008 la liste des Pays en situation de faillite d'État qui demandent une aide au FMI s'allonge: l'Islande par sa faute d'avoir voulu faire encore plus agressif dans les spéculations toxiques, mais aussi l'Argentine, le Brésil, le Mexique, l'Afrique du Sud, le Pakistan, la Corée du Sud, l'Ukraine, la Hongrie, la Biélorussie, la Croatie, l'Albanie, la Macédoine, la Serbie, la Turquie. Vous remarquerez que ce ne sont pas des PED (Pays en Développement) ou des Pays ACP (Afrique Caraïbes Pacifique) qui eux sont en situation de pauvreté et non pas des pays riches, émergents ou ayant pratiqué la spéculation systémique toxique. Parmi ceux-ci vous avez les corrompus du FMI comme la Turquie qui demande un crédit avant chaque intervention américaine en Irak, et l'Argentine qui a obtenu depuis 50 ans 52 fois un crédit du FMI pour être avec des Chicago Boys et des dictateurs du calibre de Pinochet la barrière américaine à la propagation du communisme. Il reste encore beaucoup a faire pour que ces institutions du club de riches soient refondées dans un sens multilatéral et qui comprenne les intérêts des pays pauvres.

Depuis le 4 octobre 2008 j'ai eu l'intuition que les USA seront en banqueroute d'État et vont demander un soutien au FMI. Dans cette liste vous reconnaissez des "petits" pays européens qui souffrent subitement de la concurrence déloyale libre et non faussée organisée par le "Plan de Sauvetage" européen (Plan de détournement de fonds) flanqué de sa "Boîte à Outils" nationaux qui fonctionne comme un aspirateur à capitaux qui les faits affluer vers les Pays les plus protecteurs, c'est à dire protectionnistes.

J'affirme donc, et il semble que je sois de nouveau le seul à le faire, que le Consensus de Washington n'a pas volé en éclat avec les Plans US-EU de Sauvetage Paulson-Brown munis des "Boîtes à Outils" nationales de nationalisations plus ou moins partielles, plus ou moins libres, et munis des Plans de Soutien des "Industries Clefs". La croissance appauvrissante des Pays en Développement et des couches sociales de plus en plus grandes à l'intérieur des Pays de l'Hémisphère riche accompagnée du désengagement de l'État dans les services publics et les infrastructures de la vie commune de l'Homme est toujours organisée, mais cette fois-ci elle obtient les subventions de l'État qui détourne le bien national des richesses reversées par l'impôt ou elle est financée directement par la Dette publique ou par un Fonds souverain de Soutien alimenté par la dette publique ou par des émissions de titres, que l'on peut appeler Bons de Trésor. Le trickle down effect (l'effet de percolation), le dégoulinement naturel des richesses vers le bas et les masses attendu par les néolibéraux du Consensus de Washington, cet humanisme automatique du partage et de la répartition des richesses, n'est qu'un trickle up organisé avec la croissance appauvrissante. Ce trickle up n'étant pas assez efficace pour l'Avant Garde Globale, leur dernière invention d'un mix de la fin de la Dictature du Prolétariat avec la Fin de la Dictature des Marchés, lui permet de renfoncer cet ascenseur social des capitaux vers le haut. J'appelle ceci la Refondation du Consensus de Washington et je vous invite à lire la seconde partie de ma réflexion.

Dans mes intuitions j'ai aussi prévu dès 1989 un grand conflit Nord-Sud et en France une "Minériade à la roumaine, où des Gueules Noires sortiront de l'on ne sait où pour protéger un régime" et qui dépassera la honte autrichienne de son Gouvernement Schüssel coalisé avec avec l'extrême droite de Jörg Haider.

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Information sur la Prévention contre les Sectes:

Un vieux politicien français d'extrême-droite est protagoniste du retour à Bretton-Woods. Faites votre recherche sur prevensecte.
Son parti existe, change régulièrement de nom, nom qui fait semblant de bien sonner à gauche.

19. octobre 2008

Répartition des Richesses - Niveau des salaires - PIB France, Europe

Victoire des Travailleurs!
Le Parlement européen de Strasbourg
a rejeté la Directive Durée du Temps de Travail

Demain, Lundi 19 octobre 2008, commence le grand rallye des Allocations Naufrages dans tous les pays européens. Les Banques "systémiques", les groupes financiers, les fiducies vont aller chez l'Oncle des Impôts pour réclamer la part du gâteau des Plans de Sauvetage qui va leur rembourser les créances toxiques, les positions négatives dues à leurs spéculations stupides et déprédatrices du bien commun appelé "capital social", dépôts des particuliers, bénéfices, etc. L'ouvrier sera obligé de "travailler le dimanche, 's'il le demande', pour soutenir la croissance".

Le rapport "Emploi en Europe" été publié le 30 X 2007 uniquement en anglais, le conversationnel international, pour faciliter la communication. Les messages clés du rapport de 2007 ont été traduits dans 22 langues communautaires (version pdf du document officiel "Emploi en Europe").

Le patronat français est très satisfait de la productivité des travailleurs français , du temps de travail en France, de la durée légale du travail, de la durée annuelle du travail, de la situation privilégiée du marché du travail et de l'emploi français et sait le faire savoir, mais en veut encore plus. Il faut maintenant que la France qui se lève tôt doive travailler le dimanche, ou travailler plus pour gagner plus. Sur le graphique à droite vous voyez qui gagne plus. Les actions de ces banques ont monté en flèche depuis la recapitalisation Sarkozy du "Plan de Sauvetage".


Les informations sur l'emploi, les salaires, la productivité en France sont gardées sous secret. Cliquez sur Google, vous n'y trouverez pas ceux qui devraient professionnellement en faire les analyses, les institutionnels, les influenceurs, syndicats, partis, encore moins les gauches de France, le PS et sa tendance gauche-de-la-gauche représentée par la Motion C. Ces derniers se demandent même "s'ils ne doivent pas reporter le Congrès de Reims du début novembre à cause de la crise qu'il ne faut pas instrumentaliser". Ce Congrès devrait marquer la ligne politique devant mener aux prochaines Présidentielles et Législatives de 2012. La Motion C du PS, un "Monde d'Avance" publie un vague graphique.






La Presse allemande, et les syndicats allemands publient régulièrement les vérités et permettent de rendre les actes d'avancée sociale conformes aux revendications. Pourquoi la démocratie sociale et d'entreprise ne fonctionnent pas en France?

Nous pouvons faire la synthèse de ce rapport "L'Emploi en Europe" comme suit: l'Europe a apporté un appauvrissement aux Travailleurs européens dans cette Concurrence libre et non faussée.






Selon la courbe noire du graphique à droite, 12% est la part perdue par les revenus du travail dans le PIB (la richesse produite) en France depuis 1982. Ces chiffres proviennent du rapport "Emploi en Europe" publié par la Commission européenne... : ec.europa.eu/employment_s.... Le "pic" de 1982 s'explique par l'arrivée de la gauche en 1981 au pouvoir en France. Les commentateurs avaient ironisé à l'époque en disant que l'augmentation générale de salaire avait été immédiatement anéantie par l'inflation qui suivit. Ceci est faux. Le rapport "Emploi en Europe" montre que tous les pays d'Europe ont connu une baisse plus ou moins grande jusqu'à l'année 2006 où se termine cette étude statistique commentée. Nous reconnaissons en réalité les effets de l'Acte Unique du Marché Commun, de la Communauté Européenne, de l'Union Européenne et de sa concurrence libre et non faussée des biens, des services, des capitaux et des travailleurs en Europe qui ont conduit à un nivellement par le bas des acquis sociaux et du niveau salarial en Europe. "Après s’être accrue en France durant les années 1960 et la première moitié des années 1970, avec un pic à 69,9 % en 1982, la part du revenu du travail a entamé un déclin graduel et atteint un point bas à 57,8 % en 2006.

 

 

La part des revenus alloués aux salariés
est désormais inférieure à ce qu’elle était en 1960
.
"

 


La Commission de Bruxelles indique que les salaires distribués ont fortement chuté.
Cette étude n'est pas diffusée par les médias, les influenceurs, les partis politiques, les syndicats.


Les USA ne connaissent pas de dégradation de la part des revenus et ont une courbe plate pour la même période.
Le PS, qui a laissé cette année casser le Code du Travail, les syndicats n'aiment pas les Travailleurs. Si? Et ceci, c'est quoi? Ou ceci?

Voici ensuite un graphique ci-dessous publié par l'Institut fédéral allemand de la Statistique qui est un équivalent de l'INSEE en Allemagne. En orange vous avez l'accroissement des revenus réels des capitaux placés et des bénéfices réels de l'entreprise. Le titre est: "Croissance, seulement pour les entreprises et les propriétaires de biens". En rouge vous avez la courbe de l'évolution des revenus salariaux en Allemagne. Je n'arrive pas à mettre la main sur un graphique équivalent pour la France. Je cherche depuis 3 ans. En Allemagne, les bénéfices des entreprises ont augmenté de 25% durant les 11 derniers trimestres et les salaires bruts ont seulement augmenté de 2%. La part des salaires et des rémunérations dans le BIP est tombée à 64%, ce qui correspond au niveau historique le plus bas.  C'est avec de tels documents que le plus grand syndicat du monde, de par ses adhérents, IG Metall se lance dans la nouvelle convention collective de cet automne en réclamant la "Historische Korrektur" avec 8% d'augmentations pour les 3,6 millions de travailleurs concernés par cette branche professionnelle de l'industrie métallurgique, du textile et de l'habillement, du bois et du plastique. En Allemagne, il n'y a pas de syndicats politiques, donc ils travaillent... Je vous invite à lire en français, ce qu'est une procédure annuelle de conciliation aboutissant à la Convention collective (Tarifvertrag) pour les 12 mois à venir. Oui, vous pouvez blêmir de rage de comparer le système allemand avec les pitreries syndicales françaises. Le syndicalisme français déteste les travailleurs et s'adule lui-même. En Allemagne, où règne la Tarifautonomie - l'Autonomie tarifaire, garantie par la Loi Fondamentale (Constitution) un tel engagement syndical est normal. En France on fait passer ceci pour pire que de la gauche-de-la-gauche, pour une révolution prolétarienne. Je n'aime pas mon Pays, dois-je le quitter Monsieur le Président? IG Metall ne se laisse pas impressionner par la crise générée par les banques et continue son travail.

Les 35 heures? Ah, elles n'existent plus dans les pays européens? La Marseillaise sert à quoi? A brandir l'étendard sanglant, à fermer sa bouche et à avoir peur des policiers? "C'est inadmissible". L'outrage aux symboles de l'État est puni. Et l'outrage aux citoyens travailleurs? Et l'outrage à l'État commis par les banques véreuses? Il est nationalisé.

Voici le nombre de jours de grève
pour 100 salariés en moyenne de 1996 à 2005.


Dans les solidarités, il y en a toujours plusieurs qui restent au travers de la gorge. Pour Barroso le sommet interministériel Bretton Woods II devra "fournir les bases au capitalisme démocratique et devra se reconnaître dans le marché libre et le libre-échange". Bretton-Woods II se prépare a rester un Club de riches et n'intègrera la Chine et l'Inde que comme des nouveaux riches. Pourquoi n'invite-t-on pas l'Afrique alors que la Banque de France continue à indexer le Franc CFA? Bretton-Woods II limite son champs sémantique au "capitalisme démocratique" et n'intègre pas la dimension planétaire des solidarités locales, régionales et globales. Bretton Woods II prépare déjà la prochaine crise de bulles. Cette nécessité d'accoupler le prédicat "démocratique" relève du même mensonge qui a donné le nom à plein de régimes totalitaires comme la RDA, République "Démocratique" Allemande.

Maintenant vous allez voir comme la France va révéler des milliers de FFI, de ces "résistants" issus de nulle part et de la dernière heure comme en 45, qui se sont sentis en eux, depuis toujours, une inspiration néo-capitaliste. What else! Le point le plus fort de l'homme est de se faire croire qu'il n'a jamais menti et qu'il perçoit sans filtre le monde. Tout combat humain, n'est qu'un combat sémantique, le sang qui coule n'est qu'un évènement accessoire, même pas un dégât collatéral. Le Président français, NS, monte le plus haut au créneau pour préserver son acception du monde et lancer le chantier de "la refondation du capitalisme". Dimanche prochain les travailleurs devront travailler le dimanche pour renforcer la croissance. L'objectif de cette Avant-Garde Globale est toujours la politique comme art du réel, c'est à dire d'organiser le transfert vers elle-même des savoirs, des richesses et des pouvoirs.

Le rapport européen "Emploi en Europe" est très instructif, il ne fait pas sauter des paradigmes, il fait éclater le mensonge français.
Dans un prochain article, je vais vous informer au sujet du temps de travail hebdomadaire et annuel en France, en Allemagne et en Europe. Dans un article suivant je vais pour informer au sujet de la productivité du travail horaire et annuel. Surprises sur prises.


Vous avez envie de vomir? Oui?
Alors allez voir les  les résultats de la négociation salariale en Allemagne de novembre 2008.

 

 

8% - IG Metall, 1.165.000 grévistes non dupés par Crises des spéculateurs et Plans de Sauvetage du crédit

C'est la nuit de la dernière chance avant des grèves dures dans la métallurgie allemande qui vont sans doute commencer dès jeudi.

Le syndicat allemand IG Metall, qui regroupe 3.6 millions de Travailleurs dans la métallurgie et l'électrotechnique  réclame 8% d'augmentation. Le secteur régional IG Metall de Francfort s'est déjà mis aujourd'hui d'accord avec le patronat sur une base de négociations de 5.2%, ce qui ne suffit évidemment pas, mais qui est déjà un acquis régional. Au niveau national, IG Metall joue la rencontre de la dernière chance cette nuit avec le patronat à Sindelfingen. Le IG Metall coupe l'Allemagne en 7 zones régionales pour son activité syndicale et, 7 fois sur 8, l'accord tarifaire du secteur du Baden-Württemberg est repris au niveau fédéral.
Au matin du 11 X 2008 les négociations n'ont pas abouti sur la base de discussion revendiquée par IG Metall. Jeudi sera organisé le référendum de grève (Urabstimmung) et la semaine prochaine un système de grève générale sur toute la surface de l'Allemagne fédérale.


Regardez sur le site IG Metall le thermomètre des intentions de grève en rouge à droite avec la carte de l'Allemagne. Aussi rouge n'a jamais été la moindre des cartres de France depuis 1789. 89 a été tout autant une révolution bourgeoise, je vous l'accorde. Ici, il s'agit de la démocratie économique dans le monde du travail.

Regardez aussi le diaporama à droite, il est explicite et démarre après qq secondes d'attente.

Aujourd'hui il y a eu en Allemagne la Warnstreik (Grève d'avertissement) avec, pour la journée du 8 X 2008 une participation record de 550.000 grévistes et 100.000 métallos ont défilé dans les rues à Francfort. Avant cette "Réunion de la dernière chance", est mis en œuvre un système de grève tournantes: il y a eu chaque jour le 4, le 5, le 6 et le 7 et le 8 X 2008 entre 115.000 et 150.000 ouvriers en grève. Il y a donc eu la semaine dernière 1.165.000 ouvriers en grève. Le syndicalisme allemand est un syndicalisme a priori qui obtient des résultats. Le syndicalisme français est un système a posteriori et de petites baronnies.

Les Travailleurs allemands ne se laissent pas impressionner par la Crise, ni par les jérémiades des "industries-clefs" qui ont rationalisé, mis au chômage, délocalisé et dépaysés leurs bénéfices dans des filiales à l'étranger pour ne pas payer leurs impôts en Allemagne... et qui réclament en plus une subvention de l'État pour combler leurs trous de trésorerie qui se sont creusés avec les spéculations toxiques des titrisations systémiques.

Allez sur cette page française du site de IG Metall et lisez les modalités de négociations tarifaires. Vous y verrez aussi que la durée légale du travail est toujours de 35 heures en Allemagne, contrairement à ce que médias et politiciens français vous racontent. La Motion C du PS ferait bien de s'inspirer du système de négociation annuel tarifaire allemand et de mettre en pratique ce que "dieu" (le surnom de Miterrand) avait annoncé dans ces 100 propositions au sujet d'une refonte du système français et jamais tenu. En cet anniversaire du "putsch" d'Epinay - qui s'est effondré dès 1983 (encore une révolution bourgeoise) - il serait temps de s'en souvenir au Congrès de Reims du PS et de ceux qui aiment se conjuguer dans les trahisons.

Les métallos autrichiens viennent déjà d'obtenir aujourd'hui entre 4,2 et 4,5 % d'augmentation (inflation = 3.5%). En Autriche comme en Allemagne, l'autonomie tarifaire est garantie par la Loi Fondamentale. Cette Convention Collective est toujours en Autriche le point de départ de toutes les négociations tarifaires annuelles et sert de ligne directrice qui est en général adoptée par la suite par les autres branches d'activité industrielles, le commerce et les services publics.

A la Conférence Macroéconomique (Makroökonimische Konferenz) annuelle organisée par IG Metall (tu connais un équivalent en France?) du 30 X 2008, son Président Berhold Huber exige une régulation durable des marchés financiers. Selon lui, "nous vivons avec la crise financière internationale la fin d'un modèle financier désastreux. Le radicalisme du marché, avec son cri de guerre 'Plus de marché et moins d'État' a éclaté en mille morceaux."
 
La Conférence Macroéconomique a posé la question de la justice et de l'équité dans un monde globalisé. A cette conférence avaient pris part Berthold Huber, 1er Président de IG Metall, Perr Steinbruck, Ministre fédéral des finances (SPD), Gustav Horn, Directeur de l'Institut de la macroéconomie et des analyses conjoncturelles. Perr Steinbrück a souligné que l'écart entre les revenus du travail et les revenus des capitaux s'était beaucoup agrandi ces dernières années. Perr Steinbruck, ministre fédéral allemand actuel de la Grande Coalition SPD/CDU a dit: "Je pense qu'une augmentation de salaire n'est pas simplement défendable en cette période de crise financière internationale, mais qu'elle est en plus juste. La crise actuelle n'est pas une crise des coûts mais de la faiblesse de la demande." Pour ces trois dernières années, les industries de la métallurgie et de l'électrotechnique ont réalisé des marges opérationnelles historiques depuis 60 (soixante) ans.

Le Monde d'Avance n'est pas en France et ne sera pas défendu pas le PS, ni par sa Motion C.

Au sujet de la répartition des richesses en France, de la pyramide des salaires, des jours de grève, de l'attitude exemplaire du Travailleurs français... vous trouverez une suite d'articles ici en descendant vers le bas après avoir cliqué.

Voir le billet suivant pour les résultats de la négociation.

17. octobre 2008

Ce Pays, appelé USA, en banqueroute d'Etat. Effondrement URSS-USA - Commencement du 3ème millénaire

( G. Washington, huile d'Otto Dix, K. Marx )



La Refondation du Capitalisme n'aura pas lieu. Il s'effondrera avant toutes les conférences Internationales de Repêchage.
Ce pays, appelé USA, sera bientôt en Cessation de Paiement, en Banqueroute d'État, comme un Pays du Tiers Monde....
Ce pays appelé USA va s'effondrer comme l'URSS, ce n'est plus qu'une question de mois.
D'ici assez peu de temps, les échanges internationaux se feront en Euro.
L'Euro s'installe sur la planète comme une valeur refuge.

(J'ai écrit cet article le 17 octobre 2008. A partir d'aujourd'hui il constitue, lui aussi, une antériorité sur le web.
La suite et confirmation datée du 17 mars 2010 est ici )

Vous pourrez aussi aller lire mon article du 28 décembre 2008: Crise des surliquidités, mensonge et escroquerie planétaires,
et mon article du 26 décembre 2008: Létalité des USA et du Royaume-Uni.

Mon argumentaire se trouve dans mon article sur l'étendue européenne des Plans nationaux en Europe où je vous expose le différentiel entre les Plans européens de Sauvetage et le Plan Paulson. Ce différentiel est trop énorme et en faveur des européens et n'est pas un reflet du rapport de proportion entre le PIB américain et le PIB des États de l'Eurogroupe en un premier temps, ni des 27 Pays européens. Paulson ne s'y est pas trompé et, c'est passé sous silence dans la scène des médias, Paulson a abandonné son Plan Paulson pour en faire le Plan B: les 700 milliards officiellement annoncés vont surtout servir à devenir des allocations naufrages destinés à nationaliser, de gré ou de force, partiellement ou totalement les banques, du grand groupe à la petite caisse d'épargne de village.

Personne n'a relevé dans le web et dans les médias cette révolution d'octobre du cow-boy de papier qui a eu lieu le Mardi 14 X 2008, à 16:31 CET. Cette annonce, elle aussi, tout comme l'annonce du Plan Paulson A, n'a pas déclenché, comme pendant trois jours après l'annonce "du" Plan européen, une euphorie sur les places boursières mondiales, euphorie qui aurait pu être être assimilée si elle avait existé à un regain de confiance envers les USA et le $, ne serait-ce que momentané. Les index Dow Jones et Nasdaq ont continué à s'effondrer à Wall Street et les autres index sur les autres places boursières de la planète. "Le" Plan européen, s'il est pour moi un déni d'Europe au sens où il est une conjugaison de déclinaisons nationales de pays européens, s'il est un déni du Traité de Lisbonne, un déni des critères de Maastricht, il a concrétisé la naissance politique de l'Euro. C'est l'Europe qui a l'initiative de la "Refondation du Capitalisme" et de Bretton Woods II. L'Euro, n'est pas une valeur refuge, n'est pas la devise mise de préférence dans les coffres des autres banques centrales d'autres régions dans le monde, mais l'Euro s'était très rapidement apprécié face au $ depuis son lancement pour même atteindre 1,60 $ en été 2008. Bush et Paulson ont peur de l'Europe, le détournement subit du Plan Paulson en Plan Paulson B en est une preuve.

Le cow-boy de papier fait ses révolutions d'octobre:

Paulson va nationaliser partiellement avec son Plan Paulson B des grandes banques comme Citigroup, Bank of America, Wells Fargo, JP Morgan Chase, Goldman Sachs, Morgan Stanley, Bank State Street, Bank of New York, Wells Fargo, Bank of America, Wachovia, Merrill Lynch... mais aussi des petites caisses d'épargne et de dépôt de village. Et comme ça fait du bien, de mettre un grillage autour de la maison dans la prairie, les 3 grands constructeurs d'automobile en situation de faillite vont aussi être arrosés de 50 milliards. Souvenez-vous des grands principes de l'OMC, ce club de riches fondé et piloté par les USA: privatisations, interdictions des aides directes ou indirectes. Souvenez-vous du conflit de Boeing contre Airbus à Genève devant l’ORD (Organe de Règlement des Différends, Genève, ce qui est la Cour arbitrale de l'OMC), où Boeing "prétend" que Airbus Industrie reçoit des aides des États. La réalité est que l'avion Airbus de la dernière génération A 380 vole déjà et que son "concurrent" de chez Boeing est encore sur les planches à dessin.

A l'instant, mardi 21 octobre, Henry Paulson annonce la Plan Paulson C: il va injecter dans l'économie 150 milliards de $ dans un plan classique de relance keynésienne. La boucle est bouclée, les Chicago Boys se redevenus keynésien et tournent le dos à Milton Friedman et à von Hayek. The road of serfdom prend la dimension de la servilité de l'État face au monde de la spéculation. Cette décision de Paulson de virer pour la quatrième fois sa cuti depuis avril 2008 a été précédée de l'annonce de l'Europe de faire un Plan de relance par injection de 150 milliards d'Euros. A chaque démarche les Usa n'ont plus l'initiative. Ils ont perdu la main.

(Tableau ci-contre: la correction du dow jones de 2007 est plus grave que celle de 1929. Celle de 2008 n'est pas encore affichée...)

Jusqu'à présent, les analystes économiques de ces dix dernières années, qui ne se laissaient pas éblouir par le Shareholder Value System qui ne transformait la planète qu'en un suprême de volatilité et en un marché financier où tout et la valeur de l'entreprise n'étaient référencés qu'à l'indice boursier (mark to market), nous disaient bien que "la productivité du système des PME américain est très mauvaise", "que les PME américaines ne sont pas du tout adaptées à la mondialisation (chérie) à la différence des grands groupes américains. Vu de l'Europe, cette faiblesse organique et systémique du tissu industriel américain ne se voyait pas et ne se voit toujours pas, car la richesse globale générée par la productivité horaire ou annuelle est calculée dans le PIB en mettant en rapport toutes les richesses produites et le nombre d'heures travaillées et la durée annuelle du travail. Étaient comptés dans ce PIB, la croissance fictive des richesses boursières. Ces-dites "richesses" boursières n'étant basées que sur du vent, du virtuel, un syndrome, in fine une maladie mentale liée à l'hallucination schizophrénique et titrinogène. Le ratio richesse nationale/productivité horaire/productivité annuelle a été pour tous les influenceurs politiques et leurs médiateurs, les canaux de l'information libre et faussée, le moyen de culpabiliser l'ouvrier, l'employé qui se sentait mauvais dans son être et honteux de réclamer son salaire.

Les richesses "réelles" des USA sont en réalité de très loin inférieures à ce que peuvent laisser supposer une simple accumulation offerte par l'économie réelle qui ne met en synergie "que" (ce "que" n'a rien de déceptif) ses fondamentaux, ses synergies d'activités productives qu'elle peut lever, ses associations de compétences technologiques, son savoir faire des ouvriers et des ingénieurs, sa prospection et réussite commerciale. Les analystes économiques disent que la valeur du $ est 9 fois surévaluée, en sachant que normalement une devise est le reflet d'une économie pondéré par l'emballage de la notoriété, du rayonnement, de la crédibilité, de la position géopolitique et militaire de ce pays. La planète entière avait voulu pour des raisons de cupidité s'accommoder avec la surémission de monnaie américaine, qui n'est rien d'autre qu'une titrisation d'État. La monnaie américaine appelée Dollar est un dérivé, un produit financier comme un subprime. A tous ces niveaux les USA sont très mauvais depuis George Bush père et la 1ère guerre du Golfe le 16 janvier 1990; il n'y a jamais eu de modèle américain dans lequel une diminution du chômage est la monstrance qu'agitent devant toute la planète et chez eux tous les influenceurs politiques et leurs médiateurs de tous les autres continents. 20% des américains vivent sous le minimum vital, 8 millions vivent dans la rue sous des cartons ou sous les ponts, 20% sont illettrés, 20% sont obligés de cumuler 2 à 3 "petits boulots" pour avoir le droit d'être un "travailleur pauvre".

Les USA ne s'étaient jamais découvert la nécessité de s'adapter eux-mêmes à la mondialisation, bien qu'ils l'exigent de tous les autres pays dans le cadre de leur club privé, appelé OMC (Organisation Mondiale du Commerce) pour la simple raison que les FSC (Foreign Sales Corporation), les entreprises exportatrices américaines, étaient toutes subventionnées pour leurs activités d'exportation. L'échec définitif du cycle de négociation de Doha provient aussi, dans ce cadre, de cette concurrence déloyale infligée par les USA (l'Europe est aussi visée dans cet échec). Cet échec du cycle de Doha qui remonte à 2001 est totalement ignoré dans nos médias, dans la population. Même au PS et dans sa Motion C de son Monde d'Avance on croit que l'action de gauche doit se diriger contre l'OMC. L'OMC n'existe plus. Subitement, Gordon Brown, vient de dire d'ailleurs à la Réunion de Sauvetage des 27 Pays européens, qu'il faudra accompagner une refondation d'un système monétaire international à la remise en route de l'OMC.

Les USA ne s'étaient jamais découverts en eux la nécessité de s'adapter à la mondialisation parce que tous les déficits budgétaires américains "normaux" ou suite à des mesures d'épongeage de crises systémiques (effondrement Enron, Worldcom, Arthur Andersen) et de d'éclatement de bulles (technologique, biotechnologique et du génome-humain, New Economy, Crise Asiatique) avaient toujours été financées par des émissions massives de Bons du Trésor que les autres continents se rachetaient aveuglément. La Chine est assise sur 1300 milliards de $ de Bons du Trésor US, la Russie est assise sur 600 milliards de $ de Bons du Trésor US, les Fonds souverains sur 3000 milliards de Bons du Trésor US, la BCE et l'Europe aussi... La Chine a menacé fin septembre 2008 de jeter sur le marché ses Bons du Trésor américain en qui elle n'a plus confiance.

(Voir ci-contre les réserves en $ à l'étranger, les dollars-glut)

Nous allons bientôt assister à une chute massive de ces valeurs de ces Bons du Trésor américain, comme pour les actions des "Société ad hoc" (société créée pour l’occasion de titrisation ou de spéculation ou "Special Purpose Vehicle" - SPV ou "Special Purpose Company" - SPC) ou du genre de ces banques d'investissement et de fiducie qui ont spéculé sur la titrisation, puis comme pour les actions des grandes banques "traditionnelles" ou des assurances qui ont réorienté une partie de leurs activités dans cette fiducie ou qui ont racheté des sociétés fiduciaires, puis comme pour les grands groupes ou les entreprises ou le diocèse de Paris ont réorienté une part de leurs actifs dans ces activités financières de spéculations titrinogènes. Les USA vont s'effondrer, la Grande-Bretagne aussi. Pour les mêmes raisons.

Ensuite, les Grands Groupes industriels comme Chrysler, Ford, GM et bien d'autre, qui sont en faillite depuis plus de 10 ans, avaient aussi réussi à se maintenir pour deux raisons. Ils se sont fait racheter par des Hedge Fonds comme Cerberus dont l'activité est le rachat-rejet des entreprises en externalisant tout ce qui n'est pas un potentiel de dégagement de marge. Vous pouvez lire à ce sujet mes 2 articles sur Cerberus et Chrysler écrits le 4 juin 2007 et sur le management financier de share-holders (détenteurs de parts) qui n'a rien à voir avec un management de stake-holders (détenteurs de tâches) comme dans le cas de Airbus Industrie que j'ai décrit dans un article le 16 juin 2006. Ce management financier a pratiqué de manières "créative" des "rationalisations", des licenciements, des liquidations de secteurs d'activités, des réductions ou arrêts des investissements dans Recherche & Développement, des fifth quarter sales, et toujours des reventes de leurs caisses internes de retraite, le tout toujours pour faire augmenter leur notoriété et l'appréciation par les agences de notation en bourse et la valeur des actions (mark to market, qui a fait loi, c'est-à-dire la valeur de marché de rapport trimestriel en rapport trimestriel). La retraite américaine fonctionnant par capitalisation, les entreprises qui se croyaient toutes devenir des énochiens pouvant (accessoirement) verser pour un millénaire entier les retraites, mais qui ne se donnaient même pas les moyens de réaliser une croissance durable, avaient des caisses de retraite internes ou étaient propriétaires de caisses de retraite. Ces entreprises en faillite se sont donc séparées de ses caisses en les externalisant (revendant) à bon prix pour s'en débarrasser le plus vite afin de nettoyer leurs positions comptables, rendre joli leur bilan et refaire monter leurs actions à la bourse en tentant d'atteindre un taux de marge opérationnelle de 20%. Ceci pouvait encore assez "bien" fonctionner, mais arrivent maintenant à la retraite les millions de papy-boomers, et ce système de retraite par capitalisation est par avance en faillite.

Avec les 8 vagues de la crise des subprimes et de la crise bancaire et financière, les fonds de pension américains ont perdu eux aussi 2000 milliards de $ qui ne seront plus jamais reconstitués. Il y aura alors un Plan Paulson C qui va constituer à "renflouer" ces Fonds de Pension comme ceci s'était fait pour le Fonds de Pension Enron. Ceci se fera avec les Fonds de l'État et la structure existe depuis cette crise Enron. Mais, cette fois-ci toutes les ficelles pour inventer de l'argent ont été tirées.

(Photo >> Les statues en bronze sont celles du monument à Prague pour les Victimes du communisme)

Les Fonds de Pension externalisés par les Grands Groupes Industriels ou part les entreprises, mais aussi les Fonds de Pension encore "gérés" actuellement par les entreprises ont tous fait de la "Trésorerie" à la Kerviel (le scandale du Trader de la Société Générale ou de la Caisse d'Epargne en France) et vont eux aussi, sous peu, révéler leurs "positions négatives", leurs "créances toxiques" et eux aussi ne sont plus solvables et ne valent plus rien, ni en Bourse, ni sur le marché. La structure d'État de repêchage de ce genre de faillitaires mise en place après la crise Enron, le Fonds public américain PBGC (Pensions Benefit Guaranty Corporation) qui devrait intervenir en cas de faillite d'un fonds est elle-même trop sollicitée à cause des... faillites (les cotisations des ménages ou de l'économie en récession ne rentrent plus non plus) et a les caisses vides. Mais en France, on fait comme si ceci n'existait pas et l'État Sarkozy, et Chirac-Jospin avant lui, pousse à l'extinction du système français par répartition au profit du système par capitalisation de ces Fonds de Pension. L'État américain devra cette fois-ci, contrairement à la crise Enron, laisser tomber dans la pauvreté, totale et non faussée, les papy-boomers qui vont accéder dans les prochains mois à la retraite (par capitalisation).

Les USA ne pourront plus puiser dans les Caisses de l'État et ne pourront plus émettre des Bons du Trésor américain, pour financer leur comportement titrinogène, car il n'y aura plus preneur sur la planète pour les papiers du cow-boy. Les USA sont en récession économique, la guerre du Golf n°2 ne coûte pas 500 milliards de $ mais 3000 milliards de $, Stiglitz le rappelle depuis son début. Il n'y a qu'en France où l'on fait passer Stiglitz pour un "gauchiste", quant à Jean Ziegler....

A ceci s'ajouteront dans les toutes prochaines semaines à partir de novembre 2008 une nouvelle vague de la crise des subprimes dans son aspect d'origine: 5,2 millions de "propriétaires" de maisons vont encore être chassés de "leurs" biens par les huissiers parce qu'une nouvelle vague d'échéances, appelée Marge Call ou Margin Call arrive, et qui ne seront plus honorées. La Margin Call est une demande de la part du courtier ou du prêteur à ce que le client dépose des fonds supplémentaires afin de garder la position ouverte. Les nouveaux "propriétaires" ne pourront plus procéder à ces dépôts de fonds supplémentaires.

A ceci s'ajoute bientôt la banqueroute des émetteurs de cartes de crédit comme J.P. Morgan Chase, Bank of Amerika qui n'ont pas du tout de dépôt de garantie pour ces activités et qui re-"poussent" de mois en mois 950 milliards de $. Ces émetteurs permettaient un report de mois en mois et n'envoyaient aux détenteurs de cartes de crédit qu'une facture les invitant à rembourser 10% des en-cours. Ces émetteurs de carte de crédit avaient aussi titrisé les en-cours des détenteurs et les avaient revendus dans des actions commerciales similaires à la titrisation des subprimes.

Je pense même que Obama, en qui on voulait voir le prochain Martin Luther King assassiné (aussi pour continuer à nourrir en soi le mythe du bon et du mauvais, de l'Indien et du Cow-boy, d'Eliott Ness et d'All Capone), va être autorisé à devenir le prochain Président des USA, parce que les américains vont lui laisser porter les poubelles d'un État qui sera en cessation de paiement, en banqueroute d'État. Le Mur de Berlin est tombé à l'Est en octobre 1989, il est tombé à l'Ouest le 15 septembre 2008 avec la faillite non repêchée de la Lehman Brothers. Veillons à ce que ces deux pans de murs (Berlin + Wall Street) ne soient pas le faît de notre tombe. Une heure de Old Europe pourrait avoir sonné.
Mais est-ce en bonne part?

Les populations des régimes d'oppression qui se sont écroulés ont commencé à voyager et à explorer le monde. L'américain va-t-il faire un genre de My own Private Idaho national, maintenant que le Mur s'est écroulé? D'un running on empty, il va courir vers où, cet américain, quand il sera à la recherche de quelque chose? La narcolepsie, la prostitution, la déviance, la guerre? L'employé de la salubrité publique, Barack Obama, ne sera pas respecté comme président éboueur.

Dans quelle direction ira la "Normalisation" américaine, une normalisation qui sera d'un même type que celle qui mit en suspens l'accélération de l'histoire sur la Václavské náměst, devant Jan Palach? Warren Buffet est-il l'agitateur américain des consciences ou le River Phœnix de la Bourse??

Pražské jaro?

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Vous pouvez aussi lire sur le fil complet Économie de bulles, crises systémiques, subprime.

13. octobre 2008

Concurrence déloyale libre et non faussée, Eurogroupe, Plan de Sauvetage, éclatement de l'Euro, déni d'Europe



Le plan Angela Merkel pour le sauvetage de l'Allemagne va coûter 500 milliards d'euros (681 milliards de $),
le Plan Paulson 700 milliards $... le Plan Sarkozy 360 milliards d'euros,
le Plan Gordon Brown: nationalisation partielle des banques + Plan de 639 milliards d'euros...



Les 15 pays de l'Eurogroupe se sont donnés, officiellement cette fois, le 12 Novembre 2008, l'autorisation de se faire entre eux la concurrence déloyale libre et non faussée, en annonçant "une Union sacrée contre la crise". Cette Union sacrée, est constituée "d'une boite d'outils et chaque pays membre de l'Eurogroupe peut les utiliser à sa convenance et selon la situation dans laquelle il se trouve".

Note de la rédaction: mes réflexions et analyses sont en ce moment assez vite rattrapées par le déroulement de l'histoire, mais elle sont en grande majorité faites a priori et ne sont toujours pas des recensements de déjà-vus

Ces divers Plans de Sauvetage singuliers dans une Europe "Unie" violent le Traité de Lisbonne (Traité Simplifié Européen) et en particulier son Article 56 (voir plus bas) et "suspendent" de fait le Traité de Lisbonne pour une période allant jusqu'en 2012 au moins. Sur mon site vous trouvez des analyses raisonnées de mon opposition à l'ordolibéralisme de la BCE, de l'Eurogroupe, du TCE, du TSE, du Traité de Lisbonne, des critères de Maastricht qui n'ont aucun sens si la "concurrence libre et non faussée" et si l'Euro existent sans un gouvernement européen budgétaire, économique et fiscal.

Nationalisations et recapitalisations ont été demandées par le monde de la fiducie et de la spéculation.
Les chiens sont rentrés à la maison.

Instaurer de telles conditions divergentes dans une Europe des critères de Convergence (Critères de Maastricht) c'est permettre aux États membres de l'Eurozone et de l'Union Européenne de se doter d'avantages concurrentiels directs qui ne reposent pas sur leur force économique ou sur leurs avantages industriels et de compétitivité sur les marchés, issus de... l'économie réelle. Les membres de l'Eurozone se sont autorisés à se faire entre eux la concurrence déloyale libre et non faussée et les "petits" Pays européens et les "Pays entrants" européens n'ont qu'à subir les aspirateurs à capitaux de la Grande-Bretagne, de la France, de l'Allemagne, de l'Espagne, du Bénélux, de l'Espagne et de l'Autriche constitués par des sanctuaires protectionnistes nationaux de banques nationalisées toxiques ou "saines" et soutenues par les subventions publiques nationales à caractère protectionniste.

Il manque la voix de cacahuète Barroso, Président de la Commission de Bruxelles. Les droites pratiquent la refondation du capitalisme et Bruxelles la refondation des nationalismes devant le godet du Maneken Pis. La globale Avant-Garde offre de nouvelles valeurs et surfe sur sa pointe.

Mais la mise en suspens en Europe de manière plus ou moins prégnante et avantageuse, pays par pays, plaquée ou arpégée, de la circulation des capitaux et de cette concurrence libre et non faussée, si elle peut offrir un moyen sub-optimal d'une politique européenne pour "retrouver la confiance des marchés financiers", elle va encore plus créer ou renforcer en Europe les déséquilibres économiques régionaux dus uniquement à des concurrences déloyales par la... devise monétaire. Oups! Vous avez dit, Devise? Cette concurrence déloyale renforcera encore plus les concurrences déloyales du dumping fiscal et de la protection sociale des Travailleurs (terminologie officielle des Directives de Bruxelles) pratiquées à grande échelle par l'Irlande et la Grande-Bretagne. L'Allemagne ne pratiquant pas ce genre de concurrence déloyale, s'offre aussi le Plan de sauvetage le plus ample, devancé par la Grande-Bretagne, ce qui ne peut que permettre une arrivée très massive des capitaux étrangers qui se sentent à l'abri de défaillances ou poussés par le prix plus bas du loyer de l'argent (crédits). A taux d'intérêt égal, un prêt en Allemagne sera relativement moins cher qu'un prêt en France ou en Belgique ou en Espagne parce que le risque encouru sera bien inférieur avec une garantie d'État bien supérieure. A y regarder de plus près, si telle est la logique actuelle de sauvetage en Europe du Plan de Sauvetage par épaulement des banques toxiques ou des prêts inter-bancaires, le Président français NS, Président tournant de l'UE, est un gagne-petit qui s'est fait avoir. C'est comment, la fable du lièvre et de la tortue?


Car, hormis la Grande-Bretagne avec sa Livre sterling, les Pays européens qui octroient une garantie plus ou moins forte aux instituts financiers de toute nature, aux capitaux en circulation ou perdus et aux prêts inter-bancaires viennent de réinventer la devise monétaire dans la Zone Euro. Chaque "euro" 'national' connaît, depuis le 13 octobre 2008 et pour au moins 5 ans, son propre régime dans chacun des pays européens de la "zone euro"! Il y a donc un euro-Mark, un euro-Franc, un euro-Irish Pound, un Sterling-euro. What a wonderful world.

Vous allez voir comme ces prochains jours des clients toxiques connus des bruits de coursives ou des clients qui ont subitement découvert sous le taille-crayon des positions négatives vont se bousculer devant la conche béate des Plans de Sauvetage financés par le contribuable au détriment des projets d'infrastructure, des Caisses de Sécurité Sociale et d'Allocation Chômage, des Caisses familiales, des Caisses de retraite. Ce ne sera pas croyable de retrouver une vieille connaissance, la subvention d'État pour aider "à la croissance et l'emploi" et qui sera détournée par les entreprises comme fonds de trésorerie... spéculé à la Bourse. Ceci a été une grande spécialité sous la connivence des gouvernements Fabius, Jospin et consorts.


Le montage financier du Fonds prévu par Angela Merkel est strictement comparable au Fonds de la Réunification et du Remboursement des dettes de l'Allemagne de l'Est. L'Allemagne fédérale s'est endettée pour 50 ans jusqu'à ce que ce Fonds de la Réunification soit remboursé... Pschutt! Çà reste entre nous. Ce Fonds de la Réunification était de... 181 milliards d'euros. Avec ces nouvelles dettes du Plan de sauvetage de la Crise 2008 l'Allemagne fédérale, qui avait été tellement exigeante et directive pour l'élaboration des critères très restrictifs de Maastricht, aura un montant de dettes cumulé équivalent à 68% de son PIB (critères de Maastricht = 60%), mais l'exemple japonais avec un taux d'endettement de 146% est subitement servi dans les médias comme modèle. Mensonge, quand tu nous tiens?

