"OXI" n'est pas un simple mot en Grèce. Chaque année depuis 1940 la Grèce fête le 28 Octobre " l'Anniversaire du NON ", le "Epétios tou «Ókhi»".
Epétios tou «Ókhi» est un jour férié pendant lequel l'honneur et la dignité nationale sont fêtés et tous les bâtiments pavoisent.
Le 28 ocobre 1940, la Grèce avait dit OXI et rejeté l'Ultimatum de Mussolini de laisser rentrer dans ce pays ses armées.
Suite à ce rejet, les troupes de Mussolini ont déclaré la guerre à la Grèce et ont envahi le pays.
Tous les ans la Grèce fête le NON à toute domination étrangère.
Le 1er Ministre Grec, Alexis Tsipras, a appelé à rejeter l'ultimatum de la Troïka par Référendum le 5 juillet 2015. Martin Schulz, SPD et l'actuel Président du Parlement Européen, s'est prononcé officiellement pour un renversement du régime en Grèce. Il saluerait un "gouvernement technique" ou plutôt de technocrates et "espère en finir avec l'ère Syriza". Pour Martin Schulz, 6 mois de gouvernance est une "ère", et à ce choix sémantique se mesure l'arrogance et l'effronterie de Schulz tout autant que son ingérence dans les affaires politiques intérieures d'un Etat. Par tous les moyens les technocrates et les politiciens extérieurs à la Grèce font de l'agit-prop pour leur "Gremain". Putin avait aussi été dérangé en Ukraine par un gouvernement qui ne lui convenait pas et l'avait fait savoir. Mon ton vous semble "extrémiste"? Martin Schulz, Jean Claude Juncker, Mario Draghi, Christine Lagarde au nom des USA, Jeroen Dijsselbloem, Moscovici sont en pourparler avec les députés grecs modérés de Syriza et avec l'opposition pour voir comment un renversement du régime serait possible. On se croirait revenu au 9 XI 1973 au temps de Pinochet où la CIA, les généraux du Pentagone et ICC ont bombardé le Parlement Chilien et renversé Salvatore Allende. Le maréchal Sissi en Egypte ou les dictateurs de certains pays encore sous-développés sur d'autres continents jouissent de plus de considération.
Tsipras a cassé le jouet de ces européens du nord, une certaine idée de l'Europe catallactique et chrématistique de l'illusioniste et banquerouteur Jean Monnet jusqu'au Traité de Lisbonne et aux affairements financiers de l'Europe Providence Bancaire qui a collectivisé massivement les dettes des banques, des assurances et de ce monde financier à cheval sur le principe de la libre-circulation des capitaux. Schulz et les autres "institutions" telle que la Troika se sont donnés les moyens d'implémenter une démocratie à géométrie variable dans les pays de leur choix. Les euros-citoyens ne sont que leur play-mobiles. Les européens argentés font croire qu'après le Référendum grec du 5 juillet 2015 commencera l'AN 1, sans doute même une ère nouvelle d'euros et thanatos où les choses se construisent et se déconstruisent naturellement comme ils l'ont prévu. Mais la balkanisation de l'Euro n'a pas attendu le Référendum du 5 juillet 2015. Comme en novembre 2008, le Sommet de Bruxelles du 8 décembre 2011 avait déjà créé avec ladite "boîte-à-outils" l'euro-lire, l'euro-franc, l'euro-mark... Un euro n'est qu'une mise en abyme des devises nationales et qu'une anastylose systématique de tout nationalisme étatique. Il y a des nationalismes étatiques qui prévalent sur d'autres dans cette Europe restée tribale. (Photos: la déesse Europe et Zeus)
Quoiqu'il arrive après le Référendum grec du 5 juillet 2015, on ne se parlera plus de la même manière en Europe, mais aussi le reste de la planète ne va plus nous considérer de la même manière. De loin, tout ceci ressemble à un putsch intra-communautaire sur ordonnance. Mais depuis l'année-Lehman 2008 et de manière plus précipitée depuis l'élection de Tsipras à Athènes le 25 janvier 2015, l'Europe s'est crue intelligente à se bavarder d'elle-même, ou tout au moins de ce qu'elle croit avoir réussi à insérer dans les consciences des citoyens européens. Un hard landing est à prévoir et il se fera entendre dans de graves crises politiques ces prochains mois. Quand on s'entête à étouffer ce que l'on identifie comme étant des cafards, on stimule leur prolifération. Syriza, Podemos, Juntos Podemos, les européens sont entrain de redessiner à main levée leur dignité et leur démocratie.