La somme "consolidée" des divers Plans nationaux européens dépasse le Pan Paulson dans un rapport de 1 pour 3 à 4!
Ce différentiel n'est pas en rapport avec le PIB des USA et le PIB de l'Union Européenne.

Pourquoi?

Les positions négatives (créances toxiques) cachées
et qui vont se révéler en Europe dans ces prochains jours
dépassent-elles à ce point celles qui provoquent le naufrage américain?


Ou est-ce une manière d'organiser une "relance keynésienne" déguisée?

Ou ne veut-on pas avouer que le Traité de Lisbonne, les critères de Maastricht, la politique de l'Eurogroupe et de ECOFIN, la politique séparatiste (par rapport à toute autre banque centrale du monde) de la BCE n'ont que nourri de manière conjuguée d'eux-mêmes le cyclone étouffant d'une décroissance européenne non pilotée?

Je me mets même à penser que tous les Plans nationaux européens sont lancés pour dégager sur les USA cet avantage concurrentiel, et donc cette concurrence déloyale libre et non faussée comme vu plus haut entre les États membres de l'Eurozone et de l'UE? Ce ne serait que justice, les USA font assez valser leurs déficits publics et privés abyssaux sur le reste de la planète qui est assez imbécile pour racheter leurs Bons du Trésor émis régulièrement pour éponger les dettes et le déficit public. Bush ne s'y trompe pas et aujourd'hui il affirme vouloir aussi "rentrer dans le capital" des banques, même celles qui se sortent à peu près de la tourmente sans "recapitalisation" publique ou privée par des turbo-fusions.

A l'instant, Mardi 14 X 2008, 16:31 CET, Henry Paulson, Secrétaire d'État américain au Trésor, dit clairement "qu'il abandonne son Plan Paulson, qu'il va réorienter les allocations publiques de 700 milliards de $ et qu'il va faire comme les Européens et nationaliser partiellement les banques". CQFD. Il est sûr que ce n'est que l'annonce du "Plan Européen" avec ses déclinaisons nationales qui a déclenché, dès dimanche soir à partir des bourses asiatiques et pendant 3 jours, des matraquages d'augmentation de tous les index boursiers de 10% et plus. Le Plan Paulson n'avait entrainé que le contraire. Bush et Paulson ont peur de l'Europe? Ceci m'amuse, mais ces matraquages de Hausses ne règlent rien, les Plans ne règlent rien, et la Bubble Economy, l'Économie de bulle, poursuit sa cadence. C'est tout.

Le monde libertarien de la spéculation "libre, non faussée et auto-régulée" (voir le Consensus de Washington) salue avec enthousiasme la protection des États, c'est à dire ce mélange de mise sous tutelle et sous curatelle d'État dont les coûts sont supportés par les contribuables auxquels il a volé précédemment une part de plus en plus grande de la richesse nationale redistribuée en salaires, en services publics et en investissements d'infrastructure et dans les caisses de santé et de retraite, avec la complaisance de ces États poussés par une compromission universelle en direction de ce monde bénéficiaire et qui leur a fait dire depuis 30 ans et de manière forcenée depuis l'introduction de l'Euro avec ses critères d'indigence de Maastricht que l'État est pauvre, "qu'il n'a plus d'argent dans ses caisses", "qu'il faut réduire les déficits budgétaires", "que l'on ne peut transmettre aux générations futures un tel fardeau de dettes". J'ai toujours dit et écrit partout que "la politique, c'est l'art du réel, c'est à dire de transmettre d'un clan à un autre les savoirs, les richesses et les pouvoirs. Ces Plans de Sauvetage d'un clan de voleurs constituent un Vol d'État envers le Pays.

Le cow-boy de papier fait ses révolutions d'octobre:

Paulson va nationaliser partiellement des grandes banques comme Citigroup, Bank of America, Wells Fargo, JP Morgan Chase, Goldman Sachs, Morgan Stanley, Bank State Street, Bank of New York, Wells Fargo, Bank of America, Wachovia, Merrill Lynch mais aussi des petites caisses d'épargne et de dépôt de village. Et comme ça fait du bien, les 3 grands constructeurs d'automobile en situation de faillite vont aussi être arrosés de 50 milliards. Souvenez-vous des grands principes de l'OMC, ce club de riche fondé et piloté par les USA: privatisations, interdictions des aides directes ou indirectes. Souvenez-vous du conflit de Boeing contre Airbus à Genève devant l’ORD (Organe de Règlement des Différends, Genève, ce qui est la Cour arbitrale de l'OMC), où Boeing "prétend" que Airbus Industrie reçoit des aides des États. Pour en savoir plus sur le marasme économique réel du tissu industriel américain des grands groupes et des PME totalement inadaptés à la... mondialisation je vous invite a lire le §3 d'un précédent article. Vous y lirez pourquoi ce pays, appelé USA, sera en cessation de paiement, en banqueroute d'État, comme le Zimbabwe, etc....

L'annonce du Plan Paulson Bis n'a pas déclenché une euphorie boursière, même pas un frémissement. Au contraire, le Nasdaq est à -4.55, et le lendemain de cette annonce Wall Street a enregistré la seconde plus grave chute de son histoire... Les USA sont morts et tous leurs effets d'annonce ne peuvent plus qu'engendrer des paniques baissières à la différence des annonces de l'Europe. Les aides promises ne rassurent pas en fonction de leurs émetteurs.

A l'instant, mardi 21 octobre, Henry Paulson annonce la Plan Paulson C: il va injecter dans l'économie 150 milliards de $ dans un plan classique de relance keynésienne. La boucle est bouclée, les Chicago Boys sont redevenus keynésiens et tournent le dos à Milton Friedman et à von Hayek. The road of serfdom prend la dimension de la servilité de l'État face au monde de la spéculation. Cette décision de Paulson de virer pour la quatrième fois sa cuti depuis avril 2008 a été précédée de l'annonce de l'Europe de faire un Plan de relance par injection de 150 milliards d'Euros.

L'Euro s'installe sur la planète comme une valeur refuge. D'ici assez peu de temps, les échanges internationaux se feront en Euro et non plus en $.

Autre chose, une nouvelle vague de la crise initiale des subprimes va être déclenchée dans les prochains jours, car les dernières échéances sont entrain de tomber et deux millions de nouveaux propriétaires de maison individuelle vont être chassés par les huissiers de leurs "biens" (mal acquis). Deux millions.

Autre chose, la première génération des papy-boomers américains va accéder dans les prochains mois à la retraite (par capitalisation), mais les Fonds de Pension privés américains ont perdu depuis un an et demi plus de 2 billions de $ (2000 milliards), et ne sont plus solvables et ne valent plus rien, ni en Bourse, ni sur le marché. Et le Fonds public américain PBGC (Pensions Benefit Guaranty Corporation) qui devrait intervenir en cas de faillite d'un fonds est lui-même trop sollicité à cause des... faillites et a les caisses vides. Mais en France, on fait comme si ceci n'existait pas et l'État Sarkozy, et Chirac-Jospin avant lui, pousse à l'extinction du système français par répartition au profit du système par capitalisation de ces Fonds de Pension.

Voilà, cet article n'est pas écrit a posteriori est n'est surtout pas une recension de ce qui a déjà été dit ou écrit ailleurs. D'ailleurs, ce que je vous avance ici aussi, au sujet du déni d'Europe, personne ne le dit. Les seconds à le dire seront bientôt le patronat, pour leurs raisons évidentes, mais toujours pas les gauches, car elles n'ont aucune raison de parler. Le Monde d'Avance, c'est par ici. Je pense qu'il ne vous a pas échappé que le PS pense que ses militants pensent qu'il faudrait annuler le Congrès du 10 Novembre 2008. Le PS ne se sent pas prêt "face à ces événements internationaux"... Il suffisait au PS de s'informer, depuis de nombreuses années nous lui racontons le monde. Utilisez mon site comme tremplin pour votre réflexion, vous aurez bien plus compétents que moi. L'un des "ténors" du PS, Vincent Peillon, a dit que "les militants n’apprécieront pas que l’on instrumentalise la crise dans le cadre du congrès ". Le Monde d'Avance, c'est par ici.



Historique du déni d'Europe:

L'Irlande brille de nouveau par son égoïsme insulaire exacerbé et sa gémellité américaine qui n'a même pas son égale dans la gémellité britannique.

Le gouvernement Irlandais garantit pour ces deux années à venir tous les dépôts et toutes les créances des six grandes banques et de leurs filiales. Cette garantie couvre un montant équivalent à deux fois le PIB irlandais. Cette décision unilatérale prise sans consultation de Bruxelles est une concurrence déloyale de tout un pays contre l'Europe. Cette concurrence déloyale est conforme au dumping fiscal et social pratiqué par l'Irlande pour voler au reste de l'Europe des parts de marché et une croissance concurrentielle qui ne repose pas sur l'ingénierie managériale, sur l'innovation industrielle, sur l'avance technologique, sur la Recherche & le Développement, sur l'organisation du travail, etc...

L'Europe, qui n'a pas de politique budgétaire, macroéconomique et fiscale commune, mais qui a une banque centrale commune, la BCE, se cherche. Le Président bling-bling français, NS, s'agite pour proposer son design en réponse à la crise mondiale des liquidités (ou des faillites associées). NS voudrait que les européens constituent un Fonds de garantie de 300 milliards d'euros qui devrait être prêt pour nettoyer le bilan, au cas par cas, des banques qui s'écroulent, parce qu'elles avaient cru bon de se faire de l'argent facile en spéculant sur du vent et en détournant des actifs réels dans des lubies de cupidités à l'image des systèmes américains, anglais, écossais, irlandais, mais aussi allemands, et français (l'affaire Kerviel de la Société Générale, et d'autres groupes qui seront révélés sous peu).

Le G4 a été convoqué par le président bling-bling français, NS, au Palais de l'Elysée. NS, qui ne voit pas "la mort du capitalisme" et qui ne contribue qu'à la mort de ses ouvriers, aimerait tellement faire comme les américains, créer un fonds où se laissent dégouliner sans honte et avec arrogance toutes les créances douteuses du monde de la spéculation et de la finance. Le contribuable et le petit prolo sont juste bons à payer et à tirer la chasse présidentielle. NS voudrait que l'Europe crée un fonds de garantie qui rachète au cas par cas les banques et instituts financiers qui se trouvent en manque de liquidités à cause de leurs créances douteuses et toxiques qui surchargent leur bilan et les plongent dans la faillite.

Quelques jours après les agitations du Président de la République français au G4, nous voyons aussi l'ampleur de sa naïveté. Il voulait constituer un Fonds européen de garantie pour les banque de... 300 milliards d'euros. Angela Merkel ouvre rien que pour l'Allemagne quelques jours après un fonds de 500 milliards d'euros, Gordon Brown nationalise officiellement, et pour ne pas perdre la face NS ouvre un fonds de 360 milliards dans ce jeu du poker menteur.

Au G4 bling-bling de NS, la chancelière Angela Merkel et le gouvernement allemand s'opposaient fermement à la participation de l'Allemagne à un tel fonds de garantie (de repêchage) qui est "destiné à demander au contribuable allemand à payer pour les cabrioles irlandaises des banques qui ont fuit le fisc allemand pour aller à Dublin faire leurs affaires". L'Irlande, elle aussi, va bientôt mendier des aides de sauvegarde européennes, alors qu'elle pratique face à l'Europe, comme la Grande-Bretagne, sa politique des opting-outs, qui la préservent énormément des obligations communautaires normales d'un État membre de l'UE.

Le nouveau ministre de l'économie britannique, Peter Mandelson, qui était Commissaire européen au Commerce, s'inquiète "des effets négatifs de mesures nationales qui nuisent à la libre concurrence et qui ne sont inspirées que d'un nationalisme économique". Voilà que la Grande-Bretagne, grande maîtresse des opting-out lui accordant les dérogations à de multiples obligations communautaires en Europe, trouve encore plus égoïste qu'elle et qu'elle critique la "concurrence déloyale de l'Irlande". Les épargnants anglais se sont précipités dans les banques irlandaises en y transférant des milliards de livres à un tel point que la Grande Bretagne a donc été obligée d'annoncer qu'elle couvrirait aussi les créances de ses propres banques. La Northern Rock, qui a été nationalisée l'année dernière par le gouvernement anglais, se voit contrainte de refuser les nouveaux dépôts qui continuent d'affluer vers elle, parce que la loi lui impose une limite maximale de dépôts. Je me suis amusé cet été dans les campings avec les anglais qui m'ont adressé la parole. Venant de Strasbourg, le thème de l'Europe était forcément immédiat. Je leur disais que bientôt la crise allait "smash down the queen from her sit and GB will be the european beggar". Ce n'était rien de divinatoire. Leur face se transformant en plumbed pudding avec de vrais morceaux de colère dedans. Avec une arrogance les anglais me racontent avec un dégoût affirmé contre l'Europe "that we never want that somebody decides for us" (que nous ne tolèrerons jamais que quelqu'un décide pour nous). Sur ce je leur répondais toujours "Owh! But GI-Bush is allowed to decide for you in Irak"! La tronche.

Un effondrement général de toute l'Irlande peut encore s'envisager.

Entre-temps, depuis ces 8 derniers jours, des "grands comptes" ont quitté HRE ou Fortis et les injections d'argent frais opérées par les Banques centrales allemande ou belge, ou hollandaise... sont déjà parties en fumée. Pour ces grands comptes, les billes sont récupérées, la bulle peut continuer à éclater.

La HRE allemande, ce plus grand groupe de crédits hypothécaires européen, qui a besoin de 100 milliards d'euros, coule à cause de sa filiale irlandaise Depfa-Bank. Pour mémoire, l'Irlande a été utilisée par les groupes bancaires ou les entreprises du continent européen pour délocaliser leurs bénéfices dans un paradis fiscal de proximité, les Iles Caïman étant un peu trop loin. Les bénéfices étant délocalisés, les impôts sur les bénéfices de ces groupes ayant leur siège sur le continent sont réduits d'autant voir nuls. Leurs actionnaires de HRE veulent donc faire du win-win... avant et après la faillite du groupe HRE.

L'Irlande brille par son égoïsme insulaire exacerbé et sa gémellité américaine qui n'a même pas son égale dans la gémellité britannique. Mais peut-on reprocher à l'Irlande d'appliquer à la lettre le dogme européen de le toute-libre-circulation-de-tout-et-du-reste et la foi-en-l'infaillible-autorégulation-par-les-marchés?

Comme je vous l'avais annoncé il y a deux semaines dans mon §3 de l'article sur l'Interventionisme redécouvert et les nationalisations ressorties du chapeau claque, l'Europe décide, par son club restreint du G4 du 4 X 2008 du Palais de l'Élysée, justement en ce moment de crise, un assouplissement des critères de Maastricht sans avoir d'autre vision économique que la Stabilité; une certaine idée de la Stabilité. Ce club restreint, qui a aussi imposé avec arrogance les critères de Maastricht aux peuples européens et aux nouveaux Pays européens entrants, se permet une fois de plus de ne pas s'appliquer à lui-même ces critères en y faisant des entorses. Ces critères, uniquement d'inspiration néo-libérale et qui n'englobent pas les critères sociaux ou de l'emploi pour définir la santé d'une économie nationale, font déjà assez de dégâts dans l'économie européenne. Mais se permettre des entorses, ou leur révision, lors d'une grave crise, ne relève pas d'une vision optimiste et dynamique de l'organisation économique des pays européens. Le volet "Croissance" de ce Pacte de Stabilité et de Croissance n'est toujours pas mis en œuvre. L'assouplissement des critères de Maastricht tombe à point pour cacher en France "Cadeau fiscal" fait aux aisés, la Dérégulation du temps du travail et du Code du Travail, la récession économique.

Aux dernières nouvelles du mercredi 8 X 2008, le chef de files des opting out européen, mais aussi du néo-libéralisme et du marché libertarien, nationalise partiellement toutes les banques et rachète leurs créances douteuses et les revend en Obligation d'État (Bons du Trésor). Il s'agit de la Grande-Bretagne. C'est un Plan Paulson pour la Grande-Bretagne, mais aussi l'établissement d'un avantage concurrentiel dirigé contre l'Europe. La Grande-Bretagne n'a jamais rien fait d'autre depuis 50 ans contre l'Europe. La Grande-Bretagne n'a jamais connu dans toute son histoire un tel taux de nationalisation de son système bancaire. Nous allons d'un superlatif à l'autre, une tasse de café à la main, avec des propos dadaïstes pour l'instant.

La HRE, la Hypo Real Estate, qui semblait sauvée il y a une semaine a continué à plonger ces 7 derniers jours, malgré le plan conjugué des banques et du Gouvernement allemand qui a déjà versé ce qu'il avait promis, soit les 40% du plan de repêchage. Un réalité les banques qui avaient promis de contribuer à 60% au repêchage n'ont jamais concrétisé leur promesse, et se sont senti pousser de nouvelles ailes de liberté, maintenant que le Gouvernement irlandais a promis aussi depuis une semaine de couvrir toutes les créances ces deux prochaines années, et donc elles de la filiale irlandaise de la Hypo Real Estate, la Depfa-Bank qui est à l'origine de cet effondrement en chaine de cet Institut de crédit hypothécaire allemand.

Quelques jours plus tard, la vérité complète sort sur la situation de la HRE. Madame Merkel Angela, Chancelière, qui ne voulait pas du Fonds communs européen il y a quelques jours, a une grosse épine qui relie ses deux pieds. Elle est confrontée à des réels problèmes dans son pays, contrairement à la France qui s’en invente ou que crée son Président bling-bling NS dans son OPA sur les savoirs, les richesses et les pouvoirs à racler vers ses amis. Le plus grand groupe européen de crédits hypothécaires, la Hypo Real Estate dont le siège est à Munich et qui fait partie de l’indice DAX (les 30 plus grandes valeurs allemandes cotées), s’est effondré. Le gouvernement allemand a déclaré pour l'instant ne pas vouloir soutenir ce groupe. L’actionnaire majoritaire de la Hypo Real Estate est l’américain Flowers. C’est une filiale irlandaise de la Hypo Real Estate, la Depfa-Bank qui est à l’origine de cet effondrement en chaîne. Enfin, ceci est l’explication dominante qui coure avec l'Information sur les médias. L’autre explication est que la Hypo Real Estate avait soutenu massivement, comme aux USA, dans l’ex-Allemagne de l’Est la construction de maisons particulières ou collectives, achetées à crédit sans apport personnel de l’emprunteur et sans garanties. Le bâtiment et la consommation auraient dû être moteur de croissance dans les nouveaux Länder de l’Allemagne réunie. Ce n’est toujours pas le cas, cette partie de l’Allemagne ne se soutient pas économiquement elle-même, vit des soutiens financiers publics de l’ouest, vingt ans après, et le taux de chômage y est de 25%. Cette Allemagne de l'est est très gravement sous-industrialisée et les activités industrielles "historiques" de l'est ont été ramenées à l'ouest dans un grand mouvement de rapt par les groupes privés de l'ouest. Le Mur a toujours été une réalité depuis 1989. L’échec de la Réunification allemande serait révélé en une seule fois, et alors l’échec du modèle qui leur a été proposé, aux allemands à l'est. C’en serait de trop pour Angi de révéler tant d’informations non faussée et librement. Puis il y la Deutsche Bank qui est déjà dans le gouffre avec un total des actifs de 2000 milliards d’euros pour 40 milliards de fonds propres… Puis il reste l'entreprise de BTP, la Hochtief, et la Commerzbank...

A l'issue de la réunion de l'Eurogroupe du dimanche 12 X 2008, le cabinet de la chancellière Angela Merkel annonce que le volet allemand du Plan de sauvetage pour l'Allemagne va coûter 500 milliards d'euro pour recapitaliser les banques, soit 681 milliards $ ou le coût prévisionnel du Plan Paulson
, simplement pour l'Allemagne !!!??? Soit la situation allemande est catastrophique, soit Angela Merkel en profite pour griller tous les critères de Maastricht et faire une relance musclée de croissance, relance déloyale libre et non faussée. Le plan anglais coutera 670 milliards d'euro, etc... Je pense qu'une grande partie de ce plan est une manière de détourner les critère de Maastricht. Ceci n'est pas original de le penser, depuis au moins 7 ans chaque pays européen s'arrange avec eux ou "modifie" le système de comptabilité nationale pour rendre plus jolis les chiffres fondamentaux. Les déclinaisons locales de ce Plan européen sont une manière de contourner le rigidité de la BCE, de l'Eurogroupe et de pratiquer une politique de Croissance, celle qui n'est pas appliquée dans le Pacte de Stabilité et de Croissance, fondateur de l'Euro. L'Europe déroge elle-même à ses Traités. Elle les viole: de telles mesures budgétaire et de planche à billets constituent un viol des Traités européens et un reniement de la politique stricte du contrôle de dettes publiques et des déficits budgétaire ayant eu cours au nom de la Stabilité. Cette conception de la Stabilité n'avait engendré qu'un effet sub-optimal et a fait plonger les économies européennes dans une léthargie globale et un report sur une frange de plus en plus étroite des richesses nationales (privatisation des services publics, etc...). Ces Plans de sauvetage déclinés État par État, annulent le volet économique et commercial du Traité de Lisbonne (TSE) et des Directives.

Uniquement pour éviter un effondrement de ses systèmes bancaires et financiers, l'Eurogroupe mettra le dimanche 12 X 2008 partiellement en suspens l'article 56 du Traité de Lisbonne (TSE) qui empêche toute restriction de circulation des capitaux entre les États membres partie à l'Union Européenne. Les garanties d'État des dépôts privés, des crédits interbancaires et les nationalisations totales ou partielles sont une violation de l'Article 56 et de la concurrence libre et non faussée. Bien sûr de telles mesures sont prévues dans le Pacte de Stabilité et de... croissance en cas de menace grave contre l'intégrité de l'État et de ses commerçants, mais nous pourrions aussi nous poser la question si cet Article 56 et l'enseignement de la croissance libre et non faussée ne sont pas un accélérateur systémique de la concurrence déloyale libre et non faussée, à partir du moment où l'Europe n'a pas de gouvernance économique, fiscale et budgétaire. Des essais de réponses sont dans cet article avec les liens jaunes en hypertexte. Vous verrez, personne ne dira jamais qu'il est contrevenu à l'Article 56, dogme oblige. Ce qui est encore plus drôle est que depuis deux jours les médiateurs vous présentent le modèle d'un État membre de l'UE mais qui n'a pas adhéré à la zone euro!!! Il s'agit du Modèle Suédois de nationalisation des banques qui avait eu lieu en 1992 après la crise financière et qui ont été privatisées en 1997 après régulation et épongeage par l'État suédois des créances toxiques. Les modèles scandinaves sont régulièrement servis quand il s'agit de sauter sur les paradigmes, en bonne ou en mauvaise part. La Suède avait payé 4% de croissance pour financer ce Plan de Nationalisation (recapitalisation) des banques et avait même fait un bénéfice de 0,2% à la privatisation. Mais la Suède est un État unique avec une politique économique, fiscale et budgétaire.

Ce soir, dimanche 12 X 2008, le Gouvernement allemand annonce que le Plan de Sauvetage des banques allemandes va entraîner un déficit budgétaire jusqu'en 2012 et qu'il faudra le financer avec... plus de privatisations. Il ne reste plus grand chose à privatiser en de hors des derniers services publics. The show must go on.

Tout aussi croustillant est le mot de Gordon Brown qui ne pouvait pas siéger à la réunion des 15 de la zone euro: "La décision de l'euro-groupe va apporter la croissance à l'Europe". La Grande Bretagne qui avait refusé pour elle l'Euro déroge aussi à beaucoup d'obligations communautaires avec ses multiples opt out ou opting out et c'est elle qui encore plus infléchi le TCE, puis le Traité de Lisbonne (TSE) vers encore plus de libéralisme. Le Plan européen est celui appliqué par Gordon Brown et son Ministre Darling en Grande Bretagne. Ce plan est une copie du Plan Paulson.

Pour le gouvernement français "il faut autoriser maintenant à travailler le dimanche pour relancer la croissance". Il faut bien préparer, longtemps, longtemps à l'avance, les lois mémorielles pour qualifier l'avenir en espérant que les principes qui fondent notre société seront ancrée encore très longtemps. Le perversité s'occupe du langage si le mensonge d'État ne suffit pas.


6. octobre 2008

Europe: incapable de dépasser le Consensus de Washington, Joseph Stiglitz et Jagdish Bhagwati

L'Europe est un parangon du libéralisme fixé dans les Directives, le Traité Simplifié, son mode opératoire et par les pratiques commerciales et financières des entreprises. L'Europe est encore plus mal lotie que les USA.



L'Europe, si elle n'a pas pratiqué aussi directement la titrisation des dettes, les subprimes (voir note de bas de page) comme les banques d'investissement américaines, a à l'étranger des filiales ou des prises de participations dans des banques ou des assurances actives dans ce domaine de la spéculation magique. Ce sont ces filiales ou ces partenaires, mais aussi tout de même des "positions négatives" comme à la Société Générale avec l'affaire "Kerviel", de l'allemande Hypo Real Estate ou de la Deutsche Bank, de la Commerzbank... qui entraînent dans la chute la partie un peu moins perverse du système bancaire et financier national et international.


Dans un cacophonie initiée par le chaman français et le chancelier de l'échiquier britannique, Bretton Woods II est annoncé comme la symphonie du nouveau monde. Dans une étude en 10 chapitres je vous livre ce que ne contiendra pas l'Accord de Bretton Woods II.
  • 1] Europe: incapable de dépasser le Consensus de Washington, Joseph Stiglitz et Jagdish Bhagwati
  • 3] Protectionnismes européens unis, Déni d'Europe, Dictature des marchés, l'ennemi du Sud


(Les links en hypertexte pour une aide à la lecture sont ajoutés)

L'Europe est donc aussi responsable dans cette dérégulation et cette dérèglementation systémiques. Depuis ses prémices, l'Europe "moderne" n'a pas non plus envie d'exister en voulant distinguer et en se distinguant. L'Europe est une copiste, un faussaire. Un copiste arrive toujours en retard et n'amplifie que le montré. Les imbéciles lui montrent la voix, comme au G7 de Washington du 10 X 2008 et de la réunion de l'Eurogroupe du 12 X 2008.

La dérégulation à l'européenne est plus élégante que celle, toute "pragmatique", des USA et jouit d'un parfum constituant d'État. Elle est imposée par des... Directives et le Traité de Lisbonne (Traité Simplifié Européen) qui imposent la Libre Circulation des biens, des services, des travailleurs et des capitaux et qui consacrent l'autorégulation par les marchés. L'objectif unique et central de la Commission de Bruxelles est depuis le Traité de Rome, dans la réalité puis dans les textes, la "concurrence libre et non faussée", la non entrave à la concurrence. La dernière preuve en date est le jugement de la CEJ / CJCE (Cour européenne de Justice / Cour de Justice des Communautés Européennes) avec les affaires Laval, Vaxholm, Rüffert, Viking, Partneri. Dans ces affaires les syndicats et les acquis sociaux des pays sont consacrés comme éléments entravants la libre concurrence.

L'Europe est aussi coupable dans la dérégulation mondiale en ayant endossé le Consensus de Washington dont elle applique, en le dépassant, l'esprit dans ses milliers d'Accords de Partenariat Économique (APE) qu'elle contracte avec les PED (Pays en Développement) et les Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique). L'Europe est maître d'œuvre de contrats commerciaux bilatéraux qui succèdent à la mort définitive de l'OMC avec le non-aboutissement du cycle de Doha depuis 2001. J'ai toujours appelé dans mon site ces contrats des "contrats bâillons". Avec ces contrats, l'Europe impose, en son nom, aux partenaires commerciaux les mêmes principes de dérégulation et de déréglementation que ceux du consensus de Washington.

Le consensus de Washington est une expression créée en 1989, par l’économiste John Williamson pour résumer les mesures standard alors recommandées aux économies en difficulté, notamment celles d'Amérique latine, par les institutions financières internationales ayant leur siège à Washington: la Banque Mondiale et le FMI (Fonds Monétaire International), soutenus "idéologiquement" par le Département du Trésor américain. Les 10 mesures standard de Willimason sont: 1) Budgets publics en équilibre 2)  Dépenses publiques redirigées vers les secteurs les plus rentables 3) Réforme fiscale doit permettre d'élargir l'assiette de l'impôt et d'alléger les taux les plus élevés 4) Taux d'intérêt doivent être libéralisés 5) Taux de change est établi de façon à être compétitif 6) Barrières douanières doivent être abaissées pour faciliter le commerce extérieur 7) Barrières financières aux investissements étrangers supprimées 8) Les entreprises publiques et les monopoles d'Etat seront privatisées 9) Les marchés doivent être déréglementés 10) La Propriété doit être protégée.

Comme l'OMC, l'AGCS, les Accords sur les ADPIC, le consensus de Washington n'a jamais été soumis dans les pays adhérents à un débat sociétal et parlementaire. Les conférences ministérielles préparatoires ont aussi été menée à huis-clos, voire tout simplement secrètement (pour l'AGCS et les accords sur les ADPIC). Un droit international de fait s'impose aux peuples des pays adhérents qui n'ont jamais été consultés pour ceci. Pour le Consensus de Washington, il s’agit d’un ensemble d’accords informels et de gentleman agreements conclus tout au long des années 1980 et 1990 entre les principaux organismes bancaires, les principales banques centrales et les institutions internationales.

Le consensus de Washington est issu de l'idéologie de l'Ecole de Chicago, un groupe d'économistes libéraux associés à la théorie néoclassique des prix, au libre marché libertarien, au monétarisme ainsi qu'à une opposition au keynésianisme. A sa tête il y avait Milton Friedman. Le libre marché libertarien prône la liberté absolue des individus de faire ce que bon leur semble de leur personne et de leur propriété, ce qui implique qu'ils n'empiètent pas sur cette même liberté des autres. Donc pas la moindre des régulations et des réglementations n'est tolérée dans ce qui est appelé la stateless global governance (gouvernance globale sans l'État... et c'est justement cette Avant Garde Globale bancaire et financière qui demande aujourd'hui son secours, maintenant que son jouet est cassé). Parmi les objectifs du Consensus de Washington il y avait: la libéralisation aussi rapide et complète que possible des marchés financiers; la garantie de l'égalité de traitement entre investissements autochtones et investissements étrangers afin d'accroître la sécurité et, donc, le volume de ces derniers; le démantèlement du secteur public avec la privatisation de toutes les entreprises dont le propriétaire est l'État ou une entité para-étatique; la dérégulation maximale de l'économie du pays afin de garantir le libre jeu de la concurrence entre les différentes forces économiques en présence. Les Directives européennes, le TCE, le TSE, le Traité de Lisbonne ne sont que des copies du Consensus de Washington, mais ils ont force de Loi, eux, et sont inscrits dans les Constitutions des Pays européens et dans la BCE. En matière de monnaies, les néolibéraux du consensus de Washington réclament des monnaies fortes et font donc la chasse à l'inflation, ce qui explique la rigidité des Critères de Convergence de Maastricht. Le Consensus de Washington est un gentleman agreement, lui. Il n'est inscrit que dans les têtes, pas dans le marbre, ni dans les tables de l'histoire. La "Concurrence libre et non faussée", dans sa copie EU, est une épitaphe, frappée dans le marbre, d'un mort qui continue de bouger.

Le Consensus de Washington vise à liquider, le plus rapidement possible, toute instance régulatrice, étatique ou non. Il recherche également la libéralisation de tous les marchés et l'instauration d'un marché mondial unifié et totalement auto-régulé. Oups, la concurrence libre et non faussée, dans sa version cubiste. Le cubisme était destiné à montrer sur un même plan le devant, le derrière, les côtés, le dessus, le dessous, le dedans. Mais je crois que le cubisme voulait surtout montrer l'âme.

Le Consensus de Washington rejoint "The road of serfdom" de von Hayek et de ses amis du Mont-Pélerin. L'Université de Chicago avait formé de nombreux technocrates latino-américains comme les Chicago-Boys, qui avaient mis en place les politiques économiques chiliennes pendant la dictature de Pinochet qui avait chassé, avec l'aide de la CIA, du pouvoir démocratique Salvatore Allende et Pablo Neruda.

L'hémisphère Nord avait proposé sont aide à l'Amérique latine en totale déserrance économique dans les années 1980. L'aide promise était accompagnée d'un paquet de recommandations aux États surendettés qui comporte systématiquement comme solution une stricte discipline budgétaire, la diminution des dépenses publiques, la promotion des exportations souvent au détriment du marché intérieur, la libéralisation du commerce extérieur. Cette politique de libre-échangisme recommande systématiquement l’abolition des barrières à l'entrée sur le marché et la libéralisation des investissements internationaux. L'abolition des barrières a rendu vulnérables les PED et les Pays ACP à la concurrence libre et non-faussée venue de l'étranger et les a empêchés de réaliser l'émergence de leur propre industrie et de réaliser leur intégration économique régionale. L'abolition des barrières a été imposée à des pays "faibles" qui ne sont pas prêts pour cela... mais l'Europe "forte" n'est pas mieux lotie que les PED et les Pays ACP face aux hedge fonds ou à la pieuvre systémique qui a propagé les structures des 6, 7, 8, 9 vagues de la crise des subprimes.

Le paquet de réformes, intimées par le Consensus de Washington, recommande la privatisation des monopoles ou des participations de l'État, même des fleurons industriels des économies en crise, la libéralisation des marchés financiers... qui passent tous sous contrôle étranger. Ceci explique la volonté de Hugo Chavez en 2008 de créer la Banque du Sud. La déréglementation fait aussi partie des solutions proposées pour relancer des économies souvent sclérosées par des administrations pléthoriques et/ou corrompues. La relance, plutôt que par le déficit budgétaire (solution keynésienne) doit se faire par l’investissement privé et la consommation avec une aide fiscale et une baisse des taux de l'impôt direct. L'État est dénigré et dissout devant ce paquet de réformes "d'ajustements structurels".

L'OCDE profère les mêmes "recommandations" pour les pays européens qui s'attaquent sans relâche, comme la Commission de Bruxelles, par exemple au système allemand d'autotomie tarifaire et de codécision dans les entreprises (Mitbestimmung), car ils sont, selon elles, "une entrave à la concurrence libre et non faussée". Jean Monnet, Père-fondateur de l'Europe, disait: "Nous ne coalisons pas les États, nous unissons les hommes". Est-ce une révision de l'histoire ou de ce que nous nous plaisons à penser d'elle, que de se demander si Jean Monnet avait le sens de l'État, ou s'il l'avait oublié pendant les guerres nationalistes au profit de ce que ne savent pas non plus faire les hommes, soit la non-faussée libre concurrence? J'affirme que l'Europe vit depuis son origine soit sur un mensonge, soit sur une manipulation, soit sur la déserrance de son entendement, ou tout simplement pour se coaliser tôt ou tard avec l'AELE fondée par les anglais.

Le consensus de Washington est également sous-tendu par un principe fondateur du néolibéralisme appelé Principe de ruissellement (trickle down effect, l'effet de percolation). Imaginé par Ricardo et Smith, ce théorème s'applique aux individus comme aux entreprises. Il prévoit qu'il existe des limites objectives à l'accumulation des richesses. En d'autres termes, "les riches ne pouvant jouir concrètement d'une richesse dépassant de manière excessive la satisfaction de leurs besoins, ils procéderont eux-mêmes à la redistribution". Je crois que l'économiste Williamson, rédacteur du Consensus de Washington, avait lu un truc comme "à chacun selon ses moyens et ses besoins", mais ça faisait plus joli pour lui, si la manne (les dividendes de la paix) tombait du ciel sur les pauvres et les petits. Tu kifes? Nos Pères-fondateurs européens ont triché en sous-tendant, de cet humanisme automatique de Washington, le ruissellement idéologique de la perception ouest de la guerre froide réelle allant jusqu'à 1989, avec la Chute du Mur de Berlin, à sa suite chimérique allant jusqu'au 15 Septembre 2008 avec l'abandon à la faillite sans repêchage de la Banque d'investissement de la Lehman Brothers, puis de l'effondrement, domino par domino, du principe de non intervention de l'État, dont le Plan Paulson en établit la nouvelle arène. Car, si vous ne l'avez pas compris, le Mur de Berlin est tombé le 15 septembre 2008, à l'Ouest, à la Rue-du-Mur, Wall-Street. Maintenant, le monde de notre imaginaire, si agréablement partitionné avec Est/Ouest doit se trouver une nouvelle partition pour chanter.

(vous pouvez sauter ce §) Et ceci est difficile d'abandonner une rengaine qui dure depuis la Révolution d'Octobre 1917. C'est comme abandonner le Lotto, après avoir été militant pendant 91 ans chez le buraliste. Même le doigt est devenu crochu, à force de cocher. C'est plus grave qu'une arthrite septique aux staphylocoques dorés. Le doigt est-il le prolongement de la tête, ou la tête du doigt? La langue est-elle objective, objectivante, puis formalisante, ou la forme a-t-elle formé la langue? L'Information? La Forme du doigt? Car avant ou après avoir coché, le doigt est crochu. Pour un bio-designer qui comprend l'homme consommant, Form follows function.

Il n'existe pas d'Information pure, il n'existe donc pas de pensée simple qui ne vise que l'objet énoncé dans les mots. Il faut toujours en lire les harmoniques qui constituent le corps du son. Je pense que tout influenceur doit d'abord faire un voyage au trou du langage, avant de formuler. La méfiance du mot, de soi, de l'orateur, du penseur est la base de l'action politique. Guider n'est pas prendre, mais surprendre. Le politicien est par métier quelqu'un qui n'écoute que lui-même, il n'écoute pas le langage. De plus, il lui manque les yeux. Je vous invite, juste pour voir, à essayer de penser avec moi que Jean Monnet était schizophrène, vous êtes assez érudit pour garder votre indépendance de pensée avant de mot-dire. Ou n'oserez-vous pas aller écouter les petits clapotis de votre tentation de défiance que vous gardez enfouie dans votre cabas culturel? L'essentiel n'est pas que je vous parle, encore moins que vous me lisiez, l'essentiel est que vous génériez de la pensée. Pour ceci, il faut s'informer, pas s'infirmer. Ne leur faisons pas de cadeaux. Le Web vous offre de l'Information, avec un peu d'adresse vous saurez trouver du fiable ailleurs, moi, je ne suis qu'un synthétiseur. Dans les colonnes de mon site-portail vous avez des pistes, allez aussi chercher de vous-mêmes, mais pensez. J'ai un problème personnel avec le web. Si vous cliquez sur Google des entrées triviales (des enchères?) comme "accord bilateraux doha", ou bien "pyramide salaire france", ou bien "répartition richesses", etc... mon site est en 1ère page et parfois en 1ère ligne. Le ranking de la colonne de gauche ne s'achète pas. Mon site est l'envers visible de notre démocratie d'opinion et de notre système d'information qui ne fonctionnent pas et dont les canaux de l'Information ne traitent pas des sujets. Devant moi auraient dû être tous les partis, tous les syndicats, tous les influenceurs, les politiciens et leurs militants. Je ne suis rien d'autre que moi même et surtout je ne suis pas militant.

Joseph Stiglitz qui était Vice Président de la Banque Mondiale avait critiqué dans son livre "La Grande Désillusion" (2003) cette idéologie du Consensus de Washington et ses conclusions ont été reprises par le FMI, qui juge que "l’intervention de l’état dans les pays pauvres est nécessaire pour encadrer et soutenir la paysannerie, remettant du même coup en cause sa doctrine de l’ajustement structurel" (le paquet de réformes).

Je ne vous ai pas parlé du Consensus de Monterey, qui passe de 10 à 63 recommandations d'ajustements structurels qui introduisent même l'IDH (Indice de Développement Humain), pour la simple raison que dans les faits, les Accords de Partenariat Économique (APE) entre l'Europe et les PED et les Pays ACP, ou les milliers d'Accords de Libre Échange (ALE) qui unissent les autres pays forts à ces pays "faibles" suite à la mort de l'OMC depuis 2001, sont encore plus violents que les 10 recommandations d'origine du Consensus de Washington. Mon billet a donc bien un Monde d'Avance. Je ne vous parle pas non plus des 10 "Objectifs du Millenium" ou du G8 de Gleneagles, de Heiligendam/Rostock pour les mêmes raisons.

L'Europe n'a pas encore procédé à ce bond quantique pratiqué par Stiglitz et le FMI; Henry Paulson non plus, même s'il en avait eu quelques velléités en avril 2008. L'Europe, le G4, l'Euro-Groupe du 12 X 2008, la BCE, le G7 de Washington du 10 Novembre 2008, etc... envisagent l'intervention de l'État, pour l'instant, uniquement pour effacer les "positions négatives" des bilans comptables des banques et des spéculateurs forcenés et déprédateurs avec un rachat des créances toxiques ou une nationalisation qui équivaut à une recapitalisation avec les fonds publics de ces faillitaires. Nous entendons par "recapitalisation" une injection d'argent frais (enfin, d'où provient-il?) dans une entreprise économiquement non viable, nationalisée ou non, afin de la remettre dans le secteur marchand privé. Vous avez sûrement remarqué comme moi, que depuis le soir du 7 X 2008 après le Débat Parlementaire sur la crise, un nouveau leitmotiv se met en place dans le paysage audiovisuel: "ces banques nationalisées seront, dans le futur, revendues avec un bénéfice".

> IGM < Une "bad bank" est la partie toxique d'une banque constituée des créances irrécouvrables qui s'élèvent à des milliards de pertes. Ces milliards perdus ne pourront jamais être recréés, les titres qui les représentent sont définitivement sans valeur, ils sont des produits financiers dérivés qui n'ont de réalité que d'être des vues de l'esprit: résumons, de l'information mentie. Vous voyez comme la société aime à continuer à s'enseigner le mensonge. Un mensonge connu est chaud comme une étreinte amoureuse, une idée nouvelle doit d'abord vous approcher; ce qui est étranger fait encore plus peur qu'une dépression.

C'est à l'issue de la dépression, quand nous serons fatigués, qu'une idée nouvelle pourra vous épauler. Le G7 du 10 Octobre 2008 ne parle toujours pas d'instaurer un nouveau système international de régulation. Si. On fait semblant, une bible invisible entre les mains qui place l'Homme-victime, dans son intimité et dans sa grégarité, loin au-dessus de l'événement, en vous disant que "personne ne comprend plus rien". Il est fabuleux de voir au travers de ce "personne n'y comprends plus rien" que certains manipulateurs vous font croire que vous êtes élevé à un "nous" (en grec, le "nous" est un principe organisateur de l’univers) ou à un pneuma (en grec, le "pneuma" est le vent, le souffle, peut-être l'esprit), et que la crise est un combat de deux pneumas, et que vous allez rester, vous aussi, là, toujours assis, ou toujours debout, sans vous écrouler, comme la plastique en résine des "Deux touristes" de Duane Hanson! Duane Hanson
Celui qui dit "personne ne comprends plus rien" se fait croire à sa liberté de distinction, donc de vie. Mais la cause de la C R I S E n'est toujours pas définie, distinguée, mise en mots, donc tout Plan de régulation, toute Refondation du capitalisme, tout nouveau système monétaire international sera comme une Loi sans son Décret d'application. Légiférer, avec tous ses stades passant du gentleman agreement à une Loi internationale déclinée dans chaque État avec sa "Boîte à outils", n'est pas encore diriger. Ce qui dirige est toujours conduit par l'incapacité de dépasser Engels, pour lequel "La force de L'État, est la peur que les individus en ont".

La Citoyenneté n'est pas pour demain et l'objectif cardinal de l'État est de garder de l'Information pour régir, de manière libre et non-faussée. Cette naïveté autocratique de l'État est bienvenue et dictée par la naïveté d'esclave, ou d'enfant pré-battu ou à battre, du citoyen qui se bâtit toute son existence dans l'attente d'une fessée magistrale méritable que l'État lui administra pour le punir de sa faute. Tant que l'État sera pour le citoyen le "lender of last resort", le citoyen ne fera pas non plus l'effort de voir autre chose en l'État que la vache à lait protectrice qui reviendra toujours, au moins avec une mamelle, en période de défaillance systémique. ("Systémique" est à la mode depuis le G7 de Washington du 10 X 2008, je l'utilise sur mon site depuis qu'il existe). La "citoyenneté", d'aujourd'hui, est la volonté de s'associer a posteriori en un État, et de ne pas s'y associer dans la catastrophe où le citoyen coule, même en tant qu'individu. Oui, je vous invite à lire mon avis sur Jean Monnet qui abhorrait l'État, comme Père-fondateur de l'Europe. Le consensus de Washington a remplacé le Welfare State, l'État Providence, par une vache qui donne son lait en dernier ressort, au riche spéculateur qui a détruit l'État en le déshabillant de ses services publics. Depuis la 1ère Chute du Mur de Berlin, celle d'octobre 1989, l'homme s'est cru libre et non faussé et n'a regardé l'autre que comme un emmerdeur qui vous pique votre part de votre retraite dans un système par répartition. Depuis la 1ère Chute du Mur de Berlin, l'État ne devait survivre que comme le garant financier de votre retraite que vous avez capitalisée. Tout le chemin qui mène de la naissance à la mort n'avait plus que comme seul aboutissement ce godet de la retraite capitalisée. L'objectif de l'Homme n'a plus qu'été de dissoudre l'État qui était toujours pour lui Le Mur érigé contre lui.

Le citoyen de demain devra se voir et se vivre a priori dans une entité d'État planétaire et de service singulier. L'altérité a disparu depuis octobre 1989. Les Verts parviennent à repeindre l'altérité, parce qu'ils nous ont expliqué que l'Homme est l'invité de la vache qui est dans le pré. Si l'individu a excellé depuis octobre 1989 dans la dissolution de l'Homme, c'est parce qu'il ne voyait l'altérité que comme une créance toxique, que l'État devait racheter (par la privatisation, on prive) pour la mettre dans sa bad bank et la faire disparaître lui-même. Si l'altérité n'était plus qu'une valeur toxique (j'adore le pléonasme), c'est que le matérialisme athée des gauches avait démoli l'altérité devant et derrière le Mur (The Wall: "is any body here?"). Pour les gauches, l'autre n'était plus un Homme, mais un ouvrier, un agriculteur, un employé, un ingénieur. L'Homme pour l'Homme tout autant existentialiste qu'épris d'un hédonisme cosmique ne pouvait pas être le mode de pensée du libéral comme du socialiste. Il nous reste a voir si la 2ème Chute du Mur de Berlin, celle du 15 septembre avec la faillite libre et non faussée de la Lehman Brothers, n'a pas enseveli les hommes sur les gravats de la 1ère Chute du Mur de Berlin. Je connais le mal, je crois au bien. Celui de l'Homme.

Il est évident que l'intervention de l'État devra se faire autrement que par 4 heures de colle données au patron ayant joui du golden hello, du golden parachute, des stock-options et de la retraite chapô, tout en ayant conduit à la ruine l'entreprise, ou le pays, qu'il dirigeait. L'idéologie du consensus de Washington fait toujours partie de la table des dirigeants et de la Commission de Bruxelles. Le problème avec Bruxelles est que l'on ne peut pas évacuer 50 ans de Directives européennes et encore moins le Traité de Lisbonne, le Traité européen simplifié (TSE) qui consacre toute sa vision du monde dans tous les alinéas relatifs aux "ajustements structurels et à la concurrence libre et non faussée"... Les USA sont pragmatiques et bazardent leurs fondamentaux quand tout est cassé, l’Europe a son Traité de Lisbonne (TSE) et ses Directives, l’Europe est une tortue sans pattes. Le Consensus de Washington est en Europe une réalité de plus de 50 ans, et son idéologie remonte aux Pères-Fondateurs de l'Europe. Je suis un NON européen pro-européen. Peut-être je serais compris à présent. En tous cas, celui de droite qui me traite encore de "gauchiste" aura mon poing dans la gueule, et celui d'extrême-gauche qui me traite de con, aussi. Quant au PS, il bavarde en rond, pour savoir s'il n'eût jamais pu être possible qu'il eût pu avoir existé.

Il faudra admettre à Bruxelles comme Stiglitz, que la "concurrence libre et non faussée" n'existe pas et que "l'Information parfaite" n'existe pas, et que les marchés ne parviennent pas à se réguler d'eux-mêmes.

Le mensonge est le moteur de la déviation de l'information qui n'a pas vocation, par essence, à être parfaite. Souvenez-vous des faillites en 2002 du fonds de pension Enron, et de Worldcom, des agences de notations Merill Lynch, mais aussi de Mobilcom, de Xerox, mais aussi en Europe de Parmalat en Italie, de Kirsch en Allemagne. Aux USA l'audit d'entreprise n'est pas indépendant et leurs analyses étaient (et sont toujours en 2008) établies pour faire plaisir à leur donneurs d'ordre (Cabinet d'audits comme: Accenture, Arthur Andersen, Arthur D. Little, Bain & Company, BearingPoint, Booz Allen Hamilton, Boston Consulting Group, Deloitte & Touch, Gartner. Ou encore Ernst & Young, Grant Thornton International, KPMG, PricewaterhouseCoopers, ou encore American Express, Aon Corporation, Berkshire Hathaway, Fannie Mae, Freddie Mac, Federal Home Loan Mortgage Corporation, Federal National Mortgage Association, Fidelity Investments, Fitch Ratings, J.C. Flowers & Co, Legg Mason, MasterCard, Moody's, New York Financial Press, Standard & Poor's, Synovus, T. Rowe Price, TIAA-CREF, The Blackstone Group, VISA International Service Association, Vulcan Ventures, Western Union en n'oubliant pas les Grands groupes économiques, industriels et financiers).

Les analyses des cabinets d'audit et de des agences de notations sont l'Information, celle nécessaire pour les recommandations d'achat et de vente en bourse. Les cabinets d'audit comme Andersen, étaient juge et partie, et avait trempé dans la manipulation des bilans comptables pour pousser à la hausse le cours des actions de ces sociétés, et la bulle boursière avait éclaté et des centaines de milliers de retraités avaient tout perdu et des empires économiques s'étaient écroulés. Ces entreprises étaient artificiellement (frauduleusement... suites aux fausses informations) surcôtées en bourse. En 2002 nous parlions déjà de la débâcle, de la débâcle Enron et les acteurs étaient les mêmes, la J.P. Morgan Chase, la Citigroup, Pricewaters-House-Cooper... On parlait du syndrome Enron, de la Enronitis.

Par exemple, pendant les 5 années précédant la crise Enron et le krach boursier qui avait suivi en 2002, la J.P. Morgan Chase avait annoncé une croissance annuelle de 31,3%, soit un total de 156,5%. Toutes ses fusions-acquisitions devaient "lever des synergies" et le fait d'en parler suffisait à faire monter le cours des actions des filiales et des groupes et d'embellir leurs bilans consolidés. Cette croissance n'était due qu'à l'optique des chiffres et aux diverses acquisitions de filiales surcotées en bourse. Après le "dégraissage", le "nettoyage par le marché", J.P. Morgan Chase ne valait plus que 5% de croissance pour toute cette période de référence de 5 ans.

6 ans après, en 2007/2008, la surcotation est aussi la source de la crise des subprimes, comme la falsification des informations et des bilans aussi. Les grands groupes se sont aussi rachetés entre eux des filiales totalement surcotées qui ne valaient en fait qu'une partie infime du prix payé, ou rien du tout. On scandait de partout, en 2002 et 2003 avec grande émotion, après le krach boursier qu'il "fallait un retour à des règles saines, à un Bretton-Woods pour éviter l'effet levier et l'effet domino qui entrainent dans la chute toutes les banques et leurs filiales (à l'époque surtout les banques d'épargne et de dépôt). Aucune leçon n'avait été tirée, la Fed' était intervenue en rachetant (effaçant), comme avec le Plan Paulson, les créances toxiques, puis en se refinançant sur le marché financier international en vendant pour plus d'un billion de $ de Bons du Trésor pour couvrir son déficit (le 1er "prix" du Plan Paulson s'élève à... un billion de $ en réalité). Ce Plan Paulson est un Plan d'amnistie pour les escrocs. Tout ceci parce que des acteurs escrocs avaient masqué les informations, truqués les bilans, détruit les preuves comptables. A l'époque on ne parlait pas "de crise du capitalisme qui ne doit être qu'une crise d'acteurs défaillants qui n'ont pas joué le jeu de l'économie de marché", on ne disait pas de "l'économie réelle" par pudeur de ne pas utiliser les mots "économie virtuelle". On disait que les jeux d'écriture opérés par ces grands fonds de pensions ou ces acteurs économiques "faisaient partie de la nouvelle tendance de la tertiairisation de l'économie". Par là on parlait des activités croissantes du management financier qui supplantait le management d'entrepreneur, du management des share-holders (détenteurs de parts) à la place du management des stake-holders (détenteurs de tâches). En 2002 il était déjà question de soigner de ses maux la Corporate Governance, la Direction d'Entreprise dont les accessoires du salaires étaient gonflés par les stock-options, les golden hello, les golden parachute et les retraites chapô. Les Démocrates du Congrès US ont réclamé, en donnant leur accord au Plan Paulson de détournement de fonds, que la justice s'appliquera à l'encontre de ce patronat. Madame Laurence Parisot, patrone du Medef, l'a aussi juré promis, "les salaires des patrons seront surveillés et toute dérive sera punie". C'est simple, le salaire de ces patrons gonfle, quand l'action en bourse gonfle, et quand le Conseil d'Administration les "licencie".

Il faudra admettre que l'information ne peut être qu'asymétrique, inégale, répartie de manière non homogène, et peu sûre et que le jeu d'interactions en économie ne peut fonctionner sans frictions et en étant parfaitement efficient. Il faudra donc admettre que l'Europe intervienne avec une politique homogène et commune en fiscalité, en matière budgétaire, en matière de politique industrielle, etc... (ce qui n'est pas le cas avec le Plan de Sauvetage européen et avec sa Boîte à Outils). L'Information n'a plus rien à voir avec les fondamentaux de l'entreprise et ses compétences sur le marché dans ses champs d'activité.

Il est un devoir de dépasser maintenant Stiglitz, l'angélique, et il faut admettre que le mensonge, la supercherie, l'escroquerie, le shorting, le bad ranking sont les éléments constituants de l'information, peut-être les éléments les plus essentiels, en ce monde qui prouve depuis 20 ans que l'économie virtuelle soumet à elle-même l'économie réelle, par les manœuvres dolosives, d'escroqueries et de vol des spéculations financières du genre des subprimes, mais aussi des systèmes des hedge-fonds dont l'objectif est le dégagement dans le court terme de la marge opérationnelle la plus importante dans la valse des rachats-rejets des entreprises.

Il faudra aussi dépasser l'économiste indo-américain Jagdish Bhagwati qui voit avec justesse la "croissance appauvrissante" pour les PED et les Pays ACP qui se sont soumis dans la valse tarentelle à l'ouverture commerciale de la globalisation.

L'appauvrissement des PED et des Pays ACP avait un petit peu ému au printemps 2008 les consommateurs européens quand ils se sont apperçus que leur birscher-müsli matinal de chez Kellogs ou Frolics coûtait plus cher à cause de l'augmentation du prix des céréales. Comme alter-amoureux je travaille sur mon site cette thématique des APE, des Accords sur les ADPIC, des ADPIC+, de l'AGCS+, de la biodiversité et de la sécurité alimentaire...

Jagdish_Bhagwati.jpgJagdish Natwarlal Bhagwati (né en 1934), économiste indo-américain et contributeur majeur aux nouvelles théories du commerce international depuis les années 1950, s'est intéressé aux questions de développement. Il enseigne à l'université de Columbia et publie sur le libre-échange. Il a mis notamment en exergue la notion de "croissance appauvrissante" comme fruit de la dégradation des termes de l'échange. La croissance appauvrissante correspond à une diminution du pouvoir d'achat dont dispose un pays grâce à ses exportations. En conséquence, ce pays devra exporter plus pour pouvoir importer autant qu'auparavant. En cela il y a "croissance appauvrissante"; un pays épuise plus de ressources pour importer autant car selon l'effet de cliquet, les importations d'un pays ne peuvent sensiblement pas diminuer.

Il faut dépasser Jagdish Bhagwati et appliquer ses thèses aux pays "riches" qui procèdent aussi à une croissance appauvrissante pour une tranche de plus en plus grande de leur population interne. La croissance appauvrissante des pays "riches" se base tout autant sur une appauvrisation des pays "faibles" (PED et Pays ACP) en situation d'échange commercial avec eux (autrefois, on disait paupérisation, je sais, je sais). Le dégagement de la marge s'opère en externe et en interne de chaque pays industrialisé arrivé à un stade d'économie de renouvellement. Si elle peut s'opérer en interne c'est que l'information n'est pas simplement imparfaite, comme le ressent Stiglitz, mais aussi que cette information est manipulée, déformée, intégrée dans un système de paradigmes qui fausse la réalité. La globalisation a été présentée comme le cadeau de la démocratie et du bien-être que l'on se doit d'apporter aux peuples et aux pays, les délocalisations étaient devenues et comprises comme le bonheur nécessaire et messianique.

A ce jour, le mardi 7 X 2008, 26.000 Milliards de $ (26 billions) "d'actifs", ou de "positions négatives", ou de "créances toxiques", ou de "crédits irrécouvrables" ont été détruits depuis 12 mois et ne seront plus jamais reconstitués. Nous avons la plus grande crise financière de tous les temps, 29 est un petit-déjeuner sur l'herbe, en comparaison. Le PIB de la Zone Euro s'élève à 12 billions de $. Les pertes sont de 7 billions pour les USA, 1,7 billions pour GB, 1,7 billion pour la Chine, 1,3 billion pour la France, 1 billion pour l'Allemagne, 800 milliards pour le Brésil et de même pour le Canada, 8,7 billions pour le reste du monde.

Je pense aussi que le $ comme monnaie internationale a fait son temps. Depuis la guerre du Golfe 1 et 2 déjà, les pays producteurs menacent de ne plus se référencer au $. C'était le cas dès le 6 juin 2006 pour l'Iran. Ceci explique aussi l'intérêt de plus en plus pressant de faire la guerre à l'Iran. Le régime iranien de dictature islamiste n'a rien à voir avec cette question, le casus-belli est du côté américain et Israélien. Mais cette fois-ci les USA ont perdu les crédibilités militaire, économique, financière et industrielle. Ce sera flashy, CNN sera là pour diffuser de l'Information. Le "dégât collatéral" ne sera toujours qu'un dégât collatéral. Dans la cuvette des WC, il faut aussi être un artiste pour ne pas lécher les bords; c'est humain. Et maintenant que la dalle plasma a remplacé la "Couseuse au Récamier" en canevas qui risque depuis des siècles de se planter l'aiguille dans les doigts... ce sera réconfortant.

Dans ces temps de révolution systémique, nous avons un ripage de langage qui vous offre une sémantique croustillante. "Non, ce n'est pas la crise du capitalisme, c'est juste que toutes les banques de la planète n'ont pas respecté l'économie de marché." La bavard retord invétéré, Alain Mink, écrit partout "que c'est la faute à l'Allemagne" (la France n'a jamais fait son devoir de mémoire), si l'Europe n'a pas de position commune. En Allemagne on écrit partout que personne ne veut "un retour à la RDA" en parlant des interventions d'État et des nationalisations des banques faillitaires, tout ceci pour dire que l'État doit poursuivre son désengagement généralisé de tous les services publics. N'est-ce pas, les privatisations des caisses de retraites et de santé ont donc déjà été promises au secteur marchand, on ne peut s'arrêter maintenant, the show must go on. C'est pourquoi, les Plans de Sauvetage accompagnés des Plans de Soutien des "Industries clefs" ne sont qu'une approche nouvelle de la perfection du marché qui conduit à la croissance appauvrissante. Ces industries clefs, qui font du management financier, qui délocalisent, qui visent des marges opérationnelles dictées par les Hedge-Fonds et par cette "tertiairisation du management" citée plus haut sont les acteurs de la croissance appauvrissante.

Je pense que le prochain Prix Nobel d'Economie devra combiner et intégrer en les dépassant les enseignements de Stiglitz, de l'information imparfaite nécessitant une intervention de l'État, et les enseignements de Bhagwati de la croissance appauvrissante. Les États devront créer des système d'information totalement indépendants des influenceurs, des médiateurs du monde de la finance. Le rôle actuel des médias et d'asséner pendant des décennies des mensonges, pour qu'ils finissent par être perçus comme des vérités. Les paradigmes, les filtres, les canevas.

A cette synthèse supérieure, il faudra intégrer le fait que cette information imparfaite est montée en exercice de style du mensonge et de la désinformation et de l'intoxication, ce qui nécessite une intervention de l'État.

Il faudra ensuite admettre que si les pays riches font subir une croissance appauvrissante pour les pays "faibles", une intervention de l'État est nécessaire. A ce constat humaniste, il faudra comprendre que les Pays riches s'infligent à eux-mêmes une croissance appauvrissante pour une couche de plus en plus importante de leur propre population, et qu'une intervention de l'État est une nécessité. Vous ne trouverez pas encore sur le web une telle combinaison de pensées. Vous comprenez donc mon jugement extrêmement critique des Plans de Sauvetage US-EU avec leurs Boîtes à Outils et des Plans de nationalisation et de soutiens de l'industrie clefs qui ne sont que le nouveau ferment de la prochaine crise systémique de bulle systémique. De telles combinaisons de pensée sont miennes, elles n'ont rien de génial, mais nos influenceurs et nos médiateurs, encore moins les gauches de France, le PS et sa Motion C ne sont capables de procéder à une telle synthèse de constats.

You Tube: Financial Crisis Simplified

Je pense même qu'il faudrait peut-être réfléchir à l'enseignement du Prix Nobel de Physique, Pierre Gilles de Gennes qui a étudié les "éléments sales" dans la physique de la matière condensée dans ses transitions entre les phases, les défauts, les fluctuations de l'ordre et les réarrangements sous l'effet des contraintes extérieures. Les transitions vers la super-fluidité, la supraconductivité, la polymérisation, la dynamique des chaines polymériques, les mouillages, les démouillages, les séchages, les découplages entre les chaines polymériques, les distances entre celles-ci, l'aptitude des chaînes connectrices à se pénétrer et à inter-agir... Je suis sûr qu'il y a une modélisation à faire que les économistes n'ont pas encore abordée. Mais avant tout il faudra de nouveau développer en l'Homme son aptitude à une évaluation qualitative. L'Homme est malheureusement depuis 20 ans une volatilité éthérée qui n'a plus droit à sa consistance, ou qui n'en a plus. L'économie virtuelle a assujetti à elle l'économie réelle et ses actants. L'actant volatile a ceci de génial qu'il n'a plus besoin de se sublimer en une absence. L'actant volatile est dénué d'esprit critique politique, il bouffe, il suce, il craint pour sa retraite et se tait. L'actant volatile est le soumis sui-generis qui incorpore l'esclave et le maître qui le prend en joue. L'actant volatile, tout en étant une polymérisation esclave-maître est une entité volatile qui s'agite conformément aux flux qui le commandent. C'est tout pour ce soir.

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Note de bas de page, Explication succincte de la Crise des subprime:

Aux USA, les foyers qui ont construit des maisons et les banques d'investissement étaient devenus des joueurs au lotto. Ils ont trop cherché et couru le risque dans ce sport vidéo du "capital risque" qui devait faire passer tous les autres acteurs de l'économie, qui ne le pratiquaient pas, pour des arriérés. Le problème était que tout le monde, la femme de ménage, le chauffeur de taxi, devait acheter à crédit une maison même sans apport personnel et que les banques l'avait financée à 100%. L'emprunteur du crédit n'était redevable que sur le prix de la maison, et pas comme Europe, aussi sur ses autres biens et sur son salaire. Celui qui achetait une maison à crédit, ne pouvait que être gagnant. Ceci avait libéré une propension à la prise de risque totalement déconnectée de la réalité économique de chaque foyer (devenu le premier maillon spéculateur) et avait déclenché une sur-liquidité pour payer des maisons et pour consommer d'autres biens à crédit, dont les crédits prenaient comme garantie la même maison dont la valeur devait indéfiniment augmenter. Les banques, elles-aussi n'agissaient plus que dans le seul esprit de tirer un maximum du capital risque, sans avoir la moindre des couvertures en fonds propres et même en s'endettant aussi énormément. Les banque avaient alors revendus les créances en des produits dérivés, qui sont de pures merveilles d'invention créatives de nouveaux produits financiers, des titrisations destinées uniquement à la spéculation sans se reposer sur la moindre des économies réelles. Puis les banques avaient vendu et racheté des paquets de ces titres et créances, les avaient transformés en d'autres paquets de titres en inventant d'autres nouveaux produits financiers à "haute" valeur spéculative, pour les revendre en externalisant à chaque fois le risque sur le dernier acheteur, en tous cas sur d'autres. C'est le principe des lettres pyramidales. Pour une explication plus longue vous pouvez me relire mon artcile du 11 avril 2008 sur "Économie de bulles, Crises systémiques" Nous savons tous que l'Irlande, mais aussi l'Espagne ont pratiqué le saut de l'immobilier sans filet. La France est donc bien entourée.

4. octobre 2008

Interventionisme, nationalisations, Plan Paulson, scandales financiers et bancaires, Crise des Subprimes




Le rêve américain est enfin mort,
mettons-nous à travailler maintenant.


Le modèle américain est enfin mort,
mettons-nous à créer une société européenne maintenant.


Le Secrétaire fédéral américain au Trésor, Henry Paulson, vient de nationaliser les Organismes de Refinancement hypothécaire cotés en bourse, Freddie Mac et Fannie Mae (50% des prêts immobiliers des USA), qui sont en faillite, ce qui est une violation des accords de l'OMC. Ce renflouement de sociétés privées par un État est le plus grand de toute l'histoire qui n'a jamais eu lieu. Ces deux entreprises représentaient presque 6000 milliards de $. L'année dernière la faillitaire Bear Stearns avait été renflouée avec l'argent public aux USA et la Northern Rock, 5ième banque anglaise, avait été nationalisée en Grande-Bretagne. 11 banques ont déjà fait faillite aux USA. Aujourd'hui, 10 septembre c'est au tour de Investmentbank Lehman Brothers de devoir se mettre sous la protection de Chapter 11, c'est à dire de déposer son bilan. La Fed' ne parvenant pas à trouver un repreneur pour Lehman Brothers, la 3ième banque d'investissement des USA, achète depuis hier en masse les titres douteux que cette banque avait émis. Une fois de plus, le contribuable paye pour tous ces capitalistes de la vieille époque qui ont voulu s'enrichir sans travailler. L'irresponsabilité et les manœuvres déprédatrices de rapt sur les moyens productifs sont donc a partager entre l'État et ce genre de managers financiers et d'investisseurs hystériques.

1] Moritat - Implosion du système financier et économique américain.
2] Le Plan Paulson Bush Bernanke - Le plus grand et le plus cher Plan de Sauvetage boursier de tous les temps.
Plan de nettoyage des bilans des banques et de disparition des dettes
3] Réflexions sur la violation américaine des clauses intégristes de l'OMC.
Les prémices d'un nouveau Bretton-Woods?
4] Historique de la nationalisation de la Freddie Mac et de la Fannie Mae.
""Socialiser"...
5] Robert Solow, la synthèse néo-keynesienne et les dettes budgétaires saines de relance.
6] Lutte des classes à l'allemande.
7] Économie comportementaliste, entreprenance, croissance qualitative, normes ISO dans la gouvernance politique.
8] Mendicité du mort américain rejetée par l'Allemagne et l'Europe.
Basel II, l'appareil cadre limitant les activités à risque des banques.
9] Mendicité de l'escroc américain auprès du FMI.
10] La banque du Sud
L'Amérique latine, plus courageuse que l'Europe
11] Écroulement des banques "most leveraged" en Europe - De Fukuyama à Paulson
Les États-Membres européens cassent un à un le dogme de la libre circulation et de l'auto-régulation des marchés.
Supercherie de la BCE, de l'Euro-Groupe, de la Zone Euro
12] Le chantage impérialiste de la Chine, premier créancier des USA, le Cow-Boy de Papier(s toxiques)

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  • 1] Moritat - Implosion du système financier et économique américain
(ce §1 évolue au jour le jour et de faillites en faillites. J'ai écrit la majorité de ce post vers le 5 IX 08, à l'époque plein d'idées exprimées ici ne l'étaient pas dans les médias généralistes ou spécialisés)
Dans cette crise systémique de l'économie de bulle ce sont les dérivés de crédits qui ont fait effondrer les USA. Un pays aussi irresponsable se permet de faire la police et la guerre en Irak, en Afghanistan, etc. Le terrorisme économique des USA est élevé en idéologie intégriste du tout laisser-faire, de la libre circulation de tout et de n'importe quoi, de l'autorégulation des marchés. Les dégâts du comportement économicide du pays et du peuple américain sont bien plus dévastateurs que ceux de fanatiques intégristes religieux.

Aux dernières nouvelles du lundi 15 IX 2008, la Fed' laisse tomber cette banque d'investissement Lehman Brothers. A présent la vraie corrida va commencer. La plus grande assurance du monde, AIG est sur les genoux en ayant perdu 87% de sa valeur en 3 jours, et la très sérieuse et réputée mais menacée de faillite, la banque d'investissement Merill Lynch se jette dans les bras de sa rivale, la Bank of Amerika pour 50 Milliards de $, soit la moitié de sa valeur d'il y a un an. C'est toujours une recapitalisation que n'aura pas à payer le contribuable. Oui? Vous croyez? Oh, mais la Lehman Brothers faillitaire est à présent placée sous la protection de Chapter 11 et les créanciers ne pourront pas faire valoir leurs créances qui s'élèvent à 613 milliards de $, soit le PIB de la Norvège et du Portugal réunis. La Fed' se déclare prête à aider momentanément ces créanciers: 56 banques ayant prêté à Lehman Brothers ont demandé un crédit à court terme à la Fed' pour faire face à leur pertes qu'elles ont subies.

Aux dernières nouvelles de mardi 16 IX 2008, le gouvernement américain a décidé de soutenir financièrement AIG qui avait accumulé 20 milliards de pertes. La Fed' lui accorde un méga-crédit de 85 milliards de $ qui va courir sur deux ans, toute la valeur de ce groupe en constitue la garantie. Le Secrétaire d'État américain au Trésor, Henry Paulson, et le Congrès américain sont derrière ce crédit qu'il soutiennent. Le gouvernement américain prend 80% du contrôle du groupe AIG. En bon français nous appelons ceci une nationalisation. Souvenez-vous comme ce mot était connoté depuis des décennies comme issu de l' "économie planifiée" à la mode des régimes dits communistes. Il est dramatique que nos régimes capitalistes ne mettent en régime nationalisé que les pertes, les banqueroutes issues de la spéculation financière rapace et économicide et qu'ils poursuivent à mettre dans le domaine marchand les services publics, par exemple, au nom de la libre circulation des marchandises et des services et des capitaux et des travailleurs qu'ils prennent pour le salut éternel et durable des économies "modernes, réformatrices, ouvertes sur le monde, sur les échanges et qui donnent la dignité au travailleur qui reçoit son argent à la juste hauteur de son travail...".

AIG avait ouvert il y a moins d'un an son capital à hauteur de 20 milliards de $ qui sont partis en fumée. AIG couvre toutes les formes d'assurance mais est aussi sévèrement impliqué dans la crise des subprimes en étant administrateur de bien et en ayant ramifié ses activités à très haut risque comme les banques d'investissement. En premier lieu le gouvernement avait essayé de lancer une action concertée entre les banques et des assurances, mais elles avaient toute décliné cette invitation. Il est évident qu'une faillite de cette ampleur n'est pas supportable par les marchés financiers et les économies américaine et mondiales. Mais vous voyez, le principe de l'OMC selon lequel un soutien financier de l'État d'une entreprise privée est interdit, est démantelé par leurs auteurs eux-même. L'OMC est donc d'émanation américaine et aurait dû servir leurs intérêts et leur vision du monde. Cette crise aura ceci de bon, que l'Europe, si elle décide d'accéder à sa maturité politique, économique et budgétaire unifiée, peut de nouveau prendre ses distances face à ce paradigme étouffant de l'OMC et du modèle néo-libéral que tous nos influenceurs et tous nos partis nous ont présenté comme le modèle cardinal à suivre des bienfaits universels de la globalisation. Selon ce mainstream, il est devenu arriéré et réactionnaire de parler d'État Providence, de Welfare State, de Wohlfartsstaat et le monde ouvrier, des salariés, des employés l'a cru, asséné par les slogans des politiciens tout autant de "gauche", aidés ou poussés de leur bras droit, les médias.

Des décisions si antagonistes du gouvernement américain entre le lundi 15 IX et le mardi 16 IX laissent voir son profond désarroi et sa peur panique qui n'aboutit plus dans une gestion cohérente de la crise des subprimes et de tout le mode de fonctionnement des États-Unis. Tous ces milliards de crédits octroyés par la Fed' ou tous ces milliards d'aides directes sans contre-partie sont des milliards qui ne sont pas investis dans l'économie réelle pour financer des projets industriels de croissance et de stabilité, et la dette du budget américain, qui est déjà abyssale, se creuse de manière multipliée, décuplée, centuplée. Le modèle américain, adulé par le président français, NS, et par son club privé qu'est l'UMP, n'est qu'une insulte faite à la planète entière, un modèle de dilapidation des biens et du capital social des entreprises, des biens des ménages déposés sous forme d'épargne et de placements, des biens de la nation et du pays. Ce running on empty a définitivement démontré la faillite inéluctable vers laquelle il nous entraîne. Mais en France, le président bling-bling continue à faire son jogging avec le T-Shirt et le pictogramme NYPD pour organiser sa réal-politique, celle de transférer dans son club les savoirs, les richesses et les pouvoirs.

Aux dernières nouvelles du mercredi 17 IX 2008 à 9h du matin, le plus grand organisme de prêt immobilier britannique, la Halifax Bank of Scotland (HBOS), est en situation de faillite. Le frère américain du modèle néo-libéral, le Royaume-Uni, a toujours brillé par sa gémellité américaine et avait nationalisé il y a un an la Northern Rock. Le Royaume-Uni, qui se sert à sa guise dans les accords de la Communauté Européenne en se préservant avec un vaste écran d'opting-out, n'a qu'à bien se tenir maintenant.

Une telle situation, un tel cadre de l'omnipotente liberté du tout laisser-faire et de la foi en l'autorégulation infaillible des marchés n'ont jamais existé en Europe continentale. La folie furieuse de dérégularisation qui a pris de plein fouet les USA après la Chute du Mur de Berlin, les a conduits à séparer les banques d'investissement des banques généraliste et d'affaire. Aux USA, les banques d'investissement ne sont soumises à aucun contrôle à la différence des banques d'affaires. De plus, toutes ces banques d'investissement étaient indépendantes, c'est à dire sans qu'elles ne fassent reposer leurs activités sur les banques généralistes d'affaire et de dépôts. Cette indépendance fera aussi partie du passé avec les mesures de régulation accompagnant le Plan Paulson appelé „Troubled Asset Relief Program“ (TARP).

Dans une banque d'affaire l'activité commerciale conduit à acheter de l'argent par les dépôts et à vendre de l'argent avec des crédits. L'activité financière d'une banque d'investissement la conduit à ne pas avoir d'argent mais à diriger vers elle de l'argent. Les positions négatives des banques d'investissement, les dettes, y sont transformées en avantage parce que la vente de ces dettes produit de l'argent. Mais pour réaliser des profits il faut constamment manipuler et créer par titrisation (voir dans mon site) des activités et des produits financiers nouveaux dérivés des crédits comme un moulin qui a constamment besoin de grains. C'est pourquoi la législation américaine n'avait pas assimilé les banques d'investissement à des banques d'affaire et ne les avaient pas soumises à l'obligation de constituer des fonds propres de garantie et de réserve, ni aux contrôles pour les activités boursières. De plus le Gouvernement avait rejeté pour les USA l'obligation de créer des fonds propres décidée par la conférence internationale pour un nouveau système comptable dans l'économie globalisée qui a abouti au système comptable IRFS dans Basel II. Dans ce système pyramidal, copié sur les lettres en cascade, arrive un moment où les dettes doivent être recouvrées. Sous Reagan l'énorme déficit budgétaire des USA avait aussi été brillamment revendue en millions de petits morceaux, en titres, eux-même vendus et revendus. L'intérêt de ce système est que ces titres accélèrent leur circulation pour générer de l'argent sous forme de profit. Ce système de vente de prêts hypothécaires n'a jamais existé en Europe, mais les banques européenne comme la Société Générale en France, la Northern Rock en Angleterre, la Halifax Bank of Scotland en Écosse, la IKB en Allemagne ont acheté des positions dans ces banques américaines d'investissement et dans ces instituts financiers comme l'Assurance AIG qui avaient aussi des activités de banques d'investissement. Ces banques européennes sont en faillite ou ont été nationalisées par les gouvernements respectifs.

Après 1999, quasiment toutes les obligations relatives aux instituts financiers furent éliminées comme expliqué ci-dessus. Wall Street devint une mine d'or. La fin de la bulle de l'Internet avait alors parue comme un revers temporaire. Les activités s'étaient alors très rapidement reportées sur la revente lucrative des crédits et sur la spéculation à crédit. La voracité envers des profits croissants avait rendu aveugle face aux risques qui croissaient en même temps. On n'échangeait plus des biens et des services contre de l'argent, mais de l'argent contre de l'argent.

Des 5 banques américaines d'investissements il ne reste aujourd'hui plus que la Goldman Sachs et la Morgan Stanley; la Bear Stearns, la Merill Lynch et la Lehman Brothers viennent d'être éliminées, ces deux dernières en deux jours. Les banques d'investissement comme les hedge-fonds ne sont soumis à aucun contrôle des autorités gouvernementales à la différence des banque de dépôts. Il reste encore 1000 milliards "d'actifs toxiques" à déprécier, ces actifs toxiques comme les subprimes. Dès le début de la crise des subprimes ce chiffre court et est à chaque fois contesté, et de mois en mois des pans entiers de l'économie (non réelle) des USA mais aussi dans le monde s'effondrent. A présent nous voyons que le secteur des assurances est gravement menacé et vacille déjà avec AIG, la plus grande assurance du monde, qui comme toutes les assurances américaines avait assuré les titres (subprimes) et les prêts hypothécaires irrécouvrables contractés par les particuliers dont la solvabilité n'était plus contrôlée par les organismes de crédits. Un marché de 62.000 milliards de $ est remis en cause, car il est au tour de ces assurances de payer pour les risques encourus. Le cataclysme va-t-il être évité? En français on parle de "correction du marché", en allemand de Wertberichtigung, de correction de la valeur. Je ne peux que rigoler, si ce management financier s'est assassiné lui-même, mais l'économie réelle s'effondre avec lui et les millions de petites-gens, salariées et employées vont perdre leur emploi, être mis en chômage technique, être contraint à un flex-time tellement porté aux nues dans ces cieux anglais et américains comme le modèle de l'employabilité des masses qui leur apporte la "dignité par le travail", une, deux, sept heures de travail par semaine. Après ces corrections du marché et l'introduction de règles comportementalistes nouvelles pour les acteurs du marché et de l'économie, la croissance durable de l'économie pour les peuples ne va pas être amenée par la gauche, mais par... la droite... après un krach généralisé. La gauche claudiquera loin par derrière et feindra de l'avoir dit et de nous avoir prévenu. Et les possédants se referont une santé, sur le dos des petites gens et des États qui épongeront les dettes et les pertes et les faillites de tous ces spéculateurs déprédateurs, en privatisant toujours et encore les bénéfices et en nationalisant les pertes. Comment ne pas être révolté? Et en attendant, les petites gens, évincés du monde du travail, réduiront d'autant leur cotisations et leurs droits à la retraite pour laquelle, comme un voleur, les États reculeront l'âge pour y accéder, en sachant que, comme en France seulement 38% des salariés atteignent effectivement cet âge légal, le reste étant licencié avant. Les trois agences mondiales de notation des valeurs boursières, Moody's, Standard & Poor's et Fitch ont déclassé AIG en Aa3, A-Minus et AA-Minus en annonçant le déclassement imminent en Junk-Bond, ce qui se traduit à peu près par "valeur-poubelle". J'adore le langage fleuri du capitalisme financier.

Aux dernières nouvelles du mercredi 17 IX 2008 à 22h 05, sur les deux dernières banques d'investissement qui n'ont pas encore fait faillite, la Morgan Stanley est en situation très difficile. Par son influence et sa taille, c'est la seconde banque d'investissement après la Goldman Sachs. La Morgan Stanley passe déjà pour être la prochaine candidate à un rachat ou une absorption. Elle a perdu plus de 60% de sa valeur en deux jours. Ce serait drôle que les chinois la rachètent, pour changer un peu. La Goldman Sachs est entrain de dévisser ce soir. Il ne faut plus se voiler la face, tout le système bancaire américain est entrain de s'effondrer cette semaine du 15 septembre 2008, et avec lui le système américain des assurances avec la AIG. On parle aussi à présent des systèmes de Hedge Fonds qui commence à vaciller.

Aux dernières nouvelles du jeudi 18 IX 2008, le ministère des finances américain émet des Bons du Trésor, non plus pour financer le budget de l'État mais pour fournir de l'argent frais à la banque centrale américaine, la Fed, qui elle même avec méga-crédits qu'elle octroie aux faillitaires prend à son compte le risque boursier!!! J'avais toujours entendu parler de la sacro-sainte indépendance de la Banque Centrale, qui a servi de modèle pour la BCE, la Banque Centrale Européenne. Indépendance? Face aux tentations des politiciens de soutenir leur politique de croissance par la planche à billet, l'émission de monnaie, mais pas indépendance face aux marchés financiers, pour lesquels, cette banque centrale est le biberon du soir et du matin. L'État est devenu un État Providence pour les spéculateurs immoraux qui ont dilapidé les actifs d'un pays. L'État vient au secours de Wall Street et détourne la Banque Centrale de sa fonction pour langer et soigner les spéculateurs toxiques.

Aux dernières nouvelles du vendredi 26 IX 2008 la plus grande banque d'épargne et dépôt a fait faillite.. Il s'agit de la plus grande faillite bancaire de toute l'histoire des USA. Elle vient d'être rachetée par la J.P Morgan Chase, la troisième banque des USA. Les déposants n'auraient rien à craindre. WaMu s'était engagée dans ce gros loto des prêts hypothécaire lors du boom immobilier, alors que cette activité ne faisait pas partie de sa vocation. Même un diocèse allemand d'un Land à l'Est de l'Allemagne s'était égarée à prendre des participations dans la Freddie Mae et a tout perdu...

Aux dernières nouvelles du dimanche 28 IX 2008 le plus grand groupe bancaire et d'assurance néerlandais-belge Fortis se trouve en cessation de paiement.. La BCE étudie une Plan de sauvetage dans lequel se sont associés les gouverneurs des banques centrale de Belgique, du Luxembourg, des Pays-Bas et de la France... Une nationalisation partielle est décidée. Fortis emploie 85.000 collaborateurs et gère 2500 représentations et guichets.

Le groupe bancaire anglais Bradford & Bingley (B&B) est en situation de cessation de paiement. Ceci devient banal, il n'y a plus de commentaires extra-ordinaires à faire. Les crédits hypothécaires de B&B seront nationalisés à hauteur de 63 milliards d'Euro et le reste de la banque sera racheté par appartement par d'autres banques qui seront aidées par la banque centrale qui leur accordera un crédit à taux préférentiel dont les remboursements pourraient ne plus devenir exigibles d'ici quelques mois... A la nationalisation directe ou déguisée on ajoute cette méthode qui est aussi une entrave grave à la concurrence, car ces banques racheteuses seront aidées à la différence des autres qui doivent continuer à compter sur leurs propres actifs. Si vous ne l'aviez pas compris la B&B est la seconde grande banque britannique à être nationalisée avec la Northern Rock en juillet 2007. La valeur de l'immobilier continue a s'écrouler en Grande-Bretagne, les maisons valent moins que les hypothèques. La spirale déflationniste de l'immobilier s'accélère, d'autres grandes énormes faillites sont à attendre.

Le plus grand groupe européen de crédits hypothécaires, la Hypo Real Estate dont le siège est à Munich et qui fait partie de l'indice DAX (les 30 plus grandes valeurs allemandes cotées), s'est effondré. Le gouvernement allemand a déclaré ne pas vouloir soutenir ce groupe. L'actionnaire majoritaire de la Hypo Real Estate est l'américain Flowers. C'est une filiale irlandaise de la Hypo Real Estate, la Depfa-Bank qui est à l'origine de cet effondrement en chaine. Enfin, ceci est l'explication dominante qui coure sur les médias. L'autre explication est que la Hypo Real Estate avait soutenu massivement, comme aux USA, dans l'ex-Allemagne de l'Est la construction de maisons, achetées à crédit sans apport personnel de l'emprunteur. La bâtiment et la consommation auraient dû être le moteur de la croissance dans les nouveaux Länder de l'Allemagne réunie. Ce n'est toujours pas le cas, cette partie de l'Allemagne ne se soutient pas économiquement elle-même, vit des soutiens financiers publics de l'ouest, vingt ans après, et le taux de chômage y est de 25%.

Plusieurs banques ont porté secours à la Hypo Real Estate avec leurs propres fonds, mais là aussi il ne faut pas se leurrer, les fonds qu'elles lui ont prêtés pour un crédit à court terme et à moyen terme sont autant de liquidités qui réduisent la masse monétaire réellement mise sur l'industrie et le marché en Europe. A cette raréfaction de la masse monétaire la BCE devra répondre en baissant les taux d'intérêts directeurs ou en mettant des liquidités sur le marché. Cette attitude à posteriori, pour consolider des plans de sauvetage ne correspond toujours pas à une politique budgétaire et macroéconomique de la BCE, de l'Euro-Groupe et de la Commission de Bruxelles. 46 milliards d'Euros versés en deux tranches sont nécessaires pour sauver la HRE, 40% viennent de la Fédération allemande, le reste des banques privées. Si vous ne l'avez toujours pas compris le Bund, la Fédération allemande s'est portée caution pour ce plan des banques de sauvetage de HRE. Le Bund prévoit un fonds de 300 milliards au maximum qui pourrait aussi servir à d'autres sauvetages. Et comme je l'écrivais ici encore hier soir Manual Barroso et la Commission à la Libre concurrence interrogent ce soir, lundi 29 IX, pour savoir si la caution accordée au plan de sauvetage de la HRE par le gouvernement fédéral allemand ne cache pas une simple manœuvre de concurrence déloyale face aux autres banques du même secteur. Au sujet de la toute-libre-concurrence-du-tout-et-du-reste, vous savez ce que j'en pense, mais si l'État intervient je veux que ce soit pour des plans d'infrastructure de santé, d'éducation, de R&D, pour des Plan quinquennaux par exemple comme nous l'avons connu en France jusqu'à la fin des années 60.

En ce jour, lundi 29 IX, la valeur en bourse de la Hypo Real Estate a dévissé de 75%, ce qui est la plus grande chute enregistrée depuis que le Dax existe. L'année des superlatifs a commencé. La valeur de la Commerzbank a dévissé de 18%, la Dresdner Bank l'a suivi. Ici, nous sommes en face de banques "traditionnelles" d'affaire et de dépôts. Il n'y a rien d'étonnant. Remontez au §2: le 19 IX le short selling, la vente à terme à découvert sur des valeurs à la baisse, avait été suspendu par l'Institut fédéral allemand de surveillance des services financiers (Bundesanstalt für Finanzdienstleistungsaufsicht - BaFin).

Aux dernières nouvelles du lundi 29 IX 2008, la banque Dexia connait des difficultés en France et en Belgique. Il parait que dexia était une "sage" Banque des Collectivités locales et que "c'est la faute aux Belges".
La banque américaine Citigroup reprend pour une somme de 12 milliards de $ la quatrième banque américaine, la Wachovia. Les fonds pour le rachat sont "avancés" par "l'État" américain.

A chaque fois on peut aussi se rendre compte que tous ces faillitaires avaient racheté, à crédit, dans un passé très récent d'autres groupes pour une valeur très surestimée. Que ce soit aux USA ou en Europe. Je ne vous donne pas la liste et dans le cadre de mon article elle ne nous aide pas à la prise de conscience.

Pour l'instant, personne ne parle de la situation sur les autres continents?



Dernières nouvelles du Lundi 29 IX 2008:
C'est la Nuit de toutes les Nuits.
Le Congrès n'a pas accepté le Plan Paulson (ce qui est normal, pourquoi sauver le mort américain? Mais un mort qui ne se sauve pas lui-même va être secouru par le FMI comme je l'écris depuis qq temps).
J'ai froid.
Et le plus curieux. Demain on se réveillera et la planète aura encore changé de visage.
Le 15 IX tous les paradigmes sont tombés.
Le 29 IX, ah! mais c'est bien vrai, la symbolique des chiffres. Le 29.


  • 2] Le Plan Paulson Bush Bernanke - Le plus grand et le plus cher Plan de Sauvetage boursier de tous les temps
    Plan de nettoyage des bilans des banques et de disparition des dettes


Selon l'ONU et les objectifs du Millénium, il faut 20 milliards de $ par an pour régler en Afrique tous les problèmes de maladie, de pauvreté et de malnutrition.

Avant même que le Plan Paulson - „Troubled Asset Relief Program“ (TARP) - ne commence à s'appliquer, c'est déjà la moitié du marché financier américain qui est nationalisé.

Aux dernières nouvelles du vendredi 19 IX 2008, depuis le krach boursier de 1929, et même depuis toute son histoire, l'Amérique toute libérale, toute néo-libérale va mettre en œuvre le plus grand et le plus cher PLAN de Sauvetage suite à ce krach bancaire de 2008. Ce plan, décidé par Henry Paulson, Secrétaire d'État au Trésor, Ben Bernanke, Gouverneur de la Banque Centrale Federal Reserve, Président George Bush et le Congrès américain va coûter 1 billion de $ aux contribuables, soit 1000 milliards de $ (ou 10.000 $ par américain si l'on prend pour base un "petit" Plan de 700 milliards de $). Avec une telle somme les USA auraient pu se payer un très bon système de couverture de sécurité sociale pour tous, de santé et de retraite ou lancer un plan de relance et de stabilisation économique de grande envergure sur une décennie. Mais en conformité avec les règles auto-édictées par l'OMC, club américain de riches, il était interdit à l'État d'injecter dans les entreprises de l'argent pour piloter une politique industrielle et une politique macro-économique. Un billion de $ pour racheter et éponger les emprunts hypothécaires, les dettes impayées et pour racheter les valeurs mobilières et les titres devenus nuls ou invendables de ce système spéculatif bancaire (titres, actions, obligations), d'assurance et de fonds financiers (hedge-fonds et fonds de pension) et pour que ces dettes impayées ou ces valeurs mobilières nulles n'apparaissent plus dans le solde comptable des banques. Ces entreprises ont du coup repris de la valeur en bourse et peuvent continuer à verser les dividendes à leurs actionnaires. L'Homme de la rue verse donc des dividendes aux actionnaires, mais ne peut jouir d'un Welfare State. L'État Providence, celui qu'il fallait, à tout prix et à force propagande médiatique et politique, étouffer avec ses derniers protagonistes from old europe, consolide cette racaille de spéculateurs déprédateurs, économicides qui se servent dans les pays où ils sévissent et sur les peuples qui les subissent ou qui ont cru, de manière imbécile pouvoir en faire partie. Bling-bling. Ces sociétés privées libérées de leurs "positions négatives" voient leur cotation en bourse remonter en flèche dans un feu d'artifice le 19 septembre 2008. Le contribuable paye leur détournement de biens sociaux. Nous sommes à présent très loin du fait que l'État privatise les bénéfices et nationalise les dettes. L'État impose au contribuable de payer l'échec global d'un système capitaliste que l'on avait voulu lui vendre comme la solution unique de globalisation accumulatrice de richesses dont tout le monde profite. Celui qui n'y adhérait pas était dénoncé comme réactionnaire communiste national-socialiste rouge-brun à gauche de la gauche. Et le PS et les autres partis de gauche ont joyeusement accompagné cette féodalité des détenteurs des savoirs, des pouvoirs et des richesses et nous avaient fait croire qu'ils faisaient de la politique.

Ce plan d'escroquerie d'État, Plan Paulson (dit Plan de Sauvetage), prévoit la création d'une holding publique (financée par l'État, on en est déjà arrivé à devoir préciser ce qu'est une entreprise publique) qui va racheter toutes les valeurs mobilières nulles ou invendables et les crédits impayés aux établissements de crédits et financiers américains et à leurs filiales à l'étranger. Cette holding, appelée "Bad Bank", devrait tenter, une fois, un jour ou l'autre, dans un avenir à attendre, de les revendre. Cette holding va aussi créer un fond de garantie pour les fonds financiers (hedge fonds et fonds de pension) et pour les banques d'investissements. Ce fonds de garantie devra jouer le même rôle que la réserve obligatoire que les banques de dépôts doivent constituer en Europe pour conserver un volant de fonds propres. Ces banques d'investissement et ces fonds financiers n'investissent pas ou n'octroient pas de crédits industriels ou à des fins spéculatives en s'appuyant sur l'argent des comptes de dépôts et d'épargne, mais ils se fournissent sur les marchés financiers et ils revendent leurs prêts sous forme de titre (titrisation comme pour les subprimes, chercher ce terme dans mon site). Cette holding publique va donc garantir en un premier temps les actifs des fonds monétaires jusqu'à 50 milliards de dollars, afin d'en assurer la solvabilité et de maintenir la confiance dans ces produits financiers. Des augmentations de ce fonds de garantie sont prévues en fonction de l'évolution du marché boursier. Les spéculateurs ne se sont pas trompés, ils sont sûrs à présent de ne plus être jamais lâché comme la banque d'investissement Lehman Brothers en début de cette semaine du 15 septembre 2008.

Dans ce plan de vol d'État, l'Autorité américaine de régulation des marchés financiers (Securities and Exchange Commission, SEC) a pris une première mesure qui se veut coercitive: elle interdit jusqu'au 2 octobre 2008 les "naked short selling". Ce système de ventes à terme d'actions et de titres en général, dont le vendeur n'est pas propriétaire au début de l'opération mais seulement emprunteur, permet une spécualtion à la baisse et a accéléré la chute vertigineuse de la valeur des actions de la Bear Stearns il y a un an, de Fannie Mae et de Freddie Mac il y a 15 jours, de Merrill Lynch et de Lehman Brothers en début de cette semaine, de Morgan Stanley et de Goldman Sachs depuis deux jours. Les Hedge Fonds avaient donc tout intérêt à voir baisser le cours des actions de ces 5 banques d'investissement, des ces deux plus grands organismes de crédit immobilier et de la plus grande assurance du monde qui faisait aussi un travail de banque d'investissement. La logique habituelle des fonds de pension et de s'emparer de valeurs mobilières, de prendre des parts de capital d'entreprises en tout ou en partie et de générer une très forte hausse de ces actions (25% étant la cible alors que la marge opérationnelle d'une entreprise saine est normalement de 3%) par un management financier totalement étranger à un management d'industriel et de développement durable en procédant à des "rationalisations", des licenciements, des liquidations de secteurs d'activités, des réductions ou arrêts des investissements dans Recherche & Développement, des fifth quarter sales, etc...).

Comme seconde mesure, la SEC va donc mener une enquête préalable à d’éventuelles poursuites, contre cinquante hedge fonds pour avoir répandu des nouvelles alarmistes (un buzz) sur la Bear Stearns il y a un an et sur la Lehman Brothers au début de cette semaine afin de faire s'effondrer le cours de leurs actions. Des poursuites au civil et au pénal seront engagées contres ces spéculateurs "illégaux" à la baisse selon le modèle du Martin Act qui existe dans l'État de New York.
Deux événements concourent à la réalisation du bénéfice dans l'opération du "naked short selling". Nous allons très simplement analyser "short selling" et "naked".
Le "short selling" consiste à 1) emprunter d'abord des actions d'une entreprise dont les cours semblent baisser, 2) on les vend immédiatement, 3) on attend la baisse effective du prix des actions, 4) on rachète le même nombre d’actions au prix inférieur au prix de vente, 5) on les restitue au prêteur. Le bénéfice est déjà réalisé en début d'opération, il ne reste plus qu'à jouer à ce lotto toujours gagnant.
Par "naked" (nu), on entend la vente à découvert qui est possible parce que la SEC, l'autorité boursière américaine accorde un délai de grâce de trois jours entre le moment où l’on donne l’ordre de vente des actions que l’on a empruntées et celui où il faut effectivement les livrer. Les spéculateurs donnent aussi en plus des ordres fictifs de vente d'actions qu’ils annuleront ensuite car ils n'ont pas l’intention de les livrer; ils n'ont jamais emprunté ces actions et n'ont qu'influencé violemment à la baisse leur cours.

Si l'on s'étonne de l'apparition ces derniers jours du terme de "économie réelle" au lieu de simplement parler de travail, de valeur travail, de créations de biens et de services, nous comprenons ici tout le sens de l'économie non réelle. Car, vous l'avez remarqué comme moi, le terme "d'économie virtuelle" ne passe pas dans les médias. On oppose toujours "spéculations financières" ou "marchés financiers" à "économie réelle". Si l'on donnait la place dans la sémantique quotidienne à "économie virtuelle" on avouerait qu' "économie réelle", et donc travail et valeur travail, est subalterne à "économie virtuelle" et donc que l'économie toute entière est basée sur un artefact, pour les érudits, et sur un mensonge, pour les démunis. Et donner la place au "travail", ceci risque de nous faire rappeler le "à chacun selon son travail", cette valeur communiste mais aussi de "l'économie sociale de marché" selon son acception allemande mais pas selon l'acception du TCE et du TSE (Traité Simplifié Européen - Traité de Lisbonne), cette valeur qui est détournée dans les mentalités "modernes" par "mon travail, mon salaire, ma carrière, ma pension". Ne confondons pas les discours de NS et de son 1er ministre Fillion, qui parlent de valeur travail dans le sens de la pressurisation des travailleurs, mais pas du juste salaire du travail.

Aux dernières nouvelles du vendredi 19 IX 2008, 23:00 heures, l'Institut fédéral allemand de surveillance des services financiers (Bundesanstalt für Finanzdienstleistungsaufsicht - BaFin) vient d'interdire pour une période allant du 20 septembre 2008, 00:00 heure au 32 décembre 2008, 24:00 heures, le short selling (Leerverkäufe = ventes à découvert) pour les investisseurs qui misent sur la baisse. Les entreprises concernées sont: Aareal Bank, Allianz, AMB Generali Holding, Commerzbank, Deutsche Bank, Deutsche Börse, Deutsche Postbank , Hannover Rückversicherung, Hypo Real Estate (HRE), MLP und Münchener Rückversicherungs-Gesellschaft. Des mesures analogues sont prises en Grande-Bretagne mais elles s'appliquent de manière générale pour tout le monde de la finance. Joh! Je croyais que la City était invincible et rayonnante, elle installe un Mur de l'Atlantique à présent? C'est moche, Queen Mommy, c'est moche.

Vous voyez entre les lignes d'informations mes réflexions personnelles ainsi que dans le § suivant n°3 de ce post. Tout individu muni d'une raison parvient à ces réflexions. Heureusement, que le Prix Nobel de l'Economie, Joseph Stiglitz (photo) mêle sa voix à la mienne... aux dernières nouvelles du samedi 20 IX 2008, 20:15 heures. On se sentait un peu à l'étroit. Selon Stiglitz, ce Plan de rachat par une holding publique est inadmissible, car personne ne voudra racheter ces valeurs toxiques dans un avenir proche ou moins proche. Stiglitz, Professeur d'économie à l'Université de Columbia, New York, voit en cette crise "la fin d'un modèle désastreux", "la fin d'une idéologie, selon laquelle les marchés libres et dérégulés fonctionnent toujours"; "le système financier américain et le Gouvernement ont perdu toute crédibilité".

A ce jour, les sociétés privées actives dans le secteur des marchés financiers gèrent un patrimoine évalué actuellement à 3,4 billions de $. Une bonne partie de ce patrimoine de valeurs mobilières et de titres est représentée par les valeurs toxiques qu'aucun investisseur privé ne veut acquérir. Une très petite partie de ces valeurs toxique est pour l'instant désignée par le Plan Paulson Bush Bernanke de manière explicite ou implicite. Pour Stiglitz "il existe une probabilité très élevée qu'une autre banque soit atteinte de la crise prochainement et il n'est pas du tout sûr que le rétablissement de la confiance des marchés revienne avec le Plan Paulson".

Depuis un an il existe dans les mots croisés allemands une question: "Assaut sur une banque en trois lettres?". Il faut remplir RUN. Running on empty?

Ce socialisme de riche est une escroquerie, nous pouvons l'admettre à présent sans être catalogué de "militant" premièrement, et de "gauche de la gauche" ensuite. Le débat sociétal, politique, économique, sur les valeurs humaines peut enfin commencer. En attendant il faut lier des directives strictes de contrôle par l'État à toutes ces nationalisations et à tous ces cadeaux financiers en milliards pour "racheter" (faire disparaître) avec les moyens publics les valeurs toxiques et les crédits douteux et irrécouvrables.



  • 3] Réflexions sur la violation américaine des clauses intégristes de l'OMC

    Les prémices d'un nouveau Bretton-Woods?
Nous sommes encore très loin de subir les effets de la crise des subprimes, et l'euphorie cultivée de part et d'autre de l'Atlantique autour de la Obama-mania est destinée à retarder le collapsus général. Les analystes économiques disent que pour l'instant "nous ne voyons que la queue de rat de la crise des subprimes".

Ce Plan Paulson de Sauvetage du naufrage, de 1000 milliards de $, qui est censé calmer les marchés financiers va accélérer la récession économique américaine inéluctable du fait des tissus économique et industriel qui la construisent. Ces 1000 milliards de $ ne servent qu'à retirer des marchés et des bilans comptables les "positions négatives", les dettes et les valeurs mobilières nulles ou invendables. La confiance dans les marchés est censée revenir et le feux d'artifice des rebonds des positions boursières mondiales, qui a eu lieu de suite après l'annonce de ce Plan, ne veut rien dire. Ces 1000 milliards de $ ne seront pas injectés dans l'économie travailleuse, que l'on appelle "l'économie réelle". Les USA, qui ont créé une croissance totalement fictive depuis 15 ans et qui ne repose que sur une système de plus en plus élaboré d'endettements et de produits dérivés des crédits (titrisation), vont se rendre compte que leur économie dite réelle n'est pas du tout compétitive dans la globalisation. Les réformes nécessitées par la globalisations et qui ont été faites dans le management européen, n'ont jamais été faites aux USA. Les trois grands groupes automobiles américains, Chrysler, Ford et GM sont en situation de faillite. Ce n'est pas un hasard si Daimler (Mercedes) s'est défait il y a deux ans de Chrysler qui n'a jamais su adopter la Coporporate Idendity de Daimler, et en l'occurrence qui n'a jamais voulu adapter son comportement managérial et ses lignes de produits aux nécessités du marché et de l'inflation du prix du pétrole. Il en va de même pour tout le système américain de PME qui n'est pas compétitif contrairement à ce que nos médiateurs de l'imposture et du mensonge, incorporés par les influenceurs des partis politiques et de l'information, nous ont asséné depuis la chute du Mur de Berlin et plus précisément depuis 15 ans avec la succession des crises systémiques de l'économie rythmique de bulles éclatantes dans le cadre flashy de l'OMC, l'Organisation Mondiale du Commerce.

Les médias vous assènent maintenant depuis une semaine que les mesures du Gouvernement américain décidées avec la FED, la Banque Centrale, et le Congrès (le Parlement américain) sont "incompréhensibles", "surprennent totalement". En émettant toujours ces idées, les médiateurs continuent à propager la mantra que les décideurs et leurs influenceurs ont voulue salvatrice et jubilatoire pour les économies et pour les peuples: la foi cardinale en le tout-laisser-faire et l'autorégulation des marchés. Ces-dits intellectuels ne sont pas capables de se regarder en toute humilité et de dire que contrôle, régulation, règlementation et organisations des grands consensus entre les partenaires économiques et sociaux font partie du devoir régalien d'un État. Tous ces bonimenteurs jouent encore la peur du communisme pour conserver leurs grosses parts majoritaires de savoirs, de richesses et de pouvoirs qu'ils ont volées sur la masse de la population et sur les richesses réelles des économies nationales et mondiales. La pensée, la pensée économique, l'organisation politique, l'organisation de la société et de l'État se sont mis en parenthèses depuis octobre 1989 à la Chute du Mur de Berlin. Pour ma part je n'ai jamais été dupe et j'ai vécu seul ma longue tristesse face à cette anesthésie importée et imposée. Etant aussi artiste-peintre, j'avais peint dès 1987 la Chute du Mur de Berlin. Mes tableaux, aussi, valent ce qu'ils valent, mais ils sont là et ici dans ce post.

Les contribuables, le Main Street, payent pour l'instant déjà 500 milliards de $ pour sauver Wall Street alors que le Plan Paulson n'est même pas encore lancé. Le consommateur redevient subitement un citoyen quand il doit éponger les dettes et les valeurs toxiques d'entreprises privées. Il y a aux USA 20% d'illettrés totaux et 20% de la population qui vivent sous le seuil de pauvreté qui attendent aussi. Pendant 15 ans les banques d'investissement, les hedge fonds, les fonds de pension et les sociétés de participation se sont conduits comme les seigneurs ultimatifs et les chômeurs, les travailleurs victimes du flex-time contraint ont fini par culpabiliser de ne pas être au travail, voire de ne pas pouvoir ou vouloir cumuler deux ou trois petits boulots. Parce que depuis plus de dix ans, il était de bon ton aux USA mais aussi en Grande-Bretagne de laisser dire qu'un travail ne devait plus forcément permettre à l'employé de subvenir à ses besoins, mais qu'il lui fallait cumuler deux petits emplois. Et de toute façon l'importation par la porte du Mexique aux USA de travailleurs au rabais pour faire baisser le niveau salarial américain avec des mexicains tous frais, ou d'un million de travailleurs issus des Pays Baltes, de Pologne, d'Ukraine pour la seule Irlande ces dix dernières années, permettait d'organiser la rafle des richesses en direction des profits du capital. L'insouciance des gouvernants politiques est à mesurer à l'opulence des entreprises privées et des marchés boursiers. Il en est de même pour la Grande-Bertagne qui pousse encore plus fort que tout pays européen à intégrer la Turquie, ce genre de Chine domestique et de réservoir de main d'oeuvre quasi gratuite, dans le Marché Commun, ou l'Europe si vous êtes un naïf. Cette insouciance va disparaître avec cette opulence qui s'est effondrée et qui ne se rétablira plus. La croissance fictive, nourrie par un système d'endettement remis perpétuellement à jour en inventant des nouveaux produits financiers dérivés (en Allemagne il en existe 150.000 de types différents) pour ne conserver que la part profitable des opérations d'investissement et pour se dégager du risque et le proroger à un avenir in-envisageable, est terminée.

Aux USA l'OMC n'est utile que si elle sert les % américains (voir les subventions des FSC, des entreprises qui exportent, ou de Boeing, etc). Depuis une semaine les USA renient avec précipitation les principes fondamentaux de l'OMC (privatisation, non interventionnisme de l'État) par lesquels ils espéraient obtenir et garder une suprématie sur la planète en mettant le système économique planétaire au service de leur idéal de liberté enrichissante de l'american dream. La séparation entre le secteur public et le secteur privé n'a été qu'une fiction de propagande.

Je pense d'ailleurs qu'il est fort probable que, tout de même, les USA vont être lâchés par une part des médiateurs et que la vérité sur 9 IX va sortir... (On n'a jamais vu un avion au Pentagone...). Vous avez dit "Axe du Mal"?

Je pense que ce Plan Paulson, qui est officiellement évalué à 700 milliards de $, et à 1000 milliards de $ par les commentateurs économiques, va dépasser de très loin ces chiffres prévisionnels. C'est comme la guerre du Golf n° 2 qui était évaluée à quelques milliards de $ et qui dépasse 2000 milliards de $. Dès le début, ce chiffre était connu, mais les médiateurs politiques et les médias financiers avaient occulté ce chiffre dans les journaux et les prime-times. Les américains croient toujours qu'ils ont besoin de déclencher et d'entretenir une guerre planétaire pour entretenir leur économie de guerre et leurs grands groupes militaro-industriels.

Pour moi, les USA ne pourront plus faire face à leurs engagements internes et externes et vont aller mendier à l'extérieur et tenter une rapprochement avec les autres pays, les autres continents et la région européenne qu'ils ont méprisés, agressés ou attaqués. Les USA ne pourront jamais financer le Plan Paulson de 1000 milliards de $ parce que leur dette extérieure augmente chaque semaine de 660 millions de $ et les ménages sont endettés à hauteur de 11 billions de $.

Je pense même qu'un retour aux accords de Bretton-Woods et à un système de convertibilité or va figurer dans un agenda. Mais cette fois-ci, le monde ayant subit tous les sévices de l'hégémonie du $, l'étalon change-or ne sera plus annexé au $, mais à une corbeille de monnaies à l'image de ce que fut l'Ecu avant l'introduction de l'Euro. Vous ne trouverez pas encore sur le Web ce genre de réflexion, ce sont les miennes. En réalité à quoi procède Henry Paulson avec le Plan Paulson? A recréer une prairie autour de la maison. A reconstruire un Bretton-Woods privé pour la zone US, à savoir installer une convertibilité en actifs garantie par une holding publique pour recréer la confiance des marchés; ce rôle aurait dû être dévolu à Fort Knox, la plus grande réserve d'or des USA, et à la convertibilité or de la monnaie dans les Accords de Bretton-Wood. Les réserves d'or sont une dépense préalable qui doit servir pour les coups durs quand un État a besoin de liquidités. Une partie de la masse monétaire qui circule ou qui est crée doit connaître sa convertibilité en de l'or détenu dans les réserves de la banque centrale. Ce n'est plus le cas et les dernières créations de monnaies avec ces 1000 milliards préalables du Plan Paulson s'en éloignent d'autant. Le Plan Paulson devrait permettre d'éviter l'effondrement vertigineux du $ qui doit suivre le krach économique à venir qui va succéder à cette crise bancaire et des liquidités qui est elle-même le fruit de la crise des subprimes. Une convertibilité or des monnaies et un appareil de contrôle, de réglementation et de certification des marchés financiers et monétaires doivent faire partie d'un accord planétaire. Un système inspiré de Bretton-Woods reconduirait à l'auto-discipline des économies qui se laissent aller à tout faire.

Je pense aussi que le $ comme monnaie internationale a fait son temps. Depuis la guerre du Golfe 1 et 2 déjà, les pays producteurs menacent de ne plus se référencer au $. C'était le cas dès le 6 juin 2006 pour l'Iran.

L'Europe tente bien pour elle-même, avec ses accords de Maastricht, a donner un premier cadre de régulation à l'activité économique en se donnant des critères qui doivent éviter des dérives. Mais ces cadres soignent une certaine idée de la "stabilité" mais oublient "la croissance", qui est le second volet de l'Accord de Dublin, le Pacte de Stabilité et de Croissance, qui a instauré l'Euro. Aucune politique macro-économique et budgétaire européenne n'accompagne la BCE dont les Etats-Membres de la zone Euro ont voulu la totale indépendance face aux volontés des États. En réalité la BCE a montré cette année 2008 et tout récemment que si elle doit être indépendante et garantir la stabilité des prix, elle n'hésite pas a venir en aide à la Fed' américaine et à injecter près de 300 milliards d’euros, pour répondre au "credit crunch", à la réduction des crédits offerts par les banques angoissées, ce qu’elle se refuse de faire habituellement pour éviter l’inflation. Ces liquidités offertes subitement par la BCE ne serviront pas à des grands projets économiques européens ou d'infrastructure. Il serait ridicule que l'Europe décide justement en ce moment de crise, un assouplissement des critères de Maastricht sans avoir d'autre vision économique que la Stabilité, c'est à dire une certaine idée de la Stabilité.

Pour une autre raison l'effondrement économique américain va avoir lieu et les américains vont mendier sur la scène internationale un retour à des accords inspirés des Accords de Bretton-Woods: les grands pôles de richesses chinois, indiens, de Singapour, et bientôt russes pourraient s'intéresser de trop prêt au "patrimoine" américain. Les américains se débrouilleront aussi pour empêcher par un appareil de lois les rachats de leurs entreprises par des groupes étrangers, comme le capitalisme américain sera devenu si vulnérable aux prises de participations étrangères. La violence qu'ils ont eue avec leurs campagnes de rachats-rejets menées par leurs fonds de pensions va leur être renvoyée avec la même force dévastatrice. Ce sera la fin de l'OMC sur les terres de leurs inventeurs, l'OMC étant déjà morte depuis l'échec définitif du cycle de négociations de Doha, Qatar, en ce qui concerne les milliers d'Accords bilatéraux qui ont pris place pour la remplacer et dérober avec encore plus de violence les Pays En Développements. Les USA vont trouver subitement un intérêt dans ce qui est étranger à la volatilité et qui tente de s'en échapper. La volatilité aurait dû les enrichir, elle les a ruinés. Des valeurs de croissance durable, utile à l'entreprise et utile à la société et à l'individu... feront partie des salons où l'on cause.

Mais il existe encore des millions d'abrutis qui croient que l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) existe encore et que le combat politique de gauche est à mener contre elle!

L'Europe, plus libérale de très loin que les USA, encore plus intégriste des marchés, sauf pour le marché agricole subventionné, poursuit encore plus intensément la politique du désengagement de l'État à la mode du "The Road of serfdom" de von Hayek.


  • 4] Historique de la nationalisation de la Freddie Mac et de la Fannie Mae
  • "Socialiser"...
En Allemagne la banque IKB Deutsche Industriebank, qui était en situation de faillite à cause des engagements dans les subprimes américains, a été renflouée par l'État fédéral allemand, à hauteur de 10,7 milliards d'Euros et elle vient d'être vendue au fond américain Lone Star pour 115 millions d'euros. Comme d'habitude, on privatise les bénéfices, mais on nationalise les pertes, sur le dos du contribuable. En ce moment les médias français réintroduisent dans leur sémantique du quotidien petit à petit, mais en mauvaise part, le mot "socialiser": "on privatise les bénéfices, mais on socialise les dettes". Ces médiateurs de l'imposture n'osent même pas réapprendre ce verbe "socialiser" et n'osent pas le conjuguer proprement, ils ont peur d'être pris pour des communistes. Il est intéressant de voir réapparaître dans les médias et les salons et en prime-time ce verbe "socialiser". D'abord son emploi ici, subitement communément admis par le nouveau mainstream est débile. Réfléchissez vous-mêmes au sens de ce verbe "socialiser" , je ne vous demande même pas d'avoir une connaissance historique du socialisme ou de jongler avec des "historicités" pour flatter le savant qui est en vous. Les médiateurs ont trouvé la parade contre les régularisationnistes historiques ou néo-générés depuis la première vague de la crise des subprimes: pour les médiateurs il faut rendre puant le verbe "socialiser" et l'associer à du trash, du déchet, de la poubelle, à la merde produite par les activités toxiques des banques et des spéculateurs afin de ne pas rendre ses lettres de noblesse à ce verbe "socialiser". On ne peut pas non plus envisager que ce choix sémantique du verbe "socialiser" est un simple racourci de langage du terme communément utilisé de "capital social" dans les SA, Sociétés Anonymes ou par Actions. Je vous invite à relire le Wiki. Jamais on utilise le verbe "socialiser" pour parler de l'émission des actions ou de recapitalisation d'une entreprise. Dans son utilisation nouvelle pour le domaine de la nationalisation des actifs toxiques et de dettes irrécouvrables des instituts financiers et de spéculation, ce verbe "socialiser" est donc un néologisme de propagande pour le tout-laisser-faire et la toute-autorégulation-par-les-marchés. Ceci aussi, comme d'autres choses que j'écris, vous ne le trouverez pas sur le web.

La nationalisation de Fannie Mae est un retour aux sources parce que cette institution publique de garantie des prêts hypothécaires avait été créée par Franklin Roosevelt dans la Politique du New Deal après la Grande Dépression de 1929 pour apporter une garantie supplémentaire aux particuliers qui voulaient financer un projet ou construire une maison.

Cette institution, la Federal National Mortgage Association qui devint plus tard la Fannie Mae, avait été transformée en Société par Action (SA) et privatisée en 1968 par Lyndon Johnson pour financer la guerre du Viet-Nâm.

Cette société avait toujours joui après sa privatisation d'un statut spécial soutenu et garanti financièrement par l'État. Elle rachetait les prêts hypothécaires, procédait à leur titrisation (comme pour les subprimes, voir ce mot dans mon site) et revendait des titres (obligations) garantis par l'État fédéral.

Pour éviter un monopole, l'État fédéral américain avait alors fondé la Federal Home Loan Mortgage Corporation, nommée Freddie Mac, dont le rôle, les compétences et les attributions étaient les mêmes que celles de Fannie Mae. Grâce à leur situation privilégiée, ces deux sociétés, à faibles coûts financiers et de fonctionnement et aux rendements opérationnels très élevés, avaient très rapidement conquis plus de 50% du marché des prêts hypothécaires, à ce point que l'ancien Secrétaire de la Fed' (Federal Reserve, banque centrale américaine) parlait d'elles en ces termes: "the big, fat gap" (la grosse et grasse faille). A partir de 1991 elles ont aussi financé des emprunts "douteux" (non recouvrables). Elles ont signalé en 2007 des pertes de plusieurs milliards et le Congrès et Henry Paulson ont décidé à présent de les nationaliser parce qu'elles étaient trop grosses pour risquer une faillite: "Too big to fail".

Avec la consommation soutenue en masse depuis 9 XI, un chèque de 600 $ envoyé à chaque ménage américain cette année par le Gouvernement fédéral, les nationalisations de l'offre, nous assistons au retour de l'intervention de l'État dans une politique économique et budgétaire de relance de la consommation. L'Europe ne dispose toujours pas d'harmonisation fiscale, budgétaire, encore moins de politique économique et budgétaire commune.

Vous pouvez bien sûr vous imaginer ce que cache ce retour idéologique violent pratiqué avec pragmatisme aux USA. Ce n'est bien sûr pas pour mettre l'économie au service de l'homme et des intérêts communs, c'est un chainage de mesures qui cachent le désarroi face à la crise à venir. Car le crise des subprimes, n'a pas encore commencé. La Grande Bretagne est à la fin de cet été 08 le premier pays européen qui est officiellement en récession économique à la suite, entre autre de cette crise des subprimes. L'Espagne suit de très près et le chômage y a augmenté de 25% en un an.


  • 5] Robert Solow, la synthèse néo-keynesienne et les dettes budgétaires saines de relance
Pour le Prix Nobel de l'économie de 1987, Robert Solow, il est temps que l'État fasse des dettes pour relancer l'économie comme Maynard Keynes l'avait préconisé. Or justement Robert Solow avait bâti sa réputation sur son anti-keynesianisme et en expliquant de manière quantitative que la croissance est le fruit conjugué du travail et du capital; c'est ce que l'on appelle le "modèle de Solow".

Pour Solow, "le capitalisme fonctionne relativement bien", mais pas dans des cas de crise, de crise financière, de récession, de faiblesse de l'investissement ou de l'exportation, etc... Dans son interview la plus récente donnée le 25 août 2008 au journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung il dit que même le "gouvernement le plus conservateur et le plus incapable" comme celui de G. W. Bush a de suite réagi à la crise du 9 XI, puis des subprimes. Selon Solow, les critères de Maastricht qui ne visent qu'à réduire le déficit de l'État, sont trop rigides et une politique budgétaire et fiscale ne devrait même pas se fixer l'objectif de réduire chaque année le déficit budgétaire, mais devrait se fixer l'objectif de la nouvelle dette qui sera adéquate pour l'économie.

Je me souviens moi-même de la politique française du plan quinquennal et je me demande toujours pourquoi elle a été abandonnée. Il existe tout de même des projets économiques, sociaux et écologiques d'une ampleur énorme qui seraient tellement plus utiles et efficaces que le cadeau fiscal du Président et chanoine français NS destiné à financer ses copains aisés. Ou plus efficaces que le chapelet de Grenelles lancé par le gouvernement français et qui ne correspond pas non plus à un projet économique et social.

Pour Solow, la Fed' a effectivement injecté aux USA des milliards de $, mais pas dans la bonne direction et uniquement pour soutenir l'économie de bulle, que ce soit celle de la biologie et de la haute technologie, celle de l'autoroute de l'information ou celle plus récente de l'immobilier et des subprimes.

Pour Solow, la politique budgétaire et fiscale doit être bien plus réactive et doit pouvoir et savoir être une alternance, voire un mix entre la politique de l'offre et la politique de la demande: nous sommes en face d'une "synthèse néo-keynesienne". Mais pour parvenir à une politique de croissance et d'emploi et de répartition des richesses il faut établir un consensus entre tous les partenaires économiques après de négociations sérieuses et menées sans ambiguïtés, ce qui n'est pas le cas des politiques budgétaires menées selon les 4 critères de Maastricht, ni le cas des politiques de restriction budgétaire et salariale actuelles. La situation de win-win, tout le monde gagnant, n'est pas établie et on assiste à une modification de la répartition des richesses au profit de détenteurs d'ordre et de tâche dans l'industrie et du commerce (Stake-holders + share-holders, dirigeants et actionnariat).


  • 6] Lutte des classes à l'allemande
Je rappelle que tous les corps de métiers ont obtenu en Allemagne de 8 à 25% de salaire ces 18 derniers mois sans augmentation du temps de travail pour l'exercice 2007/08, mais c'est aussi normal, en Allemagne fédérale fonctionne la lutte des classes. En France on carmagnole sur le tarmac et nos "syndicats", dont les rapports avec le patronat sont "fluidifiés", fonctionnent sur le mode a posteriori, fanfaronnent quand ils ont obtenu 0,8% d'augmentation répartis sur 18 mois, et le peuple français, politiquement et syndicalement immature, est content et regarde à la TV les JO de crétins, Koh-Lanta ou d'autres endormissoirs comme l'Université d'été de la Rochelle où le clergé des curés "socialistes" du PS se fait la nique devant les webcams au lieu de penser aux petites-gens de plus en plus exsangues et sans avenir. La plus belle d'aujourd'hui dimanche est que notre 1er Ministre, Monsieur Fillion, a dit "qu'il fait une politique de gauche" avec son RMI-bis qui "apporte la dignité au travailleur". Le travailleur n'a pas à être un travailleur pauvre et à être subventionné, il n'est pas un mendiant. La dignité du travailleur dans le travail est à mesurer à la hauteur d'un salaire décent et qui lui permette une autonomie financière et de fonder foyer, famille et avenir. Le travail subventionné ne fait que de pérenniser l'insulte du patronat français à ne pas payer le travail. La politique budgétaire de l'État ne doit pas donner le quitus à ce patronat déprédateur. GM, le constructeur d'automobile est en situation de faillte, tout comme Ford USA (regardez la photo du siège de GM à Detroit: les deux Amériques, n'est ce pas. Non, ce n'est pas une photo prise à Shangai).


  • 7] Economie comportementaliste, entreprenance, croissance qualitative, normes ISO dans la gouvernance politique
Dans mon exposé nous avons l'impression d'oublier que cette crise des subprimes est issue de ou a été alimentée et multipliée par l'économie comportementaliste des citoyens américains eux-mêmes euphorisés par la Chute du Mur de Berlin et des Twin Towers de Manhattan. Ils sont cru que leur économie comportementaliste orientée vers la liberté pour tous de s'enrichir avait été confirmée par la Chute du Mur, et que Wall Street, toujours debout, devait montrer par dessus l'effondrement des Twins que la liberté de s'enrichir et de saupoudrer sur toute la planète cette liberté inconditionnelle n'étaient que le seul modèle possible de coexistence entre les humains.

Derrière la crise des subprimes se trouve le gigantesque programme socio-politique intitulé "A chaque citoyen sa maison" et qui a été propagé par Alan Greenspan, le précédent Gouverneur de la Fed'. Les banques américaines et mondiales ont gagné énormément, l'État américain a énormément stimulé et encouragé le sur-boom immobilier avec de l'argent facile et à bon marché et avec les cautions implicites de Fannie Mae et de Freddie Mac, les organismes de prêts hypothécaires.

La bulle immobilière devait faillir tôt ou tard comme pour la trentaine de crash financiers qui ont eu lieu depuis le premier de l'histoire, en 1637, le crach des tulipes en Hollande où un simple bulbe avait été coté plus de 87.000 euros en valeur pondérée. Aujourd'hui le système financier, bancaire, économique mais aussi social américain est parterre. 5 à 6 millions d'américains de plus sont dans la rue, parce qu'ils ont été expulsés de leurs nouvelles maisons saisies par les huissiers. Les futurs nouveaux chômeurs issus de la récession économique américaine induite par le réseau économique américain et par la 5ième, puis la sixième vague de la crise des subprimes, vont faire grossir le rang des laissés-pour-compte qui ne bénéficient pas de la croissance.

Il parait pourtant qu'à long terme et en s'additionnant, les prises de risques sont toujours payantes et génératrices de croissance bien que la formule suivante soit folle: plus le marché des capitaux est libre et dérégularisé, plus la probabilité d'une crise est grande mais aussi plus sont ouverts les marchés financiers, plus importante est la croissance du bien-être économique. Pour confirmer ceci les économistes prennent l'exemple des tigres de l'Asie du Sud-Est qui ont été dévastés par la Crise asiatique et "qui seraient aujourd'hui loin derrière l'Inde s'ils avaient évités les crises avec des barrières protectionnistes". Ici les économistes utilisent le conditionnel pour étayer leur thèse du krach.

Ces économistes affirment qu'un système de régulation n'est pas seulement impensable actuellement, mais qu'il fait partie de l'histoire. Ils trouvent leur preuve dans le fait qu'il n'y avait jamais de crise d'éclatement de bulle en RDA, mais qu'il n'y avait pas non plus le bien-être économique. Il faut savoir ce que l'on entend par bien-être et bien-être économique. Il faut sérieusement réorienter l'économie comportementaliste vers la croissance qualitative. Il est évident que nous rejetons un système totalitaire, mais il ne faut pas non plus confondre planification, intervention de l'État avec communisme ou stalinisme, comme il ne faut pas voir dans une "gauche de la gauche" des voix qui demandent un interventionnisme et une répartition. L'idéal managérial est aussi d'améliorer dans un process de production la qualité à un tel point que le SAV puisse devenir inutile. Il ne faut pas choisir une croissance aveugle dans un appareil qui génère des crises systémiques d'une économie de bulles et réorienter le contribuable dans un service de SAV dont l'essence est de chaque fois payer pour réparer ce qui de toute manière doit casser. Tout management moderne tend à concevoir tout process de production de biens et de services de la manière la plus efficace et la moins dispendieuse et énergies et en moyens inutiles dans une entreprenance qui débute avec la conception du produit et qui termine dans le retraitement du produit arrivé en fin de vie. C'est un plan élargi qui conduit maintenant le management moderne du troisième millénaire. Une économie nationale se doit donc aussi de suivre un plan, une planification, comme ce management du cycle de produit dans cette entreprenance et doit intégrer dans son stratégique et dans son opérationnel tous les coûts sociaux, environnementaux et historiques d'ordre général de mutation des cultures et de sociétés. Ceci ne peut se faire que dans un grand système de consensus et de négociations sociétales, paritaires et tarifaires. Ceci ne peut se faire que si les savoirs, les pouvoirs et les richesses sont partagés dans une démocratie dont l'objectif et de mettre en commun les solidarités locales, régionales et globales. La norme ISO doit donc aussi intégrer l'économie comportementaliste et le système de consensus de la prise de décision et d'organisation des actes à prendre.

Je veux bien admettre qu'un système de prise de risque est plus dynamique et générateur de quelque chose, mais il ne faut pas alors faire payer cycliquement les manquements graves à la responsabilité de l'investisseur dont l'action et les manoeuvres opérationnelles ne sont pas conduites dans un esprit de croissance qualitative et durable dont les effets d'enrichissement ne sont pas aussi redistribués entre tous les réalisateurs concrets (réels) de cette croissance, les travailleurs et le pays qui octroie à tous une concession pour y vivre, pour s'y épanouir et pour y accomplir ses activités. Vous avez aussi remarqué ces derniers temps que les médiateurs vous disent aussi que "l'ascenseur social est en panne", "que c'est la première fois depuis la seconde guerre mondiale qu'une génération suivante aura un bien-être économique inférieur à la précédente." Ces médiateurs ont juste encore besoin d'exercice pour réaliser leur analyse quantitative de cette dépréciation. Nous trainons tout de même depuis 1973, la première crise du pétrole, un volant officiel de chômage de 8 à 10 millions de personnes en France et sont extraits des statistiques tous travailleurs dégradés par le flex-time imposé et tous les travailleurs pauvres qui ne sont que des partialisations du temps de travail et de la valeur travail. Nous excluons les retraites qui du fait des non-accumulations de bonnes annuités se réduisent alors que le PIB a décuplé depuis 1973 et que les investisseurs doublent tous les dix ans leur patrimoine en passant joyeusement entre les crises sur le long terme. Il faudra rétablir la répartition des richesses.


  • 8] Mendicité du mort américain rejetée par l'Allemagne et l'Europe.
  • Basel II, l'appareil cadre limitant les activités à risque des banques.
Comme je le pressentais depuis quelques jours le mort américain brille aujourd'hui par sa mendicité. Ils nous ont fait le coup avec la guerre du Golf, guerre du pétrole et après 9 IX et après l'effondrement du "nouveau marché" et des caisses d'épargne qui suivit l'effondrement des Manhattan Twins.

Aux dernières nouvelles du lundi 22 septembre 08 les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales du G7 on annoncé leur volonté inconditionnelle de mettre tout en œuvre pour éviter un effondrement des marchés financiers.

Le G7 soutiendrait le Plan Paulson en libérant les banques et les autres acteurs du marché financier des créances toxiques. Les banques centrales travailleraient ensemble pour surmonter les raréfactions de liquidité. Les organes de surveillance des opérations boursières contribuent déjà à la stabilisation des marchés en interdisant momentanément les marchés à terme à découvert, les naked short sellings (voir plus haut). Il est important, selon le G7 d'organiser de manière plus effective les marchés et de ramener les investisseurs dans un environnement de marché des liquidités stable.

Le gouvernement fédéral allemand a annoncé qu'il ne participera pas au Plan Paulson de sauvetage américain. Selon le Ministre des Finances Glos, "chacun doit balayer devant sa porte et ainsi la ville restera propre". Pour le porte-parole du Gouvernement fédéral allemand, Wilhelm, la crise actuelle a son origine dans la marché hypothécaire américain et dans les activités de titrisation. Madame Angela Merkel, chancelière, exige une régulation plus forte des marchés financiers, une plus grande transparence du marché, l'indépendance des agences de notation et une garantie en fonds propres pour les activités financières à risques. Madame la Chancelière a critiqué les américain de ne pas avoir accepté, il y a quelques années, les exigences de garanties en fonds propres pour les banques lors de la conférence internationale sur le nouveau système comptable des entreprises dans la globalisation qui porte le nom "Basel II".

Il existe un appareil de contrôle, de surveillance et de régularisation, mais les USA ne l'ont jamais adopté: il a été élaboré avec les accords de Bâle II - Basel II qui ont été signés en 2004 par les gouverneurs des banques centrales du Comité de Bâle pour fixer la réglementation bancaire. Ils proposent un certain nombre de normes prudentielles pour limiter les risques bancaires comme le risque de crédit ou de contrepartie, en jouant sur les exigences de capitaux propres, justement ceux qui ont fait défaut à toutes ces banques d'investissements et ces banques de dépôt avec des activités de banques d'investissement. En particulier, ils proposent la mise en place du "ratio McDonough", qui limite le montant des prêts accordés en fonction du niveau des capitaux propres et du risque des prêts. Ces normes prennent la suite des normes issues des accords de Bâle I, dont le "ratio Cooke", qui ne prenait pas en compte finement le risque. Elles sont entrées pleinement en vigueur au 1er janvier 2008. Lors du G7 de Rostock - Heiligendamm en 2007, Angela Merkel avait intimé Greoge Bush d'accepter les décisions du Comité de Bâle. George Bush avait refusé sans discuter.

Le ratio MacDonough, ou ratio de solvabilité bancaire, fixe une limite à l'encours pondéré des prêts accordés par un établissement financier en fonction de ses capitaux propres. Le niveau d'engagement des banques est ainsi limité par leur propre solidité financière. Il est plus fin que le ratio Cooke auquel il succède car il prend en compte le risque plus ou moins élevé des différents prêts accordés.

Les capitaux propres (Common equity, Equity, Net worth, Shareholders’ equity) représentent l'argent apporté par les actionnaires à la constitution de la société ou ultérieurement, ou laissés à la disposition de la société en tant que bénéfices non distribués sous forme de dividendes. Ils couvrent le risque total de l'entreprise: si celle-ci va mal, ils ne seront pas rémunérés, donc aucun dividende ne sera versé; si elle dépose son bilan, les porteurs de capitaux propres ne seront remboursés qu'après que les créanciers l'aient été intégralement, ce qui est très rarement le cas. Si elle va très bien au contraire, tous les profits leur reviennent.

L'attitude de l'Allemagne avec sa fin de non recevoir face au Plan Paulson porte une signification bien plus importante qu'une rebuffade et nous montre que la planète a changé. Qui, plus que l'Allemagne, serait redevable devant les américains, de leur Plan Marshall. Que l'Allemagne tienne un tel langage sans ambages nous montre bien que cette fois-ci le la planète a changé de visage et que le suivisme derrière le patient américain a assez duré. Le patient est mort dans sa forme actuelle, l'Allemagne laisse l'irresponsabilité à leurs auteurs. Madame la Chancelière allemande, qui passe pour être encore plus atlantiste que son parti de droite, la CDU, est le début d'une proposition européenne d'un modèle propre.

L'UE salue le Plan Paulson dans son principe. L'EU planifie depuis quelques années déjà de telles mesures et le Commissaire au Marché Intérieur, McCreevy, va proposer dans quelques jours une Directive mais ne voit pas la nécessité d'appliquer le Plan américain de sauvetage parce qu'il n'existe pas en Europe les mêmes conditions. Il en est de même pour le Japon dont les instituts financiers sont richement capitalisés.

Il est temps que le PS et les gauches proposent un programme de gauche et ne se laissent pas dépasser sur ce terrain aussi, comme je vous l'écris depuis des mois sur mon site. Le PS pense encore à accompagner cette "destruction créatrice" prônée par Joseph Schumpeter. Le PS comme les syndicats français ont un mode de fonctionnement à posteriori, ils ne sont pas des forces de conceptions, de propositions et d'action.


  • 9] Mendicité de l'escroc américain auprès du FMI.
Ce pays, appelé USA, sera bientôt en cessation de paiement, en banqueroute d'État, comme le Zimbabwe, etc....
Ce pays appelé USA va s'effondrer comme l'URSS, ce n'est plus qu'une question de mois.
L'Euro s'installe sur la planète comme une valeur refuge. D'ici assez peu de temps, les échanges internationaux se feront en Euro et non plus en $.


Le Fonds monétaire international (FMI) est une institution internationale regroupant 185 pays, dont le rôle est de "promouvoir la coopération monétaire internationale, de garantir la stabilité financière, de faciliter les échanges internationaux, de contribuer à un niveau élevé d’emploi, à la stabilité économique et de faire reculer la pauvreté".

Le FMI assure la stabilité du système monétaire international et la gestion des crises monétaires et financières. Pour cela, il fournit des crédits aux pays qui connaissent des difficultés financières telles qu'elles mettent en péril l'organisation gouvernementale du pays, la stabilité de son système financier et bancaire, ou les flux d'échanges de commerce international avec les autres pays.

Lors d'une crise financière, pour éviter qu’un pays ne fasse faillite, le FMI lui prête de l’argent le temps que la confiance des agents économiques revienne. Le FMI conditionne l’obtention de prêts à la mise en place de certaines réformes économiques.

Voilà, d'ici quelques temps, les USA vont soutirer de l'argent qui doit revenir à des pays en cessation de paiement comme le Zimbabwe, Haiti, etc.. comme les Pays pauvres, les Pays en Développement, les Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique). Et le FMI octroiera un crédit aux USA pour financer leurs crédits douteux, toxiques, irrécouvrables, et leurs escroqueries montées à l'échelle nationale et soutenues par une idéologie d'État et populairement partagée.

Et les USA obtiendront ce crédit de la part du FMI, car ils y ont la majorité en voix qui est calculée au prorata des cotisations. Celle des USA sont les plus élevées, car les USA se servent du FMI et de la Banque Mondiale comme un instrument destiné à satisfaire leur conception géopolitique. DSK, le-dit "socialiste" français, patron du FMI, n'aura pas son mot à dire, il est payé pour faire ce que la majorité des voix exprimées par les membres du FMI lui demandent de faire.


  • 10] La banque du Sud
Pour le développement de ce paragraphe, je vous invite pour l'instant à me rejoindre à un article que j'avais commencé le 25 mai 2008.



  • 11] Écroulement des banques "most leveraged" en Europe - De Fukuyama à Paulson
    Les États-Membres européens cassent un à un le dogme de la libre circulation et de l'auto-régulation des marchés.
    Supercherie de la BCE, de l'Euro-Groupe, de la Zone Euro
Je pense que vous avez entendu comme moi
- la Moritat du FMI, qui "veut inviter toute la communauté internationale à repenser le système monétaire mondial",
- la Moritat de la BCE et de la Commission de Bruxelles "qui veulent inviter toute la communauté internationale, y compris les Russes (on ne dit pas la Russie) et la Chine et l'Inde parce que l'Europe seule ne peut engager une refondation du système monétaire",
- et la Moritat du Président bling-bling français, NS, qui ne "voit pas en la crise la mort du capitalisme".

Ces trois Moritaten signifient la même chose: le cataclysme est en marche.

Les système bancaires européens sont-ils plus sains que les système bancaires américains?

"Sain" sous-entend, selon le main-stream usuel depuis presque deux décennies, un management du risque responsable et économiquement défendable: il faut toujours entendre par là la couverture en fonds propre que la banque conserve pour garantir ses risques encourus, ou ses prêts octroyés. Depuis 1990 une campagne mondiale, issue des USA et appliquée avec complaisance en Europe, faisait grand cas du Risk-Management et tous ceux qui ne plaçaient pas le maximum de leurs actifs dans le risque passaient pour des demeurés conservateurs qui n'avait pas ressenti et perçu "le grand appel de l'histoire". Même pour Fukuyama, c'était la "Fin de l'Histoire", puisque la force génératrice naturelle et fondamentale de l'Histoire et de ses Historicités résidant naturellement dans les antagonismes avait disparu avec la Chute du Mur de Berlin et conduisait encore plus naturellement à l'harmonie libérale de la démocratie. Tous les mondes et tout le monde étaient promis selon Fukuyama à avancer de concert... vers l'entendement de leurs diversités complémentaires... vers la croissance... et dans la création des richesses. Le ton était donné à la modernité, et The End of History inventée par Hegel, actualisée par Marx devenait une valeur mondiale socialisée, pardon, partagée par tous. Le croisement des valeurs et des paradigmes collaborationnistes et révisionnistes était dans le fruit de la Première Chute du Mur de Berlin, sur l'Est, qui date d'octobre 1989.

Ainsi donc, la modernité ne s'entendait que dans le management du risque sans histoire. Le temps n'était plus à la pensée, mais à l'action, oh pardon, aux actions... en bourse. Fukuyama, les USA, la Chine, l'Europe ont alors consacré le Triomphe de l'action et la Fin de l'Homme dans son avers, celui du travail qui passa au revers de nos visages. Nous devions avoir honte d'être des entités travaillantes, voire de réclamer un salaire pour du travail. L'Europe avait inventé un nouveau péché issu du nouveau monde: celui du Travail. Nous étions réduits à générer du profit. L'Europe s'est attelée à cette tâche par un appareil de Directives de Libres-Circulations; la transposition dans les Directives, à valeur universalisante, d'une certaine forme de vie n'aurait pas chagriné Friedrich Heinrich Alexander, Baron von Humboldt. Cette transposition dans les Directives Européennes est plus sûre car elle est une valeur Constituante qui rend caduque a priori toute Constitution Européenne et elle encercle d'un Mur son territoire et son prospect. C'est cette même modernité qui faisait passer pour des imbéciles tous ceux qui parlaient encore du "clivage droite/gauche", ou pour des terroristes de l'intérieur tous ceux qui parlaient de Lutte des Classes (cherchez dans mon site "Lutte des Classes à l'allemande"). Le temps était aux affaires, au Win-Win, au "tout-le-monde-gagnant".

En fait la situation de certaines banques européenne est pire qu'aux USA!

Prenons comme exemple la Deutsche Bank. Cette banque est la banque la plus "leveragée" au monde (most leveraged of the world), son levier est de 50 contre 20 à 25 pour les banques américaines. Le total des actifs de la Deutsche Bank est de 2000 milliards d'euros pour 40 milliards de fonds propres...

La Deutsche Bank est une grande banque avec un total de ses actifs qui représente 80 % du PIB allemand. Personne ne pourrait aider la Deutsche Bank si elle était acculée dans une situation de cessation de paiement. Ni la BuBa (la Bundesbank, Banque Centrale allemande), ni la BCE. Un PLan Paulson serait insuffisant pour effacer du bilan comptable les positions négatives, c'est à dire pour lui racheter les dettes avec les fonds de l'Etat allemand, puis pour faire comme si elles n'avaient jamais existé... La Deutsche Bank pourrait alors, par effet de domino, entraîner avec elle Allianz, la BNP, la Société Générale déjà affaiblie, etc...

Personne ne le dit en ce moment, c'est à dire tout le monde, Paris, Berlin, Londres, Bruxelles et la Commission le cachent bien. Quoi? Qui a prêté aux ménages américains? Les pays qui dégagent des excédents commerciaux comme l'Allemagne, la Chine... Dans un avenir très proche les banques qui ont prêté aux USA, ne pouvant plus recouvrir leur créances, vont devoir chercher d'autres liquidités sur le marché des capitaux. Or les banques ne se faisant plus confiance entre elles, il reste à compter sur le taux directeur de la BCE qui est maintenu à 4,5% alors que celui de la Fed' est à 2%. Le Gouverneur de la BCE maintient ce taux très élevé, contre toutes les vociférations des milieux industriels qui ne peuvent plus obtenir des crédits pour financer de nouveaux projets industriels. La Fed' justifie cette politique du taux directeur élevé pour garder un taux d'inflation faible. Selon les experts, une augmentation de la masse monétaire n'entraînerait pas d'inflation.

Ce Dimanche soir du 4 X 2008, Angela Merkel, Chancelière allemande, emboîte le pas sur l'Irlande et déclare que le Gouvernement allemand va garantir toutes les créances et tous les dépôts, que ce soit ceux de Hypo Real Estate comme de tous autres instituts financiers, de toutes banques, de toutes caisse de dépôts et de prêts. La garantie couvre un montant de 568 milliards d'euros, mais elle est annoncée "comme n'ayant pas de limite supérieure". Une telle panique en Allemagne laisse augurer demain, à l'ouverture de la Bourse de Francfort un effondrement de HRE et peut-être de la Deutsche Bank; Quelle Europe! La Grèce a annoncé une garantie similaire.

L'Euro-Groupe, la BCE, la Zone-Euro sont une supercherie tant qu'il n'y a pas de politique économique, budgétaire et fiscale commune!

Le modèle de société construit par les pères fondateurs de l'après-guerre a été démoli par eux-mêmes. Les plus malhonnêtes d'entre vous, toujours prêts à inventer le prochain mensonge, me répondent que "non, le système européen est bon en temps normaux". Le NON du 29 mai vous enseigne le contraire. L'objectif fondamental de mon site RzM 67 est inscrit dans sa bannière tout en haut: Critique de l'ordolibéralisme. Mon site n'est pas une vocifération de ces gauchistes ou de ces révolutionnaires que je déteste. Il vous propose en de très longues analyses des arguments qui vous sont nécessaires pour poursuivre la réflexion politique et être exigeants de vos politiciens.

Ces "Pères-fondateurs de l'Europe" qui ont capitalisé depuis les trente-glorieuses, se sont appliqués à détruire de manière systémique ce qu'ils ont amassé, poussés par la force de leur cupidité et de leur égoïsme, au nom de la "libre circulation et de l'autorégulation des marchés". La Commission à la Concurrence et la Commission au Commerce se sont attachés à orienter la circulation selon le modèle de von Hayek (voir dans mon site). Jean Monnet s'est fait duper, et encore, je le soupçonne de collusion. Depuis plus de 20 ans les ménages n'arrivent plus à former un avenir pour eux, pour leurs enfants, pour leurs retraites. Ils sont versés dans la précarité, le flex-time, la dérégulation par pilotage de processus dirigée par les Directives européennes, les injections de l'OMC acceptées et devancées avec complaisance par l'Europe, par l'AGCS et les Accords sur les ADPIC, par ladite globalisation qui ont obligé à accepter que la finance, les hedge fonds, les fonds vautours vous dépècent de vos petits acquis.
Cette génération, qui s'est enrichie et qui a capitalisé, vole à leur enfants et petits enfants, en le détruisant, un certain petit bien-être et laissent une planète polluée et appauvrie.


  • 12] Le chantage impérialiste de la Chine, premier créancier des USA, le cowboy de papier(s toxiques).
La Chine jouit d'une position dominante sur les USA et dans le monde. Elle dispose aussi d'une bombe interplanétaire: 500 milliards de $ en Bons du Trésor américain que la Gouvernement des USA émet joyeusement pour financer son déficit budgétaire. Des Titres, quels qu'ils soient, jouissent d'une valeur tant que le porteur a confiance en l'autorité d'État ou du marché qui les a émises. Toutes les titrisations des subprimes, mais aussi à présent de beaucoup de titres, d'actions et d'obligations émis par des entreprises plus ou moins liées aux spéculateurs financiers ou aux banques d'investissements, s'effondrent jusqu'à la valeur zéro ou passent en dessous d'elles pour rendre l'entreprise qui les a émis débitrices avec des positions uniquement négatives (bilan négatif = cessation de paiement = faillite, banqueroute). L'État américain est en faillite depuis l'administration Bush, père et fils, et la Plan Paulson, qui n'est rien d'autre qu'une relance de la "planche à billet" enfonce encore plus les USA dans les abîmes de la cessation de paiement.

La Chine a déjà menacé de mettre sur le marché ses 500 milliards de $ de ses Bons du Trésor américain. La Chine s'est payé un JO de Crétins en unissant tous les lâches et les affairistes de la planète sur une terre de dictature; la Chine va se payer maintenant les USA. Contre des armes, les USA envoient ses B52, ses tirs interplanétaires, contre le chantage de la Chine, les USA ne peuvent rien du tout. Le Tigre de papier est supplanté par le Cow-boy de papier.

Les USA sont dépendants à 100% des chinois car les Fonds de pensions se nourrissent des entreprises qui réduisent les coûts avec comme outil managérial unique, le lean-management (management du dégraissage) et la délocalisation, car cet outil est le moyen le plus efficace de générer en un temps record de la marge opérationnelle qui sert à financer les Fonds de Pensions. Les USA ont misé massivement et totalement sur le système de retraite par capitalisation qui est construit sur les Fonds de Pensions. L'individualisme américain où chacun a une pension et des soins selon ses moyens versés, est en fait une répartition mondiale des coûts du financement de ses soins et de sa retraite. Le monde paye les retraite avec les délocalisations, les mise en chômage massif imposés par ces Fonds de pensions qui dégagent de la marge avec ces entreprises qu'ils tuent comme Cerberus par exemple. En France le Président bling-bling NS veut déplacer le système de retraite par répartition sur le système par capitalisation. C'est hallucinant de voir comment les USA pratiquent le communisme en mettant en commun pour ses cow-boys et ses cochons les richesses de la planète et de leurs habitants avec tous ses réseaux de spéculations boursières, financières et de Fonds. Comment ne pas être révolté, comment rester "seulement socialiste", comment édité une Motion C du PS, quand on est témoin et victime de ce Monde d'Avance qu'est l'Organisation capitalistique actuel du monde?

Les problèmes doivent s'énoncer avec leurs propres mots par ceux qui veulent les résoudre. Le PS et son avatar de la Motion C, mais aussi le NPA et d'autres révolutionnaires sont à plusieurs mondes de retard et leur objectif premier est de poursuivre leur routine historisante de fonctionnaire du social et de la révolution, plutôt que de se mettre eux-mêmes en action dans la zone de risque et d'ouragan du Monde d'Avance qu'est la planète gérée par les spéculateurs qui nous tuent.

Le Cow-Boy américain est un maquereau et prend la planète pour sa putain, les gauches sont ses palefreniers qui lui cirent ses pompes.

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Lire dans la liste des billets ci-dessous: la future réforme de la Fed' et le contrôle des marchés financiers de Henry Paulson et mon analyse très détaillée de la Bubble economy

1. octobre 2008

France Productivité Travail Jours de grève Pyramide des salaires Répartition richesses Attractivité Investisseurs



L'ouvrier français est bon, tout le monde le dit,
la durée de travail hebdomadaire en France est exemplaire dans le monde.
Et la Répartition des Richesses dans le PIB de la France?

Mettons-nous à table maintenant.

Vous ne me croyez pas? L'économie réelle parle pour vous. Le Monde d'Avance est ici.

Vous pouvez avant toute chose lire le rapport officiel "Emploi en Europe" pour connaître le niveau réel des salaires en France, la Répartition des Richesses dans le PIB.

Avant de vous réjouir de la qualité du travail en France, il faut encore lire ceci:

Le principe du trickle down effect, du dégoulinement vers la bas des richesses accumulées par le sommet, cet humanisme automatique, ici de la Classe Globale, tant voulu par l'Ecole de Chicago et le Consensus de Washington n'a pas conduit à l'enrichissement global des populations de la planète, mais à une croissance appauvrissante des Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), des PED (Pays en Développement), et dans les pays industrialisés d'une couche de plus en plus importante des populations allant jusqu'aux classes moyennes.

Sur le tableau à droite provenant de l'Insee et publié par l'Observatoire des Inégalités, vous pouvez voir que le trickle down effect, l'enrichissement automatique des masses ne s'est pas fait. 0,9% d'augmentation salariale pour 90% de la population française, ceux qui ont en dessous de 1254 euros par mois, correspond à un appauvrissement du salaire de 20% si nous comptons une inflation de 2%. En même temps la productivité horaire française avait augmenté de + de 350%. Les Pays ACP et PED se sont aussi appauvris. Ne gardez pas dans votre mire la côte est de la Chine comme légitimation de la globalisation apportant de la croissance. Aux USA, pour la même période, 1% de la population avait accaparé 75% de la croissance.

Pour l'Insee le revenu salarial n'a pas augmenté depuis le début des années 80. L'Insee a publié ce rapport suivant intitulé "Le revenu salarial et ses composantes, évolution et inégalités de 1978 à 2005": "Le concept de revenu salarial se situe à mi-chemin entre prix du travail et niveau de vie des personnes. Il correspond à l'ensemble des revenus perçus au cours d'une année donnée provenant directement d'une activité salariée et intègre une partie du risque lié au non-emploi. Une nouvelle base de données, comportant à la fois les secteurs public et privé, permet de donner pour la première fois des résultats sur le revenu salarial pour l'ensemble des salariés. Bien que le salaire horaire ait progressé depuis le début des années 80, et malgré les nombreuses revalorisations du Smic, le revenu salarial annuel n'a, dans le même temps, pas évolué en euros constants. Cette stagnation provient, essentiellement, du développement de situations plus précaires, caractérisées par du travail à temps partiel et un nombre moyen de jours rémunérés dans l'année plus faible. Les jeunes et les salariés qui ne travaillent pas à temps complet, sont ceux qui ont vu leur revenu salarial réel diminuer le plus, subissant ainsi, pour les premiers, la baisse du nombre de jours rémunérés, et pour les seconds, celle du salaire journalier moyen."

Passons aux réjouissances:

  • 1] La main d'œuvre française, qualifiée et productive
Paresseux, en grève, ou en congés…Contrairement aux idées reçues, les Français travaillent plus et mieux que bien d’autres pays ! Avec l’un des meilleurs taux de productivité horaire du monde, un nombre de jours de grèves inférieur à celui des États-Unis, et l’assouplissement de la loi sur les 35 heures, ils offrent aux entreprises l’un des meilleurs PIB par heure travaillée de tout le continent européen.

Avec une durée de travail hebdomadaire de 35 heures, les Français apparaissent comme l'un des pays où l'on accomplit le moins d'heures de travail au sens légal du terme.

La durée effective du travail hebdomadaire est de 38 heures en France, soit une heure de plus qu’en Grande-Bretagne et 2h30 de plus qu’en Allemagne, et un niveau supérieur à la moyenne des 27 pays membres de l’Union Européenne. Par ailleurs, la loi sur les 35 heures hebdomadaires a été assouplie, avec l’instauration d’un quota de 220 heures supplémentaires par an, la possibilité d’effectuer des « heures choisies » au-delà de ce quota ou de négocier des forfaits annuels. Il en résulte une flexibilité importante dans l’organisation du travail qui contribue aux bonnes performances de la France en termes de productivité.

Les Français affichent en effet des performances exceptionnelles en termes de productivité. La France obtient en effet l’une des meilleures productivités horaires au monde, avec une performance supérieure de 20 % à la moyenne européenne.

Si les Français sont si productifs, c’est qu’ils sont très bien formés : 7% du PIB de la France est consacré à l’éducation et à la formation. Le système éducatif français est gratuit et accessible à tous ; il est conçu pour offrir aux entreprises des salariés capables de s’adapter rapidement aux exigences de la compétitivité. Aujourd’hui 2,2 millions de Français travaillent pour des entreprises étrangères dans tous les secteurs, et les deux tiers des Français de moins de trente ans maîtrisent l’Anglais. Un pourcentage élevé de la population a atteint un niveau d’éducation supérieure puisque la France se situe au 2e rang européen en pourcentage de salariés détenant un diplôme scientifique ou technique.

Ce bagage scolaire et universitaire de grande qualité permet à chaque Français de s’adapter tout au long de sa carrière à l’évolution permanente des organisations et des méthodes de travail : une étude de l’OCDE met en avant la polyvalence des salariés français, qui offre plus de souplesse et de réactivité aux entreprises. Cette souplesse est encore favorisée par l’accès à la formation professionnelle continue : la France consacre chaque année 1,5 % de son PIB aux formations destinées aux salariés et à l’apprentissage. Cet effort est financé pour moitié par l’État. Un tel investissement représente un capital-formation de 1 000 heures par personne durant sa vie professionnelle.

Ces performances, paradoxales pour qui voit la France comme un pays où les salariés seraient des travailleurs peu assidus, ne s’expliquent pas seulement par la qualité de la main-d’oeuvre. Ces dernières années, des dizaines de milliers d’entreprises ont totalement repensé l’organisation du travail et renforcé notablement leur flexibilité. Par ailleurs, les Français savent faire preuve de créativité. La compétition internationale se gagne désormais par la recherche et l’innovation industrielle : la France a ainsi mis en place une politique ambitieuse pour développer les ”clusters” ou pôles de compétitivité, concentrations d’intelligence et de savoir-faire réunissant des instituts de recherche et des entreprises. En 2006, les chercheurs installés en France ont déposé plus de 17 000 brevets de découverte, dans tous les champs de la connaissance, depuis l’automobile jusqu’aux biotechnologies en passant par le textile ou le nucléaire. La France se classe ainsi au 2e rang mondial en termes de brevets déposés et au 4e rang mondial pour l’effort en R&D.

Culture du résultat, créativité soutenue, accompagnée et partagée : c’est bien en France que vous trouverez les meilleurs partenaires pour développer et enrichir votre entreprise.

  • 2] La législation sociale en France favorable à l'investissement productif et à l'attractivité pour les investisseurs étrangers
Les Français travaillent-ils moins que les autres ? Avec une durée de travail hebdomadaire de 35 heures, les Français apparaissent comme l'un des pays où l'on accomplit le moins d'heures de travail au sens légal du terme. Qu'en est-il des 35 heures dans la réalité ?

Les Français ont une durée effective de travail par semaine supérieure à… celle des Etats-Unis, de l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Irlande, la Belgique, les Pays-Bas, les pays scandinaves. La durée effective du travail hebdomadaire est de 38 heures en France, soit une heure de plus qu’en Grande-Bretagne et 2h30 de plus qu’en Allemagne, et un niveau supérieur à la moyenne des 27 pays membres de l’Union Européenne. En outre, la loi sur les 35 heures ne s’applique pas aux cadres, qui travaillent en forfait jour et ne comptent donc pas leurs heures.

L’organisation du travail est-elle rigide en France? La loi sur les 35 heures hebdomadaires a été considérablement assouplie depuis 2003, avec l’instauration d’un quota de 220 heures supplémentaires par an, la possibilité d’effectuer des « heures choisies » au-delà de ce quota ou de négocier des forfaits annuels. Les 35 heures sont ainsi devenues un gage de flexibilité et de souplesse pour les entrepreneurs installés en France : elles permettent d'absorber sans heurts les pics de production ou d'activité, grâce à l'annualisation du temps de travail. L'organisation et la programmation du travail des salariés sont donc en phase avec les besoins de l'entreprise et adaptées aux fluctuations des demandes du marché.

Les procédures d’embauche sont-elles complexes ?
* la Déclaration Unique d’Embauche(DUE) permet d'effectuer, en une seule fois, plusieurs formalités obligatoires liées à l'embauche dont l’immatriculation d'un salarié au régime général de la Sécurité sociale, la demande d'affiliation au régime d'assurance chômage, la demande d'adhésion à un service de santé au travail. La DUE peut être effectuée par voie électronique,
* L’Agence Nationale Pour l’Emploi (ANPE) peut assister les entreprises pour le recrutement de leurs salariés : information sur les postes offerts par la société, identification des profils, présélection des candidats, proposition et organisation de formations préalables à l’embauche.

Les Français coûtent-ils trop cher ? Les coûts salariaux en France se trouvent dans la moyenne basse des pays européens. Les bonnes performances de la France en termes de coûts salariaux s’expliquent par des niveaux de salaires inférieurs à la moyenne communautaire ainsi que divers dispositifs d’exonérations de charges sociales : allègement de charges sociales patronales sur les bas et moyens salaires ; l’existence de contrats de travail spécifiques à destination de public particulier.

Les Français sont-ils paresseux ? Flexibilité accrue, aménagement du temps de travail, main d’œuvre qualifiée ayant un bon niveau d’éducation : ces facteurs concourent à faire de la France un pays affichant l’une des meilleures productivités au monde : les Français affichent en effet des performances exceptionnelles en termes de productivité, avec une performance supérieure de 20 % à la moyenne européenne.

Les Français sont-ils coutumiers de la grève ? Il s'agit là d'une idée reçue liée notamment à une sur-médiatisation des conflits. La France se situe dans la moyenne européenne. En France, les grèves sont essentiellement menées dans le secteur public, le secteur privé n'étant concerné qu'à la marge. Le nombre de jours de grève dans le secteur privé en France est inférieur à celui des États-Unis, de l’Italie ou de l’Espagne.

Je vous invite à aller découvrir ici les auteurs de ces deux belles laudatio pour le travailleur français et ici.



Mettons nous à table maintenant:

Il est difficile de trouver les informations sur la Répartition des richesses, mais les voilà:

12% c’est la part perdue par les revenus du travail dans le PIB (la richesse produite) en Europe depuis 1975. C’est aussi un chiffre resté dans les oubliettes de l’information. Il provient en effet de la 19e édition du rapport « L’emploi en Europe » publié par la Commission européenne... fin novembre 2007: ec.europa.eu/employment_s...

"Après s’être accrue durant les années 1960 et la première moitié des années 1970, avec un pic à 69,9 % en 1975, la part du revenu du travail a entamé un déclin graduel et atteint un point bas à 57,8 % en 2006."

La part des revenus alloués aux salariés est désormais inférieure à ce qu’elle était en 1960. Autrement dit, la Commission indique que les salaires distribués ont fortement chuté. Cette étude n'est soigneusement pas diffusée par les médias, les influenceurs, les partis politiques.

Le PS, qui a laissé cette année casser le Code du Travail, le PS avec sa Motion C, les syndicats n'aiment pas les Travailleurs.
Si? Et ceci, c'est quoi? Ou ceci?

 







Les fonds de pension américains ont perdu en 10 ans 60,7% de leur valeur, la retraite perçue par un américain de 65 ans a baissé de 71,7% (Source Lipper). Vous êtes en face du raté de la nouvelle politique économique promue idéologiquement par l'OMC, le commerce libre et de la privatisation globalisée. Avec la "crise" de 2009-2010, les chiffres commencent à sortir.

3. septembre 2008

UN MONDE D'AVANCE - MOTION C du PS: RECONSTRUIRE L'ESPOIR A GAUCHE - Congrès de Reims

- SIGNEZ LA MOTION EN LIGNE >>> Un monde d'avance   pdf_un-monde-d-avance.pdf -



voici un communiqué de "la gauche de la gauche" dans le PS du site Reconquêtes:

"Regardons les choses en face.

Le monde change, le vent souffle et il peut nous porter loin. Mais, pour cela, nous devons enfin reprendre l’initiative et ne plus subir. Ne plus subir la droite, son discours et son agenda. Ne plus subir l’air du temps, la dictature de l’opinion et des médias. Ne plus subir les évolutions imposées par nos adversaires comme une fatalité insurmontable. Ne plus subir le temps comme un agent érosif de nos valeurs.

Le vent souffle. Il nous portera loin si nous orientons les voiles dans le bon sens.

Le néo-libéralisme sombre. Le monde est confronté à quatre crises majeures – crise financière, énergétique, alimentaire et environnementale dont la simultanéité met en évidence les dangers et les limites de ce qu’il est convenu d’appeler la « mondialisation libérale ». En moins d’une semaine, le capitalisme financier, arrimé sur la dérégulation, la privatisation à outrance, le tout marché et le libre-échange sans limites, a vu voler en éclat la suprématie que lui conférait son caractère prétendument « indépassable » ou « incontournable ».

Seul le recours massif à l’action publique et aux contribuables a permis de mettre un terme provisoire au chaos créé par la spéculation et la subordination de l’intérêt général aux intérêts particuliers. La véritable hiérarchie entre l’économie et la politique a ainsi pu être rétablie. Si l’on ne change pas radicalement de cap, les conséquences de ce chaos, aujourd’hui encore largement occultées, se feront durement sentir pour les plus faibles, dans les mois et les années à venir. La fameuse « économie de l’intelligence », si chère aux tenants de la suprématie du tout-marché, vient se noyer dans la fameuse :« privatisation des bénéfices et nationalisation des pertes ». Il en va de même en matière alimentaire, énergétique et environnementale. Si de solides régulations ne sont pas mises en place, par l’action publique concertée portant l’intérêt général, cette tendance désastreuse ne pourra que se renforcer (...)

Lire la suite de la motion "Un monde d'avance" (pdf_un-monde-d-avance-2.pdf)

Site de la motion C: www.unmondedavance.eu


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Mon commentaire sur la Motion C, dite de gauche:

Le PS n'étant pas à gauche, Sarkozy réfléchit pour lui. Oui, toutes ces phrases génériques et policées de cette Motion C du PS, vous les lisez aussi dans les G8 de Gleneagles et de Heiligendamm-Rostock (cherchez sur mon site), dans les G4 dont celui de Potsdam, dans la Conférence sur le Biodiversité et la Sécurité alimentaire, etc... qui n'ont mené à aucun effet concret.
Si vous avez trouvé mon site en première page de Google, voir en 1ère ligne, en tous cas avant les évêques du diocèse à Parténia du PS de la Rue de Solférino c'est que le Monde d'Avance est ici et qu'ici... je vous explique le monde tel qu'il est et avec sa sémantique à lui. Vous y trouverez les réflexions normales d'un homme de gauche et aussi sur Économie de bulles, Crises systémiques ou sur Europe - Solidarités locales, régionales et globales, etc.

Toutes ces jolies phrases de la motion C du PS auraient pu être concentrées en un graphique et un chiffre: celui de la stagnation salariale, en France depuis 35 ans, avec un autre chiffre: celui qui devra être atteint en 12 mois pour les salaires, puis d'année en année pour rattraper le retard dû au détournement des richesses du pays par les bénéfices d'entreprise et des capitaux placés, éloignement de la poche des salariés mais aussi des caisses publiques et de santé, et de retraites et autres caisses allocatives. Les réalités sont connues, dénonciables et dénoncées très simplement par les gens de gauches, les vrai, sans que nous tombions dans de la révolution. Allez voir les sites spécialisés dans la pauvreté, dans les vrais chiffres du chômage, pas besoin d'écrire des rédaction d'étudiant en 1ère année de BTS, pour écrire ces phrases de curé. Sur ce graphique de l'Institut des statistiques fédéral allemand par exemple vous voyez pour les 11 derniers trimestres: en orange l'augmentation de 25% des bénéfices d'entreprises et des capitaux placés et en rouge l'augmentation de 2% des salaires.

Puis une autre phrase simple aurait dû figurer dans cette Motion C du PS, dite Motion de gauche: nous allons imposer un système de négociation paritaire entre patronat et syndicat et refonder la syndicalisation, les syndicats, leur mode de fonctionnement. C'était d'ailleurs une des 100 proposition de dieu.

Ceci aurait même beaucoup réduit cet opuscule, l'argument qui m'est souvent renvoyé comme quoi cette Motion C du PS n'est pas un "essai de 395 pages" ne tient pas.

Pour le reste c'est pareil: des phrases génériques, mais le concret connu, dénonciable et dénoncé aussi par les G8 et les G4 n'y figurent pas. Quid de l'AGCS, des Accords sur les ADPIC, des APE, de la Directive service et de la Directive Libre établissement et Libre Circulation des Travailleurs, mis à part les phrases convenues et qui montrent bien que l'on n'a que l'intention de donner un coup d'épée dans le brouillard et que l'on veut cultiver le brouillard.

Ce texte n'est pas différent des "plus-de" que nous avons entendus lors des campagnes P et L.

Ce texte est triste. Pour moi il est sinistre, un texte de militants qui pratiquent le "plus-de" et le "tous-derrière".

Le graphique de la Motion C au sujet de la part des richesses dans le PIB (téléchargez la Motion c avec le lien ci-dessus) n'est pas actuel. Il a été établi en 2004 sur des chiffres datant de 2001 ou de 2002. Une collecte statistique de cette envergure prendrait de deux à 4 années, selon ceux que l'on appelle experts.

Cliquez sur Google "répartition richesses france" vous verrez que mon site est en première ou seconde page... et vous ne rencontrerez sûrement pas le PS, sa militance, les influenceurs et leurs médiateurs.

Vous verrez parfois un bavardage vieux de 15/18 ans ou fait de phrases qui veulent mettre en valeur son auteur, mais vous ne trouverez jamais les courbes, les courbes actualisées pour 2007, 2006, 2005, 2004 et surtout comme pour le graphique que j'ai déposé ci-dessus et qui est publié en masse par IG-Metall comme support pour une grève générale de la métallurgie allemande en vue d'obtenir 8% à la fin de l'année 2008d'augmentation; vous ne trouverez jamais en même temps la courbe des salaires et la courbe des bénéfices d'entreprises et des capitaux placés.

Cette information sur "répartition richesses france", je l'ai déjà plusieurs fois demandées sur les sites RS21, sur RM21 (d'avant le déni de Montebourg sur ses "valeurs"), sur d'autres sites, sur le forum interne et externe de RS (Rénovaction Socialiste). Rien. Pourquoi? Cette information est simplement tenue secrète par l'INSEE et par d'autres instituts de statistiques officiels ou privés. Ne me dites pas que l'appareil du PS et des autres gauches et de Attac n'est pas capable d'établir ces indices et de fournir ces informations.

Parce que si un graphique, comme celui communiqué par l'Institut fédéral allemand des statistiques et IG-Metall était publié en France, d'un coup d'œil n'importe qui pourrait voir que la Lutte des classes est menée en France sans discontinuité depuis des décennies et qu'elle a été gagnée par ceux qui en ont déjà dans leur poches. Mais dans un pays où même le PS aussi depuis presque 30 ans "qu'il n'y a plus de lutte des classes, mais qu'un seul front de classe", dans un pays où tout l'arc-en-ciel politique est d'accord pour dire que "c'est ringard de parler de clivage", nous voyons qui est encore une fois acteur de la compromission universelle. Le PS en tête, what else.

Tout le monde connaît le nombre de chômeurs qui, eux n'ont rien capitalisé du tout dans leur carrière depuis 1973 sur de longues périodes et en connaissant des déclassements professionnels à chaque réembauche, tout le monde connaît les salaires qui ont en réalité baissé de 25 à 45%, aussi dans la fonction publique en 20 ans. Tout le monde sait que le niveau de salaire est le même que dans les années 60 et qu'en plus la pauvreté est encore plus grande et encore mieux répartie et que nous avons 8 millions de travailleurs pauvres en plus des 10 millions de chômeurs. 10 millions, informez-vous. Tout le monde sait que c'est la gauche de Mitterrand et de Jospin qui a fait passer les impôts sur les bénéfices des entreprises de 45% à 20% et souvent à moins ou à zéro ou à taux négatif selon des arrangements négociés ou des plans de relance de l'offre devant stimuler les activités et qui sont en réalité détournés dans des jeux de trésoreries comptable et spéculatives ou des délocalisation.

Si la Motion C avait fourni ces informations ainsi, elle aurait été une Motion C de gauche. Malheureusement elle est dépassée et son avance est dans la vision melliflue qu'elle donne dans un ton de connivence qui relie agréablement les quelques uns qui veulent un peu s'encanailler à gauche sans se brûler les plumes.

La motion C est triste.

L'ouvrier français est bon, tout le monde le dit, mais le PS ne se bat pas pour lui, alors que sa durée de travail hebdomadaire est exemplaire.

16. mai 2008

Conférence alternative Diversité biologique - Non à l'ethnocide biotechnologique

diversité biologique

Du 12 au 16 mai 2008 se tient la Conférence alternative sur la Diversité biologique en réplique à la Conférence éponyme organisée par l'ONU

Le monde étant devenu une marchandise, le sang d'une tribu Indio d'Amazonie ou le riz Basmati étant devenus l'objet d'un brevet d'invention, je vous ai exposé sur mon site l'Aspect des Droits de la Propriété Industrielle liés au Commerce (sur les accords sur les ADPIC et sur les ADPIC+ ou TRIPs en anglais), les dérégulations de l'AGCS qui offre au commerce les devoirs régaliens de protection et de gestion de l'environnement, des biotopes et des ressources de l'eau, ou la Charte des Droits fondamentaux et sociaux et du Droit International des Droits de l'Homme annihilés par le commerce dès qu'il est possible pour des distributeurs, des groupes agro-alimentaires, semenciers ou pharmaceutiques de capitaliser dans le monde de l'industrie ou du commerce. La nolonté des partis gouvernementaux, et pour ma part du PS, mais aussi des Verts, face à l'invasion de ces droits de la propriété intellectuelle qui encerclent l'homme comme tous les autres produits de la nature dans quelque chose de monnayable, m'afflige.

Il faudra encore un temps énorme pour que la société civile soit informée dans le fond en dehors de la mantra salvatique du "le monde n'est pas une marchandise" et pour qu'elle concentre et dirige une action politique. Les médias, appartenant aux groupes industriels, se chargent de noyer des gens comme nous parmi les souilleurs de nids ou les gauchistes. Mon site est une Zone hors AGCS et une Zone hors ADPIC (avec ce click vous avez tous mes textes à ce sujet). Je m'étonne d'ailleurs qu'un mouvement Hors AGCS soit organisé (vous en trouvez les logos sur ma page d'accueil de mon site et en bannière du bas), mais qu'il n'existe aucun pendant qui porterait un logo analogue mais avec Zone hors ADPIC. La réalité est bien simple, même les mouvements et politiciens conscients et de gauche qui arborent le logo Zone hors AGCS sont des "petits-bourgeois" qui ont appris à défendre les solidarités locales, mais qui méconnaissent les solidarités globales. Et justement ce sont les pays du Sud, les pays en développement (PED) et les pays ACP (Afrique Caraïbes et Pacifique) qui sont menacés. De ceci on s'en fout et on frémit juste un peu quand il y a des guerres de la faim.

revolutionIl est évident que la gauche du IIIème millénaire n'est légitime que si elle marrie dans son mental et ses process les solidarités locales, régionales et globales. Pour ceci il n'y a pas besoin des historicités des révolutionnaires réunis (LCR, LO, les raviolis associés ou les anti-de-tous-bords) dont le comportement repose sur un confort de petit-bourgeois et un agréable mode opératoire qui ne légitime, dans un groupe confiné, que celui qui agite. L'Homme n'est pas le centre de leurs préoccupations, ceci leur donne leur assurance laquée de fatuité. Les tâches et les devoirs d'action à gauche sont énormes, il n'y a pas besoin de s'entacher de révolutionnarisme. Il faut observer, analyser, définir et agir, l'écroulement de la planète et de son accessoire, l'homme, le mérite. De plus les travaux de réflexion sont faits, des plans d'actions existent, il suffit de vouloir s'y adresser. Le problème est que l'homme est privé de penser.

Guerre de la faim? Crise alimentaire? Dépendance alimentaire des PED et des pays ACP? Pendant vingt ans, les grandes institutions internationales ont gravement sous-estimé la nécessité d'investir dans l'agriculture - la Banque mondiale l'a reconnu fin 2007. Et les plans d'ajustement structurel du Fonds Monétaire International (FMI) ont poussé les pays les plus endettés, notamment dans l'Afrique subsaharienne, à développer des cultures d'exportation et à importer la nourriture qu'ils consommaient. diversité biologique

Cette libéralisation les a rendus vulnérables à la volatilité des prix et dépendant des semences brevetées et génétiquement manipulées (OGM) dont les agro-alimentaires sont propriétaires au titre du droit de la propriété intellectuelle et en dépit du Privilège de l'agriculteur qui lui conférait auparavant le droit de ré-ensemencer une partie de ses récoltes sélectionnée par lui-même. Le brevet sur le vivant est une réalité incontournée, très tangible et mortelle pour le paysan burkinabé ou d'ailleurs, qui est le premier à souffrir... de la famine!

Nous savons tous à présent que le FMI, la Banque mondiale, l'OMC - dont les négociations ont définitivement capoté avec le dernier cycle de négociations en date, celui de l'échec de Doha - ne sont que des clubs de riches destinés à gérer la planète selon leur bon vouloir. Il en est de même pour l'ONU, qui impose immédiatement le respect de ses résolutions à l'Irak quand il a envahi le Koweït mais qui s'assied sur ses propres résolutions (une centaine... !) quand Israël étend depuis 60 ans, selon le technique de la salamandre, ses colonies en terre de Palestine... au nom de plaquettes écrites il y a deux mille ans. La Conférence de l'ONU sur la Diversité biologique qui ouvre ses portes le 12 mai à Bonn en Allemagne, est également l'un de ces avatars de l'hémisphère nord qui prétend vouloir agir pour la durabilité de ce qui reste de la planète. Ce genre de conférence réduit la protection de la nature à une protection des ressources commercialisables. Rien d'autre. La grenouille de verre de Tasmanie ou l'Indio d'Amazonie ne sont détenteurs de valeur que parce qu'ils sont des ressources industrielles. Rien d'autre. Ces rendez-vous ne conduisent donc qu'à la commercialisation de la Diversité biologique et qu'à permettre à l'industrie de valoriser les plantes et les autres ressources génétiques pour en faire des médicaments ou de nouvelles souches génétiquement manipulables.

Il ne faut pas s'imaginer que les pays industrialisés et les pays en développement négocient de manière équitable, à ce genre de conférences, sur une répartition juste des bénéfices tirés de ce commerce de la diversité biologique. En effet, les négociations sont dirigées par les gouvernements. Il y a bien des représentants des populations indigènes concernées, mais ils sont juste bons à défiler dans des costumes primitifs comme dans un musée des arts premiers. Ils n'ont pas d'influence et encore moins quand ils refusent l'utilisation de leur plantes phytosanitaires et médicinales par des grands groupes industriels du Nord. A ce genre de conférences ne sont associés que des porte-paroles modérés et encore leur fonction n'est que d'être consultés entre deux cafés. Ils n'interviennent pas dans les négociations.

Les délégués des gouvernements vont aussi essayer de donner une apparence de réglementation du commerce international des OGM, sans pour autant traiter de la responsabilité juridique quand des semences transgéniques se mélangent aux semences naturellement sélectionnées par le savoir et le génie du paysan indigène et de l'obtenteur. La coexistence des deux sources de semences étant impossible, les OGM sont à proscrire, et de les mettre à l'ordre du jour d'une telle conférence sur la diversité biologique est déplacé.

La question de la brevetabilité de la vie, des espèces variétales (plantes), des races animales, et de l'humain ou de parties constitutives de l'espèce humaine ne figure pas à l'ordre du jour de cette conférence de l'ONU. L'objectif de la Conférence alternative sur le Diversité biologique est donc de retirer le vivant de la brevetabilité. Or l'Europe, toujours à la pointe des sottises quand il s'agit de permettre la commerciale circulation-libre-du-tout-et-du-n'importe quoi avait justement accordé le premier brevet européen sur la vie. En effet, l'Office Européen des Brevets de Münich avait délivré à l'Université d'Écosse d'Edimbourg le brevet (EP 0 695 351 B1, Brevet dit d'Edimbourg) sur "l'isolement, la sélection et la reproduction de cellules souches transgéniques animales". Il est impossible d'annuler un brevet une fois délivré. J'explique à mes étudiants, qu'effectivement les 48 revendications de l'invention publiées avec le fascicule du brevet ne mentionnent jamais l'homme. Pourtant, si déjà la brevetabilité du vivant est immorale et scandaleuse, elle n'épargne pas l'homme comme valeur économique monopolisable et commercialisable en pièces détachées, pour l'instant, par l'industrie.

Le Règlement d'exécution de la Convention relative au brevet européen pour le marché commun a repris telle quelle la Directive européenne (98/44 EG) sur les brevets biolotechnologiques. Cette Directive règle la brevetabilité des "inventions qui ne résultent pas seulement de procédés naturels d'isolation de matériel biologique, comme de cellules souches de n'importe quelle origine, mais autorise aussi l'isolation de matériel biologique issu de plantes et d'animaux, si l'exécution de telles inventions n'est pas limitée à une seule espèce variétale (plante) ou une seule race animale". La société civile n'a donc plus besoin d'exprimer son indignation, la Commission européenne a décidé pour elle, et les Directives européennes sont déclinées dans le droit national de chaque État membre partie à la Convention sur le Brevet Européen (CBE). diversité biologiqueLe brevet délivré pour le titulaire, l'Université d'Écosse, ne semblait donc pas protéger des domaines qui ne sont pas autorisés par le Droit des Brevets Européens. Pourtant le brevet englobe les cellules humaines; c'est ce que révèle une lecture attentive de la description du brevet qui constitue le préambule du fascicule du brevet et qui enseigne, en dehors des revendications du brevets (figurant à la suite dans chaque fascicule de brevet), sur l'étendue de la protection du brevet. Nous pouvons y lire que "dans le contexte de l'invention, le terme 'cellules animales' est à comprendre au sens large et qu'il englobe toutes cellules animales et donc celles des mammifères", et donc de l'homme. Vous comprenez donc qu'une telle conférence de l'ONU sur la Diversité biologique ne mettra pas à l'ordre du jour la brevetabilité du vivant puisqu'elle est inscrite dans la loi de chaque État membre participant. A côté de Dolly, la brebis clonée dénommée ainsi en l'honneur de Dolly Parton la diva du porno, à côté de la souris-onco (souris cancéreuse) de Dupont-De Nemours, l'industrie est autorisée à fabriquer du bébé sous forme d'embryon. L'Europe n'étant elle-même plus qu'une AELE (association européenne de libre échange) comme le voulait son fondateur anglais, il n'y a rien à attendre de bioéthique de celle-ci. Le Canada s'était refusé à breveter le vivant et avait fait en 2002 cavalier seul sur ce dossier au sein des grands pays développés, mais je ne connais pas sa position actuelle en 2008.

La vivant étant une marchandise, celui qui ne se plie pas à cette règle légalisée par l'OMC et ses accords connexes comme l'AGCS et les accords sur les ADPIC devient même, sui-generis, un casus belli pour certains gouvernements qui ont militarisé la diversité biologique. C'est ainsi qu'en Colombie les scientifiques peuvent récolter des plantes aux vertus curatives parce que l'armée répresse la moindre des oppositions des populations locales. Il en est de même pour les immenses forêts de teck en Birmanie exploitée en partie directement par des groupes français avec le soutien de la junte au pouvoir ("c'est une question perverse", dirait Kouchner, le représentant de commerce, porte-drapeau du PS moderne).

En réalité, ce qui ennuie tout gouvernant, élu ou autoproclamé, c'est de gouverner avec des gens. La Conférence de l'ONU sur le Diversité biologique a repensé la protection de la nature, mais sans les humains. Dans certaines zones protégées en Amérique latine les populations locales sont simplement déportées ailleurs parce qu'elles pourraient représenter un risque d'incendie forestier. Dès l'écartement des indigènes réalisée, les groupes pharmaceutiques occupent le terrain. Comme le Nord a détruit sa nature environnante et comme il consomme tellement de produits issus de la nature, il parvient à faire déclarer dans le Sud de vastes étendues comme des zones protégées, aux détriments des populations locales du Sud. Il ne s'agit pas d'instaurer des zones de protection de la nature qui seraient administrées par des organisations non-gouvernementales. Il faut laisser le choix et le droit aux populations indigènes de les administrer selon leur besoins.

15 ans après la première Conférence internationale sur la Diversité biologique (1993) et la Déclaration de Rio (1993) rien n'a changé. Selon la Déclaration de Rio tout producteur de produits issus d'une espèce biologique est contraint de reverser une partie de ses bénéfices. Beaucoup de pays industrialisés n'ont toujours pas satisfait à cette exigence et exploitent les pays du Sud sans contrepartie. Jusqu'à 1993 la Diversité biologique faisait partie de l'héritage commun de l'humanité et n'avait pas de prix et était disponible pour tous. Depuis la Conférence sur le Diversité de 1993 il a été convenu que les animaux, les plantes et les gènes soient propriétés de l'État sur les territoires duquel ces espèces et variétés existent. Toute personne disposée à utiliser ces ressources doit s'enquérir de l'agrément du pays. Si la commercialisation d'un produit est un succès, le producteur est tenu de répartir équitablement les bénéfices. Bien, soyons heureux, toutes les conditions sont réunies depuis la Déclaration de Rio pour garantir à tous les États de la planète l'intervention du système démocratique, les débats parlementaires, le contrôle des gouvernements pour empêcher le hold-up biologique et la biopiraterie et pour assurer des négociations consensuelles sur le répartition équitable des richesses extraites de la commercialisation raisonnée des ressources.

diversité biologique Vous avez vu aujourd'hui, mardi 13 mai 2008, le capharnaüm parlementaire français qui peut exister dans les pays hautement civilisés, industrialisés et démocratisés au sujet de la Loi sur les OGM. Oh, non, ne nous faisons pas d'illusion si le Parlement français n'a pas adopté en seconde lecture la loi sur les OGM, ce n'était pas que le parti centralisateur l'UMP est visité par une conscience subite ou un doute. C'est une rebuffade des députés UMP qui comprennent que d'être trop godillots du Président français, NS, peut nuire gravement à leur santé politique personnelle. Il y a bien une vie après la disparition de Sarkozy, même pour ces morbides personnages.

Donc, depuis 1993, aucun bénéfice n'est ristourné aux pays du sud, parce que les États industrialisés n'ont pas encore décliné dans leur droit national la Convention sur la Diversité biologique (Déclaration de Berne, ONG). Les Pays en Développement font en vain pression pour qu'une réglementation contractuelle pour tous les pays contractants partie à la Convention sur la Diversité biologique entre en vigueur en 2010.

De toute manière, cette Convention ne peut entrer en vigueur puisqu'elle entrerait en collision avec des accords déjà existants qui lient tous les pays membres de l'OMC. Il s'agit des accords sur les Adpic (Aspects de la Propriété Intellectuelle liés au Commerce et Adpic+) par lesquels la reconnaissance mutuelle des brevets est réglée de manière contractuelle, et par lesquels de plus en plus d'êtres vivants, d'espèces variétales (plantes), de races animales et de séquences génétiques sont protégés par le Droit de la Propriété Industrielle. Les accords sur les Adpic engendrent et renforcent la biopiraterie ad vitam eternam, in excelsis bio. Oh pardon, Grand Lord!!! Ma bonne éducation a fait fourcher ma langue, il fallait écrire ad mortem eternam.

La conférence internationale de l'ONU de Bonn de mai 2008 sur la Diversité biologique s'est fixée comme objectif une "compensation plus juste des avantages" entre les utilisateurs et les pays d'origine. Le Nord veut s'assurer une liberté d'accès encore plus importante aux ressources et les pays du Sud misent sur une participation aux bénéfices.

Un grand État ne joue pas le jeu, comme pour les Accords de Kyoto sur les rejets polluants: les États-Unis, n'ont jamais ratifié la Convention sur la Diversité biologique pour les raisons industrielles et commerciales mais aussi parce qu'elle entre en collision avec le Droit américain de la Propriété Intellectuelle selon lequel "tout ce qui existe sous le soleil et qui est fabriqué par l'homme" peut faire l'objet d'un brevet d'invention. campesinos pobres Ce principe trouve sa contrepartie dans le droit américain des marques de commerce: "tout ce qui existe sous le soleil et que l'homme peut percevoir" est monopolisable par le Droit des marques déposées. Mais pour devancer définitivement toutes velléités des Pays en Développement de réclamer leur dû le Gouvernement américain sponsorise un projet piloté par le Smithsonian Institution qui va cartographier le matériel génétique de 500.000 espèces et créer une bibliothèque. Ce projet rend simplement caduque toute négociation sur la Diversité biologique. Visitez leur site, c'est un genre de Wiki-bio, de la saucisse au peau-rouge. C'est smart, c'est culturel, c'est participatif, interactif, respectueux des arts premiers. Mais pour Mute Schimpf de Misereor le holdup international est engagé et les groupes industriels, ayant libre accès à cette banque de données fournie par la Smithsonian Institution, pourront cibler encore plus efficacement et sans délais leur biopiratage, et n'auront même plus besoin de procéder à la Déclaration sur l'origine géographique des ressources qui font l'objet de leurs dépôts de brevet protégeant leurs inventions biotechnologiques. Toute négociation sur la moindre des répartitions des bénéfices avec les Pays en Développement n'aura plus lieu d'être. ¡Que viva tu muerte, pobre campesino!

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Voici les thèmes clé de la Conférence alternative sur la Diversité biologique * La Souveraineté Alimentaire * L’accès à une nourriture, une eau et une terre saines * Les droits des consommateurs et leurs relations équilibrées avec les producteurs * Les traditions alimentaires et agricoles et leur qualité * Production alimentaire et Régions sans OGMs * Les femmes et l’agriculture * Le libre échange de semences et la reproduction participative * Le libre échange de savoirs et la diversité * La fin du brevetage sur le vivant * Les agrocarburants versus la sécurité alimentaire * L'agro-écologie et les innovations dans l’agriculture biologique * Les jardins de l’espoir * Les droits et savoirs indigènes * La diversité culturelle et spirituelle * Les semences terminator, les arbres génétiquement modifiés, la biologie de synthèse et les autres nouvelles menaces à la diversité

(pix: Siège d'ARTE, Strasbourg)

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Lire aussi: Conférence alternative biologique - Non à l'ethnocide biotechnologique
et encore Ethnocides biotechnologiques, déni des droits des peuples indigènes - L'Europe en tête des Bad Guys
et encore: Echec de la Conférence sur le Diversité Biologique - Biopiraterie, OGM, Mutagènes, pas de cadre juridique
et encore: Faim, OMC, Directives européennes ne sont pas une fatalité - Zone d'autodétermination Hors OGM

Je vous prie aussi de lire toute ma rubrique Accords bilatéraux - OMC, une pensée de gauche ne peut occulter cette analyse mondiale. Merci de me lire.

15. mai 2008

Ethnocide biotechnologique, déni des droits des peuples indigènes - L'Europe en tête des Bad Guys

Grenier Burkina Faso

Du 12 au 16 mai 2008 se tient la Conférence alternative sur la Diversité biologique en réplique à la Conférence éponyme organisée par l'ONU.

Toutes les 2 secondes disparaît de la planète une étendue de la forêt vierge égale à celle d'un stade de foot-ball. Le moteur des scies mécaniques est mu par la demande de consommateurs à fort pouvoir d'achat de la couche moyenne et aisée des pays industrialisés, avides de meubles de jardin, d'huisserie de fenêtres et portes, de papier... Les toutes dernières parcelles de forêt vierges sont abattues au Canada, en Finlande, en Russie, au Brésil, en Malaisie, au Congo. En Indonésie la forêt vierge laisse place aux plantations qui fournissent de l'huile de palme pour le savon, la margarine ou qui est mélangée à ce que l'on appelle le bio-carburant. La Banque Mondiale vient tout récemment d'accorder un crédit de 300 millions de $ pour un projet gazier à Camisea dans la zone amazonienne du Pérou qui est à l'heure actuelle le plus destructeur du bassin amazonien (Amazon Watch).

"Autrefois, lorsque Shell travaillait ici, les maladies ont tué la plupart d'entre nous. [...] Nous savons que notre terre et nos rivières seront détruites si une autre compagnie vient ici. Les rivières seront polluées, les poissons mourront et les animaux prendront la fuite. Monsieur le Ministre, nous vous demandons: qu'allons-nous manger lorsque les fleuves seront morts et les animaux partis? [...] Nous ne voulons pas d'entreprises travaillant ici, nous voulons de l'eau propre, et une vie tranquille et paisible. " (Délégation du peuple autochtone Nahua auprès du gouvernement péruvien).

Le paradis saccagé: le projet gazier de Camisea, au Pérou, est à l’heure actuelle le plus destructeur du bassin amazonien. Situé dans la vallée reculée d’Urubamba, au sud-est de l’Amazonie péruvienne, ce projet de 1,6 milliards de dollars US inclut deux gazoducs en direction de la côte du Pérou et traversant un point névralgique de la biodiversité amazonienne, considéré par les écologistes comme “le dernier endroit sur terre” à forer en quête de combustibles fossiles. Presque 75 pour cent des opérations d’extraction de gaz sont prévues à l’intérieur d’une réserve nationale habitée par des peuples autochtones qui n’ont que peu ou pas de contact avec le monde extérieur. Or, ces peuples ont été contactés de force par le consortium de Camisea, en violation de leurs droits reconnus au niveau international. En outre, le gazoduc va traverser l’une des forêts tropicales humides qui restent intactes au monde, et qui est le foyer des peuples Nahua, Kirineri, Nanti, Machigüenga et Yine. Et finalement, une usine de traitement de gaz est en construction sur la côte péruvienne, dans la zone tampon d’une réserve marine d’importance internationale. Les principales compagnies nord-américaines impliquées dans le projet sont Halliburton et Hunt Oil, et les deux ont des rapports de longue date avec l’administration Bush-Cheney. Pour l’étape finale du projet, Halliburton est sur les rangs pour la construction de l’usine de traitement du gaz, et Hunt Oil, basée au Texas, construira l’usine de liquéfaction du gaz naturel pour l’exportation vers les États-Unis. Ainsi, la moitié du gaz de Camisea sera embarqué pour approvisionner le marché énergétique de la côte Ouest des États-Unis. Cet afflux de gaz bon marché pourrait saper les initiatives californiennes dans le domaine de l’énergie renouvelable. Voilà, cher lecteur, un travail pratique sur l'ethnocide biotechnologique. Le Droit des indigènes et des populations locales n'est toujours pas reconnu malgré la Déclaration de Rio de 1993 et les diverses Conférences sur la Diversité biologique. Je vous recommande pour votre information la BiC, le Centre pour les Informations destinées aux Banques de Développement et à la Banque Mondiale grenier Burkina Faso

L'ethnocide des communautés de Punan à Bornéo fait partie de l'expression de notre confort du Nord. J'avais écrit dès 1990 dans mon roman ceci: "L'hygiène et la grammaire sont les premiers acquis pour le bon fonctionnement social. Froid ne se conjugue pas! Se frisquer de toi. Se disséquer de toi.

Le nouveau forum est une production imaginative continue, proche de l'homme et inhérente à l'homme. Cette production ne pourra jamais être réalisée par le cloisonnement des commissions parlementaires qui maintiennent l'ordre des articles, des alinéas, des paragraphes et du jour. CICERON l'avait bien compris en pensant au décorum, "le convenable, les usages, le code de politesse, incarnent le savoir qu'il convient d'avoir. Ce savoir est déterminant pour le choix de l'habitation ou de la fonction". Télésphore pense à la "grande maison commune" de Michaïl. GOEBBELS mettait la main devant la bouche, quand il baillait. Le français pointait du doigt.

J'ai froid. Tu es trop chaud pour moi. A quoi cela sert-il de s'emporter pour un dogme si la solidarité entre frères est réduite à une simple religion inactive et autosuffisante, à une religion qui ne soit pas mue par l'élan réparateur constitutif de société?

Télésphore n'est pas un parangon de la dignité. Télésphore veut savoir. Il a été au milieu des restes déforestés de la jungle de BORNEO. Il y a rencontré la tribu des PUNAN. Ce petit peuple de mille têtes est debout, déterminé, droit et pense. Quand Télésphore leur a parlé du prostibule, qu'était son pays, et dit qu'il y avait des meurtres et des viols, le chef PUNAN ne voulait pas le croire. Le PUNAN ne connaît même pas l'égoïsme, il partage tout. Les PUNAN, savent utiliser les mots modernes. Ils savent nous dire, devant les caméras et à la face du monde, conscients d'être face au tournant de leur destin: "Nous ne voulons pas de super-marchés". Ils sont nus. "Le monde vous appartient, laissez-nous la forêt". Les PUNAN ont l'ouverture d'esprit pour comprendre des mots, qui n'existent pas dans leur monde, pour les réutiliser, et pour savoir que la simplicité de la forêt est leur vie. Les PUNAN n'ont rien et sont pauvres. La genèse existe pour les PUNAN. Les PUNAN s'étonnent textuellement que "le gouvernement leur reproche de ne pas avoir de système éducatif et hospitalier". De quelques barricades faites des trois bambous les PUNAN barrent la route aux bulldozers depuis des années, jour et nuit et chantent en restant debout et en regardant. Il y a quelque chose de beau dans le chiffre trois. Croyez-moi!, vous dit Télésphore, je n'ai rien inventé, cette tribu existe, et porte le nom de PUNAN, en toutes lettres dans le texte. Seule une encyclopédie très universelle évoque les PUNAN. Même le QUILLET se tait à leur sujet! Le contemporain GRAND LAROUSSE UNIVERSEL aussi. La seule honte du monde n'a pas de nom.

Dictatures et démocraties ont fait assez de dégâts écologiques et militaires. Elles ont accéléré toutes les inégalités internes et nord-sud. Qui a encore le toupet de vivre ainsi ici. Où sont les droits de l'homme universel?
"

.../... "La grammaire est une charte qui tue... la notion du droit de l'homme à disposer de lui-même est érigée par le monde en leçon d'éternité, chez les timorés ou chez les PUNAN. En son nom, la vente exacerbée d'armes améliore le quotidien des garants de cette liberté de la haute demi-sphère riche, propice, sultane, prospère et prolixe. L'homme a besoin de pain et de guerre des étoiles, SAINT-EXUPERY. Share holder value! Stake holder value! Télésphore va déposer son président mais garder sa dignité. Un alsacien reste vertical et cartésien. DÜRKHEIM était un des premiers membres de la Ligue des Droits de l'Homme, il y a cent ans. De l'homme français" (Fin de l'extrait)

grenier burkinabé Les 5000 participants de la dernière Conférence en date sur la Diversité biologique qui siège à Bonn ne changeront rien à l'asphyxie de la nature et de ses variétés et à la mort de populations indigènes. L'objectif que s'est fixé elle-même la Conférence est bien timoré à la vue des dégâts commis et à venir: il ne s'agit que de freiner à partir de 2010 la réduction rapide de la Diversité biologique. Ce but lui-même ne pourra jamais être atteint sans la réalisation d'efforts considérables.

En premier lieu la demande est adressée aux États qui ont encore sur leur territoire des forêts vierges à protéger. Ces États ne témoignent pas d'un grand empressement et leurs zones naturelles protégées ne sont pratiquement toujours que des "Paper Parks" qui ne figurent que sur une carte d'état-major mais qui n'existent pas dans la réalité. De l'argent est nécessaire pour ceci et les Pays en Développement exigent que cet argent provienne des pays industrialisés riches. Ceux-ci répliquent en disant que cette demande est déplacée puisque eux-mêmes aussi ont sacrifié leurs propres forêts vierges pour permettre l'industrialisation et le développement.

De telles controverses révèlent que se cachent des intérêts économiques majeurs derrière le soucis commun de la préservation de la Diversité biologique. Ceci ne doit pas masquer la question d'une justice globale pour les peuples. Qui et à quelle hauteur doit contribuer à cette préservation? La Conférence sur la Diversité biologique de 1993 prévoyait que les États eux-mêmes devaient en être garant, responsable et acteur. La Conférence admettait tout autant que de nouveaux moyens financiers devaient être nécessaires pour les Pays en développements. La question n'est donc pas tranchée de savoir si les États ayant un territoire à préserver doivent financer la préservation ou si la protection et le maintien est un devoir commun et international pour lequel un système de solidarités doit être créé et dans lequel chaque État contribue selon ses moyens. Ceci n'est toujours pas à l'ordre du jour de la Conférence sur la Diversité biologique de Bonn de mai 2008, 14 ans après la Déclaration de Rio.

Cette question de l'origine et de la répartition des coûts financiers est particulièrement mise en évidence en ce moment par l'Équateur. Ce pays andin est disposé à laisser ses ressources pétrolières dans ses sous-sols et de préserver ses forêts si la communauté internationale paye 350 millions de $ par an pendant 30 années (je vous invite aussi à lire les Actualités environnementales de World Watch Institute). L'argument de l'Équateur est sans appel et provient de la Déclaration de Rio: "il en va du bien commun de l'humanité et de la protection du climat. La communauté internationale est invitée à supporter le poids du renoncement de l'Équateur à exploiter ses richesses pétrolières."

La biopiraterie révèle aussi que les questions de protection de l'environnement font partie d'un traitement global, équitable et juste envers les peuples. De grands groupes industriels provenant presque tous des pays industrialisés utilisent à leurs seuls profits comme un réservoir inépuisable la diversité biologique des Pays en développement et le savoir traditionnel des populations locales et indigènes, afin de développer de nouveaux médicaments, de nouveaux produits cosmétiques ou de consommation. Même si la Déclaration de Rio et la Conférence sur la Diversité biologique prévoient une participation aux bénéfices et l'obtention de l'autorisation à exploiter les ressources, les Pays industrialisés poursuivent et intensifient leur dépeçage systématisé en s'appuyant sur le droit de la propriété intellectuelle qui confère à l'inventeur et au titulaire du brevet le droit exclusif de tirer profit de l'utilisation des substances actives et des gènes extraits de la Diversité biologique et à l'aide des enseignements traditionnels des paysans, des éleveurs locaux et des chamans. Les pays industrialisés se refusent de reconnaître la Souveraineté des Pays en développements sur leur Diversité biologique (Déclaration sur la Souveraineté alimentaire de Nyéléni, Mali). La Conférence de Bonn réunira un club de bavards aux bonnes intentions mais à la panse jamais assez rassasiée. Rien de plus.

Le même destin menace les droits des peuples indigènes. Il y a moins d'un an, les organisations non gouvernementales chantaient encore les louanges de l'Allemagne et de l'Union Européenne (à l'opposé des "Bad Guys" comme les USA, le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande) pour avoir ratifié auprès des Nations-Unies la Déclaration pour le Droit des peuples autochtones et d'avoir reconnu leur droit souverain sur leurs savoirs traditionnels et la Diversité biologique qui existent sur leurs territoires.

grenier burkinabé Pourtant il est reproché à tous les gouvernements des pays industrialisés de tous les continents d'avoir une langue de bois. En effet, s'ils ont tous dénoncé au G8 de Heiligendamm Rostock la biopiraterie, ils couvrent par leur inertie leurs grands groupes industriels acteurs de cette biopiraterie. Pire, si ces pays industrialisés reconnaissent, même du bout des lèvres, les intérêts des Pays en développement dans le cadre de la biopiraterie, ils se montrent extrêmement exigeants et impatients en exigeant des Pays en développement des mesures drastiques et d'envergure pour le protection des forêts, des mers, des régions montagneuses, même si eux-mêmes ne les appliquent pas quand il en va de leurs propres intérêts économiques.

L'Union Européenne n'est elle-même qu'un très pâle exemple pour les zones protégées même si elle s'était dotée en 1992 de la Directive Habitat-Faune-Flore. Même si ces zones protégées existent en Europe, Natura 2000 montre que les zones protégées en Europe souffrent des mêmes carences et déficits qui sont pourtant dénoncées par Bruxelles et Strasbourg partout ailleurs dans le monde. En réalité la protection réelle est insuffisante, la plupart du temps n'existe pas de plan d'action, la participation des citoyens est inexistante. Selon Natura 2000 seulement 20% des moyens financiers nécessaires sont alloués à la protection. Cette négligence des pays industrialisés sur leurs propres territoires ne stimule pas les Pays en développement dans leur propre combat en faveur de la protection de la Diversité biologique.

Les Pays industrialisés, dont l'Union Européenne, sont surtout entachés d'un énorme manque de crédibilité, je ne vois donc pas ce que la Conférence internationale de l'ONU sur la Diversité biologique pourrait apporter.

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Lire aussi: Conférence alternative Diversité biologique - Non à l'ethnocide biotechnologique. Vous y trouverez des informations sur le Brevet sur le vivant et sur l'Homme, comme mammifère, et sur les parties du corps humain... De plus des informations sur les Accords sur les ADPIC, sur le système américain des brevets d'inventions ou sur les Directives européennes et sur le Règlement d'exécution de la Convention relative au brevet européen pour l'Union européenne.


et encore Ethnocides biotechnologiques, déni des droits des peuples indigènes - L'Europe en tête des Bad Guys
et encore: Echec de la Conférence sur le Diversité Biologique - Biopiraterie, OGM, Mutagènes, pas de cadre juridique
et encore: Faim, OMC, Directives européennes ne sont pas une fatalité - Zone d'autodétermination Hors OGM

Je vous prie aussi de lire toute ma rubrique Accords bilatéraux - OMC, une pensée de gauche ne peut occulter cette analyse mondiale. Merci de me lire.

14. mai 2008

Directive Européenne "Durée du Temps de Travail": 78 heures maximum, mieux que Sarkozy

Aujourd'hui l'INSEE publie en France les résultats d'un sondage au sujet du remboursement des journées RTT par l'équivalent en salaire. 80% des français sont contre. Le nouveau Président Français, NS, veut faire éclater la durée légale du temps de travail ce qui est complètement insensé puisque la France est une championne mondiale en productivité horaire. Ce chiffre est le reflet de deux réalités: 1) avec l'introduction des 35 heures le management français a considérablement adapté ses process, ce qui nous avait valu pendant des années l'admiration de l'Allemagne dont le Frankfurter Allgemeine Zeitung (journal centre-droit) se faisait amplement l'écho; 2) le travail existant est réparti sur la population qui est effectivement au travail et non au chômage ou au temps partiel imposé, ou au flex-time représentant une employabilité variable et toujours inférieure aux nécessités pour subvenir aux besoins comme pour les travailleurs pauvres pour imiter à perfection le "modèle anglais" issus de la "gauche moderne" du blairisme, tellement prisée par la droite française, dont Marie-Ségolène Royal et Emmanuel Vals et Delanoë, et abandonnée actuellement par les électeurs du parti travailliste (New Labour) totalement en déroute depuis ces dernières élections.

Le Président français, NS, est toujours à l'affut de méthodes permettant de faire travailler plus, pour permettre de gagner plus, au patron. Pour une fois il n'aura pas besoin de s'agiter, la Commission européenne a fait mieux que lui. Il est bien bête pour notre Président d'avoir voulu lancer une grave polémique impopulaire sans faire confiance à l'Europe, toujours plus innovante, dans ce domaine.

La Directive européenne Durée du temps de travail prévoit: en outre le dépassement de la limite des 48 heures pourra désormais être calculé sur une période de référence de 4 mois à un 1 an... Le cas possible le plus extrême pourra donc être: 6 mois de travail à 78 heures par semaine, suivis de 6 mois à 18 heures par semaine.... La modification permet donc, tout en feignant maintenir une « limite » plus que théorique de l'étendre bien au-delà dans la pratique.

Travailler plus, pour gagner plus? Pour maintenir un taux de croissance élevé malgré l'explosion de la précarité dans tous les pays occidentaux, l'endettement massif des ménages a été favorisé à outrance, afin de maintenir artificiellement un pouvoir d'achat correct malgré la baisse régulière des revenus d'une population toujours plus importante. L'origine de cette précarité s'explique elle-même par l'explosion de la productivité depuis 45 ans (informatique, robotique, formation) et d'une mauvaise gestion des paramètres sociaux.

Nous nous retrouvons donc depuis 30 ans dans une situation anarchique, d'une part de surexploitation de la population active de l'industrie et des services (cadres à 60 heures/semaine, pression et stress insupportables, pression pour accepter de travailler le dimanche...), et d'autre part de chômage et de précarité de masse (flex-time à l'anglaise, temps partiel et petits boulôts contraints...), induisant un renoncement aux revendications salariales par peur d'être victime de mobbing sur le lieu du travail.

Tant que ce paramètre - explosion des gains de productivité - sera ignoré par la classe dirigeante, notre modèle de société continuera de sombrer. Pour la répartition des richesses et le PIB, c'est par ici, les derniers chiffres.

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Victoire des Travailleurs, le 15 décembre 2008, après l'Euromanifestation, la Directive Durée du temps du travail est rejetée par le Parlement Européen.!

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Apportez les voix de Gauche aux Élections européennes 2009: réfléchissez, débattez, argumentez, votez!

2. juin 2007

Traité Simplifié - Refus massif par les syndicats allemands du TCE libéral



Je vous traduis de l'allemand le manifeste du plus grand syndicat allemand IG Metall (Industriegewerkschaft Metall) pour faire taire tous les manipulateurs de la scène politique et médiatique française au sujet du Traité Simplifié du TCE.
IG Metall a adressé ce Manifeste à la Présidence tournante de l'Union Européenne.

En remplacement du TCE invalidé par les NON français et hollandais et par la décision de la Cour fédérale constitutionnelle allemande, le Chef Président français Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel vont faire passer en force le Traité Simplifié pour lequel des négociations secrètes ont lieu en ce moment.

Le plus grand plaisir des hommes en OUI est de faire passer les nonnistes pour des crétins et le NON pour une spécificité française de l'Astérix (citation d'une intervention d'un eurodéputé au PE Strasbourg) qui ne sait pas se mettre au son des Cimbres, des Huns, des Allamans, des Celtes... Quand ce plaisir ravivé par le putsch constitutionnel du Parlement Européen de Strasbourg du 14 juin 2006 ne suffit plus, quand la suspension du TCE par la Cour fédérale constitutionnelle allemande ne suffit plus, les hommes en OUI se doivent de mettre en oeuvre le déni de démocratie qui guide les institutions politiques européennes depuis leur naissance. Les hommes en OUI font passer les nonnistes pour les "coalisés rouges bruns", pour les gauchistes révolutionnaires qui veulent mettre à pied toute construction politique réellement existante.

Le journal de centre-droit, le Frankfurter Allgemeine Zeitung, avait lors de la campagne référendaire du TCE très souvent formulé le regret que "le peuple allemand n'avait pas eu le droit de s'exprimer et qu'il était contourné."

Tous les syndicats allemands n'ont aucun problème à reconnaitre le système économique des marchés. Ils s'y inscrivent très bien dans le modèle du "système paritaire rhénan" et dans la "Soziale Marktwirtschaft" (l'économie sociale de marché). L'Economie Sociale de Marché, une simple traduction à partir de la langue allemande mais ne disposant pas de signifié en français, avait été reprise dans le TCE, mais ne voulait plus rien dire parce que le Social en est absent, absent même de la Charte Sociale. Il est donc temps d'extraire le peuple français de ce malaise construit de toute pièce par les hommes en OUI qui "font de la pédagogie" depuis le 29 mai 2005 pour "expliquer l'Europe". Il faut se méfier du parti central français, l'UMP, mais tout autant de l'UDF non affilié, le MoDem, qui a voté sans hésitation et sans une seule voix d'abstention pour la non reconnaissance du NON français et hollandais le 14 juin 2006 au Parlement Européen de Strasbourg et pour "faire passer le TCE d'une manière ou d'une autre".

Je vous propose en version intégrale sans commentaire personnel la déclaration du syndicat IG Metall datée de Novembre 2006. IG Metall, comme beaucoup de nonniste a créé le mouvement "IG Metall goes Europe" qui est pro-européen comme tellement de nonnistes ou comme moi-même. J'espère qu'à l'avenir plus personne ne me traitera de gauchiste. En ce sens "gauchiste" est une insulte et est équivalent à ce TSS (tout sauf sarko) ou à toute stigmatisation.
Le PS français ferait bien de s'inspirer de ce manifeste
s'il veut "parler du réel".

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DEBUT de la traduction:

Manifest für ein solidarisches Europa / Manifeste pour une Europe solidaire

L'Union Européenne se trouve dans une crise profonde. L'insécurité face à l'avenir de l'Europe est encore grande 18 mois après le rejet du TCE par la France et la Hollande. Pour nous les syndicalistes, en tant que personnes qui mènent une réflexion et une action politique, il est nécessaire de nous unir afin de formuler et d'imposer notre vision et nos exigences pour une Europe commune et solidaire.

L'Europe des grands groupes industriels: L'agenda européen visait jusqu'à présent la création d'un marché intérieur, d'une zone monétaire commune et d'un espace économique de croissance prospère. Il n'a pas été laissé de place à la légitimation démocratique. Un modèle social commun est quasiment totalement absent. L'Europe n'est depuis sa création qu'une Europe des grands groupes industriels. La crise identitaire de l'Union Européenne est l'expression des problèmes économiques et sociaux. L'Europe ne dispose pas actuellement d'un idéal commun pour son développement futur; l'Europe ne sait pas dans quelle direction elle se dirige. L'idée dominante du marché européen constitue toujours noyau de tout le projet. Et c'est justement ce qui doit donner lieu à la nécessaire cohésion et à l'orientation pour le futur.

Le processus actuel de l'intégration européenne ne constitue pas un processus que les syndicalistes peuvent accepter.


La Constitution Européenne - un essai manqué: L'essai de mettre sur pied une Constitution européenne commune avait semblé être une possibilité d'élever la teneur démocratique de l'Europe. La caractère qu'avait pris le Traité Constitutionnel Européen ne peut obtenir notre approbation. D'un côté l'Union Européenne s'était obligée de suivre scrupuleusement le dogme néolibéral dans la politique économique, monétaire et fiscale. D'un autre côté il a été tenté d'ancrer dans la Constitution une politique de sécurité et de défense agressive comme élément constitutif d'une politique extérieure autonome de l'Union Européenne.

Ceci ne peut faire partie d'une politique solidaire comme nous nous la représentons.


Perspectives d'avenir: L'Europe se trouve face à une décision stratégique ayant une signification historique. Soit elle poursuit la démarche engagée. Ceci se réduirait à la poursuite du modèle d'intégration orienté sur les marchés et sur les élites. Ceci ne pourrait qu'engendrer une perte supplémentaire de confiance des personnes, une augmentation des conflits sociaux, des tensions politiques et un élargissement des inégalités sociales. La seconde voie présuppose la disposition et la force à établir une réorientation de la politique européenne. Ceci commence par la remédiation aux deux manquements essentiels du modèle actuel: la dimension sociale sous-développée et la lacune démocratique. Les lignes directrices d'une telle stratégie seront plus de sécurité au niveau social et plus de participation et de démocratie. Le processus constitutionnel a notoirement conduit à l'échec, la nécessité d'une Constitution demeure.


Revendication des syndicalistes européens: Nous les syndicalistes d'Europe avons développé ensemble une vision vers la quelle doit se développer l'Europe qui répond à l'esprit de solidarité.

Les revendication suivantes sont pour nous, les syndicalistes, d'une importance capitale:
- Nous revendiquons un modèle social européen et solidaire.
- Nous revendiquons une Europe qui repose sur les valeurs de la solidarité, de la tolérance et de la non-discrimination.
- Nous revendiquons l'implémentation des droits fondamentaux inaliénable. Ceux-ci ne doivent pas être limités aux droits civils fondamentaux. Des droits sociaux fondamentaux doivent en faire partie. A cet effet, la création de conditions minimum sociales et de politique fiscale est incontournable. Nous exigeons une base d'évaluation commune et des taux minimums communs pour la taxation des entreprises.
- Nous revendiquons un avenir sûr pour les jeunes. Ceci met au centre la lutte contre le chômage de masse, et en particulier du chômage des jeunes. Ceci doit être un objectif principal de l'action européenne commune. Une taxe à la délocalisation imposée à l'échelle européenne pourrait être significative pour les délocalisation ayant pour objet le dumping. Les politiques monétaires, économiques, structurelles et fiscales doivent se redéployer vers le soutien à l'emploi.
- Nous revendiquons une intensification de la coordination à l'échelle européenne de la politique des conventions collectives. Les dispositions actuelles ("Règlement de coordination") doivent être élargies et devenir contractuelles pour les branches industrielles et pour l'économie toute entière. Des initiatives d'élaboration de conventions collectives communes pour l'aménagement du temps de travail, pour les droits relatifs à la qualification, les conditions de travail doivent compléter ces dispositions. L'option des conventions collectives communes européennes doit être gardée comme la perspective à suivre.
- Nous revendiquons de faire cesser les atteintes rétrogrades contre la codécision (Mitbestimmung) et contre les droits des travailleurs en Europe. Les droits des travailleurs doivent être consolidés par des propositions relatives à leur développement. La mise en réseau des personnels d'entreprise, des groupements de défense des intérêts et des syndicats doit être élargie. L'examen du rapport d'expertise relatif à la modification de la disposition concernant les Conseils européens d'entreprise des délégués du personnel (ndtr: # comité d'administration français qui ne sont qu'une fiction patronale) doit être poursuivi et leurs droits et attributions doivent être améliorés.
- Nous revendiquons de mettre à profit le potentiel de l'Europe à créer la globalisation économique. Ceci concerne principalement l'importance des marchés financiers et des acteurs qui y sont influents face aux entreprises et aux États. L'Europe doit être le pionnier dans la régulation du capitalisme financier international des des fonds de pension.
- Nous revendiquons fondamentalement un modèle d'économie durable qui soit justifiable au niveau social et écologique.


Avancée de l'idée européenne et politique syndicale:

Nous mêmes, les syndicats, nous faisons face aux exigences de dépasser notre retard au niveau européen. Pour poursuivre les échanges actuels existants entre les syndicats et les confédérations syndicales européennes nous devons transformer ce thème dévolu aux experts en un thème quotidien de la pratique politique. Le syndicat va poursuivre sa démarche européenne et consolider la Fédération Européenne des Métallurgistes (FEM).

Revendications adressées à la Présidence allemande de l'Union Européenne!

Les syndicalistes allemands exigent du Gouvernement fédéral (allemand) de créer les bases du modèle social européen pendant la Préseidence de l'Union Européenne au courant de la première moitié de l'année 2007. Il faudra engager de manière décisive le retrait de la Constitution européenne les références néolibérales de politique économique et financière et il faudra forcer la concrétisation de la dimension sociale comme de l'implémentation du modèle social solidaire européen.

Nous évaluerons chaque initiative concernant l'élaboration d'une Constitution européenne à l'aulne de nos revendications.

FIN de la Traduction
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Angela Merkel, CDU (Union Droite Chrétienne) est atlantiste comme le Chef Président Sarkozy et n'a rien fait de sa présidence de l'Union Européenne.

Une agression colossale aura lieu avec le couple angelo-sarkozyien et leur Traité Simplifié contre les Travailleurs européens et contre les plus fragiles, les travailleurs français, qui ne sont représentés que par des syndicats politiques n'agissant qu'à postériori et de manière folklorique, cacophonique et impuissante.

La non-organisation du syndicalisme français est maintenue telle quelle car elle coute moins cher pour le patronat français qu'un syndicalisme à l'allemande qui fonctionne a priori. Le patronat français, avec les décideurs politiques à leur tête, préfère payer les coûts de grèves sporadiques qui sont indirectement un investissement pour leurs propres gains (golden hello + golden parachute) et pour leurs actionnaires. Dans la répartition des richesses entre le salaire du capital et le salaire du travail un écart de 10 points s'est fait en faveur du capital ces dix dernières années en France. La défiscalisation des Heures Supplémentaires va entrainer une mise au chômage pour faire faire les HS par les ouvriers restants en poste et va engendrer une aggravation du trou de la Sécu, car la part patronale et des cotisations sociales et de retraite va baisser du même ordre. Les ouvriers et employés qui ont voté pour ce programme sont des cons.

Si ceci ne vous suffit pas, lisez d'autres revendications: la Confédération Européenne des Syndicats (CES) réitère son soutien en faveur de la Constitution, déjà ratifiée par 18 États membres de l’UE, et souligne que toute nouvelle proposition doit aussi constituer une avancée pour l’Europe sociale. La CES s’oppose principalement à la suppression ou à l’affaiblissement de la seconde partie de la Constitution (§2), à savoir la Charte des droits fondamentaux, qui représente, selon elle, "l’avancée la plus importante pour les citoyens européens et qui doit dès que possible devenir juridiquement contraignante". John Monks, Secrétaire général de la CES a déclaré que "les dispositions et objectifs sociaux de la Charte sociale qui renforcent le rôle des partenaires sociaux sont indispensables si l’on veut que les travailleurs de toute l’Europe soutiennent une proposition de compromis. Nous avons besoin d’une dimension sociale plus forte répondant aux préoccupations concernant des questions telles que la sécurité de l’emploi, la restructuration et la mondialisation."

24. avril 2007

Ségolène, Sarkozy: la danse du centre pour la majorité multipolaire arc-en-ciel. Et le Parlement?

pix:Théâtre du Nô

J'ai bavardé ce matin une demi-heure avec mon voisin, métallo dans une usine, qui "est à la CGT, mais qui vote Sarkozy, parce celui-là, il va leur montrer aux "bougnouls et aux harva". A la fin de la demi-heure je lui ai demandé de faire, là, sur le champ, un résumé de ce qu'il venait de dire. Il s'est senti con.
Pour que vous ne vous sentiez pas con, je vous invite à nourrir votre pensée d'arguments économiques et européens.
Quelle société voulons nous? Celle du big-brother, ou une République solidaire dans une Europe solidaire?
Ce n'est pas parce que la campagne est mauvaise que nous avons à être mauvais. Le NON à la Constitution Européenne avait montré que les français savent débattre, penser, échanger.

La vraie générosité, la vraie écoute, le vrai respect sont entre les citoyens. C'est ainsi que les citoyens doivent prendre le pouvoir. Et faites le déjà maintenant pour vous préparer aux Législatives. Car le Gouvernement est issu de la majorité du Parlement. Le Président trace les grandes lignes d'une politique générale, mais le Parlement a l'initiative des Lois.

Constitution française, Article 39:
L'initiative des lois appartient concurremment au Premier ministre et aux membres du Parlement. Le Président nomme et révoque le Chef du Gouvernement, qui forme son cabinet, mais c'est le Parlement qui vote l'investiture du Chef du Gouvernement ou qui vote la motion de censure (renversement du Gouvernement). Les Présidentielles sont bonnes pour le bavardage, les Législatives sont bonnes pour le Gouvernement et l'initiative des Lois.

Alors cliquez ci-dessous:

Observatoire de l'AGCS
Observatoire des inégalités,
Observatoire du chômage,
Observatoire du NAIRU, (le paradigme du chômage obligatoire...)
Observatoire des conjonctures économiques,
Observatoire des Politiques Économiques en Europe.

(Tous ces thèmes sont très amplement traités et argumentés sur mon site. Il suffit d'utiliser la barre "Chercher 1 mot"
et d'écrire le mot qui vous passe par la tête. Exemple: répartition de richesses).
Votre outil "surbrillance" de votre navigateur vous suivra.

Sarkozy a montré qu'il concentre l'État entre les mains d'un seul parti central, l'UMP.
Sarkozy se sent subitement multipolaire.

Nous ne nous trompons pas d'adversaire.

Sarkozy est dans l'autre camp, c'est l'ordre naturel des choses. Depuis la création de sa garde impériale et de son staff de kapo, qu'est l'UMP, on savait tous ce qu'il voulait et comment il le voulait. C'est justement pourquoi il fait un si bon score. Il est fiable dans son hystérie. On sait qu'elle est là, il suffit de cliquer.

Nos ennemis, sont donc nos amis, ceux de notre camp. Car une mission leur avait été confiée le 21 avril 2002, le 29 mai 2005. Nous étions légitimement en droit d'attendre alors un PS qui prenne en main une ligne hard à gauche, à l'image de la ligne hard à droite de Sarkozy.

Le PS et ses boys fonctionnarisés ont cru bon de faire seriner le "il n'y a plus de clivage", entamé il y a 25 ans avec le CERES qui disait "qu'il n'y aplus de lutte des classes, il n'y a qu'un seul front de classe".

La lâcheté du PS est impardonnable, l'abandon des petites-gens est un acte ennemi. Point.

L'ennemi est dans notre camp, l'adversaire est dans l'autre camp.

Notre ennemi, nos amis du PS, doit être défié. Notre adversaire, Monsieur Sarkozy, doit être dévié.

15. avril 2007

Marie-Ségolène Royal, la madone des Pontages





Je suis resté dans mes convictions et clairvoyances depuis le 30 mai 2006, où je suis devenu intervenaute blogosphorant et je suis conforme à mes intuitions que j'ai eues dès la chute du Mur de Berlin et que j'ai mises dans mon roman cinglé et impubliable à partir du 14 juillet 1990.


Dans icelui, il m'avait encore fallu faire du nostradamus de Cimbriole en usant à la fois d'un esprit ciselé et francilien et d'un responsabilisme germanique. Évidemment j'en ai emmerdés avec ma clairvoyance si simplement répétée, à ce point que l'on m'ait souvent demandé si je ne prenais pas tout le monde "pour des imbéciles". Mais non, avec ces primaires de merde et cette campagne de tords-boyaux mon ton "ésotérique" est devenu une grosse larme d'huile de marée noire qui a aggloméré toute la nullité de ce petit-déjeuner-sur-l'herbe de l'année 2007.

Le peuple de France, tout au moins, réalise sa douce descente vers le fascisme qui devient un plaisir intérieur dans lequel maître et esclave sont les frères bessons qui nous habitent. La clivage gauche-droite, avec le "we won the cold war" doit se fondre dans ce différentiel moderne entre une populiste à la Evita Peron (qui a fait une main-basse sur le parti avec son parti parallèle de ses 500 Comités de soutien Désir d'Avenir) ou un lepen avec 40 kilos en moins. J'ai même entendu sur France Cult une émission très intelligente qui fait dire que les antifascistes sont eux-mêmes fascistes par leur attitude religieuse contre l'extrême droite au lieu d'avoir débattu sainement sur le drapeau et la nation. La nation et le drapeau ont fait changer 5 fois de nationalité mon grand-père et 3 fois mon père. Je préfère le 9 mai, fête de l'Europe (je suis aussi un nonniste) et tu sais ce que je pense d'un 8 mai, de Sétif & Guelma.

Tout le monde, bush-1, bush-2, blair, schröder, bayrou, villier, le ps-canal-historique nous font croire qu'il n'y a plus de clivage g-d alors qu'il y a plus de chômeurs et de pauvres et de reclus et de déclassés qu'à la crise de 1929. Et pendant que la France se bavarde à savoir si c'est encore moderne d'être à gauche la bourse se remplit les poches, les golden hello et les golden parachutes sont les modèle honteux, mais à suivre. Car mes élèves et mes étudiants me disent "pour moi c'est les tunes et les meufs", "c'est le cul et le fric" et "je ne veux pas payer pour les autres". Sale mentalité qui se prépare.

Ce fer à repasser les plissés polissons comme toi, comme quelques uns par ici, aura eu raison de nous pour ce Trou 2007.

Je ne me suis pas fâché avec Alain Piegay de fmds21, voire avec Christine de RM21, RS21, bien que je pense qu'elle fait fausse route à vouloir donner sa voix à la madone des pontages. Autrement j'ai lutté contre ces Nouzarèdes et Marsupilami (des militants PS qui bavent sur le Net, leur libido assouvie dans les sondages), avec ces servants-de-messe, ces chefs-de-claques, ces historicitiens de Alternative Gauche 2007, ces Mélanchon et Lienemann qui ont soutenu Marie-Ange Déloyale par leur mutisme, ces refondateurs plus proches de nous qui par clanisme m'ont traité d'adolf ou ont laissé se créer leur nouveau communautarisme bavard pour préparer le terrain à un pentito Laurent Fabius, et à tous les autres pentitii qui vont le suivre dès 20h30 au soir du 1er Trou, dans 7 jours et 22 heures. Car là aussi, je ne me fais pas d'illusion. Si les nouvelles gauches du Ps sont reprises en main par eux, nous ne faisons que d'adouber ces anciennes racailles du Ps dans leur postes de fonctionnaires du parti. Et comme on ne risquera alors plus rien jusqu'en 2012, sauf aux municipales reportées putchistement d'un an, le Ps continuera à s'éloigner des petites-gens. Voilà, ni le tou-sauf, ni le tous-au-derrière, ni le front-républicain par anticipation, par suppositoire et à la death-line. La France s'assumera. La crise du CPE, voire les très beaux débats initiés par Etienne Chouard contre le TCE libéral et inspiré tout droit de Hayek me laissent montrer que tôt ou tard les français vont devenir adultes et sauront réclamer et imposer un système paritaire de négociation volontaire, sans bavures et digne pour assurer leur autonomie économique dans notre très riche pays. Je pense pour ma part au modèle rhénan où les syndicats décochent coup-sur-coup en ce moment des premières augmentations de 3,5 à 5% avec effets rétroactifs pour l'année, voire pour l'automne 2006. Pour moi le monde est simple, celui qui ne pense pas à la répartition des richesses est un salop. J'en suis aussi un car autrement je serai au Darfour entrain de distribuer des sandwiches. En plus je manque notoirement d'intelligence, car je ne suis pas un stratège et je ne sais dire que ce que je pense, je ne suis pas un politique. L'urgence sociale ne supporte pas la théorie.

Site Désir d'Argent des Bookmakers. Et la campagne et la blogosphère vues par la Tribune de Genève

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Vous aussi répondez aux memes questions que les candidats pour savoir pour qui voter. Cliquez ici. Ce test politique monvoteamoi.fr est une production de Sciences-Po Lyon. J'ai fait le test: résultats par ordre décroissant: Bu, Be, Vo et loin derrière Ba. Les voix de Marie-Ange Royal ne me turlupinent pas.

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Je vous conseille "France 2012, l'e-book de Campagne à l'usage des citoyens", l'étude très détaillée et scientifique avec commentaires et graphiques sous la Direction de Jean-Paul Fitoussi, mon ancien professeur de macro-économie de Sciences Eco, Strasbourg. Productivité, attractivité, emploi en France, en Europe...

13. avril 2007

Ségolène Sarkozy: "confiance et respect" pour NAIRU, la pauvreté mutualisée


Mutzig, clocher du Jacobin

"tout sauf" > "tout pour" > "tous derrière" > "plus de" > "plus de Karcher" > "plus de racaille".

Les électeurs ne se soumettront plus, ni par anticipation ni à la death-line du Tour n°2 et du Tour n°4, à ce casse organisé par les médiocres.

(publié la première fois le 30 XI 06) Plus jamais de chantage, il faudra bien un moment pour que la France et les salopards s'assument de ne pas offrir une gauche parlementaire et de gouvernement.

Tous ceux qui n'ont aucune idée au sujet des rapports de proportion de la répartition des richesses dans le BIP français ne méritent pas de parler au nom de la gauche: Travailleurs pauvres: l'emploi tue le salaire."

Ceci est l'urgence de toutes les urgences et les srtatégies de rattachisme au jupons ou à l'homme aux 3 casquettes ne sont que l'expression d'ambitions perso.

Il n'y a pas besoin de simuler l'écoute des Français. Tout a déjà été dit par les français. Ecouter avec un cochlée cassée est une chose, parler avec une cochlée cassée est d'une vassalité affligeante qui diffère encore une fois la prononciation du problème.

Les protagonistes de Marie-Ségolène Royal, vont au banquet à leur soupe, tiennent une dernière fois en main le reliquaire Arnaud Montebourg qui rejoint l'ossuaire des promesses de gauche, consomment la traitrise commise face aux "petites gens" auxquelles le PS ment depuis le 21 avril 2002.

Mon site se donne comme objectif de souligner point par point autour de cette thématique "Entrepreunariat financier et Globalisation" , la pauvreté des français qui est inscrite dans la Constitution française et qui est le Credo de tous politiciens et candidats.

Je vous invite aussi à lire mes études sur la BCE, le TCE, l'Europe de Hayek.

Puis la France, arriérée sociale, améliorera vos exigences faces à vos urnes.
La Constitution française, la Constituion européenne ont été écrites par Milton Friedmann, Nobel US de l'économie.

Pour ma part je choisis Madame Buffet pour ces Présidentielles.

6. avril 2007

Les rapprochements centristes, nouvel espoir des faibles - Bayrou, Ségolène



Le rapprochement politique n'est curieusement que salué par les protagonistes des partis de droite.

(publié la 1ère fois début juin 2006) Pour se légitimer dans leur Eiertanz, leur danse de l'oeuf, ils prennent même comme exemple la Grande Coalition allemande actuelle, qui, elle, doit gérer une réunification lamentable qui n'a été faite que sur les chaînes commerciales et le soutien de l'immobilier. 29% de chômage à l'Est correspondent à une crise nationale bien plus grave que celle issue du krach boursier de 1929 (l'Allemagne reste championne du monde en valeur à l'export depuis 7 ans, mais la demande intérieure ne suffit pas à soutenir le BIP).

Les rapprocheurs n'offrent que des plans adhoc et n'ont pas de projet de société global en réponse aux évolutions du temps, des choses et de la planète.

Un rapprochement politique - forcément vers un centre - ne donne qu'un nouveau clivage insipide et sans saveur. Il ne donne que l'illusion d'être un acteur actif qui "offre de bonnes réponses aux questions bien posées". En fait ceci mène à du nivellement. Seul le ton se donne comme étant engagé, mais la discipline de vote avec la droite témoigne du reste.

Un rapprochement politique vers le centre épouse en douceur la globalisation, la privatisation, la dérégulation, l'avènement de l'AGCS au lieu de choisir une réponse en rupture. Car ce ramollissement, en épousant la globalisation, lui permet son expansion libérale, alors qu'une orientation à gauche ou à droite demande un profilage courageux et clair.

Quant à Ségolène, qui n'est pas de gauche comme presque tout le PS, elle flatte les gens de droite, qui croient en une confirmation de leur propre position sécuritaire. Ségolène n'est qu'un miroir aux alouettes, ou plutôt aux linottes. J'ai entendu dire que Montebourg voudrait se rapprocher de Ségolène. Pour les bas de laine ou pour tricoter des chaussettes?

Le système paritaire rhénan, mis en place par Ludwig Erhardt (CDU, la droite chrétienne) et moteur de croissance et de répartition des richesses, n'avait fait depuis 1949 qu'organiser la "Lutte des classes" en une négociation de branche, annuelle, de 3 à 4 semaines en automne. Elle a aussi confirmé la Mitbestimmung, la codécision, qui est en fait une tradition allemande qui remonte à Bismarck. Ceci est un témoignage vivant d'un "Rapprochement actif" et non pas d'une fusion, qui n'est qu'un rapprochement à la française, où l'objectif est d'anéantir le partenaire pour se profiler soi-même. C'était aussi le cas lors du "Programme Commun", où Mitterand-1 accueillait le PC pour mieux le casser. C'était un rapprochement centriste.

Lire aussi: Europe, déprédation sociale par pilotage de processus et lire aussi Europe, le retour de Bolkenstein par la Directive Services ___________________________________________________

En Allemagne, en 1875, le SPD se crée par la fusion de "l’association générale allemande des travailleurs" fondée en 1863 et le "parti travailliste social démocrate" fondé en 1863. Face à cette force, Bismarck se voit contraindre de faire voter des lois sociales importantes (non par progressisme mais par obligation), notamment la première loi concernant l’assurance maladie en Europe.


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Lisez ma série détaillée de la Constitution européenne. Sa ratification aurait été une élégante manière de faire parapher, de manière déguisée, par le peuple la doctrine libérale qui est rappelée tout au long du texte de la Constitution, et pourquoi pas l'AGCS. (note du 30 XII 23006: la Directive Service votée en Décembre 2006 est la preuve que Bolkenstein est revenu et est définitivement applicable sous le libellé "liberté de prestation de services" et non plus sous "détachement de travailleurs").

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Lire aussi mon article de début juillet 2006

24. janvier 2007

Constitution européenne schizophrène - Grands principes et économie sociale de dupés

Parlement Européen, Strasbourg

La mondialisation et l'ouverture économique de la Chine sur le monde mettent à rude épreuve le modèle européen "d'économie sociale de marché" depuis une vingtaine d'années. Ce modèle de l'Etat providence avait été hérité de l'Allemagne. L'OCDE et le FMI, les entreprises, qu'elles soient des global-players ou non, les syndicats du patronat veulent donner au modèle européen les aspects du modèle anglo-saxon de l'individualisme et du désengagement de l'Etat. Quel sera le futur modèle économique et de société européen qui va s'imposer? La Constitution impose-t-elle une adoption définitive des thèses libérales? L'évolution actuelle semble sombre, tout au moins elle paraît être perçue comme telle dans les pays fondateurs de l'Europe.

L'OCDE critique en Allemagne les rigidités structurelles empêchant, selon elle, l'adaptation du pays à la nouvelle économie: 1) la différence entre la part patronale, les coûts salariaux supportés par l'employeur, et le salaire net perçu par le salarié serait trop élevée; 2) le système du "Tarif", le système paritaire rhénan des négociations salariales de branche serait d'un autre âge et ne correspondrait plus à la réalité économique actuelle qui nécessiterait comme aux USA des négociations différenciées par unités de production, voire par atelier, voire par salarié; 3) des trappes à chômage seraient créées par un système d'allocation chômage n'incitant pas à la reprise d'activités. La Constitution européenne amplifie à son compte la critique de l'OCDE avec les Articles III-203 et III-178 visant "une main-d’œuvre qualifiée et susceptible de s’adapter ainsi que des marchés du travail aptes à réagir rapidement à l’évolution de l’économie" et "l'économie de marché ouverte où la concurrence est libre".

Les syndicats allemands commencent à accepter, pour la première fois depuis 1949, "l'heure zéro" (die Stunde null) de l'introduction du D-Mark, des réductions salariales, des dérogations ponctuelles au Tarif de branche pour des "clauses de force majeures". La Tarifautonomie, l'Autonomie la négociation des conventions collectives entre les partenaires sociaux garantie par la Loi Fondamentale allemande (Grundgesetz, Constitution), vacille elle-même et devient un enjeu de société qui pourrait devenir une affaire du législateur. Par exemple le législateur allemand a imposé dans le bâtiment allemand l'introduction d'un Smic, face à l'assaut des travailleurs ukrainiens et de l'Europe centrale qui piétinaient la capacité allemande à la négociation. La Confédération allemande des syndicats de salariés (DGB) s'est elle-même prononcée après un débat interne pour l'introduction généralisée d'un Smic. La Commission Hartz a elle-même conduit le chancelier allemand Gerhard Schröder (SPD, mais plutôt de tendance Tony Blair) à baisser considérablement avec la loi "Hartz IV" le montant et la durée des allocations chômage et à assouplir le Kündigungsschutz, la protection du salarié contre le licenciement. En poursuivant l'éloignement face au modèle rhénan, Hartz IV s'articule encore autour d'autres orientations libérales comme la flexibilisation du marché du travail, l'incitation à la reprise d'activité, la mise en place d'un accompagnement de formation et de stages de réinsertion, les remises des parts patronales pour l'emploi de salariés de plus de 55 ans, la prise en charge partielle des contributions sociales et l'augmentation des allocations familiales en contrepartie de l'acceptation d'emplois peu rémunérés, l'incitation à la création d'entreprises personnelles (la Ich-AG, la société anonyme en nom personnel). Le Arbeitsamt (office du travail = agence pour l'emploi) est devenu le JobCenter avec cette enseigne anglophone, le chômeur est présenté comme responsable de sa perte d'emploi ou de son chômage de longue durée.

Qu'en est-il du coût du travail français? Laurence Parisot du MEDEF et les marchés financiers râlent, c'est leur métier. Pour se rassurer d'emblée, selon les chiffres du Bureau of Labor Statistics (BLS) américain, malgré les 35 heures, les salariés français restent parmi les plus productifs du monde: un employé français produit en moyenne 72.000 $ de valeur ajoutée par an, contre 64.000 $ pour un Anglais, 59.000 $ pour un allemand ou 56.000 pour un japonais.

Dans la Corporate governance des entreprises européennes le bon ton est à présent donné par la shareholder value au détriment de l'engagement entrepreneurial de la stakeholder value. Le modèle européen d'entreprise se dissout à coups de recommandations des rating agencies (agence de notations boursières) qui décernent des conseils d'achat pour les actions des entreprises qui dégagent trimestriellement des potentialités d'augmentation de la valeur de leurs actifs au détriment de leur pérennisation, bien que "la croissance durable" soit une mode, mais seulement une mode des Verts ou des Alter.

Il est difficile de conclure comme Fukuyama à la "fin de l’histoire que serait le modèle anglo-saxon de démocratie et de marché". Il est difficile d'établir une supériorité d'un système capitaliste face à un autre. La victoire des années 80 du modèle japonais a été suivie de 10 ans de récession et de marasmes et d'éclatement de bulles financières, immobilières, etc… Le modèle américain qui semblait être moribond, connaît actuellement, mais à gros coups de création monétaire, d'endettement abyssal, de déséquilibre de la balance commerciale, et d'une suite de mesures interventionnistes keynésiennes un nouvel essor avec des créations massives d'emplois (ne permettant très souvent pas de s'élever de la pauvreté). L'économie américaine est donc très loin de l'économie libre de marché, vers laquelle veut conduire la Constitution européenne. Rien ne garantit au niveau économique et environnemental la pérennisation d'une croissance durable américaine, d'autant plus que la Chine est le premier créancier des USA.

a) Les grands principes humanistes de l'économie dite "sociale de marché": la Constitution européenne est surtout une entreprise schizophrénique présentant des principes généraux favorables à un modèle européen mais avançant des instruments en désaccord avec les principes. Les principes généraux développés dans les Partie I & II sont conformes au modèle de l'économie sociale de marché.

Les Articles I-3-2 & 3-3: "L'Union offre à ses citoyens un espace de liberté, de sécurité et de justice sans frontières intérieures, et un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée; L'Union oeuvre pour le développement durable de l'Europe fondé sur une croissance économique équilibrée et sur la stabilité des prix, une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès social…/… Elle combat l'exclusion sociale et les discriminations, et promeut la justice et la protection sociales, l'égalité entre les femmes et les hommes, la solidarité entre les générations et la protection des droits de l'enfant. Elle promeut la cohésion économique, sociale et territoriale, et la solidarité entre les États membres."

Dans le Traité de la Constitution Européenne (TCE) le terme "chômage" est absent. Le texte de la Constitution oppose les expressions "économie sociale de marché" et "économie de marché où la concurrence est libre" qui sont antinomiques.
Article III-177: "…/…l'instauration d'une politique économique conduite conformément au respect du principe d'une économie de marché ouverte où la concurrence est libre …Parallèlement la conduite d'une politique monétaire et d'une politique de change uniques dont l'objectif principal est de maintenir la stabilité des prix conformément au principe d'une économie de marché ouverte où la concurrence est libre... Cette action des États membres et de l'Union implique le respect des principes directeurs suivants: prix stables, finances publiques et conditions monétaires saines et balance des paiements stable."

b) La Partie III décrit les instruments de régulation coercitifs ou restrictifs de surveillance mutuelle au détriment des souverainetés politiques et/ou nationales. Les instruments prévus par la Constitution européenne n'offrent aucune marge de manœuvre et ne permettent pas la réalisation des objectifs énoncés dans les grands principes des Parties I & II; le volontarisme politique est entravé au profit d'automatismes qui permettent de "tendre" à des répartitions "efficaces" des richesses et des allocations optimales des ressources et "à la réalisation du plein-emploi":
- il n'est pas possible de limiter la concurrence fiscale
- il n'est pas possible de limiter le dumping social
- il n'est pas possible de fixer un Smic
- la stabilisation des prix est l'objectif principal de l'Union et de la BCE
- la BCE omnipotente est totalement indépendante
- il n'est pas possible de conduire une politique budgétaire nationale
- il n'est pas possible de conduire une politique budgétaire européenne
- l'équilibre budgétaire européen est l'objectif principal de la coordination économique
- les coopérations renforcées entre des Etats membres ne doivent pas entraver la libre concurrence et la libre circulation des biens et des services
- il n'est pas possible d'accorder des aides et subventions si elles faussent la concurrence

Article I-3: …/… L'Union oeuvre pour le développement durable de l'Europe fondé sur une croissance économique équilibrée et sur la stabilité des prix, … Elle combat l'exclusion sociale et les discriminations… Elle promeut la cohésion économique, sociale et territoriale, et la solidarité entre les États membres.

En l'absence de coordination et d'harmonisation fiscale l'Union ne peut éviter la concurrence entre les Etats membres. Pour lutter contre le chômage et stimuler la croissance, et parce que toute mesure budgétaire est proscrite par le Pacte de Stabilité repris et renforcé par la Constitution, les Etats membres sont contraints d'attirer les investisseurs étrangers en leur faisant des cadeaux fiscaux. Ce qui s'appelle "Liberté de Prestation de Service" ou "libre concurrence" est en fait une manière de stimuler les égoïsmes nationaux, … d'organiser une guerre civile industrielle européenne et non pas d'adapter les économies des Etats membres à une concurrence libre. La concurrence n'est que faussée par les mesures fiscales incitatives.

Relisons à présent les deux Articles suivants de la Constitution européenne:
Article III-117: …/…l'Union prend en compte les exigences liées à la promotion d'un niveau d'emploi élevé, à la garantie d'une protection sociale adéquate, à la lutte contre l'exclusion sociale…
Article III-209: L'Union et les États membres, conscients des droits sociaux fondamentaux, tels que ceux énoncés dans la charte sociale européenne signée à Turin le 18 octobre 1961 et dans la charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs de 1989, ont pour objectifs la promotion de l'emploi, l'amélioration des conditions de vie et de travail, permettant leur égalisation dans le progrès, une protection sociale adéquate, le dialogue social, le développement des ressources humaines permettant un niveau d'emploi élevé et durable, et la lutte contre les exclusions. À cette fin, l'Union et les États membres agissent en tenant compte de la diversité des pratiques nationales, en particulier dans le domaine des relations conventionnelles, ainsi que de la nécessité de maintenir la compétitivité de l'économie de l'Union. Ils estiment qu'une telle évolution résultera tant du fonctionnement du marché intérieur, qui favorisera l'harmonisation des systèmes sociaux…
Ces deux articles de la Constitution sont aussi vides et manipulateurs parce que les Etats membres ne sont que condamnés à pratiquer le dumping social et fiscal pour essayer d'enrayer les délocalisations vers les nouveaux Etats membres de plus en plus hétérogènes et voisins des pays émergents en voie de développement (Slovénie, Pologne, les Pays Baltes, la Bulgarie, la Roumanie…; …et bientôt l'Ukraine et la Turquie?) et pour attirer les investisseurs étrangers. La version définitive de la Directive Service (qui n'est qu'un Bolkenstein2) confirme cette analyse. Comme le seul objectif de la BCE est de veiller à la stabilité des prix et que les politiques budgétaires nationales et européenne sont impossibles, il n'est pas non plus possible d'atteindre "un niveau d'emploi élevé". Il n'existe pas non plus de mécanismes de compensation entre pays en cas de déséquilibre de l'offre ou de la demande entre les pays. Ainsi, l'Allemagne, qui connaît une récession depuis presque 8 ans à cause de l'inexistence de la demande intérieure a dû se débattre seule sans attendre de solidarité européenne. Ou l'Irlande, qui jouit grâce au dumping social et fiscal d'une croissance à presque deux chiffres depuis presque 10 ans, n'est pas contrainte à reverser à l'Union une part de ses excédents budgétaires.

En 2004, l'Irlande, l'Anglettre et la Suède avaient ouvert totalement leurs frontières aux "plombiers" venant des nouveaux Etats membres. L'Angleterre prévoyait une arrivée de 5.000 à 13.000 travailleurs étrangers sur son sol. 600.000 sont venus. Le dumping social a été massif. Des entreprises licenciaient massivement leurs anciens employés pour réembaucher cette nouvelle classe de travailleurs la semaine d'après, de plus il reste du chômage en Angleterre.

Un moratoire de deux ans est imposé en 2007 aux nouveaux Etats membres pour la libre circulation des travailleurs. Nous saluons aujourd'hui l'entrée de la Bulgarie et de la Roumanie, nous formons le groupe des 27. Formons-nous l'Europe des 27? La Constitution et tous les autres Traités européens misent comme à la loterie nationale uniquement sur un seul jeu de synergies, celui de la concurrence pour assurer automatiquement le développement durable, la réduction du différentiel économique et structurel entre les Etats membres et même les régions, l'amélioration des conditions de vie et de travail.

Le paradoxe entre les principes humanistes des Parties I & II et des dispositions d'applications de la Partie III est à présent un syndrome qui s'éloigne des carences de la volonté politique, de la précipitation ou de la fuite en avant des "conventionnels", les Rédacteurs de la Constitution européenne et des Traités. La Chute du Mur de Berlin a donné l'illusion aux conventionnels de la victoire et de la suprématie du modèle libéral. De "la Grande Maison Commune" de Michaïl Gorbatchov au "we won the cold war" de Bush père, les Conventionnels se sont sentis les coudées franches pour avoir l'insolence d'imposer une Constitution libérale en espérant une adhésion à 100%, ce qui n'est même pas possible dans une dictature. De plus ils feignent de mimer les saphos vexées quand ils constatent que les peuples réfléchissent et s'expriment.

Le modèle d'origine de l'Europe, celui de l'économie sociale de marché, devrait donc être réalisé avec le paradoxe des règles de jeu libéral, de l'obsession systématique de ne jamais entraver le marché intérieur et de ne privilégier que des réformes structurelles en l'absence de régulations conjoncturelles. Une telle haine de l'Etat provient de la seconde guerre mondiale et du concept de "nation" qui n'a apporté que le sang en Europe. Les autres acquis issus de la nation ne permettent pas de compenser les holocaustes et génocides européens. Faut-il pour autant privilégier le marché comme seul censeur ou régulateur des performances et des carences, des victoires et des malheurs de l'activité socio-économique? Une telle haine de l'Etat provient tout autant des conceptions libérales de Milton Friedmann et de Hayek.

Nous devons la haine de l'Etat à Hayek et à ses élèves et protagonistes néo-libéraux qui croyaient en un "rationalisme évolutionniste" dans lequel, "loin des constructions étatiques liberticides", un ordre "spontané" (kosmos) s'installe automatiquement pour tendre à un optimum. Le "rationalisme constructiviste" qui privilégie un ordre "arrangé ou "disposé" (taxis) était à bannir. Pour rappel, le néo-libéralisme est né après la Seconde Guerre mondiale en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord. Il traduit une réaction théorique et politique véhémente contre l'interventionnisme étatique et l'Etat social (Welfare State). Friedrich August von Hayek publie en 1944 "The Road to Serfdom" (La route de la servitude). Cet ouvrage qui constitue le canevas de l'inspiration de la création européenne est la charte fondatrice du néo-libéralisme. Il est une attaque passionnée contre toute limitation par l'Etat du libre fonctionnement des mécanismes du marché; l'holoéchangisme garantit par 50 années de Traité de Rome provient de là. Les entraves au marché sont dénoncées car elles contiennent "une menace mortelle contre la liberté économique mais aussi politique". A cette époque, la cible immédiate de von Hayek est le Parti travailliste anglais. Pour Hayek, malgré ses bonnes intentions, la social-démocratie modérée anglaise conduit au même désastre que le nazisme allemand, au servage (serfdom).

L'Europe croit pouvoir encore faire durer l'effet boule de neige de l'enrichissement global des peuples européens par l'intégration de nouveaux Etats membres et par l'élargissement de son marché intérieur. L'Europe croit encore pouvoir pérenniser - sans les interventions macro-économiques keynésiennes et sans les planifications incitatives - la situation des trente glorieuses grâce à cette fuite en avant du repoussement de ses frontières périphériques de son marché intérieur. Un marché élargi permet une augmentation des lots économiques, des quantités produites, des demandes, ce qui augmente d'autant les économies d'échelle en baissant les coût unitaires des pièces produites. Ceci explique les pressions des uns à intégrer la Turquie, et bientôt l'Ukraine, et les lâchetés des autres à ne pas s'y opposer. La Turquie serait le jardin chinois privé européen et les coûts logistiques seraeint considérablement inférieurs à ceux engendrés par l'éloignement de la vraie Chine.

Le consensus ne peut plus émerger dans l'Europe des 27et dans l'Euro-Groupe des 13 dans lesquels les disparités du tissus industriel et historiques, géographiques, climatiques et agricoles, socio-économiques et commerciales, sont trop grandes pour amener une identité européenne. La garantie de la paix est la victoire de l'Europe. A présent il faut travailler à autre chose. De plus les pays entrants, encore tout effrayés par oppression et dictatures ne permettant pas de s'accomplir dans l'autodétermination, sont atlantistes comme la Grande Bretagne qui n'a jamais cessé de l'être avec sa volonté non cachée de torpiller l'Europe continentale. L'entente est a minima et l'Europe concurrente, l'esprit de l'AELE (Association Européenne de Libre Echange), fondée par la Grande Bretagne en 1960 pour concurrencer la CEE, a gagné.

Une Europe fédérale n'est même pas prévue par la Constitution européenne. Que personne ne me jette sur mes propos un égoïsme nationaliste. De cette Europe nous allons tous crever si nous continuons à laisser le marché tout standardiser vers le bas, si nous n'arrivons pas à en faire une fédération aux pouvoirs étendus et si nous ne donnons pas aux Etats membres les moyens d'une politique économique et sociale. Les nouveaux pays entrants se réjouissent à juste titre des augmentations de gain que promet l'adhésion. Il semble d'ailleurs être de bon ton dans ces pays, comme en Angleterre et en Irlande, de cumuler des contrats de travail. Ces pays se jettent dans ce que beaucoup nous font passer pour de la "modernité". On ne peut le leur refuser, sauf si l'Europe s'était donné une charte sociale. L'Europe est un marché trop commun.

La nouvelle tentation de faire de la politique "au-dessus des partis" et de ne pas reconnaître les clivages entre gauche/droite, entre les classes, ne provient que de partis conservateurs ou centristes et ne peut qu'avoir comme objectif d'entraîner les petites gens, le prolétariat de plus en plus élargi, dans une anesthésie non revendicative alors que le monde marchand réalise à son profit le transfert de richesses.

Constitution européenne, Articles I-3-2 & 3-3: "L'Union oeuvre pour le développement durable de l'Europe fondé sur une croissance économique équilibrée et sur la stabilité des prix, une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès social…/… Elle combat l'exclusion sociale et les discriminations, et promeut la justice et la protection sociales, l'égalité entre les femmes et les hommes, la solidarité entre les générations et la protection des droits de l'enfant. Elle promeut la cohésion économique, sociale et territoriale, et la solidarité entre les États membres." Il faudra aussi intégrer cette réflexion dans l'ultime réalité de croissance durable. C'est l'objectif de mon site, mais, l'urgence sociale est telle - alors que, par exemple la France est le 4ème pays le plus riche du monde - que Kyoto et les Traités suivants seront traités plus tard.

Darwin, Père de l'Europe: la souveraineté politique est une marchandise nuisible

"L'Europe à coeur", Sculpture Ludmila Tcherina, PE Strasbourg

L'Europe présente sur le plan social une diversité de 25 modèles européens qui sont mis en concurrence du fait de l'absence de coopération fiscale et sociale. Le nivellement vers le bas est inéluctable dans la situation actuelle. Pourtant la Constitution européenne préconise d'établir les conditions d'une concurrence non faussée. Mais justement l'européen qui travaille est une gène dans ce marché très commun.

L'harmonisation européenne rejette toute démarche politique, rejette les souverainetés nationales, les modèles nationaux sans pour autant se donner les moyens de devenir un fédération ou un groupement intergouvernemental. La Constitution rejetée elle-même par les NON français et hollandais et la Cour constitutionnelle fédérale allemande prévoyait effectivement une gouvernance à côté de la politique monétaire de l'UEM (Union monétaire européenne) et de la BCE, pour lesquels une modification du mode opératoire monétariste avec sa lubie mystico-fanatique de la stabilité des prix n'était pas prévue. Dans un prochain article, j'y reviendrai.

Jusqu'à nouvel ordre (ou au nouveau désordre) la nation semble être la principale manière d'exprimer la démocratie. Le frontalier que je suis, avec un grand-père qui avait changé 5 fois de nationalité et de marque de fusil tout commençant une guerre sous un drapeau pour ne jamais savoir sous lequel il pouvait rentrer à la Stub', ne tient pas beaucoup à cette notion de nation. Je lui préfère celle de l'Etat autour duquel se rassemblent des citoyens encartés et des habitants à statuts différents. Mais cet Etat qui agrège est investi d'un devoir de cohésion, de régulation, de stimulation de l'économie et de la préservation du site et de l'environnement. Comme vous le voyez dans tous mes articles, l'urgence sociale ne me permet pas d'intégrer le développement durable, j'ai l'impression que la catastrophe sociale va arriver bien avant la catastrophe environnementale. Ces thématiques seront prévues dans mon site. La CECA, la Communauté Economique du Charbon et de l'Acier avait déjà et à juste titre voulu juguler une fois pour toute les nationalités belligérantes. La dernière Coupe du Monde de foot m'a intrigué avec ces multiples fanions héraldiques collés aux autos de toute l'Europe. Il est aussi temps, comme l'Allemagne vient de le faire, de savoir regarder avec un plaisir simple son drapeau. L'Allemagne qui est le seul Pays européen qui a fait son devoir de mémoire, peut se le permettre. Pour moi, le drapeau sera européen, celui du 9 mai, de la date anniversaire de l'Europe, du rayonnement humaniste, de notre offre économique. Pour le "Fahnenappel", j'en resterai là.

a) Darwin, père de l'Europe, a promu l'élimination des espèces: en ce qui concerne l'harmonisation et reconnaissance mutuelle des produits circulant sur le marché européen, la souveraineté nationale a été respectée lors de la procédure de l'intégration commerciale même si les crises de confrontation des égoïsmes nationaux en ont été le moteur. Cette intégration commerciale a été, pour les produits pionniers et nouveaux, un processus de définition de normes, de certification et de mise aux normes techniques des produits pour lesquelles une décision européenne a été prise à la majorité qualifiée. A côté de cette harmonisation, il existe des exigences minimales, environnementales, de sécurité et de santé pour un tiers des produits commercialisés. Pour le reste des produits une reconnaissance mutuelle garantit leur libre circulation s'ils sont fabriqués légalement en Europe. Cette dernière disposition est une manière de contourner la souveraineté nationale en espérant que la libre concurrence forcera leur uniformisation et conservant les plus efficaces et en évacuant les plus faible. Les plus efficaces sont, comme l'avaient voulu les fondateurs, les produits qui s'adaptent le plus et le plus vite à l'environnement, ici, les produits aux coûts de fabrication les moins élevés et aux procès de fabrications les moins contraignants. Quoi de plus logique. Ne faites pas de cauchemar en remplaçant, sans y être préparé, produit par travail.

Le danger du principe de la reconnaissance mutuelle des produits (matériels ou services) est d'engager une spirale défavorable à la qualité des produits et aux consommateurs. La méthode communautaire politique d'uniformisation, de certification des normes est mise à l'écart au profit des forces "efficaces" du marché. Les souverainetés politiques sont abandonnées et la mise en concurrence des espaces socio-économiques est devenue la règle. L'Europe s'est d'abord constituée sur la libre circulation des biens, des capitaux, des personnes. Avec le marché unique, puis la monnaie unique la libre circulation des services va prendre une très grande ampleur. La Directive des services et l'AGCS feront l'objet d'un futur article.

b) la libre concurrence, seul référent européen qui supplante l'action politique: l'orientation du Traité de Rome qui laissait une place à la décision politique organisée des Etats membres souverains a été renversée définitivement au profit de la libre concurrence qui devient le principe central dans les Articles 3.1 et 3.2 du Traité de Maastricht sur l'Union européenne. Article 3.1: "l'action des États membres et de la Communauté comporte l'instauration d'une politique économique fondée sur l'étroite coordination des politiques économiques des États membres, sur le marché intérieur et sur la définition d'objectifs communs, et conduite conformément au respect du principe d'une économie de marché ouverte où la concurrence est libre". Article 3.2: "Parallèlement cette action comporte la fixation irrévocable des taux de change conduisant à l'instauration d'une monnaie unique, l'Écu, ainsi que la définition et la conduite d'une politique monétaire et d'une politique de change uniques dont l'objectif principal est de maintenir la stabilité des prix et, sans préjudice de cet objectif, de soutenir les politiques économiques générales dans la Communauté, conformément au principe d'une économie de marché ouverte où la concurrence est libre".

Un processus inorganisé devient par l'objectif premier à respecter, la libre concurrence, le moteur d'intégration européenne. La libre concurrence n'est plus un outil mais la politique essentielle de l'Union. Les aides publiques sont considérablement diminuées, les espaces socio-économiques sont mis en concurrence directe. Les prémices d'harmonisation fiscale et sociale sont oubliés. Le Protocole social du Traité de Maastricht est abandonné comme le sont les grands énoncés de principes des §1 et §2 de la Constitution européenne au profit des articles d'application du §3. Pour vous montrer comme l'Europe aurait pu être belle, voici les objectifs du Protocole social annexé au Traité de Maastricht: 1. la promotion de l'emploi; 2. l'amélioration des conditions de vie et de travail; 3. une protection sociale adéquate; 4. un dialogue social; 5. le développement des ressources humaines pour assurer un niveau d'emploi élevé et durable; 6. l'intégration des personnes exclues du marché du travail.

L'élargissement actuel de l'Europe avec les États membres ayant des prix inférieurs de plus de 50% a été conçu avec la concurrence comme objectif en soi, conduisant à une harmonisation forcée des politiques. Comme Stiglitz, Nobel d'économie en 2001, l'a écrit "la mondialisation ça ne marche pas pour la stabilité économique, ça ne marche pas pour les pauvres". L'harmonisation automatique des politiques européennes n'aura pas lieu parce que la concurrence ne fonctionne pas de manière coopérative et parce que les Etats en resteront à leurs "égoïsmes nationaux" en en partageant pas leurs gains, et parce qu'ils ne tendront qu'à améliorer leur position compétitive au détriment des autres. Les protagonistes de l'élargissement à la Turquie n'ont pas d'autres objectifs et espère de par là le paroxysme de l'affaiblissement des Etats, la disparition des souveraineté nationales, au profit d'une Chine privée et à nos portes. Les coûts de logistiques et issus de l'incompréhension culturelle seront considérablement réduits avec la Turquie pour les investisseurs. Les discussions sur la poursuite des l'ouverture doivent être précédées d'une discussion sur le modèle européen, si l'intention est différente de celle d'avoir un marché trop commun. Le frein à l'ouverture ne doit être guidé que par cette réflexion. Le seul objectif de la politique européenne, qui est un approfondissement de l'intégration économique, devient à présent une manière d'ériger un mur idéologique autour d'une région à l'image de ce qu'à été d'autres murs et rideaux avant 1989. C'est la manière moderne et non totalitaire de l'enfermement d'une population sans torsions, sans rétorsions, sans tortionnaires. La devise européenne est maintenant: Soumets-toi au marché ou crève, honni soit qui mal y pense. La boucle est bouclée, on peut commercer en paix.

Et l'Europe s'est soumise de son plein gré au mythe américain, à un mythe américain, à l'économie de l'offre de l'école de Chicago de Friedmann Milton La politique de l'offre à ceci d'agréable qu'elle laisse tous les "décideurs" politiques dans l'irresponsabilité et les délices des dossiers. La politique de l'offre rejette automatiquement et sans crise de conscience le processus politique et l'intervention macroéconomique en invoquant le poids de la bureaucratie, la faiblesse vis-à-vis des groupes de pressions, qu'ils soient des syndicats ou des lobbies, la lenteur ou les mesures cycliques, contra-productives ou incohérentes. L'économie de l'offre est un accélérateur d'événements, de l'organisation spontanée au travers d'une règle unique et apostolique: la concurrence, qui est favorisée par la mise en place d'autorités indépendantes, comme la BCE, qui n'agit qu'en fonction de sa seule lubie, celle de la stabilité des prix. La souveraineté n'est plus qu'économique et chacun de ses acteurs ne pèse qu'en fonction et qu'au service de sa richesse. Le principe démocratique est maintenant: 1 euro = 1 voix. Je crois que nous pouvons parler d'un système féodal, dans lequel il n'y a plus de conflit humain, puisqu'il n'y a plus de seigneur, mais un credo sans dieu. Plus simplement, nous pouvons parler de la pensée unique. La dialectique est bien morte, le projet aussi.

La pensée unique européenne est issue d'une fatigue intellectuelle née à la suite des conflits de la seconde guerre mondiale et de la guerre froide. Au sens du philosophe américain Ronald Dworking dans son livre "Sovereign virtue" (1985), le projet libéral est déterminé par le principe de "l'égalité approximative" selon lequel la distribution des ressources matérielles et morales donne à chacun une part à peu près égale à consacrer à la satisfaction de ses ambitions dans son "bon mode de vie" qui lui est garanti par un gouvernement neutre (D'où que l'on regarde, l'exaspération de l'Etat revient). Ainsi la répartition la plus égalitaire entre individus qui ont des conceptions différentes du "bon mode de vie" en fonction de leur préférences différentes pour certains produits est réalisée par l'économie de marché. Comme les individus diffèrent aussi par leurs talents divers ou les hasards de la vie, le marché ne peut engendrer qu'une répartition inégale des richesses. Le marché permet de réaliser facilement le calcul de ce qu'un individu a consommé et produit, le marché permet de définir la "place de l'homme", voire "l'homme". Dworking essaye de concilier le libéralisme tel qu'il est défini ici avec une force de régulation des inégalités dans son "libéralisme égalitaire" où le "gain global attendu" serait mieux re-distribué. Dans cette voix s'inscrit aussi les candidats à la Présidentielle de 2007, Sarkozy ou Ségolène Royal, en trompetant le "plus de justice" en n'arbitrant pas entre sécurité de l'individu et possibilité de gains. L'Europe n'est pas sur un autre chemin de la médiocrité que nos deux candidats: soumission au marché, puis on regarde comme une vache paumée qui voit passer le TGV.

La méduse du modèle économique et social européen du TCE libéral

"L'Europe à coeur", Sculpture Ludmila Tcherina, PE Strasbourg

Les prochains six mois, avec la Présidence allemande de l'Union européenne, et les six mois suivants, avec la Présidence française, vont faire revenir le projet TCE de la Constitution européenne, qui "devra être fait adoptée d'une manière ou d'une autre" comme le préconise le vote des Eurodéputés du 14 juin 2006 qui avait invalidé le NON français et le NON hollandais. Il faudra être très vigilant pour les prochaines élections présidentielles françaises de 2007, en sachant que la politique étrangère est le domaine réservé du Président de la République. Madame Marie Ségolène Royal et Monsieur Sarkozy avaient voté oui.

La politique européenne préconise un renforcement de la flexibilité du travail pour garantir la croissance économique et l'emploi.

Pour piloter la croissance et la stabilité, le modèle européen est fondé sur une répartition des responsabilités économiques et une séparation entre l'économique et le social. Le travail est donc une valeur pilotée par le seul marché dans lequel n'intervient pas de politique régulatrice (le critère absent de Maastricht) d'Etat et duquel il faut écarter les forces sociales de négociations qui ne sont comprises par l'Union que comme des entraves à la libre concurrence conformément à l'idéologie libérale de Hayek qui a prévalu dans la rédaction de tous les Traités européens jusqu'à la Constitution européenne. La faiblesse du bilan économique et social du non-modèle européen ne peut être que déconcertante face à la victoire commerciale. 70% du commerce européen est intérieur. L'augmentation du PIB européen peut connaître régionalement certaines retombées sociales ou sur l'emploi. Ces retombées se répartissent selon les règles du commerce et du marché et ne sont pas, pour le moins, accompagnées par une intervention des Etats ou de l'Union.

a] Ancrage idéologique libéral dans la Constitution Européenne (TCE):
Le Traité de Maastricht institue une Union devant promouvoir un progrès économique et social équilibré. Le §3 de la Constitution européenne rejetée par les NON hollandais et français et non approuvé par la Cour constitutionnelle fédérale allemande comprend une synthèse des conceptions qui ont prédominé dans cette construction et spécifie explicitement l'appartenance à l'économie de marché dans Article III-77, 1: "…/… Le Système européen de banques centrales agit conformément au principe d'une économie de marché ouverte où la concurrence est libre…" Article III-203, Constitution européenne: "L’Union et les États membres s’attachent à élaborer une stratégie coordonnée pour l’emploi et en particulier à promouvoir une main-d’œuvre qualifiée, formée et susceptible de s’adapter ainsi que des marchés du travail aptes à réagir rapidement à l’évolution de l’économie."

Article 3.1: l'Union œuvre pour un développement fondé sur une économie sociale de marché. Je me souviens lors des débats sur le TCE que mes voisins et collègues, même en Alsace, ne pouvaient rien mettre sous l'expression "économie sociale de marché". En tous cas un "Français de l'intérieur" n'est simplement pas en mesure de s'imaginer quoique ce soit et ne peut se douter que ce terme provient de l'école de Fribourg ordolibérale (j'y reviendrai dans un autre billet) et de l'interprétation que Ludwig Erhard, chancelier allemand, en avait faite après-guerre. Cette interprétation allemande avait mis en place le système rhénan de la cogestion (codécision, Mitbestimmung) et garantit par la Loi Fondamentale (constitution allemande) la Tarifautomomie des partenaires tarifaires sans l'intervention de l'Etat. Autrement dit la Loi fondamentale allemande inscrit en tout grand le rôle des syndicats de "preneurs de travail" (Arbeitnehmer) et de "donneur de travail" (Arbeitgeber) qui sont réunis sous le terme Tarifpartrner (partenaire tarifaire) pour les grandes négociations d'automne sur les conventions collectives de branche. Je pense donc que "économie sociale de marché", s'il est un terme juste et parfaitement porteur de sens en Allemagne, mais aussi dans les pays scandinaves, (mais uniquement dans ces pays), est un leurre vide de sens pour les autres pays européens, voire une manipulation pour faire avaler les §1 et §2 qui énoncent des principes très "rassurants" mais qui sont détourné ou contredit par le §3 qui constitue le texte d'application des §1 et §2. La culture syndicale française des victoires par dosettes et grèves interminablement reconductibles ne sait percevoir ce qu'est la profondeur et l'efficacité du système paritaire rhénan, moteur de croissance économique, d'amélioration sociale durable et de stabilité sociale.

B] La méduse du modèle économique et social européen
La séparation entre l'économique et le social est voulue de manière séparée dans le projet de Constitution européenne. D'une par un chapitre traite la politique économique et monétaire. Le rang accordé à l'emploi et à la politique sociale est tout simplement affligeant. Cette politique ne figure que dans un paragraphe intitulé "les politiques dans d'autres domaines". Pour le TCE la prise de conscience de l'urgence sociale n'est pas une donnée, même si des grands principes sont énoncés et garantis dans les §1 et §2.

L'orientation économique du modèle européen est conforme à la pensée ordolibérale pour laquelle le processus économique doit être coordonné par le mécanisme concurrentiel des prix. Ceci explique l'obsession de la stabilité des prix qui figure dans la Constitution européenne: "L'union œuvre pour le développement durable de l'Europe fondée sur une croissance économique équilibrée et sur la stabilité des prix, une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès social, et un niveau élevé de protection et d'amélioration de la qualité de l'environnement". Ces principes généraux seraient fédérateurs si les textes d'application du §3 ne venaient à les contredirent. Nous pouvons nous demander, si nous n'avions pas été instruit au sujet de l'idéologie de Hayek, ce que vient faire "la stabilité des prix" dans cette énumération des berceaux de la Maison Europe. Nous sentons que tout l'édifice est sous-tendu par la BCE et l'Union monétaire et par rien d'autre.

L'application de ces principes doit être garantie par l'Etat membre de l'Union chargé de mener dans ce cadre des politiques de régulation qui se traduisent sur le plan conjoncturel par la division des tâches entre la Banque centrale indépendante qui mène à une politique monétaire centrée sur le seul objectif de stabilité des prix. Sur le plan structurel l'Etat membre doit se limiter à prendre des mesures permettant d'assurer les conditions de la concurrence. Concurrence, BCE, stabilisation des prix, stabilisation budgétaire, BCE, concurrence. L'Europe n'est pas pauvre en imagination, malgré la crise continentale de l'emploi et des répartitions des richesses en fonction du BIP, l'Europe ne recherche rien d'autre et se donne les moyens de n'arriver à rien d'autre qu'au marché et encore au marché. J'exagère? D'habitude les seuls noms des Commissaires européens à la concurrence ou au Commerce sont connus: Lowe actuellement; Mario Monti, Pascal Lamy qui comme par hasard est devenu Directeur général de l'OMC par la suite. Il se définit lui-même comme un "go between".

A côté de cette action conjoncturelle et monétariste, une politique structurelle comme la politique industrielle n’intéresse pas plus que dans des longs, de soporifiques traités non-contraignants comme celui de la Conférence de Lisbonne qui voudrait permettre la création de 10 millions d'emploi et de favoriser les secteurs de pointe et technologiques avec de bonnes paroles. En mars 2000, lors du Conseil européen de Lisbonne, l’UE s’est fixée un "nouvel objectif stratégique" pour les dix années à venir: à savoir, devenir l’économie la plus compétitive et la plus dynamique au monde, basée sur la connaissance, capable d’atteindre un développement économique durable avec plus d’emplois et de meilleure qualité et davantage de cohésion sociale. Ce cadre d’action fixé jusqu’en 2010, est connu comme étant la Stratégie de Lisbonne. A ce sujet, sur le site de Confédération Européenne des Syndicats (CES), si vous cliquez sur l'onglet "Politiques économiques et de l'emploi" vous arrivez à 4 choix de liens: 1) Politiques économiques, monétaires et fiscales; 2) Cohésion économique et sociale; 3) Restructurations; 4) Perspectives financières 2007-2013. Rien qu'au travers de ces 4 et seuls titres vous ne ressentez pas la volonté interventionniste de l'Europe, mais une volonté de réguler des flux, de préférences monétaires. Une planification industrielle n'est pas à l'ordre du jour, mais un bavardage dans ce "Palace of Burocracy", comme un anglais m'avait dit cet été à Ballyshanon, Co. Donegal. Les points 2 et 3 concernent la gestion des conséquences négatives des délocalisations, des fusions. Une stratégie proactive macroéconomique ne semble pas s'en dégager, mais plutôt une attitude spectatrice de ce qui veut se dénommer les "task-forces" qui réunissent plusieurs DG (Directions Générales) des diverses Commission de Bruxelles.

Les projets industriels européens, qui pourraient engendrer une avance technologique et créer des emplois sont nombreux. Mais 5 % seulement sont retenus. Ils ne sont pas réalisés par faute de financement. 36% du budget européen sont alloués à des actions structurelles et de solidarité, mais ils n'ont qu'un impact limité, sachant que le budget européen n'est que de 1% du PIB et qu'avec les "nouveaux membres" il n'a pas été réévalué. D'autre part les mesures prises par les instances européennes s'attachent toutes à réduire rôle et place du secteur public, ce qui se traduit par les exigences de privatisation, même dans des secteurs qui exigent des stratégies d'intérêt général, comme l'énergie.

A cette intégration européenne négative (non proactive) s'ajoute les mesures prises par tous les Etats membres à réduire les impôts, pour rester conforme à la vision de Milton Friedman, qui exécrait l'Etat, ses interventions et ses dépenses publiques. De plus la diminution systématique de certains impôts, comme les impôts sur les sociétés et de certains transferts réduit l'efficacité de stabilisateurs économiques et de répartitions qui permettent normalement de gommer les fluctuations économiques conjoncturelle. La cohésion de l'économie nationale est complètement laissée entre les mains du secteur privé. L'abandon d'une part de l'impôt est une subvention déguisée à la production, au commerce. De plus, du PIB continue à être produit en Europe, mais sa part qui augmente relativement et en valeur absolue n'est pas reversée dans l'emploi, le salaire. Pourtant l'inflation et le taux d'intérêt sont jugulés (2 critères de Maastricht) ce qui n'obère pas l'enrichissement des share-holders, des détenteurs de parts (actions).

L'idéologie qui guide la séparation en Europe de l'économique et du social et qui ne la conduit pas à traiter le travail mais le chômage, révèle la vision libérale de l'Europe sur le chômage: pour l'Europe, le chômage ne résulte pas d'un dysfonctionnement économique, mais provient d'une inadaptation de la population. Nous sentons alors les pressions de Bruxelles à rendre le contrat de travail flexible et à déréguler les contrats. Nous sommes à nouveau face à une intégration négative de l'Europe, qui n'a pas promu le courage, mais le repli. Le repli est toujours payé directement par le citoyen européen "preneur de travail".

La "régulation" du chômage n'est donc pas obtenue par une politique économique et de création, mais par un traitement social. Ainsi en Angleterre 2,7 millions de chômeurs de longue durée sont traités comme des invalides ou des malades, alors que 40% d'entre eux ne seraient que des chômeurs de longue durée déguisée. L'Europe non courageuse préfère générer de la dette sociale avec le traitement social du chômage plutôt que d'avoir une politique interventionniste keynésienne de relance. L'Europe exècre l'Etat, s'il devait intervenir dans les rouages de l'économie active et dans une politique industrielle, mais confie à la dette publique le dysfonctionnement de l'économie. Nous pouvons alors nous demander d'où provient cette mystique du traitement social. Elle provient de l'application servile de l'idéologie de Hayek, du NAIRU et de ce fameux "volant nécessaire du chômage" qui se situe entre 8 et 10% de la population. Entre temps, la "richesse", non, la petite aisance matérielle et financière qui délaisse le travailleur européen par sa mise au chômage ou par son appauvrissement réel, est redirigée vers le commerce, l'industrie de plus en plus rationalisée et vers les share-holders, grâce à la ténacité de la volonté intégrative de l'Europe. Nous sommes donc très loin des principes de valeur définis dans le §1 et §2 de la Constitution européenne. Ce traitement social doit être le reste du Welfare State. Je suis sûr que l'Europe saura privatiser les caisses d'assurance chômage qui représentent de "viles" dépenses de l'Etat. Cette part dépensée ne sert pas à faire du commerce, Bruxelles geint, Hayek et Friedman Milton secouent la dalle toute fraiche de leur tombe.

Les mesures économiques qui osent effectivement agir sur le niveau de l'emploi sont limitées au marché du travail. Elles sont relatives à l'apprentissage et au salaire minimum. Voilà pourquoi l'Allemagne, en proie aux impenses de la réunification et à la récession depuis presque 9 ans, commence à douter de son système paritaire rhénan et commence à introduire le Smic dans le bâtiment à cause du maçon ukrainien et polonais. Voilà pourquoi la Confédération syndicale allemande se prononce pour l'introduction d'un Smic général, alors qu'en Allemagne l'autonomie du Tarif (convention collective) préserve de très loin l'affaissement des salaires jusqu'à ce seuil au dessus de la pauvreté. L'interdépendance entre le marché du travail et les autres marchés est négligée et seules des solutions partielles, sectorielles, locales sont envisagées. L'effet durable exercé sur une économie nationale par la précarité croissante du travail due à l'assouplissement du Code du travail, à la dérégularisation du contrat de travail et à la multiplication de ses formes. L'Europe promeut la concurrence sociale entre ses Etats membres et le nivellement par le bas.

Pire, L'Europe préconise un renforcement de la flexibilité (§3, artIII-203, TCE) du marché du travail comme facteur déterminant d'une croissance économique importante et d'un haut niveau d'emploi. Mais de quel emploi parle-t-on. D'un emploi du travailleur pauvre, dérégularisé, flexibilisé selon le flex-time anglais et qui cache surtout des sous contrats de travail dans lesquels le nombre d'heures suffisant n'est pas garanti pour avoir un salaire suffisant pour vivre. En Angleterre, comme aux USA il est couramment admis qu'un travail ne doive plus obligatoirement subvenir aux besoins, et qu'il faut cumuler les emplois et les employeurs.

Dans un prochain article je comparerai les performances du modèle américain et du non-modèle européen.

19. janvier 2007

Retraites - La Banque Mondiale a recommandé et déclenché le Hiroshima social



En France on n'a rien inventé concernant la réforme des retraites. C'est la Banque mondiale qui, la première, a sonné la charge contre les systèmes de retraites par répartition.

Le signal du départ de cette campagne d'affolement de l'opinion publique a été lancé en octobre 1994 dans un document devenu la bannière des ultralibéraux du monde entier.
Ce document s'intitule World Bank, Averting The Old Age Crisis : Politics to Protect The Old and Promote Growth, Policy Research Bulletin, 5ème volume, numéro 4, août-octobre 1994.

La Banque mondiale constate que les systèmes de retraites publics sont en crise. Elle estime que les gouvernements sont dans une impasse intellectuelle et qu'ils ne parviennent pas à réformer les retraites.

Son raisonnement est limpide :

Comme ce sont les ressources des salariés de moins en moins nombreux qui devront subvenir aux besoins d'une population âgée de plus en plus importante, les systèmes en répartition vont inévitablement diminuer leurs prestations.
En outre la Banque mondiale (BM dans la suite) constate que les systèmes de retraites publics sont défaillants et pour appuyer cette thèse donne des exemples concrets très bien choisi comme celui de la Zambie ou du Vénézuela où la gestion des régimes publics a été calamiteuse.
Elle omet de dire, volontairement ou pas, que dans ces deux exemples ce n'est pas le système qui est en cause mais plutôt l'imcompétence de quelques gestionnaires corrompus. Mais bon, ce ne sont pas les détails qui comptent.

Quelle solution propose-t-elle ?

Axiome du raisonnement:
Il est nécessaire de réduire les dépenses publiques en baissant le taux des prélèvements obligatoires..

La BM propose sa théorie des trois piliers pour les retraites (The Three Pillars):
  • Un système public obligatoire minimal
  • Un système d'épargne obligatoire, géré de façon privée
  • Une épargne volontaire et individuelle qui constituera l'essentiel du système.


Commentons la méthode proposée:

Dans le premier pilier, le mot-clé est à mon sens minimal. En effet, ce pilier doit être modeste en taille, pour laisser place aux autres piliers. Cet objectif réduira de façon substancielle le taux de cotisation et les dépenses publiques. De surcroît, la dette implicite des systèmes de retraites a des implications considérables, car l'une des dettes les plus importantes est créée par la promesse des Etats de fournir un revenu aux citoyens durant leur retraite.

Qu'est ce que la dette implicite ? Assimiler les engagements pris par les régimes de retraite en répartition à une dette n'a guère de sens. Il est du rôle naturel de l'Etat de subvenir aux besoins de la population, ce n'est pas une dette c'est un investissement humain. D'autre part, d'un point de vue comptable, les pensions ne sont pas représentées par une dette puisqu'elles sont payées en direct par les cotisations des salariés et n'ont pas à être provisionnées.

Le second pilier est fait pour favoriser les marchés financiers en y investissant les cotisations de retraites. L'avantage attendu est le développement de la croissance économique. Tout semble si facile avec la BM. Il suffit d'appuyer sur le bouton et hop la croissance arrive.
Mais la BM précise ce second pilier, pour réussir, doit réduire la demande du premier. Minimiser le minimum en d'autres termes.

Le troisième pilier enfin est fait pour développer les fonds de pensions. Il faudra donc créer des titres financiers nouveaux afin d'absorber la demande de fonds de pensions. Ils viendront des privatisations.


L'OCDE de son côté se trouve en parfait accord avec l'analyse de la BM. Elle fait même du zèle dans la définition des modalités d'action, comme vous allez le constater.
L'OCDE propose plusieurs axes de réformes (ils sont au nombre de 7 en tout, à lire dans les synthèses de l'OCDE n°5, 1998). Il s'agit d'encourager les gens à travailler plus longtemps ce qui permettra d'accélérer la croissance économique, de renforcer la baisse des impôts et de diminuer le nombre de personnes dépendantes, ce qui constituera un triple gain.

Voeu pieux, vision parfaitement abstraite des réalités économiques d'aujourd'hui.
Certes, une production plus importante de richesses permet l'opération et il est intellectuellement admissible que plus le nombre de gens qui travaillent s'accroît, plus la richesse globale de la société s'élève.
Rappelons ici qu'un million d'emplois à plein temps supplémentaires produisent 20 milliards d'€ de cotisations vieillesse de plus en moyenne. (Le Monde Diplomatique, juillet 2003)
Ce chiffre est à rapprocher des 90 milliards d'€ à trouver si l'on veut revenir sur la réforme de M.Balladur et assurer la retraite à 60 ans pour tous avec une pension égale à 75% de son salaire (100% pour le SMIC).

L'OCDE doit donc de toute urgence nous expliquer comment créer des emplois à temps plein et pérennes afin de permettre aux 12 millions de précaires en France d'occuper un emploi réel. Il existe des gens qui durant leur âge actif aimeraient bien travailler plus longtemps, ce sont les chômeurs !
Créons des postes pour les chômeurs au lieu de vouloir faire travailler les salariés vieillissants davantage encore.

Seulement l'OCDE est bien muette sur ces points là et surtout ne sait que faire du fameux mur de pierre du NAIRU autre pilier de la théorie ultralibérale qui paraît être ici un obstacle.
Mais les ultralibéraux ne sont pas à une contradiction près.

Sébastien _________________________________________

Lire aussi: Financer les retraites autrement est possible sauf pour les libéraux déprédateurs
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Note de l'auteur du site: "La France est devenue un pays de bas salaires. Quand on sait que la part des salaires dans le revenu national a baissé de 10 points en dix ans (celle revenant à la rétribution du capital a augmenté d’autant), on comprend le « trou » que cela entraîne dans les comptes de la caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV)." C'est de nouveau une parole de gauchiste? Alors cliquez ici.

4. janvier 2007

Rénovaction Socialiste, Appel aux socialistes, à toute la Gauche et vigilance contre le TCE



Communiqué de Rénova(c)tion Socialiste, le 04-01-2007: Nous vous annonçons que la Rénova(c)tion Socialiste est lancée au sein du PS.

Le capitalisme ultra libéral impose au monde les ravages de son illusion idéologique sans rencontrer d'opposition. Les politiques ne se donnent plus les moyens de l'endiguer, ils s'y soumettent lorsqu'ils ne le favorisent pas. Le Traité pour une Constitution Européenne en est un bel exemple.


Des pays au fort taux de croissance jusqu'aux continents appauvris, personne n'est désormais épargné par la spéculation financière et la dégradation spectaculaire de l'environnement. L'objectif des ultras libéraux « tout appartient au marché » est en train de se réaliser. Désormais, l'espace et le temps de la vie humaine sont totalement assujettis à ces lois.

Le socialisme est le mouvement de la conscience historique où l'impératif de la contestation du capitalisme a trouvé ses meilleures voix. De dérives en dérives son idéal s'est fondu dans un consensus compromettant avec la résignation ou la connivence de la classe politique.

Aujourd'hui, ceux qui veulent lui redonner visibilité, justesse théorique et pratique, pour la construction d'un monde meilleur, se heurtent à l'orientation sociale libérale de la direction du PS. De nombreux militants de notre Parti avaient pressenti cette dérive de l'idéal socialiste. Ils ont construit en son sein des mouvements de vigilance (NPS, FMDS, PRS, RSE, RM, etc...) dans le but de refonder un socialisme où l'homme prime sur l'économie, où l'action politique retrouve la noblesse de son exercice, où l'Etat affirme sa primauté sur les lois du marché et impose une répartition égalitaire des richesses.

La Vème République, monarchie républicaine autorise toutes les dérives. L'élection présidentielle de 2007 soumise à la dictature des sondages favorise les renoncements, les alliances, les ralliements. Le PS n'y a pas échappé. L'action conservatrice de l'appareil du PS a largement contribué à cette cascade de renoncements.

La réalisation du socialisme est inscrite dans les convictions de chaque militant et dans leurs actions communes. Seul un sursaut de la conscience permettra de l'accomplir. C'est tout le sens de l'appel que nous lançons auprès de chaque militant, pour que nos actions en faveur de la VIème République primo-ministérielle et parlementaire, de la laïcité, ainsi que la rénovation du Parti soient portées haut et fort. Il est plus que temps, pour répondre à l'urgence sociale, de mettre en commun notre attachement aux valeurs du socialisme.

Rénova(c)tion Socialiste, dont tu pourras lire le Manifeste pour une pratique militante ainsi que les Statuts transitoires sur ce site, souhaite ta participation active.

Tu trouveras à cet effet les coordonnées des camarades qui se tiennent à ta disposition.

Amitiés socialistes et rénova(c)trices.

22. novembre 2006

Répartition des richesses dans le PIB mise sous secret par les militants de Gauche?



J'ai demandé l'autre jour des informations au sujet de la répartition dans le BIP de la part des créations de richesses issues du capital et de celles issues du travail posté.

Sur un site ou sur un Groupe Google de discussion que je fréquente je n'ai obtenu qu'une vague réponse avec un link.
Même les professeurs d'économie tergiversent par manque de critères ou d'analyses disponibles.

Rassurez-vous, vous n'êtes, comme quoi, que le reflet du non-savoir érigé en tour de Babel de ce qui doit demeurer simplement incognoscible.

Je vous invite à abandonner ce billet et à me rejoindre directement sur des informations actuelles datant du 30 novembre 2007 et éditées dans le rapport officiel de la Commission Européenne intitulé "Emploi en Europe". Mais revenez ensuite ici pour cliquer sur les liens ci-dessous.
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Il est sidérant que sur la blogosphère, mère de tous les heurs et de tous les vices, cette information ne soit quasiment pas accessible en cliquant sur Google les occurrence "BIP répartition richesse" ou voisines. La répartition des richesses doit rester secrète, les moteurs de référencement et les spiders de recherche et de ciblage sont incapables ou sont programmés pour "abandonner" cette recherche.

Nous tombons une fois sur des tableaux de l'INSEE qu'un individu lambda ne peut interpréter. Les chiffres eux-mêmes sont anciens.

Un Rédacteur associé à ce site vous a livré une analyse. Le constat est glacial. Je suis sûr que l'on peut encore mieux faire parler les chiffres.

Nous savons tous, sans avoir succombé à de l'intoxication anti-capitalistique, que les revenus boursier sont tellement supérieurs que les revenus issus du temps de travail vendu à l'employeur. Nous savons qu'ils n'ont rien de comparable. Nous savons qu'en 10 ans un actionnaire double son capital. Ce trend a démarré déjà sous Mitterrand à partir des gouvernements de "gauche", sous lesquels on n'a jamais gagné autant d'argent comme se plaisent à dire les investisseurs privés ou publics.

Des analyses simples doivent exister.

Chaque militant de gauche ne peut jouir d'une légitimité, s'il n'a pas à sa connaissance ces chiffres. Chaque militant de gauche, non pourvu de cette connaissance, est, au mieux sans le vouloir, un serviteur du régime économique déprédateur ambiant.

Si de telles données sont inaccessibles c'est qu'elles sont cachées.

Ceci doit être la base même de notre engagement de Gauche et c'est un petit indice que nous vivons bien dans un régime totalitaire.

Je parle souvent de la modernité du fascisme, le plaisir privé hébergé dans le for intérieur qui s'habite de ses frères bessons, l'esclave et le maître. En voilà une preuve de mon intution.

Je fais donc un appel à contribution avec adjonction (addiction!) de link pertinents dans les comment. Je ferai une synthèse par la suite.


En attendant: si vous ne me croyez toujours pas, visitez ces liens et vous serez absolument stupéfaits des louanges que chantent les marchés financiers au sujet de l'attractivité de la France pour les investisseurs étrangers.
Derniers Chiffres de l'Insee de 2007.
Selon HNS, la France au second rang derrière la Chine
Ou ici le bilan de l'Agence pour l'Investissement étranger.
Ou ce lien du Journal du Management.
Journal du Management: 2005, un bon cru.
JDN Management 2005, championne mondiale du PIB par heure travaillée et par salarié
Ou l'attractivité de la Région Rhône-Alpes selon Les Echos
Selon la Chambre de Commerce et d'Industrie Française à l'Etranger
Selon l'Association des Maires de France
Investissement des Pays émergeants en France
Selon Cordis l'attractivité francielienne
Selon le journal Libération, l'année 2005.
Selon la Banque de France, les investissement étrangers ont doublé en 2005.

14. novembre 2006

Jusqu'à quel point le socialisme veut aller? Capital, Répartition de richesses, Devoirs régaliens



La question est-elle, anti-capital, anti-libéral? Je me plais depuis toujours à répéter que depuis 1989 nous sommes libérés des dogmes, de Marx.

Je prétends, peut-être enjôlé de moi-même et scrutant encore depuis 17 ans les enseignements de la Chute du Mur, que nous pouvons enfin mettre les forces en présence sur ce terrain d'expansion qu'est une région contiguë, collocative, d'expression et d'exercice qu'est un pays.

Aujourd'hui je ne veux traiter que d'un aspect pour essayer de répondre à mes deux questions ci-dessus.

Il s'agira de requalifier le BIP qu'il est nécessaire de produire. Ne serait-ce que pour financer les charges régaliennes qui incombent à un Etat, ou tout au moins à une Région dans laquelle vivent des habitants, car en Europe fédérale, la notion d'Etat va s'ouvrir et la notion de nation va perdre de sa couleur (sang?).

Il faut ensuite générer du BIP de manière non déprédatrice, ce qui va aussi nécessiter une totale reconversion de notre économie avec un appel considérable de forces investissantes redirigées par le secteur privé comme par une voie publique qu'il faudra redéfinir ou reconsolider après les agressions de l'AGCS qui n'a pas encore déployé tous ses effets léthifères.

Il faut générer du BIP pour aider les pays émergeants (dans quoi?) ou tout au moins pour ne plus faire tourner la terre à deux vitesses.

Il faut ensuite générer du BIP pour rembourser notre endettement et notre déficit budgétaire.

Il faut dégager du BIP pour financer des retraites des papy-loosers qui n'ont pas préparé la passation des pouvoirs et de la gestion du pays et de l'économie nationale.

Il faut toujours générer du BIP et le répartir entre tous les acteurs de l'économie à part égale avec au moins le ratio suivant: 50% pour les financiers, 50% pour le travail. Si l'on dépasse ce ratio nous entrons dans la phase de l'anticapital? Avec ceci il faut redéfinir ce qu'est le travail: c'est le louage de service des personnes et c'est le louage de service issu de l'automatisation robotique. Le ratio du travail, donc de la contribution à la création de richesses n'est pas une valeur volatile mais une valeur parfaitement quantifiable dans la méthode ABC (Activity Based Costing). C'est la manière d'inclure le côut de toute forme d'activité dans le prix unitaire d'un bien ou d'un service. La contribution à la richesse dépend aussi de ces deux sources, l'une directement humaine, le travail posté, l'autre du robot. La création de richesses d'une économie doit être au service du bien-être de toutes les personnes physiques habitant ce pays. Le robot doit donc contribuer aux caisses sociales et de retraite, c'est l'une des multiples manières de requalifier le PIB.

Ensuite, tout comme nous ne pouvons être d'accord sur les 4 critères de Maastricht (dettes, déficit budgétaire, tx d'inflation, tx d'%) qui prétendent être la radiographie d'une santé économique et d'une capacité de croissance, il faudra redéfinir ce qu'est le PIB. Selon les critères de Maastricht nous sommes capables de définir une zone optimale de convergence, de stabilité et de croissance. Il manque d'autres critères, je ne cite que le taux de chômage, non, il faut dire le taux d'emploi effectif pour prendre en compte les temps partiels forcés et tous les contrats de travail parcellaires ou atomisés.

7. octobre 2006

Modernité du Socialisme ou parole échoïque et iconique des paléographes du P(S)

("Coma", huile, 1989, Thomas Rudolf, extrait)

Le P(S) se félicite de parler aux gens avec des mots simples, les mots qu'ils aiment entendre, ceux qu'ils connaissent, ceux de tous les jours.

Cette restitutio in integrum de la langue populaire de la rue et des autobus peut aussi être du populisme à la Evita Peron et d'un "socialisme national". Ne sautez pas au plafond et lisez la suite, chacun utilise des références pour faire avancer la réflexion et générer de la pensée, de la pensée autonome, pas de la pensée échoïque et iconique.

En réalité dans nos sociétés post-modernes, le langage est en retard face à la réalité pratiquée, et la prose de parti et essentiellement du P(S) sont encore plus loin derrière. Le P(S) n'a pas écouté la parole simple des électeurs depuis le 21 avril 2002, depuis le NON au TCE du 29 mai 2005 et depuis la crise du CPE. Le P(S) n'utilise pas des mots simples vernaculaires actuels pour refonder le contrat de travail, le nettoyer du CNE. Mais à hue et à dia le P(S) web-bombe "d'amitiés socialistes".

La modernité du socialisme doit générer de la pensée, apporter un langage et une action pour contrer l'hypra-libéralisme pratiqué et entériné organiquement comme le vécu privé et commun de la précarisation d'un prolétariat qui s'élargit jusqu'aux classes moyennes.

Revisitez donc la définition du mot "prolétariat" dans vos encyclopédies. Entre autre, le prolétariat est "l'ensemble des prolétaires par opposition à la classe capitaliste". J'ai inventé ce concept de "prolétariat élargi" et j'y vois un ensemble par opposition à la classe libérale. La classe libérale tire ses marrons chauds de la mondialisation par opposition aux autres de plus en plus nombreux qui sont plongés dans la précarisation ou dans le groupe des ouvriers pauvres.

La réalité de l'ultra-libéralisme est une pratique quotidienne, mais il ne faut pas rigoler, c'est une peur quotidienne, c'est des contrats de travail volatiles, c'est des carrières professionnelles qui sont ratées car elles ne débouchent sur rien, sur un chômage prolongé ou à répétition pour aboutir à une retraite pour laquelle il manquera les cotisations. Face à ceci le P(S) ne parle pas des retraites par répartition et ne veut pas faire supporter au capital la part des cotisations des diverses caisses sociales. L'économie industrielle et commerciale doit être recomprise comme une concession autoroutière qui offre à un pays un service (ici, la mutualisation de la création de richesses sur un territoire ou à partir de ce territoire) et qui doit s'acquitter de son droit d'entrée et de jouissance au même titre qu'un salarié contributeur à ses caisses. C'est ceci la solidarité nationale. Ségolène parle de "socialisme national" et quand elle veut taxer le capital ça ne revient pas du tout au même, c'est d'une affligeante frilosité, d'un conservatisme d'avant Léon Blum. En ce moment et pour cautionner le modernisme de Ségolène on cite à tour de bras au P(S) Léon Blum qui disait en 1950 : « je suis convaincu que la sémantique sera la pierre d’achoppement de toutes les discussions entre les hommes de l’avenir: ils emploieront le mot auquel ils donnent sa signification habituelle, sans s’apercevoir qu’elle ne correspond plus à la réalité ». Il est pitoyable d'évacuer ainsi le modernisme de Léon Blum et de 1936.

Tout ceci est à comprendre dans mon "prolétariat élargi". Pour tout ceci il n'existe pas de langage au P(S), comme il n'en existe pas pour l'AGCS, pour le Plan-B. Le P(S) ne peut donc pas se targuer d'avoir inventé le parler simple et vrai dans son psitacisme politique. Le P(S) n'a pas de parler.

Plus personne au P(S) même le plus à gauche ne parle de contrer le capital, et pourtant le P(S) essaye de manière cachée de plonger des Rénovateurs à Gauche dans de la nostalgie de communard en feignant de se démarquer d'idéologies éculées, d'idéologies, d'idées. Depuis 1989 la France n'a rien fait de la Chute du Mur de Berlin et je regrette que ce ne soit que Bayrou qui ait intégré cet événement majeur pour les sociétés de l'ancien bloc des riches.

Parler de "société plus juste" est déjà une démission du P(S) face à cette réalité à laquelle il ne veut apporter qu'un pansement mais pas un remède au pire, ou une prévention au mieux.

Sous couvert d'analyse critisante de la sémantique le P(S) ne fait que de continuer dans une version pseudo-intellectuelle mais "adaptée au peuple" le vieux français. Le P(S) est conservateur et paléographe.

2. octobre 2006

De Cochise à Staline en passant par Hollande



Oui, c'est bien dans des moments préélectoraux comme ceux-ci, mais pour moi depuis 1989, que je me rends compte que le Mur de Berlin était une partition/pollution des langages encore plus qu'une partition du monde et de la vision que nous en avons.

J'ai été élevé en noir et blanc la semaine avec Cochise, Sitting Bull, Old Shatterhand d'un côté et les bons cow-boys de l'autre, puis le dimanche mémé parlait, et ses lèvres violettes et luisantes en disaient long, en Alsace des russes qui sont bientôt là avec leurs tanks.

La conscience à besoin de partitions bien ordonnées qui commencent par soi-même, donc un anti-libéral est un stale gauchiste guévariste de 68 attardé... tout ceci pour retarder encore un peu le débat, le vrai débat sur la société que nous voulons avoir ou dans laquelle nous voulons nous subir.

Mais voilà, maintenant, qu'est ce que je respire mieux, je ne suis plus un inféodé d'une idéologie, je peux voir sans filtre les méfaits de la paupérisation (encore un mot con-noté) d'un prolétariat (... !! ...) élargi. Oh, merde, j'en ai basardé des mots gros.

C'est dommage que les serviteurs et passe-plats polluent le paysage du salon-éprouvette du P(S) avec des querelles de personnes et qu'il fassent de l'obstruction au lieu de se réjouir de la modernité d'un Socialisme de gauche qui peut se montrer enthousiaste et généreux car justement il a définitivement rompu ses liens avec un anti-capitalisme et plus loin avec un mode totalitaire de diffusion de ses idées.

Le socialisme de gauche moderne peut juste s'appuyer sur constat, raison, générosité, l'humain, la répartition des richesses, le développement durable, le civique, le citoyen. C'est simple, mais il faut y penser.

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